Skip to main content

Full text of "Dictionnaire universel et complet des conciles, tant généraux que particuliers, des principaux synodes diocésains et des autres assemblées ecclésiastiques les plus remarquables"

See other formats


Iiii    ■:!;: 


• 


Digitized  by  the  Internet  Archive 

in  2010  with  funding  from 

University  of  Ottawa 


http://www.archive.org/details/dictionnaireuniv01pelt 


ENCYCLOPEDIE 


THEOLOGIQIIE 


m^  1  ''' 


ou 


SÉRIE  DE  DICTIOXNAIUES  SM  TOUTES  LES  PARTIES  DE  M  SCIENCE  MLIGIEUSE 


OFFRANT    EN    FRANÇAIS 


LA  PLUS  CLAIRE,  LA  PLUS  FACILE,  LA  PLUS  COMMODE,  LA  PLUS  VARIEE 
ET  LA  PLUS  COMPLÈTE  DES  THÉOLOGIES; 

CES  DICTIONNAIRES  SONT  : 

np   CONSCIENCE,    d'histoire    ECCLÉSIASTIQUE,    D  ORDRES    RELIGIEUX       noMMbb    «.i 

FEMMES  )d'1rCHÉ0L0GIE    SACRÉE,  DE   MUSIQUE    RELIGIEUSE,  DE    GEOGRAPHIE 

"sTrÉE    ET    ECCLÉSIASTIQUE,    d'hÉKALDIQUE    -^  ?-  -l^'^^lf^Lt^S 

GIEUSES,  DES  LIVRES   JANSÉNISTES   ET  MIS  A  I- '^''^^  ♦  ""^^    "'J^^f  ' 

RELIGIONS,    DE     PHILOSOPHIE,     DE    DIPLOMATIQUE     CHRÉTIENNE 

ET   DES    SCIENCES  OCCDLTES , 

ruBLiliE 
PAR   M.    L'ABBÉ    M  IGNE, 

ÉDITEUR  DE  liA  BIBLIOTHEQUE  UNIVERSELLE  DU  CLERGÉ, 

.  00 

DES  COURS  COniPLETS  SUR  CHAQUE  BRAKCHE  DE  LA  SCIENCE  ECCLÉSIASTIQlfE, 

50  VOLUMES  IN-r. 

PRIX  •  6  FR.  LE  VOL.  POUR  LE  SOUSCRIPTI'.IIK  A  LA   COLLECTION   ENTIÈRE,  7  FR.,  8  FR.,  ET    MÊME  10   FR.  POUR  LE 
SOUSCRIPTEUR  A  TEL  OU  TEL  DICTIONNAIRE  PARTICULIER. 


TOME  TREIZIEME. 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 

TOME    PREMIER. 


2  YOL.,  PRIX  :  il*   FRANCS. 


CHEZ  L'ÊDITEDR, 

AUX  ATELIERS  CATHOLIQUES  DU  PETIT-MONTROUGE , 

»UE    DAÏtUSOlSE,    BARRI  EUE  d'enfer   DE   PARIS. 


m  1  "'  '^'" 

DICTIONNAIKE 


UNIVERSEL  ET  COMPLET 


DES  CONCILES 

TANT  GÉNÉRAUX   QUE   PARTICULIERS, 

DES  PRINCIPAUX  SYNODES  DIOCÉSAINS, 

ET 

DES  AUTRES  ASSEMBLÉES  ECCLÉSIASTIQUES  LES  PLUS  REMAROUABLES, 


COMPOSÉ 


SUtt    LES   GRANDES    COLLECTIONS    DE    CONCILES    LES    PLliS    ESTIMÉES      FT    A    l'iinP    r>.c 

D.    D^  CE.LLIEB,  DU    P.  R.CHAKD,  DES    .UXE.ns    DE    L^.'î^H'DrL^^LISE    «AL     CANe''"'' 
ET   DES    AUTRES   HISTOIRES    DE    l'ÉULISE    LES   PLUS    CÉLÈBRES.  SO.T "ncieNNES  ' 

SOIT    MODERNES  ,    SOIT   FRANÇAISES    SOIT    ÉTRANGÈRES  ; 

RÉDIGÉ 

5>iiîa  m^  îL^iiSîsà  4iiD^a(aia,^  s>iâiL^iîi3in<> 

AtfEUK  LE  M.  LAMENNAIS  RÉFUTÉ  PAR  LUI-MÊME,  ET  DE  LA  DÉFENSE  DE  L'oRDRE   SURNATUREL  ; 

PUBLIÉ 

PAR    M.    L'ABBÊ    MIGNE , 

ÉDITEUR    SE  LA  BIBLIOTBtÇDE   O  NI  VE  RSE  I.I.  E  DO   CLERGÉ, 

OD 
DES  COURS  COMPLETS  SUR  CHAQUE  BRANCHE   DE   LA  SCIENCE  ECCLÉSIASTIQUE. 

2  VOL.    PRIX   :    14  FRANCS. 


TOME    PREMIER, 


CHEZ  L'ÉDITEUR, 

AUX  ATELIERS  CATHOLIQUES  DU   PETIT-MONTROUGE  , 

BARRIÈRE   D'ENFER  DE  PARIS. 

B\BUOTHEC. 


^L 


Imprimerie  de  MIGNE,  au  Pelit-MoDWouge. 


DICTIONNAIRE 


DES 


CONCILES. 


A 


ABRINCATENSE  [Concilium] ,  l'an  1172. 
Yoy.  Amunches 

ÀCCLECHKNSE  {Concilium).  Foî/.  Acleth. 

ACHAIE  (Concile  d'),  l'an  190  ou  197. 
Yoy.  CoRiNTHE,  mêmes  années. 

ACHAIE  (Concile  d'),  tenu  l'an  250,  con- 
tre les  valésiens  ou  eunuques ,  qui  eiisci- 
gnaienl  que  l'iiomine  ne  peut  se  sauver  s'il 
ne  se  fait  eunuque.  Baluz.  in  Collect.  ,  ex 
Prœdeslinalo,  1. 1,  c.  xxxvii. 

Valens,  philosophe  d'Arabie  et  chef  des 
sectaires  condamnés  dans  ce  concile,  était 
dans  l'erreur  de  croire  que  la  concupiscence 
agit  sur  l'homme  avec  tant  de  violence  qu'il 
ne  saurait  lui  résister,  même  avec  le  secours 
de  la  grâce;  et,  sur  ce  faux  principe,  il  en- 
seignait (]ue  l'homme  ne  peut  se  sauver,  s'il 
n'est  eunuque.  De  là  les  valésiens  faisaient 
eunuques,  de  gré  ou  de  force,  non-seulement 
ceux  qui  embrassaient  leur  secte,  mais  en- 
core les  étrangers  qu'ils  rencontraient,  ou 
qu'ils  recevaient  chez  eux;  et,  après  celte 
opération,  ils  permettaient  à  leurs  disciples 
de  manger  de  toutes  sortes  de  viandes,  ce 
qu'ils  leur  défendaient  auparavant.  Ils  pre- 
naient le  nom  de  Gnotisles,  ou  de  sages  et  de 
voyants,  à  cause  de  leur  prétendue  sagesse  : 
c'est  ce  qui  a  donné  occasion  de  les  confondre 
avec  les  gnosliques  carpocralicns ,  qui 
avaient  pris  le  même  nom  ,  quoique  leur 
doctrine  ne  fût  qu'un  fatras  d'absurdités. 

Le  recueil  connu  sous  le  titre  de  Canons 
des  Apôlres  réprouve  en  ces  termes  la  pra- 
tique de  se  faire  eunuque  :  Si  quis  abscidit 
semelipsum  ,  ici  est,  si  quis  amputavil  sibi 
virilia  ,  non  fiât  clcricus  ;  quia  sul  ipsius 
homicida  est,  et  Dit  conditionis  inimicus. 
Can.22.  Siquis,  cumclericus  faerit,  absciderit 
semelipsum,  omnino  damnelur;  quia  sui  ip- 
sius est  homicida.  Cin.  2.'î.  Laicus  semetipstim 
abscindens,  annis  tribus  communione  prive- 
tur,  quiavilœ  suœ  insidiator  exstitit.Cam.  2'i. 

Nous  lisons  aussi  dans  les  actes  du  concile 
de  Nicée,  can.  1  :  5i  quis  in  œgritudine,  tel  a 
medicis  sectus  est,  vcl  a  barbaris  castratus, 
placuit  ut  iste  permanent  in  clcro;  si  quis 
nulem  sanus  se  ipsum  abscidit,  hic,  elininsi 
est  in  clero,  ces.sare  débet,  et  ex  hoc  nullum 
talem  oportet  ordinari.  Sicut  autem  de  Itis, 
qui  tel  ufl'eclaverinl  hcvc,  vel  aitsi  sunt  se  ipsos 
abscindere ,  hœc  quœ  dixi:nus  slatuta  sitnl  ; 
Ua  si  qui ,  vel  a  barbaris ,  vel  a  dominis  suis 
DnrriONNiiuii;  des  Conciles.  1. 


eunuchi  faclisunt,   et  probahilis  vitœ  sunl, 
talcs hossuscipit  ecclesiastica  régula  in  clcrum. 

«  Ce  fut  à  l'occasion  des  eunuques  ou  va- 
lésiens que  le  concile  de  Nicée  (it  le  neu- 
vième canon,  qui  défend  de  recevoir  dans  Ij 
clergé  ceux  qui  se  mutilent  eux-mêmes,  dit 
l'abbé  Pluquct  dans  son  Dictionnaire  des 
Hérésies,  t.  II,  p.  3i.  11  y  a  deux  laules  dans 
cette  asserfion,  dit  le  P.  Richard,  Anal,  des 
Conc,,  t.  III,  p.  808.  La  première  est  datlri- 
buerau  neuvième  canon  de  ce  concile  le  rè- 
glement du  premier.  La  seconde  consiste  à 
dire  que  ce  fut  à  l'occasion  des  eunuques  ou 
valésiens  que  le  concile  de  Nicée  fit  ce  règle- 
ment. Ce  l'ut,  poursuit  le  P.  Ki<  hard,  à  1  oc- 
casion de  Léonce,  évéquo  d'Anliochcet  grand 
fauleur  des  Ariens,  dont  saint  Alhanase  parle 
en  ces  termes,  dans  sa  lettre  aux  solilaires: 
Leontius  ille  castratus,  quem  ne  sub  laici  qui- 
demspecic  ad  communionem  admitti  oportnit, 
eo  quod  se  ipsum  abscidit,  ut  libère  cum  Fie- 
stolia  quadam  donniret ,  rêvera  quidem  ejus 
conjuqe,  viryine  autem  dicta.  Théoilorel  parle 
ainsi  de  ce  mé:ne  Léonce  :  Anliocliiœ  vcro  post 
StephanumFlaccUli  successorcm,  qui  Ecclesiit 
éjectas  fucral,  Leontius  episcopalum  obtinuit, 
contra  Nicœnoscanoneseum  honorent  sortilus; 
erat  enim  eunuchus  ,  suuque  manu  seipsum 
absciderat.  Lib.  II  Hist.  c.  xxiv.  » 

Nous  demanderons  à  noire  tour  au  P.  Ri- 
chard, qui  rapporle  lui-même  cet  extrait  de 
l'évéïiue  de  Cyr,  si  c'est  à  l'occasion  du  fait 
de  Léonce  que  le  concile  de  Nicée  a  publié 
son  premier  canon,  comment  Léonce  a  élé 
ordonné  évéquo  en  mépris  des  canons  du 
roncile  de  Nicée?  D.  Ceilliernous  paraît  plus 
près  de  lavcrilé,  lorsqu'il  dit,  dans  son  Hist. 
des  aut.  sacrés  et  ecclcs.,  I.  IV,  p.  588,  et  en 
s'appujant  lui-même  sur  un  autre  passage 
de  riiéodoret,  /.  II,  Hist.  c.  xix,  que  cc  fut  en 
vertu  du  canon  de  Nicée  que  Léonce  fui  dé- 
posé de  la  prêtrise,  comme  ce  fut  en  mépris 
de  ce  même  canon  que  l'empereur  Constance 
l'élcva  quelque  temps  après  sur  le  siège 
d'Aiilioche.  Mais  Léonce  n'a  pas  pu  êlre  dé- 
posé de  la  prèlriseen  verlu  d'un  canon  de  Ni- 
cée, à  moins  d'avoir  agi  contre  la  prescription 
du  concile  de  Nicée;  el  les  lois  ne  devant  ja- 
mais avoir  irelïel  rétroactif,  il  faut  dire  que 
l'aclion  de  Léonce  a  été  postérieure  au  canon 
porté  par  le  concile  de  Nicée,  si  c'est  en  vertu 
do  ce  décret  qu'il  a  été  déposé.  Mais  alors  c^i 


Il 


blClTIUNNÀiliE  DES  CONCILE?. 


VZ 


»)'csl  donc  pas  son  action  qui  a  donné  occa- 
sion à  rémission  lie  ce  liéirel.  Voy.  les  Confé- 
rences Ecdésiait.  du  Dugiief,  t.  Il,  p.  2Sj. 
L'opinion  du  P.  Richard,  que  nous  venons 
;lc  lélulcr,  avait  été  soutenue  avant  lui, 
iiuoiquc  moins  affiimalivenienl,  par  le  sa- 
vant ('.ihassut,  Notit.  Concil.  ad  Nie.  Ciin.  I. 

ACHAIIi;  (Concile  d'),  icrsTan  360  ou  3G2. 
«Il  lut  décillé  dans  ce  concile,  composé  des 
évoques  de  la  province,  qu'on  recevrait  tous 
tcux  qui  reviendraient  de  l'arianisinc,  pour- 
vu qu'ils  fissent  profession  de  la  foi  de  Nicée; 
l't  qu'ils  an.ithéiiialisassent  nommément  la 
doctrine  impie  d'Eiizoïus  et  d'Eudoxe,  qui 
mettaient  le  Fils  de  Dieu  au  rang  des  créa- 
tures.» V'oilà  ce  que  diiD.Ceillicr  (I.V,  p.58'*j. 
Il  avait  dit  plus  haut  (p.  570)  que  ce  concile, 
où  se  seraient  trouvés  vingt-cinq  évéqucs,  ne 
nous  est  connu  que  par  le  Prœdestinatus, 
écrivain,  ajoulait-il,  fort  suspect. 

ACHILLA  (Concile  (r),/lc/(i7/(mi(??i,  l'an  197, 
Icnu  par  l'évêque  Solas  assisté  de  douze 
autres  des  contrées  voisines  de  l'antienne 
Bysancc.  On  y  condamna  Théodote  le  Cor- 
royeur,  qui  niait  la  divioilé  de  Jésus-ChrisI, 
ainsi  que  Monlan,  et  avec  ce  dernier  Maxi- 
luillc,  cette  propiiélesse  d'erreurs  et  de  men- 
songes,qui,  prenantl'Espril-Saint  pour  C('lui- 
làménic  qui  l'avait  séduite,  dél)itaitau  gré  de 
ses  caprices,  et  à  la  demande  de  son  disciple 
et  de  son  maître  à  la  fois,  la  chimérique  doc- 
Irine  des  huit  cent  soixanlc-dix-liuit  Eons. 
Yoy.  le  Dictionnaire  des  Hérésies. 

aCLETH  (Concile  d')  Acclechense ,  en  An- 
gleterre, l'an  788.  Il  e^l  fait  mention  de  ce 
concile  dans  un  vieux  manuscrit  de  la  biblio- 
thèque de  Cambridge,  qui  a  pour  titre  :  De 
Tempore  rejum  Britannorum;  mais  on  n'a 
rien  de  ses  ades.  Labb.,  t.  VII. 

ACQS  (Concile  d'  ;    Yoy.  Aix  en  Provence. 

ADANA(Concilcd'),  cnArménie,  rani:JlG. 
Ce  concile  fut  convoqué  par  les  soins  du  roi 
Os(  in,  prince  dévoué  à  l'Eglise  romaine;  el 
il  fut  présidé  par  Constantin,  archevêque  de 
Césaiée,  c'est-à-dire,  d'Erivan,  cl  patriarche 
de  toute  r.\rménie.  Trois  autres  archevêques 
y  assistèrent,  savoir,  .Teaii  de  Tarse,  Cons- 
tantin de  Sise  et  Jean  de  Daron  ;  cl  il  s'y  trou- 
va de  plus  quatorze  évéques,  avec  d'autres 
chefs  de  communaulés  ccciésiasliques  qua- 
lifiés de  i?(a^!sïrj  parGalanus;  enfin  quel- 
ques seigneurs  y  furent  aussi  présents.  On 
y  décida  qu'à  l'avenir  on  mêlerait  de  l'eau 
avec  le  vin  en  célébrant  le  saint  sacrifice; 
qu'on  ferait  la  fôte  de  Noël  le  25  décembre, 
en  la  distinguant  de  celle  du  Baptême  de 
Noire-Seigneur,  ou  de  l'Epiphanie,  célébrée 
le  6  janvier;  qu'on  ferait  aussi  la  fêle  de 
l'Annonciation  le  25  de  mars,  ainsi  que  celle 
de  la  Purification  le 2  de  février,  l'Assomption 
le  15  août,  et  l'Exaltation  de  la  sainte  Croix 
le  i'*  sepleinbre.  Ou  dit  anathèmo  à  Euty- 
chès,  et  l'on  confessa  (ju'il  y  a  deux  natures 
en  Jésus-Christ.  Le  concile  déclara  enfin  que 
l'on  jeûnerait  rigoureusement  à  l'avenir  les 
veilles  de  Pâques,  de  Noël  et  de  l'Epiphanie. 
Galanus,  Hisl.  eccl.  Armen. 

La  fête  de  Noël,  séparée  de  l'Epiphanie, 
n'a  commencé  à  être  connue  en  Oriciil  (juc 


vers  la  fin  du  (|u;itrième  siècle,  comme  on  lo 
voit  par  nne  homélie  de  âaiiil  Jean  Chiysos- 
tome,  el  divers  passages  de  saint  Basile  et  de 
saint  Grégoire  de  Nazianze;  el  il  paraît  par 
le  concile  dont  nous  venons  de  rajjporter  les 
actes,  que  la  disi  ipline  des  Eglises  orientales 
ne  lut  j.im.iis  bien  uniforme  sur  ce  point. 

ADEUBOUUN  (Coiicile  près  de  V),  Ader- 
burncnse,  l'an  703.  11  est  fait  mention  de  ce 
concile  dans  la  ch  irle  des  donations  qui  lu- 
rent faites  au  monastère  de  Malmesbmy,  et 
à  deux  autres,  par  saint  Adelme,  évêque  de 
Schirburry.  La  rivière  près  de  laqueilesc  tint 
le  concile  est  nommée  Nordre,  ou  Noddoi  u-., 
d-ins  la  charte  du  roi  Alheistan  :  on  l'appelle 
aujoind'hnil'Aderbourn.  Mansi,  1. 1,  col.  525. 

ADRIA  (Synode  diocésain  d')  Adriensis , 
Icnu  le  17  septembre  1502,  dans  l'église  ca- 
thédrale, par  Laurent  Launti,  évêque  d'Adria, 
qui  y  porta  entre  autres  les  statuts  suivants: 

Chaque  curé  avertira  son  peuple,  au  com- 
mencement de  l'avenl  et  du  carême,  de  l'o- 
bligation de  dénoncer  <à  l'évêque  ou  à  l'in- 
quisiteur, sous  peine  d'excommunication, 
les  hérétiques  et  les  gens  suspects  d'hérésie. 
On  recommandera  pareillement  de  dénoncer 
les  blasphémateurs,  soit  à  l'évêijue,  soit  au 
magistrat  séculier,  conformément  aux  pres- 
criptions du  concile  de  Latran  ,  tenu  sous 
Léon  X. 

Aucun  prédicateur  ne  sera  admis  à  an- 
noncer la  parole  de  Dieu  ,  s'il  n'a  fait  aupa- 
ravant sa  profession  de  foi  entre  les  mains  do 
l'évêque  ou  du  vicaire  général. 

Ou  ne  permettra  que  dans  le  cas  d'une 
grave  nécessité,  dont  l'évêque  sera  juge ,  les 
transports  de  fardeaux,  faits  à  l'aide  de  cha- 
riots ou  debétes  de  somme;  les  jours  de  fêtes. 

On  ne  permettra  point  aux  comédiens  et 
aux  bateleurs  d'exercer  leur  sordide  métier 
en  CCS  mêmes  jours,  ni  les  jours  de  vigiles, 
ni  les  vendredis ,  surtout  pendant  les  heures 
de  l'office  divin. 

Chaque  curé  prêchera  son  peuple  par  lui- 
même,  a  l'office  de  la  messe  ,  tous  les  jours 
de  fêles.  Eu  avent  el  en  carême,  ce  sera  un 
prédicateur  que  nommera  l'évêque,  ijui  s'ac- 
quittera de  cette  fonction. 

Ou  érigera  autant  que  possible  ,  dans 
chaque  paroisse,  une  école  ou  une  confrérie 
de  1,1  doctrine  chrétienne,  pour  les  enfants  des 
deux  sexes ,  que  leurs  maîtres  et  maîtresses 
conduiront,  tous  les  dimanches,  au  caté- 
chisme de  l'église  paroissiale. 

Nous  enjoignons  ,  sous  les  peines  qu'il 
nous  plaira  de  déterminer,  à  tous  les  clercs 
qui  ne  seront  pas  encore  parvenus  au  sacer- 
doce ,  de  se  livrer  à  ce  saint  emploi ,  toutes 
les  fois  qu'ils  en  seront  requis  par  les  curés. 

On  ne  célébrera  la  messe ,  les  jours  de 
fêtes,  dans  les  oratoires  ou  les  chapelles  par- 
ticulières ,  qu'après  qu'aura  été  achevée  la 
messe  paroissiale. 

On  ne  fera  ni  marciié,  ni  danse,  on  ne 
traitera  d'aucune  affaire  publique  à  la  porto 
d'une  église. 

Nous  défendons  aux  femmes  et  aux  filles 
nubiles  d'entrer  dans  une  église,  sans  avoir 
la  léle  voilée. 


tà  ADR 

On  sera  à  joun  ,  autant  quo  possible  ,  laiil 
pour  administrer  un  sacrement  quelconque, 
que  pour  le  recevoir,  nonobstant  la  coutume 
contraire ,  qui  serait  plutôt  un  abus. 

On  écrira  distinctenicnt,  sur  les  registres, 
si  les  enfants  baptisés  sont  issus  ou  non  de 
mariages  légiliuies. 

On  ne  donnera  pas  la  confirniatiun  à  un 
enfant  qui  ne  serait  pas  encore  dans  sa  sep- 
liôliic  année. 

Les  curés  auront  des  registres  où  seront 
inscrits  les  noms  des  personnes  confirmées. 


Le: 


femmes   ne  seront  admises  à  l'église 


que  de  jour  pendant  les  prières  des  (jtiarantc 
heures  ,  et  elles  s'y  tiendront  séparées  des 
Iiomnics,si  cela  peut  se  faire  commodément. 

Les  autels  dont  la  table  est  de  bois,  sont 
interdits. 

Les  prêtres  se  confesseront  au  moins  une 
fois  par  semaine. 

Ils  seront  toujours  revêtus  du  surplis  et 
de  l'étole  ,  dans  l'adminisiration  du  sacre- 
ment de  pénitence,  soit  à  l'église,  soit  dans 
les  maisons  des  infirmes. 

On  n'interrompra,  sous  aucun  prétexte,  la 
tenue  des  conférences  ecclésiastiques,  qui  se 
feront  toujours  dans  les  églises  paroissiales. 

L'évêque  punira  sévèrement  le  curé  qui , 
par  sa  négligence,  laissera  un  malade  mou- 
rir sans  avoir  reçu  rextréme-onclion. 

Les  clercs,  dans  les  ordres  mineurs,  com- 
munieront au  moins  tous  les  mois  ,  sous 
peine  de  perdre  leur  privilège  clérical  ;  les 
sous-diacres  et  les  diacres  tous  les  diman- 
ches, ou  du  moins  tous  les  quinze  jours.  Ils 
n'assisteront  point  aux  comédies  ni  aux 
spectacles,  aux  danses  ni  aux  jeux  publies. 
Ils  ne  se  livreront  à  aucun  exercice  de 
chasse  ,  et  ne  se  permettront  aucune  espèce 
de  jeux,  si  ce  n'est  les  échecs  et  la  petite 
paume  ,  encore  ne  devront-ils  y  vaquer  quo 
les  jours  ouvriers,  et  hors  de  la  vue  des 
laïques.  Ils  porteront  la  tonsure  plus  ou 
moins  grande,  selon  leur  ordre.  Nous  leur 
défendiins  à  tous  de  porter  des  anneaux  à 
leurs  doigts,  à  moins  qu'ils  ne  soient  élevés 
à  quelque  dignité  qui  leur  en  permcile  l'u- 
sage. Leurs  chaussures  ne  seront  ni  de  soie, 
ni  de  velours,  mais  simplement  de  cuir. 

Les  clercs  et  les  prèlres  de  la  campagne, 
lorsqu'ils  viendront  à  la  ville,  ne  parailrunl 
jamais  en  habit  court  et  avec  le  chapeau, 
devant  leur  évéquc,  mais  toujours  en  sou- 
tane et  avec  le  bonnet  {bireio)  romain. 

Suivent  des  règlements  pour  les  confréries, 
les  hôpitaux  et  les  monts-de-piélé.  Décréta 
condiCa  in  syn.  diœc.  Adriœ,  Ravennœ,  1594. 

ADRIA  (Synode  diocésain  d' ) ,  tenu  à 
Rovigo  ,  le  l"  septembre  de  l'an  1594..  Le 
môme  prélat  y  publia  de  nouveaux  décrets, 
dont  voici  quelques-uns  : 

On  n'admettra  les  adultes  à  recevoir  la 
conûrmalion  qu'après  qu'ils  se  seront  con- 
fessés. On  n'y  admettra  personne  d'un  dio- 
cèse étranger,  à  moins  d'une  permission  par 
écrit  de  son  propre  évoque. 

Aucun  tabernacle, soit  de  boiSjSoitdequel- 
quc  autre  matière, iic  sera  placé  sur  un  autel 


ADR  U 

sans  que  l'évoque  no  l'ait  auparavant  bénit. 

Los  curés  avertiront  les  médecins  do  s'abs- 
tenir do  visiter  les  malades,  trois  jours  aniès 
leur  maladie  comuu'n(éc,  conformémonl  à  la 
bulle  dr  Pic  \',  si  ceux-ci  ne  leur  montrent 
u\\  billet  de  leur  confesseur,  (]ui  témoigne 
(juils  ont  été  confessés. 

Les  cimetières  seront  exactement  fermés, 
et  l'on  n'y  fera  paître  aucun  animal.  On  n'y 
laissera  croître  ni  herbes,  ni  arbres,  ni 
brouss.iillcs.  Jhid. 

ADIUA  (  Syimde  diocésain  d'),  Icnu  le 
24-  mai  Hu>l ,  par  Boni  face  Alliardi  ,  é\éi|ue 
de  ce  diocèse.  Les  statuts  de  ce  synode  sont 
divisés  en  trois  parties.  Dans  la  première, 
on  recommande  le  respect  de  la  croix,  des 
reliques  et  des  images  des  saints;  l'oijsc-r- 
vation  des  fêtes  et  des  jeûnes  ,  le  caté- 
chisme à  faire  tous  les  dimandies,  et  la  (la- 
role  de  Dieu  à  prêcher  de  même  aux  llilèies. 
On  défend  aux  clercs  la  cohabitaiion  avec 
les  femmes  ,  à  moins  (jne  ce  ne  soient  des 
parentes  du  premier  ou  du  second  degré,  ou 
des  servantes  âgées  pour  le  moins  do  (jua- 
rante-cin(i  ans.  Les  clercs  ne  sortiront  puiut 
de  leurs  maisons  après  la  deuxiôuie  lieiire 
de  la  nuit,  sans  nécessité,  ni  sans  se  faire 
accompagner,  autant  ([ue  possible;  ils  ne 
donneront  point  à  des  personnes  du  sexe  des 
leçons  de  chant  ou  de  musique,  de  lecture 
ou  d'écriture,  à  moins  d'une  peruiissiun  ex- 
presse de  l'évêque  ou  de  son  vicaire  général. 
Les  chanoines  ne  quitteront  point  le  chœur 
plusieurs  à  la  fois,  pour  s'en  aller  dire  la 
messe  :  on  ne  leur  permettra  pas  facilement 
de  s'abseuler  pendant  l'avenl  ,  le  carême  et 
dans  les  octaves  de  la  Pentecôte  et  de  la  Fête- 
Dieu,  ainsi  que  le  jour  de  la  fête  des  apôtres 
saint  Pierre  et  saint  Paul.  Les  curés  n'oo'.et- 
troiit  les  vêpres  aucun  jour  de  fête,  et  ils  les 
diront  aux  heures  marquées,  à  haute  voix  et 
avec  chant.  Ils  auront  aupiès  d'eux  quatre 
registres,  écrits  dans  un  ordre  alphabélique, 
à  savoir  :  des  registres  de  b;iplêmes  ,  de 
sépultures,  de  conlirmalions  et  de  mariages; 
ils  visiteront  leurs  paroissiens  malades  , 
même  sans  y  avoir  été  invités.  Ils  feront 
exactement  sonner  ï'AïKjelus,  le  matin,  à 
midi  et  le  soir,  ainsi  que  la  prière  pour  les 
morts,  à  la  première  heure  de  la  nuit.  Ils 
prendront  l'étole  violelle  pour  entendre  les 
confessions.  Ils  feront  à  leurs  propres  frais 
la  sépulture  des  pauvres.  Ils  ne  demande- 
ront eux-mêmes  rien  pour  les  enterriments 
qu'ils  feront,  et  ils  ne  feront  diflieuUé  de  les 
faire,  sous  aucun  pretexlc  de  celte  espère, 
mais  si,  après  l'enterrement  fait,  les  héri- 
tiers retuseiit  les  aumônes  aceouluu  ées,  les 
curés  auront  recours  au  vicaire  général. 

Dans  la  deuxième  partie  des  itatuls  ,  on 
s'occupa  des  séminaires ,  des  églises ,  des 
processions,  des  vicaires  forains,  des  cha- 
pelains, des  examinateurs  synodaux,  des 
religieuses  et  de  leurs  confesseurs  ordinaires 
et  extraordinaires,  des  prémices,  des  diij:cs 
et  des  legs  pieux. 

La  troisième  partie  a  pour  objet  les  sacre- 
ments. S;inod.  dicte,  prima,  ^'enctiis,  1C64; 


it 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


k 


ADl'.DMETK  (  Concile  d')  en  Atriquc,  l"an 
39i.  On  ne  siiil  rii'ii  (iiî  ce  concile,  si  co  n'est 
qu'Aurèle  de  Cartilage  y  députa  quelques 
cv6iiu<'S  de  sa  province.  liaronius  ad  hune 
an.  n.  ;J2. 

jïlNHAMENSK  [Conciliwn).  Voy.  Eniiam. 
AFIUOUI<:    (Conciles    d') ,    années  215   et 
217.  Voi/.  Cabthage,  mêmes  années. 

AFRIQUE  (Concile  d'),  vers  l'an  2i0.  Voy. 
Lamdèse. 

AEIUOUE  (Concile  d"),  l'an  2V9.  Les  Pères 
de  ce  concile,  présides  pnr  saint  Cyprien, 
défendirent  aux  ccclcsiasti(iues,  conl'ormé- 
ricnt  an  drcrct  du  concile  de  Carlhage  de 
l'an  217,  les  tutelles  leslainenlaircs,  afin 
qu'ils  ne  fussent  point  détournés  de  leurs 
fonctions,  cl  qu'ils  pussent  y  vaquer  nuit  et 
jour.  Et  Ciéminius  Viclor  ayant  nojnmé  pour 
tuteur  testamentaire  le  prêtre  (îéminius 
Fauslin,  les  évêques  déclarèrent  que  l'on  ne 
ferait  ni  oblatiun  n-  prière  pour  le  repos  de 
son  âme,  parce  que,  dirent-ils,  celui-là  ne 
mérite  pas  d'être  nommé  à  l'autel  dans  la 
prière  des  oi  êtres,  qui  a  voulu  détourner  les 
prêtres  de  l'autel  ;  car  il  est  écrit  :  Cdui  qui 
s'e<it  enrôlé  ini  service  de  Dieu  ne  s'embarrasse 
point  dans  les  affaires  séculières,  mais  il  ne 
s'occupe  qu'à  plaire  à  celui  à  qui  il  s'est 
donné  (II  Tim.  II,  k).  S.  Cypr.  Ep.  65. 

AFRIQUE  (Concile  d'),  lan  251.  Saint  Cy- 
prien tint  ce  concile  avec  soixante-dix  évê- 
ques qui,  après   avoir  célébré  les  fêtes  de 
Pâques  chacun  chez  eux,  s'étaient  réunis  à 
Carthage  pour  régler  les  affaires  de  l'Eglise. 
Les  prêtres  et  les  diacres  y  furent  aussi   ad- 
mis, sans  y  avoir  eu  pour  cela  la  qualité  de 
juges.  Pendant  qu'ils   étaient   assemblés,    le 
saint  évêque  de  Carthage  reçut  une  lettre  du 
pape   saint    Corneille,  qui    lui    notifiait  son 
élection.    Le   parti    de    Novalien,  opposé   à 
Corneille,  écrivit  aussi,  et  envoya  un  libelle 
plein  d'aigreur,  qui  accusait  Corneille  et  ses 
prêtres   de  crimes    aussi   énormes   que   mal 
prouves.  Saint  Cyprien  lut  la  lettre  de  Cor- 
neille en    présence  du   clergé   et   de  tout  le 
peuple,    et   fit   connaître   l'ordination  de  ce 
saint  pape  à  tout  le  monde.   Pour  le  libelle 
diffanialoire  des   autres,    il  le  crut  indigne 
d'être  lu  dans  l'assemblée  des  fidèles.  Cepen- 
dant il  envoya  deux  évêques  à  Rome,  de  l'a- 
vis de  ses  autres  collègues,  pour  y  recueillir 
des    témoignages    authentiques,    interroger 
ceux  (jui   avaient   assisté  à  l'ordination,  et 
travailler  en  même   temps  à  la  réunion  des 
esprits.  Dans  l'intervalle,  saint  Cyprien   et 
son  concile  ayant  connu  par  les  lettres  et  les 
émissaires  de  Novatien,  ((ue   les  schismati- 
(jucs  avaient  poussé  l'andaee  jusqu'à  se  faire 
un   autre  évêiiue,  ils  lefusèrent  la  commu- 
nion à  leurs  envoyés.  Quelque  temps  après, 
deux  autres  évêques   africains,  qui  avaient 
assisté  à  l'ordination  de  Corneille,  étant  re- 
venus à  Rome,  et  ayant  fait  connaître  com- 
ment tout  s'était  passé,  les  évêques  du  con- 
cile, qui   reçurent  une  relation  uniforme  de 
leurs  deux  envoyés,  noiifièrcnt,  chacun  dans 
leur  diocèse,  l'élection  du  pape.  C'est  ainsi 
que  saint  Cyprien  explique  leur  conduite  et 
la  sienuc  au  pape  lui-même.  On  voit  par  ses 


lettres  qu'ils  suspendirent,  non  pas  leur  ju- 
gement sur  celte  affaire,  mais  seulement  la 
promulgation  officielle  de  ce  jugement. 

Dans  ce  même  concile  de  (iarthage,  on 
examina  la  cause  de  Félicissime  et  des  cinq 
prêtres  qui  l'avaient  suivi.  Il  paraît  môme 
que  le  concile  commença  par  là,  et  que  les 
autres  affaires  ne  lurent  réglées  qu'ensuite. 
Ces  cinq  prêtres,  mécontents  de  saint  Cy- 
prien, à  léleclion  duquel  ils  s'étaient  oppo- 
sés, s'élaient  séparés  de  leurévéque  pour  se 
joindre  à  Félicissime,  que  Novat,  autre  prê- 
tre de  l'Eglise  de  Carthage  et  principal  fau- 
teur de  ce  schisme,  avait  fait  ordonner  pour 
son  diacre.  Déjà  saint  Cyprien ,  en  punition 
de  leur  révolte,  les  avait  par  deux  fdis  diffé- 
rentes séparés  les  uns  et  les  autres  de  sa 
communion.  Mais  quand  ils  surent  le  con- 
cile assemblé ,  ils  eurent  encore  l'audace  de 
s'y  présenter  pour  se  justifier.  On  les  y  ad- 
mit, et  on  leur  donna  le  loisir  de  dire  leurs 
raisons.  Convaincus,  outre  leur  schisme  ,  de 
plusieurs  crimes  énormes,  ils  furent  con- 
damnés par  le  concile,  et  excommuniés  : 
Félicissime,  comme  auteur  du  schisme,  vo- 
leur des  biens  de  l'Eglise  ,  corrupteur  de 
vierges  et  de  femmes  mariées,  déjà  excom- 
munié par  son  évêque  ;  Novat,  en  particulier, 
convaincu  d'hérésie  et  de  perfidie,  allait  être 
examiné  sur  plusieurs  autres  crimes  dont 
il  était  accusé,  entre  autres  d'avoir  volé  les 
veuves,  dépouillé  les  orphelins,  détourné  les 
deniers  de  l'Eglise,  laissé  mourir  de  faim  son 
père,  sans  prendre  soin  mêmedesasépulturc, 
et  d'avoir  fait  avorter  sa  femme  (car  il  était 
marié  sans  doute  avant  d'avoir  été  ordonné 
prêtre,  en  lui  donnant  un  coup  de  pied  dans 
l'étal  de  grossesse  où  elle  se  trouvait  ;  il  n'a- 
vait plus  à  attendre  que  de  se  voir  con- 
damné sur  tous  ces  faits  énormes,  lorsqu'il 
sortit  secrètement  de  Carthage,  pour  préve- 
nir sa  condamnation ,  qui  n'en  fut  pas  moins 
prononcée  par  tous  les  évêques.  Ceux-ci  donnè- 
rent avis  au  pape  Corneille  de  ce  qu'ils  ve- 
naient de  faire  touchant  Félicissime  et  les 
cinq  prêtres  de  son  parti,  mais  celle  lettre 
n'est  pas  venue  jusqu'à  nous. 

Après  que  l'affaire  des  schismatiques  eut 
été  jugée,  on  mit  en  délibération  celle  des 
tombés,  c'est-à-dire,  de  ceux  qui  avaient 
apostasie,  au  moins  extérieurement,  dans  la 
persécution  :  et,  pour  ne  rien  précipiter  dans 
une  matière  aussi  importante,  on  discuta 
longtemps  les  passages  de  l'Ecriture  qui 
pouvaient  être  allégués  de  part  et  d'autre  ,  1 1 
l'on  finit  par  décider  que  les  libellati<jues, 
c'est-à-dire,  ceux  qui  avaient  accepté  des 
billets  portant  qu'ils  avaient  apostasie,  s'i  s 
avaient  embrassé  la  pénitence  aussitôt  après 
leur  clirle,  seraient  admis  dès  lors  à  la  com- 
muniLj;  que  ceux  qui  avaient  sacrifié  se- 
raient irailés  plus  sévèrement,  sans  qu'on 
leur  6(ât  néanmoins  l'espérance  du  pardon, 
de  peur  que  le  désespoir  ne  les  rendit  pires, 
et  ne  les  poriât  à  retourner  au  siècle  pour  y 
vivre  en  païens,  ou  à  se  jeter  parmi  les  hé- 
rétiques et  les  schismatiques  ;  qu'on  les 
tiendrait  longtemps  dans  la  pénitence,  et  une 
pénitence  pleine,  afin  qu'ils  tâchassent  d'ob- 


17 


AFK 


AFR 


n 


tenir  par  leurs  larmes  la  miséricorde  dcDieii; 
qu'on  examinerail  les  diverses  circonslaiices 
des  fautes  de  chaque  eoupalile,  leurs  inlen- 
lions,  leurs  engagements,  pour  régler  sur 
cela  la  durée  de  la  pénitence;  car  on  no 
doutait  pasqu'on  ne  dûllraileravcc beaucoup 
d'indulgence  ceux  qui,  après  avoir  longtemps 
résisté  à  de  violenles  tortures,  n'avaient  été 
abattus,  que  parce  qu'on  ne  leur  accordait 
pas  la  grâce  de  mourir;  et  on  jugeait  que 
trois  années  de  larmes  et  de  pénitence  suKi- 
saicnl  pour  les  faire  admettre  à  la  commu- 
nion. Afin  de  régler  comment  il  fallait  se 
conduire  dans  cet  examen,  on  dressa  plu- 
sieurs articles  sur  les  divers  cas  qui  se  pré- 
sentaient. On  ordonna  d'accorder  la  com- 
munion, en  danger  de  mort,  à  ceux  dont  la 
pénitence  avait  commencé  dans  l'état  de 
santé;  mais  de  la  refuser,  même  à  la  mort, 
à  ceux  qui  attendraient  pour  la  demander 
qu'ils  fussent  tombés  malades.  Quant  aux 
évêques  et  aux.  autres  ministres  de  l'Eglii;e, 
qui  avaient  sacriflé  ,  ou  qui  avaient  témoi- 
gné par  des  billets  qu'ils  l'avaient  fait,  les 
Pères  du  concile  décidèrent  qu'ils  pourraient 
élre  admis  à  faire  pénitence,  à  condition 
néanmoins  qu'ils  seraient  absolument  ex- 
clus du  sacerdoce  et  de  toutes  fonctions  ec- 
clésiastiques. On  voit  par  cette  dernière  dis- 
position, aussi  bien  que  par  plusieurs  autres 
faits  semblables  que  fait  valoir  Noël  Alexan- 
dre {Hisl.  eccl.  sœc.  tert.  p.  9o,  edit.  Yenet.), 
que,  dans  les  trois  premiers  siècles,  les  évê- 
ques et  les  prêtres  pouvaient  être  soumis  à 
la  pénitence  publique,  quoique  cela  ait  été 
défendu  dans  les  siècles  postérieurs. 

Ces  canons  furent  envoyés  au  pape  saint 
Corneille,  qui  les  approuva  dans  un  concile 
tenu  à  Home  au  mois  d'octobre  de  la  même 
année.  Par  la  même  occasion  ,  saint  Cyprien 
écrivit  aux  confesseurs  de  Rome  qui  avaient 
pris  part  au  schisme  de  Novalien  ;  mais  il 
ordonna  de  lire  auparavant  au  pape  les  let- 
tres qu'il  leur  écrivait,  et  de  ne  les  leur 
remettre,  qu'autant  que  le  pape  le  jugerait  à 
propos,  de  peur  qu'on  ne  lui  fît  dire  autre 
chose  que  ce  qu'il  disait  effectivement. 

On  lut  aussi  dans  ce  concile  la  lettre  de 
l'évêque  Fidus,  qui  les  avertissait  qu'un  au- 
tre évêque,  nommé  ïhérape,  avait  accordé 
la  paix  au  prêtre  Aictor,qui  était  tombé, 
dans  la  persécution  ,  sans  qu'il  eût  fait  une 
pénilence  pleine  et  entière,  comme  on  venait 
de  l'ordonner,  sans  que  le  peuple  l'eût  de- 
mandé, ni  même  qu'on  en  eût  rien  su,  et 
sans  y  avoir  été  contraint  par  le  danger  de 
mort  ou  par  quelqu'autre  nécessité.  Le  con- 
cile ,  qui  resta  assemblé  très-longtemps, 
comme  l'a  prouvé  le  P.  Pagi ,  trouva  fort 
mauvais  qu'on  eût  sitôt  enfreint  son  règle- 
ment de  pénilence.  Toutefois,  après  une 
mûre  délibération,  les  évêtiues  se  contentè- 
rent d'adresser  une  réprimande  à  Tliérape, 
et  (le  l'avertir  d'en  user  autrement  pour  la 
suite;  mais  ils  ne  crurent  pas  que  la  paix, 
une  fois  accordée  par  un  évêque,  de  quelque 
manière  ([u'elle  l'eût  été,  dût  être  retirée. 
Nous  \ errons  le  concile  de  l'aiinci^  d'après 
étendre  à  tous  les  pénitents  l'indulgenci;  do 


Thérapc  envers  Viclor  :  tant  il  est  vrai  que 
les  canons  pénilentiaux  ,  dont  ceux  <!e  ce 
concile  sont  des  prcMiiiers,  ont  rarement  été 
appliqués  dans  toute  leur  rigueur.  Le  même 
Fidus  avait  proposé  une  question  plus  im- 
portante sur  les  enfants  nouveau-nés,  ni! 
croyant  pas  qu'on  pût  les  baptiser  avant  le. 
huitième  jour,  suivant  la  loi  de  la  circonci- 
sion. Tous  les  évêques  du  concile  déclarè- 
rent que  Dieu  n'a  point  égard  aux  âges,  non 
plus  qu'aux  personnes,  et  que  la  circonci- 
sion n'ét.iit  qu'une  image  du  mystère  de  Jé- 
sus-Clirisl.  lis  conclurent  donc  que  les  évê- 
ques ne  (levaient  refuser  la  miséricorde  et 
la  grâce  de  Dieu  à  aucun  enfant,  ni  perdre 
aucune  âme ,  autant  qu'il  était  en  eux.  La 
raison  ([u'ils  en  donnèrent  est  très-remar- 
quable :  «  Si  les  plus  grands  pécheurs  ve- 
nant à  la  foi ,  dirent-ils  dans  la  lettre  écrilo 
eu  leur  nom  par  saint  Cyprien,  reçoivent  le 
baptême  avec  la  rémission  des  péchés,  com- 
bien moins  doit-on  le  refuser  à  un  enfant 
qui  vient  de  naître,  et  qui  n'a  point  péché, 
si  ce  n'est  en  tant  qu'il  est  né  d'Adam  selon 
la  chair,  et  que,  par  sa  première  naissance, 
il  a  contracté  la  contagion  de  l'ancienne 
mort?  11  doit  avoir  un  accès  d'autant  plus 
facile  à  la  rémission  des  péchés,  que  ce  no 
sont  pas  ses  péchés  propres,  mais  ceux  d'au- 
trui  qui  lui  sont  remis.  »  S.  Cypr.  ep.  5t),  et 
41,42,55,57. 

Noval,  dont  il  a  été  parlé  au  commence- 
ment de  cet  article ,  faisait  profession  do 
recevoir  les  tombés ,  en  les  exemptant  des 
rigueurs  do  la  pénitence,  et  avait  fait  schisme 
avec  saint  Cyprien,  pour  avoir  été  blâmé 
par  lui  de  son  excès  d'indulgence.  Novatien, 
qu'il  faut  se  bien  garder  de  confondre  avec 
Novat ,  tant  pour  la  personne  que  pour  les 
opinions,  donnait  dans  l'excès  opposé,  et 
refusait  à  l'Eglise  le  pouvoir  d'absoudre  du 
crime  d'idolâtrie,  et  par  suite  de  tous  les 
autres  commis  après  le  baptême.  Cependant, 
Novat,  après  avoir  quitté  l'Afrique  pour  se 
rendre  à  Rome,  se  rangea  du  parti  de  No- 
vatien ,  et  devint  novatien  lui-même.  C'est 
sans  doute  pour  cela  qu'ils  ont  été  confon- 
dus l'un  avec  l'autre  par  Eusèbe,  saint  Epi- 
phane  et  Théodoret. 

AFRIQUE  (Concile  d'),  l'an  252.  Au  com- 
meucement  de  cette  année  ,  six  évêques  d'A- 
frique, assemblés  à  Capse  pour  l'ordination 
d'un  évêque,  avaient  consulté  saint  Cyprien 
au  sujet  de  trois  chrétiens,  nommés  Ninus, 
Clémenlien  et  Florus  (|ui ,  après  avoir  con- 
fessé le  nom  de  Jésus-Christ  et  surmonté  la 
violence  des  tourments  en  présence  du  peu- 
ple, avaient  succombé  à  do  nouveaux  sup- 
plices que  leur  avait  fait  subir  le  proconsul. 
Ces  évêques  demandaient  si  l'on  pouvait  les 
admettre  à  la  communion  ,  en  considération 
de  la  pénitence  qu'ils  n'avaient  cessé  do 
faire  pendant  trois  ans  depuis  leur  chute. 
Saint  Cyprien  leur  répondit,  conformément 
à  ce  qui  avait  été  décidé  dans  le  concile  do 
l'année  précédente,  qu'on  ne  devait  pas  re- 
fuser le  pardon  à  ces  personnes;  (jue  leurs 
inéiites  précédents  servaient  d'excuse  à  la 
faiblesse  de  leur  chair,  vaincue  par  de  longs 


49 


DICTIU.N.NAiiit;  DES  CONCILES. 


combats  ;  mais  que,  puisqu'ils  souhaitaient 
qu'il  IrjiiUll  cette  affaire  avec  plusieurs  do 
ses  collègues,  il  attendait  que  tous  se  fus- 
sent rendus  auprès  de  lui  à  la  suite  des  l'êtes 
de  Pâques.  Ils  s'y  rendirent  en  effet  vcirs  ce 
temps-là,  suivant  la  coutume,  et  au  nombre 
'le  (juaranle-el-uu ,  ou  peul-êlrc  soisanle- 
aix,  selon  l'observation  de  D.  Ceiliier,  qui 
attribue  à  ce  concile  la  décision  relative  à 
révè(]ue  ïliérape,  que  nous  avons  rapportée 
nousaicme  avec  M.  Rolirbacher  au  concile 
précédent.  Quoi  qu'il  en  soit ,  la  cause  des 
trois  chrétiens  de  Capso  y  fut  sans  doute 
proposée  el  traitée  favorablement,  puisqu'on 
étendit  à  tous  les  pénitents  ce  jugeaient  de 
miséricorde. 

La  raison  qu'on  eut  de  modérer  dans  le 
concile  de  celte  année  le  décret  de  l'année 
précédente,  qui  n'avait  accordé  la  p.iix 
qu'aux  pénilents  qui,  avant  leur  pénitence 
accomplie,  tombaient  dangereusement  ma- 
lades, (ut  l'approche  d(ï  la  persécution  de 
Gallus,  dont  plusieurs  évéques  avaient  élé 
avertis  par  des  visions  et  des  révélations 
fréquentes. 

Nous  avons  encore  la  lettre  que  saint  Cy- 
prien  écrivit   au    pape   saint  Corneille,  au 
nom   du   concile,   dans   laquelle  il  lui   rend 
raison    de    ce    changement    de    discipline. 
«  Comme  nous  prévoyons,  lui  dit-il,  que  le 
temps  d'une  seconde  persécnlion  approche, 
et  que  nous  sommes  avertis  par  de  fréquen- 
tes visions  de  nous  tenir  prêts  pour  li;  com- 
bat, d'y   préparer  par  nos  cxhortalions  !e 
peuple  que  la  divine  bonté   nous  a  comniis, 
el  de  rassembler  tous  les  soldats  de  Jésus- 
Ciirist  dans    le   camp  du    Seigneur,    nous 
aïons  trouvé  à  propos,  dans  une  nécessité 
si  pressante,  de  donner  la  paix  à  ceux  (jui 
ne  sont  puinl  sortis  de  l'Eglise,  et  n'ont  lait 
autre  chose  depuis  le  moment  de  leur  chute 
que  de  faire  pénitence.  Il  était  raisonnable 
sans  doute  de  prolonger  les  épreuves,  quand 
la  iranquillilé  publique  permettait  ces  dé- 
lais. Mais    m,  intenant  ce    n'est   pas  à  des 
mourants  qu'il  s'agit  de  uoniier  la  commu- 
nion ,    ni,.is   à  des    gens   qui    doivi  nt   être 
pl'ins  de  vie,  pour  ne  pas  se  trouver  comme 
désar:nés  eu   allant  au  combat,  el  qui   ont 
besoin   d'êlre    munis   par    la    réception  du 
corps  et  du  siing  de  Jésus-Christ,  el  de   se 
nieltre  à  couvert  de  l'invasion  de  l'ennemi, 
en  se  rassasiant  de  celle  divine  nourrilure, 
qui  n'est  l'aile  que  pour  servir  de  soulien  à 
Ceux  qui  la  reçoivent.  Comment  en  effet  les 
porterons-nous  à  répandre  leur  sang  pour 
la  confession  du   nom  de  Jésus-Christ ,  si , 
lorsqu'ils  sont  sur  le  point  d'entrer  en  com- 
bit,  nous  leur  refusons  le  sang  de  Jésus- 
Christ?  Leur  accorder  la  paix,  ce  n'est  pas 
les  énirver  par  les  délices,  mais  les  armer 
pour  I  ■  giicne.  »  5.  Cypr.  ep.  57. 

L'héreiiqui.  Privai,  qui  avail  été  évêque  do 
Lambése,  mais  déposé  et  condamné  pour  des 
crimes  atroi  rs  pur  la  sentence  de  quatre- 
vingt-dix  évê  lues  d'Afrique  (  Voi/.  Lam- 
nisK),  et  note  p.ir  les  leilres  de  Fabien  et  de 
Itonat,  vint  s--  présenter  à  ce  concile  de 
CarlliaKc,  di.sanl  qu'il  voulait  se  justifier.  Il 


20 


s'était  fait  accompagner  du  faux  évoque  Fé- 
lix, qu'il  avait  ordonné  depuis  sa  déposi- 
tion, de  .lovin  et  de  Maxime,  condamnés  par 
neu(  évéques  pour  divers  crimes,  et  de  nou- 
veau excommuniés  par  le  concile  d'Afrique 
ou  de  Carlhage  de  l'an  231;  mais  on  ne 
voulut  pas  lui  accorder  audience  :  ce  qui  fut 
cause  qu'il  ordonna  un  faux  évoque  à  Car- 
lhage savoir  Fortunat,  l'un  des  cinq  prêtres 
de  la  fachon  de  Félicissime,  qui,  l'année  pré- 
cedenle,  avaient  élé  chassés  de  l'Eglise  et 
excommuniés  par  les  évéques  d'AFKIOUE 
S.  Cypr.  ep.  59. 

Le  P.  Richard  a  supposé  un  autre  concile 
d  Afrique  ou  de  Carlhage,  tenu,  dit-il,  r.,„ 
jo.i,  el  dans  lequel  aurait  élé  traitée  l'affaire 
de  levêque  Thérape.  Il  se  serait  épargné 
celte  supposition,  en  faveur  de  laquelle  il 
ne  eue  d'autre  garant  que  le  P.  H^irdouin  , 
s  II  eut  lait  réflexion  avec  D.  Ceiliier  (Hist 
des  aut.sacr.  t.lU,p.  588),  qu'on  ne  peut 
mettre  la  lettre  synodale  des  évéques  d'A- 
Irique  à  Fidus  au  plus  lard  qu'en  2:;2  et 
avant  qu'ils  eussent  fait  le  décret  de  l'indul- 
gence générale  accordée  dans  le  concile  de 
cette  année  à  tous  ceux  qui  la  demandaienl. 
Il  est  évident  que  ce  décret ,  s'il  eût  élé 
connu  de  l'évêque  Fidus,  eût  rendu  inutile 
sa  réclamation. 

o"^''oi9^a.i^""*='''''  *^')'  '■'""<^es  233  ou 
2a4,  25i,  235,  et  230  bis.  Foy.  Cautuage, 
mêmes  années. 

AFRIQUE  (Concile  d'),  Africamim.  vers 
1  an  262  (selon  le  P.  Rich.ird,  quoique  S.  Cv- 
prien  soit  mort  en  2o8).  Saint  Jérôme,  dans 
son  Dialogue  contre  les  Lucifériens,  nous 
apprend  que  les  mêmes  évéques,  i//t  ipsi  epi< 
scopt,  qui,  dans  un  concile  d'Afrique,  avaient 
d  abord  jugé  avec  saint  Cyprien  qu'il  fallait 
rebaptiser  les  hérétiques,  porlèrcnt  un  nou- 
veau jugement  tout  contraire  dans  un  autre 
concile.  Hard.  (.  I.  Rich.  Ce  qui  fait  présu- 
mer au  schoaasle  de  saint  Jérôme,  confor- 
mément à  l'opinion  de  saint  Augustin  et  à  celle 
du  V  .  Bède  (/.  VIII,  (/.  5),  que  saint  Cyprien 
lui-même  s'est  rétracté  avant  sa  mort,  aussi 
bien  que  ses  autres  collègues.  S.  Hieron.  in 
Lucif.  c.  viu;  S.  Aug.  ad  Vinc.  roq.  ep.  93. 
n.36;deBap(.l.U,n.Ii. 

AFRIQUE    (  Concile  d'),   l'an   304;    Vov. 
Aluta. 

AFRlQUIi;  (Concile  d'),  l'an  349,  sous  Gra- 
tus,  évèque  de  Carlhage. 

Ce  concile  est  un  concile  général  de  toute 
lAlrique;  d'où  vient  que  c'est  par  erreur 
qu'il  est  nommé  provincial  dans  les  éditions 
vulgaires  qui  en  ont  été  faites.  On  le  compte 
pour  le  premier  de  Carlhage,  non  qu'il  ne  s'y 
en  suit  tenu  beaucoup  d'auti es  auparavant 
parliculièiemenl  sous  saint  Cyprien,  mais 
parce  que  c'est  le  plus  ancien  concile  ortho- 
doxe et  approuvé,  de  tous  ceux  qui  s'y  sont 
tenus,  dont  nous  ayons  des  canons.  C'est 
aussi  le  plus  ancien  dont  les  canons  aient 
servi  a  composer  le  code  des  canons  de  l'E- 
glise d'Afrique.  Il  se  tint  du  temps  du  pape 
Jules  I",  connue  le  porte  le  litre,  el  lorsque 
la  réuni. m  des  donatistes  à  l'Eglise  catholi- 
que, procurée  par  l'empereur  Constant,  élalC 


« 


AFR 


toute  réconlc,  c'csl-à-dire,  oi  3V8,  ou  .TiO  au 
plus  lard.  Grains  évoque  do  C:irlli;igc,  y 
présida,  et  l'on  y  fil  (jualorze  canons. 

L'évêquc  de  Carth.ige,  s'étaiil  assis  avec 
ses  e()llé!,Mies.  coiniueiiça  ainsi  ;  «  Grâce  à 
Dieu  loul-puissanl,  cl  à  Jésus-Christ,  qui  a 
fini  les  mauvais  sihisnies  et  a  regardé  sou 
Iv'lisf,  pour  réunir  en  son  si-in  tous  ses 
niCNiliri's  dispersés,  a  inspiré  au  très-reli- 
gieux empereur  Coiislantlc  dessein  de  la  ré- 
union, et  l'a  exécuté  par  ses  serviteurs  Paul 
etMaraire  (olliciers  de  l'empereur),  di(,Mies 
ministres  d'un  si  saint  ouvrage. 

«  Dieu  ayant  donc  voulu  que  nous  célébras- 
sions des  concili's  dans  nos  diverses  provinces 
jiour  obtenir  celle  unité,  etqu'en  ce  jour  nous 
nous  trouv:Tssions  rassemblés  de  toute  l'A- 
frique en  celte  ville  de  Carthage,  pour  traiter 
de  concert  les  articles  nécessaires,  et  régler 
toutes  choses  par  rapport  à  ce  temps  de  ré- 
union, sans  toutefois  nous  écarter  des  com- 
mandements do  Dieu  et  des  divines  Ecritures, 
en  sorte  qu'il  ne  soit  rien  statué  de  trop  dur 
pour  le  temps,  et  que  Carlhage  conserve  la 
vigueur  de  la  lui.  »  L'évéque  Gratus  conti- 
nua en  ces  termes,  en  proposant  la  matière 
du  premier  canon  :  «  Donc,  s'il  vous  plaîl, 
traitons  d'abord  l'article  de  la  rebaptisatiou  ; 
sur  quoi  je  prie  vos  Saintetés  de  dire  ce 
qu'elles  pensent  de  celui  qui  est  descendu 
dans  l'eau,  a  été  interroge  sur  la  Triuilé  su- 
Ion  la  foi  de  l'Evangile  et  la  doctrine  des 
apôtres,  et  a  fait  uiie  bonne  confession  de 
ce  ([u'il  croit  au  sujet  de  Dieu  et  de  la  résur- 
rection de  .lésus-Cbrist;  est-il  permis  de  l'in- 
terroger de  nouvejui  en  la  même  foi,  et  de 
le  baptiser  de  nouveau?  »  Tous  les  évéciues 
dirent  :  «  A  Diei)  ne  plaise,  à  Dieu  ne  plaise  ; 
cela  est  trop  éloigné  de  la  pureté  de  la  loi  et 
de  la  discipline  catholique  :  nous  statuons 
que  les  rebaplisations  ne  sont  pas  permises.  » 
L'évéque  Gratus  reprit  en  bénissant  Dieu, 
qui  lui  faisait  la  grâce  de  vivre  en  un  temps 
où  il  était  permis  de  proposer  la  discipline 
ecclésiastique  dans  sa  pureté.  Il  remarqua 
que  la  matière  de  la  rebaptisatiou  était  d'au- 
tant plus  importante  qu'elle  servait  princi- 
palement de  voile  à  la  rage  schisuialique, 
et  que,  par  le  tempérament  qu'on  y  appor- 
tait, la  vigueur  de  la  loi  et  l'autorité  de  la  foi 
élai(Mit  maintenues.  Les  donatistes  ne  fai- 
saient tant  de  maux  aux  catholiques,  (lue 
parce  qu'ils  ne  les  regardaient  pas  comme 
l)apiisés,  fondés  sur  le  système  de  saint  Cy- 
pricn,  qu'ils  entendaient  en  leur  faveur,  que 
l'Eglise  seule  a  le  vrai  baptême.  Par  une 
semblable  conséquence,  on  était  en  droit  de 
les  rebaptiser  eux-mêmes  lorsqu'ils  rentraient 
dans  l'Eglise  catholique,  ce  qui  eût  pu  les 
rebuter;  et  voilà  pourquoi  ce  canon,  qui  dé- 
fend de  rebaptiser  ceux  qui  ont  reçu  le  bap- 
léuie  dans  la  foi  de  la  sainte  Trinité,  est  ap- 
pelé un  tempérament  qui  accommode  leur 
intérêt  avec  la  loi,  de  ne  pas  recevoir  indif- 
féremment tout  baptônie  donné  hors  de  l'E- 
glise. Les  prélats  d'Afrique  eu  vinrent  donc 
à  ce  juste  milieu,  qui  est  le  seul  et  véritable 
système,  cent-cinquante  ans  ou  cnvironaprès 
qu'il  avait  été  altéré  par  Agrippin. 


AFR  gî 

Les  autres  canons,  comme  nous  ('avo:'» 
dit,  sont  au  nombre  de  treize.  Le  deuxième 
défend  de  profaner  la  dignité  des  marlyrs, 
en  honorant  comme  tels  ceux  qui  s'étaient 
précipités,  ou  tués  d'une  autre  tnanière,  par 
folie,  et  à  qui  l'Eglise  Ti'accorde  la  sépulture 
(jue  par  (OUI  passion,  cl  à  plus  forte  raison  ceux 
qui  se  tiiint  par  désespoir  ou  par  malice. 

(le  canon  est  contre  les  donatistes,  qui  se 
tuaient  voloiitaireiiienl  eux-mêmes,  ou  se 
faisaient  tuer  par  les  autres,  afin  d'avoir  les 
honneurs  et  la  gloire  du  martyre  parmi  ceux 
de  leur  secte.  Il  f.illait  prénuinir  contre  cet 
abus  les  peuples  nouvellement  réunis. 

Le  ;]«  et  le  'r  renouvellent  les  défenses  déjà 
faites  aux  clercs,  eu  tant  de  conciles,  d'ha- 
biter avec  des  femmes,  et  ou  l'éterid  à  toutes 
les  personnes  de  l'un  et  de  l'aulre  sexe  qui 
ont  embrassé  la  continence,  môui',!  dans  la 
viduité;  leur  défendant  d'haliiler  avec  des 
personnes  étrangères,  ni  môme  de  les  visi- 
ter. La  raison  (ju'ils  rendent  de  ce  règle- 
ment, «  c'est  qu'il  faut,  disent-ils,  fuir  toutes 
les  occasions  du  péché,  ôtcr  tout  soupçon,  et 
empêcher  les  pièges  dont  la  subtilité  du  dia- 
ble se  sert  pour  prendre  les  âmes  simples,  (pii 
ne  sont  pas  sur  leurs  gardes,  sous  prétexte 
de  charité  et  d'amour  pour  son  prociiain.  » 

L(î  a'.  «  L'évéque  Privai  remonlre  qu'il  no 
doit  point  êtie  permis  à  un  évêquc  de  rece- 
voir le  clerc  d'un  autre  évêque,  sans  que  ce- 
lui-ci en  ait  obtenu  la  permission  de  son 
évéque,  et  qu'il  ne  doit  point  non  plus  or- 
donner un  laïque  d'un  autre  diocèse,  sans  le 
consentement  de  son  évêque.  »  L'évéque 
Gratus  répondit  que  c'était  là  le  vrai  moyen 
de  conserver  la  fiaix.  et  qu'il  se  souvenait 
qu'au  concile  di-  Sanliquc,  où  il  avait  assisté, 
on  avait  fait  un  pareil  règlement. 

Le  G'  défend  aux  clercs  de  se  charger  de 
rintcndance  des  maisons  et  du  m.inienicnt 
des  affaires  séculières,  suivant  la  règle  do 
saint  Paul,  qui  dit  :  n  Que  celui  qui  s'est  en- 
rôle au  service  de  Dieu,  ne  doit  point  s'em- 
barrasser dans  les  affaires  séculières.  » 

Dans  le  1*  canon,  on  élendil  aux  l;iï(iues  la 
défense  de  communiquer  avec  le  peuple  d'un 
autre  diocèse,  sans  les  lettres  de  son  évéque, 
pour  empêcher  les  artifices  de  c;  us  qui, 
fuyant  la  communion  de  l'un,  étaient  admis 
par  surprise  à  celle  d'un  autre. 

Par  le  8*,  on  défend  d'ordonner  ceux  (jui 
sont  intendants  et  gens  d'affaires,  ou  inêun^ 
tuteurs,  exerçant  leur  tutelle  en  personne, 
jusqu'à  ce  que  les  affaires  soient  finies,  et 
les  comptes  rendus,  de  peur  que,  s'ils  étaient 
ordonnés  plus  tôt,  l'Eglise  n'en  reçût  du  dés- 
honneur. 

Le  9'  fait  défense  aux  liïqnes  d'emi  loyer 
les  clercs  à  être  leurs  receveurs,  ou  à  tenir 
leurs  comptes. 

Le  10  défend  aux  évoques  d'entreprendre 
les  uns  sur  les  autres. 

Le  11*  ordonne  de  réprimer  l'orgueil  des 
clercs  qui  ne  sont  pas  soumis  à  leurs  supé- 
rieurs ;  mais  il  veut  (lue,  pour'les  juger,  on 
admette  un  certain  niimbre  d'évêiiues  ;  trois 
pour  un  diacre,  six  pour  un  pjètre,  et  douto 
pour  ui)  évêque. 


DlCllON.NAlKi:.  DL,S  LO.NCILES. 


HA 


24 


Le  12''  porte  qu'Antigone,  évêque  de  Ma- 
(laurp,  se  plaij^iiit  d'un  autre  évoque  nommé 
Opianlins.  Ils  avaient  divisé  leurs  diocèses, 
il'u!i  comnuin  coDscntement,  dont  il  y  avait 
dis  actes  signés  de  leurs  mains  :  néanmoins 
()(ilanlius  ne  laissait  pas  de  visiter  le  peuple 
(l'Anligone,  et  de  se  l'attirer.  Le  concile  or- 
donna que  le  traité  subsisterait  el  serait  ob- 
servé 

Le  13"  renouvelle  la  défense  faite  aux 
clercs  de  prêter  à  usure,  comme  étant  un  pé- 
ché condamnable,  même  dans  les  laïques,  et 
contraire  aux  prophètes  et  à  l'Evangile. 

Le  14°  enjoint  l'observation  de  ces  règle- 
ii;ents,  sous  peine  d'excommunication  pour 
les  laïques,  et  de  déposition  pour  les  clercs. 
Rcg.,  tom.  lU;  Lab.,  tom.  Il;  Ilurd.,  lom.  I. 

AFRIQUE  (Concile  d'),  l'an  3C9.  Ce  con- 
cile, dont  on  ignore  le  lieu  précis,  mais  qui 
était  composé  de  soixante-dix  évéques,  dé- 
posa Chronope  de  l'épiscopal.  Chronope  ap- 
pela de  cette  sentence  à  un  magistrat  sécu- 
lier nommé  Claude,  qui  était  proconsul  d'A- 
frique en  369,  ce  qui  porlc  à  croire  que 
Chronope  était  évêque  dans  la  même  pro- 
vince; et  de  ce  magistrat,  il  en  appela  encore 
n  un  autre,  contrairement  à  la  disposition 
des  lois.  Ce  lut  à  ce  sujet  que  l'empereur  'Va- 
lentinien  publia  une  loi  datée  du  9  juil- 
let 3tJ9,  qui  déclare  que  l'évêque  Chronope 
sera  contraint  de  pnjer  une  amende,  pour 
avoir  mal  appelé  de  la  sentence  d'un  concile; 
et  que  cette  amende,  au  lieu  d'être  adjugée 
au  fisc,  sera  distribuée  aux  pauvres.  C'est 
tout  ce  que  l'on  sait  de  ce  concile;  on 
n'est  pas  même  bien  certain  qu'il  ait  été  tenu 
en  Alri(iuo.  Baluze  semble  croire  qu'il  fut 
plutôt  tenu  en  Italie.  Cod.  Theodos.,  t.  IV, 
cod.  IX,  lit.  36 

AFRIQUE  (Concile  d"),  l'an  393.  Yoy.  Hip- 
l'ONE,  mémo  année. 

AFRIQUE  (Conciles  d'),  années  397,  398, 
400  el  'lOl,  Yoy.  Cautuage,  mêmes  années. 

AFRIQUE  (Concile  d'),  l'an  402.  Yoy.  Mi- 
i.èvE,  même  année. 

AFRIQUE  (Conciles  d'),  années  403,  404, 
405,  'i07,  408,  409,  el  410.  Yoy.  CiRTHAGE, 
mêmes  années. 

AFRIQUE  (Conciles  d'),  années  418,  419, 
42(i,  525,  534  ou  535  et  550.  Yoy.  CARTHàGE, 
mêmes  années. 

AFRIQUE  (Conférence  tenue  en),  l'an  645, 
au  mois  de  juillet,  entre  Pyrrhus,  patriarche 
de  Constantinople,  et  saint  Maxime,  abbé  de 
Chrysopolis,  près  de  Chalcédoine,  alors  ré- 
fugié en  Airique.  Le  patriarche  Pyrrhus, 
sorti  de  Constantinople,  étant  venu  en  Afri- 
que, le  patrice  Grégoire,  gouverneur  de  la 
province,  engagea  le  saint  défenseur  de  la 
foi  à  soutenir  contre  lui  une  conférence  pu- 
blique. Elle  se  tint  en  effet,  en  présence  du 
gouverneur  lui-même,  des  évéques  el  de  plu- 
sieurs personnes  considérables.  Nous  allons 
en  rapporter  quelques  extraits,  parce  qu'en 
même  temps  que  la  présence  des  évéques 
d'Afrique  donne  à  celte  conférence  un  carac- 
tère, pour  ainsi  parler,  conciliaire,  elle  nous 
présente  une  claire  exposition  et  la  réfuta- 
lion  la  plus  solide  du  monolhélisme,  dont  il 


sera  plus  d'une  fois  question  dans  cet  ou- 
vrage. 

Pyrrhus  commença  en  ces  termes  :  Quel 
mal  vous  avons-nous  fait ,  seigneur  abbé 
Maxime,  mon  prédécesseur  (Scrgius)  et  moi, 
pour  que  vous  nous  décriiez  partout,  en 
nous  rendant  suspects  d'hérésie?  Et  qui  vous 
a  plus  honoré  el  plus  respecté  que  nous, 
avant  même  que  nous  vous  connussions  de 
visage?  Maxime  répondit  :  Puisque  Dieu 
nous  entend,  j'avoue,  pour  me  servir  de  vos 
paroles,  que  personne  ne  m'a  plus  honoré  et 
respecté  que  vous;  mais  comme  vous  avez 
rejeté  la  croyance  des  chrétiens ,  j'ai  dû 
cr;iindre  de  préférer  à  la  vérilé  la  conserva- 
lion  de  vos  bonnes  grâces.  Eh  1  en  quoi,  dit 
Pyrrhus  ,  avons-nous  rejeté  la  croyance 
chrétienne?  C'est,  dit  Maxime,  en  ce  (jue 
vous  attribuez  une  seule  volonté  à  la  divinité 
du  Christ  et  à  son  humanité,  et  que,  non 
contents  de  garder  pour  vous  cette  opinion, 
vous  avez  essayé  d'en  empoisonner  toute 
l'Eglise  par  l'eclhèse  de  nouvelle  fabrique 
que  vous  lui  avez  proposée.  Pyrrhus  reprit  : 
Quoi  doncl  en  admettant  une  seule  volonté, 
trouvez-vous  qu'on  s'écarte  de  la  doctrine 
des  chrétiens?  Sans  doute,  dit  Maxime  ;  car 
quoi  de  plus  contraire  à  la  piété  que  de  dire  : 
Celui  qui  a  fait  tout  de  rien,  qui  conserve  et 
gouverne  tout,  a,  par  une  seule  et  même  vo- 
lonté, désiré  de  manger  et  de  boire,  passé 
d'un  lieu  à  un  autre,  et  fait  toutes  les  autres 
choses  qui  démontrent  la  réalité  de  son  in- 
carnation? 

Pyrrhus  demanda  :  Le  Christ  est-il  un,  ou 
non?  Il  est  un,  répondit  Maxime.  Si  donc  il 
est  un,  ajouta  Pyrrhus,  il  voulait  comme  une 
seule  personne,  et  par  conséquent  il  avait 
une  seule  volonté.  Maxime  répondit  :  Quand 
on  avance  une  proposition  sans  en  distinguer 
le  sens,  on  ne  fait  que  confondre  et  em- 
brouiller la  question,  ce  qui  n'est  pas  rai- 
sonnable. Dites-moi  donc  :  le  Christ,  puis- 
qu'il est  un,  n'esl-il  que  Dieu,  ou  n'est-il 
qu'homme,  ou  bien  est-il  Dieu  et  homme  tout 
ensemble?  Sans  doute,  répondit  Pyrrhus,  il 
est  Dieu  et  homme  tout  à  la  fois.  Maxime  re- 
prit alors  :  Puisqu'il  est  par  nature  Dieu  et 
homme,  voulait-il  comme  Dieu  et  comme 
homme  en  même  temps,  ou  seulement  comme 
Christ?  S'il  voulait  comme  Dieu  et  comme 
homme,  il  est  clair  qu'il  voulait  en  deux  ma- 
nières, et  non  pas  en  une  seule,  quoiqu'il 
soit  un  lui-même;  car  le  Christ  n'étant  au- 
tre chose  que  les  deux  natures  qui  le  compo- 
sent et  qui  le  forment,  il  est  évident  que, 
malgré  son  unité  personnelle,  il  voulait  et 
agissait  conformément  à  chacune  de  ses  na- 
tures, puisqu'elles  ont  chacune  leur  principe 
d'action  propre,  et  conséquemment  leur  vo- 
lonté. Mais,  si  le  Christ  voulait  et  agissait 
conformément  à  ses  natures,  et  s'il  y  a  en  lui 
deux  natures,  il  faut  de  toute  nécessité  qu'il 
y  ait  en  lui  deux  volontés,  aussi  bien  que 
deux  principes  d'action  :  car  de  même  que  la 
dualité  de  ses  natures,  comprise  comme  elle 
doit  l'être,  ne  le  divise  point  en  lui-même, 
mais  fait  voir  seulement  que  leur  union 
laisse   toujours   subsister    leur  différence  j 


55  AFR 

;iinsi  en  est-il  de  ses  (loux  volontés  et  des 
deux  principes  d'aclion  qui  conviciiiicnt  rcs- 
ppclivcnionl  à  ses  deux  natures.  11  l'st  iuipos- 
sible,  oltjecl.i  Pyrrhus,  que  deux  volontés  et 
deux  principes  d'aclion  n'inipliiiuciil  pas  deux 
agents  ou  deux  personnes.  C'est  bifii  là  le  so- 
phisme répliqua  Ma  xi  me,  que  le  caprice,  pi  ulot 
que  la  raison,  vous  a  dicté  dans  vos  écrit^^  ;  car 
supposé  uiu!  l'ois  que  le  nombre  des  volontés 
iinpli(iue  un  pareil  nombre  de  personnes,  il 
faudra  dire  réciprociuetnent  que  le  nombre 
des  personnes  implique  un  pareil  nombre  de 
volontés;  el,  d'après  votre  manière  de  raison- 
ner, on  trouvera  avec  SabcUius  (lue,  puis- 
qu'il n'y  a  en  Dieu  qu'une  volonté,  il  n'y  a 
aussi  en  lui  qu'une  personne;  ou  avec  Arius, 
((lie  puisqu'il  y  a  en  Dieu  trois  personnes,  il 
y  a  aussi  en  lui  trois  volontés,  et  par  là 
même  trois  natures,  puisque,  selon  les  règles 
poiécs  par  les  Pères,  la  différence  des  na- 
tiires  est  une  conséquence  nécessaire  de  la 
dilTérence  des  volontés.  Pyrrhus  dit  encore  : 
Il  esl  impossible  que  deux  volontés  sub- 
sistent sans  contrariété  dans  une  même 
personne.  S'il  esl  impossible  ,  répliqua 
Maxime,  que  deux  volontés  subsistent  sans 
contrariété  dans  une  môme  personne,  il  est 
donc  possible  selon  vous  qu'elles  y  soient 
en  contrariété;  et  si  cela  est  possible,  dès 
lors  vous  m'avouez  qu'il  peut  y  avoir  deux 
volontés  en  une  seule  personne,  tout  en  pré- 
tendant,  qu'il  y  aura  opposition  de  l'une  à 
l'antre.  11  nous  reste  donc  à  rechercher 
quelle  sera  la  cause  de  cette  lutte.  Direz- 
vous  que  ce  sera  la  nature  de  la  volonté 
même,  ou  que  ce  sera  la  péché  qui  en  sera  la 
cause?  iMais  si  c'est  la  nature  de  la  volonté 
même  qui  en  est  la  cause,  comme  nous  ne 
reconnaissons  que  Dieu  pour  auteur  de  cette 
volonté.  Dieu  sera  donc  selon  vous  l'auteur 
de  celte  contrariété.  Mais  si  c'est  le  péché 
si'ul  (]ui  en  puisse  être  la  c:iuse,  comme  il 
n'y  a  point  de  péché  dans  le  Dieu  fait  homme, 
il  ii'a  pu  y  avoir  non  plus  aucune  conlra- 
ricté  dans  les  volontés  de  ces  deux  natures  : 
car  la  cause  étant  ôtée,  l'effet  cesse  par  là 
même. 

Après  (]uelques  autres  objections ,  que 
Maxime  résolut  avec  la  même  lucidité,  Pyr- 
rhus convaincu  abjura  son  erreur,  et  de- 
manda qu'il  lui  fiit  permis  d'aller  à  Rome 
présenter  le  formulaire  de  sa  rétractation. 
Cette  demande  lui  fui  accordée,  el  il  tint  pa- 
role. Dans  le  fornuilaire  qu'il  présenta  au 
pape,  il  condamnait,  avec  Vcctlicse ,  tout  ce 
(juc  lui  et  ses  prédécesseurs  avaient  fait  con- 
tre la  foi  orthodoxe.  Toutefois  celte  conver- 
sion ne  fut  pas  de  longue  durée,  et  séduit 
apparemment  par  l'espérance  d'être  rappelé 
à  Conslantinople,  il  revint  à  professer  l'er- 
reur qu'il  avait  quittée.  Lnbb.,  t.  V. 

AFRIQUE  (Concile  d'),  l'an  (JiG.  A  la 
suite  de  la  cui\t'érence  rapportée  dans  l'ar- 
ticle précédent,  el  qui  tourna  si  glorieuse- 
ment, comme  on  l'a  vu,  au  triomphe  de  la 
vérité,  les  évoques  d'At'riqUL'  coiulainncrent 
le  monolhélistne  dans  quatre  conciles  , 
qu'ils  assemblèrent  cette  année  en  Numidie, 
eu  Mauritanie,  dans  la  Bysacène  et  daus  la 


AG.\  26 

Province  proconsulaire  dont  la  capitale  était 
Carihage.  I.<'s  trois  primats,  (Colomb  dt;  Nn- 
niidic.  Réparât  de  .Mauritanie  et  lîtienne  do 
la  Hysacène  écrivirent  conjointement  une 
lettre  synodale  au  pape  Théodore,  au  nom  do 
tous  les  évoques  de  leurs  provinces,  où  ils  se 
|)laignaient  de  la  publication  de  rKcthèsc. 
ils  adressèrent  une  autre  lettre  à  Paul,  pn- 
triarchc  de  Conslantinople,  pour  le  presser 
de  rejeter  celte  nouveauté,  et  une  troisième 
à  l'empereur,  qu'ils  conjuraient  de  faire  ces- 
ser le  scandale  de  la  nouvelle  doctrine,  et  de 
contraindre  Paul  à  se  conformer  à  la  foi  d(> 
l'Eglise  entière.  Celte  lettre  est  souscrite  par 
Etienne,  primat  de  la  Bys.acène,  el  par  (jua- 
rante-deux  autres  évoques.  La  lettre  des 
trois  primats  à  Paul  de  Conslantinople  est 
perdue;  mais  nous  avons  celle  que  Probus, 
évêque  deCartbage,  lui  écrivit  avecsoixanle- 
huil  autres  évoques,  et  dans  la(|uelle,  après 
avoir  condamné  l'eclhèse,  ils  déclarent  do 
concert  (ju'ils  reconnaissent  en  Jésus-Christ 
deux  natures  et  deux  volontés  qui  y  sont 
inhérentes,  comme  l'Eglise  l'enseigne  el  l'a 
toujours  enseigné.  Ils  appuient  leur  senti- 
ment de  plusieurs  passages  des  Pères,  et  par- 
ticulièrement de  sainl  Ambroise  et  de  saint 
Augustin.  Parmi  les  évoques  qui  souscrivi- 
rent celle  lettre,  on  ne  voit  pas  celui  de  Car- 
tilage, apparemment  parce  <iue  le  siéçe  était 
vacant  par  la  mort  ou  la  déposition  ue  For- 
lunius,  qui  avait  embrassé  le  parti  des  mo- 
nothélites.  'Viclor,  qui  fut  ordonné  évoque  de 
cette  ville  au  mois  de  juillet  de  la  même  an- 
née 6ilj,  envoya  sa  lettre  synodale  au  pape 
Théodore,  qu'il  priait  avec  beaucoup  d'in- 
stance de  remédier  aux  maux  que  causait  le 
monothélisme,  en  opposant  à  cette  erreur 
l'autorité  de  ses  décrets.  Labb.,  l.  VI. 

AGATHE  DES  GOTHS  (Synode  diocésain 
de  Sainte-),  province  de  Rénévenl,  tenu  en 
octobre  1585,  à  .\rgenti,  par  Félicien,  évoque 
du  diocèse.  Dans  le  dessein  de  réprimer  plus 
efficacement  le  concubinage  parmi  les  prê- 
tres de  son  diocèse,  l'évêque  leur  fil  la  dé- 
fense d'avoir  avec  eux,  même  une  mère,  une 
lanle  ou  une  sœur,  à  moins  d'en  avoir  reçu 
de  lui  une  permission  spéciale.  Les  autres 
slalnts  (le  ce  synode  sont  assez  semblables  à 
ceux  d'Adria.  Conslitnliones  et  stntuln  pru 
civitate  et  diœcesi  S.  Aijnthœ  Gulli.;  Romœ, 
1588. 

AGATHE  DES  GOTHS  (Synode  diocésain 
de  Sainte-),  tenu  en  avril  1587,  à  Argent i, 
par  le  inénie  prélat.  Il  y  renouvela  la  per- 
mission, déjà  donnée  par  lui  précédemmenl, 
de  vendre  le  dimanche,  hors  du  temps  de  la 
messe,  les  choses  nécessaires  à  la  vie  ou  à  la 
santé.  Il  y  déclara  de  plus  que  tons  les  fidè- 
les de  son  diocèse  qui  auraient  communié  à 
Pâques  dans  son  église  calhéilrale  auraient 
par  là  même  satisfait  au  précepte  annuel. 
Défense,  même  à  un  curé,  de  confesser  des 
étrangers  sans  l'agrément,  ou  de  leurs  pro- 
|)res  curés,  ou  de  l'évèiiue.  L'âge  de  la  pre- 
mière communi  m  est  fixé  à  (]uatorze  ans 
pour  les  garçons  et  à  ilonze  pour  les  enfants 
de  l'autre  sexe.  Quant  à  la  confession,  on  y 
appellera  les  enfants  du  moment  qu'ils  aU' 


87 


niCTioNN.unr.  Dr:s  conciles. 


58 


roiil  atleiiU  l'âge  do  cinq  ans.  Nous  ne  trou- 
vons rien  de  i)liis  niii.ii(iu;)l)Ie  d;ins  le  reste 
des  statuts  de  ce  synode.  Ibid 

AGATHE  DES  GOTHS  (Synode  diocésain 
de  Sainte-),  tenu  dans  la  calhédrali;,  en 
août  1081,  par  Jacques  Circi  de  Montréal, 
évèqiie  du  diocèse.  Ce  prélat  y  publia  des  sla- 
Uits  fort  nombreux,  el  rangés  sous  soixante- 
sept  titres  principaux,  dont  chacun  est  en- 
suite divisé  en  plusieurs  chapitres.  C'est  un 
rituel  complet,  pue  nous  nous  bornons  pour 
cette  raison  à  indi<|uer  au  lecteur  curieux. 
Le  maiulenient  épiscopal,  placé  en  tête  de 
ces  règlements,  fait  voir  que  ce  synode  était 
le  troisième  tenu  par  cet  évéque.  Synoclus 
diœc.  Agathcnsis,  Romœ,  1682. 

AGAUNE  (concile  d'),  Agaunense,  l'an  515. 

Saint  Sigisintind,  fils  du  roi  Gondcbaud, 
ayant  abjuré  l'hérésie  arienne,  dont  les 
Bourguignons  faisaient  profession,  entre- 
prit, pour  donner  des  marques  de  sa  piété, 
de  bâtir  à  Agaune,  ou  Saint-Maurice,  en  A  a- 
lais,  une  église  plus  magnifique  que  celle 
où  reposaient  déjà  les  reliques  des  sainis 
martyrs  d'Agaune.  11  augmenta  aussi  le  nio- 
nastèVe,  dans  le  dessein  d'y  mettre  un  plus 
grand  nombre  de  moines.  L'église  se  trou- 
vant achevée  sous  le  consulat  de  Florentin 
et  d'Anthènes,  c'est-à-dire,  en  315,  ce  prince 
assembla,  pour  en  faire  la  dédicace,  soixante 
évéques,  tant  du  royaume  de  Bourgogne  que 
des  provinces  voisines,  et  autant  de  eoinîes 
ou  grands  seigneurs  pour  y  assister.  Quoi- 
que le  nom  de  saint  Avite  de  Vienne  ne  se 
trouve  pas  dans  la  relation  de  ce  qui  se  passa 
dans  le  concile,  il  est  néanmoins  certain  qu'il 
y  prononça  un  discours  dont  il  nous  re*lc 
le  litre  seul.  Des  autres  évéques  qui  s'y  trou- 
vèrent, nous  ne  connaissons  que  saint  \i- 
ventiolede  Lyon,  Maxime  de  Genève,  Théo- 
dore de  Sion  et  ^  ictor  de  Grenoble.  L'as- 
semblée dura  seize  jours,  depuis  le  30  d'avril 
jusqu'au  15  de  mai  ,  pendant  lesquels  on  fil 
divers  règlements  pour  la  disposition  du  mo- 
nastère. Le  plus  remarquable  fut,  qu'il  y 
aurait  une  psalmodie  perpétuelle,  et  qu'à 
cet  effet  neuf  bandes  de  moines  se  succéde- 
raient l'une  à  l'autre,  pour  chanter  les  offi- 
ces de  la  nuit  et  du  jour.  C'est  pourquoi  on 
les  dispense  du  travail  des  mains  ,  qui  était 
en  usage  dans  les  autres  monastères.  Ceux 
qui  contestent  l'authenticilé  de  l'acte  conte- 
nant la  relation  de  ce  qui  se  passa  dans  ce 
concile,  allèguent,  pour  preuve  de  sa  faus- 
seté, ce  qui  y  est  dit  de  cette  psalmodie  per- 
pétuelle ,  soutenant  que  l'usage  n'en  était 
point  établi  en  Occident,  el  qu[il  n'avait  lieu 
qu'en  Orient,  dans  les  monastères  des  Acé- 
mèrcs.  Mais  on  voit  par  plusieurs  anciens 
monuments,  que  la  psalmodie  perpétuelle 
prit  son  commencement  en  Occident,  par  le 
monastère  d'Agaune ,  que  ce  fut  à  l'imitation 
de  ce  qui  s'y  pratiquait  à  cet  égard  que 
sainte  Salaberge  choisit  dans  le  monasiôre 
de  filles  qu'elle  fonda  à  Laon ,  trois  cents 
religieuses  environ,  qu'elle  distribua  par 
bandes,  et  qu'elle  desiiiia  à  chanter  jour  et 
uuit  les  louiiiiges  de  Dieu  ;  que  saint  Amet. 


qui  avait  été  tiré  du  monastère  d'Agaune, 
établit  aussi  sept  bandes  de  vierges  dans  le 
monastère  de  saint  Bomaric,pour  y  chanter, 
sans  disctmtinuation  jour  et  nuit,  l'office  di- 
vin, et  (|ue  Dagobert  institua  la  même  pra- 
lit\uii  d.ins  la  basilique  de  Saint-Denis,  et 
C(da,  à  l'exemple  du  monastère  d'Agaune, 
ainsi  que  le  rapporte  Frédegaire.  Dans  la 
même  assemblée,  Hymnemond  fut  élu  abbé 
d'Agaune  ;  et  il  fut  arrêté  que  lui  et  ses  suc- 
cesseurs s'instruiraient  avec  soin  de  la 
science  des  livres  saints,  et  qu'ils  en  feraient 
faire  des  copies  pour  l'instruction  des  moi- 
nes. Il  fut  dit  encore  qu'à  l'avenir  si  quel- 
qu'un entreprenait  de  donner  atteinte  aux 
règlements  de  l'assemblée,  l'abbé  recourrait 
au  Saint-Siège  pour  en  obtenir  justice.  On 
trouve  à  la  fin  des  actes  de  ce  concile  ,  qui 
ont  été  donnes  dans  le  quatrième  tome  de  la 
Gaule  chrétienne,  dans  les  Conciles  du  P. 
Labbe,  et  d.ins  l'écrit  intitulé.  Les  Masures 
de  rile^Barbe,  la  donation  que  le  roi  Sigis- 
mond  fit  au  monastère  d'Agaune,  pour  four- 
nir à  la  subsistance  des  moines,  à  l'entretien 
des  luminaires,  el  aux  autres  besoins  de  l'é- 
glise et  de  la  maison.  Les  moines  d'Agaune 
avaient  un  même  réfectoire,  un  même  dor- 
toir, un  même  chauffoir.  Leurs  vêlements  et 
leur  nourriture  étaient  laissés  à  la  discrétion 
de  l'abbé.  D.  CeilJier.XV.  F.  l'arL  suivant. 

AGAUNE  (  Concile  d'  ),  l'an  523.  La  psal- 
modie continuelle  établie  dans  ce  monastère 
est  confirmée  par  le  roi  Sigismond,  neuf  évé- 
ques et  neuf  comtes  ,  le  14  mai.  »  L'Art  de 
vér.  les  dates  ne  fait  mention  que  de  ce  con- 
cile, et  non  de  celui  de  l'an  515  ci-dessus. 

Le  P.  Richard  corrige  en  ces  termes,  tome  V, 
ce  qu'il  avait  dit,  au  tome  I  de  VAnalyse,  du 
couLlle  d'Agaune  :  «  Nous  avons  placé  ce  con- 
cile en  515,  d'après  le  P.  Labbe  et  D.  Mabil- 
Ion  (  il  devait  dire  surtout ,  d'après  D.  Ceil- 
licr  ,  qu'il  avait  copié  littéralement),  fondes 
sur  la  chronique  de  Marins  d'Avranches, 
selon  Kuiuelle  ce  concile  s'est  tenu  dans  l'an- 
née du  consulat  de  Florentins  et  d'Anlhé- 
mius,  qui  répond  à  l'an  515.  Mais  le  P.  Pagi 
le  met  en  523,  parce  qu'il  est  postérieur  à  la 
mort  de  Sigeric,  fils  de  Sigismond,  roi  de 
Bourgogne,  arrivée  en  522,  el  qu'il  a  précédé 
la  prise  de  ce  roi,  en  523,  par  Clodomir, 
roi  d'Orléans  :  ce  qui  paraît  plus  vraisembla- 
ble, selon  le  docte  bénédictin,  auteur  de  l'ou- 
vrage intitulé  :  Eclaircissement  de  plusieurs 
points  de  l'histoire  ancienne  de  France  el  de 
Bourgogne.  » 

AGAUNE  (Concile d'),  l'an  88S.  Ce  concile, 
composé  d'évêqucs  et  de  grands,  élut  et  cou- 
ronna roi  de  la  Bourgogne  transjurane,  après 
la  déposition  de  Charles  le  Gros  ,  Rodolfe 
Welf,  comte  de  cette  province,  fils  de  Conrad 
IL  Son  royaume  était  compris  entre  le  Jura, 
le  Rhône  et  la  Reuss.  Avec  Louis  le  Débon- 
naire était  morte  l'unité  de  l'empire  Carlovin- 
gien  :  déjà  ,  vers  l'an  831,  Aziias,  eonile  de 
la  Marche  de  Navarre,  s'était  rendu  indé- 
pendant de  l'empereur,  et  depuis  ce  temps 
les  Basques  ultérieurs,  c'est-à-dire,  d'an 
delà  des  Pyrénées,  ne  faisaienl  plus  partie 


29 


AbD 


AGD 


33 


lie  IVmpiro.  En  879  Boson  avait  (lélaclié  la 
Bourpiigne  risjuraiie.  1-a  tléposilion  ft  la 
morl  (le  Charles  le  (Iros,  en  ^88,  nirciil  l'oc- 
casion (lu  (l(>riiier  (léinciiibifiiieiit  do  l'rin- 
piie.  l.a  France  eut  pinir  roi  lùides,  fiis  de 
Robcrl  le  F(irl,  duc  de  Fraiici;  el  c()iiit((  de 
Piiris  ;  rilalif  fut  dis|)UU'e  (Milrc  Gui,  duc  de 
Spolète,  el  B(';ran{,'('r,  duc  de  Frioul  ;  ci  la 
Gcrinauie  reconnut  Arnoiil  de  Carinlhie, 
Gis  naturel  de  Cirloman  de  Bavid're,  élu  roi 
à  la  dii^lc  de  Tribur.  /l/a.s.  t.Un  observera  ai- 
sément que  celle  assemblée  d'ev("'(iues  cl  de 
grands  tenue  à  Saint-Maurice,  ou  Atçaunc, 
pour  l'élcclion  d'un  roitelel,  ne  mérite  que 
fort  impropreiiient  le  nom  de  concile. 

AGDE  (Concile  d'  ,  Agatihîhsi:,  l'an  503, 
le  11  septembre.  Alanc,  roi  des  \  isigolbs  en 
Espagne,  quoique  aricii,  permil  aux  évéques 
calholiques  de  ses  Etats,  qui  s'étendaient  sur 
l'Aquitaine  el  la  Gaule  Narbonnaise,  de  s'as- 
sembler en  la  ville  d'Agde.  Ils  s'y  trouvèrent 
au  nombre  de  (luatre-vingt-quatre,  de  di- 
verses provinces  qui  étaient  sous  la  domina- 
tion de  ce  prince, dit  D.Ccillier,  peut-éire  par 
une  erreur  d'impression.  Le  1".  Longueval, 
dans  son  Histoire  de  V Eglise  tjuUicnne,  n'eu 
met  que  vingt-(iuatre,  dit  le  P.  Richard  ; 
Noël-Alexandre,  Irentc-ciiK],  dans  sou  llislo- 
ria  eeclesiastica:  et  M.  Kobrbaclier,  trente- 
cinq  aussi,  mais  en  y  comprenant  les  dé- 
putés de  dix  absents,  ce  (jui  revient  ù  peu 
près  aii  nombre  marqué  par  le  savaut  iésiiite. 
Saint  Césaire,  évèque  d'Arles,  présida  à  celte 
asseiiibléo.  Les  autres  cvcques  les  plus  con- 
nus sont  saint  Cyprien  de  Ilordeaus,  Tétra- 
dius  de  Bourges,  Héraclicn  de  Toulouse, 
saint  Quiiitien  de  Uhodez,  saint  Galacloire 
de  Béarn  ou  de  Lescar ,  où  il  est  révéré 
comme  martyr,  ayant  élé  mis  à  mort  par  les 
ariens;  Gralus  d'Oleron,  à  qui  l'on  donne  la 
qualité  de  bienheureux  ;  saint  Glycérius  ou 
Luzicr  de  Conscrans,  dont  on  lait  la  fête  le 
7  août;  Sophronius  d'Agde;  Pierre,  qui  prend 
le  titre  d'évêque  du  Palais,  apparemment, 
dit  le  P.  Richard,  parce  qu'il  y  avait  dans  le 
palais  du  roi  Alaric  un  é\é(iuc  pour  les 
courtisans  catholiques,  comme  il  y  en  avait 
un  pour  les  ariens.  Cela  paraît  plus  vrai- 
semblable à  cet  auteur  que  ce  que  disait 
M.  de  Valois.  Celui-ci  conjecturait  que 
Pierre,  évéque  du  Palais,  élaiHévéquc  même 
de  Limoges,  qui  aurait  pris  le  nom  d'évi'(jue 
du  Palais,  parce  qu'il  atirail  fait  sa  demeure 
à  Palais, licusitué  près  deLimoges,  comme  les 
évéques  de  Séez  se  sont  nommé»  quelquefois 
évêques  d'Hiesmcs  (Oxiinenses),  et  ceux  de 
Chartres,  de  Chdteaudun  (Dutienses).  Mais, 
oulro  qu'on  ne  trouve  pas  cet  évéïjue  dans 
les  catalogues  des  évêques  de  Limuges,  il  est 
certain  que  Ilurice  occupait  alors  ce  siège, 
comme  on  le  voit  par  une  de  ses  lettres, 
adressée  à  saint  Césaire  d'Arles,  dans  la- 
quelle il  s'excuse  de  se  trouver  au  concile 
d'Agde,  en  506,  à  cause  des  inlirmiiés  de  sa 
vieillesse.  Dix  évêques,  n'ayant  pu  s'y  ren- 
dre, envoyèrent  des  députés,  dont  quelques- 
uns  étaient  prêtres  et  les  autres  diacres.  Ils 
s'assemblèrent,  le  11  de  septembre  de  l'an 
BOG.  dans  l'église  de  Saint-André,  où  l'on 


conservaii  des  reliques  de  cet  apôlre.  Après 
les  prièi<'S  pour  le  idi  Alaric,  qu'on  nomme 
)i(t  jjriiice  l ri'. 1 -pieux,  loul  arien  (lu'il  était, 
par  une  expression  de  pur  style,  on  fU  la 
lecture  des  anciens  canons,  el  l'on  en  dressa 
quarante-sept 

Le  1"  ordonne  que  les  bigames,  on  ceux 
qui  avaient  épousé  dos  veines,  soit  qu'ils 
fussent  prêtres  ou  diacres  ,  conservent  le 
tilrc  de  leur  ordre,  .•'lans  pouvoir  louli'fois 
en  faire  les  fondions,  le  concile  votil  int  l)ien, 
par  eommisyration,  les  laisser  jouir  du  de- 
gré d'honneur  qu'ils  avaient  alors,  et  déro- 
geant à  tout  ce  t|ue  les  autres  conciles  pou- 
vaient avoir  déce/ né  de  contraire  sur  ce 
sujet. 

Le  2'  ordonne  que  les  clercs  désobéissants 
soient  punis  par  l'évéque,  et  que  s'il  s'en 
trouvait  qui,  enfiés  d'orgueil,  mépris  issent 
la  communion,  négligeassent  d'assister  à 
l'église,  et  d'y  f.jire  leurs  fondions,  ils  soient 
elTacés  de  la  matricule,  et  réduits  à  la  com- 
munion étrangère,  c'est-à-dire,  à  celle  des 
clercs  étrangers  ,  à  qui  l'on  accordait  un 
rang  au-dessi;s  des  la'i'ques,  mais  au-de*sous 
des  clercs  de  l'église,  de  même  degré  dans 
la  hiérarchie  Les  PP.  ajoutèrent  (inc  s'ils 
venaient  à  se  corriger  et  à  faire  pénitence  do 
leurs  fautes,  ils  seraient  remis  (lans  la  ma- 
tricule de  l'église,  et  rétablis  dans  leurs 
grades.  On  nommait  matricule  le  catalogue 
où  étaienl  inscrits  les  noms  des  clercs  qui 
avaient  part  aux  rétributions  île  l'église,  et 
ceux  des  pauvres  qu'elle  nourrissait.  ((C'est 
de  ce  mot  que  lire  son  origine  le  nom  de 
marquillier.  »  Thoin.,  manuscr.  inédit. 

Le  3'  ordonne  que  si  les  évêques,  ne  gar- 
dant aucune  modération,  ont  excommunié 
des  personnes  innocentes  ,  ou  seulement 
coupables  de  quelques  fautes  légères,  et  ne 
veulent  pas  les  recevoir,  quoique  ces  per- 
sonnes ie  demandent  avec  instance,  ils  soient 
avertis  de  le  faire  par  les  évêques  voisins 
qui,  en  cas  de  refus,  seront  autorisés  à  ac- 
corder la  communion  aux  excommuniés, 
jusqu'à  la  tenue  d'un  concile,  de  peur  (|ue 
venant  à  mourir,  ils  n'augmentent  le  péché 
de  celui  ()ui  les  a  excommuniés. 

Le  •'*■'  excommunie,  comme  meurtriers  ilcs 
pauvi'es,  les  clercs  ou  les  laïiiues  qui  re- 
liennes'.t  les  legs  pieux,  ainsi  que  l'a  or- 
donnai le  concile  (c'est  celui  de  Vaison,  en 

Le  5*.  ((Le  clerc  qui  aura  volé  l'église  sera 
rédu.t  à  la  communion  étrangère  ,  c'est-à- 
dire,  comme  on  vient  de  l'expliquer,  qu'il 
sera  censé  n'être  plus  du  clergé  de  celle 
égli^e.  » 

Le  6'  déclare  qne  les  oblalions  faites  à 
l'évéque  |iar  des  étrangers  doivent  êlre  le- 
g.iiciées  comme  appartenant  à  l'église,  élanl 
à  ptésuiner  que  ceux  qui  donnent  le  f.nit 
pour  le  salut  de  leur  àine,  et  parce  (ju'il  est 
juste  que,  coiiiine  l'évéque  jouit  de  ce  que 
l'on  donne  à  l'église,  de  même  ce  qui  est 
donné  à  l'évéque  appartienne  à  l'église.  Il 
en  excepte  les  choses  données  en  fidéi-coin- 
mis,  soit  à  l'évéque,  soit  à  l'église. 

Le  7°  défend  aux   évéï^ues  d'aliéner  les 


SI 


DICTIONNAïaE  DIÎS  CONCILES. 


maisons,  les  esclaves  ol  les  v;is('s  île  l'église, 
si  ce  n'est  ((Ui"  le  besoin  ou  l'utilité  de  l'é- 
glise oblifje  de  les  vendre  ou  de  les  donner 
en  usufruit;  ce  qui  sera  prouvé  en  présence 
de  deux  ou  trois  évêques  voisins,  et  attesté 
par  leur  souscription  ;  permis  toutefois  à 
l'évéque  d'affranchir  les  esclaves  qui  ont 
bien  servi  l'église,  sans  que  ses  successeurs 
puissent  les  remettre  dans  l'esclavage,  et  de 
leur  donner  quelque  chose  en  les  affranchis- 
sant, pourvu  que  la  valeur  n'excède  pas  la 
somme  de  vingt  sous  d'or,  soit  terre,  vigne 
ou  maison.  Quant  aux  choses  de  petit  re- 
venu, et  peu  utiles  à  l'église,  le  concile  laisse 
au  pouvoir  de  l'évéque  d'en  disposer  en  fa- 
veur des  étrangers  ou  des  clercs. 

Le  Ss' ordonne  que  si  un  clerc  abandonne 
ses  fonctions,  et  se  retire  auprès  d'un  juge 
séculier  pour  éviter  la  sévérité  de  la  disci- 
pline, il  soit  excommunié  avec  celui  qui  lui 
aura  accordé  sa  prole('tion. 

Le  9'  roconmiande  l'observ.'itlùn  des  dé- 
crets lies  papes  Innocent  et  Sirice,  contre 
les  prêtres  cl  les  diacres  qui,  après  leur  or- 
dination, ne  vivent  pas  en  continence  avec 
leurs  femmes.  Il  rapporte,  à  cette  occasion, 
les  endroits  des  lettres  de  ces  deux  papes, 
qui  regardent  le  célibat  des  ministres  de 
l'autel.  Il  n'est  pas  encore  mention  des  sous- 
diacres  dans  ces  décrétales. 

Le  10' et  le  11*  défendent  à  tous  les  clercs 
d'avoir  chez  eux  d'autres  femmes  que  leurs 
mères.,  leurs  sœurs,  leurs  filles  et  leurs  niè- 
ces, et  d'avoir  des  servantes  ou  des  affran- 
chies qui  demeurent  dans  la  même  maison. 

Le  12°  ordonne  très-expressément  à  tous 
les  fidèles  de  jeûner,  excepté  les  dimanches, 
tout  le  carême,  et  môme  les  samedis.  (C'est 
que,  dans  les  églises  d  Orient  on  ne  jeûnait 
pas  les  samedis,  et  il  parait  ([ue  c'était  l'u- 
sage des  Gollis  venus  d'Orient.) 

Le  13'.  «  On  expliquera  publiquement  le 
symbole  aux  compétents,  dans  toutes  les 
églises  le  même  jour,  c'est-à-dire,  huit 
jours  avant  Pâques.  »  (  On  nommait  compé- 
tents les  caléihumènes  qu'on  jugeait  être  en 
étal  de  recevoir  le  baplé;ne.) 

Le  l'f.  «  Dans  la  consécration  des  autels, 
l'onrlion  du  chrême  ne  sulfit  pas  :  il  faut  en- 
core la  bénédiction  sacerdotale,  c'est-à-dire, 
celle  de  l'évéque.  x 

Le  15''  enjoint  aux  pénitents, dans  le  temps 
qu'ils  demandent  la  pénitence,  de  recevoir 
l'imposition  des  mains  de  l'évéque,  et  de  re- 
cevoir aussi  de  sa  main  un  ciliée  sur  la  tôle, 
selon  la  coutume  générale.  Il  ajoute,  qu'en 
casque  les  pénitents  refusent  de  couper  leurs 
cheveux,  de  changer  d'habits,  et  de  faire  de 
dignes  fruits  de  pénitence  ,  ils  seront  rejelés 
du  nombre  des  pénitents.  Pour  ce  qui  est  des 
jeunes  gens ,  le  concile  ne  veut  pas  qu'on 

(a)  La  pénitence  ne  s'accordait  pas  racilemenl  aux  jeunes 
gens  :  1°  |iarce  qu'elle  ne  se  ilonnait  qu'unu  lois,  et  qu'il 
)•  avait  (langer  (|u'ils  ne  retombassent  ilins  leur  ciini!'; 
S'"  îiarce  que  le  lénilent  de.ail  garder  la  coEilnience  au 
niniiis  dnrant  le  lern|is  de  sa  péniluiice.  ThomasÀit,  ma- 
iiuscr.  inéd.  sur  les  Cime. 

(b)  On  viiil  par  e(!  canon  roiiiliien  la  dévotion  diis  fiilMes 
i'Laii  refruiille,  et  (|i]'.in  lit  u  qui-  la  counnunion  élail  si  IVé- 
vueiile  Uaus  les  iireiuiers  mùcU-s.  il  TaïUu  ordonuer  gu'uu 


leur  accorde  aisément  la  pénitence,  à  cause 
de  la  fragilité  de  leur  âge  [a]  ;  mais  il  veut 
qu'on  accorde  le  viatique  à  tous  ceux  qui 
se  trouvent  en  danger  de  morl,  c'est-à-dire, 
l'absolution. 

On  voit  ici  la  pratique  de  la  pénitence  pu- 
blique. On  l'imposait  communément  au  com- 
mencement du  carême;  et,  le  jeudi  saint, 
on  donnait  l'absolution  à  ceux  qu'on  en 
croyait  dignes.  Réginon,  qui  vivait  à  la  fin 
du  neuvième  siècle,  et  au  commencement 
du  dixième,  décrit  ainsi  les  cérémonies  qui 
s'observaient  de  son  temps  pour  l'imposi- 
tion de  la  pénitence  publique  :  «  Le  premier 
jour  de  carême,  tous  ceux  qui  ont  reçu,  ou 
qui  doivent  recevoir  la  pénitence  se  présen- 
tent à  l'évéque,  à  la  porte  de  l'église,  nu- 
pieds,  couverts  de  sacs,  et  le  visage  pros- 
lernécontre terre.  L'évéque,  accompagné  des 
doyens,  des  archiprêtres  des  paroisses,  et 
des  témoins,  c^'st-à-dire,  dos  prêtres  des  pé- 
nitents, qui  doivent  les  examiner  avec  soin, 
leur  impose  une  pénitence  proportionnée  à 
leurs  péchés;  après  quoi,  il  les  introduit 
dans  l'église  ;  et,  prosterné  en  terre  avec  son 
clergé,  il  récite  pour  eux  les  sept  psauntcs 
de  la  pénitence.  Ensuite,  selon  les  canons,  il 
leur  impose  les  mains,  leur  jette  de  l'eau 
bénite  ,  leur  met  des  cendres  sur  la  tête,  et 
la  leur  enveloppe  d'un  cilice.  Enfin  il  leur 
déclare  que,  comme  Adam  a  été  chassé  (Ju 
paradis,  il  faut  qu'ils  soient  chassés  de  l'é- 
glise, et  donne  ordre  à  ses  ministres  de  les 
chasser.  Le  clergé  les  met  hors  de  l'église, 
en  chantant  ce  répons  :  Vous  mangerez  vo- 
ire pain  à  la  sueur  de  votre  front.  »  Réginon, 
de  Discipl.  eccl.  edit.  Baluz.  p.  135.  Les  cen- 
dres qu'on  reçoit  maintenant  le  premier 
jour  de  carême,  au  lieu  de  cilice,  et  l'absoute 
qu'on  fait  le  jeudi  saint,  sont  des  vestiges  de 
cette  observance. 

Le  16^'  et  le  l~'.  «  On  ne  doit  pas  ordon- 
ner diacre  celui  qui  n'a  pas  atteint  l'âge  do 
vingt-cinq  ans,  ni  prêtre  ou  évêque  ,  celui 
qui  n'a  pas  atteint  l'âge  de  trente;  et, 
avant  d'ordonner  ceux  qui  sont  mariés,  il 
faut  avoir  le  consenteinenl  de  leurs  femmes, 
et  ne  les  ordonner  qu'après  qu'ils  s'en  se- 
ront séparés  de  demeure,  et  qu'ils  auront 
promis  la  continence,  aussi  bien  qu'elles.  » 

Le  IS"^.  n  Les  laïques  (lui  ne  communient 
pas  à  Noël,  à  Pâques  et  à  la  Penlecôle  ne 
doivent  pas  être  réputés  catholiques  .b).  » 

Ijoi'J'.H  On  ne  donnera  pas  le  voile  aux  re- 
ligieuses, avant  l'âge  de  quarante  ans,  quel- 
que éprouvées  que  soient  leurs  mœurs  (c).  » 

Le  20° •«  L'archidiacre  doit  tondre  ,  mal- 
gré eux,  les  clercs  qui  portent  les  Cheveux 
longs.  Ils  ne  doivent  non  plus  porter  que 
des  habits  et  des  chaussures  convenables  à 
la  sainteté  de  leur  état  (rfj.  » 

communie  trois  fois  l'année,  à  Noël,  à  Pâques  et  à  la  Pen- 
tecôte TlioinuiS.,  ibid.  Le  pape  saint  Fabien  avait  prescrit 
la  même  cliose  longtemps  avant  le  concile  d'Agde.  Cabass. 
nous  coitcH. 

[c)  Ce  canon  se  doit  entendre  des  diaconesses.  Thom. 
ibid. 

{d}  Il  (le  20'  canon)  ordonne  aux  ciercs  de  porter  les 
cheveux  courts,  et  d'être  modestes  en  leurs  babils  et  leum 


53 


AGD 


AC.O 


u 


Le  21  ^  «  Si  <{iu'lqu'un  veut  avoir  un  ora- 
toire [)nrliculier  diins  sa  terre,  on  lui  piTtiiet 
d'y  fuire  «lire  la  iiicsso  ,  pour  la  comnioililc 
de  sa  famille.  Mais  il  faut  céléhrer  Pâques, 
Noël,  l'Epiphanie,  l'Ascension,  la  Pentecôte 
et  les  autres  jours  solennels  dans  les  villes 
ou  dans  les  paroisses;  et  ceux  qui  dans  ces 
jours  solennels  diraient  la  messe,  ou  fe- 
raient l'ofQce  dans  ces  oratoires  particuliers 
sans  la  permission  de  l'évéque,  seraient  ex- 
communiés (a).  B 

Le  22*.  On  renouvelle  les  anciens  canons 
qui  défendent  aux  clercs  d'aliéner,  en  quel- 
que façon  que  ce  soit,  les  biens  de  l'église, 
dont  on  leur  a  accordé  l'usufruit.  On  déclare 
nulle  la  vente  ou  la  donation  qu'ils  en  au- 
ront faite  :  on  les  oblige  d'indemniser  l'é- 
glise de  leurs  propres  biens,  s'ils  en  ont ,  et 
on  les  prive  de  la  communion.  (Ces  biens 
ecclésiastiques,  dont  on  cédait  l'usufruit  à 
des  clercs,  étaient  ce  qu'on  a  depuis  nommé 
bénéfices.) 

Le  23'  défend  A  l'évéque  de  préférer,  pour 
les  dij^nités  ecclésiastiques,  les  jeunes  clercs 
aux  anciens ,  si  ce  n'est  que  quelqu'un  d'en- 
tre eux  méritât  d'être  humilié,  pour  sa  dé- 
sobéissance aux  ordres  de  l'évéque.  On  lui 
laisse  toutefois  le  pouvoir  de  choisir  pour 
archidiacre  celui  qu'il  en  trouvera  le  plus 
capable,  supposé  que  le  plus  ancien  des 
clercs  ne  soit  pas  en  état  de  remplir  les  de- 
voirs de  cet  offlce. 

Le  24°  renouvelle  le  neuvième  et  le 
dixième  canons  du  concile  de  ^'aison,  de 
l'an  442,  touchant  les  enfants  exposés. 

Le  25°  excommunie  les  personnes  ma- 
riées, qui  se  sont  séparées,  sans  avoir  aupa- 
ravant prouvé,  en  présence  de  l'évéque  de  la 
province, qu'eliesonldes  raisons  légitimes  de 
dissoudre  leur  mariage. 

Le  26'  excommunie  les  clercs  qui  suppri- 
ment ou  qui  livrent  les  titres  des  biens  de 
l'église,  de  même  que  ceux  qui  les  ont  solli- 
cités de  les  leur  livrer. 

Le  27'  défend  de  bâtir  de  nouveaux  mo- 
nastères, sans  la  permission  de  l'évéque,  et 
d'ordonner  les  moines  vagabonds  dans  les 
villes  ou  dans  les  paroisses  de  la  campagne, 
excepté  ceux  à  qui  l'abbé  aura  rendu  un 
témoignage  avantageux.  11  défend  aussi   à 

chaussures.  Il  y  a  .ipparence  que,  quand  il  dit  :  Qwv  reli- 
qionem  décent,  il  fait  allusion  aux  moines,  étant  certain  que 
la  tonsure  des  clercs  et  leur  liabit  long  et  noir  sont  venus 
des  moines.  Ce  qui  niontn-  qu'on  ne  doit  p;is  mettre  tant 
de  différence  entre  les  clercs  et  les  moiues,  qu'on  fuit 
communément,  car  ils  n'ont  fait  autrefois  qu'un  corps. 
Saint  Basile,  saint  Auibroise,  saint  EusÈbe  de  Vcrceil  et 
saint  Augustin  les  mirent  ensemble,  et  ils  faisaient  vivre 
leur  clergé  comme  les  mornes  :  d'où  viennent  les  Chanoi- 
nes réguliers  de  oint  Augustin. 

Dans  les  premiers  siècles,  les  clercs  ne  pouvaient  pas 
avoir  d'habits  particuliers,  oi  se  distinguer  par  la  tonsure 
des  autres  hommes  :  c'eût  été  s'exposer  a  la  persécution  et 
à  la  mon  en  se  faisant  connaître,  tis  n'ont  commencé  à 
prendre  un  habit  particulier  que  depuis  la  paix  de  l'Eglise. 
Nous  ne  voyons  pas  qu'il  soit  encore  parlé  de  couronne 
dans  tous  les  eanons  qui  ordonnent  la  modestie  aux  clercs. 
Que  si  l'on  voit  en  divers  conciles  précédents  ([Ue  des 
éïêques  soient  priés  par  leur  couronne,  per  coroniim  ve- 
stram,  on  n'est  point  obligé  pour  cela  de  croire  qu'ils  en 
eussent  effectivement;  car,  de  même  qu'ils  étaient  appe- 
lés oints,  vncii,  quoiqu'ils  ne  reçussent  aucune  unclion 
dans  leur  sacre,  ainsi  ce  mot  de  couronne  ne  signitiait  rpu 
l'éminence  de  leur  dignité  ri  la  ni.ijeslé  de  leur  s'imoijin 


un  abl)é  de  recevoir  un  moine  d'un  autre 
nionnslèrc  sans  la  jiermission  de  son  sapé- 
rieur,  voulant  que  ce  moine  soit  renvoyé  au 
nionaslcre  d'où  il  est  sorti.  11  ajoute  que, 
s'il  csl  néci'.ssaire  d'élever  un  moine  à  la  clé- 
ricalure,  révê(]ue  ne  pourra  le  faire  que  da 
consentement  de  l'abbé. 

Le  28  ordonne  d'éloigner  les  monastères 
des  filles  de  ceux  des  hommes  ,  pour  éviter 
les  tentations  du  démon  et  les  mauvais  dis- 
cours des  hommes. 

Le  29'  veut  que  l'Eglise  prenne,  s'il  est  né- 
cessaire, la  défense  de  ceux  qui  ont  été  légi- 
timement affranchis  par  leurs  maîtres. 

Le  30'^  dit  que,  comme  il  est  à  propos  de 
garder  l'uniformilé  dans  la  célébration  de 
l'office  divin,  après  les  antiennes,  les  préIres 
et  les  évêques  diront  des  colbcies;  (jue  l'on 
chantera  tous  les  jours  les  hymnes  tlu  ma- 
tin et  du  soir  [b)  ;  qu'à  la  fin  des  offices, 
après  les  hymnes,  on  dira  des  capitules  tirés 
des  psaumes,  et  qu'après  la  collccle  ou  la 
prière  du  soir,  le  peuple  sera  renvoyé  avec 
la  bénédiction  de  l'évéque.  (On  voit  par  là 
que  l'office  divin  était  composé  dès  lors 
d'antiennes ,  de  collectes  ou  d'oraisons, 
d'hymnes  et  de  capitules.)  On  nomma  d'abord 
antienne,  ou  antiphone,  les  psaumes  ou  les 
hymnes  chantés  à  deux  chœurs.  Ensuite,  on 
restreignit  ce  terme  à  signifier  un  verset 
qu'on  chantait  avant  le  psaume  ,  et  tiré  la 
plus  souvent  du  psaume  même. 

Le  31'.  a  Les  ennemis,  qui  refusent  de  se 
réconcilier,  doivent  d'abord  être  avertis  par 
les  prêtres.  S'ils  ne  suivent  pas  leurs  avis,  ils 
seront  excommuniés.  » 

Le  32'.  «  Un  clerc  ne  peut  citer  personne 
devant  un  juge  laïque  sans  la  permission  de 
l'évéque.  S'il  y  est , cite,  il  peut  répondre; 
mais  il  lie  doit  pas  intenter  d'.iccusatioa  en 
matière  crimim  Ile.  Lo  laïque  qui  injuste- 
ment et  calomnieusement  oliligt;  un  clerc 
de  plaider  devant  un  juge  laïque,  sera  ex- 
communié (c).  » 

Le  33'.  «  Si  l'évéque,  n  ayant  ni  cnfan!  ni 
neveu,  fait  héritier  de  ses  biens  un  autre  que 
l'église  ,  on  reprendra  tout  ce  qu'il  a  donné 
du  bien  qui  provenait  de  l'église.  S'il  a  des 
enfants ,   ils    indemniseront  l'église   sur  lo 

sacerdoce.  Thomnxs  ,manusc.  inêd.  sur  les  Conc. 

(a)  Ktablissemenl  des  chapelles  particulières  à  la  cam- 
))agne,  où  l'on  peut  dire  la  messe  tous  les  jours,  cxceité 
daiis  les  grandes  sol  mutés,  oii  il  faut  aller  U  la  paroisse. 
Kemarquez,  1»  comme  ils  parl.'iit  des  paroisses  :  In  qui- 
bus  legilhnui  et  ordifiau'us  fist  cohcck/us;  2°  quelles  sont 
les  graiidessolennités  :  Pàquts,  Noël,  l'hipiphuiiie,  l'Ascen 
Sion,  la  Pentecôte,  la  fèie  de  saint  Jean-Baptiste'  Il  n'y  a 
point  de  fête  de  la  Vierge  marquée.  Ibid  II  est  ccpeml.in» 
assez  probable  que  la  fêle  de  l'Annonciation  est  d'in^^titu 
tion  apostolique,  qu'on  p -ut  penser  la  même  chose  de  U 
PurilicatiOii,  et  (|Ue  l'Assomption  et  la  Nati\ité  précèdent 
le  sixième  siècle   Benoil  IIY,  de  Festis  B.  M. 

{b)  nymni  mululini  vel  vesperlini  Hiimni  matutini  signi- 
flenl  les  Laudes  qui  se  disent  à  la  pointe  du  jour  elles 
messes  :  les  unes  qui  se  disaient  le  ujaiin,  les  jours  qu'on 
ne  jeûnait  pas;  et  les  autres  qui  se  iljsaient  le  soir  les 
jours  de  station  et  de  jeûne  entier.  Thom.  ibid.  ' 

(c)  Un  clerc  ne  peut  plaider  devant  un  tribunal  sécu- 
lier eu  qualité  de  demandeur,  mais  seulement  pour  se 
défendre.  Cela  marque  la  décadence  des  immunités  accor- 
dées i  l'Eglise  par  Constantin,  et  que  Valentimcii  1"  avait 
diminuées  par  sonédit.  Thom.ibid. 


u 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


ti 


bien  qu'il  lenr  a  laissé,  du  lort  qu'il  lui  a 
fait.  » 

Le  34.'.  «  Ou  6()rouvera  les  Juifs,  pendant 
huit  mois,  pariiii  les  caléchuinènes,  avant 
de  les  baptiser;  mais  en  cas  de  danger  de 
mort,  on  les  baptisera  avant  ce  temps.  »  Il 
arrivait  souvent  que  les  Juifs  convertis  re- 
tournaient à  leur  vomissement. 

Le  35°.  «  Les  évtMiues  qui ,  étant  invités 
par  le  métropolitain  au  concile  ou  à  l'ordi- 
nation d'un  évoque,  refuseront  de  s'y  trou- 
ver sans  raison  de  maladie  ou  d'un  ordre  du 
roi,  seront,  jusqu'au  premier  concile,  privés 
de  la  communion  de  rE|;lise.  » 

Le  3G'.  H  i'ous  les  clercs  qui  servent  fi- 
dèlement, doivent,  selon  les  canons,  recevoir 
des  évoques  le  salaire  de  leurs  travaux.  » 
C'éli'it  l'ancien  usage  :  mais  on  commençait 
dAs  lors  à  donner  à  quelques  clercs  des 
fonds  en  usufruit,  comme  on  a  pu  le  voir 
par  le  22'=  canon. 

Les  cinq  canons  suivants  sont  tirés  pres- 
(ju'eu  mômes  termes  du  concile  de  Vannes. 
Ou  y  excommunie  les  homicides  et  les 
faux  témoins  ;  ou  renouvelle  les  défenses 
aux  clercs  et  aux  moines,  de  voyager  sans 
la  permission  et  les  lettres  de  leurs  évèques  ; 
aux  préires,  aux  diacres  et  aux  sous-diacres 
de  se  trouver  aux  festins  des  noces  ,  et  à 
tous  les  clercs  et  laïques  de  manger  avec  les 
juifs.  On  recommande  surtout  aux  ecc  é- 
siastiqnes  d'éviter  l'ivrognerie,  sous  peine 
de  punition  corporelle,  ou  d'être  cxcommii- 
niés  trente  jours. 

Le  42°  défend  aux  clercs  et  aux  laïques 
de  s'aùonner  aux  augures  et  à  ce  qu'on 
nomme  les  sorls  des  saints.  Voyez  le  sixième 
canon  du  concile  de  Vannes,  de  l'an  46.5. 

Le  43'  défend  d'ordonner  des  pénitents. 
Les  prêtres  ou  les  diacres  qui  ont  été  ainsi 
ordonnés  par  ignorante  ,  ne  feront  pas  les 
fonctions  de  leur  minislèfc. 

Le  44".  «  Il  n'est  nullement  permis  aux 
prêtres  de  bénir  le  peuple  ou  un  pénitent 
dans  l'église.  »  11  s'agit  ici  de  la  bénédiction 
solennelle,  réservée  à  l'évéque. 

Le  io'-'  et  le  4G\  «  llesl  permis  aux  évéqucs 
d'aliéner,  pour  de  bonnes  raisons  et  sans  le 
consentement  des  autres  évoques,  les  petites 
terres  ,  les  petits  vignobles  et  autres  biens 
moins  considérables  de  leurs  églises.  Us  pour- 
ront aussi  disposer  des   esclaves  fugitifs.  » 

Le  47*.  «  Il  est  ordonné  très-expressément 
à  tous  les  laïques  d'assister  le  dimanche  à 
la  messe  entière,  et  de  n'ei\  sortir  qu'après 
que  l'évcque  aura  béni  le  peuple.  Ceux  (jui 
y  manqueront,  seront  réprimandés  publique- 
ment par  l'évéque.  »  (  Les  prêtres  ne  don- 
naient pas  encore  la  bénédiction  a  la  messe. 
Cette  bcnédiclion  doit  s'entendre  de  la  so- 
lennelle, qui  se  donne  encore  dans  quelques 
églises  les  jours  de  grandes  fêtes,  avant  la 
couuuunion.  Il  y  a  :  Tolas  missas  teneri  ;  ce 
uiol  se  prend  souvent  pour  toutes  sortes 
d'offices  divins,  mais  particulièrement  pour 
celui  de  la  messe.  ) 

Il  y  a  vingt-cinq  autres  canons  qui  sont  ci- 
tés   par  Gratien ,   comme  étant  du  concile 

(a)liraul  enlewlre,  en  présence  de  l'ù\ètin?.TIt3inibid. 


d'Agde  ;  mais  ces  canons  soni  presque  tous 
tirés  du  concile  d'Epaone,  et  ne  se  trouvent 
point  dans  les  plus  anciens  manuscrits,  avec 
ceux  du  concile  d'Agde.  On  les  a  imprimés 
dans  les  Conciles  d'Espagne,  après  le  dix- 
septième  concile  de  Tolède.  Il  est  donc  inu- 
tile de  les  rapporterici.LeP.Pagi.à  l'an  506, 
dit  que  le  P.  Sirniond  a  trouvé  quarante-huit 
canons  dans  les  anciens  manuscrits  du  con- 
cile d'Agde.  Le  P.  Sirmond  marque  qu'il 
n'en  a  trouvé  que  quarante-sept.  Rer/.  lom. 
X  ;  Lab.   tom.  IV  ;  Hard.  tom.    JL 

AGDE  (  Syn.  diocés.  d'),  l'an  1537.  Ce  sy- 
node se  trouve  cité  dans  le  (iallia  CInislinna, 
t.  M,  col.  2^il.  Nous  en  ignorons  les  détails. 

AGEN  (  Syn.  diocés.  d"  ],  l'an  15V7.  Voy, 
S.  Etienne  d'Agem. 

AGLN  (  Synodes  diocésains  d'  )  do  l'an 
1606  à  1073.  C'est  à  la  suite  de  ces  divers 
synodes  que  l'évéque  d'Agen  publia  ses  Sta- 
tuts et  règlements  synodaux.  On  y  trouve 
prescrit  pour  toutes  les  églises  du  diocèse, 
le  chant  de  vêpres  et  de  compiles  à  tous  les 
jours  de  dimanches  et  de  fêtes.  Nous  n'y 
voyons  rien  de  plus  remarquable,  si  ce  n'est 
des  règlements  déjà  rapportés  ou  que  nous 
rapporterons  ailleurs. 

AGEKEN  (  Synode  d'  ),  le  15  janvier  1285. 
Ageren  était  primitivement  une  abbaye,  puis 
un  archiprêtré  d'Espagne,  qui  dépendait  im- 
médiatement du  pape,  et  n'était  censé  d'au- 
cun diocèse.  Pierre,  abbé  d'Ageren ,  dans  ce 
synode,  fit  un  statut  pour  fixer  au  lundi  d'a- 
près le  dimanche  de  (Juasimodo  l'époquo 
du  synode  de  chaque  année.  11  traça  en  mê- 
me temps  dés  règles  pour  la  célébration  de 
l'office  divin,  conformément  à  celles  de  l'E- 
glise romaine,  et  s'éleva  contre  divers  abus. 
ConstH.  synod.  veleris  el  novœ  abbat.,  nunc 
archipr.  Agercnsis,    Barcinone  ,  1648. 

AGEREN(  Synode  d'  ),le  5  novembre  1333. 
Hugues,  abbé  d'Ageren,  transporta  à  ce 
jour  l'époque  de  cha(iac  synode,  et  voulut 
<|u'on  ne  les  tînt  à  l'avenir  que  de  deux  ans 
en  dt'ux  ans.  Il  fit  quelques  règlements  pour 
recommander  aux  clercs  la  modestie  dans 
leurs  habits,  et  leur  défendre  les  jeux  de 
hasard.  Il  ordonna  la  résidence  aux  curés 
sous  certiiines  amendes. 

AGEREN  (  Synode  d'),  le  5  novembre  1334. 
Le  même  abbé  prescrivit  dans  ce  nouveau 
synode  de  célébrer  l'office  divin  suivant  le 
ril  de  l'Eglise  romaine. 

AGERÈN  (  Synode  d'  ),  le  5  avril  1339. 
Fi'ançois,  abiio  d'Ageren,  y  fit  une  ordon- 
nance pour  citer  personnellement  ceux  qui 
étaient  obligés  de  se  rendre  au  synode.  11 
marqua  les  cas  de  conscience  qui  lui  étaient 
réservés.  Il  ordonna  à  tous  les  curés  de  ve- 
nir tous  les  ans  à  son  église  recevoir  le 
chrême  nouveau. 

AGERElN  (  Synode  d'  ) ,  le  14  juin  1403. 
Vincent,  abbé  d'Ageren,  porta  dans  ce  sy- 
node de  fortes  peines  contre  les  clercs  con- 
cubinaires.  Il  prescrivit  de  nouveau  la  rési- 
dence aux  bénéûciers. 

AGIÎREN  (  Synode  d'  ),  l'an  1579.  Jérôn;e 
de  Cardona,  dernier  abbé  d'Ageren,  y  pres- 
crivit la  profession  de  foi  du  pape  Pic  IV. 


37  Aie 

AGEHEN  (  Synode  d'  ),  le  12  juillet  1G05. 
Antoine  Puigvert,  arcliiprêtrc  d'Agcrcn,  y 
défi'iuiit  ;iux  clercs  engiigés  dans  les  ordres 
sacrés  de  servir  de  parrains  au  baptéinc 
ou  à  la  conflrmaliou,  et  aux  prêtres  nou- 
velleiiieut  ordonnés  de  se  donner  des  par- 
rains laïques  A  leurs  prchiières  messes. 

A(1I':KKN  (Synode  d'  ),  le  lli  mai  1612. 
Jérôme  Uovre,  arcliiprètre  d'Agcrcn,  y  inli- 
ma  l'obligation  à  ses  prélres  de  se  rendre  au 
synode,  en  quelque  moment  qu'ils  y  fussent 
appelés.  Il  publia  de  nouvelles  prines  contre 
les  clercs  concubinaires,  et  contre  ceux  qui 
auraient  dans  leurs  maisons  des  femmes 
d'un  âge  suspect.  Il  porta  de  nouvelles  pei- 
nes contre  les  clercs  non  résidants,  cl  contre 
les  curés  qui  n'instruiraient  pas  leurs  parois- 
siens. 11  défendit  l'abus  des  danses  et  d 'S 
parrains  laïques  aux  pfeiliières  messes  des 
orétrcs. 

■   AGEUEN  (  Synode  d'  ),  l'an  1623   et  1628, 
par  l'arcliiprêtre  .Vndré  Pujol. 

AGEREN  (  Synode  d'  ),  le  io  mai  1620.  Jé- 
rôme, arcliiprètre  d'Ageren,  y  fit  une  or- 
donnance concernant  les  excommunications. 

AGEUEN  ,  Synode  d'),  l'an  1029.  André 
Pujol,  aichiprêlre  d'Ageren,  y  (il  quelques 
nouveaux  lèglements. 

AGEREN  (  Synode  d'),  l'an  1639,  par  l'ar- 
chiprétre  François  Broqueta. 

AGEREN  (Synode  d' ),  l'an  ICU,  par  l'ar- 
chiprêtre  Jean  JFort,  pour  le  maintien  de  sa 
juridiction. 

AGEREN  (  Synode  d'  ),  le  lo  juillet  ICiS. 
Jean  Fort ,  ardiiprôlrc  ,  renouvela  dans  ce 
synode  l'ordonnance  de  l'abbé  Pierre,  du  15 
janvier  1285. 

AGHOVANS   (Concile  des).  V.  Iiiérie. 

AGNANINUM  [Concilium).  V.  Anagm. 

AGUIGENTIN^E  [Synodi).  ».  Gikgenti. 

AGRIPPINENSIA   {Condiia).  V.  Cologne 

AlCHST/EDT  (Synode  d'),  Eichstedttnse 
seu  h'tjstet(ense ,  l'an  1354.  Aichslœdt  était 
autrefois  Un  monastère  de  bénédictins,  fondé 
vers  l'an  8iO  par  saint  Willibald,  dans  un 
lieu  rempli  de  chênes.  Il  s'y  forma  dans  la 
suite  une  ville  appelée  Aichstœdt  ,  du  mol 
Aich,  ((ui  veut  dire  un  cliêne.  Le  synode  dont 
il  s'agit  fui  tenu  par  Bcrthold,  burgrave  de 
Nuremberg  et  évéque  du  lieu,  qui,  entre  au- 
tres statuts,  ordonna  la  célébration  de  la  fêle 
de  la  sainte  lance  et  des  sainis  clous,  éta- 
blie par  le  pape  Innocent  VIII,  dont  il  fixa 
la  solennité  au  vendredi  après  le  dimanche 
de  Quasimodo.  Conc.  Gain.,  l    l\^ 

AICHSTJEDT  (Synode  d'),  l'an  ISCi^.  Dans 
r.c  nouveau  synode  diocésain,  l'évèiiuc  Ror- 
Ihold,  pour  obvier  à  la  cupidité  des  séculiers, 
qui  envahissaient  les  biens  des  ecclésiasti- 
ques décédés,  fil  une  lui  aux  ecclésiastiques 
de  disposer  par  testament,  et  en  présence  de 
témoins,  de  tous  leurs  biens  meubles  et  im- 
meubles; faute  de  cette  formalité,  révê<iue 
lui-même  aura  le  droit,  d'après  la  coutume 
suivie  par  ses  prédécesseurs,  de  disposer  lui- 
même  comme  il  le  jugera  convenable  des 
biens  de  l'ecclésiastique  laissés  sans  testa- 
ment. Conc.  Germ.,  t.  I\'. 

AlGliSl/EDT  (Synode  d'),  l'an  [Wl.  J.an 


AIR 


58 


Martin,  évêquc  d'AicbsL-Bdl,  tint  ce  synode 
diocésain,  dans  lequel  il  renouvela  les  sta- 
tuts de  ses  prédécesseurs,  et  recommanda  en 
particulier  aux  prédicateurs  l'interprétation 
en  langue  vulgaire  de  l'Ecriture,  tant  de 
l'Ancien  (jue  du  Nouveau  'r(  stament,  et  l'ex- 
plicalion  des  dix  commandements  à  faire 
chaque  aimée. 

AICllST.EDT  (Synode  d'),  l'an  1453.  Jean 
d'Aycli,é\è(iued'Aichsta'dl,-talua  dans  ce  sy- 
node i|ui'  le  peuple  se  tiendrait  à  deux  pas  au 
moins  de  distance  du  prêtre  (]ui  célébrei-ait 
les  saints  mystères;  qu'il  y  aurait  loujotir; 
de  la  lutiiiére  devant  le  saint  Sacrem-nt,  et 
que  les  hommes  seraient  dans  les  éjilises  sé- 
parés des  fi'inmes.  Conc.  Germ.,  I.  V. 

AlCHST.'EDï  (Synode  d'),  l'an  I'iIm.  Guil- 
laume de  Richenau,  évêque  d'Aiclislaîilt,  tint 
ce  synode,  dans  lequel  il  renouvela  et  ilévc- 
loppacu  môme  temps  les  statuts  de  l'an  1447 
Conc.  Germ.,  l.  V. 

AICHST.EDT  (Synode  d'),  l'an  1484,  tenu 
par  le  méoie  [)rélat  que  le  précédent,  et  i)our 
un  semblable  objet.  Conc.  Germ.,  t.  \'. 

AICHST.EDT  (Synode  d'j,  l'an  1710.  Jean 
Martin  d'Eib,  évéque  d'.Viclislajdt,  tint  ce  sy- 
node diocésain  le  10  novembre.  Il  y  statua, 
entre  autres  règlements,  que  les  fiançailles 
célébrées  à  l'insu  de  l'évêque,  n'en  seraient 
pas  moins  valides,  du  moment  où  les  d(!ux 
parties  y  auraient  donné  leur  conscnlement  ; 
que  les  curés  ne  pourraient  pas  s'absiMiter 
de  leurs  paroisses  plus  de  deux  joins  et  une 
nuit  sans  la  permission  de  leur  doyen  ;  (|u'on 
établirait  la  confrérie  du  Ros.iire,  pour  por- 
ter les  fidèles  à  fréquenti>r  les  sacrements  de 
Pénitence  cl  d'Eucliarislie  ;  que  bs  ccclé- 
siastii|ues  s'inlerdiraienl,  autant  (jui;  pos- 
sible, l'usage  di!  la  pipe.    Conc  Germ.,  I.  X. 

AIGHSTyEDT  (Synode  d),  l'an  1713.  Jean 
Antoine  de  Knelicl  deKalzenelenbogen,  évé- 
que d'Aicbstcedt,  tinl  ce  synode  le  13  avril. 
Il  interdit  abNolumeat  l'us.ige  dos  perruques 
aux  prêtres  à  l'autel  pendant  l'été,  et  le  dé- 
lendit  même  jiour  l'hiver, à  moins  d'une  per- 
mission parliculière.  Il  défendit  de  même  aux 
prêtres  de  dire  la  messe  eu  bottes,  et  de  pa- 
raître en  public  autrement  qu'eu  mauieau. 
Il  ne  permit  qu'aux  docteurs  et  aux  licenciés 
de  porter  des  collets  et  dijs  manclielles  de 
soie.  Il  prescrivit  aux  prélres  chargés  du 
soin  diS  âmes  d'écrire  leurs  servions,  pour 
pouvoir  les  umntrer  au  besoin.  CGerm.,  t.X. 

AlltE  (Synode  d').  V.  Tursan. 

AIRIAC  (Concile  d  )  ou  AlKY,  Airiacense 
seu  Airiacum,  l'an  10.0  ou  emiroii. 

Airiac,  ou  Airy  ,  ou  Aris ,  est  un  château 
du  diocèse  d'Au\erie  eu  Bourgogne.  Il  s'y 
tint  un  concile  dont  la  ilalo  est  incertaine. 
Lebeuf  le  place  en  lOiS;  Mansi  eu  1022  ou 
1023  :  nous  suivons  les  roUeclioiis  ordinai- 
res, qui  le  mettent  en  1020.  Leutheric  ,  ar 
chevêque  de  Sens,  y  présiila  ;  le  roi  Robei  l  y 
assista,  et  l'on  y  tr,;ita  de  la  paix  a\ec  le 
duc  de  Ronrgogne.  Lebeuf  croit  que  ce  fui 
à  ce  concile  que  commença  la  coutume  qui 
s'établit  dans  le  XI"  siècle,  d'apporter  auî, 
conciles  les  châsses  des  sainis;  Mansi  c<'- 
[ii-ndaul  la  fuit  remonter  jusqu'au  milieu  du 


59 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


40 


neuvième  s\ede.Labb.,  l.  l\;  Hurd.,  t.  VI; 
Jfunsi,  loni.  I,  col.  12V3. 

AIX  (Concile  d')  en  Provence,  Aqueuse  seu 
ad  Aquas  Sextias,  l'an  1112.  On  y  fil  trois  ca- 
nons, dont  le  premier  ordonne  que  i'arche- 
vèciue  d'Aix  perçoive  la  quatrième  partie  de 
tous  les  revenus  de  son  archevêché.  Edit. 
Venet.  sola,  I.  XII. 

AIX.  (Concile  d'),  l'an  1374,  sur  la  disci- 
pline, 'iabl.  chronol. 

AIX  (Autres  conciles ctsynodesd'). F. Pro- 

VENCR. 

AIX  (Concile  provincial  d'),  l'an  1612. 
PaulHuraultde  l'Hôpilal,  archevôiiue  d'Aix, 
convoqua  ('e  coiicilo  au  sujet  du  livre  de  la 
Paissatice  ecclésiastiqur  et  civile  d'Edmond 
Richer.  Cet  ouvrage  y  fut  censuré,  comme  i' 
l'avait  été  déjà  cclli'  même  année  dans  le 
concile  provincial  de  Sens;  et  l'autour,  ren- 
trant enfin  en  lui-même,  donna,  le  7  dérem- 
lire  1029,  une  déciaralion  faito  par  écrit  et 
devant  témoins,  par  laquelle  il  condamnait 
son  livre  et  les  propositions  qu'il  conte- 
nait de  contraires  à  l'Eglise  romaine. 

AIX  (Synode  diocésain  d'),  le  4  mai  1072. 
JérAineGrimalili,  cardinal  archevêque  d'Aix, 
publia  dans  ce  synode,  et  sous  celte  même 
date,  les  statuts  syno(laux  de  son  diocèse. 
Ces  statuts  ont  pariiculièrement  pour  objcl 
les  devoirs  des  ecclésiastiques  cl  l'adminis- 
tration des  sacrements.  Nous  y  lisons  :  «Tous 
les  curés  et  autres  prêtres  employés  à  admi- 
nistrer les  sacrements  garderonl  fort  exacte- 
ment, dans  l'administration  d'iceux,  les  ru- 
briques du  Rituel  Romain  ,  qu'ils  auront 
soin  de  lire  souvent  et  de  les  bien  apprendre 
pour  s'y  conformer  dans  les  occasions.  3 
L'Eglise  d'Aix  est  toujours  demeurée  fidèle  à 
celle  loi.  Il  y  est  dit  encore  :  «  Défendons  les 
parrains  et  marraines,  les  offrandes  et  les 
festins  des  messes  nouvelles.  »  Les  statuts 
Bont  suivis  de  la  liste  des  cas  réservés,  de 
celle  des  canons  pénilenliaux,  des  avis  de 
saint  Charles  aux  confesseurs,  d'une  ordon- 
nance de  saint  Charles  et  d'un  extrait  du 
règlement  fait  par  les  évêques  de  France, 
dans  les  assemblées  du  clergé  de  1625,  1635 
et  lOiS,  touchant  l'obligation  qu'il  y  a  d'as- 
sister à  sa  paroisse.  Les  ordonn.  svnod.pour 
le  dioc.  d'Aix. 

AIX  (Synode  ou  asspiiibléo  métropolitaine 
d') ,  l'an  18.'jS.  A  celle  assemblée,  dont  on 
ignore  le  principal  (vbjet ,  se  trouvèrent 
réunis  auprès  de  Mgr  Remet,  archevêque 
de  celle  métropole,  nos  seigneurs  les  évêques 
de  Marseille,  d'.\jaccio,  de  Fréjus,  de  Gap  et 
de  Relley.  Ces  six  prélats  convinrent  de  de- 
mander au  Pape,  pour  tous  leurs  diocésains, 
la  permission  d'ajouter  l'épilhèlc  immocu^o/a 
au  mot  conccplione  dans  la  préface  de  la  fêle 
de  la  Conception  de  la  sainte  Vierge;  ce 
qu'ils  obtinrent  par  un  induit  que  leur 
adressa  Grégoire  XVI.  Le  reste  des  délibéra- 
lions  de  celle  assemblée,  qui  dura  cinq 
jours,  est  demeuré  secret  jusqu'à  présent. 

AIX-LA-CHAPELLE  (d'j,  Aquis  granense, 
Capitulare  ,  Gapilulaire  ,  l'an  789.  «  On  a 
sous  celte  dale,  dit  M.  de  Mas  Latrie,  un  re- 
cueil de  37  caflitulaires  donnés  par  Charle- 


magne,  presque  tous  sur  la  discipline  ecclé- 
siastique. Le  concile  de  Soissons  les  nomme 
synodaux  ;  ils  sont  lires  en  grande  parlie  des 
canons  orientaux  et  des  décrets  des  papes.  » 

Pour  nous,  ce  que  nous  avons  trouvé  sois 
la  date  789,  tant  dans  le  P.  Labbe  que  dans 
la  collection  des  conciles  de  Germanie,  c'est, 
non  pas  trenle-scpt  capitulaires  ,  mais  un 
capilulaire  composé  1°  de  cinquante-neuf 
capitules,  tous  extraits  des  plus  anciens 
conciles,  tels  que  ceux  de  Nicée,  de  Chalcé- 
doine,  de  Gangres,  de  Laodicée,  de  Néocé- 
sarée,  de  Carlhage,  etc.,  ou  des  Canons  des 
Apôtres  ;  2°  de  vingt-trois  autres  capitules  , 
fondés  la  plupart  sur  des  textes  de  la  Bible; 
3'  de  seize  capitules  concernant  spéeialc- 
ment  la  discipline  monastique  ;  k''  enfin, 
de  vingt  et  un  capitules,  relatifs  quelques-uns 
au  gouvernement  de  l'Etat,  mais  la  plupart 
à  celui  de  l'Eglise.  On  recommande,  dans 
ces  derniers,  de  suivre  l'usage  de  Rome  dans 
l'administration  du  baptême,  et  jusque  dans 
la  forme  on  le  port  des  chaussures  :  De  cal- 
ceamcnlis  secundum  Romanum  usum,  y  esl-il 
porté.  On  y  intime  l'ordre  à  Ions  de  se  rendre 
à  l'église  les  jours  de  dimanches  et  de  fêtes, 
et  l'on  y  défend  aux  la'i'iiues  d'engager  les 
prêtres  à  dire  la  messe  dans  leurs  maisons 
particulières.  Voilà  ce  que  nous  avons  trouvé 
sous  la  date  789.  Si  le  concile  de  Soissons  de 
l'an  853  qualifie  ce  capilulaire  de  synodal, 
c'est  peut-être  parce  que,  dans  sa  principale 
parlie,  ce  n'est  qu'un  recueil  de  décrets  sy- 
nodaux, quoiqu'il  ne  soit  nullement  invrai- 
semblable que  ce  recueil  même  est  l'ouvrage 
d'évêques  rassemblés  pour  ce  travail  dans  le 
palais  de  Charlemagne. 

AIX  LA-CHAPELLE  (Concile  et  Capilu- 
laire d'),  l'an  797.  La  Chronique  abrégée  du 
P.  Duehesne  (Tora.  II,  Scriptor.  Frandm) 
fait  mention  d'un  concile  convoqué  par  les 
soins  de  Charlemagne,  et  composé  d'évô- 
(jues,  d'abbés  et  de  moines,  où  il  fut  ques- 
tion des  règles  à  donner  à  un  couvent  dit  de 
Saint-Paul  :  Cœnobium  S.  Pauli  qualiter  con- 
slituere  deberel.  M.  de  Mns  Latrie  entend  par 
ces  mots  que  le  concile  s'occupa  de  la  con- 
struction du  monastère  de  Saint-Paul  à 
Rome  ;  nous  ne  savons  sur  quel  fonde- 
ment. 

On  peut  rapporter  à  ce  concile  les  deux 
capitulaires  de  Charlemagne  louchant  la 
Saxe  ,  qui  contiennent,  le  premier  trente- 
trois  articles  ,  et  le  second  onze  autres  ar- 
ticles ou  capitules,  dont  la  plupart  regar- 
dent l'affermissement  de  cette  Eglise  nais- 
sante. En  voici  les  principaux  :  Les  églises 
que  l'on  construit  aotuellement  en  Saxe  se- 
ront honorées  pour  le  moins  autant,  et  pour 
ne  pas  dire  plus,  que  ne  l'élaient  les  temples 
des  idoles.  Elles  serviront  d'asile  à  ceux  qui 
s'y  réfugieront  ;  ils  y  demeureront  en  paix 
jusqu'à  ce  qu'ils  se  présentent  à  l'assemblée 
pour  être  jugés  ;  et  pour  l'honneur  de  Dieu 
et  de  ses  saints,  ainsi  que  par  respect  pour 
l'Eglise  ,  on  ne  les  condamnera  ni  à  la  mori, 
ni  a  la  mulilaiion.  Défense,  sous  peine  de 
mort,  de  brûler  une  église,  d'y  entrer  par 
force,  ou  d'en  enlever  quelque  objet  Mêma 


41 


AIX 


peine  contre  quiconque  aura  tué  un  évdquc, 
un  prêtre  ou  un  diacre  (c'cst-à-dirc  que  ces 
crimes  ne  pouvaient  6lrc  rachetés,  coiiimc 
les  autres  l'étaient,  suivant  les  lois  des  Gcr- 
niains).  Défense,  sous  la  même  peine,  de 
sacrifier  un  homme  au  démon,  de  brûler  un 
lunnme  ou  une  femme  comme  sorciers,  d'en 
nian^'cr  ou  d'en  faire  manger  la  cliair,  sur 
la  sujiposilion  que  ces  sorciers  eux-mêmes 
mangent  les  hommes.  Défense  de  briiler  les 
corps  morts,  suivant  l'usage  des  païens  ;  de 
manger  de  la  chair  en  carême,  au  mépris 
de  la  religion  clirélienne  :  touicl'ois,  le  prêtre 
examinera  si  ce  n'est  pas  par  nécessité  que 
quelqu'un  en  aurait  mangé.  Tous  ces  crimes 
sont  punis  de  mort.  On  condamne  aussi  à 
mort  tout  Saxon  qui,  se  cachant  dans  la 
multitude,  dédaignera  de  venir  au  baptême, 
et  quicon(iuc  conspire  avec  les  païens  contre 
les  chrétiens.  Mais  ce  qui  peut  faire  croire 
(|ue  ces  lois  si  sévères  avaient  principale- 
ment pour  but  d'intimider  les  Barbares  et 
rie  procurer  leur  conversion,  c'est  qu'il  est 
dit  que  quiconque ,  n'ayant  commis  ces 
crimes  qu'en  secret,  aura  recours  de  lui- 
même  au  prêtre  ,  s'en  confessera  et  se  sou- 
mettra à  la  pénitence ,  sera  préservé  de  la 
peine  de  mort,  sur  le  témoignage  que  le  prê- 
tre lui  aura  rendu. 

On  fera  baptiser  tous  les  enfants  dans  l'an- 
née, sous  peine  de  grosse  amende.  Les  ma- 
riages illicites  seront  de  même  réprimés.  On 
portera  les  corps  des  Saxons,  morts  chré- 
tiens, aux  cimetières  des  églises,  et  non  aux 
tombeaux  des  païens.  Ceux  qui  auront  fait 
des  vœux  à  des  fontaines  ou  à  des  arbres,  ou 
mangé  en  l'honneur  des  démons,  paieront 
une  amende,  ou,  s'ils  n'ont  pas  de  quoi,  se- 
ront donnés  à  l'église  en  qualité  de  serfs, 
jusqu'à  ce  qu'ils  l'aient  acquittée.  Les  devins 
et  les  sorciers  seront  de  même  donnés  aux 
églises  et  aux  prêtres.  On  donnera  à  chaque 
église  une  cour  ou  métairie  avec  deux  man- 
ses,  c'est-à-dire  deux  maisons  de  serfs,  et 
des  terres  pour  les  nourrir,  et  cent-vingt 
houunes  libres, autant  qu'on  pourra  en  comp- 
ter de  fois,  contribueront  à  donner  à  l'église 
un  honmie  et  une  femme  de  condition  ser- 
vile.  On  paiera  à  l'église  la  dîme  de  tout, 
même  de  ce  qui  appartient  au  fisc.  On  ne 
tiendra  aucune  assemblée  séculière  les  di- 
manches et  les  fêles,  si  ce  n'est  par  grande 
nécessité  ;  mais  tous  se  réuniront  à  l'église 
pour  entendre  la  parole  de  Dieu  ,  s'appli- 
quer à  la  prière  et  à  l'exercice  des  bonnes 
œuvres. //a/(«5.  I,  p.  251  ;  LaOO.  \  11  ,  col. 
1131. 

Charlcmague,  dit  le  P.  Alexandre,  ne  s'at- 
tribuait point  l'autorité  de  faire  des  lois  ec- 
clésiastiques, mais  seulement  le  pouvoir  d'en 
procurer  l'exécution  ;  il  ne  publiait  point 
ses  capitulaires  sans  le  conseil  des  évêques; 
et,  à  l'égard  des  prêtres  et  des  moines,  s'il 
faisait  quelquefois  l'office  de  moniteur,  ja- 
mais il  ne  s'arrogeait  le  ilroit  de  leur  impo- 
ser des  lois;  le  seul  litre  dont  il  se  faisait 
gloire,  ou  qu'il  ambitionnait,  élait  d'être 
appelé  l'humble  défenseur  et  le  bras  droit , 
tuiiis  non  le  chef,  de  la  sainte  Eglise  de 

DlCÏI0N>AlRE   DES    CONCILES.    1. 


AIX  « 

Dieu.  N(it.  Alex.  Hist.  Eccl.  ôctavi  sœc.  sy- 

nop.  c.  7,  (irl.  7. 

Al  X-LA-CllAl'KLLli:  (Concile  d'),  l'an  799. 
Félix  d'Urgel ,  n'ayant  pu  se  déterminer  à 
abjurer  son  hérésie,  ni  dans  un  concile  qui 
fut  tenu  à  Home  pour  ce  sujet  celle  même 
année,  ni  dans  un  autre  concile  qui  se  tinta 
Urgel,  les  évêques,  qui  composaient  ce  der- 
nier concile,  l'engagèrent  eHieacement  à  ve- 
nir défendre  sa  cause  à  celui  qui  se  tint  à 
Aix-la-Chapelle,  l'an  79!),  où  Cliarlemaiinc 
avait  célébré  la  fêle  de  l'âques.  t'elix  sélant 
donc  rendu  au  concile,  l'eiiipereur  l'obligea 
de  disputer  avec  Alcuin,  en  présence  des 
évêques  assemblés.  La  dispute  dura  depuis 
le  lundi  jus(]u'au  samedi.  Tons  les  assistants 
jugèrent  Félix  vaincu  :  il  lut  le  seul  à  ne 
pas  convenir  de  .-Ja  délaite.  Alors  le  concile, 
voyant  son  opiniâtreté,  le  condamna  et  le  dé- 
posa de  l'épiscopat.  Celte  humiliation  l'ayant 
fait  rentrer  en  hii-mênie,  il  reconnut  avec 
larmes  qu'il  avait  erré,  et  se  rétracta  dans 
les  termes  les  plus  clairs  et  les  plus  humbles. 
Il  écrivit  une  confession  de  foi,  en  forme  de 
lettre  adressée  aux  prêtres,  aux  diacres  et 
aux  autres  fidèles  de  son  égiise  :  il  se  nom- 
me dans  l'inscription  Félix,  autrefois  évêque, 
quoique  indigne.  11  cxpo.-,e  la  manière  dont 
les  évêques,  envoyés  par  le  roi  Charles,  l'a- 
vaient engagé  à  se  rendre  à  Aix-la-Cha- 
pelle; la  liberté  qu'on  lui  avait  accordée  de 
défendre  son  sentimenl;  le  douceur  avec  la- 
quelle les  évêques  du  concile  l'avaient  traité; 
la  force  des  raisons  parlesiiuelles  ils  l'avaient 
convaincu  :  il  raconte  encore  ce  qui  s'était 
passé  dans  le  concile  de  Rome,  eu  présence 
du  pape  Léon  111  et  de  cimjuaule-sept  évê- 
ques. Puis  il  dit  que,  convaincu  par  la  force 
de  la  vérité,  et  du  consentement  de  l'Eglise 
universelle,  il  y  revient  de  tout  son  cœur,  et 
prend  Dieu  à  témoin  de  la  sincérité  de  sa 
conversion.  En  conséquence,  il  promet  do 
ne  plus  croire  ni  enseigner  que  Jésus-Christ, 
selon  la  chair,  soit  Fils  de  Dieu  adoptif  ou 
nuncupalif,  mais  de  croire,  conformément  à 
la  doctrine  des  sainis  Pères,  ([u'en  l'une  et 
l'autre  nature,  il  est  vraiment  le  Fils  unique 
dcDieu,par  l'union  personnelle  qui  s'est  faite 
des  deux  natures,  divine  et  hum.uHe,  dans  le 
sein  même  de  la  sainte  Vierge.  Il  exhorte  le 
clergé  et  le  peuple  d'Urgel  à  embrasser  cette 
doctrine  avec  l'Iiglise  universelle,  à  implorer 
pour  lui  la  miséricorde  de  Dieu,  et  à  l'aire 
cesser  le  scandale  qu'il  avait  causé  |)armi  les 
fidèles  par  ses  erreurs.  11  reconnut  qu'elles 
n'élaicnl  point  éloignées  de  celles  de  Nesto- 
rius  qui  ne  croyait  Jésus-Christ  qu'un  pur 
homme.  D.  Ceilïier. 

AIX-LA-CHAPELLE  (Conciled'),  ran8a2. 
L'empereur  Charlcmague  lit  tenir  ce  con- 
cile, ou  celte  assemblée  générale,  au  mois 
de  novembre  de  l'an  80:2.  Saint  Paulin,  évê- 
(juc  d'.Vquilée,  y  présida  en  iiualité  de  légat 
du  pape  Léon  111,  et  non  pas  d'Adrien  1,  com- 
me on  lit  dans  quelques  exemplaires.  Les 
évêques  avec  leurs  prêtres  et  leuis  diacres, 
les  abbés  avec  les  moines  (jui  les  accompa- 
gnaient, et  l'empereur  avec  les  ducs  et  les 
CQiuleS;  conférèrent  séparément  les  uns  des 


43 


DICTIONNAIRE 


aulrcs,cUormèrent  comme  trois  assemblées. - 
Les  évéïiues  lurent,  par  ordre  de  l'empereur, 
un  recueil  de  tous  les  c;inons,  et  promirent 
de  les  observer.  Les  abbés  lurent  la  règle  do 
saint  Benoît,  pour  en  faire  le  modèle  de  la 
réforme  :  enûn  l'empereur  fit  lire  les  lois  des 
divers  peuples  de  ses  Etats.  Ensuite,  ayant 
vu  le  résultat  de  ces  trois  assemblées,  il  or- 
donna qu'on  réformât,  selon  les  canons,  les 
abus  qui  régnaient  parmi  les  laïques,  dans 
le  clergé  et  dans  les  monastères;  que  les  cha- 
noines vécussent  selon  les  canons,  et  les  moi- 
nes, selon  la  règle  de  saint  Benoit.  Les  évé- 
ques,  dans  leur  assemblée  particulière,  dres- 
sèrent un  capitulaire  en  vingt-deux  articles, 
pour  la  conduite  des  prêtres  chargés  du  soin 
des  paroisses.  En  voici  les  principales  dis- 
positions : 

1  et  11.  «Tous  les  prêtres  prieront  continuel- 
lement pour  la  conservation  et  la  prospérité 
de  l'empereur,  pour  les  princes  ses  fils,  et 
les  princesses  ses  filles,  aussi  bien  que  pour 
l'èvêque  diocésain.  » 

111  et  IV.  «  Chaque  prêtre  aura  soin  de  te- 
nir pioprc  son  église,  et  d'instruire  son  peu- 
ple les  fêles  et  dimanches.  » 

VIL  «  On  fera  trois  parts  des  dîmes  :  la 
première,  pour  l'enlretien  de  l'église  ;  la  se- 
conde, pour  les  pauvres  et  les  pèlerins;  et  la 
troisième,  pour  les  prêtres.  » 

Xll  et  Xlli.  «  Aucun  prêtre  n'exigera  rien 
pour  l'administralion  du  baptême  et  des  au- 
tres sacrements  ;  et  tous  demeureront  dans 
l'église  pour  laquelle  ils  ont  été  ordonnés.  » 

XV,  XVI,  XVlll  et  XIX.  «  Défense  aux 
prêtres  de  demeurer  avec  des  femmes;  de  se 
faire  caution;  de  plaider  à  des  tribunaux  laï- 
ques; de  porter  des  armes;  d'entrer  dans  les 
cabarets,  et  de  jurer.  » 

XXI  et  XXll.  «  Chaque  prêtre  aura  soin 
d'imposer  une  pénitence  convenable  à  ceux 
(]ui  lui  confessent  leurs  péchés,  et  de  ne 
point  laisser  mourir  les  malades,  sans  leur 
avoir  administré  le  Viatique.  » 

Ce  capitulaire  est  nommé  dans  le  titre  Ca- 
pilulare  episcoporum,  parce  ([u'il  fut  dresiê 
par  les  évêqucs,  pour  la  conduite  des  prêtres 
confiés  à  leurs  soins.  Mais  il  y  a  lieu  de  croire 
que  l'empereur  y  joignit  son  autorité,  pour 
■în  assurer  l'exécution.  On  rapporte  à  la 
même  assemblée  d'Aix-la  Chapelle  un  autre 
capitulaire  qui  ne  traite  que  d'affaires  ecclé- 
siastiques, et  qui  est  liivisé  en  sept  articles. 
Par  le  premier,  Charlcmagne  s'engage  à  ne 
point  iliviser  les  biens  des  églises  ,  qui  pa- 
raissaient trop  riches,  ainsi  que  quelques 
laï(]ues  avaient  proposé  rie  le  taire.  Par  le 
second,  il  consent  à  ce  (]ueréleclion  des  evé- 
ques  soit  l'alto  par  le  clergé  et  par  le  peuple  ; 
et,  par  le  troisième,  il  se  déclare  le  prote- 
cteur des  biens  ecclésiastiques  ,  et  défeod  de 
les  usurper.  Les  trois  suivant»  contiennent 
k'splainles  formées  contre  leschorévê(]ues,  et 
Jle  décret  rendu  contre  eus.  L'empereur  y  dit, 
qu'ayant  été  souvent  fatigué  des  remontran- 
ces laites  contre  les  chorevêqui  s,  il  avait  en- 
voyé l'archevêque  Arnon  au  pape  Léon,  pour 
le  consulter  sur  cette  affaire;  que  la  réponse 
t'upapcporiait  quelcschorevêqnes  n'avaient 


DES  CONCILES.  44 

le  pouvoir  ni  d'ordonner  des  prôlres,  dcsdia- 
crcs  et  des  sous-diacres  ,  ni  de  dédier  des 
églises,  consacrer  des  vierges, donner  la  con- 
firmation ,  ou  faire  aucune  fonction  épisco- 
pale;  et  (juc  tout  ce  qu'ils  avaient  prétendu 
faire  paraltenlal  devait  être  fait  de  nouveau 
par  des  évêques  légitimes,  sans  crainte  de 
réitérer  re  qui  était  nul;  que  le  pape  avait 
ordonné  de  condamner  tous  les  chorévêques, 
et  de  les  envoyer  eu  exil,  en  trouvant  bqn 
néanmoins  que  les.  évéïjues  les  traitassent 
plus  doucement,  et  qu'on  les  mît  au  rang 
des  prêtres,  à  condition  de  n'entreprendre  à 
l'avenir  aucune  fonclion  épiscopale,  sou; 
peine  de  déposition.  C'est,  ajoute  l'empereur, 
ce  qui  a  clé  ordonné  au  concile  tenu  à  Ralis- 
bonne,  par  l'autorité  aposto!i(iue;  et  ou  y  a 
déclaré  ([ue  les  chorévêques  n'étaient  point 
évêques,  parce  (lu'ils  n'avaient  été  ordonnés 
ni  pour  un  siège  épiscopal,  ni  par  trois  évê- 
ques. Nous  avons  donc,  continue  ce  prince, 
ordonné,  de  l'avis  du  pape  Léon,  de  tous  nos 
évêques  et  nos  autres  sujets,  qu'aucun  chor- 
évêiiuo  ne  pourra  donner  la  confirmation; 
ordonner  des  prêtres,  des  diacres  ou  des 
sous-diacres;  donner  le  voile  à  des  vierges; 
faire  le  saint  chrême;  consacrer  des  églises 
ou  des  autels,  ou  donner  la  bénédiction  au 
peuple  à  la  messe  publique;  le  tout,  sous 
peine  de  nullité  et  de  déposition  de  tout  rang 
ecclésiastique  pour  les  chorévêques,  parce 
que  toutes  ces  fonctions  sont  épiscopales,  et 
que  les  chorévêques  ne  sont  que  prêtres. 
C'est  pourquoi  les  évêi|ucs  confirmeront  ()u 
ordonneront  de  nouveau  ceux  à  qui  les  chor- 
évêques ont  imposé  les  mains,  et  ainsi  du 
reste,  sans  craindre  de  réitérer  les  sacre- 
ments; parce  qu'il  est  éciitque  l'on  ne  doit 
point  regarder  comme  réitéré,  ce  (luc  l'on 
prouve  n'avoir  point  été  fait.  Malgré  îles  or- 
dres si  précis,  les  chorévêques  subsistèrent 
encore  longte:npi  enFranee.On  trouve,  vers 
le  milieu  du  neuvième  siècle,  Ricbolde,  chor- 
c\êque  de  Ueims;  Vi'aiis,  chorêvêqui.'  de 
Cambrai,  et  Engeiram,  chorévêque  de  Lan- 
gres.  L'abus  était  ([ue  ces  chorévêques,  qui 
n'avaient  communément  que  l'ordre  de  piê- 
Irise,  s'arrogeaient  quelquefois  toutes  les 
fonctions  épiscopales.  C'est  la  raison  pour 
laquelle  on  déclara  nulles  les  Ordinations 
qu'ils  faisaient.  Le  septième  article  traite  de 
la  manière  dont  un  prêtre  accusé  devait  se 
justifier  ,  et  de  la  qualité  des  témoins  et  des 
accusateurs.  Il  est  ordonné  que  si  l'accusa- 
teur est  tel  (jue  les  canons  le  demandi  ni,  et 
qu  il  prouve,  en  présence  des  évêques,  par 
un  nombre  suffisant  de  témoins  dignes  de 
foi,  le  crime  dont  il  accuse  un  prêtre,  celui- 
ci  sera  Condamné  canoniqucment;  mais  que, 
si  l'accusateur  ne  prouve  point,  il  sera  lui- 
même  jugé  canoniquemiMit. 

Ce  capitulaire  est  daté  de  l'an  803.  Mais 
l'assemblée  générale,  ou  le  concile  convoqué 
à  Aix-la-(]hapelle  au  mois  de  novembre  de 
l'année  précédente,  durait  encore,  comme  le 
prouve  un  ancien  maiiuscril,  qui  porte  que 
ce  caiiitulaire  fut  fait  dans  le  grand  concile 
d'Aix-la-Chapelle,  où  présida  Paulin  d'A- 
quilée  en  qualité  de  légal  du  saint-siége  : 


«6  AIX 

Fdchim  m  magna  synodo,  quando  Paulinni 
■palriarchii  Aiiuili'ietisis  vices  aposloliac  sniis 
tenuit  in  Aiiuls.  Mai».  lUMiioiise  iii'inl  H;iliu. 
l.  I,  p.  ."no.  ('  lîerm.;  IJ.  Ceill.  Itisl.  desaul. 

AlX-LA-CllAl'Fl.LE  (Concile  il),  l'an 
803.  Ce  concile  se  linl  au  mois  de  noveinhri-, 
louchanl  la  iiucslioii  agilée  pii(re  les  {çrecs 
cl  les  lalius  clo  la  procession  du  Saiiil--Es- 
prii,  savoir  si  le  Siinl-Espril  procèiledu  Fils 
ciiinnic  du  Père.  Uaroiiius  croyait  cependant 
qu'on  n'avait  ilis|inté  dans  le  cuncile  (|U(;  de 
l'addiiion  l'aile  au  symbole  de  Const.intinople 
du  mot  Filiuiiue,  addition  qui  avait  éle  adop- 
tée en  Erame  ,  mais  que  repoussait  encore 
TK-çlise  de  Uoiiie,  quoique  d'accord  avec  la 
France  sur  le  fond  de  la  chose.  Le  P.  P<ii;i  a 
prouvé,  contre  le  savant  cardinal  ,  (lu'on  y 
agita  de  plus  la  question  même  de  la  jiro- 
cession  du  Saint-Esprit.  Et  en  clïil.les  lellr.s 
de  Charlemagne  au  pape  Léon  111,  le  livre 
de  Tliéodulplie  d'Orléans  et  celui  d'Alcuin  , 
n'ont  pas  pour  objet  seulement  de  justifier 
l'addition  d'un  mol  au  symbole,  mais  do 
prouver  la  vérité  de  la  doctrine  même.  A  la 
suite  de  ce  concile,  Cliarlemaguedépula,  vers 
le  s  linUsiége,  Bernaire,  évéquede  Worms,  et 
Adélard,  abbé  de  Corbie,  qui  eurent  avec  le 
pape  une  conférence  que  nous  rapporterons 
en  son  lieu.  Voij.  Rome,  l'an  809. 

AIX-LA-CIIÀPKLLE    (Concile    d'),   l'an 

812.  L'arclievêiiue  de  Mayence  ,  assisté  de 
trois  évoques  appelés  avec  lui  par  Charle- 
niagne,y  rétablit  la  paix  ou  la  concorde, 
qui  avait  été  troublée  momentanément  dans 
le  monaslèredeFulde.Z>uc/ie4-/ie,  t.  Ul, Script. 
Franc. 

AIX-LA-CHAPELLE  (Assemblée  d'),  l'an 

813.  A  la  suite  des  cinq  conciles  qui  furent 
assemblés  dans  les  Gaules  l'an  813,  par  or- 
dre de  Charlemagne,  les  cvéques,  qui  y 
avaient  assisté,  en  adressèrent  les  canons  à 
ce  prince,  pour  le  prier  d'en  procurer  l'exé- 
cution. Afin  d'y  mettre  le  plus  de  solennité 
possible,  le  grand  empereur  convoqua  cette 
assemblée  générale,  à  Aix-la-Chapelle,  au 
mois  de  septembre  de  la  même  annê^,  et  il 
y  publia  un  capituliire  do  vingt-huit  arli- 
cles  ,  dont  les  vingt-sis  premiers  résument 
ceux  des  canons  des  cinq  conciles  dont  l'exé- 
cution avait  besoin  de  la  puissance  tempo- 
relle. Le  vingt-septième  pLute  de  plus  que 
l'on  s'informera  s'il  est  vrai  qu'en  .Vustra- 
sie  (a)  des  prêtres  révèlent,  paur  de  l'argent, 
les  confessions  que  peuvent  leur  faire  des 
personnes  (lui  ont  volé,  et  qu'on  se  serve 
d'un  tel  moyen  pour  découvrir  les  voleurs. 
Ce  règlement  est  remarquable,  pui  qu'il  f  lil 
voir  combien  était  jugé  inviolable,  alors 
comme  aujouid'bui,  le  secret  île  la  confes- 
sion. On  informera  aussi  ,  ajoute  h-  dernier 
article  ,  contre  ceux  qui  ,  sous  prétexte  du 
droit  nommé  fuida  ,  excitent  du  trouble  et 
des  émeutes  les  dimanches  et  les  fêtes,  aussi 
bien  que  les  jours  ouvriers  :  ce  qu'il  faut 
entièrement  empéciier.  On  appelait  faida,  en 
allemand,  felide,  le  droit  ()u'aviiieul,  chez  les 
anciens  Germains  ,  les  pareuts  d'un  homme 

{«)  Le  P,  UicliirJ  a  Iroduil,  eu  Aulridic.  C^esl  [toul- 
£iru  uuu  r.iulu  li'impr&îâiua. 


AIX 


*9 


tué,  de  venger  sa  mort  par  celle  du  meur- 
trier. L'ilih.  VIL  Voy.  Arliîs  Hicius,  Mayencb, 
Tours  et  CHAr.oNs-sun-SAÔNF,,  mémo  année. 

AIK-LA-CHAPELLE  (Concile  û'),  Aquis- 
Griincnse,  l'an  8I(). 

L'empereur  Louis  le  Débonnaire  convoqua 
ce  concile,  où  les  évéques  se  trouvèrent  au 
mois  de  septembre  de  cette  année  816.  L'em- 
pereur les  exhorta  à  dresser  une  règle  pour 
les  chanoines,  et  fournit  à  cet  effet  les  livres 
nécessaires.  Amalaire,  prêtre  de  l'église  de 
Metz  ,  fut  chargé  de  la  commission;  mais  il 
se  borna  aux  extraits  des  Pères  etdes  conciles. 
Les  évé(iues  d'Aix-la-Chapelle  achevèrent  le 
reste  de  la  règle,  ou  plutôt  des  règles;  car 
il  y  en  a  deux,  une  pour  les  chanoines  et 
une  pour  les  religieuses  chanoinesses. 

La  première  est  composée  de  cent  qua- 
rante-cinq articles,  dont  les  cent  treize  pre- 
miers ne  sont  que  les  extraits  faits  par  Ama- 
laire, touchant  les  devoirs  des  évoques  et  des 
clercs.  Ces  extraits  finissent  par  les  deux 
sermons  de  saint  Augustin  sur  la  vie  com- 
mune, et  ensuite  commencent  les  règlemeals 
qui  sont  proprement  de  ce  concile. 

On  y  combat,  premièrement  (canon  lli), 
l'erreur  populaire  d'après  huiuelle  les  pré- 
ceptes de  riivaiigile  ne  seraient  que  pour  les 
uioines  et  les  clercs.  On  fait  voir  que  la  voie 
étroite  est  la  seule  qui  mène  à  la  vie,  et  que 
personne  n'y  peut  arriver  (jue  par  cette  voie; 
qu'ainsi  les  la'i'ques  comme  les  clercs  et  les 
moines  doiveiit  y  marcher,  s'ils  veulent  être 
heureux  dans  la  vie  future.  (7esl  ce  (ju'on 
prouve  par  plusieurs  passages  de  l'Ecriture 
et  par  les  promesses  que  chaque  chrétien 
fait  dans  le  baptême,  de  renoncer  à  Satan,  à 
ses  pompes  et  à  ses  œuvres. 

C.  lia.  «  Il  est  permis  aux  chanoines  de 
porter  du  linge,  de  manger  de  la  chair,  de 
donner  et  de  recevoir,  d'avoir  des  biens  en 
propre;  mais  non  pas  aux  moines,  qui  font 
une  profession  particulière  de  renoncer  à 
tout. 

C.  Ufi.  "  Les  biensde  l'Eglise  étant  les  vœux    . 
des  fidèles,  le  prix  des  péchés,  le  patrimoine     ? 
des  pauvres,  ceux  qui  en  ont  l'administration     ■ 
doivent  en   prendre  beaucoup  de  soin,  sans 
en  rien  détourner  cà  leur  propre  usage.  » 

C.  117.  «  Les  cloîtres,  où  les  chanoines  doi- 
vent loger,  seront  exactement  fermés;  en 
sorte  qu'il  ne  soit  permis  à  aucun  d'y  entrer 
ou  d'en  sortir  que  par  la  porte.  Il  y  aura, 
dans  l'intérieur,  des  dortoir-;,  des  réfectoires, 
des  celliers  et  tous  les  autres  lieux  néces- 
saires à  ceux  qui  vivent  en  commun.  » 

C.  118.  «  Les  supérieurs  auront  grand  soin 
de  proportionner  le  nombre  des  chanoines 
au  service  et  aux  revenus  des  églises  ;  de  peur 
que,  si,  par  vanité,  ils  en  assemblaient  un 
trop  grand  nombre,  ils  no  pussent  sulfire  aux 
autres  dépenses,  ni  aux  besoins  mêmes  des 
chanoines  qui,  ne  recevant  pas  les  appoin- 
tements nécessaires  .  deviendraient  vaga- 
bonds et  déréglés  dans  leurs  mœurs.   » 

C.  119.  «  Les  nobles  seront  admis  dans  !e 
clergé  ,  sans  exclusion  des  personnes  (jui 
sont,  ou  de  basse  condition,  ou  de  la  fumiile 
de   l'Eglise,  qui  en  seront  trouvés  digues, 


47  DICTlONNAlUE 

puisqu'il  n'y  a  point  en  Dieu  d'acception  de 
personne.  » 

C.  120.  «  Les  clercs,  qui  ont  à  la  fois  du  pa- 
Iriiiioim;  cl  des  biens  de  l'Kglise  par  conces- 
sionde  l'évêciuc,  ne  recevroiil  (lue  la  nouni- 
lure  cl  une  pailie  des  aumônes.  Ceux  qui 
n'ont  ni  biens  qu'ils  licnneiit  de  l'Eglise,  ni 
lialiinioini',  et  (jui  sont  d'une  grande  utilité  à 
i'I^glise,  .uiiont  la  nourriture  et  le  vêlenienl, 
avec  uni-  partie  des  aumônes.  Quant  aux 
autres  cnliii  qui  n'onl,  pas  plus  que  les  se- 
conds, di>  patrimoine  ou  de  biens  de  l'iiglise, 
les  prelals  auront  soin  pareillement  de  pour- 
voir à  lous  leurs  besoins.  » 

C.  121,  l:22etl2o.  «  Tous  les  chanoines  rece- 
vront la  même  quanlilé  de  boisson  cl  de 
nourriture,  sans  aucune  acception  de  per- 
sonne; communément  ils  auront  par  jour 
(jualrc  livres  de  vin,  c'est-àdire,  dit  le  P.  Iti- 
«bard,  environ  Irois  cbopints  ,  mesure  de 
Paris  ;  et ,  s'il  n'y  a  point  de  vignes  dans  la 
province,  on  leur  donnera  trois  livres  de 
bière  et  une  livre  de  vin.  « 

C.  12'i..  «  Les  chanoines  auront  soin  d'or- 
ner leur  âme  des  vertus  qui  conviennent,  et 
de  ne  point  déshonorer  la  dignité  de  la  reli- 
gion, par  des  e.\cès  de  propreté  et  de  parure 
dans  leurs  habils.  Mais  ils  éviteront  aussi 
l'extrémité  opposée  de  saleté  et  de  négli- 
gence. » 

C.  125.  «  Us  ne  porteront  point  de  cuculcs, 
qui  est  l'habit  des  moines,  le  bon  ordre  vou- 
lant que  chacun  porte  l'habit  de  son  état,  et 
réglé  par  l'Eglise.  » 

C.126etl31.  «Ils  serontassidusàtoulcs  les 
heures  de  l'office,  soit  de  jour,  soit  de  nuit; 
et,  aussitôt  qu'ils  entendront  le  son  de  la 
cloche,  ils  accourront  à  l'église  avec  modes- 
lie  et  révérence.  » 

C.  i;]2.  «  Ils  se  comporleront  à  l'église, 
comme  étant  en  la  présence  de  Dieu  et  des 
anges,  qu'on  doit  croire  être  particulièrement 
présents  dans  le  lieu  où  l'on  célèbre  les  mys- 
tères du  corps  et  du  sang  de  Jésus-Christ.  » 

C.  13:J.  «  Soil  qu'ils  lisent,  qu'ils  chantent 
ou  qu'ils  psalmodient,  ils  s'appliqueront  plus 
à  édifier  le  peuple  qu'à  tirer  vanité  de  la  mé- 
lodie do  leur  voix;  et  on  choisira,  pour  lire 
cl  pour  chanter,  ceux  qui  pourront  le  mieux 
remplir  ces  fonctions.  » 

C.  13i.  «  Ceux  qui  négligeront  d'assister 
aux  heures  canoniques,  de  venir  à  la  confé- 
rence, de  faire  ce  qui  leur  est  commandé  par 
leurs  supérieurs,  de  se  trouver  à  la  table  aux 
temps  marqués,  qui  seront  sortis  du  cloître, 
auront  couché  hors  du  dortoir  sans  permis- 
sion ou  sans  une  nécessité  inévitable,  seront 
avertis  jusqu'à  trois  fois;  s'ils  ne  tiennent 
compte  de  ces  avertissements,  on  les  blâmera 
publiquement;  et,  s'ils  persévèrent  d;ms 
leurs  dérèglements  ,  on  les  réduira  ,  pour 
toute  nourriture,  au  pain  el  à  1  eau  ;  ensuilc, 
on  leur  donnera  la  discipline,  si  l'âge  et  la 
condition  le  permettent  :  sinon  on  se  con- 
tentera de  les  séparer  de  la  communauté  et 
de  les  obliger  au  jeûne.  Enfin,  s'ils  devien- 
nent incorrigibles  ,  on  les  enfermera  dans 
une  prison  bâtie  à  cet  effet  dans  le  cloître  ; 


DICS  CONCILES. 


m 


puis  on  les  présentera  à  l'cvéque,  pour  être 
condanuiés  canoniquement.  » 

C.  l;J5.  «  A  l'égard  des  enfants  et  des  jeunes 
clercs  (|ue  l'on  nourrit  ou  qu'on  élève  dans  la 
communauté,  les  supérieurs  les  feront  loger 
dans  une  chambre  du  cloître,  sous  la  con- 
duite d'un  vieillard  d'une  vertu  éprouvée. 
S'il  les  néglige,  on  en  mettra  un  autre  à  sa 
place,  après  l'avoir  repris  sévèrement.  » 

C.  130.  «  Les  offices  du  jour  étant  finis, 
tous  les  chanoines  iront  à  compiles,  après 
quoi  ils  se  rendront  au  dortoir, où  ils  se 
coucheront,  chacun  séparément.  Il  y  aura, 
pcndani  toute  la  nuit,  une  lampe  allumée 
dans  le  dortoir.  » 

C.  137.  «  Les  chantres  auront  grand  soin 
de  ne  pas  souiller  leurs  talents  par  des  vices 
honteux,  mais  plutôt  de  les  honorer  par  leur 
humilité,  leur  chasteté,  leur  sobriété  el  en- 
fin par  loulcs  sortes  de  verlus.  On  choisira 
quelques-uns  des  anciens,  pourétre  présents, 
à  certaines  heures,  à  l'école  des  chantres,  et 
empêcher  que  ceux  qui  doivent  apprendre  à 
chanter,  ne  perdent  leur  temps  en  choses 
inutiles.  » 

C.  138.  «  Les  prélats  de  l'église  choisiront 
des  personnes  de  bonnes  mœurs,  pour  par- 
tager avec  eux  le  soin  des  connnunaulés  qui 
leur  sont  confiées,  sans  avoir  égard  au  ran^ 
qu'ils  tiennent  dans  la  communauté,  ni  a 
leur  âge,  mais  seulement  à  leur  mérite  per- 
sonnel, y 

C.  130.  «  Les  prévôts  {prœpositi)  donne- 
ront promplemenl,  et  avec  une  grande  cha- 
rité, tout  ce  qu'ils  doivent  donner  aux  frè- 
res. » 

C.  IW.  «  Le  prélat  nommera  un  celle - 
rier  ou  procureur,  d'une  vie  irréprochable; 
homme  craignant  Dieu,  sage,  vigilant,  actif, 
humble,  et  qui  ne  soit  ni  avare,  ni  pro- 
digue. » 

C.  141.  «  Les  évèques,  se  souvenant  de  ce 
que  Jésus-CiirisI  dit  dans  l'Evangile  :  J'ai  été 
étranger,  et  vous  m'avez  loijé ,  établiront,  à 
l'exemple  de  leurs  prédécesseurs,  un  hôpital, 
pour  recevoir  les  pauvres  en  aussi  grand 
nonîbrc  <iue  les  revenus  de  l'église  pourront 
le  coraporler.  Les  chanoines  y  donneront  la 
dîme  de  leurs  fruits,  même  des  oblations  ; 
cl  un  d'entre  eux  sera  choisi,  t;int  pour  re- 
cevoir les  pauvres  cl  les  étrangers,  que  pour 
gérer  le  lemporel  de  l'hôpital.  Si  les  clercs 
ne  [)euvent  eu  tout  lemps  laver  les  pieds  des 
pauvres,  ils  le  feront  du  moins  en  carême  : 
c'est  pourquoi  l'hôpital  sera  situé  de  façon 
qu'ils  puissent  y  aller  aisément.  »  C'est  là, 
comme  on  le  croit,  l'origine  des  hôpitaux 
fondés  prés  des  églises  cathédrales ,  et  gou- 
vernés par  des  chanoines.  » 

C.  142.  «  Le  prélat  aura  soin  qu'il  y  ail  des 
uiaisnnsparticulières  dans  le  cloître, pour  les 
infirmes  el  les  vieillards  (jui  n'en  auront 
point  à  eux  ;  les  frères  iront  les  Tisitcr  et  les 
consoler,  et  ils  y  seront  culrelcnus  des  sub- 
sides de  l'église.  » 

C.  143.  «  Le  prélat  choisira  pour  portier 
quelqu'un  d'entre  les  chanoines,  d'une  pro- 
bilé  reconnue,  qui  ne  laissera  entrer  ui  sor- 


40  AIX 

lir  personne  sans  conpjé;  et,  aprAs  compiles, 
portera  les  clefs  au  supérieur.  »  .; 

G.  IVi..  «  Les  femmes  no  pourront  entrer 
dans  le  cloître,  ni  ,  à  plus  forte  raison,  y 
mander  ou  s'y  reposer  ;  et  aucun  des  cha- 
noines ne  leur  i)arli'ra  sans  témoins. 

C.  IVIJ.  Le  dernier  chapitre  de  cette  refile 
est  une  exhortation  générale  à  la  prati(iue 
des  honnes  œuvres  et  à  la  fuite  des  vices  ; 
et,  en  môme  temps,  une  récai)ilnlation  de 
rc  qui  est  prescrit  dans  les  articles  précé- 
dents. » 

J{c(]le  (les  Chanoinesscs 

La  règle  des  chanoincsses  ou  religieuses, 
puisqu'elles  étaient  engagées  par  vœu  de 
chasteté,  contient  vingt-huit  canons  ou  ar- 
ticles. Les  six  premiers  ne  sont  (jne  des  ex- 
traits des  lettres  de  saint  .lérônie  à  Eusto- 
chie,  à  Démétriadc  et  à  Furia  ;  de  la  lettre 
de  saint  Gyprien  ,  intitulée.  De  la  Conduite 
des  vierges  ;  du  discours  de  sainl  Gésaire  , 
adresse  aux  religieuses,  cl  de  celui  de  sainl 
Alhanase  aux  épouses  de  Jésus-Christ.  Les 
autres  contiennent  à  peu  près  les  mêmes 
règlements  que  la  règle  des  chanoines,  au- 
tant que  le  pern)cl  la  différence  du  se*c. 

G.  7.  «  Les  abbesses  se  souviendront 
qu'elles  ne  sont  constituées  par  le  Seigneur 
au-dessus  des  autres  ,  qu'afin  qu'elles  leur 
servent  de  modèles  par  la  régularité  de  leur 
vie  ;  qu'elles  veillent  sur  leur  conduite  ; 
qu'elles  corrigent  leurs  défauts  cl  qu'elles 
fournissent  à  leurs  besoins  temporels  el  spi- 
rituels. Elles  ne  doivent  employer  qu'un  cer- 
tain temps  aux  affaires  du  monastère,  mais 
en  donner  beaucoup  à  la  prière,  à  la  lecture 
et  aux  autres  pratiques  de  piété.  Si  les  be- 
soins de  la  communauté  les  obligent  de  par- 
ler à  des  séculiers,  elles  le  feront  avec  gra- 
vité cl  modestie,  en  présence  de  deux  ou  trois 
sœurs.  » 

G.  8.  «  Elles  ne  recevront  dans  le  monas- 
tère que  des  QUcs  recommandables  par  la 
probité  de  leurs  mœurs,  et  ne  leur  permet- 
tront de  s'engager  par  le  vœu  de  continence, 
qu'après  leur  avoir  lu  la  règle,  les  avoir 
éprouvées  ,  el  leur  avoir  fourni  les  moyens 
de  s'instruire  de  leurs  obligations.  » 

C.  9.  «  Elles  auront  soin  que  les  postu- 
lantes disposent  tellement  de  leurs  biens  , 
qu'elles  n'en  soient  point  inquiélées  après 
leur  entrée  dans  lo  monastère.  Que,  si  quel- 
iiu'une  des  religieuses  donne  son  bien  à 
l'église,  sans  s'en  réserver  même  l'usufruit, 
elle  sera  entretenue  suffisamment  des  re- 
venus de  l'église.  Si  elle  veut  conserver  son 
bien,  elle  le  pourra  ;  mais  à  condition  de 
passer  procuration  ,  par  acte  public  ,  à  un 
parent  ou  à  un  ami  ,  pour  l'administrer  et 
défendre  ses  droits  en  justice.  » 

G.  10.  «  Los  religieuses  doivent  se  souve- 
nir qu'étant  engagées  par  le  vœu  de  chasteté, 
elles  sont  dans  l'obligation  de  demeurer  tou- 
jours dans  le  monastère  ,  et  d'y  servir  le 
Seigneur  de  toute  la  capacité  de  leur  âme  el 
de  leur  corps  ;  ([u'il  no  leur  sert  de  rien  de 
voiler  leur  corps,  si  elles  souillent  leur  âme 
par  l'affeclion  au  péché,  et  si  elb  s  se  pcrmel- 


AIX 


st; 


lent  ce  qui  est  défendu  :  ((u'elles  évitent  donc 
l'oisiveté,  les  distractions  el  tous  les  autres 
vices  ;  (|u'elles  s'occupent  successivement  du 
chant  des  psaumes  ,  du  travail  des  tnains 
el  do  saintes  lectures,  l'illes  coiicberont  tou- 
tes dans  un  même  tlortoir,  chacune  dans  un 
lit  séparé.  Elles  mangeront  ensemble  d.ins 
le  même  réfectoire  ,  si  ce  n'est  qu'elles  en 
soient  empêchées  par  la  maladie  ou  par  la 
faiblesse  de  l'âge.  On  lira  [lendanl  leur  re- 
pas ,  qu'elles  prenilronl  en  silence  ,  tenant 
leur  esprit  appli((ué  à  la  lecture.  Gha(|iie 
jour  elles  iront  à  la  conférence  ,  où  on  lira 
quelque  livre  d'édilication.  Si  (luelqu'une  se 
trouve  en  faute,  elle  en  sera  i>unie  selon  sa 
culpabilité.  Celles  qui  seront  de  coniiilion 
noble  ne  se  préféreront  point  à  celles  dont 
l'extraction  n'a  rien  de  relevé.  11  en  sera  île 
même  de  celles  (jui  oiU  plus  de  vertu  ou  de 
savoir,  se  souvenant  que  c'est  un  don  qu'el- 
les onl  reçu  de  Dieu  ,  à  ((ui  elles  doivent  en 
rendre  grâces  ,  au  lieu  de  s'en  élever. 

G.  11.  «  La  clôture  de  leur  monastère  .'cra 
si  exacte,  que  personne  ne  puisse  y  entrer 
ni  en  sortir  (lue  par  la  porte.  » 

G.  12  et  13.  «  H  n'y  aura  entre  elles  au- 
cune distinction  pour  le  boire  el  le  manger. 
On  donnera  à  chacune  trois  livres  de  pain 
par  jour,  et  trois  livres  de  vin,  s'il  est  com- 
mun dans  le  lieu.  Dans  les  temps  de  stérilité, 
elles  n'auront  que  deux  livres  do  vin  ,  ou 
même  une.  On  suppléera  au  surplus  par  la 
bière.  Elles  mangeront  de  la  chair,  du  pois- 
son, des  herbes  et  des  légumes,  si  loule- 
lôis  il  est  possible  d'en  avoir  ,  ce  qui  est 
remis  à  la  discrétion  de  l'abbesse.  On  leur 
fournira  de  la  laine  el  du  lin,  pour  faire 
elles-mêmes  leurs  habits  ,  à  l'exception  des 
malades  cl  dos  infirmes  qui  n'ont  pas  la 
force  de  travailler  à  ces  sortes  d'ouvrages. 
Leurs  habits  extérieurs  étaient  noirs 

C.  li.  a  Les  abbesses  s'appliqueront  sur- 
tout à  donner  de  saints  exemples  à  leurs 
religieuses,  à  arracher  de  leurs  cœurs  tous 
les  vices,  et  à  y  planter  toutes  les  vertus. 
Elles  leur  apprendront  à  éviter  l'orgueil  , 
l'avarice,  l'envie,  les  haines ,  la  médisance, 
les  murmures,  les  bouffonneries,  les  vains 
discours  et  les  autres  choses  semblables  qui 
conduisent  à  leur  perle  ceux  qui  s'y  laissent 
aller.  Elles  leur  enseigneront,  au  contraire, 
à  pratiquer  la  charité,  l'humilité,  la  patience, 
la  chasteté,  la  sobriété,  la  bénignité,  l'obéis- 
sance, la  douceur  et  enfin  toutes  les  autres 
vertus  qui  doivent  faire  l'exercice  assidu  do 
ceux  qui  tendent  à  la  patrie  céleste.  » 

G.  15.  «  Les  religieuses  se  rendront  avec 
ferveur  à  l'église  ,  au  premier  son  de  la  clo- 
che ,  pour  y  réciter  les  heures  canoniales , 
cl  n'y  feront  rien  qui  ne  réponde  à  la  sain- 
teté du  lieu.  » 

G.  IC.  «  Les  religieuses  doivent  s'exercer 
spécialement  à  la  prière  de  l'esprit  el  du 
cœur.» 

C.  17.  «  Les  religieuses  se  retireront  eu 
silence  dans  le  dortoir,  après  compiles,  et  ne 
s'amuseronl  point  à  parler  ou  à  faire  le 
moindre  bruit.  » 

C.  18.  «   Les  abbesses   ne  dissimuieronl 


SI 


DICTIONNAIRE  DLS  CO.N^ILES. 


point  les  vices  de  leurs  religieuses  ;  elles  les 
corrigeront  plutôt  et  en  couperont  jusiju'à 
la  racine.  » 

C.  19.  «  Les  abbesscs  éviteront  en  parti- 
culier, (le  même  que  leurs  inférieures,  toute 
familiarilc  et  tout  entretien  non  nécessaire 
avec  les  honimes.  » 

C.  20.  «  L'abbessc  nommera  trois  ou  qua- 
tre ebanoinesses,  d'une  vertu  reconnue,  en 
présence  desquelles  les  autres  pourront  par- 
ler aux  bommes  qui  leur  apporlent  les  cho- 
ses nécessaires.  » 

C.  21.  «  11  est  permis  aux  ebanoinesses 
d'avoir  des  servantes  laïques  ;  mais  on  doit 
veiller  à  ce  (]uc  ces  servantes  ,  qui  ont  la 
permission  d'aller  en  ville  ,  n'en  rapportent 
pas  dans  le  monastère  ,  des  airs  mondains 
qui  soient  une  occasion  de  chule  à  leurs 
maîtresses.  » 

C.  22.  i(  On  recommande  particulièrement 
l'éducation  des  jeunes  filles  (|ui  reçoivent 
l'inslruclion  dans  les  monastères  ;  et  on 
propose  pour  modèle  de  l'éducation  chré- 
tienne qu'on  iloit  leur  donner,  celle  que 
saint  Jérôme  pre-iirit  dans  sa  lettre  à  Lœta.  » 
C.  2.'J.  «  On  recommande  te  soin  des  reli- 
gieuses malades  ou  âgées.  » 

C.  2i  et  25.  «  Les  abbesses  doivent  parta- 
ger le  poids  du  gouvernement  avec  quelques 
religicu-ics  d'une  vertu  éprouvée.  » 

C.  20.  '.(  On  choisira  pour  portières  ,  des 
religieuses  âgées  et  d'une  vertu  éininenle.  » 
C.  27.  Les  prêtres,  qui  doivent  dire  la 
messe  aux  ebanoinesses,  auront  leur  de- 
meure proche  la  communauté  ,  et  Ils  n'y 
entreront  que  pour  célébrer  les  saints  mys- 
tères. Il  y  aura,  pen'J.int  l'office  et  la  messe, 
un  voile  qui  cachera  les  ebanoinesses.  Si 
(jueUiu'une  veut  se  confesser,  elle  le  fera 
ilaiis  l'église,  afin  ([u'elle  soit  vue  par  les  au- 
tres. On  pourra  confesser  les  infirmes  dans 
leurs  chambres;  mais  le  prêtre  aura  avec  lui 
un  diacre  et  un  sous-diacre  témoins  de  ses 
actions.  » 

C.  28.  «  On  établira  un  hôpital  proche  le 
inonasière;  et,  dans  rinicrieur  du  monas- 
tère, il  y  aura  un  lieu  destiné  pour  recevoir 
les  pauvres  femmes,  afin  que  les  ebanoi- 
nesses puissent  du  moins  ,  en  carême,  leur 
laveries  pieds.  «Les  religieusesemployaient, 
pour  l'entretien  de  cet  hôpital,  la  dîjue  des 
obl.ilions  (|u'on  faisait  à  leur  monastère. 

L'empereur  envoya  un  exemplaire  de  ces 
deux  règles  aux  métropolitains,  avec  une 
lettre  circulaire,  par  laquelle  il  leur  ordonne 
de  tenir  une  assemblée  des  évêques  et  des 
autres  prélats  de  leurs  provinces  ,  d'y  faire 
lire  ces  règles,  d'en  donner  des  copies  exactes 
à  chaque  communauté  de  chanoines  et  de 
ebanoinesses,  et  de  veiller  à  ce  qu'elles  y 
soient  observées.  Il  s'est  conservé  trois 
exemplaires  de  cette  lettre,  adressée  à  trois 
métropolitains,  savoir  :  à  Sicaire  de  Bor- 
deaux, à  Magnus  de  Sens,  et  à  Arnon  de 
Salzbourg.  Hist.  des  mit.  sacr.  et  eccl. 

AIX-LA-CHAPELLE  '  Assemblée  natio- 
nale et  Chapitre  d'),  l'an  S17.  Josué,  abbé  de 
Saint-Vincent  sur  le  Vuliurne,  qui  assista  lui- 
ii:émc  à  celte  mémorable  assemblée  dit  dans 


S8 


sa  Chronique  :  Alors  l'empereur  (Louis  le  Dé- 
bonnaire) fit  en  faveur  du  bienheureux  pape 
Pascal  un  pacte  de  constilulion  et  de  confir- 
mation, qu'il  sanctionna  de  sa  propre  signa- 
ture et  de  cellesdeses  trois  fils,  et  l'envoya'au- 
dit  pape  par  Théodore,  nomenelateur  de  la 
sainte  Eglise  romaine;  il  y  fil  encore  souscrire 
dix  évêques,  huit  abbés,  quinze  comtes,  un 
bibliothécaire,  un  mansicnnaire  et  un  huis- 
sier. Ces  caractères  conviennent  de  tout  point 
au  décret  suivant,  qui  contient  la  confirma- 
lion  faite  par  l'empereur  des  biens  du  sainl- 
siége,  et  que  nous  croyons  devoir  rapporter 
ici,  tant  à  cause  de  son  caractère  ecclésiasti- 
que et  en  quelque  sorte  synodal,  qu'à  cause 
de  son  importance. 

w  Au  nom  du  Seigneur  Dieu  tout-puissant. 
Père,  Fils  et  Saint-Esprit.  Moi, Louis,  empe-^ 
reur  auguste,  assure  et  concède,  par  ce  pacte 
de  confirmation,  à  vous  bienheureux  Pierre, 
prince  des  apôtres,  et  par  vous,  à  votre  vi- 
caire le  seigneur  Pascal,  souverain  poiitife 
et  pape  universel,  et  à  ses  successeurs  à  per- 
péttiitc,  comme  depuis  vos  prédécesseurs  jus- 
qu'à  présent   vous  avez  tenu  et  disposé  en 
votre   puissance  et  souveraineté,  la   ville  de 
Home  et  son  duché,  ses  faubourgs,  villages, 
territoires   de    montagnes  et  ports   de    mer' 
cités,  châteaux,  bourgs  et  hameaux.  Du  côté 
de   la   Toscane   :  Porto,  Ccntumcelle,  Géré 
Bléda,  Mituranum,    Sutri,   Népi.    Château- 
Galisse,  Horla,  Polimartium,  Amélia,  Todi, 
Pérotise   avec   ses    trois    iles,    et   toutes   les 
frontières  appartenant  aux  dites    villes.  De 
même,  du  côté  de  la  Campanie,  Ségni,  Ana- 
gni,    Férentino,    Alalri,   Palricum,   Frisilim 
avec  toutes   les  frontières  de  la  Campanie.  » 
Dans  cette  première  partie  du  décret,  Louis 
ne   fait  que  garantir  et  assurer  à  Pascal  la 
ville  de   Home  et  son  duché,  comme  les  pa- 
pes ses  prédécesseurs  l'avaient  possédée  jus- 
qu'alors, non  par  la  donation  de  Pépin  ou  de 
Charlemagne,  où   il  n'en   est  pas  question, 
mais  par  le  faildu  temps  et  des  circonstances, 
et  par  la  volonté  des  peuples.  De  toutes  les 
villes  mentionnées  ici,  il  n'y  a  que  celle  de 
Narni   que    Pépin   ait   dit   avoir   rendue  au 
duché  de  Rome,  par  la  raison  que  les  Lom- 
bards l'en  avaient  détachée  et  incorporée  au 
duché  de  Spolèle.   Quant  au  duché  de  Rome 
lui-même,    nulle  part   il   n'est  dit   que,  soit 
Pépin,  soit  Charlemagne,  en  ait  fait  donation 
à  l'Eglise  romaine,  attendu  qu'elle  le  possé- 
dait   dès    auparavant.    Louis    ne    fait    que 
reconnaître  et   garantir    cette   souveraineté 
antérieure  des  souverains  pontifes.  »  Le"  dé- 
cret continue  : 

'(  J  areiliement  ,  l'exarchat  de  Ravenne 
dans  son  intégrité,  avec  les  villes,  bourgs  et 
châteaux  que  le  roi  Pépin  et  nuire  père, 
l'empereur  Charles,  ont  autrefois  restitués 
par  acte  de  donation  au  bienheureux  apôtre 
Pierre  et  à  vos  prédécesseurs,  savoir  :  Ra- 
venne et  l'Emilie,  Robio,  Césène,  Foriimpo- 
poli,  Forli,  Faenza,  Imoia,  Bologne.  Ferrare, 
Comachio,  Adria,  Gabel  avec  tous  les  terri- 
toires et  les  îles  de  rivière  et  de  mer  qui 
appartiennent  à  ces  villes.  De  plus,  la  Pen- 
tapole,  à  savoir  Rimini,  Pisaure,  Fano,  Si- 


S5 


Arx 


AIX 


nx 


iiigaglia,  Ancônc,  clc,  avoc  toutes  les  terres 
qui  leur  apiiarlieiinenl.  De  mêinc,  le  terri- 
toire de  Sabine  dans  sou  intégrité,  comme  il 
est  écrit  dans  la  donation  de  notre  père  l'em- 
pereur t^h.irlcs,  el  suivant  les  liniiles  réfjlées 
par  les  ahbés  Itliérius  et  Magenairc.  Itcin, 
du  côté  de  la  Toscauc  des  Lombards,  le  cliâ- 
Icau  Félicité,  Orviètc,  etc.  (el  les  îles  de 
Corse,  d(!  Sardaigue  et  de  Sicile),  ;->vec  tous 
les  territoires  ,  côles  et  porls  appnrtenanl 
aux  susdiies  ilcs  el  cités.  Ilciii,  du  côlé  de 
la  Cam|)anie,  S)ra,Arces,  Aquiiuun,  Ar- 
pino,  Téano  et  Capoue,  el  les  territoires 
qui  apparlienncnt  à  votre  puissiiice  et  do- 
maine. Tel  est  le  patrimoine  de  Bénevent 
et  de  Salerne,  le  pUrimoine  de  la  Cilabre 
inférieure  et  supérieure,  le  patrimoine  de 
Napics,  ainsi  que  les  patrimoines  ([ui  so 
trouvent  quelque  part  dans  noire  royaume 
et  empire.  Toutes  ces  provinces,  villes,  cilés, 
bourgs,  cliâteaus,  villages  et  territoires,  ainsi 
que  paîrinioiiics,  nous  les  confirmons  à  voire 
liglise,  bienheureux  apôtro  Pierre,  et  par 
vous  à  votre  vicaire,  notre  père  spiriUsel, 
le  seigneur  Pascal,  notre  souverain  pontife 
el  pape  universel,  ainsi  qu'à  ses  successeurs 
jusqu'à  la  fin  du  monde,  afin  qu'ils  les  dé- 
tiennent en  leur  droit,  principauté  el  souve- 
raineté. » 

Dans  celte  seconde  partie  de  son  diplôme, 
Louis  rappelle  et  confirme  les  donations  de 
Pépin  et  de  Cliarlemagnc,  dont  on  trouve  le 
détail  dans  les  Vies  des  papes  d'Anaslasc  et 
dans  les  Lettres  pontificales  du  Code  Carolin. 
Pour  ce  qui  est  des  îles  de  Corse,  de  Sardai- 
gne  et  de  Sicile,  com|)rises  dans  une  paren- 
thèse, que  quelques-uns  regardent  commo 
une  interpolation ,  on  sait,  par  une  lettre 
de  Léon  III,  que  la  Corse,  où  l'Eglise  ro- 
maine avait  depuis  longtemps  des  patrimoi- 
nes, lui  avait  été  donnée  par  Charlumagne 
(Lnbb.  VII,  col.  1121).  De  plus,  dès  le  temps 
de  saint  Grégoire  le  Grand,  l'Eglise  romaine 
avait  des  patrimoines  considérables  en  Sar- 
daigne  et  en  Sicile.  Louis  ne  dit  point  qu'il 
les  donne  ou  qu'il  les  possède,  mais  qu'il  en 
reconnaît  et  en  confirme  le  droit  au  souve- 
rain ponlife.  Finalemeni,  dans  tout  son  di- 
plôme, il  ne  donne  pas  un  pouce  de  terre  au 
sainl-siége;  il  ne  fait  que  lui  reconnaître  et 
lui  garantir  ses  Elals  et  ses  droits  antérieurs: 
précaution  Irès-ulile,  à  cause  des  révolu- 
lions  qui  pouvaient  survenir. 

Louis  confirme  ensuite  les  donations  par- 
ticulières, les  cens,  pensions,  redevances  an- 
nuelles, que  son  aïeul  Pépin  el  son  père 
Charlemagne  avaient  assignés  à  l'Eglise  de 
saint  Pierre,  sur  les  duchés  de  Toscane  et 
de  Spolèle  :  sauf  en  tout,  dit-il,  notre  domi- 
nation sur  ces  mémos  duchés.  Il  ajoute  que, 
pour  les  réfugiés  des  Etats  de  l'Eglise  ro- 
maine, il  ne  les  accueillera  que  pour  inter- 
céder en  leur  faveur,  si  leur  faute  est  par- 
donnable, ou  pour  leur  faire  rendre  justice, 
s'ils  ont  été  opprimés  par  les  puissants; 
quant  aux  criminels,  il  les  arrêtera  el  les 
remettra  en  la  puissance  du  pape. 

Enfin,  conclut-il,  lorsque  Dieu  appellera 
de  ce  monde  le  ponlife  de  ce  Irès-sainl  siège, 


nui  de  notre  royauni",  franc  ou  lombard,  ni 
aucun  antre  de  nos  sujets,  n'aura  la  per- 
mission de  c  iiilraricr  les  liomains,  soit  pu- 
bliquement, soit  secrèlement,  ni  de  faire  l'é- 
lection ;  nul  ne  se  permettra  dt!  faire  du  mal 
à  <|ui  que  ce  soit  dans  les  villes  et  territoires 
qui  a|)parliennent  à  l'Eglise  de  saint  Pierre. 
Mais  les  Uomaius  donneront,  avec  loule  vé- 
nération et  sans  aucum  Ironble,  une  sépul- 
ture honorable  à  leur  pontife;  el  celui  que, 
par  l'inspiration  divine  et  l'inlereessiou  du 
bienheureux  Pierre,  tous  les  U<tmains  auront 
élu  au  pontificat ,  d'un  commun  accord  et 
sans  .'lucuiie  promesse,  ils  pourront  sans  dif- 
ficulté ni  conlradiclion,  le  consacrer  suivant 
l'usage  canoni<iue.  Quand  il  aura  été  sacré, 
on  nous  emerra  des  légats,  à  nous  ou  à 
nos  successeurs  les  rois  des  Francs,  pour  rc 
nouvder  l'amitié,  la  charité  el  la  paix  réci- 
proques, comme  c'était  la  coulume  de  le  faire 
aux  temps  de  Charles,  notre  bisaïeul  de 
pieuse  mémoire,  de  notre  aïeul  Pépin  cl  de 
l'empereur  Charles,  noire  |  ère.  » 

Tel  est  le  fameux  diplôme  de  l'empereur 
Louis.  Gomme  on  le  voit,  il  ne  renferme  rien 
de  nouveau  ni  d'insolite  :  il  ne  fail  ijue  con- 
firmer ce  qui  existait.  Aussi  ne  voyons-nous 
pas  pourquoi  des  critiques  modernes  se  sont 
donné  tant  de  peines  pour  le  révoquer  en 
doute.  Pagi,  entre  antres,  se  contredit  lui- 
même.  Sur  l'année  787,  il  le  donne  pour  au- 
thentique ;  sur  l'année  817,  il  le  déclare  aussi 
apocryphe  que  la  donation  de  Constantin.  !I 
se  trompe  même  sur  le  litre,  quand  il  l'ap- 
pelle une  donation  ;  car  ce  n'en  est  pas  une, 
mais  un  pacte  de  confirmation,  ou  une  con- 
firmation du  pacte,  comme  le  disent  les  au- 
teurs contemporains. 

C'est  dans  cette  même  assemblée  d'Aix-la- 
Chapelle  ,  que  l'empereur  Louis  partagea 
l'empire  des  Francs  entre  ses  trois  fils,  Lo- 
thaiie,  Louis  cl  Pépin.  Il  donna  à  son  fils 
aîné  le  titre  d'empereur,  et  à  ses  deux  aulrcs 
fils,  deux  parties  de  ses  Etats  :  à  Pépin,  l'A- 
quilaine,  la  Gascogne,  le  Languedoc,  le  pays 
de  Nevers  et  celui  d'Autun;  à  Louis,  la  Ba- 
vière, la  Carinihie,  la  Bohême,  le  pays  des 
Avares  cl  celui  des  Slaves  à  l'orient  de  la 
Bavière. 

Enfin,  le  dixième  de  juillet,  plusieurs  ahbés 
firent  dans  celte  assemblée;  une  espèce  tic. 
charte  pour  l'état  monastique,  qui  fui  depuis 
observée  presque  à  l'égal  de  la  règle  de  saint 
Benoît.  Le  chef  de  ces  abbés,  le  principal 
auteur  de  cette  réforme,  était  saint  Benoit 
d'Aniane;  car  Louis,  qui  t'avait  déjà  pris  en 
affection  du  temps  qu'il  était  roi  d'Aqnilaine, 
le  fit  venir  en  France  après  la  mort  de  Char- 
lemagne, el  lui  donna  en  .\lsace  le  monastère 
de  Maur  ou  Marmoulier,  près  de  Saverne, 
où  il  mit  plusieurs  moines  de  son  observance, 
lires  d'Aniane.  Mais, connue  le  lieu  était  en- 
core trop  éloigné  d'Aix-la-Chapelle,  qui  était 
la  résidence  ordinaire  de  l'empereur,  el  que 
l'abbé  Benoit  lui  était  nécessaire  pour  plu- 
sieurs affaires,  il  I  obligea  de  se  substituer 
dans  son  monaslère  un  autre  abbé,  et  de  se 
rendre  auprès  de  lui  avec  quehiues-uns  do 
ses  moines. 


ss 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


ne 


Après  avoir  longtemps  conféré  ensemble, 
les  abbés  présents  à  Aix-la-Chapelle  avec 
Benoit  trouvèrent  que  la  principale  cause 
(lu  relâchement  de  la  discipline  monastique 
était  la  diversité  des  observances  sur  plu- 
sieurs points  particuliers.  On  crut  donc  que 
le  plus  sûr  était  d'établir  une  discipline  uni- 
Corme,  par  des  constitutions  qui  expliquas- 
sent la  règle  dans  tous  ses  détails;  cl  c'est  ce 
qu'on  fit  parce  règlement  d'Aix-la-Chapelle, 
ordinairement  divisé  en  quatre-vingts  capi- 
tules, dont  voici  les  plus  remarquables. 

1.  «  Les  abbés,  à  leur  retour,  liront  la 
règle  de  saint  Benoît  tout  entière;  et,  après 
(lu'ils  en  auront  bien  compris  le  sens,  ils  la 
feront  observer  par  leurs  moines.  » 

2.  «  Tous  les  moines  qui  en  auront  la  fa- 
cilité, l'apijrendront  par  cœur.  » 

3  et  4.  «  Ils  feront  rofficc  suivant  cette 
règle;  ils  travailleront  de  leurs  mains  à  la 
cuisine,  à  la  boulangerie  et  aux  autres  offi- 
ces; et  laveront  leurs  habits  en  un  temps 
convenable.  » 

3.  «  Ils  ne  se  recoucheront  jamais  après 
matines,  à  moins  (ju'ils  ne  se  soient  levés 
avant  l'heure  accoutumée.  » 

G.  «  Ils  ne  se  feront  raser  en  carême  que 
le  samedi  saint.  Pendant  le  reste  de  l'année, 
ils  seront  rasés  tous  les  quinze  jours.  » 

7.  «  Le  prieur  pourra  leur  permettre  l'u- 
sage du  bain.  » 

8,  10  et  78.  «  Les  moines,  excepté  les  ma- 
lades, ne  mangeront  point  de  volaille,  ni 
dans  le  monastère,  ni  hors  du  monastère,  en 
aucun  temps,  si  ce  n'est  à  Noèl  et  à  Pâques, 
quatre  jours  seulement,  quand  le  monastère 
aura  de  (]uoi  en  fournir.  Us  ne  mangeront 
ni  fruits,  ni  salades,  hors  des  repas.  » 

11.  «  Il  n'y  aura  pas  un  temps  réglé  pour 
saigner  les  moines:  le  besoin  en  décidera;  et 
alors  on  donnera,  le  soir,  de  l'extraordinairo 
à  relui  qui  aura  été  saigné.  Il  y  a  dans  le 
texte  specialis  consolalio.  On  nommait  con- 
solation le  petit  repas  ou  la  collation  qu'on 
accordait  quelquefois  le  soir  aux  malades.  » 
On  ne  laissa  pas  dans  la  suite  de  marquer, 
dans  les  calendriers  des  bréviaires  monasti- 
ques, un  jour  chaque  mois  ,  pour  saigner 
les  moines;  et  ce  jour  y  est  appelé  dies  œrjer, 
ou  dies  minutionis,  c'est-à-dire,  le  jour  ma- 
lade, ou  le  jour  de  la  saignée. 
I.  12.  «  Lorsqu'il  sera  nécessaire,  à  cause  du 
travail,  et  lorsqu'on  dit  l'office  des  morts,  on 
donnera  à  boire  aux  moines,  même  en  ca- 
rême, après  le  repas,  au  soir,  el  avant  la 
leçon  (le  coni|)lies.  » 

Voilà  l'origine  de  la  collation  du  soir  aux 
jours  de  jeûne,  où  l'on  se  contentait  d'abord 
de  boire  sans  manger. 

i;}.  «  Ouand  un  moine  sera  repris  par  son 
prieur,  Vi  dira  men  culpa,  se  prosternera  à 
ses  pieds,  et  demandera  pardon;  ensuite, 
s'étant  levé  par  ordre  du  prieur,  il  lui  ré- 
pondra avec  humilité.  » 

ik.  «  QueUiue  faute  (]uc  les  moines  aient 
commise,  ils  ne  seront  p:-,s  fouettés  nus  en 
présence  des  antres.  » 

15  et  IG.  «  Les  moines  n'iront  pas  en 
Voyage  sans  avoir  un   compagnon.  Ils  ne  se- 


ront point  parrains  et  ne  donneront  point  le 
baiser  aux  femmes  en  les  saluant.  » 

18  et  19.  «  Les  jours  de  jeûne  ordinaire, 
c'est-à-dire,  du  mercredi  et  du  vendredi,  leur 
travail  sera  plus  léger.  En  carême,  ils  tra- 
vailleront jusqu'à  none  ;  puis,  la  messe  étant 
finie,  ils  prendront  leur  repas.  » 

20.  H  Leurs  habits  ne  seront  ni  vils  ni 
précieux,  mais  d'une  honnête  médiocrité.  » 

21  el  22.  «  On  leur  donnera  deux  scr- 
geltcs,  c'est-à-dire  deux  chemises  de  serge  ; 
deux  tuniques  ou  habits  de  dessous;  deux 
cuculcs  ou  même  trois,  pour  servir  dans  le 
monastère  ;  deux  chapes  pour  le  dehors,  deux 
paires  de  fémoraux  ou  caleçons,  deux  paires 
de  souliers  ;  pour  la  nuit,  des  gants  en  été, 
des  moufles  en  hiver;  un  froc  ou  habit  de  des- 
sus ,  deux  pelisses  ou  robes  fourrées,  pen- 
dantes jusqu'aux  talons;  des  bandes  dont  ils 
se  ceindront  les  cuisses,  surtout  en  voyage; 
deux  paires  de  pantoufles  pour  la  nuit  en 
été,  et  des  sacs  pour  l'hiver,  c'est-à-dire  des 
galoches  ou  des  sabots;  du  savon  pour  laver 
leurs  habits.  Il  y  aura  toujours  de  la  graisse 
dans  la  nourriture  des  moines ,  excepté  le 
vendredi,  vingt  /3urs  avant  Noël,  et  depuis 
le  dimanche  de  la  Quinquagésime  jusi]u'à 
Pâques.  (L'usage  de  la  graisse  était  permis 
aux  moines  en  France,  parce  que  l'huile  y 
était  très-rare.  On  voit  aussi  par  ce  règle- 
ment, qu'on  ne  faisait  pas  encore  maigre  le 
samedi.)  On  leur  donnera  double  mesure  do 
bière,  s'il  n'y  a  pas  de  quoi  leur  donner  du 
vin.  » 

Il  y  a  dans  le  texte  rocus,  pour  exprimer  le 
froc.  Et,  en  effet,  quelques-uns  ont  cru  que 
le  mot  de  froc  a  été  formé  de  celui  de  roc, 
rocMs  ou  roccus.  Mais  il  est  plus  naturel  de 
le  faire  dériver  de  floccus  ou  froccus,  qui 
était  un  habit  des  moines  et  des  paysans. 

23  et  2i.  «  Ils  se  laveront  les  pieds  les 
uns  aux  autres ,  en  carême  comme  dans 
un  autre  temps.  Le  jeudi  saint,  l'abbé  lavera 
et  baisera  les  pieds  de  ses  religieux,  et  en- 
suite il  leur  servira  à  boire.  » 

Le  lavement  des  pieds  est  appelé,  dans 
ces  règlements  et  ailleurs,  mandatum,  parce 
que,  pendant  que  l'on  faisait  cette  action 
d'humilité  et  de  charité,  on  chantait  ces  pa- 
roles de  Jésus-Christ  :  Mandatum  novum  do 
vobis,  etc.  Ainsi,  mandatum  facere  signifie 
laver  les  pieds  à  quelqu'un.  Pour  ce  qui  est 
de  donner  à  boire  le  jeudi  saint  à  ceux  dont 
on  a  lavé  les  pieds,  c'est  un  usage  qui  sub- 
siste encore  en  bien  des  églises. 

25.  «  Les  abbés  se  contenteront  de  la  por- 
tion des  moines;  ils  seront  vêtus  et  couchés 
de  même,  et  travailleront  comme  eux,  s'ils 
ne  sont  occupés  plus  utilement.  » 

2G.  4  Ils  ne  mangeront  point  avec  les  hôtes 
à  la  porte  du  monastère,  mais  dans  le  réfec- 
toire, et  pourront,  à  leur  considération,  aug- 
menter les  portions  des  frères.  » 

27.  »  Ils  n'iront  que  rarement  et  dans  la 
nécessité  visiter  les  métairies  ,  et  n'y  laisse- 
ront point  des  moines  pour  les  garder.  » 

28.  «  La  lecture  se  fera  au  réfectoire,  à 
la  première  et  à  la  seconde  table  .  »  Celle-ci 


57 


AIX 


AIX 


5S 


/•lait  pour  les  lecteurs  et  serviteurs  de  la 
premicVe  table. 

31.  «  Lo  prévôt  sera  tiré  d'entre  les  moi- 
nes; il  aura  la  principale  aiitorilé  après 
l'abbé,  tant  au  dedans  qu'au  dehors  ilu  mo- 
nastère. » 

3'i  et  35.  «  L'entrée  du  monastère  i\e  sera 
point  facilement  accordée  à  un  novice;  pour 
éprouver  sa  vocation,  on  lui  fera  servir  les 
ilotes,  dans  leur  appartement,  pendant  quel- 
ques jours.  Il  commettra  à  ses  parents  l'ad- 
ministration de  ses  biens,  dont  il  disposera, 
suivant  la  règle,  après  l'année  de  probation. 
Il  ne  recevra  la  tonsure  monacale,  et  ne 
prendra  l'habit  qu'en  faisant  son  vœu  d'o- 
béissance. Après  la  profession,  il  aura  trois 
jours  la  tête  et  le  visage  couverts  de  la 
cucule.  » 

Il  paraît  que  ce  qu'on  nomme  ici  la  cu- 
cule n'est  autre  chose  que  le  scnpulaire  des 
moines,  qui  sert  à  couvrir  la  tète  et  les  épau- 
les, et  qui  est  quelquefois  appelé  cucule  et 
quelquefois  scnpulaire.  On  voulait  faire  en- 
tendre aux  jeunes  profès ,  par  cette  cérémo- 
nie, qu'ils  doivent  désormais  avoir  les  yeux 
fermés  aux  choses  de  la  terre,  et  se  regarder 
comme  morts  au  monde. 

36  et  37.  «  Les  enfants  qu'on  destine  à  la 
vie  religieuse  seront  offerts  à  l'autel  par  le 
père  et  la  mère  au  lomps  de  l'offertoire.  Les 
parents  feront  la  demande  pour  l'enfant,  en 
présence  de  témoins  laïques;  et,  quand  il 
sera  en  âge,  il  la  confirmera.  Les  enfants 
ainsi  offerts  ne  mangeront  pas  de  chair,  si 
ce  n'est  pour  cause  d'infirmité.  » 

'i-O.  «  Les  moines  qui  seront  enfermés  pour 
crimes  auront  une  chambre  à  feu  et  quelque 
endroit  proche,  où  ils  pourront  travailler  à 
ce  qu'on  leur  ordonnera.  » 

44.  «  Les  abbés  pourront  avoir  des  celles, 
c'est-à-dire  de  petits  monastères  de  moines 
ou  de  chanoines,  pourvu  qu'il  n'y  ait  pas 
moins  de  six  religieux  ou  de  six  chanoine» 
qui  vivent  ensemble  dans  ces  celles.  »  Voilà 
l'origine  des  prieurés  dépendant  des  mo- 
naalères. 

'i6.  «  11  n'y  aura  d'école  dans  le  monaslèra 
que  pour  les  enfants  qui  y  ont  été  offerts.  » 
Ce  qui  doit  s'entendre  apparemment  des 
écoles  intérieures,  puisqu'on  plusieurs  mo- 
nastères il  y  en  avait  d'extérieures  et  de  pu- 
bliques. 

kl.  «  On  jeûnera  au  pain  et  à  l'eau  le  ven- 
dredi saint.  » 

W.  «  On  distribuera  aux  pauvres  la  dîme 
de  tout  ce  qui  est  donné,  tant  à  l'église 
qu'aux  moines. 

5i.  «  On  nommera  les  supérieurs  nonnes, 
nonni.  Ce  mot  de  nonnes  est  un  terme  de 
respect  (jui  nous  vient  des  moines  d'Egypte.» 

57.  «  La  livre  depnin  pèsera,  avant  d'être 
cuite,  trente  sous,  c'est-à-dire  une  livre  et 
demie,  ou  dis-huit  onces,  et  seize  onces  après 
la  cuisson.  » 

Vingt  sous,  à  douze  deniers  par  sou,  pe- 
saient une  livre  ;  et  par  conséquent,  trente 
sous  pesaient  une  livre  et  demie. 

62  et  67.  «  L'abbé,  le  prévôt  et  le  doyen, 
quoiqu'ils  ne  soient  pas  prèlrcs,  donneront 


la  bénédiction  aux  lecteurs,  qui  la  recevront 
debout.  » 

68.  «  On  distribuera  au  réfectoire  les  cu- 
logies,  c'est-à-dire  les  pains  offerts  à  l'.iiitel 
et  non  consacrés,  et  la  distribution  s'en  lèra 
par  l('s  prêtres.  » 

6'.).  «  Au  chapitre,  on  lira  d'abord  le  mar- 
tyrologe, puis  la  règle,  ou  (inel(]U('  homélie. 

74-.  «  A  la  messe,  on  sera  debout  au  Sanc- 
tus,  et  à  genoux  au  Pater.  «  Il  n'y  avait  en- 
core alors  d'autre  élévation  à  la  masse  que 
celle  (le  l'hostie  avec  le  calice,  immédiate- 
ment avant  le  l'ater. 

75.  «  On  ne  recevra  personne  pour  de 
ra''gent  dans  les  monastères.  « 

Ces  règlements  furent  adoptés  non-seule 
ment  dans  les  monastères  de  France,  mais 
jusqu'en  Italie;  et  l'auteur  de  la  Chroniijue 
du  Mont-C(issin,{\m  en  parle,  (iuoi(iu'il  n'eu 
compte  que  soixante-douze,  (lit  (|u'ils  furent 
observés  par  les  moines  d'Occident,  comme 
la  règle  même  de  saint  IJenoît.  L'empereur 
chargea  saint  Benoît  d'Aniane,  et  Arnoul  , 
abbé  de  Noirmoutier,  de  faire  la  visite  de 
tous  les  monastères  de  son  empire,  cl  de  ré- 
gler la  discipline  suivant  ces  nouveaux  sta- 
tuts. Bnluz.  t.  I,  ;;.  791  et  scg.,  Labb.  VII, 
col.  1505;  M.  Rolirbacher;  [).  Ceillier. 

AIX-LA-GHAPELLK  (  Concile  d'  ),  l'an 
818.  L'empereur  Louis  le  Débonnaire  or- 
donna la  tenue  de  ce  concile  pour  procéder 
contre  plusieurs  évoques  (jui  avaient  pris 
contre  lui  le  parti  de  son  neveu  Bernard,  roi 
d'Italie.  Anselme  de  Milan,  Wulfold  de  Cré- 
mone et  le  célèbre  rhéodulplie  d'Orléans,  fu- 
rent déposés  sous  ce  prétexte  et  relégués 
dans  des  monastères.  Théodulphe  nia  cons- 
tamment qu'il  fût  coupable  du  crime  dont  il 
était  accusé,  comme  on  le  voit  par  les  vers 
suivants  qu'il  écrivit  à  Moduiii  ,  évêquo 
d'Autun  : 

Culpa  facil  sœvum  confessa  periro  lalroncm; 

Non  est  ooiifossus  prxsul,  l't  ecco  péril. 
Non  il)i  Icstis  iiiest,  jiidex  nec  idoueus  (illiis, 

Nuii  alicpiod  crimeii  ipse  ct;o  fassiis  cram. 
Eslo,  forum  fassiis;  cujiis  ceiisiir.i  v:ilori'l 

Di'ilore  jiiilicii  con^'rua  freiia  inilii? 
SiiljMs  illud  o|His  Romani  prajsulis  oxslal, 

Ciijiis  l'go  accepi  pallia  sancia  manu. 

Théodulphe  fut  envojéen  prison  à  Angers, et 
ce  fut  là  qu'il  eonjposa  l'hymne  Gloria,  laus 
et  honor,  (jui  se  chante  encore  dans  loulc 
l'Eglise  romaine  à  la  procession  des  Ha- 
meaux, et  ((ui  valut,  dit-on,  à  son  auteur  sa 
mise  en  liberté. 

AIX-LA-CHAPELLE  (  Grande  assemblée 
d'  ),  tenue  en  819,  où  Louis  le  Dèbonnairi,' 
entendit  les  rapports  des  missi  doininici , 
qu'il  avait  envoyés  dans  les  i^rovinces,  pour 
connaître  l'état  de  l'Eglise  et  pourvoir  à  s;  s 
besoins. 

AIX-LA-CHAPELLE  (  Concile  d'  )  ,  I',  a 
825.  Les  Pères  du  concile  de  Paris  qui  se 
tint  au  mois  de  novembre  de  cette  année, 
ayant  envoyé  les  actes  de  leur  concile  à 
l'empereur  Louis  le  Débonnaire,  (]ui  se  trou- 
vait à  Aix-la-Chapelle,  (  e  prince  les  fil  cxa- 
III i lier  dans  un  autre  concile  qui  fut  tenu  le  sis 
décembre  et  qu'on  peut  regarder  comme  une 
huile  de  celui  de  Paris.  On  envoya  deux  é\è- 


89 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


60 


qiip?  à  Romo,  qui  remirent  les  actes  du  con- 
cile ;ni  p.ipc  lMij;èiic  II.  Ko;/.  Paris,  l'an  82."5. 

.M.X-LA-CIIAI'ELLL:  (  Assemblée  d'  ),  l'an 
8-28.  Dans  celle  assemblée,  convoquée  par 
l'empereur,  et  qui  fut  nationale,  on  cher- 
cha les  causes  des  maux,  de  l'Elal ,  et  les 
moyens  d'y  remédier.  L'ahbé  Vala  de  Corbie, 
vénVruble  par  sa  naissance,  son  âge  et  son 
mérite,  y  parla  l'orlemcntet  se  plaignit  de  ce 
que  les  iieux  puissances,  l'ecclésiaslique  et 
la  séculière,  entreprenaient  l'une  sur  l'au- 
tre; que  l'empereur  quittait  souvent  ses  de- 
voirs pour  s'appliquer  aux  affaires  de  la 
t-eligionqui  ne  le  reg.irdnient  point,  etqtie  les 
6vé(iuc.s  s'occup.iient  aux  affaires  ternporel- 
lés;  qu'on  abusait  des  biens  consacrés  à  Dieu, 
el  qu'on  les  doiinail  à  des  séculiers,  malgré 
ies  défenses  et  les  anathèmes  do  l'Eglise.  11 
parla  aussi  contre  les  chapelains  du  palais  ou 
clercs  attachés  à  la  cuur,  qui  n'étaient  ni 
moines  vivant  selon  la  règle,  ni  clercs  sou- 
mis à  un  évoque,  et  ne  servaient  que  par  in- 
térêt ou  par  umbition  ,  rar  il  soutenait 
que  tout  chrétien  devait  être,  ou  chanoine, 
c'est-à-dire  clerc  observant  les  canons,  ou 
moine,  ou  laï(iue;  autrement,  disait-il,  il  est 
sans  chef,  et  par  cunséquenl  hérétique 
acéphale.  Le  résultat  de  celte  assemblée  fut 
que  l'empereur  ordonna  quatre  conciles,  qui 
se  linrcnt  effectivement  l'année  suivante. 
]'oy.  Lyon,  Mayence,  Pahis  cl  Toulouse, 
l'an  829. 

AIX-LA-GIIAPELLIÎ  (  Concile  d' ) ,  l'au 
SU.  L'impératrice  Judith  y  fut  déclarée  in- 
nocente des  accusations  formées  contre  elle, 
et  il  fut  décidé  que  saint  Anschaire,  moine 
de  Corbie,  qui  l'an  82(j  avait  été  eu  mission 
dans  le  Danemarek,  serait  ordonné  archevê- 
que de  Hambourg;  ce  qui  fut  exécuté  sur-le- 
champ,  el  Anschaire  reçut  son  ordination  de 
Drogon,  évé(iue  de  Metz,  assisté  des  autres 
Pères  du  concile.  Conc.  Germ.  t.  II. 

AIX-LA-CHAPELLE  (  Concile  d'  )  ,  l'an 
83G.  Au  mois  de  février  de  l'an  836,  les  évo- 
ques s'assemblèrent  à  Aix-la-Chapelle  par 
ordre  de  l'empereur  Louis,  qui  proposa  lui- 
même  les  matières  qu'ils  avaient  à  traiter. 
Comme  elles  regardaient  les  devoirs  des  mi- 
nistres de  l'Eglise  et  ceux  des  princes  tem- 
porels,on  partagea  eu  deux  parties,  divisées 
elles-mêmes  en  plusieurs  chapitres,  les  dé- 
crets de  ce  concile,  connu  sous  le  nom  de 
second  concile  d'Aix-la-Chapelle.  Ils  ne  con- 
liennenl  rien  de  nouveau  :  ce  ne  sont  que  les 
anciens  canons  que  l'on  lâcha  de  remettre 
en  vigueur. 

La  première  partie  contient  deux  ou  plu- 
tôt trois  chapitres.  Le  premier  proprement 
(lu  traite  de  ce  que  les  évè(iues  doivent  faire, 
et  le  second,  de  ce  qu'ils  doivent  savoir.  En 
voici  (luelques  articles. 

1.  «  Défense  de  briguer  l'épiscopat  par  des 
présents  ou  loul  autre  moyen.  » 

3  et  'i.  «  Un  évéque  doit  exercer  l'hospila- 
lité;  cl,  (luelque  part  qu'il  se  trouve  ,  il  doit 
recevoir  et  nourrir  les  pauvres.  Il  doit  aussi 
éviter  les  disputes  et  les  procès.  » 

0.  «  On  déposera  lesévèqucs  sujets  au  vico 
boiileux  dé  l'ivrogutrie.  » 


Sur  ce  qu'un  évêquedoit  savoir,  on  marque 
les  dogmes  de  la  religion,  l'Ecriture  Sainte, 
les  remèdes  des  péchéSj  les  canons  cl  le  Pas- 
toral de  saint  Grégoire. 

Le  second  ou  plutôt  troisième  chapitre 
contient  des  règlements  pour  la  conduite  des 
clercs  inférieurs  et  pour  celle  des  moines  et 
des  religieuses. 

1.  «  Les  abbés,  tant  ceux  des  chanoine!» 
que  ceux  des  moines,  doiventêlre  soumis  aiix 
évoques.  » 

2  et  ;j.  «  Les  moines  ne  doivent  pas  s'ingé- 
rer dans  des  affaires  ecclésiastiques  ou  sécu- 
lières, sans  la  permission  de  l'évêque.  Ils 
doivent  encore  moins  mépriser  révêcjue  dio- 
césain ,  comme  l'ont  quelques-uns  d'eux,  a 

5.  «  Les  prêtres  qui  président  aux  églises, 
c'est-à-dire  les  curés  ,  auront  soin  (juc  les 
enfants  ne  nieurent  pas  sans  baptême;  qu'ils 
reçoivent  la  confirmation  de  l'évêque,  el  ap- 
prennent l'oraison  dominicale  et  le  symbole. 
Ils  doivent  veiller  sur  la  conduite  de  tous 
leurs  paroissiens.  Si  quelqu'un  tombe  ma- 
lade, ils  auront  soin  qu'il  se  confesse  et  re- 
çoive l'extrême-onclion.  Si  la  maladie  tourne 
à  la  mort,  ils  feront  sur  le  malaile  la  recom- 
mandation de  l'âme;  ils  lui  donneront  l'eu- 
charistie et,  après  sa  mort,  la  sépulture 
chrétienne.  »  On  donnait  donc  alors  l'ex- 
tréme-onction  avant  le  viatique;  et,  pour  ia 
donner,  on  n'attendait  pas  un  danger  évident. 

La  deuxième  partie  du  second  concile 
d'Aix-la-Ch  ipelle  traite,  sous  le  litre  de  cha- 
pitre troisième,  des  devoirs  du  roi,  de  ceux 
des  princes  ses  enfants  ,  el  de  ses  ministres. 
Eu  voici  les  principaux  articles. 

1.  «  Le  glorieux  nom  de  rot  ne  convient 
qu'à  ceux  qui  gouvernent  avec  bonté  et  jus- 
lice.  Un  prince  cruel  et  injuste  ne  mérile  que 
le  nom  odieux  de  tyran.  » 

2.  «  Un  roi  est  surtout  établi  pour  gou- 
verner le  peuple  de  Dieu  selon  l'équité,  pour 
entretenir  la  paix  et  être  le  protecteur  des 
églises  et  des  serviteurs  de  Dieu.  » 

9.  «  Nous  avertissons  votre  Grandeur,  di- 
sent les  évêqucs  à  l'empereur,  de  faire  un 
bon  choix  des  pasteurs  qui  doivent  gouver- 
ner les  églises  ;  car  autrement  vous  aviliriez 
le  clergé  et  vous  mettriez  la  religion  en  pé- 
ril. » 

10.  «  Nous  vous  recommandons  la  même 
attention  pour  le  choix  des  abbés  ou  des  ab- 
bessL'S.  C'est  de  quoi  vous  répondrez  spécia- 
lement. » 

11  et  12.  «  ElTorcez-vous  aussi  de  faire  un 
choix  judicieux  des  ministres  avec  les<iuels 
vous  partagez  le  fardeau  du  gouvernement. 
Clioisissez-en  qui  craignent  Dieu,  qui  don- 
nent bon  exemple,  el  qui  travaillent  de  con- 
cert à  procurer,  selon  la  volonté  de  Dieu,  la 
splendeur  de  l'Etat,  voire  gloire  el  le  bien 
de  loul  hî  peu()le.  Veillez  surtout  à  ce  qu'il 
n'y  ait  entre  eux  ni  jalousie,  ni  dissension,  » 

l.'î.  «  Appliquez-vous  aussi  à  entretenir  la 
paix  el  la  concorde  entre  les  princes  vos  en- 
fants, et  donnez-leur  les  avis  que  David  don- 
nait à  Saloinon  son  fils,  ou  Tobie  au  sien.  » 

17.  «  Nous  supplions  aussi  votre  clémence 
de  laisser  les  ecclésiastiques  tranquilles  du- 


c\ 


MX 


AIX 


62 


rant  le  saint  temps  Je  cnrùme,  à  moins  (l'une, 
nécessité  pressante.  »  Les  évêqncs  parlent 
des  expéditions  militaires  ou  des  assemblées 
qu'on  iniliqnail  (inehiuefols  en  carême. 

22  «  On  (livrait  recevoir  le  corps  du  Sei- 
gneur tous  les  dimanclies  :  c'est  pourquoi  il 
r.iui,  autant  que  la  raison  le  permellra,  cor- 
riger la  coutume  contraire,  de  iieur  (jn'eii 
s'éloifçnant  des  sacrements  ,  on  ne  s'éloigne 
aussi  du  salut.  » 

Ou  peut  considérer,  comme  une  suite  d> 
celle  seconde  partie  du  concile  d'Aix-la-Cha- 
pelle, un  écrit  divisé  en  trois  livres,  cl  adressé 
par  les  Pères  du  concile  à  Pépin,  roi  d'Aciui- 
laine,  pour  l'obli^ier  à  la  restiiution  des  biens 
ecclésiastiques,  que  lui  cl  les  seigneurs  de 
son  royaume  avaient  usurpés,  el  (jue  l'em- 
pereur, son  père,  lui  avait  déjà  donné  Tor- 
dre de  restituer  en  83i.  Saint  Aldiic, du  Mans, 
et  Erchanrad,  de  Paris,  lui  avaient  aussi  porté, 
au  nom  de  leurs  confrères,  une  exhortation 
que  nous  n'avons  plus.  Mais  dans  les  trois 
livres  qui  nous  restent,  ils  traitèrent  à  fond 
la  matière  des  biens  ecclésiastiques,  el  s'at- 
tachèrent à  répondre  à  celte  objeclion  des  sé- 
culiers :  Quel  mal  y  a-l-il  de  nous  servir  de 
ces  biens  dans  nos  besoins?  Ils  sont  inulilcs 
à  Dieu  lui-même,  qui  a  créé  pour  notre  usage 
tout  ce  qui  est  sur  la  lerre.  Les  évèques  mon- 
trèrent par  lout(!  la  suite  des  Kcrilure*,  que, 
dès  le  commencement  du  monde,  les  saints 
avaient  fait  à  Dieu  des  sacrifice.H  et  des  offran- 
des qui  lui  élaient  agréables  ;  (ju'il  avait 
même  ordonné  par  sa  loi  de  lui  eu  faire; 
qu'il  avait  approuvé  les  vœux  par  lesquels 
on  lui  consacrait  des  fonds  de  terre,  en  don- 
nant aux  prêtres  tout  ce  qu'on  lui  consacrait; 
qu'il  avait  puni  sévèrement  ceux  qui  avaient 
négligé  ce  devoir,  ou  profané  et  pillé  les 
choses  saintes;  enlin,  que  les  mêmes  règles 
subsistaient  dans  la  loi  nouvelle.  Ce  travail 
remarquable  du  concile  d'Aix-la-Chapelle 
mérite,  dit  M.  Kohrbacher,  d'êlre  consulté 
sur  ces  matières.  Le  succès  en  fut  heureux; 
le  roi  Pépin  se  rendit  aux  exhortations  de 
son  père  et  des  évéques  ,  cl  fit  expédier  des 
lettres  pour  la  restitution  de  tous  les  biens 
usurpés.  Lnhb.  VII;  M.  liolitb.;  D.  CeilUer. 

AIX-LACHAPELLE  (Concile  d') ,  l'an  837, 
et  non  S'iS,  comme  le  marque  à  tort  le  P.  Ri- 
chard. Ce  concile  s'assembla  le  "â*  avril  et  se 
proposa  pour  objet  de  juger  le  différend  de 
saint  AIdric,  évêque  du  Mans,  avec  l'abbayo 
d'Anisoit!  ou  de  Sainl-Calais  ,  qui  se  préten- 
dait exempte  de  sa  juridiction.  Le  concile  dé- 
cida en  faveur  de  l'évêque,  et  l'empereur 
Louis  ordonna  aux  moines  d'Anisole  de  re- 
connaître son  autorité.  M;iis  ,  quelijne  so- 
lennclli;  qu'eût  été  celte  décision  ,  elle  fut 
annulée  quelques  années  après  dans  les  con- 
ciles ou  assemblées  de  Bonneuil,  Jusiensi 
conventu  et  de  Vcrberie,  comme  l'a  prouvé 
Baluze  dans  sa  nouvelle  colleclioi\  des  Con- 
ciles. Concil.  Germ.  II. 
^  AIX.-LA-CHAPELLL  (Concile  d'),  l'an  S4.2. 
Ce  concile  eut  pour  objet  le  royaume  de  Lo- 
Ihaire  en  France.  Les  évéques  ordonnèrent 
qu'il  serait  partagé  entre  les  rois  Louis  nt 
Charles  le  Chauve,  lesquels  promellraienldc 


le  gouverner  selon  la  volonté  de  Dieu,  el  non 
conmie  Lolhaire  l'avait  gouverné.  D.  M.bil- 
lun;  l'Art  (le  vcrifiir  les  dates. 

AIX-LA-CHAPELLE  (Conciles  d'),  l'an  8C0. 
Il  y  eut  deux  conciles,  en  cette  année,  à  Aix- 
la  Chapelle;  l'un,  le  9  janvier,  dans  leiinel  la 
reiiieThielberge,  fcmiiK!  de  Lothaire,  se  criil 
obligéi'  ,  pour  sauver  sa  vie  ,  de  s'avouer 
coupable  d'un  crime,  dont  elle  pouvait  élr(! 
tout  à  l'ail  innocente;  l'autre,  à  la  mi-février 
de  la  même  année,  où  la  même  iirincesse  fit 
encore  le  mêmi;  aveu  au  roi  ,  aux  évèiiucs 
cl  à  (iueli|ues  seigneurs.  On  la  renferma  dans 
un  monastère,  d'où  elle  s'échappa.  /{.  XN.11; 
L.  Vlll  ;  y/.  V. 

AIX-LA-CHAPELLE  (Concile  d'),  l'an  862. 
Le  roi  Lothaire,  voulant  faire  déclarer  nul 
son  mariage  avec  Thielberge,  fille  du  comte 
Hoson,  qu'il  avait  épousée  en  8'M>,  el  qu'il 
avait  (luitlée  l'année  suivante,  fit  assembler 
ce  concile  le  28  d'avril  802.  Huit  évèques  y 
assistèrent  :  Gonthier,  de  Cologne;  Theut- 
gaud,  de  Trêves;  Advenlius,  de  Metz;  Alton, 
(le  Verdun;  Arnoul,  de  Tout  ;  Francon,  de 
Tongres  ;  Hangaire,  d'Utrechl,  el  Ualold,  de 
Strasbourg.  Lothaire  leur  présenta  sa  re- 
qu(''le,  et  les  pria  de  décider  sur  le  parti  qu'il 
avait  à  prendre.  Deux  évèques  furent  char- 
gés d'examiner  le  fond  de  la  question,  qui 
était  de  savoir  si  un  homme,  ayant  quitté  sa 
femme,  peul  en  épouser  une  autre  du  vivant 
de  la  première.  Ils  opinèrent  que,  selon  l'E- 
vangile, un  mari  ne  peul  quitter  sa  femme 
que  |)our  cause  d'adultère;  el  que,  l'ayant 
quittée  dans  ce  cas,  il  ne  peut  en  épouser 
une  autre,  sans  tomber  lui-même  dans  l'adul- 
tère; que,  dans  le  fait  présent,  il  n'y  avait 
point  de  raison  à  Lothaire  de  répudier ïhiet- 
herge,  parc  e  que  le  crime  qu'on  lui  imputait 
avait  été  commis  avant  son  mariage  avec  le 
roi  ;  (]ue  ce  mariage  ne  pouvait  non  plus 
être  cassé  par  raison  d'inceste,  puisque  Lo- 
Ihaire  et  Thielberge  n'étaient  point  parents  : 
d'où  ils  conclurent  (luc  le  mariage  devait 
subsister.  Sans  s'arrêter  à  cet  avis,  (jui  était 
conforme  aux  règles  de  l'Eglise,  le  concile 
déclara  nul  le  mariage  de  Lothaire  avec 
Thielberge,  et  permit  à  ce  prince  d'en  con- 
tracter un  nouveau.  Ces  évèques  se  Umdaient 
sur  le  quatrième  canon  du  concile  de  Léiida, 
en  a2'i,  qui  est  le  niêmc;  que  le  soixinle  et 
unième  du  concile  d'Agde,  où  il  est  dit  que 
ceux  qui  coinmeltenl  uu  iiucste ,  seront 
excommunies,  tant  qu'ils  demeureront  dans 
ce  mariage  illicite.  Mais  ils  ne  faisaient  pas 
attention  que  Thielberge  n'avait  jamais 
épousé  Hubert  sou  frère,  avec  leijuel  ou  sup- 
posait qu'elle  avait  eu  un  mauvais  com- 
merce dans  sa  jeunesse,  et  (]u'aiiisi  ce  canon 
n'avait  point  trait  à  la  question.  Le  passige, 
qu'ils  citèrent  sous  le  nom  de  5.  Amhrotse. 
ne  leur  était  pas  jilus  favorable  -.  il  porte  que 
la  nécessité  de  garder  la  continence,  après  la 
séparation  pour  cause  d'adultère,  n'est  pas 
réciproque  et  ne  regarde  point  le  mari,  mais 
la  femme.  Ce  passage,  comme  on  le  voit, 
suppose  clairement  une  séparation  pour 
cause  d'adultère  commis  pendant  \i'.  mariage; 
ce  qui  ne  pouvait  s'appliquer  à  Thielberge. 


55 


niCTIONNAlRR  DES  CONCILES. 


M 


En  conséquence  du  jugomenl  de  co  concile, 
le  roi  Lolliaiie  époiisn  solcniiellcnienl  Val- 
drade,  et  la  lît  couronner  reine. 

Saint  Adon,  archevètiue  de  Vienne,  fut  le 
premier  (lui  inl'ornia  le  sainl-siégcde  la  con- 
liiiito  de  Lolliaire  et  de  la  connivence  des 
évêques  de  .son  rojanmc.  Il  le  lit  par  manière 
de  consultation,  en  demandant  s'il  était  per- 
mis à  un  lionime,  après  avoir  épousé  une 
femme  et  consommé  le  mariage  avec  elle,  de 
la  quitter  et  d'en  épouser  une  autre,  ou  de 
tenir  une  concubine  à  sa  place,  parce  qu'on 
aurait  reconnu  qu'elli'  avait  été  corrompue 
par  un  autre  homme  avant  son  mariage.  Le 
pape  répondit  ipi'il  désapprouvait  enlière- 
ment  une  pareille  comluile,  et  que,  lonfor- 
niément  à  la  prescription  de  l'Evangile,  il  ne 
permettrait  jamais  à  cet  homme  de  prendre 
une  autre  fe'mme,  ou  de  tenir  une  concubine, 
à  la  place  de  celle  qu'il  aurait  épousée, 
quand  même  il  aurait  ignoré  avant  son  ma- 
riage qu'elle  eût  été  corrompue  par  un  autre 
homme.  U.  Ceillier. 

AIX-L.\-CH.\PELLE  (Synode  d'),  l'an  898. 
Zuendebold,  roi  de  Lorraine,  y  ordonna,  de 
l'avis  des  évéques  et  des  seigneurs,  la  resli- 
tulion  de  l'abbaye  de  Sainl-Servais  d'Ulreclit, 
que  le  comte  Kéginaire  avait  usurpée  sur 
Uatbode,  archevêque  de  Trêves.  Conc.  Germ. 
H. 

AIX-LA-CHAPELLE  (Concile  d'),  l'an  992. 
On  y  fit  défense  de  célébrer  des  noces  pen- 
dant l'A  vent,  depuis  la  Septnagésime  jusqu'à 
Pâques,  et  penilant  les  quatorz(!  jours  qui 
précèdent  la  Saint-Jean.  Conc.  Germ.  IL 

AIX-LA  CHAPELLE  (Concile  d'),  l'an  fOOO. 
Ce  concile  eut  pour  objet  de  déierminer  Gi- 
selaire,  arcbevéïiue  de  Magdebourg  et  en 
même  temps  évéïiuc  de  Meizbourg,  à  faire 
renonciation  de  l'un  de  ses  deuv  sièges.  Gi- 
selairc  ne  voulait  renoncer  ni  k  l'un  ni  à 
l'autre;  mais  enfin, poussé  à  bout  parles  rai- 
sons du  légat  et  des  évéques  présents  au  con- 
cile, il  eut  pour  dernière  ressource  de  de- 
mander que  son  alïaire  fût  jugée  dans  le  con- 
cile général  le  plus  prochain.  Il  réussit  par 
cet  expédient  à  garder  toujours  les  deux 
évéchés.  Conc.  Germ.  IL 

AIX-LA-CHAPELLE  (Concile  d'),  l'an 
1022  ou  102.'1.  Pour  terminer  le  ditl'érend 
élevé  entre  Pélegrin,  archevêque  de  Colo- 
gne, et  Durand,  évéquc  de  Liège,  au  sujet 
du  monastère  de  Borcet,  qui  lut  adjugé  à 
l'évêque  de  Liège.  lyibb.  IX. 

AIX-L.\-CH.\PELLE  (Assemblée  d'),  l'an 
10H7.  L'église  de  Sainl-Servais  d'Ulrechl  y 
fut  déclarée  par  l'empereur  Henri  IV,  du 
consentement  des  évéïiues  et  des  seigneurs 
présents,  exemple  de  toute  aulre  juridiction 
que  de  celle  de  l'empereur  lui-même  pour  le 
lecnporel,  el  de  celle  du  pape  pour  le  spiri- 
tuel. Conc.  Germ.  IH. 

AIX-LA-CHAPELLE  (Assemblée  d'),  l'an 
lL't2.  Leroi  Lolliaire,  du  consentement  des 
légats,  des  évêques  et  des  seigneurs  présents, 
y  déclara  ré?;lisc  de  Saint-Servais  d'Utrecbl 
chapitre  impérial,  et  par  conséquent  ayant 
la  prééminence  sur  l'église  de  Sainte-Mario 
de  la  mémo  ville,  qui  n'aurait  plus  d'autre 


privilège  que  celui  d'être  le  lieu  de  réunion 
des  assemblées  synodales.  Conc.  Germ.  III. 

AIX-LA-CHAPELLE  (Assemblée  ecclé- 
siastique d'),  l'an  1  ](>(').  Dans  cette  assemblée 
schismalique,  à  laquelle  présida  l'empereur 
Fréilèric  1,  avec  l'agrément  et  l'autorisation 
de  l'anli-pape  Pascal  III,  on  éleva  de  terre, 
par  manière  de  canonisation,  le  corps  de 
l'eDipereur  Charlemagne.  Cet  acle  particulier 
n'a  jamais  été,  que  nous  sachions,  ni  ap- 
prouvé, ni  imprOuvé  des  papes  légitimes. 
C'est  à  partir  de  celte  époque,  dit  le  savant 
éditeur  des  Conciles  de  Germanie,  qu'on  fait 
ta  Aix-la-Chapelle,  avec  l'autorisation  de 
rarchevê(]uc  de  Cologne,  la  fêle  de  cet  em- 
pereur, comme  d'un  saint,  tandis  iju'aupa- 
ravanl  on  se  bornait  à  dire  pour  son  àmc  des 
messes  de  Itequiem.  Conc.  Germ.  t.  III. 

AIX-LA-CHAPELLE  (Assemblée  d'),  l'an 
1198.  Celte  assemblée,  composée  d'évêques 
et  de  seigneurs,  nomma  Olton  de  Saxe,  roi 
de  Germanie,  à  la  place  de  Henri  W,  qui  ve- 
nait de  mourir.  Le  nouveau  roi  jura  en  par- 
ticulier de  respecter  cl  de  maintenir  les  droits 
de  la  sainte  Eglise  romaine  el  de  toutes  les 
églises.  Les  électeurs,  et  à  leur  tête  l'arche- 
vê(iue  de  Cologne,  écrivirent  au  pape  Inno- 
cent III,  pour  qu'il  daignât  reconnaître  et 
couronner  empereur  le  prince  qu'ils  ve- 
naient d'élire.  Conc.  Germ.  III. 

AJACCIO  (Synodes  diocésains  d'),  tenus, 
le  premier  l'an  1617,  et  le  second  l'année 
suivante,  par  Fabiano  Giustiniani,  évêque  de 
ce  diocèse.  Ce  |)rélat  publia,  à  la  suite  de  ces 
deux  synodes,  des  conslilutious  ecclésiasti- 
ques, en  langue  italienne,  où  il  détaille  sé- 
parément les  obligations  des  laïques  et  des 
clercs  :  celles  des  premiers,  par  rapport  aux 
sacrements  et  aux  commandements  de  Dieu 
cl  de  l'Eglise  ;  et  celles  des  seconds,  selon 
leur  rang  de  simples  clercs,  de  bénéfi- 
cicrs,  de  chanoines,  de  vicaires  généraux  ou 
forains,  el  de  prélats  visiteurs.  Puis,  vien- 
nent des  règles  pour  la  convocation  el  la  te- 
nue des  synodes.  Enfin,  des  règlements  sont 
tracés  aux  séminaristes  et  à  leurs  directeurs. 
Constilutioni  eccles.  d'Ajaccio,  Viterbo,  1020. 

AJACCIO  (Synode  d'),  l'an  1073.  A  la  suite 
do  ce  synode,  l'évêque  Jean-Grégoire  Ar- 
dizzoni  publia  des  décrets  synodaux,  qui 
sont  comme  l'abrégé,  quant  aux  devoirs  des 
clercs,  des  constitutions  de  son  prédécesseur. 
Le  prélat  y  recommande  à  la  fin  les  confé- 
rences ecclésiastiques,  dont  il  paraît  borner 
le  nombre  à  quatre  par  année,  Decretisynod. 
d'Ajaccio,  Genova,  1079. 

ALBA  (Synode  diocésain  d'),  Alhcnsis,  l'an 
IGio,  le  15  mai.  Paul  Brice  de  Braida,  évêque 
d'Alba,  qui  tintce  synode,  ydressa  cinquante- 
huit  conslilutious,  dont  la  1"  punit  de  trois 
mois  do  prison  quiconque  aura  mal  parlé  do 
l'évêque,  et  de  six  mois,  toute  parole  dite  té- 
mérairement contre  le  souverain  pontife.  La 2' 
impose  l'obligation  à  tous  les  prédicateurs,  bé< 
nèficiers,  maîtres  d'école  et  autres,  de  faire, 
avant  d'entrer  dans  leurs  emplois,  la  profes- 
sion de  foi  [irescrite  par  Pie  IV.  La  .l*  recont- 
niande  le  bréviaire  romain,  et  la  19*  le  nou^ 


GS 


ALB 


ALB 


ce 


vcaii  missel  romain,  l'nr  celle  (hirnic'^rc,  il  est 
de  |)lus  tlofeiulu  aux  iiièrcsct  aux  nourrices 
(le  coucher  avec  elles  des  eiif mis  au-dessous 
d'un  an,  sous  peine  de  pay(u-  une  amende  de 
douze  écus  d'or,  el  de  vin^'l-cin(|,  si  les  eii- 
l'anls  viennent  à  élre  éloulïés.  Les  femmes  , 
y  csl-il  dit  encore,  n'enireroul  à  l'e^'lise 
qu'avec  la  Iclc  voilée;  cl  on  ne  les  adnnUra 
pas  aulremcnt  pour  la  confession  et  la  com- 
munion, ainsi  (]ue  pour  tenir  des  enfants 
sur  les  fonts  hapiismaux.  La  i'^'  interdit  aux 
clercs  l'usage  de  porter  des  moustaches,  les 
liahits  séculiers,  les  comédies,  les  danses  et 
la  cli.isse  ;  elle  donne  pour  mesure  de  la  ré- 
li'ibution  des  messes  journalières  ce  (juil 
faut  à  un  prèlre  pour  vivri;  pendant  un  jour. 
La  ;îi*  met  à  la  charge  des  communes  les 
grosses  réparations  des  cimetières  el  des 
clochers,  et  les  modi(iues  réparations  à  la 
charge  de  curés.  La  3G"  déclare  les  droits 
et  les  biens  ecclésiastiques  non  susceptibles 
d'être  vendus  ni  même  d'être  affermés  à 
long  b  lil.  La  37*  défend  aux  bénéficiers  d'en 
vendre  les  fruits  au  détriment  de  leurs  suc- 
cesseurs. La  JiV"  exige  le  consentement  de 
l'évêque,  donné  par  écrit,  pour  rérecliou  des 
eonfrôries.  Le  reste  est  peu  important. 

A  la  lin  des  conslitutions  se  trouve  un 
catalogue  des  évé(iues  d'Alba,  qui  fait  re- 
monter l'origine  de  celle  église  jusqu'à  saint 
Denis,  disciple  de  saint  Eusèbe  de  Verceil, 
el  mort  dans  l'exil  où  il  avait  suivi  son 
maître.  Conslit.  S.  Alb.  eccL,  Taurini,  l(j4.0. 

ALBAN  (  Concile  de  Saint-)  ou  Verlam- 
Caster,  l'an  '•■oO.  Ce  concile  fut  assemblé  par 
saint  Germain  ,  évèquc  d'Auxerre  ,  cl  saint 
Loup,  de  Troycs.  Les  évcques  réunis  y  con- 
damnèrent d'une  voix  unanime  Pelage  e' 
Agricola,  l'un  de  ses  disciples,  qui  avait  iii- 
fedé  des  erreurs  do  son  maître  la  foi  des 
Anglais.  C'est  le  premier  concile  tenu  dans 
la  Grande-Bretagne.  Lab.  IIL 

ALBAN  (Concile  de  Saint-),  l'an  1213 
Etienne  de  Langton,  archevêque  île  Cantor 
béry,  tint  ce  concile  au  mois  de  juillet.  Le 
roi  Jean  s'y  réconcilia  avec  les  prélats  et  les 
barons,  en  jurant  d'observer  les  lois  de  saint 
Edouard,  el  celles  de  Henri  l.  Anijt.  1. 

ALBAN    (  Autres  conciles  cl  synodes  de 
Sainl-).  ('.  Saixt-Alban. 
,    ALBANECTENSLV  {Concilia]    V.  Senlis. 

ALBANIE  (  Concile  provincial  ou  natio- 
nal d'),  Albnncnse,  l'an  1703.  Le  pape  Clé- 
ment XI  avait  donné  l'ordre  à  Monseigneur 
Vincent  Zmajevieh,  archevêque  d'Aniibar  et 
primai  du  royaume  de  Servie,  de  visiter  les 
églises  de  la  province  d'Albanie.  Ce  prélat 
s'étant  mis  en  devoir  de  remplir  cette  com- 
mission, assembla  un  concile  provincial  ou 
national  dans  l'église  de  Saint-Jean-B;ip- 
tisle  de  Mercbigne,  au  diocèse  d'Alcxiovr,  le 
second  dimanche  après  l'Epiphanie  de  l'an- 
née 1703.  Les  décrets  de  ce  concile  se  divi- 
sent en  quatre  parties  ;  en  voici  le  som- 
maire : 

Première  parlie. 

C  1.  On  commence  par  prescrire  une  l'oi'- 
mule  de  profession  de  foi. 


2.  On  défend  d'admettre  à  la  parlicipalion 
des  sacrements  les  chrétiens  apo!.tals  (|ui  au- 
raient embrassé  le  mahoiiiétisme,  à  moins 
rju'ils  ne  fassent  abjuration  el  se  conduisent 
en  catholiques  aux  yeux  de  tous. 

.'t.  Ceux  (iui,sans  avoir  a|)oslasi6  dans  les 
formes,  font  semblant  d'avoir  abandonné  la 
religion  chrétienne  en  vivant  à  la  manière 
des  Turcs,  doivent  cire  exclus  de  la  parlici- 
palion aux  sacrements, jusqu'àce  (|u'ils  vien- 
nent à  faire  profession  iiublicjiK;  de  la  foi 
clirélienne,  toutes  les  fois  ([ue  l'occasion  s'en 
piésentera  pour  eux. 

k.  Personne  ne  doit  cacher  sa  foi,  ou  ré- 
pondre en  termes  é(iuivo(|ues  \  un  juge  in- 
vesti de  l'autorité  piibli(|ue;  mais  on  doit 
alors  confesser  sa  foi  sans  détour,  diit-il  en 
coûter  la  vie. 

5.  Les  curés  doivent  s'occuper  avec  zèle 
d'apprendre  à  la  jeunesse  les  principes  de  la 
foi. 

(i.  Les  évêques  et  les  curés  ne  doivent  pas 
négliger  l'office  delà  prédication,  mais  mon- 
trer aux  peuples  que  le  salut  ne  peut  élre 
assuré  (lue  tlans  la  religion  catholique. 

7.  Les  fêles  de  l'office  romain  doivent 
s'observer  suivant  le  calendrier  grégorien, 
el  non  d'après  celui  des  grecs  schismatiques  ; 
les  curés  doivent  les  annoncer  le  dimanche 
au  prône  de  la  messe,  et  faire  en  sorte  que 
tous  en  soient  instruits. 

8.  Les  jeûnes  cl  les  abstinences  doivent  de 
môme  s'observer  selon  l'usage  de  Rome. 

9.  Analhème  à  quiconque  dira  qu'on  n'est 
tenu  à  |)ratiquer  l'abstinence  quadragésimale 
dans  toute  sa  rigueur,  (jue  de  sept  ans  en 
scjjl  ans. 

10.  Les  parjures  doivent  être  sévèrement 
réprimés. 

Deuxième  parlie. 

1.  Quand  on  administre  les  sacrements, 
on  doit  observer  religieusement  et  avec  soin, 
sans  rien  ajouter  ni  retrancher,  les  cérénui- 
nies  prescrites  par  le   rituel  romain. 

!2.  La  funeste  coutume  des  schismati(iues, 
de  ne  faire  baptiser  les  enfants  que  par  des 
prêlres  dans  les  cas  même  les  plus  pressants, 
ne  doit  pas  être  imitée.  Des  prêlres  calho- 
litiues  doivent  bien  se  garder  do  bapliser 
ûctivemenl  les  enfants  turcs,  en  omellanl 
quelque  chose  d'essentiel  dans  la  matière  ou 
dans  la  forme,  sous  prélexle  de  préserver  ces 
enfants  de  maladies  contagieuses. 

3.  Oii  ne  doit  admelire,  comme  parrains  à 
l;i  coipfirmation,  ni  turcs,  ni  schismatiques. 

Y.  La  mauvaise  coutume  do  ne  pas  se  con- 
fesser avant  seize  ou  dix-huit  ans,  et  rel!e 
des  curés  de  ne  pas  inviter  leurs  paroissiens 
à  le  faire,  même  à  l'heure  de  la  mort,  doi- 
vent être  absolument  changées. 

5.  Dans  les  pays  do  la  domination  turijue, 
pour  ne  pas  exposer  la  sainte  Eucharistie 
aux  insultes  des  infidèles,  le  prêtre,  <|Mi  la 
porte  aux  malades,  doit  cacher  son  elolc 
sous  ses  habits,  et  suspendre  à  son  cou  on 
sur  son  sein,  à  l'aide  de  cordons,  le  ciboire 
renfermé  dans  un  sac  ou  dans  une  bourse  , 
il  ne  doit  jamais  aller  seul,  mais  se  faire  ac- 


67  DICTIONNAIRE 

compagnor,   à  dt'ifaut  de  clerc,  au  moins  de 
quelque  fidèle. 

G.  Les  évci|ues  doivent  reprendre  sévère- 
menl  les  curés  qui  iicgljgenl  d'administrer 
rextréinc-onction. 

7.  N';idii)eltr(t  aux  ordres  que  des  sujels 
capables,  et  qui  s'y  soient  disposés  par  une 
rclraiie  de  huil  jours. 

8.  Ou  doit  suivre,  dans  la  célébration  du 
mariage,  les  régies  prescriles  par  le  concile 

;  de  Trente. 

'  9.  Les  conculiinaircs,  non  plus  que  les  per- 
sonnes (]ui  conlracteul  des  .illiances  avec  les 
Turcs,  ne  doivent  être  admis  aux  sacre- 
ments. 

Troisième  partie. 

1.  Les  évoques  doivent  s'acquitter  de  leur 
charge  selon  les  canons. 

2.  Visiter  leurdiocèse  entier  au  moias  tous 
les  deux  ans. 

3.  En  faire  connaîtic  l'état  à  la  sacrée con- 
grégaliou  de  la  Propagande. 

4.  5  el  G.  Dans  ces  iliapilres,  on  fixe  les 
limites  de  divers  diocèses  de  la  province. 

7.  Les  familles  qui  passent  d'un  diocèse 
dans  un  autre,  doivent  suivre  les  lois  de  ce- 
lui où  elles  se  trouvent  avoir  leur  domicile. 

8.  Toutes  les. églises  doivent  ètie  exaelo 
ment  fermées  après  lacélébraliou  desofiices, 
de  crainte  qu'elles  ne  deviennent  comme  des 
cavernes  de  voleurs,  et  qu'elles  ne  soient 
souillées  par  les  Turcs  ou  par  les  anim.iux. 

9.  Les  autels  mis  à  découvert  par  la  fureur 
des  infidèles  doivent  avoir  au  moins  une 
enceinte  en  pierres  ou  en  boiserie,  d'une 
grandeur  proportionnée  à  celle  de  l'église 
délruite,  pour  n'èlre  pas  trop  exposés  à 
la  profanation.  On  ne  doit  point  célébrer 
les  saints  mystères  dans  le  voisinage  d'un 
cimetière  turc  ;  mais  il  faut  que  l'autel  eu 
soit  éloigné  au  moins  ih;  (juaranle  pas. 

10.  Dans  les  jours  consacrés  au  culle  di- 
vin, les  curés  doivent  célébrer  dans  leurs 
églises  paroissiales,  pourvu  que  ces  églises 
nient  au  moins  un  voile  ou  une  draperie  qui 
les  couvre;  mais  si  ce  voile  se  Irouve  dé- 
chiré, el  (jue  l'église  soit  tout  entière  en 
ruines,  on  ne  doit  y  célébrer  les  sainis  mys- 
tères (lu'autanl  que  le  ciel  est  serein  el  le 
lemps  calme  ;  s'il  fait  de  la  pluie  ou  du  vent, 
la  mesiC  devra  se  dire  dans  un  appartement 
décent  de  la  maison  curiale. 

11.  Les  curés  doivent  tenir  registre  exact 
des  vases  et  des  linges  sacrés,  el  en  rendre 
un  comple  fidèle  à  l'époque  des  visites  diocé- 
saines. 

12.  La  sépulture  ecclésiastique  doit  cire 
refusée  aux  pécheurs  publics  qui  meurent 
sans  se  reconnaître. 

Quatrième  partie. 

1.  On  recomaiande  aux  curés  de  s'appli- 
quer à  connaître  leurs  paroissiens  ;  de  por- 
ter l'habit  ecclésiastique,  au  moins  ()uanl  à 
la  couleur,  autant  que  le  permet  l'impiété 
musulmane;  d'avoir  les  cheveux  courts,  ^aus 
toutefois  se  raser  la  lêle,  et  de  porter  la  ton- 
sure; de  ne  point  aller  à  l'autel  sans  la  sou- 
lane;  de  parler  la  résidence;  de  réciter    lo 


DES  CONCILES 


C8 


bréviaire  romain;  de  fuir  les  repas,  l'incon- 
linence  el  les  affaires  séculières  ;  de  se  (  oii- 
fesser  au  moins  une  lois  le  mois;  de  ne  point 
recourir  à  l'appui  des  Turcs  pour  s'installei' 
dans  les  paroisses. 

2.  Si  un  curé  loinbe  malade  et  devient  in-  • 
capable  de  vacjuer  à  ses  fonctions,  on  doit 
lui  donner  un  coUaboralcur,  avec  lequ.I  il 
partagera  ses  revenus.  Dans  le  cas  où  la  pa- 
roisse ne  i>ourrail  nourrir  à  la  fois  deux 
prêtres,  les  aulres,  curés  et  l'évêque  à  leur 
lêle  se  cotiseront  eux-mêmes  pour  venir  au 
secours. 

3,  k  el  5.  Les  élèves  de  la  Propagande, 
leurs  cours  achevés  doivent  se  mettre  à  la 
disposition  des  cvêques  pour  aller  partout  où 
il  semblera  bon  à  ceux-ci  de  les  appeler.  Les 
]irêtri's  missionnaires  ne  doivent  point  voya- 
ger à  clievai,  ni  exercer  la  médecine  ou  la 
chirurgie;  quoique  toujours  prêts  à  servir 
les  évéiiues,  ils  n'auront  pas  besoin  de  leur 
nulorisalion  spéciale  pour  prêcher  ou  pour 
confesser. 

G.  Les  ambassadeurs  des  princes  chrétiens 
seront  instamment  suppliés  d'intercéder  au- 
près de  la  Porte  en  fiveur  des  chrétiens  do 
la  Servie  el  de  l'Albanie  opprimées.  .S'c/«r«in. 

ALBANO  iSynode  diocésain  d') ,  tenu  en 
mai  1G87,  dans  l'église  cathédrale,  par  FI  ivio 
Cliigi,  cardinal,  évêque  d'Albane.  Ce  synode 
cul  trois  sessions,  célébrées  dans  trois  jours 
conséculifs.  Les  statuts  qui  y  furent  [mbliés 
ne  contiennent  rien  de  remarquable.  On 
trouve  à  la  fin  la  condamnation  de  la  prali- 
(|ne  d'oraison  usitée  par  les  quiélisles. 
S'/nod.  Âlban.  Ilomœ,   1689. 

ALBILNG.V  (Synode  diocésain  d'),  Albiii' 
ganeDsix,  l'an  1571,  7  el  S  juin.  Dans  ce  sy- 
node, l'évêque  ,!ean-Thomas  Pinelli  publia 
sous  vingt-neuf  litres  divers,  des  règlements 
très-utiles  en  particulier  sur  les  sacrements. 
Il  veut  (juc  !e  sacrement  de  la  pénitence  ne 
s'administre  qu'avec  le  surplis  el  l'élole; 
(]ue  les  enfants,  pour  être  admis  à  la  com- 
munion, sachent  les  mystères  de  la  foi ,  et 
au  moins  l'oraison  dominicale,  la  salulalion 
angélique,  le  symbole  des  apôtres  eî  les 
préceptes  du  décaloguc,  cl  qu'ils  aient  l'in- 
telligence (le  ce  que  conlienl  le  sacrement 
de  l'eucharislic,  cl  des  dispositions  avec  les- 
quelles ils  doivent  le  recevoir;  que,  le  jeudi 
saint,  tous  les  prêtres  et  aulres  clercs  do 
chaque  paroisse  reçoivent  la  communion  du 
curé,  el  qu'aucun  autre  ne  célèbre  la  messe 
ce  jour-là  (lu'en  cas  de  nécessité,  avec  la 
permission  du  curé,  cl  dans  l'église  parois- 
siale seulement,  ((u'ou  ne  garde  l'eucharislie 
dans  aucune  diapelle,  pour  y  être  adorée, 
ni  dans  aucune  autre  église  que  la  parois- 
siale, excepté  dans  les  églises  des  réguliers; 
que  l'on  s'abstienne,  pendant  les  olûces,  do 
faire  usage  du  labac,  ou  d'en  offrir  aux  au- 
lres ;  que  les  pauvres  s'abstiennent  égale- 
ment de  demander  la  charité  dans  les  églises; 
qu'aucun  oratoire  ne  soit  élevé  de  nouveau 
sans  la  permission  de  l'évêque,  qui  s'infor- 
mera avant  tout  si  cet  oratoire  est  doté  de 
revenus   sufQsanls.  ComCituliones  et  decr. 


fio 


ALC 


eiliia  in  stjn.  cliœccs.  Sanct.  Albing.  eccles. 
(LHKNGA  (Synode  diocésain  d' ),  Albcn- 
(/(incnsis,  l'an  15S3,  !"■  décembre.  Les  con- 
slitulioiis  de,  ce  synode  qui  l'ut  tenu  par  Luc 
Flisco,  comte  de  Lavania  et  évoque  d'Al- 
lii'iiga,  sont  comprises  sous  quarante-deux 
litres,  subdivisés  en  cliaijilres  pour  la  plu- 
part. On  y  défend  l'usage  de  la  Bible  et 
inéuic  des  autres  livres  éirils  en  langu(î  vul- 
gaire, à  moins  de  la  permission  du  curé  ou 
du  confesseur.  On  défend  ,  sous  pi'ine  de 
vingt-cinq  ducats  d'or,  pour  uni'  première 
fois,  tout  blasphème  contre  Dieu,  Jésus- 
Clirist  ou  la  sainte  \'ierg(^  On  recomniaiule 
de  donner  à  baiseï'  aux  olîrandes  une  image 
de  la  croix  ou  de  quebine  saint,  plutôt  (jue 
la  patène  (jui  sert  au  sacrifice  :  les  lioriimes 
et  les  femmes  ne  s'y  présenteront  qu'éloignés 
des  degrés  de  l'autel.  Ou  fait  un  devoir  de 
déférer  à  l'évéquc  les  pécheurs  publics,  pour 
qu'ils  reçoivent  de  lui  la  pénitence  conve- 
nable. Les  femmes  ne  se  présenteront  point 
fardées  à  la  sainte  table,  ni  avec  des  habille- 
nicnls  trop  précieux.  Nous  supprimons  le 
reste  comme  peu  important.  Conslilut.  eclilœ 
a  Lucii,  Genuœ,  i'ôS*. 

ALBENGA  (  Synode  diocésain  d'  ),  l'an 
1G18 ,  premiers  jours  de  décembre.  Ce  sy- 
node, tenu  par  Vincent  Landinelli,  eut  trois 
sessions.  On  y  ûtun  grand  nombre  de  cons- 
titutions rangées  sous  trente-neuf  titres, 
qu'il  serait  trop  long  de  rapporter.  Conslit. 
et  cher,  condita  in  prima  syn.  Albimjanensi. 

ALBliNGA  (  Synode  diocésain  d'  ),  l'an 
tG71,  7  et  8  juin.  L'évéque  Jean -Thomas 
Pinelli  y  publia  des  constitutions  sous  vingt- 
neuf  titres;  elles  s  nt  conformes  à  celles  des 
synodes  précédents.  Const.  et  decr.  ùi  sijn. 

ALBI  (Concile  d'  ),  l'an  1233  et  non  li54, 
comme  le  suppose  la  collection  de  Labbe. 
Ce  qui  prouve  qu'on  doit  le  mettre  en  1233, 
c'est  qu'il  est  postérieur  à  la  mort  du  pape 
Innocent  IV^,  arrivée  le  7  décembre  123V, 
puisque  le  trente-cinquième  canon  qualifie 
ce  pape  de  bonne  ménwire.  Ainsi,  c'est  au 
carême  de  l'an  1233  que  nou-;  devons  le  rap- 
porter, quoiqu'il  porte  la  date  123'^,  suivant 
l'ancienne  manière  de  commencer  l'année. 

Ce  fut  Zoën,  évêqne  d'Avignon  et  légat  du 
Sdint-siége,  qui  tint  ce  concile  avec  grand 
nombre  d'évcques  des  provinces  de  Nar- 
bonne,  de  Bourges  et  de  Bordeaux.  Le  prin- 
cipal but  de  ce  coneile  était  de  renouveler  les 
décrets  de  celui  de  Toulouse,  tenu  l'an  1229, 
et  des  autres  cjui  y  ont  rapport.  Cela  forme 
soixante  et  onze  canons  ,  cju'il  serait  inutile 
de  répéter.  Labb.  W\  D.   \  uisxette. 

ALIU  (Synodes  diocésains  d'}.  V.  Sainte- 
Cécile. 

ALBON  (Concile  d').  Y.  Epaone. 

ALCALA  (  Concile  d')  de  Hénarez,  Co)?i- 
plulense,  l'an  1323.  D.  Juau  d'Aragon,  ar- 
chevêque de  Tolède,  tint  ce  concile  le  11  dé- 
cciiibre.  On  y  renouvela  <iuelques  règlements 
de  discipline,  qui  ordonnent  aux  clercs  de 
produire  leurs  lettres  de  promotion  aux  or- 
dres, cl  qui  leur  défendent  les  ciiei  eux  longs 
cl  toute  aiï'.ctation  de  pro|)ielc  d  uis  leurs 
chaussures,  habits,  c!c.  D'Aijuirve,  tutne  V. 


ALE  t() 

ALCALA  (Concile  d'),  l'an  132C.  Le  même 
archevêque  tint  ce  concile,  le  23  juin,  au- 
quel assistèrent  trois  évéqucs,  avec  les  ilé- 
piilés  de  trois  absents  :  il  y  publia  deux 
capitules,  par  l'un  desquels  il  fit  défense  à 
SCS  suffrag/mls  d'ordonner  un  évê<inc  sans 
la  permission  du  méiropo'ilain  ,  dans  le  se-  j 
cond,  il  confirma  le  rè^'lement  du  concile  de 
regnafiel,  (cnu  sous  Gonsalve,  son  prédéces- 
seur, touchant  les  immunités  ecclésiasti- 
ques. Ibid. 

ALCALA  (Concile  d'),  l'an  IS^S.  Simon  de 
Luna,  archevêque  d'  Tolède,  tint  ce  con<:ile, 
■qui  eut  pour  but  la  défense  des  libertés  de 
l'Eglise.  D'Aiiuirrc,  t.  III,  p.  'âS't-. 

ALCALA  (  Concile  d'),  l'an  13'i7.  V.To- 
LÙoE,  même  année. 

ALCALA  (Concile  d'),  l'an  1379.  Pierre  Tc- 
nario,  aiclie\ê(iuc  de  Tolède, tint  ce  concile, 
(jui  fut  national,  en  1379,  ou  p;  ut-être  l'an- 
née précédente,  pour  savoir  auquel  des  deux 
papes,  d'Urbain  VI  ou  de  Clément  Vil,  on 
rendrait  obéissance.  Il  paraît  que  la  chose 
resta  pour  lois  indécise. 

ALCALA  (  Synode  d'),  en  l'iOO  et  l'tTD. 
F.  ToiÈDE,  nièine  année. 

ALERIA  (Synode  diocésain  d'),  l'an  J37I, 
mois  d'avril.  Les  constilulions  de  ce  synodi-, 
tenu  par  l'évéque  Alexandre  Sauli,  sont  di- 
visées en  quatre  parties.  La  première  a  pour 
objet  la  vie  des  clercs;  on  leur  défend  do 
porter  des  armes,  d'aller  au  bal,  à  la  comé- 
die. Dans  la  seconde,  qui  traite  des  sacre- 
ments, on  recommande  de  lire  la  messe  ai  ce 
soin  avant  d'aller  la  célébrer.  La  troisième 
traite  de  l'entretien  des  églises  et  du  soin  des 
sépultures.  Les  églises  seront  blanchies,  au- 
tant que  possible;  les  fenêtres  en  seront  as- 
sez élevées  pour  que  les  voleurs,  soit  de  jour, 
soit  de  nuit,  ne  puissent  y  pénétrer  par  ce 
moyen.  On  ensevelira  les  morts  dans  les  ci- 
metières, et  non  dans  les  églises;  les  enler- 
rements  ne  se  feront  ni  pendant  la  messe,  ni 
après  r^lre  Maria  (\'An(jeltis}.  On  ne  fera  ni 
pactes  ni  marchés  à  l'occasion  de  sépultu- 
res; mais,  l'enterrement  étant  fait,  les  pa- 
rents du  défunt  auront  soin  de  se  conformer 
aux  louables  coutumes  pour  l'offrande  qu'il 
f.iudra  faire  à  lE'^Use.  Conslilut.  dcl  Vesco- 
vato  d'Alerit,  in  Gcnova,  1571. 

ALEIUA  (Synodes  diocésains  d'),  tenus  en 
1G52  et  lGo3.  Yoy.  Campoloro. 

ALET  (Synode  diocésain  d').  les  20  et  21 
mai  i670.  Nicolas  l'avillon,  évêque  d'Alel, 
connu  par  son  opposition  aux  constitutions 
l'Innocent  X  et  d'Alexandre  VU  au  sujet  du 
livre  de  Jansénius,  publia  dans  ce  synode  des 
statuts  synodaux  qui  étaient  le  résullat  des 
synodes  tenus  dans  ce  diocèse  depuis  l'année 
IGVO.  Slat.   synod.   du  dioc.  d'Alet,  Toloie, 

ALEX.VNBUIE  (Conciles  d'),  l'an  223  selon 
Baluzo,  ou  2  '1  selon  les  auteurs  de  VArl  de 
vérifier  les  dates.  Déuiélrius  ,  évéquc  d'A- 
Icxaniric ,  assembla  un  premier  concile, 
composé  d'é\êques  et  de  quelques  prêtres, 
1  ou:- juger  Origènc,  dont  quelques  opinions, 
ci  i>cul-êtrc  aussi   les  talents   supérieurs, 


7! 


DICTIONNAIUE  DES  CONCILES 


av<i!enl  excite,  soit  la  défiance,  soit  l'envie  ; 
ajoutons  aussi  que  l'évoque  d'AIcsaiulrie, 
inéconlcut  de  ce  qu'il  avait  élé  ordonné 
prêtio  en  Palestine  sans  son  aveu,  prDfita  de 
l'excès  du  zèle  qui  l'avait  porté  à  se  faire  eu- 
nuque, pour  so  plaindre  de  l'irrégularilc  de 
sou  ordination.  Il  fut  décidé  qu'Origène  ces- 
serait d'enseigner  et  (ju'il  sortirait  d'Alexan- 
drie ;  ni.iis  on  ne  le  déposa  pas  pour  cette  fois 
du  sacerdoce.  Déméirius  alors,  peu  coulent  de 
celle  décision  qu'il  trouvait  trop  indulgente, 
assembla  un  nouveau  concile,  où  il  le  déposa 
et  l'excommunia,  en  faisant  souscrire  sa  sen- 
tence par  les  évéques  qui  se  trouvaient  pré- 
sents. Toute  la  terre,  dit  saint  Jérôme,  con- 
sentit à  ce  décret,  excepté  les  évoques  de  la 
Palestine,  de  l'Arabie,  de  la  Phénicle  et  de 
l'Achaïe,  auxquids  il  faut  joindre,  selon  toute 
vraisemblance,  ceux  de  la  Cappadoce.  Ori- 
gène  prévint  apparemnjcnt  sa  condamnation 
par  la  fuite.  Avant  de  sortir  d'Alexandrie,  il 
disposa  de  sa  chaire  des  catéchèses  en  faveur 
d'Héraclas,  le  plus  ancien  de  ses  disiii)Ies,  et 
trouva  une  retraite  à  Césarée  en  Palestine, 
où  Théoctiste,  ((ui  en  était  évéque,  et  qui  l'a- 
vait précédi:minent  ordonné  prêtre,  l'accueil- 
lit avec  beaucoup  d'honneur  et  lui  confia  à 
lui  seul  le  soin  d'interpréter  les  Ecritures. 
Origène  continua  ainsi  à  Césarée  les  mêmes 
fdnclions  (ju'il  avait  exercées  à  Alexandrie. 
Quant  à  son  innocence  ou  à  sa  culpabilité 
sur  les  points  dont  il  fut  accusé,  c'est  encore 
un  problème.  S'il  est  difficile  de  le  disculper 
de  plusieurs  erreurs  dans  la  foi,  ou  aime  à 
f>enser  de  ce  grand  homme  que  du  moins  ses 
intentions  ont  toujours  été  pures,  et  qu'il  est 
mort  en  confesseur  de  Jésus-Christ,  après 
avoir  souffert  en  martyr. 

ALEXANDRIE  (Concile  d'),  l'an  235.  Voy. 
Egypte,  même  année. 

ALEXANDltlE  (Concile  d'),  Tan  258.  Fa- 
bricius  met  en  cette  année  un  concile  tenu 
contre  Novat.  Fitbricitis,  in  Synod.  vêler. 

ALEXANDRIE  (Conciles d'),  l'an  2G;î.  Il  se 
tint  celte  année  deux  conciles  à  Alexandrie, 
sous  révé(iiie  Denys.  Le  j)remier  condamna 
Sal)ellius,et  dans  le  second, furent  condam- 
nés Népotien,  évéque  d'Egypte,  et  Cérinllie, 
millénaires,  (]ui  soutenaient  de  plus  la  né- 
cessité des  sacrifiées  sanglants.  Ex  vctcri 
Synndico,  upud  Fiibric.,t.  Il,  p.  292.  Labb., 
tom.  I. 

ALEXANDRIE  (Concile  d'),  l'an  300,  ou 
301  selon  D.  Ceillier,  ou  306  selon  Baronius. 
Mélècc  donn.i  oixision  à  ce  concile  par  sa 
mauvaise  conduite.  Il  était  évéque  de  Lyco- 
polis,  ville  d'Egypte  dans  la  Thébaïilc.  Mais 
ayant  été  convaincu  d'avoir  renoncé  à  la  foi, 
d'avoir  sacrifié  aux  idoles,  et  de  beaucoup 
d'antres  crimes,  comme  le  rapporte  saint 
Alhanasc,  il  obligea  saint  Pierre,  évoque 
d'Alexandrie,  à  le  déposer  dans  une  assem- 
blée d'évêques.  C'est  tout  ce  que  nous  savons 
de  ce  concile,  dont  les  actes  ne  sont  pas  ve- 
nus jusqu'à  nous.  Mélèee  ne  se  soumit  point 
à  celte  sentence;  mais  il  se  fit  chef  de  parti 
et  forma  un  schisme  qui  eut  de  fâcheuses 
suites.  Shs  sectateurs  furent  appelés  mélé- 
ciens.  Alhunas.  Apoloçj.  contra  Arianos;  Theo- 


f2 
Hist. 


dorcl.    llisl.  ceci,  l    \,  e.   8;  Sacral, 
ceci.  l.  I.  c.  (i.  Voy.  NicÈE,  l'an  325. 

ALEXANDRIE  (Concile  d'),  l'an  315  selon 
le  P.   Labbe,   ou  320  selon  Noël-Alexandré. 
Ce  l'ut   le    premier    des   conciles    assemblés 
contre  Arius.  Arius,  natif  de  la  Libye  Cyré- 
naïque,  ou   peut-être   d'Alexandrie    même, 
avait  suivi  (|uel(iue  temps  le  schisme  des  mé- 
léciens.  Il  l'abandonna  pour  se  réconcilier  à 
l'Eglise,   et   fut    ordonné   diacre    par    saint 
Pierre,  évoque  d'Alexandrie.  Mais  bientôt  il 
se  fil  chasser  de  l'Eglise  de  nouveau,  parce 
qu'il  continuait  à  blâmer  l'évéque  d'exclure 
les  mélécicns  de  sa  communion.  Arius  trouva 
grâce  auprès  d'Achillas,  successeur  de  saint 
Pierre,  qui   l'ordonna   prêtre  et   le  chargea 
d'expliquer  au  peuple  les  divines  Ecritures, 
en  lui  confiant  le  soin  de  l'Eglise  de  Baucale, 
l'une  des  principales   d'Alexandrie.    Ce    fui 
dans  ce  poste  honorable  qu'Arius,  se  trou- 
vant pi(iué  de  ce   que  saint  Alexandre   lui 
avait  été  préféré  pour  succéder  à  Acliillas,  à 
la  mort  de  celui-ci  arrivée  en  313,  accusa  de 
sabellianisme  son  nouvel  évéque,  et,  en  lui 
imputant   une   hérésie  qu'il   rejetait,   devint 
hérétique  lui-même.  Le  premier  concile  que 
saint   Alexandre  assembla    contre   lui   était 
composé   de   près   de   cent  évéques  et  d'un 
grand  nombre  do  prêtres.  Arius  y  ayant  com- 
paru, on  l'interrogea  sur  sa  doctrine  et  sur 
les  erreurs  qu'on  lui  reprochait.  Mais,  loin 
de   les  désavouer,  il   soutint   impudemment 
que  Dieu  n'a  pas  toujours  été   Père;  (|ue  le 
A'erbc  a  élé  tire  du  néant,  qu'il  est  la  créa- 
ture et   l'ouvrage  du  Père;  que  le  Fils  n'est 
point  semblable  au  Père  selon  sa  substance; 
(|u'il   n'est  ni   le  véritable  Verbe  de  Dieu  ni 
sa  véritable  Sagesse,  ayant  élé  créé  par  le 
^'erbe  et  la  Sagesse  qui  sont  en  Dieu;  (]ue  de 
sa  nature  il  est  sujet  au  changement  comme 
les  autres  créatures   raisonnables  ;  qu'il  est 
dilTérent  et  séparé  de  la  substance  de  Dieu; 
que  le  Père  est  invisible  et  ineffable  au  Fils; 
que  le  Fils  ne  connaît  pas  même  sa  propre 
substance  telle  qu'elle  est,  parce  qu'il  n'a  été 
fait  que  pour  nous  et  pour  être  comme  l'in- 
strument  dont   Dieu  s'est  servi   pour   nous 
créer,  en  sorte  qu'il  n'aurait  point  été  si  nous 
n'avions  été  créés  nous-mêmes;  liue  le  Verbe 
est  capable  de  changement  par  sa  nature,  et 
que  ce  n'est  (lue  par  son  libre  arbitre  (|u'il 
est  demeuré  bon;  que  Dieu,  prévoyant  qu'il 
en  serait  ainsi,  s'est  hâlé  de   lui  donner  la 
gloire  qu'il  a  méritée  par  sa  vertu;  que  Jé- 
sus-Christ n'est  pas  vrai  Dieu,  ou  qu'il  n'est 
appelé  Dieu  que  par  partici|)ation  tomme  les 
autres.  A  ces  blasphèmes  et  d'autres  sembla- 
bles qui  firent  frémir  l'assemblée,  les  Pères 
du  concile   frappèrent  d'anathème  Arius  et 
ses  sectateurs,  qu'ils  déclarèrent  séparés  de 
l'Eglise  comme  de  la  foi  catholique.  Du  nom- 
bre de  ses  partisans  étaient  deux  évéques. 
Second,  de  Ptoléma'ide  dans  la  Pentapole,  et 
'l'héonas.deMarmarique;  sept  prêtres  et  onze 
diacres,  tous  désignés  par  leurs  noms  pro- 
pres dans  l'histoire  de  Sozoniènc.  Le  concile 
excommunia   encore    plusieurs  aulres   per- 
sonnes du  parti  d'Arius,  dont  quelques-uns 
b  liit  nommés   dans   saint  Athanase.   Sairil 


7S 


ALE 


Il  f 


AI,E 


7i 


Epiplinnc  mot  de  re  nombre  sept  cents  vier- 
pos  el  <|iianlité  de  hiicjues;  mais  saint  Alexan- 
dre, (jiii  ditvait  être  mieux  informé,  ne  coinp- 
t.iil  dans  le  parti  d'Ariiis  qu'un  petit  nombre 
de  femmes  tliar(;ées  de  erimes.  On  eroit  (iiie 
ce  fut  dans  ce  coneilc  que  les  arii'us,  inter- 
rogés si  le  Verbe  de  Uieu  pouvait  cliaufîer 
comme  le  dial)le  l'avait  fait,  n'eurent  pas 
lionte  de  répondre  qu'il  U'.  pouvait,  [arce 
qu'il  était  d'une  naturi;  sujette  au  change- 
ment. Ceux  qui  comptent  d'autres  conciles 
tenus  à  Alexandrie  avant  324  contre  Arius, 
comprennent  apparemment  sous  ce  nom  de 
sini[)les  synodes  ou  des  réunions  de  simples 
jjrèires  présidés  également  par  saint  Alexan- 
dre, et  rassemblés,  soit  d'Alexandrie  seule- 
ment, soit  de  la  Maréote,  contre  les  div^'rs 
partis  qui  divisaient  alors  celle  Eglise.  So- 
zoin.  Ilist.  l.  I,  c.  15;  Tlieod.  Ilisl.  /.  I,  c.  3; 
Socrat.  Utst.  [.  I,  c.  G;  Allumas,  t.  1. 

ALKXANUIUIÎ  (Concile  d'),  l'an  32i.  L'em- 
pereui  Constantin  (lu'lïusèbe  de  Nicomédic 
avait  prévenu  contre  saint  Alexandre,  en- 
foya  Osius  à  Alexandrie ,  non-seulement 
pour  apaiser  les  Iroubles  élevés  à  l'occasion 
d'Aiius,  mais  aussi  pour  y  terminer  les  divi- 
sions (jui  existaient  entre  les  Églises  au  sujet 
de  la  pâque,  que  quelques-uns  célébraient, 
comme  les  Juifs,  le  quatorze  de  la  lune  de 
mars,  au  lieu  de  la  remettre,  comme  c'est 
l'usage  partout  aujourd'hui,  au  dimanche 
suivant.  Osius  assembla  à  cet  effet  dans  celte 
ville  un  concile  de  plusieurs  évêciues,  que 
Baronius  appelle  général,  trompé  par  une 
traduciion  défectueuse  du  texte  de  saint 
Atlianase,  où  l'on  voit  rendu  par  in  generuli 
concilio  ce  ((u'il  fallait  rendre,  comme  on  l'a 
fait  dans  les  nouvelles  éditions,  par  in  cum- 
tnuni  synodo.  La  cause  des  collulhiens  y  fut 
aussi  examinée.  Colluihe,  auteur  de  cette 
secte,  prêtre  d'Alexandrie,  et  chargé  du  soin 
d'une  des  églises  de  cette  ville,  s'était  séparé 
de  son  saint  évéque,  sous  le  faux  prétexte 
que  ce  dernier  n'avait  pas  agi  avec  assez  de 
vigueur  contre  Arius;  et  il  faisait  pour  celte 
raison  des  assemblées  à  part.  11  ajouta  l'hé- 
résie au  schisme,  prétendant,  comme  les 
manichéens,  que  Dieu  ne  saurait  être  l'au- 
teur des  maux  qui  aifligent  les  hommes.  En- 
fin, quoiqu'il  ne  tût  point  revêtu  du  caractère 
épiscopal,  il  eut  la  témérité  d'ordonner  des 
prêtres,  et  entre  autres  le  fameux  Ischyras. 
Le  concile  se  moquant  de  son  éjdscopat 
imaginaire,  le  fil  rentrer  dans  son  élat  du 
prêtre,  et  ot)ligea  tous  ceux  à  qui  il  avait 
imposé  les  mains  à  reprendre  le  rang  qu'ils 
avaient  auparavant,  en  voulant  bien  leur 
permettre  d'être  reçus  en  cette  qualité  à  la 
communion  de  l'Eglise.  Ce  fut  ainsi  que  le 
schisme  de  Colluthe  se  trouva  étoulïé  pres- 
q;.c  dés  sa  naissance.  La  question  de  la  pâ- 
que ne  fut  point  terminée  dans  ce  concile, 
non  plus  que  celle  d'Arius,  et  Osius  fut 
ùbligé  de  s'en  retourner  sans  avoir  apaisé 
les  troubles  qui  agitaient  l'Eglise  d'Alexan- 
drie. 11  paraît,  par  ce  que  dii  Sucrate,  qu'O- 
sius  proposa  dans  ce  c  mcile  la  distinciioii 
lie  la  substance  et  de  l'hypostasc,  à  dessein 
de  renverser  l'hérésie  de  Sabellius.  Mais,  se- 

DlCTIONNAIRE    DES    CoNCILBS.    I. 


Ion  cet  liisloricn,  l'examen  que  l'on  fit  alors 
de  ces  deux  termes  servit  bientôt  à  exciter 
de  nouvelles  difficultés.  Philostorgue  raconte 
(lue  saint  Alexandre,  s'élanl  rencontré  à  Ni- 
comé<lie  avec  Osius,  y  fit  décider  (|ue  le  Fils 
de  Dieu  est  de  môme  substance  que  le  l'ère. 
Mais  cet  historien  a  sans  doute  été  mal  in- 
formé et  a  confondu  le  concile  de  IJithyiiie 
ou  de  Nicomédie,  dans  lequel  l'erreur  d'A- 
rius fut  canonisée,  et  la  vérité  catholique 
condamnée  par  dc-ux  cent  ciiKiuantc  évé  - 
ques,  comm<'  l'écrit  Nicétas,  avec  celui  qu'O- 
sius  tint  à  Alexandrie  lors(iu'il  y  fut  envoyé 
par  l'empereur.  Car  quelle  aparence  que 
saint  Alexandre  ait  eu  assez  d'autorité  à  un 
concile  assemblé  dans  la  ville  même  dont 
Eusèlie  était  évôiiue,  pour  y  faire  pronoiicr 
une  semblable  décision?  .S'ozom.  /.  1,  c.  lf>; 
S  Aihunas.  t.  I;  Socrat.  l.  111,  c.  7;  Plii- 
losl.  l.  1,  c.  7;  /).  Ccillier. 

ALKXANDRlEiConcile  d  ),ran  32G  (Mansi 
met  ce  concile  à  I  an  3i8).  Cinq  mois  après 
la  tenue  du  concile  de  Nicée,  saint  Alexan- 
dre, se  voyant  près  de  mourir,  clioisii  saint 
Athanase  pour  son  successeur  dans  l'église 
d'Alexandrie,  suivant  l'ordre  que  Dieu  lui  en 
avait  donné.  Le  clergé  et  toute  la  ville  furent 
témoins  de  ce  choix.  Athanase  était  ;ilors 
absent,  soitcju'il  se  fûl  enfui  pour  se  dérober 
à  son  élection, soit  pour  quelque  autre  raison 
qui  nous  est  inconnue.  Un  autre  Atlianase, 
qui  était  présent,  ayant  entendu  saint 
Alexandre  appeler  Alh^inase,  répondit  lui- 
même;  mais  le  saint  vieillard  ne  lui  dit  mot, 
faisant  voir  par  là  que  c'était  un  autre  qu'il 
avait  appelé.  Il  appela  encore  Alhanase,  et 
répéta  ce  nom  plusieurs  fois.  Celui  qui  était 
présent  se  tut  alors  ;  on  comprit  de  qui  le 
saint  é\éque  parlait,  et  il  ajouta  comme  par 
un  esprit  prophétique  :  Athan  ise,  tu  penses 
avoir  échappé  ;  mais  tu  n'échapperas  pas. 
Eu  effet,  la  mort  d'Alexandre  étant  survenue 
peu  de  temps  après,  et  les  évêques  de  la 
province  s'étant  rassemblés  avec  tout  le 
peuple  catholique  de  la  ville  pour  lui  nom- 
mer un  successeur,  ils  choisirent  unanime- 
ment Alhanase,  et  on  le  sacra  évê(iue,  non 
de  nuit  el  eu  cachette,  comuie  le  dii  fausse- 
ment Philostorgre,  mais  en  présence  et  aux 
acclamations  de  toute  l'assemblée.  On  met 
cette  ordination  vers  le  milieu  ou  à  la  fin  de 
l'année  32G,  c'est-à-dire  quelques  mois  après 
la  mort  de  saint  Alexandre,  et  re  senlimi'ut 
paraît  assez  probable;  car  saint  Cyrille 
donne  à  saint  Athanase  quarante-six  ans 
d'épiscopat,  et  on  les  lr(mve  entiers,  si  on 
les  compte  depuis  le  milieu  de  l'an  326  jus- 
qu'au 2  mai  de  l'an  373,  qui  est  l'époque  à 
laquelle  il  mourut.  J/u'of/o^e/.  /.  Il,  c.  2o; 
Alhanas.  Aputoy.  contr.  Arian.;  Sozutn,  1. 11, 
c.  17. 

ALEXANDUIE  (Concile  d'),  l'an  .'{.39  selon 
le  P.  Labbe,  ou  340  selon  Pagi.  Eusèbe  de 
Nicomédie  et  ses  partisans,  profilant  de  l'ac- 
cès qu'ils  avaient  trouvé  auprès  de  l'empe- 
reur Constance,  le  suivirent  à  Aniioehe  où 
ils  tinrent  un  conciliabule,  à  la  suite  du(iuel 
ils  liieiii  ordonner  évéque  d'Alexandrie,  à  la 
place  d'Alhaiiase    déjà  déposé    par  eus  au 

o 


75  DICTIONNAIRE 

conciliabule  de  Tyr,  un  prêtre  arien  d'A- 
lexandrie nommé  l'isle,  quoique  chassé  de 
l'Eglise  depuis  loiislemps  par  saint  Alexan- 
dre cl  par  le  coiuile  de.  Nuée.  Ils  écrivirent 
en  nicnie  temps  au  pipe  Jules  contre  saint 
Alhanase,  et  rharnèrcnl  un  prêtre  et  deux 
diacres  de  lui  porter  leur  lettre,  avec  les  au- 
tres pièces  dont  ils  prêt 'ndaienl  l'appuyer. 
Dans  la  crainte  donc  que  le  parti  arien  ne 
vînt  à  se  fortifier  dans  Alexandrie,  saint 
Athanase  y  assembla  un  concile  d'environ 
cent  évêques,  ou  tout  au  moins  de  quatre- 
vin!,'ls,  des  provinces  d'Egypte,  de  Thébaïde 
et  de  Libye,  pnur  pourvoir  avec  eux  au  sa- 
lut (le  son  église.  Tous  se  réunirent  à  prendre 
hauiement  la  défense  de  leur  palriar(  he  ;  et 
ils  couijiosèrent  à  cet  effet  une  excellente 
iellre,  qu'ils  adressèrent  à  tous  les  évêques 
de  l'Eglise  catholique,  et  envoyèrent  en  par- 
ticulier au  pape  Jules  par  des  prêtres  de 
l'église  d'Alexandrie.  Ils  représentaient  dans 
cette  lettre  les  diverses  persécutions  que  les 
ariens  avaient  fait  souffrir  à  saint  Athanase, 
l'injuslico  (' •  leur  haine,  qui  n'avait  d  autre 
motif  que  son  zèle  contre  l'erreur,  la  faus- 
seté des  crimes  dont  ils  l'accuNaient,  et  l'évi- 
dence de  ceux  dont  ils  étaient  eux-mêmes 
chargés,  lis  joignirent  à  leurs  lettres  diverses 
piè.'cs  justificatives  de  ce  qu'ils  avançaient, 
à  savoir  les  procès  de  ceux  que  le  gouver- 
neur d'Egypte  avait  fait  punir,  avant  qu'A- 
thanase  lût  de  retour  de  son  exil;  la  lettre 
que  Constantin  avait  écrite  à  ce  saint  évêque, 
après  s'être  assuré  qu'Arsène, dont  les  ariens 
lui  avaient  reproché  le  meurtre,  était  en  vie  ; 
celle  d'Alexandre,  évêque  de  Thessalonique; 
la  rétractation  d'ischyras  ;  les  protestations 
du  clergé  de  l'Egypte  et  de  la  Maréote  ;  les 
attestations  de  divers  évêques  d'Egypte  et  de 
Libye,  qui  prouvaient  que  saint  Athanase 
avait  fidèlement  distribué  le  blé  des  veuves  ; 
la  lettre  des  eusébiens  en  faveur  des  ariens, 
c'est-à-dire  apparemment  celle  du  conci- 
liabule de  Jérusalem  pour  le  rétablissement 
d'Arius  et  de  ses  partisans.  Toutes  ces 
pièces  servirent  beaucoup  [tour  la  justifi- 
cation de  saint  Athanase,  dans  le  concile 
que  le  pape  lint  à  Rome,  en  réponse  à  celui 
d'Alexandrie.  Alhanas.  Apolog.  contra  Aria- 
nos. 

ALEXANDRIE  (Concile  d'),  l'an  349  ou 
350.  Saint  Alhanase  étant  rentré  à  Alexan- 
drie après  sa  jusliflcation  au  concile  de 
Sardique,  y  assembla  les  évêques  d'Egypte, 
qui  donnèrent  leur  assentiment  à  ce  qui  s'é- 
tait fait  au  concile  de  Sardique,  et  depuis  à 
celui  de  Jérusalem.  Socrat.  l.  Il,  c.  26. 

ALEXANDRIE  (Concile  d'),  l'an  362.  Ce 
coucile  fut  assemblé  sous  l'empire  de  Julien, 
et  lorsque  la  mort  de  Georges,  évêque  intrus 
d'Alexandrie,  que  les  païens  avaient  mas- 
sacré, eut  permis  à  saint  Athanase  de  re- 
monter encore  une  fois  sur  son  siège.  Il  ne 
s'y  trouva  que  vingt  et  un  évêques,  mais  tous 
reconimandablcs  par  la  pureté  de  leur  foi  et 
la  sainteté  de  leur  vie.  On  y  remarquait 
entre  les  autres  saint  Astère,  évêque  de  Pé- 
Ira  en  Arabie,  et  surtout  sainl  Eusèbe,  évê- 
que de  V  erceil,  qui,  profllant  de  la  liberté 


DES  CONCILES. 


76 


accordée  par  Julien,  revenait  de  la  Théba'ide, 
où  il  avait  été  rélégué,  pour  rentrer  dans 
son  diocèse.  Il  parall  même  par  une  vie  ma- 
nuscrili'  de  saint  Eusèbe,  conservée  dans  son 
église  de  Vereeil  et  attribuée  à  saint  Hono- 
rât, son  successeur,  qu'il  parut  dans  ce  cou- 
cile en  qualité  de  léga!  du  pape  Libère,  qui 
lui  aurait  commis  celle  fomlion  conjointe- 
ment avec  son  collègue  Lucifer  de  Cagliari, 
exilé  comme  lui  en  Thébaïde,  et  comme  lui, 
sortant  de  son  exil;  mais  Lucifer  se  contenta 
d'y  envoyer  deux  de  ses  diacres,  Hérennius 
et  Agapet,  et  non  un  seul,  conmie  le  dit 
à  lorl  .M.  Rohrbacher;  et  pour  lui-même,  il 
prit  le  chemin  d'Antioche,  dans  le  dessein, 
prélendail-il,  d'y  ajiaiser  les  troubles  :  on 
sait  qu'il  ne  réussit  au  contraire,  par  sa  pré- 
cipilatuin,  qu'à  les  augmenter,  en  ordonnant 
évêque  le  prêtre  P<iulin,  chef  du  parti  des 
custathiens.  Ce  dernier  avait  député  aussi 
au  concile  deux  diacres,  chargés  d'y  repré- 
senter l'église  d'Antioche  ;  et  l'on  ne  voit  pas 
que  sainl  Mélèce,  chef  de  l'autre  parti  catho- 
li(iue  d'Antioche,  quoiqu'il  fiit  de  retour  de 
son  exil  comme  les  autres,  y  ait  envoyé 
quelqu'un  de  sa  part.  Enfin,  il  vint  au  con- 
cile quelques  moines,  députés  par  un  certain 
évêque  nommé  Apollinaire,  que  l'on  croit 
être  celui  qui  fut  depuis  hérésiarque,  mais 
dont  la  mauvaise  doctrine  n'était  apparem- 
ment pas  connue  alors. 

Les  évêques  du  concile  s'appliquèrent  d'a- 
bord à  chercher  les  moyens  de  remettre  la 
tranquillité  dans  l'Eglise,  et  à  réparer  les 
troubles  que  l'hérésie  arienne  y  avait  cau- 
sés. Il  y  en  eut  qui,  par  zèle  pour  la  loi,  fu- 
rent d'avis  de  n'admettre  aux  fonctions  du 
sacerdoce  aucun  de  ceux  qui  avaient  com- 
muniqué, de  quelque  manière  que  ce  fût, 
avec  les  ariens  :  et  ils  poussèrent  ce  zèle  si 
loin,  qu'ils  opinèrent  à  ce  qu'on  les  déposât, 
et  qu'on  ordonnât  en  leur  place  de  nouveau.^ 
évêques.  On  tenta  de  le  faire;  mais  ceux  à 
qui  leur  conscience  ne  reprochait  rien,  et 
qui  n'avaient  pas  consenti  à  l'hérésie  arienne, 
avaient  peine  à  se  laisser  déposer.  Les  peu- 
ples qui  aimaient  leurs  pasteurs  se  soule- 
vèrent partout  contre  ceux  qui  voulurent  les 
en  priver,  et  ils  furent  .sur  le  point  do  les 
poursuivre  à  coups  de  pierres  et  de  les  iuer. 
D'antres  voulaient  que  ces  évêques  se  con- 
•  tentassent  de  la  communion  de  leur  Eglise, 
comme  ((uelques-uns  avaient  fait  depuis  leur 
chute.  Mais  si  l'on  eût  suivi  cet  avis,  c'au- 
rait éié  diviser  l'Eglise,  et  exposer  ces  évê- 
ques,  ainsi  maltraités,  à  devenir  effecti- 
vement ariens.  Il  fallut  donc  prendre  un 
autre  parti  et  condescenére  un  peu  à  la  fai- 
blesse de  ceux  qui  étaient  tombés,  et  se  cour- 
ber pour  relever  ceux  qui  étaient  abattus. 
Cet  avis  fut  ouvert  par  les  autres  évêques  du 
concile,  qui  considérèrent  iiu'ils  ne  devaient 
pas  s'attribuer  à  eux  seuls  le  royaume  du 
ciel,  comme  leur  appartenant  à  cause  de  la 
purelé  de  leur  foi,  et  qu'ils  y  entreraient 
d'autant  plus  glorieusement,  qu'ils  seraient 
accompagnés  d'un  plus  grand  nombre  de 
personnes.  Ils  opinèrent  donc  à  retrancher 
de  la  communion  les  auteurs  de  la  perfidie 


77 


ALF, 


arienne,  mais  à  ne  pas  la  reiuser  a  ceux  (|ui 
l'abjureraient  pour  embrasser  la  foi  el  les  or- 
donnances (les  Père^.  Ils  crurenl  devoir  en 
user  à  l'égard  des  évéïjui'S  qui  rclouruaietil 
à  l'unilé,  avec  la  iiiéin(^  imlulijence  qui'  celle 
doiil  le  père  de  famille  usa  envers  l'enfant 
prodigue,  (|ui,  après  avoir  dissipé  dans  la 
débauche  loul  le  l)i(Mi  (|ue  son  pci'e  lui  avait 
donné,  fut  non-seulemcut  reçu  de  lui  à  son 
rclour,  mais  jugé  digne  d'èire  admis  à  ses 
tendres  embrassenienls,  d.'  recevoir  un  an- 
neau comme  gage  de  sa  foi,  et  li'èlre  revélu 
d'une  robe  :  toutes  circonstances  (jui  figu- 
raient les  mar(jues  d'honneur  de  l'episiHyjal. 
Cet  avis,  qui  était  fondé  sur  l'autorile  de 
l'Evangile,  fui  approuvé  par  le  concile. 

Il  y  fui  donc  ordonné  que  l'on  pardonne- 
rait aux  chefs  du  parti  hérétique,  s'ils  re- 
ifonçaicnl  à  l'erreur;  mais  qu'on  ne  leur 
donnerait  point  de  place;  dans  le  clergé, 
parce  qu'ils  no  pouvaient  alléguer  la  sur- 
prise pour  excuse  ;  que  ceux-là,  au  contraire, 
obtiendraient  le  pardon  et  conserveraiu[il 
leur  rang  dans  l'Eglise,  en  y  faisant  profes- 
sion de  la  loi  de  Nicée,  qui  n'avaient  pas 
été  défenseurs  de  l'impiété  arienne,  mais 
à  qui  l'on  avait  fait  violence,  et  qui  n'avaient 
cédé  que  pour  un  temps  dans  la  crainte 
qu'on  ne  mît  à  leur  place  des  hérétiques  qui 
corrompissent  la  foi  de;.  Eglises.  Le  concile, 
en  faisant  ce  règlement,  ne  croyait  pas  ,  dit 
saint  Jérô  ne,  que  ceux  qui  avaient  été  hé- 
rétiques pussent  être  évéques;  mais  il  re- 
gardait comme  constant  que  ceux  qu'il  re- 
cevait n'avaient  jamais  été  hérétiques.  C'est 
ainsi,  ajoute  ce  Père,  que  l'on  secourut  un 
grand  nombre  de  personnes  qui  allaient  pé- 
rir par  le  poison  de  l'arianisnic;  et  un  con- 
seil si  salutaire  arracha  le  monde  des  dents 
du  serpent  infernal.  L'Eglise  avait  coutume 
d'en  agir  ainsi  quand  il  était  question  de  ti- 
rer des  peuples  entiers  du  schisme  et  do 
l'hérésie.  Lucifer  désapprouva  c;  (lu'on 
avait  fait  dans  le  concile ,  mais  il  perdit- 
bienlôt  après  la  lumière  de  la  charité,  et 
tomba  dans  les  ténèbres  du  schisme  :  il  se 
trouva  seul  opposant  à  un  décret  si  sage, 
qui  fut  reçu  unanimement  dans  toutes  lej 
provinces. 

Tout  l'Occident  en  efïet  se  conforma  à  la 
décision  du  concile  d'Alexandrie.  Elle  fut 
envoyée  à  Rome,  et  approuvée  par  l'Eglise 
romaine.  Ce  concile  couimit  saint  Aslère  et 
quelques  autres  pour  l'exécution  de  son  dé- 
cret dans  l'Orient,  et  saint  Eusèbe  dans  l'Oc- 
cident. Aussitôt  qu'il  y  fut  rendu  public,  on 
vit  les  évéques  qui  avaient  consenti  à  la  per- 
ûdie  arienne  se  "V-epentir  de  leur  faute  et 
rentrerdans  l'Eglise  catholique,  condamnant 
ce  qu'ils  avaient  cru,  ou  ce  qu'ils  avaient 
semblé  croire,  ils  prenaient  à  témoin  le 
corps  de  Notre-Seigneur,  et  tout  ce  qu'il  y  a 
de  plus  saint  dans  l'Eglise,  qu'ils  n'avaient 
soupçonné  aucun  mal  dans  la  profession  de 
foi  qu'ils  avaient  signée  a  llimini,  iNous  avons 
cru,  disaient-ils,  que  le  sens  s'accordait  avec 
les  paroles;  et  dans  l'Eglise  de  Dieu,  où  se 
trouve  la  simplicité  et  la  confession  pure  et 
siucère,  nous  n'avons  pa»  craJulauoioapût 


A  LE  1t 

caclMC  dans  le  fond  du  cœur  autre  rhose  „ue 
ce  que  Ion  prononçait  d,s  lèvr.s.  La  hoilna 
opinion  que  nous  avions  d.s  méchants  nous 
a  lr..mpc>  :  nous  n'avons  pas  eru  que  les 
prêtres  de  Je.us-Christ  eombailis^ent  contre 
Je  us  Lhrisl.  Ces  evé,|u.'s  pariaient  ainsi  m 
l'I'-iirantel  ea  protestant  qu'ils  étaient  prêts 
a  condamner  ce  qu'ils  avaient  signé,  avec 
Ions  les  blasphèmes  des  ariens.  Un  repentir 
aossi  sincère  était  di  ne  de  pardon.  Aussi 
lEglis,  qui  doit  avoir  des  enirai.les  de  mi- 
seiiioide,  et  pardonner  volontiers  à  ses  en- 
tants, losqu'ils  se  sont  corrigés  et  affermis 
dans  la  pieté,  reçut  dans  son  sein  maternel 
ces  évéques,  comme  son  divin  chef  lui- 
même  reçut  Pierre,  après  qu'averti  par  le 
chaut  du  co].  Il  eut  pleuré  son  reniement 
ou  comme  il  le  reçut  encore  après  que  Paul 
I  eut  repris  de  sa  dissimulati  m. 

Li  concile  ayant  réglé  ce  qui  regardait  la 
réconciliation  des  évéques  tombés  dans  l'a- 
rianisme,  traita  pleinement  l'article  de  la 
divinité  du  Saint-Esprit,  et  condamna  ceux 
qui,  eu  le  mettant  au  nombre  des  créatures 
pretendaieut  néanmoins  professer  la  foi  de 
Nicée,  et  renoncer  à  l'erreur  des  ariens  II 
déclara  donc  qu'il  no  fallait  point  séparer  le 
S  iint-Espril  de  la  substance  de  Jésus-t;hrist 
ni  divisir  la  Trinité  en  y  admettant  quelque 
chos>;  de  créé,  d'infériour  ou  de  postérieur  • 
mais  croire  que  le  Saint-Esprit  a  la  même 
substance  et  li  même  divinité  que  le  Père  et 
le  Fils.  Le  concile  avait,  ce  semble  en  vue 
I  heiesie  de  Micédonius.  En  effet,  Vio-ile  de 
Tapse  dit  en  termes  exprès  que  les  évéques 
qui  s  assemblèrent  à  Alexandrie  avec  saint 
Athanase  et  saint  Eusèbe  de  Verceil,  compo- 
serait contre  Marédonius  une  règle  de  foi 
touchant  la  divinisé  du  Saint-Esprit;  et  que 
cet  hérésiarque,  s'appuyantde  l'autorité  du 
concile  de  Nieée,  qui  n'avait  pas  exprimé  en 
termes  lormels  cet  article  de  foi,  les  accusa 
d  avoir  introduit  des  nouveautés  et  des  im- 
piétés 

On  examina  ensuite  dans  le  concile  la 
question  des  termes  de  substance  et  dliyno- 
stase,  et  on  la  Iraiia  même  par  écrit.  C-  qui 
occasionna  celte  discussion,  ce  furent  les 
ditlcrenls  sens  que  les  Grecs  et  les  Latins 
donnaient  au  terme  û'hijpostase.  Les  Grecs 
qui  lui  donnaient  la  même  signification  que 
inous  laisons  aujourd'hui  ,  reconnaissaient 
trois  hyposla-^es  ou  personnes  dans  la  Tri- 
nité, de  crainte  de  loinber  dans  l'hérésie 
de  babellius,  qui  disait  que  Dieu  est  un 
en  hyposlase,  et  que,  selon  les  diverses 
circonstances  ,  il  parait  dans  l'Ecriture 
tantôt  comme  Père,  tantôt  comme  Fils  et 
quelquefois  comme  Saint-Esprit.  Les  Latins, 
au  contraire,  qui  prenaient  les  termes 
d  hypostase  et  de  substance  comme  signi- 
fiant la  même  chose,  croyaient  qu'on"  ne 
pouvait  dire  qu'il  y  eût  en  Dieu  trois  hypo- 
stases,  sans  tomber  dans  l'impiété  des 
ariens.  La  question  avait  déjà  été  agitée  au- 
trefois dans  au  concile  d'Alexandrie  ,  mais 
on  n'en  avait  fait  aucune  mention  dans  celui 
de  Nicée,  et  l'on  s'y  était  contenté  d'ana- 
thematiser  ceux  qui  disaient  que  le  Fils  est 


19 


DICTIONNAIRE 


d'une  autre  substance  que  le  Père  ,  comme 
od  le  voil  par  le  symbole  qui  y  fut  dressé. 
M.iis  ladisixito  s'élanl  échauffée  ilrpuis,  les 
esprits  s';ii{;r  irent  à  un  tel  point  que  l'uni- 
vers se  vit  en  ilanger  de  périr  pour  (jucl- 
qnes  syllabes.  S.iiut  Atlianase,  lémidn  ocu- 
laire de  ces  désordres  ,  crut  qu'il  était  de 
son  (leviiiid'y  apporter  remédie  :  et  il  y  était 
d'autant  plus  propre,  (lu'outre  la  larij^ue 
grecque,  il  possé(l;iil  la  latine.  Il  asscmlila 
donc  ceux  qui  s'éiaieiil  divisés  au  sujet  des 
hyposlases,  cl  les  pria  conjointement  avec 
les  autres  Pères  du  concile,  de  ne  rien  dc- 
m.indcr  au  delà  de  la  loi  de  Nicée.  Puis, 
examinant  le  senliment  de  ceux  qui  a<i- 
niellaient  en  Dieu  trois  liypostases ,  il  leur 
demanda  si  ,  prenant  ces  termes  dans  le  sens 
des.iriens,  ils  voulaient  comme  eux  qu'il 
y  eût  en  Dieu  des  hyposlases  divisées  ,  étr.in- 
gères  l'une  à  l'autrt;  ,  de  diverse  substance, 
dont  chacune  subsistât  par  elle-même,  de 
la  iiiéirie  manière  que  les  enfants  des  hotn- 
nies  et  les  productions  des  autres  créatu- 
res ;  s'ils  disaient  trois  substances  dilTé- 
rentes,  comme  sont  l'or,  l'argent  et  le 
cuivre;  ou,  avec  d'autres  hérétiques,  trois 
principes  et  trois  Dieux.  Ils  ré|iondireiil 
qu'ils  ne  disaient  rien  de  semblable,  et  qu'ils 
n'en  avaient  jamais  eu  la  pensée.  Comment 
l'entendez- vous  lionc,  reprirent  les  Pères  du 
concile?  et  pourcinoi  vous  servez  vous  de 
ces  paroles?  Ils  dirent  :  Parce  que  nous 
croyons  que  la  sainte  Trinité  n'est  pas  seu- 
lement Trinité  de  nom,  mais  ((u'elle  est  et 
subsiste  véritablement:  nous  savons  que  le 
Pèie  est  et  subsiste  véritablement,  que  le 
Fils  est  et  subsiste  véritablement,  et  que 
le  Saint-  Esprit  exisie  et  subsiste  :  nous  n'a- 
vons point  dit  trois  Dieux  ni  trois  principes, 
et  nous  ne  souffririons  pas  <iu'on  le  dît  ou 
qu'on  le  pensât:  nous  conn^iissons  la  sainte 
Trinité,  mais  une  seule  djvinilé,  un  seul  prin- 
cipe, le  Fils  eonsubstantiel  au  l'ère,  comme 
nos  pères  ont  dit;  le  Saint-Esprit  ni  créa- 
ture, ni  éiranger,  mais  propre  et  insépa- 
rable de  la  substance  du  Fils  et  du  Père.  Le 
concile  approuva  cette  explication  des  trois 
liypustases.  Après  quoi  il  demanda  à  ceux 
qui  n'en  admettaient  qu'une  ,  s'ils  n'étaient 
point  dans  les  sentimenis  de  Sibelliiis , 
uneanii^sant ,  comme  il  l'avait  fait,  le  Fils 
et  le  Saint-Esprit,  et  disant  avei'  lui  que  le 
Fils  est  sans  substance,  et  le  Saint-lisprit 
sans  subsistance,  ils  assuièrent  qu'ils  ne 
l'avaient  jamais  dit  ni  pensé;  mais,  ajou- 
tèrent-ils, nous  prenons  le  mol  d'Iiyposiase 
dans  le  même  sens  que  celui  di'  substance, 
et  nous  croyons  qu'il  n'y  a  qu'uin;  hypo^tasiî, 
parce  que  le  Fils  est  de  la  sub:,tance  du  Père, 
et  que  ce  n'est  ((u'uiie  seule  et  même  nature: 
car  nous  croyons  qu'il  n'y  a  qu'une  divini- 
té et  une  nature  divine,  et  non  pas  une  na- 
ture du  Père,  dont  la  nature  du  Fils  et  du 
Sainl-Espril  soit  différeiile.  Les  deux  partis, 
ayant  ainsi  expliq  é  leurs  sentiments ,  se 
réunirent  et  anathématisèrent  Arius,  Sabel- 
lius,l'anl  de  S  imosalc,  \  alculin  ,  Basilide 
et  Manès;  confessant  de  conceri.  par  la 
grâce  de  Dieu,  que  la    foi  de  Nicée  était  la 


DES  CONCILES.  ><0 

meilleure  et  la  plus  exacte  ;  qu'il  fallait  à 
l'avenir  s'en  conlenler ,  et  se  servir  des 
mêmes  pandes  qu'on  y  avait  employées. 
Toutefois  saint  Atlianase  leur  permit  d'user 
chacun  du  terme  d'Iiypostase  dans  le  sens 
qu'ils  étaient  convenus  de  l'enlendre.  C'est, 
après  Dieu,  à  ce  saint  que  l'on  donne  la 
gloire  de  cette  réunion  ;  et  ce  qu'il  fil  pour 
y  parvenir  a  paru  plus  considérable  à  saint 
Grégoire  de  Nazianze  que  ni  son  exil,  ni 
les  travaux  de  ses  fuites,  qui  lui  ont  néan- 
moins l'ail  tant  d'honneur. 

On  traita  aussi  dans  le  concile  du  mystère 
de  l'Incarnat  Ion  ,  el  l'on  y  condamna  l'héré- 
sie qu'Apollinaire, évêque  de  Laodicée,  com- 
mençait à  répandre  secrètement,  et  (pj'il  en- 
seigna depuis  ouvertement.  Il  y  avait  déjà 
eu,  dans  le  concile,  quelque  dispute  sur  ce 
sujet;  mais  ceux  qui  l'avaient  excitée,  ayant 
expliqué  leurs  sentiuienls,  tomiièreut  d'ac- 
cord que  l'on  ne  devait  pas  mettre  .lésus- 
Chrisl  seulement  au  rang  des  prophètes  ,  ni 
le  regarder  (jue  comme  un  sainl  homme  ve- 
nu à  la  fin  des  siècles.  Car  il  est  dit  simple- 
ment des  prophètes:  Que  la  parole  de  Dieu 
leur  a  été  adressée.  Mais  il  est  dit  de  Jésus- 
Christ  :  Que  le  Verbe  a  été  fait  chair;  et  qn'é- 
tani  dans  la  forme  de  Dieu,  il  a  pris  la  forme 
d'esclave  ;  qu'î7  s'esl  fait  homme  ,  el  qii'!7  est 
né  de  la  Vierge  Marje, selon  la  chair, à  cause 
de  nous  ;  et  (|u'ainsi  le  genre  humain  entiè- 
rement et  parfaitement  délivré  du  péché  par 
lui,  est  introduit  dans  le  royaume  des  cieux. 
Ils  confessèrent  aussi  ,  que  le  Sauveur  n'a- 
vait pas  eu  un  orps  sans  âme,  sans  senti 
ment  ou  sans  pensée  ,  et  que  cela  n'est  pas 
possible;  puisqu'il  ne  nous  a  pas  seulement 
procuré  le  salut  du  corps,  mais  aussi  de  l'â- 
me, et  qu'étant  vrai  Fils  uniiiue  de  Dieu,  il 
est  devenu  Fiis  de  l'hommi',  le  premier  d'en- 
tre ses  frères  :  c'est  pourquoi  le  Fils  de  Dieu 
qui  était  avant  Abraham  n'est  pas  autre 
que  celui  qui  est  venu  depuis  Abraham:  ce- 
lui qui  a  ressuscité  Lazare  n'est  pas  autre 
que  celui  qui  demandait  où  on  l'avait  mis: 
c'était  le  même  qui  demandait  comme  homme 
où  on  l'avait  mis,  qui  le  ressuscitai!  comme 
Dieu  :  c'était  le  même  qui ,  en  tant  qu'hom- 
me,prenait  de  la  salive  de  sa  bouche, et  qui, 
par  l'esprit ,  en  tant  que  Fils  de  Dieu  ,  gué- 
rissait l'aveugle-né  ;  qui  souffrait  en  sa 
cliair,  ainsi  que  le  dit  saint  Pierre,  et  qui, 
cominc  Dieu,  ouvrait  les  sépulcres  et  ressus- 
citait les  morts.  Ce  fui  en  ce  sens  que  l'on 
convint  d'expliquer  ce  qui  est  d.t  de  Jésus- 
Christ  dans  l'Evangile.  Au  reste,  quand  les 
évêqiies  du  concile  dirent  que  le  Verbe  ,  en 
se  faisant  homme,  avait  pris  non-seulement 
un  corps,  mais  anssi  une  âme,  ils  n'avancè- 
rent p.is  une  nouvelle  doctrine  ,  et  ne  firent 
qu'expliquer  l'ancienne  Iradition  de  l'Eglise, 
les  premiers  Pères  ayant  enseigné  unanime- 
meni,  el  comme  une  vérité  généralemenl  re- 
çue, que  le  Verbe  ,  en  se  faisant  homme  ,  a 
pris  une  âme. 

On  remarqnequesaint  Alhanaselui  dans  le 
concile  l'Apologie  qu'il  avait  faite  lon;;l'mps 
auparavant  pour  justifier  sa  fuite  contre  les 
calomnies  de  Léonce  d'Anliochc,  de  Narcisse 


81 


ALE 


ALE 


de  Véronindo.de  Gcoikos  de  Laodicée  el  des 
aulres  ariens.  Les  ov(^(|ues  ,  pour  ne   in;in- 
quiT  en  rien  à  ce  (jiii  ét.iit  de  leur  niliiisière, 
aur;!ienl  souhailé  .iller  oux-tnêmi-s  à  AiUio- 
clie  rélal)lir  l.i  p.iix  el  riiiiioii  entre  les  dcus 
partis  raliiuliques  :  mais  ne  l'ajanl  nu  à  cause 
iJcs  alT.iires   pr<ssanles  de   leurs  Églises,  ils 
eu  donnèrent  la  cmninission  à  saint   Husèbo 
de  Verceil  el  à  saint  Aslère  de  Pétra  en  Ara- 
bie. Ils  les  cliarf.'èrent  en  même  temps  d'une 
lellre  écrite  au   nom   du  roiuih"  ,  et   idre^st"; 
à  Lucifer  de  C  igliari,  à  Cj mace  de  Palie  et  à 
Analo'e  d'Eul)ée.   Elle  s'adressait  encore   à 
saint  Eusèbe  el  à  saint  Aslère,  iiuoiiiue  pré- 
sents au  concile,  parce  que  celte  lellre  leur 
.servait  d'insiruetion.  Nous  lavons  parmi  les 
ojuvres  de  saint  Allianase;  elon    ne  douie 
pas  qu'il  ne  l'ail  écrite  lui-même  au  nom  de 
tous,  ils  y  lémoigneul  leur  joie  de  re   que 
plusieurs  d'entre  les  ariens  souhaitaient    de 
rentrer   dans    la  communion  <le  l'Eglise  ;  ils 
exhortent  les    cvéques  à  qui  ils  écrivent  à 
recevoir  tous  ceux(iiii  voudront  avoir  la  paix 
avec  eux, particulièrement  ceux  qui  s'assem- 
blent dans  la  Palée  ,  c'est-à-dire  ,  les  mélé- 
ciens  ;  à  attirer  aussi   ceux  qui  quitlenl  le 
parti  des  ariens  ,  et  à  les  reeevoir  avec  une 
douceur  el  une   bonté  paternelle,   les  unis- 
sant au  parti  de  Paulin,  sans  exiger  d'eux 
autre  chose    que  do  confesser  la  loi  de  Ni- 
cée  ,  et  d'analhémaliser  l'hérésie    arienne, 
ceux  qui  disent  (|ue  le  Siinl-Esprit  est  créa- 
ture, et  les  erreurs  de  Sabelliiis,  de  Paul  do 
Samosate,  de  Valenlin,  de  Basilide  el  de  Mâ- 
nes. Ils  déclarent  qu'il  n'en  f;iul  pas  davan- 
tage pour  lever  tou    les  soupçons  sur  la  foi , 
el  que  ceux  du  parti  de  Paulin  ,  c'est  à-dirc 
les  eustalliiens,   ne  doivent  rien  exiger   de 
plus.   Ils   leur  recommandent  surtout  de  ne 
pas   souffrir  que    l'on   produise   l'écrit  que 
quelques-uns  faisaient  passer  mal  à  propos 
pour  une  confession  de  foi  du  concile  de  Sar- 
dique:caron  n'y  avait  rien  écrit   louchant 
la  foi  ;  quoique  quelques-uns  l'eussent  de- 
mandé,et  eussent  fait  tous  leurs  efforts  pour 
l'obtenir,  prétendant  qu'il  manquait  quelque 
chose   à   la  doclrine  de  Nicée.  Les   1  ères  de 
Sardique  avaient  réjeté  celle  demande  avec 
indignation,    non-seulement    parce    qu'ils 
trouvaient  la  confession  de  loi  faite  à  Nicéc 
siiffisanle;  mais  parce  qu'ils  craignaient  (|uc 
s'ils  en  faisaient  une  seconde,  celle  de  Nicée 
ne  passât  pour  imparfaite ,  el  que  cela  ne 
donnât  lieu  aux    amateurs    do    noiiveaulés 
d'écrire  souvent  touchaiil  la  foi ,  et  de    faire 
.sur   celle  matière    de    noivelles    décisions. 
Les    Pères  du  concile  d'Alexandrie  rappor- 
tent ensuile    ce  qu'ils  ont  fait  touchant  les 
questions  de  l'hyposlase  et  de  l'incarn  ilion  , 
et  comment,   en  faisant  expliquer  ceux  qui 
parlaient  dfféremmenl  sur  ces  malières  ,  ils 
les  ont  trouvés  daus  les  mêmes  seiiliments. 
|!s  exhortent  ceux  à  qui  ils  écrivent  à  en 
user  de  même,  à  recevoir  à  la  paix  tous  ceux 
qui  donneront    de   semblables   explications 
aux  paroles  contestées,  à   rejeter  les  autres 
comme  suspects;  el  en  général  à  porter  tous 
les  catholiques  à  fuir  les  disputes  de  mois  et 
à  couserver  l'union  par  tous  les  moyens  pos- 


82 


sibles.  Ils  finissent  leur  lettre  par  ces  paro- 
les :  Lisez  ceci  publiquemenl  t'ans  le  lieu  oii 
vous  avez  coutume  de  vous  assembler;  car 
il  est  jusie  que  l'on  y  fasse  la  réunion  de 
ceux  qui  voudront  accepter  la  paix  :  ousuiln 
on  tiendra  les  assemblées  dans  le  lieu  dont 
toul  le  peiinle  conviendra  en  voire  pré-ence, 
el  l'on  y  ch  inlera  tous  ensemble  les  louan- 
ges de  Dieu. 

Saint   Alhanase  et  les  autres  évêqiies  pré- 
sents au  concile  souserivireni  à  celle  bllre, 
et   après  eux  les  deux  diacres  de  Lucifer  et 
les  deux  d.' Paulin.  Saint   Eusèbe  de  Verceil 
souscrivit  en  laiiii  ,  et  confirma  par  sa  sou- 
scri|)lion   tous  les  ariicles    <|ui    sont   traités 
dans  cette  lellre.  Carlère,  évéque  d'Aiitara- 
de  ,  que    s.int    Alhanase  met  au   rang  des 
confesseurs,  cl  Paulin  d'Anlioche  y  souscri- 
virent ,  lorsqu'on    la  leur  eut   apportée  d'A- 
lexandrie.  El  comme  ce  dernier  éiail  a<ciisc 
de  sabellianisme,  il  donna  à.  sainl  Alhanase 
une   confession   de    loi    pour  h'eu   jusiifier, 
conçue  en  ces  terutes  :I\Ioi,  Paulin,  je  crois, 
comme  j'ai  appris  à  le  faire,  un  Pèru  subsis- 
tant, parfait;  un  Fils  subsistant,  parfait,  et 
le    Saint-Esprit    subsisi.int  ,    parfait  :  c'est 
pour(inoi  j'approuve   l'exp.icaliou  des  irois 
hypostases,  et  d'une  liypostase  ou  subsiance, 
écrite  ci-dessus  ;  car  l'on  doit  croire  el  con- 
fesser la    Trinité  dans   une    seule    divinité. 
Quant  à  rincarnalion  du  Verbe  qui  s'est  laite 
pour  nous  ,  je  crois  ,  comaie  il  est  écril  pim 
haut,   que  le  \c\be  a  été  fait  chair,  selon 
que   le  dit   sainl  Jean,  non  qu'il  ait  souffert 
du  ch:mgemenl,   comme  disent   les   impies  ; 
mais  il  s'esl  f,iit  homme  pour  nous  ,  il  a  été 
engenilré  de  la   sainte  Vierge    Marie  et   du 
Saint-Esprit.   J'anaihémalise  donc  c  u\  qui 
rejeltenl  la  foi  de  Nicée,  et  qui  ne  confessent 
pas  que  le  Fils  est  do  la  subsiance  du  Père, 
el   consubstaotiel  au   Père;   j'analliémalisê 
aussi  ceux  (|ui  disent  que  le  Saint-Esprit  est 
une  créature  faite  par  le  Fils  ;  et  je  dis  aua- 
thème  à    Sabellius,  à  Photin  el  à  toutes   les 
hérésies.  Je  souscris  à   la  foi  de  Nicéo   et  à 
toul  ce  qui  est  écril  ci-dessus. 

Outre  la  lettre  synoilale  dont  nous  venons 
déparier,  il  parait  que  le  concile  d'Aicxandrie 
en  avait  écril  d'autres,  mais  elles  ne  sont 
pas  venues  jusqu'à  nous.  Bieron.  l.  Adv.  Lu- 
cifer. ;  Ru  fin.  l.l,c.  -28  et  29-  Athnnas.  en. 
ad  Rufîntnn.  et  nd  Anlioch;  D.  Cedlin  . 

ALEXANDRIE  (Concile  d'),  l'an  3G'k  Toi/. 

ECÏPTE. 

ALEXANDRIE  (Concile  d') ,  vers  l'an  370. 
Sainl  Alhanase,  ayant  été  informe  parle  pape 
sainl  Damase  de  ce  qui  venait  de  se  l'iireau 
concile  de  Uome  contre  Ursare  et  \  alens 
ass.'mhla  les  évêqnes  d'Egypte  et  de  Libye| 
au  nombre  d'environ  quatre-vingt-dix,  et  re- 
mercia le  pape  au  nom  de  tous.  Dans  cette 
même  lettre,  il  exprima  au  pape  son  étoniie- 
ment  ie  ce  qu'Auxence  n'avait  point  encore 
été  déposé  du  siège  de  Milan  et  chassé  de 
l'Eglise.  Le  pape  eut  égard  à  celle  réclama- 
tion des  cvêqiies  d'EgypIe,  et  Auience  fut 
excommunie  avec  ses  adhérents  dans  le  con- 
cile qui  se  lint  à  Rome  bientôt  après. 

Saint  Alhanase  écrivit  de  même,  au  nom 


K 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


84 


du  concile,  aux  évêques  d'Afrique  ,  pour 
les  fortifier  contre  ceux  qui,  sous  prétexte 
de  l'obscurité  du  mot  conmbstnntiel ,  vou- 
laient faire  v.tloir  le  com  ile  de  Kiuiini  au 
préjudice  du  conri!e  de  Nicée.  Il  fit  voir  que 
le  concile  de  Hitnini,  tant  qu'il  avait  été  li- 
bre, n'avait  rien  voulu  ajnuler  à  celui  de  Ni- 
cée  ,  qu'il  avjiit  même  excommunié  Ursace, 
Valens,  Eudoxe  et  Auxcnre;  mais  il  s'appli- 
que particulièrement  à  relever  l'autorité  du 
concile  de  Nicée.  Il  moiilre  que  les  aiiens 
n'en  ont  tenu  aucun  qui  lui  soit  comparable  ; 
qu'il  était  composé  de  trois  cenl-dix-huit  évê- 
ques ,  assemblés  de  toutes  les  parties  du 
monde  ;  que  ses  décrets  ont  été  reçus  partout, 
même  chez  les  Indiens  et  les  autres  peuples 
barliares  où  le  christianisme  avait  pénétré; 
qu'il  n'en  était  pas  de  même  des  conciles  te- 
nus par  les  ariens,  où  il  ne  s'était  trouvé 
qu'un  petit  nombre  d'évêques,  et  dont  les 
décrets  n'avaient  pas  même  eu  l'approbation 
de  leurs  propres  auteurs,  puisque,  dans  les 
derniers  qu'ils  avaient  <Tssemb!és,  ils  avaient 
révoqué  ce  qu'ils  avaient  dit  d.ms  les  pre- 
miers, changeant  et  ajoutant  selon  leur  ca- 
price à  ce  qu'ils  avaieri'  établi  d'abord.  Celle 
lettre  du  saint  pairi  ir(  lie,  ou  du  concile  au 
nom  duquel  il  l'écrivj'.il,  eut  pour  effet  d'af- 
fermir dans  la  foi  di'  la  Trinité  l'Rglise  d'A- 
frique, aussi  bien  que  (ont  le  reste  de  l'Occi- 
dent. Adiatinn.,  t.  H,  p.  391. 

ALEXANDRIE  (Concile  d")  ,  l'ao  .399. 

On  met  en  399,  au  plus  tard  en  40!,  le  con- 
cile qui  se  tint  à  Alexandrie  au  sujet  d'Ori- 
gène  :  les  actes  en  sont  perdus,  et  il  ne  nous 
reste  que   quelques   frr-gmenls  de    la  lettre 
synodale  que  le  patriarche  Théophile  eut  soin 
de  publier  partout.  Les  expressions   y  sont 
proportionnées  à  rumerlume  du  zèle  de  cet 
évéque.  A  l'eniendre,  Origène  était  comme 
l'abomination  de  la  désolaiion  au  milieu  de 
la  véritable  Eglise  :  il  avait*possédé  la  di- 
gnité du  sacerdoce  de  la  même  manière  que 
Judas  avait  eu  celle  de  l'apostolal  ;  il  élait 
toml;é  du  ciel  couune  un  éclair,  ainsi  que  le 
diable  son   père  ;   c'était  un  loup  ravissant 
couvert  d'une  peau  trompeuse  pour  la  perte 
des  âmes.   Néanmoins,   dans   les  fragments 
que  nous   avons  lie  la  lettre  synodale,    on 
ne  reproche  à  Origène  que  l'erreur  touchant 
la  préexistence  des  âmes  ;  et  il  y  a  tout  lieu 
de  croire  que  celle  lettre  ne  lui  en  atlribuail 
pas  d'autres;  puisque  Justinieii,  qui  nous  a 
conservé  ces  fragments,  et  <)ui  n'a  rien   né- 
gligé pour  faire  paraître  Origène  coupable, 
n'en  a  pas  inséré  un  plus  grand  nombre  dans 
sa  lettre  à  Menas.  Dans  cette  lettre  synodale, 
les    Pères    d'Alexandrie   disent    qu'Origène 
commençant    à    troubler    l'Eglise    par    les 
blasphèmes  dont  il  remplissait  ses  homélies, 
le   bienheureux   Héraclas,   qui  vivait  ali  r-i, 
fit  voir,  en  arrachant  cette  ivraie  du  milieu 
du  bon  grain,  avec  quel  soin  il  cultivait  le 
champ  dy  l'Eglise,  et  combien  il  avait  do 
zèle  pour  la  vérité.  Ainsi  paraissent-ils  avoir 
cru  qu'Héraclas  avait  le  premier  condamné 
Origène.  Mais  ni  Eusèbe  ni  saint  Jérôme  ne 
disent  rien  de  semblable.  Il   parait  au   con- 
traire qu'Héraclas  ,  qui  avait  été  disciple 


d'Origène  pendant  trente  ans  ,  et  qui  avait 
reçu  de  lui  la  chaire  des  catéchismes,  lui  té- 
moigna toujours  beaucoup  d'affection,  de 
même  que  saint  Denys,  aulre  disciple  d'Ori- 
gène. Photiiis  ne  dit  point  que  ce  fut  Héra- 
clas,  mais  l-»émétrius  qui  déposa  Origène  du 
sacerdoce  ,  loi  détendit  d'enseigner  dans 
Alexandrie,  l'obligea  d'en  sortir  et  l'excom- 
munia. Le  concile  d'Alexandrie,  après  avoir 
condamné  les  erreurs  tl'Oiigène ,  condamna 
encore  sa  personne  ,  et  défendit  en  général 
la  lecture  de  ses  ouvrages.  Voici  ce  qu'en 
dit  Poslhumiendans  Sulpice  Sévère  :«  Le  veut 
nous  ayant  été  favorable,  nous  arrivâmes  le 
septième  jour  à  Alexandrie,  où  il  se  passait 
des  contestations  honteuses  entre  les  évê- 
ques et  les  solitaires,  sur  ce  que  les  évêques 
avaient  défendu  en  divers  synodes,  non-seu- 
lement de  lire,  mais  même  de  garder  aucun 
des  livres  d'Origène.  Il  était  en  réputation 
d'avoir  excellemment  bien  traité  ce  qui  re- 
garde l'Ecriture  sainte.  Mais  les  évêques  as- 
suraient qu'il  y  avait  parmi  cela  quelques 
erreurs,  el  ceux  qui  le  défendaient,  n'osant 
les  soutenir,  disaient  qu'elles  y  avaient  été 
mêlées  malicieusement  par  des  hérétiques  ;  et 
qu'il  n'était  pas  raisonnable,  parce  qu'il  se 
renconlrail  ainsi  des  choses  qui  méritaient 
d'être  reprises,  de  condamner  tout  le  reste, 
vu  surtout  qu'en  lisant  ses  ouvrages,  il  était 
facile  d'en  faire  le  discernement:  qu'après 
tout  il  ne  fallait  pas  s'étonner  (le  ce  que 
la  malice  des  héréli<iues  s'était  glissée 
dans  d's  ouvrages  écrits  depuis  peu,  puis- 
qu'elle avait  bien  osé  altérer  en  quelques 
eniiroils  les  vérités  de  l'Evangile.  Les  évê- 
(|nes  d'autre  part ,  soutenant  avec  fermelé 
le  coi!lr:iire,  usaient  de  leur  autorité  pour 
cond;:mner  généralement  tous  les  écrits  de 
cet  auteur,  tant  bons  que  mau\ais,  et  l'auteur 
même  ;  et ,  pour  contraindre  les  fidèles  à  se 
suumeitre  à  celle  condamnation,  ils  ajou- 
taient que  puisqu'il  y  avait  plus  de  livres 
qu'il  n'en  faut  d'approuvés  par  l'Eglise,  on 
devait  rejet(>r  entièrement  une  li dure  qui 
pouvait  plus  nuire  aux  simples  que  profi- 
ter aux  habiles.  Je  lus  quelques-uns  de  ces 
livres  avec  grande  attention,  et  y  trouvai 
plusieurs  choses  qui  me  plurent  fort  ;  mais 
j'y  en  remarquai  quelques-unes  où  indubi- 
tablement il  errait ,  el  que  ses  défenseurs 
soutiennent  avoir  été  falsifiées  ;  et  je  ne  sau- 
rais assez  admirer  comment  un  même  esprit 
a  pu  être  si  différent  de  lui-même,  que  nul, 
depuis  les  apôtres,  ne  l'ayant  égalé  dans  les 
choses  où  il  suit  les  sentiments  de  l'Eglise  , 
nul  n'est  Imnbé  en  des  erreurs  plus  mon- 
strueuses dans  celles  où  on  le  condamne  si 
justement.  Les  évêques  ayant  fait  extraire 
de  ses  livres  plusieurs  endroits  ([ui  sans 
doute  sont  contraires  à  la  foi  catholique  ,  il 
y  en  avait  un  entre  autres  qui  faisait  hor- 
reur, où  il  disait  que  comme  Notre-Seigneur 
Jésus-Christ  s'élait  revêtu  d'un  corps  morlel 
pour  racheter  l'homme,  avait  été  attaché  à 
la  croix  pour  son  salut,  et  avait  souffert  la 
mort  pour  lui  acquérir  l'éternité,  il  viendrait 
de  la  même  manière  racheter  le  diable , 
parce  que  c'était  une  chose  convenable  à  sa 


m  ALB 

bonté,  qu'après  avoir  relevé  l'homme  de  sa 
chute  ,  il  relovât  jiussi  l'ange  de   la  sienne. 
Les  évéqiies  faisant  voir  cela  et  d'autres  cho- 
ses seml)lal)les,  l'aniinosilé  des  deux   parfis 
produisit  un  si  grand  trouble,  que  l'autorité 
épiscopale  ne  suffisant  plus  pour  l'apaiser, 
on  commit,  par  un  très-dangereux  exemple, 
pour  régler  la  discipline  de  l'Kglise,  le  gou- 
verneur d'Alexandrie ,   qui    par   la    terreur 
qu'il  donna  aux  solitaires  ,  les  écarta  et  les 
iQt  fuir  de  tous  i  ôlés  ;   les  déclarations  qu'il 
publia  contre  eux   ne   leur  permettant  pas 
de  trouver  de  sûreté    ni  de  s'arrêter  en  au- 
cun lieu,   .le  ne  pouvais  assez  ni'élonner  de 
ro  (lue  .lérôme  ,  qui  est   un  homme  très-ca- 
Iholique  et  Irès-inlelligent  dans    les   saintes 
Ecritures ,  ayant ,  à  ce  que  l'on  croit,   suivi 
autrefois  les  opinions  d'Origène,   soit  main- 
tenant celui  qui  condamne  plus  qu'aucun  au- 
tre généralement  tous  ses  écrits.  Je  ne  suis 
p.is  assez  hardi  pour  juger  témérairement  de 
personne  ,   et  je   sais  qu'on  toiiail  que  des 
nommes  très-excelleniset  très-doclcs,  élaient 
partagés  dans  cette  dispute.  Mais  soit  (|ue  le 
sentiment  de  ceux   qui  défendaient  Origènc 
fijt  un  égarement  et  une  erreur,   comme  je 
le  crois,  ou  une  hérésie,   ainsi  que  d'autres 
l'estiment,   non-seulement  il  n'a  pu  eue  ré- 
primé par  plusieurs  cond.imnatidns  dis  évo- 
ques, mais  il  n'eût   pu   même   se   répaiulre, 
comme  il  a  fait,  s'il  ne  se  fût  accru  et  forti- 
fié par  cette  contestation.  Lors  donc  ()iie  je 
vins,  comme  j'ai  dit,  à  Alexandrie,  je  trouvai 
celte  ville  dans  l'agitation  et  d.ins  le  Iroulile. 
L'évêquc   de   celte  grande  ville   nous  reçut 
avec  assez  de  bonté  et  mieux  que  je  ne  l'es- 
pérais, et  lâcha  de  me  retenir  auprès  de  lui  ; 
mais  je  ne  pus  me  résoudre  à  m'arréter  en 
un  lieu  où  le  mécontentement  de  la  disgrâce 
toute  récente  que  mes  frères  y  avaient  reçue 
était  encore  dans   sa  première  chaleur.  Car 
bien  qu'il  semble  qu'ils  dussent  obéir   aux 
évêques,  il  ne   fallait   pas  cependant,   pour 
Un   tel  sujet,  affliger  un  si  grand  nombre  de 
personnes  qui  vivent  dans  la  foi  de  Jésus- 
Christ,  et  moins  encore  que  ce  fussent  des 
évéques  qui  les  affligeassent  de  la  sorte.»  On 
peu!  rapporlerau  même  concile  d'Alexandrie 
les  lettres  de  diversévéques  contre  Oi  igène  et 
ses  sectateurs,  que  saint  Jérôme  dit,  en  l'an 
401, avoir  traduites  depuis  peu.  D.  Ceill.t.  X. 
ALliXANDlUR  (1"  Concile  d')  de  l'an  4.^0, 
au  commencement  de  février.   Dès  l'an  kîî\), 
saint  Cyrille  avait  écrit  à  Neslorius  pour  es- 
sayer de  le  retirer  par  la  douceur  du  précipice 
où  il  se  jetait,  lui  représentant  avec  bonté  le 
scandale  et  les  maux  que  causaient  partout 
les  discours  qui   paraissaient  sous  son  nom. 
Dans  le  synode  dont  il  s'agit  ici,  et  que  nous 
rapportons  sur  la  foi  de  Tillemont,  à  la  suite 
de  l'auteur  de  VArt  de  vérifier  les  dates,  il  lui 
écrivit  une  seconde  lettre  où,  après  lui  avoir 
marqué  qu'il  était  averti  des  calomnies  que 
l'on  répandait  contre  lui,  et  qu'il  en  con- 
naissait les  auteurs,  il  l'exhortait  comme  son 
frère  à  corriger  sa  doctrine  et  à  faire  cesser 
le  scandale,  en  s'attachant  aux  sentiments 
des  Pères.  11  exposait  aussi  dans  celte  lettre 
la  règle  de  la  foi,  d'une  manière  très-claire 


'  ALE  90 

et  GTempte  de  tonte  équivoque.  Cette  lelirc 
n'ont  pas  plus  de  siieiès  que  la  première  : 
Neslorius  n'y  répondit  ((u'avcc  fierté,  et  en 
soutenant  opiniâtr/imenl  sa  doctrine  et  ses 
ex|)ressions  ordinaires. 

ALKXANDUIE  (2- Concile  d')  de  l'an  4.30, 
vers   le   mois   d'avril.  Saint   Cyrille    voyant 
qu'il  n'y  avait  aucun   lieu  d'espérer  de  faire 
revenir  Neslorius   par  de  simples  exhorta- 
lions  ,    pensa ,    comme    beaucoup    d'antres 
orientaux,  qu'il  était  temps  de  se  déclarer 
ouvertement  pour  la  vérité  ;  mais  auparavant 
il  assembla  dans  son  église  les  évé(iues  de 
l'Kgypte  auxquels  il  conunnniqua  les  lettres 
qu'il  avait  écrites  à  Neslorius,  et  C'iles  qu'il 
en   avait   reçues.  Tout  le  concile    fut   d'avis 
que  Cyrille   écrivit   au  pafie  pour  lui  repré- 
senter l'état  où  était  l'affaire  de  Neslorius,  et 
combien   il  était  nécessaire  d'en  arrêter  les 
suites.  Conformément  à  cet  avis,  il  écrivit  au 
pape   Céli'Slin    une    lettre   où    il    lui    rendit 
compte  de   tout  ce  qui   s'était  passé,  de  sa 
lettre   aux  solitaires,  de  ses  deux  lettres  à 
Neslorius,  et  de  la  nécessité  qui  l'avait  en- 
gagé à  s'opposer  à  Ini.  Voici  en  quels  termes 
il  y  exposa  l'obligation  où  il  était  d'en  écrire 
au  pape  :  «Si  l'on  pouvait,  sans  encourir  de 
blâme  ni  se  rendre  suspect,  garder  le  silence 
et  ne  point  informer  votre  piété  par  écrit  de 
toutes   les  choses  (lu'on  agile,  suilont  dans 
des  choses  aussi  nécessaires,  "ù  la  foi  est  en 
péril,  je    me  dirais  à  moi-même  :  il    v.mt 
mieux  se  taire,  et  se  tenir  tranquille.  Mais 
puisque  Dieu  exige  de  la  vigilance  de  notre 
part  en  ces  sortes  de  choses,  et  (|ue  la  longue 
coutume  des  Eglises  nous  engage  à  les  com- 
muniquer à  Votre  Sainteté, c'est  une  absolue 
nécessité  pour  moi  de  vous  écrire.  »  Il  déclare 
qu'il  n'a  encore  rien  écrit  de  cette  affaire  à 
aucun  autre  évéque,  et  marque  ainsi  l'état 
da  Constantinople  :  «Maintenant   le  peuple 
ne  s'assemble   plus  avec   Neslorius  ,    sirton 
quelque  peu   des    plus   légers  et  de  ses  11  il- 
teurs;  presque  tous  les   moines  et  leurs  ar- 
chimandrites, et  beaucoup  de  sénateurs  ne 
vont  point  aux  assemblées,  crainte  de  blesser 
leur  foi.  Votre  Sainteté  doit  savoir  que  tous 
les  évêques  d'Orient  sont  d'accord  avec  nous, 
que  tous  sont  choqués  et  alfligés,  principale- 
ment les  évêques   de   Macédoine.  Il   le  sait 
bien;  mais    seul   il  se  croit   plus  sage   que 
tous.  Nous  n'avons  pas  voulu  rompre  ouver- 
tement de  communion  avec  lui,  avant  d'avoir 
communiqué  ces   choses  à  Votre   Sainteté. 
Daignez  donc  nous  tracer  notre  règle  de  con- 
duite et  nous  dire  s'il  faut  encore  commu- 
niquer avec  lai,  ou  lui  dénoncer  nettement 
que  tout  le  monde  l'abandonne,  s'il  persiste 
dans  ses  opinions.  Mais  il  faut  que  la  sin- 
tence  de  \  otre  Sainteté  soit  portée  aux  évê- 
ques de  Macédoine  et  d'Orient.  Ce  sera  leur 
donner  l'occasion  qu'ils  désirent  de  s'affer- 
mir dans  l'unité  de  sentiments,  et  de  venir  au 
secours  de  la  foi  attaquée.  Et  afin  de  mieux 
instruire  Votre  Sainteté  de  ce  que  dit  et  pense  , 
Neslorius,  comme  de  ce  qu'ont  dit  et  pensé  J 
nos   saints  et  vénérables  Pères  ,  j'envoie  les 
livres  où  les  passages  sont  marqués,  après 
les  avoir  fait  traduire  comme  il  m'a  été  pus- 


87  DICTIOINNAIRE  DES  CONCILES 

Bible  à  Alexandrie.  Je  vous  envoie  aussi  les 


88 


lellios  c|ue  j'ai  écriles.  » 

Ci'lte  Icllie  fui  pdriée  au  pape  par  le  diacre 
Possiiionius,  qui  fut  aussi  oliargé  d'une  in- 
struclion  où  éliiil  résumée  avec  précision 
toule  la  dociriiie  de  Ncslorius.  (Lfibb.  Mil) 

ALEXANDIUE  (3'  Concile  d')  de  l'an  430, 
le  3  novembre.  SainI  Cyrille,  en  exéculion  de 
la  commission  que  le  pape  lui  avait  donnée, 
assembla  les  évèqurs  d'K^fypic  à  Alexau- 
diic,  le  3  novembre  430.  Les  deux  premières 
lellrcs  qu'il  avail  écrites  à  Neslorius  y  furent 
approuvées;  il  lui  en  écrivit  une  troisième 
au  nom  (le  ce  concile  et  de  celui  de  Home, 
présidé  par  le  Irès-saint  pape  Célesliu,  pnur 
lui  servir  comme  de  troisième  et  dernière 
nionition,  lui  déclarant  que  si,  dans  le  terme 
fixé  p.ir  le  pape,  c'est-à-dire  dans  dix  jours 
opiès  la  réceptiiMi  de  cette  lelire,  il  ne  re- 
nonce à  ses  erreurs,  ils  ne  veulent  plus  avoir 
de  communion  avec  lui,  et  ne  le  tiendront 
plus  pour  évéque,  et  que  dès  à  présent  ils 
sont  en  communion  avec  les  clercs  et  les 
la'ùjues  qu'il  a  déposés  ou  excommuniés  {a). 

«Au  reste,  ajoutent-ils,  il  ne  suffira  pas 
que  vous  professiez  le  symbole  de  Nicce; 
car,  ou  vous  ne  l'enleudez  pas,  ou  vous  lui 
donnez  dis  inl.  rprélalions  violentes  :  mais 
il  est  nécessaire  que  vous  analbémalisi<  z 
par  écrit  tous  les  mauvais  senlimenls  que 
vous  avez  eus  jusqu'ici,  et  don!  vous  avez 
imbu  les  autres;  que  vous  promeniez  avec 
serment  de  croire  et  d'enseigner  à  l'avenir 
ce  que  nous  croyons  tous,  nous  et  tous  les 
évéques  d  Occident  et  d'Orient,  et  tous  ceux 
qui  conduisent  les  peuples.  A  l'c},'ard  des 
lettres  qui  vous  ont  été  écrites  par  l'Eglise 
d'Alexandrie,  le  saint  concile  do  Rome  et 
nous  tous  nous  sommes  convenus  qu'elles 
sont  oribodoxes  et  sans  erreur.» 

Saint  Cyrille  rapporte  ensuite  avec  détail 
les  articles  de  doctrine  que  Neslorius  devait 
embrasser  et  enseigner,  aussi  bien  que  les 
termes  dont  ildevait  s'abstenir.  Il  propose  les 
premiers  par  les  paroles  mêmes  du  symbole 
de  Nicée;  et  comme  les  erreurs  de  Neslorius 
attaquaient  principalement  le  mystère  de 
l'incarnation,  il  en  donne  une  explication 
très-ample  et  très-exacte,  conforme  en  tout 
à  ce  qu'il  en  avail  déjà  dit  dans  ses  lettres 
précédenles.  Il  tire  entre  autres  celte  preuve 
de  l'Kucharislie  :  «Nous  annonçons  la  mort 
de  Jésus  Christ,  et  nous  confessons  sa  résur- 
rection et  son  ascension  en  célébrant  dans  les 
églises  le  sacrifice  non  sanglant;  ainsi  nous 
nous  approchons  des  eulogies  mystiques,  et 
nous  sommes  sanctifiés  eu  participant  à  la 
cbair  sacrée  et  au  précieux  sang  de  Jésus- 
Christ,  le  sauveur  de  nous  tous.  Nous  ne  la 
recevons  pas  comme  une  cbair  commune,  à 
Dieu  ne  plaise, ni  comme  la  cbair  d'un  homme 
sanctifié  et  uni  au  Verbe  par  son  mérite,  ou 
en  qui  la  divinité  ait  simplement  habile;  mais 
comme  vraiment  vivifiante  et  personnelle  au 
■Verbe  lui-même.  Car  comme  il  est  la  vie 
substanliellceii  tant  qucDieu,  sa  cbair,  avec 

(a)  M.  RohrtiacliiT  a  tr.idiiit  ce  dernier  passage  de  la 
manière  que.  voici  :  «  Dès  lors  ils  commuuinueroiit  avec  les 
(1  clercs  el  les  laïques  qu'il  avait  déposés  ou  excommuniés  » 


laquelle  il  s'est  uni ,  est  devenue  elle-même 
principe  de  vie.  Encore  donc  qu'il  nous 
dise  :  Si  vous  ne  mangez  la  chair  du  fils  de 
i Homme,  el  si  vous  ne  buvez  son  saiK/,  nous 
ne  devons  pas  croire  pour  cela  que  sa  chair 
soil  celle  d'un  homme  de  même  condition 
que  nous  (car  comment  la  chair  d'un  homme 
serait-elle  vivifiante  de  sa  nature?);  mais  la 
chair  de  celui  qui  s'est  fait  el  appelé  le  Fils 
de  l'Homme  à  cause  de  nous.» 

Saini  Cyrille  fait  voir  que  les  deux  natures, 
quoique  différentes,  étant  unies  personueUe- 
mcnl  en  Jésus-Christ,  il  est  un,  et  non  pas 
deux  :  comme  rhoiume  lui-même  est  un, 
quoiiiue  composé  d'un  corps  et  d'une  âme 
de  natures  dilTereutes.  Il  rapporte  quelques 
pass  iges  de  l'iicriture,  qui  marquent  en  Jé- 
sus-Christ deux  natures  bien  distinctes,  el 
prouve  par  d'aulres  que  ces  deux  natures 
sont  hypostatiquement  unies  en  lui.  La  con- 
clusion qu'il  eu  tire  esl,  ciiie  la  saint"  Vierge 
ayant  engendré  corporellement  le  Verbe  de 
Dieu,  elle  doit  être  appelée  mère  de  Dieu  : 
non  que  le  Verbe  ait  tiré  de  la  chair  le  com- 
mencemenl  de  son  existence,  puisqu'au  coin- 
niencement  il  était,  el  que  le  Verbe  était  Dieu, 
et  que  le  Verbe  était  en  Dieu,  qu'il  est  le 
créateur  des  siècles  ,  co-élernel  au  Père  ,  et 
auteur  de  toul  ce  qui  existe;  mais  parce  que 
s'é'ant  hypostatiquement  uni  la  nature  hu- 
maine, il  a  pris  dans  le  sein  de  la  Vierge  une 
naissance  charnelle.  C'est  là,  ajoute-l-il,  ce 
que  nous  avons  appris  des  saints  apôtres  et 
evangélisles,  de  toutes  les  Ecritures  divine- 
ment inspirées,  et  duvéridique  témoignage 
de  tous  les  sainls  Pères.  C'est  à  cette  docirine 
que  vous  devez  souscrire  avec  nous,  d'un 
parfait  accord  et  sans  aucun  détour. 

SaintCyrillc  lui  déclare  ensuite,  dans  douze 
anathémalismes,  les  erreurs  qu'il  devait  con- 
damner, s'il  voulait  être  tenu  pour  catholi- 
que. Il  choisit  pour  cela  quelques-unes  des 
propositions  énoncées  par  Neslorius. 

1.  Si  quelqu'un  ne  confesse  pas  que  l'Em- 
manucl  est  véritablement  Dieu,  la  sainte 
Vierge  mère  de  Dieu  par  cela  même,  puis- 
qu'elle a  engendré  selon  la  chair  le  Verbe  de 
Dieu  fait  chair;  qu'il  soit  anathème. 

2.  Si  quelqu'un  ne  confesse  pas  que  le 
Verbe,  qui  procède  de  Dieu  le  Père,  est  hy- 
postatiquement uni  à  la  chair,  et  ne  fait 
qu'un  Christ  avec  sa  propre  chair,  Dieu  et 
homme  tout  à  la  fois;  qu'il   soit  anathèuîe. 

3.  Si  quelqu'un  divise  les  hyposlases  du 
Christ  après  l'union  des  deux  nature»,  ne 
les  supposant  unies  l'une  à  l'autre  qu'en 
dignité,  c'est-à-dire  en  autorité  el  en  puis- 
sance, el  non  par  une  union  physique;  qu'il 
soil  analhéme. 

4.  Si  quelqu'un  rapporte  à  deux  person- 
nes ou  à  deux  hyposlases  distinctes,  ce  que 
les  evangélisles  et  les  apôtres  rapportent 
avoir  été  dit  de  Jésus-Christ,  soit  par  les 
saints,  soit  par  lui-même,  et  en  applique 
une  partie  à  l'homme  considéré  séparément 
d'avec  le  Verbe  de  Dieu,  el  l'autre  partie 
M.iis  i!  y  a  dans  le  texte  :  i„,c  Si  ,»«  ..pà  ^^  hi,  .w,«.i^ 
vixoi  TOVTI5  icutv.  Labb.  t.  III,  col.  398 


89 


ALE 


au  A'erbc  de  Dieu  séparé  de  l'homme  ;  (ju'il 
suit  analhèmc. 

5.  Si  quelqu'un  dit  (|ue  Jésus-Christ  est  un 
homme  qui  porte  Dieu,  cl  non  pas  plutôt  un 
Dieu  véritable.  Fils  unique  de  Dieu  par  sa 
nature,  le  Verbe  l'ait  chair,  devenu  sembla- 
ble à  nous  par  la  chair  et  par  le  sang  ;  qu'il 
soit  anathènie. 

G.  Si  quehiu'un  ose  dire  que  le  Acrbe  pro- 
cédant de  Dieu  le  Père  est  le  Dieu  ou  le  maî- 
tre du  Christ,  au  lieu  de  le  reconnaître  Dieu 
et  hotnnie  tout  à  la  fois,  puisque  le  Verbe 
s'est  lait  chair  selon  les  Ecritures;  (lu'il  soit 
analhcme. 

7.  Si  quelqu'un  dit  que  Jésus,  en  tant 
qu'homme,  a  été  conduit  par  le  Verbe  de 
Dieu,  et  revêtu  de  la  gloire  qui  convient  au 
Fils  unique,  comme  s'il  était  lui-même  une 
personne  différente  ;  qu'il  soit  analhème. 

8.  Si  (]uel(]u'un  ose  dire  que  l'homme  que 
le  A'erbe  a  élevé  à  lui  doit  être  adoré,  glori- 
fié et  appelé  Dieu  avec  lui,  comme  avec  une 
personne  autre  que  lui-même;  car  en  disant 
arec,  on  donne  à  penser  celte  dualité;  au  lieu 
d'honorer  l'Emmanuel  par  une  seule  adora- 
tion ,  et  de  lui  rendre  un  seul  hommage, 
cnmme  au  Verbe  fait  chair;  qu'il  soit  ana- 
tlièuip. 

9.  Si  quelqu'un  dit  que  notre  unique  Sei- 
gneur Jésus-Christ  a  été  glorifié  par  lEsprit- 
Siint, comme  ayant  reçudelui  une  verluqu'il 
n'avait  pas  de  lui-même,  pourchasser  les  es- 
prits impurs  cl  opérer  des  miracles  sur  les 
liotnmes,  au  lieu  de  dire  que  res|)ril  par  le- 
quel Il  accomplissait  ces  prodiges  était  le 
sien  propre  ;  (ju'il  soit  anathènie. 

10.  La  divine  Ecriture  enseigne  que  le 
Christ  est  devenu  le  pontife  et  l'apôtre  de 
nii(ro  foi,  et  qu'il  s'est  offert  pour  nous  à 
Dieu  le  Père  en  odeur  de  suavité.  Si  donc 
qtieliu'un  dit  que  ce  n'est  pas  le  Verbe  de 
]'i('u  Ini-méine  qui  esl  devenu  notre  pontife 
et  notre  apôtre,  quand  il  s'est  fait  chair  et 
qu'il  a  pris  notre  ressemblance,  mais  un 
homme  né  de  la  femme  et  autre  que  le  \erbe  ; 
ou  si  quelqu'un  dit  qu'il  a  offert  pour  lui- 
même  sou  sacrifice,  au  lieu  de  l'offrir  pour 
nous  seuls,  puisque,  ne  connaissant  pas  le 
péché,  il  n'avait  pas  besoin  de  sacrifice  ;  qu'il 
soit  anathènie. 

11.  Si  quelqu'un  refuse  de  confesser  que 
la  chair  de  notre  Seigneur  est  vivifiante, 
comme  étant  la  chair  du  ^  erbe  lui-même 
Fils  de  Dieu,  mais  la  consiiière  coaime  la 
chair  d'une  personne  autre  que  le  A'erbe, 
unie  seulement  au  Verbe  par  l'eïrellence 
de  son  mérite,  ou  comme  un  temple  dans  le- 
quel le  Verbe  divin  a  daigné  habiier,  au 
lieu  de  la  considérer  comme  la  chair  du 
Verbe  qui  a  la  vertu  de  tout  vivifier,  et  vivi- 
fiante, ainsi  que  nous  l'avons  dit,  par  cela 
même  ;  qu'il  soit  analhème. 

12.  Si  quekiu'un  ne  confesse  pas  que  le 
Verbe  de  Dieu  a  souffert  selon  la  chair,  a  été 
crucifié  selon  la  chair,  a  enduré  la  morl  se- 
lon la  chair,  et  est  devenu  le  premier-né 
d'entre  les  morts  ,  eu  tant  qu'il  esl  la  vie  et 
qui!  la  donne  comme  Dieu;  qu'il  soit  ana- 
(hèiue. 


ÂLB  00 

Voilà  les  douze  célèbres  analhématisnies 
de  saint  Cyrille,  dirigés  contre  les  proposi- 
tions liéréli(iues  que  Neslorius  avait  avan- 
cées. La  lettre  synodale  ((ui  les  conlient  fut 
remise  à  Neslorius,  à  Constanlinople,  le  30 
novembre, signée  di^  la  main  de  saint  Cyrille. 
Elle  fui  accompagnée  de  deux  autres  lettres, 
l'une  au  clergé  et  au  peuple  de  Conslanti- 
no|)le,  l'autre  aus  abbés  des  monastères  do 
la  même  ville,  par  lesciueiles  saint  Cyrille 
leur  témoigne,  au  nom  du  synode,  qu'il  a 
attendu  jusqu'à  la  dernière  extrémilé  pour 
en  venir  à  ce  lûcheux  remède  de  l'excommu- 
nication, et  les  exhorte  tous  à  demeurer  fer- 
mes dans  la  foi,  et  à  communi<iuer  librement 
avec  ceux  que  Neslorius  avait  excommu- 
niés. Pour  porter  ces  lettres,  ainsi  que  celles 
du  pape  saint  Céleslin  à  Neslorius,  on  députa 
quatre  évéques  d'Egypte.  Lnbh.  t.  IIL 

ALEXANDRIE  (Conciliabule  d'),  l'an  iW. 
Dans  ce  conciliabule,  composé  d'environ 
quatre-ïingl-dix  évéques,  le  patriarche  Dios- 
core,  qui  y  présidait,  eut  la  léiiiérité,  non 
seulement  de  confirmer  ce  (ju'il  venait  de 
faire  au  conciliabule  d'Ephèse,  mais  encore 
de  porter  une  sentence  d'excommunication 
contre  le  pape  saint  Léon,  son  supérieur  et 
son  chef,  de  lui  comme  de  toute  l'Eglise. 
Quoique  les  évéques  présents  eussent  déjà 
adhéré  dans  le  conciliabule  précédent  aux 
autres  actes  de  Dioscorc,  en  faveur  d'Euly- 
chès  et  contre  saint  Flavien,  il  n'y  en  tut 
cependant  que  dix  qui,  tout  eu  larmes  et 
comme  malgré  eux,  purent  être  amenés  à 
souscrire  à  la  sentence  d'excommunication 
intentée  contre  le  pontife  romain,  tant  était 
profonde  la  vénération  (lu'inspirail  aux  hé- 
rétiques mêmes  la  grandeur  et  la  sublimité 
du  Irôue  apostolique.  LabI).  III. 

ALEXANDRIE  (Concile  d'),  vers  l'an  4ol. 
Prolèrc,  qui  avait  été  substitué  à  Dio^core 
dans  le  siège  patriarcal  d'Alexandrie,  as- 
sembla ce  concile  pour  ramener  à  la  fui  ca- 
tholique et  réconciliera  l'Eglise  ceux  qui  se 
trouvaient  excommuniés,  pour  leur  atlache- 
ment  à  l'hérésie  d'Eulychèi  ou  à  la  cause  de 
Dioscore.  Ceux-ci  ayant  obstinément  refusé 
de  se  rendre,  l'empereur  les  condamna  à 
l'exil.  Labh.  IV. 

ALEXANDRIE  (Conciliabule  d'),  vers  l'an 
4-57.  Timothée,  évêque  intrus  d'Alexandrie, 
ayant  encore  les  mains  leinles  du  sang  du 
saint  patriarche  Prolère  qu'il  venait  de  faire 
répandre,  assembla  ce  conciliabule,  composé 
de  quelques  évéques,  où  il  eut  l'insolence 
d'anathéiiiatiser  le  concile  de  Chalcédoine- 
Labb.  \y,  ex  lib.  Synodico 

ALEXANDRIE  Conciliabule  d'),  l'an  i77, 
(enu  par  Timothée  Elure,  patriarche  eiily- 
chéen  d'Alexandrie  :  on  y  rejeta  le  concile 
de  Chalcédoine.  Lib.  Synod. 

ALEXANDRIE  (Synode  d') ,  l'an  482.  Ce 
synode  eut  pour  objet  de  placer  sur  le  siège 
d'Alexandrie,  Jean  de  Tabcnne,  à  la  place 
du  patriarche  Salophaciole,  qui  ven  lit  de 
mourir.  Ce  choix  déplut  à  l'empereur  Zéimn, 
et  Pierre  Moiige,  que  ce  prince  avait  précé- 
demment exile,  fut  installé,  en  vcriu  de  son 
Hénotique,  sur  le  siège  patriarcal.   Le   ;;ou- 


9( 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES 


92 


voau  palnarche  entychien  assemhln  biontôt 
un  conciliabule  ,  où  le  concile  de  Chalcé- 
(loine  fut  analhématisé.  Lib.  Synod. 

ALEXANDRllil  (Conciliabule  d'),  l'an  48'i. 
Dans  celle  assemblée  d'évéquos  eutychiens, 
Pii'rre  le  Foulon  anathématisa  de  nouveau 
le  concile  de  Chalcédoine,  el  mit  sur  le  siège 
d'Hiéropolis  un  cerlain  Xénaias  qui  n'était 
pas  même  b.iplisé.  Ibid. 

ALEXANDRIE  (Concile  d'),  l'an  485.  Ce 
eoni'ile  fut  assemblé  il'aprcs  l'ordre  du  pape 
saint  Félix  II,  et  préside  par  Qiiinlinien,  évê- 
quc  de  la  ville  des  Arculicns.  Pierre  le  Fou- 
Ion  y  Cul  déposé.  Ibid. 

ALEXANDRIE  (Concile  d'),  !'an  581.  Ce 
concile  est  mal  à  propos  dit  A'Anlioche  dans 
l'é'ilion  dos  Conciles  donnée  à  Venise,  puis- 
qu'il fut  trnu  à  Alexandrie  par  saint  Euloge, 
patriarche  de  ce'.te  ville,  si  connu  par  sa 
science  et  sa  piété.  Mansi,  Suppl.  t.  I, 
col.  153. 

ALKXANDRIE  (Concile  d'),  l'an  580.  Ce 
concile  fut  assemblé  à  l'occasion  du  f  15  du 
c.  xviii  du  Dciléronomi',  conçu  en  ces  ter- 
mes :  Prvpheldin  de  gente  tua  et  de  frntribus 
tuis,  sicut  me,  suscitabil  tibi  Doniintts  Deiis 
tuas  :  ipnuin  atidies.  Les  Juifs  appliquaient  ce 
passage  à  Josué,  et  les  Samaritains  à  un 
certain  Dosilhée,  contemporain  de  Simon  le 
Magicien.  Saint  Euloge,  palriaiche  d'Alexan- 
drie, ayant  été  choisi  pour  arbitre  de  la  dis- 
pute, assembla  plusieurs  savants  évoques.  Il 
examina  la  cho^e  avec  eux;  et,  après  un  mûr 
examen,  ils  décider  nt  tous  ensemble  que  ce 
passage  ne  pouvait  s'entendre  que  de  Jésus- 
Christ.  On  lit  dans  les  éditions  de  Pholius, 
que  ce  concile  se  tint  la  7'  anné<'  de  Marcien  : 
il  faut  lire,  de  Maurice.  Edil.  Venet.  tom. 
VI  ;  l'An  de  vérifier  les  dales,  pag.  185. 

ALEXANDRIE  (Coucili.ibule  d),  vers  Tau 
630.  Cyrus,  patriarche  intrus  d'Alexandrie 
y  dressa  neuf  canons  dans  le  sens  du  inono- 

thélis ,  qu'il  envoya  à  Sergius  de  Conslan- 

tinople,  fiuiieurde  la  même  hérésie.  Lnbb.  V, 
ex  lib.  Synod. 

ALEXANDRIE  (Concile  d').  l'an  879.  Ce 
concile  lut  tenu  [lour  approu\er  le  rétablis- 
sement de  i'Iioiius  sur  le  siège  de  Constau- 
linople.  La  lettre  synodale  de  ce  concile, 
adressée  à  Pholius  et  à  l'emijereur  B.isile, 
fut  lue  en  présence  des  légats  du  pape 
Jean  VIII,  dans  le  concile  de  Constan'inople 
de  la  même  année.  Mnnsi,  l.  I.  col.  Î029. 

ALGAR\  E  (Synode  d'),  le  l'i-  janvier  loo4. 
L'évéque  D.  Juan  de  Ogelo  y  publia  un  corps 
de  statuts,  qu'il  rangea  sous  26  titres  :  ils 
ont  tous  pour  objet  l'adrninisiration  des  sa- 
crements, ou  des  points  de  disciplitie.  Consli- 
ttiiçoens  do  Bispado  do  Algarve.  Bibl.  roy.  B. 
Itil  1 . 

ALLEMAGNE  (Concile  d'),  l'an  358.  Voy. 
Germanie. 

ALLEMAGNE  (Concile  d')  ,  l'an  7i2. 
Ce  fut  Carloman  ,  duc  et  prince  des  Fran- 
çais, qui  assembla  ce  concile,  le  21  d'avril 
742,  Il  s'y  trouva  sept  évéqucs  de  ses  états  ; 
savoir:  saint  Bonifiée  de  Mayence,  Burchard 
de  Virîbourg,  Regenfrid  de'CoIogne,  Win- 
îar    de    Burobourg  ,   \  i'ebrard  d'AichsIadt, 


D.idon  d'Dtrecht  et  Eddan  deStrasbonrg.  Son 
dessein,  dans  la  convocation  de  celte  assem- 
blée, était  de  concerter  les  moyens  de  réta- 
blir la  loi  de  Dieu  et  la  discipline  ecclésiasti- 
que, et  d'empêcher  les  fidèles  d'être  trompés 
par  de  faux  prêtres,  comme  ils  l'avaient  été 
auparavant.  A  cet  effet,  le  concile  fit  seize 
canons  que  d'autres  réduisent  à  sept,  tels 
qu'ils  se  trouvent  dans  la  Collection  du  P. 
Labbe,  et  dans  les  Capilulaires  donnés  par 
Baluze. 

Le  1"  confirme  les  évêques  établis  nar 
l'archevêque  Boniface,  qui  est  qualifié  lé- 
gat de  saint  Pierre  ;  ensuite  il  ordonne  que 
l'on  tiendra,  tous  les  ans,  en  présence  du 
prince,  un  concile  pour  la  réformation  des 
mœurs  et  de  la  discipline  ,  et  pour  le  réta- 
lilissement  des  droits  de  l'Eglise  ;  que  l'on 
reiulra  aux  églises  les  biens  qui  leur  ont  été 
ôtés;  que  les  mauvais  prêtres,  les  diacres  et 
les  autres  clercs  débauchés  ne  percevront 
rien  des  revenus  ecclésiastiques,  qu'au  con- 
traire ils  seront  dégradés  et  mis  en  péni- 
tence. 

Le  2'  défend  aux  clercs  de  porter  des  ar- 
mes, de  combattre  cl  d'aller  à  la  guerre  con- 
tre l'ennemi,  si  ce  n'est  qu'ils  aient  été  choisis 
poury  célébrer  la  messe  et  porter  les  reliques 
des  saints  ;  c'est-à-dire  un  ou  deux  évê(iues 
avec  leurs  chapelains  et  leurs  prêtres.  Tou- 
tefois ,  chaque  commandant  pourra  mener 
un  prêtre  pour  juger  ceux  qui  confesseront 
leurs  péi  lies ,  et  leur  donner  des  pénitences. 
Le  même  canon  défend  aux  clercs  de  chasser 
ou  de  courir  les  bois  avec  des  chiens  ,  ou 
d'avoir  des  éperviers  ou  des  faucons. 

Le  3'  ordonne  aux  curés  d'être  soumis  à 
leur  évêque,  et  de  lui  rendre,  tous  les  ans  en 
carême,  compte  de  leur  foi  et  de  toutes  les 
fonctions  de  leur  ministère  ;  d'être  lt)UJours 
prêts  à  le  recevoir  avec,  le  peuple  assemblé  , 
quand,  suivant  les  canons,  il  fera  la  visite  de 
son  diocèse  pour  donner  la  confirmation  ;  et 
que,  le  jeuili-sainl,  ils  recevront  de  lui  le 
nouveau  chrême. 

Le  k'  défend  d'admetlre  au  ministère  les 
évêques  el  les  prêtres  inconnus,  de  quelque 
part  ((u'ils  viennent,  avant  l'approhation  do 
l'évéqne  diocésain  ou  de  son  synode. 

Le  5'  ordonne  aux  évêques  de  purger  de 
toutes  les  siiperslitions  païennes  le  peuple 
de  Dieu,  en  s'aidant  pour  celadu  secours  des 
comtes,  défenseurs  de  leurs  églises. 

Le  6'  porte  que  les  personnes  de  l'un  el  de 
l'autre  sexe  consacrées  à  Dieu,  qui,  du  Jour 
de  la  date  du  concile,  tomberont  dans  la  for- 
nication, seront  mises  en  prison  pour  faire 
pénitence  au  pain  el  à  l'eau  ;  que  si  c'est  un 
prêtre,  il  y  demeurera  deux  ans  après  avoir 
été  fouetté  jusqu'au  sang,  et  que  lévêque 
pourra  augmenter  la  peine  ;  que  si  c'est  un 
cleic  ou  un  moine,  après  avoir  été  fouetté 
trois  fois,  il  demeurera  en  prison  ;  que  l'on 
fera  subir  la  même  pénitence  aux  religieu- 
ses voilées,  el  qu'(Mi  leur  rasera  la  tête.  On 
voit  par  là  que  ce  n'étiiit  pas  encore  l'usage 
de  raser  les  religieuses  en  leur  donnant 
rb.ibil. 

Le  7'  défend  aux  prêtres  et  aux  diacres  do 


95 


ALT 


A-VA 


94 


porter  des  manteaux  ou  saies  semblables  a 
ceux  des  laïques,  et  veut  ([u'ils  portent  des 
chasubles,  habits  ordinaires  des  ecclésiasti- 
ques pour  ces  temps-là.  II  ordonne  aux  tnoi- 
ues  cl  aux  religieuses  de  faire  observer  dans 
leurs  monastères  la  rÔKlc  de  saint  Benoit. 
Holstcnius,  ex  cod.  Palatino  Bibl.  Valicanœ. 

ALLEMAGNIi  (Concile  d'  ),  l'an  7W.  Voy. 
Germanie,  môme  année. 

ALLEMAGNE  (  Concile  d'),ran  745. Saint 
Boiiiface,  depuis  archevêque  de  Mayence, 
présida  à  ce  concile,  comme  légat  du  saint- 
siége.  On  y  examina  plusieurs  clercs  héré- 
tiques séduits  j)ar  Ailelbert  et  Clément,  et 
on  déposa  Gévilieb  di-  Mayence  qui  avait 
commis  un  homicide.  Lnbli.  VI. 

ALLEMAGNE  (Concile  d'),  Tan  7'i7.  Saint 
Boniface,  archevêque  de  Mayence,  assembla 
ce  concile  par  ordre  de  Carloman.  On  y  re- 
çut les  quatre  conciles  généraux.  Payi,  ad 
hune  ann. 

ALLEMAGNE  (  Concile  d'  ) ,  l'an  8V1.  Ce 
concile  fut  tenu  en  présence  des  rois  Louis 
de  Germanie  et  Charles  le  Chauve.  On  y  dé- 
cida que  la  victoire  remportée  à  Fonîcnii 
sur  l'empereur  Lotbaire  par  ses  frères  , 
était  le  jugement  de  Dieu  ,  et  l'on  y  décerna 
Un  temps  de  prières,  avec  un  jeûne  de  trois 
jours,  pour  tous  ceux  qui  étaient  morts  do 
part  et  d'autre  dans  cette  bataille.  D.  Ceillier 
met  ce  concile  à  Fontenai  même.  Concil. 
Germ.  t.  II. 

ALLEMAGNE  (Concile d'  ),  l'an  1022.  On 
ne  sait  au  juste  ni  le  lieu,  ni  l'objet  de  ce 
concile  :  ce  que  l'on  en  sait  par  le  témoignage 
de  l'annaliste  et  du  chronographc  saxons  , 
c'est  qu'il  fut  composé  d'un  grand  nomiae 
d'évêques,  et  que  l'empereur  Henri  II  y  as- 
sista. On  ne  doit  pas  le  confondre  par  con- 
séquent avec  le  concile  de  Sélingstadt,  tenu, 
comme  le  dit  le  P.  Solier  dans  ses  ActaSan- 
ctorum,  le  l'i  juillet,  puis(iue  l'emiiercnrélait 
encore  à  Lucques  le  25  juillet  de  l'an  1022  , 
comme  on  le  voit  par  l'un  de  ses  diplômes  , 
et  qu'il  ne  put  conséquemraent  se  trouver  au 
concile  de  Sélingstadt,  qui  se  tint  le  11  aoûi. 
Mais  le  concile  dont  il  s'agit  ici  pourrai i 
bien  être  celui  qui  se  tint  la  même  année  à 
Aix-la-Chapelle,  en  présence  de  l'empereur. 
Il  s'y  agit  de  lerminerle  différenddePélegrin, 
archevêque  de  Cologne,  el  de  Durand  ,  évc 
que  de  Liège,  touchant  le  monastèrede  Bdi- 
cet,  qui  fut  adjugé  au  dernier. 

ALLEMAGNE  (Concile  d'  ),  l'an  1047.  Ce 
concile  lut  convoqué  par  l'Empereur  Henri 
III,  contre  les  siuionia(|ues.  Edit.  Venet.  t. 
Il;  et  Conc.  Gerinan.  t.  III. 

ALLEMAGNE  (Concile  d' ) ,  l'an  1223, 
contre  la  simonie.  Mansi,  t.  II,  col.  919. 
Balui.  Conc.  Gall.  Nurb. 

'  ALNE  (Concile  d'),  l'an  70!).  Saint  Egwin, 
évêque  de  Worchester,  obtint  la  convoca- 
tion de  ce  concile  ,  auquel  assistèrent  Brit- 
wal,  archevê(]ued<'  Cantorbery,et  saint  Wi!- 
frid,archevêqued'Y(irk.On  y  confirma  l'érec- 
tion du  monastère  d'Evesham  ,  dans  lequel 
saint  Egwin  mit  des  bénédictins.  Angl.  I. 
ALTHEIM  (Concile  d'j,  Allahinmeiisv,  l'an 


916.  Ce  concile  se  tint  le  20  septembre,  en 
pré.sence  de  l'empereur  Conrad,  el  fut  présidé 
[lar  un  légat  du  pape  Anastast;  III. 

On  y  lit  les  canons  suivants 

1"  et  '1°  Ceux  ((ui  communiquent  avec  les 
excommuniés  porteront  eux-mêmes  la  peine 
de  l'exeommunication. 

3"  Les  èvê(iues  ou  les  prêtres  seront  un 
sujet  d'édification  pour  les  peuples,  ainsi  que 
les  diacres  et  tout  l<;  clergé ,  à  moins  qu'ils 
ne  veuillent  être  déposés. 

k'  Aucun  évêque  ne  communiquera  avec 
les  excommuniés. 

5"  Les  évéques  ((ui  auront  été  appelés  au 
synode,  et  qui  refuseront  de  s'y  rendre,  se- 
ront déposés  jusqu'à  ce  qu'ils  viennent  ren- 
dre compte  de  leur  refus. 

()°  Les  évéques  qui  auront  été  appelés  au 
saint  concile,  et  qui  refuseront  ou  d'y  pa- 
raître, ou  d'y  envoyer  des  substituts,  seront 
fortement  réprimandés,  el  obligés  de  rendre 
raison  de  leur  refus  ;  et  s'ils  s'obstinent  de 
nouveau,  ils  seront  intci  dits  jusqu'à  ce  (ju'ils 
aillent  à  Rome  auprès  du  pape  etde  la  sainte 
Eglise,  porter  leurs  excuses. 

7"  Un  clerc  <iui  aura  quitté  son  églis-  ,  el 
un  serviteur  son  maître,  seront  privés  l'un 
et  l'autre  de  la  communion  jusqu'à  ce  qu'ils 
retournent,  celui-là  à  son  église,  et  celui-ci 
à  son  maître. 

8°  Un  esclave  que  son  maître  aura  affran- 
chi, qu'il  aura  instruit  et  promu  jusqu'au 
sacerdoce,  et  qui  refusera  ensuite  de  remplir 
son  devoir,  sera  privé  de  la  communion  jus- 
qu'à ce  qu'il  rende  ce  qu'il  doit  à  son  bien- 
faiteur. Mais,  s'il  arrive  (lu'il  persévère  dans 
son  opiniâtreté,  il  sera  accusé  auprès  de  l'é- 
vèque  qui  l'a  ordonné,  pour  qu'il  soit  dé- 
gr.idé.  Conc.  Germ.  tom.  II. 

ALTHEIM  (Concile  d'),  1  an  931.  On  y  lit 
trente-sepl  capitules  que  nous  n'avons  plus. 
ALT1>0  (  Concile  d'),  Altincme,  l'an  802. 
Jean,  duc  de  Venise,  ayant  précipité  du  haut 
d'une  tour  Jean,  patriarche  de  Grado,  saint 
Paulin,  patriarche  d'Aquilée,  convoqua   le 
concile  d'Aliino  pour  implorer  le  secours  de 
Cbarlemagne  contre  le  duc  de  Venise.  Oi»  y 
traita  aussi  des  matières   de    foi   el  d.'  dis- 
cipline. Mansi  place  ce  concile  en  803,  et 
Madrisi,  éditeur  des  OEuvres  de  saint   Pau- 
lin d'Aquilée,  en  804.  Rea.  XX  ;  Labb.  VII  ; 
Anql.  I. 
ALiISSJOUOREXSJA  {Concilia).  Voyet 

AUXERRE. 

ALUTA  (  Concile  d"  ) ,  eu  Afrique,  dans  la 
province  consulaire,  l'an  3o4.  Il  s'y  trouva 
un  grand  nombre  d'évêques,  de  prêtres  etde 
diacres,  et  l'on  y  fit  ce  décret  contre  les  tra- 
dileurs  des  livies  s.sinls  :  Si  (juelqu'un  corn» 
nmnique  avec  les  traditevns,  il  n'aura  point 
de  part  avec  nous  dans  le  royaume  céleste. 
Sard.  t.  I. 

AMALPHI  (Synode diocésain  d'),  l'an  1394, 
12  et  13  janvier.  L'invocation  mise  en  tête 
des  décrets  de  ce  synode  est  singulière  ;  la 
voici  :  ïn  noininc  Dei,  Bcatœ  Mariœ,  et  divi 
Andreœ.  Malgré  la  singularité  de  oe  titre,  ce 
synode,  que  présida  l'arcbevêciue  Jules  Uos- 
sini  da  Maurata,  n'en  fit  pas  moins  d'excel- 


os 

lenis  règlements,  en  particulier  celui  pour 
les  prêtres  de  s'jihslenir  de  tout  pacte  pour 
des  messes  à  céléhrer,  m.iis  d'ueci'pler  sim- 
plement les  niimônes  que  leur  offrent  pieu- 
sement les  fidèles.  Constitulioni  et  decr.  da 
Giulio  Hussini. 

AjVfALPHI  fConciled'),  Amalpfiitannm,  l'.in 
1597.   Jules  Rossini ,  archevê(|ue  d'AmalpIii, 
ville  archiépiscopale  d'Italie    dans    la    \n-i>- 
vinie  citérieuru  du  ro^-aume  de  Naples,   as- 
sembla ce  concile  provincial   le  8  mai,  si.us 
le  pontifical  du  pape  Cléuicnt  Mil.  On  y  re- 
çut le  concile  de  Trente,  et  on  y  fil  un  grand 
nombre  de  règlements  de  discipline  contenus 
sous  divers  chapitres.   Ils  ont  pour  objet  les 
matières  qui   sont  traitées  dans  les   antres 
conciles.  Nous  remarquerons  seulement  quel- 
ques règlements  qui  sont  propres  au  concile 
d'Amalphi,  ou  (|ni  ne  sont  pas  si  communs  ni 
SI  répelés  dans  lis  autres  conciles.  Par  exem- 
ple, dans  le  chapitre  des  livres  prohibés,  il 
est  dit  que  les  héritiers  d'un  défunt  ou   ses 
exécuteurs  testamenlaires  ne  pourront  ven- 
dre, ni  aliéner  en  aucune  sorte  les  livres  qu'il 
aura  laissés,  sans  la  permission  de  l'évéque, 
auquel   on  sera  tenu  d'en  donner  une   lisle 
fidèle.  Ils  est  dit  aussi  que  lis  évéques  choi- 
siront  des    personnes    habiles    pour    visiter 
très-souvent  les  boutiques  des  libraires,  et 
en  faire  enlever  tous  les  livres  délemlus.  On 
lit  dans  le   chapitre   de  la  prédication  ,  (]ue 
l'évéque  doit  y  assister  avec  tout  le  clergé 
de  la  ville,  et  que  les  hommes  doivent  Ten- 
lendre  séparément  des  femmes.   On  lit  dans 
le  chapitre  de  la  leçon  théologi(|ue  ,   qu'on 
fera  deux  fois  la  semaine  sans  y  manquer  une 
leçon  sur  les  cas  de  conscience  dans  la  ca- 
thédrale, à  laquelle  tous   les  confesseurs,  et 
tous  les  prêtres  qui  ont  charge  d'âmes  ,   se- 
ront obligés  d'assister,   même  sons  peine  de 
privation  du  pouvoir  de  confesser  et  de  leur 
olfice  à  charge  d'âmes.  Il  est  dit  dans  lecha- 
pire  des  écoles,  qu'on  ne  soutiendra  aucune 
thèse  en  public,  qui  n'ait  éle  vue  et  approu- 
vée par  l'évêiiue.   Dans  le  chapitre  de  la  cé- 
lébration de  la  messe,  il  est  dil  (|ue  les  prê- 
tres se  confesseront  tous  les  jours  avant  de 
la  dire,  el  (juils  ne  la  diront,   autant  qu'il 
sera  possible,  qu'avec  du  vin  blanc,  à  cause 
que  par   la  négligence  de   certains  prêtres, 
les  purificatoires  et  lescorporaux  se  trouvent 
si  sales  el  si  dégoûtants  qu'ils   font  horreur, 
lorsqu'on  célèbre  avec  du  vin  rouge.   On  ne' 
dira  point   la   messe  sans   qu'il  y   ait  deux 
cierges  de  cire  allumés,  et  on  lavera  toutes 
les  semaines  les   calices  dont  on  s'est  servi 
pour  la  dire,  après  quoi  on  jettera  l'eau  dans 
la  piscine.  On  n'admettra  personne  à  dire  sa 
première  messe,  .sans(iuil   ait  subi  l'examen 
sur  les  cérémonies  de  la  messe;  et  s'il  man- 
que à  quelques-unes,  il  sera  suspens  pendant 
six  mois  du  ministère  de  l'autel,  et  puni  à  la 
volonlé  de  l'évêquo. 

Dans  le  chapitre  des  jeûnes,  il  est  dit  que 
les  évoques  puniront  les  médecins  qui  se 
montrent  trop  faciles  à  accorder  la  dispense 
du  icûne  ou  de  l'abstinence,  de  même  que 
ceux  qui  cuisent  ou  qui  préparent,  de  quel- 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


9a 

que  manière  que  ce  soit,  des  mets  défendus 
les  jours  déjeune. 

Dans  le  chapiire  intitulé  :  Du  culte  et  de  la 
vénération  des  saintes  éijlises ,  on  ordonne 
qu'il  y  ail  toujours  trois  nappes  sur  l'autel, 
dont  une  descendra  jusqu'à  terre,  et  les 
deux  autres  couvriront  tonte  la  table  de  l'aii- 
til,  en  sorte  qu'elles  fassent  deux  nappes  dis- 
tinctes et  séparées  l'une  de  l'autre,  et  non 
pas  une  seule  pliée  en  deux.  Le  bénitier  sera 
de  marbre  ou  d'une  pierre  solide.  On  ne  le 
placera  point  au  dehors,  mais  au  dedans  de 
l'église,  à  l'entrée  cl  à  la  droite,  jamais  à  la 
gauche  de  ceux  qui  entrent  dans  l'église.  Il  y 
aura  toujours  un  aspersoir  de  soie  el  noa 
d'épongé  attaché  au  bénitier.  On  ne  se  ser- 
vira poinldu  son  des  cloches  pour  des  usages 
profanes,  ni  pour  avertir  des  peines  qu'on 
va  faire  souffrir  aux  criminels.  On  son- 
nera la  grosse  cloche  à  l'élévation  de  la 
grand'messe,  pour  avertir  les  absents  da 
communier  spirituellement;  et  à  une  heure 
après  minuit,  on  sonnera  à  trois  reprises, 
afin  d'avertir  les  chrétiens  de  prier  pour  les 
fidèles  défunts. 

Dans  l'un  des  chapitres  sur  le  baptême,  on 
condamne  un  abus  qui  consistait  à  envoyer 
(les  gants,  ou  de  l'eau  bénite,  qu'on  appelait 
de  compalernité,  dans  la  croyance  que  l'on 
contractait  une  affinité  spirituelle  avec  ceux 
auxquels  on  envoyait  ces  gants  ou  cette  eau 
bénite. 

Dans  les  chapitres  touchant  le  sacrement 
de  l'eucharistie,  on  ordonne  qu'elle  sera  con- 
servée dans  le  tabernacle  du  maître-autel, 
ou  dans  un  autre  lieu  décent,  et  qu'on  n'y 
placera  aucun  autre  vaisseau  avec  celui  qui 
renferme  le  corps  de  Noire-Seigneur,  qu'on 
aura  soin  de  renouveler  au  moins  tous  les 
quinze  jours.  On  veut  aussi  qu'il  y  ait 
toujours  une  lampe  ardente,  non  à  côté, 
mais  devant  le  milieu  de  l'endroit  où  il  sera 
déposé. 

Dans  le  chapitre  de  la  pénitence,  on  défend 
de  confesser  les  personnes  du  sexe  hors  de 
l'église,  ni  avanl  le  lever,  ni  après  le  coucher 
du  soleil. 

Dans  le  chapitre  des  sépultures,  on  défend 
sous  peine  d'excommunication,  d'exiger  quoi 
que  ce  soit  pour  l'enterrement,  non  plus  que 
pour  l'administration  des  sacrements.  On 
défend  aussi  d'enterrer  personne  avanl  le 
jour,  ni  pendant  la  nuit,  et  après  le  coucher 
du  soleil.  On  défend  enfin  de  souffrir  dans 
les  funérailles  les  femmes  qu'on  appelle  p/pi«- 
reuses,  et  on  ordonne  aux  clercs  de  laisser  là 
l'enierrcraent,  si  ces  sortes  de  femmes  refu- 
sent de  se  taire  et  de  s'en  aller.  On  veut  qu'on 
enterre  les  prêtres  avec  leur  aube. 

Dans  le  chapiire  intitulé  :  De  la  vie  des 
évéques,  il  est  dit  (|ue  leur  vertu  ne  doit  pis 
être  moins  éminente  que  leur  dignité;  qu'ils 
doivent  aimer  leurs  diocésains  comme  leurs 
frères  et  leurs  enfants;  el  lors  même  qu'ils 
sont  contraints  de  les  punir,  il  faut  toujours 
qu'ils  tempèrent  la  sévéiité  du  châlimenl, 
par  la  douceur  de  la  tendresse  et  de  la  com- 
passion. Il  n'y  aura  rien  dans  leur  façon  de 
vivre  qui  sente  le  luxe,  la  pompe,  la  vanité; 


87 


AMA 


AME 


:js 


mais  lout  y  respirera  la  simplicilé,  la  gravi- 
lé,  la  modérallou,  la  piclc,  la  lenipéranci', 
la  frugalilc,  etc.  Ils  seront  t-mpressés  à  se- 
courir et  à  proi(';,'er  les  pauvres  el  Ions  les 
niiser.ihles.  Ils  résideront  près  de  leurs  ca- 
thédrales, pour  veiller  de  la  continuellement 
sur  leuis  troupeaux  et  les  servir  personnel 
lenienl.  Ils  en  feront  aussi  la  visit;-,  en  par- 
courant leurs  diocèses  ,  pour  en  bannir  les 
alins  Ils  écouleront  et  recevront  avec  bonté 
Ions  ceu\  (|ui  auront  recours  à  eux,  el  sur- 
iDiit  les  panvri'S  el  les  malheureux. 

Dans  le  chapitre  des  \  icaires  forains,  on 
élablit  que  leur  olfice  consiste  à  veiller  sur 
tous  les  clercs  de  leurs  districts,  et  parlicu- 
lièremenl  sur  les  curés,  et  à  les  assembler 
une  fois  le  mois,  pour  corriger  et  régler  tout 
ce  qui  en  aura  besoin. 

Dans  le  ihapilri'  des  chanoines ,  on  veul 
qu'ils  célèbrent  Irès-souvenl  le  sacrifice  de 
la  messe,  qu'ils  soient  assidus  au  chœur, 
pour  y  chanter  l'office  divin  par  eux-mêmes, 
el  n'en  sortir  qu'après  qu'il  sera  lini. 

Quant  aux  clercs  en  général,  chanoines  cl 
autres,  ils  auront  toujours  rhat)il  extérieur, 
qui  descendra  jusqu'aux  talons,  snil  do  jour, 
soit  de  nuit,  soit  dans  le  diocèse,  soit  hors  de 
ses  limites.  Ils  ne  se  trouveront  à  aucun 
spectacle  protane,  ni  à  aucun  jeu  de  hasard, 
ne  fût-ce  que  pour  voir  jouer,  el  sans  jouer 
eux-mêmes. 

On  lit  dans  le  chapitie  du  Sacristain,  qu'il 
doit  bannir  de  la  sacristie  les  discours  vains 
el  profanes,  les  cris,  le  bruit,  les  disputes, 
les  altercations,  et  qu'il  n'y  doit  pas  souffrir 
les  laïques.  11  aura  soin  de  tenir  dans  une 
grande  propreté  les  calices,  les  patènes,  les 
corporaux,  les  pâlies,  les  essuie-mains,  les 
burettes,  qui  seront  toujours  de  verre,  etc. 

M  est  dit  dans  ie  chapitre  du  maître  dos 
cérémonies,  que  tous  seront  obligés  de  lui 
obéir,  même  les  chanoines  conslitués  en  di- 
gnités, dans  ce  qui  concerne  son  office. 

On  veul  qu'il  n'y  ail  rien  de  profane  ou  de 
lascif  dans  la  musique  et  dans  les  orgues,  el. 
qu'on  ne  soufl're  point  d'autres  instruments 
pour  l'office  divin,  sans  lu  permission  de  l'e- 
vêque. 

On  lit,  entre  autres,  les  règlements  qui 
suivent,  dans  le  chapitre  des  monastères  de 
tilles. 

(juand  quelqu'un  y  entrera,  on  sonnera  la 
clochette,  afin  ijuc  les  religieuses  se  retirent 
dans  leurs  cellules  ou  ailleurs ,  de  façon 
qu'elles  ne  puissent  être  aperçues  par  celui 
(jui  est  entré.  On  ne  veut  pas  que  tes  reli- 
gieuses parlent  aux  personnes  du  dehors  , 
si  ce  n'est  en  présence  de  l'abbesse,  ou 
d'une  religieuse  députée  par  elle,  el  cela 
dans  un  parloir  à  double  grille,  couverte 
d'une  toile  noire.  On  leur  défend  d'a- 
voir des  servantes,  autres  que  des  sœurs 
converses,  el  seulement  pour  la  commu- 
nauté en  général,  et  non  pour  les  religieu- 
ses en  particulier.  Elles  coucheiont  toutes 
dans  un  dortoir  fermé  à  clef,  et  n'auront 
<lans  leurs  cellules  ni  peinture,  ni  tabicau 
profane  ,  mais  seuU'iiienl  des  im;i!;;es  de  Jé- 
sus-Christ el  des  saints.  Klles  poilcroat  l'iia- 


bit  conforme  à  leur  règle,  el  jamais  elles  ne 
prendront  un  habit  séeulier  d'homme  ou  de 
iemme,  par  réciéalion  ou  sous  (luelque  au- 
tre prétexte  que  ce  soil.  lilles  ()orteronl  les 
cheveux  très-courts,  ne  serviront  point  à 
l'iuitel,  n'auront  pas  de  chiens,  éviteront  la 
curiosité  el  les  discours  inutiles,  et  feront 
j)araîlre  dans  louie  leur  conduite  beaucoup 
lie  ferveur,  de  piété,  de  religion  ,  de  mo- 
destie, de  douceur,  d'obéissance,  de  pa- 
tience, de  prudence,  de  gravité,  etc.  Man- 
fi,  t.  V. 

AMALPHI  (Synode  diocésain  d')  ,  l'an 
1G.'!9,  18  octobre.  L'archevêque  Ange  Pic(> 
y  fit  nombre  de  règlements  compris  sous  .'Ji 
titres.  Il  y  recommande  spécialement  de  ne 
s'écarter  en  rien  des  rites  et  des  cérémonies 
que  priîscril  le  rituel  romain.  Cette  siiiijile 
observation  nous  dispense  d'entrer  dans  un 
jdus  grand  dcl  lil.  Décréta  si/nodi  diœc.  Amal- 
pliitanw,  Ituinœ,  1610. 

AMHAS-AQUAS  [ConciUuminler].  Voyez 

riiliMEAlr.UES. 

AMliUKSBlKE  (Concile  d"),  Ambreslnrien- 
te,  l'an  1/77.  Ambresbire  ou  S  linl-Ambroise 
est  un  lieu  du  diocèse  de  Wincluîstre.  On 
y  Uni  un  eonc.le  l'an  977,  dont  il  ne  reste 
(jue  le  nom  ;  mais  on  croit  (|u"il  eut  le 
mèm(>  objet  que  celui  de  Calne.  Voy.  ce  mot. 
Uicii. 

AMELIA  (Synode  diocésain  d"),  Ameri- 
na,  l'an  1595.  L'évêque  Antoine-Marie  Gra- 
tien  tint  ce  synode,  le  premier  qui  ait  eu 
lieu  dans  ce  diocèse  après  une  interruption 
de  trente  années,  pour  mettre  à  exécution 
les  décrets  du  concile  de  Trente.  Il  y  re- 
commanda à  son  clergé  le  maintien  de  la  foi, 
la  dénoneiation  des  heréliques,  la  vigilance 
à  observer  par  rapport  aux  livres  défendus; 
il  ni;ir(iu.i  aux  prédicateurs  les  vices  à  si- 
gnaler, les  vertus  à  prêcher  au  peuple;  il 
rappela  l'ancii'ti  usage  de  ne  permettre  à 
qui  i|ue  ce  soil  de  prêcher  dans  une  ville  où 
révéi)ue  prêche  en  même  temps  ;  il  reiuil 
sous  les  yeux  le  cérémonial  à  garder  dans  la 
prédication:  «Si  c'est,  dit-il,  le  curé  qui 
doit  monter  en  chaire,  et  qu'il  dise  en  même 
temps  la  messe,  il  déposera  sa  chasuble  im- 
médiatement après  l'évangile,  et  il  se  cou- 
vrira la  tête.  S'il  aime  mieux  parler  de  l'au- 
tel même,  il  ne  quittera  rien,  mais  il  se 
tournera  du  côté  de  l'épître,  el  parlera  de- 
bout et  la  tête  découverte.  Si  ce  n'est  pas  lui 
qui  dil  la  messe,  il  prêrhera  en  chaire,  re- 
vêtu du  surplis  el  de  l'élole.  Tout  autre  prê- 
tre que  le  curé  ne  devra  jamais  prêcher  de 
l'dutel. 

Le  prélat  traça  ensuite  des  règles  fort 
étendues  pour  radininistration  des  sacre- 
ments, il  voulut  en  particulier  que  les  deux 
sexes  fussent  séparés  dans  la  réception  de 
l'eueharisiie;  il  abandonna  au  libre  juge- 
ment des  purenis  et  des  confesseurs  l'Age 
précis  où  les  enl'anls  pourraient  se  présen- 
ter pour  11  recevoir,  se  boinaut  à  défendre 
en  général  d'en  recevoir  qui  n'eusseni  pas 
encore  l'usag"  de  la  raisuu.  11  imposa  à  tous 
les  fidèles  uni  rempliraient  le  devoir  pascal 


r 


iK 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


100 


l'obligation  de  ne  se  présenter  qu'avec  des 
billols  où  leurs  noms  seraient  écrits,  et  qu'ils 
laisseraient  entre  les  mains  des  curés.  11 
exhorta  lis  rnagisirals  à  ne  jamais  ordonner 
le  sujiplict!  dos  criminels  le  jour  même  où 
ceux-ci  auraient  reçu  la  sainte  eucharistie. 
11  Toiilut  que  devant  tous  hs  autels  où  l'on 
garderait  le  saint  sacrement,  il  y  eût  tou- 
jours une  lanipi-  allumée  ,  ou  même  plu- 
sieurs, si  les  l'acuUés  de  l'église  pouvaient 
le  permettre. 

Par  rapport  au  sacrement  de  pénitence,  il 
défendit  aux  coiifcisseurs  d'absoudre  sans 
son  autorisation,  ou  de  réduire  à  la  péni- 
tence secrète,  des  pécheurs  qui  auraient  mé- 
rité la  pénitence  publique.  Il  ré^la  que 
l'imposition  de  la  pénitence  précéderait  d'or- 
dinaire l'absolution,  attendu,  ajouta-t-il,  que 
dans  le  cas  où  l'on  suivrait  l'ordre  inverse, 
le  pénitent,  une  fois  absous,  pourrait  se  re- 
fuser à  faire  la  pénitence  qui  lui  serait  alors 
imposée. 

Quant  à  l'extréme-onction,  il  veut  qu'elle 
soit  administrée  avec  le  pouce  ,  et  non  pas 
seulement  avec  une  spatule.  Pour  le  sacre- 
ment de  l'ordre,  il  exige  un  titre,  soit  patri- 
monial, soit  bénéficiai. 

Nous  ne  nous  étendrons  pas  davantage 
sur  le  reste,  qui  comprend  tout  un  voluuie 
petit  in-folio,  où  il  y  a  peu  de  parties  de  la 
discipline  ecclésiastique  qui  ne  soient  trai- 
tées dans  un  grand  détail,  et  en  même  temps 
avec  beaucoup  de  sagesse.  Nous  regrettons 
particulièrement  de  ne  pouvoir  citer  les  rè- 
glements relatifs  aux  écoles  de  paroisse,  et 
ceux  qui  concernent  les  filles  publiques. 
Diœc.  syn.  Amerinu,  Vencliis,  1597. 

AMIENS  (Synode  diocésain  d'),  le  mercredi 
d'après  la  Siint-Lucde  l'an  1516,  sous  Fran- 
çois de  Pisseleu.  Ce  prélat  y  fil  défense  à  ses 
prêtres  de  ]jara!tre  en  public  sans  Ibabil  et 
même  le  chapeau  (ou  le  capuchon)  ecclé- 
siastique {sine  caputiis  ecclesiaslicum  desi- 
gnantibus  statum),  de  se  porter  pour  avocats 
d'autres  causes  que  des  b'urs  propres,  ou  de 
celles  qui  serai«nl  communes  à  tout  le  clergé, 
ou  à  moins  que  ce  ne  lût  pour  soutenir  les 
intérêts  de  personnes  misérables  qui  ne  pour- 
raient aisément  trouver  des  detVnseur.s.  11  dé- 
fendit, sous  peine  d'excomniunicatiun ,  de 
lire  ou  de  garder  des  livres  de  la  secte  luthé- 
rienne. Il  interdit  strictement  aux  sages- 
femmes  et  autres  de  baptiser  un  entant  dont 
la  mère  viendrait  à  mourir  au  momenl  de 
le  mettre  au  jour,  tant  qu'aucun  membre  de 
cet  enfiiHt  ne  paraîtrait  hors  du  sein  mater- 
nel. 11  exigea  de  tous  les  prêtres  de  son  dio- 
cèse, fussenl-ils  religieux,  qu'ils  tussent  ap- 
prouves de  lui  ou  de  son  vicaire  pour  pouvoir 
prêcher  la  parole  de  Dieu  ou  entendre  les 
confessions. 

AAIU'.NS  (Synode  général  d').  Le  5  octobre 
16t)2,  François  Favre  ,  évê(|ue  d'Amiens  , 
lini  ce  iyuoile,  et  y  publia  nue  collection  de 
statuts.  «  Les  curés  n'omettront  jamais,  y 
est-il  dit,  de  faire  le  catéchisme  mire  \&- 
pres  et  compiles,  ou  à  quelque  autre  heure 
commode,  en  quoi  ils  ne  se  serviront  pas 
d  un  discours   contina,  mais   interrogeront 


la  jeunesse  sur  les  points  de  la  leçon  qu'ils 
auront  prescrite,  et  expliqueront  briève- 
ment et  clairen.ent  chaque  mystère  ou  vé- 
rité, de  manière  que  les  plus  simples  en  puis- 
sent profiler Pareillement,  outre  les  jours 

de  dimanches  ,  ils  observeront  la  même 
forme  ou  manière  de  catéchiser  trois  fois  la 
semaine  pendant  le  saint  temps  de  carême, 
pour  disposer  à  la  sainte  communion  ,  non- 
Êculemrnt  les  enfants  qui  n'en  ont  point  en- 
core approché  ,  mais  encore  ceux  qui  ont 
déjà  parlicipé  aux  divins  mystères  avec  trop 
peu  (le  Connaissance.  »  Les  maîtres  et  maî- 
tresses d'école  feront  tout  au  moins  deux 
fois  la  semaine  leçon  du  catéchisme,  et  in- 
spireront aux  enfants,  autant  qu'il  leur  sera 
possible,  les  sentiments  de  l'amour  et  de  la 
crainte  de  Dieu  :  et  afin  qu'en  un  âge  si  sus- 
ceptible de  diverses  impressions,  ils  soient 
mieux  formés  en  la  piété  chrétienne,  nous 
défendons  sous  peine  d'excommunication  à 
toutes  personnes  de  s'immiscer  dans  l'exer- 
cice de  l'instruction  de  la  jeunesse  sans 
qu'auparavanton  n'aitexaminé  leur  religion, 
leurs  mœurs  et  leur  capacité;  et  aux  lieux 
où  il  y  aura  des  maîtres  et  des  maîtresses  , 
les  garçons  et  les  filles  ne  pourront  être  ad- 
mis à  la  même  école,  ni  les  maîtres  tenir  des 
filles,  ni  les  maîtresses  des  garçons  ,  à  peine 
d'excommunication  qui  sera  encourue  ac- 
tuellement et  de  fait  par  la  simple  trans- 
gression de  notre  ordonnance,  et  sans  nou- 
velle sentence  ;  et  au  regard  des  lieux  où  il 
ne  [)eul  y  avoir  différentes  écoles  pour  les 
différents  sexes,  nous  enjoignons  aux  mal- 
Ircs  ou  aux  maîtresses  de  les  ranger  et  sé- 
parer si  bien,  qu'il  n'y  ait  point  de  com- 
munication qui  '  puisse  donner  occasion  à 
quehiuecorruptèle.  Ordonnons  très -expres- 
sément aux  curés  d'y  veiller.  »  Stat.  sy- 
nod.  dit  dinc.  d'Amiens,  1662. 

AMlENS(Syn.dioc.d'),ranl696.  F.  Picardie. 

ANAGNI  (Concile  d' ),  Anagninum,  l'an 
1160.  Le  pape  Alexandre  111  ayant  été  forcé 
de  quitter  Rome  ,  tint  ce  concile  ,  assisté  des 
évêques  et  des  cardinaux  de  sa  suite.  Il  y 
excommunia  solennellement  l'empereur  Fré- 
déric, et  déclara  absous  de  leur  serment 
tous  ceux  qui  lui  avaient  juré  fidélité.  Man- 
si,  qui  met  ce  concile  en  liGl  ,  ajoute  que 
Hugues,  abbé  de  Cluny,  y  fui  déposé  comme 
schismatique.  Mansi,  loin.  11,  col.  531. 

ANAGNI  Synode  diocésain  d'),  l'an  1596, 1 
et  5  mars.  Les  décrets  de  ce  synode,  qui  fut 
tenu  par  Gaspar  Vivien  Urbinati,  évêque  d'A- 
nagni,  sont  compris  en  51  chapitres.  Nous 
remarquons  eu  particulier  celui  qui  traite 
des  écoles.  «  On  aura  égard,  y  est-il  dit,  dans 
le  choix  des  maîtres  ,  moins  encore  à  leur 
science  qu'à  leur  religion  et  à  leur  piété, 
parce  que  de  là  dépend  le  salut  des  enfants, 
la  pureté  de  leur  vie  et  la  moralité  des 
peuples.  »  Conslitutiones  eccl.  Anagnifinœ , 
Jlomœ,  1597. 

ANAZAUBK  (Conciliabule  d')  ,  en  Cilicie  , 
l'an  4.j1.  L'évêque  Maxime,  de  concert  avec 
plusieurs  autres  nouvi  llement  arrivés  de 
Chalcédoine,  y  confirma  la  peine  de  dépo- 
sition ,  prononcée  contre  saint  Cyrille  d'A- 


10*  ANC 

Icxandrie  dans  le  faux  concile  do  Tarse,  cl 
déclara  excoimminiés  ceux  qui  cominuiii- 
qucraicnl  avi-c  lui.  Synod.  c.  113. 

ANAZAUBK  (Concilia  d') ,  Anazarbicum  , 
l'an  W5.  Uaii.s  ce  concile,  (jiusicurs  évôiiucs, 
à  i'fxi  mplo  <li!  Tliéodorel ,  si;  réunirciil  a 
Jean  d  Aniioclie.  ALLiiT/. 

ANCYIU-:  (Concile  d"),  Anajranuin  ,  l'an 
27.'î.  Il  y  eut  un  concile  sur  la  discipline  à 
Ancjre  en  Gilalie,  i  an  "27;),  si  l'on  en  croit 
l'illioii.  Le  uiôino  auteur  eu  met  un  auUe  sur 
le  niéaie  objet  à  Ancyre  en  Cœlé-Syrie,  l'an 
277.  Pilliou,  in  collect.  Uich 

ANCYRE  (Concile  d*)  en  Galalie,  Anajra- 
nam,   l'au  314..  L'empereur  Maxiinin  Uaï.i, 
le  dernier   pcr^écnlcur  des  chrétiens,  élaiit 
mort  à  Tarse  en  Cilicic,  vers  le  mois  d'août 
de  l'an  313,  lEglise  d'Orient  assembla  divers 
conciles,  soit  pour  rauieuer  dans  son  sein, 
eu  leurimposant  des  pénitences  convenables, 
ceux  que  la  crainte  des  tourments  avait  l'ait 
t(mil)er  durant  la  persécution,  soit  pour  réta- 
blirles  mœurs  des  clirétiens.Un  des  premiers 
fui  celui  d'Ancyre  ,  capitale  de   la   Galatie, 
dont  les  canons  regardent,  pour  la  plupart, 
la  pénitence  de  C(!ux  qui  étaieit  tombés  pen- 
dant la   persécution.  Ou   croit  qu  il   se   tint 
l'an  314..    Il   est  au  moins  certain   qu'il   l'ut 
tenu  avant  l'auSl'J,  puisque  Vital  d  Antio- 
che,  qui  est  nomme  le  pt  eisiier  dans  les  sous- 
criptions, comme  président  du  concile,  mou- 
rut  celle   année-là.    Le   concile    s'assembla 
dans  le  cours  de  la  cinquantaine  de  Pà((ues, 
qui  est   un  des  temps  marqués   par   les    ca- 
nons des  apôtres   {Can.  apust.  38)   pour  les 
deux  assemblées   que    les  evéques  devaient 
faire  chaque  année  ;  et  il  s'y  trouva  des  evé- 
ques non-seulemeni  de  la  Galalie,  mais  aussi 
de  la  Cilicie,  de  l'Hellesponl,  du  Pont,  appelé 
Polémoniaqtu:,  de  la  Byiliiuie,  do  la  Lycaonie, 
de  la  Phrygie,  de  la  Pisidie,  de  la  Pamphilie, 
de  la  Gappadoce,  et  môme  de  la  Syrie,  de  la 
Palestine  et  de  la  grande  Arménie  ;  en  sorte 
qu'il  pouvait  passer  pour  un  concile  général 
de  l'Orient.  On  ne  trouve  dans  les  souscrip- 
tions que  dix-huit  évéïjues  au  plus,  presque 
toujours  un   pour  cliaciiie  province;  ce  qui 
donne  lieu  de  croire  ou  qu'on  n'en  avait  dé- 
pulé  qu'un  ou  deux  de  chaque  province,  ou 
que  l'on  n'a  mis  que  les  principaux  dans  les 
souscriptions  ;  car  elles   ne  sont   pas  origi- 
nales. Les  plus  connus  sont  Vital  d'Anlioche 
qui  est  nommé  le  pre(nier  comme  président 
du  concile,  Marcel  d'Ancyre,  Loup  d<!  Tarse, 
Saint  Basile  d'Amasée,   Narcysse  de   Néro- 
niade ,   Léonce  de  Gésaree    en   C.ippadoce  , 
Lungin  de  Neocésarec  dans  le  Pont ,  Pierre 
d'icune  en  Lycaonie,  Amphion   d'Epiphanie 
dans  la  Cilicie.  On  y   voit  aussi  Agricolaus 
qualifié  diiTéremi..enl   selon    les    dilTérentes 
traduclious  de  ces  souscriplions.  Dans   celle 
que  Juslel  nous  a  donnée,  il  est  appelé  é\é- 
que  de  Gésarci' ;  ce  que  le  SynodKiue  et  Zo- 
nare   expliquenl  de  l^esarée  en  Cappadoce, 
et  c'est  peut-être  la  meilleure  leçon  ,  puis- 


ANC  10^ 

qu'Eusèbe  de  Césarée  ne  compte  pas  A{,'ric()- 
laiis   enlre  ses    prédécesseurs.  Au   contraire 
la  version  d'Isidore  appelle  .Agricolaus  évé- 
que  de  Césarée  en    Palestine,  cl    f.ii'  assister 
au  concile  un  évêque  de  Ci'sarée  en  Cajipa- 
doce,  nommé  Léonce,  dont  la  traduction  de 
Jiislel  ne  parle  point.  11  y  a  encore  cette  dif- 
férence enlre  celte  tr.iduclioii  et  celle  d'isi- 
doic,  (|ne  la  première  ne  marque  (juc  treize 
sousi'riptions,  et   (lu'elli;  place  Marcel  d'An- 
cyre le  second,  immédiatement  après  Vilal  ; 
au  lieu  que  la  seconde  en  marque  dix-huit, 
et  met  Marcel  le  troisième  :  ce  (jni  ne  parait 
pas  convenable,  puisque  le  concile  se  tenait 
dans  sa    ville   episcop.ile.    Aucune    de    ces 
souscriptions  ne  se  trouve,  soit  dan^le  texte 
grec,   soit   dans    Denys   h:   Petit;  et   ce  qui 
montre  qu'Isidore  s'est  donne  une  grande  li- 
bcrlé  eu  les   rapportant,  c'esi  qu  il  p.iric  de 
la  division  des  provinces  de  Galalie,  de  Cap- 
padoce et  de   Cilicie,  comme  si   elle  eût  eu 
lieu  dès  le  temps  du  ciuicile  d'.\ncyrc,  quoi- 
qu'elle ne  se  soil  l'aile  (|uc  lon;;temps  après, 
vers  l'an  370,  ou  même  depuis.  Aussi  celte 
division  n'est  point  marquée  dans  la  traduc- 
tion deJuslel,  ni  dans  celle  de  Pilhou,  tirées 
toutes  les  deux  de  très-anciens  manuscrits. 
Marcel,  par  exemple,  y   est  appelé   simple- 
nient  évéque  d'Ancyre,  et   ainsi  des  autres, 
au  lieu  que,  dans  Isidore,  on  descend  dans  le 
détail  du  lieu  où  éiail  située  la   ville  épisco- 
pale  de  chaque  évèque.  Marcel  y  est  dit  évê- 
que d'Ancyre,  et   Philadelphe  de  Juliopole 
dans  la  première  Galalie;  Léonce,  évéque  de 
Césarée,  ilans  la   première  Gappadoce;  Am- 
phion,  évéque  d'Epiphanie,  dans  la  seconde 
Cilicie.  11  y  a  même  de   la  variété  pour  le 
nombre  de  ces  souscriplions   dans  les   diffé- 
rentes éditions    de   la   traduction   d'Isidore. 
Celles  de  Paris  ,  eu  1523  et  153a,  n  en  mar- 
quent que  douze,  et  mettent  Marcel  d'Ancyre 
le  premier.  Il  y  en  a  dix-huit  daiis  l'éditioa 
des  Conciles  du  Père  Labbe. 

Le  concile  d'Ancyre  fit  vingt-cinq  canons, 
dont  plusieurs  regardent  ceux  qui  étaient 
tombés  pendant  la  persécution  de  Maximia 
Da'ia  («J. 

Le  1"  est  louchant  les  prêtres  qui  ,  s'é- 
tant  laissés  aller  à  sacrifier  aux  idoles,  tou- 
chés ensuite  de  douleur,  étaient  r<'venus  au 
combat  de  bonne  foi  et  sans  artifice;  car  il 
arrivait  quelquefois  que  ce  retour  au  combat 
n'éliiii  qu'uu  retour  feint  el  simulé,  comme, 
lorsqu'après  avoir  sacrifié,  on  convenait  avec 
les  magistrats  ,  à  prix  d'argent,  que  l'on  se 
présenterait,  ou  qu'on  se  laisserait  conduire 
de  nouveau  devant  eux,  et  qu'ils  feraient 
semblant  de  tourmenter  ceux  (lui  se  présen- 
teraient ou  qui  se  laisseraient  conduire  de  la 
sorte.  Le  concile  ordonne,  dans  ce  premier 
canon,  que  les  prêtres  qui  sont  lombes  dans 
la  persécution,  el  qui  sont  ensuiie  revenus 
au  combat  sans  fraude  et  sans  collusion,  se- 
ront conservés  dans  l'honneur  de  leur  ordre, 
el  le  droit  d'être  assis  dans  l'église  auprès  de 


(a)  Le  P.  Tliomassin,  pense  que  ce  fit  |,liiidl  U  la  suile 
(le  ia  peisécuUou  de  Liciuius  que  ce  concile  s'asscinlUa, 


aussi  bien  que  ceux  de  Luodicée  et  de  Néocésarée.  Ha- 


m 


Dlf/riONNAlRE 


l'évêque,  mais  qu'il  ne  leur  sera  pas  permis 
d'uffrir,  ni  de  prêcher,  ni  de  fjirc  aucune 
fonction  sacerdotale. 

H  faut  remarquer  que  la  disposition  de  ce 
canon,  par  rapport  aux  piètres  tombés,  est 
un  adoucissement  de  l'ancienne  discipline, 
puivque,  selon  les  règles  de  l'ancienne  disci- 
pline, les  préires  tombés  pendant  la  persécu- 
tion étaient  déposés,  (|uoi(|u'ils  se  fussent 
relevés  par  une  généreuse  confession. 

La  2  ordonne  la  même  peine,  et  fait 
aussi  la  môme  grâce  aux  diacres  qui  sont 
tombés  dans  le  même  crime,  et  qui  ont  de- 
puis confessé  Jésus-Christ.  On  ne  les  prive 
point  de  l'honneur  du  diaconat,  mais  seu- 
lenient  de  l'exercice  des  fonctions  sacrées 
attachées  à  leur  ordre,  savoir,  de  porter  à 
l'autel,  ou  de  présenter  au  prêtre  ou  à  l'é- 
vê(|ue  la  matière  du  sacrifice  et  de  l'oblalion, 
et  d'élever  souvent  la  voix  au  milieu  des 
saints  mysières,  pour  indiquer  au  peuple 
l'ordre  de  la  liturgie,  et  l'avertir,  soit  de 
prier,  soit  de  se  mettre  à  genoux,  soit  de  se 
relever,  soit  de  se  préparer  à  la  communion, 
soit  de  sortir,  etc.  ;  ce  que  le  canon  exprime 
par  le  mot  prœdicarc.  Ce  canon  laisse  néan- 
moins la  liberté  à  l'évêque  d'user  d'une  plus 
grande  indulgence  ,  ou  d'une  plus  grande 
sévérité,  selon  la  lerveur  ou  la  tiédeur  de  la 
pénitence. 

Le  3'  déclare  que  ceux  qui  se  sont  enfuis 
pour  éviter  la  persécution,  et  qui,  dans  leur 
fuite,  ont  été  pris  ou  livrés  par  leurs  domes- 
tiques, qui  ont  perdu  leurs  biens,  soulTort 
les  tourments  ou  la  prison;  à  qui  l'on  a  mis, 
par  force,  de  l'encens  dans  les  mains,  ou  des 
viandes  immolées  dans  la  bouche,  tandis 
qu'ils  criaient  qu  ils  étaient  chrétiens,  et  qui 
ont  depuis  témoigné  leur  douleur  de  ce  qui 
leur  était  arrivé,  par  leur  habit  et  leur  ma- 
nière de  vivre;  ceus-là,  étant  exempts  de  pé- 
ché, ne  doivent  pas  être  privés  de  la  com- 
munion; et,  si  quelqu'un  les  en  a  privés  par 
ignorance  ou  par  trop  d'exactitude,  qu'ils 
Soient  reçus  sans  délai,  les  clercs  comme  les 
la'ïques. 

I  Le  4-«  ordonne  que  ceux  qui,  après  avoir 
sacrifié  par  contrainte  aux  idoles,  ont  encore 
mangé  à  la  taljle  où  l'on  sert  des  viandes 
immolées,  s'ils  y  ont  été  en  habit  de  fête,  en 
témoignant  de  la  joie,  seront,  pendant  un 
an,  au  rang  des  auditeurs  et  des  catéchumè- 
nes; prosternés  pendant  trois  ans;  deux 
autres  années  ,  participant  seulement  aux 
prières,  mais  sans  y  otTrir  ni  communier; 
après  quoi  ils  seront  reçus  à  la  tommuniou 
parfaite. 

11  y  a  surtout  quatre  choses  dignes  de  re- 
marque dans  ce  canon  :  1°  l'ordre  des  divers 
degces  de  la  pénitence  ;  2°  la  sévérité  de  l'an- 
cienne discipline  ;  3»  les  longues  préparations 
nécessaires  pour  parvenir  au  bonheur  de  la 
coniiiiuiiioi.  :  Via  coutume  qui  s'observait 
alors  de  différer  l'absolution  aux  pécheurs, 
jusqu'à  ce  qu'ils  eussent  accompli  la  péni- 
Icuce  qui  leur  avait  été  imposée. 

I.e  5  met  au  rang  des  prosternés  pendant 


DES  CONCILES.  104 

trois  ans  ceux  qui  ont  assisté  aux  frsti  is 
profanes  en  haliil  vie  deuil,  et  n'y  ont  marge 
qu'avec  un  vis.ige  triste,  et  fondant  en  lar- 
mes, pendant  tout  le  repas,  et  vrut  qu'ils 
soient  admis  aux  prières  ,  sans  offrir.  Q  le 
s'ils  n'avaient  point  mangé,  il  fallait  qu'ils 
demeurassent  p.'irini  les  prosternés  prii(l;int 
deux  ans,  un  an  senlenienl  admis  aux  priè- 
res ;  et,  au  bout  de  trois  ans  ,  ils  avaient  la 
communion  parfaite.  Mais  il  était  au  pouvoir 
de  l'évêque  d'al  on;;erou  d'abréger  ce  temps, 
selon  la  lervenr  plus  on  moins  grande  des 
pénitents,  et  eu  égnrd  à  la  vie  qu'ils  avaient 
menée  avant  leur  chute. 

Le  6"  regarde  ceux  qui  ont  sacrifié  aux 
idoles,  craignant  les  supplices  ou  la  perte 
de  leurs  biens,  et  qui,  pendant  la  célébration 
de  ce  concile,  demandaient  à  faire  pénitence  : 
le  saint  concile  vent  qu'on  les  mette  au 
nombre  des  écoutants  jusqu'au  grand  jour, 
c'est-à-dire  au  jour  de  Pâques;  qu'ils  soient 
ensuite  trois  ans  suppliants;  qu'ensuite  ils 
assistent  aux  prières  ,  sans  offrir,  pendant 
deux  ans;  après  quoi,  on  les  admettra  à  la 
communion.  Il  veut  néanmoins  (]u'en  cas  de 
danger  de  mort,  on  les  secoure,  et  qu'on  ne 
les  prive  pas  de  leur  viatique. 

Le  7'  enjoint  à  ceux  qui  ont  assisté  aux 
festins  des  idoles,  mais  qui  y  ont  porté  des 
viandes,  ne  voulant  pas  manger  de  celles 
qu'on  y  présentait ,  deux  ans  de  pénitence  , 
et  laisse  le  pouvoir  aux  évéques  d'examiner 
leur  conduite  pour  les  admettre  plus  tôt  à 
la  communion,  ou  la  leur  différer. 

Le  8"  ordonne  que  ceux  qui  ont  sacrifié 
deux  ou  trois  fois,  ayant  cédé  à  la  violence 
qu'on  leur  a  faite,  soient  quatre  ans  dans  le 
degré  de  prosternation,  deux  ans  sans  offrir, 
et  que,  le  septième  ,  ils  soient  faits  partici- 
pants de  la  communion. 

Le  9°  veut  que  ceux  qui  non-seulement 
ont  apostasie  ,  mais  y  ont  contraint  leurs 
frères,  ou  ont  été  cause  qu'on  les  y  a  con- 
traints, soient  trois  ans  auditeurs,  six  ans 
prosternés,  un  an  sans  offrir,  dix  ans  en  tout 
en  pénitence,  pendant  lesquels  on  examinera 
leur  vie. 

Le  10'  ordonne  que  les  diacres  qui  ,  à  leur 
ordination  ,  ont  protesté  qu'ils  prétendaient 
se  marier,  s'ils  l'ont  fait  ensuite,  demeure- 
ront dans  le  ministère,  puisque  l'évêque  le 
leur  a  permis.  Que,  s'ils  n'ont  tien  dit  dans 
leur  ordination  ,  et  se  marient  ensuite,  ils 
seront  privés  du  ministère. 

11  paraît  par  ce  canon  qu'il  y  avait  dès 
lors  une  loi  générale  qui  ordonnait  la  con- 
tinence aux  diacres,  niai^  (jue  l'évêque  pou- 
vait en  dispenser,  et  qu'il  était  censé  en 
dispenser  en  effet,  quand  celui  que  l'on  or- 
donnait diacre  prolestait,  dans  son  ordina- 
tion, qu'il  voulait  se  marier.  On  doit  observer 
néanmoins  que  celte  discipline,  touchant  la 
permission  de  se  marier,  par  rapport  aux 
diacres  qui  avaient  déclaré,  dans  leur  ordina- 
tion ,  qu'ils  ne  pouvaient  garder  la  coini- 
mnce,  était  particulière  à  l'Eglise  d'Ancyre, 
et  non  admise  dans  les  autres  Eg.ises,  comme 
le  remarquent  Baisamon,  Zouare  et  les  au- 


105 


ALE 


ALC 


i()6 


très  infprprètcs  dos  canons  procs,  et  qu'on 
le  voit  par  \e  sixième  canon  (lu  concile  ni 
Trullo,  (|ui  ordonne  de  déposer  les  prêtres, 
les  diacres  et  les  sous-di.icrcs  qui  se  inaric- 
ronl  après  leur  onlinalion  (o). 

Le  11"  poite  que.  s'il  arri\e  que  des  filles 
soient  enlevées  après  leurs  fiançailles,  elles 
soient  rendues  à  leurs  fiancés,  quand  bien 
niêiiie  les  ravisseurs  en  auraient  abusé. 

Le  12"  veut  que  l'on  puisse  ordonner  ceux 
qui  ont  sacrifié  aux  idoles  avant  d'être  bap- 
tisés, parce  que  le  baptême  qu'ils  ont  reçu 
les  a  purifiés  de  toute  sorte  de  crimes. 

Denys  le  l*etit  intitule  ce  canon  :  De  liis  qui, 
cuin  caCecliutneni  cssent,  idolis  imniolaverunt, 
pour  faire  voir  qui!  ne  s'agit  point  ici  de 
tous  ceux  qui  ont  sacrifié  avant  le  bapléinc, 
piiis()u'on  n'avait  jamais  doulé  dans  l'Eglise 
que  les  idolâtres  qui  avaient  sacrifié  avant 
d  être  admis  au  nombre  des  catéchumènes, 
ne  pussent  être  ordonnés  après  le  baptême. 
Il  ne  s'agit  donc,  dans  ce  canon,  que  des 
seuls  catéchumènes  qui  avaient  immolé  aux 
id'd'  s  (Inraiil  leur  calécliiMiip",ii  ()n  iloiilnit 
s'ils  n'avaient  point  contracté  d'irrégularité 
en  sacrifiant.  La  raison  de  douter  était  que, 
quoiqu'ils  ne  lussent  point  encore  baptisés, 
ils  paraissaient  né.inmuins  soumis  aux  lois 
de  l'Eglise.  Le  concile  décide  qu'ils  ne  sont 
point  irréguliers  et  qu'ils  peuvent  être  ad- 
mis aux  ordres. 

Le  13*  déclare  qu'il  n'est  pas  permis  aux 
chorévêques  d'ordonner  de»  prêtres  ou  des 
diacres,  ni  aux  prêtres  de  la  ville  de  rien  com- 
niander,  ni  rien  faire  dans  leurs  paroisses, 
outre  ce  qu'ils  ont  coutume  de  faire,  sans 
l'ordre  ou  la  permission  par  écrit  de  l'é- 
vêque. 

C'est  la  première  fois  qu'il  est  parlé  de 
chorévêques.  Ce  terme  signifie  proprement 
un  évéque  rural ,  un  évéque  de  viÙarje  ,  un 
évéque  de  la  contrée  ou  du  territoire  qui  dé- 
pend de  la  cité.  Isidore,  dans  sa  traduction  , 
les  nomme  vicaires  des  évéques,  parce  que 
les  évéques  leur  donnaient  une  grande  par- 
tie de  leur  autorité  pour  la  campagne,  et 
qu'ils  y  faisaient  la  plupart  des  fonctions 
épiscopales.  C'est  une  question  de  savoir  si 
les  chorévêques  étaient  vraiment  évéques 
en  vertu  do  leur  ordination.  Le  sentiment 
le  plus  commua  est  que  les  chorévênues  , 
pour  l'ordinaire  ,  n'étaient  que  de  simples 
prêtres,  qui  n'avaient  ni  l'ordination,  ni  l'au- 
torité épiscopale,  mais  qui  faisaient  seule- 
ment quelques  fonctions  épiscopales  dans 
les  bourgades  où  les  évéques  les  envoyaient. 
Il  y  avait  cependant  des  églises  où  les  chor- 
évêques étaient  vraiment  évéques,  en  vertu 
de  leur  ordination,  et  d'autres  où  ils  l'avaient 
comme  par  accident  ;  tels  étaient  ceux  (lu'on 
avait  ordonnés  évéques  dans  l'hérésie,  et 
qu'on  faisait  souvent  chorévêques  lorsqu'ils 

(a)  10'  cjiion.  «  Ripn,  ce  me  semlilp,  ne  fait  mieux  con- 
Diiiirt;  la  U'ailiLiuii  de  l'ÉgliM;  Koiiiji.ie,  ()iie  l.i  irirn-cuoii 
ou  le  cbaiigriiieiil  qu'elle  lil  au  cli\ièiue  cauou  ilu  cciiic  ile 
d'Aiicyre,  loisi|u elle  le  inii  il.ms  le  Code  doriL  olle  se  ser- 
vait,el  doiil  il  est  le  onzième  canon. Car,  au  lieu  que,  selon 
le  grec  el  loules  les  versions,  les  diacres  qm  prolesteut 
dans  le  temps  de  leur  ordiiialion  qu'ils  ne  sont  pas  résolu» 
de  vivre  clans  la  continence,  conservent  leur  dignité  el  la 

DlCTIONNAIHU    DES  CONCILES.    I. 


revenaient  à  l'Eglise  :  tels  étaient  aussi  les 
évè(|ucs  chassés  de  leurs  sièges. 

Le  \'*'  ordonne  aux  prêtres  cl  aux  diacres 
qui  s'abstenaient  de  manger  de  la  viande, 
de  ne  le  pas  faire  .par  mépris,  cnnime  vi  la 
viande  était  immonde.  Il  leur  enjoint  c  nsiiite 
de  la  toucher  et  de  manger  des  hérites 
cuites  avec  elle,  pour  montrer  que,  s'ils 
s'en  abstiennent,  ce  n'est  point  (]u'ils  l'aient 
en  horreur,  ni  qu'ils  la  regardent  comme 
mauvaise;  que,  s'ils  n'obéissent  pas,  il  \cut 
qu'on  les  dépose. 

Celte  ordonnance  du  concile  est  une  sage 
précaution  contre  les  cliionites,  les  mani- 
chéens et  (|uelques  autres  hérétique';,  qui 
condamnaient  comme  mauvais  l'usage  de  la 
viande,  de  crainte  que  les  fidèles  ne  fussent 
portés  à  croire  (jne  les  prêtres  et  les  diacres 
dont  il  est  parlé  dans  ce  canon  voulussent 
favoriser  les  erreurs  de  i  es  héréiiques. 
L'usage  de  la  viande  n'est  donc  pas  mauvais 
en  soi,  quoiqu'il  y  ait  du  mérite  de  s'en  abs- 
tenir par  un  esprit  de  pénitence  ou  par  de- 
voir, quand  l'Eglise  ruidonne. 

Le  15"  déclare  que  si,  pemtant  la  vacanco 
du  siège  épiscopal,  les  prêtres  constitués 
économes  des  biens  de  l'Eglise  vendi-ni  quel- 
que chose  de  ce  qui  lui  appartient,  il  sera 
au  pouvoir  de  l'évêiiue  élu  de  casser  le  con- 
trat ou  de  recevoir  le  prix  de  la  vente  qu'ils 
en  ont  faite. 

Le  l(î*  ordonne  que  ceux  qui  ont  commis 
des  péchés  contre  nature,  si  c'est  avant 
l'âge  de  vingt  ans  ,  seront  quinze  ans  pro- 
slernés  et  cinq  ans  sans  olïrir.  S'ils  sont 
tombés  dans  les  mêmes  péchés  après  l'âgo 
de  vingt  ans,  et  étant  mariés,  ils  seront 
vingt-cinq  ans  prosternés  et  cinq  ans  sans 
offrir.  S'ils  ont  péché  après  l'âge  de  cin- 
quante ans ,  étant  mariés,  ils  n'auront  la 
communion  (]u'â  la  fin  de  la  vie. 

Le  17"  déclare  que  si,  par  ces  sortes  do 
péchés,  ils  ont  contracté  des  maladies  hon- 
teuses que  le  concile  appelle  lèpre,  on  les 
séparera  de  toute  communication  avec  les 
pénitents  (ju'ils  pourraient  infecter  de  leurs 
ordures,  en  leur  assignant  un  endroit  parti- 
culier pour  accomplir  leur  pénitence,  hors 
de  l'enceinte  de  l'église,  où  ils  étaient  expo- 
sés à  la  pluie  et  aux  autres  injures  de  l'air  ; 
eu  sorte  qu'ils  n'ét.iieut  pas  seulement 
chassés  de  l'église  ,  mais  encore  du  por- 
che de  l'église.  Tertullien  {De  Pudiciiia, 
cnp.  V)  remarque  que,  de  son  temps,  on  ne 
souffrait  sous  aucun  toit  de  l'église  ceu\  (|iii 
étaient  coupables  de  ces  sortes  d'impuretés. 
Le  texte  grec  de  ce  camui  appelle  ces  péni- 
tents lépreux,  Hiemantes,  parce  qu'ils  étaient 
obligés  de  demeurer  à  l'air,  afin  ijue  leur 
mauvaise  odeur  ne  pût  nuire  à  per- 
sonne (6). 

Le  l8"  porte  que,  si  quelqu'un,  étant  or- 

lihprlé  du  mariage,  MnneaiUin  mmislerio,  propterea  qtiod 
lih  episcopus  licenliuin  iledcril,  riiglise  llomaine  snlisiiiua  ' 
à  ce.>  j.aroles  celles-ci:  Si  ad  luipiiiis  cuiiveiieiiiit,  uia- 
nemil  iii  clcro  tniluin,  «'(  a  iiiiiiistcrin  itbjtciimiw.  »  Diiouel, 
Confér.  eccl.  t.  Il,  XL'  diss  iw  te  10' canon  duconc.  d'.i»- 
cyie,  p.  UT. 

(/))  Denjs  le  Pelit  3  traduit  le  mot  grec  xiiiu<i;o|Uvou;  par  £^ 
qui  ipirxlu  periclUantur  immwido,  c'esi-à-dire  qu'il  a  ut- 


«07 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


108 


donné  évêque,  nVst  pas  reçu  par  le  peuple 
auquel  il  est  destiné,  et  veut  s'emparer  d'un 
autre  diocèse,  et  y  exeiter  des  sédiiions 
contre  l'évéqne  établi,  il  sera  séparé  di;  la 
communion.  S'il  veut  prendie  séance  parmi 
les  prêtres,  comme  il  l'avait  avant  qu'il  fût 
ordonné  évé(iuc,  on  lui  laissira  let  honneur; 
mais  s'il  y  excite  des  séditions  contre  l'évé- 
que,  il  sera  privé  même  de  l'honneur  de  la 
prêtrise,  et  exeommunié. 

1  our  entendre  ce  canon,  il  faut  savoir 
qu'il  arrivait  souvent,  dans  les  premiers 
siècles,  que  des  évé(iues  ordonnés  pour  un 
diocèse  fussent  rejelés  par  le  peuple  de  ce 
diocèse,  parce  que,  selon  la  discipline  de  ce 
lemps-là,  le  peuple  concourait  à  l'élection 
de  son  èvéciue.  Il  arrivait  souvent  aussi  que 
les  évéques,  rejelés  par  les  peuples  pour  les- 
quels ils  avaient  été  oriloruiés,  troublaient 
tes  églises  ou  bien  d'autres,  et  ex(  liaient 
des  séditions  contre  les  évéques  qui  les  gou- 
vernaient, à  dessein  de  les  f.iire  chasser  pour 
prendre  leur  place.  C'est  contre  ces  évéques 
turbulents  et  séditieux  que  fui  fait  le  canon 
dont  il  s'ai^it. 

Le  19"  soumet  a  la  niënne  peine  que  les 
bigames,  les  vierges  qui,  au  mépris  lie  leur 
proTession,  ont  violé  le  vœu  de  virginité,  et 
défend  aussi  aux  vierges  de  loger  avec  des 
hommes,  sous  le  nom  de  sœurs.  On  appelle 
hiynmcs  ceux  qui ,  après  la  mort  de  leurs 
épouses  ,  convolent  à  de  secondes  noces. 
Quoique  l'Eglise  n'ait  jamais  condamné  les 
secondes  noces  ni  les  suivantes,  elle  les  a 
néanmoins  toujours  regardées  de  mauvais 
œil  et  comme  (les  marques  d'incontinence; 
d'où  vient  qu'elle  soumettait  autrefois  les 
bigames  à  la  pénitence,  (]ni  n'était  réglée 
que  par  la  coutume,  il  par;iîl,  par  saint  Ba- 
sile [Epist.  Can.  2,  caii.  18)  qu'on  les  rece- 
vait après  un  an  de  séparation.  C'est  cette 
même  peine  des  bigames  que  ce  canon  im- 
pose aux  vierges  adultères. 

Le  20'  ordonne  que  celui  qui  aura  commis 
un  adultère  ,  ou  souffert  que  sa  femme  le 
commette,  fera  sept  ans  de  pénitence,  en 
passant  parles  quatre  degrés  or.iinaires  des 
pleureurs,  des  écoutants,  de  la  prostration 
et  de  la  consistance.  La  iémme  adultère  ne 
passait  pas  par  les  trois  premiers  de  ces  de- 
grés; mais,  tout  le  temps  qu'elle  aurait  dû  y 
demeurer,  elle  le  passait  dans  le  degré  <le  la 
consistance,  où  l'on  était  seulement  privé  de 
l'offrande  et  de  la  communion.  Comme  plu- 
sieurs s'y  metijiient  souvent  par  piété  et  par 
humilité,  ks  adultères  ne  pouv.iient  être  dé- 
couvertes par  cette  sorte  de  jénitcnce  qui 
leur  était  conmiune  avec  beaucoup  de  per- 
sonnes innocentes. 

C'est  .linsi  que  D.  Ceillier  lit  ce  canon  dans 
le  111'  tome  de  son  Histoire  des  auteurs  ecclé- 
siastiques, p;ige  720  ;  mais  il  y  a  une  autre 
leçon  qui  paraît  plus  vraisembl;il)le  :  c'est 
celle  qui  enlii\(l  ce  canon  de  celui  qui  épouse 
une  femme  répudiée  par  son  m.iri  pour  cause 
d'adultère;  d'où  vitiit  que  Denys  le  Petit  ne 

tendu  par  re  mnl  tfs  éuergninèiies,  comme  l'exiiliqiie  le 
i".  Alexandre.  CiiUe  inU  i|.réialion  n'est  pas  a(i|.ri]ii,ée 
eu  savant  ilomiuioain  ;  Mansi  cepcndaut  l'a  trouvé;' ;ij)- 


dit  pas,  cuiits  uxor  udulterata  est,  maiis  cujus 
iixiir  adultrra  fiuril ,  et  qu'il  pose  ainsi  le 
litic  de  ce  canon  :  De  liis  qui  adultéras  ha- 
binl  itxores,  vcl  si  ipsi  adulleri  cowproben- 
lur.  Ce  canon  doit  donc  s'entendre  d'un 
homme  (]ui  é|iouse  une  femme  répudiée  pour 
c.iuse  d'adultère,  du  vivant  de  son  mari,  et 
qui  p.;r  là  se  rend  en  quelque  sorte  cou- 
pab'e  lui-même  d'adultère.  Si  l'on  dit  qu'une 
pénitence  de  sipt  .mnées  paraît  trop  douce 
pour  Ce  mari  adultère,  puisque  l'Eglise  pu- 
nissait autrefois  ce  crime  de  quinze  années 
de  pénitence,  on  répond  que  le  concile  en  a 
agi  ainsi,  parce  que  les  lois  civiles  permet- 
laii  nt  la  dissolution  du  rcariage,  même  quant 
au  lien,  pour  cau?o  d'adultère,  et  que  les 
catholiques  mêmes  ne  savaient  point  eneoie 
certainement  si  la  loi  évangelique  défendait 
cette  dissolution  de  mariage,  quant  au  lien, 
en  pareil  cas.  Au  reste,  il  parait  par  ce  ca- 
non, que  les  Pères  du  concile  d'Ancyre  sup- 
posent celte  indissolubilité  du  mariage.  II 
paraît  aussi  que  les  degrés  de  la  pénitence 
étaient  déjà  flxés  dès  lors. 

Le  21'  dit  qu  auciiMinement  on  diflérait 
jusqu'à  la  mort  l'absolution  aux  femmes  qui, 
après  être  tombées  dans  la  fornication,  pour 
faire  périr  le  finit  de  leurs  débauches,  se  fai- 
saient avorter;  mais  que,  voulant  adoucir  la 
rigueur  de  cette  discipline,  il  fixe  leur  péni- 
tence à  dix  ans ,  qu'elles  passeront  dans  les 
degrés  ordinaires. 

Le  22  orilonne  que  celui  qui  aura  commis 
un  homicide  volontaire  ,  demeurera  jusqu'à 
la  mort  dans  la  prostration,  qui  était  le  de-v. 
gré  de  la  pénitence  laborieuse  et  humilianie, 
et  ne  recevra  la  communion  qu'à  la  fin  de  la 
vie.  Il  y  avait  des  ég  ises  où  ceux  qui  avaient 
commis  un  homicide  volontaire,  ne  n  co- 
vaienl  point  la  communion,  méuie  à  la  m  irt, 
comme  le  prouve  le  P.  Morin  ,  dans  son 
traité  de  l'Administration  du  sacrement  de 
pénitence,  I.  IX,  c.  l'J. 

Le  23'  déclare  que  l'ancienne  discipline  de 
l'Eglise  ordonnait  sept  ans  de  pénitence  à 
ceux  (jui  avaient  commis  un  homicide  invo- 
lontaire, mais  que,  pour  user  de  condescen- 
dance envers  eux,  il  les  réiluit  à  cinq  années. 

Le  concile  ne  dit  pas  ce  qu'il  entend  par 
un  homicide  volontaire  et  par  celui  qui  est 
involontaire  ;  mais  saint  Grégoire  di'  Nysse 
rexpli(|iie  dans  sa  lettre  canonique  à  Léloius, 
où  il  dit  que  l'homicide  volontaire  est  celai 
qui  a  été  concerté  et  commis  à  dessein  ;  et 
l'involontaire,  celui  qu'un  homme,  qui  s'ap- 
pli()uait  à  une  autre  chose,  a  cuiumis  par 
hasard  et  sans  dessein. 

Le  2i'  dit  que  ceux  qui  suivent  les  super- 
stitions des  païens,  et  consultent  les  devins, 
ou  inlroduiscnt  ces  sortes  de  gens  chez  eux 
pour  découvrir  ou  faire  des  maléfices,  seront 
cinq  ans  en  pénileuce  ,  savoir,  trois  ans 
prosternés  et  deux  ans  sans  offrir. 

Le  25'  et  dernier  canon  est  la  solution  d'un 
cas  de  conscience  qu'on  avait  proposé  aq 
concile.  Il  s'agissait  d'un  homme  qui  avail 

puvée  par  de  irès-ancieiis  manuscrits.  Firf.  if  al.  Alex.  Hiit 
eccl.  eUil.  Venct.  l.  IV,  p.  262 


(69'  ANC 

filé  fi.incé  avec  une  femme  ,  ot  qui  ensuite 
abusa  de  la  sœur  (le  cello  feiniuc,  la  vi(»la  et 
la  rcdilil  jjiossi".  dt  Ikiiiiuk!  ayant  depuis 
ép'iusé  sa  liaiuée  ,  la  sœur  de  celle-ci  ,  qui 
avait  été  rorr(uii[iue  ,  se  pendit  de  déjiit.  Le 
;iiiuili'  (iidoiiue  que  tous  ceux  qui  oui  6lô 
couiplici  s  de  ces  truis  criuies,  de  Ibiiiicatioii, 
il('  mariage  iueeslueux,  et  d'Iioinit  ide,  l'eroul 
dis  aus  de  péuilence,  eu  passant  par  les  de- 
grés ordinaires. 

Trois  choses  sont  à  remarquer  dans  tous 
ces  canons,  dit  Noël  Alexandre  :  la  première, 
c'est  (]u'il  y  avait  divers  degrés  de  pénilence 
institués  anterioureinenl  .lu  concile  d'An- 
cyre,  et  (juc  les  |  écheurs  avaient  à  parcourir 
pendant  le  l  inps  que  prescrivait  l'I'glise;  la 
seconde,  que  les  évêques  étaient  laissés  maî- 
tres, dans  la  plupart  des  cas  ,  de  modérer  la 
pénilence  ou  de  l'abréger,  en  ayant  égard  à 
la  ferveur  des  pénilenis;  la  troisième,  que 
les  Pères  du  concile  d'Ancyre  ne  relusaient 
la  communion  à  personne  au  nminent  de  la 
mort.  1-e  concile  d  Arles  de  l'an  316.  s'est 
montré  plus  rigoureux  sur  ce  dernier  point. 

Les  auteurs  ne  se  sont  pas  toujours  accor- 
dés sur  le  nombre  des  canons  du  concile 
d'Ancyre,  les  uns  en  comptant  vingl-cinq,  et 
les  autres  seulement  vingt-quatre.  Celle  dif- 
férence vient  de  ce  que  quelques-uns  divisent 
le  (lualrième  canon  de  ce  concile,  d'auires  le 
vingl-deuxième,  tandis  «lue  nous  n'avons  di- 
visé ni  l'un  ni  l'autre.  Gralien  ajoule  un  ca- 
non (|ui  ne  se  trouve  ni  dans  les  manuscrils  ni 
dans  les  imprimés, comme  l'onl  remarqué  les 
correcteurs  romains;  et  ou  l'attribue  au  pape 
saint  Uamuse  [Décret,  part.  Il,  cons.  -20,7.  5, 
c.  11),  de  même  qu'un  autre  canon  touchant 
l'homicide,  (|ue  l'on  a  joint  aus  canons  du 
concile  d'Ancyre  dans  l'édilion  du  l'.  Labbe. 
Lubb.  I  ;  Hard.  1;  Ueg.  11  ;  Anal,  des  Conc. 

ANCYKL  (l^onciliabule  d'J,  l'an  3'6S,  ou 
359,  selon  M.iiisi.  Ce  prétendu  concile  ne 
fut  composé  que  de  douze  évéques  semi- 
ariens,  ayant  à  leur  tête  Basile  d'Ancyre.  Ils 
condamnèrent  les  anoméens,  et  en  écrivirent 
aux  évéques  de  leur  parti  une  lettre  que  nous 
avons  encore.  Ils  firent  aussi  une  nouvelle 
exposition  de  foi,  renfermée  en  dix-huil  ana- 
Ihénialismes  ,  dans  laquelle  ,  en  établissant 
que  le  Fils  est  semblable  au  Père  en  sub- 
stance, ils  nient  i)u'il  soit  de  la  même  sub- 
stance, et  condamnent  \i^  m^)i  consubstanliel: 
c'est  ce  qui  leur  fil  donner  le  nom  de  scmi- 
ariens  ou  d(!ini-ariens.Le  P.  Richard  soutient 
à  tort  que  le  pape  Libère  souscrivit,  par  l'or- 
dre de  l'empereur  Constance  ,  à  cette  fausse 
confession  de  foi.  Nous  n'en  voyons  de  Iracc 
nulle  part,  si  ce  n'est  qu'on  lui  a  imputé  d'a- 
voir souscrit  à  la  troisième  formule  de  Sir- 
mich,  rédigée  ,  comme  nous  allons  le  dire  , 
d  ins  le  sens,  non  des  dix-huit,  mais  de  douze 
des  dix-huit  anathématismes  du  faux  concile 
d'Ancyre,  et  c'est  bien  assez  que  ce  ponlire  , 
confesseur  de  la  foi,  ait  été  accusé  d  avoir 
souscrit  à  une  formule  arienne  ou  semi- 
arienne,  autre  accusation  dont  nous  le  défen- 
drons en  son  lieu.  Le  P.  Alexandre  rapporte 
flans  son  histoire  que  les  dix-huit  anathéina- 
tismes  du  concile  semi-arier.  furent  envoyés 


AND 


liO 


à  Constance,  qui  se  trouvait  alors  à  Sirmich, 
et  (lue  ce  fui  li\  le  motif  qui  détermina  cet 
eni|K'reur  à  ré|iroiiver  la  d  uxième  formtilo 
de  Sirmich  par  un  édit  solennel,  el  à  en  faire 
composer  nue  Iruisièinc,  conforme  à  la  doc- 
trine conlenuedans  les  anathématisiiK  s,  par 
Marc,  évéqiie  d'.\|■é!hll^(^,  et  quelques  autres 
évèqiics  ([ui  élaiciit  à  la  stiile  du  prince.  11 
aurait  dû  dire  (lu'oii  ne  présenta  à  l'empe- 
reur (]ue  douze  des  dix-huil  aîialliéiii.iiismes, 
en  supprimant  ceux  où  elail  condamnée  l'ex- 
pression de  cotisuhslanlialUé.  N.  Alex.  Hist. 
eccl.  !.  IV.  /).  23S,  cdit.  Vevet. 

ANCYIIP:  (Conciliabule  d'),  l'an  375.  Les 
ariens, depuis  la  morl  de  Conslance,  s'étaient 
fait  un  proliuli'tir  il  ins  la  peis(,n  le  de  l)é- 
nioslhènes,  vicaire  du  préfet  du  prétoire  dans 
le  Ponl  et  la  Capp.uloce.  li  élail  chrétien  , 
mais  fort  ignorant,  ami  drs  liéreticjues  ,  et 
plein  d'aversion  [lour  les  cathnliipies.  Qiioi- 
(juil  ne  compi  îl  rien  aux  alïiire.s  de  I  Eglise, 
il  \u)  laissait  pas  d'en  vouloir  juger;  cl  sans 
appeler  les  évoques  c  illioliques  pour  ap- 
prendre d'eux  l.i  vérité,  il  iccevail  les  ;:ccu- 
salions  (luc  les  cniieniis  do  la  paix  l'orniaient 
contre  eux,  se  meit ml  peu  en  peine  des  for- 
malités (juil  convenait  d'observer  d.uis  ces 
sortes  de  jugements.  ri)u!eloi>,  il  étaii  bien 
aise  de  se  set  V  ir  de  i'auturilc  et  du  nom  des 
évéques,  pour  couvrir  ses  mauvaises  allions. 
Ce  fut  pour  cela  (ju'il  a^s  'inbl  1  à  Anc\  re  eu 
Galalie,  au  milieu  di'  l'hiver  de  l'an  375,  un 
concile  d'évêques  ariens  II  y  fit  déjioser  Hyp- 
sius,  cl  mettre  en  sa  place  Cédicius,  surnom- 
mé de  Parnasse, quiembrassa  aussiiôtla  com- 
munion de  Bisiliiie,  évéïiue  d  (Jaugies  en 
Papbl.igonie,  qui  élait  un  arien  déclaré  Cédi- 
cius étail  disciitle  d'Iiviiiiiius,  évéiiuiî  de  (ji- 
lalie,  et  il  s'et<jil  joint  à  lui  .  ain>i  (]u'à  Any- 
sius,  que  saint  Basile  qualifie  de  ini>ér.iblo 
valet,  pour  persécuter  les  églises  de  la  Cip- 
padoce.  Hypsius,  ijui  fut  déposé,  et. lit,  sem- 
ble-t-i!  à  b.  Ceillier,  évêque  d'Ancyre  mcmi! 
où  se  tenait  le  conciliabule.  Ku- tache  de  Sc- 
basle  se  trouva  dan>,  celle  assemblée,  et  com- 
muniqua avec  les  ariens. 

Saint  Grégoire  de  Nysse  fut  accusé  dans  lo 
même  soi-disant  concile  p;:r  un  ho  nmede  vile 
condiiion,  nommé  Philucharis  .  d'.ivoir  dé- 
tourné quelque  argent  de  son  église;  à  quoi 
on  .ijouia  ([ue  son  ord  nation  avait  éié  l'aile 
contre  les  règles.  Ué.iiostliènes  envoya  donc' 
des  soldais,  a\cc  Oidre  de  lo  Ini  amener  pri- 
sonnier. Le  saint  dut  céder  à  la  violence;  mais 
s'étant  trouvé  alUKiué  d'un  mal  de  reins,  et 
ne  pouvant  obtenir  des  soidats  aui  un  soula- 
gement, il  s'échappa  de  leurs  mains,  cl  aban- 
don n.i  le  pays. 

ANUHGAVtWSrA  (Concilia).  V.  Angers. 

ANUELOT  (  Asseuibiee  d'),  Andelacnsis, 
au  diocèse  de  Langres,  l'an  587.  Ci-tl  •  as- 
semblée d'évêques  el  'le  gr.:nds  coif  illa  cl 
confirma  la  paix  entre  Ctuldeberl,  roi  d'Au- 
slr.isic,  et  sa  mère  Brunehaut,  d'un  côté, 
cl  Contran,  roi  de  Bourgogne,  de  l'autre. 
Lnbb.  V. 

ANf)RÉ  (Concile  national  de  Saint-),  l'an 
l'rS7.  Ce  lui  un  concile  général  de  l'Ecosse, 
mais  d  lui  on  u'a  [loint  les  actes.  AnijI.  ill. 


m 

ANDREA  (Conriln  do  Sainte-Marie  de),  en 
Sanliiignr,  l'an  liOa  Kitcns.  arciicvêqiie  de 
C;inii.ii  I,  tiiil  ce  concile  au  sujel  de  quelques 
cens  que  les  inniues  du  prieuré  de  iMurchi 
relu»aienl  de  payer.  Miinsi,  t.  11,  col.  789. 

ANDIUA  (S3inHi(î  (iioco.iin  d),  Andricn- 
sis,  dercnilire  i!J82,  sous  Luc-Anloinc  Kcsla. 
Ce  sjn(!de  cul  trois  sé.inces;  on  y  exigea, 
loiuuie  d.ins  lous  les  autres  de  celte  cpO(iue, 
la  prolcssion  de  (oi  prcscnle  par  l'ie  1\  . 
Constil.  cd.  in  diœc.  syn.  Andiiensi,  Crper- 
tini.  loti. 

ANGAIΠ (  Conciliabule  d'  ),  vers  l'an  391 
ou  y93.  I  (((/.  Samjahe,  l'an  393. 

ANGE  UliS  LOMBARDS  (Synode  diocésain 
de  Saint-),  le  2  siplciiibre  ItJol.  Fr.  Ignace 
Ciantes,  évé(iue  diocésain,  y  publia  trente- 
quatre  cbapitrcs  de  règlements.  Nous  re- 
marquons en  particulier  le  vingt-cinquième 
chapitre,  où  il  ilii  que  les  clianoines  dans  les 
ca'.hedrales,  et  les  autres  prêtres  dans  leurs 
églises,  garderont,  au  chœur  et  dans  les  pro- 
cessions, l'habit  propre  de  leur  ordre,  sous 
peine  d'être  réputés  absents  et  d'être  punis 
en  Conséquence.  Tous  les  chanoines,  y  est-il 
dit  encore,  obéiront  au  chantre  et  au  maître 
dus  cérémonies,  en  ce  qui  regarde  leur  of- 
fice, sons  peine  de  dix  livres  de  cire  pour 
chaque  désobéissance.  Conslit.  et  décréta  in 
diœc.  synodo  S.  Angeli  Loinbardorum,  Romce, 
1652. 

ANGERS  (Concile  d"),  Andegavense,  l'an 
k-'à'.i.  Sous  le  consulat  d  Opilion,  c'est-à-dire 
en  k^'.i,  il  se  tint,  le  'i-  octobre,  un  concile  à 
Angers  ,  où  assistèrent  sept  évéques.  lis 
étaient  venus  en  cette  ville  pour  l'ordination 
de  ïhalassius.  C'était  à  Eustochius  de  îours 
à  présider  à  cette  assemblée  ;  mais  il  délera 
cet  honneur  à  Léon  de  Bourges,  qu'il  avait 
engagé  à  s'y  rendre.  Thalassius  est  nomjné 
le  dernier,  apparemment  comme  le  pi  us  jeune. 
Ces  évoques,  avant  de  se  séparer,  fneiit 
quelques  règlenicnls,  au  nombre  de  douze, 
pour  le  rétablissement  de  la  discipline. 

Le  premier  délend  aux  clercs  de  résister  à 
un  jugenieiii,  rendu  par  leurs  évéques  ;  de 
s'adresser  sans  leur  aveu  aux  juges  séculiers; 
de  passer  d'un  lieu  à  un  aulre  sans  leur 
permission,  ou  de  voyager  sans  lettre  de  re- 
commandation de  leur  part  (a). 

Ce  canon,  quant  à  sa  première  partie, 
n'est  que  l'abrégé  d'une  lettre  que  les  évé- 
ques Léon  de  Bourges,  Victoire  du  Mans  et 
Eustochius  de  Tours  avaient  écrite  quelque 
temps  auparavant  à  Sarmation,  a  Gariatton 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES.  ' '  '  «'"' 

et  à  Didier,  évéques,  et  aux  prêtres  de  la 
troisième  Lyonnaise,  c'est-à-dire,  de  la  pro- 
vince tle  Tours.  Quoique  cette  lettre  ne  fût 
souscrite  que  de  trois  évéques  ,  elle  avait 
néanmoins  élé  composée  de  l'avis  de  plu- 
sieurs anlres.  Il  paraît  même,  par  un  manu- 
scrit de  Reims,  (jue  les  souscriptions  étaient 
plus  nombreuses;  et  que  c'était  le  résultat 
de  quelque  concile  des  Gaules  dont  nous  de 
savons  pas  le  lieu.  On  lit  à  la  fin  de  cette 
leltre,  que  les  ecclésiastiques  qui,  dans  leurs 
diflérends,  s'adresseront  au  juge  laïque  sans 
le  consentement  de  leurs  évéques  seront  pri- 
vés de  leurs  grades  et  de  leurs  offices;  el  (jue 
lors  même  qu'ils  auront  quelque  difficullé 
avec  les  la'iques,  ils  demanderont  d'abord 
à  être  jugés  par  leurs  évéques;  mais  que  si 
leur  partie  veut  aller  devant  le  juge  sécu- 
lier, alors  l'évêque  permettra  aux  clercs  de 
comparaître  devant  ce  tribunal. 

Le  second  canon  du  concile  d'Angers 
avertit  les  diacres  de  déférer  aux  prêlres 
avec  toute  sorte  d'humilité. 

Le  troisième  défend  les  violences  et  les 
mutilations  de  membres. 

Par  le  quatrième, il  est  défendu,  sous  peine 
d'interdit,  aux  ecclésiastiques  de  fréquenter 
des  femmes  étrangères,  c'est-à-dire,  comme 
il  y  est  expliqué,  toutes  celles  qui  leur  sont 
moins  proches  que  des  tantes.  On  y  déclare 
encore  excommuniés  ceux  qui  auront  aidé 
à  livrer  ou  à  prendre  des  villes  ;  en  sorte 
qu'ils  ne  pourront  ni  participer  aux  sacre- 
ments, ni  même  être  admis  à  manger  avec 
les  autres  fidèles  dans  les  repas  ordinaires. 
Le  cinquième  soumet  à  la  même  peine  les 
pénitents  (jui  abandonnent  la  pénitence,  et 
les  vierges  consacrées  à  Dieu  qui  sont  vo- 
lonlaireuient  tombées  dans  le  crime  (b). 

Il  est  dit  dans  le  sixième  que  tous  ceux-là 
seront  privés  de  la  communion,  qui  épousent 
des  femmes  dont  le  mari  est  encore  vivant  , 
les  séparations  les  plus  légilimes  ne  donnant 
point  la  liberté  de  contracter  de  nouveaux 
mariages. 

Il  semble  que  le  septième  sépare  de  l'E- 
glise les  clercs  qui  quittent  leur  étal  pour 
passer  à  la  milice  séculière,  ou  pour  vivre 
en  laïques  (c). 

Le  huitième  regarde  les  moines  vagabonds, 
c'est-à-dire,  ceux  qui  après  s'être  consacrés 
à  Dieu  dans  un  monastère,  en  sortaient  pour 
aller  courir  par  les  provinces,  sans  y  être 
obligés  par  aucune  affaire  ni  aucune  néces- 
sité, et  sans  être  munis  de  lettres  qui  les  au- 


(n)  1"  canon.  Il  niainlienl  la  jurirlicllon  des  évêqufs  sur 
les  c'.ercs.  CoEislaiil  avait  accordé  aux  évêipipsde  juger 
louU'S  les  causes  des  clercs  iiiÈuie  civiles,  .sans  ipie  Ips  ju- 
ives séculiers  »'eu  (lusseul  niÊler.  ValcMiliuieu  l''  a\aildi- 
niiiiué  depuis  celle  j;raiiile  aulorilé,  el  ordonné  ijne  pour 
les  caubes  civiles  les  clercs  seraieul  jugés  par  les  nia^'is- 
Irats  de  l'empereur  ,  sans  qu'ds  eussent  aucun  privilège 
jour  les  altaires  de  celle  uaUire.  Les  évèipies  ne  pouvaient 
empêcher  absoluuicnl  IVirotde  l'édil  de  l'euipereur;  mais 
ils  iruuvèrenl  un  leni|iér;unenl  pour  conserver  au  moins 
en  apparence  leur  aulorilé.  Ce  fui  d'ordonner  aux  clercs 
de  ne  poini  comparahre  en  juLçement  devant  les  neigis- 
trals  séculiers  s ms  leur  permj>!,ion  :  Nei/ne  inciinsuttis  sa- 
cerdoijous  suis  sicularta  judicm  cxpetere.  Tlwmassin  , 
Mail.  inéd.  sur  les  Conc. 

(6)  b'  canon.  (Juand  une  fois  on  avait  commencé  les  pé- 
nilcnces,  soit  ciue  cç  fût  pour  des  crimes  coiisidéraljles,  ou 


que  ce  lût  pour  des  fautes  légères,  ou  même  par  dévotion, 
on  élail  coiitrainl  de  les  faire  entières,  et  on  ne  |iiMi\ait 
les  1  lisser  imparf-iites.  On  voit  même  que  dans  le  huitième 
siècle,  on  forçait  a  main  armée  les  pénitents  d'achever 
h'ur  pénilcn.o.  TliuinciSHin,  il'id. 

(c)  7'  canon,  lin  clerc  ipii  s'est  une  fois  engagé  à 
l'Eglise  ne  [leiit  plus  reiounier  au  siècle  :  ou  le  force  de 
demeurer  d;'MS  l'éiat  ecclésiastique;  et  il  est  bien  remar- 
quable <|ue  ce  canon  parle  en  général,  et  qu'il  ne  distin- 
gue pas  les  clercs  mineurs  des  majeurs.  Nous  avons  en 
core  a  présent  ou  reste  de  cet  ancien  esprit  de  l'Eglise; 
car,  (juaiid  on  donne  les  quaire  mineurs,  l'évêque  exige 
de  ceux  qui  les  prennent  le  dessein  de  persévérer 
dans  l'éial  ipi'ils  embrassem  :  el ,  quoique  cela  ne  les 
oblige  pas  absolument,  ils  ne  doivent  pas  néanmoins  chan- 
ger (le  rébolulioii  sans  des  raisons  fortes  et  légilimes. 
Il'id. 


113 


ANC 


ANG 


114 


lorisassent  à  ces  voyages.  Au  cas  qu'ils  no 
se  corripont  point  après  avoir  6(6  avertis,  le 
concile  veut  qu'ils  soient  privés  de  la  coin- 
liiunion. 

Le  neuvième  défend  aux  6v6(]ni>s  d'ordon- 
ner des  clercs  d'un  autre  diocèse,  sans  le  con- 
seiilemenl  de  l'évciino  dimcsain. 

Le  dixiètne  cxcomnuinie  tous  1rs  clercs 
qui  refusent  de  s'acquitter  des  fondions  de 
leur  ordre  ,  à  moins  (jii'ils  ne  prouvent  ((ue 
l'on  n'a  pas  été  en  droit  de  les  ordonner.  Le 
texte  de  ce  canon  est  fort  embarrassé  :  le 
jière  Sirmond  croit  que  la  dernière  pirti(! 
doit  s'entendre  en  ce  sens,  que  l'on  ne  doit 
excommunier  personne  ,  qu'après  l'avoir 
bien  convaincu  du  crime  qui  mérite  l'ex- 
communicaliun. 

11  est  ordonné  dans  le  onzième,  qu'entre 
les  personnes  mariées  que  l'on  admet  à  la 
prêtrise  ou  au  diaconat,  on  ne  prenne  que 
ceux  (lui  n'ont  eu  qu'une  femme  et  qui 
l'ont  épousée  vierge.  Le  douzième  accorde 
la  pénitence  et  le  pardon  à  tous  ceux  qui 
auront  confessé  leurs  fautes  et  qui  se  seront 
conrertis  ;  remettant  néanmoins  ce  pardon 
à  la  prudence  de  l'évéque,  i|ui  le  leur  ac- 
cordeia  après  qu'ils  auront  fait  pénitence  (n). 
Le  concile  ajoute  que  ceux  qui  négligeront 
d'observer  ces  ordonnances,  en  seront  punis, 
et  qu'il  sera  permis  à  leurs  confrères  de  s'é- 
lever contre  eux. 


ANGEBS  (Concile  d'),  vers  l'an  330.  Ce  ne 
fut  pas  autre  cbose  qu'une  réunion  frater- 
nelle entre  S.  Melaine  de  Rennes,  qui  y  cé- 
lébra la  messe  dans  l'église  de  Notre-Dame, 
S.  Aubin  d'Angers,  S.  Vii  lor  du  Mans, 
S.  Marse  de  Nantes,  et  un  évêque  de  Cou- 
lances. 

ANGIiRS  (Concile  d') ,  l'an  1C62,  par  Hu- 
gues, archevêque  de  Besançon,  Eusèbe,  évê- 
que d'Angers,  Wilgrin  du  Mans,  et  Quiriace 
de  Nantes.  11  se  tint  dans  la  chapelle  de 
Saint-S.iuveur  il'Angers,  à  l'occasion  de  la 
dédicace  qu'en  fir<'nt  ces  prélats,  et  fut  indi- 
qué par  le  comte  Foubiues  le  Récliin.  On  y 
condamna  l'hérésie  de  Bérenger.  Bow/uet, 
Script,  lier.  Francic.  t.  XI,  p.  o28  el  529. 
C'est  à  Angers,  dont  il  était  arciiiiliacre,  (jue 
Bérenger  de  Tours,  précurseur  de  Calvin  et 
de  Munster,  commença  à  dogmatiser.  On 
montre  encore  aujourd'hui,  dans  l'enceinte 
de  L'ancienne  église  de  Saint  Laurent,  à  An- 
gers, les  débris  de  la  chaire  du  haut  du  la- 
quelle notre  novateur  débitait  à  de  pauvres 
écoliers  ses  dogmes  impies.  C'est  pour  cela 
que,  jusqu'à  l'épouue  de  la  révolution,  l'u- 
sage s'était  maintenu  à  Angers  d'aller  tous  les 
ans  en  procession  à  cette  église,  le  jour  de 
la    fêle  du  Saint  Sacrement,  y  faire  amende 

(i()  l'2'  canon.  Il  faut  accorder  facilemint  la  |iéiiil''nce 
il  ci'iix  qui  la  deniaiul^'iM.  CeUc  coulumi;  b'élail  iuiruduiie 
dans  ri''.ijlise  depuis  Nuval.  Le  coucile  ne  parle  que  'le  la 
[jéniUMK'e,  el  n.jn  de  l'absolution  :  et  eu  effi'l,  l'al>s(ilutioii 
se  iliiréiail  dans  i'Oceiilenl  juMiu'ii  la  lin  de  la  |iéuilc'[i>  e; 
el  lelte  discipline  s'est  toujours  gardée  dans  l'IC^hse  jus- 
qu'au douzième  siècle,  l'our  l'Orient,  on  accordait  l'aliso- 
lutioii  iuimédlaleinent  après  la  C'uifession,  sans  aUeiidre 
(lue  le  pénitent  eût  fait  la  salislaclioii  qu'on  lui  imposait. 
Cii  (jui  |jeul  servir  à  jusillier  U  praiinuc  présenu  de  l'ii- 


Iionorable  dans  la    forme   la    plus    solen- 
nelle. 

ANtîEUS  (Concile  d'I.  entre  l'.in  1157  et 
l'an  llljl.  .lusse,  arclievêtiue  île  Tours,  tint 
ce  concile  dans   le  cliaiiilre  de   S  liiit-  'Mibin. 

ANCKRS  (Synode  iliocésain  de),  vers  l'an 
12'iO.  Les  st/ituts  synodaux  du  diocèse  d'An- 
gers, publiés  par  Henry  Arnaiild,  èvéïjue  de 
cette  ville,  d'après  le  manu'-crii  or  ginal  do 
l'un  d(!  ses  pr(Hlécesseurs,  couimencenl  par 
(les  insli  uclions  fort  remarquables  qui,  selon 
toute  apparence,  ont  élé  le  résullat  d'un  ou 
de  plusieurs  synodes  tenus  depuis  U\  ((ua- 
trièuie  coiiiiiiî  général  de  Latran  ()ui  y  est 
cité,  et  avant  l'aniu'-e  12'i0,  cpoqui^  de  la  mort 
de  l'évéijue  Guillaunu!  de  Bcaumont,  sous  le- 
quel ils  furent  célébrés. 

Le  dimanche  d'avant  le  Synode,  y  est-il  dit 
nu  début,  les  prêtres  qui  n'ont  pas  de  chape- 
lains dons  leurs  paroisses,  avertiront  piibli- 
(|iicment  à  l'église  leurs  paroissiens,  de  leur 
faire  connaître  les  infiruu's  (m'ils  auraient  à 
visiter;  el  ils  feront  cei le  visite  liHendemain, 
ou  avant  de  se  rendre  au  synode,  qu.ind 
même  ils  ne  seraient  pas  demamlés,  en  fu- 
sant tout  ce  qui  est  nécessaire  pour  le  salut 
des  âmes  ;  et  pour  le  minislcrc  ordinaire,  ils 
se  concerteront  avec  les  chapelains  voisins 
qui  resti'ront  à  la  garde  des  églises. 

Tous  les  prêtres,  et  principalement  ceux 
qui  ont  charge  d'âmes,  seront  tenus  de  se 
rendre  au  synode;  et  s'ils  sont  retenus  par 
une  indispensable  nécessité,  ils  enverront  à 
leur  place  leur  chapelain  ou  leur  clerc  :  sur 
la  roule  ils  se  comporteront  honnêtement, 
n'entreront  (jue  dans  des  maisons  honnêtes, 
et  s'y  conduiront  avec  circonspection,  do 
peur  qu(;  l'état  clérical  ne  soit  déshonoré  aux 
yeux  du  peuple  :  les  absents  auront  soin  de 
faire  connaître  à  l'archiprétre,  comme  ce- 
lui-ci à  l'évéque,  les  causes  de  leur  absence. 
Les  prôires  entreront  au  synode  dès  le  matin, 
étant  encore  à  jeun  et  vêtus  du  sur|ilis  et  d(! 
l'étole.  Au  premier  son  de  la  cloche,  tous  en- 
treront ainsi  dans  la  grande  église  avec  leurs 
étoles  et  leurs  surplis,  tenant  ih:cun  eu 
main  le  livre  synodal  :  les  vicaires  et  les  au- 
tres, avec  leurs  surplis  seu'eiiient;  les  abbés 
porteront  des  chapes  de  soie. 

Suivent  les  insirintions  ordinaires  con- 
cernant les  sacrements.  «  Si  un  enfant  a  été 
ondoyé  au  foyer,  le  prêtre  lui  suppléera  les 
cérémonies  du  baplême,  eu  supprimant  tou- 
tefois les  exorcismes.  S'il  dont  •  que  le  bap- 
tême ail  élé  iegitimement  adiuinisiré,  il  lera 
tout  sans  oiiieiire  rien,  el  dira  en  ploiijjeant 
l'enfant  dans  l'eau  :  .Si  lu  mines  bupiizntus, 
ego  Ixiptizo  te  in  nnmine  Poiris,  et  Ftlii  et 
Spiritus  sancti.  Amen.  On  n'admellra  pas 
plus  de  trois  parrains  pour  lever  un  enfant 
des  fonts.  » 

glise  latine,  qui  est  toute  pareille  en  ce  point  i  la  pratique 
urienlali',  mais  inliniiiienl  dilférenle  d'ailleurs,  eu  ce  que 
lasaiisfaction  s'esl  toujours  l.dle  selon  la  sévérilé  des  an- 
ciens canons  chez  les  Grecs,  el  (pie  parmi  nous  il  ne  re>lO 
depuis  (pielquis  siècles  que  l'a|i|iarence  de  la  salislacliMii, 
Ibiil.  Les  vrais  pénileiils  pai  nii  nous,  mien  .  encore  (pia 
cliezics  Grecs,  l\uU  une  péuiieiiee  réelle  et  sévère;  seule- 
ment elle  leur  esl  imposée  avec  iiiciiJijeniciil  par  le  coil« 
fe£seur.  £dit. 


us 


DICTIONNAIUE  DES  CONCILES. 


116 


«  Lorsque  l'évoque  viendra  dans  une  pa- 
loisse,  1rs  prêtres  avertiront  le  peuple  à 
deu\  ou  trois  lieues  à  la  ronile,  pour  que 
Ions  se  rendent  nuprès  de  l'évêque,  pour  en- 
teiulrc  sa  parole,  ou  lui  demander  ses  avis; 
onx-niêmes  se  présenteront  avec  le  peuple 
ayant  ia  croix  en  tête;  les  adultes  qui  devront 
élrc  confirmés  se  confesseront  auparavant 
s'ils  en  ont  le  temps,  et  porteront  avec  eux 
des  bandiMux  de  bonne  largeur  et  d'une  lon- 
gueur suffisante;  ils  recevront  ce  sacrement 
à  jeun,  autant  que  possible,  et  ce  jour-là  les 
préires  diront  la  messe  de  très-grand  matin.  » 

«  Personne  ne  dira  la  messe  deux  fois  dans 
un  jour,  si  ce  n'est  pour  un  enterrement  ou 
pour  v>no  grande  solenuilé  (in  die  solemni 
vel  f/nadragcsimnli).  Le  célébrant  ue  prendra 
point  alors  le  vin  de  l'ablution,  mais  il  le 
donnera  à  quelque  ministre  qui  soit  en  état 
de  grâce,  ou  le  versera  dans  la  piscine.  » 

«On  nedonnera  point  aux  enfants  d'hc^lies 
non  consacrées,  à  moins  que  ce  ue  soit  à 
Pâques  et  eu  place  de  pain  bénit.» 

«  Nous  ne  trouvons  dans  le  catalogue  sacré 
que  dix  préraces  (|u'on  doive  adaielire,  savoir 
les  préfaces  de  râ(iues  :  Te  qniclem;  de  l'As- 
censiiiu  :  Qui  post  rcsurrerlionem;  de  la  Peu- 
terôic  :  Qui  asccmlcns;  de  la  Trinité  :  Quicum 
miiijmiio;  'le  la  Vierge  :  El  te  in  veneralione; 
de  la  Cioix  :  Qui  sliUnn;  d  s  Apôtres  :  Te, 
Domine,  siipplicitrr  ;  de  la  Naiiviié  deNotre- 
Seignrur  :  Quia  per  inc  :rnati ;  ^\('  \'E\>\pha- 
nie  ;  Quin  ru/u  uniijcnilus;  du  Carême  :  Qni 
corpiiVidi.  » 

tf  II  serait  à  propos  de  dire  debout  l'office 
canonique,  surtout  les  jours  de  fêles.  » 

(t  On  ne  célébrera  point  sur  un  autel  dont 
la  table  aurait  été  reinuéi'  ou  aurait  éprouvé 
uni'  raclure  énorme,  justiu'.  ce  que  l'autel 
soit  raffermi  et  consacré  de  nouveau.  » 

«  Les  prêtres  ordonneront  à  toutes  les 
personnes  qui  ont  i'âj;e  d'observer  les  jeûnes 
prescriU  dans  le  Cm  ême,  aux  Qu.itre-Tenips, 
aux  vM.bs  deNoél,de  l'Assomiilicn,  de  la 
N-livilé  de  sainl  Jean,  des  .ipôlres  saint 
Pierre  el  sainl  Taul,  de  saint  M.illhieu,  des 
saints  Simon  el  Jude,  de  saint  André,  de  sainl 
L-iuieni,  de  la  Toussaint,  à  la  Siini-Mireet 
aux  l:ois  jours  des  Hogalions.  Si  quelqu'un 
de  ce-  i'  unes  tombe  le  dimancbe,  il  sera 
anticipe  le  samedi  de  devant.  Il  est  défendu, 
sous  ])<ined'exciiinuuinication,  île  manger  de 
la  viande  le  premiei  dimancbe  de  carême  » 
(le  c;ir(  lue  ue  commençait  encore  alors  que 
ce  jonr-là). 

Cb.ijue  prêtre  confissera  ses  péchés,  au 
nioins  une  lois  l'an,  à  ré\ê.iue  ou  au  péni- 
tencier. Ou  pourra  cependant,  d'une  année  à 
l'aulre,  se  conlesser,  auianl  de  lois  qu'on  le 
voudra,  à  d'autres  prêtres.  Lis  c:ercs  qui  ne 
sont  pas  encore  dans  les  ordres  ne  s'adres- 
seront qu'à  des  pénitenciers  disciets,  de 
crainte  d'éire  ordonnés  irrégulièrement  p  ir 
l'effet  de  l'ignorance  de  quelque  confesseur. 
«  Le  prêtre  qui  se  sera  enivré  par  surprise 
fera  pénitence  peu  tant  sept  jours  au  p.iiii  et 
à  l'eau;  si  c'est  par  négligence  de  sou  de- 
voir, penibmt  (luuize;  S!  c'est  ()ar  mépris, 
pendant  quarante,  ou  pendant  trente  si  c'est 


un  diacre.  Si  quelqu'un  vomit  le  jour  où  il 
aura  communié,  il  encourra  une  plus  forte 
peine.  »  Statuts  du  dioc.  d'Angers. 

ANGERS  (Synodes  diocésains  d'),  entre 
l'au  12iO  el  12ti0,  sons  Michel  Avis  ou  Loi- 
seau.  «  Les  prêtres  emiiéclieronl  les  bou- 
chers, dans  les  endroits  peu  considérables, 
d'exercer  leur  métier  le  dimanche  pendant 
la  messe. 

«  Nous  ordonnons  que  les  causes  ecclé- 
siastiques soient  traitées  eeclésiastiquemeul, 
el  non  à  la  manière  des  affaires  séculières.  » 
Ibid. 

ANGERS  (Synodes  diocésains  d'),  sous  Ni- 
colas Gellant,  de  l'an  12(>1  à  l'an  1290.  Sous 
cet  évéi|ue.  et  de  même  sons  ses  succe  seurs 
jusqu'au  milieu  du  dix-septième  sièi  le,  il  se 
tint  habituelleuient  à  Angers  deux  synodes 
diocésains  chaque  année  :  le  premier,  le 
lundi  de  la  Pentecôte,  et  le  second  ,  le  jour 
de  la  Saiul-Luc.  Nous  ne  rapporterons  ici 
que  les  plus  remarquables. 

Synode  de  la  Saiul-Luc,  1261.  On  y  fit  dé- 
fense d'engager  un  missel  ou  un  calice; 
ordre  de  ré|irinier  les  moines  vagabonds. 

Synode  de  la  Pentecôte,  12G2.  Les  moines 
ne  sortiront  point  de  leurs  monastères  piur 
assister  à  des  funérailles.  On  ne  purifiera 
point  des  femmes  le  jour  de  leurs  noces. 

Synode  de  la  Saint-Luc,  m'orne  année.  Tons 
les  doyens  el  archiprctris  garderont  des  co- 
pies de  tous  les  statuts  synodaux,  et  auront 
soin  de  les  l'aire  observer. 

Synode  de  la  Pentecôte,  1263.  Obligation 
aux  visiteurs  de  faire  la  visite  par  eux-mê- 
mes. Défense  de  donner  le  jour  de  Pâques 
des  hosties  non  consacrées  en  guise  de  pain 
bénit. 

Synode  de  la  Pentecôte,  1265.  Défense  de 
ratifier  les  contrats  passés  entre  des  juifs  et 
des  cliréti  ns. 

Synode  de  la  Saint-Luc,  même  année.  On 
défend  la  chasse  bruyante  el  l'entrée  des  ca- 
barets aux  ecclésiastiques  et  aux  religieux. 

Synode  de  la  Peutecô;e,1266.0n  soumettra 
tou--  les  testaments  ou  legs  tant  ^oit  |>eu  cou- 
siiiér.ibles,  soil  à  l'évêque,  soil  à  son  officiai. 

Synode  de  la  Pentecôte,  1269.  On  n'im- 
posera aucune  taxe  pour  des  mariages,  ni 
pour  des  sépuliures,  ni  pour  des  relevaiUes. 

ANGERS  (Concile  d').  l'an  1269.  Ce  concile 
fit  deux  canons  seulement:  le  premier,  con- 
tre ceux  qui  empêchent  qu'on  no  fasse  des 
legs  aux  églises,  l'antre,  pour  empêcher  les 
clercs  d'  faire  l'office  d'avocats  dans  les  cau- 
ses séculières.  LabI).  t.  XL  Hnrd.  t.  VIII. 

Synodi'  de  la  J'entecôte,  illO.  Avant  d'ad- 
mettre une  femme  à  la  bénédiction  des  rele- 
vaiUes, on  s'informera  si  elle  est  admi-sible, 
ou  si  c'est  par  un  mauvais  commerce  qu'elle 
esl  devenue  mère. 

Svnode  de  la  Saint-Luc.  mênie  année.  L'é- 
vê'iue  .iccorde  20  jouis  d'indulgences  à  ceux 
qui  feront  cortège  au  sainl  sacrement  quand 
on  le  portera  à  des  malades. 

Synoile  de  la  Sainl-Luc,  1271.  Défense 
d'onlonner  des  priu'essious  (ou  des  péniten- 
ces) publiques  sans  l'aulorisatiou  de  l'évo- 
que. 


117 


A^G 


ANC 


118 


Synode  tlo  la  S,iiiU-l-iic,  1272.  Ordre  de 
sonner  ininicdiateiiienl avant  lélévalion  plu- 
tôt (lu'après. 

Sy'niule  de  l;i  Saint-Luc,  1273.  Défense  anx 
diacres  d'enlrMidri!  les  ronfcs'.ioiis.  si  ee  n'est 
en  cas  de  nécessité.  On  n'inhumera  aucun 
laï()ue  dans  le  sanctuaire  ou  dans  le  clucur 
d'une  é|;lise  ,  s'il  n'est  (ondaleur  de  cette 
église  ou   liérilier  de  fondalcuir. 

Sy-iiode  lie  la  Pentecôle,  127'k  Les  prêtres 
feront  ahsiinence  de  viande  depuis  le  soir  du 
dimanche  d'avant  les  Gendres  jusqu'à  Pâ- 
ques. 

Synode  de  la  Saint-Luc,  1277.  L'office  de 
Matines,  roinnic  celui  de  \'êpres,scra  chanté 
dans  Ions  les  prieuics  et  dans  toutes  les 
égli'.es  paroissiales  chaque  jour  de  dimanche 
et  de  l'èle. 

ANGEUS  (Concile  d'),  l'an  1271).  Jean  de 
Monisoreau,  archevéi|ue  de  Tours,  tint  ce 
concii<'  le  diinani  lie  après  la  Saint-Luc,  et  y 
publia  ciiK]  capitules. 

Le  1" excommunie  ceux  qui  appellent  les 
ecclésiastiques,  pour  des  affaires  personnel- 
les, par-dev.int  les  juges  séculiers. 

Le  2'  défend  aux  ofticiers  des  évéques  do 
rien  exijieret  même  de  rien  recevoir  pour 
sceller  les  lettres  d'ordinaiion,  et  cela  sous 
peine  de  suspense  pour  les  clercs  qui  sont 
dans  les  ordres  sacrés,  ou  d'excommunica- 
tion pour  les  laï(ines  et  les  clercs  qui  n'oe.t 
que  les  ordres  mineurs. 

Le  3*  excoiiiniuuie  ceux  qui  mettent  eu 
terre  saiiile  les  corps  que  l'Eglise  défend  d'y 
mettre,  et  leurs  fauteurs. 

Le  4-  prive  les  bénéficiers  excommuniés 
du  revenu  de  leurs  bénéfiees  pour  tout  le 
temps  où  ils  sont  excommuniés,  et  ordonne 
qu'ils  soient  dépouillés  des  bénéfices  mêmes 
s'iU  demeurent  plus  d'une  année  dans  l'ex- 
communicaliiin. 

Le  5'  déclare  que  les  évéques  ont  le  pou- 
voir de  lever  les  censures  portées  dans  ce 
coticil<\  Annl  des  Conc. 

ANliERS  (Synodes  diocésains  d'),  sous 
Guillaume  Lemaire.de  l'an  1291  à  l'an  1314. 

Synode  de  la  Sainl-Lue,  12!)2.  Défense  .lUx 
barbiers  fî'exercer  leur  élal  les  jour-  de  di- 
Dianclie,et  aux  meuniers  de  le  fiire  de  même 
de|)ui$  le  sanicdi  soir  jusqu'au  dimanche 
soir. 

Synode  de  la  Pentecôte,  1294.  On  enverra 
un  clerc  de  chaque  paroisse  dem.inder  le 
chrême  à  l'évéque,  lous  les  ans  avant  le  jour 
de  Pâques.  On  administrera  l'extrême  onc- 
tion .!vec  zèle  et  sans  rien  exisjer. 

Symide  de  la  Saiui-Luc,  13.4.  Ou  fera  à 
l'avenir  l'octave  de  la  fête  de  tous  les  saints. 
Ibid. 

ANGERS  (Synode  diocésain  d'),  sous 
Foulques  de  Malefelon,  le  jour  de  la  Siint- 
Luc,  1328.  Ou  y  fit  défense  aux  clercs  des 
égli-es  pari>issiales,  sous  peine  d'excommu- 
nication ,  d'exercer  l'office  de  procureurs. 
!bid. 

ANGERS  (Concile  d').  l'an  136,5.  Simon 
Reiioul,  archevêipie  de  Tours ,  tint  (e  con- 
cile avec  ses  sulTragants  le  12  mars,  et  y 
publia  trente-quatre  statuts  de  discipline. 


Les  quatre  premiers  regardent  les  juge- 
ments ecclésiastiques.  Quelques-uns,  à  la 
faveur  des  rescrits  aposloli(iues.  traînaient 
l'accusé  à  des  tribunaux  fort  éloignés.  Il  fut 
dit  dans  le  concile  iiue  le  terme  n'excéderait 
jamais  deux  journées  de  chemin,  ou  vingt- 
quilre  lieues,  pour  les  diocèses  de  Tours  et 
d  Aiigcrs;pourceuxduManseldolaBrclagne, 
vingt  lieues  ;  et  comme  on  altérait  quel(|ue- 
fois  les  rescrils  île  la  lour  de  Rome, ou  qu'on 
en  supposait  de  faux,  il  fut  statué  qu'on  les 
montrerait  dans  l'original  même  ,  visés  et 
approu\és  [)ar  l'ordinaire. 

Les  cinq  sialuls  suivants  touchent  la  ma- 
tière des  bénéfiees.  Défense  à  ceux  qui  les 
obtiennent  en  cour  de  Home  de  tenir  cachée 
l'ai'ceplrition  qu'ils  eu  font,  et  de  difl'érer  la 
prise  de  possession  au  ilelà  de  six  mois. 
Ordre  aux  collaleurs  ecclésiastiques  ,  tant 
séculiers  que  réguliers,  de  rendre  publique, 
dans  les  six  mois,  la  collation  (ju'ils  auront 
faite,  et  de  ne  nommer  que  des  ijersoniies 
qui  soient  en  âge  de  recevoir  dans  l'an  le 
sous- diaconat  au  uutins,  si  la  qualité  des 
bénéfices  exige  les  ordres  sacrés. 

Le  10°  et  le  11'  trailent  des  archidiacres. 
On  défend  à  ceux  qui  examinent  les  curés  de 
rien  prendre  pour  l'expédition  du  visa  ou 
pour  le  sceau.  On  accorde  généralement  aux 
archidiacres  cinquante  ou  cent  sous  à  la 
mort  de  chaque  curé  pour  le  droit  de  lit  ; 
cinquante  sous  si  la  cure  porte  cinquante' 
livres  de  décime,  et  cent  sous  si  elle  porto 
cent  livres. 

Le  12  et  le  13'  défendent  aux  ecclésias- 
tiques de  porter  des  souliers  à  long  bec,  des 
habits  ouverts  par  en  hanl  ou  trop  courts. 
Il  est  dit  que  leurs  habiis  doivent  descendre 
au  moins  jusqu'au  genou. 

Le  14.'  et  le  15'  sont  des  règlements  pour 
la  récilatiou  de  l'olliie  des  morts  cl  de  la 
sainte  Vierge.  Défense  à  tous  les  |)rêtres,  en 
vertu  de  la  sainte  obéissauci-  ,  de  dire  la 
niesse  des  morls  sans  eu  avoir  dit  aupara- 
vant l'olfic'e.  Ordre  aux  curés  de  dire  l'office 
des  uioris  lous  les  jours  île  férié:  et  à  tous 
les  chapitres  ,  tant  séculiers  que  réguliers, 
de  chanter  lous  les  jours  l'olOi  e  de  la  saiuie 
Vierge,  excepié  les  graniles  fêtes,  l'avenl  et 
les  jours  où  l'on  lait  de  Beala. 

Le  16«  statut  défend,  en  vertu  de  la  sainte 
obéissance  et  sous  la  menace  du  jugement 
de  Dieu  ,  à  toute  personne  ecclésiastique, 
même  aux  évéques, de  se  faire  servir  à  table, 
en  quelnue  temps  que  ce  soit,  plus  de  deux 
plats.  On  excepte  le  cas  de  la  réception  d'un 
prince  ou  de  quelque  autre  personne  rie 
grande  considération. 

Le  17'  et  le  18'  recommandent  la  résidence 
aux  (Urés,  sons  peine  de  perdre  leurs  reve- 
nus s'ils  s'absentent  pendant  un  mois,  et 
d'être  privés  de  leurs  bénéfiees  s'ils  sont  ab- 
sents pendant  six  mois.  MèiiiC  ordre  aux 
chanoines,  soirs  peine  de  perdre  les  dislri- 
bulions,  s'ils  n'assistent  pas  aux  heures  de- 
puis le  premier  psaiiuiiMt  à  la  messe  depuis 
la  [ireinière  oraison  jusqu'à  la  fin. 

Le  H)'  et  le  20'  oriionnonl  aux  muincs  de 
Saiiit-BcnoSl  de  porter  des  robes  longues. 


{.9  r:;.».  DICTIUiNNAlRE 

larges  et  fermées,  et  aux  chanoines  réguliers 
(lavoir  des  surplis  à  l'église  el  ailleurs.  Ou 
interdit  aux  uns  et  aux  autrei  les  habits 
courts. 

Le  21'  défend  à  ceux  qui  donnent  les  pro- 
visions pour  les  auiiiôneries  ,  léproseries  , 
liôpiiaiix  el  hôtels-dieu ,  de  rien  prendre 
pour  l'expéililion  des  lettres  ou  pour  le 
sce;ni. 

Le  22"  condamne  l'usage  du  beurre  et  du 
lait  peiidinl  le  carême;  le  concile  en  fait  un 
cas  rés!  rvé  aux  évéques. 

Les  huit  articles  suivants  roulent  sur 
riinmuuité  ecclésiastique.  On  renouvelle  les 
peines  (  t  les  ci'usures  contre  tous  ceux  qui 
niiilestcnt  les  clercs,  soit  dans  leurs  biens  , 
soit  dans  leurs  personnes.  C'est  une  répéti- 
tion des  canons  publiés  dans  une  infinité 
de  (on-'iles  tDUJours  mal  observés. 

Le  3!>  excommunie  les  coucubinaires  et 
les  adultères  notoires. 

Le  31  recommande  de  publier  dans  le 
mois  la  sentence  d'excommunication  portée 
par  le  juge  ecclésiastique. 

Le  32'  dit  qu'il  faudra  publier  les  statuts  de 
ce  concile  tous  les  ans  à  perpétuité,  pendant 
cinq  dimanches,  snvoir  :  le  premier  de  l'a- 
vent,  le  premier  du  carême  ,  celui  de  la 
pa-sion,  celui  de  la  Trinité  et  celui  d'après 
l'Assomption  de  la  sainte  Vierge. 

Le  33'  avertit  ceux  à  qui  les  évêques  au- 
ront accor.ié  de  faire  dire  la  messe  dans 
leurs  maisons  ou  chapelles  particulières , 
qu'il  y  a  six  dimanches  de  l'année  où  il  ne 
sera  permis  qu'au  l'uré  ou  à  quelque  prêtre 
de  sa  part  de  célébrer  dans  ces  chapelles. 
Les  dimanches  désignés  par  le  statut  sont 
les  mêmes  qae  ci-dessus  ;  on  y  ajoute  Celui 
d'après  l'Epiphanie. 

Le  3't'  accorde  à  chaque  évêque,  pour  son 
diocèse,  le  pouvoir  d'absoudre  des  censures 
pul)liées  dans  le  concile,  lieg.  tome  XXIX; 
Ia6.«om.XI;  Hard.lom.WXU  Anal.desConc. 

ANGERS  (Synode  d'),  l'an  425;  F.  Saint- 
Maurice  d'Angers. 

ANtjERS  (Goiiciled')  oudeTours,  l'an  tiiS, 
Jean  Bernard,  archevêque  de  Tours,  assem- 
bla son  concile  provincial  à  Anger>,  le  1'/  juil 
Îell4i8,ety  fit  lesdix-sepl  décrets  qui  suivent 

l.Ccux  ((ui  auront  obtenu  des  rescrilsapos- 
toliiiues  ne  traîneront  point  leurs  parties  au 
delà  d'une  journée  hors  du  diocèse. 

2.  Ceux  qui  anronl  été  pourvus  de  quel- 
ques dignités  dans  les  chapitres  seront  tenus 
de  prendre  les  ordres  sacrés  ,  au  moins  le 
soos-diaconai,  dans  l'année,  sous  peine  de 
perdre  leurs  bénéfices. 

3.  Les  prêtres  réciteront  l'office  des  morts, 
au  li  oins  à  trois  leçous,  les  jiurs  qui  ne 
sont  p ris  soliiinels,  surtout  quand  ils  diront 
une  ^les^e  des  morts. 

h.  Les  clercs  qui  ne  résident  point  et  qui 
n'assistent  pas  à  tous  les  olfii  es  depuis  le 
coninunceinenl  jusqu'à  la  fin  ,  auxquels  ils 
sont  tenus  d'a^sl^ler,  seront  privés  des  dis- 
tributions (|ni)ti(lie|ines. 

V).  Les  c!erc^  garderont  le  silence  dans  le 
chœur,  el  n'y  diront  point  l'office  deux  à 
deux,  excepté  les  prélats  des  églises. 


DES  CONCILES, 


120 


6.  On  s'abstiendra  des  jeux  défendus  et 
des  fêtes  qu'on  appelle  des  fous,  sous  peine 
d'être  puni  par  les  supérieurs. 

7.  Les  prédicateurs  n'affecteront  point  de 
faire  dresser  des  échafauds  pour  y  prêcher  ; 
et  ils  éviteront  les  grands  éclats,  les  cris 
excessifs  en  prêchant. 

8.  Défense  aux  abbés  ou  prieurs  qui  ont 
des  prieurés  dans  leur  dépendance,  de  les 
dépouiller  à  la  mort  des  titulaires. 

9.  On  règle  le  droit  de  visite  des  évêques, 
des  archidiacres,  archiprêlres,  doyens  et  au- 
tres persoiines  ecclésiastiques  ,  et  «n  dé- 
charge les  biens  et  les  personnes  d'église  de 
toutes  sortes  de  taxes. 

10.  On  séparera  de  la  communion  les  con- 
cubinaircs  qui  auront  été  avertis  canonique- 
inent. 

11.  On  sera  obligé  de  faire  fulminer,  dans 
l'espace  d'un  mois,  sous  peine  de  vingt  sous 
d'amende  ,  l'excommunication  qu'on  aura 
portée  contre  (jnelqu'un. 

12.  Ceux  qui  contractent  des  mariages 
clandestins,  ou  qui  font  des  charivaris,  en- 
courent l'excommunication  ipso  facto. 

13.  Même  peine  contre  les  usurpateurs 
des  biens,  de  la  juridiction,  des  immunités  de 
l'Eglise,  et  contre  leurs  fauteurs. 

li.  Défense  de  porter  des  reliques  pour 
gagner  de  l'argent. 

15.  Les  indulgences  accordées  par  le  saint- 
siége  seront  annoncées  par  le  recteur  de 
l'église  ou  par  quelque  autre  personne  sa- 
vante, connue  et  de  bonnes  mœurs. 

l(j,  On  publiera  de  temps  en  temps  les 
ordonnances  de  ce  concile. 

17.  L'évêque  diocésain  aura  le  pouvoir 
d'absoudre  des  censures  portées  par  le  con- 
cile provincial.  Reg.  tome  XXXIN';  Lab. 
tome  XIII;  Hard.  tome  IX.  Anal,  des  Conc. 

ANGE15S  (Synode  diocésain  d'),  sous  Jean 
de  Hely ,  à  la  Saint-Luc  ik^'à.  Ce  prélat 
publia  dans  ce  synode  ks  statuts  des  syno- 
des précédents,  en  y  faisant  des  corrections 
et  quel(|nes  additions  nouvelles.  Jbid. 

ANGERS  (SynodfîS  diocésains  d'),  sous 
François  de  Rohan,  à  la  Saint-Luc  1303.  Dé- 
-  fense  y  lut  faite  aux  femmes  de  se  placer 
dans  le  chœur  ou  dans  l'intérieur  de  la  ba- 
lustrade des  églises. 

A  la  Siint  Luc  1501.  «  On  n'admettra  des 
vicaires  dans  les  paroisses  qu'après  qu'ils 
auront  été  présentés  à  l'évêque  et  (ju'il  les 
aura  agréés.  Tous  les  chefs  de  famille  seront 
obligés  d'assister  tous  les  dimanches  à  la 
grand'messe  de  leur  paroisse.» 

A  la  Pentecôte  1523.  Défense  de  danser 
dans  les  cimetières  et  d'y  laisser  paître  des 
animaux. 

ANGERS  (Synodes  diocésains  d'),  sous 
Jean  Oiivi  r,  de  l'an  1533  à  l'an  1339. 

Synoile  d  •  la  Pentecôte  1533.  «  Les  rec- 
teurs des  églises  sont  tenus  do  révéler  à  l'of- 
ficial  les  péchés  notoires  et  qui  peuvent  être 
nu  sujet  de  scandale  pour  leurs  paroissiens. 
On  rappelle  aux  curés  et  aux  chapelains 
l'obligation  de  la  résidence  el  du  service  di- 
vin.» 

Syuode  de  la  Sainl-Luc  ,  même  aaaée. 


121 


^NG 


ANC 


isa 


«  Après  en  avoir  délibéré  avrc  nos  vénéra- 
bles frères,  les  nbliés  de  S.iiiil  Aubin,  de 
Iloiir(,Mi(Ml,de  Siiinl  Serge,  de  Siiiiil  Nicolas 
et  de  Toussaiiits,  nous  staluons  et  ordon- 
nons (jne  loulos  les  fois  à  l'avenircinaux  sup- 
plicalions  ou  aux  processions  publiciues,  no- 
tre t;raii(b>  église  d'Angers,  (jui  est  la  mère 
de  toutes  les  autres  églises  de  noire  dicicèso, 
sera  rencoKirée  par  d'autres  églises  inférieu- 
res ou  iniiiiidres,ou  par  (b'S  Iroujji's  de  moines, 
celes-cicessenl  au-silôl  leurs  clianis,  jus(iu'à 
ce  que  ladite  grandi"  église  soii  passée,  m 

Synode  de  la  Saint-Luc  lo3'i..  Défense  de 
publier  aucun  nouveau  miracle,  d'élever, 
sous  ce  prétexte,  des  autels  ou  des  chapelles, 
de  favoriser  les  concours  de  peuple  pour  cet 
objet,  avant  que  l'évoque  ait  examiné  l'af- 
faire et  donné  sa  décision.  On  rappelle  à 
cette  occasion  les  décrets  du  dernier  concile 
de  Sens  ou  de  Paris. 

Dans  celui  de  la  Pentecôte  1537 ,  l'évéque 
publia  le  statut  suivant  :  Nous  avons  eu  avis 
de  plusieurs  endroits,  qu'aucuns  ecclésiasti- 
ques, oublieux  de  la  dignité  de  leur  ordre,  se 
pourvoient  pardevantdes  juges  séculiers  es 
causes  dont  la  connaissance  et  le  jugement 
sont  du  for  ecclésiastique.  A  ces  causes,  coii- 
forinément  aux  Décrets  des  Conciles  et  la 
disposition  du  droit  commun,  nous  faisons 
défenses  ausdits  ecclésiasli(|ucs,  désormais 
ausdiles  causes  de  se  pourvoir  pardevant 
lesdits  juges  séculiers,  sur  les  peines  portées 
par  lesdits  canons. 

Synode  de  la  Saint-Luc  1537.  L'évéque  y 
prononça  la  dégradation  du  prêtre  Jean  de 
iliviers,  coupable  entre  autres  crimes  de  la 
mort  violente  de  Jean  de  Lépine,  curé  de 
Luigné.  Assisté  de  Gaston  Olivier,  grand  ar- 
cliidiacre,  de  Jacques  Olivier,  arcbidiacre 
d'Oulre-Maine,  de  Kené  >  aliu,  pénitencier  et 
officiai  de  l'église  d'Angers  ,  l'évéque  en- 
leva premièrement  au  prêtre  ciiminel  le  ca- 
lice et  la  patène  d'entre  ses  mains,  puis  lui 
racla  avec  un  couteau  L'  pouce  et  l'index  de 
chaque  mam,  ensuite  le  dépouilla  de  la  (uni- 
que et  de  la  chasuble  sacerdotale,  successi- 
vement de  la  dalniatique  de  diacre  et  île 
sous  diacre  ,  do  l'étole,  du  manipule,  de 
l'aube,  de  l'amict,  du  surplis  et  généralement 
de  tous  les  babils  sacrés,  lui  ôta  des  mains 
l'un  après  l'autre  tous  les  livres  sacrés,  de- 
puis celui  des  îuesses  jusqu'à  celui  des  exor- 
cisnies,  lui  rasa  la  tète  par  !ui-aiè:iic  el  par 
le  barbier,  pour  ôter  toute  Irace  de  tonsure 
cléricale,  et  enfin  lui  fil  revélir  l'habit  laï- 
que ;  après  quoi,  il  le  livra  au  juge  criminel, 
en  demandanl  toutefois,  pour  le  coupable, 
exemption  de  la  peine  de  mort  ou  de  muti- 
lation. 

ANGERS  (Synodes  diocésains  d'),  sous  Ga- 
briel Bouvery,  depuis  l'an  loW  jusqu'à  l'an 
15(55. 

Synode  de  la  Saint-Luc  1540.  Défense  aux 
curés  et  aux  vicaires,  sous  peine  de  suspense, 
de  retenir  (luelciuu  chose  des  offrandes  laites 
pour  la  confrérie  de  Sainl-llené.  Obligation 
à  tous  de  dénoncer  les  individus  suspects  de 
luthéranisme. 

Synode  de  la  Pealecôle  15!tl.  Tous  les 


ecclésiastiques  de  la  ville  et  du  diocèse  d'.\n 
gers  seront  tenus  de  faire  des  re(  hcrcbes  su» 
les   livres  enseignés  dans  les  écoles,   el  en 
feront  la  dénonciation   à  l'évéque,  si   ces  li- 
vres se  trouvent  >uspecls  d'hérésie. 

Synode  de  la  Saint-Luc  15'i2.  Les  curés  et 
prieurs  auront  soin  (jne  bs  portes  de  leurs 
églises  soient  fermées  après  le  service  divin 
terminé,  el  n'en  confieront  les  clefs  qu'à 
leurs  vicaires  ou  à  des  chapelams  fidèles. 

Synodi'  de  la  Pentec(M(-  l.'ji'J.  Obligation  de 
renouveler  le  premier  dimanche  de  ch.ique 
mois  l'hostie  qu'on  garde  dans  le  tabeiiia- 
cie. 

Synode  de  la  Saint-Luc  15V3.  On  y  adopta 
le  décret  de  la  faculté  de  ibéologie  de  l'uni- 
versilé  «b^  Paris,  de.  l'année  précédente,  con- 
tre le-;  erreurs  du  teiiips.  On  en  recomman- 
dera de  même  l'observation  dans  plusieurs 
des  synodes  qui  vont  suivre. 

Synode  de  la  Saint-Luc  15V7.  Défense 
aux  clercs  de  porter  des  chemises  à  col- 
lerettes,et  de  faire  usage  de  chausses  bouf- 
fantes. 

Synode  de  la  Pentecôte  155i.  Défense 
aux  curés  d'admettre  des  prêtres  à  dire 
la  messe  avant  (juo  ceux-ci  se  soient  confes- 
sés. 

Synode  de  la  Pentecôte  1558.  Défense 
aux  curés  de  se  con>tituer  fermiers  ou  vicai- 
res temporels  d'une  église  paroissiale. 

Synode  de  la  Saint-Luc  1554.  Tout  prêtre 
sera  tenu  de  dire  l.i  rnesse  tous  les  diman- 
ches, aux  folos  solennelîes  el  à  toutes  les  fê- 
tes de  la  sainte  \'ierge. 

Les  prêlres  el  les  béiiéficiers  ne  paraîtront 
en  public  qu'avec  la  liarelle  ronde  [liiretu  ro- 
tnnda],  la  tonsure  convenable  et  l'habit  ec- 
clésiastique (vestes  tal'ires] ,  sous  peine  d'ex- 
communication   latœ  sententiœ. 

ANGERS  ^Conciled'J,  lan  1583.  Yoy. 
Tours,  même  année. 

ANGERS  (Synode  diocésain  d')  ,  à  la  Pen- 
tecôte 1586,  sous  Guillaume  Ruzé.  «  De  l'au- 
torité du  révérend  père  en  Dieu  monsei- 
gneur l'évéque  d'Angers,  il  est  deffendu  à 
tous  curez,  chapelains,  vicaires  et  autres, 
de  (luehiue  (jualilé  qu'ils  soient,  de  jouer,  ni 
faire  ou  pirmeltre  de  jouer  aucunes  farces, 
scènes,  comédies  ou  autres  jeux  en  leurs 
églises,  cimetièies  ou  autres  lieux  saints, 
spécialement  aux  jours  de  fêles,  que  préala- 
blement lesdiles  farces,  comédies,  scènes  ou 
histoires,  si  aucunes  on  veul  jouer,  n'ayent  . 
été  couuuuniquées  ou  approuvées  par  mon-  . 
seigneur  le  révérend  évêque  ou  ses  vicai- 
res. »  ? 

ANGERS  (Synodes  diocésains  d' ) ,  sous  î 
Charles  Miron,  de  l'an  1588  à  l'an  1G22.         t 

Synode  de  l.i  Saint-Luc  1588.  «  On  admi- 
nistrera les  sacrements  selon  la  tradition  da 
l'Eglise  apostolique  et  romaine.  » 

Synode  de  la  Saint-Luc  1594.  «  Ou  repren- 
dra l'usage  qui  avait  été  interrompu  ,  da 
prier  au  prône  pour  le  roi  très-chrétien. 
Les  rec'.enrs  procureront  à  leurs  paroisses, 
autant  qu'il  leur  sera  possible,  des  maîtres 
d'école,  pour  enseigner  à  la  jeunesse  l'alpha- 
bet, les  premiers  principes  de-  gruuiuiuire, 


1S3 


DICTIONNAIRE  DES  CONGILKS. 


m 


le  catéchisme  et  le  clinnl,  et  avertiront  leurs 
paroissiens  de  lenr  fournir  la  subsistance  se- 
lon leurs  moyens  rcspi'Clifs.  Gi'uxqui  seront 
pour  ieccvoir  !es  ordres  devront  êlie  pul)li6s 
(rois  fois  dans  l'éijiise  <le  leur  paroisse.  » 

Synoile  de  la   l'eniecôlc    1595.    «  Gomme 
ainsi  soil  que  l'enncMiiy  mortel  du  genre  hu- 


main  (àclie  toujours,   par  une  ruse   qui  luy 
est  ordinaire  de  suggérer  es  esprits  des  honi- 
nii'S ,  sons    espérance  dr  quelque  bien,  des 
chosi  s    desquelles  les  beaux  et  saints  com- 
mi'Mreiiiens  se  changent  par  après   en  nial- 
heui  eus  et  méeh.inis  elTels  ;  entre  les  autres 
cellc-cy  n'est  pas  à  mépriser,  que   par  cer- 
taine  l'oûlume   de   long-temps  observée   en 
quelques  endroits  de  notre  diocèse,  et  |)rin- 
(•ipab'iiicnl  és-piroisses    qui   sont   sous   les 
do\enn'Z  <le  Craon  et  de  Candé,  b'  jour  de 
la  teste  lie  la  Circoncision  de  Noire  Seigneur, 
(jui  est  le  premier  jour  de  l'an,  et  autres  en- 
suivans,  les  jeunes  gens  d'icelles  paroisses 
de  l'un  et  de  l'.iulre  sexe  vont  par'  les  Eglises 
el  mai>ons  f.iire  certaine   quc>te  (ju'ils   ap- 
pellenl  A(/uill<iiuuuf,  les  deniers  de  laquelle 
ils    proii.ellenl    employer   en   un    cierge   en 
l'honneur   de  Nolre-l):me,  ou  du  l'atron  de 
leur  paroisse;  toutefois  nous  sommes  avertis 
que  sous  oml)re  de  qneliine  peu  de  bien   il 
s'y  commel  beaucoup  de  sean(iales  :  Car  ou- 
tre que  lesdits  deniers  et  autres  choses  pio- 
venanles  de  ladite  qnesle.  ils  n'en  employcnt 
pas  la  dixième  |)arlie  à  l'honneur  de  l'Eglise, 
ains   consument  quasi    tout   en    banquets , 
yvrongneries    el    autres   débaurbes    ;    l'un 
d'entr'eux  qu'ils  appellent  leur  follet ,  sous 
ce  nom  prend    la  liberté,  et  ceux  qui  l'ac- 
com[iagnent  aussi,  de  l'aire  et  dire  en  1  Eglise 
et   autres  lieux  des  choses  qui  ne  peuvent 
estre    honnestement    proférées,   écrites    ny 
écoutées,  mesmc  jusqu'à  s'adresser  souvent 
avec   une   insolence  grande   au   Prêtre   qui 
est  à  l'Autel,  et  contre-l'airc  par  diverses  sin- 
geries  Us   saintes  cérémonies  de  la   Messe, 
etaulns  observées  en  l'Eglise  :  el  sons  cou- 
leur dudit  Aguillanneuf,  prennent  et  déro- 
bent es  maisons  où   ils  entrent  tout  ce  que 
bon  leur  semble  ,  dont  on  n'ose  se  plaindre, 
et  no  peut  on  les  empescher,  pour  ce  cju'ils 
portent  basions  et  armes  offensives  ;  el  ou- 
tre ce  que  dessus  font  une   infinité  d'autres 
scandales.  Ce  qu'étant  venu  à  nosire  connois- 
sance  [lar  les  remonirances  el  plaintes  (|ui 
nous  en    ont  esié  faites  par  aucuns  Ecclé- 
siastiques et  autres,  désirans  pour  le  dû  de 
noslrc  charge  remédier  à  tel  désordre,  con- 
sidérant que  Nostre  Seigneur  chassa  bien  ru- 
dement et  à  coups  de  fouet  ceux  qui  dans  le 
temple  vendoient   el   acheloient   les   choses 
nécessaires    pour   les    sacrifices  ,    tant    s'en 
faut   qu'ils   fissent   telles    méchancelez   que 
ceux-cy,  leurs  reprochant  que  de  la  maison 
d'oraison  ils  en  avoient  fait  une   tanière  et 
retraite    de  voleurs.  A  l'exemple   d'iceluy  , 
poussez   de  son  Esprit  et  de  l'anlorilé  qu'il 
luy  a  plû  nous  donner, nous  delTemlons  lies- 
expresseoient  à  toutes    personnes,    tant    de 
l'un  (juc  de  l'autre  sexe  ,  et  de  quelque  qua- 
lité   et   condilion   qu'ils  soient  ,    sur    peine 
.   d'excommunication,    de  faire  doresnavant 


ladite  queste  de  l'Aguillanneuf  en  l'Eglise  ny 
en  la  manière  que  dessus,  ni  f.iire  assemblées 
pour  icelle  plus  grandes  que  de  deux  ou  do 
trois  personnes  pour  le  plus,  qui  à  ce  faire 
seront  accomp.ignez  di»  l'un  des  Procureurs 
de  fabrice,  ou  de  qu  h]»-  autre  personne 
d'âge,  ne  voulant  qu'autrement  ils  fassent  la- 
dite Aguillanneuf.  » 

Synode  de   la   Saint-Luc  1395.  «  D'autant 
que  les  lettres  de  qoerimonies,  moniloires  et 
aggraves  qui  ont  coutume  d'être  baillées,  nfii) 
de  revel,ilii>n  d'aucuns  faits,  ou    pour  biens 
perdus,    sousirails    et  dérobez,  ont   été   cy- 
devaiil  trop    facilement    expédiées  au   scan- 
dale lie  plusieurs    et  au  mépris  de  l'autorité 
de  l'Eglise  ;  et  (]ue  de  ce  on  vient  à  les  eon- 
temiier  plûlosl  qu'à  les  craindre,  et  en  vient 
plus  de  détruction  que  de  silut.  Nuis  en  sui- 
vant les  saints  Conciles  ,  deffendons  qu'il   y 
ail  plus  personne,  fors    ledit  seigneur  révé- 
rend Evesque,  ou  sous  son  autorité  le  véné- 
rable Officiai  qui  décerne  lesdits  moniloires 
cl  aggraves....   El   d'autant  (ju'au  prône  qui 
se  fait  après  l'offertoire  du  saint  sacrifice  de 
la  Messe  on   ne  doit  parler  ((ue  de   choses 
saintes  el  spirilueiles,  deffendons  ausiliis  Cu- 
rez el  Vicaires  de  faire  en  leurs  dits  inônes 
aucunes  public  :lions  île  choses  prof.mes.    » 
Synode  de  la  Saint-Luc  1600.  «  Les  Curez 
et  \  icaires  avertiront  leurs  paroissiens  d'ap- 
prendre et  faire   apprendre   dislinilement  à 
leurs  enfaiis  l'Oraison  dominicale,  la  saluta- 
tion Angélique,  les  arlicles  de  la  Foy  el   les 
commandemens  de  Dieu ,  lant  en   François 
qu'en    Latin.   Enjoignons  atisdils    Curés   el 
Vicaires  d'avertir  souvent  leurs  parois.siens 
que  deffenses  leur  sont  faites  de  nosire  auto- 
rité d'assister  aux  presches,  prières   el  au- 
tres actes  de  la  religion  prétendue  réformée, 
sur  peine  d'excommunication.  » 

Synode  de  la  Penlefi'ile  1603.  Le  détail  y 
fut  fait  des  cas  réservés  à  l'èvêque. 

Synode  de  la  Saint-Luc  1615.  «  Pour  em- 
pescher l'insolence  el  irrévérence  qui  se 
commet  en  plusieurs  Eglises  de  ce  diocèse 
la  nuicl  de  la  fesle  des  Trépassez,  par  per- 
sonnes qui  s'y  retirent  sous  prétexte  de  son- 
ner les  cloches,  enjoignons  aux  Curez  des 
dites  Eglises  d'empescherladile  sonnerie  in- 
continent après  neuf  heures  du  soir,  et  à 
celle  fin  faire  tenir  les  portes  desdites  Egli- 
ses fermées  jusqu'à  cinq  heures  du  malin.  » 
ANGERS  (  Synode  diocésain  d'  )  ,  sous 
Guillaume  Fouquei  de  la  A'arenne,  à  la 
Saint-Luc  de  l'an  1617.  Le  zélé  prélat  y  pu- 
blia des  statuts  en  grand  nombre,  el  lous 
fort  iustruelirs,  sur  les  sacremenis  ,  le  ser- 
vice divin  el  les  devoirs  des  chanoines,  des 
curés  et  des  autres  prêtres,  des  réguliers  et 
des  religieuses.  Sur  le  sacrement  de  bap- 
tême, on  y  remarque  en  particulier  ceux-ci  : 
a  Pour  osier  cet  erreur  pernicieux  d'aucun» 
qui  croycnt  le  baptesme  ne  valoir  s'il  n'est 
administré  par  main  de  Prêtre,  Nous  deffen- 
dons de  rebaptiser  en  aucune  façon  ceux 
qu'ils  scauiont  avoir  été  légitimement  bapti- 
sez pir'les  Sages  femmes  ou  autres  person- 
nes laïques,  déclarant  eslre  besoin  seule- 
ment en  ce  cas  de  suppléer  à  l'endroit  des 


i2S                                 AiNC  AN6                                 KC 

baptiser  les  cxorcismos,  onctions  ot  autres  animaux,  y  tenir  foires,  marchez,  on  y  étaler 

[)rirrps  cl  ccrpiiioiiirs   b.iplisin.ilcs  qui   ;iu-  marcliaiidises,  etc. 

raient    6l6  ol)miscs....    UillViiiIons   à    toutes  Synoilc   de  la  IVnlcfôlfi  165t.  «  La  dlslri- 

porsoiines  sur  peine  d'excoiiimunicatiDu   de  butioii  du  pain  li^nil  se  fera  tous  les  dinian- 

porlcr  les  eiil'.ins  nouvellcinenl  li.ipîisez  aux  clios  à  la  faraude  Messi'...  Chacun  des  fidclles 

tavernes,   ny  les  y  eiisap-r ,  ou  à  l'occasion  demeurera    dans    l'H-ilise  durant  la  praiido 

du    baplesme  y  aller  boire,  el  l'aire  débau-  Messe  jusques  à  ce  (pie  le  Prcsire  ail  donné 

elles....  la  liéuédiclion  ,  el  nous  défendons  à  tous  les 

Defl'endous  à  tous  Curez,  Vicaires  et  au-  ])aroissiens    de  s'arres'er  sous  le  porche  de 

très  faisant  lonelion   curiale  de  baptiser  les  l'Eglise  et  dans  le  Cimrti(^re  durant  ou  après 

enfans  (jui  ne  seront  de  leurs  paroisses,  si-  le  s(>rvice  divin...  Nous  enjoignons  aux  Curés 

non   quand  il  y  aura   péril  de  mort  immi-  dedésabu'<er   les   simpli'S  (|ui  seroient  dans 

nenl....  celle    erreur  de   croire  (\uv  pour  g.igner  les 

Sur  le  service  divin.  «  DelTendons  d'intro-  Iiidulgences  il  soit  absolument  nécessaire  de 

duire  uy  chanter  au  service  divin  sous  ((oel-  donner  de  l'argent.  » 

que  prétexte  (lue  ce  soit  aucunes  formes  de  Synode  de    la  Penterôle  16:i7.  «  Nous  en- 

prieres  particulières,  hors  celles  contenues  joignons  à    tous  nos  Curez  de  lire  souvent 

es  livres  de  l'olTiee  tenu  en  chacune  Eglise.  »  dans   leurs  prAnes  noire  ordonnance  contre 

Sur  les  devoirs  des  prêtres.  «  Leur  faisons  les  blaspiiémaleurs  (du  G  août  jG.'iS).  » 
defl'enses  de  ne  retirer  d;ins  leurs  Pi  esby-  Synclc  de  la  Pentecôlc  Ki  ;.'}.«  Que  les  Cu- 
teres  ou  logis  aurunes  femmes  pour  servau-  rez  se  soiivienneni  que  (piand  ils  oui  des  ma- 
ies, si  elles  ne  sont  de  bonnes  vie  et  répula-  lades  dans  leurs  paroisses,  il  ne  leur  sulfit 
tion  ,  el  n'ont  atleinl  l'âge  de  ein(]uante  ans.  pas  pour  s'aequil  ter  de  ce  (ju'ils  leur  doivent 
Ny  aucunes  autres  femmes  si  elles  n'étoient  de  leur  administrer  les  s  icrcoiens  ;  mais 
leurs  mûres  ,  sœurs  ,  tantes  ou  niepces,  sur  qu'ils  sont  erwore  obligez  de  les  visiter  soû- 
les peines  de  droit.  »  veut  pour  les  consolrr  dan<  leurs  maux  et 

ANGEUS   (Synodes  diocésains   d'),    sous  leur  enseigner  les  moyens  d'en  faire  un  bon 

Henry  Arnauld,  de  l'an  IGol  à  l'an  Ki'O.  us.ige   en    les   souffrant  avec   patience  pour 

Synode  de  la  l'eulecôle  IG51.  Le  prélat ,  l'amour  de  Dieu.  » 
sévère  observateur  îles  canons  ,  insiste  dès  Synode  do  la  Pentecôte  16G7.  «  Nous  dé- 
ce  premier  synode  sur  le  devoir  de  la  rési-  fendons  à  lous  (!lurez,  Vicaires  et  autres  Su- 
dcnce  pour  tous  les  clercs  bénéficiers,  et  périeiirs  des  Eglises  de  noire  diocèse,  de 
souvent  ilans  les  synodes  suivants ,  comme  mener  leurs  processions  en  aucun  lieu  plus 
dans  tout  sou  épiscopat,  on  le  verra  revenir  éloigné  de  l'Eglise  paroissiale  que  d'une 
sur  celle  importante  matière.  Il  fit  en  mémo  lieue,  et  aux  Procureurs  de  f  ibri(|ue  de  trai- 
temps  des  statuts  contre  les  mariages  clan-  1er  les  Ecclésiastiques  qui  auront  assisté 
deslins  el   contre  les  coiicuhinaires  publics,  ausdiles  processions.  » 

A  partir  do  l'cpiscopal  de  Henry  Arnauld,  Synode  de  la  Pentecôie  1:'G8.  L'évoque  y 

les   synoiles    ne  se    linrenl    (ilus   à   Angers  renouvela  la  défense  des  abus  pratiqués  aux 

qu'une  fois  chaque  année;  encore  furent-ils  assemblées  do  guilanleu  ou  de  giiy  l'an  neuf 

quelquefois  interrompus.  (  Voy.  plus   haut ,   Synode  do    la   Pentecôte 

Synode  de   la  Pentecôle  1G52.  Le  prélat  y  159o  . 
expliqua    la    défense   qu'il   avait   faite   aux  Synode  de  la  Pentecôte  IGTG.  «  Nous  dé- 
clercs, dans  le  précédent  synode,  de  boire  ou  clarons  qu'aux  jours  de  festes  (]ui  arriveront 
de  mangei'  dans  des  cabarets.  durant  la  mnissou  et  les  vendanges  el  autres 

Synode  de   la  Pentecôle  1(Î5'|..  «  Nous  or-  lems    do  récolte  nos  diocésains  après  avoir 

donnons   qu'à    la  diligence  des  Curez  cl  des  enlendu  la  sainte  Messe  pourront,  en  cas  de 

Procureurs   de  fabrique  il  sera  mis  au-des-  nécessité,  travaillera  la  recolle  des  fruits,  et 

sus  des  fonts  baptismaux  un  ciel  ou  dais  de  faire  toutes  les  œuvres  serviles   nécessaires 

toile  blanche  à  une  hauteur  convenable,  le-  pour  eu  éviter  la  perle,  après  néanmoins  en 

quel   sera    blanchi   aussi   souvent  qu'il  sera  avoir    obtenu    permission    de  leurs    Curez, 

jugé  nécessaire  ,  et  que  leurs  bassins  seront  auxquels  nous  donnons  la  faculté  de  l'accDr- 

couverls  d'une  table   de  bois    bien   jointe;  der  en  jugeant  des  raisons  qu'il  y  auia  de  le 

comme  aussi  qu'ils  seront  neltoyez  souvent.»  faire.  « 

Que   la    coûlunie    do  sonner  l'^lye  Maria  \(i  «  Aux  M  sses  où  so  fera  l'offramle.  ou  pro- 

niatin,   à  midi  el  le  soir,  qui  est  si  ancienne  senlera    aux   la'niues   le   dos  de  la  l'.aène  à 

et  si  pieuse,  soit   rétablie  dans  les  lieux  où  baiser  suivant  la  pratique  ordinaire  de  I  E- 

elle  a  été  disconliuuée...  Que  dans  toutes  les  glise. 

paroisses  de   noire  dioièse  tous  les  Diman-  La  distribution  des  saints    Huiles   étant 

ches  de  l'année  à  la  première  Messe  les  curez  une   des    fondions  de   nos    Arcbiprèlres  el 

ou  autres   ecclésiastiques   députez  par  eux.  Doyens  ruraux,  les  Cunz  les  doivent  pren- 

lisent   au   peuple   en    Latin   cl   eu  François  dre  d'eux.  » 

rOraisou dominicale, la salulalion  Angélique,  Synode  do  la  Pentecôte  1077.  «Nous  cou- 
le Symbole  desAposires  et  le  6'oH^/ewr,  aus-  jurons  les  ecclesiasliques  (lui  sont  dans  les 
quels  ils  ajouteront  les  Comm.mdemeus  do  luux  où  il  n'y  a  poiul  d'Ecde  fnndce,  el 
Duni  el  de  l'Eglise...  Les  cimeiières  élanl  des  dont  le  temps  n'est  pas  eniièrcment  occupé 
lieux  saints,  nous  défendons  d'y  lendre  le  [.our  le  soin  des  âmes,  d'un  donner  une  par- 
lmgepourlefaireseicher,yjoueràla  paulme,  tie  à  l'instrucliou  des  enfans.  » 
à  la  boulle,  danser.y  boire,  y  faire  paistre  les  Synode  de  la  Pentecôte  1G78.  «  Les  Prêtres 


il! 


DlCTfONN.URE  DES  CONCILES. 


128 


•oit  Chapelains  ou  simples  liahiluez,  les 
Diacres  et  les  Souiliacres  vaoqueront  à  l'in- 
struciion  el  feront  le  calecl)isine  lorsque  les 
Curez  auront  besoin  de  leur  secours,  ce  qu'ils 
feront  avec  ordre  en  pnrtageaiil  entre  eux 
le  Troupeau,  en  sorte  qui'  chacun  en  in- 
struise une  partie  selon  la  distribution  qu'en 
feront  h's  Curez.  » 

Synode  de  la  Pcnlecôle  1679.  «  Nous  défen- 
dons à  tous  Curez  et  autres  Supérieurs  des 
Eglises  (le  l'aire  porter  la  croix  dans  les  pro- 
cessions et  autres  cérémonies  publiques  par 
autre  (|ue  par  un  Erclésiasliquc...  » 

ANGLETERKIi  (Concile  d'),  l'an  405.  Voy. 
BitETAGNE,  même  année. 

1.  AiNGLlîl'lîlUlE  (Concile  d' ),  Anglica- 
num,  l'an  604  ou  environ.  Voy.  Worchestre. 

2.  ANtiLETEUKE  (Coaciled"),  l'an  (M\. 

Voy.   l'HARE. 

3.  ANGLETERRE  (  Concile  d' ;,  l'an  6S0. 
Voy.  Hapfëld. 

4.  ANGLETERRE  (Concile  d'),  l'an  C92. 
Voy.  Bretagne. 

ANGLETERRE  (Concile  d' ) ,  l'an  701.  Ce 
concile  se  tint  sous  le  roi  Alfred  et  sous  la 
présidence  de  Berlhold  ,  aichevéque  de  C  in- 
torbery.  Ou  y  dressa  de  nouvelles  embûches 
à  saint  Willrid  ,  archevêque  d'Yoïk,  qui  en 
appela  au  pape  Jean  VI,  el  triompha  ainsi 
de  la  malice  de  ses  ennemis.  LnbO.  VI  ,  An- 
glic.  I. 

ANGLETERRE  (  Concile  d"  )  ,  l'an  736. 
Cullilierl,  atchevôiiue  de  Cantorbery,  tint  ce 
concile;  on  y  ordonna  (]ue  la  fête  de  saint 
Boniface,  .irchevéque  Je  Mayenee,  serait  cé- 
lébrée dans  toute  l'Angleterre  le  5  juin.  Ce 
saint  apôtre  avait  été  massacré,  avec  cin- 
quante-deux de  ses  compagnons,  en  prê- 
chant la  foi  à  Docknm  en  Frise,  l'an  75i. 
L'dil.  ]'enct.,  loni.  Vlll.  Anal  des  Conc. 

ANGLETERRE  (Concile  d'),  assemblé  vers 
l'an  892,  par  les  soins  du  roi  Edonai'd,  et 
présidé  par  Plegmon  ,  archevêque  de  Can- 
torbery, à  l'effet  d'olitrnir  la  levée  de  l'inlcr- 
dil  jele  par  le  pape  Formose  sur  le  roi  et  sur 
toute  l'Angleterre,  el  de  mettre  fin  au  veu- 
vage de  srpi  églises  restées  sans  évoques  de- 
puis plnsi 'iirs  années.  Schbam. 

ANGLETERRE  (Conciles  d'),  sur  la  On  du 
neuvième  siècle,  el  vers  l'an  89.5.  Il  s'en  tint 
plusieurs  composés  d'évéques  d'une  grande 
vertu,  qui  s'élevaient  avec  force  contre  les 
dérèglements  des  princes,  et  savaient  les  ré- 
primer par  les  peines  c.inoniiiiies.  Ou  ignore 
les  annéis  précises  de  ces  conciles.  Pniji,  nd 
un.  895,  )i.  6. 

ANGLETERRE  (  Concile  d'  )  ,  l'an  905.  Le 
]ia|)e  Formose  ayant  écrit  à  Eilouard  ,  roi 
d  Ang!elerre,  des  lettres  pleines  de  menaces, 
s'il  ne  faisail  élire  des  évéïiues  dans  les  égli- 
ses qui  en  manquaient,  le  prince  coEivoqua 
un  concile  à  cet  effet,  l'iegmon ,  archevêque 
de  Canlorbéiy  ,  y  présida,  et  l'on  mil  des 
évêqiie..  (1  ins  tous  les  sièges  vacant-i.  A/ir//.  I. 

ANGLETERIîE  Concile  d'j,  l'an  9fi9.L'ar- 
rhevè(iui'  saint  Uuii^lan  convoiiua  ce  concile 
par  i'nrilre  du  pipe  Je.in  XHl,  et  ce  fui  un 
concile  général  de  l'Angleterre.  Le  roi  Edgar 
ï  lit  de  vives  pluiateà  iuv  les  dôrégleucnts 


des  clercs  ;  et  le  concile  arrêta  que  tous  les 
chanoines,  les  prêtres,  les  diacres  et  les  sous- 
diacres  garderaient  la  continence  ou  quitte- 
raient leurs  églises.  On  commit  l'exécution 
de  ce  décret  à  saint  Dunstan  et  aux  deux 
évoques  nommés  par  le  roi,  celui  de  Wor- 
chestre et  celui  de  Winchestre ,  qui  furent 
avec  saint  Dunstan  les  restaurateurs  de  la 
discipline  monastique  en  Angleterre.  .in(jl.  I. 

ANGLETERRE  (Concile  d'),  l'an  1072.  Ce 
concile  se  tint  à  "Windsor,  en  présence  du 
roi  Guillaume  et  de  la  reine  Mathilde,  son 
épouse.  La  priniatie  y  fut  conûrmée  à  Lan- 
franc,  archevêque  de  Cantorbery,  sur  Tho- 
mas, archevêque  d'York,  qui  la  lui  dispu- 
tait. .l»f//.I.RicnAnD.F.Lo!>iDRE'i, même  année. 

ANGLETERRE  (Concile  général  d'),ran 
1075.  Lanfranc,  archevêque  de  Cantorbery  , 
présida  à  ce  concile.  Il  y  fut  décidé  que  les 
femmi's  el  les  vierges  qui  s'étaient  réfugiées 
dans  les  monastères  el  y  avaient  pris  le 
voile  pour  se  mettre  à  couvert  des  insultes 
desNorniands,  pourraient  retournerausiôcle. 
Ibid. 

ANGLETERRE  (Concile  d' ) ,  l'an  1095. 
Cette  assemblée  d'évêi|ues,  d'abbés  et  de  ba- 
rons, servilemeni  dévoués  au  roi  Guillaume 
le  Roux,  et  devant  lesiiuels  le  primat  d'An- 
gleterre eut  à  comparaître  en  qualité  d'ac- 
cusé, était  au  fond  un  parlement  plutôt  qu'un 
concile.  Voy.  S.  Anselme,  par  le  comte  de 
Montalemliert. 

ANGLETERRE  (Concile  d'),  l'an  1167.  Les 
évê(iues  y  délibérèrent  de  poursuivre  saint 
Thomas,  archevêiiue  de  Cantorbery,  devant 
le  pape. 

ANGLETERRE  (Concile  d' ) ,  l'an  1183. 
L'objet  de  ce  concile  lut  de  demander  des  se- 
cours d'argent  pour  le  pape.  Anylic,  p  18S, 
Ruharcl. 

ANGLETERRE  (Concile  d'),  l'an  1188,  tenu 
auprès  de  Gainlington,  au  sujet  d'une  nou- 
velle croisade.  Scuram. 

ANGLETERRE  (Concile  d'i,  l'an  1269. 
■Wilkins  el  Mansi  mettent  deux  conciles  te- 
nus cette  année,  l'un  à  Londres  et  l'autre  à 
Cantorbery,  où,  a|)rès  bien  des  plaintes,  les 
évêques  consentirent  à  accorder  des  subsi- 
des au  roi.  Rien. 

ANGLETERRE  (Concile  d'),  l'an  1341.  Voy. 
Londres  Vik±. 

ANGOULÊ.ME  (Concile  d'),  Eurjolismense, 
l'an  1117.  Ce  concile  fut  tenu  au  sujet  d'une 
dispute  entre  les  religieux  de  l'abbaye  de  Ré- 
don  et  ceux  de  Quimperlé,  en  basse  Breta- 
gne, louchant  un  lieu  appelé  Belle-Isle,  qui 
avait  été  donné  à  l'abbaye  de  Quimperlé,  dès 
sa  fondation,  par  Alaix,  comte  de  Cornouail- 
les,  son  fondateur,  et  que  les  papes  saint 
Léon  IX  et  saint  Grégoire  VII  avaient  trans- 
féré à  l'abbaye  de  Redon.  Gérard,  évêque 
d'Angonlême,  el  légat  du  saint-siége,  qui 
présida  à  ce  concile,  ordonna  que  l'abbaye 
de  Rédoo  restituerait  Belle-Isle  à  celle  de 
Qnimiierlé,  sou^  |)eine  d'excommunication. 
Mansi,  tom.  II,  col.  .■J19. 

ANGODLÊME  (Concile  d').  tenu  l'an  1118, 
pour    la  contirmation  de  l'archevêque  do 


m  ANS 

Tours  et  de  doux  autres  évéqucs.  Lnbb.  X, 
Hiird.  Ml.  IlicH. 

ANGOULË.MI':  (Concile  d'),  (<>iiu  l';ni  1170, 
pour  une  (loiMtioii  (aile  à  l'iibbaje  de  S.uiit- 
Aniaiid-ilc  Hoisse.  Jbid. 

ANICIENSIA  (Cuncilia).  Voij.  Pur  en 
Vêlai. 

ANSE  (Concile  d'},  Ansnnum,  Aiisense,  l'an 
99'i.  Aiisu  est  une  pclile  ville  à  (lualrc  lieues 
cil  deçà  de  L}'oii.  Hunlianl,  aiclievdMiue  de 
Ljoii,  et  dix  autres  prélats  y  liiireul  ce  con- 
cile, et  y  tontiiinèrent ,  à  la  demande  de 
saint  Odilon,  alibé  de  Cluiii ,  les  possessions 
de  celle  abbaye.  On  y  inslilua  aussi ,  ou  l'on 
y  rétablit  des  cbanoines  dans  l'église  de 
Sainl-Roman.  Ensuite  ou  fit  neuf  statuts  de 
discipline,  dont  le  2*^  ordonne  de  renouveler 
tous  les  dimanches  les  saintes  hosties  qu'on 
garde  à  l'église. 

Le  7'  détend  de  travailler  le  samedi  après 
iione,  et  le  8' ordonne  aux  laïciuos  de  taire 
abslinence  le  mercredi  ,  de  jeûner  le  ven- 
dredi, et  d'entendre  la  messe  le  lundi,  le 
mercredi  et  le  vendredi,  s'ils  le  peuvent.  Les 
éditions  des  Conciles  en  mellent  deux  à  Anse, 
l'un  en  9130,  l'autre  eu  994,  mais  mal;  on 
n'en  doit  mettre  qu'un,  celui  d(!  l 'au  99'i., 
comme  le  prouve  JM.insi,  loin.  I ,  col.  1197, 
par  les  raisons  suivantes  :  1  L'inscriplion 
du  concile  de  l'an  990  est  fausse,  puisqu'on 
lui  assigne  i'iiidiclion  il,  qui  esl  celle  de 
l'an  989;  2°  Les  Pères  du  concile  d'Anse  té- 
moignent qu'ils  ont  appris  avec  douleur  la 
mort  de  saint  Maguel,  qui  ne  mourut  qu'en 
99V,  comme  l'a  (ait  voir  le  P.  Pigi,  à  l'an 
993.  Enfin  Leilbald,  évêiiue  de  Mâcon,  suc- 
cesseur deMilon,  est  compté  parmi  les  Pères 
du  concile  d'Anse,  et  Milon  parmi  ceux  du 
concile  de  Reims  de  l'an  991.  Le  concile 
d'Anse  auquel  assista  Ledbald  ne  peut  donc 
pas  être  un  prétendu  concile  qui  se  serait 
tenu  l'an  990. 

ANSE  (Concile  d'),  l'an  1025.  Les  archevê- 
ques de  Lyon,  de  Vienne,  de  Taranlaise,  et 
neuf  évéques,  se  trouvèrent  à  ce  coneile,  qui 
fut  tenu  dans  l'église  de  Saint-Uomain.  Gaus- 
lin,  évêque  de  Mâcon,  se  plaignit  de  ce  que 
Bouchard,  archevèquede  Vienne,  avait,  con- 
tre les  canons,  ordonné  des  moines  dans  le 
monastère  de  Cluny,  qui  était  du  diocèse  de 
Mâcon.  L'archevêque  donna  pour  garant  de 
ces  ordiiialioiij  l'abbé  Odijon,  qui  était  pré- 
sent avec  quelques  -  uns  de  sts  moines. 
L'abbé  produisit  un  privilège  de  Rome,  qui 
lui  permettait  d'appeler  quel  évêque  il  vou- 
drait pour  ordonner  ses  religieux,  aussi  bien 
que  pour  la  dédicace  des  églises  dépendantes 
de  son  monastère. On  lut  les  canons  de  Cbal- 
cédoine  et  autres,  qui  soumettent  les  abbés  et 
lesmoincs  aux  évêques  diocésains,  et  qui  dé- 
fendant à  un  évêque  de  faire  dans  un  autre 
diocèse,  ni  ordinations,  ni  consécrations, 
sans  la  permission  de  l'ordinaire;  d'où  les 
évéques  du  coneile  inléièrent  que  le  privi- 
lège allégué,  étant  formellement  contraire  à 
ces  canons  ,  il  devait  être  regardé  comme 
nul;  qu'ainsi  l'abbé  Odilon  n'était  pas  un 
garant  sul'lisanl  du  procédé  de  rarcbevéque 
de  Vienne.  Celui-ci  n'ayant  rien  à  répliquer, 


ANT 


150 


fit  des  excuses   à   l'évêqae  de  Mâcon,  et  lui 

promit,  par  manière  de  salisfaclion,  de  four- 
nir cliaiiuc  année  l'huile  d'ulive  néce-^sairc 
pour  la  cnnfecliiin  du  s.iint  chrêine.  Cepen- 
dant le  jugement  du  ci'ticile  n'i  ul  lieu  que 
pour  un  temps  :  les  souverains  poMtil'es,  nom- 
mément .Ican  XIX,  Urbain  II  et  Calixte  II, 
CiMifiruièieiil  le  privilège  de  l'abbave  de  Clu- 
ny ;  et,  dans  un  coneile  de  Reims,  on  re- 
ciiinut  qu'il  était  au  [louvoir  de  l'abbé  de 
faire  ordonner  ses  moines  par  qiiebiue  évê- 
que que  ce  fût.  ILird.  Vl.  lUrltard. 

ANSE  (Concile  d'),  l'an  1070.  Acbard,  évê- 
que de  Châlons-snr- Saône  ,  donna  dans  (C 
concile, on  ioimédiatement  après,  uni'  charte 
datée  du  17  janvier,  le  10  de  la  lune,  indic- 
tion \  ill  :  ce  qui  prouve  que  dans  ces  con- 
trées on  couimençait  alors  l'année  à  Noéi  ou 
au  premier  di;  jainiiM'.  Celle  ch  irle  .i  pour 
objet  une  donation  l'aile  à  l'abbaye  de  Tlle- 
Barbe.  L.  IX;  //.  VL 

ANSE  (Concile  d'),  l'an  1070,  par  le  légat 
Hugues  di'  Die,  sur  la  discipline.  I.nbù.  t. S.. 

ANSE  (Concile  d'),  l'an  1101).  Hugues,  ar- 
chevêqiK^  de  Lyon  et  légat  du  saint-siège, 
tint  ce  concile  avec  trois  autres  archevêques 
et  huit  évéques,  et  y  demanda  un  subside 
pour  les  frais  du  voyage  qu'il  devait  faire  à 
Jérusalem  avec  la  permission  du  pape.  On 
excommunia  dans  ce  concile  ceux  qui,  ayant 
pris  la  croix  pour  l'expediiion  de  la  terre 
sainte,  négligeaient  d'acdimplir  leur  vœu. 
Si  ce  concile,  comme  nous  1  ■  présumons,  est 
le  même  (lui-  celui  désigné  sous  h;  nom  de 
Conciliam  ad  Porlum  Ansillœ,  on  y  décida 
de  plus  (lue  le  B.  Robert,  premier  ablie  de 
Cîteaux,  serait  ri'iiiiu  ;;ux  moines  d'  .Mole  ne. 

ANSE  (Concile  d'),  l'an  1I1"2.  Joceran,  ou 
Gauceran,  archevêque  de  Lyon,  convoijua  ce 
coneile  au  sujet  des  inveslilures;  mais  il  esl 
douteux  s'il  fut  assemblé  en  efl'el,  p  irce  que 
les  é^êques  de  la  province  de  Sens  ne  vou- 
lurent point  s'y  trouver,  à  cause  (lu'ils  ne 
reconnaissaient  pas  la  juridiction  de  l'arche- 
vêque d'  Lyon,  (lui  les  y  avait  appelés.  Ltib. 
X;  //.  VL 

ANSI LL^E  {Conciliiim  nd  Purlum),  l'an 
1099  ou  environ.  )  oijez  Axse,  l'an  1100. 

AN  HOCHE  (Conciliabule  d')  de  Carie, 
Antiochenum  Cariiv,  l'an  3u7.  Les  évê(|ues 
macédoniens,  c'esl-à-dire,  pailisans  de  iMa- 
cpilonius,  composèri'iil  ro  l,iu\  coiuiile.  Ils  y 
témoignèrenl  du  zèle  pour  la  réunion  des 
Eglises  ;  mais  ils  rejetèrent  le  mot  de  con- 
substanticl,  et  arrêièreiil  que  l'on  s'en  tien- 
drait à  la  confession  de  foi  du  concile  de  la 
Dédicace  d'Anliodie  (de  l'an  3V1),  confirmée 
à  Séleucie,  qu'ils  soutenaient  être  l'ouvrage 
du  marlyr  saint  Lucien.  Labb.  Il  ;  llard.  L 

ANTIÔCHE  (Concile  d'  de  Syrie,  Antio- 
chenum  Syriœ,  vers  l'an  57.  On  attribue  aux 
a|i6lres  un  concile  que  l'on  prétend  avoir 
élé  tenu  à  Antiocbe  ;  et  on  en  rapporte  même 
(]uelques  canons.  Turrien  les  a  abrégés  et 
réduits  à  neuf.  On  les  croit  tirés  d'un  manu- 
scril  très-ancien,  où  il  e-ldit  que  le  marlyr 
Pampbile  les  avait  trouvés  dans  la  bibliolbè- 
qne  d  Oi  igéiie.  Dans  le  premier  il  esl  ordonné 
que  cens  i;ui  croient  eu  Jésus-Christ,  c\ 


131 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


132 


qu'on  appelle  Galiléens,  seront,  dans  la  suite, 
noniiiiés  chrétiens.  Le  sec:ond  dcfond  de  doii- 
lU'i-  la  cil■t•oaci^il>ll  à  ceux  qui  oui  reçu  le 
b.ii>lôme.  Le  l^oi^ièule  ordonne  de  reci'voir 
tous  ceux  qui  veuieni  einlu'asser  le  clinstia- 
iiis  nie,  de  ((uehiue  Million  qu'il  s  soient.  Le(|iia- 
Irièiue  déicn.l  l'avarice  et  les  gains  injustes. 
Le  cin(iuièuie  détend  aux  citieliens  la  jjour- 
niandise,  les  llieàUes  et  les  jureuienls.  Le 
sixième  détend  les  l)oulTvinneries,  les  l)las- 
plièiiies  et  les  us^iges  des  païens.  Le  sepliènie 
reUduveile  l'oidiiniiance  de  Jérusalem,  au 
sujei  des  cérémonies  légales.  Le  huitième 
tiailc  des  images  de  Noire-Seigneur  .ièsus- 
Clii  i.'.l  et  de  ses  strviieuis,  et  veut  qu'on  les 
sulisliUie  à  la  place  dis  idoles.  Le  neuvième 
délund  le  choix  des  viandes,  à  la  laçou  des 
J  u  I  l's . 

(Quoique  les  compilateurs  des  conciles  ad- 
nieltenl  ce  coniile  d'Antioclie,  et  qu'il  soit 
cité  dans  le  second  concile  de  Nicée,  les  sa- 
vants le  croient  su|)po>é ,  pour  plusieurs 
raisons  très-graves  ;  car  i"  il  n'est  liil  men- 
tion de  ce  concile,  ni  dau.-.  les  Acles  disapô- 
Ires,  ni  dans  les  anciens  Pères,  ni  dans  au- 
cun monument  de  lanliquilé,  qui  soit  venu 
jusqu'à  nous,  jusqu'au  second  co.icile  de 
Nicee,  vers  l'an  787,  qu'\  en  cite  un  canon 
pour  le  culte  des  imagos;  ou  plutôt  c'est 
Grégoire,  cvéque  de  P.  ssmunte,  qui  cite  ce 
canon  sur  un  un  dtt.  et  non  eu  assurant 
qu'il  soit  véritablement  des  ajjoires  [Cuncil. 
Nicœn.  Il,  tict.  1,  p.  63,  t.  IV  Cuncil.)  :  Gie- 
gorius,  reveiendissimus  cpiscopua  Piiinuntcn- 
siuin,  dixit  :  In  aynudo  mncluram  Apustolu- 
ruin  (juœ  apud  Anltuchiuni  congiegata  dicUur, 
etc.  2."  11  y  a  beaucoup  de  mouumeuls  apo- 
cryphes cités  dans  ce  concile.  3°  Les  neuf 
canons,  (lu'on  en  rapporte,  sont  cités  fort 
dilîereinmenl  par  les  compilateurs  des  con- 
ciles, comme  Turiien,  B.ironius  et  Binius. 
4°  Il  y  a  dans  ces  canons  beaucoup  de  cho- 
ses f.iusses  et  absurdes.  11  y  est  dil  dins  le 
premier,  que  les  chiéliens  étaient  ;ippelés 
Galiléens,  nom  qui  ne  leur  a  été  donne  ijuc 
par  les  païens,  eu  raillant,  et  encore  Irès- 
raremenl,  jusqu'à  ce  que,  vers  le  milieu  du 
quatrième  siècle,  Julien  l'Apostal,  qui  aimait 
à  insulter  à  notre  Sauveur  sous  ce  nom,  en 
fît  nue  loi  pour  le  rendre  commun  à  tous 
les  chrétiens.  H  n'est  nullement  vraisenibla- 
hle  que  les  apôtres  aient  ordonné  de  mettre 
l'image  de  Jésus-Christ  en  la  plaie  des  ido- 
les, dans  un  temps  oîi  le  christianisme  ne 
faisait  que  de  naître  ,  et  où  l'un  n'avait  pas 
encore  eu  l'occ.ision  de  consacrer  au  vrai 
Lieu  les  temples  des  idoles.  Origène  nous 
apprend (O/i^e/i.  cuniru  Cchiun,  lib.  VII)  que, 
cent  cinquante  ans  après  la  mort  des  apô- 
tres, les  chrétiens  n'avaient  point  encore 
d'images  de  Dieu,  et  ne  voulaient  i)as  même 
(lu'oii  ll'iiltâl  par  des  (igures  la  forme  d'un 
Lire  invisible  et  immatériel.  Le  terme  de 
tliéandriqae,  mis  dans  un  de  ces  canons 
pour  siguilier /es  deux  naiu/es,  n'éiait  guère 
eu  usage  dans  le  siècle  des  apôtres,  ni  dans 
les  trois  suivants.  Le  premier  qui  l'ait  em- 

(a)  M  l'abbé  Darboy,  dans  la  iraducliou  qu'd  a  ilomiee 
iksécriUde  saint  Deiiys  l'Aréopagite,  a  prouvé  qu'ils 


ployé  est  l'auteur  des  écrits  qui  portent  lo 
nom  de  saint  Denys  l'Aréopagile  (u).  Enliii, 
dans  le  di'iiiier  canon,  la  syn  igogui;  est  ap- 
p.'lée  BeUaina,  terme  insullant  et  bien 
éloigné  de  la  douceur  et  de  la  pieté  des  apô- 
tres, qui  lémoignaient  la  vénération  (ju'ils 
avaient  pour  elle,  en  recevant  ses  cérémo- 
nies. 

Il  est  encore  fait  mention  d'un  concile  des 
apôtres  à  Antioche,  dans  une  épître  décié- 
lale  du  pape  Innocent  I  {Kpist.  ad  Alex, 
ep.];  mais  il  est  visible  (pTil  y  a  f.iute  dans 
le  ie\te,  de  même  que  dans  Origène,  (|ui, 
dans  sou  huiliènie  livre  contre  Celse,  met  à 
Aiilioihe  le  concile  (jue  les  apôtres  tinrent 
à  Jérujalein. 

Le  cardinal  Sfondrale,  dans  son  Innocen- 
lia  vindicatii,  cite  un  concile  des  apôtres,  où. 
il  dit  que  la  conception  immacuiée  de  la 
sainie  Vierge  a  été  définie.  U'aulres  veulent, 
avec  Généhmi'ii  [Chrunograpliiœ  iib.  III,  p. 
370,  cditio  Lugditnensis,  unno  1609),  que  les 
apôlres  se  soient  assemblés  exprès  en  con- 
cile pour  composer  le  symbole  qui  porte  leur 
nom,  les  canons  et  les  conslitutions  aposlo- 
liqui's,  et  pour  célébrer  les  funérailles  de  la 
sainte  \  ierge. 

Le  P.  Jérôme  Romand  de  la  Higuera, connu 
quelquefois  sous  le  nom  empiuiilé  àe  Fla- 
vius Uextcr,  parle  de  deux  conciles  tenus 
p:ir  l(!s  (liscipl  s  de  saint  Jacques  le  M  ijeiir, 
l'un  à  Elvire,  l'an  57;  l'autre  à  Chéroiièse 
en  lispagiie,  l'an  GO  de  Jésus-Christ.  Mais, 
l'Histoire  ecciésia;tique  ne  faisiint  aucune 
mention  de  ces  conciles,  on  doit  les  rejeter. 

ANTIOCHE  Concile  d'i,  AiUiochemtm,  en 
Syrie,  lanS.oS.  S.iinl  Corneille  donna  avis 
de  ce  qui  av.iit  été  arrêté  d;ins  le  concile  de 
Rome  lie  l'an  251  conlre  Novatien  aux  autres 
églises  avec  lesquelles  il  était  en  commu- 
nio.),  mais  en  particulier  à  celle  d'Aniioclio 
ou  à  Fabius,  qui  en  étdit  évcque.  La  raison 
(lu'il  eut  de  se  conduire  ainsi  ,  c'est  que  ce 
dernier  pinchait  un  peu  pour  Nov-ilien,  et 
qu'il  y  avait  encore  d'autres  personnes  à 
Antioihe  qui  favorisaient  le  parti  de  ce 
schismatique  et  qui  travailhiient  à  l'y  éta- 
blir. M  .is  (  elle  lettre  de  Corneille  ,  ni  celle 
que  saint  Uenys  d'Alexandrie  écrivit  à  Fa- 
bius pour  !<■  détourner  de  la  doctrine  et  du 
parti  de  Novatien,  n'eurent  point  l'effet 
qu'on  devait  en  espérer,  cl  on  fut  obligé 
d'indiquer  un  coniile  à  Antioche  pour  pré- 
venir la  division  qui  aurait  pu  se  comtrju- 
niquer  de  celte  ville  dans  tout  l'Orii  nt. 
Saint  Denys  d'Alexandrie  fut  prié  de  s'y 
trouver  par  Hélène  de  Tarse  et  ceux  qui 
étaient  avec  lui,  par  Firmilien,  évêqne  de 
Césaree  en  Ciippadoce,  et  par  Théoctistc  de 
Cesarée  en  Palestine.  Fabius  étant  mort  sur 
ces  cntref.iites  ,  l'an  2x1,  après  avoir  gou- 
verné l'Eglise  d  Antioche  environ  deux  ans, 
sa  mort  rom|ut  apparemmenl  le  dessein 
qu'on  avait  d'y  tenir  un  concile.  Il  est  au 
moins  vraisemidable  que,  s'il  se  tint,  ce  ne 
fut  que  plusieurs  années  après  puisque  l'hé- 
résie novatienne  ne  fut  rejetée  uuiverselle- 

éiaieiit  vériiablemeut  (le  ce  père ,  contemporain  dM 
apôlres. 


t» 


ANT 


ANT 


nicnl  dans  i  Orient  quo  sous  le  poiilifical  du 
papo  saint  Elieiine  en  âSoou  2.'i6  ,  et  <iuc  l,i 
p;iix  n'y  fui  relablie  qu'en  ce  Icuips-là.  Le 
Syiioiliquc  met  un  eonrile  à  Antiociie  sous 
Déinélrien,  successeur  iniinédial  île  Fabius; 
mais  sur  quelle  preuve?  U,  Ceillier. 

Celte  cousidéralion  n'a  pas  empéelié  le  I', 
Riciiard  d'admettre  l'exisloiice  de  ce  eoncile, 
tenu,  à  ce  (lu'il  prétend  il'ajjrôs  Baluze,  l'an 
2d3,  et  dans  leiiuel,  dit-il,  l'évèiiue  d  Aiilio- 
(he,  qu'il  appelle  Déiiiélrius ,  aurait  déposé 
Novat.  Ksi  ce  Novat  de  Carlliane  doni  il  s'a- 
gil?  Coninienl  un  prêtre  de  Cartilage  au- 
rait-il pu  être  déposé  par  un  évéque  d'An- 
tioche  t 

ANTIOCHE  (Conciles  d'),  l'an  2(!4.  et  sniv. 
Paul  de  S.imosate  ayant  succédé  à  Uéniélrien 
dans  le  siège  épiscopal  d'Antioclie,  le  désho- 
nora   égal,  nient   par  le  déréglemeiil  de  ses 
mœurs  et  par  l'iuipiétéde  sa  dociriiie.il  ensei- 
gnail  que  Jésus  Christ  était  un  pur  homme, 
né  de  la  terre,  qui  n'avait  rien  de  plus  que  les 
autres,  (  ce  qu'Ehion,  Arlemas  et  les   ihéo- 
doliens  avaient  dit  avant  lui;)  qu'il  n'élait 
pas  avant  Marie,  et  qu'il  avait  r<  çu  d'elle  le 
comnienceinenl    de    son   être.    Il   conlessait 
néaiinioiiis  qu'il  avait  en  lui  le  Verbe,  lii  Sa- 
gesse et  la  Lumière,  mais  par   opération    et 
par  habitation,  et  non  par  une  union  person- 
nelle. C'est  pourquoi  il  admettait  en  Jésus- 
Christ    deux    hypostases,  deux    personnes, 
deux  Christs  el  deux  Fils,  dont  l'un  était  Fils 
de  Dieu  par  sa  nature,    coélerml  au   Père, 
n'élint  selon  lui  que  le   Père  même  ;  l'au- 
tre, Fils  de  David,    n'était  Christ  (|u'en  un 
sens  impropre,  et,  né  dans  le  temps,  n  avait 
reçu  le  titre  de  Fils  que  par  la  bonté  de  Dieu, 
et  seulement  parce  qu'il  servait  de  demeure 
au  Père.  Il  soutenait  encore  que  le    Père,  le 
Fils  et  le  Saiiil-Espril  n'étaient  qu'un    seul 
pieu,  c'est-à-dire,  une  seule  personne;  que 
le  Verbe  et  le  Saint-Esprit  étaient  dansle  Père, 
mais  sans  existence  personnelle,  delà  même 
manière  que  la  raison  est  dans  l'homme  :  et 
cest  en  ce   sens  qu'il  disait  que  le  Fils    est 
consubstanliel  au  Père,  en  étant  la  proprié- 
té et  la  dii-tiiiction  des  personnes   en    Dieu 
loutelois  il  ne  tombait  pas  tout  à   fait  dans 
1  erreur  de  Noët  et  de  Sabellius,  qui  ensei- 
gnaient que  lePèresélait  fait  homme  et  avait 
souffert  la  mort  ;  mais  il  disait  que   le  Verbe 
étant  descendu,  avait  tout  opéré  et  était  en- 
suite retourné  vers  le  Père.  Philastre  lui  at- 
tribue d'avoir  judaïsé  et  enseigné  que  la  cir- 
concision était  nécessaire  ;    te  qui  ne  paraît 
londe  que  sur  la  complaisance  qu'on  remar- 
qua  dans  Paul  de   Samosate  pour   Zénobie, 
lemnie  d  OJenat,  prince  de  Paimyre,  laquelle 
était  juive,aumoin.sde  sentimenu.Mais  saint 
tpipliane  el  saint  Chrysostome  rendent    té- 
moignage à  Paul  et  à  ses  disciples  de  n'avoir 
observe  m  la  circoncision,    m   le  sabbal    ni 
aucune  des    cérémonies  jud.iïques.  On  croit 
avec  plus  de   fondement  qu'il   dirigeait   la 
lorme  du  baplémo  usitée  dans  rKgijse   puis- 
que le  concile  de  Nicec   slalua  dans  là  suite 
que  Ion  baptiserait  ceux  dentre  ses    disci- 
ples qui  reviendraient  à  l'Eglise.  Pour  s'on- 
poser  au  progrès  que  tant  d'erreurs  faisaient 


15; 


dans  la  ville  d'Antiochc,  les  évêques  d'Orient 

s'asseiiiblèrenl  en  concile,  la  douzième  ann^e 
du  règne  de  (iallien,  la  'iOV'  de  Jésus-Christ. 
Lespnneipaiix  cvéqinsde  ce  concile  fiirenl  : 
Firinilieii  de  Césaree  en  Cappadoce,  saint  Gré- 
goire Tli.iumiiliirge  el  Min  frère  Atbéiiodore, 
Hélène  de  Tarse  en  Ciiicie,  Nicomas  d'Ii  o  .e, 
Hyméiiée  deJérus  :lem, 'Ihénctène  de  Ce  1- 
rée  en  Palestine,  M  ixime  de  Uostre  el  plu- 
sieurs autres  évéques,  s.ins  comptiTles  prê- 
tres et  les  diacres.  S.i  ni  Dniys  d'Alexandrie 
y  fui  invité,  mais  il  s'en  excusa  sur  ses  indr- 
milés  elsiirsnn  grand  âge,  el  se  contmia  de 
iiiar(iu  r  son  senlimeiil  touchant  les  cmles- 
lalions  presenics,  dans  une  bdre  adressé.; 
<\  1  Eglise  d'Aiilioclii', où  il  ne  daigna  pas  mo- 
ine saluer  l'.iul  de  Samosale  qui  en  élail 
évéque.  Il  y  a  apparence  que  Finnilieii  pré- 
sida à  ce  concile  i|ui  passe  pour  le  premier 
d'Aiitioclie.  el  qu'il  eu  lut  l'âme,  c  mime  do 
celui  (pie  l'on  liiil  quel([nu  temps  après  contre 
le  même  hérésiarque. 

Car  les  évéques  n'ayant  pu  réussir  à  le 
convaincre  dins  cette  première  as-emblée, 
ils  en  tinrent  une  seconde  au  même  lieu,  où 
ili'sl  m.irqué  que  Firmilien  condamna  et  re- 
jcia  absnluiiient  les  nouveaux  dusjmis  de 
Paul  de  S  imos  ite  ;  cl  que  cet  liéréliciue  pro- 
mit de  corriger  ses  erreurs.  L'evéque  trom- 
pé dilTéra  de  rendre  sa  sentence,  d  iiis  l'es- 
péraneeqiie  celle  aff  lire  pourrait  se  terminer 
sans  faire  d'ec  al  qui  scandalisât  les  infi- 
dèles   D.  Cnllicr. 

ANTIOCHE  {  Concile  d' ),  l'an  270.   L'af- 
faire de  Paul  d,    Simosalc  ne  se  ler.nina  ni 
p  ir  un,  ni  par   deux   cunciles,  comme  parle 
Kuflin  après  Eusèbe,  qui  seconiente  de  mar- 
(|uer  en  général  que  les  évé(|iies  s'assemblè- 
rent plusieurs   fois    en  dilTerents  lemps  con- 
tre Paul  de   SamoMile,    ,t   qu'ils  coalerèreiit 
cha(|ue  fois  avec  lui    pour   le  convaincre  de 
ses  erreurs  et  leng  iger  à  les  quitter.  11  f,il- 
lut  donc    convoquer    un  troisiè  ne   con.  ile. 
Paul  de  Samosate  ne  tint  pas  les    promisses 
qu'il  avait  faites   de  se  corriger,  et   le  bruit 
de  ses    nouveaux    égiremenls   se    répandit 
bientôt  de  toutes  pari».  Les   évêiues   ne  se 
halèrenl  pas  tonlel'ois  de    le   séparer    de  la 
communion  de  1  Eg'ise.  Ils  lui  em»  ireni  p.mr 
tacher   de    le    ramener;    mais   voyant   qu'il 
persévérait  opiniâtrement  dans  ses  mauvais 
sentiments  .    ils   se   rassemblèrent    pour    la 
lioisièoie  fois  à  Anlioche,  sur  la    fin  de  l'an 
2j)9.  Saint  Firmilien,  qui  s'était  mis  en  mar- 
che pour  s'y  trouver,  li)mba  malaile  à  Tarse 
el  y  mourul.  Mais  Hélène,  évéque    de    cette 
Ville,   Hyinéiiée  de  Jérus.ilem,  Théoctène  de 
Cesaree  en  Palestine,  Maxime  de  Bjsire,  Ni- 
comas d  Loue,  s'y  rendirent  avec  plnsi.urs 
autres  evêiues  au  nombre   de  soixanle-dis, 
selon  saint  Athaiiase,  ou  de  qualn'-vingts  , 
selon  sailli  Hilaire  et  F.irund.is  ,  et  enfio  .le 
cent  (luatre-vingis,  selon  qu'il  est  porlé  il.iiis 
la  requête  du  .liaere  Basile    aux   empereurs 
Tlié.idose  et  Val  nlini  11.    Hélène    .le   l'.irse 
est  nommé  le  premier  d.ins  la  lettre  synoiia- 
le  de  ce  concile,  ce  qui  prouve  qu'il  y    pré- 
sida. Les  préIres  .'t  les  diacres  qui  y  assisiè- 
rciit  sont   nommés  les  derniers.   Entre   ces 


DICTIONNAIRE  DES  CONCIÎ.ES. 


13(j 


133 

piètres  était  un   nommé    M.ilchion,   homme 
liè^-s;iv;iiil  ot  graml   pliilisuplu»,  qui  ,  après 
avoir    enseigne  l.i    rlieloriiiuc    et    les  autres 
sciences  liuiiiaines  avec   be.iueoiip  de    répu- 
liilion  à  Aiilidclie,  y  iivail  été  élevé  à  la  prê- 
trise à  rause  lie  la  pureté  lic  sa  loi.  Cnmnie 
les  Pères  ilu  concile  n'en  connaissaient  point 
de  plus  propre  pour  convaincre  Paul  de   Sa- 
mosate   el    développer    ses    artifices  ,   ils   le 
chirgèrenl  d'enuer  en  conférence  avec  lui. 
Des  notaires    écrivirent  tout  ce  qni  se  dit  de 
part   et   d'autre  dans    cette  dispute  ;  et  les 
actes    s'en    conservaient    encore    du    temps 
d'Eusélie    et  de  saint   Jérôme  ;    mais    il   ne 
nous  en  rcsie  aujourd'hui  que  quelques  frag- 
ments, que  l'on    trouve   dans   les   écrits    de 
Léonce  de  Bjzance  et  de  Pierre  diacre.  Paul 
étant  convaincu,  fut  déposé  el  escninmunié 
par  le  concile,  et  on  élut  en  sa  pince  Domnus, 
fils  de  Démélrien,  qui   avait  gouverné   avec 
beaucoup    de   sagesse   l'Eglise    d'Anlioche, 
avant  que  Paul  en  lût  évéque.  Comme  celui- 
ci  refusait  de  se  soumettre  au  jugement  ren- 
du contre  lui,  el  qu'il  voulait  se    maintenir 
dans  la  maison  épiscop  île,  les  évêques  eu- 
rent recours  à  l'empereur  Aurélirii,  (|ni  or- 
donna que  la  maison  épiscopale  tût  cédée  à  ce- 
lui à  qui  l'adjiigeraienl  les  évoques  d'Italie  et 
l'é\éque  de   Kome,  c'est-à-dire,  à  Domnus. 
Ainsi  Paul  fut  honteusement  chassé  par  l'au- 
torité du  magistrat  séculier  el  celle  de   l'em- 
pereur, qui  jugea  comme  aurait  pu  le  faire 
un  empereur  chrétien. 

Avant  de  s'en  retourner  dans    leurs  égli- 
ses, les  évéques    du  concile   crurent   devoir 
not'ifier  à  tout  le  mond(!  la  condamnation  de 
Paul.  La  lettre  sjnodalc  fut  écrite  par  Mal- 
chion  au   nom  de  tous  les  évéques  ,  des  prê- 
tres et  des  diacres,  et  de  toute  l'Eglise  d'An- 
tioeh-'  et  des  lieux  circonvoisins.    Elle  était 
adressée  en  général  à  tous  les  évéques,  prc- 
ires,  diacres,  el  à  l  Eglise  universelle  ;  mais 
iioinmémeiit  au  pape'saint  Dcnys  et  à  Ma- 
xime a'Alexaiulrie,  c<pmiiie  évêques  des  deux 
premiers  sièges.  On  I  envoya  dans  louies  les 
provinces  :   elle  conienail  en    substance    ce 
qui    s'était  passé    soit  dans   ce    (oncile,   soit 
dans  les  deux   précédents,  touchant  Paul  de 
Samosate  et  son  hérésie,  et  la  manière  dont 
il  y   avait  été  convaincu.  Parlant  du    déré- 
.      gleinent  de  ses  o.œurs.    ils  disaient  :  Il  et  lil 
pauvre  avani  d'êlre  évéque  et   n'avait  point 
•     de   bien    qu'il    eût   hérité  de   ses    parents , 
ou  gagné    i)ar    quelque    profession  réglée  : 
mainieiianl  il  possè^le  des  richesses  immen- 
ses, qu'il  a  ac<iuises  par  des  sacrilèges,  par 
des    demandes    injustes  el  des   concussions 
qu'il  exerce  sur  le.-  Irères,  se  faisant  un  pro- 
fil de  leurs  perles  ;  car  il  se  fait  payer  les  se- 
cours   qu'il  leur   promet  :    il   les   trompe  et 
aluiseOe  la  facilile  quel'on  Ironveenceuxqui 
ont  des  affaires   el  qui  donnent  tout  pour  en 
cire  délivrés  («).  Il  ne  regarde  la  religion  que 
comme  un  moyen  de  gagner.  D  ailleurs  il  est 

{«)  Comme  les  évêtines  éuàent  les  arbitres  ordinaires 
enlre  lescliréliens,  c'éuil  une  matière  de  coiiCUbSioii  a 
ceux  qui  élaieul  inléressés.  Fleury,  Hisl.  eccL,  lib.  vlll, 

niiiii-  4.  ,     o  • 

(/))  Les  ducénaires  étaient  des  officiers  de  finances  a 

deux  nciiis  seslerc«s  de  gages,  chargés  du  recouvrement 


plein  devanitéetimilelesdignilésséculièrcs  : 

il  aime  mieux  le  nom  de   ducènaire  [bj  quo 
celui  d'évéque.  Il  marche  avec   faste  dans  la 
place  ,  il  lit  des  lettres  cl  y  répond  publique- 
ment en  marchant.   Il  est   environné   d'une 
grande  troupe  de  gens  qni  marchent  devant 
et  après,  comme  des  gardes  ;  son  arrogance 
attire  l'envie  et  la  haine  contre  la  foi.   Dans 
les  assemblées  <  cclésiastiques  il  emploie  des 
artifices  de  théâtre  pour   frapper  l'imagina- 
tion el  s'attirer  de  la  gloire,  en  étonnant  les 
simples.  Il  s'est  dressé  un  tribunal  et  un  liô- 
ne  élevé,  qui  n'est  point  tel  que  le  doit  avoir 
un  disciple   de  Jésus-Christ.  Il  a  un  cabinet 
secret  comme  les  magistrats  séculiers,  cl  lui 
donne  le  môme  nom.  En  parlant  au   peuple, 
il  frappe  de  la  main  sur  sa  cuisse,  et  des  pieds 
sur  son  tribunal.  Il  se  fâche  contre  ceux  qui 
ne  le  louent  pas,  qui  ne  secouent   pas   leurs 
mouchoirs  comme  dans  les    théâtres,  qui  ne 
crient  pas  et  ne  se  lèvent  pas   comme    font 
ceux  de  son   parti,   hommes  pt  femmes,  qui 
l'écoulcnlde  celle  manière   indécente.  Il  re- 
prend et  maltraite   ceux    qui  écoulent  avec 
ordre  et  modestie  comme  étant  dans  la  mai- 
son de   Dieu.   Il  s'emporte  aussi    contre  les 
évêques  défunts,  les  déchirant  en  public   et 
parlant  avantageusement  de  lui-même  com- 
me un  sophiste  et   un  charlatan,  plutôt  que 
comme  uu  évoque.  Il  a    supprime  les  canti- 
ques composés    en  l'honneur   de  Nolre-Sei- 
giieur  Jésus-Christ,  comme  étant  nouveaux 
et  faits  par  des  auteurs  modernes;  cepi  ndant 
il  en    fait  chanter  par  des  femmes   à  l'hon- 
neur de  lui-même  au  milieu  de   l'église,   le 
grand  jour  de  Pâques,  ce  qui  fait  horreur  à 
entendre  ;  et  il   permet  à   ses    flatteurs,  soit 
évêques  des  villes  et  des  villages  voisins  (c), 
soit  prêtres,  de    tenir  le  même  langage  en 
parlant   au  peuple.  11  ne  veut  pas   confesser 
que  le  Fils  A<\  Dieu  est    venu  du   ciel  ;  mais 
ceux  qui    le    louent  dans  leurs  cantiques    et 
dans  leurs  serinons,    disent  qu'il  est  lui-mê- 
me uu  ange  descendu  du  ciel,  el  il    ne    leur 
impose  pis  silence  ;  il  souffre  qu'on  le  dise 
même  en  sa   présence  ,  l'insolent   qu'il  est  I 
Que  dirons-nous  de  ses   lemincs  sons-inlro- 
duites,  comme  on  les  nomme  à  Antioche.  et 
de  celles  de  ses  prêtres  et  de  ses  diacres,  dont 
il  couvre  1rs  péchés,  quoiqu'il  les  connaisse 
et  qu'il  les  en  ait    convaincus?   Mais  il  veut 
les  tenir  dans  sa  dépendance  par  la  crainte, 
el  les  empêcher  de  l'accuser.  Il  les  a  même 
enrichis,  afin  de  se  faire  aimer  de   ceux  quï 
sont  intéressés.  iNous  savons,  nos  cliers  frè- 
res, que  l'évêque  et  tout  le  clergé  doit  don- 
ner au  peuple  l'exemple  de   toutes  sortes  de 
bonnes  œ  ivres,  el  nous  n'ignorons  pas  com- 
bien il  y  en  a  qui  sont  tombés  pour  avoir  eu 
des  femmes  avec  eux  ;  combien  ont  été  soup- 
çonnés?   Ainsi,    quand    ou    lui   accorderait 
qu'il  ne  fait  rien  de  déshonnête,  il  devait  du 
moins  craindre  le  soupçon    ((ue  produit  une 
telle  conduite,   de  peur  de  scandaliser  quel- 
(les  tributs,  et  sous  ce  prétexte  ils  chcrehaieiit  les  chré- 
tiens, pour  en  tirer  de  l'argent  dans  le  temps  de  la  perse- 
cutinn.  Fieuiy,  Hiil.  ml.,  liv.  Vil,  nuin.  '2o. 

(c)Par  ces  évéques  des  villages,  on  peut  entendre  dej 
chorévêques.  Fleury,  Hisl.  eccléi  ,  tri  VlH,  num.  a. 


IS7 


ANT 


A  NT 


13ft 


qu'un  oudo  lui  donner  mauvais  exemple.  Cai 
comment  pourrait-il  repreiulre  un  autre  ou 
l'averlirdc  ne  point  fréquenter  une  femme  de 
peur  de  Itroncher,  comme  il  est  écrit,  lui  qui 
en  a  déjà  renvoyé  une  et  en  relient  deux  avec 
lui.qui  sont  bien  faites  et  dans  la  fleur  de  leur 
âge,  et  qu'il  mène  partout  où  il  va,  vivant 
délicieusement  et  mangeant  avec  excès  ? 
Tous  en  gémissent  en  secret  ;  mais  ils  crai- 
gnent tellement  sa  puissance  et  sa  tyrannie, 
qu'ils  n'osent  l'accuser.  On  pourrait  juger 
sur  tout  cela  un  homme  qui  serait  des  nôtres 
et  qui  tiendrait  la  foi  catholique  ;  mais  nous 
croyons  n'avoir  aucun  compte  à  demander 
à  celui  (jui  a  renoncé  à  nos  mystères,  et  qui 
se  fait  gloire  de  l'infâme  hérésie  d'Artémas. 
Ensuite  les  Pères  du  concile  marquent  la  dé- 
position de  Paul  de  Samosate  et  l'élection  de 
Domnus,  et  ajoutent  :  Nous  vous  le  faisons 
savoir  ,  afin  que  vous  lui  écriviez  et  que 
vous  receviez  ses  lettres  de  communion. 
Pour  Paul  de  Samosate,  qu'il  écrive  à  Arlé- 
mas,  et  que  les  sectateurs  d'Arlcmus  commu- 
niquent avec  lui. 

Comme  Eusèbe  n'a  pas  rapporté  en  entier 
la  lettre  synodale  du  concile  d'Anliuche 
contre  Paul  de  Samosate  ,  et  qu'il  n'en  a 
donné  presque  que  les  endroits  propres  à 
faire  connaître  le  caractère  d'esprit  et  les 
mœurs  de  cet  hérésiarque,  on  ne  doit  pas 
être  surpris  si  l'on  n'y  trouve  rien  touchant 
la  condamnation  du  terme  consubstanliel. 
Mais  il  est  certain  que  ce  terme  fut  rejeté 
dans  cette  lettre  par  les  Pères  d'Antioche, 
comme  on  le  voit  dans  saint  Athanase,  qui 
remarque,  et  avec  lui  saint  Basile  et  saint 
Hilaire,  que  le  mot  de  consubstanliel  fut  re- 
jeté dans  le  concile  d'Antioche  d'une  manière 
qui  ne  regardait  en  rien  la  croyance  que  le 
concile  de  Nicée  a  expliquée  depuis  par  ce 
terme.  On  ne  le  condamna,  selon  ces  Pères, 
qu'à  cause  de  l'abus  que  Paul  de  Samosate  en 
faisait,  prétendant  que  de  ce  terme  il  s'en- 
suivait que  la  substance  divine  est  comme 
coupée  en  deux  parties ,  dont  l'une  est  le 
Père,  et  l'autre  est  le  Fils,  et  que,  par  con- 
séquent, il  y  a  eu  quelque  substance  divine 
aniérieure  au  Père  et  au  Fils,  qui  a  été  en- 
suite partagée  en  deux.  Selon  saint  Hilaire, 
Paul  de  Samosate  abusait  de  ce  terme  dans 
un  sens  opposé  à  celui  que  nous  venons  de 
marquer;  comme  il  niait  la  distinction  des 
personnes  en  Dieu,  et  qu'il  n'en  reconnais- 
sait aucune  autre  que  le  Père,  il  se  servait 
du  terme  consubstantiel  pour  exprimer  son 
erreur.  Les  Pères  du  concile  d'Antioche  re- 
jetèrent ce  terme  en  ces  deux  sens,  et  pour 
marquer  clairement  la  distinction  des  per- 
sonnes du  Père  et  du  Fils,  ils  réglèrent  qu'au 
lieu  dédire  que  le  Fils  c^t  consubslanliol  à 
son  Père,  on  (lirait  qu'il  est  d'une  semblable 
subslance,  le  mol  de  semblable  marquant 
clairement  une  distinction  do  personnes. 
i)u  reste  ,  tout  leur  soin  fut  de  mon- 
trer, contre  Paul  de  S.iuiosale,  que  le  Fils 
était  avant  toutes  choses,  et  qu'il  n'avait  pas 
été  fait  Dieu  d'entre  les  hommes;  qu'étant 
Dieu,  il  s'était  levéïu  de  la  forme  d'esclave, 
fl  qu'étant  Verbe,  il  avait  été  fait  chiir. 
{JiCTioMNAiBF,  DFA  Conciles.  I. 


"  Le  concile  d'Antioche  envoya  avec  sa  let- 
tre celle  que  saint  Denys  d'Alexandrie  avai( 
écrite  (|uel(iues  annéiîs  auparavant  rontro 
Paul  de  Samosate,  et  y  joignirent  divers  mé- 
moires qui  servaient  à  faire  connaître  les 
impiétés  de  cet  hérétique.  Tous  les  évéqiies 
du  monde  suivirent  le  jugement  rendu  con- 
tre lui  à  Antioche,  elle  séparèrent  de  leur 
communion.  La  lettre  adressée  à  saint  Denys, 
de  la  part  du  concile,  fut  reiidui;  à  Félix, 
qui  venait  de  lui  succéder;  et  on  croil  que 
ce  fut  à  cette  occasion  que  ce  dernier  écri- 
vit une  lettre  à  Maxime  et  au  clergé  d'A- 
lexandrie, où  il  condamnait  en  ces  termes 
l'hérésie  de  Paul  de  Saiiiosale  :  Nous  croyons 
en  Noire- Seigneur  Jésus-Chrisl,  né  de  la 
\'ierge  Marie;  nous  croyons  que  lui-même 
est  le  Fils  éternel  de  Dieu  et  le  \'erbe,  et  non 
pas  un  homme  (]ue  Dieu  ait  pris,  en  S(u'te 
que  cet  homme  soil  un  autre  <iiie  lui.  Car  le 
Fils  de  Dieu  étant  Dieu  parlait,  a  été  /ait 
homme  parfait,  étant  incarné  de  la  Vierge. 
C'est  tout  ce  qui  nous  reste  de  celle  lellie, 
qui  est  citée  par  saint  Cyrille  d'M(>\an(lrie 
et  par  le  concile  d'Ephèse.  O.  Ccilller,  IV. 

ANTIOCHE  (Conciliabule  d'),  l'an  331,  ou 
vers  l'an  327,  selon  Mansi.  Ce  conciliabule 
fut  assemblé  par  les  évéïjues  ariens  et  quel- 
ques autres,  il  est  vrai,  (|ui  n'avaient  aucune 
part  à  leur  faction,  et  ne  connaissaient  pas 
leur  mauvais  dessein.  Saint  Euslalhe,  évêciue 
d'Antioche,  y  fut  déposé  comme  adultère, 
sur  la  fausse  accusation  d'une  femme  publi- 
que, que  les  ariens  avaient  gagnée  par  ar- 
gent. Les  évoques  catholiques  s'opposèrent 
à  une  sentence  si  injuste,  ce  qui  n'empêcha 
pas  qu'il  ne  lût  relégué  à  Philippes  en  Ma- 
cédoine. Theixlorel.  l.  1,  c.  20. 

ANTIOCHE  (Concile  d'),  l'an  332.  Selon  la 
conjecture  des  frères  Ballerini,  ce  concile, 
composé  des  évéqucs  du  patriarc.it  d'An- 
tioehe,  se  réunit  pour  procéder  à  l'élfclioa 
d'un  nouveau  patriarche,  à  la  plaee  de  saint 
Eustathe,  qui  était  mort  dans  sou  exil.  Ce 
fut  dans  ce  concile,  ajoutent  les  frères  Balle- 
rini, que  furent  dressés  les  vingt-cinq  ca- 
nons attribués  communément  au  concile  de 
la  Dédicace,  auquel  assistèrent  quatre-vingt- 
dix  évêi|ues,  dont  plusieurs  étaienl  du  Pont 
et  de  la  Thrace,  quoique  ces  canons  eux- 
mêmes  ne  portent  les  souscriptions  que  de 
vingt-neuf  et  quelques  évêques,  don!  aucun 
n'appartient  à  l'une  ou  à  l'autre  de  ces  deux 
provinces.  Parmi  les  évêques  souscripteurs 
se  trouvent  saint  Jacques  de  Nisibc,  qui  mou- 
rut en  338,  comme  l'a  démontré  Assemani, 
et  qui,  par  conséquent,  n'a  pu  se  trouver  au 
concile  de  la  Dédicace,  tenu  trois  ans  après  ; 
Théodore  de  Laodicée,  qui,  dès  l'an  .333, 
avait  éié  remplacé  dans  son  siège  par  un  au- 
tre, nommé  Georges,  comme  le  prouve  la 
souscription  de  ce  dernier  au  concile  do  Tyr; 
enfin  Anatole  d'Emèse,  qui  n'a  pu  se  trouver 
en  celte  (jualité  au  concile  de  la  Dédicace, 
puisque  c'était  Eusèbe,  dit  d  Kmèse,  (lui  oc- 
cupait ce  siège  à  l'époque  de  ce  concile,  où 
il  fut  (lueslion  de  lui  pour  le  faire  monter 
à  la  place  de  saint  Athanase  sur  le  siège 
d'Alexandrie.  11  faut  donc  que  le  concile,  au- 

5  k 


139 


DICTIONNAIRK  DES  CONCILES. 


140 


quel  sonscrivirent  ces  évêques  ait  précédé 
de  plusieurs  années  celui  de  la  Dédicace, 
tenu  l'an  311.  Un  autre  molif  qui  porle  à  le 
croire,  c'est  qu'aucun  évêque  d'Antioche  ne 
parait  dans  les  souscriptions;  le  siège  d'An- 
tioche était  donc  vacant.  Eiifln,  le  premier 
canon  de  ce  concile  d'Antioche  dit  assez  clai- 
rement que  le  concile  se  tint  du  vivant  de 
Constantin,  et  le  titre  même  parait  supposer 
qu'on  était  alors  en  paix;  toutes  circon- 
stances qui  ne  sauraient  convenir  au  concile 
de  la  Dédicace.  Nous  allons  donc  rapporter 
ici  ces  vingt-cinq  canons  du  concile  d'An- 
tioche, quel  que  puisse  être  d'ailleurs  ce 
concile,  et  qui  ont  été  loués  comme  de  saints 
et  vénérables  décrets  par  le  concile  de  Ghal- 
cédoine,  act.  1,  par  le  pape  Zacharie  dans 
sa  lettre  à  Pépin,  et  par  Léon  IV  dans  son 
concile  de  Rome. 

Le  premier  de  ces  canons,  qui  est  une 
confirmation  du  décret  de  Nicée,  touchant  le 
jour  de  la  célébration  de  la  fêle  de  Pâques, 
prononce  la  peine  d'excommunication  contre 
les  laïques  qui  s'opiniâtreront  à  le  violer. 
Quant  aux  évêques,  aux  prêtres  et  aux  dia- 
cres qui  seront  dans  le  même  cas,  le  concile 
onloune  de  les  déposer  et  de  les  priver  de 
leurs  dignités.  Les  mêmes  peines  sont  éten- 
dues à  ceux  qui  communiqueront  avec  les 
coupables. 

On  voit,  par  ce  canon,  que  les  diacres  par- 
taiicaicnl  les  fonctions  hiérareliiques,  puis- 
qu'il les  met  au  rang  des  évéques  et  des  prê- 
tres qui  gouvernent  l'Eglise  :  Qui  prœesse 
noscuntur  Ecclesiœ. 

Le  2'  condamne  ceux  qui ,  venant  à  l'é- 
glise pour  y  entendre  les  Ecritures  ,  re- 
fusaient par  un  esprit  de  désobéissance,  ou 
par  quelque  autre  mauvais  principe ,  de 
prier  avec  le  peuple,  et  de  recevoir  l'eu- 
charistie avec  les  autres.  Il  ordonne  qu'ils 
seront  chassés  de  l'église,  jusqu'à  ce  qu'ils 
confessent  leur  péché;  qu'ils  supplient  pour 
en  obtenir  le  pardon,  cl  qu'ils  montrent  des 
fruits  de  pénitence.  H  défend  aussi  de  com- 
muniquer avec  les  excommuniés,  sous  peine 
aux  clercs  d'encourir  aussi  l'excommunica- 
tion ;  et  il  ne  veut  pas  qu'on  s'assemble  dans 
les  maisons  pour  prier  avec  ceux  qui  ne 
prient  pas  avec  l'Eglise. 

On  croit,  dit  le  P.  Richard,  d'après Fleury, 
que  ces  deux  canons  pourraient  bien  avoir 
été  faits  à  l'occasion  des  audiens  schismati- 
ques,  qui  avaient  commencé  en  même  temps 
que  les  ariens;  car  ils  faisaient  la  Pâque 
avec  les  Juifs,  sans  se  soucier  de  l'ordon- 
nance du  concile  de  Nicée.  Ils  ne  priaient 
point  avec  ceux  qui  n'étaient  pas  de  leur 
secte,  et  prétendaient  remettre  les  péchés 
par  une  simple  cérémonie,  sans  observer  le 
temps  prescrit  pour  la  pénitence,  suivant  les 
lois  de  l'Eglise.  Le  P.  Alexandre  croit  avec 
quelque  vraisemblance  que  ce  même  canon 
a  clé  dirigé  contre  les  euslathiens ,  c'est-à- 
dire  contre  les  fidèles  mêmes  d'Antioche, 
qui,  depuis  l'exil  et  la   mort  de  saint  Eusta- 

(fl)  Celle  parole  dont  on  se  sert  souveiil  dans  tes  canons, 
dresser  niuel  contremUcl,  eslveuiie  de  ce  qu'ancieiir.emcnl, 
h  C3Use  (lu  l'etil  nombre  dus  fidèles,  il  n'y  avait  qu'iiiie 


the,  leur  évêque,  refusaient  de  comraaniquer 
avec  ceux  qu'ils  jugeaient  complices  de  la 
violence  commise  contre  leur  saint  pasteur 
par  le  parti  arien. 

Le  3'  canon  suspend  de  leurs  fonctioasles 
ecclésiastiques  qui,  ayant  quitté  leur  église 
pour  aller  servir  dans  une  autre,  refusent  do 
revenir,  surtout  lorsqu'ils  sont  rappelés  par 
leur  propre  évêque;  ajoutant  que,  s'ils  per- 
sévèrent dans  leur  désobéissance,  ils  seront 
déposés,  sans  espérance  d'être  rétablis;  et 
que  l'évêque  qui  les  recevra,  sera  puni  par 
le  concile  comme  infracleur  des  lois  de  l'E- 
glise. 

Le  4'  porte  que,  si  un  évêque  déposé  par 
un  concile,  ou  un  prêtre  ,  ou  un  diacre  dé- 
posé par  son  évêque,  ose  s'ingérer  dans  le 
ministère,  pour  servir  comme  auparavant,  il 
n'aura  plus  d'espérance  d'être  rétabli  dans 
un  autre  concile,  et  ses  défenses  ne  seront 
plus  écoulées;  même  tous  ceux  qui  commu- 
niqueront avec  lui,  sachant  sa  condamna- 
tion, seront  chassés  de  l'Eglise. 

Le  5'  :  «Si  un  prêtre  ou  un  diacre, au  mé- 
pris de  son  évêque,  se  sépare  de  l'Eglise, 
tient  une  assemblée  à  part  et  érige  un  au- 
tel (a),  et  refuse  d'obéir  à  l'évêque,  étant  rap- 
pelé une  et  deux  fois,  qu'il  soit  déposé  ab- 
solument, sans  espérance  d'être  rétabli.  S'il 
continue  de  troubler  l'Eglise,  qu'il  soit  ré- 
primé par  la  puissance  extérieure  ,  comme 
séditieux.  V  (  C'est  ce  que  nous  appelons  au- 
jourd'hui implorer  le  secours  du  bras  sécu- 
lier. ) 

Le  6°  ordonne  que  celui  qui  aura  été  ex- 
communié par  son  évêque  ne  pourra  être 
reçu  à  la  communion  par  les  autres,  à  moins 
qu'il  n'ait  été  réconcilié  à  son  évêque,  ou 
qu'il  ne  se  soit  justifié  devant  un  concile  qui 
aura  prononcé  une  sentence  d'absolution  en 
sa  faveur;  et  ce  règlement,  ajoule-t-on,  re- 
regarde non-seulement  les  laïques ,  mais 
les  prêtres,  les  diacres,  et  généralement  tous 
les  clercs,  tous  les  ministres  inscrits  dans  le 
catalogue  ou  la  matricule  de  l'Egli-îe;  ce  que 
Denys  le  Petit  exprime  par  ces  mots  latins  : 
Omnes  qui  sub  régula  esse  monstrantur. 

Le  7'  défend  de  recevoir  aucun  étranger 
sans  lettres  de  paix,  c'est-à-dire  qui  portent 
témoignage  qu'il  n'est  point  séparé  de  la 
communion  de  l'Eglise. 

Le  8'  défend  aux  prêtres  de  la  campagne, 
c'est-à-dire  aux  curés,  de  donner  des  kllres 
canoniques,  ou  formées,  que  l'on  donnait  aux 
clercs  qui  faisaieiil  de  longs  voyages,  pour 
qu'ils  fussent  admis  à  l'exercice  de  leurs 
fonctions.  11  leur  permet  néanmoins  d'écrire 
aux  évêques  voisins  des  lettres  simples,  ainsi 
nommées,  parce  qu'elles  ne  contenaient 
qu'un  simple  témoignage  de  la  vie  et  de  l'or- 
dination des  clercs  auxquels  on  les  accor- 
dait. Enfin  il  permet  aux  chorévêques  qui 
sont  sans  reproche  de  donner  des  lettres  de 
paix,  c'est-à-dicc  des  lettres  générales. 

Ce  canon  revient  à  la  pratique  présente  de 

église  en  chaque  ville  et  un  autel  en  ctiaque  église.  Car 
s'il  y  eût  eu  plusieurs  églises  et  plusieurs  autels,  on  ne  se 
fût  jamais  servi  de  cette  phrase.  Tlwmuss.  ilaiiusc.  med. 


Ul 


ANT 


ANT 


UZ 


l'Eglise,  qui  permet  aux  curés  de  donner 
aii\  clercs  des  Icllres  losiimoiiiales. 

Le  'J' cauoM  iloune  à  l'évèiiue  do  la  ville 
cjipilnle  (le  cliJKiiie  province  le  droit  de  1116- 
Iropolilaiii,  qu'il  ex()li(|uc  en  cette  manière  : 
«  Les  cvéques  de  cliu(iue  province  doivent 
savoir  que  l'cvéque  de  la  métropole  prend 
.lussi  le  soin  de  toute  la  province,  parce  que 
tous  ceux  qui  ont  des  aflaires,  viennent  à  la 
iiiélropole,  de  tous  côtés;  c'est  pourquoi  l'on 
a  jugé  qu'il  devait  les  précédiT  en  honneur, 
et  (|ue  les  autres  ne  devaient  rien  faire  de 
considérable  sans  lui,  suivant  l'ancienne  rè- 
gle observée  par  nos  pères.  Chacjue  évéque 
n'a  le  pouvoir  que  sur  son  diocèse,  et  il  le 
doit  gouverner  selon  sa  conscience.  Il  peut 
ordonner  des  prêtres  et  des  diacres,  et  juger 
les  affaires  particulières;  mais  il  ne  fera  rien 
au  delà  sans  l'avis  du  métropolitain,  ni  le 
métropolitain,  sans  l'avis  des  autres  évoques 
de  province.  » 

On  voit  par  ce  canon  qui  a  beaucoup  de 
rapport  au  Irenle-quatrièuie  canon  des  apô- 
tres, 1"  que  la  métropole  ecclésiastique  était 
attachée  à  la  métropole  civile  ;  i°  que  les 
grandes  affaires  qui  regardaient  toute  la  pro- 
vince ne  se  traitaient  point  sans  la  partici- 
pation du  métropolitain  ;  3"  que  chaque  évé- 
que était  maître  dans  son  diocèse  [a). 

Le  10'  regarde  les  chorévêques,  et  veut 
que,  quand  même  ils  auraient  reçu  l'ordina- 
tion épiscopale  par  l'imposition  des  mains  , 
ils  se  reufermeut  dans  les  bornes  de  leur 
pouvoir,  et  se  contentent  de  gouverner  les 
églises  qui  leur  sont  soumises,  li  leur  per- 
met d'ordonner  des  lecteurs,  des  sous-diacres 
el  des  exorcistes  ;  mais  non  pas  des  prêtres, 
ou  des  diacres,  sans  l'évéque  de  la  ville  dont 
ils  dépendent.  Enfin  il  dit  que  le  chorévéque 
doit  être  ordonné  par  l'évéque  de  la  ville.  Il 
suit  évidemmenldece canon,  ditle  P.  Alexan- 
dre, qu'il  y  avait  des  chorévêques  qui  rece- 
vaient le  caractère  épiscopal. 

Le  11' défend  aux  évê(iues  et  autres  clercs, 
à  peine  de  déposition  et  de  privation  de  la 
communion,  d'aller  à  la  cour  sans  le  con- 
sentement et  les  lettres  des  évêques  de  la 
province,  surtout  du  métropolitain  ;  que  si 
leurs  affaires  les  obligent  d'aller  trouver 
l'empereur,  ils  le  pourront,  de  l'avis  et  avec 
les  lettres  du  métropolitain  et  des  compro- 
vinciaus. 

Le  12'  déclare  indigne  du  pardon,  et  sans 
espérance  de  rétablissement,  un  prêtre  ou 
un  diacre  déposé  par  son  évéque,  ou  un  évé- 
que déposé  par  un  concile,  qui  se  sera  adressé 

(a)  Oq  rend  raison  pourquoi  l'évéque  de  la  métropole 
doit  avoir  soiu  de  toute  la  province,  (j'est  parce  qu'il  se 
fait  dans  cette  ville  un  grand  concours  de  peuple  pour 
traiter  des  affaires  séculières  ;  et,  pour  la  même  raison, 
ou  doit  s'y  assembler  pour  tenir  les  synodes  provinciaux 
et  pour  traiter  des  alTaires  ecclésiastiques.  En  quoi  l'on 
voit  que  l'Eglise  a  accommodé  son  gouvernement  au  gou- 
vernement civil,  et  qu'elle  a  mis  de  simples  évêchés  dans 
les  petites  villes,  el  de  grands  dans  les  villes  considéra- 
bles. 

Le  canon  semble  dire  que  le  mélropolilnin  lire  sa  gran- 
deur de  la  ville  où  il  lait  sa  résidence .  De  là,  les  hérétiques 
preuueiil  occasion  de  déclamer  contre  la  grandeur  du 
pape,  et  de  dire  que  la  grande  autorité  qu'il  0  ne  vient 
que  de  ce  que  saint  Pierre  étaLilit  sou  sié^i'  daui  l.i  capi- 
tale du  monde.  Nous  répondons  à  cela  que  la  piéémiuence 


à  l'empereur  pour  être  rétabli,  au  lieu  de 
s'adresser  pour  cet  effet,  à  un  concile  plus 
nombreux  {6). 

Socrate  et  Sozomène  nous  apprennent  quô 
saint  Jean  Chrysoslome  fut  déposé  en  verta 
de  ce  canon,  par  les  évêques  devant  lesquels 
Kudoxie,  femme  de  l'empereur  Arcade,  l'a- 
vait fait  citer.  Ces  évêques  lui  objectèrent 
qu'il  méritait  d'êlre  déposé  de  nouveau  parce 
qu'après  l'avoir  été  une  première  fois,  il  étaîil 
reniré  dans  son  église  sans  s'être  justifié 
devant  un  concile  plus  nombreux  que  celui 
qui  l'avait  condamné;  el  ils  n'eurent  aucun 
égard  aux  défenses  du  saint,  qui  répliquait 
que,  depuis  sa  déposition  ,  soixante-cinq 
évêques,  qui  avaient  communiqué  avec  lui, 
avaient  jugé  qu'il  pouvait  rentrer  dans  son 
église;  cl  que  le  canon  qu'on  lui  objectait 
n'était  point  de  l'Eglise  catholique,  mais  des 
ariens  qui  l'avaient  dressé  contre  saint 
Athanase  qui,  après  avoirétédéposépar  leur 
conciliabule  de  Tyr,  avait  élé  rétabli  par 
Constantin  le  jeune,  sans  jugement  d'un  au- 
tre synode:  c'est  ce  qui  a  fait  croire  à  quel- 
ques auteurs  que  le  canon  du  concile  d'An- 
tioche,  dont  on  se  servait  pour  déposer  saint 
Chrysoslome,  était  différent  de  celui-ci,  par 
la  raison  que,  s'il  eût  été  dressé  par  les 
ariens,  l'Eglise  ne  l'aurait  point  reçu  parmi 
ses  vrais  canons,  et  c'est  le  sentiment  que 
nous  adoptons  nous-mêmes,  à  moins  de  dire 
avec  les  frères  B  illerini  que  saint  Chrysos- 
lome confondit  alors  par  erreur  le  concile 
catholique  où  ce  canon  aurait  été  dressé 
avec  le  concile  de  la  Dédicace  où  dominaient 
les  ariens. 

Le  13  canon  défend  à  un  évéque,  sous 
peine  de  nullité  el  de  déposition,  de  faire 
des  ordinations  ou  quelques  affaires  ecclé- 
siastiques dans  une  autre  diocèse,  à  moins 
qu'il  n'y  soil  appelé  par  les  lettres  du  mé- 
tropolitain et  des  autres  évêques  de  la 
province. 

Le  14  ordonne  qu'en  cas  que  les  évêques 
d'une  province  soient  partagés  sur  le  juge- 
ment d'un  évéque  accusé,  en  sorte  que  les 
uns  le  jugent  innocent,  les  auti-es  coupables, 
le  métropolitain  en  appellera  quelques-uus 
de  la  province  voisine  pour  juger  et  déci- 
der l'affaire. 

Le  15»  ordonne  que  si  un  évéque  est  con- 
damné tout  d'une  voix  par  ses  comprovin- 
ciaux,  il  ne  pourra  plus  être  jugé  par  d'au- 
tres, et  que  ce  jugement  aura  son  entier 
effet. 
Ce  canon  est  comme  le  supplément  du 

du  pape  vient  immédiatement  de  Jésus-Clirist  ;  «[u'elle 
est  foi-melleiiient  élalilie  dans  l'Ecriture  sainte,  et  que 
sailli  l'ierre  n'était  pas  moins  considérable  dans  .Térusa- 
lem,  ou  dans  Anlioclie,  que  dans  Home  :  quelque  part 
qu'il  allât,  il  porlail  sa  primauté  avec  lui.  .1  est  bien  vrai 
auc  saint  Pierre,  dans  l'établissement  de  sou  siège,  a  eu 
égard  à  la  commodité  du  peuple,  el  l'a  plulôi  établie  i 
Rome  qu'autre  pan,  parce  que  la  grandeur  de  celte  ville 
était  conforme  à  la  grandeur  de  son  autorité.  Thonia:ssm, 
ibid. 

{b)  On  défend  ici  les  appels  comme  d'abus  :  et  quoique 
l'tglise  les  tolère,  elle  ne  les  approuve  pas,  comme  les 
juges  s'culiers  u'api>rouvent  pas<iu'ou  appelle  dos  seni en- 
ces  qu'ils  ont  rendues  aux  juges  ecclésiastiques.  Tliomai 
Slii,  ibiil.  Ci'lte  raison  q-,io  ilo.uie  le  1'.  'riioinassiu  ne  vaut 
que  connue  un  excellent  argument  uit  hominem. 


uz 


DICTIONMAIRE  DES  CONCILES. 


14» 


précédent.  On  avait  réglé  dans  le  précé- 
dent, de  même  que  dans  ceux  de  Nicée  et 
plusieurs  autres,  que  les  évêques  seraient 
jugés  (léfinilivement  dans  le  concile  de  leur 
province,  et  qu'en  cas  de  parlagedes  voix,  on 
appellerait  quelques  évêques  de  la  province 
voisine.  On  décida  dans  celui-ci  que,  si  un 
évêque  est  condamné  tout  d'une  voix,  le  ju- 
gement aura  son  entier  effet ,  sans  qu'il 
puisse  être  infirmé  ni  par  les  évêques  de  la 
province  voisine  ni  par  un  concile  plus 
nombreux.  C'est  ainsi  que  ce  canon  doit 
s'entendre  selon  quelques  auteurs,  qui  ajou- 
tent que  saint  Jean  Chrysoslome  et  le  pape 
Innocent  l*-'  l'ont  rejeté,  comme  ayantencore 
été  fait  par  les  ariens,  en  haine  de  saint 
Alhanase.  D'autres  disent  que  ce  canon  n'ex- 
clut pus  l'appel  à  un  concile  plus  nombreux, 
mais  seulement  la  convocation  des  évêques  de 
la  provincevoisine,  danslecas  donlils'agil((i). 

Le  IG  veut  qu'un  évêque  qui,  n'ayant 
point  d'évêché,  usurpe  un  siège  vacant,  sans 
l'autorité  d'un  concile  légitime,  soit  chassé  de 
l'église  dont  il  s'est  emparé ,  quand  même 
tout  le  peuple  de  celte  église  le  choisirait 
pour  évêque.  Ce  canon  ajoute  que  le  concile 
légitime  ou  entier  est  celui  où  le  métropo- 
lilain  de  la  province  est  présent. 

Le  17'  déclare  excommunié  un  évêque  qui 
refuse  d'aller  servir  l'église  pour  laquelle  il 
a  été  ordonné,  jusqu'à  ce  qu'il  obéisse,  ou 
que  le  concile  de  la  province  en  ait  dis- 
posé autrement. 

Le  18'  dit  que  si  ce  n'est  pas  par  sa  faute 
que  l'évêque  ne  va  pas  à  son  église,  mais 
parce  que  le  peuple  de  cette  église  ne  veut 
pas  le  recevoir,  ou  pour  quelque  auire  cause 
semblable,  il  jouira  de  l'honneur  et  des  fonc- 
tions de  l'épiscopat  dans  l'église  où  il  demeu- 
rera, à  conililion  qu'il  ne  la  troublera  point, 
en  se  niélanldes  affaires  qui  la  regardent,  et 
qu'il  attendra  tranquillement  ce  que  le  con- 
cile de  la  province  trouvera  bon  d'ordonner 
de  lui. 

Lel9'  :  «L'évêqueneseraordonnéquedans 
un  concile  ,  en  la  présence  du  métropolitain 
et  de  tous  les  évêques  de  la  province,  que  le 
métropolitain  doit  convoquer  par  ses  lettres. 
Le  mieux  est  qu'ils  s'y  trouvent  tous;  mais  si 
cela  est  dilûcile,  du  moins  que  la  plus  grande 
partie  soit  présente,  ou  donne  son  consente- 
ment par  lettres  ou  autrement ,  sans  quoi 
l'ordination  n'aura  aucune  force.  Mais  si  elle 
est  faite  selon  cette  règle,  et  que  quelques- 
uns  s'y  opposent  par  opiniâtreté,  la  pluralité 
des  suffrages  l'emportera.  » 

Ce  canon  est  conforme  au  quatrième  de 
Nicée,  touchant  la  forme  de  l'élection  et  de 
l'ordination  de  l'évêque.  Il  faut  seulement 
observer  que,  quand  il  déclare  qu'une  ordi- 
nation qui  se  ferait  contre  la  forme  qu'il 
prescrit  n'aurait  ni  force  ni  valeur,  cela  ne 
veut  pas  dire  qu'une  telle  ordination  serait 
nulle,  invalide,  et  que   le  sujet  ordonné   ne 

(a)  Ce  canon  rsl  exlrêmemenl  rude  :  c'est  pourquoi  il 
fut  cassé  djns  le  concile  de  Sardique.  Tlwmassm,  ibid. 

(b)  On  a  appliqué  depuis  aux  synodes  diocésains  la  règle 
prescrite  ici  pour  les  conciles  provinciaux.  Les  statuts  sy- 
nodaux du  diocèse  d'Angers,  publiés  par  H.  Arnaud,  dé- 


recevrait  pas  le  caractère  épiscopal;  cela 
veut  dire  illic'Ue,  illégitime,  et  que  l'évêque 
serait  suspendu  des  fonctions  de  l'épiscopat, 
comme  ayant  été  illégitimement,  quoiiiue 
non  invalidement  ordonné. 

Le  20'  dit  que  l'on  tiendra  tous  les  ans 
deux  conciles  de  la  province  pour  les  besoins 
de  l'Eglise  et  la  décision  des  différends ,  le 
premier,  dans  la  semaine  d'après  Pâques  ; 
le  Second  aux  ides  d'octobre,  c'esl-à-dire  le 
quinzième  de  ce  mois  (b).  Les  prêtres,  les 
diacres  et  tous  ceux  qui  croyaient  avoir  leçu 
quelque  tort,  pouvaient  avoir  recours  à  ces 
conciles,  et  on  devait  leur  y  rendre  justice  ; 
mais  il  n'était  pas  perous  d'en  assembler  de 
particuliers  sans  les  métropolitains. 

Le  21  ne  veut  pas  qu'un  évêque  passe 
d'un  évêché  à  un  autre,  soit  en  s'y  ingérant 
volontairement,  soit  en  cédant  à  la  violence 
du  peuple,  ou  à  la  nécessité  imposée  par  les 
évô(iues  :  il  est  ordonné  au  contraire  qu'il 
demeurera  dans  l'église  qu'il  a  reçue  de  Uieu 
la  première  pour  son  parlage. 

Ou  voit  par  ce  canon,  de  même  que  par  le 
quinzième  de  Nicée,  et  par  le  premier  de 
Sardique,  combien  les  transmigrations  d'un 
évêché  à  un  autre  étaient  odieuses  autrefois. 

Le  22'  défend  à  un  évêque  de  rien  entre- 
prendre, ni  de  faire  aucune  ordination  dans 
le  diocèse  d'un  autre,  sans  sa  permission  : 
autrement,  ce  qu'il  aura  fait  n'aura  ni  force 
ni  valeur. 

Le  23'  défend  à  un  évêque  de  se  donner  un 
successeur,  même  à  la  mort,  et  déclare  nulle 
toute  nomination  faite  en  cette  manière, 
voulant  que  ,  conformément  à  la  règle  de 
l'Eglise,  on  n'élève  à  l'épiscopat  que  celui  qui, 
après  ledécès  du  dernier, ensera  trouvé  digne 
par  le  jugement  des  évêques  assemblés  en 
concile. 

Le  vingt-quatrième  pourvoit  à  la  conser- 
vation du  temporel  des  églises  en  ces  ter- 
mes ;  «  Que  les  biens  de  l'église  lui  soient 
conservés  avec  tout  le  soin  et  toute  la  fldé- 
lité  possible  ,  devant  Dieu  qui  voit  et  juge 
tout.  Us  doivent  être  gouvernés  avec  le  juge- 
ment et  l'autorité  de  l'évêque  ,  à  qui  tnut  le 
peuple  et  les  âmes  des  fidèles  sont  conliès.  Ce 
qui  appartient  à  l'église  doit  être  connu  par- 
ticulièrement aux  prêtres  et  aux  diacres  qui 
sont  autour  de  lui,  et  rien  ne  leur  doit  être 
caché,  en  sorte  que,  si  l'évêque  vient  à  dé- 
céder, on  sache  clairement  ce  qui  appartient 
à  l'église ,  afin  que  rien  n'en  soit  perdu  ni 
dissipé,  et  que  les  biens  particuliers  de  l'évê- 
que ne  soient  point  embarrassés  sous  pré- 
texte des  affaires  de  l'église;  car  il  est  juste, 
devant  Dieu  et  devant  les  hommes  de  lais- 
ser les  biens  propres  de  l'évêque  à  ceux  pour 
lesquels  il  en  aura  disposé,  et  de  garder  à 
l'église  ce  qui  est  à  elle.  H  no  faut  pas  qu'elle 
souffre  aucun  dommage  ni  que  son  intérêt 
soit  un  prétexte  pour  confisquer  les  biens  de. 
l'évêque  ,  embarrasser  d'affaires  ceux    qui 

montrent  en  effet  que  l'usage  de  tenir  le  synode  diocésain 
deux  lois  chaque  année,  à  la  PenlecOte  et  a  la  Saint-Luc, 
s'est  maintenu,  au  moins  dans  ce  diocèse,  l'espace  de  plu- 
sieurs siècles.  Edit. 


f«8  AINT 

lui  apparlicnnent ,  et  rendre  sa  mémoire 
odieuse.  » 

On  voit ,  par  ce  canon  ,  que  la  différence 
que  nous  niellons  entre  les  biens  d'église  et 
les  biens  patrimoniaux  ou  propres  des  ecclé- 
siastiques, est  connue  depuis  très-longtemps. 
On  voit  aussi  que  ,  selon  l'ancienne  disci- 
pline ,  les  prêtres  et  les  diacres  de  la  ville 
épiscopale,  qui  étaient  autour  de  l'évéque, 
c'esl-à -dire  qui  étaient  dits  attachés  et  comme 
inhérents  à  sa  chaire,  représentaient  le  sénat 
de  l'église,  qui  la  gouvernait  conjointement 
avec  révé(]ut',  el  qui  en  prenait  soin  durant 
la  v.icaiice  du  siège  épiscopal.  C'est  à  ce  sé- 
nat des  prêtres  et  des  diacres  qu'ont  succédé 
les  ch;ipitres  des  églises  cathédrales. 

Le  %y  canon  prescrit  les  règles  qu'on  doit 
obscrvi'r  dans  l'us.ige  di'S  biens  de  l'Kglise. 
Il  en  laisse  la  disposition  à  l'évéque  pour  les 
dispenser  à  tous  ceux  qui  en  oui  bi'soin,  de 
Concert  avec  les  prêtres  elles  diacres,  et  d'en 
prendre  luiinôme  pour  ses  besoins,  s'il  en  a 
besoin  en  elTet,  el  pour  ceux  des  frères  à  qui 
il  fail  rhos|iilalilé  ,  en  sorte  qu'ils  ne  man- 
quent de  rien.  Le  canon  ajoute  que  si  l'évé- 
que, ne  se  conlenlanl  pas  de  ce  qui  lui  est 
nécessaire,  tourne  les  biens  de  l'église  à  son 
Usage  particulier  sans  la  participation  des 
prêtres  et  des  diacres,  donnant  l'autorité  à 
ses  domestiques,  à  ses  parents  ,  à  ses  frères 
ou  à  ses  enl'anls,  de  manière  (jue  les  affaires 
de  l'église  en  soient  secrètement  endomma- 
gées ,  il  en  rendra  compte  au  concile  de  la 
provin('e.  Que  si  d'ailleurs  l'évéque  ou  les 
prêtres  sont  en  mauvaise  réputation,  comme 
détournant  à  leur  profil  les  biens  de  l'Eglise, 
en  sorte  que  les  pauvres  en  souffrent  et  que 
la  religion  en  soit  décriée  ,  ils  seront  aussi 
corrigés  suivant  le  jugement  du  concile. 

Ce  canon  semble  n'accorder  à  l'évéque,  el 
par  conséquent  aux  autres  clercs,  l'usage 
des  biens  de  l'église  qu'en  cas  qu'ils  en  aient 
besoin  el  ne  puissent  subsister  d'ailleurs  ; 
mais  il  établit  bien  clairement  que  les  clercs 
ne  sont  point  les  maîtres  des  revenus  prove- 
nant de  leurs  bénéfices  ou  de  leurs  hono- 
raires, et  qu'ils  doivent  les  employer  en  œu- 
vres pies,  loin  de  les  dissiper  follement. 

Quelques  auteurs  [Natal.  Alex.  sœc.  IV, 
diss.  45;  Tillein.  loin.  \  l,  p.  7oo;  llermant, 
Yie  de  S.  Allianase  ,  tom.  \ ,  p.  715  )  croient 
que  ces  canons  ont  été  faits  dans  divers  con- 
ciles d'Anlioche,  et  attribués  mal  à  propos  à 
celui  de  l'an  341.  Us  se  fondent  :  1°  sur  la 
conformité  du  treizième  et  du  vingt-deu- 
xième canon,  qui  ne  semblent  pas  avoir  été 
faits  dans  un  même  concile,  parce  qu'ils  con- 
tiennent la  même  chose  et  ne  diffèrent  que 
dans  les  termes;  ils  disent  :  2°  qu'il  n'y  a 
point  d'apparence  que  les  hérétiques ,  tels 
que  les  ariens  ,  aient  dressé  des  canons  qui 
prescrivent  des  règles  de  conduite  si  pures  et 
si  sévères,  comme  sont  ceux  qui  défendent 
aux  évêques  d'aller  à  la  cour  et  de  passer 
d'un  siège  à  un  autre.  Mais  la  conformité 
entre  le  treizième  elle  vingt-deuxième  canon 
n'est  point  assez  |)artaite  pour  que  l'on  puisse 
attribuer  ces  deux  canons  à  des  conciles  dif- 
férents, puisque,  malgré  leur  conformité,  il 


A  NT 


m 


y  a  cependant  une  différence  essentielle  en- 
tre eux.  Il  s'agit,  dans  le  treizième  ,  d'un 
diocèse  vacant  par  mort ,  et  dans  le  vingt- 
deuxième,  d'un  diocèse  actuellement  rempli  ; 
d'où  vient  que  le  treizième  défend  à  un  évé- 
quc  de  faire  aucunes  fonctions  dans  ce  dio- 
cèse, ainsi  vacant  par  mort,  sans  les  lettres 
du  métropolitain  et  de  ses  comprovinciaux, 
parce  qu'ils  tiennent  la  place  de  l'évéque 
mort  ;  au  lieu  que  ,  pour  faire  les  fonctions 
épiscopales  dans  un  diocèse  actuellement 
rempli ,  il  n'est  besoin  que  de  la  permission 
de  l'évoque  de  ce  diocèse. 

Quant  à  la  pureté  de  la  doctrine  renfermée 
dans  les  canons  d'Anlioche,  la  difflcullé  qui 
en  résulte  dans  le  sentiment  qui  les  attribue 
au  concile  de  la  Dédicace  disparaît  complè- 
tement dans  celui  que  nous  avons  adopté 
nous-rnême,  puisqu'alors  ce  ne  seraient  pas 
des  ariens ,  mais  des  évéques  très-catholi- 
ques, et  même  de  très-grands  saints,  tels  que 
saint  Jacques  de  Nisibe  ,  qui  seraient  les  au- 
teurs de  ces  décrets.  Ballerini,  inappend.  ad 
opéra  S.  Leonis  M.  Voy.  Antioche,  l'an  3il. 

ANTIOCHE,  l'an  339.  Les  eusébiens  tin- 
rent ce  faux  concile  dans  le  dessein  d'établir 
leur  parti.  Le  résultat  en  fut  que  Pistus  , 
ce  prêtre  de  la  Maréote,  chassé  de  l'Eglise, 
comme  arien,  par  saint  Alexandre,  fut  or- 
donné évêque  d'Alexandrie  en  la  place  de 
saint  Athanase  ;  mais  tous  les  évêques  catho- 
liques lui  crièrent  anathème ,  el  il  ne  put 
monter  sur  le  siège  pour  lequel  on  l'avait 
ordonné.  [S.Athantisius,  Apoloy.  contra  Aria- 
nos,  et  Epist.  encycl.  ad  Episcopos). 

ANTIOCHE,  l'an  341.  L'église  magnifique 
que  le  grand  Constantin  avait  commen- 
cée à  Antioche  ,  vers  l'an  331 ,  ayant  été 
achevée  dix  ans  après  ,  l'empereur  Cons- 
tance, qui  voulut  en  faire  la  dédicace,  as- 
sembla pour  cet  effet  un  grand  nombre  d'é- 
vêques.  Car  depuis  que  la  paix  avait  été 
rendue  à  l'Eglise,  on  avait  coutume  de  cé- 
lébrer ces  sortes  de  cérémonies  avec  beau- 
coup de  pompe  et  de  magnificence,  et  il  s'y 
trouvait  toujours  beaucoup  d'évêques.  H 
en  vint  quatre-vingt-dix-sept  à  celle-ci,  au 
rapport  de  saint  Hilaire,  ou  du  moins  quatre- 
vingt-dix  selon  saint  Athanase,  dont  la  plu- 
part étaient  catholiques.  Les  autres,  au  nom- 
bre de  quarante ,  étaient  ariens.  Ceux-ci 
avaient  à  leur  télé  Eusèbe  de  Nicomédie,  ou 
plutôt  de  Constantinople,  Dianée  de  Gésarée 
en  Cappadoce,  Flaccile  d'Anlioche,  Théodore 
d'Héraclée  ,  Narcisse  de  Néroniade  ,  Macédo- 
nius  de  Mopsueste  ,  Maris  de  Chalcédoiue, 
Acace  de  Césarée  en  Palestine,  Patrophile  de 
Scythopolis,  Eudoxe  de  Germanicie  en  Syrie, 
Georges  de  Laodicée  en  Syrie,  etThéophrono 
de  Tyane  en  Cappadoce.  Les  provinces  dont 
les  évêques  s'assemblèrent  étaient  la  Syrie, 
la  Phenicie  ,  la  P.ilestine,  r.\rabie,  la  Méso- 
potamie, la  Cilicie.  l'Isaurie  ,  la  Cappadoce, 
la  Bithynie  et  la  Thrace.  Un  des  plus  illus- 
tres d'entre  les  catholiques  qui  se  trouvèrent 
à  celle  cérémouio  ,  élait  saint  Jacques  do 
Nisilie,  selon  les  collecteurs  des  conciles; 
mais  nous  avons  prouvé  ,  à  rarticJi<s  Antio- 


1*7 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


liS 


CHE,  l'an  332,  d'après  les  docomewls  faurnis 
par  Assemaui ,  que  sainl  Jacques  de  Nistbe 
n'a  pu  y  élre,  étant  murl  Ijois  années  avant 
ce  concile.  Saint  Maxime  de  Jérusalem  ne 
voulut  point  y  venir,  se  souvenant  de  la  ma- 
nière dont  il  avait  été  surpris  à  Tyr  pour 
souscrire  à  la  condanmation  de  S.  Aihanasc. 
Il  |i'y  vint  aucun  évêque  d'Italie  ni  du  reste 
de  rOicident,  ni  personne  de  la  part  du  pape 
Jules,  quoiqu'il}  ait  un  canon,  dit  Socrate, 
qui  défend  aux  Eglises  de  faire  aucune  lui 
sans  le  consentement  de  Tévéque  de  Rome. 
Mais  Constance  y  était  présent  en  personne. 
Les  eusébiens  ,  qui  ne  chercliaient  que  des 
occasions  de  persécuter  saint  Alhanase  ,  se 
saisirent  de  celle-ci  pour  tenir  un  concile,  ne 
doutant  pas  que  ,  s'ils  venaient  à  bout  d'y 
communiquer  avec  les  évéqucs  orthodoxes, 
il  ne  leur  fût  facile  après  cela  de  le  chasser 
de  son  siège. 

Ils  affectèrent  donc  de  paraître  eux-mêmes 
orthodoxes,  et  dressèrent  à  ceteffi  t  une  for- 
mule de  foi  que  nous  avons  encore  ,  el  qui 
est  conçue  eu  ces  termes  :  «  Nous  n'avons 
point  été  les  sectateurs  d'Arius  :  comment 
suivrions-nous  un  prêtre  ,  étant  évêques  ? 
Nous  n'avons  reçu  aucune  profession  de  foi 
que  celle  qui  a  été  proposée  dès  le  commen- 
cement; mais  nous  avons  examiné  et  éprouvé 
sa  foi  ,  e-t  nous  l'avons  reçu  plutôt  que  nous 
ne  l'avons  suivi.  Vous  le  verrez  par  ce  quo 
nous  allons  dire  :  nous  avons  appris  dès  le 
commencement  à  croire  en  un  seul  Dieu 
souverain,  créateur  et  conservateur  de  toutes 
les  choses  intelligibles  et  sensibles;  en  un 
seul  Fils  unique  de  Dieu  ,  subsistant  avant 
tous  les  siècles,  et  coexistant  au  Père,  qui  l'a 
engendré;  par  qui  ont  été  faites  toutes  les 
choses  visibles  el  invisibles;  qui,  dans  les 
derniers  jours ,  est  descendu  selon  le  bon 
plaisir  du  Père,  a  pris  chair  de  la  sainte 
Vierge,  et  a  accompli  toute  la  volonté  de  son 
Père;  a  souffert,  est  ressuscité,  est  retourné 
au  ciel ,  est  assis  à  la  droite  du  Père ,  el  doit 
venir  juger  les  vivants  et  les  morts;  qui  de- 
meure Roi  et  Dieu  dans  tous  les  siècles.  Nous 
croyons  aussi  au  Saint-Esprii  ,  et  s'il  faut 
l'ajouter ,  nous  croyons  encore  la  résurrec- 
tion de  la  chair  et  la  vie  éternelle.  »  Ils  en- 
voyèrent aussi  celte  formule  dans  une  lettre 
à  tous  les  évêques,  en  cha<iue  ville,  et  il  y  a 
lieu  de  croire  qu'elle  contenta  au  moins 
ceux  qui  se  trouvaient  au  concile  d'Antiocbe, 
puisqu'on  ne  voit  pas  qu'ils  aient  refusé  de 
communiquer  avec  eux,  ni  qu  ils  l'aient  roje- 
lée.  Aussi  n'y  avait-on  eniplfiyé  que  les 
termes  de  l'Ecriture,  et  on  n  y  avait  mis  que 
ce  qui  était  avoué  de  part  el  d'autre;  mais  le 
terme  de  consubstanliel  ne  s'y  trouvait  pas, 
et  le  but  des  eusébiens  n'était  autre  que 
d'accoutumer  les  peuples  à  ne  plus  lire  ce 
terme  dans  leur  symbole,  et  à  leur  faire  ava- 
ler, sous  des  mots  tirés  de  l'Ecriture,  le  poi- 
son de  leur  erreur. 

Les  eusébiens  ayant  ainsi  condamné  l'hé- 
résie doni  ils  étaient  accusés,  il  n'en  fui  point 
question  dans  le  concile,  d'autant  plus  qu'elle 
;nait  déjà  été  ronilnmnée  dans  Arius  ,  et  re- 
jflée  avec  analhèine.    Mais  comme  un  des 


évêques  présents  ,  qu'on  croit  être  Marcel 
d'Aiicyre,  se  trouva  soupçonné  de  renouve- 
ler l'erreur  de  Sabcllius,  on  proposa,  pour  la 
condamner,  une  profession  de  foi  composée 
autrefui  par  le  martyr  sainl  Liuicn,  et  qu'on 
disait  avoir  été  trouvée  écrite  de  sa  main. 
L'existence  el  la  distinction  des  trois  per- 
sonnes y  étaient  clairement  exprimées  sous 
les  termes  de  trois  hypostases;  et,  quoiqn'au 
jugement  de  saint  Hllaire,  la  divinité  du  Fils 
n'y  fût  pas  proposée  d'une  manière  si  ex- 
presse ,  parce  que  ce  saint  miirtyr  l'avait 
dressée  avant  la  naissance  de  l'hérésie 
arienne,  elle  y  était  néanmoins  si  bien  mar- 
quée, que  les  ariens  s'y  trouvaient  condam- 
nés. C'est  saint  Hilaire  même  qui  l'ail  cette 
remarque,  et  il  la  fonde  sur  les  propres  pa- 
roles de  celle  formule,  où  nous  lisons  :  «  Que 
le  Verbe  est  Dieu  de  Dieu,  lout  de  tout,  par- 
fait de  parfait,  un  seul  d'un  seul.  Roi  de  Roi, 
Seigneur  de  Seigneur,  Verbe  vivant,  sagesse, 
vie, lumière  véritable, immuable, inaltérable, 
image  invariable  de  la  divinité,  de  l'essence, 
de  la  puissance,  de  la  volonté  el  de  la  gloire 
du  Père,  par  qui  toutes  choses  ont  été  faites, 
et  en  qui  toutes  choses  subsistent.  »  Saint 
Alhanase  trouvait- ces  termes  é(|uivalents  au 
consub.Uanliel ,  et  reprochiit  à  Acare  et  à 
Eudoxe  de  ce  qu'ayant  souscrit  à  celte  for- 
mule, ils  ri'fusaient  de  dire  le  Fils  consub- 
stanliel el  semblable  en  substance  à  sou 
Père.  C'est  celle  formule  de  Lucien  que  l'on 
appelle  proprement  la  formule  d'Antiocbe  ou 
de  la  Dédicace.  Tous  les  évêques  du  concile 
l'approuvèrent,  n'ayant  en  vue  que  la  con- 
damnation de  l'erreur  qui  enseignait  que  les 
trois  personnes  étaient  seulement  trois  noms 
attribués  au  Père. 

Néanmoins,  comme  sa  longueur  la  rendait 
moins  intelligible,  Théophrone ,  évêque  de 
Tyane  en  Cappadoce ,  eu  proposa  une  au- 
tre plus  courte,  mais  qui  n'était  pas  moins 
obscure  ,  en  ces  termes  :  «  Dieu  sait  ,  el  je 
le  prends  à  témoin  sur  mon  âme  que  je  crois 
ainsi  :  en  Dieu  Père  toul-pnissanl ,  créa- 
teur de  l'univers  ,  de  qui  est  lout  ;  el  en  son 
Fils  unique,  Dieu  Verbe  ,  puissance  el  sa- 
gesse ,  Noire-Seigneur  Jésus-Christ,  par 
qui  est  lout,  engendré  du  Père  avant  les 
siècles  ,  Dieu  parfait  de  Dieu  parf.iit,  qui  est 
en  Dieu  en  hypostase;  et  qui  dans  les  der- 
niers jours  est  descendu  et  né  de  la  Vierge 
selon  les  Ecritures,  qui  viendra  encore  une 
fois  avec  gloire  el  puissance  juger  les  vivants 
et  les  morts,  et  qui  demeure  dans  tous  les 
siècles  ;  et  au  Saint-Esprit,  le  consolateur, 
l'esprit  de  vérité,  que  Dieu  par  ses  prophè- 
tes a  promis  d'envoyer  à  ses  disciples,  et  a 
envoyé  en  effet.  Que  si  quelqu'un  enseigne 
ou  pense  quelque  chose  contre  celle  foi, 
qu'il  soit  anathème  :  soit  qu'il  tienne  l'opi- 
nion do  Marcel  d'Ancyre  ,  ou  de  Sabellius, 
ou  de  Paul  de  Samosale ,  qu'il  soit  anathème, 
lui  et  tous  ceux  (jui  communiquent  avec 
lui.  »  Tous  les  évêques  reçurent  cette  for- 
mule, et  y  souscrivirent.  Elle  est  plus  ex- 
presse que  la  précédente  pour  la  divinité 
du  >'erbe,  qu'elle  appelle  Dieu  parfait,  el 
qu'elle  dit  être  en  Dieu  en  bypGStase,  c'es<- 


1^9  ANT 

à-dire,  subsister  par  lui-même:  mais  elle 
ne  ledit  point  consubstnntiel  au  Père. 

On  lit  dans  Cassien  une  autre  for- 
mule de  foi  d'un  ronciie  d'Antioclic;  mais 
comme  le  Fils  y  est  dit  tonsubslantiel  an 
Père,  il  n'y  a  pas  lieu  de  douter  qu'elle 
n'ait  été  l'aile  on  un  autre  temps  que  les  trois 
dont  nous  venons  de  parler.  Le  concile  fit 
peut-êire  aussi  les  viii^t-cinq  canons  de  dis- 
cipline ^\uc  nons  avons  rapportés  à  l'an^lt^, 
et  qui,  dès  avant  le  ondlc  de  Chalcédoine, 
avaient  place  dans  b;  code  des  canons  de 
l'Kglise.  Ce  tut  sous  l'aulorité  de  ce  code 
qu'on  en  cita  plusieurs  dans  ce  concile, 
et  ils  y  furent  reçus;  depuis  ce  temps-là  ils 
ont  été  en  vigueur  dans  l'Eglise  ,  et  ou  les 
a  insérés  dans  toutes  les  collections  des  ca- 
nons ecclésiastiques.  Foy.  A  ntioche,  l'an  3:^2. 

Malgré  les  raisons  qui  militent  eu  faveur 
de  l'opinion  d'Assemani ,  nous  serons  peut- 
être  plus  près  de  la  vérité  si  nous  disons 
que  le  concile  delà  Dédicace  ayant  été  com- 
posé d'évêqnes  catholiques  pour  la  plupart, 
les  vingt-cinq  canons  qu'on  lui  attribue  com- 
munément lui  appartiennent ,  en  ce  sens 
du  moins  qu'il  les  a  tous  promulgués  et 
réunis  en  un  seul  corps  ,  quoiqu'une  partie 
de  ces  canons  ou  peut-être  la  totalité,  en 
eûtdéjà  été  faite  dans  lesconciles  précédents. 
En  suivant  ce  dernier  sentiment,  qui  est 
assez  général,  nous  dirons  donc  ici  qne, 
quoique  les  eusébicns,  (|ui ,  selon  P.iilade, 
étaient  au  nombre  de  quarante,  aient  eu 
beaucoup  d'autorité  dans  le  concile  d'Au- 
tioche,  â  la  faveur  de  Constance,  ils  ne  s'en 
servirent  néanmoins  que  pour  opprimer 
saint  Athanase  et  ceux  de  son  parti.  Quant 
aux  matières  de  l:i  foi ,  nous  avons  vu  qu'ils 
affectèrent  de  paraître  catholiques  en  tout, 
et  que  s'ils  n'admirent  pas  le  terme  de  con~ 
substantiel ,  ils  souscrivirent  à  une  formule 
qui  selon  ia  remarque  de  saint  Athanase  , 
renfermait  implicilement  la  foi  de  la  coiisub- 
slnntiatilé.  Ils  avaient  moins  d'intérêt  à 
s'opposer  aux  décrets  que  les  évêques  ca- 
tholi<iues,  qui  se  trouvaient  en  plus  grand 
nombre  qu'eux  dans  ce  roucile  ,  pi'oposè- 
rent  jiour  le  règlement  de  la  discipline.  N'é- 
tail-il  pas  avantageux  à  leur  dessein,  qu'on 
y  ordonnât,  par  exemple,  qu'un  évêque 
déposé  par  un  concile,  et  qui  depuis  sa  dé- 
position aurait  osé  s'ingérer  dans  le  minis- 
tère, ne  dût  plus  être  rétabli ,  puisque  dans 
la  suite  ils  se  prévalurent  de  l'autorité  île  ce 
canon,  qu'ils  avaient  néanmoins  corrompu 
et  altéré,  pour  chasser  suint  Athanase  de 
son  église?  N'élait-il  pas  de  l'intérêt  d'Eu- 
sèbe  de  Constanlinoplc  d'applaudir  au  ca- 
non qui  défendait  aux  évêques  d'aller  à  la 
couri  II  savait  que  saint  Athanase,  en  se 
sauvant  de  Tyr  ,  s'était  adressé  à  l'empe- 
reur, et  qu'il  avait  piMisé  par  ses  remon- 
trances réitérées,  renverser  toute  la  cabale 
des  ouséhiens  :  ainsi  il  avait  à  craindre  que 
quelques  autres  évêques  du  nombre  des  ca- 
tholiques ne  tentassent  la  même  c  lose.  Pour 
lui,  il  ne  souffrait  rien  de  la  sévérité  de  ce 
canon,  étant  évêque  de  ia  ville  où  les  em- 
pereurs faisaient  leur  résidence.  (Jue  s'il  ne 


ANT 


IKO 


s'opposa  point  au  décret  qui  défend  la  trans- 
lation des  évoques,  c'est  qu'il  crut  ne  pas  le 
devoir  faire,  étant  apparemment  bien  aise 
qu'après  avoir  satisfait  son  ambition,  l'on 
mît  des  bornes  à  celle  des  autres.  On  pour- 
rait encore!  objecter  que  le  pape  Innocent 
I",  et  saint  Cbrysostome  ont  rejeté  le  k'  et 
le  il'  de  ces  canons  ,  comuu'.  ayant  été 
composés  par  des  ariens.  Mais  cette  objec- 
tion tombe  d'elle-même,  quand  on  compare 
le  contenu  de  ces  deux  canons  avec  celui 
dont  parlent  le  pape  Innocent  et  saint  Cbry- 
sostome. Le  canon  qu'ils  rejettent  dit  en 
termes  exprès  qu'un  évê(|ue  ou  un  prêtre 
déposé  ,  soit  justement ,  soit  injustement,  <\m 
osera  sans  le  jugement  d'un  si/node  ,  rentrer 
dans  son  église,  en  sera  chassé  pour  tou- 
jours, sans  pouvoir  plus  être  admis  à  prou- 
ver son  innocence.  Or  on  ne  trouve  rien  do 
semblable,  ni  dans  le  i"' ni  dans  le  12'  ca- 
non d'Antiocbe.  Il  n'y  est  question  que  d'un 
évoque  que  l'on  suppose  déposé  pour  do 
bonnes  raisons,  et  non  de  celui  qui  l'aurait 
élé  injustement;  et  il  y  est  ordonné  qu'il  se 
pourvoira,  non  en  général  devant  un  autre 
concile,  mais  devant  un  plus  grand  concile. 
au  lieu  de  s'adresser  à  l'empereur.  Quelque 
rapport  qu'ail  donc  ce  canon  avec  le  !t-'  et  le 
12'  d'Antioehe  ,  il  est  néanmoins  essentiel- 
lement différent ,  et  il  ne  pourra  jamais  pa';- 
ser  pour  être  du  nombre  des  vingt-cinq  (lue 
nous  avons  rapportés  plus  haut,  et  qui  dans 
la  suite  ont  été  cités  avec  éloge,  soit  dans 
les  conciles,  soit  par  les  souverains  ponti- 
fes. Pallade  l'attribue  expressément  aux  qua- 
rante ariens  qui  assistaient  au  concile 
d'Antiocbe:  et  nons  ne  douions  pas  que  ce 
ne  soit  celui-là  même  qu'ils  forgèrent  <laiis 
leur  conciliabule,  pour  procéder  plus  sûre- 
ment à  la  condamnation  de  saint  Athanase, 
comme  Socrate  l'a  remarqué. 

Les  évêques,  conclut  D.  Ceillier,  envoyè- 
rent ces  vingt-cinq  canons  dans  toutes  les 
provinces,  accompagnés  d'une  lettre  syno- 
dale, dans  laquelle  ils  priaient  les  évêques 
de  les  confirmer  par  leur  consentement,  dans 
la  confiance  qu'ils  avaient  de  n'avoir  rien 
statué  que  par  l'inspiration  de  l'esprit  de 
Dieu.  Parmi  les  évêques  qui  souscrivirent  à 
cette  épîlre  synodale,  il  y  a  un  Théodore  de 
Laodicée  qui ,  étant  mort  dès  l'an  335,  ne 
peut  s'être  trouvé  au  concile  d'Antiocbe  de 
l'an  3'tl.  Mais  on  convient  qu'au  lieu  de 
Théodore,  il  f.iut  lire  Georges,  comme  on  le 
lit  dans  Sozomène.  Ces  sortes  de  fautes  ne 
sont  pas  rares  dans  les  souscriptions  des 
conciles.  Telle  fut  la  fin  de  celui  d'Antiocbe, 
qui  avait  été  assemblé  sous  le  consulat  de 
Marcellinetde  Probin,  indiclion  quatorzième, 
dans  les  connuencemenls  de  l'année  3'il. 

ANTIOCHE  (Conciliabule  d'),  l'an  3V1  et 
3i2.  Après  que  les  évêques  orthodoxes  eu- 
rent réglé  ce  qui  regardait  la  foi  et  la  disci- 
pline, ils  s'en  retournèrent  à  leurs  églises. 
Mais  les  eusébicns,  qui  avaient  d'.inires  dos- 
seins,  demeurèrent  à  Antioche  pn;:r  les  exé- 
cuter, assurés  de  trouver  auprès  de  Con- 
stance tous  les  secours  dont  ils  nvnierit 
besoin,  il  s'agissait  de  faire  condamner   de 


151 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


153 


nouveau  saint  Athanase,  et  de  le  chasser 
pour  toujours  de  son  siège.  Ils  forgèrent  à  cet 
effet  le  cunou  dont  nous  venons  de  parler,  et 
qui  jusque-là  avait  été  inconnu  à  tout  le 
monde,  en  la  manière  qu'ils  le  proposèrent, 
et  prétendirent  qu'Alhanase  y  avait  contre- 
venu, puisque  ayant  été  déposé  à  Tyr,  il 
était  rentré  dans  son  siège,  sans  avoir  aupa- 
ravant été  absous  dans  un  concile.  Ils  renou- 
velèrent aussi  contre  lui  les  vieilles  accusa- 
tions qu'ils  avaient  proposées  à  Tyr,  et  y 
ajoutèrent  les  meurtres  et  les  désordres, 
qu'on  prétendait  avoir  été  causés  à  Alexan- 
drie par  son  retour.  Coaime  ils  étaient  accu- 
sateurs et  juges  en  même  temps,  ils  le  con- 
damnèrent, et  pressèrent  l'ordination  d'un 
autre  évêque  à  Alexandrie.  Eusèhe  de  Con- 
stantinople  proposa  Eusèbe,  depuis  évêque 
d'Emèse,  homme  de  naissance  et  de  savoir. 
Mais  celui-ci,  craignant  d'encourir  la  haine 
du  peuple  d'Alexandrie,  dont  il  savait  qu'A- 
lhanase était  extrêmement  aimé,  refusa  le 
parti  qu'on  lui  offrait.  Sur  son  refus,  les  eu- 
sébiens  pronosèrent  Grégoire,  surnommé  de 
Cappudoce,'du  pays  où  il  était  né,  l'ordon- 
uèrenl  évêque,  el  le  mirent  à  main  armée  sur 
le  siège  d'Alexandrie,  quelques  jours  avant 
la  fêle  de  Pâques.  Saint  Alhanase  voyant  les 
excès  que  l'on  avait  commis  en  celte  occa- 
sion, se  déroba  à  son  peuple  et  s'embarqua 
pour  aller  à  Rome,  assister  au  concile  qui 
s'y  (levait  tenir. 

ANTIOCHE  (Conciliabule  d'),  l'an  345,  ou 
:JU  selon  Mansi.  Les  eusébiens,  comme  s'ils 
se  fussent  repentis  de  loul  ce  qu'ils  avaient 
fait  jusqu'alors,  dressèrent,dans  cette  assem- 
blée, une  nouvelle  formule  de  foi, qui. àcause 
de  sa  longueur,  fut  nommée  machrosliclie,  ou 
à  longues  lignes.  On  la  trouve  aussi  bien 
que  les  autres  dans  saint  Athanase  et  dans 
Soerate.  Elle  est  formée  presque  tout  en- 
tière des  paroles  de  l'Ecriture  ;  et^  on  y  fait 
profession  de  croire  que  lésus-Christ  est 
Dieu  de  Dieu,  etqu'il  est  semblable  en  toutes 
choses  à  son  Père.  Mais  on  n'y  parle  jamais 
de  substance,  ni  de  cunsubslatUieL  On  dit 
analhème  à  ceux  qui  osent  avancer  que  le 
Fils  n'est  pas  Dieu,  ou  qu'il  a  été  lue  du 
néant,  ou  qu'il  est  d'une  autre  hypostase  que 
de  Dieu,  el  qu'il  y  a  eu  un  temps  où  il  n'é- 
tait point.  Miircel  d'Ancyre,  queles  eusebiens 
accusaient  de  sabellianisme,  y  est  condamne 
nommément,  de  même  que  Photin  ,  dont 
l'hérésie  allait  à  nier  la  Trinité  et  la  distinc- 
tion des  personnes  divines,  soutenant,  en 
parlant  du  Verbe  de  Dieu,  qu'il  n'avait  point 
de  substance  propre,  el  ciu'il  éuiit  en  Dieu, 
lantôt  comme  parole  proférée,  tantôt  comme 
parole  conçue.  A  la  fin  de  celte  formule,  les 
eusébiens  disaient  qu'ils  avaient  été  obliges 
de  s'y  étendre  beaucoup,  non  par  vanité, 
mais  aOn  de  faire  connaître  a  tout  l'Occident 
la  pureté  de  leur  foi,  et  les  calomnies  de 
leurs  adversaires.  Atlianus.  deSynodis;  So- 
zom.  /.  in,c.  11.  Z>.  Ceillier,  IV 

ANTIOCHE  (Concile  .1'),  l'an  348,  ou  S+o 
selon  Miii>i.  L'empereur  Constant,  voulant 
faire  execiiler  I  "  jugemenl  du  concile  de  Sar- 
dique  et  rétablir  les  évêques  injuslcmcnt  dé- 


posés, députa  à  Constance,  son  frère,  Vincent 
de  C;ipoue  et  Euphralas  de  Cologne,  avec  un 
officier  nommé  Salien,  chargé  d'une  lettre 
ou  il  lui  déclarait  avec  fermeté  qu'il  irait  lui- 
même  au  besoin  les  rétablir  à  main  armée. 
Le  bruit  de  celte  .dépulalion  alarma  les 
ariens,  el  surtout  Etienne,  évêque  intrus 
d'Antioche  et  déposé  par  le  concile  de  Sar- 
dique.  Pour  en  empêcher  l'effet,  il  résolut, 
de  concert  avec  un  jeune  libertin,  nommé 
Onagre,  de  flétrir  la  réputation  des  deux  en- 
voyés de  Constant.  Dès  leur  arrivée,  il  fit  in- 
troduire dans  leur  chambre  une  couriisane, 
à  qui  les  portes  furent  ouvertes  par  un  do- 
mestique de  la  maison.  Euphralas,  s'èveil- 
lanl  au  bruit  qu'elle  fit  en  entrant,  n'eut  pas 
plulôl  entendu  la  voix  d'une  femme,  qu'il  fit 
une  exclamation  de  surprise  et  de  frayeur, 
en  invoquant  le  nom  de  Jésus-Christ.  La 
courtisane,  étonnée  elle-même  de  voir  un 
vieillard  qui  lui  parut  êlre  un  évêque,  fil 
aussitôt  un  grand  cri,  et  se  plaignit  d'avoir 
été  jouée.  Onagre  survint  alors  avec  plu- 
sieurs de  ses  compagnons  de  débauche,  ((ui, 
s'efforçant  en  vain  de  la  faire  taire,  se  mirent 
à  crier  de  leur  côté  qu'ils  avaient  trouvé  les 
évêques  avec  une  femme  publique.  Tous  les 
gens  de  la  maison  accoururent  à  ce  tumulte, 
et  pendant  qu'ils  s'empressaient  de  fermer 
les  portes.  Onagre  parvint  à  se  sauver,  mais 
on  arrêta  sept  de  ses  compagnons  avec  la 
courlis  ine.  Le  lendemain,  les  deux  évêques 
se  rendirent  au  palais  avec  Salien,  pour  de- 
mander justice  de  celle  infamie.  Constance 
fil  aussitôt  appliquer  les  prisonniers  à  la 
question  pour  découvrir  l'origine  et  les  au- 
teurs du  complot  ;  il  fil  également  saisir  Ona- 
gre el  comparaître  la  maîtresse  de  la  courti- 
sane, et  il  fut  constaté  par  toutes  les  déposi- 
tions que  cette  trame  odieuse  avait  été 
ourdie  par  les  ordres  d'Etienne.  On  le  remit 
donc  entre  les  mains  des  évêques  qui  se  trou- 
vaient réunis  à  Antioche,  el  qui  le  déposè- 
rent, en  fulminant  contre  lui  une  sentence 
d'excommunication.  Tel  fut  le  résultat  de 
celle  assemblée  ,  décorée  du  nom  de  concile 
par  Mansi,  t.  111,  col.  9i. 

ANTIOCHE  (Conciliabule  d'),  l'an  354,  ou 
350  selon  Mansi.  Trente  évêques  ariens  com- 
posaient ce  faux  concile.  Saint  Athanase  y  fut 
déposé,  el  Georges,  homme  de  la  lie  du  peu- 
ple, mis  à  sa  place.  »  \'oilàce  que  dit  M.  Rois- 
selel  de  Saiiclières. 

ANTIOCHE  (Conciliabule  d'),  l'an  358,  ou 
35G  selon  Mansi.  Eudoxe  ayant  envahi  le 
siège  d'Antioche,  où  l'hérésie  arienne  domi- 
nait depuis  longtemps,  y  tint  celte  assemblée 
d'évêques  de  son  parti,  où  il  fit  recevoir  la 
seconde  formulede  Sirmich.  AcacedeCésarée 
el  Uranius  de  Tyr  s'y  trouvèrent  présenls 
avec  les  autres. 

ANTIOCHE  (Concile  d'),  l'an  301.  L'empe- 
reur Constance,  se  trouvant  à  Antioche  au 
retour  de  la  guerre  contre  les  Perses,  y  as- 
sembla un  concile  pour  avancer  l'affaire  de 
l'arianisme,  dont  il  était  continuellemenl  oc- 
cupé. Son  dessein  était  d'y  faire  condamner 
également  la  consubslanlialilé  el  la  différence 
de  bubslaiice;  mais  les  évêques  assemblés  lui 


155  ANT 

roprcsentèrent  qu'jivaiil  toiilcs  rliosos  il  fal- 
iail  pourvoir  IV'KlisodAiilioclic  d'un  pasteur, 
njoulaiil  qu'aprùs  qu'on  en  aurait  élu  un,  on 
trailorail  les  uialiôres  de  la  loi.  Ci-  siège  qui. 
depuis  que  les  euséliiens  en  avaient  chassé 
saint  iMislalhe  en  .'(.'il,  avait  élé  rempli  par 
divers  inirus,  était  vacant,  et  recherché  de 
plusieurs  personnes,  qui  mettaienl  tout  en 
œuvre  pour  s'y  établir.  Le  clergé  et  le  peu- 
ple étaient  divisés  dans  la  foi;  et  chacun  tra- 
vaillait à  se  donner  un  évèque  do  son  parti , 
rc  qui  causait  de  grandes  dissensions  el 
beaucoup  de  désordres  dans  la  ville.  Mais 
enfin  les  suffrages  se  réunirent  en  faveur  do 
saint  Mélèce.  Les  ariens  le  croyant  de  leur 
sentiment ,  le  demandèrenl  à  l'empereur , 
dans  l'espérance  de  fortifier  leur  parti  par 
sou  ni(iy(Mi,  parce  qu'il  était  fort  éloquent;  el 
les  catholi(|ues  y  consentirent  d'autant  plus 
volontiers  qu'ils  connaissaient  mieuv  que 
les  ariens  la  pureté  de  la  foi  et  des  mœurs  de 
Mélèce.  Le  décret  de  son  élection  fut  donc 
signé  de  tout  le  inonde,  el  mis  entre  les  mains 
d'Eusèhe  de  Samosate,  très-connu  alors  par 
son  zèle  à  défemlre  la  vérité.  Saint  Mélèce 
avait  déjà  été  choisi  el  ordonné  évêque  de 
Sébaste  en  Arménie ,  après  la  déposition 
d'Eustathe;  mais  l'indocilité  de  son  peuple 
l'avait  obligé  à  se  retirer  à  Bérée,  pour  y  vi- 
vre dans  le  repos  et  la  retraite.  11  y  était  en- 
core lorsqu'il  apprit  qu'on  l'avait  élu  évê- 
que d'Antioche,  el  il  en  partit  aussitôt  pour 
se  rendre  en  cette  ville,  selon  l'ordre  de 
l'empereur.  Le  clergé  el  le  peuple  allèrent 
au  devant  de  lui;  les  ariens  el  les  eusta- 
Ihiens,  c'esl-à-dire,  ceux  de  la  communion 
de  Paulin,  y  allèrent  aussi  :  les  uns  dans  le 
dessein  de  voir  un  homme  dont  la  réputa- 
tion faisait  déjà  beaucoup  de  bruit,  les  au- 
tres pour  voir  quel  parti  il  prendrait,  et  si, 
comme  on  le  disait,  il  se  déclarerait  pour  la 
foi  de  Nicée.  Les  Juifs  mêmes  el  les  païens  y 
accoururent,  curieux  de  connaître  quel  étail 
ce  fameux  Mélèce.  Son  église,  qui  le  vil  alors 
pour  la  première  fois,  crul  voir  en  son  vi- 
sage l'image  de  Dieu.  Elle  admira  cette  fon- 
taine de  charité  qui  coulait  continuellemenl 
de  sa  bouche,  celle  grâce  répandue  sur  ses 
lèvres,  celte  humilité  profonde  qui  l'avait  fait 
monter  au  plus  haut  degré  de  perfection  : 
elle  vit  avec  respect  en  sa  personne  la  dou- 
ceur de  David,  la  prudence  de  Salomon,  la 
bonté  de  Mo'ise,  la  perfection  de  Samuel,  la 
chasteté  de  Joseph,  la  sagesse  de  Daniel,  la 
zèle  du  grand  Elle,  la  pureté  de  sainl  Jean, 
la  charité  de  saint  Paul,  en  un  tnol  l'assem- 
blage de  toutes  les  vertus. 

Après  que  sainl  Mélèce  eul  été  installé 
dans  la  chaire  épiscopale  d'Antioche,  il  (il, 
selon  la  coutume,  un  discours  dont  l'empe- 
reur même  lui  avait  déterminé  la  matière, 
('/était  d'expliquer  le  fameux  passage  des 
Proverbes,  où  on  lisait,  suivant  la  version 
des  Septante  :  Le  Seigneur  m'a  créée  dès  le 
commencement  de  ses  voies  pour  ses  ouvrages. 
D'autres  évêqucs  l'expliquèrent  aussi  par 
ordre  de  ce  prince,  qui,  pour  rendre  leurs 
explications  plus  exactes,  voulut  qu'elles 
lussent  rédigées  en  notes  par  d'habiles  écri- 


ANT 


1C4 


vains,  en  môme  temps  qu'on  les  prononçait. 
Georges  de  Laodicée  expli(jua  le  premier  ce 
passage,  cl  répandit,  en  l'expliquant,  tout  le 
venin  de  son  hérésie.  Acace  de  Césarée  sui- 
vit, et  donna  une  explication  (|ui  tenait  le 
milieu  entre  l'hérésie  arienne  el  la  doctrine 
catholique.  Saint  Mélèce  parla  le  troisième, 
et  (il  voir  dans  son  discours  quelle  était  la 
règle  de  la  foi  orthodoxe,  pesant  tellement 
ses  parolei  dans  la  balance  de  la  vérité,  qu'il 
évita  de  trop  dire,  et  de  ne  pas  dire  assez. 
Toutefois  il  ne  se  servit  point  du  terme  de 
consubstnnliel,  ni  de  substance,  mais  seule- 
ment de  semblable.  Nous  avons  son  discours 
en  entier;  il  semble  qu'il  le  prononça  en  pré- 
sence de  l'emp'reur  Constance  ;  tout  le 
monde  y  applaudit,  et  pria  sainl  Mélèce  de 
donner  en  peu  de  mots  ce  qu'il  croyait  lou- 
chant la  foi.  Le  saint,  montrant  d'abord  trois 
de  SCS  doigls,  en  ferma  deux,  ensuite  n'en 
laissant  qu'un  d'étendu,  il  dit  ces  paroles  que 
Théodorel  appelle  admirables  :  Nous  conce- 
vons trois  choses  comme  si  nous  ne  parlions 
qu'à  une.  La  pureté  de  sa  foi  causa  une 
grande  joie  parmi  les  catholiques;  mais  les 
ariens,  après  avoir  tout  employé  pour  l'obli- 
ger à  changer  de  sentiment,  voyant  qu'il  de- 
meurait inébranlable,  l'accusèrent  devant 
l'empereur  de  partager  l'erreur  deSabellius, 
el  d'avoir  reçu  à  sa  communion  des  prêtres 
déposés  par  Eudoxe,  son  prédécesseur.  Ce 
prince,  aussi  changeant  que  l'Euripe,  comme 
le  dit  Théodorel,  se  laissa  aller  aux  sollicita- 
tions des  ariens,  et  fil  chasser  sainl  Mélèce 
d'Antioche  trente  jours  tout  au  plus  depuis 
qu'il  y  étail  entré.  Il  eut  sa  patrie  pour  lieu 
de  son  exil,  c'esl-à  dire,  Mélitène  en  Armé- 
nie. Pendanlle  peu  de  temps  qu'il  fut  à  Antio- 
che,  il  purgea  cette  ville  de  l'hérésie,  retran- 
cha du  corps  de  l'Eglise  les  membres  pourris 
el  incurables,  el  lui  rendit  une  santé  parfaite. 
Euzoius,  l'un  des  plus  fameux  disciples 
d'Arius,  el  qui  avait  élé  déposé  avec  lui,  et 
privé  des  fonctions  du  diaconat  par  saint 
Alexandre  ,  fut  mis  à  la  place  de  sainl  Mé- 
lèce. Comme  il  était  alors  à  Alexandrie  , 
Constance  le  fil  venir,  el  ordonna  aux  évé- 
ques  de  lui  imposer  les  mains.  Son  ordina- 
tion fut  un  nouveau  sujet  de  division  dans 
l'église  d'Antioche.  Lesméléciens,  qui  étaient 
la  plus  saine  partie  du  peuple,  se  séparèrent 
des  ariens  ,  el  s'assemblèrent  dans  l'église 
des  Apôtres  qu'on  appelait  la  Palée  ou  la 
Vieille  ,  soit  qu'elle  fût  la  plus  ancienne 
église  de  la  ville,  soit  qu'elh;  fût  située  dans 
le  quartier  qui  portail  le  nom  de  la  ville 
vieille,  comme  la  cathédrale  d'Alexandrie  se 
nommait  la  Césarée,  du  nom  du  quartier  où 
elle  était.  11  y  avait  plus  de  trente  ans  qu'ils 
souffraient  en  patience  les  mauvais  traite- 
ments des  ariens,  espérant  toujours  que  les 
affaires  changeraient  de  face.  Mais  lorsqu'ils 
virent  leurs  impiétés  s'accroître  à  mesure 
de  leur  pouvoir,  et  qu'Euzoius  prenail  la 
place  de  sainl  Mélèce,  ils  se  crurent  obligés 
de  rompre  entièrement  avec  eux.  Ils  au- 
raient voulu  s'unir  de  commuuion  avec  les 
eustathiens,  avec  qui  ils  avaient  une  même 
croyance  ;  mais  ceux-ci  le  refusèrent,  suut 


1S5 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES 


156 


prétexte  que  saint  Mélèce  avait  élé  ordonné 
par  les  ariens ,  et  que  ceux  de  son  parti 
avaient  reçu  d'eux  le  baptôine.  Ainsi  les 
caiholiqucs  mêmes  étaient  divisés  en  deux 
partis  à  Anlioche,  dont  l'un  avait  le  nom  de 
méléciens  ,  l'autre  d'eustalhiens./>.  CeilL,  V. 
ANTIOCHE  (Conciliabule  d'),  l'an  361.  La 
même  année  361,  sous  le  consulat  de  Taurus 
et  de  Fiorcntius,  les  acaciens  s'assemblèrent 
une  seconde  fois  à  Antiochc  ,  mais  en  pU  s 
pelit  nombre  que  dans  le  concile  précédent. 
L'empereur  était  encore  à  Anlioche,  et  Eu- 
zoins  en  occnpait  le  siège  épiscopal.  On  y 
agita  de  nouveau  des  questions  plusieurs 
fois  décidées  ,  et  on  y  convint  qu'il  fallait 
ôter  !e  mot  de  semblable  de  la  formule  qui 
avait  élé  publiée  à  Rimini  et  à  Constantin 
nople.  Les  choses  furent  encore  poussées 
plus  loin  ;  et  les  acaciens,  croyant  ne  devoir 
plus  dissimuler  leurs  senlimonts,  soutinrent 
dans  un  nouveau  formulaire  qu'ils  dressè- 
rent, que  le  Fils  étail  tout  à  fait  dissemblable 
au  Père,  et  ne  lui  était  semblable  en  aucune 
sorte,  ni  en  subslance,  ni  même  en  volonté, 
disant ,  avec  Arius  et  Aétius,  qu'il  était  tiré 
du  néant.  Ce  formulaire  ,  qui  était  le  plus 
impie  de  tous  ,  n'est  pas  venu  jusqu'à  nous. 
Après  celle  démarche  ,  ils  reçurent  sans 
peine  ceux  qui  faisaient  profession  ouverte 
de  l'arianisme  ,  et  ils  leur  donnèrent  des 
églises  ,  afin  ,  dit  saint  Athanase,  qu'ils  pu- 
bliassent leurs  impiétés  avec  plus  d'assu- 
rance et  d'autorité.  Toutefois  ils  avaient  dit 
dans  leur  formulaire,  que  le  Fils  étail  Dieu 
de  Dieu  ;  et  comme  on  leur  demandait  com- 
ment cela  s'accord.jil  avrc  tout  le  reste,  ils 
répondaient  que  le  Fils  était  de  Dieu,  comme 
saint  Paul  leditdi-  loutis  les  créatures.  C'est 
pour  cette  raison  qu'i's  ajoutaient  dans  le 
formulaire  :  Selon  les  Ecritures.  Georges  de 
Laodicée  était  l'autenr  de  cette  vaine  sub- 
tilité :  el  comme  il  n'était  pas  fort  habile  , 
jl  ignorait  en  quel  sens  Origènc  avait  autre- 
fois expliqué  cet  endroit  de  saint  Paul,  Tou- 
tes choses  sont  de  Dieu.  C'est  ce  que  remar- 
que Socrale  ,  qui  ajoute  que  les  acaciens , 
rougissant  de  se  voir  moqués  et  condamnés 
de  tout  le  monde,  lurent  enfin  dans  leur  con- 
ciliahule  le  même  formulaire  qu'ils  avaient 
approuvé  à  Conslanlinople,  et  se  retirèrent 
chacun  chez  soi.  Saint  Alhanasedit  que  l'im- 
piélé  des  acaciens  leur  fit  donner  le  non» 
d'anoméens  et  d'exoudousiens  par  ceux  qui 
défendaient  dans  Anlioche  la  doctrine  du 
ciinmhstantivl ,  parce  qu'ils  disaient  que  le 
Fils  élail  tire  du  néant.  D.  Ceillicr,  V. 

ANTIOCHE  (Conciliabule  d' ) ,  l'an  .302. 
Les  macédoniens,  c'est-<à-dire,  les  partisans 
de  l'hérésie  de  Macédonius  s'assemblèrent  à 
Anlioche,  au  nombre  de  neuf  évéï^ues  de 
leur  parti.  Euzouis  ,  l'un  d'entre  eux,  était 
alors  évcque  de  cette  ville.  Ce  fut  dans  ce 
concile,  qu'il  avait  assemblé  à  la  prière  réi- 
térée d'K  (ioxe  ,  qu'il  fit  absoudre  Aétius  de 
la  senUiue  qui  avait  autrefois  été  portée 
contre  lui.  On  y  leva  aussi  le  délai  qui  avait 
été  donné  à  Serras  pour  signer  la  condam- 
nalitÇn  il'Aélius  et  la  lettre  des  évêques  d'Oc- 
cident. Quelque  temps  après  Léonce,  évêque 


de  Tripoli,  Théodule  de  Chérétapes,  Serras, 
Théophile,  Héliodore  ,  et  plusieurs  autres, 
qui  n'avaient  ni  signé  la  condamnation 
d'Aélius  ,  ni  la  lettre  des  orcidentaux,  or- 
donnèrent Aétius  évêque  de  Conslanlinople. 
Il  avait  été  envoyé  en  exil  par  Constance,  et 
rappelé  par  Julien  l'Apostat,  qui  non-seule- 
ment lui  écrivit  une  lettre  très-obligeante  , 
par  laquelle  il  le  priait  de  venir  le  trouver, 
mais  lui  donna  encore  une  terre  auprès  de 
Mitylène  dans  l'île  de  Lesbos.  Jit/ian.  ep.  31; 
PUilosl.  t.  IX,  c.  k.  D.  Ceillier,  V. 

ANTIOCHE  (Concile  d')  ,  l'an  363.  Les 
Macédoniens  présentèrent  une  requête  à 
l'empereur  Jovien  qu'ils  cherchaient  à  en- 
gager dans  leur  parti,  en  le  priant  de  confir- 
mer ce  qui  avait  élé  fait  à  Riinini  el  à  Sé- 
leucie.  L'empereur  ne  répondit  à  leur  re- 
quête qu'en  témoignant  qu'il  haïssait  les 
disputes ,  qu'il  aimait  ceux  qui  prenaient  le 
parti  de  l'union  et  de  la  concorde,  et  qu'il 
préférail  la  doctrine  de  la  consubstanlialité 
à  toutes  les  autres.  Acace  de  Césarée  en  Pa- 
lestine, dont  la  foi  se  réglait  sur  celle  des 
princes,  ayant  eu  connaissance  de  la  réponse 
de  Jovien,  entra  en  conférence  avec  saint 
Mélèce  ,  qu'il  savait  être  dans  l'estime  de 
l'empereur,  et  embrassa  la  foi  de  la  con- 
subslanlialité.  Cela  se  fit  dans  un  concile 
assemblé  à  Anlioche  en  363.  Vingt -sept 
évéques  s'y  trouveront,  dont  les  principaux 
étaient  saint  Mélèce  d'Antioche  ,  saint  Eu- 
sèbe  de  Samosale,  Acace  de  Césarée,  £uly- 
chius  d'EleuIhéropolis,  Isacoce  de  l'Arménie 
majeure,  Tile  de  Boslres  en  Arabie  ,  saint 
Pelage  de  Laodicée  en  Syrie,  Irénion  de  Gaze 
et  Anatole  de  Bérée.  Alhanase  et  deux  antres 
évêques  n'y  assistèrent  que  par  des  prêtres 
qu'ils  y  avaient  envoyés.  Ce  qui  nous  reste 
de  ce  concile  est  une  lettre  synodale  adres- 
sée à  l'empereur  Jovien,  conçue  en  ces  ter- 
mes : 

«  Nous  savons  que  le  premier  et  le  prin- 
cipal soin  de  votre  piélé  est  d'établir  la  paix 
et  la  concorde  dans  l'Eglise  :  nous  n'ignorons 
pas  non  plus  que ,  comme  vous  l'avez  fort 
bien  jugé,  celle  paix  ne  peut  être  établie  que 
sur  le  fondement  de  la  foi  orthodoxe.  Ainsi, 
pour  qu'on  ne  croie  pas  que  nous  soyons 
du  nombre  de  ceux  qui  corrompent  la  doc- 
trine de  la  vérité ,  nous  déclarons  à  votre 
piélé  que  nous  embrassons  et  tenons  invio- 
lablcment  la  foi  du  saint  concile  qui  a  eié 
autrefois  assemblé  à  Nicée  :  car  pour  le 
mot  de  consubstantiel ,  qui  paraissait  nou- 
veau et  extraordinaire  à  quelques-uns,  il  a 
été  sainement  interprété  par  les  Pères  du 
concile,  à  savoir  en  ce  sens  que  le  Fils  est 
engendré  de  la  subslance  du  Père  ,  et  qu'il 
est  semblable  au  Père  dans  sa  subslance,  et 
non  comme  s'il  s'était  passé  quelque  chose 
de  passionné  dans  celte  génération  ineffable, 
ou  que  les  Pères  eussent  pris  ce  mot  de  subs- 
tance, t6  ôvofia  rvç  oOo-ia; ,  dans  quelque  au- 
tre sens  particulier  à  la  langue  grecque  , 
puisqu'ils  n'ont  eu  pour  but  que  de  repous- 
ser ce  qu'Arius  a  osé  dire  de  Jésus-Christ , 
(ju'il  est  tiré  du  néant  ,  blnspbèine  que  les 
anoméons,  qui  se  sont  élevés  depuis   peu, 


JB7 


ANT 


ANT 


i)» 


répètent  encore  avec  nnn  plus  prandc  impu- 
dence, pour  rompre  lu  paix  de  l'Efilise.  C'i'st 
pourquoi  nous  avons  joinl  une  copie  lie  la 
profession  de  foi  dressée  par  les  évoques 
assemblés  à  Nicée  ,  que  nous  embrassons 
tous.  »  l-es  termes  de  acmblalile  en  substance, 
adoptés  par  les  l'ères  de  (e  concile,  fourni  - 
rent  au  parti  opposé  à  celui  de  saint  Mélèee 
une  occasion  de  blâmer  leur  doctrine,  comme 
favorisant  les  demi-ariens  ou  les  macédo- 
niens. Toutefois  les  mêmes  termes  ont  élé 
reçus  comme  bons  par  saint  Athanase  et 
saint  Hilaire,  quoique  non  sullisants  pour 
expliquer  parfaitement  la  génération  du 
A  erbe.  Saint  Jérôme  accuse  aussi  les  Pères 
d'Antioche  d'avoir  rejeté  la  consubstantia- 
lilé  ,  et  établi  l'erreur  des  macédoniens. 
I^'auteur  du  petit  écrit  intitulé  ,  Réfutation 
de  l'hypocrisie  de  Mélèee  cl  d'Easèbe  de  Sn- 
tnosale  ne  leur  est  pas  plus  favorable.  Mais 
Socrate  dit  formellement  qu'ils  embrassèrent 
d'un  commua  accord  la  doctrine  de  ia  con- 
substautialité  ,  et  qu'ils  conûrmèrent  la  foi 
de  Nicée.  Us  le  disent  eux-mêmes  dans  leur 
lettre  synodale  que  nous  venons  do  rappor- 
ter; seulement  ils  donnent  au  terme  de  con- 
iu'istantiel  une  explication  qui  n'est  pas 
tout  à  fait  conforme  à  l'idée  qu'en  avaieut 
les  Pères  de  Nicée.  Mais  leur  explication 
quoique  insufûsanle,  n'a  rien  que  de  catho- 
lique. Ils  ne  pens:iient  pas  si  sainement  du 
Saint-Esprit  ;  au  moins  quelques-uns  d'entre 
eux  blasphémèrent  contre  lui  en  le  mettant 
au  rang  des  créatures,  comme  l'a  remarqué 
saint  Epiphanc.  Maison  ne  doit  pas  compter 
saint  Mélèee  parmi  ceux  qui  pensaient  de  la 
sorte,  puisque  le  même  saint  lîpiphane  té- 
moijçne  que  le  peuple  d'Antioche  alt.iché  au 
parti  de  saint  Mélèee,  n'était  pas  moins  or- 
thodoxe sur  la  troisième  personne  de  la 
Trinité  que  sur  la  seconde  ,  et  qu'il  confes- 
sait la  consubstanlialité  du  Père,  du  Fils 
et  du  Saint-Esprit  dans  trois  hypostases.  On 
ne  peut  non  plus  douter  que  saint  Eusèbe  de 
SamosKte,  saint  Pelage  de  Laodicée  ,  saint 
Irénion  de  Gaze,  Athanase  d'Ancyre  et  Tite 
de  Bostres  n'aient  eu  sur  tous  ces  points  des 
sentiments  catholiques.  Pour  ce  qui  est  d'A- 
cace  de  Césarée  et  quelques  autres,  ils  pou- 
vaient bien  n'avoir  signé  le  Symbole  de  Ni- 
cée que  par  un  motif  de  politique.  C'étaient 
des  gens  qui  ,  .selon  que  Thémistius  le  leur 
reprocha  en  présence  de  l'empereur  Jovien, 
adoraient  la  pourpre  plutôt  que  Dieu,  qui 
changeaient  comme  l'Euripe,  qui  coule  tan- 
tôt d'un  côté,  tanlôl  d'un  autre.  Alliumis.  l.  de 
Si/nod.  n"  41  :  Jlilar.  l.  de  Synod.  ;  Sacrât. 
MIl.c.  2:j;  D.  Ceillier,  V. 

ANTIOCHE  (  Concile  d'  ),  l'an  379.  Saint 
Grégoire  de  Njsse  nous  apprend  ,  dans  sa 
lettre  au  moine  Olympius,  que  les  évêques 
orthodoxes  de  l'Eglise  diOrient,  ayant  été 
rappelés  de  l'exil  et  rétablis  sur  leurs  sièges 
par  l'édil  de  Gratien,  tinrent  un  concile  à 
Antioche,  neuf  mois  après  la  mort  d(î  saint 
li:isile,  c'est-à-dire  au  mois  d'octobre  de  l'an 
yT'J.  On  ne  peut  guère  douter  que  le  princi- 
pal motif  de  celte  assemblée,  à  laquelle  as- 
sislèreat  ceul  quarante-six  évéques,  n'ait  été 


de  donner  la  paix  à  l'Eglise  de  celle;  ville,  ni 
que  sain!  Mélèee  n'y  ait  élé  confirmé  dans  sa 
dignilé,  puis(]u'il  se  trouve  le  premier  dans 
les  souscriplions,  comm(>  ayant  été  appa- 
remment le  chef  et  le  président  de  celte  as- 
semblée. Elle  était  comjiosée  de  cent  qua- 
rante-six évéques ,  du  nombre  desquels 
étaient  saint  Grégoire  de  Nysse,  saml  Eu- 
sèlie  de  Samosate,  saint  Pelage  de  Laodicée, 
Zenon  de  Tyr,  saint  Euloge  d'Iùle^se,  Ber- 
nace  de  M.ille  en  Cilicie,  et  Diodore  de  Tarse  ; 
les  autres  ne  sont  pas  connus. 

Quoique  ce  concile  ail  été  assemblé  dî 
tout  l'Orient,  et  l'un  des  plus  illustres  qui  se 
soient  tenus  ilans  l'Eglise,  il  ne  nous  en  reste 
rien.  Ce  qu'on  en  sait  seulement,  c'est  (juo 
l'on  y  reçut  et  signa  la  letlre  synodale  ou 
l'exposition  de  foi  du  concile  de  Rome  tenu 
sous  saint  Damase  en  378,  qui  autorisait  la 
foi  de  l'Eglise  sur  la  Trinité  ,  en  particulier 
sur  la  divinité  du  Saint  rîsprit ,  et  condam- 
nait les  erreurs  d'Apollinaire.  On  conjec- 
ture avec  assez  de  fondement  que  les  signa- 
tures des  Orientaux  furent  enroyées  à 
Rome  ,  puisqu'il  est  dit  que  l'original  s'en 
conservait  dans  les  archives  de  l'Eglise  ro- 
maine. Outre  l'approbation  que  le  concile 
d'Antioche  donna  à  la  lettre  synodale  de  ce- 
lui lie  Rome,  il  confiinia  encore  les  dogmes 
contenus  dans  celle  lettre  par  un  écrit  ou 
tome  qu'il  composa,  et  qui  est  cité  dans  l'E- 
pltre  synodale  du  concile  de  Conslanlinople 
de  l'année  îi82,  aussi  bien  que  dans  l'Histoire 
de  Théodoret.  Le  Synodique  ajoute  que  les 
Pères  d'Antioche  envoyèrent  ce  tome,  ou, 
comme  il  l'appelle  ,  cette  divine  exposition 
de  foi  au  pape  Damase  et  aux  autres  évo- 
ques d'Occident,  et  que  Marcel  d'Ancyre, 
Photin  et  Apollinaire  s'y  trouvaienl  analhé- 
matisés. 

Eu  voici  quelques  extraits  :  «  Comme,  de- 
puis le  concile  de  Nicée,  quelques-uns,  par 
une  erreur  qui  a  pris  racine,  ont  osé  dire  de 
leur  bouche  sacrilège  que  le  Saint-Esprit  a 
élé  fait  par  le  Fils,  nous  anathématisons 
tous  ceux  qui  ne  conlessent  pas  avec  une 
entière  sincérité  que  le  Saint-Esprit  a  une 
même  puissance  et  une  même  substance 
avec  le  Père  et  le  Fils.  Nous  anathém;iti>ons 
anssi  ceux  ((ui  disent  laussement  avec  Sa- 
bellius  que  le  Père  et  le  Fils  sont  le  même. 
Nous  anathématisons  A  ri  us  et  Eu  no  mi  us,  qui, 
avec  la  même  impiété  ,  quoiiiue  en  termes 
différents,  alTumeni  que  le  Fils  et  le  Saint- 
Esprit  sont  lies  cieaUires.  Nous  anathémati- 
sons les  macédoniens,  ([ui  sont  une  branche 
de  l'arianisme  ,  dont  ils  conservent  tout  le 
Venin  après  en  avoir  répudié  le  nom.  Nous 
anathématisons  Photin  ,  qui  ,  renouvelant 
l'hérésie  d'Ebion  ,  ne  reconnait  Jésus-Christ 
que  sous  la  qualité  de  lils  de  la  vierge  Marie. 
Nous  anathématisons  ceux  qui  aflirment 
l'existence  de  deux  ûls,  l'un  antérieur  à  tous 
les  siècles,  l'autre  qui  n'existe  que  depuis  sa 
conception  dans  le  sein  (le  la  \  ierge.  Nous 
anailiemalisons  ceux  qui  disent  que  le  Terbe 
(le  Dieu  uni  à  la  chair  lui  a  tenu  lieu  d'une 
âme  raisonnable  et  intelligente,  comme  s'il 
ne  s'était  uni  qu'à  la  chair,  et  non  pas  aussi 


IS9 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES 


16tt 


à  une  âme  raisonnable  telle  que  les  nôtres, 
le  péché  mis  à  part.  Nous  aiiatliémalisons 
ceux  qui  soutiennent  que  le  \'crbe  n'est 
qu'improprement  le  fils  de  Dieu,  ou  qu'il  est 
séparé  du  Père,  ou  qu'il  est  sans  substance, 
ou  qu'il  aura  une  fin. 

«  Quant  à  ceux  qui  passent  d'une  Eglise  à 
une  nuire,  iu)us  les  séparons  de  notre  commu- 
nion pour  tout  le  temps  qu'ils  ne  seront  pas 
rentrés  dans  la  ville  où  ils  avait  iit  d'abord 
été  établis.  Si, à  la  place  de  relui  qui  a  quitté 
son  siège,  un  autre  vient  à  être  ordonné  de 
son  vivant,  celui  a  quitté  doit  être  privé  de 
la  dignité  du  sacerdoce  jusqu'à  ce  que  celui 
qui  a  pris  sa  place  repose  dans  le  Seigneur. 

«  Si  quelqu'un  ne  confesse  pas  que  le  Fils 
et  le  S.iinl-Esprit  sonlde  toute  élernllé  aussi 
bien  que  le  Père,  qu'il  soit  anatbème. 

«  Si  quelqu'un  ne  confesse  pas  (|ue  le  Fils 
est  né  du  Père,  c'est-à-dire  de  sa  divine  sub- 
stance, qu'il  soit  anatlième. 

«  Si  quelqu'un  ne  confesse  pas  que  h-  Fils 
de  Dieu  est  vrai  Dieu  aussi  bien  que  le  Pèie, 
qu'il  peut  tout,  qu'il  connaît  toul,  et  est  égal 
au  Père,  qu'il  soit  aiwitlième. 

«  Si  quelqu'un  dit  que  le  Fils  de  Dieu  fail 
chair,  lorsqu'il  était  sur  la  terre,  n'était  pas 
avec  sou  Père  dans  les  cieus,  qu'il  soit  ana- 
Ihèine. 

«  Si  quelqu'un  dit  que  le  Fils  de  Dieu  a 
souffert  sur  la  croix  en  tant  que  Dieu,  et  que 
ce  n'est  pas  plutôt  la  chair  avec  l'âme,  qu'il 
s'était  unie  en  prenant  la  forme  d'esclave, 
comme  dit  l'Ecriture,  qu'il  soit  anathème. 

«  Si  quelqu'un  ne  confesse  pas  qu'il  est  as- 
sis à  la  droite  de  Dieu  dans  la  chair  qu'il  a 
prise,  et  que  c'est  dans  celte  même  chair 
qu'il  viendra  juger  les  vivants  et  les  morts, 
(|u'il  soit  anathème.  » 

On  croit  que  ce  fut  dans  ce  concile  que 
saint  Grégoire  de  Nysse  reçut  la  conuiiissiou 
d'aller  visiter  les  Eglises  d'Arabie  et  d'y  cor- 
riger quelques  abus  qui  s'y  étaient  glissés. 
11  promit  aussi  d'aller  à  Jérusalem,  qui  n'en 
était  pas  loin  ,  pour  travailler  à  y  rétablir  la 
paix.  Mais  il  ne  fit  ces  deux  voyages  que 
l'année  d'après  le  concile  d'Anlioche,  c'est- 
à-dire  en  380.  Labb.  11  ;  D.  Ceill.  V  cM'lll. 

ANTIOCHE  (Concile  d'),  vers  l'an  383  ou 
390.  Flavicn  ,  evéque  d'Antioche  ,  tint  ce 
concile  avec  trois  de  ses  collègues  et  trente 
prêtres  ou  diacres,  contre  l'hérésie  des  mas- 
saliens,  qui  faisait  des  ravages  dans  celle 
partie  de  l'Asie.  11  refusa  la  pénitence  à 
Adelphius  et  à  ses  partisans,  qui  entrete- 
naient des  relations  avec  ces  héréti(iues. 

Les  massaliens  ou  messaliens  ,  anciens 
sectaires  ,  étaient  ainsi  nommés  d'un  mot 
syriaque  qui  signifie  prière,  parce  qu'ils 
ri-nyaient  nu'il  liiliait  toujours  être  en  [jnèrc. 
Sunt  Epiphane  distingue  deux  sortes  de 
niessaliens  :  les  anciens  et  les  nouveaux. 
Les  anciens,  selon  lui,  étaient  païens  et  n'a- 
vaient rien  de  commun  ni  avec  les  chrétiens 
avec  les  Juifs;  ils  reconnaissaient  plu- 
sieurs dieux  et  n'en  adoraient  qu'un  seul, 
qu'ils  appelaient  le  Tout-Puissant. 

Les  nouve.iux  messaliens  ,  qui  étaient 
chrétiens,  coaunencèrent  à  paraître  vers  l'an 


261,  sous  le  règne  de  Constance,  selon  saint 
Flpiphane,  ou  sous  Valentinien,  selon  Théo- 
doret.  Saint  Epiphane,  qui  avait  été  témoin 
de  leur  naissance  et  de  leurs  progrès,  les  fait 
venir  de  Mésopotamie,  et  dit  que  de  là  ils  se 
répandirent  juAY/u'd  Antioche.  Le  même  Père 
observe  qu'il  y  avait  des  femmes  parmi 
eux  :  ce  qui  sulïit  pour  détruire  l'opinion  de 
ceux  qui  prétendent  qu'ils  étaient  tous 
moines. 

Les  erreurs  des  messaliens  consistaient  à 
dire  que  chacun  tirait  de  ses  ancêtres  un  dé- 
mon qui  possédait  son  âme  depuis  le  mo- 
ment (le  sa  naissance,  et  le  portait  toujours 
au  mal;  que  le  baptême  était  inutile,  parce 
qu'il  ne  pouvait  chasser  ce  démon;  que  la 
prière  seule  pouvait  le  chasser,  et  que, 
quand  il  était  hors  de  l'âme,  le  Saint-Esprit 
y  descendait  pour  la  délivrer  entièrement  du 
penchant  au  mal  et  pour  délivrer  aussi  le 
corps  de  tous  les  mouvements  des  passions  : 
eu  sorte  que  l'on  n'avait  plus  besoin  de  jeû- 
nes ni  d'aucune  autre;  espèce  de  mortifica- 
tions; que  l'on  connaissait  clairement  l'ave- 
nir et  que  l'on  voyait  la  Trinité  des  yeux  du 
corps;  que  l'on  pouvait  arriver  à  une  vertu 
assez  consommée  pour  ne  plus  conmiettre  de 
péchés,  et  égaler  la  divinité  quant  à  la  per- 
fection de  la  science  et  de  la  vertu;  que  le 
travail  des  mains  est  non-seulement  inutile, 
mais  encore  mauvais,  et  que  la  seule  prière 
suffit  pour  le  salut;  que  l'usage  des  sacre- 
ments ne  fail  ni  bien  ni  mal;  que  la  croix, 
les  églises,  les  autels  et  la  sainte  Vierge  ne 
méritent  que  le  mépris;  qu'il  y  a  deux  âmes 
dans  chaque  homme,  l'une  stupide  et  imbé- 
cile ,  l'autre  céleste  et  capable  de  voir  la 
sainte  Trinilé  des  yeux  du  corps  même. 

Les  messaliens  furent  condamnés  dans  le 
concile  de  Side,  sous  saint  Amphiloque  ;  dans 
le  concile  d'Anlioche  que  nous  venons  de 
rapporter,  dans  un  autre  concile  d'Orient, 
de  l'an  kil,  dont  Photius  parle,  sans  le  nom- 
mer, d;ins  sa  Bibliothèque,  etilms  le  concile 
œcuméniqued'Ephèse,en  431.  A.  des  Conc.  IV. 
ANTIOCHE  (Concile  d'],  r,in  38S- ou  389. 
L'empeieiir  Théodose,  ayant  dessein  de  rui- 
ner l'iilolâlrie  jusqu'aux  fonilemiiils,  défen- 
dit non-seulement  le  culte  des  idoles  pir- 
toiit  son  empire,  mais  il  ordonna  encore  de 
détruire  leurs  temples.  Saint  Marcel,  évêque 
d'Apamée,  fut  le  premier  des  évêques  qui,  en 
conséquence  de  celte  loi,  ahaltit  les  lemples 
qui  étaient  dans  sa  ville.  C'ét.iit  un  homme 
d'une  vertu  singulière,  toul  brûlant  de  zèle 
pour  la  gloire  de  Dieu.  11  avait  succédé  à 
Jean,  i|ni  assista  au  concile  de  Conslanlino- 
ple  en  381.  Le  préfet  d'Orient,  nommé  Cyiié- 
gius,  étant  venu  à  Apamée  avec  deux  tri- 
buns et  (|uelques  soldats,  entreprit  de  faire 
démolir  le  temple  de  Jupiter,  qui  était  d'une 
vaste  étendue,  embelli  de  quantité  d'orne- 
ments, et  dont  les  pierres  étaient  liées  avec 
du  fer  et  du  plomb.  Mais  l'entreprise  lui 
ayant  paru  au-dessus  des  forces  humaines, 
Marcel,  (]ui  s'aperçut  de  sa  défiance,  lui  con- 
seilla de  passer  en  (|iielque  autre  ville  pour 
l'exécution  de  la  même  loi.  Pour  lui,  il  se 
mit    à    prier  Dieu  de  lui  fournir    queltiua 


\(i\ 


ANT 


A  NT 


161 


moyen  de  démolir  cri  édifico.  Lp  lendemain 
matin,  un  hommi!  qui   n'élail   ni   maçon   ni 
cliar|ienlicr,  mais  simple  manœuvre,  se  pré- 
senla   à    lui   el   promit  d'alKillre  ce  temple 
très-aisément,  pourvu  qu'il   lui  iloiinâl  seu- 
lement ce  qu'on   paie  à  deux  ouvriers  pour 
leur  journée.  L'évêque  le  lui  promit  :  et  voici 
comment  s'y  prit  ce   manœuvre.  Le  temple 
était  bâti   sur  une  hauteur,  el  accompagné, 
des  quatre  côtés,  d'une  galerie  qui  y  était 
jointe,  el   dont  les  colonnes,  aussi    hautes 
que  le  temple,  avaient  chacune   seize   cou- 
dées;  la  pierre  en  était  si  dure,  qu'à  peine 
le    lér    pouvait    l'entamer.    Le    manœuvre 
creusa  la  terre  autour  de  trois  de  ces  colon- 
nes, en  élaya  les  l'ondemenls   avec  du    bois 
d'olivier  et  y  mit  le  feu  ;  mais  il  ne  put  le 
faire  brûler,  et   il   parut  un  démon,  comme 
un   fantôme   noir,  qui   empêchait  l'effet   du 
feu.  Après  avoir  tenté  plusieurs  fois  inutile- 
ment de  l'allumer,  il  en  avertit  l'évêque,  qui 
reposait  sur  le  midi.  Marcel  courut  aussitôt 
à  l'église,  lit  apporter  de  l'eau  dans  un  vase 
el  l<i  mit  sous  l'autel;  puis,  le  visage   pro- 
sterné sur  le  pavé,  il  pria   Dieu  d'arrêter  la 
puissance  du  démon,  afin  qu'il  cessai  de  sé- 
duire les  infidèles.  Sa  prière  finie,  il  fil  le  si- 
gne de  la  croix  sur  l'eau,  el  commanda  à  un 
diacre  plein  de  foi  et  de  zèle,  nommé  Equi- 
tius,  de  courir  promptement  en  arroser   lo 
buis   (!t  y   mettre  le  feu.  Le  diacre   obéit  à 
l'ordre  de  son  évêque;  et  aussiiôi  le  démon, 
ne  pouvant  résister  à  la  force  de  «elle  eau, 
prit  la  fuite;  el  elle  servit  comme  d'huile 
pour  allumer  le  fiu,  qui  consuma  le  bois  en 
un   instant.  Les  trois  colonnes    n'étant  plus 
soutenues   tombèrent  à  terre  et  en  entraînè- 
rent douze  autres  par  leur  chute  ,  avec  le 
côlé  du  temple  qui  y  tenait.  Le  bruit  que  cet 
édifice   fit  en   tombant  retentit  par  toute  la 
ville  el  attira  à  ce  spectacle  tout  le  peuple, 
qui  se  mit  à  louer  Dieu.  Saint  Marcel  démo- 
lit de  même  les  autres  temples,  tant  des  vil- 
les que  de  la  campagne,  persuadé  qu'il   se- 
rait difficile  aulremont  de  détourner  les  peu- 
ples de  l'idolâtiie.  Ayant  appris   qu'il   y   en 
avait  un  à  Aulone,  qui  est  un  canton  du  ter- 
ritoire d'Apamée,  il  s'y  en  alla  avec  des  sol- 
dats et  des  gladiateurs  :  car  les   païens  dé- 
fen<laient  leurs  temples  el  faisaient  souvent 
venir,  pour  les  garder,  des  Galiléens   et  des 
habitants  du  mont  Liban.  Le  saint  évéque, 
étant  arrivé  près  du  temple,  se  tint  hors  de 
la   portée  du   trait,  parce  qu'ayant  mal  aux 
pieds,  il  ne  pouvait  ni  combattre  ni  fuir. 
Pendant  que  les  gens  de  guerre  étaient  occu- 
pés à  l'attaque  du  temple,  quelques  païens 
s'étanl  aperçus  que  l'évêque  était  seul,  sor- 
tirent par  l'endroit  qui  n'était  pas  attaqué, 
surprirent  Marcel,  et    l'ayant  jelé  dans   le 
feu,  le  firent  mourir.  On  ne  connut  pas  d'a- 
bord les  auteurs  de  sa  mort;  mais  comme  ils 
furent  découverts  depuis,  les  enfants  de  saint 
Marcel    voulaient   s'en    venger.    Le  concile 
de  la  province  assemblé    à   Anlioche  les  en 
empêcha,  en  leur  représentant  qu'il  n'ét.iit 
pas  juste  de  poursuivre   la   punition  d'une 
mort  dont  il   f.illail  plutôt  rendre   grâces  à 
Dieu.  L'Efilise  l'honore  au  nombre  des  mar- 


tyrs. Pendant  sa  vie,  il  avait  entretenu  com- 
merce de  lettres  avec  eux  :  appareinriK-nt 
avec  saint  Kusèbe  de  Samosale  et  avec  les 
autres  qui  souffrirent  sous  Valens.  />.  C.,V. 

On  sent  assez  que  la  décision  de  ce  concile 
d'Anlioche  ne  doit  pas  être  prise  au  pied  de 
la  lettre.  Quoique  la  violence  exercée  par  les 
païens  contre  saint  Marcel  ait  procuré  un 
martyr  de  plus  à  l'Eglise,  elle  n'en  était  pas 
moins  un  meurtre  digne  d'êlre  réprimé  par 
la  justice  humaine.  Mais  les  évéques  établis 
juges  de  cette  action  ,  et  dans  une  cause 
qu'ils  pouvaient  regarder  comme  leur  étant 
personnelle  ,  donnèrent  la  preuve  de  leur 
modération  el  d'une  mansuétude  vraiment 
évangélique,  en  pardonnant  aux  meurtriers 
comme  le  martyr  lui-même  leur  aurait  par- 
donné, 

ANTIOCHE  (Concile  d'),  l'an  418  ou  k2'*. 
Ce  concile  fut  tenu  par  Théodote,  évêque 
d'Anlioche  ,  contre  les  erreurs  de  Pelage. 
Voilà,  dit  le  P.  Richard,  ce  qu'il  y  a  de  cer- 
tain sur  ce  concile;  mais  il  est  incertain  si 
ce  fut  l'an  418  qu'il  se  tint,  comme  le  pré- 
tend le  P.  Mansi ,  ou  seulement  l'an  42'i., 
comme  l'a  cru  l'édileur  de  la  Collection  des 
Conciles  du  P.  Labbe,  imprimée  à  Venise. 
Cette  dernière  date  s'accorde  mieux  avec  le 
sentiment  du  P.  Pagi  el  des  autres  qui  sou- 
tiennent que  Théodote  ne  monta  sur  le  siégo 
d'Anlioche  que  l'an  4-20  ou  même  421,  après 
la  mort  d'Alexandre,  qui  n'arriva  selon  eux 
qu'en  420.  Oriens  Christ,  t.  Il,  p.  67'J. 

ANTIOCHE  (Concile  d'),  l'an  431  ou  432, 
non  approuvé,  tenu  par  Jean,  évêque  de 
cette  ville.  Théodorel  el  les  autres  Orien- 
taux, partisans  de  Neslorius,  y  prononcèrent 
une  troisième  sentence  de  déposition  contre 
saint  Cyrille  d'Alexandrie.  Ils  suspendirent 
aussi  de  leur  communion  Rabbula,  évéque 
d'Edesse ,  el  défendirent  aux  évéques  de 
l'Osroène  de  communiquer  avec  lui,  jusqu'à 
ce  qu'il  eût  été  appelé  et  examiné  juridique- 
ment :  c'est  qu<^  cet  évêque,  après  avoir 
suivi  d'abord  le  parti  de  Jean  d'.\ntioche, 
avait  reconnu  la  doctrine  de  saint  Cyrille 
pour  la  seule  véritable.  Le  concile  écrivit 
ensuite  à  l'empereur  que  les  évéques,  les 
ecclésiastiques  et  les  peuples  du  comté  d'O- 
rient étant  unis  dans  la  défense  de  la  foi  de 
Nicée,  el  ayant  tous  en  horreur  les  anathé- 
matisraes  de  saint  Cyrille,  qu'ils  soutenaient 
y  être  contraires,  il  le  priait  de  les  faire 
condamner  de  tout  le  monde.  D.  Ceill.  Hist. 
des  aitt.  eccL,  t.  Xill,  p.  7G4. 

ANTIOCHE  (Conciles  d'i,  l'an  435  ou  43G, 
et  440.  Le  premier  de  ces  conciles  fut  assem- 
blé de  toutes  les  provinces  d'Orient.  Jean, 
patriarche  d'Anlioche,  y  présida,  et  les  Pères 
du  concile  écrivirent  trois  leUres  synodales 
en  faveur  de  Théodore  de  ^lopsueste,  dont 
ils  prirent  la  défense;  l'une  à  l'empereur 
Théodose  le  Jeune,  l'autre  à  saint  Cyrille 
d'Alexandrie,  el  la  Iroisième  à  Proclus  du 
Conslantinople. 

Le  P.  Mansi  prétend  qu'il  faut  reconnaître 
deux  conciles  tenus  à  .Vnlioche  pour  la  cause 
el  la  itcfense  de  Théodore  de  Mopsuesle,  l'un 
en  435,  et  l'autre  en  440.  11  dit  donc  que  Jeaa 


165  DICTIONNAIRE 

d'Antioche  assembla  \m  concile  dans  cette 
ville,  sitôt  qu'il  eut  reçu  l'ouvrage  que  Pro- 
clus  de  Conslaiilinople  lui  avait  envoyé  lou- 
chant Théodore  de  Mopsuesie  :  c'est  le  con- 
cile de  l'an  435  ou  430.  (Quelques  moines 
d'Arménie  ayant  ensuite  apporté  à  Conslaii- 
linople  quelques  extraits  du  livre  de  Théo- 
dore de  Mopsuesie,  qui  y  causèrent  bcau- 
ccup  de  troubles,  ainsi  que  dans  tout  l'Orient 
que  CCS  moines  parcouraient,  Jean  d'Antio- 
che assembla  un  autre  concile  dilTérenl  du 
premier  :  c'est  celui  de  l'an  iiO,  auquel  on 
doit  attribuer  les  trois  lettres  synodales  dont 
nous  venons  de  parler.  Mansi  fonde  son  opi- 
nion sur  VHistoire  abrégée  des  Nestoriens  et 
des  Euiychietif,  composée  par  Libéral,  diacre 
de  Garthage,  connue  sous  le  nom  de  Liberati 
Brcviarium,  et  sur  la  Chronologie  ou  Chro- 
nique de  Théophane.  Mansi,  Sitppl.  t.  1, 
col.  319.  Anal,  des  Conc.  V. 

ANÏIOCHE  (Concile  d*),  l'an  U5.  Dom- 
nus ,  patriarche  d'Antioche,  convoqua  ce 
concile  de  toutes  les  provinces  d'Orient,  à 
l'occasion  des  plaintes  faites  contre  Atha- 
nase,  évêque  de  Perrha,  ville  épiscopale  do 
l'Euphrate,  au  diocèse  d'Antioche  sous  la 
métropole  d'Hiéropolis.  Alhanase,  ayant  été 
accusé  de  divers  crimes  et  n'ayant  pas  voulu 
comparaître  devant  les  Pères  du  concile,  fut 
déclaré  coupable  des  crimes  dont  on  l'accu- 
sait, et  déposé.  On  mit  Sabinien  à  sa  place. 
Dioscore,  patriarche  d'Alexandrie  et  défen- 
seur d'Eutychès,  rétablit  Athanase  sur  son 
siège,  cl  l'on  voit  sa  souscription  à  la  sixiè- 
me action  du  concile  de  Chalcédoine;  mais, 
dans  la  quatorzième  action  du  même  concile, . 
auquel  Sabinien  eut  recours,  il  fut  décidé 
qu'Athanase  resterait  déposé  et  que  Sabinien 
reprendrait  sa  place.  Oriens  Christ.,  t.  H, 
p.  %3. 

ANTIOCHE  (Concile  d'),  après  les  fêtes  de 
Pâques  de  l'an  4i8.  Ibas,  évêque  d'Edesse, 
devenu  fameux  par  sa  lettre  à  Maris,  qui  fit 
dans  la  suite  beaucoup  de  bruit,  fut  accusé 
de  neslorianisme  par  quatre  prêtres  de  son 
clergé,  Samuel,  Syrus,  Elogius  et  Maras,  à 
l'instigation  d'Eulychès  et  d'un  évêque  voi- 
sin. L'accusation  étant  portée  devant  le  pa- 
triarche d'Antioche,  Doinnus  tint  un  concile 
nombreux  pour  la  juger;  mais  comme  Sa- 
muel et  Cyrus  ne  jugèrent  pas  à  propos  do 
comparaître  et  qu'ils  s'enfuirent  à  Conslan- 
linople,  ils  furent  déposés  de  la  prêtrise  et 
leur  accusation  déclarée  calomnieuse.  Les 
deux  autres  accusateurs,  Eulogius  et  Maras, 
furent  seulement  séparés  de  la  communion 
d'Ibas. 

ANTIOCHE  (Concile  d'),  l'an  472.  On  y 
déposa  Pierre  le  Foulon,  qui  avait  usurpé 
le  siège  d'Antioche  l'année  précédente  471, 
et  qui  y  avait  assemblé  un  faux  concile  dans 
le(|uel  on  fît  au  Irisagion  l'addition  impie  : 
Qui  crucifixus  es  pro  noliis,  qui,  venant  à  la 
suite  d'une  invocation  à  la  sainte  Trinité, 
faisait  supposer  naturellement  que  la  pas- 
sion devait  s'attribuer  à  la  nature  divine.  Ce 
Pierre  le  Foulon  était  zélé  partisan  des  hé- 
rétiques monophysites,  ainsi  nommés  de  ce 
qu'ils  n'admettaient  qu'une  nature  en  Jésus- 


DES  CONCILES.  184 

Christ,  et  qui  condamnaient,  comme  neslo- 
riennes,  les  expressions  autorisées  par  le 
concile  de  Chaleéiloine.  Reg.  IX;  Labb.  I\  ; 
Hard.  II.  Anœl.  des  Conc.  V. 

ANTIOCHE  (Concile  d'),  l'an  478.  Zenon, 
ayant  réduit  en  son  pouvoir  le  tyran  Basi- 
lisque,  fit  assembler  un  concile  à  Antioche, 
oîi  l'on  confirma  les  définitions  du  concile  d« 
Chalcédoine  et  l'on  prononça  anathème  con- 
tre Pierre  lu  Foulon.  On  punit  d'exil  cet  in- 
trus et  l'on  mit  à  sa  place  un  saint  person- 
nage nommé  Etienne,  qui  ne  tarda  pas  à 
passer  à  une  vie  plus  heureuse,  et  fut  rem- 
placé sur  le  siège  d'Antioche  par  un  autre 
personnage  de  même  nom.  Scliram. 

ANTIOCHE  (Deux  conciles  d'),   l'an  482. 
Etienne,  évêque  d'Antioehe,  ayant  été  tué  en 
482  par   les   eutychiens,   l'empereur   Zenon 
chargea  Acace  de  Constantinoplede  lui  trou- 
ver un  suc<esseur.  Le  choix  du  patriarche 
tomba  sur  Cibndion.  Mais    les   évêques  do 
1  Orient  à  leur  tour,  ayant  su  l'affaire,  ordon- 
nèrent, dans  un  concile  provincial,  Jean  Co- 
donat  évêque   d'Antioche.  Calendion   partit 
pour  Antioche  après  avoir  reçu  à  Constanli- 
nople  la  consérration  épiscopale  ,  et  prouv.i 
la   légitimité  de  son   ordination   devant  uu 
concile  assemblé;  puis  il  écrivit,  avec  l'agré- 
ment de  tout  le  concile,  au  pape  Simplice,  qui 
ratifia  son  élection;  et  alors,  pour  consoler 
Codonat  de  sa  défaite,  son  rival  le  fit  monter 
lui-même  sur  le  siège  de  Tyr.  Pagi;  Schrain. 

ANTIOCHE  (Concile  d'),  non  reconnu,  l'an 
508.  C'est  de  ce  concile  que  Flavien  d'Antio- 
che écrivit  une  grande  lettre  synodale  par 
laquelle  il  déclarait  recevoir  les  conciles  de 
Nicée,  de  Constantinople  et  d'Ephèse ,  sans 
parler  de  celui  de  Chalcédoine.  AU. 

ANTIOCHE  (Concile  d'),  l'an  542.  Ce  con- 
cile fut  assemblé  par  Ephrem  d'Antioche.  On 
y  condamna  les  erreurs  d'Origène,  qui  cau- 
saient du  trouble  dans  l'Eglise. /{oiM.  de  Sawc/. 

ANTIOCHE  (  Concile  d').  l'an  879.  On  ap- 
prouva dans  ce  concile  le  rétablissement  de 
Photius  sur  le  siège  de  Constantinople.  La 
lettre  synodale,  adressée  à  Photius  et  à  l'em- 
pereur Basile,  fut  lue  en  présence  des  légats 
du  pape  Jean  VIII  dans  le  concile  de  Cons- 
tantinople de  la  même  année.  Mansi,  Suppl. 
t.  1,  cot.  1029  ;  Anal,  des  Conc.  V. 

ANTIOCHE  (Concile  d'),ran  1136.  Ce  con- 
cile fut  tenu  contre  Raoul,  patriarche  intrus 
de  cette  ville.  Anal,  des  Conc.  Y. 

ANTIOCHE  (Concile  d'j,  l'an  1141.  Le  légat 
Albéric  tint  ce  concile,  assisté  des  évêques 
de  Syrie.  On  y  déposa  le  patriarche  Raoul, 
et  l'on  mit  à  sa  place  sur  le  siège  d'Antioche 
Aimeri ,  qui  en  était  doyen.  On  trouve  ce 
concile  à  l'an  1142  dans  les  collections  ordi- 
naires. Giiill.  de  Tyr,  t.  V.  Ibid- 

ANTIOCHE  (  Concile  d'  ),  l'an  1203.  Dans 
ce  concile ,  Pierre,  cardinal-légat,  lança  un 
interdit  contre  les  arméniens.  Schram.  ' 

ANTIOCHE  (Syu.d'j,  l'an  1806.1'.  Sainte- 
Mabie  n'A. 

ANVERS  (Synode  d'),  Antwerpiensis,  l'an 
1570,  sous  François  de  Son,  le  premier  qui 
ait  été  sacré  évêque  d'Anvers.  Ce  prélat  y 
publia  des  st  iluls  fort  sévères  pour  le  main- 


40S 


ANV 


ANV 


<66 


tien  de  la  discipline  dans  son  diocèse.  A'oici 
les  plus  rctiiarquahles  ; 

litre  1",  C.-i. Les prèlres n'administreront 
aïKMiii  sacromt'iil  s.ins  le  surplis  et  l'élolc, 
afin  de  ne  p,is  p.iraîlre  faire  peu  de  cas  de  ce 
que  les  laïques  doivent  recevoir  avec  le  plus 
{:;rand  respect.  C.  '•■.  Nous  dereiidons  de  rien 
changer,  de  rien  omettre  comme  di-  rien 
ajouter  aux  cérémonies  usitées  de  l'Eglise, 
surtout  en  ce  qui  concerne  la  forme  des  sa- 
crements. 

T.  2,  C.  3.  Nous  requérons  de  toos  les  ma- 
gistrats do  notre  diocèse  d'obliger  toutes  les 
sagi's-feinmcs  à  fournir  une  caution  suffi- 
sante pour  subir  une  amende  toutes  les  fois 
que,  sans  le  consenleincnt  du  curé,  elles  au- 
ront tardé  plus  de  vingt-quatre  heures  de 
présenter  un  enfant  au  bapléme.  Si  l'obstacle 
vient  des  parents  ou  d'autres  personnes, 
elles  seront  obligées  sous  serment  à  en  faire 
la  dénonciation  au  pasteur  local.  C.  3.  Les 
sages-femmes  seront  tenues  de  faire  renou- 
veler leur  autorisation  à  la  Saint-Jean  de  cha- 
que année.  C  8.  Hors  les  cas  exprimés  par 
le  droit,  personne  ne  baptisera  ailleurs  que 
sur  les  fonts  consacrés  pour  cet  usage.  C.  0. 
Comme  il  a  été  établi  dans  le  concile  de  Ma- 
lines  qu'on  observera  l'antique  usage  de  la 
bénédiction  des  femmes  après  leurs  couches, 
nous  ordonnons  que  le  curé  ou  le  gardien 
prenne  les  noms  de  ces  personnes,  en  mar- 
quant sur  le  registre  de  l'église  le  jour  où 
elles  se  seront  présentées. 

T.  4,  C.  8.  Afin  de  diminuer  le  scandale 
que  présentent  les  filles  prostituées,  et  de 
retenir  par  la  honte  ceux  qui  les  fréquentent, 
nous  requérons  des  magistrats  de  ne  les  to- 
lérer que  dans  des  quartiers  abandonnés  et 
dans  de  certaines  limites,  en  décernant  de 
fortes  peines  à  ceux  qui  les  entretiendraient 
ou  leur  prêteraient  leurs  maisons  partout 
ailleurs. 

T.  7,  C.  'i-.  Les  curés  ne  s'absenteront  pas 
plus  de  huit  jours  de  leurs  paroisses  sans  le 
consentement  de  leur  doyen  rural.  C.  13. 
Nous  voulons  qu'il  y  ait  une  lumière  conti- 
nuellement allumée  devant  le  Saint-Sacre- 
ment, excepté  la  nuit  à  cause  des  voleurs, 
sous  peine  d'amende  à  payer  par  le  sacristain 
(a  matriculario),  s'il  y  va  de  sa  négligence, 
ou  par  les  maîtres  de  la  fabrique  [a  magistris 
fabricœ),  s'ils  ne  procurent  pas  l'huile  ou  la 
cire  nécessaire. 

T.  8,  C.  1.  Tous  les  prêtres  chargés  de  la 
prédication,  avant  de  prêcher  leurs  sermons 
au  peuple,  auront  soin  de  les  écrire,  au 
moins  quant  à  leurs  principaux  clu  Is ,  en 
suivant  l'ordre  des  semaines  de  l'année;  et 
-Cela  non  sur  des  feuilles  volantes ,  mais  sur 
des  cahiers  qu'ils  puissent  nous  exhiber  dans 
le  cours  de  nos  visites. 

ï.  9,  C.  2.  Les  clercs  qui  répugneront  à  se 
raser  la  barbe  devront  se  la  couper  néan- 
moins, de  manière  à  ce  qu'il  ne  leur  en  reste 
que  la  trace  pour  ainsi  dire.  G.  10.  Si  un  clerc 
s'est  vu  une  fois  obligé  de  congédier  une 
femme  pour  sou|çon  d'incontinence,  il  ne 
devra  plus  la  haiiter  ni  la  rappeler  à  sa  mai- 
Bou  ou  à  son  service,  sous  la  peine  marquée 


au  chapitre  6  de  la  XXl*  session  du  concile 
de  Trente. 

T.  Il,  C.  1.  Les  curés  veilleront  avec  un 
grand  soin  à  ce  qu'il  im;  se  commette  point 
d'observ;inces  superstilieuses,  dans  la  ma- 
nière de  faire  des  aumônes  en  certain  nom- 
bre et  en  certaine  quantité,  de  porter  à  cer- 
tains jours  des  caries,  des  amulettes,  des 
anne.iux,  des  images  avec  certains  c.iraclè- 
res  ,  ou  de  youloir  obtenir  par  d'autres 
moyens  arbitraires  qu'lronques  des  effets 
qu'ils  ne  sont  point  nalurellement  destinés  à 
produire.  C.  2.  Nous  enjoignons  à  nos  cinés 
de  nous  dénoncer  à  nous-môiiie  ceux  de  leurs 
paroissiens  qui,  infat  ;és  par  le  démon,  se 
porteraient  pour  devins.  C.  3.  Nous  prinns 
tous  les  magistrats  de  ne  pas  même  en  tolé- 
rer le  nom  dans  l'étendue  de  la  contrée,  et  do 
bannir  tous  ceux  qui  prétendent  deviner  les 
choses  secrètes  ou  futures,  en  même  temps 
que  de  punir  sévèrement  tous  ceux  qui  les 
consultent. 

T.  12,  C.  1.  Aucun  maître  d'école  ne  sera 
admis  sans  le  consentement  exprès  du  doyen 
rural,  qui  prendra  l'avis  du  curé.  C.  2.  Les 
maîtres  seront  tenus  d'amener  à  confesse 
tous  leurs  écoliers  aux  fêles  de  Pâques  et  de 
Noël,  après  leur  avoir  toutefois  appris  à  se 
confesser  selon  leur  portée,  et  à  se  préparer 
respectueusement  à  la  sainte  communion. 
G.  3.  Ils  ne  leur  feront  lire  que  des  livres  ap- 
prouvés par  le  doyen,  ou  du  moins  par  le 
curé.  C.  k.  Les  notables  chargés  du  soin  des 
pauvres  paieront  aux  maîtres  d'école  pour 
l'enfant  d'un  pauvre  la  moitié  de  ce  que 
paient  les  riches  pour  chacun  de  leurs  en- 
fants. C.  6.  Les  enfants  ne  seront  renvoyés 
de  l'école,  chaque  soir,  qu'après  avoir  récité, 
avec  une  sorte  de  chant  ou  de  mesure,  le 
Pater.  l'Ave,  le  Credo,  et  les  dix  commande- 
ments dans  la  langue  maternelle.  Conc.  Ger- 
man.  t.  ^  IL 

ANVERS  (Synode  diocésain  d'),  l'an  1610, 
sous  Jean  le  Mire,  qui  y  publia  des  statuts 
encore  plus  étendus  que  ceux  du  synode 
précédent,  dont  ils  ne  sont  guère  que  le  dé- 
veloppement. Nous  nous  bornerons  à  en 
rapporter  quebiues-uns. 

Titre  1  ",  Chap.  5.  Tous  les  enfants,  depuis 
l'âge  de  six  ans  jusqu'à  quinze,  seront  obli- 
gés de  venir  au  catéchisme,  sous  peine  d'a- 
mende pour  leurs  parents  ou  ceux  qui  les 
ont  sous  leur  garde.  G.  12.  Les  curés  doivent 
rappeler  souvent  à  leurs  paroissiens  qui  ne 
peuvent  éviter  d'avoir  des  rapports  avec  les 
hérétiques,  qu'ils  doivent  s'abstenir  de  dis- 
puter avec  eux  touchant  la  religion  ;  car,  ou- 
tre que  la  chose  parle  assez  d'elle-même,  les 
constitutions  des  souverains  pontifes  [C.  Qui- 
cumque,  de  Yiland.  Hœr.  et  de  N<il-  et  Gr.,  c. 
23)  et  les  édits  des  princes  le  défendent;  que 
si  les  hérétiques  veulent  disputer  avec  eux, 
ils  leur  répondent  que  ce  n'est  pas  leur  af- 
faire, mais  celle  des  pislciirs  et  des  docteurs, 
et  que  la  leur  propre  est  de  prier  pour  leur 
salut,  suivant  le  conseil  salutaire  ou  le  cmu- 
maiuleiiieiit  que  donne  l'Apôtre  à  Timuihée  : 
Noti  conlenderc  vcrbis,  etc. 
T.  2,  G.  '*.  Dans  l'absence  du  pasteur,  c«- 


167 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


Ki 


Ini  qui  lui  sert  de  second,  ou  même  un  simple 
chnpelain  dans  le  ras  do  nécessilé,  pourra 
administrer  les  sacremenls  aux  paroissiens, 
le  mariage  exceplé. 

T.  '•i,C.  ^.  Les  pasteurs  n'admettront'point 
à  remplir  l'olfice  de  parrains  ceux  qui  sont 
dans  un  élal  d  ivresse,  ni  les  héritiques  ou 
les  gens  suspects  d'hérésie,  ni  les  personnes 
scandaleuses,  ni  les  entants  trop  jeunes,  ou 
qui  ignorent  les  principes  de  la  foi.  G.  8.  On 
ne  présentera  point  à  l'église  avec  solennité 
les  enfants  nés  d'un  commerce  illégitime;  on 
ne  fera  point  à  leurs  mères  la  cérémonie  des 
relevailles. 

T.  5,  G.  5.  On  suspendra  les  aumônes  aux 
pauvres  qui  ne  pourront  présenter  la  preuve 
de  leur  confession  annuelle.  G.  10.  Les  pas- 
teurs ne  renverront  jamais  la  confession  des 
infirmes  au  moment  où  ils  leur  porteront 
le  saint  sacrement,  si  ce  n'est  dans  un  cas 
de  nécessité,  ou  bien  lorsque  la  réconcilia- 
tion du  malade  ne  demande  qu'un  temps 
très-court.  G.  12.  Les  confesseurs  demande- 
ront à  leurs  pénitents  si  les  titres  dont  ils  se 
servent  pour  retirer  de  l'inlérêt  de  leur  ar- 
gent prêté,  en  assurant  leur  capital,  sont  vé- 
ritables, ou  si  ce  n'est  qu'une  usure  palliée  ; 
et  ils  ne  les  absoudront,  dans  ce  dernier  cas, 
qu'après  qu'ils  auront  restitué  leurs  usures, 
ou  pour  la  première  fois,  promis  du  moins 
cette  reslilution.  On  se  pénétrera  à  celte  fin 
de  la  doctrine  contenue  dans  la  bulle  Exse- 
crabilis  avaritiœ,  de  Sixte  V,  promulguée  en 
Flandre  par  ordre  de  Paul  V. 

T.  8,  G.  2.  Les  pasteurs  ne  souffriront  ja- 
mais que  personne,  quelque  pauvre  qu'il 
soit,  soit  enterré  sans  la  présence  d'un  prê- 
tre, et  surtout  sans  les  cérémonies  marquées 
dans  le  Pastoral. 

ï.  10,  G.  7.  Les  pasteurs  rappelleront  sou- 
vent en  chaire  qu'outre  la  loi  naturelle  et 
divine,  il  y  a  des  prescriptions  ecclésiastiques 
qui  défendent  aux  fidèles  de  contracter  ma- 
riage avec  les  hérétiques. 

T.  il,  G.  5.  Les  pasteurs  ne  diront  rien  en 
chaire  oui  puisse  les  faire  soupçonner  de 
garder  de  l'exaspération  contre  des  particu- 
liers. C.  5.  On  suivra  dans  tout  le  diocèse 
l'ordre  du  missel  romain.  C.  10.  Il  y  aura 
dans  chaque  église  une  chaire  ,  d'où  le  pas- 
leur,  portant  le  bonnet  c:irré  et  le  surplis  , 
ou  l'aube,  avec  l'étole,  annoncera  à  son  peu- 
ple la  parole  de  Dieu 

T.  12,  C.  3.  On  reprendra  peu  à  peu  l'u- 
sage de  chanter  les  vêpres,  interrompu  dans 
beaucoup  de  paroisses. 

T.  i;:î,  G.  6.  Nous  défendons  de  vendre  pu- 
bliquement des  œufs  en  carême  avant  le 
mercredi-saint. 

T.  Itj,  G.  11.  Nous  exhortons  les  pasteurs 
à  avoir  un  soin  particulier  des  pauvres,  soit 
en  les  aidant,  s'ils  le  peuvent,  de  leurs  biens, 
soit  en  les  recommandant  aux  personnes  ri- 
ches de   leurs  paroisses.  Conc.  Germ.,  Vil. 

ANVERS  (Synode  diocésain  d'  ,  l'an  1043. 
L'évéque  GasparNème  y  publia  de  nouveaux 
statuts  dans  le  sens  des  précédents.  Voici 
les  principaux. 

J.  i"',  G.  1.  On  fera  dans  chaque  paroisse 


le  catéchisme  toutes  les  semaines,  sans  ja- 
mais s'en  dispenser  sous  prétexte  d'un  trop 
petit  nombre  d'enfants.  G.  7.  L'expérience 
ayant  prouvé  qu'on  relire  peu  de  fruit  des 
conférences  avec  les  hérétiques,  on  ne  s'en 
chargera  pointsans  nécessité,  et, si  cesconfé- 
rences  sont  publiques,  sans  notre  permis- 
sion spéciale. 

T.  .{ ,  G.  k.  Nous  défendons,  sous  peine 
de  quatre  fiorins  d'amende  ,  de  baptiser  un 
enfant  d'une  paroisse  étrangère  sans  néces- 
silé et  sans  le  consentement  du  curé  de  cette 
paroisse.  G.  9.  Les  curés  dénonceront  les 
femmes  qui  ne  se  seront  pas  présentées  pour 
se  purifier  après  leurs  couches. 

T.  5,  G.  7.  Nous  défendons  les  trop  longs 
entretiens  avec  les  femmes  dans  le  confes- 
sional,  aussi  bien  que  les  invitations  qu'on 
leur  ferait  de  se  confesser  trop  souvent  ;  on 
les  engagera  plutôt  à  amender  sérieusement 
leur  vie,  et  à  mettre  entre  leurs  confessions 
le  même  intervalle  que  celui  qui  est  fixé  à  la 
plupart  même  des  religieuses.  G.  8.  Les  coa- 
fesseurs  ne  se  serviront  point  de  la  connais- 
sance qu'ils  auront  acquise  dans  la  confes- 
sion. G.  9.  G'est  un  abus  intolérable,  qu'on 
s'oublie  au  point  de  rapporter  même  à  table 
ce  qu'on  a  entendu  en  confession,  ou  la  ma- 
nièredont  se  confessent  quelques  personnes, 
et  d'ajouter  que  c'est  arrivé  en  tel  jour.  G.  10. 
Les  confesseurs  n'engageront  point  les  péni- 
tents à  ne  se  confesser  qu'à  eux  ;  ils  leur 
défendront  même  de  faire  à  cet  égard  des 
promesses  ou  des  vœux. 

T.  7,  G.  19.  Il  y  aura  toujours  un  crucifix 
sur  l'autel  pendant  le  temps  de  la  messe,  et 
l'on  observera  à  l'avenir,  aussi  exactement 
que  possible,  les  cérémonies  romaines,  tant 
dans  la  célébration  de  la  messe  que  dans 
tout  le  reste  de  l'office  divin. 

T.  8,  G.  k.  Les  pasteurs  visiteront  dans  la 
maladie  les  enfants  même  qui  n'ont  pas 
fait  leur  première  communion,  surtout  s  ils 
approchent  de  l'âge  de  puberté,  et  qu'ils 
soient  en  danger  de  mort. 

T.  10,  G.  1(5.  Les  curés  n'assisteront  point 
aux  mariages  d'hérétiques,  quand  mémo  il 
n'y  aurait  que  l'un  des  époux  à  l'êlre. 

T.  12,  G.  2.  Le  prêtre,  qui  dit  la  messe,  ne 
doil  point  quitter  l'autel  pour  aider  le  chan- 
tre, et  il  ne  doit  chanter  de  l'autel  même  que 
ce  qui  lui  est  indiqué  par  son  office  de  célé- 
brant. G.  5.  La  bénédiction  de  l'eau  se  fera 
tous  les  dimanches,  excepté  le  dimanche  de 
Pâques  et  celui  de  la  Pentecôte,  où  l'on  doit 
se  servir  de  l'eau  bénite  la  veille. 

ï.  17,  G.  3.  11  ne  convient  point  aux  pas- 
teurs de  jouer  publiquement  avec  des  laï- 
ques. G.  6.  Le  prêtre  qui  aura  abusé  de  l'E- 
criture sainte  contre  la  défense  du  concile  de 
Treille,  encourra  une  peine  sévère. 

T.  19,  G.  2.  On  (  n^eignera  à  l'avenir  le 
chant   d'église  dans  les  écoles  de  paroisses. 

AN\  EHS  (Synode  d'),  le  2  mars  1680. 
Jenn  Ferdinand  de  Beugliem  ,  évêque  de  la 
^ille,  tr;iça  dans  ce  synode  à  son  clergé  les 
devdirs  do  la  vie  pastorale.  Conc.  Germ.  X. 

Al'AMIL\\SlA  {Concilia).  Voy.  Pamiers. 

.\Pr  (Concile  d'),  Aplense ,  l'an  1365.  Les 


169 


ANV 


AQU 


170 


évoques  dos  trois  provinces  d'Arles,  d'Rm- 
brun  cl  d'Aix,  composèrent  ce  concile,  qui 
se  tint  le  13  mai.  On  y  fit  les  vin{,'t-neuf  sta- 
tu(s  suivants  : 

1.  On  dira  dans  chaque  paroisse,  une  l'ois 
la  semaine,  et  un  jiuir  qui  ne  sera  pas  l'Ole  , 
«ne  messe  du  Sainl-Ksprit  ou  de  la  sainte 
Vierge  à  la  volont6  du  curé,  pour  le  pape  et 
pour  riÎRJise  universelle  :  ceux  qui  y  assis- 
teront, étant  conlrits  et  confessés,  gagneront 
quarante  jours  d'indulgences. 

2.  Ceux  qui  se  mcllront  à  genoux  à  ces 
mots  du  Credo  :  (Jui  pr opter  nos  homincs, 
etc.,  en  gagneront  vingt.  Même  indulgence 
pour  ceux  qui  flécliiront  les  genoux  à  ces 
mois  :    Grutids  agnmus  Domino  Dco  nosiro. 

3.  On  exhorte  à  dire  une  messe  des  morls 
tous  les  lundis  qu'il  n'y  aura  point  de  fêles  ; 
et  lorsqu'il  y  en  aura,  on  accorde  vingt 
jours  d'indulgence  aux  prêtres  qui  diront  une 
messe  des  morts  après  celle  de  la  fête,  et 
aux  fidèles  qui  lenlendront. 

4.  Indulgence  de  quarante  jours  pour 
ceux  qui  vont  prier  à  leurs  cathédrales  les 
jours  de  la  nativité  ,  de  la  résurrection  et  de 
l'ascension  de  Notre-Seigneur,  le  jour  de  la 
Pentecôte,  des  quatre  principales  fêtes  de  la 
sainte  Vierge,  etc. 

5.  Tout  évê<iuc  qui  officiera  ponlificale- 
nicnt  dans  son  diocèse  pourra  accorder,  pour 
ce  jour-là,  quarante  jours  d'indulgence  ,  et 
autant,  toutes  les  fois  qu'il  prêchera  dans  un 
autre  diocèse  ,  avec  la  permission  de  l'ordi- 
naire. 

6.  Tous  lesévêques  résideront  en  personne 
dans  leurs  villes  épiscopales,  du  moins  pen- 
dant l'avent  et  le  carême,  y  diront  la  messe, 
y  prêcheront ,  y  confesseront  et  s'acquitte- 
ront de  tous  les  devoirs  attachés  à  la  charge 
pastorale. 

7.  Aucun  évoque  n'aura  ni  bouffons  ni 
chiens ,  ni  oiseaux  de  chasse  ;  puisque 
ce  serait  une  chose  souverainement  dé- 
testable de  donner  aux  chiens  le  pain  des 
pauvres. 

8.  Les  domestiques  et  autres  officiers  des 
évêques  seront  vêtus  modestement. 

9.  Ceux  qui  sont  tenus  de  faire  les  visites 
du  diocèse  ne  recevront  point  d'argent  pour 
les  faire  ,  ni  pour  se  dispenser  de  les  faire  , 
comme  il  arrive  quelquefois. 

10.  Les  métropolitains  et  leurs  suffragants 
se  contenteront  de  quatre  florins  pour  leur 
droit  de  visite. 

11.  Défense  de  vendre  aux  laïques  les 
revenus  provenant  des  choses  spirituel- 
les. 

12.  Les  ordinaires  contraindront  par  les 
censures  et  les  autres  remèdes  du  droil, 
d'observer  les  commandements  de  Dieu,  de 
garder  les  jours  de  fêtes  ,  d'entendre  la 
messe  et  le  sermon  les  dimanches. 

i;{.  Défense  de  tenir  des  foires  ou  des  mar- 
chés les  jours  de  dimanches  et  de  fêtes. 

14.  Les  ordinaires  obligeront  le  peuple  à 
observer  les  statuts  provinciaux  cl  diocé- 
sains, en  employant,  s'il  le  faut,  les  censures 
de  l'Eglise. 

DlCTlONNAIRi:    OIS    C0>C1LES.    I 


iH.  L'ordinaire  procédera  contre  ceux  (|ui 
ne  remplissent  p.is  le  devoir  pascal. 

1G.  L'ordinaire  emploiera  les  mêmes  re- 
mèdes, pour  faire  rentrer  les  excommuniés 
en  eux-mêmes. 

17.  Les  ordinaires  ou  leurs  officiaux  feront 
arrêter  Ions  les  religieux,  exempts  ou  non 
cxempis,  ([ui  ne  porlercml  |i;is  l'Iiahit  d(!  leu»" 
ordre,  ou  (|iii  le  porteront  indécemment. 

18.  Tous  ceux  qui  sont  chargés  de  rece- 
voir les  legs  ou  les  aumônes  dans  les  églises 
ou  autres  lieux  pies  en  rendront  compte 
tous  les  ans  au  curé  ou  au  vicaire;  perpéluel 
du  lieu,  ou  à  tout  autre  que  l'ordinaire  dépu- 
tera pour  recevoir  ces  sortes  de  comptes. 

19.  L'ordinaire  examinera  une  fois  l'an 
les  lettres  des  quêteurs  apostoliques. 

20.  Les  évc(iu('s  feront  publier  une  fois 
l'an,  d;ins  leurs  .synodes  diocésains,  les  sla- 
tuts  dressés  dans  le  concile  de  Saint-Ruf  ;  et 
pour  certains  statuts  en  particulier,  Uls  (jue 
celui  qui  commence  par  ers  mots  :  llcm  quia 
curuli,  elc.  on  les  publiera  six  dimanches 
consécutifs  dans  les  paroisses. 

21.  Il  y  aura  vingt  jours  d'indulgences 
pour  ceux  (jui,  étaiil  conlrits  et  confessés  , 
entendront  la  messe  de  la  sainte  \'ierge  tous 
les  samedis. 

22.  Quand  un  excommunié  pour  dettes 
sera  mort  dans  son  excommunic.ilion  ,  les 
créanciers  qui  l'ont  fait  exi  ommuiiier  ne 
continueront  pas,  coiome  il  arrive,  à  fairo 
continuer  la  publication  de  son  excommuni- 
cation. 

23.  On  observera  le  statut  du  concile  de 
Saiiit-lUif,  tinichant  les  Juifs. 

24.  On  n'enterrera  personne  dans  im  autre 
cimetière  que  celui  de  la  paroisse  sans  en 
avertir  le  curé. 

23.  On  ne  dispensera  pas  facilement  des 
bans  de  mariage  ;  et  quand  on  en  dispen- 
sera, on  n'exigera  rien  pour  la  disponve. 

26.  On  applitiuera  aux  usages  pies,  les 
amendes  pécuniaires  imposées  aux  excom- 
muniés qui  reviennent  au  giron  de  l'E- 
glise. 

27.  Les  vicaires  généraux  pourront  absou 
dre  les   évêques  excommuniés,  interdits   el 
suspens  ,    pourvu    qu'il    n'y    ait    point    de 
fraude  el  de  malice. 

28.  Les  é^éque8  pourront  accorder  les 
dispenses  et  les  absolutions  non  réservée.!! 
à  leurs  supérieurs.  D.  Murlene ,  Tlicsauri 
tom.  IV.  Anni.  des  Cane.  V. 

AQUAPENDENTE  (Synode  diocésain 
d'),9  et  10  mai  KiGO.  Nicolas  Léli,évêque  du 
diocèse,  y  confirma  l'érection  d'un  mont-de- 
piété.  Les  statuts  de  ce  synode  sont  renfer- 
més en  cinquante  cl  un  chapitres,  dont  le  10^ 
défend  de  construire  aucune  église,  ni  même 
aucun  autel,  sans  l'agrément  de  l'évéquc  ; 
le  l'v  ordonne  que  les  cloches  d'églises,  avant 
d'être  montées,  soient  bénites  par  l'évêque; 
le  28  déleiul  aux  maîtres  d'euîcigner  sans 
l'autorisation  de  l'évêque;  le  IG'  recom- 
mande aux  diverses  églises  du  diocèse  l'exac- 
lilud<'  à  envoyer  tous  les  ans  à  rê\êque  le 
montant  de  la  taxe  connue  sous  le  nom  de 
cutliédrnliaue  ;  le  49  défend  aux  prêlres,  sous 


m 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


172 


(Je  fortes  peines  d'engager  quelqu'un  par 
serment  ou  par  promesse  à  choisir  leurs 
églises  (ou  paroisses)  pour  le  lieu  de  sa  sé- 
pulture. Constitut.  et  décréta  ex  diœc.  sijno- 
do  Aquapenden.,  Romœ,  IGGo. 

AQUAPENDENTE  (2-  Synode  diocésain 
d').  tenu  par  l'évèquc  Nicolas  Lcti.  le  23  mai 
fOGG.  L'oiijrl  de  ce  nouveau  synode  fut  d'ex- 
|)li(|uer  plusieurs  dispositions  du  synode  pré- 
eéilent.  Il  y  esl  dit  que  les  confesseurs,  tant 
séculiers  que  réguliers,  qui  ne  sont  pas  curés, 
n'entendront  les  conl'essioiis  des  malades 
(lu'avec  la  permission  du  curé,  excepté  dans 
les  cas  de  nécessité  ;  que  les  curés  de  leur 
c6lé  se  monlrcront  faciles  à  accorder  cette 
permission.  On  y  déclare  usuraires  1(  s  con- 
trats où  l'on  reçoit  quelque  chose  au  delà  du 
capital  en  palliant  le  prêt  ;  l'augmculaiion 
dii  prix  des  marchandises  pour  délai  de 
paiement  ;  la  perception  des  fruils  d'un  bien 
reçu  en  gage  dont  on  ne  tiendrait  pas  compte 
en  les  ajoutant  au  capital;  le  contrai  de  ré- 
méré sous  certaines  conditions,  etc.  Consti- 
tut. sec.  diœc.  synodi  Aquavenden.,  Romœ. 
1667. 

AQUILEE  (Concile  d'),  Aquileicnse,  l'an 
381.11  n'y  avait  pas  longtemps  que  le  conrile  de 
Constaiiiinople  a\  ail  lini  ses  séances,  lorsque 
l'empereur  Gratien  en  assembla  un  àAquiléc. 
Ce  prince  l'avait  convoqué  dès  le  commeiice- 
ment  de  l'an  379, et  peut-être  même  sur  la  fin 
de  l'an  378,  lorsqu'il  était  encore  le  maîli-e  do 
l'Orient;  mais  quelques  dillicullés  survenues 
l'obligèrent  à  le  différer  jusqu'au  mois  de  sep- 
tembre de  l'année  381.  Pallade,  évêquo  de 
rillyrie,  donna  occasion  à  ce  concile.  Quoi- 
que fort  attaché  à  la  doctrine  des  ariens,  el 
uni  avec  Ursace  et  Valons,  il  avait  coutume 
de  dire  qu'il  n'était  pas  arien,  qu'il  ne  savait 
qui  était  Arius,  et  qu'il  ne  suivait  pas  ses  er- 
reurs :  on  ne  laissait  pas  de  letraiterd'aricn. 
Il  en  fit  des  plaintes  à  l'empereur  Gralicn 
lorsqu'il  était  à  Sirmicli,  et  le  pria  d'assem- 
bler un  concile  de  toutes  les  provinces  de 
l'empire,  et  d'y  convoquer  les  évêques 
d'Orient,  qu'il  prétendait  être  de  son  parti. 
Les  évéqnes  catholiques  demandaient  que 
Gratien  fûllui-méme  l'arbitre  de  la  dispute  ; 
mais  il  le  refusa,  croyant  devoir  la  renvoyer 
au  jugement  des  évêques,  qu'il  regardait 
comme  les  véritables  interprêtes  des  Ecri- 
tures. Ainsi  il  ordonna  que  les  évêques  de 
chaque  diocèse  se  trouveraient  à  .\quilée,  et 
assura  Pallade  qu'il  y  avait  aussi  convoqué 
les  Orientaux.  11  changea  néanmoins  de  sen- 
timent dans  lu  suite,  à  la  persua>-ion  de  saint 
Ambroise.  Ce  saint  évéque,  qui  s'était  dès 
lors  rendu  recommandable  par  son  savoir  et 
ses  vertus,  représenta  à  ce  princ(!  qu'il  n'é- 
tait pas  raisonnable  que  pour  un  petit  nom- 
bre de  personnes  dont  il  s'agissait,  on  cn- 
gaj^eât  dans  de  pénibles  voyages  un  grand 
nombre  d'évéquos  ;  que  lui  et  les  autres  évê- 
ques d'Italie  sullisaient  pour  répondre  à  tou- 
tes les  difûcultés  que  l'on  pourrait  faire.  Gra- 
tien écrivit  donc  une  seconde  lettre  de  con- 
vocation, adressée  à  suint  Vulérien  d'Aquilée, 
par   laquelle    il   révoquait  l'ordre    géiiéral 


qu'il  avait  donné  aux  évéqnes  de  se  trouver 
en  celte  ville,  déclarant  en  même  temps  qu'il 
serait  libre  à  tout  le  monde  d'y  venir,  mais 
qu'on  n'y  contraindrait  personne. 

Les  évêques  d'Orient  n'y  vinrent  pas  ; 
mais  il  y  en  eut  de  presque  tontes  les  pro- 
■vinces  d'Occident,  soit  en  personne,  soit  par 
des  députés,  excepté  de  l'Espagne.  Il  n'y  vint 
non  plus  aucun  député  de  la  part  du  jiape, 
ni  du  vicariat  de  Uome  :  peut-être  à  cause 
de  certains  chefs  d'accusations  que  l'on  for- 
mait alors  contre  Damasc,  qui  obligèrent  le 
concile  d'écrire  en  sa  faveur.  Les  évéqnes  du 
vicariat  d'Halle  étaient  saint  Ambroi.-e  de 
Milan,  saint  Valérien  d'Aqui:ée,  saint  Eusèbe 
de  Bologne,  Limène  de  Vcrccil,  saint  Sabiii 
de  Plaisance,  Abondance  de  Trente,  saint 
Philaslre  de  Bresce,  Maxime  d'Kmone,  saint 
Bassien  de  Lodi,  Heliodorc  d'Altino  dans  la 
Marche  Trévisane,  Evence  ou  Juvence  de 
Pavie,  Exupérance  de  Tortone  et  Diogène  de 
Gênes.  Anème.chef  de  l'Eglise  de  l'illyrie,  s'y 
trouva  aussi  et  y  rendit  témoignage  de  la  foi 
de  toute  sa  province.  Il  était  accompagné  de 
Constance  de  Sciscie  el  de  Félix  de  Jadre  ou 
Zara,  sur  la  côlc  de  Dalmalie.  L'Eglise  Galli- 
cane y  envoya  des  députés,  savoir  ;  saint 
Jusl  de  Lyon,  pour  les  Gaule»  appelées  Che- 
velues; Consiance  d'Orange  el  Procule  de 
Marseille,  pour  les  provinci-s  de  Vienne  el  do 
Narbonne,  auxquels  se  joignirent  Théodore 
d'Oclodure  ou  Marligny,  Domnin  de  Greno- 
ble cl  Amance  de  Nice.  Les  évêques  d'Afrique 
envoyèrent  en  leur  nom  Félix  el  Numidius, 
qui  dans  les  souscriptions  ne  prennent  ni 
titre  ni  qualité.  Evagrc,  prêtre,  souscrivit 
après  eux  comme  légat,  sans  marquer  de 
quelle  province  il  était  envoyé.  On  trouve 
après  lui  ies  noms  de  neuf  personnes  aussi 
sans  titre  cl  sans  (|ualilé,mais  qui  étaient  ap- 
paremment évêques,  puisqn'au  commence- 
ment des  actes  du  concile  ils  sont  indistinc- 
tcmenl  qualifiés  évêques  avec  ceux  dont 
nous  venons  de  parier.  Leurs  noms  étaient 
Arlème,  Almachius,  Janvier,  Jovin,  Macédo- 
nius,  Cassien,  Marcelle,  Euslache  et  Maxime. 
Chromace,  alors  prêtre  et  depuis  évoque 
d'Aquilée,  signa  le  dernier.  Le  nombre  de 
ceux  qui  assistèrent  à  ce  concile  fut  de  trente- 
cinq,  dont  trente-trois  étaient  évéqnes  cl 
deux  prêtres.  Un  diacre  nommé  Sabinien  lut 
dans  le  concile  le  rescrit  de  l'empereur  et 
les  autres  pièces  dont  la  lecture  parut  néces- 
saire à  l'assemblée.  De  tous  les  évêques 
ariens,  il  n'y  en  eut  que  deux  qui  s'y  ren- 
dirent, Pallade  el  Secondieii,  avec  un  prêtre 
nommé  Allale,  disciple  de  Valens,  évéque  de 
Pettau  en  lllyrie. 

Saint  Ambroise  eulla  principale  part  à  tout 
ce  qui  se  passa  dans  ce  concile.  Ce  fut  lui  qui 
demanda  (lue  l'on  en  rédigi'ât  les  actes  p.ir 
écrit,  el  qui  recueillit  les  voix  pour  en  fm- 
mcr  la  conclusion;  qui  déclara  aux  évêques 
les  intentions  de  l'empereur  ;  qui  interrogea 
Pallade  sur  sa  doclrine;  qui  répomlii  à  ses 
dillicullés;  qui  réfuta  ses  erreurs.  Les  autres 
évèiues  parlèrent  peu.  Ces  prérogatives 
étaient  dues  à  saint  Ambroise,  tant  par  rap- 
port  à  Sf>!!  mérite  personnel,  ([u'à  cause  de 


175  AQU 

la  dignité  do.  son  sii'-go  auquel  él.iit  ntl.irliée 
la  qu.ililé  d(>  iiiéiropolilain  du  vicariat  d"lia- 
lii'.donl  Milan  elail  la  cnpilaic;  il  no  pro-ida 
pas  néanmoins  an  concile,  cl  il  n'y  Uni  (juc 
le  second  rang,  soit  qu'il  eût  cédé  par  rc>.[)ccl 
lu  première  place  à  saint  Nalcricn.à  cause 
■de  son  grand  âge,  soit  qu'il  fût  convenable 
que,  le  concile  se  ienanl  à  Aqniléc,  la  pré- 
sidence eu  lût  accordée  à  celui  qui  était 
cvéque  de  celte  ville. 

Les  évoques  callioliqiips  cl  ariens  étant  ar- 
rivés à   A(iuilce,  n'y    tinrent  pas  d'abord   le 
concile  ;   mais  saint  Auibroise    eut  avec  les 
deux  é^éques  ariens  des  conférences    parti- 
culières, dans  le  dessein  de  les  ramener  à  la 
saine  doctrine.  Il  n'en  vint  pas  à  bout,  et  i'al- 
lademéiiic,  l'un  dccrsdeu\  évéqucs,  deman- 
da le  trenlième  jour  d'août  (lue  l'on  tînt  ras- 
semblée, proinctlant  de  s'y  trouver.  Il  en  mar- 
qua   mémo   le   temps   elle  lieu;  deux  jours 
après  il  réitéra  ses  instances.  Les  callioliques 
acceplèreiil  ses  offres  avec  joie;  cl  sans  at- 
tendre  les  autres  évéques   qui  auraient  pu 
encore  venir,  le  concile  s'assembla   le   troi- 
sième des  noues  de  septembre,  c'est-à-dire, 
le  troisième  du  niéme  mois,  qui  était  un  ven- 
dredi. L'assemblée  se  tint  dans  l'église  d'A- 
quilée;  et  tous  les  évciiucs   étant  assis,    sa- 
voir :    V'alérien,  Ambroise,  Eusèbe,  Limène 
et  les  aulres  que  nous  avons  nommés  ci-des- 
sus,   l'évéque     Ambroise    dit  :  Nous    avons 
longtenii>s   parlé  sans    actes,   mais  puisque 
Pallade  cl  Secondien  nous  frappent  les  oreil- 
les de  tant  de  blasphèmes  qu'on  aura   peine 
à  le  croire,  et  de  peur  qu'ils  n'usenl  de  quel- 
que  artifice   pour  nier  ensuite  ce  qu'ils  ont 
dit,  quoique  l'on  ne  puisse  douter  du  témoi- 
gnage de  tant  d'évéques,  il  est  bon  que  l'on 
fasse  des  acies  :  vous  devez  dmc,  saints  évé- 
ques,  déclarer  si  vous  le  voulez.    Tous   les 
évéqucs  dirent  :  Nous  le  voulons.  On  lut  en- 
suite le  reseril  de  l'empereur  Gratien  à  saint 
V'alérien  d'Aciuilée   pour  la  convocation  du 
concile,    puis    saint  Ambroise  dit  :  V'oiià  ce 
que  l'cuipereur  a  ordonné  ;  il  n'a  pas  voulu 
faire   tort  aux  évolues,  il  les  a  déclarés  in- 
lerprèles    des   Ecritures  et  arbitres  de  celte 
dispute;  ainsi,   puisque  nous  sommes  assem- 
blés en    concile,  répondez  à  ce  qui  vous  est 
propo.sé  :  la  lettre  d'Arius  a  été  lue  ;   ou  va 
encore  la  lire,  si  vous  voulez.  Dès  le  commen- 
cement elle  contient  des  blasphèmes,  elle  dit 
que  le  Père  seul  est  éternel  :  si  vous  croyez 
que  le  Fils  de  Dieu  ne  .soit  pas  éternel,  prou- 
vez-le comme  vous  voudrez  :  si  vous  croyez 
celte  proposition  condamnable,  condamnez- 
la  ;   l'Evangile  est   présent,  et  saint   l'aul  et 
toutes  1rs  Ecritures  :  prouvez  par  quoi  il  vous 
plaira  que  le  Fils  de  Dieu  n'est  pas   éternel. 
Pallade  dit  :  Vous  avez    fait  en  sorte  que  le 
concile  ne    fût   pas  général,  comme  on  voit 
par   la   lettre   de  l'empereur  que  vi^us  avez 
produile;  nous  ne  pouvons  répondre  en  l'ab- 
.sence  de  nos  confrères.  Saint  Ambroise  dit  : 
Qui  sont  vos  confrères?  Les  évéqucs  orien- 
taux, dit  Pallade.  S.iint  Ambroise  élit  .-Pendant 
ce    tempslà,   puisque  dans  les    temps  pas- 
sés l'usage  des  my.u  iles  a  élé  que  les  Orien- 
taux liussenl  le  h    i  en  Orieir',  et  les  Occi- 


AQU 


iU 


denlaux  en  Occident,  nous  qui  somnirs  en 
Occident,  nous  sommes  assemblés  à  A(|nilée 
suivant  l'ordre  de  l'ein[iereur  ;  enlin  le  pré- 
fet il'ltalie  a  même  déclaré  par  ses  lellres, 
que  les  Orientaux  y  pouvaient  venir,  s'ils 
voulaient  ;  mais  parce  qu'ils  savaient  la  cou- 
tume que  j'ai  marquée,  ils  n'ont  pas  voulu 
venir.  Pallade  dit  :  .Noire  empereur  (Iralieu 
a  ordonné  aux  Orientaux  de  venir  ;  le  niez- 
vous?  il  nous  l'a  dit  lui-même.  Il  l'a  bien 
ordonné,  dit  saint  Ambroise,  puis(iu'il  ne 
l'a  pas  défendu.  Pallade  dit  :  C'est  par  vos 
sollicilations  que  vous  les  avez  empêchés  de 
venir,  sous  prétexte  d'un  faux  ordre,  et  vous 
avez  éloigné  le  concile. 

Saint   Ambroise  dit  :  Il    ne  faut  point  s'é- 
carter plus  longtemps,  répondez  maintenant  : 
Arius  a-t-il  bien  dit  (joe  le  Père  seul  est  éter- 
nel? L'a-t-il  dit  selon  les  Ecritures,  ou  non? 
Pallade  dit  :  Je  ne  vous  réponds  pas.   Cons- 
tance, évêque  d'Orange, dit  :  Vous  ne  répon- 
dez pas  après  avoir  blasphémé  si  longtemps? 
Il   parlait    des  blasphèmes  que    Pallade  et 
Secondien  avaient  vomis  dans  la  dispute  pré- 
cédente avant  qu'on  écrivît  les  actes.  Eusèbe, 
évéque  de  Bologne,  ajoula  ;  Vous  devez  dé- 
clarer  simplement   votie    foi  ;    si   un   païen 
vous    demandait  u^omment  vous    croyez   eu 
Jésus-Christ,  vous  ne  devriez  pas  rougir  de 
le  confesser.  Sabin,  évéque  de  Plaisance,  dit: 
C'est  vous  qui  nous  avez  pressés  de  nous  as- 
sembler aujourd'hui,  sans   attendre  le  reste 
de  nos  frères  qui  pouvaient  venir;  ainsi  il  ne 
vous  est  pas  libre  de  reculer;  diles-vous  que 
le  Christ  soit   créé,   ou   que  le   Fils  de  Dieu 
soitélernel?   Pallade  dit  :  Nous  vous  avons 
dit  que  nous  viendrions  i)Our  vous  convaincre 
d'avoir  eu   lort  de  surprendre  l'empereur.  Il 
se  rejeta  encore  sur  l'absence  des  Orientaux. 
Laissons  les  Orientaux,  dit  saint  .\mbroise  ; 
je  demande  aujourd'hui  votre  sentiment;  on 
a   lu    la  lettre   d'Arius  ;  vous  dites  que  vous 
n'êtes  point  arien  :  ou  condamnez  .\rius,  ou 
le  défendez.    P.iPade  chicanant  lonjours  sur 
coque   les  Orientaux  n'étaient  pas  venus,  et 
sur  la  validité  du  concile,  saint  Ambroise  dit  : 
On  a   condamné   tout  d'une  voix   celui   iiui 
disait  que  le  Fils  n'est  pas  éternel  :  Arius  l'a 
dil,  Pallade  le  suit,  ne  voulani  pas   condam- 
ner Arius;  voyez  donc   s'il   faut  approuver 
son  opinion,  et  s'il  parle  selon  rixiiiure  ou 
contre  l'Ecriiure,  car  nous  lisons  :  La  verlu 
étet-nelle  de  Dieu  cl  sa  divinilé  (Rom.  I,  20)  ; 
et  encore  :  Jésus-Cliiist  est   la  v^rtu  de  Dieu 
(I  Cor.   I,  8)  :  donc,  si  la  vertu  de  Di- u  est 
éternelle,  Jésus-Christ  est  éternel.  Saint  Eu- 
sèbe de  Bologne  dit:  C'est  là  notre  foi,  c'est  la 
doctiine   catholique;   analhème  à   (|ui  ne  le 
dil    pas.  Tous  les  évêqucs  dirent  analhème. 
Pallade  dil  qu'il   ne  connaissait  poini  Arius; 
et  comme  ou    le    pressiit  de   condamner  ses 
erreurs,   il  répondit  :  Je  ru-  parle  point  hors 
d'un    concile    légitime.    Siint    Ambroisie  lui 
dit   :    Faites-vous    difficiillé    de    condaumei' 
Arius,  après  que  Dieu  mémo  l'a  condamne? 
El  continuant  de  demander  les  avis,  il    s'a- 
dressa  aux  députés  des  Gaulois.  Conslanc  ■, 
évéque  d'Orange,  el  l'un  de  ces  députés,  du  : 
Nous  avons  toujours  condamné  cette  impiété, 


ilb 


niCTlONNAIRE  DF.S  CONCILES. 


176 


et  nous  condnniiions  encore,  non-fieulement 
Ariiis.  m.iis  quicanquo  ne  dit  pas  que  le  Fils 
de  Dieu  est  éternel.  Saint  Ambroise  demanda 
l'avis  de  saint  .!ust  en  particulier,  comme 
député  d'une  autre  partie  de  la  Gaule,  et 
saint  Just  répondit  :  Pour  qui  ne  confesse  pas 
le  Fils  de  Dieu  coétcrnel  au  Père,  qu'il  soit 
anallième.  Tous  les  évéques  dirent  anathème. 
Sainl  Ambroise  demanda  aussi  l'avis  des  dé- 
putés d'Afrique,  et  l'évêque  Félix,  répondit 
au  nom  de  tous,  qu'ils  avaient  déjà  condam- 
né et  qu'ils  condamnaient  encore  quiconque 
osait  nier  que  le  Fils  de  Dieu  soit  éternel  et 
coélerncl  au  Père.  Auéméus,  comme  évéque 
de  Sirmich,  capitale  de  l'illyrie,  prononça  le 
même  anallième. 

Après  avoir  établi  l'éternité  du  Fils  de 
Dieu,  ou  passa,  suivant  l'ordre  de  la  lettre 
d'Arius  ,  à  sa  divinité.  Saint  Ambroise  dit 
donc  à  Pallade  :  Condamnez  encore  celui 
qui  dit  que  le  Fils  n'est  pas  vrai  Dieu.  Pal- 
lade dit  :  Qui  esl-ce  qui  dit  que  le  Fils  n'est 
pas  vrai  Dieu?  Saint  Ambroise  dit  :  Arius  l'a 
dit.  Pallade  :  Puisque  l'Apôlre  dit  que  Jésus- 
Christ  est  Dieu  par-dessus  tout  ,  quel(]u'un 
pcul-il  nier  qu'il  soit  vrai  Fils  de  Dieu?  Saint 
Ambroise  dit  :  Afln  que  vous  sachiez  com- 
bien simplement  nous  cherrhons  la  vérité, 
Voyi'Z,  vous  dites  ce  que  je  dis  moi-même, 
mais  vous  n'en  dites  que  la  moitié  ;  car  en 
parlant  ainsi,  vous  semblez  nier  qu'il  soit 
Vrai  Dieu  :  si  donc  vous  confessez  simple- 
ment que  le  Fils  de  Dieu  est  vrai  Dieu,  diles 
ces  paroles  dans  l(!  même  ordre  oi!i  je  les 
avance.  Pallade  dit  :  Je  vous  parle  selon  les 
Eerilures  :  je  dis  que  le  Seigneur  est  i  rai  Fils 
de  Diru.  Sainl  Ambroise  répliqua  :  Dites- 
vous  que  le  Fils  de  Dieu  est  vrai  Seigneur? 
Pallade  dit  :  Puisque  je  dis  qu'il  est  vrai  Fils, 
que  faut-il  de  plus?  Saint  x\mbroise  dit  :  Je 
ne  demande  pas  seulement  que  vous  disiez 
qu'il  est  vrai  Fils,  mais  que  le  Fils  de  Dieu 
est  vrai  Seignrur.  Saint  Fusèbe  de  Bologne 
dit  :  11  est  vrai  Fils  de  Dieu  selon  la  foi  ca- 
llioliiiue.  Pallade  dit  :  11  est  vrai  Fils  de  Dieu, 
et  ajout  ;i  :  Je  confesse  aussi  une  vraie  divinité. 
On  le  pressa  de  décl.irer  si  c'était  la  divinité 
du  Fils  ou  seulement  du  Père;  mais  il  n'en 
voulut  rien  faire.  Ce  qui  obligea  saint  Am- 
broise et  les  autres  évéques  catholi(iues  de 
prononcer  anallième  à  celui  qui  ne  dira  point 
que  le  Christ  Fils  de  Dieu  est  vrai  Seigneur. 

On  examina  ensuite  ces  paroles  de  la  let- 
tre d'Arius  :  Le  l'ère  seul  possède  l'immorta- 
lité; et  quoi(iue  Pallade  n'osât  nier  ouverte- 
ment que  Jésus-Christ  fût  immortel  selon  sa 
génération  divine,  il  s'expliqua  sur  ce  point 
avec  tant  d'ambiguité  et  d'embarras,  que 
saint  Ambroise  et  les  autres  évéques  du  con- 
cile furent  obligés  de  dire  anathème  à  celui 
qui  n'explique  pas  librement  sa  foi.  Pallade 
dissimula  moins  son  sentiment  sur  la  sagesse 
du  Fils.  Arius  avait  dit  dans  sa  lettre  :  Le 
Père  est  sage  par  lui-même,  mais  le  Fils  n'est 
pas  sage.  Pallade  dit  à  peu  près  la  mémo 
chose;  car  quoiqu'il  avouât  (jue  le  Fils  de 
Dieu  est  la  Sagesse,  il  ne  voulut  jamais  dire 
qu'il  est  sage,  quelque  instance  qu'on  lui  en 
fit.  Suint  Ëu.sèbc  dit  donc  anathème  à  qui 


nie  que  le  Fils  de  Dieu  soit  sage.  Tous  les 
évéques  dirent  anathème.  On  interrogea 
aussi  Sccondien  sur  cet  article;  mais  il  ne 
voulut  pas  répondre  un  seul  mot.  Gomme 
Arius  avait  écrit  que  le  Père  seul  est  bon,  on 
demanda  à  Pallade  s'il  était  de  même  senti- 
ment? Il  avoua  que  le  Fils  était  bon.  On  lui 
demanda  s'il  était  bon  comme  les  hommes 
sont  bons,  ou  comme  Dieu;  mais  comme  il 
ne  voulut  pas  s'expliquersurce point, les  évé- 
ques dirent  anathème  à  qui  ne  confesse  pas 
que  le  Fils  de  Dieu  est  un  Dieu  bon.  Pallade 
refusa  aussi  de  reconnaître  que  le  Fils  de 
Dieu  est  le  puissant  Seigneur,  se  contentant 
d'avouer  qu'il  est  puissant.  Ce  qui  obligea  le 
concile  de  dire  anathème  à  qui  nie  que  le 
Christ  soit  le  Seigneur  puissant. 

On  continua  à  lire  la  lettre  d'Arius,  et  on 
examina  cette  parole:  Que  le  Père  est  le  juge 
de  tous.  Pallade  confessa  que  le  Père  avait 
donné  au  Fils  le  pouvoir  de  juger.  Le  lui  a-t- 
il  donné,  dit  saint  Ambroise,  par  grâce  ou 
par  nature?  car  on  le  donne  aussi  aux  hom- 
mes. Pallade  dit  :  Dites-vous  que  le  Père  est 
le  plus  grand,  ou  non?  Saint  Ambroise 
voyant  qu'il  voulait  détourner  la  dispute  par 
cet  incident, qui  était  le  plus  fort  des  ariens, 
lui  dit  :  Je  vous  répondrai  après.  Mais 
comme  Pallade  s'opiniâtrait  à  ne  vouloir  pas 
répondre,  si  on  ne  lui  répondait  sur  cet  ar- 
ticle, saint  Eusèbe  de  Bologne  dit  :  Selon  la 
diviniié  le  Fils  est  égal  au  Père  :  vous  voyez 
dans  l'Evangile  que  les  Juifs  le  persécutaient, 
parce  qu'il  disait  que  Dieu  était  son  Père, 
se  faisant  égal  à  Dieu  :  ce  que  leS  impies  ont 
confessé  en  le  persécutant,  nous  autres  û- 
dèles  nous  ne  pouvons  le  nier.  Saint  Am- 
broise ajouta  :  Vous  lisez  ailleurs  :  Etant 
en  la  forme  de  Dieu  il  n'a  pas  cru  que  ce  fût 
tme  usurpation  d'être  égal  à  Dieu;  mais  il 
s'est  anéanti  en  prenant  la  forme  d'esclave. 
Voyez-vous  comment  il  est  égal  en  la  forme 
de  Dieu?  En  quoi  donc  est-il  moindre  ?  Selon 
la  forme  d'esclave,  non  selon  celle  de  Dieu. 
Sainl  Eusèbe  dit  :  Comme  étant  en  la  forme 
d'esclave,  il  n'a  pu  être  au-dessus  de  l'es- 
clave, ainsi  étant  en  la  forme  de  Dieu,  il  n'a 
pu  être  au-dessous  de  Dieu.  Saint  Ambroise 
dit  :  Ou  dites  que  selon  la  divinité  le  Fils  de 
Dieu  est  moindre.  Pallade  dit  :  Le  père  est 
plus  grand.  Si  Ion  la  chair,  dit  saint  Ambroise. 
Pallade  dit:  Cehiiijuim'a  envoyé  est  plus  grand 
que  moi  ;  la  chair  est-elle  envoyée  ou  le  Fils  de 
Di(  u?  Sainl  Ambroisedil:  Vous  voilà  convain- 
cu aujourd'huide  falsiOerles  Ecritures,  car  il 
est  écrit  :  Le  Pèreest  plus  grandque  moi,  et  non 
pas  :  celui  qui  m'a  envoyé  est  plus  grand  que 
moi.  Pallade  dit:  Le  Père  est  plus  grand.  Saint 
Ambroise  dit  :  Anathème  à  celui  qui  ajoute 
ou  diminue  aux  divines  Ecritures.  Tous  les 
évéques  dirent  anathème.  Après  quelques 
autres  contestations  sur  ces  paroles  :  Le  Père 
est  plus  grand,  Pallade  se  leva  et  voulut  sor- 
tir, parce  que,  dit  l'évêque  Sabin,  il  se  sentait 
vaincu  par  la  force  des  témoignages  de  l'E- 
crilure  qu'on  avait  allégués  contre  lui  ;  néan- 
moins il  denicura,  et  les  Pères  du  concile 
voyant  qu'il  continuait  à  défendre  l'erreur, 
direiii  anathème  à  qui  nie  que  le  Fils  soit 


»77 


AQU 


AQU 


178 


6j;al  au  Père  soloii  la  diviniU''.  Palladc,  coiid- 
mi.'Hit  à   soutonir  (Hk;  le   Fils   est  moindre, 
dil  :  Le  Fils  esl  soninis  au  Père,  il  garde  les 
comniaiulcinrnls   du   Père;    et   sans    vouloir 
distinguer  l'hunianilé  de  la  divinité,  coninio 
l'en  pressait  saint  Anibroi^e,  il   soutint  opi- 
;  niàtrénient  (iiK!   le  Vcvo  était  plus  grand;   à 
quoi  il  ajouta  (lu'il  ne  voulait  ni  répondre  aux 
évé(iucs  qui    étaient   présents,  ni  les   recon- 
naître pour  juges.  Saint  Atnbroisedil  :  Quand 
on  lisait  les  iin|)iél6s  d'Arius,  on  a  aussi  con- 
damné la  vôtre  ()ui  y  était  conforme  :  il  vous 
a  plu  au  milieu  de  la  lecture  de  proposer  ce 
que  vous  vouliez;  on  vous  a  répondu  com- 
ment le  Fils  a  dit  que  le  Père  est  plus  grand, 
savoir  selon  la  chair  qu'il  a  prise  :  vous  avez 
aussi  proposé  que  le  Fils  de  Dieu  csl  soumis  au 
Père,  et  on  vous  a  répondu  qu'il  l'est  S(!ion 
la  chair,  non   selon  la   divinité  :   vous  avez 
notre   déclaration   :   écoutez   maintenant    le 
reste;  puisqu'on  vous  a  répondu,  répondez  à 
ce  qu'on  va  lire.  Pallade  dit  :  Je  ne  vous  ré- 
ponds point,  parce  que  tout  ce  que  j'ai  dit  n'a 
point  été  écrit  :  on  n'écrit  que  vos  paroles  : 
je  ne   vous  réponds  point.   Saint  Ambroisc 
dil  :  Vous  voyez  que  l'on  écrit  tout  :  enfin  ce 
qui   esl  écrit  ne  suffit   que   trop   pour  vous 
convaincre  d'impiété.  Palladc  demanda  qu'on 
fit  venir  des  écrivains  de  son  parti  ;  et  quand 
de  l'avis  de  Sabin,  évêque  de  Plaisance ,  on 
Je  lui  eut  accordé,  il  dit  :  Je  vous  répondrai 
dans    un   concile  général.   Saint    Ambroise 
s'adressa  au  prêtre  Allale,  qui  était  aussi  de 
la  faction  des  ariens,  et  le  pressa  de  déclarer 
s'il  n'avait  pas  souscrit  au  concile  de  Nicée. 
Atlale  refusant  de  répondre,  Sabin  dit  :  Nous 
sommes  lémoins  qu'Allale  a  souscrit  au  con- 
cile de  Ni(  ée  et  qu'il   ne  veut  pas  répondre. 
Saint  Ambroise  fit  continuer  la  lecture  de  la 
lettre  d'Arius,  et  dit  à  Pallade  :  Je   vous  ai 
répondu   sur  le  plus  grand  el   sur  le  sou- 
mis au    Père  :  répondez-moi  à    votre   tour. 
Pallade  dit  :  Je  ne  vous  répondrai  point,  s'il 
ne  vient  des  auditeurs  après  le   dimanche. 
Saint  Ambroise  le  pressa  de  dire  s'il  croyait 
que  Jésus-Christ  fût   créé ,  et  s'il  a  été  un 
temps  qu'il  ne  fût  pas.  Mais  Palladc  s'obstina 
à  ne  point  répondre,  qu'il  n'y  eût  des  audi- 
teurs et  des  écrivains  de  part  et  d'autre. 

Quels  auditeurs  demandez-vous,  dit  saint 
Ambroise?  Pallade  dil  :  Il  y  a  ici  plusieurs 
personnes  constituées  en  dignité.  Saint  Am- 
broise dit  :  Les  évêques  (a)  doivent  juger  les 
laïques,  et  non  pas  être  jugés  par  eux.  Toute- 
fois il  lui  demanda  encore  quels  juges  il 
voulait.  Pallade  dit  :  Qu'on  fasse  venir  des 
auditeurs.  Le  prêtre  Chromace  dit  que  sans 
préjudice  du  jugement  des  évéque»,  ou  était 
prêt  à  écouter  dans  le  concile  quiconque 
voulait  prendre  le  parti  de  Pallade.  Saint 
Ambroise  ajouta  :  Nous  rougissons  de  ce  que 
celui  qui  se  prétend  évéque  veut  être  jugé 
par  des  laïques  ;  et  il  mérite  encore  en  cela 
d'être  condamné,  cuire  les  impiétés  dont  il 
est  convaincu  :  ainsi  je  prononce  qu'il  est 
indi'^ne  du  sacerdoce,  qu'il  en  doit  être  privé, 
ft  un  catholique  être  ordonné  à  sa  ulacc.' 


Tous  les  évêqnes  dirent  :  Anathème  à  Pal- 
lade. Saint  Ambroisiî  prenant  ensuite  les 
sutïrages  de  chacun  en  particulier,  siint  \  a- 
léiien  donna  le  sien  h;  premier  en  (es  ter- 
mes :  H  me  semble  qui;  celui  uni  défend 
Arius  est  arien;  celui  (|ui  ne  condamne  pas 
ses  blasphèmes  esl  blasphémateur  lui-même  : 
c'est  pour(iU(ii  je  suis  d'avis  qu'il  soit  re- 
tranché de  la  compagnie  des  évê(|ues.  Pal- 
lade, voyant  bien  qu'il  allait  être  déposé,  fit 
semblant  de  s'en  moquer  et  dit  qu'il  ne  r6- 
pondiait  que  dans  un  concile  où  se  trouve- 
raient les  évêques  d'Orient.  Anémius,  évê- 
que de  Sirmich,  dit  son  avis  en  second  lieu, 
eldéclaia  avec  tous  les  autres  que  Pallade 
éîail  arien,  et  devait  être  déposé  de  l'épisco- 
pal.  Après  qu'il  eut  été  condamné  unaniinc- 
ment,  comme  lc«concile  voulait  savoir  dis- 
tinctement le  senlimenl  de  Secondien,  saint 
Ambroise  lui  demanda  s'il  reconnaissait  que 
le  Fils  de  Dieu  fût  véritablement  Dieu.  Mais 
jamais  il  ne  voulut  dire  autre  chose,  sinon 
qu'il  est  vrai  Fils  unique  de  Dieu,  et  non  pas 
qu'il  est  vrai  Dieu  ,  celte  proposition  n'étant 
point,  di.sait-il,  dans  l'Ecrilure.  Il  fui  donc 
déposé  du  sacerdoce,  et  condamné  comuu! 
Pallade  et  le  prêtre  Attale.  Telle  fut  l'issue 
de  la  dispute  qui  dura  depuis  le  point  du  jour 
jusqu'à  la  septième  heure,  c'est-à-dire,  uno 
heure  après  midi. 

Le  concile  d'Aquilée  écrivit   ensuite  plu- 
sieurs lettres,   donl  quatre  sont  venues  jus- 
qu'à nous.   La  première  est  adressée  aux 
évêques  de  Gaule  des  provinces  de  Vienne  et 
de  Narbonne,  pour  les  remercier  de  ce  qu'el- 
les avaient  envoyé  des  députés,  et  leur  rcu- 
dre  compte  de  la  condamnation  de  Pallade 
et  de  Secondien.  Le  concile  écrivit  sans  doute 
do  semblables  letires  aux   autres  provinces 
qui  avaient  député  saint  Jusl,  et  à  celle  d'.\- 
frique  donl  Félix  était  député;  mais  nous  ne 
les  avons  pas,  et  peut-être  n'y  eut-il  qu'une 
lettre  circulaire   pour  toutes  les    provinces 
qui  avaient  envoyé  des  députés  au   concile. 
La  seconde  lettre  est  aux  empereurs  Gralien, 
^'alcntinien  el  Tbéodose,  pour  les  remercier 
d'avoir  assemblé  le  concile,  leur  en  appren- 
dre le  succès,  et  les  prier  d'en  faire  exécuter 
les  décrets,  en  envoyant  ordre  aux  juges  des 
lieux,  de  faire  sortir  les  évêques  déposés  des 
vhlies  de  leur  résidence,  el  de  faire  mcltro  à 
leurs  places  des  évêques  catholiques  par  les 
députés  du  concile.  On  leur  fait  dans  celle 
lettre  un  détail  des  détours,  des  chicanes   et 
des  blasphèmes  de  Pallade,  de  Secondien  et 
d'Altale,  qui  leur  avaient  attiré  l'anathôme. 
Après  quoi  les  évêques  ajoutent,  en  parlant 
de  Julien  Valens,  maître  d'Altale  :  Bien  qu'il 
fût  très-proche,  il  a  évité  le  concile,  de  peur 
de  rendre  compte  de  sa  patrie  renversée  et 
de  ses  citoyens  trahis  :  on  dit  même  qu'il   a 
osé   paraître  devant  l'armée  romaine  habillé 
enGolh,  avec  un  collier  el  nn  bracelet  comme 
les  païens,  en  profanant  son  sacerdoce  :  CQ 
qui   sans  doute  est  un  sacrilège  non-seule- 
ment  dans    un  prêtre  ,   mais   dans   quelque 
cbrélieu  que  ce  soit,  lis  demandent  aux  em- 


(«)  Sacerdotes  lU  laids  iudicme  iebeni,  non  taici  de  sacerdoiibus.  Auibios.  pas 


800. 


179 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


180 


pereurs  que  Valens  soil  chassé  de  Milan,  où 
il  ii'eKcil.iit  que  du  trouble,  et  renvoyé  chez 
lui;  qu'ils  érouteiit  f;ivoral)ii'nienl  les  dépu- 
tés du  concile;  qu'ils  les  rcnvoyont  prouip- 
tenient  après  knw  avoir  accordé  leurs  de- 
niandes;  enfin,  qu'en  exécution  d'une  loi 
fiiile  précédemment,  il  soil  défendu  aux  piio- 
tinicns  de  continuer  les  assemblées  qu'ils  te- 
naient à  Sirmich. 

La  troisième  lettre  est  adressée  aux  trois 
empereurs  Grat-en,  V^iienlinicn  cl  Théodose, 
suiv.inl  l'usage  des  Romains,  mais  elle  était 
propreiuenl  pour  Graticn,  ainsi  que  la  pié- 
cédcntc,  parce  qu'il  gouvernait  seul  l'Occi- 
dent durant  la  minorité  de  Valentinien,  son 
frère.  Le  concile  l'écrivit  à  l'occasion  des 
troubles  qu'Ursin  excitait  dans  l'Eglise  ro- 
maine. Cc'l  antipape,  qu(?ïque  banni  là  Co- 
logne, troublait  néanmoins  la  ville  de  Rome 
parles  lettres  qu'il  y  envoyait  et  par  les  caba- 
les d'un  nommé  Paschasin,  qui  faisait  tous 
SCS  efforts  pour  soulever  les  païens  et  les 
gens  perdus.  Il  faisait  en  même  temps  en- 
tendre à  Gralien  des  choses  qui  lilcssaienl  sa 
pudeur,  et  qui  éuaient  également  indignes 
d'être  proférées  par  un  évcquo,  et  entendues 
par  un  empereur  tel  que  Gratien.  Il  le  solli- 
citait continuellement  cl  l'imporlunait  même 
au  milieu  des  guerres,  iiour  tâcher  de  le  sur- 
prendre; et  lui  représentant  sans  cesse  des 
choses  honteuses,  apparemment  le  crime  d'a- 
dultère dont  on  accusait  le  pape  Damase  ;  il 
s'efforçait  d'obtenir  non  -  seulement  d'être 
rappelé  de  l'csi!  ,  mais  môme  d'être  établi 
évêque  en  la  place  de  Damase.  Les  évêques 
du  concile  d'Aquilée  voyant  donc  que  celte 
affaire  était  capable  de  mettre;  le  trouble  dans 
toute  l'Enlisé,  prièrent  l'empereur  de  ne  plus 
écouter  Ursin  et  de  résisler  avec  fermeté  à 
toutes  ses  iinpiMlunilés,  alléguant  pour  l'y 
engager  qu'il  avait  favorisé  les  ariens,  tenu 
des  asseuiblges  secrètes  avec  eux  ,  et  voulu 
Troubler  l'Eglise  romaine  ,  capitale  de  tout 
l'empire,  d'iù  le  droit  de  la  communion  [a] 
se  répand  sur  toutes  les  autres  Eglises. 

Dans  la  (lualrièjne  lettre  adressée  aussi 
aux  trois  empereurs,  mais  particulièrement 
à  Théoiiose,les  évêques  du  concile  d'Aquilée 
leur  rendent  grâces  de  ce  (ju'ilsont  rendu  la 
paix  à  l'Eglise  en  la  délivrant  de  l'oppression 
des  ariens,  surtout  en  Orient  ;  ils  leur  pro- 
meltent  en  reconnaissance  d'un  si  grand 
bienfait,  qu'outre  les  prières  qui  se  font  tous 
les  jours  dans  les  églises  pour  la  prospérité 
de  II  ur  empire,  ils  en  feront  ensemble  de 
particulières  pour  leur  salut.  Mais  ils  se 
plaigneul  en  même  temps  de  la  persécution 
quel'on  Paisail  Souffrir  à  Paulin  d  .\ntiocho, 
qui  avait  toujours  clé  dans  leur  communion, 
el  à  Timothée,  évê(iue  (l'Alexandrie;  deman- 
d.inl  que  pour  remédier  à  ces  désordres,  il 
plûl  aux  empereurs  d'ordonner  que  l'on  as- 
semblât à  Alexandrie  un  concile  de  tous  les 
évêques  catholiques,  afin  qu'ils  décidassent 
entre  eux  à  qui  l'on  devait  accorder  la  com- 
munion ,  et  avec  qui   il   fallait  la  garder; 

(a)  Tamen  toliiis  orbis  Homaiii  capul  Roni;inain  Ec4;le- 
6iam  at(|uc  illani  sicrosaiiclaiii  aposloloruni  fitlein,  ne  lur- 
bari  bincrct  obsecrsnda  fini  clemeiilia  veslra;  iiide  eoiin 


c'est-à-dire ,  ou  avec  Paulin,  depuis  long- 
temps évêque  d'Antioche,  ou  avecFlavien, 
qui  avait  élé  ordonné  évêque  de  la  même 
ville  après  la  mort  de  saint  Mélèce.  Ils  ne 
nomment  pas  Flavien  dans  leur  lettre,  et 
peut-être  ne  savaient-ils  qu'en  général  que 
l'on  avait  choisi  un  évêque  pour  l'église 
d'Antioche.  On  ne  sait  quelle  était  la  diffi- 
culté louchant  Timothée,  ni  s'il  avait  quel- 
que compétiteur  dans  l'épiscopal  d'Alexan- 
drie, dont  il  n'était  en  possession  que  depuis 
peu  de  temps,  ayant  succédé  à  Pierre  son  frère, 
mort  le  14.  février  de  cette  année  381.  D.  CeilL 

AQUILÉE  (Conciliabule  d"),  vers  l'an  5^7. 
Ce  concile  réprouvé  fut  tenu  par  Paulin,  ar- 
chevêque d'Aquilée.  On  y  condamna  le  der- 
iiiei-  concile  œcuménique  de  Constanlinoplc, 
et  l'on  se  sépara  de  ceux  qui  le  recevaient, 
sans  même  en  excepter  le  pape. 

Ce  schisme  fut  embrassé  d'abord  par  les  évê- 
ques deVénétie.d'Islrie  et  de  Ligurie,  c'est-à- 
dire  par  les  suffragants  d'Aquilée  et  de  Milan. 
Le  pape  l'élagel"  leur  adressa  une  lettre  où  il 
leur  représentait  qu'en  se  séparant  du  sainl- 
siége  ils  s'excluaient  eux-mêmes  de  la  commu- 
nion de  l'Eglise;  et  après  leur  avoir  déclaré 
qu'il  recevait  les  quatre  conciles  généraux  et 
la  lettre  de  saint  Léon  à  Flavien,  il  les  exhor- 
tait, s'il  leur  restait  quelques  scrupules,  à  ve- 
nir le  trouver  pour  oblenirquelques  éclaircis- 
sements. El  comme  il  vil  que  ses  exhortations 
ne  produisaient  aucun  effet,  il  eut  recours  à 
l'autorilé  du  général  Narsôs  pour  réprimer  les 
schismatiqnes.  «  Ne  vous  arrêtez  pas,  dit-il, 
aux  vains  discours  de  ceux  qui  représentent 
comme  une  persécution  laconduile  de  l'Eglise 
quand  elle  réprime  les  méchants  el  les  empê- 
che de  perdre  les  bons.  On  ne  persécute  que 
quand  on  contraint  à  mal  faire;  autrement  il 
faudrailabolirtoutes  les  lois  divines  elhumai- 
nesqui  ordonnent  la  punition  des  crimes. Que 
le  schisme  soit  un  mal  el  qu'il  doive  être  ré- 
primé par  la  puissance  même  extérieure,  c'est 
une  chose  constante  d'après  l'Ecriture  (H  les 
canons.  Or,  quiconque  se  sépare  des  sièges 
apostoliques,  est  incontestablement  dans  lo 
schisme. Si  les  é\êques  de  ces  provinces  a  valent 
quelques  difficultés  surle  jugement  du  concile 
tenu  à  Consinnlinople,  ils  devaient,  comme 
comme  cela  s'est  pratiqué,  adresser  au  saint- 
siège  les  premiers  d'entre  eux,  pour  donner 
leurs  raisons  et  écouler  les  nôtres,  au  lieu  de 
fermer  leurs  yeux  à  la  lumièie  el  de  déchirer 
l'Eglise.  Ne  craignez  donc  pas  d'envoyer  à 
l'empereur,  sous  bonne  escorte,  ainsi  que 
nous  l'avons  demandé,  ceux  qui  font  des  en- 
treprises schismatiques.  Il  y  a  mille  exemples 
qui  montrent  que  les  puissances  doivent  les 
punir  non-seulement  par  l'exil,  mais  par  la 
confiscation  des  biens  et  par  de  rudes  pri- 
sons. »  Mais  les  schismatiques  excommuniè- 
rent Narsès  dont  le  pape  stimula  en  vain  le  zèle. 

Ce  lut  pendant  ce  schisme,  qui  dura  un 
siècle,  que  les  évêques  d'A(iuilée  prirent  le 
titre  de  patriarches,  qu'ils  ont  porléjusqu'au 
milieu  du  siècle  dernier. 

AQUILÉE  (Concile  d'),  l'an  698.  Ce  con- 

iii  omnes  veDerandx  communioois  jura  dimauant.  Pag. 
311. 


Ï81  AQl 

cile  se  (rouvc  dénaluré  dans  les  collcetions 
ordinniros  ,  ituisciu'il  n'y  figure  qiio  comme 
un  coïK'ili.ilmle  de  (]iicli|iies  cv«";ques  scliis- 
iiin(i()Uo.s,  qui  rojcl.iicnt  le  c()ii('il(!  de  Clial- 
cédoinc,  pour  avoir  ooiidainné  les  trois  cha- 
pilros  ;  tandis  qu'il  lanl  le  regarder  au  con- 
traire coiiitiie  un  légitime  coniile  ,  (jui,  sur 
les  remontrances  du  pape  Sergius,  renonça 
nnanimemrnl  au  scliisini!  qui  lenaitles  évrî- 
(lues  d'Istrie  séparés  de  l'Eglise  romaine 
ilepuis  le  pape  Pelage  I",  monté  sur  le  siège 
desainl  Pierre  en  l'année  555.  C'est  co  qu'on 
pont  voir  dans  liéJe,  lili.  de  scx  JEUUibns,  et 
diiis  Ziinetli.  del  rcgno  de  Lontjoliard.  Jdcli. 
\{)l]lUili  Concile  d'),  l'an  7i)l  ou  790. 
Voi/fz  FiuouL,  mémo  année. 

ÀOUILÈK  (Concile  d'),  l'an  1007  ou  envi- 
ron. Jean,  patriarche  d'.\quil6e,  tint  co  con- 
cile avec  ses  sulCragants,  pour  approuvi-r 
l'érectioud'unévéchéà  Hamberg.  Le  roi  saint 
Henri,  (|  ni  de  vint  ensuite  cm  iiercur,  souhaitait 
ardemment  celte  érection.  Henri  ou  Harze- 
lin,  évêque  du  Wirlzbourg,  s'y  opposa  d'a- 
bord; mais  il  ne  tarda  pas  à  se  rendre  aux 
désirs  du  monarque,  cl  les  lettres  qui  attcs- 
laienl  son  cmisentement  avec  les  actes  du 
concile  de  Francfort,  tenu  à  ce  sujet  en  cette 
année  1007,  furent  envoyés  à  tous  les  évo- 
ques des  Etals  du  prince.  Jean  d'Aquiléo 
n'eut  pas  plutôt  reçu  ces  pièces,  qu'il  assem- 
bla les  évèques  du  sa  province,  et  ratifia 
avec  eux  tout  ce  qui  avait  clé  fait  au  con- 
cile de  Francfort,  en  adressant  une  lettre 
synodique  à  Henri ,  évéque  do  Wirlzbourg. 
Mansi,  l.  I,  col.  1223.  lUcItard. 

AQUILÉE  (Concile  d'),  l'an  1015.  Ce  con- 
cile eut  pour  objet  la  confirmalion  de  la  do- 
nation faite  par  Jean,  patriarche  d'Aqiiilée, 
aux  chanoines  de  Saint-Etienne  do  Forli! 
Mansi,  t.  I,  col.  1229.  Hichard. 

AQUILÉE  (Concile  d') ,  l'an  1181.  Valde- 
ric  ouUlric,arclievéiiue  d'Aquiléect  légat  du 
saint-siége,  tint  ce  concile  pour  faire  em- 
brasser la  vie  coniniunc  a  ses  chanoines. 

AQUILÉE  (Concile  d'),  l'an  118V.  Contre 
les  incendiaires  et  les  sacrilèges 

AQUILÉE  (Concile  d')  ,  l'an  1210.  Le  pa- 
triarche Volcher  y  leva  l'excommunication 
portée  contre  le  comte  de  Goritz,  qui  avait 
ravagé  la  terre  de  Farra.  Scliram. 

AQUILÉE  (Concile  d').  l'an  1282.  Ray- 
mond, patriarche'  d'Aquilée,  tint  ce  concilo 
le  U  décembre;  il  y  lit,  de  concert  avec  ses 
suffraganls,  les  règlements  qui  suivent  : 

1.  On  fera  la  fête  des  saints  martyrs  Her- 
niachore  et  Fortunat,  pères  et  patrons  de 
l'Eglise  d'Aquilée.  On  en  fera  aussi  mémoire 
"  g '"i,"^*  ^'  ^  vêpres  tons  les  jours  de  férié. 

2.  On  célébrera  l'office  divin  avec  dévo- 
tion ,  suivant  l'usage  pratiqué  jusqu'à  pré- 
sent. «      .>     -1        f 

3.  Les  clercs  vivront  conformément  aux 
règles  qui  leur  ont  été  prescrites  par  le  ré- 
vérend Père  et  Frère  latin  Malebranca,  évé- 
que d'Oslie  el  de  Vélélri,  et  légal  du  saint- 
siege.On  appelle  ce  légat  Père  et  Frère,  parce 
qu  il  élan  de  Tordre  de  saint  Dominique.  Le 
pape  Nicolas  III,  son  oncle,  le  lit  cardinal  et 
légat  dans  toute  rEinilie,  la  Toscane,  etc. 


AOU  183 

'*.  On  excommuniera  tous  ceux  qui  nial- 
Iraitent  les  ecclésiastiques. 

5.  Aucun  évè(]ue  ne  donnera  la  tonsure  à 
un  sujet  d'iiii  autre  diocèse,  sans  lettres  di- 
niissoires  de  son  propre  év(*que. 

<>.  On  exciinimiiniera  Ions  les  co'ilemp- 
teursdes  anciens  canons, slaluls,  règlcmenls 
de  l'église  d'A(]uil6e. 

7.  Même  peine  contre  tous  ceux  qui  enva- 
hissent les  biens  el  les  droits  de  l'Eglise. 

8.  Défense  de  donner  la  sépulture  des 
fidèles  aux  excommuniés,  sous  peine  do 
suspense  d'office  et  de  bénélice  pour  ceux  (jui 
la  donneraient. 

9.  Tous  les  suffraganls  de  l'église  d'Aqui- 
lée viendront  la  visiter  une  fois  l'an,  selon 
le  serment  ([u'ils  en  ont  fait. 

10.  Chaque  suffragant  aura  les  présenls 
staiiits.  /-•.  de  Ituhi'i.i,  Monum.  ceci.  Af/uiL, 
c.  1!)  ;  Mnnsi,  t.  111,  col.  73  el  seq.  Richard. 

AQUILEE  (Concile  d'),l'an  l;J07.  Olloboni. 
patriarche  d'Aquiléo,  tint  ce  concile  le  ;J0  el 
le  31  janvier.  On  y  fil  une  constitution  sur 
la  discipline  que  nous  n'avons  pics!  Pagan 
Turrian,  évoque  de  Padoue,  y  appela  au 
saint-siége  du  refus  qu'on  lui  faisait  de  lui 
accorder  la  première  place  après  le  patriar- 
che. De  Buheis,  in  Monum.  Eccl.  Aquil.; 
Mnnsi.  t.  111,  col.  279.  Wichard. 

AQUILÉE  (Concile  d'),  l'an  1311.  Ce  con- 
cile lut  assemblé  pour  aviser  aux  frais  du 
voyage  des  prélats  qui  dev.iicnt  aller  an  con- 
cile de  ^  ienne  en  Dauphiné. 

AQUILÉE  (Concile  d'j.l'an  1339.  Bertrand, 
patriarche  d'Aquiléo,  assembla  au  mois  d'a- 
vril 13.39  ce  concile  de  loulesa  province.  Ou 
y  porta  les  décrets  suivants ,  dont  plusieurs 
paraissent  d'une  extrême  rigueur. 

1.  La  fêle  des  saints  raariyrs  Hermagore 
el  Fortunat  sera  célébrée  avec  solennité  dans 
toute  la  province  d  "Aquilée,  et  l'on  fera  mé- 
moire de  ces  deux  saints  les  jours  de  simple 
férié. 

2.  Les  offices  divins  se  feront  avec  respect 
el  dévotion. 

3.  On  observera  les  conslilulions  portées 
par  le  légal  du  saint-siége. 

i.  Ou  soumettra  aux  peines  canoniques 
ceux  qui  allenteraint  à  la  vie  ou  à  la  liberté 
du  patriarche  d'Aquilée  ou  d'un  évc(iue  suf- 
fragant de  la  |)rovince. 

o  et  8.  Ou  sévira  d  •  même  contre  ceux  qui 
porteraient  atteinte  aux  droits  ou  aux  biens 
ecclésiasli(iues. 

^  0.  Tous  les  prêtres  sont  obligés,  sous  peine 
d'excominMnication,de  s'infonocr de  chacun 
de  leurs  pènitcnis  s'ils  payent  h  s  dîrues  elles 
aulres  cens  ecclésiastiques,  et  leur  refuser 
l'alisolution  tant  qu'ils  n'auraient  pas  ac- 
quitté celle  charge. 

7.  Tout  siilïragant  du  patriarcat  d'A(|ui-. 
lée  doit  visiter  chaque  année  l'Eglise  de  \t 
métropole. 

9.  Tous  les  évêques  et  les  autres  supé- 
rieurs  visiteront  chacun  de  leurs  monastères 
et  y  établiront  la  réforme  Jaiis  les  six  mois 
qui  suivront  la  promulgation  de  cette  con- 
stitution. 

10.  Les  clercs  qui  Tiyraicnt  dans  un  concu< 


1S3 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


m 


binage  public  perdraient  leurs  bénéOces  par 
le  l'ail  même. 

11.  Les  évéques  et  autres  prélats  s'adjoin- 
dront des  pénilcntiers,  soit  religieux,  soi!  sé- 
culiers, prudents  et  discrets,  pour  confesser 
et  absoudre,  ou  renvoyer  au  siège  aposioli- 
(jue  les  pénilenis  qu'ils  ne  peuvent  entendre 
cux-mêni(s;  et  les  prélats  détermineront 
dans  leurs  synodes  les  cas  qui  devront  leur 
élre  réservés. 

12.  Les  prélats  s'abstiendront  d'accorder 
plus  d'une  année  d'indulgence  à  la  dédicace 
d'une  église,  et  plus  de  quarante  jours  à  son 
anniversaire,  aussi  bien  que  lorsqu'il  s'agit 
delà  construction  d'une  église,  ou  de  celle 
d'un  pont, ou  de  quelque  autre  bonne  œuvre, 
sous  peine  d'étrcî  privés  pendant  un  mois  du 
pouvoir  d'accorder  des  indulgences. 

lo.  On  n'admettra  pas  plus  d'une  per- 
sonne, soit  ln)mme,  soit  femme,  en  qualité 
de  parrain  ou  de  marraine,  tant  pour  le  bap- 
Icnie  (;ue  pour  la  conrirmation. 

ii.  Aucun  mariage  ne  sera  contracté  à 
l'avenir  que  les  bans  n'aient  été  publiés  à 
l'Eglise.*' 

Le  15  et  le  16°  article  ont  pour  objelderé- 
prinier  les  usuriers;  le  17',  celui  d'assurer 
l'exéculion  des  lei;s  pieux. 

18.  L'Eucbarisiie  et  les  saintes  huiles  se- 
ront enl'erméi'S  sous  clef  dans  un  lieu  propre 
et  décent;  roffico  divin,  tant  de  jour  que  de 
nuit,  se  fera  ave(-  zèle  et  dévotion. 

19.  Tous  les  prêtres,  séculiers  et  religieux, 
n'enlendiont  les  confessions  des  pi'rsonnes 
du  sexe  que  dans  un  lieu  d'où  ils  puissent 
élre  aperçus  aussi  bien  que  leurs  pénitentes, 
même  en  cas  de  maladie,  autant  que  le  per- 
met la  nature  du  lieu. 

20.  On  portera  la  communion  aux  infirmes 
avi^c  toute  sorte  de  respect  dans  un  vase  con- 
ven,ible,eu  ayant  égard  au  temps  et  au  lieu. 

21.  Les  évéques  n'exigeront  rien  pour 
l'administration  du  sacrement  de  confirma- 
tion. 

22.  Aucun  évêquo  étranger  n'exercera  les 
fondions  pontificales,  s'il  ne  produit  des  let- 
tres scellées  du  sceau  de  son  métropolitain 
et  de  cinq  autres  évéques. 

23.  Aucun  religieux  apostat  de  son  ordre 
ne  sera  admis  dans  une  église,  ni  ne  pourra 
célébrer. 

Ik.  Les  fidèles  ne  coucheront  point  avec 
eux  dis  enlanls  qui  n'auraient  pas  encore 
deux  ans,  de  crainte  d'être  exposés  à  les 
étouffer. 

23.  Tout  évoque  peut  informer  de  la  mort 
ou  de  la  captivité  d'un  prélat. 

20.  Le  palriarclie  peut  procéder  contre 
tous  les  envahisseurs  des  biens  de  l'Eglise 
dans  toute  l'étendue  de  son  palriarc;it. 

27.  Les  sulïraganls  peuvent  absoudre  des 
sentences  portées  par  les  conciles  provin- 
ciaux. 

28.  Tout  suffragant,  et  son  vicaire  géné- 
ral avec  lui,  est  juge  compétent  des  crimes 
conunis  contre  les  jjersonnes  ou  les  biens  ee- 
clésiaslique>  dans  les  liiuiles  de  son  diocèse. 

29.  Le  concile  provincial  s'assemblera 
tous  les  deux  ans,  et  le  lendemain  de  la  fête 


de  l'évangéliste  saint  Marc, fondateur  de  l'E- 
glise d'Aiiuilée. 

30.  A  la  mort  du  patriarche,  chaque  suf- 
fragant fera  célébrer  un  service  solennel  et 
dire  soixante  messes  pour  le  repos  de  son 
âme;  il  y  aura  de  u)éme  un  service  et  trente 
messes  que  chaque  suffragant  fera  dire  pour 
l'âme  de  l'un  de  ses  collègues  qui  viendrait 
à  mourir.  Schrain. 

AQUILÉE  (Concile  d'),  l'an  1W9.  Voy. 
Udink. 

AQUILÉE  (Synode  d'),  l'an  1595.  François 
Barbaro,  patriarche  d'Aquilée  ,  y  publia  des 
constitutions  synodales  pour  son  clergé. 
Constit.  Si/nod.  Eccl.  Aquil.  Venise,  1396. 

AOUILÈE  (Concile  d'),  l'an  1396. François 
Barbaro,  patriarche  d'Aquilée,  tint  ce  concile 
provincial  avec  ses  suffragants.On  y  fit  dix- 
neuf  chapitres  de  règlements  conformes  à 
ceux  des  conciles  précédents ,  dont  voici  le 
sommaire  : 

1.  On  fera  sa  profession  de  foi  comme  le 
prescrit  le  concile  de  Trente. 

2.  Pour  obéir  à  ce  même  concile  ,  on  éta- 
blira un  lecteur  d  Ecriture  sainte,  à  qui  son 
évoque  marquera  le  lieu  ,  le  jour,  l'heure  et 
le  sujet  de  ses  leçons, en  lui  accordant  toute- 
fois trois  mois  de  vacances.  11  y  aura  aussi 
des  leçons  d'Ecriture  sainte  établies  dans  les 
monastères  et  jusque  chez  les  chartreux. 

3.  Ou  renouvelle  les  statuts  donnés  précé- 
demment touchant  la  prédication  de  la  parole 
de  Dieu  ;  on  ordonne  en  outre  que  les  évé- 
ques enverront  des  prédicateurs  particuliers 
aux  peuples  vivant  dans  les  bois. 

k.  Dans  les  lieux  où  l'on  se  sert  d'un  bré- 
viaireetd'un  missel  composés  en  langue  illy- 
rienne,  on  fera  revoir  et  corriger  ces  livres 
par  des  personnes  pieuses  et  instruites,  ha- 
biles en  particulier  dans  celte  langue.  Il  se- 
rait à  désirer  cependant  qu'on  y  introduisît 
l'usage  du  bréviaire  el  du  missel  romains  , 
aussi  bien  que  du  rituel  des  sacrements. 

5.  On  prescrit  d'annoncer  les  vigiles  et  les 
jeûnes  dès  le  soir  qui  les  précède,  par  le  son 
des  cloches. 

6  et  7.  On  recommande  la  résidence  aux 
curés,  aux  chanoines  et  aux  bénéficiers. 

8,  9  et  10.  On  renouvelle  les  décrets  du 
concile  de  Trente  el  des  autres,  relatifs  à 
l'élection  des  évéques,  à  la  collation  des  cu- 
res, aux  dignités,  auxcanonicats  et  aux  bé- 
néfices simples. 

Les  chap.  11,12,  13  et  14  ont  pour  objet  la 
régularité  de  vie  qui  convient  aux  clercs  , 
l'érection  des  séminaires,  la  visite  des  pa- 
roisses et  la  sanctification  des  fêtes. 

15.  Les  reliquaires  doivent  avoir  pour 
couvercles  des  tableaux  qui  représentent  l'i- 
mage ou  les  actions  des  saints  dont  ils  con- 
tiennent les  précieux  restes.  Il  doit  y  avoir  , 
autant  que  possible,  une  lampe  toujours  al- 
lumée devant  eux.  Si  ces  reliques  ne  consis- 
tent que  dans  des  fragments  fort  petits,  il 
faut  les  envelopper  dans  des  morceaux  do 
soie  de  la  couleur  avec  laquelle  se  célèbre 
l'office  du  saint.  Mais  on  ne  doit  jamais  por- 
ter les  reliques  aux  processions  du  saint  sa- 
crement. 


18S 


AlU 


ARC 


180 


16.  La  clef  du  (abeinnclc  où  l'on  conserve 
les  s;!iiilcs  cspôccs  doit  tstro  dorée  ,  ou  du 
inoiiis  (l'un  incl.il  éclatant,. net;  un  ruban  de 
soie  i-oii^e,  mêlée  de  (ils  d'or,  qui  y  soit  atta- 
ché. On  ne  nieltra  point  de  croix  de  bois  sur 
les  tombeaux  ,  pour  ne  pas  les  exposer  à  la 
profanation. 

17.  (]enx  qui  ont  des  charges  à  acquitter 
envers  l'Eglise  sont  déclarés  inliabiles  ù  ad- 
ministrer ses  l)iens. 

18.  On  renouvelle  les  décrets  des  conciles 
jirécédenls  pour  ce  qui  regarde  les  vicaires 
ioraiiis. 

19.  Dans  les  monastères  de  filles  où  Ton 
s'occupe  de  l'inslruclion  de  l'enfance, l'école 
sera  séparée  des  cellules  des  religieuses  et 
tenue  à  part  par  l'une  d'entre  elles.  Schram. 

AQUISGILiNl'NSIA.  Yoy.  Aix-la-Cua- 

PELLE. 

AQUITAINK  (  Concile  d'),  Aquitanicum  , 
l'an  8G3.  Ce  concile  ,dont  on  ignore  !e  lieu 
précis,  fut  teîiu  sous  la  présidence  des  légats 
du  pape  Nicolas  1"  ,  pour  obliger  Etienne  , 
comte  d'Auvergne  ,  à  faire  satisfaction  à  Si- 
gou  ,  son  .évèque  ,  qu'il  avait  chassé  de  son 
siège.  Schram. 

AOUITAINIÎ  (Conciles  d'),  l'an  103'^.  Il  se 
tint  cette  année  plusieurs  conciles  dans  cette 
province  pour  le  rétablissement  de  la  paix  , 
pour  !e  maintien  de  la  foi  ,  pour  porter  les 
peuples  à  reconnaître  la  bonié  de  Dieu  ,  et 
les  détourner  de  leurs  désordres  par  le  sou- 
venir des  maux  passés.  Piiji. 

ARABIE  (Coiicile  d') ,  Arabicmn,  l'an  2i3. 
Voy.  BosTRA  ,  même  année. 

AUABIE  (Concile  d')  ,  Arahicum  ,  l'an  249 
ou  246  selon  les  auteurs  de  VArt  de  véiif.  les 
dates.  Cette  année,  qui  était  la  quatrièine  de 
l'empire  de  Philippe,  et  la  onzième  du  ponti- 
ficat de  Fabien,  il  y  eut  un  concile  en  Arabie, 
composé  d'un  bon  nombre  d'évêquis.  Il  fut 
assemblé  contre  (juelques  hérétiques  arabes, 
qui  enseignaient  que  l'âme  meurt  avec  le 
corps,  el  qu'elle  ressuscitera  un  jour  avec 
lui.  Origène  se  trouva  à  ce  concile  et  réfuta 
ces  héréti(]ues  avec  tant  de  force  et  de  soli- 
dité ,  qu'il  les  fit  revenir  de  leurs  erreurs. 

Euseh.i.  VI,  c.:n. 

AKAGON  (Conciles  d'j  ;  Voy.  Pegna  et 
Peiipignan. 

AltAGONENSE  {Concilium).  Voy.  Pegna. 

AUANDA(Conciled'),  l'an  l'i73.  Voy.'ïo- 
LÈUE,  même  r.nnée. 

ARAUSIACA  [Concilia)  seu  Arausicana. 
Voy.  Change. 

ARBOGEN  (  Concile  d'  ) ,  Arborjcnse  ,  i'an 
139(j.  Henri,  archevêque  d'Upsal,  en  Suède  , 
lintceconcile  provincial  avec  ses  suffraganis, 
le  dimanche  de  carême  Lœtare.  On  y  fit  les 
statuts  suivants  : 

1.  Tout  prêtre  qui  bénira  les  mariages 
dans  les  temps  défendus  par  le  droit ,  sera 
privé  de  son  office, et  encourra  l'irrégularité 
réservée  au  saint-siégo 

2.  Défense  aux  laï.iues.dc  quelque  condi- 
tion qu'ils  soient  ,  de  se  présenter  à  l'église 
pour  recevoir  la  bénédictinn  nuptiale  (luel- 
ques  semaines  avant  les  temps  prohibée  par 
le  droit ,  et  cela  duus  l'intention  de  célébrer 


les  noces ,  et  de  vivre  conjugalement  avec 
leurs  épouses.  Défense  asjs^i  aux  prêtres  de 
bénir  ces  sortes  de  mariages. 

3.  Cha(]iie  année  bissextile  il  y  aura  deux 
jours  entre  la  fèti'  de  la  Chaire  de  saint  Pierre 
à  Aiitioche  et  celle  de  saint  Matthias, 

k.  Celui  qui  aura  commis  un  homicide  le 
dimanche,  s'abstienilra  de  manger  de  la  chair 
toute  sa  vie  ,  le  dimanche  ;  celui  qui  l'aura 
commis  le  vendredi  ,  s'abstiendra  de  (loissou 
tous  les  vendredis  de  sa  vie, et  celui  qui  l'au- 
ra commis  le  samedi,  s'abstiendra  de  laitage 
tous  les  samedis,  tant  qu'il  vivra,  sans  (jne 
révê(iue  puisse  l'en  dispenser:  Qui  dominica 
die  lioinicidium  perpetraverit ,  endnn  die  a 
cnrnil)ns;qui  vero  sexln  ferla,  a  piscibus  ;  qui 
autein  die  snbbati ,  a  lacliciniis  eisdem  die- 
bus  perpétua  abstinebit. 

L'auteur  de  lArt  de  vérifier  les  dates,  a 
donc  mal  rendu  ce  règlement  de  discipline  , 
par  pure  inattention  sans  doute  ,  en  disant 
que  le  quatrième  canon  condamne  celui  qui 
aura  commis  un  meurtre  le  dimanche  ,  à  s'ab- 
stenir  de  chair  toute  sa  vie  ;  celui  qui  l'aura 
commis  un  vendredi  ,  à  ne  jamais  manger  de 
poisson  ;  celui  qui  l'aura  cotnmis  un  samedi ,  à 
s'abstenir  perpéluetleincnt  de  laitage. l\  Cil  t:]:ùr 
que  le  texte  latin  condamne  le  meurtrier  , 
non  à  s'abstenir  tous  les  jours  de  chair,  ou 
de  poisson  ,  ou  de  laitage  ,  pendant  toute  sa 
vie  ,  mais  seulement  le  jour  anniversaire  du 
meurtre  commis,  ou  tout  au  plus  ,  tous  les 
dimanches, ou  tous  les  vendredis, ou  tous  les 
samedis  de  l'année  ;  car  le  canon  n'est  p  is 
assez  net ,  pour  qu'on  ne  puisse  l'eiiteiidrc 
eu  l'un  ou  l'autre  de  ces  deux  sens. 

i).  On  ne  donnera  pas  la  sépulture  des 
fidèles  au  pirates,  aux  ravisseurs,  aux  in- 
cendiaires, aux  voleurs  de  grands  chemins, 
aux  oppresseurs  des  pauvres,  ni  aux  viola- 
teurs des  immuiiitèi  de  l'Eglise,  à  moins 
qu'ils  n'aie;it  satisfait  avant  de  mourir,  ou 
donné  des  cautions  solides. 

G.  On  fera  le  7  d'octobre  une  fête  solennelle 
de  sainte  Brigitte,  notre  patronne. 

7.  On  n'admettra  à  la  célébration  des 
offices  divins  aucun  prêtre  d'un  autre  dio- 
cèse, à  moins  qu'il  n'ait  une  permission 
expresse  et  spéciale  de  son  évêquc  ou  de  son 
officiai. 

8.  .\ucun  évêquc  ou  autre  prélat  ne  con- 
férera l'exercice  de  sa  juridiction  à  quelque 
laïque  que  ce  puisse  être. 

9.  Cliaqoe  cathédrale  aura  les  statuts  du 
cardinal  de  Sabine,  et  l'évêque  les  fera  lire 
une  l'ois  l'an  dans  un  synode  de  ses  chanoi- 
nes et  lie  ses  autres  ecclésiastiques.  Il  aura 
soin  aussi  de  les  faire  observer  de  tout  son 
pouvoir.  Chaque  doyen  rural  en  fera  de 
même  dans  tout  son  district. 

10.  Pour  veiller  à  la  conservation  des  ac- 
tes originaux  des  privilèges  de  l'Eglise,  ils 
seront  transcrits  sur  un  registre  dans  toutes 
les  caihéilralcs  ;  d'où  l'on  pourra  eu  tirer  des 
copies  dans  le  besoin.  Mansi,  tom.  III,  ex 
mss.  biblioih.  publ.  Upsal.nl'.);  A.desConc.V. 

AliCL  LIA .V  UM  {Cuncilium},\'nu  'iS'i.  .Noua 
lisons  dans  la  nouvelle  Somme  des  Cuiiciles 
de  Carranza,  augmentée  par  Schram  :  «  ïïea- 


i67 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


133 


tus  igitur  Félix,  Romœ  veteris  episcopus,  cum 
fil)  orlhodoxis  Oricntis  episcopis  Pétri  Ftillo- 
tiis  impieintem  coijnovisxct,  per  Quinlianum 
Arcnhanorum  [in  pairiarchatu  Antioclicno) 
episcuput»,  divinam  et  snnctam  cvnvocans  sy- 
nodiim,  Fullonem  depuitendum  ctiriivit.  Le 
P.  Alex.indre  [Hisl.  eccl.  t.  V,  p.  92)  révo- 
que en  doute  rautheiUicité  do  ce  concile 

At.!/jyAChIh\SF  iConcit.).  >  .  ARMiCH. 

ARELAI  ENSJA  {Ccnalia).  Voi/.  Ahle^;. 

AKGLNTl    (Synodes   d' ),  années   158.  et 

1587.   Voy.  SAlNTIi-AGATIlE-DES-GuTHS,   IllC- 

nics  années. 
AIlGENrL\ENSES  [Synodi].  Voy.  Sit.as- 

IIOUUG. 

AlilMINENSlA  [Concilia).  Voy.  Rimim. 

AKLAS  (Conciles  d').  Voy.  Rousmli.on. 

AllLt:S  (1- Concile  il'i,  i,  n  ;;i'!.  Le  pupe 
Miliade  el  les  aulies  Cvéques  du  concile  de 
Home  rendirent  coinple  à  l'empereur  du  ju- 
pemeiil  (]u'ils  avaient  prononcé  en  laveur  de 
Cécilieii,  et  lui  envoyèrent  les  actes  de  ce 
qui  s'élriit  passé  en  celle  occasion.  Ils  lui 
firent  savoir  aussi  que  les  ac(;usateurs  do 
Cécilicn  étaient  aussitôt  retournés  en  Afri- 
que. Donat  (les  C.fscs-Noires  en  avait  obtenu 
la  permission,  à  condition  de  ne  point  aller 
à  Carlliap;e,  et  un  nommé  riiilumène,  ijui 
sollicitait  l'empereur  pour  lui,  fit  aussi  (]ue, 
pour  le  bien  de  la  paix,  Cécilien  rester.iit  à 
Brescc  (>n  Italie.  Il  y  resta  en  eiïet  ;  mais 
ayant  appris  (jue  Douât  était  allé  à  Carlliage 
contre  sa  parole,  il  y  revint  aussi  en  diligenc-o 
veillera  la  garde  de  son  iroupra-u.  fendant 
leur  absence,  on  avait  envoyé  en  Afrique 
deux  évê(iues,  Eunome  cl  Olympe,  pour  dé- 
clarer où  était  l'Elglise  catholique.  Ils  de- 
ineurèrent  quarante  jours  à  Cartilage,  et 
déclarèrent  que  l'Eglise  catholique  était  pelle 
qui  était  répandue  par  tout  le  inonde, et  que 
le  jugenient  rendu  à  Rome  par  Irs  dix-neuf 
évêques  ne  pouvait  être  infirmé.  Ainsi  ils 
communiquèrent  avec  le  clergé  de  Cécilien. 
Les  donalisles  ne  se  rendirent  pas  |)our  cela, 
et  le  jugement  du  concile  de  Rome  si  juridi- 
que et  si  capable  de  rétablir  la  p:iix  et  d'é- 
teindre tout  ce  qu'il  y  avait  de  contention, 
d'animosité  et  d'opiniâtreté  de  leur  part,  ne 
mil  pas  fin  à  leur  schisme.  Ils  re\inrent  à 
l'empereur,  se  plaignant  de  ce  (iii'on  avait 
mal  jugé,  el  que  l'alTaire  n'avait  par  été  vue, 
mais  décidée  avec  précipitation  par  un  pe- 
tit nombre  d'évéqucs,  qui  s'élaient  enfermés. 
Le  molif  qu'ils  avaient  do  se  plaindre  que  la 
cause  n'eût  pas  été  pleinement  discutée, 
était  l'affaire  de  Félix  d'Aplonge,  donl  le 
concile  de  Rome  n'avait  pas  voulu  piendrc 
connaissiince. 

Constantin  écrivit  donc  à  Vérin,  vicaire 
du  préfet  du  prétoire  en  Africjue,  pour  infor- 
mer louchant  le  fait  donl  Félix  était  accusé. 
Vérin  étant  malade,  Elien,  proconsul  d'Afri- 
que, exécuta  l'ordre  et  interrogea  tous  ceux 
qu'il  était  nécessaire  d'interroger.  Il  fil  rom- 
paraîtr(ï  dcvaiil  lui  Supériiis  cenleuier,  Céci- 
lien magistrat  de  la  ville,  S  iturnin  qui  avait 
été  préfet  de  la  police  d'Aplonge  dans  le 
temps  (ju'on  persécutait  les  chrétiens  |)our 
leur  faire  livrer  les  saintes  Ecritures,  Calibe 


le  .Jeune,  qui  occupait  actuellement  celle 
place  ,  et  Solon,  valet  de  ville  du  même  lieu, 
afin  que  sur  leurs  témoignages  ,  et  par  les 
acies  de  magistrature  qu'ils  avaient  en 
main,  on  pût  découvrir  si  Félix  ordinateur 
de  Cécilien  avait  livré  les  livres  sacrés  ;iux 
pa'iins  pour  les  faire  brûler.  Félix,  après 
une  recherclie  des  plus  sévères,  el  dont  nous 
avons  encore  la  plus  grande  partie  dos 
aclC'i,  fut  reconnu  parfaitement  innocent. 

Pour  ôler  tout  prétexte  de  plainte  aux  do- 
nalisles, (lui  coniinuaient  de  dire  que  le 
concile  (le  Rome  n'avait  pas  été  assez  nom- 
breux, l'empereur  résolut  d'en  assembler  un 
plus  grand,  et  dans  les  Gaules,  comme  ils  le 
souhaitaient:  non, dilsaint  Augustin, que  cela 
fûl  nécessaire,  mais  parce  qu'il  ne  put  se  dé- 
fendre de  leur  imporlunilé,  et  qu'il  voulait 
avoir  de  qu  li  fermer  la  bouche  à  leur  im- 
pudence. H  in(lii|ua  ce  concile,  avec  l'agré- 
ment (lu  pa|)e,  en  la  vill.e  d'Arles  pour  le  pre- 
mier d'août  de  l'an  314,  et  écrivit  à  Ablave 
ou  Elèphe,  \  icaire  d'Afrique,  qui  était  chré- 
tien ,  que  ne  voyant  point  d'autre  moyen 
pour  assoupir  les  divisions,  (jue  de  faire 
venir  à  Arles  Cécilien  et  quebjues-uns  de  ses 
adversaires,  il  eût  à  les  envoyer  en  diligence 
avec  ceux  que  chacun  des  deux  partis  vou- 
drait choisir,  et  d'autres  évêques  de  toutes 
les  provinces  d'.Vfrique;  savoir  de  la  procon- 
sulaire, delà  Bysacène,  de  celle  de  Tripoli, 
des  Numidies  et  divs  Mauritanie».  Il  lui  or- 
donna par  la  même  lellre  de  leur  fournir  les 
voitures  publiques,  et  à  chaque  évêque  un 
brevet  de  voiture,  sur  lequel  on  les  devait 
défrayer  de  toutes  choses  dans  les  endroits 
où  il  lallail  passer,  et  do  les  avertir  qu'avant 
de  partir,  ils  missent  un  tel  ordre  à  leurs 
églises,  que  pendant  leur  absence  la  disci- 
pline y  fût  observée,  et  qu'il  n'y  arrivai  ni 
trouble  ni  dispute.  Constantin  écrivit  aussi 
aux  évêques  touchant  le  concile  qui  devait 
se  tenir  à  Arles,  el  nous  avons  encore  celle 
qu'il  adressa  à  Ghreslus,  évêque  deSyracuse 
en  Sicile,  par  laquelle  il  lui  mande  de  pren- 
dre une  voiture  publi(iue  par  l'ordre  de  La- 
tronicn,  correcteur  de  Sicile,  avec  deux  per- 
sonnes du  second  ordre  à  son  choix,  el  trois 
valels  pour  le  servir  en  chemin.  Chrestus,  au 
lieu  de  deux  préires,  ne  mena  avec  lui  qu'un 
diacre  nommé  Florus.  Le  pape  saint  Syl- 
vestre, qui  occupait  le  sainl-siége  depuis  le 
31  jauvi(-r  de  celle  année  314, ne  jugea  pas  à 
projjos  de  s'y  rendre;  mais  il  se  contenta  d'y 
envoyer  ses  légats. 

L'ouv(  rlure  s'en  fit  au  jour  que  l'empe- 
reur avait  nommé,  c'est-à-dire,  le  premier 
août  314.  Il  s'y  trouva  des  évêques  de  tous 
les  côtés  du  monde  où  s'étendait  l'empire  de 
Constantin;  des  Gaules,  de  l'Afrique,  de  l'I- 
talie, de  la  Sicile,  de  la  Sardaigne,  de 
l'Espagne  et  du  pays  des  Bretons.  Les  (iau- 
lois  étaient  en  plus  grand  nombre  que  les 
autres.  On  en  voit  seize  nommés  dans  les 
souscriptions,  donl  trois  avaient  assisté  au 
concile  de  Rome.  Il  y  en  a  peu  des  aulres 
provinces,  el  en  tout  on  n'en  connaît  que 
trenie-six,  tant  des  Gaules  que  d'ailleurs:  ce 
qui  donne  lieu  de  juger  qu'il  y  a  du  vide 


189  AUl, 

dans    ces   snusciiplioiis  ;    c.ir    il    n'est   i)as 
crojaliU;  qu'il    en   soil  vciiii  si   piMi  di;  tant 
d'endroits  ilitTiTciils,  el  l'our  un  sujet  d'une 
aussi  gianili!  iminiilancc.L'ablic  Cumin, (jui 
vivait  au   sepliènie  siècle,  et  Adon  au  iieu- 
viènic  ,  coui|)lenl  jusqu'à  six  cenis  cvéïiues 
dans  ce  concile.  On  en  trouve  autant  dans 
deux  manuscrits,  l'un  de  l.yoïi,   l'autre  de 
Coibie,   files  par   le  père  Sirmond,  el  à   la 
tète  de  la  lettre  synodale  au   pape  Sylvestre 
que   D.  Coûtant    a   vue  dans   un   manuscrit 
très-anea  n  de  l'abbaye  do  xMnrliacli  au   dio- 
cèse de  Bàle,   el  ((u'il  a  l'ait   imprimer  dans 
son  recueil  des  Kpîtres  décrel,:les.  Baronius 
réiluil  ce  nombre  à  deux  cei'.ls,  fonde  sur  un 
passage  de  saint  Augustin  (Cunlra  ep.  l'ur- 
vAcn.  f.   5),    suivant   l'ancienne  édilion,  qui 
marquait   deux  cents  évèi)ues,   non  dans   le 
(•(incile   d'Arles,   comme  l'a    cru   ce   savant 
cardinal,  mais   dans  celui  de  Kome  ?ous  le 
pape  Milliade.  On  lit  tout  aulrcment  cet  en- 
droit dans  la  nouvelle  édition  des  œuvres  tle 
ce  Père,  el  il  n'y  est  question  ni  du   nombre 
des  c\6ques  qui  assistèrent  au  concile  d'Ar- 
les, ni  de  ceux  qui  se  trouvèrent  à  celui   de 
Uome  ;  mais  de  l'obstinaiion  des  doiiatisles, 
qui  n'avaient  pas  voulu  acquiescer  au  jnge_ 
ment  rendu  contre  eux  dans  raff.iirc,  Àv  Cé- 
cilien.    Marin  d'Arles  est  nomnit>  le  premier 
dans   la  IcUre   syiiouale   du    concile,    et  on 
croit,  dit  1).  Cl  illier,  qu'il  y  prc'sida  ;  toute- 
lois,  Baudouin  a   prouvé,  dit  .Marcliilli,  que 
ce  lui  plutôt  le  pape  Sylvestre  cjui  y  présida 
par  ses  légats.  Les  plus  remarc)ualil(  s  d'en- 
tre les  autres  sonlAgrèce  de  Trêves,  Prolcre 
de  Capoue,  Vocius   de  Lyon,   saint  \  ère  de 
Vienne,  Grégoire    de    Purlo,   saint  Rbétice 
d'Autun,  Imbclanse  de  Reims,  s  ànl  Mirocle 
de  Milan,  saint  Materne  de  Cologne,  Libère 
de  Mérida  en  Espagne,  Clnestus  de   Syra- 
cuse, Avilion   de  Uouen,   Oriental    de  Bor- 
deaux ,  Ouintaise  de  C  igliari,  Orèse  de  Mar- 
seille,  Maniertin  d'Iviuse    on    di'  Toulouse, 
selon   d'autres,  et  Cécilien  de  Carthage.  Les 
prêtres  Claudicn  cl  Vite,  et  les  diacres  Eu- 
gène et  Cyriaque  y  asssslèrenl  aussi  de  la 
part  du  pape  saint  Sylvestre, et  deux  autres 
prêtres   au  nom  de  l'évèqui'  d'Oslie.  Quel- 
ciues-uns   de   ces    évéques    ne    se   trouvent 
point  dans  les  souscriptions,  mais  seulement 
dans  la  lettre  synodale,  el  il  y  en  a  de  nom- 
més dans  la  lettre  synodale  qui   ne  le  sont 
I>as  dans  les   souscriptions.    Constantin   ne 
jmt  assister  à  ce  concile,    parce  qu'il    était 
occupé  à  se  préparer  à  la  gnirrc  contre  Li- 
cinius,  qu'il  déflt  dans  la  bataille  de  Cibales 
donnée  le  huit  d'octobre  de  cette  année.  S'il  y 
eût  assisté,  comme   quelques-uns  l'ont  cru, 
les  donalisles  auraient-ils  osé  se  plaindre  à 
lui  du  jugement  qu'on  y  rendit;  el  les  Pères 
du  concle  auraient-ils  oublié  de  le  remar- 
quer dans  leur  lellre  synodale  au  pape  Syl- 
vestre? 

11  ne  nous  reste  rien  des  ac/esdece  concile, 
et  tout  ce  que  nous  eu  savons,  c'est  que  l'af- 
faire de  Cécilien,  évoque  de  Carlliage,  j  fut 

{({)  r,p  canon  fuUvoir  le  respect  qu'on  avait  pour  l'iiglise 
romaine  sur  laiiuelle  ou  voulait  se  régler  dans  une  eliose 
s;  ini|iorlaiite.  Il  montre  encore  la  grandeur  du  pa[it',  puis- 


AKL 


190 


examinée  avec  encore  plus  ne  soin  qu'elle 
ne  l'avait  éié  à  Borne.  Les  donalisles  av.in- 
cèrent  contre;  lui  deux  cbefs  d'accusation  : 
l'un,  i|u"éianl  encore  diacre,  il  était  allé  par 
ordre  di!  Mensurius,  son  évéque,  à  la  porte 
d(!  la  prison  avec;  des  fouels  et  des  gens  ar- 
més, pour  emiiéeher  qu'on  apportât  à  manger 
aux  martyrs  iiui  y  élairnt  enl(;rmés  ;  l'autre, 
qu'il  avait  été  ordonné  évéquc  p  ir  des  tra- 
diteurs,c!t  nommément  par  Félix  d'Aplonge. 
Mais  comme  ils  ne  donnèrent  auetiiie  preuve 
de;  ces  accusations,  les  évéques  du  coniilc 
déclarèrent  Cécilien  innocent,  et  condamnè- 
rent ses  accusateurs.  C'est  ce  que  nous  lisons 
dans  leur  lettre  synoilale,  où  ils  marciuenl 
en  ces  termes  ce  c)ui  regarde  la  cause  de 
Cécilien  :  «  Nous  avons  eu  affaire  à  des 
hommes  tout  à  fait  déraisonnables,  ennemis 
de  la  tradition  et  capables  de  renverser  la  re- 
ligion chrétienne.  Mais  l'autorité  [iréSenie 
de  notre  Dieu,  la  tradition  et  la  règle  de  la 
vérité  s'est  tellement  opposée  à  eux,  qu'ils 
se  sont  trouvés  Uwn  d'et.it  de  rien  dire,  soit 
pour  soutenir  leurs  entreprises,  soit  pour 
accus«r  les  autres,  n'ayant  aucune  preuve 
de  tout  ce  qu'ils  avançaient.  Ils  ont  donc  été 
condamnés,  autant  par  le  jugc;ment  de  Dieu 
que  par  celui  de  l'Eglise,  qui  comme  une 
bonne  mère  reconnaît  ses  enfants,  et  voit 
avec  joie  les  |)reuves  de  leur  innocence.»  Ils 
ajoutent,  en  s'adressant  au  pape  :  «  Plût  à 
Dieu,  notre  cher  frère,  cjue  vous  eussiez 
trouvé  à  propos  d'assister  vous-  même  à  ce 
grand  spectacle  1  jugeant  avec  nous,  leur 
condamnation  en  c  ût  été  plus  sévère  el  notre 
joie  plus  grande  :  mais  vous  ne  pouvez  ciuit- 
icr  ces  lieux  oîi  les  apôtres  président  cbaqiie 
jour,  cl  où  leur  sang  rend  continuellement 
gloire  à  Dieu. 

Après  le  jugement  de  la  cause  de  Cécilien, 
les  évéques  du  concile,  avant  de  se  séparer, 
firent  divers  règlements  qu.'ils  envoyèrent 
au  pape,  afin  d'en  obtenir  la  confirmation. 

Le  l"  ordonne  (jue  la  fêle  de  Pâques  soit 
observée  par  toute  la  terre  en  un  luèmc 
jour,  et  que  le  pape,  selon  la  coutume, 
écrive  des  lettres  à  tous,  pour  leur  en  l'aire 
savoir  le  jour,  c'est-à-dire  à  tous  lesé»êi)iies 
d'Occident;  car,  pour  ceux  d'Orient,  il  était 
d'usage  que  l'évêque  d'Alexandrie  leur  lîl 
savoir  en  quel  jour  ils  devaient  céicbrt  r  la 
Pàque  (a). 

Le  2'  enjoint  aux  ministres  de  l'I'^glise  de 
résider  dans  les  lieux  pour  lesquels  ils  ont 
été  ordonnés. 

L'obligation  qu'ont  les  clercs  de  demeurer 
attachés  a  l'église  où  ils  ont  reçu  l'ordina- 
tion, est  établie  sur  le  douzième  et  le  trei- 
zième canon  apostolique,  cjui  ne  sont  pas 
moins  sévères  que  le  second  et  le  \iiigt- 
unième  du  concile  d'Arles  sur  lemême  sujet. 
Le  concile  de  Nicée  renouvcda  aussi  les  an- 
ciennes règles  de  l'Eglise  sur  ce  point,  dai»s 
son  seizième  canon,  sous  peine  d'exeoinnui- 
nicalion  pour  les  clercs  contumaces,  tiui  rcta- 
seraient  de  retourner  u  leurs  églises.  L.s 

qu'il  avait  le  soin  d'avertir  tous  les  fidèles  du    jour  oii  I.t 
t'Jque  devait  être  solenuisée.  Tlioimss.  nuimucr.  medil 


191 


DrCTIONNAIRR  DES  CONCILES. 


192 


conciles  tl'Antioclie,  do.  Chnlrédoinc,  de  C.'ir- 
lliage  et  une  inCmilé  d';iutros  firent  les  niê- 
iiie»  règlenicnls  ;  et  cet  accord  prouve  l'iin- 
porliince  de  ce  devoir.  Cependant  ,  (iuel(]ue 
oblig;és  que  soient  les  clercs  de  demeurer 
attachés  à  l'église  pour  laiiuelli^  ils  ont  clé 
ordonnés,  il  peut  y  avoir  des  raisons  légiti- 
mes, qui  les  dispenseni  de  celle  loi  générale, 
el  l'antiquité  nous  en  fournit  plus  d'un  exem- 
ple. C'e>l  ainsi  que  les.iii\t  prêtre  Nuniidi(iue 
l'ut  associé  par  saint  Cyprien  au  clergé  de 
Cartilage,  dont  il  n'était  pas  auparavant. 
C'est  ainsi  encore  que  saint  Ambroise  ;isso- 
cia  saint  Paulin  à  son  clergé,  quoiqu'il  eût 
•1  clé  ordonné  à  Barcelone,  et  qu'il  ne  demeu- 
rât  point  à  Milan. Mais  ce  sont  des  exceptions 
à  la  loi  générale,  qui  doivent  être  rares  et 
fondées,  non  sur  l'inquiétude  ou  l'ambi- 
tion el  la  cupidité  des  ministres  qui  deman- 
dent à  changer  de  place,  mais  sur  le  besoin 
réel  et  la  nécessité,  ou  au  moins  l'ulilité  et 
le  plus  grand  bien  des  églises  où  on  les  en- 
voie. 

Le  3'  retranche  de  la  communion  les  sol- 
dats qui  quittent  les  armes  durant  la  paix  : 
De  lus  qui  arma  projiciunt  in  pace ,  placuit 
abstineri  cos  a  communione. 

Surius,  dans  l'édition  de  ce  concile, remar- 
que qu'il  avait  lu  dans  un  ancien  manuscrit, 
in  bdlo,  au  lieu  Ain  pace;  el  Y\cs  de  Char- 
Ires,  qui  rapporte  le  même  canon,  avait  lu 
dans  un  autre  exemplaire,  in  prœlio.  En 
suivant  cette  leçon,  on  entend  assez  facile- 
ment ce  canon.  11  signifie  (juc  les  PI»,  du 
concile  excommunient  les  lâches  déserleurs 
qui  quittent  les  armes,  pendant  la  guerre  ou 
le  combat.  Le  P.  Sirmond,  dans  ses  notes 
posihumcs  sur  le  concile  d'Arles,  prélend 
que  ces  paroles,  arma  projiciunt,  signifient 
la  même  chose  que  arma  conjiciunt,  et  en- 
tend ce  canon  des  homicides  qui  attaquent 
en  pleine  paix  leurs  ennemis  particuliers. 
Ce  sens  paraît  forcé.  M.  de  l'Aubespine  en- 
tend ce  canon  de  la  paix  de  l'Eglise,  el  l'ex- 
plique en  ce  sens  :  «  Qu'on  exconmiunie  les 
soldais  qui  (luittent  les  armes  durant  la  paix 
de  l'Eglise,»  c'est-à-dire,  qui  abandonnent 
la  milice  et  renoncent  au  service,  parce  que 
les  raisons  qui  rendaient  le  métier  de  la 
guerre  si  dangereux  sous  les  princes  païens, 
ne  subsistaient  plus  sous  un  empereur  chré- 
tien, tel  que  Const.intin,  qui  venait  de  don- 
ner la  paix  à  l'Eglise,  et  qu'il  était  même  à 
ciaindie  que,  si  les  soldats  chréliens  ve- 
naient à  (initier  son  service,  cela  ne  ralentit 
le  zèle  que  ce  prince  témoignait  pour  la  re- 
ligion. 

Le  4-'  et  le  IV  privent  de  la  communion  les 
fiilèles  qui  conduiront  des  chariots  dans  le 
cir{|ue,  de  même  que  les  gens  de  théâtre,  tant 
qii  ils  demeureront  d.ins  ces  professions. 

Le  premier  de  ces  canons  appelle  atjitato- 
res  ceux  (jui  conduisent  des  chevaux  et  des 
chariols  dans  le  cin]ue;  cl  ce  sont  les  mê- 
mes (jue  le  concile  d'Elvire  appelle  aurigaa. 
Pour  ceux  que  ce  cinquième  canon  appelle 
Ihealricus,  ce  sont  absolument  t(ms  ceux  qui 
moulaient  sur  le  théâtre,  et  qui  étaient  ap- 
pelés scenici,  mimi,  liistriones,  pantomimi. 


On  voit,  par  ces  ceux  canons  et  par  beau- 
coup d'autres  semblables,  que  tous  ceux  qui 
font  profession  do  divertir  le  peuple  par  les 
spectacles  ont  toujours  été  regardés  comme 
inilignes  de  la  counnunion  des  fidèles,  et  que 
l'Eglise  a  toujours  inlerdit  à  tous  les  fidèles 
l'assistiince  aux  spectacles,  quels  qu'ils  fus- 
sent. Il  y  en  avait  de  quatre  sortes  chez  les 
Grecs  et  les  Romains,  savoir,  le  cirque,  l'a- 
rène ou  l'amphilbéàtre,  le  théâtre  ou  l'orche- 
stre, el  le  stade  ou  le  xyste.  On  voyait  dans  le 
cirque  des  courses  de  chevaux  attelés  quatre 
de  front  à  chaque  chariot.  Dans  l'amphi- 
théâtre, on  voyait  des  combats  de  gladiateurs 
qui  s'entretuaient.  ou  d'hommes  contre  des 
bêtes,  ou  de  certaines  bêtes  contre  d'autres. 
Le  théâtre  n'était  pas  seulement  destiné  aux 
tragédies  el  aux  pièces  comiques;  on  y  don- 
nait encore  des  ballets,  des  concerts  de  voix 
et  d'instruments  :  on  y  représentait  des  co- 
médies muettes  et  toutes  de  postures  ;  on  y 
voyait  quelquefois  des  charlatans  et  des  dan- 
seurs de  corde.  Le  stade  était  destiné  aux 
exercices  de  la  course,  de  la  lutte  et  du  jai- 
velot.  Ce  sont  ces  quatre  sortes  de  spec- 
tacles que  l'Eglise  a  toujours  interdites  aux 
fidèles. 

Tertullien  en  parle  dans  le  chapitra 
38  de  son  Apologie  pour  les  chrétiens  et 
dans  beaucoup  d'autres  endroits  de  ses 
écrits.  Les  Pères  du  concile  d'Arles  séparent 
donc  de  la  communion  tous  ceux  qui  font 
métier  de  divertir  le  peuple  par  des  specta- 
cles; et  la  pratique  de  l'Eglise  sur  ce  point 
était  si  constante  et  si  universelle,  que  saint 
Augustin  s'en  sert  dans  le  livre  delà  Foiel  des 
œuvres,  pour  détromper  ceux  qui  croyaient 
qu'on  devait  recevoir  au  baptême  tous  ceux 
qui  le  demandaient,  sans  examiner  s'ils 
avaient  d'autres  dispositions  qu'une  loi  com- 
mencée :  Quasi  nescio  ubi  peregrinenlur,  dit- 
il,  quando  mcrelrices  el  Itislriunes,  et  quilibel 
alii publicœ  turpidinis  professores,  nin  solulis 
aat  disruptis  lalibus  vinculis,  ad  christiana 
sacramenta  non  permittunlur  accedere.  Cap. 
18,  n.  33. 

11  n'en  faudrait  pas  davantage  pour  prou- 
ver que  l'Eglise  a  toujours  interdit  les  spec- 
tacles aux  fidèles,  puisque,  si  ceux  qui  les  re- 
présentent sont  impurs  et  retranchés  de  la 
communion  de  l'Eglise,  ceux  qui  y  assistent 
et  les  autorisent  par  leur  présence  ne  peuvent 
manquer  d'être  coupables,  selon  celte  maxi- 
me de  l'Apôtre,  que  «  ceux  qui  consentent 
au  mal  méritent  la  peine  de  ceux  qui  le  font,» 
{nd  Rom.  I,  vers.  32);  et  cette  autre  de  saint 
Cyprien,  (De  Spectacul.  p.  34-0),  «  Qu'on  ne 
peut  jamais  autoriser  par  sa  présence  ce 
qu'on  esl  obligé  de  condamner  comme  inju- 
ste. »  Prohibuit  spectari  quod  prohibet  geri. 
C'était  aussi  le  raisonnement  de  Tertullien 
contre  les  infidèles,  qui  regardaient  le  soin 
que  les  chrétiens  avaient  d'éviter  les  specta- 
cles comme  une  timidité  superstitieuse  :  Ipsi 
auctorcs  et  administratores  spectaculorum , 
dil-il,  qaadrigarius,  .tr.enicûs,  xislicos,  arena- 
rius  illos  amanlissimos  .  .  .  damnant  ignomi- 
nii,  arcenlcs  curia,  roitris,  senatu,  équité, 
cœterisque  honoribus  omnibus,  simul  aç  or^ 


lu:;  ARL 

namentis  quibiisdam.  Qunnla  pervenilas  ! 
Amant  quos  mukUnU  .  .  .  artein  ynai/nificant, 
arlificein  noUmt.   [De  SpeclacuL,  C(ip.±l.) 

Le  6'  veut  qu'on  impo>e  les  iiiiiiiis  à  ceux 
qui,  étant  malades,  veulent  embrasser  la  fui, 
c'est-à-dire  qu'on  les  fasse  catùchurnènes, 
sans  alleiidrc  qu'ils  soient  guéris  pour  venir 
à  l'église  recevoir  l'imposition  des  mains,  ou 
qu'ils  soient  en  danger  de  iriort  (a). 

Le  7'  ordonne  que  les  fidèles  qui  seront 
élevés  aux  charges  publiques,  même  à  des 
gouvernements,  prendront  des  lettres  de  leur 
évoque  diocésain,  pour  marquer  qu'ils  sont 
dans  la  communion  de  l'Eglise  catholique; 
que  l'évéque  du  lieu  où  ils  exerceront  leurs 
emplois  prendra  soin  d'eux,  et  pourra,  s'ils 
tombent  en  quelques  fautes,  les  séparer  de 
la  communion. 

Pour  entendre  ce  canon  qui  est  très-remar- 
quable, il  faut  d'abord  se  rappeler  que  les 
chrétiens  qui  passaient  d'une  province  à  une 
autre  ne  pouvaient  être  admis  à  la  société  des 
fidèles,  ni  à  la  participation  des  sacrements, 
s'il  n'apportaient  des  lettres  de  communion 
de  l'évéque  du  lieu  où  ils  étaient  connus;  et, 
comme  les  gouverneurs  des  provinces  étaient 
ordinairement  d'un  autre  pays  que  celui  dont 
on  les  faisait  gouverneurs, le  concileordonne 
qu'ils  ne  partiront  point  sans  ces  sortes  de 
lettres,  et  enjoint  en  même  temps  aux  évê- 
ques  des  lieux  où  ils  feront  leur  résidence 
de  veiller  sur  leur  conduite,  et  de  les  séparer 
de  la  communion  de  l'Eglise  s'ils  font  des 
fautes  qui  méritent  cette  peine.  Ce  canon, 
(eut  sévère  qu'il  paraît,  est  un  adoucissement 
de  la  pratique  plus  ïévère,  selon  laquelle 
l'Eglise  excluait  en  général  tous  les  magis- 
trats de  la  participation  des  saints  mystères, 
pendant  le  temps  que  durait  leur  magistra- 
ture, comme  le  prouve  le  cinquante-sixième 
canon  du  concile  d'Elvire. 

Les  raisons  de  cette  discipline  étaient,  l'I'a- 
version  que  l'Eglise  avait  pour  les  charges 
et  les  dignités  éclatantes  de  l'empire;  i°  son 
amour  pour  la  vie  obscure,  humble  et  tran- 
quille; 3°  les  moyens  bas,  qu'il  fallait  ordi- 
nairement employer  pour  parvenir  aux  di- 
gnités et  aux  magistratures;  1°  la  nécessité 
presque  inévitable  d'y  commettre  des  injus- 
tices, en  suivant  des  lois  et  des  usages  con- 
traires aux  règles  de  l'Evangile  ;  5°  le  danger 
qu'il  y  avait  que  les  magistrats  ne  prissent 
part  aux  sacrifices  profanes,  dor\t  ils  étaient 
eux-mêmes  chargés,  et  à  l'entretien  desquels 
ils  étaient  obligés  par  leur  état;  6°  l'obliga- 
tion où  ils  étaient  de  donner  au  peuple  des 
spectacles  condamnés  par  l'Eglise  et  con- 
traires à  l'innocence  des  mœurs.  Les  magis- 
trats ne  pouvaient  guère  se  dispenser  non 
plus  de  porter  des  couronnes  dans  les  céré- 
monies publiques,  comme  un  ancien  auteur, 

(a)  L'imposition  des  mains  dont  il  est  parlé  dans  ce  canon 
se  peut  exjiliquer,  ou  de  la  contirniaiion,  ou  de  la  ri';cep- 
tiou  au  catecliiinitMiai.  Y.  le  3'J'  canon  du  concile  d'Elvire. 
thomaisin,  munnscr.  inéd. 

(b)  Voici  comniL"  on  lit  ce  ctnon  dans  les  anciennes  édi- 
tions :  De  Ariiuiis,  qui  propria  leye  uluntiir,  tu  rebapli:,en- 
lur,  placuit.  Si  ad  Ecclesimnaliqùi  de  luic  lutresi  veiierini, 
iiuerrogenl  eos  nostrœ  ^dci  sacerdotes  symiiolum,  i  te.  Il  y 
a  plusieurs  luutes  dans  le  texte  de  ce  caiion    l»  Au  lieu  de 


AIIL 


191 


nommé  Claude  Saturnin  l'avait  fait  voir 
dans  un  traité  des  Cnuroiincs ,  rit  pirTer- 
tiillicii  dans  le  chapitre  7  de  son  livre  de  li 
Couronne  du  M)l(lal;  et  cet  usage  ne  pl.ii- 
sait  piiiiilà  l'Eglise,  ou  parce  (|u'il  ressentait 
l'idolâtrie,  ou  parce  (iti'il  paraissait  cnnliairo 
à  riiuinilité  chrétienne. 

(^.(■pendant  rEgli>e  a  toujours  respeelc  les 
magistrats  et  ceux  qui  possédaient  ()uel(]ues 
dignités  de  l'empire;  et  elle  admettait  avec 
joie  à  ses  mystères  les  plus  saints  ceux  (]ui 
se  conservaient  purs  de  toutes  les  souillures 
du  siècle,  et  qui  n'usaient  de  leur  autorité 
que  pour  l'aire  régner  la  piété.  Le  pape  Inno- 
cent 1"  nous  apprend,  dans  sa  lettre  à  Exu- 
père,  que  tel  a\ait  été  le  sonlimcnt  de  tous 
les  anciens  évêques;  et  c'est  sans  aucune 
raison  que  Teriullien  a  prétendu,  dans  son 
livre  de  l'idolâlrie,  qu'un  magistral  ne  pou- 
vait en  conscience  user  de  son  autorité  con- 
tre les  coupables,  ni  faire  aucun  édil  pour 
le  bon  ordre  de  l'Etat,  ni  seulement  prcnilrc 
les  marques  de  la  magistrature  qui  élaient 
en  ce  temps-là  les  faisceaux  et  la  pourpre, 
sous  prétexte  que  Jésus-Christ  n'a  point  été 
vêtu  de  pourpre,  et  n'a  point  fait  porter 
devant  lui  les  faisceaux  et  les  haches  ro- 
maines. 

Le  8'  (b)  ordonne,  touchant  les  Africains 
qui  ont  coutume derebapliser  1rs  hérétiques, 
que,  si  quel(ju'un  quitte  l'hérésie  et  revient 
à  l'Eglise,  on  l'interrogera  sur  le  symbole, 
et  que,  si  l'on  connaît  qu'il  a  été  baptisé  au 
nom  du  Père,  et  du  Fils,  et  du  Saint-Esprit, 
on  lui  imposera  seulement  les  mains,  afin 
qu'il  reçoive  le  Saint-Esprit;  mais,  si,  étant 
interrogé,  il  ne  reconnaît  pas  la  Trinité,  on 
le  baptisera. 

Pour  bien  éclaircir  ce  canon,  il  faut  savoir 
quels  sont  les  hérétiques  qui  ont  réitéré  le 
baptême;  qui  sont  ceux  qui  en 'ont  changé 
l'invocation  et  la  prière;  quelle  est  l'origine 
de  l'imposition  des  mains;  qu'est-ce  que  l'im- 
position des  mains  avec  laquelle  on  récon- 
ciliait à  l'Eglise  les  hérétiques. 

Les  novaliens,  les  donatistes  et  les  ariens 
rebaptisaient  ceux  qui  avaient  déjà  reçu  dans 
l'Eglise  catholique  une  naissance  spirituelle. 
Les  eunoniiens  ,  qui  étaient  de  tous  les 
ariens  les  plus  impies,  ne  rebaptisaient  pas 
seulement  les  catholiques,  mais  encore  les 
ariens  qui  passaient  dans  leur  parti;  et  quel- 
ques lucifériens,  ou  tout  au  moins  Hilaire, 
diacre,  l'un  des  chefs  du  parti,  grand  enne- 
mi des  ariens,  prétendaient  qu'on  ne  pou- 
vait recevoir  ceux  qui  avaient  été  souillé:- 
de  leur  hérésie  ([ue  par  un  second  baptême  : 
c'est  pour  cela  (|ue  saint  Jérôme,  dans  sou 
Dialogue  contre  les  lucifériens,  l'appelle  le 
nouveau  Deucnlion  de  l'Univers. 

Les  hérétiques,  qui  ont  changé  l'invoca- 

Ariani^,  il  faut  n\ellre  Afris;ci\r  les  Ariens  n'étaient  pas 
encoro,  et  de  plus  ils  n'avaient  pas  couluine  do  rebaptiser 
ceux  (lui  entraient  dans  leur  parti.  '2"  Il  faut  lire  rel<npli~ 
2e/if,  et  non  pas  rcltupltzeiittir  ;  autrement  le  caiiuii  n'a 
point  (li>  sens,  5"  Il  laot  ôier  le  mot  liac  qui  est  joint  à 
liceresi  Voilà  les  trois  tantes  ([Ue  !•'  (lire  SIrrnnnd  a  trou- 
vées dans  ce  canon,  cl  qu'il  a  corrigées  dans  l'impression 
(pi'il  a  fait  faire  des  conciles  de  France.  Ihoimissin,  ma- 
nuicr.  iii^d. 


196 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


m 


tion  et  la  prière  dans  le  baptême,  sonl  les 
paulianisles,  les  phollniens,  une  partie  des 
mont.iiiisti's  et  les  cunomiens. 

L'iinposilioi»  des  mains  est  venue  des  Juifs 
aux  cliréliens,  et  a  passé  de  l'Ancien  Tesla- 
meiil  dans  le  Nouveau. En  effet  Uieu  ordonne 
à  Moïse  d'établir  Josué  à  sa  place,  et  de  lui 
communiquer  son  pouvoir  et  son  autorité 
par  l'iinposilion  des  mains.  (  Niim.  cap. 
XX.V1I,  19,  20).  C'est  sur  ce  modèle  que 
les  apôtres  donnèrent  aux  premiers  diacres 
une  partie  de  leur  pouvoir,  Orantes  iinposue- 
ruiK  eis  tnanus;  que  les  prophètes  et  les 
docteurs  qui  ctaii'ul  à  Antioche  associèrent, 
par  l'ordre  de  Dieu,  Paul  et  Barnabe  aux 
travaux  de  l'apostolat,  et  que  saint  Paul 
remplit  ïimothée  de  la  grâce  du  sacerdoce. 
Les  .Juifs  imposaient  encore  les  mains, 
quand  ils  voulaient  guérir  miraculeusement 
queliju'un,  ou  le  bénir,  ou  attirer  sur  lui  le 
secours  de  Dieu.  C'était  aussi  la  coutume 
parmi  les  Juifs,  que  les  témoins  qui  avaient 
déposé  contre  un  criminel  condamné  à  mort 
sur  leur  déposition  missent  les  mains  sur 
la  tête  de  ce  malheureux,  comme  il  paraît 
par  l'histoire  de  Susanne  (Daniel  XllI.  3V, 
40).  Cette  coutume  n'a  point  passé  chez  les 
chrétiens  ;  et,  au  lieu  de  cette  funeste  impo- 
sition des  mains,  qui  était  suivie  de  la  luort 
parmi  les  Juifs,  l'Eglise  ancienne  avait  la 
salutaire  imposition  des  mains,  appelée  in 
pœniientiam,  qui  faisait  entrer  le  pécheur 
dans  les  exercices  de  la  pénitence  destinés  à 
lui  rendre  la  justice  avec  la  vie ,  et  qui  était 
toujours  jiccompagnée  de  la  prière. 

On  réconciliait  donc  les  héréticiues  à  l'E- 
glise par  l'imposition  des  mains;  et,  pour 
savoir  ce  (]ue  c'était  que  celte  imposition 
des  lo.iiiis,  il  faut  distinguer  la  discipline  des 
dilTércntes  Eglises. 

1.  Il  paraît  par  les  lettres  de  saint  Denjs 
d'Alexandrie  et  de  saint  Cyprien  au  pape 
Etienne,  que  l'Eglise  romaine  recevait  les 
hérétiques  baptises  d;ins  l'hérésii',  par  la 
simple  imposition  des  mains,  accompagnée 
de  la  rccititiou  des  prières  de  la  confirma- 
tion sans  leur  donner  le  saint  chrême,  et 
sans  réitérer  le  sacrement,  et  que  celte  im- 
position des  m, lins  était  appelée,  pour  cotte 
raison,  impositio  nmnus  in  Spirilum.  Cela 
se  prouve  aussi  par  le  pape  Innocent  I,  (]ui 
s'expliiiue  en  ces  termes  au  chapitre  8  de 
sa  2'  lettre,  ii.  11  :  Ut  vmientes  a  Novalianis 
velMonlcnsibus,  per  manns lantum  imposilio- 
nem  sascipianiur :  quia  guamvis  ab  hœreli- 
cis,  lumen  in  Clii  iati  nomine  sunt  baplizati. 

'2.  L'Eglise  d'Afrique,  après  (lu'elle  eut 
quitté  sa  première  coutume  de  réitérer  les 
sacrements  donnés  d;ins  l'hérésie  ,  suivit 
exactement  l'usage  de  l'Eglise  romaine,  et 
n'euiplov.i  que  l'iinposilion  des  mains  pour 
réconcilier  les  hérétiques,  ne  touchant  ni  au 
baptême,  ni  à  la  confirmation ,  ni  à  l'ordi- 
nation, comme  uous  l'apprenons  de  saint 
Optât  et  di'  saint  Augustin. 

3.  Les  Eglises  d'Orient  recevaient  par 
l'onction  du  chiêine  tous  les  iiérétiques  dont 
elles  ne  relieraient  point  le  baptême,  comme 
il  parait  cluircuient  par  le  septième  canou 


du  concile  de  Laodicée,  et  par  la  discussion 
exacte  que  lait  sainl  Basile,  dans  sa  lettre 
188,  de  toutes  les  espèces  de  communions 
héréli(iues.  «  La  première  espèce,  dit  ce 
saint,  comprend  ceux  qui  ont  abandonné  la 
foi  de  l'Eglise  dans  un  point  capital,  comme 
les  valentiniens,  les  marcionites,  les  monta- 
nistes  ;  et  ces  gens-là  no  peuvent  être  admis 
que  par  un  nouveau  baptême.  La  seconde 
espèce  comprend  tous  ceux  qui  ne  sont 
séparés  que  pour  dos  points  dont  l'Eglise, 
absolument  parlant,  est  maîtresse,  et  qui  ne 
sont  point  essentiels ,  propter  ecclesiaslicits 
quasdam  causas  et  quœstiones,  comme  les 
novatiens ,  les  encraiites,  les  apotactites 
et  les  hydroparasiales  ;  et  la  coutume  an- 
cienne était  aussi  de  rebaptiser  tous  ces  gens- 
là.  Mais,  pour  conserver  la  paix  avec  iiuel- 
ques  Eglises,  on  peut,  si  l'on  veut,  ne  pas 
le<  rebaptiser;  auquel  cis,  il  ne  faut  pas 
manquer  à  les  oindre  du  saint  chrême: 
Omni  autent  ratione  statuatur,  ut  ii  qui  ab 
iltonim  baplismo  veniunt,  ungantur  coram 
fidelibus  vitlelicel,  et  ila  demum  ad  mysteria 
accédant.  La  dernière  espèce,  que  saint  Ba- 
sile appelle  illegilimos  conventus  ,  ne  com- 
prend que  ceux  qui,  ayant  reçu  les  sacre- 
ments dans  l'Eglise  calholique,  s'en  étaient 
de|iuis  séparés,  ou  par  ambition,  ou  par 
désobéissance;  et  il  dit  que  c'est  une  an- 
cienne tradition  de  les  recevoir  par  la  seule 
pénitence  :  .hista  pœnilenlin  et  animudver- 
sione  emmdatos.  rni'sus  EcdesiK  conjun^jere. 
Le  second  concile  général,  qui  est  le  premier 
de  Constantinople,  règle  la  chose  comme 
saint  Basile. 

4.  C'était  une  coutume  presque  générale 
par  toules  les  Gaules,  dans  le  cinquième 
siècle,  de  recevoir  les  hérétiques  par  le  sa- 
crement de  confirmation,  comme  on  le  voit 
par  le  pscmier  canon  du  1"  concile  d'O- 
range, et  par  le  seizième  canon  du  2'  concile 
d'Arles.  La  discipline  de  l'Espagne  était  la  î 
même  (|ue  celle  de  la  France.  Saint  Isidore 
de  Séville  {Lib.  11  de  Offic,  cap.  24,  p.  411), 
prescrit  en  ces  termes  la  maiùère  générale 
de  recevoir  tous  les  Iiérétiques  qui  ont  reçu 
le  baptême  au  nom  des  personnes  divines  : 
Hœrclici,  si  lamen  in  Patris,  et  Filii,  et  Spi- 
ritus  sancti  atiestatione  docenlur  baptisma 
suscepisse,  non  iteriiin  sunt  baptizandi ,  sed 
solo  clirismale  et  manus  impositions  purgandi 
sunt. 

On  peut  donc  entendre  ce  huitième  canon 
du  !"■  concile  d'Arles,  ou  du  sacrement  de 
confirmation,  c'est  ainsi  que  l'a  entendu  le 
P.  Sirinond  dans  ses  notes  sur  ce  concile,  ou 
d'une  simple  imposition  des  mains,  pure- 
ment rérémonielle  et  non  sacramentelle. 

Le  !)'  canon  est  conçu  en  ces  termes  :  De 
his  qui  confessorum  lilteras  afferunt,  placuit 
ut  sublatis  eis  titleris,  accipiant  Communica- 
tor i  as. 

Ce  canon  doit  s'entendre  dans  le  mémo 
sens  que  le  vingt  cinquième  du  concile  d'EI- 
vire,  pnis(]u'i!  parle  du  même  abus  ;  ((u'il 
y  apporte  le  même  remède,  et  qu'il  est  conçu 
presque  dans  les  mêmes  termes.  Voyez  ce 
viniit-ciuquièaie  canon  d'Elvire. 


m 


AHL 


ARL 


m 


Le  10'  veul  qu'on  exhorte  les  maris  chré- 
tiens, qui  surpreiiiiiMil  leurs  (cnnnes  eu  ;iilul- 
tèie,  à  lie  poiul  preudre  tl';iuties  rcmuies,  du 
\ivanl  dc's  pieinières,  quoique  les  lois  civi- 
les leur  peruiissenl  de  lo  l'aire. 

Le  11  veul  qu'on  sépare,  pour  quelque 
tCMijis,  de  la  eoiiimunion  les  filles  chré- 
tiennes qui  épousent  des  gentils  (a). 

Le  12'  prive  de  la  comuiunioii  les  clercs 
usuriers. 

Le  13'  ordonne  que  l'on  chasse  du  clergé 
ceux  que  l'on  prouvera,  par  des  actes  pu- 
hlio,  avoir  livré  les  saintes  K(;i  ilures,  ou 
les  vases  sacrés,  ou  avoir  donné  les  noms  de 
leurs  l'rères  ;  mais  il  veut  en  même  temps 
que  ceux  qu'ils  auront  ordonnés,  demeurent 
dans  leur  état.  11  détend  aussi  d'avoir  égard 
à  ces  accusations,  si  elles  ne  sont  prouvées 
par  des  actes  publics. 

Le  ik'  prive  de  la  communion  jusqu'à  la 
mort  ceux  (lui  accusent  faussement  leurs 
frères,  parce  que,  suivant  l'Ecriture,  il  ne 
faut  pas  laisser  un  faux  témoin  impuni. 

Le  15  déclare  abusif  le  droit  que  les  dia- 
cres s'arrogeaient,  eu  beaucoup  d'eudroils, 
d'offrir  le  sacrifice  (b). 

La  première  cl  la  principale  cause  de  la 
lémérii.é  des  diacres,  qui  prétendaient  avoir 
le  dioil  d'offrir  le  sacrifice  de  l'iîucliaristio, 
est  qu'ancieuiiement  ils  avaient  des  cures  à 
giuneriier,  aussi  bien  que  l.'s  prêtres,  co:nmc 
il  paraît  par  le  soixante-dix-seplième  canon 
du  concile  d'Elvire. 

Le  IG'  ordonne  que  ceux  qui  auront  clé  sé- 
parés de  la  communion  en  un  endroit,  pour 
quelque  crime,  ne  pourront  rentrer  dans  la 
cummtiniou  qu'au  uiémc  lieu  où  ils  en  ont 
clé  privés  (c). 

Le  17'  défend  à  un  évéque  d'entreprendre 
sur  les  droits  de  son  confrère  ;  et  le  IS'  en- 
joint aux  diacres  de  porter  du  respect  aux 
prêtres. 

Les  diacres  ne  se  contentèrent  pas  de  s'ar- 
roger le  droit  d'offrir  le  sacrifice  do  la  messe, 
il»  portèrent  encore  l'ambition  jusqu'à  s'éle- 
ver au-dessus  des  prêtres  ,  sous  prétexte  des 
services  coutinutls  qu'ils  rendaient  à  l'évè- 

(a)  Ce  canon  prouve  inauifeslemeut  (|iie  la  disparilé  de 
culte  u'élajl  pasàci'Uc  é|ioque  iiii  empêclieiuiîiil  dirijuant 
pour  li;  niari^ige  :  1°  p!iisi|u'on  ne  casse  pas  le  niaiia^'e 
qu'une  lillu  liuèle  cuuiiacte  avec  un  gentil;  2"  |iuisc|iron 
seconti'Mle  de  ia  séparer  (|uelque  temps  de  la  C' iiuiiuniun, 
ce  qui  eût  élé  une  peine  lro|)  dduce,  au  cabi|u'd  y  eùi  eu 
coniubinage  entre  elle  et  cegeutil.  Thoin.,  ibid. 

{b)  Cette  audace  procédait  de  cinq  ou  six  causes  :  l'De 
ce  que  les  diacres  avaient  la  conduite  de  certaines  parois- 
ses dans  lesquelles  ils  tuptisaient  et  prÔLli;iient.  2"  iJe 
i'.ini'ieune  nunière  de  dire  la  messe  ;  car  alors  on  n'en 
disait  qu'une  que  l'éiêipie  cc-lébrait  :  les  piètres  et  les 
diaeres,  revùiusde  leurs  lialiils  poiKi/ii'aiix,  y  assistaient 
avec  ponqie.  yuaud  il  n'y  avait  point  d'évéque,  c'était  au 
prèire  a  la  ilire.  .\insi  le  diacre  s'iina^inail  pouvoir  se  don- 
ner cette  liberté  en  l'ahseuce  du  piètre.  .'ï''  Les  diacres 
parmi  les  Grecs  disaient  une  partie  de  la  messe;  de  là 
vient  qu'ils  ap|ielaient  ces  pnèies  li  «ia«o.i«à,  pnéres 
(liacoiuiies  ;  c'est  comme  dans  l'ollice  oii  il  y  a  certaines 
prières,  doiil  le  celéhranl  dit  un  verset,  et  les  asMstanls 
en  diseiu  nn  antre  pour  lui  répondre.  Ainsi  eu  est-il  du 
diacre  :  outre  que,  (piand  le  prêtre  veut  dire  une  oraison, 
le  diacre  en  avertit  le  peiqili-,  et  lui  eiiseigue  les  motifs 
pour  lesquels  il  doit  faire  cette  oraison.  C'esl  là  une  eir- 
e  nstance  qui  pouvait  avoir  donné  lieu  à  l'ambition  des 
diacres.  4»  Le  diacre  à  présent  n'a  garde  d'attenter  à  dire 
la  messe;  car  on  lui  fail  conuallre  soa  pcjuvvir  n  r  l.s 


que    iluranl  la  célébration  des  saints  mys- 
tères ,    mellaiil  les  dons  sur  l'autel  ,  appro- 
cliaiit  de  plus  près  île  la  vielime,  avertissant 
()uand  il  fallait  prier,   psalmodier,  s'appro- 
cher, etc. 

Le  19°  veut  que  si  un  cvôi]ue  étranger 
vient  dans  une  ville,  un  lui  donne  place  pour 
offrir  le  saint  sacrifice,  c'est-à-dire  que  l'é- 
véiiue  du  lieu  doit,  par  honiHiir,  lui  céder 
son  droit,  pour  cette  lois,  ainsi  (|ue  le  papo 
Anicet  en  usa  envers  saint  l'oljcarpe. 

Le  20'  porte  qu'un  évéque  sera  ordonné 
par  sept  aiilres  ou  tout  au  moins  par  trois; 
et  jamais  p.ir  un. 

On  remartiue  des  traces  de  re  point  de  dis- 
cipline dans  la  première  iMiitrc  de  saint 
Paul  à  Timothée,  où  cet  ap6lre  parle  ainsi 
à  son  disciple  :  Noli  nc/jligerc  (jratinm  ijum 
in  te  est,  qitœ  data  est  tibi  per  iirujihclinin 
cuin  impiisilione  mantaui  presliijtfrii.  Ht  en 
effet,  saint  Jean  Clirjsosiomc  entend  par 
celle  assemblée  des  anciens  celle  des  évé- 
ques  (lui  avaient,  avec  sainl  Paul,  consacré 
Timoihée. 

Le  21'  défend  aux  prêtres  et  aux  diacres 
de  quitter  les  églises  auxquelles  ils  sont  alla- 
chés  par  leur  ordination  ;  que,  s'ils  font  au- 
trement, il  vent  qu'o.i  les  cîépose. 

Le  22'  regarde  ceux  qui,  ayant  renoncé  à 
la  foi,  ne  font  p,is  pénitence,  mais  attendent 
qu'ils  soient  malpiles  pour  avoir  recours  à 
l'Eglise  el  demander  rabsolntion  :  le  concile 
veut  ([u'on  la  leur  refuse  alors,  el  qu'on  ne 
la  leur  accorde  qu'en  cas  qu'ils  reviennent 
en  santé,  et  qu'ils  fassent  de  dignes  frtiils  de 
pénitence. 

Les  apostats  dont  il  s'agit  dans  ce  canon 
élaient  ceux  qui  avaient  abandonné  l'Eglise, 
el  vécu  dans  le  mépris  de  ses  lois,  pour  ne 
suivre  d'autres  règles  ([ue  leurs  passions.  La 
conununion  qu'ils  ,demandaienl  à  la  mort, 
était  la  réconciliation  ou  l'absolution  sacra- 
mentelle de  leurs  crimes.  Le  concile  leur  re- 
fuse celte  grâce  ;  et,  ijuoique  cette  discipline 
soit  fort  sévère,  ii  n'esl  pas  moins  vrai 
qu'elle  a  été  en  vigueur  dans  les  premiers 
siècles    de  l'Eglise  ,    couime    le    prouvent 

instruments  qu'on  lui  donne.  Mais  anciennement  dans 
l'Eglise  t  itine,  comme  il  psi  encore  d'usage  dans  la  grec(|ne, 
ouïes  ordonnait  lar  la  seule  impositioniles  mains, demônie 
que  l'évèque  et  le  prèlre.  Ainsi  celte  uniformité  d'ordina- 
lioi!  po'ivait  aiitorisiT  les  prélentin.is  d'S  diacres,  quoi- 
qu'elles fu.s^enl  injustes.  Il  est  dit  dans  un  des  lonciles  île 
Carlhage  cpi'oii  ne  donnait  point  d'iustrninents  dans  l'ur- 
dinatioii  des  diacres,  quiit  unliiuibuiUitr  ad  saceidoliiim. 
5"  Lesdi.icres  imposaienl  les  m.iins  an\  [lénitenls  publii'S 
avec  l'éièque,  comme  le  témoigne  saintCvpiien,  et  pi  ut- 
ôlrecontirniaient-i!s.t)°  llsavaieiitplaec  dans  le  sanctuaire; 
les  sous-diacres  el  antres  clercs  n'y  entraient  point  du 
tout  ;  cet  avanlage  était  réservé  à  l'evêque,  au  pèire  et 
au  diacre,  lesquels  y  étaient  niênie  ordonnés,  au  lieu 
qu'on  ordonnait  les  autres  dans  la  sacristie,  ou  du  inuins 
Uors  du  .sanctuaire.  Ces  circonstances  bien  pe.'-ées  l'uni 
connaître  que  la  témérité  des  diacres  n'élait  pas  sans  lon- 
denient.  7°  Les  diacres  avaient  la  dislribiitiou  du  corps  et 
du  sang  de  Jésus-Christ;  cela  pouv;dt  leur  faire  croire 
aussi  qu'ils  le  |ioiivaient  consacrer.  Thom.  ibid. 

(c)  A  commumonc  sepuruiilur.  Ces  mois  s'entendent  de 
ces  gens  qui  sont  mis  en  |<énilcnce,  et  ce  canon  déliud 
qu'ils  ne  doivent  êlrt'  réconciliés  que  par  ceux  qui  les  oui 
séparés  de  la  cominnnion.  La  raison  est  qu'en  ces  temps 
un  pénitent  ne  pouvait  être  absous,  qu'on  ne  sût  aupara- 
vant qu'il  avait  pratiqué  toutes  les  austérités  qui  lui  avaieul 
è:  :  ni:;rjjices.  Ihoiu.  ibid. 


199 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


200 


saint  Cyprien  dans  sa  lettre  52'  à  Antonien, 
le  k6'  cjinon  du  concile  d'Elvire  et  le  pape 
saint  Célesliii  I,  dans  sa  si'conde  lettre  aux 
évêques  des  provinces  de  Vienne  et  de  Nar- 
honne.  Cette  disci[)line  si  sévère,  qui  d'ail- 
leurs n'a  jamais  été  générale  ,  comme  le 
prouvent  à  leur  tour  les  canons  du  concile 
d'Ancyre,  s'adoucit  peu  à  peu  dans  la  suite, 
et  comme  par  degrés.  Saint  Augustin  paraît 
avoir  été  l'une  des  principales  causes  de  cet 
adoMcissetneiii  à  l'égard  des  mourants.  Il 
traite  cette  question  h'6.  l  de  Conjiig.  adull. 
c.  -28, 11.  y5  (a). 

Tels  sont  les  canons  du  concile  d'Arles,  le 
plus  illustre  qu'on  eût  vu  jusqu'alors  dans 
l'Eglise,  et  le  plus  respectable,  soit  pour  L'im- 
portance des  matières  qui  y  furent  traitées, 
soit  pour  le  nombre  des  évêques  qui  s'y  trou- 
vèrent de  toutes  les  provinces  d'Occident  et 
de  tout  le  pays  qui  était  soumis  à  Constantin. 
Un  concile  tenu  en  la  même  ville  l'an  V32 
l'appelle  le  grand  Concile.  Et  on  ne  peut 
douter  qu'il  n'ait  eu  un  grand  nom  dans  l'E- 
glise, particulièrement  chez  les  Africains  in- 
téressés à  en  faire  valoir  l'autorité  contre 
les  donaiistes  qui  y  furent  condamnés,  après 
une  longue  discussion  de  leurs  différends 
avec  Cécilien.  Saint  Optât  ne  parle  point  de 
ce  concile,  ce  qui  est  assez  surprenant,  dit 
D.  Ceillicr  [h);  mais  il  en  est  souvent  parlé 
d.ins  saint  Augustin  :  et  le  huitième  canon 
qui  y  fut  fait  contre  ceux  qui  rebaptisaient 
les  hérétiques,  et  auquel  les  Africains  se 
soumirent,  nous  porte  à  croire,  ajoute  D. 
Ceilliiîr,  que  c'est  de  ce  concile  que  parle  ce 
saint,  lorsqu'il  dit  que  la  question  du  bap- 
tême avait  été  finie  par  un  concile  plénier  de 
toute  la  terre  et  de  toute  l'Ei^lise  ,  tenu 
avant  sa  naissance,  où  la  difficulté  avait  été 
discutée  et  examinée  avec  soin.  «  Quelques- 
uns  veulent,  poursuit  le  docte  bénédictin, 
que  ce  concile  plénier  ail  été  le  concile  de 
Nicée.  Mais  comment  rapporter  au  concile  de 

(a)  D:ins  tes  souscriptions  il  esl  à  remarquer  qu'il  y  a 
des  lecteurs  et  des  exorcisies  qui  signent,  et  qui,  sans 
doiile,  étaient  dé|iuiés  à  la  place  des  évêques.  C/'la  est 
tout  A  l'jil  digne  d'attention,  parce  qu'ordiuaireuienl  ce 
sont  des  prêtres  et  des  diacres  il  qui  l'un  donne  ces  sortes 
d'emplois.  De  plus,  celui  qui  est  lecteur  n'est  pas  exor- 
ciste. En  effet,  on  ne  doiuiail  pas  ancieunemrnt  ces  deiii 
ordres  i)  une  niêaie  personne  :  car  on  ne  les  donnait  qu'alin 
qu'ils  fussent  exercés;  or  malaisément  un  seul  peut-il 
exercer  l'un  et  l'autre.  Thom.,  ibiit. 

{b)  Nous  n'avons  en  enlier  que  sept  livres  de  saint 
Oplai  contre  les  Uonatisies.  Les  fragments  retrouvés 
dont  nous  avons  parlé  plus  liant,  et  qui  fout  voii-  que  le 
[lape  saint  Sylvestre  présida  au  concile  d'Arles  par  ses 
légats,  démontrent  en  même  temps  que  saint  Optai  n'a 
pas  ignoré  l'existence  de  ce  concile. 

(c)  De  deux  choses  l'une  :  ou  c'est  le  concile  de  Nicée 
qui  a  lerniiué  la  quesiion  du  liaptênie  agitée  en  AIriquc, 
comme  saint  Augustin  l'assure  du  concile  iilénier,  ou  c'est 
le  concile  d'Arles.  Si  c'est  le  concile  de  Niiée,  c'est  donc 
lui  que  saint  .Augustin  appelle  concile  plénier;  si  c'est  le 
concile  d'Arles,  comment,  après  ce  concile,  les  églises  de 
Jérusalem  et  de  Césarée  pouvaienl-ellcs  conserver  la 
pratique,  que  D.  Ceillicr  leur  reproclie  plus  loin,  de  re- 
baptiser les  hérétiques,  comme  si  la  question  n'eût  pas 
encore  été  Leriuinée? 

(d)  Ce  que  dit  saint  Jérôme  n'est  pas  une  conséquence 
qu'il  ail  lirée  seulement  du  dix-neuvième  canon,  où  le 
concile  rejette  le  hapléiue  des  paidiaiiistes,  mais  la  consé- 
quence qu'il  devait  tirer  de  ce  même  canon  combiné  avec 
le  huitième,  où  le  concile  admet  comme  valide  le  baptême  _ 
desnovalieus. 


Nicée  tout  ce  que  saint  Augustin  dit  du  con- 
cile plénier  (ju'il  ne  nomme  point?  Comment 
prouvcra-t-on  qu'on  y  porta  l'alfaire  du 
baptême  des  hérétiques,  qu'elle  y  fut  soi- 
gneusement examinée  et  discutée  entre  les 
deux  parlis,  et  enfin  terminée,  puisque  Céci- 
lien est  le  seul  des  évêques  d'Afrique  qu'on 
sache  y  avoir  assisté?  Il  esl  vrai  que  dans 
le  concile  de  Nicée  il  fut  quesiion  du  baptême 
des  paulianisles,  c'est-à-dire,  de  ceux  qui 
suivaient  les  erreurs  de  Paul  de  Samosale, 
qu'on  y  déclara  qu'il  était  nul,  et  qu'il  fallait 
absolument  les  rebaptiser.  Mais  peut-on  con- 
clure de  là  que  ce  concile  ait  terminé  la 
question  du  baptême  agitée  depuis  si  long- 
temps en  Afrique,  comme  saint  Augustin 
l'assure  du  concile  plénier  (c)?  Ce  que  dit 
saint  Jérôme  [Dinl.  adv.Lucif.),  que  le  con- 
cile de  Nicée  reçut  le  baptême  de  tous  les 
hérélitiues,  à  la  réserve  de  celui  de  Paul  de 
Samosale  et  de  ses  sectateurs,  n'est  qu'une 
conséquence  que  ce  Père  paraît  avoir  tirée 
du  dix-neuvième  canon  de  ce  concile  (d),  et 
ne  peut  être  apporté  en  preuve. 

En  effet,  si  la  question  du  baptêtne  de  tous 
les  hérétiques,  excepté  les  paulianisles,  avait 
été  décidée  dans  le  concile  de  Nicée,  les  évê- 
ques d'Orient  n'auraient  pas  dû  ignorer  cette 
décision  (e)  ;  néanmoins  il   esl  certain  que        1 
depuis   le   concile,  de   grandes    Eglises    en        | 
Orient  continuèrent  à  rebaptiser   les  héré- 
ques,  comme  elles  avaient  fait  auparavant. 
Saint  Albanase,   qui   était  plus  au  fait  que 
personne  de  ce  qui  s'était  passé  à  Nicée,  et 
qui  en  a  défendu  la  foi  avec  aulant  de  zèle 
que  de  lumières,  soutenait  longtemps  après 
que  la  validité  (/)  du  baptême  dépendait  de       | 
la    ptiretô  de  la   foi  de  ceux   qui  le   confé-       ' 
raienl  :  car  il  rejette  non  seulement  le  bap- 
léine  donné  par  les  ariens,  mais  aussi  celui 
des  autres  hérétiques,  parce  qu'encore  qu'ils 
le  donnassent  au  nom  des  personnes  de   la       n 
Trinilé,  leur  foi  ne  s'accordait  point  avec  les       9 

(c)  Les  évêques  d'Orient,  tels  que  saint  Cyrille  efoaim 
Basile,  n'auraient  pas  dit  ignorer  davantage  la  décision  du 
concile  d'Arles  portée  depuis  un  demi-siècle»  si,  comnie 
l'admet  plus  loin  D  Ceillicr,  le  concile  d'Arles  avait  - 
œcuniéniipie. 

(/")  Non  (las  la  validité,  mais  la  légitimité  ou  la  sainteté 
du  bapiènie  pour  les  adultes,  ce  qui  est  bien  différent. 
Voici  son  texte,  tel  qu'il  est  rapporté  par  D.  Ceillier  lui- 
même  :  «  Qui  ficri  potest  ut  prorsiis  vacuus  ac  inulilis  non 
sil  baptismus  qui  ab  illis  [Arianis]  dalur,  in  quo(piidem 
insit  religionissimulatio,  sed  rêvera  niliil  ad  pielatem  va- 
ieat  conl'erre?  Nec  enim  Ariaiu  in  l'airis  et  Filii  iiomine 
dant  baplismnm,  sed  in  nomine  crcatoris  et  rei  crealae, 
effecloris  et  rei  l'act.'B.  Unde  quemadnioduni  rescreata  alla  ' 
est  a  Filio,  ita  baptismus  alius  est,  cliam  si  nomen  Patris 
et  Filii,  ut  prsecipit  scriplura,  proferre  assimilent.  Non 
eniin  qui  dicit,  Domine,  ille  etiam  dat,  sed  is  tantum  qui 
cum  nomine  reclam  ipinque  habet  (idem...  Itaque  miilise 
quoque  alise  liœreses  nomina  tantum  pronunliant  :  verum 
cum  rccle  non  sentiant,  uti  diclum  est,  nec  sanam  habeant 
fidem,  iiiutilis  est  aqua  quam  donani,  quippe  cui  desit  pie- 
tas;  ita  ulquemciimque  illi  as|ierspiint,  impielate  fœdetur 
potius  quam  redimalnr...  Sic  Manicluci,  Phryges,  et  Samo- 
salensis  discipuli,  quainvis  proferunt  nomina,  iiihiiomiiius 
siinl  hieretici.  »  Allum.  Oral.  2,  conUa  Ariunos,  pag.  510, 
lom.  1.  Il  suit  d;3nc  simplement  de  ces  paroles  que  les 
ariens  et  les  autres  étaient  hérétiques,  ipioiipi'ils  nom- 
massent 1rs  trois  personnes  de  la  sainte  Trinité,  et  que 
leur  baptême  était  illicite,  (/i(i/)pc  nd  (tesil  pielas,  et  inu- 
tile pour  les  adultes  quant  ii  l'effet  de  les  sanctifier;  niaio 
non  qu'il  lût  nul  ou  qu'il  dût  êlro  toujours  réitéré. 


201 


ARL 


paroles  qu'ils  prononçaient.  Saint  Epiplianc 
parlant  lii;  certains  callioliques  qui  rebapti- 
saient les  aritns,  se  contente  de  les  taxer  de 
léniéraircs,  et  la  raison  qu'il  donne  de  l'irré- 
gularité en  ce  pciint ,  c'est  qu'aucun  concile 
général  n'avait  encore  rien  décidé  là-des- 
sus (a).  Ce  saint  aurait-il  parlé  ainsi,  s'il 
avait  su  qu'au  concile  de  Nicée  ou  eût  re- 
connu pour  valide  le  l)aptéinc  des  héréti- 
ques? C'était  la  coutume  de  l'Iîglisc  de  Jéru- 
salem, du  temps  de  saint  Cyrille,  de  rebapti- 
ser les  hérétiques,  cl  on  y  comptait  pour  rien 
le  baptême  qu'ils  avaient  reçu  dans  l'iié- 
résie  (6j.  Saint  Basile  marque  clairement 
que  dans  l'Eglise  de  Césarée  on  rebaijtisait 
les  encralites,  les  saccophores  et  les  apolac- 
tites,  nonobstant ,  ajoutc-l-il ,  la  coutume 
contraire  des  Eglises  de  Rome  et  d'Icône. 
Enfin  ce  (jui  montre  que  ce  n'est  point  du 
concile  de  Nicée,  mais  de  celui  d'Arles  qu'il 
s'agit  dans  saint  Augustin,  c'est  que  ce  ['('.vi', 
n'a  jamais  combattu  les  donalistes  par  l'au- 
torité expresse  du  concile  de  Nicée  (c),  mais 
souvent  i>ar  celui  d'Arles  ;  qu'on  voit  dans 
ce  dernier  un  décret  formel  pour  recevoir 
tout  baptême  des  hérétiques  donné  en  la  foi 
(le  la  Trinité  ;  décret  ([ui  regarde  bien  parti- 
(ulièremenl  les  AlVicains,  à  qui  il  s'adresse, 
et  qu'il  nomme  seuls,  comme  ayant  sur  cet 
article  un  usage  contraire  à  celui  des  autres 
Eglises,  et  décret  qu'on  ne  peut  douter  avoir 
été  précédé  d'une  ample  et  exacte  discussion, 
vu  le  nombre  des  évêques  d'Afrique  qui 
étaient  dans  ce  concile,  et  à  l'égard  desquels 
il  fallait  de  fortes  raisons  pour  l'emporter 
sur  leur  coutume.  N'est-ce  pas  ià  l'idée  d'un 
concile  oîi  la  question  du  baptême  avait  été 
finie  après  que  les  difficultés  y  eurent  été  dis- 
cutées et  examinées  avec  soin  ? 

«  La  seule  objection  que  l'on  peut  faire, 
c'est  sur  le  titre  de  plénier  ou  d'universel 
que  saint  Augustin  attribue  au  concile  qu'il 
ne  nomme  point.  Or  on  peut  montrer  que  cp 
Père  a  donné  ce  même  titre  au  concile  d'Ar- 
les. C'est  dans  sa  lettre  quarante-troisième, 
où  ayant  dit  que  les  donalistes,  après  avoir 
été  condamnés  dans  le  concile  de  Rome,  pou- 
vaient encore  en  appeler  à  un  concile  géné- 
ral de  toute  la  terre,  où  l'affaire  de  Cécilien 
fût  discutée  de  nouveau  avec  ceux  mêmes 
qui  l'avaient  jugée,  et  la  sentence  des  juges 
cassée,  au  cas  qu'ils  l'eussent  mal  rendue;  il 
ajoute  r,ue  ces  schismatiqucs,  au  lieu  d'avoir 
recours  à  ce  moyen,  s'adressèrent  à  Cons- 
taiiliii,  aimant  mieux  s'en  rapporter  à  son 
jug:  nienl  (ju'à  celui  des  évêques;  mais  ((uo 
ce  prince,  pour  les  mettre  une  bonne  fois  à 
la  raison  ,  indiqua  le  concile  d'Arles.  Par 
cette  manière  de  parler,  saint  Augustin  in- 
sinue assez  clairement  qu'il  n'entendait 
qu'une  même  chose  par  le  concile  général 
auquel  les  donalistes  auraient  dû  appeler 
ensuite  de  leur  condamnation  à  Rome,  et  par 

(a)  Aiicim  concile  géiiûrat  ne  l'avait  eoooro  aeciue  en 
ternies  cx|irès  :  on  pouvait  seulenienl  l'iiiférrr,  par  voie 
decoiiïù.iueiice,  du  8«  ul  du  10'  cauoii  du  coiicilo  général 
de  Nicée 

(b)  La  (picsuon  rol.ilive  à  certaines  Hglisos  d'Orient, 
des  temps  do  s;iinl  Cyrille  et  de  saint  Basile,  ist  fort  cnn- 
lro\  ersér  et  des  plus  i  hscures.  Vid.  Sal.  Alex.  Ilist  Ecct. 

I)ic;tionnai|(e  des  Concilc  I 


ARL  20? 

le  concile  d'Arles,  qui  suivit  on  cflel  cette 
condamnation,  et  où  assistèrent  plusieurs 
évêques  de  ceux  qui  avaient  jugé  à  Home 
l'affaire  de  Cécilien.  Que  si  l'on  prétend  (|ue 
saint  Augustin  n'a  pu  qualifier  de  concile 
plénier  celui  d'Arles,  où  il  ne  se  trouva  (jue 
des  évêquesd'()ccidenl,nous  répondronsque, 
suivant  les  termes  de  la  lettre  de  Constantin, 
le  concile  (l'Arles  lut  convoqué  d'une  infinité 
d'endroils;  que  suivant  le  second  concile 
qui  se  tint  en  la  même  ville  ,  il  s'y  était 
trouvé  des  évêques  de  tous  les  côtés  du 
monde;  et  que,  quand  il  ne  s'y  en  serait 
trouvé  que  des  provinces  d'Occiden.t,  ce  ciui 
n'est  pas  certain,  le  consenlement  (|ue  toute 
la  terre  a  donné  au  jugement  qui  y  lut  rendu 
contre  les  donalistes,  suffisait  pour  (lue  ce 
Père  lui  donnât  le  nom  de  plénier,  comme  on 
a  donné  celui  d'oecuménique  au  premier 
concile  de  Constantinople,  quoiqu'il  ne  fût 
composé  que  d'Orientaux,  mais  dont  l'Occi- 
dent adopta  les  décisions.  » 

Ce  que  nous  avons  laissé  dire  à  D.  Ceillier, 
pour  prouver,  d'après  Sirmond  et  Launoy, 
que  le  concile  plénier  dont  parle  saint  Au- 
gustin est  le  concile  d'Arles  ,  a  été  réfuté 
d'avance  par  Nicola'i,  dans  la  discussion  qu'il 
eut  avec  Launoy,  et  par  le  P.Noël  Alexandre, 
dans  une  dissertation  spéciale  de  son  His- 
toire ecclésiastique  {Tom.  IV,  p.  173,  édit. 
de  Munsi).  Nous  renvoyons  à  ces  deux  au- 
teurs. Nous  ferons  reniarquer  seulement 
qu'il  y  a  une  contradiction  visible  dans  ce 
que  dit  D.  Ceillier,  que  le  concile  d'Arles 
était  le  concile  général  do  toute  la  terre 
dont  parle  saint  Augustin,  et  ce  qu'il  sou- 
tient d'un  autre  côté,  que,  même  depuis  le 
concile  de  Nicée  ,  on  rebaptisait  les  héré- 
tiques dans  une  partie  des  Eglises  d'Orient. 
Commentnes'est-il  pas  aperçuiiu'eninfirmant 
le  décret  porté  par  le  concile  de  Nicée  contre 
les  donalistes  ,  il  a  par  là  même  dépouillé  le 
concile  d'Arles  de  son  prétendu  caractèrti 
d'œcuménicilé?  Au  reste,  il  est  facile  d'ex- 
pliquer la  discipline  objectée  par  D.  Ceillier 
de  l'Eglise  de  Jérusalem,  du  temps  de  saint 
Cyrille  ,  et  de  l'Eglise  de  Césarée  ,  du  temps 
de  saint  Basile,  à  l'égard  du  baplôaie  de  cer- 
tains hérétiques,  regardé  comme  nul  par  ces 
Eglises  ;  c'est  qu'apparemment  les  hérétique; 
dont  il  s"a;j;issaii  Ciiiienl  au  uioiiis  soupçonnés 
d'altérer  la  forme  du  sacrement  de  baptême, 
comme  les  paulianistes,  ou  disciples  de  Paul 
de  Samosale  ,  que  le  concile  de  Nicée  lui- 
même  prescrivit  de  re  apliser,  et  les  protes- 
tants de  nos  jours,  que  nous  baptisons  sous 
condition  loisqu'ils  reviennent  à  l'Eglise  ca- 
lho\u]U'\  H isl .  'les (lul . sacr .  U I ;  fJi.^t.cccl.lV. 

ARLES  {Conciliabule  d').  L'an  33;!,  ou  3a'i. 
selon  Mansi,  A'incent,  cvêqne  de  Caiioue, 
Marcel  de  Campanie  et  quelques  autres  lé- 
gats du  pape  Libère,  vinrent  trouver  Cons- 
tance dans  les  Gaules,  où  il  s'était  rendu 

t.  IV,  ;).  171  et  scq.,  et  la  noie  de  Mansi,  ibid.  p.  I7Ô. 

[c)  Dire,  coiiinip  l).  Cfillior,  ipia  saint  Aui,'uslin  n'a  ja- 
mais conibatln  les  dniiatistos  par  le  concile  de  Nicée,  c'est 
tout  sinipl-nimt  supposer  ce  qui  est  en  iiueslion,  puisque 
la  (;ucsiion  est  précis^>;nc,.l  di'  savoir  si  le  Concile  plcuier 
■]•)»[  il  pailo  est  le  concile  de  Nicée. 


205 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


m 


après  la  mort  de  l'usurpateur  Magnence. 
Dominé  par  ^  alcns  et  par  les  autres  ariens 
qui  étaient  à  sa  suite,  il  venait  d'assembler 
an  conoiliabulc  à  Arles  pour  faire  condam- 
ner snint  Athanasc,  après  avoir  eu  soin  de 
publier  un  édit  portant  peine  d'exil  contre 
ceux  qui  refuseraient  de  souscrire  à  cette 
condamnation.  Les  catholiques  dem.indèrciit 
que  l'on  s'occupât  des  matières  de  foi  avant 
de  délibérer  sur  des  accusations  person- 
nelles ;  et  Vincent  de  Capoue  alla  mémo  jus- 
qu'à promettre  par  écrit,  pour  le  bien  do  la 
paix,  de  se  conformer  au  désir  de  l'empe- 
reur, si  l'on  voulait  préalablement  condam- 
ner l'hérésie  d'Arius.  Mais  Valens  et  les 
Orientaux  repous-^èreni  celte  proposition  , 
et,  à  forre  de  menaces,  d'injures  et  de  mau- 
vais traitements ,  ils  arrachèrent  au  légat 
Vincent  la  condamnation  du  saint  docteur. 
Son  exemple  entraîna  la  plupart  des  autres 
évêques  ;  toutefois  il  ne  tarda  pas  à  réparer 
le  scandale  de  celle  chute.  Saint  Paulin  de 
Trêves  ,  qui  résista  constamment,  fut  exilé 
en  Phrygie,  où  il  mourut,  après  cinq  années 
de  souffrances ,  l'an  3o8. 

Ce  concile  d'ariens  condamna  également 
Pholin  et  Marcel  d'Ancyre,  selon  le  témoi- 
gnage de  Sulpicc  Sévère. 

ARLES  (Concile  d'),  Arelatense,  l'an  443. 
On  n'est  point  d'accord  sur  l'année  de  la 
tenue  de  ce  concile.  Les  uns  le  mellenl  à 
l'an  4.V3,  et  les  autres  à  l'an  431  ou  'i32. 
Ceux  qui  le  placent  à  l'an  443  se  fondent 
sur  ce  qu'on  lit  dans  la  Vie  de  saint  Hilaire 
d'Arles,  que  Célidoine  ou  Quélidoine  fut  dé- 
posé de  l'épisropat ,  en  444,  parce  que, 
contre  la  défense  des  canons,  il  avait  été 
ordonné  évéque  après  avoir  épousé  une 
veuve  ;  or,  on  ne  coimaît  point  d'autres  ca- 
nons qui  ordonnent  de  déposer  ceux  qui  au- 
raient été  élevés  à  l'épiscopat  après  avoir 
épousé  une  veuve,  que  le  quarante- cin- 
quième du  second  concile  d'Arles.  C'est  donc 
de  ce  canon  qu'il  fut  question  dans  la  pro- 
cédure contre  Célidoine.  Ce  concile  ne  fut 
pas  composé  seulement  des  évêques  dépen- 
dants de  la  métropole  d'Arles ,  il  s'y  en 
trouva  de  diverses  provinces ,  comme  on  le 
voit  dans  les  décrets  qui  concernent  les  mé- 
tropolitains. Le  concile  de  Vaison ,  de  l'an 
442,  y  est  cité  nommément.  On  ne  connaît 
point  les  évêques  qui  y  assistèrent.  Quant 
aux  canons  que  l'on  y  ût  ,  il  y  a  des  exem- 
plaires, tels  que  ceux  de  Pithou  et  du  Vati- 
can ,  qui  n'en  contiennent  que  vingt-cinq, 
d'autres  trente-trois  :  tels  sont  les  exem- 
plaires de  Corbie  ,  de  Lyon  ,  etc.  Celui  de 
Reims  en  contient  cinquante-six,  presque 
tous  tirés  des  conciles  de  Nicée,  du  premier 
d'Arles,  de  Vaison  et  d'Orange. 

Le  1"  déclare  qu'on  ne  doit  point  choisir 
un  néophyte  ,  pour  l'ordonner  diacre  ou 
prêtre. 

Le  2'  défend  d'élever  au  sacerdoce  aucune 

(o)  Par  ce  canon,  il  parait  qu'un  clerc,  môiiie  majeur, 
qui  élail  marié,  élail  liien  obligé  de  garder  la  conliiieiice 
avec  sa  feuiuie,  mais  non  pas  à  la  nieUre  hors  de  sa  mai- 
suii,  où  elle  pou\ ail  habiter  avec  lui,  mais  comme  une 
religieuse,  et  dans  une   espèce   d'iiibil  de  moniale.  (\: 


personne  mariée,  si  elle  ne  renonce  à  l'usage 
du  mariage  ,  en  promettant  de  garder  la 
continence,  ce  qu'il  appelle  conversion  : 
Nisi  prœmissa  fueril  conversio. 

Le  3'  défend,  sous  peine  d'excommunica- 
tion,  aux  diacres,  aux  prêtres  et  aux  évê- 
ques, d'avoir  dans  leurs  maisons  d'autres 
femmes  que  leurs  grand'mères,  leurs  mères, 
leurs  sœurs,  leurs  lill'S,  leurs  nièces  ou 
leurs  propres  femmes  converlies,  c'est-à-dire 
leu.-s  feininos  qui  aient  promis  de  garder  la 
continence  (a). 

Le  4'  défend  aux  diacres,  aux  prêtres  et 
aux  évêques  d'instruire  dans  leurs  chambres 
de  jeunes  filles  libres  ou  esclaves. 

Le  5'  renouvelle  le  quatrième  canon  du 
concile  de  Nicée  ,  touchant  l'ordination  des 
évêiiues. 

Le  6'  déclare  qu'un  évêqne  ordonné  sans 
la  participation  du  métropolitain  ne  doit 
point  être  censé  évêque  ,  selon  le  grand 
concile  (le  concile  de  Nicée,  cun.  G). 

Le  7'  interdit  l'enlrôe  du  clergé  à  ceux 
qui  se  mutilent  ,  sous  i)rélexte  qu'ils  ne 
peuvent  résister  aux  lenlations  de  la  chair. 

Le  8°  ordonne  à  celui  (]ui  reçoit  une  per» 
sonne  excommuniée,  d'en  rendre  compte  au 
concile. 

Le  9'  fait  défense  de  recevoir  un  novalien 
à  la  communion ,  s'il  n'abjure  son  erreur, 
et  ne  donne  des  marques  de  sa  pénitence. 

Le  10'  porte  que  ceux  qui  sont  tombés 
volontairement,  et  qui  ont  renoncé  à  la  foi 
dans  la  persécution,  feronl  sept  ans  de  péni- 
tence, selon  le  onzième  canon  du  concile  do 
Nicée. 

Ce  onzième  canon  du  concile  de  Nicée, 
que  l'on  cite  ici,  enjoint  douze  ans  de  péni- 
tence à  ceux  qui  sont  volonlairemenl  tombés 
dans  la  persécution.  D'où  vient  donc  que  les 
Pères  du  deuxième  concile  d'Arles  n'en  im- 
posent <iue  sepl ,  en  se  tondant  néanmoins 
sur  le  onzième  canon  de  Nicée  ,  qui  en  im- 
pose douze?  C'est  qu'ils  ont  suivi  la  version 
de  Ruûn  [Lib.  II  de  Hist.,  cap.  6),  qui  tra- 
duit le  onzième  canon  du  concile  de  Nicée 
comme  il  est  dit  dans  le  dixième  du  second 
concile  d'Arles. 

Le  11'  ne  condamne  qu'à  cinq  ans  de  pé- 
nitence ceux  que  les  supplices  ont  obligés  de 
renoncer  à  la  foi. 

Ce  qui  donnait  lieu  à  ces  canons ,  c'est 
que  tout  rOi'cidenl  élait  plein  de  barbares  , 
partie  ariens  et  partie  païens ,  qui  rava- 
geaient l'empire. 

Le  12'  porte  que  ceux  qui  sont  morts  en 
pénitence  seront  admis  à  la  communion  ,  et 
qu'on  recevra  leur  oblation  après  leur  mort. 

La  communion  dont  il  s'agit  dans  ce  ca- 
non ,  c'est  l'union  ,  la  communion  au  corps 
des  fidèles,  ou  la  société  parfaite  avec  les 
fidèles,  qui  faisait  que  l'Kglise  recevait  les 
oblations  de  ceux  qui  les  lui  présenlaienl  ou 
les  lui  faisaient  présenter ,  et  les  offrait  à 

canon  parle  des  femmes  avec  qui  les  clercs  peuvent  de- 
meurer, ot  met  de  ce  nombre  celles  avec  qui  ils  étaient 
mariés,  convcrsam  u.rorem  ,  et  sert  |iar  conséquent  à  ex- 
pliquer le  concile  de  Nicée.  Tlwinass.  manuscr.  inédit. 


20S 


ARL 


ARL 


S()6 


Dieu  en  son  nom.  Celle  espèce  de  commu- 
nion t'Iail  i)lus  C!>liiiiéc  que  l.i  simple  eiim- 
iiHiiiioii  ou  la  réconcilialioii  :  l'Et,'''**''  pouvait 
la  reniire  aux  uiorls ,  el  elle  Iciirélait  utile, 
puisque  c'aurait  été  iiiulileiuent  qu'elle  la 
leur  aurait  rendue,  s'ils  n'eu  eussent  retiré 
aucun  avantage. 

Le  i;{-  défend  aux  ecclésiastiques  de  quit- 
ter leurs  Eglises,  sous  quelque  prétexte  que 
ce  soit;  el  s'il  se  Irouve  que  quelqu'un  ,  de- 
ineuranl  dans  une  aulre  Eglise,  soit  ordonné 
par  l'évéquc  de  celte  Eglise  ,  malgré  son 
évéque,  celle  ordination  sera  nulle.  C'est  la 
disposition  du  qumzièine  et  du  seizième  ca- 
non du  concile  de  Nicée. 

Le  IV'  renouvelle  aussi  le  dix-septième 
canon  du  concile  de  Nicée,  et  le  troisième  du 
concile  de  Chalcédoine  ,  qui  défendent  aux 
clercs,  sous  peine  de  déposition  or  d'excom- 
munication ,  d'exercer  l'usure  ou  le  négoce, 
el  de  se  faire  fermiers. 

Le  15'  défend  aux  diacres,  sous  peine  de 
déposition  ,  de  s'asseoir  parmi  les  prêtres 
dans  le  sanctuaire  ou  la  salle  secrète  de  l'é- 
glise, et  d'administrer  le  corps  de  Jésus- 
Christ  en  leur  présence. 

Ce  canon  est  le  dix-huitième  du  concile  de 
Nicée  ,  non  pas  tel  qu'il  est  dans  le  texte 
grec  de  ce  concile,  mais  tel  qu'il  est  dans  la 
version  de  Rufin.  Le  concile  de  Nicée  ne  dé- 
fend pas  aux  diacres  de  donner  l'Eucliarislie 
au  peuple  en  présence  des  préIres  ;  il  leur 
défend  seulement  de  la  donner  aux  prélres 
méiJies.  Nous  voyons,  par  la  seconde  apo- 
logie de  saint  Jusiin  ,  q:ie  l'office  des  diacres 
était  de  distribuer  l'Eucharistie  aux  pré- 
sents ,  dans  les  assemblées  de  l'Eglise ,  et  de 
la  porter  aux  absents.  Dans  la  suite,  le  qua- 
trième concile  de  Cardiage,  cnn.  38,  restrei- 
gnit ce  pouvoir  des  diacres,  en  disant  qu'ils 
ne  donneraient  l'Eucharistie  au  peuple,  en 
présence  du  prêtre,  que  par  son  ordre  et  en 
cas  de  besoin. 

Le  16'  et  le  17  :  «  On  doit  baptiser  les 
photiniens  ou  les  paulianistes ,  selon  les  sta- 
tuts des  Pères.  Mais  les  bonosiaques  ou  bo- 
nosiens  doivent  être  reçus  par  l'onction  du 
chrême  et  l'imposition  des  mains  ,  parce 
qu'ils  sont  baptisés ,  aussi  bien  que  les 
ariens,  au  nom  de  la  Trinité.  » 

Ces  statuts  des  Pères  sont  le  dix-neuvième 
canon  du  concile  de  Nicée,  dont  celui-ci  esl 
tiré,  mais  selon  la  fausse  traduction  de  Hu- 
fin  ,  puisque  le  concile  de  Nicée  ne  parle 
point  et  ne  pouvait  parier  de.i  pliotiniens,  qui 
n'étaient  point  encore  connus  du  lemps  de 
ce  concile  de  Nicée,  lequel  ne  nomme  que 
les  paulianistes,  disciples  de  Pau!  de  Sanio- 
sale  ,  t]ui  ne  regardaient  Jésus-Christ  que 
comme  un  pur  homme.  Pholiii  ,  évéque  de 
Sirmium  ,  ayant  depuis  embrassé  l'erreur 
des  paulianistes,  ceux-ci  furent  plus  souvent 
appelés  Pholiniens.  Saint  tjrégoire,  epist.  63, 
dit  qu'il  faut  aussi  baptiser  les  bonosiens. 
Il  faut  donc  qu'ils  aient  ajouté  dans  la  suite, 
à  leurs  erreurs ,  celles  des  pholiniens  ;  ce 

(il)  Ce  canou  est  irès-sévère  conlre  les  pénitenls.  En 
quelques  Eglises,  les  pécliours,  même  après  leur  péiii- 
teuce  achevée    ne  poiivaiuiil   plus  se   marier,  aller  a  la 


qu'ils  n'avaient  pas  encore  fait  du  temps  de 
ce  concile,  puisciu'il  juge  valili-  leur  bap- 
tême. 

Le  18'  et  le  19  :  «  C'est  à  l'évêque  d'Arles 
d'assembler  le  concile  c(uiinie  il  le  juge  à 
propos.  Ceux  que  quehiue  infirmité  empêclie 
de  s'y  rendre  doivent  y  envoyer  des  députés, 
el  les  aulrcs  doivent  s'y  rendre,  sous  peine 
d'excotnmnnication.  » 

Le  concile  d'Orange  avait  ordonné  par  son 
dernier  canon,  que  chaque  concile  iridi(|ue- 
rait  le  concile  suivant  ;  et  I  on  ordonne  ici 
que  ce  sera  l'évêque  d'Arles  ((ui  indiquera 
les  conciles  à  son  gré. 

Le  20''  renouvelle  l'excommunication  por- 
tée par  le  quatrième  el  le  cinquième  canon 
du  premier  concile  d'Arles,  conlre  les  comé- 
diens et  les  conducteurs  de  chars  dans  les 
jeux  publics. 

Le  "il-  sépare  aussi  de  la  communion  les 
pénitents  qui  se  marient  ou  qui  ont  des  com- 
merces suspects. 

Ce  canou  doit  s'entendre  des  hommes  et 
des  femmes  soumis  à  la  pénitence  publique, 
qui  se  remariaient  après  la  mort  de  l'une 
des  parties  [a). 

Le  22'  :  .<  On  n'imposera  la  pénilence  pu- 
blique aux  personnes  mariées  (|ue  de  leur 
consentement  muUiel.  »  (C'est  qu'elle  obli- 
geait à  la  conlinence.) 

Le  23'  :  «  Un  évéque  qui  souiTre,  par  né- 
gligence, que  les  infidèles  allument  des  (lam- 
beaux dans  son  lerrihiire,  et  révèrent  des 
arbres  ,  des  fontain.  s  ou  des  piirres  ,  est 
coupable  du  sacrilège.  Le  seigneur  du  lieu, 
ou  celui  qui  ordonne  ces  superstitions,  s'ils 
ne  se  corrigent,  après  avoir  été  avertis,  se- 
ront retranchés  de  la  conuuunion.  » 

Le  24  ordonne  que  eeux  qui  accusent 
faussement  leurs  frères  de  crimes  rapilaus 
seront  privés  de  la  communion  jusqu'à  la  fin 
de  leur  vie,  s'ils  ne  font  une  pénilene  pro- 
portionnée à  la  grandeur  de  leur  pèche,  se- 
lon qu'il  a  été  statué  dans  le  grand  concile 
(le  premier  concile  d'Arles,  can.  lij. 

Le  2.0'^  déclare  que  les  moines  aposlals  qui 
ne  veulent  point  se  mettre  en  i)énilenee  ne 
recevront  point  la  communion  qu'ils  ne 
l'aient  faite,  et  ne  seront  jamais  admis  dans 
le  clergé. 

Le  2G'-:  «  Les  héreliqu(  s  en  danger  de  mort 
qui  veulent  se  convertir,  si  l'évêque  n'y  est 
pas,  seront  réconciliés  par  un  prêtre,  avec 
l'onction  du  chrême.  » 

Ce  canon  et  les  dix-neuf  suivants  sont  les 
mémesqiieceuxdu  premier  concile  d'Orange. 
Il  y  a  seulement  celte  différence  entre  ces 
deux  conciles,  par  rapport  au  quarante-cin- 
quième canon,  qu'au  lieu  que  le  concile 
d'Orange  n'avait  défendu  d'élever  au-dessus 
du  sous-diaconat  que  ceux  qui  auraient  eu 
deux  femmes  ,  celui  d'Arles  y  ajouta  ceux 
qui  auraient  épousé  une  veuve.  Le  concile 
de  Valence,  en  Wi,  voulut  même  que  l'on 
déposât  ceux  qui  auraient  été  ordonnés  de 
la  sorte. 

guerre,  prendre  des  emplois  civils,  etc.  Il  semble  que  ce 
canou  \ouillo  insinuer  cela.  Tlwinass.  nmiuscr.  iiiéd. 


S07 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


208 


Los  4-7',  48'  et  51'  sonl  les  quatrième,  cin- 
quième  et  dixième  du  concile   de   Vaisou. 

Le  'i9'  déiKire  que  si  quelqu'un  est  privé 
de  la  eonuuunion  par  Taulorilé  sacerdotale, 
c'esl-à-dire  épiseopale,  il  doit  être  privé  du 
commerce  et  de  la  fréquentation  du  peuple, 
aussi  bien  que  du  clergé,  comme  l'ont  or- 
donné les  anciens. 

Le  50'  :  «  On  ne  doit  pas  permettre  à  ceux 
qui  ont  des  inimitiés  publiques  de  se  trouver 
à  l'église  avec  les  fidèles,  jusqu'à  ce  qu'ils 
se  soient  réconciliés.  » 

Le  52  ordonne  ((ue  les  filles  qui  ,  ayant 
voué  à  Dieu  leur  virginité,  se  marient  après 
l'âge  de  vingt-cinq  ans,  seront  excommu- 
niées avec  leurs  maris  ;  mais  néanmoins  il 
Veulqn'on  Ipur  accorde  la  pénilence  lorsque 
les  uns  et  les  autres  la  demandent. 

Le  53'  dit  que  si  un  esclave  se  tue  lui- 
même,  son  maître  n'en  sera  point  responsal)le. 

Le  54'  ordonne  que  pour  exclure  des  élec- 
tions la    vénalité  et  la  brigue,  les    évêques 
nommeront  trois  personnes,  d'enlre  lesquel- 
''     les  le  clergé  et  le  peuple  de  la  ville  pourront 
choisir  leur  évêque. 

On  voit  ,  par  celle  nouvelle  manière  de 
procéder  à  l'élection  d'un  évêque,  que  les 
abus  obligeaient  déjà  l'iîglise  du  cinquième 
siècle  à  restreindre  le  droit  des  élections. 
L'empereur  Jusiinien  ordonna  depuis  la 
même  chose  [Cud.  de  Episc.  et  Cleric.  leg. 
42),  avec  celle  différence  qu'il  veut  que  ce 
soit  le  peuple  qui  désigne  les  trois  person- 
nes, dont  il  choisira  ensuite  la  meilleure  pour 
l'élever  à  l'episcopat. 

Le  53'  porte  (jue,  si  quelque  laïque  se  re- 
tire vers  l'évêque  d'un  autre  diocèse  pour  se 
faire  instruire  des  devoirs  de  la  religion,  il 
appartiendra  à  celui  qui  l'aura  instruit,  et 
pourra  en  recevoir  l'ordination. 

Le  56':  «  Les  méiropolilains  n'entrepren- 
dront rien  contre  le  grand  concile.  » 

C'est  ainsi  qu'on  nomme  dans  le  6'  canon 
le  concile  de  Nicée,  et  dans  le  24'  le  premier 
concile  d'Arles.  Mais  ici  c'est  le  second  con- 
cile d'Arles  qui  se  donne,  ce  semble,  à  lui- 
même  le  titre  de  uranJ.  parce  qu'il  éiaii  na- 
lional,  ou  do  moins  de  plusieurs  provinces. 
Lub.  IV.  Anal,  des  Conc. 

ARLES  (Concile  d'),  3'  selon  Sirmond,  l'an 
455  ouiGl.Ceconcilij  l'ut  tenu,  Ie3()décembre, 
dans  le  chœur  de  l'église  d'Arles,  en  45.')OU  en 
461  au  plustard.C"fi'l  Kavenneo.i  M  ivennius, 
eveque  de  cette  ville,  qui  l'assembla  et  qui  y 
présida,  quoique  saint  I\uslique,deNarbonne, 
qui  y  assista,  lût  plus  ancien  métropolitain 
que  lui.  Il  s'y  trouva  en  tout  ireize  évêques, 
dont  la  plupart  avaient  été  moines  à  Lérins. 
Les  autres  évêques  dont  on  connait  les  sièges 
sont  :  Nectaire  de  Digne,  Florus  de  Saint- 
Paul -Trois -Ghâleaux  ,  Constance  d'Uzès, 
Asclépius  d'Apt;  Maxime,  qui  peut  élre  celui 
de  Riez  ou  celui  d'Avignon  ;Chrysanle,(ju'on 
croil  être  Ghrysaphe  de  Sisleron.  Le  sujet 
de  la  convocation  de  ce  concile  l'ut  le  diffé- 
rend survenu  entre  Théodore ,  évêque  de 
Fréjus,  el  Fausle,  abbé  de  Lérins,  touchant 
la  juridiction.  Théodore  ayant  voulu  [)ousser 


plus  loin  que  n'avait  fait  Léonce,  son  prédé- 
cesseur, ïcs  droils  sur  l'abbaye  de  Lérins, 
qui  était  de  son  diocèse, l'abbé  Fauste  s'y  op- 
posa fortement  et  fut  interdit  de  ses  fondions 
par  Théodore,  ce  qui  causa  un  grand  scan- 
dale. Les  évêques  ordonnèrent  que  Théodore 
serait  prié  de  recevoir  les  satisfactions  (juc 
lui  ferait  l'abbé  Fauste,  et  de  le  renvoyer 
au  plus  lô(  à  la  conduite  de  son  monas- 
tère. Maib  on  régla  (jue  cet  évêque  n;:  s'airo- 
gérait  pas  d'autres  droits  sur  le  monastère 
que  ceux  que  Léonce,  son  prédécesseur,  s'é- 
tait atlribués  ,  c'est-à-dire  que  les  clercs  el 
les  ministres  de  l'aulel  ne  sciaient  ordonnés 
que  par  lui  ou  par  celui  à  qui  il  en  donne- 
rait la  charge;  que  ce  sérail  à  lui  de  donner 
!e  saint  chrême  au  monastère,  d'y  confirmer 
les  ncoplivles,  el  que  l'on  ne  recevrail  pas 
dans  le  monaslér?  à  la  communion  et  au 
saint  ministère  ,  (ièi  clercs  étrangers  sans 
l'ordre  de  l'évêque,  mais  que  ious  les  moi- 
nes qui  n'élaieiil  pas  dans  les  ordres  seraient 
seulemenl  soumis  à  l'abbé  chargé  de  les 
gouverner. Ce  règlement  servit,  dans  la  suite, 
comme  de  modèle  aux  privilèges  qui  furent 
accordés  aux  moines  par  les  évêtiues.  C'est 
ainsi  que  le  concile  d'Arles  termina  la  con- 
testation qui  troublait  la  paix  du  monastère 
de  Lérins.  Nous  avons  encore  la  lettre  que 
Ravenneécrivit  à  ses  lollègues  poui  les  invi- 
ter à  celle  assemblée.  Elle  est  suivie,  dans  le 
Recueil  des  Conciles,  de  la  lettre  synodique 
où  l'affaire  qu'ils  avaient  à  examiner  est 
rapportée  en  abrégé.  Reg.  tom.  \\\\  ;  Labb. 
lom.  IV  ;  Hard.  loin.  H;  Anal,  des  Conc.  I. 

ARLES  (Concile  d'),  l'an  463.  Saint  Ma- 
mert,  évêque  de  Vienne  en  Dauphiné,  ayant 
sacré  Marcel  évêque  de  la  ville  de  Die,  qu'il 
croyait  dépendre  de  sa  métropole,  le  jvipc 
sailli  Hilaire,  à  qui  Gundéric,  roi  des  Bour- 
guignons, s'en  était  plaint,  renvoya  la  coa- 
naiss.ince  de  cette  affaire  à  Lénnce  d'Arles  , 
pour  la  terminer  dans  un  concile.  Le  concile 
assemblé  ayant  donné  son  avis,  le  pape  Hi- 
laire ordonna  que  l'évêque  de  Die,  qui  avait 
élé  ordonné  par  sainl  M:!mf-rî,  fut  confirme 
par  l'évêque  d'Arles, el  qu'à  l'avenir  l'évêijue 
devienne  s'abslînt  de  faire  des  ordinations 
hors  de  sa  province. 

ARLliS  (Concile  d'),  vers  l'an  475.  L'oc- 
casion de  ce  concile  lut  un  prêtre  de  Pro- 
vence, nommé  Lucide,  qui  lépandait  diverses 
erreurs  sur  la  prédestination  et  la  grâce. 
Fauste,évéquedeRiez,ayantessayéen  vainde 
le  r.imener  par  la  persuasion  et  par  une  lettre 
fort  étendue  où  il  réfutait  ses  erreurs,  Léonce 
d'Arles  assembla  dans  celte  ville  un  concile 
à  ce  sujet,  qu'on  mel  ordinairement  en  475. 
Il  s'y  trouva  trente  évêiiues,  entre  autres  : 
Euphrone  d'Auluii,  Mamcrl  de  Vienne  ,  Pa- 
tient de  Lyon,  Fauste  de  Riez,  Grains  de 
Marseille,  Crocus  de  Nîmes,  Basile  d'Aix,  el 
Jean  de  Châlons-sur-Saône.  Lucide  s'y  ren- 
dit, rétracta  sa  doctrine  et  embrassa  celle  de 
Fausle.  Non  content  de  prononcer  les  ana- 
thèmes  portés  dans  la  lettre  de  Fausle,  il  en 
ajouta  contre  d'aulres  propositions  que 
Fauste  ne  lui  avait  pas  marquées  d'abord.  I' 
adressa  sa  rétraclalion  à  Léonce,  évêque  d'Ar- 


209 
1 


ARL 


Ani. 


5>I0 


les,  et  aux  aulrcs  cvô(iucs  du  coiu-ilo,  décla- 
iMiit  que  ,  suivant  ce  ((ui  y  avait  été  arrôlé, 
il  ('oiiilamiiail  :  I  "  celui  qui  ili(  qu'il  iu>  faut 
pas  joindre  le  travail  de  robéisiatice  humaine 
à  la  grâce  de  Dieu;  2" celui  qui  enseitçne  que 
depuis  la  chute  du  premier  lionime  le  lihre 
arbitre  est  entièrement  éteint;  -l'  celui  qui 
assure  que  Jésus-Christ  noire  Sauveur  n'est 
pas  mort  pour  tous  les  houimes;  't"  celui  qui 
ose  avancer  que  la  prescience  de  Dieu  pousse 
violemment  les  hommes  à  la  mort,  et  que 
ceux  qui  périssent,  périssent  par  la  volonté 
de  Dieu;  5°  celui  qui  dit  que  ceux  qui  pè- 
chent après  avoir  été  légitimement  baptisés, 
meurent  en  Adam;  (>'  celui  qui  veut  que  les 
UU'»  soient  destinés  à  la  mort,  les  autres  pré- 
destinés à  la  vie;  7°  celui  qui  prétend  que 
depuis  Adam  jusqu'à  Jésus-Christ,  nul  d'en- 
tre les  gentils  espérant  en  la  venue  de  Jésus- 
Clirist  n'a  été  sauvé  par  la  première  grâce 
(le  Dieu  ,  c'est-à-dire  par  la  loi  de  nature  , 
parce  que  tous  ont  perdu  le  libre  arbitre  en 
Adam;  8'  celui  qui  croit  que  les  patriarches 
et  les  prophètes,  ou  quelques-uns  des  plus 
grands  saints,  ont  habité  dans  le  paradis 
même  avant  le  temps  de  la  rédemption  par 
Jésus-Christ.  Dans  quelques  exemplaires  il 
y  a  encore  un  anathème  contre  ceux  qui 
soutiennent  qu'il  n'y  a  ni  feux  ni  enfers  pour 
punir  les  coupables  en  l'autre  vie.  Lucide  , 
après  avoir  délesté  toutes  ces  propositions 
comme  impies  et  sacrilèges  ,  en  ajouta  de 
contraires  dans  lesquelles  il  déclare  :  1  qu'il 
confesse  tellement  la  grâce  de  Dieu  ,  qu'il 
joint  toujours  à  cette  grâce  l'effort  et  le  tra- 
vail de  l'homme  ;  2°  qu'il  reconnaît  que  la 
liberté  de  la  volonté  humaine  n'est  point 
éteinte  ni  détruite,  mais  seulement  affaiblie 
et  diminuée;  eu  sorte  que  celui  qui  est  sauvé 
a  été  en  danger  de  périr,  et  que  ceiui  qui 
périt  a  pu  étie  sauvé  ;  3°  que  Jésus-Christ, 
noire  Dieu  et  notre  Sauveur,  a  offert,  en  ce 
qui  tient  aux  richesses  de  sa  bonté,  le  prix 
de  sa  mort  pour  tous  les  hommes  ;  'i-"  qu'il 
ne  veut  pas  que  personne  périsse,  puisqu'il 
est  le  sauveur  de  lous  ,  surtout  des  fldèles, 
et  qu'il  est  riche  envers  tous  ceux  qui  l'in- 
voquent; 5"  que  Jésus-Christ  est  venu  pour 
le  salut  des  impies  et  de  ceux  qui  ont  été 
damnés  sans  qu'il  le  voulût;  6'  que  par  rap- 
port à  l'ordre  des  siècles,  sous  la  loi  de  na- 
ture que  Dieu  a  gravée  dans  le  cœur  de  tous 
les  hommes ,  il  y  eu  a  eu  de  sauvés  par  la 
foi  et  l'espérance  qu'ils  ont  eues  dans  l'avène- 
ment de  Jésus-Christ;  7°  qu'aucun  n'a  pu 
être  délivré  du  péché  originel  ([ue  par  le 
mérite  de  sou  sang  précieux.  11  ajoute,  dans 
une  huitième  proposition,  qu'il  croit  le  feu 
de  l'enfer  et  les  flammes  élernelles  préparés 
à  ceux  qui  ont  persévéré  dans  des  péchés  ca- 
pitaux. Il  finit  sa  rétractation  en  ces  termes  : 
«Pères  saints  et  apostoliques,  priez  pour 
moi.  Je,  Lucide,  prêtre,  ai  signé  celte  lettre 
de  ma  propre  main.  Je  confesse  la  doctrine 
qui  y  est  établie,  et  y.  condamne  celle  (jui  y 
est  condamnée.  »  Fauste  eut  sans  doute 
beaucoup  de  part  à  la  rétractation  de  Lucide, 

(n)  «Ce  canon  marque  une.  espèce  de  disp.Mise  du  droit 
eomiiiun  pour  donner  les  ordres  per  saltum ,  mais  (lui  sup- 


mais  i!  ne  nous  apprend  pa^i  comment  clic 
fut  reçu(^  par  les  évê(iucs  présents. 

Cl'  n'est  (|ue  par  Fausic  de  liiez  que  nous 
connaissons  rexi>ten((!  di?  ce  concile,  dont 
ne  parle  pas  Gennadc  lui-mêoie ,  auteur 
contemporain;  mais  ce  n'est  pas  une  raison 
pour  le  révoquer  en  doute,  c "mme  l'ont  lait, 
outre  Jansénius  et  ses  partisans  ,  Gab.issus 
(IVotil.  Concil.)  et  Thomassiu  lui-même 
(  Uissert.  l.'i  inConc).  Quel  est  l'Iiistorien  à 
qui  il  ne  soit  rien  échappé  des  choses  (|iii  se 
sont  passées  de  son  temps?  Fauste  a  [i.irlé 
de  ce  concile  et  de  celui  de  Lyon  assemblé 
pour  le  même  sujet,  dans  sa  lellri;  à  Leone, 
évéque  d'Arles,  et  de  la  dinieullé  qui  y  avait 
donné  occasion.  A  qui  persu.idera-l ou  qu'un 
évéïiue  en  réputation  de  piété  et  duu  âfje 
avancé  ait  tenté  d'eu  imposer  à  un  de  ses 
confrères  sur  la  tenue  de  deux  conciles,  à 
l'un  desquels  il  aurait  présidéen  (jualilé  de 
métropolitain,  et  dont  l'auire  ne  pouvait  lui 
être  inconnu?  Personne  ne  doute  qu'il  ne  se 
soit  tenu  un  concile  à  Toulouse  l'u  50()  nu 
507  :  cependant  il  n'est  connu  que  par  U!ie 
leitif  de  saint  Césaire. 

Léonce  cnargea  l'évêiiue  de  Riez  de  re- 
cueillir ce  qui  s'était  fa'it  dans  le  concile 
touchant  la  matière  de  la  prédestination,  et 
de  le  rédiger  par  écrit,  afin  qu'on  eût  de  ((uoi 
réfuter  l'erreur  de  ceux  qui  tombaient 
dans  des  excès  sur  ce  sujet.  Fauste  s'ac(jui;ta 
avec  plaisir  d'une  commission  si  honorable. 
Il  composa  un  ouvrage, divisé  en  deux  livies, 
sur  la  grâce  et  le  libi  e  arbitre  ;  mais  la  haine 
d'une  hérésie  qu'il  combattait  le  fit  donner 
dans  recueil  opposé  ,  et  l'on  s'aperçoit  aisé- 
ment, par  la  lecture  de  ces  deux  livres,  qu'il 
ne  reconnaît  pas  la  nécessité  d'une  grâce 
prévenante  pour  le  commencement  de  cha- 
que bonne  action.  Cet  ouvrage  de  Fauste  a 
été  mis  entre  les  livres  apocryphes  par  lo 
décret  du  pape  Gélase  rie  1  an  i96.  Hist.  des 
aut.  sacr.  XV. 

ARLES  (Concile  d"),  Van  524.  Ce  concile, 
que  l'on  compte  avec  Sirmond  pour  le  '*'  con- 
cile d'Arles,  ou  avecCabassut  pour  le  3%  fut 
assemblé  à  l'occasion  de  la  dédicace  de  l'é- 
glise de  la  sainie  Vierge  ,  le  0  juin  ,  dans  la 
1"  année  du  pontificat  de  Jean  I,  et  la  32"  du 
règne  de  Théodoric,  en  Italie.  Saint  Césaire, 
évéque  d'Arles,  présida  à  ce  concile,  assisté 
de  douze  évêqucs,  de  trois  prêtres  et  d'un 
autre  député,  nommé  Lnn)étériu.s ,  qui  ne 
prend  point  d'autre  qu.ilité  que  celle  d'en- 
voyé de  Gallican,  son  évéque.  On  y  fit  qua- 
tre canons,  tous  très-remarquables. 

Le  i''"^  porte  qi:'on  ne  doit  point  ordonner  de 
diacres  avant  l'âge  de  vingt-cinq  ans,  ni  d'é- 
vêques  ou  de  prèl  resavant  l'âge  d(^  trente  ans, 
et  que  celui  que  l'on  ordonnera  doit  avoir 
quitté  depuis  quelque  temps  la  vie  du  monde 

Le  2',  qu'on  ne  conférera  l'épiscopat,  la 
prêtrise  ou  le  diaconat  à  un  laïque,  qu'un  an 
après  sa  conversion  («). 

Le  3'  défend,  suivant  les  anciens  canous, 
d'ordonner  des  pénitents  ou  des  bigames, 
sous  peine,  pour  l'évéque  qui  se  le  permet- 
pose  une  nécessilé  absolue  et  un  besoin  extraordinaire 
de  l'Eglise  »  Thomass.  mmuicr.  inidil. 


su 


DICÏIONNAIKE  DKS  CONCILES. 


212 


trait,  d'être  interdit  pendant  une  annéo  de 
célébrer  des  messes,  et,  s'il  enfreint  celte  dé- 
fense, d'être  exclu  de  la  communion  de  tous 
ses  collègues  (a). 

Le  .'i''  prive  de  la  communion  les  clercs 
vagabonds,  aussi  bien  que  ceux  qui  les  re- 
çoiv(i\l  ou  les  protègent  contre  leurs  évê- 
ques. 

AULES  (5"  Concile  d'),ran  SS'i.  Sapandus, 
évèiiue  d'Arle-i,  assisié  de  onze  évêques  et 
des  députés  de  huit  autres,  tous  de  la  pro- 
vince d'Arles,  ou  de  la  seconde  Narbonnaise 
et  des  Alpes  niariiimes,  tint  ce  concile  le 
29  juin.  On  y  fit  sept  canons. 

I.  «  Les  évêques  delà  province  n'offriront 
des  pains  pour  le  sacrifice,  que  selon  la  forme 
qui  est  en  usage  dans  l'Eglise  d'Arles.  » 

Ce  canon  peut  s'entendre  de  deux  maniè- 
res. 1"  On  peut  rexpli(iuer  de  la  figure  des 
pains  offerts  pour  le  sacrifice,  laquelle  de- 
vait être  uniforme  dans  toute  la  province  : 
ils  étaient  communément  ronds  et  mar(]ués 
d'une  croix.  2°  On  peut  croire  que  le  concile 
parle  de  la  manière  de  ranger  sur  l'aulel  les 
pains  qui  étaienl  ofl'erts  pour  être  consacrés. 
Plusieurs  Eglises  avaient  sur  ce  point  diflé- 
rents  usages  :  le  plus  conunun  élait  de  les 
ranger  en  cioix  ;  mais  ces  croix  mêmes  for- 
maient diverses  figures. 

II.  «  Les  monastères  seront  soumis  à  la 
correction  de  l'évêque  diocésain.  » 

IH.  «  Défense  aux  abbés  de  faire  de  longs 
voyages,  et  de  s'absenter  longtemps  de  leurs 
monastères,  sous  peine  d'être  punis  par  l'é- 
vêque, selon  les  canons.  » 

IV.  «  Défense  aux  prêtres  de  déposer  un 
diacre  ou  un  sous  diacre  à  l'insu  de  l'évê- 
que. » 

V.  «  Les  évêques  prendront  soin  des  mo- 
nastères de  filles  situés  dans  leurs  diocèses, 
et  tiendront  la  main  à  ce  que  les  abbesses  ne 
fassent  rien  contre  la  règle.  » 

VL  «  Défense  aux  clercs  de  détériorer  les 
biens  d'église  dont  ils  ont  l'usage,  sous  peine 
de  la  discipline  pour  les  jeunes  clerts,  c'est- 
à-dire  pour  ceux  d'un  degré  inférieur  à  ce- 
lui des  sous-diacres;  et  pour  les  autres, 
sous  peine  d'être  traités  comme  meurtriers 
des  pauvres.  » 

VIL  «  Défense  à  un  évêque  d'ordonner  un 
clerc  d'un  autre  diocèse  san  ;  une  lettre  de 
son  propre  évêque,  sous  peine,  s'il  l'a  fait 
sciemment,  d'être  privé  de  la  communion 
pend;inl  trois  mois  ;  et  le  clerc  qui  aura  reçu 
de  lui  l'ordination  sera  déposé.  »  Labb.  V. 

AULES  (Concile  d'),  l'an  813.  Charlema- 
gne  avait  envoyé,  en  811,  une  lettre  cir- 
culaire à  tous  les  métropolitains  de  son 
royaume,  pour  les  prier  de  lui  faire  savoir 
comment  eux  et  leurs  suffraganls  instrui- 
saient les  prêtres  et  les  peuples  touchant  le 
baptême  et  les  cérémonies  qui  le  précèdent 
et  l'accompagnent.  Celte  lettre  occasionna 
plusieurs  traités.  Deux  ans  après,  il  assem- 
bla un  parlement  à  Aix-la-Chapelle,  où  il 

^)  «  Cn  caiinu  porlc  une  peine  nouvelli;,  qui  est  une 
suspension  de.  Li  célélunlioii  de  la  messe  pour  un  lrm|is  ; 
el  en  cas  ciue  les  évêques  dont  il  s'ayitici  ne  (lélèrenl  pus 
h  la  peine,  ils  sont  punis  de  la  petite  escomuiunicalion  (on 
de  la  jirivallon  de  la  communion)  avec  les  autres  évêaues. 


arrêta  que  l'on  tiendrait  cinq  conciles  dans 

les  principales  métropoles  de  ses  Etats,  à 
Arles,  à  Maycnce,  à  Reims,  à  Tours  et  à 
Châlous-sur-Saône,  et  que  les  décrets  lui  en 
seraient  remis.  Ces  cinq  conciles  se  tinrent 
la  même  année.  Les  règlements  que  l'on  y 
fit  ont  rapport  à  la  lettre  circulaire  envoyée 
à  tous  les  métropolitains  deux  ans  .lupara- 
vaut.  Le  concile  d'Arles  se  tint  le  10  mai, 
(laits  'église  (le  Saint-Elienne.  Jean,  qui  on 
était  archevêque,  y  présida  avec  Nebridius 
de  Narbonne;  ils  se  qualifient  l'un  et  l'autro 
d'envoyés  de  leur  très-glorieux  el  très-pieux 
prince.  On  y  fil  vingt-sis  canons. 

Le  1  "  contient  une  profession  de  foi,  avec 
l'addilion  ex  Pâtre  et  Filio. 

Le  '2' ordonne  une  assemblée  générale  dans 
l'église,  pour  y  chanter  dos  messes  et  faire 
des  prières  pour  le  roi  Charles  et  la  famille 
royale. 

Le  '3'  porte  que  chaque  archevêque  exhor- 
tera ses  suffraganls  à  se  mettre  en  état,  par 
l'étude  de  l'Ecriture  sainte,  de  bien  instruire 
les  prêtres  el  les  peuples  sur  le  baptême  el 
sur  tous  les  mystères  de  la  foi;  parce  que 
l'ignorance  étant  la  mère  de  toutes  les  er- 
reurs, elle  ne  doit  pas  se  trouver  dans  les 
prêtres,  qui  sont  chargés  de  l'inslruction  des 
autres.  Il  faut  donc  qu'ils  sachent,  el  l'Ecri- 
ture sainte,  et  les  canons;  el  que,  tandis 
qu'ils  enseignent  les  peuples,  ils  les  édifient 
par  leur  bonne  conduite 

Le  k'  el  le  5"  portent  que  les  laïques,  c'est- 
à-dire  les  patrons,  ne  pourront  chasser  des 
églises  les  curés  à  qui  les  évêques  eu  ont 
confié  le  soin,  ni  en  mettre  d'autres,  sans  le 
jugement  de  leur  propre  évêque  ;  et  qu'ils 
ne  pourront  non  plus  exiger  des  présents, 
pour  confier  à  des  prêtres  le  soin  de  quelques 
églises,  parce  qu'il  arrive  souvent  que  la.  cî* 
pidité  des  laïques  les  engage  à  présenler  de» 
ministres  inclignes  des  foi'.c'.ous  sacerdo- 
tales. 

Le  G'  veut  que  chaque  évêque  ait  soin 
que  les  chanoines  et  les  moines  vivent  cha- 
cun selon  leur  institut. 

Le  7'  ordonne  que  l'on  choisira  des  hom- 
mes de  bonnes  mœurs  et  d'un  âge  avancé, 
pour  le  service  des  monastèies  de  filles;  (juc 
les  prêtres  qui  y  iront  célébrer  la  messe  en 
sortiront  aussil(3l  qu'elle  sera  finie;  (|u'au- 
cun  clerc  ni  moine  jeune  n'aura  accès  dans 
ces  monastères,  si  ce  n'est  à  raison  de  pa- 
renté. 

On  voit  par  ce  canon  que  les  églises  dcè 
religieuses  étaient  encore  alors  dans  l'inté- 
rieur de  leurs  monastères. 

Le  8  porte  que,  dans  les  monastères  do 
chanoines,  de  moines  ou  do  religieuses,  on 
ne  recevra  qu'autant  de  personnes  que  la 
maison  pourra  communément  en  entrete- 
nir. 

Le  9%  que  chacun  offrira,  de  son  propre 
travail,  les  dîmes  et  les  prémices  à  Dieu. 

Li'  10%  que  l'on  doit  prêcher  la  parole  do 

Anjourd'liui  un  évêque  serait  irré^'ulier  et  incapalde  da 
toule  Ibncliou,  même  dans  son  diocèse,  et  inôa/e  obligé  à 
se  l'.ure  rélialiiliter.»  Tltomans.  ibid.  i'ar  le  mol  Je  messe, 
mi ssds  fucere.  il  tant  peut-être  entendre  ici  toute  espèce 
d'office  de  rKb'lise. 


!f5 


AKL 


ARL 


214 


Dieu,  non-sculcmcnl  dans  les  cités,  c'est-à- 
(liro  (Inns  les  grandes  villes,  mais  encore 
dans  toutes  les  paroisses. 

Le  11%  que  l'on  séparera  tous  ceux  qui 
ont  contracté  des  mariages  incestueux,  en 
leur  Caisanl  d'ailleurs  subir  la  peine  portée 
par  les  anciens  canons. 

Les  12"  et  l'I',  que  chacun  contribuera,  de 
son  côté,  à  entretenir  la  paix  enire  les  évé- 
qucs,  les  comtes,  les  clercs,  les  moines  et 
tout  le  |)eii[)le;  (|u'à  cet  effet,  les  comtes,  les 
juges  et  tout  le  peuple  obéiront  à  l'cvéque, 
et  qu'ils  agiront  de  concert  pour  le  maintien 
de  la  justice. 

Le  14%  qu'en  temps  de  famine  ou  de  quel- 
que autre  nécessité,  chacun  nourrira,  selon 
ses  facultés,  ceux  qui  lui  appartiennent. 

Le  lly,  que  les  mesures  et  les  poids  seront 
partout  égaux  et  justes. 

Le  1G%  que  l'on  ne  tiendra  point  de  mar- 
chés les  jours  de  dimanche;  qu'on  n'y  plai- 
dera point  non  plus  ;  et  que,  s'abstenant  de 
toutes  œuvres  scrviles  el  de  la  campagne, 
chacun  ne  s'occupera  que  du  culte  de  Dieu 
ou  des  choses  qui  y  ont  do  rapport. 

Le  17%  que  chaque  évéque  fera,  une  fois 
l'année,  la  visite  de  son  diocèse,  et  prendra 
la  protection  des  pauvres  opprimés,  en  em- 
ployant même  l'autorité  de  la  puissance 
royale  pour  réprimer  ceux  qu'il  n'aurait  pu 
fléchir  par  ses  prières  et  ses  remontrances. 

Le  18%  que  les  prêtres  garderont  sous  la 
clef  le  saint  chrême,  et  ne  le  donneront  à 
personne,  sous  prétexte  de  médecine,  parce 
que  c'est  un  genre  de  sacrement  que  d'au- 
tres que  les  prêtres  ne  doivent  point  tou- 
cher. 

Le  concile  de  Mnyence  et  celui  de  Tours 
ajoutent  que  plusieurs  sont  persuadés  que 
les  malfaiteurs  qui  se  sont  frottés  du  saint 
chrême,  ou  qui  en  ont  bu,  ne  peuvent  jamais 
cire  découverts,  quelque  recherche  qu'on  en 
fasse  :  d'oii  il  arrivait  que  ceux  qui  étaient 
coupables  de  quelque  crime  tâchaient  d'a- 
voir du  saint  chrême.  C'est  une  des  raisons 
pour  lesquelles  on  ordonna  qu'il  fût  gardé 
sous  la  clef. 

Le  19'  dit  que  les  parents  doivent  instruire 
leurs  enfants,  et  les  parrains  leurs  Dileuls  ; 
ceux-là,  parce  qu'ils  les  ont  engendrés;  et 
ceux-ci,  parce  qu'ils  répondent  pour  eux. 

Le  20'  conserve  aux  anciennes  églises 
leurs  dîmes  et  les  autres  biens  dont  elles  sont 
en  possession. 

Le  21'  veut  que,  pour  ce  qui  regarde  la 
sépulture  des  n)orls  dans  les  basiliques,  on 
s'en  tienne  aux  ordonnances  des  anciens 
Pères. 

Le  22'  défend  de  tenir  des  plaids  publics  et 
séculiers  dans  les  parvis  des  églises  el  dans 
les  églises  mêmes. 

Le  23'  porte  que  les  personnes  puissantes, 
comme  les  comtes,  les  vicaires,  les  juges,  les 
ceuleniers,  n'achèteront  les  biens  des  pau- 
vres que  publiciuement ,  en  présence  du 
comte  et  des  plus  nobles  de  la  ciié. 

Le  2'i-'  ordonne  à  chaque  évêque  de  veiller 
sur  les  prêtres  et  les  diacres  de  son  diocèse, 
d'obliaer  les  clercs  fugitifs  de  retourner  vers 


leur  propre  évêque,  et  de  les  rendre  A  ceu» 
qui  les  répéteront. 

Le  25  :  «  Si  ([uelqu'un  possède  en  bénéfice, 
c'est-A-dire  en  usufruit,  les  biens  d'une  église, 
il  contribuera  noii-seiileuient  aux  répara- 
tions, mais  encore  à  la  construction  d'une 
nouvelle  église,  s'il  en  est  besoin.  » 

Le  26'  :  «  Ceux  qui  sont  convaincus  d'un 
crime  public  doivent  en  faire  une  pénitence 
publique,  suivant  les  canons.  » 

«  Voilà,  disent  les  évêques  de  ce  concile 
d'Arles ,  les  artic  les  de  réforme  que  nous 
avons  marqués  en  peu  de  mots,  pour  être 
présentés  à  l'empereur.  Nous  le  prions,  si 
quelque  chose  y  nianque,  de  l'ajouter,  et  si 
quehjue  autre  ne  convient  pas,  de  la  corri- 
ger; mais  s'il  y  a  dins  ces  articles  des  règle- 
ments sages  et  utiles,  nous  le  conjurons  de 
les  faire  exécuter.  »  Anul.  des  Conc.  \. 

ARLES  ^Concile  d'),  vers  l'an  10.3).  Voyex 
Aquitaine,  même  année. 

ARLES  (Concile  d'),  l'an  1059.  Ce  concile 
fut  tenu  par  les  légats  du  pape  Nicolas  II. 
Bérenger,  vicomte  de  Narbonne,  y  présenta 
une  requête  contre  Guifred,  archevêque  de 
Narbonne, qui  l'avait  injustement  excommu- 
nié. Le  P.  Labbc  et  M.  Baluze  placent  ce 
concile  en  1056;  le  P.  Mansi  le  met  environ 
l'an  1033,  par  la  raison,  dil-il,  que  Béren- 
ger, portant  sa  plainte  au  concile  de  Tou- 
louse de  l'an  10.56,  comme  le  croit  M.  Baluze, 
témoigne  qu'il  avait  appelé  de  l'injuste  sen- 
tence de  Guifred,  au  concile  d'Arles,  lequel 
avait  été  tenu  conséquemment  avant  l'an 
1056,  ou  du  moins  au  commencement  de  cotte 
année.  Mais  les  doctes  bénédictins ,  auteurs 
de  V Histoire  du  Languedoc,  détruisent  cette 
raison  et  quelques  autres,  dans  la  note  .35  du 
II'  tome,  en  disant  que  si  Bérenger  porta  sa 
plainte  au  concile  de  Toulouse,  ce  fut  à  celui 
qui  se  tint  dans  celte  ville  vers  l'an  1000,  et 
nullement  à  celui  do  l'an  1056  ;  cir  il  est 
certain  que  celte  plainte  est  postérieure  à 
l'an  1038,  puisqu'il  y  est  fait  mention  da 
soin  qu'eut  Guifred  de  transférer  dans  sa  ca- 
thédrale les  corps  des  saints  Just  et  Pastor  ; 
translation  qui  ne  se  fit  que  l'an  1058,  sui- 
vant une  chronique  du  XII' siècle  et  l'ancien 
nécrologe  de  l'Eglise  de  Narbonne,  cité  pat 
Calel.  Anal,  des  Conc.  V. 

ARLES  (Concile  d'),  l'an  1205.  Le  lega» 
Pierre  de  Caslelnau  tint  ce  concile,  oiJi  il  fit 
quelques  règlements  pour  l'Eglise  d'Arles.  11 
y  condamna  à  diverses  peines  ou  à  la  perte 
de  leurs  privilèges,  les  chanoines  qui  frappe- 
raient leurs  confrères,  soit  en  les  attaquant, 
soit  même  en  se  défendant,  au  lieu  de  se  dé- 
rober par  la  fuite,  ou  de  souffrir  avec  |)a- 
lience  à  l'exemple  de  Notre-Seigneur.  Tous 
les  chanoines,  l'un  après  l'autre,  signèrent 
la  promesse  d'observer  ce  règlement.  A  ce 
concile  assistèrent,  outre  le  légat,  les  évê- 
ques de  Marseille,  de  Cavaillon,  d'Orange,  de 
Carpentras,  de  X'aison,  les  abbés  de  quatre 
monastères,  les  prévôts  des  Eglises  d'Avignon, 
de  Marseille,  de  Pignerol,  d'Orange  et  do 
Vaison,  et  l'archidiacre  de  Trois-Cliâteaux 
iiui  représentait  son  évéque. 

ARLES  (Concile  d'),  l'an  1211.   r.o.  concile 


215 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


2:6 


liit  tenu  peu  Je  temps  après  celui  de  Nar- 
bonne  do  la  même  année,  qui  lavait  été  au 
commenconienl  de  janvier.  On  y  proposa  au 
comie  de  Toulouse  des  conditions  de  paix 
qui  lui  parurent  si  exorbitantes  ,  qu'il  pro- 
testa aimer  mieux  mourir  que  de  les  ac- 
cepter. Sur  son  relus,  le  concile  l'excommu- 
nia et  disposa  de  ses  domaines  en  faveur  du 
premier  occupant.  D.  Vaisselle. 

ARLES  (Concile  d'),  l'an  1234.  Jean  Baus- 
san  ou  de  Baux,  archevêque  d'Arles,  tint  ce 
concile  de  sa  province  le  10  de  juillet,  et  y 
puhlia  les  vingt  quatre  canons  suivanis  : 

1.  On  ordonne  l'exécution  des  canons  du 
concile  quatrième  général  de  Latrun. 

2.  r^es  évêques  prêchoronl  eux-mêmes  la 
parole  de  Dieu  dans  leurs  diocèses,  et  la  feront 
prêcher  par  des  personnes  de  mérite. 

3.  Les  évêques  eniploieront  les  exhorta- 
tions et  même  les  censures,  pour  obliger  les 
seigneurs  et  Ips  officiers  de  justice  d'exter- 
miner les  hérétiques  de  leur  dépendance. 

h.  On  publiera  l'excommunication  tous 
les  dimanches  contre  les  hérétiques  et  leurs 
fauteurs. 

5.  On  établira  dans  chaque  paroisse  un 
prêtre  et  deux  laïques  pour  inquisiteurs. 

6.  Les  hérétiques  que  l'on  aura  convain- 
cus seront  mis  dans  une  piison  perpétuelle; 
et  on  livrera  au  bras  séculier  ceux  qui  ne 
voudront  pas  se  convertir. 

7  et  8.  On  observera  la  paix. 

9.  On  ne  souffrira  point  de  confréries  ou 
de  sociétés  non  approuvées  de  l'Eglise. 

10.  On  ne  donnera  point  l'absolution  à 
ceux  qui  sont  excommuniés  pour  avoir  fait 
quelque  tort  qu'ils  ne  l'aient  réparé. 

11.  Les  corps  et  les  os  de  ceux  que  l'on 
découvrira  après  leur  mort  avoir  été  héré- 
tiques, seront  déterrés. 

12.  On  ne  donnera  point  de  bénéfices  à  des 
laïques. 

13.  L'excommunication  doit  être  précédée 
d'une  munition;  et  si  les  excommuniés  ne  se 
font  absoudre  dans  le  mois,  ils  ne  recevront 
l'absolution  qu'en  payant  cinquante  sous 
pour  chaque  mois,  depuis  le  temps  de  leur 
excommunication. 

14.  Les  évêques  vrilleront  à  la  réforme  des 
mœurs  de  leurs  diocésains. 

15.  On  excommuniera  tous  les  dimanches 
les  usuriers,  les  adultères  publics,  les  devins 
et  les  sorciers. 

16.  Les  Juifs  elles  Juives  porteront  une 
marque  sur  leur  habit,  pour  les  distinguer 
des  chrétiens. 

17.  Les  privilégiés  doivent  obéir  aux  sen- 
tences des  prélats  et  à  leurs  censures,  sans 
quoi  on  pourra  refuser  de  leur  rendre 
justice. 

18.  fous  les  évêques  de  la  province  doi- 
vent défendre  fortement  les  droits  de  régale 
de  l'église  de  Saint-Trophime  d'Arles. 

19.  Chaque  église  de  campagne  doit  avoir 
son  curé,  ou  du  moins  être  desservie  par 
l'ordre  de  l'évêque. 

■10.  Les  évêques  et  les  autres  prélats  ayant 
charge  d'âmes  procéderont,  selon  les  forn>es 
canoniques,  dans  les  affaires  qui  regardent 


les  dîmes,  les  legs,  les  chapelles  et  les  autres 
droits  ecclésiastiques. 

21.  Défense  de  faire  un  testament  sans  la 
présence  du  curé. 

22.  Défense  de  lever  de  nouveaux  impôts. 

23.  Anathème  contre  ceux  qui  traiteront 
des  dîmes  et  des  autres  droits  de  l'église  avec 
des  religieux,  sans  l'autorité  de  l'évêque. 

24.  Aucun  évéque  ne  pourra  dépouiller  un 
ecclésiastique  de  son  bénéfice,  sans  connais- 
sance  de  cause.  Annl.  des  Conc. 

ARLES  (Concile  d'),  l'an  1236,  sur  ladisci- 
pline.  Gall.  Christ,  t.  I,  col.  368. 

ARLES  (Concile  d'),  l'an  1246,  sur  la  dis- 
cipline, indiqué  pir  Hardouin,  t.  XI. 

ARLES  (Concile  d'),  Arelatense,  l'an  1260. 
Florent  ou  Florentin,  archevêque  d'Arles, 
tint  ce  concile  avec  les  évêques  de  sa  pro- 
vince, dans  un  lieu  que  nous  ignorons  au- 
jourd'hui; car  il  ne  fut  point  tenu  à  Arles 
même.  On  y  fil  dix-sept  canons. 

La  préface  de  ces  canons  s'étend  sur  la 
doctrine  des  joachimiles.  Elle  commence  par 
un  bel  éloge  de  la  voie  d'examen'  dans  les 
questions  de  foi  pour  former  un  jugement 
conciliaire;  «examen  oii,  sur  la  délibération 
des  anciens  Pères  et  des  saints  évêques,  on 
recherche  et  l'on  définit  contre  les  frivoles 
raisonnements  des  faux  sages,  quelle  est  la 
doctrine  puisée  ordinairement  dans  le  sein  du 
premier  pasteur  descendu  du  ciel,  et  répan- 
due dans  le  monde  par  ses  apôtres.  Ce  sont 
ces  examens  et  ces  jugements  de  conciles  qui 
forment  la  tradition  ou  plutôt  la  suite  im- 
muable des  traditions  de  l'Eglise.  On  a  mis 
ce  moyen  en  usage  aussi  souvent  que  les 
schismes  et  les  hérésies  ont  fait  naître  la  né- 
cessité d'en  arrêter  le  cours.  Par  là,  on  en  a 
découvert  le  faible.  On  a  condamné  et  pro- 
scrit les  nouveautés  contraires  à  la  saine 
doctrine.  » 

On  expose  ensuite  la  doctrine  des  joachi- 
miles, qui  imaginaient  divers  ternaires  selon 
leurs  extravagantes  idées.  Au  premier  et  sou- 
verain ternaire  de  la  sainte  Trinité,  ils  en 
joignaient  d'autres  uniquement  tirés  de  leur 
fantaisie.  Le  premier  des  gens  mariés,  sous 
le  règne  du  Père,  c'est  l'état  de  l'Ancien  Tes- 
tament; le  second,  celui  des  clercs  sous  le 
Fils;  et  le  troisième,  celui  des  moines  sous 
le  Saint-Esprit.  Ils  ajoutaient  un  autre  ter- 
naire consacré  selon  les  trois  lois,  la  mo- 
saïque, la  chrétienne  et  celle  qu'ils  appe- 
laient de  l'Evangile  éternel.  Ils  donnaient  le 
premier  au  Père,  le  second  au  Fils,  et  le 
troisième  auSaint-Esprit.  Ce  troisième  temps, 
qu'ils  appelaient  le  temps  de  la  plus  grande 
grâce  et  de  la  vérité  révélée,  devait  commen- 
cer après  l'an  1260,  et  durer  jusqu'à  la  fin  du 
monde.  Ce  troisième  temps  était,  entièrement 
pour  l'esprit,  pour  la  vérité,  ou  pour  l'unité 
dégagée  de  l'ombre  et  du  voile  des  sacre- 
ments, en  sorte  qu'il  n'y  avait  plus  de  ré- 
demption par  Jésus-Christ,  plus  de  sacre- 
ments dans  l'Eglise,  plus  de  figures,  olus 
de  signes.  Doctrine  que  tout  chrétien  doit 
abhorrer,  dit  le  concile,  puisque  la  foi 
nous  enseigne  que  les  sacrements  sont  des 
images  visibles  d'une  grâce  invisible;  ima- 


217  ARL 

ges  sous  lesquelles  le  Fils  de  Dieu  a  pro- 
mis (le  demeurer  coiislarnmcnt  avec  nous 
jusqu'à  la  (in  du  monde.  Il  condamne  ensuite 
le  livre  de  V Evangile  élernd,  où  Cfs  errfurs 
sont  renfermées,  et  tous  les  commentaires  et 
écrits  qui  lui  sont  tombés  entre  les  mains  sur 
cette  matière.  Tel  est  le  premier  canon  du 
concile. 

Le  -1'  ordonne  aux  curés  d'instruire  leurs 
paroissiens  de  la  nécessité  du  baptême  et 
de  la  manière  de  le  conférer  dans  un  cas  ur- 
gent. 

Le  3"  porte  que  ceux  qui  administrent  et 
ceux  qui  reçoivent  le  sacrement  de  conûr- 
mation  doivent  être  à  jeun,  excepté  les  en- 
fants à  la  mamelle  et  les  cas  de  nécessité. 

Le  4-'  défend  de  contracter  mariage  sans 
l'autorité  de  l'Eglise. 

Le  5"  ordonne  qu'il  y  aura  au  moins  des 
vicaires  perpétuels  dans  toutes  les  églises 
paroissiales. 

Le  6  fixe  la  fête  de  la  Trinité  au  dimanche 
de  l'octave  de  la  Pentecôte. 

Le  1'  déft-nd  de  se  servirdans  les  églises  de 
torches  de  bois,  et  ordonne  qu'on  se  servira 
de  torches  de  cire. 

Le  8'  défend  aux  Juifs  de  marcher  en  cha- 
pes et  en  tuniques,  ou  d'avoir  rien  dans  l'ha- 
bit de  commun  avec  les  prêtres,  et  leur  or- 
donne de  se  distinguer  des  chrétiens  par 
quelques  marques. 

Le  9'  défend  aux  clercs  bénéficiers  de  faire 
l'office  d'avocat  devant  les  tribunaux  laï- 
ques, si  ce  n'est  en  faveur  de  l'Eglise  ,  des 
pauvres,  des  veuves  ou  des  orphelins. 

Le  10'  défend  aux  moines  et  aux  chanoines 
réguliers  de  recevoir  aucun  salaire  pour 
leur  prédication,  soit  de  leur  auditoire  même, 
soit  des  magistrats  en  place  dans  les  villes  et 
dans  les  bourgs;  et  cela  sous  peine  de  sus- 
pense. 

Le  11'  recommande  aux  cnanomes  régu- 
liers quelques  points  de  régularité  pour  rem- 
plir la  règle  de  leur  père  saint  Augustin  ;  par 
exemple,  s'ils  se  portent  bien  ,  qu'ils  man- 
gent au  réfectoire  en  A  vent  et  en  d'autres 
temps  que  le  texte  marquait  (il  est  défec- 
tueux en  cet  endroit).  Ordre  de  porter  à  che- 
val l'habit  clos  uniforme  et  régulier;  de  se 
servir  de  selle  blanche  ou  de  futaine  ,  sans 
caparaçon.  Les  contrevenants  seront  privés 
de  la  table  commune  pendant  huit  jours  ,  et 
mangeront  alors,  assis  à  terre,  ce  qu'on  vou- 
dra bien  leur  donner. 

Le  12'  corrige  l'abus  que  les  chevaliers  de 
Sainl-Jean-de-JérusaJem  et  les  chevaliers  du 
Temple  faisaient  de  leurs  privilèges,  lorsque, 
dans  les  démêlés  que  les  clercs  de  leurs  amis 
avaient  avec  les  prélats,  ils  leur  donnaient 
les  marques  et  les  livrées  de  l'ordre  de  Saint- 
Jean  ou  du  Temple,  pour  les  soustraire,  par 
ce  moyen,  à  la  correction  des  ordinaires. 
Malgré  ces  signes,  le  concile  déclare  que  les 
prélats  peuvent  punir  ces  clercs  insolents  oar 
ie  droit  commun. 

Le  13'  ordonne  que  l'on  établisse  dans  les 
hôpitaux  des  personnes  religieuses  pour  en 
avoir  soin. 


ARL 


218 


Le  \h'  porte  qu'on  n'ajoutera  point  foi  aux 
actes  par  les(iuels  révéïiiic  emprunte  de  l'ar- 
gent, qu'ils  ne  soient  scellés  de  son  sceflu. 

Le  15'  défend  aux  relij^ieux  d'adincllrc  des 
laïques  dans  leurs  églises  les  dimanches  et 
les  fêtes,  et  de  prêcher  dans  le  tem|)S  îles  of- 
fices de  paroisse. 

Le  16'  porte  que  les  pénilenci<'rs  envoyés 
dans  les  paroisses  pouriihsoudredes  l'as  réser- 
vés, n'en  tendront  des  cou  fess  Ion  s  (]ue  pour  ces 
cas,  et  renverront  pour  les  aiilres  aux  curés. 

C'était  la  coutume  aulrelois  d'envoyer, 
pendant  le  carême,  dans  les  vilh^s  et  les  vil- 
lages, des  pénilenciers  tnissionniiires ,  c'est- 
à-dire,  des  prêtres  qui  avaient  le  pouvoir 
d'absoudre  des  cas  réservés  aux  évêi|iies;  ce 
(jui  donnait  occasion  à  plusieurs  d'éluder 
l'obligation  où  ils  étaient  de  se  conl'e.-St'r  à 
leurs  curés,  en  disant  qu'ils  s'étaient  con- 
fessés de  tous  leurs  péchés  à  ces  pénilenciers 
missionnaires.  Pour  partir  à  cet  inconvénient, 
cl  empêcher  l'inlVaction  du  précepte  de  la 
coiihssion  annuelle  au  propre  prêtre,  c'est- 
à-dire  au  curé,  le  concile  d'Arles  statua  ([ue 
les  pénilenciers  envoyés  dans  les  paroisses 
pour  absoudre  des  cas  réservés,  n'enlen- 
diaient  des  confessions  que  pour  ces  cas  ré- 
ré^ervés,  et  renverraient  pour  les  autres  aux 
curés.  Inhibemus ,  dit  le  concile,  ne  confessores 
hujusmodi  qui  iiiitlunlur  soliimmodo  ad  piœ- 
dicla  [casus  rcservatus)  per  villas  et  punichius 
diœcesis  discurrcntcs.  ijeneralibus  parochiano- 
ruin  confessioniùusaudiendis  se  occupent,  nisi 
de  mandata  prœlati  et  curati  licentia;  sed  eos 
ad  proprios  remiltnnt  sacerdutcs,  et  n  casibus 
pro  (juibus  mitluntur  pœnilenles  absolvant; 
nec  ipsi  parochiaui  mandalum  de  conjitendo 
sultem  semel  in  anno  propriis  sacerdottbas  si- 
mulatorie et  dolose se  gaudeanl  evasisse.  «Mais 
ce  statut,  dit  le  P.  Richard,  offre  une  dilGcuKé 
qui  n'est  pas  petite,  puisqu'il  en  résulte  qu'on 
peut  partager  sa  confession  en  déclarant  une 
partie  de  ses  péchés  à  un  prêtre,  et  l'aulie 
partie  à  un  aulre  prêtre;  ce  qui  est  faux, 
tant  parce  qu'on  ne  peut  recevoir  l'absolu- 
tion d'un  péché  mortel,  sans  qu'on  la  reçoive 
de  tous  les  autres,  u'étaul  pas  possible  qu'on 
soit  ami  et  ennemi  de  Dieu  eu  même  temps, 
que  parce  ((ue  le  confesseur  qui  n'aurait  en- 
tendu qu'une  partie  des  péchés,  ne  pourrait 
prononcer  la  forme  de  l'absolution  qui  ren- 
ferme le  pardon  de  tous  les  péchés. 

«Les  PP.  Fontenoi  et  Brumoi,  jésuites, 
continuateurs  de  l'Histoire  de  l'Eglise  galli- 
cane, élude  la  difficulté  en  disant  que  les 
«  pénilenciers  missionnaires  ne  devaient  con- 
«  fesser  que  ceux  qui  avaient  encouru  les 
'(  cas  réservés.  »  Mais  il  est  évident  que  celle 
traduction  est  infidèle  et  insuffisante,  puis- 
qu'elle ne  rend  point  le  texte,  qui  dit  positi- 
vement que  les  pénitenciers  n'absoudront 
que  des  cas  réservés,  et  renverront  pour  les 
autres  aux  propres  prêtres.  11  paraît  donc 
qu'on  ne  peut  se  dispenser  d'avouer  ()ue 
les  Pères  du  concile  d'Arles  se  sont  trom- 
pés, el  n'ont  point  fait  assez  d'attention  à 
l'impossibilité  qu'il  y  a  de  diviser  la  confes- 
sion {a).  » 


[a)  Quoi  qu'en  dise  le  P.  Richard,  l'explication  des  savants  jésuites  est  admissible,  et  ne  fait  pas  violenee  au  leMe. 


219 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


220 


Le  17*  et  dernier  canon  tléfemi  de  poursui- 
vre à  main  armée  ou  par  voie  de  fait  les 
droits  qu'on  prétend  sur  les  bénéfices,  avant 
que  le  ju^je  ecclésiastique  ,  à  qui  seul  il  ap- 
partient d'en  connaître,  ail  prononcé.  Anal 
des  Conc.  II. 

ARLES  (Conciles  de  la  province  d'),  l'an 
1270  et  1-279.  Voij.  Avignon,  mêmes  années. 

ARLES  (Concile  d'),  Ardatmse,  l'an  Î275. 
Bertrand  de  Sainl-Martin,  archevêque  d'Ar- 
les, tint  ce  concile,  où  l'on  lit  vingl-deux 
canons. 

Les  quatre  premiers  ont  été  perdus.  Ceux 
qui  suivent  jusqu'au  douzième,  ne  font  que 
renouveler  les  canons  des  conciles  précé- 
dents ,  touchant  l'obligation  que  les  évéques 
ont  de  faire  observer  les  sentences  portées 
par  leurs  confrères,  l'inventaire  des  biens 
des  églises  et  des  hôpitaux  ,  la  défense  de 
vendre  ou  d'engager  les  meubles  de  l'Eglise 
sans  la  permission  de  l'évêiiue,  et  d'engager 
personne  à  se  faire  enterrer  hors  de  sa  pa- 
roisse, l'ordre  de  passer  les  testaments  en 
présence  des  curés,  et  de  les  faire  exécuteurs 
d'un  legs  pieux. 

Le  12'  contient  les  vœux  réserves  au  pape, 
qui  sont  l'Iiérésie,  la  simonie,  l'inobservation 
de  l'excommunication  ou  de  l'interdit,  l'or- 
dination per  sallum,  ou  sans  permission  de 
son  évêque  ;  l'incendie,  le  contact  de  l'eucha- 
ristie ou  du  saint  chrême  pour  en  faire  un 
mauvais  us.ige,  l'homicide,  le  sacrilège,  les 
incestes  avec  sa  mère,  sa  sœur,  sa  parente, 
la  sœur  de  son  frère,  une  religieuse  ;  le  vio- 
lemenl  d'une  fllle,  le  péché  de  luxure  coaimis 
dans  l'église,  le  péché  contre  nature,  la  sup- 
position d'un  rni'ant  ou  l'avorlement. 

Le  13«  contient  les  cas  réservés  aux  évé- 
ques ou  à  leurs  pénitenciers,  qui  sont  le  faux 
témoignage,  un  mariage  contracié  par  une 
personne  qui  s'est  engagée  par  serment  à 
en  épouser  une  autre;  l'assistance  aux  offi- 
ces divins,  malgré  les  avertisseiiienls  du  curé, 
avant  d'avoir  été  absous  de  la  sentence  d'ex- 
communication ou  d'inlerdit  que  l'on  avait 
encourue;  la  célébration  de  l'olfice  dans  un 
lieu  interdit  ;  la  sépulture  donnée  à  des  ex- 
communiés, ou  dans  un  cimetière  interdit; 
l'usurpation  et  la  rétention  des  dîmes  ou  des 
choses  laissées  par  testament.  Il  est  défendu 
aux  prêtres  de  donner  l'absolulion  de  ces 
cas,  si  ce  n'est  que  ceux  qu'ils  confessent 
soient  à  l'article  de  la  mort,  ou  hors  d'état 
d'aller  trouver  l'évêque  ou  son  pénitencier. 

Le  l'i'  et  le  15'  défendent  aux  clercs  d'a- 
cheter du  blé  ou  du  vin,  pour  le  revendre, 
afin  d'y  giigner. 

Le  Ib'  ordonne  qu'il  y  ait  des  calices  d'ar- 
gent dans  toutes  les  églises. 

Le  17%  que  l'on  rétablisse  les  églises  de  la 
campagne  et  les  maisons  (jui  en  dépendent. 

Le  18",  que  l'on  dénonce  excommuniés,  tous 
les  (limanibes ,  les  usurieis  et  les  adultères. 

Le  19',  que  les  curés  éirivcnt  sur  un  re- 
gisire  les  noms  de  ceux  qui  s'approchent  du 
sacrement  de  pénitence  penilant  le  carême; 
et  qu'après  Pâques,  ils  défèrent  à  l'évêque 
ceux  qui  ne  se  sont  point  confessés;  el,  que, 
s'il  y  a  des  religieux  qui  confessent  dans  la 


paroisse,  ils  donnent  aux  curés  les  noms  de 
ceux  qu'ils  auront  confessés. 

Le  20  ,  qu'oti  ne  n)elte  point  en  terre  sainte 
ceux  qui  mourront  sans  s'être  confessés  dans 
l'année  à  leurs  curés. 

Le  21%  que  les  curés  entendent  les  confes- 
sions des  malades,  ou  qu'ils  donnent  permi's- 
sion  à  des  prêtres  séculiers  ou  à  des  religieux 
de  les  entendre. 

Le  22'  défend  aux  curés  de  quitter  leurs 
églises  pour  p  isser  à  d'aoïres,  avant  d'avoir 
rendu  compte  à  leur  évêque  de  leur  conduite. 
Lab.  in  Append.;  et  Hard.,  tonte  VIU. 

ARLES  (Conciles  d'),  l'.-in  127iJ  et  1382, 
Voyrz  Avignon,  mêaies  années. 

ARLES  (Concile  de  la  province  d'),  l'an 
1288.  Voyez  Lille,  même  année. 

ARLES  (Synode diocésain  d').  V.  Provence. 

AKJVlACh  (Concile  d')  en  Irlande  ,  Ariiia- 
cfiaiium,  l'an  117J.  Le  roi  Henri  H  ordonna  à 
tous  les  prélats  d'Irlande  d(^  se  trouver  à  ce 
concile.  On  y  mit  en  liberté  tous  les  Anglais 
qui  se  trouvaient  réduits  en  esclavage  dans 
l'Irlande.  Reg.  XX\1I;  Lab.  X;  Hard.  Vil  ; 
Anyl.  I. 

ARMÉNIE  (Concile  d')  ,  l'an  135.  Les  ncs- 
toriens  avaient  réussi  à  introduire  en  Armé- 
nie et  dans  les  royaumes  voisins,  sous  des 
titres  Irompeuis,  les  livres  de  Théodore  de 
Mopsuesle  et  de  Diodore  de  ïarse,  cjui  ren- 
fermaient tout  le  venin  de  la  doctrine  de  leur 
maître,  mais  qu'ils  faisaient  passer  pour  des 
livres  orthodoxes  et  purement  opposés  à 
l'erreur  d'Apollinaire.  A  l'ombre  de  ce  pré- 
texte, ils  avaient  eu  l'adresse  de  répandre 
dans  tous  ces  pays  des  traductions  de  ces 
ouvrages  en  langue  syriaque ,  en  langue 
arménienne,  et  en  langue  persane.  Les  évé- 
ques Acace  de  Mélitène  ,  Rabula  d'Edesse  et 
queUiues  autres  ,'  s'étant  aperçus  du  piège 
tendu  à  leurs  peuples  ,  s'assemblèrent  en 
concile  pour  condamner  ces  livres  impies, 
et  ils  invitèrent  Proclus  de  Constanlinople 
et  Jean  d'Antioche  à  prendre  la  même  me- 
sure. Brcviar.  Liberali  c.  10;  Galun.  Uist. 
Arm.  c.  8. 

ARMÉNIE  (Concile  d') ,  l'an  1342,  1344-  ou 
1345.  Le  patriarche  Mekquitard  ,  six  arche- 
vêques et  vingt-deux  évéques  ,  tinrent  ce 
concile  en  |jrcsence  de  Constantin,  roi  de  la 
Petite  Arménie  ,  au  sujet  des  erreurs  dont 
l'église  d'Arménie  était  accusée.  Le  concile 
composa  un  écrit  dans  lequel  il  se  justifiait 
sur  117  chefs  d'accusation.  Les  nonces  apos- 
toliques portèrent  cet  écrit  au  pape  Clément 
VI,  qui  n  en  fut  pas  pleinement  satisfait,  et 
renvoya  de  nouveaux  nonces  ,  en  134(),  aux 
prélats  arméniens,  pour  les  inviter  à  s'expli- 
quer sur  certains  articles,  auxquels  ils  n'a- 
vaient point  répondu,  ce  (juils  firent  dans 
un  second  écrit,  qui  lut  porté  à  Rome  ,  vers 
l'an  l;JiiO.  Le  pape  avait  chargé  ces  nonces 
de  présenter  aux  Arméniens  tous  les  articles 
de  loi  et  toutes  les  traditions  de  l'Eglise  ro- 
maine. Ils  se  soumirent  à  tout,  comme  il  pa- 
raît par  le  second  écrit  qui  fut  porté  à  Rome. 
Martcne,  ex  ms.<s.  cud.  Bibl.  Rey.  vel.  mon. 
t  VII  ;  Mansi,  Siippl.,  t  III  ;  et,  in  Raynaid, 
ad  ann.  1342  et  1345. 


!2SI 


ARR 


ARR 


2î2 


AUMORIQUR,  Armoricanum.  Voy.  Petite 
Brktagne. 

AKNIÎBOUCH  !  Concile  d'),  tl.ins  In  Rrande- 
bourj; ,  Arnchorthicnse  ,  l'an  lOOi).  I.c  roi 
Henri  II  se  Irouva  A  ce  concile.  On  y  tlélindil 
de  ronirncler  des  noces  contraires  à  la  i)ien- 
séance.de  vendre  les  chréliens  aux  (j;en(ils, 
et  de  violer  les  lois  de  la  justice.  Conc. 
Germ.  loni.  Il[. 

AHU.\(îON  (Concile  d').    Voy.  Aragon. 

AURAS  (Synode  d'),  Airelmteme,  l'an  1025. 
Gérard  ,  évè(jue  d'Arras  et  de  Cambrai  ,  tint 
ce  synode  au  sujet  de  quehiues  hérétiques 
que  l'on  découvrit  à  Arras.  Il  se  les  lit  ame- 
ner, les  interrogea  sur  leur  doctrine  ,  et  les 
voyant  tous  dans  l'erreur,  il  les  fit  mettre  en 
I  prison,  où  il  les  retint  pendant  trois  jours, 
ordonnani  aux  clercs  et  aux  moines  un  jeûne 
et  des  prières  pour  leur  conversion.  Les 
ayant  fait  venir  une  seconde  fois  à  l'église, 
an  jour  de  dimanche  ,  il  leur  demanda  ,  en 
présence  du  clergé  et  du  peuple,  quelle  était 
leur  croyance  et  l'auteur  de  leur  secte.  Ils 
répondirentque  c'était  un  nomméCandulphe, 
d'Italie:  qu'ils  a  valent  appris  de  lui  à  ne  recon- 
naître d'autre  Ecriture  que  l'Evangile  et  les 
écrits  des  apôtres;  que  la  doctrine  de  l'Evan- 
gile consistait  à  quitter  le  monde,  à  répri- 
mer les  désirs  de  la  cliair,  à  vivre  du  travail 
des  mains  et  à  ne  faire  tort  à  personne  ;  que, 
pourvu  qu'on  observât  ces  préceptes,  le  bap- 
tême n'était  point  nécessaire  pour  le  salut. 
Ils  ne  faisaient  pas  plus  de  cas  de  l'eucha- 
ristie et  de  la  péniicnce  ,  rejetaient  le  ma- 
riage et  ne  reconnaissaient  pour  saints  que 
les  apôtres  et  les  martyrs.  L'évéque  Gérard 
ayant  réfuté  ces  erreurs  ,  les  sectaires  con- 
vertis les  anathémalisèrent  et  souscrivirent 
à  la  profession  de  foi  qui  leur  fut  présentée, 
en  reconnaissant  qu'on  les  avait  abusés. 

La  profession  de  loi  qu'on  leur  fil  sous- 
crire porte,  sur  l'eucharistie ,  que  c'est  !a 
même  chair  qui  est  née  de  la  Vierge,  qui  a 
souffert  sur  la  croix,  qui  est  sortie- du  tom- 
beau ,  qui  s'est  enlevée  au  ciel ,  qui  est  à  la 
droite  du  Père  dans  la  gloire.  Hanl.  \l; 
Mabill.  Annal.  l.LV,  n.  03. 

AURAS  (Synode  d'I,  l'an  1090.  Gérard  II, 
évoque  d'Arras  et  de  Cambrai,  y  termina  un 
différend  qui  s'était  élevé  entre  les  chanoines 
de  l'église  d'Arras  et  les  moines  de  Saint - 
Vaast,  au  sujet  de  deux  chapelles  dont  ils  se 
disputaient    la   possession.    Conc.   Gcrman. 

ARRAS  (Synode  d'),  tenu  le  21  octobre  de 
l'an  1097,  par  l'évéque  Lambert,  assisté  de 
son  archidiacre,  de  cinq  abbés  de  monastères, 
enfin  du  |)révôt,  du  doyen,  de  l'écolâtre  et 
du  chantre  de  la  cathédrale  de  Noire-Dame 
d'Arras.  L'évéque  y  confirma  les  privilèges 
accordés  par  ses  prédécesseurs  à  l'abbé  et 
aux  moines  du  Mont-Saint-Eloi,  et  affranchit 
un  autre  monastère  {Arrousianorum)  de  toute 
autre  juridiction  que  de  la  sienne  ,  en  oc- 
troyant à  ses  moines  la  faculté  d'élire  eux- 
mêmes  leur  abbé,  et  le  pouvoir  à  celui-ci  de 
réconcilier  les    lieux    pollués.  Conc.  Gcrm. 

AURA8  (Synode  d'),  le  13  octobre  lO'Ja. 


Dans  ce  nouveau  synode,  le  même  prélat  éta- 
blit une  association  entre  la  cathédrale  d'.\r- 
ras  et  l'abbaye  d(!  Sainl-Vaasl.  Ihid. 

AUUAS  (Synode  d'),  le  Ki  octobre  1101, 
sous  le  même  prélat.  Jbiil. 

ARUAS  (Concile  d'),  l'an  1128.  On  y  ar- 
rêta ([ue  les  religieuses  du  monastère  de 
Saint-Jean-de-Laon  céderaient  leur  couvent 
à  des  moines  qui  prerulraienl  leur  place. 
Conc.  lom.  Xll.  Schram. 

AUUAS  (Synodi"  d'),  le  27  septembre  1138. 
Dans  ce  synode,  l'évéque  Alvise  remplaça  les 
clercs  séculiers  par  des  chanoines  réguliers 
de  l'ordre  de  Saint-Augustin  ,  ilans  l'abbaye 
de  Saint-Amand  de  Marœul.  Jliid. 

AUUAS  (Guuseil  d'),  l'an  1183.  Guillaume, 
archevéïiue  de  Ueinis  ,  assisté  de  Philippe, 
comte  de  Flandre  (la  chroni(]ue  n'en  nomme 
pas  d'autres),  y  roiidamna  aux  flammes  plu- 
sieurs, tant  nobles  que  roturiers, clercs,  mili- 
taires, paysans, vierges, veuveset  femmes  ma- 
riées, comme  coupables  de  l'hérésie  des  pa- 
tarins  ,  et  confisqua  leurs  biens  au  profit  de 
l'évéque  et  du  prince.  Ou  sait  que  ces  héré- 
tiques ,  par  les  troubles  qu'ils  excitaient  et 
les  violences  qu'ils  commettaient,  n'élaient 
pas  moins  à  craindre  pour  l'Etat  que  pour 
l'Eglise.  Il  est  donc  bien  permis  de  voir  dans 
cette  condamnation  un  fait  purement  poli- 
tique, dont  nous  sommes  loin  cependant 
d'approuver  la  rigueur.  Conc.  Germ.  tam.  III. 

AUUAS  (Synode  d'),  l'an  l.'i.'iV.  Il  y  fut  eu- 
joint  à  tous  les  prêtres  de  ne  se  présenter  au 
synode  qu'avec ^des  exemplaires  des  statuts 
synodaux  dont  on  leur  recommanda  la  lec- 
ture. L'ont-.  Germ.  lom.  VHI,  p.  307. 

AUUAS  (Synode  d"),  l'an  1335,  sur  la  ré- 
gularité prescrite  aux  clercs.  Ibid.,  p.  308. 

ARRAS  (Synode  d'),  l'an  \Wt..  On  y  re- 
commanda aux  confesseurs  de  ne  pas  se  con- 
tenter de  prononcer  sur  leurs  pénitents  la 
forme  déprécalive,  Absolutioneni  et  remissio- 
ne;n  omnium peccatorum  tuorwn  Iribuat,  etc., 
qui  n'a  pas  la  vertu  de  conférer  seule  le  sa- 
crement de  pénitence,  mais  d'y  joindre  les 
paroles  mémos  de  l'absolution  .  qui  seules 
peuvent  rendre  le  pénitent,  d'attrit  qu'il  était, 
contrit  devant  Dieu  et  véritablement  justifié. 
Ibid. 

ARRAS  (Synode  d'),  l'an  1.375.  L'évéque 
Pierre  Masoëz  y  publia  une  constitution  con- 
tre les  clercs  et  les  laïques  qui  négligeaient 
le  précepte  de  la  confession  annuelle.  Ibid., 
p.  309. 

AURAS  (Synode  d'),  l'an  UIO.  Martin 
Porée,  évêque  d'Arras,  y  recommanda  l'ob- 
servation d'un  ancien  statut  qui  prescrivait 
de  renouveler  de  huit  jours  en  huit  jours  les 
espèces  eucharistiques.  Ibid.,  p.  3;)(). 

AUUAS  (Synode  d')  ,  l'an  l.i70.  L'évéque 
François  Uiehardot  y  publia  de  nombreux 
statuts,  parmi  lesquels  nous  remarquons  les 
suivants  : 

T.  XII,  c.  16.  On  nous  a  rapporté  que  cer- 
tains curés  louaient  en  secret  les  terres  de 
leurs  bénéfices,  et  à  si  bas  prix,  qu'ils  n'ont 
plus  ensuite  de  revenus  sufiisanls.  Nous  or- 
donnons eu  couséqucQce  que  ces  locations  se 


255 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


224? 


i.issent  toujouis  a  une  enchère  publique  et 
(Ml  présence  du  doyen  rural. 

T.  XIA',  c.  1 .  On  observera  exactemeni  pour 
le  culte  et  l'office  divin  loul  ce  qui  a  été 
prescrit  par  le  concile  de  Trente  et  par  celui 
de  Caiiibrai,  c.  2.  Nous  voulons  que  la  messe 
et  les  vêpres  soient  célébrées  à  des  heures 
fixes,  la  messe  à  huit  heures  en  été  ,  et  à  neuf 
heures  en  hiver,  les  vêpres  à  deux  heures  en 
toute  saison. 

T.  \VI,  c.  3.  Les  prêtres  ne  passeront 
point  à  des  églises  voisines  pour  profiter  des 
messes  à  dire  pour  des  défunis,  à  moins  d'y 
êlrc  appelés  par  le  pasU'ur  ou  par  ceux  qui  pré- 
sident aux  funérailles.  «  Conc.  Germ.  l.  VIII, 
ARUAS  (aiJln  s  Synodes  d').  Voy.  Notre- 
Dasik  ''"Ana^ 

ARSINOÈ  (Conférence  d') ,  vers  l'an  235. 
On  peut  mettre  au  rang  des  conciles  la  con- 
férence que  saint  Denys  d'Alexandrie  eut 
dans  le  canton  d'Arsinoé  ,  vers  l'an  235,  au 
sujet  des  erreurs  que  Népos,qui  pouvait  en 
avoir  été  évêque,  y  avait  répandues.  Elles 
consistaient  à  dire,  avec  les  millénaires,  que 
Jésus-Christ  régnerait  sur  la  terre  pendant 
mille  ans  ,  et  que  durant  ce  temps  les  sainis 
jouiraient  de  tous  les  plaisirs  du  corps. 
Népos,  prévenu  de  ces  bas  sentiments,  qu'il 
croyait  faussement  être  ceux  de  saint  .lean 
dans  l'Apocalypse,  ex[)liquait  d'une  manière 
toute  charnelle  et  toute  juive  les  promesses 
di!  Jésus-Christ  touchant  la  félicité  de  l'au- 
tre vie  ;  mais,  comme  il  s'était  fait  une  grande 
réputation  en  Egypie  par  la  giandeur  de  sa 
foi,  par  son  ardeur  pour  le  travail  et  par  son 
application  à  l'étude  des  divines  EcriUiros, 
il  inspira  niscraeiit  ses  erreurs  à  un  grand 
nombre  de  personnes  ,  en  sorte  que  ,  même 
après  sa  mort,  des  Eglises  entières  en  demeu- 
rèrent infectées  et  faisaient  schisme  avec 
celles  qui  tenaient  à  la  saine  doctrine.  Pour 
remédier  à  ce  désordre,  saint  Denys  d'Ale- 
xandrie se  transporta  à  Arsinoé,  où  ayant 
fait  assembler  les  prêtres  et  les  docteurs  qui 
instruisaient  les  fidèles  dispersés  dans  les 
villages ,  il  les  exhorta  à  examiner  avec  lui 
la  matière  qui  les  divisait.  Ils  y  consentirent, 
et  saint  Denys  passa  avec  eux  trois  jours  de 
suite,  depuis  le  matin  jusqu'au  soir,  à  exa- 
miner et  à  réfuter  les  raisons  sur  lesquelles 
ils  s'appuyaient  et  qu'ils  tiraient  principale- 
ment d'un  livre  de  Népos  intitulé  :  La  Réfu- 
tation des  Allégoristes.  Là  j'admirai  exlraor- 
dinairemenl ,  dit  saint  Denys  ,  la  solidité  de 
ces  frères  ,  leur  amour  pour  la  vérité  ,  leur 
facilité  à  nie  suivre  ,  leur  intelligence;  avec 
quel  ordre  et  quelle  douceur  nous  faisions 
les  questions  et  les  objections  ;  comment  nous 
convenions  de  plusieurs  points  sans  vouloir 
soutenir  en  toute  manière  et  avec  contention 
ce  que  nous  avions  une  fois  jugé  vrai,  si  nous 
le  trouvions  tel  en  effet,  et  sans  éluder  les  ob- 
jections. Nous  faisions  bien  nos  efforts  pour 
appuyer  nos  sentiments  ;  mais  s'ils  étaient 
détruits  par  quelque  bonne  raison,  nous 
en  changions ,  et  n'avions  point  honte  de 
l'avouer  ;  nous  recevions  sans  dissimula- 
lion  et  avec  des  cœurs  simples  devant  Dieu, 
ce  qui  était  établi   pur  des   preuves    cer- 


taines et  par  les  saintes  Ecritures.  Enfin, 
Coracion,  qui  était  le  chef  et  le  docteur  de 
cette  opinion,  nous  protesta,  en  présence  de 
tous  les  frères,  qu'il  ne  s'y  arrêterait  plus, 
qu'il  ne  l'enseignerait,  n'en  parlerait  ni  n'en 
ferait  aucune  mention,  et  tous  les  frères  qui 
étaient  présents  se  réjouirent  de  cette  con- 
formité de  sentiments.  Saint  Denys  parle  de 
Népos  avec  éloge;  et  quoique  cet  homme  fût 
dans  des  sentiments  qui  n'étaient  pas  ortho- 
doxes, il  ne  laissa  pas  de  témoigner  du  res- 
pect pour  sa  mémoire,  ce  qui  fournil  un  fon- 
dement bien  légitime  de  douter  qu'il  ait,  as- 
semblé contre  cet  évêque  un  concile  à  Alexan- 
drie, et  qu'il  l'y  ait  condamné  après  sa  mort, 
et  déposé,  comme  le  dit  le  Synodique  {Apud 
JusIeL,  p.  1172,  t.  II).  Saint  Fulgence  (Pro 
Ficle  catltol.  advers.  Pint.)  semble  en  faire 
un  hérétique,  et  dit  que  l'on  donnait  à  ceux 
qui  étaient  venus  de  lui  le  'nom  de  népo- 
tiens.  D.  C  illier. 

ARULENSE.  Voyez  Tcjcles  et  Arles  en 
Rousslllon. 

ARVERNENSIA.  Voyez  Clermont. 

ASCHAFFENBOURG(Conciled),  l'an  1282. 
Dans  ce  concile,  dont  les  actes  ne  nous  sont 
pas  parvenus,  plusieurs  des  évêques  présents 
accordèrent  des  indulgences  aux  fidèles  qui 
visiteraient  ou  qui  aideraient  deleurs  aumônes 
les  églises  de  divers  monastères.  Conc.  Germ. 

ASCHAFFENBOURGConciled'),  l'an  1292. 
Gérard  d'Epstein,  archevêque  de  Mayenee, 
assisté  de  six  de  ses  suffragants  et  des  dépu- 
tés des  cinq  autres,  avec  plusieurs  abbés,  tint 
ce  concile  provincial  le  quatorze  septembre, 
ou  le  dix-sept  des  calendes  d'octobre  (et  miu 
le  dix-sept  octobre,  comme  l'a  écrit  par  sur- 
prise le  i'.  RichaidJ.  On  y  fit  vingt-cinq  dé- 
crets, dont  voici  les  principaux  : 

1.  On  déclare  hérétiques  ceux  qui  ose- 
raient soutenir  qu'un  prêtre  en  état  de  péché 
mortel  ne  peut  ni  consacrer  ni  absoudre  va- 
lidement. 

2.  Le  prêtre  doit  être  en  surplis  pour  con- 
férer le  baptême,  l'eucharistie  et  l'extrême- 
onclion,  et  se  faire  accompagner  d'un  clerc 
en  rochet.  Il  ne  doit  point  célébrer  sans  avoir 
avec  lui  un  ministre  qui  sache  lire  et  chanter 
Conc.  de  Tolède. 

3.  Les  sacrements  doivent  être  administrés 
gratuitement.  Conc.  de  Tours. 

k.  Les  supérieurs  de  monastères  recevront 
avec  bonté  les  religieux  ou  les  religieuses 
qui,  ayant  apostasie,  demanderaient  à  être 
reçus  de  nouveau  ;  ils  ne  mettront  à  leur 
rentrée  aucune  condition  onéreuse,  et  pour- 
voiront libéralement  à  leur  vêtement  et  à  leur 
nourriture,  tout  en  leur  faisant  subir  le  châ- 
timent que  prescrit  la  règle. 

5.  Toute  personne  à  qui  les  lois  accor- 
dent la  faculté  de  tester,  sera  libre  de  faire 
des  legs  pieux,  de  manière  toutefois  à  ce  que 
ses  légitimes  héritiers  n'aient  pas  droit  de  se 
plaindre,  et  l'opposition  que  l'on  prétendrait 
y  mettre  sera  punie  de  l'excomuiunicalion  et 
de  l'interdit. 

G.  Les  vicaires  placés  dans  les  paroisses 
par  l'évêque  ou  par  l'archidiacre  ne  pour- 
ront être  renvoyés  par  leurs  pasteurs  ,   à 


S3S 


ASI 


AST 


2«i 


moins  que  ceux-ci  ne  vouillenl  ^'ouycrn'T 
leurs  6{îlises  (iJir  eux-nièiius  ,  ou  qu'ils  ne 
puissent  allésuei-  des  raisons  ([ui  niérilcnt 
d"étic  écoutées. 

7.  Les  revenus  do  toute  paroisse  vacante 
leronl  recueillis  par  deux  prêtres  ,  qui  les 
remellronl  au  successeur  sans  en  rien  réser- 
ver. 

8.  Celui  qui  aura  été  pourvu  d'un  bénéfice 
sans  le  consentement  de  l'évéque,  perdra  son 
bénélice  ,  et  le  patron  ,  clerc  ou  laïque  ,  le 
droit  d'y  nommer  pour  cette  fois. 

!l.  Les  laïques  qui  violeraient  un  interdit 
dans  la  scpuUurc  donnée  aux  morts,  seraient 
excoiimuniés  ipso  facto,  sans  que  l'excom- 
muuicatinn  puisse  être  levée  par  un  autre 
que  par  le  métropolitain. 

10.  Ceux  (jui  feraient  drs  promesses  à  des 
laïques  pour  avoir  leur  voix  dans  les  élec- 
tions, seraient  excommuniés  et  cesseraient 
d'être  cligibles. 

12.  Les  chanoines  garderont  à  leur  prélat 
tous  les  égards  prescrits  par  la  coutume, 
autrement  ils  ne  pourront  plus  toucher  les 
fruits  de  leur  prébende,  et  seront  exclus  du 
chapitre. 

13.  Un  chanoine  coupable  d'injures  qu'il 
aurait  dites  à  un  autre  chanoine  ,  sera  privé 
du  quart  de  ses  revenus  ;  si  c'est  son  prélat 
qu'il  injurie,  il  en  perdra  la  nmilié. 

18.  On  déclare  de  nulle  valeur  tout  règle- 
ment comme  tout  usage  contraire  aux  liber- 
tés (le  IKglise. 

19.  On  n'imposera  aux  églises  ni  aux  ec- 
clésiastiques aucun  impôt,  aucune  taxe,  au- 
cune corvée. 

20.  On  n'apportera  aucune  entrave,  que 
réprouvent  les  canons,  à  l'exercice  de  la  ju- 
ridiiiiim  ecclésiastique. 

21.  On  n'établira  dans  les  villes  aucun  nou- 
veau droit  d(>  taxe  sur  les  denrées.  C.  Gcrm. 

ASCHAFFEN150UUG  (Conciles  d'),  1310  et 
1328.  Dans  h;  dernier  de  cis  deux  conciles 
on  décilla  de  nouveau  que  l'état  de  péché 
mortel  dans  le  ihinistre  des  sacrements  d'eu- 
charistie et  de  pénitence  n'ôte  rien  à  leur 
validité  pour  ceux  qui  les  reçoivent,  el  l'on 
renouvela  les  peines  portées  par  les  canons 
contre  les  personnes  coupables  de  blasphème 
ou  de  sorlilégi'.  Conc.  Germ. 

ASCHAFFENBOUKG  (Concile  d'J,  l'an 
1455.  Thierri  d'Erliack  ,  archevêque  de  Trê- 
ves ,  tint  ce  concile  avec  ses  suitragants,  le 
15  juin,  contre  les  hussitos.  Conc.  6re;"Hî. 

ASCHEIM  (Concile  A'),  l'an  7til.  Le  P.  Fors- 
ter,  abbé  de  Saiut-Emmeran ,  a  publié  en 
1763  les  actes  d'un  concile  tenu  à  Ascheim,  en 
Bavière,  près  de  Munich.  Lenglcl  du  Fresnoij. 

ASCOLi  (Synode  diocésain  d'j,  Asculana, 
l'an  1626,  sous  l'évéque  Sigismond  Doiiat. 
Des  statuts  y  furent  publiés  sur  diverses  par- 
ties de  la  discipline  ecclésiastique.  Constit.  et 
decr.  édita  in  diœc.syn.  Asculana,  Roinœ,  1626. 

ASIE  (Concile  d' )  ou  d'Ephèse,  l'an  197 
ou  198.  Ce  concile  fut  composé  de  tous  les 
évêques  de  l'Asie  mineure  el  de  qurlcjUL-s 
provinces  voisines,  assemblées  à  EphèseFan 
197  ou  198.  Polycrate,  évéque  de  culle  ville, 
y  présida  et  décida  qu'il  fallait  conlinuer  à 


faire  la  Pâquc  le  quatorzième  de  la  lune  do 
mars,  sans  attendre  au  dimanche  suivant.  La 
lettre  synoili(iuc,  (]ui  fut  dressée  par  l'oly- 
crale  el  envoyée  au  pape  Victor.indigna  Iclh-- 
nienl  ce  pontife,  (juil  cxcummuiiia  les  Asia- 
tiques et  condamna  leur  concile  {Jhduzius 
in  7iova  Collect.  ex  Euseb.  lib.  V  Uist.  cap. 
23) 

ASIE  (  Concile  d'  ),  dont  on  ignore  la  da- 
te. Il  fut  tenu  par  l'évéque  Plasmas,  assisté 
de  (jualorze  de  ses  collègues.  On  s'y  sou- 
mit a  la  décision  du  pape  saint  Victor  pour 
la  célébration  de  la  Pâque.  Ex  lib.  Synod. 

ASIE  (  Concile  d'  ),  vers  l'an  24-5.  Ce  con- 
cile fut  célébré,  peut-être  à  Eplièse,  par  les 
évêques  de  l'Asie,  et  l'on  y  condamna  l'hé- 
réti(iue  Noël,  qui  prétendait,  au  rapitort  lU; 
saint  Epiphane,  que  comme  il  n'y  a  qu'un 
Dieu,  ce  Dieu  est  celui-là  méine  qui  est  né 
el  qui  a  soulîert.  Les  partisans  de  cetli'  er- 
reur, selon  laquelle  les  mystères  de  notre 
salut  auraient  été  accomplis  dans  la  person- 
ne du  Père,  ont  été  appelés  dans  la  suile  pa- 
tripassiens. 

ASILLE.  Voyez  Attilli. 

AS'll  (i"  Synode  diocésain  d'),  Uastensis, 
sous  l'évéque  Panigarola  ,  le  3()  août  1588. 
L'évê(|ue,  en  sa  qualité  de  seigneur  tempo- 
rel, y  publia  un  avertissement  sévère  contre 
les  bandits.  Decr eti  délia  prima  sinodo,  Asti, 
1589. 

ASTI  (  3  Synode  diocésain  d'  ),  sous  Jean 
Etienne  Agalia,  l'an  1605.  Défense  d'enten- 
dre les  conlesnioiis  des  femmes  dans  les 
sacristies,  ou  ailleursqu'à  l'église  même.  Sy 
nod.diœc.  Ast.  tertiaA.^ti,  1605. 

ASTORGA  (  Concile  d'  ),  Asturicense  ,  l'an 
kh'î  ou  446.  Les  actes  que  saint  Léon  avait 
fait  dresser  contre  les  manichéens  étant  pas- 
sés jus(]u'en  Espagne,  les  évêques  travaillè- 
rent à  son  exempli-  à  découvrir  ceux  de  celte 
secte  qui  y  demeuraient  cachés.  On  eu  trou^ 
va  plusieurs  dans  la  ville  d'Astorga,  qui  fu- 
rent poursuivis  devant  Idace  el  Turibius. 
Ces  deux  évêques  les  ayant  examinés  et 
convaincus,  envoyèrent  les  procès-verbaux 
de  leurs  enquêtes  à  Antonin,  évêiiuc  de  Mé- 
rida.  Celui-ci  avait  déjà  fait  arrêter  Pascen- 
tius,  l'un  des  manichéens  qui  s'élaienlsauvés 
de  Ron)e.  Antonin  le  fit  chasser  de  la  Lusi- 
lanie  vers  l'an  447.  On  ne  peut  guère  douter 
([u'il  n'ait  aussi  chassé  el  banni  les  aulres 
manichéens  qui  avaient  comparu  devant 
Idace  et  Turibius.  Idace  appelle  Gfsles  cpis- 
copuux  contre  les  inatiiclie'ens,  ce  que  l'on  fil 
contre  eux  à  Astorga.  Ce  qui  a  l'ait  conjec- 
turer qu'il  s'était  tenu  alors  un  concile  dans 
cette  ville.  D.  Ceillier. 

ASTOllGA  (  Concile  d'  ) ,  Asturicense , 
l'an  946  ou  947.  Ce  concile  fut  tenu  en  pré- 
sence di!  Ramire  II,  roi  de  Léon  ,  le  premier 
septembre.  On  y  fit  quelques  règlements  de 
discipline,  qui  sont  perdus,  ainsi  que  les  au- 
tres actes  de  ce  concile,  dont  il  ne  nous  reste 
<|ue  la  mémoire  dans  une  charte  de  l'Eglise 
d'.Vstorga.  Ferreras,  loin.  III,  pay.  60. 

ASTORGA  (Synodes  d' ),  vers  l'an  1593. 
L'évéque  D.  Pedro  de  Rojas  publia  celte  an- 


227  DICTIONNAIUE  DES  CONCILES. 

née  Irentc-trois  conslituWons  fort  étendues, 
qui  résiniont  les  slatuts  portés  dans  les  pré- 
cédents synodes  de  ce  iiovè.^c.Cunsliluliones 
synodales  del  Ohisb.  de  Astôrga. 

ATllËBATENShS  (Si/nodi).  Voy.  Abbas. 

AÏKI  (Synodes  diocésains  d').  Voy.  Adbia. 

ATTIGNY  (  Concile  d'),  Attiniense ,  l'an 
7G5.  Ce  conrile  fut  tenu  à  Attigny-sur-Aisne, 
dans  le  diocèse  de  Reims.  11  ne  nous  en  reste 
que  les  noms  de  vingt-sept  évéques  qui  y  as- 
sistèrent, et  une  proinesseréciproquequ'ils  se 
firent,  que,  lorsque  lun  d'eux  viendrait  à  mou- 
rir, chacun  tics  autres  ferait  dire  cent  fois  le 
psaulicr,  cl  célébrer  cent  messes  par  ses  prê- 
tres, en  s'obligeant  lui-même  à  en  dire  trente. 
Conrennis,  disent  les  Pères  La  bbe  et  Hardouin, 
hoc  anno  CTGo)  npud  Altinincum  villam  habiti 
meminerunt  pUruiuc,  sed  in  eo  quid  actum  sic 
nemo  prodit.  On  voit  par  là  combien  est  ri- 
dicule l'imagination  de  Voltaire,  qui  ne  craint 
pas  d'avancer  dans  le  chapitre  5  de  son  His- 
toire générale,  (;ue  la  confession  auriculaire 
fut  expressément  commandée  pour  la  pre- 
mière fois  parles  canons  du  concile  d'Attigny. 

ATÏIGNY  (  Concile  d'  ),  l'an  822.  Ce  con- 
cile est  remarquable  en  ce  que  l'empereur 
Louis  le  iJébonnaire  s'y  soumit  à  une  péni- 
tence publique,  pour  avoir  laissé  périr  Ber- 
nard, roi  d'Italie,  son  neveu,  condamné  par 
une  diète  à  avoir  les  yeux  crevés,  et  pour 
avoir  fait  tondre  malgré  eux  ses  trois  jeu- 
nes frères,  Hugues,  Drogon  et  Théodoric, 
avec  lesquels  il  se  réconcilia.  Il  y  confirma 
aussi  la  règle  des  chanoines  et  celle  des  moi- 
nes, qui  avaient  été  faites  à|  Aix-la-Chapelle. 
Labh.  VUL 

ATTIGNY  iConciUMl),  l'an  834  ou  8.35,  as- 
semblé par  l'ordre  de  Lnuis  le  Débonnaire.  On 
s'y  occupa  de  la  réforme  de  divers  abus  el 
de  la  reslilution  des  biens  enlevés  à  l'Eglise. 

ATTIGNY  (  Concile  d'  ),  l'an  SGo.  Ce  con- 
cile fut  assemblé  par  les  soins  d'Arsène,  évé- 
qued'Orta,  et  légat  du  pape  Nicolas  en  France. 
Il  obligea  le  roi  Lothaire  de  quitter  Valilrade, 
sa  concubine,  pour  reprendre  Thietberge, 
son  épouse.  Dans  ce  même  concile,  Uolhade 
de  Soissons  fut  reconnu  pour  innocent  et  re- 
çu comme  évêque.   Mansi,  tom.  1,  col.  993. 

ATTIGNY  (Concile  d'  ),  l'an  870.  Le  roi 
Charles,  mécontent  de  la  conduite  de  son  fils 
Carloman,  à  qui  il  avait  fait  donner  ia  ton- 
sure cléricale  dès  son  bas  âge  ,  assembla  ce 
concile  au  mois  de  mai,  pour  le  faire  juger 
par  des  évêques  en  sa  qualité  de  clerc.  11  se 
trouva  à  cette  assemblée  trente  évéques  de 
dix  provinces,  avec  six  archevêques  :  Hinc- 
mar  de  Reims,  Kémy  de  Lyon.Harduic  de 
Besançon  ,  WulladL'  de  Bourges,  Frotaire  de 
Bordeaux  ci  Bertulfe  de  Trêves.  Carloman, 
convaincu  du  crime  de  conjuration  contre  le 
roi  son  père,  et  de  beaucoup  d'autres  crimes, 
fut  privé  des  abbayes  qu'il  possédait  en  grand 
nombre  et  mis  en  prison  à  Sentis.  Hincmar  de 
Laon,  accusé,  dans  li'  même  concile,  de  déso- 
béissance envers  le  roi  cl  envers  son  oncle,  qui 
était  en  même  temps  son  métropolitain,  évita 
la  sentence  dont  il  était  menacé,  en  donnant 
Uû  libelle  par  lequel  il  déclarait  qu'à  l'ave- 
nir il  serait  Qdèle  et  obéissant  au  roi  Charles, 


22g 

suivant  son  ministère,  comme  un  vassal 
doit  l'être  à  son  seigneur,  et  un  évéque  à 
son  roi  ;  qu'il  obéirait  aussi  à  Hincmar,  son 
métropolitain,  .selon  les  canons  et  les  décrets 
du  Saint-Siégc.  f\u  moyen  de  ce  libelle,  qo'i! 
souscrivit  devant  tout  le  monde,  le  roi  cl 
l'archevêque  lui  donnèrent  le  baiser  de  paix. 

ATTILLI  (Concile  d'),  Allilianum,  l'an  902. 
Allilli  ou  Asille.Asillan,  comme  l'appelle  l'au- 
teur de  l'Art  de  vérifier  les  dates,  est  un  village 
du  territoire  de  la  villedeNarbonne.  Bostaing, 
archevêque  d'Arles,  et  Arnusle,  archevêque 
de  Narbonne,  assistés  de  leurs  comprovin- 
ciaux,  y  tinrent  un  concile  en  902,  où  l'on 
décida  parl'examen  du  jugement,  c'est-à-dire 
par  l'épreuve  du  feu  et  de  l'eau,  un  différend 
entre  Terbaldus,  prêtre  titré  ou  curé  de  Sainte- 
Marie  de  Vie.  surnommée  l'église  de  Quarante, 
et  le  diacre  Thierri,  qui  voulait  assujettir 
cette  église  à  celle  de  Sainte  -  Eulalie  de 
Cruzi.  Terbaldus  subit  l'épreuve,  en  sortit 
sain  et  sauf,  et  gagna  son  procès.  L'église 
de  Sainle-Marie  do  Vie,  surnommée  de  Qua- 
rante, est  ainsi  appelée  de  ce  qu'elle  est  dé- 
diée sous  l'invocation  de  la  sainte  Vierge  et 
de  ((uaranle  martyrs  qui  y  sont  inhumés. 
C'était  dans  les  premiers  temps  une  église 
paroissiale  ;  puis  ce  fut  une  abbaye  d'hom- 
mes sous  la  règle  de  saint  Augustin  ,  et  qui 
appartenait  aux  chanoines  réguliers  do  la 
congrégation  de  France.  Elle  commença  à 
être  église  canoniale  ou  cénobialc  au  plus 
tard  vers  l'an  961;  puisque  Raiiriond  pre- 
mier, comte  de  Bourgogne  et  marquis  de 
Languedoc,  dans  son  Testament,  daté  de 
celte  année,  nomme  l'église  de  Quarante 
parmi  les  églises  canoniales  ou  cénobiaies 
auxquelles  il  fait  des  legs.  Le  concile  d'Atlii- 
li  confirma  aussi  les  donations  faites  au  mo- 
nastère de  Sainl-Elienne  de  Dijon  el  les  pri- 
vilèges de  celui  de  Charlieu  au  diocèse  de 
Màcon.  Edit.  Yenet.  tom.  XI;  Martene , 
Anecdot.  nov.  tom.  IV,  col.  69  ;  Gall.  Christ, 
tom.  \],  pag.  192  ;  Spicil.  tom.  I,  p.  520. 

AUCH  (  Concile  d'  ),  l'an  1031.  Ce  concile 
n'eut  rien  de  bien  important.  On  y  rétablit 
seulement  un  abbé  dans  sa  dignité  qui  lui 
avait   été  enlevée.  Mansi,  Suppt.  t.  1. 

AUCH  (  Concile  d'  ),  Auscense  ,  seu  Ausci- 
taniun ,  l'an  1068.  Le  cardinal  Hugues  le 
Blanc,  en  revenant  de  sa  légation  d'Espagne, 
tint  un  concile  à  Auch,  avec  l'archevêque 
Auslind,  ses  suffragants,  les  abbés  et  les 
seigneurs  de  toute  la  Gascogne.  On  y  fit  di- 
vers règlements,  dont  le  plus  remarquable 
fat  que  toutes  les  églises  du  pays  paieraient 
à  la  cathédrale  le  quart  de  leurs  dîmes.  Mais 
Raymond,  abbé  de  Saint-Orient,  ayant  re- 
montré '.]ue  les  églises  dépendanies  de  son 
monastère  n'avaient  jamai-.  payé  de  dîmes  à 
la  cathédrale,  tout  le  concile  confirma  celle 
exemption  en  l'honneur  de  saint  Orient,  un 
des  plus  célèbres  archevêques d'Auch,  el  pa- 
tron de  la  ville  comme  de  l'abbaye.  La  mê- 
me exemption  fut  accordée  à  plusieurs  au- 
tres églises  dénommées  dans  les  actes  du 
'  concile.  Labb.  IX. 

AUCH  (  Concile  d'  ),  l'an  1279.  On  y  dé- 
fendit les  droits   de  l'èvêque  el  de  l'église  de 


«ea 


AUC 


AUG 


eo 


Bnzas  ,  coiilrc  le  séncclial  de  Gascogne. 
Iluid.  Vlll. 

AUGII  (Concile  d' )  ,  Auscilnnum,  l'an 
laO».  Oïl  ccléhi-a  un  concile  dans  la  provin- 
ce d'AucIi,  mais  on  ignore  le  lieu  où  il  fut 
assemblé  ;  nous  en  avons  treize  canons. 

Lel  'lance  l'escommunicalion  contre  ceux 
qui  empêchent  la  liberté  des  élections  et  des 
postulations. 

Le  2'  et  le  3'  défendent  de  s'emparer  des 
biens  des  ecclésiastiques  décédés ,  et  aux 
évoques  et  aux  .lutres  personnes  qui  ont  la 
garde  des  églises  vacantes,  de  retenir  aucu- 
ne partie  des  revenus  ;  et  leur  ordonne  de 
les  conserver  pour  ceux   qu'on   y  nommera. 

Le  4'  et  le  li'  déclarent  les  intrus  déchus 
du  droit  qu'ils  pouvaient  avoir  aux  bénéfi- 
ces qu'ils  ont  occupés  par  violence. 

Le  6°  déclare  excommuniés  les  patrons 
qui  exigent  quelque  chose  de  ceux  qu'ils 
présentent  à  un  bénéfice. 

Le  1'  ordonne  qu'on  paiera  une  portion 
congrue  aux  curés  ou  autres  desservants 
des  cures. 

Le  8'  exconnmunic  les  personnes  qui  font 
naître  des  empêchements  louchant  la  posses- 
sion des  bénéfices-cures. 

Le  9"  accorde  sept  années  d'études  à  ceux 
qui  sont  pourvus  de  bénéfices. 

Le  10'  défend  de  prendre  une  cure,  quand 
on  n'a  pas  dessein  de  se  faire  ordonner  prc- 
Ire  dans  l'an. 

Le  11'  défend  la  pluralité  des  bénéfices  à 
charge  d'âmes. 

Le  12"  porte  que  les  évêques  ne  donneront 
point  la  tonsure  à  des  enfants,  à  des  gens 
mariés,  à  des  personnes  qui  ne  savent  pas 
lire,  ni  à  des  personnes  d'un  autre  diocèse, 
sans  la  permission    de  l'évêque  diocésain. 

Le  13'  fail  défense  de  donner  une  cure  à 
des  personnes  qui  n'ont  pas  l'âge  de  vingt- 
einq  ans.  Labb.  tom.  XI;  Hard.  tom.  Vlll. 

AUCH  (  Concile  d'  ),  l'an  1308.  Le  2G  de 
novembre  de  l'an  1308,  Amanieeu,  archevê- 
que d'Auch,  tint  un  second  concile  des  évê- 
ques de  sa  province  à  Auch,  dans  lequel 
on  publia  six  canons. 

Le  1"  ordonne  aux  ecclésiasiique?  de  dé- 
fendre fortement  les  droits  de  leurs  offices  ou 
de  leurs  bénéfices. 

Le  2« ,  que  tous  les  chanoines  des  églises 
cathédrales  feront  l'office  tour  à  tour ,  cha- 
cun une  semaine. 

Le  3'  excommunie  les  usuriers. 

Le  k'  fait  défense  aux  abbés  de  partager 
entre  eux  et  leurs  moines  les  biens  qui  doi- 
vent être  communs  ,  ou  de  leur  donner  des 
pensions,  et  veut  ((ue  tous  les  moines  man- 
gent dans  un  mén\e  réfectoire  ,  et  couchent 
dans  un  même  dortoir. 

Le  5'  défend  de  donner  des  pensions  à  des 
religieux ,  et  principalement  aux  mendiants 
qui  passent  dans  d'autres  ordres. 

Le  dernier  confirme  les  précédents  statuts. 

AUCH  (Conciles  d' ),  lan  1313  et  1329. 
Voyez  NoGâRET  et  Marciac,  mêmes  années. 

AUCH  (  Concile  d'  ),  l'an  1324.  L'arche- 
vêque Guillaume  de  Flavacourt  y  définit , 
dans  une  constitution  svnodale,  les  cas  de 


conscience  qui  lui  seraient  réserves.  Bail. 

AUCH  (CoiHJlc  il),  l'an  i;f2(i.  V.  M.uiciac. 

AUCH  (Concile  d'),  l'an  l.'iliV,  sur  la  disci- 
pline. G.itl.  Christ,  l.  I,  co/.  9!).). 

AUCH  (Synodes  d').  Voi/.  \asconknsis. 

AUDOMARENSES  {Syiwdi).  Vuy.  Saint- 

OMIilt. 

AUGSBOURG  (Concile  d'),  Auguslanum, 
l'an  7'i2.  Voy.  Allemagne. 

AUGSBOUkG  fConcilo  d'),  Auqminnum, 
l'an  932.  Le  septième  d'août  de  l'iin  !)."):>,  qui 
était  le  seizième  du  règne  d'Olhon  en  Ger- 
manie, ce  prince  fit  assembler  ce  concile  pour 
travailler  au  rétablissement  de  la  (lisciiili  ne.  H 
s'y  trouva  plusieurs  èvéques  lombards,  avec 
ceux  de  Germanie,  qui  avaient  à  leur  tête 
quatre  mélropolilains  :  Fridéric  de  Mayenco, 
Uérold  de  S.ilzbourg,  Manassès  de  .Milan, 
et  Pierre  de  Ravenne.  Le  plus  connu  d'entre 
les  évêques  était  saint  Uldaric,  évêque 
d'Augsbourg  même.  Le  roi  s'y  trouva;  et 
l'archevêque  de  Mayencc  publia  onze  canons, 
du  consentement  de  l'assemblée. 

1.  On  défend  à  tous  les  clercs,  depuis  l'é- 
vêquejusqu'aux  sous-diacres  inclusivement, 
de  se  marier,  sous  peine  d'excommunica- 
tion. 

2.  On  renouvelle  la  défense  faite  dans  un 
concile  de  Tolède  aux  ecclésiastiques,  de 
s'occuper  de  la  chasse  et  d'avoir  à  cet  effet 
des  chiens  et  des  oiseaux  de  proie,  sous 
peine  de  privation   de  leurs  fondions. 

3.  On  menace  de  déposition  les  évêques, 
lis  prêtres  et  les  diacres,  qui,  étant  avertis 
de  ne  point  jouer  aux  jeux  de  hasard,  con- 
tinueront de  le  l'aire. 

4.  On  défend  à  lous  les  clercs  d'avoir  chez 
eux  des  femmes  sous-inlroduites  ;  et,  au  cai 
qu'ils  en  auraient  quelqu'une  dont  la  répu- 
tation fût  suspecte  .  le  concile  permet  à  l'é- 
vêque de  la  faire  fustiger  et  de  lui  couper 
les  cheveux;  voulant  que,  si  la  puissance 
séculière  s'y  oppose ,  on  emploie  l'autorité 
du  roi. 

o.  Ceux  qui  renoncent  au  momie  pour 
embrasser  l'état  monastique,  ne  sortiront 
point  du  monastère  sans  la  permission  de 
l'abbé;  et  ils  y  vaqueront  nu  jeûne  et  à  la 
prière. 

6.  On  met  les  monastères  sous  la  conduite 
des  évêques  diocésains,  avec  pouvoir  d'y 
corriger  au  plus  tôt  ce  qui  méritera  de  l'élre. 

7.  Les  évé(|ues,  au  lieu  d'empêcher  leurs 
clercs  de  se  faire  moines,  pour  mener  une 
vie  plus  auslère,  exhorteront  à  la  persévé- 
rance ceux  qui  auront  déjà  pris  ce  parti. 

8.  Us  en  useront  de  même  à  l'égard  des 
filles  qui  se  sont  faites  volontairement  reli- 
gieuses. 

9.  Défense  aux  patrons  laïques  d'ôter, 
sans  le  consentenient  de  l'évêque  .  à  un  prê- 
tre, l'église  dont  il  a  élé  canoniquemcnt 
pourvu. 

10.  Toutes  les  dîmes  seront  sous  la  puis- 
sance de  l'évêque. 

11.  Non-seulement  les  évêques,  les  prê- 
tres, les  diacres  et  les  sous-diacres  vivront 
dans  le  célibat,  mais  on  obligera  encore  les 


251 


DICTIONNAIKE  DES  CONClLtS. 


258 


aiilres  dores  à  l;i  continence,  qiininl  ils  se- 
ront parvenus  à  un  âge  un  peu  avancé  {Anal, 
des  Conc.  II. 

AUGSlU)UUG(Conc.(l'),ranl062.F.OsBOR. 
^  AUGSIÎOUKG  (Synode  d'),  Aurjasianum, 
l'an  1119.  Il  est  fait  mention  de  ce  synode, 
qu'assembla  l'évéque  de  celle  ville,  Christo- 
phe de  Slailion,  dans  la  Hiérarchie  d'Attgs- 
bourq  de  Corliinien  Uhamm. 

AÙGSBOUUG  Synode  d'),  l'an  1135.  L'évé- 
que Wallher  y  confirma  la  fondation  récente 
du  couvent  de  K,iy>.lieim.  Conc.  Germ.  t.  III. 

AUGSBOURG  (Syn.d'),  l'an  1154.  Lévêque 
y  régla  une  alïairedébaltueenire  l'églised'Ai- 
chaneU'abbessedumonasIèredcKeubach./ô. 

AUGSBOUKG  {  Assemblée  mixte  d'  ),  l'an 
1207.  Eckbert ,  évéque  de  Bamberg  ,  s'y  pur- 
gea ,  en  présence  des  principaux  seigneurs 
d'Allemagne  ,  de  l'accusation  de  révolle  con- 
tre II'  légitime  souvi'rain.  Ibid. 

AUGSBOUKG  (Concile  ou  Synode  d'),  l'an 
1;î77.  Nous  n'avons  point  les  actes  de  ce  sy- 
node ,  tenu  par  Burcard  ,  évéque  d'Augs- 
bourg.  Conc.  Germ.  t.  IV. 

AUGSBOURG  (Synode  d'),  tenu  à  Laving, 
l'an  IM'i.  Dans  ce  synode,  Anselme  de  Ncn- 
ningi'n,  nommé  évéque  d'Augsbourg  à  la 
majorité  des  sulTrages,  lança  l'iiiterdil  contre 
sa  ville  épiscopale  ,  qui  reconnaissait  pour 
son  évéciur  Frédéric  de  Gralïenegg,  nommé 
par  l'cmiicreur  Sigismond  ,  et  confirmé  par 
Jean  XXIU.  Le  pape  Martin  V  ,  en  l'i21  , 
rejeta  les  prétentions  de  i'un  et  de  l'autre. 
Conc.  Germ.  t.  V. 

AUGSBOUUG  (Concile  d')  ,  l'an  15i8. 
Othon,  canliiial  du  titre  de  sainte  Balbine, 
et  évéïjue  d'Augsbourg  ,  tint  ce  concile  le  12 
novembre  ,  pour  la  reforme  <lu  clergé  sous 
le  pontificat  du  pape  Paul  111.  On  y  fit  les 
statuts  qui  suivent  : 

1.  Tous  les  pasteurs  n'oublieront  rien  pour 
confirmer  leur  troupeau  dans  la  croyance  et 
la  pratique  de  tout  ce  qu'enseigne  l'Eglise 
catholique. 

2.  On  punira  les  Iransgresseurs  des  ca- 
nons et  des  CDUStitulions  synodales. 

3.  On  n'élira  puur  évéque  d'Augsbourg 
qu'un  sujet  qui  ser.i  prêtre  ou  qui  promettra 
de  se  faire  promouvoir  à  la  prêtrise  sans 
délai. 

4.  On  n'admettra  personne  à  aucune  di- 
gnité, ou  charge  d'âmes,  ou  enfin  à  quelque 
bénéfice  que  ce  soit,  même  sons  prétexte  de 
co.idjuiorerie  on  de  lésignation  ,  sans  notre 
approbation  précédée  de  l'examen  ;  et  cela 
sdus  peine  d'expulsion  des  bénéfices  aulre- 
Mienl  inipétrés. 

5.  On  n'ornonnera  personne  que  sous  des 
I  <  rliQeals  en  bonne  et  due  forme  ,  de  ses 
mœurs  et  de  sa  foi. 

(j.  On  n'admettra  point  les  prêtres  et  les 
moines  étrangers  à  la  prédication  et  à  la  cé- 
lébration des  offices  divins  ,  à  moins  qu'ils 
ne  produisent  des  lettres  formées  de  leurs 
supérieurs. 

7.  Les  archidiacres  et  les  doyens  ruraux 
publieront  et  feront  observer  ces  statuts  sy- 
nodaux dans  les  lieux  de  leur  dépendance. 

8.  Les  curés  instruiront  leurs  paroissiens 


de  tout  ce  qui  concerne  la  foi  et  la  religion  j 
ils  leur  administreront  les  sacrements  ,  leui 
apprendront  la  grâce  et  les  avantages  qu'ils 
renferment.  On  ne  choisira  pour  les  cure» 
que  dos  hommes  graves,  doctes  et  propres 
pour  conduire  les  âmes  ;  et  les  grands- 
vicaires  ne  manqueront  pas  de  faire  tous  les 
ans  des  informations  sur  leur  vie  et  leurs 
mœurs. 

9.  Le  doyen  contiendra  dans  le  devoir  tous 
les  ecclésiastiques  qui  lui  sont  soumis,  sur- 
tout par  ses  bons  exemples  ;  il  punira,  selon 
toute  l'étendue  de  son  pouvoir,  les  ivrognes, 
les  joueurs,  les  fornicateurs,  etc. 

10.  Tout  le  clergé  portera  la  couronne,  la 
tonsure,  l'habit  long.  11  aura  une  table  fru- 
gale et  un  grand  éloignement  de  toute  af- 
faire profane  et  séculière. 

11.  Quiconque  a  plusieurs  bénéfices  sera 
obligé  de  s'en  démettre  dans  l'espace  d'un 
an  ,  et  de  se  contenter  d'un  seul  ,  sans  que 
les  dispenses  apostoliques  puissent  l'auto- 
riser à  en  retenir  plusieurs,  à  moins  qu'elles 
n'aient  été  jugées  valables  par  l'ordinaire. 

12.  On  obligera  tous  les  monastères  à  vi- 
vre selon  la  règle  dont  ils  ont  fait  profes- 
sion. On  réparera  ,  autant  ((u'il  sera  possi- 
ble, les  monastères  ruinés  ou  abandonnés. 

13.  Personne  ne  prêchera  sans  l'admissiun 
de  l'ordinaire,  et  tous  les  prédicateurs  expli- 
queront l'Evangile  et  toute  l'Ecriture  sainte 
au  sens  des  saints  Pères  ,  et  non  à  leur  pro- 
pre sens.  Ils  n'avanceront  rien  de  profane, 
de  fabuleux,  de  suspect  dans  leurs  sermons; 
mais  ils  prêcheront  une  doctrine  saine  et 
qui  soit  à  la  portée  de  leurs  auditeurs.  Ils 
exalteront  la  miséricorde,  la  bonté  et  l'a- 
mour de  Dieu  envers  les'hommes,  sans  pré- 
judice de  sa  justice.  Ils  recommanderont 
l'aumône,  les  satisfactions  convenables,  tou- 
tes les  œuvres  de  piété 

14.  On  fera  l'office  divin  selon  le  rit  qu'on 
a  reçu  des  anciens.     • 

13.  Ou  suivra  de  même  les  anciens  rites 
dans  l'administration  des  sacrements,  et  l'on 
instruira  le  peuple  de  tout  ce  qui  s'y  passe. 

10.  On  n'omettra  point  sans  nécessité  les 
cérémonies  et  les  prières  usitées  dans  l'ad- 
ministration du  baptême,  et  les  pasteurs  au- 
ront grand  soin  d'en  expliquer  la  significa- 
tion au  peuple.  On  ne  recevra  ,  pour  faire 
l'olfice  de  parrains  et  de  marraines ,  que  des 
personnes  âgées  ,  instruites  et  capables 
d'instruire  elles-mêmes  les  enfants  qu'elles 
tiennent  sur  les  fouis  baptismaux,  lorsqu'ils 
seront  susceptibles  d'instructions 

17.  Les  pasteurs  ne  manqueront  pas  non 
plus  d'instruire  leurs  paroissiens  sur  tout 
ce  qui  concerne  le  sacrement  de  confirma- 
tion. 

18.  On  dira  le  canon  de  la  messe  à  voix 
basse,  excepté  l'oraison  dominicale  ,  le  sou- 
hait de  la  paix  ,  l'oraison  ou  coliecte  ,  et 
la  dernière  salutation  adressée  au  pcuiile. 
(}uant  au  reste  de  la  messe,  on  le  dira  d'une 
voix  haute  et  intelligible.  Les  prêtres  évite- 
ront la  précipitation  et  aussi  une  lenteur 
excessive  en  disant  la  messe.  Ou  ne  tou- 
chera sur  l'orgue  que  des  airs  pieyux  e.l  dd- 


SS5 


AUG 


ATJG 


SS4 


vots,  ot  l'on  bannira  sévèrement  de  l'église 
tout  chant  et  toute  musique  lascifs  et  pro- 
fanes. On  ne  chantera  à  l'élévation  de  l'hos- 
tie que  des  antiennes  ou  motels  propres  au 
sacrifice;  et  il  serait  encore  hcaucoup  mieux 
de  ne  point  chanter  du  tout ,  et  de  se  con- 
tenter d'adorer  et  de  contempler,  dans  un 
profond  silence  ,  Jésus-Christ  présent  sur 
l'autel.  On  portera  la  paix  aux  assistants 
les  jours  solennels,  selon  l'usage  observé 
jusqu'ici.  On  gardera  le  viatique  pour  les 
infir(nes  dans  un  lieu  décent ,  et  toujours 
éclairé  d'un  cierge  ou  d'une  lampe  ;  et 
quand  on  le  portera  aux  malades  ,  on  pren- 
dra toujours  deux  hosties  consacrées  ,  de 
peur  que  le  peuple  n'adore  au  retour  un 
vaisseau  vide  du  corps  de  Jésus-Christ.  S'il 
arrivait  qu'on  eùi  oublie  de  prendre  deux 
hosties  ,  on  ne  portera  point  de  lumière  au  " 
retour,  et  on  ne  tintera  pas  la  clochette. 

19.  i'ous  les  curés  publieront  dans  leurs 
églises  le  canon  Omnis  utriusque  sexus,  tous 
les  dimanches  de  carême. 

20.  Le  prêtre  qui  donnera  l'extrémo-onc- 
lion  exhortera  le  malade  au  mépris  de  la 
terre,  à  l'espérance  des  biens  du  ciel,  à  la 
confiance  dans  la  miséricorde  de  Jésus- 
Christ;  et  au  retour  il  engagera  les  assi- 
stants à  prier  pour  le  malade,  en  pensant  à 
la  fragilité  de  la  vie. 

21.  Les  prêtres  ne  béniront  les  mariages 
que  dans  l'église  seulement,  et  après  les  trois 
publications  des  bans.  Ils  avertiront  les  par- 
ties qui  veulent  contracter,  de  suivre  les 
conseils  de  leurs  parents  et  de  leurs  amis  , 
plutôt  que  leurs  propres  penchants,  et  de 
se  préparer  au  mariage  par  le  jeûne  et  la 
prière,  à  l'exemple  de  Tobie. 

22.  Le  curé  ne  s'avisera  jamais  de  pactiser 
pour  l'administration  des  sacrements  ou  des 
choses  sacramentelles  ;  mais  il  les  donnera 
sur-le-champ  ,  toutes  les  fois  qu'on  le>  lui 
den)andera  ,  sauf  à  lui  à  recourir  à  qui  de 
droit  pour  faire  observer  les  coutumes 
louables  en  pareil  cas. 

23.  On  consacrera  ou  l'on  bénira  tout  ce 
qui  a  coutume  de  l'être ,  prélats  ,  vierges , 
églises  ,  autels ,  etc. 

24.  On  gardera  les  fêtes  du  diocèse,  selon 
l'usage. 

25.  Tous  les  curés  ,  après  le  sermon  du 
dimanche,  réciteront  l'oraison  dominicale  , 
la  salutation  angélique,  le  symbole  des  apô- 
tres et  les  préceptes  du  décaloguc,  assez  dis- 
tinctement et  assez  lentement  pour  que  le 
peuple  puisse  les  répéter  avec  eux ,  les  ap- 
prendre et  les  retenir. 

26.  Personne  n'ira  aux  écoles  ou  collèges 
suspects  de  schisme  et  d'hérésie. 

27.  On  conservera  les  hôpitaux ,  et  on 
n'en  convertira  point  les  revenus  en  d'autres 
usages. 

28.  On  invile  les  princes  ,  les  comtes,  les 
barons,  tous  les  grands  à  prêter  secours  au 
clergé  pour  faire  observer  les  règlements  du 
concile  ,  el  le  peuple  à  respecter  le  clergé  , 
à  entendre  la  messe  les  l'êtes  et  dimanches 
jusqu'à  la  fin,  à  écouler  le  sermon  en  si- 
lence, à  garder  les  joùiies ,  les  abslinences, 

DlCTlONNAlUr.  DES  CONCII-KS.  L 


les  cérémonies,  tous  les  commandements  de 
l'Iîglise  ,  à  éviter  la  lecture  des  mauvais  li- 
vres et  la  vue  des  peintures  lascives,  à  lire 
les  divines  Ecritures,  les  écrits  des  Pères,  les 
vies  (les  saints  et  des  hommes  illustres,  et  à 
n'avoir  que  îles  tableaux  propres  à  inspirer 
la  religion,  la  piété,  la  vertu ,  l'amour  de 
la  patrie. 

2!).  On  n'omettra  rien  pour  que  les  visites 
épiscopales  ne  soient  pas  ."•ans  fruit. 

30.  On  respectera  el  on  observera  les  cen- 
sures (le  l'Eglise. 

31.  Tous  les  diocésains,  clercs,  religieux 
et  laïques,  prieront  pour  le  pape,  l'empe- 
reur, etc. 

32.  On  fera  subir  les  peines  canonique* 
aux  transgrcs'ieurs  de  ers  canons. 

33.  On  tiendra  les  synoiles  diocésains  tous 
les  ans,  cl  toules  les  fois  qu'il  en  sera  be- 
soin. Liili.  XIV.  Anril.  des  Conc.  11. 

ADliSBOURG  (Synode  diocésain  d"),  tenu 
l'an  15t)7  par  le  célèbre  Oilon  Truch>ôs,  car- 
dinal, évoque  d'Augsbourg  .  Cet  illustre  pré- 
lat y  publia  dis  siatuts  synodaux  divisés  en 
quatre  parties. 

Dans  la  i"  il  traite  de  la  foi,  insiste  sur 
la  nécessité  d'en  faire  une  profession  publi- 
que et  sincère,  et  de  prendre  pour  unique 
règle  les  enseignements  de  la  sainte  Eglise 
romaine,  à  laquelle  l'Allemagne  entière  est 
redevable  de  la  connaissance  de  Jésus-Christ 
et  du  vrai  christianisme.  H  enjoint  en  consé- 
quence à  tous  les  préla'is,  à  tous  les  clercs 
bénéficiers,  à  tous  les  professeurs  de  collèges 
cl  à  tous  les  maîtres  d'écoles,  de  souscrire, 
avant  d'entrer  dans  leurs  emplois ,  à  la 
profession  de  foi  prescrite  par  Pie  IV.  Il  dé- 
fend la  lecture  de  tous  les  livres  réprouvés 
par  la  commission  nommée  au  concile  de 
Trente,  el  en  général  de  tous  ceux  qui  se- 
raient composés  par  des  hérétiques,  ou  qui 
seraient  impurs  ou  diffamatoires.  Il  recom- 
mande aux  prêtres  chargés  d'annoncer  la 
parole  divine  de  ne  point  expliquer  l'Evan- 
gile et  les  saintes  Ecritures  d'après  leur  in- 
terprétation particulière,  mais  d'après  le  sen- 
timent commun  des  Pères  et  de  l'Eglise 
catholique.  Il  recommande  l'observation  des 
fêtes  el  des  jeûnes, dont  il  donne  le  catalogue, 
le  culle  des  reliques  et  l'invocation  des  saints, 
le  soin  d'inculquer  aux  enfants  et  aux  sim- 
ples le  symbole  des  apôtres,  l'oraison  domi- 
nicale et  le  décalogue. 

Dans  la  2'^  partie  le  savant  prélat  Irailc 
avec  détail  du  culle  divin  el  de  tous  les  sa- 
crements. Que  l'on  observe  un  rit  uniforme 
dans  les  offices  divins  et  les  heures  canoni- 
ques, en  n'exceplanl  que  les  fêtes  particu- 
lières de  quelques  sainls,  et  que  les  moin- 
dres églises  se  modèlent  sur  notre  église 
cathédrale,  la  mère  el  la  maîtresse  des  autres. 
On  prendra  bien  garde  d'omettre  aucune  des 
cérémonies  usitées  dans  l'adminislralion  des 
sacrements,  et  d'en  introduire  ou  d'en  rece- 
voir de  nouvelles  sans  notre  permission 
expresse.  En  entrant  au  chœur  on  com- 
mencera par  fléchir  le  genou  devant  Noire- 
Seigneur,  présent  dans  1  adorable  eucharistie; 
on  se  tiendra  ensuite  à  sa  place,  occupé  à 

B 


236  DICTIONNAIRE 

ciiantcr  les  louanges  de  Dieu  et  à  l'honorer 
nonseulotnent  tics  lèvres,  mais  en  esprit  et 
un  vérilé.  On  s'inlerdira  toute  promenade  et 
lontc  conversalion  dans  les  Icmpies,  snriout 
pendant  roflicc  divin.  On  usera  de  sobriété 
dans  l'emploi  des  orgues,  et  on  proscrira  les 
.iirs  lascifs,  ou  (|ui  manqueraient  de  simpli- 
cité ou  de  gravité.  Le  Gloria,  la  Piéface,  le 
S/inctus  et  VAgnim  Dei  doivent  cire  clianlés 
tout  entiirs  sans  mélange  d'instruments. 

Ou  apportera  au  plus  tôt  à  l'église  les  en- 
fants ondoyés  par  des  laïques.  Ou  ne  bapti- 
sera ni  juifs,  ni   enfants  de  juifs,  si  ce  n'est 
en    danger  de  mort,  sans  noire   permission 
particulière.  A  moins  d'une  grave  nécessité, 
on  ne  baptisera  que  dans  le  lieu  saint,  et  à  la 
vue  des  fidèles,  les  ei^fanis,  soit  des  pauvres, 
soit  des  riches.  On  obligera  les  fenimes  nou- 
vellement accouchées  à  venir  à  ^égli^e,  pour 
leur  première  sortie,   demander  la  bénédic- 
tion du   prêtre.  On  aura  un  registre  où  l'on 
conservera  les  noms   de  tous  les  confirmés. 
11  y  aura  une  lampe  qui  brûlera  nuit  et  jour 
devant    le  saint  sacrement.   On   ne   portera 
point  ie  saint  sacrement  dans  les  campagnes 
pour  bénir  l'air  ou  les  fruits  de  la  terre.  Les 
tide'.es  et  les  prêtres  eux-mêmes  qui  ne  cé- 
lèbrent i>a3  ne  devront  communier  que  sous 
l'espèce  du  pain.  11  y  aura  toujours  un  ré- 
pondant de  messe  pour  assister  le  prêtre  qui 
célèbre.  Celui-ci  prononcera  à  haute  et  intel- 
ligible voix  la  confession  des  péchés,  l'Evan- 
gile et  autres  parties  semblables;  mais  il  dira 
à  basse  voix,   et  sans  être  entendu,  l'un  et 
l'autre  canon,   comme   il   est   indiqué  dans 
notre  missel.  11  parcourra  des  yeux,  avant 
de  la  commencer,  la  messe  qu'il  doit  dire. 
Quand  elle  sera  finie,  il  ne  s'empressera  pas 
de  sortir  aussitôt;  mais  après  avoir  (initié  ses 
ornements,  il  restera  quelque  temps  occupé 
à  faire   son  .iclion  de  grâces.  On  réprimera 
sévèreuient  l'abus   qui   s'(  st   introduit  dans 
beaucoup  de  lieux  dometlre  ou  d'interrom- 
pre le  chanl  du  Symbole,  de  la  Préface  on  de 
rCraison  dominicale.    11  ne  convienl  pas  de 
chanter,  au  moment  de  l'élévation,  des  an- 
tiennes ou  des  morceaux  de  musique,  au  lieu 
de  respecter  le  silence  que  commande  eu  ce 
moment,  aux  clercs  comme  aux   fidèles,  le 
mystère  qui   s'accomplit.   Pour  entendre  les 
confessions,  il  faudra  être  revêtu   du  surplis 
et  de  l'étole.On  ne  donnera  rexlrêine-onct:on 
ni  aui  enfants,  ni  aux  personnes  atleintes 
de  folie  ou  frappées  d'imbécillité. 
^     La  3'  et  la  4'  partie  des  statuts  ont  pour 
objet  la  vie  des  clercs,  les  bénéfices,  les  de- 
voirs des  curés  et  des  doyens,  les  hôpitaux, 
,  la  réparation  des  églises,  le  droit  de  patronat, 
les  écoles  et  l'éducation  des  jeunes  clercs,  les 
constitutions  et  les  rcscrits,  la  tenue  des  sy- 
nodes, la  juridiction  ecclésiastique  et  ses  de- 
grés, la   repres-siou  de  la  simonie  et  de  l'u- 
sure, l'cxcomniunicationet  les  autres  peines 
ccclésiasiiiiuc'i.  Conc.Germ.  t.  \  II. 

AUGSBOUKC  (Synode  d),  l'an  1610.  L'évê- 
que  Henri  de  Kuorigcn  publia  dans  ce  sy- 
node de  nouveaux  statuts,  encore  plus  déve- 
loppés que  les  précédents,  et  tracés  sur  un 
plan  semblable.  On  doit,  y  est-il  dit,  s'apjili- 


DES  CONCILES, 


230 


quer  à  détruire  celle  fausse  persuasion,  qu'il 
ne  faut  recevoir  que  ce  qui  se  trouve  écrit 
dans  la  pr.role  de  Dieu.  C'est  là  le  principal 
fondement  de  l'erreur  des  sectaires,  réfutée 
par  saint  Paul  autant  de  fois  qu'il  a  recom- 
mandé les  traditions  non  écrites.  «  Qu'on  ne 
(lise  la  messe,  est-il  statué  ailleurs,  que  sur 
le  missel  romain,  et  que  l'on  observe,  sans 
s'en  écarter  en  rien,  les  cérémonies  qui  y 
sont  prescrites.  »  Au  chapitre  des  sépultures, 
il  est  ainsi  ordonné  ;  «  Si  l'on  enterre  quel- 
ques e()rps  dans  des  églises,  il  faut  que  les 
tombeaux  soient  placés  de  manière  à  ne  gê- 
ner en  rien  l'olfice  divin,  et  qu'ils  soient 
assez  profonds  pour  ne  causer  aucune  infec- 
tion. »  donc.  Germ.  t.  IX. 

AVGUSTQDlJNENSlA[Conc.).y .  Kv-vv-H. 

AUlUiLIANENSIA  {Concil.}.  C. Orléans. 

AUIULLAC  (Concile  d)  eu  Auvergne,  Au- 
rdiacemc ,  l'an  1276  ou  1278,  contre  les 
exemptions ,  par  Guy,  archevêque  de  Bour- 
ges, Martène.  Thés.  t.  IV". 

AUKILLAC  (Concile  d'),  l'an  i29i,  sur  la 
discipline,  par  Simon,  archevêque  de  Diur- 
ges.  Thés,  aneccl.  t.  IV. 

AUSÈDE  (Concile  d),  Ausidinense,  près  de 
Saint-Pons,  diocèse  de  Narlionne,  l'an  937. 
On  y  confirme  la  donation  de  l'abbaye  de 
Saint-Pons  de  Thomières,  faite  eu  936,  cl  «m 
y  renouvelle  l'anathème  contre  ceux  qui  vio- 
leraient ses  privilèges.  Ce  concile  n'est  men- 
tionné dans  aucune  collection.  D.  Vaiss. 

AUSONE  (Concile  du  Vicd'),  Ausonense, 
dans  la  province  de  Narbonue,  l'an  10i7. 
Trois  évoques  seulement  s'y  trouvèrent.  On 
en  ignore  les  détails.  D'Aguir.,  t.  111. 

AUSONE  (Concile  du  Vie  d'),  l'an  103J.  Ou 
y  régla  les  ccmlilions  de  la  Trêve  de  Dieu.  76. 

Atlî-;TKÂL1E  (Synode  d  ).  Voyez  Sainte- 
Marie  D  A. 

AUTUN  (Concile  d'),  Augusiodunense,  l'an 
59^,  couvoi]ué  par  tîonlran,  sur  l'afl'aire  de 
Tetradia.  Voy.  Gévaudan,  autre  concile  tenu 
la  même  année  et  sur  le  même  sujet. 

AUTUN  (Concile  d'),  l'an  670.  Ce  fut  saint 
Léger ,  êvêque  d'Autun,  qui  assembla  ce 
concile,  ou.  comme  il  est  appelé  dans  la  col- 
lection de  Labbe,  ce  synode  diocésain,  l'aa 
670,  suivant  l'opinion  commune,  cl  non  pas 
eu  ('!6()  ou  eu  676,  comme  quelques-uns  le 
prétendent.  11  nous  eu  reste  ([uelques  statuts, 
mais  il  est  visible  qu'il  en  manque  plusieurs, 
puisqu'on  pa?se  du  premier  au  ciniiuième,  du 
sixième  au  huitième, du  huitième  au  dixième, 
cl  du  dixième  au  (juatorzième,  selon  Dela- 
laude,  et  au  quinzième  selon  les  plus  an- 
ciennes collections,  où  le  quatorzième  man- 
que ab.^oluiuent. 

Le  1"  |iovle  que  les  abbés  et  les  moines 
ne  posséderont  rien  en  propre,  et  que  les 
moines  recevront  de  l'abbe  leur  habillement 
e'i  leur  nourriture. 

Le  5',  qu'aucun  d'eux  n'acceptera  d  '  com- 
palernité,  c'est-a-dire,  sans  duiite,  ne  se  por- 
tera p  ur  panaiu  au  baptême  ou  à  la  con- 
firmation de  quelque  personne. 

Le  6%  iju'ils  ne  se  rép:!ndroul  pas  dans  les 
villes ,  à  moins  que  ce  ne  soil  pour  iintéiét 
de  lui-  monastère  ;  et  (ju'alur^  i!j  se  préseu- 


237  AUT 

Icroni  à  l'archidiacre  avec  des  lettres  de  leur 

abho. 

Le  8'-,  qu'ils  seront  soumis  à  leur  altbo  cl 
à  leur  piévôl. 

Le  10',  qu'ils  n'.'iuron(  .lucuiic  iatniliarili! 
avec  les  IVmiiics  du  dehors,  sous  pciuci  de 
tiailcincnis  rigountix,  et  qu'ils  ne  perincl- 
IroiU  ,1  aucune  porsoiinu  du  sexe  l'entrée  du 
iiiouaslère. 

Li  suile  de  ce  dixième  canon  eU  plutôt  un 
Ciinon  (lilîérenl,  mais  sans  cliilîic.  11  y  est  dit 
qn'aueun  ablié  no  relieiidra  dans  son  mo- 
naslèie  un  moine  sorti  d'un  autie  nionaslère, 
mai.s  qu'on  renverra  les  moines  vagabonds  à 
leurs  propres  abbés,  pour  recevoir  de  ceux- 
ci  le  châtiment  qu'ils  méritent. 

Nous  rapporterons  à  part  le  caimn  dit 
<luatorzième  dans  la  collection  Delalande, 
comme  hors  de  sa  place  par  les  sujets  qu'il 
traite.  On  y  déclare  indignes  d  habiter  parmi 
les  catholiques  les  séculiers  qui  n'auront  pas 
communié  aux  fêles  de  Noél,  de  Pâques  el  de 
la  Ponlecôle.  11  y  est  dit  ensuite  que  les  prê- 
tres qui  célébreront  le  saint  sacrifice,  ou  iini 
feront  quelque  office  divin  l'estomac  chargé 
de  nourriture,  ou  la  tête  appesantie  par  le 
vin,  encourront  la  déposition.  Enfin  il  y  est 
défendu  aux  fennnes  d'approcher  de  l'aulel. 
Ce  préleiidu  quatorzième  canon  ne  serail-il 
pas  mieux  divisé  en  trois  canons  différents? 

Le  canon  dil  quinzième  revient  à  s'occuper 
des  moines  ,  mais  il  n'a  aucune  proportion 
par  sa  longueur  avec  les  précédents.  Il  est 
surtout  remarquable  en  ce  qu'il  est  le  i)rc- 
niier,  dans  l'ordre  des  temps,  qui  recom- 
mande aux  abbés  el  aux  moines  l'observa- 
lion  de  la  règle  de  saint  Benoît,  dont  il  l'ait 
le  plus  digne  éloge.  «  Si  tous  les  articles  ,  y 
cst-il  dit,  en  sont  observés  lidèlement,  le 
nombre  des  moines  s'augmentera  par  la 
grâce  do  Dieu,  el  le  monde  lui-même  ,  assisié 
de  leurs  prières  continuelles,  sera  à  l'abii  de 
toute  contagion.  »  Le  reste  du  canon  est  une 
explication  détaillée  des  vertus  qui  convien- 
nent particulièrement  à  l'ctat  monastique  , 
et  des  peines  spirituelles  ,  ou  même  corpo- 
relles, y  sont  portées  contre  les  abbés  et  les 
moines  qui  enfreindront  quelqu'une  de  ces 
règles.  Il  seiiilile  dune  que  ce  concile  n'a  été 
qu'un  synode  d'abbés  ,  dont  les  statuts  ont  été 
confirmes,  ou  même  dictés,  par  saint  Léger. 

Outre  les  canons  que  nous  venons  de  rap- 
porter, il  en  est  un  autre  mis  à  la  tète  de 
Ions  dans  une  collection  de  l'ancienne  bi- 
b!ii)thè(jnc  de  Saint-Bémgnc  de  Dijon,  et 
quelque  part  ailleurs,  et  qui  reconnnande 
en  ces  termes  li'  symbole  des  apôlres  el  celui 
de  saint  Alhanase  :  «  Si  (luelque  prêtre,  dia- 
cre, sous-diacre  ou  clerc,  ne  prob'sse  pas,  ou 
ne  sait  pas  cxaclemeet  le  symbole  [irrepre- 
hensibiliter  non  recensneiitj  inspiré  par  le 
Sainl-Esprit  aux  apôtres  ((ni  nous  l'ont  trans- 
mis ,  aussi  bii  n  que  la  foi  du  saint  évèciue 
Alhanase,  (lu'il  soit  condamné  par  révèque.» 
Ce  canon,  dit  le  U.  p.  Pitra,  dans  son  His- 
toire de  sainl  Léijer,  n'aurait-il  pas  été  dressé 
contre  le  monolbélisme,  qui  cherchait  à  cette 
époque  à  se  répandre  dans  les  Gaules,  et  qui 
trouvait  d'avance  sa  condamnation  dans  le 


AUX  ^ 

.i/mbole  de  saint  Athanaso?  Nous  abandon- 
nons celle  conjecture  à  de  plus  savmts  (jne 
nous.  fjilih.W.  V.  de  plus  l'ilist.  de  S.  Lei/er. 

AUTUN  (Concile  d';,  l'an  lO.'ilJ  :  sur  l',o- 
liort.  duc  (le  llourgogne.  I).  M,ih.  Annnl.  IV. 

AUTUN  (Concile  d'),  l'an  1001  :  sur  la  dis- 
cipline. Pagi. 

AUTUN  (Conc.d'),  l'an  lOdS. Robert, duc  de 
Bourgogne,  qui  ravageait  le  pays  et  vexait  les 
evê(iu(>s,  fut  ramené  dans  ce  concile  à  des  scn- 
timenls  paeificjucs  par  Hugues,  abhédeCiuny. 

AUTUN  (Concile  d'j,  l'an  10;7,  en  pré- 
sence du  légat  Hugues  de  îlic,  et  par  ordre 
du  pape.  ISlanassès  de  Reims,  accusé  de  si- 
monie et  d'usurpation  de  cet  archevêché,  y 
fut  suspendu  de  ses  fonctions.  Le  légat  in- 
terdit les  archevêques  de  Tours,  de  Sens,  de 
Besançon  el  l'évêciuc  de  Chartres,  pour  ne 
s'êiro  point  trouvés  à  ce  concile.  Les  prélats 
s'étant  soumis,  saint  Grégoire  Vil  les  releva 
par  sa  leltre  du  9  mar-i  de  l'année  suivante. 

AUTUN  (Concile  d'),  l'an  109'k Trente-deux 
évêques  et  un  grand  nombre  d'.ibbés  s'y  trou- 
vèrent, sous  la  présidence  de  Hugues,  arche- 
vêque de  Lyon,  liittteldadioc.  d'Autnn,  18:J.3. 

AUTUN  (Concile  d'J,  l'an  iOOi-,  ou  même 
année  que  le  précédent.  Ce  fut  dans  l'un  de 
ces  deux  conciles  qu'on  renouvela  l'excmi- 
municalion  coalrc  l'empereur  Henri  et  l'anti- 
pape Gnibert,  el  qu'on  excommunia  Pliilii)pc 
1",  roi  de  France,  qui  s'élait  marie  avec  Ber- 
trade  du  vivant  de  son  épouse  légitime.  Ibid. 

AUTUN  (Svnodc  ilioeésain  d'),  Ilœdiuusis, 
vers  l'an  l.')30.  .lacqucs  Hurauil,  évê(]nC 
d'Autun  ,  publia  des  constitutions  sjnodales 
pour  son  diocèse.  Il  y  autorisa  les  curés  et 
les  prêtres  à  se  choisir  les  confesseurs  qu'ils 
voudraient,  en  donnant  à  ceux-ci  le  pouvoir 
de  les  absoudre  de  tous  leuis  péchés,  ex- 
cepté les  cas  réservés  au  sainl-siége  ou  à  l'é- 
véque.  Constit.  synod.  diœc.  fJœdunnsis. 

AUTUN  (autres  Synodes  d').  Voijcz  IIM  ■ 
DUENSES  Syn. 

AUVERGNE  (Concile  d') ,  l'an  o90.  Voij. 
GÉVAUDAN,  même  année. 

AUXERliNSlS  {Synodiis}.  Voi/.  Ossero. 

AUXERRE(Syn.d')A/i/ssi'u(/orcnse,versraa 
583.  Quoique  ce  synode  se  trouve  daté,  dans 
quehiues  exemplaires,  de  la  première  annéu' 
du  pontifical  de  Pelage  II,  et  de  la  dis-sep- 
tième du  règne  de  Cbilpéric,  c'est-à-dire  de 
l'an  578,  il  paraît  certain  qu'il  ne  se  tint 
qu'en  o8j,  quelque  temps  après  le  second 
de  Jlâcon.  La  preuve  en  est  que  ce  concile, 
ou  plutôt  ce  synode  d'Auxerre,  l'ut  assemblé 
pour  la  notification  et  l'cxéculion  îles  canons 
du  second  concile  de  Mâcon,  auxquels  Au- 
nacaire  ou  Aunairc  avait  souscrit,  en  qua- 
lité d'évêque  d'Auxerre.  Aussi  son  concile 
ou  synode  ne  fut  composé  que  d'abbés,  de 
prêtres  el  de  diacres  de  sou  diocèse,  aux- 
quels il  était  de  sa  chargi^  de  notifier  les 
règlements  ([ui  s'étaient  laits  dans  le  con- 
cile de  Màcon,  et  de  les  leur  faire  observer. 
11  y  en  ajouta  d'autres  pour  le  maintien  de 
la  disei|)line  ecclésiastique  et  uionasti(|ue  , 
et  pour  la  réforme  de  certaines  superstitions 
(]ui  étaient  îles  restes  du  paganisme,  le  tout 
au  nombre  de  quarantc-cinii. 


S5'J 


DICTIONNAIRE 


1 '.«Défonso  d'observer  le  premier  jour  de 
janvier  à  la  manière  des  païens,  en  se  dé- 
guisant en  vaches  ou  en  cerfs,  et  en  se  don- 
nant des  étrennes  diaboliques  ;  mais  on  peut, 
ce  jour-là,  se  rendre  service  les  uns  aux  au- 
tres, comme  d.ins  tout  autre  jour  de  l'année.» 
11  y  a  dans  le  texte  :  Veluld,   mit  cervolo 
facerc.  Vetulacsl  souvent  éerit  dans  les  an- 
ciens livres  pour  vitula  ,   cl  vitula  signifie 
une    génisse   ou  une   v.iche.  Les   païens  et 
quelques  mauvais  chrétiens  faisaient,  le  pre- 
mier jour  de  janvier,    des   mascarades  qui 
consistaient  à  prendre   la   figure  de   divers 
'i  animaux,  et  nominément  du  cerf  et  delà 
I   vache.  C'est  ce  que    défend   le   concile  ,  et 
•   c'est  à  cause  de  ces  superstitions  que  ,  dans 
un  ancien  ordre  romain,  on  trouve  au  pre- 
:    mier  jour  de  janvier  une  messe  pour  deman- 
\    der  à  Dim   I  extirpation    de   l'idolâtrie  :  Ad 
prohihendnm  ub  idolis.  Un  ancien   pénilen- 
licl,  tiré  d'un  manuscrit  d'Angers,   marque 
trois  ans   de   pénilence  pour   ces    ridicules 
mascarades   :   Si  qiiis  ludendis  Januuni  in 
vinda  vcl  cervolo  vadet,  tribus  anriis  pœniteat. 
Quant  aux  clrenncs  diaboliques  dont  il  est 
.     parlé  dans  ce  canon,  elles  consistaient  dans 
des  tables  chargées  de  viandes  que  chacun 
mettait  à  sa  porte  ,   le   premier  jour  de  jan- 
vier, pour  les  passants.  Mais,  pour  le  reste, 
on  n'osait  rien  prcler  à  son  voisin  ce  jour-là, 
pas  même  lui  donner  du  feu. 

2».  «Tous  les  prêtres,  avant  l'Epiphanie, 
enverront  savoir  quel  jour  commence  le  ca- 
rême, et  l'annonceront  au  peuple  le  jour  de 
l'Epiphanie.  » 

3'.  «  11  n'est  pas  permis  do  s'assembler 
dans  des  maisons  particulières,  pour  célé- 
brer les  veilles  des  lêles,  ni  d'acquitler  des 
vœux  à  des  buissons,  à  des  arbres  ou  à  des 
fontaines,  ou  de  f.iire  des  figures  de  pieds  et 
d'hommes  avec  du  linge.  Mais  si  quelqu'un 
a  fait  un  vœu,  qu'il  l'accomplisse  dans  l'é- 
»  glise,  en  donnant  aux  pauvres  écrits  sur  la 
matricule  ce  qu'il  a  voué.  » 

11  y  a  dans  le  lexie  :  Non  licel  compensas  in 
domibuspropriis,  nec  pcrvigilias  in  festiviCa- 
tibussanclunuii  fncere.  Le  P.  le  Cointea  tran- 
ché la  dillicullé,  en  nntlaiit  dans  le  texte  con~ 
ventus,  sans  avenir  qu'on  lit  compensos;  mais 
en  y  laissant  ce  terme,  il  n'est  point  facile 
de  déterminer  au  juste  ce  qu'il  signilie.  Quel- 
ques-uns entendent  par  là  les  assemblé'  s 
que  les  femmes  faisaient  le  soir,  pour  filer 
ensemble.  Pensum  est  en  effet  la  lâche  de 
laine  qu'on  donnait  aux  femmes  pour  filer. 
Ainsi  compensiim  ou  compcnsos  facere  pour- 
rait signifier  piire  ensemble  sa  tdclte,  filer  en- 
semble. D'autres  croient  que  compcnsum  est 
une  offrande  ainsi  numméc  parce  que  plu- 
sieurs y  contribuaient.  Il  y  a  aussi  dans  le 
texte  et  dans  toutes  les  éditions,  pede  et  lio- 
mine  liiieo ,  d'où  vient  qu'on  a  traduit  des 
figures  de  pieds  et  d'hommes  avec  du  linge. 
Mais  FIcury  a  lu  ligneo,  puisqu'il  a  traduit 
des  pieds  de  bois. 

•  4'.  '<  Il  est  défendu  de  consulter  les  sor- 
ciers, les  augures,  les  devins,  les  sorts  des 
saints,  ou  les  diviiialiiuis  (qu'on  exerçait) 
avec  du  bois  ou  du  pain.  » 


DES  CONCILKS.  240 

5'.«  Il  faut  absolument  empêcher  les  veil- 
les en  l'honneur  de  saint  Martin.»  (C'est  sans 
doute  parce  que  les  réjouissances  que  l'on  y 
faisait  avaient  dégénéré  en  abus.) 

6'.«  Les  prêtres  iront  chercher  le  saint 
chrême  après  la  mi-caréme;  et  ceux  qui 
ne  pourront  y  aller  eux-mêmes  y  enverront 
leur  archidiacre  ou  leur  arcbisous-diacre.  Ils 
le  porteront  respectueusement,  comme  on 
fait  les  reliques  des  saints,  dans  un  va-e  des- 
tiné à  cet  usage,  et  enveloppe  d'un  linge.  » 

Ce  canon  semble  marquer  que  le  saint 
chrême  se  faisait  alors  à  la  mi-carême  dans 
l'Eglise  d'Auxerre.  Le  premier  concile  de 
Tolè  le  déclare  que  révê<|ue  peut  le  faire 
quelque  jour  que  ce  soit.  Cependant  l'Eglise, 
depuis  longtemps,  parait  avoir  choisi  le  jeudi 
saint  pour  cette  cérémonie.  L'é\cque  disait 
autrefois  ce  jour-là  trois  messes,  qui  sont 
rapportées  dans  d'anciens  sacramcntaires  : 
la  première,  pour  la  réconciliation  des  péni- 
tents; la  seconde,  pour  la  bénédiction  du 
chrême;  et  la  troisième,  du  jour,  laquelle  se 
disait  le  soir  en  mémoire  de  la  cène. 

7  .«  A  la  mi-mai,  tous  les  prêtres  viendront 
dans  la  ville  au  synode,  et  tous  les  abbés,  le 
premier  jour  de  novembre.  » 

8'.n  Défense  d'offrir  à  l'autel  du  vin  assai- 
sonné de  miel,  ou  quelque  autre  boisson  que 
du  vin  même.  » 

9'.«  11  faut  empêcher  les  laïques  de  danser 
dans  l'église,  d  y  faire  chanter  des  chansons 
à  des  niles,  ou  d'y  donner  des  festins.  » 

10' .  «  Défense  de  dire  en  un  jour  deux  mes- 
ses sur  le  même  autel.  Un  prêtre  surtout  ne 
doit  pas  dire  la  messe  sur  un  autel  le  même 
jour  que  l'évêque  l'y  aura  dite.  » 

11'.  u  Défense  de  boire  et  de  manger  la 
veille  de  Pâques,  après  minuit.  11  faut  la  cé- 
lébrer, aussi  bien  que  la  veille  de  Noël  et  des 
autrcssolennités,  jusqu'à  la  deuxième  heure, 
c'est-à-dire  jusiju'à  environ  sept  heures  du 
malin.  » 

12°  et  13' .  «  Défense  de  donner  l'eucharis- 
tie, ou  le  baiser  aux  morts,  d'envelopper 
leurs  corps  des  voiles  qui  servent  à  l'autel. 
Il  n'est  pas  même  permis  aux  diacres  de  s'en- 
velopper les  épaules  de  ces  voiles.  » 

On  donnait  quelquefois  l'eucharistie  aux 
morts,  ou  du  moins  on  l'enfermait  avec  eux 
dans  le  tombeau.  Ce  qui  fut  défendu  par  le 
troisième  concile  de  Carthage  et  par  celui  de 
Trulle. 

li%  lo'  et  16'.  «  Défense  d'enterrer  dans 
un  baptistère,  de  mettre  un  mort  sur  un 
mort,  c'est-à-dire,  d'enterrer  l'un  sur  l'autre 
dans  le  même  tombeau  ;  d'atteler  les  bœufs 
le  dimanche,  ou  de  faire  d'autres  travaux  que 
ceux  qui  sont  mar(iués  par  les  canons.  » 

17'.  «  On  ne  recevra  pas  d'offrande  pour 
ceux  qui  se  sont  procuré  volontairement  la 
mort.  » 

18'.  «  On  ne  baptisera  qu'à  Pâques,  même 
les  enfants,  excepté  dans  le  danger  de  mort.  » 

19  .  «  Il  n'est  pas  permis  aux  prêtres, aux 
diacres  et  aux  sous-diacres  d'officier  à  la 
messe,  ni  même  d'y  assister,  s'ils  ne  sont  3 
jeun.  «  (C'est  que  tous  les  ministres  de  l'au- 


241 


AUX 


\V\ 


21ï 


(cl  nommuniaicnt  alors  avec  le  cc!6hiaiil.) 

20'.  «  Si  l'archiprêlrc  n'avcrtil  Das  l'évêiiuo 
ou  i'arciiiiliairc  des  failles  (lu'il  saura  avoir 
été  couiini'.cs  contre  la  continence,  par  les 
prélrcs,  les  diacres  et  les  sous-diacres,  il  de- 
meurera excommunié  un  an,  et  les  coupa- 
bles seront  déposés.  » 
I  21'  et  22'.  «  Défense  aux  prêtres, aux  dia- 
cres et  aux  sous-diacres  de  connaître  char- 
nclleinenl  les  femmes  qu'ils  avaient  épousées 
avant  leur  ordination;  cl  à  la  veuve  d'un  prê- 
tre, d'un  diacre,  ou  d'un  sous-diacre,  de  se 
remarier.  » 

2.'5  .  «  Si  un  moine  commet  un  adultère,  ou 
un  larcin,  ou  possède  quelque  chose  eu  pro- 
priété, l'abbé  qui  ne  le  châtiera  pas,  ou  qui 
ne  le  déférera  pas  à  l'évèque,  ou  à  l'archi- 
diacre, sera  enfermé  un  an  dans  un  autre 
monastère,  pour  y  faire  pénitence.  »  (Le 
terme  d'adultère  se  prend  souvent  pour  la 
simple  fornication,  ou  pour  l'inceste.) 

24'  et  2o'.  «  Défense  aux  abbés  et  aux 
moines  (l'aller  aux  noces  et  d'être  parrains.» 

20'.  «  L'abbé  qui  permettra  à  une  femme 
d'entrer  dans  son  monastère  sera  enfermé 
trois  mois  dans  un  autre  monastère,  pour  y 
jeûner  au  pain  et  à  l'eau.  » 

27',  28',  2'J',  30°,  31'  et  32'.  «  Il  n'est  per- 
mis à  qui  que  ce  soit  d'épouser  sa  belle-mère, 
ni  sa  belle-fille,  ni  la  veuve  de  sou  frère  ou 
de  son  oncle,  ni  la  sœur  de  sa  femme  dé- 
funte, non  plus  qu'une  cousine  germaine,  ou 
issue  de  germain.  » 

33'  et  34'.  «  Défense  aux  prêtres  et  aux 
diacres  d'assister  à  un  jugement  de  morl,  ou 
à  la  torture  des  criminels.  » 

35'.  «  Défense  ta  tout  clerc  d'appeler  un  de 
ses  confrères  devant  un  juge  séculier.  » 

36' et  37'.  «  Il  n'est  pas  permis  aux  femmes 
de  recevoir  l'eucharistie  dans  la  main  nue, 
ou  de  toucher  à  la  palle  du  Seigneur,  c'est- 
à-dire  au  corporal.  » 

Ce  canon  fait  voir  qu'on  recevait  encore 
en  ce  temps-là  l'eucharistie  dans  la  main, 
que  les  hommes  avaient  nue,  et  les  femmes 
couvertes  d'un  linge  blanc,  appelé  dominical. 

38'  et  39' .  «  Défense  ,  sous  peine  d'excom- 
munication, de  communiquer  avec  un  ex- 
communié, sans  la  permission  de  celui  qui 
l'aura  excommunié.  » 

40'.  «  Il  n'est  pas  permis  aux  prêtres  et 
aux  diacres  de  chanter  ou  de  danser  dans  un 
festin.  » 

41'.  «Il  ne  leur  est  pas  permis  non  plus 
d'accuser  quelqu'un  ;  mais,  s'ils  ont  quelque 
affaire,  ils  prieront  un  de  leurs  parents  ou 
d'autres  séculiers,  de  s'en  charger.  » 

42'.  «  Les  femmes  ,  quand  elles  commu- 
nient,  doivent  avoir  leur  dominical.  Celle 
(jui  ne  l'aura  pas  attendra  au  dimanche  sui- 
vant à  communier.  » 

Les  auteurs  sont  partagés  sur  le  ternie  de 
dominical.  Les  uns  l'entendent  d'un  linge 
blanc  que  les  femmes  tenaient  sur  la  main 
pour  y  recevoir  l'eucharistie,  et  les  autres 
d'un  voile  qu'elles  portaient  sur  la  léle,  les 
jours  de  dimanche,  pour  approcher  de  l'eu- 
charistie avec  plus  de  modestie  et  de  respect. 
Saint  Augustin,  serm.  152,  de  Tewpore,  par- 


lant du  dominical  ,  s'exprime  ainsi  :  Omncs 
viri,  i/itaniln  communicurc  dondcranl ,  lavent 
manns  ,  et  omnes  mnlieres  nilidn  e.rhiheant 
linteamiiia,  ulii  corpus  Christi  accipiant.  D'un 
autre  cAlé,  nous  voyons  quelque  ancien  li- 
vre pénilentici  où  il  est  dit  :  .Si  mulicr  com~ 
municatis  diimiiiiraic  suum  super  caput  non 
haliueril,  usque  ad  alium  (lient  doininicumnon 
commxmicet.  Il  semble  qu'on  peut  concilier 
ces  deux  opinions,  et  !es  autorités  sur  les- 
quelles on  les  appuie,  en  disant  :  1  ([ue  le 
terme  de  dominical  était  commun  nu  linge 
que  les  femmes  tenaient  sur  la  main,  pour  y 
recevoir  l'eucharistie,  et  au  voile  (ju'elles 
portaient  sur  la  tête;  2°  que  ce  voile  pouvait 
leur  servir  à  deux  fins,  et  pour  couvrir  bur 
tête,  et  pour  y  faire  reposer  le  corps  de  Jé- 
sus-ChrisI,  en  ti'iianl  un  bout  de  ce  voile 
dans  la  main,  pour  y  recevoir  l'eucharislie  ; 
et  alors  ce  voile  aurait  été  doublement  nom- 
mé dominical:  3"  que  les  usages  étant  diffé- 
rents dans  les  différentes  églises,  on  pouvait 
nommer  dominical,  dans  certaines  églises,  le 
linge  sur  lequel  les  femmes  recevaient  l'eu- 
charistie, et  dans  d'autres  le  voile  dont  elles 
se  couvraient  la  tête  pour  coiniminicr.  Il  pa- 
raît donc  assez  vraisemblable  que  ce  qua- 
rante-di'uxième  canon  du  synode  d'Auxerrc 
doit  s'entendre  d'un  voile  que  les  femmes 
doivent  avoir  sur  la  tête  pour  communier, 
puis(]u'il  avait  déjà  parlé,  dans  le  trente- 
sixième  canon  ,  du  linge  qu'elles  devaient 
avoir  sur  la  main  pour  cet  effet,  en  disant 
qu'il  n'est  pas  permis  aux  femmes  de  recevoir 
l'eucharistie  dans  la  main  nue. 

43'.  «  Un  juge,  ou  quelque  autre  la'i'que 
que  ce  soit,  qui  fora  quelque  chose  au  préju- 
dice d'un  clerc,  sans  l'aveu  de  l'évèque,  ou 
de  l'archidiacre,  ou  de  l'archiprêlrc,  sera 
un  an  excommunié. 

44'.  «  Les  la'iques  qui,  par  contumace,  re- 
fuseront d'écouler  les  avertissements  de  leur 
archiprêlre  seront  excommuniés,  et  de  plus 
payeront  l'amende  que  le  roi  a  ordonnée.  » 

45'.  «  Quiconque  ne  gardera  pas  ces  statuts, 
ou  négligera  d'avertir  l'évèque  de  leur  in- 
fraction ,  sera  excommunié  pendant  une 
année.  »  Anal,  des  Cane. 

AUXERRE  (Synode  d') ,  l'an  695  ou  696. 
Scobilion.  évêque  d'Auxerre,  étant  mort  vers 
l'an  095,  Thétrique  fut  tiré  du  monastère  de 
Saint-Germain  pour  lui  succéder.  Dès  la 
première  année  de  son  épiscopal,  il  assem- 
bla un  synode  où  il  régla  de  quelle  manière 
les  abbés  et  les  archiprêtres  des  diverses 
églises  de  son  diocèse  ,  devaient  venir  faire 
l'office  dans  l'église  cathédrale  de  Saint- 
Etienne  :  ce  qui  fait  voir  que  le  clergé  n'en 
était  pas  assez  nombreux  pour  y  faire  l'of- 
fice pendant  l'année.  Les  moines  de  Saint- 
Germain  commençaient  la  première  semaine 
de  janvier;  la  seconde  était  pour  le  clergé 
de  Saint-Amatre;  ainsi  des  autres,  marqués 
pour  chaque  mois,  si  ce  n'est  pour  celui  de^ 
septembre,  où  il  n'y  a  point  de  communauté 
désignée,  apparemment  à  cause  des  vacances 
pour  les  vendanges.  Chacun  recevait,  pen- 
dant sa  semaine,  la  rétribution  nécessaire  de 
l'économe  de  l'église  :  mais  ceux  ((ui   vc- 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


2i4 


liaient  (rop  Inrd,  ou  qui  s'acquittaient  négli- 
gamiucnt  do  l'office,  étaient  privés  de  vin 
pendant  un  certain  temps.  Si  le  cellrrier,  ou 
lo  vidanic  (lui  gouvernait  la  maison  de  i'évé- 
quc  manquait  de  fournir  ce  qui  était  dû,  on 
renfermait  dans  un  monastère  pour  l'airo  pé- 
nitence piMid  int  six  mois.  D.  Ccillicr,  XIX. 

AUXKRKK  (Concile  d),  l'an  8'd.  T.  Toury. 

AUXERRE  (Concile  d'  ,  l'an  li  33,au  sujet 
de  la  paix.  lier.  gall.  scripiorrf:,  XI. 

AUXElïRM  (Syi  ode  diocésain  d'),  le  3  mai 
1552,  sous  François  de  Danville.  Ce  prélat  y 
publia  des  slaiuts  divisés  en  deux  parties. 
La  première  se  compose  de  cinquaute-trois 
canons,  doiil  le  dixième  défend  aux  curés  de 
tenir  des  bènéficis  à  ferme;  le  vingt  et  unième 
permet  de  dire  plus  d'uni!  messe  en  un  jour, 
en  cas  d'un  enterrement  imprévu  qu'il  y  au- 
rait à  faire,  pourvu  que  le  célébrant  n'ait  pas 
pris  li'abluiions  à  la  première  des  deux  mes- 
ses, cl  qu'il  soit  resté  à  jeun;  le  quarante  et 
unième  et  le  suivant  recommandent  l'éduca- 
tion elii  étienne  des  enfants,  et  prescrivent  aux 
nrcbidiacres  l'examen  des  instituteurs.  La 
seconde  partie  donne  des  règles  pour  l'admi- 
nistration des  s  icrements.  Stat.  synod.  diœc. 
Antissiodor.,  Parit-iis,  loo2. 

AUXERRE  (Synode  diocésain  d'),  le  9  mai 
1G74  Nicolas  Colbcrt ,  évéque  d'Auxerre,  y 
jmblia  des  ordonnances  synodales  sur  les 
devoirs  des  curés  et  la  répression  de  divers 
abus  :  «  Pour  éviter,  y  est-il  dit,  tous  les  in- 
convénients qui  peuvent  arriver  de  la  de- 
meure des  femmes  et  filles  avec  les  ecclésias- 
tiques, nous  les  exhorions  de  n'en  avoir  au- 
cune chez  eux,  excepté  leurs  mères,  propres 
sœurs  et  propres  tantes.  Si  néanmoins  quel- 
que grande  raison  demande  qu'ils  en  aient 
(luelques  autres,  nous  leur  enjoignons,  sous 
les  peines  de  droit,  de  n'en  avoir  ni  recevoir 
aucune,  soit  en  qualité  de  servante,  soit  en 
qualité  de  journalière,  et  sous  quelque  pré- 
texta que  ce  soit,  qui  ne  soit  au  moins  âgée 
de  cinquante  ciiu|  ans,  de  bonnes  mœurs  et 
de  bonne  lépulaiion.  Que,  s'ils  en  ont  de  plus 
jeuîiesoii  de  suspectes,  nous  leur  ordonnons 
de  les  meltre  dehors  dans  un  mois  après  la 
publicalion  des  présentes  ordonnances.  »  A 
la  suite  de  ces  ordonnances,  le  prélat  fil  im- 
primer les  avis  de  saint  Charles  aux  confos- 
tciiià.  Onhiitu.  st/n.  dWiiaen  f. 

Al'XERUE  (autres  Synode  d).  Voy.  Saint- 
Ètienne  d'Auxeure. 

A'.ELLINO  (Hynode  diocésain  d'),  le  28 
mai  lOo'V  sous  Laurent  Pollicino.  On  y  Ht  un 
long  règlement  pour  le  cérémonial  à  observer 
dans  les  synodes.  Synod.  diœc.  cclebrata 
Avelleni,  nianuscr. 

A  ■  ERSE  (Synode  diocésain  d'),  l'an  159i. 
L'é^équePi.rre  Ursini.dans  les  constitutions 
qu'il  fit  dresser  de  ce  synode,  rappela  à  ses 
piêlr  s  qu'il  avait,  de  leur  commun  consen- 
tement, prescrit  l'abandon  d'usages  particu- 
liers à  son  Eglise,  (juoiqu'ils  datassent  de 
trois  siècles,  pour  adopter  le  bréviaire  et  le 
niisS' 1  romains.  Il  ordonna  qu'à  l'avenir  le 
syiioiie  diocésain  s'assemblât  chaque  année, 
conformément  au  dccrel  du  concile  de  Trente. 
Conslilutiones  Pétri  Ursini,  Romœ,  1596. 


AVERSE  (Synode  diocésain  d'),  le  2  juin 
16!9,  sous  Charles  Carafe.  Les  rcgien  ents 
publiés  dans  ce  synode  font  la  matière  de 
39  chapitres.  Le  2(j'  prescrit  aux  maîtres  de 
rnusiiiue  admis  dans  les  églises  d'y  faire  en- 
tendre distinctement  les  paroles  de  l'office 
même,  et  de  s'y  abstenir  de  toute  musique 
profane  et  surtout  lascive.  Le  22'  contient  la 
défense  faite  aux  distriliuteurs  des  saintes 
huiles  de  rien  recevoir  pour  prix  de  cette 
(iisiribution ,  pas  même  de  ce  qu'on  leur  of- 
frirait spontanément.  Le  27'  interdit  aux  fem- 
mes de  paraître  à  l'église  ,  et  principalement 
à  la  sainte  lable,  autrement  que  la  léte  cou- 
verte do  quelque  voile.  Le  30°  prescrit  aux 
confesseurs  de  ne  s'acquitter  de  leur  fonction 
que  revélus  du  surplis  et  de  l'étole  violette, 
excepté  toulefois  le  cas  de  nécessité.  Consti- 
tut.  diœc.  synod.,  Olmiilz,  1G21. 

AVIGNON  [Conc.  6'),  Avenioncnse,  an  lOuO, 
sur  l'église  de  Sisteron.  Bouche,  Jlist.  de  Prov. 

AVIGNON  (Concile  d'j,  l'an  1080  ou  iOGO. 
Le  cardinal  Hugues,  évéque  de  Die  et  légal  du 
Saint-Siège,  tint  ce  concile.  Achard,  usurpa- 
teur du  siège  d'Arles,  y  fut  déposé,  et  Gibe- 
lin élu  à  sa  place.  Lanlelme  y  fut  aussi  élu 
anhevèque  d'Embrun,  Hugues,  évéque  de 
Grenoble,  et  Didier,  évéque  de  Cavaillon  :  le 
légal  les  mena  à  Rome,  oii  ils  furent  sacrés 
par  le  pape  saint  Grégoire  Ml.  I.abh.,  t.  X, 

AMGNON  (Concile  d'),  l'an  1209.  Hugues, 
évéque  de  Riez,  et  Milon,  notaire  du  pape 
Innocent  111,  tous  deux  légats  du  saint-siège, 
linicnl  ce  concile,  assistés  des  aichevciiues 
de  Vienne,  d'Arles,  d'Embrun  et  d'Aix,  do 
vingt  évéques,  lîe  plusieurs  abhés  et  autres 
prélats.  On  y  Ot  les  vingt  et  un  canons  qui 
suivent: 

1.  Les  évéques  prêcheront  plus  souvent  et 
plus  soigneusement  qu'à  l'ordinaire  dans 
leurs  diocèses  ;  et,  lorsqu'il  sera  expédient, 
ils  emploieront  au  minisière  de  la  parole  des 
pei'sonnes  sages  cl  discrètes. 

2.  Dans  le  besoin,  les  évéques  useront  des 
ceaures  ecclésiastiques  pour  obliger  les 
seigneurs  I.iïques  à  prêter  serment  de  chas- 
ser les  hérétiques  ,  d'ôler  aux  juifs  toutes 
soiies  de  charges. 

;).  On  excommuniera,  aux  jours  de  di- 
manche et  de  fêtes,  tous  les  usuriers  en  gé- 
néral ,  et  en  particulier  ceux  qui  ,  après 
trois  monitions,  s'opiniâtreront  à  continuer 
leurs  usures. 

k.  Les  juifs  seront  contraints,  sous  la 
méiiu!  peine,  de  restituer  aux  chrétiens  ce 
qu'ils  en  auront  exigé  par  usure;  et  on  les 
emi>échera  <le  travailler  les  dimanches,  et  de 
manger  do  la  chair  les  jours  d'abslinence. 

o.  Le  payement  des  dîmes  étant  d'obligation 
et  imprescriptible,  on  emploiera,  s'il  est  be- 
soin, les  censures  de  l'Eglise  pour  y  contrain- 
dre les  laïques  et  autres  personnes  par  qui 
elles  sont  dues  ;  et  aucun  évéque  ni  clerc 
ne  pourront  les  aliéner  à  perpétuité  en  fa- 
veur des  laïques. 

G.  Défense  aux  seigneurs  laïques  et  ecclé- 
siastiques, sous  peine  d'excommunication  et 
dinterdit  sur  leurs  terres,  d'y  établir  des 
peaiies  el  impôts  injustes,  si  ce  n'est  qu'ils 


IIS 


AV 


rn  niont  obtenu  la   permission  des  rois  ou 
Ut's  eriip(Meurs. 

7  el  8.  Il  osl  défendu,  soiis  pareille  peine, 
aux  laïques  d'exii^er  des  clercs  la  taille  et 
anIri'S  impôts,  et  de  s'emparer  des  l)iens  des 
cvêiiiies  ou  des  ecclésiastiques  après  leur 
m. .II.  On  leur  défend  encore  de  se  mêler  de 
l'élection  d'un  évoque  ou  du  pasieur  d'une 
éfî!l^e,  d'empêcher  la  liberté  de  celte  élec- 
tion, et  d'extoi-quer,  sons  quelque  prétexte 
que  ce  soil,  UTie  partie  d.s  revenus  annuels 
d(>s  maisons  relif^ieuses  et  des  ecclésiastiques. 

9.  Les  châieaux  et  fortifications  que  l'on 
avait,  en  (lueWiues  endroits,  joints  aux  égli- 
ses, éianl  devenus  des  retraites  de  voleurs  et 
des  lieux  d'abomination,  le  concile  ordonne 
de  les  (lé  iiolir,  à  l'exception  des  fortifications 
nécessaires  pour  repousser  les  païens. 

10.  On  confirme  les  lois  déjà  faites  pour 
l'observation  de  la  paix  et  de  la  trêve  ;  et 
l'on  conilaaine,  en  même  temps,  les  Arago- 
nais,  les  Barbansons  et  autres  qui  la  trou- 
blaient, en  les  excommuniant  comme  héré- 
tiques, de  même  que  leurs  protecteurs. 

11.  Les  juges  ecclésiastiques  termineront 
prompleuient  et  avec  fermeté  les  causes  por- 
tées à  leurs  tribunaux,  et  ne  seront  pas  si 
faciles  à  lever  les  sentences  d'excommunica- 
tion et  d'interdit. 

l'2.  En  se  conformant  à  une  décrétale 
d'Innocent  III,  le  concile  défend  de  lever 
l'excommunication  portée  pour  (jnelque  dom- 
mage, avant  que  l'excommunié  ait  prêté  ser- 
ment de  réparer  le  tort.  H  décide  la  mêuie 
chose  à  l'égard  de  celui  qui  aura  été  excom- 
munié, poiir  avoir  fait  défaut  en  jugement, 
disant  qu'il  ne  pourra  être  absous  qu'après 
avoir  fait  serment  de  s'y  présenter. 

13.  Pour  réprimer  la  facilité  du  parjure,  il 
réserve  au  pape  l'absolution  de  ceux  «lui  se- 
ront convaincus  de  ce  crime,  ou  qui  l'auront 
conuuis  publiqueineul.  Il  renvoie  de  même 
au  pape  les  sacrilèges  et  les  incendiaires;  et 
ordonne  qu'un  clerc,  coupable  de  quelques- 
uns  de  ces  crimes,  sera  en  outre  privé  de  ses 
fonctions  cl  de  son  bénéQce. 

14.  On  renouvi^ile  le  décret  du  troisième 
concile  de  Lalran,  qui  oblige  les  collaleurs 
à  pourvoir  aux  églises  dans  les  six  mois. 

15.  On  défend  aux  évéques,  aux  abbés  et 
autres  supérieurs,  de  permettre  aux  moines 
la  propriété  de  quelque  chose,  puisque  le 
pape  lui-même  ne  peut  la  leur  accorder, 
ainsi  que  l'a  déclaré  Innocent  III. 

10.  On  ordonne  aux  évéques  d'excommu- 
nier ceux  qui  exercent  des  violences  et  pren- 
nent les  gens  de  force. 

17.  Défense  de  faire  dans  les  églises  des 
réjouissances  scandaleuses  aux  vigiles  des 
saints. 

18.  Les  moines  auront  la  tonsure  et  l'ha- 
bil  conformes  à  leur  état;  leurs  robes  seront 
d'une  étoffe  simple,  de  couleur  modeste,  et 
avec  des  manches  d'une  même  couleur.  Les 
clercs  séculiers,  surtout  ceux  qui  sont  dans 
les  ordres  sacrés,  auront  une  couronne  con- 
venable à  leur  état,  et  des  habits  fermés,  qui 
ne  seront  ni  de  soie,  ni  de  couleur  rouge  ou 
verte. 


AVI  2li 

19.  Les  clercs  recevront  les  ordres  sacrés 
lorsque  leur  évêquo  le  jugera  ù  (iropos,  et  ils 
ne  feront  point  la  fonction  d'avocat  devant 
les  juges  laïciues. 

'20.  Kn  punition  du  meurtre  du  légat  Pierre 
de  (^astelnau,  et  de  Geoffroi,  chanoine  de 
Ciencvc,  on  exclut  de  tout  bénéfice  ccclésias- 
tiiine  (ons  les  parents  de  leurs  meurtri  rs 
jusqu'à  la  troisième  génération. 

21.  On  enjoint  à  tous  les  prêtres  de  faire  ob- 
server les  ordonnances  précédentes.  Anal, 
des  Conc.  11. 

AVIGNON  (Concile  d'),  l'an  1210.  Le  légat 
IMi!on,  qui  présida  à  ce  concile  peu  de  temps 
avant  de  mourir,  y  excommunia  les  Toulou- 
sains pour  n'avoir  pas  chassé  les  héréliques 
de  leur  ville.  Spondc  ajoute  qui;  ce  concile 
fut  convoqué  à  l'occasion  de  ce  aue  le  comte 
Raymond,  violant  la  parole  (lu'il  avait  don- 
née, ne  cessait  d'opprimer  ses  sujets  par  des 
impôts  exorbitants.  Le  concile  lui  défendit, 
sous  peine  d'excommunication,  de  continuer 
ses  exactions.  Mais  ce  souverain  n'ayant 
point  eu  égard  à  cette  défense,  le  légat  Thé- 
dise,  qui  avait  succédé  à  Milon,  l'excommu- 
nia réellement  celte  même  année  d4ms  un 
autre  concile  qu'il  tint  à  Saint-Gilles.  Bail. 

AVIGNON  (Concile  d'),  Avenionense,  l'an 
1270.  Bertrand  de  Malferrat ,  archevêque 
d'Arles,  tint  ce  concile  provincial  le  15  da 
juillet,  et  y  publia  huit  canons. 

1.  Ceux  qui  aliènent  les  biens  de  l'église 
sans  le  consentement  de  l'évêquo  diocésain 
seront  contraints  par  les  censures  ecclésias- 
tiques d'annuler  ces  contrats. 

2.  L'argent  légué  pour  être  employé  selon 
que  les  exécuteurs  testamentaires  le  jugeront 
à  propos  sera  appliqué  aux  œuvres  pies, 
de  l'avis  néanmoins  et  du  consentement  des 
évéques. 

3.  L'archevêque  et  ses  suffragants  s'aide- 
ront mutuellement  pour  publier  et  faire  exé- 
cuter leurs  statuts. 

4.  Ceux  qui  sont  pourvus  de  bénéfices  à 
charge  d'âmes  se  feront  ordonner  prêtres 
dans  l'année,  à  l'exception  des  archidiacres, 
auxquels  il  suffit  d'être  diacres. 

5.  Les  dépenses  faites  pour  recevoir  les  légats 
et  les  nonces  du  pape  doi  vent  être  payées  à  frais 
communs  par  toutes  les  Eglises  du  diocèse. 

(j.  Les  évéques  et  les  chapitres  donneront 
des  revenus  suffisants  aux  ecclésiastiques 
établis  dans  les  personnats  ou  dignités. 

7.  Les  clercs  qui  ont  recours  à  l'autorité 
séculière  contre  leur  évêque  seront  excom- 
muniés; et,  s'ils  méprisent  l'excommunica- 
tion, on  les  privera  de  leurs  bénéfices. 

8.  Les  clercs  qui  auront  noialdement  blessé 
par  paroles  ou  aulreu)entun  évêque,  un  pré- 
vôt, ou  toute  autre  personne  constituée  en 
dignité,  ne  pourront  avoir  aucun  bénéfice 
daiis  leur  église  qu'après  leur  avoir  fait  sa- 
tisfaction. Anal,  des  Conc.  IL 

AVIGNON  (Concile  d"),  l'an  1279.  Bertrand 
de  Saint-Martin,  archevêque  d'Arles  ,  qui  fut 
depuis  cardinal-évêque  de  Porto,  tint  ce  con- 
cile de  sa  province  le  17  mai,  et  y  fit  quinze 
règlements  de  discipline. 

Le  1  "  et  le  2'  contiennent  des  censures 


2i7 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


243 


portées  contre  ceux  qui  s'emparent  des  biens 
ecclésiastiques. 

Le  3'  permet  aux  ôvéques  qui  ont  reçu 
quelque  outrage  de  porter  des  sentences, 
niêrnc  hors  lie  leurs  territoires,  contre  ceux 
qui  ks  ont  outragés;  et  ordonne  à  tous  les 
ecclésiastiques  de  la  province  d'Arles  de  gar- 
der ces  sortes  de  sentences,  parce  qu'en  ce 
cas,  disent  les  Pères  du  concile,  loule  la  pro- 
vince d'Arles  est  du  territoire  de  chacun  de 
ces  évéqucs,  jusqu'à  ce  que  le  coupable  ait 
fait  une  satisfaction  convenable. 

Le  k'  ordonne  d'excommunier  ceux  qui  ne 
veulent  pas  remettre  à  la  juridiction  ecclé- 
siastique les  clercs  dont  ils  se  sont  saisis;  et 
si,  après  avoir  été  dénoncés  publiquement 
par  trois  monitions,  ils  ne  veulent  pas  obéir, 
ou  mettra  en  interdit  la  ville  et  tous  les  au- 
tres lieux  où  ces  clercs  seront  détenus. 

Le  5'  défend,  sous  peine  d'excommunica- 
tion encourue  par  le  seul  fait,  à  toutes  per- 
sonnes ecclésiastiques  ou  séculières  de  per- 
suader ou  de  faire  persuader  à  quelqu'un  de 
se  faire  inhumer  hors  de  sa  paroisse. 

Le  G'  ordonne  l'observation  des  divers  ca- 
nons faits  en  différents  temps  contre  les  juifs, 
tels  que  ceux  qui  leur  prescrivent  de  porter 
des  marques  qui  les  fassent  connaître,  de 
s'abstenir  de  manger  publiquement  de  la 
chair  en  carême,  de  saluer  avec  respect  le 
saint  sacrement  quand  ils  le  rencontrent^  etc. 

Le  "i'  et  le  8'  renouvellent  les  cnions  du 
concile  de  Bourges  de  l'an  1226  contre  ceux 
qui  gênent  la  liberté  de  la  juridiction  ecclé- 
siastique. 

Le  9  défend  aux  réguliers  et  aux  sécu- 
liers exempts  de  recevoir  aux  sacrements  ou 
à  la  sépuliure  les  excommuniés,  les  indivi- 
dus nommément  interdits  cl  les  usuriers  pu- 
blics. 

Le  10'  renouvelle  le  décret  du  concile  da 
Valence  de  l'an  12i8,  qui  prive  les  excom- 
muniés des  charges  publiques. 

Le  11"  prononce  l'excommunication  contre 
ceux  qui  élisent  les  excommuniés  ou  les  re- 
çoivent à  quelque  charge  publique. 

Le  12  et  le  13'  défendent  aux  clercs  de  se 
mêler  de  négoce  et  d'affaires  séculières. 

Le  ik'  défend,  sous  peine  d'excommunica- 
tion, de  supprimer  les  testaments. 

Le  15'  ordonne  que  dans  deux  mois  on 
publie  ces  statuts  dans  toutes  les  églises  de  la 
province  d'Arles.  Ibid. 

AVIGNON  (Concile  d'),  l'an  1282.  Bertrand 
de  Saint-Mariin,  archevêque  d'Arles,  tint  ce 
nouveau  concile  avec  ses  suffragants,  et  y 
publia  onze  canons. 

Le  1"  porte  sentence  d'excommunication 
contre  les  usuriers  qui  vendent  plus  cher 
leurs  denrées  ou  marchandises,  sous  pré- 
texte qu'ils  les  vendent  à  crédit. 

Le  2   ordonne  des  prières  pour  l'Église. 

Le  3'  défend  d'aliéner  les  biens  de  l'Eglise 
sans  le  consentement  de  l'évéque. 

Le  h'  veut  que  tous  les  prélats  et  tous  les 
bénéficiers  do  la  province  d'Arles  constituent 
des  procureurs  à  frais  communs,  pour  sou- 
tenir les  causes  des  ecclésiastiques  que  l'on 


fatigue  en  les  traduisant  par-devant  différents 
juges. 

Le  5'  oblige  tous  les  paroissiens  à  assister 
tous  les  dimanches  et  toutes  les  fêtes  solen- 
nelles ci  la  messe  de  paroisse,  et  à  recevoir 
de  la  main  de  leurs  curés  la  sainte  eucharis- 
tie, au  moins  à  Pâques  et  à  la  Pentecôte. 

Le  d' liéfend  aux  privilégiés  et  aux  exempts 
d'enfreindre  les  censures  des  ordinaires. 

Le  7'  excommunie  ceux  qui  porteront  des 
affaires  spirituelles  et  ecclésiastiques  à  des 
tribunaux  séculiers. 

Le  8'  déclare  nulles  toutes  associations  et 
confréries  qui  n'ont  que  l'approbation  des 
lois  civiles  ,  et  qui  sont  interdites  par  les 
canons. 

Le  9'  porte  que  les  privilégiés  peuvent  être 
excommuniés  hors  du  lieu  de  leur  exemp- 
tion, si  leurs  privilèges  ne  les  exemptent  for- 
mellement de  cette  excommunication. 

Le  10'  veut  que  personne  ne  fasse  de  tes- 
tament sans  (jue  le  curé  soit  présent,  afin  que 
le  testateur  puisse  observer  les  règles  de  la 
justice,  et  faire  marcher  les  restitutions  qu'il 
pourrait  avoir  à  faire,  avant  les  legs  pieux 
ou  autres. 

Le  11"  et  dernier  ordonne  d'observer  un 
statut  de  l'autre  concile  d'Avignon  ,  mais 
qu'on  ignore,  à  cause  que  ce  canon  est  im- 
parfait. Labh.,  t.  XL  Anal,  des  Conc.  II. 

AVIGNON  (Concile  d'),  l'an  1326.  Ce  con- 
cile fut  tenu,  le  18  de  juin  de  l'an  132G,  dan» 
le  monastère  de  Sainl-Kuf,  par  les  archevê- 
ques d'Arles,  d'Aix  et  d'Embrun,  avec  plu- 
sieurs de  leurs  suffragants  et  députés  des 
chapitres.  On  y  dressa  cinquante-neuf  ca- 
nons pour  le  rétablissement  de  la  discipline. 

1.  On  célébrera  tous  les  samedis  une 
messe  de  Beata,  à  moins  que  ce  jour  ne  soit 
occupé  par  une  fêle  de  neuf  leçons  ,  auquel 
cas  on  dira  cette  messe  dans  une  férié  va- 
cante de  la  semaine.  Ceux  qui  y  assisteront 
gagneront  dix  jours  d'indulgence,  c'est-à- 
dire,  une  remise  de  dix  jours  de  la  pénitence 
qui  leur  aura  été  enjointe,  pourvu  qu'ils  se 
soient  confessés  dans  un  véritable  esprit  do 
pénitence. 

2.  Ceux  qui  accompagneront  dévotement 
le  saint  sacrement  quand  on  le  porte  aux 
malades,  lanl  de  jour  que  de  nuit,  gagneront 
dix  jours  d'indulgence.  S'ils  l'accompagnent 
de  jour  avec  un  luminaire  ,  ils  gagneront 
vingt  jours;  et  s'ils  l'accompagnent  la  nuit, 
ils  en  gagneront  trente.  Ils  gagneront  aussi 
les  mêmes  indulgences  en  l'envoyant  accom- 
pagner par  d'autres  avec  des  luminaires. 

3.  Ceux  qui  prieront  pour  le  pape  gagne- 
ront dix  jours  d'indulgence. 

'i^.  Ceux  qui  inclineront  dévotement  la  tête 
quand  on  prononce  le  nom  de  Jésus  gagne- 
ront dix  jours  d'indulgence. 

5.  Il  est  ordonné  de  fermer  à  la  clef  les 
fonts  baptismaux. 

6.  Les  sentences  portées  par  un  évêque 
contre  quelqu'un  de  ses  diocésains  seront 
confirmées  par  le  métropolitain,  et  tous  les 
évêques  de  la  province  les  feront  observer. 

7.  On  excommunie  ceux  qui  mépriseront 
les  censures  ecclésiastiques,  à  moins  qu'ils 


2i<J 


AVI 


AVI 


2W 


ne  viennent  à  résipisconco  dnns  (rois  jours; 
et  on  soumet  à  l'intcrilil  le  lieu  où  ces  excès 
auront  élé  coinmis.  Si  un  clerc  hcnéficier  est 
coup;il)le  d'une  seuil)l.ii)le  fnute  ,  oulre  la 
peine  lancée  contre  le  laïiiuc,  «lu'il  encourt, 
le  concile  le  prive,  ipso  fuclo,  <le  loul  béné- 
fice ou  (iit;nil6,  et  le  déclare  inhabile  cl  indi- 
<;ne  d'obtenir  jamais  aucun  oKice  dans  le 
clergé. 

Ce  canon  est  contre  ceux  qui,  pour  se 
moquer  des  prêlres  et  des  prélats  dans  la 
publication  des  censures,  les  contrefaisaient 
en  allumant  des  chandelles  (ju'ils  éteignaient 
ensuite,  en  dérision  des  cierges  qu'on  élei- 
gnait  dans  la  publication  des  censures  : 
Adullerinuin  preshyteri  vel  prœlati  contin- 
genles  officiinn  :  ce  que  Fleury  a  mal  rendu 
en  disant  que  ces  excommuniés  supposaient 
que  les  prêtres  ou  les  prélats  qui  avaient 
porté  les  censures  étaient  coupables  d'adul- 
tère. 

8.  Ceux  qui  inquiéteront  les  ecclésiasti- 
ques touchant  la  juridiction  mixte  dont  ils 
sont  en  possession,  jusqu'à  les  obliger  d'en 
représenter  les  titres  ,  seront  excommuniés. 

9.  On  défend,  sous  peine  d'excommunica- 
tion, aux  juges  civils  de  faire  comparaître 
les  ecclé^iasliques  devant  leurs  tribunaux. 

10.  Défense  aux  clercs  de  s'adresser  aux 
juges  séculiers  pour  demander  justice  contre 
d'autres  clercs,  sous  peine  de  perdre  leur 
droit  et  d'être  suspens  de  tout  bénéfice  ecclé- 
siastique, jusqu'à  ce  qu'ils  aient  pleinement 
satisfait  selon  que  leur  supérieur  le  jugera  à 
propos. 

11.  12,  13,  ik  et  13.  On  renouvelle  les  lois 
portées  contre  ceux,  qui  s'emparent  des  biens 
d'Eglise  ou  qui  retiennent  prisonniers  les 
personnes  ecclésiastiques. 

16.  Défense  d'admettre  les  excommuniés  à 
aucune  charge  publique,  sous  peine  d'ex- 
communication pour  ceux  qui  les  y  auront 
admis  et  d'inlerilit  ecclésiastique  pour  la  ville 
et  l'endroit  où  le  fait  se  sera  passé. 

17  et  18.  On  lance  l'excommunicalion 
contre  les  empoisonneurs  et  contre  ceux  qui 
vendent  du  poison  ;  et  on  les  renvoie  au 
saint-siége  pour  être  absous.  Et  si  c'est  un 
clerc  bénéficier,  il  est  privé  de  son  bénéfice, 
ipso  facto,  dégradé  et  livré  au  bras  séculier. 

13.  Les  exempts  qui  abusent  de  leurs  pri- 
vilèges seront  frappés  d'anathème. 

20.  Les  curés  seront  présents  aux  testa- 
ments de  leurs  paroissiens,  et  les  évêqucs 
auront  la  distribution  des  restitutions  incer- 
taines. 

21.  Avant  de  distribuer  les  legs,  on  sera 
obligé  d'appeler  les  évêques,  afin  que  tout  se 
fasse  dans  l'ordre  :  la  coutume  ou  le  droit 
les  autorise  en  cela. 

22.  On  traite  des  cas  réservés  à  l'évéque. 

23.  On  soumet  à  l'anathème  les  clercs  qui 
porteront  des  causes  devant  des  juges  extra- 
ordinaires, sous  prétexte  de  donation,  de 
cession,  etc. 

2i.  Excommunication  contre  ceux  qui 
s'empareront  des  biens  d'une  église  vacante, 
à  moins  qu'ils  n'aient  ce  droit  par  un  privi- 
lège ou  par  la  coutume. 


2!).  Défense,  sous  peine  d'excommunica- 
tion, aux  ecclésiastiques  qui  ont  du  crédit 
auprès  des  princes,  (le  leur  donner  des  con- 
seils coutrt!  les  libertés  de  l'Eglise. 

2().  Tout  clerc  bénéficier  qui  aura  des  offi- 
ces temporels  sera  suspens  de  son  bénéfice, 
et  on  interdira  l'entrée  de  l'église  à  celui  qui 
n'a  pas  de  bénéfice.  j 

■n.  Ceux  ([ui  auront  choisi  leur  scpulluro 
chez  les  religieux  seront  enterrés  chez  eux,  ' 
à  condition  (ju'on  portera  le  corps  à  l'église 
paroissiale,  suivant  la  coutume.  > 

28.  On  déclare  nulle  la  collation  d'un  bé- 
néfice faite  à  condition  d'un  nouveau  cens 
ou  d'augmentation  de  l'ancien. 

29.  Les  moines  qui  desservent  des  églises 
seront  tenus  de  présenter  dans  six  mois,  à 
l'évêiiue,  des  vicaires  perpétuels  pour  les 
desservir. 

30.  Défense  aux  patrons  qui  n'ont  que  le 
droit  de  présentation  aux  bénéfices  de  les 
conférer  de  plein  droit. 

31.  Ceux  qu'on  présente  pour  des  béné- 
fices seront  instilnés  par  l'évêque. 

32  et  33.  Les  biens  et  les  personnes  ecclé- 
siastiques seront  exempts  de  tailles  et  d'im- 
positions. 

3'*.  Les  laïques  n'empêcheront  point  les 
ecclésiastiques  d'enlever  des  blés  hors  de 
leurs  terres. 

33.  Défense  aux  seigneurs  ,  sous  peine 
d'excommunication,  d'empêcher  les  curés  do 
percevoir  les  dîmes. 

36.  On  défend  aux  laïques,  sous  de  grièves 
peines,  de  se  mêler  de  faire  des  règlements 
touchant  les  dînies,  les  enterrements  et  les 
oblalions,  au  préjudice  des  coutumes  et  des 
libertés  de  l'Eglise. 

37.  On  condamne  absolument  toutes  sortes 
d'associations  et  de  confréries  qui  se  font 
pour  de  mauvais  desseins;  mais  on  ap- 
prouve en  même  temps  celles  qui  sont  éta- 
blies en  l'honneur  de  Dieu,  de  la  \  ierge  et 
des  sainis,  pour  le  soulagement  des  pauvres. 

38  et  39.  On  défend  étroit<'nient  aux  ecclé- 
siastiques de  fortifier  leurs  églises  et  de  por- 
ter des  armes. 

M.  Les  évêques,  leurs  officiaux  ou  leurs 
grands  vicaires  seront  obligés  d'absoudre 
des  cas  réservés  leurs  diocésains,  quand  ils 
s'adresseront  à  eux  pour  cela. 

41.  Les  seigneurs  et  juges  séculiers,  à  la 
réquisition  des  ecclésiastiques,  se  serviront 
de  leur  autorité  et  des  peines  temporelies 
pour  obliger  les  excommuniés  de  recevoir 
l'absolution  et  de  rentrer  dans  le  sein  de 
l'Eglise. 

42  et  43.  On  porte  des  censures  contre 
ceux  qui  empêcheront  que  les  ecclésiasti- 
ques n'exercent  librement  leur  juridiction. 

4'i.  Ceux  qui  maltraiteront  les  officiers  de 
l'évêque  seront  excommuniés. 

43.  On  déclare  que  les  amendes  des  clercs 
appartiennent  à  l'église,  et  qu'ils  n'y  seront 
poiut  condamnés  par  le  juge  séculier. 

46.  On  permet  aux  évêques  des  trois  pro- 
vinces de  bénir  le  peuple  dans  les  lieux  où 
ils  se  trourcroiil,  à  l'exception  des  yilles  uié- 


s»l 


niCTIONNAlUE  Di:S  CONCILF.S. 


352 


tropolilninos  cl  du  lieu  où  révoque  diocésain 
sera  présoiil. 

17.  Les  scnlcnces  poitécs  par  un  évoque 
seront  piil)lices  et  observées  par  ses  con- 
frères. 

48.  Ceux  qni  sorlironl  de  leur  diofèse 
pour  cunlrncter  des  niaii'iges  cl.indestiiis 
hors  de  leur  paroisse,  sain  la  permission  de 
leur  curé,  seront  excotnirniniés  ipso  fnrlo. 

49.  On  (V.ippe  (i'anallièine  ceux  qui  abu- 
seront lies  rescrits  des  papes. 

50.  Personui'  ne  traitera  des  dîmes  ou  des 
droits  des  paroisses  sans  l'autorité  de  l'é- 
■vé(ine. 

51.  Les  bénéficicrs  n'aliéneront  point  les 
biens  de  leurs  bénéfices  sans  le  consenlc- 
tiienl  de  l'évéque,  si  ce  n'est  en  donnant  un 
fonds  inulileà  bail  enipby(éoli(|ue. 

52.  Celui  (jui  qnille  un  licnéfiee  sera  obligé 
de  laisser  dans  la  maison  autant  do  fruits 
qu'il  en  faudra  pour  nourrir  son  successeur 
jus(iu'à  la  nouvelle  térolle. 

5;j.  Tons  les  bénéliciers  feront  un  inven- 
taire aiitbenlique  do  tous  les  biens  meubles 
e(  immeubles  de  leurs  bénéfices. 

54.  On  renouvelle  les  lois  des  conciles  pré- 
cédents lou(  liant  les  testaments. 

53.  On  révoque  les  statuts  et  ordonnances 
contraires  aux  anciennes  coutumes  qui  sont 
raisonnables  et  approuvées. 

.':().  On  ordonne  ((ue  la  répartition  des 
frais  nécessaires  pour  les  légats  et  nonces  du 
s.iiul-siége  sera  faite  également  sur  les  villes 
et  diocèses. 

57.  Les  juifs  auront  une  marque  particu- 
lière qui  les  fasse  connaître,  et  paieront  à 
l'Eglise  une  rétribution  pour  les  dîmes  et 
oblations  des  maisons  et  des  biens  qu'ils 
po>sèdent. 

58.  Les  interdits  portés  par  ces  canons  se- 
ront exécutés  quand  l'ordinaire,  son  officiai 
ou  sou  grand  vicaire  l'ordonneront. 

5S).  Les  évêqucs  pourront  dis[)enscr  des 
règlements  de  ce  coiicile  et  absoudre  les 
transgresseurs,si  ce  n'est  dans  les  cas  réser- 
vés au  saint-siége.  Lalib.,tom.  XI;  Uurd., 
tom.  \\\\. 

Les  décrets  du  concile  dont  nous  venons 
de  parler  furent  renouvelés,  répétés  et  con- 
firmés dans  un  autre  concile  des  trois  mê- 
mes provinces,  tenu  au  même  endroit,  l'an 
1337,  avec  quelques  autres  nouveaux  qu'on 
y  a  ajoutés;  car  ce  dernier  concile  contient 
soixante  et  dix  articles.  Les  nouveaux  sont  : 

Le  4%  qui  ordonne,  en  exécution  du  canou 
Omnis  idritisriue  sexns,  que  les  curés  ne  don- 
neront permission  à  personne  de  recevoir  ou 
d'ailministrer  le  sacrement  de  i'eucbaristie 
hors  de  leurs  paroisses. 

Le  5%  qui  enjoint  aux  clercs  bénéficicrs 
qui  sont  dans  les  ordres  sacrés  de  s'abstenir 
de  viande  le  samedi,  si  ce  n'est  qu'ils  en 
aient  bL'Soiu ,  ce  qu'on  laisse  à  leur  cons- 
cience, ou  en  cas  que  le  jour  de  Noël  arrive 
ce  jour-là;  et  ce,  sous  peine  d'être  exclus 
pendant  un  mois  de  l'entrée  de  l'église  :  on 
n'y  ordonne  point  la  même  chose  pour  les 
laïques. 

Le  8',  qui  porte  que  l'on  n'étendra  point 


les  censures  ecclésiastiques  au  delà  des  bor- 
nes, en  cxerç.int  conlre  les  excommuniés  de 
nouvelles  inventions  :  comme  de  faire  jeter 
des  pierres  contre  leurs  maisons,  d'y  porter 
une  bière,  d'y  faire  venir  un  prêtre  en  babils 
sacerdotaux,  etc. 

Le  15',  que  ceux  qui  tiennent  des  biens 
des  églises  seront  tenus  d'en  faire  leur  dé- 
claration. 

Le  18'  et  le  19%  contre  ceux  ciui  rmpô- 
chenl  l'exécution  de  la  juridiction  ecclésias- 
tique, ou  qui  s'einparent  des  biens  d'église. 

Le  27'  et  le  28,  qui  concernent  les  cédules 
des  dettes. 

Le  38',  qui  défend  aux  clercs  de  tenir  hô- 
tellerie ou  marché. 

Le,  VI'  et  le  42',  qui  amplifient  les  canons 
touchant  les  babils  des  clercs. 

Les  '18  ,  49'  et  ïAV,  qui  regardent  les  dis- 
tributions ((u'on  fait  aux  chanoines. 

Le  5î%  qui  oi'donne  <iue  ceux  qni  ont  des 
dignités  ecclésiastiques  ou  des  bénéfices  se 
fassent  promouvoir,  dans  un  temps  donné, 
aux  ordres  que  ces  bénéfices  requièrent. 

Et  le  59  ,  qui  défend  de  se  servir  des  juifs 
pour  médecins.  Ibiil. 

AVIGNON  (Conciled'),  l'an  1327, tenu  parle 
pape  .leau  XX.1I  contre  l'antipape  Pierre  de 
Corbière,  dit  Lengletdu  Fresnoy.  Mais  il  y  a  ici 
nécessaire  ment  une  erreur,  puisque  le  schisme 
de  Pierre  de  Corbière  n'éclata  (lu'eii  i'.2S. 

AVIGNON  (C.incile  d'),  l'an  1334,  sur  les 
dîmes.  Gfill.  Christ.  I.  Il .  col.  ilGo 

AVIGNON  (Synode  d'],  l'an  1337,  sous  l'é- 
véque Jean,  qni  y  obligea  tous  les  ecclésias- 
tiques à  prendre  l'office  romain. 

AVIGNON  (Concile  d'),  l'an  1441,  Sur  les 
mœurs. 

AVIGNON  (Concile  d'),  l'an  1457.  Pierre, 
cardinal  de  Foix,  de  l'ordre  des  Frères  mi- 
neurs, archevêque  d'Arles  et  légat  d'Avi- 
gnon, tint  ce  concile  le  7  de  septembre.  On 
y  confirma  ce  qui  s'ét.iil  fait  eu  la  36"  ses- 
sion du  concile  de  Bâle,  touchant  l'opinion 
de  l'immaculée  conception  de  la  sainte 
Vierge;  on  y  défendit,  sous  peine  d'excom- 
munication, de  prêcher  le  contraire;  ou  na 
permit  pas  même  d'eu  disputer  en  public,  et 
l'on  enjoignit  encore  aux  curés  de  publier 
le  décret  (lui  contenaitces  dispositions.  Labb. 
Xlll;  llard.  X. 

AVIGNON  (Concile  d'),  l'an  1309,  sur  la 
discipline.  Marlène,  Thés.  t.  IV. 

AVIGNON  (Concile  d'),  l'an  1569,  sur  la 
discipline. 

AVIGNON  (Conciled'),  l'an  1594. François- 
Marie  Taruggi  ,  archevêque  d'Avignon  et 
depuis  cardinal,  tint  ce  concile  avec  les  évê- 
qucs de  si  province.  Ou  y  publia  soixante- 
quatre  règlements  de  discipline  conforui'  s  à 
ceux  des  autres  conciles.  On  y  peut  remar- 
quer que  les  parrains  et  les  marraines  des 
enfants  confirmés  ne  doivent  rien  leurdonner 
non  plus  qu'à  leurs  parents ,  de  peur  que 
ce  ne  soit  un  motif  pour  ces  enfants  de  rece- 
voir plusieurs  fois  la  confirmation;  qu'on  no 
doit  point  bénir  les  secondes  noces;  qu'on 
dira  toujours  la  messe  du  jour,  autant  qu'il 
sera  possibre,  et  qu'on  ne  dira  jamais  que 


2S3 


BAC 


HAG 


2«4 


scploutoUtau  plnsnpufcoMccles  Ala  mrssc; 
que  ce  sera  toujours  un  cIpic  qui  la  servira, 
el  non  pas  un  laïque,  s'il  est  povsibie;  que 
les  vaisseaux  dans  lesquels  on  niedra  le  vin 
el  l'eau  pour  dire  la  messe  sirout  de  verre, 
et  non  d'élain;  qu'il  y  aura  loujours  deux 
cierges  allumés  devant  les  reli(iiies  exposées  : 
qu'on  ne  mènera  point  de  rliiens  à  I  e;j;lise; 
que  les  femmes  ne  présenteront  ni  gâteaux 
ni  fleurs  à  ceux  qui  entrent  à  Téi^Mise,  cduinio 
elles  ont  coutume  do  le  faire  en  certains 
jours  (le  fêtes;  que  les  prêtres  seront  tenus 
de  dire  la  messe  au  trioins  tous  les  jours  de 
dimanches  et  de  fêtes,  et  que  les  autres  clercs 
l'entendront  tous  les  jours. 

AVIGNON  (Synode  d'),  l'an  IfiOli,  sur  la 
discipline.  Gall.  Christ,  t.  I,  col.  HMi. 

AVIGNON  (autres  Synodes  d'1.  Voy.  VIN- 
DAU.SCENSES. 

AVIGNON  (Concile  d'),  l'an  ICf.S,  sur  la 
discipline.  G  'II.  Clirisl.  t.  I,  cnl.  8.18. 

AVIGNON  (Concile  d") ,  le  28  octobre  172o. 
M.  de  Gonteri,  archevêque  de  cette  ville, 
l'avait  convoqué,  à  l'exemple  (Voy.  Rome, 
l'an  ni.'i)  et  sur  les  ordres  de  Benoit  XIII, 
qui  aurait  désiré  que  le  concile  qu'il  venait 
de  tenir  à  Home  eût  encouragé  à  ouvrir  de 
pareilles  assemblées  dans  toutes  les  mélro- 
poles.  Il  y  eut,  à  ce  qu'il  paraît,  une  confé- 
rence préliminaire  des  évé(iues  de  la  province 
d'Avignon  dans  le  monastère  de  Saint-Mar- 
tial de  Gentilino,  el  on  y  prépara  sans  doute 
les  malicres  qui  devaient  faire  l'objet  du  con- 
cile. Il  s'ouvrit,  au  jour  indi(]ué,  dans  l'église 
métropolitaine  d'Avignon.  Les  décrets  en 
furent  publiés,  et  ils  roulent  sur  les  devoirs 
des  pasteurs,  sur  l'observance  des  fêles,  sur 
l'administration  des  sacrements  et  sur  des 
ob|els  de  discipline  ecelésiaslique.  Ou  y  con- 
damne quelques  abus  ,  et  ion  y  prend  des 
mesures  pour  les  prévenir.  Il  y  a,  comme 
dans  le  concile  romain,  un  chapitre  parti- 
culier pour  prescrire  l'adhésion  à  la  buiie  de 
Clément  XI  contre  le  livre  des  Reflexions 
morales.  Il  y  a  aussi  des  règlements  pour 
maintenir  la  pureté  de  la  foi,  pour  proscrire 
les  mauvais  livres,  et  pour  préserver  les  fi- 
dèles de  la  sédurliou  des  héiérodoxes.  Les 
décrets  sont  rendus  au  nom  de  l'archevêque 
raélropoHl'ain,  et  sont  signés  en  outre  des 


Irois  évoques  ses  sufiraganls,  les  évoques  de 

Carpeniras,  de  Cavaillon  et  d-  Vaison.  Il  s'y 
trouva  avec  ces  prélats  vingt -trois  prêtres  et 
théologiens,  pres(|ui'  tous  fianciis.  Li  c!ô- 
tnre  s'i'ii  fil  le  1"  novembre.  I?i  iioîl  XIII  l'U 
approuva  le<  actes  par  son  bref  du  l5  fé- 
vrier 17-8.  Méin.  pour  servir  à  l'Iiiat.  ceci, 
pendant  /'•  dix-huitièine  siècle,  t    H. 

AVllANCHES  (Kéunion  d'e\êiines  à),  l'an 
1 121,  iiuui  la  dédicace  de  la  ci'héili  aie.  licssin, 

A\  UANf.IllLS  (Concile  d'),  .Ihrinca'ensc , 
l'an  1172.  Tliéoiluiu  et  Albert,  canliii  ux  el 
légats  du  saint  siège,  pré^idèicut  à  ce  ron- 
ci!e,  eu  se  Irouvèrent  les  évêqu 'S  et  les  abbés 
de  l.i  Normandie.  Henri  II,  roi  dAnglelerre, 
y  reçut  l'absolution  des  légats,  a|)rès  avoir 
juré  sur  les  saints  Evangiles  qu'il  n'avait 
contribué  en  rien  à  la  mort  de  'l'homas,  ar- 
chevêque de  Cantorbéry,  el  qu'il  av.ait  cassé 
les  coutumes  illicites  introduites  par  lui- 
même  en  Angleterre.  Le  concile  publia  en- 
suite les  douze  canons  suivants  : 

1'^^'  el  2'.  «  Défense  de  donner  à  des  enfants 
des  bénéfices  à  charge  d'âmes  cl  aux  enfuuls 
des  prêtres  les  églises  de  leurs  pères.  » 

3'.  «  Les  laïques  ne  prendront  rien  des 
obi  liions.» 

4'  el  5'.  «  On  ne  donnera  point  d'églises  à 
desservir  à  des  vicaires  annuels;  mais  on 
obligera  les  curés  des  paroisses  qui  le  peu- 
vent porter  d'avoir  un  vicaire.  » 

6''et7''.(i  Défense d'ordonnerdespréUcs sans 
titre  certain, el  de  donner  deséglisesù  Icrnie.» 

8'.  «  Le  prêtre  qui  dessert  une  église  aura 
au  moins  le  tiers  des  dîmes.  » 

9\  0  Ceux  qui  possèdent  des  dîmes  par  droit 
héréditaire  peuvent  les  donner  à  un  clerc,  à 
condition  qu'après  lui  elles  relourueroiit  à 
l'église.  » 

10  «  Le  mari  ou  la  femme  ne  pourra  entrer 
en  religion,  l'autre  restant  d;ins  le  monde, 
s'ils  n'ont  passé  l'âge  d'user  de  leur  mariage.» 

IL  .  «  On  conseille  aux  fidèles,  el  principa- 
lement aux  ecclésiastiques  el  aux  chevaliers 
{mililibus),  rabslineuce  el  le  jeûne  de  l'.V- 
venl.  x> 

12°.  «  Les  clercs  n'exerceront  point  d'offices 
séculiers,  sous  peine  d'être  exclus  des  béné- 
fices. »  Bessin,  Cunc.  Norm. 

AVRANCHES  (Synodes  d').  V.  Normandie. 


B 


^  BACANCELD  (Concile  de),  Bacanceldense. 
l'an  692  ou  69V.  Bacanceld,  ou  Bacenceld,  ou 
Bcccaneeld,  est  un  lieu  d'Angleterre  au  comté 
de  Keiii.  Witred,  roi  de  Kent,  qui  monta  sur 
le  trône  l'an  092  ou 69''-,  fil  aussitôt  assembler 
un  concile  nombreux  à  Bacanceld,  où  il 
assista  en  personne  avec  saint  Britoualde, 
archevêque  de  Cantorbéry,  Tobie,  évêque  de 
Rorhester,  beaucoup  d'abbés,  d'abbesses,  de 
prêtres,  de  diacres  et  de  seigneurs.  Il  y  fut 
question  de  la  réparation  des  églises  du  comté 
de  Kent.  Le  roi  y  parla  avec  dignité,  el  pro- 
mit solennellement  la  conservation  de  la  li- 
berté et  de  l'immunité  des  églises  et  des  mo- 
nastères. Angl.  l;Martsi,  tom.  1,  col.  519. 


B.\CANCELD  (Concile  de),  l'an  790  ou  793. 
Quenulfe,roi  deMercie  en  Angleterre,  assista 
à  ce  concile,  qui  fut  présidé  par  Alhelard. 
arclievêquc  de  tiantorbéry ,  sous  le  pape  sain; 
Léon  IlL  Ou  y  défendit  aux  laïques  d'usurper 
les  biens  des  églises;  el  dis-sepl  évciues, 
avec  quelques  abbés,  souscrivirent  à  ce  dé- 
cret. Mnnsi,  t.  I,  col.  739. 

BADAJOZ  (Synode  de),  1'^  février  11)7!. 
L'évêque  Fr.  de  Roys  et  de  Meniloza,  qui 
tint  ce  synode,  y  publia  des  constitutions 
divisées  en  cinq  livres,  mais  sans  beaucoup 
d'ordre.   Constituciones   promulgndas. 

BAGAIA  (Conciliabule  dej  en  Numidie* 


255 


DICnONNAlliE  DES  CONCILE?. 


250 


l'an  39V.  Primien,  évoque  donatisle  du  Car- 
thagp,  ayanl  clé  déposé  par  d'autres  dona- 
tisles  dans  leur  conciliabule  de  Cab;irsussi, 
alla  trouver  les  évoques  de  son  parti,  qui 
s'assemblèrent  en  conséquence  dans  la  >illc 
de  Bagaïa,  le  8  des  calendes  de  mai,  sous  le 
troisième  consulat  d'Arcade  et  le  second 
d'Honorius,  c'csl-à-dirc,  l'an  394.,  le  vingt- 
qualiième  d'avril.  Il  se  trouva  à  cette  as- 
semblée trois  cent  dix  évéques;  et  c'est  ap- 
paremment ce  grand  nombre  qui  lui  a  fait 
donner  par  les  donalistes  la  qualité  de  con- 
cile piénier,  quebiuc  irrégulier  qu'il  eût  été 
dans  sa  convocation  et  dans  les  autres  for- 
malités; car  on  n'y  en  observa  aucune.  Pri- 
mien, qui  ne  se  tenait  point  pour  condamné, 
prit  le  second  rang  parmi  les  évéques,  et 
s'assit  avec  eux,  non  comme  un  accusé,  mais 
comme  un  juge  très-innocent.  Sur  les  plaintes 
qu'il  fit  au  concile  que  Maximien  et  ses  ad- 
hérents avaient  fait  schisme,  et  élevé  autel 
contre  autel,  les  évéques  entrèrent  dans  une 
telle  indignation,  que  quoique  Maximion  fût 
absent,  ils  ne  voulurent  pas  différer  d'un 
moment  sa  cond;imnation.  Eméritus,  évcnue 
de  Césarée  en  Maurilanie,  dicta  sa  sentence 
en  ces  ternies  :  «Comme,  par  la  volonté  (!e 
Dieu  tout-puissant  et  de  son  Clirisl  ,  nous 
tenions  le  concile  dans  la  cité  d  •  Bigaïa,  il 
a  plu  an  Saint-Esprit,  (lui  est  en  nous,  d'as- 
surer une  paix  perpétuelle  et  de  retranelier 
les  schismes  sacrilèges.  »  l'U  ensuite  :  «Masi- 
mien  rival  de  la  foi ,  ailnllèrc  de  la  vérité, 
ennemi  de  l'Eglise  noire  mère,  ministre  de 
Coré,  Dallian  et  Abiron,  a  été  rejeté  du  sein 
«le  la  paix  par  la  foudre  de  noire  sentence.  » 
Ils  cond.imnèrentaussi  nommémenl  les  douze 
évêiiues  ([ui  avaient  ordonné  iMaxiinicn  évê- 
que  de  Carihage,  et  en  général  tous  les  clercs 
(joi  s'élaient  trouvés  présents  à  .son  ordina- 
tion. Quant  aux  autres  évéques  qui  ne  lui 
avaient  pas  imposé  les  mains,  et  n'avaient 
pas  assisté  à  son  ordination,  ils  leur  accor- 
ilèient  un  délai  de  huit  mois  pour  se  réunir 
à  eux;  c'est-à-dire,  depuis  le  vingt-qualrc 
d'avril  jusqu'au  vingl-cinq  de  décembre; 
voulant  qu'après  ce  jour  ils  ne  fussent  plus 
rccevables  et  demeurassent  condamnés,  sans 
pouvoir  espérer  de  pardon  ni  de  rentrer  dans 
leur  communion  que  par  la  pénitence.  Mais 
ils  déclarèrent  que  ceux  qui  se  réuniraient 
dans  le  terme  des  huit  mois,  seraient  reçus 
dans  leur  rang  et  dans  leur  dignité.  Tel  fut 
le  prétendu  concile  de  Bagaïa.  On  ne  voit  pas 
qu  il  se  soit  fait  de  la  part  de  ceux  (jui  le 
composaient  aucune  démarche  pour  y  inviter 
Maximien,  ni  aucun  des  évoques  de  son 
parti.  August.l.  111  et  IV,  cont.Crescon.;L  II, 
cmtl.  cpift.  l'armen.  D.  Ceillier.  V. 

B.UOCENSES  [Synodi).  Voy.  Bateux. 

BAJOARIA'.  {Concilia.}  Voy.  Bavièke. 

l'iMA;  (Conciliabule  de)  ,  Basileense  ,  l'an 
101)1.  Cette  assemblée  ne  fut  d'abord  qu'une 
dièle  ((ui  se  tint  au  mois  d'oclobre,  après  la 
niorl  du  pape  Nicolas  II,  et  qui  se  convertit 
cn.suile  en  concile  ou  plutôt  en  conciliabule. 
L'impératrice  Agnès ,  ayant  appris  qu'An- 
selme de  Badage,  .Milanais  ,  évcque  de  Luc- 
ques,  avait  été  couronné  pape,  sous  le  nom  ■ 


d'Alexandre  II ,  le  30  septembre  1061,  sans 
attendre  le  consentement  du  roi  Henri  IV, 
son  fils,  engagea  les  évéques  de  Lombardic 
qui  se  trouvaient  à  la  dièle  à  élire  pape 
Cadains  ou  Cadaloùs ,  évêque  de  Parme, 
homme  de  Irès-mauvaises  niœurs  ,  qui  prit 
Je  nom  d'Honorius.  Cette  élection  se  fit  le 
28  octobre. ^'oric.tfenn., Mil.. 4 rin/.f/c.'iConc.V. 

BALE  (  Concile  de)  ,  commencé  le  3  mars 
14.31.  D'après  une  bulle  de  Martin  V,  ce 
concile  devait  s'ouvrir  le  3  mars  1431 ,  si 
toutefois  il  s'y  trouvait  un  nombre  suffisant 
de  prélats.  Le  premier  février  de  la  même 
année  ,  le  même  pape  nomma  Julien  Césa- 
rini  cardinal  de  Saint -Ange  et  légal  en 
Allemagne  ,  pour  y  présider  en  son  nom. 
Mais  Marlin  V  mourut  le  20  du  même  mois , 
et  eut  pour  successeur  Eugène  IV,  élu  le 
3  mars  suivant.  Le  nouveau  pape  confirma 
la  légation  du  cardinal  Julien  en  Allemagne, 
rétendit  même  à  la  Hongrie ,  la  Pologne  et 
la  Bohême  ;  puis  ,  le  dernier  jour  de  mai , 
il  lui  adressa  une  lettre,  où  il  lui  dit  entre 
autres  choses  :  «  Le  pape  Marlin  vous  a  enjoint 
de  présider  au  concile  qui  doit  se  célébrer 
à  Bàle,  s'il  s'y  trouve  un  assez  grand 
nombre  de  prélats  pour  le  tenir.  Or  nous 
avons  appris  qoc  jusqu'ici  il  y  en  est  venu 
peu  ou  point ,  en  sorte  qu'il  n'est  pas  néces- 
saire d'y  envoyer  un  autre  légat.  C'est  pour- 
quoi nous  voulons  que,  lorsque  l'affaire  de 
Bohême  sera  finie,  comme  on  espère  qu'elle 
le  sera  bientôt ,  vous  preniez  le  chemin  de 
Bâie,  et  que  vous  vous  y  conduisiez  suivant 
les  ordres  que  vous  avez  reçus  au  concile  de 
Constance.  »  En  conséquence  de  cet  ordre, 
le  cardinal  Julien  envoya  à  Bàle  deux  délé- 
gués ,  savoir  :  Jean  de  Polémar  ,  chapelain 
du  pape  et  auditeur  de  son  palais,  et  Jean 
de  Raguse  ,  docteur  en  théologie  de  la  fa- 
culté de  Paris  ,  et  procureur  général  de 
l'ordre  des  Frères  prêcheurs.  Ces  deux  délé- 
gués arrivèrent  à  Bâle  le  19  juillet  1431. 

Le  jour  indiqué  par  le  défunt  pape  .Mar- 
tin V,  pour  l'ouverture  du  concile,  fut  pré- 
cisément celui  où  son  successeur,  Eugène  IV, 
fui  élu  à  Rome;  mais  ce  jour-là  pas  un  seul 
évêque  n'était  encore  arrivé  à  Bàle  ,  et  un 
abbé  ,  celui  de  Vézelai ,  du  diocèse  d'Autun  , 
tint  seul  la  séance,  dont  il  prit  acte  le  len- 
deuîain  ,  en  présence  des  chanoines  de  cette 
Eglise,  ainsi  que  des  opérations  qu'il  y  avait 
faites. 

Jean  de  Polémar  et  Jean  de  Raguse  ,  ar- 
rivés à  Bâle  le  19  juillet ,  ouvrirent  à  leur 
tour  le  concile  quatre  jours  après.  Ils  s'y 
trouvèrent  eux  deux ,  avec  l'abbé  de  Véze- 
lai,  deux  députés  de  l'université  do  Paris, 
et  quelques  ecclésiastiques  de  Bâle  sans  au- 
cun évêque.  En  conséquence  ils  déclarèrent 
que  le  saint  concile  général  de  Bâle  était  lé- 
gitimement assemblé  et  ouvert;  ils  eurent 
cependant  la  pudeur  de  ne  pas  donner  encore 
le  nom  de  sessions  à  leurs  assemblées. 

Le  cardinal  Julien  était  à  Bâle  vers  la 
mi-septembre  ;  car  le  19  du  même  mois,  il 
en  écrivit  une  lettre  circulaire  à  l'archevêque 
de  Reims  et  à  d'autres  métropolitains  pour 
les  presser,  eux  et  leurs  suffragants,  de  veuir 


$57 


b\L 


nAL 


2.S8 


au  concile.  C'est  qu'en  effet  il  n'y  venait 
personne.  Dans  la  congréj^alion  du  '2(i  sep- 
tembre, où  il  promulgua  les  règlemciils  sur 
la  manière  de  tenir  le  concili; ,  ou  dit  (ju'il 
n'y  avait  que  trois  évéques  et  sept  abbés  , 
dix  prélats  en  tout.  Aussi  le  7  oclobre 
écrivil-il  de  nouvelles  lettres  au  roi  de  France 
et  au  duc  de  Bourgogne  pour  les  prier  d'en- 
voyer leurs  ambassadeurs  ,  aux  cvéques 
d'Allemagne  pour  les  presser  de  venir  sans 
délai  et  sans  poinpo  ,  aux  abbés  et  aux  pré- 
lats du  diocèse  de  Bàle  pour  leur  reprocher 
leur  négligence  cl  les  menacer  dos  peines  les 
plus  sévères,  s'ils  ne  venaient  assister  à  une 
solennité  du  concile  ,  qui  devait  avoir  lieu  le 
i3  du  nxiis. 

Le  cardinal  Julien  ,  touché  de  relie  soli- 
tude, envoya  au  pape  un  dianoine  do  Be- 
sançon ,  nommé  .lean  Beau|)èrc ,  pour  lui 
rendre  compte  de  l'élat  du  concile.  C'était  le 
même  Jean  Beaupôre,  docteur  do  l'universilé 
de  t'aris.du  parti  anglais,  qui  avait  figuré 
dans  le  procès  de  Jeanne  d'Arc.  Ce  député 
fut  entendu  par  lùigèni!  I\',  en  consistoire. 
On  apprit  de  lui  que  le  clergé  d'Allemagne 
était  dans  un  élal  déplorable  ;  que  l'hérésie 
des  hussilcs  faisait  de  très  grands  progrès 
dans  les  divers  Etais  de  l'empire  ;  que  le 
mauvais  exemple  des  sectaires  avait  inspiré 
aux  habitants  de  Bàle  beaucoup  de  mépris 
pour  les  ecclésiastiques  ;  que  celte  ville  n'é- 
tait pas  un  lieu  Iramiuille,  tant  à  cause  des 
semences  d'erreurs  qui  s'y  ciaient  répan- 
dues, que  parce  qu'on  y  élail  exposé  aux 
hostilités  qui  commençaient  entre  le  duc 
d'Autriche  cl  celui  de  Bourgogne;  qu'en 
conséciuence  il  était  arrive  très-peu  de  pré- 
lats ,  seulement  Irois  évêciucs  et  sept  abbés. 
Le  chanoine  Beaupère,qui  détailla  ces  fâ- 
cheuses nouvelles  en  présence  du  ])ape  et 
des  cardinaux  ,  avait  la  qualité  d'en\oyé  du 
légal  et  du  concile  de  Bàle;  par  consé(iuent 
son  témoignage  élail  rcvclude  la  plus  grande 
autoriié  qu'oji  pùl  désirer  dans  l'affaire  pré- 
sente. Ou  verr.i  bientôt  l'importance  de  celte 
observation. 

Un  événement  très-heureux  pour  l'Eglise 
élail  le  désir  que  les  Grecs  témoignaient 
alors  de  se  réunir  avec  l'Eglise  romaine  et 
les  Latins  ;  mais  cela  faisait  encore  une  soric 
de  contre  -  temps  pour  le  concile  do  Bàle, 
parce  que  l'empereur  cl  le  palriarche  de 
Conslanlinoplc  voulaient  que  l'union  se  con- 
sommât dans  un  concile  qui  serait  célébré  en 
Italie,  et  le  pape  et  son  conseil  souhaitaient 
que  ce  fût  à  Bologne.  Or,  comme  on  ne  pou- 
vait célébrer  en  même  temps  deux  conciles 
œcuméniques  ,  il  s'ensuivait  que  celui  de 
Bâle  devait  être  dissons  ou  transféré,  afin  de 
concourir  ensuite  à  la  solennité  d'une  as- 
semblée nombreuse,  dans  le  lieu  où  les  Grecs 
seraient  convenus  de  se  rendre.  La  mesure 
était  d'autant  plus  opportune,  que,  comme 
nous  le  verrons  ailleurs  (  Voij.  Florence, 
l'an  1439)  ,  la  réunion  des  Grecs  devait  élre 
suivie  de  celle  des  Arméniens,  des  Jacobiles, 
des  Ethiopiens,  des  Syriens,  des  Ntstoiiens, 
des  Maronites  et  des  Clialdéeus. 
.    Ces  considérations  firent  biunlôl  lix  rualièrc 


d'une  bulle  que  le  pape  adressa  au  cardinal 
Julien  ,  pour  lui  ordonner  de  dissoudre  le 
concile,  s'il  subsistait  encore,  et  d'eu  iiidi- 
(Itier  un  nouveau  dans  la  ville  de  Bologne, 
qu'il  entendait  présider  lui-même,  dix-huit 
mois  après  la  dissolution  du  premier.  Celle 
bulle  est  du  12  novembr(!  IWl,  dit  M.  Uohr- 
bacher,  d'après  le  savant  auteur  de  V His- 
toire (le  l'Eglise  gallicane.  Dans  la  collection 
de  Lahbo  ,  et  dans  l'Histoire  ecclésiastique 
do  Noël-Alexandre  ,  elle  se  trouve  dalée  du 
12  février  do  la  même  année  ;  mais  c'est  une 
erreur  évidente.  Nous  serions  plutôt  porté  à 
croire  qu'il  faudrait  lire  le  12  décembre. 

Quelques  jours  après,  le  pape  ayant  ap- 
pris que  le  cardinal  légat  et  les  prélats  de 
Bàle  avaient  invité  les  hussilcs  de  Bohème  à 
venir  conférer  sur  les  points  controversés 
entre  eux  et  les  catholiques,  ce  fut  dans  la 
cour  romaine  un  nouveau  motif  d'opposilion 
contre  le  concile  ;  car  il  semblait  dangereux 
qu'une  cause  décidée  par  le  concile  de  Cons- 
tance et  par  les  bulles  apostoliques  fût  re- 
mise on  délibération,  et  l'on  craignit  (lu'il 
n'y  eût  une  sorte  d'inconséquence  à  ouvrir 
des  conférences  de  religion  avec  des  gens 
qu'on  avait  poursuivis  jusqu'alors  par  les 
armes  spirituelles  et  temporelles.  Eugène  IV 
crut  donc  devoir  porter  le  dernier  coup  au 
concile  de  Bàle,  en  le  déclarant  dissous  cl 
transféré  à  Bologne.  Cela  fil  l'objet  d'une 
autre  bulle,  en  date  du  18  décembre,  et 
adressée  à  tous  les  fidèles. 

Le  pape  fit  porter  les  deux  bulles  à  Bàle 
par  l'èvêque  de  Parenzo,  trésorier  de  la 
chambre  apostolique.  C'était  vers  le  com- 
mencement do  1432.  Le  cardinal  Julien  , 
frappé  de  ce  coup,  ne  laissa  pas  do  témoi- 
gner d'abord  son  obéissance.  Il  déclara  ([u'il 
ne  pouvait  plus  faire  les  fonctions  de  prési- 
dent, puisque  le  pape  transférai!  le  concile  ; 
mais  persuadé  eu  même  temps  qu'il  était  du 
bien  do  l'Eglise  que  l'asseniblée  de  Bàle  con- 
tinuât, il  écrivit  à  Eugène  une  lettre  cxlrê- 
memenl  forte,  quoique  respectueuse,  pour 
l'engager  à  se  ilésister  de  la  résolution  énon- 
cée dans  SCS  bulles.  On  ne  peut  rien  ajouter 
à  la  multitude  et  à  l'énergie  des  motifs  qu'il 
proposait.  La  bonne  réputation  du  pDiitife  , 
l'intérêt  de  la  religion  en  Bohême  ,  rallcnle 
de  l'empereur  cl  des  autres  souverains,  les 
égards  dus  aux  décrets  de  Constance  et  de 
Sienne,  aux  bulles  de  Martin  \  et  à  celles 
d'Eugène  lui-même,  tout  cola  formait  une 
exhortation  pressante  en  faveur  du  concile 
déjà  commencé.  Le  motif  principal  est  l'élat 
déplorable  de  rAUemagne,  (|u'il  lui  semblait 
plus  important  de  prémunir  contre  l'hérésie 
de  la  Bohénie  ,  que  de  travailler  à  la  réunion 
des  Grecs,  (jui  avaient  si  souvent  trompé 
l'allcnte  de  l'Eglise  romaine. 

Comme  le  cardinal  Julien  était  un  homme 
modeste  et  réservé  dans  ses  démarches ,  le 
savanl  Henri  de  Sponde  et  d'autres  ont  de  la 
peine  à  se  persuader  qu'une  lettre  aussi  vé- 
hémenlo  soit  son  ouvrage. 

1"  Session.  Cependant  le  concile  de  Bàle 
avait  tenu  sa  première  session  le  14  dé- 
cembre. On  avait  réglé,  dans  des  congre- 


ÔS3                                                 DICTIONNAIRE  DES  CONCILES.  2dÔ 

galions  préliminaires ,  l'onire  qui  serait  ob-  medre  aux  préla(s  de  son  royaume  de  s'y 
scnéduranl  loul  lo  concile,  par  rapport  à  rendre;  ce  qui  leur  fui  accordé. 
rcxaniiMi  (l  à  la  décision  des  affaires.  On  y  Au   mois  de  janvier  Vi-ii,  les  prêtais  de 
di^liiinua  les  nations  comme  dans  le  concile  Bâie  envoyèrent  une  solennelle  ambassade  à 
de   Cniisiance,  et   Ion  y   délermina   «(uil  y  Rome  pour  supplier   le   pape  de    révoijuer 
aurait  une   nation  d'Italie,  une  de  France,  son  décret  de  dissolution.  Le  bon  sens  et  les 
une  (le  (iern)aiiic   et  une  d'Espagne;  qu'on  convenances  les  plus  vulgaires  demandaient 
î'oriiier.ul  de  mC'me  un  Irihuiial,  appelé  dé-  que  jusqu'à  la  réponse  du  (lape  les  prélats 
■pHliilinn ,  et  composé  d'un  nombre  égal  de  s'ahstiusseut  de  tout  ce  qui  pouvait  cnveni- 
personnes,  soit   prélats,   soit  simples  doc-  mer  l'allaire.  C'est  le  contraire  qu'ils  firent, 
leurs  ;   (jne  chaque  tribunal   ou  déjiulalion  D;!ns  le  temps  même  qu'ils  envoyaient  une 
liendrail    les  assen)l.lées  particulières   dans  ambassade  au  pape  ,    ils   adressaient  à  tous 
un  l.eu  séparé,  avec  son  jjrésidenl ,  sou  pro-  les  fidèles  des  lettres  synodales,  pour  notifier 
moteur  et  ses  autres  olficiers  ;  qu'oulre  cela,  à  tout  l'univers  qu'ils  étaient  déiemiinés  à 
on   créerait    un    bureau  de   douze    person-  continuer  leurs  séances  envers  et  contre  tous, 
nés,  trois  de  chaque   députalion  ,  pour  juger  Le  cardinal  Julien  ne  scella  point  ces  lettres, 
si  les  alTaires  méritaient    d'èlre  proposées  ,  parce  (juc,  sur  la  lettre  qu'il  avait  reçue  du 
on  s'il  l'allail  les  rejeter.  (Jue  quand  une  af-  pape  pour  dissoudre  le  concile,  il  s'était  dé- 
faire aurait  été  décidée  par  une  députalion  ,  mis  de  la  charge  de  président  ;  ce  lut  Pbil- 
à  la  pluralité  des  voix  ,  on  la  porterait  au  bert  ,  évéque  de  Coulanecs  eu  Normandie, 
tribunal  des  trois  antres  députalious  ;  (]u'a-  i\v.\  apposa  le  sceau,  cl  ce  préiat  normand 
près   le  jugement  de    ces   trois   dé[)ulations  fut  aussi  le  chef  du  concile,  dans  la  seconde 
le  président  de  loul  le  concile  pro[ioserait  session   célébrée  le   15  février,  avant  qu'on 
la  même  question  dans  rassemblée  générale  eût  reçu  .lucuiie  réponse  du  |)ape. 
qui    devait    se   tenir    toutes    les    semaines;  H"  i'esi/on.  11  avait  été  spécifié  dans  la  bulle 
qu'enfin,   si  celte  assemblée  approuvait  la  de  convocation ,  que  le  concile  n'aurait  lieu 
décision  ,  on  eu    ferait  un  décret  qui   serait  que  quand  il  se  trouverait  un  nombre  et  un 
publié  avec  appareil  ,  dans   la  session   sui-  concours  de  prélats  convenable  cl  suffisant, 
vante.  Or  le  13  février  ik'.'i^  il  s'y  trouvait  eu  tout 
Dans  la  première  session,  qui  se  (inl  le  14  cjuatorze  prélats,  tant  évê(iues  ((u'abbés.  Eh 
décembre     (avant    qu'on    eût    i)u    recevoir  bien  !  le  même  jour  ces  quatorze  prélats  eu- 
du  pape  la  lettre  de  dissolution  du  concile),  lièrent  avec  solennité   dans  l'église    ralhé- 
le  cardiiuil  Julien  fil  un  di^ciurs  dans  leiiuel  drale  de  Bâle  ,  et  y  publièrent  leurs  décrets 
il  exhorta  les  Pères  à  mener  une  vie  pure  et  en  ces  termes  : 

sainte,  à  avoir  une  charité   simère  les    uns  «  Le  très-saint  concile  général  de  Bâle, 
pour  les  autres,  et  à  travailler  pour  les  inté-  légitimement  assemblé  dans  le  Saint-Lspril, 
léis  de   1  Eglise.  Ou  lut  le  décret  du  concile  pour  la  gloire  de  Uieu,  rcxtirpaliou  des  hé- 
de    Constance    louchant    la    célébration  des  résies  et  des  erreurs,  la  réformatior.  de  l'R- 
coneiles,  la  bulle  de  convocation  de  Martin  V,  glise  dans  son  chef  et  dans  ses  membres,  la 
par   la()uelle  il  nommait  le  cirdiual    Julien  pncificalion  des  princes   chrétiens,  déclare, 
pour  président  du  concile  de  Bâle,  et  la  lettre  définit  et  ordonne  ce  qui  suit  : 
du  pape  Eugène  IV  à  ce  môaïc  cardinal   sur  «  premièiement,  (lue  ce  saint  concile  de 
ce   sujet.  Ou  exposa  six  motifs  de  la  convo-  Bâle,  suivant  les  décrets  faits  à  Constance  et 
cation  du  concile  :  1°  pour  extirper  les  liéré-  à  Sienne,  et  conformément  aux  bulles  de  la 
sies  ;  2' réuTiir  tout  le  peuple  chrétien  à  l'ii-  ch  iire  apostolique,  est  légiliuiemenl  et  dû- 
glise    cathiilj(]uc  ;  ;i"  donner  des  instructions  ment  commencé  et  assemblé  d,:ns  celte  môme 
sur  les  vérités  de  la  foi  ;  .'t°  apaiser  les  guer-  ville  de  Bàle;  cl  afin  qu'on  ne  duule  pidnt  de 
res  entre  les   priiici  s  chrétiens;  5°  réformer  son  autorité,  on  insère  ici  deux  déelaralions 
l'Eglise  dans  son  chef  et  d;ms  s(  s  membres  ;  de  celui  de  Constance  :  la  première,  où  il  esi: 
6° rétablir  autanlqu'ilélait  possible  raïuienne  dit  que  le  concile  général,  assemblé  légitime- 
discipline  de   riiglise.   On  renouvela  les  dé-  nieul  dans   lo  Saint-Esprit    et  représentant 
crels   <lu   concile    de  Constance  contre  ceux  l'Eglise    niililaule,   tient   immédiateinent  de 
qui  troubleraient  le  concile  par  des  intrigues  Jésus-Christ  une  puissance  à   laquelle  toute 
secrètes    ou    par   une    violence  ouverte,    et  personne,  de  quelque  état  et  de  quelque  di- 
lonlre  ceux   (|ui   se  retireraient  sans  avoir  gnité  (lu'elle  soit,   même  papale,   doit  obéir 
fait   part  de   leurs  raisons.  Enfin  le   concile  eu   ce  qui    regarde   la   foi,    l'extirpation   du 
fit   un  décret  portant  que  U,  saint  cou(ile  de  schisme  et   la  réformalion  de  l'Eglise,  tant 
Bàle  était  légilimemenl  assemblé,  et  que  lous  dans  b'  chef  que  dans  les  membres  ;   la  sc- 
ies prélats  ilev, lient  s'y  rendre.  coude  porto  que  toute  personne, même  de  di- 
Dans    lintervalie   de    la    première    à    la  gnité  papale,  qui   refuserait  d'obéir  aux  dé- 
deurième    session,    comme    on    fui  informé  crels  de  ce  saint  concile  (de  Constance)  et  de 
(;ue  le  pape  Elugénc  avait  dessein  de  ilissou-  tout  autre  concile  général  légitimement  as- 
i!cp    le  concile,  on  travailla  aux  moyens   de  semblé,  sera   punie  comme   il  convient,  en 
rcmpéchcr.  Les  évêques  de  France  s'assem-  implorant  même  contre  elle  les   moyens  de 
bièrent   à    Bourges,   et   exposèrent   au    roi  droit,  s'il  est  nécessaire. 
Chpvles  \  Il  (jue,  comme  le  concile  était  lé-  «  Eu  conséquence, poursuiveiitlesqualorze 
gilimemenl  eonvo(iué  àBàle,  ils  lesuppliaient  prélats,  ce  saint  concile  de  Bâle  ,  acluelle- 
d'envoyer  ses  ambassadeurs  au  pape,  afin  de  ment  assemblé  légitimement  dans  le  Saiut- 
i'cngager  à  conlinner  ce  concile  el   à  pcr-  Esprit,  porr  les  causes  ci-dessus  exprimées, 


2CI 


BAL 


n.\L 


262 


ilèrcriifi  ot  déclare  qu'il  no  peut  élro  dissous, 
ni  Ir.msférc,  ni  différé  par  qui  que  rr  soil, 
non  pas  menu-  par  Icpapi',  sans  la  delibéia- 
lioii  cl  le  coniicnteincnl  du  concile  niênic; 
(in';ni,'iin  de  ceux  qui  sonl  au  cnuiilc  ou  y 
seront  dins  la  suite  ne  peul  en  êlre  rappelé 
ni  etiipèihé  d'<'  vei^ir  par  ([ui  ([uc  ce  soil,  pas 
nièioe  par  le  l'ape,  sous  aucun  prétexie,  et 
(inand  ce  serait  pour  aller  eu  CDur  de  U;)nic, 
à  moins  que  le  saint  concile  n'y  doum;  sou 
npiirobaiion;  que  lonles  les  censures,  priva- 
lions  et  autres  voies  de  contraiule  (|u'ou 
))i)iirrail  employer  pour  séparer  du  concile 
ceux  qui  y  sonl  déjA  prcseuts,  ou  ])our  eni- 
pôclur  les  aulres  de  s'y  rendre,  seront  uul- 
ics  ;  (juc  le  concile  les  déclare  telles  et  les  met 
à  né.inl;  faisant  délenses  Irès-exprcsses  à 
quicomiue  de  s'éloigner  de  la  ville  de  Bàle 
uviinl  la  fin  du  concile,  si  ce  n'est  pour  nue 
c.iuse  raisonnable  ([ui  sera  soumise  à  l'exa- 
men des  députés  de  l'assemblée,  avec  obliga- 
tion eu  outre  à  ceux  dont  les  raisons  au- 
ront été  lrouvé;'s  légitimes  de  nommera  leur 
place  (luelqu'uu  qui  les  représ,  nie.  » 

Pour  se  fortifi;'r  de  plus  en  plus  contre  le 
pape,  les  (lUilorze  prclils  de  Bâie  écrivirent 
au  roi  de  France  Ciiarlcs  Vil,  à  l'empereur 
Sigismond  et  à  d'autres  princes,  (ju'ils  surent 
engager  plus    ou  moins  dans  leurs  intérêts. 

111'^^  Session.  Enhardis  par  ce  succès,  ils 
renouvelèrent  dans  la  troisième  session  , 
qu'ils  tinree.l  le  i29  avril  li32,  le  décret  de 
la  supcriorilé  du  concilia  sur  le  pape ,  et 
ajoutèrent  une  mouilion  juridique  ,  par  la- 
quelle ils  sommaient  le  pape  de  venir  au 
concile,  ou  d'y  envoyer  quei(]u"un  de  sa  part, 
dans  l'espace  de  Irois  mois.  Ils  intimaient  à 
tous  les  cardinaux  l'ordre  de  s'y  rendre  en 
personne  ,  avec  menace  de  procéder  contre 
le  pape  et  contre  eux  ,  s'ils  ne  se  confor- 
maient aux  inlentions  du  concile.  C'est  la 
première  fois  qu'on  trouve  dans  i'iiisloire 
ccclésiasti(iue  tous  les  membres  du  sacré 
collège  sommés  de  venir  à  un  concile  général. 

Le  même  décret  s'adressait  à  tous  les  pré- 
lats du  nmnde  chrélien,  à  tous  lus  gcnéiaux 
d'ordre  et  à  tous  les  inquisiteurs;  il  ordon- 
nait outre  cela,  en  verlu  de  la  sainte  obéis- 
sance et  sous  piiue  d'excommunication,  à 
toutes  personnes,  soit  cccléMasliques,  soit 
séculières,  même  à  l'empereur  et  aux  rois, 
de  Tsiic  sigiufier  la  présente  mouilion  au 
pape  et  aux  cardinaux,  supposé  loulei'oisque 
l'accès  en  cour  de  Rome  ne  parût  pas  dange- 
reux ni  inconnnode. 

IV''  Session.  La  quatrième  session,  en  dale 
du  20  juin,  pié\iut  de  plus  d'un  mois  le 
terme  ([u'ou  av;iil  donné  au  pape  eiaux  car- 
dinaux ;  aussi  les  prélats  de  Bàle,  qui  pou- 
vaient alors  être  une  vingtaine,  ne  les  décla- 
rèrent-ils pas  encore  contumaces  ;  mais  ils 
n'en  firent  pas  moins  plusieurs  décrets  sur  le 
gouvernement  de  la  cour  pontificale.  Us  dé- 
clarèrent donc  (lue,  comme  le  pape  se  trou- 
vait alors  malade,  s'il  venait  à  mourir,  l'é- 
lection du  successeur  se  ferait  à  BâIe;  que 
le  pajie  ne  pourrait  faire  aucune  promotion 
de  cardinaux  durant  le  duicile  ;  que  les  pré- 
lats cl  les  oCûciers  de  la  cour  romaine  tic 


|i)urraienl  être  empêchés  de  venir  au  con- 
cile, (|uel(iuc  cmiiloi,  di'voir  ou  office  (|ui  les 
attachai  au  pape.  Enfin,  ce  qui  p.isse  toute 
cr.iyanct',  les  (|niiize  ou  vingt  prèl.its  de 
Bàle,  non  contents  d  ■  l'aire  des  règliunenls 
factieux,  aller  «ni  jus(in'à  usurper  legoiiver- 
nemenl  dos  dom.iiues  tcmpurels  du  si-nt- 
siége.  Eugène  l\  avait  nommé  sun  !ière 
pour  gouvi'rner  Avignon  cl  le  conilut  Vim  lis- 
siii.  Les  habitants  n'iii  furent  pas  coni  'nts, 
et  en  ijortèrenl  des  iiliintes  au  p.ipc.  Là- 
dessus  les  jirélals  de  Bàle  s'avi.->èi eut  dt  don- 
ner (Cite  légation  à  un  cardinal  espagnol. 
Pour  répri'iier  cette  usurpalioii  manif(!Sic,  ic 
pape  nomma  légal  de  ce  patrimoine  le  cardi- 
nal Pierre  de  Foix  (lui  mil  les  rebelles  oi 
déroule,  et  gouverna  les  peuples  avec  tant  de 
satisfaction  de  leur  part,  qu'on  l'appelait 
communénienl  le  bon  leijat. 

Ce  fol  dans  la  quatrième  session  que  l'as- 
semblée de  BâIe  donna  un  s  iuf-conduit  aux 
Bohémiens,  conformément  à  la  dimiande  qu'ils 
en  avaient  faite,  pour  se  rendre  au  concile 
en  tel  nombre  qu'ils  vundciiiut ,  pcuirvu 
qu'ils  fussent  au-dessous  de  deux  cents  : 
ou  leur  accorda  à  cet  égard  une  entière 
sûreté. 

V'  Session.  Les  entreprises  des  prélats  de 
Bàle  contre  lepape  EugènelV'en  anuoiiç  lient 
déplus  violentes  encore.  Dans  leur  cinquième 
session,  qui  se  tint  le  9  août,  ils  ne  firent 
que  des  règlements  sur  la  manière  de  traiter 
les  causes  de  la  foi;  mais  peu  de  jours  après 
vint  à  Bàle  un  camérier  du  pape,  nmnmé 
Jean  Uupré,  avec  laciuilité  de  nonce  aposto- 
lique, pour  proposer  des  moyens  de  conci- 
liation concertés  avec  l'empereur.  Non-seu- 
lement il  ne  fut  pas  écouté,  mais  il  fui  mis  en 
prison  et  chargé  de  chaînes.  Celte  première 
dépiitalion  fut  suivie  d'une  autre  plus  consi- 
dérable, composée  de  quatre  nonc's.  qui 
étaient  les  aichevêiiues  de  Colocza  et  de  Ta- 
rente,  l'évêque  de  Maguelone  et  un  auditeur 
du  sacré  palais;  ils  protestèrent  contie  l'in- 
carcératiou  et  la  détention  dans  les  fers  du 
nonce  précédent,  mais  ils  eurent  bien  de  la 
peine  à/jbteuir  des  passe-ports  .issi'Z  rassu- 
rants pour  eux-mêmes.  Admis  enfin  à  «'au- 
dience des  prélats  de  Baie,  après  bien  des 
plaintes  et  des  protestations,  ils  entamèrenl, 
le  ^ingt-deuxième  août,  une  apologie  dans 
les  formes  en  faveur  du  pa|)e,  leur  maître  : 
ce  furent  les  deux  arehevéqiies  qui  parlèrent. 

Celui  de  Colocza  II'  fit  d'une  manière  plus 
générale  (lue  son  collègue.  Prenant  pour 
Icxle  (u's  paroles  de  saint  Paul  :  Qu'il  n'y  oit 
point  df:  stliisine  dniis  le  corps,  il  disait  aux 
prélat^deBàle:  «Mes Pères,  qu'il  n'y  ait  point 
do  schisme  dans  le  corps,  si  vous  désirez 
extirper  l'ivraie  tle  1  hérésie.  Qu'il  n'y  ait 
point  de  schisme  dans  le  cnrps,  si  vous  cher- 
chez à  réformer  la  vie  eeclesiaalique.  (Jii'il 
n'y  ait  point  de  schisme  dans  le  corps,  si  vous 
avez  à  cœur  d'apaiser  les  esprits  lioslilis 
des  princes.)'  Après  avoir  posé  des  principes 
si  jusl  s  et  si  clairs,  il  montre  que  le<  con- 
ciles généraux  avaient  toujours  eé  assembles 
(lu  cousenlemenl  des  pontifes  romains;  que 
tes  hussites  seraient  beaucoup  moins  j[)orlés 


S65 


DICTIONNAIUE  DES  CONCILES. 


264 


à  se  soumeltre  au  concile,  quand  ils  le  ver- 
raient séparé  du  chef  de  l'Eglise;  que  la 
réiuiioii  des  Grecs  inérilait  bien  qu'on  son- 
geai à  leur  donner  un  lieu  commode  où  ils 
pussint  s'aboucher  avec  les  Latins;  qu'au 
reste  la  vie  iri-éprochable  el  exemplaire  du 
pape  Eugène,  son  zèle  ardent  pour  l'cxtirpa- 
lion  des  hérésies  et  pour  la  réformalioii, 
persuadaient  assez  ,  sans  aucune  preuve, 
qu'il  n'avait  point  cherché  à  éluder  la  célé- 
bration d'un  concile.  Des  réflexions  aussi 
sages  n'étaient  pas  moins  sagement  ex- 
primées. 

L'archevêque  de  Tarente  s'expliqua  d'une 
manière  encore  plus  précise.  Il  dit  que  le 
pape  n'avait  dissous  le  concile  que  parce 
qu'on  lui  avait  fait  connaître  qu'il  y  avait 
trop  peu  de  prélats  à  Bâle;  que  cette  disso- 
lution n'él.iit  après  tout  qu'une  translation 
de  Bâle  à  Bologne,  lieu  bien  plus  pro|)rc  à 
la  réunion  des  Grecs  ,  et  même  à  la  ré- 
duction des  hussiles,  qui  seraient  d'juilant 
plus  porlés  à  se  soumettre,  qu'ils  se  trou- 
veraient plus  près  de  la  personne  du  sou- 
verain pontife;  que  le  pape  n'avait  pu  voir 
d'un  œil  indifférent  le  danger  auquel  on 
exposait  la  foi,  en  offrant  aux  hérétiques  de 
Bohême  de  conférer  avec  eux,  afin  de  porter 
après  cela  un  jugement  définitif  sur  ce  qui 
devait  être  cru  et  tenu  dans  l'Eglise;  qu'il 
était  évident  que  ces  promesses  rappelaient 
à  un  nouvel  examen  ce  qui  avait  été  décidé 
dans  le  concile  de  Constance,  et  rendaient 
problématique  la  croyance  des  fidèles.  Le 
nonce  représentait  ensuite  aux  prélats  de 
l'assemblée  l'espritd'opposilion  quilsavaicnt 
témoigné  pour  les  droites  intentions  du  saint- 
père  ;  comment  quelques-uns  d'entre  eux 
s'étaient  hâtés  de  se  rendre  à  Bâle,  précisé- 
ment à  cause  que  le  pape  avait  fait  une  au- 
tre convocation;  comment  ils  s'abusaient 
eux-mêmes  en  s'altachant  à  ce  système  de 
contradiction  et  de  querelle,  puisqu'il  est  du 
ressort  de  la  puissance  apostolique  de  con- 
voquer les  conciles  et  de  les  confirmer.  Il 
raisonnait  enfin  sur  les  deux  points  qui  fai- 
saient l'objet  de  la  controverse,  savoir  :  le 
changement  de  lieu  et  le  délai  apporté  au 
concile.  Il  offrait  de  la  part  du  pape  tiuelque 
ville  que  ce  fût  des  terres  de  l'Eglise,  avec 
une  pleine  et  entière  cession  de  la  souve- 
raineté durant  la  tenue  du  concile,  et  pour 
le  temps  de  sa  durée,  il  laissait  les  prélats 
maîtres  absolus  de  le  réduire  à  telles  bornes 
qu'il  leur  plairait. 

Le  concile  répondit  à  ce  discours  dans  une 
autre  congrégation,  qui  fut  accordée  aux 
nonces  en  forme  d'audience  le  3  septembre 
suivant.  Le  fond  de  citte  réponse,  qui  fut 
très-longue,  se  réduisait  à  relever  l'autorité 
du  concile  au-dessus  de  celle  du  pape,  ou  à 
niellrc  en  principe,  ce  qu'il  fallait  prouver,  à 
donner  à  celte  réunion  de  quelques  prélats, 
«lésavoués  de  leur  chef,  la  qualité  de  concile 
universel,  et  à  conjurer  le  souverain  pontife 
de  se  rendre  aux  désirs  de  ses  sujets  révoltés. 
Les  prélats  expliquaient  dans  un  sens  favo' 
rable  les  offres  faites  par  eux  aux  hussites  ; 
ils  montraieul  assez  bien  qu'il  (  si   permis 


^d'entendre  des  hérétiques  dans  un  concile, 
de  les  instruire  charitablement,  de  traiter 
avec  eux  dans  un  esprit  de  paix  ;  mais  ils  dé- 
guisaient un  peu  l'objection  qu'avait  faite 
l'archevêque  de  Tarente  sur  ces  paroles  du 
concile  aux  Bohémiens  :  Venez  avec  confiance, 
on  écoutera  vos  raisons,  et  le  S'iint-Esprit 
lui-même  décidera  ce  qu'il  faut  croire  el  tenir 
dans  l'Efilise.  Il  paraît  un  effet  que  ces  pro- 
messes étaient  exprimées  d'une  manière  trop 
forte,  et  qui,  prise  à  la  lettre,  aurait  donné 
atteinte  aux  définirions  déjà  portées  contre 
la  doctrine  des  hussites.  Mais  enfin  ce  n'était 
qu'un  mot  qui  avait  échappé  au  secrétaire 
du  concile,  démenti  d'ailleurs  par  l'attache- 
ment notoire  des  préiats  à  toutes  les  déci- 
sions du  concile  de  Constance,  et  l'explica- 
tion qu'ils  en  donnaient  dans  leur  mémoire 
pouvait  rassurer  le  pape  sur  leurs  véri- 
tables sentiments  par  rapport  aux  décrets 
antérieurs  qui  touchaient  la  même  matière. 

W  Session.  Les  discussions  où  l'on  était 
entré  par  rapport  à  la  conduite  réciproque 
du  pape  et  du  concile  de  Bâle  ne  retardèrent 
point  les  procédures  de  cotte  assemblée.  Dans 
la  sixième  session,  en  date  du  6  septembre, 
les  promoteurs,  Nicolas  Lami  et  Hugues  Bé- 
rard,  tous  deux  Français  et  membres  de  la 
faculté  de  théologie  de  Paris,  requirent  qu'on 
déclarât  la  contumace  du  pape  cl  des  cardi- 
naux. L'assemblée  députa  les  évêques  de 
Périgueux  et  de  Ralisbonne  pour  faire  les 
trois  citations  canoniques;  mais  l'évêque  de 
Maguelone  el  l'archevêque  de  Tarente,  deux 
des  nonces  du  pape,  demandèrent  si  instam- 
ment un  délai  pour  leur  maître,  que  l'as- 
semblée ne  passa  pas  outre  ce  jour-là;  et,  à 
l'égard  des  cardinaux,  quelques  docteurs 
présents  à  la  session  s'offrirent  de  présenter 
des  excuses  légitimes  de  leur  part  ;  ce  qui  fut 
accepté  au  nom  de  l'assemblée  par  les  évê- 
ques de  Frisingue  el  deBelley,qui  en  avaient 
la  commission. 

A  cette  session  on  compta  trente-deux 
prélats,  tant  évêques  qu'abbés,  avec  deux 
cardinaux,  savoir  :  Dominique  Capranica, 
cardinal  parla  grâeede  l'assemblée  de  Bâle; 
le  cardinal  Br.incla  de  Castiglione,  brouille 
avec  le  pape  pour  des  querelles  particulières. 
\  oici  comme  iEnéas  Sylvius,  plus  tard  le 
pape  Pie  II,  parle  de  ces  deux  personnages, 
ainsi  que  de  quelques  autres  qui  suivirent 
leur  exemçie  les  années  suivantes.  11  expose 
l'état  où  il  trouva  les  choses  quand  il  arriva 
lui-même  à  l'assemblée.  «  Il  y  avait  à  Bâle 
quelques  cardinaux  qui  s'étaient  échappés 
de  la  cour  romaine  el  qui,  n'étant  pas  bien 
avec  le  pape,  critiquaient  ouvertement  sa 
conduite  et  ses  mœurs.  D'autres  officiers  du, 
pape  s'y  rendaient  tous  les  jours,  et  commO 
la  multitude  est  portée  à  la  médisance , 
comme  elle  se  plaît  à  blâmer  ceux  qui  gou- 
vernent, tout  ce  peuple  de  courtisans  déchi- 
rait en  mille  manières  différentes  la  réputa- 
tion de  son  ancien  maître.  Pour  nous,  (]ui 
étions  jeunes,  qui  sortions  tout  réceuMiient 
de  notre  patrie,  qui  n'avions  rien  vu,  nous 
prenions  pour  des  vérités  tout  ce  qui  se  di-. 
sait,  et  nous  ne  pouvions  aimer  le  pape  Eu- 


S65 


DâL 


CAL 


26« 


gi'^ne,  en  voyant  que  tant  de  personnes  il-' 
luslics  le  jugoaienl  indigne  du  ponlific.it.  Il 
y  avait  aussi  là  des  dépiiléf  de  la  célèbre 
école  de  P.iris;  il  y  avait  des  doeteiirs  de  Co- 
lo(îiie  et  des  autres  tiiiiversilés  d'AlU-manne, 
et  tous,  d'un  corninun  accord,  exaltaient  jus- 
qu'aux nues  i'aniorilé  du  concile  général.  Il 
se  trouvait  peu  de  personnes  (lui  osassent 
parler  de  la  pui>s;rnci'  du  ponlil'e  romain  ; 
tous  ceux  (]ui  parlaient  en  public  flattaient 
les  opinions  de  la  multitude.  » 

Il  dit  plus  bas  (|oe  ((uand  il  se  fut  trouve 
longtemps  après  avec  lies  gens  pacifii]nes  et 
qui  gardaient  la  nculralité  entre  le  concile  et 
le  pape,  il  appril  des  anecdoies  (|u'il  m-  sa- 
vait pas  auparavant  ;  par  exemple,  que  le 
pape  Eugène  avaii  été  accusé  de  bien  des 
choses  dont  il  n'était  pas  coupable,  et  ((ue 
les  cardinaux  qui  étaient  venus  à  Bâleavaicnt 
noirci  ce  bon  pape  et  ce  snitit  hninme,  à  c.iuse 
de  leurs  animosités  particulières.  «  IMais 
dans  la  suite,  ajoute-l-il,  ils  retournèicnt 
tous  vers  lui,  et  ils  lui  demandèrent  pardon 
de  leur  faute  [a).  » 

De  tous  les  cardinaux  présents  au  concile 
quand  Pie  II,  alors  jEneas  Sylvius,  y  arriva, 
celui  dont  il  dit  le  plus  de  bien  est  Julien 
Césarini,  cardinal  de  Saint-Ange.  Il  avait 
cessé  de  présider  après  les  premières  bulles 
données  par  Eugène  pour  transférer  le  con- 
cile à  Bologne;  mais  son  ardeur  n'en  était 
pas  plus  ralentie,  et  il  la  témoigna  encore 
par  une  lettre  au  pape,  datée  du  cinquième 
de  juin  de  cette  année  1432.  C'était  après  une 
ambassade  envoyée  aux  hussites  et  après 
les  promesses  qu'ils  avaient  données  de  se 
rendre  au  concile;  c'était  depuis  les  résolu- 
tions prises  par  les  évéques  français  dans 
l'assemblée  de  Bourges.  Le  cardinal  faisait 
valoir  ces  raisons,  il  avertissait  le  pape  que 
le  nombre  des  prélats  s'augmentait  tous  les 
jours  à  Bâle;il  lui  répétait  encore  que  ce 
concile  s'appuyait  entièrement  sur  les  défi- 
nitions de  celui  de  Constance,  dont  on  ne 
pouvait  soupçonner  l'autorité  sans  donner 
atteinte  au  pontificat  de  Martin  \  et  d'Eu- 
gène lui-même.  11  rappelait  les  jugements  de 
rigueur  que  les  Pères  de  Constance  avaient 
portés  contre  Jean  XXllI  et  Benoît  XIII,  l'un 
et  l'auire  privés  du  ponlifie.it,  le  premier  à 
cause  de  sa  mauvaise  conduite,  et  le  second 
à  cause  de  son  obstination  dans  le  schisme. 
Mais  comme  ces  remontrances  et  ces  exem- 
ples se  présentaient  sous  des  dehors  sinis- 
tres ,  le  cardinal  finissait  ainsi  sa  lettre  : 
0  Je  dis  cela,  très-saint  père,  avec  tout  le 
déplaisir  possible,  et  si  \  otre  Sainteté  voyait 
le  fond  de  mon  cœur,  elle  me  saurait  gré  de 
mon  excès  de  charité,  elle  me  regarderait 
comme  son  fils  bien-aimé.  »  —  Le  même  car- 
dinal Julien  condamna  depuis  tout  ce  qu'il 

(n)  PiKS  II,  in  bulla  retrnct. 

{b)  Hist.  de  l'Eglise  gallic,  1  XLVII. 

(c)  Le  P.  t^jgi  et  le  conliiiiKUuur  de  Fleury  comptent 
le  c^iriliinl  Jiilie.i  p.nrini  Ifs  |rrél.its  ()ui  |ii  ireiil  pari  à  celle 
session.  lUjualJi  el  Spdiide  le  siippnineni  avec  plus  de 
fondement;  car  les  aeU'>  disi'ut  senlecneni,  jlssis(i'H(i()î(s 
dominis  legalo  Plucenlino  cl  t'iniimn}  cardd.  Or  on  ne  voit 
là  que  deux  personnes,  savoir  :  Casiiglione,  évoque  de 
Plaisance,  etCapranica,  évêque  de  l''crmo.  l^'un  et  l'autre 

Dictionnaire  des  Conciles.  I 


avait  pensé  ou  écrit  contre  la  conduite  du 
pape  Èugèiie.  On  a  le  déiail  de  sa  rétracla- 
tion  dans  la  bulle  du  pape  Pie  11  (/;). 

Pour  achever  ce  ((ui  concerne  la  sixième 
session  du  concile  de  Bâie,  nous  devons  re- 
mar(|iier  qu'elle  ne  fnl  encore  présidée  que 
|)ar  révé(iue  de  Cout.inces,  et  il  pataîl  même 
(jlie  le  cardinal  [c]  Julien  Césarini,  doni  nous 
venons  de  parler,  s'excusa  tl'y  preiulre  part  : 
on  en  juge  ainsi,  parce  ([lie  s'in  nom  ne  se 
trouve  poini  avec  celui  des  aulres  canlinaux 
Branda  Casiiglione  et  DoMiini(|ue  Captanica; 
mais,  trois  jours  après,  si  nous  eu  croyons 
un  manusctil,  Césarini  l'epril  la  présidei  ce, 
cà  condilion  toutefois  de  se  retirer  quand  il  le 
jugerait  à  propos. 

Vil"  Session.  On  ne  s'aperçut  |)oint  h  Bâle 
que  la  présence  de  ce  légat  cijt  adouci  les 
opéiations  du  concile  par  rapport  à  Eu- 
gène I\'.  Comme  ce  [lape  était  souvent  ma- 
lade, les  prélats  de  Bàle  s'occupaient  beau- 
coup de  l'idée  d'un  conclave  futur.  Ainsi  ils 
réglèrent,  le  6  de  novembre,  dans  la  septième 
session,  que,  si  le  pape  vi>nait  à  mourir  du- 
rant le  concile,  les  cardinaux  ne  s'assemble- 
raient qu'au  bout  do  soixante  jours,  et  l'on 
ajouta  que  les  bénéfices  des  cardinaux  qui 
agiraient  contre  les  règles  de  ce  conclave  fu- 
tur seraient  dévolus  à  la  collation  des  ordi- 
naires, non  au  sainl-siége. 

VIII'  Session.  Dans  la  huitième  session, 
18  décembre,  les  prélats  de  Bâle  portèrent 
des  cotips  plus  directs  au  pape.  Ils  lui  don- 
nèrent soixante  jours  pour  révoquer  les  bulles 
par  lesquelles  il  transférait  le  concile,  et  il 
était  dit  qu'après  ce  terme  on  procéderait 
contre  lui,  selon  l'inspiration  du  Saint-Es- 
prit, et  en  usant  de  tous  les  moyens  que  le 
droit  divin  et  humain  pouvait  suggérer.  On 
lui  défendait,  durant  ces  soixante  jours,  de 
conférer  aucun  bénéfice  en  vue  de  dissoudre 
ou  traverser  le  concile,  et  cela  sous  peine  de 
nullité.  On  ordonnait  aux  cardinaux  el  aux 
autres  offitier.s  de  la  cour  romaine  de  s'en 
retirer  vingt  jours  après  le  terme  donné  au 
pape.  On  renouvelait  la  citation  déjà  faite 
aux  autres  prélats  de  la  chrétienté,  de  se  ren- 
dre à  Bâle.  On  mettait  tous  les  bénéfices  de 
ceux  du  concile  sous  la  protection  de  celte 
assemblée,  avec  défense  au  pape  de  les  dé- 
clarer impélrahles  ou  de  les  donner  à  d'au- 
tres. On  lui  ôtait  même  la  liberlé  d'établir 
aucuns  nouveaux  impôls  sur  les  terres  de 
l'église  ou  d'aliéner  la  moindre  partie  de 
ces  biens;  et  enfin  défenses  étaient  faites  à 
toutes  personnes,  même  au  pape,  à  l'empe-' 
reur  et  aux  rois,  de  reconnaître  aucun  autre 
concile,  soit  à  Bologne,  soit  ailleurs,  parce 
qu'il  ne  peut  y  avoir,  disent  les  prélats  de 
Bâle,  deux  conciles  œcuméniques  en  même 
temps.  Ainsi  finit  l'année  l432,  avec  toutes 

est  appelé  légat,  parce  que  Ift  premier  l'était  en  Lomliar- 
die,  cl  le  se.-ond  l'avait  été  a  Parme  et  dans  le  duché  de 
SpolPtte.  Nous  ne  savons  ce  iiuc  le  continuateur  de 
Fleury  a  voulu  dire,  m  iiomm.nni  Caprauica  le  irince  sur- 
nommé Firuiin,  du  lieu  du  gouvernomejil  de  sou  église. 
Celle  église  était  Fernio,  qu'il  gouveriiiiil  en  q^Kilité 
d'évèiiuo;  pour  le  terme  de  prince,  il  nous  est  ici  entière 
ment  inconnu. 


9 


5»T' 


DlCTIONNAinE  DES  CONCILES. 


46S 


les  apparences  d'une  rupture  prochaine  en- 
tre les^  prélats  de  Bâle  el  le  chef  de  l'Eglise 
universelle. 

Eugène  IV  fit  de  nouvelh^s  tentatives  pour 
prévenir    celle    rupture.    11    nomma    quatre 
nonces  dont  l'évéque  de  Scrvia  eu  Uom.igne 
était  le  plus  considéralile,  et  il  minuta  toute 
la  suite  (le  leurs  démarches  dans  des  inslru-,- 
liousdont  voici  rabrégé.  «  Si  l'on  peut  per- 
suader aus  prêtais  du  conciie  de  le  Irau-fe- 
rer  à  Bologne, c'est  ce  qu'il  j  aura  de  ui.eui 
et  de   plus  convenable  au\  iuteiêis  de  lE- 
elle.  Si  les    hussiles  refusent  de  se  rendre 
en  lialie,  on  pourra  traiter  avec  eux  à  Bâle, 
e!  se  rendre  ensuite  à  Bologne  pour  les  au- 
tres alïuires   à  discuter  dans  le  «oniile.  Si 
celle  dernière  ville  n'est  pas  agréée  des  pré- 
lats cux-inêraes,  on  les  laissera  m  lîtrcs  d'en 
choisir  une  autre  eu  Italie,  pourvu  que  ce 
soi!   hors  des  terres  du  duc  de  Milan,  aduel- 
Iciiienl  ennemi  du  saint-siége.  Si  la  transla- 
tion du  concile  en  llalie  est  tout  à  fait  rejeiee, 
on  pourra  choisir  douze  prélats  qui,  de  con- 
cert avec  l's    électeurs   de   lEmpire  et  les 
ambassadeurs  des  piiur,s,  jugeront  s'il  faut 
continuer  le  concile  à  Bâle  ou  dans  quelque 
ville  d'Allemagne.  Si  ce  co  nproinis  est  re- 
fusé    les   nonces  de  Sa  Sainteté,  de  concert 
avec  les  évêques  de  l'assemblée,  décideront 
la  question.  Si  l'on  s'en  tienl  a  rester  a  Baie, 
on  ne  s'y  occupera  que  des  hussites  et  de 
la  pacificalion  des  Etals  de  la  chréiu'nlè;  ou 
nv   parlera  point  d'articles  de  relorme.   Si 
l'on  s'accorde  à  faire  choix  dune  aulre  ville 
nue  de  Bâle   pour  y  tnir  le  concile,  il  sera 
nermis   d'y    trailer  de   la    réforme,    pourvu 
nuon  n'y  entame  les  articles  importants  que 
lorsqu'il  y  aura,rassemblés,soixante-quinze 
prélats  du  rang  des  patriarches,  des  arche- 
vêques el  des  évêques.  Mais,  prealablemeiil 
à  toutes  ces  dispositions,  et  quel  que  soit  le 
résulial  des  délibéialious  de  1  assemblée,  ou 
révoquera  les  procédures  faites  de  part  et 
d'autre,  c'est-à-diie  celles  du  concile  contre 
le  pape,  et  celles  du  pape  contre  le  concile.» 
Telles  furent  les  combinaisons  qu  avait  con- 
cerlées  Kugène  iV,  et  qu  il  rappela  dans  plu- 
sieurs bulles  de  la  fin  de  décembre  mi  et 
du  commencement  de  l'année  suivante  [a). 

Les  déj^ulés  des  Bohémiens,  élant  arrives  a 
Bâle  présentèrent  au  concile,  le  IG  janvier 
143;}  quatre  articles  par  lesquels  ils  deman- 
dèrent :  1°  d'avoir  la  liberté  d'administrer  a 
tous  les  fidèles  le  sacrement  de  l'eucharistie 
80US  les  deux  espèces  du  pain  cl  du  viu  com- 
me une  pratique  utile;  2°  que  tous  les  fidèles, 
sans  dislinclion  de  prêtres  et  de  laïques,  eus- 
sent le  droit  de  punir  les  transgressions  con- 
tre la  loi  de  Dieu;  3°  que  la  prédicalion  de 
IKvangile  appartînt  à  tout  le  monde,  sans 
.iepcndanee  de  la  part  des  prélats  et  des  su- 
périeurs; ;^"  qu'il  ne  fut  permis  au  cierge, 
M.us  la  loi  de  grâce,  d'exercer  aucun  droit 
Mir  les  biens  temporels.  Ensuite  ils  préten- 
dirent que  tous  leurs  différends  avec  les  ca- 
tholiques se  réduisaient  à  ces  quatre  points, 
et  que,  si  on  leur  permettait  de  les  observer, 
ils  étaient  prêts  à  s'unir  à  l'Eglise  et  a  se 
(oj  Martène,  t.  VIII,  t>.  S5l  el  seqq. 


soumettre  à  tous  les  supérieurs  légitimes. 
Ces  diverses  demandes  forent  discutée»  pen- 
dant près  d'un  mois  par  les  prélats  à  qui  elles 
étaient  laites;  et  le  parti  qu'ils  prirent  à  la 
fin  lut  d'envoyer  une  commission  en  Bo- 
hème, en  niellant  à  la  tête  de  cette  troupe 
l'évoque  de  Coutances,  le  même  qui  dans  les 
dernières  sessions  avait  présidé  an  concile. 

IX'  Session.  Cependant  les  prélats  pous- 
saient de  plus  en  plus  leur  entreprise  contre 
le  cher  de  l'Eglise.  Ainsi,  dans  la  neuvième 
ses^io^,  22  j  invier  1V33,  on  déclara  nul  tout 
ce  qu'il' aurait  fait  ou  qu'il  pourrait  faire  au 
désavantage  de  l'empereur  ;  et  ce  prince,  qui 
était  alors  à  Sienne,  fut  reconnu  prolecteur 
du  concile;  le  duc  de  Bavière  était  comme 
vice-prolecteur  en  l'absence  de  Sigismond. 

X'  Session.  Le  19  février,  dans  la  dixième 
session,  où  l'on  compta  quaranle-six  prélats, 
les  promoteurs  requirent  que  la  contumace 
d'Eugène  lût  déclarée,  cl  le  concile  nomma 
des  commissaires  pour  voir  s'il  convenait  de 
faire  celle  déclaration. 

XI'  Session.  Dans  la  session  onzième,  27 
avril,  la  célébration  des  conciles  généraux 
fut  recommandée  au  point  même  de  menacer 
de  suspense  et  de  déposition  le  pape,  s'il  s'y 
opposait.  Défenses  étaient  faites  à  toutes 
personnes,  principalement  au  pape,  de  dis- 
soudre, pioroger  ou  transférer  un  concile 
général,  quel  qu'il  fût,  à  moins  que  le  con- 
cile n'y  consentît;  et  ces  règles  universelles 
s'appliquant  ensuite  au  pape  Eugène,  on 
cassait  lous  les  actes  fails  ou  à  faire  dans  la 
vue  d'empêcher  les  prélats  de  la  cour  ro- 
maine de  se  rendre  à  Bâle. 

XI!'  Session.  Les  décrets  de  la  douzième 
session,  13  juillet,  ordonnaient  au  pape, 
sous  peine  de  suspense,  de  révoquer  ses  pre- 
mières bulles  dans  l'espace  de  soixante  jours 
et  de  reconnaître  que  le  concile  avait  éié  lé- 
gitime depuis  son  commencemenl.  Cet  acte, 
dans  l'idée  des  prélats  de  Bâle,  tenait  lieu  de 
troi-ième  inoniiion  adressée  à  Eugène,  qui 
y  est  peint  comme  un  poniife  «  siandtdenx 
et  qui  p.iraît  vouloir  détruire  l'Eglise.  »  Ce 
sont  les  termes  dont  se  servit  le  secrétaire  de 
l'assemblée.  Ou  trouve,  à  la  suile  de  celle 
procédure,  l'abolition  de  toutes  les  réserves 
et  le  rétablissement  des  élections,  avec  la 
manière  de  les  pratiquer  dans  les  chapitres 
et  dans  les  abbayes. 

XIII'  Session.  La  treizième  session.  Il  sep- 
tembre, fut  employée  à  entendre  le  réquisi- 
toire des  promoteurs  sur  la  conliimace  du 
pape.  Il  était  question  de  le  déclarer  sus- 
pens, el  l'évêquede  Lectoure  avait  déjà  com- 
mencé à  lire  le  décret,  lorsque  deux  des  en- 
voyés d'Eugène  incidentèrent  sur  la  forme, 
alleguanl  pour  raison  que  les  soixante  jours 
donnes  au  pape  pour  révoquer  ses  bnlles 
n'étaient  point  expirés.  Le  duc  de  Bavière  et 
les  inagistrals  de  Bâle  avaient  déjà  mlereede 
pour  la  même  cuise,  el  le  résultat  de  la  de- 
libéralion  fui  qu'on  accorderait  au  pape  un 
délai  de  trente  jours. 

XIV'  Session.  Enfin,  dans  la  quatorzième 
session,  qui  eut  lieu  le  li  novembre  et  où  se 
Irouva  l'empereur,  on  étendit  encore  le  1er- 


169 


DM. 


BAL 


fW 


me  à  trois  mois,  et  ce  fut  Sigismond  qui  ob- 
tint rrtie  proropalioii,  sous  l.i  (L'iiisc  toiilo- 
fois  qu'Kiigèni'  ndiiércr.iit  .iprès  ce  trmps-là 
au  concile,  cl  qu'il  révoqucrnil  tous  li  S  (ié- 
rrels  publiés  en  snn  nom  contre  celle  asscnt- 
blée,  lévociilion  qui  se  l'erail  selon  les  for- 
mules donl  on  réciin  le  module  en  présence 
«le  l'empereur  el  de  lous  les  piélals.  Kl  Ici  est 
en  peu  de  mois  (oui  l'ordre  drs  sessions  et 
des  procédures  qui  y  furenl  l'ailes  durant 
celte  année  1433,  toujours  à  dessein  d'obte- 
nir du  pape  la  révocation  de  ses  bulles  et  la 
confirmation  du  concile. 

Voici  mainlenanl  de  quelle  manière,  dans 
riiitervalie  des  sessions,  les  mêmes  prélats 
reçurent  les  offres  du  chef  de  l'Eglise.  Ses 
quatre  nonces,  avec  les  instructions  conci- 
liantes que  nous  avons  vues,  parurent  dans 
une  con{;régalion  générale,  le  7  mars,  et  ils 
haranguèrent  vivement  en  faveur  du  pape, 
donl  ils  expliquaient  les  droites  intentions 
dans  tout  ce  qu'il  avait  fait  jusqu'alors  par 
rapport  au  concile.  Ils  délaillèrenl  ensuite 
les  divers  tempéraments  qu'ils  étaient  char- 
gés de  proposer  pour  concilier  tous  les  inté- 
rêts, el  ils  ajouièrent  qu'au  reste  tous  les  or- 
dres qu'ils  avaient  du  pape  n'empêchaient 
pas  que  ce  pontife  «  ne  leur  eût  recommandé 
très-iiislainmenl  d'obéir  au  concile.  » 

A  ce  langage  si  plein  d'égards  les  prélats 
de  Bâie  ne  répondirent  que  par  des  paroles 
de  hauteur  et  d'empire.  Les  promoteurs  di- 
rent aux  nonces  que  le  pape  n'avait  point 
élé  en  droit  de  dissoudre  ni  de  transférer  le 
concile;  que  celle  assemblée  tenant  immé- 
diatement sa  puissance  de  Dieu  même,  le 
pape  devait  obéir  à  ses  décrets;  qu'on  ne 
pouvait  accepter  aucun  des  tempéramenls 
proposés  par  le  pape,  sans  blesser  l'autorilé 
su[iérieure  qui  est  dans  le  concile  général; 
et  qu'il  n'était  pas  non  plus  de  la  dignité  du 
concile  de  révoquer  ce  qu'il  avait  fait  pour 
le  maintien  de  ses  droits. 

Cependant  le  chef  de  l'Eglise  avait  fait  plus 
encore  pour  ramener  la  paix.  Le  14  février 
14.33,  il  donna  une  bulle  qui  portait  en  sub- 
stance que  la  plupart  des  raisons  qui  etnpê- 
chaienl  la  tenue  du  concile  de  Bâle  ayant 
cessé,  le  pape  révoquait  et  annulait  les  dé- 
crets qu'il  avait  publiés  dans  un  sens  con- 
traire; que  son  intenlion  était  présentenient 
qu'il  fût  tenu  dans  la  ville  de  Bâle.  el  qu'on 
y  travaillât  à  l'exlirpalion  de  l'hérésie  des 
Bohémiens  et  au  rétablissement  de  la  paix 
parmi  les  Cdèles.  Eugène  IV  envoya  celle 
bulle  à  l'empereur  Sigismond,  (|ui  en  fut  si 
content,  qu'il  l'adressa  lui-même  au  concile, 
en  l'avertissant  de  se  conduire  de  manièie  à 
ne  pas  exposer  l'Eglise  aux  malheurs  d'un 
schisme.  Cet  avis  plut  d'autant  moins  aux 
prélats  de  Bâle,  qu'il  leur  était  plus  appro- 
prié; ils  en  témoignèrent  leur  mécontente- 
ment à  Sigismond,  el  ils  lui  marquèrent  que 
le  Saint-Esprit,  au  nom  de  qui  ils  étaient  as- 
semblés, n'était  pas  un  esprit  de  discorde  et 
de  schisme.  Et  bientôt  on  les  verra  eux-mê- 
mes faire  un  schisme  el  un  antipape;  ce  qui 
prouve  du  moins  quel  esprit  les  faisait  agir. 
Uaant  à  la  bulle  du  pape,  ils  alléguèrent 


qu'elle  ne  répondait  point  aux  intentions  da 
concile,  el  en  la  pureouranl  depuis  le  titre  et 
l'adresse  jus(|uà  la  conclusion,  ils  prélendi- 
rcnl  y  rcmar(juer  un  liès-grind  nombre 
d'arlicles  qu'on  ne  pouvait  admi-ltie 

1"  La  bulle,  faisant  riii--loire  de  la  convo- 
c'ilion  du  concile  de  Bâle,  disai!  (juc  le  car- 
dinal Julien  avait  reçu  ordre  de  le  ce  ébrer, 
s'il  trouvait  dans  celte  ville  un  nombre  con- 
venable de  prélats;  et  les  prêtais  de  Bâle  se 
récrièrenl  sur  cet  article,  prélcTidant  ,  aussi 
bien  que  le  cardinal  de  Sainl-Ance,  que  l'or- 
dre de  présider  au  concile  lui  avait  élé  donné 
sans  condition.  Cependant  on  trouve  celle 
condition  manireslement  énoncée  dans  le 
bref  d'Eugène  I\  au  cardinal  de  Saint- 
Ange. 

2"  La  même  bulle  indiquait  les  principales 
raisons  qui  avaient  porté  le  pape  a  dissoudre 
le  concile  :  c'étaient  les  inconvénients  expri- 
més dans  le  rapport  de  Jean  Beaupère,  en- 
voyé lu  légat  el  des  prélats  eux-mêmes.  Les 
prélats  trouvaient  f,)rt  mauvais  que  le  pape 
osât  leur  citer  encore  le  rapport  de  leur  pro- 
pre envoyé,  que  jamais  cependant  ils  ne  vou- 
lurent désavouer. 

3°  Le  pape  marquait  dans  son  décret  que, 
les  enipêchemenls  du  concile  ayant  cessé,  il 
allait  envoyer  quatre  légats  pour  le  célébrer; 
et  ces  mois  révoltèrent  extrêmement  les  pré- 
lats ;  car,  disaient-ils,  le  pape  ne  reconnaîtra 
donc  le  concile  que  du  moment  de  l'arrivée 
de  ses  légats,  el  il  tiendra  pour  nul  tout  ce 
qui  s'est  fait  jusqu'ici  dans  les  sessions;  ce 
qui  détruit  manifestement  l'autorilé  de  celte 
assemblée  el  de  tous  les  autres  conciles  géné- 
raux, surtout  de  celui  de  Constance,  qui  a  dé- 
cidé que  le  concile  général  tient  son  autorité 
immédiatement  de  Dieu. 

4°  Eugène  ne  parlait  dans  sa  balle  que  de 
l'extirpation  de  l'hérésie  des  Bohémiens  et 
de  la  pacification  des  princes  chrétiens.  D'où 
les  prélats  concluaient  encore  qu'il  avait 
voulu  exclure  des  délibéralions  de  l'assem- 
blée l'article  essentiel  de  la  réforme  de 
l'Eglise.  A  la  vérité,  dans  une  antre  bulle  du 
1"  mai,  le  pape  avait  chargé  ses  quatre  lé- 
gats de  travailler  avec  le  concile  à  la  réfor- 
me de  l'Eglise  dans  lous  ses  membres;  mais 
cela  ne  contentait  point  les  prélats  de  l'as- 
semblée; car  ils  craignaient  que,  par  celle 
disposition  ,  les  légats  ne  fussent  seuls  arbi- 
tres de  la  réforme  à  ordonner,  que  le  concile 
ne  fiit  réduit  à  donner  simpleuient  ses  con- 
seils sur  cet  article  ;  que  ,  si  les  légats  ne 
voulaient  point  approuver  certains  décrets 
relatifs  à  cette  matière,  -le  concile  ne  pût  pas 
l'emporter  sur  eux  ,  et  qu'ainsi  son  autorité 
suprême  ne  parût  dégradée  ou  avilie.  On  se 
plaignait  aussi  que  le  pape  eûl  parlé  de  ré- 
forme par  rapport  aux  membres,  sans  faire 
mention  du  chef  même  de  l'Eglise  ;  expres- 
sion consacrée  par  le  concile  de  Constance, 
el  donl  l'omission  ne  pouvait  être  tolérée. 
Voilà,  en  abrégé,  quelle  fut  la  révision  sé- 
vère de  la  bulle  du  14  février  1433. 

Indigné  de  la  résistance  de  ces  prélats  et  de 
leurs  décrets  publiés  contre  sa  personne, Eu- 
gène IV  prit  à  son  tour  le  ton  de  l'empire,  et 


271 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


272 


dans  nnp  hnllo  du  29  juillet ,  il  cassa  tout  ce 
qui  avail  ôlc  l'ail  à  BâU'  au  (lo!;i  ties  trois  arli- 
Cles  qu  il  peiini  lliiil  (l'y  trailcr.sivoir:  L'cx- 
tirp  ilii  II  do  lu'iéNics.la  |)iicific:ilii>ii  tli's  prin- 
ces rlipéii<'us  (l  la  léliiinie  de  nij^iisc.  Mais 
f<l  6cl.ll  u  «lit  poini  de,  suites  ,  cl,  liois  jours 
apiès,  pns-édr  pinson  plus  par  l'empereur 
>'i^isir)(ii  d  II  oliel  (le  l'H;;  i>o  itniMia  une  au- 
tre liiilli'  lù  il  (iisa  I  :  «  Nous  vouliiiis  bien 
et  iiou-  sointnos  omileuis  ipie  le  eoneile  de 
Bàle  ;iil  eié  cnnliuuo,  cl  (juil  cDulinue  eu- 
Ciiri',  coniiiio  depuis  son  oiivetlure.  Nous  ré- 
voc|iious  liuil  ic  qui  a  éic  l'iiit  |iar  nous  pour 
le  (lissouilre  et  le  tr;iMslerer.  Nous  .idllérous 
à  00  eoiiclle  pureiiieiil  el  sunpleiniiit,  cl  nous 
avons  inleuliou  de  le  favoi  isor  de  lout  iiolro 
pouvoir,  à  conililioii  toutefois  que  nos  léijals 
seront  admis  à  y  piésider  et  qu'on  y  révo- 
quera lout  ce  (|ui  a  élc  fait  contre  nous,  no- 
tre auloriié,  noire  lilieile  et  (onlro  nos  car- 
dinaux ou  quiconque  s'est  attaché  à  nos  in- 
térêts. »  La  dalo  est  du  1"  août  ;  et ,  le  13  du 
même  mois,  le  pape  chargea  rarche\éi|ue  de 
Spalatro,  l'évéque  de  Servia  et  l'abbé  d'un 
monastère  d  Italie,  de  recevoir  à  Bâie  la  ré- 
Yocalion  des  décrets  contraires  à  l'autorité 
apostolique  ,  en  révoquant  aussi ,  de  leur 
coté,  et  au  nom  du  saint-siége,  tout  ce  que 
le  pape  avail  fait  contre  le  concile. 

11  était  en  quelque  sorte  dans  la  destinée 
d'Eugène  IV,  que  toutes  ses  bulles  éprou- 
vassent des  contradictions.  Celle  du  premier 
août  avait  é  é  faite  sous  les  yeux  de  l'enipc- 
reur,  qui  en  avait  paru  forl  content,  et  avait 
même  dit  au  pape  qu  il  en  faisait  plus  qu'il 
ne  devait.  Cependant,  durant  son  voyage  de 
Rome  à  Bâle,  ce  prince  renvoya  au  pape 
pour  le  prier  de  faire  un  changement  dans 
son  décret,  et  d'y  mettre  :  Nous  aécernops  et 
nous  déclarons,  au.licu  de  nous  voulons  bien 
et  nous  sommes  content.  Eugène  témoigna  aa 
doge  Ile \  enise,  son  ami  et  son  coufidenl,  que 
celle  substitution  de  termes  él.iit  quelque 
chose  de  considérable,  et  que  ses  a.lversairi'S 
pourraient  en  atiuser,  pour  enireprendre  de 
soumelire  la  puissance  du  siège  aposlolique 
à  celle  du  concile  :  «  Soumission,  ajoutait-il, 
qu'on  n'a  jamais  exigée  de  nos  pié  éies- 
seurs,età  laquelle  nous  ne  voudrions  ja- 
mais consentir,  quand  même  ou  nous  mena- 
cerait de  nous  f.iiie  mourir.  » 

Comme  il  fallait  cependani  contenter  l'em- 
pereur et  ne  pas  révolter  les  partisans  du 
c mcile,  le  pape  accepta  la  formule  :  Nous 
décernons  et  nous  déclarons,  au  lieu  de  nous 
voulons  birn  et  nous  sommes  coiitcnl ;  mais 
toujours  à  condition  (jue  le  concile  révoque- 
rait tous  les  actes  publiés  contre  Eugène  et 
ses  adhérents. 

Une  des  pièces  qui,  avec  raison,  indignait 
lo  |)lus  ce  pontife,  était  la  sommation  qu'on 
lui  faisait  dans  la  douzième  session  d'adhérer 
au  concile  d  MIS  soixante  jours,  sous  peine 
d<^tre  déclaré  suspens  de  ses  l'oiiclious.  A 
celle  nien.ice  schismalique  ,  il  opposa  une 
bulle  en  date  du  13  septembre,  où  il  cassait 
tout  ce  qui  avait  été  réglé  dans  cette  session, 
Eugène  IV  essuyait  alors  des  embarras, 
des  inquiétudes  et  des  chagrins  de  toutes  les 


espèces  :  poussé  par  les  entreprises  militaires 
du  dui:  de  Milan;  en  butte  aux  révoltes  des 
Bolonais;  ajourné  par  les  prélats  de  Bâle  ; 
aliaiidonné  par  plusieurs  de  ses  cardinaux  ; 
exhorté  avec  une  sorte  d'empire  par  l'empe-" 
reui  ;  avec  cela  presque  toujours  malade  ;  on 
ne  peut  guère  imaginer  de  situation  plus 
triste  pour  la  première  personne  de  l'Eglisi'; 
et  le  comlile  dos  honneurs  était  par  rapport  à 
lui  un  fardeau  bien  pesant. 

Cependant,  à  force  de  négociations,  la  ré- 
conciliation s'avança  sur  la  fin  de  cette  an- 
née 14-33;  et  les  préliminaires  de  la  paix 
éiaient  comme  arrêté-,  <iu;!nd  on  tint  la  qua- 
loizième  session,  où  le  terme  de  trois  mois 
fut  accorlé  au  pape  pour  adhérer  au  concile. 
L'empereur  était  à  Bâle  depuis  le  onzième 
d'octobre.  Dès  le  lendemain  de  son  arrivée, 
il  avait  présenté  au  concile  la  bulle  du  1" 
août.  On  l'expliqua,  on  la  modifia,  on  la  ré- 
duisit à  des  formules  qu'on  imagina  plus  fa- 
vorables au  concile  que  l'énoncé  du  pape; 
mais  la  bulle  même  fit  toujours  le  fond  de  ces 
modèles  proposés  par  le  concile.  Enfin,  sui- 
vant les  actes  publiés  par  Augustin  Patrice, 
chanoine  de  Sienne,  qui  avait  travaillé  d'a- 
près des  manuscrits  conservés  précieusement 
à  Bâle,  l'accord  se  fil  entre  les  prélats  du 
concile  et  le  pape  Eugène,  de  manière  que 
les  légats  du  saint-siége  furent  admis  à  pré- 
sider, et  que  tout  ce  qui  s'était  fait  par  le 
concile  contre  le  pape,  et  par  le  pape  contre 
le  concile  ,  fut  révoqué.  Dans  les  actes  de  la 
seizième  session  ,  cette  bulle  d'Eugène  IV 
n'est  pas  complète;  on  n'en  a  inséré  que  la 
première  partie  :  la  révocation  de  ce  qu'il 
avail  fait  contre  l'assemblée  de  Bâle. 

Quoique  les  princes  fussent  portés  généra- 
lemenl  pour  cette  assemblée,  ils  étaient  loin 
d'approuver  ses  entreprises  contre  le  pape, 
surtout  quand  elle  osa  le  menacer  de  sus- 
pense, s'il  n'adhérait  dans  l'espace  desoixanle 
jours.  Dans  le  l'ail,  si  vingt  ou  trente  prélats 
en  opposition  avec  le  chef  de  l'Eglise  peu- 
vinl  se  dire  le  concile  général,  les  états  gé- 
néraux de  la  chrétienté ,  l'Eglise  univer- 
selle ,  et,  par  suite  ,  régenler  le  pape,  lui 
prescrir"  d'un  jour  à  l'autre  des  lois  nou- 
velles, le  menacer,  le  suspendre,  le  déposer 
comme  un  ministre  lévocable  à  leur  gré,  à 
plus  forte  raison  vingt  ou  Ironie  dé|iulés 
pourronl-ils  se  dire  les  élals  généraux  dune 
nation,  le  parlement,  la  représentation  na- 
tionale, et  ,  par  suite,  régenter,  suspendre, 
déposer,  bannir  ou  tuer  les  empereurs  et  les 
rois.  Aussi,  le  20  août  14-33,  le  roi  de  France 
Charles  MI  écrivit  il  aux  prélats  de  Bâle  , 
pour  leur  témoigner  l'effroi  que  lui  causaient 
leurs  atlenlats  conlre  le  souverain  ponlife  de 
l'Eglise  universelle,  et  pour  les  prier  avec 
instance  do  ne  pas  pousser  les  choses  si  loin. 
Les  autres  princes  de  l'Europe  pensèrent  de 
même.  Les  monuments  du  temps,  qu'on  peul 
voir  dans  la  grande  collection  du  bénédictin 
iMartène,  signalent  à  cel  égard  le  niéconlen- 
ti'iucnt  de  l'empereur,  du  roi  d'Angleterre, 
dos  électeurs  de  l'empire,  du  doge  de  Venise, 
du  duc  de  Bourgogne  et  du  duc  de  Savoie. 
Les  dix  sessions,  de  la  quinzième   à  la 


575  BAL 

vinpt-cinquièmo,  sont  ce  (lu'on  .ippollo  qiiol- 
qiici'ois  le  l)(';ni  Icmps  du  concile  de  lîâliî  ; 
bciiu  en  ciimp.ir.iison  de  et;  i]ui  |)iécède  cl  de 
ce  qui  suivra  ;  c;ir,  on  soi,  jamais  cette  as- 
soniblée  n'a  rien  eu  de  vraiment  lieau,  ni  de 
complètement  lionoralde;  jatnais  elle  n'a  su 
se  défaire  de  son  mauvais  levain  d'insu- 
bordination, de  discorde  et  de  seliistne,  en- 
tretenu par  uneérudilion  indigente  et  sophis- 
li(ine,  pire  que  l'ignorance.  Dans  les  dix  ses- 
sions dont  il  est  [)arlé,  le  principal  devait 
être  de  cimenter,  par  de  bons  procédés,  la 
réconciliation  qu'on  avait  eu  tant  de  peine 
à  conclure.  Nous  allons  voir  si  rassemblée 
ne  fil  pas  précisément  l'opposé. 

X^''  Session.  Elle  se  tint,  comme  la  pré- 
cédente, en  présence  de  l'empereur.  On  y  fil 
plusieurs  règlements  pour  la  convocation 
des  conciles  provinciaux  et  des  synodes  dio- 
césains :  on  décida  i]u'on  tiendrait  ces  der- 
niers deux  fois  par  an  ou  au  moins  une,  et 
les  premiers  tous  les  trois  ans,  excepté  l'an- 
née où  l'on  assemblerait  un  concile  général; 
que  l'on  y  exiiorlerail  tous  les  préires  à  me- 
ner une  vie  conforme  à  la  sainteté  de  leur 
état,  à  instruire  le  peuple  tous  les  dimanches 
cl  fêles,  à  lire  les  statuts  synodaux  sur  la 
manière  d'administrer  les  sacrements  ;  que 
l'on  s'informerail  de  la  vie  et  des  mœurs  du 
clergé,  elc. 

XVI"  Session.  La  seizième  session  ,  tenue 
le  5  février  1434. ,  fut  l'époque  de  la  récon- 
ciliation du  pape  cl  des  prélals  de  l'assem- 
blée ,  qui  devint  ainsi  ,  pour  la  forme  du 
moins,  un  concile  vraiment  canoni(iue.  Eu- 
gène IV  avait  nomn  é,  pour  y  présider,  cinq 
cardinaux  :  JnlienCésarini, cardinal  île  Saint- 
Ange  ;  Jourdain  des  Ursins  ,  cardinal  de 
Sainte-Sabine;  Pierre  île  Fi)ix,  cardinal  d'Al- 
bane;  le  bienheureux  Nicolas  Albergati,  car- 
dinal de  Sainte-Croix;  Angelolto  Fosco,  car- 
dinal de  Saint-Marc,  avec  l'archevêiiiie  de 
Tarenle ,  l'évêque  de  Padoue  et  l'abbé  de 
Sainte-Justine  de  celte  dernière  ville,  pour 
remplacer  les  cardinaux  qui  pourraient  ne 
pas  s'y  trouver. 

Ces  présidents  ne  furent  admis  par  le  con- 
cile (jue  le  21  avril  143i,  dans  une  congré- 
gaiion  générale,  et  l'on  y  détermina  qu'ils 
feraient  serment  de  donner  leur  avis  selon 
les  règles  de  l;i  conscience  ,  de  tenir  secrets 
les  suffrages,  de  ne  point  s'éloigner  de  Bàle 
sans  le  consenlement  des  députés  des  na- 
tions, de  travailler  pour  l'honneur  cl  la  con- 
servation du  concile,  surtoul  de  maintenir 
ses  décrets,  et  en  particulier  ceux  du  concile 
de  Constance  ,  touchant  l'autorité  des  con- 
ciles généraux,  au-dessus  même  de  celle  du 
pape,  en  ce  qui  concerne  la  foi,  l'extirpation 
du  schisme  et  la  réforme  de  l'Eglise,  tant 
dans  le  chef  que  dans  les  membres  ;  on  indi- 
quait par  là  les  décrets  fameux  de  la  qua- 
Irièiue  et  de  la  cinquième  session. 

Le  serment  qu'on  exigea  des  légats  du  pape 
Eugène  n'était  qu'en  leur  privé  nom,  comme 
les  acies  le  disent  expressément.  Le  docteur 
Tnnecreuiala.  qui  éliil  au  concile  cl  qui  fut 
depuis  cardinal,  dit  (ju'ils  le  firent  comme 
particuliers,  et  iioii  cuiuuie  nouces  apustoli- 


BAL 


274 


qucs,  qu  ils  prote.elèreiit  même  en  celte  qua- 
lité contre  l'enK'igement  au(iuel  on  voulait 
les  astreindre  [a). 

S.\'ll  Sension.  La  dix-septième  session, 
qui  fut  tenue  le  20  avril  .  manifesta  encore 
davantage  les  intentions  du  concile  par  rap- 
port aux  légits  ;  car  ils  ne  furent  reçus  à 
piésider  (|u'à  ciindition  cju'ils  n'auraient  au- 
cune juridiction  coaclive, qu'ils  garderaient  la 
manière  de  [irocéder  observée  jusijuc-là  dans 
le  concile  pour  les  congrégations  générales, 
les  dé|iutati<ins,  la  façon  di;  prendre  les  suf- 
frages et  de  publier  les  décrets.  Il  fut  réglé 
que  le  premier  des  présidents  qui  se  trou- 
verait aux  assemblées  ferait  cette  publica- 
tion, et  que,  si  aucun  des  présidents  n(ï  vou- 
lait la  faire,  ce  soin  reganlerait  le  prélat  qui 
aurait  la  première  place  après  eux.  On  ar- 
rêta aussi  que  tous  les  actes  seraient  expé- 
diés au  nom  et  sous  le  sceau  du  concile. 

X\"iILSe««i'(/n.  A  près  a  voir  ainsi  réglementé 
l'autorité  des  légats  du  pape,  le  concile  de 
Bâie  crut  pouvoir  élablir  sa  propre  autorité 
par  rapport  au  pape  lui-même.  Dans  la  dix- 
huitième  session,  tenue  le  20  juin,  il  répéta 
et  confirma  pour  la  quatrième  ou  cinquième 
fois  les  décrets  de  Constance,  touchant  la  su- 
périorité du  concile  général  sur  le  soiivrain 
pontife,  en  ce  (jui  regarde  la  f<pi,  l'extirpation 
du  schisme  et  la  réforme  de  l'Eglise. 

^  Pour  appuyer  ctie  di'drine.  le  patriarche 
d'Anlioche,  qui  élait  franc  lis  et  de  l'école  de 
Paris,  présenîa  à  la  même  session  un  ou- 
vrage (ju'il  avait  compusé  et  répandu  quel- 
ques mois  auparavant.  C'éiaii  un  lissu  de 
ni.iuvaises  raisims ,  d'inierprélalioiis  aibi- 
trairos  de  l'Rcriiurc  et  de  textes  afiocryplies 
de  Gralien,  ou  de  f.iusses  histoires.  Nous  n'en 
ciieroiis  que  le  Irait  snivaul  .  qui  fera  juger 
des  antres  :  «  Il  est  clair,  dit  le  patriarche, 
que  le  concile  général  a  plus  d'auioiiié  que 
le  pape.  Car  l'apôtre  s.iiiit  Pierre,  qui  l'ut  le 
premier  pape  après  Jésus  Christ,  voyant  ap- 
procher le  lemps  de  sa  niori,  choisit  "Clément 
pour  lui  succéder  sur  le  siège  aposioliciue  ; 
mais  le  concile  général  des  apôUes,  repré- 
sentant l'Eglise  universelle,  crut  que  celte 
élection  de  Clément,  faite  par  saint  Pierre, 
ne  convenait  point  an  bon  gouvernement  de 
l'Iiglise;  il  la  réprouva  par  manière  de  ré- 
forme, et  il  ordonna  pour  le  souverain  pon- 
tificat,  d'abord  saint  Lin  et  ensuite  saint 
Ciel  :  ce  qui  fut  approuvé  de  touie  l'Eglise.  » 
Le  patriarche  d'Anlioche  cite  en  preuve  les 
Chroniques  de  saint.  Clément ,  ouvrag»  lotale- 
menl  apocryphe  .  aussi  bien  que  l'histoire 
qu'il  rapporte.  Et  telle  était  l'énidiiiou  de 
nos  doctes  coniroversistes  du  concile  de  Bàle. 

Celle  assemblée  elle-même  allait  par  une 
autre  route.  Elle  faisait  des  décrets  et  des 
canons,  ou  bien  elle  renouvelait  ceux  de 
Constance,  comme  on  vient  de  voir  dans  sa 
dix-huitième  session.  Des  actes  manuscrits 
témoignent  que  les  légats  du  pape  ne  voulu- 
rent point  ce  jour-là  prendre  part  au  concile  : 
il  faul  en  excepter  apparemment  le  cardinal 
de  Saint-Ange.  Julien  Césarini,  qui  élail  tout 
dévoué  pour  lors  aux  intérêts  de  russeinbiée. 

(a)  LaUbe,  i.  XIII. 


Sn  DICTIONNAIRE 

XIX*  Session.  La  dix-nenvième session,  te- 
nue le  septième  de  septembre  143i,  roula  en 
grande  partie  sur  la  réunion  des  Grecs. 
Ceux-ci  avaient  d'abord  agréé  i'Ilalie  pour 
y  consommer  l'union,  et  le  pape  souhailnil 
qu'on  s'assemblât  à  Bologne.  Miiis  ce  projet 
ne  réussit  point,  parce  que  l'empereur  Jean 
Paléologue  aimait  mieux  se  rendre  à  An- 
cône.  Alors  le  pape,  pour  terminer  quelque 
chose  à  cet  égard,  Qi  passer  à  Coiisiantinople 
un  de  ses  secrétaires,  nommé  Christophe 
Garatoni,  homme  entendu  et  Adèle  :  c'élail 
au  mois  de  juillet  1433. 

L'envoyé,  ayant  été  souvent  admis  à  l'au- 
dience de  l'empereur,  trouva  que  ce  prince, 
toujours  très-zélé  pour  l'union,  n'élait  ce- 
pendant plus  si  porté  pour  le  voyage  d'iia- 
îie,  mais  qu'il  avait  imnginé  d'ai^seinbicr  à 
Conslantinople  un  concile  général  de  l'E- 
glise grecque,  où  présideraient  les  lég;its  du 
pape  et  où  l'on  entamerait  des  conférences 
sur  les  points  contestés  entre  les  deux  par- 
tis. Sur  ces  entref.iites,  les  prélats  de  Bâie, 
qui  n'ignoraient  pas  les  négociations  du  pape 
auprès  de  Paléologue,  voulurent  gagner  ce 
prince  et  lui  envoyèient  l'évêque  de  Sude, 
avec  Albert  de  Crispis,  religieux  augustin, 
pour  conférer  des  moyens  d'éteindre  le 
schisme.  Cette  députation  fit  plaisir  aux 
Grecs,  qui  ne  cherchaient  qu'à  être  assurés 
d'un  plus  grand  concert  de  l'Eglise  latine, 
afin  d'en  tirer  des  avantages  plus  grands, 
soit  pour  l'union,  soit  pour  la  défense  de 
l'empire  attaqué  j)ar  les  'furcs. 

Paléologue  à  son  tour  députa,  au  prin- 
temps de  celte  année  li3i,  trois  ainbiissa- 
deurs  titres  pour  Ir.iiter  avec  les  prélats  de 
Bâle.  Albert  de  Crispis  les  accompagnait  ;  ils 
prirent  leur  chemin  jiar  la  Hongrie;  ils  souf- 
frirent beaucoup  durant  le  voyage;  eiiflii  ils 
arrivèrent  au  concile  sur  la  fin  de  juillet.  On 
les  reçut  avec  honneur,  et,  dans  les  congré- 
gations où  ils  furent  admis, on  discuta  toutes 
les  propositions  qu'ils  avaient  à  faire  de  la 
part  de  leur  niaîlre. 

Cependant  le  secrétaire  pontifical,  Chris- 
tophe G;ir;it<)ni,  était  aussi  retourné  en  Ita- 
lie, et  il  avait  exposé  au  pape  l'empresse- 
ment de  l'empereur  pour  tenir  le  concile  à 
Constanlinople.  Eugène  IV  crut  ic  moyen 
utile  à  l'union,  paice  que  l'fissemblée  des 
Grecs  ne  pouvait  manquer  d'être  nombreuse, 
si  elle  était  convoijuée  dans  la  ville  impé- 
riale. Or,  cette  multitude  de  prélats  orien- 
taux qui  signeraient  tous  ensemble  le  traité, 
devait  porter  le  dernier  coup  au  schisme;  au 
lieu  que,  s'il  ne  passait  en  Occident  que  quel- 
ques députés  de  l'église  grecque,  il  était  à 
craindre  que  le  gros  de  la  nation  ne  persistât 
dansses  préventions  contre  l'Eglise  romaine, 
lors  même  que  les  députés  auraient  con- 
senti à  l'union.  L'événement  justifia  dans  la 
suite  ces  réflexions  du  pape  Eugène  IV  ;  alors 
ce  n'étaient  que  des  conjectures,  mais  elles 
le  déterminèrent  cependant  à  renvoyer  son 
secrétaire  à  Conslantinople,  pour  conclure 
avec  l'empereur  et  U'  patriarche  le  projet  du 
concile  général  de  l'Eglise  grecque.  Le  retour 
de  Garalooi  a  Cunstautiuuplc  se  trouve  daté 


DES  CONCILES. 


276 


du  mois  de  juillet  1434..  C'était  le  temps  au- 
quel les  ambassadeurs  grecs  envoyés  au  con- 
cile linrent  leurs  conférences  avec  le^  pré- 
lats de  Bàle.  Dès  que  le  pape  sut  qu'ils  étaient 
arrivés,  il  donna  avis  à  ses  légats  de  ce  qu'il 
traitait  à  Constanlinople  par  l'entremise  de 
Garatoni ,  afin  que  le  concile  ne  s'engageât 
point  dans  des  projets  contraires  :  c'est  pré- 
cisément ce  qui  arriva. 

Après  bien  des  discussions  avec  les  Grecs, 
on  tint  donc  celte  dix-neuvièoie  session  du 
concile,  et  il  y  fut  décidé  que  l'Eglise  d'Occi- 
dent ferait  la  ilépensc  du  voy;ige  de  l'empi  - 
reur,  du  patriarche  et  de  leur  suite;  que 
pour  le  lieu  où  serait  assemblé  le  c(mcile 
général  des  deux  Eglises,  les  envoyés  de 
Conslantinople  tâcheraient  de  faire  agréer  la 
ville  de  Bâle  à  leur  maître,  et  que,  s'il  ne 
l'approuvait  pas,  le  concile  accepterait  l'en- 
droit qui  plairait  le  plus  à  ce  prince.  Les  au- 
tres articles  qu'on  régla  dans  celte  session 
regardaient  la  conversion  des  Juifs  et  le  ré- 
tablissement des  langues  savantes  dans  les 
universités. 

XX°  Session.  Dans  la  vingtième  session  qui 
est  du 22 janvier  1435,  on  fit  quelques  règle- 
ments utiles,  particulièrement  contre  le  concu- 
binagedesclercs.Fleury  dit  à  ce  sujet  :  «  Ces 
renièdesétai<'nt  faibles  pour  un  si  grand  mal, 
qui  na  étédéiruit  que  pard'aulres  plus  effica- 
ces, employés  depuis  cent  cinq  ans  :  l'inslilu- 
lion  des  séminaires,  les  instructions  données 
aux  jeunesclercs,iantsur  la  doctrine  que  sur 
les  mœurs,  les  examens  et  le  choix  pour  les 
ordinations  el  la  collation  des  bénéfices.  En- 
fin on  ne  voit  plus  ce  scandale  public  du 
quinzième  siècle,  et  si  quelques  ecclésiasti- 
<|ues  ne  sont  pas  fidèles  à  leurs  vœux,  ils 
s'en  cachent  lanl(|u'ils  peuvent.» 

Mais  ce  qui  manqua  toujours  au  concile  de 
Bâle,  même  dans  ses  meilleurs  moments, 
c'est  la  sagesse  pratique  des  affaires,  c'est  la 
prudente  lenteur  qui  ne  précipite  rien  :  on 
n'y  voit  qu'une  ardeur  indiscrète  de  réfor- 
mer à  tort  et  à  travers,  au  ris(]ue  de  rem- 
placer certains  abus  (lar  des  abus  plus  grands 
encore.  La  cause  en  tenait,  entre  autres,  à  la 
composition  même  du  concile.  Ce  qui  y  do- 
minait, ce  n'étaient  pas  leh  évé(iucs,  seuls  ju- 
ges de  droit  dans  ces  assemblées,  mais  une 
multitude  d'ecclésiastiques  du  second  ordre, 
venus  de  toutes  paris,  des  professeurs  sco- 
lastiques  de  Pariseld'ailleurs,  qui,  ne  voyant 
les  choses  que  de  bas  en  haut,  voulaient 
tout  brouiller  suivant  leurs  idées  étroites  et 
indigestes,  ne  fût-ce  que  pour  taquiner  tout 
ce  qui  était  au-dessus  d'eux. 

XXr  Session.  Ainsi,  dans  la  vingt-unième 
session,  neuf  juin,  on  proposa  d'abolir  les 
annales,  déports  (a),  premiers  fruits,  nu-nus 
Services  el  autres  redevances  qui  allaient  au 
pape  ou  à  des  prélats  inférieurs,  sous  pré- 
texte de  co  laiion,  d'instituiion,  de  confirnia- 
lioii,  d'investiture,  en  matière  de  bénéfices, 
ilignilés  ecclésiastiques  ou  ordres  sacrés. 

L'archevêque  de  Tareute  et  l'évêque  de 
P.idoue,  légats  du  pape,  s'y  opposèrent,  di- 
sant qu'il  était  injuste  de  causer  un  si  grand 

(a)  Piurrexplicatioinlecemol,  K. l'an. Rouen, l'auloii 


277 


BAL 


-v^ 


BAL 


278 


préjudice  à  l'Eglise  romaine,  sans  avoir  con- 
sullé  le  sainl-sié';e;  (lue  l'insdlulion  des 
annales  élail  iincieiinc;  que  loul  le  c\viy.b 
avait  consenti  à  les  payer;  qu'on  n'avail  l.iit 
aucun  changement  à  cet  égard  dans  plu- 
sieurs conciles  qui  s'étaient  tenus  depuis 
leur  établissement;  que  c'était,  nprOs  tout, 
la  ressource  unique  du  souverain  ponliie  et 
de  sa  cour;  que,  sans  cette  espèce  de  sub- 
side, la  dignité  du  pape  serait  avilie;  qu'il 
n'aurait  ni  le  moyen  d'envoyer  des  légats,  ni 
la  puissance  de  résijtir  aux  hérétiques,  ni  la 
facilité  d'aider  les  princes  et  les  prélats  dé- 
pouillés de  leurs  dignités.  Les  légats  con- 
cluaient qu'il  fillait  abandonner  l'idée  de  ce 
décret,  ou  tout  au  moins  rhircher,  de  con- 
cert avec  le  pape,  un  dédommagement  pour 
la  cour  romaine. 

Il  se  trouva,  dans  les  assemblées  prélimi- 
naires à  la  séance  publique,  plusieurs  per- 
sonnes considérables  qui  approuvaient  ces 
remontrances;  mais  la  multitude  y  était 
contraire,  et  le  cardinal  Julien,  se  joignant 
à  elle,  le  décret  passa  malgré  les  opposi- 
tions des  deux  autres  légats  apostoliques. 

On  défendit  donc  totalement  la  percepiion 
de  ces  sortes  de  luxes  ou  redevances.  On  me- 
naça les  contrevenants  d  employer  contre 
eux  les  peines  marquées  par  les  canons  con- 
tre les  simoiiiaques;  on  déchtra  nuls  tous 
les  engagements  pris  à  cet  égard  ;  et,  comme 
pour  mettre  le  comble  à  de  mauvais  proi;é- 
dés,  le  concile  ajouîa  que,  si  le  pape  don- 
nait atteinte  à  la  di  position  précéd(!nle,  il 
fallait  le  déférer  au  enncil-  général.  Voilà 
ce  que  les  prélats  de  Bàle  décrétaient  contre 
le  pape  le  neuf  juin  li^o'*. 

Le   pape,  de   son    côté,  qui    n'en    savait 
encore  rien,   leur  écrivit,  le  vingt-deux  du 
•même  mois,   une  lettre  d'amitié  paternelle. 
11  leur  assure  qu'il  ne  reste  dans  son  esprit 
aucun  nuage  à  l'occasion  des  querelles  pré- 
cédentes. «  C'était,  dit-il,  une  dispute  sur  la 
forme  et  les  moyens,  non  sur  la  fin  même, 
que  l'on  voulait  également  de  piirl  et  d'autre; 
cela  ressemblait  à  la  division  qui  se  mit  en- 
tre saint  Paul  et  saint  Barnabe,  quoique  le 
zèle  de  l'Evangile  les,  animât  l'un  et  l'autre. 
Nous  avons  souhaité  la  paix  et  la  réformation 
de  l'Eglise.  C'est  pour  cela  que  nous  avoas 
cédé  à  vos  eoiprcssements,   que    nous  nous 
sommes  conformés  à   vos  décrets...  Nous  le 
répétons    encore    aujourd'hui    volontiers    : 
noire  dessein,  notre  désir  est  de  vous  aimer 
comme  nos  enfants,  de  vous  honorer  comme 
no»  frères ,   d'être  liés  avec  vous    par  les 
nœuds  d'une  ardente  charité,  et  nous  tomp- 
tons  que  vous  serez  aussi  les  p.iêmes  à  notre 
égard;  que  vous  témoignerez  votre  Gdélité  et 
votredévoûment  parfait  au  saiiit-siége  apos- 
tolique. » 

Le  reste  de  la  lettre  est  un  détail  des  per- 
sécutions que  les  Romains  ,  poussés  par  le 
duc  de  Milan,  qui  se  disait  le  vicaire  du  con- 
cile de  Bàle  t.n  Italie,  avaient  faites  depuis 
peu  à  la  cour  romaine.  Elle  avait  eu  bien 
de  la  peine  à  s'échapper  de  leurs  mains  ;  elle 
s'était  retirée  à  Pise,  puis  à  Florenc',  où 
elle  était  alors.  Et  ce  fut  là  que  le  concile 


envoya  aussi  les  cardinaux  Nicolas  Alber- 
gali  et  Jean  de  Cervantes,  pour  pacifier  les 
troubles  d'Kalie.  On  |)rél!"nd  toulifois  que  ie 
eardinal  Albergati,  qui  a>ail  à  Bâle  la  qua- 
lité de  premier  légat  du  saint-siégc,  ne  lut 
envoyé  que  parce  qu'il  était  trop  zélé  pour  la 
dignité  du  pape,  et  que  les  prélats  du  con- 
cile le  trouvaient  toujours  opposé  à  leurs 
desseins.  Ce  qui  est  assez  protiable;  car  le 
bienheureux  Nicolas  Albergati  était  à  la  lois 
un  très-saint  et  irès-savaut  homme. 

Cependant  le  concile  de  Bâ!c  envoya  au 
pape  deux  députés  lui  signifier  ses  décrets 
touchant  le  rétablissement  des  élections  et 
l'abolition  des  annales.  L'un  d'eux,  JiaiiBa- 
chenstein.  docteur  en  droit  canon,  Tit.  en 
présence  du  pape,  un  disc<iurs  tiès-\élie- 
incnt  sur  cela,  et  se  plaignit  fort  que  les  or- 
donnances du  concile  ne  fussent  pas  obser- 
vées en  cour  de  Rome.  Cette  harangue  est 
datée  du  Ik  juilb  l  U3J.  Eugène  promit  en 
peu  de  mois  d'y  faire  réponse  par  ses  non- 
ces. 11  envoya  à  Bâle  le  général  des  canial- 
dnles  et  un  auditeur  de  son  palais,  qui  se 
plaignirent  à  leur  tour  de  la  conduite  du 
concile  par  rapport  à  trois  on  quatre  arti- 
cles. Par  exemple,  on  y  avait  résolu  île  faire 
publier  partout  des  indulgences  et  d'appJ- 
quer  l'argenlqiii  en  reviendrait  à  la  réunion 
des  Grecs;  or,  le  pape  représentait  par  ses 
nonces  (|ue  celte  manière  <le  lever  des  sub- 
siiles  était  fort  coniraire  à  l'esprit  de  l'E 
glise  ,  fort  dangereuse  et  toute  propre  à 
rendre  le  clergé  odieux,  s'il  arrivait  que  l'af- 
faire des  Grecs  lie  réussit  point,  comme  on 
devait  toujours  s'en  méfier.  Les  prélats  du 
concile  avaient  aboli  les  annales  et  les  au- 
tres redevances  qui  aliaient  à  la  chambre 
apostolique  :  sur  cela,  les  envoyés  du  pape 
disaient  qu'il  fallait  consulter  le  sainl-siége 
auparavant;  qu'il  eût  été  à  propos  d'atten- 
dre des  temps  plus  tranquilles  et  où  le  pa- 
trimoine de  l'Eglise  ne  serait  pas  envahi 
par  ses  ennemis;  qu'on  devait  du  moins  as- 
signer préalablement  d'autres  moyens  de 
subsistance  à  la  cour  romaine,  et  que  la 
promesse  de  les  assigner  n'élait  pas  suffi- 
sante, puisqu'elle  n'aurait  lieu  que  pour  un 
temps  futur,  au  lieu  que  l'abolition  des  an- 
nales était  actuelle. 

«  Celle  remontranee  n'était  pas  sans  fon- 
denicnl,  observe  Fleury,  et  il  y  a  lieu  de  s'é- 
tonner que  les  Pères  de  Bâle  aient  fait  ce  dé- 
cret sans  avoir  pris  aucune  mesure  avec  le 
pape,  et  n'aient  pas  prévu  qu'il  n'y  obéirait 
point,  et  que  c'était  rompre  avec  lui  de 
nouveau,  comme  il  ne  manqua  pas  d'arri- 
ver (a).  » 

Enfin  le  concile  avait  fait  faire  de  grands 
reproches  au  pape  sur  ce  qu'il  attirait  en- 
core une  infinité  de  causes  à  son  tribunal, 
malgré  les  défenses  du  concile.  Les  envoyés 
du  pape  répondirent  que  ces  causes  venaient 
au  saint-siége  par  une  infinité  de  circonstan- 
ces qu'on  ne  pouvait  prévoir,  que  le  saint- 
père  en  diminuait  le  nombre  autant  qu'il 
pouvait  ;  qu'il  en  faisait  de  même  à  l'égard 
des  élections;  mais  qu'après  tout,  il  y  avait 
(u)  l''leuiy,  I.  Cil,  11.  70. 


'■î"  DICTIONNAIRE 

bien  plus  à  se  récrier  contre  la  mnltilutle 
d"s  aff.iiiTs  grandes  et  peliles ,  générales 
et  parliciilièrcs ,  que  le  concile  rappelait  à 
lui;  qu'il  suffisait  d'être  incorporé  au  con- 
cile pour  avoir  droit  d'y  plaider  ou  d'y 
demander  des  grâces;  que  plusieurs  s'y  fai- 
saient incorporer  pour  jouir  de  ces  avanta- 
ges, au  détriment  de  leurs  parties,  et  uni- 
quement par  attention  sur  leurs  proores 
intérêts. 

Le  concile  répliqua  aux  envoyés  du  pape 
par  la  bouche  du  cardinal  Julien.  Il  s'élen- 
dit  beaucoup  sur  lesannates,  sans  les  rem- 
placer autrement  que  par  des  promesses; 
mais  il  ne  loucha  point  l'article  de  la  mul- 

tiluile des  affaires  qui  se  traitaient  à Bâle.  Dans 
le  fait,  il  y  avait  de  si  grands  excès  sur  cela, 
que  les  plus  graves  d'eiilre  les  prélats  étaient 
les  premiers  à  en  témoigner  leur  inécon- 
lenlement.  L'empereur  Sigismond  lui-même 
se  plaignit  du  peu  d'éganls  qu'on  avait  eu 
pour  lui  à  Bâie,  et  de  l'élcndue  trop  grande 
qu'on  donnait  aux  oceupalions  du  concile. 
Il  spécitla  surtout  cerlaims  causes  que  les 
prélats  avaient  entamées,  quoiqu'elles  regar- 
dassent plulôt  la  puissance  impériale  que 
celle  de  l'Eglise.  Par  rapiiorl  à  la  France,  le 
concile  se  lé^luisait  un  peu  plus  dans  les  af- 
faires ecclésiastiques;  mais  on  lui  en  porta 
un  si  grand  nombre,  qu'on  ne  sait  comment 
il  pouvait  ou  voulait  satisfaire  à  tant  de  dis- 
cussions. 

Depuis  plus  de  quatre  ans  que  le  concile 
de  Bàle  éiaii  assemblé,  il  n'avait  encore  porté 
aucun  décret  dogmatique.  Tout  le  temps  s'y 
passait  à  harciler  le  pape,  à  multiplier  les 
règiemi  nts  de  diseipline,  à  iliseuler  une  in- 
finilé  d'affaires  de  loule  espèce;  on  tût  dit 
qu'il  voulait  absorber  toute  l'administration 
del'Kglise  ctde  l'enipire.  et  se  transformer  en 
parlement  perpétuel.  Jamais  on  n'avait  vu  un 
concile  si  long,  ni  faisant  tant  de  bruit  et  si 
p  u  de  fruit. 

XXII  5es.'.ion.EnGn, dans  sa  vingt-deuxième 
session,  le  vinglième  d'octobre  U3;3 ,  il  com- 
meriçi  à  fulminerdes  analhèmes,  etce  fut  con- 
tre un  livre  pernicieux. dont  on  faisait  auteur 
l'archevêque  deNazarelh,  Augustin  deUome, 
auparavant  général  des  ermites  de  St. -Augus- 
tin.Cet  ouvrage,  fruit  méprisable  d'une  fausse 
métaphysique,  contenait,  entre  au  très  proposi- 
tions, que  Jésus-Christ  pèche  toujours  et  qu'il 
a  toujours  péché  dans  les  fi.lèlesqui  sont  ses 
membres;  que  les  seuls  élus,  destinés  à  régner 
élernellementdansleciel,  sont  les  membres  de 
Jésus-Christ;  (lueladénoinination  démembres 
de  Jésus-Christ  doit  être  donnée  selon  la 
prescience;  que  l'Eglise,  composée  des  mem- 
bres de  Jésus-Christ,  comprend  les  seuls 
élus;  que  la  nature  humaine  en  Jésus-Christ 
est  véritablement  Jésus-Christ;  qu'elle  est  la 
personne  de  Jésus-Christ  ;  qu'elle  est  Dieu 
naturellement  et  proprement;  que  Jésus- 
Christ,  selon  sa  volonté  créée,  aime  autant 
la  nature  humaine,  unie  à  la  personne  di- 
vine, ([u'il  aime  la  nature  divine;  que 
comme  deux  personnes  dans  la  Trinité  sont 
également  aimables,  ainsi  les  deux  natures 
Cl»  Jésus-Chrisl  sout  également  aimables    à 


DES  CONCILES. 


280 


cause  de  la  personne  qui  est  commune  ;  que 
lame  de  Jesus-Christ  voit  Dieu  aussi  clai- 
rement et  aussi  parfaitement  que  Dieu  se 
voit  lui-même.  Toutes  ces  propositions  fu- 
rent condamnées  comme  erronées  dans  la 
foi  :  on  épargna  la  personne  de  l'auteur, 
parce  qu'il  s  était  soumis  au  jugement  de 
1  Eglise  (a);  et,  afin  que  ces  fausses  opinions 
ne  fissent  aucun  progrès  parmi  les  ecclé- 
siasliques  de  France,  on  envoya  le  décret  de 
condamnation  à  l'université  de  Paris. 

XXUl'  Session.  Dans  la  session  suivante, 
vingt-cinq  mars  li.36,  les  prélats  de  BâIe  re- 
prirent leur  habitude  de  vouloir  régenter  le 
pape  et  l'Eglise  romaine.  Ils  déterminèrent, 
par  de  nouveaux  règlements,  l'ordre  et  la 
police  des  conclaves;  les  qualités  de  ceux 
qui  seraient  choisis  pour  remplir  le  saint 
siège  ;  la  profession  de  foi  et  les  serments 
qu'on  exigerait  d'eux;  le  soin  qu'il  faudrait 
prendre  de  les  avertir  tous  les  ans  des  plus 
essentiels  de  leurs  devoirs.  Ils  fixèrent  le 
nombre  des  cardinaux  à  vingt-quatre.  Ce 
doivent  être,  dit  le  décret,  des  suiets  choisis 
dans  les  divers  Etats  de  la  chrétienlé,  des 
hommes  sages,  éclairés,  expérimentés  dans 
les  affaires  de  l'Eglise,  trè-rarement  des 
parents  de  rois  ou  de  souverains  ,  jamais 
des  neveux  de  papes  ou  de  cardinaux.  Enfin 
les  actes  nous  piésenlent  encore  des  ordon- 
nances pour  rétablir  les  élections  et  pour 
condamner  les  réserves. 

XXIV  Session.  La  vingt-quatrième  ses- 
sion, dix-huit  avril  IMC.  ramena  l'affaire 
de  la  reunion  des  Grecs.  Aiis-.iiôl  après  la 
dix  neuvième  session,  septième  de  septem- 
bre lïSï,  le  concile  envoya  au  pipe  un  cha- 
noine d'Orléans,  nommé  Simon  Fréron,  pour 
lui  faire  part  de  ses  décrets  et  le  prier  d'y 
donner  son  approbation;  car,  chos(!  remar- 
quable, c'était  un  point  expressément  sti- 
pulé par  les  ambassadeurs  de  l'empereur 
Jean  Paléologue.  Le  pape  témoigna  sa  sur- 
prise, de  ce  qu'une  affaire  de  cette  impor- 
tance eût  éié  terminée  sans  son  aveu  ;  il  s'en 
plaignit  même  au  concile,  lui  témoignant 
toutefois  que  si  l'union  pouvait  réussir  de  la 
minière  qu'on  avait  imaginée  à  BâIe,  il  y 
consentait  volontiers.  La  lettre  d'Eugène, 
datée  du  quinze  novembre  143i,  est  d'une 
modération  qui  marque  combien  il  avait  à 
cœur  de  ménager  celle  assemblée. 

Cependant,  avant  la  fin  de  la  même  an. 
née,  le  secrétaire  pontiOcaL  Christophe  Ga- 
ratoni,  que  le  pape  avait  député  à  Constan- 
tinople  au  mois  de  juillet  précédent,  re- 
passa en  Italie  avec  quelques  envoyés  munis 
de  pleins  pouvoirs  de  l'empereur  des  Grecs, 
pour  terminer,  en  présence  du  pape,  le  pro- 
jet du  concile  de  Conslanlinople;  et  comme 
ces  nouveaux  ambassadeurs  pensaient  bien 
que  leur  négociation  serait  contraire  à  ce 
qui  aurait  été  décidé  à  Bâle,  décision  qu'ils 
ne  connaissaient  pas  encore,  ils  mandèrent 
promptement  aux  trois  seigneurs  de  leur 
nation,  qui  étaient  à  Bâle,  de  casser  les  con- 

i'i)  On  Iroiive  cependant  ailleuis  que  ce  même  auteur 
CoUeci  ^rm"'  "J'i j"gemeut  du  concUe.  Voy.  Amplis$. 


281  BAL 

vantions  faites  .ivre  le  concile,  parce  qne  le 


BAL 


288 


sures. 


pape  cl  l'empereur  avaient  pris  d'autres  me- 
nés. 

Ces  seconds  députes,  venus  récemment  de 
v..)iislanlini)ple  ,   passèrent    eux  -  mêmes    à 
Bâio  quel(iues   mois  apr<^s,   et  le  pape   leur 
associa  le  même   fianitoni,  son   secrétaire, 
)ioiir  exposer  au  concile  tout  cf  qui  avait  été 
réfîlé  avec  Jean  l'aléologue.  C'était  une  dé- 
férence que  le  pape  témoignait  aux  prélats 
de  Bâie  cl  une  allcntion  né<essaire  pour  con- 
cilier les  diverses   conclusions  qu'on    avait 
prises  dans  cette  affairt»  extrêmement  com- 
pliquée.   Mais   le   concile  fit   savoir  à  Eu- 
gène IV,   par  une  lelire  du  cini]   mai  IW.'i, 
qu'il  n'approuvait  point  le  projet  d'une  as- 
semblée à   Cunstantino|ile,   et  qu'il    voulait 
s'en   tenir  à  ce  qui  avait  é!é  conclu  dans  la 
(lix-neuviôrnc  session.  Sur  cela,  le  pape  prit 
le    parli  d'envoyer  encore  à  (^oiistantinople 
pour  informer  reriipeicur  de  l'embarras  qui 
s'était  lormé  dans  la  négociation.  L'envoyé, 
qui  était  toujours  le  sicrétairc  poniifieal  Ga- 
raloiii,  avait  ordre  de  proposer  à  l'empereur 
la   célébialioii  d'un   concile  en  Italie,  et  le 
pape  pro.'iietlail  de  s'y  rendie  en  personne, 
si  l'on  convenait  d'un  lieu  sur  et  commode. 
L'empereur  fut  ébranlé  de  ces  propositions; 
après  bien   di'S  conférences,  il    les  ac(;epla; 
On  ne  parla  plus  du  concile  de  Constanlino- 
ple,  et  les  attentions  se  tournèrent  à  conve- 
nir du  lieu  qui  sourirait  le  plus  aux  deux 
partis. 

Dans  le  même  temps  arrivèrent  à  Cons- 
tan'inople  trois  envoyés  du  concile  de  BâIe, 
tous  trois  de  l'université  de  Paris.  Ils  eurent 
audience  de  l'emijcreur  le  vingt-cinq  no- 
vembre IV.'Jo,  et  lui  présenlèreul  les  articles 
conclus  depuis  peu  dans  le  concile,  quoique 
non  publiés  encore  en  pleine  session;  c'é- 
taient des  assurances  générales  de  la  part 
des  prélats  de  Bâiede  concourir  à  l'union  des 
deux  Kgli^es.  Ils  olTr.iienl  lous  les  sauf- 
coiiduils  nécessaires  pour  le  transport  de 
l'empereur  et  de  ses  éyéques;  et  le  terme 
était  marqué  au  mois  de  mai  1V37.  II  n'était 
encore  rien  dit  du  lieu  où  se  traiteraienl  les 
affaires  :  c'était  toutefois  la  question  essen- 
tielle. 

L'empereur  et  le  patriarche  répondirent 
par  des  lettres  datées  du  lendemain  vingt-six 
novembre.  Ils  témoignaient  toujours  un 
grand  désir  de  l'union  ;  ils  consjntaient  à 
la  traiter  en  Occident  ;  mais  ils  demandaient 
que  le  lieu  des  conférences  entre  les  prélats 
dos  deux  Eglises  fût  un  port  do  mer,  afin  que 
l'empereur,  sa  cour  et  ses  évêques,  pussent 
s'y  rendre  plus  promplement ,  plus  commo- 
dément, et  qu'ils  fussent  moins  éloignés  de 
Constanlinople,  toujours  inquiétée  par  les 
courses  des  Turcs. 

Cet  lettres  furent  apportées  à  Bâle  par  un 
des  envoyés  du  concile  ,  et  il  était  chargé  de 
déclarer  aux  prélats  que ,  nonobstant  ce 
qu'ils  avaient  réglé  dans  leur  dix-neuvième 
session,  touchant  le  lieu  où  se  ferait  l'union, 
les  Grecs  étaient  résolus  de  n'en  accepter 
aucun  qui  ne  fût  maritime. 
11  faut  se  souvenir  ici  qu'on  n'avait  déter- 


miné aucun  endroit  particulier  dans  cette  dix- 
n'Mivième  session;  (jne  la  plupart  des  villes 
dont  on  était  convenu  ne  sont  point  voivines 
de  la  mer,  et  que  ci'lle  d'Avignon  n'y  est  point 
nommée.  Tout  cela  doit  être  remarqué  pour 
la  suite  de  ce  concile. 

XXIV'  Session.  Au  retour  de  son  député, 
le  concile  célébra  sa  vingt-quatrième  ses- 
sion, l(!  quatorze  avril  l'j,36.  11  ne  s'y  trouva, 
dil-on,  que  vingt-trois  prélats,  dont  dix  seu- 
lement éiaienl  evêques.  Cette  assemblée;  ne 
laissa  pas  de  faire  des  règlements  considéra- 
bles. Elle  r.ilifia  les  promesses  faites  à  l'em- 
pereur de  Conslantinopic  ;  elle  publia  des  in- 
dulgences en  laveur  de  la  réunion  qu'on  médi- 
tait avec  les  Grecs.  H  était  dit  dans  le  décret, 
que  quiconque  fournirait  pour  cette  bonne 
œuvre  la  valeur  de  ce  qu'il  dépensait  par  se- 
maine pour  sa  subsistance,  et  qui  joindrait  à 
cela  les  bonnes  œuvres  ordinaires,  confes- 
sion, communion,  prières  vocales  et  quelques 
jeûnes  ,  obtiendrait  une  fois  durant  sa  vie  , 
et  une  autre  fois  à  l'heure  de  sa  mort,  la  ré- 
mission entière  de  ses  péchés. 

Le  concile  accordait  des  pouvoirs  très-am- 
ples aux  confesseurs  à  cet  égard,  il  étendait 
le  temps  des  indulgences  à  deux  années,  et 
réglait  la  manière  de  percevoir  l'argent  des 
fidèles,  afin  qu'il  ne  s'y  glissât  aucune  fraude 
ni  soupçon  de  mauvaise  foi  ou  de  super- 
cherie. 

Ce  décret  éprouva  des  difficultés  infinies, 
et  les  légats  du  saint-siége,  à  la  tète  des 
principaux  d'entre  les  prélats,  ne  voulurent 
jamais  y  consentir.  Ils  savaient  les  inten- 
tions du  pape,  qui  s'était  toujours  opposé  à 
celt(;  manière  de  subveniraux  besoinsactuels 
de  l'Enlisé.  Eugène  IV  éleva  la  voix  encore 
plus  haut  quand  il  apprit  le  résultat  de  la 
vingt-quatrième  session.  Il  Gt  repartir  les 
cardinaux  de  Sainte-Croix  et  de  Saini-Pierre- 
aux-Liens  qu'il  avait  retenus  longtemps  au- 
près de  sa  personne,  et  il  leur  ordonna  de  re- 
monireraux  prélats  les  inconvée.ienis  decette 
publication  d'indulgences.  Il  paraît  par  les 
monuments  qui  nous  restent  de  cette  con- 
troverse, que  le  pape  refusait  au  concile  le 
droit  d'accorder  des  indulgences  plénières  ; 
c'est  qu'il  considérait  cette  assemblée  dans 
l'état  où  elle  se  trouvait  alors,  c'est-à-dire 
privée  du  consentement  des  légats  du  saint- 
siége,  contredite  positivement  en  ceci  par  le 
pape,  et  réduite  à  un  très-petit  nombre  d'évê- 
qucs. 

Quoi  qu'il  en  soit,  les  auteurs  du  décret  se 
défendirent  par  un  mémoire  qui  fut  lu  dans 
une  congrégation  générale,  en  présence  des 
deux  cardinaux  ,  porteurs  d 'S  ordres  du 
pape  ;  et  tous  leurs  raisonnements  prou- 
vaient fort  bien  que  le  concile  œcuménique 
pouvait  accorder  des  indulgences  plénières  ; 
mais  la  question  était  de  savoir  si  celui  de 
Bâle,  vu  la  contradiction  et  l'opposition  de 
tant  de  têtes  si  considérables,  pouvait  passer 
alors  pour  œcuménique.  Au  reste,  l'assem- 
blée de  Bâle  a  toujours  tourné  dans  le  même 
cercle  vicieux. 

Cependant  le  paps,  voyant  croître  do  plus 


S83 


DICTIONNAIKE  DES  CONCILES. 


984 


en  plus  l'ardeur  des  prélats  de  Bâle  ,  résolut 
d'onvoyor  dans  toutes  les  cours  des  nonces 
pour  inlbriiier  les  princes  de  ce  qui  s'él.ilt 
passé  depuis  le  coinini-ncement  du  ('oncilc 
jusqu'alors,  c'est-à-dire  jusqu'au  premier  de 
juin  1436  ;  car  c'est  le  terme  que  le  pape  in- 
diquait lui- môme. 

II  reprochait  aux  prélats  de  Bâle  d'avoir 
dégradé  en  quelque  sorte  les  légats  du  saint- 
siége  par  les  modifications  mises  à  leurs 
pouvoirs;  de  s'être  établis  et  confessés 
corps  acéphale,  en  déclarint  que,  si  les 
légats  ne  voulaient  pas  publier  les  décrets, 
on  se  passerait  de  leur  ministère,  et  que  la 
publication  se  ferait  par  le  premier  prélat 
qui  serait  placé  après  eux  ;  d'avoir  renou- 
velé et  pris  dans  un  sens  étranger  deux  dé- 
crets du  concile  de  C^nstanee;  soumettant, 
disait-il,  par  là  le  souverain  Pontife  à  la 
correction  du  concile  ;  ce  qui  n'a  jamais 
été  reconnu,des  fidèles,  ni  enseigné  par  les 
docleurs  :  ce  qui  d'ailleurs  serait  d'un  mau- 
vais exemple  pour  les  princes;  car  il  s'en- 
suivrait qu'ils  sont  aussi  soumis  aux  étals 
généraux  de  leurs  principautés. 

Le  pape  se  plaignait  encore  des  décrets 
éniaTiés  du  concile  pour  l'abolition  des  anna- 
les,  et  il  observait  que   celte  assemblée   se 
contredisait  elle-même  ,  puisque  l'on  voyait 
parloul  ses   collecteurs  et  ses  agens  exiger 
les  annales,   et  les   appliquer  au   profit  du 
concile.  11  condamnait  de  même  tout  ce  qui 
avait  été  réglé  à  Bâle  sur  l'ordre  des  concla- 
ves, l'élection  des  papes,  le  nombre  des  car- 
dinaux, rexlinclion  des  réserves.  11  réprou- 
vait surlonl  les  nouvelles' indulgences  accor- 
dées dans  la  vingt-qualnème  session,  mal- 
gré  les    remontrances  des    prélats  les   plus 
distingués.  Il  détaillait  la  miiltiiude  des  af- 
faires dont  le  concile  se  surchargeait  ;  provi- 
sionde  bénéfices,  confirmations  d'assemblées 
capitulaires,  élablissemenls  de  couimendes, 
pouvoirs  de  confesser  et  d';ibsoudre  des  cen- 
sures, canonisations  de  saints,  dispenses  en 
matière  d'ordres,  d'irrégularités,  de  mariage, 
etc.  Ce  n'est  encore  que  la  moindre  partie 
des  objets  dont  le  mémoire  fait  mention. 

Le  pape  souffrait  aussi  impaiiemment  que 
le  concile  se  fût  donné  un  sceau  parliculier; 
qu'il  rappe  ât  à  lui  les  causes  jugées   par  le 
saint-siège;  qu'il  eût  supprimé  dans   la  cé- 
lébration   de   la  messe   l'oraison   que   toute 
l'Eglise  dit  pour  le  pape  ;  qu'il  eût  accordé 
le  droit    de  suffrage  el  de  voix  définitive  à 
d'autres  qu'aux  prélats.  «  Ce  qui  est,  disait-il, 
contre  la  pratique  ancienne  des  conciles,  où 
les  évéques  seuls,  représentant  leurs  diocè- 
ses,  souscrivaient  aux   décrets  ;  el  si  l'on  a 
un  peu  plus  étendu  ce  droit  de  suffrage  dans 
le  concile  de  Constance,  c'est  qu'on  voulait 
obtenir  plus   promptement  le&tirpation   du 
schisme;  mais  les  prélats  de  Bâle  abusent  de 
cet  exemple  par   leur   manière  de  terminer 
tout  au  moyen  de  ce  qu'ils  appellent  les  dé- 
putations  ;  car  souvent  ceux  qui  composent 
ces   tribunaux   sont  les  plus    minces   sujets 
el  les  moins  litres  de  toute  l'assemblée.  » 

Le  mémoire  exposait  ensuite  tout  ce  que 
le  pape  avait  fait  pour  entretenir  la  paix 


avec  ceux  de  Bâle  :  comment  il  avait  remis 
à  leur  décision  l'affaire  de  la  réunion  des 
deux  Eglises,  (|uoique,  avant  eux,  il  fût 
convenu  avec  l'empereur  de  Ci>nstai)linople 
d'un  moyen  plus  court  el  plus  facile  que  tout 
C-  qu'on  avait  imaginé  depuis  dans  le  con- 
cile ;  comment  il  avait  offert  pour  cette 
affaire  des  sommes  suffisantes,  si  l'on  vou- 
lait convenir  à  l'amiable  du  lieu  où  on  rece- 
vrait les  Grecs  ;  comment  il  n'avait  jamais 
cherché  qu'à  faire  du  bien  a  x  membres  du 
concile,  soit  en  leur  conférant  des  bénéfices, 
soit  en  accordant  pour  eux  toute  sorte  de 
pouvoirs  aux  pénitenciers  subalternes,  par 
rapport  à  l'absolution  des  crimes  et  des  cen- 
sures. 

Enfin  ,  après  des  plaintes  Irès-vives  sur 
ce  (lue  les  cardinaux  de  Sainte-Croix  et  de 
Saint-Pierre-aux-Liens  avaient  été  si  mal 
reçus  par  le  concile  ,  le  pape  déterminiit  à 
ses  nonces  ce  qu'ils  avaient  à  dire  dans  tou- 
tes les  cours. 

Leur  principale  fonction  devait  être  d'en- 
gager les  princes  à  rappeler  de  Bâle  leurs 
ambassadeurs  et  leurs  évêques,  afin  de  pro- 
céder ensuite  à  un  concile  moins  tumul- 
tueux. Il  y  avait  des  remontrances  particu- 
lières pour  les  principaux  d'entre  les  souve- 
rains :  par  exemple,  ordre  aux  envoyés  de 
faire  ressouvenir  l'empereur  du  serment  qu'il 
avait  fait  de  protéger  le  pape  et  l'Eglise  ro- 
maine ;  et,  pour  le  roi  de  France,  on  le  priera, 
disait  le  mémoire,  de  considérer  combien  ses 
prédécesseurs  ont  eu  à  cœur  la  gloire  du 
saint-siégi'  ;  combien  de  fois  ils  ont  procuré 
un  asile  sûr  et  honorable  dans  leurs  Etals 
aux  souverains  pontifes  perséeiilés;  combien 
de  mouvenienis  ils  se  sont  donnés  pour  mé- 
nagi'r  i'exiirpalion  du  dernier  schisme. 

L'objet  capital  des  prélats  de  Bâle  était  tou- 
jours la  réunion  des  Grecs;  il  fallait  nom- 
mer incessamment  un  lieu  propre  à  les  rece- 
voir. On  voulait  leur  faire  agréer  la  ville  de 
Bâle,  el  les  Grecs  excluaient  positivement 
cet  endroit.  On  leur  proposait  encore  Avi- 
gnon ou  quel()ue  autre  ville  en  Savoie.  Avi- 
gnon n'éiait  point  marqué  dans  le  traité  con- 
clu avec  les  envoyés  de  l'aléologue.  Il  y  était 
mention  de  la  Savoie  ;  mais  il  paraît  que  les 
prélalij  afl'ectionnaient  beaucoup  plus  Avi- 
gnon. 

Sur  ces  entrefaites,  arriva  une  ambassade 
deConslanlinople;  etJe.in  Dissipati,  qui  en 
était  le  chef,  se  plaignit  fort  ilans  une  au- 
dience du  quinze  de  janvier  l't37,  qu'on  eût 
choisi  des  endroits  qui  n'élaient  point  con- 
tenus dans  les  actes  de  la  dix-neuvième  ses- 
sion du  concile.  C'était  d'Avignon  qu'il  vou- 
laii  parler;  il  exclut  encore  la  ville  de  Bâle; 
il  dit  que  sous  le  nom  de  Savoie,  on  avait  en- 
leiidu  une  ville  qui  serait  de  la  domination 
du  duc  de  Savoie,  mais  située  en  Halie  et  non 
au  delà  des  Alpes.  Il  demanda  qu'on  assi- 
gnât un  lieu  qui  fût  agréable  au  pape,  com- 
mode pour  eux  el  avantageux  a  l  union. 
«  Eh  quoi  1  dit-il,  tandis  que  notre  empereur, 
notre  patriarche,  nos  prélats  passent  la  mer 
el  viennent  de  loin,  vous  refuserez  de  laire 
UA)  voyage  de  sept  à  huit  jours  pour  recon- 


SS5  BAL 

cilier  les  deux  Efflisesl  »  Ce  royage  de  sept 
ou  huit  jours  indiquait  le  temps  (|ui  serfiit  né- 
cessaire pour  se  rendre  en  quel(|ue  ville 
d'Italie,  voisine  de  la  mer,  et  à  la  bien-éaiicc 
des  Grecs.  L'orateur  finit  par  des  protesla- 
lions  authentiques  contre  tout  ce  que  les 
prélats  pourraient  décerner  au  désavaiila-e 
de  l'emperenr  de  Constantinople  et  de  l'é- 
glise grecque.  V^ius  seuls  ,  ajoutait-il,  serez 
coupjrbles  du  mauvais  succès  de  cette  négo- 
ciation, si  vous  n'entrez  un  peu  plus  dans 
les  inléréts  de   ceux  qui   nous  ont  envoyés. 

Ces  renioulrances  firent  naître  bien  des  al- 
tercations dans  le  concile.  Les  uns  voulaient 
qu'on  s'en  tînt  à  la  ville  d'Avignon  ;  les  lé- 
gats du'pape  et  les  plus  considérables  d'entre 
les  prél.ils  ne  jugeaient  pas  à  propos  de  con- 
sentir à  ce  choix.  Les  légats  proposèrent  ou 
Florence  ou  Udine  dans  le  Frioul,  ou  quel- 
que autre  ville  d'Italie ,  selon  qu'il  avait  été 
réglé  parla  dix-ueuvième  session.  Us  étaient 
appuyés  dans  leur  demande  parles  ainbas- 
sadeurs  des  princes.  Ceux  du  roi  de  France, 
Charles  \lï  ,  avaient  des  ordres  très-précis 
pour  faire  accepter  dans  le  concile  nu  lieu 
dont  le  pape  et  les  Grecs  fussent  contents. 
Le  roi  préférait  même  la  ville  de  Florence  à 
tous  les  autres  endroits  qu'on  proposait ,  et 
le  pape  eu  fil  des  remerciements  à  ce  mo- 
narque. 

Les  partisans  de  l'opinion  contraire  fai- 
saient le  plus  grand  nombre;  mais  c'était, 
dit  Augustin  Patrice,  la  vile  populace  du 
concile.  Il  entend  par  là  tout  c(^  qu'il  y  avait 
de  moins  titre  et  de  moins  h.ibile  parmi  les 
prélats  de  Bâle.  Il  dit  même  que,  pour  gros- 
sir 1(?  nombre,  on  admit  aux  assemblées  une 
rimllituile  d'ecclésiastiques  de  la  campagne, 
et  de  bas  officiers  attachés  au  service  îles 
prélats.  Le  cardinal  Aleman,  archevêque 
d'Arles,  était  à  la  tête  de  ce  parti,  et  dès  là  il 
se  mit  en  possession  de  cette  grande  autorité 
qu'il  conserva  durant  le  reste  du  concile. 
C'était  un  homme  pieux,  austère,  mais  d'un 
esprit  borné,  d'une  érudition  indigeste,  et 
surtout  prévenu  et  piqué  contre  le  pape 
Eugène  IV,  parce  qu'il  n'en  avait  pas  obtenu 
la  dignité  de  camerlingue.  Au  contraire,  le 
cardinal  de  Saint-Ange,  Julien  Césarini  , 
jusque-là  si  opposé  au  pape,  se  retourna  do 
son  côlé,  cl  ne  voulut  plus  souffrir  qu'on 
portât  des  coups  à  l'autorité  de  ce  ponlife. 

XXV'  Session.  La  vingt-cinquième  session 
manifesta  les  senlimenls  divers  qui  agitaient 
le  concile;  elle  fut  tenue  le 7  mai  li37.  L'as- 
semblée ne  pouvant  s'accorder  sur  le  lieu 
qu'on  assignerait  aux  Grecs,  la  délibération 
aboutit  à  deux  décrets.  Le  premier  avait  pour 
auteurs  les  légals  du  pape  et  les  plus  graves 
d'enirc  les  prélats.  Il  y  élail  dit  que  l'affaire 
des  Grecs  se  traiterait  à  Florence  ou  à  Udine 
dans  le  Frioul,  ou  dans  quelque  autre  ville 
commode  en  Italie,  et  que  la  levée  des  déci- 
mes ne  se  ferait  point  avant  que  l'empereur 
et  le  patriarche  de  Constantinople  fussent 
arrivés  au  lieu  du  concile,  de  peur  qu'on  ne 
soupçonnât  de  la  séduction  si  l'on  percevait 
des  sommes  d'arj^ent,  et  que  le  projet  ensuite 
ne  réussît  pas,  comme  cela  pouvait  arriver. 


BAL 


250 


Ce  décret,  dit  .fineas  Sylvius,  paraissait  le 
plus  équitable;  mais  il  n'était  pas  soutenu 
du  iilus  grand  nombre  des  Pères.  Kn  elfct, 
la  multitude,  présidée  par  le  cardinal  d'Arles, 
déiida  (lue  le  concile  des  deux  Eglises  ser.iii 
tenu  à  Bâle  ou  à  Avignon,  ou  en  Savoie;  que 
l'iniposilion  des  décimes  serait  faite  au  plus 
loi;  que  ceux  d'Avignon  pourraient  envoyei 
des  collecteurs  pour  les  l(!ver  jusqu'à  la  con- 
currence de  soixante-dix  mille  llorins,  d'Hit 
ils  avaient  déjà  avancé  nue  partie;  que  les 
évoques  de  Visen,  de  Lubec,  de  Parme,  de 
Lausanne,  iraient  prendre  les  Grecs  à  Con- 
stantinople, et  que  ceux-ci  seraient  obligés 
d(>  se  lals^er  conduire  dans  quelqu'un  des 
trois  endroits  (]u'on  vient  de  nommer. 

Tout  ceci  ,   comme  ou  voit  ,  formait  déjà 
une  rupture  éclatante  dans  le  concile  :  elle 
parut   encore  davantage  lorsqu'il   s'agit  de 
sceller  les  décrets  de  la  session;  car  chaque 
parti  voulait  que  les  sceaux  fussent  a[ipo'és 
à  ce  qu'il  avait  décerné,  et  qu'ils  ne  le  fussent 
point  à  ce  qui  avait  éié  décerné  par  la  fiction 
opposée.  Sor  cela,  les  présidents  imaginèrent 
un  u>oyen  de  conciliation  :  c'était  de  nommer 
trois  commissaires  pour  juger  le  différend. 
Le  choix   tomba   sur  le  cardinal   de  Saiiit- 
Pieirc-aux-Liens  (Jean  de  Cf^rvantes,  Espa- 
gnol), sur  Nicolas  Tudcschi.  archevêque  de 
Palerrne,  et  sur  l'évéque  de  Burgos.  Si  nous 
en  croyons  les  actes  d'Augustin  Patrice,  ces 
commissaires   firent  sceller  le  décret   publié 
par  les  légats   et  par  les  prélais  attachés  au 
pape;  si   l'on  ajoute  foi  au  traité  (|ui  porte 
le  nom  de  l'archevêque  de  Paiernie,  ils  firent 
sceller  la  définition  du  parti  déclaré  contre 
Eugène  IV,    et  le    décret  des  autres  ne    fut 
scellé  que   par  une  fourberie  insigne,  dont 
l'archi  vêque  de  Tarenle  ,    un  des    légats  du 
pape,  était  l'inventeur,  et  deux  ou  trois  ecclé- 
siastiijnes  du  second  ordre  se  firent  les  exé- 
cuteurs,  en  forçant  le  colïre  où   le  sceau 
du  concile  élail  gardé.  Il  est  impossible  de 
démêler  la  vérité  sur  cet  article,  comme  sur 
beaucoup  d'.iutres  ,    parce  que  les  intérêts 
divers  onlalléré  biendesactes  qui  concernent 
les  fails  qui'  nous  traitons.    Il   faut   toutefois 
observer  quelques  circonstances  dont  on  ne 
peut  douter.  Premièrement,  les  actes  d'Au- 
gusliii  Patrice  furenlconservéstrès-précieuse- 
meulàBâle, jusqu'au  lemisoù  cet  ecclésiasti- 
que de  Sienne  les  trouva  et  les  publia,  cVsl-à- 
dire  jusqu'à   l'an  l'i.80,  et  il  assure  qu'il  les 
donne  avec  une  entière  fidélité.  Secondi-menl, 
ces  actes  avaient  été  rassemblés  d'abord  par 
Jean  de   Ségovie,  Espagnol   fort  aliaché  au 
parti  des   prélats  de  Bâle  contre  Eugène  : 
d'où  l'on  peut  conclure,  ce  semble,  qu'il  ne 
s'y  est  glissé,  pour  le  fond,  aucun  trait  trop 
favorable  à  ce  ponlife.  Troisièmement,  dans 
le  cas  présent,  l'archevêque  de  Paiernie  fait 
faire  au  cardinal  de  Sainl-l'ierrc-aux-Liens 
un  personnage  qui   ne  s'accorde  guère  avec 
les  autres  monuments  de  l'I^isloire.  Ce  car- 
dinal était  li^  premier  des  légals  du  pape,  et 
en  :;iéme  temps  le  premier  des  commissaires. 
En   qualité  de  légal  ,    il   s'était  hautement 
déclaré  pour  l'assignalion  d'une  ville  à  la 
bienséance  des  Grecs  et  du  pape.  En  qualité 


2S7 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


283 


de  commissaire,  on  le  représente  comme 
lrès-0|)|H)sé  à  re  senlimcnt  et  à  Tarte  qu'on 
cil  avait  piil)lié  dans  la  session;  on  lui  fait 
inonie  a[iposor  le  sceau  à  un  décret  lout 
contraire,  c'est-à-dire  à  celui  qui  était  émané 
du  cardinal  d'Arles  et  de  ses  partisans. 
Conçoil-on  bien  que  la  même  (êle  ail  ras- 
seinhle  dis  [  en^écs  si  coniradicloiros?  Enfin, 
ce  Je.in  Tudesclii,  arclievèi|ue  de  Païenne, 
(|ui  était  aussi  un  des  commissaires,  et  (|u'on 
nous  donne  pour  l'aulcur  du  traité  sur  le 
(  onciie  de  Bâie,  doit  passer  pour  un  témoin 
très -suspect  d  ins  toutes  les  relations  qui 
touchent  les  affiires  présentes.  A  la  vérité, 
ce  fut  un  des  plus  grands  canonistcs  de  son 
teniiis,  mais  il  déshonorait  ses  lumières  par 
une  ambiiion  extrême,  par  un  caraclère 
tout  de  po!ili(]ue,  de  flatterie  et  d'artifices. 
11  avait  le  litre  d'ambassadeur  d'Aragon  au 
concile  :  quand  le  roi  son  n)aître  s'accordait 
avec  la  cour  rom.iine,  l'archevêque  défendait 
le  pape  devant  Tasseinbléi;  de  Bâle.  Quand 
le  roi  d'Acigon  croyait  avoir  raison  de  se 
plaindre  d'Eugène  IV,  le  même  prélat  élevait 
la  voix  contre  ce  pontife;  et  ce  fut  dans  un 
de  ces  moments  de  brouillerie  qu'il  accepta 
le  chapeau  de  cardinal  ,  dont  l'antipape 
Félix  V  le  gratifia. 

Quoi  qu'il  en  soit  de  ces  discussions  de 
critique  ou  de  controverse,  il  est  certain  que 
les  ambassadeurs  des  Grecs  approuvèrent 
fort  le  décret  des  légats;  ils  en  demandèrent 
la  confirmation  au  pape,  et  Eugène  la  donna 
par  une  bulle  datée  de  Bologne  le  29 juin  1137. 
Dès  lors  lout  se  suivit  régulièrement  de 
ce  côté.  Le  concile  s'ouvrit  à  Ferrare  le 
8  janvier  H38,  dix  mois  après  que  l'empe- 
reur et  le  patriarche  de  Constantinople,  avec 
les  autres  évêques  grecs  et  tous  les  gens  de 
leur  suite, y  lurent  arrivés;  et  bientôt  après, 
la  [este  ayant  obligé  les  Pères  à  quitter 
celte  ville,  le  concile  fut  transféré  à  Florence, 
où  il  se  continua  avec  activité. 

XX\'I'  Session.  A  Bâle  au  contraire  tout 
alla  de  mal  en  pis.  On  reprit  contre  Eugène 
la  voie  des  menaces,  des  procédures,  des 
analhèmes,  et  la  querelle  fut  poussée  jus- 
qu'aux dernières  extrémités.  Dès  la  vingt- 
sixième  session,  tenue  le  31  juillet  1437,  on 
pub.ia  undécretparlequel  lepapeet  les  cardi- 
naux étaient  cités  à  comparaître  en  personne 
ou  par  procureur  dans  l'espace  de  soixante 
jours.  Cet  acte  contient  une  longue  énumé- 
ration  des  entreprises  irrégulières  dont  on 
accusait  Eugène. 

XXVII'  Session.  Dans  la  vingt-septième 
session,  datée  du  26  septembre  suivant,  on 
cassa  la  nomination  au  cardinalatdu  patriar- 
che d'.Mexaiulrie  Jean  Vitelieschi;  et  la  rai- 
son de  celle  démarclie  fut  qu'il  avait  été  réglé 
dans  une  des  sessions  que  le  pape  ne  ferait 
aucuns  cardinaux  durant  la  célébration  du 
concile.  Un  autre  décret  de  ce  même  jour  dé- 
lendaii  au  pape  d'aliéner  la  ville  d'Avignon 
et  le  comtal  \  enaissin. 

XXVlll' Session.  Le  premier  jour  d'octo- 
bre de  la  même  année,  le  terme  de  l'ajourne- 
ment publié  contre  le  pape  et  la  cour  ro- 
maine étant  expiré,  on  tint  la  vingt-huitième 


session,  où  EugènelV  fut  déclaré  coulumace; 
mais  le  pape  publia  ce  jour-là  mêmesa  bulle 
Dorloris  qentinin,  par  laquelle  le  concile 
était  transféré  de  Bâle  à  Ferrare. 

XXIX'  Session,  12  octobre.  On  ordonna 
la  suppression  de  celte  bulle,  donnée  pour  la 
translation  du  concile.  Ce  fui  après  cette 
session,  selon  quelques-uns,  que  le  cardi- 
nal Julien,  qui,  depuis  les  sessions  précé- 
dentes, n'avait  cessé  de  prolester  contre  les 
opérations  de  ses  collègues,  se  retira  du  con- 
cile pour  n'y  plus  reparaître. 

XXX*  Session,  23  décembre.  On  n'y  fit 
qu'un  décret  en  faveur  de  la  communion 
sous  une  seule  espèce  ;  décret  beaucoup 
moins  fort  que  celui  de  Constance  touchant 
la  même  matière,  puisqu'au  lieu  que  celui-ci 
portail  la  peine  d'excommunication  contre 
les  prêtres  qui  communieraient  de  simples 
fidèles  sous  les  deux  espèces,  les  prél  ils  de 
Bâle  se  bornent  à  déclarer  dans  le  leur  qu'il 
n'est  permis  à  personne  de  changer  la  cou- 
tume  introduite   sur  ce  point  dans  l'Eglise. 

XXXI'  Session,  24  janvier  1438.  On  fit 
trois  décrets,  dont  le  premier  porte  que  les 
causes  seront  toutes  terminées  sur  les  lieux, 
à  l'exception  des  causes  majeures.  Le 
deuxième  révoque  toutes  les  grâces  expecta- 
tives, et  contient  d'autres  règlements  dont 
il  n'est  pas  besoin  de  faire  le  détail.  Par  le 
troisième,  Eugène  fui  déclaré  suspens  de 
toutes  ses  fonctions,  au  temporel  comme  au 
spirituel.  On  avertissait  les  rois,  les  princes 
et  tous  les  ecclésiastiques  de  ne  plus  lui  ren- 
dre obéissance.  Tout  cet  acte  est  semé  de 
termes  durs  contre  le  pontife  :  c'était  une  mé- 
thode passée  en  style,  sous  la  plume  de  ces 
prélats  et  de  ces  docteurs.  Le  cardinal  d'Ar- 
les présidait  alors  l'assemblée,  ce  qu'il  con- 
tinua de  faire  depuis  :  les  autres  cardinaux 
s'étaient  réunis  au  pape. 

XXXir  Session,  24  mars.  Comme  le  con- 
cile de  Ferrare  venait  d'être  ouvert  avec  les 
solennités  ordinaires,  el  qu'il  commençait  à 
délibérer  sur  la  réunion  des  Grecs,  les  pré- 
lats de  Bâle  employèrent  leur  trente-deuxième 
session  à  fulminer  des  anathèmes  contre 
cette  assemblée,  qu'ils  traitaient  de  conveU' 
ticule  schismalique . 

Le  IG  octobre  1438,  on  commença  d'enten- 
dre les  témoins  contre  Eugène.  Celle  infor- 
mation roulait  sur  son  gouvernement  et  sur 
ses  mœurs;  mais  comme  on  craignit  que  la 
matière  ne  fût  pas  assez  abondante  pour  au- 
toriser une  sentence  de  déposition,  on  dressa 
un  mémoire  contenant  huit  articles,  selon 
lesquels  le  pape  devait  être  examiné  et  jugé. 
Il  plut  au  concile,  dit  le  P.  Alexandre,  d'ap- 
peler ces  articles  des  vérités  de  foi;  et  l'on 
y  disait  que  le  concile  général  est  au-dessus 
du  pape  ;  qu'il  ne  peut  être  dissous,  ni  trans- 
féré, ni  prorogé,  à  moins  que  les  Pères  n'y 
consenlenl;  que  celui  qui  contredit  ces  véri- 
tés est  hérétique  ;  que  le  pape  Eugène  a  con- 
tredit ces  vérités,  la  première  fois  qu'il  a 
voulu  dissoudre  et  transférer  le  concile;  que 
par  les  avis  du  concile  il  a  rétracté  celte  er- 
reur; mais  qu'il  y  est  retombé  depuis,  CD 
voulant  une  seconde  fois  dissoudre  el  trans- 


283 


BAL 


BAr. 


290 


férer  le  concile  ;  que  persistant  dans  sa  ré- 
solution, malgré  les  nionilioiis  du  concile, 
et  tenant  même  un  conciliabule  à  Fcriare, 
il  se  déclare  contumace,  opiniâtre  et  relaps. 

Ces  huit  propositions  furent  agitées  avec 
une  vivacité  infinie  par  les  prélats  réunis  eu 
congrégation,  et  l'on  disputa  en  conséquence 
sur  les  qualifications  que  méritait  le  pape.  11 
y  eut  trois  avis  à  cet  égard  :  les  uns  |)réleu- 
daienl  qu'il  était  hérétique  ;  les  autres,  qu'il 
n'était  pas  seulement  hérétique,  mais  encore 
opiniâtre  et  relaps  ;  enfin  un  troisième  parti, 
qui  était  le  moins  nombreux,  quoique  le 
plus  sage,  soutenait  qu'Eugène  ne  méritait 
aucun  de  ces  reproches. 

XXXlIl'5ess(on,16mailV39.0nnecompta 
dans  cette  trente-troisième  session  que  vingt 
prélats,  tant  évéques  qu'abbés:  mais  eu  ré- 
comjieniic,  on  y  vil  plus  de  quatre  cents 
ecclésiastiques  du  second  ordre,  sans  compter 
que  le  cardinal  d'Arles,  voulant  concilier  de 
la  vénération  à  rassemblée,  fit  apporter 
toutes  les  reliques  de  la  ville,  et  les  mit  à  la 
place  des  évéques  absents.  «Ce  qui  inspira, 
dit  jEneas  Sylvius,  tant  de  dévotion,  (jue  les 
biinnes  gens  qui  furent  témoins  de  ce  spec- 
tacle fomiaicnt  en  larmes  et  priaient  Dieu 
très-ardeuHiient  de  proléger  son  Eglise.»  Ces 
bonnes  gens  ne  savaient  apparemment  pas 
que  Jésus-Christ  a  donné  au  pape  et  aux 
évéques,  et  non  aux  châsses  des  saints  le 
pouvoir  déterminer  les  questions  d(;  la  foi; 
mais  le  cardinal  d'Arles,  ([ui  ne  pouvait  igno- 
rer ce  principe,  profitait  de  tout  pour  arriver 
à  sou  but,  et  il  crut  en  effet  y  être  parvenu 
dans  cette  session,  en  faisant  publier  le  dé- 
cret déjà  minuté  dans  les  congrégations  pré- 
cédentes. Il  était  conçu  en  ces  termes  :  «  Le 
saint  concile  de  Bâie  iléclare  et  définit  ce 
qui  suit  :  1°  C'est  une  vérité  de  foi  catholi- 
que, que  le  concile  général,  représenlant 
l'Eglise  universelle,  a  une  autoritésupéiieure 
à  tout  individu,  même  au  pape,  en  ce  qui 
concerne  la  foi,  l'extirpation  du  schisme  et 
la  réforme  do  l'Eglise  dans  son  chef  et  dans 
ses  membres.  2°  C'est  une  vérité  de  foi  ca- 
tholique, que  le  pape  ne  peut  en  aucune  fa- 
çon dissoudre,  ni  transiéier,  ni  proroger  le 
concile  général,  représentant  l'Egise  uni- 
verselle, à  moins  que  ce  concile  lui-même 
n'y  consente.  3"  On  doit  regarder  comme 
hérétique  quiconque  contredit  les  deux  véri- 
tés précédentes.  »  Et  voilà  tout  le  résultat 
de  celte  session  trente-troisième,  où  tout  se 
passa,  ditjËneas  Sylvius,  avec  beaucoup  de 
pais,  d'ordre  et  de  silence. 

XXXIV"  Session.  Le  2o  du  mois'de  juin, 
le  conciliabule  tint  sa  trente-quatrième  ses- 
sion, où  le  pape  Eugène  fut  déposé,  comme 
désobéissant,  opiniâlre,  rebelle,  violateur  des 
canons,  perturbateur  de  l'unité ccclémisliijue, 
scandaleux,  simoniaque, parjure,  incorrigible, 
schismatique,  hérétique,  endurci,  dissipateur 
des  biens  de  l'Eglise,  pernicieux  et  damnable. 
Le  décret  défendait  à  tout  le  monde  de  le  re- 
connaître désormais  pour  pape,  et  déclarait 
les  contrevenants  déchus  par  le  seul  fait  de 
toutes  leurs  dignités,  soit  ecclésiastiques,  soit 

(flj  Le  conliiiualeur  de  Fieury,  el  après  lui  le  P.  Rie 


séculières,  fussent-ils  évéques,  archevêques, 
patriarches,  cardinaux,  rois  ou  empereurs. 
Or  tout  ceci  était  statué  par  une  assemblée 
où  l'on  comptait  trente-neuf  prélats,  dont  il 
n'y  avait  ((ue  sept  ou  huit  ()ui  fussent  évé- 
ques ;ct  si  l'on  en  croit  le  cardinal  Turrecre- 
n)ata,  ils  étaient  tous  notés  par  (|uel(|uc 
endroit,  qui  devait  les  fiir<'  récuser  dans  un 
jugement  bien  réglé.  «  Nous  apprenons  aussi 
de  sainl  Antonin,  dit  le  P.  Alexandre,  que 
quelques-uns  de  ceux  qui  déposèicnl  Eu- 
gène IV  avaient  été  privés  de  leurs  dignités 
par  ce  ponlife  à  cause  de  leurs  criines.  lùilin, 
pour  porter  celte  sentence  de  déposition,  ils 
n'étaient  que  sept  ou  huit  évéques,  tandis  que 
les  canons  en  demandent  douze  pour  la  dé- 
position d'un  simple  evêtjue.  »  Celle  réflexion 
fut  faite,  dans  le  temps  môme,  par  tous  les 
théologiens  restés  fidèles  à  Eugène,  et  en 
particulier  par  Nicolas  de  Cusa,  qui  fut  un 
de  ses  nonces  à  la  diète  de  .Mayenceen  li'i-l. 

XXXV"  Session,  10  juillet.  On  y  déclara 
que  l'assemblée  continuerait  ses  fonctions, 
et  que,  dans  le  ternie  de  soixante  jours, 
à  compter  d  i  moment  de  la  déposition  d'Eu- 
gène, on  piocéderail  à  l'élection  d'un  souve- 
rain pontife. 

XXXVI'  Session,  17  octobre.  On  y  définit 
que  la  doctrine  de  la  con;:eplion  immaculée 
de  la  sainte  \iergc  est  pieuse,  conforme  au 
culte  de  l'Eglise,  à  la  foi  catholi(]ue,  à  la 
raison  et  à  l'Ecriture  sainte;  qu'elle  doit 
être  approuvée,  tenue  et  embrassée  par  tous 
les  catholiques,  et  que  désormais  il  ne  sera 
plus  permis  à  jiersoune  de  prêcher  et  d'ensei- 
gner le  contraire.  Les  prélats  dressèrent  en- 
suite une  prétendue  apologie  de  leur  con- 
duite, pour  servir  de  réponse  au  décret  que 
le  pape  Eiigène  avait  renilu  contre  eus. 

XXXVll*  Session,  2i  (o)  octobre.  On  y  dé- 
termina que  toutes  les  proicslations  ,  opposi- 
tions et  autresempêchements  qu'on  aurailmis 
ou  qu'on  mettrait  a  la  future  élection  seraient 
nuls,  quand  méoie  ils  viendraient  delà  part  de 
l'empereur,  des  rois,  des  cardinaux,  des  évé- 
ques,etengénéralde  quelque  personnequece 
fût;  que  les  décrets  publiés  dans  le  concile 
pour  l'éleciion  des  papes  seraient  gardés 
ponctuellement;  que  le  conclave  prochain  se- 
rait composé  du  cardinal  d'Arles  et  de  trente- 
deux  autres  électeurs  ;  qu'ils  communieraient 
tous  et  feraient  les  serments  a\anl  d'y  en- 
trer; que  celui-là  serait  recunnu  pape,  qui 
aurait  les  deux  tiers  des  voix;  que  l'élu  ju- 
rerait de  garder  la  loi  catholique,  les  décrets 
des  conciles  généraux,  et  en  particulier  ceux 
de  Constance  et  deBâIe;  qu'on  cmpêchcrail  la 
mauvaise  coutume  de  piller  la  maison  et  les 
biens  du  pontife  élu  et  des  électeurs  ;  qu'enfin 
durant  le  conclave  toulcs  sortes  d'affaires 
seraient  suspendues,  hors  l'audience  ordi- 
naire de  la  chambre  apostolique. 

XXXVlll-  Session.  Le.'iO  octobre  ,  on  tint  la 
trente-huitième  session  ,  où  l'on  publia  trois 
décrets  :  le  premier,  pour  condamner  la  der- 
nière bulle  d'Eugène  ;  le  second  ,  pour  expli- 
quer et  limiter  un  règlement  publié  dans  le 
concile  touchant  les  élections  ;  le  troisième 
hard,  se  sont  mépris  en  l.i  bl  içanl  le  28. 


894 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES, 


Mî 


enfin,  pour  confirmer  le  choix  dos  ireiile- 
Iroiséleclfurs.  Puis,  après  que  les  éleclours, 
doiil  douze  i-euleminl  avaient  le  caractère 
épiscop.il,  eureni  prêié  le  seinienl,  onchanla 
le  Te  Heum,  et  tout  de  suite  on  se  mil  eu  mar- 
che pour  aller  au  conclave. 

Celait  uni-  gramle  maison  ,  destinée  aupa- 
ravant à  donner  le  bal.  On  la  sanctifia,  dit 
plaisamment  jEueas  Sylvius,  par  l'éleclion 
d'un  pape.  Il  y  avait  des  salles  hautes  et 
basses;  on  1"S  partagea  en  des  cellules,  qui 
se  trouvèrent  fort  inégales  pour  la  commodité 
et  la  situation.  C'était  nalurellemeiit  au  car- 
dinal d'Arles  et  aux  éiéques  électeurs  qu'il 
appartenait  de  i  lioisir;  mais,  dans  ce  concile 
de  Bàle,  on  avait  acroulumé  les  simi)les  prê- 
tres à  une  sorte  d'égalité  dont  ils  se  préva- 
lurent en  cette  occasion.  A  leur  demande,  on 
tira  les  cellules  au  sort;  la  première  et  la 
meilleure  échut  à  un  simple  prêlre,  et  la  der- 
nière et  la  plus  incommode  à  un  évèque,  qui 
fut  celui  de  Tortose. 

Le  conclave  dura  cinq  jours  ,  et  le  o  no- 
vembre, Aniédée,  duc  de  Savoie,  ayant  ob- 
tenu vingi-six  voix  au  cinciuiènie  lour  de 
scrutin  ,  fut  déclaré  pape.  L  avait  éié  marié, 
et  1.1  vie  qu'il  menait,  disent  quelques-uns, 
àUipailli-,  n'ét.iil  guère  une  préparation  au 
souveraiu  pontifical. 

XXXIX'  Session,  17  novembre.  On  con- 
firma l'éleclion,  et  le  3  décembre  suivant,  on 
nomma  une  ambassade  pour  aller  oITrir  la 
tiare  au  duc  de  Savoie.  Après  quelques  essais 
de  rési-tance,  le  prince  acquiesça  et  prit  le 
nom  de  Félix  V,  quoiqu'il  eût  d  abord  sou- 
iiailé  garder  le  sien.  Il  ne  se  rendit  à  Bàle 
que  le  -Ik  juin  \k'iO,  et  il  y  fut  sacré  et  cou- 
ronne le  2i  juillet  suivant. 

XL'  Sessiun,  2lj  février  l'iiO.  On  y  confirma 
l'élection  d'Amédée,  et  on  excommunia  tous 
ceux  qui  ne  le  reconnaîtraient  pas  pour 
pape. 

XLI«  Session,  23  juillet.  On  condamna  la 
scntince  du  pape  Eugène,  qui  avait  frappé 
d'inlenlil  Félix  el  ses  partisans. 

XLll-  Session,  h-  aoûl.  On  permit  au  pré- 
tendu pape  d'exiger,  p  nd.inl  les  cinq  pre- 
mières années  de  son  pontificat,  le  cinquième 
du  revenu  d.s  bénéfiees,  el  le  dixième  les 
cinq  suivantes,  el  l'on  travailla  à  le  faire  re- 
coiiiiaîlre  parles  princes  séculiers. Mais,  mai- 
gre tous  ces  efforts,  il  n'eut  jamais  dans  ^on 
oliédieiice  que  la  Savoie,  les  Suisses,  la  ville 
de  Bàle,  celle  de  Sirasbourg,  Albert  de  Ba- 
vière prince  de  Munich,  quelques  villes  en 
Saxe  et  quelques  universités.  D'autres  prin- 
ces, qui  voulaient  bien  ri  connaître  le  con- 
cile de  Bàle,  n'adhéraient  cependant  point  à 
Félix,  L'empereur  Frédéric  d'Autriche  fit 
conmie  la  plupart  des  princes  d'Alleuiague, 
et  embrassa  la  neutraliie;  en  sorte,  toutefois, 
que,  dans  l'Empire,  Eugène  passait  toujours 
pour  vrai  pape,  quoiqu  on  ne  \oulùt  rien 
statuer  sur  le  démêle  qu'il  avait  avec  le 
concile.  Tout  le  resie  de  la  chréiienlé,  sans 
excepter  la  Franee,  ^'attacha  de  plus  en  plus 
à  roiiédienee  d'Eugène. 

XLUi'' .Session,  1"  juillet  14il.  On  fil  un 
décret  pour  urdunner  la  célébration  de  la  fêle 


de  la  Visitation  de  la  sainte  'V'ierge,  solen- 
nité déjà  instiluée  par  Bonifare  IX  sur  le 
plan  qu'avait  imaginé  avant  lui  le  pape  Ur- 
bain ^  I.  Pour  assurer  apparemmenl  le  suc- 
cès de  (e  décret,  on  n'y  fil  aucune  mention 
du  prétendu  pape  Félix  V. 

XLIV*  Sessiun,  9  août  144.2.  On  déclara 
nul  tout  ce  qui  avait  été  entrepris,  ou  le  se- 
rait dans  la  suite,  contre  les  biens  ou  la  per- 
sonne de  ceux  qui  avaient  as>>isté  au  concile. 

XLV»  Session,  10  m.i  l'i43.  Ou  y  arrêta 
que,  dans  trois  ans,  on  célébrerait  dans  la 
ville  de  Lyon  un  concile  général,  qui  serait 
la  continuation  de  celui  de  Bàle,  et  les  pré- 
lats se  séparèrent  après  celte  session.  Ce 
concile,  vrai  ou  faux,  dura  donc  douze  ans, 
c'est-à-dire,  depuis  le  19  mai  l'»-31  jusqu'à 
pareil  mois  de  l'an  ikï'3,  el  six  ans  jusqu'à  la 
vingl-cinquième  session. 

On  com(ite,  dit  le  P.  Bichard,  jusqu'à  cinq 
opinions  différentes  parmi  les  théologiens  et 
les  canonisles  ,  louchant  l'œcuraénicité  du 
concile  de  Bàle.  Les  uns  le  tiennent  tout  en- 
tier pour  oecuménique;  les  autres  le  rejettent 
absolument  el  dans  toutes  ses  parties,  parce 
que  le  pape  Eugène  IV  ordonna  qu'il  serait 
dissous  aussitôt  après  la  première  session, 
et  qu'il  révoqua  les  pouvoirs  qu'il  avait  don- 
nés au  cardinal  Julien  d'y  présider  à  sa 
place.  Il  en  est  qui  croient  que  ce  concile  est 
œcuménique,  au  moins  jusqu'à  la  seizième 
session,  dans  laquelle  Eugène  IV,  par  ses 
lettres  datées  du  iSdcs  calendes  de  janvier 
de  l'an  iijS,  déclare  que  le  concile  général 
de  Bàle,  légiliuiement  commencé,  a  éié  légi- 
timement conlinué  depuis  son  commeme- 
ment,  comme  s'il  n'eût  jamais  été  liissnus  : 
Générale  concilium  Bnsileense  légitime  in- 
choiittiin,  a  lempare  prœdiclœ  incltodlionis  suce 

légitime  conlinuatiim  fuisse perinde  cic  si 

nulla  dissolutio  facta  fiisset.  Le  pape  ajoute 
qu'il  révo(]ue  et  annule  les  trois  bulles  qu'il 
avait  données  pour  la  dissolution  du  concile, 
cl  qu'il  le  respecte  comme  un  concile  vrai- 
ment général  :  Sacrum  g<;nerale  concilium 
Bnsileense  pure  et  simpliciter  et  cum  offeclit 
ac  om)ii  dciolione  et  fnvore.  Il  en  est  d'autres 
qui  poussent  l'œeuménicité  du  (oncile  do 
Bàle  jusqu'à  la  vingt  cinquième  session  qui 
vit  naître  la  division  parmi  les  Pères,  el  d'au- 
tres enfin  qui  la  reculent  jusqu'à  la  transla- 
tion du  coin  ile  à  Ferrare.  C'est  cette  opinion 
qui  a  clé  adoptée  par  le  P.  Alexandre,  et  après 
lui  par  le  P.  Richard. 

Mansi  a  démontré  sans  peine  l'inconsé- 
quence de  ces  trois  dernières  opinions,  ou  du 
moins  de  la  dernière.  «  Si  nous  disions  avec 
Noël-.Uexandre,  observe  ce  savant  prélat, 
que  le  concile  est  supérieur  au  pape,  nous 
aurions  tort  d'inférer  qu'il  a  perdu  sa  pré- 
rogative, de  ce  que  Eugène,  en  1(>  transférant 
à  Ferrare,  a  cessé  de  le  reconnaître.  Une  fois 
que  le  pape  est  tenu  pour  inférieur  au  con- 
cile et  dépendant  de  ses  décisions,  il  ne  peut 
lui-même  lien  faire  contre  lui  ni  surtout  lui 
ôter  son  auiorite.»  {Hisl.  eccl.  t.  IX,  ;;.  49J.) 

Marchelli  réfute  à  son  tour  le  jansénisie 
Fabre,  conlinnaleur  de  l'Histoire  ecclésinsli- 
que  de  Fleury,  el  défenseur  zélé  de  la  pre- 


S9S 


BAL 


iiiièrn  opinion.  «  Deninmlons,  di(-il,  à  nolro 
liisloriL'ii.  linn  ,|u'il  proiivi',  |iuisiiiii'  Ci'  n'csl 
pas  sa  ciiudiiiic,  m  lis  iiu'il  ili^^'  simplomenl 
si  i"a«iS(Mnl)lei'  de  Bàle  ol  un  ro^cile  (Lxuiiié- 
iiiiiui-.  Oui  sûremciil,  lepoiiil-il  .inssilôl  s.iiis 
aiiciiiiK  r<'>liifiiiin  .  le  s.iinl  (  oiuile  iKciiniéiii- 
ipu;  el|;oiiér<iitl''l{àle.Birii  |(lii-,  il  s'eci  ic  d'un 
IDU  inaj;islral  (l.CM,  ».  Ci  que  les  siècles  (lui 
oui  suivi  cl  ceux  i|ui  cul  précédé  le  concile 
no  nous  fournisseni  p;is  ireseiii|)lcsd'urii' plus 
:;ranile  <'xactilMile  ni  d'une  plus  grande  li- 
iicrié.  l*arlerail-on  aulreineul  de  ces  concilis, 
que  sainl  Grégoire  le  Grand  voulail  qu'on 
reçût  coninie  les  qualre  Kvangiies?  M.iis  elail- 
il  œcuménique  seultincnt  jusqu'à  la  !(>•  ou 
loul  au  plus  jusqu'à  la  *i5°  session,  comme 
l'onl  prétendu  les  plus  zé  es  dél'rnsenrs  de 
ce  synode?  Non,  siîrement,  dit  nuire  liislo- 
rien^  même  après  ces  sessions,  même  après 
la  '>i±  (après  laquelle  on  approuva  la  Piag- 
lualiquc),  même jus(|ua  la  fin,  c'est  toujours 
le  concile  de  Bûle,  les  pères  de  Bâle.  Mais  Eu- 
gène V\  avait  transi'eré  ailleurs  le  concile, 
/évoqué  les  pouvoirs  du  cardinal  .lulien, 
donne  différenles  bulU-s  contre  les  Pères  réu- 
nis... T"Ut  cela  n'y  fait  rien.  Mais,  après  la 
30*  session  de  Bâle,  commença  le  concile  de 
Ferrare,qui  fut  bienlôl  transféré  à  Florence; 
el  ce  concile  est  induliitablement  œcuméni(|ue 
tout  entier,  comme  le  prouve  Noël-Alex mdre 
(SiTC.  W  ,  diss.  10,  art.  1,  n.  6j.  Les  i'ères  de 
Bâle  el  de  Florence  s'analhématisaienl  mu- 
tuellement,  jusque-là  que  notre  téméraire 
conlinualeur  dit  avec  sou  Dupin  que  le  con- 
cile de  Bâle  et  celui  deFlor<  nce  (dont  il  ne  lait 
qu'un  làgol),  linirenl  pluiôl  lasses  du  combat 
que  vaincus  (/.  CIX,  n.  57).  Or.comiuent  l'E- 
glise universelle,  qui  est  esseniiellement  une, 
peul-elle  élre  représentée  en  même  (enips  par 
deux  conciles  op[i<isés,  et  qui  reconnaissent 
deux  différents  cliel'^?  Plusieurs  articles  défi- 
nis par  ceux  de  Bâle  sont  coiulainnes  comme 
liéiétiques  par  Eugène  IV,  socro  approbaiite 
concilio,  el  cela  deiruil  l'inraillibilile  de  l'un 
ou  de  l'autre  synode.  Mais  notre  hisioricu  ne 
comprend  rien  à  toutes  ces  difficultés  ni  à 
mille  autres  qu'on  pourrait  opposer,  parce 
que  ce  n'est  pas  là  son  affaire.  Il  lui  suffit 
que  le  concile  de  Bâle  soil  œcuménique;  du 
reste,  stat  pro  raliuiie  voluntas.  » 

Le  savant  prélat  répond  avec  la  même 
habileté  aux  partisans  des  trois  dernières 
opinions  :  «  Les  défenseurs  de  l'œcuménicilé 
de  Bâle  sont  plus  adroits,  pouisuit-il ,  en 
s'allachanl  fortement  à  l'approbalion  que  le 
saint-siège  a  donnée  à  ce  concile.  Mais  l'ad- 
hésion d'Eugène  1\  fut  toujours  condilion- 
nelle,  puisqu'il  mettait  pour  bases  fonda- 
mentales qu'on  reçût  ses  légats  el  qu'on  ab(t- 
lil  tous  les  décrets  portés  contre  sa  personne, 
>on  autorité  et  sa  liberté,  contre  le  saint- 
fiége,  etc.  Toutes  les  conditions  auxquelles 
lii.gène  avait  reslreinlsun  adhésion  ausynodc 
de  Bâle  y  furent  détruiles  el  violées;  ainsi 
personne  n'osera  dire  qu'Eugène  ait  approuvé 
ces  décrets,  dont  il  exige  la  destruction  pour 
condition  de  son  approbation  même.  Le  fa- 
meux Jean  Launoy  s'est  cHorcé  de  trouver 
une  approbation  authentique  du   concile  de 


Bàlc,  et  on  grand  homme  qu'il  était,  il  .i  su  la 
trouver  là  oii  |iersoiine  ne  l'avail  j.iinais  vue. 
Ecoulez  ,  la  voici  dans  la  première  partie 
de  la  dernière  lellre  de  cet  anliur  ;  AhWdH- 
dcr  srptimus  ,  dii-il  ,  muUa  coinmcnd Hune 
ointivit  iicndeiiiids  qiiœ  sententidiit  iiHinacit- 
luiœ  c  nceptiunis  Ùciparœ  defeusi^nl  ;  mler 
iiisif/ncs  et  mayni  nmiiiais  academias  est 
l'arisicnsis  ;  Parisiensis  a  Busileinsi  syiwdo 
cam  doclrinr.m  nccepil  :  cnjo  (écoutez  cet 
ergo)  t'ijo  cnnciltuni  liasilr.ense  ALcxiinder 
approhal.  Voilà  (jui  est  beaul  (|uelli-  force  de 
raisODiiemcnt  1  il  n'y  a  que  les  préjugés  des 
Italiens  tjui  les  empêchml  d'i  n  saisir  la 
beauté.  Eux  seuls  peuvent  s'étonner  qu'un 
homme  qui  peut  parler  uni'  seule  fois  de  la 
sorte  soit  ensuite  admis  dans  le  catalogue 
des  hommes  célèbres.  Launoy  tire  par  un 
puéril  paralogisme  une  conséquence  géné- 
rale; et  d'après  des  |irémisses  qui  .soûl  toutes 
particulières  el  qui  n'ont  rapport  qu'au 
seul  point  de  la  conception,  il  coueiul  eu  fa- 
veur de  toute  la  doctrine  du  synode.  Pour 
nous,  nous  déduisons  de  ces  efforts,  que 
même  les  Launoy  comprennent  le  vide  que 
laisse  aux  ilécrets  d'un  concile  te  manque 
de  l'approbation  romaine,  bien  loin  de  re- 
connaître (lue  l'on  puis-ie  croire  de  bonne  foi 
qu'ils  aient  toute  leur  force,  lors  même 
qu'ils  sont  faits  malgré  h-,  pape,  comme  le 
continualfur  a  rêvé  l'avoir  demonlié.  »  Cri- 
tique de  l'Hisl.  eccl.  de  Flcunj,  t.  H,  p.  1j7  et 
saio.;  Annal,  des  Conciles  ;  M.  Rohrbucher, 
Hisl.  i:mv.  de  l'Egl.  culh.,  t.  XXI. 

BALGLNCIAZENSIA  [Concilia).  Voy. 
Beacgexcy. 

BALTIMOIŒ  (Synode  diocésain  de).  Le  7 
noveiiibie  17'J1,  sous  Jean  Carroll  ,  premier 
évèque  de  Baltimore.  La  prudence  du  ver- 
tueux prélat,  égale  à  sou  zèle,  ne  lui  permit 
pas  de  rien  régler  d'important  dans  son 
église  nouvellement  formé',  sans  le  conseil 
des  prêtres  ou  des  missionnaires,  ses  col- 
laborateurs. Il  réunit  donc  auiour  il(!  lui  les 
principaux  m;  nibres  de  son  clergé,  à  savoir  : 
son  vicaire  gênéfai,  ayant  juridiction  sur 
tout  le  diocèse;  ses  deux  autres  vicaires 
généraux,  du  nord  el  du  midi;  le  supérieur 
de  son  séuiiuaire  el  seize  autres  prêtres 
dont  on  ne  marque  pas  les  litres,  el  il  fil ,  de 
concert  avec  eux,  les  statuts,  dont  voici  les 
plus  remarquables. 

i.  On  rebaiilisera  sous  condition  ceux 
dont  ou  n'aura  pas  la  certitude  morale  iiu'ils 
soient  va^idemenl  baptises,  el  en  particulier 
ceux  qui  en  cas  de  nécessité  auraient  été 
baptisés  par  des  sages- IVuunes  liciéliqucs 
ou  même  par  des  femmes  i  atlioliq  tes,  à 
moins  qu'on  n'ait  aucun  lieu  d'asseoir  un 
doute  pruiient  sur  la  valaliié  de  leur  acte. 
Tonlelois  on  se  gardera  bien  de  rebaptiser 
indilTeremmenl  quiconque  n'aura  p.is  reçu 
le  baptême  d'un  prêtre,  de  crainte  d'  ncourir 
la  peine  d'irrégularité  portée  par  le  pape 
Alexandre  111. 

3.  Quand  des  hérétiques  valiiiement  bap- 
tisés se  convertissent  à  la  foi,  on  ne  doit  pas 
exiger  qu'ils  se  lassent  suppléer  ks  cérémo- 
nies du  baptême. 


«95 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


sge 


G.  On  fora  choix  dans  chaque  congréga- 
tion de  deux  ou  de  trois  hommes  des  plus 
recoramanilables  par  leur  vertu  et  par  leur 
rang,  pour  faire  la  collecte  des  offraiules 
tous  les  jours  de  dimanche  el  de  fête,  après 
l'évangile  de  la  messe. 

7.  Le  produit  de  ces  offrandes,  selon  l'an- 
tique usjige  de  l'Eglise,  sera,  s'il  en  est  be- 
soin ,  divisé  en  trois  paris  :  la  première, 
pour  la  subsislanee  du  prêlre;  la  seconde, 
pour  le  soulagemriU  des  pauvres,  et  la  troi- 
sième, pour  la  labrique  de  l'église.  Si  cepen- 
dant on  trouve  qui-lque  autre  moyen  de 
pourvoir  aux.  besoins,  tant  des  pauvres  que 
des  ministres  du  sanctuaire,  on  emploiera  le 
produit  des  offrandes  tout  entier  à  l'achat 
des  vases  sacrés  et  des  autres  choses  indi- 
spensables au  culle,  à  la  réparation  des  égli- 
ses ou  à  leur  édiûcalion  dans  d'autres  lieux 
mieux  situés. 

8.  On  évitera,  en  recevant  des  honoraires 
de  messes,  tout  soupçon  d'avarice  ou  do  si- 
monie; ces  sortes  d'offrandes  ne  seront  ni 
tellement  fortes,  qu'elles  réduisent  à  la  gène 
ceux  qui  les  font,  ni  tellement  faibles,  qu'elles 
fassent  consiilérer  comme  vil  et  de  nul  prix 
le  ministère  sacerdotal  par  les  gens  peu  in- 
Klruiis. 

10.  On  avertira  les  enfants,  qu'on  préparc 
à  leur  première  communion,  de  faire  aupa- 
ravant la  confession  générale  de  toute  leur 
vie  précédente.  On  ne  leur  fera  pas  atten- 
dre celte  communion  jusqu'à  un  âge  trop 
avancé,  et  cependant  il  ne  suffira  pas, 
pour  qu'on  les  y  admette,  qu'ils  aient  sim- 
plement l'usage  de  la  raison  ;  mais  on  at- 
tendra qu'ils  en  aient  acquis  le  parfait 
usage. 

12.  Nous  défendons,  sous  peine  de  sus- 
pense, à  tout  prêlre,  de  quitter  sa  con- 
grégation pour  entrer  dans  une  autre,  à 
moins  qu'il  n'en  ait  obtenu  de  nous  la  per- 
mission. 

13.  Ou  n'admettra  personne  au  sacrement 
de  mariage,  qui  ne  sache  la  doctrine  chié- 
tiennc  et  les  principaux  mystères  de  la  foi. 
Quant  à  ceux  qui  ne  sauraient  rien  appren- 
dre par  cœur,  on  se  bornera  à  leur  incul- 
quer, suivant  les  prescri|ili()ns  d'un  concile 
de  Lima,  l'exislence  d'un  Dieu  el  d'une  au- 
tre vie,  la  Innité  des  personnes  divines, 
l'incarnation  du  Fils  de  Dieu  el  sa  naissance 
de  la  vierge  Marie,  sa  passion  et  sa  mort , 
sa  résurrection  el  sa  gloire  ;  la  nécessité 
d'avoir  foi  en  Jésus-Christ  pour  obtenir  le 
salut,  la  vcrlu  des  sacrements,  et  en  parti- 
culier du  baptême  et  de  la  pénitence,  et 
l'obligation  de  garder  lous  les  comman- 
dements de  Dieu  et  de  l'Eglise,  qui  se  ré- 
sument dans  l'amour  de  Dieu  par-dessus 
tout,  et  celui  du  prochain  comme  de  soi- 
même. 

IG.  On  empêchera,  autant  que  possible, 
les  mariages  des  catholiques  avec  des  héré- 
ti'iucs  ;  on  exigera  du  moins  que  répoux 
hérétique  promette  devant  témoins  de  ne 
pas  apporter  d'obstacle  à  ce  que  lous  les 
enfants  qui  naîtront  soient  élevés  calholi- 
quement.  Mais  si  celui-ci  refuse  de   faire 


celle  promesse,  et  qu'on  ait  lieu  de  craindre 
que  les  époux  n'aillent  plutôt  conlir,cler 
mariage  devant  un  ministre  de  la  seile,  le 
prêtre  catholique  devra  p;ir  prudence  leur 
permettre  de  contracter  plutôt  devant  lui, 
pourvu  toutefois  qu'ils  n';iieol  pas  entre  eux 
d'autres  empêchements.  On  ne  donnera  point 
à  ces  mari;iges  la  bénédiction  marquée  au 
rituel  romain. 

17.  Dans  les  congrégations  où  il  y  a  quel- 
que clergé  ou  mêiiie  des  l;iï<|ues  (lui  sa- 
chent le  chant,  on  chantera  tons  les  diman- 
thes  les  litanies  de  Lorelte,  puis  l'aspeisiou, 
puis  la  messe  avec  prône;  el  dans  la  fioirée, 
les  vêpres  avec  la  bénédiction  du  saint  sa- 
crement ,  et  enfin  le  catéchisme.  On  fera 
bien  d'entremêler  aux  offices  des  hymnes  ou 
des  prières  dans  la  langue  du  pays. 

18.  Miiis  dans  cilles  t>ià  le  prêlre  se  trouve 
seul  pour  tout  faire ,  celui-ci  se  contentera 
de  réciter  les  litanies  deLorette,  de  f.iire 
l'aspersion  el  de  dire  la  messe  avec  le  prôn;^  ; 
à  la  suite  de  la  messe,  il  fera  réciter  à  lous 
les  assistants,  dans  leur  langue  maternelle, 
l'oraison  dominicale,  la  salutation  angéli- 
qne,  le  symbole  des  apôtres  et  les  actes  de 
foi ,  d'espérance  et  de  charité;  après  quoi,  il 
congédiera  l'assemblée,  en  ne  retenant  que 
les  enfants  et  autres  personnes  manquant 
d'insiruclion,  pour  leur  apprendre  les  prin- 
cipaux articles  de  la  foi. 

19.  Nous  avons  mis  notre  diocèse  sous  lo 
patronage  de  la  sainte  A'ierge  Marie ,  et 
nous  nous  souvenons  avec  reconnaissance 
que  c'esl  le  jour  de  l'Assomption  que  nous 
avons  éié  sacré  premier  évêque  de  Balii- 
more.  Nous  ordonnons  en  conséquence  que 
le  dimanche  dans  l'octave  de  l'Assomption, 
ou  l'Assomption  même,  si  elle  tombe  le  di- 
manche, soit  célébrée  comme  la  principale 
fête  de  ce  diocèse. 

20.  Nous  accordons  aux  pasteurs  des  di- 
verses congrégations  le  pouvoir  de  dispenser 
du  précepte  de  l'Eglise  les  marchands  el  les 
artisans  qui  ,  à  cause  des  héréliques  qui 
travaillent  le  dimanche,  et  avec  lesquels  ils 
se  trouvent  mêlés,  ne  pourraient  observer 
rigonreuseraenl  le  préceide  sans  nuire  con- 
sidérablement à  leurs  affaires.  Ces  person- 
nes néanmoins  se  feront  toujours  un  de- 
voir d'entendre  la  messe,  à  moins  qu'elles 
ne  puissent  le  faire  sans  un  grave  dom- 
mage. 

22.  Nous  défendons  aux  clercs  d'habiler 
avec  des  femmes  suspectes  ou  qui  n'aienl 
pas  quarante  ans  accomplis. 

24.  On  réservera  à  notre  jugement  la 
question  de  la  sépulture  des  personnes  décé- 
dées sans  sacrements.  Si  cependant  le  |)as- 
teur  se  trouve  à  une  distance  trop  grande 
de  nous,  il  pourra  de  lui-même  décider  la 
chose,  en  se  souvenant  toutefois  que  le  but 
que  se  propose  l'Eglise  dans  le  refus  de  la 
sépulture  est  de  contenir  les  vivants  dans 
le  devoir,  plulôl  que  de  punir  les  morts, 
pour  qui  elle  ne  cesse  d'offrir  à  Dieu  ses 
prières. 

BALTIMORE  (Conférence  épiscopale  à), 
l'an  1810.  L'archevêque  de  Ballimore,  Mon- 


297 


r\L 


BAL 


son 


loipnpur  CnrroU  ,  l'cvôque  d<!  Gortyne,  son 
co.idjulcur,  cl  les  6v('iiurs  de  Philadelphie, 
de  Boslon  cl  de  Ilaidslowi» ,  nouvellement 
ordonnés  ,  composaient  celte  réunion.  Ces 
prélats  y  convinrent  de  n'admettre  aux  sa- 
crements les  personnes  connues  pour  ap- 
partenir à  la  société  des  francs-maçons , 
que  sous  la  promesse  qu'elles  feraient  de  ne 
plus  fréquenter  les  loges  et  de  renoncer  ab- 
solument aux  sociétés  secrètes. 

BALTIMOUK  (1"  Concile  provincial  de), 
l'an  1829.  Nous  prendrons  à  peu  près  tout  ce 
que  nous  avons  à  dire  de  ce  concile  dans  d'ex- 
cellents articles  de  D.  Guéranger,  publiés  par 
M.  le  rédacteur  de  VAtixiliaire  catholique. 
Au  mois  de  décembn^  de  l'an  1828,  Mgr 
Jacques  Whitfield ,  archevêque  de  Balti- 
more, adressa  à  ses  suiïragants  la  lettre  de 
convocation  pour  le  concile  qui  devait  se 
tenir  en  sa  métropole  le  1"  jour  d'octobre 
18-29.  Une  invitation  de  prendre  part  à  cette 
assemblée  fut  adressée  aussi  à  l'évêque  de 
Saint-Louis,  administrateur  de  la  Nouvelle- 
Orléans,  soumis  immédiatement  au  saint- 
siége,  mais  exerçant  la  juridiction  ecclésia- 
stique dans  la  république  des  Elals-Unis,  et 
par  conséquent  intéressé  ,  sous  plusieurs 
rapports,  à  prendre  part  aux  décisions  du 
concile. 

Le  30  septembre  1829,  tous  les  prélats,  à 
l'exception  des  évoques  de  New- York  et  de 
Mobile,  absents  pour  un  voyage  entrepris  on 
Kurope  ,  se  trouvèrent  réunis  à  Baltimore. 
L'ordre  de  séance  fut  déterminé,  suivant 
l'usage,  d'après  l'ancienneté  dans  l'épisco- 
pat  ;  et  après  le  métropolitain  siégèrent 
NN.  SS.  Benoît-Joseph  Flaget,  évêtjue  de 
Bardstown  ;  Jean  England,  évêque  de  Ghar- 
lestown  ;  Edouard  Fenwick,  évéque  de  Cin- 
cinnati ;  Joseph  Rosati  ,  évéque  de  Saint- 
Louis  et  administrateur  de  la  Nouvelle-Or- 
léans ;  Benoit  Fenwick,  évéque  de  Boston  : 
Mgr  Guillaume  Mallhews,  vicaire  aposto- 
lique de  Philadelphie,  y  eut  aussi  voix  déli- 
bérative  ;  mais  il  ne  parait  pas  qu'il  y  ail 
eu  voix  décisive,  tant  parce  que  le  caractère 
épiscopal  lui  manquait,  que  parce  que  dans 
les  souscriptions  il  signa  simplement  sub- 
fcripsi,  au  lieu  que  les  autres  prélats  ajou- 
tèrent ,  chacun  pour  soi  ,  definiens  sub- 
scripsi. 

La  résolution  préalable  que  prirent  les 
Pères  du  concile,  avant  l'ouverture  des  ses- 
sions, fut  celle  de  ne  publier,  par  la  voie  de 
la  presse ,  aucun  des  décrets  avant  qu'ils 
fussent  approuvés  par  le  saint-siége.  On  ar- 
rêta ensuite  que,  du  4  au  10  octobre,  l'un 
des  prélats  célébrerait,  chaque  jour,  dans 
l'ordre  de  séance,  la  messe  solennelle,  et 
que  les  évêques  de  Charleslown  et  de  Boston 
y  prêcheraient  le  peuple  alleniaiivement. 
ïînlin,  l'archevêque,  de  l'avis  duconcile,  dé- 
signa pour  promoteur  l'évêque  de  Boslon  ; 
pour  secrétaire,  M.  Edouard  Damphoux  , 
licencié  en  la  faculté  de  théologie  de  Balti- 
more, auquel  fut  adjoint  M.  François  Ken- 
rick  ;  pour  maître  des  cérémonies,*  .M.  Jean 
Chanche ,  et  pour  chantres  MM.  François 
Lliomme  et  Jean  Handanne. 

Dictionnaire  des  Conciles.  L 


Les  Pères  admirent  i\  prendre  part  it  leurs 
délibéralions,  avec  voix  sini|ileiiient  consul- 
tative, le  \\.  P.  François  Dzitrozynski,  pro- 
vincial de  la  société  de  Jésus  aux  lilals- 
Uiiis;  M.  Joseph  Carrière,  visileur  de  la 
compagnie  de  Saint-Sulpice  ;  MM.  Jean  Tes- 
sier,  vicaire  général  ,  Louis  DcluoI,  .supé- 
rieur du  séminaire,  et  Edouard  Damphoux  , 
en  qualité  de  théologiens  de  l'Kgliso  de 
Baltimore  ;  et  MM.  François  Ivenrick,  Si- 
mon Brûlé,  Louis  de  Barth  ,  Auguste,  Jean- 
Jean  ,  Antoine  Blanc  et  Michel  Wlieelcr, 
comme  théologiens  de  chacun  des  prélats  des 
autres  sièges. 

Le  concile  s'ouvrit  le  k  octobre  cl  dura 
huit  jours  ;  il  eut  trois  sessions,  douze  con- 
férences publiques  et  autant  de  secrètes.  On 
y  fit  Irenle-huit  canons,  et  avant  de  ('lore  le 
concile,  les  Pères  adressèrent  au  pape  une 
lettre  synodale,  où  ils  lui  rendirent  compte 
de  la  situation  de  leurs  églises  ,  en  deman- 
dant sa  confirmation  apostolique  pour  leurs 
décrets.  Cette  confirmation  fut  accordée, 
avec  quelques  légères  modifications  dans  la 
rédaction  des  canons,  par  le  souverain  pon- 
tife ,  le  26  septembre  de  l'année  suivante. 

1.  «  Nous  avertissons,  disent  les  Pères  dans 
leur  premier  décret,  tous  les  prêtres  établis 
dans  ces  diocèses,  de  se  souvenir  de  la  pro- 
messe émise  dans  leur  ordination,  et  de  ne 
jamais  refuser  aucune  mission  désignée  par 
l'évêque,  si,  au  jugement  de  celui-ci,  ces 
prêtres  peuvent  y  trouver  des  ressources  suf- 
fisantes à  l'honnête  entrelien  de  leur  vie,  sans 
que  la  charge  soit  trop  pesante  pour  leurs 
forces  et  leur  santé.  Toutefois,  nous  ne  vou- 
lons rien  innovera  l'égard  de  ceux  qui  ob- 
tiendraient des  bénéfices-cures,  dont  nous 
ne  connaissons  qu'un  seul  dans  ces  pro- 
vinces ;  comme  aussi  nous  ne  prétendons  en 
rien  déroger  aux  privilèges  accordes  aux  re- 
ligieux par  le  saint-siége.» 

Les  évêques  dans  ce  canon,  et  d'après 
l'observation  qui  leur  en  fut  faite  par  la 
congrégation  romaine  de  la  Propagande, 
consacrent  le  principe  de  l'inamovibilité  des 
bénéfices-cures  ;  mais  ils  prennent  en  même 
temps  les  mesures  nécessaires  à  l'adminis- 
tralion  des  églises  dans  un  pays  qui  n'était 
encore,  pour  la  plus  grande  partie,  qu'à 
l'état  de  mission. 

La  réserve  qu'ils  font  ensuite  à  l'égard  des 
privilèges  des  religieux  est  fondée  sur  l'es- 
sence même  des  corporations  de  cette  espèce, 
qui,  tout  en  euiployanl  leurs  sujets  au  ser- 
vice des  églises  ,  sous  la  juridiction  des  or- 
dinaires, ne  pourraient  aliéner  leurs  droils 
sur  eux  sans  comprometlre  tout  le  bien  (lui 
résulte  de  l'exacte  observation  de  leurs  prin- 
cipes constitutifs,  et  sans  altérer  plus  ou 
moins  l'heureuse  influeiice  de  leur  action. 

2.  «  Nous  statuons  el  déclarons  que,  tout 
prêtre  ordonné  pour  une  partie  quelconque 
de  celte  province,  est  tenu,  en  vertu  de  la 
promesse  faite  dans  son  ordination,  à  rester 
dans  le  même  diocèse  et  à  obéir  à  son  pré- 
lat, jusqu'à  te  qu'il  ail  été  congédié  canoni- 
quemenl.  Nous  statuons  encore  que  tout 
prêtre  incorporé  à  quelque  diocèse  suivant 

10 


209 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


300 


les  formes  est  astreint  à  la  même  obliga- 
tion. Par  ces  statuts  nous  ne  voulons  pas 
mellre  obstacle  à  l'exéculioti  des  principes 
clairement  exposés  par  Benoît  XIV  (Const. 
25,  toin.  11  de  son  Bullaire,  Ex  qito  (lileclus), 
au  sujet  des  prêtres  qui  veulent  passer  dans 
quelque  ordre  religieux.» 

Qui  1  que  soit  le  besoin  de  prêtres  pour 
l'exercice  du  saint  ministère  dans  l'Amé- 
rique du  Nord,  les  Pères  du  concile  n'en 
consacrent  pas  moins  le  droit  imprescriptible 
el  fondé  pour  tout  cbrétien  (fût-il  prêtre) 
sur  l'essence  niêmi;  du  christianisme,  d'em- 
brasser l'état  religieux.  Une  abnégation  si 
pleine  de  courage  a  porté  bonheur  à  ces 
églises  nouvelles,  el  les  prochains  conciles 
de  Baltimore  ne  se  composeront  plus  simple- 
ment de  sept  évêques  et  d'un  vicaire  aposlo- 
li(iue  ,  comme  celui  qui  nous  occupe  ici  , 
mais  on  y  verra  ce  nombre  s'accroître  sans 
interruption  et  dans  une  progression  ravis- 
sante, il  en  sera  de  même  du  clergé  sécu- 
lier du  second  ordre ,  en  même  temps  que 
des  congrégations  régulières. 
,  3.  «  Nous  exhortons  instamment  tous  les 
prélats  de  cette  province  à  ne  pas  concéder 
la  f;!culté  d'exercer  le  saint  ministère  à  un 
préire  étranger,  s'il  ne  présente  les  Ictlrcs 
testimoniales  ou  dimissori.iles  g.ir.nities  par 
l'autorité  du  prélat  auquel  il  se  trouvait  en 
dernier  lieu  soumis  Toutefois  nous  n'enten- 
dons pas  déroger  par  ce  décret  aux  privilèges 
accordés  par  Icsainl-siégeàquelquessociélés 
religieuses  et'  aux  missionnaires  aposlo- 
liques.  » 

I  Otie  réserve  expresse,  faite  par  le  concile 
en  laveur  des  réguliers,  témoigne  d'une  ma- 
nière authentique  que  les  lettres  d'obédience 
Sîjlfisent  pour  accréditer  dans  toute  l'Eglise  , 
auprès  des  évêqoes,  les  religieux  qui  en  sont 
porteurs. 

k.  «Nous  statuons  et  déclarons  que  chaque 
prélat ,  aussitôt  qu'il  le  pourra  commodé- 
ment, devra  désigner,  pour  chacun  des  lieux 
dont  les  besoins  exigeront  plusieurs  prêtres, 
un  seul  pasteur,  auquel  il  pourra  adjoindre 
un  aide  ou  plusieurs,  selon  qu'il  lui  paraîtra 
expédient.  Quant  aux  lieux  dans  lesquels 
aucune  disiiosilion  spéciale  n'aurait  été 
prise,  nous  ordonnons  que  le  prêtre  qui,  le 
premier,  après  ce  décret  porté,  aura  été  dé- 
signé par  l'ordinaire  pour  remplir  cette 
charge,  soit  considéré  comme  le  paBleur,  et 
que  les  autres  prêtres,  députés  après  lui, 
soient  tenus  pour  ses  aides,  jusqu'à  ce  que' 
le  prélat  lui-même  en  ait'  avisé  autrertlent.  » 
I  En  182y,  les  évêques  sentent  déjà  la  né- 
cessité de  tracer  les  premiers'  liiiéaWetits  des 
paroisses  ,  et  d'assigner  un  cht^f  local  au 
clergé  des  diverses  églises  desservies  par 
plusieurs  prêtres.  H  n'y  a  plus  qu'un  pas  de 
cette  mesure  à  la  création  de  cures  propre- 
ment dites. 

5.  «  Comme  souvent  les  trustées  M'iques 
ont  abusé  des  droits  que  leur  a  attribués  la 
puiss;inci'  civile,  au  grand  détriment  de  la 
religion  el  au  scandale  des  fidèles,  nous  dé- 
sirons lortenient  que  désormais  aucune 
éalise  ne  soil  érigée  ou  consacrée,  qu'elle 


n'ait  été,  toutes  les  fois  que  cela  pourra  se 
faire,  cédée  par  acte  écrit  à  l'évoque  dans  le 
dio'cèse  duquel  elle  doit  être  bâtie  pour  le 
culte  divin  et  l'utilité  des  fidèles;  sauf  encore 
les  privilèges  des  réguliers  ,  suivant  ce  qui 
est  ordoimé  par  le  droit  canon  et  les  consti- 
tutions des  |)onlifes  romains.  » 

Les  entreprises  des  trustées,  ou  marguil- 
liers  des  églises,  ont  causé  de  grands  scan- 
dales aux  Etals-Unis,  el  menaçaient  de  plus  en 
plus  la  liberté  de  l'Fglise.Les  Pères  du  concile 
n'ont  trouvé  d'autre  moyen  d'y  mettre  un 
ternie  que  d'assigner  auTt  évêques,  autant  que 
possible.  p;ir  les  voies  légales,  la  propriété 
des  édifices  religieux.  Mais  cette  disposition 
ne  pouvait  s'appliquer  aux  églistV  des  régu- 
liers, (lui  sont  la  propriété  de  leur  ordre  , 
garantie  par  le  droit  commun, et  sur  lat}uelle 
d'ailleurs  les  trustées  ne  pouvaient  s'attri- 
buer des  droits. 

G.  «  Nous  conformant  aux  lettres  aposto- 
liques de  rie  Vil,  de  Léon  XII  el  de  la  sa- 
crée congrégation,  nous  déclarons  par  co 
décret,  que  le  droit  que  prétendent  avoir 
Certains  laïques  d'instituer  ou  de  renvoyer 
les  pasteurs  répugne  absrolument  à  la  doc- 
trine et  à  la  discipline  de  l'Eglise;-  et,  de 
plus,  qu'jiucun  droit  de  patronage,  de  quel- 
que genre  que  ce  soit,  que  reconnaissent  les 
canons  ,  n'appartient  maintenant  à  aucune 
personne  ou  corporation  laïque  ,  à  aucune 
assemblée  de  marguilliers  ou  autres  dans 
cette  province.  Nous  déclarons  encore  que 
les  émoluments  pu  redevances  qui  ont  cou- 
tume d'être  fournis  par  les  fidèles,  soit  pour 
les  places  qu'ils  occupent  dans  les  églises  , 
soit  pour  les  services  r'endiis  aux  églises  ou 
aux  missions  par  les"  prêites,  soit  pour  ache- 
ter un  fonds  de  terre  destiné  à  la  conslruc- 
liori  d'une  église,  soit  même  pour  bâtir  une 
église,  ne  donnent  aucufl  droit  reconnu  par 
les  sacrés  canons. 

7.  «  De  plus,  notts  pressons'  vivement  tous 
les  prélats  de  celte  province  de  priver  sur- 
le-champ  de  leurs-  jlouv'oirs.ou  de  suspendre- 
de  toute  fonction  sacrée,  jusqu'à  entière  pé- 
nilcnce  et  satisfactioti,  tout  clerc  qui  aurait 
été  en  quehjue  manière  l'auteur  ou  le  fau- 
teur de  semblable  usur'paiion;  le  tout  selon 
ce  qui  a  été  statué  par  les  Pères  du  concile 
de  "l' renie. 

8.  «  En  outre,  si  ui^e  |iopuIation,  ou  con- 
grégation. Ou  une  assemblée  de  trustées,  ou 
d'autres  encore  viennent  à  tenter,  par  quel- 
que moyeii,  de  retenir  dans  une  église  quel- 
Contiue,  contre  la  volonté  du  prélat,  un  prê- 
tre non  approuvé,  ou  privé  de  ses  pouvoirs, 
ou  suspens  et  non  réhabilité  par  le  supé- 
rieui'  légitime;  ou  encore  si  cette  congréga- 
tion ou  cette  assemblée  de  ti'ustées  cause 
quelque  peme  dans  l'aCcomplî'ssentent  de  ses 
fonctions  à  un  prêtre  exerçant  le  saint  mi- 
nistère avec  l'approbation  dé  son  prélat;  ou 
si  elle  lui  enlève  ou  retient  les  secours  ac- 
coutumés et  nécessaires  à  rentrelien  de  la 
vie,  nous  pressons  vivem»  nt  les  prélats  d'in- 
leidire  ce  le  église  jusqu'à  ce  qu'il  soit  ap' 
porte  remède  a  un  si  grand  mal  ,  lorsque 
lous  les  autres  mojeris  oaraîtrout  inutiles. 


SOI 


BAL 


BAL 


90% 


Nous  exhortons  encore  tous  les  prélats  de 
celte  province  à  rappeler  el  à  ineiil(|iier  très- 
souvent  aux  administrateurs  des  biens  tem- 
porels, qui  seraient  destinés  à  des  usages 
ecclésiastiques  et  pieux,  les  décrets  portés 
très-sainlenient  sur  ce  sujet  par  le  eoncili'  de 
Trente  (  c.  Sess.  22,  2,  de  Reform.),  et  à  ne 
rien  négliger  pour  en  procurer  l'exécution.  » 
Ce  canon  est  un  monument  de  la  liberté  de 
l'Eglise  d.ins  tout  pays  où  la  législation  ci- 
vile, comme  aux  Etals-Unis  et  en  Belgique, 
ne  s'arroge  point  le  droit  de  recevoir  ou  de 
rejeter  les  dis|iosilions  de  l'auloriié  spiri- 
tuelle. Les  Pères  deBallin)ore  pressent  l'exé- 
cution des  décrets  du  concile  de  Trente  sur 
les  biens  ecclésiastiques  avec  p!u-i  de  liberté 
que  ne  l'auraient  pu  faire,  il  y  a  un  siècle  , 
les  évéciues  de  J''rance,  entravés  qu'ils  étaient 
par  ce  qu'on  appelait  les  libertés  de  i Eglise 
gallicane. 

9.  «  Nous  statuons  que  la  version  de  Douai 
(de  la  Bibl'j.  reçue  dans  toules  les  Eglises 
dont  les  fnlôles  parlent  la  langue  anglaise  , 
soit  entièrement  conservée.  Toutefois  les 
évéques  auront  soin  que  toutes  les  éditions 
nouvelles,  tant  du  Nouveau  Testament  que  de 
l'Ancien,  de  la  version  de  Douai, soient  faites 
désormais  très -correctement ,  d'après  un 
exemplaire  soigneusement  examiné  et  dési- 
gné par  eux,  et  avec  des  annotations  prises 
seulement  dans  les  ouvrages  des  saints  Pères 
ou  du  moins  d'écrivains  doctes  el  catholi- 
ques. » 

Il  serait  grandement  à  désirer  que  les  ca- 
tholiques de  France  possédassent  aussi  une 
version  complète  des  saintes  Ecritures  en 
langue  vulgaire,  approuvée  par  l'auloriié 
compétente.  Les  fidèles  de  ce  pays'  ignorent, 
pour  la  plupart,  les  dispositions  de  l'Eglise 
sur  cette  importante  matière  ;  et  des  versions 
de  la  Bibie  publiées  par  des  auteurs  hétéro- 
doxes, par  des  traducteurs  systématiques  ou 
même  par  les  srtCiétés  bibliques,  des  versions 
non-seulement  sans  notes ,  mais  tronquées 
et  remplies  d'erreurs  ,  circulent  de  toutes 
parts  et  exposent  Iti  foi  des  fidèles  à  plus 
d'un  péril. 

10.  «  Désirant  vivement  que,  dans  notre 
province,  on  observe, autant  qu'il  sera  pos- 
sible, les  salutaires  dispositions  du  rituel 
romain  ,  (domine  étant  appuyées  sur  l'exem- 
ple de  la  vénérable  antiquité  et  sur  l'autorité 
du  siège  apostolique,  nous  enjoignons  à  tous 
les  prêtres  qui  habitent  Ci.'tte  province,  de 
3'appliquer  à  observer  exactement  les  règles 
du  rituel.  » 

La  nécessité  d'établir  l'unité  de  pratique 
dans  les  Eglises  de  l'Amérique  du  Nord  con- 
duit naturellement  les  Pères  du  concile  à 
abonder  dans  le  sens  de  l'unité  liturgique. 
La  pratique  fidèle  des  prescriptions  du  rituel 
romain  réunira  dans  un  même  fai>^ceau  tou- 
tes les  églises  de  la  province  de  Baltimore, 
elles  joindra  lortemeut  avec  l'Egli-cdeRome 
et  avec  toules  celles  qui  suivent  son  rit. 

Les  canons  suivants,  jusqu'au  dernier,  ne 
sonl  guère  que  des  dispositions  réglemenlai- 
res,  appropriées  à  la  situation  actuelle  de 
l'Eglise  dajis  ces  pays;  et  plusieurs  même 


ne  font  qiJ'e  l'éproduire  certaines  règles  du  ri- 
tuel romain  poUr  l'administration  des  sacre- 
ments. Nous  nous  borneronsdoncà  citer  ceux 
qui  présentent  quelque  chose  de  particulier. 

17.  «  Nous  pensons  que  les  enfants  des 
non-catholiques,  quand  les  parents  nous  les 
apportent,  doivent  être  baptisés  toutes  les 
fois  qu'il  y  a  un  espoir  probable  qu'ils  seront 
élevés  catholiquement  ;  mais  il  faut  veiller 
à  ce  que  ces  enfants  n'aient  que  des  parrains 
ou  des  marraines  qui  soient  catholiques. 
Les  prêtres  se  souviendront  qu'à  l'article  de 
la  mort,  chaque  fois  (]uc  l'occasion  s'en  pré- 
sentera, tous  les  enfants  non -seulement 
peuvent,  mais  doivent  être  baptisés.  » 

Nous  ne  ferons  aucune  réflexion  sur  ce 
canon,  qui  est  fondé  sur  les  principes  de 
la  plus  saine  théologie;  rious  remarquerons 
!>eulen'ienl  ,  à  s'on  occasion,  le  grand  avan- 
tage que  l'on  trouve  à  suivre  le  rituel  romain 
dans  ce  qu'il  établit  a'u  sujet  des  parrains  et 
des  marraines.  Pour  chaque  enfant  ou  adulte 
à  baptiser,  il  n'exige  qu'un  parrain  ou  une 
marrailie,  et  non  pas  l'un  el  l'autre  à  la  fois. 
Outre  l'avantage  de  restreindre  les  cas  de 
parenté  spirituelle  ,  la  difficulté  de  trouver 
des  parrains  vraiment  catholiques  et  qui 
puissent  répondre  pour  la  foi  du  baptisé  se 
trouve  diminuée  de  moitié. 

iiC.  «  Nous  avertissons  les  pasteurs  des 
âmes  de  se  souv(Miir  de  leur  devoir  el  d'em- 
ployer toute  leur  sollicitude  à  disposer  con- 
venablement les  fidèles  qui  veulent  recevoir 
le  sacrement  de  mariage,  qu'ils  ne  se  croient 
pas  exempts  de  péché  s'ils  unissent  témérai- 
rement des  époux  manifestement  indignes. 

2".  «  Tons  les  prêtres  doivent  avoir  soin 
de  se  servir  de  la  soutane  el  du  surplis  dans 
toute  fonction  sacrée  ;  nous  leur  recomman- 
dons même  vivement'de  porter  constamment 
la  soutane  autant  que  faire  se  pourra  ;  que  si 
des  circonstances  particulières  ne  leur  per- 
mettent pas  de  s'en  revêtir,  nous  leur  enjoi- 
gnons expr'essément  de  n'user  que  de  vête- 
ments convenables  à  leur  ordre,  c'est-à-dire 
de  couieur  noire,  sans  ornements  inutiles  et 
entièrement  éloignés  des  vanités'  mondai- 
nes. » 

La  question  du  costume,  toujours  si  im- 
portante, se  présente  à  son  tour  dans  cette 
organisation  extérieure  d'une  Eglise  et  d'un 
clergé  tout  entiers.  Il  y  a  ici  une  grande  leçon 
pour  certaines  provinces  de  la  catholicité, 
dans  lesquelles  la  gravité  du  costume  ecclé- 
siastique a  disparu.  Le  canon  suivant  n'est 
pas  moins  remarquable. 

28.  «  Les  prêtres  éviteront  avec  soin  tout 
jeu  défendu;  ils  s'abstiendront  même  de  tous 
jeux  quelconques, quoiqu'ils  ne  dussent  ser- 
vir qu'à  leur  récréation,  s'il  peut  en  résul- 
ter du  scandale.  » 

31.  «  Nous  statuons  qu'il  sera  composé, 
d'après  des  auteurs  approuvés,  un  livre  de 
cérémonies  conforme  au  rituel  romain,  et 
qui  sera  soumis  au  jugement  du  saint-siége, 
afin  que  les  prêtres  et  tous  les  clercs,  dans 
cette  province,  possèdent  parfaiteihenl  et 
observent  les  rites  de  l'EgiiS'é  iriliverselle. 
Nous  voulons  qu'on  place  à  la  tête  de  ce  livra 


303 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


301 


l'explication  dos  mêmes  rites,  afin  que  les  fi- 
dèles puissent  assister  aux  sainis  olfices  avec 
plus  d'iulcllisence  et  d'édification.  » 

Le  besoin  de  l'unité  dans  les  cérémonies 
se  fait  tout  aussitôt  sentir  dés  qu'il  s'agit  de 
constituer  l'Kglise  dans  un  pays,el  qu'on 
veut  la  maintenir  dans  la  dignité  convenable 
à  l'égard  des  fidèles  et  aussi  des  hétérodoxes; 
mais  cette  unité  ne  saurait  être  durable,  si 
l'on  ne  prend  le  moyen  adopté  par  les  Pères 
de  Baltimore,  l'approbation  des  livres  litur- 
giques par  le  saint-siège. 

32.  «  Attendu  que  l'uniformité, même  dans 
les  plus  petites  choses,  a  toujours  semblé 
l'objet  des  désirs  de  l'Eglise,  nous  ordonnons 
que  le  surplis  soit  modeste,  décent  et  conve- 
nable aux  fonctions  sacrées.  Nous  ordonnons 
pareillement  que  le  bonnet ,  lorsqu'il  sem- 
blera bon  à  chaque  évéque  d'en  introduire 
l'usage  dans  son  diocèse,  soit  conforme  au 
bonnet  romain.  » 

Cette  disposition,  relative  à  la  forme  du 
bonnet  de  chœur,  est  remarquable  par  son 
rapport  avec  les  mesures  prises  en  France 
sur  le  même  objet  par  un  si  grand  nombre 
d'évèques  depuis  dix  ans. 

33.  «  On  travaillera  à  la  composition  d'un 
catéchisme  qui ,  étant  mis  en  rapport  avec 
les  circonstances  spéciales  de  cette  province, 
présentera  la  doctrine  catholique  exposée 
dans  le  catéchisme  du  cardinal  Bellarmin,  et 
qui,  après  l'approbation  du  saint-siégc  , 
sera  publié  pour  l'usage  commun  des  catho- 
liques. Les  évêques  avertiront  les  fidèles  de 
s'abstenir  des  livres  de  prières  répandus 
ça  et  là  sans  l'approbation  de  l'ordinaire, 
et  qui  ont  été  publiés  par  toute  espèce  de 
personnes.  » 

C'est  en  effet  un  grave  inconvénient  que 
la  diversité  des  catéchismes  dans  les  diocè- 
ses d'un  même  pays,  et  plus  encore  d'une 
môme  province  ecclésiastiiiue.  Les  l'ères  du 
concile  ne  trouvent  pas  de  meilleur  moyen 
pour  s'en  garantir  que  d'adopter  ,  comme 
base  d'un  catéchisme  universel,  l'admirable 
Doctrine  chrétienne  de  Bellarmin,  ce  chef- 
d'œuvre  de  siiiipiicité  et  de  clarté;  mais 
comme  l'œuvre  du  vénérable  cardinal  ré- 
clame dans  le  pays  quelques  additions  pour 
être  complètement  utile  aux  fidèles,  le  caté- 
chisme ainsi  remanié  ne  paraîtra  qu'avec 
l'approbation  du  sainl-siége,  et  cette  confir- 
mation lui  donnera  l'autorité  et  la  solidité 
qui  manquent  à  tout  ce  qui  ne  l'a  pas  reçue. 

3V.  1  Attendu  qu'un  grand  nombre  de 
jeunes  gens  nés  de  parents  catholiques,  sur- 
tout dans  la  classe  pauvre,  ont  été  et  sont 
encore  exposés ,  en  beaucoup  de  lieux  de 
cette  province,  à  un  grand  péril  de  perdre  la 
foi,  ou  à  la  corruption  de  leurs  mœurs,  par 
suite  de  la  disette  de  maîtres  à  qui  l'on  puisse 
confier  sûrement  une  charge  aussi  impor- 
tante, nous  jugeons  tout  à  fait  nécessaire 
d'établir  des  écoles  dans  lesquelles  les  jeunes 
gens  soient  instruits  des  principes  de  la  foi 
et  des  mœurs  ,  en  même  temps  qu'ils  rece- 
vront l'enseignement  littéraire.  » 

L'éducation  de  la  jeunesse  catlioliquc , 
dans   l'Amérique  du  Nord  aussi  bien  qu'en 


Europe  et  ailleurs,  est  et  sera  toujours  un 
des  premiers  objets  do  la  sollicitude  des  évê- 
ques. Il  ne  leur  est  pas  possible  d'êlre  indif- 
férents à  l'enseignement  des  principes  de  la 
foi  et  (les  mœurs.  Ceux  qui  comptent  sur  un 
désistement  de  leur  part  dans  cette  (|uestion 
n'ont  jamais  compris  le  christianisme. 

3j  «  Comme  il  n'est  [)as  rare  de  rencon- 
trer dans  les  livres  (|ui  sont  le  plus  employés 
dans  les  écoles,  beaucoup  de  choses  qui  at- 
taquent les  principes  de  notre  foi,  une  expo- 
sition fausse  de  nos  dogmes,  et  jusqu'à  la 
falsification  des  faits  historiques  ,  en  sorte 
que  l'esprit  des  enfants  se  trouve  imbu  d'er- 
reurs, au  grand  détriment  des  âmes,  le  zèle 
de  la  religmn  ,  la  véritable  éducation  de  la 
jeunesse  et  l'honneur  même  des  Etals-Unis 
d'Amérique  demandent  qu'il  soit  apjtorté 
quelque  remède  à  un  si  grand  mal.  Par  ce 
motif,  nous  ordonnons  qu'il  soit  publié  au 
plus  tôt,  pour  l'usage  des  écoles,  des  livres 
complètement  purgés  d'erreurs  ,  approuvés 
par  le  jugement  des  évêques,  et  qui  ne  con- 
tiennent rien  qui  puisse  exciter  contre  la  foi 
catholi<iue  de  la  haine  ou  de  l'envie.  » 

On  ne  saurait  trop  admirer  le  zèle  actif 
des  Pères  de  Baltimore.  Dans  leurs  canons, 
ils  ne  se  contentent  jamais  de  signaler  les 
besoins  :  ils  se  mettent  tout  aussitôt  en  de 
voir  d'y  appliquer  le  remède.  Les  livres  en 
usage  dans  les  écoles  sont-ils  mauvais  et 
dangereux?  Les  évêques  s'imposent  le  de- 
voir d'en  l'aire  couiposer  de  bons.  On  les 
voit  sur  tous  les  points  à  la  fois  ouvrir  et 
diriger  l'action.  Le  canon  suivant,  ou  le  36% 
nous  les  montre  occupés  à  fonder,  conformé- 
ment aux  désirs  du  saint-siége,  une  asso- 
ciation pour  la  propagation  des  bons  livres. 
Marchant  toujours  dans  la  même  voie,  nous 
les  verrons  bientôt  employer  leur  zèle  à  la 
fondation  de  plusieurs  journaux  catholiques, 
et  quelques-uns  d'entre  eux  en  assumer 
personnellement  la  rédaction.  Dieu  a  béni 
leurs  efforts,  et  depuis  1829,  la  partie  du 
champ  que  le  Père  de  famille  a  commise  à 
leurs  soins  a  rendu  au  centuple  la  semence 
qu'ils  lui  avaient  confiée.  L'Auxiliaire  cul  hol., 
t.  I,  p.  197  et  suiv.,  323  et  saiv.,  et  t.  11,  p.  6 
e(  suiv. 

BALTIMORE  ( 2"  Concile  provincial  de), 
en  octobre  1833.  Ce  nouveau  concile,  qui  fut 
présidé  comme  le  premier  par  Mgr'Withfield, 
et  auquel  se  trouvèrent  tous  les  évoques  des 
Etats-Unis  d'Amérique,  à  l'exception  de 
Mgr  Flaget,  évêque  de  Bardstown  ,  qui  ne 
put  s'y  rendre  à  cause  de  ses  infirmités,  et  de 
l'évéque  de  Philadelphie  qu'avait  remplacé 
son  coadjuteur  ,  eut  trois  sessions,  dont  la 
première  eut  lieu  le  20  octobre,  et  la  der- 
nière le  27.  Mgr  David,  coadjuteur  de  Mgr 
Flaget,  y  fut  admis,  après  discussion,  à  avoir 
voix  délibérative  et  à  donner  son  jugement 
aussi  bien  que  les  tilul.iires.  Mgr  Kenrick, 
coadjuteur  de  Philadilphie,  y  eut  de  même 
voix  définitive.  Le  concile  porta  onze  décrets. 

Par  le  1*',  on  fut  d'avis  de  demander  au 
pape  l'érection  d'un  nouvel  évêché,  dont  la 
siège  serait  à  Vincennes,  dans  l'Indiana. 

Par  le  2%  on  arrêta  de  demander  au  saiul- 


305  BAL 

siège  la  suppression  du  siéiî<>  «le  Richmoml, 
pour  réunir  loiilc  la  province  ilc  la  \  irginie 
à  l'archidiocèscile  H.illimore. 

i>ar  le  .1' ,  on  soumit  à  la  Propagande  lo 
tracé  des  limites  des  divers  diocèses. 

Par  le  V%  on  décida  que  le  choix  des  évo- 
ques, pour  les  siéj^'cs  qui  viendraient  à  va- 
quer, se  ferait  d'après  l'avis  des  conciles  pro- 
vinciaux ,  ou  si  le  concile  tardait  trop  à 
s'assembler,  par  les  siiflVa(j;es  combines  du 
métropolitain  et  des  suffragants,  que  chacun 
enverrait  à  la  Propa^^ande.  Ou  statua  en 
même  temps  que  clwKpie  évéque  désignerait 
de  son  vivant,  sur  dmx  bulletins  adressés 
tant  à  l'archevêque  (|u'à  son  collègue  le  plus 
voisin,  et  (ju'il  garderait  jus(iu'à  sa  mort 
scellés  dans  son  portefeuille,  les  trois  sujets 
qu'il  jugerait  les  plus  capables  de  lui  succé- 
der; et  que  ce  premier  choix  ,  transmis  à 
tous  les  évêques  par  le  métropolitain  avec 
les  modifications  qu'il  trouverait  convena- 
bles, servirait  comme  de  b  ise  ou  du  moins 
comme  de  degré  au  choix  définitif. 

«  On  ne  donnera  un  coadjuteur  à  un  évé- 
que que  d'après  son  consentement ,  à  moins 
que  ses  collègues,  avec  l'approbation  du 
saint-siége,  ne  le  jugent  incapable  de  gou- 
verner, L'évéque  <iui  voudra  un  coadjuleur 
en  fera  lui-même  le  choix,  avec  l'assentiment 
de  ses  collègues,  en  désignant  trois  sujets, 
dont  les  noms  seront  transmis  à  l'archevê- 
que et  aux  autres  évéques,  et  enfin  à  la  Pro- 
pagande. » 

Par  le  5°  elle  6=  décret,  on  supplie  le  saint- 
siége  de  confier  auxjésuitcs  la  mission  des  In- 
diens placés  hors  du  territoire  des  Etats-Unis. 

Le  reste  consiste  dans  des  dispositions 
purement  locales,  qu'il  serait  inutile  de  rap- 
porter. L'évéque  de  Charlestown,  Mgr  En- 
gland  ,  fut  l'orateur  de  cette  assemblée  :  ce 
fut  lui  qui  prononça  le  discours  d'ouverture  et 
celui  de  clôture.  Conc.  Prov.  Bultiin.,  184-2. 

BALTIMORE  (3«  Concile  provincial  de),  en 
avril  1837.  Ce  concile  eut  Irois  sessions , 
comme  le  précédent  :  la  première  se  tint  le 
seize  avril  ,  et  la  dernière  le  vingt-trois. 
Mgr  Samuel  Eccleston  ,  nouvel  archevêque 
de  Baltimore,  y  présida,  assisté  do  neuf  évê- 
ques titulaires  ou  coadjuleurs  des  Etats-Unis. 
Mgr  Kenrick  y  prononça  un  discours  à  la 
première  session,  et  Mgr  England  aux  deux 
autres  (il  n'avait  pu  se  trouver  à  l'ouverture 
de  l'assemblée).  On  y  fit  onze  décrets ,  dont 
le  plus  important  est  celui  i\m  défend,  sous 
les  peines  portées  par  le  droit,  d'avoir  recours 
aux  tribunaux  séculiers  pour  des  causes  pu- 
rement ecclésiasti(iues.  Les  évêques  y  de- 
mandèrent au  saint-siége,  par  deux  autres 
décrets,  la  dispense  pour  leurs  diocésains  do 
chômer  le  lundi  de  Pâques  et  celui  de  la  Pen- 
tecôte, et  de  jeûner  le  mercredi  et  le  vendredi 
de  chaque  semaine  de  l'Avent.  Les  statuts  de 
ce  concile,  modifies  par  la  Propagande  dans 
quelques-uns  de  leurs  énoncés  ,  obtinrent , 
ainsi  que  les  précédents  ,  l'approbation  du 
saint-siége.  Ibid. 

BALTIMORE  (V  Concile  provincial  de), 
mai  1810.  Ce  concile,  présidé  par  Mgr  Eccles- 
ton, et  auquel  se  trouva  Mgr  de  Forbin-Jan- 


BAL 


3^16 


son,  évoque  ne  Nancy,  avec  onze  autres  évé- 
ques des  Etats-Unis,  eut  trois  sessions,  dont 
la  première  se  tint  le  17  n)ai,  et  la  dernière 
le  2V.  On  y  fil  onze  décrets  ,  pour  les(iucls, 
du  consentement  de  tous  les  prélats,  l'évêcjuc 
de  Nancy  eut  voix  décisive  comme  tous  les 
autres. 

1.  On  défendit  de  nouveau  les  mariages 
inixtes,  ou  s'il  y  avait  (juclquefois  nécessité 
de  les  tolérer,  on  prescrivit  d'exiger,  comme 
condition  indispensable,  que  tous  les  enfants 
qui  en  naîtraient  fussent  élevés  dans  la  reli- 
gion catholique.  Les  prêtres  qui  auront  à 
assistera  ces  sortes  de  maring('s  ne  devront 
y   paraître  revêtus  d'aucun  ornement  sacré. 

2.  «  Celui-là  seul  aura  les  droits  de  pas- 
teur sur  une  paroisse  ou  une  congrégation, 
qui  en  aura  reçu  le  titre  de  son  évéque.  » 

3.  «  Dans  les  paroisses  où  il  y  a  |)lusieurs 
prêtres,  c'est  à  l'évéque  à  régler  auxquels 
de  ces  prêtres  doivent  revenir  les  oblations 
faites  par  les  fidèles  à  l'occasion  des  baptê- 
mes et  des  mariages.  » 

4.  «  Les  curés  interdiront  les  sacrements 
aux  cabaretiers  qui  fomenteront  le  liberti- 
nage, surtout  le  dimanche.  » 

5.  «  Le  concile  approuve  et  confirme  les 
sociétés  dites  de  tempérance  ,  où  l'on  prend 
l'engagement  de  s'abstenir  de  toute  boisson 
enivrante.  » 

6.  «  On  recommande  aux  pasteurs  d'ap- 
porter une  particulière  vigilance  à  ce  ((ue 
les  enfants  des  écoles  ne  fassent  usage  ni  de 
traductions  protestantes  de  la  Bible,  ni  de 
cantiques  ou  de  prières  propres  à  quelque 
secte,  et  de  recourir  même  au  besoin  ,  pour 
empêcher  ce  malheur,  à  l'autorité  publique.» 

7.  On  rappelle  à  tous  les  prêtres  le  devoir 
de  refuser  l'absolution  à  quiconque  serait 
membre  d'une  société  secrète. 

8.  «  Les  évêques  prendront  tous  les  moyens 
qui  seront  en  leur  pouvoir  et  que  leur  sug- 
gérera la  prudence,  pour  assurer  la  conser- 
vation et  le  fidèle  emploi  des  biens  ecclésias- 
tiques. » 

y.  «  Us  tiendront  un  état  exact  de  leur 
clergé.  » 

Le  10  chapitre  reproduit  les  paroles  mê- 
mes du  concile  de  Trente  ,  sess.  22,  c.  1  de 
la  Kéformalion,  louchant  les  clercs,  et  par  le 
11%  les  prélats  indiquent  le  prochain  concile 
pour  le  k'  dimanche  après  Pâques  de  l'an 
18i3. 

Avant  de  porter  ces  décrets,  les  Pères  du 
concile  avaient,  dans  leur  2'  session  ,  tenue 
le  20  iiKii,  voté  une  lettre  de  felicitalion  aux 
évêques  de  Cologne  et  de  Poscn  ,  Clément- 
Auguste  de  Drosie  de  Viscliering  et  M.irtin 
de  Dunin,  pour  l'iutrépidilé  de  leur  zèle  à 
défendre  les  droits  de  l'Eglise  et  les  persécu- 
tions qu'ils  avaient  subies.  Cette  lettre  était 
l'ouvrage  de  Mgr  Rosati,  évêquc  de  Saint- 
Louis,  et  elle  est  digne,  comme  ce  qui  en 
faisait  le  sujet,  des  plus  beaux  siècles  de  l'E- 
glise. Dans  une  de  leurs  conférences,  tenue 
le  22  mai  ,  ils  avaient  aussi  rédigé  une  let- 
tre (le  remercîment ,  adressée  à  la  société 
Léofioldine  d'Autriche,  pour  tous  les  secours 
qu'ils   en  avaient   reçus.  Le  jour  de  la  cl6- 


S07  DICTIONNAIRE 

ture,  ils  écrivirent  au  sainl-siégo  pour  ob- 
tenir, en  faveur  de  leurs  diocésains,  la  dis 
pense  à  perpétuité  de  l'abstinence  du  samedi. 
Le  saint-siége,  dans  sa  réponse  en  date  du 
22  novembre,  la  leur  accorda  seulement 
pour  vingt  années,  à  partir  di-  lexplration 
de  l'induit  de  dix  ans  de  dispense  qu'il  leur 
avait  déjà  accordé  précédemment  sur  cet  objet. 
Les  évéques  s'occupèrent  encore  de  quel- 
ques fêtes  à  Jijoulcr  au  i  alcndrier  de  leurs 
églises,  et  le  sainl-siége  fit  droit  à  leur  de- 
nfande  sur  ce  dernier  point  comme  sur  le 
re.ste.  II  leur  permit  en  particulier  de  faire 
l'office  du  Saint-Sacrement  et  celui  de  la 
Conception  de  la  sainte  A'ierge ,  sous  le  rit 
semi-double,  tous  les  jeudis  et  les  s;uncdis  de 
l'année,  concession  qui  avait  déjà  été  faile 
par  Pié  AI  au  diocèse  de  Baltimore  et  à 
quelques  autres  ,  même  pour  les  quatre- 
temps,  l'avent  et  le  carême.  Ce  fait  prouve 
l'ignorance  de  certains  partisans  de  liturgies 
nationales,  qui  ont  accusé  d'innovation  dans 
la  liturgie  romaine  la  concession  d'un  sem- 
blable' privilège  faite  au  diocèse  de  Lan- 
gres  dans  ces  dernières  annéîs.  Jbid. 

BALTIMORE  (  5' Concile  provincial  de), 
au  mois  de  mai  18'*3,  par  l'archevêque  de 
Baltimore  et  ses  suffraganls.  On  y  traita, 
comme  dans  les  précédents  ,  de  la  foi  ,  des 
mœurs  et  de  la  discipline  ecclésiaslifiue.  En 
terminant  les  travaux  du  coTicile,  les  Pères 
adressèrent  une  lettre  à  MM.  les  membres 
9e  la  Propagation  de  la  foi ,  pour  les  remer- 
cier des  dons  que  celle  œuvre  avait  procu- 
rés à  leurs  églises.  Ils  écrivirent  aussi,  avant 
de  se  iè[ii\TeT ,  nriR  Instruction  pastorale  â\x 
clergé  et  aux  fidèles  des  Etats-Unis  ,  pour 
leur  recouimander  de  nouveau  les  sociétés 
de  tempérance,  l'indissoluliilité  du  lien  con- 
jugal et  le  respect  dû  à  l'autorité  ecclésias- 
tique selon  les  degrés  de  la  hiérarchie,  et 
leur  faire  part  de  la  multiplication  dans  ces 
contrées  des  sièges  épiscopaus,  dont  le  nom- 
bre était  déjà,  et  depuis  quelques  années 
seuleriient,  porté  à  dix-sept ,  de  l'eslension 
que  prenaient  toutes  les  bonnes  œuvres,  des 
prières  qu'ils  leur  demandaient  pour  la  con- 
version de  l'Anglclcrre,  enfin  des  merveil- 
leux résultats  des  travaux  de  la  société  de 
Jésus  parmi  les  sauvages  de  leurs  frontières. 
BALTIMORE  (U  Concile  provincial  de), 
l'an  18ilj.  Les  actes  de  ce  dernier  concile, 
attendant  pour  êlre  publiés  l'approbation 
définiiive  du  sainl-sicgc,  auquil  ils  ont 
été  religieusement  soumis  aussi  bien  que  les 
précédents,  nous  soninie-^  forcé  d<;  n'en  faire 
qu'une  simple  mention. 

BAMBKRG  (Concile  de),  Babenbergense , 
l'an  1012,  tenu  à  l'occasion  du  la  dédicace  de 
la  cathédrale  de  cette  villr.  Jean,  patriarche 
d'Aquilée,  y  présida,  assisté  de  plus  de  trente 
Wéques.  Le  roi  de  Gcri'ianie,  Henri  11  ,  y 
porta  ses  plaintes  contre  Trié^lric,  évêque  de 
Metz,  qui  l'avait  accusé  pir  leitre  auprès  du 
pape.Geveliard,  évêque  de  Ratisbonne,y  fut 
réprimandé  pour  ses  jirofusions,  à  son  tour, 
par  son  [)riinat,  l'archevcque  de  Salzhourg. 
Le  concile  fit  leslilucr  à  Ditmar  sou  diocèse 
de  Merzliotiig,  que  liisler  avait  usuri3é  avec 


DES  CONCILES. 


508 


la  participation  de  l'archevêque  de  Magde- 
bourg.  Ces  divers  points  furent  traités  avec 
beaucoup  de  sagesse  et  de  prudence,  au  rap- 
port de  JJitmar  lui-même  qui  prit  part  à  ce 
concile.  Schrnm,  t.  II. 

BAMHEUG  (Concile  de),  l'an  1020.  Le  pape 
Benoît  A'IlI.en  présence  de  soixante-douze 
évêqiies,y  confirma  à  l'Eglise  deBanibi'rg  le 
privilège  que  lui  avaient  accordé  ses  prédé- 
cesseurs, Jean  XVIII  et  Serge  IV,  de  ne  dé 
pendre  d'aucun  arclievé(iue  ou  d'aucun  au- 
tre supérieur  ecclésiastique  que  du  pontife 
romain.  L'empereur  Henri  II  s'y  engagea  à 
donner  chaque  année  à  saint  Pierre  et  à  ses 
successeurs  un  cheval  blanc  avec  son  har- 
nais et  cent  marcs  d'argent.  Le  pa|>e  fit  de 
plus  la  dédicace  de  l'église  Sainl-Elienne,  le 
24-  d'avriî  ,  sur  la  demande  de  l'impératrice 
Cunégonde.  Schram.  Muratori  a  prouvé  que 
ce  con(ile  fut  tenu  en  effet  l'an  1020,  et  non 
l'an  1019,  comme  le  prétendait  le  P.  Pagi. 
Anal,  des  Conc.  V. 

BAMBERG  (Concile  de)  ,  l'an  1032.  Adal- 
beron,évèiiuedeWirzbourg, convaincu  d'em- 
piélement  sur  l'Eglise  de  Bamberg.y  fil  sali.s- 
iactioii  à  l'évéque,  en  promettant  de  respecter 
à  l'avenir  ses  droits  et  son  territoire.  Le  pape 
saint  Léon  IX  tint  ce  concile  en  personne, 
assisté  du  cardinal  Humberl,  de  deux  arche- 
vêques et  d'un  grand  nombre  d'évêques,  dç 
prêtres  et  de  seigneurs,  à  la  tête  desquels  se 
trouvait  l'empereur  Henri  111,  et  confirma 
de  nouveau  tous  les  privilèges  de  l'Eglise  de 
Bamberg.  Il  accorda  en  outre  apx  chanoines 
de  l'église  c^ilhédrale  l'usage  de  la  mitre  en 
certaines  fêtes  de  l'année. 

BAMBERG  (Synode  diocésain  de),  l'an 
10158,  tenu  par  Gontbaire,  évêque  de  Bam7 
berg.  Ou  y  assigna  les  limites  réciproques  du 
dio(èse  de  Wirtzbourg  el  de  celui  de  Bam'- 
berg,  pour  la  perccpiion  des  dîmes.  Conc. 
Gerin.,  I.  III. 

BAMBERG  (Synode  diocésain  de) ,  l'an 
1087,  sous  révê(iue  Robert.  Même  objet  que 
le  précèdent.  Jbid. 

BAMBERG  (Assemblée  de),  l'an  113.3.  Les 
évoques  réunis,  ayant  à  leur  tête  l'archevê- 
que de  Mayenre  ,  y  réconcilièrent  le  duc  de 
Soiiabe  avec  l'empereur.  Ibid. 

BAMBERG  (Synode  de),  l'an  1150.  L'ar- 
cbevéque  de  Salzbourg  et  l'évéque  do  Bam- 
berg y  tentèrent  inutilement  d'accorder  les 
moines  de  Biburgen  avec  leur  abbé.  Ils  s'y 
occupèrent  aussi  de  la  doctrine  de  Géraud 
ou  Gérolins,  ,ibbé  de  Reichersperg,  sur  la 
gloire  de  l'homme  élevé  jusqu'à  Dieu  et  re- 
cevant en  lui  une  nouvelle  naissance.  Un 
certain  Folmar,  suspect  lui-même  de  ne 
pas  croire  à  la  présence  réelle  ,  accusait  de 
plus  ce  savant  abbé  de  confondre  ensemble 
les  deux  natures  de  Jésus-Christ,  en  sou- 
tenant que  Noire-Seigneur  devait  êlre  adoré 
dans  son  humanité  comme  dans  sa  divinité. 
La  doctrine  de  Géraud  fut  jugée  irrépréhen- 
sible, et  Folmar,  qui  l'accusait,  rejeté  avec 
mépris.  Conc.  Germ.  t.  III. 

BA.MBEUG  (Synode  de) ,  l'an  1196.  Thi^ 
mon,  évêque  de  Bamberg  ,  tint  celte  assem- 
blée ,  où  il  avait  convoqué  un  grand  nom- 


509  n\R 

bre  d'abbés,  de  membres  do  son  clergé  et  d'é- 
véqiies  ses  cornproviiu'iaux  :  il  y  fut  question 
de  léi  arer  les  brècbes  de  la  discipline.  Co7ic. 
Ctcrm.  \. 

BAMRERG  (Synode  de),  l'an  12V2.  Henri, 
élu  depuis  trois  ans  évoque  de  Bamberg, 
mais  n'ayant  pu  encore  obtenir  sa  confir- 
mation du  pape  ,  à  cause  de  la  guerre  qui 
empêchait  toule  communicadon  avec  lui  , 
tint  ce  synode  pour  pourvoir  aux  besoins  de 
celle  CRlise.  Conc.  Çerm.  t.  III. 

BAMBEUG  (Synode  de),  lan  1191.  Henri 
Gros  de  Trock.iu,  évéquede  Bimlier!;,  y  pu- 
blia les  slaluls  (lui  ont  sirvi  depuis  de  règle 
à  son  diocèse.  Nous  y  remarquons  les  sui- 
vants. 

T.  .^).  Nous  condamnons  l'erreur  de  quel- 
ques-uns qui  regardent  comme  valide  l'ex- 
tréme-onclion  conférée  par  deux  prêtres  à 
la  fois,  dont  l'un  ferait  les  onctions,  et  l'au- 
tre prononcerait  les  paroles.  Nous  défendons 
à  l'avenir  cet  abus  sous  peine  de  suspense. 

T.  9.  Aucun  prèlre  déjà  cliargé  d'une  pa- 
roisse ne  se  chargera  d'en  ailministrer  en 
même  temps  une  autre  comme  un  merce- 
naire ,  à  moins  de  notre  permission  spé- 
ciale. 

T.  28.  Quoique  tout  chrétien  soit  obligé  de- 
fafre  à  Dieu  quelque  offrande  aux  messes 
solennelle^  ,  nous  déclarons  par  les  pré- 
sentes que  tous  nos  diocésains  sont  tenus  de 
faire  spccif^lement  ces  offrandes  aux  quatre 
gra'nd^^  fêles  île  l'année  ,  qui  sont  Noël  , 
Pâques,  la  Pentecôte  et  l'Assomption. 

T.  33.  Nous  dél'endons  d'exiger  le  moindre 
présent,  soit  pour  l'administration  d'un  sa- 
crement, soit  pour  une  sépulture.  Nous  nin- 
terdisoiis  pas  cependant  aux  prêtres  de  con- 
traindre ceux  de  leurs  paroissiens  ,  qui  re- 
fuseraient de  se  conformer  aux  louables 
couluroes  introduites  à  cet  égard  ,  à  payer 
ce  dont  !*usagc  a  fait  une  loi  après  que  les 
sacrements  ont  été  administrés  ou  que  la 
sépulture  a  été  célébrée. 

Nous  défendons  aux  prêtres  nouvellement 
ordonnés  de  faire  des  festins  et  surtout  des 
danses  ,  à  Tpccasion  de  leurs  premières 
niessçs,  et!  d'inviter  à  leurs  repas,  donnés  à 
celle  occasion,  plus  de  dix  personnes,  qui 
(ouïes  doivent  être  de  leur  sexe  ,  sans  re- 
cevoir d'aulrqs'  présents  que  les  otfrcjn^.es 
qui  leur  auraient  été  faites  à  l'autel. 

T.  34.  Il  ne  faut  pas  rebaptiser  un  enfant 
qu'un  laïquP  aurait  baptisé  déjà,  en  ,dis,%nt 
par  simplicité  et  sans  intention  d'introduire 
une  erreur  :  Je  te  bnntise  au  nom  du  sqint 
Père,  et  du  saint  Fds  ,  et  du  Saint-.Esprjt. 
Conc.  Germ.  t.V. 

BARBASTRO  (Synodes  dioc^aipsde).  L'^- 
vêché  de  Barbaslro,  en  Espagne,  lut  établi, 
ou  du  moins  rétabli  l'an  1572  ,  par  le  saint 
pape  Pie  V.  Lçs  évêquçs  qui  s'y  succédèrent 
y  tinrent  divers  synodes, diocésains.  D.  Felipe 
^e  Urries  ,  premier  évêque  de  ce  siège,  as- 
sembla un  synode  le  17  avril  lo7o.  D.  Miguel 
Cercito,  son  successeur  immédiat,  en  tint  un 
9Ulre  le  18  mai  1580.  D.  Ju;»n  Mariz  .  qua- 
trième évé(iue,  assembla  le  sien  le  22  décem- 
bre 160V.  D.  Geroniuio  Bautisla  de  la  Nuza, 


BAR 


510 


qui  fut  le  cinquième ,  célébra  le  sien  le  9 
avril  t(i17.  D.  Petro  Paulazza,  qui  succéda 
à  ce  dernier,  en  tint  un  autre  le  2!)  avril  1(523. 
D.  Alonzo  Requesens  ,  septième  évêiiue  , 
convoqua  un  synode  le  12  juillet  162G.  D. 
Diego  Chueca  ,  qui  fut  le  neuvième,  en  tint 
un  autre  le  8  mai  lG'i5.  D.  Miguel  de  Escar- 
tin,  lui  succéila  et  tint  un  nouveau  synode 
le  11  mai  lt).'i-8.  D.  Diego  Antonio  Frances 
de  Urruligoyti,  onzième  évêque,  tint  un  au- 
tre synode  le  20  octobre  ICoC.  U.  Inigo  Royo, 
qui  fui  le  douzième,  tint  le  sien  les  15  et  16 
mai  1(174,  et  fit  imprimer,  à  la  suit(^  de  co 
synode,  un  livre  de  constitutions  synodales 
pour  sqn  diocèse.  Les  limites  que  nous  nous 
somipes  ^racées  ne  nous  perniellent  guère 
d'entrer  dans  un  long  détail  sur  ces  consti- 
tutions, qui  ne  nous  offrent  d'ailleurs  rien 
de  particulier.  Cojistitut.  svnod.  de  fiarbas- 
tro,  Zaragoça. 

BARCELONE  (Concile  de),  Barcinonense, 
l'an  5t0.~  Sept  évêqiics  de  la  province  s'étant 
assemblés  à  Barcelone,  vers  l'an  540,  y 
firent  les  dix  règlements  qui  suivent. 

i".  «  On  chantera  le  psaume  cinquantième 
avant  le  cantique.» 

2'.  a  On  donnera  la  bénédiction  aux  fidèles, 
à  l'office  du  matin,  de  même  qu'à  celui  du 
soir.o 

On  Irouve  le  même  règlement  dans  le  tren- 
tième canon  du  concile  d'Agde.  M.  de  l'Au- 
bespine  croit  qu'on  fit  ce  règlement,  parce 
qu'il  y  avait  lieu  de  douter  s'il  n'était  point 
plus  à  propos  de  se  contenter  de  bénir  les 
fidèles  à  la  messe,  et  au  soir,  lorsqu'on  les 
renvoyait,  pour  ne  plus  revenir,  ce  jour-là, 
à  l'église,  ((ue  de  les  bénir  à  l'office  du  matin, 
après  lequel  ils  devaient  revenir;  la  raison 
de  (louler  était  qne  de  remellre  la  bénédiction 
des  fidèles  à  l'office  du  soir  paraissait  plus 
conforme  à  l'exemple  de  Jé'ius-Christ  qui 
laissa  sa  bénédiction  et  sa  paix  à  ses  disci- 
ples, en  les  quittant  pour  aller  au  ciel. 

3'.  «Il  ne  sera  permis  à  aucun  clerc-de 
laisser  croître  ses  cheveux ,  ni  de  raser  sa 
barbe.  » 

Dans  d'autres  concile'*  d'Espagne,  telsque 
celuideCoyan(,<itenu  l'an  1050,  il  est  ordonné 
aux  clercs  de  raser  leur  barbe  ;  et  peut-être 
que  ce  troisièine  canon  du  concile  de  Barce- 
lone ordonne  la  même  chose  aux  clercs.  Il 
n'y  a  pa.s  même  de  doute,  si  l'on  s'en  lient  à 
l'ancien  manuscrit  de  Lucques ,  où  on  lit 
ainsi  ce  troisième  canon  :  Nullus  clericorum 
comam  vutriat,  vel  barbam,  scd  radat. 

4'. «Défense  aux  diacres  de  s'asseoir  dans 
l'assemblée  des  prêlres.» 

5'. «Les  prêtres  diront  les  collectes  en 
l'absence  de  l'évêque.» 

G°  et  7'.  «Les  hommes  qui  seront  mis  en 
pénitence  auront  la  tête  rasée,  et  porteront 
un  babil  religieux,  passant  leur  vie  dans  les 
jeûnes  et  dans  la  prière.  Ils  n'assisteront 
point  aux  festins,  ne  feront  aucun  commerce, 
se  contentant  de.yiv.re  frugalement  dans  leurs 
propres  maisons.  » 

8'.  «Ceux  qui  d^nanderont  la  pénitence 
élani  en  maladie,  la  recevront  de  l'évéciue, 
à  la  charge  que,  s'ils  rcvieiuient  en  santé,  ils 


5tl 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


312 


mèneroiil  la  vie  des  pénitents  ,  sans  qu'il 
soit  néanmoins  nécessaire  de  leur  imposer 
les  mains  de  nouveau,  el  qu'ils  demeureront 
séparés  de  la  communion,  jusqu'à  ce  que 
l'évéque  ail  approuvé  leur  conduite.» 

9'.  «  On  donnera  la  bénédiction  du  viatique 
à  ceux  qui  sont  en  danger.  « 

On  lit  dans  les  collections  ordinaires,  bea- 
tificain  benedictionem  ;  mais  on  lit  dans  d'au- 
tres, el  mieux,  à  notre  avis,  viaticam  bene- 
dictionem. 

10'.  «A  l'égard  des  moines,  on  observera 
re  (jui  a  élé  prescrit  pour  eux,  dans  le  con- 
cile de  Clialcédoine.  »  llnd.  et  d'Aguirre, 
Concil.  Ilispun.  loin.  111,  paij.  165  et  seq. 
Mansi,  loin.  1  SuppUmenli  ad  collect.  Lab- 
bean.  Concil.  pay.  4-19. 

UAUCELONE  (Concile  de),  Barcinonense, 
l'an  599.  Ce  concile  fut  tenu  le  premier  jour 
lie  novembre  de  l'an  599,  le  quatorzième  du 
roi  Kécarède,  par  suite,  comme  le  prétend 
Carraiiza  ,  d'un  ordre  donné  par  le  pape 
saint  Grégoire  pour  l'extirpation  du  vice  de 
simonie  dans  ces  provinces.  Asiatique,  arche- 
vêque de  Tarragone,  y  présida,  assisté  de 
onze  évèijues  qui  y  firent  quaire  canons. 

Le  1"  défend  aux  évêciues  de  rien  prendre 
pour  l'onlinalion,  qui  est  appelée  benediclio 
suhdiaconii  rcl  prcibylerii.  Ce  terme  de  béné- 
diclion,  (|ui  se  prend  ici  pour  Vordinaiion, 
serl  à  expliquer  le  premier  canon  du  concile 
de  Siiragitsse  de  l'an  •■9:i,  où  il  est  dit  que 
les  prêtres  ariens  qui  relournenl  à  l'Eglise 
catholique  recevront  la  bénédiction,  avant 
de  pouvoir  faire  les  fonctions  du  sacer- 
doce. 

Le  2'  déiena  aussi  aux  évéques  de  rien 
prendre  pour  le  prix  de  la  li(jueur  du  saint 
chrême  qu'ils  donnent  aux  prêtres  pourcon- 
ûrmer  les  néophytes. 

Il  paraît,  par  ce  canon,  que  les  prêtres 
d'Espagne  donnaient  alors  la  confirmation 
aux  néophytes,  ce  qu'ils  ne  pouvaient  faire 
que  comme  ministres  extraordinaires  de  ce 
sacrement,  et  avec  la  permission  du  sainl- 
siége.  Nous  voyons  en  effet  que  le  pape  saint 
Grégoire  donna  la  même  permission,  dans  le 
même  sièch',  aux  prêtres  de  Sardaigne. 

Le  3'  défend  d'élever  les  laïques  à  l'épis- 
copat,  même  par  ordre  du  roi,  s'ils  n'ont  ob- 
servé auparavant  les  interstices  marqués 
par  les  canons,  passé  par  les  degrés  du  mi- 
nistère ecclésiastnjue,  et  donné  des  preuves 
de  la  régularité  de  leurs  mœurs.  Il  ajoute 
que  le  clergé  et  le  peuple  choisiront  deux  ou 
trois  sujets  pour  les  présenter  au  métropoli- 
lain  et  aux  évéques  de  la  province,  qui  con- 
sacreront celui  des  trois  sur  qui  le  sort  tom- 
bera ;  et  que  cette  n)anière  de  décider  du 
mérite  de  la  personne  sera  précédée  d'un 
jeûne. 

Le  !*■'  ordonne  d'excommunier  et  d'exclure 
de  la  compagnie  des  fidèles,  sans  avoir  la 
consolation  de  parlera  personne,  les  viergei 
consacrées  à  Dieu  el  les  pénitents  de  l'un  et 
de  l'autre  sexe  qui  se  seront  mariés,  même  les 
femmes  (jui,  ayant  élé  enlevées,  ne  se  seront 
pas  sépaiérs  de  leurs  ravisseurs. 
BAUCliLONE  (Concile  dej,  l'an  906.  Idal- 


concile  fut  tenu 
biens  de  l'Eglise. 
BARCELONE 
concile  fut  tenu 
d'une   église   de 


caire,  évêque  d'Ausone,  y  réclama  contre  le 
tribut  que  l'archevêque  de  Narbonne  avait 
imposé  à  son  église,  en  exigeant  qu'il  lui  fiit 
payé  chaque  année  une  livre  d'argent.  Celte 
préiention  de  l'archevêque deNarbonne  avait 
pour  prétexte  la  juridiction  que  ses  prédé- 
cesseurs avaient  exercée  autrefois  sur  le  dio- 
cèse d'Ausone,  privé  d'évêque  pendant  [du- 
sieurs  années  par  suite  de  la  destruction  de 
la  ville  d'Ausone  par  les  Sarrasins.  Le  concile 
eut  égard  à  la  réclamation  de  l'évéque  Idal- 
caire,  et  l'année  suivante,  son  église  fut 
affranchie  de  le  Irihul  dans  le  concile  tenu 
au  couvent  de  Saint-Tibère  dans  le  diocèse 
d'Adge.  Carrnnzn. 

BARCELONE  (Concile  de),  l'an  1009.  On  y 
confirma  des  donations  faites  à  l'Eglise  de 
Barcelone.  T.  XI,  Conc. 
BARCELONE  (Concile  de),  l'an  105i.  Ce 
contre  les  usurpateurs  des 
Lab. IX;  Hard.  VI. 
[Concile  de),  l'an  1058.  Ce 
à  l'occasion  de  la  dédicace 
Barcelone,  et  présidé  par 
Guifred,  archevêque  de  Narbonne,  qui  com- 
. prenait  alors  ce  diocèse  dans  sa  province. 
On  y  lut  l'acte  par  lequel  Halus,  duc  de  Dé- 
nia et  des  lies  Baléares,  se  rangeait,  à  l'exem- 
ple de  son  père  Mugehid,  sous  la  juridiction 
de  l'évéque  de  Barcelone. 

BARCELONE  (Concile  de),  l'an  1064.  Le  car- 
dinal Hugues  le  Blanc,  légat  du  pape  Alexan- 
dre 11,  linl  ce  concile,  qui  rap|iela  aux  clercs 
le  précepte  de  la  continence.  On  y  parla  aussi 
de  quitter  le  rit  gothique  pour  le  romain;  et 
les  uns  disent  que  celte  sentence  fut  exécutée, 
el  d'autres,  qu'elle  n'eut  point  d'exécution. 
Pagi,  à  l'an  1064.  Alexandre  11  fut  reconnu 
dans  leeoncile,d'un  concertunanime,pourlé- 
gitime  ponlife,  el  Cadaloiis  condamné  comme 
antioaDe.  DWquir.  lll.  Anal,  des  Conc.  V. 

B\RCELONE  (Concile  de),  l'an  1339.  Ce 
concile  fui  présidé  par  le  cardinal  de  Rhodes, 
légal  apostolique  en  Espagne,  au  mois  de 
juillet,  en  présence  de  Dom  Pèdre  IV,  dit  le 
Cérémonieux,  etdelareineMarie,  son  épouse. 
L'objet  du  concile  fut  de  fournir  des  subsides 
à  re  prince.  D'Aguirre. 

BARCELONE  (Concile  de),  l'an  1387.  Ce 
concile  fut  convoqué  en  faveur  de  Pierre  de 
Lune,  qui  se  portail  pour  pape  sous  le  nom 
de  Clément  VU,  et  eut  pour  effet  de  soumettre 
à  son  ohédience  une  grande  partie  de  l'Espa- 
gne. Mariana,  de  rébus  Hisp.  l.  XVII,  c.  2. 

BARI  (Concile  de),  Barense,  l'an  1098.  Le 
pape  Urbain  11,  à  la  lôle  de  183  évéques,  tint 
ce  concile  le  premier  octobre.  Saint  Anselme, 
archevêque  de  Cantorbéry,  qui  s'était  rendu 
à  Rome,  y  prouva  avec  lant  de  force  que  le 
Saint-Esprit  procède  du  Père  el  du  Fils, 
qu'on  y  prononça  anathème  contre  tous  ceux 
qui  le  nieraient.  Le  même  saint  empêcha 
par  ses  prières,  que  l'on  excommuniât  le  roi 
d'Angleterre,  son  persécuteur.  Loup  Protos- 
para  et  le  ehronographe  de  Bari  niellent  ce 
concile  en  1099,  parce  qu'ils  commençaient 
l'année  te  premier  septembre,  comme  les 
Grecs  qui  se  trouvaient  à  ce  concile,  dont 
l'objet  était  leur  réunion  avec  les  Latins.  Lei 


Sis  bak 

colloffrurs  onlinniros  le   mettent  en  1097. 
/{.  XXVI;  L.  X;  //.Vil. 

BAIU  iSyiiode  diocésain  de),  le  28  décem- 
bre l(i(»7.  L'arclicvéllueDèceCaraccioli  y  pu- 
blia un    corps    de  conslilutions  divisées  en 
quatre   livres  :  le  premier  donne   les   règles 
de  la  convocation  el  de  la  leniie  des  synodes 
de  ce  diocèse,  rappelle  les  principes    do    la 
doctrine  chrélieniie  ,   e(  conlienl  l'éiuiniéra- 
lion  des  fêles.  Le  second  livre  Iraile  des  s.i- 
crcmenls,el  surtout  de  celui  de  l'ordre  et  de 
ses   divers   degrés.  Le  troisième  représente 
les  devoirs  des  chanoines,  des  prêtres  el  des 
clercs   de   l'église   métropolitaine  ,  des  reli- 
gieuses cl  des  femmes  converties,  des  con- 
fréries tie  per>oiin('slaï(|ues,des  archipréires 
et  des  curés.  Le    quatrième    livre  traite  des 
au  très  dignitaires  et  officiers  de  l'église.  A  l'ar- 
ticle des  funérailles,  il  défend  aux  clercs  (/.  III) 
de  fa  i  re  aucun  pacte,  et  même  aucune  demande 
à  l'occasion  de  sépultures  ou  d'anniversaires 
qui  puissent  les  rendie   suspei  ts  de  simonie 
ou  d'avarice.  Il  n'en  fait  pas  moins    un   de- 
voir aux  fidèles  d'observer  sur  ce  point  les 
pieuses  coutumes,  et  de  donner  caution,  s'il 
est  nécessaire  ,  pour  les  droits  qu'ils  auront 
à   payer  conformément  aux   usages  reçus. 
«  Le  curé  enterrera  aux  frais  de  l'Eglise  les 
personnes  qui  ne  laissent  rien  ,    ou  presque 
rien  ,  à  leur  mort.  Les  clercs  engagés  dans 
les  ordres  sacrés  seront  portés  à  l'église  re- 
vêtus des  ornements  de  leur  ordre,  et  enter- 
rés avec  leur  auhe.Oa  ne  fera  point  servir  à 
la    pompe  des    funérailles  les  mêmes  orne- 
ments qu'on  emploie  à  la  décoration  des  au- 
tels ;  mais  il  y  aura  un  drap  mortuaire  com- 
mun pour  tout  le  monde,  qu'on  prêtera  gra- 
tuilement.»  Conslilut.  ediloe  in  diœc.  synodo 
Barensi,  IGll. 

BARl  (Synode  diocésain  de),  le  13  février 
1624,  sous  Ascagne  Gesualdi  ,  patriarche  de 
Constantinople  et  archevêque  de  Bari.  Ce 
prélat  imposa  dans  ce  synode  ,  comme  son 
prédécesseur  l'avait  déjà  fait  dans  le  sien,  la 
profession  de  foi  de  Pie  IV.  Il  y  condamna 
diverses  superstitions,  telles  que  la  chiro- 
mancie ,  les  vaines  observances.  Il  y  défen- 
dit aux  prêtres,  sous  peine  d'excommunica- 
tion ,  outre  les  peines  portées  contre  les 
faussaires  ,  de  rien  insérer  dans  les  actes  de 
baptême  qui  soit  contraire  à  la  vérité, quand 
même  ils  le  feraient  par  de  bons  motifs. 
Synod.   diœc.  Barensis,  Bomœ,  1G25. 

BAKI  (  Synode  diocésain  de  ),  tenu  par 
l'archevêque  DidascoSersali,  le  18  aoiit  1658. 
Les  statuts  de  ce  synode  sont  compris  en 
trente  et  un  chapitres,  dont  voici  un  extrait: 
«  Personne  ne  se  chargera  de  la  fonction  de 
maître  d'école  qu'il  n'ait  été  approuvé  pour 
cet  office  par  l'archevêque  ou  son  vicaire 
général.  Aucun  prêtre  ne  se  couvrira  la  tête 
à  l'autel  pendant  la  messe  ,  pas  même  hors 
du  canon. On  fait  un  devoir  à  toutes  les  égli- 
ses du  diocèse  de  faire  un  service  à  la  mort 
de  chaque  archevê(iue,  et  l'on  réprime  l'a- 
bus de  promener  dans  les  rues  dos  villes  les 
corps  des  personnes  décédées,  au  lieu  de  les 
porlor  au  cimetière  par  le  chemin  le  plus 


BAY 


311 


courl.  »  Trrliadiœc.syn.  Bar.,  Macerate,  1(i5') 

li.XSlLIŒSSlA  [Ciincil.)  Voy.  Bale. 

SAINT- H\SLE.  \  oy.  Khims. 

BASSÈGL  (Assembléede),  Basserjiense,  l'an 
1228:  assemblée  d'évéques  el  de  grands, 
ouverte  à  Bas!>ège,  transférée  à  Meaux,  et 
terminée  à  Paris.  Raymond,  comte  de  Tou- 
louse, y  lit  la  paix  avec  l'Eglise  et  avec  saint 
Louis  par  un  traité  signé  à  Paris.  LenyleC  du 
Fresnoy. 

BATH  (Guncilc  de)  ,  Bnthonense,  l'an  97.'}. 
On  y  sacra  Edouard,  roi  d'Angleterre.  .In- 
glic. 

BAULME-LEZ-SISTERON  (Synode  de), 
l'an  1588.  Voy.  Gap,  même  année. 

BAVIÈRE  {(Concile  de)  ,  in  Bajonria,  loco 
incerto  ,  l'an  740  ,  tenu  par  saint  Boniface  , 
sur  la  recommandation  du  pape  GrégoireUI. 
Selon  Eckart ,  les  évéqucs  d'Augsbourg  ,  do 
Spire  ,  de  Constance  ,  de  Besançon  ,  el  trois 
autres  ,  assistèrent  à  ce  concile.  Conc.  Germ. 
M. 

BAVIÈRE    (Concile  de  ),  l'an  772.  Voy. 

DlNGELFIND. 

BAVIÈRE  (  Concile  de  ) ,  in  Ottimja  ,  l'an 
903.  Ce  concile  eut  pour  objet  une  donation 
faite  par  l'empereur  Louis  III  au  monastère 
de  Saint-Emmeran  ,  avec  l'approbation  de 
l'archevêque  de  Salzbourg  et  de  cinq  autres 
évêques.  Conc.  Germ. ,  l.W,  p.  584.. 

BAVIÈRE  (  Concile  de) ,  m  flollzekiricha 
Bavariœ ,  l'an  906.  L'empereur  Louis  III  y 
renouvela  le  privilège  dont  jouissait  l'Eglise 
de  Frisingue  de  se  choisir  à  elle-même  son 
évêque.  Six  prélats  intervinrent  à  cet  acte 
solennel.  Conc.  Germ.,  t.  II,  p.  585. 

BAVEUX  (Synode  diocésain  de),  Bajocen- 
sis,  vers  l'an  1300.  Ce  synode, le  dernier  dans 
l'ordre  des  temps  que  le  P.  Cossart,  continua- 
teur du  P.  Labbe,  ait  jugé  à  propos  d'insérer 
dans  sa  collection,  présente  dans  ses  statuts 
ou  capitules  ,  au  nombre  de  cent  treize  ,  un 
tableau  presque  complet  de  la  discipline  du 
treizième  siècle,  ou  du  suivant.  Nous  nous 
bornerons  à  en  relever  les  parties  les  plus 
saillantes, 

1.  «  Le  dimanche  ou  le  samedi  qui  précé- 
dera le  synode,  les  prêtres  qui  n'ont  pas  de 
chapelains  s'informeront  publiquement  à 
l'église  s'il  n'y  a  pas  quelques  malades  dans 
la  paroisse  ;  et  s'il  s'en  trouve,  ils  les  visite- 
ront sans  être  même  demandés  ,  et  pourvoi- 
ront ,  autant  qu'il  sera  en  eux  ,  au  salut  de 
leurs  âmes  :  ce  qui  ne  les  empêchera  pas  de 
recommander  ces  malades  ,  avant  de  partir  , 
aux  chapelains  des  autres  églises.» 

2.  «  Tous  les  prêtres  seroni  obligés  à  se 
rendre  au  synode,  mais  surtout  ceux  qui  ont 
charge  d'âmes  ;  et  s'ils  ne  peuvent  y  venir  , 
ils  s'y  feront  représenter  par  leur  chapelain 
ou  par  un  clerc.  Ils  informeront  le  doyen  des 
causes  de  leur  absence  ,  et  le  doyen  en  ins- 
truira l'évêque.» 

3.  «  Les  prêtres  entreront  au  synode  étant 
à  jeun  ,  et  velus  de  leurs  surplis  avec  leurs 
éloles  ;  s'ils  sont  simples  vicaires,  ils  paraî- 
tront sans  éloles.  Les  abbés  porleronl  des 
chapes  de  soie.  Tous  entreront  dans  l'église 
sans  se  faire  attendre  ,  aussitôt  que  les  clo- 


SIS 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


SIC 


ches  auront  donné  le  signal  de  l'ouverture 
du  synode.» 

4.  «  Si  un  enfant  s.e  trouve  avoir  été  bap- 
tisé au  loyer  dans  la  forme  voulue,  le  prêtre 
suppléera  sur  lui,  devant  la  porlede  l'église, 
ce  (jui  .lura  été  omis,  savoir  :  le  sel  qu'il  lui 
melir.i  dans  la  bouelie  et  l'onction  qu'il  lui 
fera  sur  les  oreilles  avec  sa  salive  ;  mais  il 
ne  prononcera  point  d'exorcisnies  ,  et  arri\é 
;iux  fouis,  il  fera  loiit  ce  qui  a  eoulume  d'ê- 
tre fail,  l'imniersion  exceptée(le  baptême  par 
immersion  é  jiit  donc  encore  usité  à  cette 
époque).  S'il  est  iiouteu\que  la  forme  des 
paroli's  ait  été  bien  appliquée  à  l'enfanl  bap- 
tisé ,  le  prêUe  alors  n'omettra  rien  ,  et  en 
plongeant  l'eufant  dans  les  fonts,  il  dira  -.Si 
tu  non  es  b(iptiziius,ego  haptizo  te  in  nomine 
Pntris  ,  et  Filii  ,  et  Spiiilus  sancti.  Aifien. 
Pour  retirer  l'enfant  des  fonts  on  n'admet- 
tra que  trois  parrains  ou  marraines.» 

5.  «Les  prêlres,  prévenus  que  l'évéque  do- 
yra  venir  prêcher  dans  un  lieu,  eu  averti- 
ront le  peuple  de  leur  mieux,  à  deux  ou  trois 
lieues  à  la  ronde  ;  et  tous  ceux  qui  .le  pour- 
ront lommodément  viendront  pour  entendre 
le  sermon  de  l'évêiiue  ,  surtout  s'ils  ont  be- 
soin de  lui  demander  conseil.  Les  adultes 
qui  auront  à  être  confirmés  se  confesseront 
auparavant,  s'ils  ont  le  temps  de  le  faire,  et 
porteront  avec  eux  des  bandelettes  larges  , 
propres  et  d'une  longueur  suffisante.  Ils  ne 
recevront  ce  sacrement  qu'à  jeun  ,  autant 
que  possible,  et  les  prêtres  ne  diront  point 
l'i  messe  ce  jour- là  ,  à  moins  de  le  faire  de 
très-grand  matin.  » 

6.  «On  aura  soin  que  l'hostie  du  saint  sa- 
crifice soit  entière,  fraîche  et  ferme,  sans 
fractures  ni  trous  ,  et  parfaitement  ronde  ; 
que  le  vin  ne  soit  point  aigrel  ,  et  que  l'eau 
ne  soit  pas  non  plus  oubliée.  Si  cet  oubli 
cuvait  été  commis,  on  le  réparerait  aussitôt  et 
sans  scjindale,  autant  que  possible  Si  l'on  ne 
s'apercevait  qu'après  la  consécration  qu'on 
n'c^urait  mis  ni  vin  ni  eau, ou  garderait  avec 
respect  l'hostie  seule  consacrée  ;  puis  on  fe- 
rait une  nouvelle  consécration  avec  une  au- 
tse  hostie  ,  en  recommençant  le  canon  de  la 
tness,e  à  Te  i/jitur,  etc. ,  et  après  la  commu- 
nion, le  prêtre  prendrait  l'hostie  la  première 
cous/ïcrée.  » 

lO.  «  Nous  défendons  fortement  et  stricte- 
ment de  donner  (  pendant  la  messe)  le  mar- 
bre (ou  la  paix)  à  baiser  à  plus  de  deux 
femmes,  après  qu'on  a  reçu  la  paix  du 
prêtre. » 

12.  «Que  les  prêtres  ne  manquent  point  à 
renouveler  chaque  semaine  l'eucharistie  et 
l'eau  bénite,  pour  que  ces  saints  objets  ne 
puissent  inspirer  ni  indévotion  ni  dégoût.  » 

13. «Que  personne  ne  prétexte  de  nécessité 
pour  dire  la  messe  avant  d'avoir  récité  ma- 
tines et  prime.  » 

ik.  (i  On  brûlera  dans  la  sacristie  les  lin- 
ge^  trop  vieux  qui  auront  servi  à  nettoyer  le 
calice.» 

15.  «Que  personne  n'ose  dire  deux  fois  la 
messe  en  un  jour  ,  exccplé  à  Noël ,  ou  avec 
double  inlioïl  ,  si  ce  n'est  dans  une  grande 
jiécessilé  .  comme  iiour  un  enterrement ,  ou 


dans  un  jour  solennel  .  tel  que  ceux  de  ca- 
rême, ou  même  le  jour  de  Pâques.  Quand  on 
aura  à  dire  une  seconde  messe,  on  ne  pren- 
dra poini  l'ablutio'i  de  la  première,  mais  on 
la  donnera  à  quelqu'un  d'une  conscience 
pure.  » 

16.  «  Nous  défendons  aux  prêlres  de  don- 
ner des  hoslies  consacrées  aux  enfants  au- 
dessou-i  de  sept  ans  » 

17.  «On  ne  permellra  point  aux  gens  ma- 
riés de  servir  à  l'autel ,  ou  de  lire  l'epitrc  ; 
et  personne  ne  le  fera  qu'en  surplis  ,  ou  en 
chape  fermée  pardevanl.  » 

18.  «  N^ius  ne  trouvons  dans  le  catalogue 
sacré  que  les  neuf  préfaces  suivantes  qu'il 
soit  permis  de  dire  :  celle  de  Pâques,  celle 
de  l'Ascension,  celle  de  la  Pentecôte,  la  qua- 
trième aux  fêles  de  la  sainte  Vierge,  la  cin- 
quième aux  l'êtes  de  la  S<iinte-Croix ,  la 
sixième  des  apôtres  ,  la  septième  celle  de 
Noël,  la  huitième  celle  de  l'Epiphanie,  et  la 
neuvième  celle  du  carême.  »  Cet  ordre,  ob- 
servé dans  l(;s  préfaces,  indique  assez  claire- 
ment que  c'était  à  Pâques  que  commençait 
à  cette  époque  l'année  ecclésiastique. 

20.  «  Il  est  défendu  à  un  prôlre  de  célébrer 
sur  un  autel  dont  la  table  aura  été  remuée, 
ou  aura  éprouvé  une  fracture  énorme,  à 
rnoins  d'une  réparation  convenable  faite  à 
cet  auiel,  et  d'une  nouvelle  consécration.  On 
ne  célébrera  pas  non  plus  sur  une  pierre 
portative  qui  n'aura  point  été  fixée.  Les 
burettes  pour  le  vin  et  l'eau  seront  sans 
fracture,  n'importe  qu'elles  soient  de  verre, 
d'étain  ou  d'argent.  » 

21.  «  Les  piscines  et  les  fonts  seront  exac- 
tement fermés  à  clef.  Il  y  aura,  près  de  l'au- 
tel, au  moins  trois  manuterges,  l'un  pour  le 
premier  lavement  des  mains,  le  second  après 
l'évangile,  le  troisième  après  la  communion. 
Un  quatrième  pendra  au  missel  pour  servir 
de  mouchoir  au  prêtre  en  cas  de  besoin.  » 

39.  «  Si  des  la'ïques  concubinaires  refusent 
de  se  séparer  de  leurs  concubines,  on  leur 
interdira  ,  après  une  troisième  monition  , 
l'entrée  de  l'église.  » 

40.  «  On  ne  montrera  point  hors  de  leurs 
châsses  les  reliques  des  saints,  et  on  ne  les 
mettra  pas  non  plus  en  vente.  » 

45.  «  On  n'engagera,  que  (lu  consente- 
ment de  l'évétiue,  les  ornements  d'église.  » 

46.  «  Les  prêtres  avertiront  souvent  leurs 
paroissiens  de  faire  instruire  soigneusement 
ceux  de  leurs  enfants  qu'ils  destinent  à  la 
cléricature,  et  de  leur  faire  fréquenter  avec 
assiduité  les  écoles,  parce  qu'on  ne  doit 
point  admettre  les  gens  illettrés  aux  i)éné- 
fices  ecclésiastiques.» 

56.  «  Les  prêtres  répéteront  souvent  aux 
lai'qu(>s  la  défense  de  faire  leurs  testaments 
hors  de  ta  présence  d'un  prêtre,  à  moins  que 
ce  ne  soit  en  c;is  de  nécessité.  » 

68.  «  0,n  ne  doit  p^s  ignorer  qu'il  est  per- 
mis maintenant  de  contracter  mariige  à  par- 
tir du  cinquième  degré  de  parenté  ou  d'af- 
finité. » 

68.  «Nous  avertissons  les  prêtres  de  ne 
point  enjoindre  à  leurs  pénitents  de  faire 
dire  des  messes  pour  leurs  péchés.  » 


;m7  de\ 

88, ot  t)0.  «  Défense  aux  pri(^iirs  et  flUX 
abliivs  (le  coiilr.iclor  des  crnprunls  au  dolà 
d'une  ccriaiui'  sonirni'.  » 

!)V.  «  !NiMi>i  onlminoiis  ù  Ions  nos  suh- 
orloniiés  Unit  ordinaires  (pie  di'léi,'iiés,  de 
f'.ihstenir  de  lancer  des  excoinnMinieations 
générales,  mais  de  ne  rendr(ï  passildes  d'une 
exeoniniunicalion  que  ceux  qui  seront  en 
parlienlier  enupahles.  » 

!.C.  «  P<ous  défendons  anx  moines  et  antres 
personnes  d'éfjiise  de  [)orler  devant  un  jusc 
S<;(;u[icr  des  causes  qui  ne  doivent  élre  Irai- 
4ées,  cofiime  c'est  l'nsaRe,  que  dans  les  Iriliu- 
naux  ecclésiastiques,  à  moins  d'.ivoir  reçu  de 
nous,  à  cet  égard,  une  permission  spéciale.» 

99.  «Nous  voulons  que  les  curés  titulaires, 
qui  ont  à  leur  place  des  vieair(  s  |)(rpétuels 
dans  leurs  églises,  s'adonnent  prin(  ipalement 
à  l'élude  de-l;i  théologie;  à  moins  que,  pour 
quelque  c^nse  jusle  et  raisonna'  le  ,  nous  ne 
jugio^ns  à  propos  de  les  en  dispenser.  » 

105.  «  Nous  défendons  aux  moines  et  aux 
clercs  d  exercer  quelque  coninierte  dans  la 
vue  du  g.iin.  » 

108.  «  Nous  enjoignons  slriclement  à  tons 
les  préire-  ,  et  particulièrement  à  ceux  qui 
ont  diarge  d'âmes,  de  se  confesser  au  moins 
une  fois  chaque  année ,  soit  à  nous,  soit  à 
notre  pénitencier.  »  S.  Covc.  XI. 

BAYIiUX  (autres  Synodes  de).  Voy.  Nor- 

MA.NDIE. 

BAZAS  (Concile  de),  Vasatense,  Wan  3^1, 
coiilie  l'hérésie  des  ariens.  Cohc.  Gall. 

BAZAS  (Concile  de),  l'an  529.  Gall.  Christ. 
t.  1,  col.  393. 

BAZAS  (Concile  de),  l'an  1181.  D.  J'ais- 
sette,  llist.  du  Lang.,  t.  III. 

BEAUGENCY  (Concile  de),  Balgenciacensc, 
au  diocèse  d  Orléans,  l'an  llOi.  Bichard, 
évéque  d'Albane  et  légat  du  saint  siège,  tint 
ce  concile  le  30  juillet,  avec  plusieurs  évê- 
ques,  en  présence  du  roi  Philippe  el  dciBer- 
trade,  qui  promirent  de  se  séparer,  et  ne  fu- 
rent pas  néanmoins  absous  de  l'excommuni- 
cation lancée  contre  eux  par  Hugues,  légat 
du  pape  Urbain  II,  et  par  ce  pape  lui-même. 
Labb.  X.  Anal,  des  Conc.  V. 

BEAUGENCY  (Concile  de),  l'an  1151  ou 
1152.  Ce  concile  se  tint  le  18  mars,  touchant 
le  mariage  du  roi  Louis  ^  II  avec  Eléonore, 
fille  et  héritière  de  Guillaume  X,  duc  d'Aqui- 
taine. Après  l'audition  des  témoins  qui  dépo- 
sèrent de  la  parenté  du  roi  avec  la  reine,  leur 
mariage  fut  déclaré  nul  du  consentement  des 
parties,  par  les  évéques.  Parmi  les  anciens 
chroniqueurs,  les  uns  placent  ce  concile  en 
Uol,  les  autres  en  1152;  cela  vient  de  ce  que 
les  premiers  commençaient  l'année  à  Pâques, 
et  les  seconds  à  Noël  ou  au  premier  janvier. 
Binius  dit  que  le  concile  de  Beaugency  s'est 
tenu  à  Floridi,  trompé  par  ce  mot  de  Floridi, 
qui  marque  que  ce  concile  fut  tenu  quelques 
jours  avant  le  dimanche  des  Rameaux  ,  que 
nous  appelons  Pâques  (leuries  :  Die  marlis 
ante  Festum  Paschalis  tloridi.  iîco.  XXVil- 
Lab.  X  ;  Hurd.  Vil.  A»aL  des  Conc.  V. 

BEAULIEU(i  onc.de).)  .Limoges,  an  1031. 

BEAUNE  (Concile  de),  l'an  10:.0.  LmulcC 
du  Fresnoy,  Hist.  des  évê(^ues  d'Auxerre. 


BEA 


31« 


^  BEAUVAIS  (  Concile  de),  BcUovucense , 
l'an  ykH.  Le  roi  Charles  convoqua  ce  concile 
au  mois  d'avril  de  l'an  SVÔ.  Les  évêijues  <les 
deux  provinces  de  Beinis  et  de  Sens  y  as.sis- 
tèreiit,  et  élurent  archevéciue  de  Reims  Hinc- 
mar,  issu  d'une  ancienne  noblesses  el  pa- 
rent de  Bernard,  comie  île  Toulouse.  Ensuite 
ils  firent  huit  lègleinents,  que  le  roi  Ch  irbs 
promit  d'observer,  et  d'étendre  à  toutes  les 
Eglises  de  son  royaume.  Les  évéques  s'enga- 
gèrent de  leur  côté  à  remplir  fiilèleinciit  ce 
qu'ils  promettaient  au  roi  dans  ces  huit  ar- 
ticles. 

Les  évéques  demandaient  au  roi  Charles, 
par  le  premier,  de  leur  conserver,  comme 
avaient  fait  ses  prédécesseurs,  toute  l'auto- 
rité que  leur  attribuaient  les  canons;  |iar  le 
Second,  de  ne  point  permettre  {]ne  des  évo- 
ques fussent  déshonorés  pour  qui'lqne  faille 
passée;  par  le  troisième,  de  leur  faire  resti- 
tuer, à  eux  el  à  leurs  églises,  ce  qu'on  leur 
avait  enlevé,  soit  sous  son  règne,  soit  soiis 
les  règnes  précédents;  par  le  quatrième,  do 
révoijuer  les  ordres  illcgiliiiies  qu'il  pourrait 
avoir  donnes  touchant  les  choses  qui  app.ir- 
tenaieiit  aux  églises,  et  de  n'en  plus  iiiiimer 
de  semblables  à  l'avenir;  par  le  cinquième, 
de  supprimer  toutes  les  mauvaises  eonlu.nes 
et  les  exaciions  introduites  do  son  temps 
dans  les  églises,  et  de  les  rétablir  dans  la 
liberté  dont  elles  jouissaient  sous  le  règne 
de  Louis  le  Débonnaire,  son  père;  par  le 
sixième,  d'en  prendre  la  délense  contre  ceux 
qui  voudraient  les  opprimer;  parle  sep- 
tième ,  de  confirmer  les  privilèges  que  son 
père  el  lui  avaient  accordés  aux  églises;  par 
le  huitième,  iiue  s'il  arrivait  que  lui  ou  eux- 
niémes  contrevinssent  par  un  effet  de  la  ma- 
lice humaine,  el  non  par  malice,  à  ces  règle- 
ments, celte  lauto  fût  corrigée  d'un  commun 
avis. 

Le  concile  de  Meaux  de  la  même  année  , 
qui  rapporte  les  règlements  de  celui-ci  de 
Beauvnis  ,  ne  dit  rien  des  deux  premiers  ; 
mais  il  en  ajoute  quatre  qui  ne  se  trouvent 
point  dans  les  huit  précédents,  un,  entre 
autres,  qui  tend  à  faire  déclarer  nulles  les 
aliénations  et  les  commutations  qu'on  forait 
des  biens  d'une  église  pendant  la  vacance 
du  siège. 

BEAUVAIS  (Concile  de),  Bellovacense ,  ■ 
l'an  1114.  Conon  ,  cardinal  et  légat,  assisté 
des  évéques  de  trois  provinces,  tint  ce  con- 
cile le  0  décembre.  On  y  excommunia  l'em- 
pereur Henri  V;  on  y  renouvela  plusieurs 
décrets  des  derniers  papes,  touchant  la  con-  ' 
servation  des  biens  ecclésiastiques  et  les  au  très 
points  de  discipline  les  plus  nécessairesalors. 
On  y  parla  aussi  de  quelques  hérétiques  que 
le  peuple  brûla  à  Soissons,  sans  atlendre  le 
jugement  des  ecclésiastiques,  craignant  qu'il 
ne  fût  trop  doux  ;  et  on  remit  à  délibérer  au 
concile  tenu  l'année  suivante  à  Soissons,  sur 
saint  Godefroi,  (|ui  avait  quille  son  évéché 
d'Amiens  |)our  se  reliicr  à  la  Charlreuse, 
y.'.  XXVI;  L.  X  ;  //.  VII.  L'art  de  vérifier 
les  dates,  puq.  211 . 

BEAUVAIS  (Conc.  de),  vers  l'an  1120.  Le 
légat  Coiion  tint  ce  concile  nveclcs  éveijues 


510 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


520 


de  trois  provinces,  depuis  le  18  jusqu'au  29 
oclobre.  On  y  canonisa  saini  Arnoul  de  Sois- 
sons.  On  ignore  le  reste  de  ce  qui  s'y  passa. 
Lab.  X  ;  Hanl.  VII. 

BKAUVAlS  (Concile  de),  l'an  1121.  Une 
chronique  de  Maillezais  marque  qu'il  se  tint 
crtie  année  un  concile  dans  ch;icune  des 
villes  de  Chartres,  de  Beauvais  et  de  Vienne  ; 
elle  n'en  indique  p;is  l'objet. /fer. f/ri//. srr,  Xli. 

BEAUVAIS  (Concile  de),  l'an  1161.  Ce 
concile,  composé  des  évéques  de  la  partie  de 
la  Normandie  soumise  inimédiatcmeni  au  roi 
de  F'ranco,  s'assembla  par  les  soins  du  roi 
Louis  le  Jeune,  pour  reconnaître  le  pape 
Alexandre  111 ,  et  rejeter  l'antipape  Victor. 
Le  concile  de  Neufmarché  ,  qui  se  tint  la 
même  année  et  pour  le  même  objet ,  réunit 
de  son  côté  les  évéques  de  la  partie  soumise 
au  roi  irAnglelerre.  Labb.  X. 

BEAUVAIS  (Synode  diocésain  de),  l'an 
1531.  Charles  de  Villers,  évéque  de  Beau- 
vais ,  tint  ce  synode  avec  son  clergé  ;  il  y 
publia  des  constitutions  synodales,  dont  une 
a  pour  objet  les  confréries ,  qu'il  défend  d'é- 
riger sans  son  agrément.  Les  autres  con- 
cernent les  sacrements  ,  la  vie  cléricale,  les 
quélcs  ,  les  testaments  et  les  sépultures. 
Conslit.  synod.  civ.  Belvacensis. 

BEAUVAIS  (Synodes  diocésains  de),  vers 
l'an  lt)46.  Les  résultats  en  furent  publiés  dans 
le  courant  de  ©cite  année  ,  sous  la  forme  de 
statuts  synodaux ,  par  Augustin  Potier , 
évéque  et  comte  de  Beauvais.  Le  détail  peut 
en  être  consulté  au  besoin.  Voy.  Stat.  synod. 
de  mess.  Auq.  Potier. 

BEAUVAIS  Synode  de)  ,  le  8  juillet  1699, 
sous  le  cardinal  Toussaint  de  Janson-For- 
bin,  évéque  de  citle  ville.  Il  y  fut  publié  des 
statuts,  dont  le  tiire  1",  De  l'instruction  , 
contient  en  particulier  les  articles  suivants  : 
«  Seront  tenus  les  curés  et  vicaires  de  faire 
dans  l'église  le  catéchisme  au  peuple  et 
aux  entants,  chaque  dimanche,  hors  le 
temps  de  la  récolte,  et  trois  fois  la  semaine 
pendant  le  carême.  Les  exhortons  à  faire  de 
pareilles  instructions  publiques  ,  certains 
jours  de  la  semaine,  pendant  l'Avent.  Leur 
défendons  d'instruire  les  filles  en  particu- 
lier. 

«  Les  catéchismes  ne  seront  pas  faits  par 
eux  ,  en  forme  de  discours  continus  ;  mais 
par  des  demandes  aisées.  Us  en  diront  la  ré- 
ponse aux  entants  ,  et  ils  la  leur  feront  ré- 
péter deux  ou  trois  fois,  et  plus,  s'il  est 
besoin. 

«  Personne  ne  sera  admis  à  faire  fonction 
de  maître  ou  de  maîtresse  d'école  ,  ou  de 
clerc  d'église,  dans  les  villes  et  à  la  c.im- 
pagne,  si  auparavant  il  n'a  été  approuvé  par 
nous  ou  nos  officiers,  et  provisoirement  par 
le  curé  de  la  paroisse. 

«  Enjoignons  à  tous  prêtres  de  notre  dio- 
cèse, et  particulièrement  aux  curés  et  vi- 
caires, d'avoir  au  moins  uneBible,  le  concile 
de  Trente,  le  Catéchisme  Romain,  et  les 
Scaluts  synodaux  de  notre  diocèse.  » 

Le  titre  15,  Des  devoirs  des  ecclésiastiques, 
coQlicnl  ce  (lui  suit  :  «  Deffendoas  aux  ecclé- 


siastiques constituez  dans  les  ordres  sacrez, 
sous  peine  de  suspense,  d'aller  à  la  chasse 
avec  armes  à  feu.  Leur  deffcndons  aussi  de 
jouer  dans  les  places  et  jardins  publics. 

«  Delîendons  aux  prêtres  de  prendre  du 
tabac  par  la  bouche ,  avant  de  célébrer  la 
messe.  » 

«  Tous  les  curés,  séculiers  el  réguliers,  vi- 
caires, prêtres  et  autres  ecclésiastiques,  se- 
ront exacts  à  assister  aux  conférences  du 
lieu  qui  leur  a  été  assigné,  et  y  apporteront 
leurs  avis  par  écrit ,  dans  un  mémoire  qu'ils 
donneront  au  président  ou  secrétaire,  pour 
l'aider  à  dresser  le  résultat.  » 

Le  reste  est  de  la  même  sagesse.  Statuts  de 
Mgr.  lecardinid  deJanxon-F ., Beauvais, 1700. 

BEAUN  AÏS  (autres  Synodes  de).  V.  Saint- 
Etienne  DE  Beauvais. 

BEC  (Synode  du).  Voy.  Normanoie. 

BECANCELUE,  Becandel  ou  Becanelde. 
Voy.  Bacanceld. 

BELLEY  (Synode  de).  Voy.  Sainte-Marie 
DE  Belley. 

BELLOCENSE  (Concilium).  V.  Limoges, 
l'an  lO.il. 

BELLOV  ACE]SSIA[Conc.).V  .'Q^è.vykii. 

BELl.UNE  (Synode  diocésain  de),  27  el  28 
avril  1629.  L'évéque  Jean  Delphini,  qui  tint 
ce  synode,  y  publia  des  statuts  sur  les  sujets 
ordinaires  de  ces  assemblées. 

BÉNÉVENT  (Concile  de),  Beneventanum, 
l'an  1059.  Le  pape  Nicolas  H  tint  ce  concile.  Le 
moine  Albert  et  le  comte  Raffrède  y  restituè- 
rent, en  présence  du  pape,  au  monastère  de 
Saint- Vincent  de  la  ville  de  Valherara,  sous 
la  métropole  de  Bénévent.  la  celle  de  S;iinte- 
Marie  in  Cavietano  ou  Cajelano,  dont  ils  s'é- 
taient emparés.  Mansi,  t.l,  col.  1131. 

BÉNÉVENT  (Concile  de),  l'an  1061,  pour 
les  droits  de  queUiues  abbayes.  Beg.  XXV; 
Labb.  IX;  ^orrf.  VI. 

BÉNÉVENT  (Concile  provincial  de),  l'an 
1062,  sous  la  pré.sidence  de  l'archevêque  Ulda- 
ric.  On  y  discuta  un  différend  qui  s'était  élevé 
en  tre  l'évéque  de  Draconaro  et  l'abbéde  Sainte- 
Sophie,  au  sujet  d'une  église  sur  laquelle 
l'un  <■!  l'autre  prétendaient  avoir  des  droits. 

BÉNÉVENT  (Concilede),  l'an  lOlS.  Ce  con- 
cile se  tint  en  faveur  de  l'abbaye  de  Sainte- 
Sophie.  Beq.  XXVI;  Labb.  X;  tiard.  VI. 

BÉNÉVENT  (Concile  de),  l'an  1087.  Le 
pape  Victor  111  tint  ce  concile  au  mois  d'août, 
et  y  excommunia  Guibert,  son  rival.  Il  porta 
la  même  sentence  contre  Hugues  de  Lyon  el 
Richard,  abbé  de  Marseille,  l'un  et  l'autre 
partisans  de  l'antipape.  Il  condamna  enfin  les 
investitures,  sous  peine  d  excommnniration, 
avec  le  consentement  de  tout  le  concile. 

BENEVENT  (Concile  de)  ,  l'an  1091.  Ur- 
bain  II  assembla  ce  concile  le  premier  d'a- 
vril :  il  y  renouvela  les  condamnations  por- 
tées contre  l'antipape  Guibert,  et  y  fil  les 
quatre  canons  suivants  : 

1.  Défense  d'élire  un  évoque,  à  moins  qu'il 
ne  soit  diacre  ou  prêtre.  Quant  aux  sous- 
diacres,  ils  ne  pourront  être  promus  à  l'épis- 
copat  que  très-rarement,  el  avec  la  permis- 
sion du  saint-siège. 

2.  Les  chapelains  nommés  et  payés  pai 


52»  nEN 

les  laïques  ,  sans  le  consentement  de  l'é- 

véque  ,   seront   sus|)eiiclus  de   louies   leurs 

fuiiclions. 

3.  Dél'ense  de  recevoir  des  clerci  d'un  au- 
tre diocèse,  s'ils  n'ont  des  lettres  de  recom- 
mandation de  leur  évéque. 

'*.  Défense  aux  laïques  de  man<,'er  de  la 
Viandi^  le  jour  des  Cendres,  et  ordre  à  tous 
les  fidèles  de  recevoir  les  cendres  ce  jour-là. 
On  défend  aussi  de  célébrer  des  mariages 
depuis  la  Septuagésime  jusqu'à  1  octave  de  la 
l'enlecôte,  et  depuis  le  premier  dimanche  de 
l'Avent  jusqu'à  l'octave  de  l'Epiphanie. 
Reg.  XX\  I;  Labh.  X;  Nard.  VI. 

I{É^ÉVENT  (Concile  de),  l'an  1108.  Le 
pape  Pascal  II  tint  ce  concile  louchant  le» 
investitures  et  le  luxe  des  habits  des  clercs. 
U  déclara  excommuniés  et  le  clerc  qui  rece- 
vrait un  bénéOce  ecclésiastique  de  la  main 
d'un  séculier  et  le  séculier  lui-même.  Rey. 
X\yi;Labb.^;H(ird.  Vil. 

BÉNÉ\  ENT  (Concile  de),  l'an  1 113.  Le  pape 
Pascal  II  tint  ce  concile  en  faveur  de  l'ab- 
baye du  Mont-Gassin.  Mansi  croit  que  ce  fut 
aussi  dans  ce  concile  qu'il  donna  sa  bulle 
adressée  aux  chevaliers  de  Malte,  par  la- 
quelle il  met  leur  hôpital  de  Jéi  usalem  sous 
la  protection  du  siège  apostolique.  Mansi, 
11,  col.  279. 

BÉNÉVENT  (Concile  de),  l'an  1117.  Le 
pape  Pascal  II  tint  ce  concile  au  mois  d'a- 
vril, et  y  excommunia  Maurice  Bourdin,  ar- 
chevêque de  Brague,  son  légat,  pour  avoir 
couronné  l'empereur  Henri  \  à  Rome,  tan- 
dis que  le  pape  était  au  Mont-Cassin,  d'où  il 
avait  envoyé  ce  légat  à  Rome  pour  traiter 
de  la  paix  avec  Henri.  Reg.  XXVI;  Labb.  X  ; 
Hard.  VII. 

BÉNÉVENT  (Concile  de),  l'an  1119.  L'ar- 
chevêque Landulfe  tint  ce  concile  le  10  mars, 
et  y  anathématisa  ceux  qui  ravageaient  le 
pays  et  dépouillaient  les  églises.  Labb.  X  ; 
Hard.  VII;  Payi,  ad  hune  annuin. 

BÉNÉVENT  (Concile  de),  Tan  1331.  Mo- 
nalde,  archevêque  de  Bénévent,  tint  ce  con- 
cile à  la  tête  de  sa  province.  Il  y  publia 
soixante-treize  articles  de  décrets,  donl  les 
douze  premiers  sont  perdus;  voici  ce  que  le* 
autres  contiennent  de  plus  remarquable  : 

C.  18.  On  ne  doit  rien  mettre  dans  lei 
testaments  qui  tende  à  frustrer  qui  que  ce 
soit  de  sa  part  légitime. 

C.  24.  Les  dispenses  accordées  à  des  bé- 
néliciers  de  résider  dans  leurs  bénéfices  sont 
révoquées,  à  l'exception  de  celles  qu'au- 
raient obtenues  des  clercs  attachés  au  ser- 
vice du  pape,  d'un  cardinal  ou  de  l'arche- 
vêque. 

Ù.  40.  Les  personnes  chargées  de  régler 
les  messes  ou  de  les  distribuer  ne  doivent 
pas  en  donner  plus  de  sept  à  dire  à  un  pré- 
Ire  chaque  semaine. 

C.  41.  Si  des  biens  se  trouvent  légués 
pour  la  célébration  de  certaines  messes,  on 
doit,  dans  le  délai  d'un  mois,  en  mettre  eu 
possession  le  prêtre  chargé  de  les  dire. 

C.  5't.  Les  pauvres  défunts  doivent  être 
enterrés  dans  le  cimetière  de  l'église  parois- 
siale aux  frais  du  curé  du  lieu. 


HEN 


322 


C.  ^0.  Les  clercs  no  doivent  point  se  char- 
ger de  l'ofliciï  de  parrains  sans  la  permission 
de  rév(''(|iie,  si  ce  n'est  pour  des  proches, 
mais  non  au  delà  du  quatrième  degré  d(!  pa- 
renté. On  ailmeiira  un  seul  parrain,  tant  pour 
le  baplèinc  ((ue  pour  la  conlirmation. 

C.  62.  Tout  recteur  de  paroisse  est  tenu 
(le  dire  la  messe,  de  célébrer  les  oflices  et 
d'instruire  le  peuple,  dans  l'église  qu'il  des- 
sert, tous  les  dimanches. 

G.  tiS.  Les  paroissiens  doivent  assister  aux 
offices  divins  dans  leurs  églises  paroissiales 
tous  les  dimanches  et  les  jours  de  fêtes,  el 
ceux  qui  déserteront  ces  jours  là  leur  pa- 
roisse pour  aller  dans  d'autres  n'y  seront 
point  admis  par  les  curés.Si/norl.f.  lien. Ere. 
BÉNÉVENT  (Concile  provincial  de),  l'an 
137'i.  L'archevêque  Hugues  Guidardi,  qui  y 
présida,  y  réunit  en  un  corps  les  constitutions, 
tant  provinciales  que  synodales,  déjà  por- 
tées par  ses  prédécesseurs.  Synodicon  .S.  Be- 
nev.  Eccl.  p.  77. 

BÉNÉVENT  (Concile  de),  l'an  1378.  Hu- 
gues H,  archevêque  de  Bénévent,  tint  ce  con- 
cile provincial,  dans  lequel  il  renouvela  les 
statuts  de  ses  prédécesseurs.  T.  XV  Conc. 
Appcnd. 

BÉNÉVENT  (Concile  de),  l'an  1470.  Cor- 
rade  Gapyeius,  archevêque  de  Bénévent,  tint 
ce  concile  de  sa  province,  le  24  aoiit  1470,  cl 
publia  les  règlements  qui  suivent  : 

1.  «  Les  clercs  ne  doivent  point  se  mettre 
au  service  des  laïques,  ni  se  charger  du  soin 
de  leurs  affaires  temporelles;  autremeni,  et 
s'ils  viennent  à  tomber  dans  des  embarras 
financiers,  l'église  n'aura  point  à  les  se- 
courir. » 

2.  «  Les  clercs  qui  feront  valoir  du  bien  à 
ferme ,  ou  qui  prendront  des  emplois  de 
greffiers  ou  d'officiers  subalternes  sous  la 
dépendance  de  magistrats  séculiers,  seront 
exclus  du  ministère  ecclésiastique.  » 

3.  «  Aucun  moine,  aucun  religieux,  ne 
doit  accepter  l'office  de  parrain.  » 

4.  «  Défense,  sous  peine  d'excommunica- 
tion, à  quelque  individu  que  ce  soit,  d'entrer 
processionnellenient  dans  une  paroisse  sans 
la  permission  du  recteur  qui  la  gouverne.  » 

5.  «  Défense,  sous  la  même  peine,  à  tout 
prêtre  de  bénir  un  mariage  en  secondes  no- 
ces, à  moins  que  ce  ne  soit  dans  les  parois- 
ses où  l'usage  en  a  fait  une  loi.  » 

6.  «  Les  enfants  do  deux  personnes  entre 
lesquelles  il  y  aurait  compaiernité  ne  peu- 
vent, sous  peine  d'excommunication  et  de 
nullité,  contracter  mariage  avec  la  personne 
qui  aurait  donné  lieu  à  la  compaiernité.  » 

Il  s'agit  ici  de  la  parenté  spirituelle,  qui 
n'est  plus  un  empêchement  de  mariage  de- 
puis le  concile  de  Trenle  que  pour  les  par- 
rains ou  les  marraines  à  l'égard  des  person- 
nes dont  ils  sont  les  parrains,  et  de  leurs  pè- 
res ou  de  leurs  mères ,  el  non  à  l'égard 
d'autres  personnes,  quelque  liées  qu'elles 
soient  avec  les  premières  par  les  liens  du 
sang. 

7.  a  Le  lien  de  compaiernité  ne  se  con- 
tracte que  dans  les  sacrements  de  baptên»0 
et  de  confirmation.  » 


5Si5 


DICTIONNAmE  DES  CONCILES. 


3M 


8.  «  Le  concile  de  la  province  de  Bénévent 
se  rassemblera  tous  les  ans,  à  la  inélropole, 
la  veille  de  la  fèU-  do  Saint-Barlhéleiiiy.  » 

9.  «  Chaque  cvèque  est  oliligé,  sous  peine 
d'excomuiunicalion  el  d'une  amende  d'un 
ducal,  d'avoir  entre  ses  mains  un  exemplaire 
des  conslitutious  synodales,  avec  défense  de 
le  prêter  à  qui  que  ce  soit.  » 

10.  «  Chacun  doit  avoir  les  présents  rè- 
glements, munis  du  sceau  épiscopal,  dans  le 
délai  d'un  ii;oi.s,  à  partir  du  jour  de  leur 
date.  »  Conc.  t.  XIX. 

BÉNÉVENT  (  8  concile  provincial  de^, 
l'an  I5i5,  sous  l'archevêque  Jean  Casa.  On 
y  publia  en  08  chapitres  de  nouvelles  cons- 
titulions,  dont  les  principales  sont  dirigées 
conlie  les  l)lasphèines,  les  sortilèges,  l'usure 
et  la  pluralité  des  bénéûces.  Synod.  S.  Benev. 
EccL.p.  31)!). 

BÉNÉVENT  (  !)•  concile  provincial  de  )  , 
l'an  15C7  sous  la  présidence  du  cardinal-ar- 
chevêque Jacques  Sabelli.  Ce  concile  eut  sept 
sessions;  on  trouve  dans  la  première  une 
longue  et  curieuse  énuniération  des  erreurs 
des  (îrecs.  Ibid.,  p.  311. 

BÉNÉNENT  (  Synode  diocésain  de  ),  l'an 
1507.  Jacques  Sabelli ,  cardinal-archevêciue 
de  Bénévent,  abrogea  par  les  constitutions 
qu'il  publia  dans  ce  synode  d'anciennes  cons- 
titutions du  chapitre  de  sa  cathédrale,  qui 
attribuaient  à  l'arehidiacre,  au  primicier  et 
à  quelquesautres  dignitaires  des  droits  exor- 
bitants, et  d'après  lesquels  le  consentement 
du  chapitre  était  requis  pour  que  l'archevê- 
que pût  Confirmer  et  consacrer  des  évêques, 
des  abbés  ou  des  prieurs.  Constituliones 
edilœ  in  diœc.  syn.  lieneventana,  Romœ,  1507. 

BÉNÉVENT  (  10"  concile  provincial  de)  , 
l'an  1571,  présidé  par  le  même.  On  y  dressa 
SU  chapitres  de  règlements.  Ibid.,  p.  373. 

BÉNÉVENT  (Synode  diocésain  de  ),  l'an 
15'J4.  Les  statuts  de  ce  synode  publiés  par 
l'arclievcque  Maximilieii  de  Palumbaria  , 
contiennent  une  liste  remarquable  d'anciens 
canons  pénileiitiaux.  On  y  lit  de  plus  la  dé- 
fense l'aile  aux  curés  el  autres  recteurs  d'é- 
glises de  publier  des  indulgences,  sous  quel- 
que prétexte  qu'elles  aient  été  accordées, 
avant  qu'elles  soient  vues  par  rarchevêque 
ou  son  vicaire  général.  On  ne  jouera  sur  les 
orgues  que  des  hymnes  ou  des  cantiques  sa- 
crés. On  ne  gravera  sur  les  cloches  rien  de 
profane,  mais  simplement  une  croix  ou  l'i- 
uiage  de  quelque  saint  ;  on  ne  lf>s  montera 
dans  les  clochers  qu'après  qu'elles  auront 
été  bénites  par  l'archevêque  ou  par  son  dé- 
lègue. Conslilul.  edilœ  in  diœc.  syn.  Benev., 
Jtoinœ,  1605. 

BÉNÉVENT  (11'  concile  provincial  de  ), 
l'an  loi)!),  présidé  par  l'archevêque  Maximi- 
lieii  de  Palumbaria.  On  y  publia  de  nouveaux 
règlements  de  discipline  fort  étendus.  Ibid., 
p.  -..S'i. 

BÉNÉVENT  (  12'  concile  provincial  de  ) , 
l'an  lOliG,  sous  Jean-Baplisle  Foppa.  On  y 
publia  d'autres  règlements  de  discipline  en- 
core plus  étendus  que  les  précédents.  Jbid., 
p.  4-05. 

BÉNÉVENT  (  13   concile  provincial  de  ), 


l'an  1693,  sous  le  eardinal-archerêque  'Vih- 
cenl-Marie.  Les  statuts  provinciaux,  publiés 
par  ce  concile  sous  54  titres,  divisés  eux- 
mêmes  en  des  chapitres  nombreux,  attestent 
par  le  soin  de  leur  rédaction  combien  était 
florissante  à  celle  époque,  la  discipline  de 
l'Eglise  d'ans  celte  province. /6('d.,  p.  605. 

BENINGUON  (  Concile  de  )  Benningdo- 
nense ,  l'an  851.  Ce  concile  fut  tenu  le  27 
mars,  au  royaume  de  Mercie  en  Angleterre, 
par  Céoliialh  ,  archevêque  de  Canlorbéry, 
en  présence  de  Berlulfe  roi  des  Merciens, 
Les  moines  d'e  Croyland  s'étdnf  plaints  des 
torts  que  les  Danois  avaient  faits  à  leur  mo- 
nastère, Berlulfe  leur  donna  de  très-bonnes 
terres  pour  les  réparer,  et  leur  accorda  en 
outre  un  ample  et  m.ignifiiiue  privilège.  Reg. 
XXI;  Liibb.  VlU;  Hard.  IV;  Anglic.  I. 

BENOIT-SURLOIKE  (Assemblée  mixie  dp 
Sailli-),  Floriacemis  conventits,  l'a'n  1107.  Ce 
fut  une  assemblée  d'évêques,  d'abbés  et  de 
grands,  eu  présence  de  Louis  le  Gros;  dans 
laquelle  le  corps  de  saint  BenoU  hit  retiré  fle 
terre  el  placé  dans  la  nouvelle  église  qui 
venait  d'être  construite. 

BENOIT-SUR-LOIRE  (Concile  de  Saint-  ), 
l'an  1110.  Dans  ce  concile,  tenu  parlé  légat 
Richard,  évêque  d'Albano,  on  ex'communia 
ceux  qui  se  rendraient  coupables'  dé'  rëxia- 
lions  envers  l'Eglise  de  Mauriac. 

BEUGAME  (Concile  de),  .Ber^amense.  l'an 
1311.  Gaston  Turriaiii.  archevêque  dé  Milan, 
tint  ce  concile  le  5  juillet.  On  j  publiir  une 
constitution  divisée  en  trertie-quatre  rubri- 
ques sur  lu  discipline,  dans  lesquelles' on  re- 
commande, avéd  une  intiniié  d'autres  conci- 
les, la  décence,  la  simplicité  et  la  modestie 
aux.  clercs.  On  leur  détend  les  habits  de  soie 
ou  rayés  de  différentes  couleurs ,  les  bou- 
lons d'argent  ou  de  tout  autre  métal,  etc. 
Ëdit.  Vénet.  t.  XV.  F.  Milan,  même  année. 
BERGAME  (Synode diocésainde), l'an  1610. 
l'évêque  Jean  Emus  y  publia  trente-deux  dé- 
crets. Par  le  onzième  il  défendit  sous  peine 
de  suspense  de  confier  les  vases  des  saintes 
huiles  et  du  chrême  à  d'autres  qu'à  des  clercs 
engagés  dans  les  ordres  sacrés.  Par  le  dix- 
sepiième  il  recommanda  à  ses  prêtres  de 
tenir  tous  les  mois  leurs  cônféreucés.5ii/nwrf. 
diœc    prima ,  Berghmi ,    1613i 

BERGAME  (  Synode  diocésain  de  ),  4  mai 
1028.  L'évêque  Augustin- Prioli  y  publia  de 
nouveaux  statuts,  rangés  sous  grand  nom- 
bre de  titres ,  et  divisés  en  six  parties. 
Conslil.    et  décréta,  Ber garni,    1628. 

BEKGAMSTÈDE  (  Concile  de  ),  Bergamste- 
dense  ,  l'an  090.  Britouald,  archevêque  de 
Canlorbéry,  assisté  de  Gybmond,  évêque  de 
Hucliester,  el  de  différents  ordres  ecclésias- 
ti(|ues  de  la  nation,  présida  à  ce  concile. 
'NVilherède,  roi  de  Kent,  y  assista  aussi,  ac- 
compagné de  plusieurs  seigneurs.  Oa  y  fit 
vingt-huit  canons,  qui  peuvent  êlre  regar- 
dés comme  des  lois,  puisque  les  deux  puis- 
sances y  concoururent,  el  qu'on  y  ordonna 
également  des  punitions  temporelles  el  spi- 
rituelles  contre  ceux,  qui  eu  négligeraient 


3^5  BKR 

l'obscrvaiion.  Ces  canons  portent  dans  quel- 
ques ni.iniisrrits  le  lUrc  de  Jugement,  ou  Loi 
du  roi  }y'ilhcrèile. 

Il  y  est  dil,  can.  1",  qucl'êg'ise jouira  de 
SCS  droits,  de  ses  revenus  et  de  ses  pensions, 
qu'on  fera  dis  prières  pour  le  roi,  et  qu'on 
obéira  voloiiliers  à  ses  ordres.  » 

2'.  «  L'anitiidi'  pour  conlravenlion  aux  lois 
de  l'h^i^Iise  sera  de  cin(]uanle  sous,  coiniiie 
pour  riiifiarlioii  des  droits  du  roi.  » 

3  4'  5  et  G  .  «  îles  adultères  laïques  seront 
niis  en  pénitence  et  cxcomniuniés.  S'ils  sont 
étrangers,  on  lés  chassera  du  pays;  les  no- 
bles convaincus  do  ce  crime  payeront  une 
amende  de  cent  sous,  et  les  pajs'.insde  cin- 
quante; qiie  si  un  ecclésiastique  loinbe  dans 
cette  faute  et  qu'il  s'en  corrige,  il  ])ourra 
demeurer  dans  les  fondions  de  son  aiinis- 
lère,  pourvu  qu'il  n'ait  pas  différé  nialicieu- 
senienl  de  donner  le  baptême,  et  qu'il  lie  soit 
pas  ivrogne.  » 

8  et  9'.  «  On  permet  à  un  lonsùrè  qui  ne 
garde  pas  sa  règle,  c'est-a-dire  à  un  liuiine, 
de  passer  ailleurs,  pourvu  (|u'il  trouve  (juel- 
qu'un  qui  le  reçoive;  et  à  un  esclave  afl'ran- 
chi  devant  l'aulel,  de  jouir  de  la  liberté, 
avec  pouvoir  de  succéder  coiiimé  les  pei'sou- 
nes  libres.  » 

10'  11'  iï'  13  et  li\  «■  Ûéfensés,  sous 
une  amende  pécuniaire  ou  une  punition 
corporelle,  de  travailler  ou  de  voyager  les 
jours  de  dimanche.  Mêmes  peines  contre 
ceux  qui  offrent  (|uelque  iliose  aux  démons,» 
io'  et  lii'.  «  Si  le  maître  donne  de  la  viande 
à' son  escla\e  un  jour  de  jeûne,  l'esclave 
sera  mis  en  liberl3;  mais,  si  l'esclave  eu 
niange  de  lui-même,  il  payera  une  amende 
de  six  sous,  ou  sera  puni  de  verges.  » 

17'".  «  La  parole  de  l'évéque  et  du  roi  vau- 
dra pour  un  serment.  » 

18  .  0  Les  abbés  accusés  et  interrogés  feront, 
cumule  ,  les  prêtres  et  les  diacres,  serment 
devant  l'autel,  en  ces  termes  :  Je  dis  la  vérité 
en  Jésus-Christ  et  je  ne  mens  point.  » 

19  .  «  Les  autres  clercs  prendront  avec  eux 
quatre  personnes  pour  se  purger  par  ser- 
ment, qu'ils  feront  la  tête  baissée,  une  main 
sur  lautel,  et  l'autre  levée.  » 

20'.  «  Les  étrangers  se  purgeront  seuls,  en 
faisant  serment  sur  l'autel.  » 

21'.  a  Les  païens  se  présenteront  avec  qua- 
tre personnes,  et  feront  serment  en  leur  pré- 
sence, la  tête  baissée  devant  l'autel.  » 

22'.  «  L'Eglise  connaîtra  des  causes  de  ceux 
qui  appartiennent  à  l'évéque.  » 

23«.  «  Si  quelqu'un  accuse  un  esclave  de 
J'église,  son  maître  pourra  le  purger  par  son 
seul  serment,  pourvu  que  cet  esclave  ait 
reçu  l'eucharistie;  mais,  s'il  ne  l'a  jamais 
reçue,  il  sera  obligé  de  donner  caution,  ou 
de  se  soumettre  à  la  peine  du  fouet.  »  Les 
autres  canons  prescrivent  des  peines  contre 
les  voleurs,  les  vagabonds,  etc.  lien.  i.  XVII; 
Lab.  t.  M;  Hard.  t.  111  ;  Aiujlic.  t.  I. 

BERNI  (Concile  de),  Brennacense,  près  de 
Compiègne,  et  non  de  Braisnes  en  Soisson- 
nais,  l'an  580.  Ce  concile  fui  occasionné  par 
une  accusation  que  Leudaste  ,  comte  de 
Tours,  avait  portée  contre  saint  Grégoire , 


BES 


3fr 


son  évoque  :  il  l'accusait  de  vouloir  livrer  la 
ville  de  Tours  à  Cliildcbert,  roi  d'.\uslrasi«, 
et  d'avoir  mal  parlé  île  la  reine  Frédégondê, 
en  disant  ([u'elie  avait  un  mauvais  Commerce 
avec  Beriran,  évoque  de  Boideaux.  Mais  tout 
cela  n'était  qu'une  calomnie  du  comte  ,  au- 
quel on  avait  ôté  le  gouvernement  de  la  ville, 
sur  les  remontrances  de  saint  Grégoire,  qu- 
s'était  plaint  avec  raison  dés  ravages  qu'iî 
avait  laits  dans  les  églises.  Le  concile  de 
Berni  examina  cette  affaire  :  le  sain'  pasteur 
fit  le  serment  solennel  (ju'il  éiail  innocent  du 
crime  qu'on  lui  imputait,  et  leconeile  lui  rendit 
justice,  en  même  temps  (lu'il  (loita  la  s  n- 
lenee  d'cxci>iiiinunicallon  coiilre  son  calom- 
niateur. Outre  les  évêques  de  Neustrie,  qui 
compo.sèreiil  ce  concile,  ceux  de  |)!usieuis 
cilés  méndionab  s  coiuiuises  sur  le  roy.iuine 
d'Auslrasie,  et  entre  .lUtres  celui  d'.Mbi,  s'é- 
taient lait  un  devoir  de  s'y  rendre;  ([uoi- 
qu'ils  eussent  été  convo(iués  à  Sois^ons,  ce 
fut  à  Berni  .domaine  du  roi  Cliilperic,  qu'ils 
se  réunirent,  à  cmsede  leffervescence  qu'a- 
vaient produite  à  Soissons  les  poursuites  in- 
tentées contre  un  évêque  ainié  du  p(  uple. 
Itetj.  XII  ;  Lablx.  \  ;  ILird.  III;  Art  de  vcrif. 
les  dales;  Auy.  Thierry,  Nouvelles  Lettres  sur 
l'hift.  de  France,  5'  lettre. 

BÊIIYTE  (Concile  de),  l'an  448.  Ce  con- 
cile, (|ue  l'on  doit  |dutôl  app.  1er  un  jugement 
ecclésiastique,  se  tint  au  mois  de  -epiembre 
i'i8,  à  Béryte,  ville  épiscopale  de  la  première 
Pliénicie,  au  diocèse  d'Anlioehe,  sous  la  mé- 
tropole de  Tyr.  Ibas  ,  évêque  d'Edesse,  y  lui 
déclaré  orthodoxe,  et  juge  digne  de  rentrer 
dans  son  Eglisi'.  On  trouve  les  actes  de  ce 
concile,  ou  phitôt  de  ce  jugement  ecclésias- 
tique, dans  l'actiou  X  du  ciinclle  de  Chalcé- 
doine.  Le  P.  Pagi  et  le  cardinal  Noris  croient 
que  cette  assemblée  est  de  l'an  449.  Mansi  , 
Sappl.  t.  I,  col.  323. 

liÉSALU  (Coiicile  dé)  ,  Bisuldinense,  l'an 
1077.  Amé,  légat  du  pape  et  évêque  dO'é- 
ron,  trois  autres  évêques  et  plusieurs  abbés 
se  Irouvèr'enl  à  ce  côhcilé,  qui  fut' célébré  le 
(!  décembre,  au  châleaii  de  Bésalu  en  Cata- 
logne. Guilred,  archevêque  de  Naibonne  ,  y" 
fut  déposé  avec  six  abbés,  [Jour  crime  de  si- 
monie. Edit.  V ene(. 

Besançon  (Co  iciiede),  Bismifnum,  rati 

4'i4.  Saint  Hilaire  d'Arles,  qui  prenait  la  qVia- 
lité  deprimatdes  Gaules,  assembla  ce  condile, 
dans  lequelCelidoine  ou  Quelidoine  fiUdépdfeé 
pour  deux  iriegulaiïtés  :  l'une,  pour  avoir 
autrefois  épousé  une  veuve  ;  l'adlre  ,  parce 
qu'ayant  exercé  quelque  charge  de  juiiica- 
ture  il  avait  condaiiirté  des  personnes  à  mort. 
Baronius,  le  P.  Quesuel  et  le  P.  Papebrok 
ont  cru  que  ce  Quelidoine  était  un  évèciue  de 
la  Viennoise;  M.  de  Marca  et  divers  autres 
savants  ont  soutenu  au  contraire  qu'il  était 
évêque  de  Besançon,  et  même  métropolitain. 
Quoi  qu'il  en  soit,  Quelidoine  appela  de  la 
sentence  du  concile  au  pape  sain-t  Léon  I", 
qui  cassa  dans  un  autre  concile,  tenu  à  Rome, 
l(mt  ce  (jue  saint  Hilaire  avait  fait  Contre 
Quelidoine,  et  rétablit  ce  dernier  dans  sou 
siège.  Outre  cette  affaire,  le  concile  ordonna 
que  les  prêtres  recevraient  chaque  année  la 


8S7 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


TUS 


saint  chrême,  à  l'épDque  de  Pâques,  de  l'é- 
vêque  le  plus  voisin.  Au  reste  il  n'est  pas 
cerlain  que  ce  concile  ail  élé  tenu  à  Besan- 
çon :  les  cdileurs  des  conciles  et  M.  Fleury 
ne  le  disent  pas.  Tillcmonl,  Histoire  ecclés., 
lom.  W. 

BESANÇON  (Synode  de),  l'an  lOil.  Hu- 
gues ,  archevêque  de  Besançon  ,  confirma 
dans  ce  synode  les  donations  faites  à  l'abbaye 
de  Mnrbach,  à  l'occasion  de  la  dédicace  d'une 
église  dépendante  de  ce  uionaslère.  Conc. 
Germ.,  l.  111. 

BESANÇON  (Concile  de) ,  l'an  1124.,  près 
des  murs  ileBesjinçon,  dans  une  plaine  qu'ar- 
rose le  Doubs,  pour  le  même  objet  que  celui 
de  Langres  tenu  l'an  lllG.  \  oy.  Langres, 
l'an  1110. 

BESANÇON  (Conciliabule  de),  l'an  1162. 
L'anlipape  Octavien,  qui  se  disait  Victor  IV, 
se  trouvait  présent  cà  celte  assemblée,  con- 
voquéL-  par  l'empereur  pour  le  fairi-  recon- 
naître; mais  ses  efforts  eurent  peu  de  suc- 
cès. Waldemar,  roi  de  Danemark,  se  con- 
formant à  l'avis  de  l'évêque  de  Boscbild  qui 
l'avait  accompagné,  se  relira  avec  lui  sans 
prendre  part  au  schisme.  Le  roi  de  France 
vint  la  nuit  uniquement  à  cause  du  serment 
qu'en  avait  fait  le  comte  de  Champagne,  et 
il  ne  fut  pas  plutôt  arrivé,  qu'il  rebroussa 
chemin  en  se  lavant  les  mains  dans  l'eau  du 
fleuve.  Le  conciliabule  se  tenait  à  Leone,  sur 
la  Saône,  dans  le  diocèse  de  Besançon.  Conc. 
Germ.,  t.  III. 

BESANÇON  (Concile  provincial  de  ) ,  l'an 
1282,  présidé  par  le  niéiropolitain  Odon  de 
Rougemonl.  On  y  déclara  excommuniés  tons 
ceux  qui  auraient  donné  conseil  ou  assistance 
pour  frapper  un  clerc.  Stut.  syned.  Bisanl. 
diœc,  an.  1575,  p.  li)2. 

BES.\NÇON  (Synode  de),  l'an  1480.  L'ar- 
chevêque Charlesde  Neufchâlel  y  publia  sept 
statuts  concernant  la  vie  cléricale.  Le  4  dé- 
fend aux  clercs  de  porter  des  armes  ;  ce  statut 
se  trouve  répété  dans  les  synodes  subsé- 
quents de  1573  et  de  16i8.  Le  5°  leur  recom- 
mande de  vivre  chastemenl ,  et  d'éviter  la 
fréquentation  des  femmes  suspectes.  Le  (i" 
leur  interdit  les  spectacles.  Le  dernier  défend 
les  marchés  el  les  procédures  judiciaires,  soit 
dans  les  églises,  soit  auprès.  Cunc.  Germ., 
t.  V. 

BESANÇON  (Synode  de),  l'an  1481.  Le 
même  archevêque  publia  dans  ce  nouveau 
synode  deux  statuts  :  l'un,  pour  recomman- 
der aux  curés  de  ne  point  permettre  de  quê- 
tes dans  leurs  églises  sans  son  autorisation 
ou  celle  de  son  vicaire  général  ;  I  autre,  pour 
maintenir  le  privilège  du  for  ecclésiastique. 
Jhid. 

BESANÇON  (Synode  de),  l'an  1560.  Claude 
de  la  Baume,  archevêque  do  Besançon,  y  pu- 
blia une  ordonnance  au  sujet  des  églises 
polluées.  Stdt.  synod.  Bisunt.  diœc. 

BESANÇON  (Concile  provincial  de)  ,  l'an 
1571.  Ce  concile,  présidé  par  Claude  de  la 
Baume  ,  archevêque  de  Besançon  el  depuis 
cardinal,  eul  pour  principal  objet  la  promul- 
gation du  concile  de  Trente,  qui  n'avait  pas 
encore  élé  publié  daus  celle  province.  L'ar- 


chevêque, qui  avait  essuyé  à  ce  sujet  de  gra- 
ves réprimandes  de  la  part  du  saint  pape 
Pie  V,  s-ul  réparer  sa  conduite  passée,  en 
proposant  à  son  clergé,  en  présence  du  con- 
cile assemblé  de  sa  province,  les  statuts  sy- 
nodaux de  ses  prédécesseurs ,  modiflés 
d'après  la  nouvelle  discipline  établie  par 
le  dernier  concile  général.  Les  statuts  sy- 
nodaux de  Besançon  furent  imprimés  alors 
pour  la  première  fois  :  ils  ont  été  reproduits 
depuis  dans  la  collection  des  conciles  d'Alle- 
magne, où  on  peut  les  voir  en  entier,  t.  VIII, 
de  la  page  1  à  la  page  224  ;  outre  qu'il  en  a 
élé  publié  une  nouvelle  édition  ,  augmentée 
d'articles  nouveaux,  par  François-Joseph  de 
Grammont,  archevêque  de  Besançon,  dans 
son  synode  diocésain  ,  tenu  l'an  1707.  Les 
statuts  synodaux  de  Besançon  de  l'an  1571 
avaient  besoin  d'être  réformes  ;  les  décisions 
n'en  sont  pas  toujours  conformes  au  senti- 
ment commun  des  théologiens. 

BESANÇON  (Concile  provincial  de),  l'an 
1648.  Claude  d'Achey,  coadjuteur  et  depuis 
r>rchevêque  de  Besançon,  qui  tint  ce  concile, 
j  fil  recevoir  la  bulle  In  eminenti  du  pape 
Urbain  VIII,  portant  condamnation  du  livre 
de  Jansénius.  La  constitution  synodale,  qui 
est  la  seule  pièce  qui  nous  reste  de  ce  con- 
cile, prescrit  en  outre  à  tous  ceux  qui  vou- 
draient entrer  dans  un  bénéfice  à  charge 
d'âmes  la  signature  du  formulaire  confor- 
mément aux  ordres  du  pape  Innocent  X  ,  et 
interdit  à  lous  les  fidèles  la  lecture  du  livre 
de  la  Fréquente  Communion. 

BESANÇON  (Synodes  de),  de  l'an  1480  à 
l'an  1679.  Les  statuts  de  ces  divers  synodes 
ont  élé  analysés,  comme  on  l'a  dit  tout  à 
l'heure,  et  réduits  en  un  seul  corps  d'ou- 
vrage ,  par  Antoine-Pierre  de  Grimmont , 
archevêque  de  Besançon,  qui  les  publia  pour 
son  diocèse,  le  15  octobre  1680.  Ces  statuts 
sont  rangés  sous  .'îl  titres  principaux. 

Titre  1'.  Du  Synode.  On  le  célébrera 
deux  fois  l'année.  Six  abbés  du  diocèse,  les 
quatre  archidiacres  el  tous  les  doyens  ru- 
raux sont  tenus  de  s'y  rendre.  Ces  derniers 
présenteront  au  synode  la  liste  des  bénéfi- 
ciers  el  celle  des  excommuniés,  des  héréti- 
ques et  des  clercs  incorrigibles.  Au  retour 
du  synode,  ils  convoqueront  à  leur  tour  les 
curés  de  leurs  doyennés  respectifs.  Synodes 
des  années  1480,  1559,  1560  et  1573. 

T.  2.  De  la  ^  ie  cléricale.  On  recommande 
aux  clercs  la  décence  el  la  modestie  dans 
leur  habillement,  l'usage  habituel  de  la  sou- 
tane, le  renouvellement  de  la  tonsure,  la 
barbe  rase  et  les  cheveux  courts.  On  leur 
défend  l'entrée  des  cabarets  el  le  métier  de 
cabaretiers,  toute  espèce  de  commerce,  si  ce 
n'est  la  vente  du  surplus  des  fruits  de  leurs 
bénéfices  ;  on  leur  interdit  de  même  de  se 
faire  les  hommes  d'affaires  des  séculiers.  On 
leur  défend  de  porter  des  armes  ,  d'avoir  des 
aimeaux  à  leurs  doigts,  d'admettre  chez  eux 
des  femmes  suspectes,  d'avoir  chez  eux  des 
enfants  qu'on  pourrait  soupçonner  de  leur 
appartenir,  de  fréquenter  les  spectacles  ou 
d'en  donner  eux-mêmes,  de  saluer  les  per- 
sonnes du  sexe  à  la  manière  des  la'iques,  d« 


549  BES 

s«  ipndre  specLitcurs  de  tlucls  ou  de  sembla- 

'   blo;  lnlt(>s,  cl  lie  rexécutioii  dos  criminels  ; 

de  se  luêlrr  nu\  jeux  piililics,  ot   de  nourrir 

des  cliirns  do  cImssp.  Sijnodi's  de  l'tHO,  157.'î, 

i:i88,  i:iS9,  Ki'iS,  i(if)V,  um,  if.7;j,  igt.ï, 

167(i,    1077,  1078,   1079,    1C74,   1481,    1050, 
1590,  159:i  et  !05S. 

T.  3.  Des  Doyens  ruraux  ou  des  Archi- 
prélres.  Les  doyens  g.irderont  la  résidence  , 
donneroni  les  noms  des  curés  et  ceux  îles  pa- 
roisses vacantes  ,  feront  eux-mêmes  la  dis- 
tribution des  saintes  huiles,  et  transmettront 
'  les  mandements  de  rarchevéïjue  ;  indique- 
ront au  vicaire  fjcnéral,  avant  la  tenue  des 
synodes,  les  réformes  et  les  règlements  à 
faire,  et  se  conduiront  en  tout  comme  les 
niodèles  des  antres  préires.  Synodes  de  1CV8, 
1605,  1631,  1573,  1018,  1605.  16W  et  164.8. 

T.  4.  Des  Curés  et  de  leurs  Paroissiens. 
Avant  de  promouvoir  quelqu'un  à  une  cure, 
on  l'examinera  selon  le  décret  du  concile  de 
Trente.  Tous  les  prêtres  à  charge  d'âme  sont 
tenus  à  la  résidence.  A  la  mort  d'un  curé,  le 
curé  le  plus  voisin  sera  chargé  de  la  paroisse 
vacante,  jusqu'à  ce  qu'elle  soit  pourvue  d'un 
administrateur.  Un  curé  ne  prendra  point  de 
vicaires,  qui  ne  soient  approuvés.  Les  curés 
garderont  la  clef  de  leurs  tabernacles  et  des 
vases  sacrés.  Aucun  ne  se  permettra  de  faire 
des  exoreismes  sans  y  être  autorisé.  Ils  ne 
pourront  dire  deux  niesses  en  un  même  jour 
que  les  joursd'obligation  etlejourde  la  Com- 
mémoration de  tousies  trépassés,  eldansdeux 
églises,  dont  l'une  soit  annexe  de  l'autre  ,  à 
moins  qu'ils  n'aient  aussi  à  remplacer  un 
confrère  malade  ou  absent  pour  quelque 
cause  canoniiiue.  Ils  ne  soulTrironl  point 
leurs  paroissiens  disputer  en  matière  d(!  foi. 
Ceux-ci  n'enverront  leurs  enfants  qu'à  des 
écoles  tenues  par  des  catholiques.  Les  voya- 
geurs doivent  obéir  aux  règlements  de  la  pa- 
roisse où  ils  se  trouvent.  Synodes  de  15'73  , 
1588,  1663,  1599,  1048,  1058.  1600.  1059, 
165),  H;45,  1592,  1055.  1003,  1657,  1609, 
1679,  1646,  1004,  1597,  1590. 

T.  5.  Des  Familiers  et  des  Chapelains.  Les 
familiers  (espèce  de  congréganisles)  ne  feront 
point  de  pactes  intéressés  ,  ne  donneront 
point  de  repas  ,  n'admettront  parmi  leurs 
membres  que  des  personnes  qui  sachent  le 
chant  ;  ils  assisteront  aux  offices  de  l'Eglise 
en  habit  de  chœur.  Synodes  de  1573  ,  1607, 
1646,  U148,  1050.  105S. 

T.  6.  Des  Religieux  et  des  Religieuses. 
Obligation  pour  les  uns  cl  les  autres  de  gar- 
der la  clôture.  Us  n'entreront  en  religion 
qu'avec  la  permission  de  l'évêque.  Les  reli- 
gieux n'exerceront  aucune  fonction  dans  les 
paroisses  sans  le  consentement  des  curés. 
Synodes  de  1573,  1650. 

T  7.  Des  Recteurs  d;s  hôpitaux.  Us  pro- 
cureront à  leurs  administrés  les  secours  spi- 
rituels. Le  droit  de  visiter  les  hôpilaux  ap- 
partient à  l'ordinaire.  Synode  de  1573. 

T.  8.  Des  Quêteurs  et  des  Ermites.  Les 
quêteurs  ne  se  permetlronl  aucune  quête 
sans  le  consentement  de  l'ordinaire.  Ou  ne 
devra  pas  souffrir  plus  de  deux  ermiles  me- 
ner ensemble  la  vie  commune.  Statuts  de 
Dictionnaire  des  Conciles.  L 


«ES  tS9 

1 '.SI,  1047,1653,  1648,  1663,  Ï003  ,  1056, 

1000. 
T.  9.  Des  Rerlcurs  et  des  Maîtres  d'6co!es. 

Ils  se  proposeront  avant  tout  de  former  leurs 
élèves  à  la  piété,  ne  se  serviront  (]ue  de  li- 
vres approuvés  ,  mèneront  eux-mêmes  les 
enfants  aux  olfiees.  Us  ne  se  serviront  quj 
des  livres  usités  dans  les  collèges  des  univer- 
sités eallioliques.  Us  mèneront  eux  mêmes 
leurs  écoliers  à  l'église  tous  les  jours  de  fêle, 
et  veilleront  à  ce  qu'ils  se  confessent  aux  fê- 
les solennelles.  Statuts  de  1573  et  KiOO. 

T.  10.  De  l'Administration  et  de  la  Rérep- 
lion  des  sacrements.  On  observera  ponctuel- 
lement les  cérémonies  prescrites  par  IFtglise. 
On  ne  refusera  point  les  sarremenis  pour 
manque  de  payement  des  droits  curiaux..S'<o- 
tuls  de  15(-0,  157.!,  1045,  1664  et  1(.79. 

T.  11.  Du  Baptême.  On  nebaplisera  point, 
même  sous  prétexte  de  résurreeliun  miracu- 
leuse, les  enfants  morts-nés.  On  n'admettra 
point  d'hérétiques  pour  parrains  ,  ni  des  en- 
fants au-dessous  de  sept,  ans,  ni  des  religieux, 
ni  des  ecclésiastiques,  à  moins  (ju'ils  ne 
soient  parents.  On  remettra  au  curé  de  la 
paroisse  de  la  naissance  des  enfants  les  noms 
de  ceux  (|ui  auront  été  baptisés  dans  une  au- 
tre. Défense  aux  mères  et  aux  nourrices  de 
coucher  avec  elles  les  enfants  au-dessous 
d'un  an.  Stutals  de  1573,  1592  ,  i;  93,  1004 
1009,  1014.  10.30,  1040,  1651,  15^6,  10;;0, 
1001,  1069.  1070,  1071,  1676. 

T.  12  et  13.  De  la  Confirmation  et  de  l'Eu- 
charistie. On  ne  recevra  point  ces  sacre- 
moits  sans  s'être  confessé.  On  aura  le  vi- 
sage découvert  pour  conmiunier  et  après  la 
conmmnion  reçue.  On  ne  présenîera  point 
le  calice  aux  laïques.  On  renouvelle  a  tous 
les  mois  les  hosties  consacrées.  U  y  aura  une 
lampe  conliuuellemenl  allumée  devant  le 
saint  sacrcnu'iU.  Statuts  ds  ioT.i,  1004,  1614, 
1031  ,  1633, 1058,  1059,  1000,  1004,  1000, 
1669. 

T.  14.  De  la  Pénitence.  Toute  espèce  de 
juridiction  spirituelle  n'emporte,  pas  avec 
soi  l'approbation  pour  entendre  les  confes- 
sions. Les  curés,  mais  non  les  vicaiies,  peu- 
vent entendre  les  confessions  dans  tout  le 
diocèse.  On  ne  recevra  point  la  confession 
des  péchés  dont  on  aura  éié  soi-mênie  corn 
plice.  Les  médecins  ne  visiteront  les  ma- 
lades une  troisième  fois  qu'après  que  ceux- 
ci  se  seront  conlessés.  On  n'imposera  à  fier- 
sonne.  pour  pénitence,  l'obligation  de  faire 
dire  des  messes.  Statuts  de  1560.  1573.  1590, 
160:1,  1014,  1027,  10.:i0,  lO'iO,  1648,  1661, 
1069,  1670,  1678. 

T.  15.  de  l'Extréme-Onclion.  On  ne  don- 
nera ce  sacrement  qu'aux  personnes  âgées 
de  plus  de  quatorze  ans.  On  omettra  l'onc- 
tion de  la  poitrine  sur  les  femmes.  Statuts  de 
1373,  16(50. 

T.  16.  De  l'Ordre.  Aucun  é\êque  de  la 
province  n'exercera  les  fonctions  de  sa  di- 
gnité, et  ne  conférera  les  ordres,  sans  l'a^ 
grément  du  mctropolilain.  On  n'admettra 
aux  ordres,  même  mineurs,  que  ceux  qui 
auront  déjà  passé  quelque  temps  dans   un 

lî 


531 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


333 


séminaire.  Statuts  ae  1560,  1573,  1588,  1G15, 
1621,  1()66,  1(;69. 

T.  17.  Du  Mariage.  Défense,  sous  peine 
de  suspense,  de  marier  des  personnes  de 
paroisses  étrangères  sans  le  consenlement 
de  leurs  curés.  Les  époux  ne  se  pernieltionl 
ni  IfStins  ni  danses  le  jour  même  de  la  cé- 
lébration de  leur  mariage.  L'usage  de  leur 
frapper  la  têle,  lorsqu'ils  sont  sous  le  voile, 
si'ra  sévèrement  prohibé.  On  exhortera  les 
jeunes  gens  à  ne  pas  contracter  mariage  sans 
le  consenlemehl  de  leurs  parents.  Slatuts 
de  15C0.  1573, 1590,  1597,  KiOO,  1604.,  1G1'^, 
1  33,  1646,  1648,  1653,  1655,  1665,1609, 
1678. 

T.  18.  Des  divins  Offlces.  On  ne  chantera 
point  d'autre  office  que  celui  du  bréviaire 
diocésain.  On  ne  lira  point,  ni  on  ne  réci- 
tera d'ollice  en  particulier  pendant  qu'on 
célébrera  la  messe  ou  qu'on  chantera  au 
chœur  l'office  accoutumé  ;  mais  on  sortira 
plulôl  du  chœur,  pour  prier  en  secret.  On 
n'exécutera  sur  les  orgues  que  des  chants 
religieux.  On  ne  fera  aucune  annonce  pro- 
fane au  n.i  ieu  des  divins  offices.  Tout  le 
clergé  devra  assister  aux  processions  géné- 
rales depuis  le  commencement  jusqu'à  la 
fln,  et  chaque  famille  devra  s'y  faire  re- 
présenter au  moins  par  quelqu'un  de  ses 
membres.  Statuts  de  1500,  1573,  1590, 
1591,  1614.,  164.3,  104-5,  1646,  1647,  1669, 
1673. 

T.  19.  De  la  Célébration  des  messes.  On 
devra  toujours  s'y  servir  du  livre,  quelque 
instruit  qu'on  puisse  être.  On  n'y  paraîtra 
qu'avec  la  tonsure.  On  ne  fera  point  de 
pactes  intéressés  pour  les  célébrer.  On  ne  s'y 
couvrira  point  la  tète  d'une  calotte  sans  la 
permission  de  l'ordinaire,  mais  jamais  pen- 
dant le  canon.  On  abolira  l'usage  des  calices 
d'étain.  Les  corporaux  seront  de  lin  et  non 
de  soie,  parce  que  c'est  dans  un  linceuil  de 
cette  espèce  que  Notre-Seigneur  a  été  en- 
seveli. Les  vêtements  sacerdotaux  devront 
a\oir  été  bénis  par  lévêque.  Les  prêtres  se 
revéliront  des  ornements  sacrés  dans  la  sa- 
cristie, au  lieu  de  le  faire  à  l'autel.  Les  prê- 
tres éviteront  de  célébrer  plusieurs  messes 
en  même  temps  les  uns  que  les  autres.  Sta- 
tuts de  l'iSS,  1573,  1588,  1592,  1000,  1005, 
1640,  1041,  1645,  1648. 

T.  20.  Des  Sermons  et  des  Prédicateurs. 
Les  curés  instruiront  leurs  peuples  tous  les 
dimanches  de  leurs  principaux  devoirs.  On 
ne  rapportera  point  en  chaire  les  arguments 
des  hérétiques.  Les  prédicateurs  ne  monte- 
ront point  in  chaire  sans  l'agrément  des 
curés,  à  qui  ils  devront  montrer  les  pou- 
voirs qu'ils  auront  reçus  de  l'ordinaire.  Sta- 
lats  de  1573, 1614,  1652. 

T.  21.  Du  Prône  et  du  Catéchisme.  On 
fera  l'annonce  au  prône  des  anniversaires 
et  des  fondations.  On  soumettra  à  des  peines 
ceux  qui,  pendant  le  prône,  sortiion!  de 
l'éiîlise.  Les  doyens  ruraux  dénonceront  au 
vicaire  général  les  curés  <|ui  négligeront  le 
catéchisme.  Statuts  de  1500, 1593, 1599, 1640, 
1645,  1647,  1648,  1655,  1056,  1657,1660, 
1601,  1664,  1076,  1077,  1678. 


T.  22.  De  la  Profession  de  foi.  Tous  les 
ecclésiastiques  promus  à  quelque  digi.ilé,  à 
quel(|ue  bénéfice  ou  à  quelque  charge,  tous 
les  docteurs,  professeurs,  maîtres  d'école  et 
imprimeurs,  seront  tenus  de  faire  la  pro- 
fession de  leur  foi  dans  la  forme  prescrite  pat 
Pie  IV.  Statuts  de  1573,1588. 

T.  23.  Des  Livres  concernant  la  religion. 
Personne,  pas  même  de  l'état  religieux,  no 
lir.i  sans  permission  des  traductions  de  la 
Bible.  Sont  défendus,  les  livres  de  magie, 
les  livres  anonyines  et  non  approuvés,  ceux 
des  hérétiques,  et  particulièrement  celui  do 
Jansénius.  Statuts  de  1572,  1573,  1627,  1632, 
1048,  1671. 

T.  24.  De  la  Célébration  des  fêtes.  L'ar- 
chevêque Pierre  de  Grammont  déclare  d'o- 
bligation pour  son  diocèse  la  fêle  de  saint 
Louis.  Les  jeux  publics  seront  interdits  les 
jours  de  fêtes  patronales.  Défense  de  faire 
un  précepte  de  s'abstenir  des  œuvres  ser- 
vîtes le  samedi  au  soir,  à  moins  qu'on  ne 
célèbre  ce  jour-là  quelque  fête.  Statuts  de 
1573,  1588,  1589,  1591,  1594,  1614,  1645, 
1646,  1604,  1079. 

T.  25.  Des  Jours  déjeunes  et  d'abstinence. 
Défense  de  jeûner  le  jour  du  dimanche,  et 
de  faire  gras  le  samedi  entre  Noël  et  la  Pu- 
rification ,  sous  prétexte  que  la  chose  est 
permise  dans  d'autres  diocèses.  Statuts  de 
1500,  1003. 

T.  26.  Du  Culte  des  saints,  des  images  et 
des  reliques.  On  no  gravera  point  sur  le 
pavé  des  églises  l'image  de  la  croix.  On 
n'exposera  point  de  reliques,  ni  on  ne  pu- 
bliera de  nouveaux  miracles  sans  le  con- 
sentement do  l'ordinaire.  Slatuts  de  1560, 
1573,  1003,1611,  1645,  1650. 

ï.  27.  Des  Eglises,  des  Autels  et  des  Cime- 
tières. On  ne  dira  point  la  messe  dans  des 
églises  qui  tombent  en  ruines,  ni  à  ^as  au- 
tels fracturés.  On  ne  se  permettra  ni  de 
iiKinger  dans  les  églises ,  ni  d'y  demander 
l'aumône;  les  danses,  les  spectacles  et  en 
général  les  assemblées  séculières  seront  in- 
terdites autour  de  ces  lieux.  Statuts  de  1573, 
1588,  1589,1000,  1603,  1004,  1614,  1627, 
164J,  1645,  1048,  1651,  1657,  1661,  1071, 
1676, 1680. 

T.  28.  Des  Sépultures  et  des  Services.  Les 
corps  qu'on  voudra  enterrer  hors  de  la  pa- 
roisse, devront  auparavant  être  présentés  à 
l'église  paroissiale.  Défense  d'enterrer  pen- 
dant la  nuit.  Les  curés  garderont  un  regis- 
tre des  personnes  décédées.  Statuts  de  1573, 
1590,  1646,  li;52,  1658. 

T.  29.  Des  Fabriques  et  des  Confréries.  Les 
marguilliers  rendront  compte  au  curé  ou  au 
doyen  des  revenus  de  la  fabrique.  Les  con- 
fréries non  auloriséi's  par  l'ordinaire  seront 
abolies.  Chaque  confrérie  aura  des  stalul.-., 
et  ses  revenus  ne  seront  appliqués  qv.'à  dts 
us;iges  pieux.  Statuts  de  1573,  1599,  IGOi-, 
1614,  1031,  1049,  1060,  1677. 

T.  30.  De   la  llésidence,  et  31'   des  Juge- 
ments et  des  Peines.  On  défend  aux  clercs 
de  plaider  contre  d'autres  clercs  devant  des 
■  juges  séculiers.  Slatuts  de  1480,  1481,  1573, 
158'J,  1594,   1596,1600,  1647,  165J,   1(60, 


333  BEZ 

IfiOl,  1G70.  Slntuta  seu  Décréta  synod.  lii- 
stiut.  (liœc,  Bisunlii,  1G80. 

HKSANÇON  (Synode  diocésain  de),  l'an 
1707,  sous  Fraiirois-Josepli  (le  Graminoiil.  1! 
y  fut  publié  .'îl  iioiivcaux  slaluls,  dont  le 
premier  eut  pour  ohjcl  de  réduire  à  un  seul , 
nu  lieu  lie  deux  par  année,  les  synodes  dio- 
césains (]ui  se  (iendraienl  désormais;  on  eu 
fixa  l'époque  au  mardi  avaiil  la  l'cnlecôte. 
l.es  autres  slaluls  ne  présentent  rien  de  par- 
ticulier. Conc.  (icrm.  X. 

HKTH-HOTKN  (Condic  de),  l'an  793.  Ce 
fut  Cyriaque,  patriarche  des  jacobiles,  (jui 
assembla  ce  faux  concile,  pour  terminer  la 
question  qui  s'était  élevée  parmi  les  jaco- 
biles louchant  ces  paroles,  qu'on  lit  dans  la 
lilurtïie  syria(|uo,à  la  fraction  de  l'Iioslie: 
Panem  cœlesicm  fniuiiimus  in  nomine  Pa- 
tris,  cl  Filii,  cl  Spiritiis  simcli.  Les  uns  di- 
saient (|iic  ces  paroles  étaient  orthodoxes,  et 
qu'il  lallail  les  conserver;  les  autres  sonlc- 
naieiit  le  contraire,  disant  que  c'était  la  même 
chose  que  si  l'on  disait  que  le  pain  célesle  est 
distingué  du  Verbe  et  du  Fils  de  Dieu.  Le  ré- 
sultat lui  qu'on  laisserait  les  paroles  dans 
la  liturgie,  selon  l'ancienne  coutume.  Belii- 
Bolen  est  dans  le  pays  de  Haran  en  Mésooo- 
lamie.  Ibiil. 

BKTH-L.\I>ET.   Voy.  Lapet. 

I5b:THLi;Hl':.M  (Concile  de),  l'an  1672. 
Voy.  l'art.  ,lh:KusALi;M,  même  année. 

BIÎVERLKY  (Concile  de)  en  Angleterre, 
le  23  juillet  1201.  Ce  concile  s'assembla  pour 
le  même  sujet  que  celui  de  Londres  {Voy.  ce 
mot)  de  la  même  année. 

BEZIEUS  (  Conciliabule  de  ) ,  Biterrensc, 
I  an  3o(J,  ou  353  selon  Mansi.  La  persécution 
s  étant  de  nouveau  élevée  contre  les  catho- 
liques a  la  suite  du  concile  de  Milan,  saint 
Hi.aire  de  Poitiers  et  d'autres  évèques  gau- 
lois proscrivirent  par  un  décret  compose  de 
concert  les  personnes  de  Saturnin,  évoque 
d  Arles,  d  Ursace  de  Singidon,  et  de  Valens 
de  iMurse,  déclarant  excommuniés  ceux  (|ui, 
après  avoir  clé  avertis  ,  communiqueraient 
encore  avec  ces  suppôts  de  l'hérésie.  Satur- 
nin irrite  assembla,  avec  l'appui  de  l'empe- 
reur Constance,  un  eoneilc  à  Bézieis,  ou 
saint  Hilaire,  craignant  que  les  ariens  n'abu- 
sassenl  delà  simplicité  de  plus  d'un  évêque 
orthodoxe  .  en  faisant  un  époiivanlail  de 
\Omousion,  présenta  un  écrit  <iui  uKillail  au 
grand  jour  les  équivoques  et  les  blasphèmes 
de  CCS  hérétiques.  Mais  les  évéques  ariens 
empêchèrent  la  lecture  de  cet  écrit,  et  Satur- 
nin ,  ayar»t  prévenu  l'empereur  par  une 
lausse  relation  de  ce  qui  s'était  passé,  obtint 
un  ordre  impérial  qui  reléguait  saint  Hilaire 
en  Phrygie,  avec  l'hodanius,  évêque  de  Tou- 
louse. 1  e  le  est  l'histoire  en  abrégé  de  ce  con- 
cile, ou  plutôt  de  ce  conciliabule.  5.  Hil.  adv 
Lonst. 

BEZIEBS  (Concile  de),  l'an  1090,  sur  les 
biens  de  1  Eglise.  Mnrlenne  Thesawi,  t.  IV 

BEZIEllS  (Concise  de),  l'an  12:J4.  Gaulhier 
de  Marvis,  évêque  de  Tournai  et  légal  du 
saml-jiiége,  tint  ce  concile  et  y  publia  les 
Tiugl-Mx  règlements  suivants. 


BEZ  s^ 

f.  On  excommuniera  tous  les  dimanches 
les  hérélii|ues  et  leurs  fauteurs. 

2  Tout  homme  pourra  arrêter  en  tout  lieu 
u  I  herélKiue  pour  le  présenter  à  l'évéque. 

3.  Les  fauteurs  des  hérétiques  ne  pour- 
ront acheter  de  bailliages. 

'i.  Les  hérétiques  convertis  qui  ne  vou 
droul  point  porter  deux  croix,  selon  l'ordre 
de  I  evêc|ue,   seront  traités  comme  des  héré- 
tiiiiies,  et  leurs  biens  confisqués. 

o.  Les  prêtres  observeront  soigneusement 
les  décrets  du  conciht  de  Toulouse  contre  les 
hereiiqu,  s  et  contre  ceux  qui  n'assisteront 
pas  a  I  olfice  divin. 

C.  On  examinera  la  capacité  et  les  mœurs 
de  ce;ix  qu'on  élève  aux  ordres  sacrés;  et 
I  on  n  en  admettra  point  (jui  n'aient  un  titre 
patrimonial  de  cent  sols  tournois. 

7.  On  ne  donnera  la  tonsure  qu'à  ceux  qui 
savent  lire  et  chanter,    qui  sont  enfants  de 
personnes  libres,  et  nés  en  léiritime  mariage 
SI  ce  n'est  que  l'évéque  du  lieu  donne  dis-^ 
pense  pour  de  bonnes  raisons. 

8.  Défense  aux  évéques  d'exiger  de  ceux 
qu'ils  ordonnent,  des  serments  qu'ils  ne  les 
imiuieli'roiit  point,  eux  ni  leurs  successeurs, 
au  sujet  du  titre  patrimonial  qu'ils  apportent 
pour  recevoir  les  ordres. 

9.  Les  évéques  auront  soin  de  nommer  des 
archidiacres  zélés  et  capables  de  prêcher  le 
cierge  et  le  peuple. 

10.  On  lira  les  constitutions  du  concile 
quatrième  général  de  Latran  contre  ceux  qui 
excommunient  injustement. 

11.  Les  patrons  ,  tant  ecclésiastiques  que 
laïques,  présenteront  aux  évéques,  avant  la 
fêle  de  tous  les  saints,  des  curés  ou  des  vi- 
caires perpétuels  .  qui  soient  capables  et  de 
bonnes  mœurs,  en  leur  assignant  une  por- 
tion congrue  sur  les  revenus  des  églises  aux- 
quelles Ils  seront  attachés. 

12.  Ceux  qui  ont  des  bénéfices  à  charge 
dames  seront  contraints,  par  la  privation 
de  leurs  revenus,  de  prendre  les  ordres  au 
plus  tôt.  Que,  si  une  cure  est  unie  à  une  pré- 
bende ou  à  une  dignité,  celui  qui  en  est 
pourvu,  mettra  à  sa  place  dans  la  cure  un 
vicaire  perpétuel  à  (lui  il  donnera  une  por- 
tion congrue;  et  chaque  église  paroissiale 
aura  un  prêtre  perpétuel  qui  la  desservira 
perpétuellement. 

13.  On  observera  les  conslitutinns  faites 
dans  le  concile  quatrième  général  de  Latran 
touchant  la  vie  et  les  mœurs  des  clercs.  Ils 
ne  porteront  point  d'armes,  si  ce  n'est  peul- 
êlre  en  temps  de  guerre.  Les  chanoines  sécu- 
liers qui  ne  sont  pas  dans  les  ordres  sacrés 
ne  seront  point  assis  dans  les  hautes  chaires 
du  chœur,  et  n'auront  point  de  voix  en  cha- 
pitre. 

14.  On  défend  aux  nnoines  de  violer  la  rè- 
gle de  saint  Benoît,  sous  peine  de  damnation, 
et  en  particulier  de  rien  posséder  en  propre 

13.  L'abbé  et  les  moines  porteront  des 
habits  vils  et  grossiers,  selon  la  règle  lie  sainf 
Benoît. 

IG.  Les  chanoines  réguliers  auront  aussi 
des  habits  blancs  ou  noirs,  d'une  éloff!'  do 
laine  peu  recherchée. 


855 


j;- 


DrCTiONNAlRE  DES  CONCILES. 


33S 


17.  Les  cloîtres  seront  formés,  de  sorte  que 
les  laïques  n'y  eulreiit  point  sans  nécossilé, 
si  ce  n'est  dans  les  enlerreiiients  et  les  pro- 
cessions. 

18.  On  fera  Ions  les  jours  la  lecture  pen- 
danl  la  table.  On  lieiulra  aussi  tous  les  jours 
le  cliapiire  pour  la  pruclamalion  el  la  correc- 
tion des  fiiules.  11  y  aura  sermon  les  fêles 
principales. 

19.  Les  moines  qui  ne  sont  chargés  d'an- 
cun  office  particulier,  reslei'onl  dans  le  cloî- 
tre depuis  l'heure  du  chapitre  jusqu'à  Tierce» 
el  n'en  sorliroiil  point  sans  la  permission  du 
supérieur. 

20.  On  fera  une  distribution  aux  pauvres 
au  moins  une  fois  la  semaine. 

21.  Les  supérieurs  auront  soin  d'établir 
dans  chaijue  monastère  un  maîlre  de  gram- 
maire, régulier  ou  séculier. 

2'2.  Les  laï()ues  ne  donneront  pas  leurs 
biens  aux  nionaslères  dans  la  vue  d'avoir  des 
bénéfict  s.  Ceux  qui  les  ont  par  ces  voies,  en 
seront  dépouillés;  et  ceux  qui  bs  donnent 
ainsi,  seronl  privés  de  Icurdroit  d'en  disposer 
pour  celle  fois,  cl  ci'  droit  sera  dévolu  à  l'évê- 
que  diocésain.  Ni  l'abbé,  ni  le  prieur,  ni  tout 
autre  moine,  ne  pourra  posséder  le  prieuré 
d'un  autre  monastère,  à  moins  qu'il  n'y  soit 
appelé  par  une  éieclion  canonique. 

23.  0.1  ne  vendra  point  de  vin  dans  l'inté- 
rieur d'un  monaslère,  el  l'on  n'y  fera  point 
entrer  des  personnes  d'une  profession  qui  ne 
soit  pas  hnn;iète. 

24.  Aucune  église  ne  recevra  des  la'i'ques 
de  mauvaises  mœurs,  en  qualité  d'oblats, 
pour  posséder  des  prébendes  ou  les  revenus 
de  ces  prébendes. 

25.  On  ne  souffrira  point  qu'un  moine  soit 
seul  dans  un  prieuré;  mais  il  y  en  aura  tou- 
jours trois  ou  qualri;.  et  l'on  n'y  enverra 
point  de  moines  déréglés. 

26.  On  obligera  tous  ceux  qui  ont  atteint 
l'âge  de  quatorze  ans  .le  jurer  qu'ils  observe- 
ront la  paix.  .1»»//.  (les  Conc. 

BEZIEKS  (Concile  de),  l'an  1243.  Les  ar- 
chevêques de  Narbonne  et  d'Arles,  assislés 
de  dix  évéques  el  de  plu-ieurs  abbés,  tinrent 
ce  concile  le  18  avril.  Raymond,  comie  de 
Toulouse,  y  prolesta  contre  l'excommunica- 
lion  dont  l'avaient  frappé  l'S  dius  iiKiuisi- 
tcurs  dominicains,  frère  Ferrier  el  frère 
Raymond-Guill  lume  ,  malgré  l'appel  (lu'il 
avait  interjeté  au  saint-sIége  de  leurs  procé- 
dures. On  igiioïc  la  décision  du  concile.  Gntl. 
Christ,  t.  V'I;  inslr.  pciy.  155;  D.  \  aisselle, 
l.  III,  piif/.  kkl. 

BEZILUS  (Concile  de),  l'an  1246.  Guil- 
laume, archevêque  de  Narbonne,  tint  ce  con- 
cile avec  les  éiéques  de  sa  province  :  il  y 
publia  quaranle-six  règlements  de  discipliiic, 
rrcneillis  des  conciles  piécéilents,  et  parlicu- 
liùrement  du  concile  quatrième  général  de 
>  Lairan,  de  celui  de  Narbonne  de  l'an  1228, 
el  de  celui  d'Avignon.  Les  pères  du  concile  y 
donnèrent  aussi,  en  trente-sept  articles,  sous 
le  nom  de  Conseils,  des  inslruclioiis  aux 
frèris  prêihenrs,  sur  la  manière  dont  ceux- 
ci  devaient  s'ac(iuitler  de  leur  emploi,  en  pro- 
cédant contre  les  hérétiques.   Les  canons  de 


ce  concile  les  plus  remarquables  sont  les  sui- 
vants :  G.  22'  :  Les  chanoines  séculiers  n'au- 
ront de  slalle  au  chœur,  et  de  voix  au  cha- 
pitre, qu'autant  qu'ils  seronl  dans  les  ordres 
sacres.  C.  32'  :  Li  s  puissances  séeulièies  ne 
doivent  point  envahir  les  biens  des  laïques, 
qui  se  trouveraient  excommuniés  pour  quel- 
que outrage  l'ail  ,à  des  clercs.  G  43  :  Défense 
à  tout  ch'Ctien,  sous  peine  d'excommunica- 
tion, de  rerouiir,  en  cas  de  maladie,  à  des 
médeein--  juifs.  T.  XIV  Conc. 

BliZIERS  (Concile  de),  l'an  1235.  Guil- 
laume, archevêque  de  Narbonne,  tint  ce  con- 
cile avec  ses  sulTraganis.  Il  s'y  trouva  aussi 
beaucoup  o'abbés,  de  barons  el  de  chevaliers 
du  pays.  Los  évéques  y  furent  invités  à  prêter 
main- forte  pour  reprendre  le  château  de 
Querbus  sur  les  héréti(iiies.  Le  roi  saint  Louis 
y  fit  lire  aussi  trenle-dejux  statuts  ayant  pour 
objet  la  rélormalioii  des  mœurs,  (lui  furent 
tous  approuvés  par  l'assemblée. 

Les  neufs  premiors  regardent  les  séné- 
chaux, baillis  et  autresofficiers.  On  les  oblige 
de  prêter  un  termenl  public  de  ne  faire  au- 
cun gain  illicite;  de  rendre  à  tous  également 
une  justice  exacte;  de  ne  recevoir  directe- 
ment ni  indirerlcmenl  aucun  présent,  si  ce 
n'est  quehjues  dons  de  civilité,  comme  choses 
comestibles,  dont  la  Vtileur  ne  passif  pas  dix 
sols  parisis;  de  ne  point  souffrir  (|u'ou  fasse 
des  largesses  à  qui  que  ce  soit  de  leur  famille 
ou  de  leurs  doiuesti(iues  ;  de  ne  rien  donner 
aux  officiers  supéi  ii  urs,  e(c. 

Le  10'  ordonne  à  ces  mêmes  olGciers  de 
s'abstenir  de  loute  parole  peu  respectueuse 
envers  Dieu,  sa  bienheureuse  Mère,  elles 
saints. 

Le  il'  défend  à  tous  officiers  d'acheter  au- 
cune terre  dans  le  lieu  de  leur  juridiction, 
tant  qu'ils  sont  en  charge,  sans  la  permission 
du  roi. 

Le  12'^  interdit  aux  mêmes  officiers  et  à 
toute  leur  maison  les  mariages  avec  les  per- 
sonnes de  leur  sénéchaussée  ou  bailliage, 
sans  la  permi>sioii  du  roi. 

Le  13'  attribue  au  roi  seul  le  droit  de  per- 
mettre les  glles  et  procurations  dans  les  mo- 
nastères. 

Le  14'^  explique  les  articles  douze  et  treize, 
cl  y  met  une  exception. 

Le  15  et  les  huit  suivants  tendent  à  em- 
jiêcber  que  les  provinces  ne  soient  surchar- 
gées par  uni^  multitude  de  bas  officiers,  oii 
vexées  par  les  malversations  de  ceux  qui 
sont  à  la  tête  de  la  justice. 

Le  23'  renouvelle  les  statuts  déjà  publiés 
pour  mettre  un  frein  aux  impiciés  el  aux 
usures  des  Juifs. 

Le  24'  défend  les  jeux  de  hasard,  et  singu- 
lièrement les  académies  de  dés;  il  en  prohibe 
même  la  fabrique  et  le  négoce. 

Le  25'  interdit  les  cabarets  à  tout  autre 
qu'aux  voyageurs. 

Le  26'^  veut  qu'on  ne  souffre  ni  femme  ni 
fille  de  mauvaise  vie,  soit  dans  les  campagnes, 
soit  dans  les  lieux  habités;  mais,  qu'après 
les  monilions  faites  ,  on  saisisse  lout  ca 
qu'elles  ont,  et  que  celui  qui  sciemmeut  leur 


3S7  BEZ 

aura  loué  sa  maison,   en  paie,  au  bailli  du 

lien,  If  revenu  d'iiiie  année. 

L*'  27'  et  les  deux  siiiv.mls  regardent  les 
usures  des  Juifs;  cl  l'on  y  appelle  usure  tout 
ce  qui  est  au  delà  du  c.ipilal. 

Le  30°  dél'eiul  d'cn)pli)yer  les  chevaux  des 
parliculiers,  si  ce  n'est  pour  le  service  du  roi, 
lorsque  les  cliev.inx  de  loiiiige  ordinaires  ne 
sulTisenl  pas.  On  doit  môme  en  ce  cis  épar- 
gTier  les  chevaux  des  marchands,  diS  pas- 
sants, des  pauvres,  et  ne  s'adresser  qu'aux 
riches. 

I.e  .'11°  le  défend  niétne  pour  le  roi,  à  moins 
d'un  ordre  exprès  de  lui,  si  les  chevaux  ap- 
parliennent  à  des  personnes  d'église. 

I.e  -i'!'  déclare  que  sur  tons  ces  points,  le 
roi  se  réserve  une  pleine  puissance  d'expli- 
quer, changer,  corriger,  ajouter,  retrancher 
ce  qu'il  jugerait  convenable.  Ibid.  et  Batuz. 
in  Conril.  Gall.  Narhon. 

BEZIERS  (Concile  del,  l'an  l'iTO.  Pierre 
de  Monlbiun,  archevêque  de  Narbonne,  tint 
ce  concile  avec  sept  de  ses  suffraganis,  le 
k  mai.  On  y  ordonna  que  l'archevêque  de 
Narbonne  irait  eu  France  au  prochain  par- 
lement, pour  se  plaindre,  au  nom  de  la 
province,  des  entreprises  anciennes  et  nou- 
velles louch;int  les  fiefs,  les  alleux,  le  ser- 
vice de  guerre,  el  demaniler  lu  conservation 
des  libertés,  des  exemptions  et  des  autres 
privilèges  dont  leurs  églises  élaieut  eu 
possession.  Le  nom  de  France  était,  à  cette 
époque,  pris  d.ins  la  significalion  restreinte 
de  la  province  de  l'île  de  France.  Lab.  XI; 
Hard.  Mil;  Baluz.,  Conc.  Gall.  Nnrb.  ' 

BKZIEUS  (Concile  dej ,  l'an  1280.  On  y 
défeiulit  aux  clercs  plusieurs  métiers  vils. 
Il  resie  encore  de  ce  concile  deux  lettres 
adres!^ées  à  l'archevêcjue  de  Narbonne  :  l'une 
p;ir  l'évéque  d'Elne  (  en  Roussillon  ),  son 
suffragant,  dans  laquelle  l'évéque  dit  que, 
ne  pouvant  se  rendre  au  concile,  il  envoie 
son  rempl/içant  ;  l'autre  est  du  chapitre 
d'Elne ,  qui  recommande  au  concile  son 
député. 

BKZiER*^  Coi.'c'le  de),  l'an  129Î).  Gilles  Ay- 
celin,  archev  êqne  de  N.irhonne,  tint  ce  con- 
cile le  29  oci<ihre.  On  y  députa  au  roi  Philippe 
le  Bel  touchant  un  différend  temporel  entre 
l'archevêque  et  le  vicomte  de  Narbonne.  Ba- 
luze  remaïque  qu'il  y  avait  depuis  longtemps 
une  dispute  entre  les  archevêques  et  les  vi- 
comtes de  Narbonne,  les  archevêques  préien- 
d.int  que  les  vicomtes  devaient  leur  être  sou- 
mis. L'affaire  fut  pnrlée  alors  ,  non-seulement 
au  roi  Philippe  le  Bel.  mais  encore  au  pape 
Boniface  Vlll.  Benoît  XI.  successeur  de  Boni- 
f.ice,  la  décida  en  faveur  des  archevêques  de 
Ni  rbon  ne  C'est  ce  que  nous  apprend  Ray  n.ildi, 
qui  ajiiule  ((u'on  fil  dans  le  concile  de  Bézieis 
un  décret  pour  faire  célébrer  la  fêle  de  saint 
Louis,  roi  de  France,  sous  le  rit  d'une  fête 
double.  Doni  Marlène  attribue  aussi  à  ce  con- 
cile huit  règlements  de  discipline,  trouvés 
dans  les  archives  de  l'église  de  Carcassonne, 
cl  non  vingi-et-nn  règlements  comme  le  dit 
Richard,  qui  les  a  confondus  avec  ceux  de 
r.ai  ;:'10    Tlipsimr.  t.  IV. 

BEZIERS  (Concile  dd,  l'an  130'(,  pour  la 


BEZ 


338 


levée  des  dîmes  dans  les  provinces  de  Nar- 
bonne et  de  Lyon.  Gnll.  Clir.  t.  VI,  col.  .343. 

BEZIERS  (Concile  de),  l'an  1310.  Gilles 
Aycelin,  arclievê(iue  i\v  Narbonne,  tint  ce 
concile  avec  ses  suffrag.tuls.  On  y  fit  les 
règlements  qui  suivent  : 

1.  On  observera  la  constitution  du  pape 
Boniface  VIII,  au  sujet  de  ceux  à  qui  l'on 
doit  donner  la  tonsure,  el  on  ne  la  donnera 
qu'à  ceux  i[ui  voudront  entrer  dans  le  clergé 
par  esprit  de  piété,  qui  seront  exeni|)ls  de 
toute  irrégularité,  et  qui  auront  la  science 
convenable. 

2.  On  ne  donnera  pas  non  plus  les  (juatre 
moindres  à  qMicon(iue  ne  saura  [>as  lire  le 
psautier,  les  épîtres,  les  leçons,  les  exor- 
cisnies,  ni  chanter  les  antiennes  et  les  vêpres. 

3.  Les  sous-diacres  sauront  lire,  chanter, 
cl  un  peu  de  grammaire.  lis  auront  aussi, 
comme  tous  les  autres  promus  aux  ordres, 
des  lettres  testimoniales  de  leur  ordination. 

k.  Les  diacres  sauront  lire  et  expliquer 
les  épîtres,  homélies  et  évangiles. 

5.  On  n'élèvera  au  sacerdoce  que  ceux 
qui  seront  en  é<at  d'édifier  el  d'instruire  les 
peuples  par  leurs  mœurs  et  leur  science. 

C).  On  gardera  les  interstices  entre  les 
différents  ordres. 

7.  Un  évé(|ue  n'enverra  personne  pour 
être  ordonné  dans  un  aulre  diocèse,  à  moins 
qu'il  ne  l'ail  jugé  digne  de  l'ordination  , 
après  un  mûr  examen,  ni  sans  leltres  testi- 
moniales de  sa  capacité. 

8.  Tous  ceux  qui  contractent  des  mariages 
clandestins,  ou  (jui  bénissent  ces  sortes  de 
m.iriagcs,  ou  qui  les  procurent,  les  approu- 
vent, les  conseillenl,  les  favorisent  en  quel- 
que manière  (\uo  ce  soit,  seront  excommu- 
niés ipso  facto. 

9.  Tous  les  parjures  et  les  faux  témoins 
seront  excommuniés  solennellenienl. 

10.  Défense  aux  ecclésiastiques  de  refuser 
la  sépulture  ou  la  bénédiction  du  mariage  à 
ceux  qui  ne  veulent  pas  leur  donner  ou  leur 
assurer  l'honoraire  accoutumé  pour  ces 
sortes  de  fonctions. 

11.  On  n'admeltra  aucun  prêtre  étranger 
à  gouverner  une  paroisse,  ou  même  à  dire 
la  messe  ,  à  moins  qu'il  n'ait  des  leltres 
dimissoires  de  son  évêque  ou  de  ses  vicaires 
généraux. 

1-2.  Les  curés  résideront  dans  leurs  pa- 
roisses, pour  y  remplir,  comme  il  convient, 
toutes  leurs  fonctions  de  pasleuis. 

13.  Aucuns  prêtres  et  aucuns  religieux. 
ne  pourront  pratiquer  la  chirurgie  ni  la 
médecine  sous  peine  d'interdit. 

ik.  Même  peiiu'  contre  les  bénéficicrs  qui 
vendent  |iour  de  l'argent  les  revcMUs  de 
leurs  bénéfices,  sans  une  permission  spéciale 
de  l'évéque. 

15.  Même  peine  contre  ceux  qui  exposent 
en  vente  des  choses  non  comestibles,  les 
jours  de  dimanches  et  de  fêtes. 

Ifi.  Ordre  aux  curés  d'avertir  leurs  pa- 
roissiens de  se  conformer  au  précédent  statut, 
touchanl  les  choses  vénales,  el  de  ne  point 
ouvrir  uou  plus  leurs  boutiques  ni  labora- 


SS9 


DiCTlU^NAIllE  Dt.S  CO.NULbIS 


540 


loires,  el  de  s'abstenir  des  œuvres  serviles, 
les  jours  de  fêles. 

17.  Les  curés  avertiront  encore  leurs 
paroissiens  qu'on  procétlera  contre  les  ex- 
«•oiiiuiuniés  comme  étant  suspects  d'hérésie, 
s'ils  ne  se  font  absoudre  dans  quinze  jours 
vu  un  mois  au  plus  lard. 

18.  Les  curés  chasseront  publiquement 
ëi-  l'église  ceux  de  leurs  jinroi^isiens  qui 
seront  manifestement  convaincus  d'avoir 
passé  un  an  et  un  mois  sans  délivrer  les 
legs  pieux  auxquels  ils  sont  tenus. 

19.  Quand  un  «  xcommunie  refuse  de  sor- 
tir de  l'église,  le  prêtre  célébrant,  qui  l'en  a 
averti,  doit  laisser  la  messe  s'il  n'a  pas  encore 
commencé  le  Canon.  S'il  l'a  comniencc,  il 
doit  poursuivre  la  messe  jusqu'à  la  commu- 
nion inclusivement;  mais  tous  les  ;issist;inls 
doivent  sortir,  excepté  un  ou  deux  clercs 
qui  doivent  lesîer  pour  servir  le  prêtre. 
Celui-ci,  ayant  communié,  quittera  l'autel 
et  l'église  sans  achever  la  messe. 

20.  Le  peuple  n'évitera  un  excommunié, 
que  quand  l'excommunié  aura  confessé  son 
crime  devant  le  piètre  el  plusieur-.  témoins, 
ou  (|ue  la  renommée  publique  l'attestera,  ou 
que  le  prêtre  l'aura  vu  de  façon  qu'il  puisse 
le  prouver,  ou  que  le  juge  d'église  lui  aura 
ordonné  d'éviter  l'excouiuiunié. 

21.  Excommunication  majeure  contre  tous 
ceux  qui  font  céiébrer  la  messe  ou  les  autre^ 
offices  divins  d.ins  des  lieux  interdits,  et  qui 
y  reçoivent  et,  à  pins  forte  raison,  qui  font 
avertir  les  excouimuniés  de  s'y  trouver. 
Martenc,  Thesaurinov.  Anecdot.t.  IV.  p.  225. 

BEZiERS  (Synode  de),  l'an  1315.  Gall. 
Christ,  t.  VI,  col.  99i. 

BEZIERS  (Concile  de),  l'an  1317.  Gall. 
Chr.  t.  VI,  col.  IW 

BEZIERS  (Concile  de),  l'an  1320.  Ou  y  Gt 
un  décret  coiitre  les  Juifs.  Gall.  Chr.  t.  l\ , 
col.  347.  . 

BEZIERS  (Synode  de),  l'an  1326.  Gall. 
Chr.  col.  604.  t'.  VI. 

BEZIERS  (Synode  de),  l'an  13i2.  Gall. 
Chr.  t.  VI,  col.  382. 

BEZIERS  (Concile  de),  l'an  1351.  Pierre  de 
la  Jugie,  archevè(|ue  de  Narbonnc,  tint  ce 
concile  le 7  novembre  13ai,itvec  les  évoques, 
abbés,  doyens  et  prieurs  de  sa  province.  On 
y  publia  douze  canons  de  discipline,  dont 
dix  sont  répétés,  presque  mot  à  mot,  des 
conciles  tenus  à  A<'ignon  en  1.'j26  et  1337. 

l.  On  recommande  d'incliner  la  tête  en 
prononçant  le  saint  nom  de  Jésus.  Indulgence 
de  dix  jours  pour  chaque  fois  qu'on  l'incli- 
nera avec  respect  dans  la  récitation  de  l'office 
dirin. 

IL  Les  curés  exhorteront  les  fidèles  à  ac- 
compagner le  saint  sacrement,  quand  on  le 
porte  aux  malades.  Indulgence  de  dix  jours 
pour  ceux  qui  raccompagneront  de  jour  ou 
de  nuit;  de  vingt  jours  s'ils  l'accompagnent 
avec  de  la  lumière  pendant  le  jour;  et  (le 
trente  s'ils  l'accompagnent  avec  de  la  lumière 
pendant  la  nuit.  Même  indulgence  à  ceux 
qiîi  enverront  dos  flambeaux  pour  être  portés 
de  leur  part. 

ill.  Indulgence  de  douze  jours  à  ceux  qui 


prieront  à  la  messe  pour  le  pape,  pour  le  roi 
et  pour  les  prélats  de  la  province. 

IV.  Ordre  aux  curés  et  aux  vicaires  de 
fermer  à  clef  les  fonts  baptismaux,  et  de  les 
tenir  propres. 

W  Excommunication  contre  les  particu- 
liers ,  et  interdit  contre  les  communautés 
qui  auront  usurpé  les  biens  de  l'église,  s'ils 
ne  font  satisfaction  dans  l'espace  de  six 
jours. 

\\.  Défense,  sous  peine  d'excommunica- 
tion, aux  curés  de  permettre  à  leurs  parois- 
siens de  recevoir  la  communion,  ou  à  qui 
que  ce  soit  de  l'administrer  au  temps  de 
Pâques,  ailleurs  que  dans  les  paroisses  et 
dans  les  lieux  oh  les  curés  ont  coutume  de 
faire  leurs  fonctions  :  on  excepte  le  cas  de 
maladie.  Lesprélatssont  aussiavertis  den'ac- 
corder  que  pour  de  bonnes  raisons  la  per- 
mission de  communier  en  ce  témps-là  hors 
de  la  paroisse. 

VIL  On  exhorte  les  clercs  bénéfieiors  et 
dans  les  ordres  sacrés,  à  garder  l'abstinence 
du  samedi.  (Dans  le  second  concile  d'Avignon, 
c'était  un  statut,  sous  peine  d'être  exclu, 
pendant  un  mois,  de  l'entrée  de  l'église.  On 
voit  que  l'abstinence  du  samedi  n'était  pas 
encore  passée  en  loi  poUr  tous  les  fidèles.) 

VIII.  On  renouvelle  les  peines  portées 
contre  ceux  qui  osent  excommunier  les 
supérieurs  par  qui  ils  ont  été  frappés  de 
censures. 

IX.  On  défend  toute  violence  contre  les 
porteurs  ou  exécuteurs  des  actes  de  la  juri- 
diction ecclésiastique. 

X.  Ordre  de  faire  les  testaments  en  pré- 
sence du  curé,  ou  du  moins  de  lui  donner 
connaissance  de  ce  qui  y  est  contenu. 

XL  Les  bénéficiers,  qui  entreront  dans 
l'église  sans  être  en  habit  décent,  paieront 
douze  deniersd'amende.  Les  chanoines  seront 
privés,  pour  la  même  faute,  des  distributions 
manuelles  de  ce  jour-là. 

XII.  Les  confesseurs  écriront  les  noms 
de  ceux  qu'ils  confessent,  afin  qu'on  puisse 
s'assurer  si  le  précepte  de  la  confession 
annuelle  a  été  observé.  Si  quelqu'un  se  con- 
fesse à  un  autre  prêtre  approuvé  pour  en- 
tendre les  confessions,  on  lui  enjoint,  sous 
peine  d'être  privé  de  l'entrée  de  l'église 
pendant  sa  vie,  et  de  la  sépulture  ecclésias- 
tique après  sa  mort,  de  certifier,  une  fois 
l'année,  à  son  propre  prêtre,  qu'il  s'est  con- 
fessé. Ibid.  clB(ihtz.,in  Concit.Gall.  Narbon. 
et  Marlene,  Thesuiir.  t.  lY. 

BEZIERS  (Synode  de),  l'an  1369.  Gall.  Chr. 
t.  VL  col.  847. 

BEZIERS  Concile  de),  l'an  1370.  Ibid. 
L'un  et  l'âulfe  par  l'archevêque  Hugues  de 
la  Jugie. 

REZIERS  (Synode  de),  l'an  1375.  Gall.  Chr. 
t.  VI,  col.  352. 

BEZIERS  (Concile  de),  l'an  1409,  contre 
cens  qui  usurpaient  les  biens  de  l'Eglise,  ou 
qui  empêchaient  ie  cours  de  sa  juridiction. 
Mas  L. 

BEZIERS  (Concile  de),  l'an  1426,  par  l'é- 
vêque  Guillaume  de  Montjoie.  Il  y  ap- 
porta un  tempérament  à  la  constitution  de 


r,H 


BOL 


BON 


342 


Bon  prédécesseur,  qui  défendait  la  chasse, 
sous  peine  d'excominunicalion,  les  diman- 
ches et  les  fêtes,  en  pcr.neltanl  cet  exercice 
les  dimanches,  mais  seulen.enl  après  la  messe 
paroissiale.  Gall.  Chr.  t.  VI,  coj.  3,,7. 

15EZ1EUS  (Synode  de).  Yoy.  Sainte-Marie 

'""Bn^U^DINENSE  ou  BISVLDVNENSh 

(Concilium).  Votj.  Besald. 

BISUNTINA  {Concilui).  I  oy.  Besançon. 

BJTh'liUENSlA  (Concilia).  Voy.  Béziehs 

BITUYNIE  (Concile de),  non  reconnu,  tenu 
pour  \rlus,  l'an  323.  Eusèbe  de  Nicomédie  et 
ceux  de  son  parti,  offensùs  de  ce  que  saint 
Alexandre,  évéque  d'Alexandrie,  ne  voulait 
point  recevoir  Arius,  conçurent  une  haine 
violente  contre  ce  saint  évéque  et  contre 
Athanase,  son  diacre;  ils  assemblèrent  donc 
un  concile  en  Bithynie.  et  écrivirent  à  tous 
les  évêques  du  monde  de  communiquer  avec 
les  ariens,  qu'ils  donnaient  pour  avoir  des 
sentiments  orthodoxes.  Sozom.  l.  1,  c.  lo. 

BITONTO  (Synode  diocésain  de),  l'an  1579, 
sous  Corneille  Mussi,  évéque  de  cette  ville.  Ce 
synode  vint  à  la  suite  d'une  visite  pastorale,  et 
eut  plusieurs  séances.  Le  prélat  y  publia  nom- 
bre de  canons,  entremêlés  de  discours,  sur 
presque  tous  les  points  de  la  discipline  ec- 
clésiastique.Si/nod.Pfïimrj'nn,  Venp/iïs,  1579. 

BITONTO  (Synode  de),  5,  G  et  7  avril  1682. 
François-Antoine  Galli  d'Austrimont,  évéque 
de  Bitonto,  y  publia  des  constitutions  divisées 
en  quatre  parties,  et  précédées  du  résumé 
des  trois  séances.  Consnt.  synod.  Bitunt. 

BITV BICENSI A(ConciHa  .Voy. Bourges. 

BLAQUERNE.V.CoNiiTANTiNOPLE,anl283. 

BOIS-LE-DUC  (Synodes  diocésains  de), 
Buscoducenses.  Voy.  Pays-Bas. 

BOISSE  (Concile  de),  Buxiense,  l'an  1170, 
pour  la  dédicace  de  l'églisede  l'abbaye  deSaint- 
Amand  de  Boisse,  au  diocèse  d'Angouléme. 

BOLOGNE  (Concile  de),  l'an  1310.  Voy.  Ba- 

VENNE. 

BOLOGNE  en  Ilalie  (Concile  de),  Bolo- 
niense,  l'an  1317,  par  Rainald,  archevêque 
deRavennes,el  huit  évêques,  ses  suffragants. 
On  y  fit  vingt-deux  articles  de  règlements, 
qui  furent  publiés  le  vingt-sept  oclobre.  On 
s'y  plaint,  entre  autres  abus,  que  la  vie  li- 
cencieuse et  l'extérieur  scandaleux  du  clergé 
le  rendent  méprisable  au  peuple,  et  excitent 
celui-ci  à  usurper  les  biens  et  les  droits  de 
l'église.  On  défend  donc  aux  ecclésiastiques 
de  porter  des  armes,  d'entrer  dans  des  lieux 
de  débauche,  de  loger  des  personnes  sus- 
pectes, et  on  prescrit  en  général  la  forme  et 
la  qualité  de  leurs  habits.  On  défend  de  dire 
dos  messes  basses  pendant  la  grand'messe 
dans  la  même  église,  pour  éviter  le  mouve- 
ment et  le  bruit  de  ceux  qui  vont  les  en- 
tendre. T.  XI  Conc.  p.  1G55. 

BOLOGNE  (Synode  de),  l'an  1335.  L'évêque 
de  Sébaste,  vicaire  générfil  du  cardinal  Cam- 
pège,  administrateur  perpétuel  et  prince  de 
Bologne,  publia  en  cette  année  un  corps  do 
statuts  synodaux.  Constituliones  synodales 
Bononien. 

BOLOGNE  (1"  Synode  diocésain  de)  tenu 
par  le  cardinal  Jérôme  Colonne,  archevêque 


de  Bologne,  le  8  juin  1G3V.  Les  décrets  sy- 
nodaux publiés  par  ce  prélat  sont  distribués 
eu  deux  parties  :  la  première  traite  des  sa- 
crements, la  seconde,  des  r'iiques  et  des 
images,  des  fêtes,  des  jeûnes,  des  indulgen- 
ces, de  celle  des  qu.iranle  heures  en  particu- 
lier, de  la  discipline  ,i  garder  dans  le  clireur, 
du  respect  dû  aux  églises,  de  leur  iininunité, 
des  oratoires ,  des  confréries  ,  des  divers 
genres  d'oblations,  des  sépultures,  des  hôpi- 
taux, des  monts-de-piété,  des  quêtes  et  des 
processions.  Prima  synod. 

BOLOGNE  (Synode  diocésain  de),  17,  18 
et  19  juin  1698,  sous  le  cardinal  Jacques 
Boncompagno.  Ce  prélat  y  publia  quatre  li- 
vres de  constitutions  synodales,  le  1"  sur  la 
foi,  le  2'  sur  les  sacrements,  le  3'  sur  la  vie 
des  clercs,  et  le  4'  sur  divers  points  particu- 
liers. Synod.  diœc.  Bonon.,  1699. 

BOLONIENSIA.   Voy.  Boulogne. 

BONN  (Congrès  de),  l'an  921.  Charles  le 
fimple,  roi  de  France,  avait  fait  irruption  en 
Lorraine  au  commencement  du  règne  de 
Henri  l'Oiseleiy,  et  ayant  mis  le  siège  de- 
vant Worms,  avait  essayé  d'agrandir  ses 
Etats  de  ces  nouvelles  provinces;  mais  ayant 
été  battu  par  Henri,  et  chassé  de  la  Lor- 
raine, il  voyait  sa  fortune  tout  autrement 
changée.  C'est  pourquoi  il  traita  de  la  paix 
avec  l'empereur  son  rival  dans  le  congrès 
de  Bonn,  où  se  trouvèrent  deux  archevêques, 
trois  évêques  et  dix  comtes  du  parti  de 
Charles;  l'archevêque  de  Mayence,  cin(i  au- 
tres évêques  et  onze  comtes  du  parti  d'Henri. 
Les  deux  princes  se  jurèrent  l'un  et  l'autre 
de  vivre  désormais  en  bonne  amitié.  Conc. 
Germ.  t.  Il,  p.  598. 

BONN  (Concile  de),  l'an  9i2.  L'empereur 
Olhon,  après  avoir  célébré  à  Francfort  la 
fêle  de  Noël,  réunit  .u  château  de  Bonn  un 
concile  de  vingt-deux  évêques,  dont  les  actes 
sont  perdus. 

BONNEUIL  (Concile  de)  ouBonoeuil,  ap»d 
villnm  Bonoilum,  ou  Bonoqisilum,  ou  Bono- 
ijelum,  village  près  de  la  Marne,  dans  le  dio- 
cèse de  Meaux,  à  trois  lieues  de  Paris.  Le 
premier  concile  qui  s'y  tint,  l'an  618,  dé- 
fendit de  faire  un  laïque  archiprêtre ,  à 
moins  que  l'évêque  ne  le  jugeât  nécessaire, 
à  cause  du  mérite  de  sa  personne,  pour  la 
consolation  de  l'Eglise.  Dn  canon  porte  :  Si 
des  personnes  de  condition  libre  se  sont 
vendues,  et  qu'elles  s'offrent  à  rendre  la 
somme  pour  laquelle  elles  se  sont  vendues, 
on  doit  la  recevoir  cl  leur  rendre  la  liberté  ; 
si,  parmi  de  telles  personnes,  le  mari  a  une 
femme  ou  la  femme  un  mari  de  condition 
libre,  leurs  enfants  seront  libres.  Le  concile 
défend  de  célébrer  dans  les  monastères  des 
baptêmes,  des  messes  de  morts,  ou  d'y  en- 
terrer des  laïques,  si  ce  n'est  avec  la  per- 
mission de  l'évêque.  Il  dégrade  le  prêtre  ou 
le  diacre  qui  se  marieraient.  Il  détend  de 
destituer  sans  raison  les  archiprétres  et  les 
archidiacres. 

BONNEUIL  (Concile  de),  l'an  835.  Ce  con- 
cile se  tint  le  23  août,  et  eut  pour  objet  les 
différends  de  l'évêque  du  Mans  avec  l'ab- 
baye d'Anisole  ou  de  Saint-Calais.  Auiaury, 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


543 

archevêque  de  Tours,  \  cnilon  de  Sens, 
Hiiicinar  de  Reims,  Paul  de  Rouen,  vingt- 
trois  évéqucs  ol  treize  abliés  y  assistèrent. 
Ce  <'oncile  est  daté  :  Anno  Incnriialionis 
DCr.CLV,  Karoti  m/ù  X\  I,  indicl.  I,  die  8 
k(il  feiii''iirtt\  Ces  dali'S  ne  s'aec^irdt'iil  pas. 
Le  P.  Mabillon  prétend  qu'il  f.iut  lire  Jn- 
dict.  111  iMcinsi  soutient  au  contraire  que 
l'oriciir  est  dans  l'année  de  riiuarnalion, 
qui  dv)it  élre,  selon  lui,  DCCCMII,  et  cela 
sur  le  fondement  que  Ciiaries  ayant  ci>ni- 
rriencé  à  régner  en  8.17,  la  16'  année  de  son 
règne  louihe  eu  853.  Mais  ce  fondement  est 
ruineux  ,  puisqu'il  faut  distinguer  quatre 
diiïéri  nies  époi|ues  du  règne  de  ce  prince, 
dont  la  principale  et  la  plus  commune  est 
Celle  de  8-i0,  après  la  mort  de  son  père  Louis 
le  Débonnaire,  arrivée  la  même  année,  le  tiO 
juin.  Or,  en  comptant  le  règne  de  Châties  le 
Chauve  du  mois  de  juin  8'^0,  il  en  avait 
commencé  la  IG«  année  lors  du  roncile  de 
Bonneuil  en  855.  Mansi,  I.  I,  cot.  933;  L'Art 
de  vérifier  hs  dates,  pnq.  19V  el  539. 

fiOyVOyV/£'A\SM(Conc///a).V()y.  Bologne. 

BORDEAUX  (Concile  de),  Bardigidensc, 
l'an  .38V  ou  385. 

Maxime,  ayant  été  élevé  à  l'empire,  après 
la  mort  de  Gralien,  arrivée  à  Lyon  vers  l'an 
384,  établit  le  siège  de  son  empire  à  Trêves. 
Il  n'y  fut  pas  plulôl  entré  victorieux,  qu'I- 
dace,  é'étiue  de  Mérida,  grand  défenseur  de 
la  foi  de  l'Eglise  contre  les  priscillianisles, 
lui  présenta  un  mémoire  contre  Priscillieu 
et  ses  pailisans.  Maxime  indiqua  un  concile 
àBoidaux,  où  Inslanlius  et  Priscillieu  fu- 
rent conduits  par  ses  ordres,  avec  tous  ceux 
de  leurs  disciples  qu'on  put  découvrir.  On 
permit  aux  accusés  de  se  justifier.  Inslan- 
lius parla  le  premier,  et  fui  déclaré  indigne 
de  l'épiscopat  par  le  concile.  Priscillicn,  pré- 
voyant bien  qu'il  ne  serait  pas  traité  plus 
favorablement,  en  appela  à  l'empereur,  el  le 
concile  déféra  à  son  appel.  Ainsi  Priscillieu 
el  ceux  qui  étaient  accusés  avec  lui  furent 
menés  à  Maxime,  suivis  d  Idace  et  d'ithace, 
leurs  accusaif'urs.  Saint  Mariin  ,  qui  se  trou- 
vail  alors  à  Trêves,  pressait  Ithace  de  se  dé- 
sister de  cette  accusation  ;  mais  cet  évêque, 
qui  élail  un  homme  audacieux,  qui  aimait  la 
bonne  chère,  et  qui  traitait  de  priscillianisles. 
tous  ceux  qu'il  voyait  adonnés  aux  jeûnes  et 
à  l'abstinence,  osa  intenter  celte  accusation 
contre  le  saint  lui-même.  Saint  Martin  mé- 
prisa ces  calomnies,  et  s'adressa  à  l'empe- 
reur, en  le  suppliant  d'épargner  le  sang  des 
coupables.  Maxime  eut  pour  lors  égard  aux 
remontrances  de  saint  Martin;  mais,  après 
que  ce  saint  prélat  fut  parti  di^  Tièves,  ce 
prince,  ayant  de  nouveau  fait  examiner  l'af- 
iaiie<le  Priscillieu,  à  la  poursuite  dTihare  et 
à  la  persuasion  des  évèqucs  Magnus  el  Ru- 
fus,  lit  exécuter  à  mort  Prisi  illien,  et  plu- 
i>ieurs  autres  de  la  mêmi'  secte,  après  les 
avoir  convaincus  de  plusieurs  infamies,  en 
deux  audiences.  On  ne  sait  pas  le  nombre 
des  évêques  de  Gaule  et  d'Espagne  qui  se 
trouvèrent  à  ce  concile.  Rcq.  t.  111;  Lab. 
/.Il:  llard.   t.]. 

BORDEAUX  (Concile  de),  (enu  l'an  G70, 


3J1 


en  présence  du  comte  Loup,  par  les  métro- 
politains de  Bourges, de  Bordeaux  et  d'Eause 
(Auch), assistés  de  leurs  romprovinciaux.  On 
s'y  occupa  du  rétablissement  de  la  paix  dans 
le  royaume,  et  de  la  réformalion  do  la  dis- 
cipline. Le  comte  Loup  était  vraisemblable- 
ment un  seigneur  envojé  pour  faire  recon- 
naître Cbildéric  à  la  place  de  Thierry  111  , 
qu'on  venait  de  détrôner.  D.  Vaissette  el 
d'autres  critiq'ues  mettent  ce  concile  à  l'an 
673,  fondés  sur  l'inscription  du  nianusrrit 
de  l'Eglise  d'Albi,  qui  contient  cette  date; 
mais  VArt  de  vcriper  les  dale.i  montre  que 
cette  inscription  ne  donne  que  l'époque  du 
reeoiivrement  du  manuscrit,  après  un  incen- 
die de  la  ville,  et  que  le  concile,  tenu  dans 
un  diocèse  de  Neustrie  pour  la  slabiliié  du 
règne  de  ChWdénc ,  pro  stabilitate  reani,  doit 
avoir  été  célébré  l'an  070,  c'est-à-dire  la  pre- 
luière  année  de  son  élévation  sur  le  trône  de 
Neustrie. 

BORDEAUX  (Concile  de),  l'an  1068.  en 
faveur  du  monastère  de  la  Trinité  de  Ven- 
dôme. Martene,  Thesaur.  t.  IV. 

BORDEAUX  (Concile  de),  l'an  1078.  Dans 
ce  concile  ,  dit  Schram,  l'archevêque  Gosse- 
lin  adjugea  l'église  de  Notre-Dame  de  Solac 
à  l'abbé  de  Sainte-Croix  de  Bordeaux. 

BORDEAUX  (Conciles  de),  rapportés  à  l'an 
1079  et  à  l'an  1080  par  le  P.  Richard.  Nous 
ne  douions  pas  qu'il  n'y  ail  ici  confusion  de 
dates,  et  que  le  nombre  des  conciles  de  Bor- 
deaux de  celte  époque  ne  se  trouve  aug- 
menté outre  mesure.  Jean  Chanut  ne  parle 
que  de  trois  conciles  tenus  pour  la  province 
de  Bordeaux  pendant  l'épiscopat  de  Gosse- 
lin  ;  encore  le  concile  de  Saint-MaixenI  et 
celui  de  Saintes  en  font-ils  les  deux  tiers. 
Aimé,  évêque  d'Oléron,  et  Hugues  de  Die, 
tous  deux  légats  du  saint-siége,  présidèrent 
àcesdeuxconciles  prétendus, ou,  pour  mieux 
dire,  à  l'unique  concile  dont  il  puisse  être 
question  dans  cet  article.  Il  s'y  trouva  plu- 
sieurs évêques,  des  abbés  et  des  clercs. 
Guillaume,  comte  de  Poitiers  et  duc  de  toute 
l'Aquitaine,  s'y  présenta  et  demanda  qu'il  lui 
fût  permis  de  fonder  un  monastère  où  l'on 
fil  des  prières  pour  son  salut.  On  lui  donna 
pour  cela  une  église  du  diocèse  de  Saintes, 
où  reposait  le  corps  de  l'évêque  saint  Eu- 
Irope;  et  l'on  y  mit  des  moines  de  Cluny 
deux  ans  après. 

L'Anonyme  de  Maillezais  parle  de  ce  con- 
cile dans  sa  Chronique  sur  l'année  lOi^O,  et 
dit  que  Béreneer  y  rendit  compte  de  sa  doc- 
trine, et  que  Hugues,  abbé  de  Saint-Léger, 
y  fut  déposé.  Les  auteurs  bénédictins  du  Re~ 
civil  des  historiens  de  France  en  parlent  aussi 
à  l'occasion  de  Bcrenger;  mais  ils  le  rappor- 
tent à  l'an  1079.  Rer.  ^ranc.  Scriptor.,  t.  XL 
BORDEAUX  (Concile  de),  lan  1088.  Yoy. 
Saintes,  même  année. 

BORDEAUX  (Concile  de),  l'an  1093.  Le 
monastère  de  Saint-Caprais  y  fut  rendu  aux 
moines  de  Fseury.  Mansi,  supp.  t.  H. 

BORDEAUX  (tjoncile  de),  l'an  1098.  Aimé, 
artlievéque  de  Bordeaux,  tint  ce  concile 
avec  l'archevêque  d'Auch  el  plusieurs  au- 
tres prélats  et  abbés.  Ou  y  adjugea  l'église 


54!î 


BOR 


BOR 


3ia 


de  Saint-Pierre  de  Maieistais  à  l'abbé  de 
S.iint-.loaii  de  Anqernico  .  contre  celui  «le 
Saint-.M.iixent.  Gnll.  Christ,  t.  H,  p.  27G  ; 
Miivsi,  l.  Il,  col.  153. 

HOKDKAUX  (Concile  de),  l'an  1128.  fia- 
Ih:.  Misrell.  t.  I. 

BOUDKAIJX  (Concile  do),  l'an  ll.'{7,  surla 
disci])liiie.  Mnrteni',  in  Collect.  /.VU. 

BOHDHAUX  (Concib'  de),  l"an  IIW,  au 
sujet  des  erreurs  de  Gilbert  de  la  Porée. 
Gnll.  Chr.  t.  Il,  col.  911. 

BOllDKAUX  (Conrile  de) ,  l'an  1215.  On  y 
fil  un  aciord  entre  le  chevalier  Gaillard 
d'Aulorne  et  l'ablié  du  monastère  de  Sainte- 
Croix.  Gnll.  Chr.  t.  II.  col.  HC>i. 

lîOKDl'AUX  (Concile  de),  l'an  1255.  Ce 
concile,  (|ui  n'est  proprement  qu'un  synode 
(lu  clergé  de  Bordeaux,  lut  tenu  le  13  d'avril 
l:*o5,  par  Gérard  de  .Maleinort ,  archevêque 
de  celle  ville,  qui  y  publiâtes  statuts  sui- 
vants : 

I.  Les  clercs  qui  ont  des  églises  y  feront 
leur  résidence,  et  se  présenteront  dans  les 
temps  mar(]ués  pour  recevoir  les  ordres, 
sous  peine  de  privation  de  leurs  bénéfices. 

2  et  3.  Les  curés  et  autres  prêtres  ne  souf- 
friront point  de  quêteurs  dans  leurs  églises, 
sans  ordre  de  rarchevêque  ou  du  saint- 
siege;  ils  ne  recevront  point  non  plus  de 
clercs  étrangers  sans  la  permission  de  i'é- 
véque. 

V.  On  n'exécutera  point  les  lettres  émanées 
du  silnt-siege,  (juand  une  grande  partie  du 
temps  prescrit  sera  écoulée. 

5.  On  ne  donnera  point  d'hosties  consa- 
crées aux  enlanls  le  jour  de  Pâques  ,  mais 
seulement  du  pain  bénit. 

tj  Les  (  urés  écriront  dans  leurs  missels 
l'iinenlaire  des  biens  de  leurs  églises,  et  ne 
pimrront  les  aliéner  sans  le  consentement  de 
i  cvêquc. 

".  Les  prêtres  ne  donneront  point  les  re- 
Ikjucs  aux  lauiues  pour  juier  dessus,  dans 
les  temps  ou  il  est  défendu  de  jurer  sur  les 
ICvangiles,  pour  tout  autre  sujet  que  pour  la 
paix.  Or  ces  temps  où  il  est  défendu  de  jurer 
sur  les  Lvangiles,  si  ce  n'est  pour  la  paix, sont 
depuis  la  Septuagésimc  jusqu'à  Pâques,  de- 
puis le  commencement  de  l'Avent  jusqu'à 
l'oclavc  <le  l'Epiphanie,  pendant  les  Roga- 
tions et  tous  les  dmianches  de  l'année. 

8.  Les  prêtres  n'entreprendront  aucun 
procès  devant  les  juges  laïques,  si  ce  n'est 
du  consentement  de  l'évêque. 

9.  On  ne  tirera  plus  les  reliques  hors  de 
leurs  châsses;  et  on  ne  les  exposera  pointen 
vente.  On  n'en  honorera  point  de  nouvelles 
sans  approbation  du  pape. 

10.  Les  clercs  ne  connaîtront  et  ne  juge- 
ront point  des  causes  criminelles. 

II.  On  ne  donnera  point  l'absolution  aux 
excommuniés  à  l'article  de  la  mort,  qu'ils 
n'aient  satisfait  à  leurs  parties ,  ou  qu'ils  ne 
donnent  caution  de  le  faire.  Ceux  (|ui  les 
absoudront  autrement  en  seront  respon- 
sables. 

12.  On  ne  plaidera  point  dans  les  cloîtres 
des  religieuses,  à  peine  d'interdit. 

13,  Les  laïques  qui  possèdent  ou  qui  tien- 


nent les  dîmes,  seront  excommuniés  et  privés 

de  la  sépulture;  ecclésiastique. 

Ik.  {'a'  statut  et  les  suivants  jusqu'au  2.5* 
regardent  aussi  les  dîmes,  les  novales  ou  les 
prémices  :  on  déclare  (|ue  les  novales  appar- 
tiennent aux  curés.  On  défend  d'engager  ou 
d'aliéner  les  dîmes  ;  et,  outre  les  dîmes,  on 
veut  que  les  laïques  paient  encore  le  droit 
de  préniice,  qui  est  la  trentième,  la  quaran- 
tième ou  la  cinquantième  partie. 

25.  On  prive  de  la  sépulture  ecclésiastique 
les  laï«|ues  qui  ne  veulent  pas  payer  à  leurs 
curés  les  droits  qui  leur  sont  dus. 

26.  Défenses  de  rien  exiger  pour  l'admi- 
nistration des  sacrements  ou  la  collation  des 
bénéfices. 

27.  Les  seigneurs  confisqueront ,  sous 
peine  d'excommunication  ,  les  biens  des  laï- 
ques excommuniés  (jui  entrent  dans  l'église 
malgré  les  prêtres,  et  troublent  l'office  divin. 

28.  Ceux  qui  demeurent  quarante  jours 
dans  l'excommunication  ,  paieront  une 
amende  de  neuf  livres. 

Les  confrères,  de  quelques  confrérie  que 
ce  soit,  ne  recevront  personne  dans  leur  so- 
ciété sans  l'exprès  consentement  de  leur  cha- 
pelain. 

30.  Ils  ne  feront  point  non  plus  de  nou- 
veaux stntuls,  et  ne  choisiront  point  de  chef 
sans  le  consentement  du  cure.  Anal,  des 
Conc.  IL 

BOllDEADX  (Concile  de),  l'an  1260.  Il  y 
fut  question  de  lever  des  troupes  contre  les 
Tartarcs  répandus  dans  la  terre  sainte  et 
dans  la  Hongrie.  Marlene ,  \el.  Monum. 
t.  Vil,  p.  lOS;  Mansi,  t.  Il,  col.  1238. 

BORDEAUX  (Concile  de),  l'an  12G2.  Pierre 
de  Roiicevaux,  archevêque  de  Bordeaux,  tint 
ce  concile,  et  y  fit  les  sept  statuts  suivants  : 

1.  Les  excommuniés  demeureront  dans 
l'excommunication,  jusqu'à  ce  qu'ils  aient 
reçu  des  lettres  d'absolution  de  leur  évêque. 

2.  Ceux  qui  demeureront  excommuniés 
pendant  un  an  seront  censés  hérétiques. 

3.  Un  curé  ne  donnera  point  la  sépulture 
au  paroissien  d'un  autre. 

4.  Les  curés  exhorteront  ceux  qui  sont  en 
âge  de  se  présenter  pour  recevoir  la  confir- 
mation ,  dans  le  temps  de  la  visite  des  évê- 
ques. 

5.  Ceux  qui  contracteront  des  mariages 
clandestins  ,  les  ministres  et  les  témoins  se- 
ront excommuniés  et  suspens  de  leurs  of- 
fices et  bénéfices.  Les  mariages  sont  censés 
clandestins,  quand  ils  ne  sont  pas  faits  par 
le  propre  curé  ou  pasteur  du  mari  ou  de  la 
femme,  du  consentement  de  l'autre. 

6.  Chaque  curé  aura  dans  sa  paroisse  une 
liste  des  excommuniés. 

7.  L'absolution  de  l'excommunication  ne 
pourra  être  donnée  que  par  le  juge  qui  aura 
porté  l'excommunication  ;  et,  si  l'excommu- 
nié vient  à  mourir,  on  demandera  après  sa 
mort  l'absolution  à  ce  juge. 

BORDEAUX  (  Concile  de) ,  l'an  1583.  An- 
toine le  Prévost  de  Sansac  ,  archevêque  de 
Bordeaux  ,  tint  ce  concile  avec  ses  suffra- 
ganls.  On  y  fit  trente-six  décrets  semblables 
à  ceux  qui  se  tinrent  vers  le  même  temps 


547  DICTIONNAIRE  DES  CONCILES 

dans  les  aulfës  provinces  du  pays  de  France 


54{[ 


Le  chapitre  lY  impose,  confDrmcment  ;iu 
pécret  du  concile  de  J'rente,  l'usage  du  bré- 
viaire et  du  missel  romains  pour  tous  les 
onices  tant  privés  que  publics,  et  abolit  dans 
toute  la  proviiKC  tout  autre  bréviaire  ou 
missel.  Le  qu.itorzièmo  recommande  de 
n'admettre  à  faire  valoir  le  litre  patrimonial 
que  les  sujets  qui  peuvent  se  rendre  utiles  à 
riijilise.  Le  seizième  ordoniie  que  le  sacre 
desévéquesse  fera  dans  l'église  pour  laquelle 
ils  auront  été  élus,  ou  du  moins  autant  que 
possible  dans  la  même  province.  Le  viiig- 
tième  enjoint  à  toUs  les  curés  de  lire  au  peu- 
ple, les  dimanches  et  les  fêtes  ,  des  homélies 
accommodées  à  l'office  du  jour,  et  que  l'évê- 
que  ait  approuvées.  Le  vingt  et  unième  défend 
aux  clercs  le  jeu  de  cartes,  l'iisage  des  chemi- 
settes et  les  broderies. 

Le  chapitre  vingt-neuf,  touchant  l'usure 
et  les  contrats  illicites  ,  entre  dans  un  grand 
détail  sur  les  contrats  usuraires  et  lès  moyens 
qu'on  emploie  pour  pallier  l'usure.  Il  y  a  un 
chapiln!  sur  les  séminaires  ,  qui  C(intiont 
neuf  articles. 

Le  1"  porte  que  les  séminaires  seront  bâ- 
tis dans  un  lieu  spacieux  et  le  plus  près  qu'il 
sera  possible  de  la  cathédrale;  (lu'il  y  aura 
une  chapelle  où  les  séminaristes  s'assemble- 
ront tous  les  jours  pour  y  entendre  la  messe 
et  faire  oraison,  un  dortoir  commun  et  des 
infirmeries  pour  les  malades. 

Le  2'  réserve  à  l'évêque  l'admission  des 
clercs  dans  le  séminaire.  On  n'admettra  pas 
même  à  l'examen  ceux  qui  auraient  quel(]ue 
difformité  notable,  ou  qui  seraient  mutilés  ; 
cl,  pour  li's  autres,  on  les  examinera  sur 
leur  naissance,  leurs  mœurs,  leurs  inclina- 
tions et  leur  capacité  :  on  rejettera  tous  ceux 
qui  seront  reconnus  ineptes  pour  les  lettres 
ou  pour  la  piélé;  et  on  fera  jurer  les  autres 
qu'ils  ne  quitteront  point  l'état  ecclésiasti- 
que, qu'ils  obéiront  aux  supérieurs  du  sé- 
minaire, et  (juils  en  observeront  les  statuts. 

3.  Le  supéi  leur  et  les  autres  prélrcs  du 
séminaire  srronldes  hommes  choisis, graves, 
prudents,  ornés  de  toutes  les  vertus,  et  jiro- 
pres  à  les  inspirer  par  leurs  discours  et  leurs 
exemples. 

4.  Les  éionomes  et  les  procureurs  des  sé- 
minaires seront  intelligents, exacts, vigilants, 
Ddèles  et  consciencieux. 

^.  Les  séminaristes,  instruits  qu'ils  doivent 
se  proposer,  avant  tout  le  reste,  la  piété  et 
la  religion,  se  lèveront  tous  les  jours  à  qua- 
tre heures,  feront  uiie  demi-heure  d'oraison 
dans  la  chapelle,  et  y  réciteront  le  petit  of- 
fice de  lasaiiUe  Vierge.  Ils  réciteront  lé  soir 
les  litanies  tous  ensemble  avant  de  se  cou- 
cher, et  feront  l'examen  de  conscience.  Ils 
Se  confesseront  et  communieront  tous  les 
inois.  L'un  d'eux  fera  la  lecture  durant  le 
tepas. 

6.  Les  séminaristes  sortiront  toujours  deux 
à  deux  ensemble,  et  jamais  sans  la  permis- 
sion du  supérieur.  Ils  n'écriront  et  ne  rece- 
vront point  de  lettres  qui  ne  passent  par  ses 
mains,  ils  ne  mangeront  et  ne  coucheront 
point  hors  le  séminaire.  Ils  ne  se  toucheront 


point  les  uns  les  autres,  même  par  manière 
de  jeu  et  de  divertissement.  Ils  seront  graves, 
modestes  e!  garderont  toujours  le  silec.cc 
excepté  pendant  les  deux  he'ures  de  réciéi- 
lion  qu'on  leur  accorde,  l'une  après  dîner, 
et  l'autre  après  souper. 

7.  Ils  ne  liront  (lue  des  livres  conformes 
à  leur  état;  et  ils  ignoreront  jusqu'au  nom 
des  livres  impudiques.  Ils  s'exirceront  plus 
particulièrement  dans  la  partie  de  la  théo- 
logie qui  regarde  la  décision  des  cas  de  côil- 
science,  et  à  faire  de  petits  discours,  selon 
leur  portée,  pendant  le  repas. 

8.  Quoique  les  supérieurs  des  séminaires 
doivent  aimer  leurs  séminaristes  comme  des 
enfants  qu'ils  engendrent  à  Jésus-Christ,  et 
les  exciter  au  bien,  plutôt  par  le  motif  de 
l'amour  que  par  celui  de  la  crainte,  il  faut 
néanmoins  qu'ils  soient  inexorables  qu.ind  il 
s'agit  d'empêcher  que  le  désordre  ne  s'intro- 
duisedans  leurs  séminaires,  et  qu'ilschasscnt 
sans  miséricorde  les  séminaristes  qui  pour- 
raient nuire  aux  autres,  tels  que  sont  les  pa- 
resseux, les  désobéissants,  les  inscdents  ou 
lefi  effrontés,  les  menteurs,  les  médisants,  les 
murmurateurs,  les  indévots,  les  dissipés  qui 
violent  à  tout  moment  les  règlements  du  sé- 
minaire, les  railleurs,  les  impudiques. 

9.  Toutes  les  fois  qu'on  fera  l'ordination, 
le  supérieur  du  séminaire  donnera  à  l'évêque 
les  noms  de  ceux  de  ses  séminaristes  qui 
pourront  être  promus  à  quelque  ordre  à  rai- 
son de  leur  âge,  de  leur  piété  et  de  leur 
science.  Anal,  des  Conc.  11. 

BORDEAUX  Synode  diocésain  de),  le  18 
avril  1600.  Défense  y  fut  faite  de  célébrer 
sans  permission,  ou  de  dire  des  messes  pri- 
vées, et  ordre  y  fut  donné  de  ne  se  servir  que 
de  bréviaires,  missels,  graduels  et  manuels 
réformés  selon  l'ordonnance  du  concile  de 
Trente.  Ordonn.  et  conslit.  synodales,  Bor- 
deaux, 1686. 

BORDEAUX  (Synode  de),  le  15  avril  1603. 
Défense  de  dire  des  messes  sèches  aux  sé- 
pultures des  morts.  Ibid. 

BOKDKAUX  (Synode  de),  le  6  août  1003. 
«  Les  prêtres  arrivans  en  ce  dioceze  seront 
renvoyez  au  séminaire  des  ordinaus  chés 
les  prêtres  de  la  mission,  pour  savoir  s'ils 
célèbrent  selon  le  saint  concile  de  Trente.» 
Ibid. 

BORDEAUX  (Synode  de),  le  9  juillet  160'*. 
Ibid. 

BORDEAUX  (Synode  de),  le  18  avril  1606. 
«Défendons  aux  femmes  de  s'approcher  des 
autels  et  de  les  baiser,  et  à  toutes  autres 
personnes  de  s'y  appuyer.» 

BORDEAUX  (Synode  de),  le  22  avril  1608. 
«Obligation  d'assister,  au  moins  de  trois 
dimanches  l'un,  à  là  messe  de  paroisse. 

«  Est  enjoint  aux  curés  qui  n'ont  logis  et 
maison  en  leur  bénéfice,  de  poursuivre  leurs 
paroissiens  pour  le  bâtiment  de  leurs  mai- 
sons presbytérales.  »  Ibid. 

BORDEAUX  (Synode  de),  le  21  octobre 
1608.  Ibid. 

BORDEAUX  (Synode  de),  5  et  6  mai  1609. 
Les  chasubles,  surplis  et  autres  ornements 
seront  faits  suivant  l'usage  de  l'Eglise  ro- 


3i9 


iiUR 


DOR 


3S0 


mainc;  lesdites  chasubles  ayant  la  croix  par 

dcv.iiit,  cl  iioi»  par  doriièri-.  Ibid. 

BORDEAUX  (Synode  de),  le  iHaviil  1011. 
«Ordonnons  que  ci-après,  avant  qu'on  fasse 
faire  aucuns  ornomcnls  d'église,  on  s'adres- 
sera premièrement  à  nos  au:iiôniers  (jui  en- 
seigneront la  forme,  comme  ils  doivent  être 
faits. 

«Ordonnons  que  désormais  les  curés  fe- 
ront porter  la  croix  aux  processions  par  des 
personnes  ecclésiasli(iues ,  à  peine  d'être 
niuliés.  »  Ibid. 

BORDEAUX  (Synode  de),  le  23  avril  1612. 
«Exhortons  tous  les  curés  et  vicaires  à  leur 
devoir  et  à  l'étude,  d'éviter  la  multitude  des 
casuistes;  et  prendre  la  somme  <le  Tolet  cl  se 
gouverner  selon  icelle.»  Jhid. 

BORDEAUX  (Synode  dr),  lo  29juin  1G15. 
«  Avons  défendu  et  déf(Midons  à  Ions  pères  et 
mères,  et  à  loules  autres  personnes  de  con- 
tracler  ni  faire  aucune  alliance  de  mariage 
avec  les  hérétiques  appelés  de  la  religion 
prétendue  réformée,  sous  peine  d'excom- 
munication.» 

BORDEAUX  (Synode  de),  le  28  août  1G15. 
Les  messes  ne  devront  se  dire  que  l'une  après 
l'autre  dans  chaque  église.  Ibid. 

BORDEAUX  (Synode  de),  le   2.3  octobre 

1622.  Ordre  aux  laïques  de  choisir  une  autre 
heure  que  celle  de  l'issue  de  la  messe  pour  le 
baptême  d^'  leurs  enfants,  et  de  ne  pas  se 
dispenser  d'assister  à  la  messe  sous  de  pa- 
reil.^ [)rétextes.  Ibid. 

BORDEAUX  (Synode  de), le  12  avril  1623. 
On  ne  fera  point  de  procession  d'une  pa- 
roisse à  une  autre  sans  avoir  auparavant 
célébré  la  messe.  Ibid. 

BORDEAUX   (Synode  de),  le  2i  octobre 

1623.  «Nous  ordonnons  à  tous  curés  et  vi- 
caires, en  cas  qu'ils  n'eussent  personne  pour 
les  assister,  les  samedis,  vigiles,  dimanches 
et  fêles,  de  dire  vêpres,  de  se  trouver  à 
l'église  et  après  le  son  accoutumé  de  la  cloche, 
lire  et  prononcer  tout  haut  les  vêpres  dudit 
jour,  soit  qu'il  n'y  ait  personne,  soit  que  le 
peuple  y  assiste.  »  Ibid. 

BORDEAUX  (Concile  de),  l'an  1G2'^.  Le 
cardinal  de  Sourdis,  archevêque  de  Bor- 
deaux, tint  ce  concile  au  mois  de  septembre. 
Les  évêques,  ses  sulTragants,  y  assistèrent 
avec  plusieurs  chanoines,  députés  de  leurs 
corps,  et  plusieurs  docteurs  en  théologie.  Ou 
y  publia  un  grand  nombre  de  canons  ren- 
fermés en  vingt-deux  chapitres. 

PREMIER  CHAPITRE. 

De  la  Profession  de  Foi. 

Ce  chapitre  contient  la  formule  de  la  pro- 
fession de  foi  prescrite  par  le  concile  de 
Trente  et  par  la  constitution  de  Pie  IV.  Il 
contient  en  outre  douze  canons  qui  portent 
que  les  prédicateurs,  les  pasteurs,  les  béné- 
Gciers,  les  professeurs,  les  maîtres  d'écoles , 
les  imprimeurs  seront  tenus  de  faire  cette 
profession  de  foi,  et  d'en  laisser  à  l'ordinaire 
un  acte  authentique  signé  de  leur  main. 
II.  Delà  Propagation  de  la  Foi. 

1.  Les  évêques  choisiront  autant  de  zélés 
prédicateurs  que  les  besoins  de  leurs  diocèses 


en  exigeront  pour  déraciner  les  erreurs  c* 
les  vices. 

2.  Ils  auront  soin  de  leur  procurer  les 
choses  nécessaires  à  la  vie. 

•'!.  Us  les  choisiront  parmi  les  prêtres  sé- 
culiers et  réguliers. 

III.  Des  Offices  divins. 

1.  Tous  les  curés  et  autres  ecclésiastiques 
garderont  l'unil'ormilé  dan»  la  récitation  de 
l'olfice  divin  et  l'administration  des  sacre- 
ments, et  s'en  tiendront  au  rituel  de  Paul  V. 

2.  Les  prêtres  seront  purs  comme  les 
anges,  pour  célébrer  la  messe;  cl  ils  obser- 
veront tout  ce  qui  est  ordonné  dans  le  pré- 
cédent concile  de  Rordeaux  à  cet  égard. 

3  cl  V.  Aucun  piélre  ne  dira  sa  messe  par- 
ticulière pendant  la  messe  soU'nnellc,  et  tous 
avertiront  h;  peuple  de  l'obligation  ou  il  est 
d'assister  à  la  messe  et  aux  offices  de  paroisse 
les  jours  de  dimanches  et  de  fêtes. 

5.  On  ne  fira  point  d'aumônes  louchant  les 
choses  temporelles  dans  l'église;  il  sera  seu- 
lement permis  de  les  faire  eu  dehors,  quand 
le  peuple  en  sortira. 

().  Les  prêtres  séculiers  ou  réguliers  ne  se 
choisiront  plus  ni  père  ni  mère,  ni  parrain 
ni  marraine,  quand  ils  diront  leur  première 
messe. 

7  On  ne  souffrira  ni  bruit,  ni  causeries, 
ni  promenades,  ni  danses,  ni  jeux,  ni  repré- 
sentation, ni  mendiants  dans  les  églises. 

8.  Les  laïques  no  toucheront  point  les  au- 
tels, et  les  femmes  ne  se  placeront  point 
dans  les  sièges  des  prêtres. 

9.  On  ne  bâtira  point  de  maison  attenante 
aux  murs  de  l'église;  et  l'on  en  bannira,  de 
niciiie  que  des  cimetières,  tout  ce  qui  tiendra 
du  négoce  et  du  bruit  du  barreau. 

iO.  Les  évêques  auront  soin  de  vérifier 
loules  les  reliques  de  leurs  diocèses,  d'en 
tenir  registre,  de  les  faire  renfermer  dans 
des  châsses  d^ccnles,  et  exposer  à  la  véné- 
ration des  fidèles. 

11.  La  consécration  des  calices  n'appar- 
tient qu'à  l'évêque. 

IV.  Des  Fêtes. 

1,  2,  3  et  k.  On  ne  tiendra  ni  foires  ni 
marchés  les  jours  de  fêles.  Les  curés  y  liront 
et  y  expliqueront  en  chaire  la  vie  des  saiiils 
qu'on  célébrera  ces  jours-là.  Les  évêques 
inter.lircîit  les  confréries  qu'ils  ne  pourront 
réformer.  Us  feront  faire  par  des  personnes 
habiles  le  Propre  des  saints  de  leurs  diocèses. 
y.  Des  Sacrements. 

1.  On  observera  les  rubriques  touchant  la 
manière  de  donner  le  baiilême  ;  et  les  curés, 
aussi  bien  que  les  prédicateurs,  apprendront 
souvent  au  peuple  la  forme  nécessaire  pour 
l'administrer  validemenl. 

2.  Ils  ne  manqueront  pas  non  plus  d'in- 
struire le  peuple  sur  tout  ce  qu'il  doit  sa- 
voir du  sacrement  de  confirmation,  et  d'ex- 
horter les  pères  et  mères,  les  maîtres  et  les 
maîtresses  à  la  faire  recevoir  à  leurs  enfants 
et  à  leurs  domestiques. 

3.  Les  curés,  les  prédicateurs  et  les  con- 
fesseurs avertiront  les  fidèles,  surtout  au 
commencement  du  carême,  de  l'obligation  où 
ils  sont  de  se  confesser  à  Pâques,  à  leurs 


551 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


3S2 


propres  cures,  et  de  communier  à  leurs  pa- 
roisses. 

k.  Ils  les  nvertironi  nussi  d'arcompiignor, 
avec  un  profond  rospcct,  le  s.iiiil  viatinuR, 
quand  on  le  portera  aux  malades,  et  de 
prier  pnur  eux. 

5.  Les  évêques  monlreronl  du  zèle  pour 
l'élablisseincnl  des  confréries  qui  oi>t  pour 
objet  d'accompagner  de  la  sorte  le  très-saint 
sacrement. 

G  et  7.  Personne  n'administrera  le  sacre- 
ment de  pénitonce  ,  sans  l'approbation  de 
l'évêque;  et  l'on  observera  là- dessus  la 
bulle,  Inscrulabili  Dei  Providenlia,  de  Gré- 
goire X\'. 

8.  Les  curés  et  les  prédicateurs  avertiront 
souvent  les  fidèles  de  s'approcher  de  la  pé- 
nitence dans  une  disposition  d'esprit  et  de 
corps  qui  marque  leur  liumililc.  Ils  ne  con- 
fesseront pas  ceux  qui  refuseront  de  mettre 
bas  leurs  armes;  et  ils  reprendront  fortement 
les  femmes  qui  se  fardent  et  qui  se  chargent 
de  vaines  parures. 

9,  10  et  11.  Les  évéques  auront  soin  d'o- 
bliger au  devoir  pascal  les  mendiants  qui  se 
tiennent  aux  portes  des  églises.  Ils  établiront 
des  pénitenciers  dans  leurs  cathédrales.  Ils 
cmpèi  heront  de  confesser  pendant  la  nuit  et 
avant  l'au  ore. 

12.  On  observera  ce  qui  a  été  prescrit  dans 
le  concile  précédent,  louchant  l'exlrême- 
onction. 

VI.  De  l'Ordre. 

Ce  chapitre  conlicnl  douze  canons  tou- 
chant les  différents  ordres  et  les  qualités  des 
ordinands,  que  les  S'ères  du  concile  de  Bor- 
deaux déclarent  avoir  tirés  des  conciles  pré- 
cédents, et  (ju'il  serait  inutile,  par  consé- 
quent ,  de  répéter  ici.  Nous  observerons 
seulement  que  le  douzième  canon  défend, 
sous  peine  d'inlerdil,  aux  chapitres  qui  suc- 
cèdent à  la  juridiction  de  l'évêque  pendant 
la  vacanre  du  siégi"  cpiscopal,  de  donner, 
avant  un  an  ,  des  diniissoires  pour  se  faire 
ordonner,  à  tous  autres  qu'à  ceux  qui  sont 
nécessités  de  se  faire  promouvoir  aux  ordres, 
à  raison  des  bénéfices  qu'ils  ont  déjà  ou 
qu'ils  sont  sur  le  point  d'avoir. 
VII.  Da  Mariage. 

Ce  chapitre  contient  sept  canons,  que  les 
Pères  de  Bordeaux  déclarent  aussi  avoir  tirés 
des  autres  conciles  :  Placuit  nobis  eadem  quœ 
a  sonctis  raiwnibus  et  Sdcrorum  concilioram 
decrelis  de  hac  re  sunt  conslitula,  innovare. 
VIII.   Des  Evêques. 

Les  onze  canons  renfermés  dans  ce  cha- 
pitre se  réduisent  à  avertir  les  évô(iues  de 
l'obligation  où  ils  sont  d'être  les  modèles,  les 
Itères  et  les  pasteurs  de  leurs  diocésains,  par 
la  simplicilé  de  leurs  meubles,  la  frugalité 
de  leur  table,  le  détachement  de  leurs  pa- 
rents qu'ils  ne  doivent  point  enrichir,  leur 
charité  envers  les  pauvres,  les  veuves,  les 
orphelins,  les  prisonniers  et  tous  les  miséra- 
bles, qu'ils  doivent  consoler,  défendre,  sou- 
lager, aider  en  toiiti;  manière,  leur  assiduité 
à  prêcher,  à  exhorler,  à  reprendre  avec 
une  douceur  mêlée  de  fermeté,  à  confesser. 


notamment  pendant  le  carême,  et  à  visiter 
leurs  diocèses. 

iX.  -0?s  Chanoines  et  des  Chnpiires  des 

cathédrales  et  des  collégiales. 
Les  quinze  canons  compris  sous  ce  cha- 
pitre ne  sont  qu'un  renouvellement  de  ceux 
des  autres  conciles  sur  celte  matière. 
X.  Des  Curés. 
Il  y  a  huit  canons  dans  ce  chapitre,  qui, 
de  même  que  les  canons  des  conciles  précé- 
dents, recommandent  aux  curés  le  soin  d'in- 
struire, d'édifi'r  leurs  paroissiens,  de  leur 
administrer  les  sacrements,  de  conserver  les 
biens  do  l'Eglise.  Ils  ajoutent  que  les  ordi- 
naires érigeront  de  nouvelles  paroisses , 
même  malgré  les  curés,  dans  les  endroits  où 
les  paroissiens  ne  pourront  se  rendre,  sans 
une  grande  incommodité,  dans  les  paroisses 
déjà  établies,  pour  y  recevoir  les  sacrements 
et  y  entendre  l'office  divin. 

XL  De  la  Résidence  des  pasteurs. 
Les  six  canons  de  ce  chapitre  roulent  sur 
la  nécessité  de  la  résidence  des  pasteurs,  et 
sur  les  peines  portées  par  le  droit  contre  les 
non  résidents.  Quiconque  prétend  à  un  bé- 
néfice qui  demande  résidence,  doit  commen- 
cer par  prêter  serment  entre  les  mains  de 
l'évêque  et  des  autres  coUateurs,  qu'il  y  ré- 
sidera continuellement. 
XM.  De  la  Prédication  de  la  parole  de  Dieu. 
Personne  ne  prêchera  sans  une  approba- 
tion ,  par  écrit,  de  l'évêque.  Tous  les  pré- 
dicateurs seront  recommaiidables  par  leur 
science  et  leurs  vertus;  instruits  des  divers 
sens  de  l'Ecriture,  des  traditions  apostoli- 
ques, des  ouvrages  des  Pères.  Les  curés  qui 
n'auront  pas  le  talent  de  prêcher,  se  conten- 
teront de  lire  en  chaire  le  catéchisme  du  con- 
cile de  Trente,  et  d'apprendre  à  leurs  parois- 
siens les  vertus  qu'ils  doivent  pratiquer,  et 
les  vices  qu'ils  sont  obligés  de  fuir.  Les  pré- 
dicateurs s'attacheront  principalement  à  ex- 
pliquer l'Evangile,  le  symbole,  l'oraison 
dominicale,  la  salutation  aiigélique,  le  déca- 
logue,  les  sacrements,  les  cérémonies,  les 
mystères  des  fêles  solennelles  et  les  devoirs 
propres  à  chaque  état.  Ils  ne  fixeront  point 
le  temps  de  l'avènement  de  l'Antéchrist,  ni 
du  jugement  dernier.  Ils  ne  proposeront  point 
de  faux  miracles  ni  rien  d'apocryphe.  Ils  ne 
s'appliqueront  point  non  plus  à  faire  des  dis- 
cours ornés  et  recherchés;  ils  s'attacheront 
à  parler  d'une  manière  propre  à  déraciner 
les  vices.  Tel  est  le  précis  des  onze  canons 
du  douzième  chapitre. 

XIII.  De  la  Vie  et  honnêteté  des  clercs. 
Ce  chapitre  composé  de  sept  canons  ajoute 
quelque  chose  aux  canons  antérieurs  sur 
celle  matière.  Il  est  dit,  dans  le  premier  ca- 
non, qu'un  prêtre  élranger  qui  viendra  d  ins 
un  diocèse  pour  y  demeurer  plus  d'un  mois, 
sera  attaché  à  une  paroisse  pour  y  dire  la 
messe,  sans  qu'il  lui  soit  libre  de  la  dire  ail- 
leurs, afin  que  le  curé  de  celle  paroisse 
puisse  rendre  compte  de  sa  cimduite  à  l'é- 
vêque. Le  troisième  canon  détend  aux  curés 
d'être  parrains  de  leurs  paroissiens  ,  et 
exhorte  les  autres  prêlres  à  ne  l'être  que  do 
leurs  parents  ou  alliés. 


$r;3 


BOR 


nou 


3M. 


XIV^  De  ceux  qui  doivent  être  promus  aux 
bénéfices. 

Ce  chapitre  renouvelle,  on  trois  cnnons, 
les  anciens  statuts  louchant  l'examen  do 
ceux  auxquels  on  doit  conférer  des  béné- 
flces. 

XV.  De  la  Simonie  et  de  la  Confidence. 

Ce  rhapilrc  renouvelle  et  aggrave,  en  cinq 
canons,  les  peines  poriées  par  tant  de  con- 
ciles et  de  p.ipes  contre  les  simoniaques  cl 
les  confideniiaires. 

XVI.  Des  Séminaires. 

Ce  chapitre  ordonne  l'exécution  du  décret 
d'un   précédent    concile   de   Bordeaux,   tou- 
chant l'ércclion  des  séminaires. 
X\I1.  Des  monastères. 

Ce  chapitre  contient  cinq  canons.  Il  est  dit, 
dans  le  premier,  que  les  réguliers  curés,  et 
autres  qui  ont  des  bénéfices  à  charges  d'âmes, 
sont  obligés  d'y  résider.  11  est  dit,  dans  le 
second,  que  les  abbés  et  autres  qui  ont  le 
privilège  de  porter  la  mître  et  la  crosse,  n'en 
peuvent  user  que  dans  l'enceinte  de  leurs 
monastères.  Le  troisième  porte  que  les  reli- 
gieux vagabonds  seront  punis  par  les  cvé- 
ques  des  lieux  où  on  les  trouvera;  le  qua- 
trième, que  les  évéques  termineront  les  dis- 
pules  touchant  la  préséance,  qui  pourront 
s'élever  dans  le  clergé  séculier  et  régulier;  le 
cinquième,  qu'on  ne  pourra  fonder  ni  cou- 
vent, ni  église,  ni  collège,  ni  congrégation 
séculière  ou  régulière,  sans  le  consentement 
de  l'évéque. 

XVIII.  Des  Prieurés  et  des  Chapelles. 

Les  huit  canons  de  ce  chapitre  ont  pour 
objet  les  visites  que  les  évéques  doivent  faire 
des  prieurés  et  des  chapelles,  afin  d'y  mettre 
tout  dans  l'ordre. 

XJX.  Des  Religieuses. 

Ce  chapitre  renouvelle,  eu  cinq  canons, 
les  anciens  règlements  touchant  la  clôture 
des  religieuses,  l'examen  des  postniantes  et 
la  peine  de  l'excommunication  portée  contre 
ceux  et  celles  qui  forceront  une  fille  ou  une 
veuve  à  se  faire  religieuse,  ou  (jui  les  en  em- 
pêchent, lorsqu'elles  en  ont  la  volonté. 
XX.  Des  Sépultures. 

Les  six  canons  de  ce  chapitre  sont  les  mê- 
mes en  substance  que  ceux  des  autres  con- 
ciles touchant  les  sépultures  dans  les  églises 
et  les  cimetières. 

XXI.  De  la  Visite. 

Ce  chapitre,  composé  de  quatre  canons, 
ordonne  qu'on  exécute  fidèlement  ceux  du 
précédent  concile  de  Bordeaux,  touchant  les 
visites  dos  évéques,  des  archidiacres  et  des 
autres  à  qui  ce  droit  appartient.  Il  y  est 
ajouté,  dans  le  premier  canon,  que  les  évo- 
ques visiteront  tous  les  ans  les  couvents  qui 
ne  sont  point  en  congrégations  ,  et  même 
ceux  qui  y  sont,  lorsqu'on  n'y  observera  au- 
cunemeni  la  règle. 

BORDb;.\UX  (  Synode  de  ) ,  l'an  1027 
Ordonn.  et  constit.  syn.,  Bordeaux,  1686. 

BORDEAUX  (Syn. de),  le  12  avril  iG;î:i.76/(/. 

BORDEAUX.  (Syn.  de),  le  8 avril  Uî36.«  Dé- 
fondons aux  curés  de  cette  ville  et  diocèse,  de 
laisser  célébrer  dans  leurs  églises  les  prêtres 
oui  auiltenlleurs  grands  rabats  es  sacristies.» 


BORDEAUX  (Synode  de),  le  20  avril  10:î:^. 
On  y  défendit  certaines  superstitions  judaï- 
ques. Ibid. 

BORDEAUX  (Synode  de),  l'an  168'i.. 

BORDEAUX  (Synode  de),  le  8  avril  170f(., 
sous  Armand  di-  Bésons,  archevêque  de  celle 
vilU^  Ce  prélat  y  publia  plusieurs  slaluls  sur 
les  sacrements.  Ordonn.  syn.  du  dioc.  de 
ISordeaux,  1704.. 

'50I!DKAUX  (autres  Synodes  de).  F.  Saint- 

AnbkK    du    BollOEAlJX. 

BORGO-SAN-DONINO  (Synode  diocésain 
de),  nurijrnsis,  le  20  mai  IGii.  L'évéque  Al- 
phonse i'uleas  tint  ce  synode  oiî  il  fil  divers 
statuts.  Synod.  diœc.  Dun/. 

B0KGO-SAN-D0NINO(  Synode  diocésain 
de),  liurgensis,  sous  Alexandre  Paliavicini  , 
les  k,  5  et  (■>  juin  l()6.i.  A  la  suite  de  ce  sy- 
node, le  prélat  publia  un  corps  de  conslitu- 
tions  synodales,  que  nous  regrettons  de  ne 
pouvoir  analyser  en  entier.  Il  y  rappidle  à 
toutes  les  églises  de  son  diocèse  qui  possè- 
dent des  fouis  baptismaux  l'obligation  de  lui 
payer  chaque  année  le  droit  calbédratiqnc. 
il  fait  un  devoir  à  tous  les  prêtres  de  la  ville 
épisopale  d'assister  tous  les  uiois  à  la  confé- 
rence dite  des  Cas  de  conscience,  et  aux 
autres  prêtres  de  son  diocèse  de  se  rassem- 
bler de  même  tous  les  mois  suivant  l'ordre 
qu'ils  en  recevront  des  vic;iires  forains.  «On 
proposera,  dit-il,  deux  casdeconscience  pour 
le  moins  dans  chaque  conférence.  Après 
que  ceux  qui  iiuront  été  désignés  pour  ré- 
pondre auront  donné  leur  sentioient,  un 
théologien  choisi  par  l'évéque  donnera  une 
décision  claire  et  précise;  et  si  cette  déci- 
sion même  souffre  quelque  difficulté,  cha- 
cun pourra,  sous  l'agrément  de  l'évéque, 
proposer  ses  objections  et  ses  doutes,  à  con- 
dition de  ne  pas  insisler  après  la  deuxième, 
ou  tout  au  plus  la  troisième  réponse  que 
le  théologien  lui  aura  faite;  ou  s'il  n'est  pas 
encore  satisfait,  il  pourra,  s'il  le  veut,  après 
la  conférence,  prendre  à  part  le  théologien 
et  se  fair(r  écl.iircir  le  cas  en  particulier.  » 
Synod.  diœc.  Burgensis. 

BORGOLI  (  Concile  de  ) ,  Borgnlio,  l'an 
1.322.  Ce  concile  commença  d'abord  à  Bor- 
goli,  il  l'ut  ensuite  transféré  à  Valence  dans 
le  Milanais,  le  li  mars,  par  Richard,  artlie- 
vêque  de  Milan.  Ce  concile  déclara  béié- 
tiqiie  Matthieu  Visconti,  et  l'excommunia. 
Edit.  Venet.  t.  XV. 

BOSTRA  {  Concile  de),  Bostrense ,  l'an 
242  ou  2'i3.  Bostra  ou  PiiibuKIpbie,  en  Ara- 
bie, est  le  même  lieu  que  le  pioplièle  Isaïe 
nomme  Boiron.  Origène  assista  au  concile 
qui  se  tint  dans  celle  ville,  et  disputa  forte- 
ment contre  Bérylle  qui  en  élait  évéque,  et 
qui  était  tombé  dans  l'hérésie  de  Théodore 
le  Corroyeur.  Il  eul  le  bonlieur  de  le  rame- 
ner à  la  saine  doctrine.  Il  ne  nous  reste  rien 
des  actes  de  ce  concile.  Lab.  et  Hard.  t.  I. 

BOULOGNE-sur-Mer  (Concile  de  ),  Bono- 
niense,  l'an  liiiV.  Le  cardinal  Gui  Fouli|nois 
ou  de  Foul<|ues,  (jui  fot  depuis  pape  sous  le 
nom  de  Clément  IV,  tint  ce  concile  aToc 
qui'lcuies  é\êiiues  d'Anglelcirc,  qu'il  aviiJ 
mandés  à  Boulogne,  parce  qu'il  n'avail  pu 


55S  DICTIONNAIRE 

aborder  en  Angleterro,  où  il  était  envoyé 
par  lo  papp  Urbain  IV,  pour  y  réconcilier  le 
roi  Henri  JII  avec  ses  barons.  Ceux-ci  ayant 
6lé  jugés  Cdupahlrs  par  le  concile  de  Bou- 
logne, le  légal  |)ronoiiça  conire  eux  une 
sentence  d'excominunicalion,  et  chargea  les 
prélats  anglais  de  la  fulminer  à  leur  retour 
en  Angleterre.  Le  continuateur  de  Matthieu 
Paris  met  ce  concile  en  1265;  mais  Urbain 
IV  était  mort  dès  le  21  octobre  1264,  et  le 
cardinal  Foulquois  lui  succéda  le  .5  février 
de  l'an  1265,  sous  le  nom  de  Clémint  IV. 
bOUI.OGNK  (Synode  de).  Voy.  Notre-Dame 
DE  Boulogne. 

BOUUri-DÉOL.S  (Concile  de),  in  monasterio 
S.  Gildœ  Dnicnsi,  l'an  1128,  par  Girard,  évé- 
que  d'Angoulême  et  légat  du  saint-siège.  Ex 
cliron.  Krmperl. 

BOUHGFS  (Concile  de),  Bituricense,  l'an 
4.5V,  pour  l'élection  deSimplice.  Labb.,  t.  IV. 
BOUKGES  (Concile  de),  l'an  472.  Ce  con- 
cilt  fut  tenu  par  Agrécius  de  Sens,  niélropo- 
lilain  do  la  province  voisine,  par  saint  Si- 
doine, évêquc  de  Clermont,  et  quelques  au- 
tres, pour  l'élection  d'un  évéque.  Le  peuple 
ayant  ren)is  son  droit  d'élection  à  saint  Si- 
doine seul,  le  saint  nomma  Simplice,  qui  est 
honoré  lui-même  comme  saint  par  l'Eglise 
de  Bourges,  le  premier  jour  de  mars.  Lab.  IV. 
BOURGES  (Conc.  prov.  de),  l'an  6V8,  tenu 
par  Wolfendus,  successeur  de  saint  Suipice. 
BOURGES  (Concile  de),  ran76'Î.On  ignore 
ce  qui  se  passa  dans  ce  concile,  assemblé  du 
reste  par  l'ordre  de  Pépin. 

BOURGES  (Concile  de),  l'an  769,  indiqué 
par  Hardonin,  t.  1. 

BOURGES  ((:oncilede),ran842.Ceconcile, 
présidé  parRodulfe,  métropolitain  de  la  pro- 
vince, approuva  la  déposition  d'Ebbon,  du 
siège  de  Reims  qu'il  occupait. //iwcmar.fp.  2.3. 
BOURGES  (Concile  de),  Bit'iricense,  vers 
10  il.  Ce  concile  de  Bourges,  dont  il  est  parlé 
dans  les  actes  de  celui  de  Limoges,  fut  assem- 
blé le  premier  novembre  de  l'an  1031,  par 
Aiiiion,  successeur  de  Gausiin  dans  cet  ar- 
tbevêché. 

Les  évoques  du  Puy,  de  Clermont  ,  de 
Mende,  d'Albi  et  do  Cahors,  y  assistèrent  et 
y  tirent  les  25  canons  qui  suivent. 

1.  On  ne  fera  plus  mémoire  de  saint  Mar- 
tial, docteur  d'Aquitaine,  entre  les  confes- 
seurs, mais  entre  les  apôtres,  dans  tous  les 
diocèses  de  la  première  province  d'Aqui- 
taine, suivant  qu'il  a  été  réglé  par  le  saint- 
siége  et  par  les  anciens  Pères.  Il  y  avait  là- 
dessus  une  lettre  de  Jean  XIX:  on  en  Qt 
lecture. 

2  On  renouvellera  les  hosties  consacrées, 
tous  les  dimanches. 

■i.  Défense  aux  évéques  de  recevoir  au- 
cun présent  pour  les  ordinations  ;  et  à  leurs 
officiers,  de  rien  prendre  pour  écrire  les 
noms  de  ceux  qui  sont  proposés  pour  l'or- 
dination. 

4.  Aucun  ne  sera  nommé  à  un  archidia- 
coné,  (lu'il  ne  soit  diacre. 

5.  Les  préties,  les  diacres,  les  >ous-dia- 
cres,  n'auront  ni  femmes  ni  concubines.  Ceux 
qui  -u  ont  les  quitteront  au  plus  tôt  ;  et  ceux 


DES  CONCILES.  jgg 

qui  ne  voudront  pas  s  en  séparer  seront 
interdits  de  leurs  fonctions,  et  n'auront  plus 
que  le  rang  de  lecteurs  ou  de  chantres. 

6  Les  évéques  n'ordonneront  plus  de  sous- 
diacre,  qu'il  ne  promette  à  Dieu,  devant 
l'autel,  de  n'avoir  ni  femme  ni  concubine, 
et  de  renvoyer  celle  qu'il  pourrait  avoir  au 
moment  de  son  ordination. 

7.  Tous  ceux  qui  seront  employés  aux 
fondions  ecclésiastiques,  porteront  la  ton- 
sure et  auront  la  barbe  rase. 

8.  On  n'admettra  point  dans  le  clergé  les 
enfants  des  prêtres,  des  diacres  ou  des  sous- 
diacres;  et  ceux  qui  sont  actuellement  clercs 
ne  pourront  être  promus  aux  ordres  sacrés. 

9.  Les  serfs  ou  esclaves  ne  seront  point 
reçus  dans  le  clergé,  qu'ils  n'aient  obtenu 
de  icurs  maîtres  une  entière  liberté,  en  pré- 
sence de  témoins  dignes  de  foi. 

^  10.  On  ne  regardera  point  comme  enfants 
d  ecclésiastiques  ceux  qui  sont  nés  d'eux 
après  qu'ils  ont  quitté  l'état  ecclésiastique 
et  qu'ils  sont  rentrés  dans  celui  des  laïques. 

11.  Les  évéques  déclareront,  dans  le  temps 
de  l'ordination,  qu'ils  ne  veulera  ordonner 
ni  les  cnfanls  des  prêtres,  des  diacres,  des 
sops-diacrcs,  ni  les  esclaves  qui  n'ont  pas 
été  mis  en  liberté;  et  si  par  surprise  ils  en 
ordonnent  quebiu'un,  et  qu'il  vienne  à  être 
connu,  l'archidiacre  le  déposera,  comme 
ayant  été  ordonné  illicitement. 

12.  On  n'exigera  rien  pour  le  baptême,  la 
pénitence,  la  sépulture  ;  mais  on  pourra 
recevoir  ce  que  les  fidèles  offriront  volon- 
tairement. 

13.  On  accorde  aux  prêtres  les  offrandes 
elles  luminaires  qu'on  leur  présente;  mais 
on  veut  que  le  cierge  pascal  reste  dans  l'é- 
glise pour  éclairer  l'autel. 

ik.  Défense  de  mettre  sur  l'autel  les  draps 
qui  ont  servi  à  couvrir  les  moris. 

15.  Défense  de  faire  des  voilures  le  di- 
manche, soit  par  charroi,  soit  par  bêles  de 
somme,  sinon  par  charité,  par  la  crainte 
des  ennemis   ou  en  grande  nécessité. 

16.  Celui  qui  aura  quitté  sa  femme  légiti- 
me, hors  le  cas  d'adultère,  n'en  prendra 
point  une  autre  tant  que  la  première  vivra; 
et  il  en  sera  de  même  de  la  femme  qui  aura 
quitté  son  mari  :  ils  doivent  se  réconcilier. 

17  et  18.  Personne  n'épousera  sa  parente 
jusqu'au  sixième  ou  septième  degré,  ni  la 
femme  de  son  parent,  parce  que  le  mari  et 
la  femme  unis  légilimemeut  sont  une  mc:iie 
chair. 

19  et  20.  Personne  ne  donnera  sa  fille  en 
mariage  à  un  prêtre,  à  un  diacre,  à  un  sou?- 
diacre  ou  à  quelqu'un  de  leurs  enfants,  et 
n'épousera  la  lille  d'aucun  d'eux. 

21  et  22.  Défense  aux  laïques  de  prendre 
droit  de  fiefs  sur  les  prêtres,  pour  les  biens 
ecclésiastiques  que  l'on  appelait  fiefs  près- 
byiéraux  ,  et  de  mettre  des  prêtres  dans  leur 
église,  sans  l'approbation  de  l'évêque. 

23.  Les  clercs  qui  quitteront  la  clérica- 
lure  seront  séparés  des  autres  clercs 

24.  Si  un  moine  quitte  son  habit,  il  sera 
prive  de  la  communion  de  l'Eglise  jusqu'à  ce 
*m'',l  !fi  rep.reune;  et  si  l'abbe  ne  veut  pas  le 


557 


BOU 


BOO 


SSO 


rcci'voir ,  il  demeurera  avec  des  clercs ,  dans 
l'église  ou  dans  un  mon.istère  ,  on  habil  lie 
moine  ,  et  en  observant  la  rèf;ic. 

25.  Les  chanoines  ni  les  moines  ne  passc- 
•onl  pas  d'une  église  ou  d'un  mon.isiére  à 
un  aulre  ,  sans  la  periniision  de  l'évéque  ou 
(le  r  iMic. 

Ces  canons  sont  suivis  d'une  déclaration  de 
r arche» êque  Ainion,  poilanl  ordre  de  donner 
,i  saint  Marli.ii  la  qu  ilile  d'apôlre  dans  tous 
les  oflices  lU'  I  liglise.  Annl.  des  Conc. 

BOURGES  (  Concile  de  ),  l'an  103V.  Voy. 
Aquitaine. 

BOURGES  (  Concile  de  ) ,   l'an  lOVO  ,  pour 
l'abbaye  de   Sainl-Sulpice.  Gall.  Chr.  t. Il, 
col.  31. 
,     BOURGES  (  Concile  de  ),  l'an  1081.  Yoy. 

IsSOUDUN. 

BOURGES,  l'an  1145;  assemblée  mixte, 
tenue  dans  cette  ville  le  jour  de  Noël.  Le  roi 
Louis  le  Jeune  y  fit  connaître  aux  évêqucs 
et  aux  b  irons  la  résolution  où  il  était  de  se 
croiser.  C'était  la  coutume  alors  qu'aux  fê- 
tes solennelles  nos  rois  se  fissent  couronner 
par  l'évêque  ou  le  mélropolitain  du  diocèse 
oii  Us  se  trouvaient.  Gomme  l'archevêque  de 
Bourges  était  absent  du  concile  l'archevê- 
que de  Reims  fil  la  cérémonie. 

BOURGES  (  Concile  de  ) ,  l'an  1213.  On 
ne  sait  autre  chose  de  ce  concile,  sinon  que 
l'archevêque  de  Bordeaux  ,  ayant  refusé  de 
s'y  trouver,  fut  suspendu  de  ses  fonctions 
de  mélropolitain.  Mansi,  t.  II,   col.  845. 

BOURGES  (C<mcile  de),  l'an  1214.  Ce 
concile  fut  tenu  par  Manassé,  évêque  d'Or- 
léans, et  Guillaume  d'Auxerre,  chargés  l'un 
cl  l'autre  parle  siège  apostolique  de  corri- 
ger et  de  réformer  dans  l'Eglise  de  Bourges 
tout  ce  qui  avait  besoin  de  correction  et  de 
réforme,  et  de  réprimer  les  contradicleurs 
par  la  force  des  censures,  sans  qu'on  eût  à 
appeler  de  leurs  sentences.il/nnsi  ,1.  WSuppl. 

BOURGES  (Concile  de),  l'an  1215.  Ce 
concile  fut  convoqué  par  le  cardinal  tiobert 
Courçon  ,  légat  du  saint-siège,  mais  il  ne  se 
tint  point,  ou  du  moins  il  n'a  pas  laissé  de 
Iraci's.  Ln  Porte  du  Theil. 

BOURGES  (  Concile  de  ) ,  l'an  1225.  Le  lé- 
gal romain,  assisté  d'environ  cent  évêques 
de  France,  tint  ce  concile  le  30  novembre. 
Raymond,  comte  de  Toulouse,  et  Amauri 
de  Monlfort,  «lui  prétendait  l'être  par  la  do- 
n.ition  du  pape  Innocent  III  et  celle  du  roi 
Philippe  Augiisle,  faile  à  son  père  Simon  de 
Monlfort  et  à  lui ,  plaidèrent  leur  cause  ,  qui 
demeura  indécise. 

BOURGES  (Concile  provincial  de),  l'an 
1228.  Ce  concile  fut  convoqué  par  Simon  de 
Sully,  archevêque  de  cette  ville.  L'archevê- 
que de  Bordeaux  y  fut  appelé  comme  les  au- 
tres prélats  de  l'Aquitaine;  mais  comme  il 
refusa  de  s'y  rendre,  l'archevêque  de  Bour- 
ges, en  sa  qualité  de  primai,  le  suspendit  de 
SCS  fonctions.  Labb.  XI,  ex  Palriarchio  Bi- 
turic. 

BOURGES  (Concile  de),  l'an  1239.  On  y 
décréta  une  expédition  contre  les  Albigeois 
et  d'autres  hérétiques  rebelles.  Mansi,  t.  il, 
Suppl. 


BOURGES  (Concile  de),  l'an  127G.  Simon, 
cardinal  du  titre  de  Sainte-Cécile,  légat  du 
s.iint-siége,  tint  ce  concile,  où  il  publia  les 
seize  slatuls  suivants  pour  le  rétablissement 
de  la  discipline  et  la  liberté  de  l'Eglise. 

1.  Ceux  (|ui  troublent  la  liberté  des  élec- 
lions  sont  excommuniés  ipso  facto.  Si  ce  .'•onl 
des  clercs  séculiers  ou  réguliers,  ils  per- 
dront en  outre  leurs  bénéliccs.  dignités,  of- 
fices, et  seront  à  jamais  inhabiles  à  tous  au- 
tres. Si  ce  sont  des  laïiiucs,  leur  famillr  sera 
de  j)liis  soumise  <à  l'interdit,  et  leur  postérité 
inhabile  à  toute  prébende,  dignilé,  person- 
nal,  béiu'ifice  ecclésiastique,  jusqu'à  la  qua- 
trième génération  inclusivement. 

2.  Les  juges  délégués  garderont  dans  leurs 
citations  les  formalités  i)rescriles  par  la  cour 
de  Rome. 

3.  Les  mêmes  délégués  n'exigeront  et  ne 
recevront  lien  pour  l'absolution  des  censu- 
res ;  et  cela,  sons  peine  d'excoiiimunicalion 
encourue  par  le  seul  fait. 

4.  Les  évêques  ne  se  rendront  pas  faciles 
à  recevoir  les  plaintes  des  moines  contre 
leurs  abiiés,  surtout  quand  il  s'agira  d(!  la 
correction  monastique,  puisque  ces  murmu- 
raleurs  n'ont  souvent  d'autre  but  que  de 
courir  le  monde  et  d'énerver  la  discipline 
régulière. 

5.  Les  laïques  qui  trouliient  la  juridiction 
ecclésiastique  seront  soumis  aux  censures  de 
l'Eglise. 

6.  On  dénoncera  publiquement  excommu- 
niés ceux  qui  obligeront,  par  force  ou  par 
menaces,  les  juges  ecclésiastiques  à  les  ab- 
soudre des  censures  qu'ils  auront  encou- 
rues. 

7.  Même  peine  contre  les  magistrats  sécu- 
liers qui  contraignent  les  ecclésiastiques  de 
plaider  à  leur  tribunal  pour  des  causes  purc- 
inent  personnelles. 

8.  On  ne  doit  point  admettre  de  prescrip- 
tion en  fait  de  dîmes  ;  et  les  évêques  excom- 
munieront ceux  qui  auront  empêché  les 
personnes  à  qui  elles  sont  dues  de  les  rece- 
\oir. 

9.  Ceux  qui  empêchent  l'exécution  des 
testaments  faits  selon  les  saints  canons,  se- 
ront excommuniés,  s'ils  ne  se  désistent  huit 
jours  après  qu'on  les  aura  avertis. 

10.  Mêiiie  peine  contre  ceux  qui  imposent 
de  nouveaux  droits,  ou  qui  étendent  les  an- 
ciens sur  les  ecclésiastiques  et  sur  les  biens 
qui  leur  appartiennent. 

11.  Même  peine  contre  ceux  qui  font  des 
ordonnances  contraires  aux  libertés  de  l'E- 
glise et  aux  anciennes  coutumes  approu- 
vées. 

12.  Ceux  qui  violent  les  immunités  de  l'E- 
glise, <]ui  blessent  ou  tuent  les  personnes  ré- 
fugiées dans  les  lieux  d'asile,  ou  leur  font 
quel')ne  autre  violence,  seront  excommuniés 
et  prives  des  bénéfices  et  des  fiels  iiu'ils  pour- 
raient tenir  de  l'Eglise. 

13.  Ceux  qui  troublent  la  juridiction  ec- 
clésiastique,en  quelque  manière  que  ce  soit, 
seront  excomnuiniés. 

14.  Connue  les  Juifs  abusent  de  la  simpli- 
cité de  quelques  chrétiens  pour  les  séduire  et 


m 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


350 


les  entraîner  dans  l'erreur  ,  ils  ne  pourront 
demeurer  ailleurs  que  dans  les  villes,  les 
ciiâteaux  et  les  aulres  lieux  marquants. 

13.  Déleusc  aux  exempts  ou  privilégiés 
d'ailmi'lire  avec  connaissance  les  excouiinu- 
niés  publics  et  les  usuriers  aux  sacremenls, 
cl  (11!  leur  accorder  la  sépulture. 

10.  Ceux  qui  veulent  se  saisir  des  actes 
juiliii. lires  ecclésiastiques,  ou  maltraitent  1rs 
personnes  qui  les  mettent  à  exé'-ulion,  seront 
excommuniés  par  le  seul  lait.  Anal,  des 
Conc.  11. 

BOURGES  (Concile  de),  l'an  1280.  On  y  dé- 
fendit aux  clercs  plusieurs  métiers  vils.  Ce 
concile  est  rapporté  à  l'an  1279  dans  le  Traité 
de  Vétiuh  (les  conciles,  i"  pai't.,  c.  3,  n.  1. 

BOURGES  (Concile  de],  liituricense,  l'an 
1280.  Simou  de  Beaulieu,  aichevôque  de 
Bourges,  tint  ce  concile  provincial  le  17  de 
septembre,  et  y  renouvela,  en  trente-cinq 
articles,  les  constitutions  de  ses  prédéces- 
seurs. 

1.  Les  juges  ecclésiastiques  procéderont 
avec  toute  sorte  de  précaution  et  de  pru- 
dence dans  les  jugements  des  causes  matri- 
moniales. 11  casseront  les  mariages  nuls  sans 
aucun  respect  humain;  et  les  curés  auront 
soin  d'avenir  les  évèques  ou  leurs  officiaux, 
des  mariages  défendus  qu'ils  sauront  avoir 
été  faits  dans  leurs  paroisses. 

2.  On  ne  pourra  se  marier  qu'en  face  de 
l'Eglise,  après  la  publication  des  bans,  et 
alors  seulement  qu'on  aura  atteint  l'âge  lé- 
gitime. 

3.  Les  juges  ecclésiastiques  ne  connaîtront 
point  des  causes  de  mariages,  ni  d'autres 
causes  majeures  telles  que  le  sacrilège  , 
hors  du  ressort  de  leur  juridiction ,  à 
moins  qu'ils  n'y  soient  autorisés  par  une 
coutume  ancienne,  légitimement  prescrite  et 
dûment  approuvée,  ou  qu'ils  n'en  aient  reçu 
la  commission  par  celui  qui  a  droit  de  la 
donner. 

k.  Les  archidiacres  n'auront  point  d'offi- 
ciaux  hors  des  villes. 

5.  Les  curés  seront  privés  des  revenus  de 
leurs  cures,  jusqu'à  ce  qu'ils  soient  ordon- 
nés prêtres. 

0.  Un  clerc  étranger  ne  sera  point  admis  à 
confesser,  à  prêcher,  ni  à  donner  les  sacre- 
ments, s'il  n'est  approuvé  de  l'ordinaire. 

7.  Les  archiprêtres  seront  obligés  de  chas- 
ser toutes  les  femmes  suspectes  qui  derneu- 
rent  chez  les  ecclésiastiques,  dans  toute  l'é- 
tendue de  leurs  archiprêlrés. 

8.  Les  clercs  bénéficiers  ou  prêtres  qui 
garderont  leurs  bâtards  chez  eux  seront 
punis  au  gré  de  l'évéque,  ainsi  que  ceux  qui 
trafiquent  publiquement,  ou  qui  fréquen- 
tent les  cabarets,  ou  qui  jouent  aux  jeux  de 
hasard. 

9.  Ceux  qui  demeurent  un  an  excommu- 
nies seront  privés  de  leurs  bénéfices. 

10.  Les  curés  auront  les  noms  des  excom- 
niés,  et  les  dénonceront  publiquement  dans 
leurs  églises,  tous  les  jours  de  dimanches  et 
de  fêles,  jusiiu'à  ce  qu'il  leur  consle  évidem- 
ment <|u'ils  ont  été  absous. 

11.  Tous  les  curés  auront  en  langue  vul- 


gaire la  constitution  Qi.u'cum^ue ,  de  Gré- 
goire X.  ila^s  le  concile  de  Lyon;  el  celle 
Cumjuris  uiililas,  de  Simon,  légat  du  saint- 
siége,  faite  au  concile  de  Bourges,  louchant 
la  juridiction  e<clésiastique  (  Foycs  le  concile 
de  l'an  I27G).  Us  liront,  au  moins  une  fois 
le  mois,  ces  deux  constitutions,  et  les  expli^ 
qui'ront  au  peuple. 

12.  On  observera  la  décrétale  de  Gré- 
goire X,  qui  commence.  Quia  nonntdli,  exir. 
de  Rescriplis,  et  qui  condamne  ceux  (|ui, 
ayant  obtenu  des  lettres  apostoliques  s  'US 
leur  nom,  les  cèdent  à  d'autres  qui  porient 
le  même  nom,  et  qui  en  abusent  pour  fati- 
guer et  citer  en  jugement  ceux  qu'il  leur 
plaît  d'y  appeler. 

13.  'fous  les  fidèles  se  confesseront  au 
moins  une  fois  l'an  ,  et  recevront  le  viatique 
à  Pâ(]ues,  sous  peine  d'être  privés  de  la  sé- 
pulture ecclésiastique  à  leur  mort. 

ik.  Ou  ordonne  aux  curés,  sous  peine 
d'excommunication,  d'avoir  cl  d'exécuter  la 
constitution  d'Innocent  III,  au  quatrième 
concile  de  Latran,  Oinnis  utriusque  sexus; 
celle  de  Clément  IV,  Quidam  irmere  seniien- 
tes;  et  celle  de  Martin  Iv  ,  Ad  frac  lus  libères, 
qui  (tonneaux  frères  mineurs  le  pouvoir  de 
prêcher  cl  de  confesser. 

13.  Les  curés  observeront  ceux  qui  com- 
muniquent avec  les  excommuniés,  et  ils  en- 
verront leurs  noms  à  l'évéque  ou  à  l'offi- 
ciai. 

16.  Défense  d'absoudre  un  homme  excom- 
munié par  son  évêque  ou  de  le  mettre  en 
terre  sainte. 

17.  Même  défense  par  rapport  aux  usu- 
riers publics  qui  sont  aussi  excomumniés. 
Les  curés  doivent  déclarer  publiquement  , 
tous  les  dimanches,  que  ces  usuriers  ne  peu- 
vent faire  de  testaments  ,  à  moins  qu'ils 
n'aient  restitué  ou  donné  caution  pour 
cela. 

18  et  19.  Les  religieux  observeront  leur 
règle  et  n'auront  rien  en  propre,  même  avec 
la  permission  de  l'abbé ,  qui  serait  nulle  en 
ce  cas. 

20.  Le  prieur  ne  pourra  emprunter  plus 
de  soixante  sols  tournois,  sans  la  permis- 
sion de  son  abbé. 

21  et  22.  On  ôtera  de  l'église  les  coffres  et 
les  autres  choses  profanes.  On  n'y  fera  point 
de  danses. 

23.  On  n'enverra  point  de  moines  dans  les 
prieurés  de  campagne,  qui  ne  soient  âgés  de 
vingt  ans. 

24.  Les  femmes  ne  demeureront  point  dans 
les  maisons  religieuses. 

25.  Les  religieux  qui  recevront  les  dîmes 
de  la  main  des  laïques,  et  les  laïques  qui  les 
leur  donneront  sans  une  cause  juste  el  rai- 
sonnable, seront  excommuniés. 

20.  Les  évêques  puniront  les  abbés  et  les 
prieurs  conventuels  qui  dépouillent  les  prieu- 
rés pendant  la  vacance,  à  moins  qu'ils  n'y 
laissent  tout  ce  qui  est  nécessaire  pour  l.i 
desserte  jusqu'à  la  prochaine  récolle. 

27.  On  renouvelle  le  canon  septième  du 
concile  de  Tours,  de  l'an  1230,  contre  ceux 
qui  cachent  les  testaments. 


361 


BOU 


nou 


%2 


28.  Les  exécuteurs  lostamonlaircs  ne  pour- 
ront rien  aclulcr  ni  retenir  des  biens  du  les- 
taieur,  si  ce  n'est  ce  ijne  le  leslaleur  lui 
aurait  exprcssémenl  légué,  pourvu  que  les 
juge''  y  ('«iisfntcnt. 

'■21 .  Les  évêiiuis  tiendront  la  main  à  l'exé- 
culion  des  le-lamcnts,  si  les  exéculeurs  sont 
négligints  à  le  l'.iire. 

;{i).    Les  testauienls  seront  reçus   par    le 

curé. 

31.  On  procédera,  selon  les  eanons,  con- 
tre ceux  ipii  négligent  de  se  faire  relever  de 
l'cxconimunical  on  ;  et  on  aura  recours  au 
bras  séculirr  pour  les  y  obliger. 

3?.  Les  évêijucs  puniront  ceux  qui  n'ob- 
scrvcnl  pas  les  fêles. 

3.i.  Li's  suffraganls  et  leurs  juges  défére- 
ront liutnblcmeut  aux  appels,  t'I  n'inquiéle- 
roiii  point  les  parties  appelantes  de  leurs  Ju- 
gements. 

3V.  L'official  de  Bourgos,  non  plus  que  les 
autres  juges  de  ecl  archcvéclié ,  n'empêche- 
ront pas  la  juridiction  des  événues  sniTra- 
ganls,  ni  des  autres  juges  d'église  ,  sous 
peine  d'être  prives  de  l'entrée  de  l'église 
pendant  un  mois. 

3o.  Tous  les  évoques,  leurs  officiaui  et 
les  autres  juges  ordinaires  feront  exécuter, 
quand  ils  en  seront  requis  ,  les  sentences 
rendues  contre  ceux  qui  donnent  atteinte  à 
la  jiirifliclion  ecclcsiaslii|ue.  Anul.  des  Coiic- 

BOUUG['"S(Conci!epro\inci,il(l(),  l'an  1312, 
où  l'on  reçoit  le  comile  de  \'ienue.  Lenglet 
du  Fresnoi/. 

BOURGES  (Concile  provincial  de),  l'an  1336. 
Ce  concile  lut  tenu  sous  Fulcran  de  la  Bo- 
cbechouart,  archevêque  de  Bourges,  le  17 
d'octobre.  On  y  fil  quatorze  statuts. 

1.  Les  religieux  observeront  ks  décrétales 
qui  les  concernent. 

2.  Les  clercs  mariés  qui  ne  portent  ni  la 
tonsure  ni  l'habit  clérical  seront  punis  par 
l'ordinaire. 

3.  Les  prêtres  qui  ont  charge  d'âmes,  di- 
ront la  messe  au  moins  une  lois  ou  deux  le 
mois. 

k.  Les  clercs  qui  sont  dans  les  ordres  sa- 
crés et  les  religieux  s'abstiendront  du  trafic 
et  des  autres  alTaires  séculières,  sous  peine 
d'excommunication. 

5.  Ceux  qui  abuseront  des  lettres  aposto- 
liques seront  suspens  ,  si  ce  sont  des  collè- 
ges ou  des  couvents,  et  excommuniés  ,  si  ce 
sont  des  particuliers. 

(i.  Les  religieuses  ne  mangeront  point 
hors  de  leur  enclos  ,  si  ce  n'est  dans  le  cas 
de  nécessité  ou  avec  la  permission  du  su- 
périeur. 

7.  Les  clercs  ni  les  religieux  ne  citeront 
pas  les  ecclésiastiques  à  comparaître  devant 
les  cours  séculières,  hors  les  cas  permis  par 
le  droit  ;  et  cela,  sous  peine  d'excommunica- 
tion encourue  par  le  seul  fait. 

8.  Les  prélats  qui  recevront  des  religieux 
ou  des  religieuses  avec  la  condition  expresse 
que  ces  religieux  ou  ces  religieuses  demeu- 
reront ,  pendant  un  ceriaiii  temps  après 
leur  récepimn  ,  chez  leurs  amis,  seront  pu- 
uis  Comme  simoniaques. 

Dictionnaire  des  Concilies.  I. 


9.  Los  officiaux  exécuteront  réciproque- 
ment leurs  lettres  ,  Derorjamus ,  ou  In  juns 
suhaidium. 

10.  Défense,  sous  peine  d'excommunica- 
tion, aux  t  lercs  et  aux  religieux  ,  d'avoir 
chez  eux  ou  aiileurs  dci  concubines  eu  d'au- 
tres femmes  suspectes. 

1 1.  Défense  aux  clercs,  sous  la  même  peine, 
de  citer  ou  d(î  fair(^  citer  damres  cleic-;  à 
coiiiparaitre  devant  les  Iribun.ux  séculiers, 
pour  (iiiehiue  crimi!  que  ce  soil. 

12  et  13.  Ceux  qui  violent  la  juridirljoii  et 
la  liberté  de  l'Lglise,  seront  excomiuniés 
et  privés  de  la  sépoliur(!  ccc.é>iasti(|ii(' , 
sans  qu'ils  pui>senl  être  absous  (juc  par  l'é- 
vêqiie  ou  par  son  olficial ,  ou  par  un  com- 
missaire député  ad  hoc. 

iï.  Les  suffragants  feront  publier  ces 
statuts  dans  leurs  synodes.  Bessin,  in  (Jonc. 
Noi-mann. 

BOURGES  (  Concile  de  j,  l'an  1415,  sur 
l'imposition  du  vin. 

BOURGES  (Assemblée  du  clergé  de  France 
à  )  ,  l'an  1V32.  11  y  eut  à  Bourges,  le  2G  lé- 
vrier, une  assemblée  du  clergé  de  France  , 
du  moins  des  provinces  qui  étaient  alors 
soumises  au  roi  Charles  Vil.  C'était  ce  prince 
qui  avait  convoqué  les  prélals,  et  ci'ux-ci 
lui  donnèienl  les  conseils  (|u'ils  crurent  les 
meilleurs  pour  la  conjoncture  [irésente.  Ils 
savaient  les  raisons  dont  on  se  servait  pour 
autoriser  le  concile  de  Bàle,  l'intérêt  qu'y 
prenait  l'Allemagne,  l'espérance  de  ramener 
les  hussiles,  le  besoin  qu'on  avait  de  réloniie 
dans  les  divers  étals  du  clergé  ;  m,i;s  ils 
n'ignoraient  pas  non  plus  les  attentions 
qu'on  devait  avoir  pour  l'autorité  du  pajie,  ils 
respectaient  ses  bulles  et  les  motifs  ijui  y 
éiaicnt  énoncés,  lis  prirent  donc  le  parti  de 
fairt!  diesser  un  acte  sous  le  titre  et  la  for- 
me d'/!t'i4-  au  roi.  Il  y  Cïl  dit  en  substance, 
que  le  concile  de  Bâle  était  une  œuvre  sainte 
et  nécessaire  dans  les  circonstances  où  se 
trouvait  l'Eglise  ;  que  la  gloire  de  Dieu  de- 
manilait  qu'on  leconiinnât  ;  (|ne,  sans  cela, 
Ibérèsie  des  Bohémiens  deviendrait  un  in- 
cendie universel,  et  que  déjà  mè  ne  on  en 
ressentait  des  alteinlei  d.uis  (iuel(|ues  can- 
tons du  loyaume,  surtout  en  Daupbiné,  oii 
les  mont.ignards  avaient  fait  des  coilecies 
pour  soiilenir  la  recolle  des  bussites;  une  le 
roi,  marchant  sur  les  traces  de  ses  ancêtres, 
devait  prévenir  les  troubles  qui  menaçaient 
le  concile  ;  (ju'il  serait  à  propos  demoyer 
une  solennelle  ambassade  au  pape,  pour  le 
prier  de  favoriser  cette  assembléi:  ;  qu'outre 
cela  S,i  IMajesié  était  très-instamment  sup- 
pliée d'écrire  à  l'empereur,  et  aux  ducs  Ue 
Savoie  et  de  Milan,  pour  demander  leur  pro- 
tection en  faveur  des  Français  qui  voudraient 
aller  au  concile,  et  pour  les  prier  de  ne  pas 
permettre  qu'on  entrepiîi  rien  contre  le  pape 
et  la  cour  romaine  qui  pût  leur  causer  de 
l'indignation,  et  les  porter  à  vouloir  différer, 
su^pendIe  ou  changei'  le  concile:  ce  qui  eii- 
tr,iînerait  l,i  perle  de  tous  les  heureux  elTels 
qu'on  eu  espérait,  ce  qui  ferait  cruîlre  les 
hérésies  et  la  curruplioi)  des  mœurs,  avec 

12 


BCS 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


S64 


l'offf^nse  ne  Dieu  et  le  danger  du  peuple 
chrélicn. 

Le  mémoire  finissait  par  demander  l'agré- 
Dicnl  du  roi,  pour  tiui"  les  évô(]u<'s  de  l'Eglise 
gailiciine  pussent  aller  au  concile.  On  priait 
aussi  ce  prinee  d'envoyer  proinplenienl  des 
ambassadeurs  à  Bâle  pour  y  annoncer  les 
démarches  fiiles  auprès  du  p.ipe,  et  l'on 
consenlail  à  p.iyer  la  quatrième  partie  d'une 
décime  pour  les  frais  de  tous  ces  voyages 
et  (le  crs  négocialions. 

Le  eoiitinualeur  de  Fleury  se  trompe  en 
rapporlani  celte  assemblée  à  l'an  1V31,  et 
eu  1.1  plaçant  avant  la  première  session  du 
concile  de  Bâle  :  elle  no  fut  tenue  qu'en  IkSl, 
ajjrès  les  deux  premières  sessions.  Hist.  de 
r/ù/I.Gallic.  I.  XL»n. 

BOURGES  f  Assemblée  de  ),  l'an  1438.  Le 
roi  Charles  VII  tint  cette  assemblée,  au  mois 
de  juillet  1V18,  et  il  y  assista  eu  personne 
avec  le  dauphin,  son  ûls,  depuis  Louis  XI, 
pliisieurs  princes  du  sang  et  d'autres  sei- 
gneurs, avec  un  grand  nomlire  d'évéques  et 
de  docteurr  ^,es  députés  du  pape  Eugène  IV 
et  ceux  des  prélats  de  Bàle  y  furent  enten- 
dus les  uns  après  les  autres.  Le  résultat  de 
celle  jissemblée  de  Bourges  fut  une  ordon- 
nance en  vingl-Irois  articles  que  l'on  nomma 
pr;igmatique-sanclion,  d'un  nom  introduit 
sous  les  anciens  empereurs. 

On  y  adopta,  sauf  quebiues  modiflcations, 
la  plupart  des  décrets  de  Bâle,  entre  autres 
le  décret  relatif  à  la  prétendue  supériorité  des 
conciles  généraux.  Quant  aux  autres  arti- 
cles, ils  se  réduisent  principalement  aux  pro- 
positions suiv.inles  :  Les  élections  canoniques 
seront  observées,  et  le  pape  ne  pourra  plus 
réserver  les  évêchés  et  les  autres  bénéfices 
électifs.  Les  giâces  expectatives  seront  abo- 
lies; les  gradués  seront  piéférés  aux  autres 
dans  la  collalion  des  béneOces,  et,  pour  cet 
effet, ils  feron l i nsin lier  leurs  degrés  penda ni  le 
carême.  Toutes  les  causes  ecclésiastiques  des 
provinces  â  quatre  journées  de  Rome  seront 
terminées  sur  les  lieux  mêmes,  hors  les  cau- 
ses majeure>  et  celles  des  Eglises  qui  dépen- 
dent immédiati'ment  du  sainl-siége.  Dans 
les  appels,  on  gardera  l'ordre  des  tribunaux. 
Jamais  on  n'appellera  au  pape,  sans  passer 
aup;iravant  par  les  Iribunatix  intermédiai- 
res. Si  quelqu'un,  se  croyant  lésé  par  un  tri- 
bunal immédiatement  dépendant  du  pape, 
porte  sou  ajipel  au  saint-siég;',  le  pape 
nommera  des  juges  choisis  sur  les  lieux 
mêmes,  à  moins  qu'il  n'y  ait  de  grandes  rai- 
sons d'évoquer  tout  à  fait  la  cause  à  Rome. 
Les  appell, liions  frivoles  sont  punies.  On 
règle  la  célébration  de  l'office  divin,  et  on 
défend  les  specl/icles  dans  les  églises.  On 
s'ap|ilique  à  réprimer  ou  à  prévenir  le  con- 
cubinage, surtout  dans  les  clercs.  On  con- 
damne l'abus  des  censures  ecclésiastiques, 
et  on  déclare  que  personne  n'est  obligé 
d'éviter  les  excommuniés  s'ils  ne  sont  nom- 
mément dénoncés  ou  bien  que  la  censure 
ne  soit  si  notoire  (ju'on  ne  puisse  ni  la  nier 
ni  l'excuser.  \  oilà  les  principales  matières 
de  la  pragmatique-sanction  de  Bourges.  Elle 
fut  enregistrée  auparlement  de  Paris  le  treize 


juillet  de  l'annnée  suivante  14^39;  mais  le  roi 
en  ordonna  l'exéention  du  jour  même  do  sa 
date,  7  juillet  1W8. 

La  pragiiiaiii]ue-sanclion  déplut  souverai- 
nement au  pape  Eugène  IV  et  à  Pie  11  son 
successeur  ;  et  pour  se  conformer  à  la  vo- 
lonté du  sainl-siége,  Louis  XI  l'abolit  par 
un  acte  exprès.  Il  est  vrai  que  Louis  XII  la 
rétablit  dans  la  suile  ;  mais  François  I",  qui 
lui  suicéda,  la  fit  disparaître  pour  toujours 
en  lui  siibstiluaiil  son  concordat,  qui  eut  du 
moins  le  ronseniemeiit  du  sainl-siége. 

«  La  pragmaiique-saiiction  de  Bourges 
avait  un  petit  défaut,  dil  ironiquement  M. 
Robrbiicher  :  elle  él.iil  radiraiement  nulle  ; 
car  tout  contrat  est  nul,  qui  n'est  point  con- 
senti par  les  deux  parties  coniractaiites.  Or, 
la  pragmaii(iue  élail  un  contrat  entre  les 
Eglises  de  France  et  le  pape  pour  régler  les 
rapports  mnluels  de  part  cl  d'autre.  Le  con- 
sentement du  pape  y  étaii  donc  absolument 
nécessaire,  d'aulanl  plus  (|u'il  était  le  supé- 
rieur ;  car,  dûl-on  admettre  qu'un  concile 
général  est  supérieur  au  pape,  l'assemblée 
de  Bourges  n'était  certainement  pas  un  con- 
cile général.  Aussi  le  premier  usage  qu'elle 
fit  de  sa  pragmatique  ,  fut  d'y  manquer,  et 
hi'ureusement.  Dans  ses  premiers  articles, 
elle  avait  reconnu  le  concile  de  Bâle  pour 
ceciiménique  et  pour  supérieur  au  pape 
Eugène  1  \  ,  avec  obligation  à  toute  personne 
(et  au  pape  lui-même)  d'obéir  à  ses  décrets. 
Or,  l'année  suivante,  1439,  le  concile  de 
Bâle  dépose  Eugène  IV  ,  et  lui  substitue 
Félix  V  ,  avec  obligation  à  toule  personne, 
sous  peine  d'analbème,  de  rejeter  le  premier 
et  de  se  soumettre  au  second.  Cependant  la 
France  ne  fait  ni  l'un  ni  l'autre  ;  elle  conti- 
nue à  reconnaître  Eugène  IV,  et  se  moque 
du  pape  de  Rip;iilie  et  de  Bâle,  comme  elle  le 
déclara  dans  une  nouvelle  assemblée  de 
Bourges,  en  IV'iO.  C'est  qu'au-dessus  de  cer- 
taines lois,  que  les  hommes  écrivent  sur  des 
chiffons  de  papier  avec  une  plume  d'oie  et 
de  la  liqueur  noire,  ils  portent  en  eux-mê- 
mes une  autre  loi  écrite  de  la  main  de  Dieu, 
et  qui  est  le  bon  sens.  Heureuses  les  nations 
qui  ne  s'écartent  jamais  de  cette  loi  vivante 
et  commune,  ou  ijui  du  moins  savent  y  reve- 
nir proiiiplemeutl»  Hisl.  univ.  del'Egl.  calh., 
l.  LXXXII  ;  Hisl.  de  l'Egl.  gall.  I.  XLVil. 

BOURGES  (Assemblée  d'J,  depuisle'26  août 
liiO  jusqu'au  11  septembre,  où  se  trouvèrent 
les  députés  du  pape  Eugène  et  ceux  de  l'as- 
semblée de  Bâle.  Les  députés  du  pape  ne  pu- 
rent obtenir  à  Bourges  la  reconnaissance  du 
concile  deFerrare  ni  l'abolition  delà  pragma- 
tique-sanction qu'ils  demandaient  ;  les  en- 
voyés de  Bâle  n'obtinrent  pas  davantage  la 
reconnaissance  d'Amédée  de  Savoie  ,  qio 
l'assemblée  de  Bâle  avait  en  lu  prétenlien  t.e 
faire  pape  sous  le  nom  de  Félix  V... 

BOURGES  (Conc.de),  lau  1528.  Ce  concile 
provincial  fut  tenir  au  mois  de  mars  de  l'an 
1528,  a  l'occasion  de  l'hérésie  de  Luther.  Fia  u- 
çoisde  Tournon,  alors  archevêque  de  Bour- 
ges, y  présida,  assisté  des  évêques,  des  abbes, 
prieurs  etdéputés  des  chapitresde  sa  province. 

On   imposa  pour  deux  ans   sur  tous  i.s 


36S 


BOÙ 


BOU 


3G(; 


bénéfices ,  exempts  el  non  crempfs  ,  conx 
niéme^lfi  Sainl-Ji'an-dc  .lérus.ilcm,  sur  toutes 
les  coinnniiiautés  ol  labiiqucs  ,  dos  décimes 
sur  le  pied  des  derniers,  |iayal)les  de  six 
mois  en  six  mois,  cl  iiK'ine  pins  l6l  s'il  était 
nécessaire,  à  commencer  à  la  Saint- Muliel, 
pour  pajei  la  rançon  de  François,  dau|iiiiu 
de  France,  et  de  Henri,  duc  d Orléans,  que 
François  I",  leur  père,  avait  laisses  en  ôlagc 
à  Madrid,  lorsqu'il  en  soilit  de  prison.  On 
tjl  aussi  dans  ce  concile,  pour  la  réi'orination 
des  mcpurs  el  la  liiscipline  ecclésiastique, 
les  règlements  suivants: 

Le  premier  porte  que  l'Iiérésic  de  Luther 
ajant  été  condamnée  [>ar  le  sainl-siége,  elle 
serait  aussi  condaumée  ilans  les  temps  et 
dans  les  lieux  que  les  évécjues  jugeraient  à 
propos,  mais  d'une  manière  générait! ,  et 
sans  en  spécifier  les  erieurs,  a  moins  qu'il 
ne  se  trouvât  des  lieux  où  quel(|ues-unes  de 
ces  erreurs  auraient  été  répandues,  parce 
qu'alors  on  y  condamnerait  ces  erreurs  jiar- 
liculières. 

Le  second,  que  les  curés  seront  obligés  de 
dénoncer  à  l'évêque  ceux  de  leurs  parois- 
siens qu'ils  sauraient  être  infectés  des  er- 
reurs (leLulher  et  de  ceux  de  sa  secte,  comme 
aussi  de  déclarer  à  l'évêque  ceux  qu'ils  sau- 
ront se  mêler  de  sortilèges  et  de  magie,  pour 
être  punis. 

Le  troisième  défend  à  toutes  personnes  de 
vendre  ,  imprimer  el  garder  les  livres  où 
serait  répandue  l'hérésie  de  Luther  et  de 
ceux  de  sa  secte,  sous  peine  d'être  mis  en 
prison,  en  cas  de  contravention,  un  mois 
après  la  publication  de  l'ordonnance  de  ce 
concile,  ou  sous  quelque  autre  peine  arbi- 
traire; et  enjoint  à  tous  les  particuliers  qui 
auront  de  ces  sortes  de  livres,  de  les  remet- 
tre entre  les  mains  de  l'évêque  ou  de  ses 
grands-vicaires. 

Le  quatrième  porte  qu'il  ne  sera  pas  per- 
mis de  vendre  ni  d'acheter  les  livres  sacrés, 
traduits  en  français  depuis  huit  aus,  qu'ils 
n'aient  été  revus  par  les  ordinaires  des 
lieux. 

Le  cinquième  ordonne  que  les  quêteurs  ne 
pourront  prêcher  ni  publier  des  indulgences 
ni  autre  chose,  sans  une  permission  et  une 
approbation  par  écrit  de  l'évêque;  el  que  les 
curés  qui  souffriront  de  tels  abus  seront 
punis,  aussi  bien  que  les  quêteurs:  qu'on  ne 
permettra  point  aussi  à  des  prédicateurs 
étrangers,  de  quelque  ordre  qu'ils  soient,  de 
prêcher  sans  une  approbation  de  l'ordinaire. 
Le  sixième  ,  qu«'  les  curés  expliqueront  à 
leurs  peuples,  tous  les  dimanches,  dans  leurs 
prônes,  les  commandements  de  Dieu,  l'évan- 
gile ou  l'épîlre  du  jour,  ou  leur  diront  quel- 
que chose  pour  la  connaissance  des  fautes 
et  des  vertus  ;  qu'ils  pourront  même  lire 
le  livre  de  Gerson  traduit  en  fiançais,  inti- 
tulé, Livre  des  trois  parties;  et  que,  pour  em- 
ployer plus  de  temps  à  l'inslruction  ,  ils 
abrégeront  les  prières  ordinaires  et  les  au- 
tres qui  ne  seront  pas  nécessaires. 

Le  septième,  que  les  statuts  synodaux  se- 
ront Iraduits  en  français,  et  les  discours  sy- 
nodaux composés  de  manière  à  ce  ([ue  tout 


le  monde  les  puisse  comprendre;  tous  les  clercs 
seront  obligés  d'assisier  au  synode  diocésain. 
Le  huitième  fait  défense  aux  clercs  et  au 
peuple  de  se  |)iomener  dans  l'église  pendant 
le  service  divin,  ou  pt  ndant  la  préilicalion  et 
et  la  piiblicalioii  d(>s  mandements. 

Le  neuvième  ordonne  que,  suivant  le  con- 
cile de  Consl.ince,  il  se  tiendra  tous  les  trois 
ans  un  concile  provincial  ,  el  que  les  évé- 
ques  feront  tous  les  ans  leurs  visites. 

Le  dixième,  qu'il  sera  l'ait  perquisition  et 
punition  des  blasphémateurs. 

Le  onzième,  que  les  curés  exhorteront 
leurs  peut)les  à  S(ï  mettre  à  genoux  |)endani 
quelqiK-  temps,  lors(iu'ils  entendront  sonner 
l'élévaiion  de  l'eucharistie. 

Le  douzième  enjoint  aux  curés  de  ne  pas 
soulT;  ir  qu'on  fasse  certaines  choses  ridicules 
qui  se  pratiquent  dans  l'administration  des 
sacrements  de  baptême  el  de  mariage  ,  el 
fait  défense  aux  penileiHs  de  découvrir  l-s 
pénitences  qui  leur  auront  été  imposées  (lar 
leur  confesseur,  et  au  coiif.sseur  celles  qu'il 
aura  imposées,  et  ce  qui  lui  aura  été  dit  en 
confession. 

Le  treizième  ordonne  que  le  statut  du  con- 
cile de  Cimslance  el  de  la  pra^maiique-sanc- 
tion,  touchant  la  résidence-  des  chanoines  1 1 
des  antres  ministres  de  l'Eglise,  sera  observé, 
aussi  bien  que  ce  qui  est  ordonné  louchant 
l'office  divin,  la  psalmodie  et  les  pauses  dans 
le  chant. 

Le  quatorzième,  que  dorénavant  l'on  n'af- 
fermera point  les  amendes  ni  le  droit  de 
sceau  des  évéques. 

Le  quinzième,  que  les  imprimeurs  ou  li- 
braires n'imprimeront  point  les  livres  d'é- 
glise sans  la  permission  de  l'évêque. 

Le  seizième,  qu'on  n'érigera  point  de  con- 
fréries sans  le  consentement  de  l'ordinaire, 
et  qu'on  ne  fera  plus  de  festins  ni  de  danse.s 
à  l'occasion  de  ces  confréries,  ni  de  contrats 
usuraires. 

Le  dix-septième,  que  les  évéques  rédui- 
ront le  nombre  des  fêtes  ,  selon  qu'ils  le 
jugeront  à  propos. 

Le  dix-huilième,  que  les  maîtres  d'école 
ne  liront  point  à  leurs  écoliers  des  livres  qui 
les  puissent  éloigner  du  culte  divin  el  des' 
cérémonies  de  l'Iiglise. 

Le  dix-neuvième,  que  les  curés  visiteront 
leurs  paroisses  au  moins  une  f(»is  l'an,  et 
principalement  dans  le  lempsde  Pâques,  sans 
néanmoins  loucher  aux  exemptions  des  pri- 
vilèges. 

Le  vingtième,  que  les  ordinaires  n'ac- 
corderont poinl  de  dimissoires  sans  avoir 
examiné  el  trouvé  capables  ceux  qui  les 
demandent  :  que  ceux  qui  auront  été  ordon- 
nés sans  dimissoires  seront  suspens  autant 
de  temps  que  l'ordinaire  le  jugera  à  propos, 
cl  punis  corporellement,  s'ils  sont  trouvés 
incapables;  et  qu'on  n'accordera  de  dimis- 
soires qu'à  ceux  qui  auront  un  bénéfice  oii 
un  titre  patrimonial. 

Le  vingt  el  unième,  que  les  évéques  ne  per- 
meltronl  point  à  ceux  qui  ont  charge  d'àmes 
de  quitter  leur  troupeau  pour  aller  desservir 
d'autres  bénéfices. 


567                                "                 DICTIONNAIRE  DES  CONCILES.                                                 368 

Le  vingt-deuxième,  qu'ils  ne  permellront  Au  titre  I.  Dn  Culte  divin.  C.  3.  Défi-nsc 

point  non  |)lu<  .'uix   rolisieuses  de  sortir  de  de  clianlcr  mi  de  prier  ;io  milieu  des  olfices 

Irur  nioiM-lèie,  cl  obligeront  celles  qui  sont  m   Ijinguc  vulgaire,  sans  que  personne  soit 

di  hors  d'v  r.  ntrer.  cxreiilé  de  <  etu-  dilcnse,  qtie  le  prédicaleur 

Le  \ini;l-lroisièmp,  qii'iU  obliseiont  pn-  di  rj:é  doxcit  r  le  peuple  à  la  dévotion  par 

rcllriiien'  les  ndigieux   qui   vivent   liors   de  ses  discours.   C.  9.  Si  quel(|ues   églisi'S  ont 

leur  clotlre  d'y  rentrer,  et  d'y  vivre  confor-  si. ivi  jusqu'il  i  le  vi.il  oKice  romain,  elles  se- 

niéinenl  à  leur  ii>slilul.  ront  irnucs  d'adopicr  la  réfornn^  qui  en  a  été 

Il  fut  ré-olu,  dans  la   même  assemblée,  faite  <  o  Jorniémenl  au   décret  du  concile  de 

nue  l'on  lirait  de  très  humbles  remontrances  Trei  te.  C.  11.  Les  ancienn.s  cérémoni.  s  des 

au  roi  ,  sur  les  entr<>pri>es  que  les  juges  laï-  divers  diorèses  n.>  doiv.nt  pas  éire  répudiées 

ques  faisaient  sur  la  juridu  lion  rt  la  liberté  ni  ebanséc-s,  sans  l'avis  <\o  l'évé(ine. 

des   ertlésiasliques  ;   et   ille   fil    dresser    les  Au  titre  II.  De  la  Foi.  C.  5.  Les  hérétiques 

décrets  suivants  pour  la  réforme  de  la  juri-  qui  revicnucnl  à  l'Kg.ise  doivonl  faire  abju- 

dieiion  <  <  clé^iasiique.  ration  île  leur  lierésie,  soit  en    public,  soit 

Le    premier    porte    que   l'on   n'accordera  en   parlicolier,  en  présence  de  l'évéque  ou 

point  d>'   moniloires,   qu'il    ne   s'agisse   au  de  son    grand  \icaire,   d'un    notaire   et  de 

moins  d  un  iniérci  de  plus  de  deux  cents  li-  quelques  témoins  :  ils  feront  profession   de 

vres  pour  l'impéirant.  la  foi   eaibolique,  et  en   signeront  l'acte   de 

Le  sicond  ,  (pie,  dans  1rs  moniloires   et  leur  propre  main;  faute  de  cette  formalilé, 

réaggraves   donnés  conire  ceux    qui    parti-  on  ne  leur  a  iniinislrera  pas  les  sacrements, 

rificnl  à    l'aciion,  la  femme,  les  enlanls,  et  si  ce  n'esta  l'article  de  la  mort. 

les  serviteurs  ou  servantes  n'y  seront  point  Au  titre  IV.  De  l'Abus  de  la  presse.  C.  4. 

compris.  ''  y  anra,  au  secrétari.it  de  chaque  évéïhé. 

Le  troisième,  que  les  praticiens  ecclésias-  un  index  des  livres  défendus,  qui  sera  nion- 

liques  ,   notaires,   greffiers,  procureurs,  et  tré  d'année  en   année  aux  libraires   et  aux- 

au'res,  ne  pourront  procéder  par  voie  d'ex-  imprimeurs,  de  crainle  qu'ils  ne  répandent 

communication,  pour  les  salaires  qui   leur  par  erreur  des   livres  improuvés,  ou  que   le 

seroni  dus  par  les  parties  ;  mais  siulement  iicuple  ne  garde   par  ignorance  des   livres 

par  la  voie  d'inti'nlit  de  l'entrée  de  l'église,  défendus. 

iu-qu'à  ce  que  les  juges   en   aient  ordonné  Au  titre  V,   De  la  Séparation   d'avec  les 

aulrrnient,  après  avoir  connu  la  contumace  hérétiques.  C.  1.  Les  lidèlcs  éviicront  la  so- 

dt's  débiteurs.  ciéte  dis   hérétiques,  leurs  alliances,  leurs 

Le  qnatr  ème,  qu'on  n'arcordera  point  de  commerces  et  leurs  festins.  C.  2.  On  n'ac- 
lettres  d'excommunication  sur  la  première  cordira  aux  héréliquts  l'entrée  des  églises 
conluinare,  mais  seulement  d'inlerdit  d'en-  que  pour  le  moment  de  l'inslrurtion  ;  on 
trce  de  ré"liïe,  si  ce  n'e-.t  (jne  les  ordinaires  refusera  à  leurs  cadavres  la  sépulture  chré- 
iugent  que  l'on  en  doit  user  auireinenl  par  Innne.C.  3.  Défense  à  tout  catliolique  d'as- 
rapport  à  la  diversité  des  lieux  et  des  cou-  sisler  aux  assemblées  des  héiéliques  :  si 
tiiDn.s.  un  clerc  s'en  rend  coupable,  il  sera  déposé; 

Le  cinquième,  qu'afin  que  les  juges  mé-  si  c'est  un  laïiiue,  il  sera  traité  comme  sa- 

Iropoiitains    puissent  rendre  la  jnsiiee  ,  les  crilége. 

siiffrci^anis  ou    leurs  olfielaux   feront   leurs  Au   litre  VIL    Des   Pèlerinages.  C  1-  Un 

inforiii.iti,in>  et  eniniête>- en  latin  et  en  fran-  c'erc  n'ira  jamais   en   jièierinage,  a    moins 

çiis.  ou   du  moins  en  une   langue  qui  soit  d  en  a\oir  obienu  la  permission  de  l'évéque 

iiilelli"ible  dans  la  mélro|iole.  ou    de    son    grand   vicaire.  C.  2.    Ceux    qui 

11  y  a  encore  deux    règeniints  de  ce  cou-  voni  en  pèlerinage   seront   obligés,  avant  do 

elle,   l'un   par  lequel  il  est  ordonné  que  les  se  mettre  en  route,  de   s'appro.ber  du    lii- 

ciirés    et    les    autres    béiiéfieieis    à    charge  bunal  de   la  pénilence  et  de  r>^cevoir  le  sa- 

d'âmes  résideront  dans   leurs   bénéfices,   et  cretnenl  de  l'euiharislie.  C.  3.  On  ne  visi- 

qii'on  ne  pourra  l 'nr  accorder  de  lettres  de  lera    point    les    saints    lieux    par   motif  de 

dispenses  d'y  résider,   ni   li'y    instituer  des  réciéaiion  ou  de  curiosité ,  mais  d  mis  la  vue 

MCairessans  connaissanee  de  cause.  L'au-  de   reformer  ses    mœurs,  ou   d'aciluitter  un 

Ire,  par  lequel  il  est  ordonné  que  les  cime-  vœu  iiuon  aurait  fait. 

lières,  pour  en  empêcher  la    poUulion   et  11  Au  tilre  XII.  De   la  Célébration  de  l'office 

rirol'analion,  seront  clos  le  plus  loi  que  faire  divin.  G.  8.   Il    faudra   supprimer  l'abus  de 

se  pourra,  et  au  plus  lard  trois  ans  après  la  donner  la  réiribulion  du  jour  entier  à  ceux 

piibliialion  des  réglenienis  de  ce  concile;  et  qui  n'assistent  à  l'olfice  que  d'une  partie  du 

que,  si  ceux  qui  en  doivent  avoir  soin  négli-  jour  :  ceux-là  seuls  ont  droit  à  la  rétribution 

tteiil  de  le  faire,  ils  seroni  punis  par  l'ordinaire  enlière,  qui  portent  le  poids  du  jour  et  de  la 

Lab.,  t.  XIV;  H'iiiL,  i.  W.  Allai.  (1rs  Coiic.  chaleur,  eu  fréquentant  assidûment  le  chœur 

noUl'.tjLS  (C-oncilede),  l'an  I5S4.  Regnauld  de  léglise. 

de  He.iune,  arclievêi|iie  de  Bourgis,   tint  ce  Au  titre  XIV.  Des  Enfants  de  chœur.  C.  1. 

coiHilc   avec   ses    siiffragants ,    au    mois   de  On  choisira  pour  le  chœur  des  enlanls  capa- 

seplembrc.  On  y  publia  un  grand  nombre  de  blés,   d'un  âge   convenable,    qui    ne   soient 

Cillons  compris  sous  qnaranle-six  lilres,  et  point  estropiés,  ni  valeiudinaires,  qui  aient 

tirés   des  conciles   préeédenls,    particulière-  une  bonne  voix,  et  qui   soient   nés  de  légi- 

inent  de  celui  de  Trente.  Voici  les  olus  rc-  tjme    mariage.   C.   2.    Us    auront   pour   di- 

niarquable-.  recteur  un  clerc  qui  suit  d'une  vie  irrépro- 


5C9                                BOU  BR\                              r.70 

fliable  rt  dans  les  ordres  sacrés;  qni  n'ait  S.iint-Bonnli.    Ençrolbnud ,    archpvéquo    do 

pour  les   (Mifiiiils    ni    lr<ip  il'ii'dulK'iicc,   ni  Tours .  j  linl  ce  coiinlc  avoc  ses  suffraKiinis 

Iroi)  dt'  sovéïiié.  de  crjiintc  qu  il  m;  les  il6-  pour  les   iffaiies  il(;  sa   iirovince-    Marlcne., 

<-(im;i"c    ilaiis    If    service    de    l'Egii^o;    (|iu  Anrcil.  t.  \\\\  M  msi,  t   III.ro/.  W5. 

ii'ahiisc  poiiil  de  h'iir  d<icililé  pour  l.iiro  ■.es  BU.VdUI';   (Concili'   de),  Biacirrnsf ,  l'an 

iiropri'.s   coiiiini^iiMis  ;   tiui    soil    exercé   ;iu  411.  Le  1».   L;i   he   r.ippoilc   les  mlcs    de  ce 

chiiil  et  aux    icrénionies   de   TK^'ise  ;   (|ui  conci'e,  puldiés  pour  |.i  pi<'iiiièri' fois  à  Lis- 

s'appliiiiii' cl  leur  inslriiclioii  cl  ne  les  pi  rdo  hoiiiie,  en  lOOt,  [iir  un  hcriLircilii    nommé 

i.iin.iis  de   vue  II  prendra   ;ivec  eux  ses  re-  Bcin,i-f  il  ilc  lirilo.  I,'' P.  Il;ird()iiin  le»  rapporie 

p.is.  ol  s'o(Cii|)era  de   li  urs  corps  comme  de  aussi,  niais  s;ins  dissimuler  les  douies  (luHii 

leurs  â:ics;    il    \ellera    à  ce  qu'ils    aient  le  élè»esiir  leur  inléfirité.  ;ivec  U'e  noie  en  téle, 

nécessaire,  aura   l'œil  ouverl   sur  leur   ves-  où  l'on  voit  (|ue  .le;in-B  ipliste  l'éré/ius,  ;lia- 

liaire  :  il   ne  leur  iiermellra  pniul  di-  s'ab-  noiue  de  Tolède,  le- croil  snppo-és.  Le  c^nli- 

senler  sous  prélexle  d'aller  voir  des  parenis  nal  d'Aguirre  cousent  à  .idmellre  l'exislence 

ou  des  amis,  ou   de  faire  Naloir  leurs  voix  :  de  ce  corn-ile,  pourvu  qu'on  ne  lui  donne  [las 

il   les  conduira  à    l'église,  et  les  ramènera  à  une  autorité  semblable  à   celle  des  conei'es 

des   liii.res  Gxes,  et  ne   les  laissera  jamais  reçus  de  loui  L;  monde,  cl  (r.msmis  sans  in- 

sortir  sans  es  l'aire  accompagner  ;  il  leur  ac-  tenuplion    depuis  les  prenne,  s  si'cles    Les 

cordera    les  récréation^  dont   iis  auront  be-  acle.s  de  ce  concile  ont  en  elTel^du  moins  m 

soin.  C.  3.  Ouire  le  cliani,  les  enfants  auront  partie,  l'air  d'une  pièce  supposée,  et  'ahriqnée 

des  beures  destinées  à  l'élude  de  i'écrilure  et  depuis  que  l'on   s'est   persuade  eu   K-p.igne 

de  la  langue  latine,  dnnt  les  leçons  leur  se-  que  siinl  Jac(|ues ,  apôire,  y  élait  venu  prè- 

lOnl  doui  ées  aux  frais  du  chapitre,  afin  que,  cbcr  l'Evangile  ,  c'est-à-dire,  depuis  le  dou- 

d   venus  grands,  ils  se  rendeni  plus  utiles  à  zième  siècle.  Le  langage  eu  e>.l  bas.  ei  contre 

l'Fglise.  1 1  ()ue  celle-ci  ne  soit  pas  forcée,  les  règles  de  la  laliniié.  On  y  lit  qi  e  les  évè- 

faule  de  bons  sujets,  d'admettre  descliantres  ques  s'assemblèrent  dans  une  église  qui  por- 

nia  liabiles  et  qui  irop  souvent  scandalisent  'ait  le  nom  de  Siinle-Marie;  ce  qui   p.uatt 

les  fidè  es.  C.  k.  Les  chapitres  des  églises  au  peu  conforme  à  la  commune  opinion  où  l'on 

service  desquels  seront  attachés  ces  <  nfanls,  est  que  la  [iremière  église  tie  la  \  ierge  a  été 

I  o«  rioiioni  à  leur  eniri  li.  n  et  à  leuis  éludes,  celle  d  Ephcse,  où  se  tint  le  concile  de  l'an 

à  mesure  qu'ils  avanceront  en  âge  ;  ce  seront  431.  Pour  signifn  r  cet  le  église,  les  aeies  em- 

louJMUis  les   plus   dignes  que  l'im   clioisiia  ploient  le  terme  de  Fn/iuf",  contre  l'usage  gé- 

paimi  eux  pour  les  emploie  qui  viendront  à  lierai  des  chrétiens  qui.  laissant  ce  ti'rme  aux 

vaquer.  C.  5.  Les  enfants  de  chœur  n'usur-  pa'i'ens,  pour  désignei- le  lieu  de  leur- asseni- 

peroiit  point  les  sièges  île-,  chanoines  ou  d<'S  blees,  se  s>rvaienl  des  noms  li'rghsr^  '\f  hasi- 

pi  êtres,  niéoie  [lour  s'.icquitier  de  leur  chant,  liqite,  ou  de  <1U(  Iques  autres  seuiblahb-,  lors- 

el   ne  prendront    point   d'oriiemenls  ponlili-  qu  ils  parlaient  des  lieux  destinés  aux  exe  ci- 

caux  à  la  léte  des  S  linls-Innocents ,  pour  ne  ces  publics  de  la  vraie  religion  On  attrilioe  à 

pas  prêter  à  lire  aux  assis'auts.  ce  concile  une  prolession  de  foi  (|u'on  devait 

Au  t. ire  X  \'.  Des  Ornemen's  d'église.  Cha-  opposer  aux  Vandales  et  aux  Suèves,  qui  ra- 
que chano  ne  réeiuimenl  promu  lémoignera  vageaieni  alors  l'iispagne,  dont  le- uns  éiaie:it 
sa  riconnaissance  envers  Dieu  et  lllglise,  en  ariens,  les  antres  idolâires.  «  Qu'éiail-il  bf— 
faisant  l'i.rfrande  il'une  chape  ou  d'une  cha-  soin,  dit  D.  Ceiilier,  d'une  nouvelle  profes- 
suhle,  dont  le  prix  sera  fixe  par  le  chap.tre.  sion  de  fui?  Les  Pères  de  ce  coniile  n'avaieni- 

Au   titre   XX.    De   la   Confirmatiin.  C.  2.  ils  pas  celle  de  Nicée  et  de  ConstantiiiMpli  7 

Que  personne  ne  prélende  que  Tins  itulion  Et  s'ils  en  voulaieni  faire  une  nouvi  Ile,  pour- 

de  ce  sacrcni  nt  vienne  d'un  autre  (|ue  d«  quoi   n'y  disaient-ils  rien  sur  l'incarnatiou 

Jesus-Clii  isl.  C.  6.  Les  nouveaux  conlirmés  contre  les  hérésies  d'Apollinaire  et  de  Pns- 

porteront  au  front  un  bandeau,  iju'ils  cou-  cillien,  qui  avaient  alors  tant   de  couis  eu 

linui  roni  i!e  puiter   pendant  trois  jours,  en  Espagne?  »  Ou  a  joint  aux  actes  une  b  lire 

memnire   du   sacrement  qu'ils  auroui   reçu;  dArist)ert,  adressée  à  Sameriiis ,  aichid  acre 

api  es  que  leurs  fronts  auront  6;ée-su3és  par  de  Brague,  où  il  lui  témoigne  sa  dOiilour  sur 

un  (jiélie.  Il  urs  bandeaux  seront  liriilés  lians  le   ravage  que  faisaient   les  Vandale-,   tant 

le  vestiaire,  et  on  en  gardera   les  cmdres  dans  Brague  que  dans  plusieurs  villes  île  Li 

pour  le  comfueneement  du  raiéme.  Galuie,  cl  les  Alains  dans  la  I^usilanie.  Il  dit 

BOUKGI-S  ;Synode  de).  F.  Saint-Etienne  qu'il  lui  envoie  les  décrets  toiicb  mt  la    foi, 

DE  BOURGES  qu'il  lui   avait   demandés,   el   qu'il  est   lui- 

IJOL'KGOGNE  (Concile  de),  l'an  868.  Voy.  même  dans  une  coniiuuelle  attente  de  souf- 

Gaixks.  frir  comme  lis  antres  de  la   pari  de  ces  bar- 

BOUKGOGNE  (Concile  de),  lieu  incertain,  harcs.   Ou   ne  sail  de  quels  décrets  il  veut 

Hiir  les  confins  de  la   Bourgogne,  l'an  953.  parler.  Si  c'élaienl  ci  ux  du  concile  de  Brague, 

Ce  concile  excommunia  le  i  ointe  Isoard,  qui  comment  Saii'érius,  qui  en  était  archidiacre, 

retenait  des  domaines  de  l'abbaye  do  Saint-  ne  les  avail-il  pas?  et  con.m'iit  Arisbert  les 

Symphorien.  lui  envoyait-il,  puisqu  il  ne  savait  où  il  élait 

BOUUGUlilL  (Concile  de),  r.in  1  loi.  Bour-  caché?  Voici  ce  qu  ils   contiennent  de   plus 

piieil,  Bur/julnim  on  Burquliam.  peliie  ville  remarquable. 

de  France  dans  rancicn  .Vnjoo,  ai  j  iurd'hui  Pancraiien  (méiropoMiain  de  Brague)  dit  : 

chef-;  i  eu  de  caillou  d.ins  K-  il  in  è-a  .ie  Tours  Je  ci  ois  i  n  Dieu,  un  ,  \ei  ii.ible,  eiei  nel,  n   n 

possédait  une  célèbre  abb.ii'c  de  l'ordre  de  tugeudre,    qui   ne    i.rucède   Ue   pasouLU, 


57» 


DICTlOAiN  aUE  DES  CONCILES. 


572 


créateur  du  ciel  et  de  la  terro,  et  tie  tout  ce 
qu'ils  conlieiinont ,  et  en  un  Verbe  engendré 
du  Père  jivani  les  temps,  Dieu  de  Dieu  véri- 
table, de  la  riiéine  suhsianre  que  le  Père,  sans 
lequel  rien  n'a  élc  fait,  et  par  i|ui  toutes  cho- 
se>  ont  été  créées;  et  au  Saint-Esprit  qui 
procède  du  Père  et  du  Verhe,  un  en  diviniié 
avec  eux,  qui  a  parlé  par  la  bouche  des  pro- 
phètes ,  qui  s'e>il  reposé  sur  les  apôtres,  et 
qui  a  rempli  Ma  ie,  mère  du  Christ.  Je  crois 
que  dans  cetle  Irinité  il  n'y  a  ni  plus  grand 
ni  plus  petit,  ni  antérieur  ni  postérieur,  mais 
une  seule  diviniié  en  trois  personnes  égaie*,. 
Je  condamne,  excommunie  et  anathémalise 
tous  ceux  qui  pensent  le  cnnlraire.  Je  crois 
que  les  dieux  des  nations  sonl  des  démons; 
que  notre  Dieu  est  un  en  trois  personnes,  et 
un  en  essence;  qu'il  a  créé  de  terre  Adam, 
noire  père,  el  tiré  Eve  de  son  côté;  qu'il  a 
détruit  le  monde  par  les  e^iux  ,  donné  la  loi 
à  .Moïse,  et  que  dans  les  derniers  temps  il 
nous  a  visités  par  son  Fils,  qui  est  né  de  la 
race  de  David  selon  la  rli.iir.  A  chaque  ar- 
ticle les  évêques  répomlaieni  :  Nous  croyons 
ainsi.  Après  eclte  piiife^sron  de  loi.  Panera- 
tien  demanda  ce  «iire  l'on  ferait  des  reli(|ues 
des  saint!..  E  ipainl  de  Coïmlire  dit  :  Nous  ne 
pourrons  tous  Its  sauver  de  la  i;  êiiie  ma  • 
n.ère;  que  ciiacun  les  larhe  deeem  nenl,  et 
nous  envoie  la  relation  des  lieux  et  des  ea- 
vcriies  oii  on  les  aura  mises,  de  peur  ([u'oii 
ne  les  ouldie  avec  le  temps.  Tous  les  é\êques 
appiouvèreiil  1  et  avis.  La  siulr  relique  (jcjiil 
Pancraiien  fasse  une  rnenlioil  parlic  l'ère  et 
Celle  lie  Pierre  di;  Rate^,  (ju'rl  dit  avoir  été 
envoyée  en  Galice  par  saint  Jacques,  parent 
du  Seigneur,  pour  y  piéiher  l'Evangile. 
D'autres  aitiiimenl  la  coirversion  île  I  Espa- 
gne à  saint  Jacques,  frère  de  saint  Jean;  eu 
quoi  ils  ne  sont  pas  mieux  fondes,  puisque 
cet  apôtre  fut  mis  à  mort  par  Héroile  Agrippa 
en  ii,  et  que  saint  Paul,  dorrl  l'enrploi  était 
de  porter  l'Evangile  où  il  n'avait  pas  encore 
été  prêché,  se  proposait  (Rom.  W,  21»,  22) 
en  58  de  le  porter  en  Espagne.  Bist.  det,  aut. 
sacrés,  XH. 

BRAGUE  (Concile  dit  1"  de),  l'an  561  se- 
lon D'Aguirre,  ou  363  selon  Baronius,  ou  5C0 
scion  Carranza  el  le  P.  Pagi.  L  au  o(j:j,  ilii  le 
P.  Richard,  dans  la  troisième  année  du  règne 
d'Ariamir,  Lucrélios,  archevêque  de  Br.igue, 
assisté  lie  sept  autres  évêques,  tint  un  coiuile 
dans  cette  ville,  où,  en  présence  de  tout  le 
clergé,  après  avoir  proposé  les  motifs  de  la 
convocation  ilu  concile,  qui  étaient  de  main- 
tenir les  décrets  de  la  loi  catholique  contre  les 
restes  des  priscillianistes,  el  de  réformer  les 
abus  qui  pouvaient  s'être  glissés  dans  le  mi- 
nistère clérical ,  ou  dans  le  service  de  Dieu, 
il  Qt  lire  la  lettre  de  saint  Léon  à  Turiluus  et 
aux  évêques  de  Galice,  et  celle  du  concile 
de  Galice  à  Baleonius  contre  les  priscillia- 
nistes; puis  les  canons  dedisciplinedes  con- 
ciles tant  généraux  que  particuliers,  aux- 
quels on  en  ajouta  vingt-deux  autres. 

G.  1.  Si  quelqu'un  ,  au  lieu  de  confesser 
avec  l'Eglise  catholique  trois  personnes  con- 
substantielles,  prétend  avec  Sabellius  et  Pris- 
cillien  qu'il  n'y  a  qu'une  personne  en  Dieu, 


en  sorte  que  le  Père  soit  le  Fils,  et  que  le  Fils 
soit  la  môme  personne  que  le  Saint-Esprit; 
qu'il  soit  anathèine. 

C.  2.  Si  quelqu'un  introduit  des  noms  de 
divinité  autres  que  la  Trinité,  en  disant  que 
la  divinité  elle-même  est  Trinité,  comme 
l'onl  prétendu  les  gnostiques  et  Priscillien; 
qu'il  soit  analhème. 

C.  3.  Si  quelqu'un  soutient,  à  l'exemple  de 
Pholin  et  de  Paul  de  Samosale,  que  le  Fils  de 
Dieu  Notre-Seigneur  n'était  pas  avant  de  ve- 
nir au  monde  de  la  sainte  Vierge;  qu'il  soit 
»iriallième. 

C.  'i^.  Si  quelqu'un  n'honore  qu'hypocrite- 
ment la  naissance  du  Christ  selon  la  chair,  en 
jeûnant  ce  jour-là,  aussi  bien  que  le  diman- 
che, comme  s'il  était  faux  que  le  Christ  a  pris 
notre  nature,  comme  l'ont  nié  Cerdon,  Mar- 
cion,  M.inichée  el  Priscillien;  qu'il  soit  ana- 
thème. 

C.  5.  Si  quelqu'un  dit  que  les  âmes  hu- 
maines et  les  esprits  célestes  sont  des  éma- 
nations de  la  substance  divine,  comme  l'ont 
préiendu  Manichée  et  Priscillien;  qu'il  soit 
anathèiiie. 

C.6.Si  quelqu'un  prétend,  avec  Priscillien, 
que  les  âmes  humaines  ont  péi  hé  dans  le 
ciel,  el  que  c'est  pour  cela  qu'elles  ont  été 
envoyées  dans  nos  corps  ;  qu'il  soit  analhème. 

C.  7.  Si  quelqu  un  nie  qui!  le  diable  ail  été 
créé  bon,  el  que  sa  nature  soit  l'ouvrage  de 
Dieu,  et  qu'il  aime  mieux  soutenir,  avec 
Alanicbée  et  Priscillien,  que  cet  esprit  mau- 
vais est  sorti  des  ténèlires,  sans  auteur  de 
son  existence,  sans  autre  principe  que  lui- 
même  ;  qu'il  soit  anatbème. 

C.  8.  Si  quelqu'un  prétend,  comme  Priscil- 
lien, que  le  diable  a  fait  certairres  créaiures 
immondes,  et  qu'il  crée  par  sa  propre  vertu 
les  tonnerres,  les  foudres,  les  tempêtes  et  les 
sécheresses;  qu'il  soit  analhème. 

C.  9.  Si  quelqu'un  croit,  avec  les  pa'iens  et 
Priscillien,  que  l'âme  et  le  corps  de  l'homme 
sonl  falali'inent  assujettis  au  cours  des  astres; 
qu'il  soil  analhème. 

C.  10.  Si  quelqu'un  prétend,  avec  Priscillien, 
que  les  douze  consicllalions  s'émanent  dans 
l'âme  cl  le  corps  de  ch.rque  homme  et  qu'elles 
représentent  les  patriarches;  qu'il  soit  ana- 
lhème. 

C.  11.  Si  quelqu'un,  suivant  l'exemple  de 
Manichée  et  de  Priscillien,  condamne  le  ma» 
riage,  el  a  horreur  de  la  génération  des  en- 
fants; qu'il  soit  analhème. 

C.  12.  Si  quelqu'un  dit,  avec  Manichée  et 
Priscillien,  que  nos  corps  sonl  l'ouvrage  du 
diable,  que  c'est  lui  qui  les  a  formés  dans  le 
sein  de  nos  mères,  et  que  par  conséquent  il 
n'y  aura  point  de  résurrection  de  la  chair; 
qu'il  soil  analhème. 

C.  13.  Si  quelqu'un,  au  lieu  de  rapporter  à 
Dieu  la  création  de  la  chair,  l'attribue  aux 
mauvais  anges,  avec  Manichée  el  Priscillien; 
qu'il  soil  anathème, 

C  14-.  Si  quelqu'un,  partageant  la  doctrine 
de  Manichée  et  de  Priscillien,  regarde  comme 
impures  les  viandes  que  Dieu  a  créées  pour 
notre  nourriture  ,  et  qu'ainsi  il  n'ose  goûter 


575 


BRA 


BRA 


57i 


(les  l^frnmes  même  cuits  avec  de  la  viande; 
qu'il  sdil  an.Uhèmc. 

C.  15.  Si  quelque  clerc  ou  quelque  moiue, 
suivant  les  erremciils  de  l'riscillifu  et  de  sa 
sccle,  se  permet  île  cohabiter  avec  des  femmes 
autres  que  sa  mère,  ou  sa  sœur,  ou  ses  plus 
proches  [larenles;  qu'il  soit  analhctne. 

C.  16.  Si  quelqu'un,  à  l'exemple  des  pris- 
cillianisles ,  prétend  célébrer  la  fèlc  de  la 
dernière  cène  jiar  des  messes  des  morts  dites 
dès  l'heure  de  tierce,  et  sans  être  à  jeun,  au 
iii'u  de  messes  dites  à  jeun  et  seulement  après 
None;  qu'il  soit  analhème. 

C.  17.  Si  quelqu'un  lit  les  Ecritures  cor- 
rompues par  Priscillien,  ou  les  traités  que 
cuiiiposa  Dictiiiius  avant  sa  conversion,  sous 
les  noms  des  patriarches,  des  prophètes  cl  des 
apôtres,  en  y  mêlant  ses  erreurs;  qu'il  soit 
anailrètne. 

Ce  sont  là  les  canons  portés  par  le  concile 
de  Brague  contre  les  prisrillianislis.  \  icn- 
nenl  ensuite  les  canonsrelatil's  à  la  discipline 
du  clergé. 

(;.  18,  ou  !<■'  de  discipline.  L'on  observera 
partout  le  même  ordre  diius  la  ps,iliiioJie,soit 
pour  lis  offices  (lu  malin,  soil  pour  Ceux  du 
soir,  sa  us  y  uiéler  les  coui  unies  des  monastères. 

G.  19.  Aux  vieilles  des  jours  solennels,  et 
aux  messes,  on  récitera  les  mêmes  leçons 
dans  l'église. 

C.  20.  Les  évêqui's,  de  même  que  les  prê- 
tres, salueront  le  peuple  en  disant  :  Que  le 
Seii/neur  soil  avec  vous;  à  quoi  le  peuple  ré- 
pondr.i  :  El  avec  votre  esprii,  selon  la  pra- 
tique (le  tout  l'Orient,  fomlée  sur  la  traditioa 
apostolique,  et  non  pas  à  la  manière  des 
priscillianlstes. 

Il  y  a  deux  remarques  à  faire  sur  ce  canon. 
La  première  est  que  les  priscillianlstes  ne  se 
contentaient  pas  do  saluer  le  peuple  une  fois 
seulement  par  ces  paroles: «La  paix  soitavec 
vous,»  dans  la  célébration  de  la  messe,  in.iis 
encore  dans  tous  les  autres  endroits  où  l'on 
dit  :  ((Le  Seigneur  soit  avec  vous.»  Li  se- 
conde est  qu'il  y  a  une  faute  dans  ce  canon, 
et  qu'au  lieu  de  lire  de  l'Orient,  il  faut  lire 
de  l'Occidenl;  la  raison  eu  est  qu'en  Orient 
on  ne  dit  point  à  la  messe  :  «  Que  le  Seigneur 
soit  avec  vous,  »  mais  que  les  cvêques  et  les 
prêtres  disent  tous  :  Pax  omnibus  :  «  Que  la 
paix  soit  avec  tout  le  monde,»  comme  ou 
peut  le  voir  d.ins  les  liturgies  de  saint  Basile, 
etdesaintCbrysostOMie,  et  dans  saint  Cyrille 
d'Alexandrie,  lib.  Xll  m  Joan. 

C.  21  et  -22.  Ou  suivra,  dans  l'administra- 
tion du  baptême  et  dans  la  célébiaiion  de  la 
messe,  la  forme  établie  par  Prol'uturus,  cvê- 
que  de  Biague,  et  approuvée  par  le  saint- 
siège. 

C.  23.  En  conservant  dans  les  assemblées 
le  premier  rang  au  métropolitain,  les  autres 
évèques  se  placeront  selon  le  temps  de  leur 
ordination. 

G.  24.  On  fera  trois  portions  égales  des 
biens  de  l'église,  l'une  pour  l'évoque,  l'autre 
pour  les  clercs,  la  troisième  pour  les  répa- 
rations ou  pour  les  luminiires  de  l'é"lise. 

C.  23.  Il  ue  sera  pas  permis  aux  évéques 


d'ordonner  les  clercs  d'un  autre  évéqae,  sans 
sa  permission  iiar  écrit. 

C.  26.  Les  diacres  porteront  leur  élole  sur 
l'épaule,  et  ne  la  cacheront  plus  sous  la  tuni- 
que, afin  qu'ils  soient  distingués  des  sous- 
diacres. 

C.  27.  Aucun  des  lecteurs  ne  pourra  por- 
ter les  vases  sacrés,  si  révê(iue  ne  l'a  or- 
donné sous-diacre. 

G.  28.  Les  lecteurs  ne  porteront  point 
d'habil  séculier,  en  chantant  dans  l'église,  ni 
de  longs  cheveux,  comme  les  gentils. 

On  voit  par  ce  canon  que  les  clercs  por- 
taient (lès  lors  dans  l'église  des  habits  dilTé- 
rents  de  ceux  qu'ils  portaient  hors  de  l'église, 
et  dans  le  commerce  ordinaire  de  la  vie.  Ou 
a  traduit  le  mol  latin  (/rnnos,  ()ui  est  dans  le 
texte,  par  de  longs  cheveux  (]ue  l'on  appcLiit 
en  latin  f/rnni.  dit  Docange,  parce  qu'on  les 
coupait  en  rond  chez  les  Golhs,  et  que  par  là 
ils  imitaient  en  (|uel(|ue  sorte  la  forme  des 
grains.  D'autres  croient  né.inmoins  que  pir 
le  terme  de  (jranos  il  faut  en'endre  la  (larlie 
de  la  barbe  ((ui  est  au-dessous  des  narines. 
Barbant  non  decurlent,  nec  rasorio  granones, 
seu  granns  raiiunl,  disent  les  anciius  -tiUits 
des  chartreux,  eu  parlant  des  frères  convers. 

C.  2i>.  On  ne  chantera  dans  l'église  au- 
cune poésie,  hors  les  psaumes  et  les  licri- 
(nres  saintes  de  l'Aiicieu  et  du  Nouveau 
Testament,  comme  l'ordonnent  les  saints 
canons. 

G.  30.  Les  la'iques  ,  soit  hommes  ,  soit 
femmes,  n'entreront  point  dans  le  sanctuaire 
pour  communier,  cela  n'étant  permis,  selon 
les  canons,  qu'aux  seuls  clercs. 

Le  sanctuaire  des  églises  était  autrefois 
caché  par  un  voile  qui  en  défendait  l'entrée 
aux  lîiïques;  et  l'on  avait  tant  de  respect  pour 
l'ég'ise  tout   entière,  qu'on  n'osait  y  cracber. 

C.  31.  Les  clercs  qui  ne  mangent  point  de 
viande  mangeront  au  moins  des  herbes 
cuites  avec  la  viande,  pour  éviter  tout  soup- 
çon d'être  priscillianistes. 

C.  32.  Celui  qui  communiquera  avec  un 
excommunié  pour  crime  ou  pour  hérésie, 
encourra  lui-même  l'excommunication, 
comme  le  portent  les  anciens  canons. 

C.  33.  On  ne  donnera  point  la  sépulture 
ecclésiaslique,  c'esl-àdire  celle  qui  se  fait 
au  chant  des  psaumes,  à  ceux  qui  se  seront 
tués  eux-mêmes,  soit  eu  s'empoisounant,  soit 
eu  se  précipitant,  soil  en  se  pendant,  ou  de 
quclqu'autre  manière,  ni  à  ceux  qui  auront 
été  punis  de  mort  pour  leurs  crimes.  On  ne 
fera  pas  non  plus  mémoire  d'eux  dans  l'obla- 
liou. 

C.  3'*.  On  observera  la  même  chose  à  l'é- 
gard des  catéchumène?*  morts  sans  baptême, 
l'usage  contraire  ne  s'élanl  introduit  que  par 
l'ignorance  des  canons. 

Ce  canon,  qui  défend  de  prier  à  la  messe 
pour  les  catéchumènes  morts  sans  baptême, 
n'est  pas  sans  difficulté,  quoique  saint  Jean 
Chrysostome  et  saint  Augustin  semblent  le 
favoriser.  Saint  Jean  Chrysostome,  dans  sa 
troisième  homélie  sur  l'Epîlre  aux  Philip- 
piens,  ap'ès  avoir  dit  que  le  sacrifice  de  la 
messe  profite  aux  défunts,  ajoute  :  Alque  id 


575 


UlCllOîvNAiUE  DLb  COMCILES. 


376 


quidem  de  his  qui  in  fide  discesserunt;  cale- 
cil  immi  vero  nrqne  hnc  ditjnmHur  consola- 
liane,  sed  oinni  (iiixitio  aunt  desHiuti.  Siiint 
Aiigusiin  p.iile  entes  lermcs,  au  cli::pilre2 
ilu  piciiiicr  livre  de  l'Ame  et  de  sou  origine  : 
Niilln  raliorie  conceditur,  ut  pro  non  bnpti- 
Zdtix  ciijusHbH  œidtis  liominibus  offeralur 
sacripciufH  cuiporis  et  snnguinis  Chrisli.  Mais 
on  O|j(ose  ;'i  ces  di'ux  aulorilés  celle  du  pape 
lnno(eMlllI,(|uidilleconlraiie,c<jp..4/;os?o/i- 
critii,de  l'ie.-bi/l  non  b(iptiz.,e\.cai).  Dcbitiim, 
de  Biiiiti.siiiv,rl  celle  de  saiiil  Auibroist-,  ((ui, 
dans  l'oraison  l'iiiièbrc  de  l'empereur  Valen- 
liiiieu,  mort  raléi  hunièue,  parle  ainsi  de  ce 
prince' el  de  Gralien.  Omnibus  vos  obliitioni- 
bus  frequvv.tnbo.  Qiiis  prokibebit  innuxins 
nominale?  Qids  vitubil  comiuendationis  pro- 
sccutiniie  conipUcll  ? 

C.  35.  On  n'eulerrera  personne  dans  les 
églises,  mais  au  dehors  et  autour  des  murs; 
car,  si  les  villes  ont  le  privilège  qu'on  ne 
puisse  onlerrer  les  morts  dans  l'enceinte  de 
leurs  muraille-i,  à  plus  forte  raison  doil-oii 
observer  la  mémo  chose  dans  les  églises,  à 
cause  du  respect  qui  esl  dû  aux  corps  des 
saillis  niariyrs  qui  y  sont  rcnlermés. 

C'c^l  de  cet  us  igc  d'enlerrer  les  morts  au- 
tour des  murs  des  églises,  qu'est  venu  celui 
de  bâtir  des  chapelles  aulour  des  églises,  et 
qui  a  commencé  au  sixième  siècle.  Les  an- 
ciennes églises  n'avaient  point  de  chapelles, 
comme  on  le  voit  encore  aujourd'hui  par 
celles  de  S.iinl-Paul,  de  Sainl-Jean  de  Lalran, 
et  (le  S.iinl-Laurcnt,  à  Rome,  qui  sont  fort 
anciennes,  et  qui  n'ont  point  de  chapelles. 
On  conimcnçi  donc  à  enterrer  les  morts  au- 
tour des  mon  des  églises,  sous  des  voûtes  qui 
étaient  en  dehors,  et  dont  insensibiemenl  on 
fil  des  chapelles,  telles  que  nous  les  voyons 
aujourd'hui  dans  nos  églises  d'Occ  denl;  car 
celles  d'Orient  n'eu  ont  point  encore.  Quant 
à  ce  que  li'  canon  ajoute  qu'il  nélait  pas  per- 
mis d  enterrer  les  moris  dans  l'eneeinle  des 
murailles  des  ^il!es,  cétaii  une  loi  des  douze 
tables,  conçue  en  ces  termes:  In  Urbe  ne 
sepelito  neque  urito.  Onuphrc,  lib.  de  Ritii 
scprliendi ,  rapporle  néanmoins  plusieurs 
exemples  qui  prouvent  ((u'on  cnierrail  autre- 
fois dans  les  églises;  mais  ce  n'éla't  (|u'en 
vertu  de  privilèges  accoidés  aux  londateurs, 
que  l'on  peruieilait  d'enlerrer  dans  la  nef, 
cl  non  dans  le  sancluaiie,  ni  dans  le  chœur, 
place  réservée  aux  prêtres  el  aux  martyrs. 

C.  36.  Défense  aux  prêtres  de  bénir  le 
chrême  des  églises,  .1  de  consacrer  des  au- 
lels,  sous  peine  d'être  déposés  de  leur  of- 
fice. 

G.  37.  Défense  d'élever  personne  au  sa- 
cerdoce, qu'il  n'ail  lait,  pendant  un  an,  l'of- 
fice de  lecteur,  cl  passé  par  les  degrés  de 
sous-diacre  et  de  diacre,  conformément  aux 
anciens  canons;  n'étant  point  permis  d'en- 
seigner avant  d'avoir  appris. 

C.  .38.  Ce  que  les  fidèles  offrent  pour  les 
morts,  ou  pour  quelque  autre  dévotion,  sera 
mis  à  part  par  un  des  clercs,  el  ensuite  par- 
tagé entre  tout  le  clergé,  une  fois  ou  deux 
l'année,  pour  éviter  les  murmures  qui  nai- 
traicnt  de  rinégalilé  des  distributions,  dans 


le  cas  où  on  donnerait  à  chacun  ce  qui  au- 
rait été  offert  dans  sa  semaine. 

C.  .'W.  Défense  de  violer  les  canons  qui 
ont  été  faits,  ou  qui  onl  éié  lus  dans  ce  con- 
cile, sous  peine  de  dégradation.  Conc.  lîisp. 
t.  M. 

BRAGUE  (Concile  de),  l'an  57-2.  Le  pre- 
;mier  jour  des  calendes  de  juin,  dans  la 
deuxii  me  année  du  règne  de  Miron,  saint 
RIailiii  de  Dume,  devenu  arclievcque  île 
Brague,  tint  un  concile  des  deux  prov  nres 
de  Galice,  c'est-à-dire  de  Br/igue  et  de  Lugo. 
On  le  conii.le  pour  le  second  de  Brague, 
quoique ,  outre  celui  de  l'an  411,  que  pio- 
sieiirs  croient,  il  esi  vrai,  supposé,  il  y  ait 
celui  de  l'an  56'J,  qui  passe  pour  le  second 
dans  la  collection  de  Labbc,  et  plusieurs 
autres  sans  aucun  doute,  mais  dont  il  ne 
nous  reste  pas  de  monuments  certains.  Le 
concile  dont  nous  nous  occupons  ici  est  le 
premier  à  rin«cripiion  duquel  on  ait  em- 
ployé la  formule  Re  mante  Chrislo ,  quoi- 
(ju'elle  fût  dipuis  longtemps  usitée  dins 
d'autres  actes.  Le  saint-siège  était  alors 
vacant  par  la  mort  du  pape  Jean  111,  si  l'on 
ajoute  foi  à  la  suite  de  l'inscription  de  ce 
concile.  Mais  il  faut  qu'il  y  ait  faute  ou  dans 
cette  inscription  ou  dans  le  jour  de  la  leime 
de  celte  assemblée,  puisque,  selon  le  Pon- 
tifical, le  pape  Jean  ne  fut  enierré  (|U"  le 
13  juillet  de  celle  année  572.  Le  concile 
était  composé  de  l'archevêque,  qui  y  pré- 
sida, el  de  douze  é»êques,  six  de  ch  aiue 
province.  On  lut  d'abord  les  actes  du  con- 
cile précédent  ,  où  saint  Martin  av,iil  as- 
sisté, puis  le  passage  de  la  P'  Kpîire  d  •  saint 
Pierre,  où  cet  apôtre  marque  les  d  voirs 
des  pasteurs;  et,  après  que  Ions  les  èvêques 
présents  eurent  promis  d'obéir,  avec  la  giâre 
de  Dieu,  à  ces  divins  préceptes,  on  fil  dix 
canons  nouveaux  pour  le  maintien  de  la  dib- 
cipline. 

Le  1"^  porte  que  les  évêques,  dans  les  vi- 
sites qu'ils  fer:)nt  des  églises,  examineront 
les  cleics  cl  inslrnironl  les  peuples. 

Le  2%  que  l'évéqne,  dans  sa  visite,  ne 
prendra  pour  son  droit  honoraire,  nommé 
calhedratii|ue,  que  deux  sols  d'or,  et  qu'il 
n'exigera  point  la  troisième  partie  des  of- 
frandes, qui  doit  être  employée  pour  le  lu- 
minaire et  les  réparations;  qu'il  ne  pourra 
exiger  aucune  œuvre  ser\ile  des  clercs  des 
paroisses. 

Le  3'  enjoint  aux  évêques  de  faire  gralui- 
lement  les  ordinations,  et  de  n'unloniier  les 
clercs  qu'après  nu  sérieux  examen,  et  sur  le 
témoignage  de  plusieurs. 

Le  k'  défend  aux  évêques  do  prendre  à 
l'avenir  le  tiers  du  sou,  que  l'on  avait  exigé 
jus(iu'alors  pour  le  saint  chrcnic  ,  sous  pré- 
texte du  peu  de  baume  (lai  y  entrait,  do  peur 
qu  ils  ne  paraissent  vendre  les  dons  du  Saint- 
Esprit. 

Le  5'  leur  défend  aussi  d'exiger  quoi  que 
ce  soit  des  fondateurs  pour  la  consécration 
des  égli-es  :  ils  doivent  seulement  prendre 
garde  à  ce  qu'elles  soient  dotées  sullisam- 
ment,  el  en  vertu  de  quelque  acte  passé  par 
écrit;  parce  qu'il  y  aurait  de  l'imprudence  à 


571  BI\\ 

consncror  une  6glisc  Siins  revenus,  soit  pour 

les  ilfSsciv;Mil^,  soil  pour  le  lumiri.iirc. 

Le  G'  (lil  (lue  si  (iiiclinruii  prélend  f.inder 
une  cu'îi^c  .1  lu  tli.ir|.'e  (!.•  p.irHiger  les  obla- 
lions  avec  les  dercs,  .uicnn  evè(nie  ne  la 
«oiisacnra,  comme  ét.int  fondée  plulôl  par 
iiiiérét  que  p.ir  tlévolion  :  cel  abus  avait 
lieu  dans  quelques  endroils 

Le  7"  déleiid  aux  prèlrcs  de  rien  exiger 
pour  le  baplèuie,  cl  leur  perm;!  seuleim  nt 
(le  prendre  ce  qui  leur  sera  olïerl  voioulai- 
remi'iil. 

Ce  canon  fut  dressé  pour  remédier  ;\  un 
abus  (pii  r6};nait  lU's  lois  piruii  les  priHres, 
(>l  dont  la  suite  élail  qurliiuel'ois  la  perle 
('•leriielli'  des  enfants  qui  mouriicnl  sans 
cire  b.iplisés.  Il  anivail  Irop  souvenl  (lue 
des  prc  res  mer(en  lires  dilTeraicnl  de  bapti- 
ser les  enfants  des  p.iuvns  (|ui  iravaieiit 
rien  ci  leur  donner,  ou  même  iiu'ils  rcfii- 
saii'iil  absolument  le  baplcme  à  ces  sortes 
d'enfants. 

Le  8'  excommunie  celui  qui  ne  pourra 
prouver,  par  di'ux  ou  trois  témoins,  l'accu- 
salion  qu'il  aura  laiie  envers  un  clerc  d'être 
tombé  dans  la  forniiation. 

Le  9'  charge  Ir  niélrupolilain  de  dénoneer 
aux  évé(iues  le  jour  de  la  pàque,  à  la  fin  du 
coniile;  et  cbaiiiie  évoque,  de  l'annonror  au 
peuple  le  jour  de  Noëi  après  l'évangile,  afin 
(pie  personne  n'ignore  le  commeneemi'nt  du 
carême.  Les  trois  premiers  jours ,  les  églises 
voi>iiies  s'assemblaient  et  faisaient  des  pro- 
cessions ou  priè'es  publiiiues.  Le  troisième 
jour,  on  célébrait  la  messe  à  trois  ou  quatre 
iieures  après  midi,  à  la  fin  de  laquelle  on 
averlissail  le  peuple  d'observer  le  jeûne,  el 
d'auiener,  au  milieu  du  carême,  les  enfants 
qui  devaient  être  baptisés,  pour  être  aupa- 
ravant purifié-  par  les  exorcismes. 

Le  10  canon  condamne  la  pratique  de  cer- 
tains prêtres  infectés  de  l'hérésie  des  |)riscil- 
lianisles  qui  disaient  des  messes  pour  les 
morts  après  avoir  déjeûné  ;  el  ordonne  que, 
si  (luehiue  prêire  à  l'avenir  fail  quelque 
chose  (le  semblable,  il  sera  privé  de  son 
olfice,  el  déposé  par  son  propre  évêque.  A 
la  suiie  de  ces  dix  canons,  on  en  a  mis  cinq 
autres  lires  de  divers  conciles  de  Brague, 
par  Gar('ias  Loaisa  :  les  quatre  premiers  se 
trouvent  dans  Bnrcliard,  et  le  cinqniètne, 
dans  Ives  de  Chartres.  On  y  ordonne  d'ame- 
ner les  catéchumènes  à  l'église,  vingt  jours 
avant  Pâ(iues;  d'excommunier  ceux  qui, 
étant  avertis  de  s'abstenir  de  certaines  su- 
perstiliuns  pa'iennes,  conlinuenl  à  les  pra- 
tiquer ;  de  dégrader  le  prêtre  qui  aura  aliéné 
quekiues  meubles  précieux  dépendants  de 
son  titre;  de  mettre  trois  iimis  en  pénitence 
ceux  qui  auront  fait  des  danses  devant  les 
églises,  masqué  leur  visage  ou  changé  l'ha- 
liit  de  leur  sexe;  d'obliger  à  reslilullon 
ceux  qui,  par  négligence,  ont  détérioré  les 
hieiis  de  l'église,  ou  occasionné  leur  perte. 
Ibid. 

BRAGUE  (Concile  de),  l'an  673.  Ce  con- 
cile lut  assemblé  la  même  année,  et  sous  le 
même  roi  (lue  le  onzième  de  Tolède  [Voyez 
<;c  mol).  Les  évêaues,  au  nombre  de  huit, 


BRA 


Ô78 


dont  Léodecilius,  surnommé  Julien,  est  lo 
pr(ïmicr,  y  firent  neuf  canons. 

Le  1"  commence  par  une  profession  de  foi 
conforme  an  symbole  de  Nicée,  avec  l'/iddi- 
liou  (le  la  procesNion  du  Saint-Esprit,  tant  du 
l'ère  que  du  Fils.  Les  évêiiues  y  l'ont  observer 
ensuile  (lu'il  s'était  glissé  un  grand  noinbro 
d'abus  dans  la  discipline  ecelésiasli(|ue,  sa- 
voir, que  queiiiues-uns  (ifl'raient  du  lait, 
d'.mircs  des  grapp"sd(î  raisin  au  lien  de  vin, 
et  (|u'il  y  en  avait  (]ui  donnaient  l'eucha- 
risti(>  au  peuple  ajirès  l'avoir  trempée  d;ins 
du  vin,  comme  si  cela  était  nécessaire  pour 
riiilégrité  (le  la  communion;  que  (luelques 
piêties  se  servaient  des  vases  sacrés  pour 
1)  iireel  pour  manger  dans  leurs  repas  ordi- 
naires ;  «lue  d'autres,  sans  égard  à  la  cou- 
lune  de  l'Eglise,  célébraient  la  messe  sans 
éiole  ;  (lue  (iuel(iues-uns,  dans  les  solennités 
des  martyrs,  se  meltanl  des  reliques  au  cou, 
se  faisaient  porter  en  procession  sur  des 
chaises  par  des  diacres  re\étus  d'aubes  ;  (pie 
la  plupart  des  évêques  demeuraient  avec  des 
femmes,  sans  avoir  de  témoins  de  leur  con- 
duite ;  que  quelques-uns  d'entre  eux  trai- 
taient des  personnes  honorabli'S,  et  leurs 
propres  frères,  d'une  manière  indigne,  eu  les 
faisant  déchirer  à  coups  de  fouet;  enfin,  qu'ils 
exigeaient  de  l'argent  pour  leurs  or(Jina- 
tions  :  ce  sont  tous  ces  abus  que  le  concile 
proscrit  dans  les  canons  suivants. 

Le  2'  défend  d'ofl'nr  au  sacrifice  du  lait  au 
lieu  de  vin,  ou  des  grappes  de  raisin,  ou  de 
donner  l'eucharistie  trempée  dans  du  vin; 
ce  (lui  est  contre  l'institution,  où  Notrc-Sei- 
gneur  a  donné  séparément  le  pain  et  le  vin. 
On  n'offrira  donc  autre  chos(>  au  saint  sacri- 
fice (pie  du  pain  el  du  vin  mêlé  d'eau,  suivant 
la  décision  des  anciens  conciles. 

Le  3'  défend  de  boire  ou  de  manger,  aux 
repas  ordinaires,  dans  les  vases  sacrés,  et 
d'employer  à  des  usages  profanes,  de  vendre 
ou  de  donner  les  voiles  el  les  ornemenis  do 
l'église;  le  tout  sous  peine  d'excommunic  1- 
tion,  si  c'est  un  laï(iue  qui  conlrevlent  à  ce 
règlement,  et  de  déposition,  si  c'est  un  clerc 
ou  un  religieux. 

L'Egli>e  avait  déjà,  dans  ce  temps-là,  des 
vases  d'or  el  d'argent,  que  les  prêtres  ne 
rougissaient  point  de  faire  servir  dans  leurs 
repas  onlinaiies  :  il  fallait  même  que  ces 
vases  destinés  an  service  divin,  fussent  beau- 
coup plus  grands  que  ceux  d'aujourd'hui  ; 
puisiiue  les  préires,  dont  on  condamne  ici 
la  conduite,  se  servaient  des  patènes  en  gui- 
se de  plats.  Il  fallait  aussi  que  ces  patènes 
fussent  de  la  même  forme  que  les  plais  ordi- 
naires, puisque  autrement  ceux  en  qui  il  se- 
rait resté  le  moindre  sentiment  de  religion 
et  de  foi  auraient  eu  horreur  de  toucher  à 
des  vases  sur  lesquels  auraient  reposé  le 
corps  el  le  sans  adiirabl  s  de  .lésus-Chrisl,  ■ 

Le  '*'  défend  aux  prêtres  de  célébrer  la 
messe  sans  avoir  l'élole  sur  les  deux  épau- 
les,  et  croisée  sur  la  poitrine  en  la  minière 
qu'ils  l'ont  portée  au  jour  de  leur  ordination, 
afin  de  porter  sur  leur  poitrine  le  signe  de 
la  croix. 
Le  5*  défend  aux  ecclésiastiques,  de  quel- 


379 


DICTIONNURE  DES  CONCILES. 


580 


que  rang  qu'ils  soient,  de  demeurer  avec 
des  femmes,  sans  témoins  dt>  leur  probilé,  si 
ce  n'i'Sl  avec  leur  mère  seule. 

Le  B'  ordonne  que  les  diacres  seront  char- 
gés do  porter  sur  leurs  épaules  les  reliques 
des  martyrs  enfermées  dans  une  châsse  ;  et 
que  si  l'évéque  veul  les  porter  lui-même,  il 
marchera  de  son  pied  avec  le  peuple,  sans  se 
faire  porter  par  les  diacres. 

C'est  ainsi  que  l'on  a  coutume  de  traduire 
ce  canon  :  il   paraît  néanmoins  ([ue,  par  les 
reliques   dont  il  parle,  il  faut  entendre,  non 
les  ossements  des    martyrs,   mais  le   corps 
même  de  Jésus-Christ,  qui  est  souvent  appelé 
relique  sacrée,  dans  l'Eucologe  des  Grecs  et 
ailleurs.  On  n'aura  point  de  peine  d'adopter 
ce  sentiment,  pour  peu  que  l'on  réfléchisse  à 
l'usage  ancien  de  célébrer  le  sacrilice  de  la 
messe,  et  à  la  teneur  du  cauon  même  dont  il 
s'agit   ici.    On   mettait   anciennement    deux 
particules  du  corps  de  Jésus-Christ  dans  le 
calice,  en  récitant  ces  paroles  de  la    messe, 
hœc  commixlio,  elc.  l'une  qui  était  restée  du 
sacrifice  précèdent,  l'autre  qui  était  du  sacri- 
fice du  jour,  et  que  l'on  meltail  avec  la  pré- 
cédente,  dans   le  calice,  pour  faire  entendre 
que  ces    deux  particules    jointes  ensemble, 
ne  formaient  qu'un  seul  et  même  sacrifice. 
L'évéque  célébrant  allait  prendre  la  pre- 
mière parliculeà  une  chapelle  de  l'église  ou 
de  la  maison   épiscopale  dans  laquelle  on  la 
conservait,  et  la   portait  dans  une   boîte  ou 
dans  un  ciboire  à  l'autel,  les  jours  de  diman- 
ches   el   de    fêtes;   et,    comme  les   abus    se 
glissent  partout,  il  y  eut  des  évêqui'S  qui   se 
firent  porter  par  les  diacres,  en  porlani  eux- 
mêmes    celle  particule    de  l'hostie  dans  une 
boîte  attaché  au  cou,  appensis  collo  reliquiis, 
comme  il  est  dit  dans  le  litre  du  canon.    Or 
il  paraît,    par  la   leneur   de  ce  canon,   (ju'il 
faut    l'entendre  des    particules    de    l'hostie 
consacrée  ou  du  corps  même  de  Jésus-Christ, 
et  non  des  ossements  des  marlyrs;  car,  1°  ce 
canon   débute    ainsi  ;  Bona   quidem  res  est, 
divina  sucerdolibus  conlrectare  mysleriu.   Il 
parle  donc  des   divins  mystères,  el  non   des 
reli(iucs  des  marlyrs,  qu'on  ne  peut  appeler 
divins  mysières  ;  ±  ce  canon  ne  dit  jamais 
reliquias  marlyrum,  mais    simplement   reli- 
quias;  3°  il  appelle  arca  Dei,\e  vaisseau  dans 
lequel    on   porte  ces  reliques, ce  qui  ne  peut 
s'entendre  que  du  ciboire   qui    renferme   le 
corps  de  Jésus-Christ  ;  ï"  il  ajoute  que  si  l'é- 
véque veul    porter  lui-même  les  saintes  re- 
liques de  Bien,   il    les  portera   en  suivant  le 
peuple  à  pied  :  Quod  si  eliain  episcopus  reli- 
quias per  se  deporlare  elegerit,   non  ipse  a 
diaconibus  insellulis  vectabitur;  sed  pulius 
peflisequfi  eo   una  cuin  populis  progressione 
procedente ,  ad  conventicula  sanclurum  eccle- 
siarum  sanclœ  Dei  reliquiœ  per  euindein  epi- 
scopum  portabuntiir.    Esl-il    vraisemblable 
qu'un  évêque  eûl  pu  el  voulu  porter  lui  seul 
des  reliques  de  saints,  enfermées  dans  des 
châsses  souvent  forl  pesantes? 

Le  7'  défend  aux  évéques  de  faire  frapper 
indiscrètement  à  coups  de  fouet  les  prêtres, 
les  abbés  el  les  diacres,  sous  peine  d'excom- 
munication et  d'exil  ;  ces  sortes  de  châtiments 


ne  devant  ayoir  lieu  que  pour  des  fiiutes  mor- 
telles. 

Le  8"  défend  la  simonie  sous  peine  de  dé- 
position, tant  à  l'égard  de  celui  qui  a  donné 
les  ordres,  que  de  celui  qui  les  a  reçus, 
ainsi  qu'il  a  été  ordonné  par  le  second  canon 
de  Chalcédoine. 

Le  9  fait  défense  aux  évéques  d'avoir  plus 
de  soin  de  leur  propre  patrimoine  que  de 
celui  de  l'Eglise;  et,  s'il  arrive  qu'ils  augmen- 
tent leurs  propres  revenus,  soit  aux  dépens 
•le  ceux  de  l'Eglise,  soit  en  les  négligeant, 
•Is  seront  obligés  de  l'indemniser  à  leurs 
frais.  Reçj.  t.  X\  ;  Lahb.  t.  VI;  Hard.  t.  III; 
D'Aguirre,  Conc.  Hisp.  t.  11. 

BRAGUE  (Concile  provincial  de),  l'an 
1.5(35.  Le  cardinal  d'Aguirre  lait  mention  de 
ce  concile  [Collect.  max.  Conc.  Hisp.  ,  t.  IV, 
p.  121),  sur  la  foi  de  Sponde  {an.  1.565, 
n.  22);  mais  il  ne  put ,  malgré  toutes  ses  re- 
cherches, parvenir  à  s'en  procurer  les  actes. 
Nous  n'avons  pas  dû  aspirer  à  être  plus  heu- 
reux que  le  savant  cardinal. 

BiîAINE  (  Concile  de)  ,  Brennacense.  Voy. 
Berm. 
BKANDEBOURG  (Concile  de),  l'an  1001. 

Yoq.   FOLDEN. 

BRANDEBOURG  (Concile  de),  l'an  1005. 
Voy.  Armebdrg. 

BRANDEBOURG  (Synode  A&),Brandenbur- 
gensis,  l'an  i:,80.  On  y  fit  28  statuts.  Postda- 
mii  qiiinta  essenlia,  n.  87;  Bibiiot.  Brandenb. 
Kiirslers,  p.  3. 

BRANDEBOURG  (Synode  de),  l'an  1512, 
tenu  par  l'évéque  Jérôme  Schullet,  sous  l'é- 
piscopnl  duquel  Luther  commença  à  dogma- 
tiser. Lenz.  nist.  diplom.  Brandeburq. 

BRANDORFORD  (Concile  de),  en  Angle- 
terre, Brandorfordiense,  l'an  96V.  Dans  ce 
concile,  le  roi  Edgar  révoqua  plusieurs  actes 
de  son  frère  Edwin  coniraires  à  la  liberté 
de  l'Eglise,  rendit  aux  églises  et  aux  monas- 
tères les  biens  qui  leur  avuient  été  enlevés  , 
et  rappela  de  l'exil  saint  Dunstan,  qui  depuis 
fut  élevé  à  l'archevêché  de  Canlorbérj. 
Schrnin. 

BRÈME  (Concile  de),  l'an  126G.  Gui,  légal 
du  sainl-siége  ,  tint  ce  concile ,  où  il  fil  plu- 
sieurs sages  règlements  pour  remédier  aux 
désordres  les  plus  communs  de  l'époque,  tels 
que  les  usurpations  de  biens  ecclésiastiques, 
les  violences  et  les  meurtres,  et  les  mariages 
coiiir;iclés  dans  les  degrés  prohibés.  Cunc. 
Gerni.  X.  . 

BUÊMl!;  (Synode  de),  l'an  128^r..  Giselbert, 
archevêciue  de  Brème,  y  confirma  les  biens 
el  les  privilèges  de  l'E^^iise  de  S.iinle-Marie 
du  faubourg  de  Stadl.  Co/ic.  Ge/m.  X. 

BRÈME  (Concile  de),  l'an  1292.  Giselbert, 
archi'vèque  de  Brème  ,  assisté  de  trois  évé- 
ques, tint  ce  concile,  le  17  mars, contre  ceux 
qui  mettent  la  main  sur  les  évéques  ou  sur 
les  chanoines.  Il  y  porta  de  plus  la  défense, 
pour  tous  les  membres  du  clergé,  de  recevoir 
chez  eux  les  clercs  vagabonds,  et  surtout  les 
clercs  engagés  dans  les  ordres  sacrés  qui 
laisseraient  l'habit  clérical  pour  porter  la 
costume  laïque. 


581  BRË 

BRÈME  (Synode  g^n^^ral  de),  (onu  l'an 
1328  par  ratcln'v<'M)U(î  IJindianl ,  qui  y  pre- 
scrivit la  rôsidciuo  aux  c  lercs  liéiiéficiiTS  , 
sons  peine  d'excoiiimiinication.  Conc.  Germ. 
t.  V  . 

IJHÊME  (Synode  do),  vers  l'an  1350,  sons 
l'arclievôqne  Godofroi,  qui  y  publia  dix  rô- 
j'Icments.  Parles  (rois  iireiiiiers,  les  paroisses 
sont  tenues  de  fournir  à  leurs  curés  des  lo- 
gements convenables.  Par  le  !*■•',  le  curé  est 
investi  du  droit  de  déposer  le  sonneur  de  son 
église,  et  de  le  reniplacer  par  un  autre,  s'il 
lejujjeà  propos.  Les  six  derniers  règlements 
déterminent  les  oblig.itions  des  jurés  des 
églises,  c'est-à-dire  des  niarguillicrs,  qu'on 
appelait  ainsi  à  cette  époque,  et  les  droits  des 
curés  par  rapport  aux  oblalions  qui  se  fai- 
saient. Lnmbecius  l.  lil  R<rum  Hamburg. 

DRENNACENSE  (  Concilium  )  ;  Voyez 
Behm. 

BUKSCIA  (Synode  diocésain  de),  le  4  no- 
vembre 1574.  L'évcque  Dominique  Bollani  y 
publia  des  slaluls.  qui  ont  pour  objet  les  de- 
voirs de  la  résidence,  du  soin  des  âmes,  de 
la  pratique  des  bonnes  œuvres,  de  la  prédi- 
cation et  de  l'instruction  chréiienne,  l'entre- 
tien des  églises  et  en  particulier  de  l'église 
cathédrale,  la  bonne  administration  des  sa- 
crements ,  le  désintéressement  avec  lequel 
doivent  se  faire  les  sépultures  ,  b'S  lor- 
mes  à  observer  au  tribunal  de  l'évéque, 
les  vicaires  forains,  enfln  les  religieux  de 
l'un  et  de  l'autre  sexe.  Constiiuliones  Bol- 
lani. 

BRESCIA  (Synodes  de),  vers  l'an  161V. 
Marin  Georges,  successeur  de  Bollani ,  pu- 
blia en  celte  année  un  corps  de  conslilu- 
tions,  présentant  l'ensemble  des  règlements 
qu'il  renouvela  ou  qu'il  fit  lui-même 
dans  les  synodes  tenus  |(ar  lui  jusqu'à 
celle  époque.  Conslilutionts  ad  usum  Cl 
Brix. 

BKhSLAU  (Concile  de),  Wratislaviense, 
l'an  1248.  Jacques  de  Liège,  archidiacre  et 
légat,  tint  ce  concile.  On  y  accord  ;  an  pape 
le  cinquième  des  revenus  du  clergé  de  Polo- 
gne pour  trois  ans.  On  y  permit  de  plus  aux 
Polonais  l'usage  de  la  viande  jusqu'au  mer- 
credi de  la  Quinquagésime.  lis  s'en  abste- 
naient depuis  le  dimaur heile  la  S  iiiuagésime 
avaiil  relie  dispense.  Labb.  XI;  Hurd.  Vlll  ; 
l'Art  de  vérifier  les  daies,  p.  22. 

BRESLAU  (Concile  d<),  l'an  1267.  Le  car- 
dinal Gui  tint  ce  concile  le  jour  de  la  Purifi- 
cation de  la  sainte  \  icrge,  pour  procurer  des 
secours  à  la  Terre-Sainte.  Hard.  t.  Vlll. 

BllESLAU  (Synode  de),  l'an  1290,  le  31 
août.  L'évéque  Thomas  y  détermina  les  cas 
de  conscience  qui  lui  étaient  réservés.  Lunig. 
Contin.   11  SiAcil.  eccl. 

BRESLAU  (Synode  de),  même  année.  L'é- 
véque y  lança  une  excommunication  contre 
des  brigands  qui  l'avaient  attaqué  dans  une 
de  ses  lournées,  blessé  jusqu'au  sang,  et  dé- 
pouillé, lui  et  sa  suite.  Jbid. 

BRESLAU  (Synode  de),  l'an  1305,  sous 
lévêque  Henri.  Ce  prélat  y  dressa  six  sta- 
tuts, dirigés  principalement  contre  ceux  qui 
demeuraient  dans  l'excommunication  pen- 


BRE 


5«2 


dant  plus  d'une  année,  sans  se  mettre  en 
peine  de  s'en  faire  relever.  Conc.  Germ. 
t.  IV. 

BRESLAU  (Synode  de),  l'an  1331,  sous  l'é- 
vêque  Nanker.  Ce  prélat  y  (irescrivil  la  rési- 
dence, et  (léreiidit  la  pluralité  des  bénéfices. 
Lunùj.  Conlin.  Il  SpicH.  eccl. 

BRESLAU  (Autre  synode  de),  même  année. 
Le  même  évé(iue  fil  un  statut  contre  ceux 
(jui  frappaient  les  clercs  ou  I(!S  molestaient 
dans  l'exécution  de  jugements  ecclésiasti- 
(lues;  ui>  autre  contre  ceux  qui  prolanaient 
les  dimanches  et  les  fêtes,  au  lieu  de  les  célé- 
brer, comme  il  le  dit,  d'un  soir  à  l'autre;  un 
dernier  enfin  contre  ceux  qui  violaient  quel- 
que inleidil.  Ibid. 

BRESLAU  (Synode  de),  l'an  1416,  par  l'é- 
véque Wenceslas,  qui  y  publia  vingt  articles 
de  règlements;  il  y  défend  aux  clercs  le  con- 
cubinage, l'entrée  des  cabarets,  l'exposition 
arbitraire  ou  trop  fréquente  de  l'eucharistie, 
les  pratiques  simoniaqucs  dans  l'ailministra- 
tion  des  sacrements;  il  veut  (|ue  toutes  les 
églises  de  son  diocèse  se  conforment  pour  le 
chant  des  olfices  aux  usages  de  son  église 
cathédrale;  que  les  mariages  soient  toujours 
précédés  de  la  publication  des  bans,  qu'un 
ravisseur  ne  puisse  épouser  la  personne  qu'il 
a  ravie,  s'il  ne  l' i  auparavant  remise  en  li- 
berté; que  les  immunités  (les  églises  soient 
respectées;  que  le  clergé  soit  inspecté  par 
l'arcliidiacre;  enfin,  il  promet  40  jours  d'in- 
dulgences aux  personnes  qui  accompagne- 
ront le  saint  sacrement,  lorsiju'ou  le  portera 
aux  malades.  Conc. Germ.  t.  IV. 

BRESLAU  (Synoile  de),  l'an  1446.  L'évê- 
(luc  Conrad  y  publia  de  nombreux  statuts  , 
où  il  prescrit  aux  clercs  la  tonsure  et  la  mo- 
destie dans  les  habillements  ;  la  fuite  des  ca- 
barets, des  jeux,  l'éloJgnemenl  des  personnes 
suspectes,  surtout  de  sexe  différent;  il  leur 
défend  la  chirurgie,  les  jugements  en  matière 
criminelle  ,  le  port  des  armes,  les  pratiques 
simoniaques;  il  leur  rappelle  les  cas  qui  lui 
sont  réservés,  c<'ux  qui  sont  réservés  au  pa- 
pe, et  leur  met  sous  les  yeux  une  liste  détail- 
lée des  principaux  canons  pénilentiaux. 
Ibid. 

BRESLAU  (Synode  de),  l'an  1473, sous  l'é- 
véque liodolphe.  11  y  renouvela  les  statuts 
de  ses  prédécessiMirs,  et  traça  les  règles  à  ob- 
server dans  la  célébration  des  synodes.  Ibid. 

BRESLAU  (S)  nodc  de),  l'an  147o.  Le  même 
évê(ii.'e  y  (it  divers  règlenuMits  pour  le  main- 
tien de  la  discipline  ecclésiastique.  Ibid. 

BRESLAU  (Synode  de),  l'an  14%,  sous  l'é- 
véque ,lean  de  Roth;  il  y  reçut  les  plaintes  de 
c|uelques-uns  de  son  clergé,  et  porta  remède 
à  qni'lques  abus.  Ibid. 

BRESLAU  (Synode  de),  l'an  1497.  Le  même 
prélat  y  prescrivit  à  son  clergé  l'uniformité 
de  cérémonies  dans  la  célébration  de  l'office 
divin,  l'observation  des  fêtes  des  apôtres  saint 
Pierre  et  siiint  Paul,  et  le  respect  des  cen- 
sures ecclésiastiques.  Ibid. 

BRESLAU  (Synode  de),  l'an  1509.  L'évéque 
Jean  Tburzo  y  recommanda  à  son  clergé  la 
leciurc  des  statuts  de  la  province  et  du  dio- 
cèse. Conc.  Germ.  t.  V. 


S83 


DICTIONNAIRE   DES  CONCILES. 


S84 


BRESLAU  (Synode  de),  l'an  1583.  sous  l'é- 
vêquc  M.irliii  GcrtsniJinn.  Ce  prélat  recom- 
manda dans  Cl-  synode  l'observalion  des  dé- 
crets du  concile  de  Trente  <'l  de  crnx  du  der- 
nier concile  provincial  de  Pélricovie.  I!  y  pu- 
blia en  oulre  «le  nouveaux  slaluls  pour  le 
niainlien  de  la  disciplin»'.  Conc.  Grrm.  t.  \  il. 
BKLSLAU  (Synode  de),  l'an  1392.  André 
Jciin,  évèque  île  Hreslaii,  pulilia  dans  ce  sy- 
node de  nombreux  sl.iluls  pour  la  con^crva- 
llon  de  la  loi,  la  dcceni  e  du  cu!le  divin,  l'en- 
Irclien  des  é;,'lises  et  des  auiels.  la  bonne  ad- 
niinislr.ilion  des  sacrements,  la  coiilormilé 
des  cérémcnies  de  chaqu'  église  avec  la  mé- 
tropole. Il  délendit  de  chauler  dans  les  ég  i- 
ses  avant  el  après  le  sermon,  d'autres  caiili- 
ques  que  ceux  qu'il  aurait  a(.V'ouvés  ,  el 
prescrivit  à  lonl  son  clergé  séculier  l'usage 
du  I  réviaire  romain.  Conc.  Germ.  t.  ^  III. 

BUKTAGNE    Concile  de  la  Grande-),  l'an 
hWiuhk^   V.  V'erlam-Caster,  mêmes  années. 
BIŒTAG.NE  (Synode  de),  l'an  bll.  Voyez 
Lanoaff. 

BKKTAGNE  (Concile  de),  l'an  519.  Ce  con- 
cile, compose  de  tous  les  évéques  de  la  parlie 
de  la  Bretagne  soumise  au  roi  Arthur,  fui 
pré-idé  par  saint  David,  el  eut  pour  objet 
d'exiirper  le-  d.  rniers  resles  de  l'hérésie 
pél.igieonc.  Lnbb.  IV. 

BUETAGNli  (Concile  de  la  Grande-),  l'un 
C92  Ce  concile  lulcompnsé  depresque  tous  les 
évéques  d'Ang'elerre,  el  convoqué  par  le  roi 
Ina,  pour  réunir  les  Brelons  avec  les  Saxons, 
qui,  quoique  chrétiens  les  uns  el  les  autres, 
ne  laissai!  ni  pas  de  différer  en  plusieurs  usa- 
ges, comme  sur  la  pâque,  etc.  Bcde,  l-cigi. 

liUt.TAGNE  (Con<  ile  de  la  i'eliie-),  environ 
l'an  5b5.  On  ne  connaît  ce  concile  que  par 
saint  Giégoiie  de  Tours,  qui  dil  que  Maclou, 
évêiiue  (le  Vannes,  y  l'ut  excommunié.  Gié.j. 
(le  Tours,  l.  IV,  c.  k. 

liKETAGNE  (Concile  de),  l'an  818.  Nomé- 
ni  i  ou  Noiiiénoé,  duc  de  Bretagne,  lil  assem- 
bler ce  concile,  sur  ce  que  les  évéques  de  ce 
duché  n'ordonnaient  sans  exiger  de  l'argenl, 
ni  prêtres,  ni  diacres.  Ou  envoya  2  évéques  à 
Rome  pour  consulter  Léon  IV.  Yoy.  Redon. 
BKliTAGiNE  (Concile  de),  lan  1070.  Le  lé- 
gal .\mé,  evèiptc  d'Oiéron,  tint  ce  concile.  On 
s'y  opiiosa  à  l'abus  qui  régnait  ea  basse  Bre- 
tat;ne,  d'absoudre  les  pécheurs  publics  qui 
persévéraient  dans  leurs  crimes. 

BREVI  (t;oiieile  de),  dans  le  pays  de  Gal- 
les, l'an  .'il9.  Ce  concile  fui  assemblé  contre 
les  pélagiens  et  composé  des  évéques,  des  ab- 
bés el  «run  grand  nombre  de  moines  du  pays. 
I,e  c 'Ucile  voyant  qu'il  n'avançait  pas  dans 
!V\iiiielion  du  pelagianisme,  à  cause  dereii- 
téicmenl  de  ceux  qui  en  étaient  infectés,  fit 
une  deputalion  à  saint  David,  qui  jouissait 
d  une  grande  répulalion  de  sci'-nce  et  de  sain- 
lelé.  S'elaiit  rendu  à  l'assemblée,  il  y  parla 
avec  tant  de  lumière,  de  force  el  de  succès, 
que  tous  les  pélagiens  qui  l'entendirent  ab- 
jurèrenll'erreur  sur-le-champ, el  qu'il  fut  una- 
nimement i>roclamé  évèque  et  métropolitain 
de  tout  le  p;iys  de  G.illes  :  d'où  vient  ((ue  les 
successeurs  de  saint  David  dans  le  siège  de  la 
ville  cpiscopale  du  lucme  uom  ,  ont  disputé 


longtemps  la  dignité  de  métropolilain  à  l'ar- 
chivèqiie  lie  Cuilorbéry.  Amjiic.  toiii.  L 
liRlLUC   (Svnode  de  Saint-),    l'an   1233. 

V()(/.   IN0IU1AN!)IE. 

lilUELC  (:-y  uode  de  Sainl-),  l'an  1722.  Nous 
trouvons  ce  synode  cité  dans  les  statuts  de 
Sainl-Brieuc,  imprimés  par  l'ordre  de  Pierre 
Guillaume  de  la  Vienxville,  évc(iue  de  Sainl- 
Brieuc.. S/(?^(/ 7  f/(«r.f/e,S'. /?/(Vi(c,i}ef(ncs,  1723. 
BRINDES  (Synodes  de),  t<'nus  sous  Jean  de 
Sainl-Elienne.  Le  premier  el  le  second  de  ces 
synodes  n'ont  point  de  dates.  On  y  traita,  eu 
cinq  sessions,  de  la  foi  el  des  moyens  de  la 
conserver  ,  des  sacrements,  du  cuite  divin, 
de*  vicaires  généraux  et  forains,  des  litulai- 
res  de  chapitre,  des  vertus  des  clercs,  el  des 
vices  à  extirper  parmi  les  peuples. 

Le  3  synode  s'assembla  le  10  septembre 
1015.  On  y  traita  de  la  vigilance  pastorale, 
des  examinateurs  synodaux,  et  on  rappela 
à  ce  dernier  sujet  le  c.  18  de  la  2i  session  du 
concile  de  Trente,  de  Reforinalione. 

Le  k'  synode  se  Gl  le  3  dimanche  d'octobre 
1015,  et  eut  quatre  sessions.  Ou  s'y  occupa 
de  rolTice  divin  et  du  chant  ecclésiastique,  et 
on  donna  les  règles  à  suivre  dans  la  sépul- 
ture des  enfants. 

Le  5'  synode  eut  lieu  !e  9  avril  1617.  Il  y 
fut  question  de  l'ornemeutalion  des  aulels  , 
de  la  tenue  du  chœur,  elc. 

Le  6'  synode  se  lint  le  dimanche  in  albis 
1018.  On  y  dresia  une  forniule  d'atlrition  à 
proposer  aux  fidèles  pour  recevoir  le  paiduu 
de  leurs  péchés  dans  le  sacrement  de  péni- 
tence. 

Le  7°  fut  célébré  le  8  septembre  1619,  et 
occupa  cinq  séances.  Oli  y  fit  défense  de  jeû- 
ner le  dimanche,  on  y  recommanda  l'exiirpa- 
tion  des  diverses  espèces  de  magie,  et  le  fré- 
quent usage  du  signe  de  la  croix. 

Le  8  eut  lieu  le  2  mai  1621.  L'évêque  y 
publia  des  slaluls  pour  les  clercs  qui  se  pré- 
parent il  recevoir  les  ordres,  sur  la  liturgie, 
les  biens  ecclésiastiques,  les  maisons  de  reli- 
gieuses. 

Le  9'  se  tint  le  10  avril  1622.  La  résidence 
y  fut  de  nouveau  recommandée  aux  clerc^. 
Défense  de  porter  des  gants  au  chœur  ou  à 
la  sainte  table.  Constil.  Synod. 

BRIONNE  (Concile  de),  Briotnense  ,Vi\n 
1050.  Ce  concile  de  Brionne,  en  Normandie, 
eut  pour  objet  la  personne  et  les  erreurs  de 
Bérenger.  Il  y  fut  confondu  et  obîijçé  de  se 
rétracter,  en  embrassant,  au  moins  en  appa- 
rence, la  foi  catholique.  Cette  assemblée  passe 
p'nlôt  pour  une  conférence  que  pour  un 
concile.  L.  IX;  Hmd.  VI. 

BRIOUDE  (Concile  de)  ,  Brirnlen^e  ,  en 
Auvergne,  près  de  Clermonl,  l'an  lOO'i-;  Icp.u 
par  Hugues,  archevêque  de  Lyon,  vicaire  du 
saint-siège,  les  archevêques  d'Auch  et  de 
Narbonne,  et  plusieurs  évéques  el  abbés.  Ce 
concile  et  celui  de  Dol  reconnurent  les  exemp- 
tions du  monasléie  de  Marmouiiers. 

BRISTOL  (Concile  de),  Bristoliense ,  l'an 
1210.  Le  légal  (îalon  lini  ce  concile  le  11  no- 
vembre; il   y  excooimiinia  h;  luiiiee  Louis, 
_  fils  du  roi  Philippe  Auguste,  appelé  eu  An- 


88.^; 


RRl 


glctorrc  pour  lôgnor  à  la  place  du  roi  Jean. 
Le  pape  Innoccnl  III  avail  déjà  cxconiiminié 
le  prince  Luuis  avec  ses  l'auieurs,  sur  la  fin 
de  juii)  ou  au  roinuieiicemenl  de  juillet  de 
celle  année  l-2l(>.  AïK/lic.  I. 

nnn  AlENSEiConciliim);  V.  Bbioude. 

BKIXKN  (Conciliabule  de),  l'an  lOhO. 
r/eiiipcr.ur  Henri  IV,  se  voyant  exioninui- 
liié  el  déposé  par  saint  Giciçoire  Nil  ,  avait 
d'abord  rasscnildé  dix-neul' évoques  de  si;n 
parli  à  iMayence.  Mais  ensuite,  ne  Irouvant 
pas  celle  asseniblé(î  assez  nombreuse,  il  par- 
vint à  réunir  à  Brixen  trente  évêi)ues  et 
beaucoup  de  seigneurs  de  ses  lilals;  ce  ()ré- 
Icndii  concile  prononça  contre  le  pape  une 
Sentence  de  déposition  ,  et  nonima  pour  le 
remplacer  Guiberl,  arclievéi|ue  de  llavcnne. 
Fier  de  ce  premier  succès,  Henri  m;irclia  sur 
Rome,  en  clia^sa  Gréf,'oire  el  fil  monter  à  sa 
place,  sur  le  Irôue  pontifical,  l'aniipape  de 
sa  création,  (jui  prit  le  nom  de  Cléiifenl  III. 

BRIXIÎN  (Synode  diocésain  de) ,  tenu  l'an 
1003,  par  l'evéque  Cbristoplie-André  de 
Sj)aur.  Ce  verlueuv  prélat  y  publia  des  si  i- 
tnts  fort  nombreux  el  fort  étendus  sur  les 
obligalions  des  ecclé.sia>liqnes  et  l'adminis- 
tration du  diocèse  et  des  paroisses.  Il  fil  dé- 
fense aux  aubeigisles,  dans  ces  mêmes  sta- 
tuts, de  servir  aux  voyageurs  des  nicls  dé- 
fendus par  les  lois  de  l'Kglise  ;  aux  femmes, 
de  se  tenir  à  l'église  auprès  des  autels  ;  aux 
religieux  el  religieuses,  d'enriciiir  leurs 
amis  el  leurs  proches  des  biens  de  leurs  mo- 
nastères. Il  donna  des  règles  pour  la  lenue 
des  chapitres  ruraux,  (jue  présidaient  les 
doyens,  et  qui  représentaient  assez  exacle- 
nienl  les  conférences  ecclésiaslitiues  di;  nos 
jours;  il  inlerdil  sévèrement  tous  les  con- 
trats usuraires,  détendit  comme  tel  l'iniérét 
de  six  du  cent,  et  la  disposition  même  où 
serait  quelqu'un  de  prêter  à  ciiu]  du  cent 
indlfTéreinment  à  toute  espèce  de  personnes 
et  en  vue  du  seul  gain.  Ctinc.  G'-rm.  <.  \\\\. 

BKUGES  (Synode  diocésain  di'),  l'an  1571. 
L'évèqiie  Remi  Driulius,  entre  aulres  statuts 
synodaux,  enjoignit  aux  doyens  de  poursui- 
vre par  les  peines  ecclésiastnines,  el  les  feui- 
nies  de  mauvaise  vie  qui  demanderaient  à 
être  bénies  après  leurs  couches,  et  les  prêtres 
même  (pii  leur  donneraient  cette  bénéilic- 
tion.  La  plupart  des  aulres  statuts  regirdent 
de  même  les  obligalions  des  doyens.  Conc. 
Gi-rin.  t.  VII. 

BRUGES  (Synode  diocésain  do),  l'an  1093, 
sous  Guillaume  Bissery.  Ce  prélat  y  publia 
de  nouveaux  statuts,  qu'il  rangea  sous  huit 
titres.  Le  1"  a  pour  objet  de  régler  l'instruc- 
tion; le  2  ,  le  culte  divin;  le  3  ,  l'adminis- 
tration des  sacrements  ;  le  k',  la  bonne  lenue 
des  registres  et  le  soin  des  sacristies;  ie  5% 
la  vie  cléricale;  les  deux  suivants,  les  inlé- 
rêls  temporels  des  paroisses  ,  et  le  dernier 
détermine  pour  le  dioièse  le  nombre  des 
doyens  de  chrétienté.  Conc.  Genn.  X. 

BUDE  (Concile  de),  Budense,  l'an  1279. 
Philiplie,  évêiluede  Ferino,  el  légal  dusaint- 
siege  eu  Hongrie,  eu  Pologne,  Croatie,  S"r- 
vie,  etc.,  tint  à  Bude  un  grand  concile  des 
prélats  de  ces  pays,  qui  finit  le  14-  de  seplem- 


fiRI  38S 

bro  1279,  cl  dans  lequel  on  fit  soixante-neuf 
règlements  louclianl  la  discipline  de  l'Eglise, 
qui  en  sont  coinm(i  l'abiégé. 

1.  i  uisque  les  prélats  doivent  surpasser 
leurs  inférieurs  parla  pureté  de  leurs  nuriirs 
cl  la  régularité  de  leur  (•onduile  ,  comme  ils 
les  surpassent  par  l'éminence  de  leur  dignité 
cl  la  grandeur  de  leur  autorité,  ils  port" Tout 
une  grande  couronne  circulaire  qui  laisse 
leurs  oreilbîs  enlicremenlà  découvert,  selon 
la  coutume  générale  des  religieux,  n'y  ayant 
point  de  plus  grande  religion  que  la  religion 
pontificale. 

2.  Ils  ne  paraîtront  jamais  en  publie,  ni  à 
cheval,  ni  à  pied,  sar.s  avoir  une;  tunique 
blanche  ou  d(!  couleur  de  rose,  sous  une 
chape  ou  un  manteau. 

3.  Les  prélats  ou  aulres  prêtres  ne  porte- 
ront ni  manchettes,  ni  habits  extérieurs  ou- 
verts, ni  boulons,  ni  agrafes  d'or  ou  d'ar- 
gent, ni  enfin  aucun  ornement  sur  leurs  ha- 
bits, où  il  y  entre  de  l'or  ou  de  l'argent.  Les 
babils  contraires  à  ce  règlement  seront  con- 
fis(iiiés  par  les  supérieurs  au  profit  des  pau- 
vres, et  les  coniievenants  privés  de  leurs 
bénéfices  jusqu'à  ce  qu'ils  se  soient  corriges. 

4.  Il  n'y  aura  que  les  prélats  qui  pourront 
porter  l'anneau  ;  el ,  si  quelque  autre  ec(  lé- 
siasiique  en  porte  un  ,  le  supéri  ur  le  lui 
prendra  ,  et  l'obligera  en  même  temps  d'en 
donner  la  valeur  aux  pauvres  ,  sous  peine 
d'être  privé  de  l'entrée  de  l'église. 

5.  Même  peine  contre  les  clercs  qui  ose- 
raient tenir  cabaret  dans  leurs  maisons  ou 
leurs  cours. 

6.  Mê(ne  peine  contre  les  religieux  qui  , 
étant  faits  évêques,  ne  porteraient  point  l'ha- 
bit de  leur  ordre  en  public  el  en  secret. 

7.  Les  clercs  ne  se  mêleront  d'aucun  acte 
d'hoitililé,  si  ce  n'est  peut-être  pour  la  dé- 
fense de  leurs  églises  ou  de  leur  pairie  ;  et 
alors  même  ils  ne  coiubaitront  point  en  per- 
sonnes. 

8.  Les  clercs  n'exerceront  ni  commerce  ni 
office  public.  Ils  n'iront  ni  ,iux  speclacles  ni 
aux  cabarets.  Ils  ne  joueront  point  aux  jeux 
de  hasard,  et  n'y  assisteront  même  pas  pour 
voir  jouer  les  autres.  Ils  porteront  la  tonsure 
et  la  Couronne  régulière  ,  et  s'appliiiueront 
aux  bonnes  études. 

9.  Aucun  clerc  no  prendra  la  moindre  part 
que  ce  puisse  être  à  une  sentence  de  sang, 
et  n'<'xercera  cette  partie  de  lu  chirurgie  qui 
a  pour  objet  l'aduslion  ou  l'inciMon.  Il  ne 
bénira  point  non  plus  la  cérémonie  de  la  pur- 
gation  par  l'eau  froide  ou  chaude,  ou  par  le 
1er  chaud. 

10.  Les  archidiacres,  non  plus  que  les  cu- 
rés, ne  commeliront  point  de  vicaireries  à 
des  laïques  ou  à  des  clercs  mariés  ,  sous 
peine  de  privation  d'oifice  et  de  bénéfice,  pour 
les  commettants,  et  d'excommuuicalion  pour 
les  commis. 

11.  Les  clercs  ne  porteront  point  d'armes 
sans  la  permission  des  évê(iues ,  fondée  sur 
une  crainte  juste  el  èvidenle. 

12.  Les  clercs  ne  liendiont  poriu  de  fem- 
mes chez  eux,  el  seront  excommuniés  //).s'0 
facto,  s'ils  ne  chassent  celles  qu'ils  ont,  dans 


387 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


3R3 


trois  mois ,  à  compter  du  dernier  jour  du 
concile. 

13.  Les  clercs  fléchironl  les  genoux  en 
s'inclinaiil  avec  resperl,  toutes  les  fois  qu'ils 
entcnilront  prononcer  le  nom  de  Marie  nen- 
danl  l'oriice  divin.  Ils  ne  seront  point  nu- 
pieds  dans  le  chœur.  Les  préires  y  auront 
toujours  des  chapes  rondes  ou  des  surplis. 

Le  texte  porte  que  ie.s  prêtres  no  seront 
jamais  à  l'olflce  sine  cappis  rutundis  vel  sii- 
perpclliciis.  Le  surplis,  superpelliciiim  ,  était 
un  hahit  de  lin  avec  des  manches,  ainsi  ap- 
pelé, parce  qu'il  se  nieltail  pai-dessus  des 
tunii)ut's  ou  di>s  habits  île  peau,  dit  Durand, 
in  Ealion.  l.  III,  c.  1,  n.  10,  11. 

\k.  Les  prélats  qui  visitent  les  églises  se 
coiiiporleront  avec  tant  de  modération  (ju'ils 
ne,  leur  seront  à  charge  en  aucune  m mière. 

15.  On  ne  recevra  point  de  hénéûce  de  la 
main  des  laï(iues;  et  les  évêiiues  ou  autres 
auxquels  il  apparli;  nt  d'instituer,  de  conûr- 
mer  ou  de  pourvoir,  ne  le  feront  (tu'.iprès 
qu'ils  seront  assurés  de  la  canonicité  de  l'é- 
hclion  des  suje:s,  sauf  néanmoins  les  droits 
légitimes  des  patrons. 

IG.  Tous  les  clercs  qui  ont  îles  bénéfices 
à  charge  d'âmes,  y  résideront  et  les  desser- 
viront par  eux-niéii)es,  sans  qu'ils  y  puissent 
niellre  des  vicaires  sans  le  consentement  des 
ordinaires,  sous  peine  d'être  privés  du  revenu 
de  leur  bénéfice  pendant  un  an. 

17.  Les  clercs  qui  feront  quelques  ligues 
ou  conspirations  seront  excommuniés  ipso 
facto,  privés  de  leurs  bénéfices  pour  un  temps 
ou  pour  toujours,  et  punis  d'ailleurs  de  fa- 
çon qu'ils  puissent  servir  d'exemple  aux 
autres. 

18.  Les  curés  visiteront  les  malades  de 
leurs  paroisses  avant  d'aller  au  synode. 

19.  Tous  les  clercs  séculiers  ou  réguliers 
constitués  en  dignités,  iront  au  synode  de  la 
province  ;  et,  s'ils  sont  légitimement  empê- 
chés, ils  y  enverront  un  clerc  qui  poiler.i 
leurs  excuses,  et  qui  sera  chargé  de  leur 
proiuralion  pour  acepter  loul  ce  qui  sera 
prescrit  dans  le  synode.  Les  archevêques  , 
êvêques,  abbés  et  tous  ceux  qui  ont  le  privi- 
lège de  la  mitre  ,  paraitronl  au  synode  en 
mitres,  en  surplis,  en  éloles  ,  en  chapes  ou 
pluviaux  ;  les  prélats  inférieurs,  en  surplis 
et  en  etoles,  el,  s'ils  le  veulent,  en  chapes 
ou  pluviaux;  les  simples  prêtres,  en  coites 
ou  surplis  et  en  étoles;  el  les  clercs  infé- 
rieurs, en  colles  seulement. 

Ciitln,  collas,  ou  cola,  était  un  habit  de  lin 
propre  >iux  clercs,  ou  une  espèce  de  surplis. 
Clerici  indiiti  vcslimentis  sericis,  aiit  supn- 
pelUciis,  sire  colis,  vnilunl  processionnliter. 
Alixand.  IV,  pop.  l.  VI,  episi.  136.  Canuiiici 
teneanlur  ire  bini  el  hini ,  ciim  siiperpelliclis 
site  cottis  lineiSyelc.Slal.Eccl.  S.Laur.  Rom. 
Mss. 

20.  Tous  ceux  qui  ont  des  bénéfices  à 
ch.irge  d'âmes  se  feront  ordonner  prétriS 
dans  l'année,  sous  peine  de  perdre  leurs  bé- 
néfices. 

21.  On  metira  sous  la  clef  l'eucharistie  et 
les  saintes  huiles. 

22.  Persuuue  ne  servira  à  l'autel  ou  ne 


lira  l'épître  sans  surplis  et  sans  soutane.  Les 
prêtres  réciieront  distinctement  et  dévote- 
ment l'office  divin  du  jour  et  de  l,i  nuit. 

2.'L  Les  intrus  dans  les  bénéfices  seront 
excommuniés  et  obligés  à  la  restitution  des 
fruits. 

24  et  25.  Les  clercs  ne  comparaîtront 
point  devant  les  juges  séculiers,  si  ce  n'est 
pour  des  affaires  séculières  qui  appartien- 
nent au  for  laïque  et  non  au  for  ecclésias- 
tique. 

21).  Les  clercs  ne  garderont  point  chez 
eux  les  enfants  qu'ils  ont  eus  étant  dans  les 
ordres  sacrés,  el  ces  enfants  seront  esclaves 
de  la  grande  église.  Les  clercs  n'auront 
point  non  plus  chez  eux  de  dés  ou  d'autres 
insirunients  pour  jouer  aux  jeux  de  hasard. 

27.  On  ne  montrera  point  les  reliques 
hors  de  leurs  châsses,  si  ce  n'est  aux  fêles 
principales ,  ou  lorsqu'il  y  a  concours  du 
peuple,  selon  la  coutume  de  quelques  égli- 
ses. On  ne  les  vendra  point  non  plus,  el  on 
n'en  honorera  point  de  nouvelles  sans  la 
permission  du  pape. 

28.  Il  n'y  aura  que  ceux  qui  sont  approu- 
vés par  le  pape  ou  par  l'évêque  qui  pourront 
prêi'her;  et  l'on  ne  souffrira  point  d'autres 
quêteurs  que  ceux  qui  ont  des  lettres  du 
pape,  ou  de  ses  légats,  ou  de  l'évêque. 

2'J.  On  n'engagera  point  les  ornements  de 
l'église, si  ce  n'est  pour  les  besoins  de  l'église 
même,  avec  la  permission  de  l'évêque  el  l'a- 
vis des  paroissiens. 

30.  Les  reeteurs  des  églises  ne  pourront 
rien  donner  des  biens,  meubles,  droits, 
livres,  ornements  de  leurs  églises,  pendant 
leur  vie,  ni  tester  à  leur  mort  que  dans  les 
cas  permis  par  le  droit. 

31.  Aucun  clerc  n'entreprendra  de  voya- 
ger hors  du  royaume  ou  di?  sa  province,  sans 
la  permission  de  son  évêque  ou  de  ceux  qui 
lui  tiennent  lieu  d'ordinaires,  sous  peine 
d'êire  privé  de  ses  bénéfices  pendant  un  au. 

32.  On  n'adinellra  à  l'exeicice  des  fonc- 
tions des  saints  ordres  aucun  inconnu,  à 
moins  qu'il  ne  montre  les  lettres  de  son  or- 
dinaire, qui  fassent  foi  qu'il  a  reçu  les  oidres 
dont  il  veut  f.iire  les  fonctions.  Ceux  qui  les 
tndmettront  auliemenl  seront  privés  de  la  ré- 
ception des  choses  saintes  el  de  l'entrée  de 
l'église. 

33.  Les  fidèles  assisteront  aux  offices  di- 
vins dans  leurs  propres  paroisses  et  non  en 
d'autres,  non  plus  que  dans  les  maisons  re- 
ligieuses. Les  curés  n'administreront  les  sa- 
crements qu'à  leurs  propres  paroissiens ,  et 
cela  sous  peine  de  sus|)ense,  à  l'exception 
néanmoins  des  clercs  qui  passent,  ou  des 
pèlerins,  ou  de  ceux  qui  vont  à  quelqu'' 
église  par  dévotion,  avec  la  permission  du 
pape. 

34-.  Les  adininislrateurs  des  biens  de 
l'église  rendron!  compte  de  leur  administra- 
tion deux  lois  l'année. 

35  Les  abbés,  prieurs  et  curés  ne  pour- 
ront ni  piéler  ni  empiuuler  plus  de  deux  ou 
trois  marcs  (i'argeni,et  les  autres  clercs  plus 
d'un,  sans  le  con-enieinenl  du  chapitre  et  de 
l'évêque  diocésain. 


589  lîHU 

r.fi  marc,  en  lalin  vuircn,  marcun  et  mar- 
chii,  était  un  poids  il'or  ou  d'ar^'cnt  qui  pe- 
sait une  (leini-livic,  et  <ioiil  on  taisait  usa^'e 
dans  le  coniinerce  avant  qu'on  se  servît 
d'arfçiMil  monnayé. 

."6.  Les  prélats  inférieurs  ne  pourront 
aliéner  les  biens  immeubles  ni  les  droiis  de 
leurs  é"lises  ou  <le  leurs  monastères  sans  la 
permission  îles  évé(|ues,  ni  les  év6(iues  sans 
la  permission  de  leurs  niélropolilains  ,  ni  les 
niéiropolilains  sans  la  permission  du  saiut- 
siéjje.  hors  les  cas  permis  par  le  droit. 

.•J7.  On  ne  fera  point  de  nouvelles  imposi- 
tions sur  les  éjjlises. 

.W.On  n'établira  point  d'archidiacres  qu'ils 
n'aient  éludié  trois  ans  en  droit  canon;  et 
pour  ceux  qui  sont  déjà  établis,  ils  seront 
obligés  de  faire  ces  trois  ans  d'étude,  eu 
niettaiil  des  vicaires  capables  à  leur  place 
pendant  tout  ce  temps  d  étude. 

39.  On  réservera  la  connaissance  des  cau- 
ses matrimoniales  à  des  personnes  sages, 
discrètes  et  expérimentées  dans  ces  sortes  de 
matières. 

'lO.  On  annule  toutes  les  sentences  d'ex  - 
communication,  tous  les  serments  et  tous  le  • 
antres  moyens  qu'emploient  certains  prélats, 
tant  séculiers  que  réguliers,  pour  empêcher 
que  leurs  intérieurs  ne  fassent  connaître  l'é- 
tat de  leurs  églises  ou  de  leurs  monastères 
aux  supérieurs  majeurs. 

'i\.  On  ne  mettra  point  de  meubles  profa- 
nes dans  les  églises,  si  ce  n'est  pour  les  ga- 
rantir des  incursions  des  ennemis  ou  de  la 
fureur  des  flanmies. 

42.  Les  curés  auront  chacun  un  manuel  et 
les  autres  livres  d'église. 

4.3.  Défense,  sous  peine  d'excommunica- 
tion, de  danser  ou  de  plaider  dans  les  cime- 
tières ou  les  églises.  On  ne  bâtira  point  non 
plus  dans  les  cimetières,  et  l'on  n'y  mettra  ni 
fumier  ni  autres  immondices. 

44.  Les  curés  ne  permettront  point  aux 
laïques  de  faire  des  veilles  dans  les  églises  , 
à  moins  qu'une  ancienne  coutume  ne  les 
autorise,  et  que  tout  ne  s'y  passe  dévote- 
ment. 

45.  Les  chanoines  qui  n'assisteront  point 
aux  heures  canoniales  seront  prives  des  dis- 
trihulions  ;  et  les  chapitres  nommenml  quel- 
que chanoine  pour  pointer  les  absents. 

4G.  Défense  aux  archidiacres  d'exiger  un 
marc  d'argent  pour  enterrer  ceux  (jui  mou- 
raient par  quelque  accident,  comme  par  i'é- 
pée.  le  venin,  le  naufrage,  etc. 

47.  Les  curés  défendront  aux  la'ique.s  d'a- 
voir des  concubines,  sous  peine  d'être  privés 
de  l'entrée  de  l'église. 

48.  Personne  ne  souffrira  des  femmes  de 
mauvaise  vie  dans  ses  maisons  ou  dans  ses 
lerres,  sous  peine  d'être  privé  de  l'entrée  de 
l'église. 

4!).  Les  laïques  qui  s'empareront  des  biens 
des  ecclésiastiques  décédés  ,  sous  quelque 
|irétexte  que  ce  soit,  seront  excommuniés. 

50.  Même  peine  contre  ceux  qui  aliéne- 
ront les  biens  ou  les  droits  de  l'église. 

51.  Ceux  qui  ont  des  droits  de  patronages 
ne  Dourront  les  donner  ou  les  transférer  à 


DRU 


5!>0  , 


d'antres  sans  le  consenicmcnt  de  l'cvéquc 

diocésain. 

'■'i-l  et  53.  Tons  ceux  qui  s'emparent  des 
biens  des  églises  ou  des  monastères  seront 
excommuniés. 

54.  Les  juges  ecclésiastiques  qui  se  lais- 
sent corroMi|)re  par  la  laveur  ou  par  l'ar- 
gent seront  suspendus  pour  un  au  de  leur 
oflii^e. 

55.  Les  excommuniés  si'nmt  privés  du 
droit  d'agir  en  justice,  de  plaider  ou  de  por- 
ter témoignage. 

Pour  que  l'excommunication  produisît  ces 
cfl'i'ls,  il  l.illail  qu'elle  fût  dénoncée;  mais 
aujourd'hui,  lois  même  qu'elle  esl  dénoncée, 
on  peut,  dans  la  nécessité,  communiiiuer 
avec  l'exconnnunié,  plaider  contre  lui  ou 
contracter  avec  lui,  la  loi  civile  de  nos  jours 
n'ôlant  aux  excommuniés  aucun  de  leurs 
droits  purement  légaux. 

56.  Les  juges  ecclésiastiques  et  civils  ad- 
mi'ttront  les  exceptions  alléguées  par  les 
parties  pour  ne  pas  répoudre  à  leur  tri- 
bunal. 

57.  Les  |uges  séculiers  feront  exécuter  les 
sentences  des  juges  ecclésiastiques;  cl  les 
juges  ecclésiastiques,  de  leur  côié,  se  servi- 
ront des  Censures  de  l'Eglise  pour  soumettre 
les  réfractaires  aux  sentences  des  juges  laï- 
ques. 

58.  On  prive  de  l'entrée  de  l'église  les  rois 
et  les  reines  qui  empêrhent  d  appeier  au 
saint-siège;  et  pour  les  puissances  inlérieu- 
res  (jui  sont  d.ins  le  même  cas,  on  les  excom- 
munie ipso  facto,  si  elles  ne  lèvent  ces  sortes 
d'empêchements  après  trois  jours  qu'on  aura 
prolesté  contre. 

C'est  une  question  fameuse  et  très-impor- 
tante de  savoir  1°  si  l'Eglise  peut  excommu- 
nier les  souverains  ou  leurs  olficiers  pour  le 
fait  de  l'exercice  de  leurs  charges;  2°  si  elle 
doit  les  excommunier  en  certains  cas.  t^uanl 
à  celle  première  question,  Fleury  lui-même, 
dans  son  Discours  sur  les  libertés  de  l'Eglise 
gallicane,  regarde  comme  un  excès  l'opinion 
de  ceux  qui  préti'udent  que  l'Eglise  ne  peut 
excommunier  les  souverain'^;  et  l'auteur  du 
Mémoire  sur  les  libertés  d(!  l'Eglise  galli- 
cane, imprimé  à  Amsierdam  en  1755,  n'est 
pas  d'un  avis  différent  de  celui  île  Fleury 
sur  ce  point.  «  Etre  excommunié,  dil  cet  au- 
teur, p.  1G9,  c'est  être  séparé  île  la  société 
des  fidèles  et  n'avoir  plus  de  droit  à  la  parti- 
cipation des  choses  saintes.  Tout  fidè  e,  de 
quelque  condition  qu'il  soit,  peut  mériter  ce 
retranchement  et  ces  privations;  et  llè^  qu'il 
les  mérite,  l'Eglise  peut  les  lui  faire  souffrir: 
mais  ce  pouvoir  de  l'Eglise  doit  être  réglé 
par  la  prudence.  »  11  paraît  donc  que  les 
Français,  mène  les  plus  jaloux  de  leurs  pré- 
tendues libertés,  pensent  que  ri'.'.rlise  p,  ut, 
absolu  nent  parlant,  excommunier  les  sou- 
verains et  leurs  ministres  ou  olficiers;  mais 
tous  soutiennent  en  même  temps  qu'elle  ne 
le  doit  que  dans  des  cas  extrêmes,  parce 
qu'elle  n'a  reçu  de  Dieu  le  droit  du  giaive 
spirituel  que  pour  l'édiflcation ,  et  non  pour 


59i 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES 


392 


la  destrnclion;  et  qu'en  le  lirant  snns  nùces- 
silé  contre  les  puissances  ou  leurs  ministres, 
elle  ne  travaillerai!  pas  moins  à  sa  propre 
destiuclioii  qu'à  celle  des  Etats,  par  les  trou- 
bles, les  afiilalious,  les  scliisuics,  li'S  révoltes 
et  tant  d'autres  maux  que  de  pareilles  ex- 
cuminunieaîiOMS  ne  manqueraient  guère 
d'entraîner  avec  cMes.  «  Je  ne  proposerai 
point  une  chose  nouvelle  ni  cstraonlirraire, 
disait  saint  Auguslrn  (Lib.  III  ,  contr.  Epist. 
J'urmen.].  mais  co  qi;e  toute  l'Kglise  prati- 
que. Lorsque  qireUiu'nn  des  frères,  c'est-à- 
dire  des  eliré  ieirs  qui  sorrt  dans  la  commu- 
nion (le  riigliso,  tomlic  dans  quelque  l'autc 
qui  mériie  l'anailièrne,  on  ne  le  pronunce 
torrtre  lui  que  quand  il  ir'y  a  point  de 
Schisme  à  craindre  ;  car  la  correction  ne 
peut  èlre  salutaire  ((ue  lorsiiue  le  pérheur 
n'a  point  la  rou'lilude  pour  complice.  Lors- 
que la  maladie  s'est  emparée  de  plusieurs,  il 
n(>  reste  aux  bons  que  la  douleur  et  les  gé- 
missements. » 

5.)  et  tlO.  On  prive  de  l'entrée  de  l'église  et 
de  la  réception  des  sacrements  ceux  qui 
violent  i'imniunilé  des  personnes  ou  des 
biens  ccclésiastiqrres  touchant  les  tributs,  les 
péages  el  airtres  impositions. 

Cl.  Les  uroines  et  les  chanoines  réguliers 
pnrleronl  tous  des  habits  Cdulormes  à  leurs 
règles  et  à  l'usage  de  leurs  monastères,  de 
cou'eur  blanche,  iroire  ou  grise,  et  iron  d'autre. 
()2.  Les  i  hanoines  réguliers  porteront  t(irr- 
jours,  soit  dehors,  soil  de<larrs,  des  surplis  el 
des  soutanes;  el  les  nroines,  des  chapes  ou 
cueillies,  el  des  seapulaires. 

C3.  Les  chanoines  réguliers  feront  maigre 
tous  les  lundis  et  tous  li's  mercredis,  à  moins 
qu'on  ne  fasse  d'une  fêle  de  trois  leçons  ces 
jours-là. 

04.  Les  moines,  non  plus  que  les  chanoi- 
nes réguliers,  ne  sortiront  poirrt  du  monas- 
lère  sans  nécessité,  sans  permission,  ni  sans 
compagnon. 
G3.  Ils  ne  prendront  point  d'églises  à  ferme. 
(JO.  Les  religieux  n'irorrt  poiul  à  la  chasse 
et  ne  desserviront  poirrt  les  paroisses  sécu- 
lières plus  longtemps  ((ue  huit  jours  ;  ils 
n'iront  puinl  non  plus  aux  écoles  séculières 
sans  la  permission  de  leurs  supérieurs,  et  ils 
ne  pourront  y  étudier  que  la  grammaire,  la 
théiiiogie  ou  la  logirjue. 

()".  ()ii  renouvelle  les  défenses  de  commu- 
niquer avec  les  exeouimuniés,  el  on  recom- 
mande de  garder  les  interdits. 

68.  On  excommunie  ceux  qui  ravagent  les 
campagnes. 

(i9.  On  condamne  les  excès  de  ceux  qui 
s'emparent  des  biens  ou  des  droits  da 
l'Eglise,  el  qui  la  Iroubleirl  ou  l'oppriment 
err  iirrelque  manière  que  ce  soit.  Lab.,  t.  XI  ; 
Uard..  t.  MIL 

BUDE  (Concile  de),  l'an  1309.  Le  cardinal 

Giirtil,  légal  du  sainl-siége  en  Hongrie,  as- 

semhli  ce  concile    le   6  mai  ;    on  y   publia 

une  eonslitu'iorr  eu  faveur  de  Charles  ou  Ca- 

robci  1 .  roi  (le  Hongrie.  Pétcrsy,  Conc.  Hungar. 

BUNDEN  (Coiiciie  de),  loy.    BrNOEN. 

BLRDKGALLNSIA  {C.];  Voy.  Bordeaux. 

BUIiGLNSlA  (C);  Voy.  Bvrgos. 


BURGOUENSE  {€.];  Voy.  BouRcnEa. 
BUBGOS  (Concile  d).  Bitryense,  dans  la 
vieille  Caslille,  l'an  1080.  Le  cardiiral  Ri- 
chard, abbé  (le  S.  A  icior  de  Mar-seille,  cl  lé- 
gal du  sairit-siége,  tint  ce  cimciie.  Le  roi 
dom  Alphorrse  IV  y  fit  ordonner  (|ue  roffive 
romain  serait  srrbstiliré  à  l'olfice  gnihinireeu 
Espagne.  Ce  decrcl  ayant  éiii  suivi  de  beau- 
coup de  troubles  dans  ie  pays,  oir  convirrtde 
remettre  celle  afl'iire  à  la  decison  d'irn  duel 
entre  deux  chevaliers,  dont  l'un  tii  n'Iraii 
pour  l'office  goîhique,  el  l'autre  poin  l'olfice 
romain.  L'avairtage  du  cotrrbal  fui  poirr  le 
champion  drr  gi)llrique;  mais  le  roi  persista 
dans  sa  résolulion,  cl  l'office  romain  piéva- 
Irrl.  F(  rréras  m.(  ce  concile  en  1077;  mais 
Pagi  prouve  qu'rl  appartient  à  l'an  1080. 
L'Ar(  rie  vérifier  les  citites,  p.  207. 

BUliGOS  (Concile  de],  l'an  113G.  Gui,  car- 
dinal el  légal,  tinl  ce  concile  nu  nrois  d'oc- 
tobre. Ce  prélat  était  veiru  eir  Espagne  pour 
l'iirtroduciiorr  du  rit  romain  dans  les  olfices 
divins,  et  pour  réconcilier  errsemb^e  les  rois 
de  Navarre  el  de  Caslille,  qui  éiaii  ni  en 
girerr(>.  l'agi,  ad  hune  ann.  11.  Edit.  Yenit., 
t.  XII. 

BUKGOS  (Concile  de),  l'an  1379.  Ce  con- 
cile, ou  pluiôl  cette  assemblée  d'éxéques  et 
de  grands,  convoquée  |iar  le  roi  H-nri,  se 
réunit  arr  mois  derrrai,  el  l'on  y  iléi  id.i  (\u'on 
lec  irrnailrail  Urbain  VI  pour  Icgilime  pape, 
sur  l'avis  d'un  prince,  noinnié  Pèdre,  de  la 
famille  royale  d'Aragon,  qui  s'était  f.iil  fran- 
ciscain, el  ()ui  s'étail  a<<iuis  la  ré()utation 
d'un  saint  par  le  don  de  prophétie  qu'il 
pO'-s('d  lii, 

BUSCODUCENSES  (S.);  V.  Bais-Liî-P-JC. 

liUXIEI^SIS  {Convenlus);  Voy.  Buissn. 

BYZACÈNE  (Concile  de  la),  en  Aliiqne, 
l'an  507.  ïrasimond,  roi  de  Byzacène,  ayant 
fait  delense  de  nommer  des  succes'-euis  aux 
évéques  catholiiiues  (|ui  viendraient  à  mou- 
rir-, lisévêques  de  cette  pro\ince  d'.\fiiqiie, 
réunis  au  corrcile  ,  statuèrent  qu'on  n'en 
pourvoirait  pas  moins  de  nouveaux  pasteurs 
les  églises  qiri  err  seraient  privées,  (ielte  dé- 
cision de  généreux  ponlifis  devint  ie  pré- 
texte d'une  nouvelle  persécirtiun.  Lnbb. 

BYZACÈNE  (Concile  de  la),  l'an  3il.  Ce 
concile  lut  comoosé  des  évéques  de,  la  pro- 
vince. On  y  fil  divers  règlements  de  disci- 
pline, qui  lurent  confirmés  par  un  rescrit  de 
l'empereur  Juslinien,  date  de  l'an  542;  mais 
ces  règlements  ne  sont  pas  venus  jusiju'à 
nous.  Il  y  a  un  autre  rescrit  du  même 
empereur,  el  daié  de  l'anrrée  prée.éderrie , 
adressé  à  Dacien ,  métropolitain  de  la  By- 
zacène. el  à  tout  son  concile.  Labb.  t.  \  ; 
1).  Ceillier.  r  XVI. 

BYZACÈNK  (Concile  provincialdela), con- 
voqué l'anCiOâ,  par  l'ordre  du  pape  saint  Gré- 
goire le  Grand,  pour  exarniirer  l'affaire  de 
Clemenlins,  primat  de  celte  province,  qui 
élail  accusé  de  crimes  considérables.  5. 
Greg.  l.  X  episl.  30. 

BYZVCÈNE  (Concile  de  la),  l'an  GVG. 
Elieune,  primat  de  la  province,  assembla 
le  concile  dont  il  s'agit,  et  en  frappant  d'a- 
nalhème  la  fausse  doctrine  des  patriarches 


593 


CAE 


monoihéliles   de  Conslanlinoplo ,   reconnut 
solcnnellemenl   qu'il   y    a    en  Jésus-Christ 


CAL  594 

doux  volontés  et  deux  opcralions.  Lubb.  V, 
ex  Synodico. 


CABARSDSSE  (Conciliabule  de),  Cnbar- 
tussiCanum,  l'an  393,  tenu  par  cent  évéques 
inaximianistes,  contre  Primien,  évoque  do- 
nalisle  de  Carlliage.  Les  niaximiaiiistes 
étaient  une  br.inihe  de  donatislcs  ,  secta- 
teurs de  Maximion,  qui  se  portait  aussi  pour 
évêque  de  Carlhage.  Primien,  étant  mandé 
en  ce  concile,  ne  voulut  point  s'y  trouver, 
de  même  qu'il  avait  fait  pour  celui  de  Car- 
thage  de  la  même  année.  Ces  soi-disant  évé- 
ques conGrmèrent  leur  premier  jugement 
par  un  second  décret,  dans  lequel  ils  con- 
damnèrent absolument  Primien  ,  particuliè- 
rement pour  avoir  admis  les  claudianistes  à 
sa  communion,  etlui  ôtèrenl  l'épiscopat.  Ils 
écrivirent  ensuite  une  lettre,  dont  il  nous 
reste  une  grande  partie  dans  un  sermon  de 
saint  Augustin  qui  la  Gt  lire  devant  le  peuple, 
comme  un  monument  avantageux  à  l'Eglise, 
et  propre  à  faire  ouvrir  les  yeux  aux  dona- 
tistes;  et  ils  mirent  en  sa  place  Maxiraien. 
Voy.  Bagâia. 

CABILONENSIA  (Concilia);  Voy.  Cha- 
lons-sur-Saône. 

CADOMËNSIA  (Concilia);  Yoy.  Caen. 

CADUBCENSIS  [Synodus):  V oy. Cahors. 

CAEN  (Concile  de) ,  Cadomense,  l'an  1042. 
Guillaume ,  duc  de  Normandie,  et  depuis  roi 
d'Angleterre,  surnommé  le  Conquérant,  y  flt 
nndécretsurla  Irèvede  Dieu,  avec  leconsen- 
tement  des  évéques  normands  rassemblés. 

CAEN  (Concile  de),  l'an  1061.  Ce  concile, 
composé  des  évéques,  des  abbés  et  des  prin- 
cipaux seigneurs  de  la  Normandie,  fut  tenu 
par  ordre  de  Guillaume,  leur  duc  souve- 
rain, pour  régler  les  intérêts  réciproques  de 
l'Eglise  et  de  l'Etat.  On  y  porta  les  décrets 
suivants  :  1.  Que  les  abbés  et  les  autres  pré- 
lats qui  avaient  établi  leur  résidence  à  la 
campagne,  se  fixeraient  dans  des  villes  voi- 
sines des  monastères,  pour  ne  plus  scandali- 
ser le  peuple  par  leurs  courses  vagabondes; 
2.  que  tous  les  soirs  le  son  de  la  cloche  se 
ferait  entendre  pour  inviter  le  peuple  à 
prier  Dieu  et  à  se  renfermer  dans  les  mai- 
sons le  reste  de  la  nuit;  3.  qu'à  l'avenir  on 
exécuterait  les  lois  dans  leur  rigueur  con- 
tre les  voleurs,  les  assassins  et  les  autres 
criminels.  Bessin,  Conc.  Norm. 

CAEN  (Concile  de),  l'an  1173.  Ce  concile 
fut  tenu  au  sujet  de  Henri  H,  roi  d'Angle- 
terre, qui  avait  persécuté  saint  Thomas  de 
Cantorbéry,  et  donné  occasion  à  son  mas- 
sâcro.  Scs^iïi 

CAEN  (Concile  de),  l'an  1182,  pour  le 
mainlien  de  la  paix  entre  l'Angleterre  et  la 
Normandie.  Bessin,  Conc.  Norrn. 

GAEKLÉON  (Concile  de),  l'an  519.  Ce  con- 
cile, composé  de  tous  les  évéques  do  la 
Grande-Bretagne  ,  s'assembla  à  Cuërléon  , 
métropole  de  la  Cambrie,  ou  du  pays  de 
Galles,  sous  l'épiscopat  de  saint  David,  évé- 

DlCTlONNAlRE    DES    CONCILES.    I. 


que  de  celle   ville,  pour  extirper  les    restes 
de  l'hérésie   pélagionne  dans  celte  province. 

CfKSAItAUGUSTANA  (Concilia);  Voy. 
Saiucosse. 

C^lSAliEENSlA  (Concilia).  V.  (k<.^i\ks. 

C/ESE\ATENSE.S  (Synodi).  V.  Clskne. 

CAHOHS  (Concile  de),  Cadurcense ,  l'an 
10().'{.  Ce  prétendu  concile  est  cilé  par  .M.  de 
Maslatrie,  dans  la  table  composée  à  la  suite 
de  son  ouvrage;  mais  nous  n'avons  pu  le 
trouver  ni  dans  son  ouvrage  même,  ni  dans 
tout  autre;  d'où  nous  sommes  porté  à  con- 
clure que  cet  écrivain,  peu  initié  dans  la 
langue  du  moyen  âge,  a  traduit  Cubilonense 
par  Cahois.  Voy.  Chalons-sub-Saône,  même 
année. 

CAHORS  (Synode  diocésain  de),  l'an  12S9 
Mansi  nous  paraît  le  seul  qui  fasse  mention 
de  ce  synode. 

CAHORS  (Synode  de).  Voy.  Saint-Étienxk 
DB  Cabobs. 

CALAHORRA  (Synodes  diocésains  de), 
années  1410.  14o4,  1480,  1492,  l.iOi,  1.j29 
1339, 1543. 1546, 1532, 1533.  En  celte  dernière 
année,  l'évéque  D.  Juan  Bernard  de  Luco 
publia  les  constitutions  synodales  de  son 
diocèse,  qui  sont  un  choix  des  statuts  de  ses 
prédécesseurs  et  de  ceux  qu'il  avait  dressés 
lui-même.  La  plupart  de  ces  statuts  ont  pour 
objet  les  matières  bénéficiaies ,  les  péniten- 
ces canoniques  et  les  règles  à  suivre  dans 
leur  relaxation.  Constitue,  synod.  del  Obis- 
pado  de  Ctdahorra.  Voy.  Logrono,  l'an  1553. 

CALCÉDOINE  (Concile  de)  Chalcedonense, 
l'an  451.  Saint  Léon, regardant  la  tenue  d'un 
concile  général  comme  la  suite  nécessaire  de 
l'appel  interjeté  par  saint  Flavien,  et  comme 
le  véritable  remède  aux  troubles  qui  agi- 
taient l'Eglise,  l'avait  fait  demander  à  l'em- 
pereur Théodose  par  Valenlinien  111  et  par 
les  impératrices  Placidie  et  Eudoxie.  Les 
évéques  déposés  dans  le  conciliabule  d'E- 
phèse  le  demandèrent  avec  instance  à  Mar- 
cien  ,  successeur  de  Théodose,  et  ils  em- 
ployèrent pour  l'obtenir  les  personnes  les 
plus  puissantes  de  la  cour.  Soit  que  Man  ien 
eût  égard  à  leurs  remontrances,  soit  qu'il 
jugeât  lui-même  qu'un  concile  général  était 
le  seul  moyen  de  faire  cesser  les  maux  de 
l'Eglise ,  il  forma  le  dessein  d'en  assembler 
un  presqu'aussitôt  qu'il  fut  parvenu  à  l'em- 
pire. Il  en  écrivit  à  saint  Léon  en  lui  faisant 
part  de  son  élection,  et  l'impératrice  Pul- 
cliérie,  sa  femme,  pria  aussi  ce  saint  p.ipe 
de  contribuer  de  son  côté  à  la  convocation 
de  ce  concile.  Par  une  seconde  lettre  du  22 
novembre  de  l'an  430,  Marcien  invita  saint 
Léon  à  venir  lui-même  en  Orient  pour  y  te- 
nir le  concile.  Que  si  ce  n'est  pas,  ajoutait-il, 
votre  commodité,  faites-le  nous  savoir  par 
vos  lettres,  afin  que  nous  envoyions  les  nô- 

13 


395 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


396 


1res  par  toul  l'Orient,  la  Thrace  et  l'Illyrie  , 
pour  convoquer  tous  les  cvêques  en  un  lieu 
certain,  tel  qu'il  nous  plaira,  et  régler  ce 
qui  regarde  la  paix  de  l'Eglise  et  la  foi  ca- 
tholique, comme  vous  l'avez  défini  suivant 
les  canons.  Saint  Léon  répondit  à  l'empe- 
reur par  une  lettre  du  7  juin  i51,  qu'il 
avait  lui-môme  demandé  ce  concile;  mais 
que  l'état  présent  des  affaires  ne  permettait 
point  d'assembler  les  évéques  de  toutes  les 
provinces,  parce  que  celles  dont  on  devait 
principalement  les  appeler  ,  c'est-à-dire  , 
celles  d'Occident,  étaient  tellement  troublées 
par  les  guerres,  qu'ils  ne  pouvaient  quitter 
leurs  Eglises  ;  il  priait  donc  ce  prince  de 
remettre  le  concile  à  un  temps  plus  propre, 
quand,  par  la  miséricorde  de  Dieu,  la  sûrelé 
publique  serait  rétablie.  Dans  une  autre 
lettre  du  19  juillet,  il  témoignait  souhaiter 
que  ce  concile  se  tînt  en  Italie,  afin  que  tous 
les  évéques  d'Occident  pussent  s'y  trouver. 
Mais  l'empereur,  persistant  dans  la  résolu- 
lion  de  convoquer  au  plus  tôt  un  concile,  qu'il 
regardait  comme  également  nécessaire  au 
bien  de  l'Eglise  et  de  l'Etat,  et  de  le  con- 
voquer même  en  Orient,  adressa  à  Anato- 
lius  et  à  tous  les  métropolitains,  une  lettre 
du  17  mai  431,  où,  après  leur  avoir  témoigné 
sa  douleur  de  voir  l'Eglise  agitée  de  divers 
troubles  ,  il  leur  déclarait  que  son  intention 
était  qu'ils  se  rendissent  à  Nicée  en  Bithy- 
nie,  avec  autant  d'évêqucs  de  leur  dépen- 
dance qu'ils  jugeraient  à  propos  ,  pour  le 
premier  de  septembre,  afin  d'y  terminer  tous 
ces  troubles.  Ce  prince  promettait,  dans  la 
même  lettre,  de  se  trouver  en  personne  au 
concile,  si  les  affaires  de  l'empire  le  lui  per- 
meltaienl.  Saint  Léon  qui  ne  voyait  rien  que 
de  louable  dans  le  dessein  de  Marcien,  crut 
qu'il  devait  le  seconder  :  c'est  pourquoi, 
outre  Lucentius,  évoque  d'Ascoli,  et  Basile, 
prêtre,  (ju'il  avait  envoyés  depuis  peu  pour 
travailler  avec  Anatolius  à  la  réunion  cl  à 
la  paix,  il  choisit  encore  deux  autres  légats, 
l'ascasin,  évèque  de  Lilybée,  et  Boniface, 
prêtre  de  l'Eglise  romaine.  11  chargea  ce 
dernier  d'un  mémoire  instructif,  qui  réglait 
la  manière  dont  tes  légats  se  devaient  con- 
duire dans  le  concile,  et  envoya  à  Pascasin 
la  lettre  à  Flavien,  avec  quelques  p.issages 
choisis  des  Pères  sur  le  mystère  de  lliicar- 
nalion,dont  ses  premiers  légats  à  Constanti- 
nople  avaient  déjà  fait  usage.  Les  lettres  de 
la  légation  sont  datées  du  vingt-six  juin 
451.  Il  y  en  a  deux  à  l'empereur  Marcien  , 
une  à  Anatolius  ,  et  une  quatrième  au  con- 
cile. 11  recommanda  à  ses  légats  de  se  com- 
porter avec  tant  de  sagesse  et  de  prudence, 
que  la  paix  fût  rétablie  dans  les  Eglises 
d  Orient,» toules  les  disputes  sur  la  foi  assou- 
pies, et  les  erreurs  de  Nestorius  et  d'Euty- 
chès  entièrement  détruites  ;  d'admettre  à  la 
réconciliation  tous  ceux  qui  la  demande- 
raient sincèrement;  de  condamner  et  de  dé- 
poser ceux  qui  s'obstineraient  dans  l'héré- 
sie ;  de  s'opposer  à  l'ambition  de  ceux  (jui  , 
fi'appuyant  sur  les  privilèges  de  leurs  villes, 
voudraient  s'attribuer  de  nouveaux  droits  ; 
de  demander  le  rétablissement  des  évéques 


chassés  de  leurs  sièges  pour  la  foi  catho- 
lique, et  de  ne  point  souffrir  que  Dioscore 
parût  dans  le  concile  comme  juge  ,  mais  seu- 
lement comme  accusé.  Saint  Léon  voulut 
aussi  que  ses  légats  présidassent  au  concile 
en  son  nom,  particulièrement  Pascasin.  II 
écrivit  sur  ce  sujet  à  l'empereur,  le  26 
juin,  une  lettre  différente  de  celles  dont  il 
chargea  le  même  jour  le  prêtre  Boniface  , 
apparemment  par  quelqu'un  qui  devait  ar- 
river avant  lui  à  Conslantinople.  Gomme  Ju- 
lien lie  Cos  était  depuis  longtemps  en  Orient, 
qu'il  avait  assisté  au  concile  d'Ephèse  ,  et 
qu'il  était  très  instruit  de  l'affaire  qu'on  de- 
vait traiter  dans  celui  de  Calcédoine,  saint 
Léon  lo  joignit  à  ses  autres  légats,  afin  de 
les  aider  de  ses  conseils.  Julien  n'eut  pas 
néanmoins  le  même  rang  que  les  légats  ;  on 
se  contenta  de  le  placer  entre  les  premiers 
métropolitains,  et  il  n'est  nommé  qu'après  le 
prêtre  Boniface. 

Pendant  que  les  évéques  s'assemblaient  à 
Nicée  suivant  l'ordre  de  l'empereur,  l'Illyrie 
se  trouva  agitée  de  divers  troubles,  qui 
obligèrent  ce  prince  à  donner  les  soins  né- 
cessaires pour  les  faire  cesser;  en  sorte  que, 
ne  pouvant  se  rendre  à  Nicée  au  temps  mar- 
qué pour  le  concile,  c'est-à-dire  au  premier 
de  septembre,  il  écrivit  aux  évéques  qui  y 
étaient  déjà  invités,  pour  les  prier  de  l'at- 
tendre. Ce  délai  leur  causa  de  l'ennui,  et  il 
y  en  eut  plusieurs  qui  tombèrent  malades  : 
ils  en  écrivirent  à  Marcien,  qui  leur  répon- 
dit que  les  légats  du  pape  jugeaient  sa  pré- 
sence si  nécessaire  au  concile ,  qu'ils  ne 
voulaient  point  s'y  trouver  en  son  absence  ; 
une,  d'ailleurs,  la  situation  des  affaires  de 
1  Etat  ne  lui  permettait  point  de  s'éloigner 
du  lieu  oîi  il  était  ;  mais  comme  il  souhaitait 
autant  que  les  évéques  que  le  concile  se  tînt 
au  plus  lot, il  les  pria  de  passer  à  Calcédoine, 
disant  qu'il  lui  serait  plus  facile  d'y  venir  de 
Conslantinople,  qui  n'en  est  séparé  que  par 
le  Bosphore,  large  en  cet  endroit  d'un  mille, 
et  qu'eux-mêmes  seraient  beaucoup  mieux 
à  Calcédoine  qu'à  Nicée,  ville  trop  petite 
pour  un  si  grand  nombre  d'évéques.  Ils  cu- 
rent peine  à  se  rendre  aux  raisons  de  l'em- 
pereur ;  c'est  pourquoi  ils  lui  députèrent 
Alticus,  archidiacre  de  Conslantinople,  pour 
lui  représenter  que  Calcédoine  étant  si  pro- 
che de  Conslantinople,  ils  craignaient  que 
ce  ne  fût  aux  eutychiens  ou  à  d  autres,  une 
occasion  d'exciter  du  trouble.  Marcien,  par 
une  troisième  lettre  daléi'  d'Héraclée  le  22 
de  septembre,  leur  manda  de  ne  rien  crain- 
dre et  de  venir  sans  délai  à  Calcédoine,  afin 
qu'après  avoir  terminé  les  affaires  de  l'Eglise, 
ils  pussent  s'en  retourner  dans  leurs  villes 
épiscopales,  et  qu'il  pût  aussi  aller  lui-même 
où  les  besoins  de  l'empire  l'appelleraient. 
Ce  prince,  pour  prévenir  tous  les  troubles  , 
avait  donné  une  loi  datée  du  1-3  de  juillet , 
portant  défense  d'exciter  aucun  Irouble  dans 
les  Eglises  i^ar  des  acclamations  ou  par  un 
concours  afferlé,  et  cli  faire  aucune  assem- 
blée ou  convenliculc  à  Conslanlinuplc,  sous 
peine  du  dernier  supplice  contre  les  sédi- 
tieux.  L'impératrice  Pulchérie  avait  aussi 


597 


CAL 


ordonné  au  gouverneur  de  Bithynie  de  chas- 
si'rde  Nicée  el  des  environs  les  moines,  les 
l.'i'Mlues  et  même  les  occlésiastiques ,  que 
rien  n'obligeait  d  être  au  concile. 

Les  6vé(iues  vinrent  donc  de  Nicée  à  Cal- 
cédoine  sur  la  fin  de  septembre,  et  ils  s'y 
Irouvèrenl  en  plus  grand  nombre  (|ue  dans 
aucun  concile  précèdent.  Selon  la  leltre  du 
concile  à  saint  Léon  ,  ils  étaient  einq   cent 
vingl.  Lucentius   dit  dans  le  conrilc  mémo 
qu'il  y  en  avait  sis  cents,  et  saint  Léon  met 
lo  même  nombre  dans  sa  leltre  aux  évéques 
des   Gaules.    Tous   les   évéques  du    concile 
étaient  de  l'empire  d'Orient,  excepté  les  lé- 
gats du  saint-siége  et  deux  évéques  d'Afri- 
que ,  Aurèle  d'Adrumet  et  Keslicien  ou  lUi- 
fin,  dont  le  siège  épiscopal  n'est  pas  marqué. 
Ces  deux  évécjues  souscrivirent  les  derniers 
dans  la  première  session  ;   elle  se   tint  dans 
l'église  de  Sainle-Eiiphémie,  martyre,  située 
hors  de   la  ville  de  Calcédoine,  à  cent  cin- 
quante pas  du  Bosphore,  le  huilièmejourd'oc- 
tolire  iSl.  11  y  avait  dix-neuf  des  premiers  of- 
ficiers de  l'empire,  savoir, Anatholius,  maître 
de  la  milice;  Palladc,  préfet  du  prétoire;  Ta- 
tien  ,  préfet  de  Constanlinople  ;    Dincomale, 
maître  des  offices;  Sporalius,  comte  des  gar- 
des; Génélhélius,    intendant  du  domaine  du 
prince,  et  plusieurs  autres  qui,  après  avoir 
rempli   les  premières    dignités   de  l'empire, 
composaient  alors  le  sénat.  Il  n'est  pas  dit 
que  l'empereur  se  soit  trouvé  au  commen- 
cement de  celte  première  session  ;  mais   on 
ne  peut  douter  qu'il    n'ait  été  présent  aux 
délibérations   qui  la  précédèrent,   puisqu'il 
est  marqué  que  Théodore!  lui  présenta  une 
requête  sur  les  injustices   et  les  violences 
qu'il  avait  souffertes  ;  et  que  ce  prince  or- 
donna qu'il  assisterait  au  concile.  Il  parait 
même  qu'il  était  présent  lorsqu'on  lut  la  re- 
montrance d'Euslathe  de  Béryte.  Nous  ver- 
rons dans  la  suite  qu'il  assista  à  la  sixième 
session.  Les  évéques  nommés  dans  les  actes 
de    la   première  sont   au  nombre    de    cent 
soixante,  dont  les  premiers   sont  les  légats 
du  pape,  Pascasin,  Lucentius  et  le   prêtre 
Boniface;    ensuite  Anatolius  de  Constanli- 
nople, Dioscore  d'Alexandrie,  M 'xime  d'An- 
tioche,  et  Juvénal  de  Jérusalem.  Eusèbe  de 
Dorylée   y    est   nommé  parmi   les  évéques, 
sans  qu'on  voie  qu'il  ait  été  rétabli  dans  le 
concile;  il  y  paraît  même  comme  accusateur 
de  Dioscore.  Pful-étre  avait-il  obtenu  son  ré- 
tablissement  dans    les  conférences  prélimi- 
naires entre  les  évéques  et  rem|;ereur.  Il  fut 
réglé  qu'avant  les  séances  les  diacres  Dom- 
nin  et  Cyriaque  iraient  avertir  les  évéques 
de   se  trouver  au  concile.  Les   officiers   de 
l'empereur  se  placèrent  au  milieu  de  l'église, 
devant  la  balustrade  de  l'autel,  ayant  à  leur 
gauche  les  légats  du  pape,  puis  Anatolius  de 
Gonstantinoplo,  Maxime  d'Anlioche,  Thalas- 
sius    de    Ccsirée,   Etienne   d'ED'ièsc,  et   les 
autres  évéques  des  diocèses   de  1  Orient,  du 
Pont,  de  l'Asie  et  de  ia  Thrace,  à  la  réserve 
de  ceux  de  la  Palestine  ;  à  la  droite  étaient 


CAL  SW 

assis  Dioscore  d'Alexandrie,  Juvénal  de  Jé- 
rusalem,Quintillusd'Héraclée  en  Macédoine, 
qui  tenait  la  place  d'Aiiastase  de  Thessalo- 
ni(|ue,  et  les  aulres  évé(iues  de  l'Egypte,  de 
la  Palestine  et  de  l'Illyrie  ;  on  eut  égard  dans 
cette  disposition  à  la  différence  des  senti- 
ments; le  parti  de  Dioscore,  comme  suspect 
d'erreur,  eut  le  côté  qui  était  le  moins  hono- 
rable. Le  saint  Evangile  fut  placé  au  milieu 
de  l'assemblée;  mais  il  semble  qu'on  ne  l'y 
mettait  pas  toujours,  puisque  dans  une  séance 
il  fut  apporté,  à  la  demande  des  magistrats. 
Outre  les  évé(|ues  il  y  avait  plusieurs  autres 
ccclésiasti(iues,  parmi  lesquels  l'archidiacre 
Aétius  parut  avec  éclat;  il  y  avait  aussi  des 
notaires. 

Tous  les  évéques  s'élant  assis,  Pascasin, 
légal  du  pape,  se  leva  et,  s'avançant  vers  le 
milieu,  dit  aux  magistrats  que  lui  et  les  au- 
tres légats  avaient  ordre  du  bienheureux 
évêque  de  Rome,  chef  de  loules  les  Eglises, 
de  ne  point  rester  dans  le  concile,  si  l'on 
n'en  faisait  sortir  Dioscore.  Pascasin  parla 
en  latin,  el  son  discours  fut  expliqué  par 
Béronicien,  secrétaire  du  consistoire.  Les 
magistrats  demandèrent  s'il  y  avait  quelque 
plainte  particulière  contre  Dioscore.  11  doit, 
répondirent  les  légats,  rendre  raison  du  ju- 
gement qu'il  a  prononcé  à  Ephèse,  où  il  a 
usurpé  la  qualité  de  juge,  el  osé  tenir  un 
concile  (o)  sans  l'autorilé  du  saint-siége,  ce 
qui  ne  s'est  jamais  fait,  et  n'a  jamais  été 
permis.  Pascasin  ajouta  :  Nous  ne  pouvons 
contrevenir  aux  ordres  du  pape ,  ni  aux 
canons  de  l'Eglise.  Les  magistrats,  après 
quelques  contestations,  ordonnèrent  à  Dios- 
core de  s'asseoir  au  milieu  en  qualité  d'ac- 
cusé. Alors  Eusèbe  de  Dorylée,  s'avançant, 
demanda  qu'on  lût  la  requête  qu'il  avait 
présenlée  à  l'empereur  contre  Dioscore.  Ce 
prince  l'avait  renvoyée  au  concile.  Les  ma- 
gistrats en  ordonnèrent  la  lecture,  el  firent 
asseoir  Eusèbe  au  milieu  de  l'assemblée  avec 
Dioscore.  Cette  requête  chargeait  Dioscore 
d'avoir  violé  la  foi  pour  établir  l'hérésie 
d'Eutychèti,  el  d'avoir  condamné  Eusèbe  in- 
justement. Celui-ci  demanda  pour  le  prou- 
ver, qu'on  lût  les  actes  du  faux  concile 
d'Ephèse  ;  ce  que  Dioscore  demanda  aussi. 
Mais  qu  :nd  les  magistrats  en  eurent  ordonné 
la  lecture,  Dioscore  s'y  opposa,  demandant 
qu'on  traitât  d'abord  la  question  de  la  foi. 
Les  magistrats,  sans  avoir  égard  à  sa  de- 
mande, firent  lire  les  actes.  On  en  com- 
mença la  lecture  par  la  leltre  de  l'empereur 
Théodose,  pour  la  convocation  du  concile. 
Comme  il  y  était  fait  défense  à  Théodoret  de 
s'y  trouver,  les  magistrats  le  firent  entrer  sui- 
vant l'ordre  de  l'empereur  Marcien.  Aussitôt 
qu'il  parut  dans  l'assemblée,  les  Egyptiens 
et  tous  ceux  qui  étaient  du  côlé  de  Dioscore 
crièrent  que  c'était  violer  les  canons,  ren- 
verser la  foi,  chasser  saint  Cyrille,  qu'il 
fallait  mettre  Théodoret  dehors.  Les  évéques 
de  l'aulre  côté,  criaient  au  contraire  qu'il 
fallait  chasser  Dioscore  avec  tous  ses  homi- 


.  il*   Sy"<"''«n  ausus  est  facere  sine  aucloritate  sedis  apostolic*,  quod  numquam  licuit,  numquam  faclum  est. 
Labb.  IVipag.  95. 


39» 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


400 


cides  et  ses  manichéens,  comme  étant  tous 
ennemis  de  la  foi  et  de  Flavien.  Les  magis- 
trats ne  voulant  point  forcer  la  répugnance 
du  parti  de  Dioscore  ,  demandèrent  que 
Tliéodoret  demeurât  en  qualité  d'accusateur, 
disant  que  sa  présence  ne  porterait  aucun 
préjudice  aux  droits  des  parties.  Tliéodoret 
prit  donc  place  au  milieu  des  évéques  avec 
Eusèbe  de  Dorylée;  il  se  fit  des  clameurs 
des  deux  côtés;  les  Orientaux  s'écriant  que 
Tliéodoret  était  digne  de  s'asseoir  parmi 
eux,  qu'il  était  orthodose;  les  Egyptiens  ne 
voulant  pas  le  reconnaître  pour  évêque,  en 
criant  qu'il  fallait  le  chasser  comme  l'en- 
nemi de  Dieu.  Les  magistrats, ayant  fait  sen- 
tir aux  évéques  l'indécence  de  ces  sortes  de 
cris  populaires,  firent  continuer  la  lecture 
des  actes  du  faux  concile  d'Ephèse.  Dioscore 
fit  remarquer  sur  la  lettre  de  convocation, 
que  le  jugement  prononcé  dans  ce  concile 
lui  était  commun  avec  Juvénal  de  Jérusalem 
et  Tlialassius  de  Césarée,  à  qui  l'empereur 
avait  écrit  comme  à  lui.  Les  Orientaux,  peu 
en  peine  de  le  réfuter  sur  cela,  ne  se  plaigni- 
rent que  des  violences  qu'ils  avaient  souffer- 
tes. On  nous  a,  disaient-ils,  forcés,  on  nous 
a  frappés,  nous  avons  souscrit  sur  un  papier 
blanc.  On  nous  a  menacés  d'exil;  des  sol- 
dats nous  ont  pressés  avec  des  bâtons  et 
des  épées  ;  les  soldats  ont  déposé  Flavien. 
Etienne  d'Ephèse  se  plaignit  que  tout  s'était 
passé  par  force  et  par  violence  à  Ephèse,  et 
qu'on  ne  l'avait  pas  laissé  sortir  de  l'église 
qu'il  n'eût  souscrit  à  la  sentence  rendue  par 
Dioscore,  Juvénal  et  Thalassius,  et  par  les 
autres  évéques  à  qui  les  lettres  de  l'empe- 
reur étaient  adressées.  Théodore  de  Claudio- 
polis  ajouta  que  ces  mêmes  évéques  avaient 
concerté  entre  eux  pour  l'engager,  lui  et 
les  autres  qui  n'étaient  point  de  leur  parti, 
à  signer  sans  connaissance  de  cause.  Tous 
les  Orientaux  ayant  dit  la  même  chose 
qu'Etienne  et  Théodore,  Dioscore  leur  dit 
comme  en  so  raillant,  qu'ils  ne  devaient  pas 
souscrire,  sans  être  bien  informés  de  ce 
qu'avait  fait  le  concile.  Les  Orientaux  se 
plaignirent  ensuite  qu'on  avait  chassé  du 
concile  Jules  de  Pouzzolcs,  légat  du  pape; 
qu'on  n'y  avait  donné  à  Flavien  que  la 
cinquième  place  ;  qu'on  n'y  avait  pas  lu  la 
lettre  de  saint  Léon  au  concile,  et  que  Dios- 
corel'avaitretenuesans  la  faire  lire,  ([uoiqu'il 
eût  juré  sept  fois  devant  tout  le  monde  qu'il 
en  ferait  faire  la  lecture.  Les  magistrats, 
après  avoir  examiné  pourquoi  on  n'avait 
pas  lu  les  lettres  de  saint  Léon,  trouvèrent 
que  Dioscore  ne  l'avait  pas  voulu,  quoiqu'il 
l'eût  promis  plusieurs  fois  avec  serment.  Eu- 
sèbe de  Dorylée  se  plaignit  en  particulier,  de 
ce  qu'étant  accusateur  d'Eutychès,  on  lui 
avait  refusé  l'entrée  dans  le  concile,  quoique 
Flavien  l'eût  demandé.  Dioscore,  interrogé 
sur  ce  fait  par  les  magistrats,  s'excusa  sur  le 
comte  Elpide,  qui  avait  empêché  par  ordre 
de  l'empereur,  de  laisser  entrer  Eusèbe. 
Cette  excuse  leur  parut  insuffisante,  parce 
qu'il  s'agissait  de  la  foi.  Dioscore  reprocha 
aux  magistrats  qu'ils  avaient  violé  eux-mê- 
mes les  canons,  eu  faisant  entrer  Théodorel. 


Ils  répondirent  ;  L'évéqueEusèbe  et  l'évêque 
Théodorct  sont  assis  au  rang  des  accusa- 
teurs ;  vous  êtes  assis  au  rang  des  accusés. 
Il  y  eut  des  contestations  sur  la  manière  dont 
la  profession  de  foi  qu'Eulychès  présenta  à 
Ephèse  était  conçue,  et  sur  ce  qu'il  avait  dit 
dans  sa  requête  que  le  concile  œcuménique 
d'Ephèse  défendait  de  rien  ajouter  au  sym- 
bole de  Nicée.  Voy.  Ephèse,  l'an  431  et  4W. 
Après  la  lecture  des  actes  du  faux  concile 
d'Ephèse,  on  lut  ceux  du  concile  de  Con- 
slantinople.  Quand  on  eut  lu  la  seconde  lettre 
de  saint  Cyrille  à  Nestorius,  et  celle  qu'il 
avait  écrite  aux  Orientaux,  tous  les  évéques 
en  général  s'écrièrent  :  Anathèmc  à  qui  no 
croit  pas  ainsi  I  Théodorct  dit  en  particulier: 
Anathème  à  qui  reconnaît  deux  Fils  :  Nous 
n'en  adorons  qu'un  ,  Notre-Seigneur  Jésus- 
Christ  le  Fils  unique.  Les  Orientaux  ajou- 
tèrent :  Flavien  croyait  ainsi.  C'est  ce  qu'il 
a  défendu  ;  c'est  pour  cela  qu'il  a  été  déposé. 
Les  Egyptiens  se  trouvant  d'accord  sur  la  foi 
contenue  dans  ces  lettres  avec  les  Orientaux, 
les  magistrats  dirent  aux  premiers  :  Com- 
ment donc  avez-vous  reçu  Eulychès ,  qui 
disait  le  contraire,  et  déposé  Flavien  et  Eu- 
sèbe qui  soutenaient  celte  vérité?  Dioscore 
dit:  Les  actes  le  feront  voir.  On  lui  la  re- 
montrance d'Eustathe,  évêque  de  Béryte,  où 
il  disait,  qu'on  ne  doit  point  croire  deux  na- 
tures en  Jésus-Christ,  mais  une  seule  nature 
incarnée.  Tout  le  concile  s'écria,  que  c'est  ce 
que  disaient  Eutyehès  et  Dioscore.  Les  ma- 
gistrats demandèrent  si  cette  doctrine  était 
conforme  aux  lettres  de  saint  Cyrille  qu'on 
avait  lues.  Eus  talhe  prévint  laréponse  du  con- 
cile, en  lisant  dans  un  livrede  saint  Cyril  le,  les 
paroles  dont  il  s'était  servi,  puis  il  ajouta  : 
Anathème  à  qui  dit  une  nature,  pour  nier  que 
la  chair  de  Jésus-Christ  nous  soit  consub- 
slanliclle;  et  anathème  à  qui  dit  deux  natu- 
res, pour  diviser  le  Fils  de  Dieu.  Il  prétendit 
que  Flavien  avait  parlé  comme  lui.  Pourquoi 
donc,  lui  dirent  les  magistrats,  avez-vous  dé- 
posé Flavien?  Eustalhe  répondit  :  J'ai  failli. 
On  fit  la  lecture  de  la  déclaration  que  Fla- 
vien avait  faite  de  sa  foi  dans  le  concile  de 
Conslanliiiople.  Les  magistrats  demandèrent 
aux  évéques  ce  qu'ils  en  pensaient,  si  Fla- 
vien leur  paraissait  catholique  ou  non  ? 
Le  légat  Pascasin  dit  :  11  a  exposé  la  foi  pu- 
rement et  entièrement,  et  celte  exposition  est 
d'accord  avec  la  lettre  de  i'évéque  de  Rome. 
Anatolius,  Lucentius  ,  Maxime  d'Antioche, 
Thalassius  de  Césarée,  Eustathe  de  Béryte  et 
Eusèbe  d'Ancyre,  déclarèrent  tous  la  doc- 
trine de  Flavien  orthodoxe  et  parfaitement 
conforme  aux  règles  de  la  foi  et  aux  lettres 
de  saint  Cyrille.  Les  Orientaux  en  dirent 
autant,  et  Juvénal  de  Jérusalem  ayant  opiné 
de  même,  passa  du  côté  droit  où  était  Dios- 
core, au  côlé  gauche,  où  étaient  les  légats  du 
pape  et  les  Orientaux,  qui  le  reçurent  avec 
joie.  Pierre,  évêqui;  de  Corinthe  ,  avec  les 
évéques  de  l'Acliaïe,  de  la  Macédoine,  de 
l'ancienne  Epire,  et  un  grand  nombre  d'au- 
tres passèrent  aussi  du  côlé  des  Orientaux; 
de  sorte  que  Dioscore  se  trouvant  seul  de 
son  parti,  se  plaignit  qu'on  le  chassait  avec 


401  CAL 

les  Pères;  il  voulait  «lire  saint  Athanase  , 
saint  Grégoire  et  saint  Cyrille,  qui  ont ,  di- 
sait-il, enseigné  qu'il  ne  faut  pas  dire  après 
l'union  deux  natures,  mais  une  nature  in- 
carnée du  V^'rbe.  La  suite  des  aetes  du  faux 
concile  d'Kphèse  (il  voir  elaircnient  de  quelle 
violence  Dio^core  s'était  servi  pour  établir  le 
dogme  d"Kulychés,el  pour  déposer  saint  Fla- 
vien.  Les  ma|,'islrals  croyant  donc  avoir  suf- 
fisamment vérifié  l'innocence  de  ce  saint 
martyr  et  celle  d'Eusèbe,  remiri'nt  au  len- 
detiiain  à  examiner  ce  ([ui  regardait  la  foi, 
en  priant  les  évé(iues  de  ineltre  cliacuii  leur 
croyance  par  écrit,  el  leur  déclarant  ijue 
l'empereur  était  résolu  de  ne  se  séparer  ja- 
mais de  celle  qui  est  contenue  dans  les  sym- 
boles de  Nicée,  de  Constantinople  et  dans  les 
écrits  des  saints  Pères  de  l'Eglise,  Grégoire, 
Basile,  Athanase,  Hilaire,  Ambroise,  Cyrille. 
Ils  ajoutèrent  que,  puisque  par  la  lecture  des 
actes  et  l'aveu  de  quelques-uns  des  chefs  du 
concile,  il  paraissait  que  Flavien  de  sainte 
mémoire  et  le  très- pieux  évéque  Eusèbe 
av;iient  été  injustement  condamnés,  il  était 
juste  que  sous  le  bon  plaisir  de  Dieu  el  de 
l'empereur,  l'évéque  d'Alexandrie,  Juvénal 
de  Jérusalem,  Thalassius  de  Césarée,  Eusèbe 
d'Aiicyre,  Euslalhe  de  Bérylhe,  et  Basile  de 
Séleucie,  qui  présidaient  à  ce  concile,  subis- 
sent la  même  peine  el  fussent  privés  de  la 
dignité  épiscopale,  selon  les  canons,  à  la 
charge  néanmoins  que  tout  ce  qui  s'était 
passé  serait  rapporté  à  l'empereur.  Les 
Orientaux  s'écrièrent:  Ce  jugement  est  juste  : 
Jésus-Christ  a  déposé  Dioscore  ,  il  a  déposé 
l'homicide.  Mais  ils  ne  dirent  rien  des  autres. 
Les  Illyriens  demandèrent,  qu'ayant  tous 
failli,  le  pardon  fût  aussi  général  pour  tous. 
Tous  les  évêques  souhaitèrentde longues  an- 
nées au  sénat,  et  mêlèrenl  à  leurs  acclama- 
tions le  trisagion.  Ensuite  l'archidiacre  Aé- 
lius  ayant  déclaré  que  la  séance  était  finie, 
chacun  se  retira,  parce  qu'il  était  tard. 

La  seconde  session  se  tint  le  mercredi  10 
octobre  dans  l'église  de  Sainle-Euphémie. 
On  ne  voit  point  que  Dioscore,  Juvénal, 
Thalassius  ,  Eusèbe  d'Ancyre  et  Basile  de 
Séleucie  y  aient  assisté.  Les  magistrats,  après 
avoir  répété  en  peu  de  mots  ce  «jui  s'elait 
passé  dans  la  première  au  sujet  de  la  juslifi- 
cat  on  de  saint  Flavien  et  d'Eusèbe  de  Dory- 
lée,  projiosèrenl  aux  évêques  d'établir  la  vé- 
rité de  la  foi.  Les  évêques  répondirent  qu'elle 
l'était  suffisamment  par  les  expositions  de 
foi  des  Pères  de  Nicée,  qu'il  fallait  s'en  tenir 
à  ce  qu'eux  et  les  autres  Pères  en  avaient 
dit;  que  s'il  y  avait  quelque  chose  à  éclaircir 
au  sujet  de  l'hérésied'Eutychés,  l'archevêque 
de  Rome  l'avait  fiiil  dans  sa  lettre  a  Flavien, 
à  laquelle  ils  avaient  tous  souscrit,  et  qu'il 
ne  leur  était  pas  permis  de  faire  de  nouvelles 
expositions  de  foi.  Cécropius,  évéque  de  Sé- 
basiopolis,  l'ut  celui  qui  s'opposa  le  plus  à 
une  nouvelle  formule  de  foi;  mais  il  demanda 
qu'on  lût  le  symbole  de  Nicéc  et  les  écrits 
des  saints  Pères  Athanase,  Cyrille,  Céleslin, 
Hilaire,  Basile,  Grégoire,  et  la  lettre  de  saint 
Léon.  Eunomius,  e>êque  de  Nicoiuédie,  lut 
le  symbole  de  Nicée;   l'archidiacre    Aétius, 


CAL 


iO-2 


celui  de  Constantinople  et  les  deux  lettres  de 
saint  Cyrille,  l'une  à  Neslorius,  l'autre  aux 
Orientaux;  et  le  secrétaire  Béronicien  lut  la 
lettre  de  saint  Léon  à  Flavien,  traduite  en 
grec,  avec  les  passages  des  Pères  qui  y 
étaient  joints.  Les  évêques,  après  la  lecture 
de  chacune  de  ces  pièces ,  témoignèrent  à 
haute  voix,  qu'ils  croyaient  ainsi.  Il  n'y  eut 
que  ceux  de  Palestine  et  d'Illyrie  qui  trou- 
vèrent quelijue  difficulté  sur  trois  endroits  de 
la  lettre  de  saint  Léon.  Mais  Aétius  et  Théo- 
doret  ayant  justifié  tous  ces  endroits  par  des 
passages  tout  semblables  de  saint  Cyrille, 
ils  en  parurent  satisfaits,  de  sorte  qui-  tous 
les  évêques  s'écrièrent  :  C'est  la  foi  des  Pères 
et  des  apôtres  ;  nous  croyons  ainsi.  Anathème 
à  qui  ne  le  croit  pas.  Pierre  a  parlé  ainsi 
par  Léon;  les  apôtres  ont  ainsi  enseigné.  La 
doctrine  de  Léon  est  sainte  et  vriie;  Cyrille 
a  ainsi  enseigné.  Aétius  de  Nicopolis,  qui 
trouvait  apparemment  de  la  difficulté  dans  la 
troisième  lettre  de  sainl  Cyrille  qui  contient 
douze  anathématismes  ,  demanda  du  temps 
pour  l'examiner.  Tous  les  évêques  ayant  ap- 
puyé sa  demande,  les  magistrats  différèrent 
de  cinq  jours  la  session  suivante;  eu  même 
temps  ils  ordonnèrentqu'Analolius  choisirait 
entre  les  évêques  qui  avaient  souscrit,  ceux 
qu'il  croirait  les  plus  propres  pour  instruire 
ceux  à  qui  il  restait  quelque  doute,  et  qu'il 
s'assemblerait  avec  eux.  Les  évêques  d'Illy- 
rie et  de  Palestine  demandèrent  avec  instance 
qu'on  pardonnât  aux  chefs  du  faux  concile 
d'Ephèse,  et  qu'on  leur  permît  de  venir  au 
concile.  Les  magistrats  ne  répondirent  autre 
chose,  sinon  que  ce  qui  avait  été  réglé  pour 
les  cinq  jours  de  délai  et  les  conférences  chez 
Anatolius  serait  exécuté. 

La  troisième  session  fut  tenue  le  samedi 
13  octobre,  trois  jours  avant  le  terme  mar- 
qué par  les  magistrats;  aussi  n'y  assistèrent- 
ils  point,  et  on  ne  la  tint  (\ue  pour  juger  l'af- 
faire de  Dioscore,  ce  qui  n'était  pas  de  leur 
ressort,  n'étant  pas  convenable  que  des  laïques 
jugeassent  des  crimes  canoniques.  Aétius,  qui 
y  faisait  les  fonctions  de  promoteur,  remon- 
tra qu'Eusèbe  de  Dorylée  avait  présenté  une 
requête  au  concile  contre  Dioscore.  Eusèbe 
y  parlait  aussi  pour  l'intérêt  de  la  foi  catho- 
lique, pour  la  défense  de  Flavien  et  pour  la 
sienne  propre.  Pascasin  de  Lily  bée,  président 
du  concile  à  la  place  de  sainl  Léon,  ordonna 
de  la  lire.  Elle  tendait  à  faire  casser  tout  ce 
qui  avait  été  fait  contre  lui  et  contre  Flavien 
dan*  le  faux  concile  d'Ephèse;  à  faire  confir- 
mer la  vérilable  doctrine;  à  faire  anathéma- 
tiser  l'hérésie  d'Eutychès,  et  à  faire  souffrir 
à  Dioscore  la  juste  punition  des  crimes  dont 
il  avait  été  convaincu  par  la  lecture  des  actes 
de  ce  conciliabule.  Après  qu'on  eut  lu  sa  re- 
quête, Eusèbe  demanda  que  Dioscore  fût  ap- 
pelé pour  lui  répondre  en  sa  présence.  Pas- 
casin l'ordonna  ainsi.  Epiphane  et  Elpide, 
prêtres,  chargés  de  le  chercher  dans  les  en- 
virons de  l'église,  déclarèrent  qu'ils  ne  l'a- 
vaient pas  trouvé.  On  députa  trois  êvéqucs 
pour  aller  à  son  logis,  Constantin  de  Bostres, 
Acace  d'Ariaralhie,  el  Aciicus  de  Zèle,  avec 
Himérius,  lecteur  et  notaire.    Us  avaient  un 


4U3 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


^Oi 


ordre  par  écrit.  Dioscore  s'excusa  de  venir 
au  concile,  sur  ce  qu'il  élail  gardé  par  les 
magistrats.  Eleusinius  qui  était,  ce  semble, 
conimaiidantdeces  gardes, dit  à  Dioscore  qu'il 
pouvait  aller  au  concile.  Mais  il  s'en  défen- 
dit, disant  que  les  olficiers  de  l'empereur  n'é- 
tant point  à  cette  séance,  il  ne  pouvait  y  as- 
sister, s'ils  n'y  venaient  eux-mêmes;  à  quoi 
il  ajouta  (ju'il  demandait  (]ue  In  re(iuête  pré- 
sentée contre  lui  par  lîusèbe  fût  examinée 
devant  Ses  magistrats  et  le  sénat.  Le  notaire 
Himérius  dressa  un  acte  d&  ce  qui  se  passa 
dans  cette  première  citation,  dont  il  fit  lec- 
ture dans  le  concile,  au  relour  des  députés. 
Amphiloguc,  évêque  de  Side  en  Pamphjlie, 
aurait  souhaité  qu'on  différât  d'un  jour  ou 
deux  la  seconde  citation.  Un  autre  évêiiue 
s'y  opposa,  disant  qu'on  ne  devait  pas  de- 
meurer à  Clialcédiine  trois  mois  pour  un  seul 
homme  qui  avait  troublé.'  toule  la  ti'rre  : 
ainsi,  l'on  envoya  pour  faire  la  seconde  ci- 
talion,  Pcrgamius,  niélropolilain  d'Antioche 
de  Pisidie,  Cécropius  de  Sébasiopolis  et  Ru- 
fin  de  Samosate,  avec  Hypatius,  lecieur  et 
notaire.  Dioscore  répondit  (|u'il  avait  déjà  fait 
déclarer  au  concile,  qu'il  était  retenu  dans 
sa  maison  par  maladie;  qu'au  surplus  il  de- 
mandait que  les  magistrats  fus-.ent  présents 
à  l'audience.  Il  demanila  aux  députés  si  Ju- 
vénal  et  les  autres  évêques  que  l'on  avait 
exclus  avec  lui  étaient  au  concil'.  Pergamius 
lui  dit  qu'il  n'était  point  chargé  de  la  part  du 
concile  de  lui  répondre  sur  cette  question; 
mais  que  la  requête  d'Eusèbe  étant  contre 
lui  seul,  il  ne  pouvait,  sans  trahir  sa  cause 
:et  contrevenir  aux  canons,  manquer  de  com- 
paraître. Le  notaire  Hypalius  ayant  lu  dans 
le  concile  le  procès-verbal  qu'il  avait  faitde 
cette  seconde  citation,  Eusèbe  de  Dorylée  dé- 
clara qu'il  ne  se  plaignait  que  de  Diuscurc, 
et  non  des  autres  qui  ne  lui  avaient  fait  au- 
cun tort,  et  conclut  à  ce  qu'il  fût  cité  pour 
une  troisième  fois.  On  en  était  là,  lorsque 
plusieurs  clercs  et  laïques  d'Alexandi  ie  don- 
nèrent des  requêtes  au  concile  coulre  Dios- 
core. Dans  l'une  Théodore,  diacre  de  cette 
église,  se  plaignait  qu'après  l'avoir  servi  ioua- 
blement  pendant  quinze  ans,  Dinscore  l'avait 
chassé  du  clergé,  sans  qu'il  eût  conire  lui  ni 
accusation  ni  plainte,  et  uniquement  po:ir 
l'amour  qu'il  portait  à  saint  Cyrille,  et  f.:it 
retomber  ensuite  sa  haine  sur  ses  parents  et 
ses  amis ,  jusqu'à  vouloir  attenter  à  leur 
.  vie,  comme  étant  ennemis  de  la  doctrine. 
Il  disait  encore  dans  sa  reiinêlc,  que  Dios- 
core avait  commis  des  homicides,  coupé 
des  arbres,  brûlé  et  abattu  des  maisons,  et 
mené  habituellement  une  vie  infâme.  Il  s'of- 
frait de  vériGer  tous  ces  faits  par  cinq  té- 
moins, priant  qu'on  les  mît  en  sûreté.  Ischi- 
rion ,  diacre  de  la  même  église,  accusait 
Dioscore  de  n'avoir  pas  permis  aux  évêques 
de  recevoir  le  blé  que  les  empereurs  four- 
nissaient aux  églises  de  Lybie,  tant  pour  le 
sacriûce  non  sanglant  que  pour  les  étran- 
gers et  les  pauvres,  et  de  l'avoir  acheté  pour 
le  revendre  bien  cher  en  temps  de  diseltc,  en 
sorte  que  depuis  on  n'avait  plus  offert  le 
l(  rrible  sacriûce,  ni   souligé  les  pauvres  du 


pays,  ni  les  étrangers;  de  s'être  lail  donner 
et  d'avoir  distribué  à  des  danseuses  et  à 
d'autres  gens  de  théâlre,  une  grande  quan- 
tité d'or  qu'une  dame  de  piété  avait  laissée 
par  son  testament,  pour  être  disiribuée  aux 
pauvres  et  aux  hôpitaux;  d'aJmettre  conii- 
nuelle;iient  dans  son  évêché  et  dans  son  bain 
drs  femmes  déshonnêtes,  nommément  l'an- 
Sophie,  surnommée  la  Montagnarde  ;  de  l'a- 
voir, lui  Isehirion,  réduit  à  la  mendicité,  en 
lui  faisant  brûler  ses  maisons  et  ravager  ses 
héritages  ;  de  l'avoir  ensuite  enfermé  dans 
un  hôpilai  d'estropiés,  où  par  les  ordres  de 
Dioscore  on  avait  attenté  à  sa  vie.  Il  citait 
pour  témoins  de  la  plupart  de  ces  faits,  des 
doioesiiques  de  Dioscore  même.  La  troisième 
requête  était  d'Athanase,  prêtre  d'Alexan- 
drie, neveu  de  saint  Cyrille.  Il  y  disait  :  Dios- 
core, dès  le  commencement  de  son  épisco- 
pat,  nous  menaça  .de  mort,  mon  frère  et 
moi,  et  nous  fit  quitter  Alexandrie  pour  ve- 
nir à  Constanliiiople ,  où  nous  espérions 
trouver  de  la  protection  ;  mais  il  écrivit  à 
Chrysaphe  et  à  Nomus,  qui  gouvernaient 
alors  toutes  les  affaires  de  l'empire,  de  nous 
faire  périr.  On  nous  mit  en  prison  et  on  nous 
maltraita  jusqu'à  ce  que  nous  eussions  donné 
tous  nos  meubles  :  il  nous  fallut  même  em- 
prunter de  grosses  sommes  à  usure.  Mon 
frère  est  mort  dans  ces  mauvais  traitements, 
laissant  une  femme  et  des  enfants  chargés 
de  ses  dettes  ;  et  afin  qu'il  ne  nous  restât  au- 
cun lieu  de  retraite,  Dioscore  a  fait  conver- 
tir nos  maisons  eu  églises;  il  m'a  de  plus 
déposé  de  la  prêtrise  sans  aucun  sujet,  sans 
me  permettre  de  demeurer  dans  aucune 
église  ou  dans  quelque  monastère,  en  sorte 
que  je  suis  réduit  à  mendier  mon  pain.  So- 
phronius,  laïque,  en  présenta  une  quatrième, 
où  il  accusait  Dioscore  de  blasphèmes  con- 
tr(!  la  Trinité,  d'adultères  et  d'entreprise» 
contre  le  service  de  l'empereur.  Ces  quatre 
rc(iuêles  ayant  été  lues  et  insérées  aux  ac- 
tes, le  concile  fit  citer  Dioscore  pour  la  troi- 
sième fois,  non  pas  pour  répondre  à  Eusèbe 
seul,  mais  aux  quatre  accusateurs  qui  ve- 
naient de  se  déclarer  contre  lui.  Les  dépu- 
tés pour  cette  dernière  citation  furent  Fran- 
cion,  évê(iue  de  Philippopoiis  ,  Lucien  de 
Diz8,  et  Jean  de  Germanieie,  avec  Pallade, 
diacre  et  notaire.  Par  le  billet  dont  ils  étaient 
chargés,  le  concile  déclarait  à  Dioscore 
qu  il  ne  recevait  point  ses  excuses  ;  que  s'il 
eût  demandé  à  l'empereur  que  Juvénal  et 
les  autres  évêques  de  son  parti  fussent  pré- 
sents, ce  prince  le  lui  aurait  refusé,  puis- 
qu'il laissait  au  concile  une  liberté  entière 
de  décider  cette  affaire  ;  qu'ainsi,  il  ne  pou- 
vait refuser  de  venir  se  détendre,  sans  s'expo- 
ser après  celle  dernière  citation,  à  être  jugé 
par  contumace.  Toute  la  réponse  que  les 
députés  purent  tirer  de  lui,  fut  qu'il  n'avait 
rien  à  ajouter  à  celles  qu'il  avait  déjà  faites. 
Sur  le  rapport  que  l'on  en  fil  au  concile, 
Pascasin  demanda  plusieurs  fois  aux  évê- 
ques ce  qu'il  y  avait  à  faire.  Tous  ayant  ré- 
pondu que  Dioscore  témoignant  un  si  grand 
mépris  pour  les  canons  ,  il  méritait  d'en 
éprouver  la  rigueur,  les  trois  légats.  Pasca- 


!l«^  CAL 

sin,  Luccntius  et  Bonifacc,  prononcèrent  la 
sentence  en  ces  termes  :  Les  excès  commis 
contre  les  canons  par  Dioscore.  ci-devant 
évè()ue  d'Alexanilrie,  sont  manifestes,  tant 
par  la  séance  précétlen(e  que  par  celle-ci.  11 
a  reçu  à  sa  communion  lïutychès  condamné 
par  son  évéïiue.  Il  persiste  à  soutenir  ce 
qu'il  a  fait  à  Ephèse,  dont  il  devrait  deman- 
tlrr  pardon  comme  les  autres.  Il  n'a  pas  per- 
mis df  lire  la  lettre  du  pape  Léon  à  Flavien; 
il  a  même  excommunié  le  pape.  On  a  pré- 
senté contre  lui  plusieurs  plaintes  au  con- 
cile ;  il  a  été  cité  jusqu'à  trois  fois  et  n'a  pas 
voulu  obéir;  c'est  pourquoi  le  très-saint  ar- 
che>éi|uc  de  Rome  Léon,  par  nous  et  par  le 
présent  concile  avec  l'apôtre  saint  Pierre, 
qui  (;st  la  pierre  et  la  buse  de  l'Eglise  catho- 
lique et  de  la  foi  orthodoxe,  l'a  dépouillé  de 
la  dignité  épiscopale  et  de  tout  ministère 
sacerdotal.  Anatolius  de  Constantinople , 
Maxime  d'Antioche,  Etienne  d'Ephèso  et  les 
autres  évoques,  consentirent  au  jugement 
rendu  par  les  légats  et  y  souscrivirent,  les 
trois  légats  les  premiers,  puis  Anatolius  et 
les  autres  au  nombre  de  trois  cents.  Il  y  eut 
un  évéque  de  Perse  qui  souscrivit  en  Per- 
sien.  Le  concile  ût  ensuite  un  acte  adressé  à 
Dioscore  p.)ur  lui  signifier  sa  sentence.  Il 
portail  qu'on  l'avait  déposé  pour  ses  crimes 
et  pour  sa  désobéissance  formelle  aux  trois 
citations  que  le  concile  lui  avait  fait  faire. 
On  la  signifia  aussi  le  dimanche  14  d'octobre 
à  Gliarmosine,  prêtre  et  économe,  à  Eutha- 
lius  ,  archidiacre,  et  aux  autres  clercs  d'A- 
lexandrie, qui  se  trouvaient  à  Calcédoine,  en 
leur  recommandant  de  conserver  avec  soin 
les  biens  de  l'Eglise,  pour  en  rendre  compte 
à  celui  qui  en  serait  choisi  évéque  par  l'or- 
dre de  Dieu  et  avec  le  consentement  de  l'em- 
pereur. Afin  que  le  jugement  du  concile  ne 
fût  ignoré  de  personne,  on  le  publia  par  une 
ulfichu  adressée  à  tout  le  peuple  deConstan- 
tinop  e  et  de  Calcédoine,  où  il  était  dit  qu'il 
ne  restait  à  Dioscore  aucune  espérance  d'ê- 
tre rétabli,  comme  il  en  faisait  courir  le 
bruit  ;  il  fut  relégué  à  Gangres  en  Paphlago- 
nie,  où  il  mourut  en  454.  Le  concile  écrivit 
à  l'empereur  iMarcien  les  raisons  qu'on  avait 
eues  (le  déposer  Dioscore,  en  priant  ce  prince 
d'agréer  celte  déposition,  et  en  le  remer- 
ciant du  soin  qu'il  prenait  des  intérêts  de 
1  Eglise.  Il  écrivit  aussi  à  l'impératrice  Pul- 
cliérie  sur  le  même  sujet.  Nous  avons  encore 
ces  deux  lettres  ,  mais  seulement  en  latin  ; 
tous  les  évêques  souscrivirent  à  la  pre- 
mière. 

Les  magistrats  assistèrent  à  la  quatrième 
session ,  tenue  le  17  octobre  :  on  la  com- 
mença par  la  lecture  de  la  conclusion  de  la 
seconde  session,  où  ils  avaient  donné  aux 
évêques  un  délai  de  cinq  jours  pour  l'exa- 
men de  la  question  de  la  foi  ;  ensuite  ils  priè- 
rent les  légats  de  dire  ce  que  l'on  avait  ré- 
solu sur  celle  matière  dans  le  concile.  Pas- 
casin  dit  que  le  concile  suivait  le  symbole  de 
Nicée  et  celui  de  Constantinople,  avec  l'expo- 
sition de  foi  donnée  à  Ephèse  par  saint  Cy- 
rille, elles  écrits  de  saint  Léon  contre  l'hé- 
résie de  Nestorius  et  d'Eulychès,  c'est-à-dire 


CAL 


M8 


sa  lettre  à  Flavien,  sans  vouloir  en  retran- 
cher ni  ajouter  quoi  que  ce  fiît.  La  déclara- 
tion de  Pascasin  ayant  été  expliquée  en  grec, 
les  évêques  dirent  à  haute  voix  qu'ils  étaient 
dans  les    mêmes   sentiments;    en   sorte  que 
les  magistrats  voyant  qu'ils  pi  rsistaienl  à  ne 
point   vouloir  de   nouvelles    expositions   de 
foi,  se  contentèrent  de  leur  demander  s'ils 
reconnaissaient  que  la  lettre  de  saint  Léon  à 
Flavien  fût  conforme  aux  symboles  de  Nicée 
et  de  Constantinople.  Anatolius,  et  après  lui 
tous  les  évêques  du  concile  déclarèrent  (ju'ils 
recevaient  celte'leltre  comme  conforme  aux 
décrets  de  ces  deux  conciles  et  à  la  foi  des 
Pères.  Cent  cinquante  évêques   firent   leur 
déclaration  par  écrit,  les  autres  la  firent  de 
vive   voix.  Cette  unanimité  de   sentiments  ■ 
leur  donna   lieu  de  croire  qu'ils  pouvaient 
obtenir  le  rétablissenaenlde  Juvénal  de  léru- 
salem,  de  Thalassius  de  Césarée,  d'Eusèbe 
d'Aiicyre.de  Basile  de  Séleucie.et  d'Euslathe 
de  Béryte,  qui  avaient  été  les  chefs  du  con- 
cile d'Éphèse  avec  Dioscore,  et  jugés  dignes 
de  déposition  dans  la  première  session  de 
celui  de  Calcédoine.  Les  magistrats  leur  ré- 
pondirent qu'ils  en  avaient  fait  leur  rapport 
à   l'empereur,  et  qu'ils   attendaient  sa  ré- 
ponse.  Au  reste,  ajoutèrent-ils,  vous  ren  - 
tirez  compte  à  Dieu  d'avoir  déposé  Dioscore 
à   l'insu  de  l'empereur  et  de  nous,  de  ces 
cinq  évêques  dont   vous  demandez  le   réta- 
blissement, et  de  tout  ce  qui  s'est  passé  dans 
le  concile.  Les  évêques  s'écrièrent  que  Dios- 
core avait  été  justement  déposé.  L'empereur 
leur  fit  savoir  qu'il  laissait  à  leur  jugement  ce 
qui  regardait  ces  cinq  évêques,  sur  quoi  ils 
prièrent  les  magistrats  de  leur  accorder  l'en- 
trée dans  le  concile  ;  ils  l'accordèrent, et  alors 
on  les  fit  asseoir  au  rang  des  évêques  et  on  les 
déclara  orthodoxes.   Ils  firent  aussi  entrer 
treize  évêques  qui  avaient  présenté  une  re- 
quête à  l'empereur,  dans  laquelle  ils  disaient 
au  nom  de  lous  les  évêques  d'Egypte,  qu'ils 
suivaient  la  foi  catholique,  et  qu'ils  condam- 
naient tous  les  hérétiques,  particulièrement 
ceux  qui  enseignent  que  la  chair  de  Notre- 
Seigneur  est  venue  du  ciel,  et  non   de  la 
sainte  \  ierge.  Les  évêques  du  concile  à  qui 
Marcien  avait  renvoyé  cette  requête,  remar- 
quèrent qu'on  n'y  condamnait   point  Euty- 
cliès,  ni  l'erreur  d'une  seule  nature,  ce  qui 
leur  fit  dire  que  ceux  qui  l'avaient  présentée 
étaient  des  imposteurs.  On  voulut  les  obliger 
de  condamner  Eutychès  et  son  erreur,  et  da 
souscrire  à  la  lettre  de  saint  Léon  à  Flavien  ; 
,mais  ils  répondirent  qu'ils  ne  le  pouvaient 
jusqu'à  ce  qu'ils  eussent  un  patriarche,  sans 
lequel  .il  ne  leur  était  pas  permis   de  faire 
quoi  que  ce  fût.  Ils  prirent  Anatolius  à  té- 
moin, que  tel  était  l'ordre  de  leur  province, 
et  que  s'ils  allaient  au  contraire,  les  autres 
évêques  les  chasseraient  de   leur  pays.   Ils 
alléguèrent  encore  l'autorité  du  concile  da 
Nicée,    qu'ils    n'entendaient    pas.    Mais    on 
n'eut  auiun  égard  à    leurs  raisons,  et  on 
leur  fit  sentir  le  ridicule  qu'il  y  avait   que 
/des  évêques,  dont  plusieurs  étaient  avamés 
en  âge,  ne  sussent  pas  encore  la  croyance 
catholique^  et  attendissent  le  seuliuienl  d'un 


407 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILKS. 


408 


autre.  On  .es  pressa  donc  de  nouveau  de  dire 
analhènie  à  Eutychès  et  à  ses  sectateurs,  el 
de  sigjner  la  lettre  de  saint  Léon.  Ils  consen- 
tirent à  prononcer  cet  analhème;  mais   ils 
ne  purent  se  résoudre  à  souscrire  à  la  lettre 
de  s;iinl  Léon,  ni  à  la  déposition  de  Dioscore. 
Les  tnagistrats  obtinrent  qu'on  les  laisserait 
en  l'étal  où  ils  étaient  à  Conslanlinople,  d'où 
toutefois   ils  ne   sortiraient  pas  jusqu'à  ce 
qu'on  eût  ordonné  un  évéque  d'Alexandrie. 
En  effet,  ils  ne  retournèrent  en  Egypte  qu'a- 
près que  saint  Protérius  eut  été  ordonné  à  la 
place  de  Dioscore    par  les  quatre  évéques, 
dont  celui-ci  avait  élé  abandonné  dès  le  com- 
mencement du  concile  :  ainsi,  il  y  a  toute  ap- 
parence que  ces  treize  évéques  ne  Grent  plus 
de  difficulté  di;  souscrire  à  la  lettre  de  saint 
LéonàFlavien,  el  à  la  déposition  de  Dioscore; 
il  paraît  même  par  une  lettre  de  saint  Léon 
à  Protérius,  que  ce  dernier  faisait  lire  publi- 
quement dans  les  églises  la  lettre  à  Flavien. 
On  lit  ensuite  entrer  dans  le  concile  des 
moines  d'Egypte,  dont  quelques-uns  étaient 
abbés,  d'autres  de  simples  gardiens  d'églises 
de  martyrs,  et  d'autres  (jue  l'on  ne  connais- 
sait pas  ;  ils  élaient  dix-huit  en  tout.  Parmi 
eux  étaient  Barsumas  le  Syrien  el  l'évêque 
Calépodius.  On  leur  fit  reconnaître  la  re- 
quête qu'ils   avaient   d'abord    présentée    à 
l'empereur,  puis  on  en  Dt  la  lecture  ;  on  lut 
aussi  une  autre  requête  qu'ils  adressaient 
au  concile.  Dans  la   première  ,  ils  deman- 
daient à  l'empereur  sa  protection  contre  la 
persécution  des  clercs  qui  voulaient  exiger 
d'eux  des  souscriptions  forcées,  et  les  chas- 
ser de  leurs  monaslères  et  des  autres  églises 
où   ils   demeuraient.  Dans    la   seconde,  ils 
priaient  que  Dioscore  et  les  évéques  venus 
avec  lui  d'Egypte  fussent  présents  au  con- 
cile. A  ces  paroles  ,  les  évéques  s'écrièrent  : 
Analhème    à    Dioscore    ;    et    demandèrent 
qu'oK  chassât  ces  moines.  Comme  leur  re- 
quête tendait  principalement  au   rétablisse- 
ment de  Dioscore,  qu'ils  appelaient  le  con- 
servateur de  la  foi  de  Nicée,  et  qu'ils    mena- 
çaient de  renoncer  à  la  communion  du  con- 
cile, si   on   leur    refusait  leur   demande  ; 
l'archidiacre  Aétius  lut  le  cinquième  canon 
d'Antioche,  qui  ordonne  que  le  prélrc  ou  le 
diticre  ,  qui  se  sépare  de  la  communion  de 
son  évêque  pour  tenir  à  part  des  assemblées, 
doit  être  déposé  et  ensuite  chassé  comme  sé- 
ditieux par  la  puissance  séculière,  s'il  per- 
siste dans  son  schisme.  Les  évéques  dirent  : 
Le  canon  est  juste.  Les  magistrats  demandè- 
rent à  ces  moines  s'ils  se  soumettaient  aux 
décisions  du  concile?  Ils  répondirent  qu'ils 
connaissaient  la  foi  de  Nicée  ,  dans  laquelle 
ils  avaient  été  baptisés.  Aétius  les  pressa  de 
la  part  du  concile  de  condamner   Eutychès  ; 
ils  le  refusèrent ,  disant  que  l'Evangile  leur 
défondait  de  juger.  L'un  d'eux  nommé  Doro- 
thée voulut  même  soutenir  qu'Eutychès  était 
catholique  et  qu'il  suffisait  de  dire  que  celui 
qui  a  souffert  est  de  la  Trinité.  Les  évéques 
voulurent  les  obliger  de  souscrire  à  la  lettre 
de    siiint  Léon   à  Flavien  ;  ils    répondirent 
qu'ils    n'en    feraient    lion.    Les    magistrats 
prièrent  qu'on  leur  donnât  un  délai  de  deux 


ou  trois  jours.  Dorothée  et  Carose  répondi- 
rent qu'ils  n'en  avaient  pas  besoin,  et  que 
le  concile  pouvait  dès  lors  ordonner  ce  qu'il 
voudrait;  que  pour  eux,  ils  ne  changeraient 
pas  de  sentiment.  Mais  leur  affaire  fut  ren- 
voyée à  la  session  suivante  :  elle  n'est  point 
marquée  dans  les  anciens  exemplaires,  et 
on  ne  la  regarde  aujourd'hui  que  comme 
une  suite  de  la  précédente,  quoiqu'elle  se 
soit  tenue  trois  jours  après,  c'est-à-dire  le 
20  d'octobre.  On  y  accorda  à  Dorothée  et 
aux  autres,  un  mois  de  délai  pour  se  déter- 
miner à  obéir  au  concile,  avec  menace  d'être 
privés,  eux  et  leurs  moines,  de  toutes  les 
fonctions  et  de  toutes  les  dignités  ecclésia- 
stiques, de  la  conduite  de  leurs  monaslères 
et  de  la  communion  de  l'Eglise,  si,  dans  ce 
temps,  ils  ne  se  soumettaient  au  concile.  On 
ajouta,  qu'en  cas  d'opiniâtreté  de  leur  part, 
le  concile  demanderait  le  secours  de  l'auto- 
rité séculière,  pour  exécuter  ce  qui  aurait 
élé  statué  contre  eux,  et  que  cela  regarde- 
rait aussi  ceux  qui,  pour  ne  pas  obéir,  au- 
raient pris  le  parti  de  la  fuite.  Le  même 
jour   le  concile  jugea  le  différend  qui  était 
entre  Photius  de  Tyr,  et  Eustathe  de  Bé- 
ryle.    Photius ,    qui    prétendait    être    seul 
métropolitain  de  la  première  Phénicie,  se 
plaignait  qu'Eustathe ,  par  le  crédit  qu'il 
avait  sous  le  pontificat  de  Dioscore,  avait 
obtenu  de  Théodose  il  une  loi  pour  ériger 
Béryte  en  métropole;  el  qu'en  conséquence, 
il  s  attribuait  la  juridiction  et  les  ordina- 
tions sur  les  églises  de  Biblos,  de  Botrys,  de 
Tripoli,  d'Orlhosiade,  d'Arcas  etd'Antarade, 
qui  appartenaient  auparavant  à  la  métro- 
pole de  Tyr.  L'empereur  Théodose,  dans  sa 
loi  (Cod.  9,  11,  tit.  21),  n'avait  point  parlé 
de  ce  démembrement  ;  il  avait  été  fait  par 
les  évéques  du  concile  de  Constanlinople  en 
449.  Eustathe,  voulant  éloigner  le  jugement 
de  celte  affaire,  représenta  qu'il  fallait  avant 
toutes  choses  signer  la  définition  de  foi  dont 
nous  parlerons  dans  la  suite.  Il  ajouta  néan- 
moins  qu'il  était  prêt    à  répondre.   Après 
qu'on  eut  lu  la  requête  de  Photius,  Eusta- 
the  lui   demanda   comment  il  voulait  que 
leur  différend  fût  jugé,  selon  les  canons,  ou 
selon  les  lois  impériales?  Selon  les  canons, 
dit  Photius.  Les  magistrats  déclarèrent  que 
l'empereur  Marcien    voulait    qu'ils   servis- 
sent de  règle  dans  les  affaires  des  évéques, 
sans    avoir   aucun    égard    aux   rescrils   de 
la  cour.  Eustathe  ne  pouvait  alléguer  en  sa 
faveur  que  le  décret  du  concile  de  Constan- 
linople de  4i9;  voyant  qu'il  n'avait  pas  assez 
d'autorité  ,  il  avoua  que  les  plaintes  de  Pho- 
tius étaient   fondées.  Seulement  il  pria  les 
évéques  de  ne  pas  croire  qu'il  eût  sollicité  le 
démembrement  qu'on  avait  fait  de  sa  métro- 
pole de  Tyr.   On  lut  le  quatrième  canon  de 
Nicée,  qui  donne  au  métropolitain  les  ordi- 
nations avec  les  évéques  de  la  province  :  sur 
quoi  les  magistrats  demandèrent  s'il  pouvait 
y  avoir  doux  métropolitains  dans  une  même 
province  :  le  concile  ayant  répondu  que  non  , 
ils  déclarèrent  que,  suivant  les  canons   de 
Nicée  et  le  jugement  du  concile,  Photius  au- 
rait tout  le  pouvoir  d'ordonner  dans  toutes 


409  CAL 

les  villes  de  la  province  de  la  première  Phé- 
nicie,  et  que  l'évétiue  Kuslalhe  n'aurait  rien, 
en  vtTtu  de  la  loi  de  Tliéodose  ,  au-dessus 
dfs  autres  évêqucs  de  la  province.  Ce  juge- 
ment fut  approuvé  unaninieincMil.  Quant  aux 
évêqms  ordonnés  pur  IMiolius  et  déposés  par 
Eustatlie,  il  fut  décidé  qu'ils  seraient  rétablis 
d;ins  leur  dij,Miilé  et  même  dans  leurs  sièges, 
ciinimo  ayant  été  ordonnés  légitimement  par 
le  métropolitain.  Ou  ne  p.irla  point  des  évê- 
ques  ordonnés  par  Eusiatlie.  Cécropius  de 
Sébasiopolis  demanda  qu'on  Ht  un  règlement 
pour  faire  observer  partout  les  canons  sans 
égard  aux  lois  impériales  ;  et  il  fut  ainsi  or- 
donné de  l'avis  du  concile.  Evagre  et  Libéral 
ne  disent  rien  de  ces  deux  affaires,  ni  des 
sessions  particulières,  où  elk-s  furent  ré- 
glées, parce  qu'elles  ne  sont  pas  décrites 
dans  plusieurs  es.cm|ilaires  du  concile;  mais 
il  est  parlé  de  celle  de  Pholius  dans  la 
dixième  session. 

Celle  que  l'on  compte  pour  la  cinquième 
est  du  22  octobre.  On  y  lut,  à  la  requête  des 
magistrats,  une  définition  de  foi  dressée  par 
les  principaux,  évêques  du  concile.  Elle  avait 
déjà  été  lue  le  21,  qui  était  un  dimanche, 
devant  les  évêques,  qui  l'avaient  approuvée. 
Mais  dans  le  concile  elle  souffrit  des  diffi- 
cultés, surtout  de  la  part  des  légats,  parce 
qu'elle  disait  seulement  que  Jésus-Christ  est 
(le  deux  natures,  et  non  en  deux  natures, 
comme  saint  Léon  l'avait  dit  dans  sa  lettre  à 
Flavien.  Ils  demandèrent  qu'on  s'arrêtât  uni- 
quement à  la  lettre  de  ce  saint  pape,  ou  qu'on 
leur  fît  donner  un  rescrit  pour  s'en  retourner 
et  pour  célébrer  un  concile  en  Occident.  Il 
était  connu  que  Dioscore  n'avait  condamné 
Flavien  que  parce  que  ce  saint  évêque  disait 
qu'il  y  a  deux  natures  en  Jésus-Christ.  Ainsi 
c'aurait  été  autoriser  la  condamnation  de 
saint  Flavien ,  que  de  ne  pas  se  servir  de  ce 
terme,  que  Dioscore  rejetait,  tandis  qu'il  ad- 
mettait lui-même  celui  de  deux  natures.  11 
s'éleva  là-dessus  de  grands  débats  entre  les 
évêques.  Pour  les  terminer  ,  les  magistrats 
firent  aux  évêques  celle  question  :  «  A  qui 
voulez-vous  adhérer?  Est-ce  à  Léon,  ou  bien 
à  Dioscore?»  Nous  croyons  comme  Léon , 
répondirent  aussitôt  les  évêques  ;  l'exposition 
que  l'on  a  faite  de  la  foi  est  la  seule  orthodoxe. 
«  Ajoutez  donc  à  votre  définition,  répliquè- 
rent les  magistrats,  en  vous  soumettant  au  ju- 
gement de  notre  Irès-saint  Père  Léon,  qu'il 
y  a  en  Jésus-Christ  deux  natures,  distinctes 
quoique  non  séparées,  et  inconvertibles  l'une 
dans  l'autre.  »  Les  magistrats  proposèrent 
ensuite,  d'après  l'avis  de  l'empereur,  d'as- 
sembler six  évêques  d'Orient,  trois  d'Asie, 
trois  du  Pont  ,  trois  d'illyrie  ei  trois  de 
Thrace,  l'archevêque  Analolius  et  les  Ro- 
mains, dans  l'oratoire  de  i'église,  pour  con- 
venir d'une  définition  de  fui  qui  plût  à  lout  le 
monde.  L'empereur  ordonna  que  la  propo- 
sition fût  exécutée  ou  que  le  concile  fût  trans- 
féré en  Occident.  Après  quelque  résistance, 
les  évê(iues  convinrent  que  la  chose  se  trai- 
terait par  commissaires.  On  les  choisit  au 
nombre  de  vingt-deux;  mais  on  n'en  prit 
point  des  évêques  d'Egypte  ,  peut-être  parce 


CAL 


410 


qu'on  craignait  qu'ils  ne  fussent  trop  favo- 
rables à  Dioscore.  Les  vingt-deux  commis- 
saires étant  entrés  avec  les  magistrats  dans 
la  chapelle  de  Sainle-Euphémie,  examinèrent 
le  décret  de  la  foi  qui  avait  d'abord  été  pro- 
posé, et  le  mirent  dans  la  forme  (jue  nous 
l'avons  aujourd'hui.  C'est  le  seul  (|ui  fut  in- 
séré aux  actes,  après  qu'Aéliiis  en  eut  fait 
la  lecture  en  présence  du  concile.  (Vvsl  plutôt 
un  discours  qu'un  symbole.  (]elui  de  NIcée  et 
celui  de  Gonstantinople  y  sont  rapportés  tout 
au  long  ;  puis  ou  ajoute  :  Ce  symbole  suffi- 
sait pour  la  connaissance  parfaite  di'  la  reli- 
gion ;  mais  les  ennemis  de  la  vérité  ont  in- 
venté de  nouvelles  expressions  ;  les  uns 
voulant  anéantir  le  mystère  de  l'Incarnation, 
et  refusant  à  la  Vierge  le  litre  de  Mère  de 
Dieu  ;  les  autres  introduisant  une  confusion 
el  un  mélange  ,  el  forgeant  une  opinion  in- 
sensée et  monstrueuse  ,  qu'il  n'y  a  qu'une 
nature  de  la  chair  et  de  la  divinité,  et  que  la 
nature  divine  du  Fils  de  Dieu  esl  passible. 
C'est  pourquoi  le  saint  concile  œcuménique  , 
voulant  obvier  à  toutes  leurs  entreprises  et 
montrer  que  la  doctrine  de  l'Eglise  esl  tou- 
jours inébranlable  ,  a  défini  premièrement, 
que  la  foi  des  trois  cent  dix-huit  Pères  de- 
meurera inviolable.  De  plus,  il  confirme  la 
doctrine  que  les  150  Pères  assemblés  à  Con- 
stanlinople  ont  enseigné,  touchant  la  per- 
sonne du  Saint-Esprit,  à  cause  de  ceux  qui 
l'attaquaient,  mais  non  qu'ils  crussent  que 
quelque  chose  manquât  à  l'exposition  précé- 
dente; et  â  cause  de  ceux  qui  veulent  détruire 
le  mystère  de  l'Incarnation  ,  le  concile  reçoit 
les  lettres  synodales  du  bienheureux  Cyrille, 
tant  à  Nestorius  qu'aux  Orientaux  ,  comme 
propres  à  réfuter  l'erreur  de  Nestorius  ,  et  à 
expliquer  le  sens  du  symbole.  Le  concile  y 
joint  avec  raison  la  lettre  du  très-saint  ai  che- 
vêque  Léon  à  Flavien  contre  l'erreur  d'Eulv- 
chès ,  comme  conforme  à  la  confession  die 
saint  Pierre,  el  également  propre  à  détruire 
les  erreurs  et  à  affermir  la  vérité.  Sui- 
vant donc  les  saints  Pères,  nous  déclarons 
tout  d'une  voix  que  l'on  doit  confesser  un 
seul  el  même  Jésus-Christ  notre  Seigneur,  le 
niême  parfait  dans  la  Divinité,  el  parfait  dans 
l'humanité  ;  vraiment  Dieu  et  vraiment 
homme  ;  le  même  composé  d'une  âme  rai- 
sonnable et  d'un  corps  ;  consubslaniiel  au 
Père,  selon  la  Divinité,  et  consubstantiel  à 
nous,  selon  l'humanité;  en  tout  semblable  à 
nous  hormis  le  péché  ;  engendré  du  Père 
avant  les  siècles  selon  la  Divinité;  dans  les 
derniers  temps  né  de  la  Vierge  Marie,  Mère 
de  Dieu,  selon  l'humanité,  pour  nous  et  pour 
notre  salut;  un  seul  el  même  Jésus-Christ 
Fils  unique,  Seigneur  en  deux  natures,  sans 
confusion,  sans  changement,  sans  division, 
sans  séparation;  sans  que  l'union  ôte  la  dif- 
férence des  natures  ;  au  contraire  la  propriété 
de  chacune  est  conservée  el  concourt  eu  une 
seule  personne  et  une  seule  hypostase  ;  en 
sorte  qu'il  n'est  pas  divisé  ou  séparé  en  deux 
personnes;  mais  que  c'est  un  seul  el  même 
Fils  unique.  Dieu  \'erbe  Noire-Seigneur  Jé-^ 
sus-Chrisl.  Le  concile  défend  à  qui  que  ce 
soit  d'enseigner  ou  de  penser   autrement, 


«11 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


412 


sous  peine,  aux  évéqucs  el  aus  clercs,  de 

déposilinn  ;  aux  moines  el  aux  laïques  d'a- 
nallième.  Il  défend  encore  de  composer  ni 
de  suivre  aucune  aulre  foi.  ni  aucun  autre 
symbole  que  celui  de  Nicée.  Ce  décret  fut  lu 
et  ensuite  approuve  de  tous  les  évê(iues. 
Le  lexle  grec,  au  lieu  de  dire  que  Jésus- 
Christ  est  en  deux  natures,  dit  de  deux  na- 
tures. Mais  on  ne  peut  douter  que  ce  ne  soit 
une  faute,  sans  qu'on  puisse  dire  de  quelle 
manière  elle  s'est  glissée  dans  le  texte. 
Evagre,  qui  le  rapporte  entier,  lit  en  deux 
natures.  On  convint,  dans  la  dispute  entre  les 
catholiques  et  les  sévériens,  en  533,  que  le 
concile  avait  mis  en  deux  natures.  On  lit  de 
même  dans  Euihymius  et  dans  Léon  de  By- 
sance.  Ce  dernier  assure  même  que  le  con- 
cile de  Calcédoiiie  ne  parla  point  du  terme 
de  doux  iialures,  parce  qu'il  ne  voulait  ni  le 
rejoter  ni  s'en  contenter;  aussi  les  anciennes 
versions  latines  disent  sans  variation,  en 
deux  natures. 

Le  25  octobre  les  évêques  étant  assem- 
blés, l'empereur  Marcien  vint  au  concile  ac- 
compagné des  magistrats  qui  avaient  cou- 
tume de  s'y  trouver,  el  de  plusieurs  antres 
officiers.  Il  harangua  les  évêques  en  latin, 
qui  était  la  langue  de  l'empire,  puis  en  grec, 
pour  leur  témoigner  que  son  intenlion  en 
les  convoquant  avait  été  de  conserver  la 
purilé  de  la  foi,  altérée  depuis  (juclque 
temps  par  l'avarice  el  l'ambition  de  quelques 
personnes.  Il  ajouta  que  l'on  ne  devait  tenir 
d'autre  docirine  sur  le  mystère  de  l'incarna- 
tion, que  celle  que  les  Pères  de  Nicée  ont 
enseignée  dans  leur  symhole,  et  saint  Léon 
dans  sa  lettre  à  Flavien  ;  ()ue  s'il  avait  voulu, 
à  l'exemple  de  Constantin,  assister  au  con- 
cile, ce  n'était  que  pour  confinner  la  foi,  et 
non  pour  exercer  sa  puissance.  Son  discours 
fini,  on  fil  les  acclamations  ordinaires,  après 
quoi  on  lui,  par  ordre  de  ce  prince,  la  défi- 
nition de  foi  faite  le  jour  précédent.  Elle  fut 
souscrite  par  trois  cent  cinquante  évêques, 
les  iégals  à  la  lêle.  Diogène  de  Cyzique  et 
quatorze  autres  métropolitains  souscrivirent 
pour  ceux  de  leurs  suffragants  qui  étaient 
absents.  Marcii'u  demanda  si  la  confession 
de  foi  qu'on  venait  de  signer  avait  été  l'aile 
d'un  consenlement  unanime.  Tous  les  évê- 
ques répondirent  qu'ils  l'avaient  signée, 
parce  qu'ils  y  reconnaissaient  la  foi  des 
apôtres;  ce  qu'ils  accompagnèrent  de  grands 
éloges  pour  l'empereur  el  pour  l'impératrice 
Pulchérie.  Marcien  dit  ensuite  :  Pour  ôter 
à  l'avenir  tout  prétexte  de  division,  quicon- 
que fera  du  tumulte  en  public  en  parlant  de 
la  foi,  sera  banni  de  ConstaïUinople,  au  cas 
qu'il  soit  simple  particulier;  mais  s'il  est  of- 
ficier, il  sera  cassé;  et  déposé  si  c'est  un 
clerc.  Tout  le  concib;  fut  de  cet  avis.  L'em- 
pereur déclara  qu'il  avait  queltiues  articles 
à  proposer,  et  qu'il  souhaitait  les  voir  réglés 
plutôt  par  l'autorilé  de  l'Eglise  que  par  la 
sienne:  le  premier,  que  personne  no  bâtirait 
un  monastère  sans  le  coiiscntemeiit  de  l'é- 
véque  de  la  ville,  et  du  propriétaire  de  la 
terre;  que  les  moines  tant  des  villes  (lue  de 
la  campagne    seraient  soumis    à  l'évêque, 


qu'ils  vivraient  en  repos,  ne  s'appliquant 
qu'au  jeûne  et  à  la  prière,  sans  s'embarras- 
ser d'affaires  ecclésiastiques  ou  séculières, 
s'ils  n'en  étaient  chargés  par  l'évêque  pour 
quelque  nécessité,  et  qu'ils  ne  pourraient  re- 
cevoir dans  leurs  monastères  des  esclaves 
sans  la  volonté  de  leurs  maîtres;  le  second, 
qu'il  serait  défendu  aux  clercs  de  prendre  à 
ferme  des  terres,  ou  de  se  charger  de  quel- 
que intendance  et  recette,  si  ce  n'est  des 
biens  de  l'église,  et  par  commission  de  l'évê- 
que, sous  peine  aux  contrevenants  d'être 
dépouillés  de  leur  dignité,  en  cas  d'opiniâ- 
trelé;  le  troisième,  que  les  clercs  qui  servent 
une  église  ne  pourront  être  envoyés  à  l'église 
d'une  autre  ville,  mais  qu'ils  se  contenteront 
de  celle  à  laiiueile  ils  ont  été  premièrement 
destinés,  hormis  ceux  qui,  étant  chassés  de 
leur  pays,  ont  passé  dans  une  aulre  église  par 
nécessité.  Il  devait  y  avoir  peine  d'excom- 
munication, tant  i)our  le  clerc  qui  passait 
d'une  église  à  une  aulre,  que  pour  celui  qui 
l'y  recevait.  Ces  trois  articles  ayant  été  lus 
par  le  secrétaire  Béruiiicien,  l'empereur  les 
donna  à  Analolius,et  on  en  fit  ensuite  le  troi- 
sième, le  quatrième,  le  cinquième,  et  le  ving- 
tième canon  en  y  changeant  quelque  chose. 
Ce  prince  ordonna,  avec  l'approbation  du 
concile,  que  la  ville  de  Calcéiloine,  en  consi- 
dération, tant  de  Sainle-Euphémie  cjue  parce 
que  le  concile  y  avait  été  assrmblé,  aurait  à 
l'avenir  les  privilèges  de  métropole,  mais 
pour  le  iioiii  seulement,  sauf  la  dgnité  de  la 
métropole  de  Nicomcdie.  Les  évé(jufs  le  sup- 
plièrent de  leur  permettre  de  retourner  à 
leurs  églises;  mais  Marcien  les  pria  de  pa- 
tienter encore  trois  ou  quatre  jours  pour  ter- 
miner en  présence  des  magistrats  les  affaires 
dont  on  leur  demandait  la  dtcision.  C'est 
ainsi  que  finit  la  sixième  session,  que  quel- 
ques-uns oui  regardée  comme  la  dernière  du 
concile,  parce  qu'on  y  acheva  de  régler  ce 
qui  leginiail  la  foi  et  les  aff.iires  générales 
de  l'Eglise.  On  remarque  que  be;iuconp  d'é- 
glises n'avaient  dans  leurs  copies  que  six 
sessions  avec  les  canons,  que  le  pape  Pelage 
considéraitcomme  f.iisant  partie  de  la  sixième 
session.  Evagre,  qui  s'étend  beaucoup  sur  les 
six  premières,  passe  légèrement  sur  les  sui- 
vantes. Ce  qui  n'empêche  pas  qu'on  ne  doive 
regarder  les  choses  qui  y  furent  traitées, 
comme  appartenant  au  concile. 

La  septième,  la  huitième  et  la  neuvièoie 
session  sont  datées  du  2C  octobre,  parce 
qu'elles  lurent  tenues  toutes  les  trois  dans 
ce  jour.  Dans  la  septième,  le  concile  confirma 
l'accord  fait  entre  Maxime  d'Anlioche  et  Ju- 
vénal  de  Jérusalem,  par  lequel  la  Phénicie  et 
l'Arabie  demeurèrent  sous  la  juridiction  de 
l'Eglise  d'Antioche,  et  les  trois  Palestines  sous 
la  juridiction  de  l'Eglise  de  Jérusalem.  Oa 
traita  dans  la  huitième  l'affaire  de  Théodo- 
ret.  Il  avait  déjà  été  rétabli  dans  son  siège 
par  le  pape  saint  Léon.  Il  anathénialisa,  en 
présence  du  concile,  Nestorius,  et  quiconque 
ne  disait  pas  que  la  \'ierge  est  Mère  de  Uieu, 
et  quicon(]ue  divisait  en  deux  le  Fils  unique. 
Il  souscrivit  à  la  définition  de  foi  qui  y  fut 
dressée;  il  avait  dès  auparavant  souscrit  à  la 


413 


CAL 


CAL 


414 


lellre  de  saint  Léon  à  Flavien.  Les  magii- 
tr.its  no  trotivanl  donc  aucune  tlifficullé  sur 
son  rôliiblissciniMit,  ils  doni.indèrcnt  qu'il 
renlrâl  dans  son  siège,  comme  sainl  Léon 
l'avait  jugé  :  ce  que  tous  les  évêques  accor- 
dèri'iit.  Ibas  demanda  dans  la  neuvième  ses- 
sion que  l'on  cessât  tout  ce  qui  avait  été  fait 
à  Eplièse  en  son  absence,  et  qu'on  le  rendit 
à  son  éjflise.  On  lut  d'abord  la  sentence  ar- 
hiinilede  Phoiius  de  ïyr  et  d'Eustalhe  de 
Béryle,  rendue  à  Tyr,  le  23  février  i48, 
par  laquelle  il  paraissait  qu'lbas  avait  dé- 
claré sa  foi  et  pardonné  à  ses  accusateurs  ;  et 
comme  il  y  avait  beaucoup  d'autres  pièces  à 
lire,  on  remit  l'alTaire  à  la  session  suivante, 
qui  se  tint  le  lendemain  27  octobre.  On  y 
lut  les  actes  du  synode  tenu  à  Bérytc,  le  1 
septembre  hhS,  où  ibas  avait  été  renvoyé 
absous.  Les  magistrats  proposèrent  ensuite 
la  lecture  de  ce  qui  avait  été  fait  contre  lui 
dans  le  faux  conciled'Kphèse.  Mais  les  légats 
s'y  opposèrent,  disant  que  l'évèque  de  Rome 
avait  rejeté  et  déclaré  nul  tout  ce  qui  avait 
été  fait  dans  ce  concile,  excepté  l'ordination 
de  Maxime  d'Anlioche,  que  ce  pape  avait 
reçu  à  sa  communion,  et  qu'il  fallait  deman- 
der une  loi  à  l'empereur  qui  défendit  même 
de  donner  le  nom  de  concile  à  cette  assem- 
blée. Sans  faire  donc  lecture  des  actes  d'E- 
phèse,  Piiscasiu  et  les  autres  légats  opinèrent 
que,  suivant  les  pièces  qui  avaient  été  lues, 
Ibas  devait  être  reconnu  pour  orthodoxe  et 
recouvrer  l'honneur  de  l'épiscopat  et  son 
église  dont  il  avait  été  chassé  injustement; 
qu'à  l'égard  de  Nonnus,  ordonné  évéque  d'B- 
desse  à  la  place  d'ibas,  c'était  à  l'évèque 
d'Anlioche  de  statuer  sur  ce  qu'il  jugerait 
plus  à  propos.  Son  avis  fut  que  Nonnus  con- 
serverait les  honneurs  de  l'épiscopat  jusqu'à 
ce  qu'on  eût  examiné  son  ordination  dans 
une  assemblée  des  évéques  de  la  province: 
ce  qui  fut  approuvé  du  concile  et  des  ma- 
gistr;its.  On  demanda  seulement  qu'lbas 
anathématisât  Nestorius  et  Eutychès  ;  ce 
qu'il  lit  à  l'instant.  Dans  la  même  session, 
Maxime,  qui  avait  été  élu  évéque  d'Anlioche 
en  la  place  de  Domnus  déposé  dans  le  faux 
concile  d'Ephèse,  demanda  que  l'on  accordât 
à  son  prédécesseur  une  pension  sur  les  reve- 
nus de  l'Eglise  d'Antiociie;  les  magistrats  et 
les  évéques  du  coi;cile  y  consentirent,  mais 
en  laissant  à  la  discrétion  de  Maxime  la 
quantité  ('e  la  pension. 

La  onzième  et  la  douzième  session,  quoi- 
que tenues  en  différents  jours,  l'une  le  29 
octobre,  l'autre  le  30  du  même  mois,  ne 
traitèrent  que  d'une  seule  affaire  ,  qui  était 
celle  de  Bassien  et  d  Etienne  dEphèse.  Bas- 
sien  ,  ordonné  par  force  évéque  d'Evazes  , 
ville  de  la  province  d'Asie  ,  ne  voulut  pas 
aller  à  l'Eglise  pour  laquelle  on  l'avait  or- 
donné ;  mais  celle  d'Ephèse  étant  devenue 
vacante  par  la  mort  de  Basile,  en  4'ii,  Bas- 
sien  en  prit  le  gouvernement,  contraint, 
disait-il  ,  de  l'accrpter  par  les  évéques  ,  le 
clergé  et  le  peuple.  11  fut  maintenu  dans  ce 
siège  par  l'empereur  Théodose  11  et  p;ir 
saint  Procle,  qui  n'avait  pas  d'abord  ap- 
prouvé sou  iutronisatiuii.  Après  quatre  ans 


d'épiscopat ,  c'est-à-dire  en  W8  ,  comme  il 
offrait  le  sacrifice  avec  tout  son  peuple  et  son 
clergé,  ccuxqui  avaient  accoutumé  de  rece- 
voir de  sa  main  les  saints  mystères,  se  sai- 
sirent de  lui  ,  lui  arrachèrent  son  habit  sa- 
cerdotal, et  le  traînèrent  en  prison,  où  ils 
le  retinrent  pendant  trois  mois.  Durant  ce 
temps-là,  les  mêmes  évéques  qui  avaient 
ordonne  Bassien  ,  ordonnèrent  à  sa  place 
Etienne,  prêtre  dEphèse,  qui  en  fut  évéque 
jusqu'en  V-îi,que  Bassien  demanda  à  être 
rétabli  dans  son  siège.  A  cet  effet,  il  présenta 
sa  requête  dans  la  session  du  29  octobre.  11 
l'avait  présentée  auparavant  à  l'empereur 
Marcien  ,  et  ce  prince  l'avait  renvoyée  au 
concile.  Elle  y  fut  lue.  Gomme  il  se  plaignait 
qu'Etienne,  alors  évéque  d'Ephèse,  lui  re- 
tenait son  siège  et  son  bien,  les  magistrats 
ordonnèrent  à  Etienne  de  répondre.  Etienne 
dit  que  Bassien  n'avait  point  été  ordonné 
évéque  d'Ephèse  ;  mais  que  celle  église  étant 
devenue  vacante,  il  y  était  entré  de  force  et  s'y 
était  assis, à  la  faveur  d'une  troupe  de  gladia- 
teurs et  d'autres  gens  armés  ;  qu'après  qu'on 
l'en  avait  chassé,  suivant  les  canons,  qua- 
rante évéques  d'Asie  l'avaient  ordonné  à  la 
place  de  Bassien  ,  par  le  suffrage  des  nobles, 
du  peuple ,  du  clergé  et  de  la  ville  ,  dont  il 
était  bien  connu,  puisqu'il  y  avait  quarante 
ans  qu'il  était  dans  le  clergé  d'Ephèse.  Bas- 
sien  ,  de  son  côté ,  fit  au  concile  le  détail  de 
ses  bonnes  œuvres  depuis  sa  jeunesse,  di- 
sant qu'il  avait  fait  bâtir  un  hôpital,  où  il 
avait  mis  soixante  et  dix  lits,  qu'il  y  rece- 
vait tous  les  malades  et  les  étrangers;  que 
l'évèque  Memnon,  jaloux  de  sa  vertu  ,  l'a- 
vait ordonné  malgré  lui  évéque  d'Evazes  , 
pour  l'obliger  par  là  à  sortir  d'Ephèse;  que 
Basile,  successeur  de  Memnon,  étant  mort, 
on  lui  fil  violence  pour  le  mettre  lui-même 
sur  le  siège  d'Ephèse  ;  que  son  intronisation 
fut  confirmée  par  l'empereur  Théodose  et 
par  saint  Procle  de  Constantinople  ;  qu'il 
était  demeuré  paisible  dans  celle  église  , 
pendant  quatre  ans  ;  en  sorte  qu'il  avait  or- 
donné dix  évéques  et  plusieurs  clercs.  11  dé- 
clara ensuite  de  quelle  manière  on  l'avait 
maltraité,  en  lui  ôlant  ses  habits  sacerdo- 
taux ,  en  l'enfermant  en  prison  ,  et  en  lui 
prenant  tout  son  bien;  il  rejeta  toutes  ces 
violences  en  partie  sur  Etienne.  Après  quel- 
ques autres  contestations  de  part  et  d'autre, 
les  magistrats,  voyant  qu'aucun  des  deux 
n'avail  été  ordonné  par  le  concile  de  la  pro- 
vince, qu'au  contraire,  ils  avaient  été  l'un 
et  l'autre  faits  évéques  par  violence,  opi- 
nèrent qu'il  fallait  lés  déposer  tous  deux,  et 
élire  un  autre  évéque  d'Ephèse.  Ce  jugement 
parut  juste;  mais,  sur  la  remontrance  des 
évéques  d'Asie,  on  suspendit  pour  quelque 
temps  cette  nouvelle  élection,  dans  la  crainte 
que  si  l'on  envoyait  à  Ephèse  un  évéque  élu 
à  Calcédoine  ,  cela  n'occasionnât  quelque 
sédition.  Cette  affaire  fut  encore  discutée 
d.ius  la  douzième  session ,  qui  se  tint  le  len- 
demain. On  convint  qu'Etienne  et  Bassien 
seraient  déposés  et  qu'on  élirait  un  autre 
évéque  à  leur  place;  mais  qu'ils  garderaient 
l'un  et  l'autre  la  dignité  d'évéquc  ,  avec  une 


415 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILFS. 


H6 


pension 'de  deux  cents  pièces  d'or  par  an, 
sur  les  revenus  de  l'Eglise  d'Ephèse.  On  ac- 
corda encore  à  Bassien  la  permission  de  pour- 
suivre, suivant  les  formes  des  lois,  Etienne 
ou  tout  autre  qu'il  voudrait,  pour  se  faire 
rendre  ce  qu'on  lui  avait  enlevé  de  son  bien. 

La  treizième  session  fut  tenue  le  même 
jour  que  la  précédente,  le  30  octobre.  Euuo- 
niius  de  Nicomédie  y  présenta  une  requête  en 
plainte  de  ce  qu'Ânastase  de  Nicée,  entre- 
prenant sur  les  droits  de  métropolitain,  avait 
excommunié  des  clercs  de  l'église  de  Basili- 
nople,  qui  était  de  la  dépendance  de  Nico- 
médie. Anaslase  soutenait  au  contraire  que 
Basilinople  ayant  été  autrefois  tirée  de  l'E- 
glise de  Nicée,  par  Julien  qui  en  fit  une  ville 
à  qui  il  donna  le  nom  de  sa  mère,  Basiiine, 
elle  devait  dépendre  de  Nicée,  et  la  recon- 
naître comme  sa  métropole.  Les  parties  al- 
léguèrent diverses  raisons  pour  appuyer 
leurs  prétentions  ;  mais  les  magistrats  vou- 
lant aller  au  fond  de  l'affaire,  demandèrent 
ce  que  portaient  les  canons.  On  lut  le  qua- 
trième de  Nicéo,  où  il  est  dit  que  les  ordi- 
nations de  chaque  province  se  doivent  faire 
par  l'autorité  du  métropolitain.  Anaslase  ré- 
pondit que  l'empereur  Valens  avait  par  une 
loi  attribué  à  Nicée  le  droit  de  métropole. 
Eunomius  cita  une  loi  de  Valentinien,  pos- 
térieure à  la  précédente,  qui  portail  que  le 
titre  de  métropole,  donné  par  honneur  à  Ni- 
cée, ne  préjudicierait  en  rien  aux  privilèges 
de  Nicomédie.  Sur  quoi  les  magistrats,  de 
l'avis  de  tout  le  concile,  déclarèrent  que  le 
canon  de  Nicée  ne  voulant  qu'un  métropo- 
litain dans  chaque  province,  l'évêque  de 
Nicomédie  ,  qui  était  lie  toute  antiquité  mé- 
tropolitain dans  la  Bithynie,  serait  reconnu 
en  cette  qualité  par  l'évêque  de  Basilinople 
et  même  par  celui  de  Nicée,  qui  conserverait 
toutefois  le  titre  de  métropolitain  ,  par  hon- 
neur seulement.  Aélias  ,  archidiacre  de 
Constantinople  ,  prétendit  que  l'évêque  de 
cette  ville  était  en  possession  d'ordonner 
celui  de  Basilinople,  et  demanda  que  ce  droit 
lui  fût  conservé.  Le  concile  répondit  qu'il 
fallait  s'en  tenir  aux  canons.  A  quoi  les  ma- 
gistrats ajoutèrent  que  l'évêque  de  Nicomédie 
devait  être  métropolitain  de  toute  la  pro- 
vince ;  et  qu'à  l'égard  dos  privilèges  de  l'Eglise 
de  Constantinople,  on  les  examinerait  en  un 
autre  temps. 

Dans  la  quatorzième  session  ,  qui  se  tint 
le  31  octobre,  on  lut  deux  requêtes  de  Sa- 
binien  ,  évêqun  de  Perrha  en  Syrie,  l'une 
adressée  à  l'empereur,  l'autre  aux  arche- 
vêques Léon  ,  Aualoliijs  et  Maxime,  portant 
qu'ayant  été  ordonné  évêque  de  Perrha  par 
les  évêques  de  la  province,  à  la  place  d'A- 
thanase  ,  chassé  de  son  siège  ,  parce  «luac- 
cusé  de  crimes  atroces  ,  il  n'avait  pas  voulu 
comparaître,  néanmoins  le  concile  d'Ephèse, 
sous  Dioscore  ,  avait  renvoyé  Alhanase  à 
Perrha,  et  l'en  avait  chassé  lui-même,  contre 
le  gré  des  habitants  de  celle  ville.  Alhanase 
se  défendit,  en  disant  que  sa  cause  avait  été 
jugée  par  saint  Cyrille  et  saint  Procle  ;  mais 
qu'après  la  mort  de  saint  Cyrille,  Uomnus 
d'Antioche  l'ayant  fail  citer  en  jugement ,  il 


lui  avait  répondu  que  si  l'on  voulait  s'en  te- 
nir aux  lettres  de  saint  Cyrille  et  de  saint 
Procle ,  il  était  prêt  à  comparaître  et  à 
répondre  à  la  citation.  Il  demanda  qu'on  lût 
ces  lettres.  Elles  portaient  qu'Athanase  s'é- 
tait plaint  à  un  concile  de  Constantinople  de 
quelques  -  uns  de  ses  ecclésiastiques  qui 
avaient  voulu  mettre  les  économes  de  l'é- 
glise £1  leur  choix,  et  ôter  son  nom  des  dip- 
tyques. Sur  quoi  saint  Cyrille  et  saint  Procle 
avaient  prié  Domnus  d'Antioche  de  nommer 
des  commissaires  pour  juger  Alhanase  sur 
les  lieux  ,  s'il  ne  pouvait  y  aller  lui-même, 
à  cause  que  cette  ville  était  trop  éloignée 
d'Antioche.  Suivant  les  canons  ,  c'était  au 
métropolitain  d'Athanase  à  le  juger;  mais 
il  l'avait  récusé  comme  suspect.  Domnus 
nomma  pour  commissaire  Panolbius,  évêque 
d'Hiéraple ,  ami  d'Athanase.  Néanmoins 
celui-ci  ne  voulut  pas  comparaître  ;  il  offrit 
même  de  se  défaire  de  son  évêchè.  Jean , 
successeur  de  Panolbius ,  cita  aussi  Alha- 
nase ,  et  enfin  Domnus  le  cita  à  son  concile. 
Alhanase  fil  défaut  partout.  Au  contraire, 
les  clercs  de  Perrha  ayant  comparu  pour 
l'accuser,  les  évêques  du  concile  d'Antioche 
le  condamnèrent ,  comme  ayant  exposé  faux 
à  saint  Cyrille  et  à  saint  Procle.  Sabinien 
demanda  qu'on  lût  les  actes  de  ce  concile. 
Après  qu'on  en  enl  fait  la  lecture,  les  ma- 
gistrats den.iandèrent  si  quelques-uns  de  ceux 
qui  avaient  déposé  Alhanase  avec  Domnus 
étaient  présents  au  concile.  Théodore  de  Da- 
mas et  six  autres  évêques  s'étanl  avancés  , 
dirent  que  les  clercs  de  Perrha  avaient 
formé  des  plaintes  contre  Alhanase  ;  qu'étant 
appelé  jusqu'à  trois  fois,  et  ne  s'étant  pas 
présenté,  on  avait  prononcé  contre  lui  la 
sentence  de  déposition.  Les  magistrats  de- 
mandèrent à  Alhanase  pourquoi  il  n'avait 
pas  comparu  au  concile  d'Antioche?  11  ré- 
pondit :  Parce  que  l'évêque  d'Antioche,  qui 
y  présidait,  était  mon  ennemi.  Les  magis- 
trats jugèrent  qu'Athanase  ayant  été  déposé 
pour  sa  contumace.  Sabinien  devait  demeu- 
rer possesseur  de  l'église  de  Perrha,  puis- 
qu'il avait  été  ordonne  par  le  concile  de  la 
province.  Ils  déclarèrent  qu'Athanase  avait 
été  mal  rétabli  par  Dioscore  dans  le  faux 
concile  d'Ephèse,  et  Sabinien  mal  dépose; 
que  toutefois  Maxime  d'Antioche  avec  son 
concile  prendrait  connaissance  de  l'affaire  , 
en  sorte  qu'elle  fût  terminée  dans  huit  mois  ; 
(|ue  si  Alhanase  se  trouvait  convaincu  ,  no 
fût-ce  que  d'un  seul  crime  digne  de  déposi- 
tion, il  serait  non-seulement  déchu  de  l'é- 
piscopal,  mais  encore  soumis  aux  peines  des 
lois  ;  et  que  si  ,  dans  cet  espace  de  lemps,  il 
n'était  ni  poursuivi,  ni  convaincu,  on  le  re- 
mellrait  dans  son  siège,  dont  Sabinien  serait 
coadjuleur,  avec  une  pension  proportionnée 
iiux  revenus  de  l'église  de  Perrha.  Le  concile 
approuva  ce  jugement. 

Le  même  jour,  31  octobre,  après  qu'on 
eut  réglé  toutes  les  affaires  particulières 
portées  au  concile,  l'archidiacre  Aélius  re- 
présenta qu'il  y  en  avait  aussi  une  à  régler, 
par  rapport  à  l'Eglise  de  Constantinople.  Il 
avait  proposé  la  même  chose  dès  la  veille,  el 


117 


CAL 


CAL 


418 


les  magislrals  en  avaiiMit  renvoyé  l'cxamon 
à  un  autre  inomcnl.  Il  pria  donc  les  lé;;als 
el  les  magistrats  d'èlro  présents  aux  délibé- 
rations qui  devaient  être  prises  à  ce  sujet. 
Les  légats  s'y  refusèrent,  disant  qu'ils  n'en 
avaient  jioint  reçu  d'ordre  du  pape  ;  les  ma- 
gistrats s'en  excusèrent  aussi  et  dirent  que 
le  concile  pouvait  examiner  la  chose  sans 
leur  concours.  Les  légats  s'étant  retirés  avec 
les  magistrats  ,  les  évéques  d'Orient  ,  qui 
composaient  le  reste  du  concile,  firent  un 
canon  en  faveur  de  l'Eglise  de  Conslanli- 
nopie,  portant  que  l'évéque  de  celle  ville 
appelée  la  nouvelle  Rome  aurait  non -seu- 
lement la  préséance  d'honneur  sur  tous  les 
autres  évêques  après  celui  de  l'ancienne 
Home  ,  mais  encore  un  droit  étendu  de  juri- 
diction sur  les  trois  métropoles  du  Pont , 
de  l'Asie  el  de  la  ïlirace.  Ce  canon  ,  contre 
lequel  l'Eglise  romaine  a  toujours  réclamé, 
jusqu'à  l'époque  du  quatrième  concile  de 
Latran ,  où  le  second  rang  parmi  les  pa- 
triarches a  élé  enfin  accordé  par  le  pape 
Innocent  III  à  celui  de  Conslanlinople,  est 
compté  pour  le  vingt-huitième  des  canons  de 
Calcédoine,  que  nous  allons  rapporter  ici, 
quoique  les  vingt-sept  premiers  a pparliennenl 
plutôt  aux  précédentes  sessions  du  concile. 

Le  1"  confirme  tous  les  canons  faits  dans 
les  conciles  précédents,  et  en  ordonne  l'ob- 
servalion. 

Ce  canon  doit  s'entendre  de  tous  les  con- 
ciles lanl  généraux  que  particuliers  qui 
ont  précédé  celui  de  Calcédoine,  et,  par 
conséquent ,  du  code  de  l'Eglise  grecque 
donné  par  Justel, qui  contient  cent  soixanle- 
dix  canons  tirés  des  conciles  de  Nicée,  d'An- 
cyre,de  Néocésarée,de  Gangres,  d'Antioche, 
de  Laodicée  et  de  Conslanlinople;  car  il  y 
avait  dès  lors  un  recueil  de  canons,  comme 
on  le  voit  par  divers  endroits  des  actes  du 
concile  de  Calcédoine.  H  est  attribué,  dans  un 
ancien  manuscrit,  à  Etienne  d'Ephèse;  mais 
peut-être  celui-ci  n'y  ajouta-l-il  que  les  ca- 
nons des  conciles  d'Ejjhèse  et  de  Calcédoine. 

Le  2'  porte  que  ,  si  un  évéque  a  mis  en 
commerce  la  grâce  ,  qui  n'est  point  vénale, 
el  ordonné  pour  de  l'argent  un  évêque  ,  un 
chorévêque,  un  prêtre  ,  un  diacre  ou  quel- 
que autre  clerc;  ou  s'il  a  établi  pour  de  l'ar- 
gent un  économe,  un  défenseur,  un  concier- 
ge, ou  quelque  autre  de  ceux  qui  sont  dési- 
gnés dans  le  canon  ,  l'ordinateur  sera  en 
danger  de  perdre  son  rang;el  celui  qui  sera 
ordonné  ou  pourvu  ne  profilera  point  de  la 
place  qu'il  aura  voulu  acheler  :  l'enlremet- 
leur  même  de  cet  infâme  trafic, s'il  est  clerc, 
sera  déposé  ;  s'il  est  laïque  ou  moine,  il  sera 
anathématisé. 

Ce  canon  condamne  el  punit  toute  espèce 
de  simonie  commise  ,  non-seulement  dans 
l'ordination,  mais  aussi  dans  la  nomination 
des  olUciers  de  l'Eglise,  quels  qu'ils  puissent 
être  ,  tels  ((ue  les  économes  ,  ses  défenseurs 
ou  avocals,  ses  concierges,  etc.  Ce  canon  se 
Irouve  dans  la  lettre  encyclique  du  concile 
de  Conslanlinople  ,  de  l'an  kbd  ,  et  dans  les 
actes  du  concile  de  Paris,  de  l'an  823.  On  le 
trouve  aussi  dans  Içs  actes  de  l'usscmblée  du 


clergé  de  France  ,  de  l'an  16")5  ;  et  les  pré 
lats  de  celle  assemblée  en  firent  usage  contre 
les  secrétaires  des  évêques  ,  qui  exigent  des 
salaires  excessifs  pour  le  sc'cau  cl  les  autres 
droits  de  l'évéque  ;  d'où  vient  <)ue  Michel 
Amelot,  archevêque  de  Tours,  défendit ,  par 
un  mandement  de  l'an  1(375  ,  de  rien  donner 
el  de  rien  recevoir  pour  les  lettres  d'ordres  , 
ni  pour  toute  autre  expédition. 

Le  :i'  canon  défend  aux  évêques  ,  aux 
clercs  et  aux  moines,  de  prendre  à  ferme  des 
terres  ,  ou  de  se  charger  des  affaires  tempo- 
relles ,  si  ce  n'est  que  les  lois  les  appellent  à 
une  tutelle  dont  ils  ne  puissent  s'excuser  , 
ou  que  révé(]ue  les  charge  du  soin  des  affai- 
res de  l'Eglise  ou  de  personnes  misérables  , 
comme  les  veuves  et  les  orphelins. 

Les  tutelles  et  les  curatelles  étaient  défen- 
dues aux  clercs  ,  dès  le  temps  de  saint  Cy- 
prien.  Dans  la  suite  ,  les  clercs  et  les  moines 
en  ont  été  déchargés  par  les  empereurs.  Jus- 
tinian.  in  l.Ll,Cod.  de  Episcopis  et  Clericis. 

Le  4'  déclare  que  ,  quoiqu'on  doive  hono- 
rer ceux  qui  mènent  une  vie  vraiment  soli- 
taire ,  néanmoins ,  parce  qu'il  y  a  des  per- 
sonnes qui  ,  sous  prétexte  d'embrasser  la 
profession  monastique,  troublent  l'Eglise  et 
l'Etat,  en  parcourant  les  villes  pour  se  bâiir 
des  monastères,  il  sera  défendu  de  bâtir  un 
monastère  ou  un  oratoire,  c'est-à-dire  une 
chapelle,  un  petit  monastère,  sans  le  consen-. 
lemenl  de  l'évéque  de  la  ville  et  du  proprié- 
taire de  la  terre.  11  veut  aussi  que  les  moi- 
nes, tant  des  villes  que  de  la  campagne, 
soient  soumis  à  l'évéque  el  vivent  en  repos, 
ne  s'appliquanl  qu'au  jeûne  et  à  la  prière, 
sans  s'embarrasser  d'afl'aires  séculières,  s'ils 
n'en  sont  chargés  par  l'évéque  pour  quel- 
que nécessité.  11  leur  défend  en  même  temps 
de  recevoir  des  esclaves  dans  leurs  monas- 
tères, sans  la  volonté  des  maîtres. 

Le  5'  ordonne  l'observation  des  anciens 
canons,  à  l'égard  des  évêiues  et  des  clercs 
qui  passent  d'une  église  à  une  autre. 

Le  C*  défend  d'ordonner  aucun  ecclésiasti- 
que, soit  prêtre,  soit  diacre,  sans  l'attacher 
à  une  église  de  la  ville  ou  de  la  campagne, 
ou  à  un  monastère,  et  déclare  nulles  les  or- 
dinations absolues,  en  défendant  à  ceux  qui 
les  ont  reçues  d'en  faire  aucune  fonction,  à 
la  honte  de  ceux  qui  les  auront  ordonnés. 

Il  y  a  deux  choses  surtout  dignes  de  re- 
marque dans  ce  canon  :  la  première,  qu'on 
ordonnait  des  prêtres  qu'on  attachait  aux 
monastères,  qui  n'étaient  pour  l'ordinaire 
composés  que  de  laïques,  afin  d'y  dire  la 
messe  el  d'y  faire  les  autres  fonctions  sa- 
cerdotales ;  et  ces  prêtres  étaient  différents 
des  supérieurs  de  ces  mêmes  monastères, 
comme  on  le  voit  par  la  règle  et  par  les  let- 
tres de  saint  Augustin  ;  la  seconde,  que  les 
ordinations  réprouvées  par  ce  canon  n'é- 
taient pas  seulement  illicites,  mais  encore 
nulles  el  invalides,  selon  plusieurs  anciens 
scolastiques  cités  par  le  P.  Morin,  DeSS.  Or- 
dinal, part.  III,  cxcrcit.  5,  cap.  49. 

Le  septième  défend,  sous  peine  d'ana- 
thème,  à  ceux  qui  sont  entrés  une  fois  dans 
le  clergé  ou  dans  l'état  monastique,  de  quit- 


419 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


m 


ter  l'on  et  l'aotre  de  ces  élals  qu'ils  ont  ctti- 
brassés  à  cause  de  Dieu,  pour  s'cngnger 
dans  l;i  milice  ou  diiis  une  digiiilé  séculière. 

Pour  bien  prendre  le  sens  de  ce  c^non,  il 
est  nécessaire  d'ol)server  que,  quoiciuo  le 
piariage  ne  fût  pas  interdit  aux  clercs  infé- 
rieurs, les  anci(\ns  étaient  néanmoins  per- 
suadés que  ni  les  clercs,  quels  qu'ils  fussent, 
ni  les  moines,  ne  pouvaient,  sans  une  sorte 
d'apostasie,  quilter  la  vie  cléricale  ou  mo- 
nnsliquc,  pour  s'engager  dans  la  milire  ou 
dans  une  dignité  séculière,  parce  qu'ils  re- 
gardaient ces  sortes  d'états  comme  essen- 
tiellement contraires  à  la  vie  cléricale  et  mo- 
nastique :  tel  est  le  sens  de  ce  canon,  qui 
était  encore  en  vigueur  dans  le  treizième 
siècle,  comme  l'assure  le  P.  Thoraassin,  De. 
Disciplin.  eccl.  pari.  IV,  lib.  II,  cap.  k. 

Le  8'  ordonne  que  tous  les  clercs  des  hô- 
pitaux, des  monastères  et  des  églises  ou  cha- 
pelles des  martyrs,  de  même  que  tous  ceux 
qui  demeurent  en  ces  lieux,  seront  sous  la 
puissance  de  l'évêque  de  chaque  ville,  sui- 
vant la  tradition  des  Pères,  sous  peine  ■.  e 
correction  canonique  pour  les  clercs,  et 
d'excommunication  pour  les  moines  et  les 
laïques. 

Il  y  avait  autrefois  des  clercs  et  des  moi- 
nes destinés  à  desservir  des  hôpitaux  et  des 
églises  des  martyrs,  qui  se  prétendaient 
exempts  de  la  juridiction  de  l'évêque  diocé- 
sain :  le  concile  de  Calcédoine  les  y  sou- 
met, selon  Id  tradition  des  PP.  et  des  ca- 
nons. 

Le  9'  défend  aux  clercs,  qui  ont  des  affai- 
res avec  d'autres  clercs,  de  quitter  leur  évé- 
que  pour  s'adresser  aux  tribunaux  séculiers, 
et  leur  ordonne  de  poursuivre  leurs  causes 
premièrement  devant  leur  évêque  ou,  par 
son  ordre,  devant  celui  dont  les  parties  se- 
ront convenues  ;  le  tout  sous  les  peines  ca- 
noniques. Le  canon  ajoute  que  les  différends 
que  les  clercs  auront  avec  leurs  évêques, 
seront  jugés  par  le  concile  de  la  province; 
mais  que  si  un  évêque  ou  un  clerc  a  une 
affaire  avec  le  métropolitain,  elle  sera  jugée 
par  l'exarque  du  département  ou  par  le 
siège  de  la  ville  royale  di-  Gonstantinople. 

Ce  canon,  qui  traite  du  juge  qui  doit  ter- 
miner les  causes  des  clercs,  renferme  trois 
cas.  Ou  bien  un  clerc  a  une  affaire  avec  un 
autre  clerc,  ou  avec  son  évêque,  ou  avec 
son  métropolitain.  Dans  le  premier  cas,  l'af- 
faire, soit  civile,  soit  ecclésiastique,  doit  être 
portée,  en  première  instance,  au  tribunal  de 
l'évêque  ;  ce  qui  est  confirmé  par  le  chapi- 
tre iil  de  la  123'  novclle  de  Justinien,  non- 
seulement  pour  les  causes  que  les  clercs  ont 
entre  eux,  mais  encore  pour  celles  que  les 
la'Kiues  intentent  aux  clercs.  Dans  le  deu- 
xième cas,  qui  est  celui  d'un  clerc  qui  a  un 
différend  avec  son  évêque,  l'affaire  sera  por- 
tée au  concile  de  la  province.  Dans  le  iroi- 
sième  cas,  où  un  clerc,  ou  bieu  un  évêciuc, 
aurait  quelque  différend  avec  son  métropoli- 
tain, il  faudra  recourir  à  l'exarque  du  dé- 
partement ou  au  siège  de  Gonstantinople. 
Par  l'exarque  du  département,  on  n'entend 
pas  le  simple  mélropolilain  d'une  province, 


comme  l'observe  Balsnmon  ;  maïs  celui  qui 
présidait  à  tout  un  diocèse,  selon  l'ancienne 
signification  de  ce  terme,  c'r>t-,i-dire  à  un 
district  ou  (lé(iarl<'ment  eci  lésiaslique  qui 
renfermait  plusieurs  provinces:  c'est  là  ce 
qu'on  appelait  anciennement  diocèse,  ainsi 
que  l'observe  encore  BaUamon.  Les  exar- 
([ucs  on,  comme  traduit  Denys  le  Petit,  les 
primats  d'un  diocèse  étaient  donc  ceux  qui 
avaient  sous  eux  plusieurs  métropolitains  de 
provinces.  C'est  ainsi  que,  dans  les  actes 
mêmes  du  concile  de  Calcédoine,  Domnus, 
évêque  d'Antioche,  est  nommé  exarque  du 
diocèse  oriental.  L'empereur  lustiiiien,  con- 
firmant ce  canon  d.ins  le  chapitre  22  de  sa 
123'  novelle,  a  substitué  le  mol  de  patriarche 
à  celui  d'exarque:  mais  le  sens  est  le  mémo. 
Enfin  le  canon  veut  qu'on  puisse,  dans  le 
troisième  cas,  s'adresser  directement  à  l'évê- 
que de  Gonstantinople,  que  la  cause  puisse 
indifféremment  être  jugée,  soit  par  l'exar- 
que du  diocèse,  soit  par  l'évêque  de  la  ville 
impériale,  à  cause  sans  doute  des  laciiiiés 
que  présentait  ce  siège  pour  la  discussion 
des  affaires. 

Le  10'  canon  r  «  Il  n'est  pas  permis  à  un 
clerc  d'être  inscrit  en  même  temps  et  compté 
dans  le  clergé  de  deux  villes,  savoir  de  celle 
où  il  a  été  ordonné  d'abord  et  de  celle  où  il 
a  passé,  comme  plus  grande,  par  ambition  : 
ceux  qui  l'auront  fait,  seront  rendus  à  la 
première  église.  Que  si  quelqu'un  est  déjà 
transféré  à  une  autre  église,  il  n'aura  plus 
aucune  part  aux  affaires  de  la  première,  ou 
des  oratoires,  ou  des  hôpitaux  qui  en  dépen- 
dent; le  tout,  sous  peine  de  déposition  pour 
ceux  qui,  à  l'avenir,  retomberont  dans  cette 
faute.  » 

Le  11'  veut  que  l'on  ne  donne  que  des  let- 
tres de  paix  et  de  communion  aux  pauvres 
qui  voyagent,  si  l'on  s  lit  qu'ils  sont  effecti- 
vement catholiques,  afin  de  leur  procurer 
par  ces  lettres  les  secours  dont  ils  ont  be- 
soin. Il  réserve  les  lettres  de  recommanda- 
tion pour  les  personnes  d'une  condition  plus 
relevée,  parce  qu'on  les  accompagnait  or- 
dinairement de  quelques  éloges  de  la  piété 
et  de  la  vertu  de  ceux  qui  en  étaient  les  por- 
teurs. 

Les  lettres  de  paix,  qu'on  donnait  ancien- 
nement aux  pauvres  qui  voyageaient,  sont 
fort  bien  décrites  par  Sozomène,  au  chapi- 
tre 16  du  6'  livre  de  son  Histoire  ecclésiasti- 
que, où  il  rapporte  que  Julien  l'Apostat 
admirait  les  lettres  de  paix  que  les  évêques 
donnaient  aux  pauvres  voyageurs,  pour  leui* 
procurer  des  secours,  en  quelque  lieu  qu'ils 
pussent  aller.  Quant  aux  lettres  de  recom- 
2nandation,  dont  il  est  parlé  dans  ce  canon, 
Balsamon,  Zonare,  Arislhène  et  les  autres 
Grecs,  suivis  par  Genlien  Hervet ,  disent 
qu'on  ne  les  donnait  qu'aux  personnes  sus- 
pectes, et  lisent  ainsi  les  dernières  paroles 
du  canon  :  Quoniam  littems  commendulitias 
iis  solis  personis  qitœ  sant  suspeclœ.  prœinri 
opiirtel.  Les  personnes  suspectes,  disent  ces 
commentateurs,  parce  qu'elles  avaient  été 
liées  de  quelque  censure,  avaient  besoin  de 
lettres  de  recommandation,  qui  prouvassent 


iai 


CAL 


CAL 


m 


qu'elles  nvnienl  été  relevées  de  ces  censures, 
puisque  s.ins  cela  les  évoques,  dnns  les  dio- 
cèses rtcsqufis  elles  d^'yaieiil  voyager,  n'au- 
raicul  pas  voulu  les  recevoir  à  la  ()aix  el  à 
iaconimuniou.  Mais  M.  df  l'Aubespiiie  rél'ule 
solideuiinl  celli'  explication  des  comnieiila- 
teurs  grecs,  el  fail  voir  que  les  Icllres  paci- 
fiques élaienl  différentes  des  letlres  de  re- 
commandation, en  ce  que  les  premières  so 
donnaient  aux  pauvres  ordinaires,  et  les  au- 
tres aux  personnes  d'une  condition  plus  re- 
levée, soit  clercs,  soit  laïques. 

Le  12*  canon  fut  fait  à  l'occasion  des  diffé- 
rends (Mitre  les  évêqnes  de  Tyr  el  de  Béryle, 
de  Nicouiédie  et  de  Nicée.  Il  porte  que  les 
évéques  ne  pourront,  sous  peine  de  déposi- 
tion ,  s'adresser  aux  puissances  ,  ni  obtenir 
des  lettres  du  prince  pour  diviser  une  pro- 
vince en  deux  ,  et  y  faire  deux  métropoli- 
tains, et  que,  quant  aux  villes  qui  oui  déjà 
été  honorées  du  nom  de  métropoles  ,  elles 
n'en  jouiront  que  par  honneur,  sans  préju- 
dice des  droits  de  la  véritable  métropole. 

Le  13'  défend  aux  clercs  étrangers  et  in- 
connus d'exercer  aucune  fonclion  dans  une 
autre  ville  ,  sans  lettres  de  recommandation 
de  leur  évêque  ,  qui  portent  témoignage  de 
leurs  ordres  et  de  leurs  mœurs. 

Le  mot  de  lecteurs,  qui  se  trouve  chez  Isi- 
dore, chez  Denys  le  Petit,  et  même  dans  le 
code  de  l'Eglise  romaine,  rend  ce  canon  obs- 
cur ;  mais  la  leçon  grecque  ,  qui  porle  iyno- 
tos,  au  lieu  de  leclores,  et  qui  est  la  meil- 
leure ,  lève  la  difficulté.  La  discipline  conte- 
nue dans  ce  canon  a  été  renouvelée  par  le 
concile  de  Trente,  sess.  22. 

Le  14^°  déclare  que,  puisqu'il  est  accordé 
en  quelques  provinces  aux  ledeurs  et  aux 
chantres  de  se  marier,  il  ne  leur  sera  point 
permis  de  prendre  des  femmes  qui  ne  soient 
point  catholiques,  ou  de  faire  baptiser  leurs 
enfants  chez  les  hérétiques,  il  ne  veut  pas 
non  plus  qu'ils  les  marient  à  des  hérétiques, 
à  des  Juifs,  ou  à  des  païens,  s'ils  ne  promet- 
tent de  se  convertir  ;  et ,  à  l'égard  de  clux 
qui  avaient  reçu  le  baptême  chez  les  héré- 
tiques ,  il  ordonne  à  leurs  parents  de  les 
faire  entrer  dans  la  communion  de  l'Eglise. 

On  voit  par  ce  canon,  que  la  discipline  de 
l'Eglise  n'était  point  partout  la  même,  tou- 
chant la  continence  de  ses  ministres.  En 
quelques  provinces  d'Orient,  il  était  permis 
aux  lecteurs  et  aux  chantres  de  se  marier  ; 
el  cet  usage  est  reçu  partout  aujourd  hui  , 
tant  en  Orient  qu'en  Occident.  On  voit  aussi 
l'horreur  que  l'Eglise  a  eue,  dans  tous  les 
temps  ,  des  mariages  des  catholiques  avec 
les  hérétiques,  à  cause  du  danger  de  séduc- 
tion, tant  pour  la  partie  catholique,  que 
pour  les  enfants. 

Le  15'  défend  d'ordonner,  par  l'imposition 
des  mains  ,  une  diaconesse  ,  qu'elle  n'ait 
l'âge  de  quarante  ans,  et  qu'on  ne  l'ail  beau- 
coup éprouvée.  Que  si  ,  après  l'imposition 
des  ntains  ,  et  après  avoir  passé  quelque 
Irnips  dans  le  service,  elle  vient  à  se  marier, 
au  mépris  de  la  grâce  de  Dieu,  elle  sera  ana- 
Ihemalisée  avec  son  mari. 

Le  16'  défend  aussi    aux  vierges  consa- 


crées A  Dieu  ,  et  aux  moines,  de  se  marier, 
sous  peine  d'élre  privés  de  la  communion  , 
penilanl  autant  de  temps  qu'il  plaira  à 
i'évéque. 

11  paraît  par  ce  canon  ,  que  ,  du  temps  du 
concile  d<'  Cal(  édoine,  les  vœux  des  vierges 
consacrées  à  Dieu  ,  non  plus  que  ceux  des 
moiiiis  ,  n'étaient  point  encore  regardés 
comme  des  empêchements  dirimants  du  ma- 
riage, puisijue  le  concile  n'ordonne  pa»  de 
séjiarer  les  vierges  ou  les  moines  qui  s'é- 
taient mariés  après  leurs  vœux,  mais  seule- 
ment do  les  priver  de  la  communion  ,  c'est- 
à-diie  <le  les  excommunier,  pour  autant  do 
temps  qu'il  plaira  à  l'évêque.  Gratien  ,  (|ui 
rapporte  ce  canon,  cdus.  27,  quœsl.  1,  eau. 
22  de  la  version  d'Isidoie,  el  qui  l'avait  déjà 
rapporte,  ibid.  can.  12  de  la  version  de  De- 
nys le  P(  til,  l'attribue  au  concile  de  Tribur  ; 
el  il  paraît  par  là  ,  comme  par  beaueoup 
d'aulres  endroits,  combien  Gratien  est  peu 
exact  à  indiquer  les  véritables  sources  des 
canons  qu'il  rapporte. 

Le  17'  adjuge  les  paroisses  de  la  cam- 
pagne aux  é(êques  qui  en  sonl  en  posses- 
sion paisible  depuis  trente  ans  ;  mais  on 
ajoute  que  si ,  d.ins  les  trente  ans  ,  il  se 
forme  quelque  dilGculté  ,  elle  pourra  être 
poursuivie  au  concile  de  la  province.  Que,  si 
le  métropolitain  est  partie,  on  ira  à  l'exar- 
que du  département  ou  à  l'évêque  de  Cons- 
tantinople,  el  que,  si  quelque  nouvelle  ville 
est  établie  par  la  puissance  de  l  empereur, 
l'ordre  des  paroisses  ecclésiastiques  suivra 
la  forme  du  gouvernement  politique. 

La  disposiimn  adoptée  a  la  tin  oe  ce  canon 
ne  doit  être  considérée  que  comme  une  me- 
sure purement  arbitraire  ,  et  ne  saurait  con- 
tredire le  principe  proclamé  par  l'évêque  Cé- 
cropius,  dans  la  '*'  session,  aux  applaudisse- 
ments de  tout  le  concile. 

Le  18*  punil  de  déposition  et  d'excommu- 
nication les  ecclésiastiques  et  les  moines  qui 
font  des  conjurations  et  des  cabales  contre 
leurs  évéques  ou  leurs  confrères,  ce  crime 
étant  défendu  même  par  les  lois  civiles. 

Le  19'  ordonne  que,  ponr  obvier  au  pré- 
judice que  causait  aux  affaires  de  l'Egiise 
le  défaut  des  conciles,  on  en  assemble  deux, 
chaque  année,  suivant  les  décrets  de  Nicée, 
au  liiu  choisi  par  le  métropolitain,  et  que 
les  évéques  qui  manqueront  de  s'y  trouver 
sans  empêchement  légitime  en  soient  repris 
par  leurs  confrères. 

Le  20'  déclare  que,  si  un  évêque  reçoit  un 
clerc  d'un  autre  diocèse,  lui  et  le  clerc  seront 
séparés  de  la  communion  jusqu'à  ce  que  le 
clerc  soit  retourné  à  son  évêque,  si  ce  n'est 
que  ce  clerc  soit  contraint  de  changer  d'é- 
glise à  cause  de  la  ruine  de  son  pays. 

La  séparation  de  la  communion ,  dont  il 
est  parlé  dans  ce  canon,  ne  doit  pas  s'en- 
tendre de  l'anathème  ou  de  l'excommuni- 
cation, mais  seulement  de  l'exclusion  pour 
un  temps  de  la  communion  avec  les  autres 
évéques,  ou  de  la  suspension  des  fonc- 
tions des  ordres;  et  c'esl  dans  ce  dernier 
sens  que  le  code  de  l'Eglise  romaine  et  les 
conciles   postérieurs ,   notamment  celui  de 


433 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


iU 


Trente,  l'ont  entendue,  lorsqu'ils  ont  pro- 
noncé la  peine  de  suspense  contre  l'évéque 
qui  ordonne  un  sujet  étranger  sans  la  per- 
mission de  son  propre  évêque,  et  contre  le 
sujet  ordonné  de  cette  jorle. 

Le  21'  défend  d'admettre  indifféremment 
les  clercs  ou  les  laïques  à  accuser  des  évo- 
ques ou  des  clercs,  sans  avoir  auparavant 
examiné  la  réputation  des  accusateurs. 

Le  22'  défend  aux  clercs,  sous  peine  de 
déposition,  ams:  qu'il  leur  avait  été  déjà  dé- 
fendu par  les  anciens  canons,  de  piller  les 
biens  de  leur  évêque  après  sa  mort. 

Le  23»  ordonne  au  défenseur  de  l'Eglise  de 
Conslanlinople  de  chasser  de  la  ville  les 
clercs  et  les  moines  étrangers  qui  y  venaient 
sans  y  être  envoyés  par  leur  évêque,  et  qui  y 
troublaient  souvent  le  repos  de  l'Eglise  et  des 
maisons  particulières. 

Le  2i'  porte  que  les  monastères,  une  fois 
consacrés  par  l'autorité  de  l'évéque,  et  les 
biens  qui  leur  appartiennent,  ne  changeront 
point  d'étit  :  en  sorte  qu'il  ne  soit  plus  per- 
mis d'en  faire  des  habitations  séculières,  ni 
d'usurper  les  biens  qui  leur  appartiennent. 

Le  2.3'  dit  que  les  ordinations  des  évéques 
se  feront  dans  trois  mois,  s'il  n'y  a  une  né- 
cessité absolue  qui  oblige  le  métropolitain  à 
différer,  et  que  le  revenu  de  l'église  vacante 
sera  conservé  par  l'économe. 

Le  26'  veut  que  chaque  église  cathédrale 
ait  un  économe  pris  du  corps  de  son  clergé, 
pour  administrer  ses  biens,  suivant  l'ordre 
de  l'évéque,  afin  que  l'on  voie  clair  en  cette 
administration,  et  que  les  biens  de  l'église 
ne  soient  pas  dissipés  ni  le  sacerdoce  décrié. 

Ce  canon,  dont  le  but  est  d'enipécher  qu'on 
n'accuse  les  évéques  d'infidélité  dans  l'admi- 
nistration des  biens  de  l'église,  a  été  renou- 
velé par  le  deuxième  concile  de  Séville, 
tenu  l'an  619,  can.  9. 

Le  27'  anathématise  celui  qui  enlève  une 
femme,  même  sous  prétexte  de  mariage,  ses 
complices  et  ses  fauteurs  :  si  c'est  un  clerc, 
il  doil  être  déposé. 

Le  28'  accorde  le  second  rang  à  l'Eglise  de 
Constanlinople,  en  ces  termes  :  «  Les  Pères 
ont  eu  raison  de  donner  au  siège  de  l'an- 
cienne Rome  ses  privilèges,  parce  qu'elle 
était  la  ville  régnante;  et,  par  le  même  mo- 
tif, les  cent  cinquante  évéques  du  concile  de 
Constanlinople  ont  jugé  que  la  nouvelle 
Rome,  qui  est  honorée  de  l'empire  et  du  sé- 
nat, doit  avoir  les  mêmes  avantages  dans 
l'ordre  ecclésiastique  et  être  la  seconde 
après  :  en  sorte  que  les  métropolitains  dos 
trois  départements  du  Pont,  de  l'Asie  et  de  la 
Thrace,et  les  évéques,  leurs  suffragants,qui 
sont  chez  les  Barbares,  soient  ordonnés  par 
l'évéque  de  Constantinople,  après  qu'ils  au- 
ront été  élus  canoniqnement  dans  leurs  égli- 
ses. Mais  chacun  de  ces  métropolitains  or- 
donnera les  évéques  de  sa  province,  assisté 
de  ses  suffragants,  selon  les  canons.  » 

Ce  canon  ne  se  trouve  point  dans  la  col- 
lection de  Denys  le  Petit,  ni  dans  les  autres 
collecteurs  latins,  ni  même  dans  les  anciennes 
coUeciions  grecques,  comme  l'a  prouvé  P.  de 
Marca  iDe  vêler,  can.  Collect. ,  c.  3,  §  17, 18), 


et  après  lui  N.  Alexandre  {Hist.  eccl.,  scec.  V, 
c.  1,  art.  13).  On  le  dressa  furlivement,  par 
les  intrigues  d'Anatole  de  Constantinople,  à  la 
suite  de  la  quinzième  session  du  concile;  il 
devint  le  sujet  d'une  grande  contestation 
entre  les  évéques  orientaux  et  les  légats  du 
pape,  qui  s'en  plaignirent  dans  la  seizième 
session,  du  l"  novembre,  qui  fut  la  dernière. 
Saint  Léon  ne  voulut  jamais  l'approuver. 
Outre  ces  vingt-huit  canons,  on  en  trouve 
deux  autres  dans  Balsamon,  Zonare,  Aris- 
Ihène  et  les  autres  commentateurs  grecs; 
mais  il  parait  qu'ils  sont  d'une  main  plus 
récente. 

Le  1"  déclare  qu'un  évêque  ne  doit  jamais 
être  réduit  au  rang  des  prêtres. 

Le  2'  accorde  un  délai  aux  évéques  d'E- 
gypte pour  souscrire  à  la  lettre  de  saint  Léon 
à  Flavien ,  jusqu'à  l'élection  d'un  évêque 
d'Alexandrie  à  la  place  de  Dioscore. 

Il  y  a  une  grande  différence  entre  les  di- 
vers exemplaires  du  concile  de  Calcédoine. 
Les  collections  ordinaires  ont  seize  sessions; 
mais  plusieurs  églises  n'en  avaient  que  six 
avec  les  canons.  La  session  qui  est  marquée 
pour  la  dernière,  et  la  seizième  dans  ces  col- 
lections. Libérât  la  compte  pour  la  douzième, 
d'autres  pourla  treizième. Le savantP.Mansi, 
depuis  évêque  de  Lacques,  dit  qu'il  a  trouvé 
dans  un  manuscrit  de  neuf  cents  ans,  de  la 
même  ville,  une  très-ancienne  version  des 
canons  de  Calcédoine,  qui  n'a  point  encore 
vu  le  jour,  et  qui  ne  cède  à  aucune  ancienne 
version  pour  la  fidélité.  Elle  ne  contient  que 
vingt-sept  canons ,  et  met  le  concile  de  Cal- 
cédoine à  l'an  450,  quoiqu'il  se  soit  tenu  l'an 
k'ôl,  et  cela  selon  l'usage  ancien,  qui  négli- 
geait l'exactitude  dans  la  supputation  des 
années,  en  faveur  du  nombre  rond.  Cette  va- 
riété des  exemplaires  vient  de  ce  que,  dans 
les  conciles  généraux,  les  évéques  des  grands 
sièges  avaient  chacun  leurs  notaires  par  les- 
quels ils  faisaient  rédiger  ou  copier  les  ac- 
tes, suivant  le  besoin  qu'ils  en  avaient.  Tous 
étaient  soigneux  d'emporier  avec  eux  et  de 
publier  dans  leurs  provinces  les  définitions 
de  la  foi  et  les  canons.  M.iis,  pour  les  actes 
relatifs  aux  affaires  particulières,  ceux  qui 
n'y  étaient  pas  intéressés  n'en  prenaient  pas 
le  même  soin.  Les  uns  les  négligeaient  tout 
à  fait;  d'autres  n'en  recueillaient  qu'une 
partie;  et  ceux  qui  les  recueillaient  les  pla- 
çaient différemment,  suivant  l'ordre  des  da- 
tes ou  le  mérite  des  matières. 

Les  légals,  informés  que,  dans  la  quin- 
zième session  ,  il  s'était  fait  quelque  chose 
contre  les  canons,  s'en  plaignirent  dans  la 
session  suivante,  qui  fut  tenue  le  1  '  novem- 
bre ,  les  magistrats  présents.  Nous  vous 
prions,  leur  dit  Pascasin,  de  faire  lire  ce 
qu'on  a  fait  écrire,  afin  que  tous  nos  frères 
voient  s'il  est  juste  ou  non.  On  lut  le  canon 
vingt-huitième  avec  les  signatures  des  évé- 
ques. Lucenlius,  l'un  des  légals,  dit  qu'on 
avait  surpris  les  évéques,  et  qu'on  les  avait 
contraints  de  signer  ce  canon  avant  qu'on 
l'eût  écrit.  Sur  ce  reproche,  les  évéques  s'é- 
(  rièrcnt  qu'on  n'avait  contraint  personne, 
(^omme  les  légats  continuaient  de  s'opposer 


415  CAL 

au  vingl-huilièmc  canon,  Aélius,  archidiacre 
ûc.  Cunstanlinople,  demanda  s'ils  en  avaient 
reçu  quelque  ordre  du  pape  Léon.  Le  préire 
Bonifare,  qui  l'avait  par  écrit,  le  lui  en  ces 
Icrines  ;  «  Ne  souffrez  point  (]uo  l'ordon- 
nance des  Pères  soit  entreinle  on  diminuée 
par  aucune  entreprise;  gardez  en  tout  la  di- 
gnité de  notre  personne  que  voii';  représen- 
tez ;  cl  si  quelques-uns,  se  confiant  en  la 
splendeur  de  leurs  villes,  veulent  s'allrihiier 
quelque  cliose,  repoussez-les  avec  fermeté.  » 
L'application  de  ces  belles  paroles  ne  pouvait 
être  l'aile  plus  à  propos. 

Les  magistrats  dirc^nt  :  Qu'on  propose  les 
canons  de  part  et  d'autre.  Le  légat  l'aseasin 
lut  le  sixième  canon  de  Nicée,  en  ces  termes  : 
«  L'Eglise  romaine  a  toujours  eu  la  primauté. 
Que  les  anciennes  coutumes  soient  mainte- 
nues en  vii,'ueur  dans  l'Egypte  ,  la  Libye  et 
la  Penlapole,  en  sorte  que  tous  y  soient  sou- 
mis à  révé(iue  d'Alexandrie,  parce  que  telle 
est  la  coutume  du  poniil'e  romain.  Qu'il  en 
soit  de  même  pour  ce  qui  concerne  Tévéque 
d'Antiochc,  et  que,  dans  les  autres  provinces 
les  églises  conservent  également  leurs  an- 
ciens privilèges.  »  Le  légat  lut  encore  de 
suite  le  canon  septième  :  «  Puisque,  suivant 
la  coutume  et  la  tradition  ancienne,  Icvéque 
de  Jérusalem  est  en  possession  d'être  honoré, 
il  continuera  à  jouir  de  cet  honneur,  sans 
préjudice  de  la  dignité  du  métropolitain.  »  Ce 
métropolitain  était  l'évêque  de  Césarée  en 
Palestine,  doni  il  n'avait  pas  été  seulement 
questiondansl'arrangementlait  en  faveurde 
Juvénal  de  Jérusalem.  Lesecrétaire  Constan- 
tin ne  fit  lecture  que  du  sixième  canon  de 
Nicée,  etencore  sansce  préambule  :  LEglise 
romaine  a  toujours  eu  la  primauté.  Mais  il  fit 
lire  ensuite  le  décret  du  premier  concile  gé- 
néral de  Constantinople  ,  contre  lequel  les 
souverains  pontifes  avaient  également  pro- 
lesté, et  où  il  était  dit  que  l'évcque  de  celle 
ville  aurait  la  prérogative  d'honneur  après 
l'évêque  de  Rome,  mais  sans  lui  attribuer  de 
juridiction,  comme  le  canon  de  Calcédoine, 
sur  aucune  province. 

Les  magistrats,  sans  demander  de  plus 
grands  éclaircissements,  conclurent,  après 
avoir  su  des  évêques  qu'ils  avaient  souscrit 
volontairement,  que  le  vingt-huitième  canon 
de  Calcédoine  aurait  son  exécution,  avec 
celte  réserve,  que  quand  un  des  métropoli- 
tains des  départements  d'Asie,  de  Pont  et  de 
ïhrace  serait  élu,  et  qu'on  aurait  apporté  à 
Conslantinople  le  décret  de  son  éleciion  ,  il 
serait  au  choix  de  l'évêque  de  Constan'li- 
nople  d'y  faire  venir  l'élu,  pour  l'ordon- 
ner, ou  de  donner  la  permission  pour 
le  taire  ordonner  dans  la  province.  Les  évê- 
ques déclarèrent  que  tel  était  leur  senlimenl 
et  demandèrent  qu'on  leur  permît  de  s'en 
retourner  Mais  les  légats  ne  pouvant  souf- 
frir que  le  siège  apostolique  fût  abaissé  en 
leurpresence,  demandèrent  ou  que  l'on  révo- 
quât tout  ce  qui  s'était  fait  la  veille  au  préju- 
dice des  canons,  ou  que  leur  opposition  fût 
insereedans  les  actes,  afin  que  le  pape  pût 
porter  son  jugement  sur  le  mépris  de  son 
Siège  elle  renversement  des  canons.  Leur 
Dictionnaire  des  Concilks.  1 


CAL 


426 


roiuonlrance  fut  sans  effel.  Les  magistrats 
finirent  la  session,  qui  fut  la  dernière,  en  di- 
sant que  le  concile  avait  approuvé  tout  ce 
qu'ils  avaient  proposé. 

Les   évêques,  avant  de  se  séparer,  adres- 
sèrent un  discours  à  remp(>reur  Marcien.  Le 
titre  l'attribue    à   tout  le   concile,   qui  y  est 
qnalilié  de  saint  et  d'universel  ;  mais  on  croit 
qu'il  fut  composé  par  les  légats  ;  c(!  <]u\  pa- 
rail,    non-sculemeiit  en   ce  (jne  U:   style  du 
texie    latin   est  plus  élégant  cl    pins   naturel 
que  le  grec;  mais  surtout  parce  (lue  ce  dis- 
cours  est  uniquemciil  pour  juslilier  la  lellre 
de  saint   Léon   à    Elavien,    ce  (]iii  regardait 
parlirnlièremenl    les     légats.  Us  y  foui   voir 
que  saint  Léon,  dont  ils  relèveni  le  zèle,  la 
loi  cl  le  savoir,  n'avait  point  coiilrevenu,  en 
écrivant   celle   leltre,  au   décret   du  concile 
d'ii:i>hèse,qui  semble  détendre  d'écrire  sur  la 
foi,  et  de  proposer  d'autre  règle  sur  celle  ma- 
tière ((ue  le  symbole  de  Nicée;  puisiiue  celte 
delensen'aétél'aitequcpourceuxqui  combal- 
lentla  foi,etnon  pourceuxqui  en  prennent  la 
dclense;  qu'il  est  bien  vrai  que  nous  devons 
reconnaîlre  pour   unique   symbole  de  notre 
foi  celui  de  Nicée;  qu'on  n'en  doit  pas  pro- 
poser d'autre  à  ceux  que  l'on  admet  au  bap- 
tême, et  qu'il    contient   tout  ce  que  doivent 
croire  ceux    qui  reçoivent  avec  simplicité  et 
avec  soumission  tout  ce  que  l'Eglise  leur  en- 
seigne ;  mais  qu'à  l'égard  de  ceux  qui,  aban- 
donnant   cette    simplicité,    ont    invcnlé   de 
nouvelles  erreurs,  et  combattu  les  vérités  de 
la    foi    par  des    raisonnemenls  captieux,  c'a 
toujours  été  l'usage,  même   depuis    le  con- 
cile de  Nicée,   de   les   réfuter  par  des  écrits 
plus   étendus,    et  de   se  servir  incmc  contre 
eux  de  nouvelles  expressions,  qui  ,  n'expri- 
mant que  les  vérités  contenues  dans  le  sym- 
bole de  ce  concile,  les  mettaient  néanmoins 
dans   un   plus  grand  jour ,  et  ôtaient  loules 
les  équivoques  dont  les  héiéliiîuescouvraient 
leurs  mauvais  sentiments.  C'était  assez  pour 
delruire  l'hérésie   arienne  dans  l'esprit  des 
vrais  fidèles,  de  déclarer  que  le  Fils  est  con- 
subslantiel  au  Père;  mais  parce  que  Pholiu 
et  Marcel  d'Ancyre  ont  avancé  que  les  trois 
personnes  de  la  Trinité  n'étaient  dislinguces 
que  de  nom  ,  les  Pères  qui  ont  combaitu  les 
hérétiques  ont  été  obliges  d'élablir  la  foi  de 
trois  subsistances,  ou  de   personnes  réelle- 
ment distinctes   l'une  de   l'autre.  On   s'était 
contenté  de  dire  dans  le  symbole  de  Nicée  : 
Je  crois   nu  Saint-Esprit  ;  et  c'était  assez 
pour  marquer  aux   fidèles  (|u'il  est    vcrila- 
blemenl   Dieu;  puisqu'on  ne  peut  croire  au 
Saint-Esprit  comme  au  l'ère  et  au  Fils,  ([u'ca 
les   supposant  d'une  même  nature.  Mais  la 
nécessité   où  l'on   s'est  vu  dans  la  suiie  de 
combattre   ceux  qui  ont   nié   la    divinité  du 
Saint-Esprit,    a  obligé  les   évêques  du  con- 
cile de  Constanlinople  d'ajouter  au  symbole. 
que  \c  Saint  -  Esprit  procède  du  Père.  Le  sym- 
bole de   Nicée    avait  suffisamment  établi  la 
foi  de  l'incarnation  en   disant  que  le  Fils  de 
Dieu  est    descendu  du  ciel,  et  ([u'il  s'est  fait 
chair.  Mais  les  héréliqucs  qui  ont  altaqné  la 
vérité  de  ce  mystère,  suit  en   refusant    à  1 1 
sainte  Vierge  le  titre  de  Mère  de  Dieu  ,  soi! 

lli, 


427 


DICTIONNAIHE  DES  CONCILES. 


m 


en  niaiil  quo  le  Fils  de  Dieu  ait  pris  une  âme 
raisonnable,  soilcn  conl'ondant  les  deux  na- 
tures en  Jcsus-Clirist,  soit  en  dislinguanl  en 
lui  le  Fils  de  Dieu  d'avec  le  Fils  de  l'homme, 
ont  en{;agé  les  docteurs  de  l'Eglise  à  mon- 
trer qu'il  est  Dieu  parfait  et  houmie  parlait; 
qu'en  lui  les  deux  natures,  la  divine  et  l'Iiu- 
niaine,  sont  unies  en  une  seule  personne  sans 
confusion, et  qu'en  conséquence  on  peut  dire 
de  lui  qu'il  est  né  dans  le  temps,  qu'il  est  de 
toute  éternité;  qu'il  est  consubstaiiliel  au 
rèrc  selon. sa  divinité,  cl  consubslanliel  à  sa 
mère  selon  son  humanité,  et  qu'à  ces  deux 
égards  il  est  passible  et  impassible  ;  iuipus- 
sible  en  tant  que  Dieu,  passible  en  tant 
qu'homme.  La  fin  de  toute  cotte  discussion 
est  de  montrer  que  ce  que  saint  Basile,  le 
pape  Damasc  et  plusieurs  autres  ont  fait  au- 
trel'uis  contre  les  ariens,  les  macédoniens  et 
les  apollinaristes,  saint  Léon  a  été  contraint 
de  le  faire  contre  les  nouvelles  erreurs  d'Eu- 
tychès.  Sur  la  fin  du  discours  le  concile  s'a- 
dresse aux  deux  empereurs  Marcien  et  \n- 
linlinien,  quoiqu'il  n'y  ait  que  le  premier  de 
nommé  dans  le  titre  ;  et  pour  prouver  que 
l'on  ne  pouvait  accuser  de  nouveauté  la  doc- 
trine que  saint  Léon  établit  dans  sa  leltre  à 
Flnvien  ,  le  concile  joint  <i  son  discours  di- 
vers passages  tirés  des  écrits  de  saint  Basile, 
de  saint  Ambroise  ,  de  saint  Grégoire  deNa- 
zianze,  de  saint  Athanase,  de  saint  Amphi- 
loquc,  d'Antiochus  de  l'toléniaïde  ,  de  saint 
Fiavien  d'Antioehc,  de  saint  Chiysoslome, 
d'AUicus,  de  saint  Procle  et  de  saint  Cyrille, 
qui  tous  ont  cru  que  Jésus-ChrisI  a  deux  na- 
tures,et  qu'étant  consubslanliel  an  Père,  se- 
lon sa  divinité,  il  s'est  fait  consubslanliel  à 
nous,  selon  son  humanité. 

Les  évoques  du  concile  en  envoyant  au 
pape  les  actes  de  tout  ce  qui  .s'était  passé, lui 
écrivirent  une  lettre  synodale  par  laquelle 
ils  le  reconnaissent  pour  l'interprète  de  saint 
Pierre,  pour  leur  chef  cl  leur  guide,  et  pour 
celui  à  qui  le  soin  de  la  vigne  du  Seigneur, 
qui  est  son  Eglise,  a  été  confié  par  lui-même, 
ils  lui  donnent  avis  qu'ils  ont  retranché  de 
l'Eglise  Dioscore,  qui,  outre  la  protection 
qu'il  avait  donnée  à  Eutycbès,  avait  osé  con- 
damner et  déposer  saint  Fiavien  et  Eusèbe 
de  Doiylée,  contre  les  canons.  Ensuite  ils 
prient  saint  Léon  d'approuver  et  de  confir- 
mer la  sentence  synodale  par  laquelle  ils 
avaient  maintenu  l'Eglise  de  Conslaiilinople 
dans  l'ancien  usage  d'ordonner  Us  métropo- 
litains des  déparlements  d'Asie,  de  Pont  et  de 
Tiirace,  nioiiis  pour  l'avantage  du  siège  de 
Conslanliuople  que  pour  le  repos  des  mé- 
trojioles,  où  il  arrivait  souvent  du  tumulte 
parmi  le  clergé  et  le  peuple  après  la  mort  de 
l'èvéque,  parce  qu'ils  élaienl  sans  chef.  Ils 
conviennent  que  les  légats  s'étaient  opposés 
fortement  à  ce  décret;  mais  ils  ont  voulu 
sans  doute,  ajoutent  les  évéques,  vous  eu 
laisser  l'honneur,  afin  que  l'on  vous  attribue 
la  conserv.ilion  de  la  paix  ccmmedela  foi.En 
honorant  notre  jugi  nient  par  votre  suffrage, 
.vous  ferez  plaisir  aux  empereurs,  et  le  siège 
de  Constaulinople  vous  en  témoignera  une 
reconnaissance  éternelle  en  toute  occasion, 


par  son  union  et  par  son  zèle.  Cette  lettro 

était  souscrite  par  les  évéques  du  concile, 
qui  se  disent  au  nombre  de  cinq  cent  vingt. 
On  n'y  lit  point  ce  que  dit  saint , Grégoire  le 
Grand,  que  le  concile  offrit  au  pajie  le  litre 
d'évêque  œcuménique  ou  universel.  Saint 
Léon,  peu  sensible  à  un  titre  que  ses  suc- 
cesseurs ont  regardé  comme  profane  et  té- 
méraire, approuva  tout  ce  qni  s'était  fait 
dans  le  concile  de  Calcédoine  pour  l.i  cau^e  de 
la  (oi  ;  mais  il  s'opposa  avec  vigueur  au  vingl- 
hnitième  canon  qui  regarde  les  prérogilives 
de  l'Eglise  de  Gonslantinopie,  disant  que  ce 
canon  était  contraire  à  ceuxdeNicée.  Il  char- 
gea Julien  de  Cos  de  faire  traduire  en  lalin  les 
actes  du  concile  de  Calcédoine,  et  d'en  réunir 
toutes  les  sessions  en  un  seul  corps.  On  croit 
que  c'est  cette  traduction  que  nous  avons 
aujourd'hui.  Lahb.  l\ ;  D.  Ceill.  XIV. 

CALCHllTE  (Concile  de),  ou  Calcul,  ou 
Chelcliyt,  Cnlichytmse,  l'an  7;'3,  ou  787  se- 
lon le  docteur  Salmon.  Ce  concile  fut  tenu 
sous  le  pontificat  du  pape  Adrien  I,  et  sous 
le  règne  de  Charlemagne,  l'an  78.5,  selon 
'Wilkins  dans  son  premier  tome  des  Conciles 
de  la  Grande-Bretagne,  ou  l'an  787,  suivant 
le  P.  I.abhe.ou  même  dès  l'an  782,  si  l'on  en 
croit  doni  Ceillier.Aell'walde,  roi  de  Northuni- 
bre  ,  y  assista,  avec  Grégoire  dOstie  et  Théo- 
philacte  de  Todi,  légfits  du  pape  Adrien,  six 
évéques,  un  député  d'un  évêque  absent,  des 
abbés  et  des  comtes.  On  y  dressa  les  vingt 
canons  suivants. 

1.  «  On  fera  profession  de  la  foi  de  Nicée 
et  de  la  doctrine  reçue  et  établie  dans  les 
six  conciles  généraux.  » 

2.  «  Le  bai>lêuie  sera  administré,  suivant 
la  forme  et  dans  les  temps  marqués  par  les 
canons.  Tous  les  fidèles  sauront  par  cœur  le 
symbole  et  l'oraison  dominicale;  et  les  par- 
rains et  les  marraines  seront  obliges  de  l'ap- 
prendre aux  enfants  qu'ils  auront  tenus  sur 
les  fonts  de  baptême.  » 

3.  «  L'èvéque  tiendra  deux  fois  l'an  son 
synode,  et  fera  chaque  année  la  visite  de  son 
diocèse,  pour  instruire  ses  diocésains,  les 
détourner  du  mal,  les  porter  au  bien,  et  ar- 
racher du  milieu  d'eux  tous  les  abus.  » 

4.  «  Les  clercs  ou  chanoines  observeront, 
dans  leur  manière  de  vivre  et  de  s'habiller, 
les  usages  de  l'Egli  >e  romaine;  et  les  moines, 
celle  des  moines  orientaux,  afin  qu'il  y  ait 
entre  eux  et  les  chanoines  une  distinction.  » 

5.  «  On  élira,  de  l'avis  de  l'èvéque  diocé- 
sain, dos  abbés  et  des  abbesses  d'une  vertu 
éprouvée,  pour  gouveruer  les  monastères,  à 
la  place  dL's  abbés  et  des  abbesses  qui  vien- 
draient à  mourir.  » 

G.  «  Les  éiêques  n'ordonneront  prêtres  el 
diacri'S  que  de  dignes  sujets,  et  les  atlache- 
ront  à  l'église  pour  laquelle  il  les  ordonne- 
ront, sans  permettre  qu'ils  rabandonncnt.  » 

7.  «  Les  heures  canoniales  seront  récitées 
en  leur  temps  el  avec  révérence  dans  toutes 
les  églises.  « 

8.  «  On  conservera  aux  églises  les  privi- 
lèges qui  leur  auront  été  accordés  par  le 
sainl-siègc;  tuais  non  pas  ceux  que  de  mé- 


429  CAL 

chants  hommes  auraient  usurpés  contre  les 
canons.  » 

9.  «  Les  ecclésiastiques  ne  mangeront 
point  en  cachello  les  jours  de  jeûne,  à  moins 
ijue  la  nécessilé  ne  les  y  ol)iige.  » 

10.  «  Los  lidélcs  olIVironl  un  pain  à  la 
messe,  et  non  pas  une  croûte  seulement.  Los 
ministres  de  l'autel  n'y  serviront  pas  les 
jambes  nues,  et  n'olTriront  p;is  le  saint  sacri- 
liee  dans  des  calices  et  des  patènes  de  cornes 
de  bœuf.  Les  évéqnes  ne  jugeront  point  les 
alT.iires  séculières  dans  leXirs  conciles  ou  sy- 
nodes. » 

11.  «  On  exhorte  les  rois  à  gouverner  avec 
justice  et  à  honorer  l'Iîglise.  » 

12.  «  On  règle  la  manière  d'élire  les  rois, 
on  ordonne  de  les  honorer  et  de  leur  obéir;  on 
défend  de  conspirer  contre  eux  ;  on  dépose 
les  évèques  conspirateurs,  et  l'on  excom- 
munie pour  toujours  leurs  com[)lices.  » 

13.  «  On  recommande  aux  riches  et  aux 
puissants  de  juger  selon  la  justice,  sans  égard 
pour  qui  (jue  ce  soit,  et  sans  recevoir  de  pré- 
senis.  » 

Ik.  «  On  défond  les  fraudes,  les  rapines,  les 
violences  ,  les  tributs  injuslenicnt  imposés 
à  l'Eglise;  et  l'on  recommande  la  paix  et  la 
concorde  à  tous  ses  membres,  rois,  évè- 
ques, prêtres  et  la'ïques.  » 

la.  «  Anaibc.iie  à  tous  ceux  qui  contractent 
des  mariages  incestueux  et  illégitimes.  » 

It).  «  Défense  aux  bâtards  d'hériter  des 
biens  de  ceux  qui  les  ont  mis  an  monde.  » 

17.  «  Les  lidèies  payeront  la  dinic,  comme 
étant  ordonnée  de  Dieu,  et  s'abL,liendront  de 
l'usure, des  faux  poidsetdes  fausses  nesures.» 

18.  «  Les  chrétiens  accompliront  Ddèiement 
les  vœux  qu'ils  auront  faits.  » 

19.  «  On  extirpera  tous  les  restes  d'ob?er- 
vances  et  de  superstitions  pa'iennes.  » 

20.  «  S'il  arrive  que  quelqu'un  meure  sans 
pénitence  ou  sans  confession,  on  ne  priera 
point  pour  lui.  » 

Les  évèques  adressèrent  ces  canons  au 
pape  Adrien  par  une  lettre  on  ils  marquent 
que,  les  ayant  proposés  aux  évèques,  aux 
abbés,  aux  sénateurs,  aux  ducs  et  à  tout  le 
peuple  du  royaume,  tous  avaient  promis  de 
les  observer.  Lahb.  VI. 

CAl.CHUTE  fautrrsConc.de). F. Celchïte. 

CALE N SE  yConcittuin^;  Voy.  Chklles. 

G.\L1SKE  (Concile  de),  CuUscItiense,  l'an 
14-20.  Ce  concile  de  Caliske  ,  lieu  du  diocèse 
de  (jnesne  en  Pologne,  fut  assemblé  le  20 
septembre  ,  sous  le  pontifical  du  pape  Mar- 
tin V,  dans  le  chœur  de  la  collégiale,  louchant 
l'éleciiou  de  l'èvèque  de  Slrigonie  en  Hon- 
grie. Ou  y  fit  plusieurs  canons,  selon  l'ordre 
et  la  forme  des  decrélales,  sur  la  permu- 
tation des  bcnétices,  les  clercs  étrangers  ,  les 
archidiacres,  les  vicaires,  les  jugements  ,  les 
jours  de  l'êtes,  les  évèchés  vacants,  les  tesla- 
meuis,  elc.  Labb.  XL 

CALLEK  (Synode  diocésain  d;'),  le  18  jan- 
vier lîiSl,  sous  1>  iniiid  de  la  Cabra,  arche- 
VC(iue  de  celle  ville.  Ce  prélat  y  publia  dus 
conslitulious  divisées  en  six  livres  ,  doiit  le 
premier  est  des  myslères  de  la  foi  et  d'autres 
points  de  dogme;  le  second,  de  l'adminis- 


CAM 


430 


tration  des  sacrements;  le  troisième,  de  l'en- 
tretien des  églises,  de  la  célébralion  de» 
messes,  des  processions,  des  prières  publi- 
ques cl  des  fêtes;  le  quatrième,  des  testa- 
menls,  des  sépultures,  des  dépouilles  des 
défunts  ,  des  processions  et  des  i'éles;  le  cin 
(juième,  de  la  vie  et  de  la  résidence  des 
clercs;  le  sixième  enOn,  des  formes  à  ob- 
server dans  les  jugemenis  ecclésiastiques. 
Constitue,  synod.  del  arzobispado  de  Calter, 
en  C«llrr  ,  1052. 

CAI-NE  (Concile  de),  Calnense ,  l'an  977. 
Calne  était  un  château  royal  en  Angleterre. 
On  y  tint  un  concile  nombreux  en  977.  Saint 
Dunslan  y  présida  à  la  tèle  d'un  grand  nom- 
bre d'évéqiies,  de  clercs  et  de  nobles  du 
royaume.  On  proposa  de  chasser  les  moines 
des  églises  qu'ils  possédaient ,  pour  leur  sub- 
stituer des  clercs  séculiers  ,  dont  plusieurs 
étaient  mariés.  La  chose  fut  vivement  dé- 
battue; mais  l'aulorilé  de  saint  Dunstan 
l'emporta  en  faveur  des  moines.  On  trouve 
ce  concile  placé  en  978,  dans  l'édition  des 
conciles  faite  à  "Venise.  Angiic.  l. 

CALAI  (Synode  diocésain  de),  le  20  avril 
11)88  ,  sous  Fabio  Maranta  ,  évoque  de  cette 
ville.  Après  la  profession  de  foi,  dans  la 
forme  do  Pie  IV,  exigée  de  tous  les  bénéfl- 
ciers  à  charge  d'âmes  et  de  tous  les  prêtres 
tenus  d'assister  au  synode,  l'évêque  y  fit  des 
décrets  sur  les  divers  points  de  la  disci- 
pline ecclésiastique.  11  y  déclara  usuraire  le 
prêt  qu'on  ferait  de  certaines  denrées,  avec 
pacte  d'en  recevoir  à  titre  de  retour  une 
égale  quantité,  dans  un  temps  où  il  y  aurait 
apparence  qu'elles  auraient  augmenté  de 
prix.  ConstUutioni ,  ordin.  et  Decreti,  in 
lîoma,  1589. 

CAMBRAI  (Concile  provincial  de) ,  Came- 
racense,  l'an  10u4.  Gall.  Christ.  1. 111,  col.  92. 
11  est  bon  d'observer  que  la  ville  de  Cambrai, 
jusqu'à  l'an  1562,  était  un  simple  évêché  de 
la  province  de  Reims.  Par  ce  concile  provin- 
cial, il  faut  donc  entendre  le  concile  de  la 
province  dont  Reims  était  alors  la  métropole. 

CAMRRAI  (Synode  de),  l'an  1112,  sous 
l'évêque  Odon,  qui  y  approuva  la  fondation 
et  la  dotation  en  même  lemps  de  l'abbaye  de 
Bornheim.  Cotic.  Genn.  X. 

CAMBRAI  (Synodes  de),  en  1300,  1307, 
1.308,  l.iOO,  et  1310.  D.  Marlène  ,  dans  sa 
Cullection  très-ample  des  aticiens  monuments , 
nous  a  donné  les  slaluts  synodaux  du  diocèse 
de  Cambrai  ,  publiés  en  divers  synodes  du 
qualorzième  siècle  :  le  P.  Harizeim  croit 
qu'il  y  eut  au  moins  25  synodes  tenus  à 
Cambrai,  dans  ce  siècle-là.  Les  statuts  dont 
nous  allons  donner  ici  un  faible  extrait  sont 
le  résultat  des  premiers  de  ces  synodes. 

«  Les  prêtres  enlreronl  au  synode  en  sur- 
plis et  en  étole  ;  les  doyens,  en  aube  et  en 
étole  ;  et  les  abbés  en  aube  et  eu  chape, 
avec  leur  bâton  pastoral.  » 

«  Défense ,  sous  peine  d'excommunication, 
d'assister  à  un  synode  auquel  on  n'apparlieiil 
pas,  ou  de  troubler  le  synode  par  des  que^- 
ïions  qui  lui  sont  élraugères.  » 

«  Les  doyens  apporteront,  chaque  année, 
au  svnude  les  noms  de  tous  les  usuriers  ma' 


iSI 


DlCTIONNAIRt;  DES  CONCILES. 


432 


iiifostcs,  comme  de  tous  les  excomnuniés.  » 

«  Chaque  prêtre,  au  retour  du  synode, 
sera  tenu  de  dire  une  messe  de  ifec/uî'em  pour 
ses  confrères  morts  |)endant  l'année.  » 

«  Les  préircs,  prélats  ou  patrons,  qui 
manqueront ,  sans  em|iêchement  canonique 
ni  excuse  légitime,  de  se  rendre  au  synode, 
payeront  dans  le  mois  une  amende  assez 
forte,  sous  peine  d'être  suspens  de  leurs 
fonctions  ecclésiastiques.  >> 

«  Les  paroles  du  baptême  seront  pronon- 
cées distinctement  par  celui  qui  le  confère, 
et  tandis  qu'il  le  confère,  il  y  aura  auprès 
des  fonts  une  piscine,  où  se  laveront  les  mains 
les  personnes  qui  auront  tenu  l'enfant  ,  et 
on  lavera  aussi  le  vase  qui  aura  servi  au 
baptême.  » 

«  On  admettra  en  qualité  de  parrains  et  de 
marraines  quatre  personnes  laïques  pour 
chaque  enfant,  à  savoir  deux  liooitiies  et 
deux  femmes.  On  pourra  leur  joindre,  si 
c'est  le  désir  dos  personnes  présentes ,  quatre 
autres  personnes  séculières  (juoique  enga- 
gées dans  les  ordres  sacrés ,  ou  même  reli- 
gieuses et  qui  auront  lait  profession  dans 
une  religion  a|)prouvée.  »  (]<;  règlement  a 
été  abrogé  par  le  concile  de  Trente. 

«  Les  prêtres  exhorteront  les  peuples  qui 
leur  sont  soumis  à  présenter  à  Tévêque  , 
pour  qu'il  les  confirme,  leurs  enfants  âgés 
du  sept  ans  cl  au-dessus,  avec  leurs  cheveux 
propres,  leurs  fronts  lavés  cl  des  bandeaux 
d'uni'  toile  épaisse,  et  à  les  ramener  à  l'é- 
glise trois  jours  après,  pour  que  les  prêtres 
iiettoitMit  li'urs  fronts  avec  de  la  cendre  ou 
du  sel,  qu'ils  brûlent  leurs  bandeaux,  et 
qu'ils  jettent  dans  la  piscine  celte  cendre 
avec  l'eau  qui  aura  servi  à  les  laver.  Une 
seule  personne,  sans  être  ni  le  père  ni  la 
mère,  tiendra  et  bandera  le  front  de  chaque 
cnfani  qui  doit  être  confirmé;  on  punira  sé- 
vèremcMil  celui  qui  se  fera  confirmer  plu- 
sieurs fois.  » 

«  Lis  prêtres  avertiront  les  peuples  qui 
leur  sont  soumis  que  tous,  depuis  l'âge  de 
quatorze  ans,  sont  tenus  de  se  confesser  au 
moins  une  fois  l'année  à  leur  propre  prêtre, 
c'est-à-dire  à  leur  curé,  et  de  lui  confesser 
non  les  péchés  d'autrui,  mais  les  leurs  pro- 
pres, el  particulièrement  tous  les  mortels, 
avec  leurs  circonstances  et  ce  qui  peut  les 
aggraver.  Le  confesseur  entendra  avec  pa- 
lienre  la  confession  de  son  pénitent,  les  yeux 
modestement  baissés  ,  et  se  tenant  assis,  re- 
vêtu d'un  surplis  ou  d'une  chape  ronde  (l), 
et  de  l'élole,  et  il  lui  imposera  des  pénitences 
assorties  à  la  nature  de  ses  fautes,  à  savoir 
le  jeûne  cl  l'abslinenci!  pour  des  péchés  de 
luxure,  di's  méditations  et  des  prières  pour 
des  péchés  spirituels,  des  restitutions  pour 
des  larcins  ou  des  détentions  injustes,  et  de 
plus  une  autre  pénitence  pour  les  mêmes  pé- 
chés. Les  péchés  les  plus  considérables  sont 
réservés  à  l'évêque  :  tels  sont  les  péchés 
contre  nature  dans  un  homme  âgé  de  plus  de 
vingt  ans,  les  meurtres,  les  incendies;  la  si- 
monie, les  hérésies,  les  apostasies,  les  vols 

(1)  Ca\)t>a  roliuida ;  c'est  peut-êlre  c/Kiperon  qu'il  fau- 
drail  traiuiie. 


sacrilèges  d'une  valeur  au-dessus  de  40  sous, 
l'inceste  avec  son  père,  sa  mère,  son  fils,  sa 
fille  ,  sa  sœur  ,  son  frère  ,  et  avec  les  reli- 
gieuses professes  ,  les  voies  de  fait  commises 
avec  délibération  sur  des  parents,  les  scir- 
tilégcs  auxquels  on  ferait  servir  l'eucharistie 
ou  le  chrême  ,  le  cas  où  un  enfant  aurait  élé 
éloulTé,  noyé  ou  serait  péri  dans  le  feu  par 
une  négligence  coupable  ,  les  parjures  com- 
mis avec  solennité  ou  les  faux  serments  pro- 
noncés devant  les  juges  ;  les  violations  de 
vœux  solennels  ,  les  maléfices  ayant  pour 
but  d'empêcher  le  mariage,  el  de  procurer 
la  stérilité  ou  l'avorlement  ;  les  empoisonne- 
ments, les  blasphèmes  b^s  plus  énormes  ,  la 
falsification  ou  l'abus  de  lettres  épiscopales  ; 
la  plupart  des  exconmiunications  portées  par 
l'évéque,  el  enfin  tous  les  autres  péchés  qui 
seraient  encore  plus  grands.  S'il  est  besoin 
d'imposer  à  quelqu'un  une  pénitence  solen- 
nelle pour  un  crime  public  et  scandaleux,  on 
le  renverra  à  l'évéque,  pour  qu'il  soit  expulsé 
de  l'église  le  jour  des  cendres,  et  reçu  en 
grâce  le  jour  de  la  cène.  » 

«  Le  prêtre  qui  voudra  dire  la  messe  sera 
vêtu  d'habits  sacerdotaux  propres  el  bénits. 
Son  manipule  aura  deux  pieds  de  long  au- 
dessous  du  bras  ;  son  étole  descendra  au 
moins  jusqu'au  parement  de  l'aube.  L'aube 
et  la  chasuble  ne  seront  ni  déchirées,  ni  dé- 
cousues. L'amict  ne  sera  point  troué, el  on  le 
lavera  souvent.  La  ceinture  sera  propre,  en- 
tière, de  bonne  longueur  et  bénite.  Les  prê- 
tres porteront  sous  leur  aube  un  surplis  ou 
une  tunique  de  lin,  appelé  sarcos  par  les 
Français.  Ils  ne  célébreront  p()int  sans  sou- 
liers ou  sans  des  brodequins  dont  les  cour- 
roies atteignent  les  genoux.  Aucun  prêtre  ne 
célébrera  sans  avoir  avec  lui  un  clerc ,  qui 
sera  chaussé  et  revêtu  d'une  tunique  de  lin, 
ou  d'un  surplis,  ou  d'un  chaperon  {cuppam 
rotundaiii).  Les  clercs  el  les  prêtres  ne  feront 
point  d'ouvertures  sous  les  aisselles  à  leurs 
tuniques  ou  à  leurs  surplis,  pour  jeter  leurs 
bras  en  dehors  des  manches  de  leurs  surplis 
ou  de  leurs  tuniques.  On  emploiera  le  vin 
rouge  de  préférence  pour  le  saint  sacrifice  , 
et  l'on  ne  versera  dans  le  calice  que  deux 
ou  trois  gouttes  d'eau.  Le  prêtre  n'élèvera 
l'hostie  qu'après  avoir  dit  les  mots  :  Hoc  est 
corpus  meum,  et  en  ce  moment  on  tintera  la 
grosse  cloche  par  trois  fois,  afin  que  les 
fidèles  qui  l'entendront  se  mettent  en  adora- 
lion ,  quelque  part  qu'ils  se  trouvent.  Aucun 
prêtre  ne  dira  la  messe  qu'il  n'ait  auparavant 
récité  matines  et  prime.  On  gardera  sur  l'au- 
tel avec  soin  le  corps  de  Jésus-Christ  dans 
une  petite  armoire  fermée  à  clef.  On  fera  de 
même  pour  le  chrême,  l'huile  sainle  et  l'huile 
des  infirmes  ,  mais  on  les  placera  dans  un 
autre  lieu.  On  ne  donnera  à  personne  de  ces 
hosties  consacrées,  qu'on  appelle  pain  bénit. 
Ou  ne  fera  pas  communier  les  enfants  avant 
qu'ils  aient  le  discernement  convenable  , 
c'est-à-dire  avant  l'âge  d'à  peu  près  dix  ans. 
Défense  à  tous  les  prêtres  de  célébrer  la  messe 
deux  fois  dans  un  jour,  sous  peine  d'excom- 
munication, si  ce  n'est  dans  une  nécessité 
grave  et  urgente,  comme  à  Pâ(jues,  à  la  l'eu- 


43S 


CAM 


CAM 


454 


tecôtc  et  à  la  Toussaint,  où  il  est  ordinaire 
de  communier  une  p;rande  mullitiide  de  peu- 
ple ;  ou  pour  tenir  la  place  d'un  eontr (Ve 
absent  ou  malade,  ou  pour  satisfaire  la  piété 
d'un  jjrand  personnage  tout  à  coup  survenu  , 
lel  (lu'un  archidiacre  ou  le  sci};nenr  du  lieu; 
ou  bien  pour  un  enterrement  qui  presse,  ou 
pour  un  mariage  ,  ou  pour  pouvoir  porter  le 
viati(iue  à  un  malade;  ou  pour  deux  messes 
qui  peuvent  concourir  dans  un  même  jour  ; 
ou  pour  deuK  églises  annexes  l'une  de  l'au- 
tre ;  mais  alors  il  faudra  (ju'on  manque  d'un 
autre  prêtre,  et  que  le  préire  qui  célèbre 
n'ait  pas  pris  les  ablutions  de  la  première 
messe.  » 

«  Sont  excommuniées  toutes  les  personnes 
qui  contractent  des  mariages  clandestins, 
ainsi  que  les  prêtres  qui  peuvent  y  coopérer. 
Sont  lépulés  clandestins  les  mariages  qui 
n'ont  pas  été  précédés  de  la  publication  de 
trois  bans,  faite  avec  solennité  dans  l'église 
des  époux  ,  et  à  trois  jours  solennels  distants 
les  uns  des  autres.  Les  prêtres  ne  demande- 
ront et  ne  recevront  rien  pour  l'administra- 
tion du  mariage  comme  des  autres  sacre- 
ments, si  ce  n'est  ce  qu'on  leur  "offrirait  de 
soi-même,  ou  les  ofl'randes  autorisées  par 
une  coutume  louableetqui  n'aienlrien  d'oné- 
reux. » 

«  Défense  de  conférer  une  église  curiale  à 
quelqu'un  qui  n'aurait  pas  atteint  sa  vingt- 
cinijuième  année  :  une  pareille  collation  se- 
rait nulle  de  plein  droit.  » 

«  Le  prêtre  qui  portera  l'extréme-onction 
aux  malades  se  fera  précéder  du  bénitier  et 
de  la  croix  ,  et  récitera,  chemin  faisant,  les 
sept  psaumes,  les  litanies  et  les  oraisons  pro- 
pres. L'onction  des  mains  se  fera  eu  dehors 
pour  un  prêtre  ,  et  en  dedans  pour  un  sim- 
ple Adèle.  Avant  de  recevoir  ce  sacrement , 
le  malade  aura  soin  de  puriQer  sa  con- 
science. » 

D'autres  statuts  ont  pour  objet  la  régula- 
rité de  la  vie  des  clercs  ,  la  juridiction  et  la 
liberté  ecclésiastiques,  le  respect  dû  aux  ci- 
metières et  autres  lieux  saints,  les  enterre- 
ments et  les  services  pour  les  morts,  les 
jours  de  vigiles,  déjeunes  et  de  l'êlcs,  les 
indulgences  ,  enfin  l'exécution  des  ordon- 
nances synodales.  Conc.  Germ.  t.  IV. 

CAMBKAI  (Concile  provincial,  tenu  ou 
publié  à)  ,  l'an  1301.  Ou  y  fil  sept  statuts  , 
pour  défendre  la  juridiction  ou  la  liberté 
ecclésiastique  contre  les  usurpations  et  la 
violence  des  laïques.  On  y  niainlinl  aussi 
raut(jnté  des  évoques  sur  les  nbbés  des  mo- 
nastères de  leurs  diocèses,  Marlcne,  Collect. 
(implixs.  t.  VII. 

CAMBKAI  (Concile  provincial,  tenu  ou 
promulgué  à),  l'an  J303. 

Les  èvêqui's  de  la  province  de  Reims  tin- 
rent ce  concile  le  27  décembre.  Ou  y  publia 
les  statuts  qui  suivent  : 

1.  Les  personnes  séculières  on  religieuses, 
ex.emptes  ou  non  exemples,  qui  admettront 
aux  olGces  divins  ou  à  la  sépulture  ecclé- 
siastique les  excoumuiniés  ou  interdite  noai- 
mément.  seront  privées  de  l'entrée  de  l'église. 

2.  Ceux  qui  luvuriseronl  les  excommuniés 


ou  mlerdils  en  ce  point,  seront  eux-mêmes 
excommuniés  '/'■'"'  facto. 

.'!.  Même  peine;  contre  ceux  qui  contractent 
des  mariages  clandestins,  ou  qui  les  procu- 
rent, ou  (lui  s'y  trouvent  présents. 

4.  Même  peine  contre  ceux  (|ui  mettent  les 
clerc-i  à  la  taille,  sous  prétexte  qu'ils  sont 
marchands  et  négociants. 

5.  Les  excommuniés  qui  laissent  passer 
un  an  ou  plus  sans  se  faire  absoudre  de  l'ex- 
communication, seront  privés  <le  la  terre 
sainte  après  leur  mort. 

t).  Les  ordinaires,  chacun  dans  son  dio- 
cèse, auront  soin  de  punir  les  excommuniés 
depuis  deux  ans  ou  plus,  qui  ont  été  appelés 
à  ce  concile,  et  qui  ne  s'y  sont  point  rendus. 

7.  Tous  les  ecclésiastiques  de  la  provincu 
de  Reims  se  contenteront  d'un  potage  et  de 
deux  mets  à  chaque  repas,  sans  aucune 
fraude  ni  supercherie,  si  ce  n'est  lorsqu'il 
leur  sur  viendra  quelque  personne  d'une  haute 
considération,  comme  rois,  ducs,  comtes, 
barons,  etc. 

Dom  Marlène  et  le  P.  Mansi  ont  donné  ce 
concile,  sous  le  nom  de  concile  de  Reims. 
Ce  dernier  observe  néanmoins  que  D.  Mar- 
tène  a  joint  à  ces  statuts  quelques  autres 
,  règlements  sans  titre,  qu'il  dit  être  un  frag- 
ment de  quelques  constitutions  publiées  dans 
un  synode  de  Cambrai;  ce  qui  donne  (juelque 
lieu  de  croire  que  le  concile  que  ces  deux 
savants  nous  ont  donné  sous  le  nom  de  con- 
cile de  Reims,  a  été  tenu  à  Cambrai  par  les 
évêques  <le  la  province  de  Reims,  comme 
l'assure  Hartzeim.  Concil.  Germ.  tom.  IV; 
Mnrtene,  Y  et.  Mon.  tom.  Vil,  page  1324; 
Mansi,  tom.  III,  colonne  2o9.  b'aulres  met- 
tent ce  concile  à  Compiègne,  et  les  canons 
que  nous  rapporterons  sous  le  nom  du  con-- 
cile  de  Compiègne,  de  l'an  IIJO'i,  sont  les 
mêmes  que  ceux  que  l'on  voit  ici.  Ne  serait- 
ce  pas  que  le  concile,  donné  par  les  uns  sous 
le  nom  de  Reims,  et  par  les  autres  sous  celui 
de  Cambrai,  serait  vraiment  ce  concile  de 
Compiègne?  Anal,  des  Conc.  11. 

CAMBRAI  (Synodes  de),  en  1311,  1312, 
1313  et  131i.  «  Défense  aux  prêtres  de  porter 
des  armes,  d'user  de  vêtements  bariolés  de 
raies,  d'enterrer  des  excommuniés  notoires. 
Ordre  aux  curés  séculiers  de  porter  en  tous 
lieux  le  bonnet  (pileum\  pour  se  distinguer 
des  autres  clercs.  »  Conc.  Germ.  t.  IV. 

CAMBRAI  (Synode  de),  lau  1315.  «Dé- 
fense aux  personnes  mariées ,  sous  peine 
d'excommunication,  de  faire  divorce  en- 
semble avant  d'avoir  été  séparées  par  uu 
jugement  de  l'Eglise.»  On  déclare  abusif, 
et  contraire  à  l,i  raison,  de  ne  cousiilérer 
comme  valables  les  dernières  volontés  des 
mourants  qu'autant  qu'elles  ont  eu  pour 
témoins  deux  échevins  de  l'endroit,  c'est-à- 
dire,  ((u'elles  ont  été  revêtues  des  formalités 
civiles  eu  usage  à  cette  époque.  Défense 
aux  juges  laïiiues,  sous  peine  d'exconuuu- 
nicaiion,  d'empéclier,  sons  de  pareils  pré- 
textes, l'exécution  de  certains  legs  pieux. 
Ihiil. 

CAMBRAI  (Synodede).  l'an  131t).«DélVnse. 
sous  peine  d'excommunication,  de   faire  des 


iZS 


DICTIONNAIKE  DES  CONCILES. 


438 


pactes  intéressés  pour  des  sépultures,  avant 
même  que  renterrcmcnt  ait  été  fait.  »  Ibid. 

CAMBRAI  (Synode  de),  l'an  1.317.  «  Défense 
aux  prêtres  d'entendre  les  confessions  ou 
d'administrer  les  sacrements  sans  la  permis- 
sion de  l'cvèque  ou  des  curés  ;  aux  seigneurs 
laïques  d'enlraver  les  ecclésiastiques  dans 
l'exercico  de  leurs  droits  civils.  »  Ibid. 

CAMBRAI  (Svnodes  de),  en  1319,  1320, 
1321,  1323  et  1324..  On  renouvelle  certains 
statuts  des  précédents  synodes  contre  les 
Usuriers  et  pour  l'exécution  des  testaments 
{Ibid.). 

CAMBRAI  (Synodes  de),  en  1325,  1.330, 
1333,  133i,  1335.  1336,  1343,  1348  et  13G9.  Il 
ne  Uons  reste  guère  que  les  noms  de  ces  sy- 
nodes, hors  quelques  statuts  publiés  dans  ce 
siècle  dont  on  n'a  pas  la  date  précise.  Ibid. 

CAMBRAI  (Concile  ou  Conciliabule  de), 
l'an  1383.  Le  cardinal  Gui  du  Poitiers  tint 
ce  faux  concile  le  premier  d'octobre,  en  f.i- 
veur  de  Robert  de  Genève,  dit  Clément  Vil. 
Mansi,  t.  III,  Siippl.  Concil.  cul.  666. 

CAMBRAI  (Synode  de),  l'an  1398.  Mar- 
lene.  Coll.  ampl.  vet.Munum.  ex  abbat.Griin- 
berg. 

CAMBRAI(Synodediocésain  de), l'an  1550, 
sous  Robert  de  Groy,  évé(|ue  et  duc  de  C;im- 
brai.  Ce  prélat  y  renouvela  les  anciens  sta- 
tuts du  diocèse,  qu'il  publia  de  nouveau,  et 
il  en  Gt  d'autres,  compris  sous  quinze  litres. 
Le  1"  a  pour  objet  les  ordinations  des  clercs  ; 
le  2'  l'obligation  de  ne  choisir  pour  les  di- 
gnités el  les  bénéfices  que  ceux  qui  en  sont 
dignes,  et  celle  pour  ceux-ci  de  se  faire  or- 
donner dans  l'année;  le  3%  qui  regarde  la 
devoir  d'assister  à  l'office  divin,  rappelle  une 
constitution  du  pape  Boniface  VIII  et  un 
décret  de  la  21"  session  du  concile  de  Bâie; 
le  4'  contient  l'avertissement  pour  1rs  moines 
apostats  de  rentrer  dans  leurs  monastères; 
pour  tous  les  religieux  de  garder  la  clôture; 
pour  les  hommes  de  ne  point  entrer  dans  les 
maisons  de  religieuses  ;  pour  les  supérieurs 
de  ne  rien  recevoir  ou  exiger  simoniaque- 
ment  des  personnes  qui  font  leurs  vœux  ; 
pour  les  parents  de  ne  point  forcer  leurs  eu- 
fanis  à  embrasser  la  vie  religieuse  :  il  mar- 
que en  même  temps  les  ((ualités  qu'il  faut 
avoir  pour  entrer  dans  cet  étal.  Sous  le  4* 
titre,  le  prélat  recommande  la  restauration 
des  anciennes  écoles  ou  l'érection  de  nou- 
velles, le  choix  des  m.iîtres,  el  l'examen  de 
leur  capacité;  le  6"  traite  du  mariage,  de  la 
préparation  qu'y  doivent  apporter  les  époux, 
des  moyens  de  réprimer  les  adultères  el  les 
concubinaires  publics,  et  alliibuc  aux  seuls 
juges  ecclésiastiques  le  jugement  des  causes 
matrimoniales;  le  7'  contient  l'obligation 
d'assister  à  la  messe  de  paroisse  et  au  ser- 
mon les  jours  de  dimanches  et  de  fêtes,  la 
défense  de  dire  la  messe  pendant  le  sermon, 
de  tenir  les  cabarets  ouverts  pendaiU  l'olfice 
divin,  d'élever  des  églises,  des  cba])elles  ou 
même  de  simples  autels,  sans  la  permission 
de  révé(iue  ou  de  ses  vicaires.  Le  8'  réduit 
le  nombre  des  lètes,  et  veut  que  la  ilédicaco 
de  cha(iue  église  particulière  soit  célébrée  le 
même  jour  que  celle  de  l'église  cathédrale. 


Le  9'  défend  d'admettre  d'autres  prédicateurs 
que  ceux  qui  sont  agréés  parî'évêque.  Le 
10'  prescrit  la  même  formalité  à  l'égard  des 
confesseurs,  cl  autorise  les  religieuses  de 
tout  le  diocèse  <à  se  choisir,  drux  ou  trois 
fois  chaque  année,  d'autres  confesseurs  que 
le  visiteur  ou  le  Père  spirituel  de  leur  com- 
munauté. Le  11''  est  contre  les  clercs  concu- 
binaires ou  ivrognes,  et  reconwuande  à  tous 
les  clercs  l'habit  complet  ecclésiasiiquc.  Le 
12'  est  pour  les  notaires  (on  sait  qu'il  y  avait 
à  cette  époque  des  notaires  ecclésiastiques 
distingués  des  notaires  royaux).  Le  13°  est 
contre  la  pluralité  et  les  permutations  de 
bénéfices.  Le  H'  recouira  inde  aux  visiteurs 
de  s'acquitter  de  leur  charge.  Le  15'  oblige 
les  excommuniés  à  demander  eux-mêmes 
humblement  d'être  relevés  de  leur  excom- 
munication, et  défend  les  cessations  d'ofOce 
divin  qui  n'auraient  pas  été  précédées  d'une 
infornuition  canonique.  {Conc.  Germ.  t.  'S  1.) 
CAMBRAI  (Concile  de)  l'an  1365.  Maximi- 
lien  de  BiTgues,  archevêque  de  Cambrai, 
tint  ce  concile,  au  mois  d'août  de  l'an  1565, 
avec  les  ç.vêques  de  Tournai,  d'Arras,  de 
Saint-Omer,  de  Namur,  et  y  fit  divers  règle- 
ments conformes  à  ceux  du  concile  de  Trente, 
après  avoir  fait  sa  profession  de  foi  touchant 
la  doctrine  de  ce  même  concile. 

Des  livres  des  hérétiques,  suspects  et  défendus. 

1.  Il  ne  sera  point  permis  aux  libraires  et 
aux  imprimeurs  de  vendre  et  de  faire  venir 
des  livres,  sans  qu'ils  en  aient  fait  approuver 
lecatalogueparquidedroit;  et  l'on  priera  les 
magistrats  de  les  obliger  de  faire  tous  les  ans 
leur  profession  de  foi  selon  la  doctrine  du 
concile  de  Trente,  et  de  promettre  obéissance 
au  sainl-siége. 

2.  Les  évêques,  les  curés  et  les  prédica- 
teurs extermineront,  autant  qu'ils  pourront, 
tous  les  livres  de  magie  el  de  divination. 

3.  On  purgera  les  livres  de  prières  de  tout 
ce  qu'il  pourra  y  avoir  de  faux  et  de  supers- 
titieux. 

Des  leçons  théologiqnes  dans  les  chapitres  et 
les  monastères. 

1.  On  observera  le  décret  de  la  cinquième 
session  du  concile  de  Trente,  touchant  les 
leçons  de  théologie  dans  les  chapitres  el  les 
monastères. 

2.  On  y  établira  donc  des  professeurs  en 
théologie,  <iui  enseigneront  d'une  manière 
propre  à  faire  des  sujets  également  sages  et 
savants. 

3  el  'i.  Les  évêques,  les  chapitres  el  les 
monastères  feront  en  sorte  que  ces  profes- 
seurs soient  suivis;  et  ils  détermineront  les 
jours  el  l'heure  de  leurs  leçons. 

Des  écoles. 

1.  Les  évêques  auront  soin  de  rétablir  ou 
d'entretenir  les  écoles  chrétiennes,  pour  in- 
struire les  enfants  des  éicmenis  de  la  religion. 

2.  Les  curés,  les  chapelains,  \  s  clercs  ou 
les  maîtres  d'école,  feront  le  catéchisme  aux 
enfants  tous  les  jours  de  dimanches  et  de 
fêles,  après  vêpres;  et  ''on  séparera,  autant 


437 


CAM 


CAM 


458 


qu'il  sera  possible,  les   garçons  d'avec  les 
filles,  (l.ins  les  écivles. 

3.  Les  m.iîlres  d'école  ne  liront  à  leurs  éco- 
liers que  des  livres  npprouvés  (lar  rcvé(Hie. 

i.  Personne  ne  gardera  des  Heures  inlec- 
lées  de  quelque  erreur  que  ce  soil;  et  l'on 
ne  pourra  exposer  en  vente  que  celles  qui 
auront  été  approuvées  par  l'évéque  ou  ses 
déléf;ués. 

5.  11  y  aura  des  maîtres  d'école  pour  l'in- 
slruftion  de  la  j<'unesse  dans  toutes  les  pa- 
roisses. Les  curés  s'informeront,  tous  les 
mois,  des  progrès  dos  enfants;  et  ils  appor- 
teront tous  leurs  soins  pour  qu'on  leur  in- 
spire la  crainte  et  l'amour  du  Seigneur,  dès 
leur  plus  tendre  enfance. 

G.  Les  doyens  ruraux  visiteront,  tous  les 
six  mois  ou  au  moins  tous  les  ans,  ces  pe- 
tites écoles,  et  rendront  compte  à  l'ordinaire 
de  la  manière  d'instruire  la  jeunesse  que 
chaque  maître  d'école  y  pratique. 

Des  séminaires. 
1,  2  et  3.  L'établissement  des  séminaires 
étant  le  moyen  le  plus  propre  qu'on  puisse 
trouver  pour  rendre  à  l'E:;lise  et  au  sacer- 
doce son  ancienne  splendeur,  on  fera  le 
plus  tôt  possible  une  contribution  sur  tous 
les  bénéflces  pour  cet  établissement, 

4.  Les  enfants  que  l'on  prendra  pour  les 
mettre  au  séminaire,  auront  au  moins  douze 
ans  :  ils  sauront  les  premiers  éléments  des 
lettres;  et,  après  qu'ils  y  auront  pas^é  quatre 
ans,  plus  ou  moins,  selon  le  bon  plaisir  de 
révêque,on  les  enverra  aux  écoles  supé- 
rieures. 

5.  6  et  7.  On  établira  deux  sortes  de  fonds, 
l'un  pour  entretenir  dans  le  séminaire  les 
enfants  des  pauvres  ;  l'autre  pour  en  faeiliter 
l'entrée  à  ceux  qui  ne  sont  ni  riches  ni  pau- 
vres. Les  pères  ou  les  tuteurs  de  ces  enfants 
feront  serment  que  leur  intention  est  qu'ils 
embrassent  l'état  ecclésiastique,  et  qu'ils  y 
persévèrent. 

De  la  doctrine  et  de  la  prédication  de  la  pa- 
role de  Dieu. 

1.  Les  curés  prêcheront  tous  les  dimanches 
et  toutes  les  fêtes  solennelles. 

2.  Ils  instruiront  leurs  paroissiens  sur  les 
traditions  apostoliques ,  de  même  que  sur  la 
vertu  et  l'institution  des  cérémonies  saintes. 

3.  Ils  témoigneront  beaucoup  de  charité  en 
traitant  les  questions  de  controverse,  et  se 
contenteront  d'expli(]uer  ce  qu'il  faut  croire, 
sans  injurier  les  hérétiques.  S'ils  ne  sont 
point  assez  habiles  pour  traiter  ces  sortes  de 
m:itières,  ils  se  borneront  à  exhorter  leurs 
auditeurs  à  la  crainte  du  Seigneur,  à  la  pra- 
tique de  tous  les  devoirs  de  la  religion  et  à 
la  fuite  de  tous  les  vices. 

4.  Ils  ne  permettront  à  personne  de  prê- 
cher dans  leurs  églises  sans  la  permission  de 
l'ordinaire,  et  s'abstiendront  de  tout  dogme 
non-seulement  hérétique,  niais  encore  su- 
perstitieux ou  fabuleux. 

5.  Les  curé-^  li'auroni  point  de  livres  qui 
puissent  corrompre  la  religion  ou  les  mœurs  : 
ils  n'en  auront  que  de  bons  et  (|ui  soient  ap- 
prouvés  par  des  univer-ités  catholiques  ;  le 


(ont,  sous  les  peines  de  droit  contre  les  trans- 
gresseurs  de  ce  décret. 

0.  Les  curés  qui  ne  peuvent  prêcher,  so 
feront  suppléer  par  d'autres  prédicateurs 
ap|)rouvés. 

Pu  culte   divin ,  des    cérémonies   et  de 
l'office. 

1.  Le  concile  commande  d'observer  tout  ce 
que  celui  de  Trente  a  ordonné  touchant  la 
sainti^  eucharistie  :  et  il  exhorte  tous  les 
prêtres  à  célébrer  le  saint  sacrifice  de  la 
messe  avec  attention  et  une  conscience 
pure. 

2.  Les  recteurs  des  églises  dénonceront  à 
l'évêque,  ou  à  son  grand  vicaire,  ou  à  son 
ol'lieial,  tous  les  prêtres  qui  se  présenteront 
pour  dire  l;i  messe,  le  lendemain  du  jour 
qu'ils  auront  commis  quelque  crime  no- 
toire que  ce  soit,  tel  que  celui  de  l'ivres- 
se, etc. 

3.  Comme  il  y  a  des  parties  de  la  messe 
qui  sont  destinées  à  l'iustruction  des  fidèles, 
savoir  :  L'épître,  l'évangile,  le  symbole; 
d'autres  à  la  louange,  et  d'autres  à  la  prière; 
on  lira  ou  l'on  chantera  les  premières  do 
façon  que  les  assistants  puissent  entendre 
tous  les  mots  :  d'où  vient  qu'il  n'y  aura  ni 
orgue,  ni  musique  au  symbole,  à  moins 
que  ce  ne  soit  d'une  manière  si  simple  , 
qu'elle  n'empêche  pas  d'entendre  toutes  les 
paroles  du  symbole,  sans  qu'on  soit  obligé 
de  les  répéter.  Les  parties  de  la  messe,  telles 
que  le  Gloria  in  excelsis,  et  les  hymnes  ou 
proses  qui  appartiennent  à  la  louange,  pour- 
ront être  accompagnées  d'une  musique  grave 
et  propre  à  exciter  des  affections  pieuses. 
Tout  ce  qui  a  rapport  à  la  prière  sera  lu  ou 
chanté  d'une  façon  qui  ressente  plus  la  sup- 
plication que  la  joie. 

4.  Ou  prendra  bien  garde  qu'il  n'y  ait  rien 
de  lascif  dans  l'usage  des  orgues;  et  il  sera 
permis  de  s'en  servir  à  la  prose,  à  l'offer- 
toire, niiSancUts  et  àl'Agnus  de  la  messe. 

5.  L'évêque  examinera  par  lui-même  ou 
par  d'autres  les  proses  qui  devront  servir  à 
l'église. 

(j.  Les  cérémonies  que  nous  avons  reçues 
des  apôtres  ou  de  la  tradition  de  l'Eglise' ca- 
tholique, étant  saintes  et  pieuses,  seront  re- 
ligieusement conservées.  Les  évéques  exa- 
mineront si  celles  qui  sont  particulières  aux 
diverses  églises,  n'ont  rien  qui  ne  réponde  à 
l'analogie  de  la  foi  et  de  la  piété  chrétienne. 
On  n'en  introduira  point  de  nouvelles  sans 
l'approbation  des  évêques,  qui  auront  soiii 
de  retrancher  toutes  les  superstitions  qui 
auraient  pu  se  glisser  dans  les  églises ,  sons 
le  nom  de  cérémonies ,  comme  de  prescrire 
un  certain  nombre  de  cierges,  etc. 

7.  Les  chanoines  elles  chapelains  chuinte- 
ront ou  psalmodieront  au  cliœur,  et  ils  ne 
croiront  pas  s'être  acquittés  de  leur  devoir, 
s'ils  ne  remplissetit  cette  fonction,  à  moins 
([u'ils  n'en  soient  empêeliés  par  un  défaut  de 
santé  ou  par  quelque  autre  cause  légitime. 
Ils  feront  aussi,  chacun  à  son  tour,  l'oflicc 
de  semainier  ou  d'hebdomadaire. 

S.  Les  évêques  auront  soin  de  purger  les 


439 


440 


légendes  des  saints  qui  se  lisent  dans  Téglise, 
(le  tout  ce  (lu'elles  peuvent  contenir  d'incer- 
tain et  do  faux  :  on  les  lira  distinctement 
et  sans  aller  ni  trop  vite  ni  trop  leiilement. 
!).  Les  évéques,  aidés  de  deux  chanoines  ou 
de  deux  moines  ,  retranoheront  de  l'olfice 
divin  toutes  les  prières  qui  lui  sont  étran- 
gères et  que  l'on  y  a  ajoulèes,  afin  ({u'on  s'en 
aciiuilte  avec  plus  de  dévotion,  et  qu'on  ait 
du  temps  pour  étudier.  Des  distributions  ma- 
nuelles seront  attachées  à  matines  ,  à  la 
grand'messe,  à  vêpres  et  aux  anniversaires 
pour  les  morts.  On  ne  souffrira  point  (jue 
ion  parle,  ni  (ju'on  se  promène  dans  l'éiçlise 
pendant  rolfice  divin  ;  et  ceux  qui  le  feront , 
seront  privés  de  la  distribution  du  jour  où  ils 
s'y  seront  promenés,  ou  de  l'heure  de  l'ofûee 
pendant  lequel  ils  auront  parlé. 

10.  On  pourra  faire  au  sortir  de  l'église, 
mais  jamais  dans  l'église,  les  proclamations 
ou  criées  qui  regardent  les  choses  temporel- 
les et  profanes. 

11.  Les  évéques  et  autres  supérieurs  ena- 
pêcheront  les  ecclésiastiques  de  faire  ,  à  cer- 
tains jours  do  fêtes,  certaines  choses  dans 
les  églises  ,  qui  lit-nnent  beauro5ip  plus  du 
paganisme  que  de  la  moilestie  chrétienne.  Ils 
apprendront  aux  peuples  à  honorer  ces  saints 
jours  par  une  piété  religieuse;  et  ils  exami- 
neront s'il  ne  vaudrait  pas  minux  en  retran- 
cher quelques-uns,  que  de  les  laisser  pro- 
faner par  la  débauche  et  la  dissolution.  Ils 
feront  aussi  en  sorte  que  les  églises  particu- 
lières se  bornent  à  suivre  l'usage  de  la  mé- 
tropole, autant  qu'il  sera  possible,  pour  les 
fêtes  et  les  jeûnes,  en  retranchant  les  fêtes 
de  patrons. 

12.  On  annoncera  au  peuple  les  supplica- 
tions ou  processions  publiques,  et  on  lui  en 
expliquera  les  raisons,  afln  qu'il  en  tire  un 
plus  grand  fruit.  On  prêchera  et  on  dira  la 
messe  au  lieu  de  la  station  :  on  chantera  les 
litanies  d'un  ton  grave,  qui  marque  la  dispo- 
sition humble  et  suppliante  de  lEglise,  et 
non  pas  d'un  ton  mesuré  et  harmonieux. 

1-3.  L'archevêque  ou  l'évêque  ,  célébrant 
ponlificalemcnt  dans  sa  cathédrale,  sera  tou- 
jours asi'isié  de  deux  archidiacres  ,  ou  de 
deux  autres  dignitaires  ,  ou  enlin  de  deux 
anciens  chanoines. 

14-.  On  abolira  l'abus  de  chasser  avec  bruit 
ceux  qui  viennent  tard  au  chœur;  et  on  se 
contentera  de  les  priver  de  la  distribution 
attachée  à  cette  heure. 

15.  On  chantera  la  messe  à  neuf  heures 
pendant  l'hiver,  et  à  huit  pendant  l'été,  dans 
les  paroisses  de  la  campagne. 

16.  Les  carillouncurs  ne  toucheront  sur 
les  cloches  que  des  cantiques  ou  des  hymnes, 
et  jamais  des  airs  lascifs  et  déshonnêles.  Les 
chantres  pour  l'office  divin  seront  ou  prêtres 
ou  constitués  dans  les  ordres  sacrés,  ou  au 
moins  lecteurs  et  célibataires,  autant  qu'il 
sera  possible,  et  de  mœurs  irréprochables. 
Les  doyens  des  collégiales  feront  observer 
les  statuts  du  chapitre,  et  ils  ne  l'assemble- 
ront pas  durant  l'office,  autant  que  faire  se 
pourra. 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 

Des  ministères  eccléniasliques. 
1.    Dans  l'ordination,  les  évêques  obser 


veront  l'ordre  prescrit  par  le  Pontifical  ro- 
main. 

2.  Tous  ceux  qui  doivent  être  ordonnés, 
se  présenteront  à  l'évêque  la  veille  de  l'ordil 
nation  ou  même  auparavant,  afin  que  l'évê- 
qiii'ou  celui  qu'il  en  aura  chargé  leur  ex- 
plique brièvement  les  principaux  points  du 
catéchisme,  relatifs  au  ministère  sacerdo- 
tal. Cet  exercice  se  fera  à  huit  heures  du 
matin. 

3.  A  deux  heures  après  midi,  ils  subiront 
un  examen  proportionné  aux  ordres  qu'ils 
demandent,  eu  apportant  avec  eux  une  attes- 
tation de  vie  et  mœurs,  signée  par  leur 
doyen  rural  et  par  leur  curé. 

It:  On  examinera  soigneusement  les  titres 
de  ceux  qui  demandent  le  sous-diaconat;  et 
ou  leur  fera  prêter  serment  de  ne  point  les 
aliéner,  à  moins  ([u'ils  n'aient  d'ailleurs  un 
revenu  suffisant  pour  vivre. 

5.  Le  métropolitain  ne  conférera  point  , 
sans  connaissance  de  cause,  un  bénéfice  (lui 
aura  été  refusé  à  un  clerc  par  l'ordinaire;  et, 
si  la  cause  du  refus  est  juste,  il  le  refusera 
inexorablement  lui-même. 

9.  Les  chapitres  et  les  abbés  qui  ont  des 
bénéfices-cures  unis  à  leurs  églises,  n'y  nom- 
meront point  de  curés  qui  n'aient  été  présen- 
tés à  l'évêque,  et  qui  n'aient  reçu  son  ap- 
probation; et  ils  ne  pourront  les  révoquer 
sans  le  consentement  du  même  évêque. 

7.  Les  curés  ne  pourront  prendre  pour  vi- 
caires que  des  prêtres  approuvés  en  bonne 
forme  par  l'évêque. 

8.  Les  religieux  ne  pourront  confesser 
même  les  prêtres,  sans  approbation  de  l'é- 
vêque. 

9.  Ceux  qui  président  aux  fabriques  des 
églises  ne  recevront  pour  dire  la  messe  et 
pour  acquitter  les  fondations,  que  des  prê- 
tres dûment  approuvés  par  les  évêques  ,  et 
destinés  pour  cet  office  par  le  curé. 

10.  Ceux  qui  sont  préposés  à  la  garde  des 
églises,  ne  prendront  point  d'emplois  sordi- 
des, tels  que  ceux  de  gardes-bois  et  de  fer- 
miers, ils  conserveront  avec  soin  et  traite- 
ront avec  respect  les  ornements  et  les  meu- 
bles confiés  à  leur  garde. 

De  la  vie  et  honnêteté  des  clercs. 

1.  Tous  les  clercs  éviteront  l'ivrognerie, 
et  s'abstiendront  de  I,i  méchante  coutume  de 
se  provocjuer  à  boire  les  uns  les  autres,  sous 
peine  d'être  suspendus  de  leur  office  ou  de 
leur  bénéfice. 

2.  Ils  éviteront  aussi  les  exrés  de  bouche, 
ainsi  que  la  pompe  et  la  délicatesse  de  la 
table,  se  contentant  d'un  repas  simple  et 
frugal. 

■'!.  La  fréquentation  des  femmes  neconvient 
nullement  à  un  prêtre  dont  la  chasteté  diit 
faire  le  plus  bel  ornement  :  c'est  pourquoi  le 
saint  concile  défend  à  tout  clerc  conshlué 
dans  les  ordres  sacrés,  d'avoir  dans  sa  mai- 
son, ou  de  fréquenter  aucune  femme  étran- 
gèrt!  et  suspe(  le,  sous  peine  d'un  châtiment 
grave  à  l'arbitrage  de  l'ordinaire. 


Ul 


CAM 


CAM 


44S 


C».  Même  peine  contre  les  clercs  qui,  aa 
lieu  lie  porter  des  haliils  nioilestes  et  conve- 
nables à  leiir^!tat,  oseraient  eti  porter  (lui 
siéraient  mieux  à  un  soldat  ou  à  un  laïtiue, 
qu'cî  un  clerc. 

5.  Lesévdques  et  tous  les  autres  ecclésias- 
tiques n'auront  que  des  ilomesliques  de 
lionnes  mœurs  et  d'une  vie  édiOantc  et  exem- 
plaire. 

().  Les  clercs  n'iront  aux  cabarets  que 
quand  ils  seront  en  voyage. 

7.  Les  prêtres  qui  diront  leur  première 
messe  auront  grand  soin  de  bannir  du  re- 
pas qu'ils  donneront  à  cette  occasion,  tout 
le  qui  tii'udrait  de  l'ivresse  el  des  l'olles 
joies,  comme  lu  danse  et  autres  choses  sem- 
blables. 

De  Vexamen  des  évéques. 

Aussitôt  qu'une  église  cathédrale  sera  va- 
cante, on  fera  des  prières  publiques  pour 
demander  <i  Dieu  un  pasteur  bien  appelé  ;  et, 
lorsque  l'élection,  la  postulation  ou  la  no- 
mination en  sera  faite,  on  attachera  aux  por- 
îes  de  l'église  vacante  des  billets  pour  an- 
noncer que  chacun  a  la  liberté  de  dénoncer 
au  métropolitain  ou  au  plus  ancien  évèque 
de  la  province  tous  les  empêchements  ((ui 
pourraient  êlre  un  obstacle  à  la  confirmatiou 
du  sujet  élu,  postulé  ou  nommé.  Le  métro- 
politain ou  le  |)lus  ancien  évêque  fera  de  son 
côlé  les  informations  ordinaires  touchant  la 
naissance,  l'âge,  les  mœurs,  la  science  et 
enfin  loules  les  qualités  du  sujet,  et  enverra 
le  tout  au  pape,  signé  et  cacheté. 

De  l'examen  des  curés. 
On  observera  sur  cette  matière  le  chapitre 
dix-huit  de  la  session  vingt-trois  du  concile 
de  Trente. 

De  la  résidence  des  évéques. 

1,  2  et  3.  On  observera  le  décret  du  con- 
cile de  Trente,  qui  défend  aux  évêqaes  de 
s'absenter  plus  de  trois  mois  de  leurs  dio- 
cèses sans  raisons  légitimes,  qu'ils  seront 
obligés  de  déclarer  à  leurs  métropolitains. 
Les  évéques  prendront  garde  de  ne  point 
s'absenter  pendant  l'aveut,  le  carême  et  les 
fêtes  solennelles. 

De  la  résidence  et  de  l'office  des  curés. 

1,  2  et  3.  Les  curés  observeront  aussi  le 
décret  du  concile  de  Trente  louchant  la  rési- 
dence des  pasteurs  ;  et  ceux  qui  ne  voudront 
pas  l'observer,  seront  tenus  de  résigner  leurs 
cures  quinze  jours  après  la  fête  de  la  Purifi- 
cation ;  faute  de  quoi,  la  collation  en  sera  dé- 
volue à  ceux  qui  ont  droit  de  conférer,  en 
avertissant  les  patrons  de  faire  usage  de  leur 
droit  di;  |)résentation.  Les  curés  prêcheront, 
célehreront  et  administreront  eux-mêmes  les 
sacrements,  autant  qu'ils  le  pourront.  Ils 
porleront  le  saint  viatique  aux  malades  avec 
l'ctole,  le  surplis,  les  cierges  allumés  et  la 
clochette,  pour  avertir  le  peuple  de  son  de- 
voir envers  le  saint  sacrement  et  le  malade. 
De  la  visite. 

1.  Les  évéques  et  tous  ceux  qui  ont  droit 
de  visite  s'acquitteront  oar  eux-mêmes  de 


cet  important  devoir,  et  observeront  en  tout 
le  décret  du  concile  de  Trente  sur  celte  ma- 
tière. 

2  et  3.  Ils  commenceront  leurs  visites  par 
s'informer  de  la  foi,  de  la  vie,  des  mœurs  des 
chapitres  ou  des  monastères  qu'ils  visiteront; 
et  ensuite  de  l'observance  de  la  règle  el  des 
statuts,  sans  oublier  l'baliit  et  la  tonsure. 

k.  Ils  s'iiifurmeronl  surtout  de  la  manière 
dont  les  pasteurs  s'acquittent  de  leur  minis- 
tère, soit  dans  la  prédication,  soit  dans  l'ad- 
ministration des  sacrements,  soii  dans  la 
garde  du  vénérable  sacrement,  des  saintes 
huiles  et  des  baptistères,  sans  négliger  les 
liicns  meubles  el  immeubles  des  églises,  non 
plus  que  les  fondations  elles  aumônes  aux- 
quelles elles  sont  obligées  selon  l'intention 
des  fondateurs. 

5.  Ils  corrigeront  publiquement  les  fautes 
publique»,  el  secrètement  les  fautes  secrètes. 

Du  pouvoir  et  de  la  juridiction  ecclésiastique. 

1.  On  ne  peut  douter  ((u'i!  n'y  ait  un  dou- 
ble for  ecclésiastique  insinué  par  Jésus-Christ 
sous  le  nom  de  clefs  :  l'un  du  sacrement  de 
pénitence,  qui  regarde  proprement  la  con- 
science, et  dans  lequel  le  coupable  n'est  lié 
ou  délié  que  sur  sa  propre  confession;  l'au- 
tre de  juridiction  et  de  police  extérieure,  dans 
lequel  le  coupable  est  convaincu  par  témoins, 
jugé,  condamné  el  puni,  pour  l'empêcher  de 
se  perdre  à  jamais,  et  le  remettre  dans  les 
voies  du  bonheur  éternel. 

2.  Jésus-(]hrisl  ayant  donc  confié  à  son 
Eglise,  dans  ce  dessein,  le  glaive  de  l'excom- 
munication, comme  le  nerf  de  la  discipline 
ecclésiastique,  il  ne  répugne  pas  moins  au 
droit  divin  qu'aux  saints  canons,  que  les  ju- 
ges la'i(iues  entreprennent  de  défendre  aux 
juges  ecclésiastiquis  de  déclarer  ceux  qui  ont 
encouru  quelque  excommunication  portée 
par  le  droit,  ou  d'excommunier  personne,  ou 
de  leur  ordonner  de  lever  l'excoumiunication. 

3.  Défense  à  tous  les  juges  d'église  d'em- 
ployer légèrement  le  glaive  de  l'excommuni- 
cation. 

4.  5  et  6.  Pour  obvier  aux  frais  des  lon- 
gues procédures,  le  juge  d'église  fera  en 
sorte  que  l'accusé  comparaisse  en  personne 
el  réponde  sur  les  propres  faits,  sans  le  se- 
cours d'aucun  procureur.  S'il  avoue  sa  faute, 
ou  s'il  en  est  convaincu  par  tétnoins,  on  le 
condamnera  sur-le-champàla  réparation. S'il 
récuse  les  témoins,  on  lui  accordera  un  court 
délai,  selon  la  nature  de  l'affaire.  S'il  refuse 
de  comparaître  après  trois  monitions,  il  sera 
condamné  comme  coupable. 

7  et  8.  Les  clercs  ne  feront  point  l'office  des 
notaires  dans  les  causes  même  ecclésiasti- 
ques, à  moins  qu'ensuite  d'un  sérieux  exa- 
men, ils  n'aient  été  reçus  et  approuvés  pour 
cette  sorte  d'office  par  les  ordinaires  des 
lieux.  Il  y  aura  dans  louie  la  province  une 
même  forme  d'exercer  les  jugements. 

y.  Les  eveques  désigneront  des  personnes 
capables,  auxquelles  on  déléguera  les  causes 
ecclésiastiques  in  pcirCibus. 

10  el  11.  On  observera  tous  les  décrets  du 
concile  de  Trente  sur  la  doctrine  et  sur  les 


413 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


444 


mœurs;  pt  les  évéquos,  auront  soin  de  les 
faire  publier  dans  leurs  synodes. 

Dm  mariage. 

1.  On  gardera  les  décrets  du  concile  de 
Trente  louchunt  le  mariage  ,  qui  est  une 
chos(!  sainle,  clablie  de  Dieu,  el  qui  doit  être 
trailée  saintement. 

2.  Les  pasteurs  répéteront  souvent  à  leurs 
paroissiens  qu'ils  doivent  cnii'.idéier  trois 
choses  dans  le  mariage  :  la  fidélité,  les  en- 
fants et  le  sacrement  ;  la  fidélilé,  qui  doit 
reiidr(ï  inviolable  le  droit  du  mariage^  les 
enfants,  que  Ion  doit  élever  chréliennenient  ; 
le  sacreiiKMil,  qui  apprend  aux  époux  à  de- 
meurer indi^soliililemcnt  unis  à  l'exemple  de 
Jésus-Christ  el  di'  l'Eglise. 

3  el  4.  Ils  averliroiit  les  enfants  propres 
pour  le  mariage,  de  consulter  leurs  pères  et 
leurs  mères,  et  (le  s'en  leiiir  à  leurs  avis  sur 
ce  point  important.  Ils  avertiront  aus^i  les 
pères  et  les  nicrcs  de  ne  pas  forcer  leurs  en- 
fants à  contracter  tel  ou  tel  mariage. 

5.  Les  curés  ne  manqueront  pas  de  pu- 
blier les  b.ins  de  mariages  ;  et  ceux  qui  doi- 
vent se  marier  jureront  qu'ils  ne  connais- 
sent rien  (|ui  puisse  les  en  empêcher. 

6  et  7.  Les  fiançailles  et  les  mariages  se  fe- 
ront dans  l'église. 

8.  Pour  prévenir  l'impudence  des  vaga- 
bonds qui  épousent  plusieurs  femmes  en  di- 
vers lieux,  on  observera  le  décret  du  concile 
de  Trente  à  ce  sujet. 

9.  On  excommuniera  ceux  qui  auront  al- 
légué un  faux  empêchement  de  mariage,  et 
ceux  qui  en  auront  tu  un  véritable  avec  con- 
naissance do  cause. 

10.  Le  curé  consultera  l'ordinaire  sur  le» 
eri>p6chemenls  douteux. 

11.  12  et  1.3.  On  observera  les  décrets  du 
concile  de  Trente  sur  les  empêchements  de 
consanguinité,  d'alfinilé  et  de  clandestinilé. 

Des  dîmes  ,  offrandes  et  portions  congrues. 

1.  On  observera  les  dispositions  du  concile 
de  Trente  louchant  les  dîmes. 

2.  Les  curés  recevront  les  offrandes  qu'on 
a  coutume  de  faite  à  l'église,  et  non  pas  les 
la'iques  au  nom  du  p.itron.  Cependant  les  cu- 
rés donneront  fidèlement  aux  patrons  la  part 
qui  leur  revient  de  ces  sortes  d'offrandes 

3.  4,  5  et  6.  Les  évoques  fi'roni  en  sorte 
que  les  curés  aient  un  revenu  s  iffisanl  pour 
vivre,  soil  en  unissanl  des  bénélires,  soit  en 
obligeant  leurs  paroissiens  à  y  contribuer 
chacun  selon  ses  ficuilés.  Dans  le  cas  de 
l'union  de  deux  égli~;es,  il  n'y  aura  qu'un 
curé  [lour  toutes  les  deux. 

7.  l,es  évêques  el  les  magistrats  régleront 
les  droits  des  curés,  soit  pour  les  diminuer, 
soit  pour  les  augmenter,  ou  les  laisser  tels 
qu'ils  sont. 

8  et  0.  Ceux  qui  perçoivent  les  dîmes  se- 
ront tenus  aux  réparations  el  à  la  recon- 
struction des  chœurs  des  égli-es  dans  les 
lieux  oii  tel  est  l'usage  ;  et  les  paroissiens  en 
seront  tenus  dans  les  lieux  où  ils  en  sont 
chargés  aussi  par  l'usage. 

10.  Ou  exhorte  les  monastères  à  ne  pas 


faire  valoir,  au  préjudice  des  curés,  les  pri- 
vilèges qui  les  exemptent  de  la  dime. 

Vu  purgatoire. 

1  et  2.  Le  saint  concile  croit  et  ordonne 
qu'on  enseigne  ce  que  l'Eglise  a  toujours 
cru  et  ce  que  le  concile  de  Trente  a  défini 
touchant  le  purgatoire;  savoir,  qu'il  y  a  un 
lieu  destiné  cà  pnriQ.'rles  âmi'S  qui  sortent  de 
ce  monde  en  état  de  grâce,  mais  auxquelles  il 
reste  encore  d('s  péchés  à  expier  quant  à  la 
pein(>  ;  oX  que  ces  â  i  es  sont  soulagées  par  les 
prières  et  les  aumônes  des  fidèles,  et  particu- 
iiènuienl  par  le  saint  sacrifice  de  la  messe. 
Les    pasteurs    enseigneront    aux    peuples    à  ! 

pralicjuer  saintement  et  sans  mélange  de  su- 
perstition ces  saints  et  pieux  exercices. 

Des  monastères  des  hommes  et  des  femmes. 

'  oiei  le  sommaire  des  huit  premiers  cha- 
pitres de  ce  titre.  ' 

Tous  ceux  el  toutes  celles  qui  gouvernent 
les  monastères  observeront  el  feront  obser- 
ver la  règle  donl  ils  ont  fait  profession.  Ils 
assisteront  assidûmenl  à  l'olficc  divin,  et  fe- 
ront eu  sorte  que  fous  leurs  inférieurs  man- 
gent au  réfectoire,  où  il  y  aura  toujours  une 
lecture  sainte,  et  où  l'on  observera  les  jeûnes 
prescrits  par  la  règle.  Ils  mangeront  eux- 
mêmes  au  réfectoire  avec  leurs  inférieurs, 
quand  ils  n'en  seront  point  empêchés  par  le 
grand  nombre  de  leurs  occupations  ou  des 
Ilotes  qu'ils  auront  à  recevoir,  et  apporte- 
ront toute  l'attention  possible  pour  bannir  de 
la  table  tous  les  excès,  et  y  faire  régner  la 
frugalité  et  la  sobriété., Les  supérie'irs  des 
religieux  ne  seront  pas  moins  attentifs  à  leur 
faciliter  l'observation  de  leur  vœu  de  chas- 
teté, en  leur  retranchant  loule  occasion  de 
familiarité  avec  les  femmes. 

9,  10  et  11.  Les  religieux  et  religieuses 
observeront  exactement  leur  vœu  de  pau- 
vreté; n'ayant  rien  en  propre  et  remettant 
entre  les  mains  des  supérieurs  tout  l'argent 
qui  pourrait  leur  revenir  de  leur  travail,  de 
leur  industrie,  de  la  libéralité  de  leurs  amis 
ou  de  quel(]ue  autre  endroit  que  ce  soit,  et 
les  supérieurs  ayant  soin  de  leur  fournir  gra- 
cieusement tout  le  nécessaire,  non  en  ar- 
genl,  mais  en  nature.  Ces  mêmes  supérieurs 
retrancheront  l'abus  qui  règne  dans  certains 
monastères,  d'accorder  aux  officiers  C'jrtains 
droits  ou  émolunienls. 

12.  Les  ri'ligieux  ou  religieuses  n'exige- 
ront rien  pour  l'entrée  eu  religion,  puisqu'il 
leur  est  défeiulu  par  le  concile  de  î  rente  de 
recevoir  pins  de  sujets  que  les  monastères 
ne  sont  en  étal  d'eu  entretenir,  ou  sur  leurs 
revenus,  ou  sur  les  aumônes  accoutumées. 
Ils  s'abstiendront  aussi  de  donner  de  grands 
repas  le  jour  de  la  prise  d'habit  et  de  la  pro- 
fession. 

13  et  ik.  Les  religieuses  élèveront  les 
pensionnaires  dans  la  piété,  la  doctrine  ca- 
th  /liiiue  et  la  modestie  chrétienne.  Quant 
aux  novices  des  couvents  d'hommes  et  de 
filles,  on  leur  es|)liqnera  les  règles  et  les 
constiiutions  qu'ils  veulent  eml;rasser,  afin 
(]u'ils  ne  s'engagent  point  léméraircmenl  et 


UB  CAM 

sans  connaître  les  obligations  qu'ils  veulent 
coiilrncler 

15.  Les  religieux  ne  coucheront  point  liors 
du  iiionisière,  si  ce  n'e-t  lorsiiU(î  le  supé- 
rieur leur  aura  permis  d'en  sortir  pour  cause 
de  inaiailii"  ou  d'niïaires,  ou  pour  aller  voir 
leurs  parents  ou  leurs  amis. 

16  vl  17.  !.<•  roncile  avcrlil  les  abbés  et  les 
abbesscs,  ainsi  que  tous  les  autres  supérieurs 
réguliers,  qu'ils  ne  sont  point  les  inaîUcs, 
mais  seulement  les  dispensateurs  et  les  ad- 
niiiiistraleurs  des  biens  de  leurs  monastères, 
qu'ils  n'en  peuvent  user  que  selon  l'inleu- 
lioii  (le  l'Eglise  et  des  fondateurs;  et  qu'ils 
sont  très-répréhensibles,  lorsqu'ils  s'en  ser- 
vent pour  enrichir  leurs  parents  ou  leurs 
amis,  pour  se  donner  un  train  superflu  et 
faire  bâtir  somptueusement.  Le  concile  les 
avertit  aussi  de  retrancher  tous  les  abus 
contraires  à  leur  règle. 

Des  saints. 

1.  L'Eglise  a  toujours  approuve  la  véné- 
ration, le  culte  et  1  invocation  des  saints  qui 
règner.t  avec  Jésus  Christ;  et  l'on  ne  peut 
douter  que,  puisqu'ils  nous  aiment,  ils  ne 
fassent  des  vœux  et  des  prières  pour  notre 
salut. 

2,  3,  i  et  5.  On  instruira  néanmoins  le 
peuple  de  ft  différence  qu'il  y  a  entre  le  culte 
qu'on  reiul  à  Dieu  et  celui  qu'on  rend  aux 
saints.  Nous  honorons  Dieu  comme  l'auleur 
et  le  conservateur  de  tous  les  biens,  comme 
le  seul  juge  suprême  auquel  nous  devons 
rendre  compte  de  notre  vie,  qui  seul  peul 
nous  perdre  ou  nous  sauver,  et  à  qui  seul 
on  peut  olTrir  le  sacriflce  du  cœur,  des  lèvres, 
de  la  divine  eucharistie.  Nous  n'honorons 
les  saints  que  comme  nos  avocats  et  nos  in- 
tercesseurs auprèà  de  Dieu. 

<).  On  apprendra  au  peuple  que,  quoique 
les  prières  des  saints  soient  Irès-uliles  pour 
obtenir  les  biens  du  corps  et  do  l'âme,  du 
temps  et  de  1  éternité,  c'est  néanmoins  une 
abominable  superstition  de  croire  qu'on  ne 
mourra  point  sans  pénitence  ni  sans  sacre- 
ments, si  l'on  honore  tel  ou  tel  saint,  et 
qu'on  délivrera  telles  ou  telles  âmes  du  pur- 
gatoire, par  un  certain  nombre  de  messes  ou 
de  prières. 

Des  images. 

1,  2,  3,  k  et  5.  Le  septième  concile  géné- 
ral, coniirnié  par  celui  de  Trente,  a  décidé 
qu'il  y  aurait  des  images  de  Jésus-Christ  et 
des  saints  dans  les  églises.  Le  culte  qu'on 
leur  rend ,  se  rapportant  aux  originaux 
qu'elles  représentent,  ne  doit  paraître  ni  ab- 
surde ni  impie.  On  n'en  mettra  point  dans 
les  églises  sans  le  consentement  de  l'évéque, 
et  l'on  en  ôtera  toutes  celles  qui  présente - 
raient  quelque  chose  d'indécent.  L'inieniiou 
de  celui  qui  prie  doit  se  porter  vers  la  chose 
signifiée,  au  lieu  de  s'arrêter  à  la  matière  ou 
au  signe  extérieur,  qui  n'entend,  ne  voit  et 
ne  sent  en  aucune  sorte.  On  expose  les  ima- 
ges à  la  vénération  des  peuples,  pour  les 
avertir  d'implorer  le  secours  des  s.iints,  et 
d'imiter  leurs  actions.  On  ne  tiendra  [)our 
vrais  miracles  que  ceux  que  l'Eglise  aura 


CAM  M 

déclarés  tels  par   la  bouche  de  l'évoque. 

Des  reliques. 

On  doit  révérer  les  reliques  des  saints, 
qui  ont  éié  les  membres  vivants  du  corps  de 
Jésus-Clirisl  et  les  temples  du  S  lint-Esprit. 
Ou  n'en  exposera  point  de  nouvel'es  ou  d'in- 
connues à  la  vénération  des  peuples,  sans 
l'approbation  de  l'ordinaire  :  on  n'emploiera, 
pour  les  honorer,  que  des  céréoionies  con- 
formes à  l'esprit  de  l'Eglise  et  de  la  religion  ; 
et  on  ne  les  portera  processionnclleuient 
qu'avec  décence  et  en  un  temps  convenable. 
Des  indulgence.^. 

Puisque  les  indulgences  indiscrètes  et  su- 
perflues font  mépriser  les  clefs  de  l'Eglise, 
en  même  temps  qu'elles  énervent  la  satis- 
faction pénitentielle,  le  saint  concile  défend 
d'en  proposer  aucune  qui  n'ait  été  visée  et 
approuvée  par  l'onlinaire.  11  ordonne  aussi 
aux  curés  d'empêcher  leurs  paroissiens  d'a- 
jouter foi  à  tous  ces  livrets  qvù  pronieitmt  des 
indulgences  exorbitantes  pour  des  c mses  lé- 
gères, vaincs  et  superstitieuses,  tandis  qu'on 
ne  doit  m  accorder  que  pour  des  causes  p\('u- 
ses  et  raisonnables.  £«<'6.XV;6'o(lr.(Jcrm.^JI. 

CAMBRAI  (Synode  diocésain  de),  tenu  l'an 
1567,  au  mois  d'octobre,  par  IMaximilien  de 
Bergnes,  archevêque  de  celte  ville.  Ce  prélat 
y  publia  d;s  statuts  synodaux,  rangés  sous 
16  titres.  Ces  règlements  méritent  d'être  con- 
sultés, particulièrement  pour  ce  qui  regarde 
la  bonne  jidministralion  des  sacrements. 

CAMBRAI  (Syn.  dioc.de),  tenu  à Valencien- 
nes, l'an  1575.  J.  Valenciennes,  même  année. 

CAMBRAI  (Concile  provincial  de),  l'an 
1586.  Voy.  MoNs. 

CAMBRAI  Synode  diocésain  de),  l'an  160'i-, 
tenu  par  Guillaume  de  Bergues,  arehe\êque 
de  cette  ville.  Ce  prélat  y  renouvela  la  plu- 
part des  statuts  di  s  précédents  synodes,  par 
de  nouveaux  statuts,  compris  sous  2V  titres. 
If  y  fit  défense  aux  libraires  de  vendre  la 
Bible  traduite  en  langue  vulgaire,  à  d'autres 
qu'à  ceux  qui  auraient  obtenu  la  permission 
de  la  lire,  de  lui  ou  de  ses  vicaires  généraux. 

CAMBRAI  (Synode  diocésain  de),  l'an  1617. 
L'archevêque  François  Van  der  Burch  y  flt 
27  statuts.  Il  défendit  de  faire  servir  les  au- 
tels comme  d'armoires,  en  y  prali(iuant  des 
ouvertures;  aux  clercs,  de  porter  des  mous- 
taches (burbam  alaliim)  ou  la  barbe  longue 
au-dessus  de  la  lèvre  supérieure  ;  de  recom- 
mander en  chaire  quelque  étranger  à  la 
charité  des  fidèb's,  sans  en  avoir  reçu  de 
lui-même  une  permis-ion  par  écrit. 

CAMBRAI  (  Concile  provincial  de  )  ,  l'an 
1631.  François  Van  der  Bni  eh,  archevêque 
de  Cambrai^  tint  ce  concile;  on  y  dressa  un  . 
grand  nombre  de  canons,  ((u'on  rangea  sous 
vingt-six  titres,  et  dont  voici  les  plus  remar- 
quables après  ceux  que  nous  avons  déjà 
rapportés  des  conciles  précédents. 

Titre  III.  De  la  Messe.  Un  prêtre  ne  peut 
pas  en  conscience  aciiuilter  par  une  seule 
mess'  l'obligation  de  plusieurs  honoraires  à 
1  !  fois.  Ou  ne  nourrira  point  de  pigeons  dans 
1 'S  clochers,  et  l'on  ne  permettra  point  aux 
femmes   de  sonner  les   cloches.  Ou   abolit 


447 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


àiH 


aussi  certaines  confréries  de  jeunes  garçons 
el  de  jeuni's  filles. 

Titre  XI.  Du  Sacrement  de  l'Eucharistie. 
Il  y  aura  dans  chaque  ville  une  personne 
chargée  de  faire  le  pain  d"nutel  avec  le  meil- 
leur cl  le  plus  pur  Iroiiu'iil,  et  dans  la  forme 
qu'on  lui  iuiliqucra.  On  coninienccra  parlai 
faire  prèler  sornii'nt  de  s'acquitter  fidèle- 
ment (le  sou  emploi.  Il  ne  sera  |ias  permis 
d'acheler  d'autres  personnes  le  ()ain  qui  doit 
servir  au  saint  sacrifice. 

Titre  XIll.  Du  Sacrccnent  de  Mariaije.  Si 
un  curé  s'aperçoit  qu'un  mariage  va  se  con- 
tracter contre  le  gré  des  parenls,  il  ne  doit 
pas  y  prêter  son  rjiinistère,  sans  avoir  aupa- 
ravant consulté  l'évéque,  qui  écartera  les 
scandales  et  les  désordres  qui  pourraient  en 
résuller. 

Ce  concile  a  été  confirmé  par  le  pape  Ur- 
bain Vlll.  Concii.  Genn.  IX. 

CAMlUtAl  iSynode  diocésain  de),  l'an  16Ct. 
Giispar  de  Nèuies.  archevêque  de  Cambrai, 
liiil  ce  synode,  coniposé  des  doyens  de  son 
diocèse  :  il  y  renouvela  les  statuts  de  l'an 
1617,  et  y  en  ajouta  de  nouveaux  concer- 
nant spécialement  les  doyens.  Conc.  Genn. 
t.  IX. 

CAMBRAI  (Synode  diocésain  de),  l'an  166i. 
Le  même  prélat  s'engagea  dans  ce  synode, 
en  présence!  de  ses  doyens  réunis,  à  n'ad- 
mettre à  l'examen  pour  le  sous-diaconal, 
que  les  sujets  qui  lui  présenteraient  un  cer- 
tificat cacheié  de  leur  doyen  rural,  en  témoi- 
gnage de  leur  bonne  conduite  el  de  la  con- 
fession générale  dont  ils  se  seraient  acquittés. 
Conc.  Germ.  X. 

CAMBRIE  (Concile  de),  Cambricum,  ou  du 
pays  de  Galles,  l'an  465.  Matthieu  de  West- 
minster fait  n)ention  de  ce  concile  ,  où  Au- 
rèle  Ambroise, prince  originaire  de  la  Petite- 
Rrctagne  ,  et  fervent  catholique,  aurait  élé 
dedaré  roi.  Malgré  l'autorité  du  P.  Labbe  , 
nous  appellerons  cette  convocation  du  clergé 
du  royaume  de  Cambrie  une  assemblée  plu- 
tôt qu'un  concile.  Labb.  IV. 

CAMERINO  (Synode  diocésain  de),  Came- 
rinensis,  le  24  septembre  1587.  Jérôme  de 
Bolius,  évèque  de  Camérino,  y  défendit,  en- 
tre autres  statuts,  sous  peine  d'excommuni- 
cation, (le  représenter,  en  public  ou  en  par- 
ticulier, des  pièces  de  Ihéâtre  qui  n'auraient 
pas  élé  approuvées  par  lui  ou  son  vicaire 
général.  Constiluliones  el  décréta  in  syn.  Ca- 
mer. 

CAMERINO  (Synode  de),  l'an  1630.  Ce  sy- 
node lui  leiiu  par  le  pape  Clément  X,  alors 
évèuue  de  celle  ville.  Conslitut.  synod. 

CAMERINO  (Synode  de),  les  24.,  25  el  26 
septembre  1G72.  Ce  synode  fui  tenu  par  le 
cardinal  Fransoni,  évèque  du  lieu,  qui  y  re- 
nouvela et  développa  les  statuts  portés  dans 
le  synode  précédent  par  le  pape  (élément  X, 
son  prédécesseur.  Ibid. 

CAMIN  (Synode  de),  Cnminensis,  l'an  1204, 
SDUs  l'épiscopal  de  Sigewin.  Cauiin  ,  ville 
située  eu  Poniéranie,  était  autrefois  un  évé- 
ché  de  la  province  de  Hambourg.  Dans  ce 
synode  ,  l'évéque  défendit  d'admettre   à  la 


sainte  table  ,  le  jour  de  Pâques  ,  les  femmes 
de  mauvaise  vie  ,  ne  leur  permettant  de  s'en 
approcher  que  le  vendredi  suivant.  Conc. 
Germ   t.  III. 

CA.MIN  (Synodes  de),  en  13o8,  1454,  1492 
et  1500.  Il  ne  nous  reste  rien  de  certain  du 
premier  de  ces  synodes,  que  le  nom  de  l'évé- 
que qui  l'assembla.  Dans  les  deux  suivants, 
il  y  eut  des  peines  portées  contre  les  clercs 
ivrognes  el  concubinaires.  Dans  le  dernier, 
qui  se  tint  à  Sietlin,  révê(iue  .Martin  Carilh 
publia  soixante  et  un  .ctaluls  très-courts  , 
ayant  également  pour  objet  la  réforme  de  la 
discipline.  Ccnic.  Germ.  t.  V. 

CAMPENACENSIA  (Concilia), seu  Catnpi- 
niacensia.    Vnij.  Cognac. 

CAMPOLOliO  (Synodes  diocésains  d'Alé- 
ria,  tenus  à),  le  2(1  sepieinhrt?  1652  et  le  27 
juin  1653,  par  l'abbé  Michel  .lustiniani  ,  pa- 
trice  de  Gènes  et  vicaire  apostolique  d'Aléria. 
A  l;i  suite  de  ces  deux  synodes,  le  prélat  en 
publi;i  les  constitutions  sous  le  titre  de  Co- 
stitHzioni  Giiisliniane  ,  qu'il  divisa  en  trois 
livres.  Dans  le  premier,  où  il  traite  particu- 
lièrement des  commandements  de  Dieu  et 
de  l'Eglise  ,  il  dit  que  le  concile  provincial 
avait  autrefois  li^  droit  d'instituer  les  fêtes 
à  observer  dans  toute  la  province  ,  mais  que 
ce  pouvoir  a  élé  supprimé  parle  pape  Ur- 
bain VIII,  el  qu'il  est  présentement  réservé 
au  pape  ou  au  concile  général.  Le  second 
livre  a  pour  objet  les  biens  ecclésiastiques  ; 
le  troisième  ,  les  devoirs  des  curés  et  l'ad- 
ministration des  sacrements.  Costituzioni 
Giustiniane,  inAveltino,  1657. 

CANTORRERY  (Concile  de),  Cantuariense, 
l'an  605.  Le  roi  Ethelbert  V,  la  reine  Berihe, 
sa  femme,  et  leur  fils  Edouard  se  trouvèrent 
à  ce  concile.  Saint  Augustin  y  présida  ;  et 
l'on  y  confirma  la  donation  du  n)onastère  de 
Saint-Pierre  et  de  Saint-Paul  ,  qu'il  avait 
fondé  lui-même  auprès  de  Cantorbéry,  et 
qui  est  le  premier  qu'on  ait  bâti  en  Angle- 
terre. Req.  XIV;  Lahb.  V;  Mansi,  I,  col.  463. 

CANTORBERY  (Concile  dej,  l'an  617.  Ce 
concile  fut  tenu  par  Laurent,  archevêque  de 
Cantorbéry,  assisté  de  saint  Mellit ,  évèque 
de  Londres,  de  Jusl  de  Rocheslre  et  de  quel- 
ques autres.  Ces  prélats  y  prirent  la  résolu- 
tion de  sortir  momenlanémeni  du  pays  ,  où 
leur  ministère  leur  paraissait  inutile  ,  pour 
se  soustraire  à  la  persécution  que  leur  sus- 
citaient les  rois  Saxons,  redevenus  idolâtres. 
Labb.  V,  ex  Andq.  Britann.;  Bed.  l.  II,  c.  5. 

CANTORBERY  (Concile  de),  l'an  685. 
Voy.  TwiroRD,  même  année. 

CANTORBERY  (Concile  de),  l'an  820.  Cé- 
nédrite,  abbesse  d'un  monastère,  fille  et  hé- 
ritière de  Céuulfe,  roi  de  Mercie,  y  fit  resti- 
lution  à  l'archevêque  Wulfred  des  terres  que 
son  père  avait  usurpées  sur  l'Eglise  de  Can- 
torbéry. Lubb.  VII. 

CANTORBERY  (Concile  de),  l'an  969; 
Yoy.  Angleterre,  même  année. 

CANTORBERY  (Concile  de) ,  l'an  991.  Si- 
rice,  archevêque  de  Cantorbéry,  tint  ce  con- 
cile. On  y  convint  de  pa^er  un  tribut  aux 
Danois.  Angl.  I. 


449 


CAN 


CANTOUBEUY  (Concile  de),  l'an  1093.  Ce 
concile  fut  compose  <lc  tous  ii's  évoques 
d'Anglclerre,  et  se  tint  le  4  liecembre.  On  y 
sacra  saint  Anselme  arclievéque  de  (;anlor- 
béry,  et,  sur  les  remontrances  de  Thomas, 
archevêque  d'Vurk  ,  on  y  corriçiea  le  décret 
d'élection  où  l'Kgiise  de  Cautorbéry  était 
appelée  métropole  de  toule  rAnj;leterre ,  en 
mettant  le  mot  de  priinatiale  à  la  place  de 
celui  de  métropole.  Wilkins,  Angl.  1 ,  p.  370. 

CANTOKBEKY  (Concile  de),  l'an  1189. 
Hugues,  évéque  de  Uurham,  et  Hébert,  évè- 
que  de  Salisbury,  appelèrent  au  pape  de 
l'élection  de  (ieullroi  à  l'archevêché  d'York, 
disant  que  son  élection  n'avait  point  été  ca- 
nonique, parce  qu'ils  n'y  avaient  point  as- 
sisté. Angl.  I. 

CANTOKBERY  (Concile  de)  ,  l'an  1193. 
Richard  1",  roi  d'Angleterre  ,  surnommé 
Cœur-ile-Lion  ,  ayant  appris  dans  sa  prison 
d'Allemagne,  où  il  était  retenu  par  l'em- 
pereur Henri  \'l,  que  le  siège  de  Cantorbéry 
était  vacant,  écrivit  aux  suQragants  et  au 
doyen  de  cette  Eglise,  de  procéder  à  une  nou- 
velle élection.  En  conséquence,  les  évéques, 
sur  la  présentation  des  moines  de  Cantor- 
béiy,  élurent,  le  30  mai,  pour  archevêque 
Hubert,  évéque  de  Salisbury.  Anyl.  I. 

CANTORBERY  (Concile  de)  ,  l'an  1220. 
Etienne,  archevêque  de  Cantorbéry,  y  lit  la 
translation  du  corps  de  saint  Thomas  ,  ar- 
chevêque de  la  même  ville  ,  en  présence  du 
roi ,  des  grands  et  de  presque  tous  les  évé- 
ques, abbes  et  prieurs  d'Angleterre.  Angl.  1. 

CANTORBERY  (Concile  de)  ,  l'an  1222. 
Etienne  Langlon,  archevêque  de  cette  ville  , 
tint  ce  concile,  où  l'on  punit  canoiiiquement 
un  imposteur  qui  se  vantait  d'avoir  les  cinq 
plaies  de  Notre-Seigneur  Jésus-Christ,  et  un 
Juif  apostat  tie  la  religion  chrétienne  qu'il 
avait  embrassée,  et  dans  laquelle  il  avait  été 
fait  diacre.  Angl.  1. 

CANTORBERY  (Concile  provincial  de) , 
l'an  1236.  Saint  Edmond ,  archevêque  de 
Cantorbéry,  y  présida  ,  et  il  y  publia  qua- 
rante et  une  constitutions. 

La  1"  déclare  suspens  de  droit  ceux  qui, 
étant  irréguliers  ,  ont  reçu  les  ordres.  Sont 
atteints  d'irrégularité  les  homicides,  les  avo- 
cats en  matière  criminelle,  les  huissiers  et 
sergents,  les  simoniaques,  les  bigames,  les 
corrupteurs  de  vierges  consacrées  à  Dieu  , 
les  e&communiés  cl  les  incendiaires  d'églises. 

La  2'  fait  défense  à  tout  clerc,  qui  s'est 
fait  ordonner  avec  la  conscience  d'un  pèche 
mortel,  ou  par  le  motif  de  quelque  gain 
temporel  .  d'exercer  les  fonctions  de  son 
ordre  avant  d'avoir  fait  sa  confession  à  un 
prêtre. 

La  3'  porte  la  peine  de  déposition  contre 
les  clercs  qui  ,  suspens  de  leurs  fondions 
jjour  crime  d'inconlinence  ,  auraient  exercé 
dans  cet  élal  les  fonctions  de  leurs  ordres. 

La  k'  menace  de  rexcommunicalion  et 
même  du  bras  séculier,  les  concubines  de 
prêtres. 

La  H'  recommande  aux  curés  d'entretenir 
la  paix  entre  leurs  paroissiens. 


CAN  490 

La  0'  recommande  de  la  sobriété  à  tous 
les  clercs. 

La  7'  condamne  les  laïques  qui  refusent 
d'acquitter  envers  l'Eglise  les  offrandes  , 
dont  une  louable  coutume  a  fait  une  lui. 

La  8'  interdit  les  conventions  simoni.'Kjues 
à  l'occasion  de  messes  ou  de  testaments. 
Les  suivantes,  jusiiu'à  la  l.'i',  concernent 
l'administration  du  baptême  ,  les  difficultés 
qui  s'y  rencontrent  quelquefois  et  les  dan- 
gers dont  on  doit  préserver  la  vie  des  en- 
fants. 

La  16'  déclare  péché  mortel  tout  com- 
merce charnel    pratiqué   hors  du   mariage. 

Suivent  six  constitutions  relatives  à  l'admi- 
nistration et  à  la  pratique  du  sacrement 
de  pénitence.  On  y  rappelle  aux  laïques  le 
devoir  de  se  confesser,  et  aux  femmes  en 
particulier  l'obligation  de  ne  le  faire  qu^ 
voilées. 

La  23*  constitution  et  la  suivante  ordon- 
nent de  déclarer,  trois  fois  l'année,  excom- 
muniés les  sorciers,  les  ravisseurs  publics  , 
ceux  qui  empêchent  l'exécution  des  testa- 
ments et  quelques  autres. 

La  25'  dit  le  respect  avec  lequel  on  doit 
porter  aux  malades  la  sainte  eucharistie. 

La  27*  est  un  règlement  concernant  les 
dimes. 

La  28*  tend  à  réprimer  ou  à  prévenir  les 
conventions  simoniaques  à  l'occasion  do 
bénéfices. 

La  29*  défend  aux  curés  de  changer  leurs 
chapelains  sans  molifs  raisonnables. 

La  30'  impose  aux  curés  le  devoir  de  dé- 
noncer à  l'ordinaire  les  prêtres  de  leur  pa- 
roisse coupables  d'incontinence. 

Les  deux  suivantes  sont  pour  défendre 
aux  personnes  mariées  de  faire  des  vœux 
et  d'entrer  en  religion  sans  le  consentement 
de   leur   moitié   et   l'agrément  de   l'èvéque. 

La  33*  ordonne  la  présence  d'un  prêtre 
pour  la  confection  des  testaments. 

La  3i'  défend  aux  médecins  d'employer 
des  remèdes  pour  leurs  malades  qui  puis- 
sent causer  la  perle  de  leurs  âmes. 

La  3a*  soumet  à  l'approbation  de  l'évêque, 
qui  en  tracera  les  règlements  ,  les  hôpitaux 
et  autres  maisons  religieuses  qu'on  voudra 
fonder  par  la  suite. 

La  36*  indique  aux  prêtres  les  défauts  à 
éviter  lorsqu'ils  s'administrent  eux-mêmes 
le  sacrement  de  l'eucharistie. 

La  37*  oblige  les  femmes  à  se  confesser 
avant  le  terme  de  leur  grossesse  ,  et  à  pren- 
dre les  précautions  convenables  pour  as- 
surer le  baptême  à  leurs  enfants. 

La  38"  déclare  inhabiles  à  posséder  aucune 
fonction  ecdésiaslique,  ou  à  exercer  aucune 
autorité  dans  1  Eglise,  tant  les  meurtriers  de 
clercs  que  leur  postérité. 

La  3i)'  ordonne  aux  enfants  ,  et  surtout 
aux  adultes  qui  en  auraient  besoin  ,  de  s« 
faire  confirmer  de  bonne  heure,  et  de  gaider 
à  leur  Iront  jusqu'au  troi>ième  jour  leur 
bandelette  après  (lu'ils  auront  été  confirmés, 
après  i)uoi  ils  retourneront  à  l'église  se 
présenter  au  prêtre,  qui  les  purifiera. 


451 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


Ki 


La  40*  constitution  étend  l'impôt  de  la 
dîme  sur  tous  lis  liicns  de  l,i  terre. 

La  il"  enfin  deleiul  aux  laïques  de  s'im- 
miscer dans  les  affaires  dos  clercs.  Labb. , 
XI;  yViIkIns,  1. 

C.XNlOKBIiUY  (Concile  de),  l'an  1272.  Il 
lui  (|u<'slii>ti_  d^iiis  ce  concile,  de  p.iyer  des 
deciujes  au  roi  Edouard,  qui  avait  succédé  à 
Henri  11!,  son  père,  mort  le  15  ou  le  16  iio- 
venilire.  IVilkiits,  t.  11. 

C.ANTORBIiUY  (Concile  de) ,  l'an  1281.  Il 
ne  nous  reste  do  ce  concile  que  des  lettres  de 
Jean  Peckam,  archevêque  de  celle  ville,  par 
lesquelles  il  reprend  les  moines  et  d'aulres 
exempts  qui  refusaient  de  se  trouver  aux 
conciles.  An(/I.  III  ;  Munsi,  l.  111. 

CANTOUBEUY  (Synode  diocésain  de),  l'an 
12i)G.  Robert  de  Winclielsey,  archevêque  de 
Canlorbéry,  y  fil  quelques  règlemenls  pour  la 
rélormetlesoii  tri  bu  liai  diocésain.  Conc.i.  XIV. 

C.\NïOUBEltY  (Concile  provincial  de),  lau 
1300.  Les  èvêques  réunis  de  la  province  y 
statuèrent  ,  conformément  à  un  décret  du 
saint-siège  ,  que  Us  Pères  dominic;iiiis  et 
fr.nici^caiiis  ne  seraient  admis  à  enlendre  les 
confessions  qu'autant  qu'ils  y  seraient  autori- 
sés après  examen  par  l'ordinaire  dos  lieux. 
Miinsi,in  Uist.  eccl.;Nat.Alesc.  sœc.  XIll,c.6, 
art.{)3. 

GANTORBERY  (Concile  de),  l'an  1310. 
Robert  de  VVinchelsey,  archevêque  de  Can- 
lorbéry, tint  ce  concile  et  y  prononça  l'ex- 
communication contre  tous  ceux  qui  usur- 
peraient ou  violeraient  les  droits  de  l'Eglise. 
Angl.  Il  ;  Mtmsi.  III,  col.  33». 

CANTORBERY  (Concile  de),  l'an  1311.  Ce 
concile  eut  pour  objet  la  cause  des  Templiers, 
Ani/LW. 

CAIWORBERY (Concile  de),  i'an  1341.  Jean 
de  Sirallord,  archevêque  de  Cantorbéry,  (int 
ce  concile  l'an  l.'.4.î  ou  environ.  On  y  publia 
les  huit  statuts  suivants  : 

Le  premier  règle  la  taxe  pour  l'insinualinn 
des  leslameuls,  etc. 

Le  second  regiirdc  les  visites  et  les  procu- 
rations des  archidiacres  et  des  autres  ordi- 
naires. 

Le  troisième  règle  les  honoraires  de  ceux 
qui  mettent  les  titulaires  eu  possession  de 
leurs  bénéfices. 

Le  quatrième  défend  de  grever  les  bénéfi- 
ciers,  ni  c(  ux  qui  sont  promus  aux  ordres  , 
par  des  esaclions  injustes. 

Le  cinquième  veut  qu'on  excommunie 
ceux  qui  accusent  faussement  les  clercs,  ou 
qui  ,  les  leirint  en  prison  ,  refusent  de  les 
rendre  aux  ordinaires  qui  les  réclanicnl. 

Le  sixièni.'  défend  de  célébrer  la  messe 
dans  les  chapelles  ou  oratoires,  sans  la  per- 
mission de  l'ordinaire. 

Le  septième  suspend  de  leurs  offices  les 
archidiacres  qui  iiennent  leurs  chapitres 
(!aiis  des  lieux  où  lesvivus  sont  chers,  et 
c.iusent  par  là  des  dépends  c.msidérabies 
aux  curés  cl  aux  vicaires  qui  sont  obligés  de 
s'y  rendre. 

Le  iiuitièmc  règle  le  nombre  des  appari- 
teurs que  les  archidiacres  peuvent  envoyer 
pour  aller  recueillir,  eu  argent  ou  autre- 


ment, ce  qui  leur  est  dû  dans  l'étendue  de 
leurs  ai  cliidiac'inés.  vin;//.  II. 

CANïOlîRERY  (Concile  dr),  l'an  13U.  Le 
cler  é  de  la  province  de  Canlorbéry  accorda 
au  roi  Edou;!rd  les  décimes  pour  trois  ans  ; 
et  le  roi,  de  son  côlé  ,  accorda  au  clergé 
qu'aucun  clerc  ne  serait  oblige  de  répondre 
aux  juges  séculiers  ,  mais  seulement  aux 
ccclésiasliqnes.  Ani/I.  II. 

CANTORBERY  (Concile  de),  l'an  1345.  Ce 
concile  eut  pour  objet  la  défense  du  clergé, 
de  ses  droits  et  de  sjos  priv  ileges.  Avgl.  H. 

CANTORBERY  (Concile  de),  l'an  13(52.  par 
Simon  Islip,  (lui  en  élail  arclievéque.  On  y 
dressa  une  constitution  lonlre  la  profanation 
qu'on  taisait  des  temples  des  saints  ,  dans 
Irsqucls  on  tenait  des  marchés,  des  assem- 
blées profanes;  on  faisait  des  commerces 
illicites  ;  les  cabarets  étaient  plus  fréqueiilés 
que  les  églises,  et  au  lieu  de  prier,  on  s'eni- 
vrait el  on  s'abandonnait  à  la  débauche  et 
aux  querelles.  T.  XI  Conc. 

CANTORBERY  (Conciles  de),  l'an  1376.  Il 
se  tint  di'ux  conciles  à  Canlorbéry  celle 
année  ,  l'un  au  mois  d'avril  ou  de  mai,  et 
l'autre  au  mois  de  juin.  L'.irchevêque  de 
CaïU'jrbéry  se  relâchai  dans  celui-ci  de  l'in- 
tenlion  d'un  leslament  en  faveur  de  l'évêque 
de  Norwick  ,  sauf  les  droits  de  l'Eglise  de 
Canlorbéry  en  pareil  cas.  Anql.  ill. 

CANTORBERY  (Concile  de  la  province  de), 
l'an  1370.  Voij.  Londres,  même  année. 

CANTORBÉRY(C<'ncile  provincial  de),  leiiu 
à  Londres,  l'an  I-'JSO.  Ce  concile  eut  encore  pour 
objet  d'accorder  un  subside  au  roi  Richard  II, 
pour  les  besoins  du  royaume.  AncjL  III. 

CANTORBERY  (Concile  provincial  de), 
tenu  à  Londres,  l'an  13D9.  En  l'absence  de 
l'archevêque,  envoyé  en  exil,  le  prieur  et  le 
fhapjlre  de  Canlorbéry  convoquèrent  un  con- 
cile où  se  rendirent,  par  ordre  du  roi  Henri 
IV,  les  comtes  du  Norlhumberland  et  du 
'NVestmorland,  el  d.ins  lequel  on  ordonna  les 
prières  que  le  roi  avait  dcinamlces  pour  lui- 
même  et  pour  son  royauiîie.  On  y  statua  de 
plus  que  II  fêle  de  saint  Georges,  martyr, 
serai!  célébrée  avec  solennité  dans  loute 
l'Auiileierre;  on  prit  des  mesures  pour  que 
les  biens  des  hospices  pauvres  ne  fussent 
plus  dissi[)és  à  l'avenfr;  on  fil  un  règlement 
pour  l'ex^imen  des  causes  matrimoni^ilcs  ;  et 
l'on  décida  enfin  que  ies  criminels  convain- 
cus de  crimes  gr.ives  H  notoires  subiraient 
une  peine  corporelle,  au  lieu  d'être  condam- 
nés à  une  s'inple  amende.  Conc.  t.  XV. 

CANTOitBERY  (Concile  de  la  province  de), 
l'an  IVn.  V'rti/.  LoNDUEs,  même  année. 

C'-.NTOIVP.KRY  Concile  do  la  province  de), 
l'an  l'iîO.  \oy.  Londues,  même  année. 

CaNTOIîBERY  (Concile  de  la  province  de), 
l'ail  !V-i8.  \  01/ ■  Londres,  même  année. 

CANTORBERY  (Concile  de),  l'an  14-39. 
L'archevêque  de  Cmtorbéry,  assisté  des  pré- 
lats et  du  clergé  de  sa  province,  décréta  eu 
faveur  des  vicaires  ,  trop  pauvres  pour  sou- 
tenir les  frais  d'un  procès,  qu  •  les  réclama- 
lions  qu'ils  jugeraient  à  propos  de  faire  pour 
obtenir  des  curés  de  leurs  églises  une  aug- 
nunlation  de  revenus,  seraient  admises  gra- 


•155 


CAN 


CAP 


4M 


tnitemont  ou  in  forma  pauperutn.  Labb.  XIII, 
ex  cod.  niiniuxrr. 

CAN'I'OIUJKRY  (Coi)cilede  la  province  de), 
l'an  i'iCt'i.  »  01/.  LoNDRUs,  iïi(*mc  ;mnée. 

GAlNi'OUiniUY  iCoiii  ilc  de  l^i  province  de), 
l'an  152!).  (  01/.  LoNDiiK-,  iiH-mi'  .innoc. 

C  \N  rORBERY  (Concile  de),  l'an  1530. 

On  |iiil>lia  dans  ce  concile  provincial  les 
slatuls  .-uivanls  : 

1.  Les  evèqnes  fcronl  l'oflice  divin  il, ai.-. 
leurs  céitliédrales  au  moins  les  jouis  de  foies 
principales. 

2.  Les  évoques  n'ordonneront  personne 
d'un  autre  diocèse,  (|uanil  niôuie  ceux  (jui 
demandent  l'ordination  auraient  un  diniis- 
soire  de  leur  propre  évéque,  ou  qu'ils  se- 
raient ré({uliers  exeinpls  ,  à  moins  (pi'i  s 
n'aient  un  bénéfice  dans  le  diocèse  où  ils 
veulent  élre  ordonnés,  ou  qu'ils  n'y  demeu- 
rent depuis  trois  ans  accomplis. 

3. On  n'admetira  personne  à  la  possession 
d'une  cure  par  procureur  ;  mais  le  nommé 
seia  tenu  de  se  présenter  en  personne  à  l'é- 
vé(]ne,  pour  être  examiné  sur  sa  capacité  et 
sur  ses  mœurs. 

4.  Les  ordinaires  ne  dispenseront  personne 
de  la  résidence  dans  les  bénéfices  qui  l'exi- 
gent,  sous  prétexte  d'étude,  à  moins  que  le 
sujet  ne  prouve  sa  capacité  par  de  bons  té- 
moignages. 

5.  Tout  bénéficier  qiii  quittera  son  bénéfice 
pour  en  aller  desservir  un  autre,  perdra  la 
moitié  des  fruits  de  son  propre  bénéfice. 

G.  On  punira  sévèrement  tous  ceux  qui 
auront  ou  qui  répandront  des  livres  héréti- 
ques. 

7.  Tout  clerc  bénéficier  ou  constitué  dans 
les  ordres  s-acrés,  qui  conduira  des  chiens  ou 
des  oiseaux  dédiasse  par  les  villes  ou  villa- 
ges, sera  suspens  de  ses  fonctions  pendant 
un  mois. 

8.  Les  clercs  ou  les  religieux  coupables  de 
fornication  seront  mis  en  prison  pour  trois 
mois,  pendant  lesquels  ils  jeûneront  au  pain 
et  à  l'eau  tous  les  mercredis  et  tous  les 
vendredis.  On  déposera  les  incorrigibles. 

9.  Les  évêques  puniront  sévèrement  les  si- 
moniaques. 

10.  Les  curés,  les  vicaires  et  les  autres 
clercs  éviteront  soigneusement  l'oisiveté,  la 
mère  de  tous  les  vices  ,  et  après  les  offices 
divins,  ils  s'appliqueront  à  la  prièie,  à  l'é- 
tude, à  la  lecture;  éviteront  les  cabarets,  la 
conversation  des  femmes,  etc. 

11.  Les  successeurs  d'un  bénéficier  défunt 
emploieront  à  la  réparation  de  l'église  tout 
ce  qu'ils  auront  recueilli  de  la  succession  du 
défunt  à  ce  titre. 

12.  Tous  les  maîtres  d'école  et  tous  autres 
précepteur*  de  la  jeunesse  auront  non-seu- 
lement la  science  convenable  à  leur  état , 
mais  encore  des  mœurs  pures  e^  une  foi 
saine. 

13.  Tous  les  Couvents  auront  un  nombre 
compétent  de  religieux,  autant  qu'il  sera 
possible  ,  eu  égard  aux  dommages  qu'ils 
pourront  essuyer  par  les  inondations,  rava- 
ges, etc. 

14. 11  y  aura  toujours  dans  les  couvents 


dos  religieux  savants  et  capables  d'instruire 
les  autres. 

lo.  On  recevra  aTcc  charité  les  apostats 
et  antres  religieux  pénitents  (]ui  voudront 
rentrer  dans  leur  devoir. 

16.  On  traitera  comme  apostat  tout  reli- 
t?ieux  ()ui  refosera  de  prouver,  devant  l'or- 
dinaire, la  vériiedescauses  ([ui  lui  auioni  lait 
obtenir  une  dispense ;)post()li(iU('  de  ses  vœux. 

17.  Défense, sous  peined'excommunicalion, 
aux  chevaliers  hospitaliers  d'admettre  [ler- 
son  ne  à  contracter  ma  nage  ou  à  recevoir  les  au- 
tres saerem  iils  dans  leurs  églises  sans  la  per- 
mission (lerevéiiui'..4niyi'.lll.  An.  des('onc.V. 

CANTORHIiUY  (Concile  de),  l'an  l.'wt!.  Le 
cardinal  Poliis,  archevêque  de  Cantorbéry  et 
léf^at  du  saiiil-siége  ,  convoqua  ce  concile 
pour  le  Ifi  octobre,  et  y  fit  publier  la  bulle 
de  Paul  IV,  qui  ordonnait  des  prières  pour  la 
paix  entre  les  princes  chrétiens. 

CANTORBERY  (Concile  de),  l'an  1557.  Le 
cardinal  Polus  tint  ce  concile  provincial  qui 
dura  depuis  le  1"  janvier  jusqu'au  8  mars, 
et  dans  lequel  on  s  occupa  de  la  réforme  des 
mœurs  du  clergé.  On  y  proposa  plusieurs  ar- 
ticles, tant  de  dogme  que  de  discipline,  que 
rapporte  Mnisi,  Siipplem.  t.  V. 

CANTORBERY  (^autres  Conciles  ou  syno- 
des  de).   Voi/.  KliNTERBL'RY. 

GAPACCIO  (Synode  diocésain  de),  Capu- 
(fiijuensis,  tenu  les  quatre  premiers  jours  de 
novembre  1G17,  par  Pierre  de  Matla,  évéque 
de  cette  ville.  L'cvêque  publia ,  daus  ce 
synode,  un  corps  de  constitutions  qu'on  peut 
consulter.  Consi.  et  décréta. 

GAPACClO(Synodede),  l'an  lG29.L'évêque 
François-Marie  Brancazio  y  publia  plusieurs 
statuts,  à  peu  près  les  mêmes  que  les  précé- 
dents. Si/nodus  diœc. 

CAPOUE  (Concile  de)  ,  Capunnum  ,  l'an 
389,  ou,  comme  le  prétend  Mansi,  l'anS'Jl. 
Cecoiicile  (]uc  les  canons  de  l'Eglise  d'Afrique 
qualifient  de  plénier,  fut  tenu  pour  terminer 
le  schisme  d'Aiitioche.  L'empereur  Tliéodose 
l'accorda  à  l'instante  prière  des  Occidentaux. 
Car  quoique,  par  la  mort  de  Paulin,  Flavien, 
successeur  de  saint  Mélèce,  dût  passer  désor- 
mais pour  le  seul  légitime  évéque  d'Antioche, 
Evagre,  que  Paulin  avait  éiu  en  mourant , 
contre  la  disposition  exjiresse  des  canons, 
avait  été  reçu  pour  tel  par  son  parti  à  cause 
de  l'aversion  que  ces  longues  disputes  avaient 
fait  naîlre  contre  Flavien.  Il  ne  nous  reste 
aucun  acte  de  ce  concile, qui  paraît  avoir  été 
fort  nombreux.  Saint  Anibroise,  qui  nous  en 
révèle  cette  dernière  circonstance ,  nous 
apprend  en  même  teiïips  que  l'absence  volon- 
taire de  Flavien  cmpô(ha  la  conclusion  de 
raffaire  d'Antioche.  Cepemiaiil,  pour  assurer 
la  paix,  on  résolut  d'accoider  la  communion 
à  tous  les  évêques  d'Orient,  à  quelque  parti 
qu'ils  appartinssent ,  pourvu  qu'ils  confes- 
sassent la  foi  catholique;  et  l'on  commit  à 
Théophile  d'Alexandrie  et  aux  évêques 
d'Egjpte,  ses  sufiragants,  comme  à  des 
arbitres  desintéressés  ,  l'examen  de  celle 
affaire,  sous  la  clause  expressi;  que  leur 
jugement  serait  ensuite  confirme  par  l'évé- 
que  de  Rome.  Ou  fit  aussi  queliiues  règle- 


455 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


^6 


mpnts,  comme  de  défendre  de  baptiser  ou 
d'ordonner  deux  fois  une  même  personne, 
et  de  transférer  un  évéque  d'un  siège  à  un 
autre  siège.  On  traita  enfin  de  l'aflaire  de 
l'évêque  Bonose,  qui  niait  que  la  mère  du 
Sauveur  fût  restée  vierge  après  son  enfan- 
tement. Le  concile  renvoya  ce  novateur 
devant  l'archevêque  de  Thessalonique  et  ses 
coinprovinciaux,  comme  à  ses  juges  natu- 
rels, qui  le  condamnèrent  réunis  en  concile. 
Amiir.  ep.  9;  Conc.  t.  11;  Sozom.  l.  \,  c.  13. 

tZAPOUE  (Concile  de),  l'an  1087.  Ce  concile 
fut  tenu  le  21  mars.  Didier,  de  la  maison  des 
ducs  de  Capoue,  cardinal-prêlre  et  abbé  du 
Miint-Cassin,  y  accepta  enfin  la  papauté  à 
laquelle  il  avait  été  élu  malgré  lui  le  24.  mai 
1080,  cl  qu'il  avait  refusée  en  s'cnfuyant  de 
Rome  au  Âlont-Cassin.  Pressé  enfin  et  vaincu 
par  les  prières  des  prélats  et  des  princes 
assemblés  avec  lui  au  concile  de  Capoue,  il 
consentit  à  être  sacré  le  9  de  mai  1087  sous 
le  nom  de  Victor  111,  et  mourut  au  Mont- 
Cassin  le  16  septembre  de  la  même  année. 
R.  XXM;  L.  X;   H.  Vil. 

CAPOUE  (Concile  de),  l'an  1118.  Le  pape 
Gélasell,  élu  le  25  janvier  de  la  même  an- 
née, tint  ce  concile  et  y  excommunia  l'cni- 
perenr  Henri  \',  avec  Maurice  Bourdin  , 
archevê(iue  de  Brague,  qu'il  avait  fait  élire 
pape  sous  le  nom  de  Grégoire  Vlll.  Mansi  , 
dans  sa  Collection,  nous  rapporte  la  lettre 
que  le  pape  Gélase  cciivil  pour  ce  sujet  à 
l'évêque  de  Préneste,  son  légat.  Cette  lettre 
est  datée  de  Capoue  et  du  13  avril.  Labb. 
X;  Mansi,  t.  11,  col.  321. 

CAPOUE  (Concile  de),  l'an  1569.  Nicolas 
Cajétan,  archevêque  de  Capoue  et  cardinal- 
prêlre  du  litre  de  saint  Eustache,  tint  ce 
concile  avec  ses  suffragants.  On  y  fit  les 
statuts  suivants  : 

1.  Les  évêques  apporteront  tous  leurs 
soins  pour  terminer  toutes  les  discordes  qui 
pourraient  s'élever  parmi  leurs  diocésains  , 
et  les  réunir  tous  dans  le  lien  de  la  paix  et 
de  la  charité.  Ils  feront  administrer  les  sa- 
crements avec  tout  le  respect  qu'ils  méritent, 
cl  ne  donneront  les  ordres  qu'aux  sujets  qui 
en  seront  dignes,  et  sans  rien  exiger  ni 
même  accepter  pour  les  conférer.  Us  puni- 
ront sévèrement  tous  ceux  qui  abuseront  des 
paroles  de  l'Ecriture  sainte  pour  faire  rire  , 
ou  invectiver,  ou  flatter,  ou  les  employer  à 
tout  autre  usagii  profane. 

2.  Les  curés  ne  donneront  du  sel  bénit,  ni 
de  l'i'au  baptismale  à  aucun  séculier;  et 
quand  on  aura  bajilisé  quelqu'un  hors  do 
l'église,  il  ne  sera  point  permis  de  faire  servir 
à  (les  usages  profanes  le  vase  dans  l(M)uel 
on  aura  \eisé  i'iau  liaptismale.  On  ncliaiiti- 
sera  jamais  hors  de  l'église  paroissiale,  si  te 
n'est  en  cas  de  nécessite. 

3.  On  ne  donnera  jamais  le  sacrement  de 
confirmatiun  à  qui  que  ce  soit  avant  qu'il 
soit  âgé  de  sept  ans,  et  on  ne  le  réitérera 
sous  aucun  prétexte.  Un  prêtre  essuiera  le 
front  des  entants  confirmes  avec  un  linge 
blanc,  dans  l'église  même  où  ils  auront  reçu 
la  confirmation,  et  on  ne  leur  lavera  point 
le  front. 


k.  On  placera  le  sacremenide  l'eucharistie 
sur  le  maîlre-autel  ou  dans  un  autre  endroit 
décent  où  il  puisse  être  adoré.  11  sera  ren- 
fermé dans  un  tabernacle  d'or  pur  et  dans 
une  boîte  d'or  ou  d'argent,  ou  dans  une 
capse  argenlée  et  renfermée  dans  une  botte 
de  bois  doré,  avec  un  corporal  par  dessous 
et  un  voile  de  soie  par  dessus.  On  le  renou- 
vellera au  moins  deux  fois  le  mois,  et  il  y 
aura  jour  et  nuit  au  moins  une  lampe  ardente 
en  sa  présence.  On  ne  communiera  personne 
qu'à  l'église,  hors  quelque  cas  particulier 
approuvé  par  l'évêque.  On  bannira  des  pre- 
mières messes,  les  jeux,  les  danses,  les  in- 
décences, les  repas  somptueux.  Personne  ne 
recueilleraaucuneaumône pendant  la  messe. 
Les  clercs  ni  les  laïques  ne  causeront,  ni  ne 
se  promèneront  dans  l'église,  même  hors  du 
temps  de  l'office  divin,  et  l'on  ne  souffrira 
point  qu'on  expose  en  vente  quelque  mar- 
chandise que  ce  puisse  être  dans  les  porches 
ou  les  parvis  des  églises,  ni  qu'on  y  joue  à 
aucune  espèce  de  jeu. 

5.  Les  confesseurs  administreront  gratuile- 
ment  le  sacrement  de  pénitence  comme  tous 
les  autres,  et  se  donneront  bien  de  garde 
d'imposer  à  leurs  pénitents  des  peines  pécu- 
niaires dont  ils  puissent  profiter. 

6.  Les  curés  porteront  l'exlrême-onction 
dans  un  vase  d'étain  couvert  d'un  voile,  avec 
un  cierge  ou  un  flambeau  et  une  croix,  qui 
seront  portés  par  un  clerc. 

7.  Les  ordinaires  choisiront  des  personnes 
habiles  et  capables  d'examiner  avec  soin  les 
sujets  qui  se  présenteront  pour  les  ordres 
sacrés  ou  pour  les  offices  à  charge  d'âmes. 
Ils  ne  donneront  les  ordres  qu'à  drs  per- 
sonnes recoinmandables  par  leurs  mœurs  , 
leur  piété,  leur  science,  et  ils  les  exhorteront 
à  se  confesser  et  à  communier  au  moins  une 
fois  le  mois.  Tous  porteront  la  tonsure  et 
l'habit  clérical.  Les  évêques  feront  boucher 
toutes  les  fenêtres  qui  donnent  sur  l'église, 
et  en  interdiront  l'usage. 

8.  Les  ordinaires  feront  publier  et  observer 
le  décret  du  concile  de  Trente  sur  le  mariage . 

9.  On  substituera  des  curés  inamovibles, 
dans  toutes  les  ])aroisses,  à  ceux  qui  ont  été 
amovibles  jusqu'à  présent,  et  cela  dans  l'es- 
pace di'  trois  mois. 

10.  Tous  les  clercs  bénéficiers  ou  consti- 
tués dans  les  ordres  sacrés,  s'abstiendront 
des  jeux  de  hasard  et  de  tous  les  autres  jeux 
prohibés.  Défense  à  tout  clerc,  n'eùt-il  que 
la  simple  tonsure ,  de  porter  des  armes 
olîensives  et  défensives,  par  lui-même  ou 
par  un  domestique  ,  ou  par  toute  autre 
pei  sonne,  soit  en  ville  ,  soit  en  campagne. 
Les  clercs  ne  se  mêleront  ni  de  négoce,  ni  de 
toute  autre  afl'aire  séculière.  Les  ordinaires 
leronl  observer  religii'usen)ent  les  jours  de 
fêles,  tant  par  les  clercs  que  par  les  laïques, 
et  ils  ne  souffriront  pas  que  l'on  prêche 
pendant  la  nuit.  Personne  n'aura  deux  ca- 
nonicats,  ou  une  paroisse  avec  un  canonicat, 
ou  deux  paroisses,  ou  deux  autres  bénéfices, 
de  (juelque  espèce  que  ce  soii,  à  moins  (|ue 
l'un  d'eux  ne  lui  pas  suffi^ant  pour  l'enlre- 
tieu  du  bénéficier,  qui  pourra,  eu  ce  cas. 


457 


CAP 


CAP 


«SS 


avoir  deux  béoéGces,  pourvu  qu'ils  n'exi- 
gi-nl  pas  tous  les  deux  une  résidence  per- 
sonnelle. 

11°  Chaque  ordinaire  nommera  dans  son 
diocèse  des  hommes  d'une  science  et  d'une 
probilé  reconnues,  pour  juger  les  causes 
ecclésiastiques  et  spirituelles  qui  appartien- 
nent au  for  de  l'Rglise. 

12-  Conformément  au  concile  de  Trente  , 
on  n'admollra  aucune  fille  à  la  prise  de 
l'habit  religieux  avant  l'âge  de  douze  ans, 
ni  à  la  profession  avant  l'âge  de  seize  ans, 
ot  après  le  jugement  que  l'évoque  ou  son 
vicaire  aura  porté  sur  la  volonté  totalemi>nt 
libre  de  la  novice,  relativement  à  l'étal  reli- 
gieux. Il  ne  sera  permis  à  personne  d'entrer 
dans  un  monastère  de  filles  sans  la  permis- 
sion par  écrit  de  l'évêque  ou  de  son  vicaire. 
Les  supérieurs  des  monastères  ne  sont  point 
exceptés  de  cette  loi,  et  quiconque  la  trans- 
gressera encourra  l'excommunication  par 
le  seul  fait. 

13°  Le  clerc  qui  aura  blasphémé  le  saint 
nom  de  Dieu  et  de  Jésus-Christ,  ou  de  sa  bien- 
heureuse mère,  sera  privé,  pour  la  première 
fois, de  tous  les  fruits  de  ses  bénéfices  pendant 
un  an;  pour  la  seconde,  il  sera  entièrement 
dépouillé  des  fruits  de  ces  bénéfices  mêmes  ; 
et  enfin  envoyé  en  exil  et  déposé,  s'il  tombe 
une  troisième  fois.  S'il  n'a  point  de  bénéfices, 
l'évêque  le  punira  jusqu'à  l'envoyer  aux 
galères,  s'il  récidive  jusqu'à  trois  fois. 

14°  Les  clercs  convaincus  de  maléfices, 
d'enchantements  et  de  sortilèges,  seront 
dégradés  et  emprisonnés. 

15*  Les  clercs  usuriers  seront  punis  par 
l'amende  ,  la  suspense  ou  la  prison,  au  gré 
de  l'ordinaire,  et  selou  la  mesure  de  leur 
délit. 

16°  Les  sacrilèges  seront  punis  selon  les 
canons. 

17°  On  ne  fixera  point  de  prix  pour  le 
viatique,  ni  pour  la  sépulture  ,  ni  pour  le 
son  des  cloches,  grandes  ou  petites,  ni  enfin 
pour  tout  ce  qui  appartient  à  la  pompe  fu- 
nèbre; mais,  après  l'enterrement,  on  pourra 
prier  l'ordinaire  de  faire  observer  les  cou- 
tumes louables.  On  rasera  tous  les  mau- 
solées qui  sont  dans  les  églises  ou  dans  les 
chapelles,  et  qui  empêchent  qu'on  en  puisse 
faire  l'usage  convenable.  Mansi,  t.  V, 

GAPODE  (Concile  de),  l'an  1577.  César 
Costa,  archevêque  de  Capoue,  tint  ce  concile 
provincial ,  où  l'on  fit ,  pour  la  réformation 
des  mœurs,  plusieurs  règlements  renouvelés 
d'autres  canons  plus  anciens.  Mansi,  Sup- 
plem.,  t.  V. 

CAPODE  (Concile  de),  l»an  1603.  Le  véné- 
rable Robert  Bellarmin  ,  cardinal-prêtre  de 
la  sainte  Eglise  romaine  et  anhevéque  de 
Capoue,  tint  ce  concile  provincial  le  6  avril, 
qu'il  continua  les  trois  mois  suivants.  Voici 
quels  en  furent  les  décrets  : 

1.  La  peine  de  la  violation  des  fêtes  ne  sera 
plus  l'excommunication,  mais  une  amende 
modérée,  payée  en  argent,  et  employée  de 
suite  en  œuvres  pies,  sauf  ce  qu'auront  à  lou- 
cher les  agents  de  la  justice.  Les  cas  de  ré- 

DlCTlONNAIRE  DES  Co-V'-'ILIiS.  I. 


cidive  seront  traités  avec  plus  de  rigueur,  et 
l'on  saura  dissimuler  les  fautes  passagères. 

2.  On  ne  donnera  point  la  confirmation 
au  dessous  de  l'âge  de  sept  ans,  ni  à  ceux 
qui  ignoreraient  les  premiers  princi|)es  de 
la  foi,  ou  qui  n'auraient  pas  appiis  b;  sym - 
bole  des  apôlres,  l'oraison  doniinicale  et  la 
salulation  aiijjélique,  ou  enfin  qui  ne  produi- 
raient pas,  sur  ces  divers  points  ,  un  certi- 
ficat signé  de  la  main  de  leur  (^uré. 

3.  Les  évêques  pourront,  dans  les  pays  où. 
cette  coutume  existe,  disposer  des  biens  des 
personnes  décédées  sans  testament,  avec  une 
telle  modération,  toutefois ,  que  ce  qu'ils 
voudront  prélever  ne  dépasse  pas  le  cen- 
tième de  la  valeur  des  biens  du  défunt,  et 
que  le  montant  en  soit  appliqué,  pour  le  re- 
pos de  son  âme,  à  quelque  œuvre  pie,  qu'il 
ne  tiendra  qu'à  l'évêque  de  désigner. 

k.  Les  évêques,  dans  leurs  visites,  ne  se  fe- 
ront pas  accompagner  de  plus  de  six  de 
leurs  gens;  ils  se  contenteront  d'une  table 
frugale  et  ne  recevront  point  d'argent  à  titre 
de  subsistances. 

5.  Toute  saisie,  soit  de  personnes,  soit  de 
biens,  pour  des  intérêts  purement  civils,  est 
défendue  les  jours  de  fêtes,  sous  peine  d'ex- 
communication, à  l'égard  de  tous  les  tribu- 
naux, tant  ecclésiastiques  que  laùjucs. 

6.  L'agent  fiscal ,  ou  le  conuuissaire  de 
l'évêque,  n'exigera  rien  pour  se  rembourser 
de  ses  dépenses  ou  se  payer  de  ses  travaux 
tant  que  la  cause  n'aura  pas  été  jugée;  et  ce 
ne  sera  qu'alors  qu'on  pourra  exiger  de  la 
personne  condamnée  comme  coupable  un 
modique  salaire,  dans  la  limite  tracée  par  le 
tarif  de  l'olficialilé  :  jusque-là,  tous  les  dé- 
boursés seront  à  la  charge  de  cette  dernière. 

7.  Les  paroisses  ne  seront  pas  divisées  par 
familles,  mais  par  territoire,  afin  que  les  pas- 
teurs soient  plus  en  état  de  connaître  leurs 
ouailles  et  de  leur  administrer  les  secours 
spirituels. 

8.  Les  confesseurs  ne  recevront  rien  de 
leurs  pénitents  dans  l'exercice  de  leur  minis- 
tère, ni  sous  prétexte  d'aumône,  ni  pour  dire 
des  messes,  ni  pour  des  reslilulions  de  biens 
dont  on  ne  connaîtrait  pas  les  maîtres;  et 
cela  sous  peine  d'être  suspens  de  leur  pou- 
voir d'entendre  les  confessions. 

9.  Quand  il  s'agira  de  marier  des  étrangers, 
on  examinera  avec  soin  leurs  certificats  et  la 
confiance  que  pourraient  mériter  ceux  (lui 
déposeraient  que  les  prétendants  n'auraient 
jamais  été  mariés  ou  seraient  actuellement 
dans  le  veuvage. 

10.  Les  clercs  qui  porteront  des  armes, 
telles  que  des  pistolets,  des  poignards  ou  des 
stylets,  seront  condamnés  à  une  ainciule  de 
cent  écus  d'or;  et  ceux  qui  no  pourront 
fournir  cette  somme  seront  renfermés  durant 
une  année  entière  dans  une  étroite  prison. 

11.  Les  diocèses  privés  de  séminaires  qui 
leur  soient  propres  enverront  chaque  année 
au  moins  trois  jeunes  gens  au  séminaire  de 
Capoue, où  ils  payeront  leur  pension  comme 
les  autres  étudiants.  Mansi,  SiippL,  t.  \l. 

CAl'PADOCE  (Concile  de),  l'an  372. 
La  division  de  la  Cappadoce  en  deux  pro-i 

15 


459 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


460 


vinces ,  oraonnée  par  l'empereur  Valens 
l'année  précédente,  occasionna  des  désagré- 
ments à  saint  Basile,  archevêque  de  la  ville 
de  Césarée,  qui  était  l'ancienne  capitale  de 
toute  la  province.  Anthime,  évêque  de  Tya- 
nes,  ville  capitale  de  la  seconde  Cappadoce, 
prélendit  que  le  gouvernement  ecclésias- 
tique devait  suivre  la  division  faite  par  le 
gouvernement  civil;  qu'ainsi,  la  province  de 
Césarée  devant  élre  divisée  en  deux,  les 
évéques  des  vil'es  qui  composaient  la  se- 
conde Gîippadoce  devaient  le  regarder  comme 
leur  métropolitain,  et  que  l'archevêque  de 
Césarée  n'avait  plus  de  droit  sur  eux.  Sai«st 
Basile  voulait  suivre  l'ancienne  coutume  et 
conserver  la  division  des  provinces  qu'il 
avait  reçue  de  ses  pères.  Anthime  faisait  tous 
ses  efforts  pour  soustraire  à  saint  Basile  les 
évéques  qui  composaient  ses  conciles  et  pour 
les  soumettre  à  sa  juridiction,  eu  les  attirant 
aux  siens.  Ceux-ci,  se  voyant  dans  une  nou- 
velle province,  agissaient  comme  s'ils  n'eus- 
sent jamais  connu  saint  Basile.  Anthime, 
qui  n'avait  pas  moins  d'avarice  que  d'ambi- 
tion, pillait  aussi,  autant  qu'il  pouvait,  les 
revenus  de  l'Eglise  de  Césarée,  surtout  ceux 
qui  venaient  de  l'Eglise  de  Sainl-Oreste,  dans 
le  mont  Taurus,  et  qui  passaient  à  Tyanes 
avant  d'arriver  à  Césarée.  Pour  s'autoriser 
dans  ces  brigandages ,  Anthime  accusait 
saint  Basile  d'errer  dans  la  foi,  et  disait  qu'il 
ne  fallait  pas  payer  le  tribut  aux  hérétiques. 
Il  se  moquait  encore  de  sou  exactitude  à  ob- 
server les  canons;  et  il  ordonna  pour  évêque 
d'une  Eglise  d'Arménie  un  nommé  Fauste, 
que  saint  Basile  avait  refusé  comme  étant 
indigne  de  lépiscopat.  Mais  ce  saint  prit  oc- 
casion des  entreprises  d'Anthime  pour  or- 
donner à  son  tour  de  nouveaux  évéques;  et 
prétendant  que  la  petite  ville  de  Sasimes 
était  de  sa  métropole  et  même  de  son  dio- 
cèse, il  proposa  à  saint  Grégoire  de  Nazianze 
de  l'en  faire  évêque.  Ce  dernier  s'en  défen- 
dit; mais  son  père  agissant  de  concert  avec 
saint  Basile  pour  lui  faire  accepter  cet  évê- 
ehé,  il  reçut  l'ordination,  soumettant,  comme 
il  le  dit  lui-même,  plutôt  sa  tête  que  son 
cœur.  Après  beaucoup  de  délais,  il  se  mit  en 
devoir  d'entrer  en  possession  de  son  évêché; 
mais  Anthime  s'y  opposa;  et  s'étant  saisi 
des  marais  de  Sasimes,  il  se  moqua  des  me- 
naces dont  saint  Grégoire  voulut  user  contre 
lui.  La  dispute  entre  saint  Basile  et  Anthime 
cessa  au  concile  dont  il  s'agit  dans  cet  arti- 
cle, par  la  multiplication  des  évéchés  :  on  en 
mil  dans  chaque  ville,  apparemment  pour 
conserver  dans  la  métropole  de  Césarée  au- 
tant d'éjêchés  que  saint  Basile  en  avait  cé- 
dé à  celle  de  Tyanes  ;  et  ce  tempérament  fut 
très-avantageux  pour  l'instruction  des  peu- 
ples. On  voit  néanmoins  par  les  souscrip- 
tions du  second  concile  œcuménique,  tenu 
en  381,  que  la  Cappadoce  était  encore  comp- 
tée pour  une  seule  province.  Nazian. ,  orat. 
S  et  20;  et  ep.  3*2  et  33.  l).  Ceillier. 

CAPUANA  {Contilia);  Voy.  Capoue. 

CAPUTAQUENSES   {Synocli);  Voy.  Cà- 

l>ACCIO. 

C.VRIE  (Conciliabule  de),  Caricum,  l'an 


367.  Voy.  AwTiocHRde  Carie,  même  année. 

CARILOCENSE (Concilium);  Voy.  Char- 
lieu. 

CARISIACUM  {Concilium)  ;  Voy.  Qdierci. 

CARNOTENSIA  {Concilia)  ;  Voy.  Char- 
tres. 

CAROLILOCENSE  {  Concilium  )  ;  Yoy. 
Charueu. 

CAHPENTRAS  (Concile  de),  Curpentora- 
clense,  l'an  527.  Ce  concile,  composé  de  seize 
évéques,  y  compris  saint  Césaire  d'Arles,  qui 
y  présida,  fut  tenu  le  8  des  ides,  c'est-à-dire 
le  6  de  novembre  de  l'an  527,  sous  le  poiiti- 
Ooat  de  Félix  IV  et  le  règne  d'Athalaric,  roi 
d'Italie.  Il  ne  ût  qu'un  canon,  portant  que  si 
l'église  cathédrale  a  assez  de  biens  pour  ses 
dépenses,  les  revenus  des  paroisses  seront 
exclusivement  employés  pour  les  clercs  qui 
les  servent,  ou  pour  les  réparations  des  égli- 
ses; mais  que,  si  les  dépenses  de  l'évêque 
surpassent  la  recette  des  revenus  de  son 
Eglise,  il  pourra  tirer  ses  besoins  des  parois- 
ses les  plus  riches,  en  leur  laissant  ce  qui 
sera  sufflsant  pour  le  clergé  et  les  répara- 
tions, à  la  charge  toutefois  de  ne  pouvoir  di- 
minuer le  service  divin  ni  la  portion  des 
clercs.  Le  même  canon  indiqua  pour  l'année 
suivante,  au  même  jour  6  novembre,  un 
concile  à  Vaison;  mais  ce  dernier  ne  s'as- 
sembla que  deux  ans  après,  à  moins  qu'on 
ne  veuille  dire,  comme  M/insi  le  conjecture, 
que  le  concile  de  Carpentras  ne  se  lint  qu'en 
528,  et  non  en  527.  Les  Pères  du  concile  de 
Carpentras  suspendirent  pour  un  an,  de  la 
célébration  des  saints  mystères,  Agrsecius, 
évêque  d'Antibes,  pour  n'être  pas  venu  au 
concile  et  pour  avoir  fait  deux  ordinations 
irrégulières;  et  ils  lui  signlQèrent  cette  sen- 
tence par  une  lettre  synodale  à  laquelle  ils 
souscrivirent  tous.  Ils  souscrivirent  de  même 
au  canon  relatif  à  l'administration  des  biens 
des  paroisses ,  mais  avec  cette  différence  , 
qu'ici  tous,  excepté  saint  Césaire  d'Arles  et 
Coniuméliosus  de  Biez,  prennent  la  qualité 
de  pécheurs;  au  lieu  qu'ils  se  nomment  tous 
évéques  en  souscrivant  à  la  sentence  portée 
contre  Agrsecius. 

CAIŒOFENSIA,  ou  Carrosia  {Conci- 
lia ) ;  Voy.    Chahroui. 

CARTHAGE  (Concile  de) ,  Carthaginense , 
l'an  215,  ou  200  selon  Tillemont.  Agrippin, 
évêque  de  Carthage  en  Afrique,  assembla 
dans  cette  ville,  l'an  215,  un  concile  com- 
posé de  tous  les  évéques  de  la  Numidie  et  de 
l'Afrique,  pour  savoir  s'il  fallait  rebaptiser 
les  hérétiques  qui  revenaient  à  l'Eglise,  et 
de  quelle  façon  on  les  y  devait  recevoir.  Le 
concile  déclara  d'une  voix  unanime  que  les 
hérétiques,  n'r.yant  point  le  Saint-Esprit, 
ne  pouvaient  le  conférer  ni  remettre  les  pé- 
chés par  le  baptême,  et  qu'il  fallait  les  re- 
baptiser quand  ils  venaient  à  rentrer  dans 
l'Eglise.  Ce  concile  est  rejeté,  et  les  actes  en 
sont  perdus.  Reg.,  Lab.  et  Hard.,  t.  l. 

CARTHAGE  (Concile  lit:) ,Carlliaginense , 
l'an  217.  Le  même  Agrippin  assembla  à  Car- 
thage un  aulre  (Oiicile  en  217.  On  y  fit  dé- 
fense aux  clercs  de  se  charger  de  tutelle  ou 
d'autres  soins  pareils. Saint  Cyprien  parle  de 


l«w.^. 


4C1  CAR 

ce  concile  dans  sa  soixantc-sixiùme  letlrc. 
Ilaid.,  t.  I. 

GAKTIIAGE  (  Concile  de  ) ,  l'an  253.  Co 
concile  ,  composé  de  soisanle-sir  évêqucs 
présidés  par  saint  Cypricn,  décida  qu'il  fal- 
lait baptiser  les  enfants  aassilôl  après  leur 
naissance,  et  sans  attendre  le  huitième  jour. 
La  lettre  synodique  de  ce  concile  est  la  cin- 
quante-neuvième de  saint  Cyprien,  adressée 
à  Fidus.  flnrd.,  t.  I. 

CARTHAGK  (Concile  de) ,  l'an  253  ou  25V. 
En  Espagne,  au  commencement  du  ponti- 
ficat du  pape  saint  Etienne,  deux  évéqucs, 
nommés  Basilide  et  Martial,  l'un  évéque  de 
Léon  et  d'Astorga,  et  l'autre  de  Mérida,  se 
rendirent  coupables  de  plusieurs  crimes. 
Martial  était  convaincu,  par  des  actes  pu- 
blics, d'avoir  renoncé  Jésus-Christ  et  adoré 
les  idoles.  Il  avait  fréquenté  longtemps  hs 
festins  infâmes  et  les  sociétés  des  païens,  el 
même  il  avait  fait  enterrer  ses  enfants  parmi 
les  idolâtres,  dans  des  tombeaux  profanes. 
Et  tout  cela  ne  pouvait  se  faire  sans  partici- 
per à  beaucoup  de  superstitions  sacrilèges 
et  impies  :  d'où  vient  que  plus  tard,  dans  le 
concile  d'Ancyre,  on  condamna  à  deux  ans 
de  pénitence,  dans  le  degré  des  prosternés, 
ceux  qui  s'étaient  seulement  trouvés  dans 
les  festins  des  païens,  quoiqu'ils  n'y  eussent 
mangé  que  dos  viandes  qu'ils  y  avaient  ap- 
portées. Basilide  était  non-seulement  libella- 
tique,  mais  il  avait  blasphémé  contre  Dieu 
étant  malade;  el  convaincu  de  cette  faute 
par  sa  propre!  confession,  il  s'était  démis  vo- 
lontairement de  l'épiscopat  afin  de  faire  pé- 
nitence, s'estimant  heureux  si  on  lui  accor- 
dait la  communion  laïque.  Sabin  fut  ordonné 
évêque  et  mis  à  la  place  de  Basilide  par  les 
suffrages  de  tout  le  peuple  et  par  le  juge- 
ment des  évêques  qui  assistèrent  à  son  élec- 
tion; Félix  fut  de  même  substitué  à  Martial. 
Mais  Basilide,  ne  pouvant  souffrir  l'état  oîi 
il  s'était  réduit  lui-même  volontairement, 
alla  à  Rome  solliciter  le  pape  saint  Etienne 
de  le  faire  rétablir.  Il  le  trompa  en  lui  dé- 
guisant le  fait;  et  prenant  avantage  de  l'éloi- 
gnement,  qui  l'empêchait  d'être  instruit  des 
raisons  pour  les([uelles  il  avait  mérilé  si  jus- 
tement d'être  déposé,  il  obtint  par  surprise 
des  lettres  favorables.  Il  n'est  pas  sûr  que 
M;irtial  se  soit  servi  d'un  semblable  moyen 
pour  se  conserver  l'épiscopat;  mais  il  y  a  à 
cela  beaucoup  d'apparence,  puisque  saint 
Cyprien  dit  que  sa  fourberie  ne  pouvait  pas 
empêcher  qu'il  ne  fût  incapable  de  conser- 
ver la  dignité  d'évêque  :  et  l'on  voit  que  lui 
el  Basilide  s'efforcèrent  toujours  de  rentrer 
dans  leurs  sièges.  Il  paraît  même  qu'il  y 
avait  des  évêques  qui,  sans  avoir  égard  aux 
règles  de  la  discipline  évangélique,  ne  fai- 
saient aucune  difticuUé  de  communiquer 
avec  eux.  Pour  prévenir  les  suites  fâcheuses 
d'un  procédé  si  extraordinaire,  les  Eglises  de 
Léon  et  d'Astorga,  et  celle  de  Méridu,  écri- 
virent aux  évêques  d'Afrique,  les  suppliant 
de  leur  procurer  quelque  remède  dans 
leurs  ii,iaux;  elles  leur  députèrent  en  môme 
temps  Félix  et  Sabin,  leurs  légitimes  évê- 
ques ;  el  un  autre  Félix,  évéque  de  Sara- 


GAR 


Ml 


gosse,  connu  en  Afrique  par  son  zèle  pour 
la  propagation  de  la  foi  et  pour  la  défense 
de  la  vérité,  appuya  cette  députation  par  ses 
lettres.  On  les  lut,  avec  celles  des  Eglises  de 
Léon  et  de  Mérida,  dans  un  concile  de  trente- 
six  évêques  assemblés  à  Carthage  en  2.'i3  ou 
2aV.  Saint  Cyprien,  qui  était  à  leur  tête,  ré- 
pondit au  nom  de  tous  par  une  Icllre  adressée 
au  prêtre  Félix  et  au  peuple  de  Léon  et  d'Ag- 
torga,  au  diacre  Lélie  et  au  peuple  de  Méri- 
da. Il  y  établit,  par  l'autorité  des  divines 
Ecritures,  que  l'on  ne  doit  ordonner  des  évê- 
ques que  d'une  vie  irréprochable,  et  que  leur 
élection  doit  se  faire  en  présence  du  peuple 
assemblé,  afin  que  les  mœurs  de  ceux  qu'on 
ordonne  soient  connues.  «  Et  il  faut,  dit-il, 
avoir  grand  soin  d'observer  cette  règle,  qui 
vient  de  la  tradition  divine  et  de  la  pratique 
des  apôtres,  el  qui  s'observe  aussi  parmi. 
nous  et  presque  par  toutes  les  provinces, 
que,  pour  rendre  les  ordinations  légitimes, 
les  évêques  qui  sont  les  plus  proches  dans  la 
même  province  s'assemblent  au  lieu  pour  le- 
quel on  ordonne  un  évêque,  et  qu'il  soit 
choisi  en  présence  du  peuple,  qui  connaît 
parfaitement  la  vie  et  la  conduite  de  ceux 
qu'il  a  toujours  vus.  »  Saint  Cyprien  recon- 
naît ensuite  que  les  ordinations  de  Félix  et 
de  Sabin  avaient  été  faites  conformément  à 
cette  règle;  et  déclare  que,  sans  avoir  égard 
aux  lettres  que  Basilide  avait  obtenues  par 
surprise  du  pape  saint  Etienne  pour  se  faire 
rétablir  dans  son  siège  épiscopal,  on  doit  ob- 
server envers  Basilide  et  Martial  ce  qui 
avait  été  ordonné  par  tous  les  évêques  du 
concile.  D.  Ccillier,  t.  III. 

CARTHAGE  (Concile  de),  l'an  255.  Saint  Cy- 
prien étant  mon  té  sur  le  trône  épiscopal  de  cette 
Eglise  l'an  248,  crut  devoir  en  maintenir  les 
anciens  usages,  et  soutint,  comme  avaient  fait 
quelques-uns  de  ses  prédécesseurs,  que  le  bap- 
tême donnépar  les  hérétiques  n'était  pas  légi- 
time. Voici  ce  qui  lui  donna  occasion  de  se  décla- 
rer.Lesévêquesde  Numidie  étaient  la  plupart 
dans  la  même  opinion. Maissoitqu'ilsdoutas- 
sent  qu'elle  fût  bien  fondée,  soit  qu'ils  souhai- 
tassent de  l'appuyer  du  suffrage  d'un  évéque 
aussi  respectable  que  l'était  saint  Cyprien  et 
de  celui  des  évêques  de  sa  province ,  ils  les 
consultèrent  par  une  lettre  écrite  au  nom  de 
Janvier,  deSaturnin,de  Maxime  et  de  quinze 
autres  évêques,  faisant  en  tout  le  nombre  de 
dix-huit,  pour  savoir  d'eux  si  l'on  devait 
baptiser  les  hérétiques  el  les  schismatiques, 
lorsqu'ils  revenaient  à  l'Eglise  catholique,  qui 
est  une.  Leur  lettre  fut  lue  dans  un  concile 
de  trente-deux  évêques  et  de  plusieurs  prê- 
tres, où  saint  Cyprien  présidait,  l'an  255;  et 
voici  en  substance  ce  que  ce  saint  y  répondit 
au  nom  du  concile  :  «  Notre  sentiment  n'est 
pas  un  règlement  nouveau,  mais  une  chose 
ordonnée  depuis  longtemps  par  nos  prédé- 
cesseurs, et  que  nous  avons  suivie  nous-mê- 
mes :  car  nous  tenons  pour  certain  que  per- 
sonne ne  peut  être  baptisé  hors  de  l'Eglise, 
il  f.iut  que  l'eau  soit  purifiée  et  sanctifiée 
auparavant  par  lévêque,  afin  qu'elle  puisse 
efiacer  les  péchés  d.'  celui  qui  est  baptisé 
Or,  comment  celui-là  peut-il  purifier  et  sanc- 


«65 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES, 


404 


lifier  l'eau,  qui  est  lui-même  impur,  et  en 
qui  le  Saint-Esprit  n'haliitc  point?  L'interro- 
gatoire tnême  qui  se  fait  au  baptême  est  un 
témoignage  de  celte  vérité  :  car  lorsque  nous 
disons  :  Croyez-vous  en  la  vie  éternelle  et  en 
la  rémission  des  péchés  par  la  sainte  Eglise  ? 
nous  entendons  (|ue  la  rémission  des  péchés 
ne  se  donne  que  dans  l'Eglise,  et  (lu'ils  ne 
peuvent  êlre  remis  parmi  les  hérétiques,  où 
l'Eglise  n'est  pas.  De  plus  il  faut  (lue  celui 
qui  est  baptisé  soit  oint,  afin  qu'ayant  reçu 
le  chrême,  c'est-a-dire,  l'onction,  il  puisso 
être  l'oint  de  Dieu,  et  avoir  en  soi  la  grâce 
de  Jésus-Christ  :  or  l'huile  dont  les  baptisés 
sont  ointsest  consacrée  sur  l'autel  par  les 
actions  de  grâces.  Mais  celui-là  n'a  pu  con- 
sacrer l'huile  qui  n'a  ni  autel  ni  église;  et 
par  conséquent  il  ne  peut  y  avoir  d'onction 
spirituelle  parmi  les  hérétiques,  puisqu'il  est 
constant  qu'ils  ne  peuvent  faire  les  actions 
de  grâces  nécessaires  pour  celte  consécra- 
tion, selon  ce  qui  est  écrit  :  Que  l'huile  du 
pécheur  n'oigne  point  mu  tête.  Enfin  qui  peut 
donner  ce  qu'il  n'a  pas?  Et  conimenl  celui 
qui  a  perdu  le  Saint-Esprit  le  peut-il  conférer 
à  un  autre?  Il  faut  donc  baptiser  celui  qui 
vient  À  l'Eglise,  afin  qu'il  soit  sanctifié  par 
ceux  qui  sont  saints.  Car  il  n'y  a  point  de  mi- 
lieu :  si  les  hérétiques  ou  les  schismatiques 
peuvent  baptiser,  ils  peuvent  aussi  donner  le 
Saint-Esprit.  Mais  s'ils  ne  peuvent  donner 
le  Saint-Esprit,  parce  qu'étant  hors  de  l'E- 
glise ils  ne  l'ont  point,  ils  ne  peuvent  non 
plus  baptiser,  puisque  le  baptême  est  un, 
aussi  bien  que  le  Saint-Esprit  et  que  l'E- 
glise, qui  a  été  fondée  originairement  par  Jé- 
sus-Christ sur  saint  Pierre  par  la  raison  de 
l'unité.  D'où  il  suit  que,  comme  tout  ce  qui 
se  fait  parmi  eux  est  faux  et  inutile,  nous 
ne  devons  rien  approuver  de  ce  qu'ils  font. 
En  effet,  qu'est-ce  que  Dieu  peut  approuver 
et  ratifier  de  ce  que  l'ont  ceux  que  Notre- 
Seigneur  Jésus-Christ  déclare  ses  ennemis 
dans  son  Evangile,  quand  il  dit  :  a  Celui  qui 
n'est  point  avec  moi  est  contre  moi,  et  celui 
qui  ne  rectieille  point  avec  moi,  dissipe?  »  Ce 
sont  là  les  raisons  que  saint  Cyprien  et  les 
autres  évêques  du  concile  de  Cnrthaga  allé- 
guèrent A  ceux  de  Numidie  pour  les  conlir- 
mer  dans  l'usage  où  ils  étaient  de  rebflp- 
tiser  les  héréliqueset  Icsechismatiques.  Saint 
Augustin  les  a  toutes  réfutées  dans  son  cin- 
quième litre  du  Baptême  contre  les  dona- 
tisles.  Ibid. 

CARTHAGE  (  Conciles  dej,  l'an  256.  Il  y 
eut  plusieurs  évêques  d'Afrique,  du  vivant 
même  de  saint  Cyprien,  qui  ne  furent  point 
touchés  de  ce  qu'il  alléguait  pour  prouver  la 
nullité  du  baptême  des  hérétiques,  et  qui  cru- 
rent devoir  s'en  tenir  à  ce  qui  s«  pratiquait 
avantAgrippinàcelégard.  Jls  s«  fondaientsur 
deux  raisons  essentielles  :  la  première,  que 
n'y  ayant  qu'un  seul  baptême,  il  ne  peut  êlre 
réitéré;  la  seconde,  qu'il  fallait  suivre  l'an- 
cienne coutume.  Saini  Cyprien  s'efforça  de 
répondre  à  c;<>s  deux  raisons  dans  sa  lettre  A 
Quinlus,  é>è(jue  de  Mauritanie,  ((ui  l'avait 
aussi  consullé  sur  cette  inalièrc.  11  répondit 
à  la  première,  qu'il  n'y  avait  à  la  vérité  qu'un 


baptême,  mais  que  ce  baptême  unique  n'é- 
tait que  dans  l'Kglisc  ;  que  chez  les  hérétiques 
on  ne  reçoit  rien,  parce  qu'il  n'y  a  rien,  et 
qu'il  ne  sert  de  rien,  suivant  l'Ecriture,  d'être 
baptisé   par   un   mort.  «  Or  il  est  manifesto, 
ajoute-t-il,  que  ceux  qui  ne  sont  point  dans 
l'Eglise  de  Jésus-Christ   sont  réputés    pour 
morts,  et  qu'ils  ne  peuvent  par  consé(iuent 
donner  aux   autres   la  vie   qu'ils  n'ont  pas 
eux-mêmes   »  Qu.ind  à  la  seconde,   tirée  de 
la  coutume,   il   ne  <lisconvient  pas  que  les 
anciens    n'aient   reçu    les   hérétiques   et  les 
schismatiques  sans   les    rebaptiser;   mais  il 
soutient  qu'ils  n'en  usaient  ainsi  qu'à  l'égard 
des  hérétiques  et  des  schismatiques  qui,  étant 
sortis  de  l'Eglise  pour  former  un  schisme  et 
une  hérésie,  y  retournaient  ensuite  et  faisaient 
pénitence.    «  Nous   sommes,  dit-il,  d'accord 
sur  ce  point  avec  eux  :  car  nous  ne  baptisons 
point  non  plus  ceux  qui,  ayant  été  baptisés 
parmi   nous,    passent  avec  les  héréliques, 
lorsque  dans   la   suite,   reconnaissant  leur 
faute  et  quittant  leur  erreur,  ils  retournent  à 
la  vérité  et  à  l'Eglise  matrice;  et  nous  nous 
contentons  de   leur  imposer  les  mains  après 
qu'ils  ont  fait  pénitence.  Mais  si  celui  qui 
vient  à  nous,  en  se  séparant  des  hérétiques, 
n'a  pas  été  auparavant  baptisé  dans  l'Eglise, 
il  le  faut  baptiser,  et  il  ne  faut  pas  se  défen- 
dre par  la  coutume,  mais  vaincre  par  la  rai- 
son. Pierre,  que  le  SiMgneur  a  choisi  le  pre- 
mier, sur  qui  il  a  fondé  son   Eglise,   quand 
Paul  disputa  avec  lui   louchant   la   circon- 
cision, ne  s'attribua  rien  avec  arrogance  , 
pour  dire  qu'il  avait  la  primauté,   et  que  les 
nouveaux  venus  devaient  plutôt   lui  obéir; 
et  il   ne  méprisa  point  Paul,   sous   prétexte 
qu'il  avait  persécuté  l'Eglise;  mais  il  reçut 
son  conseil,  et  céda  à  ses  raisons,  pour  nous 
apprendre  à  n'être  point  opiniâtrement  atta- 
chés à  nos  opinions,  mais  à  embrasser  comme 
nôtres   les    sentiments  que  nos   frères    nous 
inspirent,  lorsqu'ils  sont  véritables  et  utiles. 
Car  alors  ce  n'est  pas  être  vaincu,  mais  ins- 
truit. Saint  Cyprien  fit  aussi  valoir  à  Quin- 
tus   l'autorité  du  concile  tenu  par  Agrippin, 
et  lui  envoya  une  copie  de  la  lettre  synodale 
de  celui  qu'il  avait    tenu   lui-même   l'année 
précédenie.  Mais  voyant  que  toutes  ces  pré- 
cautions ne  suffisaient  pas  pour  réunir  les  es- 
prits à  son  sentiment,  il  en  convoqua  un  se- 
cond à  Carthage  au  commencement  de  l'an 
25C,  ou   sur   la   fin   de   l'année    précédente, 
beaucoup  plus  nombreux  que  le  premier,  et 
y  appela  les  évêques  de  Numidie.  Le  nombre 
des  évêques  qui  s'y  trouvèrent   fut   de  soi- 
xante-onze.   Outre  plusieurs  affaires   par- 
ticulières qui  y  furent  terminées,  on  y  décida 
encore  que  ceux  qui  avaient  été  baptisés  hors 
de  l'Eglise  parmi  les  hérétiques  et  les  schis- 
matiques devaient  êlre   baptisés    quaiul   ils 
revenaient  à  l'Eglise,  et  qu'il  ne  suffisait  pas 
de  leur  imposer  les  mains  afin  qu'ils  reçus- 
sent le    Saint-Esprit.    Ce  concile   décida  de 
plus  que  les  prêtres  et  les  diacres  qui,  après 
avoir  été  ordonnés  dans  l'Eglise  catholique, 
auraient  passé  dans  le  parti  des  hérétiques, 
ne  seraient  reçus  dans  l'Eglise  qu'à  la  charge 
de   se   contenter  de   la  communion  laïque, 


4G5 


CAR 


CAR 


4UC 


sans  pouvoir  jamais  cxorcer aucune  fonclion 

ecclésiastique,  ii'étiint  pas  raisonnable, liisenl 
les  Pères  du  concile,  qu'ils  relimnenl  parmi 
nous  une  dij^nité  dont  ils  se  sont  servis  ton- 
Ire  nous.  Us  ordonnèrent  la  même,  chose  à 
l'èparil  de  ceux  qui  auraient  été  ordonnes 
prèlres  ou  diacres  chez  les  héréliques.  Saint 
Cyprien  donna  avis  de  tous  cîs  rèplemeutsau 
pape  saint  Etienne,  par  une  leltre  qu'il  lui 
écrivit  au  nom  des  Pères  du  concile.  Il  y  joi- 
gnit une  copie  de  la  lettre  synodale  de  son 
concile  précédent  adressée  aux  évéques  de 
Niimidip,et  une  de  celles  qu'il  avait  éiîriles  à 
(Jiiinlus,  évéque  de  Mauritanie.  Dans  sa  let- 
tre à  saint  lîlienne,  il  disait  :  «  Nous  avons 
cru  qu'il  était  à  propos  de  vous  écrire  sur  ce 
sujet,  qui  regarde  l'unité  et  la  dignité  de  l'E- 
glise catholique,  et  lU  devoir  conférer  avec 
une  personne  aussi  grave  et  aussi  sage  que 
vous,  afin  de  conserver  l'honneur  et  l'ami- 
lié  que  nou»  sommes  tenus  d'avoir  les  uns 
pour  les  autres,  persuadés  que  voire  piété 
et  le  zèle  que  vous  avez  pour  la  foi  vous 
rendront  agréable  ce  qui  est  conforme  à  la 
vérité.  Au  reste  nous  savons  qu'il  y  en  a  qui 
ne  veulent  point  quitter  les  opinions  dont  ils 
sont  une  fois  prévenus,  etiiui  retiennent  leurs 
usages  particuliers,  sans  préjudice  de  la  con- 
corde et  de  la  paix  entre  les  évéques  leurs 
collègues  :  en  quoi  nous  ne  prétendons  point 
non  plus  donner  la  loi  ni  faire  violence  à  per- 
sonne, sachant  que  chaque  évéque  est  libre 
de  se  comporter  comme  il  le  trouve  bon 
dans  le  gouvernement  de  son  Eglise,  sauf  à 
rendre  compte  à  Dieu  de  sa  conduite.  » 

Celte  leltre  n'eut  pas  l'effet  que  saint  Cy- 
prien en  attendait,  et  saint  Etienne  ne  voulut 
ni  voir  ni  écouter  les  deux  évéques  qui  les 
avaient  apportées.  Il  écrivit  néanmoins  à 
sainl  Cyprien,  et  lui  marqua  en  ces  termes 
ce  qu'il  pensait  de  la  question  du  bapléme 
des  hérétiques  :  «  Si  quelqu'un  vient  à  nous, 
de  quel()ue  hérésie  que  ce  soit,  que  l'on  garde 
sans  rien  innover  la  tradition,  qui  est  de  lui 
imposer  les  mains  pour  la  pénitence.  »  Dans 
cette  même  lettre,  qui  n'est  pas  venue  jus- 
qu'à nous,  il  rejetait  la  décision  du  concile 
de  Carlhage,  et  déclarait  qu'il  ne  communi- 
querait plus  avec  Cyprien  et  les  autres  évé- 
ques du  même  sentiment,  s'ils  n'en  ch.m- 
geaienl,  oa,  comme  parle  Facundus,  il  dé- 
cfara  aux  évéques  d'Afrique  que  tous  ceux 
qui  rebaptiseraient  les  hérétiques  seraient 
eux-mêmes  chassés  de  l'Eglise.  Il  écrivit  à  peu 
près  dans  les  mêmes  termes  aux  évéques 
d'Orient,  et  leur  déclara  qu'il  ne  voulait  plus 
communiquer  ni  avec  Hélène  de  Tarse,  ni 
avec  Firmilien  de  Césarée ,  ni  avec  les  évé- 
ques de  Cilicie,  do  Cappadoce,  et  des  pays 
voisins,  parce  qu'ils  rebaptisaient  les  héré- 
liques. Le  Synodique  dit  qu'il  assembla  un 
concile  à  Rome  à  ce  sujet,  et  qu'il  y  excom- 
munia tous  les  évétiues  du  concile  d'Afrique  : 
au  moins  parait-il  parVincenlde  Lérins  qu'il 
ne  fut  pas  le  seul  à  s'opposer  à  ce  que  les 
évéques  d'Afrique  avaient  décidé.  Mais  saint 
Cyprien,  ne  se  croyant  pas  obligé  de  céd'?r 
aux  menaces  ni  à  la  décision  de  saintElieniie, 
convoqua  un  concile  des   trois  provinces, 


d'Afrique,  de  Numidie  et  de  Mauritanie.  Il  se 
tint  le  premier  jour  de  septembre  d(!  l'an  256, 
et  se  trouva  composé  do  quatre-vingt-cinq 
évoques,  dont  un  avait  procuration  pour 
deux  autres  ([ui  étaient  absents,  avec  les 
prêtres,  les  diacres  et  une  grande  partie  du 
peuple.  Entre  ces  évéques  il  y  avait  quinze 
confesseurs,  dont  quelques-uns  souffrirent 
ensuite  le  martyre!  dans  la  persécution  de  Va- 
lérien.  On  y  lut  d'abord  les  lettres  de  Juba'iea 
et  de  saint  Cyprien,  ei  ce  semble,  celle  de  ce 
dernier  au  pape  sainl  Etienne  :  après  quoi 
saint  Cyprien,  prenant  la  parole  en  qualité 
de  président  dii  concile,  dit  :  «Vous  avez 
entendu  ,  mes  chers  collègues,  ce  que  notre 
confrère  .luba'ien  m'a  écrit  touchant  le  bap- 
tême profane  des  hérétiques,  et  ce  que  je  lui 
ai  répondu  conformément  à  ce  que  nous 
avons  ordonné  dans  deux  conciles,  qu'il  faut 
que  les  hérétiques  qui  viennent  à  l'Eglise 
soient  baptisés  et  sanctifiés  du  baptême  de 
l'Eglise.  On  voit  aussi  une  autre  lettre  de 
Jubaïen,  par  laquelle  répondant  à  la  mienne, 
non-seulement  il  y  a  consenti,  mais,  suivant 
le  mouvement  de  sa  piété,  il  m'a  remercié  de 
l'avoir  instruit.  Il  resta  que  chacun  de  nous 
dise  son  avis  sur  le  même  sujet,  sans  juger 
personne,  ou  séparer  de.  la  couuounion  celui 
qui  serait  d'une  opinion  différente  de  la  nô- 
tre. Car  aucun  de  nous  ne  se  constilue  évo- 
que des  évéques,  et  ne  réduit  ses  collègues 
à  lui  obéir  par  une  terreur  tyrannique,  puis- 
que tout  évéque  a  une  pleine  liberté  de  sa 
volonté  et  une  entière  puissance;  et  comme 
il  ne  peut  être  jugé  par  un  autre,  il  ne  la 
peut  aussi  juger.  Attendons  tous  le  jugement 
de  Notre-Seigneur  Jésus-Christ,  qui  seul  a  le 
pouvoir  de  nous  préposer  au  gouvernement 
de  son  Eglise  et  de  juger  de  noire  conduite.» 
Il  est  aisé  de  voir  que  par  ces  mots  d'évé- 
que  des  évéques  ,  saint  Cyprien  marque  le 
pape  saint  Etienne  ,  comme  TertuUien  en 
avait  usé  en  parlant  de  saint  Zéphirin,  et 
c'est  au  pape  qu'il  reproche  d'user  de  ter- 
reur tyrannique  :  toutefois  saint  Etienne 
avait  raison  dans  le  fond,  et  soutenait  le  boa 
parti,  que  toute  l'Eglise  catholique  a  em- 
brassé. Quant  à  ce  que  dit  saint  Cyprien, 
que  chaque  évéque  est  libre  dans  sa  conduite 
et  n'en  doit  rendre  compte  qu'à  Dieu,  cela 
est  vrai  dans  les  points  sur  lesquels  il  n'y  a 
encore  ni  décision  de  l'Eglise,  ni  canons  uni- 
versellement reçus.  C'est  ainsi  que  saint  Au- 
gustin l'explique  :  et  c'est  par  ce  principe 
qu'il  excuse  sainl  Cyprien  de  s'être  trompé 
dans  cotte  question  si  difficile. 

Après  que  saint  Cyprien  se  fut  ainsi  expli- 
qué, Cécilius,  évéque  de  Billa,  que  l'on  croit 
être  le  même  à  qui  saint  (]yprien  a  adressé 
son  traité  du  Sacrement  do  l'autel,  dit  son 
avis  en  ces  termes,  comme  le  plus  ancien  : 
«Je  ne  connais  qu'un  baptême  dans  l'Eglise, 
et  n'en  connais  poiul  hors  de  l'Eglise.  Cet 
unique  baptême  est  là  où  est  la  véritable 
espérance  et  la  véritable  foi  :  car  il  est  écrit  : 
//  n'y  a  qu'une  foi,  qu'une  espérance  et  qu'un 
bapléme:  non  parmi  les  hérétiques,  où  il  n'y 
a  point  d'espérance,  où  la  foi  est  fausse,  ou 
toutes  tlioses  sont  supposées,  où  un  déuio- 


467 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


468 


niaqiie  exorcise,  où  celui-là  fait  les  deman- 
des sur  le  baptême,  dont  la  bouche  profère 
des  discours  qui  gagnent  comme  un  cancer, 
où  un  infidèle  donne  la  foi,  où  un  scélérat 
reme'i  .es  péchés,  où  un  anlechrist  baplise 
au  nom  de  Jésus-Christ,  où  celui  qui  est 
maudit  de  Dieu  bénit,  où  un  mort  promet  la 
vie,  où  un  infracteur  de  la  paix  la  donne,  où 
un  blasphémateur  invoque  Dieu,  où  un  pro- 
fane fait  les  fonctions  du  sacerdoce,  où  un 
sacrilège  dresse  un  autel.  Ajoutez  à  cela  que 
des  pontifes  du  diable  osent  faire  l'Eucharis- 
tie ;  ou  bien  il  faut  que  ceux  qui  les  fa- 
vorisent disent  que  tout  ce  que  nous  disons 
là  des  hérétiques  est  faux.  A  quelle  extré- 
mité l'Eglise  se  trouve-t-elle  réduite,  de  se 
voir  obligée  de  communiquer  avec  ceux  qui 
n'ont  point  reçu  le  baptême,  ni  la  rémission 
des  péchés  ?  C'est  ce  que  nous  devons  éviter, 
mes  frères,  et  ne  point  prendre  part  à  un  si 
grand  crime,  en  ne  tenant  (|u'un  bapléme, 
que  Dieu  n'a  accordé  qu'à  l'Eglise  seule.  » 
Primus  de  Migirpa,  Polycarpe  d'Adrumet, 
Novat  de  Thamugade  opinèrent  en  peu  de 
mots  que  l'on  devait  baptiser  dans  la  fon- 
taine de  vie  toute  personne  qui  revenait  de 
l'hérésie  à  l'Eglise.  Mais  Némésien  de  Thu- 
bunes  crut  devoir  montrer  plus  au  long  la 
nullité  du  baptême  des  hérétiques,  et  appuya 
son  avis  de  plusieurs  passages  de  l'Ecriture. 
Après  avoir  rapporté  celui  de  saint  Jean  où 
Notrc-Seigneur  dit  :  Si  l'on  ne  renaît  de  l'eau 
et  de  l'esprit,  l'on  ne  peut  entrer  dans  le 
royaume  de  Dieu,  il  ajoute  :  «  C'est  cet  es- 
prit qui  au  commencement  était  porté  sur 
l'eau  :  car  l'esprit  ne  peut  opérer  sans  l'eau, 
non  plus  que  l'eau  sans  l'esprit.  C'est  donc 
mal  à  propos  que  quelques-uns  disent  qu'ils 
reçoivent  le  Saint-Esprit  par  l'imposition 
des  mains,  et  sont  ainsi  reçus  dans  l'Eglise  ; 
puisqu'il  est  manifeste  qu'ils  doivent  renaî- 
tre dans  l'Eglise  catholique  par  l'un  et  l'au- 
tre sacrement,  c'est-à-dire  par  le  baptême  et 
par  la  confirmation.  »  Tous  les  autres  évê- 
ques  se  trouvèrent  du  même  avis.  Pudentia- 
nns  de  Cuiculi  et  Victor  d'Octava  dirent, 
qu'étant  nouvellement  évêques,  ils  s'en  re- 
nietlaienl  au  jugement  des  anciens  ;  Gemi- 
nius  de  Fumes  et  Junius  de  Naples  s'en 
rapportèrent  à  ce  qui  avait  été  ordonné 
dans  le  concile  précédent.  Natalis  d'Oée,  qui 
avait  procuration  de  doux  de  ses  confrères, 
opina  de  cette  sorte  :  «Pompée  de  Sabrate  et 
DiogadeLeptimagne,  qui  m'ont  donné  charge 
de  parler  pour  eux,  et  qui,  quoique  absents 
de  rorps,  ne  laissent  pas  d'être  présents  d'es- 
prit,  sont  de  l'avis  de  nos  confrères,  et 
croient  aussi  bien  que  moi  que  les  héréli- 
ques  ne  peuvent  cire  admis  à  notre  commu- 
nion qu'ils  n'aient  été  baptisés  du  baptême 
lie  l'Eglise.  »  Tous  ayant  dit  leur  avis  selon 
l'ordre  de  leur  ordination  ,  saint  Cyprien 
conclut  en  ces  termes  :  «  La  lettre  que  j'ai 
écrite  à  noire  collègue  Juba'ïen  déclare  plei- 
nement que  mon  opinion  est,  que  lorsque 
les  héréliqucs,  que  l'Evangile  et  les  apôUcs 
appellent  ennemis  de  .lésus-ClirisI  et  anlé- 
clirists,  viennent  à  l'Eglise,  il  faut  les  bapti- 
ser du  baptême  unique  de  l'Eglise,  afin  qu'ils 


puissent  devenir  amis  et  chrétiens,  d'anlti- 
chrisls  et  d'ennemis  qu'ils  étaient.  »  Il  est  re- 
marquable que  les  Pères  de  ce  concile  don- 
nent au  baptême  et  à  la  confirmation  le  nom 
de  sacrement,  et  qu'ils  les  croient  nécessai- 
res tous  les  deux  ;  que  les  exorcismcs  qui 
précédaient  le  Baptême  se  faisaient  par  l'im- 
position des  mains;  que  l'eau  deslinée  à  ce 
sacrement  était  auparavant  sanctifiée  par  les 
prières  de  l'évêque  ;  que  ces  évêques  se  qua- 
lifiaient successeurs  des  apôtres,  et  qu'ils 
croyaient  avoir  la  môme  puissance  pour 
gouverner  après  eux  l'Eglise  de  Dieu.  Tel 
fut  le  troisième  concile  de  Carihage  sur  le 
baptême,  où  l'on  compte  quelquefois  qua- 
tre-vingt-sept évêques,  parce  que  l'on  y  com- 
prend les  suffrages  des  deux  évêques  absents 
qui  avaient  donné  leur  procuration  à  Nala- 
lis,  évêque  d'Oée.  Saint  Augustin  en  a  rap- 
porté les  actes  dans  ses  livres  sixième  et 
septième  du  Bapléme  contre  les  donatisles. 
Zonare  les  a  traduits  en  grec,  et  ils  furent 
approuvés  dans  le  concile  dit  in  Trullo.  On 
les  trouve  dans  plusieurs  éditions  des  œuvres 
de  saint  Cyprien,  dans  la  collection  du  P. 
Labbe,  et  ailleurs.  Saint  Firmilicn  prit  vive- 
ment le  parti  de  saint  Cyprien,  et  longtemps 
après  la  mort  de  l'un  et  de  l'autre  on  retint 
en  Afrique  l'usage  de  rebaptiser  ceux  qui 
quittaient  le  schisme  ou  l'hérésie  pour  se 
réunir  à  l'Eglise  catholique.  Saint  Cyprien 
transmit  les  actes  de  ces  divers  conciles  de 
Carihage  au  pape  saint  Etienne,  qui  les  ré- 
prouva. Ihid. 

CARTHAGE  (Concile  de),  l'an  311  ou  312. 
Dans  le  temps  que  Maxence,  après  sa  vic- 
toire sur  Alexandre,  faisait  faire  en  Afrique 
de  cruelles  recherches  contre  ceux  qui  avaient 
favorisé  ce  parti,  c'est-à-dire  en  311,  il  ar- 
riva qu'un  des  diacres  de  l'Eglise  de  Car- 
ihage, nommé  Félix,  fut  accusé  d'avoir  com- 
posé un  libelle  diffamatoire  qui  avait  été 
répandu  contre  ce  prince,  et  qu'il  fut  appelé 
en  justice  pour  ce  sujet.  La  persécution 
contre  les  chrétiens  durait  encore;  et  la 
crainte  du  danger  où  cette  nouvelle  accusa- 
tion mettait  Félix,  l'obligea  à  se  cacher  chez 
l'évêque  Mcnsurius.  On  le  lui  redemanda,  et 
il  refusa  publi(iucment  de  le  livrer.  L'empe- 
reur, en  étant  averti,  ordonna  que  si  Men- 
surius  ne  rendait  pas  le  diacre  Félix,  on 
l'envoyât  lui-même  à  la  cour.  Cet  ordre  em- 
barrassait l'évêque,  parce  qu'il  avait  quan- 
tité de  vases  d'or  et  d'argent  qui  apparte- 
naient à  l'Eglise,  et  qu'il  ne  pouvait  ni 
enfouir  en  terre,  ni  emporter  avec  lui.  Il  les 
mit  entre  les  mains  de  quelques  vieillards 
qu'il  crut  les  plus  fidèles,  et  en  fil  un  inveu- 
liiie,  qu'il  donna  à  une  vieille  femme  avec 
ordre  <|ue  s'il  ne  revenait  pas  de  ce  voyage, 
elle  le  rendît  à  celui  qui,  après  que  Dieu  au- 
rait rendu  la  paix  à  l'Eglise,  serait  assis 
dans  la  chaire  épiscopale.  Mensurins,  étant 
arrivé  à  la  cour,  plaida  si  bien  sa  cause, 
qu'on  le  renvoya  à  Carihage;  mais  il  mou- 
rut en  chemin,  et  dans  le  même  temps  Dieu 
rendit  la  paix  aux  chrétiens.  C'était  l'an  311 
ou  3i2. 

Les  évêques  eurent  donc  la  liberté.de  s'as- 


469 


CAR 


CAR 


470 


sembler  à  Carlhagc  pour  élire  un  évéquo  en 
la  place  de  Meusurius.  Bolrus  et  Céleusius, 
qui  étaient  selon  toutes  les  apparences  des 
principaux  du  clorgé  de  Cartilage,  et  qui 
aspiraient  à  cette  dignité,  firent  en  sorte  que 
l'on  n'appelât  que  les  évoques  voisins,  et 
non  ceux  de  Numidie  ;  ce  qui,  après  tout,  n'é- 
tait point  nécessaire  :  car  c'était  la  coutume 
que  l'évoque  de  Carthage  fût  ordonné  par  les 
évéques  les  plus  proches,  et  non  par  le  mé- 
tropolitain d'une  autre  province.  Ainsi  l'évo- 
que de  Rome  l'était  par  celui  d'Ostie,  et  il  en 
était  de  même  des  évéques  des  grands  siè- 
ges. Les  évéques  de  la  province  dAIVique 
s'élant  donc  assemblés  à  Carthage,  choisi- 
rent, par  le  suffrage  de  tout  le  peuple,  Céci- 
iien,  archidiacre  de  la  môme  Eglise.  Félix, 
évêque  d'Aptonge,  ville  proche  de  celle  de 
Carthage,  lui  imposa  les  mains  et  l'ordonna 
évéque.  Aussitôt  qu'il  fut  établi  dans  sa  di- 
gnité, la  femme  à  qui  Mensurius  avait  donné 
l'inventaire  des  vases  d'or  et  d'argent  de  l'é- 
glise, le  lui  remit  en  présence  de  témoins.  11 
appela  les  anciens  à  qui  ce  trésor  avait  été 
confié.  Mais  ciux-ci,  qui  se  l'étaient  appro- 
prié, refusèrent  de  le  rendre,  et  firent  un 
parti  contre  Cécilien.  Ibid. 

CARTHAGE  (Conciliabule  de),  l'an  311  ou 
;il2.  Botrus  et  Céleusius,  irrités  de  ce  qu'on 
leur  avait  préféré  Cécilien,  se  joignirent  à 
ceux  dont  il  vient  d'être  question  dans  l'ar- 
ticle précédent,  avec  une  dame  très-riche 
et  très-puissante,  nommée  Lucile,  qui  cho- 
quée de  ce  que  Cécilien,  étant  encore  archi- 
diacre, l'avait  reprise  de  l'habitude  qu'elle 
s'était  faite,  toutes  les  fois  qu'elle  était  sur  le 
point  de  recevoir  le  corps  et  le  sang  du  Sei- 
gneur, de  baiser  l'os  d'un  homme  qui  n'était 
pas  reconnu  pour  martyr,  s'était  déjà  comme 
séparée  de  la  communion  de  l'Eglise,  dont 
elle  ne  voulait  pas  supporter  la  discipline. 
Ainsi  le  schisme  fut  enfanté  par  la  colère 
d'une  femme  turbulente,  nourri  par  l'ambi- 
tion de  ceux  qui  avaient  aspiré  à  l'épiscopat, 
et  fortifié  par  l'avarice  de  ceux  qui  s'étaient 
emparés  des  biens  de  l'Eglise.  Le  chef  de  ce 
parti  fut  un  nommé  Donat  des  Cases-Noires, 
qui,  dès  le  temps  que  Cécilien  était  diacre, 
avait  déjà  formé  un  schisme  contre  Mensu- 
rius, évêque  de  Carthage.  Ces  schismaliques 
invitèrent  Second,  évêque  de  Tigise,  et  les 
autres  évéques  de  Numidie,  à  venir  à  Car- 
thage déposer  Cécilien,  et  mettre  un  autre 
évêque  en  sa  place.  Second  vint,  et  avec  lui 
Donat  de  Mascula,  Victor  de  Russicade,  Ma- 
rin de  Tibilite,  Donat  de  Calame,  Purpurius 
de  Limale,  Ménale  et  plusieurs  autres  jus- 
qu'au nombre  de  soixante-dix,  entre  autres 
tous  ceux  qui  s'étaient  avoués  traditeurs 
dans  le  concile  de  Cirthe,  et  Silvain,  évêque 
de  cette  ville,  aussi  traditeur.  Ils  furent  re- 
çus et  logés  parle  parti  contraire  à  Cécilien, 
c'est-à-dire  par  les  avares,  les  ambitieux,  les 
hommes  emportés,  comme  parle  saint  Op- 
tât; et  pas  un  d'eux  n'alla  à  la  basilique,  où 
presque  toute  la  ville  s'était  assemblée  avec 
Cécilien,  où  étaient  la  chaire  épiscopale  et 
l'autel  sur  lequel  saint  Cyprien,  saint  Lucien 
et  les  autres  évéques  avaient  offert  le  sacri- 


Hcc.  Mais  ils  érigèrent  autel  contre  autel,  et 
s'assemblèrent  séparément  en  concile. 

Ils  citèrent  Cécilien  à  comparaître  devant 
eux  :  mais  le  |icuple  catholique  ne  l'y  laissa 
pas  aller  ;  et  lui-même  ne  crut  pas  devoir 
quitter  l'église  pour  aller  dans  une  maison 
particulière  s'exposer  à  la  passion  de  ses  en- 
nemis, réservant  à  se  justifier  devant  toutes 
les  Eglises  de  la  terre.  11  fit  dire  à  ceux  qui 
le  citaient  :  «  S'il  y  a  quelque  chose  à  prou- 
ver contre  moi,  que  l'accusateur  paraisse  et 
qu'il  le  prouve.  »  11  les  invita  même  à  le  ve- 
nir trouver,  pour  le  juger  d'une  manière 
plus  régulière  et  plus  légitime.  Les  schisma- 
tiques,  ne  pouvant  trouver  aucun  crime  à 
reprocher  à  Cécilien,  furent  réduits  à  dire 
que  celui  qui  l'avait  ordonné,  c'est-à-dire 
Félix  d'Aptonge,  était  traditeur.  Cécilien 
l'ayant  su,  leur  fit  dire  :  «  Si  ceux  qui  m'ont 
ordonné  sont  traditeurs,  s'ils  croient  que 
Félix  ne  m'a  rien  donné  par  l'imposition  de 
ses  mains,  qu'ils  m'ordonnent  eux-mêmes, 
comme  si  je  n'étais  encore  que  diacre.  »  Ce 
qu'il  disait,  non  qu'il  révoquât  en  doute  son 
ordination,  ni  qu'il  reconnût  que  Félix  était 
traditeur;  innis  pour  se  moquer  d'eux  et 
leur  ôter  tout  prétexte,  comme  le  remarque 
saint  Augustin.  Ces  factieux,  ayant  entendu 
cette  parole  de  Cécilien,  dirent  leur  avis 
chacun  en  particulier,  en  commençant  par 
Second  de  Tigise,  président  de  l'assemblée. 
Un  d'eux,  nommé  Marcien,  donna  son  avis 
en  ces  termes  :  «  Notre-Seigneur  a  dit  dans 
l'Evangile  :  Je  suis  la  vraie  vigne,  et  mon 
Père  est  le  vigneron  :  il  coupera  et  jettera  au 
feu  tous  les  ceps  qui  ne  portent  point  de 
fruits.  Donc  ni  les  traditeurs  ,  ni  les  idolâ- 
tres, ni  ceux  qui  sont  ordonnés  dans  le 
schisme  par  les  traditeurs,  ne  peuvent  de- 
meurer dans  l'Eglise  de  Dieu,  s'ils  ne  sont 
reconciliés  par  la  pénitence  après  avoir  re- 
connu et  pleuré  leur  faute.  C'est  pourquoi 
Cécilien,  ayant  été  ordonné  dans  le  schisme 
par  les  traditeurs,  doit  être  excommunié.  » 
Purpurius  de  Limate,  celui-là  même  qui,  dans 
le  concile  d'Ancyrc,  avoua  qu'il  avait  tué 
deux  de  ses  neveux,  dit  avec  sa  fureur  ordi- 
naire, en  parlant  de  Cécilien  :  «  Qu'il  vienne 
recevoir  l'imposition  des  mains,  et  on  lui 
cassera  la  tête  pour  pénitence.  » 

Après  que  tous  eurent  dit  leur  avis,  ils 
condamnèrent  Cécilien  sans  l'avoir  entendu 
et  sans  lui  donner  lieu  de  se  défendre  ,  fon- 
dant leur  jugement  sur  trois  chefs,  savoir  : 
qu'il  n'avait  pas  voulu  se  présenter  à  leur 
concile  ,  qu'il  avait  été  ordonné  par  les  tra- 
diteurs, et  qu'étant  diacre,  il  avait  empêché 
qu'on  apportât  à  manger  aux  martyrs  qui 
étaient  en  prison,  en  sorte  qu'ils  y  étaient 
morts  de  faim.  Ils  condamnèrent  aussi  Félix 
d'Aptonge,  qu'ils  appelaient  la  source  de 
tous  les  maux,  Novelle  de  Tyzique,  Faustin 
de  Tuburbe ,  et  quelques  autres  évéques 
qu'ils  prétendaient  être  traditeurs,  et  tous 
ceux  qui  demeureraient  dans  la  communion 
de  Cécilien.  A  la  suite  de  ce  jugement,  que 
''saint  Augustin  qualifie  d'arrêt  d'une  préci- 
pitation inexcusable  et  dune  horrible  témé- 
rité, dicté  par  la  passion  qui  aveuglait  ces 


471 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


47a 


schismaliques,  ils  procédèrent  à  l'élection 
d'un  autre  évêque  de  Carlhage  en  la  place 
de  Cécilien,  et  ordonnèrent  un  nommé  Ma- 
jorin,  domestique  de  Lucille,  qui  avait  été 
lecteur  sous  Cécilien,  lorsqu'il  n'était  encore 
que  diacre.  Cette  dame,  à  cause  de  cetie  or- 
dination, donna  400  bourses,  et  on  fit  courir 
le  bruit  que  c'était  pour  les  pauvres  ;  mais 
aucun,  ni  des  pauvres  ni  des  ecclésiastiques, 
à  qui  on  avait  coutume  de  faire  part  des 
oblations  des  fidèles,  en  leur  marquant  de 
qui  elles  venaient, afin  qu'on  priât  poureux, 
n'en  toucha  rien.  Les  évêques  schismatiques 
partagèrent  tout  entre  eux.  Purpure  de  Li- 
mate  en  prit  le  quart  pour  lui  seul  :  et  quel- 
ques années  après,  Nondinaire,  diacre  de 
Cirlhe,  protesta  solennellement  que  Lucille 
avait  donné  cette  somme  pour  ordonner  Ma- 
jorin  évêque  de  Carthage  en  la  place  de  Cé- 
cilien, et  que  telle  avait  été  la  source  du 
schisme. 

Avant  que  de  se  séparer,  les  évêques  don- 
nèrent avis  par  toute  l'Afrique  de  ce  qu'ils 
avaient  fait,  et  écrivirent  dans  toutes  les  par- 
ties de  cette  province  pour  détourner  les  fl- 
dèles  de  la  communion  de  Cécilien,  publiant 
contre  lui  et  ses  ordinateurs  le  crime  dont 
ils  étaient  eux-mêmes  coupables.  On  ajouta 
foi  à  leurs  lettres,  et  l'on  crut  innocemment, 
dit  saint  Augustin  ,  ce  qu'elles  portaient, 
parce  qu'il  n'y  avait  rien  dont  on  ne  pût 
croire  des  hommes  coupables,  ni  que  l'Evan- 
gile défendit  de  croire;  mais  quand  on  vit 
que  les  accusateurs  portaient  leur  fureur 
jusqu'à  une  séparation  sacrilège  plutôt  que 
de  céder  à  l'autorité  de  toutes  les  Eglises  qui 
demeuraient  unies  de  communion  avec  Céci- 
lien, plusieurs,  tant  des  évêques  que  des  ec- 
clésiastiques et  du  peuple  d'Afrique,  se  réu- 
nirent à  Cécilien  et  à  l'Eglise  catholique. 
Cécilien  de  son  côté  se  crut  suffisamment 
justifié,  étant  uni  par  des  lettres  de  commu- 
nion qu'il  avait  avec  toutes  les  Eglises,  et 
principalement  avec  l'Eglise  romaine,  où  a 
toujours  été  la  primauté  de  l'Eglise  catho- 
lique. Telle  fut  l'origine  du  schisme  des  do- 
nalistes,  ainsi  nommés  à  cause  de  Donat  des 
Cases-Noires,  et  d'un  autre  Donal,  ([ui  suc- 
céda à  Majorindans  le  titre  d'évêque  de  Car- 
thage. Jbid. 

CARTHAGE  (Concile  de),  l'an  348  ou  349. 
Voy.  Afrique,  l'an  349. 

CARTHAGE  (Concile  de),  l'an  386.  Le  pape 
saint  Sirice  ayant  envoyé  aux  évêques  d'A- 
frique une  lettre  synodale  qui  contenait  les 
canons  dressés  dans  le  concile  qu'il  avait 
tenu  à  Rome  au  mois  de  janvier  de  l'année 
381),  ces  prélats  tinrent  la  même  année  un 
concile  à  Carlhage, où  ils  reconnurent  par  les 
canons  qu'ils  firent  eux-mêmes  ceux  qu'ils 
avaient  reçus  du  pape  saint  Sirice.  Mansi, 
Su,ppl.,  1. 1,  C.231. 

CARTHAGE  (Concile  de),  Carthaginense, 
l'an  390.  Ce  concile  fut  tenu  dans  la  basi- 
licpie  appelée  la  Perpétue  restituée.  11  s'y 
trouva  un  grand  nombre  d'évcques.  On  n'en 
connaît  que  peu,  parce  que  les  sousciiplions 
maniiuenl  dans  nos  exemplaires.   Génélhé- 


lius,  ou  Gcnédius,  évêque  de  Carthage,  y 
présida,  et  l'on  y  fit  treize  canons. 

Le  1"  porte  qu'il  faut  croire  et  prêcher  la 
foi  de  la  Trinité. 

Le  2°  renouvelle  le  règlement  fait  dans  le 
concile  précédent ,  touchant  la  continence 
imposée  aux  évêques,  aux  prêtres  et  aux 
diacres.  Il  établit  la  même  chose  pour  tous 
ceux  qui  servent  à  l'autel. 

Il  faut  savoir  que  quelque  temps  avant  ce 
concile,  il  s'en  était  tenu  un  autre  dans  la 
même  ville,  et  dans  le  palais,  où  l'on  avait 
indiqué  les  matières  que  l'on  traiterait  dans 
celui-ci.  On  y  avait  aussi  fait  divers  règle- 
ments, et  renouvelé  la  loi  de  la  continence 
des  évêques,  des  prêtres  et  des  diacres,  do 
même  que  celle  qui  défendait  aux  prêtres  de 
faire  le  chrême,  de  consacrer  les  vierges,  et  de 
réconcilier  personne  solennellement;  mais 
ces  règlements,  non  plus  que  les  actes  de  ce 
concile,  ne  sont  pas  venus  jusqu'à  nous. 
Conc.  t.  II. 

Le  3°  défend  aux  prêtres  de  faire  le  chrême, 
de  consacrer  les  vierges,  et  de  réconcilier  les 
pénitents  dans  l'assemblée,  ou  la  messe  pu- 
blique. 

Le  4°  dit  qu'il  a  plu  au  concile  de  permet- 
tre aux  prêtres  de  réconcilier  un  pénilent 
malade  et  en  danger,  dans  l'absence  de  l'é- 
véque,  et  avec  sa  permission  après  l'avoir 
consulté. 

On  voit  par  ce  canon  que  l'évêque  était  le 
ministre  ordinaire  de  la  pénitence,  et  le 
prêtre,  seulement  en  son  absence,  en  cas  de 
nécessité,  et  par  son  ordre.  Mais,  comme  il 
pouvait  arriver  que  le  danger  fut  si  pressant 
qu'on  n'eût  pas  le  temps  de  recourir  à  l'é- 
vêque absent,  Balsamon  dit  qu'en  ce  cas  il 
était  permis  au  prêtre  de  réconcilier  le  péni- 
tent moribond,  sans  consulter  l'évêque. 

Le  5*  ne  veut  pas  qu'on  crée  de  nouveaux 
évéchés,  sans  la  permission  Je  l'évêque  du 
lieu. 

Le  6'  décide  que  celui  qui  est  prévenu  de 
crime  ne  doit  pas  être  admis  à  accuser  les 
évêques  ni  les  prêtres. 

Le  7'  défend  à  tous  évêques,  prêtres,  ou 
clercs,  de  recevoir  ceux  qui  auraient  été  ex- 
communiés pour  leurs  crimes,  et  qui,  au  lieu 
de  se  soumettre, se  seraient  pourvus  à  la  cour, 
ou  devant  des  juges  séculiers,  ou  d'autres 
juges  ecclésiastiques. 

Le  8°  porte  que,  si  un  prêtre  excommunié 
par  son  évêque,  au  lieu  de  se  plaindre  aux 
évêques  voisins,  tient  des  assemblées  à  part, 
et  offre  le  saint  sacrifice,  il  sera  déposé,  ana- 
thématisé,  et  chassé  loin  de  la  ville  où  il  de- 
meure, de  peur  qu'il  n'y  séduise  les  simples. 
Mais,  s'il  forme  quelque  plainte  raisonnable 
contre  son  évêque,  il  faudra  l'examiner. 

Le  9'  dit  que  tout  prêtre  qui  offre,  en  quel- 
que lieu  que  ce  soit,  à  l'insu  de  son  évêque, 
agit  contre  son  honneur. 

Le  10' renouvelle  uii  règlement  des  anciens 
conciles,  qui  ordonne  qu'un  évêque  accusé 
suit  jugé  par  douze   autres   évêques  ;   uu 


475 


CAR 


CAR 


ni 


prêtre,  par  six  évéqnes;  el  un  diacre,  par 
trois,  compris  l'évéciue  diocésain. 

Le  11"  recommando  aux  évéques  de  de- 
meurer dans  les  bornes  de  leurs  diocèses, 
sans  rien  entreprendre  sur  les  diocèses  voi- 
sins, parce  que  la  loi  de  Dieu  défend  de  dési- 
rer même  ce  qui  csl  à  autrui. 

Lel2' veulqu'aucun  évéque  n'entreprenne 
d'en  ordonner  un  autre,  en  quelque  nombreux 
concile  que  ce  soit,  sans  l'ordre  par  écrit  du 
primat  de  la  province,  cl  ajoute  qu'avec  cet 
ordre,  trois  évéqucs  suffiront  pour  l'ordina- 
tion, en  cas  de  nécessité. 

Le  13*.  11  y  est  dit  que  Généthélius,  prési- 
dent du  concile,  le  conclut,  en  le  faisant  ap- 
prouver et  signer  par  les  évèques,  avec  cette 
clause  :  «  (Jue  quiconque  n'exécuterait  pas  ce 
qu'il  avait  promis  et  signé,  se  séparerait  lui- 
même  de  la  compagnie  de  ses  frères  ;  »  et  tous 
souscrivirent. 

On  appelle  ce  concile  le  deuxième  de  Car- 
thage,  non  qu'il  n'y  en  ail  eu  plusieurs  autres 
qui  ont  été  tenus  dans  la  même  ville  avant 
lui,  mais  parce  que  nous  n'avons  ni  les  actes 
ni  les  canons  de  ces  conriles,  si  ce  n'est  de 
celui  qui  fut  tenu  sous  l'évéque  Gralus  que 
l'on  appelle,  pour  cette  raison,  le  premier 
concile  de  Cartilage,  el  de  celui-ci  qu'on  ap- 
pelle, pour  la  même  raison,  le  deuxième  con- 
cile de  Carthage.  On  le  trouve  avec  cette 
épigraphe  dans  la  collection  de  Binius,  rap- 
portée par  le  P.  Labbe  :  Conciliiitn  Carthagi- 
nense,  nomine  aecundum;  ordine  temporis, 
inter  Carthaginensia  exstanlia  vere  postre- 
mum  circa  tempora  Cœlestini  papœ.  Binius  a 
suivi  en  cela  Baronius,  qui  a  cru  que  cecon- 
cile  n'avait  été  tenu  qu'en  '••25,  trompé  par 
une  édition  corrompue  de  ce  concile,  qui 
porte  qu'il  fut  tenu  sous  le  consulat  de  Va- 
lentinien  et  de  Théodose,  qui  ne  furent  con- 
suls ensemble  qu'en  't'25.  Mais  c'est  une 
faute  d'impression  ;  et,  au  lieu  de  Théodose, 
il  faut  lire  Néotéricus,  lequel  en  effet  était 
consul  avec  Valenlinien  l'an  390,  que  ce 
conciles'est  tenu,  comme  les  savants  en  con- 
viennent aujourd'hui,  et  comme  le  prouve 
Luc  Holsténius,  dans  l'édition  qu'il  nous  a 
donnée  de  ce  concile,  sur  de  très-bons  ma- 
nuscrits. Les  savants  remarquent  aussi  qu'on 
ne  lit  point  dans  ces  manuscrits  authentiques, 
non  plus  que  dans  l'édition  d'Holsténius,  les 
noms  d'Aurèle,  d'Alipe,  d'Kpigone,  et  des 
autres  évéques  interlocuteurs,  qu'on  lit  dans 
l'édition  de  Binius;  ce  qui  vient  apparem- 
ment de  ce  que  ceux  qui  ont  donné  l'édition 
vulgaire  du  second  concile  de  Carthage  en 
ont  tiré  les  canons  du  Code  africain,  tels 
qu'ils  avaient  été  adoptés  et  renouvelés  par 
les  PP.  du  quatrième  concile  de  Garlhage  de 
l'an  '►19,  qui  avaient  proposé  ces  canons 
sous  leurs  propres  noms,  el  non  pas  sous 
les  noms  des  PP.  du  concile  de  l'an  390  ;  d'oii 
il  est  arrivé  que  les  canons  du  second  con- 
cile de  Carthage,  tels  qu'ils  sont  dans  le 
Code  africain,  ont  retenu  les  noms  d'Aurèle 
el  des  autres  évéques  qui  élaiont  avec  lui  au 
concile  de  Garthaf^e  de  l'an  il9;  au  lieu  (ju'on 
lit  dans  l'édition  d'Holsténius  le  nom  de  Gé- 


nélliélius,  el  ceux  des  autres  évêcpies  qni 
composaient  avec  lui  le  second  coiiiùle  do 
Carthage  de  l'an  390.  Lab.,  t.  Il  ;  U'ard.,  t.  I; 
I).  Ceillicr,Hist.  des  nut.  sacrés  et  eccl.,  t.  V, 
/).  (\\)\  et  suiv.;  Yan-Espen,  Jur.  Ecct.univ., 

t.  m,  p.  2t;3. 

CARTIIAdE  (Conciliabule  de),  l'an  .'WS. 
La  mort  de  l'arménien,  successeur  de  Donat, 
arrivée  vers  l'an  390,  fut  suivie  d'un  schisme 
entre  les  donalistes,  dont  voici  l'origine.  Pri- 
mien,  élu  évéque  de  Garlhage  en  la  place  do 
Parménicn,  condamna  et  excommunia  le 
diacre  Maximien,  dont  il  se  prétendait  of- 
fensé. Celui-ci,  mécontent  d'une  censure  qu'il 
ne  croyait  pas  mériter,  se  sépara  à  son  tour 
de  la  communion  de  son  évoque,  et  clant  allé 
trouver  les  évéques  voisins,  lit  un  parti  con- 
tre lui,  l'accusant  en  particulier  d'admettre 
à  sa  communion  des  personnes  indignes.  11 
parait  que  pour  gagner  ces  évéques,  il  em- 
ploya le  crédit  d'une  femme,  et  que  ce  fut 
aussi  par  le  moyen  de  celle  femmequ'il  gagna 
les  anciens  de  la  ville  de  Carthage.  Car  ils 
écrivirent  à  tous  les  évèques  de  leur  parti, 
les  priant  avec  larmes  de  venir  promptement 
à  Garlhage  purger  l'honneur  de  l'Eglise,  et 
examiner  une  affaire  si  importante.  Ces  évé- 
ques y  vinrent  au  nombre  de  quarante-trois; 
ils  voulaient  prendre  connaissance  de  cette 
affaire  en  présence  de  Primien  ;  et  pour  l'en- 
gager à  se  trouver  à  leur  assemblée,  ils  l'en 
ûrenl  prier  par  des  députés  qu'ils  lui  en- 
voyèrent jusqu'à  trois  fois  ;  mais  il  refusa 
constamment  de  paraître  devant  eux,  elil  ne 
voulut  pas  même  leur  permettre  de  l'aller 
trouver  chez  lui,  comme  ils  le  lui  avaient 
demandé,  et  maltraita  de  paroles  leurs  dépu- 
tés. Quelque  irrégulier  que  fûl  son  procédé, 
les  évéques  du  concile  ne  voulant  rien  pré- 
cipiter, se  contentèrent  d'ordonner  que  Pri- 
mien fût  admis  à  se  justifier  dans  un  concile 
plus  nombreux,  qui  devait  se  tenir  peu  de 
temps  après.  Pour  la  suite,  voy.  Cibarsussi, 
l'an  393. 

CARTHAGE  (Conciles  de),  Carthaginensia, 
l'an  397.  L'on  tint ,  en  l'année  397,  deux 
conciles  à  Carthage  :  l'un  le  2(5  juin,  l'autre 
le  28  août.  La  proximité  de  ces  deux  con- 
ciles les  a  fait  confondre  :  on  doit  cependant 
les  distinguer.  Les  dates  en  sont  absolument 
différentes  dans  le  grec  comme  dans  le  latin; 
el  ils  sont  distingués  l'un  de  l'autre  dans  la 
collection  de  Denys  le  Petit.  Le  concile  du 
26  juin  ne  fut  qu'un  concile  provincial,  et 
ne  fil  qu'un  canon  ,  qui  porte  qu'il  ne  sera 
permis  à  aucun  évéque  de  passer  la  mer 
sans  avoir  une  lettre  formée,  ou  l'agrément 
de  son  primat.  Nous  n'avons  rien  autre  chose 
de  ce  concile. 

L'autre  concile,  dit  3"  de  Carthage,  fut  tenu 
le  28  août,  dans  la  salle  du  conseil,  ou,  selon 
d'autres,  dans  la  sacristie  de  la  lasilique  Res- 
titule  ou  Restituée,  sous  le  consul.it  de  Cœsa- 
rius  et  d'Allicus.  Aurélius  y  présida;  el  qua- 
rante-quatre évéques  y  souscrivirent  :  entre 
autres,  Victor  de  Puppiane,  Evangèie  d'As- 
sur,  et  saint  Augustin  d'Hippone,  ordonné 
évéque  de  celle  ville  au  mois  de  décembre  do 


475 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


47S 


l'an  395.  Les  diacres,  ceux  apparemment  de 
l'Eglise  de  Carlhage ,  furent  présents  au 
concile,  mais  debout,  tandis  que  les  évêques 
étaient  assis.  On  ne  lit  pas  qu'il  y  ait  eu  des 
prêtres.  Aurélius  le  commença  par  la  lec- 
ture de  l'iibrégé  des  canons  d'Hippone,  que  les 
évéques  de  la  Byzacène  lui  avaient  envoyés, 
et  de  la  lettre  que  Musonius,  primat  de  celte 
province,  y  avait  jointe.  Les  PP.  de  Car- 
lhage confirmèrent  tous  ces  canons,  et  en 
firent  beaucoup  d'autres ,  dont  un  grand 
nombre  se  trouvent  en  substance  dans  ceux 
du  concile  dHippone,  et  probablement  en- 
core dans  quelques  autres  conciles;  ce  qui 
a  fait  croire  aux  savants  que  ceux  que  nous 
avons  sous  le  nom  du  troisième  concile  de 
Carlhage,  ne  sont  qu'une  compilation  mal 
digérée  de  canons  de  divers  conciles  ;  et 
qu'on  ne  doit  reconnaître,  comme  apparte- 
nant au  troisième  concile  de  Carlhage,  que 
ceux  qui  portent  ce  nom  dans  le  code  des 
canons  d'Afrique  de  la  collection  de  Dcnys 
le  Petit.  Quant  à  ceux  que  nous  avons,  sous 
le  même  nom,  dans  la  collection  d'Isidore, 
et  les  autres,  ils  sont  au  nombre  de  cin- 
quante. 

Le  1"  porte  que  tous  les  évêques  d'A- 
frique recevront  de  l'Eglise  de  Carlhage  l'in- 
struction du  jour  auquel  on  doit  célébrer  la 
Pâque. 

Le  2°, que,  de  peur  que  les  affaires  ecclé- 
siastiques ne  vieillissent  au  préjudice  du 
peuple,  le  concile  général  d'Afrique  s'as- 
semblera tous  les  ans;  que  toutes  les  pro- 
vinces qui  ont  dos  premiers  sièges  y  en- 
verront trois  députés  de  leurs  conciles  par- 
ticuliers, et  pas  plus  de  trois,  de  peur  d'être 
à  charge  à  leurs  hôles,  c'esl-à-dire  aux  évê- 
ques qui  exerçaient  l'hospitalité  envers  leurs 
confrères.  Ce  canon  excepte  la  province  de 
Tripoli,  qui,  à  cause  du  petit  nombre  de 
ses  évêques,  ne  devait  envoyer  qu'un  dé- 
puté. 

Le  3"=  porte  qu'en  ordonnant  les  évêques, 
ou  les  clercs,  ceux  qui  les  ordonneront,  leur 
liront  auparavant  les  décrets  des  conciles, 
afin  qu'ils  n'en  prétendent  cause  d'igno- 
rance. Possidius,  au  chapitre  8  de  la  Vie  de 
saint  Augustin,  remarque  que  ce  fut  ce  Père 
qui  fit  faire  ce  troisième  canon,  afin  que  les 
autres  ne  commissent  point  la  faute  dans 
laquelle  il  clait  tombé,  ayant  été,  par  igno- 
rance, ordonné  cvêque  du  vivant  de  Va- 
lero, son  prédécesseur,  contre  la  défense  du 
concile  de  Nicée.  Cette  remarque  de  Possi- 
dius prouve  que  saint  Augustin  assista  à  ce 
troisième  concile  de  Carlhage,  quoique  quel- 
ques-uns le  révoquent  en  doute  sur  des  rai- 
sons assez  légères. 

Le  k'  défond  d'ordonner  un  diacre,  ni  de 
consacrer  une  vierge,  avant  l'âge  de  vingt- 
cinq  ans;  et  aux  lecteurs,  de  saluer  le  peu- 
ple. Ce  canon,  dans  quelques  anciens  exem- 
plaires, ajoulo  qu'on  n'ordonnera,  même  à 
l'âge  de  vingl-clnq  ans,  que  coux  que  l'on 
trouvera  iiisiruits  dans  les  saintes  Ecritu- 
res, et  qui  auront  élé  élevés,  dès  l'enfance, 
dans  la  science  de  l'Egliso,  afin  qu'ils  puis- 


sent enseigner  la  foi,  et  la  soutenir  contre 
ceux  qui  la  combattent. 

Pour  entendre  la  partie  de  ce  canon  qui 
défend  aux  lecteurs  de  saluer  le  peuple,  il 
faut  observer,  avec  M.  de  l'Aubespine ,  que, 
du  temps  du  troisième  concile  de  Carlhage, 
la  coutume  était  que  les  lecteurs  lussent 
l'Evangile  qui  devait  être  expliqué  par  l'é- 
vêque.  Avant  de  commencer  la  lecture  de 
l'Evangile,  le  lecteur  saluait  le  peuple,  en 
disant  à  haute  voix  :  Pax  vobis,  comme  le 
diacre  dit  aujourd'hui  Dominus  vobiscum: 
mais  parce  que  les  PP.  du  concile  regar- 
daient celle  cérémonie  comme  une  salulation 
divine,  et  adoptée  par  l'Eglise  pour  donner 
la  paix  de  Jésus-Christ ,  en  sorte  que  celui 
qu'on  saluait  par  celte  formule  paraissait 
admis  à  la  communion  et  à  la  paix  de  l'E- 
glise ;  le  concile  l'inlordit  aux  lecteurs, 
comme  élant  Irop  importante  et  trop  élevée 
pour  eux.  Elle  fui  même  dans  la  suite  ré- 
servée aux  évêques,  à  l'exclusion  des  diacres 
et  des  prélros. 

Le  5'  défend  de  donner  les  sacrements  aux 
catéchumènes,  même  durant  les  jours  so- 
lennels de  Pâques,  si  ce  n'est  celui  du  sel 
qu'on  a  coutume  de  leur  donner,  parce  que, 
si  les  fidèles  ne  changent  pas  de  sacrements 
pendant  ces  fêtes,  les  catéchumènes  ne  doi- 
vent pas  non  plus  en  changer. 

Les  interprèles  sont  embarrassés  pour 
expliquer  ce  canon  ,  et  pour  déterminer  (juel 
est  ce  sacrement  que  l'on  défend  de  donner 
aux  catéchumènes  pendant  les  fêtes  de  Pâ- 
ques. Ce  ne  peut  être  l'Eucharistie,  puisqu'il 
ne  leur  était  permis  de  la  recevoir  en  aucun 
temps.  11  faut  donc  que  ce  soient  les  eulogies 
publiques  qu'on  appelait  sacrements,  et,  en 
général,  tout  signe  myslique  et  sacré,  hors 
celui  du  sel  qu'on  leur  donnait  à  la  messe, 
et  les  jours  de  fête ,  aussitôt  qu'ils  étaient 
catéchumènes,  pour  les  préparer  de  loin  à 
la  réception  de  l'Eucharistie.  Les  oblalions 
des  fidèles,  comme  le  pain,  le  vin,  l'huile, 
le  miel,  le  lait,  et  autres  choses  semblables, 
s'appelaient  sacrements,  dans  le  langage  des 
PP.,  parce  qu'on  en  détachait  quelques  par- 
ties, surtout  du  pain  et  du  vin ,  après  qu'elles 
avaient  été  bénites,  et  qu'on  les  portait  aux 
fidèles  pour  leur  tenir  lieu  d'une  sorte  de 
communion,  de  sacrement  et  de  mystère. 
On  en  donnait  aussi  aux  catéchumènes.  Mais 
parce  que  le  sel  était  leur  principal  sacre- 
ment, et  que  les  fidèles,  pendant  la  solen- 
nité de  Pâques,  n'offraient  que  du  pain  et 
du  vin,  les  PP.  du  concile  ordonnent  qu'on 
ne  donnera  pendant  ce  saint  temps  aux 
catéchumènes,  que  du  sel,  qui  est  leur  sa- 
crement ordinaire  et  principal ,  puisque  los 
fidèles  eux-mêmes  ne  changent  point  leurs 
sacrements,  ou  leurs  oblations,  pendant  le 
même  temps,  et  qu'ils  se  contentent  d'ofl'rir 
du  pain  et  du  vin;  d'où  il  serait  arrive  que, 
si  l'on  tût  donné  aux  catéchumènes  d'autres 
sacrements  que  le  sel ,  comme  le  lait  et  le 
miol,  il  aurait  fallu  les  bénir  exprès  pour 
eux  ;  ce  qui  n'était  pas  permis,  puisqu'on 
ne  leur  donnait  jamais  que  des  particules 


477 


CAR 


CAR 


478 


tirées  des  oblations  des  fidèles,  qui  araicnt 
reçu  la  bénédiclioii.  Que  si  l'on  dit  que,  les 
fidèles  n'offrniil  |)oint  de  sel  pendant  la  so- 
lennité de  Pâques,  on  ne  pouvait  en  déta- 
cher aucunes  particules  pour  les  eatéeliu- 
mènes,  non  plus  que  des  autres  oblations 
inusitées  dans  ces  saints  jours  ,  on  ré|)ond 
que,  le  sel  étant  le  sacrement  ordinaire  des 
caléchuinènes ,  comme  l'enseigne  ce  cin- 
quième canon,  on  avait  soin  de  leur  en  ré- 
server de  celui  qui  avait  été  béniltiupara- 
vant. 

Dans  le  6«  il  est  dit  que  l'on  no  donnera 
pas  l'Eucbarislic  aux  corps  des  morts  ;  car 
le  Seigneur  a  dit  :  «  Prenez  ,  et  mangez,  n 
Les  cadavres  ne  peuvent  ni  prendre  ni  man- 
ger; et  il  était  à  craindre  que,  si  on  la  leur 
eût  accordée,  les  faibles  d'entre  les  frères  ne 
se  fussent  imaginé  qu'on  pouvait  aussi  bap- 
tiser les  morts. 

Le  1'  déclare  que  l'accusation  contre  un 
évéque  doit  être  portée  au  primai  de  la 
province,  et  que  l'accusé  ne  doit  être  sus- 
pendu de  la  communion  qu'en  cas  qu'étant 
appelé  par  le  primat,  il  ne  se  présente  pas 
dans  le  mois  du  jour  qu'il  aura  reçu  ses  let- 
tres. S'il  a  une  excuse  légitime,  il  aura  un 
délai  d'un  second  mois,  après  lequel  il  sera 
hors  de  la  communion,  jusqu'à  ce  qu'il  se 
justifie.  S'il  ne  vient  pas  même  au  concile 
annuel,  il  sera  réputé  s'être  condamné  lui- 
même.  Pendant  le  temps  qu'il  sera  excom- 
munié, il  ne  communiquera  pas  même  avec 
son  peuple.  Si  l'aecusateur  manque  à  quel- 
ques journées  de  la  cause,  il  sera  excommu- 
nié, et  l'évêque  accusé  rétabli.  L'accusateur 
ne  sera  point  admis,  s'il  n'est  lui-même  sans 
reproche. 

Le  8'  prescrit  la  même  forme  et  le  même 
délai  pour  le  jugement  d'un  prêtre  ou  d'un 
diacre;  mais  c'est  leur  évêque  qui  doit  les 
juger  avec  les  évêques  voisins.  Il  doit  en 
appeler  cinq  pour  un  prêtre,  et  deux  pour 
un  diacre.  11  juge  seul  les  autres  per- 
sonnes. 

Le  9'  et  le  10  regardent  encore  les  juge- 
ments ecclésiastiques.  Un  évêque,  un  prêtre 
ou  un  autre  clerc  qui,  étant  poursuivi  dans 
l'église,  a  recours  au  juge  séculier,  si  c'est 
en  matière  criminelle,  sera  déposé,  quoi- 
qu'il ait  été  absous  ;  si  c'est  en  matière  ci- 
vile, il  perdra  ce  qui  lui  a  été  adjugé ,  s'il 
veut  garder  sa  place  dans  le  clergé,  pour 
l'affront  qu'il  a  fait  à  l'Eglise,  en  témoignant 
se  défier  de  son  jugement.  On  n'imputera 
rien  au  juge  ecclésiastique  dont  la  sentence 
aura  été  cassée  sur  l'appel  par  son  supérieur 
ecclésiastique ,  s'il  n'est  convaincu  de  s'être 
laissé  corrompre  par  animosité  ou  par  fa- 
veur. 11  n'y  a  point  d'appel  des  juges  choi- 
sis du  consentement  des  parties. 

Le  11°  défend  aux  entants  des  évoques  ou 
des  clercs  de  donner  des  spectacles  profanes, 
et  même  d'y  assister,  comme  cela  était  dé- 
fendu aux  laïques  eux-mêmes;  et  le  12  ,  de 
contracter  mariage  avec  les  païens,  les  hé- 
rétiques ou  les  schisuiatiques. 


Le  13"  défend  aux  évéqucs  et  aux  clercs 
de  rien  donner  par  donation,  ou  par  testa- 
ment, à  ceux  qui  ne  sont  pas  chrétiens  ea- 
tlioliciues,  quoique  leurs  parents  ;  elle  14-° 
leur  défend  aussi  d'émanciper  leurs  en- 
fants qu'ils  ne  soient  siirs  de  leurs  mœurs. 

Le  15°  défend  encore  à  tons  les  clercs 
d'être  ou  fermiers,  ou  gens  d'affaires,  ou  de 
gagner  leur  vie  à  aucun  trafic  sordide;  car 
il  est  écrit:  «  Celui  qui  est  enrôlé  au  service 
de  Dieu  ne  s'embarrasse  point  dans  les  af- 
faires séculières.  » 

Le  1G°  interdit  l'usure  aux  clercs,  et  leur 
défend  de  rien  prendre  au  delà  de  ce  qu'ils 
auront  prêté. 

Le  17'.  «  Aucune  femme  étrangère  ne  doit 
demeurer  avec  aucun  des  clercs,  mais  seu- 
lement la  mère,  l'aïeule,  les  tantes,  les 
sœurs,  les  nièces,  celles  de  leurs  familles 
qui  y  demeuraient  avant  leur  ordination,  lei 
femmes  de  leurs  enfants  mariés  depuis,  ou 
de  leurs  esclaves.  » 

Le  18'.  a  On  ne  doit  ordonner  les  clercs  , 
ni  évêques,  ni  prêtres,  ni  diacres,  jusqu'à 
ce  qu'ils  aient  rendu  chrétiens  catholiques 
tous  ceux  qui  sont  dans  leur  maison.  » 

Le  19  .  «  Les  lecteurs  étant  venus  en  âge 
de  puberté  seront  obligés  de  se  marier,  ou 
de  faire  profession  de  continence.  »  Ce  ca- 
non est  conçu  différemment  dans  quelques 
anciens  manuscrits,  et  porte  que  «  les  lec- 
teurs liront  jusqu'à  l'âge  de  puberté  ;  qu'en- 
suite ils  ne  liront  plus ,  à  moins  qu'ils  n'é- 
pousent une  femme  d'une  pudicilé  invio- 
lable ,  ou  s'ils  ne  font  profession  de  conti- 
nence. » 

Le  20°.  «  Aucun  évêque  ne  doit  usurper  le 
peuple  d'autrui ,  ni  rien  entreprendre  dans 
le  diocèse  de  l'un  de  ses  collègues.  » 

Le  21°.  «  L'évêque  ne  peut  retenir  ou  pro- 
mouvoir aux  ordres  dans  son  Eglise,  un  clerc 
étranger,  sans  la  permission  de  son  évêque.» 
On  comprend  sous  le  nom  de  clerc  les  lec- 
teurs, les  psalmistes,  les  portiers. 

Le  aâ".  (t  On  n'ordonnera  aucun  clerc  qu'il 
ne  soit  éprouvé  par  l'examen  de  l'évêque,  ou 
le  témoignage  du  peuple.  » 

Le  23°. «Dans  les  prières,  on  ne  mettra 
point  le  nom  de  Dieu  le  Père  à  la  place  de 
celui  du  Fils;  à  l'uutel,  on  adressera  tou- 
jours ses  prières  au  Père.  Ceux  qui  copie- 
ront des  prières  ne  s'en  serviront  point , 
qu'ils  ne  les  aient  com^nuniquées  aux  per- 
sonnes les  mieux  instruites.  » 

Le  2i°.  «  On  n'offrira  à  l'autel,  pour  le  sa- 
crement du  corps  et  du  sang  de  Notre- Sei- 
gneur Jésus-Christ ,  que  ce  qu'il  a  ordonné, 
c'est-à-dire  du  pain  et  du  vin  mêlé  d'eau  ;  et 
pour  les  autres  sacrifices  ,  c'est-à-dire  les 
prémices,  que  des  raisins  et  des  blés.  »  Quel- 
ques manuscrits  ajoutent  que,  quoiqu'on 
offre  aussi  sur  l'autel  ces  prémices,  aussi 
bien  que  le  miel  et  le  lait,  que  l'on  avait 
aecoulumé  d'offrir  le  jour  le  plus  solennel 
de  Pàc|ues,  pour  les  nouveaux  baptisés,  on 
tes  i- bénissait  d'une  manière  particulière» 


47^ 


DICTIONNAlKE  DtS  CONCILES. 


480 


pour  les  distinguer  du  sacrement  du  corps  et 
du  sang  du  Seigneur. 

Le  25'  ordonne  que  les  clercs  et  ceux  qui 
ont  fjiil  vœu  de  continence,  n'iront  point  voir 
les  veuves  ou  les  vierges  sans  en  avoir  eu 
auparavant  la  permission  des  évêques  ou 
des  prêtres  ;  qu'ils  ne  seront  pas  seuls,  mais 
qu'ils  seront  accompagnés  par  d'auties  ec- 
clésiastiques, ou  par  les  personnes  que  l'évê- 
que  et  les  prêlres  leur  auront  données  ;  (jue 
même  les  cvéques  et  les  prêtres  ne  les  visi- 
teront point  seuls,  mais  en  présence  d'ecclé- 
siastiques ou  d'autres  chrétiens  d'une  pro- 
bité connue. 

Le  26'.  «  L'évéque  du  premier  siège  ne 
sera  point  nommé  prince  des  prêtres ,  ou 
souverain  prêtre,  ou  d'un  autre  titre  sem- 
blable, mais  seulement  évêque  du  premier 
siège.  »  Gralien  qui  rapporte  ce  canon,  diat. 
99,  can.  3,  y  a  ajouté  de  lui-même  :  Univer- 
salis  nntem,  nec  eliam  Rom.  ponlifex  appelle- 
tiir.  Mais  ces  paroles  ne  sont  point  du  con- 
cile ;  et,  quand  elles  en  seraient,  ce  concile 
n'étant  qu'un  concile  national  de  l'Eglise 
d'Afrique,  ne  peut  regarder  que  les  mélro- 
polilains  de  cette  Eglise  ,  et  nullement  le 
pape,  ni  l'Eglise  universelle;  d'oii  rient  que 
c'est  sans  aucun  fondement  que  les  centu- 
rialeurs  de  Magdebourg  produisent  ce  canon 
avec  emphase  contre  les  papes ,  comme  si 
une  Eglise  particulière,  telle  que  celle  d'A- 
frique, avait  pu  leur  prescrire  des  lois.  Au 
reste,  l'esprit  de  ce  canon  n'est  ]ias  de  con- 
fondre la  hiérarchie,  ni  de  retrancher  le  pou- 
voir des  grands  évêques,  mais  seulement  la 
vaine  enflure  elles  titres  ambitieux  ;  et  c'est 
peut-être  de  là  qu'est  venu  le  nom  déprimât, 
que  prenaient  en  Afrique  les  premiers  évê- 
ques de  chaque  province. 

Le  27'.  «  Les  clercs  n'entreront  point  dans 
les  cabarets  pour  boire  ou  manger,  sinon 
par  la  nécessité  des  voyages.  » 

Le  28°.  «  Les  évêques  ne  passeront  point 
la  mer  sans  la  permission  et  la  lettre  formée 
de  l'évéque  du  premier  siège  de  chaque  pro- 
vince, qui  doit  aussi  adresser  les  lettres  du 
concile  aux  évêques  d'outre-mer.  » 

Le  29'.  «  On  ne  célébrera  qu'à  jeun  le  sa- 
crement de  l'autel,  si  ce  n'est  le  jeudi  saint, 
et  quand  on  fera  des  funérailles  après  dîiuîr.» 
On  voit  par  là  qu'on  célébrait  la  messe  à 
jeun  en  Afrique,  excepté  le  jour  du  jeudi 
saint ,  qui  était  le  jour  anniversaire  de  la 
cène  du  Seigneur  ;  mais  les  PP.  du  concile 
in  Trullo  m-  voulurent  point  admettre  cette 
cxceplion.  On  voit  aussi  qu'on  se  hâtait  d'of- 
frir le  saint  sacrifice  quand  une  personne 
était  morte  ,  el  qu'un  l'ollrait  même  le  soir, 
quand  les  prêlres  qui  devaient  faire  les 
funérailles  ou  recommandations,  étaient  à 
jeun. 

Le  30'.  «  Les  évêques  ni  les  clercs  ne  inan- 
geront  point  dans  les  églises,  si  ce  n'est  en 
passant  et  par  la  nécessité  dos  voyages  ;  et 
on  doit  empêcher,  autant  qu'il  se  pourra,  les 
peuples  d'y  mangi-r  aussi.  »  On  voit  par  ce 
canon  que  l'uncicn  usage  de  faire  dans  les 


églises  les  festins  nommés  agapes,  n'est  to- 
léré qu'à  l'égard  des  clercs  qui  sont  en 
voyage,  et  qui  ne  trouvent  point  à  manger 
ailleurs,  comme  l'explique  Zonare.  Quant 
aux  laïques,  le  concile  ne  le  tolère  par  rap- 
port à  eux,  qu'autant  qu'il  serait  trop  diffi- 
cile de  l'empêcher,  à  cause  de  l'entêtement 
du  peuple.  Les  savants  bénédictins  qui  nous 
ont  donné  les  ouvrages  de  saint  Augustin, 
croient  que  ce  fut  lui  qui  fit  dresser  ce  canon 
dans  le  concile  d'Hippone,  en  393,  lorsqu'il 
n'était  encore  que  prêtre. 

Le  31'.  «  C'est  à  l'évéque  à  régler  le  temps 
de  la  pénitence,  selon  la  grandeur  et  la  dif- 
férence des  pèihés.  » 

Le  32  .  «  Le  prêtre  ne  doit  point  réconci- 
lier un  pénitent  sans  l'ordre  de  l'évéque,  si 
ce  n'est  que,  l'évéque  élant  absent,  il  y  ait 
nécessité.  On  imposera  les  mains  devant 
l'abside,  c'est-à-dire  devant  le  sanctuaire,  à 
un  pénitent  ([uel  qu'il  soit,  dont  le  crime 
aura  élé  public  et  connu  dans  toute  l'E- 
glise. » 

Le  33'.  «Les  vierges  qui  auront  perdu 
leurs  parenis  ,  à  la  garde  desquels  elles 
éiaient,  seront  mises,  par  le  soin  de  l'évéque, 
ou  du  prêtre  en  son  absence,  dans  un  mo- 
nastère de  vierges  ,  ou  en  compagnie  de 
quelques  femmes  vertueuses,  de  peur  qu'é- 
tant vagabondes  elles  ne  blessent  la  réputa- 
tion de  l'Eglise.  »  On  croit  que  le  mot  de 
monastère  esi  une  addition  faite  après  la  fon- 
dation des  monastères,  puisque,  du  temps 
de  ce  concile  de  Garthage,  les  vierges  vi- 
vaient encore  dans  les  maisons  particulières, 
et  n'étaient  point  renfermées  dans  des  mo- 
nastères 

Le  34'.  «Les  malades  qui  ne  peuvent  ré- 
pondre seront  baptisés  sur  le  témoignage  de 
ceux  qui  sont  auprès  d'eux.» 

Le  35'.  «  On  ne  refusera  ni  le  baptême  ni 
la  pénitence  aux  gens  de  théâtre ,  ni  aux 
apostats  convertis.  » 

Le  3C'.  «Le  prêtre  ne  consacrera  point  de 
vierges  sans  l'ordre  de  l'évéque,  et  ne  fera 
jamais  le  saint  chrême.  » 

Le  37'.  «  Les  clercs  ne  doivent  point  s'ar- 
rêter dans  une  autre  ville  que  celle  de  leur 
résidence,  sinon  pour  des  causes  approuvées 
par  l'évéque  ou  par  les  prêtres  du  lieu.  » 

Le  ."58'  dit  que  les  rebaptisations,  les  réor- 
dinations et  les  translations  des  évêques 
étant  défendues  dans  le  concile  plénier  de 
Capoue,  on  s'adressera  au  gouverneur  de  la 
province  de  Slèfe  pour  faire  chasser  Cresco- 
nius,  <]ui  avait  abandonné  l'évêché  de  Ville- 
rége  dans  la  Numidie,  pour  s'emparer  de 
relui  de  Tubia  ou  Tubune,  dans  la  province 
de  Slèfe,  «  supposé  qu'il  persiste  dans  son 
usurpation.  » 

Le  39'.  Honorât  et  Urbain,  députés  de  la 
province  de  Stèfe ,  qui  avaient  formé  les 
plaintes  contre  Cresconius  ,  en  formèrent 
aussi  contre  deux  évêques  de  Numidie.  qui 
avaient  ordonné  un  évêque,  et  demandèrent 
que  les  ordinations  ne  pusseut  être  faites  par 


431 


CAR 


CAR 


48S 


moins  de  douxo  évéqtics.  Mais  Aiirélius,  6v(^- 
quc  (le  Cartliaf^e,  réponilil  :  «  On  gardera 
l'ancienne  règle  qui  en  prcseril  au  moins 
trois,  à  cause  des  provinces  comme  celles 
d'Arzuger  et  de  Tripoli,  où  il  y  a  peu  d'évê- 
ques,  et  qui  sont  voisines  des  barbares.  » 

Le  'lO".  «  S'il  s'élève  néanmoins  quelque 
conlradietion  dans  l'élection  d'un  évoque, 
trois  ne  doivent  plus  suffire  pt)ur  le  juslilier; 
il  y  en  faut  ajouter  un  ou  deux,  et  l'opposi- 
tion doit  être  vidée  dans  le  lieu  même  pour 
lequel  il  doit  être  ordonné,  avant  de  procé- 
der à  l'ordinalion.  » 

Le  k\'  porle  que  l'évéquo  de  Carthage 
marquera  le  jour  où  il  faudra  célébrer  la 
Pâque,  dans  le  concile  qui  doit  se  tenir  tous 
les  ans,  afin  que  les  députés  qui  y  assiste- 
ront puissent  le  publier  à  leur  retour  du 
concile. 

Le  ^2»  et  le  43°  défendent  d'ériger  en  évé- 
ché  une  église,  sans  le  consentement  de  l'é- 
véque  du  diocèse  où  cette  église  est  située, 
si  ce  n'est  par  rapport  aux  évéques  qui  se 
mettent  peu  en  peine  de  communiquer  avec 
leurs  confrères,  et  refusent  métne  de  venir 
aux  conciles  lorsqu'ils  y  sont  appelés.  De 
tels  évêques  doivent  être  déposés  et  chassés, 
s'il  est  besoin,  par  l'autorité  séculière,  dit 
Aurélius,  avec  l'approbation  de  tous  les  évê- 
ques du  concile.  On  voit  par  ces  deux  canons 
et  par  les  suivants  qu'on  s'adressait  à  l'évê- 
que  de  Carthage  pour  l'érection  des  évêchés 
en  Afrique,  puisque  Aurélius  assure  qu'il  a 
toujours  exigé  et  qu'il  exigera  toujours  le 
consentement  de  l'évéqiie  diocésain,  quand 
il  s'est  agi  ou  qu'il  s'agira  d'ériger  en  évêché 
une  église  de  son  diocèse. 

Le  V-I-'  défend  de  prendre  un  clerc  d'un  au- 
tre diocèse,  sans  le  consentement  de  l'évé- 
que  diocésain. 

Le  45'  porte  que  l'évêque  de  Carthage 
avait  toujours  eu  le  droit  d'ordonner  des  évê- 
ques partout  où  l'on  en  demandait,  en  les 
prenant  partout  où  il  voulait,  même  sans  le 
consentement  et  malgré  le  refus  des  évêques 
diocésains,  après.une  réquisition. 

Le  hG'  ordonne  que  celui  qui  aura  été  fait 
évêque  d'un  lieu  où  il  n'y  en  avait  point  au- 
paravant se  contentera  du  peuple  pour  lequel 
il  aura  été  ordonné,  sans  rien  entreprendre 
sur  le  diocèse  qui  reste  à  l'Eglise  matrice, 
c'est-à-dire  de  celle  dont  la  sienne  a  été  tirée. 

Le  47"  contient  une  liste  des  livres  cano- 
niques, entièrement  conforme  à  celle  que 
nous  suivons  aujourd'hui. 

Le  kS"  regarde  les  donatistes,  et  porte  que 
«  ceux  qui  dans  leur  enfance  auront  été  bap- 
tisés chez  les  donatistes  ne  laisseront  p.is, 
après  leur  conversion,  de  pouvoir  être  ad- 
mis au  ministère  du  saint  autel.  » 

Le  49'  porte  que  «  les  évéques,  les  prêtres, 
les  diaores  et  tous  les  autres  clercs  qui, 
n'ayant  rien  au  temps  de  Uur  ordination' 
acquièrent  ensuite  des  héritages  en  leur  non», 
seront  réputés  usurpateurs  des  biens  sacrés,' 
s'ils  ne  les  donnent  à  l'Eglise;  mais  s'il  leur 


est  venu  du  bien  par  donation  ou  par  suc- 
cession, ils  en  peuvent  disposer.  » 

Le  .')0'  conti(Mit  la  conclusion  du  concile, 
le  consentement  et  la  souscription  des  évê- 
ques, au  nombre  de  quarante-cjuatre. 

Oratien  et  quelques  écrivains  postérieurs 
citent  cin(|  autres  canons,  comme  d'un  con- 
cile de  Carthage,  sans  mar(|uer  du(iuel  ils 
sont  tirés;  si  c'est  du  premier,  du  second  ou 
du  troisième.  Le  premier  canon  défend  do 
rien  exiger  do  ceux  qui  amènent  leurs  en- 
fants pour  être  baptisés;  mais  il  permet  de 
recevoir  d'eux  ce  qu'ils  offriront  volontaire- 
ment. Le  second  permet  de  révoquer  les  alié- 
nations des  biens  ecclésiastiques,  à  titre  de 
précaire,  quand  elles  ont  été  faites  sans  rai- 
son, c'est-à-dire  sans  nécessité  et  sans  uti- 
lité. On  n'appelle  plus  précaires  ces  sortes 
de  contrats,  mais  cmpinjtéoses  ou  censives,  et 
mieux  encore  baux  à  ferme.  Le  troisième  dé- 
fend de  donner  la  communion  qu'tà  la  fin  de 
la  vie  à  celui  qui  aura  accusé  un  évêque,  un 
prêtre  ou  un  diacre  d'un  crime  qu'il  n'aura 
pu  prouver.  Le  quatrième  veut  qu'on  pu- 
nisse sévèrement  un  clerc  ou  un  moine  qui 
lient  des  discours  de  bouffon  et  propres  à 
faire  rire.  Le  cinquième  ordonne  la  peine 
d'excommunication  contre  un  la'ique  qui  mé- 
prise les  saints  canons,  et  la  dégradation 
contre  un  clerc  coupable  de  la  même  faute. 
Eeg.,  tnm.  III;  Lab.,  t.lï.  An.desConc.  t.l. 

CARTHAGE  (Concile  de),  l'an  398.  Ce  con- 
cile, qu'on  appelle  le  quatrième  de  Carthage, 
fut  un  concile  général  ou  national  de  l'Afri- 
que. Il  se  tint  le  8  de  novembre  398,  sous  le 
consulat  d'Honorius  et  d'Eutychien.  Auré- 
lius y  présida  avec  Donatien,  évêque  de  fa- 
braca  el  primat  de  Numidi<';  et  il  y  eut  eu 
tout  deux  cent  quatorze  évêques,  du  nombre 
desquels  était  saint  Augustin.  11  y  souscrivit 
même  le  troisième,  quoique  l'un  des  derniers 
d'Afrique  pour  le  temps  de  son  ordination; 
ce  qui  ne  surprendra  pas  ceux  qui  savent 
que  la  plupart  des  souscriptions  des  anciens 
conciles  ne  sont  exactes  ni  pour  le  rang  ni 
pour  le  nombre  des  évêques  qui  y  avaient 
assisté.  On  fit  dans  celui-ci  cent  quatre  ca- 
nons que  nous  avons  encore,  intitulés  diffé- 
remment selon  les  différents  exemplaires 
manuscrits  où  on  les  trouve.  Dans  quelques- 
uns,  ils  sont  appelés  Statuts  anciens  de  V E- 
glise:en  d'autres.  Statuts  anciens  d'Orient; 
mais  ces  titres  n'étant  point  originaux,  on 
n'en  peut  rien  inférer  contre  l'authenticité 
de  ces  canons;  et  l'on  ne  voit  pas  pourquoi 
on  les  aurait  intitulés  Statuts  d'Orient,  puis- 
qu'ils conviennent  beaucoup  mieux  à  la  dis- 
cipline de  l'Eglise  d'Occident  qu'à  celle  de 
l'Eglise  d'Orient.  Si  l'on  objecte  qu'ils  ne 
sont  jamais  cités  ni  dans  la  collection  afri- 
caine, ni  dans  celle  du  diacre  Ferrand,  ni 
dans  Denys  le  Petit,  ni  dans  les  autres  an- 
ciens collecteurs  latins,  on  répond  que  ces 
collecteurs  n'avaient  pas  tout  vu,  et  qu'il  y  a 
des  conciles  d'Afrique  qu'on  ne  conteste  pas, 
dont  ils  n'ont  point  inséré  les  décrets  dans 
leurs  collections.  Il  s'est  pu  faire  aussi  que 
ces  canons  n'aient  été  rendus  publics  qu'as- 
sez lard,  à  cause  de  ce  qui  y  est  prescrit 


483 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


484 


touchant  le  sacrement  de  l'ordre,  l'Eglise 
ayant  pour  maxime  dans  ces  siècles  de  tenir 
fort  secret  ce  qui  regardait  nos  mystères,  de 
peur  que  ciux  qui  n'y  étaient  pas  admis  n'en 
eussent  connaissance.  On  en  voit  un  exem- 
ple dans  le  pape  Innocent  I,  qui  écrivant  à 
Décentius,  évêque  d'Eugube  dans  rOinJjrie, 
lui  dit,  en  parlant  du  sacrement  de  confir- 
mation :  a  Je  ne  puis  dire  les  paroles  (que 
l'évéque  prononce  en  oignant  le  froiil),  de 
peur  que  je  ne  semble  trahir  plutôt  les  mys- 
tères que  répondre  à  une  consultation.  »  Et 
encore  :  «  Quand  vous  viendrez  ici,  je  pour- 
rai vous  dire  le  reste  ,  »  qu'il  n'était  pas 
permis  d'écrire.  La  préface  du  quatrième 
concile  de  Carthage  le  qualifie  de  concile  gé- 
néral, c'est-à-dire  de  toute  l'Alriiiue.  1!  fallait 
en  effet  l'autorité  d'un  pareil  concile  pour 
faire  des  décrets  aussi  importants  que  ceux 
du  quatrième  concile  de  Carthage. 

Le  1"  veut  qu'on  examine  celui  qui  doit 
être  élevé  à  la  dignité  d'évêque  :  sur  ses 
mœurs,  s'il  est  prudent,  chaste,  sobre,  hum- 
ble, affable,  miséricordieux;  sur  son  savoir, 
s'il  est  instruit  dans  la  loi  du  Seigneur,  in- 
telligent dans  les  saintes  Ecritures  et  veisé 
dans  la  connaissance  des  dogmes  de  l'Eglise; 
sur  sa  foi,  s'il  croit  tous  les  articles  du  sym- 
bole. On  doit  aussi  l'examiner  par  rapport 
aux  hérésies.  Il  doit  aussi  avoir  l'âge  requis 
par  les  décrets  des  saints  Pères.  Celui  en  qui 
on  trouve  toutes  ces  qualités  doit  être  or- 
donné du  consentement  du  clergé,  du  peuple 
et  du  concile  de  la  province,  de  l'autorité 
ou  en  présence  du  métropolitain. 

Le  '!'■  «  Lorsqu'on  ordonne  un  évêque, 
deux  évêques  doivent  tenir  sur  sa  tête  et  sur 
ses  épauK-s  le  livre  des  Evangiles;  un  pro- 
nonce la  bénédiction,  et  tous  les  autres  évê- 
ques présents  lui  touchent  la  (été  de  leurs 
mains.  » 

Le  3'.  «  Quand  on  ordonne  un  prêtre,  tan- 
dis que  l'évoque  le  bénit  et  tient  la  main  sur 
sa  tête,  tous  les  autres  prêtres  qui  sont  pré- 
sents y  mettent  aussi  leurs  mains.  » 

Le  h-,  a.  L'évéque  fait  seul  l'ordination  du 
diacre,  en  lui  mettant  la  main  sur  la  tête, 
parce  qu'il  n'est  pas  consacré  pour  le  sa- 
cerdoce, mais  pour  le  ministère.  » 

Le  5".  «  Le  sous-diacre  ne  reçoit  point 
l'imposition  des  mains;  mais  il  reçoit  de  la 
main  de  l'évéque  la  patène  et  le  calice  vides, 
et  de  la  main  de  l'archidiacre  la  burette  avec 
l'eau,  et  l'essuie-main.  p 

Le  6°.  «  L'acolyte  reçoit  de  l'évéque  l'ins- 
truction de  sa  charge,  et  de  l'archidiacre  le 
chandelier  avec  le  cierge,  afin  qu'il  sache 
que,  par  son  ministère,  il  est  destiné  à  allu- 
mer les  luminaires  de  l'église.  Il  en  reçoit 
aussi  la  burette  vide,  pour  servir  le  vin  de 
l'eucharistie  du  sang  de  Jésus-Christ.  » 

Le  7°.  «  Quand  on  ordonne  l'exorciste,  il 
doit  recevoir  de  la  main  de  l'évéque  un  li- 
vre dans  lequel  sont  écrits  les  exorcismes; 
et  il  faut  que  l'évéque  lui  adresse  ces  paro- 
les :  liecevez  et  apprenez-les  de  mémoire  ; 
ayez  le  pouvoir  d'imposer  les  mains  sur  un 
énergumène,  soit  baptisé,  soit  catéchumène.  » 

Le  8'.  «  Avant  d'ordonner  le  lecteur,  l'évé- 


que doit  instruire  le  peuple  de  sa  foi,  de  ses 
mœurs  et  de  ses  bonnes  dispositions;  après 
quoi,  il  lui  donne,  en  présence  du  peuple,  le 
livre  dans  lequel  il  doit  lire,  et  lui  dit  :  Re- 
cevez et  soget  lecteur  de  la  parole  de  Dieu.  Si 
vous  remplissez  fidèlement  et  utilement  votre 
devoir,  vous  aurez  part  à  la  récompense  de 
ceux  cuti  sont  les  minisires  de  la  parole  de 
Dieu.  » 

Le  9'.  «  L'archidiacre  doit  instruire  le 
portier,  avant  de  le  présenter  pour  être  or- 
donné; puis,  à  sa  prière,  l'évéque  l'ordonne 
et  lui  donne  les  clefs  de  l'église  de  dessus 
l'autel,  en  lui  disant  :  Faites  comme  devant 
rendre  compte  à  Dieu  de  toutes  les  choses  qui 
sont  enfermées  sous  ces  clefs.  »  Ces  paroles, 
ainsi  que  celles  que  le  concile  fait  dire  à  l'é- 
véque dans  l'ordination  des  acolytes,  des 
exorcistes  et  des  lecteurs,  sont  les  mêmes 
que  l'on  dit  encore  aujourd'hui. 

Le  10°.  «  Le  psalmisle  ou  chantre  peut, 
sans  la  participation  de  l'évéque,  et  à  l'ordre 
du  prêtre  seul,  remplir  la  charge  de  chan- 
tre. Le  prêtre,  en  la  lui  donnant,  lui  dit  : 
Faites  en  sorte  de  croire  de  cœur  ce  que  vous 
chantez  de  bouche,  et  de  prouver  par  vos 
œuvres  ce  que  vous  croyez  de  cœur.  » 

Le  11°.  «  Les  vierges  qui  sont  présentées  à 
l'évéque  pour  être  consacrées,  doivent  por- 
ter des  habits  conformes  à  la  profession  et  à 
l'état  qu'elles  vont  embrasser,  et  semblables 
à  ceux  dont  elles  se  serviront  à  l'avenir.  » 

Le  12'.  «  Les  veuves,  ou  les  vierges  choi- 
sies pour  servir  au  baptême  des  femmes, 
doivent  être  capables  d'instruire  les  plus 
grossières  sur  ce  qu'elles  doivent  répondre 
à  celui  qui  les  baptisera,  et  comment  elles 
doivent  vivre  après  leur  baptême.  » 

Le  13".  «  L'époux  et  l'épouse  doivent  être 
présentés  au  prêire  par  leurs  parents,  ou 
les  paranymphes,  lorsqu'ils  vont  recevoir  de 
lui  la  bénédiction  du  mariage;  et,  lorsqu'ils 
l'auront  reçue,  ils  doivent  garder  la  conti- 
nence, par  respect  pour  elle,  la  nuit  d'après 
cette  bénédiction.  » 

Le  ik'.  «  L'évéque  doit^voir  son  petit  lo- 
gis près  de  l'église.  » 

Le  15°.  «  Ses  meubles  doivent  être  de  vil 
prix,  sa  table  pauvre,  et  il  doit  soutenir  sa 
dignité  par  sa  foi  et  par  sa  bonne  vie.  » 

Le  16°.  «  Il  ne  lira  point  les  livres  des 
païens,  et  lira  ceux  des  hérétiques,  seule- 
ment par  nécessité.  » 

Le  17°.  «  Il  prendra  soin  des  veuves,  des 
pupilles  et  des  étrangers,  non  par  lui-même, 
mais  par  l'archiprêtre  ou  l'archidiacre.  » 

Le  18°.  a  II  ne  se  chargera  point  d'exécu- 
tions de  testaments.  » 

Le  19°.  «  Il  ne  plaidera  point  pour  des  in- 
térêts temporels,  lors  même  qu'on  le  provo- 
quera. » 

Le  20  .  «  11  ne  s'occupera  point  de  ses  affai- 
res domestiques,  et  se  donnera  tout  entier  à 
la  lecture,  à  la  prière  et  à  la  prédication.  » 

Le  21°.  «  Il  ne  se  dispensera  point  d'aller 
au  concile,  sans  cause  grave;  et,  en  ce  cas, 
il  y  enverra  un  député  qui  recevra,  en  son 
nom,  tout  ce  qui  s'y  fera,  en  conformité 
avec  la  vérité  de  la  foi.  » 


48S  CAR 

Le  22*.  «  Il  n'ordonnera  point  do  clercs 
sans  le  conseil  de  son  clergé  et  le  consente- 
ment du  peuple.  » 

Le  2;J'.  «  11  n'entendra  et  ne  jugera  la 
cause  de  personne,  qu'en  présence  de  son 
clergé,  sous  peine  de  nullité.  » 

Le  2'»".  «  Celui  qui  sortira  de  l'église 
pendant  la  prédication  sera  excommunié.  » 

Le  2o'.  a  Si  la  crainte  de  Dieu  toute  seule 
n'eng.ige  p;is  des  évéques  divisés  à  se  ré- 
concilier, le  concile  s'interposera  pour  les 
réconcilier.  » 

Le  2ti'.  «  Les  évêques  exhorteront  eux- 
mêmes  ceux  qui  sont  en  différend  à  s'ac- 
commoder, plutôt  qu'à  se  faire  jut;er.  » 

Le  27°  détend  la  translation  des  évéques 
qui  passent  d'un  petit  évèché  à  un  autre  plus 
grand,  par  un  esprit  d'ambition  ;  et,  à  l'é- 
gard de  celles  qui  se  font  pour  l'utililc  de 
l'Kglise,  il  ordonne  qu'on  les  fera  sur  la  ré- 
quisition du  clergé  et  du  peuple,  en  présence 
et  p;ir  l'autorité  d'un  concile.  Il  ne  veut  pas 
non  plus  que  les  prêtres  et  les  clercs  infé- 
rieurs passent  à  une  autre  Eglise,  sans  la  per- 
missioti  de  leurs  évéques. 

Le  28%  «  La  condamnation  injuste,  pro- 
noncée par  un  évéque,  sera  revue  dans  un 
concile.  » 

Le  29".  «  Le  concile  jugera  aussi  l'accusa- 
tion intentée  par  l'évéque  contre  un  clerc  ou 
contre  un  la'ique.  » 

Le  30'.  «  Les  juges  d'Eglise  ne  prononce- 
ront point  en  l'absence  de  la  partie;  autre- 
ment la  sentence  sera  nulle,  et  ils  en  ren- 
dront compte  au  concile.  » 

Le  31'  et  le  32°.  «  L'évéque  recevra  les 
biens  de  l'Eglise,  comme  dépositaire,  et  non 
comme  propriétaire,  et  l'aliénation  qu'il  en 
aura  faite  sans  le  consentement  et  la  sou- 
scription des  clercs,  sera  nulle.  » 

Le  33%  «  Les  évéques  et  les  prêtres  ve- 
nant dans  une  autre  église,  garderont  leur 
rang,  et  seront  invités  à  prêcher  et  à  consa- 
crer l'oblation.  » 

Le  34°.  «  L'évéque  ne  souffrira  point  que 
le  prêtre  soit  debout,  lui  étant  assis,  en 
quelque  lieu  que  ce  soit.  » 

Le  35  .  «  L'évéque  aura  néanmoins  un 
siège  plus  élevé  dans  l'église;  mais  dans  la 
maison,  il  reconnaîtra  les  prêtres  pour  ses 
collègues.  »  Les  évêques  d'Afrique  avaient 
coutume  d'appeler  co//èg'Mes  les  ministres  in- 
férieurs, mais  sans  préjudice  de  leur  supé- 
riorité dans  l'ordre  hiérarchique. 

Le  35°.  «  Les  prêtres  qui  gouvernent  les 
paroisses  demanderont  lu  chrême  avant  Pâ- 
ques, non  à  toutes  sortes  d'évêques,  mais  au 
diocésain  ;  non  par  un  jeune  clerc,  mais  par 
eux-mêmes,  ou  par  le  sacristain.  » 

Le  37°.  «  Le  diacre  est  le  ministre  du  prêtre, 
comme  de  l'évéque.  » 

Le  38°.  «  Le  diacre  ne  distribuera  point 
au  peuple  l'eucharistie  du  corps  de  Jésus- 
Christ  en  présence  du  prêtre,  si  ce  n'est  par 
Son  ordre,  en  cas  de  nécessité.  » 

Le  39' ,  le  4.0-  et  le  41°.  «  Le  diacre  ne  s'as- 
siéra, en  quelque  lieu  que  ce  soit,  mie  par 
l'ordre  du  prêtre.  Il  ne  pirlera  point  dans 
rassemblée  des  prêtres,  s'il  n'est  iulerrogé. 


CAR 


m 


Il  portera  l'aube  pendant  le  temps  de  l'obla- 
tion, ou  de  la  lecture  seulement.  x« 

Le  42  .  «Les  clercs  qui, au  milieu  des  ten- 
tations (c'est-à-dire  apparemnu'nt,au  milieu 
des  persécutions  des  donalistes),  sont  assidus 
à  leur  devoir,  doivent  être  promus  à  de  plus 
hauts  degrés.  » 

Le  43  .  «  Ou  aura  soin  aussi  des  clirétiens 
qui  souffrent  pour  la  foi  catholi(]ue,  et  les 
diacres  leur  fourniront  la  subsistance.  » 

Le  44'.  M  Les  cleres  ne  doivent  nourrir  ni 
leurs  clxîveux,  ni  leur  barhe.  »  Quelques 
exemplaires  ajoutent:  «  Mais  ils  doivent  les 
tondre  ou  les  raser.  )>  Ce  canon  et  quelques 
autres  qui  suivent  semblent  avoir  été  faits 
à  l'occasion  des  messaliens  et  de  quelques 
autres  héré!i(iues  semblables,  qui  condam- 
naient les  bonnes  œuvres,  le  travail  des 
mains,  le  mariage ,  et  portaient  de  longs 
cheveux  et  des  robes  magnifiques,  à  la  fa- 
çon des  femmes.  On  voit  par  ce  canon , 
que  ni  saint  Augustin,  ni  les  ecclésiastiques, 
ni  même  les  moines  d'Afrique,  ne  portaient 
de  longues  barbes,  puisque  les  moines  de  ce 
pays-là  étaient  alors  agrégés  au  clergé,  et 
portaient  le  même  nom  que  lui. 

Le  45°.  «  Les  clercs  doivent  faire  paraître 
leur  profession  dans  leur  extérieur;  et  ils 
ne  doivent  rechercher  la  pompe  ni  dans 
leurs  habits,  ni  dans  leur  chaussure.  » 

Le  4C°.  «Ils  ne  doivent  point  demeurer 
avec  des  femmes  étrangères.» 

Le  47°  et  le  48°.  «Us  ne  doivent,  ni  se  pro- 
mener dans  les  rues  et  dans  les  places,  si  leur 
office  ne  les  y  oblige,  ni  se  trouver  aux  foires 
ouau  marché,  que  pour  acheter;  autrement 
ils  seront  dégradés.» 

Le  49°  et  le  50°.  «Le  clerc  qui  manque  aux 
veilles,  sans  en  être  dispensé  parla  maladie, 
sera  privé  de  ses  honoraires ,  et  celui  qui, 
au  milieu  des  tentations,  s'éloigne  de  son 
devoir,  ou  s'en  acquitte  négligemment,  sera 
privé  de  son  office.  » 

Le  51°,  le  52°  et  le  53°  ordonnent  à  tous  les 
clercs  qui  ont  la  force  de  travailler,  d'ap- 
prendre des  métiers  et  de  gagner  leur  vie, 
c'est-à-dire  de  quoi  se  nourrir  et  se  vêtir, 
soit  par  un  métier ,  soit  par  l'agriculture, 
quelque  instruits  qu'ils  soient  dans  la  parole 
de  Dieu ,  sans  préjudice  de  leurs  fonctions. 

Le  54°  condamne  les  clercs  envieux,  et  dé- 
fenddeles  avancer,  tandis  qu'ils  ont  ce  défaut. 

Le  53°  veut  que  l'évéque  excommunie  les 
délateurs  de  leurs  frères;  qu'ils  les  reçoive  à 
la  communion,  s'ils  se  corrigent,  mais  non 
dans  le  clergé. 

Le  o6°  ordonne  la  dégradation  contre  les 
clercs  flatteurs  ou  traîtres. 

Le  57°  ordonne  que  les  clercs,  et  principa- 
lement les  prêtres  médisants,  soient  obligés  à 
faire  satisfaction  de  leurs  médisances,  et  que, 
s'ils  le  refusent,  ou  les  dégrade,  sans  espé- 
rance d'être  jamais  rétablis ,  à  moins  qu'ils 
n'aient  satisfait. 

Le  58'  porte  qu'il  ne  faut  pas  recevoir,  sans 
un  sévère  examen,  le  témoignage  d'un  clerc 
qui  piaille  souvent,  ou  qui  est  grand  causeur. 

i.e  59  dit  que  l'évéque  doit,  par  ses  paroles 
ou  par  sou  autorité,  accorder  les  clercs  «iui 


487 


DICTIONNAIRE  DES  CONCïLKS. 


488 


sont  en  querelle,  et  que  ceux  qui  ne  vou- 
dront pas  lui  obéir  seront  punis  parleconcile. 

Le  60'  oriloniie  de  priver  de  son  ministère 
un  clercqui  prononce  des  paroles  bouffonnes 
et  déshonnétes. 

Le  61*  déclare  qu'il  faut  reprendre  sévère- 
ment les  clercs  qui  jurent  par  les  créatures, 
et  que,  s'ils  continuent,  il  faut  les  excom- 
munier. 

Le  62°  veut  qu'on  use  de  la  même  rigueur 
envers  un  clerc  qui  chante  dans  les  repas. 

Le  63'  veut  qu'on  punisse  un  clerc  qui 
rompt  le  jeûne  sans  une  grande  nécessité. 

Le  64'  ne  veut  pas  qu'on  tienne  pour  catho- 
liquecelui  qui  affecte  de  jeûner  le  dimanche  ; 
sans  doute  à  cause  des  hérétiques  qui  niaient 
la  résurrection  de  Jésus-Christ,  et  qui  affec- 
taient de  passer  dans  le  deuil  et  le  jeûne  le 
saint  jour  du  dimanche,  auquel  il  est  ressus- 
cité. 

Le  65'.  «La  solennité  de  Pâques  doit  se 
célébrer  partout  en  même  temps  et  dans  un 
même  jour.» 

Le  66'.  «Le  clerc,  qui  se  croit  puni  trop 
sévèrement  par  son  évêque  ,  se  pourvoira  au 
concile.» 

Le  67'.  «On  ne  doit  jamais  ordonner  clercs, 
ni  les  séditieux,  ni  les  usuriers,  ni  ceux  qui 
se  vengent  des  injures  qu'ils    ont  reçues.» 

Le  68'  défend  d'ordonner  ceux  qui  sont  ou 
qui  ont  été  au  rang  des  pénitents,  quelque 
bons  qu'ils  soient,  et  que  si,  par  ignorance, 
un  évêque  en  avait  ordonné,  ils  seront  dé- 
posés ;  mais  que,  si  l'évêque  l'a  su,  il  sera 
privé  du  pouvoir  d'ordonner. 

Le  69'  soumet  à  la  même  peine  l'évêque 
qui  aura  ordonné  un  homme  marié  avec  une 
veuve,  ou  avec  une  femme  répudiée,  ou  en 
secondes  noces. 

Le  70'  défend  aux  clercs  de  se  trouver  aux 
festins  et  aux  assemblées  des  hérétiques  et 
des  schismatiques. 

Le 71".  «On  no  donnera  point  le  nom  d'^- 
glises,  mais  de  conciliabules,  aux  conventi- 
cules  des  hérétiques.» 

Le  7:2'.  «On  ne  doit,  ni  prier,  ni  psalmo- 
dier avec  eux.» 

Le  73'.  «  Celui  qui  communique  ou  qui  prie 
avec  un  excommunié,  sera  excommunié, 
qu'il  soit  clerc  ou  laï(iue.» 

Le  Ik'.  «  Le  prêtre  donnera  la  pénitence  à 
ceux  qui  la  demanderont,  sans  acception  de 
personnes.  » 

Le  75. «On  recevra  plus  tard  que  les  autres 
les  pénitents  les  plus  négligents.» 

Le  76 \  «Si  un  malade  demande  la  péni- 
tence, et  qu'avant  que  le  prêlre  soit  venu, 
il  perde  la  parole  ou  la  raison,  il  recevra  la 
pénitence,  sur  le  témoignage  de  ceux  qui 
l'ont  ouï.  Si  on  le  croit  près  de  mourir,  qu'on 
le  réconcilie  par  l'imposition  des  mains,  et 
qu'on  fasse  couler  dans  sa  bouche  l'eucha- 
ristie. S'il  survit,  il  sera  soumis  aux  lois  de  la 
pénitence,  tant  que  le  prêtre  le  jugera  à 
propos.» 

Le  77'.  «Les  pénitents  qui  sont  malades 
recevront  le  viatique.» 

Le  78.  «Les  pénitents  malades,  qui  ont 
ainsi  reçu  le  viatique  de  l'eucharistie,  ne  se 


croiront  point  absous,  s'ils  reviennent  en 
sanlé,  jusqu'à  ce  qu'ils  aient  reçu  l'imposi- 
tion des  mains.» 

Pour  bien  entendre  ce  canon,  il  faut  savoir 
qu'il  y  avait  autrefois  quatre  sortes  d'impo- 
sition des  mains  usitées  dans  l'Eglise,'  à 
l'égard  des  pénitents.  La  première  se  faisait 
pour  les  admettre  à  la  pénitence.  La  seconde 
se  pralii|uait  tous  les  jours  sur  chacnnd'eux, 
quand  ils  étaient  parvenus  au  troisième  de- 
gré de  la  pénitence.  La  troisième  et  la  qua- 
trième étaient  en  usage,  quand  on  réconciliait 
les  pénitents,  soit  en  public,  soit  en  particu- 
lier. Il  faut  encore  savoir  qu'il  y  avait  deux 
sortes  de  viatique  qu'o'n  donnait  aux  mou- 
rants, savoir,  le  viatique  de  l'absolution,  ou 
do  la  réconciliation,  et  celui  de  l'eucharistie. 
Il  faut  savoir  enCn  qu'il  y  avait  aussi  deux 
sortes  d'absolution,  l'une  des  péchés,  l'autre 
de  la  pénitence  ou  des  peines  qu'il  fallait  su- 
bir pour  l'expiation  des  péchés.  Cela  posé,  il 
est  évident  que  quand  ce  canon  dit  que  les 
pénitents  malades,  qui  ont  reçu  le  viatique 
de  l'eucharistie,  ne  se  croiront  point  absous, 
s'ils  reviennent  en  santé,  jusqu'à  ce  qu'ils 
aient  reçu  l'imposition  des  mains,  il  ne  peut 
s'entendre  ni  de  l'absolution  des  péchés, 
puisque  cette  sorte  d'absolution  sacramen- 
telle a  toujours  été  nécessaire  aux  pécheurs 
pénitents  pour  recevoir  l'eucharistie,  ni  de 
l'imposition  des  mains  qui  accompagnait 
toujours  celte  espèce  d'absolution  ouderécon- 
ciliation.  Il  doit  donc  s'entendre  de  l'absolu- 
tion de  la  pénitence  canonique,  et  de  l'impo- 
sition des  mains  qui  se  faisait  sur  les  pénitents 
durant  le  cours,  et  surtout  dans  le  troisième 
degré  de  cette  pénitence.  Le  sens  de  ce  canon 
est  donc  que  les  pénitents  qui  auront  reçu, 
étant  malades,  le  viatique  de  l'eucharistie, 
s'ils  reviennent  en  sauté,  ne  seront  point 
dispensés  de  la  pénitence  canonique  qu'il 
leur  restait  à  accomplir,  mais  qu'ils  seront 
obligés  de  la  reprendre,  et  de  se  remettre  au 
troisième  degré  des  pénitents,  où  l'on  se 
prosternait  en  terre  pour  recevoir  l'imposi- 
tion des  mains.  La  différence  qu'il  y  a  entre 
ce  canon,  et  les  autres  qui  avaient  déjà  sta- 
tué sur  le  même  cas  des  pénitents  malades, 
est  que  ces  canons  avaient  bien  réglé  que 
ces  pénitents  qui  auraient  reçu  l'absolution, 
s'ils  revenaient  en  santé,  seraient  obligés  de 
reprendre  la  pénitence  canonique  à  l'endroit 
où  ils  en  étaient,  lorsqu'ils  étaient  tombés 
malades  ,  mais  qu'ils  n'avaient  point  parlé 
du  cas  où  ils  auraient  reçu  la  divine  eucha- 
ristie en  forme  de  viatique;  au  lieu  que  le 
canon  dont  il  s'agit  ici,  décidait  que,  dans  ce 
cas  même  de  la  réception  de  l'eucharistie  en 
forme  de  viatique,  tes  malades  dont  il  est 
question  seraient  toujours  obligés  de  re- 
prendre la  pénitence  canonique;  cl  la  raison 
pourlaquelle  lesPèresdece  qualrièmeconcile 
de  Carthage  ont  dû  faire  le  règlement  dont 
nous  parlons,  c'est  que  les  pénitents  qui 
avaient  reçu  l'eucharistie  pendant  la  maladie, 
se  servaient  de  ce  prétexte  pour  ne  point 
reprendre  la  pénitence,  lorsqu'ils  revenaient 
en  santé,  et  faisaient  valoir  la  pratique  do 
quelques  Eglises  de  ces  temps-là  par  rapport 


489 


CAR 


CAR 


490 


aux  ealéclinmèncs.  «Il  y  n  des  Eglises,  di- 
8;iiciil-ils,  où  loi»  lioiinc  |f  baptônii-  aux  c.ilé- 
cluimèiics,  (]ii()i(iu'ils  n'iiii-iit  poiiil  achi'vé 
leurcaiechuiiicii.it,  lorsqu'il  leur  csl  arrivé 
d'ciilrcr  par  liasard  dans  le  tcm|ile  diuaiil  la 
cclcbralion  des  saints  mysli^rcs,  et  cela,  pour 
avoir  eu  le  bonheur  île  voir  seulcmeiil  la  di- 
vine oiicharislie  cl  l'aclioiidu  saint  sacrifice. 
Nous  devons  donc  à  plus  Ibrtc  raison,  ajou- 
laii'iit-ils,  cire  dispenses  du  reste  de  la  pciii- 
tcnce,  nous  tini  n'avons  pas  seulement  eu  le 
lionheur  de  voir,  mais  ciKoredc  recevoir  la 
divine  eucharistie.))  C'est  contre  ces  sort(>s 
de  pénitents  et  la  raison  qu'ils  ailésuaicnt, 
que  fut  dressé  le  canon  que  nous  expliquons. 

l,e7'J".  «Ceux  qui,  ayant  exactement  ob- 
servé les  lois  de  la  pénitence,  mourronl  eu 
voyage  ou  autrement,  sans  secours,  ne  lais- 
seront pas  de  recevoir  la  sépulture  ecclésias- 
tique, et  de  participer  aux  prières  et  aux 
obialions.  » 

Le  80°.  «  Les  prêtres  imposeront  les  mains 
au  x|)éiiilenl  s  tous  les  jours  déjeune.  »(3e  canon 
s'entend  de  la  troisième  classe  des  pénitenis, 
c'est-à-dire  lies  prosternés,  (jui  étaient  obligés 
de  se  trouver  dans  l'église,  tous  les  jours  de 
ji'ûne,  pour  y  recevoir,  près  de  la  port'  où 
ils  se  prosternaient  en  lerre  en  présence  de 
tout  le  peuple,  l'imposition  des  mains  de  l'é- 
vêque  et  d(  s  prélres.  Le  concile  oi donne  ici 
que  les  pénitents  de  celte  classe  recevront 
l'imposition  des  mains  des  prélres,  tous  les 
jours  de  jeûne  sans  exception,  parce  (lu'il 
pouvait  y  avoir  lieu  de  douter  s'ils  devaient 
la  recevoir  les  jours  de  grands  jeûnes,  c'est- 
à-dire  des  jeûnes  pleins  et  eniiers  qui  du- 
raient jusqu'au  soir,  à  cause  qu'il  n'y  avait 
pi/int  de  messes  ces  jours-là,  et  que  l'inipo- 
silio»  des  mains  dont  on  parle  se  faisait 
pendant  l'esiiacc  de  temps  qui  se  trouvait 
entre  la  messe  des  caléchumènes  et  celle  des 
Cilèles.  Le  concile  veut  donc  que  les  péni- 
tents de  la  troisième  clas>e  se  trouviiil  à 
l'église  lis  jours  de  grands  jeûnes,  pour  y 
recevoir  l'iiiiposilion  des  mains  des  prélres, 
quoiqu'on  n'y  dise  point  de  messe  ces  jours- 
là. 

Le  81  .  «  C'est  aux  pénitents  de  porter  et 
d'ensevelir  les  morts.  » 

Le  82  .  «  Les  pénileuls  doivent  fléchir  les 
genoux,  niéiiie  d  ins  les  jours  de  relâche  ou 
de  rémission,  où  les  fidèles  en  sont  e\euipls.» 
On  appelait  jours  île  relâche  ou  de  rémission, 
les  jours  de  léles .  de  dimanches  et  les  ciii- 
quanle  jours  qui  se  trouvaient  entre  Pâques 
et  la  l'enlecôle.  Ou  donnait  à  ces  saints  jours 
le  no  11  de  jours  de  relâche  ou  de  rémission  , 
parce  que  les  fidèles  s'y  livraient  à  une 
sainte  joie,|)artie  en  mémoire  de  la  résur- 
reC'ion  de  Jésus-Christ,  partie  à  cause  du 
bonheur  (ju'ils  avaient  de  recevoir  la  divine 
eucharistie.  Celte  joie  était  si  sensible  et  si 
éclatante  que  les  païens,  au  rapport  de  Ter- 
lullien,  en  prirent  occasion  de  dire  que  les 
chreiii'iis  se  réjouissaient ,  le  dimanche  ,  en 
l'honneur  du  soleil.  Le  concile  veut  donc  que 
les  [lénitenls  [irient  à  genoux  ,  les  jours 
même  que  le  reste  des  fidèles  prient  debout 
en  signe  de  joie,  parce  ([ue  les  premiers  doi- 

DlCTIONNAlHE   DES    CoNClLES,    I. 


vent  passer  dans  l'allliction  tout  le  tcrrip» 
desliiié  à  leur  [léiiileiice. 

Le  8.'J'  vent  (|iri'u  piirti'  plus  d'honneur 
aux  p  luvres  et  aux  vieillards,  iju'aux  autres 
personnes. 

Le  84-'  ordonne  à  l'évéque  de  laisser  enlrei- 
dans  l'église  toule  sorte  de  [lersonnes  ,  soil 
paï'u,  soit  héiéti(iue  ,  soit  Juif,  pour  ouïr  !a 
parole  de  Dieu,  jusqu'à  la  messe  des  calé- 
chumènes inclusi  veulent. 

L('  H'.'y.  «  Ceux  (jui  doivent  être  baptisés 
donneront  leurs  noms  et  seront  longtemps 
é|iroiivés  par  rabstineiice  du  vin  et  de  la 
cliair,  et  la  fré(|uenlc  impositiun  desuiiiins.» 
C'était  une  iiii|iosiliou  des  mains  [luremenl 
céremonielle  (ju'on  employait,  ainsi  que  la 
prière  et  les  signes  de  croix,  pour  dispo^er  les 
catéchumènes  au  baptême,  et  les  sanclilier  eu 
qiielijue  soric,  et  eu  la  manière  qui  pouvait 
leur  convenir,  comme  le  dit  saint  Augustin, 
l.  11  de  pecciit.  Merit.  et  Remis.,  c.  2(i. 

Le  80 \  «  Les  néophytes  s'abstiendront 
quehjue  temps  des  festins,  des  spectacles  et 
de  leurs  l'emmes.  )) 

L(î  87=  et  le  88\  «  Le  catholique  qui  porte 
sa  cause,  soil  jusie,  soit  injuste,  au  tribunal 
d'un  juge  infidèle  ,  sera  excommunié  ,  de 
même  que  celui  qui  ,  en  un  jour  solennel,  va 
aux  speciacles,  au  lieu  d'aller  aux  offices  de 
l'église.  » 

Le  80%  «  La  même  peine  sera  imposée  à 
celui  qui  s'adonne  aux  augures,  aux  enchau- 
lemenis  ou  aux    supersiilions   judaï(iues.  » 

Le  90'.  «  Les  exorcistes  imposeront  cha- 
que jour  les  mains  sur  les  éiiergumènes    » 

Le  1)1°.  «  Les  énergumènes  balayeront  le 
pavé  des  églises.  » 

Le  1)2°.  «  Les  exorcistes  auront  soin  de 
nourrir  les  énergumènes  qui  demeurent  dans 
l'église.  » 

Le  93'.  «  Ou  ne  recevra  ni  dans  la  sacris- 
tie, ni  dans  les  troncs,  les  offrandes  des  frè- 
res qui  sont  eu  dissension.  » 

Le  9't' .  «  On  rejettera  de  même  les  dons  de 
ceux  ipii  oppriment  les  pauvres.  » 

Le  9o'.  «  On  excommuniera,  comme  lueur- 
Iriers  des  pauvres  ,  ceux  qui  refusent  aux 
égli>es  les  obialions  pour  les  défunts,  ou  qui 
les  remctient  avec  reine.  >; 

Aurélius.évèque  deC  irlhage,  ayant  aboli, 
par  le  conseil  Je  saint  Augustin  ,  les  repas 
qui  se  laisaienl  sur  les  tombeaux  des  mar- 
tyrs et  eu  méiUdiie  des  défunts,  et  ordonne 
(jue  ce  qui  se  consumait  dans  ces  repas  se- 
rait donné  aux  pauvies,  le  peuple  cessa  de 
rien  oITrir  pour  ies  défunts  ;  el  ce  fui  pour  l'y 
obliger  i)ue  ce  canon  fut  dressé.  On  disiri- 
buait  donc  aux  pauvres  les  offrandes  ()uo 
faisaient  les  fidèles  pour  le  soulagement  des 
délunls;et  c'est  injuslemenl  que  les  liéré- 
ti(iues  ont  avancé  que  la  pralique  d'olTrir 
(jnelque  chose  à  l'église  pour  le  soulagement 
des  défunts  n'élail  qu'une  invention  qui 
tournait  au  profit  des  clercs.  » 

Le  yC)".  «  Dans  les  jugements,  on  s'infor- 
mera soigneusement  des  mœurs  et  de  la  foi 
de  l'accusateiir  et  de  l'accusé.  » 

Le  97-.  «  L'évéque  du  lieu  examinera  celui 
qui  doit  gouverner  des  religieuses.  » 

1(3 


m 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILIAS. 


i9i 


Le  98'.  «Los  laïques  n'enseigneront  point 
en  pré^ince  des  clercs,  à  moins  qu'ils  ne  le 
Leur  onionni'nl.  » 

Le  09'.  «  Une  femme,  quelque  savante  et 
quelqiii'  saillie  (iu'eli('  soit,  n'aura  point  la 
(jiésomplion  d'enseigner  les  hommes  dans 
l'assemblée.  >' 

Le  100'.  «  Les  femmes  n'enireprendront 
pDJnl  non  plus  de  baptiser.  » 

Ce  canon  ne  doit  pas  s'entendre  du  cas  de 
nécessité,  puisqu'il  leur  est  permis  de  bapli- 
s<'r  en  c  cas  :  tout  ce  qui  leur  est  interdit  en 
celt(!  matière,  c'est  de  baptiser  solennelle- 
iiiiMit,  ou  hors  le  cas  de  nécessité  ,  ou  même 
dans  le  cas  de  nécessité  ,  en  présence  d'un 
clerc  ou  d'un  la'ùiue,  à  moins  qu'elle  ne  siit 
mieux  baptiser  qu'eux,  et  qu'en  refusant  de 
le  flirt',  il  dût  y  avoir  du  danger  pour  la  va- 
lidité du  sacrement. 

Le  101'.  «  Les  jeunes  veuves  d'une  faible 
santé  doivent  être  nourries  des  fonds  de  l'é- 
glise dont  elles  dépendent.  » 

Le  102'.  «  C'est  la  faute  de  l'évéque  ou  du 
curé  de  la  paroisse,  si  les  jeunes  veuves  ou 
les  religieuses  sont  exposées  par  nécessité, 
el  faute  d'avoir  de  quoi  se  nourrir,  à  vivre 
familièrement  avec  les  clercs.  » 

Le  103'.  «  Les  veuves  qui  sont  nosirries 
aux  dépens  de  l'Eglise  doivent  être  si  assi- 
dues au  service  de  Dieu,  qu'elles  puissent 
aidir  l'Lglise  de  leurs  prières  et  de  leurs 
bonnes  œuvres.  » 

Le  lOi".  «  Celles  qui,  étant  devenues  veu- 
ves encore  jeunes  et  dans  un  âge  mûr,  se 
sont  consacrées  à  Dieu,  en  quittant  l'habit 
séculier  pour  se  revêtir  de  l'habit  religieux, 
cil  présence  de  l'évéque  et  de  l'Eglise,  et  en- 
suite passent  à  des  noces  séculières,  seront 
privées  de  la  comnmnion  des  chrétiens,  et  ne 
pourront  pas  même  communiquer  avec  eux 
dins  les  repas.  La  même  peine  sera  im- 
posée à  celles  qui  se  marient ,  même  après 
avoir  éié  enlevées,  épousant  le  ravisseur.  » 
Dans  quelques  exemplaires  ,  après  ces  cent 
quatre  canons,  on  en  trouve  un  cent  cin- 
quième qui  défend  l'entrée  del'é^iise  aux  faux 
accusateurs,  jusqu'à  ce  qu'ils  aient  fait  péni- 
tence, iîpfl.  I.U\;L<ib.  t.M.An.desCunc,  l.l. 

CAlll  HAGE  (Concile  de),  l'an  399.  Ce  con- 
cile se  tint  à  Carthage  dans  la  basilique  dite 
Restitute.  Les  Pères  du  concile  y  confièrent 
la  mission  à  deux  d'enire  eux  d'implorer  au- 
près des  empereurs  le  droit  d'asile  pour  tous 
les  criminels,  quels  qu'ils  fussent,  qui  se  ré- 
fugieraient dans  une  église.  Lahb.  t.  11. 

CARTHAGE  (Concile  de)  ,  l'an  400.  Il  y  a 
bien  des  difficultés  sur  ce  concile,  que  l'on 
nomme  communément  If,  cinquième  de  Car- 
th([(je.  Baronius,  et  après  lui,  M.  Godefroy, 
que  le  P.  Labbe  a  suivi,  mettent  ce  concile 
en  398.  M.  Schelstrat,  suivi  par  M.  Fleury,  le 
met  en  iOO.  Quelques-uns  le  placent  à  l'an 
401.  D'autres  croient  que  ce  que  nous  appe- 
lons cinquième  concile  de  Carthage  n'est  qu'un 
abrégé  confus  de  deux  conciles  tenus  en 
cette  ville,  l'an  401.  \  oici  leurs  raisons  : 
1°  Les  canons  attribués  an  cinquième  concile 
de  Carthage,  el  qui  sont  au  nombre  de  quin- 
ze, se  trouvent  faits  par  les  deux  couciles  de 


Carthage  de  l'an  401,  excepté  le  quati  ième  , 
qui  parati  tiré  du  concile  d'Hippone  de  !',in 
393.  '2°  Saint  Augustin,  dans  une  lettre 
écrite  en  'j02,  cile  ce  qui  fait  le  douzième 
canon  du  cinquième  concile,  comme  une  or- 
donnance assez  récente  pour  n'être  pas  en- 
core connue  des  prêtres  mêmes  \>  ntr  qui  elle 
avait  été  faite.  Le  saint  docteur  ne  se  serait 
pas  exprimé  de  la  sorte,  si  ce  canon  eût 
été  fait  dès  l'an  4110,  ou  dès  l'an  .398.  3'  Il 
n'est  fait  aucune  mention  du  cinquième  con- 
cile de  Carthage,  ni  dans  le  Code  des  canons 
d'Afrique,  ni  dans  aucun  monument  ancien; 
et  on  le  trouve,  pour  la  première  fois  ,  dans 
la  Collection  du  faux  Isidore.  4"  La  préface 
qu'tin  a  mise  à  ce  concile  est  ridicule  el  tout 
à  fait  différente,  pour  le  style  ,  de  celles  qui 
sont  à  la  lête  des  vrais  conciles  de  Carthage. 
Quoi  qu'il  en  soit,  voici  ce  que  contiennent 
les  quinze  canons  attribués  au  cinquième 
concile  de  Carthage. 

Le  !"■  défend  d'appeler  les  clercs  en  jus- 
tice pour  être  témoins. 

Le  2'.  «  Un  clerc,  de  quelque  rang  que  ce 
soit,  condamné  par  le  jugement  des  évéques 
pour  quelque  crime,  ne  doit  être  protégé,  ni 
par  l'Église  qu'il  a  gouvernée,  ni  par  quel- 
que autre  personne  que  ce  soit.  » 

Le  3'  défend  l'usage  du  mariage  aux  évé- 
ques, aux  prêtres  et  aux  diacres,  sous  peine 
d'être  déposés.  Les  autres  clercs  doivent  se 
conformer,  pour  la  continence,  à  la  coulume 
des  Eglises  qu'ils  servent. 

Le  4'.  «  Défense  aux  évéques  d'alién-er  le 
bien  de  l'Eglise,  sans  l'autorité  du  primat  de 
la  province  et  du  concile.  » 

Le  5'.  «  Il  n'est  permis  à  aucun  évêque  de 
changer  le  lieu  de  son  siège,  ni  de  résider 
dans  le  diocèse  ailleurs  qu'en  l'église  cathé- 
drale. » 

Le  6'.  «  On  doit  baptiser  sans  scrupule  les 
enfants  dont  le  baptême  n'est  pas  prouvé  par 
des  témoignages  assurés.  On  en  usera  de 
même  à  l'égard  des  églises  dont  on  doutera 
si  elles  sont  consacrées  ou  non.  »  O  canon 
fut  dressé  sur  ce  que  les  dépulés  de  Mauri- 
tanie représentèrent  qu'on  rachetait  souvent 
des  barbares  divers  enfants  dont  on  n'avait 
point  de  preuve  certaine  qu'ils  fussent  bapti- 
sés ou  non.  » 

Le  1'.  «  Le  jour  de  Pâques  doit  être  déclaré 
à  tous  par  des  lettres  formées.  Le  concile  gé- 
néral d'Afrique  se  tiendra  le  onzième  des  ca- 
lendes de  novembre,  c'est-à-dire  le  22  d'oc- 
tobre; et  on  avertira  par  écrit  les  primats  de 
chaque  province  de  ne  pas  tenir  dans  ce 
temps-là  leur  concile  provir^ial.  » 

Le  8'.  «  L'intercesseur,  c'est-à-dire  celui 
qui  prenait  soin  de  l'Eglise  vacante,  doit  y 
procurer  un  évêque  dans  l'année.  Que  s'il 
néglige  de  le  faire  au  bout  de  l'an,  on  y  mettra 
un  autre  intercesseur.  »  Ces  sortes  de  com- 
missaires étaient  aussi  nommés  interven- 
teurs.  » 

Le  9'.  «  Ou  demandera  en  grâce  à  l'empe- 
reur, que  les  évéques  puissent  commettre 
des  délenseursqui  prennent  soin  des  affaires 
des  pauvres,  dont  l'Eglise  était  accablée,  et 
qui    les   défendent  contre  l'oppression  des 


193  CAR 

fiches.  »  Tossidius  nous  apprcnil,  dans  la 
^'ie  do  failli  Auj;usliii,  am^  les  ciniiciciirs, 
njant  égard  à  la  prière  des  évoques  de  ce 
concile,  donnèrent  un  rcscril  pour  étaldirdes 
iléfenseurs  des  pauvres  dans  les  lîglises 
tlAIVitiueet  dans  IcsaulrtiS. 

Le  10-.  «  Les  évéques  doivent  se  trouver 
;hi  roiuile,  à  moins  qu'ils  n'aient  un  enipô- 
clicment  lé;;ilinie.  S'ils  en  ont  un,  ils  le  dé- 
rlareroiit  par  écrit.  Les  primats  diviseront  en 
deux  ou  trois  bandes  les  évêques  de  la  pro- 
vince, afin  qu'ils  viennent  tour  à  lourau  con- 
rjle.  Ceux  d'entre  les  évéques  (|ui  n'auront 
pu  s'y  rendre,  feront  insérer  leurs  excuses 
dans  la  lettre  publique  que  le  concile  écrira 
à  la  province.  Que,  s'ils  sont  retenus  par 
quelque  empêchement,  après  le  départ  do 
celte  lettre,  ils  en  rendront  com|)le  au  primat; 
^inon  ils  ne  pourront  couiniuniiiuer  avec 
personne,  hors  de  leur  Eglise.  » 

Lell".  «On  ne  doit  point  imposer  les  mains 
aux  préircs  ou  aux  diacres  coupables  de 
quelques  crimes  qui  méritent  la  déposition, 
pour  les  mettre  en  pénitence  comme  les 
laïques,  ni  permettre  que  l'on  élève  à  la  clé- 
ricature  ceux  qui  ont  été  rebaptisés.  » 

Le  12  .  «  11  est  ordonné  que  des  ecclésias- 
licjues,  privés  de  la  communion  pour  quel- 
ques crimes,  auront  un  an  pour  poursuivre 
leur  justification,  mais  qu'après  ce  temps, 
ils  ne  seront  plus  reçus  à  se  justifier.  » 

Le  13.  «  L'évéque,  qui  aura  ordonné  clerc 
ou  supérieur  de  son  monastère,  un  moine  dé- 
pend.iiit  d'un  autre  évèque,  sera  réduit  à  ia 
communion  de  son  Eglise  seule;  elle  moine 
ne  sera  ni  clerc  ni  supérieur.  » 

Le  li'.  «  Pour  éviter  les  superstitions,  les 
évêques  détruiront,  autant  qu'il  se  pourra, 
l'es  autels  qu'on  aura  élevés  dans  ia  cam- 
pagne et  sur  les  chemins,  comme  des  mé- 
moires des  martyrs,  s'il  n'y  a  effectivement 
quelques  corps  ou  queUiues  reliques  d'un 
martyr.  En  général,  on  n'admettra  aucune 
mémoire  ou  aucune  chapelle  sous  le  nom 
d'un  martyr  qu'on  ne  soit  assure  que  son 
corps  y  est,  ou  quelque  relique  de  lui,  ou 
qu  il  y  a  demeuié,  ou  qu'il  a  possédé  ce 
lieu,  ou  qu'il  y  a  souffert;  et  on  rejettera 
absolument  les  autels  élevés  sans  preuve 
certaine,  sur  des  songes  ou  sur  de  préten- 
dues révélations.  » 

Le  15'.  «  Il  est  ordonné  que  l'on  demandera 
aux  empereurs  la  destruction  de  tous  les 
restes  d'idoiâlrie  qui  pourraient  encore  sub- 
sister, des  bois  sacrés  et  simulacres  des  faux 
dieux.  » 

Saint  Augustin  nous  apprend  que  les 
païens  avaient  fait  courir  le  bruit  que,  se- 
lon les  oracles,  la  religion  chrétienne  finirait 
l'an  3()5  de  la  passion  de  Noire-Seigneur  Jé- 
sus-Christ, et  la  398'  de  sa  naissance.  Ce  fut 
à  celle  occasion  que  les  PP.  de  Carihage  de- 
mandèrent aux  empereurs  l'abolition  de  tous 
les  restes  d'idolâtrie,  pour  faire  voir  aux 
païens  la  vanité  de  leurs  oracles.  Arcade  et 
Honorius,  ayant  jugé  la  demande  raisonna- 
ble, firent  publier  par  tout  l'Orient  et  l'Occi- 
dent, l'an  309,  sous  le  consulat  de  Manlius 
Théodore,  des  édits  qui  abolissaient  les  sa- 


CAR 


i9l 


crifices  ,  les  simulacres  et  enfin  tous  les 
re  1rs  de  l'idolâtrie.  Itrr/.  tom.  111;  Liib. 
tom.  Il;  Hard.  tom.  l.  Aiuil.  drs  Cotic.  t.  1. 

Ce  concile  de  Cailhage  fui  souscrit  par 
soi\.iii(e.ilouz(>  évéciues. 

CAUTlIAtiE  (Conciles  de  ,  Carlhaginensia, 
l'an  iOI.  Cet  lit  l'usage  orcliii, lire  île  l'Afri- 
que d'y  tenir  chaque  année  un  concile  géné- 
ral de  toutes  les  provinces  ;  mais  en  'lOI  il 
yen  «ut  deux  :  l'un  le  10  de  juin,  et  l'autre 
le  13  de  s(  ptembre. 

Le  premier  se  tint  dans  la  sacristie  do 
l'église  Restituée.  Aurèle,  qui  y  présidait, 
Bt  un  discours  dans  lequel  il  re[)réseiila 
d'abord  le  besoin  qu'on  avait  de  ministres, 
soit  supérieurs,  soit  inférieurs.  Le  seul  re- 
mède qu'on  Irouvailàce  mal  était  d'admettre 
à  l'état  ecclésiastique  les  donali>.tes  qui  se 
réuniss-iiciit  à  riiglise;  mais,  c-niun"  cela 
avait  été  défendu  par  les  évêques  de  Rome 
et  de  Milan,  on  ne  voulut  rien  décider  sur 
ce  point,  sans  l'avis  des  Eglises  d'outremer, 
nominémenl  de  celles  de  Rome  et  de  Milan. 
Aurèle  proposa  ensuite  de  (aire  instance  au- 
près de  l'empereur,  afin  qu'il  fil  abattre 
toutes  les  idoles  qui  restaient  en  Afrique,  et 
qui  ne  servaient  point  d'ornements  dans  les 
villes.  Il  voulut  que  l'on  demandât  encore 
une  loi  pour  défendre  les  festins  que  faisaient 
les  pa'iens,  à  cause  des  danses  et  des  autres 
insolences  qu'ils  y  commettaient,  au  mépris 
de  la  religion  Le  concile  applaudit  à  ces  de- 
mandes et  à  quelques  autres. 

Dans  le  concile  du  13  de  septembre  de  la 
même  année iOl,  assemblé,  comme  le  précé- 
dent, dans  la  sacristie  de  la  basilique  Resti- 
tuée, on  fit  d'abord  la  lecture  des  lettres  que 
le  pape  Anastase  écrivait  aux  évêques 
d'Afrique,  pour  les  exhorter  à  ne  point  dis- 
simuler les  mauvais  traitements  que  l'Eglise 
catholique  recevait,  dans  leur  province,  de 
la  part  des  hérétiques  et  des  schismatiques 
donatistes.  On  prit  ensuite  le  parti  de  les 
Iraileravecdouceur;  et, après  ces  dispositions 
générales,  le  concile  fil  quinze  règlements 
touchant  la  discipline,  dont  il  y  en  a  onze 
rapportés  dans  le  cinquième  concile  de  Gar- 
thage.  Quelques  règlements  du  concile  du  16 
de  juin  se  trouvent  aussi  dans  ce  cinquième 
concile;  ce  qui  donne  lieu  de  croire,  comme 
on  l'a  dit,  que  ce  ciii(]uième  concile  n'est 
qu'une  compilation  des  deux  conciles  do 
cette  année  VOl ,  et  de  quelques  autres  en 
Afrique. 

Le  5'  ordonne  que  l'intercesseur,  ou  com- 
missaire, à  qui  l'on  a  confié  le  soin  d'une 
Eglise  vacante,  aura  l'attention  d'y  procurer 
un  évéque  dans  l'année,  sans  pouvoir  lui- 
même  être  choisi  pour  évéque  de  cetleEglise 
Que  s'il  n'a  pu  faire  faire  l'élection,  on  met- 
tra un  autre  commissaire  à  sa  place,  au  bout 
de  l'année. 

Par  le  9  ,  le  concile  commet  vingt  évêques, 
du  nombre  desquels  était  saint  Augustin 
pour  se  transporter  à  Hippozaryte  dans  la 
Procoiisulaire,  et  y  ordonner  un  évéque,  du 
conseniement  de  tout  le  peuple,  à  la  place 
d'E(]uicius,  condamné  pour  ses  crimes. 

Le  12    porte  que  si  un  évéque  préfère  4 


t'i'i  DICTIONNAIRE  DES  CONCILES.  '  4!); 

l'Eglise,  ou  dos  héritiers  étrangers  qui  ne  lui  do  votro  cause.»  Celle  sommation  était  pré- 
soiont    |);is   jj.irents,    ou    niênie  sos  parenls,  cédée  d'une  espèce  de  supplique  au  iiiagisiral 
s'ils  soiil  lié.éliqiiis  ou  p.iïens,    il  sera  ana-  di'  ch.iqiie  villo,  afin  qu'ils  la  signifiassent  à 
Uiéniaiisé,  du   nions   après  sa  niorl  ;  cl  son  ré\êquo  doiialiste  :  el  comme  il  était  liesoin 
nom  ne  sera  point  lu  paroii  coux  dos  prèlres  pour  cela  do  jussion  de  la  part   des  gouver 
d.i  S'ignrur,  quand    luêiiie   il  n'aurait  point  neurs,  lo  cuncilc  leur  écrivit  des  lellros,  qui 
lail   (le    (esl.iinoni,     pnis(iu'un    évéque     doit  fnront  signéi's  d'Aurèle  <le  Cai  thage  au  nom 
ddiinei'   oidre  à  ses  affines  d'une    manière  do  louto  l'assemblée    Celle  qui  fut  présenlco 
qui  <iinvioiino  à  sa  piofossion.  lo  13  soptomliro  à  Septiminns,  pioconsul  d'A- 
Le  13'     porlo   ()u'on  demandora   à  Tempe-  Irique,  est  en  forme  de  requête.  Les  évêques 
rour  (ju'il  snii   porinis  ir.ilTranchir  les  escla-  y  (lis<iit    que,  quoiqu'ils    pussent   employer 
vos  dans  l'Eglise. /{e^/.  <o/K.  111  ;  L(/6.  <om.  II  ;  contre  les   violoncos    dos  donatisles  les  lois 
Hiril.lom.l.  que    les  empereurs   avaionl  faites  pour   les 
(]AIVilIAGE   (Concile  de),    l'an   403.    Ce  ré|)rimor,  ils  aimaient  mieux  les  avertir  avec 
fui  un  ciiiuile  général  d'Afrique,  assemblé  à  douceur  d  abandonner  leur  schisme,  ou  d'en 
Cartliago  dans  la  basilique  de  la  seconde  lé-  prendre  la  défense,    s'ils  croyaient   pouvoir 
gion,  le  huit  des  calendes  de  septembre, sous  le  faire  ,   non  jiar  la  fureur  de  leurs  circon- 
le  consulat  de  lliéodose  le  Jeune  et  do  Ku-  cellions,    miis    en   rendant    raison    de   leur 
inoride,  c'esl-à-dire  le  ili  août  de  l'an  W-i;  doctrine  avec  paix  et   tranquillité,  dans  une 
quatre  dépulos  de   la  Bjzacène  et  deux  di'  la  conférence  réglée.  La  même  requête  ou  une 
!M,iiirit  luie  de  Stèle  y  lurent  présonis.  Il  n'en  somblable  fut  présentée  au  vicaire  de  la  pré- 
vint point  do  la  ALiuritanie  Cés.irienne  parce  lecture,    qui    sans   doute    l'accorda,  comme 
qu'ils  avaitnt  reçu  trop  tard  la  lettre  de  con-  avait  fail  le  proconsul.  V.  Ceillier,  (.  XII. 
vocilion  ;  ni  de  l.i  Numidie,  a  cause  de  quel-         CAKTHAtiii   (Concile  de),  l'an    40i.    Les 
qnos   troubles  qu'y  causaient   les   nouveaux  évêques  catholiques    ne   mani]uèrent    point 
solilals;  mais  saint  Augustin,  saint  Alypius  de  faire  les  sommations  convenues  à  l'article 
et  saint  PoS'idius  s'y  trouvèrent  :  les  députés  précédent;    mais    les    donalistes   n'en  firent 
di'  la  Mauritanie  do  Slèfo  assurèrent  ((ue  les  aucun  cas,  disant  qu'il  était  indigne  d'eux  de 
évêiiuos   de  la  M  luritanie   Césarienne   con-  conférei' et  de  s'assembler  avec  îles  pécheurs, 
seniiriient  à    tout  ce   qui    se  forait  dans  le  Comme  ils  continuaient  doncà  exercer  contre 
concile;  et  Aurèle  do  Caribago  dit  la  même  les  cilholiques  toutes  sortes  d'inhumaniiés, 
chose  des  évêques  do  Nitmidio,  se  reconnais-  coux-i  i  s'élaul  assemblés  à  C  irthage  dans  la 
saut    chargé  du    soin    de    leur  envoyer  les  basilique  do  la  seconde  région, sous  le  sixième 
actes.  Il  se  chargea  aussi,    avec  r.i'jréiiient  coinulat  d'Honorius,    lo  six  des  calendes  de 
du  concile,   de  les  envoyer  aux  évêi|ues   de  juillet,  c'est-à-dire  le  20  juin  kOk,  résolurent 
Tripoli.  Comme  il  piésidiità  rassemblée,  il  d'implorer  le   secours  de  l'empereur  contre 
dit  d'.ibord   ((ue  les    députés  envoyés  outre-  ces  violoncos.  Quelques  évêques,  surtout  les 
mer  le  iO  juin  ou  le  13  septembre  do  l'an  W)l,  plus    anciens,  qui    avaient  été   témoins    de 
pour  faire  voir  au  pape  Anaslaso  la  nécessité  i'uiililé  des    lois   contn;    les    hérétiques    du 
de  recevoir  dans  leur  r.mg  les  donalistes  qui  temps  do  Macaire  et  de  l'empereur  Constant, 
voudr.iioni  se  convertir,   étant  de  retour,  ils  voulaient  que  l'on  demandât  des    lois    pour 
devaient    rendre  compte    au  coiuile  de  leur  obliger  tous  les  donatistos  à  rentier  dans  U 
commission.  Ils  r.uaionl  déjà  fiil  la  veille,  communion  de  l'Eglise  calho  iquo,  en  pre^- 
uiais  par  loi  iiic  d'eniretirn.  On  lit  aussi  dies-  ciivanl   une   piiii"    a   ceux  qui   s'opiniâtre- 
S' r  un  aile  de  la  session  solennelle  du  con  raient  dans  le  schisme.  Le-  autres  évêques, 
cilo.  A|iiès    (luoi    l'on    convint    que    chaque  du    nombre  dos(|uols    était  saint   Augn>,tin, 
évéque  dins  sa  vilie,  ou  seul,  ou  avec  quel-  étaient  d'avis  que   l'on   se   contenlàt  de  de- 
qu'un  de   ses  voi-ins,   irait   trouver  l'évoque  mander  que   leurs  violences   fussent    répri- 
doiialisle,  et  le  sommor.nt  par  lo  mo  en  des  niées,  et   que    l'on   mît   à   couvert   de    leurs 
nia"islrats  ou   des   anciens   du  lieu,  de  sas-  insiilles  ceux  qui    prêcheraient  la  vérité  ca- 
soiuhler  avec  ses  collègues  pour  choisir  des  Iholique,  ou  qui  écriraient  pour  sa  défense. 
dé|iutés,  qui  avec  ceux  des  caiholiques  exa-  Us  souhailaienl  môme  que  les  lois  qui  iiiter- 
mineraiinl  dan^  nu  lieu  cl  en  un  lemps  con-  \  ieiulraieiit  ne  lussent  que  contre  ceux  des 
venus,    louto    lalT.iIre    du   schisme   qui   les  don.iiisles    qui     seraient    dénoncés    par   les 
divisait,   et    lâcheraient   de  la  finir  par   une  cillioliquos  à  cause   de    leurs  violences.    Ce 
heureuse   réunion.  Et  afin  que  tous  les  évê-  seniiment  prévalut;  et  les  évêques  Tbéasius 
«]iies  caiholiques  pussent  agir  d'une  manière  et  Evodius   furent  députés  vers    l'emperenr 
tiiiiforme,  Aurèle  présenta  un   modèle  de   la  avec  l'inslruction  suivante  :«  Ils  ropré>eiite- 
sommation  qu'ils  devaient  faire.  On  lo  lut,  il  ronl  que,  suivant  le  concile  de  l'année  der-. 
fut    approuvé   cl   signe  de   lous  les  évêques  nière ,    les   prélats    des   donalistes    ont   été 
présonis.  Il  p  irt.iii  en  substance:  «Nous  vous  interpellés  par  actes  des  otficiers  municipaux, 
mvi'ons    de    raulorilé  de    notre   concile,  de  de  conférer  pacifiquement  avec  nous;    mais 
choisir   ceux  à  qui  vous    voudrez   confier  la  que  se  défiant  de  leur  cause ,  ils  n'ont  pres- 
•  lefonso    do  votre    cause,   comme   nous    en  que  point  osé  répondre   cl   en    sonl  venus  a 
choisirons    de    notre    part,    pour   examiner  d.vs    violences    excessives    :   en    sorte    qu  ils 
avec  eux  dans  le  lieu  et  le  lemps  marqués,  ont  fail  périr  plusieurs  évêques  et  plusieurs 
Il  question  qui  nous  sépare  de  communion,  clercs,  sans  parler  dos  laïques:  ont    attaque 
Jr-i    vous    l'acceptez,    la    vérité  paraîtra;    si  des  églises   et  en    ont   pris    quelquos-nnes  ; 
VOUS  refusez,  ou  verra  que  vous  vous  défiez  (iw.  c'est  donc  mainleuaut  a  1  empereur  do 


407  CAR  CAR  498 

pourvoira  I.i  sûrolô  de  l'Kglise  cnthnliqne,  lisenlion  do  loiis  les  biens,  du  lieu  où  co 
afin  que  ces  lioinmes  téméi-.iiics  n'iiiiiiiiidcnî  s.icijlé^c  .'lur.iil  clé  commis,  el  de  vinf^l  livres 
pas  le  pcnple  lailde  nu'iU  ne  pcineiilsé-  d'or  d'.imende.  Ces  lois  ne  fiirenl  pas  plii- 
duire;  ((ue  l'on  «'oiiii.iît  l.i  l'iireur  (iescircon-  lAl  portées  en  Afri()ue,  (pie  plusieurs  don.i- 
cellions,  souveni  (Niiidannés  p.ir  Itîs  lois,  et  lisiez  se  réunireni,  parliculiiVemeiit  ceux  qui 
(jue  l'on  croil  pouvoir  deni.iniler  du  secours  sonh.iilaienl  depuis  loiigtempsde  reulierdaiis 
contre  eux, comme  sainl  Paul  employa  même  l'Ii^lise  calholicjuc,  el  ne  cliereliaieul  ([uo 
le  secours  mililaire  conlre  la  consinralion  l'occasion  de  se  mettre  à  couvert  des  m.invais 
des  fai  lieux.  »  L'instruclion  ajoule  que  Irailcmenls  des  circonc(dlions,  ou  de  l'in- 
Théasins  cl  Evodius  d^maiuleronl  aussi  que  diijnalion  di-  Umws  parents,  l.a  réunion  com- 
les  magistrats  des  villes,  el  les  propriélaires  niene.i  a  Garlhaf;e;  el  elle  n'avait  pas  encore 
des  terres  voisines  ()rélenl  secoues  de  lionne  fail  (le  plus  grands  pro}i;r('is,  lorsque  les  évê- 
foi  aux  Eglises  catholiques;  (pie  la  loi  de  (jues  s'y  asscmld^reul  en  concile  le  dix  des 
l'enipcreur  Théodose  louclianl  l'amende  de  ciilendes  de  sepiembre.  dans  la  basili(pie  de 
dix  livres  d'or  conlre  ces  béréliqnes  ordina-  la  seconde  région,  sous  le  cortsul.it  deSlilicon 
leurs  on  ordonnés,  el  les  pro|iriétaires  des  et  d'Aniliéniiu-.c'esl-à-dire  le  J3  août  de  l'.ni 
lieux  où  ils  s'assernldenl,  soit  confirmée  el  k08.  Il  y  fui  donc  décidé  (ine  lonles  les  pro- 
cleiidue  à  ceux  que  les  caiholi(pics  aliaqués  viiices  enverraieni  des  députations  au  cou- 
par  eux  auront  dénoncés;  el  (|ue  la  loi  ([ui  cile;  que  les  dépulés  auraient  un  pouvoir 
défend  aux  hérétiques  de  donner  ou  de  rece-  absolu,  el  non  limiié  ;  el  <iu'on  enverrait 
voir  par  donation  ou  par  leslainent  soit  exé-  même  pour  cela  des  lettres  el  des  dépulés  à 
entée  conlreceuxqui  demenreronldonatisles,  Mizonius,  le  mémo,  ce  semble,  qui  éliil  pri- 
mais non  contre  ceux  (|ni  se  convertiront  m ;it  de  la  Byzacène  en  3117.  On  y  ariéta  en- 
de  bonne  foi  avanld'èlre  poursuivis  en  justice.  core  que  l'on  C(Tir.il  aux  juges  ou  gonver- 
Le  concile  laissa  néanmoins  la  liherle  à  C's  neurs  de  toutes  les  provinces  d'Al'riqiie 
deux  évè(|ues  de  faire  et  de  demander  loul  pour  y  faire  exécuter  l'élit  d'union  ;  el  que 
ce  (qu'ils  jugeraient  à  propos  pour  le  bien  et  l'on  enverrait  deux  clercs  de  l'Eglisi'  de 
l'ulililé  de  riïgli>e.  11  lut  arrêté  de  plus  qu'on  Cartilage  à  la  cour,  nu  nom  de  toute  l'Afri- 
leur  donnerait  des  lettres  de  recommanda-  que, avec  des  leltresdes  évéqiies,  pour  rendre 
lion  au  nom  du  concile,  pour  le  papi?  et  les  grâces  à  l'empereur  el  aux  minisires  de 
évéques des  lieux  où  pourr.iilétif  l'c  in|iereur,  l'extinction  des  donatistes.  On  lut  aussi  dan» 
etdes  lettres  de  créance  pour  l'empereur  el  ce  concile  les  lettres  du  pape  Innocent,  iiui 
les  principaux  ofliciers  ;  mais  qu'il  suffirait  avertissait  b  s  évéqnes  d'AI'ri(]ue  de  ne  p-is 
que  ces  lettres  fussent  signées  d'Aurèie  de  passer  la  mer;  à  qn(M  les  évoques  présents 
Carlhage,  au  nom  de  tous  les  évèq.ies,  pour  trouvèrent  qu'il  était  à  propos  de  se  con- 
éviler  les  lenteurs;  que  l'on  écrirait    encore  former,  lijid. 

aux  juges  d'Afririue,  afin  ipren  attendant  le  CAKTHAGE  (Concile  de)  l'an  107.  On 
retour  des  députes,  ils  prélassent  sec(mrs  à  lil  dans  le  Code  di"s  canons  de  l'E'Hise  d'A- 
rEglisecatholi(|Ue,  par  le  moyen  des  officiers  frique,  après  le  canon  quatre- \mgl-qui- 
des  villes  et  des  propriélaires  des  terres.  torzième,  ([u'il  se  Iml  un  concile  à  C  u  tha"e, 
Possidius,  dans  le  détiombremenl  des  lettres  le  15  juillet  de  l'an  407,  sous  le  septième  cou- 
de saint  Augustin,  met  ces  quaire  de  suite,  sulat  des  empereurs  Honorius  ,  et  le  deiixiè- 
à  l'évéque  innocent,  aux  empereurs,  à  Stili-  me  de  Tbéidose.  Aurélius  de  Carlhage  y 
con,  aux  préfets  d'Italie  :  ce  qui  marque  que  présida  ;  el  l'on  y  fil  douze  canons.  " 
le  concile  l'avait  chargé  de  les  écrire;  mais  Le  1"  laisse  à  la  prudence  de  l'évéque  de 
elles  ne  sont  pas  venues  jusqu'à  nous.  La  Carlhage  dimliquer  le  concile  général  d'A- 
de.nière  chose  que  l'on  recommanda  aux  frique,  ne  trouvant  pas  à  propos  d- l'assem- 
dépulés  fui  le  soin  de  l'affaire  d'E(iuicius,  bler  tous  les  ans,  comme  il  avait  é(é  ordonné 
évê(ine  d'Hippoz.iryted  MIS  la  Proconsulaire,  dans  un  conrjle  d'Hippnne,  à  cause  de  la 
quiau  lieudese  soumettre  au  jugement  rendu  fatigue  elde  l'embarras  que  c<da  causailaux 
contre  lui,  conlinnail  d'enlretenir  la  division  évéques.  «On  ne  l'.issemblera  donc  que  pour 
parmi  le  peuple  de  cette  ville.  Il  y  a  appa-  les  causes  communes  qui  regardent  toute 
renée  que  ce  fut  à  son  occasion,  el  sur  bi  re-  l'Afrique,  telles  que  sont  les  (lueslions  dog- 
montrancedes  députés  du  concile,  qu'Hono-  matiques;  et  pour  les  Cluses  particulières 
riiis  déclara  {Cod.  Theod.  t.  VI,  p.  308  et  elles  seront  terminées  dans  les  provinces' 
d09),  le  12  février  de  l'année  suivante,  c'est-  qui  les  auront  vues  naître.  » 
a-dire  de  l'an  105,  qu'un  évoque  déposé  par  Le  2'  laisse  à  la  liberté  de  celui  qui  ap- 
un  concile,  el  qui  n'acquiescerait  point  a  la  pelle  d'un  jugement  ecclésiastique  de  se 
sentence  rendue  contre,  lui,  serait  banni  à  choisir  des  juges  dont  il  conviendra  avec 
cent  milles  (e  son  evéche  sans  pouvoir  venir  son  accusateur;   mais  il    veut   qu'après  que 

r^^urÙKrii'ir       -i    a^     p        ,ntr     r.,  "'S  ji'gcs   auront  prononcé,  il  n'y   ait  plus 

CAIUHAGL  (Concile  de),  lan   405.    Dès  d'appel. 

avant  l'arrivée  des  députés  à  la  cour  de  l'em-         Le  3-  ordonne  que  Vincent  el  Fortunalien 

pereur  Honorius  ,  ce^pnnce  avait  donné,   le  députés   vers   les  empereurs,  leur  demande- 

1-2  lévrier  de  lan  40o,   un   édit   d'union  qui  roui  la  permission  de    choisir  des  av,.ciis 

portail  quil  ny  aurait  qu'une  religion,   sa-  entre  les  mains  desqnels  ils   puissent  meil.è 

voir  la  catholique.  Le  même  jour  il  avait  pu-  les  intéréis  de  l'Kg'i-e  pour  les   soutenir     et 

bl  c  une   loi    coulre   les   donatistes,  porlaut  qui  aiml  droit  d'entrer,  comme  les  evéïiiei 

défense  de  rebajjliser,  sous  peine  ùo  cou-  dans  les  bureaux  des  juges,  pour  leur  laira 


409 


DICTIONNAIUE  DES  CONCILES. 


5IJD 


les  remontrances  qu'ils  jugeront  à  propos. 

L'i-mporeur  Hotioriiis  répinulità  celle  pre- 
mière (Iciriainle  (lu  concile,  p,ir  sa  consiitu- 
tulion  (l.iléedu  17  lics  calendes  de  iléeenihre 
(le  lai)  W)7.  qui  se  \ro\ivp  Ith.  X\.XV11I  Cod. 
Tlieod  (le  lipiscopis  etCler.  Honorius,  dans 
celle  con^tiuiiioii,  dit  (|iie  les  intérêts  de  l'E- 
glisi-  seront  détendus  désormais  ,  non  per 
coronntus.  c"est-à  dire  par  les  clercs,  qu'il 
apjielle  couronnés  à  cause  de  la  couronne 
(ju'ils  porlaieni,  mais  p^r  scholasiicos,  c'est- 
à-dire  par  les  avocais  séenlieis  ;  telle  est  l'o- 
rigine des  avoués  ou  avocats,  c'esl-à-dire 
des  patrons,  des  défenseurs  des  Eglises,  aux 
quels  succédèrent  dans  la  suite  des  hommes 
puissants,  qui  retinrent  le  nom  ù'avocats  des 
Eglises,  quoiqu'ils  les  dél'endissenl  bien  plus 
par  la  force  des  armes,  que  par  celle  de  l'é- 
loquence et  de  la  science. 

Le  4'  défend  de  mi'llre  des  évêques  où  il 
n'y  en  a  point  eu,  sans  l'auloriié  du  métro- 
politain et  du  concile  de  la  province. 

On  voit  par  ce  canon,  que  l'érection  des 
nouveaux  évéchés  n'était  point  alors  réser- 
vée au  saint-siége,  et  qu'elle  se  faisait  par 
l'autorité  du  concile  provincial  el  du  primat 
ou  métropolitain. 

Le  3°  laissée  la  liberté  des  peuples  con- 
vertis par  les  donatistes  qui  rentrent  dans 
le  sein  de  l'Eglise,  et  qui  avaient  un  évéque 
dans  le  temps  qu'ils  en  étaient  séparés,  d'en 
avoir  un  après  sa  mort,  ou  de  se  soumettre  à 
l'évêque  catholique  le  plus  proche.  Pour  ceux 
qui  n'ont  point  eu  d'évêques,  on  les  soumet 
à  la  juridiction  de  l'évêque  qui  les  a  conver- 
tis, pourvu  (jue  cette  conversion  soit  arrivée 
avant  la  loi  de  l'empereur  touchant  l'unilé. 
Que  si  elle  s'est  faite  depuis,  il  ordonne  qu'ils 
seront  du  diocèse  dont  ils  dépendent  natu- 
rellement. 

Ce    canon   a  deux   parties.  Dans  la  pre- 
mière, il  est  dit  que  les  peuples  convertis  au 
christianisme    par    les    évêques    donatistes 
pourront  conserver  les   évêques  qui  les  ont 
cou  verlis, lorsque  les  uns  et  les  au  très  viennent 
à  rentrer  dans  le  sein  de  l'Eglise  catholique, 
sans  attendre    l'avis  du  concile  de   la  pro- 
vince, ou  bien  qu'ils  pourront  se  soumettre  à 
l'évêque  catholique  le  plus  proche,  après  la 
niorl  de  l'évêque  qui  les  a  convertis.  Dans  la 
seconde   partie   du  canon,    il  est   réglé  que 
les  peuples  qui  ont  éié  convertis  par  un  évé- 
que donalisle  seront   soumis  à  cet  évêque 
qui  les  ramène  à  l'Eglise  calholique,    quand 
même  ils  ne  l'auraient  point  eu  pour  évéque 
avant    leur   retour    à    l'Eglise    catholique, 
pourvu  néanmoms  que  celle  conversion  soit 
arrivée  avant  la  loi  de  l'empereur  tou(  haut 
l'unité  ou  l'union.  Celait  une  loi  ou  consti- 
tution de  l'empereur  Honorius,  publiée  vers 
le  c(nnmencement  de  l'an  405,  sous  le  nom 
li'Ii'lit  ou  de  Rrscrit,  pour  ramener  les  do- 
natistes à  l'unité  de  l'Eglise,  sous  certaines 
peines  contre  les  réfractaires.   On   voit   par 
ce  canon  la  sage  condescendance  de  l'Eglise, 
qui  ne  craint  pas  de  se  relâcher  de  l:i  rigueur 
de  sa  discipline  pour  faciliter  le  retour   des 
ljéreti(iues  ou  des  sehismaiiques. 
Dans  Itt  a  ,  on  nomme  des  juges  pour  exa- 


miner l'affaire  d'un  évêque  qui  avait  été  ac- 
cusé, et  dont  les  accusateurs  n'avaient  point 
comparu  au  concile,  quoique  l'évêque  accusé 
eût  (Jemandé  qu'ils  y  com|)arussent. 

Le  7'  porte  nuon  écrira  au  pape  Innocent 
touchant  le  différend  que  l'Eglise  de  Home 
avait  avec  celle  d'Alexandrie,  afin  de  mettre 
en  bonne  intelligence  ces  deux  Eglises. 

Le  différend  dont  parle  le  concile  était 
celui  que  la  faction  de  Théophile  avait  occa- 
sionné, en  faisant  exiler  saint  Jean  Chrysos- 
tome,  soutenu  par  le  pape  Innocent  I,  qui 
avait  résolu  d'excommunier  Théophile  ,  au 
rapport  de  Pallade  dans  la  Vie  de  saint 
Chrysostome,  p.  214. 

Le  8  porte  que,  selon  la  discipline  évan- 
gélique  el  apostolique,  ni  le  mari  renvoyé 
par  sa  femme,  ni  la  femme  renvoyée  par  le 
mari,  ne  pourront  en  épouser  d'autres, 
mais  qu'ils  resteront  sans  se  marier,  ou 
qu'ils  se  réconcilieront,  et  que,  s'ils  le  refu- 
sent, ils  seront  mis  en  pénitence.  On  ajoute 
qu'il  faudra  demander  à  l'empereur  une  loi 
à  ce  sujet. 

Les  lois  romaines  permettaient  aux  maris 
de  faire  divorce  avec  leurs  femmes,  et  d'en 
épouser  d'autres  pour  certaines  causes. 
C'est  pour  cela  que  le  concile  dit  qu'il  fau- 
dra demander  une  loi  impériale,  qui  confir- 
me son  règlement. 

Le  9'  défend  de  réciter  en  public  d'autres 
prières,  d'autres  préfaces,  d'autres  recom- 
mandations, ni  de  faire  d'autres  impositions 
des  mains  que  celles  qui  sont  approuvées 
dans  le  concile. 

Balsamon  veut  que  par  les  prières  on 
entende  toute  la  liturgie;  par  les  piéfaces, 
les  psalmodies  et  les  leçons  de  l'Ecriture 
sainte,  jusqu'aux  Evangiles;  par  les  recom- 
mandations, les  prières  que  l'on  faisait  sur 
les  caiéchumènes  pour  les  recommander  à 
Dieu;  p.ir  les  impositions  des  (nains,  les  bé- 
nédictions que  les  évêques  donnaient  aux 
pénitents,  après  les  prières  que  l'on  faisait 
pour  eux.  Ce  canon  est  une  preuve  du  soin 
que  les  évêques  doivent  apporter  pour  re- 
trancher de  l'office  divin  tout  ce  qui  serait 
contraire  à  la  vérité,  à  la  décence,  à  la  piété.  _ 

Le  10'  ordonne  la  déposition  contre  les 
évêques  et  les  clercs  qui,  étant  accusés,  s'a- 
dressent à  l'empereur  pour  lui  demander  des 
juges  séculiers  ;  mais  il  ne  défend  pas  qu'on 
lui  demande  des  juges  ecclésiastiques. 

Le  11'  veut  que  l'on  chasse  du  clergé  ceux 
qui  étant  excommuniés  en  Afrique  vont  se 
faire  recevoir  à  la  communion  dans  les  pays 
d'outre-mcr,età  Rome  en  particulier,  comme 
l'observe  Balsamon. 

Le  12  ordonne  que  les  clercs  ou  les  évê- 
ques qui  voudront  aller  en  cour,  prendront 
une  lettre  formée  de  leur  évêque,  ou  de  leur 
métropolitain,  adressée  au  pape,  qui  con- 
tienne les  raisons  qu'ils  ont  d'aller  en  cour, 
afin  que  le  pape  leur  en  donne  une  au- 
tre pour  aller  en  cour.  Que  si  celui  qui  a  pris 
une  lettre  formée, ou  dimissoire,  pour  aller 
à  Rome,  va  droit  à  la  cour,  il  sera  excom- 
munié. Mais  si,  étant  à  Rome  pour  d'autres 
raisons,  il  vient  à  avoir  besoin  d'alier  en 


501 


CAU 


CAR 


£04 


cour,  le  pape  tout  seul  pourra  le  lui  permet- 
tre par  une  Icllrc  qui  contiendra  ses  raisons. 
Ce  canon  prouve  coailiien  c'est  une  chose 
contraire  à  IVspril  de  Tliglisc,  que  les  évé- 
quos  et  les  préln'S  abandonnml  les  églises 
•itixqnciles  ils  sont  liés,  pour  aller  d;ins  les 
couis   (les    princes,  ou  ailleurs.    Anal,    des 

(Jonc.    t.  l. 

CAÙTHAGE  (Conciles  de),  l'an'iOS.l!  se  tint 
celle  année  deux  conciles  à  Carihage,  l'un  le 
premier  juillet,  l'autre  le  treize  octobre,  tous 
deux  dans  la  sacristie  de  l'église  Restituée. 
Tout  ce  que  nous  en  savons,  c'est  que,  dans 
le  premier,  Vincent  cl  Forlunatien  lurent  en- 
voyés avec  pouvoir  d'agir  en  cour  contre  les 
païens  et  les  héréliqucs;  et  ([ue  ,  dnns  le  se- 
cond, on  donna  une  semblable  commission  aux 
cvèques  Floientet  Restitul.tJe  qui  occasionna 
ce  dernier  concile,  lut  que  Sévère  et  Macaire 
avaient  été  tués  vers  le  mois  de  septembre  par 
les  pa'ietis  ou  les  hérétiques,  et  qu'à  cause 
d'eux  les  évoques  Evodius,  Thèasins  et  Victor 
avaient  élé  battus.  D.  Ceill.,  l.  XU. 

CAKTHAGE  ^Concile  de),  l'an  409.  Nous 
n'avons  pas  plus  de  connaissance  du  concile 
que  l'on  tint  dans  la  même  ville  celle  année 
4.09,  le  15  juin,  dans  la  basilique  de  la  se- 
conde région.  L'auteur  du  Code  des  Canons 
de  l'Eglise  d  Afrique  dit  qu'il  n'en  a  pas  rap- 
porté les  actes,  pone  que  le  concile  n'était 
que  provincial.  Il  remarque  seulement  ((u'il 
y  fut  décidé  qu'un  é\êque  n'entreprendrait 
point  de  juger  seul.  Ibid. 

CARTHAGE  (Concile  de),  l'an  4.10.  On  ne 
peut  douter  ijne  celui  que  l'on  assembla  à 
Carthige  le  1+  juin  de  l'an  410,  n'ait  été  gé- 
néral de  toute  l'Alrique,  puisqu'on  y  voit 
Possidius,  évêque  do  Calaine  (ou  Chelme)  en 
Numidie.  11  fut  un  des  quatre  évêques  dépu- 
tés vers  l'empereur  Honorius,  pour  deman- 
der la  révocation  de  sa  loi,  qui  laissait  la  li- 
berté de  cojiscience  au  sujet  de  la  religion. 
Les  autres  députés  étaient  Florentins,  t  rœsi- 
dius  et  Beneuatus.  Honorius  leur  accorda 
l'effet  de  leur  demande,  comme  on  le  voit  par 
une  loi  du  2'>  août  de  la  même  année  410 
[Cod.  Theod.  X\  1,  t.  V,  /.  Ll,  p.  170),  adres- 
sée à  Héraclien,  comte  d'Afrique,  par  laquelle 
il  révoque  absolument  la  liberté  qu'il  avait 
accordée  aux  hérétiques  pour  l'exercice  de 
leur  I  eligion  ;  leur  défendant  de  tenir  aucune 
assemblée  publique  sous  peine  de  proscrip- 
tion et  même  du  dernier  supplice.  On  ne  doute 
pas  que  ces  mêmes  députés  n'aient  demandé 
à  ce  prince  la  conférence  de  Carthage,  dont 
l'ordre  fut  expédié  le  11  octobre  de  cette  an- 
née, et  qui  se  tint  en  effet  le  premier  jour  de 
juin  de  l'an  411.  Ibid. 

CARTHAGE  (Conférence  de),  l'an  kH.  Ce 
fut  chez  Marcellin,  gouverneur  d'Afrique, 
que  les  évêques  catholiques  et  donalistes  s'as- 
semblèrent à  Carthage  p.jr  ordre  de  l'empe- 
reur Honorius,  le  premier  juin  de  l'an  411. 
Les  donalistes,  qui  savaient  (jue  leur  cause 
n'élait  pas  bonne,  firent  tout  leur  possible 
pour  empêcher  que  cette  conférence  n'eût 
lieu  et  qu'on  ne  traitât  la  question  qui  était 
entre  eux  et  les  catholiques;  mais  voyant 
<iu'ils  n'en  pouvaient  venir  à  bout,  ils  en 


multiplièrent  les  actes  autant  qu'ils  le  purent, 
afin  doter  du  moins  par  leur  longueur,  l'en- 
vie de  les  lire.  Les  évêques  des  deux  partis 
étant  entrés,  le  tribun  Marcellin  fit  lire  le 
rescritde  l'empereur  qui  ordonnait  cette  con- 
férence, et  l'édit  qu'il  avait  envoyé  lui-mé:i:e 
dans  toutes  les  provinces,  pour  faire  savoir 
à  tous  les  évêques  d'Afrique,  tant  catholiques 
que  donalistes,  de  se  trouver  à  Carihage  le 
premier  jour  de  juin,  pour  y  Icnirun  concile. 
II  déclarait  dans  cet  édit  ou  ordonnance,  que 
quoiqu'il  n'en  eût  pas  d'ordre  de  l'empereur, 
on  rendrait  aux  évêques  donalistes,  qui  pro- 
mettraient de  se  trouver  à  ce  concile,  les  égli- 
ses  qui  leur  avaient  été  ôtées,  et  leur  per- 
mettait de  choisir  un  autre  juge,  pour  être 
avec  lui  l'arbitre  de  celte  dispute.  On  lui  eu- 
suite  une  seconde  ordonnance  de  Marcellin 
faite  aux  évêques  présents,  qui  leur  prescri- 
vait le  lieu  et  la  forme  de  la  conférence.  Mais 
comme  les  évêques  du  parti  de  Donat  deman- 
daient que  les  catholiques  proposassent  avant 
toutes  choses  quel  était  le  sujet  de  leur  as- 
semblée, le  tribun  différa  à  leur  accorder  ce 
qu'ils  demandaient,  voulant  d'abord  que  l'on 
lût  par  ordre  tout  ce  qui  s'était  passé  avant 
le  jour  de  la  conférence.  11  fit  donc  lire  la 
lettre  des  donalistes,  dans  laiiuelle  ils  di- 
saient qu'ils  ne  pouvaient  approuver  ce  que 
Marceilin  avait  statué,  de  n'admellre  à  1.1 
conférence  que  ceux  qui  auraient  été  choisis 
pour  plaider  leur  cause,  et  demandaient  à  y 
être  tous  admis,  pour  convaincre  de  fau^si'lô 
les  catholiques,  qui  leur  reprochaient  leur 
peiit  nombre.  On  lu;  après  cela  les  lelires  des 
évêques  calholiques  adressées  au  tribun  i\Iar- 
cellin,àquiils  déclaraient  qu'ils  consentaient 
à  tout  ce  (|ui  était  porté  dans  son  ordoiinaiu  e. 
Ils  ajoutaient  dans  ces  letlres,  que  si  les  do- 
nalistes pouvaient  montrer  que  l'Eglise  est 
deineuiée  dans  le  seul  parti  de  Donat,  ils 
leur  céderaient  l'honneur  de  l'épiscoi)at  et 
se  rangeraient  sous  leur  conduite.  «  Mais  si 
nous  leur  munirons,  continuaient-ils,  que  la 
vérité  est  dans  notre  communion,  nous  ne 
leur  refuserons  pas  même  l'honneur  de  l'é- 
piscopat,  et  nous  consentons,  pour  le  bien 
de  la  paix,  qu'en  se  réunissant  à  nous  ils 
conservent  leur  degré  d'honneur,  afin  que 
l'on  voie  que  nous  ne  délestons  pas  en  eux 
les  sacrements  ,  mais  leurs  erreurs.  Que  si 
les  peuples  ne  peuvent  souffrir  de  voir  en- 
semble deux  évêques,  il  se  retireront  l'un  et 
l'autre,  et  l'on  n'en  mettra  qu'un  qui  sera 
ordonné  par  les  évoques  qui  seront  sans 
compétiteurs  dans  leurs  églises.  »  On  lut 
aussi  d'autres  lettres  des  calholiques  pour 
réponse  à  la  déclaration  des  donalistes,  dans 
lesquelles  ils  consentaient  que  si  la  multi- 
tude était  nécessaire  pour  la  réunion,  les 
évêques  des  deux  partis  s'y  trouvassent  tous, 
consentant  en  iiiAme  temps  à  ne  s'y  rendre 
de  leur  part  qu'au  nombre  marqué  par  1  o.-  - 
donnance  du  tribun;  afin  que  s'il  arrivait 
quelque  tumulte,  il  ne  fût  pas  imputé  aux 
catlio!i(|ues,  qui  n'étaient  qu'en  petit  nombre, 
mais  aux  donalistes, qui  avaient  amené  avec 
eux  une  multitude,  c'est-à-dire,  tous  les  évê- 
ques de  leur  parti,  excepté  ceux  que  la  ma- 


èOc                                                    MoiiUA   AiUii  DiiS  tO.NCILLS.  "                 504 

ladie  ou  l'exlrémc  vioillpsse  avaient,  ou  re-  curalion  fut  lue,  Celle  procuration  ou  maR- 

leniis  cluz  en\  ,  ou  arrêtés  en  chemin.    Les  dément  tics   cMlIioli(]ues  conlenaii  ce  (-u'ils 

c;iili()li(iucs  piaillaient  aussi  diiis  ces   lettres  avaient  de  pins  considéralile  à  dire  en  Tiveur 

la  cause  entière  de  l'E^'lise  ealholique,  mon-  de  l'iiglise  c;ill)(»lique;   et  ils  l'avaienl  t'jiil  à 

tranl  (in'elle  ne  pouvait  être  dans  le  parli  de  dessein,  part  e  (|ue  le   bruit   courait  (|ue  les 

Donal,  mais  que  c'est  celle  qui  est  répandue  donalistes    emploieraient  des  exceptions  et 

par  tout   le   monde   et  qui   s'est    acciue  en  des  chicanes,  pour  avoir  prétexte,  si  on  les 

commençant  ,i  Jérusalem,  suivant  qu'il  est  refusait,  de  rompre  la  conférence  ;  et  les  ca- 

inarqué  dans  l'Eciilurc.  Ils  y  montraient  en-  Iholitiues  voulaient  ((u'il  parût  dans  les  actes 

cori'  que  les  méchants   ne  remient  pas-  cou-  qui  deineureraienl,  (jue  la   cause  de  l'Eglise 

nalilt'-s  les  innocents  en  communiquant  avec  avait  été  traitée  au  moins  sommairement,  et 

eux  ;  qui'  Céciliea  avait  été  absous  soit  dans  que  lis  donatisles  n'avaient  pas  voulu  entrer 

des   Irittuiiaux    ecclésiastiques,  soit    devant  en  contéienee,  dans  la  crainte  de  succomber 

l'rmpi'reur  où  il  avait  été  traduit  par  lis  do-  et  de  demeurer  sans  réplique.  11  s'éleva  une 

natisles  ;  enfin  ils  y  parlaient  des   maximia-  contestation  entre  les  parties  qui  dura  quel- 

nisles,  disant  que,  quoiiiue  (lersécutés  et  cou-  que  temps.  Les  donatisles  demandaient   quo 

damnés   par  les   primianistes ,  ceux-ci   n'a-  tous  ceux  qui  avaient  souscrit  la  procuialion 

vaiiMiî  pas  laissé  de  les  reci'voir,  et  de  recon-  se  présentassent,   soutenant  que  les  catho- 

naitre   pour  bon    le   baptême   qu'ils  avaient  liques  avaient  pu  surprendre  le  commissaire, 

donné  ou  reçu  dans  le  schisme.  en  faisant  paraître  devant   lui  des  gens  qui 

A|)rcs  ,a  lecture  de  ces  lettres,  Marcellin  pouvaient     n'être    pas    évêques,    et   qu'ils 

demanda  si  les  donatisles  avaient  choisi  li'urs  avaient  ajouté  de  nouveaux  évéquos,  outre 

députés   comme  les   catholiques.    Les   dona-  ceux  des  anciens  sièges,  pour  augmenter  leur 

listes  répondirent  que  les  catholiques  avaient  nombre.     I^es   catholiques   soutenaient    (|ue 

déjà  piaillé  la  cause,  avant  que  l'on  eût  réglé  leurs  confrères  ne  devaient  point  se  piésen- 

les  qualités  des  parties.  Ce  qu'ils  disaient  à  1er,  craignant  quo  les  donatisles  ne  vnulus- 

caus(ï  des  lettres  dont  nous   venons  de  par-  sent  faire  du  lumulti-  à  la  laveur  de  la  foule, 

1er,  qui  contenaient  sommairement  toute  la.  et  rompre  la  conférence.   Car  leurs  chicanes 

question.    Ils    demandèrent    donc    que    l'on  faisaient  assez    voir    qu'ils    n'en    viuiiaient 

traitât  du  temps,   de   la   procuration,  de  la  point  du  tout;  et  on  croyait  iiu'ils  n'avaient 

personne,  de  la  cause,  avant  d'en  venir  au  point  encore    osé  faiie  de  désordre,    parce 

fond.    Le  tribun  répondit  que  la  cause  était  que  la  multitude  n'étant  que  de  leur  lôté,  on 

en  son  entier,  et  demanda  une  seconde  fois  n'eût  pu  s'en   prendre  qu'à  eux.    Toutefois 

si  l'on  avait  obéi  à  son  ordonnance,  en  choi-  les    catholiques  cédèrent  :    ils   consentirent 

sissant  les  députés   qui  devaient  prendre  part  que  l'un  fît  entrer  tous  ceux  qui  avaient  si- 

à  la  discussion.  Mais  les  donalistes  commen-  gué  leur  procuration,  et  il  parut  que  les  do- 

cèrenl  à   parler  du   temps,  et  à  dire  que  la  nalistes  ne  croyaient  pas  qu'il  en  fût  venu  à 

cause  ne  pouvait  plus  êUe  agitée,  parce  que  C  irlhage  un  si  grand  nombre,  parce  (]n'ils  y 

ie  jour  en  était  passé.    Car   les   quatre   mois  étaient  entrés  modeslemenl  et  à  petit  bruit, 

portés  par  la  première  ordonnance  du  coin^  On  fit  donc  entrer  les  évêaues  calholiqaes, 

missalre  Marcellin   élaient  accomplis  dès   le  qui  avaient  souscrit  la  procuration  :  et  à  me- 

19  mai  ,  cette  ordonnance  éiant  datée  du  l't-  sure  qu'ils  étaient  nommés,  ils  s'avançaient 

des  calendes  de  mars,  c'est-à-dire,  du  16  fé-  et   étaient  reconnus    par  les  donatisles   du 

vrierill;  et  l'empereur  avait  oidouné  (jne  même   lieu    ou  du  voisinage;   et  parla    on 

l'affaire  fût  traitée  dans  quatre  moi>  :  d'où  connut  aussi  les  lieux  où  il  n'y  avait  point  de 

les  donatisles  concluaient  (lue  le  terme  était  dunatistes.  Tous  les  catholiques  qui  avaient 

passé,  et  demandaient   (jue   les   catboliiiues  souscrit   se    trouvèrent  présents,  et  chacun 

lussent  cond.imnés  comme  par  défaut,  ([uoi-  sortit  aussitôt  (lu'il  eut  été  reconnu,  excep- 

rjo'ils  fussent  présentset  n'eussent  jamais  été  té   les  dix-huit   députés.    Quand   on    appela 

interpellés  de  procéder  plus  tôt.  .Marcellin  ré-  Victorin,  évoque  catholique  de  Miislite,  il  dit: 

pondit  que  les  parties  élaient  convcnuesdu  «  .Me  voici,  j'ai  contre  moi  Félicien  de  Mus- 

[iremier  jour  de  juin,  et   que   si  elles  n'eus-  tite  et  Donat  de  Ture.  »   Alors  .\lypius    dit  : 

Sent  pas  été   présentes,  l'empereur  lui  avait  «  Remarquez  le  nom  de  Félicien.  Est-ii  dans 

donné  pouvoir  d'accorder  encore  deux  mois,  la  communion  de  Primien?  »  C'est  i|ue  Feli- 

Mais  parce  qu'il  dit  en  même  temps  que  lex-  cien  avait  été   condamné  comn»e   maximia- 

ception  londée  sur  le  temps  convenait  mieux  nisle  par  le  grand  parti  des  donatisles  ,  dont 

à  un  tribunal  séculier  (juà  un  jugement  épis-  l'rimien  était  le   chef;   et  c'est  pour  ci  la  que 

C0|ial,   les  donatisles  en  prirent  occasion  de  les  catholiques  exigèrent  iju'il    fût  con>i,iut 

dire    que    l'on    ne   devait  point  agir  contre  par  les  actes  que  Félicien  éiait  dans  la  coiu- 

eux   par  les  lois  séculières ,  mais  seulement  munion   de   Primien ,  et  qu'il  avait  été    reçu 

par  les  Ecriiures  divines.    Sur   quoi  le  com-  en  sa  qualité  d'évêque,  sans  qu'on   <  ût  re- 

missaire  demanda  le  sentiment  des  deux  par-  baptisé    <:eux   (|u'il    avait    baptisés  dans   le 

lies.  Les  catholiques  le  prièrent  de   faire  lire  schisme   de    Maximien.    Les    donalisies    ne 

leur  procuraiion.assur.int  que  l'on  y  verrait  voulurent  point  répondre  à  ce   que   les   ca- 

qu'ils  traitaient  cette  aff  lire  par  les  Ecritures  tholiques    leur   demandaient    louchant    Pri- 

diviiies,  et  non  parles  formalités  judiciaires,  mien,   disant  que  cela  regardait  le  fond   de 

Les  donalistes  s'opposcreni  à  celte  lecture  et  l'affaire.   Sur  (jiioi    Marcellin   ordonna    (jue 

dicanôrent    quelque    temps   sur  ce    point;  l'on   continuât  de  vérifier  les  sousi  riplioes. 

U'.ais  les  catholiques  reniiiorlèrent,  et  lapro-  Après  qu'on  eut  lu  les  noms  de  tous  les  évé- 


SOS 


CAR 


CAR 


506 


qucis  r;illinli(iurs  qui  avaient  souscrit  la  pro- 
ciiralioM,  M.ircclliii  pria  coux  (|iii  élaii'iil 
pri'soiils  do  s'asseoir.  I-fs  don.ilisics  rel'usè- 
rcnl  celle  civililé,  en  lui  donnant  Iteancoup 
de  louantes,  l'appclanl  jusle,  plein  de  nio- 
dérailoii  el  do  bonlé  :  mais  en  ménie  Icmps 
ils  auiaienl  bien  souiiailé  qu'il  ne  fûl  pas  le 
jupe  d'une  aff.iire  pour  Lniuelle  lanl  de  per- 
sonnes s'etaienl  asscnihlees. 

On  lui  ensuite  la  pro(;nration  desdonalis- 
le-i  avec  les  sonscripli(Mis  ;  et  à  la  réquisi- 
tion des  catholiques ,  on  les  véiifii  loulcs, 
en  l'aisanl  approcher  tous  les  évoques  do- 
iiatisli  s,  à  mesure  qu'ils  élaii^nt  uomniés, 
afin  qu'on  \ît  clairenient  s'ils  avaii'nl  sous- 
crit élanl  à  r.artlia!j;e.  lui  récitant  leurs  noms, 
il  s'en  liouva  plusieurs  (jni  n'élaicnl  point 
du  tout  venus  à  Carthn;,'e,  pour  qui  d'autres 
avaient  souscrit  afin  de  ïjiossir  le  noinl)re. 
Toutes  les  souscriptions  vérifiées  ,  le  tribun 
(it  compter  par  ses  officiers  le  nombre  des 
évèiines  île  part  et  d'autre.  11  s'en  trouva  des 
donalislcs  deux  cent  soixante-nenf,  en  comp- 
tant les  absents  pour  qui  d'autres  avaient 
•igné,  el  même  Quodvulideus,  évéque  de 
Si'Ssile  en  Mauritanie,  que  Pélilien  disait 
élre  mort  en  chemin.  Des  catholiques  il 
â'en  trouva  diux  cent  soixante-six  qui 
avaient  souscrit  la  procuration,  et  vingt  au- 
tres ((ui  l'approuvèrent  de  vive  voix  :  ce  (jui 
f.iis.iil  deux  cent  quatre-vin^l-six.  Ainsi 
dans  la  supputation  (|ue  l'on  fit  de  tous  les 
évoques  présents,  le  nombre  des  calholi()ucs 
se  trouva  pins  grand  (jne  celui  des  donalis- 
lcs. Ensuite  tous  lesévêi|ues,  excepié  ceux 
qui  étaient  nécessaires  pour  la  conférence, 
étant  sortis,  Marcellin,  du  consentement  des 
parties,  la  remit  au  surlendemain,  c'est-à- 
diie  an  troisième  jour  de  juin. 

Le  jour  marqué  élanl  venu,  on  s'assem- 
bla au  même  lieu.  Rlarceliin  pria  encore  les 
évè(iues  de  s'asseoir  ,  el  les  catholiques  le 
firent  aussitôt  ;  mais  les  donatisles  le  refu- 
sèrent, disant  que  la  loi  divine  leur  défendait 
de  s'asseoir  avec  de  tels  adversaires.  Les 
catholiques  laissèrent  passer  celte  niarciue 
de  vanité  des  donatistes,  sans  y  répondre, 
pour  ne  pas  s'arrêter  inutilement.  Kl  Mar- 
cellin ,  voyant  qu'ils  se  levaient,  fil  ôler  son 
siège,  en  disant  (ju'il  demeurerait  debout 
jus(|u'au  jugement  de  l'alTaire.  11  fil  lire  une 
reiiuête  que  les  donatisles  avaient  donnée  le 
jour  précédent  ,  par  laquelle  ils  deman- 
daient communication  de  la  procuration  des 
catholiciues,  pour  venir  prépares  à  la  confé- 
rence, parce  que  les  écrivains  ne  pourraient 
avoir  mis  les  actes  au  net.  Au  bas  de  celte 
requête  était  le  décret  du  tribun  ,  qui  leur 
accordait  leur  demande.  Ensuite  il  demanda 
s'ils  élaient  d'accord  de  souscrire  à  tout  ce 
qu'ils  avaient  dit,  comme  il  avait  m  irqué 
dans  la  seconde  ordonnance.  Les  catholi- 
ques dirent  qu'ils  avaient  déclaré  par  leurs 
ietires  qu'ils  en  étaient  d'accord  ;  mais  les 
donatisles,  émus  par  cette  demande  ,  répon- 
dirent que  c'était  une  chose  nouvelle  et 
extraordinaire.  NLircellin  leur  ayant  de- 
inandé  ensuite  s'ils  élaient  contents  des  gar- 
diens que  l'on  avait  donnés  pour  la  sûreté 


des  actes  ,  ils  demandèrenl  qu'on  leur  don- 
nât cominiinicalion  de  ces  actes  mis  au  net, 
avant  (|u'ils  lussent  obligés  de  répondre. 
Sur  quoi  il  y  eut  une  longui;  contestation 
entre  eux  et  les  catholi(]ucs.  Marcellin 
re|résenla  aux  donalislcs  ,  que  dans  leur 
requête  du  jour  précédent,  ils  avaient  de- 
mandé la  procuralion  des  calhi)li(;ues  ,  pour 
su|ipléer  aux  actes  qui  ne  pourraient  être 
Iransciits;  mais  persistant  toujours  à  les  de- 
mander, ils  revinrent  à  leur  première  chicine, 
en  disant  que  le  t(  rme  de  la  conlérence  était 
passé,  puis(]u'il  finissait  au  dix-neuvième, 
jour  de  mat.  Mais  les  c  itholiques  leur  re- 
présentèient  qu(?  les  donatisles  avaient  eux- 
niôines  agi  depuis  (^e  terme  ,  en  faisant  leur 
proeurilion  le  vingl-ciiHiuièmtî  du  même 
mois,  'l'outelois  l'opiniâtreté  des  donatistes 
l'emporta  ,  el  le  délai  qu'ils  demand.iienl 
leur  fut  accordé.  l.,e  tribun  demanda  aux 
écrivains  dans  (piel  temps  ils  pourraient 
donner  les  actes  mis  au  net  :  ils  demandè- 
rent six  jours,  qui  leur  furent  accordés. 
Ainsi  la  conférence  fut  remise  au  sixième 
des  ides  de  juin,  c'est-à-dire  au  huitième  du 
même  mois  ;  el  les  parties  promirent  d'être 
prêtes  ce  Jnur-là. 

La  conférence  se  tint  de  grand  malin  ;  et 
les  parties  étant  entrées,  le  tribun  deminda 
en  premier  lieu  si  on  avait  donné  les  copies 
des  actes  des  deux  journées  précédentes  :  et 
il  se  trouva  iiu'elles  avaient  été  fournies  un 
jour  plus  tôt  (|u'ou  ne  l'avait  promis,  c'est- 
à-dire  le  sixième  jour  de  juin,  au  lieu  du 
sepiiômo.  Les  donatistes  les  avaient  reçues 
ce  jour-là  à  neuf  heures  du  matin  ;  les  ca- 
tholiques à  onze  heures.  Marcellin  demanda 
que  l'on  vînt  au  fond  de  la  (lueslion  :  sur 
quoi  les  catlioli(iues  dirent  qu'il  fallait  que 
les  donatistes  donnassent  <les  preuves  des 
accusations  qu'ils  avaient  coutume  de  for- 
mer contre  l'Kglise  répandue  dans  toute  la 
lerre.  Mais  les  donatisles  soutinreni  (]u'il 
fallait  examiner  auparavant  qui  étaient  les 
deniandeuis  et  les  défendeurs,  el  voir  à  cet 
effet  qui  avait  demandé  la  conférence,  el  ils 
insistèrent  beaucoup  sur  cela  ,  prétendant 
que  les  catholiques  étaient  demandeurs  , 
pour  avoir  droit,  selon  les  formes  du  bar- 
reau, de  chicaner  sur  leurs  personnes,  ce 
qui  eût  produit  des  longueurs  et  des  embar- 
ras infinis.  Pour  y  obvier,  Marcellin  fil  re- 
lire le  rescril  de  l'empereur,  qui  contenait 
sa  counnission,  oi!i  il  paraissait  que  les  ca- 
tlioli(]ues  avaient  deiiiande  la  conférence.  Ils 
en  con\enaient  ;  mais  soutenant  qu'ils  ne 
l'avaient  demandée  que  pour  défendre  l'E- 
glise ,  ils  insistaient  à  ce  que  sans  entrer 
dans  les  discussions  que  proposaient  les  do- 
natistes, on  en  vînt  promptemenl  à  la  cause 
principale.  Cependant  il  fut  (luestiou  du 
nom  de  catholiques  :  les  donatistes  prétendi- 
rent qu'il  leur  appartenait;  mais  le  coiuuiis- 
saire  déclara  que,  sans  porter  préjudice  aux 
parties,  il  nommait  catholi(iues  ceux  <iue 
l'empereur  nommait  ainsi  dans  sa  commis- 
sion. On  lut  certains  actes  faits  devant  le 
piéfet  du  prétoire  en  'lOG,  afin  do  conn:  lire 
quels  étaient  les  demandeurs,  et  queivî.io» 


507 

actes  des  catholiques  faits  avant  cette  année, 
et  quelques  autres  pièces  ,  entre  autres,  une 
lettre  que  les  donalisles  avaient  composée 
depuis  la  première  conférence,  pour  répon- 
dre à  la  procuration  des  catholiques.  Ceux-ci 
avaient  prouvé  dans  leur  procuration  par 
des  témoignages  tirés  de  la  loi ,  des  prophè- 
tes, des  psaumes,  des  Evangiles  et  des  Epî- 
tres  apostoliques  ,  que  I  Eglise  catholique 
doit  être  répandue  dans  lout  le  monde.  Mais 
les  donatistes  ne  firent  aucune  réponse  à 
tous  ces  témoignages  ;  ils  se  contentèrent 
d'en  alléguer,  pour  montrer  qu'il  n"a  p;is 
été  prédit  que  l'Eglise  doive  élre  coniposéc 
de  bons  et  de  mauvais.  Toutefois  qu.iiul  on 
leur  objectai!  la  parabole  évangélique  où  il 
est  dit  que  les  bons  et  les  mauvais  poissons 
se  trouvèrent  ensemble  dans  les  filets  lors- 
qu'on les  lira  de  la  mer ,  de  tnéme  que  celle 
de  la  zizanie  mêlée  parmi  le  bon  grain  ,  ils 
ne  purent  disconvenir  que  les  méchants,  du 
moins  ceux  qui  l'étaient  en  secret,  ne  fussent 
mêlés  dans  l'Eglise  avec  les  bons.  Aux  pas- 
sages qu'ils  alléguaient  pour  montrer  que  ce 
mélange  ne  peut  se  rencontrer  dans  l'Eglise, 
les  ca(holi(]ues  dirent  qu'il  fallait  distinguer 
les  deux  états  de  lEglise  :  celui  de  la  \ie 
présente,  où  elle  est  mêlée  di-  bons  et  de 
mauvais  ;  et  celui  de  la  i  !o  future,  où  elle 
sera  sans  aucun  mélange  de  mal,  et  où  ses 
enfants  ne  ^eront  jtlus  sujets  au  péché  ni  à 
la  iiiorl.  Ils  montrèrent  aussi  comment  ou 
cal  obligé  en  ce  ujonde  à  se  séparer  des  mé- 
chants, c'est-à-dire  par  le  cœur,  en  ne  com- 
muniquant point  à  leurs  péehés  ,  mais  non 
pas  toujours  en  so  séparant  extérieurement. 
Ce  fui  à  celle  occasion  que  saint  Augustin, 
qui  parlait  pour  les  catholi(iu(  s  ,  répondit  à 
la  chicane  des  donatistes,  qui  avaient  re- 
fusé de  s'asseoir  dans  la  conférence,  sous 
prétexte  qu'il  est  écrit  {Psal.  XXV,  i)  :  Je  ne 
me  suis  point  assis  dans  rasseii,blée  des  im- 
pies ;  et  n'avaient  pas  laissé  d'entrer  av(!c  les 
cat  oliijues  ,  quoique  l'Ecriture  ajoute  :  Et 
je  n'entrerai  point  avec  ceux  qui  commettent 
l'iniquité.  Comme  ce  Père  avait  distingué 
l'état  présent  de  l'Eglise  où  elle  est  compo- 
sée de  bons  (  t  de  méchants,  et  l'ét.it  futur  où 
elle  n'aura  plus  que  des  saints  glorieux  et 
immortels  ,  les  donalisles  accusèrent  les  ca- 
tholiques d'avoir  dit  qu'il  y  avait  deux  Egli- 
ses. M. lis  saint  Augustin  les  réfuta  aisément, 
en  montrant  que  ce  sont  seulement  deux  dif- 
férents élals  de  la  même  Eglise. 

La  cause  de  l'Eglise  ayant  été  ainsi  ter- 
minée conformément  à  l'intention  des  ca- 
tholiques ,  Marcellin  voulut  que  l'on  traitât 
la  première  cause  du  schisme,  c'est-à-dire 
l'affaire  de  Gécilien.  On  lut  donc  les  deux 
relations  d'Anulin  à  l'empereur  Constantin  ; 
les  lettres  de  ce  prince  aux  évêques  ,  qui 
leur  ordonnait  de  prendre  connaissance  de 
l'accusation  formée  contre  Gécilien ,  et  lo 
jugement  du  pape  Melchiade  et  des  autres 
évèques  de  Gaule  et  d'Italie  assemblés  à 
Rome.  On  n'avait  encore  lu  que  les  actes  de 
la  première  journée  de  ce  concile ,  lorsque 
le»  donatistes  demandèrent  qu'on  lût  aussi 
les  pièces  qu'ils  produisaieat  pour  la  défense 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


SOS 


de  leur  cause.  C'étaient  des  lettres  missives 
de  Mensurius  ,  évêque  de  Carlhage  ,  prédé- 
cesseur de  Cécilien  ,  cl  de  Second  de  Tigisi , 
par  lesijuelles  ils  prétcnilaienl  prouver  que 
Mensurius  avait  livré  les  saintes  Ecritures 
pendant  la  persécution  de  Dioelétien  ;  mais 
ces  lettres  ne  le  prouvaient  pas.  L's  lurent 
aussi  les  actes  du  concile  tenu  à  Carthagc  , 
où  ils  avaient  condamné  Gécilien  ,  quoique 
absent ,  comme  ayant  été  ordonné  par  les 
Iradileurs.  Les  catholiques,  de  leur  côté, 
raiiportèrent  les  actes  du  concile  deCirthe, 
où  [irésidiit  le  même  Second  de  Tigisi  ,  par 
lesquels  il  était  piouvé  que  cet  évèque  et 
plusieurs  autrr  s  du  concile  de  Carthage,  où 
Cécilien  avait  été  cond.imné,  élaienl  eux- 
mêmes  iraditeurs.  Les  donatistes  objectaient 
contre  ce  concile  que  la  date  en  prouvait  la 
fausseté  ,  puisque  les  conciles  n'en  devaient 
point  avoir,  à  quoi  ils  ajoeliiienl  qu'il  ne 
pouvait  avoir  été  lenit,  puis(|u'on  n'en  tenait 
point  pendant  la  persécution.  On  leur  répon- 
dit que  les  coiu'iles  des  catholiques  avaient 
toujours  été  datés  du  jour  et  de  l'année  ,  et 
on  leur  prouva,  par  des  act<  s  de  martyrs, 
que  le  peuple  fidèle  ne  laissait  pas  de  tenir 
les  collectes  ou  assemblées  etclésiasliques 
pendant  la  persécution,  et  qu'ainsi  douze 
évêques  avaient  bien  pu  s'assembler  dans 
une  maison  particulière.  A  l'égard  du  coneilo 
de  Carthage  que  les  donalisles  vou:aient 
faire  valoir,  les  catholiques  répondirent  qu'il 
ne  devait  pas  faire  plus  de  préjudite  à  Céci- 
lien que  le  concile  des  maximianistes  n'en 
avait  fait  à  Primien  ,  leur  évêque  ,  (lui  avait 
été  condamné  absent  par  le  parti  de  .Maxi- 
nii(  n,  comme  Cécilien  avait  été  autrefois  con- 
damné absent  par  le  parti  de  Majorin.  Après 
quel(|ues  autres  contestations,  on  acheva  la 
lecture  du  concile  de  Rome  qui  avait  absous 
Cécilien,  et  le  commissaire  pressa  les  dona- 
lisles de  dire  quelque  chose,  s'ils  pouvaient, 
contre  ce  concile.  Ils  dirent  que  Melchiade, 
qui  y  avait  présidé,  était  lui-mcnie  traditeur; 
mais  les  actes  qu'ils  produisirent  en  preuve 
de  ce  fait  ne  prouvaient  rien.  On  lut  ensuite 
le  jugement  de  l'enipereur  Constantin,  c'est- 
à-dire  sa  lettre  à  Eumalius,  vicaire  d'Afrique, 
où  il  témoignait  qu'il  avait  trouvé  Cécilien 
innocent,  et  les  donatistes  calomniateurs. 
Les  donatistes,  pressés  de  repondre  à  celte 
lettre,  lurent  un  passage  d'Optat  de  Milève, 
qui  ne  prouvait  rien  ,  et  dont  la  suile  mon- 
trait au  contraire  que  Cécilien  avait  été  dé- 
claré innocent.  Ils  firent  lire  encore  d'autres 
pièces,  dont  une  donna  occasion  à  la  lecture 
des  actes  de  la  justification  de  Félix  d'Ap- 
tonge,  ordinateur  de  Cécilien. 

Le  tribun  Marcellin,  voyant  que  les  dona- 
lisles n'avaient  rien  de  bon  à  opposer,  pria 
tous  les  évêques  présents  de  sortir,  afin  que 
l'on  pût  écrire  une  sentence  qui  prononçât 
sur  tous  les  chefs.  Lorsqu'il  l'eut  dressée,  il 
fil  rentrer  les  parties,  et  leur  en  donna  la 
lecture.  Il  y  déclarait  que,  comme  personne 
ne  doit  être  condamné  pour  la  faute  d'au- 
trui,  les  crimes  de  Cécilien,  quand  même  ils 
auraient  été  prouvés,  n'auraient  porté  aucun 
préjudice  à  l'Eglise  universelle;  qu'il  était 


509 


CAR 


CAH 


oio 


prouvé  que  Donat  était  l'aulcur  du  schisme; 
que  Cécilini  et  son  onlinatciir,  Félix  d'Ap- 
longc,  avaient  été  pIiMiiemcnl  justiliés.  Kn- 
suilp  il  ordonnait  que  les  inagivlrals,  les  pro- 
pnétaires  ft  locataires  des  terres  enipéciie- 
raient  les  assemblées  des  donalisics,  dans 
les  villes  et  en  tous  lieux,  et  que  ceux-ei  rc- 
niellraicnt  aux  calholiques  les  églises  qu'il 
leur  avait  accordées  pendant  sa  commission  ; 
que  tous  les  donalistes  qui  ne  voudraient 
pas  se  réunir  ta  l'Eglise  ,  demeureraient 
sujets  à  toutes  les  peines  des  lois,  et  (|ue 
pour  cet  effet  tous  leurs  évéques  se  reti- 
reraient incessamment  chacun  chez  eux; 
enfin  que  les  terres  où  l'on  leiirerait  des 
troupes  de  circoncellions  seraient  confis- 
quées. 

Quoique  le  tribun  Marcellin  n'eût  fait  que 
suivre,  dans  sa  sentence,  ce  que  les  dona- 
listes avai<'nl  jugé  contre  eux-mêmes,  soit 
par  les  pièces  qu'ils  avaient  données,  soit 
par  la  défiance  qu'ils  avaient  témoignée  do 
leur  cause,  ils  ne  laissèrent  pas  d'en  appeler, 
sans  s'arrêter  à  ce  qu'on  leur  représenta,  que 
leurs  propres  paroles  les  condamnaient.  Ils 
signèrent  toutefois  les  actes  de  la  troisième 
conférence  ,  comme  ils  avaient  fait  ceux  des 
deux  premières  ,  ajoutant  que  c'était  sans 
préjudice!  de  leur  appel.  On  ne  sait  si  leur 
acte  il'appel  est  l'écrit  qu'on  disait  qu('  les 
évéques  don.ilisles  avaient  signé  après  la 
conférence.  Saint  Augustin  parle  de  cet  écrit, 
cl  il  y  a  apparence  que  c'est  celui  qu'il  ré- 
fute dans  le  livre  intitulé  :  Aiix  Donalistes 
après  la  conférence.  Us  y  répétaient  les  pas- 
sages de  l'Ecriture  qu'ils  avaient  employés 
dans  la  lettre  qui  fut  lue  dans  la  conféreiu-e, 
et  auxquels  les  catholiques  avaient  répondu. 
Ils  lâchaient  d'y  expliquer  ce  qu'ils  avaient 
avancé,  dans  la  séance  du  troisième  jour, 
qu'une  aff^iire  ou  une  personne  ne  fait  point 
de  préjugé  contre  une  autre  affaire  ou  une 
autre  personne;  maxime  qui  favorisait  les 
calholiijues  ,  et  dont  ils  avaient  même  cou- 
tume de  se  servir  contre  les  donalistes,  pour 
montrer  que  les  crimes  de  Cécilien,  quand 
ils  auraient  été  prouvés,  ne  tiraient  point  à 
conséquence  contre  ses  successeurs  et  les 
autres  évéques  d'Afrique,  et  beaucoup  moins 
contre  l'Eglise  universelle.  Les  donalistes 
disaient  encore  que  Donat,  accusateur  de 
Cécilien,  n'était  pas  celui  de  Carihage,  mais 
l'évéque  des  Cases-Noires;  enfin  ils  s'y  plai- 
gnaient de  ce  que  la  sentence  avait  été  pio- 
noncéc  durant  la  nuit;  qu'on  les  avait  tenus 
enfermés  comme  dans  une  prison  ,  et  qu'on 
ne  leur  avait  pas  permis  de  dire  tout  ce 
qu'ils  auraient  voulu,  parce  que  Marcellin  , 
qui  était  catholique,  favorisait  ceux  de  sa 
communion.  Ce  sont  là  les  calomnies  que 
saint  Augustin  entreprit  de  réfuter  dans  le 
livre  qu'il  adressa  aux  donalistes  la'iques. 

H  y  relève  tous  les  avantages  que  les 
évéques  catholiques  avaient  eus  dans  la 
conférence  ,  et  le  bien  qui  en  était  revenu  à 
l'Eglise;  les  vains  efforts  des  donalistes, 
pour  empêcher  qu'elle  ne  se  tînt;  les  chi- 
canes dont  ils  avaient  usé  pour  ne  point 
eutcer  en   matière  ,   et  les   plaintes  qu'ils 


avaient   faites  ,   qu'on   les  y   faisait   entrer 
malgré  eux.  Comme  ils  y  avaient  été  con- 
vaincus par  leurs  propres  paroles  et  par  les 
pièces    mêmes   qu'ils   y   avaient   produites  , 
saint   Augustin   en  prend  ocrasion  d'avertir 
ces  donalistes  laïques,  de  ne  plus  se  laisser 
séduire  pir  leurs  évéques,  vaincus  dans  la 
conférence   de  Carihage  par   leurs  propres 
ar.iies.  C'est  ce  qu'il  justifie  par  le  narré  do 
ce  qui  se  passa  dans  cette  conférence.  Après 
(pioi ,  venant  à  la  maxime  (ju'ils  y  avaient 
avancée,  qu'une  affaire  no  fait  point  de  pré- 
jugé contre  une  autre  affaire,  ni  une  per- 
sonne contre  une  autre  personne  :  «  Com- 
bien, dit  saint  Augustin,  aurions-nous  donné 
de  montagnes  d'or,  pour  leur  faire  faire  cetto 
réponse  qui  décide  entièrement  notre  diffé- 
rend !  »  En  effet ,  il  suivait  de  là  que  quand 
même    Cécilien    aurait    été    coupable  ,    son 
crime  n'aurait  point   taché  ceux   qui  étaient 
demeurés   dans    sa   communion.    Il    détruit 
après  cela    tout  ce   qu'ils  disaient  dans  le 
public  et  dans  divers  écrits  contre    le  juge- 
ment rendu  par  Marcellin  ;  et  s'arrêtant  sur 
l'affectation  qu'ils  firent  paraître  à  empêcher 
qu'on  ne  vînt  au  fond  de  l'affaire,  et  à  allon- 
ger   par   leur    discours  superflus   les   actes 
de  cette  conférence  :  «  Je  ne  sais  ,   dit-il , 
s'ils  ont  fait  cela  par  un  tour  d'adresse,  ou 
parce  qu'ils  étaient  abandonnés  de  la  vérité  ; 
mais  assurément  c'est  tout  ce  qu'ils  ont  pu 
faire  en   faveur  d'une   si   méchante  cause, 
qu'ils  eussent  encore  mieux  fait  d'abandon- 
ner. Que  si  ceux  de  leur  parti  les  accusaient 
de  s'être  laissé  corrompre  pai'  nous  ,  pour 
fortifier  notre  cause  et  infinnei-  la  leur  pro- 
pre ,   par  tant  de  choses  qu'ils  ont  dites  et 
produites  ccmtre  eux-mêmes  dans  le  jirocès, 
jenesais  pasconiment  ils  pourraient  mieuxse 
justifier,  qu'en  représentant  que,  s'ils  avaient 
été  gagnés  par  nous,  ils   auraient   bientôt 
terminé    une    si    méchante    cause  ,    qu'eux 
et  nous  avons  si  bien  montrée  être  insoute- 
nable. Néanmoins  c'est  à  Dieu  que  nous  en 
rendons  grâces ,  et  non  à  eux  ,  puisque  ce 
n'est  pas  la  charité  qui  les  a  portés  à  nous 
rendre  ce  service,  mais  la  vérité  qui  les  y  a 
forcés.  »  S.  Aiig.  Brevic.Cottal.D.CeiU.J.Xl. 
CARTHAGE  (Concile  de),  l'an  k\i.  Ce. es- 
tins    ayant    put. lié    les    erreurs    de    Pelage 
à  Carihage,  en   VU,  touchant    la    grâce  du 
Sauveur  et  le  péché  originel,  Aurèle  j  as- 
sembla un  concile  où  Célestius  fui  obligé  de 
comparaître.  Les  actes  n'en  sont  pas  venus 
jusqu'à   nous;  mais   saint  Augustin  et  Mer- 
cator  nous  en   ont  Iran- mis  une  partie.  Le 
principal  adversaire  de  Célestius,  dans  celle 
assemblée,   fut   Paulin,  diacre  de  Milan,  le 
même  qui.  à  la  prière  de   saint   Augustin, 
écrivit  la  Vie  de  saint  Ambroise.  Il  présenta 
à  Aurèle  un    mémoire  qui   contenait  les  er- 
reurs que  Céleslius   enseignait  et  qu'il  fai- 
sait répandre  en  diverses  provinces  par  dis 
personnes  de  son  parti.  Paulin  les  réduisait 
à  sept  articles,  savoir  :  Qu'Adam  avait  été 
fait  mortel,  en  sorte  que  soil  qu'il  péchât  ou 
ne  péchât  point,  il  devait  mourir;  que  son 
péché  n'a  nui  qu'à  lui  seul,  ei  non  au  genre 
humain;  que  les  enfants  qui  naissent  sont  aa 


5H                                                    DICTIONNAIRE  DES  tOM^iLiiS.                                                    5i2 

mémo  état  où  Adam  était  avant  son   péché;  présidait.  Nous  n'avons   point  de   connais- 

quc  <•('  péché  n'est   pas  cause  île  la  mort  do  sauce  de  ce   <|ui   y  fut  traité;  mais  on  sait 

Ions  les  houimes,  ni  la  résurrection  de  Jésus-  que  les  leilres  d'Eros  el  de  Lazare  y  furent 

Clirisl  cause  de  leur  résurrection;  (lue  la  loi  lui'S,  et  iiudn  y   lui  aussi  les  actes  du  con- 

élevait  au  royaume  des  cieux,  do  même  (jue  file  de  Carthago    où  Céleslius  avait  été  con- 

l'Evangile;  (pu-,  mémo  av.ml  la  venue  de  Je-  d;iinné   environ   cinq    ans  auparavant.   Les 

sus-Christ,  il  y  a  ou  des   liommes  (|ui  n'ont  évêi]ues  ayant  vu  les  erreurs  que  soutenaient 

point  péché;  que  les  enfants  sans  haplênio  Pelage  et   Céleslius,  résolurent  de  les  ana- 

ont    la    vie   élcrnello.    Céleslius   n'osi    p;is  Ihémaliser  l'un  et  l'antre,  s'ils  n'anathéma- 

avouor  le  second  et  le  troisième  articles  qui  ti^aiont  eux-mêmes  clairement  et  dislincte- 

niiardent  le  péché  originel,  mais  aussi  il  ne  ment  la  pernicieuse  doctrine  dont  ils  étaient 

voulu!  pas  les  désavouer,  disant  que  c'étaient  auteurs.  Ils  crurent  cette  sévérité  nécessaire, 

des  (luestions  prohlémali(iues  qui  pouvaient  afin  que  la  '•enttiice  prononi  éo  contre  eux 

se  soutenir  de  part  et  d'autre;  et  qu'il  cou-  guérit  l'esprit  de  plusieurs  personnes  qu'ils 

naissait  plusieurs  prêtres,  entre  aulies  Riif-  avaient  séduites,   ou    qu'ils    pourraient   sé- 

fin,  hôie  de  biint  Pamm,i(]ue,  qui  niaient  le  dnirt;  à   l'avenir  :  car  ils  avaient  partout  des 

péché    originel.   11    ajoula   néanmoins    qu'il  partisans  qui   répandaient  leurs  erreurs,  et 

av.iit   toujours  dit   que   les   enfants   avaient  qui,  ù  force  de  parler  et  de  disputer,  entra!- 

hcsoin   do   ha|iléinc   et  qu'ils   devaient   être  naient  dans  leur  sentiment  ceux  qui  avaient 

baptisés.  Il  donna  même  un  mémoire  très-  moins  de  force  et  de  lumières,  et  faliguaient 

court,   où   il   reconnaissait  que  les   enfants  ceux  mémos  qui   élaiont   plus    fermes  dans 

avaient    besoin  de   lecevolr    la    réd<rn()iion  la  foi.  Le  concile  résolut  aussi  de  porter  cette 

par  le  b.iplêine  ;  mais  il  no  voulut  jjas  con-  affaire  au  siège  apostolique,  afin  de  joindre 

fesser  (lue  le  péché  d'Adam  passât  dans  eus,  son  autorité   au   jugement   qu'il   venait    de 

ni  qu'ils  reçussent  la  lemission  d'aucun  pé-  rendre,  et  d'être  assuré  par  la  réponse  du 

ché.  Convaincu  d  hérésie  et  d'opiniâtreté,  il  pape  que  les  sentiinenls  des  évéques  d'Afri- 

fut   condamné  par  le  concile,  et  privé  de  la  que  étaient  confurmes  aux  siens.  Ils  lui  écri- 

communion  ecclésiastique.  11  appela  de  cette  virent  dans  une   leitre  synodale,  qu'ils  ac- 

senlence  au  jugement  du  sainl-siége  :  mais  compagnèreni  des  lettres  d'Eros  et  de  Lazare, 

au   lieu  de  poursuivre  son  appel,  il  s'enfuit  avec  les  arles  du  concile  qu'ils  venaient  de 

d'Afrique  el  se  retira  à  Eplic-e,  abandonnant  tenir,  et  qui  contenaient  aussi  ceux  du  con- 

ainsi    son  appel,   et  meltanl  ses  accusateurs  cile  de  l'an  îill.  Leur  synodale  se  terminait 

hors  de  nécessité  de  suivre  celle  affaire.  11  ainsi  :  «  Quoique  Pelage  el  Céleslius  désa- 

est  parlé  de  ce  premier  concile  contre  les  vouent  qu'on  puisse  les  convaincre  de  men- 

pélagiens  dans  la  lettre  synodale  de  celui  de  songe,  néanmoins  il    faut  anaihématiser  en 

Cariliageen '•■i(i;el  il  y  estditqu'il  avaitéléas-  général    quiconque  enseigne  que  la  naiure 

semblé  près  de  cinq  annccs  auparavant,  c'est-  humaine  peut  se  sulfire  à  cUe-mêine  pour 

à-dire,  sui  la  fin  de  ill  ou  en  412.  û.  CeilL  éviter  le  péché  et  faire  les  commandements 

CAKTHAGE   [Conciliabule  de,  l'an   kik.  de  Dieu  ,  se  montrant   ennemi   do  sa  gr.âce 

L'emp.rcur  Honcjrms  iiyant  fait  publier  une  déclarée  si  évidemment   par   les  prières  des 

loi  qui  déclarait   les  donatisles-  infâmes,  in-  saints,  et  quiconque  nie  que  par  le  baptême 

capables  d'hériler  et  dignes  délie  séquestrés  de  Jésus-Christ  les   enfants   soient   délivrés 

du  reste  des  hommes,  irente  de  leurs  évô-  de  la   perdition  et  oblieniient  le  salut  éter- 

quos  tinrent  une  a>semiilée  dont  le  résullat  nol.  »  Cinq  évêques    d'Afrique,  savoir   Au- 

ful  la  résolulion  qu'ils  prirent  de  se  donner  rèle,  saint  Alype  ,  saint  Augustin,  Evodius 

plutôt  la  mort,  que  de  céder  leurs  églises  aux  el  Possidius  écrivirent   une    letlre   parlicu- 

c  Iholiciues.  Siint  Augusiin,  consulté  à  ce  lière  au   pape  saint    Innocent,  où  ils  trai- 

sujet    par  Dulcitius  ,  que  renijiereur  avait  laicniraffaire  de  Pelage  avec  plus  d'élendiie, 

chargé  de  l'exécution  de  sa  loi,  lui  répondit  lui  représentant  siirlout   la  nccessiié  qu'il  y 

(jUc  le  désespoir  des  donatisies   n'ôtail  rien  avait  de  remédier  à  ce  mal,  à  cause  du  grand 

à  la  loi  de  son  i>|iportunité,  et  iju'il  fallait  en  nombre  de  pélagiens  qu'il  y  avait  dansRouKî, 

maiiilenir  1  Observaiion.   S.  Aug.  l.l  cont.  qui    n'oseront     plus,    disent-ils,    ouvrir   la 

Guuil..  c.  19,  37  c(  38,  et  l.  Il,  c.  û9.  bouche  contre  la  grâce,  quand  ils   verront 

CAKTH,\GE  (Concile  de),  l'an  416.  Oroso  les  écrits  et  les   erreurs  de  Pelage  anallié- 

étani  (le  retour  l'ii  Afrique  du  concile  de  Pa-  nialisés  par  les  évêques,  el  principalement 

lestinc  {Voy.  Uiospolis),  où  il   avait  assisté,  par  le  saiiit-siége,  dont  laulorilé  aura  sans 

rendit  aux   évêques  de  la  province  de  Car-  doute  plus  de  force  sur  l'esprit  de  cet  héré- 

Ihage  qu'il  trouva  assemblés,  vers  le  mois  de  siar(|ue,  que  colle  de  tout  autre.- Us  prient  le 

juin    de   l'an   kH\ ,   les   leltres  d'Eros  el   de  pape  de  faire  venir  Pelage  à  Home  pour  sa- 

Lazjre   contre    Pelage  et    Céleslius.    On    y  voir  de  lui  s'il  reconnaît  la  véritable  grâce  du 

voyait  que  cet  hérésiarque-étail  à  Jérusalem,  Sauveur,  ou  du  moins  de  lui  demander  par 

où    il  s'efforçait   de  répandre   ses    erreurs,  leltres  son   senlirai'nl  sur  celle  matière,  afin 

faisant   beaucoup    valoir    l'absolution   qu'il  qu'après  cela  on  puisse  le  recimnaîlro  pour 

avait  reçue  dans  le  concilo'do  Diospolis.  Il  membre   de   l'Eglise   et    se    réjouir  de    son 

n'osait  toutefois  en  montrer  les  actes,  parce  cbangement.  Ils  ajoulent  qu'il  est  nécessaire 

qu'on  y  aurait  vu  qu'il  avait  été  obligé  de  aussi  ([u'il  anathéniatiso   les   livres   qu'il  a 

désavouer    la   doctrine    qu'il  continuait   de  écrits  contre  la  grâce,  el  que   s'il  désavoue 

prêchir.  Ci'   concile  do   Cartilage  etail  coin-  ses  livres,  ou    .•■'ils    prélend  que  ses  eniii';:iis 

pose  de  soixanlo-liuil  évéques,  el  Auréie  y  y  oui  ajouté,  il  anaihématisc  ce  qu'il  sou- 


B{n                                CAR  CAR                                 5t( 

tifinlrn  n'Alre  pas  do  lui.  C'fst  ce  qu'ils  di-  pnpo  confirma  les  décrets  du  roncilo,  cl  ron- 

suMl  en   p.niiculicr  du   livre  de  Pél.ifîc    que  d;iimi,i  l'eliigc  cl  Célestius,  conlormemenl  ;ia 

JlcQTcs  et  Tiinasius   avaient   mis  entre  les  ju^ïciiienl  do  son   piédécesseur,  sainl   Inno- 

UKiins  de  sainl  Aupusiin,  et  qu'ils  envoyaient  ceni  1.  Knsuile    il    écrivit    une    lellre    as'^rz 

au  pape  avec  la  reluiaiion  (pie  ce  Père  en  longue  à  tous  les  é\é(iues,  où  il  leur  reiidiil 

avait  faite.   Ils  lui  envoyèrent  aussi  la  lellre  coiofiiedef  erreurs  de  Pelage  et  «le  Céleslius, 

que  saint  Augustin  écrivait  h  Pelage,  priant  et  où   il  établissait  la   loi  de  l'Eglise  sur  la 

Je  pape  de  la  lui  laire  ti-nir,  alin  que  le  res-  grâce,  le   pécliè  originel  el   la   nécessité  du 

cet  (|u'il  aurait  pour  sa  sainlelé  l'ohligeàt  à  l)a|itème  pour  les  enfants.  L'empereur  ayant 


l 


a  lin-.  Toutes  ces  lellres,  avec  celles  du  ion-  reçu  les  actes  du  concile,  donna    un    rescrit 

cile  de  ftlilàve  de  celte  mèiniî  année,   furent  eonlre    les    Pélagiens  ,    daté   diï    Uiveniie, 

portées   à  Kome  par  l'évéque  .InUis,  qui  lut  le   'M)  d'avril  il8,  el  adressé  à  Pallade,  pré- 

aussi  le  porteur  des  réponses  qu'y  lit  le  pape.  fel  du  prétoire  d'Iialie,  portant  la  [x'ine  du 

Saint  Augustin  parle  de  lonles  ces  lettres  en  bannissi'nient    coïMre    Pelage  ,   Cél'Slius    cl 

divers  endroits  de  ses  ccrils,  en  sorte  qu'on  leurs  sectateurs,  avec  confiscation  de  biens, 

ne  peut  douter  qu'elles  ne  soient  aiitiienli-  D.  Ciillirr,  t.  XII. 

ques;  on  y  voit  de  la   part  des  évc{;ues  d'A-         CAHTHAtjK  (Concile  de),   l'an  'il8.    L'a.''- 

frique  un   liès-grand  respect  pour  le  saint-  faire  des  pélagiens  parut  si   impoilante  Kii\ 

siège;   mais   rien    ne   fait   mieux   voir  quel  évéqnes  irAfnque,  (lu'ils  furenl  d'avis  d'as- 

était  celui  de  saint  Augustin,  que  ce  qu'il  dit  sembler  un  concile  de  toutes  leurs, provinces, 

dans   un   discours    cju'il    prononça   «inelque  cl    l'indiiiuèrent    à  Carlh iL;e  pour  le  1"  mai 

temps  après  que  l'on  eut  reçu  en  AIrique  les  418,  sons  le  consulat  des   empereurs  Hono- 

rescrils  du  pape  sur  l'afl'aire  de  Pélagie  :  On  rius  XII   et  Tliéodose  Vlll.  Ils  s'y   reiiilirent 

«,  dit-il,  déjà  envoyé  sur  celle  matière  le  ré-  au  nombre  de  plus  de  deus  cents.  Le;  lieu  de 

sitltal  de  deux  conciles  au  siéije  apustolitiue;  l'assemblée  fut  la  silie  secrète  ib;  la  basili- 

la  réponse  en  est  venue,  la  cause  est  lermi-  que  de  Fausie.  Aurèle  de  Carlli  ige  el  Uona- 

née  :  pldse  à  Dieu  que  l'erreur  aussi  touche  lien  de  'l'éleple  y  présidèrenl.  i'lioliu<,  à  (]ui 

d, sot!  ierme/ Ce  discours  fut' prononcé  le  8  des  ce   concile  était   connu,  y  compte  deux  cent 

calendes  d'octobre  de  l'an 'tlT;  ce  (|iii  prouve  vingl-ciiK]    é\éi|ues;    d'autres    en    melienl 

que  les  réponses  du  pape  sont  antérieures.  Et  deux  cent  quatorze  el  plus  ,  d'autres  moins, 

en  effet  on  les  trouve  datées  du  sixième  des  Ce  concise   fil  neuf  canons  contre   les  péla- 

calendes  de  février,  après  le  septième  con-  giens,  dout  voici  la  teneur  : 
sulal  de  Théodose  el  celui  de  Palladius,  c'est'  Le  1".  «  Quiconque  dira    qu'Adam  a  élé 

à-dire  du  27  janvier  417.  1>.  CeilL,  t.  X.  fait  homme  mortel,  en  sorte  que,   soil  qu'il 

CaUI'HAGK    (Concile   de),    l'an    417.   Le  péchât,  ou  qu'il  ne  péchât  point,  il  dût  muu- 

papc  Innocent  \,  qui  avail  condamné  Pelage  rir,  c'esl-à-dire  sortir  du  corps,  non  par  le 

et  Céleslius,  étant  mort  au  mois  de  lévrier  mérite  de  son  péché,  mais  par  la  nécessité  de 

ou  au  mois  de  mars  de  l'an  417,  ceux-ci  no-  sa  nature  ;  qu'il  soit  analhèmel  » 
mirent  rien  pour  se  faire  rétablir.   Céleslius  Le  -2'.  «  Quicomiue  dit  qu  il  ne  faut   pas 

vint  à  Rome   en  diligence  el  se  présenta  au  baptiser  lesenfanis  nouveau-nés,  ou  qu'en- 

pape  Zozime,  successeur  d'Innocent,  prélon-  core  (lu'on  les  baptise  pour  la  rémission  des 

danl  poursuivre  l'appel  qu'il  avait  interjeté  péchés,   ils  ne  tirent  d'Adam  aucun    péché 

cinq  ans  auparavant.  11  présenta,  à  cet  ellel,  originel,  qui  doive  être  expié  par  la  régéné- 

uno  requête   qui    renfermait  l'exposition  de  ration;  d'où  il  suit  que  la  forme  du  baptême: 

sa  foi.  Le  pape,  sans  labsoudre  de  l'excom-  Pour  la  rémission   des  péchés,  est   fausse  à 

niunication  dont  il  était  lié,  lui  donna  un  dé-  leur  égard;  qu'il  soit  analhèmel  » 
lai  de  deux  mois,  et  eu  écri\il  aux  évé(|ues  Le  3".    «   Si   quelqu'un   dit  que,  quand  le 

d'Afrique,  à  qui  sa  cause  était  plus  connue.  Seigneur    a   dit  :  Il  y  a  plusieurs  demeures 

Aurèle  de  Carlhage,  ayant   reçu   sa   lellre,  dans  lu  maison  de  mon  Père,  il  a  voh[u  (aire 

assembla  dans   celle  ville,  vers   le   mois  de  entendre  que,  dans  le  royaume  des  cieuv,  il 

novembre,  un  concile  de  deux  cent  quatorze  y  a  un  lieu  mitoyen  ou  quebiue  autre  lieu  où 

évêques.  On   fil  divers  décrets  et  des  cous-  vivent  heureux    les   enfants   qui    sortent   do 

titutions  qui  furent  ensuite  approuvées    de  celte  vie  sans  le  baptême,  sans  lequel  ils  ne 

Kome  el  de  louie  la  terre.  On   croit  qu'ils  peuvent  entier  dans  le  royautm^  des  cieux. 

servirent  de  matière  à  ceux  du  concile  sui-  qui  est  la  vie  éternelle;  qu'il  soit  analhènie! 

Vaut;    mais    ce    n'étaient    pas    les    mêmes,  Car,  puis(|ue  le  Seigneur  a  dit  :  (Juironr/ua 

comme  on  le  voit  par  le  seul  qui  nous    reste  ne  renaîtra  pas    de  l'eau  et  du  Saint- Esi)rit, 

et  que  saint  l'rosper  nous  a  conservé  dans  ne  }:eut   entrer  dans  le   royaume  des  cinix  . 

un  Iragment  de  la  lettre  synodale  de  ces  deux  quel  catholique  peut  douter  ([ue  celui  (pii  ne 

cent   quatorze    évêques,   en   ces    termes    :  mérile>-a  point    d'être    cobéntier  de   Jé.-ui- 

«  Nous  avons  ordonné  que  la  sentence  rendue  Christ,  n'ait  sa  part  avec  le  diable"?  Celui  qui 

par  le   vénérable    évéque  Innocent,  contre  n'est  p  is  à   la  droite,   sera   sans  doute  à  la 

Pelage  et  Céleslius,  subsiste  jusqu'à  ce  qu'ils  gauche.  » 

conlessent  nettement  que  la  grâce  de  Jésus-         Ce  canon  ne  se  trouve  pas  aujourd'hui  dm  ; 

Christ  nous  aide,  non-seulement  pour  con-  la  colleciion  africaine,  ni  dans  Denys  le  Pelit; 

naître,  mais  encore  pour  faire  la  justice  en  mais  il  se  trouve  dans  l'ancien  Code  des  ca- 

chaque  action  ;  en  sorte   que  sans  elle  nous  nous  de   l'Eglise  romaine  ,  el  dans  Pholius  , 

ne  pouvons    rien    avoir,    penser,   dire    ou  lUhlioth.  cap.  bS.  II  est  aussi  tout  à  l'ait    'ii 

Jdire  qui  appartienne  à  la  vraie  piété  »  Le  style  des  autres  canons,  cl  il  est  atlcslé  p<u 


81S 


DICTIONNAIRE  DIîS  CONCILES. 


5iC 


snint  Augustin,  dans  un  ouvrage  composé 
S"jr  la  fin  de  l'nn  419  {lib.  II  de  Animaet  cjus 
origine,  cap.  12),  où  II  dil  que  les  conciles  et 
lo  pape  avaient  eond.iinné  l'erreur  des  péla- 
gieiis,  <]ui  osaient  accorder  aux  eufauls  non 
baptisés  un  lieu  de  salut  et  de  repos  hors 
du  royaume  des  cieux.  Si  donc  ce  eaiio!)  ne 
se  trouve  pas  aujourd'hui  dans  la  colieclioii 
africaine,  ni  dans  IJeuys  le  Petit,  on  ne  peut 
guère  douter  qu'il  n'y  ail  été  autrefois,  el  que, 
dans  les  exemplaires  qui  ne  comptent  que 
huit  canons  de  ce  concile  de  Cartliage,  on 
n'en  ait  lait  (ju'un  du  second  et  du  troisième. 

Le  k' .  a  Ouiconque  dira  que  la  grâce  de 
Dieu  ,  qui  nous  justifie  par  Jésus-(]lirist ,  ue 
sert  (jue  pour  la  rémission  des  pé  hcs  déjà 
commis,  et  non  pour  nous  aider  encore  à  n'en 
plus  commettre  ;  qu'il  soil  ai)athèmc  1  » 

Le  5'.  «  Si  quelqu'un  dil  que  la  même  grâce 
de  Dieu  par  Jésus-Clirist  nous  aide;  à  ne 
point  pécher,  seulement  en  ce  qu'elle  nous 
ouvre  rintelligencc  des  commandements,  a6u 
que  nous  sachions  ce  que  nous  devons  cher- 
cher et  ce  que  nous  devons  éviter,  mais 
qu'elle  ne  nous  donne  pas  d'aimer  "'ucore 
et  de  pouvoir  ce  que  nniis  connaissons  devoir 
faire;  qu'il  soil  anathètiiel  Car,  puisque  l'A- 
pôlrc  dit  que  la  science  enfle,  et  (jue  la  charité 
édifie,  c'est  une  grande  impiété  de  croire  que 
nous  avons  la  grâee  de  Jésus-Christ  pour 
Celle  qui  enfle,  et  non  pour  celle  (jui  édifie, 
puisque  l'un  et  l'aulie  est  un  don  de  Dieu, 
de  savoir  ce  que  nous  devons  l'aire  ,  et  d'ai- 
mer à  le  faire,  afin  (|ue  la  science  ne  puisse 
enfler,  tandis  que  la  charité  édifie;  et  comme 
il  est  écrit  (lue  Dieu  enseiijne  à  l'Itomme  la 
science,  il  e.'-l  écrit  aussi  que  la  churilé  vient 
de  Dieu.  » 

',e  6'.  «  Quiconque  dira  que  la  grâce  de  la 
juslilicalion  nous  est  donnée,  afin  que  nous 
puissions  plus  facilemcnl  accomplir  par  la 
grâce  ce  ([u'il  nous  est  ordonné  de  l'aire  par 
le  libre  arbitre  ,  comme  si.  sans  recevoir  la 
grâce,  jious  pouvions  accomplir  les  com- 
mandements de  Dieu,  quoique  difficilement; 
qu'il  soil  analhèinel  Car  le  Seigneur  parlait 
des  fruits  des  commandements,  lorsqu'il  di- 
sait :  Sans  moi,  vous  ne  pouvez  rien  faire  ;  et 
non  pas  :  Vous  le  pouvez  plus  difficilemenl.» 

Le  7  ,  «  Ce  que  dil  l'apôlre  saint  Jean  ,  Si 
nous  disons  que  nous  n'avons  point  de  péché, 
nous  nous  trompons  nous-mêmes,  et  la  vérité 
n'est  point  en  nous,  quiconque  croit  le  devoir 
entendre,  comme  si,  par  humilité,  nous  ne 
devions  pas  dire  que  nous  n'avons  point  de 
péché,  cl  non  parce  qu'il  en  est  ainsi  vérita- 
blement ;  qu'il  soit  auaihémcl  » 

Le  8'.  «  Quiconque  dira  que  les  saints  ,  en 
disant  dans  l'Oraison  dominicale  ,  licmctlez- 
fious  nos  dettes  ,  ne  le  disent  pas  pour  eux- 
mêmes,  parce  que  celte  demande  ne  leur  est 
plus  nécessaire,  mais  pour  les  autres  qui  sont 
pécheurs  dans  leur  société,  et  que,  par  cette 
raison, chacun  des  saints  ne  dil  pas,  Hemetiez- 
nioi  mes  dettes,  mais,  Remettez-nous  nos  det- 
tes, en  sorte  ijue  l'on  entende  (jue  le  juste  le 
demande  plutôl  pour  les  auties  ([ue  |)our  lui  ; 
qi!  il  soit  anaihèmel  Car  l'apôtre  saint  Jac- 
ques élail   saint   et  juste,  quand  il  disait  : 


Nous  manquons  tous  en  beaucoup  de  choses.» 

Le  9\  «  Ceux  (jui  veulent  que  ces  paroles 
même  de  l'Oraison  dominicale.  Remettez- 
nous  nos  dettes  ,  soient  dites  par  les  sainls , 
seulcmenl  par  humilité,  et  non  pas  avec  vé- 
rité ,  qu'ils  soient  analhèmes  1  Car  qui  peut 
souffrir  celui  qui  ,  en  priant  ,  ment  non  aux 
hommes  ,  mais  à  Dieu  même;  qui  dit  des  lè- 
vres qu'il  veut  qu'on  lui  remette  ,  et  dit  du 
cœur  qu'il  n'a  point  de  dette  qu'on  puisse  lui 
remelire?  » 

Outre  ces  neuf  canons  qui  regardent  par- 
ticulièrement les  pélagiens,  le  concile  en  fit 
dix  autres  louchant  la  réunion  des  donatis- 
les. 

Le  î'"'  ordonne  qu'en  quelque  lieu  que  ce 
soit ,  les  donatisles  convertis  se  considèrent 
comme  du  diocèse  de  l'évéque  reconnu  par 
les  catholi(|ues  de  ce  lieu. 

Le  '2'  veut  que,  quand  il  y  aura  deux  évê- 
ques  dans  un  même  diocèse,  savoir,  l'ancien 
catholique  cl  le  donaliste  réuni,  les  parois- 
ses, qui  dépendaient  de  l'un  et  de  l'autre, 
seront  partagées  également  entre  eux  deux; 
le  plus  ancien  partageant,  et  l'autre  choisis- 
sant. 

Le  3  ordonne  que  l'on  ne  pourra  plus  re- 
demander une  église,  après  trois  ans  de  pos- 
session ,  à  ceux  qui  en  auront  converti  le 
peuple,  avant  ou  après  la  loi  d'Honorius. 

Le  4  est  contre  celui  qui  aura  troublé,  par 
voie  de  fait,  la  possession  de  son  confrère, 
sans  avoir  fait  auparavant  juger  la  contesta- 
tion par  des  évêques  voisins  ,  choisis  à  l'a- 
miable, on  par  ceux  que  le  primat  leur  aura 
donnés  pour  juges. 

Le  5  recommande  aux  é»éques  la  vigi- 
lance et  le  zèle  pour  l'extinction  du  schisme 
des  donatisles. 

Le  6'  défend  d'appeler  du  jugement  des  ju- 
ges que  l'on  aura  choisis  d'un  commun  con- 
sentement. 

Le  1',  qui  a  beaucoup  de  rapport  au  cin- 
quième, dil  «  qu'un  évêque  averti  de  travailler 
à  la  réunion  des  donatisles,  et  qui,  six  mois 
après,  n'en  aura  rien  fait,  ne  communiquera 
avec  personne  ,  jusqu'à  ce  qu'il  les  ait  con- 
vertis. » 

Le  8°  ajoute  que,  «  si  cet  évêque  déclare 
qu'ils  se  sont  réunis,  et  que  cela  se  trouve 
faux,  il  perdra  son  évêché.  » 

Le  9'  porle  que  «  les  prêtres,  ou  les  autres 
clercs  qui  se  plaindront  du  jugement  de  leur 
évêque,  se  pourvoiront  devant  les  évêques 
voisins,  du  consentement  de  leur  évêque; 
(jue,  s'ils  croient  en  devoir  appeler,  ils  por- 
teront leur  appel  au  concile  d'Afrique  ou 
aux  primats  de  leurs  provinces ,  mais  que 
celui  qui  voudra  appeler  à  des  juges  au  delà 
de  la  mer,  ne  sera  reçu  à  la  communion  de 
personne  dans  l'Alrique.  » 

Le  10"  contient  une  exception  à  la  défi'use 
que  le  concile  de  Carlhage  ou  d'Hippone,  en 
397,  avait  faite  de  consacrer  et  de  voiler  une 
vierge,  avant  qu'elle  eiit  vingt-cinq  ans.  Ce- 
lui-ci le  permet  avant  cet  âge  ,  lorsque  la 
cbasteié  d'une  vierge  est  en  d.inger  par  la 
puis  ancc  de  ceux  qui  la  demanderaient  eu 
mariage,  ou  qu'elle  demande  celle  grâce  à  la 


611 


CAR 


iriort ,  pourvu  que  ceux  dont  elle  dépend  la 
demandent  avec  olle. 

Le  concile  envoya  ses  ados  et  ses  décrets 
contre  les  pél.is;iens  ,  avec  une  leltre  sjno- 
d;ile  au  pape  Zozinic,  dans  laquelle  il  lui  ex- 
posait tout  ce  (jui  s  était  passé  dans  l'affiire 
de  Céleslius,  soit  en  sa  présence,  soit  en  son 
absence.  Le  pape  approuva  les  décrets  , 
comme  la  doclriiie  de  lliglisi-  :  lel  fut  le  com- 
cile  de  Carlliage  de  l'an  'il8,  auquel  li's  sa- 
vants (•onvi<'niient  aujourd  liui  qu'il  faut  at- 
tribuer les  fameux  cmons  contre  Tliérésie 
pélaglenne,  qu'on  allribuait,  par  erreur,  au 
second  concile  de  Milève;  erreur  (|ui  se  trouve 
encore  dans  (Iralien  ,  dist.  k  de  Consecr., 
comme  l'a  remarqué  Uaronius  et,  après  lui, 
le  p.  Labhe.  (]es  canons  ont  été  tirés  des  ou- 
vrages mêmes  de  saint  Augustin  contie  les 
pélagicns  et  les  demi-pélagicns,  et  ne  sunt 
autre  chose  que  l'expression  de  sa  doctrine, 
que  riîglisc  a  adoptée  sur  cette  matière,  se- 
lon le  léoioigiiage  du  pape  Jean  II ,  epist.  3  : 
S.  Aiifjustinus ,  cujus  doclrinam  secundum 
pr(edeccssorum  meorum  slatula,  Romanu  se- 
guiltir  cl  sercat  Ecclesia  {Reg.  loin.  IV  ;  Lab. 
loin.  Il  ;  Hard.  tom.  1 . 

CARTHAGK  Coneilede),  l'an  418.  Apia- 
rius,  prêtre  de  Sicque,  dans  la  Proconsulaire, 
s'élanl  rendu  coupable  de  plusieurs  fautes 
considérables,  fut  déposé  et  excommunié  par 
Urbain,  son  évêque,  qui  avait  été  autrefois 
disciple  de  saint  Augustin.  Il  appela  de  la  sen- 
tence au  pape  Zoziinc,  qui  reçut  favorable- 
ment son  appel;  et,  peu  content  de  l'absoudre 
de  l'excommuiiicalion  et  de  le  rétablir  dans 
son  rang,  il  envoya  en  Afrique  trois  légats, 
Fatislin,  évê(iue  de  l'otentia,  dans  la  marche 
d'Ancône,  Pliilippe  et  Asellus,  prêtres  de 
Rome,  qui  étaient  chargés  des  lettres  du 
pape  pour  les  évêques  d'Afrique.  Aurèle, 
é\èi|ue  de  Carthage,  assembla,  pour  les  en- 
tendre, un  concile  dont  il  ne  nous  reste  rien, 
mais  dont  il  est  parlé  dans  celui  du  2o  de 
mai  de  l'année  suivante  419.  La  commission 
des  légats  de  Zozime,  qui  fut  lue  dans  ce 
concile,  portait  quatre  choses  :  la  première 
regardait  le>  appellations  des  évèques  au 
pape;  la  seconde,  les  voyages  fréquents  des 
évèques  à  la  cour;  la  Iroisiènie,  les  causes 
des  prêtres  et  des  diacres  devant  les  évêijues 
voisins,  en  cas  que  leur  évêque  les  eût  ex- 
communiés témérairement  ;  la  quatrième, 
l'excommunicalion  portée  par  Urbain.  On 
proposait  de  l'excommunier  ou  même  de  le 
citer  à  Rome,  s'il  ne  corrigeait  ce  qu'il  sem- 
blait avoir  fait  mal  à  propos.  Les  évêques 
d'Afrique  ne  se  rendirent  point  aux  préten- 
tions du  pape  sur  le  premier  chef  qui  auto- 
risait les  appellations  au.saint-siégo,  ni  sur 
le  troisième  qui  voulait  que  les  prêtres  et 
les  diacres  pussent  faire  examiner  leur 
cause  devant  les  évêques  voisins.  Mais  com- 
me le  pape  se  fondait  sur  des  eunons  du  con- 
cile de  Sardique,  qu'il  citait  sous  le  nom  du 
concile  de  Nicée,  les  évèques  d'Afrique  dirent 
par  la  bouche  de  s.iint  Augustin,  qu'ils  ne 
trouvaient  pas  ces  canons  dans  leurs  exera 
plaires,  et  que  néanmoins,  pour  le  respect 
Iju'ils  portaient   au    siège   apostolique,    ils 


CAR  SiS 

consenlaient  d'observer  ces  canons  sans 
s'inlerdirç  pour  cela  une  recherche  plus 
exacte  des  véritables  décrets  (l((  Nicèe.  Ils 
écrivirent  sur  cela  une  lettre  au  pape  Zozi- 
me, qui  n'est  pas  venue  jusqu'à  nous.  l'oy. 
CûsARKE  en  Mauritanie  (Concile  de),  Lan  418. 

CAHTIIAGI!:  Concile  de  ,  dit  sixième  de 
Cartilage,  l'an  4l9.  Zozime  mourut  le  :>(i  dé- 
cembre de  l'an 'i- 18;  ce  qui  n'em|)êclia  point 
ses  légats  de  reslei  à  C  irtiiage.  Ils  y  assis- 
tèrent au  concile  qui  s'y  tint  le  2:1  mai  VI9, 
dans  la  salle  de  la  basilique  de  Fau^le.  Au- 
rèle y  présidait  avec  'Valeiitin,  priaiat  de 
Numidie;  ensuite  étaient  assis  Fiuslin  de 
Polentia,  légal  du  pape,  puis  les  députés  des 
diverses  provinces  d'Afrique,  au  nombre  de 
deux  cent  dix-sept  évêques  ;  et  a[irès  eux 
tous  élaient  assis  les  deux  autres  légats  du 
pap<',  Philippe  et  Asellus,  qui  n'étaient  que. 
prêtres.  Les  diacres  se  tenaient  debout.  Au- 
rèle fit  lire  l'inslruclion  des  légats,  où  était 
inséré  le  canon  ()ui  permet  à  un  évêque  dé- 
posé par  le  concile  de  la  province  d'appeler 
au  pape  et  de  demander  la  révision  de  son 
procès  devant  les  évêques  de  la  province 
voisine  et  un  légal  du  pape.  Ce  canon  était 
cité  sous  le  nom  du  concile  de  Nicée,  quoi(iue 
ce  fût  le  cinquième  de  Sardique.  Saint  Alype 
ayant  re|irésenté  que  ce  canon  ne  se  trouvait 
point  dans  les  exemplaires  grecs  du  concile 
de  Nicée,  on  convint  d'en  écrire  au  pape 
Boniface.  Ensuile  on  lut  le  second  canon 
produit  encore  par  le  pape  Zozime,  comme 
étant  de  Nicée,  mais  tiui  est  le  quatorzième 
de  Sardique,  et  qui  permet  à  un  prêtre  ou  à 
un  diacre  excommunié  par  son  évêque,  d'a- 
voir recours  aux  évêques  voisins.  Saint  Au- 
gustin promit  (|u'on  l'observerait  jusqu'à  ce 
que  l'on  eût  des  exemplaires  plus  corrects 
du  concile  de  Nicée.  EnOn  il  fut  résolu,  sui- 
vant la  proposition  de  Saint  Alypius,  qu'Au- 
rèle  écrirait  aux  évêques  d'Aniioche,  d'A- 
lexandrie et  de  Constanlinople,  pour  avoir 
les  véritables  canons  de  Nicée,  afin  que,  si 
ceux  que  Faustin  alléguait  s'y  trouvaient, 
ou  les  observât  absolument,  et  que,  s'ils  ne 
s'y  trouvaient  pas,  on  assemblât  un  concile 
pour  délibérer  sur  ce  qu'il  y  aurait  à  faire. 
Après  qu'on  eut  lu  les  canons  et  le  symbole 
de  Nicée,  on  convint  d'insérer  dans  les  actes 
du  concile  de  Carthage  trente-trois  canons 
faits  dans  les  conciles  précédents,  sur  la 
continence  des  clercs,  l'usure,  la  consécra- 
tion du  saint  chrême,  la  réconciliation  pu- 
blique des  pénitents,  etc.  Il  serait  inutile  de 
les  répéter  ici.  On  lut  ensuite,  dans  la  même 
session,  cent  cinq  canons  de  dix-sept  con- 
ciles précédents,  dont  le  premier  est  celui 
d'Hippone,  en  393;  et  le  dernier,  celui  de 
C;irihage,  leuu  le  1  '  mai  418. 

Le  trentième  du  même  mois  de  mai  419, 
les  évêques  s'assemblèrent  dans  la  sacristie 
de  la  basilique  nommée  la  Resliluée.  On  y 
termina  diverses  affaires,  et  on  nomma,  p(>ur 
terminer  les  autres,  vingt-deux  commissai- 
res, parmi  les(|uels  se  trouvaient  saint  Au- 
gustin ,  saint  Alypius  et  Possidiiis.  Le  même 
jour,  les  évèques  du  concile  trouvèrent  à 
propos  d'ajouter  six  canons  à  ceux  (iu'ou 


819                                ^'    '            DICTIONNAIRE  DflS  CONCILES.                   '                               r20 

avait  lus,  pour  désipfner  les  personnes  qui  demandé  :  colle  praliqne  cependant  avnil  c!c 

ne  pojiyaicnt  être  admises  à  accuser  un  ec-  auticfuis  improiivée  par  S.  Ambroise  (£/;.  (i). 

clesi.i'-liqiii!.  Possidius  dit  qu'on  éirivil  (oui  ce  qui  fui  ré- 

Lc  1'  défend  do  recevoir  pour  aceusateur  pondu  dans   colle  procédure  do   la   part  dos 

celui  (jui,  après  avoir  clé  excommutiié,  n'ost  manieliéons  :  à  quoi  il  ajoute  que  le  zè\;  et 

pns  encore  délivré  do  celle  censure,  soit  qu'il  la  vigiLmce  dos  évoques  on  celle  renconlre 

soit  clerc,  ou  qu'il  soit  laï  lue.  donna  de  nouveaux  accrois^enienls  au  Irou- 

Le  2'  ne  veut  pas  que  l'on  reçoive  pour  peau  du  Sei;j;nour,  et  de  nouvelles  armes  pi;ur 

accusateurs    les  osolaves,  les   affranchis    cl  le  déf-Tidre  cnnire  les  voleurs  cl  1rs  loups, 

les  personnes  infâme^,  comme  1<'S   farceurs,  CARTlIACi!':  (Cone.do),  l'an4'24.(>sonl,dit 

li's  comédiens,  non  plus  que  les  hérétiques,  leP.  Lahlie.  lesdonx  concilos  de  I', ni  401  réunis 

les  païens  el  les  juifs.  Il  est  dit  néanmoins  enunsoul.oi  r.ippoilésmalà  proposa  l'iini^'i.- 

dans    ce   canon,  que   toutes   ces    sortes   de  CAHTHAGE  (Concile  de),  vers   l'an  kiG- 

gons-là   pourront  accuser  dans  leur  propre  Apiarius,   qui  n'avait  été  rétabli  dans  le  sa- 

cause  cl  jiour  leur  iniérél  pariieulier.  cerdoce  (|u'à  condition  de  quil  er  l'Eglise  de 

Le 'J'  poric  que,  si   l'accusation  contient  Sicqui' cl  do  se  retirer  ailleurs,  s'en  .illi  ,  ce 

plusieurs  chefs,  et  que  l'acousateur  ne  puisse  seml)Ie,  à  Tabraca,  ville  dans  la  Proconsu- 

prouver  le  premier,  il  ne  sera  point  admis  à  lairc  Mais   les   nouveaux  crimes  dont  il  s'y 

proposer  les  autres.  souilla  ,  obligèrent  les  habiianls  ci    le  poiir- 

Le  i'  déclare  que  ceux  qui  ne  peuvent  ac-  suivre.  Il  fut  |irivé  de  la  coiumunion;  el  au 

cuser  ne  peuvent  non  plus  cire  témoins;  que  lieu  di;  Iravailloi- à  sa  justification,  il  partit 

l'accusateur  no  peut  produire  dos  témoins  |iour  Uomo,  sous  préiexie  d'appel   au  pai)e. 

de  sa  maison,  ni  qui  soient  au-dessous  de  Le  pape  Célestin  l'eiilendil,  et  ajoutant  foi  à 

quatorze  ans.  ses  paroles,  le  rétabli!  dans   la  communion 

Le  5'  /ijoule  que,  si  nu  évêquo  dit  que  el  le  renvoya  en  Afrique  avec  l'évèquo  Fau- 
quelqu'un  lui  a  confessé  un  crime  à  lui  seul,  stin,  qui  y  avail  déjà  été  comme  légal  du 
el  que  l'autre  le  nie,  l'évéque  ne  doit  pas  pape  Zozime.  Il  écrivit  en  même  temps  deux 
trouver  mauvais  s'il  n'eu  est  pas  cru  tout  îeltres  aux  évéquos  d'Afrique,  dans  les- 
scul,  et  que,  s'il  (lit  que  sa  conscience  ne  lui  quelles  il  leur  témoignait  sa  joie  d'avoir  vu 
permet  pas  de  communiquer  avec  l'accusé  ,  Apiarius  et  de  l'avoii-  trouvé  innocent.  A  sou 
les  autres  é^é(|ues  ne  communi(iueroiit  point  arrivée,  les  évcqiies  d'Afrique  s'assembè- 
avec  col  évéque,  afin  qu'un  évé(iue  se  donne  rent  a  C  irthage  el  y  tinrent  un  concile  gé- 
de  garde  d'avancer  contre  des  personnes  néral.  Mais  de  tous  ceux  qui  s'y  rendirent, 
quelques  reproches  dont  il  ne  pourr.iil  les  nous  n'avons  les  noms  que  de  (;uiiize.  Au- 
couvaincre.  Ce  dernier  canon  est  part  igé  eu  rè!e  do  C  irlhage  et  Valeiilin,  primat  de  Nu- 
deux  dans  la  collection  africaine  ;  ce  qui  fait  niidie,  présidèrent  à  celle  assemblée.  Apia- 
qu'on  en  compte  six.  Le  P.  Labbe  n'en  met  riiis  !-'y  [irésonta  avec  Faustiii  ;  mais  ce 
que  cinq.  dernier,  faisant  plutôt  le  personnage  d'avocat 

Le  concile  envoya  ses  actes  avec  sa  lettre  que  celui  de  juge,  s'o|iposa  à  loul  le  concile 

synodale  au   pape  Kouiface,  par  ses   légils.  d'une  manière  injurieuse,  sous  préiexie  d'é- 

II  en  écrivit  aussi  une  à   saint  Cyrille,  év6-  lablir  les  privilèges  d(ï  l'Eglise  romaine.  Car 

que  d'Aloxamlrie,  et  une  à  Aliiciis  de  Cous-  il  voulait  que  les  évè(iiies  d'Afrique  reçus- 

tantinople,    pour    les    prier    d'envoyer    des  sent  ta  leur  conimunioii  Apiarius,  parce  que 

copies  authoniiques  des  canons  du  concile  de  le  pape  l'avait  rétabli,  croyant  qu'il  avait 

Niiée;  ce  (|u"iis  firent.  apiielé;  ce  que  toutefois  il  ne  put  prouver. 

GARTHAGE  (Concile  de),  l'an  4-21.  Possi-  Les  évéïiues  dcm*  urèrent  fermes;  et  quand 

dius   met  une   assemblée  d'évèques  à  Car-  après  trois  jours  do  contestations ,  on  vint  à 

Ihage  vers  l'an  421.  Saint  Augustin  en  dit  examiner   les  crimes  infâmes  dont  Apiarius 

aussi  queliiue  chose  dans  sou  livre  des  Hé-  élait  accusé,  et  dont  F.iuslin  voulait  le  jus- 

résies.  Voici  ce  que  nous  en  savons  :  un  tri-  liGer,  ce  préire,   pressé  des  remords  couti- 

bun  ,  nommé  Ursus,  qui  avait  été  employé  nuels   de   sa   conscience,   avoua   tout   d'un 

]iai' l'empereur  Honorius  à  la  démolition  du  coup    les    crimes    dont   on    l'accusail,    ijui 

temple  (le  Céleste  à  Cartilage  en  421 ,  trouva  étaient  si  effroyables,  que  les  assistants   ne 

le  moyen   d'arrêter  en  celle  ville  quelques-  les  purent  cnleiidre  sans  en  gémir.  Faustin, 

uns  do  ceux  (jue  les  manichéens  ap|jelaienl  son  avoojit,  fut  obligé  décéder  à  l'évidence 

leurs  élus,  hommes  el  femmes,  entre  autres  de  l<i  vérité,  el  Apiarius  privé  du   ministère 

une   fille,  nommée  Marguerite ,  (jui  n'avait  ecclésiastique  el  retranché    absolument  du 

pas  encore  12  ans,  et  Eusébie,  une  de  leurs  corps  de   l'Eglise.  Cotte  affaire  terminée  de 

prétendues  vierges.  Il  amena  à  l'église  ces  la  sorte,  les  évé(iues  du  concile  en  envoyè- 

^/us,  où  ils  furent  interrogés  par  divers  évê-  rent  les   actes  au   pape  Célestin,  avec  une 

qucs,  (lu  nombre  desquels  était  sainl  Augus-  lettre  synodale,  oîi  ils   le   conjurent  de   ne 

tin  ,   qui  ,   plus  au  fait   que    les  autres  des  plus  admettre  à  sa  communion  ceux  qu'ils 

abominations  de  ceUe  sccie,  obligea  ces  hi;-  auraient  excommuniés,  puisqu'il  no  le  pou- 

réliiiues  à   les  avouer.  .Marguerite  confessa  vait   faire   sans   contrevenir  au   concil  ■  de 

la  première;  el  Eusébie,  qui,  interrogée  se-  Nicée.  «  Si  cela,  ajoutent-ils,  y  est  défendu 

parement,   avait   prétendu   être    vierge,   fui  à  l'égard   dos   moindres   clercs  ou  des   laï- 

convaiiicue  par  Marguerite  de  ne  l'être  pas.  ques  ,   combien    plus   a-l-il   entendu   qu'on 

11  est  mirqué  dans  les  actes  qu'elle  fut  vi-  l'observât  à  l'égard  des  évêques?  Ceux  donc 

fitcc  par  une  sage-femme,  comme  elle  l'avait  à  qui  la  communion  est  interdite  dans  leurs 


m 


CAK 


CAR 


fna 


provinces,  ne  doivent  pas  être  rétablis  par 
Votre  Sainteté  prématurément  et  contre  les 
règles  :  vous  devez  rejeter  les  pr^'tres  et  les 
autres  clercs  qui  ont  la  témérité  de  recourir 
à  vous.  Car  aucune  ordonnance  do  nos  Pè- 
res n'a  fait  ce  préjudice  à  l'Eglise  d'Afrique  ; 
et  les  décrets  de  Nicée  ont  soumis  au  métro- 
politain les  évéques  mêmes.  Ils  ont  ordonné 
avec  beaucoup  de  prudence  et  de  justice  , 
que  toutes  les  affaires  soient  terminées  sur 
les  lieux  oii  elles  ont  pris  naissance  ;  et  n'ont 
pas  cru  que  la  grâce  du  Saint-Esprit  dût 
manquer  à  chaque  province,  pour  donner 
aux  évéques  les  lumières  et  la  force  néces- 
saires dans  les  jugements.  Vu  principale- 
ment, que  quiconque  se  croit  lésé  pourra 
appeler  au  concile  de  sa  province,  ou  mémo 
au  concile  universel  (d'Afrique);  si  ce  n'est 
que  l'on  croie  que  Dieu  peut  inspirer  la  jus- 
tice à  quelqu'un  en  particulier,  et  la  refuser 
à  un  nombre  infini  d'évêques  assemblés. 
Comment  le  jugement  d'outre-mcr  pourra- 
t-il  être  sûr,  puisque  l'on  ne  pourra  pas  y 
envoyer  les  témoins  nécessaires,  soit  à  cause 
de  la  faiblesse  du  sexe  ou  de  l'âge  avancé, 
soit  pour  quelque  autre  empêchement?  Car 
d'envoyer  quelqu'un  de  la  part  de  Votre 
Sainteté,  nous  ne  trouvons  aucun  concile 
qui  l'ait  ordonné.  Pour  ce  que  vous  nous 
avez  envoyé  par  notre  confrère  Faustin  , 
comme  étant  une  décision  du  concile  de  Ni- 
cée, nous  n'avons  rien  trouvé  de  semblable 
dans  les  exemplaires  les  plus  authentiques 
de  ce  concile,  que  nous  avons  reçus  de  notre 
confrère  l'évêque  d'Alexandrie,  et  du  véné- 
rable Atticus  de  Constanlinople,  et  que  nous 
avons  envoyés  ci-devant  à  Boniface,  votre 
prédécesseur  d'heureuse  mémoire.  Au  reste, 
qui  que  ce  soit  qui  vous  prie  d'envoyer  de 
vos  clercs  pour  exécuter  vos  ordres,  nous 
vous  prions  de  n'en  rien  faire  ;  de  peur  qu'il 
ne  semble  que  nous  introduisions  le  faste  de 
la  domination  séculière  dans  l'Eglise  de  Jé- 
sus-Christ, qui  doit  montrer  à  tous  l'exem- 
ple de  la  simplicité  et  de  l'humilité.  Car  pour 
notre  frère  Faustin,  puisque  le  malheureux 
Apiarius est  retranché  de  lEglise,  nous  nous 
assurons  sur  votre  bonté  que,  sans  altérer 
la  charité  fraternelle,  l'Afrique  ne  sera  plus 
obligée  de  le  souffrir.  » 

Il  est  visible,  par  les  termes  de  cette  let- 
tre, que  les  évéques  ne  songeaient  pas  à 
contester  rigoureusement  le  droit  d'appel  au 
saint-siége  ;  leur  but  était  seulement  d'en- 
gager le  pape  à  n'admettre  qu'avec  précau- 
tion les  appels  des  évéques,  et  à  rejeter 
absolument  ceux  des  prêtres  et  des  clercs 
inférieurs,  comme  étant  contraires  à  la  dis- 
cipline de  l'Eglise  d'Afrique,  et  n'étant  point 
nécessaires  pour  la  sûreté  des  accusés,  qui 
avaient  déjà  un  double  recours;  enfin  comme 
pouvant  donner  lieu,  par  suite  des  distan- 
ces, à  de  graves  et  nombreux  inconvénients. 
Nous  n'avons  pas  la  réponse  que  le  jiape 
Célestin  fit  aux  évéques  d'Afrique;  mais  les 
appels  au  saint-siége  ne  furent  ni  abolis, 
ni  même  interrompus.  Quant  aux  canons  de 
Sardique,  il  est  certain  qu'ils  ne  tardèrent 
pas  à  être  reconnus  en  Afrique  ,  puisqu'on 

DlCTIONNAIHE  DES  CONCILES.  1. 


les  trouve  rapportés  dans  la  célèbre  collcr- 
tion  de  canons  du  diacre  Ferrand,  de  Car- 
Ihiige,  dans  le  courant  du  même  siècle.  Du 
reste,  on  voit  par  le  lémoiguago  do  saint 
Augustin  que  l'appel  des  évéques  au  saint- 
siége  n'avait  jamais  cessé  d'être  regardé 
comme  légitime  par  les  Eglises  d'Afrique  ;  car 
le  saint  docteur  dit,  en  parlant  de  Cécilien, 
condamné  par  les  donatistes  :  «  Il  pouvait 
«  mépriser  le  jugement  de  ses  ennemis  , 
«  puisqu'il  était  en  communion  avec  l'Eglise 
«  romaine  où  il  était  prêt  à  défendre;  sa 
«cause.  En  effet,  il  ne  s'agissait  point  de 
«  prêtres,  de  diacres,  ou  de  clercs  inférieurs, 
«  mais  il  était  question  d'évêques,  à  qui  il 
«  appartient  de  porter  leur  cause  au  juge- 
«  ment  des  autres  évéques  et  principalement 
«  des  sièges  apostoliques.  » 

CARTHAGE  (Conférence  de),  l'an  k8'*. 
Hunéric,  prince  arien  et  roi  des  Vandales  en 
Afrique,  après  avoir  arraché  à  l'Eglise  une 
partie  de  ses  membres,  pensa  à  exterminer 
de  l'Afrique  jusqu'au  nom  du  catholicisme. 
A  cet  effet,  le  19  mai  483,  qui  était  le  jour  de 
l'Ascension  cette  année-là,  il  envoya  son  édit 
à  Eugène,  évêque  catholique  de  Carthage, 
avec  ordre  de  le  faire  lire  dans  l'église.  Cet 
édit  était  adressé  à  tous  les  évéques  catholi- 
ques, confondus  sous  le  surnom  d'homoou- 
siens,  et  portait  en  substance  que  puisque, 
contre  sa  défense,  ils  s'étaient  assemblés 
dans  les  terres  dépendantes  des  Vandales, 
et  qu'ils  y  avaient  célébré  des  messes  au 
scandale  de  ces  provinces,  ils  eussent  à  se 
rendre  à  Carthage  pour  le  1"  février  de  l'an- 
née suivante,  pour  disputer  de  la  foi  avec  les 
évéques  de  sa  communion,  et  à  prouver  leur 
foi  par  l'autorité  des  Ecritures.  L'évêque 
Eugène  répondit  à  Vitarit,  porteur  de  cet  édit, 
que  puisque  cette  cause  regardait  générale- 
ment toutes  les  Eglises  de  la  communion 
catholique,  il  était  juste  qu'on  leur  donnât 
avis  de  cette  conférence.  En  attendant  il  ré- 
solut, de  l'avis  de  son  clergé,  de  présenter 
un  mémoire  au  roi  pour  tâcher  d'amollir  ce 
cœur  barbare. 

A  l'approche  du  jour  destiné  pour  la  con- 
férence, les  évéques  vinrent  non-seulement 
de  toute  l'Afrique,  mais  encore  de  plusieurs 
îles  soumises  aux  Vandales,  de  sorte  qu'on 
put  en  compter  jusqu'à  quatre  cent  soixante- 
trois.  Plusieurs  jours  se  passèrent  dopuis  le 
premier  de  février  sans  qu'on  parlât  de  rien  ; 
et  durant  ce  temps-là  Hunéric  séparait  les 
plus  habiles  des  évéques  catholiques  pour 
les  faire  mourir  sur  diverses  calomnies.  11 
plut  aux  ariens  de  commencer  la  conférence 
vers  le  5  du  mois,  et  ils  en  indiquèrent  le  lieu. 
Les  catholiques,  tant  pour  éviter  la  confu- 
sion, que  pour  ôtcr  aux  ariens  le  prétexte 
de  dire  qu'ils  les  avaient  accablés  par  leur 
multitude,  nommèrent  seulement  dix  d'entre 
eux  pour  parler  au  nom  des  autres.  Cyrila, 
patriarche  des  ariens,  s'assit  dans  l'assem- 
blée sur  un  trône  élevé  et  magnifique,  au 
lieu  que  les  catholiques  étaient  debout.  Ils 
se  plaignirent  de  ce  faste,  comme  peu  conve- 
nable à  l'égaMlé  qui  devait  être  entre  des 
personnes  qui  venaient  pour  conférer  eu- 

17 


625 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES 


SS4 


semble.  Ensuile  ils  demandèrent  qu'il  y  eût 
des  commissaires  pour  examiner  la  vérilé 
de  ce  qui  se  dirait  de  part  et  d'autre.  Dn  no- 
taire du  roi  dit  que  le  patriarche  Gyrila  en 
ferait  les  fondions.  Les  cutholi(|Hes  deman- 
dèrent par  quelle  autorité  Gyrila  prenait  le 
titre  de  patriarche?  Alors  les  ariens  com- 
mencèrent à  faire  un  grand  bruit  et  à  traiier 
iiijurieusementles catholiques;  et  parcequ'ils 
avaient  demandé  qu'au  cas  qu'il  n'y  eût 
point  de  commissaire,  il  fût  du  moins  permis 
aux  plus  sages  du  peuple  d'assister  à  l'as- 
semblée, il  y  eut  ordre  de  donner  cent  coups 
de  bâton  à  tous  les  laïques  catholiques  qui 
étaient  présents.  Sur  cela  l'évéque  Eugène 
s'écria  :  Que  Dieu  voie  de  quelle  manière  on 
nous  opprime,  et  qu'il  soit  le  juge  des  vio- 
lences qu'on  nous  fait  souffrir.  Les  évéques 
catholiques  dirent  à  Gyrila  de  proposer  ce 
qu'il  voudrait;  il  répondit  qu'il  ne  savait 
pas  le  latin.  Les  catholiques  lui  soutinrent 
qu'il  avait  toujours  parlé  latiu  ;  qu'ainsi  il 
ne  devait  pas,  sous  un  faux  prétexte,  de- 
meurer dans  le  silence,  tu  surtout  que  c'était 
lui  qui  était  cause  de  l'incendie.  Gyrila 
voyant  bien  que  les  évéques  ca(holi(iues 
étaient  mieux  préparés  à  la  dispute,  qu'il  ne 
se  l'était  imaginé,  usa  de  diverses  chicanes 
pour  éviter  la  conférence.  Les  catholiques, 
qui  l'avaient  prévu,  firent  lire  publiquement 
une  profession  de  foi  qu'ils  avaient  composée 
avant  de  se  présenter  à  la  cunlérence.  Il  est 
dit  à  la  fin,  qu'ils  l'envoyèrent  encore  aux 
ariens  le  2'^  avril  484,  par  Janvier  de  Zatlare 
et  Vidiatie  de  Gases-Moyonnes,  évêcjues  de 
Numidie,  Boniface  de  Foratiane  et  Boniface 
de  Graliane,  évéques  de  la  province  de  By- 
zacène.  Quelques-uns  l'ont  attribuée  à  Victor 
de  Vite,  parce  qu'il  en  a  fait  le  troisième 
livre  de  son  Histoire;  d'autres  à  saint  Eugène 
de  Garihage,  sur  ce  que  Gennade  dit  de  lui  {de 
Script.  eccL,  c.  97),  qu'étant  obligé  par  Hu- 
néric  de  rendre  raison  de  la  foi  catholique  et 
principalement  du  terme  de  consubstantiel, 
il  fit  un  livre  où  il  prouvait  l'un  et  l'autre 
par  des  témoignages  de  l'Ecriture  et  des 
Pères;  et  que  son  écrit  ayant  été  approuvé 
de  tous  les  saints  évéques  et  confesseurs  de 
l'Afrique,  de  la  Mauritanie,  de  la  Sardaigne 
et  de  la  Corse,  qui  étaient  demeurés  cons- 
tants dans  la  foi,  il  fut  présenté  au  roi  par 
quelques-uns  des  confesseurs.  La  profession 
de  foi  dont  nous  parlons  ne  renferme  que 
des  témoignages  de  l'Ecriture;  il  n'y  en  a 
aucun  des  Pères  de  l'Eglise,  à  moins  que 
sous  ce  nom  l'on  n'entende  que  cette  profes- 
sion de  foi  est  appuyée  sur  l'auloritc  des 
traditions  apostoliques.  On  ne  peut  guère 
néanmoins  douter  que  ce  ne  soit  ciie  de 
l'évêque  de  Garthage.  Victor  n'était  point  en 
celle  ville  lors  de  la  conférence;  et  il  paraît 
que  celle  profession  de  foi  fui  faite  quelques 
jours  auparavant.  Puisque  Gennade  en  at- 
tribue une  à  saint  Eugène,  pourquoi  ne  lui 
pas  donner  celle  ci?  Pourquoi  eu  aurail-il 
fait  une  seconde?  Il  ne  manquait  rien  dans 
Celle  que  Victor  rapporte;  elle  est  ample, 
bien  détaillée  et  bien  prouvée.  Il  est  constant 
d'ailleurs  par  l'inlilulation,  qu'elle  fui  pré- 


sentée au  roi.  Si  l'on  n'y  trouve  pas  de  pas- 
sages des  Pères,  c'est  qu'il  était  inutile  d'en 
alléguer  à  des  évéques  ariens,  ijui  deman- 
daient qu'on  leur  prouvât  par  l'autorité  seule 
de  l'Ecriture,  ((ue  l'on  devait  se  servir  du 
terme  de  consubstantiel,  pour  marquer  l'unité 
de  substance  dans  le  Père  et  le  Fils.  Il  est 
fort  possible  que  les  évéques  ariens  ayant 
objecté  depuis,  que  mille  évéques,  tant  à  Ri- 
mini  qu'à  Séleucie  avaient  rejeté  le  consub- 
stantiel, saint  Eugène  ait  répondu  à  celte 
objeciion  par  les  témoignages  des  Pères  qui 
ont  admis  ce  terme;  et  que  celte  seconde 
partie  de  sa  profession  de  foi  se  soit  perdue 
depuis  le  siècle  de  Gennade. 

Quoi  (lu'il  en  soit,  la  profession  de  foi  pré- 
sentée à  Hunéric  est  au  nom  des  évéques 
catholiques  en  général.  Ils  y  reconn.iissent 
que  ce  prince  l'avait  exigée  d'eux;  qu'en  la 
faisant  ils  se  sont  moins  fondés  sur  leurs 
propres  forces  que  sur  le  secours  de  Dieu,  et 
que  ce  qu'ils  onl  à  montrer,  c'est  que  le  Fils 
est  de  la  même  substance  que  le  Père,  ce  que 
les  Grecs  expriment  par  le  terme  A'homoou- 
sion.  Ils  commencent  donc  par  déclarer  qu'ils 
confessent  en  Dieu  une  unité  de  substance 
danslcPère,leFils  et  leSaint-Esjirit;  maisde 
telle  manière,  que  chacune  de  ces  trois  per- 
sonnes conserve  les  propriétés  qui  lui  sont 
personnelles;  c'<!Sl-à-dire,  qu'elles  onl  cha- 
cune leur  propre  existence  qui  les  distingue 
muluellemenl  :  car  le  Père  n'est  pas  le  même 
que  le  Fils,  ni  le  Fils  le  même  que  le  Saint- 
Esprit.  Le  Père  n'est  p;is  engendré;  le  Fils 
est  engendré  du  Père;  le  Saint-Esprit  pro- 
cède du  Père  et  du  Fils.  Toutes  ces  trois 
personnes  sont  d'une  même  substance,  parce 
qu'il  n'y  a  qu'une  divinité  du  Père  non  en- 
gendré, du  Fils  engendré,  et  du  Saint-Esprit 
qui  procède;  mais  il  y  a  trois  propriétés  des 
personnes,  c'esl-à-dire,  trois  existences  ou 
trois  personnes  subsistantes.  On  voit  ici  que 
ces  évéques  reconnaissent  que  le  Saint-Es- 
prit procède  du  Père  et  du  Fils;  mais  ils  ne 
disent  pas  la  même  chose  dans  la  récapitula- 
tion qu'ils  font  à  la  fin  ;  et  il  y  a  des  manus- 
crits où  le  terme  de  Fils  ne  se  lit  pas,  quoi- 
qu'il se  trouve  en  beaucoup  d'autres.  Ils 
ajoutent  :  Que  le  Fils  soit  engendré  et  qu'il 
soit  d'une  même  substance  que  le  Père,  c'est 
ce  que  l'Ecriture  nous  enseigne  en  beaucoup 
d'endroits.  Elle  enseigne  aussi  que  le  Fils 
est  égal  à  son  Père,  et  qu'il  est  une  même 
chose  avec  lui,  non-seulement  en  volonté, 
mais  en  substance.  Mais  comme  nous  con- 
fessons qu'il  y  a  deux  natures  dans  le  Fils, 
c'esl-à-dire, qu'il  est  vrai  Dieu  et  vrai  homme, 
qu'il  a  un  corps  et  une  âme,  les  choses  ad- 
mirables que  l'Ecriture  dit  de  lui,  doivent  se 
rapporter  à  sa  divinité;  et  ce  qu'elle  en  dit 
d'humiliant,  doit  s'entendre  de  son  huma- 
nité. Lorsque  Jésus-Christ  dit  lui-même  : 
Mon  Père  et  moi,  nous  sommes  «ne  même 
chose,  il  parle  en  Dieu;  lorsqu'il  dit  :  Mon 
Dieu,  pourquoi  m'aves-vous  abandonné?  il 
parle  en  homme.  Le  Père  a  engendré  son 
Fils  de  ce  qu'il  est  lui-même,  et  il  l'a  en- 
gendré de  toute  éternité,  d'une  manière  inef- 
fable, non  en  le  produisant  au  dehors,  ni  en 


52S 


CAR 


CAR 


le  formant  de  rien  ou  de  quelques  matières 
j)r6cxist;inlc8.  C'csl  de  Dieu  (lu'il  est  né.  Or 
celui  qui  esl  ii6  de  Dieu,   ne  peut  ôtre  aulre 
eliosiî  que  ce  qu'est  le  Père  ;  il  est  donc  <rune 
même  substance,  parce  cjue  la  vérité  de  sa 
naissance  n'admet  point  de  divcrsilé  dans  sa 
nalure.  Si  le  Fils  était  d'une  autre  substance 
que  le   Père,  ou   il   ne   serait   pas  vraiment 
Fils,  ou  il  aurait  dé<çéiiéré  en  naissant;  c(! 
(lui    ne  se   peut   dire.   Quel(iu'uu   objectera 
peiil-élre   qu'il    est   écrit  dins    Isaïe  :    Qui 
pourra  raconter  sa  génération  ?  Mais  il  l'aul 
M'iii/irquer  qui'  le  pr()|)liète  parle,  en  cet  en- 
droit, de  la  manière  dont  le  Fils  de  Dieu  est 
cnsendré;  et  nous  convenons  que  l'Iiomme 
ne  peut  la  péuèlrer.  Mais  si  la  génération  du 
Fils  est  inelif.ibie, flic  n'en  est  pas  moins  vraie, 
et  il  ne  nous  est   pas  permis   de  l'ignorer, 
après  que  le  Fils  nous  a  si  souvent  assuré 
dans  l'Ecrilure  qu'il  est  né  du  Père.   Mais, 
dira-t-on  ,  le  Fils  élanl  engendré  et  le  Père 
ne   l'étant   pas,  il  n'est  pas    possible   qu'ils 
soi.  ni  d'une  même  substance.  Il  faut  dire,  au 
contraire,  que    Ci  lui    (|ni    engendre   est   de 
même  nature  que  celui   qui   est   engendré. 
Nous    faisons    profession    de   croire    que  le 
Fils  est    Dieu  de    Dieu,   lumière  de  lumiè- 
re ,  parce  qu'en  effet  Dieu  est  lumière.  Cela 
prouve  nettement  que  le  Père  et  le  Fils  sont 
d'une  même  subst  ince  ,  puisque  la  lumière 
et   la    clarté   sont    d'une    même   substance; 
et  de  même  que  la  splendeur  est  insépar<ible 
de  la  lumière  et  qu'elle  n'eu  peut  être  sépa- 
rée, de  même  aussi  le  Fils,  qui  est  la  splen- 
deur de  la  glaire  du  Père,  lui  est  toéternel  e! 
ne  peut  en  être  séparé.  Le  .ère  a  engeii  l/é 
son  Fils  sans  division  et  sans  diminution  li  • 
sa  substance;  il  l'a  engendré  mm  dans   le 
temps,  mais  dans  l'éternité,  sans  qu'il  y  eûi 
aucun  intervalle  dans  la  génération  du  Fils, 
comme  il  n'y  en  a  point  eiilre  la  nroduclion 
du  leu  et  celle  de  la  clarlé.  .\  l'égard  duS.imt- 
Esjirit,  nous  croyons  qu'il  est  consubstantiel 
au  l'ère  ei  au  Fils  ,  égal  et  coéleriiel  ;  car, 
quoique  la  vénérable  Trinité  sait  dislinguée 
par  personnes  et  par  noms  ,  ce  n'est  qu'une 
même  nature,  d'où  vient  que  nous  ne  souf- 
frons pas  qu'on  dise  plusieurs  dieux  :  sous  le 
seul  nom  de  Dieu  nous  comprenons  les  trois 
personnes.  Ce  nom  marque  l'unilé  de  subs- 
tance   et     non    de     personnes  ,    comme    il 
paraît  dans  ces  paroles  :  Faisons  l'homme  à 
notre  image  et  ressemblance,  et  par  beaucoup 
d'autres  de  l'Ecriture.   La  création  est  l'ou- 
vrage commun  des  trois  personnes  de  la  Tri- 
nité;   le  Saint-Esprit  y  a  eu  part  comme  le 
Père  et  le  Fils.  Il  esl  dit  dans  l'Ecriture  qu'il 
connaît  les  secrètes  pensées,  et  le  nom  de  Dieu 
lui  esl  donné  dans   les  Actes  des  apôtres  et 
ailleurs.  S'il  est  appelé  notre  avocat  ou  notre 
consolateur,  il  faut  se  souvenir  que  l'Ecri- 
ture donn.'  le  mô/ne  titre  au  Fils  et  au  Père. 
N'est-il    pas  dit  dans  saint  Jean  :   Si  quel- 
qu'un flèche  ,  Hous  avons  pour  avocat  auprès 
du  r^re  ,  Jésus-Christ  nm  est  juste;  et  dans 
saint  Paul  :  Béni  soit  Dieu,  Père  de  Notre- 
Seiyncur  Jésus-Christ,  le  Dieu  de  toute  con- 
solation. La  forme  du   baptême  esl  encore 
une  preuve  que  la  gloire  et  la  puissance  des 


Ki6 


trois  personnes  de  la  Trinité  est  la  même, 
comme  elles  n'ont  qu'une  opération.  Après 
avoir  établi   par  un  très- grand  nombre  de 
passages  la  divinité  des  trois  personnes,  les 
évêiiues  rétablissent  encore  par  divers  rai- 
sonnements tirés  des  passages  de  l'Ecriture 
qu'ils  avaient  allégués.    Ils  insistent  parlicu- 
lièremenl  sur  la  divinité  du  Saint-Esprit,  et 
dis<'nt  :  S'il  procède  du  Père,  s'il  nous  délivre 
de  nos  péchés,  s'il  esl  le  Seigneur,  s'il  donne 
la  vie  et  la  sanctification,  s'il  connaît  !out, 
s'il  est  partout,  si  c'est  lui  qui  constitue  les 
prophètes,  ijui  envoie  les  apôtres,  (|ui  donne 
des  évè(iues  aux  Eglises;  si  le  péché  contre 
lui  n'est  remis  ni  en  ce  monde  ni  en  l'autre, 
on   ne   peut  douter   qu'il   ne  soit  Dieu.  Or 
l'Ecrilure   dit  de  lui   toules  ces  choses  ;   n'y 
aurait-il  donc  pas  de  l'ingratilude  à  ne   pas 
lui  rendre   la   môme  gloire  qu'au  Père  et  au 
Fils?  Car,  si  je  ne  lui  dois  pas  le  même  hon- 
neur, on  ne  doit  pas  le  nommer  avec  le  Père 
et  le  Fils  dans  le  baptême.  Je  dois  prier  celui 
en  qui  on  m'ordonne  de  croire.  Ainsi  je  dois 
adorer  le  Saint-Esprit  par  une  et  même  véné- 
ration que  le  Père  et  le  Fils.  Telle  est,  disent 
les  évêques  à  la  fin  de  cette  profession  de  foi, 
la  doctrine  dont  nous  faisons  profession;  elle 
est   appuyée  sur  l'autorité  des  évangélistes 
et  des  apôtres ,   et  fondée  sur   la  société  de 
toutes  les  Eglises  du  monde  ,  dans  laquelle, 
par  la  grâce  de  Dieu  tout-puissant,  nous  es- 
pérons persévérer  jusqu'à  la  fin  de  cette  vie. 
A  la  lecture  de  celte  profession  de  foi  ,  les 
ariens  entrèrent  en   fureur  de  ce  que  leurs 
adversaires  y  prenaient  le   nom  de  catholi- 
ques. Pour  s'en  venger  ,  ils  rapportèrent  au 
roi  qu'ils  avaient  troublé   la  conférence  par 
leur  grand  bruit,  afin  d'éviter  d'entrer  avec 
eux   en  dispute.   Hunéric ,  qui  ne  cherchait 
que  l'occasion  de  publier  son  édit  de  la  per- 
sécution générale  ,  profita  de  celle-ci.  Il  en- 
voya secrètement  par  toutes  les  provinces  cet 
édit,  qui  était  daté  du  6  des  calendes  de  mars, 
c'est-à-dire  du  2i  ou  25  février;  car,  en  484* 
l'année  était  bissextile.  En  vertu  de  cet  édit' 
toutes  les  églises   d'Afrique  furent   fermées 
en   un  même  jour,  et   tous  leurs   biens  ,  de 
même  que  ceux  des  évêques    catholiques, 
furent  donnés  aux  ariens.   Mais   ceci  appar- 
tient plutôt  à  l'histoire  ecclésiastique  qu'à  un 
dictionnaire  des  conciles.    Victor    \  it.;   D 
Ceillier,  Hist.  des  aut.  eccles.,  XV. 

CARTHAGE  (Concile  de),  l'an  525.  Ce 
coîicile  fut  assemblé  le  5  de  février  de  l'an 
525,  qui  était  le  second  du  règne  de  Hildéric, 
dans  la  salle  secrète  de  l'église  de  Sainl- 
Agilée,  martyr,  par  Boniface  ,  évéque  de 
Carthage,  pour  le  maintien  des  privilèges  de 
son  Eglise,  que  l'on  attaquait.  Les  évêques, 
au  nombre  de  soixante,  firent  faire  d'abord 
la  lecture  du  symbole  de  Nicée,  en  déclarant 
que  quiconque  refuserait  d'y  souscrire  ne 
serait  pas  tenu  pour  catholique.  Ils  firent 
lire  ensuite  un  grand  nombre  de  canons  de 
plusieurs  conciles  d  Afrique  sur  divers  points 
de  discipline  en  général,  et  ceux  eu  particu- 
lier qui  regardaient  les  privilèges  de  l'Eglise 
de  Carthage.  Ayant  examine  l'affaire  de 
l'abbé   Pierre ,   qui   avait   éié    excojumunié 


S27 


niCTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


bt» 


avec  tous  ses  moines  par  Libéral,  primai  de 
la  Bysaeène,  à  l'occasion  d'un  monaslére  que 
ce  primat  prétendail  élre  de  sa  dépendance 
Coiilre  l'avis  de  Pierre  el  de  ses  moines,  ils 
dressèrenl  un  décrcl  porlanl  que  tous  les 
monaslères  seraiciil  à  l'avenir,  comme  ils 
l'avaienl  toujours  élé  ,  lihres  en  loule  ma- 
nière de  la  juridiclion  des  clercs,  afin  que  les 
moines  ne  (ussenl  occupés  que  de  leur  salut 
et  du  soin  de  plaire  à  Dieu.  Boniface,  se  fon- 
dant sur  l'autorité  des  décrets  qui  avaient 
accordé  à  l'Eglise  de  Carlhage  la  primauté 
sur  toutes  les  autres  d'Afrique,  déclara  en- 
suite qu'il  lui  appartenait,  en  qualité  d'évê- 
que  de  cette  ville,  de  faire  savoir  le  jour  de 
la  Pâque  à  toutes  les  Eglises  de  son  ressort, 
et  les  averlil  que,  l'année  suivante,  celte  fête 
devrait  se  célébrer  le  7  d'avril. 

CARTHAGE  (Concile  de),  l'an  53^1.  ou  S.'ÎS. 
Sur  la  fin  de  l'an  o',ik,  ou  au  commencement 
de  l'an  535  ,  Réparai  ,  (|ui  avait  succédé  à 
Boniface  dans  le  siège  épiscopal  deCarlhage, 
convoqua  un  concile  générai  de  l'Afrique, 
où  l'on  n'en  avait  point  vu  depuis  cent  ans, 
la  plupart  des  évéqucs  ayant  été  réduils  en 
servitude  par  la  violence  des  persécuteurs. 
Deu\  cent  dix-sepl  évêques  s'y  rendirent  el 
s'assemblèrent  dans  la  basili(]ue  de  Fauste, 
où  reposaient  les  reliques  de  plusieurs  mar- 
tyrs. Ils  firent  lire  les  canons  de  Nicée;  et 
après  avoir  examiné  de  quelle  manière  on 
devait  recevoir  les  évêcjues  ariens  qui  em- 
brassaient la  foi  catholiijue,  ils  résolurent 
de  consulter  le  siège  apostolique  sur  cetle 
difficulté,  et  sur  une  autre  qui  était  de  savoir 
si  l'on  pouvait  élever  à  la  cléricature  ceux 
qui,  dans  leur  enfance,  avaient  été  baptisés 
par  les  ariens.  Le  pape  Agapet ,  à  qui  la 
lettre  sy'nodale  fut  remise,  parce  qu'il  avait 
succédé  au  pape  Jean  IL  qui  était  mort  pen- 
dant le  voyage  des  députés  ,  répondit  sur  le 
premier  chef  de  la  demande,  qui  regardait 
les  ariens  convertis,  qu'il  fallait  leur  faire 
part  des  revenus  de  l'Eglise  établis  pour  la 
subsistance  des  clercs,  mais  qu'il  ne  fallait 
point  permettre  qu'ils  demeurassent  dans  les 
dignités  ecclésiastiques.  Il  répondit  sur  le 
second  article,  qu'on  ne  devait  élever  à  au- 
cune dignité  du  clergé  ceux  qui  quittaient 
l'arianismepourrevenir  à  l'Eglise  catholique, 
en  quelque  âge  qu'ils  eussent  été  infectés  des 
erreurs  de  cette  secte.  Il  trouve  bon  encore 
qu'on  les  aide  à  subsister  des  revenus  de 
l'Eglise,  et  qu'on  exerce  une  prompte  misé- 
ricorde envers  tous  ceux  qui  quittent  l'erreur 
pour  embrasser  la  vraie  foi.  A  l'égard  des 
clercs  qui  avaient  passé  la  mer  pendant  la 
domination  des  Vandales,  dont  le  concile  lui 
avait  aussi  parlé,  il  dit  que,  conformément 
à  l'avis  du  concile,  on  ne  doit  pas  recevoir  à 
la  communion  ceux  d'entre  eux  qui  ne  prou- 
veraient point ,  par  des  lettres  des  évêques 
d'Afrique  ,  qu'ils  avaient  été  envoyés  pour 
l'utilité  des  Eglises,  afin  de  les  empêcher  d'être 
vagabonds. 

CARTHAGE  (Concile  de),  non  approuvé  , 
l'an  350.  Les  évêques  de  ce  concile  eurent 
l'audacieuse  témérité  d'excommunier  le  pape 
Vigile  pour  avoir  condamné  les  trois  chapi- 


tres, et  ils  érrivircnt  en  même  temps  h  l'em- 
pereur Juslinien,  qu'ils  voulaient  engager 
dans  leur  parti.  Mais  l'empereur  fit  publier 
lui-même  un  rescrit  où,  en  réfutant  les  évê- 
ques africains,  il  vengeait  le  pape  Vigile. 
Vict.  Tiinun.;  S.  Isid.  de  Vir.  Uliist.  c.  12- 
Piifji,  ad  ann.  .'J50. 

CARTHAGE  (Concile  de),  l'an  5%.  On  y 
ordonna  que  tous  les  évêques  veilleraient  à 
la  recherche  des  donalistes,  sous  peine  de 
perdre  leurs  biens  el  leur  dignité.  AU. 

CARTHAGE  (Concile  de),  l'an  646.  Voy. 
Afrique,  même  année. 

CASAL  (Synode  diocésain  de),  avril  1622, 
sous  Scipion  Pascali.  Ou  rappelle  dans  les 
statuts  qui  y  furent  publiés  les  décrets  de 
plusieurs  conciles  provinciaux  tenus  à  Ca- 
sai ,  el  principalement  ceux  du  septième  de 
ces  conciles.  Promptuariuin  ecclesiast. 

CASHEL  (Concile  de),  ou  Cassel ,  Ca«s!- 
liense,  l'an  1172.  Henri  II,  roi  d'Angleterre, 
s'étanl  rendu  maiire  de  l'Irlande,  fit  tenir  ce 
concile,  auquel  Christian,  é\êque  de  Lismor, 
présida  en  qualité  de  légat  du  saint-siège. 
On  y  fit  les  huit  canons  suivants  : 

1.  Les  mariages  ne  seront  contractés  que 
selon  les  lois  de  l'Eglise,  au  lieu  que  la  plu- 
part des  Irlandais  prenaient  autant  de  femmes 
qu'ils  voulaient  ,  el  souvent  leurs  proches 
parentes. 

2.  Les  enfants  seront  portés  à  l'église  pour 
être  catéchisés  à  la  porte, c'est-à-dire  exorci- 
sés, et  ensuite  baplisés  aux  fonts  par  les  prê- 
tres dans  l'eau  pure  ,  avec  les  trois  immer- 
sions, hors  le  péril  de  mort.  Auparavant  la 
coutume  était,  en  divers  lieux  de  l'Irlande, 
qu'aussitôt  qu'un  enlant  était  né,  son  père, 
ou  le  premier  venu,  le  plongeait  trois  fois 
dans  l'eau,  ou  dans  du  lait  si  c'était  l'enfant 
d'un  riche  ;  puis  on  jetait  celle  eau  ou  ce  lait 
comme  toute  autre  matière. 

3.  On  payera  à  l'église  paroissiale  la  dîme  du 
bétail, des  fruits  el  de  tous  les  autres  revenus. 

4.  Toutes  les  terres  ecclésiastiques  seront 
exemples  des  exactions  des  séculiers,  de 
quelque  espèce  qu'elles  soient,  particulière- 
ment des  repas  el  de  l'hospitalité  qu'ils  fe- 
raient donner  par  contrainte. 

5.  Les  clercs  ne  seront  pas  obligés  de  con- 
tribuer avec  les  autres  parents  pour  la  com- 
position d'un  meurtre  commis  par  un  laïque. 

6.  Tons  les  fidèles  malades  feront  testament 
en  présence  de  leur  confesseur  et  des  voisins, 
el  diviseront  leurs  biens  en  trois  parts:  l'une 
pour  leurs  enfants,  l'autre  pour  leur  femme, 
la  troisième  pour  leurs  funérailles,  c'est-à- 
dire  pour  faire  prier  Dieu  pour  eux. 

7.  Ceux  qui  mourront  étant  bien  confes- 
sés seront  enterrés  suivant  l'usage  de  l'Eglise 
avec  messes  et  vigiles. 

8.  L'office  divin  sera  célébré  partout  sui- 
vant l'usage  de  l'Eglise  anglicane,  parce  qu'il 
convient  que  l'Irlande,  qui  a  reçu  son  roi 
de  l'Angleterre,  en  reçoive  aussi  une  meil- 
leure forme  de  vie. El  c'est  en  effet  à  l'Angle- 
terre que  l'Irlande  est  redevable  de  la  paix 
dont  elle  jouit,  et  de  l'accroissement  de  la 
religion  parmi  son  peuple. 


529  CAS 

Il  est  bon  toutefois  d'observer,  à  propos  du 
dernier  canon  de  ce  concile,  que  la  religion 
nc.doit  pas  varier  avec  les  empires,  et  c'est 
ce  que  prouve  avec  tant  de  force  et  de  cons- 
tance l'héroïque  Irlande  depuis  trois  siècles. 
Il  convient  beaucoup  mieux  que  l'Angleterre, 
qui  a  reçu  du  saint-siége  ou  de  ses  envoyés 
la  première  connaissance  de  la  religion  chré- 
tienne, revienne  elle  mcn)e  aux  usages  ro- 
mains, qu'elle  n'aurait  jamais  dû  abandonner. 

CASHKL  (Concile  (ic),C(ishrlense,  l'an  IV.'iS. 
JeanCanlwel,  archevêque  de  Cashel  en  Ir- 
lande, tint  ce  concile  provincial  le  (i  août  à 
Limerick.  On  y  publia  121  statuts  conformes  à 
ceux  de  tant  d'autres  conciles,  sur  la  manière 
de  dire  l'office  divin,  sur  la  nécessité  d'avoir 
un  missel,  un  calice  d'argent  ou  au  moins 
doré,  et  tous  les  ornements  nécessaires  pour 
dire  la  messe  ;  sur  la  propreté  des  cimetières; 
sur  la  dénonciation  des  excommuniés  à  la 
messe  solennelle  du  dimanche;  sur  les  liber- 
tés de  l'Eglise,  sur  les  quêteurs,  sur  les  reli- 
gieux mendiants, surles  usures, surlesdîmes, 
sur  l'habit  des  clercs,  etc.  Voy.  Limerick. 

CASPES  (Assemblée  ecclésiastique  de), 
o/jwd  Caspem  in  Aragonia,  l'an  lil2,  où  se 
trouva  S.  Vincent  Feriier,  pour  l'élection  d'un 
roi  d'Aragon.  La  couronne  y  fut  adjugée  à 
Ferdinand,  infant  de  Castille.  D'Aquiv  ,  t.  III. 

CASSIN  (Concile  du  Mont-),  Cassinense, 
l'an  809.  Le  pape  Adrien  II  tint  ce  concile  au 
sujet  du  roi  Lolhaire  et  de  Gonlhicr,  arche- 
vêque de  Cologne,  et  des  autres  prélats  du 
parti  de  Lothaire.  Le  pape,  vaincu  par  les 
prières  de  l'impératrice  Engelberge,  femme 
de  l'empereur  Louis  H,  consentit  enfin  a  re- 
cevoir en  grâce  le  roi  Lothaire.  Il  lui  admi- 
nistra même  la  communion,  après  lui  avoir 
fait  jurer  qu'il  n'avait  eu  aucun  commerce 
avec  \aldrade  depuis  qu'elle  avait  été  excom- 
muniée par  Nicolas  I"^.  Les  seigneurs  qui  ac- 
compagnaient ce  prince  firent  le  même  ser- 
ment. On  sait  quelles  en  furent  les  suites 
tragiques.  Le  pape  Adrien  reçut  aussi,  dans 
le  même  concile  ,  à  la  communion  laïque 
Gontbîer  de  Cologne,  sur  la  protestation 
qu'il  fil  de  consentir  à  sa  déposition.  Mann. 

CASSIN  (Synode  du  Mont-),  l'an  1591.  Ce 
synode  fut  tenu  par  l'abbé  du  Mont-Cassin, 
Jéiôme  de  Pérouse,  et  eut  deux  sessions.  Les 
constitutions  qui  y  furent  publiées  reprodui- 
sent en  partie  les  décrets  du  concile  de  Trente, 
ceux  de  Florence  et  de  Bâle,  et  de  divers  au- 
tres conciles  ou  synodes.  Synodus  Cassinen- 
sis,  Roniœ,  1592. 

CASSIN  (Synode  du  Mont-),  l'an  1626.  Ce 
synode,  présidé  par  Simplice  Caffarelli,  abbé 
du  Mont-Cassin  et  ordinaire  de  ce  diocèse  (car 
la  circonscription  du  Mont-Cassin  formait  un 
diocèse  dont  l'ordinaire  était  l'abbé),  eut  trois 
sessions,  et  commença  le  21  mars  pour  se 
terminer  le  2h.  On  y  traita  les  mêmes  ques- 
tions que  dans  les  autres  synodes,  pour  les 
curés,  les  clercs  et  les  fidèles  dépendant  de 
l'abbé,  dont  les  besoins  comme  les  devoirs 
éii\iii\\i\es  mêmes.  Constilui.Simitl.Cafl'urel  H. 

CASSIN  (Synode  diocésain  du  Mont-),  l'an 
1652,  sous  Dominique  de  Naples,  ulibé  du 
Mont-Cassin  et  ordinaire  de  ce  même  diocèse. 


CAT 


r,50 


Ce  synode  eut  trois  sessions  ou  séances.  Des 
statuts  nombreux  y  furent  publiés  sur  cha- 
que partie  de  la  discipline,  particulièrement 
sur  le  soin  et  l'entretien  des  églises,  la  bonne 
adiiiinistration  des  sacrements  et  la  régula- 
rité de  la  vie  cléricale.  L'impression  en  fut 
autorisée  à  Rome  par  le  maître  ilu  sacré  pa- 
lais. Décréta  Dotninici  a  Neap.,  Romœ,  165i. 

CASTELLANETO  (Synode  diocésain  do), 
Casietlanclann,  l'an  1595.  Il  y  fut  ordonne, 
entre  autres  statuts,  de  ne  se  servir  à  l'église 
que  de  l'orgue  en  fait  d'instruments,  à  moins 
d'une  pernnssion  de  l'évêque;  on  déclara  in- 
dignes d'avoir  part  aux  distributions  quoti- 
diennes les  clercs  qui  ne  sauraient  pas  le 
chant.  Il  fut  fait  défense  expresse  de  rien 
changer  ou  ajouter  au  chant  de  l'église,  par- 
ticulièrement aux  offices  des  morts. 

CASTELLANETO  (Synode  diocésain  de), 
les  18,  19  et  20  janvier  1626.  L'évêque  Ange 
Gozadini,  qui  tint  ce  synode  et  en  publia  les 
statuts,  y  régla  dans  un  grand  détail  tout  ce 
qui  peut  concerner  l'entretien  et  la  décora- 
tion de  l'intérieur  des  églises.  Constitutiones 
et  décréta  édita  in  1  synodo  Caslell. 

CAST E LLUM-PVELLARUM  (Concilium 

apud).  Voy.  Ecosse,  l'an  1177. 

C  AST  E  LLUM-T  U  EODORICI  [Concilium 
apud).  Voy.  Château-Thierry. 

CASTELNAUDARY  (Concile  de),  apudCas- 
Irum  novum  Arii,  l'an  1426.  Ce  concile  est 
mentionné  par  les  savants  auteurs  du  Gallia 
Chrisliana  {t.  XIII,  col.  3i0),  à  l'article  de 
Jean  Belin,  évêque  de  Lavaur,  qui  s'y  trouva. 

CASTELNAUDARY  (Concile  de),  l'an  1427. 
Ce  concile,  composé  des  évêques  de  la  pro- 
vince de  Toulouse,  fut  convoqué  par  Pierre 
Soybert,  évêque  de  Sainl-Papoul,  professeur 
de  droit  à  Rome, pour  corriger  quelques  abus 
de  rolficialilé  métropolitaine.  Gallia  Chr., 
t.  Xlll,  col.  306. 

CASTELNAUDARY  (Concile  de),  l'an  l'.35 
ou  environ,  tenu  par  Pierre  Soybert,  évêque 
de  Saint-Papoul,  pour  le  même  objet  que 
celui  qu'il  avait  assemblé  dans  la  même  ville 
en  1427.  A  celui-ci,  qui  dura  six  jours,  assis- 
tèrent Guillaume,  évêque  de  Mirepoix,  Jean 
évêque  de  Lavaur,  Hugues  évêque  de  Rieux, 
et  les  vicaires  généraux  de  Pamiers,  de  Lom- 
bez  et  de  Montauban.  Gallia  Chr.,  t.  XIII. 

CASTRES  (Synode  de).  Voy.  Saint-Benoît 
DE  Castres. 

CASTRO  (Synode  diocésain  de),  Castrcmis, 
le  7  mars  1656.  L'évêque  Annibal  Sillani,  qui 
tint  ce  synode,  y  publia  des  statuts  dont 
plusieurs  sont  relatils  aux  qualités  que  doi- 
vent avoir  les  ordinands  des  divers  degrés. 
Constilut.  edilœ  in  1  diœc.  synodo  Castren. 

CASTRO-MOREL   (Assemblée  de).  Voyez 

MOREL. 

CASTRUM-GONTHERJI{Conciliaapud). 
Voy.  Chateaugonthier. 

CATALAUNENSIA  {Concilia).  Voy.  Cha- 
lons-sur-Marne. 

CATALOGNE  (Conciles  de].  F.Tarbagone. 

CATANE  (Synode  diocésain  de),  Catanen- 
sis,  les  11,  12  et  13  mai  1668.  L'évêque  Mi- 
chel-Ange Bonadies  s'y  proposa  pour  objet 
de  venger  l'honneur  du  culte  divin,  et  de  ré- 


531 


DICTIONNAiRB  DES  CONCILES. 


SSS 


former  la  conduite  du  clergé  et  des  fidèles.  Le 
synode  eut  quatre  sessions  ou  séances.  Dans 
la  i"  on  s'occupa  de  la  foi  cl  de  la  doctrine 
chrétienne,  des  sacrements  et  du  sacrifice  de 
la  messe;  dans  le 2%  du  culte  des  sainis  et  de 
l'entretien  des  églises;  dans  le  3%  des  per- 
sonnes, tant  ecclésiastiques  que  liïques,  at- 
tachées au  service  des  églises;  dans  ia  4%  de 
tout  ce  qui  était  du  ressort  de  la  juridiction 
épiscopale  dans  le  fftr  contentieux.  Il  y  fut 
fait  défense  aux  artisans  dont  le  travail  est 
bruyant  d'établir  leurs  ateliers  proche  des 
églises.  Décréta  in  princip    diœces.  synudo. 

CAVAILLON  (Synode  de).  Yotj.  Vénaissin. 

CAVERNES  (Conciliabuledes)  de  Suse,  près 
deCarlhage,CaiJernense,  l'an  394.  Cinquante- 
trois  évêques  donatisles,  du  parti  de  Maxi- 
mien, conGraièrent  dans  ce  nouveau  conci- 
liabule la  condamnation  de  Primien,  qui 
avait  déjà  été  prononcée  à  Cabarsusse  par 
plus  de  cent  évéques  du  même  parti.  Lu66.  II. 
Voy.  Cabarsosse,  l'an  393. 

CELCHYTE  (Concile  de),  l'an  783  ou  787. 
Voy.  Calchute. 

CELCHYTE  (Concile  de),  Cdychitense,  l'an 
816.  Ce  concile  fut  tenu  le  27  juillet  de  l'an 
816,  par  l'ordre  de  Quenulfe,  roi  des  Mcrciens, 
qui  y  assista  en  personne.  Wulfrède,  arche- 
vêque de  Canlorbéry,  y  présida,  assisté  de 
douze  évêques  de  diverses  provinces  d'An- 
gleterre. Il  s'y  trouva  aussi  plusieurs  sei- 
gneurs, outre  les  abbés,  les  prêtres  et  les 
diacres.  On  y  fit  les  onze  canons  suivants. 

1.  «  Les  évêques  y  exposent  la  foi  catholi- 
que, et  la  doctrine  contenue  dans  les  anciens 
canons;  et  s'engagent  non-seulement  à  lob- 
servei,  mais  aussi  à  l'enseigner  aux  autres.» 

2.  «  Les  églises  nouvellement  bâties  se- 
ront consacrées  par  l'évêque  diocésain,  avec 
l'aspersion  de  l'eau  bénite,  et  les  autres  cé- 
rémonies prescrites  par  le  Rituel.  On  y  con- 
servera l'eucharistie  avec  les  reliques  dans 
une  boîte  ou  petite  châsse;  et  s'il  n'y  a  point 
de  reliques,  l'eucharistie,  consacrée  par  l'é- 
vêque, suffira,  comme  étant  le  corps  el  le 
sang  de  Jésus-Christ.  Il  y  aura  aussi  quelque 
peinture,  pour  faire  connaître  à  quel  saint 
est  dédiée  l'église  ou  l'autel.  » 

3.  «  Pour  conserver  la  paix  et  l'unani- 
mité, on  ne  se  contentera  pas  de  croire  de  la 
même  manière;  mais  l'on  s'unira  encore  de 
paroles  et  d'actions  dans  la  sincérité  et  dans 
la  craiitle  de  Dieu.  » 

4.  «  Les  évêques  choisiront,  chacun  dans 
leur  dioièse,  les  abbés  et  les  abbesses,  du 
consentement  de  la  communauté.  » 

5.  «  On  ne  permettra  aux  Ecossais  au- 
cune fonction  ecclésiastique,  ni  de  baptiser, 
ni  de  célébrer  la  messe,  ni  de  distribuer 
l'eucharistie,  parce  que  l'on  ne  sait  par  qui 
ils  ont  été  ordonnés.  » 

6.  «  On  ne  cassera  point  les  jugements 
rendus  dans  un  synode  par  les  évêques;  et 
tout  autre  acte,  confirmé  par  un  signe  de  la 
croix,  sera  inviolablement  observé.  » 

7.  c  Les  évêques,  les  abbés  et  les  abbesses 
ne  pourront  aliéner  aucun  fonds  des  églises 
et  des  monastères,  que  pour  le  temps  de  la 
vie  d'un  homme,  et  du  consentement  de  la 


communauté;  et  les  titres  en  demeureront 
au  monastère.  » 

8.  «  Les  monastères  où  l'on  aura  une  fois 
établi  la  vie  régulière,  demeureront  toujours 
en  cet  état;  l'abbé  et  l'abbesse  seront  bénis 
par  l'évêque.  » 

9.  «  Chaque  évêque  tirera  une  copie  des 
jugements  rendus  dans  le  concile,  avec  le 
nom  lie  l'archevéqne  qui  y  aura  présidé,  et 
la  date  de  l'année  où  il  aura  élé  assemblé.  » 

10.  «  .\  la  mort  d'un  évêque,  on  donnera 
la  dixième  partie  de  son  bien  aux  pauvres, 
soit  qu'il  consiste  en  bétail  ou  en  aulres  es- 
pèces. On  affranchira  tous  ses  serfs  anglais, 
et  l'on  s'assemblera,  en  chaque  église,  au  son 
de  la  clochf,  pour  y  réciter  trente  psaumes. 
Chaque  évêque  et  chaque  abbé  en  fera  dire 
six  cents,  et  six  vingts  messes  :  et  affran- 
chira trois  serfs,  en  leur  donnant  à  chacun 
trois  sous.  Chaque  moine  ou  clerc  jeûnera 
un  jour,  afin  de  procurer  au  défunt  une 
place  dans  le  royaume  éternel,  par  un  suf- 
frage commun.  » 

11.  «  Les  évêques  n'usurperont  point  les 
paroisses  d'un  autre  diocèse,  et  n'y  feront 
aucune  fonction  épiscopale,  comme  de  con- 
sacrer des  églises,  d'ordonner  des  prêtres. 
On  en  excepte  l'archevêque,  parce  qu'il  est 
le  chef  des  évêques  de  sa  dépendance.  Les 
prêtres  n'entreprendront  point  de  grandes 
affaires,  sans  l'agrément  de  leur  évêque. 
Dans  l'administration  du  baptême,  ils  ne  se 
contenteront  pas  de  répandre  de  l'eau  sur  la 
tête  des  enfants  ;  mais  ils  les  plongeront  dans 
le  lavoir,  à  l'exemple  du  Fils  de  Dieu,  qui 
fut  plongé  trois  fois  dans  le  Jourdain.  » 

Il  paraît,  par  ce  canon,  que  l'on  commen- 
çait dès  lors  d'introduire  dans  quelques 
églises  d'Angleterre  le  baptême  par  infusion. 
Anglic.  Inm.  1. 

CELENENSE  iConcilium)',  Voy.  Galice, 
l'an '.47. 

CÉNEDA  (Synode  diocésain  de),  Ceneteri' 
sis,  les  11,  12  et  13  septembre  1642.  Sébas- 
tien de  Pise,  évêque  de  Cenis,  qui  tint  ce 
synode,  y  fit  défense  d'accorder  la  sépulture 
ecclésiastique  aux  juifs  qui  auraient  deman- 
dé à  se  faire  chrétiens,  mais  qui  seraient 
morts  avant  le  terme  expiré  de  leur  catéchu- 
ménat,  qui  devait  être  de  huit  mois  pour  le 
moins.  Il  défendit  aussi  d'user  de  contrainte 
à  l'égard  des  juifs  pour  leur  faire  embrasser 
la  foi,  ou  de  les  gêner  dans  l'exercice  de  leur 
culte,  comme  de  les  faire  citer  en  justice  les 
jours  de  sal)bat.  Décréta  synùd.  Cenetensia. 

CENOMANENSE{Concilium]\Yoy.MAtis. 

CÉPÉRANO  (Concile  de),  Cyperanum  ou 
Ceperanum,  l'an  1114.  Le  pape  Pascal  II  tint, 
le  12  octobre,  ce  concile,  à  Cépérano,  bourg 
de  l'Etat  de  l'Eglise  dans  la  campagne  de 
Rome,  sur  la  rivière  de  Cariglian,  aux  con- 
fins de  la  terre  de  Labour  :  l'archevêque  de 
Cosence,  qui  avait  été  contraint  de  quitter 
son  siège,  i  t  de  prendre  l'habit  de  moine  au 
Mont-Cassiii,  par  les  violences  de  Roger, 
comte  de  Sicile,  y  fut  rétabli  dans  son  arche- 
vêché. Guillaume,  fils  du  comte  de  Sicile,  y 
reçut  du  pape  l'investiture  du  duché  de  Calu- 


«35 


CES 


CES 


5S4 


hre  et  de  celui  de  la  Pouillo,  el  Landulfe,  ar- 
clicvéque  de  Bénévent,  y  fut  déposé,  les  uns 
disent  pour  une  affaire  purement  tempo- 
relle, et  les  autres  pour  des  crimes  dont  on 
l'accusa,  et  dont  il  ne  put  se  justifier.  Pierre 
Diiicre,  Chron.  Cassin.  l.  IV,  c.  51;  Falcon., 
Citron.  Bmcv.;  Baron,  ndann.  1114. 

CEUVIA  (Synode  diocésain  de),  le  11  mai 
163i.  Le  cardinal  de  B  igno,  évoque  de  Ccr 
via,  y  publia  quatorze  chapitres  de  statuts 
dont  la  plupart  oui  pour  olijet  l'administra- 
tion des  sacrements.  Decreti  délia  seconda  si- 
nodo  dioc.  di  Cerria. 

CÉSAKÉE  (Concile  de)  en  Gappadoce.  Cœ- 
sarieuse ,   vers    l'an   372.    Yoy.  Gappadoce 
même  année. 

CÊSARÉE  (Concile  de)  en  Mauritanie 
l'an  k\^.  Il  est  (les  auteurs  qui  croient  que  le 
concile  dans  lequel  les  légats  du  pape  Zosime 
furent  reçus,  ne  fut  pas  tenu  à  Cartilage,  mais 
d;ins  la  Mauritanie  ces  irienne,  et  à  Césarée 
même.  Ils  se  fondent  sur  plusieurs  textes  de 
saint  Augustin ,  qui  les  favorisent.  Voici 
comment  s'exprime  le  saint  docteur  dans  sa 
lettre  à  Optât,  qui  est  la  190'  :  Quamvis  tuœ 
sanctilatis  nullas  ad  me  ipsuin  datas  acceperim 
litleras,  lainen  quia  illœquas  ad  Maurilaniam 
Cœsarietisem  misisti,  me  apud  Cœsaream  prœ- 
sinle  l'enerunl,  quo  nos  injuncta  nobis  a  vé- 
néra'ili  papa  Zosimo,  apostoUcœ  sedis  epis- 
copo.  ecclesiaitica  nécessitas  traxerat.  Il  parle 
de  même,  ep:  139,  ad  Mariuin  Mercatorem, 
n.  1.  Possidius,  dans  la  Vie  de  saint  Augus- 
tin, c.  14,  assure  qu'il  se  trouva  avec  plu- 
sieurs évêques  à  un  concile  tenu  à  Césarée 
dans  la  Mauritanie,  pour  terminer  quelques 
affaires  de  l'Eglise,  par  ordre  du  saint-siége. 
Voy.  Carthage  (Concile  de),  l'an  418. 

CÉSARÉE  (Conférence  de)  en  Mauritanie, 
l'an  418.  A»  sortir  de  Carthage,  saint  Augus- 
tin fut  obligé,  en  418,  d'aller  en  Mauritanie 
pour  quelques  affaires  que  le  pape  Zosime 
lui  avait  recomn)andées,  aussi  bien  qu'à 
quelques  autres  évêques  d'Afrique.  Comme 
ils  étaient  à  Césarée,  on  vint  dire  à  saint 
Augustin  qu'Emérile,  l'un  des  évêques  dona- 
tistcs  qui  s'étaient'  signalés  dans  la  confé- 
rence de  Carthage  [Voy.  ce  mol,  l'an  411) 
pour  la  défense  de  son  parti,  y  était  aussi.  Ce 
saint  alla  aussitôt  ai>-devant  de  lui;  et 
l'ayant  trouvé  dans  la  place  publique,  il  le 
pria,  après  qu'ils  se  furent  salués,  de  venir  à 
l'église.  Emérite  n'en  fit  aucune  difficulté,  en 
sorte  que  saint  Augustin  croyait  qu'il  était 
tout  disposé  à  embrasser  la  communion  ca- 
tholique. Dès  qu'il  y  fut  entré,  saint  Augus- 
tin commença  à  parler  ou  peuple  :  il  s'éten- 
dit particulièrement  sur  la  charité,  la  paix 
el  l'unité  de  l'Eglise  catholique.  Dans  sou 
discours,  tantôt  il  adressait  la  parole  au 
peuple,  et  tantôt  à  Emérite.  Le  peuple  charmé 
de  l'enlendre,  l'interrompit  en  témoignant  à 
haute  voix  souhaiter  qu'Emérile  se  réunît 
sur-le-champ  sans  attendre  davantage.  Saint 
Augustin  dit  qu'il  le  souhaitait  aussi,  el  réi- 
téra les  offres  faites  par  les  catholiques 
dans  la  conférence,  de  recevoir  les  évêques 
donalistes  en  qualité  d'évéques  ;  el  il  le  pro- 
mit de  la  part  de  Ueulérius,  évéque  catholi- 


que de  Césarée.  Comme  plusieurs  des  dona- 
listes qui  étaient  présents,  mais  qui  n'étaient 
pas  bien  instruits,  trouvaient  à  redire  que 
l'on  reçût  dans  l'Eglise  catholique  ceux  qui 
quiilaient  le  schisme  ou  l'hérésie,  sans  les 
baptiser  ou  les  ordonner  de  nouveau,  saint 
Augustin  en  prit  occasion  de  montrer  que  ni 
le  baptême,  ni  l'ordinalion  ne  pouvait  se  réi- 
térer, parce  que  le  baptême  qu'on  recevait 
n'était  point  le  baptême  des  héréli(iues  ou 
des  schismatiques,  mais  le  baptême  de  Jésus- 
Christ  ;  el  que  lorsqu'on  ordonnait  un  évo- 
que, on  invoquait  sur  sa  tête  en  lui  impo- 
sant les  mains,  non  le  nom  de  Douai,  mai» 
le  nom  de  Dieu.  «  Le  soldat  qui  déserte,  est 
coupable  du  crime  de  désertion;  mais  le  ca- 
ractère qu'il  porte  n'est  pas  le  sien,  c'est  ce- 
lui de  l'empereur.  Si  lorsque  Donat  a  fait 
schisme,  il  avait  baptisé  en  son  nom,  je  ne 
recevrais  point  ce  baptême,  je  l'aurais  en 
horreur  :  mais  ce  déserteur  a  imprimé  à 
ceux  qu'il  a  baptisés  le  sceau  de  son  prince, 
c'est-à-dire,  de  Dieu.  Nous  ne  pouvons  donc 
haïr  en  eux  ce  qui  est  de  Dieu,  c'est-à-dire, 
le  baptême,  ni  les  haïr  eux-mêmes,  parce 
qu'en  tant  qu'hommes  ils  sonl  de  Dieu  , 
comme  c'est  aussi  de  Dieu  qu'ils  ont  l'Evan- 
gile el  la  foi.  Si  vous  me  demandez  ce  qu'ils 
n'ont  pas,  ayant  le  baptême  el  la  foi  de  Jésus- 
Christ,  je  vous  répondrai  qu'ils  n'ont  pas  la 
charité,  sans  laquelle  l'Apôtre  dit  que  tous 
les  dons  de  Dieu  sonl  inutiles.  La  marque  du 
salut  est  la  charité  :  sans  elle  vous  pouvez 
avoir  le  sceau  du  Seigneur,  mais  il  ne  vous 
servira  pas.  On  peut  donc  hors  de  l'Eglise 
avoir  l'honneur  de  l'épiscopat  et  le  sacre- 
mont  du  baptême;  on  peut  chanter  Alléluia 
et  répondre  Amen,  on  peut  savoir  l'Evangile, 
avoir  la  foi  et  la  prêcher  au  nom  du  Père,  du 
Fils  el  du  Saint-Esprit  ;  mais  on  ne  pourra 
jamais  trouver  le  salut  que  dans  l'Eglise  ca- 
tholique. Il  y  a  plus  :  c'est  que  celui  qui  ré- 
pand son  sang  plutôt  que  d'adorer  les  idoles, 
ne  peut  recevoir  la  couronne,  s'il  est  hors  de 
l'Eglise;  parce  que  Jésus-Christ  a  dit,  que 
ceux-là  seuls  sonl  bienheureux  qui  souffrent 
persécution  pour  la  Justice.  »  Il  linil  sou  dis- 
Cours  en  témoignant  qu'il  espérait  de  la  mi- 
séricorde de  Dieu  la  conversion  d  Euiérile,  et 
invile  les  assistants  à  la  demander  par  leurs 
prières.  Cet  évéque  ne  se  convertit  pas  néan- 
moins après  ce  discours;  mais  comme  saint 
Augustin  n'en  désespérait  pus  tout  à  fait,  on 
lui  donna  du  délai. 

Deux  jours  après,  c'est-à-dire  le  20  septem- 
bre 418,  Deulérius,  évéque  de  Césarée,  avec 
Alypius  de  Thagasle,  Augustin  d'Hippone, 
Possidius  de  Calame,  Rustique  de  Gartenne, 
Pallade  de  Sigabite,  et  les  autres  évêques 
étant  venus  dans  une  salle  en  présence  des 
prêtres,  des  diacres,  de  tout  le  clergé  et  d'un 
peuple  nombreux,  en  présence  aussi  d'Emé- 
rite,  évéque  du  parti  de  Donat,  Augustin, 
évêquedel'Eglise  calli(diqup,dit:  «Mesfières, 
vous  qui  avez  toujours  éié  catholiques,  et 
vous  qui  éles  revenus  de  l'erreur  des  dona- 
listes, ou  qui  doutez  encore  de  la  vérité, 
écou'.ez-nous,  nous  (]iii  cherchons  votre  sa- 
lut par  une  cliarilé  pure.  »  Il  raconta  ensuite 


fôK 


ce  qui  s'était  passé  deux  jours  auparavant, 
comment  il  avait  invite  Emérile  à  venir  à 
l'église,  ce  qu'il  avait  dit  en  sa  présence  sur 
la  paix,  la  charité  et  l'unité  de  l'Eglise,  et 
les  marques  d'obstination  que  cet  évêque 
avait  données, et  ajouta  :  «Puisqu'il  se  trouve 
ici  avec  nous,  il  faut  que  sa  présence  soit 
utile  à  l'Eglise,  ou  par  sa  conversion,  comme 
nous  le  souhaitons,  ou  du  moins  pour  le  sa- 
lut des  autres.  11  remarqua  que,  depuis  la 
conférence  de  Carthagc,  presque  tous  les  do- 
natistes  de  l'un  et  de  l'autre  sexe  s'étaient 
convertis;  et  Ot  voir  la  fausseté  de  ce  qu'on 
leur  avait  dit  que  dans  la  conférence  les  ca- 
tholiques avaient  acheté  la  sentence  du  com- 
missaire, et  qu'il  n'avait  pas  permis  aux  do- 
natistes  de  dire  tout  ce  qu'ils  voulaient.  Puis 
s'adressant  à  Emérite  :  «Vous  avez,  lui  dit- 
il,  assisté  à  celte  conférence;  si  vous  y  avez 
perdu  votre  cause,  pourquoi  êles-vous  venu 
ici?  si  vous  ne  croyez  pas  l'avoir  perdue, 
dites-nous  par  où  vous  croyez  la  devoir  ga- 
gner? Si  vous  croyez  n'avoir  été  vaincu  que 
par  la  puissance, il  n'y  en  a  point  ici.  Si  vous 
sentez  que  vous  avez  été  vaincu  par  la  vé- 
rité, pourquoi  rejetez-vous  encore  l'unité?  » 
Emérite  répondit  :  «  Les  actes  montrent  si 
j'ai  perdu  ou  gagné,  si  j'ai  été  vaincu  par  la 
vérité  ou  opprimé  par  la  puissance.  »  Saint 
Augustin  le  pressa  beaucoup  de  dire  pour- 
quoi il  était  venu,  et  voyant  qu'après  une 
réponse  fort  équivoque,  il  s'obstinait  à  ne 
plus  parler,  il  s'adressa  au  peuple,  à  qui  il 
fit  remarquer  le  silence  de  cet  évêque  dona- 
liste.  Il  recommanda  à  Deutérius  défaire  lire 
tous  les  ans  dans  son  Eglise  les  actes  de  la 
conférence  tout  au  long  pendant  le  carême  à 
l'imitation  des  Eglises  de  Carthage,  de  Tha- 
gaste,  de  Constanline,  et  de  toutes  celles  qui 
étaient  le  mieux  réglées. 

Après  cela  saint  Alypius  lut  la  lettre  que 
les  évêques  catholiques  avaient  adressée  au 
tribun  Marcellin  avant  la  conférence.  Elle 
était  signée  au  nom  de  tous  par  Aurèie  de 
Carthage,  et  par  Sylvain  de  Summe,  doyen 
et  primat  de  Numidie.  Ces  évêques  y  témoi- 
gnaient que  leur  dessein  dans  la  conférence 
était  de  montrer  que  l'Eglise  répandue  par 
toute  la  terre  ne  peut  périr,  quelque  péché 
que  commettent  ceux  doulelle  est  composée; 
que  l'iiffaire  de  Cécilien  était  terminée,  puis- 
qu'il avait  été  déclaré  innocent,  et  ses  accu- 
sateurs reconnus  pour  calomniateurs  ;  que 
tous  les  autres  aussi  que  les  donatistes  ac- 
cusaient', étaient  innocenis  ,  ou  que  leurs 
fautes  ne  pouvaient  porter  de  préjudice  à 
■•'Eglise.  Ils  y  déclaraient  encore  que  si  les  do- 
natistes pouvaient  prouver  que  1  Eglise  est 
réduite  à  leur  communion,  ils  se  soumet- 
traient absolument  à  eux  sans  prétendre 
rien  conserver  de  la  dignité  épiscopale;  et 
que  si  les  catholiques  montraient  au  con- 
traire, comme  ils  l'espéraient,  que  les  dona- 
tistes avaient  tort,  ils  leur  conserveraient 
l'honneur  de  l'épiscopat  :  en  sorte  que  dans 
les  lieux  mêmes  oîi  il  se  trouverait  un  évê- 
que ralholique  et  un  donalistc,  ils  seraient 
alternativement  assis  dans  la  chaire  épisco- 
pale, l'autre  demeurant  un  peu  plus  bas  au- 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES.  556 

près  de  lui,  qui  était  la  place  que  l'on  donnait 
aux  évêques  étrangers  ;  ou  bien  que  l'un  au- 
rait une  église,  et  l'autre  une  autre,  et  cela 
jusqu'à  ce    que   l'un  des  deux  étant  mort, 
l'autre  demeurât  seul  évêque    selon   l'ordre 
ancien  ;  ou  que   si  les  peuples  avaient  trop 
de  peine  à  voir  deux  évêques  dans  une  église, 
tous  les  deux   se  démettraient,  et  ceux  qui 
seraient  trouvés  sans  compétiteurs,  en  or- 
donneraient un  autre.  «  Pouvons-nous  en  ef- 
fet, ajoutaient  ces  évêques  catholiques,  faire 
aucune  difficulté  d'offrir  ce  sacrifice  d'humi- 
lité au  Sauveur  qui  nous  a  rachetés?  Il   est 
descendu  du  ciel,  el  a  pris  un  corps  sembla- 
ble à  nous,  afin  que  nous  fussions  ses  mem- 
bres, et  nous  ne  voudrions  pas  descendre  de 
nos  chaires  pour  ne  pas   voir  ses  membres 
se  déchirer  par   un   cruel  schisme!  Il  nous 
suffit  pour  nous-mêmes  d'être  des  chrétiens 
fidèles  et   soumis  à  Jésus-Christ.   C'est   ce 
que  nous  devons  être  aux  dépens  de  toutes 
choses.  Que  si   nous  sommes  évêques,  c'est 
pour  le  service  du  peuple   chrétien.   Usons 
donc  de  notre  épiscopat  en  la  manière  qui 
est  la   plus  utile  au  peuple,  pour  y  établir 
l'union  et   la  paix  de  Jésus-Christ.  Si  nous 
cherchons  le  profit  de  notre  maître,  pout'ons- 
nous  avoir  de  la  peine  qu'il   fasse   un  gain 
éternel,  aux  dépens  de  nos  honneurs  passa- 
gers ?  La  dignité  de  l'épiscopat  nous  sera  bien 
pins   avantageuse ,   si   en   la  quittant  nous 
réunissons  le  troupeau  de  Jésus-Christ,  que 
si  nous  le  dissipions  en  la  conservant.  Eh  i 
serions- nous  assez  impudents  pour  préten- 
dre à  la  gloire  que  Jésus-Christ  nous  promet' 
dans  l'autre  vie,  si  notre  attache  à  la  gloire 
du  siècle  était  un  obstacle  à  la  réunion  des 
fidèles?»  Saint  Augustin  interrompit  la  lecture 
de  cotte   lettre   pour  faire  part  à  ceux   qui 
étaient  présents,  d'une  chose  bien  agréable 
et    bien    consolante    qui    lui    était    arrivée. 
«  Avant  la  conférence,  dit-il,  nous  nous  ren- 
contrâmes un  jour  quelques  évêques  ensem- 
ble, et  nous  nous  entretenions  de  cette  vérité. 
Que  c'est  pour  la  paix  de  Jésus-Chris  tel  le  bien 
de  l'Eglise  qu'il  faut  être  évêque,  ou  cesser 
de  l'être.  Je  vous  avoue,  ajouta-t-il,  qu'eu 
jetant  les  yeux  sur  les  uns  et  les  autres  de 
nos  confrères,  nous  n'en  trouvions  pas  beau- 
coup qui  nous  parussent  être  disposés  à  faire 
ce  sacrifice  d'humilité  au  Seigneur.  Nous  di- 
sions, comme  cela  se  fait  ordinairement  en 
ces  sortes  de  rencontres  :  Celui-ci  le  pourrait 
faire,  celui-là  n'en  est  pas  capable;  un  tel 
le  voudrait  bien,  un  tel  n'y  consentira  jamais. 
En  cela  nous  suivions   nos  conjectures,   ne 
pouvant  voir  leurs   dispositions  intérieures. 
Mais  quand  on  vint  à  le  proposer  dans  notre 
concile  général,  qui  était  composé  de  près  de 
trois    cents    évoques,  tous   l'agréèrent  il'un 
consentement    unanime  ,    et    s'y    portèrent 
même  avec  ardeur,  prêts  à  quitter  l'épisco- 
pat pour  l'unitéde  Jésus-Christ, croyant  non 
le  perdre,   mais  le  mettre  plus  sûrement  en 
dépôt  entre  les  mains  de  Dieu  même.    Il  n'y 
en  eut  que  doux  à   qui  cela  fil  de  la  peine  : 
l'un  qui  était  fori  âgé,  et  qui   ne  craignit  pas 
de  l'avouer;  el  l'autre  qui  marqua  sur  son 
visage  ce  qu'il  pensait  dans  son  cœur  Mai» 


557 


CHA 


cnA 


558 


tous  nos  confrères  s'étant  élevés  contre  ce 
vieillard,  il  chnnKca  aussitôt  de  senliment;  et 
l'autre  changea  aussi  de  visage.  »  Saint  Au- 
gustin expliqua  ensuite  ce  qui  s'était  passé 
entre  les  donalisles  à  l'occasion  du  schisme 
de  Maximien  qui  avait  dure  environ  trois 
ans,  faisant  remarquer  comment  après  avoir 
persécuté  avec  cruauté  Félicien  et  Prétextât, 
tous  deux  niaximianisles,  ils  les  avaient  re- 
çus pour  collègues  dans  l'épiscopat,  et  admis 
de  même  tous  ceux  qu'ils  avaient  ba|)lisés 
dans  le  schisme,  sans  les  baptiser  de  nou- 
veau. Comme  Emérite  était  un  des  chefs  des 
priniianistes,  et  que  c'était  lui  qui  avait  dicté 
la  sentence  du  concile  de  Bagaïa  contre  Maxi- 
mien et  ses  sectateurs,  il  l'interpella  de  le 
démentir,  s'il  avançait  quelque  chose  contre 
la  vérité.  Mais  Emérite  s'opiniâtra  dans  son 
silence,  quelques  inslanci  s  que  lui  fissent  ses 
concitoyens  de  répondre,  et  il  ne  voulut  jamais 
reconnaître  pour  frère  l'évè(iue  Deulérius, 
quoiqu'il  fût  d'ailleurs  mmi  p.ircnl.  I).  Ceill. 

CÉSARÉE  (Conciliahule  de)  en  Palestine, 
l'an  '33k.  Ce  cimcile  d'évôquos  ariens  fi>l 
convoqué  par  l'ordre  de  l'empereur  Cons- 
tantin pour  exaîniner  les  accusations  portées 
contre  saint  Athanase.  Le  saint  patriarche, 
qui  ne  reconnaissait  à  celle  assemblée  au- 
cune autorité,  refusa  de  s'y  rendre.  Labb.  II. 

CÉSARÉE(Concilcde)dans  le  Pont,  l'an  197. 
Ce  concile  n'est  point  reçu  :  il  avait  pour 
objet  l'époque  de  la  célébration  de  la  Pâque. 

CÉSÈNE  (Concile  de  ),  Ca>wn«iense,  l'an 
10'^2.  Jean,  évêque  de  Césène,  fit  approuver, 
dans  ce  concile  qui  se  tint  le  2  juin,  le  des- 
sein qu'il  avait  d'établir  la  vie  commune 
dans  sa  cathédrale.  Ugh.  t.  II. 

CÉSÈNE  (Synode  diocésain  de),  Cœsena- 
tensis,  le  13  octobre  1590.  Dans  ce  synode  , 
l'évêque  Camille  Gualandi  défendit  de  dis- 
siper dans  des  festins,  comme  l'abus  s'en 
était  introduit,  le  produit  des  quêtes  qu'une 
confrérie,  dite  des  Disciplinés,  avait  coutume 
de  faire  d'une  année  à  l'autre.  Synod.  Cœsen. 

CÉSÈNE  (Synode  diocésain  de),  l'an  1638. 
Pierre  Bonaventure ,  évéque  de  Césène,  y 
publia  ses  statuts  qui  n'offrent  rien  de  par- 
ticulier. Synod.  diœc.  P.  Bonaventurœ. 

CÉSÈNE  (Synode  diocésain  de),  tenu  le  30 
juinet  les  deux  premiers  jours  de  juillet  1693. 
L'évêque,  qui  était  le  cardinal  Denhoff,  y 
publia  des  constitutions  divisées  en  quatre 
livres  :  le  premier  sur  la  foi  et  l'ensei- 
gnement de  la  parole  de  Dieu,  les  fêtes  , 
les  jeûnes  et  le  culte  des  saints  ;  le  se- 
cond sur  les  sacrements;  le  troisième  sur 
les  églises  el  leurs  divers  employés;  le  qua- 
trième sur  les  hôpitaux  et  les  monts-de-piélé, 
sur  les  confréries  de  personnes  laïques,  les 
hérétiques,  les  juifs,  les  livres  défendus,  les 
funérailles  el  les  sépultures.  Synod.  Cœsen. 

CHALCÉDOINE  (Concile  œcuménique  de); 
Voy.  Calcédoine. 

CHALONS-SUR-MARNE  (Concile  de)  ,  Ca- 
talaunense ,  l'an  1115.  Le  légat  Goiion  y  réi- 
téra l'excommunication  déjà  lancée  contre 
l'empereur  Henri  V.  Plusieurs  cvèques  et 
quelques  abbés  de  Normainiie,  ;iyanl  refusé 
de  se  trouver  à  ce  concile,  Conou  les  déjiosa  ; 


mais  ils  furent  rétablis  parlepapesurlesplain- 
tes  de  Henri  I",  roi  d'Angleterre.  On  y  pro- 
nonça aussi,  en  faveur  du  monastère  de  Saint- 
Quentin-du-Mont,  près  de  Péronne,  contre 
celui  de  Saint-Vaast,  touchant  la  terre  dcBote- 
neurtiju'ils  sedisputaient.A/finsj,  t.  II,  cot.'-WT. 

CHALONS-SUR-MARNE  (Concile  de),  l'an 
ll:i9.(>e  concile,  qui  se  tint  le  2  février  en  pré' 
sence  de  saint  Bernard,  obligea  Henri  deBlois, 
évêque  de  Verdun,  d'abdiquer  cet  évêché.  Ce 
Henii  était  frère  d'Etienne,  roi  d'Angleterre, 
et  neveu  de  l'impératrice  Mathilde.  Il  avait 
beaucoup  de  science,  de  douceur,  de  prudence 
et  d'équité;  mais  comme  l'empereur  Henri  V 
l'avait  élevé  sur  le  siège  de  \'erdun  contre  les 
règles  (  anoniques,  on  l'obligea  d'en  descen- 
dre. H  fut  fait  évêque  de  Winchester  en  An- 
gleterre la  même  année.  Pagi,  ad  hune  annum. 

CHALONS-SUR-MAHNE  (Synodes  de),  l'an 
1557.  Des  statuts  synodaux  furent  publiés  en 
cette  année  par  Jérôme  de  Bourg,  évéque 
de  Chàlons;  mais  il  n'y  est  pas  marciué  à 
l'occasion  de  quels  synodes.  Stututa  syno~ 
dalia,  Rhemis,  1557. 

CHALONS-SUK-MARNE  (autres  Synodes 
de).  Foi/.  Sainte-Marie  de  Chalons. 

CHALONS-SUR-SAONE  (Concile  de) ,  Ca- 
bilonense,  l'an  470.  La  mort  de  Paul,  àvéque 
de  Châlons-sur-Saône,  arrivée  vers  l'an  ^^70, 
ayant  occasionné  beaucoup  de  désordre  dans 
celte  Eglise  par  les  brigues  de  trois  compéti- 
teurs ,  saint  Patient,  archevêque  de  Lyon, 
à  qui  il  appartenait,  en  qualité  de  métropo- 
litain, de  pourvoir  à  l'ordination  d'un  suc- 
cesseur ,  vint  en  cette  ville  avec  saint  Eu- 
phrone,  évêque  d'Autun,  elles  autrcsévêques 
de  la  province.  Ils  élurent  pour  évêque  un 
saint  prêtre  nommé  Jean,  qui  ne  s'attendait 
à  rien  moins  ,  quoiqu'il  eût  été  déjà  archi- 
diacre, et  qui  justifia  par  la  sagesse  de  sa 
conduite  le  choix  qu'on  fit  de  lui  en  cette 
circonstance.  Il  est  honoré  publiquement 
dans  son  Eglise  le  30  d'avril.  Sidon.  Apoltin. 
l.  IV,  ep.  ult.  ad  Domnulum. 

CHALONS-SUR-SAONE  (  Concile  de  ),  l'an 
.579.  Salone,  évêque  d'Embrun,  et  Sagittaire, 
évêque  de  Gap,  déposés  dans  le  concile  tenu 
à  Lyon  l'an  567  [Voy.  ce  mot),  comme  cou- 
pables de  pillages,  d'homicides  et  d'adultères, 
avaient  obtenu  du  roi  Contran  la  permission 
d'aller  à  Rome  ;  et  le  pape  Jean  III,  qu'ils 
avaient  trompé  par  leurs  mensonges,  lesavait 
rétablis  dans  leurs  sièges.  Mais  ,  après  leur 
rétablissement,  s'étant  livrés  à  de  nouveaux 
désordres,  le  roi  fit  tenir  un  concile  à  Chà- 
lons, où  ils  furent  déposés  de  l'épiscopat  et 
ensuite  enfermés  dans  un  monastère  de  cette 
ville,  fondé  en  l'honneur  de  saint  Marcel, 
d'où  ils  se  sauvèrent  l'un  et  l'autre  peu  de 
temps  après.  Le  concile  mit  à  leur  place 
Emérite  à  Embrun  et  Aridius  ou  Arigius  à 
Gap.  Il  sacra  de  plus  un  évêque  pour  Mau- 
rienne  et  l'assujetlit  à  l'évêque  de  Vienne. 
Grrq.  Tui:  I.  V.  c.  21,28. 

CHALONS-SUR-SAONE  (Concile  de),  l'an 
581;  voy.  Iiaulf.s,  iiiême  année. 

CHALONS-SUR-SAONE  (Concile  de),  l'an 
.■'.S9.  Cette  assemblée  confirma  l'excommuni- 
cation lancée  par  le  concile  de  Poitiers  (  Voy. 


S59 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES 


SiO 


ce  mol)  de  celte  même  année  contre  deux 
religieuses  du  monaslère  fondé  à  Poitiers  par 
sainle  R.idegonde. 

CHALONS-SUK-SAONE  (Concile  de) ,  fan 
59i.  Oïl  y  élablil  pour  le  moiiaslère  de  Saiut- 
M;ircel  l,i  inênie  iiKinière  de  psalmodier  que 
celle  qui  élail  suivie  dans  les  abliayos  de 
Sainl-.Marlin  de  Tours,  de  Sainl-Dcuis  en 
Fraiici'eld(Sainl-G'rn>aiii-des  Prés. -4 imum, 
Hist.  Franc,  l.  III  ;  De  Lalande,  Suppl.  conc, 
art.  Gall. 

CHALONS-SUR-SAONE  (Concile  de],  l'an 
CO'i.  Ce  fut  par  les  inirigues  de  la  reine  Bru- 
nehaut  que  se  lin!  ce  f.ius  concile.  Arégius, 
éTê(iue  de  Lyon,  y  présida  cl  y  Cl  déposer 
saint  Didier,  évèque  de  Vieniit',  pour  avoir 
repris  cette  princesse  de  ses  désordres.  Fre- 
deg.  Chron.  c.  3k;  Jonax,  Vit.  S.  Colomb. 

CHALONSSUli  SAONE  (Concile  de),  l'an 
650.  Ce  concile  (ut  assiinblé  sous  le  régne  et 
par  les  ordres  du  roi  Clovis  II,  le  2i  ou  le  25 
d'octobre  de  l'an  650,  dan>  la  basilicpie  de 
Saint  ^incent.  Il  s'y  trouva  trente-huit  évo- 
ques présents,  cinc)  abbés  dépuiés  pour  des 
évcques  absents,  et  un  archidiacre,  tous  des 
Etals  de  Clovis,  c'est-à-dire,  des  royaumes 
de  Neustrie  et  de  Buiigogne.  Les  sis  pre- 
miers de  ces  évê()ues  étaient  métropolitains, 
savoir ,  Conderic  de  Lyon  ,  Landolen  de 
\ienne,  qu'on  croit  être  le  même  que  saint 
Dadol.in,  évô(iue  de  celle  Eglise,  honoré  le 
1"  d'avril,  saint  Ouen  de  Rouen  ,  Armen- 
taire  de  Sens,  saint  Vulfolade  ou  Florent  de 
Bourges,  et  saint  Dunat  de  Besançon.  On 
trouve  dans  les  sousiriptions  de  ce  concile 
un  évéque  nommé  Licerius  ,  qui  prend  le 
titre  d'evé(iue  de  Veua.sque,  parce  que  les 
évéques  de  Carpentras  demeuraient  souvent 
dans  la  même  ville  qui  a  donné  son  nom  au 
comtat  Venaissin;  et  un  ;tuUe  appi'\é  Betton, 
qui  prend  la  qualité  d'évêque  de  Juliobone, 
que  l'on  croit  communément  être  Lillebonne 
dans  le  pays  de  Caux,  qui ,  sans  doute,  avait 
été  érigé  en  évéché  pour  un  temps,  en  faveur 
de  quel(|u'un,  con)me  quelques  autres  sièges 
semblables  qui  ne  subsistèrent  pas  long- 
temps. Quoique  les  évéques  donnent  pour 
motif  de  la  convocation  de  ce  concile  l'obli- 
gation que  les  anciens  canons  avaient  im- 
posée aux  métropolitains  de  s'assembler 
annuellement  avec  leurs  comprovinciaux, 
il  semble  qu'ils  en  avaient  un  autre,  qui 
était  d'examiner  les  prélenlions  d'Agapus 
et  de  Bobon,  tous  deux  évéques  de  Digne  , 
et  les  acci!sations  formées  contre  Théodose, 
évéque  d'Arles.  Ces  trois  évéques  se  trou- 
vèrent coupables  ;  et  le  jugemeni  qu'on 
rendit  contre  eux  fait  partie  des  vingt  ca- 
nons suivants,  qui  furent  dressés  dans  ce 
Concile. 

Le  premier  ordonne  qu'en  matière  de  foi 
on  s'en  tiendra  à  la  doctrine  du  concile  de 
Nicée.  confirmée  dans  celui  de  Calcédoine. 

Le  2'  veut  que  l'on  observe  les  canons. 

Le  3*  renouvelle  les  défenses,  tant  de  fois 
faites  aux  ecclésiastiques,  d'avoir  chez  eux 
des  femmes  étrangères. 

Le  k'  défind  qu'il  y  ait  jamais  deux  évé- 
ques eu  même  temps  pour  la  même  ville. 


Le  5*  défend  aux  laïques  de  se  charsrer  du 
gouvernement  des  biens  des  paroisses  ou 
des  paroisses  mêmes.  Cet  abus  allait  si  loin, 
qu'il  y  avait  des  laïques  qui  exerçaient  la 
charge  d'archiprêtre. 

Le  0*  déclare  homicides  des  pauvres  ceux 
qui  s'emparent  des  biens  ecclésiastiques 
avant  un  jugement  légitime. 

Le  7*  défend  aux  évéques,  aux  archidia- 
cres et  à  toute  autre  personne,  de  rien 
prendre  des  biens  d'une  paroisse,  d'un  hô- 
pital ou  d'un  monaslère,  après  la  mort  du 
prêtre  ou  de  l'abbé  qui  en  avait  le  gouver- 
nement. 

Le  8*  est  conçu  en  ces  termes  :  «  Pour  la 
pénitence  des  péchés,  nous  la  croyons  ulile 
aux  hommes  ;  et  tous  les  évéques,  d'un  com- 
mun consentement,  jugent  que  les  prêtres, 
ayant  reçu  la  confession  dis  pénitents,  doi- 
vent leur  im|l0^e^  la  pénitence.  » 

Le  9'  détend  d<'  vendre  des  enclaves  chré- 
tiens hors  du  royaume  de  Clovis,  de  peur 
qu'ils  ne  tooibenl  sous  la  puissance  des  juifs. 

Le  10'  porte  que  l'évêque  sera  élu  par  les 
comprovinciaux,  par  le  clergé  et  lesciiojens 
delà  vi  le,  sans  quoi  son  ordination  ^era  nulle. 

Le  11*  défend  aux  juges  laïques,  sous 
peine  d'escommunication  ,  d'aller  p.ir  les 
paroisses  de  la  campagne  que  l'évêque  a 
coutunie  de  visiter,  et  de  (ontraindre  les 
clercs  ou  les  abbés  de  leur  préparer  des  repas 
ou  des  logemcTits,  à  moins  qu'ils  n'y  soient 
invités  par  l'archiprétre  du  lieu  ou  par  l'abbé. 

Le  12*  porte  que,  pour  entretenir  la  paix 
et  prévenir  les  divisions  monasli(]Ui's,  il  n'y 
aura  jamais  deux  abbés  dans  un  monastère; 
et  que,  s'il  arrive  que  l'abbé  élise,  de  sou 
vivant,  son  successeur,  celui  qui  aura  éle 
été  élu  n'aura  aucun  maniement  des  biens 
du  monastère,  ni  aucune  part  au  gouverne- 
ment avant  la  mort  de  l'abbé. 

Le  13'  défend  de  retenir  les  clercs  d'un 
autre  diocèse  et  de  les  ordonner  sans  le  con- 
senlemenl  de  leurs  évéques. 

Le  14'  regarde  les  plaintes  portées  au  con- 
cile contre  les  seigneurs  laïques,  lesquels, 
ayant  des  oratoires  dans  leurs  maisons,  trou- 
vaient mauvais  que  l'évêque  eût  l'inspection 
sur  la  conduile  des  clercs  et  sur  les  revenus 
de  ces  oratoires,  et  qui  ne  souffraient  pas 
que  les  clercs  en  fussent  corrigés  par  les 
archidiacres.  Le  concile  déclare  que  c'est  à 
l'évêque  à  ordonner  ces  clercs,  et  à  veiller  à 
ce  que  les  revenus  soient  employés  à  des- 
servir ces  oratoires  et  à  y  faire  l'office. 

Le  15*  défend  ,  sous  peine  d'excommuni- 
cation, aux  abbés,  aux  moines  et  aux  pro- 
cureurs des  monastères,  de  se  faire  protéger 
par  des  laïques ,  et  d'aller  à  la  cour  sans  la 
permission  de  leur  évéque. 

Le  16'  renouvelle  les  canons  contre  la  si- 
monie, et  prononce  la  peine  de  déposition 
contre  tous  ceux  qui  se  feront  ordonner  par 
argent. 

Le  17*  décerne  la  peine  d'excommunication 
contre  tous  les  séculiers  qui  exciteront  du 
tumulte,  ou  qui  tireront  l'épée  pour  blesser 
quelqu'un  dans  les  églises  ou  dans  leur  en- 
ceinte. 


541 


CHA 


CHA 


sm 


Le  18*  rpnoiivcUe  les  anciens  canons  qui 
déft'iident  de  scier  les  blés,  de  les  enlever, 
de  labourer  la  (erre,  ou  de  faire  loule  autre 
culiure  les  jours  de  diniancbe. 

Le  19''  défend,  sous  peine  d'excommuni- 
cation, aux  fciDuies  qui  se  trouvent  à  la 
déilicace  des  églises  ou  aux  fêtes  des  mar- 
tyrs ,  de  danser  d.ins  l'enceinte  et  dans  le 
parvis  de  l'église,  on  d'y  chanter  des  chan- 
sons désbonnèles,  an  lieu  de  prier  et  d'écou- 
ler le  clergé  psalmodier. 

Le  20*  reg^irde  Agapius  et  Bobon  qui  se 
poriaicnt  l'un  et  l'autre  pour  évéques  de 
Digne.  Le  concile  les  déclare  tous  les  deux 
déchus  de  l'épiscopat,  comme  coupables  de 
plusieurs  fautes  contre  les  canons.  Il  ordonna 
aussi  à  Théodose,  évêque  d'Arbs,  de  s'abs- 
tenir des  fondions  épiscopales  jusqu'au 
prochain  concile.  Quclques-un'i  portent  ce 
concile  de  Châlons  à  l'an  643  ou  6H.  d'autres 
à  l'an  650  ou  à  l'an  663.  Anal,  des  Conc. 

CHALONS-SUH  SAONE  tConcilede),  Ca- 
bilonense,  l'an  813.  Les  actes  de  ce  concile 
sont,  comme  ceux  du  concile  de  Tours  de 
Celle  même  année,  sans  date  de  mois  et  de 
jour.  Les  évêquis  de  la  Gaule  Lyonnaise  y 
assistèrent  avec  les  abliés,  élurent  soixante- 
six  canons,  pai  nii  lesquels  il  y  en  a  plusieurs 
fort  remarquables. 

1,  2,  3,  4  et  5.  «  Les  évêques  doivent  s'ap- 
pliquer, sans  relâche,  à  la  leclure  de  l'Ecri- 
ture, des  cjinons  et  du  Pastoral  de  saint 
Grégoire,  lis  doivent  donner  l'exemple  à 
leurs  peuples,  et  les  instruire  par  la  prédi- 
cation. Ils  doivent  aussi,  suivant  l'ordcm- 
nance  de  l'empereur,  établir  des  écoles  où 
l'on  enseigne  les  lettres  cl  les  sainles  Ecri- 
tures ;  afin  d'y  former  de  savanis  hommes, 
capables  de  défendre  l'Eglise  contre  les  hé- 
résies, et  de  résister  même  à  l'Antéchrist,  lis 
doivent  encore  faire  paraître  dans  leur  exté- 
rieur leur  humilité  et  leur  religion;  se 
rendre  iriépréhensibles,  et  s'abstenir  de  tout 
gain  honteux  et  sordide.  » 

6.  «  On  impute  à  quelques-uns  de  nos 
frères,  disent  les  évéques,  de  porter,  par 
av;irice,  des  personnes  à  renoncer  au  siècle, 
afin  qu'elles  donnent  leurs  biens  à  l'Eglise  : 
il  convient  d'éloigner  entièrement  ces  soup- 
çons de  tous  les  esprits...  L'Eglise,  loin  de 
dépouiller  les  fidèles,  doit,  comme  une  bonne 
mère,  nourrir  les  pauvres,  les  infirmes,  les 
orphelins  et  les  veuves;  parce  que  les  biens 
de  l'Eglise  sont  la  rançon  des  péchés,  le  pa- 
trimoine des  pauvres,  la  solde  des  clercs  qui 
vivent  en  conimunaulé.  Les  évêques  ne  doi- 
vent pas  s'en  servir  comme  de  biens  propres, 
mais  comme  de  biens  donl  l'adminislralion 
leur  est  confiée.  » 

7.  «  On  mettra  en  pénitence  ceux  qui,  en 
faveur  de  l'Eglise,  ont  extorqué  des  donations 
des  personnes  qu'ils  ont  portées  à  se  consa- 
crer à  Dieu;  et  les  biens  seront  rendus  aux 
héritiers.  * 

8.  «Si  les  prêtres  font  des  magasins  de  blé 
ou  d'autres  denrées,  ce  ne  doit  pas  être  pour 
les  vendre  plus  cher,  mais  pour  les  distri- 
buer aux  pauvres,  en  temps  de  disette.  » 

9  et  10.  «  On  défend  aux  ecclésiastiques 


tout  ce  qui  pourrait  être  à  leurs  yeux  ou  à 
leurs  oreilles  un  sujet  d'appât  ;  et  on  leur 
ordonne  de  pratiquer  et  de  prêcher  la  so- 
briété. » 

11.  «On  défend  aux  évêques  de  porter 
leurs  causes  aux  tribunaux  séculiers,  si  ce 
n'est  pour  secourir  les  pauvres,  les  veuves  et 
les  orphelins.  La  même  délense  est  faite  aux 
prêtres  et  aux  diacres,  cl,  plus  expressément 
encore,  aux  moines.  » 

12.  «  Déiense  aux  prêtres,  aux  diacres  et 
aux  moines  d'être  fermiers.  » 

l.'f.  «  On  nous  a  rapporté  qne  quelques- 
uns  de  nos  frères  contraignent  ceux  qu'ils 
ordonnent  de  jurer  qu'ils  sont  dignes  des 
ordres  sacrés;  qu'ils  ne  feront  rien  contre 
les  canons  ;  qu'ils  obéiront  à  l'évêque  qui  les 
ordonne,  et  à  l'Eglise  dans  laquelle  ils  sont 
ordonnés.  Nous  détendons  ce  serment  qui 
a  des  inconvénients.  » 

ik.  a  Les  évêques,  en  faisant  la  visite  de 
leurs  diocèses,  lâcheront  de  n'être  à  charge 
à  personne.  » 

15.  «  Les  archidiacres  n'exigeront  pas  de 
cens  ou  do  rétributions  des  prêtres  des  pa- 
roisses; ce  qui  sent  plus  la  tyrannie  que 
l'ordre  de  la  droiture  :  car,  si,  seltm  la  sen- 
tence de  l'apôtre  saint  Pierre,  les  évêques  ne 
doivent  point  traiter  leur  clergé  avec  un  es- 
prit de  domination  ,  cela  convient  encore 
moins  aux  archidiacres.  » 

La  coutume  contraire  avait  cependant 
prévalu  au  siècle  dernierdans  la  plupart  des 
diocèses,  où  les  curés  payaient  à  l'archidiacre 
un  droit  de  visite. 

16  et  17.  «  C'était  aussi  un  ancien  usage, 
en  quelques  Eglises,  que  chaque  prêtre  don- 
nât à  l'évêque,  tous  les  ans,  trois  ou  quatre 
deniers,  pour  le  baume  qui  servait  à  la  con- 
fection du  suint  chrême,  et  pour  le  luminaire 
des  églises.  En  d'autres  endroits,  chaque 
prêtre  payait  à  l'évêque  douze  ou  quatorze 
deniers  en  cens.  Le  concile  défend  toutes  ces 
exactions.» 

18.  «  Il  défend  aussi  d'exiger  des  gages  ou 
des  amendes  de  ceux  qui  ne  payaient  pas  la 
dîme,  ou  des  incestueux,  comme  faisaient 
qui'lques  évêques,  de  concert  avec  les  com- 
tes, avec  lesquels  ils  partageaient  ces  amen- 
des. Le  concile  déclare  qu'il  faut  excommu- 
nier ceux  qui  refusent  de  payer  la  dlme,  et 
mettre  les  incestueux  en  pénitence  sans  exi- 
ger d'amendes  pécuniaires.  » 

Il  y  a  dans  le  texte  du  concile  wadios  ac- 
cipirnl.  Wddiuin,  ou  wadius,  ou  (jadiitm,  si- 
gnifie gnije. 

19.  i<  Les  terres  et  les  vignes  des  évêques 
et  des  abhés  ne  seront  pas  exemptes  de 
payer  la  dîme  aux  églises.  Les  familles  doi- 
vent payer  la  dîme  à  l'église  où  leurs  enfants 
sont  baptisés,  et  où  elles  entendent  la  messe 
pendant  le  cours  de  l'année.  » 

20.  «On  recommande  aux  évêques  et  aux 
comtes  d'avoir  la  paix  entre  eux.  » 

21.  «  Les  conites  et  les  jugt  s  ne  feront  point 
acceplinn  des  personnes,  cl  ne  recevront  point 
de  présents  ;  mais  ils  jugeront  selon  la  justice. 
lis  auront  soin  de  n'avoir  pour  officiers  subal- 
ternes  que  des  hommes  justes  et  intègres,  afiq 


M5 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


f>44 


que  le  peuple  ne  souffre  pas  de   leur  ava- 
rice. » 

22.  a  On  ordonne  aux  moines  de  vivre 
selon  la  règle  de  saint  Benoît.  » 

23.  «  On  fera  les  ordinations  dans  les 
temps  marqués.  » 

24.  «  11  faut  savoir  de  l'empereur  à  qui 
doit  être  payée  l'amende  pour  le  meurtre 
d'un  évêque,  d'un  prêtre,  d'un  diacre  ou 
d'un  moine.  » 

25.  rf  En  quelques  lieux,  l'usage  de  faire 
la  pénitence  canonique,  aussi  bien  que  d'ex- 
communier et  de  réconcilier  les  pécheurs, 
selon  l'ordre  marqué  par  les  canons,  est 
aboli.  Il  faut  implorer  la  protection  de  l'em- 
pereur pour  le  rétablir.  » 

26.  <  Les  églises  ne  doivent  pas  être  par- 
tagées entre  les  héritiers  des  terres  sur  les- 
quelles elles  sont  bâties  ;  ce  qui  arrive  quel- 
quefois d'une  manière  si  scandaleuse,  qu'un 
même  autel  est  divisé  en  quatre  parts,  qui 
ont  chacune  leur  prêtre.  S'il  y  a  procès,  l'é- 
voque doit  interdire  l'église,  jusqu'à  ce  que 
les  parties  soient  d'accord.» 

27.  «  On  ne  doit  pas  plus  réitérer  la  confir- 
mation que  le  baptême.  » 

28.  «  Défense  de  contracter  mariage  dans 
les  degrés  prohibés  par  les  canons.  » 

29.  «  H  faut  avoir  égard  aux  degrés  de 
consanguinité  et  d'affiuilé,qui  se  contractent 
du  côté  de  la  femme  aussi  bien  que  de 
l'homme.  « 

30.  «  Défense  de  rompre  les  mariages  dei 
esclaves,  lorsqu'ils  se  sont  faits  du  consente- 
ment d'an  de  leurs  maîtres ,  quoiqu'ils  soient 
au  service  de  différents  maîtres.  » 

31.  «  On  ne  séparera  point  non  plus  les 
femmes  qui  ont  tenu  leurs  enfants  à  la  con- 
firmation, par  mégarde  ou  par  malice,  et 
à  dessein  d'être  séparées  de  leurs  maris; 
mais  elles  seront  mises  en  pénitence  pour 
toute  leur  vie.  » 

32.  «  Il  faut  remédier  à  un  grand  abus, 
dit  le  concile.  Quelques-uns,  en  se  confessant 
aux  prêtres,  ne  déclarent  pas  tous  leurs  pé- 
chés ;  mais  puisque  l'homme  est  composé 
d'un  corps  et  d'une  àme,  il  faut  confesser  les 
péchés  dont  le  corps  a  été  l'instrument,  et 
ceux  qui  n'ont  été  commis  que  par  la  seule 
pensée.  On  doit  en  particulier  avertir  les  pé- 
nitents de  faire  leur  confession  sur  les  huit 
vices  principaux, rfe  octo  principalibus  riliis, 
dont  il  est  difficile  ici-bas  de  se  conserver 
exempt.  » 

33.  «  Quelques-uns  disent  qu'il  faut  seule- 
ment confesser  ses  péchés  à  Dieu;  et  d'au- 
tres, qu'il  faut  les  confesser  aux  prêtres  : 
l'un  et  l'autre  se  pratique  avec  grand  fruit 
dans  l'Eglise, de  telle  manière  que  nous  con- 
fessons nos  péchés  à  Dieu,  qui  est  celui  qui 
les  remet  ;  et  selon  l'institution  de  l'Apôtre, 
nous  les  confessons  les  uns  aux  autres,  et 
nous  prions  les  uns  pour  les  autres,  afin 
d'élre  sauvés.  Ainsi  la  confession  qui  se  fait 
à  Dieu  purge  les  péchés;  et  celle  qui  se  fait 
an  prêtre  enseigne  de  quelle  manière  on 
doit  les  purger  :  ear  Dieu,  auteur  du  salut  et 
de  la  santé,  la  donne  souvent  par  une  opéra- 


tion invisible  de  sa  puissance,  etsouvenl  par 
l'opération  des  médecins.  » 

Ce  que  le  concile  dit  ici  de  l'utilité  de  la 
confession  faile  à  Dieu,  n'empêche  pas  la 
nécessité  de  la  confession  faite  au  prêtre, 
dont  il  parle  dans  le  canon  précédent,  en 
disant  qu'on  était  obligé  de  confesser  aux 
prêtres  tous  ses  péchés,  tant  de  la  chair  que 
de  l'esprit. 

34.  «  On  ne  doit  point  faire  acception  des 
personnes  en  aucun  jugement,  mais  surtout 
dans  celui  de  la  pénitence.  Les  médecins  des 
âmes  doivent  imiter  les  médecins  des  corps, 
qui  emploient,  sans  acception  des  personnes, 
le  fer  et  le  feu  lorsqu'ils  le  jugent  nécessaire 
pour  guérir  le  malade.  Les  prêtres  doivent 
donc  imposer  des  pénitences  salutaires  et 
proportionnées,  en  se  réglant  sur  l'Ecriture 
sainte,  les  canons,  la  coutume  de  l'Eglise,  la 
ferveur  de  l'esprit  des  pénitents  et  leur  ar- 
deur à  mortifier  leurs  corps.  » 

35.  «  On  doit  non-seulement  s'abstenir, 
pendant  le  temps  de  la  pénitence,  de  vin  et 
de  chair,  comme  l'usage  en  est  alors  défendu, 
mais  encore  de  toute  boisson  et  de  toute 
nourriture  propre  à  flatter  la  délicatesse.  » 

36.  «  On  condamne  ceux  qui  pèchent  à 
dessein,  et  se  promettent  l'impunité  de  leurs 
aumônes,  sous  prétexte  que  l'Ecriture  dit 
que  l'aumône  éteint  les  péchés  comme  l'eau 
éteint  le  feu.  Cela  est  vrai,  disent  les  Pères 
du  concile,  des  péchés  de  fragilité,  mais  non 
pas  de  ceux  que  l'on  commet  exprès,  pour 
les  racheter  ensuite  par  l'aumône,  parce  que 
ceux  qui  pèchent  ainsi  semblent  prendre 
Dieu  à  gage,  pour  qu'il  leur  soit  permis  de 
pécher  impunément.  On  ne  donc  point  pé- 
cher pour  faire  l'aumône,  mais  on  doit  faire 
l'aumône  parce  qu'on  a  péché.  » 

37.  «  Les  prélrc  s  liront  souvent  les  décrets 
des  conciles,  qui  doivent  être  la  règle  de  leur 
vie  et  de  leurs  prédications.  » 

38.  «  Pour  l'administration  de  la  péni- 
tence, il  faut  suivre  les  anciens  canons,  l'E- 
criture sainte,  la  pratique  de  l'Eglise,  et 
rejeter  les  livres  pénilentiaux  dont  les  er- 
reurs sont  certaines  et  les  auteurs  incertains; 
qui  sont  cause  de  la  mort  de  plusieurs,  parce 
qu'ils  n'imposent  que  des  pénitences  légères 
pour  de  grands  péchés;  et  qui  par  là,  sui- 
vant l'expression  du  prophète,  mettent  des 
coussinets  sous  les  coudes  et  des  oreillers 
sous  les  têles  de  toules  sortes  de  personnes, 
pour  perdre  les  âmes.  » 

39.  «  Dans  toutes  les  messes,  même  des 
fêtes  solennelles,  on  priera  pour  les  morts.  » 

40.  «  Les  prêtres  déposés  seront  enfermés 
dans  des  monastères  pour  y  faire  pénitence; 
et  s'ils  vivent  d'ime  manière  séculière,  ils  se- 
ront excommuniés.  » 

41.  «  On  ne  recevra  point  un  prêtre  qui  va 
dans  un  autre  diocèse,  à  moins  qu'il  n'ait  des 
lettres  diniissoires  de  son  évêque,  qui  attes- 
tent sa  bonne  vie  et  la  raison  pour  laquelle 
il  quitte  son  diocèse.  » 

42.  «  Défense  de  donner  ou  d'ôler  des  égli- 
ses à  des  prêtres  sans  le  consentement  des 
évêques.  » 

43.  «  On  déclare  nulles  et  sans  effet  les 


S45 


CHA 


CHA 


510 


ordinations  faites  par  des  Ecossais  ou  Hibor- 
nois  qui  se  disent  éréques ,  parce  qu'on 
croyait  ces  sortes  d'ordinations  infectées  de 
diverses  erreurs  et  de  simonie.  » 

4V.  «  On  défend  aux  prêtres  d'être  fer- 
miers, d'être  chanceliers  ou  grellicrs  pu- 
blics, de  boire  dans  les  cabarets,  de  fréquen- 
ter les  foires,  d'aller  à  Rome  oti  à  Tours  sans 
la  permission  de  leur  évoque.  » 

4.5.  «  Il  se  commet  bien  des  abus  dans  les 
pèlerinages  que  l'on  fait  à  Ronie  et  à  Saint- 
Martin  de  Tours.  11  y  a  des  ecclésiastiques 
qui  croient  que,  dès  qu'ils  ont  visité  ces 
saints  lieux,  ils  onl  expié  leurs  péchés  et 
doivent  être  rétablis  dans  leurs  fonctions, 
qu'ils  avaient  perdues  par  leur  faute.  Des 
laïques  s'autorisent  de  ces  pèlerinages  pour 
pécher  impunément.  Il  y  a  des  riches  qui, 
sous  prétexte  d'amasser  de  l'argent  pour  ces 
voyages,  oppriment  les  pauvres;  et  il  y  a  des 
pauvres  qui  ne  font  ces  pèlerinages  que  pour 
avoir  plus  de  liberté  de  mendier.  On  prie 
l'empereur  de  réprimer  ces  abus,  et  on  loue 
ceux  qui  font  ces  pèlerinages  par  le  conseil 
de  leurs  confesseurs  et  en  esprit  de  péni- 
tence. » 

46.  «  On  doit  se  donner  de  garde  d'être 
trop  longtemps  sans  recevoir  le  corps  et  le 
sang  du  Seigneur;  mais  il  faut  craindre  de  le 
recevoir  indignement,  et  s'éprouver  pour 
le  recevoir  dignement.  On  doit  se  préparer  à 
la  communion  par  la  i)ureté  du  corps  et  de 
l'âme,  et  en  s'abstenant  de  l'usage  du  ma- 
riage quelques  jours  avant  d'en  approcher.  » 

47.  «  Tous,  excepté  ceux  que  de  grands 
crimes  en  rendent  indignes,  doivent  com- 
munier le  jeudi  saint.  C  est  l'esprit  de  l'E- 
glise, qui,  ce  jour-là,  réconcilie  les  pénitents 
pour  les  admettre  à  la  communion.  » 

On  peut  remarquer  sur  ce  canon ,  que 
c'était  l'usage  anciennement  de  faire  une 
communion  générale  le  jeudi  saint. 

48.  «  Selon  saint  Jacques  et  la  tradition 
des  Pères,  les  prêtres  doivent  oindre  les  ma- 
lades de  l'huile  bénite  par  l'évêque;  et  l'on 
ne  doit  pas  négliger  ce  remède,  qui  guérit  les 
maladies  de  l'âme  et  du  corps.  » 

49.  «  Défense  de  célébrer  la  messe  dans 
des  maisons  particulières.  » 

50.  «  On  souhaite  que  l'empereur  ordonne 
la  sanctiGcation  du  dimanche  par  une  cons- 
titution solennelle  et  authentique.  » 

51.  «  On  avertit  les  prélats  et  les  seigneurs 
de  traiter  leurs  sujets  avec  beaucoup  de  cha- 
rité. » 

52.  «  On  ordonne  aux  abbesses  de  conduire 
leurs  religieuses  avec  sainteté,  avec  piété,  et 
de  leur  donner  bon  exemple  en  tout,  sachant 
qu'elles  en  doivent  rendre  compte  à  Dieu.  » 

53.  «  On  déclare  que  les  canons  suivants 
regardent  les  chanoinesses  qui  n'avaient 
professé  aucune  règle.  » 

54.  «  Les  abbesses  auront  grand  soin  de 
leurs  communautés,  et  donneront  à  leurs  re- 
ligieuses les  choses  nécessaires  à  la  vie,  de 
peur  qu'en  ne  les  donnant  pas  elles  ne  tom- 
bent dans  le  péché.  » 

55  et  56.  «  On  défend  aux  abbesses  et  aux 
religieuses  de  parler  à  aucun  homme,  soit 


clerc,  soit  laïque,  sinon  de  jour,  en  présence 
de  témoins,  et  seulement  depuis  primes  jus- 
qu'à vêpres.  » 

57.  «  L'ahbesse  ne  sortira  point  de  son 
monastère  sans  la  permission  de  l'évêque  ou 
de  son  grand  vicaire,  à  moins  qu'elle  ne  soit 
mandée  à  la  cour,  ou  que  la  distance  des 
lieux  ne  lui  permette  pas  d'obtenir  cette 
permission.  » 

58.  «  L'abbcsse  aura  soin  de  faire  bâtir  ou 
réparer  les  logements  nécessaires  aux  reli- 
gieuses. » 

59.  «  Les  religieuses  réciteront  ensemble 
toutes  les  heures  canoniales,  s'appliqueront 
à  la  lecture  des  livres  saints,  coucheront 
dans  un  même  dortoir,  et  assisteront  tous 
les  jours  à  la  conférence  spirituelle.  » 

60.  «  Les  prêtres  n'entreront  dans  les  mo-i 
nasières  de  filles  que  pour  y  faire  leurs  fonc- 
tions. » 

61.  «  Les  religieuses  ne  mangeront  avec 
aucun  homme  dans  leurs  propres  chambres; 
et  s'il  est  quelquefois  nécessaire  qu'elles  le 
fassent,  ce  sera  dans  le  parloir  et  en  pré- 
sence de  témoins;  et  s'il  n'y  a  point  de  par- 
loir, on  en  fera.  » 

62.  «  Les  religieuses  ne  sortiront  point  du 
monastère,  si  ce  n'est  en  cas  de  nécessité  et 
avec  la  permission  de  l'ahbesse.  » 

I  63.  «  Aucun  homme,  soit  clerc,  soit  laï- 
que, ne  pourra  entrer  dans  les  monastères 
de  filles,  si  ce  n'est  que  la  nécessité  d'y  tra- 
vailler les  y  oblige.  » 

64.  «  On  choisira  pour  portière  une  reli- 
gieuse avancée  en  âge  et  d'une  conduite  sans 
reproche.  » 

C5.  «  L'ahbesse  demandera  à  l'évêque  les 
choses  qu'elle  doit  faire,  et  lui  obéira  selon 
les  canons.  » 

66.  «  On  fera  des  prières  pour  l'empereur, 
pour  ses  enfants  et  pour  le  bien  de  l'Etat    » 

CHALONS-SUR-SAONE  (Concile  de),  l'an 
839.  Ce  concile  fut  tenu  vers  le  mois  d'octo- 
bre, sur  quelques  affaires  politiques  et  ecclé- 
siastiques, surtout  pour  apaiser  les  troubles 
causés  par  la  révolte  de  Louis,  l'un  des  fils 
de  l'empereur  Louis  le  Débonnaire.  Ce  prince 
ayant  partagé  ses  Etats,  à  la  fin  de  mai  839, 
entre  Lothaire  et  Charles,  et  n'ayant  laissé 
que  la  Bavière  à  Louis,  celui-ci  prit  occasion 
de  ce  partage  pour  se  révolter  contre  son 
père  :  ce  fut  le  principal  sujet  de  la  tenue  de 
ce  concile.  L'empereur  y  exposa  aux  prélats 
et  aux  seigneurs  les  raisons  du  partage  dont 
Louis,  l'un  de  ses  fils,  se  plaignait  avec  tant 
de  violence.  Reg.  XXI;  Lnb.  VII;  Hard   IV 

CHALONS-SUR-SAONE  (Concile  de),  l'an 
873.  Ce  concile  fut  tenu  le  21  de  mai,  au  su- 
jet de  l'église  de  Saint-Laurent,  dont  les  cha- 
noines de  Saint-Marcel  r«vendiquaient  la 
propriété,  disant  qu'elle  leur  avait  été  don- 
née pur  les  rois  ses  fondateurs,  et  que  les 
évèques  de  Châlons  n'avaient  fait  que  l'usur- 
per sur  eux.  Le  concile  s'assembla  dans  cette 
église  même,  et  décida  qu'elle  serait  rendue 
aux  chanoines  de  Saint-Marcel.  Ce  concile 
était  composé  de  cinq  évêques,  d'un  choré- 
vêque,  et  d'un  certain  nombre  d'abbés,  de 
moines,  de   prêtres,   de   diacres  et  d'arc'hi- 


isn 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILt.S. 


S18 


diacres,  ayant  à  leur  tête  Rémi,  archevêque 
fle  Lyon.  Re<,.  XXXIV;  Libb.  IX;  Uard.  VI. 

CHALONS  SUR  SAONE  (Concile  de),  l'an 
875.  Ce  concile  de  q(iar.inle-six  évéi|ucs  con- 
firma les  privilèges  du  monastère  de  Tournus. 

CHALONS  SUR-SAONIÎ.  (Concile  de),  l'an 
880.  Gdll.  Chr.  t.  VI,  col.  20. 

CHALONS-SUR-SAONE  (Concile  de),  l'an 
886  ou  887.  Ce  concile  lui  assemblé  le  18  mai, 
et  composé  de  liuit  évéques,  qui  s'y  occtipè- 
renl  du  soin  d'établir  la  paix,  et  de  régler 
quelques  autres  affaires  de  l'Eglise.  Re(j. 
XXh  ;  L'ibb.  IX;  Hard.  VI. 

CHALONS-SUR-SAONE  (Concile  de),  l'an 
89V.  On  y  (  xamina  l'allaire  de  Gerfroi,  moine 
de  Flavigny,  accusé  par  la  voix  publique 
d'avoir  empoisonné  Ad.ilgaire,  évêque  d'Au- 
tuii;  mais  il  ne  se  trouva  ni  preuve  ni  arcu- 
saleur  contre  lui.  11  l'ut  néanmoins  ordonné 
que,  pour  rendre  sa  justification  plus  authen- 
tique, Gerfroi  recevrait  publiquement  la 
Communion,  en  témoignage  de  son  iniiocen- 
C'\  dans  un  synode  diocésain  qui  se  tiendrait 
iiice>saiiHiii'nt  à  Flavigny  môme;  ce  qui  fut 
exécnié.  Reii.  XXI     ;  Lubb.  IX  ;  Hard.  VI. 

CHALONS-SUU-SAONE  (Concile  de),  l'an 
915.  Ce  concile  fut  tenu  dans  l'église  de  Sainl- 
Marcel.  On  y  fit  rendre  une  métairie  qui 
avait  étéusurpée  sur  l'église  de  Saint-Clémenl 
par  un  certain  prêtre  nommé  Yves.  Le  con- 
cile reçut  aussi  la  restitution  que  Rodolphe, 
comte  de  Mâcon,  lui  fit  des  biens  de  l'Eglise 
qu'il  avait  envahis,  elTrayé  de  la  menace 
que  lui  Hrenl  les  évêques  de  l'excoiMmunier. 
Req.  XXIV;  Lnbb.  IX;  Hard.  VI. 

CHALONS-SUR-SAONE  (Concile  de),  l'an 
IOdG,  au  sujet  d'un  différend  de  l'évêque  de 
Valence  avec  les  chanoines  de  Romans.  Hil- 
debrand.  depuis  sainl  Grégoire  Vil,  qui  pré- 
sida à  ce  concile  en  qualité  de  légat,  donna 
gain  de  cause  aux  chanoines  contre  leur 
évêque,  en  leur  assurant  la  propriété  d'une 
église  du  comté  de  Lyon,  qui  faisait  l'objet 
de  leurs  débals  réciproques.  Marlene,  Thés, 
anecd.  t.  l\' ;  Schi-am. 

CHALONS-SUK  SAONE  (Concile  de),  l'an 
10(33.  Saint  PierreDamien  présida  à  ce  concile 
en  qualité  de  légal.  Il  y  corrigea  plusieurs 
abus,  de  concert  avec  les  évéques,  el  y  con- 
firma contre  Drogon,  évêque  de  Mâcon,  le 
privilège  de  l'abbaye  de  Ciugny  de  ne  dé- 
pendre que  du  saint-siége.  Le  concile  d'Anse 
de  1025  avait  jugé  le  contraire,  en  soumet- 
tant cette  abbaye  à  la  juridiction  de  l'évêque 
diocé-^ain. 

CHALONS-SUR-SAONE  (Concile  de),  l'an 

1072.  Ce  concile  eut  pour  objet  un  dift'ér<nd 
survenu  entre  l'évêque  de  Valence  el  les 
chanoines  de  Romans.  Il  estdaté  du  10  mars, 
le  18  de  la  lune,  l'an  1072,  iiuliction  X  :  nou- 
velle |ircuve  (jue  l'année  commençait  alors  à 
Noël  ou  au  premier  janvier  duns  ce  pays. 
Martfiie,  Thés.  t.  IV,  Rkh. 

CHALONS  SUR-SAONE  (Concile  de),  l'an 

1073.  (ieraid,évêqued'Ostie  et  légal  du  saiiil- 
sieie,  tint  ce  concile  le  19  octobre.  Hugiie  , 
cliambrier  de  l'Eglise  de  Lyon,  y  fui  substi- 
tué u  Lancelin,  évêque  de  Die,  déposé  comme 
Eimoniaque.  Gall.  Chr.  l.  IV   col.  885. 


CHALONS-SUR-SAONE  (Synode  diocésain 
de),  CohiUinensia,  l'an  i5oi.  Ce  synode  fut 
tenu  par  Louis  Guillard,  évêque  de  Châlons. 
Défense  y  fut  faite  aux  curés  et  aux  vicaires 
de  desservir  à  la  fois  deux  paroisses,  d'affer- 
mer leurs  bénéfices  à  des  la'i'ques,  de  réité- 
rer le  baptême  toutes  les  fois  qu'ils  sauraient 
certainement  qu'il  aurait  été  vaiideinent  con- 
féré, de  baptiser  les  avortons  morls-nés,  à 
moins  qu'ils  ne  donnassent  quelque  signe  de 
vie,  d'ordonner  l'opération  césarienne  si  ce 
n'est  après  la  mort  de  la  mère,  et  pour  sau- 
ver l'enfant  qui  lui  survivrait,  de  donnera 
des  femmes  des  corporaux  à  laver,  Cussent- 
elles  religieuses,  etc.  Statut,  synod.  diœc. 
Cabilon. 

CHALONS-SUR-SAONE  (Synode  diocésain 
de),  le  3  juin  169!).  L'évêque  Henri  Félix  y 
publia  le  recueil  des  ordonnances  synodales 
de  son  diocèse,  qu'il  divisa  en  quatre  livres. 
Le  chapitre  10  du  livre  IV,  qui  a  pour 
titre  du  Synode,  contient  les  articles  sui- 
vants :  «  1.  Tous  les  curés  de  noire  diocèse 
assisteront  au  synode,  étant  revêtus  de  sou- 
tane et  d'un  surplis  par-dessus,  ayant  les 
cheveux  courts  et  la  couronne  convenable 
à  leur  ordre.  Nous  leur  défendons  de  causer 
pendant  toute  la  cérémonie  ;  mais  au  con- 
traire ils  écouteront  en  silence  et  avec  atten- 
tion les  avis  et  ordonnances  qu'on  leur  don- 
nera de  vive  voix  ou  parécrit...  h.  11  n'y  aura 
que  les  archiprêlres  au  synode  qui  porteront 
l'élole  par-dessus  le  surplis;  ils  appelleront 
chaque  curé  de  leur  archiprêlré  à  la  fin  du 
synode,  pour  venir  baiser  notre  anneau  pas- 
toral, et  recevoir    notre  bénédiction,   avant 

que  de  s'en  aller 6.  Tous  les  curés  qui 

assisleronl  au  synode  communieront  de  notre 
main  à  la  messe,  que  nous  célébrerons  pon- 
tificaleoient ,  pour  témoigner  l'union  du 
pasteur  avec  toutes  ses  ouailles....  8.  Chaque 
archiprêtre  aura  soin  de  nommer  les  curés 
ou  vicaires  qui  resteront  dans  les  paroisses, 
pendant  le   synode,  pour  en  avoir  soin 

12.  Les  archiprêlres  viendront  toujours  un 
jour  avant  le  synode  avec  leurs  mémoi- 
res pour  conférer  avec  nous  ou  avec  no- 
tre grand  vicaire  touchant  les  affaires  et  les 
besoins  des  paroisses  de  leurs  archiprêlres. 

13.  Ils  auront  soin  de  marquer  exactement 
sur  chaque  curé  les  articles  suivants  :  1°  S'il 
dit  la  messe  les  jours  de  fêle,  le  prône,  le 
catéchisme  et  les  vêpres,  aux  heures  ré- 
glées par  les  ordonnances  du  diocèse.  2"  S'il 
s'acquitte  fidèlement  des  fondations  faites  en 
son  église.  3°  S'il  n'exige  point  trop  pour  ses 
droits  curiaux,  ou  s'il  ne  les  fait  point  payer 
avec  trop  de  rigueur,  k'  S'il  a  soin  de  visiter 
les  malades,  el  de  leur  administrer  les  sacre- 
ments. 5°  S'il  ne  donne  point  lieu  à  des  mur- 
mures et  à  des  médisances,  par  quelque 
scandale,  ou  par  quelque  comluile  suspecte. 
6°  S'il  ne  l'ro(iuente  point  quelque  fille  ou 
femme,  ou  s'il  n'y  en  va  point  à  la  cure,  à 
des  heures  indues,  sous  prétexte  de  lui  rendre 
service,  dont  on  murmure.  7°  S'il  n'a  poinl 
de  servante  trop  jeune,  ou  de  parente  avec 
lui,  qui  soit  trop  mondaine.  8"  S'il  ne  s'ab- 
sente point  trop  souvent  de  sa  paroisse,  el 


Bi9 


CIIA 


CHA 


650 


r. 


niémp  plusieurs  jours  de  su  ito  sans  permission. 
9"  S'il  n'est  point  siiji-t  ;iii  vin,  s'il  n';iiinc.|>oinl 
II' jou,  les  compiifîiiii's  ou  li'S  procès.  10*  S'il 
Ile  fume  point  de  lah.ic  en  coinp.iniiic ,  ou  on 
particulier.  11°  S'il  nr  porte  f)()iiii  li  perruque 
«ans  permission.  12  S'il  n'<'st  point  li,:i(iu  mé- 
prisé tiaiis  sa  paroisse  par  le  p  us  ^i  and  nom- 
bre lie  ses  paroissiens, a  cause  île  sa  mauvaise 
conduite.  I.'J  S'il  n'est  point  mort  par  sa  faute 
d'enfants  sans  b.ipléme,  ni  de  grandes  per- 
sonnes sans  confession,  l't"  S'il  a  soin  d'écrire 
dans  ses  rcgistris  les  baptêmes,  les  mariages 
et  les  enterrements  qu'il  f.iit,  et  s'il  n'en  a 
point  omis  quelques-uns.  15"  S'il  ne  dit  point 
la  messe,  et  s'il  ne  fail  point  les  autres  lérémo- 
nies  lie  riiglise  avec  précipitation,  lli' S'il  n'a 
point  manqué  trois  dimanches  de  suile,  sans 
faire  le  catéchisme.  17°  S'il  ne  laisse  point  de 
grandsenfants  danssaparoisse  sans  l'aire  leur 
première  communion,  faute  de  les  instriiire.» 
Ric.  des  oiflonn    sun.  fhiiliac    <lr  r/(().'.iv. 

CHALONS-SUR-S\ONE  (autres  Synodes 
de).  î  0?/.  Saint- Vincent  de  Chalons. 

CHAHLIEU  (Gonc.  de),  Carilocense,  au  dio- 
cèse de  Besançon,  l'an 9211.  Ce synnde  fit  reivlre 
au  monastère  de  Charlieii  dix  églises  qui  en 
avaient  éleôlées. «<!(/. XXV;  Lf/6i(. IX;  fffirf/.VI. 

CHAKNE  (Concile  de)  ou  Tkeodofiopolis 
en  Arménie,  Charnense  seu  ,'  heodosiopolita- 
num,  l'an  622.  Les  acéphales,  qui  n'admet- 
taient que  la  nature  divine  eu  Jésus-Christ, 
ayant  infecte  de  leurs  erreurs  une  partie  de 
l'Arménie,  Jéser  Nécaïnus,  qui  en  était  pa- 
triarche et  très-attache  à  la  foi  calhulique, 
assembla,  vers  l'an  622,  un  concile  à  Charne, 
auparavant  Theodosiopulis,  dans  la  grande 
Arménie.  U  s'y  trouva  plusieurs  évéques,  et 
avec  eu\  beaucoup  de  grands  se  gneurs.  Il  y 
vint  aussi  quelques  Grecs,  et  quelques 
Syriens,  par  ordre  de  l'empereur  Héradius. 
Le  concile  dura  un  mois  entier.  On  y  agita 
diverses  questions  qui  avaient  rapport  aux 
erreurs  du  temps.  Après  plusieurs  délibéra- 
tions, on  convint  unaniaument  de  casser 
tout  ce  qui  avait  été  l'ait  par  les  acéphales 
dans  une  assemblée  qu'ils  avaient  tenue  à 
'i'Iiévie;  de  recevoir  tous  les  décrets  du  on- 
cilo  de  Ghalcédoine;  d'ôter  du  Trisagion  ces 
paroles  que  Pierre  le  Foulon  y  avait  ajou- 
tées :  Vous  qui  avez  été  crucifié  pour  nous,  et 
qui  favorisaient  sou  erreur,  ou  l'hérésie  des 
patripassiens;  de  ne  plus  célébrer  en  un 
même  jour  la  fêle  de  la  naissance  de  Jésus- 
Christ  et  celle  de  l'Epiphanie,  ou  de  son 
B.iptême,  mais  à  des  jours  distincts,  counne 
dans  les  autres  Eglises.  Ce  concile  rétablit  la 
paix  entre  les  Grecs  et  les  Arméniens.  Gala- 
nus.  Conciliatio  Arm.  t.  1;  edil.  Y  en.  t.  VI. 

CHARNE  (Concile  de),  l'an  1330.  Ce  con- 
cile, daté  de  l'an  779  de  1  ère  d  Arménie, 
dura  un  mois  entier.  Il  fut  assemblé  par 
les  soins  du  prince  Georges,  et  de  Barthélemi 
de  Bologne,  dominicain,  évoque  de  iMaraga. 
L'Eglise  d'Arménie  y  promit  obéissance  au 
pontife  nim.fin,  comme  au  chef  de  l'Eglise 
universelle.  (i(tlunus,  t.  I,  p.  oil. 

CHAllROLW:  (Concile  de),  Carrofmse,  l'au 
889.  Gomliaiilf,  arclievéïiue  de  Bordeaux,, 
tint  ce  concile,  avec  six  évéques  d'Aquitaine, 


dans  le  monastère  de  Charroux,  au  diocèse 
dej'oiiiers.  Ils  y  firent  (rois  canons,  pour 
remédier  à  quelques  désordres  du  temps.  Le 
premier  prononce  anathème  contre  ceux  qui 
auraient  rompu  les  portes  d'une  église,  et  eu 
aur.iient  enlevé  quel(|uc  chose.  Li;  second 
frajjpe  delà  même  censure  ceux  qui  auraient 
volé  à  un  laboureur,  ou  à  quelque  p.iuvre, 
une  brebis,  un  bœuf,  ou  quelques  auires 
bestiaux.  Le  troisième  défend  l'eiilréede  l'é- 
glise à  quicois(|ue  aura  frappé,  ou  f.iit  captif 
un  prêtre,  un  diacre,  ou  tout  autre  clerc 
trouvé  sans  armes.  Reg.  XXV;  Lubb.  IX; 
//«/■'/,  VI. 

CHARROUX  (Concile  de),  l'an  I027oul028, 
contre  les  erreurs  des  manichéens,  qui  se 
répandaient  dans  les  (îauds,  et  jiour  la  con- 
firmalion  de  la  paix.  Ibid.,  et  Payi,  ad  un- 
nu  m  1027. 

CHAUROUX  (Concile (le), l'an  1080 ou  envi- 
ron. L'abl>é  de  Saint-Maixeiit  y  poitapliinte 
dev.int  le  légal  Amé.évêque  d'Olêron,  contre 
l'abbé  de  Moiilier-Neuf,  à  qui  le  comte  Gui 
Geoffroy  avait  donné  des  biens  qu'il  avait  en- 
levés à  Saiiit-Maixenl.  Mus  L. 

CHARROUX  (Concile  de),  l'an  1082.  La 
chronique  de  MailUzaismeniionnece  concile, 
sans  dire  ce  qui  s'y  est  fait  :  on  croit  que 
Boson,  évéque  de  Poitiers,  y  fut  déposé  par 
le  légat  Amé,  évêque  d'Oiéron.  i-cru//.  du  Fr. 

CHARROUX    (Concile    de),    l'an    1186 
Henri  de  Sully,  archevêque  de  Bourges,  car- 
dinal  et  légat    du   saint -siège,    tint  ce  con- 
cile, qui  fitquelques  règlements  de  discipline. 
Lab.  X;  llard.  VII. 

CHARTRES  (Concile  de),  Carnotense,  l'an 
8'!9,  On  y  donna  la  tonsure  cléricale  à 
Charles,  frère  cadet  de  Pépin,  roi  d'Aqui- 
taine, et  neveu  de  Charles  le  Chauve. 

CHARTRES  (Concile  de),  l'an  112'r.  Pierre 
de  Léon,  légat  du  saint-siège,  qui  fut  depuis 
antipape  sous  le  nom  d'Anaclet,  tint  ce  con- 
cile, dont  on  ignore  les  actes,  de  même  que 
ceux  des  conciles  de  Clermont,  de  Beauvais, 
de  ■*,  ienne  en  Dauphiné,  de  Toulouse  et  de 
Narbunne,  qui  furent  tenus  celle  année  et  la 
suivante. 

CHARTRES  (Concile  de),  l'an  1146,  pour 
l'expédition  de  la  terre  sainte  que  com- 
manda Louis  le  Jeune.  On  y  voulut  élire 
saint  Bernard  pour  chef  do  la  croisade;  mais 
il  refusa  constamment  cet  honneur. 

CHARTRES  (Synode  de),  l'an  1526,  tenu 
par  Louis  Guillard.  Gel  évêque  y  publia  des 
règlements  concernant  l'administralion  des 
sacrements,  les  testaments  et  les  sépultures. 
On  y  fit  défense  de  réitérer  l'exlrême-onc- 
tion  à  un  malade  dans  la  même  maladie. 
Ben.  XIV,  de  Synod.  diœc.  L  VIII,  c.  8  . 

CHARTRES  (Synode  diocésain  de),  l'an 
1550.  Ce  synode  eut  le  même  objet  que  le 
précédent;  ses  statuts  se  terminent  par  des 
règles  qui  y  sont  données  pour  l'examen  des 
cas  de  lèpre.  Conslit.  synod.  diœc.  Carnot. 

CHAR  IRES  (Synode  diocésain  de),  le  mer- 
creili  après  la  Saint-Luc  1555.  L'évéque 
Charles  y  lil  défense  aux  curés  et  aux  vicaires 
de  faire  chanter  la  messe  paroissiale  par  des 


BSl 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


SSt 


prêtres  étrangers  ou  simplement  habitués. 
Constit.  syn.  diœc.  Carnot. 

CHARTRES  (Synode  diocésain  de),  l'an 
1558.  On  y  défendit  aus  prêtres  l'usage  des 
feutres.  Ibid. 

CHARTRES  (Synode  diocésain  de),  l'an 
1587,  sous  Nicolas  de  Thou.  On  y  rappela 
les  règles  à  observer  dans  la  célébration  des 
synodes.  On  y  défendit  l'abus  de  boire  dans 
les  clochers.  On  y  recommanda  l'usage  du 
paiu  bénit.  On  y  permit  de  faire  publier  aux 
portes  des  églises  par  les  administrateurs 
des  fabriques  les  ordonnances  séculières, 
mais  on  défendit  de  les  annoncer  au  prône. 
In  sacra  synod.  CarnoUn.  promulgala. 

CHARTRES  (autres Synodes  de).'  K.  Notre- 
Dame  DE  Chartres. 

CHASLONS.  Voij.  Chalons. 

CHATEAUGONTlER(Concilede).flpMdCa- 
strum  Gontherii,  l'an  1231.  François  Cassardi 
(ou,  selon  les  auteurs  de  \'IIisl.  del'Egl.  GalL, 
Juhel  de  Mayenne,  son  successeur),  arche- 
Têque  de  Tours,  tint  ce  concile  avec  les  évê- 
ques  de  sa  province,  et  y  fit  trente-sept  règle- 
ments pour  le  rétablissement  de  la  discipline. 

1 .  On  ordonne  aux  évêques  de  procéder,  sans 
délai  et  sans  excuse,  à  la  séparation  de  ceux 
qui  ont  contracté  des  mariages  clandestins. 

2.  On  défend  aux  archiprêlresetaux  doyens 
ruraux  de  connaître  des  causes  des  mariages. 

3.  On  règle  l'institution  d'un  curé  dans  une 
église,  de  la  manière  suivante.  Le  patron  ec- 
clésiastique ou  laïque  présentera  à  l'archi- 
diacre ou  au  doyen  rural,  et  ensuite  à  l'évéque 
ou  à  celui  qui  a  le  droit  épiscopal,  la  personne 
qu'il  aura  choisie  dans  le  temps  prescrit  pat 
la  loi;  on  l'obligera  de  jurer  qu'il  n'a  rien 
donné  ni  promis  pour  ce  bénéfice,  et  qu'il  ne 
sait  pas  que  personne  ait  rien  promis  ou 
donné  pour  lui;  enfin  l'évoque,  ou  celui  qui 
a  le  droit  épiscopal,  lui  donnera  le  soin  des 
âmes,  et  on  lui  fera  prêter  serment  d'obéir  à 
son  évéque,  de  défendre  les  droits  de  son 
église,  et  de  faire  revenir  les  biens  aliénés. 

4.  Les  évêques  obligeront,  luus  leâ  clercs 
qui  ont  des  bénéfices  à  charge  d'âmes,  de  les 
desservir  personnellement,  si  ce  n'est  qu'ils 
jugenldevoir  en  dispenser  quelques-uns  d'eux, 
pour  des  causes  évidemment  raisoniiables. 

5.  Quand  on  donnera  une  église  à  ferme. 
on  réservera  une  partie  du  revenu  sufli- 
sante  pour  l'tntretien  du  chapelain. 

6.  On  fixera  le  nombre  des  canonicats  de 
chaque  chapitre,  afin  que  les  prébendes  ne 
soient  point  partagées,  mais  données  tout 
entières  à  une  même  personne. 

7.  On  ne  donnera  plus  de  provision  pour 
la  première  prébende  vacante  dans  les  ca- 
thédrales. 

8.  On  mettra  par  écrit  les  coutumes  des 
églises  cathédrales. 

9.  Ceux  qui  communiquent  avec  des  ex- 
communiés seront  privés  de  l'entrée  de  l'E- 
glise, s'ils  ne  se  corrigent  après  qu'ils  au- 
ront été  avertis. 

10.  Les  ordinaires  et  les  délégués  s'abs- 
tiendront de  porter  des  excommunications 
générales. 

11.  Lesecclésiasliques  ne  se  rendront  point 


tributaires  des  laïques,   sous   peine    d'être 
suspens  de  leurs  offices  et  de  leurs  bénéfices. 

12.  Les  archidiacres,  les  archiprêtres  et 
les  autres  qui  peuvent  avoir  une  juridiction 
ecclésiastique,  n'auront  point  d'officiaux 
hors  des  villes,  et  s'acquitteront  eux-mêmes 
personnellement  de  leurs  fonctions. 

13.  Les  prélats  et  autres  qui  ont  juridic- 
tion, ne  recevront  pas  le  droit  de  procuration 
en  argent,  suivant  qu'il  a  été  réglé  dans  un 
concile  général  de  Latran. 

14.  Défense  aux  prélats  d'exiger  de  l'ar- 
gent des  fermiers,  en  donnant  les  églises  à 
ferme. 

15.  Les  patrons  qui  présentent  des  sujets 
illettrés  seront  privés  de  leur  droit  de  pré- 
senter pour  cette  fois. 

16.  On  ne  donnera  les  bénéfices  à  charge 
d'âmes  qu'à  ceux  qui  savent  la  langue  du 
pays. 

17.  Défense  de  vendre  les  tutelles. 

18.  Aucun  prêtre  ne  sera  admise  faire  ses 
fonctions  sans  la  permission  de  son  évéque, 
à  moins  qu'il  ne  constate  d'ailleurs  qu'il  a 
été  canoniqucment  ordonné. 

19.  Défense  aux  laïques  de  vendre  leurs 
actions  aux  ecclésiastiques  pour  frustrer  le 
tribunal  du  juge  séculier,  si  ce  n'est  dans  les 
cas  accordés  par  le  droit. 

20.  Les  ecclésiastiques  surpris  dans  quel- 
que crime  énorme,  seront  remis  entre  les 
mains  de  l'évéque,  qui  les  dégradera  s'ils 
sont  convaincus,  ou  s'ils  s'accusent  eux- 
mêmes  d'un  crime  qui  mérite  cette  peine. 
S'ils  ne  se  corrigent  pas  ensuite,  l'Eglise  ne 
les  défendra  plus. 

21.  On  rasera  les  clercs  débauchés  (le 
texte  dit  ritiauds  ou  goulards),  en  sorte 
qu'il  ne  leur  paraisse  plus  de  tonsure  clé- 
ricale. 

22.  Les  croisés,  coupables  de  crimes  énor- 
mes, seront  déclarés  par  le  juge  ecclésiasti- 
que déchus  de  leurs  privilèges  et  du  droit  de 
porter  la  croix  ;  et,  s'ils  continuent  à  com- 
mettre des  crimes,  ils  seront  punis  par  le 
juge  séculier. 

23.  On  condamne  la  tyrannie  des  grands 
seigneurs  qui  font  piller  les  biens  des  ecclé- 
siastiques et  saisir  leurs  personnes  par  des 
gens  de  vile  condition. 

2'+.  Les  moines  garderont  le  silence,  et  ne 
parleront  que  par  des  signes,  que  l'abbé  aura 
soin  de  leur  faire  apprendre.  Ils  seront  tous 
habillés  d'une  manière  uniforme  et  conforme 
à  leur  règle. 

25.  On  ne  mettra  les  jeunes  moines  qui 
n'ont  pas  encore  atteint  l'âge  de  quinze  ans, 
dans  d'autres  prieurés  que  dans  les  con- 
ventuels. 

26.  Les  moines  n'auront  rien  en  propre, 
même  avec  la  permission  de  l'abbé,  qui  est 
nulle  en  ce  cas. 

27.  Les  moines  et  les  autres  religieux  ob- 
serveront l'abstinence  de  la  viande  prescrite 
par  la  règle. 

28.  Un  abbé  n'ira  point  à  la  campagne 
sans  avoir  un  moine  avec  lui,  ni  un  moine 
sans  avoir  un  valet. 

39.  On   ne  mettra  point  un  moine  tout 


B55 


CHA 


seul  dans  un  prieuré;  mais  de  deux  prieurés 
on  n'en  fora  qu'un,  où  il  y  aura  deux  moines 
qui  feront  l'oKicc  qui  se  faisait  dans  les  deux 
pour  les  patrons. 

30.  Les  usuriers  seront  excommuniés  tous 
li'S  dimanches;  et  l'on  obligera  ceux  qui  sont 
buspects  de  ce  crime,  de  se  justilier,  et  d'y 
renoncer  publiquement. 

31,  'Ai  il  3a.  On  défend  de  donner  aux 
juifs  aucune  charge  publique.  On  ordonne 
de  les  empêcher  de  rien  dire  ou  de  rien  l'aire 
au  mépris  de  la  religion  chrétienne;  et  ou 
Jes  prive  du  droit  de  porter  témoignage  contre 
les  chrétiens. 

3V.  Défense,  sous  peine  d'excommunica- 
tion, de  conlracler  mariage  qu'après  que  les 
bans  auront  été  publiés  en  la  manière  ac- 
coutumée. Les  futurs  contractants  pourront 
néaunioins  s'accorder  et  se  donner  des  gages 
de  s'épouser  en  face  de  la  sainte  Eglise. 

35.  Les  juges  prêteront  serment  de  ne  point 
recevoir  de  présents,  et  de  juger  selon  la 
justice. 

36.  Les  avocats  jureront  de  ne  point  défen- 
dre de  mauvaises  causes,  de  ne  point  employer 
la  fraude,  le  mensonge,  la  médisance,  la  ca- 
lomnie; d'expédier  de  bonne  foi  leurs  parties 
le  plus  tôt  possible,  et  de  ne  point  souffrir 
qu'elles  produisent  de  faux  témoins. 

37.  On  confirme  les  règlements  laits  à  un 
concile  tenu  précédemment  à  Laval.  Anal, 
des  Conc. 

CHATEAUGONTIER  (Concile  de),  l'an 
1253.  Ce  concile  fut  tenu  par  Pierre  de  Lam- 
balle,  archevêque  de  Tours  :  on  n'en  produit 
qu'un  statut,  contre  ceux  qui  abusaient  des 
lettres  apostoliques.  Anal,  des  Conc,  t.  II. 

CHATEAUGONTIER  (Concile  de),  l'an 
1268.  Vincent  de  Pilènes  ,  archevêque  de 
Tours,  tint  ce  concile  avec  ses  suffragants  le 
lundi  d'après  la  fête  de  la  Madeleine,  et  y 
renouvela  huit  canons;  le  premier  contre 
ceux  qui  s'empareraient  des  biens  de  l'Eglise  ; 
le  2"  contre  ceux  qui  empêcheraient  la  juri- 
diction ecclésiastique;  le  3'  contre  ceux  qui 
demeureraient  excommuniés  une  année  en- 
tière, sans  demander  à  être  relevés  de  l'ex- 
communication ;  le  k'  contre  le  pillage  qu'on 
se  permellait  de  faire  du  mobilier  que  les 
prieurs  de  nionuslères  pouvaient  laisser  après 
eux,  lorsqu'ils  venaient  à  mourir  ou  à  se 
démettre  de  leur  charge;  le  5'  contre  les 
moines  qui  se  réservaient  des  dépôts  hors  de 
leurs  monastères;  le  6  touchant  l'habit  que 
devaient  porter  les  archidiacres,  les  archi- 
prétres  et  les  doyens  ;  le  7"  qui  autorisait 
chaque  évéque  à  absoudre  ses  diocésains  des 
excommunications  portées  par  ce  concile; 
et  le  8'  enfin,  qui  renouvelait  et  confirmait 
les  statuts  des  conciles  précédents.  Jbid. 

CHATEAUGONTIER  (Concile  de),  l'an 
1336.  Pierre  Frérot  ou  Frétot,  archevêque 
de  Tours,  tint  ce  concile  au  mois  de  no- 
vembre, et  y  publia  douze  règlements  sous 
le  nom  de  capitules. 

1.  On  renouvelle  le  canon  du  concile  de 
Saumur  de  l'an  l.il.i,  contre  ceux  qui  empê- 
chent l'exécution  des  jugements,  ou  qui  trou- 

DlCTlONNilRE   DliS    CoNCILES.    I. 


CRE  bUl 

blcnt  en  quelque  autre  manière  la  juridic- 
tion de  riîglisc. 

■2.  Ceux  «|ui  usurpent  la  juridiction  spiri- 
tuelle de  l'Eglise  sont  excommuniés  ipso 
fado. 

.î.  Défense  d'exiger  aucun  péage  des  clercs, 
et  de  les  charger  d'aucune  imposition. 

4..  Défense  d'employer  les  personnes  pri- 
vilégiées pour  vexer  les  autres. 

5.  Un  clerc  qui  portera  la  main  sur  son 
évoque  sera  privé  pour  toujours  do  tous  ses 
bénéfices,  et  inliahiie  à  en  posséder  d'antres. 

6,  7  et  8.  On  renouvelle  les  peines  d'ex- 
communication et  d'interdit,  prononcées  tant 
de  fois  par  les  conciles  contre  ceux  qui  pren- 
nent ou  retiennent  les  biens  ccclésiasti(]ues, 
qui  maltraitent  les  clercs,  qui  violent  les  im- 
munités des  églises,  (]ui  empêchent  qu'on 
n'y  fasse  des  oITranilcs,  ou  (jui  troublent  le 
service  divin. 

9.  Les  curés  publieront  ces  statuts  tous 
les  ans,  le  premier  dimanche  de  l'Avcnt,  le 
dimanche  d'après  l'Epiphanie,  etc. 

10.  On  ne  pourra  dire  la  messe  dans  les 
chapelles  domestiques  le  premier  dimanche 
de  l'Avent,  le  dimanche  dans  l'octave  de  l'E- 
piphanie, le  premier  dimanche  de  Carême; 
le  dimanche  de  la  Passion,  le  dimanche  dans 
l'octave  de  la  Pentecôte,  et  le  dimanche  dans 
l'octave  de  l'Assomption. 

11  et  12.  Les  évéques  feront  publier  les 
statuts  des  autres  conciles  de  la  province  de 
Tours  qu'ils  jugeront  les  plus  nécessaires  ;  et 
ils  pourront  absoudre  de  toutes  les  sentences 
d'excommunication,  de  suspense  ou  d'inter- 
dit, portées  par  ce  concile,  lliid. 

CHATEAU-THIERRY  (Concile  de),  apud 
Castellum  Theodorici,  l'an  !)33.  Artald,  arche- 
vêque de  Reims,  y  sacra  Hildegaire,  évéque 
de  Beauvais. 

CHELLES  (Concile  Aç),EaUnse,  l'an  1008. 
Ce  concile  fut  tenu  en  présence  et  dans  le 
palais  du  roi  Robert;  Lutherie  de  Sens,  Ful- 
bert de  Chartres  et  d'autres  prélats  y  con- 
firmèrent les  donations  que  ce  religieux 
prince  avait  faites  à  l'abbaye  de  Saint-Denis. 
Lnb.  IX;  Hard.  VI. 

CHÊNE  (Conciliabule  du),  apud  Quercuin, 
l'an  403,  au  mois  de  juin. 

Les  grands  frères  et  les  autres  moines  d'E- 
gypte maltraités  par  Théophile  sous  prétexta 
d'origénisme,  s'étant  pourvus  par  requête  à 
l'empereur  contre  Théophile,  ce  prince  or- 
donna que  cet  évéque  serait  tenu  de  se  pré- 
senter à  Constantinople  pour  être  jugé  par 
saint  Chrysostome.  Théoi)hile  fit  beaucoup 
de  difficulté  d'obéir  à  cet  ordre  :  mais  enfin 
il  se  rendit  à  Constantinople  un  jeudi  en  plein 
midi,  vers  le  18  de  juin  de  lan  403,  accom- 
pagné de  beaucoup  d'évêques  de  sa  province, 
et  d'une  grande  foule  de  mariniers  égyptiens 
qu'il  avait  rassemblés  exprès  ,  apportant 
avec  lui  tout  ce  qu'il  y  avait  de  meilleur  dans 
l'Egypte  et  dans  les  Indes  même,  pour  se 
faire  des  partisans.  Mais  quelque  instance 
que  l'on  fit  à  saint  Chrysostome  de  prendre 
connaissance  des  chefs  d'accusation  formés 
contre  Théophile,  et  de  le  juger,  il  n'en  voulut 
rien  faire,  soit  par  considération  pour  Théo- 

18" 


m 


DICTIONNAIUE  DES  CONCILES. 


&m 


phile,  soit  par  rcspccl  pour  les  canons,  qui 
«rdoniienl  de  juger  les  affaires  des  ecclésias- 
liques  dans  leur  province.  Théopiiile,  qui 
pensait  bien  différcmincnl ,  ne  s'occupa  à 
Conslistilinople  que  des  moyens  de  chasser 
saint  Clirysostonie  de  son  siège  :  el  il  gagna 
par  son  argent,  par  ses  carosses  et  par  ses 
promesses  plusieurs  grands  de  la  cour,  el  la 
plus  grande  partie  du  clergé  :  en  sorte  que 
do  criminel  il  se  vit  en  état,  par  ses  intrigues, 
d'élre  le  juge  des  autres.  Deux  diacres  lui 
servirent  d'accusateurs  contre  saint  Cliry- 
soslome,  dont  l'un  avait  été  déposé  par  ce 
saint  évêque  pour  un  homicide,  et  l'autre 
pour  un  adultère.  Théophile  dressa  lui-même 
les  requêtes  qu'ils  lui  présentèrent  contre 
saint  Chrysostome.  Elles  ne  contenaient  que 
des  faussetés,  hors  un  seul  article,  dans  le- 
quel ils  accusaient  l'évéque  Jean  de  conseiller 
à  tout  le  monde  de  prendre  après  la  com- 
munion un  peu  d'eau  et  de  pain,  ou  quelque 
pastille,  de  peur  de  rejeter  involontairement 
avec  la  salive  quelque  chose  des  espèces,  ce 
qu'il  pratiquait  lui-môme.  Théophile  ayant 
reçu  ces  requêtes,  tint  conseil  chez  Eugra- 
phia  avec  Sévérien,  Antiochus,  Acace  et  les 
autres  ennemis  de  saint  Chrysostome.  Le 
résultat  de  leur  assemblée  fut  de  présenter 
une  requête  à  l'empereur,  pour  obliger  le 
saint  évêque  à  comparaîlre  devant  le  concile. 

Comme  ils  n'osaient  produire  au  milieu  de 
Conslantinople  les  calomnies  dont  ils  pré- 
tendaient l'accabler,  ils  assemblèrent  ce 
concile  en  un  lieu  près  de  Calcédoine  nommé 
le  Chêne  ,  où  il  y  avait  un  palais  bâti  en 
39h,  par  le  préfet  llufin,  avec  une  grande 
église  et  un  monastère.  L'évéque  de  Calcé- 
doine, qui  se  nommait  Cyrin,  était  égyptien 
de  naissance  et  ennemi  de  saint  Chryso- 
stome. Il  se  trouva  dans  ce  conciliabule  3G 
évêques  de  la  province  de  Théophile,  et  quel- 
ques autres,  jusqu'au  nombre  de  quarante- 
cinq.  Les  plus  connus  sont  Théophile  lui- 
même,  Acace  de  Bérée,  Cyrin  de  Calcédoine 
et  Paul  d'Héraclée.  Saint  Cyrille  y  accom- 
pagna Théophile  son  oncle,  dont  il  fut  de- 
puis le  successeur. 

Photius,  qui  avait  lu  les  actes  de  cette  as- 
semblée, dit  qu'ils  étaient  partagés  en  13 
mémoires  ou  actions,  dont  la  treizième  re- 
gardait Héraclide  d'Ephèse,  et  les  douze  au- 
tres saint  Chrysostome.  Ce  qui  donne  lieu 
de  croire  qu'il  y  eut  treize  séances,  durant 
lesquelles  ou  instruisit  comme  on  voulut 
celte  affaire.  Pallade  dit  néanmoins  que  les 
évêques  de  cette  assemblée  consommèrent 
leur  iniquité  en  un  seul  jour  :  et  Sozomène 
assure  qu'ayant  cité  saint  Chrysostome,  ils 
le  jugèrent  el  le  condamnèrent  le  même  jour. 
Mais  ne  peut-on  pas  concilier  ces  deux  au- 
teurs avec  Photius,  en  disant  que  ces  évêques 
furent  plusieurs  jours  à  recevoir  les  requê- 
tes, el  à  examiner  les  chefs  d'accusation 
formés  contre  saint  Chrysostome,  non  dans 
le  dessein  de  les  vérifier,  mais  pour  savoir 
comment  ils  les  feraient  valoir  pour  en  tirer 
tout  l'avantage  qu'ils  s'en  élaient  promis? 
Wous  avons  encore  les  actes  de  l'assemblée 
du  Ghènc,  partie  dans  Pholius,  partie  dans 


le  dialogue  de  Pallade.  En  voici  la  teneur. 
Les  évêques  s'élant  assemblés,  Théophile 
manda   avec  autorité  l'arihidiacrc  de  (Con- 
slantinople ,    comme  s'il   n'y   eût  point  eu 
dévêque  en  celle  ville.   L'archidiacre  obéi!  , 
mena  avec  lui  la  plupart  des  etclésiasliques 
de  celle  Eglise,  ri  se  portant  pour  actusa- 
teur,  proposa  vingl-ncuf  chefs  d'accusation  j 
savoir  :  que  saint  Chrysostome   l'avait   ex- 
communié lui-même,  parce  qu'il  avail  frappé 
son    valet,  nommé    Eulalius  ;  qu'un  moine, 
nommé  Jean,  avait  été   battu,  Irainé  el  en- 
chaîné par  ordre  de  ce  saint  évêque;  qu'il 
avail   vendu  quantité  de  meubles  précieux 
de   l'église,    el    les    marbres    préparés    par 
Nectaire  pour  orner  l'Anaslasic  ;  qu'il  avait 
injurié  les  clercs,  les  appelant  gens  corrom- 
pus, prêts  à  tout  faire,  qui  ne  valaient  pas 
trois  oboles  ;   qu'il  avait  appelé  saint  Epi- 
phane  radoteur  el  pelit  démon  ;  «lu'il  avait 
fait  une  conjuration  contre  Sévérien  de  Ca- 
bales ,  excité  contre  lui  certains  bas  ofliciers 
de  l'Eglise   que  l'on  nommait  Doyens;  qu'il 
avait  composé  contre  les  ecclésiasliques  un 
livre   plein    de   calomnies  ;   qu'il    avail   fait 
venir  devant  son  clergé  trois  diacres,  Acace, 
Edaphius  et  Jean  ,  les  accusant  d'avoir  dé- 
robé son  pallium    (c'était  un   ornement  de 
laine,  qui  était  comme  le  symbole  de  la  bre- 
bis rapportée  au  bercail  sur  les  épauks  du 
bon   Pasteur);    qu'il  avait  ordonné  évêque 
Antoine,  convaincu  d'avoir  fouillé  dans  des 
tombeaux;   qu'il  avail  décelé  le  comte  Jean 
dans  une  sédilion   militaire;  qu'il  ne  priait 
point  Dieu,  ni  en  allant  à  l'église,  ni  en  y 
entrant  ;  qu'il  avait  ordonné  sans  autel  des 
diacres  el  des  prêtres  ;  que,  dans  une  seule 
ordination,  il  avail  fait  quatre  évêques  ;  qu'il 
recevait  des  Icmnics  seul  à  seul,  après  avoir 
fait  sortir  tout  le  monde  ;  qu'il  avail  vendu  , 
par  un  nommé  Théodule,  la  succession  de 
Thècle,  léguée  apparemment  à  l'église  ;  que 
personne  n'avait  connaissance  de  l'emploi 
que  l'on  faisait  des  revenus  de  l'église;  qu'il 
avait  ordonné  prêtre  Sérapion,  prévenu  de 
crimes  ;  qu'il  avail  fait  mettre  en  prison  des 
hommes    qui   étaient   en   communion    avec 
toute  l'Eglise,  et  les  avait  méprisés  après  leur 
mort  jusqu'il    ne    pas    accompagner    leurs 
corps  à  la  sépulture;  qu'il  avail  fait  injure 
au  très-saint  Acace ,  évêque  de  Bérée  ,  et 
n'avait   pas   voulu   même  lui    parler;   qu'il 
avail    livré  le  prêtre    Porphyre   à  Eulrope 
pour  le  faire  bannir;  qu'il  avait  aussi  livré 
le    prêtre  Bérénius    d'une    manière   oulra- 
geuse  ;  que  l'on  chauffait  le  bain   pour  li:i 
seul,  et  qu'après  qu'il  s'était  baigné.  Sera- 
pion  en  fermait  l'entrée,  afin  que  personne  ne 
s'y  baignât;  qu'il  avait  ordonnéplusieurs  per- 
sonnes sans  atleslalions;  qu'il  mangeait  seul, 
vivant  licencieusement  comme  un  cyclope  ; 
qu'il  était  lui-même  l'accusateur,  le  témoin 
et  le  juge,  comme  il  avait  paru  dans  l'alTaiie 
de  l'archidiacre  Marlyrius,  et  dans  celle  de 
Proérésius,    évêque  de   Lycie  ;    qu'il   avait 
donné  un  coup   de   poing  à  Memnon  dans 
l'église  des  Apôtres ,  jusqu'à  lui  faire  sortir 
le  sang   de  la   bouche  ,   et  que  toulefois   il 
n'avait  pas  laissé  d'offrir  les  saints  uiyslères; 


KiiT  che: 

qu'il  se  déshablllnit  et  s'habillait  dans  son 
trône,  et  y  mangeait  des  pastilles;  enfin, 
qu'il  avait  donné  de  l'argent  aux  évéques 
après  les  avoir  ordonnés,  afin  de  se  servir 
d'eux  pour  perséeuler  le  clergé. 

Pendant  que  ces  choses  se  passaient  au 
Cliéne,  saint  Chrysosloine  était  à  Constanli- 
nople,  et  avec  lui  W1  évéques  assis  dans  la 
salle  de  l'évèelié.  Comme  ils  témoignaient 
leur  étonncinent  de  ce  que  Théophile,  ap- 
pelé pour  répondre  à  des  accusations  atro- 
ces, avait  trouvé  le  moyen  do  changer  en 
un  nionicnt  l'esprit  des  puissances  et  de 
g.igner  la  plus  grande  partie  du  clergé,  saint 
Chrysostome  leur  dit  :  Priez,  mes  frères,  et, 
si  vous  aimez  Jésus-Christ,  que  i)ersonric 
Il 'abandonne  pour  moi  son  Eglise.  Si  nous 
gardons  nos  Eglises,  répondirent  ces  évé- 
ques, on  ne  manquera  pas  de  nous  con- 
traindre à  communiquer  et  à  souscrire.  Com- 
muniquez, répliqua  saint  Chrysostome,  pour 
ne  point  l'aire  de  schisme,  mais  ne  souscrivez 
pas;  car  ma  conscience  ne  me  reproche  rien 
qui  mérite  la  déposition.  Comme  il  parlait 
ainsi,  on  l'averlit  qu'il  y  avait  là  des  dépu- 
tés de  Théophile.  C'étaient  deux  jeunes  évé- 
ques de  Libye,  l'un  nommé  Dioscore,  dont 
ou  ne  marque  pas  le  siège,  et  l'autre  Paul, 
l'ait  évoque  d'Erythrée,  en  401.  Saint  Chry- 
sostome les  fit  entrer,  les  pria  de  s'asseoir 
et  de  dire  pourquoi  ils  venaient.  Ils  répon- 
dirent qu'ils  n'avaient  qu'une  lettre  à  pré- 
senter, et  ils  en  tirent  faire  lecture  par  un 
jeune  domestique  de  Théophile.  Elle  portait  : 
«  Le  saint  concile  assemblé  au  Chêne  à 
Jean  (sans  y  ajouter  le  litre  d'évéque)  :  Nous 
avons  reçu  contre  vous  des  libelles  qui  con- 
tiennent une  infinité  de  maux.  Venez  donc, 
et  amenez  avec  vous  les  prêtres  Sérapion  et 
Tigrius.  »  Socrate  y  ajoute  uu  lecteur  nommé 
Paul.  Les  évéques  qui  étaient  avec  saint 
Chrysostome  députèrent  trois  d'entre  eux, 
Lupicin,  Démétrius  et  Eulysius,  et  deux  prê- 
tres, Germain  et  Sévère ,  avec  charge  de 
dire  à  Théophile  :  «Ne  faites  point  de  schisme 
dans  l'Eglise.  Si,  au  uicpris  des  canons  de 
Nicéc,  vous  voulez  juger  hors  de  vus  limites, 
passez  vous-même  vers  nous  en  celte  ville  , 
atin  que  nous  vous  jugions  le  premier.  Car 
nous  avons  des  mémoires  contre  vous  qui 
eontienueut  70  arlicles  de  crimes  manifestes, 
et  notre  concile  est  plus  nombreux  que  le 
vôtre  :  vous  n'êtes  que  36  d'une  seule  pro- 
vince,  et  nous  somuies  iO  de  diverses  pro- 
vinces, entre  lesquels  il  y  a  sept  uiétropoli- 
lains.  Nous  avons  encore  votre  lellre  par 
laquelle  vous  déclarez  à  noire  frère  Jean 
(juil  ne  faut  pas  juger  hors  des  limites.  » 
Saint  Chrysostome,  sans  vouloir  se  servir  de 
tous  ces  avantages  ,  répondit  aux  députés 
que  jusqu'ici  il  n'avait  point  eu  de  connais- 
sance que  personne  eût  rien  à  lui  repro- 
cher ;  (lue,  quoiqu'il  dût  être  jugé  à  (ïon- 
slanlinople,  il  était  prêt  d'aller  se  justifier 
au  Chêne  et  partout  ailleurs,  pourvu  que  ce 
ne  fût  pas  devant  ses  ennemis  déclarés. 
«  Or  ceux,  ajoula-t-il,  que  je  récuse,  sont 
Théophile,  que  je  convaincrai  d'avoir  dit  à 
Alexandrie   et  en  Lycie  :  Je  vais  à  la  cour 


CHE 


m 


déposer  Jean.  Ce  qui  est  si  vrai  que,  depuis 
qu'il  est  arrivé,  il  n'a  voulu  ni  me  parler, 
ni  communiquer  avec  moi.  Je  récuse  aussi 
Acace  ,  parce  qu'il  a  dit  :  Je  lui  préparc  un 
plaide  ma  façon.  Je  n'.ii  pas  besoin  de  par- 
ler de  Sévérie'n  ni  d'Anliorhus  ;  Dieu  en  fera 
justice,  et  les  théâtres  publics  chantent  leurs 
entreprises.  »  Après  cela  il  congédia  les  dé- 
putés en  leur  disant  qu'inutilement  ou  ren- 
verrait vers  lui,  parce  qu'on  n'en  aurait  pas 
d'autre  réponse. 

Un  moment  après  vint  un  notaire  avec  un 
ordre  de  l'empereur  de  contraindre  saint 
Chrysostome  à  se  présenter  devant  ses  ju- 
ges. Le  saint  évéque  lui  fit  la  même  réponse; 
et  aussitôt  Eugène  et  Isaac,  tous  deux  prê- 
tres de  Gonstantinople  ,  lui  vinrent  com- 
mander de  la  part  du  synode  qu'il  eût  à  ve- 
nir se  justifier.  Le  saint  répondit  par  un 
billet,  dont  quelques  évéques  furent  por- 
teurs :  «  Quelle  est  voire  procédure  ,  de  ne 
point  chasser  mes  ennemis  et  de  me  citer 
par  mes  propres  clercs?»  Les  partisans  de 
Théophile,  irrités  do  ce  que  saint  Chry- 
sostome avait  éludé  leur  piège,  prirent  les 
évéques  chargés  du  billet,  battirent  l'un, 
déchirèrent  les  habits  de  l'aulre,  el  char- 
gèrent un  troisième  des  chaînes  qu'ils  avaient 
préparées  pour  saint  Chrysostome  ;  et  l'ayant 
jeté  dans  une  barque,  l'envoyèrent  dans  un 
lieu  inconnu. 

En  même  Icmps  il  vint  un  officier  de  la 
cour  presser  les  évéques  assemblés  au 
Chêne  de  juger  l'affaire.  Ils  examinèrent 
(luelques-uns  des  vingt-neuf  chefs  d'accusa- 
lion  proposés  par  l'archidiacre  ;  après  ijuoi 
ils  passèrent  à  l'examen  des  plaintes  formées 
contre  Héraclide  et  Pallade  d'Hélénople,  ac- 
cusés d'oiigénisme.  Celte  requête  était  do 
Jean,  moine,  qui  y  accusait  aussi  saint  Chry- 
sostome de  favoriser  les  partisans  d'Origènc. 
L'évéque  Isaac  donna  aussi  une  requête  qui 
c.iiilenait  18  arlicles  de  plaintes  contre  saint 
Chrysostome,  mais  à  peu  près  les  mêmes 
qu'avait  faites  l'archidiacre  Jean.  Le  princi- 
pal est  le  septième.  Isaac  l'y  accusait  de 
donner  trop  de  confiance  aux  pécheurs ,  en 
disant  :  Si  tu  pèches  encore,  fais  encore  pé- 
nitence ;  viens  à  moi,  et  je  te  guérirai.  So- 
crate, qui  raconte  quelque  chose  de  sem- 
blable, dit  que  les  amis  de  saint  Ghrysoslomf 
l'en  reprirent.  Mais  il  ne  paraît  point  par 
cet  historien,  que  saint  Chrysostome  parlât 
de  la  pénitence  publique,  qui,  selon  les  ca- 
nons, ne  s'accordait  qu'une  fois.  On  examiua 
ce  chef  d'accusaliou  et  quelques  autres, 
après  quoi  Paul,  évéque  d'Héractée,  qui  pré- 
sidait au  concile ,  peut-êlre  comme  ancien 
mélropolilain  de  Thrace,  prit  les  voix  de 
tous  les  évéques,  commençant  par  Gymna- 
sius,  el  finissant  par  Théophile  d'Alexandrie. 
Ils  prononcèrent  la  senlence  de  dépo>ition 
contre saintCiirysostnme,commecoupable  de 
contumace  ,  et  de  ce  (^l'ayant  été  quatre  fois 
cité  par  le  concile,  il  n'avait  pas  voulu  coru- 
l)aral  re.  Ensuite  i's  écrivirent  une  lettre  sy- 
notlale  au  clergé  de  Conslanlinople,  et  une 
seconde  aux  empereurs,  pour  leur  donne." 
avis  de  la  déposition  de  Jean.  GtUe-ci  com- 


559 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


SCO 


inençait  en  ces  termes:  «Comme  Jean, accusé 
de  qiiel(|ucs  crimes  el  se  sentant  coupable, 
ii'a  pas  voulu  se  présenter,  il  a  été  déposé 
selon  les  lois.  Mais  parce  que  les  libelles 
contiennent  aussi  une  accusation  de  lèse- 
majesté,  votre  piété  commandera  qu'il  soit 
chassé  et  puni  pour  ce  crime;  car  il  ne 
nous  appartient  pas  d'en  prendre  connais- 
sance. »  Ce  crime  (Je  lèse-majesté  était  d'avoir 
parlé  contre  l'impératrice  Eudoxie ,  et  de 
l'avoir  nommée  Jézabel.  On  voit  ici  que  les 
évèques  n'osaient  en  connaître ,  et  que , 
sans  en  avoir  connu  ,  ces  évéques  no  lais- 
saient pas  de  déclarer  que  saint  Chrysostoine 
en  était  coupable.  L'empereur,  conformé- 
ment à  la  demande  de  ce  conciliabule,  donna 
ordre  de  chasser  saint  Chrysoslome  ,  el  cet 
ordi'e  fut  promptement  exécuté. 

Tiiéophile  envoya  au  pape  Innocent  les 
actes  du  concile  du  Chêne  ,  par  un  prêtre 
nommé  l'ierre.  Mais  ce  pape  les  ayant  lus, 
et  voyant  que  les  accusations  étaient  peu 
consulérabies  ,  et  que  saint  Chrysostome 
n'avait  point  été  présent,  cassa  le  jugement 
rendu  contre  lui,  et  répondit  à  Théophile  en 
ces  termes  :  «  Nous  vous  tenons  dans  notre 
Communion  ,  vous  et  notre  frère  Jean.  Que 
si  l'on  examine  légitimement  tout  ce  qui 
s'est  passé  par  collusion  ,  il  est  impossible 
que  nous  quittions  sans  raison  la  commu- 
nion de  Jean.  Si  donc  vous  vous  confiez  à 
■votre  jugement ,  présentez-vous  au  concile 
qui  se  tiendra.  Dieu  aidant,  et  expliquez  les 
accusations  suivant  les  canons  de  Nicée  ;  car 
l'Eglise  romaine  n'en  connaît  pointd'autres.» 

Le  bannissement  du  saint  archevêque  de 
Conslanlinople  n'empêcha  pas  le  concilia- 
l)ule  du  Chêne  de  continuer  ses  séances,  et  on 
cil  tint  une  treizième  contre  Héraclide,  que  le 
saint  avait  ordonné  évêiiued'lîphèseà  la  place 
d'Anloniii.  Le  principal  accusateur  d'Héra- 
clide  était  Macaire,  évêfiue  de  Magnésie;  mais 
le  moine  .îenn  et  révèc]ue  Isaac  avaient  déjà 
proposé  quelques  [ilainles  contre  lui.  On  l'ac- 
cusait d'or  igénisme,  de  violences  envers  quel- 
iiues  personnes,  et  de  larcins  commis  avant 
son  épiscopat.  Les  amis  d'Hcraclide,  comme 
il  était  absent,  s'élevèrent  contre  l'injustice 
de  cette  procédure.  Mais  ceux  du  parti  de 
Théophile  voulant  la  soutenir,  le  peuple  prit 
part  à  la  querelle;  on  en  vint  aux  mains; 
plusieurs  furent  blessés,  et  quelques-uns 
même  tués  :  et  les  évéques  opposés  à  saint 
Chrysostome  se  retirèrent  chacun  chez  eux. 
i'hotius  dit  que  ce  fut  aussi  dans  ce  concilia- 
iule  que  Géronce,  Fauslin  et  Eugnomone, 
qui  étaient  du  nombre  des  évéques  d'Asie 
déposés  en  hOl,  présentèrent  leur  requête, 
disant  qu'ils  avaient  été  injustement  déposés 
de  l'cpiscopat  par  saint  Chrysostome.  Théo- 
phile les  rétablit,  et  ne  craignit  pas  de  lever 
les  liens  dont  saint  Chrysostome  les  avait 
liés;  mais  ce  ne  fut  qu'en  kOk,  l'année  d'après 
le  conciliabule  du  (ihêne.  J).  Ceill. 

CHlCHESTER(Concilede),Cic«7)cnse,ran 
1157.  On  y  obligea  quelques  abbayes  à  re- 
connaîircla  juridiclion  de  l'évêque  diocésain. 

CHICHESTEK  (Synode  diocésain  de),  l'an 
12i(j.  Richard,  évéque  de  Chichester,  y  publia 


ses  statuts,  d'après  lesquels  il  fallait  avoir 
vingt  ans  accomplis  pour  faire  des  vœux  de 
religion  solennels.  Mansi,  SuppL,  t.  IL 

CHICHESTEK  (Synode  diocésain  de),  l'an 
1289.  Gilbert,  évêque  de  Chichester,  y  publia 
de  nouveaux  statuts  sur  la  discipline  ecclé- 
siastique et  contre  les  clercs  concubinaires. 
Wilk.  t.  IL 

CHICHESTER  (Sjnode  de),  l'an  1292.  Le 
même  évêque  y  fit  défendre  de  faire  paître 
les  bestiaux  dans  les  cimetières,  et  d'établir 
des  troncs  dans  des  églises  sans  son  autori- 
sation spéciale,  lliid. 

CHINON  (Concile  de  cnTouraine,  Chinu- 
nense,  l'an  1165  ou  1166.  Ce  concile,  que 
Mansi  met  en  1165,  et  Wilkins  en  1166,  eut 
pour  objet  la  réconciliation  de  saint  Thomas 
avec  le  roi  Henri  II.  On  y  lut  les  paroles  tou- 
chantes que  le  prélat  adressa  au  prince. 

CHIOZA  (Synode  diocésain  de),  Ctodiensis, 
les  21,  22  el  23  octobre  1603.  L'évêque  Lau- 
rent Prezati  y  publia  Irente-et-un  chapitres 
de  constitutions  synodales.  Le  onzième  con- 
tient la  défense  laite  aux  ecclésiastiques  de 
mendier  des  rétributions  et  de  donner  des  re- 
pas à  l'occasion  de  leurs  premières  messes. 

CHIOZA  (Synode  diocésain  de),  l'an  1616. 
L'évêque  Paul  Milloti,  entre  autres  règle- 
ments, s'y  réserva  le  pouvoir  de  dispenser  en 
fait  de  restitutions  de  biens  mal  acquis. 

CHIOZA  (Synode  diocésain  de),  les  k,  5  et 
G  juin  16't8.  L'évêque  François  Grasso  y  re- 
nouvela les  statuts  de  ses  prédécesseurs  aux- 
quels il  en  ajouta  quelques  nouveaux. 

CHYPRE  (Concile  de),  Cyprium,  l'an  399, 
ou  401,  selon  Mansi.  Théophile  d'Alexandrie 
ayant  envoyé  la  lettre  synodale  de  son  con- 
cile à  tous  les  évéques,  el  nommément  à 
saint  Epiphane,  qu'il  priait  par  une  lettre 
particulière  d'assembler  tous  les  évéques  de 
l'île  de  Chypre,  ce  saint  assembla  un  concile 
des  évéques  de  cette  jle,  (jui  défendirent  la 
lecture  des  écrits  d'Origène.  Saint  Epiphane 
écrivit  ensuite  aux  évoques,  et  en  parlicu- 
lier  ù  Saint  Jean  Chrysostome,  pour  leur 
faire  part  des  décrets  du  concile  tenu  par  lui, 
les  exhortant  à  en  assembler  eux-mêmes 
d'autres  pour  condamner  la  même  doctrine. 
C'est  tout  ce  que  nous  savons  de  ce  concile, 
dont  les  actes  ne  sont  pas  venus  jusqu'à 
nous.  Socrate  et  Sozomène  nous  apprennent 
qu'ils  contenaient  la  condamnation  des  livres 
d'Origène,  sans  condamner  sa  personne. 

CHYPRE  (Concile  de),  l'an  1260.  Germain, 
évêque  de  Limisso,  ville  autrefois  episcopale 
de  Chypre,  tint  ce  concile  avec  quelques  au- 
tres prélats.  On  y  traita  de  la  manière  d'ad- 
ministrer les  sept  sacrements,  suivant  l'usage 
marqué  dans  les  anciens  conciles  et  les  écrits 
des  saints  Pères.  Léo  AUaChis,  de  synodo 
Photiana;  Mansi,  t.  IL 

CICESTRENSE  {Concilium).  Voy.  Chi- 
chester. 

CIFALU  (Synode  diocésain  de),  Cephalœ- 
ditana,  le  5  août  1618.  Les  statuts  que  l'évê- 
que Martin  Mira  publia  dans  ce  synodo  sont 
divisés  en  cinq  parties,  où  il  traita  succes- 
sivement de  la  foi,  des  sacremcnis,  de  l'en- 
tretien des  églises,  de  la  vie  cléricale  et  des 


561  CLA 

jugements  épiscopaux.  Const.  synod.  diœc. 

CIFAl.U  (Synode  diocésain  de),  l'an  l(i;i;i. 
Les  sl.iluls  publiés  dans  ce  synode  par  l'é- 
véiiuo  Octave  Brancilorti ,  sont,  en  (iticlquc 
sorte,  le  développement  des  statuts  publiés  en 
1618  par  son  piéilécesseur.  Constitut.  stjnnd. 

CIFALU  (Synode  diocésain  de),  Cephœlu- 
densis,  le  20  novembre  1641.  L'évéque  Pierre 
Gorselli  y  publia  un  corps  de  statuts  , 
dans  lesquels  se  trouve  recommandée  la 
prière  publique.  Défense  y  est  faite  d'ouvrir 
aucune  école  sans  l'agrément  de  révè(]ue. 
Cliaque  samedi,  les  entants  seront  instruits 
dans  la  doctrine  cbrétienne,  et  clianteront 
les  litanies  de  la  ^  iergt%  et  chaque  diman- 
che, leur  maître  les  conduira  à  l'église  pour 
y  assister  nu  ca[éch\snu\  Consliluliones synod. 

CILICIE  (Concile  de),  l'an  423.  Ce  concile 
de  la  Cilicie,  province  de  l'Asie  Mineure,  fut 
tenu  contre  les  pélagiens ,  et  particulière- 
ment contre  Julien,  qui  s'était  retiré  chez 
Théodore,  évoque  de  Mopsuesle,  ville  de  la 
même  province,  où  il  composa  ses  huit  li- 
vres contre  saint  Augustin.  Mais  cela  n'em- 
pêcha pas  que  Théodore,  qui  l'avait  reçu 
chez  lui,  ne  le  condamnât,  comme  tous  les 
autres  pélagiens,  dans  ce  concile.  J.  Garnc- 
rius,  oper.  Marti  Mercatoris;  Baiuz.  nov. 
coll. 

CIRTHE  (Concile  de),  ou  Zerl,  Cirthense, 
l'an  305.  On  y  reçut  en  grâce  les  évéques 
qui  dans  la  persécution  avaient  remis  aux 
païens  les  livres  saints,  et  avec  lesquels  un 
concile  de  l'Afrique  proconsulaire,  tenu  l'an- 
née précédente  304,  avait  défendu  de  com- 
muniquer, sous  peine  d'excommunication. 
Rtg-,  Lab.  et  llurd.  t.  I.  Voy.  Aluta. 

CIRTHE  (Concile  de),  l'an  412.  Sylvain, 
évéque  de  Sommes,  et  primat  de  Numidie, 
présida  à  ce  concile  de  Cirthe  ou  de  Zert , 
qui  était  apparemment  dans  le  voisinage  de 
Sommes.  Nous  en  avons  la  lettre  synodale, 
signée  de  Sylvain,  de  A'alentin,  d'Aurèle,  de 
saint  Augustin,  qui  en  est  l'auteur,  et  de  qua- 
tre autres  évéques.  Ce  qui  engagea  saint  Au- 
gustin à  l'écrire,  c'est  que  les  donatistes  fai- 
saient entendre  k  ceux  de  leur  parti  que  le 
tribun  Marcellin,  commissaire  de  l'empereur 
dans  la  conférence  de  Carthage,  n'avait  pro- 
noncé contre  eux  que  parce  qu'on  l'avait 
gagné  à  force  d'argent.  C'est  donc  aux  dona- 
tistes mêmes  que  saint  Augustin  s'adresse 
dans  cette  lettre,  au  nom  du  concile.  II  y 
marque  en  abrégé  ce  qui  s'était  passé  dans 
cette  conférence,  et  met  au  grand  jour  les 
mensonges  des  donatistes.  Rcg.  t.  IV. 

CITTA  NOVA  (Synode  diocésain  de),  le  17 
mai  1644,  par  .lacques  Philippe  Tomasini , 
éyêque  de  cette  ville.  Ce  prélat  y  publia  des 
règlements  compris  en  vingt-trois  chapitres, 
sur  les  sacrements,  les  devoirs  des  cures, des 
chanoines  et  des  autres  clercs,  les  égUses, 
les  confréries,  les  bénéfices,  les  hôpitaux, 
les  sépultures  et  les  legs  pieux.  Sinodo  dioc. 

CLARENDON  (Concile  de),Clarondonensc, 
l'an  1164.  Ce  fut  une  assemblée  de  tout  le 


CI.K 


Bfi2 


royaume  d'Angleterre,  qui  se  tint  le  2.ï  jan- 
vier.On  y  établit  des  maximes  conlorniesaux 
prétentions  du  roi  d'Angtet<'rre,  et  contraires 
aux  libertés  de  l'Eglise,  telles  (jue  celles  qui 
donnaient  au  roi  le  droit  de  faire  poursuivre 
devant  les  juges  séculiers  les  clercs  accusés 
de  vol,  d'homicide,  ou  d'autres  crimes,  afîa 
(ju'ayant  été  convaincus,  ils  fussscnl  dépo- 
sés el  livrés  à  la  cour  laïque.  Saint  Thomas, 
archevèciue  de  Gantorbéry  ,  souscrivit  à 
ces  articles,  (ju'on  appelait  coutumes  rnya^ 
les,  vaincu  par  les  importunités  des  autres 
évéques  el  des  grands  du  royaume;  mais  il 
conçut  ensuite  une  douleur  si  vive  de  sa 
complaisance  ,  qu'il  n'osa  s'approcher  de 
l'autel  sans  avoir  reçu  l'absolution  du  pape. 

CLERMONT  ^'Concile  de)  en  Auvergne, 
Arvcrnense  seu  Clnromonlanum,  l'an  525. 
Gall.  Chr.  t.  IV.  col.  510. 

CLERMONT  (Concile  de),  l'an  535.  Le  8 
novembre  de  l'an  •'i3.'),  qui  était  le  premier 
du  pontificat  d'Agapet,  le  vingt-quatrième 
du  règne  de  Cbildehert,  el  le  second  de  ce- 
lui de  Théodebert,  Honorât,  archevêque  de 
Bourges,  et  plusieurs  évéques  des  Gau- 
les, au  nombre  de  quinze  en  tout,  s'assem- 
blèrent dans  la  ville  de  Clermont  en  Au- 
vergne, du  consentement  de  Théodebert,  à 
qui  cette  ville  obéissait.  Ils  commencèrent  le 
concile  par  prier  à  genoux  pour  la  personne 
du  roi  et  la  prospérité  de  son  règne.  Ensuite, 
après  s'être  fait  lire  les  anciens  règlements, 
ilsenrenouvelèrent  quelques-uns, et  en  ajou- 
tèrent d'autres,  le  tout  au  nombre  de  seize. 

Le  1""^  ordonne  que,  dans  les  conciles,  on 
commencera  toujours  par  ce  qui  regarde 
les  mœurs  et  la  discipline,  avant  de  propo- 
ser aucune  autre  affaire. 

Le  2'  que,  pour  prévenir  l'abus  qui  com- 
mençait à  s'introduire  ,  d'obtenir  les  évê- 
chés  par  la  faveur  des  rois,  celui  qui  désire- 
rait l'épiscopal,  serait  promu  par  l'élection 
des  clercs  et  des  citoyens  et  le  consentement 
du  métropolitain,  sans  employer  la  protec- 
tion des  personnes  puissantes,  sans  user 
d'artifices  ,  ni  obliger  personne ,  soit  par 
crainte,  soit  par  présents,  à  écrire  un  dé- 
cret d'élection;  qu'autrement,  l'aspirant  sera 
privé  de  la  communion  de  l'Eglise  dont  il  a 
voulu  être  évéque,  quoiqu'il  en  fût  digne. 

Le  3°  défend  de  couvrir  les  corps  des 
morts  de  draperies  ou  de  linges  destinés  à 
l'usage  de  l'autel. 

Le  4'  défend  aux  clercs  de  chercher  de 
l'appui  contre  les  évéques  chez  les  puissan- 
ces séculières. 

Le  o'  excommunie  ceux  qui,  poussés  par 
l'avarice, demanderaient  au  roi  les  biens  d'une 
église,  au  préjudice  des  pourvus,  et  déclare 
nul  le  don  qui  leur  en  serait  l'ait. 

Le  G"  renouvelle  la  défense,  déjà  faite  dans 
le  second  concile  d'Orléans,  de  contracter 
des  mariages  avec  les  juifs,  et  cela,  sous 
peine  d'être  privé  de  la  société  el  de  la  table 
des  fidèles,  et  de  la  communion  de  l'Eglise. 

Le  7'  défend  de  couvrir  le  corps  d'un  prêtre 
que  l'un  porte  en  terre  du  voile  qui  sert  d 
couvrir  le  corps  de  Jésus-Christ, de  peur  qu'en 


563 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


SM 


voulant  honorer  les  corps  des  défunts,  on  ne 
souille  Ips  autels. 

Lo  8'  défend  de  prêter  les  ornements  de 
''église  pour  servir  à  la  pompe  des  noces. 

Le  9  défend  de  faire  les  juifs  juges  des 
chrétiens  (n). 

Le  10'  défend  aux  évêques  d'envahir  les 
paroisses  de  leurs  collègues. 

Le  il-  leur  défend  de  recevoir  et  d'ordon- 
ner un  clerc  d'un  aulrc  diocèse,  sans  la  per- 
mission de  son  éiêque. 

Le  12  défend  de  nouveau,  sous  peine  d'ex- 
conimunicalion,  d'épouser  la  veuve  de  son 
l'rère,  la  sœur  de  sa  femme,  sa  cousine  ger- 
maine ou  isïuc  de  germaine,  et  la  veuve  de 
son  oncle  {b). 

Le  13'  prive  de  leurs  dignités  les  prêtres 
et  les  diacres  qui  ont  eu  commerce  avec 
leurs  femmes  depuis  leur  ordination. 

Lo  ik'  veut  qu'on  excommunie  celui  qui 
prive  l'église,  en  quelque  manière  que  ce 
soit,  de  ce  qui  lui  a  été  donné  par  écrit, et 
qui  ne  le  rendra  pas  à  la  première  somma- 
tion de  l'évéquc. 

Le  15'  défend  de  célébrer  les  saints  mys- 
tères dans  les  oratoires  particuliers  aux 
principales  fêtes  de  l'année,  c'est-à-dire  à 
Noël,  à  Pâques  et  à  la  Pentecôte.  Les  prê- 
tres et  les  diacres  qui  ne  sont  pas  attachés  au 
service  de  la  ville  (c),  ou  des  paroisses, 
mais  qui  demeurent  dans  des  maisons  de 
campagiie,  se  rendront  auprès  de  l'évoque, 
pour  célébrer  avec  lui  ces  solennités.  Les 
principaux  des  citoyens  reviendront,  pour 
le  mênio  sujet,  à  la  ville,  sous  peine  d'ex- 
communication. Ce  canon  est  renouvelé  des 
conciles  précédents  ;  et  il  y  a  dans  le  latin, 
Natu  majores,  terme  qui,  aussi  bien  que  ce- 
lui de  «fJHo/w,  signiQe  souvent  les  plus  dis- 
tingués, les  seigneurs. 

Le  16'  renouvelle  les  anciens  règlements 
sur  la  continence  des  prêtres  ri  des  diacres. 
On  leur  défend,  aussi  bien  qu'aux  évêques  , 
non-seulement  d'avoir  chez  eux  des  femmes 
étrangères ,  mais  encore  d'en  laisser  entrer 
jiucune  d;iiis  leur  chambre  ou  dans  leur  ca- 
binet, pas  même  des  servantes  ou  des  vicr- 
g'cs  consacrées  à  Dieu. 

Ces  règienuMits  sont  suivis  d'une  lettre  sy- 
nodale au  roi  ThéoJcbert ,  par  laquelle  les 
évêques  ic  supplient  de  laisser  jouir  paisi- 
blement les  sujets  d'un  autre  prime  des 
biens  qu'ils  ont  dans  son  royaume,  et  même 
d'empêcher  (jue  personne  ne  soit  privé  des 
biens  qui  lui  appartiennent  dans  les  terres 
d'un  autre  roi,  en  lu:  payant  les  tributs  or- 
Jinaires.  Le  partage  du  royaume  de  Clovis 
entre  ses  quatre  lils  Théodoric,  Ciodomir, 
Childeberl  et  Clotaire,  avait  occasionné  cette 
demande.  Honorât  de  Bourges,  qui  avait  pré- 
sidé au  concile,  y  souscrivit  le  premier,  et, 
après  lui,  S.  Gai  de  Clermont,  comme  évê- 

(a)  «  Ce  cinoii  est  remarquable,  dil  le  P.  Thomassin 
{mamiscr.iiiédu.),  en  ce  tiiie  les  Hères  s'ingèreiu  de  ce 
qui  ne  regarda  que  l'élalel  l'aulorilé  du  iiriuee.  »  Sous  ce 
rapport,  en  effet,  cecjnon  est  lrès-remarqual)le,  ainsi  quii 
beaucoup  d'aulres,  et  mérite  d'être  médité  par  messieurs 
les  gallicans. 

(b)  «  Les  degrés  prohibés  pour  le  mariage,  marqués 
daus  ce  cauou,  ue  liassent  pas  le  second ,  consobrimm 


que  du  lieu,  de  même  que  Léonce,  évêque 
d'Orléans,  avait  souscrit  le  second  au  con- 
cile assemblé  en  cette  ville.  Dans  les  autres 
souscriptions,  on  garda  le  rang  de  l'ordina- 
tion, sans  avoir  égard  à  la  dignité  des  siè- 
ges; en  sorte  qu'il  y  cul  des  archevêques 
qui  souscrivirent  après  des  évêques.  Voici 
les  noms  de  quelques-uns  des  Pères  qui  com- 
posaient ce  concile  :  Grégoire  de  Langrcs; 
Hilairc  de  Gaboules  ou  de  Savouls;  Nicet  de 
Trêves;  Daimace  de  Rodez;  Domiticu  d'U- 
trecht  ou  de  Maestricht;  Venant  de  Viviers; 
Hespérius  de  Metz.  D.  Ceillier. 

CLEKMONT  (Concile  de),  l'an  5W  ou  530. 
Ce  concile,  composé  de  dix  prélats,  présidés 
par  Hésychius,  archevêque  de  Vienne,  s'as- 
sembla peu  après  le  cinquième  d'Orléans, 
dont  il  ne  fit  que  reproduire  seize  canons. 
Comme  nous  découvrons,  dil  l'un,  que  beau- 
coup de  gens  remettent  en  servitude  ceux 
qui,  selon  la  coutume  du  pays,  ont  été  af 
franchis  dans  les  églises,  nous  ordonnons 
que  chacun  reste  en  possession  de  la  liberté 
qu'il  a  reçue  ;  et  si  cette  liberté  est  attaquée, 
que  la  justice  soit  défendue  par  les  Eglises. 
Les  autres  portent  :  Queles  prisonniers  soient 
visités,  chaque  dimanche,  par  l'archidiacre 
ou  un  préposé  de  l'église,  afin  qu'il  soit 
pourvu  a  tous  leurs  besoins.  Que  le  voile  ne 
soit  donné  aux  vierges  qui  entrent  au  mona- 
stère par  la  volonté  de  leurs  parents  ou  par 
la  leur  propre,  qu'après  trois  ans  d'épreu- 
ves. Qu'un  évêque  qui  apprend  qu'il  y  a  des 
lépreux,  tant  sur  son  territoire  que  dans  la 
ville,  leur  fournisse  tout  ce  qui  leur  est  né- 
cessaire dans  leur  malheur. Qu'un  mailre  ([ui 
n'aurait  pas  tenu  à  son  serf  le  serment  qu'il 
lui  aurait  donné  pour  le  faire  sortir  de  l'église 
(les  églises  jouissaient  alors  du  droit  d'asile), 
soit  excommunié.  Que  si  le  serf  ne  veut  pas 
sortir  sur  la  parole  de  son  maître,  celui-ci 
pourra  employer  la  force,  afin  que  l'église 
ne  soufl're  pas  de  dommage  ou  de  calomnie, 
comme  si  elle  retenait  les  serfs  contre  la 
jusle  volonté  des  maîtres.  Si  le  maître  est 
païen  ou  hérétique,  il  devra  présenter  des 
chrétiens  dignes  de  confiance,  qui  jurent 
pour  lui.  Qu'il  ne  soit  permis  à  personne 
d'acquérir  l'épiscopat  par  des  présents;  mais 
qu'avec  la  volonté  du  roi,  le  maître  élu  par 
le  clergé  et  le  peuple,  ainsi  que  le  prescri- 
vent les  anciens  canons ,  soit  sacré  par  le 
métropolitain,  ou  celui  qu'il  aura  commis  en 
sa  place,  et  les  évêques  provinciaux.  Qu'où 
n'cxcominunie  pas  pour  de  légères  causes. 
Que  les  prêtres  ne  voient  pas,  à  des  heures 
suspectes,  même  leurs  proches  parentes.  Que 
les  évêqui  s  ne  fassent  pas  des  ordinations 
dans  un  diocèse  vacant  par  la  mort  de  son 
évêque.  Sirin.  Conc.  Gall. 

CLER.MONT  (Concile  de),  l'an  5S7,  ou  en- 
viron. Saint  Sulpice,    archevêque   de  Bour- 

sobrinamve  :  ces  doux  mots  ne  sont  que  la  même  chose,  et 

ne  uiar(iuent,  (jue  le  même  degré.  »  Tlwmass.  ibid.  Nous 
prrléÉ'ous  la  version  de  D.  Ceillier. 

(c)  Qui  iirquc  in  ciriuile.  neqne  in  parocliiis  canoniciis 
esse  diyuosclliir,  sed  in  villutis  linbilans.  Il  est  bon  de  re- 
marquer ici,  t°  le  mol  canonicus  ;  2°  les  grandps  solennités 
marquées;  j°  rhoiiueur  qu'on  doit  aux  évêques.»  Tliom. 
ibid. 


SOS  CLE 

ges,  qui  présidait  à  ce  concile,  (eriniiia,  de 
concert  avec  les  autres  prél.ils,  le  dilTérenJ 
survenu  entre  Innocent,  évtjque  de  Hodez, 
et  Ursicin,  évéquc  de  Caliors,  loucbanl  la 
juridiction  de  quel(|ucs  paroisses,  qui  lurent 
adjugées  au   premier.    Iteij.   \IU;  Pntji,  U. 

CLEKMONT  (Concile  de),  tenu  l'an  1077 
p-irlelégatHugues  de  Uic  :  des  évèquessimo- 
niaques   y  lurent  déposés.  Mansi,  «oni.  II. 

CLERMONT  (Concile  de)  .  l'an  1093.  Le 
pape  Urb.iin  II  convoqua  ce  concile  au  mois 
de  novembre,  pour  consommer  l'affaire  de 
la  croisade  ou  de  l'expédition  pour  la  déli- 
vrance de  la  terre  sainte,  qu'il  avait  pro- 
posée d.ins  le  concile  de  Piaisance.  11  s'y 
trouva  treize  archevêques,  deux,  cent  vingt 
évêqucs,  et  un  grand  nombre  d'abbés.  On  y 
publia  la  croisade  contre  les  infidèles,  et  l'on 
y  excommunia  le  roi  Philippe,  à  cause  de 
son  mariage  incestueux.  On  y  fit  ensuite  les 
trente-deux  canons  suivants. 

1.  La  paix  ou  la  trêve  de  Dieu  sera  gardée 
tous  les  jours  envers  les  clercs,  les  moines  et 
les  femmes  ;  quant  aux  autres  personnes,  ou 
sera  tenu  de  la  garder  envers  elles,  au  moins 
le  jeudi ,  le  vendredi ,  le  samedi  et  le  diman- 
che (n). 

2.  La  croisade  tiendra  lieu  de  toutes  sortes 
de  pénitence  aux  croisés  qui  feront  le  voyage 
de  Jérusalem,  par  un  pur  motif  de  dévotion, 
et  non  pour  acquérir  de  la  gloire  ou  des  ri- 
chesses. 

3.  On  ne  donnera  les  doyennés  et  les  ar- 
chiprêlrés  des  églises  qu'à  des  prêtres,  et  les 
archidiaconés  qu'à  des  diacres. 

k.  Les  ccclésiasliques  ne  porteront  point 
les  armes. 

5.  On  ne  choisira  point  de  laïques  pour 
évêques,  et  ceux  que  l'on  choisira  seront 
au  moins  sous-diacres. 

6.  On  n'achètera  ni  prébendes  ni  autres 
bénéfices  ;  et  ceux  qui  les  auront  achetés 
seront  tenus  de  lus  remettre  entre  les  mains 
de  l'évoque. 

7.  Les  autels  qui  ont  été  donnés  à  des  con- 
grégations de  moines  ou  de  chanoines,  re- 
tourneront, après  la  mort  de  ceux  qui  les 
auront  donnés,  à  la  disposition  des  évêques, 
s'ils  ne  leur  ont  été  confirmés  par  leurs  let- 
tres. 

8.  Défense  de  rien  exiger  pour  le  droit  de 
sépulture. 

9  et  10.  Les  clercs  garderont  le  célibat,  et 
n'auront  ciicz  eux  d'autres  femmes  que  celles 
que  les  canons  leur  permettent. 

11.  Les  enfants  des  concubines  des  clercs 
ne  seront  promus  ni  aux  ordres  ni  aux  béné- 
fices, s'ils  n'ont  embrassé  la  vie  monastique 
ou  canonique. 

12,  13  et  14.  On  condamne  la  pluralité  des 
bénéfices,  soit  dans  une  même  église ,  soit 
dans  des  églises  différentes. 

15.  Défense  de  recevoir  l'investiture  des 
bénéfices  de  la  main  des  laïques. 

{a)  L'Eglise,  ne  pouvant  e\;lirpcr  tout  d'un  conp  le  fu- 
neste usage  des  guerres  particulières,  introduit  par  la 
barbarie  de  nos  ancêtres,  le  modérait  autiuit  qu'elle  [lou- 


CLR 


888 


10.  Défense  aux  rois  et  aux  princes  de 
donner  l'investiture  des  bénéfices. 

17.  Défense  aux  évoques  et  aux  prêtres  de 
prêter  le  serment  de  fidélité  aux  rois,  ou  à 
aucun  laïque. 

18.  Défense  aux  laïques  d'avoir  des  cha- 
pelains indépendants  de  l'évêquc. 

1!)  et  20.  Défense  aux  mêmes  laïques  de 
retenir  les  dîmes  et  les  autels,  c'est-à-dire 
les  églises. 

21  et  22.  Défense  de  donner  l'absolution  à 
ceux  qui  ont  le  bien  d'auirui ,  s'ils  ne  le 
restituent,  et  à  ceux  qui  sont  dans  l'habitude 
du  péché  mortel. 

23.  Défense  aux  chrétiens  de  manger  de  la 
chair,  depuis  le  jour  des  Cendres  jusqu'à 
Pâques. 

2k.  Les  ordinations  doivent  se  faire  aux 
quatre-teraps  et  le  samedi  de  la  troisième 
semaine  de  carême  ;  et  alors  ,  on  prolongera 
le  jeûne  jusqu'à  vêpres,  et  même,  s'il  est 
possible,  jusqu'au  lendemain  ,  afin  qu'il  pa- 
raisse davantage  que  l'on  fait  l'ordination  le 
dimanche. 

25.  On  n'admettra  point  aux  ordres  les 
enfants  des  prêtres,  des  diacres  et  des  sous- 
diacres,  s'ils  ne  sont  moines  ou  chanoines 
réguliers. 

20.  On  poussera  le  jeûne  du  samedi  saint 
jusque  vers  la  nuit. 

27.  Les  quatre-temps  du  printemps  seront 
toujours  la  première  semaine  de  carême  ;  et 
ceux  de  l'été,  la  semaine  de  la  Pentecôte. 

28.  Tous  ceux  qui  comnmnieront  à  l'autel 
recevront  séparément  le  corps  de  Jésus- 
Christ,  et  son  sang  de  même,  s'il  n'y  a  quel- 
que nécessité  ou  quelque  précaution  qui 
oblige  de  faire  autrement. 

L'usage  s'étant  introduit  de  tremper  dans 
le  précieux  sang  l'hostie  qu'on  donnait  à 
communier  à  chaque  fidèle,  le  concile  corri- 
gea cet  abus,  en  ordonnant  qu'à  l'avenir  on 
recevrait  séparément  les  deux  espèces.  11 
autorisa  en  même  temps  la  coutume  de  ne 
communier  que  sous  l'espèce  du  pain  ,  en 
prévoyant  les  cas  où  il  y  aurait  nécessité  ou 
prudence  à  le  faire  ;  c'est  le  sens  de  ces  mots, 
nisi  per  ncccssitalcm  et  per  cautelam. 

29  et  30.  Si  quelqu'un,  étant  poursuivi  par 
son  ennemi,  se  sauve  auprès  d'une  croix,  il 
y  sera  aussi  en  sûreté  que  s'il  s'était  sauvé 
dans  une  église,  et  on  ne  le  mettra  entre  les 
mains  de  la  justice  qu'après  qu'elle  aura 
promis  qu'elle  n'attentera  ni  à  sa  vie ,  ni  à 
ses  membres.  De  là  sans  doute  est  venu  l'u- 
sage de  planter  beaucoup  de  croix  sur  les 
grandes  roules. 

31.  Ou  excommunie  les  laïques  qui  s'em- 
pareront des  biens  de  l'Eglise. 

32.  Ceux  qui  arrêteront  ou  mctlront  en 
prison  un  évêque  seront  infâmes  pour  tou- 
jours, et  il  ne  leur  sera  plus  permis  de  porter 
des  armes. 

Le  pape  Urbain  ordonna  aussi,  du  con- 
sentement des  Pères  du  concile ,  que  les 
clercs  récitassent  à  l'avenir  le  petit  olGce  de 

vait,  en  exigeant  de  ces  ùmes  faniuclies,  avant  rexécutlon 
de  tours  projets  sanguinaires,  au  moins  vingt-quatre  heu- 
res de  réne\ioii. 


S67 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


508 


!a  sainte  Vierge  ,  qui  élait  en  usage  parmi 
les  ermites  institués  par  saint  Pierre  Damien. 
Il  régla  encore  que  le  sameiii  serait  spécia- 
lement consacré  à  la  sainte  Vierge,  et  qu'où 
en  ferait  l'office  ce  jour-là. 

La  prirnatie  fui  confirmée  au  siège  de  Lyon 
dans  ce  même  concile  sur  les  quatre  provin- 
ces de  Lyon,  de  Rouen,  de  Sens  et  de  Tours, 
et  les  droits  de  métropolitain  furent  assurés 
à  l'archevêque  de  Tours  sur  toute  la  Breta- 
gne, dont- une  partie  s'y  élait  soustraite  de- 
puis deux  ou  (rois  siècles,  en  reconnaissant 
pour  sa  métropole  le  siège  de  Dol. 

CLEU.MONT  ^Concile  dt),  l'an  1096,  sur  la 
discipline    monastique.    Baluz.    Mise.  \U. 

CLEllMONT  (Concile  de),  l'an  1110,  tenu 
parle  légal  Richard,  évêque  d'Albano.  On  y 
excommunia  ceux  qui  se  rendirent  coupa- 
bles de  vexations  envers  l'église  de  Mauriac. 

GLERMONT  (Concile  de),  l'an  1130.  Le 
pape  Innocent  II,  assisié  de  quelques  cardi- 
naux, de  huii  archevêques  avec  leurs  suf- 
fragants,  et  de  plusieurs  abbés ,  tint  ce  con- 
cile au  mois  de  novembre.  On  traita  d'abord 
de  la  foi  catholique,  ensuite  de  la  réforma- 
lion  des  mœurs,  puis  de  l'obéissance  que  Ion 
devait  au  pape  Innocent  II.  Tous  la  lui  pro- 
mirent ;  après  quoi  on  lut  publiquement  les 
treize  canons  suivants,  qui  ne  se  trouvent 
point  dans  les  Collections  ordinaires  des 
conciles  ,  mais  seulement  dans  le  septième 
tome  des  Mélanges  de  Baluse. 

1.  Quiconque  aura  été  ordonné  par  simo- 
nie ,  sera  privé  de  son  office  ;  et  tous  ceux 
qui  auront  élè  promus  par  argent  à  quelque 
bénéfice  ou  à  quelque  dignité  ecclésiastique, 
en  seront  dépossédés  et  notés  d'infamie.  ' 

2.  Les  èvèques,  de  même  que  tous  les  au- 
tres clercs,  s'appliqueront  à  plaire  à  Dieu  et 
aux  hommes  par  la  modestie  de  leurs  habits. 

3.  Suivant  le  décret  du  concile  de  Chalcé- 
doine,  les  biens  de  l'èvêque  défunt  seront 
réservés  à  son  successeur,  et  remis  entre  les 
mains  de  l'éconoine  de  l'église;  défense  à 
tout  autre  de  s'en  emparer,  sous  peine  d'ex- 
communication. La  même  choseest  ordonnée 
à  l'égard  des  biens  des  prêtres  et  des  autres 
clercs. 

4.  Celui  qui  ,  après  avoir  été  ordonné 
sous-diacre,  se  mariera  ou  prendra  une  con- 
cubine, sera  privé  des  fonctions  de  son  ordre, 
et  de  son  bénéfice,  s'il  en  a. 

5.  Défense  aux  moines  et  aux  chanoines 
réguliers  de  faire  au  barreau  les  fonctions 
d'avocat,  et  d'exercer  la  médecine. 

6.  On  obligera  les  laïques  qui  tiennent  des 
églises  de  les  remettre  aux  évêqucs  ,  sous 
peine  d'excommunication  contre  les  rebelles. 

7.  Aucun  ne  pourra  être  fait  archidiacre 
qu'il  ne  soit  diacre;  ni  doyen  ou  prévôt  qu'il 
ne  soit  prêtre. 

8.  On  renouvelle  les  règlements  touchant 
l'observation  de  la  trêve  de  Dieu  en  certains 
jours  de  lu  semaine;  savoir,  depuis  le  cou- 
cher du  soleil  du  mercredi ,  jusqu'au  lever 
du  soleil  le  lundi;  et  en  certains  temps  de 
l'année,  comme  en  avent  et  en  carême,  dans 


les  octaves  de  Noël  et  de  l'Epiphanie,  et  de- 
puis la  Quinquagésime  jusqu'à  la  Pentecôte. 

9.  On  condamne  avec  exécration  les  tour- 
nois et  les  autres  spectacles,  où  des  cheva- 
liers ,  pour  faire  preuve  de  leur  valeur,  se 
battaient  à  mains  armées.  On  ordonne  d'ac- 
corder la  pénitence  et  le  viatique  à  celui  qui, 
étant  blessé  à  mort,  les  demandera. 

10  et  11.  On  prononce  analhème  contre 
ceux  qui,  à  l'instigation  du  démon,  frappe- 
ront des  clercs  ou  des  moines;  et  l'on  défend 
de  s'emparer  des  bénéfices  par  droit  de  suc- 
cession, sous  peine  de  privation  de  ces  béné- 
fices dont  on  se  sera  ainsi  emparé. 

12.  Le  concile  observe  que  les  mariages 
incestueux  ne  sont  pas  seulement  contre  les 
lois  de  l'Eglise,  mais  encore  contre  les  lois 
civiles,  qui  déclarent  infâmes  les  enfants  nés 
de  tels  mariages. 

13.  On  excommunie  les  incendiaires,  et  on 
leur  impose  en  outre  pour  pénitence,  d'être 
pendant  un  an  au  service  de  guerre ,  à  la 
terre-sainte  ou  en  Espagne.  Anal,  des  Conc. 

GLERMONT  (Concile  de) ,  l'an  1295,  pour 
subvenir  aux  besoins  de  l'Etat.  Dom  Mar- 
tène  {Thés.  t.  IV)  dit  bien  que  ce  concile  fut 
convoqué,  de  même  qu'un  autre  à  Paris  l'an- 
née suivante  1296,  mais  il  n'ajoute  pas  qu'ils 
eurent  lieu.  L'Art  de  vérifier  les  dates,  p  225. 

GLERMONT  (Synode  de) ,  l'an  1538,  sous 
GuillaumeDuprat.Ceprèlaty  publia  un  corps 
de  statuts  relatifs  à  la  tenue  des  synodes ,  à 
l'administration  des  sacrements,  aux  excom- 
munications et  aux  absolutions  ,  aux  testa- 
ments et  aux  sépultures,  aux  églises  et  aux 
cimetières  ,  aux  instructions  à  donner  au 
peuple,  et  à  la  célébration  des  fêtes. 

GLERMONT  (Synode  de),  le  21  octobre 
1599.  Des  statuts  y  furent  publiés  par  l'èvê- 
que François  de  la  Rochefoucault. 

GLERMONT  (Synode  diocésain  de),  l'an... 
sous  Jacques  d'Amboise.  Ce  prélat  y  publia 
divers  statuts  ,  dont  voici  les  plus  remar- 
quables. 

On  baptisera  sous  condition,  après  leur 
avoir  fait  les  onctions  de  l'huile  sainte  et  du 
chrême  ,  les  enfants  déjà  baptisés  par  des 
laïques  en  cas  de  nécessité  ;  et  on  pronon- 
cera en  français  la  formule  conditionnelle  , 
pour  que  les  laïques  ne  croient  pas  que  quel- 
qu'un puisse  être  baplisé  deux  fois. 

On  n'obligera  personne  sous  peine  d'ex- 
communicalion  à  se  faire  confirmer. 

Nous  défendons  de  célébrer  la  messe  deux 
fois  dans  le  même  jour,  si  ce  n'est  le  jour  de 
Noël,  ou  à  l'occasion  d'un  enterrement,  ou 
enfin,  avec  notre  agrément  ou  celui  de  noire 
vicaire  général,  pour  satisfaire  la  dévotion 
de  quelque  personne  de  grande  distinction 
qui  arriverait  après  la  messe  dite.  Mais,  quel 
qu'en  soit  le  motif,  on  ne  pourra  dire  une 
seconde  messe,  qu'autant  qu'on  sera  à  jeun, 
et  qu'on  se  sera  abstenu  de  prendre  les  ab- 
lutions à  la  première. 

Défense  ,  sous  peine  d'amende  ,  de  dire  la 
messe  dans  un  lieu  profane  ,  à  moins  d'y 
être  autorisé  par  le  saint-siège,  par  nous  ou 
par  notre  vicaire  général.  Aucun  prêtre, 


6C9  CLE 

inéinc  en  cas  de  nécessité,  ne  devra  se  per- 
iiiellre  de  dire  la  messe  avant  d'avoir  récite 
matines  ot  prime. 

Pour  éviter  li;  danger  de  présenter  1  eau  a 
la  place  du  vin  dans  le  saini  sacrilne  ,  nous 
conseillons  d'y  employer  le  vin  rouge  de 
préférence. 

Le  prêtre  ou  le  diacre,  vêtu  d  un  surplis  , 
lavera  les  corporaux  dans  un  vaisseau  pro- 
pre et  destiné  à  cet  usage,  et  il  jettera  dans 
la  piscine  l'eau  qui  aura  servi  à  les  laver. 

Nous  défendons  les  danses  dans  les  églises 
et  les  cimeiières,  même  sous  préleste  de  con- 
fréries ou  de  noces  ;  et  nous  faisons  défense 
aux  juges  séculiers  d'instruire  des  procès 
dans  ces  mêmes  lieux. 

Nous  ordonnons  à  tous  les  curés  de  renou- 
veler de  mois  en  mois  les  saintes  espèces  , 
et  de  garder  sous  clef  les  saintes  huiles,  sans 
les  confier  à  d'autres  qu'à  des  prétics  qui 
leur  soient  bien  connus. 

La  bénédiction  nuptiale  ne  doit  jamais  se 
réitérer  dans  les  secondes  noces  ,  à  moins 
que  ce  ne  soit  l'homme  qui  se  remarie  et 
non  la  femme. 

Les  curés  et  les  prêtres  de  notre  diocèse 
pourront  se  choisir  eux-mêmes  leurs  con- 
fesseurs, qui  les  absoudront  de  leurs  péchés, 
de  ceux  du  moins  qui  ne  nous  sont  pas  ré- 
servés. 

Les  confesseurs  n'imposeront  des  aumô- 
nes pour  pénitence  à  ceux  qui  se  confesse- 
ront de  vols  ou  de  rapines,  qu'après  que  la 
restitution  du  capital  aura  d'abord  été  faite  ; 
ils  ne  recevront  rien  de  leurs  pénitents,  pas 
même  sous  prétexte  que  ceux-ci  ne  sau- 
raient à  qui  adresser  leur  restitution,  mais 
ils  nous  les  renverront  à  nous-mêmes,  pour 
que  nous  en  décidions  ce  qui  sera  le  plus  à 
propos. 

Les  clercs  engagés  dans  les  ordres  sacrés 
s'abstiendront  de  tout  commerce  ,  et  surtout 
de  tous  contrats  usuraires  ou  suspects 
d'usure  ;  ils  ne  se  feront  point  marchands  de 
chevaux  ou  d'autres  animaux,  ni  de  vin,  de 
blé  ou  de  toute  autre  mercerie.  Ils  n'accep- 
teront aucun  emploi  séculier,  tel  que  celui 
de  receveur,  de  juge,  de  procureur  ou  de 
notaire. 

Nous  défendons  aux  curés  et  aux  vicaires 
de  notre  diocèse  de  permettre  des  quêtes  , 
ou  d'autoriser  des  religieux  mendiants  à 
prêcher  ou  à  confesser  dans  leurs  églises  , 
sans  notre  agrément  ou  celui  de  notre  vi- 
caire général. 

On  publiera  au  prône  tous  les  dimanches 
la  défense  d'invoquer  le  nom  du  diable,  sous 
peine  d'excommunication. 

Tous  les  ecclésiastiques  qui  ne  se  ren- 
dront pas  au  synode  seront  considérés  par 
nous  comme  contumaces,  à  moins  que  dans 
le  mois  ils  ne  nous  présentent  leurs  motifs 
d'excuse. 

CLiîllMONT  (Synode  diocésain  de),  tenu 
le  11  juin  lC20.L'évêque  Joachim  JJ'Estaingy 
publia  un  corps  de  statuts  ,  dont  voici  quel- 
ques dispositions  :  «  Les  ecclésiastiques  se 
confesseront  dans  la  sacristie....  Il  n'y  aura 
aucuns  armoires  dans  les  autels.... 


CLI 


ri70 


€  Chaque  autel  aye  quelque  image  sainte 
en  bosse  ou  en  plalte  peintun;  s'il  est  pos- 
sible ,  pour  le  moins  que  les  images  soient 
entières  et  ne  soient  point  rompues  ni  indé- 
centes, cl  qu'elles  se  r.ipporlcnl  à  la  d'gnilé 
de  celui  qu'elles  représentent....  » 

«  Aux  plus  pauvres  égli-es  parrochiales  il  y 
doit  avoir  pour  le  moins  trois  cbazubles,  nnr 
rouge,  l'autre  blancheet  la  troisième  noire .. .  >• 

«  11  y  aura  aussi  trois  devant  d'autels  de 
même  couleur  que  les  chazubles,  et  trois 
aubes  avec  les  manches  étroites,  et  deux 
cordons  ou  ceintures;  outre  ce,  un  pluvial 
(une  chape) ,  et  pour  les  morts  un  drap  noir 
avec  une  grande  croix  blanche  au  milieu.  » 

CLIÎU.MONT  (autres  Synodes  de).  F.  Sainte- 
Marie  DE  ClERMONT. 

CLIGHY  (Concile  de),  Clippiacense ,  l'an 
628,  62'j  ou  653.  Clicliy  est  un  petit  village 
près  de  Paris,  où  les  rois  de  France  avaient 
autrefois  une  maison  de  plaisance.  Il  s'y  est 
tenu  plusieurs  conciles,  dont  le  premier  est 
celui-ci.  Ce  fut  une  assemblée  mixte  ,  com- 
posée des  grands  du  royaume  et  des  évêques, 
pour  régler  tout  ce  qui  pouvait  contribuer 
à  la  tranquillité  de  l'Etat  et  à  l'utilité  de 
l'Eglise.  Elle  commença  le  26  mai,  sous  le 
roi  Dagobert  1'',  la  première  année  qu'il 
commença  à  régner  seul.  Le  Gallia  Cliri- 
sliana  ,  tom.  I,  pag.  39ii-,  met  ce  concile  en 
625,  ex  Flodoardo  ;  mais  le  docte  Mansi  le 
rejette  absolument  comme  supposé,  et  croit 
qu'il  n'est  autre  que  celui  qui  se  tint  vrai- 
ment à  Clichy,  l'an  653,  dans  lequel  le  roi 
Clovis  H  ,  Beroalde  son  référendaire ,  et 
vingt-quatre  évêques  signèrent  le  privilège 
de  l'abbaye  de  Saint-Denis,  le  22  juin.  Voici 
les  raisons  qu'il  en  donne  : 

1°  Le  P.  Sirmond  remarque  que  dans  les 
anciens  gestes  du  roi  Dagobert  I",  on  attri- 
bue à  ce  prince  le  discours  qu'Aimoin  assure 
avoir  été  prononcé  au  concile  de  (^.lichy  par 
le  roi  Clovis  IL  2°  Ce  prétendu  concile  de 
Clichy,  de  l'an  628,  est  daté  de  la  cinquième 
année  du  roi  Dagobert.  Or,  ce  prince  ne 
commença  à  régner  seul  qu'en  628,  après  la 
mort  de  son  père  Clotaire  1!  ;  et  alors  il  no 
commença  pas  une  nouvelle  époque  de  sou 
règne,  mais  il  retint  l'ancienne,  comme  l'ob- 
serve le  P.  Le  Gointe,  dans  ses  Annales  des 
Francs  ;  d'où  vient  qu'il  ne  put  convoquer 
aucune  assemblée  à  Clichy  la  cinquième  an- 
née de  son  règne,  puisqu'il  n'était  alors  que 
roi  de  Metz  ,  et  non  pas  de  Paris  ,  et  par 
conséquent  qu'il  n'avait  aucun  pouvoir  à 
Clichy.  3°  Presque  tous  les  évêques  que  l'on 
suppose  avoir  assisté  au  concile  du  Clichy  de 
l'an  628  ,  se  trouvent  souscrits  au  di[)lônie 
du  roi  Clovis  II,  donné  dans  le  concile  de 
l'an  653  ,  tenu  au  même  endroit.  Or,  est-il 
croyable  que  les  mêmes  évêques  en  si  grand 
nombre  ,  se  soient  trouvés  à  deux  conciles 
séparés  l'un  de  l'autre  par  l'espace  de  vingt 
ans'.'i  Landri,évê(]uede  Paris,  qui  ne  monta 
sur  le  siège  épiscopal  de  cette  ville  qu'on  ti53. 
comme  le  remarque  le  père  Piigi ,  se  Irouvc 
souscrit  au  prétendu  concile  de  Clichy  du 
l'an  628  ;  ce  qui  prouve  que   ce  prétendu 


t571 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


573 


concile  ne  peut  être  que  celui  de  l'an  653. 
Manai,  tom.  I,  col.  kT.i. 

CLICHY  (Concile  de) ,  Clippiacense  ,  l'an 
027.  Ce  concile  fut  composé  dévêques  et  de 
gr.inds  convoqués  par  Clolaire. 

Il  s'occupa  do  la  paix  publique  et  de  la 
(iiscipliiic  ecclésiasliciue.  Les  actes  en  sont 
pLM-ilus.  Mas.  L.  Ce  concile  est  sans  dnute  le 
même  que  le  précédent.  La  même  observa- 
lion  paraît  applicable  à  l'arlicle  suivant. 

CLICHY  (Concile  de),  l'an  633.  Ce  concile 
fut  composé  d  évêques  et  de  grands  convo- 
qués par  Dagobert  ;  il  traita  des  fugitifs  , 
et  de  l'asile  de  l'église  de  Saint-Denis.  Hist. 
de  la  civil,  en  France,  t.  III,  p.  395. 

CLICHY  (Concile  de)  l'an  t;36.  Ce  concile  se 
tint  le  1"  mai.  Saint  Agile,  ou  TEgile,  y  fut  éta- 
bli premier  abbé  du  monastère  de  Rebais,  nou- 
vellement fondé  par  saint  Eloi  dans  le  diocèse 
de  Soissons.  D.  Mahill.  Sœc.  II  ;  Annal. Bened. 
CLICHY  (Concile  de),  l'an  653.  Voy.  plus 
haut,  à  l'an  623. 

CLICHY  (Concile  de),  vers  l'an  659  :  c'est 
le  même,  selon  Mabillon,  que  celui  de  l'an 
653.  On  y  confirma  le  privilège  d'exemption 
accordé  par  le  roi  au  monastère  de  Saint- 
Denis.  L'évêque  Bobon  de  Digne  s'y  trouvait 
présent.  Not.  Eccl.  Din.  p.  133. 
CLIFF.  y 01).  Cloveshou. 
CLIPPIACENSIA  i  Concilia).  V.  Clichy. 
CLOVESHOO  (Concile  de)  ou  Gliffe,  Clo- 
veshoviense,  l'an  74-2.  Ce  concile  fut  nom- 
breux. Ethelbald,  roi  des  Merciens ,  y  as- 
sista, et  Culhbert ,  archevêque  de  Cantor- 
béry,  y  présida.  On  y  fit  un  examen  fort 
exact  de  toutes  les  choses  nécessaires  à  la 
religion  :  on  y  traita  du  symbole  reçu  en 
Angleterre  dès  la  naissance  du  christia- 
nisme, et  l'on  y  confirma  les  privilèges  et  les 
immunités  de  l'Eglise.  Anglic.  t.  I,  p.  86. 
CLOVESHOU  (Concile  de)  en  Angleterre, 
Cloveshoviense  ,  l'an  74-7.  Cuthbert ,  arche- 
vêque de  Cantorbéry,  tint  ce  concile  vers  le 
commencement  de  septembre  de  l'an  7i7  ;  il 
s'y  trouva  un  autre  évêque  de  la  nation 
anglaise.  Ethelbald,  roi  des  Merciens,  y 
assista  en  personne  avec  les  seigneurs  du 
royaume.  On  y  lut  la  lettre  de  saint  Boni- 
face  à  l'archevêque  Culhbert,  et  les  deux 
lettres  du  pape  Zacharie  à  tous  les  habitants 
de  la  Grande-Bretagne  ,  pour  les  engager  à 
réformer  leurs  mœurs  ;  et  les  évêques  ayant 
conféré  entre  eus  sur  la  nécessité  de  s'ac- 
quitter des  devoirs  de  leur  ministère  ,  pour 
servir  d'exemple  aux  autres  ,  ils  composè- 
rent les  trente  canons  suivants. 

1 .  «  Les  évêques  s'acquitteront  de  leurs  de- 
voirs et  de  toutes  les  fonctions  de  leur  mi- 
nistère avec  zèle  et  vigilance.  Ils  seront  plus 
occupés  du  service  du  Dieu  que  des  affaires 
séculières,  et  s'appliqueront  à  former  les 
mœurs  des  peuples  confiés  à  leurs  soins,  par 
leurs  instructions  et  par  leurs  exemples.  » 

2.  «  Quoique  séparés  les  uns  des  autres  par 
,    les  limites  de  leurs  diocèses,  ils  seront  unis 

par  les  liens  de  la  paix  et  de  la  charité.  » 

3.  «  Chaque  année  ils  feront  la  visite  de 
leurs  diocèses,  et  travailleront  à  détruire  les 
restes  des  superstitions  païennes.  » 


h.  «  Ils  avertiront  les  abbés  et  les  abbes- 
ses  de  vivre  conformément  à  leur  règle,  et 
de  donner  bon  exemple  aux  moines  et  aux 
religieuses  qui  sont  sous  leur  conduite.  » 

5.  «  Ils  ne  négligeront  pas  les  monastères 
dont  les  séculiers  se  sont  emparés  par  vio- 
lence :  ils  en  feront  la  visite,  s'il  est  néces- 
saire, et  auront  soin  qu'il  y  ait  un  prêtre, 
afin  que  ceux  qui  y  demeurent  ne  manquent 
pas  des  choses  dont  il  est  besoin  pour  le  salut.» 

6.  «  Ils  n'ordonneront  ni  prêtres,  ni  clercs, 
ni  moines,  qu'ils  ne  se  soient  assurés  aupa- 
ravant de  la  probité  de  leur  vie,  de  leur  doc- 
trine et  de  leur  capacité.  » 

7.  «  On  aura  soin,  dans  les  monastères 
tant  d'hommes  que  de  filles,  de  faire  des  lec- 
tures, et  d'y  tenir  des  écoles  pour  l'instruc- 
tion de  la  jeunesse;  afin  que  l'Eglise  puisse, 
dans  ses  besoins,  en  tirer  de  l'utilité.  » 

8.  «  Les  prêtres  quitteront  les  affaires  sé- 
culières pour  s'occuper  entièrement  du  ser- 
vice de  l'Eglise,  de  l'office  de  l'autel  et  du 
culte  divin.  Ils  prendront  soin  de  la  maison 
d'oratoire  et  de  ses  ornements;  s'emploieront 
à  la  lecture,  à  la  prière,  à  la  célébration 
des  messes,  au  chant  des  psaumes;  rendront 
service  aux  abbés  et  aux  abbesses;  corrige- 
ront et  avertiront  ceux  qui  sont  sous  leur 
conduite,  et  les  porteront  à  la  vertu  autant 
par  leurs  exemples  que  par  leurs  discours.  » 

9.  «  Ils  prêcheront  la  parole  de  Dieu,  et 
administreront  les  sacrements  dans  tous  les 
lieux  de  leur  dépendance,  prenant  garde  de 
scandaliser  les  séculiers  ou  les  moines  par  des 
excès  dans  le  vin,  par  trop  d'attachement  au 
luxe  ou  par  quelque  discours  peu  décent.  » 

10.  «  Non-seulement  ils  apprendront  le 
Symbole,  l'Oraison  dominicale,  les  prières 
de  la  messe,  celles  du  baptême  et  les  céré- 
monies qui  s'observent  dans  l'administration 
des  sacrements;  mais  ils  les  expliqueront 
encore  en  langue  vulgaire  à  ceux  dont  ils 
sont  chargés.  » 

11.  «  Les  fonctions  sacerdotales  se  feront 
partout  de  la  même  manière,  et  on  conser- 
vera aussi  l'uniformité  dans  l'administration 
du  baptême.  Ceux  qui  se  présenteront  pour 
le  recevoir  seront  instruits  de  ce  qu'il  faut 
savoir;  et  on  apprendra  à  ceux  qui  servent 
de  parrains  aux  enfants  ce  que  c'est  que  de 
renoncer  au  diable  el  à  ses  pompes,  et  quelle 
est  la  foi  dont  ils  doivent  f  lire  profession.  » 

12.  «  Les  prêtres,  en  s'acquittanl  de  l'office 
divin,  ne  déclameront  point  à  la  manière  du 
théâtre;  mais  ils  chanteront  modestement  et 
simplement,  suivant  l'usage  de  l'Eglise.  Ceux 
qui  ne  peuvent  chanter  se  contenteront  de 
prononcer  en  lisant.  » 

13.  «  On  observera  les  fêtes  de  toute  l'an- 
née le  même  jour  qu'elles  sont  marquées 
dans  le  Martyrologe  romain,  el  selon  le  rit 
de  l'Eglise  romaine.  » 

i'i.  «  Le  dimanche  sera  célébré  partout  de 
façon  qu'il  soit  employé  uniquement  au  ser- 
vice divin.  Tous  les  abbés  et  les  prêtres  de- 
meureront ce  jour-là  dans  leur  église,  pour 
y  célébrer  les  saints  mystères,  à  moins  qu'ils 
ne  soient  obligés  d'en  sortir  pour  des  raisons 
indispensables.  11  en  sera  de  même  des  au- 


67S 


CI.O 


très  fêtes  majcuros,  où  lo  pouple  s'.issomblc 
dans  l'église  poiirenleinlrc  la  parole  de  Dieu.  » 
15.  «  On  chanlera  les  sept  heures  cano- 
niales du  jour  cl  de  la  nuil,  eu  observant 
parloul  une  manière  uniforme  dans  la  psal- 
modie ou  le  chant  des  psaumes  ;  et  on  ne 
mêlera,  dans  la  réi-italioti  des  olïiccs,  aucu- 
nes prières  que  celles  qui  sont  tirées  des 
Kcrilur(  s,  ou  à  l'usage  de  l'Kglise  romaine. 
Aux  prières  que  les  eeelésiasliques  et  les 
moines  ou  religieuses  feront  pour  eux-mê- 
mes, ils  en  ajouteront  pour  les  rois  cl  pour 
tout  le  peuple  rhrélien.  » 

IG.  «  Les  rogations  ou  litanies  seront  faites 
par  le  clergé  et  par  le  peuple,  avec  beaucoup 
de  révérence,  le  riu  avril,  c'esl-à-dire  le  jour 
de  Saint-Marc,  et  trois  jours  avant  l'Ascen- 
sion; en  ces  jours-là  ou  jeûnera  jus(iu'à 
none,  on  célébrera  la  messe,  el  on  portera 
en  procession  la  croix  et  les  reliques  des 
saints,  sans  pouvoir  mêler  à  ces  cérémonies 
des  chants  profanes.  » 

17.  «  La  fêle  de  saint  Grégoire  sera  célébrée 
en  son  jour,  et  celle  de  saint  Augustin,  son 
disciple,  le  2G  mai.  En  ces  deux  jours,  on 
s'abstiendra  d'œuvres  servîtes  ;  et  dans  les 
litanies  on  récitera,  après  le  nom  de  saint 
Grégoire,  celui  de  saint  Augustin,  père  et 
docteur  des  Anglais.  » 

18.  «  Les  jeûnes  des  quatre-temps  s'obser- 
veront au  même  jour  el  en  la  même  manière 
qu'on  les  observe  dans  l'Eglise  romaine;  et 
on  aura  soin  d'en  avertir  le  peuple.  » 

li).  a  Les  moines  seronl  soumis  à  leur  su- 
périeur; ils  vivront  selon  leur  inslilut,  et 
s'hahilleronl  modestement,  sans  rechercher 
dans  leurs  babils  de  vains  ornements  à  la 
façon  des  séculiers.» 

iO.  «  Les  évéques  veilleront  sur  les  mo- 
nastères situés  dans  leurs  diocèses,  pren- 
dront garde  à  ce  qu'on  y  vive  en  paix,  que 
les  moines  s'y  appliquent  au  travail  el  i\  des 
lectures  spirituelles;  (jue  les  séculiers  n'y 
entrent  pas  facilement,  et  que  ces  maisons 
ne  soient  point  des  retraites  de  poètes,  de 
musiciens  et  de  bouffons.  L'entrée  dans  les 
maisons  de  filles  est  principalement  défendue 
aux  laïques;  et  il  est  ordonné  qu'elles  s'ap- 
pliqueront plutôt  à  lire  de  bons  livres  et  à 
chanter  des  psaumes  qu'à  broder  des  étoffes 
de  diverses  couleurs,  pour  servir  à  la  vanité 
des  gens  du  monde.  » 

21.  «  Les  repas  des  religieux  el  des  reli- 
gieuses, de  même  que  ceux  des  ecciésiasti- 
ques,  seront  sobres;  ils  ne  les  commence- 
ront, s'il  est  possible,  qu'après  l'heure  de 
tierce  achevée,  c'est-à-dire,  à  midi,  si  ce  n'est 
en  cas  d'infirmité.  » 

22.  «  On  avertira  les  moines,  les  religieuses 
et  les  clercs  de  se  préparer  sans  cesse  à  re- 
cevoir le  corps  et  le  sang  de  Jésus-Ghrisl  : 
on  reprendra  ceux  qui,  pour  ne  pas  s'en  ap- 
prcchcr,  vivent  mal  ,  négligent  de  confesser 
leurs  péchés  el  de  s'en  corriger.  » 

23.  «  On  exhortera  à  la  fréquente  commu- 
nion, non-senlemeiit  les  entants  qui  n'ont 
pas  encore  perdu  leur  innocence,  mais  aussi 
les  personnes  plus  âgées,  qui  vivent  dans  le 
eélibat  ou  dans  le  mariage,  et  qui  cessent  de 


CLO  B74 

pécher,  de  peur  que,  faute  de  celle  iitnirri- 
lur(î  salutaire,  ils  ne  lotnbcnt  en  délaillauce, 
selon  ces  paroles  de  Jésus-Christ  :  .Si  vous  ne 
mnnr/cz  la  chair  du  Fils  de  V homme,  cl  si  vous  ne 
l'Hvez  sonsanç/,  vousn  aurez  pus  latie  en  vous.» 

24.  «  Les  séculiers  (jui  se  présentent  pour 
recevoir  l'hiibit  monastique,  seront  éprouvés 
avec  d'anlani  plus  de  soin  par  les  supérieurs 
des  monastères,  qu'il  ne  leur  sera  plus  per- 
mis de  les  renvoyer  après  qu'ils  auront  été 
reçus,  si  ce  n'est  pour  des  causes  graves,  au 
jugement  d'un  synode.  » 

25.  «  Les  évéques,  au  retour  d'un  concile, 
en  feront  jinblier  les  décrets  dans  une  as- 
semblée i)arliculière  des  prêtres,  des  abbés 
et  des  prévôts;  et  s'il  arrive  ([u'ils  ne  puis- 
sent remédier  à  certains  abus  de  leurs  dio- 
cèses, ils  en  feront  leur  rapport  dans  le  con- 
cile, en  présence  de  rarchcvé(|ue  et  d(>  tous 
les  autres,  afin  qu'on  y  apporte  remôd(!.  » 

2(>.  Qucl(iues-uns  prétendaient  pouvoir, 
par  des  aumônes,  dioiinuer  ou  conunuer  les 
peines  canoniques  im[)osées  par  le  prêtre 
pour  la  satisfaction  des  péchés.  Le  concile 
condamne  cet  abus  naissant,  el  établit  plu- 
sieurs maximes  sur  l'aumône,  puisées  dans  les 
écrits  des  l'ères,  dont  on  avait  fait  la  lecture. 
Premièrement,  il  défend  de  la  donner  dans  le 
dessein  de  pécher  plus  librement,  ne  fût-ce  que 
dans  des  choses  de  peu  de  conséquence.  En 
second  lieu,  il  ne  veut  pas(]u'on  la  fasse  d'un 
bien  mal  acquis.  Troisièmement,  que  ce  ne 
soit  pas  non  plus  pourdiminuerla  satisfaction 
de  la  pénitence  canonique,  ou  jiour  s'exemp- 
ter du  jeûne  el  des  autres  œuvres  expiatoires 
imposées  pour  des  crimes  par  le  prêlfc  du 
Seigneur.  Il  veut  donc  que  l'aumône  soit  un 
moyen  au  pénitent  d'accélérer  la  correction 
deses  mœurs,  elde  fléchirplusiôl  la  colère  di- 
vine, qu'il  avail  provoquée  par  ses  mauvaises 
actions;  parce  qu'il  doit  savoir  (]ue  plus  il 
s'est  permis  d'actions  défendues,  plus  il  doit 
s'abstenir  de  celles  mêmes  qui  sont  permises; 
et  que  plus  les  maux  qu'il  a  faits  sont  grands, 
plus  aussi  les  fruits  de  ses  bonnes  œuvres 
doivent  être  abondants.  Il  est  bon  de  chanter 
souvent  des  psaumes,  de  fléchir  souvent  les 
genoux  avec  une  intention  droite  et  sincère, 
et  de  faire  tous  les  jours  l'aumône;  mais  il 
ne  faut  pas,  à  cause  de  ces  bonnes  œuvres, 
se  dispenser  du  jeûne  imposé  suivant  les 
règles  de  l'Eglise,  et  il  est  besoin  que  la  chair 
qui,  pour  avoir  eu  (rop  ses  aises,  nous  a 
engagés  dans  le  péché,  soit  affligée  et  mor- 
tifiée par  le  jeûne,  afin  qu'elle  nous  fasse 
obtenir  au  plus  tôt  le  pardon  de  nos   fautes. 

27.  Le  concile  condamnoaussi  ceux  (|ui  s'i- 
maginaient s'acquitter  de  leur  pénitence  par 
d'autres  personnes  qui  chantaient  des  psau- 
mes, ou  qui  jeûnaient  pour  eux.  «  Que  cha- 
cun sache,  dit-il,  que  la  même  chair  (]ui  a 
porté  au  péché  doit  être  punie  selon  la  me- 
sure du  péché,  si  l'on  ne  veut  qu'elle  soit 
punie  dans  le  siècle  futur  par  le  Juge  éter- 
nel. S'il  était  permis  de  satisfaire  pour  ses 
péchés  par  autrui,  les  riches  se  sauveraient 
plus  aisément  que  les  pauvres,  contre  la  i)a- 
role  expresse  de  la  Vérité  :  Il  est  plus  diffi- 
cile qu'un  riche  entre  dans  le  royaume  du  ciel 


S75 


DICT10NN\1UK 


ÀN'CiLES. 


rîTd 


qu'il  ne  Vest  qu'un  chameau  passe  par  le  Irou 
d'une  aiguille.  »  Il  est  dit  dans  le  canon  que 
tiuoique  l'on  n'entende  pas,  en  chantant,  le 
latin  des  psaumes,  on  peut  diriger  son  inten- 
tion aux  demandes  générales  que  l'on  doit 
Faire  a  Dieu  :  ce  qui  prouve  que  l'office  pu- 
blic se  faisait  alors  en  latin  dans  les  églises 
d'Angleterre.  Mais,  comme  les  psaumes  y 
étaient  aussi  traduits  en  langue  saxonne, 
quelques-uns,  dans  leurs  prières  particuliè- 
res, récitaient  les  psaumes  en  cette  langue. 

28.  «  Défense  à  qui  que  ce  soit  d'établir 
des  communautés  plus  nombreuses  que  les 
revenus  ne  peuvent  en  entretenir,  soit  pour 
la  nourriture,  soit  pour  le  vêtement  :  et  aux 
moines  et  aux  religieuses  de  porter  des  ha- 
bits séculiers  et  profanes,  ou  d'affecter  dans 
les  leurs  des  modes  et  des  ornements  contre 
l'usage  de  leur  clat.  Celte  défense  s'étend  éga- 
lement sur  Ses  clercs.  » 

29.  «  Ordre  aux  religieux  et  aux  religieu- 
ses qui  depuis  un  certain  temps  demeurent 
dans  les  maisons  des  laïques  ,  de  retourner 
dans  Us  monastères  où  ils  ont  fait  profession, 
soit  qu'ils  en  suient  sortis  de  leur  plein  gré, 
soit  qu'ils  y  aient  été  conlrainls  par  violence, 
sans  qu'on  puisse  refuser  do  les  y  recevoir.» 

.30.  On  veut  que  ,  dans  toutes  les  églises 
séculières  et  régulii'res ,  on  fasse  tous  les 
jours,  et  à  loulcs  les  heures  canoniques,  des 
prières  non-seulement  pour  les  personnes 
consacrées  à  Dieu  ,  mais  aussi  pour  les  rois, 
pour  les  princes,  pour  tout  le  peuple,  et  que 
l'on  ofl're  des  sacrifices  pour  le  repos  des 
âmes  (les  défunts.  Anglic.  I. 

CLO\  ESHOU  (Concile  de),  l'an  798,  soas 
Alhflard,  an  hcvêquc  de  Cantorbery  ;  cilépar 
Spi'lm m.  Amit .  I. 

CLOVESHOU  (Concile  de),  l'an  800.  Ce 
concile  fut  convoque  par  les  ordres  du  roi 
(Jucnulfe.  Alhelard,  archevêque  de  Cantor- 
bery, y  présida,  à  la  tête  des  évêques,  de» 
ducs  et  des  abbés  de  sa  province.  On  y  con- 
firma la  foi,  telle  qu'on  l'avait  reçue  du  pape 
saint  Grégoire  le  Grand.  On  y  traita  aussi  de 
l'usurpation  des  biens  de  l'église.  Les  actes 
de  ce  concile  sont  datés  anno  adveutus  dccc; 
C'est  la  même  chose  que  l'année  de  l'incar- 
nation./.'eff.  XX; /,a6.  VII; //((/■(/.  lV;.4r!^.I. 

CLOVESHOU  (  Concile  de  ),  l'an  80:î.  Athe- 
lard,  archevêque  de  Cantorbery,  tint  ce  con- 
cile accompagné  de  douze  évéquos,  des  ab- 
bés et  des  prêtres  de  sa  dépendance.  On  y 
renouvela  les  anathèmes  lancés  contre  les 
usurpateurs  des  biens  de  l'église.  L'on  y 
ordonna  aussi  de  conserver  (ous  les  droits  et 
toutes  les  prérogatives  de  la  métropole  de 
Cantorbery,  sans  les  partager  entre  elle  et 
aucune  autre  Eglise.  Ibid.  et  Angl.  \. 

CLOVESHOU  (  Concile  de  ),  l'an  822. 
WullVèdf  ,  archevêqiKï  de  Cantorbery,  pré- 
sida à  ce  concile;  Bernulfe,  roi  des  Mercicns, 
y  assista;  et  l'abbesse  Ccnédrile,  ((ui  s'y  trou- 
va aussi,  fit  enfin  une  paix  sincère  et  solide 
avec  Wiilfiède,  eu  lui  restituant  de  bonne 
Coi  tout  ce  (jue  son  père  le  roi  Queuulfe  avait 
enlevé  à  son  église,  et  en  y  ajoutant  même  du 
sien.  .4(17/.  I. 

CLOVESHOU  (Concile  de),  ran82i  ou 


82'>.  Wulfrèdc,  an  hcvêque  de  Cantorbery, 
présida  à  ce  concile,  et  le  roi  Bernulfe  y 
assista.  Le  décret  synodal ,  daté  du  ;J0  octo- 
bre, fut  souscrit  par  ce  prince,  douze  évo- 
ques, quatre  abbés,  l'abbesse  Cénédritc,  un 
député  du  pape,  et  plusieurs  seigneurs.  Ce 
décret  termine  un  différend  entre  Hébert, 
évcque  de  Worciiesler,  et  les  moines  de  Bar- 
clay, louchant  le  monastère  de  Westbury, 
qui  fut  rendu  à  l'évêque.  licg.  XXI. 

COBLENTZ  (Concile  de) ,'  Confluent inum, 
au  diocèse  de  Trêves,  l'an  860.  Ce  concile,  con- 
voqué le  5  de  juin  860,  eut  pour  but  l'établis- 
sement d'une  paix  solide  entre  les  rois  Louis 
de  Germanie  et  Charles  le  Chauve,  son  frère, 
et  leurs  trois  neveux.  Treize  évêques  et 
trente-trois  seigneurs  furent  chargés  de  dres- 
ser le  serment  que  ces  princes  devaient  se 
faire  mutuellement.  Ils  y  firent  entrer  deux 
articles  remarquables,  et  qui  étaient  intéres- 
sants pour  le  maintien  de  la  discipline  ecclé- 
siastique et  pour  la  tranquillité  des  Etals.  Le 
premier  porte  que,  s'il  arrive  que  quelqu'un, 
étant  excommunié,  ou  ayant  commis  un  cri- 
me qui  mérite  l'excommunication,  change 
de  royaume  pour  éviter  la  pénitence,  ou  qu'il 
emmène  avec  lui  celle  qu'il  aura  enlevée,  ou 
dont  il  aura  abusé,  le  prince  dans  les  Elats 
duiiuelle  coupable  se  sera  retiré  le  contrain- 
dra de  relouriier  à  son  évêque,  pour  recevoir 
ou  accomplir  sa  pénitence. 

Dans  le  second  règlement,  qui  avait  déjà 
été  publié  à  Kpernai  en  8Vo,  il  est  dit  qu'au- 
cun évêque  ne  retranchera  de  la  communion 
de  l'Eglise  un  pécheur,  sans  lui  avoir  fait 
auparavant  les  monilions  prescrites  par  l'E- 
vangile, de  se  corriger  et  de  faire  pénitence; 
que,  dans  le  cas  d'incorrigibililé,  l'évêque 
s'adressera  au  roi  ou  à  ses  officiers  ,  pour 
contraindre  le  pécheur  à  la  pénitence,  et 
que,  si  ce  moyen  devient  inutile,  alors  il  le 
séparera  de  la  communion  ecclésiastique. 
COBLENTZ  (Concile  de),  l'an  922.  Ce  con- 
cile fut  assemblé  par  l'ordre  de  Charles  le 
Simple,  roi  de  France,  et  de  Henri,  roi  de 
Germanie.  Il  s'y  trouva  huit  évêques,  quel- 
ques abbés  et  plusieurs  prêtres.  Hériman  , 
archcvêqui-  de  Cologne ,  et  Hériger  de 
Mayence,  sont  nommés  les  premiers.  On  y 
fil  huit  canons,  dont  le  2' ,  le  3°  et  le  4-'  sont 
perdus. 

Le  premier  fait  défense  de  contracter  ma- 
riage cnlrc  les  parents,  jusqu'au  sixième 
degré  inclusivement 

Le  cinquième  dil  qu'il  est  contre  les  règles 
que  les  laïques  tirent  les  dîmes  des  chapel- 
les qui  sont  à  eux,  ou  dont  ils  sont  patrons, 
pour  en  nourrir  leurs  chiens  et  leurs  con- 
cubines ;  (jue  ces  dîmes  doivent  apparte- 
nir aux  prêlres  préposés  à  la  desserte  de  ces 
églises,  tant  pour  leur  subsistance  que  pour 
les  luminaires,  les  réparations  et  le  soula- 
gement des  pauvres  et  des  étrangers. 

Le  sixième  porte  que  les  moines  obéiront 
en  tout  temps  aux  évêques,  et  leur  seront 
soumis  avec  les  églises  qu'ils  ilesservenl. 

Le  septième  déclare  coupable   d'Iiomicido 

celui  qui  séiluit  un  chrétien  pour  le  vendre. 

Le  huitième  défend  à  quiconque  fait  une 


577 


€0G 


COG 


Kl» 


donation  ,  de  priver  des  dîmes  l'ancienne 
église  (lui  les  avait  tirées  avant  cette  dona- 
ïii.n.  lictj.  l.  XX\  ;  Lab.  t.  IX;  Jlard.  t.  M. 

COBl.KNTZ  (Concile  de),  l'an  1012.  L'em- 
pereur Henri  Il  convoqua  ce  concile  après 
la  Siiint-Martin,  dans  l'intention  d'y  faire 
condamner  Thierry,  évêque  de  Metz,  et  les 
autres  prélals  rebelles,  s'ils  rcl'usaicnt  de 
rentrer  dans  leur  devoir.  Thierry  y  fut  in- 
terdit de  la  céléliralion  de  la  messe  jusqu'à 
ce  qu'il  '•e  fût  juslifié.  Mansi,  t.  I,  coL  12-27. 

COGNAC  (Concile  de),  npiul  Coprinmcum 
scu  Campiiuicum,  l'an  1-238.  Gérard,  arche- 
vêque de  Bordeaux,  assembla  ce  concile  de 
Cognac  en  Angoumois,  le  lundi  d'après  l'oc- 
tave de  Pâques,  et  y  publia  trente-neuf  rè- 
glements. 

t.  On  excommunie  diverses  sortes  de  per- 
sonnes ,  telles  que  celles  qui  font  usage  de 
fausses  lettres  ou  qui  s'adonnent  aux  scien- 
ces vaines  et  superstitieuses. 

2.  On  excommunie  aussi  ceux  qui  font  des 
conspirations  contre  les  ecclésiastiques,  qui 
retiennent  leurs  biens  ou  leurs  personnes,  etc. 

3.  On  excommunie  les  laïques  qui  retien- 
nent des  églises,  des  hôpitaux  ou  des  maisons 
religieuses. 

k  et  5.  On  défend  aux  archidiacres  ,  aux 
archiprélres  et  aux  doyens  d'avoir  des  vicai- 
res, et  aux  curés,  d'être  vicaires  dans  d'au- 
tres églises. 

6.  Chaque  paroisse  aura  son  cachet  parti- 
culier. 

7.  On  ne  citera  personne  devant  des  com- 
missaires du  saint-siége  qu'on  ne  représente 
l'original  des  lettres  de  la  commission  et 
qu'on  n'en  donne  copie. 

8.  Les  évêques  et  autres  juges  ecclésiasti- 
ques ne  lèveront  point  les  excommunications 
portées  pour  des  offenses,  qu'ils  n'obligent  à 
faire  satisfaction. 

9.  Les  évêques  feront  observer  dans  leurs 
diocèses  les  sentences  d'excommunication 
portées  par  leurs  collègues, lorsqu'ils  en  se- 
ront requis  ,  afin  qu'on  refuse  partout  l'en- 
trée de  l'église  aux  excommuniés. 

10.  On  ne  commettra,  pour  juger  des  cau- 
ses de  mariage,  que  des  personnes  habiles  et 
prudentes  ,  qui  examinent  elles-mêmes  les 
témoins  ,  ou  qui  les  fassent  examiner  par 
quelqu'un  qui  sache  les  constitutions  cano- 
niques. 

il.  Les  juges  laïques  qui  obligent  les  ec- 
clésiastiques de  plaider  devant  eux  seront 
excommuniés. 

12  el  13.  Les  moines  et  les  chanoines  régu- 
liers ne  seront  point  avocats  ni  procureurs, 
si  ce  n'est  pour  l'utilité  de  leur  église,  et  du 
consentement  de  leurs  supérieurs.  H  en  sera 
de  même  des  prêtres  séculiers,  si  ce  n'est 
pour  leur  église  ou  pour  soutenir  les  intérêts 
des  pauvres  et  des  misérables, sans  en  retirer 
aucun  salaire. 

14-.  La  cour  donnera  des  avocats  aux  pau- 
vres. 

15.  Si  deux  seigneurs  ont  des  vassaux  qui 
leur  soient  soumis  indistinctement,  on  in- 
terdira ces  vassaux  pour  les  fautes  soit  de 


l'un  soit  de  l'autre  de  ces  deux  seigneurs. 
If).  On  obligera  par  censures  les  seigneurs 
à  reslituer  aux  églises  ce  qu'ils  leur  auront 
lait  perdre  p.ir  leur  f.iiite  durant  le  temps  où 
elles  auront  été  interdites  à  leur  occasion. 

17.  On  excommuniera  les  barons  (|uand 
leurs  crimes  l'exigeront  ;  et  s'ils  demeurent 
un  an  dans  l'excommunication  sans  se  fairo 
absoudre,  on  les  regardera  comme  des  héré- 
tiques. 

18.  Ceux  qui  demeurent  quaranle  jours 
dans  l'excomniunication  seront  condamnés  à 
dix  livres  d'amende  ou  à  quelcjuc  autre  peine 
équivalente. 

1!).  Ceux  qui  prennent  ou  qui  mallrailent 
des  clercs  seront  privés  du  droit  d'être  admis 
aux  ordres  sacrés  et  'le  posséder  des  béné- 
fices, eux  el  leurs  descendants  ,  jusqu'à  la 
troisième  génération. 

20.  Les  abbés  ni  les  chapitres  n'assigne- 
ront point  d'argent  aux  moines  ,  aux  cha- 
noines réguliers  pour  leur  entretien;  mais 
ils  les  enlreliendronl  des  biens  de  la  commu- 
nauté. Ils  ne  pactiseront  point  non  plus  pour 
l'entrée  en  religion. 

21.  Les  dépositaires  des  maisons  religieu- 
ses rendront  eomple  de  leur  maniement  tous 
les  mois  à  r.ibbé  et  à  quelques  autres  frères  ; 
et  les  abbés  tous  les  ans,  au  chapitre  géné- 
ral. Les  cloîtres  seront  fermés  aux  heures 
compétentes. 

22.  Les  moines  ne  sortiront  point  de  leur 
monastère  sans  la  permission  du  supérieur, 
et  ne  mangeront  point  dehors. 

23.  Ils  ne  feront  aucune  demande  en  justice, 
sans  lettres  spéciales  de  leursupérieurqui  lesy 
autorise,  si  ce  n'est  pour  les  choses  qui  regar- 
dent l'administration  dont  ils  sont  chargés. 

2'i'.  Les  moines  et  les  chanoines  réguliers 
ne  porteront  point  de  manteaux  soit  dans 
l'intérieur  soit  au  dehors  de  leurs  maisons. 

2o.  Les  réguliers  n'auront  point  de  pécule, 
el  ceux  à  qui  on  en  trouvera  après  leur  mort 
seront  privés  de  la  sépulture  ecc!ésiasti(|uc. 

2G.  Les  réguliers  ne  se  serviront  point 
d'étamines  ni  de  robes  qui  ne  soient  fermées 
et  qui  n'aient  des  manches 

27.  Les  abbés  et  les  prieurs  publieront  une 
excommunication, par  trois  fois  tous  les  ans, 
contre  les  moines  ([ui  auront  quelque  chose 
en  propre  ou  qui  porteront  des  robes  ou- 
verles,  des  anneaux  et  toute  autre  chose  peu 
conforme  à  leur  état. 

28.  Les  moines  qui  ont  l'administration  du 
temporel  des  monastères  ne  pourront  être 
cautions  ni  emprunter  plus  de  vingi  sous  sans 
la  permission  de  l'abbé. 

29.  Les  moines  observeront  la  rè^le  de 
S.  Benoît  touchant  l'abstinence  de  la  viande, 
et  il  leur  est  défendu  d'en  manger  dans  les 
maisons  des  laïques  sous  peine  d'excommu- 
nication. 

30.  On  leur  défend  aussi ,  sous  la  mémo 
peine,  d'avoir  des  cures,  si  ce  n'est  en  cas  de 
nécessité  et  avec  la  permission  de  l'évêquo 
diocésain. 

31.  Les  moines  et  les  chanoines  réguliers 
ne  demeureront  pas  seuls  dans  les  prieurés 
et  dans  les  granges. 


670 

32.  On  n'établira  point  de  confrérie  sans 
la  pcraiission  de  l'évéque  diocésain. 

33.  Les  patrons  des  églises  paroissiales 
seront  tenus  do  donner  une  portion  congrue 
et  sutfisante  pour  l'entretien  des  prêtres  qui 
les  desservent. 

3i.  On  ne  bâtira  point  de  nouvelles  mai- 
sons religieuses  ni  d'hôpitaux  sans  la  per- 
mission de  l'évêque. 

35.  On  n'aliénera  pas  les  biens  de  l'église 
sans  une  permission  spéciale  de  l'évêque. 

36.  Les  curés  qui  ont  des  paroissiens  en 
comnuin  seront  obligés  d'en  faire  le  partage. 

.'i7.  On  ne  permettra  point  aux  ecclésias- 
tiques d'un  autre  diocèse  de  célébrer  roflice 
divin  s'ils  n'ont  des  lettres  de  leur  évêque 
qui  fassent  foi  de  leurs  ordres  ,  de  leurs 
mœurs  et  du  sujet  de  leur  voyage. 

38.  Celui  qui  ordonne  et  celui  qui  présente 
à  un  bénéfice  n'exigeront  pas  de  celui  qui 
est  ordonné  ou  présenté  un  serment  p.ir  le- 
quel il  s'engage  à  ne  rien  exiger  de  personne 
à  raison  de  son  ordination  ou  de  sa  présen- 
tation à  ce  bénéfice  ,  parce  que  cela  est  con- 
traire aux  cunous  et  sent  la  simonie. 

Ce  règlement  regarde  les  évoques  et  les 
patrons  qui  ,  craignant  que  ceux  qu'ils  or- 
donnaient ou  qu'ils  présentaient  à  un  béné- 
fice ne  leur  lussent  à  charge  dans  la  suite 
s'ils  venaient  par  quelque  événement  à  man- 
quer du  nécessaire,  ne  voulaient  ordonner 
ou  présenter  personne  à  moins  qu'on  ne  leur 
prélat  serment  qu'on  ne  leur  demanderait 
rien. 

39.  Défense  à  qui  que  ce  soit  de  pourvoir 
aux  églises  vacantes  dont  la  collation  est 
dévolue.  Anal,  des  Conc. 

COGNAC  (Concile  de),  Copriniacense,  l'an 
1258.  GérarfTde  Malomort  ,  archevêque  de^ 
Bordeaux,  tint  ce  concile,  et  y  fit  trente-neuf 
statuts. 

1.  Défense  aux  curés,  sous  peine  d'excom- 
munication-, de  recevoir  dans  leurs  églises  , 
les  jours  de  dimanches  et  de  fêtes  ,  les  pa- 
roissiens des  autres  curés. 

2.  Défense  aux  mêmes  d'cutcrrer  dans 
leurs  paroisses  ceux  de  paroisses  étrangères. 

3.  On  renouvelle  le  dix-neuvième  canon 
du  concile  de  Cognac  de  l'an  1238. 

k.  Les  excommuniés, interdits  ou  suspens, 
resteront  dans  les  liens  de  la  censure  jusqu'à 
ce  qu'ils  en  aient  reçu  l'absolution, quoiqu'ils 
se  soient  acconmiodés  avec.leurs  parties. 

5.  On  renouvelle  le  vingtième  canon  du 
concile  de  Cognac  de  l'an  1238,  contre  le  pé- 
cule des  religieux  ;  et  les  statuts  suivants  , 
jusqu'au  18'  ,  sont  aussi  des  rcpétilions  de 
ceux  du  même  concile. 

18.  Les  prêtres  qui,  après  avoir  été  aver- 
/is,  gardent  des  femmes  suspectes  dans  leurs 
maisons  ou  ailleurs,  encourront  l'excoramu- 
nicatiou  portée  par  le  légat  conlre  ces  sor- 
tes de  prêtres. 

19.  On  gardera  tous  les  jeûnes  commandés 
comme  celui  du  carême  ,  excepté  les  jeûnes 
de  la  semaine  de  la  i'entecôle,  où  il  sera  per- 
mis de  manger  des  œufs  et  du  froinagi' ,  à 
cause  (le  la  dignité  de  la  fête.  On  ne  mangera 
noint  de  chair  dans  toute  la  semaine  de  l'As- 


DlCTlONNAUtE  DES  CONCILES.  m 

tension  ,  si  ce  n'est  le  jour  de  l'Ascension 
même. 

20.  Les  curés  défendront,  sous  peine  d'ex- 
communication ,  de  faire  gras  le  premier  di- 
manche de  carême. 

21.  On  fait  le  dénombrement  des  fêtes 
chômées,  parmi  lesquelles  on  met  celles  de 
saint  Luc,  de  saint  Marc  ,  de  saint  Martial  , 
de  saint  Eutrope,  de  saint  George,  de  la  con- 
version de  saint  Paul,  de  la  Chaire  de  saint 
Pierre,  de  la  Transfiguration  ,  de  saint  Nico- 
las, de  sainte  Calherine, de  sainte  Marie-Ma- 
deleine, etc.  On  veut  aussi  que  l'on  chôme 
le  dimanche  depuis  un  soir  à  l'autre  ,  c'est- 
à-dire  depuis  le  soir  du  samedi  jusqu'au  soir 
du  dimanche. 

22.  On  lixe  le  nombre  des  préfaces  de  la 
messe  à  dix,  telles  qu'elles  sont  encore  au- 
jourd'hui dans  les  missels  romains. 

23.  Défense  aux  laïques,  sous  peine  d'es- 
communicalion  ,  de  prendre  place  avec  le 
clergé  dans  le  choeur  pendant  l'office  divin. 

24.  Les  femn-ies  enceintes  seront  obligées 
de  se  confesser  et  de  communier,  lorsqu'elles 
seront  près  d'accoucher. 

25.  Les  curés  dénonceront  excommuniés 
les  forniealeurs  publics. 

26.  Ils  (^n  useront  do  même  envers  ceux 
qui  fré<iucnlent  les  marchés  et  les  foires  les 
jours  de  dimanches  et  de  fêtes,  ou  qui  s'ab- 
senlenl  de  leurs  paroisses  trois  dimanches 
conséculirs,ou  qui  charrient  avec  leurs  bœufs 
les  jours  de  dimanches,  sans  une  vraie  né- 
cessité. 

27.  Les  curés  dénonceront  aussi  génér.ile- 
raent  excommuniés  tous  ceux  qui  feront  tort 
à   l'église,  en    quehjue  manière  (]ue  ce  soil. 

28.  On  delViui,  sous  peine  d'exconinmnica- 
tion,  à  tout  baron,  seigneur  et  autres,  de  sai- 
sir ou  d'occuper,  et  de  faire  occuper  les  mai- 
sons ou  les  possessions  de  l'église. 

29.  On  ne  doit  baptiser  solennellement 
qu'à  Pâques  et  à  la  Pentecôte,  à  moins  (jue  le 
grand  nombre  des  enfants  qu'il  laut  ba|)liser. 
n'exige  qu'on  les  baptise  en  d'autres  temiis 

30.  Ou  ordonne  des  prières  pour  les  cro; 
sades. 

31.  Défense  aux  finîmes,  sous  peine  d'ex- 
communication, de  coucher  leurs  petits  en- 
fants avec  elles.  Si  quelque  enfant  vienl  à 
périr  dans  celle  circonstance,  ceux  ou  celles 
qui  auront  occasionné  sa  mort  par  leur  né- 
gligence seront  renvoyés  à  l'évêque  ou  au 
confesseur  de  l'évêque,  vel  ad  suuin  confessa 
rem,  c'est-à-dire  au  pénitencier,  pour  avoir 
l'absolution  de  leur  faute. 

32.  Ceux  qui  ont  ordre  du  délégué  du  siège 
aposloli(ine  de  citer  quelqu'un  en  jugement, 
ne  le  feront  pas  sans  représenter  l'aulhen- 
tique  de  leur  commission. 

33.  On  décerne  la  privation  d'office  et  de 
bénéfice  contre  les  clercs  ivrognes. 

3't.On  donne  des  règles  louchant  cei  laines 
questions  que  l'on  pourrait  avoir  jj  faire  sur 
le  péché  de  luxure. 

33.  On  répète  que  les  moii'.es  garJrront 
l'abslincnce. 

36.  Ou   répèle    aussi    rcNconniiunita'.ion 


m  coG 

contre  ceux  qui  fréquentent  les  marchés  et 
les  foires  les  jours  île  dimaiiclies  et  do  fêles. 

37.  On  défend  le  négoce  aux  clercs. 

38.  l.cs  clercs  qui  sont  mariés  ne  pour- 
ront exercer  la  jurididion  ecclésiasiique. 

39.  On  ne  pourra  ,  sans  la  permission  de 
i'évéque,  enterrer  d;ins  les  églises  d'autres 
personnes  que  les  fondateurs,  les  patrons  et 
les  curés.  Il  est  défendu  à  tout  prêtre  séculier 
ou  réfjulier,  sous  peine  d'excommunication, 
de  célébrer  des  fiançaill(!.-  ou  des  maria;^es 
sans  la  permission  spéciale  du  cuié  de  l'un 
des  conlraclants.  Lab.    t.   XI;  Ilurd.  t.  VII. 

COGNAC  (Concile  de\  l'an  1-21)0.  Pierre  de 
Koscidavalle  ou  Iloncevaux,  qui  succéda  l'an 
1259  à  Gérard  de  Maiemort,  dans  l'arthevé- 
clié  de  Bordeaux,  tint  ce  concile,  où  les  sta- 
tuts suivants  furent  publiés. 

1.  Défense  de  tenir  dans  les  églises  ou  dans 
les  cimetières  les  assemblées  qu'on  appelle 
vigiles,  à  cause  qu'il  s'y  passe  des  choses  dés- 
hounétes  cl  môme  dos  meurtres, qui  obligent 
d'appeler  les  évêques  pour  la  réconciliation 
des  églises;  on  permet  néanmoins  les  lumi- 
naires et  les  autres  pratiques  de  dévotion 
qu'on  a  coutume  d'observer. 

2.  On  ordonne,  sous  peine  d'excommuni- 
cation, d'abolir  les  bals  et  les  danses  qui  se 
faisaient  dans  quelques  églises  le  jour  de  la 
fêle  des  saints  Innocents ,  et  la  coutume  do 
choisir  ce  jour-là  des  gens  à  qui  l'on  donnait 
le  nom  d'cvéque. 

3.  Les  revenus  des  églises  vacantes  seront 
réservés  aux  successeurs  des  bénéûciers 
raorts. 

4.  Les  conimendes  et  les  collations  des  bé- 
néfices vacants  appartiendront  à  I'évéque  ou 
à  l'archevêque. 

3.  Les  curés  ne  marieront  pas  les  parois- 
siens de  leurs  confrères  sans  leur  permis- 
sion. 

G.  On  n'admettra  point  à  la  célébration 
des  saints  mystères  les  prêtres  d'un  autre 
diocèse,  et  cela  sous  peine  d'excommunica- 
tion pour  ceux  qui  les  y  admettraient ,  et 
pour  ces  prêtres  étrangers  qui  y  seraient 
admis. 

7.  On  défend,  sous  peine  d'analhème,  la 
guerre  des  coqs,  qui  était  une  espèce  do  jeu 
qui  se  pratiquait  dans  les  écoles  et  ailleurs. 

8.  Les  prêtres  et  les  autres  ecclésiastiques 
qui  ont  ([uelque  dignité  ou  quel(]ue  adminis- 
tration, porteront  des  chapes  fermées. 

9.  Défense  ,  sous  peine  d'analhème  ,  de 
donner  le  saint  ehréme  aux  exempts  qui  ne 
veulent  point  rendre  à  I'évéque  du  diocèse  ce 
qu'ils  lui  doivent,  el  d'administrer  les  sacre- 
ments à  ceux  qui  sont  de  leur  juridiction. 

10.  Les  bénéticiers  qui  sont  absents  pour 
leurs  éludes,  ou  pour  quelque  aulre  raison 
légilime,  avec  la  permission  de  leur  évéque, 
mettront  des  vicaires  dans  leurs  bénéfices,  en 
leur  assignant  une  pension  sulfisanle  pour 
leur  entretien. 

11.  Les  patrons  laisseront  des  portions 
congrues  aux  curés  qui  dépeiidenl  d'eux. 

lii.  Ceux  qui  ont  des  prieurés  entretien- 
dront deux  moines  dans  chacun. 
13.  Les  curés  ne  tiendront  pas  d'autres 


COI 


mi 


églises  à  ferme,  sans  la  permission  spéciale 
de  l'évê(iue. 

li.  On  renouvelle  les  défenses  d'imposer 
de  nouvelles  pensions  sur  les  églises. 

15  it  16.  Défense  d'enterrer  hors  des  pa- 
roisses, sans  la  permission  des  curés. 

17.  Les  curés  auront  des  maisons  particu- 
lières où  ils  feront  leur  demeure  ,  pijur  être 
toujours  prêts  quand  il  s'agira  des  fonctions 
de  leur  ministère. 

18  et  19.  Ou  renouvelle  le.s  conslilulions 
des  coiuile-i  précédents  touchant  les  dimes  ; 
et  l'on  enjoint  aux  curés,  sous  peine  d'ex- 
comuuiniealion  et  de  privation  de  leur  béné- 
fice, de  se  mettre  en  possession  des  novales. 

COGN.\C  (Concile  de),  Coprinidcensc,  l'an 
12G2.  Pierre  de  Uoscidavalle  ou  Uouccvaux, 
archevêriuc  de  Bordeaux  ,  tint  ce  concile 
avec  les  évoques  de  sa  province,  et  y  publia 
les  sept  règlements  qui  suivent. 

1.  Les  lieux  où  l'on  retiendra  de  force  les 
ecclésiastiques  seront  interdits. 

2.  On  excommuniera  les  personnes  qui 
troublent  la  juridiction  ecclésiasiique. 

3.  Les  barons  ,  seigneurs  et  juges  seront 
obligés ,  par  censures  ecclésiasli(iues  ,  de 
contraindre  ceux  qui  mép(risent  les  excom- 
munications, de  rentrer  dans  la  communion 
de  l'Eglise. 

4.  On  ne  donnera  point  l'absolution  aux 
excommuniés  qu'ils  n'aient  satisfait  et  res- 
titué. 

5.  Il  sera  défendu  aux  paroissiens  d'aller 
à  l'office  dans  une  église  interdite  pendant 
toul  le  temps  de  l'interdit. 

0.  Les  archidiacres,  les  archiprêtres  cl  les 
doyens  ne  pourront  faire  desservir  leurs  bé- 
néfices par  des  vicaires. 

7.  Ou  ordonne  de  publier  ces  constitutions 
tous  les  ans  dans  les  synodes.  An.  des  Conc. 

COIMBR.l<:(SynodedeJ,lc28novcm!)rei;iyi. 
Alphonse  de  Castelbranco,  évéque  de  Coïm- 
bre,  publia  dans  ce  synode  les  statuts  de  son 
diecèse,  rangés  sous  quaranle-dcux  litres. 
Constituiçocs  synodaes  de  Coimbrn,  lo91. 

COliVlBBE  tSynotle  diocésain  de),  le  15  no- 
vembre 1592.  L'évêquc  D.  Alphonse  de  Cas- 
telbranco y  fit  approuver  et  accepter  de 
son  chapitre  el  de  son  clergé  un  corps  de 
constitutions  ,  rangées  sous  quarante-deux 
litres,  et  basées  en  grande  parlie  sur  les  dé- 
cisions du  concile  An'ïicnie. Constitui.  sijnod. 
do  Bispado  de  Coimlira. 

COIKE  (,Synodo  de) ,  Curiensis,  l'an  1005. 
Jean  d'Apremont,  évéque  de  Coire,  tint  co 
synode,  où  il  statua,  entre  autres  règlements, 
que  le  bréviaire  el  le  missel  romains  seraient 
à  l'avenir  les  seuls  autorisés  dans  le  diocèse, 
et  que  ni  les  voyages,  ni  la  fièvre  mêirc  ou 
toute  aulre  légère  infirmité  n'étaient  pour 
les  clercs  un  motif  suffisant  de  se  dispenser  de 
la  récitation  de  l'olfice  di\in. 

Chaque  prêtre  sera  tenu  d'exhiber  chaque 
année  à  son  doyen  ou  au  \icaire  de  l'évoque 
les  cerlilicats  de  ses  confessions,  qu'il  aura  dû 
renouveler  au  moins  tous  les  mois. 

Pour  corriger  un  abus  qui  tendait  à  s'in^ 
troduire  ,  I'évéque  Ucfeud  à  tous  les  clercs , 


583  ■    '  DICTIONNAIRE  DES  CONCILES 

sous  des  peines  sévères  ,  de  se  faire  chiriir- 


584 


gicns,  médecins,  bouchers,  marchnnds  ,  ca- 
barctiers,  chasseurs,  sorciers  ou  devins. 

Défense  aux  prêtres  de  demander  ou  même 
lie  recevoir  un  intérêt  pour  un  capilal  prêté, 
sous  peine  de  subir  la  perte  tant  du  capital 
que  de  l'intérêt. 

Les  curés  et  les  vicaires  ,  aussi  bien  que 
les  procureurs  des  églises,  veilleront  à  ce  que 
les  biens  ecclésiastiques  des  prêtres  ne  soient 
pas  gaspillés  après  leur  mort.  Conc.  Germ. 
(.  VllI. 

COLLÉ  (Synode  diocésain  de),  Co//?nsij-, 
les  16,  17  et  18  juin  159'»'.  L'évêque  Usim- 
bardi  y  publia  un  corps  de  constitutions  syno- 
dales pour  son  diocèse. Consf/îiUioncs  synod. 

COLOGNE  (Concile  de) ,  Agrippinense  seu 
Coloniense ,  l'an  'Ski).  Les  acte»  de  ce  concile, 
dans  lequel  on  prétend  qu'Euphralas,  évêque 
de  la  môme  ville,  fut  déposé  par  le  suflrage 
do  vingt-quatre  évêques  des  Gaules ,  pour 
avoir  enseigné  avec  Photin  que  Jésus-Christ 
n'est  pas  Dieu  ,  mais  un  pur  homme,  ont  été 
rejetés  comme  supposés  par  Noël-Alexandre, 
D.  Ceillier  et  le  P.  Richard,  après  avoir  été 
admis  comme  authentiques  |)ar  Baronius, 
Blondel,  Pagi,  Sirmond,  Pétau,  P.  de  Marca 
et  le  grand  nombre  des  savants  du  dix-sep- 
tième siècle.  Mansi,  dans  ses  notes  sur  l'his- 
toire ecclésiastique  du  P.  Alexandre,  a  l'ait 
revivre  celte  dernière  opinion  ,  en  renversant 
le  principal  fondement  de  l'autre,  à  savoir  le 
peu  de  vraisemblance  qu'ily  aurait  à  ce  qu'Eu- 
phralas,déposé  en  346  comme  niant  la  divinité 
de  Jésus-Christ,  eût  été  député  l'année  sui- 
vante par  les  Pères  du  concile  deSardique, 
pour  aller  demander  à  l'empereur  Constance 
le  rétablissement  de  saint  Alhanase  et  des  au- 
tres évoques  chassés  de  leurs  sièges  par  la  fac- 
tion des  ariens.  Cette  objection  n'est  plus  même 
une  difficulté,  si,  comme  le  soutient  Mansl 
dans  sa  colleclion  des  conciles,  on  doit  fixer 
l'époque  du  concile  de  Sardique  à  l'an  ;J4V  , 
plutôt  qu'à  l'an  3'*7  ;  car  alors  on  pourra 
dire  avec  beaucoup  de  vraisemblance  qu'Eu- 
phralas tenu  pour  orthodoxe  en  3kk ,  et 
comme  tel  député  par  les  Pères  de  Sardique 
auprès  de  l'empereur  Constance,  se  laissa 
pervertir  par  les  hérétiques  quelques  années 
après,  ou  trahit  lui-même  ses  sentiments 
erronés. 

Une  autre  difficulté  que  fait  valoir  le  P. 
Alexandre,  ce  sont  les  noms  de  Simplice  évê- 
que d'Autun  ,  de  Dyscolede  Reims,  et  de  Di- 
dier de  Langres  marqués  au  bas  de  ces  actes  , 
quoitiuc  ces  évêques  ne  nous  soient  connus 
que  rouime  ayant  vécu  au  cinquième  siècle. 
Mais  les  mêmes  noms  se  trouvent  aussi  dans 
les  actes  du  concile  de  Nicée;  dira-t-on  que 
les  actes  de  ce  concile  sont  de  même  sup- 
posés ? 

Le  style  barbare  que  reprochent  nos  criti- 
ques aux  actes  du  conclie  de  Cologne  ne 
prouve!  pas  davantage  contre  leur  authen- 
ticité. Nos  évêques  gaulois  n'étaient  pas  tenus 
de  parler  tous  un  latin  aussi  pur  que  Salvicu 
ou  Laclanee;  cl  d'ailleurs  leurs  actes  qui  ne 
Qous  sont  parvenus  qu'après  avoir  passé  pir 


lessièclcs  du  moyen  âge  connue  paruncfilière, 
ont  bien  pu  contracter  au  passage  quelque 
peu  de  limon  ou  de  rouille,  sans  être  pour  cela 
altérés  dans  leur  essence. 

Enfin  quel  intérêt  avaient  à  nous  en  im- 
poser sur  ce  sujet  les  auteurs  qui  nous  ont 
rapporté  ce  concile?  N'est-il  pas  évident  qu'ils 
n'en  avaient  aucun,  et  qu'ils  avaient  plutôt 
un  niotif  d'amour-propre  national  pour  garder 
là-dessus  le  silence?  il/ansi,  inUist.  Eccl.  fœc. 
IV.  c.  3.  art.  23. 

COLOGNE  (Concile  de),  l'an  782.  Baro- 
nius rapporte  à  celle  année  un  concile  qu'il 
dit  avoir  été  tenu  à  Cologne.  Labb.  VI. 

COLOGNE  (Synode  de),  l'an  869,  pour  l'é- 
lection de  Wiliibert  à  l'archevêché  de  Co- 
logne. 

COLOGNE  (Concilede), l'an  870.  Ceconcile, 
qui  l'ut  tenu  le  26  septembre,  régla  plusieurs 
points  de  discipline  ;  mais  les  actes  en  sont 
perdus.  Dom  Mabillon,  qui  a  publié  (pag.  143 
de  ses  Analecles)  une  Collection  des  anciens 
canons,  faite  par  Abbon,  abbé  de  Fleury, 
rapporte  un  canon,  qui  est  le  56%  comme 
appartenant  à  ce  concile  de  Cologne  ;  mais 
il  pourrait  bien  être  d'un  autre  concile  tenu 
dans  la  même  ville  en  873.  Ce  canon  défend 
aux  évêques  de  priver  personne  de  la  com- 
munion ecclésiastique  sans  une  cause  cer- 
taine et  évidente.  Il  défend  aussi  de  pronon- 
cer analhôme,si  ce  n'est  pour  un  péché 
mortel,  ni  sans  le  consentement  de  l'arche- 
vêque et  de  ses  sutfragants  ,  ni  sans  avoir 
auparavant  averti  le  coupable,  ni  enfin  lors- 
qu'il y  a  quelque  lueur  d'espérance  qu'il 
se  corrigera  ;  une  si  grande  peine  ne  devant 
avoir  lieu  que  contre  les  incorrigibles. Mansi, 
tom.  I,  col.  1012. 

COLOGNE  (  Concile  de  ) ,  l'an  873.  Wille- 
liert  ou  Guillebert ,  archevêque  de  Cologne, 
assisté  des  archevêques  de  Trêves  et  de 
Mayence,  et  des  évêques  de  Saxe  ,  présida  à 
ceconcile,  qui  se  tint  le  26  de  septembre.  Ou 
y  fit  la  dédicace  de  l'église  cathédrale  et  l'on 
y  confirma  les  statuts  de  Gonthier,  prédéces- 
seur de  Guillebert,  portant  que  les  chanoi- 
nes auraient  des  biens  suffisants  pour  leur 
subsistance  ;  que  ce  serait  à  eux  à  élire  leurs 
prévôts,  sans  que  l'archevêque  y  intervînt, 
et  qu'ils  pourraient  aussi,  sans  son  avis,  dis- 
poser de  tout  ce  qui  appartenait  à  leur  collé- 
giale. 

COLOGNE  (  Concile  de  ),  l'an  887.  Guil- 
laume, archevêque  de  Cologne  ,  Francon  de 
Tongres  el  quelques  autres  évêques,  tinrent 
ce  concile,  le  1"  d'avril,  du  consentement  de 
l'empereur  Charles,  jiour  régler  diverses  af- 
faires. Ils  renouvelèrent  aussi  les  anciens  ca- 
nons contre  ceux  qui  pillaient  les  églises, 
contre  les  mariages  incestueux,  contre  les 
adultères,  et  contre  les  vierges  qui  ,  après 
s'être  consacrées  à  Dieu,  vivaient  dans  le  li- 
bortinage.ifep'.  t.  XXIV;  Lab.  1. 1\,  Hard. 
t.  VI. 

COLOGNE  (Concile  de),  l'an  948.  L'arche- 
vêque Wichfrid,  qui  y  présida,  assisté  do 
plusieurs  de  ses  collègues  ,  y  dota  l'église 
il"  Saint-Séverin,  et  marqua  les  limites  du 


58!1 


COL 


territoire  dépendant  de  cette  église.  Conc. 
Germ.  X. 

COLOGNE  (Concile  de) ,  l'an  9G5.  Ce  con- 
cile fut  tenu  en  présence  de  roiiiperour 
Oiiion.du  roiOlhon,  son  (ils,  et  de  Lolhairc, 
roi  des  français.  Brunon,  archevêque  de  (Po- 
logne, y  présida,  et  l'on  y  confirma  la  l'oiida- 
lion  de  la  collégiale  de  Saint -Martin  de 
Liège. 

COLOGNK  (Concile  de),  l'an  1036.  Bau- 
doin, comte  de  Flandre,  se  réconcilia  dans 
ce  concile  avec  le  jeune  roi  de  Germanie 
Henri  IV,  par  l'entremise  du  pape  Victor  IL 
COLOGNE  (Concile  de),  l'an  1077;  au  sujet 
d'un  bien  qu'llidulfe,  archevêque  de  Colo- 
gne ,  avait  enlevé  aux  moines  de  Branvil- 
liers 

COLOGNE  (Synode  diocésain  de),  même 
année. 

COLOGNE  (Concilede),l'anlllO. Frédéric, 
archevêque  de  Cologne,  tint  ce  concile,  où 
Sigeberl,  moine  et  député  de  Gemblours, 
obtint  ia  canonisaiion  de  Guibert,  qui  avait 
fondé  ce  monastère  cent  quarante-huit  ans 
auparavant.  Celte  cérémonie  se  fit  solennel- 
lement quelque  temps  après  ce  concile,  en 
levant  de  terre  le  corps  du  saint.  Conc.  Germ. 
t.  111. 

COLOGNE  (Concile  de),  l'an  1115.  Le  lé- 
gat Dicteric  tintce  concileaux  fêles  de  Noël, 
et  y  renouvela  l'excommunication  contre 
l'empereur  Henri.  Ce  concile  est  dalé  dans 
ïrilhème  (Chron.  Hirrawj.)  comme  s'il  eût 
été  tenu  l'an  1116,  parce  que  l'année  com- 
mençait alors  à  Noël  en  Allemagne.  Edit. 
Yenet.  t.  Xll  ;  VArt  de  vérifier  les  dates,  p.  211. 
COLOGNE  (Concile  de),  l'an  1119.  Nou- 
velle excommunication  lancée  contre  l'em- 
pereur par  le  légat  Conon. 

COLOGNE  (Concile  de),  l'an  113:2;  en  fa- 
veur du  chapitre  de  Sainl-Diéen  Lorraine. 
Mcnisi,  t.  Il,  col.  413. 

COLOGNE  (Concile  provincial  de),  l'an 
1138.  On  y  termine  un  différend  élevé  entre 
plusieurs  prévôts  au  sujet  du  droit  de  pré- 
séance. 

COLOGNE(Synodediocésainde),  l'an  11V6, 
contre  certains  hérétiques  qui  condamnaient 
l'usage  de  la  viande  comme  de  tout  ce  qui 
provient  des  animaux. 

COLOGNE  (Synode  de),  l'an  1163.  On  y 
juge  neuf  hommes  et  deux  femmes  de  la 
secte  des  cathares,  qui  ensuite  sont  livrés 
au  tribunal  séculier  et  condamnés  au  feu. 
COLOG:NE  (Concile  de),  l'an  1186.  Phi- 
lippe, archevêque  de  Cologne,  tint  ce  concile. 
On  y  publia  la  canonisation  de  saint  Hamon, 
l'un  des  prédécesseurs  de  ce  prélat.  Conc. 
Germ.  t.  111. 

COLOGNE(Concile  de),  l'an  1187.Philippe, 
archevêque  de  Cologne,  tint  ce  concile  et  y 
confirma  certaines  donations  faitesà  l'abbaye 
de  Steinfeld.  Il  délibéra  aussi  avec  ses  com- 
provinciaux  sur  les  moyens  de  résister  à 
l'empereur  Frédéric  I",  qui  menaçait  de 
faire  une  irruption  à  Cologne,  pour  se  ven- 
ger du  pape  qui  l'avait  mécontenté.  Conc. 
Germ.  t.  HI. 

COLOGNE  (Concile  de),  l'an  1222,  Hugues, 

DlCTlONXAIiîK    OES    CoNCir/ù    .    !. 


'"        •  COL  rm 

évêquc  de  Liège,  y  fut  repris  par  l'archevê- 
que de  Cologne,  son  métropolitain,  pour 
s'être  laissé  corrompre  à  prix  d'argent  par 
des  parents  juifs  (|ui  voulaient  l'aire  sortir 
d'un  couvent  de  cisterciennes,  où  elle  était 
entrée  de  son  plein  gré,  leur  tille  convertie 
à  la  religion  chrétienne  par  la  miraculeuse 
intercession  de  la  IMère  de  Dieu  :  Fer  cul- 
titm  Deiparœ  mirahiliter  ad  jidem  Clirislinnam 
et  ad  virijinitatis  proposituin  conversa  est, 
dit  la  chronique.  On  enjoignit  à  l'èvéque  de 
Liège  de  ne  plus  molester  à  l'avenir  le  mo- 
nastère en  (lueslion  au  sujet  de  cette  jeune 
vierge.  Conc.  Germ.  t.  III, /'•  31'). 

COLOGNE  (Concile  de),  l'an  1225,  présidé 
par  le  cardinal  Conrad  ,  évcque  de  Porto  et 
légat  du  saint-siège.  Des  peines  y  furent  por- 
tées contre  les  clercs  concubinaires  cl  con- 
tre ceux  qui  célébraient  les  divins  mystères 
en  étal  de  suspense  ou  d'excommunication  , 
ou  devant  des  personnes  excommuniées.  Les 
patrons  laïques  ,  qui  présentaient  les  clerci 
sous  des  pactes  simoniaques  pour  remplir 
les  places  vacantes,  y  furent  aussi  frappés 
d'analhème.  Du  reste,  le  pieux  légat  s'éleva 
avec  la  même  sévérité  contre  les  excommu- 
nications précipitées.  Slaluta  seu  décréta 
prov.  et  diœc.  synodorum  S.  Ectl.  Colon. 
1534. 

COLOGNE  (  Concile  de) ,  l'an  1247.  Yoiie:i 
NuTs,  même  année. 

COLOGNE  (Concile  de)  ,  Coloniense,  l'an 
1260.  Conrad  ,  archevêque  de  Cologne,  lint 
ce  concile  le  12  mars  ayec  ses  suffragants, 
et  y  publia  quatorze  canons  pour  la  réforme 
des  ecclésiastiques,  et  vingl-huit  pour  celle 
des  moines  bénédictins. 

Canons  touchant  les  ecclésiastiques. 

1.  On  obligera,  par  la  voie  des  censures  et 
sous  peine  de  la  prison,  les  clercs  concubi-  ; 
naires  à  chasser  leurs  concubines  et  à  salis-  i 
faire  à  l'Eglise,  s'ils  ont  dissipe  le  patrimoine  ' 
de  Jésus-Christ.  On  leur  défend  d'assister  ! 
aux  noces  de  leurs  enfants  et  de  leur  rien  [ 
léguer. 

2. -On  interdit  l'avarice  et  le  négoce  aux 
clercs. 

3.  On  ordonne  qu'ils  sauront  au  moins 
lire  et  chanter  les  louanges  de  Dieu,  et  que 
ceux  qui  ne  le  sauront  pas,  feront  faire  leur 
office  par  d'autres  personnes  capables. 

4.  On  leur  recommande  la  modestie  dans 
leurs  habits,  et  de  porter  la  tonsure. 

3  cl  6.  On  ordonne  aux  simoniaques,  se- 
lon les  anciens  canons,  de  quitter  les  béné- 
fices (ju'ils  ont  obtenus  par  simonie  ,  et  aux 
clercs  irréguliers  de  s'abstenir  de  faire  aucun 
office. 

7.  Les  chanoines  feront  réparer  leurs  dor- 
toirs, afin  d'y  coucher  el  d'être  toujours  prêts 
à  assister  à  matines.  Ils  liront  toutes  les  se- 
maines la  table  pour  régler  le  chœur.  Ils 
chanteront  l'office  des  morts,  quand  même 
il  n'y  aurait  pas  de  rétribution  affectée  pour 
ce  jour-là  en  particulier;  liront  le  martyro- 
loge; ne  sortiront  point  du  chraur  avant  la 
fin  de  la  messe,  el  n)angcrout  rarement  hor;> 
de  chez  eux. 

,    S.  Ceux  qui  sont  chargés  du  service  de 

19 


687 


blCTlONNAItlli 


l'aulel.ne  paraîtront  jamais  sans  aubt*  à  l'é- 
glise :  Abscfue  veste  camisiali ,  porle  le  lenle. 

9.  Les  diijens  porlcronl  dos  habils  con- 
formes à  la  pravité  de  leurs  mœurs,  et  se 
disîingueront  des  simples  chanoines  par  la 
décence  de  leur  maintien  plutôt  que  par  la 
pompe  de  leur  habillement. 

10.  Les  chapeliiins  royaux,  épiscopaux  et 
autres,  résideront  dans  leurs  Eglises,  hors  le 
temps  où  ils  seront  occupés  aux  affaires  de 
leurs  maîtres  ou  de  leurs  Eglises. 

11.  Ciiaque  collégiale  aura  sa  boulangerie, 
où  l'on  distribuera  à  chiique  chanoine  le 
pain  du  chapitre,  plutôt  que  de  faire  cette 
distribution  en  blé,  dont  quelques-uns  fai- 
saient ensuite  commerce,  sans  songer  aux 
pauvres. 

12. Les  préposés  ou  chefsdes  chapitres  s'ac- 
quitteront avec  zèle  de  leurs  devoirs,  pour 
tout  ce  (\u'\  regard(ï  les  droits,  les  statuts,  les 
coutumes,  le  teniporel  et  le  spirituel  de  leurs 
chapitres;  et  les  chapitres,  de  leur  côté,  au- 
ront soin  de  leur  rendre  tout  l'honneur  qui 
leur  est  dû. 

13.  On  défend  de  recevoir  plus  de  quatre 
chanoines  pour  les  prébendes  qui  devien- 
draient vacantes. 

14-.  L'enceinte  de  chaque  collégiale  sera 
fermée  de  bons  murs. 
Canons   louchant   les  moines  béne'dictins. 

1.  Tous  les  monastères  des  moines  noirs 
de  l'ordre  de  Saint-Benoît  s'acquitteront  de 
l'office  divin,  suivant  la  règle  du  saint  pa- 
triarche, et  se  distingueront  surtout  par  leur 
propreté  en  tout  ce  qui  regarde  l'autel  et 
les  ornements  de  l'église. 

2.  Les  moines  qui  servent  à  l'autel,  com- 
munieront tous  les  dimanches  et  toutes  les 
fêtes,  selon  l'usage  du  monastère. 

3.  Les  moines  n'auront  rien  en  propre, 
et  la  communauté  leur  fournira  leur  néces- 
saire. 

4.  On  punira  sévèrement  les  incontinents. 

5.  Les  moines  seront  vêtus  et  chaussés 
très-simplement. 

6.  Ceux  qui  en  auront  frappé  grièvement 
un  autre,  ne  pouront  recevoir  l'absolution 
que  du  saint-siége  ou  de  son  subdélégué. 

7.  Les  simoniaques  seront  punis  selon  la 
règle. 

8.  Les  moines  n'useront  que  des  aliments 
permis  par  la  règle. 

9.  Us  ne  sortiront  que  rarement  et  jamais 
sans  la  permission  du  supérieur. 

10.  Les  abbés  assisteront  comme  les  au- 
tres à  tous  les  actes  de  la  communauté,  s'ils 
n'en  sont  légitimement  empêchés. 

11.  Ils  excommunieront  leurs  moines 
propriétaires,  dans  le  chapitre,  une  fois  tous 
les  ans,  le  samedi  d'avant  le  dimanche  Lœ- 
tare. 

12.  Ils  rappelleront  les  moines  fugitifs  et 
apostats,  à  moins  que  la  règle  ne  défende  de 
les  souffrir  dans  le  monastère. 

13.11  n'y  aura  que  le  receveur  des  hôtes 
qui  pourra  en  recevoir,  à  moins  que  l'abbé 
n'eu  ail  aussi  chargé  quelque  autre  moine. 


DES  CONCILES.  58S 

14.  On  fera  l'aumône  avec  beaucoup  d'ar- 
deur cl  de  fidélité. 

15.  Les  moines  mangeront  tous  dans  un 
môme  rél'ecloire,  excepté  les  malades  ou  in- 
firmes. 

16.  il  ne  sera  point  permis  aux  moines  de 
sortir  avant  prime  ou  après  compiles,  hors 
le  cas  d'une  grande  nécessité. 

17.  Les  moines  qui  sorliront  avant  vê- 
pres reviendront  assez  tôt  pour  assister  à 
cet  olficc. 

18.  Chaque  monastère  aura  sa  prison  pour 
punir  les  délinquants  selon  la  règle. 

19.  Celui  qui  aura  souffert  qu'une  femme 
couche  dans  le  monastère,  sera  sévèrement 
puni. 

20.  Les  moines  du  diocèse  de  Cologne 
tiendront  leur  chapitre  tous  les  ans  en  cette 
ville. 

21  et  22.  Les  moines  seront  rasés  et  ton- 
dus comme  il  convient,  et  n'auront  pas  de 
lits  de  plume. 

23.  Un  moine  qui  a  été  absent  ne  deman- 
dera rien  à  son  retour,  par  manière  de  dé- 
dommagement, de  ce  qu'il  n'aura  point  perçu 
durant  son  absence. 

24  Les  moines  observeront  les  jeûnes 
prescrits  par  la  règle. 

25.  Les  officiers  des  monastères  rendront 
compte,  au  moins  une  fois  l'année,  de  leur 
admini>tration  à  l'abbé  et  aux  anciens. 

26.  Les  moines  n'assisteront  jamais  aux 
noces;  mais  ils  pourront  assister  aux  funé- 
railles de  leurs  proches  parents,  tels  que  les 
frères  et  les  sœurs. 

27.  Ils  ne  feront  point  d'offrandes  ài'autcl. 

28.  Us  g.irdoronl  leurs  règles  touchant  la  clô- 
ture, lesilence,  l'office  divin,  etc.  An.dcsConc. 

COLOGNE  (Concile  do),  l'an  126G.  Engel- 
bert,  archevêque  de  Cologne,  publia  le  12 
mai  de  l'an  1266,  quarante-cinq  capitules  ou 
statuts,  du  consentement  de  tout  le  clergé  de 
son  diocèse,  lesquels  furent  confirmés  par 
Henri,  archevêque  de  Cologne,  dans  le  con- 
cile qu'il  tint  en  celle  ville  l'an  1322,  et 
devinrent  ainsi  statuts  provinciaux. 

Les  huit  premiers  excommunient  tous 
ceux  qui  osent  mettre  la  main  sur  les  ecclé- 
siastiques, qui  brûlent  ou  qui  pillent  les 
églises  ou  les  monastères,  qui  violent  les 
immunités  ecclésiastiques,  qui  enlèvent  les 
biens  ou  les  personnes  des  clercs,  qui  ne 
paient  pas  les  dîmes,  qui  causent  du  dom- 
mage aux  ecclésiastiques  dans  les  expéditions 
militaires,  ou  qui  se  mêlent  de  leurs  biens, 
soit  pendant  leur  vie,  soit  après  leur  mort,  ou 
qui  les  chirgentde  quelque  impôt  que  ce  soit. 

Le  O'  défend  aux  laïques,  sous  peine  d'ex- 
comn)unication,  de  traduire  les  clercs  devaiit 
les  tribunaux  séculiers;  et  le  10  défend  la 
même  chose  aux  clercs,  les  uns  à  l'égard  des 
autres. 

Le  11'  est  encore  contre  les  l.iïques  qui 
citent  les  clercs  aux  tribunaux  séculiers;  et 
le  12'  contre  ceux  qui  prennent  ou  qui  ariê- 
tent  leurs  biens. 

Le  13'  ordonne  aux  juges  d'Eglise  de  rendre 
une  prompte  justice  aux  laïques  qui  ont 
quelque  démêlé  avec  les  clercs. 


t;39 


COL 


(;oL 


m 


Le  14  prononce  la  senlonce  {rcxcommurii- 
Cilion  coiilrc  ceux  qui  eiiipôchpiit  l'assom- 
blc,' (les  synodes,  ou  qui  en  Iroublcnt  la  paix. 

Lo  lo'  enjoint  aux  prt'lals  <iui  oui  juri- 
diclio:i,  d'iif.ei-  (It!  leurs  droits  pour  corriger 
los  abus  et  réCoiiner  les  mœurs. 

Lo  10'  excouiiiiiinie  le^  juges  ecclésiasti- 
quc^  qui  roinineUeiU  des  injustices  dans 
leurs  jugements. 

Li«  17'  leur  défend  de  se  mêler  de|  causes 
qui  apiiartieunent  au  for  séculier. 

Le  18"  prononec  la  sentence  d'excommu- 
iiicalion  contre  c:e;ix  (jui  IroubliMil  la  juri- 
diction de  l'Lglise,  et  qui  empêchcnl  l'exé- 
cution de  ses  jugements. 

Le  19'  prononce  la  raôine  peine  contre 
ceux  qui  |>rennent  ou  qui  détiennent  dci 
ecclésiasliques. 

Les  canons  suivants,  jusqu'au  Sï',  roulent 
auïsi  sur  les  violences  que  les  laïques  font 
aux  ecclésiasliques,  ou  que  les  ecclésiasti- 
ques se  font  à  eux-mêmes  les  uns  aux  autres; 
et  décernent  des  peines  très-souvent  répétées 
dans  les  c  nciles  contre  ces  divers  attentais. 

Le  3'*'  attribue  au  doyen  <  t  au  chapitre  du 
lieu,  la  connaissance  des  litiges  qui  pour- 
raient s'élever  entre  deux  ou  plusieurs  pré- 
tendants à  une  même  prébende. 

Le  ',io'  défend  aux  clercs  d'aider  en  aucune 
sorte  les  sacrilèges,  les  usuriers  et  les  escom- 
uiuniés. 

Le  3C  ordonne  aux  chapelains  des  sei- 
gneurs excoiiiniuniés  de  sortir  de  chez  eux, 
s'ils  ne  peuvent  les  déterminer  à  satisfaire  à 
l'Eglise,  dans  l'espace  d'un  mois. 

Le  37  ordonne  de  jeter  l'interdit  sur  les 
terres  de  ceux  qui  méprisent  l'excommuni- 
calion,  cl  qui  sont  un  an  entier  sans  se  met- 
tre en  peine  de  s'en  faire  relever. 

Le  38'  ordonne  qu'on  iiceusera  dans  les 
synodes  ceux  (jui  méprisent  ainsi  l'oxcom- 
uiuuic.iliun. 

Le  39°  iMijoint  aux  prélats  et  aux  autres 
ecclésiasliques  d'observer  lidèlement  ces  sta- 
tuts. 

Le  40'  déclare  excommuniés  les  curés  et 
autres  ecclésiasliques  qui  ne  dénonceront 
pas  excouimuniés,  dans  leurs  églises,  ceux 
qu'ils  sont  obligés  de  dénoncer  comme  tels. 

Le  41'  prononce  l'excommunication  contre 
tout  préUe  qui  célébrera  dans  un  lieu  inter- 
dit, si,  dans  quinze  jours,  il  ne  fait  satisfac- 
tion à  l'Eglise. 

Le  k'I'  porte  qu'aussitôt  que  les  recteurs 
des  églises  auront  appris  qu'on  aura  dé- 
pouillé ou  arrêté  un  clerc,  ou  commis  en- 
vers lui  (juelqu'une  de  ces  violences  (\\i\ 
méritent  l'interdit,  ils  cesseront  anssilôt  les 
olQces  divins. 

Le  k'i'  déclare  que  toutes  les  personnes 
ecclésiastiques,  séculières  ou  régulières,  se- 
ront tenues  à  observer  ces  statuts. 

Le  kï'  ordonne  de  publier,  plusieurs  fois 
l'année,  ces  statuts  dans  toutes  les  églises  du 
diocèse  de  Cologne. 

Le  li^'  ordonne  de  coucher  sur  des  regis- 
tres et  de  réciter  souvent  en  public  les  noms 
de  tous  les  délinquants  dont  il  est  parlé  dans 
CCS  statuts,  uûn  de  savoir  la  manière  de  pro- 


céder contre  eux,  eu  égard  à  la  qualilé  et 
aux  circonstances  de  leurs  délits.  Lub.  c.  XI; 
Uard.  t.  VIII. 

COLOtiNE  (Concile  de),  Colcniense,  l'an 
12S0.  SilTroy,  archevêque  de  Cologne,  tint, 
dans  sa  métrojio'e,  ce  concile  provincial,  et 
y  publia  les  dix-huit  canons  qui  suivent. 

1.  Les  clercs  nèneront  une  vie  pure  et 
chaste.  Ils  éviteront  la  crapub;  et  l'ivro- 
gnerie, et  ne  s'exciteront  point  à  boire  les 
uns  les  autres.  Ils  n'auront  chez  eux  que  des 
pareilles  hors  dt;  tout  soupçon.  Ils  n'exerce- 
ront point  d'office  ou  de  Iratic  séculier,  ni 
par  eux,  ni  par  d'autres.  Ils  n'iront  point 
aux  cabarets,  si  ce  n'est  en  voyage.  Ils  ne 
joueront  point  aux  dés  ni  à  aucun  jeu  de 
hasard,  et  n'assisteront  pas  même  comme 
simples  spectateurs  à  ces  sortes  de  ji  us.  Ils 
auront  la  couronne  ou  la  tonsure  C()n\ena- 
ble.  Ils  ne  se  serviront  point  d'élolîes  rouges 
ou  vertes,  ni  de  manches  ou  de  gants  et  de 
souliers  qui  ressentent  la  vanilé.  Us  seront 
toujours  en  surplis  <à  l'église,  à  moins  (ju'ils 
ne  soient  obligés  d'y  faire  quelque  travail 
des  mains.  Ils  n(!  porteront  ni  boucles  ni 
armes,  si  ce  n'est  dans  la  uéeessilé  et  avec 
la  permission  spéciale  des  prélats.  Outre  l'of- 
lice  canonial .  ils  diront  tous  les  jours  celui 
de  la  sainte  Vierge;  et,  dans  l'un  et  l'autre, 
ils  se  coniporleroiit  d'une  manière  édifiante 
et  exemplaire.  lis  ne  diront  qu'une  messe 
par  jour,  qui  répondra  à  l'office  du  jour,  hors 
les  cas  permis  par  le  droiL 

2.  Les  prêtres  ijui  ne  chasseront  point 
leurs  concubines  dans  dix  jours  seront  ex- 
communiés. 

3.  Les  moines  garderont  le  silence  à  l'ora- 
toire ,  au  dortoir  et  au  réfectoire.  Ils  ne 
mangeront  point  gras,  ni  dehors  ni  dedans, 
à  moins  qu'ils  ne  soient  malades  et  à  l'in- 
lirmerie.  Ils  n'auront  point  de  pécule. 

4-.  Celui  qui  baptise  plongera  l'enfant  dans 
l'eau,  en  disant  :  J'ctre,  vel  Joannes,  ego  te 
baplizo  in  nominc  l'alris,  cl  Filii,  et  Spiiiius 
sancti,  Amen.  On  baptis('ra  sous  condition 
I  s  enfants  dont  le  baptême  sera  douteux. 
On  ne  refusera  point  la  sépulture  ni  les  au- 
tres droits  du  ihri.Uianisme  à  une  femme 
morte  en  couches.  Ou  reuou\ellera  l'eau  du 
baptistère  au  moins  à  Fâques  et  à  la  Pente- 
côte; cl  l'on  tiendra  fermés  sous  clef  et  dans 
des  vaisseaux  de  ii)ét,il  le  chrême,  l'huile 
sainte  et  l'huile  des  mal  ides. 

5.  Les  prêtres  avertiront  les  parents  des 
enfants  baptisés  de  les  mener  à  l'évêque 
lorscju'ils  seront  âgés  de  sept  ans,  pour  rece- 
voir la  conlirmalion.  Ces  enfants  auront  des 
bandeaux  de  toile,  blancs  et  propres ,  pour 
leur  ceindre  le  front  ajjiès  qu'ils  auront 
élé  confirmés.  Ils  garderont  ces  bandeaux 
pendant  trois  jours;  et,  le  troisième  jour,  on 
les  mènera  à  l'église,  où  le  prêtre  leur  ôtera 
ces  bandeaux  et  leur  lavera  le  front.  Le 
prêtre  brûlera  les  bandeaux,  et  en  jet- 
tera ensuite  les  cendres  dans  la  piscine, 
avec  l'eau  dont  il  aura  lavé  le  front  des  con- 
firmés. 

0.  Le  prêtre  récitera  les  psaumes  de  la  pé- 
nitence en  uUuiil  porter  l'cxtiême-oncliou; 


SjI 


DICTIONN.MRE  DES  CONCILES. 


S92 


et,  si  le  chemin  ost  long,  il  y  .ijonlera  1rs 
lilanies  et  les  oraisons  ninrcpiées  pour  cela. 
Il  n'cxigi'ia  rirn  pour  radiniiiislration  de  ce 
sacrement,  mais  il  pourra  recevoir  ce  qni  lui 
sera  gratuitement  offert.  Les  prêtres  aver- 
tiront le  peuple  de  l'ohligalion  de  procurer 
l'exlrénie-onction  aux  malades,  du  moment 
qu'ils  ont  atteint  l'âge  de  quatorze  ans. 

7.  Tous  les  prêtres  diront  la  messe  en 
aubes  bénites,  et  après  s'être  confesisés,  s'ils 
en  ont  la  commodité,  lis  ne  pourront  la  dire 
qu'après  avoir  récité  matines  et  prime  du 
jour;  et  cela,  sous  peine  d'excommunication. 
On  tiendra  les  autels  propres  et  tout  ce  qui 
les  environne.  On  distinguera  les  vases  qui 
contiennent  le  vin  et  l'eau  pour  la  messe,  et 
l'on  ne  versera  dans  le  calice  que  deux  ou 

',  (rois  gouttes  d'eau.  Quand  un  prêlre  sera 
;  obligé  (h-  dire  deux  messes,  il  ne  prendra 
/  point  l'ablution  du  vin  et  de  l'eau  à  la  pre- 
mière, mais  il  la  gardera  pour  la  prendre  à 
la  seconde  messe,  ou  bien  il  la  donnera  à 
prendre  à  une  honnête  personne  qui  soit  à 
jeun  et  disposée  pour  cela.  La  boîte  dans  la- 
(lucUc  on  gardera  le  corps  de  Notre-Seigncur, 
ou  dans  laquelle  on  le  portera  aux  malades, 
sera  d'or,  d'argent,  d'ivoire  ou  de  cuivre 
bien  poli,  et  il  y  aura  en  dedans  un  linge 
blanc  sur  lequel  reposera  le  corps  de  Notre- 
Seigncur.  Quand  on  portera  le  saint  viatique 
aux  malades,  les  fidèles  qui  le  rencontreront, 
fléchiront  les  genoux,  frapperont  leurs  poi- 
trines, inclineront  la  tête,  joindront  et  élève- 
ront les  mains  pour  l'adorer.  On  renouvel- 
lera tous  les  quinze  jours  les  saintes  hosties. 
Le  prêlre  présentera  à  boire  du  vin  et  de 
l'eau  dans  un  calice  aux  fidèles  qui  auront 
communié. 

8.  Les  curés  recommanderont  à  leurs  pa- 
roissiens de  se  confesser  souvent,  et  ils  les 
écouteront  avec  autant  de  modestie  que  d'at- 
tention et  de  soin  ,  dans  l'église  seulement, 
hors  le  cas  de  nécessité  ou  de  maladie,  et 
dans  un  lieu  de  l'église  où  ils  puissent  Ctre 
\'us  de  tout  le  monde;  et  cela,  sous  peine 
d'excommunication.  Les  prêtres  n'entendront 
point  les  confessions  avant  le  soleil  levé,  ni 
après  le  soleil  couché,  si  ce  n'est  dans  une 
grande  nécessité,  dans  un  lieu  éclairé  et  en 
présence  de  quelques  personnes.  Un  confes- 
seurqui  entendra  la  confession  d'une  femme 
qui  se  trouvera  seule  dans  l'église,  sera  ex- 
connnunié  et  jeûnera  trois  jours  au  pain  et 
à  l'eau.  Les  confesseurs  interrogeront  les 
pénitents  sur  la  qualité,  le  nombre,  les 
circonstances  de  leurs  péchés,  et  ne  leur 
donneront  l'absolution  que  quand  ils  les  ver- 
ront contrits,  iiumiliés,  résolus  de  ne  plus 
pécher,  de  satisfaire  pour  leurs  péchés  et 
d'accomplir  les  pénitences  qui  y  sont  propor- 
tionnées. Les  confesseurs  qui  imposeront 
])Our  pénitence  aux  personnes  obligées  à 
quelques  restitutions,  de  bâtir  des  chapelles, 
(les  églises  ou  des  monastères,  encourront 
l'excommunication.  Même  peine  contre  ceux, 
qui  diront  eux-mêmes  les  messes  qu'ils  au- 
ront ordonné  de  faire  dire  pour  pénitence. 
Même  peine  contre  ceux  (jui  demandent  à 
leurs  pénitents  ou  pénitentes   les    noms   de 


cenx  ou  de  celles   avec  qui  ils  ont  péché. 

9.  Tous  ceux  qui  veulent  se  présenter  pour 
recevoir  les  ordres  sacrés,  se  confesseront 
et  seront  A  jeun.  Ils  ne  se  retireront  qu'après 
la  fin  de  la  messe,  sous  peine  de  suspense  et 
d'excommunication. 

10.  Ceux  qui  contracteront  des  mariages 
clandestins  et  ceux  qui  y  assisteront  en- 
courront l'excommunication.  Même  peine 
contre  ceux  qui  donnent  ou  qui  reçoivent 
quelque  chose  pour  ne  pas  révéler  les  em- 
pêchements de  mariage,  ou  qui  les  cèlent 
par  quelque  considération  que  ce  soit.  Le 
curé  fera  la  proclamation  des  bans  trois  jours 
de  fêtes,  après  l'évangile  de  la  messe  solen- 
nelle, avant  de  procéder  à  la  célébration  d'un 
mariage. 

11.  Si  l'on  enterre  dans  un  cimetière  un 
excommunié  dénoncé,  ce  cimetière  sera  in- 
terdit jusqu'à  l'exhumation  de  l'excommu- 
nié; et  ceux  qui  auront  assisté  à  son  enter- 
rement, encourront  l'excommunication.  Les 
cimetières  seront  fermés,  en  sorte  que  les 
animaux  n'y  puissent  entrer.  On  mettra  les 
ossements  des  morts  dans  un  endroit  parti- 
culier. Le  corps  de  celui  qui  aura  choisi  sa 
sépulture  dans  une  maison  religieuse,  sera 
d'abord  |)orlé  à  son  église  paroissiale,  où  l'on 
dira  la  messe,  et  ensuite  transporté  au  lieu 
de  sa  sépulture;  et  cela, sous  peine  d'excom- 
munication. 

12.  On  excommunie  ceux  qui  aliènent  les 
biens  de  l'Eglise,  qui  s'en  emparent  ou  les 
retiennent,  qui  en  exigent  des  servitudes 
indues. 

13.  On  renouvelle  les  anciens  règlements 
louchant  les  libertés,  les  immunités  et  le 
droit  d'asile  des  églises. 

14.  On  renouvelle  les  anciens  canons  con- 
tre les  usuriers. 

1.5.  Tout  prêtre  qui  dira  la  messe  dans  une 
église  paroissiale  ou  dans  une  chapelle  sans 
la  permission  de  l'évêque  ou  de  l'archidiacre, 
ou  de  tout  autre  auquel  il  appartient  de 
la  donner,  encourra  l'excommunication, 
sans  qu'il  puisse  se  prévaloir  en  aucune 
sorte  de  la  permission  que  les  patrons  de 
celte  église  et  chapelle  lui  en  ont  donnée. 

16.  On  ordonne,  sous  peine  d'excommuni- 
cation, l'exécution  de  ces  décrets  et  de  tous 
ceux  des  archevêques  de  Cologne  et  de  leurs 
archidiacres.  On  ordonne  aussi,  sous  la 
même  peine,  à  tous  les  curés  et  à  leurs  vi- 
caires d'avoir  des  sceaux  particuliers  ([ui 
leur  soient  propres. 

17.  Les  exécuteurs  testamentaires  de  cha- 
que archidiaconé  rendront  compte  de  l'exé- 
cution des  testaments  dont  ils  sont  chargés, 
devant  deux  personnes  qui  seront  députées 
à  cet  effet  par  l'archevêque  dans  chaque 
archidiaconé. 

18.  Quand  un  lieu  sera  interdit,  on  y  refu- 
sera à  tout  le  monde  la  sépulture  ecclésiasti- 
que, l'extrême-onction  et  les  autres  sacre- 
ments, excepté  le  baptême  qu'on  accordera 
aux  enfants,  et  la  pénitence  aussi  bien  que 
le  viatique  aux  mourants.  On  pourra  néan- 
inoiiis  enterrer  dans  le  cimetière,  mais  en 
f  ilence  et  sans  aucune  cérémonie,  les  clerc» 


593 


COL 


rot. 


5'Jl 


qui  n'auront  pas  donné  lieu  A  l'iiilcidit,  cl 
qui  l'anronl  fiilèlemcnt  observé.  Les  recteurs 
(les  églises  pourront  aussi  «lire  la  messe  uncî 
fois  la  semaine  pemiaal  l'iiilerdit  ,  mais  à 
voix  basse,  les  portes  fermées,  sans  son  de 
cloches  ni  aucune  solennité,  et  sans  (|u'ils 
puissent  y  admettre  aucun  de  ceux  qui  sont 
inierdils.  Les  curés  voisins  des  lieux  interdits 
seront  oiiligés  de  demander  s'il  n'y  a  per- 
sonne des  lieux  interdits  qui  soit  présent 
dans  leur  église,  avant  qu'ils  puissent  com- 
mencer la  messe  les  jours  de  dimanches  ou 
de  fêles;  cl,  s'il  s'en  trouve,  ils  les  feront 
sortir  aussitôt  de  l'église.  Lnbb.  W.liiclmrd. 

COLOGNE  (Synode  de),  l'an  KiOO.  Wich- 
bold,  archevêque  de  Cologne,  publia  dans  ce 
synode  vingt-deux  statuts  relatifs  au  bon 
gouvernement  des  paroisses,  à  la  surveillance 
des  clercs  vagabonds,  à  la  confection  des 
testaments,  à  la  répression  des  usuriers,  à 
la  défense  pour  les  prédicateurs  de  quêter 
dans  les  églises  ou  sur  les  voies  publiques, 
etc.  Conc.  Germ.  t.  IV. 

COLOGNE  (Concile  de),  l'an  130G.  Ce  con- 
cile est  daté  de  l'an  130G,  en  commençant 
l'année  à  Pâques,  suivant  le  style  de  Co- 
logne. Henri  de  Wirnenbourg,  archevêque 
de  Cologni!,  y  présida  le  20  février.  On  y 
dressa  quinze  articles  contre  les  béguards, 
contre  ceux  qui  donnent  atteinte  aux  liber- 
tés ecclésiastiques,  et  sur  la  discipline.  Conc. 
Germ.  t.  IV;  l'Art  de  vér.  les  dates,  p.  227. 

COLOGNE  (Synode  de),  l'an  13l)7.  Henri 
de  Wirnenbourg  y  publia  vingt-deux  capi- 
tules ou  statuts  synodaux  sur  la  liturgie  et  la 
discipline  du  clergé,  et  sur  la  bonne  tenue 
des  monastères.  On  remarque  parmi  ces 
statuts  le  sixième  qui  prescrit  de  célébrer  la 
fête  de  l'Eucharistie  le  jeudi  de  la  semaine 
de  la  Trinité,  prout  hactenus  ab  antecesso- 
ribus  est  stalutum,  et  le  onzième  qui  défend 
aux  prêtres  nouvellement  ordonnés  de  dire 
plus  d'une  première  messe  avec  concours  de 
peuple. 

COLOGNE  (Concile  de),  l'an  1310.  Henri, 
archevêque  de  Cologne,  et  les  évêques,  ses 
sufTragants,  assemblés  dans  cette  ville,  y  tin- 
rent un  concile,  dans  lequel  ils  firent  vingt - 
huit  canons. 

Le  1"  ordonne,  sous  peine  d'excommuni- 
cation, de  révoquer  et  de  casser  toutes  les 
ordonnances  et  les  coutumes  qui  sont  contrai- 
res aux  libertés  de  l'Eglise. 

Le  2'  traite  des  peines  qu'encourent  ceux 
qui  font  mourir,  mutilent  ou  emprisonnent 
les  clercs  ;  et  prend  des  précautions  pour 
empêcher  qu'on  ne  leur  fasse  aucune  vio- 
Icnee. 

Le  '.i'  défend  aux  avoués  des  Eglises  de  rien 
exiger  pour  leurs  fonctions. 

Les  k'  cl  5'  renouvellent  les  peines  portées 
par  Engiibert,  autrefois  archevêque  de  Co- 
logne, contre  ceux  qui  s'emparent  des  biens 
qui  appartiennent  ou  qui  sont  légués  aux 
Eglises. 

Le  6'  ordonne  qu'on  exécutera  le  statut 
de  SilTroy,  autrefois  archevêque  de  Cologne, 
touchant  la  vie  et  les  mœurs  des  clercs. 

Le  7*  permet  aux  vicaires  des  cathédrales 


de  faire  l'office  en  l'absence  des  chanoines. 

Le  8  déclare  qu'on  ne  donnera  l'ordre  de 
prêtrise  qu'à  ceux  qui  auront  atteint  l'igc  do 
Tingl-ein(i  ans. 

Le  9'  renouvelle  les  peines  portées  par  les 
canons  contre  les  prêtres  concubinaires  et 
les  corrupteurs  de  religieuses. 

Le  10'  défend  de  faire  fair(!  aux  clercs  des 
pénitences  publi(iues  qui  les  rendent  in- 
filmes. 

Le  ïl"  ordonne  qu'on  ne  laissera  lire  les 
éjâtres  et  les  évangiles  qu'à  ceux  (jui  sont 
dans  l«s  ordres  sacrés. 

Le  12'  défend,  sous  peine  d'excommuni- 
cation ,  à  ([ui  (]ue  ce  soit  d'accepter  des  bé- 
nélice'i-cures,  ((u'il  ne  soit  installé  par  l'évê- 
que  ou  par  son  ar(  hidiacre. 

Le  l3'  veut  que  ceux  (jui  ont  des  provi- 
sions du  pape  pour  des  bénéfices,  se  présen- 
tent dans  le  temps  aux  ordinaires  pour  s'y 
faire  pourvoir;  autrement  leurs  bénéfices  se- 
ront vacants. 

Le  \k'  porto  que  les  fruits  do  l'année  de 
grâce  des  chanoines  morts  suspens  appar- 
tiendront à  l'église,  et  non  pas  à  leurs  suc- 
cesseurs. 

L'année  de  grâce  était  le  revenu  des  cha- 
noines après  leur  mort. 

Le  16"  déclare  que  les  bénéficiers  ne  pour- 
ront léguer  à  leurs  bâtards  l'année  de  grâce; 
et  que  les  vicaires  des  églises  seront  obligés 
de  résider  cl  de  desservir. 

Lo  16'  porte  que  les  sonneurs  sauront 
lire,  afin  de  répondre  aux  prêtres;  cl  que, 
pendant  l'office  divin,  ils  seront  revêtus 
d'aubes. 

Le  17'  ordonne  que  les  doyens  ruraux  et 
les  curés  auront  soin  de  faire  pourvoir  les 
églises  d'ornements  convenables. 

Le  18  veut  que  les  revenus  des  chanoi- 
nes suspens  appartiennent  au  chapitre. 

Le  19'  porte  que  l'on  ne  fondera  point  d'é- 
glise ou  de  cimetière  qui  ne  soit  doté. 

Le  20*  ordonne  que  les  paroissiens  ne  re- 
cevront la  communion  que  de  leur  curé,  et 
qu'ils  s'abstiendront  de  communier  jusqu'à 
ce  qu'ils  aient  satisfait  pour  le  mépris  qu'ils 
ont  témoigné  pour  lui. 

Le  21'  défend  de  faire  dans  les  églises 
des  iniprécalions  ou  des  déclamations  contre 
personne,  si  ce  n'est  avec  la  permission  de 
l'évêque. 

Le  22'  défend  à  qui  que  ce  soit  d'assister 
aux  mariages  clandestins,  sous  peine  d'ex- 
communication, et  ordonne,  sous  la  niénie 
peine,  de  faire  des  bans  à  tous  les  mariages. 

Le  23'  ordonne  cju'à  l'avenir,  on  commen- 
cera l'année  à  la  fête  de  Noël,  suivant  la 
coutume  de  l'Eglise  de  Rome. 

Le  2i'  concerne  des  règlements  louchani 
les  notaires. 

Le  2o'ordonncqu'on  obscrveraexaclemenV 
le  statut  de  SilTroy  louchant l'administralion 
des  sacrements. 

Le  26'  défend  de  refuser  aux  curés  le  saint 
chrême  et  les  saintes  huiles  sous  prétexlo 
qu'ils  n'ont  pas  payé  les  droits  synodaux. 

Le  27-  renouvelle  les  règlements  de  Goa- 


e9S 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


S9(! 


rail,  autrefois  arclicvéqiie  do  Cologne,  tou- 
chant les  chapitres  des  moines. 

Le  28'  ordonne  aux  moines  et  aux  reli- 
gieuses, sons  peine  d'excomnuinicalion,  ipso 
facto,  de  remettre  leur  pécule  dans  le  mois, 
de  carder  la  clôture  suivant  la  constitution 
de  Boniface  VIII.  qui  commence:  Periculoso. 
Conc.  Gerin.  t.  IV. 

COLOGNE  (Concile  de)  ,  l'an  1321.  Henri, 
archevêque  de  Cologne,  y  publia  sis  capi- 
tules sur  la  discipline  des  clercs  et  des  ré- 
guliers ,  pour  expliquer  ou  confirmer  les 
statuts  des  conciles  préiédenls. 

COLOGNE  (  concile  de  )  ,  l'an  1322.  Henri 
de  Wirnenbourg,  archevêque  de  Cologne  , 
lint  ce  concile  avec  deux  évoques  et  quelques 
députés  d'absents  ,  le  31  octobre.  On  y  re- 
nouvela et  on  autorisa,  comme  provinciaux, 
les  statuts  synodaux  que  l'archevêque  En- 
gelbert  avait  faits  pour  le  diocèse  particulier 
de  Cologne,  en  12tjtj,  afin  de  réprimer  les 
violences  contre  les  personnes  et  les  biens 
ecclésiastiques. 

COLOGNE  (Synode  de),  l'an  1327.  L'ar- 
chevêque Henri  y  publia  cinq  nouveaux  sta- 
tuts sur  la  discipline  religieuse. 

COLOGNE  (Concile  do),  l'an  1330.  L'ar- 
chevc(iuc  Henri  y  dressa  quatorze  nou- 
veaux règlements  ,  dont  voici  les  plus  rc- 
marquab'es  : 

Le  cinquième  déclare  excommunies  ceux 
qui  retiendraient  des  billets  de  créances  déjà 
acquittés. 

Le  huitième  prescrit  trois  proclamations  de 
bans  à  f.iire  pour  chaque  m.iriage. 

Le  onzième  réserve  à  l'archevêque  l'ab- 
solution de  la  pénilencc  publique;  ce  qui 
semble  prouver  que  cette  sorte  de  pénitence 
n'était  p.is  encore  passée  d'usage. 

Le  (loiizième  défend  de  dire  deux  messes  , 
en  vue  d'Line  double  rétribution  ,  en  ne  con- 
sacrant qu'à  l'une  de  ces  deux  messes.  Conc. 
Gcrm.  t  .  IV. 

COLOGNE  (Synodes  de)  ,  de  l'an  1333  à 
l'an  ly'tS.  W.ilrafu  ,  archevêque  de  Cologne, 
tint  onze  synoiles  d.ins  cet  intervalle  ou 
pendant  le  lemps  que  dura  son  épiscopal. 
Dans  celui  de  l:i33  ,  le  troisième  siatut  dé- 
fend aux  clercs  l'oiriec  de  cabaretiers  ;  celui 
de  133^,  canon  2%  défend  le  binage  et,  can.  3, 
prescrit  la  résidence  aux  pasteurs.  Même 
prescription  dans  le  synode  du  printemps  de 
13  ;6.  Les  statuts  du  synode  de  1337  con- 
cernent l'habi!  et  le  maintien  des  cbrcs.  Le 
syiHid(-  de  133S  défend  ,  canon  l",de  pro- 
niomoir  aux  ordres  ceux  qui  ne  seraient 
pas  pourvus  d'un  bénéfice,  et  s'élève,  ca- 
non 2,  contre  l'abus  d'extorquer  lai gent 
des  pauvres,  sons  le  spécieux  prétexte  de 
délivrer  des  flammes  du  purgatoire  les  âmes 
de  leurs  parents  défunts.  Celui  de  I3i()  dé- 
fend aux  clercs  et  aux  religieux  de  vendre 
du  vin  ou  de  la  bière ,  si  ce  n'est  pour  se  dé- 
barrasser du  superflu  de  leurs  bénéfices,  et 
non  par  esprit  de  négoce. 

COLOGNE  (Synodes  (le),  de  l'an  1331  à  l'an 
1362.  Guillaume  de  Genep ,  archevêque  de 
Cologm',  tint  d  nize  synodes,  que  rappiirte 
l'éditeur  des  Conciles  Germaniques.  Voici  ce 


que  ces  synodes  contiennent  de  plus  remar- 
quable. Le  synode  de  l'an  1353  défend  au\ 
clercs  et  aux  religieux  de  contrefaire  la  secte 
des  flagellants.  Le  deuxième  canon  du  sy- 
node de  l'ioV  défend  de  se  promener  dans  les 
églises  pendant  le  chant  du  chœur  ou  la 
célébration  des  offices.  Le  synode  de  1356  , 
canon  2* ,  interdit ,  comme  usuraire  ,  le  con- 
trat dit  Imndijell  ,  mot  allemand  qui  veut 
dire  étrennes  ou  denier  à  Dieu.  Ces  sortes  de 
gages  auraient- ils  été  considérés  comme 
usuraires  dans  ces  temps-là?  Les  deux  sy- 
nodes (le  1357,  comme  plusieurs  précédents, 
condamnent  les  bégnards  ,  les  suestrions 
et  ceux  (lui  leur  donnaient  asile;  de  plus, 
ils  défendent ,  canon  2°,  aux  seigneurs  tem- 
porels et  aux  juges  laïques  ,  d'attenter  aux 
avantages  dont  jouissait  i'Église,  en  cher- 
chant à  abolir  de  pieuses  et  de  buiables  cou- 
tumes ;  canon  3*,  aux  curés,  de  s'associer  des 
chapelains  ou  des  vicaires  ,  sans  l'agrément 
de  l'évêque  ;  canon  10' ,  aux  prêtres,  de  dire 
la  messe,  sans  la  permission  de  l'évêque,  sur 
des  autels  portatifs. 

COLOGNE  ,  Concile  de)  ,  l'an  1.370.  Fré- 
déric de  Sarwerden,  archevêque  de  Cologne, 
tint  ciî  concile,  dans  lequel  il  révoqua  les 
concessions  qu'avaient  faites  ses  prédéces- 
seurs, par  rapport  à  la  faculté  d'absoudre 
des  cas  réservés. 

COLOGNE  (  Synode  de  )  ,  l'an  1371 ,  tenu 
par  le  même,  qui  y  publia  vingt  statuts  sur 
l'habit  des  clercs  et  des  religieux,  contre  les 
préIres  concubinaires  et  leurs  concubines, 
contre  les  violateurs  du  privilège  clérical  , 
contre  le  contrat  dit  handgelt  ou  denier  à 
Dieu  ,  sur  la  confession  annuelle  et  la  com- 
munion pascale,  etc.  Conc.  Germ.  t.  IV. 

COLOGNE  (Synode  de),  l'an  1.372,  tenu 
par  le  même  archevêque,  concernant  les  pri- 
vilèges du  clergé  de  Cologne,  les  testaments 
d  s  clercs,  les  visites  épiscopales,  etc.  Conc. 
Germ.  t.  IV. 

COLOGNE  (Concile  de) ,  l'an  1375,  présidé 
par  Frédéric,  archevêque  de  Cologne,  qui  y 
publia  trois  chapitres  de  règlements.  Le  pre- 
mier fait  défense  aux  chanoines  de  se  par- 
tager les  revenus  des  bénéfices  vacants,  qui 
appartiennent  aux  fabriques  ;  de  vendre  les 
renés  annuelles  ou  les  revenus  usufruitiers, 
sans  1  autorisation  de  l'évêque.  Le  second 
est  contre  ceux  qui  empêchent  l'exercice  de 
la  juridiction  ecclésiastique,  ou  qui  restent 
une  année  entière  sans  se  faire  relever  de 
l'excoaunnuication.  Le  troisième  est  contre 
les  usuriers,  dits  lombards,  et  contre  lo 
contrat  dit  handcjclt.  Conc.  Germ.  t.  IV. 

COLOGNE  (Concile  de)  ,  l'an  1390.  L'ar- 
chevêque Frédéric  de  Sarwerden  présida  à  ce 
concile,  le  16  septembre.  On  y  renouvela  les 
anciens  statuts  de  la  province.  L'Art  de  véri- 
fier les  dntrs,  p.  2.30. 

COLOGNE  (  Concile  de)  ,  l'an  1400.  L  ar- 
chevêque Frédéric  de  Sarwerden,  qui  tint  ce 
concile  ,  y  publia  trente  -  cinq  rè;;le!>,ents 
sur  la  régularité  des  clercs  et  des  cli..noiiies, 
l'exactitude  au  chœnr,  la  résidence  dc-s  bené- 
fieiers,  le  rachat  des  années  de  grâce,  etc. 
[Voy.  les  articles  précédents.)  Le  septième  et 


B97  COL 

le  vingt-spplième  canon  défendent  de  payer 
les  droits  de  présence  aux  ehanoines(>u  ;iiiK 
autres  clercs  qui  se  dispciiseniienl  d'assister 
aux  ofliccs  ;iiix(iuels  ces  droits  sont  affectés. 
Le  quatorzième  s'oppose  à  ce  qu'un  clerc, 
reçu  dans  une  K^lise  à  litre  de  bénéficier, 
soil  astreint  à  payer  une  seconde  prise  de 
possession  ,  propiiiain  ,  s'il  vient  à  quitter  ce 
bénéfice,  pour  eu  prendre  un  autre  dans  la 
même  Eglise.  Le  douzième  recommande  , 
toutes  les  fois  que  le  bâton  de  saint  Pierre 
aura  été  porté  proccssionnellemcnt  à  quel- 
que station ,  de  le  rapporter  de  même  solen- 
nellement, par  honneur  pour  la  mémoire 
de  saint  Pierre,  patron  de  l'Eglise  de  Co- 
logne, etc.  Conc.  Germ.  t.  IV. 

COLOGNE  (Synode  de)  .l'an  1417,  tenu 
par  Tliierri  de  Mortz ,  archevêque  de  Co- 
logne. 

COLOGNE  {  Concile  de  )  ,  l'an  U18  ,  tenu 
par  le  même  archevêque.  On  y  recommanda 
aux  réguliers  la  vie  commune. 

COLOGNE  (Concile  de),  l'an  1423.  Thierri, 
archevêque  de  Cologne  ,  tint  ce  concile  dans 
sa  province,  et  y  fil  onze  règlements. 

Le  i",  contre  les  clercs  concubinaires. 

Le  3' ,  contre  les  seigneurs  qui  défendent 
à  leurs  sujets  de  commercer  avec  les  ecclé- 
siastiques. 

Le  3',  par  lequel  il  enjoint  aux  officiers 
d'observer  le  droit  commun  en  causes  d'ap- 
pels. 

Le  k' ,  par  lequel  il  est  défendu  ,  sous 
peine  d'excommuuicalion  ,  d'abolir  les  cou- 
tumes introduites  par  la  piété  des  fidèles. 

Le  5',  qui  défend  de  nommer  d'autres  per- 
sonnes que  des  prêtres  pour  prédicateurs 
d'indulgences. 

Le  6°,  qui  fait  défense  aux  chanoines  et 
aux  autres  clercs  ,  sous  peine  d'être  prives 
des  distributions  pendant  huit,  jours ,  de 
causer  pendant  que  l'on  célèbre  l'orGcc. 

Le  7' ,  qui  défend  aux  curés  de  prendre  des 
moines  mendiants  pour  vicaires,  quand  ils 
peuvent  en  avoir  d'autres. 

Le  8%  qui  regarde  les  concubinaires  pu- 
blics. 

Le  9' ,  qui  concerne  l'extermination  des 
hussites  et  des  wicléfistes. 

Le  10°  ordonne  (jue  l'on  sonnera  trois 
coups  de  cloche  tous  les  vendredis,  sur  le 
midi,  et  accorde  quarante  jours  d'indulgence 
à  ceux  qui  réciteront  à  genoux  trois  Patrr 
et  trois  Ave  Marin,  en  l'honneur  de  la  mort 
et  de  la  passion  de  Notre-Seigneur,  tandis 
que  la  cloche  sonnera.  Même  indulgence 
pour  ceux  qui  réciteront  tous  les  joors  trois 
Ave  Maria,  le  malin,  au  son  de  la  cloche. 

Le  11',  qui  ordonne  la  célébration  de  la 
fête  de  la  Compassion  de  la  Vierge  Marie. 
Reg.  t.  XXIX  ;   Lab.  XII  ;  Uard.  IX. 

COLOGNE  (Concile  provincial  de),  l'an 
1452,  présidé  par  le  cardinal  Nicolas  de  Cusa, 
légat  du  saint-siége. 

On  y  ordonna  d'ajouter  aux  collectes  de 
la  messe  des  prières  pour  le  pape  et  pour 
l'évêque  du  lieu,  et  l'on  y  confirma  les  sta- 
tuts de  Conrad  et  de  Siffroy,  archevêques  de 


COL 


MB 


Cologne  du  siècle  précédent.  Conc.  Germ.. 
t.\ .  Voy.  S.  PiEiiui:  de  Cologne. 

COLOGNE  (Synode  de) ,  l'an  148.3.  ller- 
mann  ,  archevêque  de  Cologne,  tint  ce  sy- 
node, et  y  renouvela  divers  statuts  de  ses 
prédécesseurs.  Covr..  Germ.  t.  V. 

COLOGNE  (Synode  de)  .  l'an  1513,  tenu 
par  Philippe,  archevêque  de  Cologne,  qui 
y  publia  de  nouveau  pluiienrs  statuts  de  ses 
prédécesseurs.  Conc.  Germ.  t    VI. 

COLOGNE  (Synodes  île)  ,  l'an  i:i27.  Her- 
man  de  Wiid,  archevêque  de  Cologne  ,  le 
Diême  qui  apostasia  depuis  ,  tint  celle  année 
deux  synodes.  Dans  celui  d'automne,  il  porta 
un  décret  contre  les  mariages  clandestins. 
Conc.  Germ.   t.  VI. 

COLOGNE  (Synode  de) ,  l'an  1528.  On  fit 
dans  ce  synode  un  grand  nombre  de  règle- 
ments concernant  les  officiers  de  la  cour 
archiépiscopale.  Conc.  Germ.  t.  VI. 

COLOGNE  (  Concile  de  ) ,  l'an  lo36.  Ce 
concile  provincial  fut  assemblé  l'an  IS'Ki , 
du  temps  du  pape  Paul  111  et  de  l'empereur 
Charles-Quint,  par  Herm.in  de  Wieil ,  ar- 
chevêque de  Cologne,  qui,  dius  la  suite, 
ayant  embrassé  la  nouvelle  doctrine  de  Lu- 
ther, fit  venir  Bucer  et  Mélanchton,  pour  la 
prêcher  dans  son  archevôihé,  el  dont  l'en- 
têtement fut  tel  pour  cette  nouvelle  doctrine, 
qu'il  aima  mieux  renoncera  son  archevêché 
que  de  la  quitter,  et  qu'il  mourut  en  1552 
dans  l'hérésie  qu'il  avait  embrassée. 

Les  matières  qui  on!  été  réglées  et  arrê- 
tées dans  ce  concile  ont  été  rédigées  en 
quatorze  classes  ou  parties  :  la  premièro 
contient  ce  qui  concerne  les  évêques  ;  la  se- 
conde,  ce  qui  regarde  les  ecclésiastiques  en 
général;  la  troisième,  les  églises  métropo- 
litaines ,  cathédrales  el  collégiales  ,  et  les 
chanoines  qui  les  desservent  ;  la  quatrième, 
les  curés  et  leurs  vicaires,  et  les  auliv^s  mi- 
nistres de  la  parole  de  Dieu  ;  la  cinquième, 
la  vie  et  les  mœurs  des  curés  ;  la  sixième, 
les  qualités  d'un  prédicateur;  la  septième, 
1  administration  des  sacrements  ;  la  huitième, 
la  subsistance  dt's  curés  ;  la  neuvième  re- 
garde lis  constitutions  ecclésiastiques  et  les 
usages  des  Eglis;'s  ;  la  dixième,  la  vie  et  Tétat 
monastique;  la  onzième,  les  hôpitaux;  la 
douzième,  les  écoles,  les  imprimeurs  et  les 
libraires;  la  treizième,  la  juridiction  conten- 
lieuse  ecclésiastique;  et  la  quatorzième,  la 
visite  des  archevêques,  des  archidiacres,  et 
leurs  synoiles. 

La  première  partie,  qui  regarde  particu- 
lièrement les  fonctions  épiscopales,  est  di- 
visée en  vingt-six  articles.  Le  concile  y  fait 
consister  toutes  les  fonctions  des  évêques  en 
deux  particulièrement,  à  savoir,  l'ordina- 
tion et  rinstitution  des  ministres  ,  ensuite  la 
visite  de  leur  diocèse.  Dans  le  premier  ar- 
ticle,  il  définit  l'ordination,  la  porte  pour 
entrer  dans  le  gouvernement  ecclésiastiijue, 
et  en  conséquence  il  ordonne  aux  évoques 
de  n'en  permettre  pas  l'entrée  facilement  à 
toutes  sortes  de  personnes  ,  de  n'en  point 
recevoir  sans  les  avoir  longtemps  exami- 
nées, et  avoir  eu  des  preuves  de  leur  sagesse 
et  de  leur  capacité.  Dans  le  second  article, 


S90 


le  conrile  ordonne  aux  évéques  de  ne  point 
conférer  les  ordres  à  ceux  qui  se  présen- 
teront sans  un  litre  patrimonial  ou  de  bé- 
néfice. D;ins  les  articles  suivants,  le  concile 
exhorle  les  patrons  à  n'avoir  nul  égard  à  la 
clLiir  et  au  sang,  et  les  ch.ipiires  et  ceux  qui 
ont  droit  d'élection,  à  faire  choix  de  la  per- 
sonne qu'ils  jugeront  la  plus  digne.  Les  ar- 
ticles seizième,  dix-septième  et  les  suivants 
s'adressent  aux  évéqucs  suffragants  et  aux 
grands  vicaires  ,  comme  partageant  avec  les 
évéques  les  fonctions  cpiscopales  ,  et  les 
avertissent  de  veiller  à  ce  que  ceux  qui  se 
présentent  aux  ordres  aient  toutes  les  quali- 
tés nécessaires  pour  être  de  fidèles  ministres 
de  Dieu  ;  d'avoir  soin  de  s'informer  de  leur 
vie  et  de  leurs  mœurs,  et  des  motifs  qui 
peuvent  les  engager  à  entrer  dans  les  ordres. 
Le  mercredi  ,  le  jeudi  et  le  vendredi  des 
qualre-temps,  dans  lesquels  se  conféreront 
les  ordres,  ils  les  examineront ,  sans  avoir 
égard  à  la  qualité  de  docteurs  qu'ils  pour- 
raient prendre  ,  à  moins  qu'ils  n'aient  été 
re(;us  docteurs  publiquement  et  d'une  ma- 
nière qui  ne  laisse  point  à  douter  de  leur 
capacité.  Les  religieux  qui  se  présenteront 
aux  ordres  seront  aussi  examinés. 

Dans  le  vingt-huitième  article,  il  est  mar- 
qué que  les  lettres  d'ordre  s'accorderont  gra- 
tuilement  ,  même  pour  le  sceau,  et  qu'on  ne 
donnera  qu'un  blanc  au  secrétaire  pour  ses 
peines. 

Le  trente-deuxième  article  et  le  trente- 
troisième  contiennent  un  avis  à  ceux  qui 
possèdent  plusieurs  bénéfices  ,  et  surtout  à 
charge  d'âmes,  de  ne  point  se  flatter  d'avoir 
obtenu  une  dispense  du  pape  pour  cela  ,  et 
les  exhorte  à  sonder  leur  conscience,  et  voir 
s'ils  l'ont  obtenue  de  Dieu.  Cependant ,  de 
crainte  (|u'ils  ne  s'abusent  eux-mêmes,  il 
est  ordonné  qu'ils  rapporteront  leurs  dis- 
penses aux  évéques,  afin  qu'ils  jugent  sans 
prévention  si  l'exposé  est  véritable. 

La  conclusion  de  ces  articles  de  la  pre- 
mière partie  est  qu'il  vaut  mieux  que  les 
évéques  aient  un  petit  nombre  d'ecclésias- 
tiques qui  s'.jcquillent  dignement  de  leur 
ministère  ,  qu'un  grand  nombre  d'iiiuijles 
et  qui  deviennent  un  grand  fardeau  pour  un 
évoque. 

La  seconde  partie  de  ce  concile  ,  qui  re- 
garde les  clercs  ,  est  divisée  en  trente-deux 
articles. 

Le  premier  renvoie  à  saint  Jérôme  et  aux 
autres  Pères,  pour  y  apprendre  quels  doivent 
être  la  vie  et  l'olliee  des  clercs. 

Ln  second  explique  le  mot  de  clerc  dans  le 
sentiment  de  saint  Jérôme,  c'est-à-dire  celui 
qui  appartient  à  Dieu  d'une  manière  plus 
particulière  que  les  autres  fidèles  qui  lui 
appartiennent  aussi;  cl  le  troisième  les  ex- 
horte à  bannir  de  leur  cœur  toute  sorte  de 
cupidité. 

Dans  le  quatrième  article  ,  le  ministère  des 
prêtres  est  distingué  en  deux  fonctions  prin- 
cipales, celle  de  prier  et  celle  d'enseigner. 
C'est  pourquoi,  dans  les  articles  cinq  et  six, 
il  est  ordonné  aux  ecclésiastiques  de  dire  ieur 
bréviaire  et  en  public  et  en  parliculier  avec 


DICT10NN.\IRE  DES  CONCILES, 


coo 


attention  et  avec  dévotion  ;  et  on  y  exhorte  les 
évéques  à  le  réformer  et  à  le  purger  do  plu- 
sieurs histoires  de  saints  fausses  ou  douteuses, 
mises  à  la  place  de  l'Ecriture  sainte  qu'on 
lisait  seule  autrefois  dans  l'Eglise. 

Dans  le  septième  ,  on  blâme  le  zèle  de  cer- 
tains ecclésiastiques,  (jui ,  à  l'occasion  de 
quelque  testament  ou  de  quelque  fondation  , 
introiluisent  dans  l'Eglise  de  nouveaux  offi- 
ces et  de  nouvelles  solennités. 

Dans  le  onzième,  on  condamne  les  sujets 
particuliers  de  (luelques  messes  nouvellement 
inventées,  parce  qu'il  ne  faut  pas  appliquer 
ce  mystère  suivant  la  fantaisie  de  chacun. 
On  y  condamne  aussi  les  proses  mal  faites 
qui  sont  insérées  dans  les  missels  sans  juge- 
ment ,  et  on  y  ordonne  la  réforme  des  missels 
et  des  bréviaires. 

Le  douzième  et  le  treizième  prescrivent  la 
manière  dont  on  doit  réciter  les  paroles  de  la 
messe. 

Dans  le  quatorzième,  il  est  défendu  de 
chanter  aucun  motet  à  la  messe  après  l'élé- 
vation ,  soit  pour  la  paix  ,  soit  contre  la  peste, 
dans  un  moment  où  chacun  devrait  être  dans 
un  profond  silence,  pr»sterné  en  terre  et 
l'esprit  élevé  vers  le  ciel  pour  rendre  grâces 
à  Jésus-Christ  d'avoir  bien  voulu  répandre 
son  sang  pour  nous  laver  de  nos  péchés. 

Dans  le  seizième  ,  on  condamne  la  coutume 
qui  s'était  introduite  de  dire  une  messe  de  la 
Trinité  ou  du  Saint-Esprit  les  dimanches  ,  au 
lieu  de  celles  que  l'Eglise  a  faites  pour  être 
dites  ces  jours-là. 

Dans  le  dix-septième,  on  exhorte  les  fidèles 
à  être  attentifs  à  la  confession  qui  se  fait  an 
commencement  de  la  messe,  d'autant  plus 
que  l'absolution  que  donne  le  prêtre  les  re- 
garde ,  afin  de  les  mettre  dans  une  disposition 
d'entendre  dignement  la  messe. 

Dans  le  vingt-deuxième,  il  est  dit  que  le 
faste  ,  le  luxe  et  l'avarice  sont  ordinairement 
la  cause  pour  laquelle  les  ecclésiastiques  ont 
une  mauvaise  réputation  :  c'est  pourquoi, 
dans  le  vingt-troisième,  on  les  avertit  de  se 
souvenir  qu'ils  ne  sont  pas  appelés  pour  être 
servis,  mais  pour  servir. 

Dans  le  vingt-cinquième ,  il  est  marqué 
qu'il  serait  à  souhaiter  que  les  ecclésiasti- 
ques n'assistassent  pas  môme  aux  noces. 

Par  le  trentième  article,  il  est  permis  aux 
ecclésiastiques  de  faire  un  petit  métier  hon- 
nête pour  pouvoir  subsister  sans  avilir  le  sa- 
cerdoce; cl,  par  le  trente  et  unième,  il  leur 
est  défendu  d'être  marchands. 

La  troisième  partie,  qui  regarde  les  églises 
cathédrales  et  collégiales,  contient  trente  et 
un  articles.  Dans  le  premier,  il  est  dit  que 
l'église  cathédrale  étant  le  siège  de  l'évêquo 
cl  tenant  le  premier  rang,  elle  doit  être  aussi 
plus  régulière  et  servir  de  lumière  aux  autres 
églises  du  diocèse. 

Dans  le  second,  que  les  églises  collégiales 
ayant  le  second  rang  après  les  cathédrales  et 
les  mêmes  dignités,  les  doyens  des  unes  et 
des  autres  de  ces  églises  doivent  avoir  soiu 
que  les  clercs  vivent  d'une  manière  qui  ré- 
ponde à  leur  état. 

Dans  le  troisième,  qu'il  suffit  que  les  dignités 


«fl)l  COL 

cl  les  officiers  des  églises  calhédrales  et  col- 
légiales lassent  atlciition  à  ce  que  signifient 
les  noms  de  leur  olïicc,  poui'  les  oMigcr  à 
leurs  devoirs. 

Dans  le  quatrième  ,  on  souhait.;  que  la  vie 
des  chanoines  réponde  au  noni  qu'ils  por- 
tent ,  c'est-à-dire  qu'ils  soient  réguliers  en 
toutes  choses,  et  qu'ils  se  souviennent  que, 
dans  leur  première  origine,  ils  vivaient  en 
commun,  comme  le  désigne  la  situation  de 
leurs  mai^ons  placées  autour  de  l'église;  et 
que  ,  comme  ils  n'ont  qu'une  seule  demeure, 
ils  ne  doivent  avoir  qu'un  même  esprit  et  un 
même  cœur,  à  l'exemple  des  premiers  chré- 
tiens. 

Dans  le  dixième,  il  est  ordonné  que  les  cha- 
noines qui  manqueront  à  quelqu'un  des  offi- 
ces, soit  à  la  messe  après  l'épître,  ou  aux 
autres  heures  après  le  premier  psaume,  ne 
recevront  point  la  distribution  qui  y  est  atta- 
chée. 

Le  quatorzième  porte  qu'on  tiendra  les 
chapitres  des  mœurs  avec  plus  de  soin  et 
d'exactitude  qu'on  n'a  fait  jusqu'à  présent,  et 
qu'on  n'y  traitera  pas  moins  des  choses  sa- 
crées que  des  profanes. 

Dans  le  quinzième,  il  est  enjoint  aux  dia- 
cres, à  (]ui  la  coutume  donne  le  droitde  juger 
des  alïaires  de  discipline,  de  s'acquitter  de 
leur  devoir  à  la  réquisition  du  doyen;  que, 
faute  de  s'en  acquitter,  le  doyen  et  le  cha- 
pitre en  deviendront  les  juges;  mais  que 
si  le  doyen  et  le  chapitre  négligeaient  de  faire 
justice,  ou  qu'ils  fussent  eux-mêmes  coupa- 
bles, l'ordinaire  pour  lors  en  serait  juge. 

S'arle  dix-septième  article,  le  doyen,  aussi- 
tôt qu'il  apprend  qu'il  y  a  quelque  différend 
entre  quelques  chanoines,  doit  les  accom- 
moder. 

Il  est  défendu  par  le  dix-huitième  d'avancer 
ou  de  reculer  l'office  à  l'occasion  des  assem- 
blées capitulaires. 

Jl  est  dit  dans  le  dix-neuvième  qu'on  exa- 
minera les  statuts  des  églises  cathédrales  et 
collégiales,  pour  en  ôter  tout  ce  qui  peut 
donner  occasion  de  dis])ute,  et  qui  serait 
contraire  à  la  pureté  de  l'Evangile,  quelques- 
uns  de  ces  statuts  ayant  été  faits  dans  des 
Yues  d'intérêts. 

Par  le  vingt  et  unième,  on  accorde  ,  en  fa- 
veur des  études,  aux  chanoines  étudiants,  le 
gros  de  leurs  bénéfices,  en  rapportant  des 
certificats  d'étude  ;  et,  par  le  vingt-deuxième, 
il  est  ordonné  que  les  nouveaux  chanoines 
reçus  ,  quoique  leurs  prédécesseurs  n'eussent 
pas  pris  possession,  toucheront  les  fruits  de 
leurs  bénéfices  sans  que  les  anciens  chanoines 
reçus  y  puissent  rien  prétendre. 

Par  le  vingt-quatrième,  il  est  ordonné  que 
l'officialité  ne  se  tiendra  plus  dans  l'église, 
mais  dans  quelque  lieu  voisin. 

Dans  le  vingt-huitième,  il  est  dit  que  les 
collégiales  ne  viendront  {ilus  en  procession 
à  la  cathédrale  que  les  jours  où  l'évéquc 
officiera  suivant  l'ancien  usage,  pour  y  re- 
cevoir la  communion  ou  la  bénédiction  de 
l'évêiiue. 

Par  le  trentième,  il  est  ordonné  que  doré- 
navanl  les  églises  collégiales  ne  viendront 


COL 


6i2 


plus  à  l'église  cathédrale  lorsqu'on  y  chante 
les  vigiles  pour  ranniversaire  des  évéqui's . 
à  cau>e  di'  la  confusion  des  voix,  (|iii  fait  que 
le  chant  n'inspire  aucune  dévotion  ni  aucune 
piélé,  mais  qu'elles  les  chanteront  chainne 
dans  leur  église,  et  <|ue  le  lendemain  elles 
se  rendront  à  la  cathédrale  pour  assister  à  la 
messe. 

Dans  le  (rente  et  unième,  on  se  plaint  de  ce 
qu'il  ne  reste  plus  des  ordres  ,  qu'on  appelle 
les  quatre  moindres ,  que  le  nom;  peis(jnne 
de  ceux  (jui  les  reçoivent  n'en  faisant  hs 
fonctions,  n'y  ayant  que  des  laïques  ([ui  les 
fassent  présentement. 

La  quatrième  partie  de  ce  concile,  qui  re- 
garde les  curés  et  leurs  vicaires  et  les  au- 
tres ministres  de  la  parole  de  Dieu,  contient 
dix-huit  articles. 

Dans  le  cinquième,  il  est  ordonné,  pour 
empêcher  que  la  mauvaise  doctrine  qui  com- 
mençait à  se  répandre  ne  s'accrût,  ((u'aucnn 
ne  serait  admis  à  prêcher  qu'il  n'eût  permis- 
sion de  l'ordinaire. 

Et,  pour  la  même  raison  et  en  conséquence 
des  saints  canons,  il  est  défendu  par  le  si- 
xième article  aux  curés  de  s'absenter  de 
leurs  paroisses  et  d'y  mettre  des  vicaires, 
sans  une  permission  particulière  des  évé  - 
qucs. 

Par  le  septième,  il  est  défendu  aux  reli- 
gieux memlianls,  conformément  au  concile 
de  Vienne,  de  prêcher  sans  s'être  présentés 
aux  évéques  ou  à  hurs  grands  vicaires;  et, 
dans  les  articles  suivants,  huitième  et  neu- 
vième ,  on  les  avertit  de  prendre  garde,  lors- 
qu'ils prêchent,  à  ne  point  parler  mal  des 
curés,  des  ecclésiastiques,  des  évéques  et 
des  magistrats,  comme  ils  font  ordinaire- 
ment pour  se  rendre  agréables  aux  peuples, 
parce  que,  si  les  curés  et  les  ecclésiastiques 
tombent  dans  quelque  faute,  ils  ont  des 
supérieurs  et  des  juges  ;  que  ce  n'est  point  à 
eux  à  les  censurer,  et  que  leurs  invectives 
contre  ces  personnes  servent  plutôt  à  scan- 
daliser les  peuples  qu'à  les  édifier. 

Dans  le  dixième,  il  est  marqué  que,  par 
un  abus  exécrable  qui  s'est  glissé  à  cause  di» 
crédit  et  de  l'autorité  que  se  donnent  les 
moines  sur  l'esprit  des  peuples,  les  curés 
sont  obligés  de  faire  serment  de  laisser  prê- 
cher les  moines  chez  eux. 

La  cinquième  [>artie  ,  qui  regarde  la  vie  et 
les  mœurs  des  curés,  contient  huit  articles. 
Dans  le  second,  le  concile  recommande  aux 
curés  lie  joindre  à  la  science  la  bonne  vie, 
d'autant  plus  que  la  voix  des  bonnes  œuvres 
se  fait  mieux  entendre  et  persuade  plus  effi- 
cacement que  celle  des  paroles;  et,  dans  le 
troisième,  le  concile  rappelle  ces  paroles  de 
saint  Paul  à  Timolhée,  que  ce  n'est  pas  assez 
qu'il  sache  ce  qu'il  doit  croire,  mais  qu'il 
faut  qu'il  ail  une  conscience  pure  et  nette. 

La  sixième  partie,  qui  regarde  les  quali- 
tés d'un  prédicateur,  contient  vingl-sepl  ar- 
ticles. Dans  le  huitième,  le  neuvième,  le 
dixième,  le  onzième,  etc.,  le  concile  exhorte  les 
prédicaleurs  à  parler,  autant  ((u'ils  pourront, 
d'une  manière  ((ui  soit  à  la  porlée  de  leurs 
auditeurs;  à  ne  point  prêcher  lamol  uased* 


6QS  DICTIONNAIRE 

liment,  (nnlôt  un  aiilro;  à  ne  poinl  mêler 
dans  leurs  discours  des  inepties  et  d(^s  contes; 
il  éviter  loul  ce  qui  est  proi'ine,  et  eetle  fausse 
éloquence  qui  ne  C(!nsi-,le  (jue  dans  des  mots, 
comme  aussi  toutes  ces  niéi  hantes  plaisan- 
teries et  ces  mots  pour  faire  rire;  à  ne  rien 
dire  qui  puisse  choq^M'ou  initcr  les  puis- 
sances ecclésiastiques  et  séculières;  au  con- 
traire, à  exhorter  les  peuples  à  les  respecter 
et  à  prier  Dieu  pour  elles;  à  ne  point  ensei- 
gner comme  dogme  de  foi  ce  que  l'Fîglise  n'a 
point  décidé;  à  expii(]uer  rÈvangilo  selon 
les  Pères;  à  apprendre  aux  fidèles  les  corn- 
niandemeiils  de  Dieu,  les  principaux  arti- 
cles de  la  foi,  l'usage  qu'on  doit  faire  des 
images  ,  et  ce  que  repiésentent  les  cérémo- 
nies de  la  messe. 

Dans  les  vingt-deuxième  et  vingt-troi- 
sième articles,  il  est  enjoint  aux  curés  moins 
habiles,  après  avoir  lait  le  siyne  de  la  crois 
et  imploré  la  griiee  de  Dieu,  de  lire  l'épîire 
et  l'évangile,  d'en  faire  une  simple  explica- 
tion aux  peuplrs,  ehoisissaiit  quelques  en- 
droits parliculirrs  pour  les  porler  à  vivre 
cliréliennemenl  et  à  aimer  Dieu  et  le  pro- 
cli.'iiii;  de  leur  expliquer  aussi  la  prière  que 
l'Eglise  fait  ce  joui-l;\  à  Dieu,  et  de  les  ex- 
horter à  le  prier  di;  la  même  manière  de 
cœur  et  d'esprit,  s'ils  ne  peuvent  pas  dire  les 
mêmes  paroles;  il  les  exhorte  encore  à  ne 
poinl  s'arrêter  à  conter  des  histoires  de  saints 
cl  des  miracles,  mais  à  s'atlaiher  davantage 
à  expli(|uer  l'épître  et  l'évangile  ,  et  à  faire, 
à  la  fin  di'  leur  discours,  une  pelite  récapi- 
tulation de  tout  ce  qu'ils  auront  dit,  qui 
puisse  être  utile  à  leurs  auditeurs ,  et  leur 
inculquer  davantage  les  vérités  qu'ils  leur 
ont  prêchées. 

La  septième   partie,   qui  traite  des  sacre- 
ments,  est  divisée  en  cinquante-deux  arti- 
cles,  dont   les    sept    premiers    regardent   le 
baptême    et  la    manière  dont    les   curés  en 
doivent  instruire  leurs  paroissiens,  leur  en- 
seignant  quel  est    l'effet  de   ce    sacrement, 
pourquoi  les  onctions,  la  salive  et  les  autres 
cérémonies  se  praiii]uent  dans  l'administra- 
lion   du    baptême,   elles  raisons   pour  les- 
quelles on   prend  des  parrains  ,  leiu- remon- 
trant que  c'est  un  très-grand  abus  de  prendre 
pour   parrains  des   enfanls   qui   n'entendent 
pns  ce  (lu'ils  promettent  pour  d'autres,  et  de 
paraîlie  à   celte  cérémonie  avec  luxe,  pen- 
dant (]u'on  n'y  doit  être  ijuc  pour  y  renoncer. 
Depuis  le  huitième  article   jusqu'au  trei- 
zième, il  est  traité  du   sacrement  de  confir- 
mation,  comme  d'un  sacrement  qui  confère 
la  grâce   et  donne  au  fidèle  qui  le  reçoit  la 
force    nécessaire    pour   résister   au   démon; 
c'est   pourquoi   il   se   donnait  autrefois   aux 
enfants,  pour  les  soutenir  par  la  vertu  de  ce 
sacrement  dans  un   âge  si  faible  et  si  porté 
au  mal  ;  néanmoins  le  concile  d'Orléans  avait 
jugé  plus  à  propos   de  donner  ce  sacrement 
à  des   personnes   qui   eussent    plus   de  con- 
naissance et  fussent  un  peu  plus    avancées 
en  âge. 

Dans  le  onzième  ,  les  repas  qui  se  faisaient 
après  le  baptême  et  après  la  confirmation 
sont  défendus. 


CONCILES. 


604 


Depuis  le  treizième  article  jusqu'au  tren- 
tième, il  est  parlé  de  l'eucharistie.  Premiè- 
rement, il  est  dit  que  l'on  doit  enseigner  au 
peuple  qu'il  doit  croire  Irès-ccrtainemen!  que 
le  corps  et  le  sang  de  Jésus-Christ  sont  véri- 
tablement dms  le  sacrement  de  l'eucharistie, 
tant  sous  l'apparence  du  pain  que  sous  celle 
du  vin:  que  celui  qui  n(' communie  que  soui 
une  espèce  participe  au  corps  et  au  sang  de 
Jésus-(;hrist,  et  n'a  nulle  raison  de  se  plain- 
dre qu'on  le  prive  d'une  des  espèces,  puis- 
que, sous  une  seule,  il  reçoit  tout  entier  le 
corps  et  le  sang  de  Jésiis-Christ;  que  le 
fidèle,  persuadé  de  la  présence  réelle  du 
corps  de  Jésus-Christ  dans  l'eucharistie  ,  doit 
l'adorer  à  la  messe  et  lorsqu'on  le  porte 
chez  un  malade. 

Dans  les  articles  dix-huit,  dix-neuf,  vingt- 
deux  et  vingt-trois,  il  est  parlé  des  disposi- 
tions qu'on  doit  apporter  pour  s'approi  hor 
de  ce  sacrement,  qui  sont  une  conscience 
pure,  un  cœur  éloigné  de  toute  affection  au 
péehé,  et  nue  foi  vive  qui  nous  assure  de  la 
vérité  (lu  corps  de  Jésus-Christ  immolé  et  de 
son  sang  répandu  dans  ce  sacrement. 

Dans  le  vingt-cinquième,  le  vingt  sixième, 
le  vingt-septième  et  le  vingt-huitième,  on  re- 
commande aux  curés  d'instniire  le  peuple; 
de  lui  apprendre  ce  que  c'est  que  la  messe, 
et  de  lui  enseigner  qu'elle  est  un  sacrifice 
qui  nous  représente  et  nous  renouvelle  le 
souvenir  de  la  mort  de  Jésus-Christ;  de  lui 
en  expliquer  toutes  les  parties  et  les  prières; 
de  lui  faire  voir  combien  elle  est  utile  aux 
morts,  mais  qu'elle  ne  doit  point  être  accom- 
pagnée de  toutes  les  pompes  qui  se  font  aux 
obsèques,  et  de  grand  nombre  de  religieux 
cl  de  prêtres,  (lui  ne  sert  qu'à  faire  plus  de 
confusion,  et  que  le  convoi  se  fait  avec  nioins 
de  piété  et  de  modestie  ;  c'est  pourquoi,  ajoute 
le  concile,  ceux  qui  voudront  multiplier  les 
prières  pour  les  défunts,  feront  mieux  de 
laisser  les  moines  dans  leurs  monastères  et 
les  ecclésiastiques  dans  leurs  églises  prier 
Dieu  et  dire  des  messes,  que  de  les  faire  venir 
au  convoi. 

Depuis  le  trentième  article  jusqu'au  qua- 
rantième, il  est  parlé  du  sacrement  de  péni- 
tence cl  des  qualités  que  doit  avoir  un  con- 
fesseur. Dans  le  trentième,  il  est  dit  que  les 
anciens  orthodoxes  ont  admis  trois  parties 
dans  le  sacrement  de  pénitence;  savoir,  la 
contrition,  la  confession  el  la  satisfaction  ou 
le  fruit  digne  de  pénitence.  Dans  le  trente  et 
unième,  on  recommande  de  prêcher  au  peuple 
la  pénitence,  puisque  c'est  par  la  prédication 
de  la  pénitence  qu'a  commencé  celle  de  l'E- 
vangile. Dans  le  trente-deuxième,  on  répond 
à  ces  pécheurs  qui  disent  qu'ils  ne  se  conver- 
tissent point  parce  que  Dieu  est  à  tous  les 
moments  à  la  porte  du  cœur,  à  laquelle  il 
frappe  par  une  voix  intérieure  el  extérieure. 
Dans  le  trenle-lroisième  et  les  suivants, 
touchant  les  qualités  que  doit  avoir  un  con- 
fesseur, il  esl  dit  qu'il  faut  qu'il  soit  d'une 
vie  irréprochable;  qu'il  soit  savant  et  d'un 
secret  inviolable;  <|u'il  ail  de  la  douceur 
pour  attirer  les  pécheurs,  et  qu'il  soit  con^ 
solanl;  qu'il  ait  de  la  fermeté  pour  les  re- 


cos                       COL  COL                       eivi 

prondro,  et  do.  la  prudence  pour  npplinuor  (niiri'  dos  riir^'s,  p«l  divisée  en  sept  arliclos 

!<'s  ronuVIi's   suivant   les   mniix,   et  rassurer  11   y    e-t    défcuilu    au\    curés    de    prendre 

CCS  con^cieiices  iu(;uiètcs,les(iu''li('s  pensent  (jnchiuc  chose  pour  l'adrninislr.ilion  des  sa- 

loujonis  ne  s'être  pas  assez  hien  cxpliiiuécs  cnnicnls   cl  pour  la   sépullure;   et  il  y  es| 

en    confession,  avoir  omis   quel<iue  ciicon-  ordonné  que   l'on  assij;nera  un   polit   fonds 

slance,  cl  avoir  besoin  de  rccouHuencer  per-  aux   curés;  qu'on    les   fora    jouir  <los  dîmes 

péluellcinent    leurs    confessions    à    iiuelque  qu(!  les  liïqiH  s  oui  usurpées  ;  (|ue  l'on  unira 

anirc  confesseur,   en  les  assurant  que  Dieu  plusieurs  églises,    s'il  est  besoin;   cl  (lu'on 

ne  demande   do  nous,   dans    la   confession,  paiera  aux  curés  deux  deniers  aux  fêles  do 

que  la  sincérité  du   ccrur ,  et  non  point  une  Noël,  de  l'â(|ues,  de  la  l'enlceôle  et  de  l'As- 

trop  scrupuleuse  recherche.  Dans  le  Ironie-  somplion  de  la  \'iorge,  lesquels   seront  n)is 

sixième,  on  donne  pouvoir  aux  curés  «l'ab-  cnlrci  les  mains   d'un  écononK;,   pour  éviter 

soudre    des  cas    réserves   qui    sont  socrels.  les  disputes  ciuc  pourraient  avoir  les  curés, 

Preinièroinent,    parce    qu(!    ceux    qui    sont  et  éloigner  loiil  soupçon. 

lomlié~  d  ;ns  quoique  cas  réservé,  ét,inl  obli-  La  neuvième  partie  qui  regarde  les  cnnsli- 

gés  d'aller  chorcher  les  grauils-vicairos  ou  lulions  occlé<iasli(]uos  et  les  usages  des  Egli- 

ceux  (jui  ont  pouvoir  d'absoudri-,  deviennent  ses,  contient  vingt  et    un   articles.    Dans   le 

plus  négligents  à  se  relever  do  leur  chute, ou  premier,  il  est  dit  (ju'on  doit  faire  connaître 

dédaignent  d'y  aller.  En  second  lieu,  parce  au  peuple  que  les  divers  usages  qui  se  pra- 

que  les  jeunes  personnes  et  les  fouîmes  sont  tiquent  dans  différentes  églises,  n'ayant  rien 

retenues  |)ar  la  honte  et,  ne  pouvant    aller  de  contraire  à  la  foi, doivent  y  ôlre  observés, 

trouver  les  pénilenciers  sans  qu'on  le  sache,  ou  comme  ayant  été   reçus  des  apôtres,  ou 

afin  de  ne   point  se  déshonorer,  demeurent  comine  ayant  été  introduits  par  des  conciles 

sur  ces  fautes  dans  le  silence.  pléniers.  Dans  le  second  article,  on  conclut 

l)(>puis  le  quarantième  insiju'au  quarante-  (|ue,  pnis(iuo  l'Eglise  a  commandé  les  jeûnes, 

septième,  il  est  parlé  du  sacrement  de  ma-  ils  doivent  être  observés;  qu'à  la  vérité,  le 

riage  ;  cl  le  concile   ténidigne  qu'il  serait  à  grand  et  véritable  jeûne  est  de  sabslenir  de 

souhaiter  que  celle  bonne  coutume  de  jeûner  tout  péché;mais   (|u'il  est  à  considérer  que 

et  do  conunuiiier,  avant  de  se  marier,  pût  se  les   autres   sont   ordonnés   pour  parvenir  à 

rét.iblir.  Il   enjoint   aux  curés  de  ne  point  celui-là. 

marier  les  (ils  de  famille  sans  le  consente-  Dans  le  troisième,  il  est  marquôque  l'Eglise 

ment  des   parents;  de  ne  marier  personne  n'a  rien  ordonné  de  contraire  à  saint  Paul, 

sans  avoir  publié  trois   bans,  comme  aussi  lorsqu'elle    a    défendu    l'usée   de  certaines 

de  no  m.irier  aucuns  étrangers  et  inconnus  viandes  en  certains  jours,  puisqu'elle  ne  les  a 

sans  certificats  des  lieux  de  leur  demeure,  pas  regardées  comme  immondes,  mais  seulc- 

qui  rondenl  léinoignage  qu'ils  ne  sont  point  ment  leur  privation  comme  propre  à  morli- 

marics,  et  sans  une  permission  de  leur  curé,  fier  la  chair;  c'est  pourquoi  il  ea  dit  dans  le 

pour  pouvoir  être  mariés  par  un  autre;  et  si,  quatrième  que  l'Eglise,  en  ordonnant  de  s'abs- 

enlre  les  personnes  qui  rontractcnt  mariage,  tenir  de  certaines  viandes  en  certains  jours, 

il  y  a  quoique  degré  de  parenté,  et  qu'elles  n'a  pas  pour  cela  tendu  des  pièges  aux  lidè- 

aient  obtenu  dispense  du  pape,  d'examiner  les,    puisqu'elle   les   en   disiiense   quand   la 

cette  dispense  ;  et,  en  cas  qu'ils  trouvent  que  charité  ou  la  nécessité  le  demande, 

l'exposé  ne  soit  pas  selon  la  vérité,   de  leur  Dans  le  cin(|uième,  le  concile  avertit  que 

déclarer  que  leur  dispense  eU  nulle  ;  comme  ce  n'est  point  suivre  l'esprit  do   l'Eglise,  que 

aussi  de  défendre  ces  jeux  qui  se  font  dans  de  faire,  dans   les  jours  déjeune,  des  repas 

l'église   après   la    célébration    du    maiiage,  en  poisson  aussi  somptueux  qu'on  les  ferait 

comme  de  pousser  le  nouveau  marié.  A  lé-  avec  de   la   viande,  puisque   l'intempérance 

gard  du  sacrement  de  l'ordre,  il  renvoie  à  ce  que    l'Eglise  a  dessein   d'arrêter    n'est   pas 

qui  a  été  dit  dans  la  première  partie  qui  re-  moins  excilée   par  l'abondance  des  mets  de 

garde  les  fonctions  de  l'évêijue.  poisson  que  par  la  viande.  Dans  le  sixième 

Dans  les  (luarante-neuvième  et  cin(]uan-  article,  il  est  défendu  (l'user  de  viande  dans 

tièuio,  il  est  parlé  de  rexlrêuic-onclion.  Il  y  le  saint  temps  de  oaréme,  pour  cause  d'inlii- 

est  dit  que  le  curé,  en  administranl  ce  sacre-  mité,   sans  en   avoir  obtenu   permission  du 

ineni,   expliquera  le  passage  de  saint  Jac-  cuié. 

qui  s,  exhortera  le  malade  à  la  mort,  et  le  Dans  le  septième,  on  donne  pour  raison 

préparera  à  sa  dernière  fin.  du  jeûne  et  des  prières  appelées  Itoçjuttons, 

Dans    les   derniers   articles,  il  est  enjoint  qu'on    fait  dans   l'Eglise  avant  l'Ascension, 

de  donner  la  sépulture  à  tous  ceux  qui  sont  que  cette  fêle  arrivant  dans  le  prinlomps,  qui 

morts  dans  la  communion  de  l'Eglise,  quand  est  la  saison  dans  laquelle,  pour  ronlinai.e, 

même  ils  seraient  morts   subitement,   étant  on  fait  la  guerre,  et  que  les  fruilsde  la  terre, 

bien  juste  que,  puis(iu"on  a  été  en  commu-  étant  encore   en   (leurs,   sont  en   Irès-grand 

mon  avec  eux   pendant   leur  vie,  on  y  de-  danger,   on  tâche  d'apaiser,  par  celte  peni- 

meure   après  leur    mort.   Il  est   défendu  de  tence   et   ces   |>rières,  la   colère  de  Dieu,  cl 

donner  la  sépulture  aux  hérétiques,  aux  ex-  d'attirer   sa  bénédiction  sur  les  biens  de  la 

communies,    aux    voleurs    publics,  à    ceux  terre;  c'est  encore  la  raison  pour  ia(iuelle  il 

qui  se   sont  tues  eux-mêmes,  et  à  ceux  qui  est  dil  dans  le  huitième  article,  qu'on  a  établi 

sont   morts  en   péché   mortel,   sans  donner  des  processions  dans   les  camp.ignes  ;  mais 

aucune  marque  de  pénilence.  parce  que  souvent  ce  qui  a  été  Irès-sainle-I 

J-a  huitième  partie  qui  traiSe  de  la  subsis-  meut  institué    .Revient,  par  is,  malice   dei 


607 


DlCTlON.N.UitR  DES  CONCILES. 


608 


hommes,  une  occasion  de  péché,  on  a  jugé 
plus  à  propos  de  faire  ces  processions  autuur 
de  l'église. 

Par  le  neuvième  article,  il  est  ordonné  de 
sanctifier  le  dimanche,  en  s'assemblant  dans 
l'église  pour  assister  à  la  messe  et  y  com 
muoier  ;  pour  entendre  la  parole  de  Dieu  et 
chanter  des  psaumes  et  des  hymnes.  Parle 
dixième,  il  est  défendu  de  tenir  ce  jour-là  des 
foires,  de  fréquenter  les  cabarets  et  de  dan- 
ser. 

Dans  le  douzième  et  dans  le  treizième  ar- 
ticle, il  est  ordonné  que  l'on  instruira  les 
peuples,  que  les  onctions  qui  se  font  dans 
les  consécrations  des  autels,  les  dédicaces  des 
églises  et  les  bénédictions  des  calices  ne  sont 
point  des  cérémonies  judaïques,  comme  quel- 
ques-uns le  disent ,  mais  des  cérémonies 
saintes  instituées  parle  pape  saint  Silveslre, 
pour  faire  entendre  aux  fjdèles  que  lorsqu'ils 
offriront  sur  ces  autels,  qu'ils  prieront  Dieu 
dans  ces  temples,  qu'ils  recevront  le  sang  de 
Jésus-Christ  dans  ces  calices, ils  recevrontdu 
ciel  toutes  sortes  de  consolations  ell'onction 
de  la  grâce. 

Il  est  dit  dans  le  quatorzième,  que  l'on  bé- 
nit les  cloches  parce  qu'elles  sont  consacrées 
à  un  usage  saint  et  qu'elles  deviennent  les 
trompettes  de  l'Eglise  militante,  pour  animer 
les  fidèles  à  s'unir  ensemble  par  la  prière, 
pour  chasser  le  démon,  leur  ennemi,  qui  se 
mêle  dans  les  tempêtes  et  les  orages  pour 
nuire  aux  chrétiens. 

Dans  le  quinzième,  que  si  l'on  réconcilie 
les  églises  lorsqu'elles  ont  été  polluées,  ce 
n'est  pas  qu'elles  puissent  être  véritablement 
polluées,  puisque  c'est  le  lieu  où  les  chré- 
tiens sont  lavés  de  toutes  leurs  souillures, 
mais  qu'elles  sont  réconciliées  par  des  asper- 
sions et  des  prières,  pour  donner  de  l'hor- 
reur à  ceux  qui  y  ont  commis  des  crimes,  et 
leur  faire  entendre  que  si  un  lieu  inanimé, 
qui  ne  peut  par  lui-même  être  coupable 
d'aucun  crime,  est  lavé  et  purifié,  ils  doivent, 
à  plus  forte  raison,  se  laver  et  purifier  de 
leurs  crimes,  étant  les  temples  du  Dieu  vi- 
vant. 

Dans  le  vingt  et  unième, le  concile  remet  au 
soin  des  évêques  de  corriger  les  abus  qui  se 
trouvent  dans  les  confréries,  dont  l'usage 
saint  est  devenu  une  occasion  de  débauche  et 
de  cabale  contre  les  princes. 

La  dixième  partie,  qui  regarde  la  discipline 
monastique,  contient  dix-neuf  articles.  Dans 
le  premier,  il  est  dit  que,  quoique  la  vie  mo- 
nastique, telle  qu'elle  est  aujourd'hui,  soit 
différente  de  celle  qui  a  commencé  peu  de 
temps  après  les  apôtres,  néanmoins  elle  peut 
contribuer  beaucoup  à  acquérir  la  perfection 
évangélique,  si  ceux  qui  l'embrassent,  sui- 
vent exactement  ses  règles;  mais  comme  il 
est  difficile  de  suivre  avec  exactitude  ses 
règles,  à  cause  de  la  fragilité  de  la  chair,  il 
est  ordonné  aux  supérieurs  de  bien  examiner 
les  sujets  qui  se  présentent,  et  particulière- 
ment les  filles. 

Dans  le  troisième,  il  est  ordonné  d'avertir 
les  parents  de  ne  point  l'urcer  leurs  enfants 
à  se  faire  religieux,  de  peur  qu'ils  ne  toni- 


bcnt  dans  un  malheur  encore  pins  grand  que 
les  pharisiens  qui  se  faisaient  des  prosélytes 
par  toute  sorte  de  voies. 

Dans  le  septième,  il  est  dit  qu'on  pourra 
faire  choix  de  quelques  religieux  pour  les 
envoyer  étudier  en  théologie  dans  quelque 
université  ;  mais  qu'on  aura  soin  qu'ils  de- 
meurent dans  des  monastères,  et  non  point 
dans  des  maisons  particulières. 

Dans  le  huitième,  il  est  statué  que  les  re- 
ligieuses auront,  deux  ou  trois  fois  l'année, 
des  confesseurs  extraordinaires,  auxquels 
elles  puissent  décharger  leurs  consciences, 
ne  pouvant  souvent  le  faire  avec  confiance 
au  confesseur  ordinaire;  et  qu'on  aura  soin 
de  faire  choix  de  gens  réglés,  sages  et  ha- 
biles pour  confesser  les  religieuses ,  qui 
prendront  garde  de  les  interroger  sur  des  pé- 
chés dont  elles  ne  s'accusent  point,  de  peur 
de  leur  apprendre  ce  qu'elles  ne  savent  pas  ; 
et  qui  ne  les  entendront  point  en  confession 
dans  un  lieu  particulier,  mais  en  présence 
des  autres  religieuses,  afin  d'éviter  non-seu- 
lement le  mal,  mais  le  soupçon  qu'on  en 
pourrait  avoir. 

Dans  le  neuvième,  l'entrée  de  toutes  sortes 
de  monastères  est  défendue  aux  personnes 
du  monde,  parce  que  par  l'abus  qui  s'en  fait, 
ceux  des  hommes,  d'écoles  de  vertus  qu'ils 
étaient  et  d'hospices  pour  les  pauvres,  sont 
devenus  des  cabarets,  et  ceux  des  religieuses 
sont  regardés  comme  des  lieux  de  dé- 
bauche. 

Dans  le  onzième,  il  est  dit  qu'on  établira 
des  économes  dans  les  monastères  où  les 
abbesses,  ayant  toute  l'autorité  et  l'adramis- 
tration  des  revenus,  les  emploient  en  des  dé- 
penses qui  ne  conviennent  nullement  à  leur 
état,  et  font  mourir  les  religieuses  de  faim  ; 
que  ces  économes  auront  l'administration  des 
biens  temporels,  et  qu'ils  en  rendront  compte 
tous  les  ans. 

Dans  le  quatorzième,  on  recommande  de 
visiter  et  de  réformer  les  maisons  des  cheva- 
liers hospitaliers  de  l'ordre  Teutonique,  de 
Saint-Jean-Bapliste  et  de  Saint-Antoine,  et  d'y 
rétablir  le  service  divine!  l'hospitalité;  d'em- 
pêcher que  les  biensdes  commandeurs  décédés 
ne  soient  enlevés  par  les  grands-maîtres  de 
l'ordre,  et  transportés  dans  des  pays  étran- 
gers, et  de  veiller  à  ce  que  ces  biens  soient 
employés  aux  nécessités  de  l'église,  ou  des 
successeurs,  ou  bien  des  pauvres  du  lieu  de 
leurs  commanderies. 

Dans  le  seizième,  on  exhorte  les  religieux 
et  les  religieuses  à  s'instruire  des  saintes 
Ecritures,  à  travailler  des  mains,  et  surtout 
à  s'occuper  à  transcrire  les  livres  sacrés  pour 
trouver  dans  ce  travail  la  nourriture  de  l'es- 
prit el  du  corps. 

Dans  le  dix-huitième,  il  est  défendu  aux 
religieux  et  aux  religieuses  d'écrire  etde  re- 
cevoir des  lettres  sans  la  permission  de  leurs 
supérieurs. 

Dans  le  dix-neuvième,  il  est  dit  qu'il  serait 
très-nccessnire  de  réformer  les  clianoinesses 
séculières,  lesquelles  ne  font  point  de  vœux, 
parce  qu'elles  mènent  une  vie  un  peu  trop 


G09 


COL 


licciicicusc  cl  môme  scandaleuse  aux  yeux 
de  plusieurs  personnes. 

La  onzième  parlic  regarde  les  IiApilaux.ct 
conlienl  sept  arlieles,  dans  lesquels  prc- 
niiùrenient  il  csl  dit  que  les  canons,  les  lois 
des  empereurs  et  des  rois  avaient  ordonné, 
dans  les  Etats,  rétablissement  des  hôpitaux, 
pour  y  recevoir  et  entretenir  les  étrangers, 
les  pauvres,  les  orphelins,  les  vieillards,  les 
enfants,  les  fous,  les  lépreux  et  les  incura- 
bles ;  qu'il  est  du  devoir  des  évéques  do  veil- 
ler à  la  conservation  de  ceux  qui  sont  établis, 
de  rétablir  ceux  qui  sont  tombés,  et  de  don- 
ner leurs  soins  à  ce  que,  dans  ces  maisons, 
on  ne  néglige  rien  pour  ce  qui  regarde  le  sa- 
lut des  âmes  de  ceux  qui  y  sont  enfermés  ; 
qu'on  leur  administre  les  sacrements  ;  que, 
lorsqu'ils  sont  malades,  on  leur  donne  des 
n)édecins  spirituels  et  corporels,  et  que  l'on 
n'y  reçoive  que  des  personnes  qui  ne  peu- 
vent travailler. 

Dans  Icquatrième  article,  il  est  particulière- 
ment ordonné  de  renfermer  les  lépreux  et  ceux 
qui  ont  quelque  mal  qui  se  peut  communi- 
quer, parce  qu'étant  dans  le  monde,  ils  pour- 
raient infecter  ceux  qu'ils  approcheraient; 
que  si  les  revenus  des  hôpitaux  qui  leur 
sont  destinés  ne  sont  pas  sullisants  pour  les 
entretenir,  on  préposera  des  personnes  pour 
faire  des  quêtes,  et  on  mettra  des  troncs  aux 
églises  pour  eux,  plutôt  que  de  souffrir  que 
ces  pauvres  malheureux  soient  obligés  de 
demander  la  vie  et  d'errer  parmi  le  monde. 

Par  le  cinquième  article,  il  est  défendu  de 
recevoir,  dans  les  hôpitaux,  des  mendiants 
qui  sont  en  étal  de  travailler,  ni  de  les  lais- 
ser mendier;  il  est  même  ordonné  de  les  ar- 
rêter et  de  les  punir;  étant  plus  avantageux 
de  refuser  du  pain  à  celui  qui,  ayant  faim, 
néglige  de  faire  ce  qu'il  doit,  dans  une  cer- 
taine assurance  de  n'en  pas  manquer,  que  de 
lui  en  donner  en  se  laissant  surprendre  à  sa 
misère,  et  par  là  l'entretenir  dans  l'oisi- 
velé. 

Dans  le  sixième  article,  on  condamne  l'a- 
bus de  certains  administrateurs  qui,  négli- 
geant les  véritables  pauvres,  entretiennent, 
des  revenus  des  hôpitaux,  certaines  per- 
sonnes qu'ils  affectionnent,  et  leur  font  pas- 
ser leur  vie  dans  l'abondance  et  dans  une 
molle  oisiveté. 

Dans  le  seplièmc,  on  donne  avis  aux  admi- 
nistrateurs de  ne  pas  imiter  la  conduile  de 
Judas,  en  prenant  pour  eux  ce  qui  est  des- 
tiné pour  les  pauvres;  c'est  pourquoi  il  est 
ordonné  que  tous  les  ans  ces  administrateurs 
rendront  compte  devant  les  magistrats  en 
présence  du  curé. 

La  douzième  partie  de  ce  concile,  qui  re- 
garde les  écoles  et  les  imprimeurs,  contient 
neuf  articles.  Dans  le  premier,  il  est  dit  que 
puisqu'il  est  de  la  dernière  conséquence  pour 
le  bien  de  l'Eglise  de  pourvoir  à  la  réforma- 
tion des  petits  comme  des  grands  (et  surtout 
dans  ce  temps  où  l'hérésie  se  répand  dans 
toute  l'Allemagne,  à  la  faveur  parlieulière- 
ment  des  écoles);  pour  en  empêcher  le  mal, 
il  est  ordonné  que  l'on  chassera  des  villages 
et  des  villes  ces  petits  maitres  qui,  dans  des 


■  •••      ■  •    '•  COL  010 

assemblées  particulières ,  se  mêlent  d'ins- 
truire; et  (]ue  l'on  mettra  en  leur  place,  pour 
tenir  les  petites  écoles, des  maîtres  qui  soient 
sages,  d'une  saine  doctrine  et  d'une  vie  irré- 
préhensible. 

D;ins  le  troisième  article,  on  se  plaint  de 
l'inexécution  du  canon  du  concile  de  Lalran, 
tenu  sous  Innocent  111  ,  (|ui  ordoiini!  (|ue  , 
dans  les  églises  cathédrales  et  collégiales,  il 
soit  fait  un  fonds  pour  entretenir  un  maître 
habile  qui  enseigne  et  instruise  les  clercs 
de  ces  églises,  en  ce  que  les  fonds  ([ui  ont 
été  faits  pour  cela  sont  si  modiques,  qu'on 
ne  peut  pas  trouver  un  homme  pieux  cl  ha- 
bile qui  veuille  se  charger  à  ce  prix  de  l'in- 
struttion  des  clercs;  que  cette  affaire  n'étant 
pas  d'une  petite  importance,  puisque  tout  le 
bien  et  le  mal  de  la  républi(iue  en  dépend,  il 
serait  à  propos  d'y  pourvoir. 

Dans  le  cinquième,  on  propose,  attendu 
que  les  universités  se  trouvent  inleclées 
d'hérésies  nouvelles,  de  prerjdre  sur  les  biens 
ecclésiastiques  de  quoi  entretenir  les  maîtres 
pour  les  clercs  dont  les  parents  n'ont  pas  le 
moyen  de  les  payer. 

Dans  le  sixième,  le  concile  témoigne  (|u'il 
souhaiterait  que,  conformément  au  concile 
de  Bâie,  les  collateurs  fussent  tenus  de  pour- 
voir aux  bénéfices  vacants  des  personnes 
graduées  dans  quelque  université,  afin  de 
porter  les  clercs  à  étudier  pour  mériter  ces 
bénéfices. 

Dans  le  septième,  le  concile  souhaiterait 
encore  que  l'on  observât  la  constitution 
d'Honorius  III ,  dans  laquelle  ce  pape  or- 
donne que  les  chanoines,  pendant  leurs  cinq 
années  d'études,  jouiront  des  fruits  de  leurs 
canonicats. 

Par  le  neuvième,  il  est  défendu  à  tout  im- 
primeur, libraire  et  colporteur,  d'imprimer, 
vendre  et  débiter  aucun  livre  qu'il  n'ait  été 
examiné  et  qu'il  ne  porte  le  nom  et  le  sur- 
nom de  l'imprimeur  et  du  lieu  de  la  ville  où 
il  a  été  imprimé,  comme  aussi  aucune  feuille 
volante  imprimée  ou  peinte,  qui  n'ait  été 
vue  et  examinée  par  des  commissaires  dé- 
putés. 

La  treizième  partie,  qui  regarde  la  juridic- 
tion contenlieuse  des  ecclésiasti(iues ,  con- 
tient (luatorzc  articles. 

Dans  le  cinquième,  on  avertit  les  juges  de 
ne  jirononcer  jamais  aucune  censure  ecclé- 
siastique pour  des  causes  injustes  ou  lé- 
gères, ni  par  ressentiment,  et  sans  garder 
les  formes  |irescriles  par  le  droit,  et  (]u'ii 
n'y  ait  même  lieu  de  croire  qu'il  n'y  a  poiut 
d'autre  \oie  pour  faire  rentrer  le  coupable 
en  lui-même. 

Par  le  septième  article,  il  est  enjoint  aux 
promoteurs  de  n'informer  que  sur  des  plain- 
tes redoublées,  faites  par  des  gens  sages,  et 
non  point  sur  celles  de  quelques  médisants 
ou  de  (juelques  malintentionnés  ;  et,  a\ant 
même  de  taire  des  informations  publiques, 
de  s'enquérir  secrètement  des  crimes  dont 
on  charge  les  accusés  par  la  retiuètequi  aura 
été  préseniée  contre  eux,  et  de  condamner 
les  délateurs  aux  dépens ,  s'ils  ne  peuvent 
prouver  les  faits  qu'ils  ont  avancés. 


6<1 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


6i3 


Dans  le  huitième,  il  est  dit  que  ce  serait 
unu  liiose  (le  inuuviiis  exemple,  que  de  pu- 
nir d'une  pi'iuo  pécuiiiiiire  seulemciil  les 
CDiu'ubinaires  et  les  criminels  publics,  p.uce 
que  cela  donne  lieu  de  croire  que  l'on  peut 
acheter  la  lilierlé  de  les  commellie;  que,  si 
néanmoins  la  qualilc  de  la  personne  et  de 
la  faute  mérite  une  peine  pécuni.iire,  pour 
lors  l'argent  sera  employé  en  de  pieux  usa- 
ges, afin  de  ne  point  d.)nncr  lii'u  dédire 
que  c'est  par  avarice  et  non  pas  par  voie 
de  correction  ,  que  cette  peine  a  été  im- 
posée. 

Dans  le  neuvième,  on  renvoie  au  bras  sé- 
culier ceux  dont  les  crimes  méritent  la  dé- 
gradation. 

Dans  le  dixième,  il  est  ordonné,  confor- 
mément au  concile  de  Majcnce  ,  que  les 
exécuteurs  testamentaires  soient  privés  do 
leurs  legs,  s'ils  n'accoiiipliss.-nl  la  volonté 
du  testateur;  et,  par  cet  article,  il  est  or- 
donné au  promoteur  de  veiller  à  ce  que  les 
testaments  des  personnes  ecclésiastiques 
soient  exécutés  dans  l'année;  que  tous  tes- 
taments laits  par  des  ecclésiastiijiies  soient 
insinués  un  n)ois  après  leur  mort;  et  que 
les  legs  faits  pour  être  employés  à  des  choses 
défendues  par  le  droit  soient  convertis  en 
de  pieux  usages. 

Dans  le  onzième,  il  est  dit  que,  lorsqu'un 
ecclésiastique  du  diocèse  de  Cologne  ser.i 
décédé  ub  inleslal ,  ses  biens,  hors  ceux  qui 
viennent  de  la  famille  et  qui  appartiennent 
à  ses  héritiers,  seront  cniiiloyés  à  des  œu- 
vres pies  piiur  le  salut  de  son  âme,  après 
en  avoir  déduit  ses  délies  et  la  dépense  de 
ses  funérailles. 

Dans  le  douzième,  l'archevêque  de  Colo- 
gne prétend  qu'on  n'a  pas  raison  de  lui 
contester  la  part  qu'il  prend  dans  les  biens 
des  erelésiastiques  qui  sont  décèdes,  après 
en  avoir  déduit  les  dotles,  lesiiuels  ne  sont 
point  des  immeubles  venant  de  la  famille, 
d'autant  qu'elle  lui  est  due  par  la  coutume  et  le 
traité  qu'il  a  fait  avec  le  clergé,  ajant  même 
droit  d'en  prendre  une  plus  grosse,  suivant 
la  disposition  des  canons,  dout  il  a  bien 
voulu  l'aire  une  remise. 

Par  le  treizième  article,  il  est  défendu 
d'exiger,  aus^i  frcquemmrnl  que  l'on  fait, 
le  serment  des  parties,  si  l'affaire  ne  le  mé- 
rite, piirce  qu'il  ne  peul  se  faire  que,  dans 
des  serments  si  fréquents,  il  n'y  ait  beaucoup 
de  p.irjurcs. 

La  quatorzième  «t  dernière  partie  de  ce 
concile,  où  il  est  parlé  de  la  visite  des  évê- 
ques,  des  archidiacres  et  de  leurs  synodes, 
contient  vingt-qualre  articles.  D.ais  le  pre- 
mier, il  est  dit  que  c'csl  bien  inutilement 
que  l'on  fait  des  lois  et  des  règlements,  s'ils 
ne  sonl  exécutés:  c'est  pourquoi,  pour  ne 
poinl  rendre  inutiles  ceux  qui  se  sont  faits 
dans  ce  présent  concile  ,  il  est  enjoint  à 
ceux  qui  sont  commis  de  la  part  des  évé- 
ques  à  la  visite  des  églises,  de  les  faire  exé- 
cuter. 

Dans  le  second  ,  il  est  ordonné  que  les 
visites  commenceront  par  les  églises  cathé- 
drales et  collégiales  et  se  conlinucrout  daas 


les  monastères  des  religieux  et  des  reli- 
gieuses, dans  les  paroisses,  dans  les  écoles 
et  les  bibliothèques,  et  enQn  dans  les  hô- 
pitaux. 

Dans  le  quatrième,  il  est  dit  que,  dans  les 
cathédrales  et  les  collégiales,  on  conmien- 
cera  par  réformer  les  premières  dignités,  et 
suitoul  Us  diijens,  parce  que  leur  mauvais 
cxeuifile  jieul  be.uuoup  contribuer  à  la  perte 
de  ceux  qu'ils  conduisent. 

Le  cinquième  porte  qu'y  ayant,  en  plu- 
sieurs endroits ,  un  si  grand  dérèglement 
dans  le  clergé,  que  l'autorité  des  prélats  est 
méprisée,  les  visiteurs  auront  soin  de  re- 
prendre el  de  corriger  les  esprils  inquiets,  et 
de  punir  les  rebelles. 

Le  sixième  ordonne  que  l'on  réformera  les 
abus  qui  sont  dans  les  monastères,  en  faisant 
observer  la  règle. 

Le  septième,  que  ie  curé  avertira  le  peu- 
file,  quelques  jours  auparavant,  du  temps 
de  la  visite  de  l'évéque  ,  afin  qu'il  y  assiste 
et  se  prépare  à  recevoir  les  sacrements  (jue 
révéïjue  seul  peut  ailministrer. 

Le  huitième,  (]u'il  est  à  propos  que  le 
grand-vicaire  ou  un  des  visiteurs  fasse  un 
discours. 

Le  neuvième  et  les  suivants  sont  sur  ce 
qu'il  y  a  à  faire  dans  la  visite  :  que  l'on  inter- 
rogera le  recteur  de  la  paroisse,  s'il  est  curé 
en  'litre  ou  vicaire  ;  qu'on  l'examinera  sur 
6CS  mœurs,  sur  sa  doctrine,  sur  les  fonc- 
tions de  son  ministère,  sur  ses  études  et  ses 
livres  ;  qu'on  s'informera  s'il  n'y  a  point 
d'hérétiques  ou  de  schismatiques  dans  sa 
paroisse,  si  l'on  n'y  exerce  point  de  super- 
stitions et  de  sortilèges;  s'il  ne  s'y  commet 
point  de  parjures,  de  blasphèmes,  d'adultè- 
res et  d'autres  crimes;  si  l'on  n'y  méprise  point 
les  censures  ecclésiastiques;  si  l'on  obéit  au 
pasteur;  s'il  n'y  a  point  de  personnes  qui 
ne  s'approchent  point  des  sacrements  ;  si 
l'on  y  observe  les  jeûnes  et  les  fêtes  ;  si  l'on 
y  instruit  bien  Iss  enfants;  si  l'on  a  soin  des 
hôpitaux.  Il  faut  encore  s'informer  si  le 
curé  fiiil  bien  l'office  divin  dans  l'église  ;  s'il 
garde  sûrement  et  décemment  l'eucharistie 
et  le  saint  chrême  ;  si  les  ornements  sont 
propres,  l'église  et  la  maison  curiale  bien 
entretenues^  s'il  ne  s'est  point  fait  d'aliéna- 
tion des  biens  de  l'église,  etc. 

Il  est  ordonné  dans  les  articles  dix-sep- 
tième, dix-huitième,  dix-neuvième  et  ving- 
tième, de  tenir  tous  les  ans,  suivant  les  an- 
ciens canoi>s,  deux  synodes  dans  chaque 
diocèse,  où  l'on  appellera  les  archidiacres  et 
les  doyens  ruraux,  dont  on  prendra  l'avis 
pour  l'aire  des  règlements,  et  qui  publieront 
les  règlements  du  concile  provincial  ou  dio- 
césain dans  leurs  synodes  particuliers;  et 
afin  que  cela  se  puisse  exécuter  comme  il 
faut,  les  archidiacres  auront  soin  d'avoir  des 
officiaux  el  des  doyens  ruraux  capa:  les  de 
faire  leur  devoir. 

Le  vingt  et  unième  renouvelle  une  formule 
d'inquisition,  par  laiiuclleun  oblige  par  ser- 
ment trois  ou  quatre  personnes  fidèles  de 
chaque  village,  de  découvrir  les  désordres  et 
les  erreurs  qu'elles  sauronl;  et,  pour  empé- 


61^ 


COL 


COL 


614 


cher  que  I  on  n'abuse  de  cet  usapje.comme  il 
est  arrivé  on  donnant  celte  coininission  à  des 
personnes  qui  s'en  servent  pour  c.iloin:iier 
d  liniuicles  gens,  ou  en  tirer  de  l'arf^fnt,  on 
oidonnc  que  l'on  ne  choisira  <iuc  des  pens 
de  probité,  dignes  de  foi  et  qui  ne  soient 
point  sonpronnes  de  mauvaise  volonté,  et 
que  l'on  imposera  des  pénileners  canoniques, 
cl  non  pas  des  peines  pécuniaires,  aux  pé- 
elieurs  puhlics. 

Ou  reconnaît,  dans  le  dernier  article,  ((u'il 
y  a  plusieurs  autres  abus  à  corriger,  ()ui  ne 
sont  pas  compris  dans  ces  décrets:  cl  l'on  se 
piopose  d'y  apporter  des  remèdes  convena- 
bles ilans  les  visites  et  dans  les  futurs  svno- 
des.  Uni.  XXIV;  Labh.  XIV. 

COLÔGNK  (Synode  de),  l'an  loiS,  tenu  par 
Adolphe  de  Schawi'nbourg,  contre  les  clercs 
coiuubinaires  et  contre  les  religieux  ou  les 
religieuses  qui  abandonnaient  leur  profes- 
sion.  Conc.  Germ.  Vi. 

COLOGNfc:  (Concile  de),  l'anl549.  Adolphe, 
archevêque  de  Cologne,  tint  ce  concile  de  sa 
province,  depuis  le  11  mars  jusqu'au  19  avril 
13V9,  dans  le  d(>ssein  de  chercher  des  moyens 
pour  la  réforme  de  la  discipline  et  des 
mœurs.  11  en  marque  six  principaux  :  le  ré- 
tablissement des  éludes,  el  principalement 
des  éludes  saintes;  l'examen  de  ceux  à  qui 
l'on  donne  les  ordres  saerés  ou  des  bénéfices  ; 
l'cxactilude  des  ecclésiastiques  à  faire  leurs 
fonctions  ;  les  visites  des  archevêques  ,  des 
évoques,  des  archidiacres  cl  de  tous  ceux  à 
qui  ce  droit  appartient;  la  tenue  fréiiuiMilc 
des  conciles  ou  des  synodes,  el  le  rétablisse- 
ment de  la  juridiction  ecclésiasliiiuc  pres- 
que anéaniio  et  corrompue  par  plusieurs 
abus. 

Le  concile  fait  ensuite  divers  règlements 
sur  ces  différents  points  ;  sur  le  premier,  que 
l'on  aura  soin  de  ne  conférer  linstruclion 
de  la  jeunesse  qu'à  des  personnes  dont  on 
connaisse  certainement  la  pureté  de  la  loi  et 
la  probité  dos  mœurs;  que  l'on  n'enseignera 
coramunémenl  dans  les  éeoles  que  la  gram- 
maire, la  poésie,  la  dialectique,  la  rhétori- 
que ,  l'ariihmélique  el  les  autres  arts  libé- 
raux; que  l'on  y  expliquera  seulement  les 
dimanches  le  texte  des  épîtres,  des  évangiles, 
des  psaumes  ou  des  Paraboles  de  Salomon; 
mais  que  l'on  n'enseignera  la  philosophie, 
la  jurisprudence,  la  médecine  et  la  théo.ogie 
que  dans  les  universités.  Ou  défend  de  lire 
dans  les  écoles  aucun  livre  qui  n'ait  été  ap- 
piouvé  par  le  doyen  de  la  faculté  des  arls  de 
l'université  la  plus  proche,  ou  par  quoiqu'un 
nommé  par  l'évêque  du  lieu.  On  y  interdit, 
sous  peine  d'excommunication.  Ions  les  li- 
vres propres  à  corrompre  la  foi  ou  les 
mœurs,  comme  les  Colloques  d'Erasme  el 
les  ouvrages  de  Luther,  de  Uueer,  de  Calvin, 
de  Méianeihon,  ele.  On  y  règle  enliu  ce  qui 
regarde  les  chanoines  qui  doivent  étudier 
dans  les  universités,  l'inslilulion  des  théo- 
logaux et  le  réUiblissement  des  leçons  de 
théologie  dans  l'université  de  Coinguc. 

Sur  le  second  moyen  ,  on  enjoint  aux  évé- 
ques  d'examiner  ou  de  faire  examiner  ceux 
qu'ils  ordoaiienl  ou  à  qui  ils  doiiucnl  dus 


missions.  On  ordonne  Irois   publications  de 

b.ins  pour  les  ordres  comme  pour  le  lÉi.iriage. 
Ou  veut  (|ne  ceux  qui  sonl  pourvus  de  béné- 
lices  par  élection,  par  pré^i'uiatiioi,  par  rési- 
gu.ition  ou  pai-  peimul.ilion ,  soieiil  munis 
de  bons  certificats  de  vie  el  iikcims,  el  soi— 
giieusenienl  examinés  av.ml  d'élre  mis  en 
posses^ion  de  leurs  bénéfices.  On  [iren  I  la 
résolution  de  demander  au  pape  la  révoea  ■ 
lion  des  collations  de  plein  droit,  lai'ci  par 
des  prol.ils  rcc'ésiasliques  ,  à  moins  <iue  h; 
pourvu  n'ait  été  examiné  et  ap  rouu;  par 
l'évé(iue;  el  on  déclare  nulles  ces  colialioiis, 
quand  elles  sont  faites  par  des  laïques. 

Sur  le  troisième  moyen,  on  ord'Hiiie  aux 
prélats,  aux  archidiacres  el  à  louies  les  p  r- 
soiincs  en  pl.iro  qui  ne  priivent  exercer 
leurs  fonctions  par  elles-mêmes,  de  m-  les 
commelire  (ju'à  des  siiji'ts  capables  de  s'en 
bien  aciiuiller.  On  défend,  sous  peiii;'  d'i  x- 
communicalion,  de  vendre  el  d'aeh'  1er  c  's 
sortes  de  commissions.  On  enjoint  aux  juges 
ccclésiasticiues  d'imposer  des  peines  eanoiii- 
ques  pour  les  péchés,  et  de  no  p.is  les  ro- 
mellre  pour  de  l'argent.  On  ordonne  aux 
principaux  des  collèges  de  faire  leur  de\oir  ; 
aux  doyens,  aux  abbés,  aux  abliesses  de  ré- 
sider. La  pluralité  des  bénéfices  à  charge 
d'âmes  y  esl  défendue.  Ou  règle  les  revenus 
que  l'on  doit  donner  aux  curé-i ,  el  l'on  ne 
leur  permel  pas  de  lenir  à  loyer  des  terres 
ou  d'autres  béiilages. 

Sur  le  quatrième  moyen,  on  ordonne  aux 
évêques  el  aux  anhidi.icics  de  faire  souvent 
leurs  visites,  |iour  exlirpi'r  les  hérésies,  les 
schismes,  les  scanda  es  el  enfin  tous  le>  vi- 
ces ((ui  croissent  el  se  multiplient  iluranl  le 
sommeil  el  l'inaction  des  visiteurs.  On  veut 
que  les  cvciiues  visitent  les  exempts  et  non 
exem[)ts;  (juo  tous  les  visiteurs  aient  le  pou- 
voir d'em[iloyer  les  censures  eccièsiasli(iues 
pour  se  faire  obéir;  on  régie  le  droit  de  pro- 
curation des  visiteurs,  el  l'on  veut  qu'ils  vi- 
sitent graluitcmeiil  les  pauvres  paroisses 
qui  sonl   hors  d'étal  de  leur  payer  ce  droit. 

Sur  le  ciiiquièioe  moyen,  on  ordonne  de 
tenir  deux  fois  l'année  le  synode  diocésain, 
et  de  Irois  ans  en  irois  ans,  le  concile  pro- 
vincial, selon  le  décret  du  concile  de  Dâ'e, 
pour  y  renouveler  cl  y  mettre  en  vigueur  les 
anciens  canons  ,  ou  en  faire  de  nouveaux, 
s'il  en  est  besoin. 

Sur  le  sixième  moyen,  on  établit  la  juri- 
diction ecclésiastique  par  l'Ecriture  et  par  l.i 
tradition;  on  défend  aux  laïques,  sous  peine 
d'exeomniunic.Uion,  d'en  troubler  ou  d'en 
empêcher  l'exercice;  el  l'on  ordonne,  sous  la 
inêiui'  peine,  aux  magislr  ts  de  renvoyer  aux 
juges  d  Eglise  les  causes  concernant  le  ma- 
riage, do  même  que  toutes  les  autres  causes 
siiirilucllcs.  Ceci  est  suivi  des  trente-huit 
consii;utions  suivantes  : 

1.  Quiconque  recevra  des  religieux  ou  des 
religieuses  (iLii  auront  ajiosl.isié ,  encourra 
l'excommunication  par  le  seul  l'ail. 

2.  Même  peine  contre  les  religieux,  reli- 
gieuses ou  prêtres  qui  auront  conlraclé  ma- 
i.agc,  puisiiu'il  est  ccrUiii  que  Uc  pareils 


615 


DICTIOMNAlUE  DES  CONCILF.S. 


616 


mariages  sont  nuls,  sacrilèges  et  délesta- 
bies. 

3.  Même  peine  contre  les  moines  et  les 
prêtres  ou  les  clercs  bénéficlers  qui  s'obsli- 
ncnl  à  garder  chez  eux  des  concubines  ou 
d'autres  femmes  suspectes. 

k.  Même  peine  contre  ceux  qui  permet- 
tent aux  moines  vagabonds  de  gouverner  les 
églises  et  d'administrer  les  sacrements. 

5.  Môme  peine  contre  les  religieuses  qui 
changent  l'habit  de  leur  ordre. 

().  'fous  les  moines  apostats  seront  obligés 
de  retourner  à  leurs  monastères  pour  y  l'aire 
une  pénitence  salutaire. 

7.  Tous  ceux  et  celles  qui  ont  abandonné 
leurs  monastères,  ou  l'unité,  ou  la  foi  de 
l'Eglise  catholique ,  doivent  demander  au 
saint-siége  l'absolution  eî  la  réconciliation. 

8.  Les  prêtres  séculiers  ou  réguliers,  qui 
quitteront  le  schisme  ou  l'hérésie  pour  ren- 
trer dans  le  sein  de  l'Eglise  catholique,  ne 
s'immisceront  point  dans  les  fonctions  du 
ministère  ecclésiastique,  avant  d'avoir  été  ab- 
sous ,  réconciliés  et  relevés  de  l'irrégularité 
qu'ils  ont  encourue. 

9.  On  n'oubliera  rien  pour  rappeler  avec 
douceur  tous  les  errants  au  sein  de  l'Eglise 
catholique,  en  leur  faisant  espérer  le  pardon. 

10.  Les  princes  et  les  magistrats  sont  re- 
quis d'employer  leur  autorité  pour  obliger 
les  apostats  à  rentrer  dans  leurs  cloîtres,  et 
les  hérétiques  dans  le  sein  de  l'Eglise. 

11.  On  obligera  de  même  à  rentrer  dans 
leurs  cloîtres  les  apostats  qui  prétendent  en 
être  sortis  par  dispense  du  saint-siége. 

J-2.  Ceux  qui  ont  l'administration  des  biens 
ecclésiastiques  prêteront  serment  de  les 
conserver  et  de  les  gérer  fidèlement,  et  seront 
obligés  de  rendre  compte  de  leur  gestion  à 
qui  de  droit,  toutes  les  fois  qu'ils  en  seront 
requis. 

13.  Ceux  qui  sont  chargés  de  la  garde 
et  du  soin  des  églises  paroissiales  ou  collé- 
giales, seront  revêtus  de  surplis  quand  ils 
s'acquitteront  de  leurs  offices  dans  l'église. 

14.  Les  pasteurs  et  les  prédicateurs  exhor- 
teront les  peuples  à  différer  jusqu'à  la  veille 
de  Pâques  ou  de  la  Pentecôte,  le  baptême  des 
enfants  qui  naîtront  aux  environs  de  ces 
deux  fêtes,  pourvu  néanmoins  que  ces  en- 
fants ne  courent  aucun  risque  de  leur  vie. 

15.  On  ne  baptisera  les  enfants  que  dans 
la  matinée  et  à  l'église  seulement,  exceplé 
les  enfants  des  souverains,  que  l'on  pourra 
baptiser  à  la  maison,  comme  l'a  permis  le 
concile  de  ^  ienne.  On  bannira  de  la  cé- 
rémonie du  baptême  les  festins  et  l'ivo- 
gnerie. 

10.  Les  religieux  ne  pourront  lever  les 
enfants  des  fonts  baptismaux,  ni  assister  aux 
noces. 

17.  Les  comédiens  ne  pourront  entrer  dans 
les  monastères  des  religieuses  pour  y  repré- 
senter leurs  pièces,  ni  les  religieuses  assister 
à  ces  sortes  de  représentations. 

18.  Les  pasteurs  et  les  prédicateurs  exhor- 
teront le  peuple  à  assister  à  la  messe  tout 
entière,  au  lieu  de  courir  d'aulel  en  aulel, 
sans  se  flxcr  à  aucune  messe  en  particulier. 


19.  Quand  on  sera  obligé  de  dire  plusieurs 
messes  à  la  fois  dans  une  même  église,  on 
fera  en  sorte  que  les  messes  particulières 
soient  finies  avant  l'évangile  de  la  messe  so- 
lennelle, ou  au  moins  avant  la  consécration, 
et  l'on  n'en  commencera  point  d'autres  qu'a- 
près la  communion.  L'on  ne  dira  point  non 
plus  de  messe  pendant  le  sermon. 

20.  I^es  prédicateurs  exhorteront  les  peu- 
ples à  faire  leurs  offrandes  à  l;i  messe,  en  re- 
connaissance des  bienfaits  qu'ils  ont  reçus  de 
Dieu. 

21.  Si  l'on  doit  engager  les  peuples  à  faire 
dire  des  messes  pour  le  repos  de  l'âme  des 
défunts,  on  doit  aussi  les  détourner  de  leur 
faire  des  funérailles  pompeuses,  suivies  de 
débauches  et  d'ivrogneries. 

22.  Les  processions  seront  graves  et  mo- 
destes. On  en  bannira  les  jeux,  les  ris,  les 
danses,  les  entretiens  frivoles  et  toutes  les 
indécences.  L'on  n'y  pourra  porter  qu'une 
seule  imago  de  la  sainte  Vierge,  et  une  de 
chaque  saint. 

23.  Le  clergé  aura  soin  d'édiBor  le  peuple 
dans  les  processions  et  les  stations,  loin  d'y 
rire,  d'y  causer,  de  se  promener  dans  l'é- 
glise, ou  de  quitter  la  procession  pour  aller 
boire  et  manger. 

24.  Les  clercs  qui  n'assisteront  pas  à  tout 
l'office,  depuis  le  commencement  jusqu'à  la 
fin,  seront  privés  des  distributions  attachées 
à  cet  office. 

25.  Les  doyens  ruraux  exhorteront  les  cu- 
rés à  faire  les  processions  ordinaires  de  la 
campagne,  et  surtout  celles  des  Rogations, 
avec  toute  sorte  de  décence  et  de  modestie. 

20.  Les  curés  obéiront  à  leurs  doyens  ru- 
raux dans  tout  ce  qui  sera  juste  et  raison- 
nable; et  les  visiteurs  insisteront  sur  ce  point 
dans  leurs  visiles. 

27.  Les  magistrats,  ou  les  autres  laï(iues, 
qui  empêcheront  les  doyens  et  les  curés  de 
s'acquitter  de  leurs  devoirs,  seront  excom- 
muniés. 

28.  Même  peine  contre  ceux  qui  exigeront 
des  religieux  ou  des  religieuses  des  services 
qui  ne  leur  sont  pas  dus. 

29.  Même  peine  contre  ceux  qui  chargent 
de  servitudes  indues  les  fermiers  des  églises. 

30.  Les  juges  séculiers  n'exigeront  pas  un 
salaire  plus  considérable  pour  les  affaires  des 
clercs  ou  des  rejigieux  que  pour  celles  des 
laïques. 

31.  Ceux  qui  ont  contracté  des  mariages 
clandestins  seront  cxcummuniés  jusqu'à  ce 
qu'ils  se  soient  mariés  en  face  de  l'Eglise. 

32.  On  ne  pourra  se  marier  qu'on  présence 
du  curé  de  l'une  des  deux  parties,  avec  lo 
consentement  par  écrit  du  curé  de  l'autre, 
et  qu'après  trois  publications  des  bans  do 
mariage  ,  (jui  se  feront  durant  là  messe,  trois 
jours  de  fêle  éloignés  les  uns  des  autres. 

33.  Ou  ne  pourra  se  marier  ailleurs  que 
dans  l'église,  après  la  messe,  et  dans  les 
temps  permis. 

3V.  Les  fidèles  qui  ne  se  seront  pas  con- 
fessés et  qui  n'auront  pas  reçu  la  commu- 
nion de  la  main  du  leur  curé,  au  moins  unft 
fois  l'an,  seront  privés  de  l'entrée  de  l'église 


617 


COL 


COM 


619 


pendant  leur  vie,  cl  do  la  sépulture  ecclésias- 
tique après  leur  iiiorl. 

as.  Les  religieux  mendiants  ne  confesse- 
ront point  sans  approbation  de  l'ordinaire. 

36.  On  établit  plusieurs  péniteiu:iers  pour 
absoudre  des  cas  réservés  à  l'évèque. 

37.  Les  cvéques  donneront  des  confesseurs 
extraordinaires,  deux  ou  trois  fois  l'année, 
aux  religieuses. 

38.  Ceux  qui  mépriseront  le  sacrement  de 
l'exlréme-onclion  seront  privés  de  la  sépul- 
ture "cclésiaslique. 

COLOGNE  (Concile  de),  l'an  15W.  La 
niéine  année,  l'archevêque  Adolplie  tint  son 
synode  diocésain;  il  y  régla  le  nombre  des 
fêles  qui  seraient  chômées  dans  le  diocèse  de 
Cologne.  Conc.  Germ.  t.  W. 

COLOGNE  (Synode  de  printemps  de), 
l'an  1550.  Le  même  archevêque  prescrivit 
dans  ce  synode  trois  principaux  règlements 
relatifs,  savoir  :  le  1"  aux  liénéficiers  à 
charge  d'âmes  suspects  d'hérésie  ;  le  2°  aux 
niaîlres  d'école  (jui  seraient  pareillement 
suspects  ;  le  3'  aux  livres  d'une  doctrine  sus- 
pecte, parmi  lesquels  il  ne  craignit  pas  de 
ranger  les  Colloques  d'Erasme.  Il  traça  en- 
suite fort  au  long  à  lévêque  de  Cyrène,  son 
coatljuteur,  et  aux  autres  visiteurs  de  son 
diocèse,  la  marche  qu'ils  auraient  à  suivre 
dans  leurs  visites,  les  informations  à  prendre 
par  rapport  aux  curés,  aux  maîtres  d'école, 
à  toutes  les  personnes  suspectes  ;  et  il  publia 
une  longue  liste  dos  livres  à  pioscrire, 
comme  de  ceux  qu'il  était  bon  de  mettre  en- 
tre les  mains  des  étudiants  et  des  autres 
fidèles.  Le  mandement  que  l'archevêque  de 
Cologne  donna  à  ce  sujet  respire  tout  le  zèle 
d'un  homme  apostolique,  ei  fait  penser  natu- 
rellement aux  instructions  semblables  que 
donna  quelques  années  après  saint  Charles 
Borroméc  à  son  clergé.  Conc.  Germ.  t.  VI. 

COLOGNE  (Synode  d'automne  de),  l'an 
1550.  Dans  ce  nouveau  synode,  l'archevêque 
de  Cologne  lança  un  mandement  contre  les 
contempteurs  de  la  juridiction  ecclésiastique, 
et  un  autre  contre  les  repas  el  les  débauches 
qui  se  faisaient  aux  fêtes,  et  particulière- 
ment aux  anniversaires  de  la  dédicace  de 
chaque  église;  et  pour  obvier  à  ce  dernier 
inconvénient,  il  régla  que  cette  fête  se  célé- 
brerait à  l'avenir  le  même  jour  dans  tout  le 
diocèse.  Ibid. 

(COLOGNE  (Synode  de  printemps  de), 
l'an  1551.  L'archevêque  de  Cologne  y  publia 
plusieurs  règlements  de  discipline  de  la  7'  ses- 
sion du  concile  de  Trente;  il  renouvela  en 
même  temps  plusieurs  décrets  de  ses  prédé- 
cesseurs, ibid. 

COLOGNE  (Concile  provincial  de) ,  l'an 
1585.  L'Auxiliaire  catholique,  dans  un  arti- 
cle de  D.  Guéranger,  l.  I,  p.  322,  fait  men- 
tion de  ce  concile  ;  toutefois,  il  nous  a  été 
impossible  d'en  découvir  aucune  trace  dans 
toutes  les  collections  de  conciles  que  nous 
avons  pu  consulter. 

COLOGNE  ;Synodedioccsain  de), l'an  1598, 
2  octobre,  sous  Ernest  de  Bavière,  ()ui  y  pu- 
blia, entre  autres  règlements,  le   décret  dU 

DlCTIONNAUlE    liKâ    CoNCîiK-.    I. 


concile  de  Trente  sur  la  réformation  du  ma- 
riage. Cnuc.  Germ.  t.  NUL 

COLOGNE  (Sy  tiode  diocésain  de),  l'an  160:i. 
Ernest,  arclievéque  di;  Cologne,  publia  en 
celte  année  un  statu!  synodal  sur  les  prises 
d'habit  des  moines  et  des  religieuses.  Il  dé- 
fendit les  repas  somptueux  (ju'on  avait  cou- 
tume (le  faire  à  celte  occasion,  ne  permettant 
d'y  inviter  que  les  plus  proches  parents,  et 
réduisant  à  un  demi-florin  l'ofl'rande  que  la 
personne  devait  acquitter  à  cette  cérémonie. 

COLOGNE  (Synodediocésain  de),  l'an  l(il2. 
Ferdinand  de  Bavière,  qui  venait  de  succé- 
der à  son  frère  Ernest,  publia  dans  ce  synode 
plusieurs  sl;iluls  rangés  sous  huit  titres  prin- 
cipaux. Au  litre  III,  chap.  4,  on  recofiunande 
aux  pasteurs  des  âmes  de  ne  point  absoudre 
ceux  (jui  refusent  de  confesser  leurs  péilic» 
en  détail;  de  ne  point  confesser  plusieurs 
personnes  à  la  fois  ;  de  ne  confesser  personne 
ailleurs  que  dans  l'église,  sauf  le  cas  d'infir- 
mité; de  ne  point  souffrir  que  leurs  pénitents 
se  tiennent  debout  ou  assis,  et  île  ne  point 
boire  avec  eux,  soit  avant,  soit  après  la  con- 
fession. Us  s'opposeront  à  l'abus,  qui  s'était 
introduit  parmi  les  fidèles  de  ce  diocèse,  de 
frapper  les  personnes  nouvellement  mariées, 
et  dans  l'église  même,  à  la  suite  do  la  récep- 
tion du  sacremeni  de  mariage.  Au  titre  V,  ou 
fait  un  devoir  aux  maîtres  d'école  de  promet- 
tre l'obéissance  aux  doyens  et  aux  curés,  de 
conduire  les  enfants  à  la  messe  et  au  sermon 
tous  les  dimanches  et  les  jours  de  fêtes  et  de 
les  fa  ire  confesser  au  moins  quatre  fois  paran. 

COLOGNE  (autres  Synodes  de).  Y.  Saint- 
PiERKE  DE  Cologne. 

COLON] AM  VILLAM  [Concilium  apud). 

YotJ.  CODLAINES. 

tiOMACCHiO  (Synode  diocésain  de),  l'an 
1579,  jiar  l'évèque  Hercule.  Ce  synode  eut 
pour  objet  les  devoirs  des  curés  et  des  béué- 
ficiers,  la  conservation  des  biens  d'église  ,  la 
bonne  administration  des  sacrements.  Con- 
stitulioni  sinodali  délia  dioc.  di  Commachio. 

COMINGE  (Synode  de).  Yoy.  Sainte-Marik 

DE  CoMINGE. 

ZOMPIliGNE  (Concile  de),  Compendiense , 
l'an  757,  ou  7otJ  selon  d'autres.  Le  roi  Pépin  fit 
tenir  ce  concile  de  Compiègne,  à  l'occasion  du 
parlement  ou  de  rassemblée  fiénérale  qu'il  y 
convoqua  ;  et  il  y  fit  présider  l'évèque  Georges 
et  le  sacellaire  .lean ,  légats  du  saiiil-siege, 
pour  donner  plus  de  poids  aux  règlements 
qu'on  y  ferait.  Nous  connaissons  par  un  pri- 
vilège que  saint  Chrodegand,évêque  de  Meiz, 
y  accorda  à  son  monastère  de  Gorge,  et  qui 
est  signé  de  vingt  évêques,  le  nombre  des 
prélats  qui  y  assistèrent.  Les  canons  qu'ils  y 
dressèrent  -ont  au  nombre  de  dix-huit  dans 
les  colleciions  des  conciles,  et  de  vingt  et  un 
dans  l'édition  des  ca|>itulaires;  mais  les  trois 
derniers  apparliennent  visiblement  au  con- 
cile de  Metz,  où  ils  sont  les  trois  premiers. 

i.  On  ne  sé()are  point  les  époux  (|ui  sont 
parents  au  quatrième  degré;  mais  on  doit  le 
luire  quand  l'un  l'est  au  troisième,  et  l'autre 
au  quatrième. 

-J.  On  établit  la  même  chose  pour  ceux  qui 
sont  mariés  dans  les  mêmes  degrés  d'ulûnité. 

20 


ei9 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


6i0 


3.  «  Le  mari  peut  redemander  sa  femme, 
qui  a  pris  le  voile  sans  son  consentement.  ^ 

4.  «  Si  un  beau-père  marie  malgré  elle  sa 
belle-fille,  qui  est  de  condition  Iibr'e,  ses  au- 
tres parents  pourront,  si  elle  le  veut,  lui  don- 
ner un  autre  mari.  » 

5.  «  Si  un  homme  libre  a  épousé  une 
femme  esclave,  la  croyant  libre,  il  peut  en 
épouser  une  autre;  et  la  loi  est  la  même 
pour  la  femme  qui  épouse  un  esclave  qu'elle 
croit  cire  libre.  » 

6.  «  Un  vassal  à  qui  l'on  a  fait  épouser 
une  femme  d'un  fief  où  il  demeurait,  et  qui, 
l'ayant  quittée  ensuite  pour  se  retirer  vers 
les  parents  de  son  premier  seigneur,  prend 
en  ce  lieu  une  autre  femme,  pourra  garder 
celte  seconde  femme.  » 

7.  «  Si  quelqu'un  ,  ayant  trouvé  que  sa 
femme  a  eu  commerce  avec  son  frèie,  l'a  ré- 
pudiée et  en  a  pris  une  autre  qu'il  n'a  pas 
trouvée  vierge,  cette  seconde  femme  est  son 
épouse  légitiu)e;  et  il  n'a  pas  même  de  pré- 
texte pour  la  répudier  ,  puisque  lui-même 
n'était  pas  vierge.  S'il  épouse  une  troisième 
femme,  on  l'obligera  de  retourner  avec  la  se- 
conde; et  la  troisième  aura  la  liberté  de  se 
miirier  à  qui  elle  voudra.  » 

8.  «  Celui  qui  a  commis  un  adultère  avec 
la  i'emmc  de  son  frère,  ne  pourra  jamais  se 
ni.irier,  non  plus  que  la  femme  adultère; 
mais  le  mari  de  cette  femme  pourra  en  pren- 
dre une  autre.  »  Ce  canon  a  été  inséré  au 
livre  V  des  Gapiuilaires,  c.  19. 

9.  «  Le  baptême,  administré  par  un  homme 
qui  se  disait  prêtre,  et  qui  n'avait  pas  été 
bnptisé,  est  valide,  comme  le  pape  Sergius  l'a 
délini.  » 

10.  On  défend  le  mariage  à  un  père  qui  a 
corrompu  su  belle-fille,  aussi  bien  qu'à  la 
belle-fille,  parce  qu'elle  n'avait  pas  déclaré 
ce  qui  lui  était  arrivé  de  la  part  de  son  beau- 
père;  mais  on  permet  au  fils  d'épouser  une 
au  Ire  femme. 

11.  «  Une  fille  qui  a  pris  le  voile  étant 
libre  demeurera  dans  la  religion.  » 

12.  «  Celui  qui  a  tenu  son  beau-fils  ou  sa 
belle-fille  à  la  confirmation  en  qualité  de 
parrain,  doit  être  séparé  de  sa  femme,  s  ms 
que  ni  lui  ni  elle  puissent  se  remarier.  » 

13.  «  Si  un  mari  a  permis  à  sa  femme 
d'entrer  en  religion  et  de  prendre  le  voile,  il 
peut  en  épouser  une  autre;  et  ainsi  de  la 
i'c.iime.  » 

ji  et  l.j.  «  Celui  qui,  ayant  eu  commerce 
avec  la  mère  et  la  fille,  ou  avec  les  deux 
sœu:s,  vient  ensuite  à  se  marier,  sera  obligé 
sic  bc  séparer  de  sa  feinui';  el  il  ne  pourra 
se  remarier.  Si  les  lémiues  avec  les(iuelles  il 
a  péché,  ont  été  complices  de  l'inceste,  elles 
seront  sujelles  à  la  même  peine.  » 

IG.  «  Un  homme  lépreux  dont  la  femme 
est  saine  peut,  s'il  veut,  lui  permettre  de  se 
marier  à  un  autre.  » 

17.  «  Quand  une  femme  prétend  que  son 
mari  n'a  jamais  consommé  le  mariage,  cl  que 
le  mari  soutient  le  contraire,  ou  doit  en 
croire  le  maii.  » 

18.  «  Ceux  que  la  loi  F  aida  oblige  de  fuir 
\ia\)i  uu  autre  pays,  ne  pourront  se  remarier, 


ni  les  femmes  non  pius  qu'ils  ont  quittées.  » 
On  nommait  Faiihi  le  droit  que  la  loi  donnait 
aux  p.irents  de  celui  qui  avait  été  tué,  de 
poursuivre  le  meurtrier,  et  de  s'en  faire 
justice. 

On  voit  dans  plusieurs  canons  de  ce  con- 
cile des  liécisions  peu  conformes  à  la  doc- 
trine de  l'Eglise  touchant  l'indissolubilité  du 
niariage.  Ce  fut  pendant  la  tenue  de  celte 
assemblée,  que  Pépin  reçut  les  ambassadeurs 
de  l'empereur  Constantin,  qui,  entre  auties 
présents,  lui  envoya  des  orgues  jusque-là  in- 
connues en  F'.incti 

COMPIEGNE  (Concile  de),  l'an  758,  ou  757 
selon  d'antres,  oîi  Tassillon,  duc  de  Bavière, 
jura  fidélité  à  Pépin. 

COMPIEGNE  (Honcile  de),  l'an  816.  Louis 
le  Débonnaire  se  trouva  à  ce  concile  avec 
un  gr.md  nombre  d'évêques,  d';ibbés  et  de 
comtes.  On  y  éeouta  les  ambassadeurs  des 
Sarrasins.  Martene,  veUr.  Monurm.  tom.  IV  ; 
Munsi,  1. 1,  col.  787. 

COMPIEGNE  (Concile  de),  l'an  823.  On  y 
traita  du  mauvais  usiige  des  choses  saintes, 
et  l'on  y  mil  de  nouveau  Louis  le  Débon- 
naire en  pénitence  pour  quelques  fautes 
dont  il  promit  de  se  corriger.  Agobard  ; 
Mansi,  I.  I,  col.  827. 

COMPIEGNE  (Concile  de),  l'an  833.  Ce  ne 
fut  qu'une  assemblée  séditieuse  ,  où  Ebbon, 
archevêque  de  Reims,  el  les  autres  évèques 
()ui  s'étaient  révoltés  contre  Louis  le  Débon- 
naire, pour  prendre  le  parti  de  son  fils  Lo- 
thuire,  n'eurent  pas  honte  de  le  soum''tlre 
à  la  pénitence  publique,  pour  des  fautes 
dont  il  avait  déjà  fait  pénitence  ou  dont  il 
n'était  même  nullement  coupable,  et  de  le  re- 
garder conmie  ne  pouvant  plus  porter  les 
armes  et  comme  déposé.  Il  faut  cependant 
reconnatire  que  ce  ne  sont  pas  les  évêques 
qui  prononcèrent  cqnlre  Louis  la  se(itence 
de  déposition  ;  c'est  assez  qu'ils  aient  eu  la 
faiblesse  d'approuver  l'indigne  conduite  de 
son  fils  rebelle.  N.  Alex.  Hisl.  eccl.  (.  VI; 
Reg.  XXI  ;  Labh.  V  II  ;  Hard.  IV. 

COMPIEGNE  (Concile  de),  l'an  871.Hinc- 
mar  ,  ;irchevêque  de  Reims,  tint  ce  concile 
avec  ses  suffragants  ,  |)Our  délibérer  sur  les 
moyens  de  l'<iire  rentrer  dans  son  devoir  le 
prince  Carloman  ,  qui  s'était  révolté  contre 
son  père  Charles  le  Chauve.  Hincmar  de 
Reims  excumnmnia  lesfauteursdeCarloman, 
el  eu  parlu'iilier  Hincmar  de  Laon.  Mansi, 
t.  1,  col.  1013. 

CO.MPIEGNE  (Conciles  de),  l'an  877.  Il  y 
eut  deux  lonciles  tenus  à  Compiègne  celte 
année  :  le  premier  de  ces  conciles  se  tint  le 
premier  mai,  par  ordre  de  l'empereur  Charles 
le  Chauve,  ((ui  y  fit  dédier  en  sa  présence  et 
celle  des  légats  l'église  dç  Saint-Corneille  et 
de  Saint-Cyprien.  Le  second  fut  assemblé  le 
8décembre;  Hincmar,  archevêque  de  Reims, 
y  couronna  Louis  le  Bègue  roi  de  France. 
Labb   IX;  Bouquet  IX. 

COMPIEGNE  Concile  de),  l'an  1085.  Rai- 
n;Mid,  archevêque  de  lleims,  indiqua  c  con- 
cile pour  y  travailler  aver  ses  sutTi.gants 
au  rétablissement  de  la  discipline  ecclésiasti- 
que.  Les  décrets   n'en   ont  pas   encore  été 


'iT'iTÎ^-' 


091 


COM 


COM 


C22 


rendus  pnblics.  On  sait  senli-mcnt  que  l'on 

y  confiniia  les  |iriviléi;es  de  l'églisr'  de  Sainl- 
Gorncille  de  Ct)iii|jièi,Mie,  et  qu  on  en  déelara 
les  cil  moines  exempts  de  la  juridiclion  du 
iii6tro|)olilain  ilo  la  province.  Le  roi  IMiilippe 
aulorisa  cedécretdu  concile,  par  un  diplôme 
daléde  la  vingl-qualrième  année  de  son  rè- 
gne. Lnbh.  X  ;  Hurd.  VI. 

COMl»ll!:GISI<:  (Concile  de),  l'an  1012.  Ros- 
celin  y  fut  convaincu  d'erreur  et  ohligé  de 
se  rétracli-r,  mais  par  crainte;  d'être  assommé 
par  le  peuple,  comme  il  le  déclara  depuis.  Il 
disait  que  les  trois  personnes  divines  sont 
trois  choses  séparées,  comme  trois  anges  ; 
en  sorte  toutefois  (ju'elles  n'ont  qu'une  vo- 
lonté et  une  puissance  ;  autrenienl,  il  aurait 
fallu  dire,  selon  lui,  que  le  Père  et  le  Saint- 
Esprit  se  sont  incarnés.  11  ajoutait  que  l'on 
pourrait  dire  véritablement  que  ce  sont  trois 
dieux,  si  l'usage  le  pennettail. 

COMPIEGNfi:  (Concile  de),  l'an  1095.  Rai- 
nauld,  archivêque  de  lleims,  tint  ce  concile, 
comme  l'allesle  sa  lettre  à  Lambert,  évè- 
qne  d'Arras.  On  y  excommunia  Hugues  di; 
Inciaco,  persécuteur  de  l'Eglise  de  Cambrai. 
Mansi,  t.  Il,  col.  14']. 

COMPll<:(lNE(Coniilede),  l'an  1193.  Guil- 
laume, archfvéqucileReintsel  lég.il  du  s.iinl- 
siége  ,  tint  ce  concile  ou  plutôt  ce  parlement 
de  Compiègne,  le  k  novembre  ,  dans  lequei 
il  prononça  mal  à  propos  .  avec  les  évêques 
assistants  ,  que  le  mariage  du  roi  Philippe 
avec  la  princesse  Ingeburge,  Glle  de  Walde- 
mar  !"■  ,  roi  de  Danemark,  était  nul  pour 
cause  de  parenté.  lugebnrge  eu  appe'a  à 
Rome  comme  elle  put,  ne  sachant  ni  le  fr  :n- 
çais  ni  le  latin,  en  s'écriant  :  Mdla  Franchi, 
tnala  Francia  ,  Roma ,  Roma.  L'auteur  de 
l'Art  de  vérifier  les  dates  observe  <i\  ,c  raison 
que  Mansi  s'est  ujepris  en  ra|iportan! 
ce  conciliabule  à  i'an  119",  puisqu'il  s'  tint 
quatre-vingt-deux  jours  .lorès  la  cérémonie 
du  mariage  qu'il  déclara  nul ,  et  que  cette 
cérémonie  se  flt  (e  14  aotj  1193.  Mansi  ,  t. 
11. 

COMPIEGNE  (Concile  de),  assemblée  de 
toute  la  province  de  Reims ,  l'an  1201.  On  y 
porta  défense  à  la  justice  séculière,  de  mettre 
en  détention  les  clercs,  sous  peine  de  ces- 
sation de  l'ofGce  divin  dans  tous  les  lieux 
où  cet  attentat  aurait  été  commis.  Const. 
Synod.  episc.  Atreb. 

COMPlEGNIi:  (Concile  de),  l'an  1233.  Henri 
de  Rraiue,  archevêque  d;  Reims,  tint  ce 
concile  avec  six  de  ses  suffragants,  le  3  août, 
sept  jours  après  celui  qu'ils  avaienldéjà  tenu 
à  Sciinl-Quenlin  {voy.  ce  mot) ,  el  ils  allè- 
rent ensuite  à  Saint-Uenis  l'aire  au  roi  saint 
Louis  une  seconde  nionilion  en  faveur  des 
libertés  de  l'Eglise  ;  ce  qui  donna  occasion 
aux  seigneurs  de  se  plaindre  au  pape  Gré- 
goire IX.  des  prélats  et  des  ecclésiastiques, 
par  une  lettre  datée  de  S  lint-Denis,  au  mois 
de  septemi)re  de  la  même  aiuiée.  Oi  croit 
que  ce  fiil  aussi  à  l'assemblée  dj  Sainl- 
JJenis  que  !e  roi  flt  deux  ordonnances  por- 
tant que  ses  vassaux  et  ceux  des  sei- 
gneurs ne  seraient  point  tenus  de  ré()ondre 
aux  ecclésiastiques  ni  à  d'iutres,  au  tribunal 


ecclésiastique  (on  matière  civile)  ;  que  si  lo 
juge  ecclésiastique  les  excommuniait  pour  ce 
sujet,  il  serait  contraint,  par  la  saisie  de 
son  temporel,  à  lever  l'excommunicalion  ; 
que  les  prélats,  les  autres  ecclésiasti(iues  et 
leurs  vassaux  seraient  tenus,  en  toutes  causes 
civiles,  de  subir  le  jugement  du  roi  et  des  sei- 
gneurs. Le  pape  réclama  avec  quelque  succès 
lontre  ces  ordonnances,  qui  tendaient  à  dé- 
[)Ouiller  l'Ejilise  de  ses  anciens  privilèges. 

COMPIEGNE  (Concile  de),  l'an  12.')().  Or. 
s'occupa  d  ins  ce  concile  de  l'affaire  des  srnni^ 
converses  d'Arouaise.  Gall.  Chr.  III. 

COMPIEGNE  (Concile  de),  l'an  12o7.  On  y 
conlirma  l'exclusion  des  sœurs  converses 
d'Arouaise,  déjà  prononcée  l'année  précé- 
dente au  concile  de  Sainl-Quenlin.  Jhid. 

COMPIEGNE  (  Concile  de  )  ,  l'an  1270. 
Jean  de  Courtenay,  archevêque  de  Reims, 
tint  à  Compiègne  ,  le  hindi  avant  la  fêle  de 
r.Vscension  ,  un  concile  composé  de  sept 
évêiiuesde  sa  province;,  dans  lequel  il  pu- 
blia un  statut  très-rigoureux  contre  ceux 
(|ui  s'emparent  des  biens  des  églises  ,  contre 
leurs  fauteurs  et  ceux  qui  les  retirent,  ou  les 
biens  qu'ils  ont  pris.  Il  les  excommunie  et 
veut  que  l'on  cesse  les  divins  offices  partout 
où  se  trouveront  les  ravisseurs  et  les  biens 
ravis  ;  sans  préjudice  de  ce  qui  a  pu  être  or- 
d  )nné  sur  ces  articles  comme  sur  les  autres 
par  le  siège  apostolique  ou  par  les  vénéra- 
bles Pères  de  l'Eglise  gallicane,  aussi  bien 
que  dans  les  autres  conciles  provinciaux  de 
la  métropole  de  Reims. 

COMPIEGNE  (Concile  de),  l'an  1278. 
Pierrt;  Rirbets,  archevêque  di;  Reims,  tint 
ce  concile  avec  ses  suffragants,  la  veille  da 
dimanche  des  Rameaux,  9  avril.  On  y  flt  un 
décret  contre  les  chapitres  des  catbédri'lesr 
(lui  prétendaient  avoir  droit  de  cesser  l'olflce 
divin  el  de  mettre  la  ville  en  interdit,  pour 
la  conservation  de  leurs  libertés.  Le  P. 
Labbe  met  ce  concile  en  1277,  faute  de 
n'avoir  pas  distingué  l'ancienne  et  la  nou- 
velle maiiiè-e  d  -  compter  les  anné  s  eu  ■ 
Fraece.  L'Art  de  vérifier  les  dates,  pag.  223. 

COMPIEGNE   (Concile  d),  l'an  1301.  Ro-  ' 
bert  de  Gourteiiay,  archevêque  de  Reims,  tint 
ce  concile  provincial  le  mercredi  qui  précéda 
iinmédialcmenl  la    fête  de  saint  Clément.  Il   > 
publia  les  sept  règlemesls  de  discipline  que 
nous  allons  rapporter. 

1.  Si  un  clerc  vient  à  être  saisi  par  la  Jus- 
tice seeulièie,  et  qu'on  refuse  de  le  roniel- 
tre  au  pouvoir  de  son  évêque  qui  le  réclame, 
on  cessera  de  célébrer  l'office  divin  dans  le 
lieu  où  le  clerc  aura  été  saisi,  jusqu'à  ce  que 
la  réclamation  de  ré\êque  ait  eu   son  elTel. 

2.  Si  un  clerc  est  ap|)rehendé  par  la  jus- 
tice séculière  dans  un  diocèse  ,  pour  être 
emmené  dans  un  autre,  on  cessera  l'office  di- 
vin, tant  dims  le  lieu  de  la  saisie  que  dans 
celui  de  la  retenue,  jusqu'à  ce  (]ue  !e  captif  ail 
été  rendu  au  diocèse  d'où  il  aurait  été  enlevé. 

3.  La  justice  séculière  ne  s'arrogera  point 
le  droit  d  •  punir  les  clercs,  ou  île  les  mettre 
à  l'aniende. 

4.  Si  des  laïques  se  coalisent  pour  preudre 
la  défense  de  quelqu'un  de  leurs  hommes- 


C23 


DICTlOiNNAllU:  DKS  CONCILES. 


G24 


liges,  qu'une  cause  de  droil  aura  rendu  jus- 
ticiable d'un  lril)uiial  ecclosiiisli(|ue,  ils  se- 
ront exedinniiiniés  p.ir  le  seul  lail. 

5.  Même  peine  (lorlee  coiihe  les  si'igiieurs 
temporels  ((Ui  eui|i('cliiraieiil  de  tr.iduire, 
lorsqu'il  y  a  lieu  ,  queliiu'un  de  leurs  sujets 
dc^'aiil  leslriliunaux  ecclésiasticiues. 

6.  Les  abliés  qui  se  coalisent  pour  se  dé- 
fendre à  frais  communs  conlre  les  évêques, 
sont  excommuniés. 

7.  Ceux  qui  demeureront  excommuniés 
deux  années  de  suite  seront  punis  comme 
suspects  d'hérésie.  Conc.  t.  XIV. 

COMPIIÎGNE  (Concile  (le)  ,  l'an  130V.  Au 
COnuiiencement  de  l'année  1304,  Rohcrt  de 
Courtenai  archevêque  de  lîeiuis,  avic  ses  suf- 
fragants,  tint  un  concile  à  Coin|iiègnc,  dans 
lequel  on  dressa  les  cin(i  statuts  (]iii  suivent. 

Le  1"'  déclare  excommuniés  ipso  facto 
ceux  qui  admettent  à  I'oIUcl'  divin  ou  à  la 
sépuHurc  ecclésiastique,  des  personnes 
excommuniées  ou  interdites,  ou  qui  ont  con- 
tracté des  mariages  clandestins,  ou  qui  au- 
ront procuré  ces  sortes  de  mariages,  ou  qui 
y  auront  assisté. 

,  Le  2'  porte  la  même  peine  conlre  les  juges 
séculiers  qui  imposent  des  tailles  ou  d'autres 
charges  aux  clercs. 

Le  3'  prive  de  la  sépulture  ecclésiastique 
ceux  qui  sont  demeurés  pendant  deux  ;ins 
dans  l'excommunication  ,  à  moins  qu'ils 
n'aient  satisfait  et  fait  pénitence  à  la  fin  (ie 
leur  vie. 

Le  k'  ordonne  que  ceux  qui  ont  été  cilés 
au  synode  et  qui  n'y  ont  pas  paru,  seront 
déclarés  contumaces  et  auront  à  se  purger 
canoniquement  devant  les  évêques  diocé- 
sains. 

Le  5'  enjoint  à  tous  les  ecclésiastiques  de 
se  contenter  d'un  potage  et  de  deux  plats  à 
leurs  repas,  si  ce  n'est  (ju'il  survienne  des 
personnes  de  qualité,  pour  lesquelles  on  ait 
afiiire  des  dépenses  exliaordinaires. 

COMPIKGNE  (Concile  de),  l'an  132!J.  Guil- 
laume de  Brie,  archevêque  de  R  ims,  tint  ce 
concile  où  il   pulilia  sept  capitules. 

1.  On  fera  observer  toutes  les  censures  pu- 
bliées par  les  conciles,  conlre  ceux  qui  vio- 
lent les  droits  et  les  immunités  des  églises. 

2.  On  en  fera  de  même  des  censures  con- 
tre les  usuriers. 

3.  Défense  aux  clercs  ,  sous  peine  de  sus- 
pense, de  soumettre  leurs  biens  à  la  puis- 
sance séculière. 

k.  Aucun  religieux  ne  pourra  affermer  à 
vie  ou  pour  longtemps  li-s  dioits  ou  li's 
biens  du  couvent  ou  de  l'église  dont  il  est 
supérieur,  sans  la  permis>ion  de  l'ordi- 
naire ;  et  Ci'la,  sons  peine  de  suspiMise  de 
son  orii<'(',  de  privation  de  son  adaiiiiistralion 
et  de  nullité  île  contrat. 

!j.  Pi'rsonne  n'cxéiulera  les  citations  et 
commandemenls  ((ui  le  tireraient  de  la  pro- 
vince de  Reims  ou  du  royaume  de  France  , 
sans  l'avis  des  ordinaires  des  lieux. 

6.  On  n'exccuiera  point  non  plus,  sans 
l'avis  des  ordinaires,  les  citations  générales 
conçues  en  ces  termes  :  Citelis  omnes  ilios  et 
illos,  guos  vubis  lator  prwscntium  nominabit. 


7.  Tous  ceux  qui  troublent,  qui  empêchent 
on  (|iii  usurpent  l.i  juridiction  du  méiropoli- 
lain  ou  de  ses  suffiaganls,  seront  dénoncés 
exci'Mimnniés  tous  les  dimanches  et  toutes 
les  fêles  à  la  messe  de  paroisse. 

COMI'LUThiWSh  {<  uncilinm).  F.Alcai.a. 

COMl'OSi  KLLE  Concile  de),  CompoUella- 
num,  l'an  9C0,  le  6  mai,  tenu  pour  la  <lédi- 
cace  de  ta  nuuvelle  église  de  Saint-Jacques, 
où  dix-sept  (  vêiiues  se  Irouvèrent,  avec  le  roi 
Alphonse,  la  reine,  son  épouse,  ses  Gis,  treize 
comtes  et  un  peuple  innombrable. 

COMPOSTELLK  (Concile  de),  l'an  938. 
Vni/.  Saint  .UcQUKS-. 

COMi'OSTELLE  (Concile  de),  l'an  971.  Ce 
coiu  ile  fut  tenu  le  29  novembre.  Césaire  , 
abbé  de  Monl-Serrat,  y  fut  élu  et  sai  ré  ar- 
chcvciiiie  de  Tai  r.igone,  malgré  l'opposition 
de  i'archev éi|ue  de  Narbonne  et  des  évêques 
d'Espagne  ,  qui  rel•o^nai^saient  ce  dernier 
pour  leur  mélr.ipohiain.  Miinsi,  t.\,col.  1173. 

COMi'OSTEl.LE  (Concile  de),  Composlel- 
lannm,  l'an  105ij.  Le  cardinal  d'Aguirre  est 
le  premier  qui  ait  donné  au  public  les  sta- 
tuls  de  te  concile.  Mais  il  se  trompe  ,  avec 
Baronius,  en  appelant  Cresconius,  président 
du  conciie,  archevêque  de  Conipostelle.  Cres- 
conius n'eut  jamais  d'autre  siège  que  celui 
d  Iria,  ou  de  Pradon  en  Galice;  et,  au  concile 
deCoyança.en  105;),  il  est  qualifié  évêque  d'I- 
ria.  D'ailleurs,  Compostelle  ne  ut  érif;ée  en 
archevêché  que  sous  Calixte  11  ,  {|ui  ne  fut 
fait  pape  (jue  l'an  1119  :  Mérida  était  aupa- 
ravant le  siège  archiépiscupal.  Les  prélats, 
assembles  à  Compostelle  ,  ordonnèrent  que 
les  évêques  et  les  prêtres  diraient  chiqua 
jour  ia  messe,  et  que  toutes  les  fuis  que  l'on 
indiquerait  des  jeûnes  et  des  processions 
publiques  pour  l'expiation  des  péchés,  les 
clercs  se  revêtiraient  de  ciliées. 

Li'  même  cardinal,  qui  met  un  autre  con- 
cile à  ComjiOstelle,  en  1031,  lui  attribue  six 
canons  ou  règlements,  qu'il  répète,  presque 
dans  les  mêmes  termes,  sous  ce  concile  de 
Compostelle  de  l'an  10o6. 

1.  Dans  toutes  les  églises  cathédrales  il  y 
aura,  suivant  les  saints  canons,  des  chanoi- 
nes choisis  par  l'évêiiue  ,  du  consinteiiicnl 
du  clergé.  Ils  prieront  et  célébreront  dans  la 
même  église,  et  n'auront  qu'un  même  réfec- 
toire et  un  même  dortoir.  Ils  garderont  le 
silence  pendant  le  repas  ,  et  1  on  y  fera  de 
saintes  lectures.  Leur  habit  descendra  jus- 
qo'aux  talons,  et  ils  auront  tous  chez  eux  un 
ciliée  (in'ils  porteront  tous  les  jours  du  mois 
de  décembre!  ,  qui  est  un  mois  de  litanies, 
tous  les  mercredis  et  les  vendredis  et  tous  les 
j  >uis  de  pénitence.  Ils  réciteront  au  moins 
cinquanie  psaumes  par  jour,  avec  prime  , 
tierce,  sexte,  vêpres,  compiles  et  les  matines 
la  nuit.  Ils  se  donneront  le  baiser  de  paix  à 
toutes  les  messes  quand  le  diacre  dira  :  Inler 
vos  pacein  Iradile;  et  chacun  d'eux  offrira 
quelque  présent,  selon  ses  l'aculiés,  les  jours 
des  communions  soleiinelli  s, telles  que  celles 
de  Noël,  de  Pâques  et  di;  la  Pentecôte. 

2.  On  élira,  dans  chaquediocèse,  des  abbés 
qui  sachent  rendri;  raison  du  mystère  de  U 
sainte  Trinité,  et  ciui  soient   instruits  dans 


«25 


CON 


CON 


628 


les  divines  Erriliu-.',  ot  dans  les  saints  ca- 
nons. Ces  abhi's  l'I.ibliront  dos  écoles  dans 
leurs  éjçliscs  canoniales,  et  y  feront  ré-ner 
une  telle  discipline,  qu'elles  puissint  fournir 
des  sujets  propre»  à  èlre  ordonnés  par  l'c- 
vôiine.  Le  sous-diarre  aura  dix-lmil  ans, 
ij  diaere  vin-jl-cinq,  le  prêtre  trente,  el  tous 
sauront  parfaiteuieni  le  psaolier  el  tout  ce 
qui  coiici-rne  leur  ininisière.  Ils  ne  couunet- 
Ironl  point  de  simonie  ;  ils  ne  porteront 
point  d'armes  ;  ils  se  feront  r.iser  la  barl)e, 
et  auront  les  clieveux  coupés  au  haut  de  la 
léle  en  forme  dt;  couronne. 

:i.  Les  croix,  les  cil)oires  et  les  calices  se- 
ront d'ar(;onl.  Toules  les  églises  seront  pour- 
vues de  livres  ((ui  conliendronl  l'office  de 
toute  l'année.  Les  femmes  clrangèr.'s  ne  de- 
meureront ni  ciiez  l'evéque,  ni  cliea  les  moi- 
nes, et  n'auront  aucun  commerce  avec  eux. 
Tous  les  cliréliens  doivent  savoir  le  Symbole 
et  l'Oraison  dominicale.  Aucun  d'eux  n'aura 
deux  femmes,  ni  la  femme  de  son  frère,  sous 
peine  dexc^mmunicalion. 

4. Toutes  les  personnes  consacrées  à  la  vie 
religieuse  lobserverunl  exactement  ,  et  ne 
rentreront  point  dans  le  monde  :  si  quel- 
qu'une d'elles  y  rentre  ,  elle  demeurera  es- 
communlée  jusqu'à  ce  qu'elle  ail  repris  son 
premier  état. 

5.  Les  juges  n'opprimeront  point  les  peu- 
ples ;  mais  ils  les  jugeront  avec  équilé  et 
bonté,  el  ne  r<Tevroiil  point  de  présents. 
Tous  les  chréliens  s'absiiendront  des  augu- 
res, (tes  enehanlemenls  et  de  toute  sorte  de 
supersiiiions. 

G.  Les  paients  (jui  se  sont  mariés  ensemble 
seront  sépares  et  excommuniéi.  D'Ayuirre, 
Conril.  Hisp  n.  t.  IV. 

CO.MPOSTELLE  (Concile  de),Compustella- 
nuiii,  l'ail  1 114. 

Ce  concile  se  lint  le  17  novembre.  On  y 
ai!opia  les  dix  canons  qui  avaient  éé  ilres- 
sés  dans  le  concile  de  Léon,  et  l'(m  y  eu 
ajouta  quinze  aulre^.  C'est  ce  que  dit  l'au- 
teur de  V  irt  de  vérifier  les  dates,  p.  211,  en 
cilanl  d'Agiiirre.  La  ïérilé  est  (]ue  ce  pré- 
tendu concile  de  ComposUlle  ne  fut  qu'un 
synode  di'icé^aiu  dans  lequel  Didaee  Gelmi- 
rez.evêque  de  Compostelle  ,  icnouvela  et 
confirma  les  statuts  de  ses  prédécesseurs  : 
JJiiHiii  disponeiite  cleinenti  i,  ego  Didacus , 
sedis  ecciesiœ  beau  Jnc  ibi  iipontoli  episcopiis, 
ctim  ejiisdem  sedis  cariunicuriim,  jitdicain  (in 
mss.  Tolei.  juddiaiii;  '.une  jtidicio) ,  cœtero- 
rumqiie  nobil  uni  viruruin  cunsilio,  prœdeces- 
.loniin  stdlata  relegenda hiijusmudi  dé- 
créta cunstiiuo  ,  et  consliluendu  confirmo. 
D'Aguirre,  (.  V,  p.  32. 

COMPOSTELLE  (Concile  provincial  de), 
tenu  à  Salaiiianque,  l'an  15G5.  Vuy.   Sala- 

MAKQUE. 

COiNCOUDIA  (Synode  diocésain  de),  Con- 
corditnsis,  les  8,  9  el  10  avril  1587.  Milthieu 
Sanuti,  évé(]iie  de  Cout-ordia,  publia  dans 
ce  synode  un  livre  de  cousiilulions,  (pi'il  di- 
visa en  II  ois  |iarlies.  Il  y  explniue  dans  un 
grand  détail  les  devoirs  allaelies  aux  diverses 
tondions  des  eeclésiasliques  ,  ceux  des  laï- 
ques eux-mêmes  et  en  parliculier  des  méde- 


cins, la  conduite  à  tenir  à  l'égard  des  Juifs, 
le  soin  qu'on  doit  avoir  des  églises  et  de  leur» 
dépendances,  telles  que  sacristies,  cimetières, 
l'adiiiinistralion  des  hôpitaux,  l'entretien  du 
séminaire,  el  tout  ce  qui  regarde  les  sacre- 
menis.  Si/uiidi  diœc.  Concord.  Conslitut. 
CONLÔM  (Synode  de).  »  oy.  Sainte-Marib 

DE  CONDOM. 

CONI  LLJENTINUM  (Concilium).   Voy. 

CoBLlilNTZ. 

CONS  i:  NT  I  NI'  M  {Conciliunv.V  .CosR^CK. 
CONSTANCE  (Synode  de),  l'an  616.  Gau- 
dence,  évéejue  de  Constance,  étant  mort  (se- 
lon Crusius  eu  650,  et  en  622  selon  Eccart, 
mais  selon  Sigismond  Galles  en  616), Gonzon, 
duc  d'Allemagne,  invita  les  évoques  voisins 
d'Aulun,  de  Verdun  et  de  Spire,  à  se  réunir 
en  synode  avec  le  reste  du  clergé  pour  pro- 
céder à  l'élection  d'un  autre  évétiue.  Dans  ce 
synode  ,  le  duc  Gonzon  prit  la  parole  et 
exhorta  palhéliquement  les  évêques  elle 
clergé  à  l'.iire  choix  de  saint  Gall.  Tous  fu- 
rent do  l'avis  du  duc,  et  commencèrent  à 
fair(!  l'éloge  du  saint  abbé,  comme  d'un 
homme  savant  dans  les  saintes  Ecritures,  qui 
joignait  la  douceur  à  l'hnmililé,  la  patience 
à  la  chasteté,  et  qui  était  prodigue  d'aumô- 
nes ,  père  des  orphelins  et  consolateur  des 
veuves.  Le  saint  abbé  seul  fut  d'un  avis 
différent  de  la  multilude,  el  il  opposa  à  tous 
les  suffrages  qui  l'appelaient  au  siège  de 
Constance  sa  qualité  d'étranger,  elles  ca- 
nons qui  prescrivent  d'élire  pour  évêque 
d'un  lieu  un  homme  pris  ,  autant  que  possi- 
ble ,  parmi  les  indigènes.  Il  proposa  en  même 
temps  à  leur  éleclion  le  diacre  Jean,  comme 
ayant  loules  les  qualités  désirables  pour 
remplir  celle  place.  Le  duc  fil  donc  paraître 
celui-ci  à  son  tour,  et  lui  demanda  s'il  pour- 
rail  porter  la  charge  'épiscopale.  L'humble 
diacre  gardant  alors  le  silence,  Gall  dit  tout 
haut  qu'il  répondait  pourlui.M.iis  Jean  ayant 
pris  la  fuite  et  cherché  un  asile  hors  de  la 
ville,  dans  l'église  du  martyr  saint  Etienne, 
le  clergé  cl  le  peuple  se  mirent  à  sa  pour- 
suite, le  ramenèrent  en  la  présence  des  évê- 
ques et  du  duc,  el  malgré  ses  larmes,  le 
proclamèrent  celui  que  le  Seigneur  avait 
choisi  pour  leur  évêque.  Tout  le  peuple  ré- 
pondit .l»icn;  et  les  évêques,  l'ayant  conduit 
a  l'autel,  lui  donnèrent  sur-le-champ  l'ordi- 
nation épiscopale.  La  cérémonie  se  termina 
par  nu  long  sermon  que  s.iinl  Gall  fit  dans 
sa  propre  langue  au  peuple  rassemblé,  et 
que  révêi|ue  nouvellement  ordonné  tradui- 
sait à  mesure  dans  l'idiome  du  pays.  Walafr. 
Strnb.  ;  D.  Mab. 

CONSTANCE  (  Synode  de  ) ,  l'an  759.  Saint 
Oihmar,  abbé  du  monastère  de  Saint-Ga'l, 
ayant  porté  plainte  auprès  du  roi  Pépin 
contre  Warin  el  Ruoilbard,  ses  officiers,  qui 
chargés  de  l'administration  de  toute  l'Alle- 
niague,  s'emparaient  des  biens  des  églises 
el  des  couvents;  ceux-ci,  pour  faire  diver- 
sion à  l'accusaiion  qui  leur  était  intentée  par 
lo  saint,  se  saisirent  de  sa  personne  el  le 
firent  accuser  iui-inèine  par  un  de  ses  moi- 
nes, dans  un  synode  tenu  par  Sidoine,  évê- 
(luu  de  Constance,  comme  s'il  se  fût  rendu 


C97 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


628 


coupable  d'an  crime  d'impurelé.  Le  saint  ne 
répondit  que  par  le  silence  à  celte  infâme 
calomnie  ,  et  fut  envoyé  en  exil  dans  l'île  de 
Siein,  située  sur  le  ïthin.  uù  il  mourut  la 
même  année.  Lambert,  son  calomniateur, 
fut  puni  de  son  crime  par  une  horrible  ma- 
ladie, qui  le  força  à  faire  l'aveu  de  sa  propre 
scélératesse  ,  comme  do  l'innocence  du  saint 
qu'il  avait  calomnié.  Walafr.  Strabon;  Gold- 
stat  ;  Mabillon . 

CONSTANCE  {  Synode  de  ) ,  l'an  SGt.  Sa- 
lamun,  évéque  de  Constance,  assembla  ce 
synode,  tant  pour  traiter  des  affaires  ecclé- 
siastiques de  son  diocèse,  que  pour  procéder 
à  la  canonisation  de  saint  Othmar,  abbé  de 
Saint-Gall.  Les  preuves  de  sa  sainteté  et  de 
ses  miracles  ayant  paru  sulQsaates,  on  or- 
donna d'une  voix  unanime  que  les  moines 
de  Saint-Gall  lèveraient  de  terre  le  corps  de 
leur  ancien  abbé,  et  le  placeraient  avec 
honneur  dans  l'église  même  de  leur  abb  iye. 
Ison,  moine  de  S.-Gall;  Mabill.  sœc.  iii  Be- 
nedictini  p.  II ,  p.  iGk. 

CONSTANCE  (  Concile  de  ) ,  l'an  1005.  On 
y  condamna  les  lettres  qui  se  débitaient 
comme  venues  du  ciel ,  à  l'occasion  d'une 
famine  qui  désolait  l'Allemagne.  Conc.  Gerin. 
MIL 

CONSTANCE  (  Synode  de  ),  l'an  1033. 
Dans  ce  synode,  Bern,  abbé  d'Augis-la-Ricbe, 
qui  avait  obtenu  du  pape  Jean  XIX  le  pri- 
vilège de  dire  la  messe  avec  des  sandales, 
ce  qui  était  alors  réservé  aux  seuls  évêques, 
fut  forcé  de  jeter  au  feu,  et  son  privilège,  et 
ses  sandales,  pour  céder  à  l'injonction  que 
lui  en  fit  Warmann,  évéque  de  Con- tance, 
appuyé  des  ordres  de  l'empereur  Conrad. 
Uerm.  Conlract.  Struv.  p.  277. 

CONSTANCE  (  Concile  de  ),  l'an  10'.3. 
L'empereur  Henri  III,  surnoumiè  le  Noir, 
assista  à  ce  concile,  y  pardonna  à  tousses 
ennemis,  et  établit  dans  l'Allemagne  une 
paix  solide.  Le  P.  Labbe  met  ce  concile  en 
l'an  lOV*,  mais  mal  à  propos.  Alansi  dit 
qu'on  y  condamna  aussi  les  simoniaques; 
mais  il  se  trompe  en  ce  qu'il  appelle  Henri 
II  l'empereur  Henri  III.  Mansi,  tom.  I, 
col.  1273. 

CONSTANCE  (  Synode  de  ),  l'an  10'i7. 
Dans  ce  synode,  Norbert,  abbé  de  Saint-Gall, 
canonisa  sainte  Wiborade,  par  l'ordre  du 
pape  Clément  II ,  et  en  présence  de  Thèodo- 
ric,  évéque  du  lieu.  Conc.  Gerin.  t.  111. 

CONSTANCE  (  Synode  de  ) ,  l'an  109i.  Hé- 
behard  ,  évéque  de  Constance,  et  légal  du 
pape  Urbain  H  en  Allemagne! ,  présida  à  ce 
concile  en  son  nom.  On  y  fit  des  règlements 
sévères  contre  les  clercs  incontinents  et  si- 
moniaques. On  y  ordonna  encore  que  l'on 
ferait  les  quatre-temps  du  mois  de  mars,  la 
première  semaine  de  carême,  et  ceux  du 
mois  de  juin ,  la  semaine  delà  Pentecôte; 
et  qu'il  n'y  aurait  que  trois  fêles  dans  les 
semaines  de  Pâques  et  de  la  Pentecôte. 

Le  synode  reçut  aussi  les  plaintes  de  la 
princesse  Praside,  qui  avait  quitté  l'empe- 
riur  H' nri  IV  ,  son  époux  ,  pour  se  retirer 
aujirès  de  Welplion ,  duc  d'Italie ,  forcée  ,  di- 
$ail-elle,  par  l'incontinence  de  son  indigne 


mari  qui  ne  reconnaissait  point  de  frein. 
Enfin,  on  décida  dans  le  synodequeDudon, 
qui,  après  s'être  voué,  lui  et  ses  biens,  au 
monastère  de  Saint  Santenr  de  Scb^n'onse, 
avait  essayé  de  se  soustraire  à  la  juridiction 
de  son  abbé  Sigefroi ,  rentrerait  d.ins  {'obé- 
dience lie  l'ablié,  et  ferait  la  pénitence  que 
celui-ci  jugerait  à  piopos  de  lui  imposer 
pour  sa  révolte.  Conc.  Germ.  t.  III. 

CONSTANCE  Concile  de  ),  l'an  1152.  Le 
pape  Eugène  III  el  l'empereur  Frédéric  I,  re- 
présentés à  ce  concile,  le  premier  par  sept  de 
sescardiM;iuxet  parBrunon,abbédeCaravalle 
près  de  Milan,  le  secuud  par  iroii  évéques 
et  deux  comles,  passèrent  enseujble  un  con- 
cordai (  c'est  le  plus  ancien  qu'on  connaisse), 
par  lequel  ils  s'engagèrent  à  se  prêter  un 
mutuel  secours  contre  leurs  ennemis  com- 
muns: l'empereur,  à  se  faire  l'avocat  de 
l'Eglise  romaine,  et  à  protéger  le  domaine 
de  saint  Pierre  contre  l'empereur  des  Grecs, 
le  roi  de  Sicile  et  les  Ronsains  eux-mêmes 
s'ils  venaient  à  se  révolter;  le  pape ,  à  cou- 
ronner l'empereur  contre  tous  concurrents, 
et  à  le  considérer  toujours  comme  le  très- 
cher  fils  du  prince  des  apôtres.  Cad.  ms. 
Bibl.  Valic. 

CONSTANCE  (Concile  de),  l'an  115.3. 
L'empereur  Frédéric  I,  surnommé  Barbe- 
rousse  ,  y  fit  divorce  ,  pour  cause  de  parenté, 
avec  son  épouse  Adéla'i'de,  fille  de  Thibaut, 
margrave  de  Vehhourg,  en  présence  des  lé- 
gats, el  par  le  conseil  des  évêques,  suivant 
Otton  de  Frisingue.  Conc.  Germ.  t.  III. 

CONSTANCE  (Synode  de),  l'an  1327. 
L'évêque  Rudolphe  y  fit  pari  de  ses  vues  à 
son  clergé  pour  la  visite  qu'il  se  proposait 
de  faire  de  son  diocèse  et  pour  les  réformes 
qu'il  songeait  à  établir, en  rendant  plus  égale 
la  répartition  des  dîmes  et  des  contributions 
de  chacine  église.  Conc.  Germ.  t.  III. 

CONSTANCE  (  Concile  général  de  ) ,  en 
partie  œcuménique,  ouvert  le  5  novembre 
de  l'an  \k\k ,  et  terminé  le  22  avril  14-18.  De- 
puis le  concile  de  Pise,  la  chrétienté  était 
partagée  en  trois  obédiences:  celle  de  Jean 
XXIII,  qui  comprenait  la  France,  l'Angle- 
terre ,  la  Pologne,  la  Hongrie,  le  Portugal, 
les  royaumes  du  Nord,  avec  une  partie  de 
l'Allemagne  et  de  l'Italie;  celle  de  Benoît 
XIII  ou  Pierre  de  Lune,  qui  était  composée 
des  royaumes  de  Castille,  d'Aragon,  de  Na- 
varre, d'Ecosse,  des  îles  de  Corse  et  de  Sar- 
daigne,  des  comtés  de  Foix  et  d'Armagnac; 
celle  de  Grégoire  XII  ou  Ange  Corrario,  qui 
conservait  en  Italie  plusieurs  villes  du 
royaume  de  Naples  et  toute  la  Romagne, 
c'esl-à-dire  tout  le  canton  soumis  aux  sei- 
gneurs Malalesta;  en  Allemagne,  la  Bavière, 
le  paiatinal  du  Rhin,  les  duchés  de  Bruns- 
wick cl  de  Lunebourg,  le  landgravial  de 
Hesse,  l'électoral  de  Trêves,  une  partie  des 
électorals  de  Mayence  et  de  Cologne,  les 
évéchés  de  'Worms,  de  Spire  et  de  Werden, 
sans  compter  un  grand  nombre  de  particu- 
liers, gens  éclairés  et  craignant  Dieu,  au 
rapport  de  saint  Antonin,  qui  regardaient 
toujours   Grégoire  comme  le  vrai  pape. 

Alexandre  \  ,  prédécesseur  de  Jean  XXilI^ 


es» 


CON 


CON 


fiSO 


était  convenu  au  concile  de  Pise  qu'il  en  se- 
f;iil  lenu  nn  ;iulr(',  également  "[énéial ,  trois 
ans  api  As.  Pn  ssé  (raccuinplircctle  promesse, 
Jean  XXIll  l'avait  in(lii)ué.  pour  la  l'orme, 
dans  la  ville  <le  H.irno,  et  l'avait  ensuite  pro- 
rogé, sansdésiffiicr  de  lieu,  ni  d'époque  pré- 
cise ;  mais,  se  voyant  poursuivi  par  Ladislas, 
roi  (le  Naples,  il  se  mit  sous  la  protection  de 
l'empereur  Si;;ismoi;d,  et  de  concert  avec  ce 
prince,  Il  Convoqua  un  concile  général  à  Con- 
stance pour  le  premier  novembre  {kik.  I.es 
mollis  allé;;n^s  de  la  convocation  du  concile 
étaient  l'evliriiatioii  du  schisme  et  la  réunion 
des  fiilt^les  sous  un  seul  et  môme  parleur,  la 
réltumaliou  de  l'Kglise  dans  son  chef  et  dans 
ses  membres,  cl  la  confiimalion  de  la  foi 
contre  les  erreurs  de  Wiclef,  de  Jean  Hus  et 
de  Jérôme  de  Prague. 

Jean  XXIll  fit  son  entrée  à  Constance  le 
dimanche  2S  octobre,  et  fnt  reçu  par  le  cler- 
gé et  le  peuple  avec  tous  les  honneurs  dus  à 
la  papauté.  Le  jour  de  la  Toussaint,  qui  avait 
été  désigné  pour  l'ouverture  du  concile,  le 
pontife  oKlcia  solennellement  à  la  cathédrale; 
et  le  cardinal  Zibarella,  célèbre  jnriscon- 
snlte,  étant  monté  à  la  tribune,  déclara  que 
le  très-saint  pape  Jean  XXIII,  voulant  con- 
tinuer le  concile  de  Pise,  l'avait  transféré  et 
convoqué  d('  luiuveau  à  Constance  ,  et  qu'il 
commencerait  le  samedi  suivant  ,  troisiôiue 
jour  du  mois.  Ce  jour  arrivé,  on  remit  l'ou- 
verture au  cinq,  où  après  une  procession 
solennelle,  et  au  milieu  de  la  messe,  que 
Jean  XXIll  célébra,  Jean  de  Verceil,  procu- 
reur général  de  Cluny,  fit  un  sermon  sur 
les  grauils  objets  qui  allaient  occuper  le  con- 
cile; après  quoi,  le  cardinal  de  Florence  dé- 
clara, de  la  part  du  pontife,  que  la  première 
session  aurait  lieu  le  vendredi  16  novembre. 

i"  Session.  A  celte  première  session,  le 
cardinal  des  Ursins  dit  la  messe;  Jean  XXIII 
y  prêcha  et  donna  des  indulgences.  On  lut 
la  bulle  de  convocation,  et  on  nomma  les 
olficiers  du  concile,  c'est-à-dire  dix  notaires, 
un  gardien  du  concile  qui  fut  le  comte  Ber- 
thold  lies  Ursins ,  les  auditeurs  de  rote,  qua- 
tre avocats ,  deux  promoteurs  on  procureurs, 
et  quatre  maîtres  de  cérémonies.  On  y  lut 
un  canon  du  onzième  concile  de  Tolède,  le- 
nu sous  le  pape  Adéodat  l'an  675,  qui  mar- 
que la  bienséance  avec  laquelle  on  doit  se 
tenir  dans  ces  sortes  d'assemblées. 

Dans  l'intervalle  de  la  première  à  la  se- 
conde session  ,  qui  fut  d'abord  désignée  pour 
le  n  décembre,  puis  reculée  jusqu'au  2  mars 
Hlo,  on  mit  en  prison  Jean  Hus,  qui  n'a- 
vait obtenu  de  sauf  conduit  de  l'empereur  à 
Spire  t]ue  pour  se  rendre  en  sûreté  jusqu'à 
Constance,  et  l'on  commença  son  procès. 
Ses  accusateurs  dressèrent  un  mémoire  de 
ses  erreurs,  et  le  présentèrent  au  concile. 
On  l'accusait  d'avoir  enseigné  publiquement 
qu'il  fallait  communier  le  peuple  sous  les 
deux  espèces;  que,  dans  le  sacrement  do 
l'autel,  le  pain  demeure  pain  après  la  con- 
sécration ;  que  les  prêtres  en  péché  mortel 
ne  peuvent  pas  administrer  les  sacrements; 
qu'an  contraire  ,  toute  autre  personne  peut 
le  faire  étant  eu  état  de  grâce;  que  ,  par  l'E- 


glise, il  ne  faut  pas  entendre  le  pape  ni  le 
clergé;  (jue  l'Eglise  ne  peut  pas  posséder  des 
biens  temporels  ,  et  que  les  seigneurs  sécu- 
liers peuvent  les  lui  ôler.  On  nomma  des 
commissaires  pour  instruire  son  procès. 

Dans  ce  même  intervalle,  beaucoup  de 
seigneurs  ,  tant  ecclésiastiques  que  séculiers, 
arrivèrent  à  Constance,  entre  autres  le  cé- 
lèbre Pierre  d'Aillé,  cardinal  de  Cambrai. 
L'empereur  Sigismond  y  arriva  le  '24  décem- 
bre :  il  assista  le  lendemain,  en  habit  de 
diacre,  à  li  messe  célébrée  pontifiealement 
par  Jean  XXllI;  et  il  y  chahta  l'évangile  de 
la    première  messe  du  jour  de  Noël. 

Dans  le  mois  de  février ,  on  vit  arriver  les 
nonces  de  Benoît  et  de  Grégoire,  déjà  dépo- 
sés au  concile  de  lise.  On  tint  plusieurs  con- 
grégations ;  on  prit  des  mesures  pour  enga- 
ger Jean  XXllI  à  abdiquer  lui-même  le 
pontificat;  et  on  résolut  d'opiner  par  nations. 
Pour  cela,  on  partagea  tout  le  concile  en 
quatre  nations,  savoir,  celle  d'Italie,  celle 
de  France,  celle  d'.MIemagne,  celle  d'Angle- 
terre ;  et  l'on  y  ajouta  depuis  celle  d'Espagne, 
quand  ou  eut  fait  le  procès  à  Pierre  de  Lune. 
On  nonuna  un  certain  nombre  de  députés  de 
chaque  nation,  avec  des  procureurs  et  des 
notaires  (|ui  avaient  à  leur  tête  un  président, 
que  l'on  changeait  tous  les  mois.  Cela  faisait 
comme  des  tribunaux  séparés,  où  les  dépu- 
tés de  chaque  nation  s'assemblaient  en  par- 
ticulier pour  délibérer  des  choses  (jui  de- 
vaient être  portées  au  concile.  Quand  on  était 
convenu  de  quelque  article,  on  l'apportait 
à  une  assemblée  générale  des  cinq  nations; 
et,  si  l'article  était  unanimement  approuvé, 
on  le  signait  et  on  le  cachetait  pcuir  le  porter 
dans  la  session  suivante,  afin  qu'il  fût  con- 
firmé par  l'autorité  de  tout  le  concile,  qui  ne 
manquait  jamais  d'y  acquiescer.  Ainsi,  quand 
on  tenait  une  session  ,  tout  était  déjà  conclu, 
et  il  n'était  plus  question  d'y  [ircmlie  l'avis  de 
chaque  personne,  mais  seule/neni  d'y  ratifier 
ce  qui  avait  été  résolu  par  le  plus  graii'd  nom- 
bre des  nations.  De  celle  manière,  la  nation 
d'Italie  qui  aurait  été  la  plus  forte,  si  l'on 
n'eût  com[)té  que  les  évêques,  n'entrait  que 
pour  nn  quart  ou  un  cinquième  dans  les  dé- 
cisions du  concile  :  ce  qui  était  un  grand 
désavantage  pour  Jem  XXIIJ,  qui  avait  plus 
de  partisans  parmi  les  seuls  Italiens  qu  dans 
toutes  les  autres  nations  ensemble. 

Dans  une  de  ces  congrégations,  on  pré- 
senta une  liste  de  griefs  très-considérables 
contre  Jean  XXIII,  et  on  lui  envoya  des  dé- 
putés pour  l'engager  à  renoncer  de  lui-même 
au  pontificat.  Il  répondit  qu'il  le  ferait ,  si  les 
deux  autres  contendants  prenaient  le  même 
parti  ;  mais  il  remit  de  jour  en  jour  à  donner 
une  formule  claire  et  précise  de  sa  cession. 
Pendant  ce  temps-là,  les  députés  de  l'univer- 
sité de  Paris  arrivèrent  à  Constance,  ayant 
à  leur  tête  le  célèbre  Gerson,  chancelier  de 
cette  université,  et,  en  même  temps  ,  ambas- 
sadeur du  roi  Cliarles  VI. 

Le  premier  de  mars,  il  y  eut  une  congré- 
gation générale  à  l'évêché,  où  Jean  XXllI 
faisait  sa  demeure.  L'empereur  s'y  Ironva, 
et  le  patriarche  d'Anlioche,  piélul  français. 


CSl 


DICTIONNAIRE  DKS  CONCILES. 


652 


présenta  au  pontife  la  formule  de  cession 
conçue  en  ces  termes:  «  Pour  le  repos  do 
tout  le  peuple  chrétien  ,  je  m'engnge  et  pro- 
mets, je  jure  et  voue  à  Dieu,  à  l'Eglise  et  à 
ce  saint  concile,  de  donner  litireiiient  et  de 
mon  plein  gré  la  paix  à  l'Eglise  ,  par  la  ces- 
sion pure  et  simple  de  mon  pontificat,  et  de 
l'cxécnler  réellement,  selon  la  délibcralion 
du  concile,  du  momenl  où  Pierre  de  Lune, 
appelé  dans  son  obédience  Benoît  XIII ,  et 
Ange  Corrario,  appelé  dans  la  sienne  Gré- 
goire Xll,  renonceront  par  eux-mêmes  ,  ou 
par  leurs  procureurs  ,  à  leur  prétendu  pon- 
tifical. Je  promets  la  même  chose  pour  tout 
aulre  cas  de  renonciation  ,  de  mort  ou  d'évé- 
nement quelconque,  lorsque  les  circon- 
stances seront  telles  ,  que  l'union  de  l'Eglise 
et  l'extinction  du  schisme  dépendront  de  mon 
abdicalion.  « 

Jean  XXIII  ne  se  montra  pas  difficile  pour 
l'acceptation  de  cet  écrit.  11  le  lut  d'abord  en 
particulier;  puis  il  assura  que  son  inteniion 
avait  toujours  été  de  donner  la  paix  à  l'E- 
glise ;  qu'il  n'était  venu  que  pour  cela  à  Con- 
stance ,  et  qu'il  l'avait  bien  témoigné  au  con- 
cile, en  proposant  de  son  plein  gré  la  voie  de 
cession.  Après  quoi  il  lut  à  haute  voix  la 
formule,  et  il  l'approuva;  ce  qui  lui  attira 
sur-le-champ  mille  actions  de  grâces  de  la 
part  de  l'empereur,  des  cardinaux,  du  pa- 
triarche d'Antioche  et  des  agents  de  l'uni- 
versité de  Paris  qui  venaient  d'arriver  à 
Constance.  Les  Pères  du  concile,  transportés 
de  joie  ,  entonnèrent  le  TeDeum  ,  et  plusieurs 
ne  purent  rclenir  leurs  larmes,  en  bénissant 
Dieu  d'un  événement  si  heureux.  On  en  lé- 
moigna  de  même  une  satisfaction  inflnie  dans 
toute  la  ville,  et  l'allégresse  commune  fut 
annoncée  par  le  son  de  toutes  les  cloches. 
Le  pape,  de  son  côlé,  mil  le  comble  à  ses 
promesses,  en  déclarant  qu'il  voulait  tenir 
dès  le  lendemain  une  session  solennelle,  afin 
d'y  publier  l'acte  de  renonciation,  tel  qu'il 
venait  de  l'approuver. 

ir  Session.  Ce  fut  donc  le  second  jour  de 
mars  (]ue  la  deuxième  session  du  concilo  se 
tint  dans  la  cathédrale  de  Constance.  Jean 
XXlll  y  célébra  la  messe  du  Saint-Esprit, 
à  la  fin  de  laquelle  il  s'assit  sur  un  trône 
appuyé  contre  l'autel,  et  commerça  la  lec- 
ture de  la  formule  de  cession.  Quand  il  en 
fut  à  ces  mots:  Je  promets ,  je  jure  et  je  fais 
vœu  de  céder  le  pontifient ,  il  quitta  sa  place, 
s'agenouilla  au  bas  de  l'autel,  et  mettant  la 
main  sur  la  poitrine,  il  prononça  les  pa- 
roles de  cet  engagement  solennel.  Dès  qu'il 
eut  achevé,  l'empereur  descendit  de  son 
trône,  ôla  sa  couronne,  se  prosterna  devant 
le  pontife  et  lui  baisa  les  pieds;  ce  que  fit 
également  le  président  de  l'assemblée ,  ou 
le  patriarche  d'Antioche,  au  nom  de  tout  le 
concile.  Le  même  jour,  mais  après  quelques 
difficullcs,  Jean  XXlll  adressa  une  bulle  à 
tous  les  fidèles ,  où  il  exposait  la  résolution 
qu'il  avait  prise  d'abili(iuer  la  papauté,  et 
liemandait  le  secours  de  leurs  prières  pour 
la  roiulusion  d'uniî  si  grande  affaire. 

Kcslail  la  manière  de  l'aire  la  cession.  Le 
concile  désirait  que  les  îrois  prétendants,  à 


commencer  par  Jean  XXlll,  la  fissent  par 
procureur.  Pour  Grégoire  XII,  il  n'y  avait 
aucune  dilfiiulté;  ses  nonces  y  étaient  dû- 
ment autorisés,  et  ni  lui  ni  eux  n'inspiraient 
aucune  défiance.  Mais  on  savait  que  Pierre 
de  Lune  ou  le  soi-disant  BenoU  XIII  voulait 
faire  la  cession  en  personne,  et  min  par  pro- 
cureur. En  conséiiiience,  Jean  XXlll  voulut 
se  réserver  la  même  liberié.  Delà  des  soup- 
çons, des  iléfianci's  entre  lui  elle  concile, 
entre  lui  et  l'^-mpereur.  On  craignit  qu'il 
ne  vînt  à  se  retirer  et  à  dissoudre  le  con- 
cile. L'empereur  mit  des  gardes  aux  portes 
de  la  ville,  et  il  faisait  observer  le  pontile 
jusque  dans  ses  appartements,  'l'ont  cela, 
joint  à  l'avis  qu'il  reçut  que  les  qii.ilre  na- 
tions avaient  résolu  de  le  contraindre  à  cé- 
der, porta  Jean  XXIII  à  s'évader  de  Con- 
stance en  habit  déguisé,  et  à  se  retirer  à 
Scbaffouse.  11  écrivit  de  là  à  l'empereur  que, 
par  la  grâce  de  Dieu,  il  se  trouvait  en  liber- 
té et  dans  un  lieu  de  bon  air;  qu'il  ne  s'y 
était  pas  retiré  dans  le  des,sein  de  manquer 
à  la  promesse  qu'il  avait  faite  de  renoncer 
à  la  papauté  pour  donner  la  paix  à  l'Eglise, 
mais  afin  que,  sa  propre  personne  étant  une 
fois  libre  et  en  lieu  sûr,  il  pût  mettre  à  exé- 
cution la  volonté  qu'il  avait  de  faire  cette 
renoncialion. 

11  y  eut  de  part  et  d'autre  des  lettres  cir- 
culaires envoyées  en  mille  endroits,  tant 
pour  la  jusiificalion  du  pontife,  que  pour 
celle  delà  conduite  que  le  concile  tenait  à 
son  égard.  Pendant  ce  temps,  Jean  XXIII 
changea  plusieurs  fois  de  retraite,  passant 
de  Schaffouse  à  Lnuffenbourg,  de  là  à  Fri- 
bourg,  ensuite  à  Brisac  et  à  Neubourg,  en- 
fin revenant  à  Fribourg,  il  fut  livré  au  pou- 
voir de  l'empereur  et  du  concile,  ainsi  que 
nous  le  verrons  ci-après. 

L'empereur  ,  voyant  le  trouble  que  la  fuite 
du  pape  avait  causé  dans  les  esprits,  décla- 
ra (jue  la  retraite  de  Jean  XXlll  n'empêchait 
pas  le  concile  de  travailler  à  la  réunion  de 
l'Eglise.  Gerson ,  de  concert  avec  les  nations, 
fil  un  discours  pour  établir  la  prétendue  su- 
périorité du  concile  au-dessus  du  pape. 

Ce  discours  fut  l'origine  de  la  question  qui 
fut  vivement  agitée  alors,  si  le  concile  est 
au-dessus  du  pape  ou  non.  Gerson  essaya  de 
prouver  que  l'Eglise  ou  le  concile  a  pu  et 
peut  en  plusieurs  cas  s'assembler  sans  un 
exprès  consentement  ou  commandement  du 
pape,  quand  même  ce  dernier  aurait  été  ca- 
noniquement  élu,  et  qu'il  vivrait  régulière- 
ment. Or  ces  cas  sont,  selon  c<'t  auteur,  1* 
si  le  pape  ,  étant  accusé  et  pris  en  cause  pour 
écouler  l'Eglise,  refuse  opiniâtrement  de 
l'assembler:  2°  s'il  s'agit  de  matières  impor- 
tantes concernant  le  gouvernement  de  l'E- 
glise ,  et  qui  doivent  être  terminées  dans  un 
concile  général  que  le  pape  ne  veuille  pas 
convoquer.  Ce  discours  contient  douze  pro- 
positions, dont  la  dernière  est  que  l'Eglise 
n'a  point  de  moyen  plus  efficace  pour  se  ré- 
former elle-même  dans  toutes  ses  parties, 
que  la  continuation  des  conciles  généraux 
et  provinciaux. 

111°  Session,  25  ou  26  mars.  Le  cardiual 


ess 


CON 


CON 


OSi 


de  Florence  y  ]ut  une  déclaration  faite  au 
nom  du  concile,  p.Trl.Kiiii'IliMl  futdit,  l°que  ce 
concile  était  lépitimiMneiU  assemlilé;  2'  qu'il 
n'éloiii  P'>int  dissous  par  la  retraite  du  pape 
J'Ml,  ni  d'autres  prélats,  quels  (ju'ils  pus- 
sent être,  niais  qu'il  subsislail  lonjours  dans 
son  aniorilc  et  iiitégrilé;  '.l'  (|n'il  [le  di'vait 
point  élre  dissous  que  le  schisme  ne  fût 
éteint,  et  l'Eglise  refurniée  dans  la  foi  et  les 
mœurs,  le  chef  et  les  mi-mbrcs;  4°  que  le 
concile  ne  serait  point  transféré  ailleurs 
sans  cause  raisonnable  et  approuvée  du  con- 
cile lui-Miéiue  ;  5"  (]u'aucun  des  prélats  et 
des  autres  personnes  qui  devaifnl  y  assister 
ne  s'absenterait  avant  qu'il  lût  leruiiné,  à 
moins  que  ce  ne  fût  pour  qiieli|iie  sujet  lé- 
gitime et  approuvé  par  des  députés  du  con- 
cile ;  et  que,  dans  ce  cas,  ceux  qui  se  rctire- 
raietil  laisseraient  leurs  pouvoirs  à  ceux  qui 
resteraient,  sous  les  peines  de  droit  et  au- 
tres, à  l'arbitrage  du  concile. 

IV'  Session.  La  quatrième  session  fut  cé- 
lébrée le  samedi  saint ,  trentième  j<uir  de 
mars.  L'assemblée  des  quatre  nations  dont 
le  concile  était  composé,  voulant  se  soutenir 
dans  la  qualité  d'un  concile  cecuméni()ue, 
contre  la  prétention  de  la  plupart  des  cardi- 
naux, qui,  depuis  la  retraite  du  pape,  la 
croyaient  sans  autorité,  dressa  un  acte  conçu 
en  ces  termes  :  «  Ce  saint  synode  de  Con- 
stance, qui  forme  un  concile»  général  pour 
l'extirpation  du  présent  schisme  et  pour  l'u- 
nion el  la  réformatiou  de  l'Eglise  de  Dieu  dans 
son  chef  et  dans  ses  membres,  à  la  gloire 
du  Dieu  tout-puissant ,  étant  légitimement 
assemblé  au  nom  du  Saint-Esprit,  afin  de 
réussir  plus  facilement,  plus  sûrement,  plus 
librement  et  plus  utilement  à  unir  et  réformer 
l'Eglise  de  Dieu,  ordonne,  règle,  statue  et 
déclare  :  premièrement,  que  ce  synode  étant 
légitimement  assemblé  dans  le  Saint-Esprit, 
faisant  un  concile  général  qui  représente 
l'Eglise  catholique  militante,  lient  son  pou- 
voir immédiatement  de  Jésus-Christ;  et  que 
toute  personne,  de  quelque  état  qu'elle  soit, 
et  quelque  dignité  qu'elle  possède,  même 
papale,  est  obligée  de  lui  obéir  en  ce  qui 
appartient  à  la  foi,  à  l'extirpation  dudit 
schisme  et  à  la  réformatiou  générale  de  l'E- 
glise de  Dieu  dans  son  chef  et  dans  ses 
membres.  » 

Les  cardinaux,  qui  se  trouvaient  à  Con- 
stance, au  nombre  de  vingt-deux,  ayant  eu 
communication  de  ce  décret,  trouvèrent  très- 
mauvais  que  les  quatre  nations  s'arrogeas- 
sent le  droit  de  réformer  le  pape  el  l'Eglise 
romaine,  leur  mère.  Ils  refusèrent  d'abord 
d'assister  à  la  session  où  ce  décret  devait 
être  publié. 

Ils  consentirent  néanmoins  à  s'y  trouver, 
à  condition  que  la  publication  n'en  serait 
point  faite,  à  cause  que  les  grandes  difficultés 
que  renfermait  cette  matière  exigeaient 
qu'on  en  délibérât  avec  maUirilé.'Et  en 
effet,  le  cardinal  de  Florence,  François  Z  i- 
barelle,  qui  était  chargé  de  faire  pulilique- 
menl  dani^  les  sessions  Ta  icclure  des  décrois, 
supprima  dans  celle-ci  les  leriues  do  la  ré- 


formation  de  l'Eglise  dans  son  chef  et  dans  sej 
memhrf.s. 

Après  la  quatrième  session,  les  quatre  na- 
tions persistant  dans  le  dessein  de  faire  pu- 
blier dans  la  suivante  le  décret  avec  l'article 
que  le  cardinal  Zabarelle  avait  omis,  les  car- 
dinaux s'y  opposèrent  de  toutes  leurs  forces, 
et  déclatèrenl  qu'ils  n'assisteraient  pas  à 
l'assemblée.  Louis,  duc  de  Bavière,  frère  de 
la  reine  de  France;  Renaud,  archevêque  de 
Reims;  Nicolas  de  Collaville  cl  les  autres 
ainbassaileiirs  du  roi  très-chrétien,  à  la  ré- 
serve de  Gerson,  chancelier  de  l'université 
deP/iris,  s'étaient  joints  aux  cardinaux  avant 
la  quatrième  session,  el  leur  demeurèrent 
constamment  unis  dans  leur  upposili'in  à 
l'entreprise  des  quatre  nations.  Malgré  tout 
ce  qu'ils  purent  faire  les  uns  et  les  autres 
par  l'entremise  même  de  l'empereur,  la  cin- 
quième session  fut  indiquée  au  6  avril,  sans 
qu'on  parlai  de  faire  aucun  examen  tou- 
chant une  matière  aussi  importante  t'I  aussi 
épineuse  que  l'était  celle  d  mt  il  s'agissait. 
Seulement,  dans  la  matinée  avant  l'assem- 
blée, il  y  eut  en  présence  de  l'empereur  une 
couférence  entre  les  cardinaux,  les  ambas- 
sadeurs français  et  les  députés  des  nations, 
où  l'on  contesta  beaucoup  sur  le  décret  pu- 
blié dans  la  session  précédente,  et  que  les 
quatre  nations  voulaient  qui  fût  renouvelé 
et  amplifié  dans  celle  qui  allait  suivre. 

\'  Session.  Enfin  les  c  irdinaux  et  1rs  am- 
bassadeurs se  déler  i  inèrenl  à  s'y  trouver; 
mais,  avant  d'y  assister,  ils  firent  tous  en- 
semble dans  la  chamlire  des  paremenls  une 
protestation  secrète,  dans  laquelle  ils  décla- 
rèrent (in'ils  ii'y  assistaient  que  pour  éviUr 
le  scand  île,  et  non  pas  dans  l'intention  de 
consentir  à  ce  qu'ils  avaient  appris  qu'on  y 
voulait  statuer.  C'est  ce  qui  est  rapporté 
dans  le  recueil  des  actes  du  concile  fait  par 
Herman  von  der  Hardi,  el  les  manuscrits  du 
Vatican,  cités  par  Schelstrate,  y  sont  parfai- 
tement conformes. 

Le  décret  résolu  par  les  quatre  nations  fut 
publié  dans  la  cinquième  session.  On  y  in- 
séra les  expressions  de  réformation  générale 
de  l'Eglise  dans  son  chef  et  dans  ses  mem- 
bres, qui  a\ aient  éié  omises  dans  la  publica- 
tion faite  en  la  session  quatrième.  Mais  il 
faut  remarquer  que  le  cardinal  de  Florence, 
qui  était  chargé  de  faire  la  publication  des 
décrets  dans  le  concile,  refusa  de  publier 
c?lui-ci,  et  qu'on  fut  obligé  de  le  faire  lire 
par  un  prévôt  nonuné  à  l'évêihé  de  Pusnanie. 
On  y  ajouta  que  quiconque,  de  quelque  con- 
dition, état  et  dignité,  même  papale,  qu'il 
pût  être,  refuserait  avec  opiniâtreté  d'obéir 
aux  commandements,  statuts,  règlements  ou 
préceptes  du  saint  synode  et  de  tout  autre 
concile  général  légitimement  assemblé  sur 
les  matières  susdites  ou  autres,  soit  déjà  dé- 
cidées, soit  à  décider  à  l'avenir,  serait,  sauf 
résipiscence,  soumis  à  la  pénitence  et  au 
châtiment  qu'il  mériterait,  même  avec  re- 
cours .aux  autres  moyens  de  droit,  s'il  était 
nécessaire. 

lùisuile,  par  application  à  l'état  actuel  des 
choses,  il  fut  dàliui  que  le  pape  Jean  était 


655  DICTIONNAIRE 

obligé  de  renoncer,  non-seulemonl  d.ins  les 
c.is  marqués  en  sa  promesse,  mais  encore 
dans  (oui  aiilre  où  cela  pourrait  servir  à  l'u- 
nion de  l'Eglise  ;  qu'il  devait  s'en  tenir  à 
cette  décision  du  concile;  et  que,  s'il  refusait 
ou  différait  de  le  taire,  il  devait  être  tenu 
pour  déposé  de  la  papauté,  et  qu'il  fallait 
se  soustraire  absolument  de  son  obédience: 
que  sa  retraite  avait  été  clandestine;  qu'il 
serait  reijuis  de  revenir  pour  effectuer  ce 
qu'il  avait  promis  ;  et  que,  s'il  refusait  ou 
différait  de  le  faire  dans  le  terme  qui  lui  sé- 
rail prescrit,  on  procéderait  contre  lui, 
comme  contre  un  homme  fauteur  du  schisme 
et  suspect  d'hérésie;  que,  s'il  voulait  re- 
venir, on  lui  donnerait  un  sauf-conduit  très- 
ample,  et  qu'après  sa  renonciation  au  pon- 
tificat, il  serait  pourvu  à  son  entretien  et  à 
celui  des  siens,  par  quatre  commissaires  à 
son  (lioix,  et  quatre  autres  au  choix  du 
concile. 

VI'  Session.  La  sixième  session  se  tint  le 
17  avril.  On  y  publia  un  acte  du  renonciation 
au  souverain  poniificat,  que  .li'an  XXIII  se- 
rait obligé  de  souscrire.  Cet  acte  portait  <\ug 
ce  pontife  nommait  de  son  plein  gré  ceriains 
procureurs,  qui  lui  étaient  désignés  par  le 
concile,  pour  faire  la  cession  qu'il  avait  pro- 
mise et  jurée;  que  deux  de  ces  procureurs 
pourraient  l'exécuter,  nonobstant  l'opposi- 
tion des  autres  et  la  sienne  propre;'  qu'il  ju- 
rait de  ne  jamais  révoquer  ces  procureurs, 
pour  quelque  cause  que  ce  pût  être;  qu'il 
ne  changerait  rien  à  cet  acte,  ni  pour  le  fond 
ni  pour  la  forme,  déclarant  nulles  dès  à  pré- 
sent toutes  les  exceptions  qu'il  pourrait  y 
mettre  dans  la  suite,  aussi  bien  que  toutes 
les  censures  qu'il  pourrait  infliger  à  celle 
occasion  ;  que,  par  celle  procuration,  il  ne 
se  tcn.iit  pas  dégagé  du  serment  qu'il  avait 
fait  de  céilcr  en  tous  les  cas  énoncés  dans  sa 
promesse,  qui  conlinuerail  à  le  lier  jusqu'à 
la  consommalion  de  l'union;  que  la  cession 
faite  en  son  nom  par  lesdits  procureurs  au- 
rait la  même  force  que  s'il  l'avait  faite  iui- 
niênie  en  personne,  et  que,  de  sa  pleine 
puissance,  il  suppléait  à  tous  les  défauts  qui 
pourraient  se  trouver  dans  cet  acte;  (jue, 
quelque  opposition  qu'il  fît  dans  la  suite, 
même  par  le  conseil  des  cardinaux,  il  renon- 
çait actuellement  au  pontificat,  et  déga- 
geait de  leur  sermenl  les  cardin^mx,  tous  les 
prélats  de  l'Eglise,  tous  les  officiers  de  la 
Cour  romaine, el  généralement  toute  la  chré- 
tienté. 

Le  concile  envoya  cet  acte  à  Jean  XXIII  par 
deux  cardinaux  et  des  députés  de  chaque 
nation,  qui  le  trouvèrent  la  iiremière  fois  à 
Brisac.  Dans  l'audienrc  (]u'ils  y  eurent,  le 
pontife  les  remit  au  lendemain  pour  la  ré- 
ponse qu'il  aurait  à  leiir  faire.  M  lis,  pour  les 
éviter,  il  se  retira  d'abord  à  Neubourg,  el  de 
là  à  Fribourg.  Les  envoyés  ilu  concile,  qui 
s'en  retournaient,  li;  trouvèrent  par  hasard 
dans  cette  dernière  ville,  et  lui  déclarèrent 
que,  s'il  ne  donnait  sa  procuration,  le  concile 
allait  procéder  contie  lui.  Il  ne  la  leur  donna 
pourtant  point  ;  mais  il  l'envoya  par  le 
comte  Berlhold  des  Ursins,  préposé  à  la  garde 


DES  CONCILES.  636 

du  concile.  Il  y  promettait  el  jurait  qu'il  était 

prêt  à  cédiM'   purement  et  simple n),     'p» 

qu'on  aurait  pourvu  à  sa  liberté  et  à  sou 
élal,  en  la  manière  el  la  forme  qu'il  avaif 
proposées  aux  envoyés  du  rouelle.  La  ré- 
ponse fut  rejeléi',  et  la  procélure  résolue. 
On  lut  les  lettres  de  l'université  de  P.iris  à 
ses  propres  dé|)utés,  au  concile  et  à  l'empe- 
reur, dans  lesquelles  elle  exhortait  les  uns 
el  les  autres  à  poursuivre  constamment  l'af- 
faire de  l'union,  malgré  l'absence  du  pape. 

Dans  l'intervalle  de  la  sixième  à  la  sep- 
tième, il  y  eut  des  contesialions  entre  les 
Ibéologiens,  sur  la  manière  dont  devait  être 
conçu  le  décret  portant  condamnation  des 
erreurs  de  Wiclef.  Plusieurs  voulaient  que 
ces  articles  fussci;t  condamnés  au  nom  du 
pape,  par  l'approbaliou  du  concile.  Les  au- 
tres prétendaient  qu'il  ne  fallait  faire  men- 
tion que  du  concile,  sans  parler  du  pape. 
Pierre  d'Ailly,  cardinal  dp  Cambrai,  fut  de 
ce  dernier  sentiment;  el  il  composa  dès-lors 
un  mémoire  pour  a|ipuyer  sou  avis. 

Vil"  Session,  le  2  mai.  On  cita  Jean  XXIII 
à  comparaîire  en  personne,  avec  ses  adhé- 
rents, dans  l'espace  de  neuf  jours,  pour  se 
justifier  de  l'accusation  d'hérésie,  de  schis- 
me,  de  simonie  et  de  plusieurs  .lulres  crimes 
énormes;  sinon  qu'on  procéderait  Contre 
lui.  On  traita  encore,  dans  cette  session,  de 
l'affaire  de  Jérôme  de  Prague. 

VIII*  S^'ssinn.  le  4  mai.  On  y  procéda  à 
la  condamnation  des  erreurs  di^  Wiclef,  con- 
tenues en  quarante-cinq  articles  oO  propo- 
sitions qui  avaient  déjà  éié  censurées  par 
les  universités  de  Paris  et  de  Prague.  Une 
grande  partie  de  ces  propositions  sonl  les 
mêmes  que  celles  de  Jean  Hus,  rapportées  à 
la  !  remière  session  Voi/ez  de  plus  l'article 
Londres,  l'an  i;^97).  On  condamna  tous  les 
articles,  aussi  bien  que  tous  les  livres  de 
■Wiclef,  en  général  et  en  parlirnlier;  mais 
le  concile  ne  crut  pas  qu'il  fût  nécessaire  de 
qualifier  en  particulier  chacun  des  articles. 

i^e  fut  dans  l'intervalle  de  la  huitième  cl  la 
neuvième  session  que  Jean  XXIM  fut  arrêté 
prisonnierà  Fribourg,  par  les  inesi^res  que  prit 
le  duc  d'Autiiehe.de  concert  avec  l'empereur, 
avec  qui  il  avait  l'ait  sa  paix.  On  changea  Ions 
ses  domesliques,  à  la  ré^ervede  son  enisii'iier. 

1X°  Session,  le  l'î  mai.  On  rejeta  la  pro- 
position de  Jean  XXIII,  par  laquelle  il  nom- 
mait trois  cardiniiux  pour  comparaître  au 
concile  el  répondre  aux  accusations  propo- 
sées contre  lui.  On  nomma  deux  cardinaux 
et  cinq  prélats  pour  appeler  le  pape  par  trois 
fois  à  la  porte  de  l'église;  el ,  comme  il  ne 
comparut  poinl,  on  dressa  l'acte  de  cette  ci- 
tation. A|irès  cette  session,  on  s'assemhla 
pour  entendre  les  dé|iositions  des  témoins 
contre  lui.  Il  y  en  eut  dix  ijui  comparurent, 
parmi  lesiinels  il  y  cul  des  évéques,  des  ab- 
bés el  des  docleurs. 

X'  Session,  le  14-  mai.  Les  commissaires 
firent  le  rapport  <le  la  déposition  des  témoins. 
Après  de  nouvelles  (ilations  à  Jean  XXIII 
e!  les  trois  proilamations  faites,  et,  faute 
d'avoir  comparu ,  le  concile  le  déclara  at- 
teint et  convaincu  d'avoir  scandalisé  toute 


637  CON 

l'Eglise  pnr  ses  mntivnisM  mœurs;  d'n voir 
(■x(M(C  |uilili(|iicnii'iil  1,1  simonie,  <'ii  viMirt.int 
les  b6iH"li<cs  ;  cl ,  comiin'  Ici ,  le  siispciidil  de 
10  iiis  les  lonciioiis  de  pape  el  de  huile  ad- 
ininisiiMliixi  lanl  s|>iriluclle  que  lemporclie, 
a\ecil.>reiise  à  loiil  chfélien  ,  (le  qiielinie  ijiia- 
liié  '1  ae  (iiicliiiic  c-tniliii(in  qu'il  lût,  de  lui 
obéir (lesoriiialsdirccleniciil  ou  iiidiie(-lcmenl, 
sous  peine  (lY'lre  puni  eoinuierauleur  du  schis- 
me. Les  accusalioiis  coiilonaieiil  soixante-dix 
clicis.tous  bien  prouvés  ;  mais  on  n'en  lutqiie 
cinqii'.inle  en  plein  concile.  Ou  lui  seulement 
les  chefs  qui  regardaient  la  simonie  du  pape, 
sa  vie  mondaine,  ses  vexations,  ses.  faux 
serments  :  on  supprima  ceux  que  la  bien- 
séance ne  petmettaii  pas  de  rapporier  («).  Ce 
fut  après  celte  session  que  Jean  XXlll  lut 
conduit  à  Radolfzell,  ville  de  Souabe,  à  deux 
lieues  de  Constance. 

XI  Session,  le  2j  mai.  Jérôme  de  Prague 
comparut  devant  le  concile,  l'ut  arrêté  el  mis 
en  prison. 

On  envoya  à  Jean  XXIII  cinq  cardinaux 
lui  notifier  ce  qui  avait  été  arrêté  dans  le 
concile  :  il  répondit  qu'il  n'avait  rien  à  op- 
poser à  ce  qu'on  lui  reprochait,  et  qu'il  se 
soumettrait  en  tout  au  concile  œcuménique. 
En  même  temps  il  livra  le  sceau,  l'anneau  du 
pêcheur  et  le  livre  des  Suppliques  qu'on  lui 
demanda,  et  il  Ht  prier  le  concile  de  vouloir 
bien  s'occuper  de  sa  subsistance  et  de  son 
honneur.  Il  écrivit  à  l'empereur  Sigismond 
sur  le  même  sujet.  A  tout  cela,  on  ne  daigna 
pas  même  répondre;  mais  on  en  dressa  un 
acie  public. 

Xll°  Session,  le  29  mai.  Dans  cette  session, 
en  présence  de  l'empereur  Sigismond,  le  con- 
cile prononça  C(mtre  Jean  XXllI  la  sentence 
de  déposition,  déclarant  loule  la  chrélienlé 
dégagée  de  son  obéissance,  avec  défense  de 
l'appeler  pape  on  de  l'élire  de  nouveau  en 
celtequalilé.ainsique  ses  deuxcompéiiteurs, 
et  recommanda  à  l'empereur  de  le  faire  gar- 
der en  lieu  sûr  tout  le  temps  que  le  concile 
le  trouverait  à  propos  pour  le  bien  de  l'Eglise, 
en  se  réservant  la  faculté  de  la  cundanmer 
dans  la  suite  à  d'aulres  peines,  pour  les  cri- 
mes doni  il  était  coupable. 

Restait  à  lui  signifier  celle  sentence.  Le  31 
mai,  l'évêque  de  Lavaur,  accompagné  de 
quelques  officiers  du  concile,  alla  lui  en 
faire  la  lecture.  Dans  un  moment  si  ciilique, 
on  ne  vil  en  lui  aucun  signe  d  impatience  ou 
d'indignation.  Il  demanda  seulement  deux 
heures  pour  préparer  sa  réponse.  Alors, 
ay;int  fait  rappeler  l'évêque,  il  acquiesça 
humblement  à  tout  ce  qui  était  contenu  dans 
la  sentence.  Il  fit  serment  de  ne  jamais  y 
contrevenir;  il  déclara  que  dès  ce  moment 
il  renonçait  à  tous  les  droits  qu'il  pouvait 
avoir  au  pontificat;  et  comme  il  avait  déjà 
lait  ôler  de  sa  chambre  la  croix  pontificale, 
il  ajouta  que,  s'il  a\ail  d'autres  habils  que 
ceux  qui  le  couvrait  nt  actuellement,  il  les 
prendrait,   pour  ôter  aussi  de  sa  personne 

(a)  Le  P.  Noël-Alexandre  porle  jusqu'il  quatre -viiigl- 
qualorzc  le  nombre  des  iPlicli'S  i]ui  fiiriMi'.  lus  ei  a||rr(iu\és 
en  plein  lonclle  roiilre  Jean  XViJl ,  el  il  a  ouïe  u'il  y  ou 
avaii  d'auir«s  earwe,  mais  qui  u'ôlaieut  appuyés  sur'au- 


CON 


«718 


tout  ce  qui  ponvait  marquer  In  dignité  dont 
il  avait  été  revêtu.  Il  dit  ensuite  que  jamais 
il  ne  coiisi'iilirait  à  être  élu  pape,  quand 
même  on  voudrait  lui  faire  cet  honn(!Ur;  que 
néanmoins,  après  la  démarche  (prit  faisait, 
si  (|uel()u'un  voulait  encore  procéder  contre 
lui  el  le  soumettre  à  de  nouvelles  peines,  il 
était  résolu  de  se  défendre,  implorant  même 
pour  cela  la  protection  du  concile,  qu'il  re- 
connaissait pour  son  juge.  Enfin  il  se  re- 
commanda aux  bontés  de  l'empereur  el  des 
Pères,  et  demanila  acte  de  sa  déclaration. 

En  exécution  de  la  sentence  du  coiu  ile,  à 
laquelle  Jean  XXIII  venait  d'adhérer,  l'em- 
pereur Sigismond,  qui  lui  devait  l'empire,  le 
fit  mettre  dans  la  forteresse  de  Gollébeii , 
près  de  Conslanc  •,  puis  le  transféra  à  Hei- 
delberg  el  enfin  à  Manheim,  où  le  pontife 
déposé  passa  trois  années  dans  une  dure  cap- 
tivité. Enfin  il  obtint  sa  grâce  du  pape  Mar- 
tin V,  aux  pieds  duquel  il  vint  se  jeter,  et 
mourut  évêque  de  Frascali  el  doyen  du  sacré 
collège,  le  20  décembre  liliL 

Xlll' Session,  le  15  juin.  On  fit  un  décret 
sur  la  communion  sous  les  deux  espèces.  Ce 
décret  porte  en  substance:  1°  qu'encore  que 
Jésus-Christ  ait  institué  le  sacrement  de 
l'eucharistie,  après  le  souper,  sous  les  deux 
espèces  du  pain  el  du  vin,  cependant  la  coa- 
tume  approuvée  de  l'Eglise  a  tenu  el  tient 
que  ce  sacrement  ne  doit  pas  se  célébrer 
après  le  souper,  ni  être  reçu  par  les  fidèles 
qui  ne  sont  pas  à  jeun  ,  excepté  le  cas  de 
maladie  et  de  quelqu'antre  nécessité,  admis 
et  accordé  selon  le  droit  el  par  l'Eglise; 
2°  que,  quoique  dins  la  primitive  Eglise  ce 
sacremenl  ait  été  reçu  par  les  fidèles  sous 
les  deux  espèces,  néanmoins,  dans  la  suite, 
il  n'a  été  reçu  sous  l'une  et  l'autre  espèce 
que  par  les  prêtres  célébrants,  et  sous  la 
seule  espèce  du  pain  pour  les  laïques,  parce 
qu'on  doit  croire  fermement  el  sans  aucun 
doute,  que  tout  le  corps  et  le  sang  de  Jésus- 
Cbrisl  est  vraiment  contenu  sous  l'espèce  du 
pain.  C'est  pourquoi  celte  coutume  intro- 
duite par  l'Eglise  doit  être  regardée  comme 
une  loi  qu'il  n'est  pas  permis  de  rejeter  ou 
de  changer  à  son  gré,  sans  l'autorité  de 
l'Eglise  :  el ,  dire  que  l'observation  de  cette 
coutume  est  sacrilège  ou  illicite,  c'est  tomber 
dans  l'erreur;  el  ceux  qui  assurent  opiniâ- 
trement le  contraire  doivent  être  chassés 
comme  hérétiques  et  grièvement  punis  ou 
même  livrés  au  bras  séculier  s'il  était  néces- 
saire. 

XIV'  Session,  le  4  juillet.  Charles  de  Mala- 
testa,  seigneurde  Rimini, envoyé  deGrégoire 
Xll,  était  arri\é  à  Constance  dès  le  13  juin, 
avecleplein  pouvoirderenonciT  à  la  papauté 
au  nom  de  ce  pontife.  L'abdication  ne  de- 
vait néanmoins  se  lairequ'entre  les  mains  de 
l'empereur,  el  non  dans  celles  du  concile, 
dont  Grégoire  ne  reconnaissait  pas  l'autorité, 
el  à  condilion  (pie,  dans  celle  assemblée,  ni 
BallhasarCossa,  dit  Jean  XXlll,  ni  personna 

ciine  preuve;  lels  que  la  tenlaiive  d'rmpuisonnemenl  sur 
Al  xan  ri'  V,  l'héii-sie  conuaire  au  ilogin  ■  dii  a  ri'sur- 
rccuuu  des  morls,  etc.  ,Va(.  Alex.  Hat.  ICcf  . 


659 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


Ô40 


de  sa  part  n'aurait  la  présidence,  mais  qae, 
pour  avoir  le  nom  el  la  réalité  de  concile 
œcuménique,  elle  serait  derechrf  convoquée 
et  approuvée  par  l'autorité  de  Grégoire. 
Toules  CCS  conditions  fiireiil  obst>rvéis.  L'em- 
pereur présida  au  commiMicement  di'  la  ses- 
sion, peiid.iiit  qu'on  fit  lecture  de  deux  bulles 
de  drégoire.  Dans  la  première,  il  nommait 
le  cardinal  de  Ua{;u-e  et  le  patriarche  de 
Coiislanlinople  ses  lésais,  avec  l'arclnvéïiiie 
de  Trè\es,  le  comte  palatin  du  Hhin ,  et 
Charles  de  Ma'alesia,  pour  f.iire  sa  renon- 
ciation aux  conditions  qu'on  vient  de  dire. 
Dans  l'autre,  il  dimnait  un  pouvoir  partieu- 
lii'r  et  plus  ample  à  Malalesta,  pour  mettre  à 
ce  sujet  ses  ordres  à  exécution,  ou  par  lui- 
même,  ou  par  d'autres.  Celui-ci  ayant  trans- 
mis son  autorité  au  cardinal  de  R:iguse  pour 
convoquer  et  appiouver  le  concile,  ci;  car- 
dinal, qui  était  leB.  Jean  D()niiiii(|ue,  des 
frères  prêcheurs,  le  Gl  en  ces  termes  : 

«  Notre  très-saint  père  le  pape  Grégoire 
XII,  étant  hien  informé  sur  le  sujet  de  l'as- 
semblée célèbre  qui  se  trouve  à  Constance 
pour  y  former  un  concile  général,  dans  l'ar- 
dent désir  (|n'il  a  de  mi'llre  l'union  et  la  lé- 
formatiou  dans  l'Eglise  et  d'extirper  les  hé- 
résies, a  donné  à  cet  effet  ses  ordres  de  la 
manière  exprimée  dans  les  lettres  qui  vien- 
nent d'être  lues.  C'est  pourquoi,  moi,  Jean, 
cardinal-prêtre  du  litre  de  Saint-Sixte,  ap- 
pelé vulgairement  cardinal  de  Raguse,  as- 
sisté de  mes  collègues  en  cette  partie  ici 
présents,  au  nom  du  Père  et  du  Fils  et  du 
Saint-Esprit,  par  l'autoiiié  de  mondit  sei- 
gneur pape,  pour  ce  qui  le  regarde,  afin 
qu'on  travaille  plus  efficacement  à  l'extir- 
pation des  hérésies,  à  la  réi'ormation  des 
abus,  et  à  réunir  dans  le  sein  de  notre  mère 
la  sainte  Eglise,  les  fidèles  divisés  sons  diffé- 
rents pasteurs,  je  convoque  ce  sacré  con- 
cile gênerai ,  je  l'autorise  el  le  confirme,  se- 
lon la  forme  et  la  manière  exprimées  plus  au 
long  dans  les  lettres  le  mondit  seigneur.  » 

Après  cette  déclaration,  l'empereur  quitta 
la  présidence,  el  le  cardinal  d'Oslie,  ou  de 
Viviers,  doyen  du  sacré-collége,  qui  l'avait 
de  droit,  l'ayant  reprise,  M.ilatesla,  au  nom 
de  Grégoire  Xll,  lut  la  renonciation  sui- 
vante : 

«.Moi,  Charles  de  Malatesta,  procureur 
général  de  l'Eglise  romaine  et  du  pape  Gré- 
goire Xll,  ayant  un  pouvoir  spécial,  plein  el 
irrévocable  ,  comme  il  consle  par  la  bulle 
qui  vient  d'élre  lue,  n'étant  ni  contraint  ni 
prévenu,  mais  pour  donner  une  preuve  ef- 
fective du  désir  sincère  de  notre  dit  seigneur 
pape  lie  procurer  la  paix  à  l'Eglise,  même 
par  la  voie  de  la  renonciation  ,  je  cède  et 
renonce  en  son  nom,  purement,  librement, 
réellement  el  de  fait,  au  droit,  litre  et  pos- 
session de  la  papauté,  dont  je  fais  ilémission 
dans  ce  saint  concile  général,  qui  représente 
la  sainle  Eglise  romaine  et  universelle.  » 

G régoi re  X 11,  redevenu  Ange Corrario,con- 
Grma  celle  démission  aussilôl  qu'il  en  eut  la 
nouvelle.  Le  concile,  en  reconnaissance,  le 
nomma  doyen  des  cardinaux  el  légat  per- 
pétuel dans  la  marche  d'Ancôae.  11  mourul  à 


Recanali  en  lil7,  âgé  de  quatre-vingt-douze 
ans. 

Le  concile  décida  dans  celte  même  session, 
qu'on  sommerait  Pierre  de  Lune,  dit  Benoit 
XIII,  d'imiter  l'exemple  de  Grégoire  Xll ,  en 
abdii|uant  de  même  tous  les  droits  qu'il  pré- 
tendait avoir  à  la  papauté  :  on  lui  fixa  le 
terme  de  dix  jours  pour  accomplir  cet  acte 
qu'il  avait  déjà  promis  tant  de  l'ois,  et  on  le 
décl.ira  schismaiiqne  ini-orri;;il)le,  liérétique 
ofiinlâtre,  dépouillé  de  tout  honneur  et  de 
tonte  dignité,  s'il  refusait  de  se  rendre  à 
celle  dernière  sommation  qui  lui  étiit  faite. 

X\  "  Session,  le  (jjui.let  On  termina  l'.if- 
fairedeJean  Hus,  que  l'on  fil  comparaître. 
Le  promoteur  du  cmcile  demanda  que  les 
articles  prêi  hés  el  enseignés  par  Jean  Hus, 
dans  le  royaume  de  Bohême  el  ailleurs, 
étant  hérétiques,  séditieux,  c.iptieux,  uff.-n- 
sant  les  oreilles  pieuses,  fussent  eoi.d.unnés 
par  le  concile,  el  que  les  livres  dn\l  ces  ar- 
ticles étaient  tirés  fussent  brûés.  On  lut 
cinqiianle-hnit  article*  tirés  des  écrits  de 
Wiclef,  et  on  les  condamna.  On  lut  quel- 
ques-uns d  •  ceux  de  Jean  Hns  :  il  ne  voulut 
jamais  reconnaître  qu'il  était  coupable;  et 
le  concile  ,  après  avoir  condamné  tous  ces 
articles  .  le  condamna  lui-même  à  être  dé- 
gradé et  abandonné  au  jugement  séculier  : 
en  consé(iuence,  on  procéda  à  sa  dégrada- 
tion, et  ou  le  livra  au  bras  séculier,  qui  le 
fil  brûler. 

Une  autre  affaire  occupa  longuement  le 
concile.  Pendant  la  démence  du  roi  de 
France  Charles  VI,  le  duc  de  Bcmrgogiip  , 
Jean  sans  Peur,  mais  non  sans  reproche,  fit 
assassiner  son  neveu,  le  duc  d'Orléans,  frère 
du  roi.  Comme  il  était  très-puissant,  loin  de 
désavouer  son  crime,  il  s'en  fit  gloire.  Dans 
une  audience  publique  qu'il  oblinl  du  roi,  le 
8  mars  I4tl8.  son  avocat,  le  docteur  Jean 
Petit,  prononça  une  harangue  pour  prouver 
que  Son  client  n'avait  fait  (jue  sou  devoir,  et 
qu'au  lieu  d'un  châtiment ,  il  méritait  une 
récompense.  L'effel  du  plaidoyer  fut  (jne  dès 
le  lendemain  le  duc  de  Bourgogne  rentra  en 
grâce  avec  le  roi,  et  en  obtint  des  lettres  de 
pardon  ou  d'amnistie. 

Le  plaidoyer  ou  l'argument  du  docleiir 
Jean  Petit  consistait  en  trois  parties,  la  ma- 
jeure ,  la  mineure  el  la  conséqucm'e.  La 
majeure  roulait  sur  huit  ou  neuf  proposi- 
tions principales  ;  en  voici  le  sens  el  la  suite. 
Tout  sujet  ou  vassal  qui  méchamment  cou- 
spire  contre  son  roi,  pour  lui  ôter  la  vie  ou 
la  souveraineté,  commet  un  crime  de  lèse- 
majesté  au  premier  chef,  el  est  digne  d'une 
double  mort.  11  esi  d'autant  plus  coupable, 
qu'il  est  plus  proche  du  roi.  Non-seulement 
ce  traître  déloyal  el  ce  tyran  peut  être  tué 
sans  crime,  mais  il  est  honorable  el  méri- 
toire de  lui  faire  cette  justice,  surtout  s'il  est 
si  puissant ,  qu'il  échappe  au  pouvoir  de  son 
souverain.  Dans  ce  cas,  il  est  plus  permis, 
(dus  honorable  et  plus  méritoire  à  un  parent 
du  roi  iiu'à  tout  autre,  de  tuer  ce  tyran.  Si 
les  serments  ou  les  promesses  qu'on  aurait 
laits  à  ce  dernier  tournent  au  détriment  du 
roi,  on  n'est  pas  tenu  de  les  garder,  non 


tu 


CON 


(.ON 


«4t 


plus  que  quand  ils  tournent  au  préjudico  de 
l'un  (les  conlr;icl;inls.  D.nis  Ions  ces  vus,  il 
esl  lii'iic  et  mciilipire  à  eliaqne  sujet  de  tuer 
ce  tiMÎIre  et  ce  lyrmi,  p.ir  eiiiliiisc.iile,  ^u^ - 
pris'",  Ironiperie  ou  (lissiniul.iliou.  Aprèi  ees 
iiuil  ou  neuf  propositions  <|ui  él.ijaieiil  sa 
majeure,  le  docteur  .li'.iii  l'flit  .ijouliiil  :  Or, 
le  (lui:  d'Orléaus  a  élé  ainsi  tyran  et  traître 
au  roi  son  Irère;  donc  il  a  éle  lieite,  liono- 
ralile  et  méiiioire  à  leur  onde,  le  duc  de 
Bourgogne,  de  le  tuer.  » 

Suivant  que  le  duc  de  Bourgogne  l'empor- 
tait ou  non  à  Paris,  son  as^assinat  y  était 
loué  ou  blâmé,  ainsi  (jue  le  plaidoyer  de  son 
avocat.  Le  30  novemlire  I'i-I3,  les  iiuit  ou 
neuf  propositions  de  .lean  l'eiit  lurent  eon- 
damnce^  parlévéciue  de  Pans  et  par  l'iiiiiui- 
siieur  de  la  loi.  La  iiueslion  revint  au  con- 
cile de  Constance;  elle  l'ut  agitée  el  débattue 
dans  un  grand  nombre  de  sessions  :  les 
agents  du  roi  Cbarlcs  \  1  dem.indaienl  le 
plus  souvent  que  Ion  conlir.iiât  à  (Constance 
la  condamnation  prononcée  à  Paris;  les 
agents  du  duc  de  liourgogne  demandaient 
au  contraire  qu'elle  lui  annulée.  Enfin,  l'on 
convint  de  condamner  la  pioiio>ii lou  géné- 
rale qui  autûiisc  cluniue  parlieulier  à  faire 
mourir  un  tyran  par  <|uelque  moyen,  et  non- 
obstant quel(|ue  serment  que  ce  soil,  |)our- 
vu  qu'on  ne  parlât  pas  de  fauteur  ()ui  était 
morl,  el  qu'on  ne  nommât  .iiicun  de  ceux 
qui  pouvaient  y  élre  intéressés  de  iiuelque 
manière  que  ce  pûl  élre.  C'est  ce  qui  fui  exé- 
cute dans  la  session  actuelle  du  G  juillet 
14-15,  par  la  senleiHe  ([Ui  suit  :  «  Le  saint 
concile  ,  assemblé  pour  l'extirpation  des 
erreurs  et  des  beresies,  vient  d'apprendre 
qu'on  a  publie  queUiues  propositions  erro- 
nées dans  la  loi  et  dans  les  mœurs,  scanda- 
leuses à  plusieurs  égards,  et  capables  de 
bouleverser  l'état  et  l'ordre  de  touie  la  cbose 
publi(|ue,  cuire  autres  cette  assertion  :  Il  est 
permis,  obligatoire  et  même  méritoire  à  tout 
vassal  el  sujet  de  tuer  tin  tyran,  même  par 
embûches  ou  par  flatteries  et  cutulalions,  nun- 
obst.nt  toute  promesse  et  conjédêration  jurée 
avec  lui,  el  sans  altetiitre  la  sentence  d'aucun 
jiKje.  Le  saint  concile,  pour  extirper  celle 
erreur,  déclare  el  définit,  après  une  mûre 
délibération,  que  celte  docirine  est  béréii- 
que,  scandaleuse,  séditieuse,  et  qu'elle  ne 
peut  tendre  qu'à  autoriser  les  fourberies,  les 
men>oiiges,  les  Iraliisons  et  les  parjures. 
Outre  cela,  il  déclare  hérétiques  tous  ce  ux 
qui  souiiendront  opiniâlrémeut  cette  doc- 
trine, et  eulend  que,  comme  tels,  ils  soient 
poursuivis  cl  punis  selon  les  lois  de  l'E- 
gli  e.  » 

Gerson  ,  chancelier  de  l'université  de  Pa- 
ris, fil  tous  ses  efforts  pour  faire  condamner 
à  Constan(  e,  comme  il  avait  fait  à  Paris  ,  les 
iieul  propositions  du  docteur  Jean  Petit; 
mais  il  ne  put  l'obienir,  ni  du  concile,  ni 
plus  tard  du  pape  Mailin  V.  La  docirine  ré- 
prouvée une  lois,  on  voulul  ménager  les  per- 
sonnes, afin  de  rendre  plus  lacile  la  pacifica- 
tion de  la  France,  par  la  réconciliation  des 
maisons  de  Bourgogne  et  d'Orléans. 

XVI"  Session,  le  il  juillet.  On  nomma  les 


dépulés  pour  accompagner  l'empereur,  qui 
voulul  aller  en  Provence  conférer  avec  le  roi 
d'Aiagoii,  (|iii  suivait  le  parti  de  Pierre  tle 
Lune,  et  engager  celui-ci  à  reinmcer  au 
ponlilicat.  Après  celte  session,  on  examina 
i'alf.iire  d(>  .lérAme  de  Prague. 

X'\1L  Session,  le  lo  juillet.  L'empereur 
{irit  congé  du  concile,  et  on  oidonna  des 
prières  pour  le  succès  de  son  voyage. 

Le  concile,  pour  proléger  plus  efficacement 
sa  roule,  prononça  la  sentence  suivanie  : 
«  Le  très-saint  concile  de  Cunslance,  repré- 
sentant l'Kglise  catholique,  légilimement 
assemblé  dans  le  Saint-Esprit,  décrète,  défi- 
nit et  ordonne  (jne  (|uiconi|ue,  fût-il  roi,  due, 
prince,  comte,  marijuis,  etc.,  molesterait 
dans  sa  roule  Sigismond  ,  roi  des  Koinains, 
ou  les  personnes  de  sa  suite,  encoure  à  l'in- 
slant  même  la  sentence  d'excommunication 
par  l'aulorilé  de  ce  sacré  concile  générai; 
et  que  ,  de  plus,  il  soit  privé,  par  le  fait 
même,  de  tout  honneur  et  dignité,  office  ou 
bénéfice  ecclésiastique  ou  séculier.  » 

X\  III'  Session,  le  17  août.  Ou  y  fit  plu- 
sieurs décrets ,  et  entre  autres  on  ordonna 
d'avoir  pour  les  vraies  bulles  du  concile 
la  même  foi  et  la  même  soumission  qu'on  a 
pour  celles  du  siégi-  apostolique. 

XIX'  Session.  On  fit  faire  à  Jérôme  de 
Prague  une  réiraclalion  des  articles  de  'Wi- 
clef  etjean  Hus.  On  y  fit  aussi  deux  règle- 
ments: l'un  louchant  la  discipline  régulière 
des  frères  mineurs;  l'autre  louchant  les 
sauf-conduits  accordés  aux  hérétiques  par 
les  puissances  séculières.  On  déclara,  par  ce 
dernier, queiessaul'-conduilsaccordés  par  les 
empereurs,  les  rois  el  les  autres  princes  aux 
hérétiques  ou  aux  gens  suspects  d'hérésie, 
n'ôlaienl  point  aux  juges  ecclésiasli()ues  le 
droit  di!  faire  la  recherche  de  leurs  erreurs 
et  de  les  en  punir  comme  ils  le  méritaient, 
s'ils  refusaient  ubslinément  de  les  rélracler. 
Cette  déclaration  explique  et  justifie  tout  à 
la  fois  la  conduite  tenue  par  le  concile  à  l'é- 
gard de  Jean  Hus. 

XX'  Session,  le  'il  novembre.  On  y  traita 
(lu  dilTéreiid  entre  l'évéque  de  Trente  el  le 
duc  Frédéric  d'Autriche,  qui  avait  dépouillé 
ce  prélat  de  sou  évéché  et  de  ses  biens.  Le 
concile  accorda  à  l'évéque  une  monition, 
portant  la  peine  d'excommunication  contre 
ceux  qui  retiendraient  les  biens  de  cet  évé- 
que.  Aprè>  celle  session,  on  tint  une  assem- 
blée pour  la  réformation  de  l'Eglise,  et  ré- 
primer la  simonie. 

Pendant  ce  temps-là,  Pierre  de  Lune  (dit 
Benoît  Xlllj,  qui  ne  voulait  point  reconnaî- 
tre le  concile  de  Constance,  s'était  retiré  au 
châtt'au  de  Paniscole,  sur  le  bord  de  la  mer, 
et  refusait  opiniâtrement  de  donner  sa  dé- 
mission du  pontificat.  On  lui  envoya  dire 
pour  la  troisième  fois,  que,  s'il  ne  cédait  , 
on  procéderait  par  toutes  les  voies  qu'on  ju- 
gerait les  plus  propres  à  l'aire  finir  le  schisme. 
Tous  ceux  qui,  jusiju'alors,  lui  avaient  été 
attachés,  tels  ()ue  Ferdinand  ,  roi  d'Aragon  , 
las  de  sa  résistance,  crurent  devoir  se  déta- 
cher de  son  obédience. 

On  tint  plusieurs  congrégations  sur  diffe- 


ta  DICTIONNAIRE 

rentes  affaires,  et  particulièrement  snr  celle 
de  Jean  Prlit,  louchant  les  neuf  propositions 
dont  le  roi  de  France  Charles  VI  sollicitait  la 
condamnation. 

On  en  tint  une  sur  l'affaire  de  Jérôme  de 
Prague,  qui'  l'on  soupçonnait  de  n';!voir  pas 
fait  une  rétractalion  silicèrc  On  le  fil  com- 
paraître dans  une  congrégation  générale  :  il 
y  désavoua  hardiment  sa  rétractation,  parla 
de  Jean  Hus  comme  d'un  saint,  et  dit  qu'il 
adhérait  à  sa  doctrine  ,  ainsi  qu'à  celle  de 
Wiclef. 

XXI'  Session  ,  le  30  mai  1416.  Jérôme  de 
Prague,  après  avoir  parlé  avec  beaucoup  de 
hardiesse,  fui  exhorté  par  les  Pères  à  se  ré- 
tracter; el,  ayant  persévéré  dans  son  opiniâ- 
treté, il  fut,  par  sentence  du  concile,  déclaré 
hérétique,  relaps,  excommunié  etanathéma- 
tisé  :  ensuite  on  le  livra  au  bras  séculier,  qui 
lui  fit  subir  le  sort  de  Jean  Hus. 

XXII'  Session,  le  15  octobre.  Elle  fut  tenue 
pour  unir  les  Aragonais  au  concile;  mais  , 
comme  ils  ne  voulaient  pas  reconnaître  le 
concile  avant  d'y  avoir  été  convoqués  eux- 
mêmes,  on  ne  lit  les  cérémonies  ordinaires 
qu'après  que  les  lettres  de  convocation  eu- 
rent été  lues.  On  ordonna  l'exécution  du 
traité  de  Narbonne,"  du  mois  de  décembre 
14io,  fait  entre  les  rois  et  les  seigneurs  de 
l'obédience  de  B 'noît  XIII  d'une  part  ,  et 
l'empereur  Sigismond  de  l'autre,  qui  agissait 
au  non)  du  concile. 

XXIll'  Session,  le  5  novembre.  On  nomma 
des  commissaires  pour  informer  contre  Be- 
noît Xlll,  accusé  et  convaincu  d'entretenir 
le  schisme.  On  dressa  les  articles  des  accu- 
sations formées  contre  lui. 

XXIV'  Session,  le  28  novembre.  On  cita 
Benoit  à  comparaître  au  concile  dans  deux 
mois  et  dix  jours. 

XXV'=  Session,  le  ik  décembre.  On  reçut 
dan>»  le  concile  les  envoyés  du  comte  de  Foix. 

XXVI'  Session,  le  2V  décembre.  On  reçut 
les  ambassadeurs  du  roi  de  Nfivarre  avec  les 
mêmes  formalités  que  les  autres. 

XXVII'  Session,  le  20  février  1417.  L'em- 

'  pereur  qui  était  de  retour  ,  y   a^sista.  Ou  y 

déclara  contumace  Frédéric,  duc  d'Autrich  ', 

qui  s'était  emparé  des  biens   de   l'évcque  de 

Trente,  t-t  l'avait  retenu  en  prison. 

XXVIII"  Si'sst'on,  le  3  mars.  Sur  ce  que  ce 
duc  n'avilit  point  coioparu,  on  le  déclara  re- 
belle, p.irjure;  comme  tel,  privé  de  tout  hon- 
neur et  dignité,  inhabile  à  en  posséder  au- 
cune ,  ni  lui  ni  ses  descendants  jusqu'à  la 
seconde  génération  ,  et  livré  à  la  justice  de 
l'eiupereur. 

XXI X°  Session,  8  mars.  On  fit  appeler  par 
trois  lois,  aux  portes  de  l'église,  Benoît  XIII. 
On  en  prit  acte,  et  on  lut  ta  procédure  faite 
contre  lui. 

XXX'  Session,  le  10  mars.  On  entendit  li' 
rapport  des  députés  (ju'on  ,^va'l  envoyés  à 
15  iioit;cl  la  réponse  qu'il  leur  avait  faiie, 
faisait  connaître  son  obslin.iti  u;  invincible. 
XXXI'  Session.  oO  mars.  On  lut  (lualre  dé- 
cret ^  i|iiidcl'  nd.iieiit  les  lilxîlles  ililï.iniatoir^'s. 
XXXIl'^  Session,  i"  avril  On  cita  encore 
une  fois  Benoit  aux  portes  de  l'église,  eten- 


DES  CONCILES. 


644 


suite  on  le  déclara  contumace,  sons  le  nom 
de  Pierre  de  Lune. 

XXXlll  Session,  i2  mai.  On  entendit  le 
rapport  des  commissaires  contre  Benoît. 

XXXrV'  Session,  5  jui  :.  On  continua  le 
procès  de  Benoît.  On  lut  les  accusations  for- 
mées et  déposées  contre  lui ,  et  les  preuves 
de  ces  accusations. 

XXXV'  Session,  18  juin.  L'empereur  y 
assi-ta.  Les  ambassadeurs  de  Jean,  roi  de 
Castille  et  de  Léon,  y  exposèrent  les  raisons 
qui  les  avaient  engagés  à  venir  à  Constance. 
A'alléoléti,  dominicain,  y  fit,  sur  la  rél'urma- 
tion  de  l'Eglise,  un  discours  dans  lei|uel  il 
exposa,  avec  une  liberté  surprenante,  les 
désordres  du  clergé,  et  principalement  la  si- 
monie. 

XXXVl'  Session,  22  juillet.  On  cita  encore 
Pierre  de  Lune,  pour  qu'il  pût  entendre  pro- 
noncer contre  lui  sa  sentence  définitive. 

XXXVII'  Session,  26  juillet.  On  y  pro- 
nonça la  sentence  de  déposition  contre  Be- 
noît. Elle  déclare  que  Pierre  de  Lune  ,  dit 
Benoii  XIII,  a  été  el  est  parjure;  qu'il  a 
scandalisé  l'Eglise  universelle  ;  qu'il  est  fau- 
teur du  schisme  et  de  la  division  qui  régnent 
depuis  si  longtemps  ;  un  homme  indigue  de 
tout  titre  ,  et  exclu  pour  toujours  de  tout 
droit  à  la  papauté;  et  comme  tel  le  concile 
le  dégrade,  le  dépose  et  le  prive  de  toutes  ses 
dignités  et  offices;  lui  défend  de  se  regarder 
désormais  comme  pape;  défend  à  tous  les 
chrétiens,  de  quelque  ordre  qu'ils  soient,  de 
lui  obéir,  sous  peine  d'être  traités  comme 
fauteurs  de  schisme  et  d'hérésie,  etc.  Cetle^ 
sentence  fut  approuvée  de  tout  le  concile  el 
affichée  dans  la  ville  de  Constance. 

XXXVIII  Smio«,  28  juillet.  On  lut  le  dé- 
cret par  lequel  le  c mcile  cassait  toutes  les 
sentences  et  censures  de  Benoît  XIII, contre 
les  ambassadeurs  ,  parents  ou  alliés  du  roi 
de  Castille. 

XXXIX'  Session,  9  octobre.  On  enlama 
l'ouvrage  de  la  réformatim,  qu'on  ne  voul.iit 
enirepreniire  à  fond  qu'après  l'élection  d'un 
pipe.  On  fit  plusieurs  décrets.  Le  premier 
fut  sur  la  nécessité  de  tenir  fréquemment  des 
conciles  pour  pievenir  le  schisme  el  les  hé- 
résies. Le  concile  ordonna  qu'il  se  tiendrait 
un  ,;utre  concile  général  cinq  ans  après 
celui-ci;  un  Iroisième,  sept  ans  après;  et  à 
l'avenir,  un  de  dix  ans  en  dix  ans,  dans  les 
lieux  que  le  pape  indiquerait  à  la  un  de 
chaque  concile  ,  du  cunsenlemenl  et  avec 
l'approbation  du  concile  même  ;  qu'en  cas  de 
guerre  ou  de  contagion,  le  pape,  du  consen- 
lenieiit  des  cardinaux  ,  pourrait  siib~liluer 
un  autre  lieu,  et  avancer  le  terme  de  la  Ilmiuc 
du  concile,  mais  non  le  prolonger.  Le  second 
décret  regarde  les  temps  de  schisme  ,  et  or- 
donne que.  dans  le  cas  où  il  y  aura  deux 
contendants  ,  le  concile  se  tienne  l'année 
suivante,  (t  que  les  deux  contendants  se- 
raient suspens  de  toute  administration  dès 
que  le  concile  serait  commencé.  Le  troi- 
sième concerne  la  profession  di^  foi  que 
devait  faire  le  pape  élu.  en  présence  des  élec- 
teurs :  dans  cette  profession,  sont  compris  les 
huit  premiers  conciles  généraux;  savoir  .  la 


C4B 


CON 


premier  do  Nioéo  ;  le  deuxième,  de  Conslan- 

tinoplc;  le  troisième.  d-KpIièse  ;  kMiu.itrième, 
de  Ciilcédoiiio;  le  ciiiquiènu'  et  le  sixième, 
de  Conslaiiiiiiopli';  le  se|ilièiiie,  deNicée;  et 
Je  huitième,  de  Coiistaiiliiiople  .  outre  les 
conciles  généraux  de  l.alran.  do  Ljou  et  de 
A  ieniie.  Le  quitrième  décret  delemi  la  trans- 
lation d/s  évèques  sans  une  grande  nécessité, 
et  ordonne  nue  le  pape  n'eu  fasse  jamais 
aucune  que  du  conseil  des  cardinaux,  et  à  la 
pluralité  di's  voix. 

XI/  Session,  .':0  octobre.  On  y  propose  un 
décret  contenant  dix-lmil  articles  de  réfonna- 
tioii,  qui  avaient  été  mûrement  examinés.  Il 
y  est  dit  que  le  pape  futur, à  l'éleclion  duquel 
on  doil  procéder  incessamment  ,  réformera 
l'Kglise  dans  son  chef  et  dans  ses  membres, 
aussi  hien  que  la  cour  de  Home,  de  conc .rt 
avrcle  coiicileouavec  les députésdcs nations. 

Les  principaux  de  ces  articles  sont  les  au- 
nates ,  les  réserves  du  siège  apostolique  ,  la 
collation  des  bénéfices  et  les  grâces  expecta- 
tives, les  causes  qu'on  doit  porter  ou  ([u'on 
ne  doit  pas  porter  en  cour  de  Rome,  les  com- 
inendes  ,  les  cas  auxquels  on  peut  déposer 
un  pape,  l'extirpation  de  la  simonie,  les  dis- 
penses, les  indulgences. 

Ou  régla  de  plus  que  le  conclave,  qui  se 
tiendrait  pour  la  prochaine  élection  d'un 
nouveau  pape,  serait  composé  de  tous  les 
cardinaux  ,  au  nouUire  de  vingt-trois  ,  et  de 
trente  députés,  six  de  chaque  nalion  :  ce  qui 
faisait  eu  tout  cinquante-trois  personnes.  On 
convint  que,  pour  rendre  l'éleclion  valide,  il 
faudrail  les  deux  tiers  de  touli-s  ces  voix; 
que  les  électeurs  occuperaient  l'hôtel  de  ville 
deConslance,  qu'ils  y  entreraient  au  bout  de 
dix  jours,  et  observeraient  du  reste  tous  les 
règlements  portés  pour  l'élection  des  papes. 

XLr  Session,  le  8  novembre.  On  lut  la 
constitution  de  Clément  VI,  qui  détermine  la 
manière  de  vivre  et  la  forme  du  logement  des 
électeurs;  Qn  fit  prêter  les  serments  ordi- 
naires ,  tant  aux  cardinaux  et  aux  députés 
des  nations,  qu'aux  prélats  et  aux  seigneurs 
qui  étaient  chargés  de  veiller  à  la  sûreté  du 
conclave  ;  l'empereur  lui-même  ,  comme 
premier  protecteur  du  concile,  fit  le  serment 
en  louchant  l'Evangile  et  la  croix.  On  défen- 
dit, ^ous  de  très-rigoureuses  peines,  de  piller 
la  maison  et  les  biens  de  celui  qui  serait  élu. 
Enfin,  dans  l'atienle  d'un  événement  qui  de- 
vait rendre  la  tranquillité  à  l'univers  chré- 
tien ,  on  ordonna  des  prières  publiques  et 
une  suspension  totale  des  affaires  pendantes 
aux  tribunaux,  établis  par  le  concile. 

Les  cinquanie-lrois  personnes  destinées  à 
l'élection  du  pape  étaient  entrées  au  conclave 
dès  le  hiiit  novembre,  et  le  onze,  fête  de  saint 
Martin,  avant  midi,  toutes  les  voix  se  réuni- 
rent en  faveur  d'Olton  Colonne  ,  cardinal- 
4iacre  du  litre  de  Saint-Georges,  qui  prit  le 
nom  de  Martin  ,  en  mémoire  du  jour  où  il 
venait  d'être  élu.  Dès  qu'on  l'eut  annoncé 
au  peuple,  plus  de  quatre- vingt  mille  per- 
sonnes accovirurent  aux  port  s  ducouclave, 
téinoignanl  leur  joie  et  leiidaiit  leurs  actions 
de  grâces  à  Dieu  d  avoir  donné  à  l'Iiglise  un 
çj  dig^ç,  j^^l^eijr,   L,'enipereur  ,  pénétré  des 


COU  c*e 

mêmes  sentiments,  alla  au  lieu  de  l'élection 
et  se  prosterna  aux  pieds  du  iiouve.iu  pape. 

Sur  le  soir,  il  y  eut  une  procession  solen- 
nelle (|ui  partit  du  conclave  et  se  rcndil  à 
l'église  caihédrale  pour  y  introniserle  pontife. 

(.}uand  celte  Ik'IIc  cérémonie  eut  été  ter- 
minée, le  pape  élu  alla  occuper  au  palais  ili; 
l'évéque  l'appartemenl  de  .leaii  XXIII.  Le 
lendemain  ,  il  fut  ordonné  diacre  ,  le  jour 
suivant  piètre,  et  le  troisième  jour  év(''(|ue. 
Tous  ces  ordres  lui  furent  conférés  par  le 
cardinal  Jean  de  Brognier,  évêque  dOsiic, 
dit  le  cardinal  de  Viviers  ,  jusque-là  prési- 
dent du  concile;  et  le  dimanche  21  novem- 
bre, il  fut  couronné  avec  beaucoup  d'appa- 
reil et  de  magnificence. 

XLII'  Session,  le  "28  décembre.  Le  nouveau 
pape  y  présida,  et  l'empereur  y  fut  présent. 
On  y  décida  que  l'empereur  et  le  comte  de 
Bjvière  cesseraient  d'être  chargés  de  li  garde 
de  Biillhasar  Cossa,  autrefois  Jean  XXlll,  et 
qu'il  serait  remis  entre  les  mains  du  pape 
Martin  V. 

Le  22  février  de  l'année  suivante,  LV18,  le 
pape  publia  deux  bulles.  La  première,  adres- 
sée aux  évêques  et  aux  seigneurs  des  divers 
pays  où  il  y  avait  des  hussites,  contenait, 
outre  la  condamnation  des  quarante-ciiiq 
arti  les  de  "NViclef  et  des  trente  principales 
propositions  de  Jean  Hus,  le  modèle  de  plu- 
sieurs interrogations  qu'on  ordonnait  de 
faire  à  ceux  qui  voulaient  abandonner  cette 
hérésie.  Parmi  ces  interrog/itions  ,  il  y  en 
avait  une  conçue  en  ces  termes  :  «  Croyez 
vous  que  tous  les  fidèles  doivent  tenir  et  ap- 
prouver ce  que  le  concile  de  Conslance,  re- 
présentant l'Eglise  universelle,  a  approuvé 
et  approuve  en  faveur  de  la  foi  et  pour  le 
salut  des  âmes;  qu'ils  sont  obligés  de  même 
de  tenir  pour  condamné  ce  que  le  concile  a 
condamné  et  condamne  comme  contraire  à  la 
foi  et  aux  bonnes  mœurs'? 

L'autre  bulle,  du  même  jour,  ne  porte 
en  titre  que  ces  mois  :  Pour  servir  de  mé- 
moire à  perpétuité.  Elle  rassemble  tous  les 
décrets  publiés  conlre  Widel ,  .ieaii  Hus  et 
Jérô:iiedePrague,soi'i  par  le  pipe  Jean  XXIH 
au  concile  de  Rome,  soit  p.ir  le  concile  de 
Conslance.  Après  quoi  M.iitin  V  déclare  que, 
par  l'auiorilê  apostolique  ei  de  sa  scieme 
certaine,  il  approuve  et  ratifie  tous  ces  sL.tuis 
et  décrets,  et  qu'il  supplée  Ions  les  maiique- 
menls  qui  pourraieul  s'y  renconirer. 

D'un  aulre  côé,  voulani  sali-faire  le  con- 
cile sur  la  réforme  des  abus,  .Marlin  V  pré- 
senta ,  vers  la  fin  de  janvier  lil8  ,  un  projet 
de  réforme  tel  qu'il  l'avait  conçu  par  rapport 
aux  demandes  proposées  par  les  Allemands 
et  contenues  la  plupart  dans  les  actes  de  la 
quaranlième  session.  Ce  projet  énonce  des 
règlements  qui  paraissent  tenir  le  milieu 
entre  le  relàoheiuenl  et  la  rigueur  littérale 
des  canons.  Il  conserve  an  sainl-siége  quel- 
ques-uns des  usages  touebant  les  reserves, 
les  expectatives,  les  annales,  les  dispenses, les 
décimes;  mais  lout  cela  est  fort  modéré  l'ai- 
exeiiipie,  jamais  de  réserve  pour  Lvs  eveclies, 
li.i  abbiyes  cl  les  premières  dignités  des 
chapitres,  |)oint  de  commendes  dans  les  mo- 


CiT 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


eu 


nasières  nomhroux  ,  plus  de  droit  de  dé- 
pouille ,  ))lus  de  décimes  généniles  sur  le 
clergé  ,  si  ce  ii'isl  pour  queliiue  cause  qui 
reg.irde  loute  I  Eglise;  les  aiui.iles  doivent 
être  réduites  à  une  taxe  raisonuable  ,  el  le 
paicnii'iil  s'en  fera  en  deux  termes;  les  di- 
spenses seront  jilus  rares,  aussi  hicn  que  les 
indulgences  et  les  exemptions.  Du  reste,  le 
pape  condamne  absolument  la  simonie,  l'alié- 
nation des  biens  d'église,  la  non-résidence  des 
prélats,  etc.  A  l'occasion  de  ce  dernier  abus,  il 
régla  ((u'un  évêque  ou  un  abbé  absent  durant 
six  mois  perdrait  une  année  de  son  revenu, 
et  que.  s'il  s'absentait  pendant  deux  années, 
il  serait  privé  de  son  bénélice.  La  question 
qui  pouvait  passer  pour  la  plus  considérable 
dans  le  mémoire  des  Allemands  et  d.ins  la 
liste  du  coiK  ile,  était  conçue  en  ces  termes  : 
«  Quels  sont  les  cas  où  le  pape  (>eutétre  cor- 
rigé ou  dé|)Osé?  »  Et  Martin  V  repond  :«  Qu'il 
ne  paraît  pas  à  propos,  et  que  la  plupart  des 
nations  n'ont  pas  élé  d'avis  de  rien  statuer 
ou  déterminer  de  nouveau    sur  cet  article.  » 

Le  [laie  n'avait  dressé  son  projet  de  ré- 
forme qu'après  avoir  entendu  les  députés  îles 
nations;  mais  il  fallait  une  approb.iliou  plus 
expresse  pour  faire  de  cet  écrit  une  décision 
formelle.  Cliaque  nation  l'examina  en  parti- 
culier. Quelques  endroits  ,  peu  favorables  à 
la  réformation,  furent  apostilles  par  les  exa- 
minateurs, apparemment  pour  être  corrigés. 
Cette  manière  loutcfiiis  de  procéder  n'eut 
pas  un  fort  grand  succès,  parc  e  que  le  pape, 
sur  ces  entrefaites,  traita  séparément  avec  la 
nation  germanique,  ensuite  avec  la  nation 
anglaise,  enfin  avec  les  Français.  On  ne 
trouve  pas  qu'il  ail  fait  la  même  chose  avec 
les  Italiens  et  les  Espagnols. 

Ces  traités  particuliers  sont  ce  qu'on  ap- 
pelle les  concordats  de  Martin  V.  Ils  sont  re- 
lalifs  aux  besoins  et  aux  intérêts  de  cha(;ue 
nation.  Un  article  célèbre  est  celui  qui  permet 
aux  fidèles  de  communiquer  avec  les  excom- 
muniés non  dénoncé-i ,  excepté  toutefois,  dit 
le  texte,  ceux  qui  sont  notoirement  coupables 
de  voie  de  fait  à  l'égard  des  c:ercs ,  en  sorte 
que  leur  crime  ne  puisse  être  couvert  par 
aucune  interprétation  ou  aucune  excuse.  On 
nomme  communément  ce  décret  la  bulle  ilrf 
vilnnda  scandula  ,  parce  que  ces  mots  s'y 
lisent  les  premiers. Il  tait  partie  du  concordat 
germanique,  el  en  celte  qualité  ,  il  entre 
dans  ta  collection  des  actesdu  concile  deCons- 
lance.d'autant  plusquc  tous  ces  concordats  de 
Martin  V  furent  approuvés  dans  la  quarante- 
troisième  session  du  même  concile. 

Quant  au  concordat  de  Martin  V  avec  la 
nation  française,  il  comprenait  des  règle- 
m.nls  sur  le' nombre  des  cardinaux,  les  ré- 
serves, les  annales,  les  jugements  en  cour  de 
Rome,  les  commendes,  les  indulgences  el  les 
dispenses,  tout  cela  dans  la  même  forme  et 
le  même  style  qu'on  remarque!  en  lisant  les 
autres  concordats.  Il  n'y  avait  que  deux 
points  particuliers  à  la  France.  Le  premier 
réduisait  pour  cinq  années  les  annales  à  la 
moitié,  en  considération  des  guerres  qui  dé- 
solaient le  royaume,  et  l'autre  était  un  pri- 
vilège accorde  à  l'université  de  Pari»  pour 


précéder,  une  fois  seulement,  dans  la  distri- 
bution des  bénéfices  ,  tons  les  autres  ecclé- 
siastiques ayant  des  grâces  expectatives. 

La  f,H  iliié  avec  laquelle  le  pape  Martin  V 
elles  nations  s'accordèrent  pour  des  intérêts 
aussi  puissants  que  ceux  de  la  réformalion, 
marque  le  grand  éclat  d'autorité  que  la  pré- 
sence de  ce  pontife  répandait  à  Consiance. 

XLHI-  Session,  le  21  mars  H18.  Dans  celte 
session,  qui  lut  présidée  par  le  pape,  comme 
la  piécédente,  le  cardinal  Guillaume  Filastre 
ayant  dit  la  niessc  ,  monta  à  la  tribune,  et 
lut  ,  de  la  part  du  pnpe  et  du  concile  ,  sept 
articles  de  réformalion  ,  conçus  à  peu  près 
dans  les  mêmes  termes  ,  mais  un  peu  moins 
étendus  ((ue  ceux  du  projet  dont  on  a  parlé 
et  ceux  des  concordats  particuliers.  Ces  sept 
articles  roulent  sur  les  exemptions  accordées 
depuis  Grégoire  XI,  on  les  révoque  en  entier; 
sur  les  unions  de  bénéfices  faites  depuis  le 
même  temps,  on  les  casse  de  même;  sur  les 
biens  ecclésiastiques  vacants  ,  on  défend  de 
les  appliquer  à  la  cbambre  apostolique;  sur 
les  simoniaques  et  la  simonie  ,  on  les  con- 
damne sous  les  peines  les  plus  grièves  ;  sur 
les  dispenses  (jui  pourraient  avoir  éié  accor- 
dées pour  jouir  de  certains  bénéfices  sans 
prendre  les  orilres  attachés  à  ces  places  ,  on 
les  révoque  totalement;  sur  les  décimes  et 
autres  impositions  pécuniaires,  on  défond  de 
les  lever  dans  toute  l'Eglise  en  même  temps, 
à  moins  d'une  grande  nécessité;  on  observe 
aussi  qu'on  n'y  obligera  aucune  église  par- 
ticulière ,  si  ce  n'est  du  consentement  des 
prélats  du  canton;  enfin  ,  sur  la  bonne  con- 
duite et  la  modestie  des  ecclésiastiques  ,  on 
réprouve  d'une  manière  fort  distincte  cer- 
taines manières  de  s'habiller  qu'on  regardait 
en  ce  temps-là  comme  trop  mondaines  :  tels 
furent  tous  les  points  de  réformalion  qu'on 
publia  dans  le  concile  de  Constance. 

Le  cardinal  de  Viviers,  doyen  du  sacré  col- 
lège, déclara  que  ces  articles,  aussi  bien  que 
les  concordats  ,  avaient  été  approuvés  des 
nations,  et  que  par  là  on  satisfaisait  à  tout 
le  projet  de  réformation  dressé  le  30  octobre 
de  l'année  précédente.  Comme  cela  se  pas- 
Siiil  en  présence  de  tout  le  concile  ,  on  ne 
peut  nier  qu'en  efl'et  celle  grande  assemblée 
ne  s'en  Ilot  finalement  à  ces  articles  pour  tout 
ce  qui  regardait  la  réformalion,  tant  célébrée 
depuis  trois  ans.  Il  s'en  fallait  toutefois  que 
les  sept  articles  énoncés  ci-dessus  exprimas- 
sent tout  ce  qui  avait  élé  reiiuis  dans  le  con- 
cile et  dans  les  assemblées  des  nations  avant 
l'élection  de  Martin  V.  Mais ,  comme  l'ob- 
serve judicieusement  le  P.  Berthier,  on  jugea 
apparemment  qu'en  fait  de  réformes  ,  il  fal- 
lait commencer  par  embrasser  moins  pour 
exéruler  mieux.  On  espéra  d'ailleurs  que  les 
autres  conciles  généraux,  surtout  celui  qu'on 
devait  tenir  dans  cinq  ans  ,  achèveraient 
tranquillement  ce  qu'on  n'avait  pu  qu'ébau- 
cher après  la  tempête  d'un  schisme  de  qua- 
rante ans. 

XLI V'  Session,  le  19  avril.  Ce  fut  dans  cette 
session  que  ,  pour  satisfaire  au  décret  de  la 
trente-neuvième,  le  pape  fit  annoncer  le  pro- 
chain concile.  La  ville  de  Pavie  fui  désignée 


64J 


CON 


CON 


m 


pour  le  lieu  de  l'assemblée  ;  mais  la  nation 
IV.inç.iiso  fui  si  pou  conlcnto  de  cette  déler- 
iniiiation  ,  qu'elle  s'absenta  du  concile.  Il  y 
avait  alors  un  antre  sujet  de  niécontonlcnient 
dans  la  plupart  îles  membres  ilc  celte  nation, 
surtout  dans  ceux  qui  s'étaient  déclarés  con- 
tre la  doctrine  de  Jean  Petit  sur  le  tyranni- 
cide.  Un  docteur  polonais  ,  Jean  de  Faikeii- 
berg,  avait  fait  un  livre  qui  contenait  à  [)eu 
près  les  principes  de  cette  doctrine  ;  les  am- 
bassadeurs de  Polo;j;ne,  soutenus  des  docteurs 
fraiu;ais,  en  poursuivaient  la  comlamnalion 
avec  vigueur,  cl  depuis  l'élection  de  Mar- 
tin V,  c'était  au  tribunal  de  ce  pontife  que 
l'affaire  était  pendante.  Comme  ces  envoyés 
avaient  sur  cela  des  ordres  précis  de  leur 
cour,  ils  joignirent  le  Ion  des  menaces  à  ce- 
lui des  suppliques  et  des  instances;  ils  décla- 
rèrent au  pape  que,  s'il  ne  faisait  justice  de 
ce  mauvais  ouvrage,  ils  en  appelleraient  au 
concile  général.  Le  recours  était  facile,  puis- 
(lue  les  Pères  de  Constance  tenaient  encore 
leurs  sessions.  Le  pape  ,  au  contraire,  vou- 
lait arrêter  le  cours  de  cette  procédure  ,  non 
par  estime  pour  la  doctrine  de  Falkenberg, 
mais  parce  que  l'affaire  paraissait  devoir 
entraîner  bren  des  discussions.  Il  tint  donc 
un  grand  consistoire  le  10  mars  de  cette  an- 
née, 1418,  et  il  publia  une  bulle  qui  portait 
«  qu'il  n'était  permis  à  personne  d'appeler  du 
souverain  juge, c'est-à-dire,  du  siège  aposto- 
lii]ue  ou  du  pontife  romain,  vicaire  dé  Jésus- 
Christ  sur  la  terre  ,  ni  de  décliner  son  juge- 
ment dans  les  causes  de  la  foi ,  qui  ,  étant 
majeures,  devaient  lui  être  déférées.  » 

Les  Polonais  et  Gerson,  que  cette  bulle  ne 
satisfaisait  pas,  espéraient  toujours  que  les 
Pères  de  Conslancese  détermineraient  à  con- 
damnerle  livredeFalkenbergavanlla  conclu- 
sion du  concile;  mais  ce  qui  se  passadansles 
sessions  qu'on  vient  de  voir,  et  plus  encore 
dans  la  suivante,  dut  servir  à  les  détromper. 

XLV"  et  dernière  Session.  Tout  le  concile 
s'assembla  le  22  avril  1V18.  Le  pape  était  à 
la  lèle,  l'empereur  et  les  princes  s'y  trouvè- 
rent ;  et  après  les  prières  accoulumées  ,  le 
cardinal  Raynald  Brancacio  congédia  les 
Pères  en  leur  disant  :  «  Mcsseigneurs,  allez 
en  paix.  »  Les  assistants  répondirent  Amen. 
Il  ne  restait  plus  qu'à  entendre  le  sermon  et 
à  recevoir  les  indulgences  que  le  pape  devait 
donner,  lorsqu'un  avocat  consistorial  sup- 
plia le  pape  et  le  concile  ,  de  la  part  du  roi 
de  Pologne,  de  condamner  le  livre  pernicieux 
de  Jean  de  Falkenberg.  L'orateur  prétendit 
que  les  commissaires  de  la  foi,  le  collège  des 
cardinaux  ,  et  même  toutes  les  nations  ,  l'a- 
vaient déjà  condamné  comme  hérétique.  Les 
patriarches  de  Constantinople  et  d'Anlioche, 
tous  deux  de  la  nation  française  ,  soutinrent 
que  cette  condamnation  n'avait  pas  été  una- 
nime. Quelques-uns  de  la  nation  italienne  et 
de  la  nation  espagnole  les  contredirent;  cela 
forma  une  controverse  qui  fut  suspendue  par 
un  discours  que  commença  Paul  Valadiimir, 
un  des  ambassadeurs  du  roi  de  Pologne  ;  mais 
ce  ministre  n'eut  pas  le  temps  d'avancer 
beaucoup  son  plaidoyer;  car  le  pape,  lui 
ayant  imposé  silence,  flt  une  déclaration  qui 
Dictionnaire  des  Conciles.  I. 


devait  servir  de  réponse  à  tout.  Telle  était  du 
moins  la  pensée  de  Martin  V,  qui  s'en  expli- 
(ju a  ainsi  lui-même;  et  cette  déclaration  lui 
|iarut  si  importante,  qu'il  la  (il  répéter  deux 
l'<iis  et  transcrire  ensuite  par  les  notaires  du 
cnii('il(ï  pour  servir  de  monument  à  la  poste 
rite.  Or,  il  était  dit,  dans  cet  uvAc  ixtrême- 
menl  concis  :  «  Que  le  pap(ï  voub.it  lenir  et 
observer  inviolablemenl  loutciM]ui  avait  été 
décerné,  conclu  et  déterminé  conciliairemcnt 
l'synodalement)  dans  les  matières  de  foi  par 
le  concile  de  Constance;  qu'il  apprimvail  et 
ratitiait  tout  ce  qui  avait  été  fait  ainsi  con- 
ciliairemcnt (synodalemeni)  dans  les  matières 
de  foi ,  mais  non  ce  qui  avait  été  fait  autre- 
ment et  d'une  autre  manière.  »  l'A  voilà  en 
propres  termes  l'approbation  que  Martin  V 
donna  au  concile  de  Constance. 

Il  s'est  élevé  bien  des  disputes  sur  le  sens 
que  renferme  cette  apiirobalion.  Nous 
croyons  ,  avec  le  P.  Berihier,  que  Martin  Y 
prétend  simplement  approuver  ce  qui  avait 
été  décidé  en  matière  de  foi  dans  les  sessions 
du  concile,  et  qu'il  excliit  do  cette  approba- 
tion tout  ce  qui  ne  regarde  point  la  foi  et  qui 
avait  été  traité  ou  même  conclu  dans  les  con  - 
grégations  particulières.  Suivant  cette  expli- 
cation, le  terme  conciliairement  ou  synodn- 
lement  serait  dit  par  opposition  aux  assem- 
blées des  nations  ,  soit  entre  elles  ,  soit  en 
congrégations;  et  ces  termes,  en  matière  de 
foi,  seraient  dits  par  opposition  aux  décrets 
de  puro  discipline. 

Or ,  le  concile  de  Constance  ayant  con- 
damné la  doctrine  de  Jean  Petit  et  de  Jean  <ie 
Falkenberg  sur  le  tyrannicide,  résumée  dans 
une  proposition  générale,  et  le  pape  approu- 
vant cette  condamnation  ,  les  ambassadeurs 
polonais ,  qui  avaient  ainsi  obtenu  la  répro- 
bation du  principe  ,  pouvaient  ne  pas  tant 
insister  sur  la  critique  longue  et  difficul- 
tucuse  du  livre.  Paul  Valadimir,  le  chef  de 
cette  ambassade,  n'y  voulut  point  entendre. 
Quand  le  pape  eut  donné  sa  déclaration, 
Paul  se  mit  à  reprendre  les  griefs  que  le  roi 
do  Pologne  avait  contre  le  livre  de  Falken- 
berg ;  il  commença  même  à  lire  un  écrit  où 
tout  cela  était  détaillé.  Mais  le  pape  lui  lit 
imposer  silence  sous  peine  d'excommunica- 
tion, sur  quoi  l'ambassadeur  prolesta  ,  au 
nom  du  roi,  son  maître, et  déclara  que, si  Ion 
ne  terminait  pis  cette  question  avant  la  ûii 
du  concile,  il  en  appelait  dès  ce  moment  au 
futur  concile  général.  On  lui  donna  acte  de 
sa  protestation  ;  mais  ni  le  pape  ni  les  Pères 
du  concile  ne  passèrent  outre  sur  l'aff.iire  de 
Falkenberg.  Ils  avaient  tous  trop  d'empres- 
sement pour  voir  la  fin  de  leur  séjour  à  Con- 
stance; ils  ne  songèrent  plus  qu'à  conclure 
cette  session,  et  par  elle  toutes  les  opérations 
du  concile.  Le  sermon  se  fit;  on  publia  les 
indulgences  qu'accordait  le  pape;  l'empereur 
remercia  l'assemblée  de  son  zèle  et  de  ses 
soins;  il  répéta  les  assurances  de  son  atta- 
chement à  rÈglise,  et  lout  le  monde  se  retira. 

Le  concile  de  Constance  ,  disent  les  pro- 
testants ,  a  violé  le  droit  naturel  et  les  lois 
de  la  justice  et  de  l'humanilé.  en  livrant  Jean 
Hus  au  bras   séculier  pour  être  brûlé,  mal- 

21 


651 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


(553 


gré  le  saof-oonduit  qu'il  lu!  avait  donné.  Une 
telle  conduite  n'cst-ello  pas  un  reproche  pour 
i'EijIise  entière,  représentée  par  le  concile 
de  Constance? 

La  réponse  à  cette  double  difficulté  est 
1°  que  le  sauf-conduit  de  Jean  Hns  n'était 
point  du  concile  di^  Constance,  mnis  de  l'em- 
pereur Sigismond,  et  que  le  concile  ne  crut 
pas  violer  le  droit  naturel  en  livrant  .Ican 
Hus  à  la  rigueur  des  lois,  malgré  le  sauf- 
conduit  qu'il  avait  de  l'empereur,  soit  parce 
que  Jean  Hus  était  venu  à  Constance  pour  y 
être  jugé,  comme  il  !e  publia  lui-même  avant 
son  départ  de  Prague  ,  en  déclarant  que,  s'il 
était  trouvé  coupable,  il  consentait  de  subir 
la  peine  portée  contre  les  hérétiques ,  soit 
parce  que  l'empereur  ne  prétendit  lui  donner 
un  sauf-conduit  que  sur  le  pied  et  sous  la 
condition  de  celte  déclaration,  qui  est  du 
mois  d'août  de  l'an  1414 ,  soit  parce  que  Jean 
Hus  passa  les  bornes  de  son  sauf-conduit, 
en  dogmatisant  dès  les  premiers  jours  do  son 
arrivée  à  Constance ,  et  en  se  disposant  à 
prêcher  dans  la  cathédrale  même  de  Con- 
stance, couiaie  on  le  voit  dans  son  histoire 
écrite  par  un  hussite,  soit  enfin  parce  qu'il 
viola  lui-même  le  premier  la  promesse  qu'il 
avait  faite,  en  tâchant  de  se  soustraire  par 
la  fuite  à  la  vigilance  du  concile. 

Supposons  néanmoins  que  le  concile  man- 
qua en  cette  occasion  :  que  s'ensuivrait-il? 
Il  s'ensuivra  qu'il  aura  fait  une  faute  dans 
sa  conduite,  mais  nullement  dans  ses  déci- 
sions dogmatiques;  et,  par  conséquent ,  on 
ne  pourra  rien  conclure  contre  son  œcumé- 
nicilé  ni  son  infaillibilité.  Jésus  -  Christ  a 
promis  aux  conciles  œcuméniques  de  les 
rendre  infaillibles  dans  leurs  décisions  et  non 
pas  impeccables  dans  leur  conduite,  leurs 
démarches  et  leurs  actions;  et  ce  ne  sont 
point  les  actions  de  ces  conciles,  mais  seule- 
ment leurs  décrets  et  leurs  décisions  que  l'on 
propose  aux  chrétiens  comme  la  règle  de 
leur  foi  et  de  leur  conduite  ;  or,  il  est  bien 
certain  que  le  concile  de  Constance  n'a  fait 
aucun  décret  pour  autoriser  la  mauvaise  foi , 
l'injustice,  la  cruauté, aucunemaxinie fausse 
et  contraire  à  la  vérité  ou  au  droit  naturel. 

I2es  protestants  nous  opposent,  il  est  vrai, 
deux  décrets  tirés  de  la  dix-neuvième  session 
de  ce  concile,  qui  semblent  autoriser  de 
pareilles  maximes;  mais  ces  deux  pièces  ne 
sont  pas  sans  réponses  :  les  voici. 

Lp  premier  décret  porte  que  «  Les  sauf- 
conduits,  accordés  à  des  hérétiques  par  des 
princes  catholiques  ne  doivent  porter  aucun 
préjudice  à  la  foi  catholique  ou  à  la  juridic- 
tion ecclésiastique,  ni  empêcher  que  ceux 
qui  les  ont,  ne  soient  examinés,  jugés,  punis 
selon  que  la  justice  le  demandera,  s'ils  refu- 
sent de  révoquer  leurs  erreurs,  quand  même 
ils  seraient  venus  au  lieu  où  ils  doivent  être 
jugés,  uniquement  sur  la  foi  d'un  sauf-con- 
duit, sans  quoiils  ne  s'y  seraient  pas  rendus  : 
et  celui  qui  leur  aura  promis  la  sûreté,  ne 
sera  point,  dans  ce  cas,  obligé  à  tenir  sa 
promesse,  par  quelque  lien  qu'il  puisse  s'être 
engagé,  parce  qu'il  a  fait  tout  ce  qui  dépen- 
dait de  lui.  » 


Par  le  second  décret ,  le  concile  t'iclaro 
que  :  «  Selon  le  droit  naturel,  divin  cl  lin- 
m;iin,  on  n'a  dû  tenir  (à  Jean  Hus  )  aucune 
parole  au  préjudice  de  la  foi  catholique; 
que  l'empereur  a  fait,  à  l'égard  de  cet  héré- 
tique, tout  ce  (ju'il  pouvait  et  ce  qu'il  devait 
faire,  nonobstant  le  sauf-conduit  qu'il  lui 
avait  accordé.  »  En  conséquence,  le  concile 
défend  de  mal  parler  à  ce  sujelj  soit  da  con- 
cile même,  soit  de  l'empereur  ,  sous  peine 
d'être  puni  sans  rémission  comme  fauteur 
d'hérésie  et  criminel  de  lèse-majesté. 

On  répond  que  ce  second  décret  ne  se  trouve 
point  dans  les  actes  du  concile  qu'on  a  connus, 
jusqu'à  la  Colleclion  de  Von  der  Hardt,  Ce 
docteur  protestant  l'a  tiré  d'un  manuscrit  de 
la  bibliothèque  de  Vienne;  mais  il  faut  qua 
ce  soit  un  simple  projet,  comme  il  s'en  trouve 
d'autres  dans  les  actes  du  concile  de  Con- 
stance; et  ce  qui  peut  servir  à  le  prouver, 
c'est  qu'on  n'y  trouve  point  le  placet  du 
concile,  c'est-à-dire,  l'approbation  des  évê- 
ques  députés  des  nations,  et  celle  du  cardinal 
de  Viviers,  président  :  formalité  qui  ne  man- 
que dans  aucune  autre  des  définitions  faites 
à  Constance.  D'ailleurs,  on  a  toujours  cru 
dans  l'Eglise,  soit  avant,  soitdepuis  le  concile 
de  Constance,  qu'il  fallait  garder  la  foi  aux 
hérétiques. 

Quant  au  premier  décret,  il  est  fort  différent 
du  second  ,  et  ne  doit  s'entendre  que  des 
punitions  que  l'Eglise  peut  infliger,  c'est-à- 
dire,  des  peines  spiriluellcs,  telles  que  l'ex- 
communication. Ce  décret  dit  donc  simple- 
ment que  le  sauf-conduit  d'un  prince  séculier 
n'empêche  pas  qu'un  homme  accusé  d'hérésie 
ne  puisse  être  examiné,  jugé  et  puni  canoni- 
quement  par  le  (ribunal  ecclésiastique. 

Que  si  l'on  presse  l'objection  ,  en  disant 
que,  selon  le  sentiment  du  concile,  l'esprit 
et  les  termes  du  décret,  les  sauf-conduils, 
Jiccordés  par  les  princes  aux  hérétiques,  ne 
diiivenl  pas  les  mettre  à  couvert  des  peines, 
même  corporelles ,  et  que  le  prince  qui 
aurait  promis  la  sûreté  à  cet  égard,  ne  serait 
pas  tenu  à  sa  promesse,  parce  qu'il  aurait 
promis  ce  qui  ne  dépend  pas  de  lui  :  on  sou- 
tient que,  dans  ce  cas-là  même,  le  concile 
n'aurait  pas  formellement  décidé  qu'il  fût 
permis  de  manquer  de  foi  aux  hérétiques  ; 
ce  qui  serait  une  décision  très-fausse  et  très- 
pernicieuse  à  la  société.  Qu'ont-ils  donc  fait 
en  ce  cas-là  même?  Ils  n'ont  fait  que  sup- 
poser une  opinion  qui  était  communément 
reçue  alors  dans  les  tribunaux  et  dans  les 
écoles,  comme  le  soutient  Fleury  lui-même  ; 
savoir,  qu'un  excommunié,  qui  méprise  les 
censures  de  l'Eglise  et  lui  résiste,  et  surtout 
un  hérétique  obstiné,  perd  tout  droit  à  ce 
qu'il  possède;  qu'il  ne  doit  pas  jouir  de  la 
protection  que  les  lois  civiles  accordent  an-c 
citoyens;  que  le  prince  ne  peut  et  ne  doit 
lui  en  accorder  aucune;  que,  s'il  la  lui  ;i 
promise,  il  n'est  point  tenu  à  lui  garder  sa 
parole,  parce  qu'il  a  promis  une  chose  qui 
ne  dépendîiit  pas  de  lui,  et  qu'en  s'obstinanl 
à  le  protéger  il  se  met  dans  le  cas  d'être  traité 
lui-même  comme  fauteur  d'hérétiques  ,  et 
d'être  dépouillé  par  l'excommunication  d9 


6ëS 


CON 


CON 


654 


tout  droit  à  ses  domaines  et  à  ses  Etals.  Or, 
autre  chose  est  de  supposer  une  niaximo 
vraie  ou  l'ausse,  autre  cliose  de  la  décider.  Le 
concile  de  Constance  a  donc  supposé  1°  que 
l'excomniunicalion  dépouille  ceux  qui  la 
souillent  sans  satisfaire  à  l'Eglise,  du  droit 
(juils  ont  à  leur  temporel;  2"  que  le  prince 
n'a  pas  le  pouvoir  d'accorder  un  saul-cou- 
diiit  qui  exempte  des  peines  portées  par  les 
lois  contre  les  iiérétiqucs  obstinés  ;  et  c'est  en 
le  supposant  qu'il  déclare  que  ces  sauf-con- 
duits ne  doivent  pas  empêcher  qu'on  exécute 
les  lois  contre  les  hérétiques  obstinés;  mais 
il  ne  décille  pas  ces  deux  points,  cl  il  ne  fut 
jamais  question  dans  le  concile  de  les  exa- 
miner, enrore  moins  d'en  faire  des  dogmes. 
Ainsi  tombe  la  première  difficulté  élevée  par 
les  protestants. 

La  seconde,  qui  regarde  l'œcumônicilé  du 
concile  de  Constance,  n'est  pas  plus  solide. 
Le  concile  de  Constance  ne  représentait  pas 
l'Eglise  universelle,  en  un  mot,  n'étail  pas 
œcuménique ,  à  l'époque  de  sa  deuxième 
session  où  Jean  Hus  fut  arrêté,  et  où  les 
prolestants  prétendent  qu'on  viola  son 
sauf-conduit.  A  cette  époque  en  effet,  le  con- 
cile ne  se  couiposail  que  de  la  seule  obé- 
dience de  ,lean  XXllI,  el  les  droits  de  celui- 
ci  à  la  papauté  étaient  trop  équivoques  pour 
que  les  royaumes  entiers  qui  ne  reconnais- 
saient pas  son  autorité  fussent  par  cela 
seul  exclus  de  la  vraie  Eglise.  Mais  nous 
nous  apercevons  que  nous  avons  ici  à  com- 
bailre  non  plus  seulement  les  ennemis  de 
l'Eglise,  mais  encore  l'opinion  de  quelques 
catholiques. 

Les  gallicans  donc,  qui,  à  ce  que  préten- 
dait à  Trente  le  cardinal  de  Lorraine,  tien- 
nent à  la  supériorité  du  concile  sur  le  pape 
plus  qu'à  leur  vie,  mais  qui,  selon  le  glorieux 
pontife  dont  l'Eglise  pleure  en  ce  moment 
(  18  juin  18'i6  )  la  perle  récente,  y  tiennent 
tout  au  plus  comme  à  leur  fortune  (  Triom- 
phe du  saint-siége,  Disc,  prélim.  %  L),  ensei- 
gnent ou  ont  enseigné,  1°  que  le  concile  de 
Constance  a  été  œcuménique  dès  ses  premiè- 
res sessions,  et  du  moment  où  il  a  été  con- 
voqué par  le  pape  douteux  Jean  XXllI  ;  2° 
qu'il  a  été  confirmé  dans  tous  ses  points,  et 
approuvé  particulièrement  dans  les  décrets 
que  contiennent  ses  sessions  IV  et  V,  par  le 
pape  Martin  V  ou  par  le  siège  apostolique  ; 
3*  que  les  décrets  de  ces  deux  sessions  éta- 
blissent la  supériorité  du  concile  général, 
non-seulement  à  l'égard  d'un  pape  douteux, 
tel  que  l'étaient  les  trois  de  cette  époque, 
mais  encore  à  l'égard  detout  autre  pape, quel- 
que certainement  légitime  qu'il  puisse  être. 

«Commençons,  dit  à  ce  sujet  le  cardinal 
Litta  [Lett.  XllI  sur  les  quatre  articles),  par 
établir  un  fait  qui  est  avoué  de  tous,  malgré 
la  contrariété  des  opinions.  11  n'y  a  point  de 
doute  que  ces  décrets  ont  été  publiés  dans 
les  sessions  IV  et  V,  lorsqu'il  ne  se  trouvait 
à  Constance  que  des  prélats  de  l'obédience 
de  Jean  XXIIl  qui  avait  convoqué  le  concile, 
et  que  les  deux  autres  papes,  Grégoire 
XII  et  Benoît  XHl,  avec  toutes  leurs 
obédiences,  non-seulement  n'y  étaient  pas 


et  n'f  donnaient  aucun  consentement,  mais 
prolestaient  de  toutes  leurs  forces  contre 
cette  assemblée. 

«  En  partant  de  ce  fait,  qui  no  peut  être 
contredit,  ceux  qui  soutiennent  (jui!  l'auto- 
rité de  ces  décrets  est  douteuse,  trouvent  la 
plus  grande  facilité  el,  pour  ainsi  dire,  le 
cliemin  déjà  fait.  Ils  n'ont  pas  besoin  de  s'en- 
gager dans  de  longues  discussions,  ni  d'en- 
tasser une  suite  de  preuves,  ni  de  soutenir  la 
légitimilé  d'aucun  des  trois  pajies  (|ui  parta- 
geairnt  la  chrétienté.  En  laissant  subsister 
la  même  incertitude  qui  a  moliv6  la  célébra- 
tion du  concile  de  Constance,  ils  n'ont  qu'à 
tirer  cette  conclusion  naturelle,  que  les  ses- 
sions IV  et  V,  n'ayant  que  l'autorité  d'un 
seul  pape  et  de  son  obédience,  cette  autorité 
est  douteuse,  el  qu'attendu  l'absence  et  l'op- 
position formelle  des  deux  autres  papes  et  de 
leurs  obédiences,  elle  ne  peut  être  regardée 
comme  celle  d'un  concile  œcuménique. 

«Celte  conséquence  étant  liée  avec  un  fait 
qui  n'est  pas  un  sujet  de  dispute,  c'est  à  ceux; 
qui  défendent  l'autorité  des  décrets  des  ses- 
sions IV  et  V  à  prouver  le  contraire,  el  c'est  ici 
qu'ils  se  trouvent  engagés  dans  une  progres- 
sion de  preuves  et  de  discussions  qui  les  mè- 
nent bien  loin  et  par  un  chemin  très-dilficile. 
Pour  prouver  que  l'absence  et  l'opposition 
des  deux  papes  avec  leurs  obédiences  ne. 
nuit  pas  à  l'autorité  des  sessions  IV  et  V,  il 
faut  soutenir  que  la  seule  obédience  de  Jean 
XXIll  formait  un  concile  œcuménique,  car 
autrement  cette  opposition  aurait  été  plus 
que  suffisante  pour  en  détruire  l'autorité, 
et  d'ailleurs  celle  autorité  ne  serait  jamais 
celle  d'un  concile  œcuménique,  et  dans  notre 
cas  se  réduirait  à  rien. 

«  Mais  celte  obédience  ne  pouvait  former 
un  concile  œcuménique,  si  Jean  XXIII,  qui 
l'avait  convoqué,  n'étaitpas  un  pape  légitime; 
ainsi  les  voilà  obligés  à  soutenir  et  à  prou- 
ver la  légitimité  de  ce  pape. 

«  Cependant  Jean  XXIII  ne  pouvait  être 
légitime,  si  Alexandre  V,  son  prédécesseur,  no 
l'avait  été.  11  faul  donc  prouver  aussi  la  va- 
lidité de  son  élection. 

«  Alexandre  V  a  été  élu  par  différents 
cardinaux  des  deux  obédiences  de  Grégoire 
XII  et  de  Benoît  XllI  dans  le  concile  de  Pise 
qui  a  prétendu  juger  et  déposer  ces  deux 
papes.  Mais  toul  cela  serait  nul  si  le  concile 
de  Pise  n'étail  pas  œcuménique;  il  faut  donc 
aussi  prouver  qu'il  l'était. 

«  Voilà  une  longue  suite  de  discussions  et 
de  preuves  qu'il  faut  parcourir.  Si  un  seul 
chaînon  ne  résiste  pas  au  raisonnement, il  en- 
traîne la  chule  de  tous  les  autres  et  la  ruine 
de  ces  décrets.  Cette  observation  seule  avec 
un  peu  de  réflexion  sur  l'importance  et  la 
difficulté  de  chaque  point  qu'il  faut  démon- 
trer, suffit  pour  cimvaincre  combien  l'auto- 
rilé  de  ces  décrets  est  douteuse. 

a  Mais  ce  qu'il  y  a  de  pis,  c'est  que  cette 
progression  de  preuves  rencontre  enfin  un 
écueil  où  il  faul  nécessairement  faire  nau- 
frage; car  nous  ayons  vu  qu'on  doit  démon- 
trer que  le  «oncile  de  Pise  est  œcuménique. 
Et  comment   pourra-t-on  le   prouver   d'un 


f;55  '    '  DICTIONNAIRE 

roncile  célèbre  contre  la  volonté  des  deux, 
papes  Grégoire  XII  et  Benoît  XIII,  dont  un 
(lovait  élie  légitime  ;  d'un  concile  convo- 
qué par  des  cardinaux ,  qui,  en  détruisant 
l'autorité  de  leurs  papes,  détruisaient  leurs 
propres  prérogatives  ;  enGn  pour  lairc 
beaucoup  d'autres  obstacles  ,  et  pour  tout 
dire  en  un  mot,  d'un  concile  que  l'Eglise  ne 
reconnaît  pas   comme  œcuinénique? 

«  Tout  ceci  prouve  l'impossibilité  do  sou- 
tenir l'autorité  de  ces  dérrels.  Mais  je  veux 
supposer  qu'un  habile  théologien,  par  un 
effort  de  génie  et  par  de  nouvelles  dé- 
couvertes, parvienne  à  prouver  tous  ces 
points  ,  qu'il  nous  fasse  connaître  ce  nou- 
veau coneile  œcuménique  de  Pise ,  qu'il 
démontre  la  validité  de  la  déposition  des 
deux  papes  Grégoire  XII  et  Benoît  XIII  , 
la  validité  de  l'élection  d'Alexandre  V ,  la 
légitimité  de  Jean  XXIII ,  croyez  -  vous 
qu'on  aurait  beaucoup  gagné?  Je  soutiens 
que  tout  cela  serait  inutile,  et  qu'il  faudrait 
encore  démontrer  que  celte  légitimité  de  Jean 
XXill  était  si  bien  connue  et  si  claire  à  l'é- 
poque du  concile  de  Constance,  qu'il  ne  res- 
tait plus  de  doute  sur  le  véritable  pape,  puis- 
que dans  un  temps  de  schisme  et  lorsqu'il 
existe  plusieurs  papes  à  la  fois,  il  ne  suffit 
pas  qu'un  d'eux  soit  légitime,  si  ses  titres 
ne  sont  pas  connus  au  point  qu'il  ne  reste 
plus  de  doutes  raisonnables  parnai  les  chré- 
tiens.En  effet,  nous  voyonsaujourd'iiui  qu'on 
peut  examiner  les  mémoires  du  temps  avec 
plus  de  calme,  que  plusieurs  savants  ont 
démontré  que  les  meilleurs  titres  étaient 
ceux  de  Grégoire  XII  qui  était  de  la  suc- 
cession d'Urbain  VI.  On  ne  pourrait  cepen- 
dant en  tirer  la  conséquence  que  dans  ce 
temps-là  tous  les  fidèles  étaient  obligés  do 
reconnaître  Grégoire  XII,  ni  taxer  de  schis- 
iiiatiques  ceux  qui  étaient  dans  l'obédience 
des  autres,  comme  saint  Vincent  Ferrier,  qui 
suivait  celle  de  Benoît  XIII.  Pour  voir  ce 
qu'on  pensait  à  l'époque  de  ce  schisme,  con- 
sultons les  auteurs  du  temps.  Je  ne  citerai 
ni  le  cardinal  de  Torquomada,  ni  l'apologie 
d'Eugène  IV.  Je  prends  pour  témoins  les 
partisans  les  plus  zélés  de  Jean  XXIIl,  ceux 
qui  tenaient  de  lui  la  pourpre  et  les  évCchés. 

«  ^  oici  le  cardinal  P.  d'Ailly,  archevêque 
de  Cambrai.  Ecoutez  comme  il  soutient  son 
pontife:  Licet  concilium  t'isanum  fuerit  legi- 
tiiinun  ac  canonice  celebratum,  et  duo  oltm 
cuntendenles  de  papalu  juste  et  canonice  con- 
deinnoti,  et  electio  Alexundri  V  fueril  rite  et 
C'tnonice  fada.  Vous  voyez  qu'il  ne  pouvait 
dire  davantage  en  faveur  de  son  parti;  obser- 
vez cependant  cette  clause  préscrvalive  : 
Frout  liœc  omiiia  tenet  obedientia  D.  N.  papœ 
Jo(innisW\ll.  Ecoutons  à  présent  la  con- 
clusion :  Tamen  duœ  obedienliœ  duorum  con- 
tendenlimn  probahiliter  tenenl  contrariuin,  in 
tjna  opinionum  varietate  non  simt  minoi'es 
di/ficiiltates  juris  et  facii,  quam  ante  conci- 
lium l'isanum  erant  de  juslilin  duorum  con- 
tnrlcntiuin.  Ainsi  ,  de  l'aveu  du  cardinal 
d'Ailly,  même  après  le  concile  de  Pise,  l'opi- 
nion des  autres  obédiences  était  probable,  îa 
question   n'était  pas  plus  éclaircie,  et  il  n'y 


DES  CONCILES. 


CSG 


avait  pas  moins  de  difficultés  sur  le  droit  et 
sur  le  fait.  (  De  Eccl.  et  card.  potest.  apud 
Labbe,  «pp.  ad  concil.  Constant.  ) 

«  Gcrson.  aussi  partisan  de  Jean  XXIII  , 
soutient  qu'en  ce  temps  on  ne  pouvait  regar- 
der persoimc  comme  schismatique,  et  voici 
la  raison  qu'il  en  donne  :  Tota  ratio  funda- 
tur  in  hoc  qtiod  numquam  fuit  tam  ralionabi- 
lis  ac  vehemcns  causa  dubitationis  in  aliquo 
schismate  sicut  in  isto,  ciijus  siijnuni  evidais 
est  varietas  opinionum  doctorum,  et  intrr 
doctisslmos  et  prohalissimos  exutraque  parte. 

«Enfin,  je  prends  pour  témoin  le  concile  de 
Constance,  qui  était  certainement  intéressé 
à  soutenir  sa  propre  autorité  el  la  légitimité 
de  Jean  XXUI.  Or,  ce  concile  s'est  soumis  à 
recevoir  un  légat  de  Grégoire  XII,  et  a  ad- 
mis la  bulle  par  laquelle  ce  pape  lui  refusait 
ouvertement  le  nom  et  le  titre  de  concile  œcu- 
ménique, éloignait  de  la  présidence  Ballha- 
sar  Cossa,  nommé  Jean  XXIII,  et  faisait  une 
nouvelle  convocation.  On  usa  de  la  même 
condescendance  envers  Benoît  XIII.  On  a 
beau  dire  que  le  concile  de  Constance  se 
soumit  à  tout  cela  par  amour  de  la  paix  ;  je 
le  crois  bien,  mais  je  dis  qu'il  ne  l'aurait  pas 
fait  s'il  n'eût  été  nécessaire,  et  si  la  légiti- 
mité de  Jean  XXIII  eût  été  si  claire  qu'on  le 
prétend.  De  semblables  condescendances 
n'ont  jamais  été  pratiquées  par  des  conciles 
dont  l'autorité  était  sûre,  et  l'amour  de  la 
paix  ne  doit  pas  conduire  un  concile  à  com- 
promettre et  à  détruire  sa  propre  autorité. 

«  Ainsi,  de  quelque  manière  qu'on  s'y 
prenne,  on  ne  peut  soutenir  l'autorité  de 
ces  décrets  ;  et  tout  ce  qu'on  peut  accorder, 
c'est  de  dire  que  leur  autorité  est  douteuse. 
Je  ne  connais  là-dessus  qu'une  seule  objec- 
tion qui  mérite  quelque  examen.  On  dit 
que  si  d'après  ces  raisons  on  doute  de  l'au- 
torité de  ces  décrets,  on  risque  de  mettre 
aussi  en  doute  la  condamnation  des  erreurs 
de  Wiclef ,  de  Hus  et  de  Jérôme  de  Prague, 
qui  a  été  faite  dans  les  sessions  VIII  ,  XIII  , 
XIV  el  XV  ,  pendant  lesquelles  il  n'y  avait 
non  plus  à  Constance  que  la  seule  obédience 
de  Jean  XXIII ,  et  que  Martin  V  ,  en  confir- 
mant cette  condamnation  ,  dit  qu'elle  a  été 
faiteparleconcile  œcuménique  de  Constance. 

«  Mais  il  est  aisé  de  répondre  que  cette 
condamnation  ne  court  aucun  risque  ,  puis- 
qu'elle ne  lire  pas  sa  force  des  décrets  des 
sessions  susmentionnées,  mais  de  l'adhésion 
postérieure  du  concile,  lorsqu'il  était  devenu 
œcuménique,  et  encore  plus  de  la  confirma- 
tion de  Martin  V.  Ce  pape  a  eu  raison  de 
nommer  œcuménique  le  concile  de  Con- 
stance, puisqu'il  était  tel  depuis  l'union  de 
toutes  les  obédiences.  Il  faut  pourtant  re- 
marquer que  Martin  V  ,  pour  ôter  les  diffi- 
cultés, s'est  «ervi  de  cette  clause:  Quod 
concilium  Covstantiense  approbavil  et  appro- 
bat  ,  condemnavit  et  condemnat ,  laquelle 
comprend  deux  époques  différentes  du  concile. 
«  Me  voilà  arrivé  à  la  seconde  question 
qui  regarde  cette  confirmation  de  .Martin  V. 
Ici  encore  ceux  qui  nient  que  le  pape  ait 
confirn)é  ces  décrets  n'ont  qu'à  produire  la 
bulle  qui  confirme  seuleuient  la  condamna- 


6S7 


CON 


CON 


638 


lion  dRS  erreurs  do  Wiclef,  de  Hus  et  do  Jé- 
rôme (le  Pr;i;,Mie.  C'est  d(H)e  ativ  autres  à 
prouver  (pic  Martin  V  a  continué  les  décrets 
dont  on  a  parié. 

«  Us  préieniient  le  prouver  par  un  acte  ver- 
bal, enregistré  par  un  des  notaires  du  con- 
cile. Mais  ici  encore,  au  lieu  de  la  certitude, 
nous  ne  trouvons  que  des  doutes  ;  car  on 
voit  par  cet  acte  que  le  pape  a  déclaré  ver- 
balement :  5e  omnia  el  sinf/tilu  determinala  et  \ 
conclusu  décréta  in  materin  fidei  per  prœsens 
sacrum  générale  concilium  Conslanliense  con- 
ciliariler  tenere  ne  inviolabiliter  observare, 
et  numquam  contrnvenire  vclle  qiioquomudo, 
ipsaque  sic  concitiariter  facta  approbare  et 
ralificare,  et  non  aliter  nec  ulio  modo. 

«  Comment  prouver  que  cette  formule  com- 
prend les  décrets  dont  nous  parlons?  Il  me 
parait  bien  plus  aisé  de  prouver  le  contraire. 
Je  lis  ici  que  le  pape  n'approuve  et  ne  ratifie 
que  ce  qui  a  été  décrété  conciliariter ,  et  ce 
mot  est  répété  une  seconde  lois,  sic  conci- 
liariter facta  et  non  aliter  nec  alio  modo.  Ou 
cette  clause  n'a  aucun  sens  ,  ou  elle  marque 
qu'il  y  a  des  choses  qui  ont  été  faites  en 
forme  conciliaire,  et  d'autres  qui  n'ont  pas 
été  faites  en  cette  forme  ;  et  alors  je  suis  en 
droit  de  dire  que  les  décrets  des  sessions  IV 
cl  V  n'ont  pas  été  faits  en  forme  conciliaire, 
et  que  par  conséquent  le  pape  n'a  pas  voulu 
les  approuver,  ce  que  signifie  la  clause: 
Conciliariter  fada,  et  non  aliter  nec  alio  modo. 
Si  l'on  prétend  le  contraire,  il  faudra  prou- 
ver que  les  sessions  IV  et  V  appartiennent 
au  concile  œcuménique ,  et  l'on  retombe 
dans  le  môme  embarras. 

«  En  second  lieu ,  le  pape  dit  qu'il  ap- 
prouve ce  qui  a  été  décrété  in  maleria  fidei. 
Or,  on  sait  que  les  matières  de  foi ,  dans  ce 
concile,  se  rapportaient  aux  erreurs  de  Wi- 
clef, de  Hus  et  de  Jérôme  de  Prague.  Toutes 
lis  autres  matières  se  rapportaient  à  l'afl'aire 
de  l'union  de  l'Eglise  ou  à  celle  de  la  ré- 
forme. Coiiimenl  prouver  que  les  décrets 
dont  nous  parlons  se  rapportaient  aux  ma- 
tières de  foi  ?  J'ai  bien  plus  de  droit  de  dire 
qu'ils  appartiennent  à  l'objet  de  l'union,  ou, 
si  vous  voulez,  à  celui  de  la  réforme.  Je  peux 
mémo  prouver  que  ces  décrets  n'apparte- 
naient pas  du  tout  à  la  foi;  car,  dans  la  même 
session  V,  après  ces  décrets,  je  lis  qu'on 
passe  à  la  matière  de  la  foi  :  Quibus  peractis, 
supradiclus  R.  P.  D.  electus  Posnaniensis, 
in  maleria  fidei  et  super  materia  Joannis  lias 
leyebat  quœdam  avisamenla  quœ  sequuntur  et 
sunt  talia.Ce  passage  prouve  que  les  décrets 
précédents  n'appartenaient  pas  à  la  matière 
de  loi ,  el  que  celle  matière  regardait  les  hé- 
rétiques susmentionnés. 

«  Il  est  donc  du  moins  fort  douteux  que 
ces  décrets  aient  été  confirmés  par  Martin  Y. 
Mais  pour  finir  ce  qui  a  rapport  à  l'autorité 
de  ces  décrets  ,  je  demanderai  à  ceux  qui  la 
soutiennent,  s'ils  peuvent  nier  que  depuis 
la  célébration  du  concile  de  Constance  jus- 
qu'à nos  jours,  c'est-à-dire,  depuis  plus  de 
(luatro  siècles  ,  on  ait  sans  cesse  disputé  et 
douté  parmi  les  catholiques  sur  celte  auto- 
rité? C'est  un  fait  ([u'ils  ne  pourront  nier. 


lit  comment  donc  peut-on  dire  que  cette  au- 
torité n'est  pas  douteuse?  Une  condition  in- 
dispensable aux  décrets  des  conciles  œcu- 
méniques, c'est  que  leur  autorité  ne  soil  pas 
longtemps  révoquée  en  doute  parmi  les  ca- 
tholiques. Il  peut  arriver  que  les  décrets  el 
les  définitions  des  conciles  œcuméniciues  ren- 
contrent des  oppositions,  môme  de  la  part 
des  catholiques,  tant  que  les  faits  ne  sont 
pas  assez  connus,  comme  cela  est  arrivé  par 
rapport  uu  V°  et  au  VII"  concile;  et  cela  peut 
môme  être  toléré  pour  quelque  temps,  par 
une  prudente  et  charitable  condescendance  ; 
mais  après  ce  temps,  il  est  indispensable  (luc 
tous  les  catholiques  se  soumeltent  à  leur  au- 
torité. Prétendre  que  ces  décrets  de  Con- 
tance  sont  des  décrets  d'un  concile  œcumé- 
nique ,  et  avouer  que,  depuis  quatre  siècles, 
une  grande  quantité  de  catholiques  ont  douté 
et  doutent  encore  de  leur  autorité  ,  ce  sont 
deuxchosesqui  se  détruisent  réciproquement. 
Il  faut  que  la  première  soit  fausse  ou  la  se- 
conde. Mais  la  seconde  est  un  fait  (ju'on  ne 
peut  nier;  donc  la  première  est  fausse. 

D'après  cela,  la  troisième  question  devient 
inutile.  Je  ne  m'embarrasse  pas  d'examiner 
le  sens  de  ces  décrets ,  dès  que  l'autorité  en 
est  douteuse. 

«  On  peut  observer,  dirons-nous  en  finis- 
sant avec  M.  de  Maistre,  que  les  docteurs 
français  (et  aussi  quelques  italiens),  qui  se 
sont  crus  obligés  de  soutenir  l'insoutenable 
session  du  concile  de  Constance  ,  ne  man- 
quent jamais  de  se  retrancher  scrupuleuse- 
ment dans  l'assertion  générale  de  la  supério- 
rité du  concile  universel  sur  le  pape,  sans 
jamais  expliquer  ce  qu'ils  entendent  par  le 
concile  universel;  il  n'en  faudrait  pas  da- 
vantage pour  montrer  à  quel  point  ils  se  sen- 
tent embarrassés.  Fleury  va  parler  pour  tous: 

«  Le  concile  de  Constance,  dit-il  ,  établit 
«  la  maxime  ,  de  tout  temps  enseignée  en 
«  France  (1)  ,  que  tout  pape  est  soumis  au 
«  jugement  de  tout  concile  universel  ,  en  ce 
«  qui  concerne  la  foi.  »  Nouv.  Opusc,  p.  k'i-. 

«  Pitoyable  rélicence ,  et  bien  digne  d'un 
homme  tel  que  Fleury  !  11  ne  s'agit  point  de 
savoir  si  le  concile  universel  est  au-dessus 
du  ptipe  ,  mais  de  savoir  s'il  peut  y  avoir  un 
concile  universel  sans  pape ,  ou  indépendant 
du  pape  :  voilà  la  question.  Allez  dire  à 
Home  (juc  le  souverain  pontife  n'a  pas  droit 
d'abroger  les  canons  du  concile  de  Trente  , 
sûrement  on  ne  vous  fera  pas  brûler.  La 
question  dont  il  s'agit  est  complexe.  On  de- 
mande ,  1"  quelle  est  l'essence  d'un  concil» 
universel,  et  quels  sont  les  caractères  dont  la 
moindre  altération  anéantit  cette  essence  ? 
On  demande ,  '!"  si  le  concile  ainsi  constitué 
est  au-dessus  du  pape?  Traiter  la  deuxième 
question,  en  laissant  l'autre  dans  l'ombre; 
faire  sonner  haut  la  supériorité  du  concile 
sur  le  souverain  pontife,  sanssa\oir,  sans 
vouloir,  sans  oser  dire  ce  que  c'est  qu'un 
concile  œcuménique,  il  faut  le  déclarer  fran- 
chement ,  ce  n'est  pas  seulement  une  erreur 

(I  )  «  Après  lout  ce  qu'on  a  lu,  et  surtout  après  la  décla- 
r.ilion  (le  1626,  quel  nom  donner  a  ci'Uea.sserlion?  »  Note 
de  M.  de Muisiie. 


659  .  DICTIONNAKK 

de  simple  diaicclique,  cVst  un  péché  contre 
la  probité.  »  Du  Pape;  Hist.  de  l'Egl.  GalL; 
Anal,  des  Cnnc.  ;  Hist.  univ.  de  VEul.  calli. 

CONSTANCE  (Synode  de) ,  l'an  iiG3.  Bur- 
ehard  de  Kandeik ,  évêque  de  Constance, 
tint  ce  synode  diocésain  ,  dans  leciuei  il  re- 
nouvela les  règlements  'le  ses  prédécesseurs, 
ainsi  que  plusieurs '^onslilulions  du  concile 
de  Bâie.  Conc.  Germ. ,  t.  V. 

CONSTANCE  (Synode  de),  l'an  1W6.  Ce 
synode  diocésain  lut  tenu  par  Herniann  de 
Landenbourg,  évèquo  du  lieu.  Entre  autres 
statuts  ,  on  accorde  aux  moines  le  privilège 
de  recevoir  la  correction  de  leurs  supérieurs 
réguliers  plutôt  que  de  l'évêque  ,  à  moins 
qu'il  n'y  ait  négligence  de  la  part  des  pre- 
mie''s  à  remplir  leur  charge.  Conc.  Germ. 

CONSTANCE  (Synode  de)  ,  l'an  1483.  Les 
statuts  de  ce  synode  diocésain  ,  tenu  par 
Olhon  de  Sonneniberg,  évêque  de  Constance, 
ne  fontguèrequeconOrmerdivers  règlement» 
des  synodes  antérieurs.  Conc.  Germ.,  t.  V. 

CONSTANCE  (  Synode  de)  ,  l'an  15G7.  Le 
cardinal  Marc  Silik  d'Hohenembs,  évêque  de 
Constance,  tint  ce  synode  diocésain,  dans 
lequel  il  mit  à  exécution  les  décrets  du  con- 
cile de  Trente.  Conc.  Germ.  ,  t.  VII. 

CONSTANCE  (Synode  de)  ,  l'an  1609.  .lac- 
ques  de  Fugger,  évêque  de  Constance,  publia 
dans  ce  synode  diocésain  des  décrets  re- 
cueillis des  conciles  précédents,  et  divisés 
en  quatre  parties,  avec  leurs  litres  particu- 
liers. Il  y  fut  statué  de  plus  que  les  empê- 
chements do  mariage  seraient  annoncés , 
chaque  année,  du  haut  de  la  chaire,  en 
langue  vulgaire,  le  premier  diiîianche  après 
rÉpi[jh;inie  ,  et  le  premier  après  la  Trinité. 

CONSTANTINOPLE  (Conciliabule  de) ,  l'an 
336,  commencé  en  février,  fini  eu  août. 

Les  évéques  du  eoncile  de  Jérusalem,  de 
l'un  335,  ayant  reçu  do  Constanliu  l'ordre  de 
revenir  à  Gonslantinoplo  ,  pour  rendre  rai- 
son du  lugeineiil  prononcé  à  Tyr  contre 
saint  Athanase,  ils  s'y  rendir  nt,  mais  seule- 
ment au  nombre  do  six,  quoique  l'empereur 
les  eût  mandés  tous  expressément;  les  autres 
s'en  retournèrent  dans  leurs  Eglises. 

Ces  six  évéques  étaient  :  les  deux  Eusèbe, 
Théognis ,  l'atrophile  ,  Ursaco  et  V'alens. 
Quand  ils  furent  arrivés  à  Constantinople, 
ils  ne  parlèrent,  ni  du  calice  rompu,  ni  d'Ar- 
sène, prévoyant  bien  qu'ils  auraient  peine 
à  faire  valoir  ces  anciennes  calomnies,  si 
souvent  détruites;  m.iis  ils  en  inventèrent 
une  nouvelle,  plus  capable  que  les  autres 
d'irriter  l'empereur  contre  saint  Athanase. 
Ils  l'accusèrent  d'avoir  menacé  d'empêcher  à 
l'avenir  que  l'on  ne  transportât  du  blé  d'A- 
lexandrie à  Constantinople.  Constaniin,  (|ui 
uvait  fait  mettre  en  pièces  le  philosoph(^  So- 
sopâtre  sur  le  soupçon  d'un  crime  sembla- 
ble, crut  leur  accusation  véritable  ,  et  entra 
d.ins  une  colère  étrange  contre  le  saint.  Cinq 
évéques  d'Egypte,  qui  étaient  dans  la  cham- 
bre avec  Athfinase,  savoir  :  Adamaiice,  Anu- 
bien,  Agathamuon,  Arbéthion  et  Pierre,  qui 
tous  avaient  soutenu  son  innocence  dans  le 
concile  de  ïyr,  et  qui  apparemment  l'avaient 
fcuivi  lorsqu'il  se  relira  à  Constantinople,  fu- 


DES  CONCILES. 


EGO 


rent  témoins,  tant  de  raccusation  des  eusé- 
biens,  que  des  menaces  que  lui  fit  l'empe- 
reur en  cette  occasion.  Le  saint  évêque  gé- 
mit, et  protesta  que  cette  accusation  était 
fausse  :  Car,  disait-il,  comment  aurais-je  un 
tel  pouvoir,  moi  qui  ne  suis  qu'un  simple 
particulier  et  un  homme  pauvre?  Mais  Eu- 
sèbe de  Nicomédie,  ne  craignant  pas  de  sou- 
tenir publiquement  la  calomnie,  jura  qu'A- 
thanase  éiait  riche,  puissant  et  capable  de 
tout.  Constantin  ajouta  foi  à  ces  discours;  et 
croyant  faire  grâce  à  Athanase  de  ne  le  pas 
condaunier  à  mort,  il  se  contenta  de  l'exiler 
et  le  relégua  à  Trêves,  qui  était  alors  la  ca^ 
pitale  des  Gaules.  Les  ensébiens,  ayant  ob- 
tenu ce  qu'ils  souhaitaient ,  poursuivirent 
l'accusation  qu'ils  avaient  commencée  à  Jé- 
rusalem contre  Marcel  d'Ancyre,  l'un  des 
défenseurs  de  saint  Athanase.  11  y  avait  alors 
à  Conslantinople  un  grand  nombre  d'évêques 
assemblés  de  diverses  provinces  :  de  Pont, 
de  Cappadoce,  d'Asie,  de  Phrygie,  de  Bithy- 
nie,  de  Thrace  et  d'autres  parties  de  l'Eu- 
rope, par  ordre  de  Constantin.  Saint  Alexan- 
dre, évêque  de  Constantinople  ,  prévoyant 
que  les  suites  de  ce  concile  ne  pouvaient 
qu'être  funestes  à  l'Eglise,  fit  tous  ses  efforts 
pour  empêcher  qu'il  ne  se  tînt,  ou  le  dissiper  ; 
mais  inutilement.  Le  livre  de  Marcel  d'An- 
cyre contre  le  sophiste  Asière  y  fut  exa- 
miné; les  évéques,  qui  la  plupart  tenaient  le 
parti  d'Arius,  crurent  y  trouver  qu'il  y  en- 
seignait tellement  l'unité  de  la  nature  divine, 
qu'il  niait  la  distinction  des  personnes  :  ainsi, 
prétendant  l'avoir  convaincu  de  sabellia- 
nisme,  ils  lui  dirent  analhème,  le  déposè- 
rent et  mirent  à  sa  place  Basile,  qui  passait 
pour  éloquent  et  capable  d'instruire.  Us 
dressèrent  en  même  temps  une  exposition 
de  leur  foi,  opposée  aux  erreurs  qu'ils  attri- 
buaient à  Marcel,  et  l'envoyèrent  aux  évé- 
ques d'Orient,  pour  leur  faire  connaître  en 
quel  sens  ils  avaient  reçu  celle  de  Nicée.  Ils 
renouvelèrent  de  cette  sorte  des  questions  et 
des  disputes  qui  étaient  comme  assoupies. 
Mais  leur  principal  dessein  dans  ce  concile  était 
de  rétablir  entièrement  Arius  dans  la  com- 
munion de  l'Eglise  ;  car  il  paraît  que  les  évé- 
ques (lui  n'étaient  point  de  leur  complot 
n'avaient  euaucun égard  à  ce  qu'on  avait  fait 
pour  cet  hérésiarque  dans  le  concile  de  Jé- 
rusalem. Ils  tâchèrent  d'abord  d'obtenir  de 
saint  Alexandre  qu'il  l'admît  à  la  communion 
ecclésiastique;  et  voyant  qu'ils  ne  pouvaient 
le  gagner  par  leurs  fausses  raisons  ni  par 
leurs  prières.,  ils  le  menacèrent  de  le  déposer 
lui-même,  si  dans  un  certain  temps  il  ne 
recevait  Arius.  Celui-ci  s'était  rendu  à  Con- 
stantinople par  ordre  de  Constantin. Ce  prin- 
ce, à  qui  les  ensébiens  avaient  persuadé  qu'il 
tenait  la  saine  doctrine,  le  fit  venir  à  son 
palais,  voulant  s'assurer  par  lui-même  de  la 
vérité.  H  lui  demanda  s'il  suivait  la  foi  de 
Nicée  et  de  l'Eglise  catholique  :  Arius  répon- 
dit qu('  oui.  Constantin  lui  demanda  sa  pro- 
fession de  foi  par  écrit  :  Arius  la  lui  doima 
aussitôt.  Mais  ce  fourbe  avait  eu  soin  de  sup- 
primer les  termes  impies  qui  l'avaient  fait 
anathémaliscr  dans  le  concile  de  Nicée,  el  de 


m  coN 

cacher  le  yenin  de  son  hérésie  sous  la  sim- 
plicité (ios  paroles  de  rEcriliiic  sainte.  Cons- 
laiilin  lui  demanda  s'il  n'avail  point  d'autre 
croyance,  et  ajouta  :  Si  vous  parlez  sineère- 
nienl.  vous  ne  devez  pas  craindre  de  pren- 
<lr"  Dieu  à  témoin  de  la  vérilé  :  mais  si  vous 
faites  un  faux  serment,  vous  devez  craindre 
la  vengeance  divine.  Arius  jura  qu'il  n'avait 
jamais  pensé  ni  dit,  ni  écrit  autre  cliose  que 
ce  qui  était  dans  son  papier,  et  qu'il  n'avait 
point  tenu  les  erreurs  pour  lesquelles  on  l'a- 
vait condamné  à  Alexandrie.  On  dit  que  cet 
hérésianiue,  ayant  sous  son  bras  une  pro- 
fession de  foi  où  était  sa  véritable  doctrine,  et 
en  main  celle  de  Nicée  qu'il  présentait  à 
Constantin,  rapportait  à  la  première  le  ser- 
ment de  ne  croire  autre  chose  que  co  qui  y 
était  contenu.  L'empereur,  trompé  par  ce 
serment,  manda  l'évéque  Alexandre,  et  lui 
ordonna  de  recevoir  Arius  à  la  communion, 
disant  qu'il  fallailtendre  la  main  à  un  homme 
qui  cherchait  à  se  sauver.  Ce  saint  évéque 
allégua  diverses  raisons  pour  s'en  excuser; 
mais  l'empereur  les  rejeta  avec  colère.  Saint 
Alexandre  se  retira  sans  lui  répondre  et  ac- 
cablé de  douleur.  Comme  il  s'en  retournait, 
il  fut  rencontré  par  les  eusébiens  accompa- 
gnés d'Ârius,  qu'ils  avaient  pris  à  la  sortie 
du  palais.  Ils  voulaient  à  l'heure  même  le 
l'aire  entrer  dans  l'église,  mais  saint  Alexan- 
dre s'y  opposa.  Eusèbe  de  Nicomédie,  le 
voyant  inflexible,  lui  dit  :  Si  vous  ne  voulez 
pas  le  recevoir  de  gré,  je  le  ferai  entrer  de- 
main avec  moi  dôs  le  point  du  jour;  et  coin- 
menl  l'empécherez-vous?  Le  saint  vieillard 
eut  recours  à  Dieu,  ei  Dieu  l'exauça.  C'était 
le  samedi  sur  les  trois  heures  après  midi,  et 
le  lendemain  dimanche  était  le  jour  pris  pour 
faire  entrer  Arius  dans  l'église.  Celui-ci,  se 
comptant  déjà  pour  rétabli,  se  répandit  en 
mille  discours  vains  et  impertinents,  lorsque 
le  samedi  même,  vers  le  coucher  du  soleil, 
il  se  sentit  tout  d'un  coup  pressé  de  quelque 
nécessité  naturelle,  il  était  alors  près  de  la 
place  de  Gonslanliu,  où  était  la  granile  co- 
lonne de  porphyre.  Ayant  demandé  s'il  n'y 
avait  point  là  auprès  (|uelque  commodité  pu- 
bli(iue,  on  lui  en  montra  une  ,  et  il  s'y  en 
alla,  laissant  à  la  porte  un  valet  qui  le  sui- 
vait. Là,  tombant  tout  à  coup  en  défaillance, 
il  rendit  en  même  temps  les  boyr.iix,  les  in- 
testins, le  sang,  la  rate  et  le  foi.;,  et  mourut 
crevé  par  le  milieu  du  corps,  comme  Judas. 
Le  bruil  s'en  étant  répandu  dans  toute  la 
ville,  les  fidèles  accoururent  à  l'église  re- 
mercier Dieu  d'une  proicclion  si  visible  en 
faveur  de  la  vérilé.  (jonstautin  reconnut  avec 
étonuemi'ut  la  vengeance  si  prompte  que 
Dieu  avait  tirée  de  ce  parjure;  et  il  s'attacha 
plus  que  jamais  à  la  foi  de  Nicée,  à  qui,  se- 
lon qu'il  le  disait  lui-même,  Dieu  avait  rendu 
témoignage  par  cet  accident  :  mais  il  n'ou- 
vrit point  les  yeux  sur  l'innocence  de  saint 
Alhanase,  el  ne  le  rappela  point  de  son  exil. 
COiNSTANTINOPLE  (Conciliabule  de),  l'an 
338,  ou  339,  ou  3i0,  selon  Pagi.  Après  la 
mort  du  grand  Constantin ,  Constantin  le 
Jeune,  son  fils ,  rappela  les  évêques  exi- 
lés, et  les  renvoya  à  leurs  églises  vers  le 


CON 


sm 


milieu  de  l'an  338.  La  môme  année  mourut 
saint  Alexandre  de  Constantinople,  âgé  do 
qualre-vingt-ilix-huitans.  Ou  lui  donna  pour 
successeur  Paul, originaire  de  Thessalonique, 
qui,  quoique  encore  jeune,  avait  la  prudence 
des   personnes  les  plus  âgées,  et  joignait  à 
beaucoup  de  capacité  une  vie  fort  exeu)plaire. 
Les  ariens,  qui  avaient  repris   vigueur  à  la 
mort  de  saint  Alexandre,  firent  tous  leurs  ef- 
forts pour  faire  élire  en  sa  plac<!  Macédonius, 
plus  âgé  et  plus  habile  pour  les  affaires  du 
dehors  que  l'aul,  mais  qui  n'avait  pas  tant 
de  vertu».  Mais  les  catholiques  l'emportèrent, 
et  Paul  lut  ordonné  évoque  de  Constantinople 
dans  l'église  de  la  Paix,  qui  était  alors  la  ca- 
thédrale. Macédonius  forma  d'abord  qucdque 
accusation  contre  lui;  mais  en  ayant  reconnu 
lui-même  la  fausseté,  il  l'abandonna  el  com- 
muniqua avec  Paul,  servant  sous  lui  en  qua- 
lité de  prélre.   Il  y  a  apparence  que  l'accu- 
sation de  Macédonius  regardait  les  mœurs 
do  Paul,  puisque  les  ariens,  qui,  au  rapport 
de  saint  Athanase ,  ne  la  négligèrent  pas, 
quelque  fausse  qu'elle  fût ,  accusaient  Paul 
d(>  vivre  (lan^  les  délices  et  même  dans  le  dé- 
règlement.   Ils  l'accuiiaient   encore  d'avoir 
été  élevé  à  l'épiscopat  sans  le  consentement 
des  évêques  d'Héraclée  et  de  Nicomédie,  qui, 
comme  voisins,  prétendaient  avoir  droit  d'é- 
lire et  d'ordonner  celuideConstanliuople.Ku- 
sèbedeNicomédie  menait  toute  cette  intrigue, 
l'ambition  qui  l'avait  déjà  porté  du  siège  de 
Béryte  sur  celui  de  Nicomédie,  lui  inspirant 
le  désir  de  passer  de  ce  dernier  au   trône 
épiscopal  de    Constantinople.  L'arrivée    de 
Constance  en  cette  ville  lui  fournit  le  moyen 
de  se  contenter.  Ce  prince,  extrêmement  ir- 
rité de  ce  qu'en  son  absence  on  avait  choisi 
Paul,  évêque  de  Constantinople,  prétendit 
qu'il  était  indigue  de  la  dignité  épiscopale; 
et  par  la  faction  des  eusébiens,  qui  l'avaient 
su  gagner,  il  assembla  un  concile  d'évêques 
infectés  de  l'arianisme  et  ennemis  de  Paul, 
(|ui  le  déposèrent  et  mirent  à  sa  place  Eu- 
scbe  de  Nicomédie,  contre  les  règles  de  l'E- 
criture et  la  défense  expresse  du  concile  de 
Nicée.  Paul,  qui,  sous  Constantin,  avait  été 
relégué  dans   le  Pont,  fut  envoyé  chargé  do 
chaînes  à  Siugare  dans  la  Mésopotamie,  d'oii 
il   fut  transféré  à  Emèse  dans   la  Phénicie, 
puis  à  Gueuse  dans  les  déserts  du  mont  Tau- 
rus,  où  les  ariens  l'élranglèrent ,  après  lui 
avoir  fait  souffrir  la  faim  et   divers   autres 
supplices.  Par  l'installation  d'Eusèbe  de  Ni- 
comédie sur  le  siège  de  Constantinople,  ils  se 
rendirent  les  maîtres  de  cette   Eglise  et   la 
gouvernèrent  jusque  vers  l'an  379,  que  saint 
Grégoire  de  Nazianze  fut  choisi  évêque  du- 
celte  ville.  D.  Ceill. 

CONSTANTINOPLE  (Conciliabule  de),  l'an 
300.  Aussitôt  que  le  concile  de  Séleucie  eut 
fini  ses  séances,  les  dix  évêques  qu'il  avait 
députés  à  l'empereur,  pour  lui  rendre  compte 
de  ce  qui  s'y  était  passé,  se  rendirent  pour 
cet  effet  à  Constantinople.  Ils  y  trouvè- 
rent les  députés  du  concile  de  Uimini  et  les 
acaciens.  Ces  derniers,  ayant  fait  grande  di- 
ligence, étaient  arrivés  les  premiers  de  Sé- 
leucie, el  avaient  déjà,  tant  par  leurs  intri- 


G65 


DICTIUNNÂIRIÎ  DES  CONCILES. 


GG4 


gués  que  par  leurs  présents,  gngiié  l'cmpc- 
rciir  ol  les  principaux  de  l.t  cour,  et  prévenu 
leur  esprit  contre  le  concileileSéloucie,  (iu"ils 
faisaient  passer  pour  une  assemblée  de  iné- 
cliatils,  où  l'on  n'avait  songé  qu'à  renverser 
toutes  les  Eglises.  A  la  faveur  de  tous  ces 
troubles,  les  acaciens  flrent  un  long  séjour  à 
Constantinople,  et  y  tinrent  un  concile  au 
rdinmencement  de  l'an  SCO.  Ils  y  firent  ve- 
nir des  évêques  de  Bithynie,  au  nombre 
(le  cinquante.  Il  s'y  en  trouva  apparemment 
encore  d'ailleurs,  puisque,  selon  saintBasile, 
Eustathe  y  fut  déposé  par  cinq  cents  évê- 
(jnes  :  à  moins  qu'on  ne  comprenne  dans  ce 
nombre  tous  les  évêques  d'Orient,  qui  sigiiô- 
renl  la  condamnalion  d'Eustathe ,  avec  le 
formulaire  de  Rimini.  D'autres  comptent 
soixante-douze  évêques  à  l'intronisation  d'Eu- 
doxe,  qui  se  fit  le  27  janvier  de  l'an  ;J60, 
pendant  la  tenue  de  ce  concile.  Les  plus  n;- 
marquables  étaient  :  Acace  de  Césarée,  Eu- 
doxe  d'Antioche  ,  Uranius  do  Tyr,  Démo- 
pliile  de  Béréc  ,  George  de  Laodicée,  Maris 
de  Calcédoine ,  et  Ùlphilas ,  évéque  des 
Goths. 

Saint  Hilaire,  évéque  de  Poitiers,  se  trou- 
vait alors  à  Consianlinople  ,  y  étant  venu 
avec  les  députés  du  concile  de  Séleucie,  pour 
savoir  ce  que  l'empereur  ordonnerait  de  lui  : 
s  il  le  renverrait  à  son  Eglise,  ou  en  exil.  Le 
pouvoir  des  acaciens  sur  l'esprit  de  Con- 
stance et  dans  le  concile  lui  fit  apercevoir  ai- 
sément le  danger  extrême  où  la  foi  était  ré- 
duite :  et  voyant  que  les  Occidentaux  étaient 
trompés,  et  les  Orientaux  vaincus  par  le  cri- 
me,  il  présenta  publiquement  sa  requête  à 
l'empereur,  demandant  qu'il  lui  fût  permis 
fie  disputer  de  la  foi  en  présence  de  ses  ad- 
\ersaires.  Assuré  de  son  innocence,  il  priait 
l'empereur,  dans  celte  requête,  de  lui  don- 
nrr  audience  en  présence  de  Saturnin  d'Ar- 
li'S,  auteur  de  son  exil,  se  promettant  de  l'o- 
bliger à  avouer  les  fausselés  qu'il  avait  avan- 
<ées  contre  lui.  !1  représentait  à  ce  prince  la 
<onrusion  et  le  désordre  de  ce  grand  nombre 
do  symboles  et  de  formulaires  faits  depuis  le 
concile  de  Nicée;  disant  que  la  foi  était  de- 
venue la  foi  des  temps  plutôt  que  la  foi  de 
l'Evangile;  que  ces  désordres  n'arrivaient 
(juc  parce  (lue  l'on  voulait  faire  chaque  an- 
!)ée  de  nouveaux  symboles,  au  lieu  de  s'en 
tenir  à  la  foi  que  nous  avons  professée  au 
i);iptcine;  que  ce  grand  nombre  de  confes- 
sions de  foi  mettait  le  monde  en  état  de  n'en 
avoir  plus  aucune  ;  que  pendant  que  l'on  se 
battait  sur  la  signification  des  mots,  que  l'on 
nu^ltait  en  (juestion  des  nouveautés ,  il  n'y 
avait  presque  plus  personne  qui  fût  à  Jésus- 
Christ,  parce  qu'on  se  laissait  entraîner  au 
vent  et  à  l'agitation  de  tant  de  doctrines  con- 
traires. 11  remontrait  à  l'empereur  que  le 
seul  moyen  de  se  sauver  de  ce  naufrage  était 
de  s'arrêter  à  la  foi  de  l'Evangile  dont  nous 
avons  fait  profession  au  baptême,  et  ajou- 
tait :  «  Je  demande  audience  moins  pour 
moi  que  pour  vous  et  pour  les  Eglises  de 
Dieu  :  j'ai  la  foi  dans  le  cœur,  et  n'ai  pas 
besoin  d'une  profession  extérieure  :  je  garde 
ce  que  j'ai  reçu;  mais  souycnez-vous  qu'il 


n'y  a  point  d'hérétique  qui  ne  prétende  que 
sa  doctrine  est  conforme  à  l'Ecriture.  Il  fi- 
nissait *a  requête  par  une  profession  de  foi 
sur  la  eonsubstantialité  du  Verbe,  tirée  de 
l'Ecriture  sainte. 

Les  ariens,  craignant  que  s'ils  entraient 
en  dispute  avec  saint  Hilaire  devant  des  ar- 
bitres et  des  témoins,  elle  ne  tournât  à  leur 
confusion,  employèrent  tout  leur  crédit  pour 
empêcher  que  sa  demande  ne  lui  fût  accor-^ 
dée.  Ils  le  firent  passer  auprès  de  l'emijereur 
pour  un  homme  qui  semait  la  discorde  et 
qui  troublait  tout  l'Orient  :  ce  qui  obligea  ce 
prince  à  le  renvoyer  dans  les  Gaules,  mais 
sans  révoquer  la  sentence  de  son  exil. 

Les  acaciens  ,  n'ayant  plus  rien  à  craindre 
d'un  adversaire  si  formidable  ,  confirmèrent 
la  formule  de  foi  qui  avait  été  reçue  à  Ri- 
mini, avec  la  clause  que  les  ariens  avaient 
ajoutée  à  Nicée  de  Thrace  en  359 ,  et  qui  est 
conçue  en  ces  termes  :  Quant  au  mot  de 
substance  dont  les  Pères  se  sont  servis  avec 
trop  de  simplicité, et  qui, n'étant  pas  entendu 
par  le  peuple ,  a  été  pour  lui  un  sujet  de 
chute,  nous  avons  trouvé  à  propos  de  le  re- 
jeter, puis(|u'il  n'est  point  dans  l'Ecriture,  et 
de  ne  plus  faire  mention  à  l'avenir  de  la  sub- 
stance du  Père,  du  Fils  et  du  Saint-Esprit, 
puisque  l'Ecriture  n'en  fait  point.  On  ne  doit 
pas  même  parler  de  l'hypostase  du  Père,  du 
Fils  et  du  Saint-Esprit;  mais  nous  disons  que 
le  Fils  est  semblable  au  Père,  comme  l'Ecri- 
ture sainte  le  dit  et  l'enseigne;  et  nous  di- 
sons anathèmc  à  toutes  les  hérésies  qui  s'op- 
posent à  celte  exposition  de  foi,  soit  qu'elles 
aient  été  autrefois  condamnées,  ou  qu'elles 
se  soient  élevées  depuis  peu  de  temps.  Ils  fi- 
rent signer  cette  formule  aux  semi-ariens, 
en  leur  permettant  de  condamner  le  dogme 
des  anoméens  :  ce  que  toutefois  ils  ne  firent 
pas.  Philoslorge  ajoute  que  tous  les  évêques 
la  signèrent,  ceux  mêmes  qui  avaient  sou- 
tenu autrefois  que  le  Fils  est  dissemblable 
au  Père;  et  il  dit  que  ce  fut  Acace,  homme 
déguisé  et  qui  parlait  autrement  qu'il  ne 
pensait,  qui  ménagea  toutes  ces  signatures. 

Le  concile  de  Constantinople  procéda  en- 
suite à  la  condamnation  d'Aélius,  le  déposa 
du  diaconat  et  le  chassa  de  l'Eglise.  Nous 
avons  encore  la  lettre  que  tout  le  concile 
écrivit  à  cette  occasion  à  George  ,  évéque 
d'Alexandrie.  Elle  est  conçue  en  ces  termes  : 
«  Les  évêques  ont  agi  conformément  aux 
règles  de  l'Eglise  ,  quand  ils  ont  condamné 
Aélius,  à  cause  de  ses  livres  scandaleux  et 
impies  :  on  lui  a  défendu  d'exercer  les  fonc- 
tions du  diaconat,  et  on  l'a  chassé  de  l'Eglise. 
Après  quoi  nous  avons  averti  les  fidèles  de 
s'abstenir  de  la  lecture  de  ses  lettres  et  de 
s'en  défaire  comme  de  choses  inutiles  et 
dangereuses  :  que  s'il  demeure  opiniâtrement 
dans  ses  sentiments,  nous  le  frapperons  d'a- 
nathème  avec  tous  ceux  qui  lui  seront  unis  : 
il  aurait  été  convenable  que  tous  les  évêques 
(lui  ont  assisté  à  ce  concile  ,  eussent  délesté 
l'auteur  des  scandales  ,  des  disputes  et  des 
tumultes  qui  ont  iroublé  la  paix  de  l'Eglise, 
et  qu'ils  eussent  approuvé  tout  d'une  voix 
la  sentence  qu'on  a  prononcée  contre  lui; 


octs 


CON 


CON 


G60 


mais  il  est  arrivé,  contre  noire  espérance  et 
nos  désirs,  que  Seras,  Etienne,  lléliodore, 
Théopliile  et  quelques  autres  n'ont  pas  voulu 
a|iprouvor  notre  avis,  ni  si;;ner  la  condain- 
nalion  d'Aélius  :  néanmoins  Seras  l'accusait 
de  s'être  porté  à  cet  excès  d'extravagance  et 
de  lémérilé,  de  se  vaiiler  que  Dieu  lui  avait 
révélé  des  sccrcls  qu'il  avait  cachés  depuis 
les  temps  apostoliques.  »  Kl  ensuite  :  «  Nous 
avons  supporté  ces  évoques  avec  une  patience 
tout  extraordinaire,  tantôt  les  exhortant 
avec  douceur,  tantôt  les  reprenant  avec  indi- 
gnation, tantôt  les  priant  avec  instance  de 
s'accorder  avec  nous  :  nous  avons  attendu 
longtemps  pour  voir  s'ils  se  rendraient  à  la 
raison;  mais  croyant  qu'ils  étaient  résolus 
de  ne  point  condamner  Aétius,  nous  avons 
préféré  les  règles  de  l'Eglise  à  leur  amitié, 
et  les  avons  déclarés  retranchés  de  la  com- 
munion si  dans  six  mois  ils  ne  changent  de 
sentiment.  Que  si  dans  ce  terme  qui  leur  a 
été  accordé,  ils  se  repentent  sérieusement  de 
leur  faute,  qu'ils  souscrivent  à  la  condamna- 
lion  d'Aélius,  lisseront  reçus  à  la  commu- 
nion de  l'Eglise,  et  ils  jouiront  dans  les  as- 
semblées de  la  même  autorité  qu'aupara- 
vant ;  mais  s'ils  préièrenU'amilié  des  hommes 
à  l'obéissance  qu'ils  doivent  aux  règles  de 
l'Eglise,  el  à  l'obligation  qu'ils  ont  d'entre- 
tenir avec  nous  la  paix  et  l'union  ,  nous  les 
tiendrons  privés  de  la  dignité  épiscopale;  et 
alors  nous  établirons  d'autres  évêques  en 
leur  place,  afin  que  l'Eglise  soit  unie  de 
sentiments,  et  que  les  évoques  conservant 
entre  eux  le  lien  de  la  charité,  ils  disent  tous 
la  même  chose,  et  pensent  de  même.  Nous 
vous  avons  mandé  ces  choses  pour  vous  faire 
connaître  ce  qui  a  été  résolu  dans  le  concile, 
priant  Dieu  qu'il  vous  fasse  la  grâce  de  l'ob- 
server, et  de  gouverner  en  paix  et  selon  les 
canons  les  Eglises  qui  vous  sont  soumises. 
Le  concile  ne  dit  pas  un  mot  de  la  doctrine 
d'Aélius  touchant  la  dissemblance  du  Fils 
avec  le  Père;  il  ne  le  qualifie  pas  même  d'hé- 
rétique, mais  seulement  de  perturbateur  de 
la  paix  de  l'Eglise.  Aussi  ne  le  condamna- 
t-il  que  pour  obéir  aux  ordres  de  Constance 
et  pour  effacer  de  l'esprit  de  ce  prince  le 
soupçon  qu'il  avait  que  les  évêques  du  con- 
cile de  Coiistanlinople  étaient  dans  les  mêmes 
sentiments  qu'Actius.  En  quoi  il  ne  se  trom- 
pait pas  ;  et  c'est  ce  que  saint  Athanase  leur 
reproche  avec  justice. 

La  condamnation  d'Aélius  par  le  concile 
fut  suivie  de  la  peine  de  bannissement  que 
porta  contre  lui  l'empereur.  Il  fut  relégué  à 
Mopsuesle  en  Gilicie ,  et  de  là  bientôt  après 
à  Aiiiblade,  lieu  situé  sur  les  confins  de  la 
Pisidie,  de  la  Phrygie  et  de  la  Cane,  au  pied 
du  mont  Taurus. 

Les  acaciens ,  après  avoir  satisfait  la  pas- 
sion de  l'empereur,  en  condamnant  el  en 
déposant  Aélius  ,  songèrent  à  contenter  la 
leur  en  procédant  à  la  déposition  des  évê- 
iiues  qui  leur  avaient  été  contraires  dans  le 
concile  de  Selcucie.  ils  n'en  cherchèrent  pas 
(le  prétextes  dans  la  différence  de  doilrine, 
parce  qu'eux-mêmes  n'étaient  pas  bien  d'ac- 
cord entre  eux  sur  la  loi  ;  mais  ils  les  accu- 


sèrent d'avoir  troublé  les  Eglises  et  violé  lea 
canons.  Macédonius  ,  évé(]ue  de  Constanli- 
nople,  fu(  le  premier  (ju'ils  déposèrent,  sous 
prétexte  qu'il  avait  reçu  à  la  communicm  un 
diacre  convaincu  d'ndullère  ,  et  ([u'il  avait 
été  cause  de  beaucoup  de  meurtres  lors  da 
la  translation  du  corps  du  grand  Constantin, 
du  lieu  où  il  avait  été  enterré  d'abord,  dans 
l'église  de  saint  Acace  ,  martyr.  On  lit  en 
effet  dans  l'histoire  de  Socrate,  que  lorsque 
Macédonius  fil  transférer  le  corps  de  ce 
prince,  il  se  forma  deux  partis  au  sujet  do 
celle  translation.  Les  défenseurs  du  consub- 
stantiel  s'opposèrent  aux  desseins  île  cet 
évêquc,  el  la  chose  alla  si  loin,  ((ue  les  deux 
partis  en  vinrent  aux  mains,  et  il  y  eut  tant 
do  personnes  tuées,  que  la  cour  de  l'église 
et  le  puits  qui  y  était  furent  remplis  de 
sang,  en  sorte  qu'il  coulait  jusque  dans  la 
galerie  qui  était  contiguë,  et  juscjuc  dans  la 
rue.  Cet  accident  irrita  extrêmement  l'em- 
pereur Constance,  et  il  ne  fut  pas  muiiis 
i'âché  de  ce  que  Macédonius  avait  osé  tou- 
cher au  corps  de  Constantin,  que  de  la  perle 
de  tant  d'hommes. 

Ils  déposèrent  ensuite  Basile  d'Ancyre  , 
qu'ils  regardaient  comme  le  chef  du  parti 
qui  leur  était  contraire  ;  et  voici  quels  étaient 
les  chefs  d'accusation  qu'ils  formèrent  contre 
lui  :  d'avoir  pris  des  papiers  à  un  prêtre 
nommé  Diogène  qui  allait  à  Ancyre,  et  do 
lui  avoir  donné  plusieurs  coups  ;  d'avoir 
commandé  aux  gouverneurs  de  provinces  de 
bannir  et  de  condamner  à  d'autres  peines  , 
sans  aucune  forme  de  procès  ,  des  clercs 
d'Antioche  ,  et  d'autres  des  bords  de  l'Eu- 
phrate,  di'  Cilicie,  de  Galalie  et  d'Asie  ,  en 
sorte  que  plusieurs  de  ces  clercs  avaient  été 
chargés  de  chaînes  ,  et  obligés  de  donner 
leurs  biens  aux  soldats  qui  les  conduisaient, 
afin  d'en  être  traités  moins  durement  ; 
d'avoir  empêché  l'exécution  des  ordres  de 
l'empereur,  qui  portaient  qu'Aétius  et  quel- 
ques-uns de  ses  sectateurs  seraient  menés  à 
Cécrope  pour  répondre  aux  accusations  dont 
ils  élaiens  chargés  ;  d'avoir  écrit  à  Hermo- 
gènes,  préfet  du  prétoire  ,  et  au  gouverneur 
de  Syrie ,  pour  leur  marquer  ceux  qu'il  fal- 
lait bannir  et  en  quel  lieu  on  devait  les  re- 
léguer ;  de  s'être  opposé  au  retour  de  ceux 
que  l'empereur  avait  rappelés  de  leur  exil, 
et  d'avoir  en  cette  occasion  résisté  aux  ma- 
gistrats et  aux  évêques  ;  d'avoir  soulevé  le 
clergé  de  Sirmium  contre  Germinius  qui  en 
était  évêque  ;  de  l'avoir  décrié  ,  et  avec  lui 
Ursace  el  \  alens,  auprès  des  évêques  d'Afri- 
que, quoi(|u'il  eiil  écrit  en  même  temps  qu'il 
communiquait  avec  lui  et  avec  ces  deux 
autres  évêques;  d'avoir  fait  un  faux  ser- 
ment, et  d'avoir  été  convaincu  de  parjure  ; 
d'avoir  été  cause  de  la  division  et  du  tuioulte 
arrivés  en  lllyrie,  en  Italie  el  en  .Vfriqiie  ; 
d'avoir  fait  emprisonner  une  servante,  et  de 
l'avoir  contrainte  de  déposer  contre  sa  maî- 
tresse ;  d'avoir  baptisé  et  ensuite  élevé  au 
diaconat  un  homme  d'une  vie  infâme  et 
qui  vivait  avec  une  femme  qu'il  n'avait  pas 
épousée  ;  de  n'avoir  point  retranché  de 
l'Eglise   un  certain   charlatan  coupable  Us 


tî67  DICTIOMNAIRE 

plusieurs  homicidos  ;  d'avoir  fait  des  conju- 
ralions  dcv.iHl  la  sain  le  table,  jurant  avec 
des  imprécalions  lun-ribles  ,  et  friisant  jurer 
ses  clercs,  qu'ils  ne  s'accuseraient  point  les 
uns  les  autres.  C'était  là,  disait-on,  l'artifice 
dont  Basile  d'Ancyre  avait  usé  pour  se  met- 
tre à  couvert  des  accusations  de  son  clergé. 

On  ne  voit  point  ce  que  Basile  d'Ancyre 
répondit  à  tons  ers  chefs  d'accusations,  et 
on  ne  sait  pas  même  s'ils  lui  furent  commu- 
niqués. Euslalhe  de  Sébaste  aurait  bien 
voulu  se  justifier,  mais  on  ne  voulut  pas  le 
lui  permettre,  et  il  fut  déposé  sur  les  accu- 
sations suiv.iiitos  :  qu'étiint  simple  prêtre,  il 
avait  été  coiulainné  et  séparé  de  la  commu- 
nion et  des  prières  de  l'Eglise  par  Eulalius, 
son  propre  père,  évêquc  de  Césarée  en  Cap- 
padoce,  parce  qu'il  portait  un  habit  peu  con- 
venable à  un  prêtre;  qu'il  avait  été  excoin- 
nuinié  par  un  concile  de  Néocésarée  dans  le 
Pont,  et  déposé  par  Euscbe,  évêque  de  Gon- 
stantinople  ,  pour  avoir  manqué  de  fidélité 
en  certaines  alTaires  qui  lui  avaient  été  con- 
fiées ;  (|u'il  avait  été  privé  de  son  évêché  par 
le  concile  de  Gangrcs  ,  pour  avoir  tenu  et 
enseigné  une  mauvaise  doctrine  ,  et  gardé 
Une  conduite  peu  régulière  ;  qu'il  avait  été 
convaincu  de  parjure  dans  un  concile  d'An- 
lioche  ;  qu'il  avait  tâché  de  détruire  les  dé- 
crets du  concile  de  Mélitine  :  enfin  qu'étant 
coupable  de  tant  de  crimes ,  il  voulait  néan- 
moins se  rendre  le  juge  des  autres  ,  el  les 
traitait  d'hérétiques. 

Les  raisons  que  l'on  allégua  dans  le  con- 
cile de  Conslantinople  pour  déposer  Eleusius 
de  Cyzique  furent  qu'il  avait  ordonne  ilia- 
cre  sans  examen  un  nommé  Héraclius,  Ty- 
rien  d'origine,  qui,  étant  accusé  de  magie  et 
recherché  pour  ce  sujet,  s'était  enfui  à  Cyzi- 
que et  s'y  était  fait  passer  pour  chrétien  , 
quoiqu'il  ne  le  fût  pas  ;  que  quoiqu'Eleusius 
eût  eu  connaissance  de  ce  fait  depuis  qu'il 
avait  ordonné  Héraclius ,  il  ne  l'avait  pas 
déposé  ;  qu'il  avait  ordonné  aussi  indiscrète- 
ment des  personnes  qui  s'étaient  retirées  à 
Cyzique  ,  après  avoir  été  condamnées  par 
Maris,  évêque  de  Calcédoine  ,  qui  était  pré- 
sent au  concile. 

On  y  déposa  aussi  Héorlase ,  pour  avoir 
été  fait  évêque  de  Sardes  sans  le  consen- 
tement des  évêques  de  Lydie;  Draconce  de 
Pi'rgame,  pour  avoir  possédé  auparavant 
un  autre  évêché  en  Clalatie;  Sylvain  de 
Tarse,  comme  auteur  des  brouilleries  ar- 
rivées tant  à  Séleucie  qu'à  Constantinople, 
et  (lour  avoir  donné  l'évêché  de  Castabales 
on  Cilicie  à  Théophile,  déjà  ordonné  évêque 
d'Lleuthérople  par  les  évêqui-s  de  Palestine, 
et  qui  avait  juré  de  n'accepter  jamais  d'autre 
Eglise  sans  leur  consentement.  Sophrone, 
évêque  de  Pompeiopolis  ,  subit  le  môme  ju- 
gement ,  accusé  d'avoir  vendu  par  avarice 
les  offrandes  faites  à  l'Eglise,  dans  U'.  dessein 
de  les  appliquer  à  son  intérêt  particulier  ; 
on   l'accusa  aussi  de  n'avoir  pas  voulu  se 

i'uslffier  devant  le  concile  des  crimes  dont  on 
e  chargeait,  d'avoir  même  fait  difficulté  d'y 
coriiparaîlr.^  ,  quoiqu'on  l'y  eût  cité  doux, 
fois,  et  (i'xivoir  deiuuudé  des  juges  séculiers. 


DES  CONCILES.  GGH 

On  allégua,  pour  déposer  Néonas,  évêque 
de  Séleucie  ,  (|u'il  avait  laissé  sacrer  dans 
son  église  Annien  ,  élu  évêque  d'Antioche 
par  le  concile  d(>  Séleucie,  et  <]u'il  avait  or- 
donné inconsidérément  évêques  des  décu- 
rions qui  n'avaient  aucune  connaissance  des 
saintes  Ecrilures  ni  des  lois  de  l'Eglise,  el 
qui,  après  leur  ordination  ,  avaient  déclaré 
qu'ils  aimaient  mieux  remplir  les  fonctions 
séculières  dont  leurs  biens  étaient  chargés  , 
que  de  les  abandonner  pour  vivre  en  évê- 
ques ,  préférant  la  jouissance  de  leurs  re- 
venus aux  devoirs  de  l'épiscopat.  On  accusa 
Elpidius,  évêque  de  Satales,  d'avoir  eu  part 
aux  troubles  excités  par  Basile  d'Ancyre  , 
et  d'avoir  même  été  l'un  des  principaux  au- 
teurs do  tumulte.  On  ajouta  qu'il  avait  ré- 
tabli Eusèhe  dans  l'ordre  de  prêlrise.  contre 
les  décrets  du  concile  de  Mélitine,  qui  l'avait 
déposé  ;  et  qu'il  avait  fait  diaconesse  une 
nommée  Neclarie,  qui  ayant  été  séparée  de 
la  communion  de  l'Eglise,  pour  avoir  violé 
un  serment ,  ne  pouvait ,  selon  les  canons  , 
être  élevée  à  aucune  charge. 

Suint  Cyrille  de  Jérusalem  fut  lui-même 
déposé  pour  avoir  communiqué  avec  Eus- 
tnthe  de  Sébaste  et  Elpidius,  accusés  d'avoir 
tâché  de  détruire  les  décrets  du  concile  de 
Mélitine,  où  il  s'était  trouvé  avec  eux  ,  et 
pour  avoir  admis  à  sa  communion  Basile 
d'Ancyre  et  George  de  Laodicée.  depuis  sa 
première  déposition  :  car  saint  Cyrille  avait 
déjà  été  déposé  dans  une  assemblée  d'évê- 
ques  en  Palestine,  mais  pour  des  sujets  tort 
légers,  comme  le  reniar(|ue  Théodoret.  Il  ne 
les  détaille  point,  non  plus  que  Sucrale,  qui 
se  contente  de  dire  que  saint  Cyrille  fut  dé- 
posé pour  avoir  refusé  pendant  deux  ans 
entiers  de  comparaître  ,  quoique  cité  plu- 
sieurs fois.  Il  ajoute  que  saint  Cyrille  en 
agit  ainsi  ,  par  la  crainte  d'être  convaincu 
de  ce  dont  il  était  accusé  ;  mais  il  est  plus 
vraisemblable  que  ce  fut  parce  qu'il  no  vou- 
lait pas  reconnaître  Acace  pour  juge.  Sozo- 
niène  donne  une  autre  raison  de  la  déposi- 
tion de  saint  Cyrille.  li  dit  que,  le  territoire 
de  Jérusalem  étant  affligé  d'une  famine  , 
beaucoup  de  pauvres  qui  manquaient  de 
vivres  jetaient  les  yeux  sur  leur  évêque. 
Ce  saint  ,  n'ayant  point  d'argent  pour  sub- 
venir à  leurs  besoins  ,  vendit  les  meubles  , 
les  ornements  et  les  tentures  de  l'église.  Or 
il  arriva  qu'une  personne  qui  avait  l'ail  pré- 
sent de  quelques-uns  de  ces  ornemenls  à 
l'église  ,  les  reconnut  sur  une  comédienne  ; 
et  que  ,  s'étant  informée  de  qui  celle  femme 
les  avait  eus,  il  se  trouva  qu'elle  les  avait 
achelés  d'un  marchand  ,  et  le  marchand  de 
l'évêque  Cyrille.  Tel  fut,  selon  cet  liislorien, 
le  prétexie  que  les  ariens  employèrent  pour 
déposer  ce  saint  prélat.  D'autres  en  avaient 
pris  sujet  de  faire  son  éloge  ,  comme  on  a 
loué  depuis  saint  Anibroise  d'avoir  l'ail  bri- 
ser et  fondre  les  vaisseaux  sacrés  pour  le 
soulagement  des  malheureux. 

Ce  sont  là  les  chefs  d'accusation  que  l'on 
produisit  dans  le  concile  de  Conslantinople 
contre  les  évêques  qui  y  furent  déposés.  On 
n'observa  dans  cette  procédure  aucune  forma- 


ec9 


CON 


CON 


070 


lité.  Les  accusateurs  étaient  juges  et  bour- 
reaux en  mémo  temps.  On  avait  acheté  des  ca- 
lomniateurs, et  les  avis  étaient  vendus  à  prix 
fait,  afin  nu'il  y  eût  moins  de  difficulté  à  clias- 
ser  les  évéques  de  leurs  trônes  et  à  en  mollre 
d'autres  en  leur  place.  Quelques  évéques 
refusèrent  de  souscrire  à  ces  injustes  sen- 
tences ;  mais  les  acaciens  les  interdirent  de 
leurs  l'onctious  et  de  la  communion  des  au- 
tres ,  ju.s(iu  a  ce  (ju'iis  eussent  souscrit , 
ajoutant  (juc  si  dans  six  mois  ils  ne  consen- 
taient à  tout  ce  qui  avait  été  réglé  dans  le 
concile,  ils  seraient  eux-mêmes  déposés  et 
d'autres  mis  à  leur  place  par  les  évéques  de 
la  province,  qui  s'assembleraient  à  cet  effet. 
Après  avoir  déposé  les  évoques  dont  nous 
avons  parlé  plus  liaul  ,  ils  les  firent  exiler. 
Basile  d'Ancyre  fut  relégué  en  lUyric,  les 
autres  en  divers  endroits.  Il  semble  quEus- 
lalhe  ait  été  banni  en  Dardanie.  Maccdonius 
ne  fut  pas  exilé,  mais  seulement  chassé  du 
Constantinople  ;  il  se  relira  en  une  terre 
près  des  portes  de  la  ville  ,  où  il  mourut. 

Les  évéques  qu'on  avait  déposés  voyant 
qu'on  les  menait  en  exil,  révoquèrent  en 
chemin  la  signature  qu'ils  avaient  faite  du 
formulaire  de  Rimini  ;  et  les  uns  se  décla- 
rèrent pour  le  consubstantiel  (o/xoO(7tov),  les 
autres  pour  le  semblable  en  substance  (ôfioi- 
oxirjim).  Ils  écrivirent  aussi  des  lettres  circu- 
laires à  toutes  les  Eglises  contre  Eudoxe  et 
ses  adhérents,  les  conjurant  de  ne  point 
communiquer  avec  eux  ,  mais  de  les  fuir 
comme  la  peste  dos  âmes,  et  protestant  qu'ils 
n'abandonneraient  point  le  soin  de  leurs 
Eglises  et  n'acquiesceraient  point  à  la  sen- 
tence de  déposition  prononcée  contre  eux 
par  des  hérétiques,  par  les  défenseurs  d'une 
doctrine  abominable,  par  une  assemblée  de 
prévaricateurs  destitués  de  l'Esprit-Sainl, 
que  Dieu  n'a  point  appelés  au  saint  mini- 
stère, mais  qui  s'en  sont  emparés  par  l'ap- 
pui et  la  puissance  des  hommes,  et  par  le 
désir  d'une  vaine  gloire.  Toutes  leurs  pro- 
testations furent  sans  fruit.  Ils  ressentirent 
les  effets  de  l'indignation  du  l'empereur  Con- 
stanlius  jusqu'à  sa  mort,  et  demeurèrent 
accablés  par  leurs  ennemis,  qui  partagèrent 
entre  eux  les  évêchés  dont  ils  les  avaient 
dépouillés.  Eudoxe,  qui  avait  été  chassé  de 
Syrie,  s'empara  de  celui  de  Constantinople, 
dont  il  prit  possession  le  27  janvier,  en  pré- 
sence de  soixante-douze  évéques.  On  eut 
tout  lieud'ètri!  surpris  que  le  même  concile, 
qui  venait  de  déposer  Uraconce  pour  avoir 
passé  dun  évêché  de  Galatie  à  celui  de  Per- 
game  ,  approuvât  la  translation  d'Eudoxe 
qui,  après  avoir  clé  évêciue  de  Germanicie  , 
l'était  devenu  d'Antioclie  et  ensuite  de  Con- 
stantinople. Son  intronisation  fut  suivie  de 
;  la  dédicace  de  la  grande  église  de  Constanti- 
I  nople,  appelée  Sainte-Sophie,  qu'on  célébra 
I  le  13  de  février.  Celle  église  avait  été  com- 
mencée vers  l'an  342  par  l'empereur  Con- 
stance. C'était  la  coutume,  pendant  que  du- 
rait la  cérémonie  de  la  dédicace ,  de  pronon- 
cer plusieurs  panégyriques  ou  discours  en 
actions  de  grâces,  pour  entretenir  rassem- 
blée dans  une  sainte  joie.  Eudoxe,  profilant 


de  celle  occasion  pour  répandre  le  yonin  de 
ses  erreurs  ,  monta  sur  le  Irône  épiscopal 
pour  prêcher,  et  commença  sou  discours  par 
cet  horril)le  blasphème  :  Le  Père  est  impie  et 
le  Fils  eut  pieux.  A  ces  paroles ,  il  .s'éleva 
un  grand  tumulte  parmi  le  peuple,  non  ac- 
coutumé à  entendre  de  semblables  impiétés. 
Eudoxe,  pour  l'apaiser,  s'expliqu.i  en  di- 
sant que  11!  l'ère  est  impie  parce  (ju'il  n'ho- 
nore personne,  et  que  le  Fils  est  pieux  parce 
qu'il  honore  son  Père.  L'iniiigualii)ii  du 
peuple  cessa  el  se  tourna  en  éclats  de;  rire. 
C'est  ainsi  ,  dit  Socrale  ,  que  ces  hérésiar- 
ques déchiraient  l'Eglise  par  ces  captieuses 
subtilités.  Constance  fit,  à  l'occasion  d(!  cette 
dédicace,  de  riches  présents  pour  l'orneiiient 
de  l'église  de  Sainte-Sophie,  et  de  grandes 
largesses  au  clergé,  aux  vierges,  aux  veuves 
et  aux  hôpitaux.  Il  augmenta  encore  la 
quantité  de  blé  que  son  père  Constantin 
avait  ordonnée  pour  leur  nourriture,  pour 
celle  des  pauvres  et  des  orphelins. 

Les  acaciens ,  après  avoir  placé  Eudoxe 
sur  h:  siège  de  Coiistanliuople,  songèrent  à 
mettre  des  évéques  de  leur  parti  dans  les 
Eglises  qu'ils  avaient  privées  de  leurs  pa- 
steurs légitimes.  Acace  mil  Onésime  en  la 
place  de  Cécrops  ,  mort  dès  le  2'i-  aoiit  de 
l'an  358;  Athanase,  eu  celle  de  Basile  d'An- 
cyre ;  un  autre  Acace  à  Tarse,  en  la  place 
de  Sylvain,  et  Pelage  à  Laodicce.  Mais  do 
tous  les  évéques  qu'il  établit,  il  n'y  en  eut 
aucun  qui  ne  fît  profession  de  croire  que  lu 
Fils  de  l)ieu  est  de  môme  substance  q.>c  sou 
Père.  Eunomius  fut  pourvu  de  l'évêché  de 
Cyziquc  en  récompense  de  son  impiété,  et 
ordonné  du  consentement  de  renipereur  par 
Maris  et  Eudoxe,  dans  l'espérance  qu'élant 
fort  éloquent,  il  s'attirerait  tous  les  peuples 
par  ses  discours.  Mais  il  n'accepta  l'épisco- 
pat  qu'à  condition  que,  dans  trois  mois,  Aé- 
tius,  son  maître,  serait  rappelé  de  son  exil , 
cl  que  la  seule nce  de  déposition  prononcée 
contre  lui  serait  révoquée.  Etant  donc  venu 
à  Cyzique,  Il  fut  mis  en  possession  des  églises 
par  ordre  de  l'empereur,  qui  en  fll  chasser 
Eleusius.  Ceux  qui  étaient  sous  la  conduite 
d'Eleusius,  bâtirent  une  église  hors  des 
murs  de  la  ville,  où  ils  tinrent  leurs  assem- 
blées avec  lui.  Irénéc  ou  Erennius  pril  l.j 
place  de  saint  Cyrille,  évêque  de  Jérusalen», 
que  l'onavaildéposé;  Théosèbe,celled'Héor- 
tasc  à  Sardis  :  ce  Théosèbe  avait  été  con- 
vaincu de  blasphèmes  abominables.  Ce  sont 
là  les  noms  des  évéques  que  nous  savons 
avoir  été  mis  à  la  place  de,  ceux  qu'on  avait 
déposés  ou  chassés  do  leurs  sièges. 

Le  concile,  avant  de  se  séparer,  envoya 
dans  toutes  les  provinces  de  l'empire  la  for- 
mule de  Rimini  ,  et  y  joignit  un  ordre  de 
l'empereur  d'envoyer  en  exil  tous  ceux  qui 
refuseraient  de  la  signer.  Eudoxe  et  Acace 
ne  négligèrent  rien  pour  y  engager  tout  le 
monde,  se  fl.ittanl  que,  par  celle  signature, 
ils  viendraienl  à  bout  d'abolir  entièreunMit 
la  foi  de  Nicée.  Enfin  le  concile  donna  avis 
de  tout  ce  qu'il  avait  fait  aux  Orientaux  t\u\ 
lui  étaient  unis  de  scnlimcnls,  et  à  Palropliile 
de  Scythopolis.  Les  suites  en  furent  très- 


671 


DICTIONNAIUK  DIÏS  CONCILES. 


072 


radieuses.  La  signature  du  formulaire  de 
Jiiiiiini  qu'on  exigea  de  tous  côtés  itiit  le 
trouble  dans  l'empire,  et  y  causa  une  infinilé 
do  maux.  Les  Eglises  se  trouvèrent  exposées 
par  là  à  une  persécution  égale  à  celles 
qu'elles  avaient  souffertes  sous  les  empe- 
reurs païens  ;  et  si  elle  fut  moins  violente 
par  rapport  aux  supplices,  elle  fut  plus  dif- 
ficile à  supporter  par  la  honte  que  l'Eglise 
on  recevait,  comme  étant  également  la  mère 
des  persécuteurs  et  des  persécutés,  et  voyant 
ses  enfants  exercer  contre  leurs  frères  ce 
(juc  les  lois  défendent  de  faire  même  contre 
des  ennemis.  On  ne  pouvait  entrer  dans 
l'épiscopal  ni  s'y  maintenir,  qu'en  signant  la 
formule  de  Rimini.  L'encre  était  toujours 
prèle,  et  l'accusateur  aussi.  Plusieurs  qui, 
jusiju'alors  ,  avaient  paru  invincibles,  se 
l.iissèrent  séduire  par  cet  arliûce  ;  et  s'iis  ne 
tombèrent  pas  de  cœur  et  d'esprit  dans  l'hé- 
résie, leur  main  y  consentit.  Ils  se  joignirent 
à  ceux  qui  étaient  coupables  de  l'uue  et  de 
l'autre  manière  ;  s'ils  ne  furent  pas  brûlés 
par  le  feu  de  l'impiété,  ils  se  noircirent  à  sa 
fumée,  l'eu  d'évoqués  évitèrent  ce  malheur  : 
ceux-là  seulement,  ou  que  leur  propre  obs- 
curité taisait  négliger,  ou  qui  eurent  assez 
de  vertu  pour  résister  ,  Uieu  les  ayant  con- 
servés, pour  qu'il  restât  quel(|ue  semence  et 
quelque  racine  qui  fît  refleurir  Israël,  et  lui 
donnât  une  vie  nouvelle  par  les  influences 
de  l'Esprit-Sainl.  L'histoire  ne  marque  au- 
cuns des  évéques  d'Orient  qui,  étant  en  pos- 
session de  leurs  évêchés,  aient  refusé  de 
signer  la  formule  de  Kimini.  11  y  en  eut 
néanmoins  quehiues-uns  ,  au  rapport  de 
saint  Grégoire  ;  mais  il  ne  les  nomme  pas. 
Sozomène  dit  aussi  que,  dans  toutes  les 
provinces,  il  y  eut  des  évéques  chassés  de 
leurs  sièges  pour  avoir  refusé  de  signer.  Le 
pins  grand  nombre  céda  au  temps,  les  uns 
abattus  par  la  crainte,  les  autres  asservis 
par  l'intérêt,  ou  surpris  par  l'ignoranee  ;  eu 
sorte  que  presque  toutes  les  Eglises  du 
monde  furent  souillées  par  l'union  de  leurs 
évéques  avec  les  ariens,  sous  prétexte  île 
procurer  la  paix  et  d'obéir  aux  ordres  de 
l'empereur.  Dianée,  évêque  de  Césarée  en 
Cappadoce,  fut  un  de  ceux  qui  souscrivirent: 
ce  quiaifligea  si  sensiblement  saint  Basile  et 
quelques  autres  personnes  de  piété,  qu  ils  se 
séparèrentde  sa  communion;  mais  Dianée  ré- 
parasa  fauleavantde  mourir;carse  trouvant 
dangereusement  malaile  ,  il  les  fit  venir  tous, 
leur  dit,  en  prenant  Uieu  à  témoin,  qu'il  avait 
elïectivement  souscrit  à  la  formule  de  Con- 
stanlinople,  qu'il  l'avait  fait  avec  beaucoup 
de  simplicité  ,  ne  prétendant  préjiidicicr  en 
aucune  manière  à  la  foi  de  Nicée  ;  qu'il 
n'ajoutait  foi  qu'aux  anciennes  traditions, 
et  qu'il  demandait  de  n'être  pas  retranché 
de  la  communion  des  trois  cent  dix-huit 
évéques  qui  avaient  enseigné  la  foi  orthodoxe 
à  tout  l'univers.  Saint  Basile  et  les  autres 
qui  étaient  venus  avec  lui,  touchés  de  cette 
déclaration,  communiquèrent  sans  hésiter 
avec  Dianée.  Grégoire,  évêque  de  Nazianzc, 
père  de  saint  Grégoire  surnommé  le  Théolo- 
gien ,  souscrivit  aussi,   s'élaiit  laissé  sur- 


prendre aux  paroles  artificieuses  des  héré- 
tiques ;  mais  Dieu  se  servit  du  fils  pour  ré- 
concilier le  père  avec  les  moines  et  le  peuple 
de  Nazianze  qui,  à  cause  de  cela,  s'étaient 
séparés  de  leur  évêque.  Nous  avons  encore 
trois  discours  que  saint  Grégoire  de  Nazianze 
prononça  au  sujet  de  cette  réconciliation. 

Le  formulaire  de  Rimini  ne  causa  pas 
moins  de  troubles  en  Occident,  et  la  persé- 
cution qu'il  y  occasionna  ne  fut  ni  moins 
violente,  ni  moins  générale  qu'en  Orient. 
Le  venin  de  l'ariànisme  l'infecta  tellement , 
que  presque  tous  les  évéques  de  l'Eglise  la- 
tine furent  renversés  et  surpris  par  le  men- 
songe. Il  y  eut  comme  un  voile  répandu  sur 
les  esprits,  qui  ne  savaient  quel  parti  pren- 
dre dans  une  si  grande  confusion;  mais  les 
âmes  vraiment  attachées  à  Jésus-Christ  évi- 
tèrent la  contagion,  en  préférant  l'ancienne 
doctrine  à  la  nouvelle  hérésie.  On  vit  dans 
cette  persécution  violer  les  mariages,  pro- 
faner les  vierges,  piller  les  veuves,  démolir 
les  monastères,  chasser  les  ecclésiastiques, 
fouetter  les  diacres,  bannir  les  évéques, 
remplir  de  saints  les  prisons  et  les  mines. 
La  face  de  l'Eglise  se  trouva  toute  défigurée. 
Elle  n'était  plus,  comme  autrefois,  ravagée 
par  des  étrangers,  mais  par  ses  propres  en- 
fants. Quoiqu'il  n'y  eût  nulle  part  ni  autels 
d'idoles,  ni  sacrifices,  on  ne  voyait  de  tous 
côtés  que  prévarications,  que  chutes  :  c'é- 
tait une  suite  du  pouvoir  que  l'empereur 
Constance  avait  donné  à  Ursace  et  à  Valens, 
de  faire  tout  ce  qu'ils  voudraient  contre  les 
églises,  c'est-à-dire,  contre  tous  ceux  qui 
n'étaient  pas  de  leurs  sentiments,  et  des  or- 
dres qu'il  avait  donnés  de  chasser  de  leurs 
sièges  tous  les  évéques  qui  refuseraient  de 
souscrire  à  la  formule  de  Rimini ,  et  d'en 
mettre  d'autres  en  leur  place.  Entre  ceux 
qui  refusèrent  constamment  de  signer,  on 
compte  le  pape  Libère,  Vincent  de  Capoue 
et  Grégoire  d'Elvire.  D-  Ccill. 

CONSTANTINOPLE(Concilede),  deuxième 
œcuménique,  l'an  381.  Il  y  avait  plus  de 
quarante  ans  que  l'Église  de  Constantinople 
était  sous  la  domination  des  ariens,  lorsque 
l'empereur  Théodose,  pour  l'en  tirer  et  re- 
médier aux  maux  de  quelques  autres  Eglises 
d'Orient,  résolut  d'y  assembler  un  concile. 
Elle  était  tombée  entre  les  mains  d'Eusèbe, 
chef  de  toute  la  faction  arienne,  dès  l'an  339. 
Elle  tomba  depuis  en  celles  de  Macédonius, 
qui  y  exerça  à  diverses  reprises  les  cruautés 
les  plus  tragiques,  et  qui ,  après  avoir  com- 
battu longtemps  la  divinité  du  Fils  de  Dieu, 
se  fit  chef  de  l'hérésie  qui  attaque  la  divi- 
nité du  Saint-Esprit.  Macédonius  ayant  été 
déposé  par  les  acaciens  en  360,  ils  lui  sub- 
stituèrent Eudoxe,  qui  commença  les  fonc- 
tions de  sou  ministère  dans  cette  église  par 
un  discours  rempli  de  blasphèmes  si  horri- 
bles, qu'il  n'est  pas  permis  de  les  rapporter. 
Sa  mort,  arrivée  en  370,  fit  naître  aux  ca- 
tholiques l'espérance  de  quelque  relâche 
dans  leurs  maux.  Ils  élurent  pour  leur  évê- 
que un  nommé  Evagre  ;  mais  sou  ordination 
excita  contre  les  catholiques  une  nouvelle 
liersécution  de  la  part  des  ariens.  Valons, 


673 


CON 


CON 


674 


qui  régnait  alors,  envoya  des  troupes  A  Con- 
staiitiiioiili;  avec  un  ordre  de  bannir  lîvaijre 
et  Eustallie,  qui  avait  procuré  son  élection. 
Ce  prince  fit  mettre  h  la  place  d'iîvagre  Dé- 
niophile,  événue  de  Bérée  en  Tlirace,  qui 
s'était  signalé  plus  d'une  l'ois  dans  le  parti 
des  ariens.  C'est  lui  que  le  concile  d'Aquilée 
appelle  le  cruel  chef  île  la  perfidie.  En  elTct, 
dès  son  entrée  A  Constantiiiople,  les  ariens 
exercèrent  des  cruautés  inouïes  sur  les  ca- 
tholiques. Mais  l'empereur  Théodose,  étant 
venu  à  Conslantinopic  au  mois  de  novem- 
bre de  l'an  380,  ordonna  à  Démophlle  de 
quitter  les  églises,  ou  d'embrasser  la  loi  de 
Nicée.  Cet  évcque,  ne  se  trouvant  pas  en 
état  de  résister,  quitta  les  églises  et  la  ville, 
avec  Luce  qui  s'y  était  réfugié  après  son 
expulsion  d'Alexandrie  en  378.  Ce  Luce  était 
arien  et  avait  usurpé  le  siège  d'Alexandrie 
en  373;  mais  après  qu'il  y  eut  excité  une 
horrible  persécution,  le  peuple  de  cette  ville 
l'en  chassa. 

On  ne  trouva  personne  plus  propre  à  re- 
lever l'Eglise  de  Constantinople  que  saint 
Grégoire  de  Nazianze,  célèbre  partout  déjà 
depuis  longtemps,  pour  sa  vertu,  son  savoir 
et  son  éloquence.  Mais  il  fallut  lui  faire  vio- 
lence pour  le  tirer  de  sa  solitude.  Les  ca- 
tholiques de  cette  ville  et  un  grand  nombre 
d'évéques  rappelèrent  pour  prendre  soin  de 
cette  Eglise  abandonnée;  ses  meilleurs  amis 
l'en  conjurèrent,  nommément  Bosphore, 
évoque  de  Colonie,  et  un  autre  évêque  de 
Gappadoce,  appelé  Théodore.  Cédant  aux 
instances  de  tant  de  personnes,  il  se  ren- 
dit à  Constantinople  dans  le  cours  de  l'an 
379.  Comme  les  ariens  occupaient  encore 
alors  toutes  les  églises  de  la  ville,  et  qu'ils 
ne  permettaient  pas  que  les  catholiques  s'as- 
semblassent en  aucun  lieu,  saint  Grégoire 
tint  ses  assemblées  dans  la  maison  de  l'un 
de  ses  parents,  qui  l'avait  reçu  à  son  arri- 
vée. Les  catholiques  accommodèrent  celte 
maison  en  église,  et  on  lui  donna  depuis  le 
nom  d'Anastasie  ou  de  Résurrection ,  à  cause 
que  la  vraie  foi,  qui  était  comme  morte 
dans  Constantinople,  avait  commencé  à  re- 
vivre dans  cette  maison,  et  y  était  comme 
ressuscitée. 

Saint  Grégoire  ne  s'appliqua  pas  moins  à 
réfuter  ies  hérétiques  et  à  les  gagner  par  sa 
douceur,  qu'à  instruire  les  catholiques  des 
vérités  de  la  foi  et  de  la  morale.  Mais  il  eut 
la  douleur  de  voir  ses  travaux  troublés  par 
l'ordination  irrégulière  de  Maxime  le  Cy- 
nique. C'était  un  Egyptien,  né  à  Alexandrie, 
d'une  famille  qu'il  disait  avoir  été  honorée 
du  martyre;  dès  sa  jeunesse  il  avait  em- 
brassé avec  la  religion  chrétienne  la  |)hilo- 
sophie  des  cyniques,  dont  il  portail  l'habit, 
qui  était  blanc,  le  bâton  et  les  longs  che- 
veux. Cet  homme,  après  avoir  couru  divers 
pays,  oii  par  sa  mauvaise  conduite  il  fut 
souvent  repris  en  justice,  et  puni  du  fouel 
et  de  l'exil,  vint  à  Constantinople  dans  le 
dessein  d'en  chasser  saint  Grégoire  et  de 
s'en  faire  lui-môme  évêque.  Il  sut  si  bien  fein- 
dre, que  saint  Grégoire,  trompé  par  les  de- 
hors de  piété   qu'il  affectait,  le  reçut  au 


nombre  de  ses  amis,  le  logea  dans  sa  mni- 
son,  et  le  fit  compagnon  de  sa  table,  de  si's 
études  et  de  ses  desseins  avec  une  entière 
confiance ,  lui  donnant  partout  de  grands 
éloges,  mênKî  dans  un'discours  publie  qu'il 
prononça  à  sa  louange,  sous  le  litre  d'éloge 
du  philosophe  Héron.  Maxime,  se  croyant  à 
temps  de  faire  réussir  le  dessein  qu'il  avait 
formé  de  supplanter  saint  Grégoire,  s'asso- 
cia un  prêtre  de  l'Eglise  de  Constanlinopl" , 
qui  avait  conçu  de  l'aversion  contre  le  saint 
évêque,  par  le  mouvement  seul  de  sa  jalou- 
sie; et,  de  conc(^rt  avec  lui ,  il  fit  venir  d'E- 
gypte sept  hommes  capables  de  l'aider  dans 
sou  dessein  cl  de  tout  faire  pour  de  l'ar- 
gent. Ces  hommes  furent  suivis  de  quel(]ues 
évêques  qui  les  avaient  envoyés ,  et  ils  étaient 
eux-mêmes  envoyés  par  Pierre,  évêque  d'A- 
lexandrie, qui,  après  avoir  donné  ses  lettres 
pour  établir  saint  Grégoire  sur  le  siège  de 
l'Eglise  de  Constantinople,  s'était  déclaré 
contre  lui ,  on  ne  sait  par  quel  motif.  Maxime 
gagna  aussi  par  argent  quantité  de  mari- 
niers, pour  représenter  le  peuple  et  lui 
prêter  main-forte  en  cas  de  besoin.  On  prit 
pour  l'ordination  de  Maxime  le  temps  de  la 
nuit,  et  celui  que  saint  Grégoire  était  ma- 
lade. Mais  le  jour  les  surprit  avant  que  la 
cérémonie  fût  achevée  :  en  sorte  que  leur 
entreprise  ayant  été  découverte  et  publiée 
dans  toute  la  ville,  ils  furent  contr.iiiils  de 
quitter  l'église  et  de  se  retirer  dans  une 
maison  particulière,  qui  appartenait  à  un 
joueur  de  Iliite.  Ce  fut  là  qu'en  présence  de 
quelques  personnes  de  la  lie  du  peuple  et 
de  quelques  excommuniés,  ils  achevèrent 
l'ordination  de  Maxime.  Le  clergé  et  le  peu- 
ple, indignés  de  cet  attentat,  contraignirent 
ce  cyni(iue  à  sortir  de  la  ville.  Saint  Gré- 
goire voulut  lui-même  se  retirer;  mais  un 
des  orthodoxes  lui  ayant  dit  que  s'il  en  sor- 
tait, il  bannissait  avec  lui  la  loi  de  la  sainte 
Trinité,  cette  parole  le  toucha  si  vivement, 
qu'il  consentit  à  demeurer. 

Cependant  Maxime  était  allé  trouver  l'em- 
pereur, avec  l"S  évêques  d'Egypte  qui  l'a- 
vaient ordonné.  C'était  vers  le  mois  d'août 
de  l'an  380.  Son  but  était  de  s'établir  par 
l'autorité  de  ce  prince  sur  le  trône  qu'il  avait 
usurpé;  mais  Théodose  le  rejeta  avec  exé- 
cration, suivant  apparemment  eu  cela  les  avis 
de  saint  Aseole  et  de  cinq  autres  évêques  de 
Macédoine,  qui  étaient  bien  informés  de  ce 
qui  s'était  passé  dans  l'ordination  de  Maxime. 
Celui-ci,  chassé  par  l'empereur,  se  retira  à 
Alexandrie,  où,  secondé  de  quelques  vaga- 
bonds qu'il  avait  gagnés  par  argent,  il  pressa 
l'évêque  Pierre  de  le  faire  jouir  du  siège  de 
Constantinople,  le  menaçant  de  s'emparer 
du  sien  propre.  Mais  le  préfet  d'Egypte, 
craignant  les  suites  de  cette  entreprise,  Ot 
sortir  Maxime  de  la  ville. 

Tout  cela  n'empêcha  point  que  l'ordina- 
tion de  Maxime,  tout  illégitime  qu'elle  était, 
ne  causât  de  l'embarras  dans  Constantino- 
ple, et  (ju'ellc  ne  fournît  aux  ennemis  de 
saint  Grégoire  un  prétexte  de  chicane.  Car, 
quoiqu'il  fût  chargé  du  gouvernement  de 
l'Eglise  de  cette  ville,  il  n'en  avait  pas  en- 


67S 

core  été  reconnu  évoque  dans  une  assem- 
blée solennelle  ;  et  il  ne  fut  établi  sur  le 
siège  de  Constanlinople  que  pendant  la  te- 
nue du  concile  que  l'empereur  y  assembla 
au  mois  de  mai  de  l'an  381,  aussitôt  après 
qu'il  eut  nus  les  catholiques  en  possession 
des  églises  de  celte  ville.  Los  motifs  de  la 
convocation  du  concile  furent  de  confirmer 
la  foi  de  Nitée ,  d'établir  un  évoque  à  Con- 
stantinoplo,  et  de  faire  des  règlements  dont 
l'Eglise  avait  besoin  pour  affermir  la  paix 
qu'elle  commençait  à  goûter  sous  la  protec- 
tion de  Théodose.  Ce  prince,  pour  rendre 
l'assemblée  nombreuse,  ordonna  par  ses  let- 
tres à  tous  les  évéques  de  son  obéissance, 
c'est-à-dire  de  l'Orient,  de  s'y  trouver. 

Tous  y  accoururent,  excepté  ceux  d'Egypte 
et  de  Macédoine,  qui  n'y  vinrent  que  quel- 
que temps  après  l'ouverture  du  concile.  En 
tout  il  s'y  trouva  cent  cinquante  évéques, 
selon  l'opinion  la  mieux  appuvée,dont  les 
principaux  étaient  :  saint  Mélècé  d'Anlioche, 
accompagné  de  deux  de  ses  prêtres,  Elavien 
et  Elpidius;  Hellade  de  Césarée  en  Cappa- 
doce,  qi!i  venait  de  succéder  à  saint  Basile; 
saint  Grégoire  de  Nysse;  saint  Pierre  de  Sé- 
baste,  son  frère;  saint  Amphiloqiie  d'Icone, 
0;)limc  d'Anlioche  en  Pisidie  ,  Diodore  de 
Tarse,  saint  Pelage  de  Laodicée,  saint  Euloge 
d'Edesse,  Acace  de  Bérée  en  Syrie,  Isidore 
de  Cyr,  saint  Cyrille  de  Jérusalem,  et  Gélase 
de  Césarée  en  Palestine,  son  neveu;  Denys 
de  Diospolis  en  Palestine,  confesseur;  Vilus 
de  Carrhes  en  Mésopotamie,  célèbre  par  sa 
piété;  Abraham  de  Balre  en  Mésopotamie, 
confesseur;  Anliochus  de  Samosale,  neveu 
et  successeur  de  saint  Eusèbe;  Bosphore  de 
Colonie  en  Cappadoce;  Otrée  de  Mélitiue  en 
Arménie,  et  divers  autres  cités  avec  honneur 
dans  les  écrits  des  anciens,  et  principale- 
ment dans  les  lettres  de  saint  Basile.  Mais 
les  autres  évéques  qui  assistèrent  à  ce  con- 
cile n'étaient  pas  d'une  réputation  égale  à 
ceux  que  nous  venons  de  nommer.  11  paraît 
même  que  le  plus  grand  nombre  n'était  pas 
celui  des  saints,  puisque  saint  Grégoire  parle 
souvent  de  ce  concile  avec  mépris,  l'appe- 
lant tantôt  une  assemblée  d'oisons  et  de 
grues  qui  se  battaient  et  se  déchiraient  sans 
discrélion;  tantôt  une  troupe  de  géants  et 
un  essaim  de  guêpes  qui  sautaient  au  visage 
dès  qu'on  s'opposait  à  eux. 

L'empereur,  qui  ne  désespérait  pas  de  réu- 
nir les  macédoniens  à  l'Eglise,  les  appela 
aussi  au  concile;  et  ils  y  vinrent  au  nombre 
de  trente-six,  la  plupart  de  l'Hellespont, 
dont  les  plus  connus  étaient  :  Eleusius  de  Cy- 
zique,  célèbre  sous  le  règne  de  Constance, 
et  M;ircicn  de  Lampsaque.  On  ne  voit  point 
que  le  pape  Damase  y  ail  envoyé  personne 
de  sa  part,  ni  qu'il  y  en  soit  venu  de  la  part 
des  autres  Occidentaux  :  aussi  Théodose  ne 
l'avait-il  assemblé  que  de  l'Orient.  11  fut  tou- 
tefois reconnu  pour  le  second  concile  œcu- 
ménique, par  le  consentement  que  l'Occi- 
dent donna  depuis  à  ce  qu'on  y  avait  décidé 
touchant  la  foi. 

Saint  Mélèce,  évêque  d'Anlioche,  présida 
U'aboid  au  concile;  mais  comme  il  vint  à 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


C?0 

mourir ,  saint  Grégoire  de  Nazianzc  ,  qui 
avîiil  été  établi  évêque  de  Constanlinople. 
tml  le  premier  rang  dans  l'assemblée  ;  et 
ensuite  Nectaire,  lorsqu'il  eut  été  mis  en  la 
place  de  saint  Grégoire  :  en  sorte  qu'il  y  eut 
successivement  dans  le  concile  trois  prési- 
dents. Quelques-uns  y  en  mettent  un  qua- 
trième ,  savoir  Tiraothée  d'Alexandrie;  et 
rien  n'empêche  dédire  qu'il  présida  entre  la 
démission  de  saint  Grégoire  et  l'ordination 
de  Nectaire.  L'empereur,  qui  se  trouvait 
alors  à  Constanlinople,  fit  des  honneurs  ex- 
traordinaires à  saint  Mélèce.  Ce  prince  se 
ressouvenait  qu'après  avoir  remporté  une 
grande  victoire  sur  les  barbares,  il  avait  vu 
en  songe  saint  Mélèce  qui  le  revêtait  du 
manteau  impérial  et  lui  mettait  la  couronne 
sur  la  lêle.  Le  malin,  il  raconta  ce  songe  à 
un  de  ses  amis,  qui  lui  dit  qu'il  était  clair  et 
sans  énigme.  En  effet,  peu  de  jours  après, 
c'est-à-dire,  le  19  janvier  379,  Gralien  lui 
donna  l'empire  d'Orient.  Lors  donc  que  les 
évéques,  se  trouvant  en  assez  grand  nombre 
pour  commencer  le  concile,  allèrent  au  pa- 
lais saluer  l'empereur,  il  défendit  que  per- 
sonne lui  montrât  Mélèce;  mais  il  le  recon- 
nut sans  peine,  et  laissant  tous  les  antres,  il 
courut  à  lui,  l'embrassa,  lui  baisa  les  yeux, 
la  bouche,  la  poitrine,  la  main  qui  l'avait 
couronné,  et  raconta  la  vision  qu'il  avait 
eue.  11  reçut  aussi  les  autres  évéques  avec 
toutes  sortes  de  marques  d'amitié ,  et  les 
pria,  comme  ses  pères,  de  travailler  avec 
soin  aux  affaires  de  l'Eglise. 

Celle  qui  pressait  le  plus  était  de  donner 
un  évêque  à  l'Eglise  de  Constanlinople.  On 
la  commença  par  l'examen  de  l'ordination 
de  Maxime  le  Cynique,  dont  il  fut  aisé  de 
montrer  l'irrégularité.  Les  Pères  du  concile 
déclarèrent  qu'il   n'avait  été  et  n'était  point 
évêque;  que  ceux  qu'il  avait  ordonnés,  en 
quelque  rang  du  clergé  que  ce  fût,  n'y  de- 
vaient pas  être  reçus,  et  que  tout  ce  qu'il 
avait  fait  comme  évêque  était  sans  effet  et 
illégitime.  On  fit  sur  cela  un  canon,  qui  est 
le  quatrième.  Il  ne  paraît  pas  que  l'on  ait 
rien  ordonné  contre  les  évéques  d'Egypte  ni 
contre   Pierre  d'Alexandrie,  qui   avaient  eu 
part  à  l'ordination  de  Maxime.  On  ne  pensa, 
après  avoir  chassé  l'usurpateur  du  siège  de 
Constanlinople, qu'à  chercher  quelqu'un  qui 
fût  digne  de  le  remplir.  L'empereur,  qui  ad- 
mirait la  vertu  et  l'éloquence  de  saint  Gré- 
goire de  Nazianze,  n'en    trouvait  point  do 
plus  capable  que  lui  pour  occuper  une  place 
si  importante,  et  il  fit  tomber  saint  Mélèce  et 
les  autres  évéques  du  concile  dans  son  senti- 
ment. Mais  saint  Grégoire  résista  jusqu'aux 
larmes;  cl  il  ne  céda  à  la  violence  qu'on  lui 
fil  que  par  l'espérance,  dont  il  se  nattait^ 
qu'étant  évêque  de  Constanlinople  il  pour- 
rait plus  aisément,  dans  cette  ville,  qui  était 
située  au  milieu  de  l'Orient  el  de  l'Occident, 
concilier  ces  deux  parties  du  monde, divisées 
depuis   longtemps  à   l'occasion  du   schisme 
d'Anlioche.  11  fut  donc  établi  solennellement 
évêque  de  Constanlinople  par  saint  Mélèce 
el   par  les  autres  évéques  du  concile,  dont 
plusieurs  prononcèrent  divers  discours  pour 


f,77  CON 

honoror  cette  fétc,  nommément  saint  Gré- 
goire do  Nysse.  .  ,  ^  ,     ■ 

L.i  joie  (le  l'intronisation  de  samt  Grégoire 
fut    bieiilAl  Ironhlée  par  la   mort    de   saint 
ftïélô.ce.  Tout  le  monde   y  fut  scnsiMc.  Les 
peuples  acroiirurenl  en  foule  à  ses  funérail- 
les. On  appliqua  sur  son  visa'j;e  des  linsea 
que  Ton  piirUigea  ensuite  aux  tidèles.qui  les 
gardérenl  eomme  des  préservatils.  Les  évo- 
ques  s'empressèrent  de   raconter  dans   des 
discours  publics  ses  vertus  cl  ses   eombats 
pour  la  foi;  et   l'on  était  si   persuadé  de  sa 
sainteté,  que  saint  Grégoire  de   Nysse    ne 
craignit  point  de  dire, dans  l'oraison  funèbre 
qu'il  fit  d('  ce  saint  :  «  Il  parle  à  Dieu  face  à 
face,  et  il  prie  pour  nous  et  pour  les  igno- 
rances du  peuple.  »  Mais  la  mort  de  samt 
Mclèce,  qui  aurait  dû  finir  le   schisme  de 
IKglise  dAntioche,  ne  servit  qu'à  l'augmen- 
Icr.  On  était  convenu  que  le  survivant  de 
lui   ou  de  Paulin    gouvernerait    seul    cette 
Eglise;  et  pour  rendre  cet  accord  plus  sta- 
ble, on  l'avait  fait  jurer  à  six  des  prêtres  du 
piirti  de   saint  Mélèce,  qui  paraissaient  de- 
voir prendre  le  plus  de  part  à  l'élection,  et 
nommément  à  Flavien.  Tons  avaient  promis 
avec  serment,  non-seulement  de  ne  se  point 
procurer  cette  place,  mais  encore  de  la  refu- 
ser si  elle  leur  était  offerte  :  en  sorte  que 
Paulin  devait,  selon  toutes  les  apparences, 
être  reconnu  sans  difficulté  pour  seul  évéquc 
d'Anlioche.  11  n'y  avait  plus  même  d'évé(iue 
arien  en  cette  ville;  et  le  peu  qu'il  y  restait 
d'ariens    n'étaient    conduits   que   par    deux 
prêtres  :  Astérius  et  Grispin.  Toutefois,  ceux 
d'entre  les    évéques   assemblés    qui    étaient 
ennemis  de  la  paix  proposèrent  dans  le  con- 
cile d'examiner  qui  l'on  donnerait  pour  suc- 
cesseur à  saint  Mélèce;  et  cette    question 
souffrit  de  grands  débats  de  part  et  d'.iutre. 
L'avis  de  saint  Grégoire,  qui  se  trouvait  à  la 
tête  du  concile  depuis  la  mort  de  suint  Mé- 
lèce, était  de  laisser  à  Paulin  seul  le  gouver- 
nement  de   l'Eglise  d'Anlioche.  «   \  ous   ne 
considérez ,  disait-il  à  ceux   qui   voulaient 
qu'on  donnât  un  successeur  à  saint  Mélèce, 
qu'une  seule  ville,  au  lieu  de  regarder  l'E- 
glise universelle:  quand  ce  seraient  deux  an- 
ges qui  contesteraient,  il  ne  serait  pas  juste 
que  le  monde  entier  fût  troublé  par  leur  di- 
vision. Tant  que  Mélèce  a  vécu,  on  pouvait 
excuser   l'éloignement    des   Occidentaux    et 
espérer  qu'il  les  gagnerait  par  sa  douceur. 
Maintenant  que  Dieu  nous  a  donné  la  paix, 
conservons-la;  laissons  Paulin  dans  le  siège 
qu'il  occupe  :  il  est  vieux,  la  mort  terminera 
bientôt  celte  affaire.  Il  est  bon  quelquefois 
de  se  laisser  vaincre;  et  afin  qu'on  ne  croie 
pas  que  je  parle  par  intérêt,  je  ne  vous  de- 
mande point  d'autre  grâce  (jue  la  liberté  de 
quitter  mon  siège  et  de  passer  le  reste  de 
mes  jours  sans  gloire  et  sans  péril.  » 

Quelque  sage  que  fiit  cet  avis,  il  ne  fut 
point  suivi  :  les  jeunes  évêques  s'élevèrent 
avec  fureur  contre  saint  Grégoire,  et  ils  en- 
traînèrent les  anciens.  Ils  ne  pouvaient 
souffrir  que  le  sentiment  des  Occidentaux 
prévalût,  quoiqu'ils  n'eussent  d'autre  raison 
à  leur  opposer,  sinon  que,  puisque  Jésus- 


CON  07« 

Christ  avait  voulu  paraître  en  Orient,  l'O- 
rient devait  l'emporter  sur  l'Occident.  Fla- 
vien, prêtre  de  l'Eglise  d'Anlioche,  en  lut 
donc  élu  évêque  par  les  évêques  d'Orient, 
avec  le  consentement  de  l'Eglise  d'Anlioche, 
c'est-à-dire,  de  ceux  qui  n'étaient  point  du 
parti  de  Paulin.  Les  amis  de  saint  Grégoire 
le  pressèrent  d'approuver  ce  choix  ;  mais 
quelque  instance  qu'ils  lui  en  fissent,  il  de- 
meura ferme  dans  son  sentiment,  ne  voulant 
point  d'amis  qui  se  servissent  du  pouvoir  de 
l'amitié  pour  l'engager  dans  le  mal.  Voyant 
donc  qu'on  ne  voulait  pas  laisser  Piuiliu 
paisible  à  Antioche,  il  songea  à  quitter  Con- 
stanlinople  pour  aller  se  renfermer  en  Dieu 
et  en  lui-même  dans  la  solitude;  et  dès  lors 
il  commença  à  ne  plus  fréquenter  les  assem- 
blées, où  il*  ne  voyait  que  confusion,  prenant 
pour  prétexte  ses  fréiiuentes  inlirmilés.  Il 
changea  même  de  maison  et  quitta  celle  (jui 
tenait  à  l'église,  c'est-à-dire,  la  maison  épis- 
copule,  où  l'on  tenait  le  concile.  On  ne  douta 
plus,  après  celte  démarche,  (lu'il  ne  fût  dans 
le  dessein  de  quitter  le  siège  de  Constanti- 
nople,  comme  il  l'avait  dit  dans  l'assemblée. 
Les  personnes  les  plus  considérables  de  la 
ville,  et  qui  lui  étaient  le  plus  afl'eetioniiées, 
le  conjurèrent,  les  larmes  aux  yeux,  de  ne 
point  les  abandonner.  Leurs  larmes  l'atten- 
drirent, mais  ne  le  fléchirent  point,  et  un 
nouvel  incident  le  détermina  tout  à  fait  à  se 
retirer. 

Les  évêques  d'Egypte   et   de  Macédoine, 
qu'on  n'avait  pas  encore  appelés  au  concile, 
furent  invités   d'y  venir ,  dans    l'espérance 
qu'ils  pourraient  contribuer  à  la  paix.  Ils  y 
vinrent  en  diligence,  les  évêques  d'Egypte 
ayant  à  leur  téie  Timothée, évêque  d'Alexan- 
drie, et  ceux  de  Macédoine,  saint  Ascole, 
évêque  de  Thessaloiiique.  Ils  parurent  d'a- 
bord fort  échauffés  contre  les  Orientaux,  qui 
de  leur  côté  n'étaient  pas  moins  animes  con- 
tre eux.  Cette  disposition  donnait  lieu  d'es- 
pérer que  les  évêques  d'Egypte  et  de  Macé- 
doine s'uniraient  avec  saint  Grégoire,  qui 
avait  pris  hautement  le  parti   des  Occiden- 
taux en  prenant  celui  de  Paulin  d'Anlioche; 
mais  le  contraire  arriva.  Gomme  c'étaient  les 
Orientaux  qui  avaient  établi  saint  Grégoire 
sur  le  siège  de  Constantiuople,  et  que  la  pas- 
sion   que  ces  évêques  nouvellement  venus 
avaient  contre  eux   leur   laisail  rechercher 
tous  les  moyens  de  leur  faire  de  la  peine,  ils 
se  plaignaient  que  l'on  eût  violé  les  canons 
dans  l'intronisation  de  saint  Grégoire,  en  le 
faisant  passer  de  l'Eglise  de  Nazianze  à  celle 
de  Constantinople.  Ce  dilYérend  alla  loin;  et 
si  l'on  en  croit  Théodoret,  les  Orientaux  en 
prirent  occasion  de  se  séparer  de  la  commu- 
nion des  Egyptiens.  Ce  qu'il  y  a  de  vrai,  c'est 
que   saint  Grégoire,    voyant  les  Egyptiens 
murmurer  de  son  élection,  saisit  avec  joie 
ce  moment  pour  rompre  les  liens  qui  ratta- 
chaient à  Constantinople.  Il  entra  lians  ras- 
semblée ,  et    dit  qu'il   n'avait  pas   de  plus 
grand  désir  que  de  contribuer  à  la  paix  et  à 
l'union  de  l'Eglise.  «  Si  mon  élection  cause 
du  trouble,  ajouta-t-il,  je  serai  Jonas  :  jetez- 
moi  dans  la  mer  pour  apaiser  la  tempête, 


el9 


DICTIONNAIHE  DES  CONCILES. 


680 


quoique  je  ne  l'aie  point  excitée.  Si  les  au- 
tres suiviiient  mon  exemple,  (ous  les  liou- 
blos  de  l'Eglise  seraient  bientôt  apaisés.  Je 
suis  assez  chargé  d'années  et  de  maladies 
pour  me  reposer;  je  souhaite  que  mou  suc- 
cesseur ait  assez  de  zèle  pour  bien  défendre 
la  foi.  »  Ensuite  il  dit  adieu  aux  évéques,  les 
priant  de  se  souvenir  de  ses  travaux,  et  sor- 
tit de  l'assemblée.  Les  évéques  parurent  un 
peu  sur[)ris  de  sa  proposition  ,  mais  ils  y 
consentirent  aisément  par  divers  motifs  :  les 
uns,  parce  qu'ils  étaient  envieux  de  son  élo- 
quence ;  les  autres,  parce  qu'ils  voyaient 
leur  luxe  et  leur  faste  condamnés  par  la  sé- 
vériié  de  ses  mœurs  ;  quelques-uns,  et  même 
de  ses  amis,  parce  qu'il  prêchait  la  vérité 
avec  plus  de  liberté  qu'eux.  Tous  néanmoins 
ne  consentirent  pas  à  sa  démission  ;  et  il  y 
en  eut  qui,  voyant  que  l'on  prenait  la  réso- 
lution de  le  laibser  aller,  se  bouchèrent  les 
oreilles  et  quittèrent  le  concile  et  la  ville 
pour  ne  pas  voir  un  autre  évêque  mis  en  sa 
place.  Saint  Grégoire  obtint  aussi  son  congé 
de  l'empereur,  qui  ne  le  lui  accorda  toute- 
fois qu'avec  peine,  et  à  cause  de  ses  infirmi- 
tés continuelles. 

Avant  que  de  quitter  la  ville  de  Gonstan- 
tinople,  il  voulut  rendre  compte  publique- 
ment de  la  manière  dont  il  s'y  était  conduit, 
et  fit  à  ce  sujet  un  long  discours  en  présence 
des  évéques  du  concile  ;  mais  il  eut  beaucoup 
de  peine  à  le  prononcer,  étant  extrêmement 
faible  de  corps.  Léonce  de  Bysance,  qui  eu 
cite  un  endroit,  le  qualifie  d'adieu.  S;ii ni  Gré- 
goire y  représente  d'abord  quelle  était  la  si- 
tuation de  l'Eglise  de  Constanlinople  lors- 
qu'il en  prit  soin  :  les  fidèles,  contraints  de 
s'enfuir  et  de  tout  abandonner  pendant  les 
persécutions  de  Julien  VApostaC  et  de  \a- 
lens,  se  trouvaient  sans  pasteurs,  sans  pâ- 
turages, sans  bergerie,  errants  à  l'aventure 
sur  les  montagnes,  réduits  à  paître  où  le  ha- 
sard les  conduisait,  trop  heureux  de  pouvoir 
échapper  et  d'avoir  quelque  endroit  où  se 
retirer.  Ce  pauvre  troupeau  ressemblait  à 
celui  que  les  lions,  la  tempête,  les  ténèbres 
ont  dissipé,  et  qui  faisait  gémir  les  prophè- 
tes, lorsqu'ils  déploraient  sous  cette  figure 
les  malheurs  du  peuple  d'Israël  abandonné 
à  la  fureur  des  gentils.  «  .Mais,  ajoute-l-il  en 
parlant  de  l'état  où  il  était  près  de  laisser  ce 
troupeau.  Dieu  a  visité  son  peuple  et  l'a 
sauvé,  et  s'il  n'est  pas  encore  dans  sa  der- 
nière perfection,  j'espère  qu'il  y  parviendra, 
puisqu'il  croît  à  vue  d'oeil  :  il  est  plus  sur- 
prenant que  de  si  petits  commencements 
aient  eu  un  succès  si  prodigieux,  ([ue  de  le 
voir  p.isser  de  l'état  où  il  est  maintenant,  au 
plus  haur  point  de  la  gloire.  »  Il  eu  rend  à 
Dieu  l'honneur.  «  Il  me  semblait,  dit-il,  l'en- 
tendre parler  en  ces  termes  aux  anges  tulé- 
laires  de  cette  ville,  car  je  ne  doute  nulle- 
ment que  les  églises  n'aient  leurs  gardiens 
ei  leurs  patrons,  comme  l'Apocalypse  nous 
l'apprend  :  Prépares  In  voie  à  mon  peuple, 
ôtez  les  pierres  qui  sont  dans  son  chemin,  afin 
qu'aucun  obstacle  ne  l'arrête.  »  11  se  fait  hon- 
neur d'avoir  maintenu  la  saine  doctrine  dans 
cette  grande  ville,  qu'il  représente  comme 


l'œil  du  monde  et  comme  le  lien  de  rOrie:it 
et  de   l'Occident,  et  donne  pour  preuve  vi- 
vante de  ses  travaux  la  vertu  que  l'on  voyait 
éclater  tant  dans  son  clergé  que  dans  son 
peuple.    «   Leur  foi,  continue-t-il,   est  une 
marqueinfailliblede  la  véritédemacroyance  ; 
ils  adorenlla  Trinité  avec  un  zèlesi  pur, qu'ils 
aimeraient  mieux  mourir  que  de  rien  chan- 
ger à  ce  dogme.   Tous  ont  les  mêmes  senti- 
ments et  la  même  ardeur;  ils  sont  unis  entre 
eux,  avec  nous  et  avec  la  Trinité.  »  11  donne 
l'abrégé  de  leur  croyance,  et  accorde  en  pas- 
sant la  difficulté  du  mol  û'hyposlase,  laissant 
à  chacun  la  liberté  des  termes,   pourvu  que 
ceux  qui   admettaient   trois  hypostases   ou 
trois  personnes,   n'entendissent  par  là  que 
trois  différentes  notions  fondées  sur  la  même 
nature,  et  qu'ils  ne  prétendissent  point  que 
ce  fussent  trois  essences  ou  natures  différen- 
tes :    «  Car,  dit-il,   la  sainteté   de  notre  foi 
consiste   plus  dans  les  choses  que  dans  les 
noms.»  Il  l'ait  ensuite,  à  l'exemple  de  Samuel, 
une  protestation  publique  de  son  désintéres- 
sement, et  prend  Dieu  à  témoin  qu'il  a  con- 
servé son  sacerdoce  pur  et  sans  tache,  pro- 
testant que,  si  on  lui  procurait  d'autres  hon- 
neurs, il  y  renoncerait  sur-le-champ.    Il  de- 
mande, pour    récompense   de  ses   travaux, 
qu'on    lui   donne    un    successeur  dont   les 
mains  soient  pures  et  la  voix  éloquente,  qui 
puisse  vaquer  aux  ministères  ecclésiastiques; 
et    prend    pour   prétexte  de  se  retirer  son 
grand  âge,  ses  maladies  ,  l'épuisement  de  ses 
forces,   les  reproches  qu'on  lui  faisait  de  sa 
douceur,  les  dissensions  des  Eglises,  la  fu- 
reur que  l'on  faisait  paraître  àConstantinople 
pour  les  spectacles,  le  luxe  et  la  magnificence 
des  équipages.   Entre  les  reproches  qu'il  dit 
qu'on  lui  faisait,  il  n'oublie  pas  celui  d'être 
trop  modeste,  de  ne  tenir  pas  une  table  pro- 
pre et    magnifique,    de   ne  se   servir   point 
d'habits  pompeux,   de  ne    paraître    pas  en 
public  avec  un  nombreux  cortège,  de  ne  pas 
recevoir  d'un  air  majestueux  et  plein  d'arro- 
gance ceux  qui  venaient  le  trouver.  «  Je  n'a- 
vais pas  compris,  dit-il,  que  je  dusse  disputer 
en  magnificence  avec  les  consuls,  les  gouver- 
neurs, les  généraux  d'armées  qui  possèdent 
d'immenses  richesses,  et  qui  ne  savent  àquel 
usage  les  employer  ;   et  qu'abusant  du   bien 
des  pauvres  pour  contenter  mon  luxe  et  me 
procurer  toute  sorte  de  plaisirs,  je    pusse 
dissiper  en  superfluités  des  choses  si  néces- 
saires, et  me  présenter  à  l'autel  la  tête  et 
l'estomac   remplis  des  fumées  que  cause  la 
bonne  chère.    Je  n'avais  pas  compris  qu'un 
évêciue  dût  monter  un  cheval  fier  et  superbe, 
ou  se  faire  traîner  dans  un  char   pompeux 
avec  un  faste  et  une  magnificence  éclatante, 
et  se  faire  suivre  d'une  si  grande  foule,  que 
sa  marche  fût  aperçue  de  fort  loin;  si  je  n'ai 
point  suivi    cette    méthode,  et    si    \ous  en 
avez  été  fâchés    (  il  parlait  aux  évéques  du 
concile  ),  la  faute  est  faite,  et  je  vous  prie  dij 
me    la    pardonner.  »   Il  les  prie  encore  uno 
fois  de  choisir  un   autre   évêque,  et  de  lui 
permettre  de  se  retirer  dans  la  solitude.  En- 
fin il  prend  congé  de  sa  chère   Anaslasin  et 
des  autres  églises  de  la  ville,  des  apôire»  qui 


«&1 


CON 


CON 


68« 


lui  avaient  servi  de  guides  dans  ses  comoals, 
de  sa  chaire  épiscopale,  de  son  clergé,  di-s 
moines, des  vierges,  des  veuves,  des  p.iuvres, 
des  orphelins,  de  l'empereur  et  de  toute  la 
cour,  de  la  ville,  de  l'Orient  cl  de  l'Occident, 
des  anges  tulélaires  de  son  église,  et  de  la 
sainte  Trinité.  Il  promet  que  si  sa  langue 
se  tait,  ses  mains  et  sa  plume  combattront 
pour  la  vérité. 

Après  que  saint  Grégoire  se  fut  retiré,  il 
fut  question   dans  le  concile   de   lui  donner 
un    successeur.    L'empereur  Théodose    re- 
commanda aux  évoques  de  choisir  pour  un 
siège  si  important  un  homme  qui  eût  la  vertu 
el  les    autres    qualités  nécessaires  pour   le 
remplir  d  gnement.  Il  y  avait  alors  à  Gons- 
tanlinople    un    vieillard    nommé    Nectaire, 
honmie    de   beaucoup   de  douceur  et   d'une 
mine  majestueuse;  il  était  de  Tarse  en  Cili- 
cie,  d'une  famille  patricienne,  et  exerçait  la 
charge  de  préleur  à  Gonstunlinople.  Ses  bel- 
les qualités,  surtout  sa  douceur,  le  faisaient 
aimer  de  tout  le  monde;  mais  il  n'avait  pas 
encore  reçu  le  baptême.    11   fut  donc  enlevé 
par  le  peuple,  et  porté  sur  le  trône  de  Cons- 
tantinople  par  le  commun  cunsenlement  des 
Pères  du  coiicile,  en  la  présence  de  Théodose 
et  avec  le  suffrage  du  clergé  el  de  tout  le  peu- 
ple. Il  y  eut  néanmoins  plusieurs  évéques  du 
concile  qui  s'opposèrent  d'abord  à  son  élec- 
tion, et  qui  n'y  consentirent  que  parce  qu'ils 
n'étaient  pas  les  plus  forts.  Nectaire  se  fit  ins- 
truire des  fonctions  épiscopales  par  Gyria- 
que,  cvêque  d'Adane  en  Cilicie,  qu'il  retint 
auprès  de  lui  quelque  temps,  avec  l'agrément 
de  Diodore  de  Tarse,  son  inétropolilain.  Saint 
Grégoire  de  Nysse  lui  laissa  aussi  Evagre  de 
Pont,  parce  qu'il  était  irès-habile  à  disputer 
contre  toutes  sortes  d'hérétiques.  L'empereur 
Tliéodose,necroyant  pas  l'élection  Je  Nectaire 
bien  assurée,  parce  qu'elle  n'avait  pas  été  re- 
connue de  l'Eglise  romaine,  envoya  des  dépu- 
tés de  sa  cour  avec  des  évoques  pour  prier  le 
pape  d'envoyer,  selon  la  coutume,  sa  lettrefor- 
mée,  en  confirmation  de  l'éleclion  de  Nectaire. 
Les   Pères   du   concile  de  Constanlinople 
travaillèrent  ensuite  à  établir  la  foi  contre 
diverses  hérésies,  dontquelques-unes  avaient 
pris  naissance  depuis  peu.  Ils  ne  se  conten- 
tèrent pas  d'approuver  ce  qui  avait  été  fait 
à  Nicée,  ils  firent  encore  un  tome  qui  était 
une  profession  de  foi  assez  étendue,  dont  le 
symbole  que  nous  disons  à  la  messe  faisait 
p.irtie.  Ce  symbole  commence  de  même  que 
celui  de  Nicée,  et  le  comprend  tout  entier; 
mais  il  esl  plus  étendu  en  ce  qui  regarde  le 
niyslère    de   l'incarnation   et    la   divinité   du 
S-iint-Esprit;  c;ir,  au  lieu  que  le  symbole  de 
Nicée  disait  seulement  sur  l'incarnation  du 
^  erbe  :  //  est  descendu  des  deux,  s' esl  incnr- 
né  et  fait  homme,  n  souffert,  est  ressuscité  le 
troisiêtne  jour,  est  monté  aux  deux,  el  vien- 
dra   juger    les    vivants    et    les    morts;    nous 
croyons  aussi  au  Saint-Esprit  :  celui  de  Cons- 
tanlinople dit  :  «  Il  est  descendu   des  cieux 
et  s'est  incarné  par  le  Saint-Esprit  et  de  la 
Vierge  Marie,  et  s'est  fait  homme;  il  a  été 
crucifié  pour  nous  sous  Ponce  Pilate;  il  a 
(n)  D.  Ceillior  esl  loiiilié  Ilm  diiiis  une  erreur  éviJeiilP 
DiCTIONNAinE    Di:3    CONCIIKS.    I. 


souffert  et  a  été  enseveli  ;  et  il  est  ressuscité 
le  troisièinejour, suivant  les  Ecritures;  il  est 
monté  aux  cieux  ;  il  est  assis  à  la  droite  du 
Père,  el  il  viendra  encore  avec  gloire  Juger 
les  vivants  et  les  morts  ;  son  royaume  n'aura 
point  de  fin.  »    Et  ensuite   :   «  Nous    croyons 
aussi  au  S.iint-Esprit,  Seigneur  et  vivifiant, 
qui  procède  du  Père,  qui  est  adoré  et  gloiifié 
avec  le  Père  et   le  Fils;  qui  a  parlé  par   les 
prophètes.  »    Le   symbole  de   Nicée    n'avait 
rien  dit  de  l'Eglise;    celui  de  Constanlinople 
en  parle  ainsi  :  «  Nous  croyons  en  une  seule 
Eglise   sainte,   catholique    et   apostolique; 
nous  confessons  un  baptême  pour  la  rémis- 
sion des    péchés;  nous    attendons   la  résur- 
rection lies  morts  et   la  vie  du  siècUî  futur. 
Ainsi  soit-il.»  Les  Pères  du  concile  ajoutèrent 
tous  ces   articles   au   symbole  de  Nicée,  non 
qu'ils    le    regardassent   comme    défectueux, 
mais   pour  expliquer  davantage   le  mystère 
de   l'incarnation,    à   cause  des   erreurs    des 
apollinarisles,  et  pour  établir  la   puissance 
et   la  divinité  du  Saint-Esprit  contre  la  nou- 
velle  hérésie  de  Macédonius.   Quelques-uns 
ont  fait  honneur  de  ce  symbole  à  saint  Gré- 
goire de  Nazianze,  ou  à  saint  Grégoir(!  de 
Nysse;  mais  il  ne  parait  être  ni  de  l'un  ni  de 
l'antre.   On  le  trouve  tout  entier  dans  saint 
Epiphane,   mort  plusieurs   années  avant  la 
tenue  du  concile   de  Gonstantinople(n),etily 
a  apparence  qu'on  aima    mieux  y  employer 
ce  qui  était  déjà  en  usage  dans  l'Eglise,  que 
de  rien  faire  de  nouveau.  Seulement  le  con- 
cile retrancha  quelques  termes  qui  sont  dans 
saint  Epiphane  par   forme  d'explication.    Ce 
Père  décrit  ce  symbole  à  la  suite  de  celui  de 
Nicée,   et  remar(iue  qu'il  avait  été  dressé  en 
ces  termes  à  cause  des   hérésies  nées  de|)uis 
le  concile  de  Nicée  jusqu'au  règne  de  \  alen- 
tinien  et  de  \  alens  :  à  quoi  il  ajoute  que  t'u- 
sagede  l'Eglise  était  qu'on  l'apprît  motà  mol 
aux    catéchumènes.    Toutefois    ce    symbole 
fut  rarement  cité  dans  les  écrits  des  l'ères, 
ou  dans  les  actes  des  conciles.  Saint  Grégoire 
de  Nazianze,  dans  la  déclaration  de  foi  qu'il 
fit  aussitôt  après  ce  concibs  dit  qu'il  s'atta- 
chera toujours  à  la  foi  de  Nicée,  et  ne  parle 
pas  de   celle  de  Constanlinople.    Il    n'en  fut 
rien  dit  au  concile  d'Epbèse,  el  on  y  défendit 
de  faire  signer  d'autre  formule  que  celle  de 
Nicée.  On  ne  voit  pas  que  celb;  de  Constan- 
linople ail  élé  citée  avant  le  concile  de  Chal- 
cédoine,  où  il  en  fut  beaucoup  parlé. 

Les  macédoniens,  quel'emperenrThéodose 
avait  fait  venir  à  Constanlinople,  dans  l'espé- 
rance de  les  faire  rentrer  dans  la  foi  et  dans 
l'unité  de  l'Eglise,  n'eurent  aucun  égard  aux 
raisons  qu'on  leur  donna  pour  les  engager  à 
signer  la  foi  de  Nicée.  Ils  déclarèn  nt  qu'ils  ai- 
maient mieux  confesser  la  doctrine  des  ariens 
que  d'embrasser  la  consubst.inlialilé,  el  se  re- 
tirèrent de  Constanlinople.  Ensuite  ils  écri- 
virent par  toutes  les  villes  à  ceux  deleur  parti 
de  ne  point  recevoir  la  foi  de  Nicée.  Cette  sé- 
para lion  leur  mérita  les  ana'hèinesdu  concile, 
elles  fit  Irailer  comme  hérétiques  déclarés, 
ainsi  qu'on  levoitpardivcrscanonsduconcile. 
Ces  canons  sont  au  nombre  de  sept.  Le 
c   iiK'inc  grossière.  Saint  Epiphane  n'est  mort  qu'eu  4Uj. 

22 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


G84 


premier  déclare  que  personne  ne  pourra 
rejeter  la  foi  de  Nicée,  mais  qu'elle  demeu- 
rera dans  son  autorité,  et  que  l'on  analhé- 
malisera  toutes  les  hérésies,  et  nommément 
celles  des  eunoméens  ou  anoméens ,  des 
ariens  ou  des  eudoxiens,  des  macédoniens  ou 
ennemis  du  Saint-Esprit,  des  sabelliens,  des 
marcellicns,  des  photiniens,  des  apoliina- 
ristes. 

Le  second  défend  aux  évéques  d'aller  aux 
églises  qui  sont  hors  de  leur  diocèse,  de  con- 
fondre ensemble  les  églises;  mais  que,  sui- 
vant les  canons,  l'évêque  d'Alexandrie  no 
gouverne  que  l'Egypte,  les  évéques  d'Orient 
ne  règlent  que  l'Orient,  gardant  à  l'Eglise 
d'Antioche  les  privilèges  marqués  dans  les 
canons  de  Nicée.  Les  évéques  du  diocèse 
d'Asie  ne  gouverneront  que  l'Asie;  ceux  du 
Pont,  le  Pont  seulement;  ceux  de  Thrace,  la 
Thrace  seule.  Les  évéques  ne  sortiront  point 
de  leur  diocèse,  sans  être  appelés  pour  des 
élections  ou  d'autres  affaires  ecclésiastiques; 
mais  les  affaires  de  chaque  province  seront 
réglées  par  le  concile  de  la  province,  suivant 
les  canons  de  Nicée.  Les  Eglises  qui  sont  chez 
les  nations  barbares  seront  gouvernées  sui- 
vant la  coutume  reçue  du  temps  des  Pères. 

Les  canons  de  Nicée  cités  dans  celui-ci 
sont  le  quatrième,  le  cinquième  et  particuliè- 
rement le  sixième,  dans  lesquels  il  est  or- 
donné quo  les  élections  des  évéquesde  chaque 
province  se  fassent  par  ceux  de  la  province 
même,  et  par  les  évéques  voisins  que  ceux- 
ci  y  auront  appelés.  Dans  les  temps  de  per- 
sécution, les  évéques  avaient  souvent  passé 
dans  les  provinces  étrangères  pour  y  régler 
les  affaires  de  l'Eglise;  mais  ce  temps  n'étail 
plus,  et  il  y  avait  lieu  de  craindre  que  si  les 
évéques  eussent  continué  à  se  mêler  des  af- 
faires dans  les  lieux  qui  n'étaient  pas  de  leur 
département,  la  paix  de  l'Eglise  n'en  eût  été 
troublée  :  ce  fut  le  motif  du  second  canon  de 
Constantinople.  Mais  en  le  faisant,  le  concile 
ne  prétendit  point  déroger  à  celui  de  Sardi- 
que,  qui  reconnaît  les  appels  à  Rome.  Il  ne 
régla  que  la  manière  dont  on  devait  agir  de 
diorèse  à  diocèse,  sans  toucher  aux  droits  des 
tribunaux  supérieurs.  On  croit  que  ce  qui 
l'obligea  à  resserrer  dans  l'Egypte  l'autorilé 
de  l'évêque  d'Alexandrie,  fut  l'entreprise  de 
Pierre,  évêque  de  celte  ville,  qui  s'était  donné 
la  liberté  de  faire  établir  Maxime  sur  le  siège 
de  Constantinople.  Par  le  terme  de  diocèse, 
dont  il  est  fait  mention  dans  ce  canon,  on  en- 
tendait un  grand  gouvernement  qui  compre- 
nait plusieurs  provinces,  dont  chacune  avait 
sa  métropole  :  car  ce  que  nous  appelons  au- 
jourd'hui un  diocèse, c'est-à-dire  le  lerriloire 
d'une  cité  soumis  à  un  seul  évêque,  se  nom- 
mait alors  paroisse.  Les  peuples  barbares 
qu'il  conGrme  dans  leurs  usages  étaient  lous 
ceux  qui  ne  dépendaient  point  des  Uomains, 
comme  les  Scythes  et  les  Golhs,  chez  qui  il 
n'y  avait  qu'un  évêque. 

Le  3'  canon  donne  à  l'Eglise  de  Cons- 
tantinople le  premier  rang  d'honneur  après 
celle  de  Rome  ,  parce  que  Constantinople 
était  la  nouvelle  Rome.  Il  ne  s'agit  point, 
dans   ce   canon,  de  juridiction  ,    ainsi   que 


quelques  écrivains  l'ont  prétendu,  mais  seu- 
lement de  rang  et  d'honneur.  Cependant,  è 
l'occasion  de  cette  prérogative  d'honneur, 
l'évêque  de  Constantinople  fit  ensuite  ses 
efforts  pour  étendre  son  autorité  sur  les  dio- 
cèses du  Pont,  de  la  Thrace  et  de  l'Asie,  et 
même  sur  l'Illyrie  orientale,  qui  dépendait 
du  patriarcat  d'Occident.  Ces  diocèses  lui 
furent  enfin  soumis  par  une  décision  du 
concile  de  Calcédoine.  Le  3'  canon  du  con- 
cile de  Constantinople  est  le  plus  célèbre  de 
tous  ceux  de  ce  concile.  Les  souverains  pon- 
tifes protestèrent  longtemps  contre  l'innova- 
tion qu'il  introduisait  ;  mais  il  reçut  l'appro- 
bation du  siiint-siége  Ini-même,  l'an  1215,  au 
iv  concile  général  de  Latran.  Ce  fut  ce  ca- 
non qui  détermina  le  pape  saint  Damase 
à  donner  le  titre  de  son  vicaire  ou  de  son 
légat  dans  l'Illyrie  à  saint  Ascole  de  Thes- 
salonique,  dont  les  successeurs  furent  long- 
temps honorés  du  même  titre. 

Le  h'  canon  porte  que  Maxime  le  Cynique 
n'a  jamais  été  et  n'est  point  évêque;  que 
ceux  qu'il  a  ordonnés,  en  quelque  rang  du 
clergé  que  ce  soit,  n'y  doivent  point  être 
comptés;  et  que  tout  ce  qui  a  été  fait  ou 
pour  lui  ou  par  lui  est  sans  effet. 

Le  5°  approuve  en  ces  termes  la  foi  de 
ceux  d'Antioche  touchant  le  tome  des  Oi ci- 
dentaux  :  *  Nous  recevons  aussi  ceux  d'An- 
tioche,  qui  confessenl  une  seule  divinité  du 
Père  el  du  Fils  et  du  Saint-Esprit.  » 

On  croit  que  ce  tome  des  Occidentaux 
était  quc'liiue  écrit  où  ils  témoignaient  rece- 
voir en  leur  communion  tous  ceux  d'Antioche 
qui  reconnaissaient  la  divinité  des  trois  per- 
sonnes, soit  qu'ils  fussent  du  parti  de  Paulin, 
ou  du  parti  de  Mélèce. 

Le  6  canon  a  pour  but  d'empêcher  que 
toutes  sortes  de  personnes  ne  soient  admises 
indistinctement  à  accuser  les  évéques  et  les 
autres  ecclésiastiques.  «S'il  s'agit,  dit-il,  d'un 
intérêt  particulier  et  d'une  plainte  person- 
nelle contre  l'évêque,  on  ne  regardera  ni  la 
personne  de  l'accusateur,  ni  sa  religion, 
parcequ'ilfaut  faire  justice  à  tout  le  monde. 
Si  c'est  une  affaire  ecclésiastique,  un  évêque 
ne  pourra  être  accusé  ni  par  un  hérétique  ou 
un  schismatique,  ni  par  un  laïque  excom- 
munié, ou  par  un  clerc  déposé.  Celui  qui  est 
accusé  ne  pourra  accuser  un  évêque  ou  un 
clerc  qu'après  s'être  purgé  lui-même.  Ceux 
qui  sont  sans  reproche  intenteront  leur 
accusation  devant  lous  les  évéques  de  la  pro- 
vince. Si  le  concile  de  la  province  ne  sulfit 
pas,  ils  s'adresseront  à  un  plus  grand  con- 
cile, c'est-à-dire  à  celui  du  diocèse  ou  du 
département  (comme  nous  l'avons  expliqué). 
L'accusation  ne  sera  reçue  qu'après  que 
l'accusaieur  se  sera  soumis  par  écrit  à  la 
même  peine  en  cas  de  calomnie.  Celui  qui, 
au  mépris  de  ce  décret ,  osera  importuner 
l'empereur  ou  les  tribunaux  séculiers,  ou 
troubler  un  concile  œcuménique,  ne  sera 
point  recevable  en  son  accusation,  mais  sera 
rejeté  comme  violateur  des  canons  et  de  l'or- 
dre de  l'Eglise.» 

Le  septième  canon  règle  la  manière  dont 
on  doit  recevoir  les  hérétiques  qui  revieu- 


CS5 


TON 


CON 


C86 


ii(>!it  à  l'Eglise  catholique.  «  Les  ariens, 
dit-il,  les  micédohieiis  ,  les  salib.itiens,  les 
iHivuliciis,  qui  se  nomment  eux-mêmes  ca- 
lliares  ou  aristlières  ,  les  quartodcciinans 
et  les  apolliiiaristes,  soiil  reçus  eu  donnant 
uu  aete  d'at)juralion,  et  en  renonçant  à  toute 
hérésie.  Ou  leur  donne  premièrement  le 
sceau  ou  l'onelion  du  suint  chrême  au  front, 
aux  yeux,  aux  narines,  à  la  bouche  et  aux 
oreilles;  et  eii,  faisant  celle  onction,  on  dit  : 
Le  sceau  du  don  du  Saint- t:sprit.  Mais  pour 
les  cunoniéens,  qui  sont  baptisés  par  une 
Seule  immersion,  les  nmntanisles  ou  pliry- 
gieiis,  les  sabelliens  et  les  autres  hérétiques, 
principalemenl  ceux  qui  viennent  de  Gala- 
tie,  nous  les  recevons  comme  des  païens.  Le 
pren)ii'r  jour  nous  les  faisons  chrétiens  ,  le 
second  catéchumènes  ;  le  troisième  nous 
les  exorcisons,  après  leur  avoir  souillé  trois 
fois  sur  le  visage  et  sur  les  oreilles.  Ainsi 
nous  les  instruisons,  nous  les  tenons  long- 
temps dans  l'Eglise  à  écouler  les  Ecritures; 
et  enlin  nous  les  baptisons.  » 

Les  sabbatiens,  dont  il  est  parlé  dans  ce 
canon,  étaient  une  secte  des  novatiens 
qu'un  prêtre  nomme  Sabbace  avait  divisés 
des  autres  pour  célébrer  la  Pâque  seiou  les 
Juifs.  Quant  aux  hérétiques  que  le  concile 
ordonne  de  baptiser,  ce  sont  ceux  qui  n'a- 
vaient point  du  tout  reçu  le  bapléme,  ou  qui 
ne  l'avaient  pas  reçu  selon  la  forme  de  lE- 
glise.  Les  onctions  du  saint  chrême  qu'il 
prescrit  sont  les  mêmes,  el  avec  les  mêmes 
paroles  qu'elles  sont  ordonnées  pour  le  sa- 
crement de  confirmation  chez  les  Grecs. 

Les  évèques  du  concile  adressèrent  ces 
canons  à  l'empereur  Thèodose,  par  une  let- 
tre dans  la(|Uelle,  après  avoir  rapporté  te 
qu'ils  y  avaient  lail  par  la  foi  et  la  discipline, 
ils  ajoutent  :  <i  Nous  vous  prions  donc  d'au- 
toriser l'ordonnance  du  concile,  atlu  que, 
comme  vous  avez  honoré  l'Ejjlise  par  les  let- 
tres de  convocation,  vous  mcitiez  aussi  la 
conclusion  el  le  sceau  à  nos  résolutions.  » 
Les  sept  canons  du  concile  étaient  à  la  suite 
decette  lellre,puisle  symbole. Ceiilcinquante 
évêques  qui  étaient  présents  y  souscrivi- 
leul.  Nectaire  de  Constantinople  souscrivit 
le  premier;  ensuite  Timothée  d'Alexandrie 
et  Dorothée  d'Oxyrinque,  tous  deux  de  la 
province  d'Egypte  ;  puis  saint  Cyrille  de  Jé- 
rusalem, avec  huilévêiiues  de  i'alestine.  Les 
autres  souscrivirent  selon  1  ordre  des  provin- 
ces. Parmi  les  souscriptions  des  évêques  de 
la  province  de  Syrie,  on  trouve  celle  de  Mé- 
lèce  ù'Aniiuche,  mort  avant  que  Tiuiolhée 
d'Alexandrie  arrivât  au  concile ,  ce  qui 
donne  lieu  de  croire  que  l'on  souscrivait  les 
décrets  à  mesure  qu'on  les  faisait,  el  que 
ceux  qui  vinrent  les  derniers  au  concile 
souscrivirent  tout  ce  qui  avait  été  fait  aupa- 
ravant. Flavien  souscrivit  en  qualité  de  prê- 
tre de  1  Eglise  d'Antio  he.  On  lit  à  la  tête  des 
actes  du  concile  qu'il  fut  assemblé  sous  le 
consulat  de  Flavius  Eucheritis  et  de  Flavius 
Ëvagrius  ,  le  septième  des  ides  de  juillet, 
c'est-à-dire  le  neuvième  du  même  mois  de 
l'an  381.  Quelques  jours  après,  l'empereur 
ïliéudosc  pour  satisfaire  uu  désir  du.  con- 


cile, donna  une  loi,  datée  du  troisième  des 
calendes  d'aoiji,  c'cst-à-tlire  du  trentième  de 
juillet  dt!  la  même    année  .  à  Héraelée,  par 
hKiuelle  il  ordonne  de  livrer  incessamment 
toutes  les  églises  dont  les  hérétiques  étaient 
encore  en  possession  à  ceux   qui    faisaient 
profession  de  la  foi  de  Nicée,  reconnaissant 
une  seule  Divinité  en  trois  personnes  égales, 
et  qui  étaient  unis  de  communion  dans  cha- 
que  province   avec  certains  évèques    iiu'il 
nommait,  comme  ceux  dont  la  vertu  lui  était 
mieux  connue,  et  qui  passaient  pour  gouver- 
ner avec  plus  de   sagesse  leurs  Eglises.  Ces 
évêques  étaient  Nectaire  de  Constantinople  ; 
Timolhée  d'Alexandrie,  pour  l'Egypte;  saint 
Pelage  de   Laodicée  et   Diodore   de  Tarse, 
pour  l'Orient;  saint  Amphiloque  d'Irone  et 
Optime  d'Anliocheen  Pisidie,pour  le  diocèse 
d'Asie  ;  Heilade  de  Césarée,  Otrée  de  Meli- 
line  et  saint  Grégoire  de  Nysse,  pour  celui 
du  Pont;   ïèreiice  de  Tomes  en  Scythie,  et 
Maityrius  de  Marcianople,  pour  la  Thrace. 
«  Ceux, ajoute  celte  loi,  qui  communiqueront 
avec  les  évêques  que  nous  venons  de  nom- 
mer doivent   être    mis    en    possession    des 
Eglises;  et  ceux  qui  ne  conviennent  pas  avec 
eux  sur  la  foi  en  doivent  être  chassés  comme 
hérétiques  manifestes,  sans  qu'elles  puissent 
leur  être  rendues  à  l'avenir,  aOn  que  la  foi 
de   Nicée   demeure  inviolable.  »  Elle    était 
adressée  à  Auxonius,   proconsul  d'Asie,    à 
cause  que  celle  province  était  la  plus  infec 
lée  par  les  hérétiques  que   le  concile  venait 
de  condamner,  particulièrement  les  macé  Io- 
niens.   Sozoïnène   rapporte   cette   loi,  mais 
avec  quelque   différence,  notamment  en  ce 
qui  regarde  l'ordre  des  évêques.  Car  il  met 
Diodore  de  Tarse  avant  saint  Pelage  de  Lao- 
dicée, et  saint  Grégoire  de  Nysse  avant  Otrée 
de  Méliline.  Il  ne  nomme  pas,  entre  les  évê- 
ques dénommés  dans  la   loi  de  Théodose, 
Optime,  évêque  d'Antioche  en  Pisidie.  Il  est 
remarquable    que,    quoicjue  Constantinople 
fût  de  la  Thrace  le  dernier  des  cinq  grands 
diocèses  soumis  au  préfet  du  prétoire  d'O- 
rient, son  évêque  est  néanmoins  nommé  le 
premier,  à  cause  du   rang  d'honneur  qu'on 
venait  de  lui  accorder  dans  le  concile.  Il  est 
encore  à  remarquer  que  tous  les  noms  des 
évêques  que  nous  lisons  dans  la  loi  de  Théo- 
dore, se  tr«)uvent  dans  les  souscriptions  du 
concile.  Socrale  leur  donne  à  tous  le  litre  de 
patriarches  :  ce  qui  ne  s'entend  pas   seule- 
ment de  l'autorilè   nécessaire  pour  la  déci- 
sion des    affaires  de   leurs  diocèses,   mais 
aussi    de   quelque   prééminence,   puisque, 
dans  le  concile  de  Constantinople ,  en  394, 
saint  Grégoire  de  Nysse   est  nommé  avant 
plusieurs   métropolitains.  Ce  saint  dit   lui- 
même  que  lui  et  Heilade  de  Césarée  avaient 
reçu  une  même  prééminence. 

La  loi  de  Thcodose  que  nous  venons  de 
rapporter  ne  nous  permet  guère  de  douter 
que  le  concile  de  Conslantiiiople  n'ait  duré 
au  moins  justju'au  jour  où  elle  fui  expédiée, 
c'est-a-dire,  jusqu'au  trentième  de  juillet. 
Mais  nous  n'avons  aucuuc  preuve  qu  il  ait 
duré  plus  longtemps.  Ou  voit  par  la  vie  de 
saint  Paul  que  lorsque  l'on  rapporta  sou  corps 


087 


DICTiONNAlKE  DES  CONCILES. 


68S 


li'Ancjre  à  Constanlinopk,  dont  il  avait  au- 
trefois été  évêque,  tous  les  évéquos  qui  se 
trouvaient  on  cette  ville  avec  Neclaiie  allè- 
rent au-devant  de  lui  beaucoup  au  delà  de 
Calcédoine  ,  en  chantant  des  psaumes.  So- 
ciale met  celle  translation  peu  après  le  con- 
cile de  Conslantinople;  cl  il  n'esl  pas  hors 
d'apparence  que  Théodose,  qui  voulait  faire 
honneur  aux  reliques  de  ce  saint  confesseur, 
n'ait  engagé  plusieurs  des  évê(jues  du  con- 
cile à  demeurer  jusqu'à  ce  qu'il  les  eût  fait 
enterrer  avec  grand  honneur  dans  une  des 
plus  belles  églises  de  celte  ville. 

Quoique  le  concile  de  Conslantinople  n'eût 
été  assemblé  que  de  l'Orient,  et  qu'il  n'y  eût 
assisté  personne  de  la  part  de  Damase,  ni 
des  autres  Occidentaux,  cela  n'en\pérha  pas 
les  Orientaux  de  lui  donner  le  titre  de  con- 
cile œcuméni(|uedèsrannéesnivaiite,  comme 
on  le  voit  par  la  lettre  qu'ils  écrivirent  en 
commun  au  pape  Damase  et  aux  autres  évo- 
ques assemblés  à  llom(>,  où  ils  disent  que 
Nectaire  avait  été  établi  sur  le  siège  de 
Constantin  iple  du  commun  consentement 
des  évê(iues,  assemblés  en  concile  général, 
en  présence  du  très-religieux  empereur,  à  la 
satisfaction  de  tout  le  clergé  et  de  tout  le  peu- 
ple. Mais  peut-être  ne  l'appelaient-ils  géné- 
ral que  parce  qu'il  avait  été  assemblé  de 
tout  l'Orient,  comme  saint  Augustin  appelle 
concile  plénier  celui  où  lous  les  évêiiues  d'A- 
frique se  trouvèrent,  (luoi  qu'il  eu  soit,  les 
évêques  d'Occident  ne  le  reçuienl  pas  d'a- 
bord comme  un  concile  oecuménique.  Assem- 
blés en  con<ile  à  Aquilée,  peu  après  celui  de 
Conslantiniiple,  ils  écrivirent  à  l'empereur 
Théodose  pour  lui  témoigner  leur  n)écon- 
tcnlenienl  sur  ce  que  l'on  in(iuiélaii  Paulin  dans 
la  possession  tranquille  où  il  devait  être  de 
son  siège  depuis  la  mort  de  Mélèce,  et  deman- 
daient à  ce  prince  que  l'on  tînt  à  Alexandrie 
un  concile  de  lous  les  évêques  catholiques 
pour  finir  celle  aifaire.  Dans  une  autre  lettre 
écrite  vers  le  même  temps,  les  Occidi  nlaux 
disent  à  Théodose  :  «  Nous  avions  écrit  (lue 
les  deux  évêques  d'AnlioclK; ,  Paulin  et  Mé- 
lèce, que  nous  estimions  catholiques,  s'ac- 
cordassent entre  eux,  ou  du  moins  que  si 
l'un  mourait  avant  l'autre,  on  ne  mît  per- 
sonne à  la  place  du  défunt;  maintenant  on 
nous  assure  que,  Mélôce  étant  mort,  et  Pau- 
lin encore  vivant,  qui  a  toujours  été  en  notre 
communion,  on  a  substitué,  ou  plutôt  ajouté 
un  évéque  en  la  place  de  Mélèce,  contrit  tout 
droit  et  lout  ordre  ecclésiastique:  et  l'on  dit 
(pie  cela  s'est  fait  du  consentement  et  par  le 
conseil  de  Nectaire,  dont  nous  ne  voyons 
pas  que  l'ordination  soit  dans  l'orilre.  »  Ils 
se  plaignent  ensuite  de  ce  que  les  évêques 
d'Orient,  informés  que  Maxime  était  venu  en 
Occident  pour  plaidi'r  sa  cause  dans  un  con- 
cile universel,  avaient  évité  de  s'y  trouver. 
Ils  demandeul  à  l'empereur  que  Maxime 
soit  rétabli  sur  le  siège  de  Conslantinople  , 
comme  ayant  été  ordonné  le  premier;  ou  que 
sa  cause  soit  jugée  dans  un  concile  général 
de  l'Orient  et  de  l'Occident.  Les  Occidentaux 
n'auraient  pas  parlé  ainsi  s'ils  eussent  re- 
connu pour   concile  œcuménique  celui  qui 


venait  de  se  tenir  à  Conslantinople  où  1  on 
avait  déposé  Maxime  ,  ordonné  Nectaire,  et 
mis  Flavien  évêque  à  Antioche. Mais,  dans  la 
suite  des  temps  ,  to\is  les  évêques  d'Occident 
ayant  donné  leur  consentem<nt  à  ce  qui  y 
avait  été  décidé  louchant  la  foi ,  ce  concile 
fut  reconnu  à  cet  égard  pour  le  second  con- 
cile œcuménique  ou  universel.  Fhotius  dit  en 
termes  assez  clairs,  (|ue  le  pape  saint  Da- 
mase confirma  ce  (pii  y  avait  été  fait,  et  saint 
Grégoire  le  Grand  dit  plus  d'une  fois  (ju'il  re- 
çoit, comme  les  quatre  Evangiles  ,  les  con- 
ciles de  Nicée,  de  Conslantinople,  d'Kphèse 
et  de  Calcédoine.  H  les  regarde  comme  une 
pierre  à  quatre  angles,  sur  laquelle  s'é- 
lève l'édifice  de  la  foi;  condamnant  ce  qu'ils 
ont  condamné,  recevant  ce  qu'ils  ont  reçu, 
souhailant  à  tous  ceux  qui  reçoivent  la  foi 
enseignée  dans  ces  conciles,  la  paix  de  Dieu 
le  l'ère  par  Jésus-Christ  son  Fils.  Il  est  vrai 
qu'en  un  autre  endroit  ce  sainl  pape  dit 
que  l'Eglise  romaine  n'a  point  les  canons  ni 
les  actes  du  concile  de  Conslantinople,  et 
que  sainl  Léon  soutient  que  le  troisième  ca- 
non n'a  jamais  été  notifié  à  Rome.  Mais  on 
peut  dire  qu'en  cela  saint  Giégoire  ne  se  con- 
tredit point.  Les  Orientaux  n'avaient  en- 
voyé à  Rome  que  la  profession  de  foi  qu'ils 
avaient  approuvée  dans  le  concile  de  Cons- 
lantinople, et  non  les  canons  qu'ils  y  avaient 
faits,  craignant,  peut-être,  qu'ils  n'y  fussent 
mal  reçus,  ou  ne  jugeant  pas  à  propos  de  les 
leur  envoyer,  parce  qu'ils  regardaient  par- 
ticulièrement la  discipline  des  Eglises  d'O- 
rient. «  Voilà  ,  disent-ils  au  pape  saint  Da- 
mase, un  abrégéde  la  fui  que  nous  enseignons 
constamment  ,  dont  vous  recevrez  encore 
plus  de  joie,  si  vous  prenez  la  peine  de  lire 
deux  écrits,  dont  l'un  a  été  composé  à  An- 
tioche, et  l'autre  le  fut  l'année  dernière  à 
Constantinople.où  nous  avons  expliqué  plus 
au  long  notre  croyance,  et  souscrit  à  la  con- 
damnation des  hérésies  qui  se  sont  élevées 
depuis  peu.  Ils  ajoutent  qu'ils  observent  fi- 
dèlement ce  qui  est  prescrit  par  les  canons 
de  Nicée  louchant  les  ordinations  desévêques; 
mais  ils  ne  disent  pas  uu  mot  de  ceux  qu'ils 
ayaient  faits  eux-mêmes  à  Constanlinople, 
tant  sur  ce  pointque  sur  plusieurs  autres.  Saint 
Grégoire  pouvait  donc  dire  que  l'Eglise  ro- 
maine ne  les  avait  point,  et  saint  Léon,  que 
le  troisième  n'avait  jamais  été  notifié  à  cette 
Eglise. 

Il  est  plus  difficile  d'expliquer  comment 
saint  Léon  a  pu  dire  que  le  troisième  canon 
de  Conslantinople ,  qui  donne  à  l'évêque  de 
cette  ville  la  préséance  sur  tous  ceux  d'O- 
rient, était  demeuré  sans  exécution  et  sans 
effet.  Car  on  sait  qu'en  394,  Nectaire  présida 
à  un  co«cile  où  se  trouvaient  Théophile  d'A- 
lexandrie, Flavien  d'Anlioche,  Hellade  de 
Césarée  en  Cappadoce,  et  Paul  d'Héraclée; 
qu'en  426  Sisinnius,  nouvellement  élu  évê- 
que de  Conslantinople  ,  présida  à  un  c<mcile 
où  assistait  Théudole  d'Anlioche  ;  que  dans 
un  autre  Maximien  de  Conslantinople  est 
nomuié  avant  Juvénal  de  Jérusalem  et  avant 
Arcade  et  Philippe, légats  du  pape;  que  dans 
celui  de  Calcédoine   Anatole  de  Constauti- 


689  CON 

iiople  tint  toujours  le  premier  ran{?np»-e3  le» 
légats,  avant  les  évôquis  (r.Mcx.indrie  et 
d'Anlioilie;  mais  le  but  de  saint  Léon  en  cet 
endroit  n'est  que  do  faire  voir  que  l'exécu- 
tion I  u  troisième  canon  de  Conslanliiiople 
ne  peut  avoir  lieu,  puisque  ce  canon  esl  coii- 
Irairc  à  ceux  de  Nicée.  cl  il  conlcsle  moins  ^ 
i'évêque  de  Conslanlinopic  l'aulorilé  qu'il 
exei'çait  sur  les  autres  évé(iues  d'Orienl  que 
le  droit  de  l'exercer;  soutenant  (jue  la  pres- 
cription de  soixante  années  ne  pouvait  les 
autoriser  dans  une  enireprise  d(M('lle  nature 
ijai  vii)Iail  le  privilège  des  Eglises  que  lo 
concile  de  Nicée  avait  coiifirmé.  Denys  le 
Petit  n'a  mis  dans  son  Code  que  les  quatre 
premiers  canons  du  concile  de  Conslantino- 
ple,  réduits  en  trois;  et  ils  se  trouvent  en  la 
même  manière  dans  l'ancien  Code  de  l'Eglise 
romaine  donné  dans  la  nouvelle  édition  des 
œuvres  de  saint  Léon.  Mais  on  croil  avec 
beaucoup  de  vraisemblance  qu'ils  ont  été 
ajoutés  à  ce  Code  depuis  le  pontifical  de  saint 
(irégoire,  qui,  comme  nous  venons  de  le 
remarquer,  témoigne  que  de  son  temps  l'E- 
glise romaine  n'avait  point  les  canons  de 
ce  concile.  Les  (rois  autres  canons  ne  se  li- 
sent que  dans  le  texte  grec  et  dans  les  collec- 
teurs grecs  des  canons  ,  entre  autres  dans 
Balsanion  ,  dans  Zonare  et  dans  l'ancien 
Code  de  l'Eglise  grec(iue.  Le  sixième  est  cité 
diins  la  leilre  huitième  du  pape  Nicolas  à 
l'empereur  Michel.  On  ne  trouve  pas  le  sep- 
tième dans  la  Paraphrase  arabique,  ni  dans 
la  Collection  des  canons  parJean  d'Antioche, 
ni  dans  quelques  autres  Grecs.  Ilisl.  des  aut. 
sacr.  et  ecclés. 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de),  l'an  3S2. 
L'empereur  Théodose,  ayant  égard  à  la  de- 
mande des  Pères  du  concile  d'Aquilée  (  Foyez 
cen)ot),  en  as^embla  un  en  Orient  ;  mais  au 
lieu  de  le  convoquer  à  Alexandrie,  comme 
ils  l'en  avaient  prié,  i!  rindi(|ua  à  Constan- 
tinople.  Ceux  du  concile  d'Italie  ,  <à  la  tête 
desquels  était  saint  Ambroise,  auraient  sou- 
haité que  l'on  en  tînt  un  à  Rome  où  les  évé- 
ques  d'Orienl  se  trouvassent  avec  ceux  d'Oc- 
cident. Mais  Théodose  ,  à  qui  ils  en  avaient 
écrit,  leur  représenta  que  les  affiiires  qu'on 
aurait  à  traiter  dans  le  concile,  entre  autres 
celles  de  Flavicn,  devaient  être  jugées  en 
Orient,  où  toutes  les  parties  étaient  présen- 
tes, et  qu'il  n'y  avait  aucune  nécessité  de 
faire  venir  les  Orientaux  à  Rome.  Ce  con- 
cile de  Constantiuople  se  tint  un  an  après  le 
général,  sous  le  consulat  d'Antoine  et  de 
Syagrius,  c'est-à-dire  en  38:* ,  au  commen- 
cement de  l'été.  La  plupart  des  évé(|ues  qui 
avaient  assisté  au  premier  se  trouvèrent 
au  second,  et  ils  y  vinrent  autorisés  de  la 
part  des  autres  évéqucs  d'Orient  ,  qui  , 
n'ayant  pu  s'y  rendre,  étaient  demeurés  clans 
les  provinces.  L'empereur  y  iiivila  saint 
Grégoire  de  Nazianze  jusqu'à  deux  fois,  la 
première  par  un  oflieier  de  disliuction 
Dommé  Procope,  et  la  seconde  par  un  au- 
tre grand  officier  nommé  Icare,  et  par  Olym- 
|)ius, gouverneur  de  Cappadoce.Mais  ce  saint 
»'ei>  excusa  sur  ses  infirmités  qui  le  met- 
taient hors  d'état  d'agir,  et  comme  aux  por- 


CON 


690 


tes  du  tombeau,  et  sur  le  peu  de  fruit  qu'il  y 
avait  à  espérer  de  ces  sortes  d'assemblées; 
car  il  était  toujours  vivement  frappé  ilu 
mauvais  succès  que  ses  bonnes  intentions 
avaient  eu  dans  le  grand  concile  di;  Conslan- 
tinople,  en  .381. 

Les  évé(]ues  étaient  déjà    arrivés  en  cette 
ville,  lorsqu'ils  reçurent  une  lettre  synodale 
des  Occidentaux,   (|ui    les    invitait   à  venir  à 
Home,  au  concile  qui  s'y  tenait.  Mais  ils  s'en 
excusèrent,  comme  d'un  voyagi'  (|ui  ser.iii  à 
charge  à  la  plupart  d'entre  eux,  et  qui  d'ail- 
leurs ne  serait  d'aucune  utilité.  Nous  avons 
encore   leur   réponse   dans   Théodonl  ;  elle 
esl  adressée  à    Damase  ,  Ambroise,  Rritton, 
Valérien,  Aschole  ,  Auén)ius,  Basile,  et  .iiix 
autres   évêi|ues    assembiés   à    Home.    Ils  la 
commeui  eut  par  la  description  des  persécu- 
tions  qu'ils   avaient  souffertes  de  la  part  des 
ariens,  dont  ils    n  étaient  déliviés  ((iie  de- 
puis peu   de   temps  ,    et  dont  les    desordres 
étaient  si  considéraliles,    qu'on   ne    |)ouvait 
les  réparer  qu'avec  beaucoup   de   travail  et 
de  loisir.    «Car  encore,   disent-ils ,  que  les 
héréti(iues  soient  chassés  des  églises,  leurs 
faux   pasteurs  ne  liissent  pas  de  les  a.ssem- 
bler  dehors,  d'exciter  des   séditions,  et  de 
nuire  à  l'Eglise  de  tout  leur  pouvoir.  •  Ils 
ajoutent  :  «  Ainsi,   quelque    désir  (juc    nous 
ayons  de  correspondre  à  la   charité  avec  la- 
quelle vous  nous  avez  invités,  nous  ne  pou- 
vons dénuer    entièrement    nos    églises    qui 
commencent  à   se  renouveler,  et  ce  voyage 
serait  même  absolument  impossible  à  la  plu- 
part (le  nous  :  nous  sommes  venus   à  Cons- 
tanlinople  suivant  les  lettres  que  vous  écri- 
vîtes l'année  passée  après  le  concile  d'Aquilée 
au  très-pieux  empereur  Théodose  :  nous  ne 
sommes  préparés  que  pour  ce  voyage;  nous 
n'avons  apporté  le  consentement  des  évêques 
qui    sont    demeurés  dans  les  provinces  que 
pour  ce   concile;  nous   ne  nous  attendions 
point  à  aller  plus  loin,  et  nous  n'en  avions 
pas  même  ouï  parler  avant  de  nous  assem- 
bler à  Constantinople  ;  de  plus  ,  le  terme  est 
trop    court    pour   taire   nos    préparatifs    ou 
avertir    tous    les  évêques  de  noire  commu- 
nion  et  recevoir   leurs   consentements   :  ce 
que  nous  avons  pu  faire  est  de  vous  <'nvoyer 
nos  vénérables  fièresles  é\éi|ues  Cyri.ique, 
Eusèbc  et  Priscien  ,  qui  vous  feront  connai- 
tre  notre  amour  pour  la  paix   et   notre  zèle 
pour  la  foi  :  en  effet  ,  si  nous  avons  souffert 
des  persécutions,  des  tourments,  les  menaees 
des  empereurs,  les  rigueurs  des  gouverneurs 
des  provinces  et  les  violences  des  hérétiques, 
ça  été  pour  la  défense  de  la  doctrine  évan- 
géli(iue,  qui  a   été  publiée  par  les  trois  cent 
dix-huit  évêques  du  concile  de  Nicée  en  Ry- 
thinie  :  vous  devez  aussi  bien  que  nous  ap- 
prouver cette  doctrine,    et  il   faut  (|ue  tous 
ceux   qui   ne   veulent    pas  renverser  la  foi 
l'approuvent  de   même  ,  puisque  c'est  l'an- 
nienne  doctrine  et  qu'elle  est  conforme  au 
baptême,  nous    enseignant  à  croire  au  nom 
du  Père,  du  Fils  et  du  Saint-Esprit,  c'est-à- 
dire,  d'une  seule  divinité,  puissance  et  sub- 
stance, d'une  égale  dignité  et  d'un  régne  co- 
éternel,  en   trois  parfaites  hyposlases,  uu 


Ml 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


6i)2 


trois  parfaites  personnes  :  en  sorte  qu'il  n'y 
ail  point  de  lieu  à  l'erreur  de  Sabellius ,  qui 
confond  les  hyposlases,  ou  détruit  les  pro- 
priétés ,  ni  à  lu'llcs  des  eunoniécns ,  des 
ariens  et  des  ennemis  du  Sainl-Esprit,  qui 
divisent  la  substance,  la  nature  on  la  divinité, 
et  qui  introduisent  une  nature  postérieure 
créée,  ou  d'une  autre  substance,  dans  la 
Trinité  incrééo,  consubstanlielie  et  coéler- 
nelle  :  nous  conservons  aussi  dans  sa  pu- 
reté la  doctrine  de  l'incarnation  ,  et  nous  nu 
recevons  point  dans  ce  mystère  une  chair 
iniparfaile,  sans  âme  et  sans  entendement  ; 
mais  nous  reconnaissons  que  le  "Verbi!  de 
Dieu  est  enlièrement  parfait  avant  les  siè- 
cles,  et  que  dans  les  derniers  jours  il  est 
devenu  homme  parfait  pour  notre  salul  : 
voil<à  en  abrégé  la  foi  que  nous  prêchons,  et 
dont  vous  pourrez  vous  insiruire  plus  am- 
plement par  l'écrit  du  concile  d'Aiilioche,  et 
par  celui  du  concile  œcuménique  (jui  fut 
tenu  l'année  dernière  à  Conslantinople,  où 
nous  avons  exposé  plus  au  long  notre 
croyance,  et  condamné  par  notre  signature 
les  hérésies  qui  se  sont  élevées  di'puis  peu.  » 
Ensuite  iis  rendent  compte  de  ce  qu'ils 
avai(  nt  réglé  pour  l'administraliou  de  leurs 
Eglises.  «  Vous  savez,  disenlils,  l'ancienne 
règle  confirmée  par  le  déiret  de  Nicée  ,  que 
les  ordinations  se  feraient  dans  cha<|ue  pro- 
yince  par  ceux  de  la  province, en  y  appel, int, 
s'ils  voulaient,  leurs  voisins  :  nous  vous 
prions  de  croire  qu'elle  est  religiensenient 
observée  parmi  nous,  et  que  les  évéqnes  des 
plus  grandes  villes  ont  été  ordonnés  de  la 
sorte  :  c'est  ainsi  que  pour  l'Eglise  de  Cons- 
tanlinople  nouvellement  rétablie,  puisque, 
par  la  miséricorde  de  Dieu,  nous  l'avons  ar- 
rachée de  la  gueule  du  lion,  c'est-à-dire 
d'entre  les  mains  des  hérétiques,  nous  avons 
ordonné  évêque  l(  vénérable  Neriaire  dans 
le  concile  œcuménique  ,  d'un  commun  con- 
sentement, à  la  vue  du  très-pieux  empereur 
Théodose,  avec  l'agrément  de  tout  le  clergé 
et  de  toute  la  ville;  pour  l'Eglise  d'Antioche, 
où  le  nom  de  chrétien  fut  premièrement 
connu,  les  évéques  de  la  province  et  du  dio- 
cèse d'Orient  ont  élu  canoniquemenl  le  ré- 
vérendissime  et  très-religieux  Flavi<;u,  d'un 
commun  accord  de  toute  l'Eglise,  et  tout  le 
concile  a  approuvé  cette  ordination  comme 
légitime:  nous  vous  donnons  aussi  avis  que 
le  très-religieux  et  Irès-vénérable  Cyrille, 
évêr|ue  de  Jérusalem,  cette  ville  mère  de 
toutes  les  Eglises  ,  a  été  autrefois  ordonné 
canoniquement  par  ceux  de  toute  la  pro- 
vince, et  a  beaucoup  souffert  en  divers  lieux 
de  la  part  des  ariens.  Nous  vous  prions  de 
leur  témoigner  la  joie  que  vous  avez  de 
l'ordination  canonique  qu'ils  ont  reçue  parmi 
nous,  et  de  leur  être  unis  par  la  charité  et 
par  la  crainte  de  Dieu,  qui  répiime  les  mou- 
vements humains,  et  préfère  l'édification  de 
l'Eglise  à  l'amour  des  créatures.  La  vérité 
de  la  foi  et  la  sincérité  de  la  charité  une  fois 
établies  parmi  nous  d'un  commun  consen- 
tement ,  nous  cesserons  de  dire  cette  parole 
que  saint  Paul  a  condamnée  :  Je  suis  à  Paul, 
et  moi  je  «mu  à  Apollon  ,  tt  moi  à  Céphas. 


Nous  serons  tous  à  Jésus-Christ,  qui  ne 
sera  point  divii^é  entre  nous;  noiis  conser- 
veroiss  l'unité  du  corps  de  l'Eglise .  et  pa- 
raîtrons avec  confiance  devant  le  tribunal 
du  Seigneur.  « 

Ouir<'  les  hérésies  de  Sabellius,  d'Arius  et 
de  Macédonius,  les  Pères  du  concile  deCons- 
tanllnople  cond minèrent  encore  celle  d'A- 
pollinaire .  en  déclarant  qu'ils  tenaient  à  la 
saine  doctrine  touchant  l'incarnation  du 
Sauveur-,  et  en  rejetant  celle  qui  enseign;iil 
que  le  Verbe  s'était  uni  à  un  corps  sans  âme 
ou  sans  esprit.  Celle  fausse  doctrine  (jue 
quel(]ues-uns  introduisaient  dans  l'Kglise, 
avait  encore  élé  un  molif  pour  les  évéques 
du  concile  d'ilalie  de  prier  l'empereur  Théo- 
dose d'en  convoquer  nu  où  elle  fût  condam- 
née. L'erreurd'/.pollinaire  avait  déjà  élé  con- 
damnée plusieurs  fois,  mais  non  en  pré-^ence 
de  son  auteur  :  ce  qui  faisait  demander  à 
ces  évéques  qu'elle  fûl  examinée  en  pré- 
sence (les  parties,  afin  qu'étaiit  convaincu 
de  nouveauté  dans  la  doctrine,  il  ne  se  ca- 
chât plus  sous  un  faux  semblant  de  catholi- 
cisme, et  fût  privé  du  sacerdoce.  Cet  héré- 
siarque occupait  donc  encore  le  siège  de 
Hiéraple  en  382,  époque  où  les  évêque,-;  s'ex- 
priinaicnl  ainsi  à  '^on  sujet. 

CONSTANTlNOPLIi  ((docile  de),  l'an  383. 
Comme  les  ariens  continnaieni  à  troubler  les 
caiholiques  autant  qu'il  était  en  eux,  à  vou- 
loir se  maintenir  dans  les  églises  d'où  on  les 
chassait,  et  à  défendre  leurs  erreurs  an  mi- 
lieu (les  places  et  des  assemblées  publiques, 
l'empereur  Théodose,  qui  n'avait  rien  de  plus 
à  cœur  que  de  voir  la  paix  dans  soii  empire 
et  la  tranquillité  dans  les  églises,  crut  qu'en 
faisant  conférer  ensemble  les  évéques  de  tou- 
tes les  sectes  particulières,  ils  pourraient 
convenir  d'un  même  sentiment,  et  (|ue  en 
serait  un  moyen  de  terminer  tontes  leurs  dis- 
putes. 11  les  assembla  donc  à  Constanlinople 
au  mois  de  juin,  sous  In  cimsulat  de  iMéro- 
baude  et  de  Saturnin,  c'est-à-dire  l'an  383. 
La  division  de  l'Eglise  d'Anlioch(^  qui  durait 
toujours,  pouvait  aussi  avoir  fourni  occasion 
à  cette  assemblée.  11  s'y  trouva  des  évéques 
de  toutes  les  religions  et  de  tous  les  pays.  On 
y  vit  de  la  part  des  catholiques  des  évéques 
d'Egypte,  d'Arabie,  de  Chypre,  de  Palestine, 
de  rhénicie,  de  Syrie.  Saint  Grégoire  de  Na- 
zianze  n'y  vint  pas.  mais  il  écrivit  à  Po^lii- 
niieu,  élevé  à  la  charge  de  préfet  du  pré- 
toire, dès  les  premiers  mois  de  celle  année 
38'5,  pour  l'exhorter  à  rétablir  la  piix  des 
églises  dans  le  concile  qui  s'assemblait,  et  à 
employer  même  la  force  pour  réprimer  ceux 
qui  continueraient  à  entretenir  la  division. 
Necl.iire.  évêque  de  Constanlinople,  est  le 
seul  des  évéques  calholiiines  dont  les  histo- 
riens fassent  mention:  ils  ne  nomment  pas 
le-i  autres,  mais  on  croit  avec  assez  de  fon- 
dement que  saint  Grégoire  de  Nysse  ;i-^sisla 
aussi  à  ce  concile,  puisque  nous  avons  de  lui 
un  discours  sur  la  divinité  du  Fils  et  du  Saint- 
Esprit  et  sur  le  sacrifice  d'Abraham,  pro- 
noncé à  Conslanlino|.de  dans  une  assemblée 
d'évéïiues,  vers  le  milieu  de  l'an  383.-  Agélius 
s'y  trouva  de  la  oart  des  novatiens,  Démo- 


093 


CON 


CON 


691 


phllc  pour  les  ariens,  Euiiome  pour  les  cu- 
noméens,  et  Eleusius  do  CyEiqiie  pour  les 
macédoniens.  Les  évêques  avaient  amené 
avec  eux  grand  nombre  de  dialecticiens  pour 
soutenir  les  disputes. 

Avant  de  tenir  l'assemblée,  l'empereur  en- 
voya quérir  Nectaire  pour  conférer  avec  lui 
sur  les  moyens  de  réunir  l'Ejilise,  et  lui  dit 
<Tu'il  ne  croyait  pas  que  l'on  pût  jariuiis  ter- 
miner les  contestations  qui  la  divisaient, 
que  l'on  n'eût  auparavant  expliqué  claire- 
ment les  questions  qui  leur  servaient  de  ma- 
tière. Nectaire,  inquiet  et  embarrassé  sur  la 
proposition  de  l'empereur,  la  communiqua  à 
Agélius,  évêque  des  novatiens,  qui  pensait 
comme  lui  louchant  la  Trinité. Celui-ci,  qui, 
quoique  d'une  grande  piété,  ne  se  sentait  pas 
assez  d'éloquence  pour  entreprendre  de  dé- 
fendre de  vive  voix  la  vérité  de  la  foi,  fit  ve- 
nir un  lecteur  de  son  Eglise,  nommé  Sisin- 
nius,  honune  savant  et  intelligent  dans  les 
affaires,  instruit  de  l'explication  des  saintes 
Ecritures  et  des  dogmes  des  philosophes.  Si- 
sinnius,  qui  savait  que  les  disputes,  au  lien 
de  terminer  les  divisions,  étaient  plus  pro- 
pres à  les  augmenter,  en  augmentant  l'opi- 
niâtreté de  ceux  qui  sont  dans  l'erreur,  con- 
seilla à  Nectaire  d'éviter  toutes  les  disputes 
de  paroles,  et  de  produire  les  témoignages 
des  anciens  écrivains  (|ui  ne  donnaient  point 
de  coinmencemeut  à  l'existence  du  Fils  de 
Dieu  et  le  croyaient  roéternel  au  Père.  Il  lui 
conseilla  encore  de  persuader  à  l'empereur 
de  demander  aux  chefs  de  chaque  parti 
s'ils  l'aisaient  quelque  état  des  docteurs  qui 
avaient  été  célèbres  dans  l'Eglise  avant  la 
division,  ou  s'ils  les  rejetaient  ciunme  étran- 
gers au  christianisme.  «  S'ils  les  rejettent, 
dit-il,  il  faut  aussi  qu'ils  les  anaihématisent; 
et  s'ils  osent  le  fiire,  le  peuple  les  chasstMM, 
et  la  victoire  de  la  vérité  sera  manifeste.  S'ils 
ne  rejettent  pas  les  anciens  docteurs,  c'est  à 
nous  à  montrer  leurs  livres  qui  rendent  té- 
moignage à  notre  doctrine.  »  Nectaire,  ap- 
plaudissant à  cet  avis,  courut  au  palais  le 
coiimiuniquer  à  l'empereur,  qui  l'approuva 
et  l'exécuta  avec  adresse.  Car,  sans  décou- 
vrir son  dessein  aux  chefs  de  chaque  secte, 
il  se  contenta  de  leur  demander  s'ils  esti- 
maient ceux  qui  avaient  enseigné  dans  l'E- 
glise avant  la  division.  Comme  ils  n'osèrent 
lo  nier,  et  qu'au  contraire  ils  dirent  qu'ils  les 
honoraient  comme  leurs  maîtres,  ce  prince 
leur  demanda  encore  s'ils  les  suivaient  com- 
me de  légitimes  témoins  de  la  doctrine  chré- 
tienne, (ietle  seconde  question  les  embar- 
rassa, eux  et  les  dialecticiens  qu'ils  avaient 
amenés.  Ils  se  divisèrent  entre  eux;  les  uns 
disant  ijue  la  proposition  de  l'empereur  était 
raisonnable,  les  autres  qu'elle  était  contraire 
à  leurs  intentions  et  à  leurs  intérêts  :  en 
sorte  que  les  hommes  d'une  même  secte  n'é- 
taient pas  même  d'accord  sur  l'autorité  que 
devaient  avoir  les  écrits  des  Pères.  L'empe- 
reur, qui  reconnut  à  leur  division  qu'ils  ne 
s'appuyaient  que  sur  leur  habileté  dans  la 
dispute,  et  non  sur  la  doctrine  des  anciens, 
voulut  tenter  une  autre  voie  pour  les  réunir 
et  leur  ordonna  de  donner  chacuu  leur  pro- 


fession de  foi  par  écrit.  Les  plus  habili.s  la 
rédigèrent  le  plus  exactement  qu'il  leur  fut 
possible,    faisant   grand    choix    des    termes 
dont  ils  la  composaient;  et  les  chefs  de  cha- 
que parti  se  rendirent  au  palais,  le  jour  que 
l'empereur  leur  avait  marqué.  Nectaire  à  la 
tête  de  <'eux  qui  soutenaient  la  consubstan- 
lialilé,   Démophile   pour  les  ariens,  et  ainsi 
dos  autres.  Théodose  les  accueillit  très-civi- 
lement; et  ayant  reçu  leur  profession  de  foi, 
il  se  relira  seul  dans  son  cabinet  et  il  im- 
plora le  secours  de  Dieu  pour  choisir  la  vraio 
doctrine.  Ensuite  il  lut  chacune  de  ces  pro- 
fessions de  foi,  rejeta  toutes  celles  qui  divi- 
saient la  Trinité  et  les  déchira,  n'approuvant 
que  celle  (]ui  contenait  la  foi  du  consubstan- 
tiel.  C'est  ce  que  disent  Socratc  et  Sozomène, 
dont  le  récit  paraît  mêlé  de  quelques  circon- 
stances  peu  vraisemblables.  On    ne   croira 
pas  aisément  que  Théodose  se  soit  rendu 
seul  juge  de  toutes  ces  différentes  professions 
de  foi,  sans  consulter  aucun  des  évêques  du 
concile,  ni  qu'il  ail  eu  besoin  de  tant  de  for- 
mules pour  choisir  la  plus  orthodoxe,  lui  qui 
était  très-instruit  d.ins  la  foi  et  qui  faisait 
profession  de  la  consubstantialité.  Ce  qui  pa- 
raît incontestable,  c'est  que  les  catholiques 
eurent  le  dessus  dans  le  concile  et  que  les 
hérétiques  demeurèrent  confus,  s'accusant 
les  uns  les  autres  et  se  voyant  condamnés  et 
accusés  d'ignorance  par  leurs  propres  disci- 
pli>s.  Ils  se  retirèrent  pleins  de  honte  et  de 
douleur,  mais  ils  ne  laissèrent  pas  d'écrire  à 
leurs  sectateurs  de  prendre  courage  et  de  ne 
s'abattre  pas   en   voyant  que  plusieurs  les 
abandonnaient  pour  embrasser  la  foi  de  la 
consubstantialité,  parce  que,  disaient-ils,  il 
y  a  beaucoup  d'appelés,  mais  peu  d'élus.  So- 
cratc remarijuc  qu'ils  ne  parlaient  pas  de  la 
sorte,  lorsque,  par  la  crainte  et  par  la  force, 
ils  attiraient  à  leur  parti  la  plus  grande  par- 
tie du  peuple.  Il  remarque  encore  que  la 
victoire  des  catholiques,  quoique  entière  sur 
les  hérétiques,  ne  fut  pas  exemple  de  tris- 
tesse, parce  qu'ils  se  divisèrent  les  uns  des 
autres  sur  le  sujet  de  Paulin  et  de  Flavien 
d'Anlioche.  Les  évêques  d'Egypte,  d'Arabie 
et  de  Chypre  voulaient  que  l'on  chassât  Fla- 
vien de  son  siège;  ceux  de  Palestine,  de  Phé- 
nicie  et  de  Syrie   s'efforçaient  au  contraire 
de  l'y  maintenir.  C'est  tout  ce  que  nous  sa- 
vons de  ce  concile  de  Constantinople.  On  a 
encore  une  formule  de  foi  composée  parEu- 
nomius,  que  l'on   croit  être  celle  qu'il  pré- 
senta à  l'empereur  à   l'occasion  que  nous 
venons  de  dire.  U.  Ceill. 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de),  l'an  394.. 
Ruffin,  préfet  du  prétoire  et  alors  gouver- 
neur de  tout  l'Orient,  ;iyanl  fait  bâtir,  dans 
un  bourg  proche  de  Calcédoine,  nommé  lo 
Chêne,  une  église  en  l'honneur  des  apôtres 
saint  Pierre  et  saint  Paul,  assembla,  pour  eu 
faire  la  dédicace,  plusieurs  évêques  de  di- 
verses provinces  et  grand  nombre  de  moines. 
Il  y  appela  entre  autres  Evagre  de  Pont,  dont 
il  estimait  tellement  la  verlu,  ((u'à  sou  bap- 
tême, qu'il  reçut  eu  celte  dédicace,  il  vonliil 
l'avoir  pour  parrain,  et  c'est  la  preinièie  fois 
que  nous   trouvons  que  l'on   ait  donné  des 


GOS 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


696 


parrains  aux  adullrs.  La  cérémonie  finie, 
les  éréques  s'assoml)lèr(Mit  à  Constanlinople 
pour  jiig'T  tii!  (lilîércnt!  survenu  entre  doux 
évéques,  A^apius  el  Ba^adius,  qui  se  dipu- 
laicnt  le  sié|;i'  é|)iscopal  de  Bostres,  ttiéiro- 
pole  de  rArai)ie.  Leur  assemblée  se  fil  dans 
le  baptistère  de  l'église  de  Constanlinople, 
en  présenci'  de  tout  le  clergé  de  celle  église. 
Neita.ire,  qui  en  élail  évêque,  esl  nommé  le 
prei'icr  dans  les  lettres  du  concile,  et  après 
lui  Tliéiipliih^  d'Alexandrie,  Flavien  d'Aiitio- 
ciie,  Palladi'  de  Césarée  en  Cappadoce,  Gé- 
lase  de  Cesarée  en  Palestine,  Grégoire  de 
Nysse,  Ampliiloque  d'Icône,  Paul  d'Héraclée, 
Araliicii  d'Aiicyre,  Ammon  d'Andrinople , 
Phaléiius  de  Tarse,  Lucius  d'Hiéraple,  El- 
nidius  di'  Laodii  ée,  Paul  d'Alexandrie  (peut- 
être  en  Cilieie),  Dioscore  d'Hermopolis,  Pro- 
halion  de  Bérénice,  Théodore  de  Mopsueste, 
Biron  de  Séleucie,  Eiiag.ilhon  de  Marciano- 
ple,  Gérontius  de  Claudiopolis.  La  plupart 
de  ces  évê(Hies  étaient  méiropolilaiiis  de 
diversi's  provinces  d'Orient;  et  outre  ceux 
qui>  nous  venons  de  nommer,  il  s'en  trouva 
beaucoup  d'autres  à  ce  concile,  dont  les  noms 
ne  sont  pas  connus,  et  plusieurs  prêtres. 

Le  moiif  de  sa  tenue  fui,  comme  ou  vient 
de  le  dire,  de  juger  le  différend  de  deux  évé- 
ques, Agapius  et  Bagadius,  qui  prétendaient 
également  au  siège  de  Bostres.  Ils  étaient 
présents  et  debout  comme  parties.  Nectaire, 
en  qualité  de  président  du  concile,  porta  le 
premier  la  parole  el  dit  que,  sous  l'agrément 
des  évëqucs,  Bagadius  et  Agipius  eussent 
chacun  à  faire  valoir  leurs  prétentions.  Ils 
le  fireni  en  peu  de  mots;  et  après  qu'ils  eu- 
rent allégué  leurs  raisons,  comme  il  fut 
prouvé  que  la  déposition  de  Bagadius  avait 
été  faite  par  deux  évéques  seulement,  et  en 
son  absence,  et  que  ces  deux  évéques  étaient 
moris,  Arabien,  évêque  d'Ancyre,  pria  le 
concile  de  décider  en  général  si  une  déposi- 
tion I  ouvait  être  faite  par  deux  évéques,  et 
si  l'on  pouvait  déposer  un  absent.  «  Cela, 
ajouta-t-il,  ne  pourra  préjudicier  à  la  cause 
présente;  mais  je  crains  que  quelqu'un  ne 
se  prévale  dans  la  suite  de  ce  qui  a  été  fait 
et  n'entreprenne  (juelque  chose  de  sembla- 
ble. »  Nectaire  approuva  la  proposition  d'A- 
rabien,  ajoutant  que,  sans  condamner  lo 
passé,  il  fallait  pourvoir  à  l'avenir.  Arabien 
dit  que  sa  proposition  ne  regardait  aussi 
que  l'avenir,  et  insista  pour  qu'on  déclarât 
nettement  que,  conformément  à  ce  qui  avait 
été  décidé  là  Nicée,  il  n'était  pas  permis  à  deux 
hommes  d'ordonner  ni  de  déposer  un  évo- 
que. Sur  quoi  Théophile  d'Alexandrie  dit 
que  l'on  ne  pouvait  rendre  une  sentence  con- 
tre ceux  qui  avaient  excédé  dans  la  déposi- 
tion de  Bagadius,  puisqu'ils  n'étaient  pas 
présents;  qu'il  élail  d'avis  que,  pour  l'avenir, 
trois  évéques  ne  suffiraient  pas  pour  la  dé- 
position d'un  évêque,  mais  que  tous  les  com- 
provinciaux  y  devraient  assister.  Son  avis  fut 
apiirouvé  de  Nectaire,  comme  conforme  aux 
canons  aiiostoliques,  et  suivi  par  Flavien  et 
par  tous  les  autres.  Ainsi  il  fut  décidé  ((ue  le 
nombre  de  trois  évéques,  qui  est  sulfisant 
pour  l'ordination,  ne  le  serait  pas  pour  la 


déposition  d'un  évêque;  mais  qu'il  en  fau- 
drait un  plus  grand  nombre,  el  faire  même 
intervenir  le  synode  de  la  province.  Balsa- 
mou.  (|ui  rapporle  le  décret,  remarque  qu'on 
ne  l'observait  pas  de  son  temps,  el  que  l'on 
suivait  le  douzième  canon  de  la  collection 
africaine,  qui  prescrit  que  les  causes  des 
évéques  seront  examinées  par  douze  évé-- 
ques. Mais  ces  deux  canons  n'ont  rien  de 
contraire  l'un  à  l'autre,  car  celui  de  la  col- 
lection ne  prescrit  le  nombre  de  douze  évé- 
ques qu'au  cas  où  l'on  ne  pourrait  assembler 
tous  les  autres  prélats  de  la  province.  Au 
reste,  il  paraît  que  ce  décret  du  concile  de 
Consiantinople  n'était  qu'un  préliminaire  du 
jugement  qu'il  devait  rendre  dans  la  cause 
d'Agapius  et  de  Bagadius.  La  suite  des  actes 
de  ce  concile  nous  manque,  el  l'on  ignore 
auquel  de  ces  deux  évéques  le  siège  de  Bos- 
tres fut  adjugé. 

Nous  avons  vu  plus  haut  que  le  concile  de 
Constanlinople  de  l'an  381  fit  un  canon  (|ui 
donnait  à  l'Église  de  cette  ville  le  premier 
rang  d'honneur  après  celle  de  Rome.  On  voit 
dans  le  concile  que  nous  venons  de  rappor- 
ter l'exécution  de  ce  canon.  Nectaire  y  tient 
le  premier  rang,  sans  que  Théophile  d'A- 
lexandrie ni  aucun  autre  évêque  d'Orient  le 
lui  contestent,  'lue  aulrecirconstance  remar- 
quable, c'est  que  Théophile,  qui  ne  recon- 
naissait pas  Flavien  pour  évêque  d'Antioche, 
et  qui  jusque-là  ne  l'avait  pas  admis  à  sa 
communion,  ne  laissa  pas  de  se  trouver  avec 
lui  dans  ce  concile. 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de),  l'an  399. 
Saint  Epiphane,  excité  par  Théophile  d'A- 
lexandrie, vint  à  Constanlinople  peu  de  temps 
après  son  concile  de  Chypre,  et  en  apporta 
les  actes.  Saint  Chrysostome  lui  fit  lous  les 
honneurs  qui  dépendaient  de  lui,  et  l'invita 
à  prendre  un  logement  dans  les  maisons  ec- 
clésiastiques. Saint  Epiphane,  que  l'on  avait 
prévenu  contre  ce  saint  évêque,  ne  l'accepta 
point,  et  refusa  même  de  se  Irouveravec  lui. 
Il  y  avait  alors  plusieurs  évéques  étrangers 
à  Constanlinople.  Saint  Epiphane  les  assem- 
bla de  son  autorilé,  et  leur  montra  ce  qui 
avait  été  décidé  dans  son  concile  conire  les 
écrits  d'Origène.  Quelques-uns  souscrivirent 
à  celle  condamnation;  mais  la  plu|)arl  le  re- 
fusèrent, entre  autres  Théolime,  évêque  de 
Tomes  (en  Scythie),  qui  soutint  en  face  à 
saint  Epiphane,  qu'il  n'était  pas  permis  de 
faire  injure  à  un  homme  mort  depuis  si  long- 
temps, ni  de  condamner  les  jugements  des 
anciens,  ni  de  renverser  leurs  ordonnances. 
En  tnônie  temps  il  produisit  un  livre  d'Ori- 
gène, en  lut  quelques  passages,  et  fit  voir 
que  la  lecture  en  était  uiile  à  l'Eglise,  ajou- 
tant ()ue  ceux  qui  blâmaient  ses  écrits  30 
mettaient  en  danger  de  rejeter,  sans  y  iienser, 
les  vériiés  mêmes  qui  y  étaient  contenues. 

CONSIANTINOPLE  (Concile  de),  l'an  400. 
Plusieurs  évéques  d'Asie  qui  se  trouvaient  à 
Constanlinople,  s'élant  assemblés  en  concile 
avecsaintJean  Chrysostome,  Eusèbe,  évêque 
do  Valenlinianople,  leur  présenta  une  re- 
quête contre  Antonin,  évêque  d'Ephèse,  son 
métropolitain.    Cette   requête   ou  ce   libelle 


697 


CON 


CON 


cm 


contenait  sopt  rhofs  d'accusation  :  lo  premier, 
jl'avoir  fondu  des  vases  sacrés  et  d'en  avoir 
employé  i'arseiil  au  prolil  de  son  fils;  le 
second,  d'avoir  Aie  des  marbres  de  l'eiilrée 
du  baplistére,  pour  les  melire  dans  sou  bain 
parliculier;  le  Irnisiéme,  d'avoir  fait  dresser 
dans  sa  salle  à  manger  des  colonnes  de  l'é- 
glise, courbées  depuis  longtemps  ;  le  qua- 
trième, de  garder  parmi  ses  domesliques  un 
bommè  coupable  de  meurtre,  sans  lui  en 
avoir  l'ait  de  correction  ;  le  cinquième,  d'avoir 
vendu  à  son  profit  des  terres  données  à  l'Eglise 
par  Basiline,  mère  de  l'empereur  Julien  l'A  pos- 
tal; le  sixième,  d'avoir  repris  sa  femme  après 
l'avoir  quittée,  cl  d'en  avoir  eu  des  entants  ; 
le  septièuu\  d'avoir  pour  maxime  de  vendre 
les  ordinations  des  évoques,  à  proportion  du 
revenu  de  leurs  évêchés.  Eusèbe  ajoutait, 
dans  son  libelle  adressé  nommément  à  saint 
Cbrysostnme ,  que  ceux  qu'Antonin  avait 
ainsi  ordonnés  étaient  présents  ,  et  qu'il 
avait  des  preuves  de  tout  ce  qu'il  avançait. 

Saint  Chrysostome,  ayant  lu  la  requête 
en  son  parliculier,  représenta  à  Eusèbe  avec 
beaucoup  de  douceur  que  souvent  les  accu- 
sations qui  se  font  par  passion  ne  sont  pas 
faciles  à  prouver.  Croyez-moi  donc,aioula-i-il, 
n'accusez  point  par  écrit  mon  frère  Autonin  : 
nous  accommoderons  celle  alîuire.  Eusèbe, 
au  lieu  de  s'adoucir,  s'écbauffa  et  s'emporta 
contre  Anionin,  proleslant  avec  des  paroles 
fort  aigres  qu'il  persistait  dans  son  accusa- 
tion. Saint  Chrysostome  ne  laissa  pas  de 
prier  Paul  d'Héraclée  ,  qui  paraissait  ami 
d'Aulonin  ,  de  Iravailler  à  les  réconcilier. 
Ensuite  il  entra  dans  l'église  avec  les  évé- 
ques,  pour  y  offrir  le  sacrifice.  Us  étaient  au 
nombre  de  vingt  deux. 

Après  qu'il  eut  donné  la  paix  au  peuple, 
et  se  fut  assis  avec  les  évéques,  Eusèbe  vint 
lui  présenter  une  seconde  requête  contre 
Anionin,  le  conjurant  avec  de  grands  ser- 
ments de  lui  faire  justice.  Il  l'en  pria  même 
par  le  salut  de  l'empereur  :  ce  qui  fit  croire 
au  peuple  qui  était  présent,  qu'Eusèbe  priait 
saint  Chiyoslome  d'intercéder  pour  lui  auprès 
d'Arcade  et  de  lui  obtenir  la  vie.  Le  saint 
évêque,  voyant  son  emportement  et  voulant 
éviter  un  plus  grand  trouble,  reçut  sa  re- 
quête; mais  après  la  lecture  ordinaire  de 
l'Ecriture  sainte,  il  pria  Pansophius,  évêque 
de  Pisidie,  d'offrir  en  sa  place  le  saint  sacri- 
fice, et  se  relira  avec  les  autres  évêques,  ne 
voulant  point,  selon  le  commandement  de 
l'Evangile,  célébrer  les  saints  mystères  avec 
nn  esprit  ému. 

Quand  le  peuple  fut  sorti  de  l'église,  saint 
Chrysostome  s'assit  avec  les  évéques  dans 
le  baptistère,  oîi  ayant  fait  appeler  Eusèbe, 
il  le  pria  encore  une  fois  de  prendre  son 
parti  avant  qu'on  eût  fait  publiquement  la 
lecture  de  son  libelle.  «  Car,  ajouta-t-il, 
Jors(iu'il  aura  été  lu  et  entendu  de  lout  le 
monde,  et  qu'on  en  aura  dressé  des  actes,  il  ne 
vous  sera  plus  permis,  étant  évêque,  de  vous 
désister.  »  Eusèbe  ayant  déclaré  qu'il  persis- 
tait dans  sa  dénonciation,  on  fil  leeturvi  de  sa 
requête,  et  tous  les  évêques  convinrenl  i|u'il 
ne  reprochait  rien  à  Ântuniu  qui  ne  fùl  crimi- 


nel et  contraire  aux  saints  canons.  Mais  le» 
plus  anciens  représentèrent  à  saint  Chrysosto- 
me (|u'il  était  à  propos,  pour  ne  point  ponlro 
de  temps,  de  s'attacher  au  dernier  chef  (l'accu- 
sation, qui  regarilail  la  simonie  :  car  celui, 
disaient-ils,  (lui  aura  vendu  à  prix  d'argent 
la  communication  du  Saint- Es|)ril ,  n'aura 
pas  é|iargné  les  vases,  les  marbres  ou  les 
terres  de  l'Eglise. 

Abirs  saint  Chrysostome  commença  l'in- 
slruclion  du  procès,  et  dit  à  Anionin  (;ui 
était  présent  :  «  Mon  frère  Anionin,  que  di- 
tes-vous à  cela?  »  Il  nia  le  fait.  On  interrogea 
ensuite  les  évêques  ac<usés  d'avoir  acheté  de 
lui  l'ordination;  et  ils  le  nièrent  tous.  La 
séance  dura  jusqu'il  deux  heures  après  midi, 
pendant  laquelle  on  examina  les  divers 
indices  qu'on  pouvait  avoir  de  la  vérité  des 
accusations  formées  contre  ces  évêques  : 
mais  cet  examen  fut  inutile,  et  il  fallut  en 
venir  aux  témoins  devant  lesquels  l'argent 
avait  été  donné  et  reçu.  Ces  témoins  étaient 
en  Asie,  et  il  n'élait  pas  aisé  de  les  faire  ve- 
nir à  Conslantinople  :  cela  obligea  saint 
Chrysostome  de  prendre  le  parti  d'aller  lui- 
même  en  .\sie  achever  celte  instruction. 

.\nt()nin,qui  se  sentait  coupable,  s'adressa 
à  un  des  principaux  de  la  cour,  dont  il  faisait 
valoir  les  terres  en  Asie,  pour  empêcher  le 
voyage  de  saint  Chrysostome,  promettant  de 
faire  venir  lui-même  les  témoins.  Ce  seigneur 
fit  donc  (lire  au  saint  évêque  de  la  part  de 
l'empereur,  qu'il  n'était  pas  à  propos  que 
dans  le  trouble  et  la  crainte  où  l'on  était  alors 
à  Constanlinople,  à  cause  de  la  révollede  Ga'i- 
nas,  il  s'éloignât  de  la  ville,  pour  aller  cher- 
cher en  Asie  des  personnes  que  l'on  pouvait 
facilement  faire  venir  à  Conslantinople.  Saint 
Chrysostome,  ne  doutant  point  que  le  des- 
sein d'.\nli>nin  ne  fût  d'éc'rter  les  témoins 
par  argent  ou  par  autorité,  résolut  avec  le 
concile  d'envoyer  en  Asie  quelques-uns  des 
évêques  présents,  pour  interroger  les  lé- 
moins.  Il  y  en  envoya  trois,  Synclétius,  mé- 
tropolitain (le  ïrajanopole  dans  la  Thraee, 
Hésychius,  évêque  de  Parion  dans  l'Helles- 
ponl,  et  Pallade  d'Hélénopole  dans  la  Bithy- 
nie.  Il  était  marqué  dans  l'inslruclion  donnée 
à  ces  trois  évêques  par  le  concile,  que  celui 
des  deux,  de  l'accusateur  ou  de  l'acciisé,  qui 
dans  deux  mois  ne  se  rendrait  pas  à  Hypèpes 
pour  la  poursuite  de  ses  droits,  serait  privé 
de  la  communion  ecclésiastique.  Hypèpes 
était  une  \  ilie  d'Asie,  voisine  des  deux  par- 
lies  intéressées  et  des  deux  évéques  commis 
avec  Synclétius. 

Hésychius,  (jui  préférait  les  intérêts  d'Au- 
lonin à  ceux  de  l'Eglise,  abandonna  sa  com- 
mission, sous  prétexte  de  maladie.  Synclétius 
et  Pallade  se  rendirent  à  Smyrne,  d'où  ils 
sommèrent  les  parties  de  se  lendre  au  lieu 
indiqué.  Mais  elles  étaient  déjà  d'accord. 
Eusèbe,  gagné  par  argent,  avait  promis  par 
serment  à  .\ntonin  de  ne  plus  le  poursuivre. 
Us  se  rendirent  néanmoins  l'un  et  l'autre  à 
Hypèpes  pour  la  forme,  et  dirent  que  les  lé- 
moins  étaient  allés,  l'un  d'un  côté,  l'autre  de 
l'autre,  pour  iliffercnlcs  affaires.  Sur  cela  les 
juges  dirent  à  Eusèbe  :  «  Dans  combien  de 


C90 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


700 


temps  les  présoiitcroz-vous?  Nous  les  aUcn- 
tlroiis.  »  Il  s'obligea  par  écril  à  les  leur  pré- 
senter dans  quarante  jours,  ou  à  subir  les 
censures  îles  canons.  C'était  une  défaite  de  sa 
part,  et  il  ne  demandait  ce  délai  que  pour  fati- 
guer les  commissaires  qui  soulTraienl  déjà  de 
rincomiiioililé  de  la  saison  ;  car  on  était  alors 
au  mois  de  juillet  de  l'an  'lOO,  dans  les  plus 
grandes  cbaleurs  de  Tété.  Synclétius  et  Pal- 
iaile  déclarèrent  (ju'iis  alteiulraient,  et  en- 
voyèrent Eusèhe  cliereher  ses  témoins.  Celui- 
ci,  ab.ndonnanl  l'affaire,  retourna  à  Cons- 
lanlinople,  et  y  demeura  caché.  Au  bout  des 
quarante  jours,  conmie  il  ne  comparaissait 
poinl,  les  commissaires  écrivirent  à  tous  les 
évé(iues  d'Asie  pour  le  déclarer  excommunié 
comme  calomniateur,  ou  comme  ayant  aban- 
donné la  cause  iiu'il  avait  entreprise.  Ils  at- 
tendirent encore  un  mois  en  Asie  ;  après 
quoi  ils  retournèrent  à  Constantinople,  où 
ayant  i encontre  Kusèbe,  ils  lui  re[iroelièrent 
sa  conduite.  Il  s'excusa  sur  une  maladie,  et 
proiiiil  de  nouveau  de  représenter  les  té- 
moins. Dans  cet  intervalle  Antonin  mourut,  et 
après  sa  mort  le  clergé  d'Eplièse  et  les  évéques 
d'Asie  écrivirent  à  saint  Clirysosiome  pour 
le  conjurer  de  venir  réformer  cette  Eglise, 
aftligée  depuis  longtemps  par  les  ariens  et 
par  les  mauvais  calholiqiies,  et  empêcher  les 
brigues  de  ceux  qui  s'efforçaient  par  argent 
de  s'emparer  du  siège  vacant.  Pour  la  suite, 
V.  Ephèse,  l'an  401. 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de),  l'an  403. 
Ce  concile,  composé  de  quarante  évé(iues , 
présidés  par  sain!  .lean  Clirysostome,  se  tint 
en  faveur  de  ce  saint  archevêque  de  Conslan- 
linople,  en  même  temps  que  Théophile  d'A- 
lexandrie, à  la  tête  de  quarante-cinq  autres 
évê(iiies,  réunis  au  Chêne,  prononçail  contre 
lui  une  senience  de  uéposition.  V.  Chêne, 
l'an  403. 

CONSTANTINOPLE  (Conciliabule  de),  l'an 
'i-Oi.  A    peine  saint  Clirysostome  se  trouvait- 
il   rétabli  dans    son  siège,  qu'une   nouvelle 
tempête    s'éleva    contre  lui.   Ce   saint  ayant 
réclamé   contre   le>  jeux  qui  se  célébraient 
aux  portes  de  l'église   de  Constantinople,  et 
devant  la  statue   d'argent  de  l'impératrice, 
par  celte  sortie  vigoureuse  qui  commence  eu 
ces  termes  :  Hérodiarle  exerce  encore  uni'  fois 
su  rnijc  ,   Eudoxie,  enflammée  de  colère  ,  fit 
assembler  un   nouveau  synode  à  Constanti- 
nople,   au(]uel    Timothée    d'Alexandrie,    ne 
croyant  |ias  sa  vie  en  sûreté,  ne   voulut  as- 
sisier  que  par  ses  légats.  Dans  ce  nouveiu 
conciliabule,   on  confirma  la   sentence   que 
ccliii  du  Chêne  avait  déjà  portée  contre  sa. ni 
Clirysostome  ;  on   déposa  ce   saint   évêque, 
sous  prétexte  qu'il  s'était  remis  en  possession 
de  son  siège  contre  les  canons,  sans  s'y  être 
fait  autoriser  par  un  synode,  et  on  l'enviiya 
en  exil,  en  faisant  choix  d'Arsace  pour  lui 
succéder.  Paqi,  ad  ann.  W*. 

CONSTAN'riNOPLE  (Concile  de),  l'an  klG. 
Après  la  mort  d'Atlicus,  archevêque  de  Cou- 
slanlinople,  arrivée  le  10  octobre  423,  il  y 
eut  de  grandes  disputes  touchant  l'électiou 
de  son  successeur.  Sisinnius,  quoique  moins 
éloquent  que   Philippe  et  Proelus,  sur  qui 


beaucoup  de    |)ersonnes  jetaient   les  yeux, 
leur  fut  néanmoins  préféré,   parce  qu'il  s'é- 
tait rendu  célèbre  par  sa  piété,  sa  chasteté  et 
sa  chariié  envers  les  pauvres.  Il  fut  ordonné 
le  28  février  de  l'année  suivante  42fi,  par  un 
grand    nombre    d'évêques    que    l'empereur 
Théodose  le  Jeune  avait  assemblés   pour  ce 
sujet,  entre  lesquels  était  Théodote  d'Antio- 
che.    Sisinnius    donna   dès    ce    moment   des 
preuves  de  son  zèle  pour  la  conservation  de 
la   foi  catholique.   Car   il  écrivit,  conjointe- 
ment avec  tous  ces  évéques,  une  lettre  à  Bé- 
rinien,  métropolitain  de  Perge  en  la  seconde 
Pamphylie;  à  Amphiloque  de  Side,  métropo- 
litain de  la  première  Paniphylie,  et  aux  au- 
tri's  évéques  de  la  même  province,   contre 
riiérésie  des  massaliens,  qui  s'y  était  répan- 
due dès  la  fin  du  quatrième  siècle.  On  ra[)- 
portait  et  on  confirmait,  ce  semble,  dans  celle 
lettre,  le  sentiment  de  l'évèque  Néon,  qui, 
au  rapport  de  Photius,  voulait  que,  si  quel- 
qu'un à  l'avenir  était  convaincu  par  paroles 
ou  par  effet  d'être  suspect  de  cette  hérésie,  il 
fût  déposé,  quelque  promesse  qu'il  fît  d'ac- 
complir sa  pénitence;  et  que  celui  qui  le  re- 
cevrait, soit  évê(iue  ou  antre,  se  mettrait  lui- 
même  eu  danger  de   perdre  sa  dignité.  C'est 
tout  ce  que  nous  savons  de  ce  concile,  dont 
les  actes  furent  lus,   approuvés  et  confirmés 
dans  celui  d'Ephèse. 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de),  l'an  428 
ou  4^9.  Sisinnius  n'occupa  pas  longtemps  le 
siège  épiscopal  de  Constantinople,  puisqu'il 
mourut  (lès  l'année  suivante,  le  24  décembre 
de  l'an  427.  Alors  les  brigues  recommencè- 
rent, et  plusieurs  demandèrent  pour  évêque 
Philippe,  d'autres   Proelus,    les    deux    qui 
avaient  été  en  concurrence  avec  Sisinnius. 
Proelus  avait  (l(|)uis  été  t'ait  évêque  de  Cyzi- 
que;  mais  le   pi  uple  de  Cyzique  n'avait  pas 
voulu  le  recevoir.  L'empereur  Théodose,  ré- 
solu de  ne  conférer  l'évêché  de  Constantino- 
ple à  aucun  sujet  de  l'Eglise  même,  fit  venir 
un    étranger    natif  de    Germanicie,    nommé 
Nestorius.  11  avait  été  baptisé  et  élevé  à  An- 
tioche,  et  f;iit  les  fonctions  de  catéchiste,  ex- 
pliquant la  foi  aux  compétents  et  la  défen- 
dant contre  les  hérétiques.  La  manière  dont 
il    s'acquitta   de    cet   emploi    lui    attira   une 
grande  ré|)Ulalion  de  doctrine  et  d'éloquence. 
Il    passait    même    pour  avoir   beaucoup   de 
vertu;  mais  la  conduite  qu'il  lint  depuis  qu'il 
eut  été  fait  évêque  effaça   bientôt  l;i  bonne 
opinion  qu'on  avait  conçue  de  lui.  Le  prêtre 
Philippe,   et  beaucoup  d'autres  du  clergé  et 
du   peuple,   renoncèrent  à  sa   communion, 
après  l'avoir  repris  hautement  des  erreurs 
qu'il   enseiguail.   Nestorius,  pour  s'en  ven- 
ger, fil  accuser  Philippe  par  (i^élestius,  disci- 
ple de  Pelage,  qui  était  .ilors  à  Conslanliuo- 
pe.  Ccieslius  présenta  donc  une  requête  où 
il  accns.iit  Philippe  de  manicbèisme.  Il  était 
dél'er.du  par  les  canons  à  un  excommunie  tel 
qu'était  Celestius  d'accuser  un  prêire;  mais 
Nestorius,  passant  par  dessus  les  règles,  cita 
Philippe  devant   l'assemblés   de  son  clergé. 
l'Iiilippe  ne  fil  aucune  diificullé  de  comparaî- 
tre, prêl  à  nndre  raison  de  sa  loi  cl  à  répoii- 
dre  aux  chefs  d'accusation  formés  contre  lui. 


Mais  CélesUus,  qui  n'avait  aucune  prinive  dn 
ce  qu'il  avait  avancé,  n'ayant  ose  se  prcsen- 
ter  devant  le  concile,  Ncstorius  demanda  a 
Philippe  pourquoi  il  avait  tenu  des  assem- 
blées particulières  cl  olïert  le  sacrifice  dans 
»a  maison.  Tous  les  ecclésiastiques  qui 
étaient  présents  se  déclarèrent  pour  l'iii- 
linpe,  protestant  qu'il  n'y  avait  aucun  d  eux 
qui  ne  céléi)rât  ainsi  dans  les  maisons  parli- 
culières,  lorsque  l'occasion  et  la  nécessité  le 
demandaient.  Ncstorius,  sans  avoir  égard  a 
cet  usage,  prononça  une  sentence  de  déposi- 
tion foiiire  Philippe.  Ce  concile  est  rejeté. 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de),  l'an  'i-'il. 
Après  que  Ncstorius  eut  éié  déposé  au  concile 
d'Ephèse,  les  évéques  qui  se  trouvaient  à 
Constantinople  procédèrent,  avec  les  députés 
de  ce  concile,  à  l'élcclion  d'un  nouvel  arche- 
vêque. Philippe  et  Proclus,  qui  avaient  été 
proposés  lorsque  Ncstorius  avait  été  élu, 
furent  encore  |.roposés  une  nouvelle  fois,  et 
Proelus  aurait  clé  choisi,  si  l'on  ne  s'y  l'ùt 
opposé  sous  prétexte  qu'il  avait  éle  nommé 
évéque  de  Cyzique,  quoiqu'il  n'y  eût  pas  été 
reçu.  Les  suffrages  lombèrenl  donc  sur  Maxi- 
mien,  prêtre  de  rEgli>e  de  Constantinople  et 
disciple  de  saint  Jean  Clirysostouie.  Il  avait 
vieilli  dans  les  travaux  de  la  piété  et  dans  les 
exercices  laborieux  des  solitaires,  menant 
exactement  la  vie  d'un  moine.  Son  élection 
se  fit  le  2:5  octobre,  avec  le  consentement 
unanime  de  l'empereur,  du  clergé  et  du  peu- 
ple, qualre  mois  et  trois  jours  après  la  dépo- 
sition de  Ncstorius.  Aussitôt  après,  les  évé- 
ques qui  étaient  assemblés  en  concile  pour 
cette  ordination  en  donnèrent  avis  au  pape 
Céleslin  et  à  saint  Cyrille.  L'empereur  en 
écrivit  lui-même  au  pape,  et  l'on  ne  peut 
guère  douter  que  le  clergé  et  le  peuple  de 
Constantinople  ne  lui  aient  aussi  écrit.  De 
toutes  CCS  lettres  il  ne  nous  reste  que  celle 
de  Maximien  à  saint  Cyrille,  celle  qu'il  avait 
écrite  au  pape  étant  penlue.  Les  lettres  du 
concile  au  pape  Cé.estin  furent  porlées  par 
le  prêtre  Jean  et  le  diacre  Epiclèle,  qui  arri- 
vèrent à  Rome  vers  la  fête  de  Noël. 

Le  pape,  i^yant  reçu  ces  lettres,  les  fit  lire 
devant  tout  le  peuplé  assemblé  dans  l'église 
de  Saint-Pierre.  Celte  lecture  causa  aux  as- 
sistants une  exirême  joie,  qui  fut  suivie  d'ac- 
clamations et  de  prières  pour  l'empereur.  Le 
pape,  qui  avait  à  cœur  de  renvoyer  Jean  et 
Epiclète  assez  tôt  pour  qu'ils  fussent  de  re- 
tour avant  la  fête  de  Pâques,  se  hâta  d'expé- 
dier les  réponses  dont  il  devait  les  charger. 
Elles  sont  au  nombre  de  quatre,  toutes  da- 
tées du  13  de  mars  432.  La  première  est 
adressée  au  concile  d'Ephèse,  c'est-à-dire 
aux  évêques  qui  y  avaient  assisté,  car  il  y 
avait  six  mois  que  le  concile  était  séparé. 

Le  pape  y  félicite  les  Pères  de  leur  victoire 
sur  l'Iiérésie,  de  la  déposition  de  Ncstorius 
et  de  l'ordination  de  Maxiniien,  dont  il  l'ait 
l'éloge.  Il  ajoute  qu'un  homme  d'une  heu- 
reuse simplicité.  Ici  que  Maximien,  était  di- 
gne de  succéder  à  Sisinnius,  de  sainte  mé- 
moire, voulant  que  l'on  regardât  le  siège  de 
CoBStantinople  comme  ayant  été  vac.iiil  lant 
Qu'il  avait  été  occupé  par  le  sacrilège  Neslo- 


CON  702 

rius.  «  Nous  avons  été  présent  en  esprit,  dit-il, 
lorsque  les  évêques  calholiq  lies,  en  ordonnant 
Maximieii,  ont  récilé  sur  sa  tôle  les  paroles 
mystiques,»  c'est-à-dire  les  oraisons  que  les 
évêiiues  récitent  pendant  qu'on  lient  le  livre 
des  Evangiles  sur  la  léle  de  celui  qui  est  or- 
donné. Le  pape  témoigne  au«si  sa  joia  de  ce 
que  cette  élection  s'était  faite  du  consente- 
ment unanime  de  l'empereur  et  des  évéques, 
et  dit  qu'il  n'ignorait  pas  par  quel  chemin 
Maximien  était  parvenu  au  faite  du  sacer 
doce,  c'est-à-dire  par  le  suffrage  îles  pauvres, 
auxquels  il  avait  donné  Ions  ses  biens. 

La  seconde  est  à  l'empereur  Tliéodose;  elle 
loue  son  zèle  pour  la  foi  et  approuve  l'ordi- 
nation de  Maximien,  que  le  pape  reconnaU 
pour  membre  de  l'Eglise  romaine;  mais  il 
insiste  pi  iiicipalement  sur  la  nécessité  d'éloi- 
gnerNestorius  pour  couper  la  racinedel'héré- 
sie.  La  troisième  lettre  est  adressée  à  Maximien 
lui-même,  qu'il  exhorte  à  réparer  les  désor- 
dres de  l'Eglise  de  Constantinople,  en  imitant 
la  prédication  de  Jean,  la  vigilance  d'Alticus 
et  la  sainte  simplicité  de  Sisinnius.  La  qua- 
trième est  adressée  au  clergé  el  au  peuple  de 
Constantinople.  Le  pape  y  marque  toute  la 
suite  de  l'affaire,  le  péril  où  ils  ont  été,  l'in- 
qpiélude  qu'il  en  a  ressentie,  le  zèle  de  saint 
Cyrille  et  ses  efforts  pour  ramener  Ncstorius, 
les  démarches  qu'il  a  faites  Ini-même;  le 
concile  demandé  par  Ncstorius,  et  auquel 
toutefois  il  n'i  osé  se  présenter;  le  secours 
qu'il  a  cherché  dans  les  pélagiens.  Ensuite  le 
pape  exhorte  l'Eglise  de  Constantinople  à 
écouter  Maximien,  qui  ne  leur  prêchera  que 
l'ancienne  doctrine  qu'il  a  prise  de  l'Eglise 
romaine,  et  à  demeurer  fermes  dans  la  loi, 
comme  ils  avaient  fait  justiu'alors.  Cœlest. 
evist.  22,  23,  2'p  et  2.5;  Lnbb.  t.  III. 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de),  l'an  Wl 
ou  V32.  Masi:nion,  évêque  d&  Constantino- 
ple, déposa  dans  ce  concile  qualre  métropo- 
litains du  parti  de  Jean  d'Antioche  :  Helladius 
de  Tarse.  Luihérius  de  Tyanes,  Himérius 
de  Nicoiiiédie,  <t  Dorothée  de  Marcianopie. 

CONSTANTINOPLE  (Concile  df),  l'an  VSi. 
Maximien,  évéque  de  Constantinople,  élant 
mort  le  12  avril  de  l'an  h-\h,  les  évêques  de 
la  province  s'assemblèrent  pour  l'élection  et 
l'ordinalion  de  son  successeur,  qui  lut  Pro- 
elus, que  son  éloquence,  son  zèle  pour  la  foi 
et  son  caractère  affible  et  (onciliaiit  ren- 
daient cher  à  tous  les  catholiques. 

L'élection  de  Proelus  fut  notifiée  par  une 
lettre  synodale  du  concile  à  tous  les  évêines 
d'Orient,  avec  ordre  de  reconnaître  le  nou- 
veau patriarche  et  d'embrasser  sa  cominu- 
nioii,  sous  peine  d'élre  déposés  comme  schis- 
matiques. 

Proelus  avait  été  déjà  élu  évéque  de  Cyzi- 
que, mais  1  opposition  du  peuple  de  celle  ville 
ne  lui  avait  pas  permis  de  prendre  possession 
du  siège  pour  lequel  il  avait  élé  ordonne  de- 
puis longtemps.  Il  continuait  donc  à  remplir 
les  tondions  de  prêtre  à  Constantinople. 
Toulet'ois,  son  élection  pour  le  siège  de  cette 
dernière  vill  ■  fui  regardée  comme  unelrans- 
hiiion;  mais  on  jugea  avec  raison  que  les 
canons  qui   le  défendaient   pouvaient  corn- 


705 


porter  quelquelois  une  dispense  légitime;  et 
pour  leviT  toute  (lifficuilé,  on  produisit  des 
lellres  du  pape  Gélestin  qui  venaient  à  l'ap- 
pui de  celle  décision.  L'historien  Socrale  cile 
à  cette  occasion  l'exeniplc  de  quatorze  évê- 
ques  transtérés  d'un  siège  à  un  autre  pour 
l'utilité  de  l'Eglise. 

CONSTANÏINOPLE  (Concile  de),  l'an  439. 
Dioscore,  diacre  et  depuis  patriarche  trop 
fameux  de  l'Eglise  d'Alexandrie,  étant  alors 
à  Constantinople  en  qualité  d'apocrisiaire  de 
son  Eglise,  soutenait  avec  vivacité  les  droits 
de  son  patriarche  sur  toutes  les  Eglises  d'O- 
rient. Corauic  révê(iue  d'Antioche  s'opposait 
à  celte  prétention,  on  décida,  d;ins  le  concile 
qu'on  tint  sur  ce  sujet  à  Constantinople,  que 
les  canons  du  concile  de  Nicée  étaient  la  rè- 
gle qu'on  devait  suivre.  Théodoret  prit  en 
cette  occasion  le  parti  de  l'évéque  d'Antio- 
che, ce  qui  lui  attira  pour  toujours  l'inimitié 
de  Dioscore.  Théodor.  epist.  86. 

CONSTANTINOPLE  Concile  de),  l'an  kkk. 
Après  la  mort  de  Basile,  patriarche  dEphèse, 
le  clergé  de  cette  ville  écrivit  à  Olympius  de 
Théodosiople  en  Asie,  pour  le  prier  de  venir 
leur  ordonner  un  évéïjue.  Olympius  étant 
arrivé,  les  évêques,  le  peuple  et  le  clergé 
d'Ephèse  le  Qrent  asseoir  de  force  avec  Bas- 
sien  dans  le  siège  épiscopal  qu'ils  intronisè- 
rent ainsi  pour  la  seconde  fois  malgré  lui. 
Saint  Proclus  de  Constantinople,  qui  pré- 
tendait avoir  droit  d'ordonner  les  évéques 
d'Ephèse,  refusa  d'abord  de  conflruier  l'in- 
tronisation de  Bassien.  Mais  Théodose  ayant 
assemblé  les  évéques  à  Constantinople,  le 
patriarche  de  celti;  ville  reçut  Bassien  à  sa 
communion,  mit  son  nom  dans  les  diptyques, 
et  l'empereur  écrivit  en  sa  faveur  au  peuple 
et  au  clergé  d'Ephèse,  et  aux  évéques  de 
l'Asie, des  lettres  appelées  synodales,  parce 
qu'elles  furent  faites  avec  le  consentement  et 
au  nom  de  ce  concile. 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de),  l'an  i48. 
Déposés  et  excommuniés  à  Antioche,  les 
quatre  accusateurs  dlbbas  portèrent  leurs 
plaintes  devant  le  concile  de  saint  Flavien, 
évêque  de  Constantinople.  Et  ce  patriarche, 
violant  les  décrets  du  second  concile  général 
qui  défend  aux  évéques  d'une  province  de 
juger  les  alîaires  d'une  autre,  leva  la  sen- 
tence de  déposition  prononcée  contre  Samuel 
et  Cyrus  ;  ce  qui  causa  un  grand  scandale  en 
Orient. 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de),  l'an  4^8. 
Un  différend  survenu  entre  Florent,  évoque 
de  Sardes  et  métropolitain  de  Lydie ,  et 
deux  évéques  de  la  même  province,  donna 
occasion  à  saint  Flavien  ,  à  qui  ils  avaient 
ch.icun  envoyé  leurs  raisons,  d'assembler  un 
concile  pourlesexaminer.il  n'y  appela,  selon 
toutes  les  apparences  ,  que  les  évêques  qui 
étaient  à  Constantinople  pour  diverses  affai- 
res ;  encore  n'y  assistèrent-ils  pas  tous  d'a- 
bord ;  les  uns  pour  raison  de  maladie,  les 
autres  parce  qu'ils  n'avaient  pas  été  invités 
de  s'y  rendre.  Les  plus  connus  sont  Saturnin 
de  Marcianople,  Basile  de  Séicucie,  Séleucus 
d'Amasée  et  Julien  de  Cos. 

Le  concise  s'assembla  le  lundi  8  novembre, 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES.  70i 

dans   la  salle  du  conseil  de  l'église  cathé- 
drale  de  Constantinople.    Après  qu'on    eut 


lu  les  pièces  de  Florent  et  des  deux  évo- 
ques ses  sulTragants  ,  et  terminé  leur  diffé- 
rend ,  Eusèbe  de  Dorylée  ,  l'un  des  évêques 
du  concile  ,  se  leva  ,  présenta  une  requête 
contre  Eulychés  ,  et  pressa  tant,  qu'elle  fut 
lue,  et  ensuite  inséréedansles  actes  par  ordre 
de  saint  Flavien,  qui  présidait  à  cette  assem- 
blée. La  requête  portait  qu'Eutychès  ne  ces- 
sait de  proférer  des  blasphèmes  contre  Jésus- 
Christ  ;  qu'il  parlait  des  clercs  avec  mépris,  et 
accus.iit  Eusèbe  lui-même  d'être  hérétique; 
c'est  pourquoi  il  priait  le  concile  de  faire  ve- 
nir Eutychès  pour  répondre  aux  chefs  d'ac- 
cusation qu'il  formait  contre  lui,  protestant 
de  son  côté,  de  suivre  tous  les  sentiments  du 
concile  d'Ephèse  ,  de  saint  Cyrille,  de  saint 
Alhanase  ,  d'Alticus,  de  saint  Procle,  et  des 
trois  Grégoire  de  Néocésarée  ,  de  N^izianze 
et  de  Nysse.  Flavien  pria  par  deux  fois  Eu- 
sèbe de  voir  et  d'entretenir  Eutychès,  pour 
s'assurer  s'il  était  dans  les  sentiments  ([u'il 
lui  imputait ,  en  lui  représentant  le  danger 
où  le  jetait  une  accusation  de  cette  impor- 
tance, qui  pouvait  exciterde  nouveaux  trou- 
bles dans  l'Eglise.  Eusèbe  répondit  qu'étant 
auparavant  l'ami  d'Eutychès,  il  l'aTail  sou- 
vent averti  de  se  corriger  des  erreurs  dans 
lesquelles  il  était  tombé  depuis,  et  que  ne 
lui  étant  pas  possible  d'entendre  davantage 
ses  blasphèmes  ,  il  persistait  à  demander 
qu'on  le  fil  venir.  Le  concile  ordonna  donc 
qu'Eutychès  fût  appelé  par  Jean  ,  prêtre  et 
défenseur  de  l'Eglise  de  Constantinople  ,  et 
par  André,  diacre,  qui  lui  feraient  lecture  de 
l;i  requête  présentée  contre  lui  ,  et  l'averti- 
raient de  venir  se  jusiiQer  à  la  prochaine 
session. 

Elle  se  tint  le  vendredi  12  novembre, 
six  jours  après  la  première,  et  il  s'y  trouva 
dix-huit  évêques  ,  y  compris  Eusèbe.  On  la 
commença,  sur  la  demand.'  d'Eusèbe,par  la 
leclure  de  la  seconde  lettre  de  saint  Cyrille  à 
Neslorius,  approuvée  parle  coiiciled'Épbèse, 
et  par  celle  que  le  même  Père  écrivit  en  433 
à  Jean  d'Antioche  sur  la  réunion;  après  quoi 
Eusèbe  déclara  qu'elles  contenaient  l'une  et 
l'autre  sa  croyance  sur  le  mysière  de  l'Incar- 
nation ;  que  c'était  aussi  la  foi  de  toutes  les 
Eglises,  et  que  c'était  par  ces  deux  lellres  qu'il 
prétendait  convaincre  ses  adversaires.  Fla- 
vien lémoignaqu'il  recevait  cesleltrescomme 
des  paroles  du  Saint-Esprit  et  comme  une 
explication  fidèle  de  la  foi  de  Nicée;  mais 
voulant  expliquer  lui-même  sa  doctrine,  il 
dit  que  Jésus-Christ  estDieu  parfait  et  homme 
parlait,  composé  d'une  âme  raisonnable  et  d'uu 
corps,  consubstantiel  à  son  Père  selon  la  di- 
vinité, et  à  sa  Mère  selon  l'hunianité,  et  que 
des  deux  natures  unies  en  une  hypostase,  ou 
une  personne,  il  résulte  après  l'Incarnalion 
un  seul  Jésus-Christ.  Que  si  quelqu'un,  ajou- 
ta-t-il,  est  dans  une  doctrine  contraire,  nous 
le  séparons  de  l'assemblée  des  ministres  de 
l'aulel  et  du  corps  de  l'Eglise.  Tous  les  évé- 
ques, excepté  Eusèbe  ,  0|iinèrent  ensuite,  et 
confirmèrent  ce  qu'avait  dit  Flavien,  et  la  foi 
exDliauée  dans  les  lettres  de  saint  Cyrille.  En- 


/05 


CON 


CON 


70C 


suiCe  Eiisèbc  (lomanda  que  l'on  avertit  les 
évéïiiies  qui  pour  (iiiisecii'  iiiiihulio,  ou  |)our 
n'avoir  p.is  su  la  convoealion  ,  ne  s'étaient 
pas  trouvés  à  cette  session.  Flavien  l'ordonna 
ainsi. 

Jean,  prélrc.  et  André,  diacre,  chargés  dès 
la  première  session  ,  tenue  le  8  novembre, 
d'aller  citer  Eutjchès,  s'étaient  acquittés  de 
leur  ciinirnission  ,  en  lui  parlant  à  lui-même 
dans  son  nionasicre.  Ils  lui  avaient  lu  la  re- 
qnétf  ou  le  libelle  d'Knsèbe,  et  lui  en  avaient 
donné  copie  ;  ils  lui  avaient  aussi  déclaré 
l'accusateur,  et  dénoncé  la  citation  panlevant 
le  concile,  pour  qu'il  eût  à  se  défendn';  mais 
Eulycbès  l'avait  refusé,  disant  que  dès  le  com- 
mencement il  s'était  lait  une  loi  de  ne  [joint 
sortii-  de  son  monastère  ,  et  d'y  demeurer 
comme  dans  une  espèce  de  sépulcre  ;  que 
l'osi  ne  devait  point  avoir  d'égard  aux  accu- 
sations d'Eusèbe,  qui  était  son  ennemi  depuis 
longtemps  ;  qu'il  était  prêt  à  souscrire  aux 
expositions  de  foi  des  Pères  de  Nicée  et 
d'Ephèse  ;  mais  que  si  ces  Pères  s'élaient 
trompés  en  quelque  expression,  il  ne  préten- 
dait point  la  reprendre,  ni  la  recevoir  non 
plus  ;  qu'il  n'étudiait  que  lesEcritures  comme 
plus  sûres  que  l'exposition  des  Pères  ; 
qu'après  l'incarnation  il  adorait  une  seule 
nature  de  Dieu  incarné.  Eutychès  s'autorisait 
beaucoup  d'un  livre  ou  d'un  mémoire  qu'il 
leur  lisait  :  on  ne  sait  point  ce  que  c'éiail. 
Puis  il  ajoutait  :  «On  m'a  calomnié,  en  me 
faisant  dire  que  le  Verbe  a  apporté  sa  chair 
du  ciel.  J'en  suis  innocent. .Mais  que  Notre- 
Seigneur  soit  fait  de  deux  natures  unies  se- 
lon l'hyposlase,  je  ne  l'ai  point  appris  dans 
les  exposilions  des  Pères,  et  je  ne  le  reçois 
point ,  quand  même  on  me  lirait  quelque 
chose  de  semblable  ,  parce  que  les  saintes 
Ecritures  valent  mieux  que  la  doctrine  des 
Pères  :  cependant  je  confesse  que  celui  qui 
est  né  de  la  Vierge  Marie  est  Dieu  parfait  et 
homme  parfait,  mais  non  pas  qu'il  ait  unechair 
consubstantielle  ta  la  nôire.»  Le  prélre  Jean 
et  le  diacre  André, qui  étaient  présentsà  celte 
troisième  session,  déclarèrent  qu'ils  avaient 
entendu  tout  cela  de  la  bouche  d'Eutycliès, 
en  quoi  ils  furent  appuyés  par  l'allestalion 
d'un  nommé  Athanase  ,  diacre  de  Basile  de 
Séleucie  ,  qui  avait  aussi  élé  témoin  de  la 
conversation  qu'ils  avaient  eue  avec  cet  hé- 
résiarque. Jean  écrivit  même  un  mémoire  de 
ce  qui  s'y  passa.  Nous  l'avons  encore  ;  mais 
ayant  oublié  d'y  mettre  qu'Euiychès  lui  avait 
dit  que  la  chair  de  Jésus-Christ  n'est  pas 
consubstantielle  à  la  nôtre,  ilprolestadepuis 
qu'il  était  prêt  d  affirmer  qu'il  lui  avait  dit 
en  particulier,  sans  être  entendu  des  autres, 
que  Jésus-Christ  a  une  chair  consubstantielle 
a  sa  mère,  mais  non  à  nous.  A  quoi  il  ajoute 
qu'ayant  demandé  à  Eutychès  s'il  croyait 
Jésus-Christ  consubslantiel  à  son  Père  selon 
sa  diviniié,  et  à  nous  selon  son  humanité, 
Eutychès  lui  demanda  à  lui-même  ce  que 
portait  le  symbole.  Jean  lui  répondit  qu'il 
eslconsubstantiel  au  Père.  «C'est  à  quoi  je  me 
liens,  lui  répliqua  Eutychès  ,  et  vous  ferez 
bien  aussi  de  n'aller  pas  plus  loin.  »  Jean, 
André  et   Athanase  ayant  certifié  tous  ces 


faits  dans  la  troisième  session  qui  se  tint  lo 
lundi  l'i  novembre,  les  évêques  compri- 
rent i]u'Eutychès  était  non-seulement  dans 
l'erreur  ,  mais  qu'il  y  persistait.  Eusèbe  de- 
manda ((u'il  lût  cité  une  seconde  fois.  Flavien 
nomma  pour  cela  les  prêtres  Marnas  et  Théo- 
phili>,  à  qui  l'on  donna  une  lettre  de  citatiou 
où  il  était  marqué  que  c'était  la  seconde.  La 
lettre  l'ut  lue  dans  le  concile  et  enregistrée 
aux  actes.  En  attendant  le  retour  des  deux 
prêtres  le  concile  fit  lire  les  expositions  de 
foi  faites  par  les  saints  Pères.  On  parla  aussi 
d'un  tome  qu'Eutychès  avait  envoyé  dans  les 
monastères  pour  soulever  les  moines  en  sa 
faveur  ,  et  on  vérifia  qu'il  l'avait  envoyé  au 
monastère  de  l'abbé  Manuel  ,  pour  y  être 
signé.  Flavien,  à  la  prière  d'Eusèbe,  envoya 
dans  lesautres  monastères  de  Conslantinoplc 
et  dans  ceux  de  Calcédoine  ,  pour  savoir  si 
Eutychès  y  avait  fait  passer  ce  tome,  el  s'il 
avait  demandé  qu'on  y  souscrivît. Tandisque 
Flavien  donnait  ses  ordres  pour  cette  perqui- 
sition, les  prêtres  Mamas  et  Théophile  re- 
vinrent. Flavien  leur  ayant  ordonné  de  faire 
leur  rapport,  Mamas  dit  :  «Etant  arrivé  au 
monasIèredEutychès,  nous  avons  trouvédes 
moines  devant  l,i  porte,  à  (lui  nous  avons  dit 
d'avertir  Eutychès,  parce  que  nous  avions  à 
lui  parler  de  la  part  de  l'archevêqueet  de  tout 
le  concile,  ils  nous  ont  répondu  qu'il  était 
malade  et  qu'on  ne  pouvait  le  voir.  Nous 
leur  avons  dit  que  nous  étions  envoyés  à 
lui-même  avec  une  citation  par  écrit ,  que 
nous  avions  en  main.  S'il  ne  veut  pas  nous 
recevoir  ,  dites-le-nous.  Entendant  parler 
d'une  citation  par  écrit ,  ils  nous  ont  fait  en- 
trer, et  nous  l'avons  donnée  à  Eutychès.  Il 
l'a  fait  lire  devant  nous,  puis  il  a  dit  :  Je  me 
suis  fait  une  loi  de  ne  point  sortir  du  mona- 
stère, si  la  mort  ne  m'y  contraint.  L'arche- 
vêque, et  le  concile  voyant  que  je  suis  vieux 
et  cassé,  peuvent  faire  ce  qu'il  leur  plaira. 
Je  les  prie  seulement  que  personne  ne  se 
donne  la  peine  de  venir  pour  une  troisième 
cilation  ;  je  la  tiens  pour  faite.  Il  nous  a 
pressé  de  nous  charger  d'un  papier;  mais 
nous  l'avons  refusé,  en  disant  :  Si  vous  avez 
quelque  chose  à  dire,  venez  le  dire  vous- 
même.  Nous  n'avons  pas  même  voulu  en  en- 
tendre la  lecluie.  Il  l'a  souscrit ,  et  comme 
nous  sortions  ,  il  a  dit  qu'il  l'enverrait  au 
concile.  »  Le  prêtre  Théophile  ayant  confirmé 
le  rapport  de  Mamas,  le  concile,  sur  les  re- 
montrances d'Eusèbe,  t\ue  le  prétexte  d'Eu- 
tycbès  était  tout  à  fait  déraisonnable  ,  or- 
donna qu'il  fût  cité  pourla  troisième  l'ois  par 
Memnoii,  prêtre  et  trésorier, parEpipbane  et 
Germain,  diacres.  Le  billet  de  citation  dont 
on  les  chargea  portait  que  si  Eutychès  ne  se 
rendait  au  concile  dans  quatre  jours  ,  c'est- 
à-dire,  le  mercredi  17  novembre,  il  serait 
traité  selon  la  rigueur  des  canons. 

Eutychès,  sans  attendre  qu'on  lui  fit  la  der- 
nière citation,  pria  l'abbé  Abraham,  qui  était 
prêtre,  d'aller  déclarer  de  sa  part  au  concile 
qu'il  acceptait  tout  ce  qui  avait  élé  décidé  par 
les  Pères  des  conciles  de  Nicée  et  d'Ephèse,  et 
tout  ce  que  saint  Cyrille  avait  écrit.  Abraham 
se  présenta  au  concile  le  16  uovenibre,  jour 


707 


DICTIONNAIRE  DKS  CONCILES. 


708 


auquel  se  tenait  la  quatfième  session.  Ayant 
eu  la  permission  d'entrer,  il  dit  qu'Eutyciiès, 
étant  malade,  l'avait  envoyé  pour  faire  ses 
excuses.  «  Il  m'a  chargé,  ajouta-l-il,  de  quel- 
que autre  chose,  si  vous  m'interrogez.»  «Coin- 
mont  se  peut-il  faire  ,  lui  répondit  Flavien, 
qu'un  homme  étant  accusé  ,  un  autre  parle 
pour  lui?  Nous  ne  le  pressons  pas.  S'il  vient 
ici,  il  trouvera  des  pères  et  des  frères.  Il  ne 
nous  est  pas  inconnu.  Nous  conservons  en- 
core de  l'amitié  pour  lui.  S'il  est  venu  antre- 
fois  soutenir  la  vérité  contre  Nestorius,  coin- 
Iticn  ne  doit-il  pas,  à  plus  forte  raison,  venir 
la  délriidre  pour  lui-même?  Nous  somnies 
hommes.  Plusieurs  grands  personnages  se 
sont  trompés.  Il  n'y  a  point  de  honte  à  se  re- 
pentir ,  mais  à  d.-miurer  d.ins  son  péché, 
tju  il  vienne  ici,  et  qu'il  confessesa  faute, nous 
lui  p.inlonnirons  le  passé,  et  qu'il  nous  as- 
sure, pour  l'avenir,  qu'il  se  conformera  aux 
expositions  des  Pères  ,  et  qu'il  cessera  de 
dogmatiser.  «  Flavien  ajouta,  après  qu'on  se 
fut  levé  :  «Vous  connaissez  le  zèle  de  l'accu- 
sateur ;  le  feu  même  lui  paraît  froid.  Dieu 
sait  combien  je  l'ai  prié  de  se  modérer.  Je 
ne  l'ai  pas  persuadé.  Que  puis-je  faire?  Veux- 
je  votre  perte  ?  Dieu  m'en  gnrde.» 

Les  députés  pour  la  troisième  citation,  qui 
en  avaient  porté  l'acte  à  Eutychès,  pendant 
qu'Abraham  venait  de  sa  part  au  concile,  fi- 
rent leur  rapport  le  lendemain,  (lui  était  le 
dix-septième  jour  de  novembre.  11  contenait 
qu'Eutychèsavait  envoyé  Abraham  pourcon- 
seiitir  en  son  nom  à  tout  ce  qui  avait  été 
déclaré  par  les  Pères  de  Nicée,  d'Ephèse,  et 
par  saint  Cyrille,  et  qu'il  viendrait  lui-même 
le  lundi  suivant,  22  novembre,  se  justifier 
en  personne.  Eusèbe  de  Dorylée,  qui  crai- 
gnait de  passer  pour  calomniateur  si  le  con- 
cile se  contentait  d'une  semblable  déclaration, 
dit  qu'il  n'avait  pas  accusé  Eutychès  de  l'a- 
venir, mais  du  passé;  que  si  l'on  se  contentait 
de  dire  aux  voleurs  qui  sont  en  prison  :  Ne 
volez  plus,  ils  le  promettraient  tous  ;  qu'il  ne 
prétendait  donc  pas  avoir  perdu  sa  cause,  si 
Eutychès,  pour  céder  au  temps  ou  par  quel- 
que autre  motif,  recevait  une  profession  de 
fui  catholique.  «Personne,  lui  répondit  Fla- 
vien, ne  vous  permet  de  vous  désister  de  votre 
accusation,  ni  à  Eutychès  de  ne  pas  se  défen- 
dre du  passé.  Quand  Eutychès  aurait  promis 
mille  fois  de  souscrire  aux  expositions  des 
Pères,  cela  ne  vous  fait  point  de  préjudice, 
parce  qu'il  faut,  comme  nous  l'avons  dit  sou- 
vent, qu'il  soit  d'abord  convaincu  ilu  passé, 
et  qu'à  l'avenir  il  satisfasse.»  Eusèbe,  conti- 
nuant donc  son  instance,  fit  voir  par  le  té- 
moignage du  prêtre  Pierre  et  dePatricodiaere, 
envoyés  pour  s'informer  du  tome  d'Eutychès, 
que  ce  tome  avait  été  porté  de  sa  part  dans 
les  monastères  de  l'abbé  Martin  et  dans  celui 
de  Fauste,  pour  y  être  souscrit  ;  qu'Eutychès 
étant  donc  convaincu,  d'un  côté  de  troubler 
l'Eglise,  et  de  l'autre  d'enseigner  des  hérésies, 
on  devait  le  traiter  suivant  la  sévérité  des  ca- 
nons, sans  aucun  égard  au  délai  qu'il  avait 
demandé.  Flavien  en  convint;  iiéann^oins  il 
voulut  pour  plus  grande  sûreté  qu'on  atten- 
dit jusqu'au  lundi,  vingt-deuxième  jour  de 


novembre,  afin  de  convaincre  lo  coupable  en 
sa  présence. 

Dans  1,1  sixième  session,  que  l'on  tint  le 
vingtième  du  même  mois,  on  accorda  à  Eu- 
sèbe que  l'on  appellerait  diverses  personnes 
qu'il  croyait  nécessaires  pour  poursuivre  son 
aceiisalion  ;  savoir,  Narsès,  prêlre  et  syiicelle 
d'Eutychès,  Maxime  archimandrite,  son  ami, 
Constantin  diacre,  son  apocrisiaire,  et  Eleu- 
sinius,  autre  diacre  de  son  nmuastère.  Ce  fut 
encore  à  la  réquisition  d'Eusèbe  que  Théo- 
phile, qui  avait  été  envoyé  avec  Marnas  pour 
faire  la  première  citation  à  Eutychès,  fut 
obligé  de  rapporter  certaines  choses  qu'il 
avait  tues  dans  son  premier  rapport,  parce 
qu'il  les  regardait  comme  étrangères  à  sa 
commission.  Interrogé  là-dessus,  il  dit  :  «Eu- 
tychès nous  demanda,  au  prêtre  Marnas  et  à 
moi,  en  présence  du  prêtre  Narsès,  de  l'abbé 
Maxime,  et  de  quelques  autres  moines,  en 
quelle  Ecriture  ou  trouvait  deux  natures  ; 
et  ensuite  qui  des  Pères  a  dit  que  le  Verbe 
ait  deux  natures  ?  Nous  lui  répondîmfs  :  Mon- 
trez-nous aussi  en  quelle  Ecriture  on  trouve 
le  consubslanliel  ?  Eutychès  répcmdit  :  Il  n'est 
pas  dans  l'Ecriture,  mais  dans  l'exposition  des 
Pères.  Manias  répondu  :  Il  eu  est  de  même  des 
deux  natures.  >>  —  «  J'ajoutai,  dit  Théophile  : 
Le  Verbe  est-il  Dieu  parfait  ou  non?  Euty- 
chès dit  :  Il  est  parfait.  J'ajoutai  :  Etant  in- 
carné, est-il  homme  parfait  ou  non?  Il  dit  : 
Il  est  parfait.  Je  repris  :  Donc  si  ces  deux 
parfaits,  le  Dieu  parfait  et  l'homme  parfait 
composent  un  seul  Fils,  qui  nous  empêclie 
de  dire  qu'il  est  de  deux  natures?  Eutychès 
dit  :  Dieu  me  garde  de  dire  que  Jésus-t^hrist 
es!  de  deux  natures,  ou  de  raisonner  de  la 
nature  de  mon  Dieu.  Qu'ils  fassent  contre 
moi  ce  qu'ils  voudront.  Je  veux  mourir  dans 
la  foi  que  j'ai  reçue.»  Flavien  demanda  à 
Théophile  pourquoi  il  n'avait  rien  dit  de  cela 
la  première  fois?  «  C'est,  répondit  Théophile, 
que,  n'ayant  été  envoj  es  que  pour  citer  Euty- 
chès, nous  avons  cru  inutile  de  parler  d'autre 
chose. «Marnas,  qui  étaitabsent  lorsque  Théo- 
phile racontait  ces  choses,  vint;  on  lui  lui  la 
déposition  de  Théophile,  après  quoi  il  dit  : 
«  Lorsque  nous  fûmes  envoyés  à  Eutychès, 
nous  ne  voulions  parler  de  rien;  mais  il  en- 
tra en  dispute,  parlant  de  son  dogme.  Nous 
le  reprenions  doucement.  Il  disait  que  le 
Verbe  incarné  est  venu  relever  la  nature  qui 
était  tombée.  Je  repris  aussi  tôt:  Quelle  nature? 
Il  répéta: La  nature  humaine.  Je  lui  dis:  Par 
quelle  nature  a-l-elle  été  relevée?  Il  dit  :  Je 
n'ai  point  appris  dans  l'Eiriture  qu'il  y  ait 
deux  natures.  Je  repris  :  Nous  n'avons  point 
non  plus  appris  dans  l'Ecriture  le  consub- 
slanliel, mais  des  Pères,  qui  l'ont  bien  enten- 
du et  fidèlement  expliqué.  Il  dit  :  Je  ne 
raisonne  point  sur  la  nature  de  la  divinité, 
et  je  ne  dis  point  deux  natures.  Dieu  m'en 
garde.  Me  voici.  Si  je  suis  déposé,  le  monas- 
tère sera  mon  tombeau.» 

Le  lundi  22  novembre,  les  évêques  s'é- 
lanl  assemblés  au  nombre  de  vingt-neuf, 
ou  de  trente -deux,  et  même  plus,  selon 
Théophane,  Eutychès,  que  l'on  avait  en- 
voyé chercher  en  plusieurs  endroits  iuutije- 


709 


CON 


CON 


•M 


menl,  arriva,  escorte  d'une  troupe  de  sol- 
dats, de  moines  el  d'olliciers  du  prétoire. 
Suivit  de  près  le  silentiaire  Ma^nus,  (|ui  de- 
manda à  entrer,  comme  envoyé  de  l'empe- 
reur. Flavieii  le  lui  permit,  ainsi  qu'à  lïu- 
lycliès.  M.ignus  lut  un  ordre  de  ce  prince, 
qui  portail  que  le  palrice  Florent  «'Mirerait 
aussi,  pour  la  conservation  de  la  paix  et  de 
la  foi.  (Juand  il  fut  entré,  Flavieii  lit  lire  les 
actes  (les  sessions  précédentes,  afin  (jiu^  l'on 
vit  ce  qu'il  y  avait  à  faire  dans  celle-ci. 
Comme  on  lisait  la  lettre  de  saint  (Cyrille 
aux  Orientaux,  qui  avait  déjà  été  lue  dans 
la  seconde  session,  Fusèbe  de  Doryléeen 
interrompit  la  lecture  à  l'endroit  où  ce  l'ère 
marque  la  distinction  des  deux  natures  ,  et 
dit,  en  parlant  d'Eulycliès  :  Celui-ci  n'en 
convient  pas  ;  il  enseigne  le  contraire.  Flo- 
rent, au  lieu  de  laisser  achever  la  lecture  des 
actes,  comme  Fusèbe  le  demandait,  voulut 
<|u'on  interrogeât  Futychès  sur  cet  article 
Flavien  lui  liit  donc  :  «  Vous  avez  oui  par- 
ler votre  accusateur.  Dites  si  vous  confessez 
l'union  des  deux  natures.  »  Eulychcs  répon- 
dit :  «  Oui,  des  deux  natures.  »  Kusèbe  dit  : 
Confessez-vous,  ou  non,  qu'il  y  ail  deux  na- 
tures après  l'incarnation, et (jue  Jésus-Christ 
nous  soit  consubstantiel  selon  la  chair?  Eu- 
tychès,au  lieu  de  rcpondie  à  Eusèbe,  adressa 
la  parole  à  Flavien,  et  dit  :  «  Je  ne  suis  pas 
venu  pour  disputer,  mais  pour  déclaier  à 
VOlie  saintt'lé  ce  que  je  pense.  Je  l'ai  écrit 
sur  ce  papier,  fiites-le  lire.  »  Flavien  lui  dit 
de  le  lire  lui-même;  ce  qu'il  refusa.  Après 
quelques  conlestations  sur  ce  sujet,  Eutychès 
expliqua  sa  foi  en  ces  ternies  :  «  J  adore  le 
Père  avec  le  Fils,  et  le  Fils  avec  le  Père,  et 
le  Saint-Esprit  avec  le  Père  el  le  Fils.  Je  con- 
fesse que  le  Fils  est  venu  dans  la  chair, 
prise  de  la  chair  de  la  sainte  Vierge,  et  qu'il 
s'est  fait  homme  parfait  pour  notre  salut.  Je 
le  confesse  ainsi  en  présence  du  Père,  et  du 
Fils,  et  du  Saint-Esprit,  et  de  votre  sainteté.  » 
Flavien,  voulant  quelque  chose  de  plus  pré- 
cis, lui  demanda  s'il  croyait  que  Jésus- 
Christ  fût  consubstantiel  à  sa  mère  el  à 
nous  selon  son  humanité,  et  qu'il  fût  de 
deux  natures.  Basile  de  Séleucie  le  pressa  sur 
la  même  malière;  le  palrice  Florent  en  lit 
autant.  Eutychès  répondit  que  jusque-là 
il  n'avait  point  dit  que  Jésus-Christ  lût  con- 
substantiel aux  hommes  selon  sa  chair,  mais 
qu'il  était  prêt  à  le  dire,  puisqu'on  le  ju- 
geait à  propos.  Flavien  reprit  :  «  C'est  donc 
par  nécessité,  et  non  pas  selon  votre  pensée, 
que  vous  confessez  la  foi?  »  Eutychès  dil: 
«  C'osl  ma  disposition  présente.  Jusqu'à 
celte  heure  je  craignais  de  le  dire;  connais- 
sant que  leSeigneur  est  notre  Dieu, je  ne  me 
permettais  pas  de  raisonner  sur  sa  nature; 
mais  puisque  votre  sainteté  me  le  permet 
et  me  l'enseigne,  je  le  dis.  »  «  Nous  n'innovons 
rien,  lui  dilFlavien;  nous  suivons  seulement 
la  foi  de  nos  Pères.  »  Le  palrice  Florent  de- 
manda à  Eutychès  s'il  confessait  que  .îèsus- 
Clirist  noire  Sauveur  est  de  deux  natures 
après  l'incarnation  ?  11  répondit  :  «  Je  con- 
fesse qu'il  a  été  de  deux  natures  avant  l'u- 
uion<    mais  après  l'union  Je    ne  confesse 


qu'une  nature.  »  Pressé  ensuite  par  le  con- 
cile d'anathématiser  clairement  toute  doc- 
trine contraire  à  celle  des  lettres  de  saint  Cy- 
rille, il  le  refusa,  disant  :  «  Si  je  prononce 
cet  anathème,  malheur  à  moi  ;  car  j'ana- 
thématise  mes  pères.  »  Sur  cela  les  évéqucs 
se  levèrent  et  s'écrièrent  en  disant  :  «  Qu'il 
soit  anathème.  »  On  l'interrogea  encore  une 
fois  sur  les  deux  natures,  à  quoi  il  répondit  : 
«  J'ai  lu  dans  saint  Cyrille  et  dans  saint 
Athanase,  que  Jésus-Christ  est  de  deux  na- 
tures avant  l'union,  mais  après  l'union  ils 
ne  disent  plus  deux  natures,  mais  une.  » 
«  En  ne  disant  pas  deux  natures  après  l'u- 
nion, vous  admettez,  lui  dit  Basile  de  Séleu- 
cie, un  mélange  et  une  confusion.  »  Le  pa- 
lrice Florent  aiouta  :  «  Qui  ne  dit  pas  de 
deux  natures  et  deux  natures  ne  croit  pas 
bien.  »  Eutychès  ne  répondit  rien.  Le  con- 
cile se  leva,  en  s'écriant  que  la  foi  ne  pou- 
vant être  forcée,  c'était  en  vain  qu'on  exhor- 
tait cet  obstiné. 

Flavien  prononça  donc  contre  lui  la  sen- 
tence en  ces  termes  :  «  Eutychès  ,  jadis 
prêtre  et  archimandrite,  est  pleinement  con- 
vaincu, et  par  ses  actions  passées,  et  par  ses 
déclarations  présentes,  d'être  dans  l'erreur 
de  Valentin  et  d'Apollinaire,  et  de  suivre 
opiniâtrement  leurs  blasphèmes,  d'autant 
plus  qu'il  n'a  pas  même  eu  égard  à  nos  avis 
et  à  nos  instructions  pour  recevoir  la  saine 
doctrine.  C'est  pourquoi,  pleurant  et  gémis- 
sant sur  sa  perte  totale,  nous  déclarons  de 
la  part  de  Jésus-Christ  qu'il  a  blasphémé, 
qu'il  est  privé  de  tout  rang  sacerdotal,  de 
notre  communion,  et  du  gouvernement  de 
son  monastère,  faisant  savoir  à  tous  ceux 
qui  lui  parleront  ou  le  fréquenteront  à  l'a- 
venir qu'ils  seront  eux-mêmes  soumis  à 
rexcominunicalion.  »  Après  la  lecture  de 
cette  sentence,  qui  fut  souscrite  par  trente- 
deux  évéqucs,  le  concile  se  sépara.  Eutychès 
dit  tout  bas  au  palrice  Florent  qu'il  appe- 
lait au  concile  de  Rome,dEgy|)te  et  de  Jéru- 
salem, de  tout  ce  qu'on  venait  de  faire  con- 
tre lui.  Florent  ,  croyant  qu'il  devait  en 
avertir  Flavien,  le  joignit  comme  il  mimtait 
à  son  appartement,  et  lui  dit  qu'Enlychès 
avait  appelé  de  la  sentence.  Cela  n'empêcha 
pas  Flavien  de  la  mettre  à  exécution.  Il  en- 
voya le  prêtre  Théodose  et  quelques  autres 
ecclésiastiiiues  ordonner  aux  moines  d'Eu- 
tychès  de  se  séparer  de  leur  abbé,  menaçant 
de  séparer  de  la  communion  des  saints  mys- 
tères ceux  qui  n'obéiraient  point  à  cet  ordre. 
Us  demeurèrent  unis  à  Eutychès.  Flavien, 
en  conséquence,  les  priva  des  sacrements 
pendant  près  d(î  neuf  mois,  en  sorte  qu'on 
n'offrit  point  le  sacrifice  sur  l'autel  de  leur 
monastère,  ni  à  Noël,  ni  à  l'Epiphanie,  ni  à 
Pâques.  Quelques-uns  d'entre  eux  moururent 
pendant  cet  intervalle  ,  dans  les  liens  de 
l'excommunication.  Flavien  lit  aussi  publier 
la  sentence  contre  Eutychès  dans  les  églises 
deConstantinople,  el  la  fit  signer  dans  les 
monastères.  Trente-deux  abbés  y  souscrivi- 
rent :  on  a  mis  leurs  souscriptions  à  la  suite 
de  celles  des  évéques  dans  les  actes  du 
concile  de  Constautinople.  J),  Ceill. 


71! 


DlCTIONNAmE  DES  CONCILES. 


7W 


CONSTANTINOPLE  (  Concile  de  ) ,  fan 
441).  Euljcliès  se  voyant  coiulamné  ,  s'en 
pliiif;iiit  au  pape  saint  Léon,  disant  qu'on 
n'avait  voulu  ni  recevoir  la  requête  qui 
contenait  sa  profession  de  foi,  ni  la  lire, 
qtioiqu'il  y  suivît  en  tout  la  foi  de  Nicée 
(■()ii(iriiiée  à  Eplièse.  Il  fit  aussi  des  prolesta- 
lions  publiques  contre  le  relus  qu'on  avait 
fait  de  recevoir  son  appel,  et  prenant  pré- 
texte de  cet  appel,  il  demanda  à  l'empereur 
Théodose  la  convocation  d'un  concile  géné- 
ral où  il  pût  être  jugé  par  des  personnes  de 
vertu  et  éloignées  de  loutiî  injustice,  il  écri- 
vit en  même  leinus  aux  principaux  évê(iues, 
pour  les  prévenir  contre  les  évêques  du 
concile  de  Conslantinople,  nomniém  nt  con- 
tre Flavien.  Dans  sa  le, ire  à  Dioscore,  il  lui 
témoignait  conibiin  il  serait  ravi  de  l'aviiir 
pour  juge,  et  le  piiail  de  se  joindre  à  lui  pour 
obtenir  de  Théoiiosc  la  tenue  d'un  concile 
universel.  L'eunuque  Chrysaphe,  ennemi  de 
Flavien,  se  mit  du  côlé  d'Enlycliès,  et  on 
croit  que  ce  l'ut  lui  qui  obtint  di-  ce  prince  la 
convocation  du  concile  d'Eplièse.  La  lettre 
de  convocation  à  Dioscore,  évèque  d'Alexan- 
drie, est  «lu  30  nuus  4W. 

Aussitôt  qu'elle  eut  été  envoyée,  tant  à 
Dioscore  qu'aux  autres  évêiiues  des  six  dio- 
cèses soumis  à  l'empire  d'Orient,  savoir  : 
l'Egypte,  rOrienI,  l'Asie,  le  Pont,  la  Tliraee 
et  rillyrie;  Eulydiès,  dans  le  dessein  de  fa- 
ciliter son  rétablissement,  soutint  que  dejjuis 
la  sentence  prononcée  contre  lui  on  avait 
falsifié  lesactes  du  concile  de  Conslantinople, 
en  y  changeant  plusieurs  choses,  tant  de  lui 
que  des  autres,  et  en  ôlaiit  ce  qui  servait  de 
preuve  à  la  pureté  de  sa  loi.  Celait  Flavien 
qu'il  accusait  de  cette  falsification.  Il  pré- 
senta doue  une  requête  à  l'empereur  Théo- 
dose, où  il  demandait  que  les  évêques  et  les 
témoins  qui  avaicni  eu  part  à  sa  condamna- 
tion ,  de  même  (jue  les  notaires  (jui  en 
avaient  rédige  les  actes  par  écrit,  fussent 
appelés  devant  Thalassius,  évêque  de  Césa- 
rée,  pour  reconnaître  la  vérité.  Sa  requête 
fut  décrétée  suivant  ses  désirs,  et  le  mercredi 
13  du  mois  d'avril  de  l'an  449,  les  évêques, 
au  nombre  de  30,  dont  lo  avaient  assisté  au 
concile  précédent  ,  s'assemblèrent  d.ins  le 
baptistère  de  l'église  de  Conslantinople. 
Thalassius  présidait  à  celle  assemblée  ;  le 
patiic  e  Florent  réglait  tout,  et  iM.ieédonius, 
tribun  el  notaire,  instruisait  la  |jrocéilure. 
Eulycbès  n'y  vint  pas  en  personne,  étant 
dépose  etexcommunie  ;  mais  il  y  envoya  Eleu- 
sinius  et  Consiantiu--,  tous  deux  diacres  et 
moines  de  son  monasIère.Ensèb  •  de  Dorylée 
dit  que  si  l'on  permettait  à  Eulycbès  de  se 
défendre  par  procureurs,  il  se  retirerait  el  l'ac- 
cuserait de  même.  Meliphtongue  ,  évêque  de 
Juliopolis,  s'opposa  aussi  à  l'entrée  des  dé- 
putes d'Éutyebès  ;  mais  le  patrice  Florent 
ayant  fait  déclarer  par  le  tribun  Slacédonius 
que  la  volonté  de  l'empereur  était  qu'ils 
cuirassent, cela  leur  fut  accordé.  Macédonius 
voulut  obliger  les  évêques  à  jurer  qu'ils 
diraient  la  vérité  sur  les  actes  en  question, 
disani  qu'il  y  avait  ordre  de  ce  prince  d'exi- 
Rer  d'eux  ce  serment;  sur  quoi   Basile  de 


Séleucie  dit  :  «  Jusqu'ici  nous  ne  savons 
point  (jne  le  serment  ait  été  ordonné  aux 
évêqurs  ;  »  et  la-dessus,  on  ne  persista  plus 
à  l'exiger.  Flavien  représenta  les  notaires 
qui  avaient  rédigé  les  actes  du  concile.  Ils 
en  produisirent  les  originaux,  el  Constan- 
tius,  l'un  des  envoyés  d'Eutychès,  en  apporta 
une  copie.  Il  ne  se  trouva  aucune  différence 
pour  les  deux  premières  sessions,  mais  on 
chicana  beaucoup  sur  la  manière  dont  les 
députés  du  concile  avaient  rapporté  les  ré- 
ponses d'Eutychès,  et  sur  l'analhème  pro- 
noncé contre  lui  par  les  évêques.  Conslan- 
lius  prétendit  que,  lorsqu'on  lisait  la  sentence 
de  déposition,  Eutyehès  en  avait  appelé  aux 
conciles  des  évêques  de  Home,  d'Alexandrie 
et  de  Jérusaiem,  et  qu'il  avait  même  donné 
un  acte  par  écrit  de  cet  appel,  (ju  on  n'avait 
pas  voulu  recevoir;  mais  Flavien,  le  patrice 
Florent,  Basile  de  Séleucie  el  tous  les  autres 
évêques  déclarèrent  qu'ils  n'avaient  pas  en- 
tendu dire  un  seul  mot  de  cet  appel  pendant 
les  séances  du  concile.  Le  patrice  convint 
qu'Eulychès  lui  avait  dit  tout  bas  à  l'oreille, 
niais  après  le  concile  fini,  qu'il  appelait  de 
la  sentence.  Il  conclut  l'assemblée  en  décla- 
rant qu'il  porterait  à  l'empereur  les  actes  de 
ce  qui  s'était  passé.  On  n'y  avait  point  exa- 
miné s'il  était  vrai,  comme  le  prétendait  Eu- 
tyehès, que  sa  sentence  avait  été  dressée 
avant  même  qu'il  comparût  ;  c'est  pourquoi 
il  donna  sa  requête  à  i'héodose,  demandant 
que  le  silentiaire  .Magnus  fût  entendu  sur  ce 
fait;  ce  qui  lui  fut  ;iccordé  :  et  ce  prince 
commit  pour  l'entendre  Ariobende,  maître 
des  offices.  Magnus  comparut  le  27  avril  de 
la  même  année  449,  et  déclara  qu'on  lui 
avait  montré  la  sentence  de  la  condamnation 
d'Eulychès  toute  écrite  avant  le  concile.  Le 
notaire  Macédonius  déclara  aussi  que  le 
prêtre  Asléiius  l'avait  averti  que  les  autres 
notaires  avaient  falsifié  les  actes.  Celle  der- 
nière procédure  fut  faite  comme  la  première, 
sur  les  inslances  de  Constanlius,  l'un  des 
agents  d'Eutychès.  Flavien  obligé,  par  ordre 
de  l'euipeieur,  de  donner  sa  confession  de 
foi,  déclara  qu'il  suivait  la  doctrine  des  con- 
ciles (leNicée,  de  Constantinople  el  d'Ephèse; 
qu'il  ieconuaisSiiit  en  Jésus-Christ  deux  na- 
tures, après  comme  avant  l'incarnation  ,  en 
une  hypostase  ou  une  |)ersonne  ;  qu'il  ne 
refusait  pas  même  de  dire  une  nature  du 
A  eibe  divin,  pourvu  que  l'on  ajoutât,  incar- 
née et  humanisée.  Enfin,  il  anaihémalisa 
lous  ceux  qui  divisaient  Jésus-Christ  en 
deux,  et  nommément  Nestorius.  D.  CeilL 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de),  l'an  450. 
L'em|)ereur  Tlieodose,  en  répondante  la  lettre 
synodale  de  saint  Léon  [Voyez  Rome,  l'an 
4'i9),  le  priait  d'approuver  l'ordination  d'A- 
naloliiis,  évêque  de  Conslantinople  à  la  place 
de  Flavien. 

Aiialolius  lui  écrivit  lui-même  pour  de- 
mander la  cummunion  du  saint-siége;  mais 
saint  Léon,  à  qui  l'ordination  de  cet  évétiue 
était  suspecte,  à  cause  que  ceux  qui  l'avaient 
faite  étaient  du  parti  de  Dioscore,  ne  voulut 
ni  lui  accorder  ni  lui  refuser  sa  communion- 
jusqu'à  ce  qu'il  fût  mieux  informé  de  sa  foi, 


715 


CON 


CON 


7U 


Il  envoya  des  légats  à  Théoaosc,  avec  une 
Jellre  pour  ce  prince,  où  il  lui  (lisait  qu'il 
confirincrail  l'ordination  d'Aii.ilolius.  s'il  lai- 
sail  uiu'  l'.rofi'ssion  publique,  devant  le  clergé 
et  le  peuple  de  Cousl.inlinoplc,  de  la  doctrine 
contenue  dans  sa  lettre  à  Flavicn,  dins  la 
seconde  de  saint  Cyrille  à  Ncslorius  et  dans 
les  passages  des  l'éres  insérés  aux  actes  du 
concile  d'Eplièsc,  et  s'il  en  donnait  une  dé- 
claration signée  de  sa  main,  «lui  put  être  pu- 
bliée dans  toutes  les  Eglises.  Les  lég.its,  (jui 
n'étaient  partis  de  Home  que  sur  la  fin  de 
juillet  de  l'an  V50,  n'arrivér(>nl  à  Constanti- 
nople  (ju'après  la  mort  de  Tliéodose,  qu'on 
met  au  28  du  même  mois.  Marcien,  son  suc- 
cesseur, recul  favor;iblemenl  les  légats;  c'é- 
taient les  évéques  Al)undius  et  Astérius,  et 
les  prêtres  Basile  et  Sénateur.  Aussitôt  après 
leur  arrivée,  Analolius  assembla  un  concile 
des  évéques  qui  se  trouvaient  en  celte  ville, 
avec  les  abbés,  les  prêtres  et  les  diacres.- 
Abundius  présenti  la  lettre  de  saint  Léon  à 
Flavien,  avec  les  passages  des  Pères  grecs 
et  latins  qui  en  appuyiiienl  la  doctrine;  on 
la  lut  publiquement,  el  elle  fut  trouvée  con- 
forme aux  sentiments  des  Pères,  dont  on  lut 
aussi  les  témoignages;  après  ([uoi  Anato- 
lius  y  souscrivit,  disant  anathème  à  Nesto- 
rius  el  à  Eulycbès,  à  leurs  dogmes  et  à  leurs 
sectateurs.  Tous  les  évéques  présents,  les 
prêtres,  les  abbés,  les  diacres  y  souscrivirent 
de  même,  excepté  les  abbés  Carose,  Doro- 
thée, Maxime  et  quelques. autres  eutychiens 
qu'on  ne  put  fléchir.  On  dressa  un  acte  de 
ces  signatures  en  présence  des  légats,  qui 
l'envoyèrent  au  pape  avec  la  relation  de  tout 
ce  qu'ils  avaient  fait.  D.  Ceill. 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de),  vers  l'an 
457.  Après  avoir  usurpé  le  siège  d'Alexan- 
drie, le  même  Timolliée  persécuta  les  ca- 
lholi()ues  dans  toute  l'Egypte  ;  il  en  (itchasser 
les  évéques  orthodoxes,  mit  partout  dans  les 
églises  et  les  monastères  des  évéques  et  des 
prêtres  de  Son  parti,  défendit  à  tous  les  au- 
tres d'exercer  aucune  fonction,  el  aux  fidèles 
de  communiquer  avec  eux;  de  sorte  que  les 
ecclésiastiques  se  trouvèrentcontraints,  pour 
échapper  aux  violences  des  factieux ,  de 
prendre  la  fuite,  ou  de  se  tenir  soigneuse- 
ment cachés.  Plusieurs  évéques  catholiques 
se  rendirent  à  Conslanlinople  et  présentèrent 
au  nom  de  tous  une  requête  à  l'empereur, 
pour  demander  la  déposition  de  Timothée, 
l'élection  canonique  d'un  palriarcho  el  le 
maintien  de  la  doctrine  définie  àChalcédoine. 
De  leur  côté  les  eutychiens  envoyèrent  une 
dépulalion  avec  des  lettres  portant  que  les 
magistrats  el  le  peuple  d'Alexandrie  ne  vou* 
laient  point  d'autre  évéque  que  Timothée,  et 
un  mémoire  fort  artificieux  dans  lequel  ce 
moine  s'efforçait  de  montrer  que  le  saint 
concile  de  Chalcédoine  avait  embrassé  le  nes- 
torianisme.  L'empereur  Léon  renvoya  toutes 
ces  pièces  au  patriarche  de  Conslanlinople, 
et  lui  proposa  d'assembler  son  clergé  avec 
tous  les  évéques  qui  se  trouvaient  dans  cette 
ville,  pour  donner  leur  avis  sur  l'élection  de 
'fimolhée  et  sur  les  décisions  du  concile  de 
Chalccdoinc.il  écrivit  en  outre  au  pape  saint 
Dictionnaire  des  Conciles.  1, 


Léon,  h  Basile  d'Antioche,  à  Juvénal  do  .lé- 
rusalcm  et  aux  métropolitains  des  ligli^es 
d'Orient,  les  priant  de  réunir  pour  le  mémo 
objet  les  évéques  d(;  leur  province. 

Anatolius  tint  un  concile  nombreux  dont 
le  résultai  fut  une  lettre  synodale  ;i(lressée  à 
l'empereur  pour  lui  déclarer  qu'on  devait 
regarder  comme  nulle  l'ordination  de  Timo- 
thée, el  qu'il  n'était  pas  permis  de  remetirc 
en  question  la  doctrine  d  un  concile  reçu  de 
toute  l'Eglise. 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de),  vers  l'an 
'ib'J.  On  n'a  rien  de  bien  assuré  sur  lannée 
du  concile  que  Gennade  ,  patriarche  de 
Conslantinople,  tint  en  cette  ville  avec  (|ua- 
tre-vingl-un  évéques  de  diverses  provinces, 
mais  qui  paraissent  s'être  rencontrés  à  la 
cour,  sans  qu'on  les  eût  convoqués  exprès. 
Comme  la  plupart  étaient  d'Egypte,  el  avaient 
signé  la  requête  présentée  <à  l'empereur  Léon 
en  ^57  contre  Timothée  Elurc,  qui  les  avait 
chassés  de  leur  pays,  il  est  vraisemblable 
que  ce  concile  se  tint  vers  l'an  'i5';t,  où  les 
évéques  d'Egypte  se  trouvaient  à  Conslanli- 
nople. Il  ne  nous  reste  de  ce  concile  ijue  la 
lettre  circulaire  du  patriarcheGennadeconlre 
la  simonie.  Tous  les  évéques  y  souscrivi- 
rent; après  quoi  il  l'envoya  au  pape,  afin 
qu'il  l'approuvât,  et  à  tous  les  métropoli- 
tains de  l'Orient,  afin  qu'ils  en  envoyassent 
des  copies  à  leurs  suffragants,  et  que  tous 
les  fidèles  s'unissent  en  un  même  esprit  pour 
combattre  un  vice  si  dangereux  el  si  désho- 
norant pour  l'Eglise.  Le  concile  de  Chalcé- 
doine avait  déjà  condamné  la  simonie  par 
un  canon  exprès  ;  Gennade  el  son  concile  re- 
nouvelèrcnl  cette  défense,  ajoutant  i'ana- 
Ihèrae  à  la  déposition,  pour  empêcher  que 
personne  n'osât  corrompre  par  des  interpré- 
tations et  des  sophismes,  la  pureté  el  la  sim- 
plicité de  l'Evangile  cl  de  l'Eglise.  Ils  décla- 
rèrent donc  déposés  et  excommuniés,  sans 
aucune  exception,  tous  clercs  ou  laïques  qui 
auraient  voulu  acheter  ou  vendre  le  minis- 
tère ecclésiastique,  disant  qu'il  fallait  que  la 
grâce  fût  toujours  grâce,  et  qu'elle  ne  s'a- 
chetât point  par  argent.  Balsamon  a  placé 
celte  lettre  dans  le  corps  des  lois  ecclésiasti- 
ques. D.  Ceill.  j 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de),  l'an  478.i 
Acace,  patriarche  de  Conslanlinople,  lit  con- 
damner et  déposer  dans  ce  concile  Pierre  le 
Foulon,  Jean  d'Apamée  cl  Paul  d'Ephése.  11 
en  écrivit  ensuite  au  pape  Simplicius,  en 
priant  ce  pontife  de  ne  pas  recevoir  a  péni- 
tence et  de  ne  pas  même  daigner  voir  les  trois 
évéques  déposés,  s'ils  avaient  recours  à  lui. 

Ce  concile  est  rapporté  par  le  P.  Labbe  à 
l'an  'p8.3,  et  au  commencetncnt  du  poiiliiicat 
de  Félix  II,  apparemment  parce  qu'il  igno- 
rait la  lettre  d'Acace  au  pape  Simplice  au 
sujet  de  Pierre  le  Foulon. 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de) ,  l'an  492. 
Eupliémius  étant  monté  sur  le  siège  patriar- 
cal de  Conslanlinople,  assembla  ce  concile, 
où  il  confirma  les  décrets  de  celui  de  Chalcé- 
doine; a^)iès  quoi,  il  en  envoya  les  actes  au 
l>ape  Félix  II;  mais  ce  pape  étant  mort,  et 
Gelase  lui  ayant  succédé,   celui-ci,  tout  en 

23 


7IS 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


71« 


louant  l'orlhodoxie  d'Euphémius,  refusa  de 
le  reconnaître  pour  cvèiiuc,  parce  qu'il  avait 
conservé  dans  les  diptyques  le  nom  de  son 
)«C(it'ccs5eur  Acace, déposé  par  le  saint-siège. 
[Schram.  in  hune  annum.)  Labbe  rapporte  ce 
concile  à  l'an  484;  c'est  peut-être  une  suite 
de  l'erreur  commise  par  rapport  au  concile 
précédent. 

CONSTANTINOPLE  (Conciliabule  de),  vers 
l'an  4%.  Le  patriarche  Euphémius  ayant 
encouru  la  disgrâcu  de  l'ccnpereur  Anastase, 
qui  l'accusa  d'avoir  favorisé  la  révolte  des 
Isaurci»,  ce  prince  le  fit  déposer  et  excom- 
munier par  quelques  évoques  réunis  à  Con- 
stanlinople,  qui,  par  une  basse  complai- 
sance, mirent  à  sa  plac  '  le  prêtre  Macédonius. 
Anastase  fit  en  outre  confiniier  par  les  mêmes 
prélats  l'hénotiiiue  de  l'empereur  Zenon. 

CONSTANTINOPLIÎ  (Concile  de),  vers  l'an 
49(5.  Le  patriarche  Macédonius  confirma  dans 
ce  concile  les  décrets  de  Chalcédoine,  et  s'y 
sépara  de  la  communion  des  patriarches 
d'Antioche  el  d'Alexandrie  qui  les  rejetaient. 

Victor  de  Tunonc  dit,  au  contraire,  que 
Macédonius  condamna  dans  ce  concile  ceux 
qui  recevaient  les  décrets  de  Chalcédoine  et 
ceux  qui  soutenaient  les  erreurs  de  Nesloriug 
et  d'Eutychès.  Mais  il  est  évident  qu'il  y  a 
une  faute  en  cet  endroit,  et  qu'au  lieu  de 
suspicinnt,  il  faut  lire  despiciunt,  puisque 
Victor  de  ïunone  reconnaît,  quelques  lignes 
]dus  loin,  que  l'empereur  Anastase  fil  dépoicr 
cl  envoyer  en  exil  Macédonius  avec  plusieurs 
ecclésiastiques,  parce  qu'ils  iie  voulaient  pas 
condamner  le  concile  de  Chalcédoine. 

CONSTANTINOPLE  (Synode  de),  l'an  498. 
Macédonius,  se  voyant  rétabli  sur  le  siège 
de  Constantinople,  y  tint  ce  synode,  dans  le- 
quel il  souscrivit  au  concile  de  Chalcédoine, 
mais  sans  faire  mention  de  l'hcnolique  de 
Zenon,  pour  ne  pas  déplaire  à  l'empereur 
Anastase.  Lib.  Synoil. 

CONSTANTINOPLE  (Conciliabule  de),  l'an 
512.  L'Iiérélique  Timothée  rejeta  le  concile 
de  Chalcédoine  dans  ce  synode,  assemblé  lu- 
multuairement,  dont  les  actes  furent  réprou- 
vés de  toutes  les  Eglises.  Lib.  Sijnod. 

CONSTANTINOPLE (Concilialinle  de),  l'an 
51G.  L'eutychien  Timothée,  patriarche  intrus 
de  Constantinople,  mis  à  la  place  de  Macé- 
donius, exilé  par  Anastase,  condamna  dans 
cette  assemblée  le  concile  de  Chalcédoine. 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de),  l'an  518. 
Ce  concile  fut  assemblé  le  20  juillet ,  par 
l'ordre  de  Jean  de  Cappadoce,  nouvellcnu  ni 
élu  patriarche  de  cette  ville  ;  mais  celui-ci  n'y 
assista  pas  lui-même,  cl  le  concile  fut  présidé 
par  Théophile  d'Héracléc.  Quarante  évcqucs 
y  furent  présents,  et  tous  ordonnèrent, 
de  concert  el  conformément  aux  vœux  des 
moines, le  rétablissement  d'Euphémius  et  de 
Macédonius  dans  les  diptyques  ;  ie  rappel  do 
ceux  qui  avaient  été  exilés  à  leur  occasion; 
le  rétablissement ,  dans  les  diptyques,  des 
noms  des  quatre  conciles  généraux  etdn  pape 
saint  Léon,  et  enfin  la  condamnation  de  Sé- 
vère,faux  patriarched'Anliochc,db!it  lecon- 
cilc  rappela  les  principaux  blasphèmes.  Après 
avoir  ainsi  statué  Kur  la  requête  des  abbô^ 


des  monastères,  les  Pères  du  concile  écrivi- 
rent une  lettre  synodale  au  patriarche  de  la 
ville,  afin  (jn'il  en  fît  son  ra|)jiort  à  l'empe- 
reur, à  l'impératrice  et  au  sénat. 

Le  concile  écrivit  aussi  au  pape  Honnisdas 
pour  lui  demander  sa  communion,  et  l'envoi 
de  légals  qui  fussent  chargés  de  réconcilier 
à  l'Eglise  crux  qui  éli'.ient  lombes  dans  le 
schisme  ou  l'hérésie  ,  et  de  rendre  la  paix  à 
tontes  les  Eglises.  Labb.  IV.  Voij.  l'art,  suiv. 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de),  le  jeudi 
saint  de  l'an  .519.  Ce  concile,  ou  plutôt  cette 
assemblée  générale  du  clergé  et  du  peu/ile 
de  Constantinople,  fut  présidée  par  les  lé- 
gats venus  dans  cette  ville  de  la  part  du 
papo  Hormisdas.  Le  patriarche  de  Constan- 
tinople y  souscrivit,  en  présence  de  l'empe- 
reur, du  sénat  et  de  tous  les  assistants ,  le 
célèbre  formulaire  prescrit  par  Hormisdas  , 
et  conçu  en  ces  termes  : 

«  La  première  condition  du  salul,  c'est  do 
garder  la  règle  de  la  vraie  foi ,  et  de  ne  s'é- 
carler  on  rien  de  la  tradition  des  Pères.  Et 
parce  qu'il  est  impossible  que  la  parole  de 
Notre-Seigneur  ne  s'accomplisse  point,  quand 
il  a  dit  :  Ta  es  Pierre,  et  sur  celte  pierre  je 
hàlirai  mon  Eglise,  l'événement  a  justifié 
ces  paroles;  car  la  religion  catholique  est 
toujours  demeurée  inviolable  dans  le  siège 
apostolique.  Ne  voulant  donc  pas  déchoir  du 
cette  foi,  et  suivant  au  contraire  en  toutes 
choses  les  ortionnanccs  des  Pères,  nous  ana- 
Ihématisons  toutes  les  hérésies,  principale- 
ment l'héréliiiue  Nestorius,  jadis  évèque  de 
Constantinople  .  condamné  au  concile  d'E- 
phèse  par  le  bienheureux  Célestin  ,  pape  du 
Rome,  et  par  le  vénérable  Cyrille,  évéque 
d'Alexandrie;  et  avec  lui  nous  analhémali- 
sons  Eulychès  et  Dioscore,  évèque  d'Alexan- 
drie, condamnés  au  saint  concile  de  Chalcé- 
doine, lequel  nous  suivons  el  embrassons  , 
et  qui,  se  conformant  lui-même  au  saint 
concile  deNicée,a  prêché  la  toi  des  apôlres. 
Nous  leur  joignons  dans  le  même  analhèinc 
el  dans  la  même  condamnation  le  parrici  le 
'Timothée,  surnommé  Elurc,  el  son  disciple 
en  tout,  Pierre  Monge  d'Alexandrie.  Nous 
anathématisons  pareillenienl Acace, autrefois 
évéque  de  Constantinople,  devenu  leur  com- 
plice et  leur  partisan,  ainsi  que  ceux  qui  ont 
persévéré  dans  leur  communion  ;  car,  en  em- 
brassant la  communion  de  ces  hommes  , 
Acace  a  mérité  un  sort  semblable  au  leur. 
Nous  condamnons  de  même  Pierre  le  Fou- 
Ion  d'Antioche  avec  tous  ses  partisans. 
Nous  recevons  au  contraire  et  approuvons 
toutes  les  lettres  que  le  bienheureux  pape 
Léon  a  écrites  sur  les  points  de  la  religion 
chrétienne,  suivant  en  tout  le  siège  aposio- 
lique,  ainsi  que  nous  l'avons  déjà  déclaré,  et 
soutenant  hautement  lous  ses  décrets.  Et 
j'espère  être  avec  vous  dans  une  même  com- 
munion, ou  dans  la  communion  de  la  chaire 
apostoli(iue  ,  dans  laquelle  réside  la  vraie, 
entière  et  parf.iite  solidité  de  la  religion  chré- 
tienne, promettant  aussi  de  ne  i)oinl  réciter 
dans  les  saints  mystères  les  noms  de  ceux 
qui  sont  séparés  de  la  communion  de  l'Eglisa 
catholique,  c'est-à-dire  de  ceux  qui  ne  sont 


111  CON 

pas  d'accord  avec  le  siège  apostolique  ;  que 
si  je  me  porinnls  de  in'écartor  un  quelque 
chose  (le  la  profession  que  je  viens  de  faire  , 
je  nie  déclare,  par  ma  propre  senlence  ,  au 
nombre  de  ceux  que  je  viens  de  condamner. 
J'ai  souscrit  de  ma  main  à  celte  profession  , 
et  je  l'ai  envoyée  par  écrit  à  vous,  Uormis- 
das,  saint  et  vcnérubie  pape  de  la  ville  de 
Hume.  « 

Tel  est  le  formulaire  de  réunion  que  sou- 
serivil,  avec  quelques  mots  d'exiilicalion,  le 
Iialriarche  de  Constantinople,  et  (jui  conti- 
nua de  servir  de  profession  de  foi  pour  toute 
l'Eglise  d'Orient.  Quand  il  l'eut  signé,  l'em- 
pereur, le  sénat  et  tous  les  assistants  en  res- 
sentirent une  si  grande  joie,  qu'ils  eu  ver- 
saient des  larmes;  tout  retentissait  d'accla- 
mations à  la  louange  du  pape  comme  de 
l'empereur.  Les  légats  env03èrent  à  Uome 
deux  exemplaires  du  formulaire  souscrit  par 
le  patriarche,  l'un  eu  grec  el  l'autre  en  la- 
tin. On  effaça  des  diptyques  les  noms  d'Acace 
et  de  ses  successeurs,  sans  excepter  ceux  de 
Macédonius  et  Cuphémius,  qui,  quoique  or- 
thodoxes, n'avaient  jamais  été  reconnus  en 
qualité  d'évéques  par  le  sainl-siége.  On  ef- 
faça de  même  les  noms  des  empereurs  Zenon 
et  Anastase,  pour  la  faveur  qu'ils  avaient 
accordée  aux  hérétiques.  Tous  les  évéques 
qui  se  trouvaient  à  Coiislanliaoïde  sigiièrciit 
aussi  le  formulaire,  et  les  légats  eurent 
grand  soin  de  ne  coinmuni(|ucr  avec  aucun 
d'entre  eux,  qu'il    n'eût,  auparavant  rempli 


CON 


718 


cette  formalité.  Tous  les  archimandrites  en 
firent  autant,  après  quelques  difficullcs ,  et 
ainsi  fut  terminé  le  schisme  de  (Constanti- 
nople, après  avoir  duré  trente-cin(i  ans,  de- 
puis la  condamnation  d'Acace.  Labb.  IV. 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de),  le  25  fé- 
vrier 520.  Dans  ce  concile,  oii  se  Irouvèrcnt 
vingt  évéques,  el  auquel  présida  Théophile 
d'Héraclée,  Epiphane  fut  élu  patriaiclie  de 
Constantinople  à  la  place  de  Jean  ,  ([ui  était 
mort  au  commencement  de  cette  année.  Les 
Pères  du  concile  demandèrent  ensuite  la 
confiimalion  de  celle  élection  au  pape  Ilor- 
misdas,  par  une  lettre  synodale  qu'ils  lui 
écrivirent.  Toutefois  le  patriarche  élu  déi.hit 
nu  souverain  pontife,  pour  s'êlre  coulenléde 
lui  écrire,  et  encore  tardivement,  une  simple 
Ictlre.  au  lieu  de  lui  avoir  envoyé  des  dépu- 
tés, selon  la  coutume,  pour  lui  notilier  son 
élection.  Ibid. 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de),  l'an  5;J0 
ou  531.  Epiphane,  patriarche  de  Conslanti- 
nopSe,  convoqua  ce  concile  pour  soutenir 
ses  prélcnlions  par  rapport  aux  évé:|ues 
(1  Orient,  qu  il  dirait  ne  pouvoir  êlre  ordon- 
nes que  par  lui  :  et  comme  Etienne  ,  mélro- 
polilaïude  Larisse  en  Thessalie  ,  avail  éle 
ordonne  dans  un  concile  tenu  la  même  an- 
née en  celte  métropole,  sans  la  participation 
tl  Epiphane  ,  le  concile  de  Coiislanlinople 
suspendit  Etienne  de  ses  fonctions.  Mais  ce- 
lui-ci appela  de  celte  sentence,  en  protestant 
avec  énergie  que,  suivant  raneienne  cou- 
tume,c'était  au  saiut-siégeà  le  juger.  «L'au- 
toi  Ile  du  saint-siége,  dit-il,  lui  vient  de  Dieu 


.  (t)  l't'Ul-êire  y  a-t-il  Uaus  louM'afe  uiiu  faute  U'imprcssioii. 


et  de  notre  Sauveur.  Le  souverain  des  Apô- 
tres surpasse  tous  les  privilèges  des  autres 
Eglises,  (jui  toutes  ne  reposent  véritablement 
en  paix  que  dans  la  confession  de  foi  de 
l'Eglise  do  Uome.  »  lialuz. 

CONSTANTlNOi'LE  (Conlerenoe  de),  l'an 
5.'Î2,  selon  les  auteurs  de  VArl  de  vérifier  les 
dates,  ou  oJ3,  selon  h;  P.  Lalihe  el  (|uel(iues 
autres. Cette  conférence,  qui  dura  ou  (jui  re- 
prit pendant  trois  jours  consécutifs  ,  se  tint, 
par  l'ordre  de  l'empereur,  entre  six  évèiiues 
c.ilholiqucs  et  six  autres  du  parti  de  Sévère, 
palriarche  eulychien  d'Autioche.  La  victoire 
denieura  aux  catholiques,  ijui  ramenèrent  à 
la  vraie  doctrine  un  des  six  év6(iues  euty- 
chiens,  et  avec  lui  bon  nombre  de  clercs  et 
de  moines.  Lnbb.  IV. 

CONSTANTINOPLE  (Synode  de),  l'an  336. 
Le  P.  Richard  prclcnd  (lu'il  y  eut  celle  an- 
née deux  conciles  tenus  à  Constantinople, 
I  un  par  le  pape  saint  Agapit,  où  on  condam- 
na, dit-il  avec  l'auteur  de  IWrt  de  vérifier 
les  dates,  le  patriarche  Aiilhime  ,  et  ou  élut 
à  sa  place  Menuas;  l'autre,  présidé  par  le 
patriarche  Meniias  lui-même  après  la  mort 
du  pape.  Celle  préleuliou,  qui  tendrait  a  ra- 
vir au  saint-siége  un  des  plus  célèbres  mo- 
numents de  sa  primauté,  n'est  appuyée  sur 
aucune  preuve  solide,  et  se  trouve  de  plus 
démentie  par  l'histoire.  11  est  faux  que  le 
pape  saint  Agapit  ait  assemblé  un  concil(^ 
pour  juger  Mennas;  mais  il  le  jugea  et  le 
condamna  lui-même  de  sa  propre  autorité. 
«  Le  pontife  romain,  dit  formellerueul  à  ce 
sujet  le  P.  Noél-AlexanJre,  ne  pouvait  exer- 
cer plus  glorieusement  sa  primauté  qu'en 
déposant  un  patriarche  hérelhiue  cl  en  or- 
donnant un  autre  à  sa  place,  sans  convo- 
quer aucun  concile  :  Idquenulla  sijiiudo  con- 
vucatit.  »  Après  qu'Anlhirae  eut  été  ainsi  dé- 
posé, le  pape  réunit  en  synode,  mais  seule- 
ment alors,  le  clergé  et  le  peuple  de  Constan- 
tinople, pour  procéder  selon  les  canons  à 
l'élecliou  d'un  nouvel  archevêque,  et  tous 
les  suffrages  sciant  accordés  en  faveur  do 
Mennas,  le  pape  ratitia  cet  heureux  choix  , 
cl  consacra  de  sa  main  le  nouveau  non- 
life.  ' 

Le  pape  lie  survécut  pas  longtemps  à  cet 
acte  de  sa  suprême  autorité.  Sur  de  nou- 
velles plaintes  qu'il  reçut  des  évêiiues  d'O- 
rient el  de  Palestine  , 'ainsi  que  des  archi- 
manJriles  d'Orient  ,  de  Palestine  et  de 
Constantinople,  il  venait  de  convoquer  un 
concile  contre  Anlhime,déià  déi)osc,  el  quel- 
ques autres  sectateurs  d'Eulyehès,  quand  il 
mourut  à  Constantinople  le  17  avril,  selon 
M.  Hohrbacher,  le  22  selon  l'auteur  de  \'Ar: 
de  vérifier  les  dates,  ou  le  20  septembre  (1), 
selon  le  P.  Alexandre.  Le  concile  convoque 
par  le  pape  se  tint  effectivement  peu  de  se- 
maines après  sa  mort  :  cinquante  évéques 
s'y  trouvèrent  ;  Mennas  y  présida  comme 
vicaire  du  siège  ajiosloliqiie,  el  avec  lui  les 
anciens  légats  du  pape  défunt  qui  n'avaient 
pus  encore  repris  le  tliemin  de  l'Italie.  Ce 
concile  de  Cunslanlinople  eut  cimi  sessions. 
Les  trois  premières  furent  employées  à  luire 


719 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


7â0 


des  rocliorclios  sur  la  personne  d'Anthinie  , 
et  à  lo  citiT  à  comparaître  pour  répondre  à 
ses  acciisalcurs.  Dans  la  qualrième,  et  à  la 
suite  (le  ces  trois  citations  canonifiucs  aux- 
quelles il  ne  répondit  pas  ,  Anthinie  ,  qui 
était  évêque  de  Trébisonde  avant  d'usurper 
le  siège  de  Constantinoplc,  fut  définitivement 
dépouillé,  même  de  son  premier  évèché  ,  et 
frappé  d'analiième.  Ce  fut  Mennas  qui  pro- 
nonça la  sentence.  Les  évcques,  dans  leurs 
acclamations,  demandaient  qu'avec  Anihimc 
on  aniiiiématisâl  en  même  temps  Sévère 
d'Anliof  lie  ,  Pierre  d'Apamée  et  le  moine 
Zoaras.  Mennas  les  pria  de  prendre  (jaticncc 
jusqu'à  ce  qu'il  eût  informé  l'empereur  : 
«Car  pour  nous,  commt;  votre  charité  le 
sait,  ajout  i-t-il,  nous  suivons  le  siège  aposto- 
lique et  nous  lui  obéissons  ;  ceux  qu'il  reçoit 
à  sa  communion  ,  nous  les  recevons  à  la 
nôtre  ;  ceux  qu'il  condamne,  nous  les  con- 
damnons. » 

Dans  la  session  cinquième,  le  concile  pro- 
nonça  solennellement  auallième  contre  Sé- 
vère*, Pierre  et  Zoaras,  comme  déjà  condam- 
nés par  le  pape  S.  Hormisdas,  dont  on  avait  lu 
deux  lettres  à  ce  sujet.  Enfin,  pour  l'exécu- 
tion civile  des  jugements  du  concile,  l'empe- 
reur Justiuien  rendit,  le  G  août  de  la  même 
année  53G,  une  constitution  où  il  dit  :  «  Par 
cette  loi,  nous  ne  faisons  rien  d'insolite;  car 
clia{jue  l'ois  que  le  jugement  des  pontifes  a 
déposé  (luelqu'un  du  trône  sacerdotal,  l'em- 
pire a  joii>l  son  suffrage  à  la  sentence  des 
pontifes.  De  cette  manière  la  puissance  di- 
vine et  la  puissance  humaine  étant  d'ac- 
cord prononcent  une  même  sentence.  Ainsi 
est-il  arrivé  récemment  .au  sujet  d'Authime, 
qui  a  été  chassé  du  trône  de  celte  ville  im- 
périale par  le  pontife  de  la  très-sainte  Eglise 
de  l'ancienne  Rome,  Agapil,dc  sainte  et  glo- 
rieuse mémoire.  »  Eu  conséquence,  il  con- 
lirme  la  sentence  du  concile,  et  défend  à  An- 
ihime,  à  Sévère,  à  Pierre  et  à  Zoaras,  d'en- 
trer dans  Constanlinople  ou  dans  toute 
autre  ville  considérable.  11  veut  que  les 
écrits  de  Sévère  soient  brûlés, et  défend, sous 
de  fortes  peines,  de  les  transcrire.  Lalih.  V. 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de),  l'an  U3. 
Mennas  ,  patriarche  de  Constanlinople  ,  y 
approuva  l'édit  de  l'empereur  Justinien  qui 
analhémalisail  Origène  et  les  erreurs  (|ui  lui 
sont  attribuées.  La  condamnation  d'Origène 
fut  une  occasion  pour  Théodore  de  Cappa- 
doce,  origéniste  et  acéphale  caché,  de  dc- 
iiiander  la  comlaran^îtion  des  trois  fameux 
chapitres  tirés  de  Théodore  de  Mopsueste  , 
d'ibasetde  Théodoret.  Théodore  faisait  en- 
tendre à  l'empereur  que  les  acéphales  se 
rcuniraienl  à  l'Eglise,  et  recevraient  le  con- 
cile de  Chalcédoine,du  moment  où  ces  trois 
cIm pitres  seraient  condamnés.  L'Art  de  vé- 
rifier les  (laïcs. 

Il  faut,  dit  le  P.  Richard,  distinguer  deux 
sortes  d'origénistes ,  savoir,  les  disciples 
d'Origène,  surnommé  V Impur,  et  ceux  d'Ori- 
gène yl(Zfim(nicc,ce  célèbre  écrivain  dont  nous 
.avons  tant  d'ouvrages,  et  qui  vivait  dans  le 
troisième  siècle.  Les  premiers,  suruonnnés 
Vilains,  soutenaient  toutes  les  abominations 


de  leur  chef,  qui  enseignait  que  le  démon 
avait  inventé  le  mariage,  et  qu'il  était  permis 
d'empêcher  la  génération    par  les  voies  les 
plus  infâmes  et  les  plus  exécrables.  Les  der- 
niers suivaient  les  erreurs  attribuées  à  Ori- 
gène Adamance,  comme  d'avoir  enseigné  que 
le  Verbe  n'était  pas  Dieu,  et  qu'il  ne  connais- 
sait pas   le  Père;  que  l'âme  de  Jésus-Christ 
était    unie   au   ^'erbe    avant  d'être  unie  au 
corps  que  le  Verbe  a  pris  ;  que  le  Verbe  s'est 
uni    successivement  à  toutes  les  créatures 
raisonnables;  que  les  corps,  après  la  résur- 
rection ,  seront  corruptibles  cl  mortels  ;  que 
les    bienheureux   pourront   déchoir  de  leur 
état  de  félicité,  et  que  les  peines  des  réprou- 
vés ne  seront  point  éternelles;  que  l'âme  est 
mortelle;  que  les    astres   sont  animés  ;  que 
Jésus-Christ  est  mort  pour  les  a«tres  et  les 
démons,   et   qu'il  sera  crucifié  de  nouveau 
pour  racheter   tous   les   réprouvés;  ([ue  la 
puissance  de  Dieu  n'est  point  infinie,  et  qu'elle 
a  été  épuisée  par  la  création  du  monde  ;  que 
Marie  n'a  point    été  exemple  de  tout  péché 
actuel;  que  pour  être  sauvé,  il  faut  néces- 
sairement se  faire  eunuque  par  le  fer  ou  par 
des  remèdes  extérieurs,  etc.  Les  origénistes 
furent  condamnés  par  le  concile  de  Coustan- 
tinople,  de  l'an  553,  qui  est  le  cinquième  gé- 
néral. Cette  condamnation  est  renfermée  en 
quinze  canons,  sous  ce  litre  :  Canones  con- 
cilii   Constctntinopolitani  II,  adversus  Ori~ 
genem. 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de),  l'an  5M 
ou  5i8.  Ce  fut  le  pape  Vigile,  qui  était  alors 
à  Constanlinople  ,  qui  présida  à  ce  concile, 
composé  de  trente  évêques,  suivantFacundus 
d'Hermiane,  ou  plutôt  de  soixante-dix  selon 
le  P.  Alexandre,  et  assemblé  à  la  prière  de 
l'empereur  Justinien  pour  l'examen  des  trois 
chapitres,  c'est-à-dire,  de  trois  écrits  qui  fu- 
rent déférés  à  l'Eglise  comme  contenant  les 
blasphèmes  et  l'hérésie  de  Nestorius  Ces 
écrits  étaient  :1°  l'ouvrage  de  Théodore,  évê- 
que de  Mopsueste  ;  2°  la  lettre  d'ibas,  évêque 
d  Edesse,  à  un  Persan  nommé  Maris;  3"  les 
ouvrages  de  Théodoret,  évêque  de  Cyr,  con- 
tre les  douze  anathémalismes  de  saint  Cyrille. 
Le  pape,  ayant  reçu  parécrill'avisde  chacun 
des  évêques  assemblés,  donna  lui-même  son 
avis  sous  le  nom  de  jugement  oujudicalum, 
le  onze  avril  de  l'an  5i8.  11  y  condamne  les 
trois  chapitres  sans  préjudice  du  concile  de 
Chalcédoine,  qui  s'était  abstenu  de  les  con- 
dimner,  et  à  la  charge  que  personne  ne  parlera 
plus  de  cette  question,  ni  de  vive  voix  ni  par 
écrit.  Il  crut  devoir  user  de  celte  condescen- 
dance et  de  cette  prudence  tout  à  la  fois,  pour 
conserver  la  paix  avec  les  deux  partis  oppo- 
sés, c'est-à-dire,  avec  les  Orientaux  qui  vou- 
laient la  condamnation  des  trois  chapitres  , 
et  les  Occidentaux  qui  tenaient  à  la  pure  ob- 
servation des  canons  de  Chalcédoine.  Mais 
cette  demi-mesure,  employée  par  le  pape 
Vigile  pour  conlenler  tous  les  partis,  ne  sa- 
tisfit ni  les  uns  ni  les  autres. 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de),  l'an  551. 
Ce  concile  fut  composé  de  treize  évêques  la- 
tins, et  présidé  par  le  pape  Vigile.  Le  pape, 
de  concert  avec  les  évêques,  y  déposa  Théo- 


721 


CON 


CON 


"îS'î 


dore,  évoque  de  Césaree  en  Cappadoce,  et 
sijspcmlil  tlo  la  coiniminion  Mcmias,  p.Uriar- 
che  (le  CoiislaïUinople,  et  les  autres  compli- 
ces de  Théodore,  qui  voulaient  lui  faire  eoii- 
damiier  avec  imhlicilé  les  trois  chapitres  , 
plutôt  par  esprit  de  parti  ,  que  par  amour 
pour  la  vérité.  La  sentence  du  pape  est  datée 
du  IV  août. 

CONSTANTINOPLE  (  Concile  de  ) ,  cin- 
quième œcuménique,  l'an  553.  Le  motif  de 
la  tenue  de  ce  concile  fut  l'examen  des  trois 
chapitres,  c'est-à-dire,  des  écrits  dcThéodore 
de  Mopsueste,  des  anathématismcs  de  Théo- 
dorel  opposés  à  ceux,  de  saint  Cyrille,  et  de 
la  lettre  d'ihas  à  Maris.  Le  pape  avait  de- 
mandé à  l'empereur  que  le  concile  fût  tenu 
en  It;ilie  ou  du  moins  en  Sicile  ,  et  que  les 
évéques  d'Afrique  et  des  autres  provinces 
latines  y  fussent  appelés  ;  mais  ,  au  mépris 
de  toutes  les  conventions,  Justinien  convo- 
qua subitement  le  concile  ,  par  un  édit 
adressé  aux  patriarches  et  aux  évéques  qui 
se  trouvaient  alors  réunis  dans  la  capitale  de 
l'empire. 

Ce  concile,  tout  irrégulier  qu'il  était  dans 
sa  convocation,  ne  laissa  pas  de  s'assembler 
le  i  mai  553.  On  put  y  compter  cent  cin- 
quante et  un  évéques  ,  et  dans  ce  nombre 
cinq  africains,  dont  l'un,  Sexlilius,  évéque 
de  Tunis,  représentait  Priraase  de  Carthage, 
ordonné  l'année  précédente  malgré  le  clergé 
et  le  peuple,  et  intronisé  avec  grande  effu- 
sion de  sang  à  la  place  de  l'évéque  Réparât , 
envoyé  en  exil  sur  une"  accusation  calom- 
nieuse. D'après  les  ordres  de  l'empereur,  le 
gouverneur  d'Afrique  envoya,  pour  soutenir 
le  parti  de  la  cour,  les  évéques  les  plus  inté- 
ressés et  les  plus  ignorants  qu'il  put  réunir; 
l'un  d'eux  avait  été  convaincu  d'adultère  six 
ans  auparavant  à  Constantinople.  C'est  ce 
que  dit  le  clergé  d'Italie  dans  son  mémoire 
aux  ambassadeurs  de  Théodebalde  d'Austra- 
sie.  Tels  étaient  les  évéques  d'Afrique  qui, 
seuls  de  tout  l'Occident,  assistèrent  au  con- 
cile de  Constantinople. 

Le  concile  étant  donc  assemblé  ,  on  lut 
d'abord  l'édit  in)périal  de  convocation  ;  en- 
suite la  confession  de  foi  que  le  patriarche 
Eutychius  avait  présentée  au  pape  Vigile  ,  et 
la  réponse  approbative  que  le  pape  y  avait 
faite.  Après  quoi,  lui  envoyant  une  députa- 
lion  solennelle,  composée  des  tros  patriar- 
ches de  Constantinople,  d'Alexandrie  et  d'Aii- 
tioche,  et  de  seize  métropolitains,  le  concile 
pria  le  très-saint  pape  Vigile  de  vouloir  bien 
discuter  l'affaire  des  trois  chapitres  avec  les 
autres  évéques,  comme  il  l'avait  promis  dans 
ses  lettres  à  Eutychius.  Le  pape  répondit 
qu'il  ne  pouvait  repondre  pour  le  moment,  à 
cause  d'une  indisposition, mais  que  le  lende- 
main il  feraitconnaîtresa  résolution  touchant 
l'assemblée.  Ainsi  finit  la  première  confé- 
rence ou  séance  de  ce  eoncile 

Dans  la  seconde,  les  patriarches  et  les  mé- 
tropolitains qui  étaient  allés  retrouver  le  papo 
pour  le  prier  de  se  rendre  au  concile,  firent 
le  rapport  du  mauvais  succès  do  leur  dépu- 
tation.  Le  pape  leur  avait  répondu  nettement 
qu'il  no  pouvait  se  rendre  à  leur  assemblée, 


par(;n  qu'il  s'y  trouvait  beaucoup  d'év('(inps 
orientaux  conti(î  très-peu  (i'oc(;iilenlaux  ; 
mais  qu'il  mettrait  son  avis  |).ir  écrit,  et  l'en- 
verrait à  rem|)erenr.  Les  dé[)utcs  avaient 
insisté  sur  la  promesse  (|u'il  avait  l'aile  d'en^ 
trer  en  délibération  avec  les  évéi|ues  réunis, 
et  sur  l'exemple  des  quatre  premiers  conci- 
les recuméniques,  où  très-piMi  d'occidentaux: 
avaient  assisté  :  le  pape  s'était  constamment 
refusé  à  leur  demande  ,  qui  n'était  londéo 
que  sur  de  vaines  allégations  ,  puisque  la 
promesse  (lu'ils  lui  rappelaient  n'avait  été 
que  conditionnelle,  et  que,  quant  aux  con- 
ciles [jrécédents  dont  ils  lui  oppo'iaient 
l'exemple  ,  tous  les  occidentaux  y  avaient 
été  du  moins  cnnvo(iués.  Les  patrices  (ini 
avaient  accompagné  les  évoques  dans  leur 
députation  au  nom  de  l'empereur  rappor- 
tèrent de  même  pour  réponse  que  le  papo 
leur  avait  promis  simplement  de  faire  savoir 
à  l'empereur  dans  quelques  jours  ce  (lu'il 
pensait  sur  cette  affaire.  Alors  les  ju;;cs  que 
l'empereur  avait  nommés  pour  maintenir 
l'ordre  dans  l'assemblée  ordonnèrent  aux 
évéques  de  tenir  leur  concile  ,  malgré  le  re- 
fus que  faisait  le  pape  d'y  prendre  part.  En 
conséquence,  les  évéques  assemblés  envoyè- 
rent prier  quatre  évéques  du  patriarcat 
d'Occident ,  qui  se  trouvaient  aussi  à  Con- 
stantinople, de  venir  partager  leurs  délibé- 
rations. Le  premier  de  ces  évéques,  Primaso 
d'Adrumet  en  Afrique  ,  répondit  à  la  dépu- 
tation qui  lui  fut  envoyée,  qu'il  ne  pouvait 
se  rendre  dans  un  concile  où  le  pape  ne  se 
trouvait  pas.  Les  trois  autres,  qui  étaient  de 
la  province  d'Illyrie,  déclarèrent  à  leur  tour 
qu'ils  consulteraient  à  ce  sujet  leur  métro- 
politain. La  réponse  de  ces  derniers  ne  dé- 
plut pas  au  concile ,  parce  qu'on  savait  (jue 
Bénénatus ,  le  métropolitain,  qu'ils  invo- 
quaient, était  dans  les  sentiments  des  Orien- 
taux. C'est  à  quoi  se  termina  l'objet  de  la 
deuxième  conférence. 

Le  neuf  mai ,  les  évéques  de  l'assemblée 
tinrent  la  troisième,  où  ils  ne  firent  que  dé- 
clarer qu'ils  tenaient  la  foi  des  quatre  con- 
ciles généraux,  et  condamnaient  tout  ce  qui 
pourrait  leur  être  contraire  ou  injurieux  ;  et 
qu'ils  suivaient  aussi  tous  les  Pères  ortho- 
doxes, nommément  saint  Athanase,  saint  Hi- 
laire,  saint  Basile,  saint  Grégoire  de  Nazian- 
ze,  saint  Grégoire  de  Nysse,  s.iiiit  Amliroise, 
saint  Augustin,  Théophile,  saint  Jean  Chryso- 
stome,  saint  Cyrille,  saint  Léon  et  Produs. 
Quant  aux  trois  chapitres,  ils  en  remirent 
l'examen  à  un  autre  jour. 

Ce  fut  le  douzième  de  mai,  à  la  quatrième 
conférence,  qu'ils  commencèrent  l'exanien 
de  la  doctrine  de  Théodore  de  Mopsueste. 

Un  diacre  notaire  en  lut  divers  extraits,  au 
nombre  de  soixante-onze  articles,  par  les- 
quels il  fut  clairement  démontré  que  cet  au- 
teur avait  enseigné  la  doctrine  de  Neslorius 
et  plusieurs  autres  impiétés  déjà  condamnées 
par  l'Eglise.  Il  soutient  en  effet  dans  ses 
livres  contre  Apollinaire  ,  que  ce  n'est  pas 
Dieu  le  \'erbe  consubstanticl  au  Père  ,  qui 
est  né  de  la  Vierge,  mais  son  temple  ;  il  douta 
mémo  ti  le  Verbe  y  a  habité  dès  le  n>oment 


723. 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


721 


de  sa  formation,  et  il  croit  que  le  Verbe  (er- 
fectioiina  ce  temple  peu  à  peu,  et  qu'on  l'a- 
dore à  cause  de   son  union  avec  le  Verb  •. 
Dans    ses  commentaires  sur  saint  Jean  ,   Il 
préteiiJ  qu'il  y  a  de  la   folie   à  croire   que  le 
Sauveur  ,  en  soufflant  sur  ses  apôtres  après 
sa  résurrection,  leur  a  donné  le  Saint-Esprit, 
et  que  quand  saint  Thomas  s'est  écrié:  «Mon 
Seigneur  et  mon  Dieu,  »  ce  n'était  pas  à  Jé- 
sus-Christ qu'il   parlait,  mais  à  Dieu    qu'il 
louait  de  l'avoir  ressuscité;  il  enseigne  que 
nous    sommes    baptisés    en    Jésus-Christ, 
comme  les  Israélites  le  furent  en  Moïse  ,  et 
que  nous  sommes  appelés  chrétiens,  comme 
on  appelle  les  platoniciens  ,  les  épicuriens  , 
les  marcionites  et  les  manichéens  du    nom 
dos  auteurs  de   leur  secte.    Dans  ses  livres 
sur  l'Incarnation,  il  dit  que  Jésus-Chrisl  est 
l'image  de  Dieu  et  qu'on  l'honore  de   même 
qu'on  Imnore   l'image  de  l'empereur.   Dans 
ses  commentaires  sur  saint  Luc  ,  il  soutient 
que  Jésus -Christ  est  fils  adoptif  comme  les 
autres.    Dans   ses    commentaires    sur   saint 
Matlhieu,  il  prétend  que  les  angis  qui  s'ap- 
prochèrent de  Jésus-Cbrisl  dans  le  désert 
pour  le  servir,  l'ont  servi  comme  serviteur  et 
ami  de   Dieu.  Il  enseigne  aussi  que  Jésus- 
Christ  a   combattu    contre  les  passions  de 
l'âme  ,  contre  les  souffrances  de  son  corps  , 
et  qu'il  s'exerçait  à  les  vaincre  par  la  vertu 
de  la  divinité  qui  habitait  en  lui.  A  ces  paro- 
les, tous  les  évéques  du  concile  s'écrièrent: 
«  Nous  avons  déjà  condamné  ces  blasphèmes. 
«  Analbème  à  Théodore  deMopsuesle  et  à  ses 
«  écrits.  C'ia  est  contraire  à  la  doctrine  de 
«  l'Eglise  et  des  Pères,  plein  d'impiété  ;  Théo- 
«  dore  et  Judas  ,  c'est  tout  un.  »  Il  dit  autre 
part  ([ue  Dieu  le  \  crbe  n'habitait  en  Jésus- 
Christ  ni  quant  à  la  substance,  ni  quant  «à  l'o- 
pération ,  mais   seulement  comme  dans    un 
homme  juste  en  qui  il  mettaitses  complaisan- 
ces; que  Jésus-Christ  a  reçu  l'onction  du  St- 
Esprit  comme  unerécon>pense  de  son  mérite 
et  deson  innocence, selon  cette  parole  du  l'sal- 
miste  :  «  Parce  que  vous  avez  aimé  la  justice 
«et  ha'i  l'iniquité,    c'est   pour  cela  (jue  (1), 
«  vous   avez   mérité    l'onction   la  plus  pié- 
«  rieuse  {2);  »   que   l'on  doit  dire  de  Marie 
qu'elle  est  mère  de  Dieu  et  mère  de  l'homme  ; 
mère  de  l'homme  par  nature,  mère  de  Dieu 
par  relation,  parce  que  Dieu  était  en  l'homme 
qui  est  né  d'elle.  En  d'autres  endroits  de  ses 
écrits  il  parle  avec  mépris  du  livre  de  Job  et 
du  Cantique  des  Canli(iues.  On  lut  aussi  la 
profession   de   foi    nesloricnne    attribuée    à 
Théodore  de  Mopsueste  et  condamnée  par  le 
concile  général   d'Ephèse  dans    sa   sixième 
session.     Les    évoques    s'écrièrent    alors  : 
i<  C'est  Satan  qui  a  composé  ce  symbole.  Nous 
«  ne  connaissons  que  le  symbole  de   Nicée. 

(I)  Proiilerea,  c'est  pourquoi.  C'est  le  sens  delà  Vul- 
gale,  en  supposant  (pii!  le  propliète  parle  ici,  non  de  la 
(ireniière  onction  cjui  précéda  lout  niérile  dans  sou  huma- 
nité, niais  du  lelle  dont  il  fut  oiiil  dans  sa  résurreilion, 
par  la  gloire  iiielTable  dont  le  Père  conilila  son  humanité. 
D'autres  traduisent  le  mol  hébreu  par  proplfiea  qtiod,  et 
lui  donnent  le  même  sens  c|n'il  a  au  troisième  verset  de  ce 
psannia  :  «  Vous  avez  aimé  la  juslloe  et  vous  haïssez  l'iui- 
f  qnilé,  parce  que  Dieu  vous  a  oint,  ete.;  »  et  ceux-ci 
l'entendent  de  la  première  onclion  i|ue  reçut  riuimaniliS 
«le  Jésus- Christ;  maison  doit  s'en  tenir  au  sens  de  la  Vul- 


«  Analhème  à  qui  n  analhématise  pas  Théo- 
«  dore  de  Jlopsueste.  Nous  l'auathémalisons 
«  lui  et  ses  écrils.  »  On  renvoya  à  une  autre 
conl'érenie  l'examin  de  ce  que  les  Pères,  les 
lois  impériales  et  les  historiens  ecclésiasti- 
ques avaient  dit  contre  cet  auteur. 

Le  17  mai,   à   la  5'  conférence,  (•'3)  on   lut 
cinq  lettres  de  saint  Cyrille  contre  Théodore 
de  Mopsueste;  un  livre  du  même  patriarche 
où  le  nom  et   la  doctrine  de  ce  dernier   sont 
également  llélris;  la  requête  présentée  con- 
tre lui    à  Procius  de  Constantinople  par  les 
clercs   et   les  moines  d'Arménie  ;  une  partie 
de  la  réponse  de  Procius;  un  extrait  de  l'hi- 
stoire d'Hcsychius  (k),  où  ce  prêtre  de  Jéru- 
salem assurait  que  Théodore  de  Mopsueste 
était  celui  à  qui  saint  Jean  Chrysoslome  écri- 
vit deux  livres   pour  le  retirer  de  ses  dérè- 
glements et  de  ses  erreurs  sur  l'Incarnalion 
du  Verbe;  deux  lois  des  empereurs  Théodose 
et  \  alenlinien  contre  Neslorius,  Diodore  de 
Tarse  et  Théodore  de  Mopsueste:  une  lettre 
de  Théophile  d'Alexandrie  à  Porphyre,  évê- 
qne  d'Antioche;  une  antre  de  saint  Grégoire 
de  Nyssccà  Théophile.  Tous  ces  témoignages 
furent  cités  ,  afin  de  montrer  que  Théodore 
de  Mopsueste  s'était  efforcé  dans  ses  écrils 
d'anéantir  le  mystère  de  l'Incarnation;   que 
suivant  les  principes  des  juifs  ildétournait  lo 
sens  des  prophéties  relatives  à  Jésus-Christ; 
en  un  mot ,   (ju'il  avait  enseigné  les  mêmes 
erreurs  que  Nestorius,  son  disciple,  enseigna 
depuis.  On  cita  même  en  témoignage  divers 
endroits  des  écrils  de  Tbéodoret  contre  saint 
Cyrille,  ((ui  prouvèrent  que  le  saint  patriar- 
che d'Alexandrie  avait  accusé  Théodore  de 
toutes  ces  impiétés.  On  lut  aussi  des  extraits 
du  second  livre  de  saint  Cyrille  contre  Théo- 
dore, où  il  loue  son  travail  et  condamne  sa 
doctrine  comme  impie.    Le  concile  ordonna 
ensuile  la  lecture  des  lettres  de  saint  Gré- 
goire de  Nazianze,  que  quelques-uns  disaient 
avoir  élé  écrites  à  Théodore  de  Mopsueste; 
mais  Euphratas   de  Tyane    et    ihéodose  de 
Justinianople  prouvèrent  que  ces  lettres  n'a- 
vaient  point    élé    adressées  à  Théodore  de 
Mopsueste,  mais  à  Théodore  de  Tyane,  dont 
ils  assurèrent  qu'on  lisait  encore  le  nom  dans 
les  diptyques  de  cette  Eglise.  Après  quoi  ou 
examina  la  question  s'il  est  permis  de  con- 
damner les  morts,  et  on  cita  pour  le  prouver 
quelques  passages  de  saint  Cyrille  et  de  saint 
Augustin  ,   plusieurs    exemples   anciens   ou 
récents,  et  spécialement  la  condamnation  de 
l'impie  Dioscore  par  Boniface  II  et  celle  d'O- 
rigène  par  Théophile  d'Alexandrie.  On  s'au- 
torisa surtout  de  l'exemple  du  pape  A'igilc 
lui-même  ,  qui  avait  souscrit  comme  les  au- 
tres évéques  à  l'édil  de  Justinien  contre  Ori- 
gène.  El  cette  conférence  se  termina  par  1 1 
gale,  que  saiM  .lérôme  a  conservé  dans  la  traduction  qu'il 
a  l'aile  sur  l'hébreu. 

(2)  Psimme  xliv,  v.  8. 

(5)  IJaluze  (Concil.,  p.  lolO)  soutient  sur  l'autorité  d.s 
anciens  manuscrite  que  celte  conférence  fui  tenue  le  17 
mai  et  non  le  15,  comme  semble  le  dire  l'archidiacre 
Diodore  au  eommencement  de  cette  conférence,  et  comme 
le  prétendent  la  plupart  des  collecteurs.  Le  P.  Alexandre 
dii  ;  ucluvu  iilHs  muias  ;  c'est  une  erreur  qu'il  n'a  fait  qm 
copiée. 

(i)  Cette  histoire  n'est  point  venue  jusqu'à  noui. 


.725 


CON 


CON 


34« 


kcdirc  (le  divers  extraits  des  écrits  de  Tliéo- 
ilorct.  pour  inonlrcr  qu'il  avait  favorisé  les 
crr<Miis  (h"  Noslorius. 

6  Confncncc.  I!l  mai.  —  On  lut  la  Icllrc 
■  d'Ibas  à  Maris,  dont  on  rclova  aussi  les  er- 
reurs; et  aprAs  l'examen  de  toulcs  h-s  pièces 
relatives  à  cotlc  all'iirc,  ou  reconnut  que, 
celle  leltre  n'avait  p(»int  été  approuvée  par 
le  eonciledi't'li.ilcéloi  ne,  etqu'lbas  lui-même 
avait  élé  obligé  de  la  rétracter  au  moins  in- 
(llreclenient,  eu  proiioiieint  ranallièriic  con- 
tre Neslorius.  Les  Pères  de  Conslanlinople , 
jugeant  donc  (jue  cetl<'  leltre  était  contraire 
aux  definilions  du  concile  de  Clialcédoine.la 
déclarèrent  unanimement  hérélique,  et  dé- 
clarèrent aussi  hérétiques  tous  ceux  qui  ne 
ranatliématiseraienl  pas. 

Sur  ces  entrefaites  ,  le  pape  Vigile  pro- 
nonça son  jugement  par  une  constitution 
raisonnée  et  fort  longue,  appelée,  Cons/iYn- 
tum,  et  adressée  à  l'empereur.  11  y  rapporte 
d'abord  les  deux  professions  de  foi  qui  lui 
avaient  été  remises  parles  patriarches  Men- 
nas  et  Eulychius,  et  le  motif  qui  l'avait  cni- 
péclié  d'assister  au  concile;  puis  il  examine 
succrssivement  soixante  articles  extraits  des 
écrits  de  Théodore  de  Mopsueste,  à  peu  près 
les  mêmes  (]ui  avaient  élé  cités  dans  la  (jua- 
Irième  conférence  du  concile,  en  fait  ressor- 
tir l'impiété  et  les  frappe  danathème.  Mais 
quant  à  la  personne  de  Théodore,  il  déclare 
qu'on  doit  imiter  la  sage  discrétion  du  con- 
cile d'Éphèse  ,  qui  s'abstint  de  prononcer 
contre  cet  évéque,  tout  en  condamnant  le 
symbole  qui  lui  était  attribué.  A  l'égard  d'I- 
bas et  de  Théodoret,  il  décide  que  ces  deux 
évéques  ayant  été  reconnus  orthodoxes  par 
le  concile  deCbalcédoine,il  n'est  pas  permis 
d'imprimer  une  flétrissure  à  leur  mémoire, 
et  qu'il  suffit  do  condamner  en  général  les 
écrits  et  les  propositions  favorables  aux  nes- 
toriens  ou  aux  eutychiens  ,  sans  toutefois 
condamner  nommément  des  évoques  morts 
dans  la  communion  de  l'Eglise.  Enfin  il  éta- 
blit l'autoriié  inviolable  du  concile  de  Chal- 
cédoine  et  défend  à  toute  personne  de  porter 
un  jugement  contraire  à  cette  constitution. 
Le  |)ape  envoya  ce  Constilutum  à  l'empereur 
le  i25  mai  (1)  par  Servusdei,  sous-diacre  de 
l'Eglise  romaine;  mais  Justinien  ,  craignant 
que  ce  décret  ne  fût  pas  conforme  à  ses  dé- 
sirs, refusa  de  le  recevoir. 

1'  Conférence.  26  mai. — Le  concile  tint 
le  lendemain  sa  septième  conférence.  Le 
questeur  Conslantin  y   remit  de  la  part  de 

(1)  11  est  daté  du  14  mai.  DU-sepl  évP(|iips,  un  archi- 
diacre el  deux  diacres  de  l'Eijiise  roiuaiue  le  souscrivirent 
apiÈs  le  iiajjc. 

(2)  Iialu7,e  (  Co/(.  COKC.  ),  Fleury  (Lui.  xxxiu,  cli.  49), 
Du|iiii  {T.  IV,  p.  482),  diseui  qu'où  lui  dans  ceue  coiilë- 
reuce  un  ordre  de  l'empereur  pour  faire  ôler  des  dipty- 
ques le  nom  du  pape  Vigile,  lout  eu  conscrvaul  l'uuiiê 
avec  le  siège  apostolique.  Ou  retrouve  en  effet  dans  quel-  ■ 
qnes  exemplaires  des  actes  de  cette  confôrence  une  leltre 
lie  l'empereur  cpii  contient  cpi  ordre.  Mais  comme  celte 
lettre  du  Ujuillet  est  d'une  date  postérieure  a  la  dernière 
conférence  du  cniicile,  cpii  eut  lii'U  le  2jui:i,  il  est  visible 
qu'elle  y  a  été  ajoutée  dans  un  mauvais  dessein  ;  elle  ne 
peut  donc  servir  à  prouver  autre  eliose  que  la  témérité 
audacieuse  de  l'empereur  Jnsliuien. 

Ou  lit  aussi,  disent  quelques   auteurs,  deux   lettres 


l'empereur  différentes  pièces  aux  évoques 
as-emblés,  pour  montrer  que  le  pape  A'igile 
ayant  déjà  condamné  lui-même  les  trois  cha- 
pitres, le  concile  ne  devait  pas  hésiler  à  pro- 
noncer le  même  jugement.  Ces  pièces,  dont 
les  l'ères  de  Conslanlinople  ordonnèrent  la 
leclure,  étaient  la  senteace  prononcée  p.ir  la 
pape  Vigile  contre  les  diacres  llustique  et 
Sébastien  ;  sa  lettre  à  saint  Aurélien,  évêquo 
d'Arles;  une  autre  à  N  alentinien,  ou  Valé- 
rien  ,  évéque  de  Tomes  m  Scythie  ,  el  une 
promesse  (jue  ce  pape  avj'.it  faile,  en  retirant 
sa  première  décision  ,  de  concourir  de  tout 
son  pouvoir  h  fiire  prononcer  tians  un  con- 
cile la  condamnation  des  trois  chapitres  (-l). 
Le  concile,  après  avoir  loué  le  zèle  de  l'em- 
pereur pour  la  défense  de  l'Eglise,  remit  le 
jugement  des  trois  chapitres  à  la  conférence 
suivante. 

8'  et  dernière  Conférence.  2  juin.  —  Callo- 
nymus,  diiicre  et  notaire,  lut  la  décision  du 
concile,  qui  était  toute  dressée;  et  comme 
elle  ne  taisait  (]iie  résumer  ce  qui  avait  élé 
jugé  précédeiunicnl,  tui  ne  crut  pas  néces- 
saire de  prendre  les  voix  des  évéquescn  par- 
ticulier. Celle  décision  conlienl  d'abord  un 
résumé  de  ee  qui  avait  élé  l'ait  pour  lesameu 
des  trois  chapitres,  avec  uni;  courte  réfuta- 
tion de  ce  qu'on  alléguait  pour  leur  défense; 
puis  les  évéques  ajoutent  :  «Nous  recevons 
les  quatre  conciles  de  Nicée,  de  Conslaiiti- 
nople,d'l!;phèse  etdcClialcéiloine;  nousavons 
enseigné  ce  qu'ils  ont  défini  sur  la  foi ,  et 
nous  jugeons  séparés  de  l'Eglise  catholique 
ceux  qui  ne  les  reçoivent  pas.  ."Mais  nous 
condamnons  Théodore  de  Mopsuesie  avec 
ses  écrits  impies;  les  impiétés  écrites  par 
Théodoret  contre  la  vraie  foi,  coulre  les  douze 
aiiathématismes  de  saint  Cyrille,  conire  lo 
concile  d'Ephèse  el  pour  la  défense  de  Théo- 
dore et  de  Neslorius;  enfin  la  letlre  impie  d'I- 
ba.;,  qui  nie  que  le  Verbe  se  soit  incarné  et 
fait  homme  dans  le  sein  de  la  vierge  Marie, 
qui  accuse  saint  Cyrille  d'hérésie,  qui  blâme 
le  concile  d'Ephèse  et  défend  Théodore  et 
Neslorius  avec  leurs  écrils;  nous  anatliéma- 
tisons  donc  les  trois  chapitres  avec  leurs 
dél'enseurs,  qui  prétendent  les  soutenir  par 
l'autoriié  des  Pères  ou  du  concile  de  Chalcé- 
doine.  »  Cette  décision  se  termine  par  les 
quatorze  analhémalismes  suivants,  qui  ren- 
ferment toute  la  doctrine  catholique  con- 
tre les  nesloriens  et  les  eutychiens.  Les  évé- 
ques ont  soin  de  rappeler,  dans  le  préambule 
de  leur  jugement,   que  le  pape  Vigile   avait 

adressées,  l'une  à  l'empereur  Justinien,  écrite  de  ta  main 
de  Vigile,  el  l'aulre  ii  l'inipéralrice  Tliéodora,  souscrite 
seulement  |iar  ce  pape,  lïaluze  (Cotl.  COiic,  p.  Voi'i)  rap- 
porte ces  deux  lelties  d'a|irès  un  manusi  rit  de  la  bililiu- 
llièque  lie  Joly.  Lorsqu'elles furentcilé.sdans  les  sessions 
13  et  11  du  sixième  concile  œciiniéniipie  tenu  k  Conslan- 
linople l'an  G81,  les  légats  du  pape  les  accusèrent  de  faus- 
seté ;  et  dès  qu'on  eut  reconnu,  soit  par  la  diUérence 
d'écriture  et  l'aljsence  de  numéros,  suit  par  l'inspecliou 
de  plusieurs  exemplaires  anciens  el  aiiilieutiques  où  ces 
pièces  ne  se  trouvaient  point,  soit  enlin  par  des  icnioins 
qui  lirenl  connaître  et  les  aeienrs  el  les  circonstances  de 
celle  lalsiticalion,  qu'elles  avaient  été  fabriquées  par  les 
nionolliélites,  le  sixième  concile  génér.d  frappa  d'auatbè- 
nie  ceux  qui  les  avaient  fabriquées  ou  insérées  dans  le.s 
actes  du  cinquième  concile  générai 


127 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


728 


coiidaiiiiié  plusieurs  fois  les  trois  chapitres 
de  vive  voix  et  par  écrit. 

i"Anallicmiilisme.Si  quelqu'un  ne  confesse 
pas  que  la  nature  ou  substance  divine  est 
une  cl  con-iulislanlielle  en  trois  personnes, 
le  Père,  le  Fils  et  le  Saint-Esprit;  qu'il  soit 
anallièuie. 

2'  Analhématisme.  Si  quehiu'un  ne  confesse 
pas  dans  le  \'erbe  do  Uieu  deux  naissances, 
l'une  incorporelle  par  laiiuelle  il  est  né  du 
Père  avant  tous  les  siècles,  l'autre  selon  la- 
«jucjle  il  est  né  dans  les  derniers  temps  de  la 
vierge  Marie,  Mère  de  Dieu;  qu'il  soit  ana-- 
llièine. 

3°  Aniithémalisme.  Si  quelqu'un  dit  que  ce 
n'est  pas  le  même  Clirist-Dicu-Verbe,  né  de 
la  lenmie,  qui  a  fait  des  miracles  et  qui  a 
souffert;  qu'il  suit  analhème. 

1'  AnalheDiatisme.  Si  quelqu'un  neconfcsso 
pas  que  la  chair  a  été  substantiellement  unie 
à  Dieu  le  Verbe  et  qu'elle  était  animée  par 
une  âme  raisonnable  et  intellectuelle  ;  qu'il 
soit  anathème. 

5'  Anithémalisnie.  Si  quelqu'un  dit  qu'il  y 
a  (Jeux  substances  ou  deux  personnes  en 
Nolre-Scigncur  Jésus-Christ,  et  qu'il  ne  faut 
en  adorer  qu'une  seule,  comme  l'ont  écrit 
follement  Théodore  et  Nestorius;  qu'il  soit 
anathème. 

ti*  Anuthânatisme.  Si  quelqu'un  ne  confesse 
pas  que  la  sainte  Vierge  est  véritablement  et 
réellement  Mère  de  Dieu,  qu'il  soit  anathème. 

7'  Anatltematisme.  Si  (juelqu'un  ne  veut 
pas  reconnaître  que  les  deux  natures  ont  été 
unies  en  Jésus-Clirisl,  sans  diminution,  sans 
confusion,  mais  que  par  ces  deux  natures 
il  entende  deux  personnes;  qu'il  soit  ana- 
thème. 

8"  Analhématisme.  Si  quelqu'un  ne  con- 
fesse pas  que  les  deux  natures  ont  été  unies 
en  Jésus-Christ  eu  une  seule  personne;  qu'il 
soit  anathème. 

Q' Analhémntisme.Si  quchju'un  dit  quenous 
devons  adorer  Jésus-Christ  en  deux  natures, 
Ce  qui  serait  introduire  deux  adorations  que 
l'on  rendrait  séparément  à  Dieu  le  Verbe  et 
séparément  aussi  à  l'homme;  et  qu'il  n'adore 
pas  par  une  seule  adoration  le  Verbe  de  Dieu 
incarné  avec  sa  propre  chair,  ainsi  que 
l'Eglise  l'a  appris  dès  le  commencement  par 
tradition  ;  (|u'il  soit  anathème. 

10'  Anuthémalisme.  Si  quelqu'un  nie  que 
Notre-Seigneur  Jésus-Christ,  qui  a  été  cru- 
ciGé  dans  sa  chair,  soit  viai  Dieu,  Seigneur 
de  gloire,  l'un  de  la  Trinité;  (ju'il  suit  ana- 
thème. 

11'  Analhéinalisme.  Si  quelqu'un  n'analhé- 
matise  pas  Arius,  Euuomius,  Macédonius, 
Apollinaire,  Nestorius,  Eutychès,  Origène, 
avec  tous  leurs  écrits  impies;  qu'il  soit  ana- 
thème (1). 

12'  Analhématisme.  Si  quelqu'un  défend 
l'impie  Tiiéodore  de  Mopsueste;  qu'il  soit 
analhème. 

(1)  M.  Hohrbnclier  ne  sVst  pas  rappelé  ce  11'  anallié- 
mailsnie,  lorsipi'il  a  préleiuiu  {llhl.  nniv.  de  l'E(jl.,l.  IX, 
p.  23i)  que  tlaiis  les  actes  du  concile  il  n'est  pas  dit  UQ 
ItlOt  de  la  condaimialioii  d'Oiigène. 

(2J  Par  le  12"  auailiiiiiiatisnie,  les  Pères  du  concile  frap- 


13'  Anntkémalisme.  Si  quelqu'un  défend  les 
écrits  impies  de  Théodore, qu'ilsoitanathèuie- 

14-'  Analhéinalisme.  Si  quelqu'un  défend  la 
lettre  que  l'on  dit  avoir  été  écrite  par  Ibas 
à  Maris;  qu'il  soit  anathème  (2). 

Tous  les  évêques  souscrivirent  ensuite  à 
la  sentence  et  aux  quatorze  anathématismes 
de  ce  concile,  et  généralement  à  tout  ce  qui 
s'était  fait  dans  celte  assemblée. 

Telle  fut  la  conclusion  de  ce  concile,  que 
l'on  compte  pour  le  cinquième  général,  quoi- 
qu'il n'ait  pas  eu  d'abord  ce  caractère;  car 
non-seulement  le  pape  n'y  présida  pas,  mais 
encore  on  n'y  avait  pas  convoqué  tous  les 
évéquesde  l'Église  catholique.  Toutefois,  s'il 
a  eu  quelque  chose  d'irrégulier  dans  sa  célé- 
bration, il  est  certain  que  ses  décisions  fu- 
rent très-orthodoxes,  et  qu'on  n'y  Dt  rien 
qui  pût  préjudicier  aux  définitions  du  concile 
de  Chalcédoine.  Au  contraire, on  le  confirma 
solennellement  avec  ceux  de  Nicée,  de  Con- 
stantinople  et  d'Ephèse,  et  l'on  condamna  en 
termes  exprès  l'hérésie  d'Eutychès  et  la  con- 
fusion des  natures  en  Jésus-Christ.  Si  le  con- 
cile de  Chalcédoine  s'était  abstenu  par  une 
sage  discrétion  de  condamner  les  trois  cha- 
pitres ,  parce  qu'il  était  assemblé  pour  un 
objet  différent,  on  a  pu  remar(juer  aussi  qu'il 
ne  les  avait  nullement  approuvés  et  qu'il  en 
avait  même  exigé  une  rétractation  directe, 
en  obligeant  Ibas  et  Théodoret  à  prononcer 
anathème  contre  Nestorius  et  sa  doctrine, 
avant  de  les  recevoir  à  la  communion  catho- 
lique. Le  cinquième  concile  général  suivit 
donc  l'esprit  du  concile  de  Chalcédoine,  au 
lieu  de  le  contredire,  en  condamnant  ces 
écrits  quand  les  circonstances  ne  furent  plus 
les  mêmes.  Ce  qui  manqua  d'abord  à  ce  con- 
cile pour  être  œcuménique,  fut  suppléé  bien- 
tôt après  par  l'approbation  du  pape  et  par 
l'adhésion  de  l'Eglise  universelle.  Toutefois, 
une  partie  des  évêques  occidentaux  refu- 
sèrent pendant  plusieurs  années  de  le  recon- 
naître ;  mais  le  zèle  et  les  lumières  de  saint 
Grégoire  le  Grand  dissipèrent  les  préventions 
et  firent  cesser  une  opposition  qui  avait  uni- 
quement pour  cause  l'obscurité  répandue  sur 
les  faits  par  la  dislance  des  lieux  et  la  diver- 
sité des  idiomes.  Ce  concile  prit  insensible- 
ment le  rang  de  cinquième  concile  général  ; 
et  les  Eglises  des  Gaules,  d'Espagne  et  d'Afri- 
que le  reçurent,  lorsque  les  trois  chapitres 
furent  tombés  dans  l'oubli. 

Six  mois  après  la  célébration  de  ce  concile, 
le  pape  Vigile  en  approuva  les  décisions  par 
une  lettre  adressée  au  patriarche  Eutychius, 
dans  laquelle  il  condamne  les  trois  chapitres 
et  défend,  sous  peine  d'anathème,  d'entre- 
prcndrede  les  soutenir.  «Nous  reconnaissons, 
ajoute-t-il,  pour  nos  frères  et  nos  collègues 
tous  ceux  qui  les  ont  condamnés,  et  nous 
annulons  tout  ce  qui  a  été  fait  par  moi  ou  par 
d'autres  pour  justifier  ces  écrits.»  Après  celle 
lettre,  datée  du  8  décembre  de  l'an  553,  le 

peni  la  personne  de  Théodore  de  Mopsueste  avec  ses 
écrits;  par  le  13'  et  le  14*,  ils  fra|ipeiit,  il  est  vrai,  certains 
écrits  de  Tliéodorel  etd'lbas,  mais  ils  épargnent  leurs  per- 
soynps,  parce  que  ces  deux  derniers  étaient  mo.-U  daft» 
U  paix  de  l'Eglise. 


■îî» 


CON 


CON 


730 


pape  publia  le  23  février  suivant  une  consti- 
tution pour  le  même  objet.  Il  y  r;ii)|)oite 
d'.ibordljidéfinilioLi  de  foi  du  conciles  de  (>hal- 
cédoine  et  la  lettre  de  saint  F.éon  à  Flavien  ; 
mais,  après  avoir  soigneusement  ex|K)sé  les 
erreurs  des  trois  chapitres,  il  prononce  ana- 
thème  contre  Tliéodore  de  iMopsuesIe  cl  ses 
écrits,  et  condamne  les  écrits  de  Théodoret 
contre  saint  Cyrille  et  la  lettre  à  Maris.  Il 
soutient  du  reste  que  cette  lettre  attribuéo  \ 
Ihas  a  été  fabriquée  sous  le  nom  de  cet  évo- 
que par  les  nestoriens;  qu'elle  a  étécondam- 
néi!  au  concile  de  Chalcédoine,  et  constam- 
ment désavouée  par  Ibas  lui-même,  et  que 
ce  fut  la  lettre  écrite  en  sa  faveur  par  le 
clergé  d'Edesse,dont  la  lecture  le  fit  déclarer 
catholique  par  ce  concile  (1).  Ce  sont  sans 
doute  ces  deux  pièces  qui  ont  déterminé  le 
sixième  concile  général  à  faire  honneur  de 
l'heureuse  issue  du  cinquième  concile  autant 
au  pape  Vigile  qu'à  l'empereur 'Sustinien. 

Nous  n'avons  plus  l'original  grec  des  actes 
de  ce  concile  général,  mais  seulement  une 
ancienne  version  latine  ,  probablement  la 
même  qui  fut  faite  pour  être  coiniiiuni(iuée 
au  pape  Vigile;  et  c'est  peut-être  pour  cetlo 
raison  qu'on  n'y  trouve  rien,  si  ce  n'est  un 
seul  mol  au  11"  analhéniatisme  touchant  la 
condamnation  d'Origène  ;  car  on  se  borna 
sans  doute  à  traduire  ce  qui  était  relatif  à 
l'affaire  des  trois  cha|)ilres,  sur  la(|uelle 
seule  on  n'était  pas  d'accord  avec  le  souve- 
rain pontife.  Mais  il  est  certain  que  l'origé- 
nisme  fut  condamné  avec  éclat  par  ce  con- 
cile, à  (jui  l'empereur  envoya  son  édil  publié 
contre  ccl  amas  d'erreurs,  avec  une  requête 
présentée  au  nom  du  patriarche  de  Jérusalem 
par  quelques  abbés  catholiques  de  la  Pa- 
lestine. Le  concile,  ayant  lu  cette  requête, 
condamna  unanimement  Origène,  avec  Di- 
dynie  et  Evagre  du  Pont ,  ses  seetateurs.  11 
nous  reste  quinze  canons  en  langue  greciiue 
qui  prononcent  anathème  contre  les  princi- 
pales erreurs  de  l'origénisme,  et  qui  sont  .it- 
Iribués  par  leur  titre  au  cinquième  concile 
général  tenu  à  Constanlinople.  Les  voici, 
tels  que  Baluze  les  rapporte  d'après  Lambi- 
ccus,  qui  les  a  tirés  d'un  manuscrit  grec  de 
la  bibliothèque  impériale  de  Constanlinople. 

1'''  Analhématisine .  Si  quehiu'un  croit  à  la 
fabuleuse  préexistence  des  âmes,  qui  a  pour 
conséquence  l'idée  monstrueuse  qu'elles  re- 
tournent (dans  la  suite  des  temps  à  leur  état 
primitif);  qu'il  soit  anathème. 

2'  Analhémalisme.  Si  quelqu'un  dit  que  la 
création  de  tous  les  êtres  doués  de  raison  a 
eu  pour  résultat  la  production  d'êtres  incor- 
porels et  immatériels,  sans  aucun  mode  ar- 
rêlé  d'existence  {absque  uUo  numéro  ac  no- 
mine),  de  telle  sorte  que  tous  ces  êtres  soient 
un  par  l'idenlilé  de  substance  ,  de  puissance 
et  de  vertu,  par  leur  union  avec  le  \erbe- 
Dicu  et  aussi  par  la  connaissance  qu'ils  ont 
de  lui  ;  mais  que  rassasiés  de  la  contempla- 
tion divine,  ils  sont  descendus  dans  une  con- 
dition inférieure;  qu'ils  y  ont  pris,  chacun 
suivant  sa  tendance,  les  uns  un  corps  subtil, 

(1)  UariiQuin,  II;  Balui/i. 


les  autres  un  corps  grossier  et  tous  un  nom; 
que  la  différence  des  corps  résulte  de  celle 
qui  existe  entre  les  \'erlus  [Yirtules]  supé- 
rieures ,  les  uns  êtanl  devenus  et  apiielés 
chérubins,  les  autres  séraphins,  ceux-ci 
principaulés  et  puissances,  ceux-là  domina- 
tions, trônes  et  angi's,  sans  parler  des  autres 
ordres  de  la  céleste  armée;  qu'il  soit  ana- 
thème. 

3'  Ànathématisme.  Si  quelqu'un  dit  que  le 
soleil  ,  la  lune  et  les  astres  sont  dans  celle 
même  union  avec  les  élres  doués  de  raison, 
et  (juc  depuis  leur  chute  ils  sont  devenus  ce 
qu'ils  soni  ;  qu'il  soil  anathème. 

4-°  Andthématisine.  Si  (juelqu'un  dit  que  les 
êtres  doués  de  raison,  depuis  qu'ils  n'ont 
plus  un  ai'denl  amour  de  Dieu,  ont  été  en- 
chainésà  des  corps  grossiers  semblables  aux 
nêlrcs  el  ont  été  appelés  hommes,  tandis  (jue 
d'autres,  parvenus  au  dernier  degré  de  l.i 
malice,  ont  été  enchaînés  à  des  corps  froids 
et  ténébreux  et  qu'ils  ont  été  appelés  et  sont 
devenus  déuions  ou  esprits  d'iniquité;  qu'il 
soit  anathème. 

5°  Anulliématisme.  Si  quelqu'un  dit  que  do 
l'élat  angéliquo  et  archangélique  on  peut 
descendre  à  la  condition  animale,  ou  passer 
dans  celle  des  démons  et  de  l'homme  ;  que  do 
la  condition  humaine  oit  peut  devenir  ange 
ou  démon  et  faii'c  ensuite  partie  de  chaque 
ordre  des  célestes  Vertus,  et  que  tous  ceux 
des  ordres  inférieurs  peuvent  être  formés  des 
ordres  supérieurs,  et  ceux  de»  ordres  supé- 
rieurs être  aussi  formes  des  ordres  infé- 
rieurs; qu'il  soit  anathème. 

G'  Analhémalisme.  Si  (|uelqu'un  dit  qu'il  y 
a  deux  espèces  de  démons,  l'une  composée 
des  âmes  des  hommes  et  l'autre  d'esprits  su- 
périeurs déchus  ;  qu'un  seul  de  tous  les  êtres 
doués  de  raison  est  demeuré  immuable  dans 
l'amour  et  la  contemplation  de  Dieu  ;  que  cet 
êlre,  c'est  le  Ghri>l,  le  roi  de  tous  les  êtres 
doués  de  raison  ;  que  cet  êlre  a  livré  toute  !a 
nature  corporelle,  le  ciel  et  la  terre  avec  tout 
ce  qui  existe  entre  l'un  et  l'autre,  que  ce 
monde  ayant  en  soi  le-^  éléments  de  son  exi- 
stence antérieurs  à  lui-même,  savoir  la 
sécheresse,  l'humidilé,  la  chaleur,  le  froid  et 
l'idée  pour  laquelle  il  a  été  fait,  de  sorte  iiuc 
la  Irès-sainle  et  consubstantielle  Trinité  ne 
l'aurait  pas  créé,  mais  qu'ayant  par  lui- 
même  sa  propre  puissance  créatrice  avant  la 
création  du  monde,  il  se  serait  lui-même  en- 
gendré; qu'il  soit  anathème. 

7  .Ina^/ie/Ka^/sHif.Si  quelqu'un  prétend  que, 
dans  ces  derniers  temps,  le  Christ,  (luc  l'on 
dit  exister  dans  la  forme  de  Dieu  et  êlre  uni 
à  Dieu  le  Verbe  avant  tous  les  siècles,  s'i  st 
anéanti  lui-même  jusqu'à  la  nature  humaine, 
louché  de  compassion  pour  celle  qui  avait, 
dit-on,  imité  les  diverses  chutes  des  êtres  qui 
étaient  dans  le  même  tout  ;  cl  que  voulant 
les  rétablir  tous  dans  leur  état  primitif,  il  a 
existé  pour  tous,  a  revêtu  différents  ror(is,  a 
pris  différents  noms  ,  s'est  fait  tout  à  tous; 
ange  avec  les  anges,  Vcriu  avec  les  Vertus  ; 
qu'il  s'est  traiisformé  dans  les  autres  ordres 
ou  espèces  d'êtres  doués  de  raison  cl  s'est 
mis  eu  conformité  avec  chacun  deux;  qu'eu- 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


?5I  -        \■^^ 

suile  il  .1  participé  de  la  ni(?me  inanièie  que 
nous  à  la  chair  et  au  sang,  et  qu'il  a  aus^si 
existé  comnie  homme  pour  les  hoinnif^s  ;  si 
qucl(|u'un  ne  confesse  pas  que  le  S'erbe- 
Di<'u  s'csl  anéanti  et  s'est  l'ail  homme;  qu'il 
se  t  anathème. 

8'  Anathémiilisme.  Si  quelqu'un  ne  dit  pas 
que  Dieu  le  ^'erl)P,  qui  est  consubslanlici  et 
à  Dieu  le  Père  et  à  Dieu  le  S.iinl-Espril,  qui 
s'est  incarné  et  s'est  fait  lioinme,  qui  est  l'un 
(le  la  sainte  Trinité,  (est)  proprement  (et  réel- 
lement) le  Christ,  mais  ;  qu'il  n'est  au  con- 
traire appelé  ainsi  ([ne)  par  un  ahus  de  mots 
{y.x-caypnTzu.û;  (I),  parce  ((lie,  coi»ime  disent 
ces  hérétiques,  il  a  déiinuillé  sa  propre  in- 
telligence (xîvwïKvTa  £«uT&v  'jo\iv],  (quiclalt) 
unie  à  Dieu  le  \i'rbe  lui-même  et  (qui  n'est) 
proprement  appelée'ôlirist(iiu'à  cause  île  cille 
union):  mais  lui,  (Dieu  le  A  erbe,  appelé) 
Christ  à  cause  de  (snn  union  avec)  elle,  (in- 
lelligence),  et  elle  (appelée)  Dieu  à  c  luse  de 
(son  union  avec)  lui,  (Christ);  qu'il  soit  ana- 
thème. 

9«  Annlhe'mntismc  Si  quelqu'un  dit  que  ce 
n'est  pas  Dieu  le  Verbe  incarné  dins  une 
chair  animée,  (jui  par  son  Ame  intelligente  et 
raisonnable,  esl  descendu  aux -enfers  et  qui 
est  de  nouveau  monté  aux  cieux;  mais  que 
c'est  cette  intelligence  ((u'ils  prétendent  être 
proprement  (le\eune  le  Chtisl  par  la  con- 
naissance de  l'unité  (uovà5oç);  qu'il  soit  ana- 
thème. 

10"  Aiialhc'malisive.  Si  quelqu'un  dit  que  le 
corps  du  Seigneur  après  sa  résurrection  est 
devenu  élhéré  et  de  figure  spliérique,  et  qu'à 
la  résurreclion  des  morls  Ions  les  corps  pren- 
dront une  existence  et  une  forme  semblable; 
et  comme,  lors(iue  le  Seigneur  lui-même  au- 
r.iit  le  premier  (juitlé  son  propre  ci»ips  et 
que  tous  les  autres  corps  en  eussent  fait  au- 
tant, la  nature  des  corps  retomberait  dans  le 
néant;  (ju'il  soit  analhème. 

11'  Anathcmnlisme.  Si  quelqu'un  dit  que 
par  le  jugement  dernier  on  doit  entendre  la 
deslrucliiin  entière  des  corps  ;  que  la  fin  de 
cette  fable  (du  monde)  esl  le  commencement 
de  la  nature  immatérielle,  cl  que  rien  de 
matériel  ne  subsistera  dans  l'avenir,  mais 
l'âtiie  tiniveri-clie  seule;  qu'il  soit  anathème. 
12"  Analhéiiintiswe.  Si  quelqu'un  dit  que 
les  \ertus  célestes  et  tous  les  hommes  avec 
le  diable  et  les  esprits  de  malice  seront  unis 
au  \'erbe-î>ieu  sans  aucune  divinité,  de  sorte 
(]Me  l'âme  elle-même,  ii  laquelle  ces  impies 
ont  donné  le  nom  da  Christ  et  qu'ils  font 
exister  d.ins  la  forme  ilc  Dieu  cl  qui,  disent- 
ils,  s'est  anéantie  elle-même,  mettra  fin  au 
règne  du  Christ  ;  qu'il  soit  anatiièuie. 

13-  Annlhànalismr.  Si  queliju'un  dit  qu'il 
n'y  aura  aucune  différence  entre  le  Christ  cl 
les  autres  créatures  raisonnables,  soit  dans 
leur  essence,  soit  dans  leur  conn.iissancc, 
soit  dans  leur  puissance,  soit  dans  leur  pou- 
voir ,  mais  que  tous  seront  à  la  droite  de 
Dieu  comme  leur  propre  Christ,  el  comme 
ils  étaient,  suivant  eux,  dans  leur  fabuleuse 
préexistence  ;  qu'il  soit  anathème. 


232 


iï'Annthématisme.  Si  quelqu'un  dit  que  Tu- 
nique unité  future  de  tous  les  êtres  doués 
de  raison, les  hypostases  cl  les  nombres  ayant 
été  détruits  avec  les  corps  aussi  bien  que  la 
connaissance  de  ces  êtres,  doit  être  la  con- 
sé(iuence  de  l'anéantissement  du  monde,  do 
l'abandon  des  corps  cl  de  la  radiation  des 
noms  et  amener  l'identité  des  connaissances 
aussi  bien  que  des  personnes;  et  que  dans 
leur  fabuleux  rétablissement  (des  êtres  à  leur 
étal  primitif)  ils  seront  nus  (c'est-à-dire,  dé- 
|)ouillés  do  la  matière),  et  de  la  même  ma- 
nière qu'ils  existaient  dans  leur  (prétendue) 
l)réexistence;  qu'il  soit  analhème. 

i^o  Analltémalisme.  Si  quelqu'un  dit  que  la 
vie  (les  esprits  sera  la  même  que  celle  dont 
ils  jouissaient  avant  leur  chute,  de  sorte  que 
le  commencement  s'accordera  avec  la  fin  et 
que  la  fin  sera  la  mesure  du  commencement; 
qu'il  soit  anathème. 

CONSTANTINOPLE  (Conciliabuk  de),  l'an 
3ljo.  Toujours   possédé  de  la  manie  de  dog- 
matiser, l'empereur  Justinien    se   laissa   en- 
traîner, quelque  temps  avant  sa  mort,  dans 
l'hérésie    des    incorruptibles.    Ces   sectaires 
étaient  une  branche  des  eutychiens  ;  ils  en- 
seignaient que    le  corps  de  Jésus-Christ,  du 
moment  où  il  fut  formé  dans  le  sein   de  sa 
mère,  ne  pouvait  éprouver  aucune  altération 
ni  aucun  changement  et  n'était  point  sujet 
aux  affections    el   aux   besoins   naturels  de 
l'humanité,  en  sorte  que,  durant  sa  viiî  nmr- 
telle,  comme  après  sa  résurrection,   il  man- 
geait el  buvait  sans  éprouver  ni  faim  ni  soif. 
Justinien  publia  un  édit  pour  approuver  cette 
doctrine,  et  employa,  selon  sa  coutume,  les 
menaces   el   la    violence    pour  contraindre 
les  évêques  à  y  souscrire.   Saint   Eutychius 
de  Constantinopic  chercha  vainemenl  à  lui 
faire   comprendre   (ju'une   pareille  doctrine 
renfermait    ce  ((u'il    y    avait  de    plus   ouîié 
dans   l'eutychianisme,  qu'elle  anéantissail  lu 
réalité  des  souffrances  de  la  passion  el  (]u'on 
ne  pouvait  nommer  le  corps  de  Jésus-Christ 
incorruptible    ((u'en    ce    sens    (ju'il     n'aviil 
point  été  souillé  du  péché  ni  corrompu  dans 
le  tombeau.  L'empereur  avait  trop  d'entèle- 
ment  et  trop  de  présomption  pour  se  laisser 
désabuser.  Irrité  du  refus  que  faisait  ce  pa- 
triarche do  souscrire  à  son  édit,  il  le  fil  ar- 
rêter au  commencement  de   l'an  51)5,  el  peu 
de  jours  après  il   réunit   quelques   évêques 
qui  lui  firent  son  procès  el  le  déposèrent  de 
l'épiscopat.  Eutychius  réclama  contre  la  vio- 
lation (les  règles  canoniques,  refusa   même 
de  comparaître;  mais  il  fut  condamné  par 
défaut.  On  le  conduisit  ensuite   à   Amasée, 
métropole  du  Pont,  dans  le  monastère  qu'il 
av.iil  gouverné  avant  d'être  évoque,  el  l'on 
mit  à  sa   place  Jean,  surnommé  le  Scholas- 
tique,  apocrisiaire  d'Antioche. 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de),  l'an  588. 
Grégoire,  patriarche  d'Antioche  ,  avant  eu 
une  querelle  avec  Astérius,  comte  de  l'Orient, 
celui-ci,  pour  se  venger,  l'accusa  de  plu- 
sieurs crimes.  Grégoire  en  appela  au  juge- 
ment de  l'empereur  el  du  concile.  Le  concile 


U)  Le  icxle  latin  porte  abusive,  mai»  ce  mot  n'a  k\  ni  te  son;,  ni  l;i  force  ilu  le.ol  grec  ,-i-,nfïi»"«»i' 


735 


CON 


se  fiiit  à  Constanlinoplo  an  mois  de  juin  589 
selon  M.  Holirbachcr,  ou  pliilôl  ;)88  selon  les 
auteurs  lie  l'An  de  vérifier  les  liâtes.  Grégioiro 
fui  reconnu  innoconl  ,  el  son  aceusaleur 
fouellé  par  la  vilio  el  banni.  Quatre  mois 
après,  le  ;il  oclobrc,  il  arriva  un  tremble- 
ment (le  terre  à  Aniioche,  où  il  péril  environ 
soixanle  mille  personnes,  et  enlre  aulies  le 
comte  Astérius;  quant" au  patriarche,  il  n'y 
reçut  aucun  mal. 

Ce  concile  de  Conslantinople  servit  de  pré 
texte  à  l'archevêque  de  cette  capitale,  Jean 
le  Jeûneur,  pour  s'arroger  le  litre  de  pa- 
triarche universel.  ^lais  sitôt  que  le  pape 
Pelage  II  en  fut  informé,  il  envoya  des  let- 
tres par  lesquelles,  de  l'antorilé  de  saint 
Pierre,  il  cassa  les  actes  de  ce  concile,  ex- 
cepté en  ce  qui  concernait  le  patriarche 
d'Anlioche,  et  défendit  à  son  nonce  près  de 
l'empereur  d'assister  avec  Jean  à  la  célébra- 
tion des  saints  mystères.  Voilà  ce  qu'atteste 
saint  Grégoire  le  Grand,  alors  son  diacre. 
Mais  il  parait  que  la  lettre  que  le  pape  écri- 
vit en  cette  occasion  s'est  perdue;  car  celle 
qu'on  trouve  dans  la  collection  îles  conciles 
passe  pour  apocryphe  aux  yeux  de  la  plnpart 
des  savants.  Cette  lettre,  que  D.  Ceillier, 
d'accord  avec  Baronius  ,  ne  laisse  pas  de 
donner  pour  authentique,  ne  fait  au  reste 
que  résumer,  presque  toujours  dans  leurs 
pro|)re<  termes,  ce  que  les  saints  papes, 
Jules,  Célestin,  Innocent,  Léon,  et  même  les 
historiens  grecs,  Sncrale  et  Sozomène,  ont 
dit  de  plus  important  sur  l'autorité  du  pon- 
tife romain,  sur  la  nécessité  de  lui  réserver 
les  causes  majeures,  et  de  ne  tenir  aucun 
concile  ni  décider  rien  de  grave  sans  son  aveu. 
C'est  ce  que  reconnaît  expressément  le  P. 
Alexandre,  quelque  peu  favorable  qu'il  soit 
lui-même  à  l'authenticité  de  cette  lettre. 
Hisl.  ecct.  sœc.  VI,  c.  1,  art.  12. 

CONSTANTlNOi'LE  (Concile  de),  l'an  599. 
On  ne  connaît  ce  concile  que  par  une  lettre 
du  pape  saint  Grégoire  le  Grand,  adressée 
à  l'évéque  Eusèbe  de  Thessaionique,  qu'il 
exhortait  à  résister  fortement,  loi  et  ses  col- 
lègues, à  Cyriaque,  évéque  de  Conslantino- 
ple, si  celui-ci  voulait  s'arroger  le  litre  de 
patriarche  œcuménique.  Labli.  \'. 

CONSTANTINOPLE  (Conciliabule  de),  l'an 
621} ,  tenu  par  Sergius,  archevêque  de  Con- 
slantinople, en  faveur  du  monolliélisme.  Lib. 
Synod. 

CONSTANTINOPLE  (Conciliabule  de),  l'an 
633.  Le  ['.  Labbe  fait  mention,  d'après  le 
Syiwdicon,dc  deux  conciles  ou  conciliabules 
tenus  vers  cette  année  par  Sergius,  patriar- 
che de  Conslantinople,  en  faveurdu  mono- 
lliélisme. Labb.  V. 

CONSTANTINOPLE  (Conciliabule de),  l'an 
G39.  Ce  fut  un  faux  concile,  comme  les  pré- 
cédents qui  eut  pour  but  la  confirmation  de 
ï't'clhèsè,  c'est-à-dire,  d'une  profession  de  foi 
composée  par  Sergius  ,  patriarche  de  Con  - 
sfantinople,  et  prescrite  par  l'empereur  Hé- 
raclius.  Elle  reconnaissait  deux  nalurcs  en 
Jésus  -  Christ  ;  mais  elle  défendait  de  dire 
qu'il  y  eût  deux  volontés  ou  di'u\  opérations. 
Pyrrlius  ,  successeur  de  Sergius ,  approuva 


CON  7r.4 

recllièse  dans  un  autre  conciliahu'o  de  la 
même   année,  ou  de  la  suivante,  et  ordonna 
(]u'elle   fût   souscrile   |)ar   les   évê(|ue8    tant 
piésenis  qu'absenls,  sous  peine  d'exrommu-, 
nicalioii. 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de),  sixième 
oecuménique,  l'an  C80.  I.'cmpcieiir  Constan- 
tiu  Pogonal,  ayani  procuré  la  tranquillilé  à 
ses  lilals  par  une  [laix  de  Irenti-  années  con- 
clue en  G77  avec  le  calife  Mouyia,  et  fiar  nu 
autre  trailé  passé  avec  les  A \  ares  et  d'autres 
peuples  d'Occident, s'appli(iua  aiissIlAl  à  nicl- 
tre  fin  aux  divisions  (jui  n'avaient  cessé  de 
troubler  l'Kglisc  depuis  le  règne  dlléraclius, 
son  bisaïeul,  mort  le  11  mai  (iVl.  Il  écrivit  à 
cet  cITel  au  pape  Donns,  pour  le  prier  d'en- 
voyer à  Constanlinoide  des  personnes  sages 
et  bien  instruites,  (lui  apportassent  les  livres 
nécessaires  pour  discuter  et  décider  toutes 
les  matières  avec  les  patriarches  de  Conslan- 
tinople el  d'Anlioche  :  car  ce  prince  ne  croyait 
pas  qu'on  pût  faire  venir  au  concile  les  pa- 
triarches d'Alexandrie  et  de  Jérusalem,  à 
cause  que  la  Palestine  et  l'Egypte  élaient 
sous  la  domination  des  Musulmans.  Outre 
les  députés  du  saint-siége,  l'empereur  de- 
mandait encore  des  évêques  d'Occidenl,  au 
nombre  de  douze,  y  compris  les  mélropoli- 
lains.  Avant  (jne  sa  lettre  arrivât  à  Uome, 
le  pape  Donns  était  mort  ;  on  la  rejidit  à 
Agathon,  son  successeur,  qui  se  mit  aussitût 
en  devoir  de  satisfaire  à  toutes  les  <leinandes 
de  l'empereur.  11  assembla  à  Uome  un  con- 
cile de  cent  vingt-cinq  éiêques,  (ui  l'on  choi- 
sit pour  députés  au  concile  do  Cvinstantino- 
ple,  les  évêques  Ahundanlios  ,  Jean  et  un 
autre  Jean,  Théodore  et  George,  (irétres, 
Joan,  diacre  ,  et  Constantin,  sous-diacre  de 
l'Eglise  de  Uome,  Théodore,  prêtre,  légal  de 
l'Eglise  de  llavenne,  avec  quihjues  moines. 
Ils  arrivèrent  à  Conslanlinople  le  ilixième 
jour  de  septembre  de  l'an  G80.  Conslantin  les 
reçut  avec  honneur.  Quand  ils  lui  présentè- 
rent les  lettres  du  pape  Agathon,  ce  [irince 
les  exhorta  à  traiter  les  matières  de  la  foi 
sans  contention  et  sans  aigreur,  avec  un  es- 
prit de  paix,  en  ne  se  servant  point  d'argu- 
menls  philosophiques,  mais  de  l'autorité  de 
l'Ecriture  cl  des  Pères  ,  et  des  décicls  des 
conciles.  Il  leur  donna  le  loisir  de  repasser 
leurs  instructions;  et  dès  le  même  jour  du 
leur  arrivée,  il  écrivit  à  George,  patriarche 
de  Conslanlinople,  d'assembler  eu  celle  ville 
tous  les  métropolitains  el  les  évêqups  dé[)en- 
danls  de  scui  siège,  et  d'avertir  Macaire,  pn- 
triarche  d'Anlioche,  d'en  faire  de  même,  pour 
examiner  la  question  de  la  fui  avec  les  dé- 
putés du  pape  Agathon  et  du  concile  de 
Rome. 

La  première  session  de  celui  de  Conslanli- 
nople fut  tenue  le  sept  novembre  de  l'anGKO. 
treizième  du  règne  de  Constantin  depuis  la' 
mon  de  son  père,  dans  un  salon  du  p.ilais- 
appelé  en  la;in  Trnllus,  c'est-à-dire,  DAme. 
Il  ne  se  trouva  à  celle  session  quiiiviiou 
quarante  évêques,  dont  les  légats  du  pape, 
savoir,  les  prêtres  Théodore  el  George,  et  lé 
diacre  Jean  sont  nommés  les  premiers.  Les 
légats  du  concile  de  Rome,  savoir,  Jean,  évô- 


«s 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


756 


que  de  Porto.  Abundantius,  évoque  de  Pa- 
terne, Jean  de  Reggio,  sont  iioiiiinés  après 
les  patriarches  de  Cimstanlinople,  d'Alexan- 
drie, d'Antioche  et  de  Jéiusalem,  ou  de  leurs 
députes  :  car  le  patriarche  d'Alexandrie  et 
celui  de  Jérusalem,  ou  son  vicaire,  n'avaient 
pu  venir  au  concile,  pour  la  raison  que  nous 
avons  dite  plus  haut,  non  plus  que  les  évo- 
ques d'Afrique.  Après  les  quarante  évoques 
ou  leurs  députés,  qui  tiennent  le  ranjj  des 
sièges  dont  ils  étaient  dé[)uté5,  quoique  sim- 
ples prêtres,  sont  nommés  six  prêtres  tant 
abhès  que  moines.  L'empereur  était  placé  au 
milieu,  ayant  ses  olficiers  à  ses  côtés  :  les  lé- 
gats du  pape  et  de  son  concile,  avec  celui  de 
Jérusalem,  étaient  à  sa  gauche,  comme  dans 
la  place  la  plus  honorable.  Les  deux  patriar- 
ches de  Constanlinople  et  d'Aiitiochi-  avec 
le  député  d'Alexandrie  étaient  à  sa  droite.  On 
plaça  les  livres  des  Evangiles  au  milieu  do 
l'assemblée.  Tout  étant  ainsi  disposé,  les  lé- 
gats du  pape,  adressant  laparole  à  Constan- 
tin, dirent  qu'il  y  avait  environ  quarante-six 
ans  que  Sergius,  évêque  de  Constanlinople, 
et  d'autres  avaient  introduit  de  nouvelles 
expressions  contre  la  foi  orthodoxe,  ensei- 
gnant qu'il  n'y  a  en  Jésus-Christ  qu'une  seule 
volonté  et  une  seule  opération;  que  cette  er- 
reur avait  jeté  le  trouble  dans  les  Eglises; 
qu'elle  avait  été  rejetée  par  le  saint-siége, 
qui  avait  inutilement  exhorté  ceux  qui  en 
étaient  les  auteurs  à  l'abandonner.  «  C'est 
pourquoi,  ujoulèrcnt-ils,  nous  demandons  à 
Votre  Majesté,  que  ceux  qui  sont  ici  de  la 
part  de  l'Eglise  de  Constantinople,  disent 
d'où  est  venue  cette  nouveauté.»  Ce  prince 
ordonna  ii  George,  patriarche  de  Constanli- 
nople, elàMacaire,  patriarche  d',\ntioche, 
de  s'expliquer  là-dessus.  Ils  répondirent 
qu'ih  n'avaient  proposé  que  ce  qu'ils  avaient 
appris  des  conciles  œcuméniques  et  des  Pères 
approuvés,  et  <n  particulier  de  Sergius, 
Paul,  Pyrrhus  et  Pierre,  qui  avoient  successi- 
vement rempli  le  siège  de  Constantinople; 
d'Honorius,  pape  de  l'ancienne  Rome,  et  de 
Cyrus,  évêque  d'Alexandrie  ;  qu'ils  croyaient 
et  enseignaieni,  comme  eux,  touchant  la  vo- 
lonté et  l'opération,  et  qu'ils  étaient  prêts  à 
établir  leur  doctrine  sur  ce  sujet.  L'empereur 
le  leur  pernùl,  à  condition  qu'ils  n'apporte- 
raient d'autres  preuves  que  des  conciles  gé- 
néraux et  des  Pères  approuvés.  Sur  cela, 
Macaire,  archevêque  d'Antioche,  el  ceux  qui 
étaient  avec  lui,  prièrent  ce  prince  d'ordonner 
que  le  garde  des  chartes  de  l'église  de  Cons- 
tanlinople apportât  les  livres  des  conciles  de 
la  maison  paliiarcale.  Constantin  l'ordonna 
ainsi;  cl  Macaire,  patriarche  d'Antioche, 
ayant  pris  le  premier  volume  du  concile 
d'Ephèse,  lut  le  discours  de  saint  Cyrille  à 
l'empereur  Théodose,  et  s'arrêtanl  sur  ces 
paroles  :  L'appui  de  votre  empire  est  le  même 
Jésus-Christ  par  qui  les  rois  régnent,  el  les 
princes  rendent  justice:  car  sa  volonté  est 
toule-puissanle,  dit  :  «  Le  voilà,  seigneur,  j'ai 
prouvé  une  volonté  en  Jésus-Christ.  Mais  les 
légais  el  quelques  autres  évêques  s'écrièrent 
que  Macaire  abusait  de  ce  passage;  que  saint 
Cyrille  ne  parlait  que  de  la  volonté  divine  do 


Jésus-Christ;  ce  qui  était  clair,  en  ce  qu'il 
la  nommait  toute-puissante;  (jue  d'ailleurs 
ce  Père  ne  disait  point  une  volonté  pour  mar- 
quer le  nombre.  Après  qu'on  eut  achevé  la 
lecture  du  premier  volume  du  concile  d'E- 
phèse, l'empereur  fit  lire  aussi  le  second  par 
Salomon,  diacre  et  notaire  de  Constantinople; 
puis  il  fit  lever  la  séance,  disant  qu'à  la  sui- 
vante on  lirait  les  actes  duconcile  de  Chalcé- 
doine. 

Elle  se  tint  le  10'  novembre.  Antiochus, 
lecteur  el  notaire  du  patriarche  de  Constan- 
tinople, la  commença  en  lisant,  par  ordre  de 
l'empereur,  les  actes  du  concile  de  Chalcé- 
doine.  Quand  ilcnfulà  l'endroit  de  la  letlrede 
saint  Léon  à  Flavien,  où  il  est  dit  que  chaque 
nature  fait  ce  qui  lui  est  propre  avec  la  par- 
ticipation de  l'autre;  que  le  Verbe  opère  ce 
qui  convient  au  Verbe,  el  la  chair  ce  qui 
convient  à  la  chair;  que  l'un  brille  par  ses 
miracles,  l'autre  succombe  aux  mauvais  trai- 
tements; les  légats  de  Home  se  levèrent  en 
disant  :  «Vous  voyez,  seigneur,  que  ce  Père 
enseigne  clairement  deux  opérations  natu- 
relles en  Jésus-Christ,  sans  confusion  el  sans 
division  ,  el  qu'il  enseigne  cette  doctrine  dans 
un  discours  que  le  concile  de  Chalcédoine  a 
dil  être  l'appui  delà  foi  orthodoxe,  et  la  con- 
damnation de  toutes  les  hérésies.»  Macaire, 
patriarche  d'Antioche,  prenant  la  parole,  dit 
qu'il  ne  croyait  point  que  le  pape  Léon  eût 
marqué  eu  ce  passage  deux  opérations,  mais 
seulement  l'opération  théandrique,  suivant 
saint  Denis.  L'empereur  lui  demanda  com- 
ment il  entendait  ces  opérations  Ihéandri- 
ques.  Macaire  n'ayant  pas  voulu  s'expliquer, 
on  acheva  de  lire  les  actes  du  concile  de  (ïhal- 
cédoine,  el  l'on  remit  à  la  session  suivante 
la  lecture  de  ceux  du  3'  concile,  c'est-à-dire, 
du  second  de  Constantinople. 

La  première  pièce  qu'on  lut  était  intitulée  : 
Discours  de  Mennas,  archevêque  de  Constan- 
tinople, à  Vigile,  pape  de  Rome,  sur  ce  qu'il 
n'y  a  qu'une  volonté  en  Jésus-Christ.  A  ces 
mots  les  légats  de  Rome  s'écrièrent  que  ce 
livre  était  falsifié,  et  prièrent  l'empereur 
d'empêcher  la  lecture  de  ce  discours,  comme 
d'une  pièce  supposée.  Ils  en  donnèrent  pour 
preuve,  que  Mennas  était  mort  la  21°  année 
de  Justinien,  et  que  le  5'  concile  n'avait  été 
assemblé  que  la  2"',  lorsqu'Eulychius  était 
évêque  de  Constanlinople.  L'empereur  el  les 
magistrats  avec  quelques  évéques,  ayant  en 
effet  examiné  le  volume  des  actes  du  3'  con- 
cile, remarquèrent  qu'on  avait  ajouté  au 
commencement  trois  cahiers  qui  n'avaient 
ni  le  chiffre,  ni  la  signature  ordinaire,  el  que 
l'écriture  eu  était  différente  de  celle  du  reste 
du  volume.  Ainsi  rejetant  ee  discours,  ce 
prince  fil  lire  la  préface  du  5*  concile,  et  de 
suite  tous  les  actes  jusqu'à  la  7'  session.  On 
y  avait  inséré  deux  livres  sous  le  nom  du 
pape  Vigile;  l'un  adressé  à  l'empereur  Jusli- 
nien  ;  l'autre  à  l'impératrice  Théodora ,  où 
se  lisaient  ces  paroles  ;  Anathème  à  Théodore 
de  Mvpsueste,  qui  ne  confesse  pas  que  Jésus- 
Christ  suit  une  hijposlase,  une  personne,  une 
opération.  Les  légats,  se  levant  de  nouveau, 
soulinrcnl  que  ces  deux  écrits  portaient  à 


737 


CON 


CON 


738 


faux  le  nom  de  Vigile,  et  qu'on  les  avait 
ajoutés  aux  actes  du  concile  de  Clialccdoino. 
Ils  en  donnèrent  pour  preuve,  que  si  \  i};ile 
avait  enseigné  une  opération,  et  que  le  con- 
cile eût  approuvé  cette  doctrine,  ou  aurait 
employé  le  terme  d'une  opération  dans  la 
délinilion  de  foi.  On  la  lut  tout  entière,  et  il 
ne  s'y  trouva  rien  de  semblable.  Les  légats  de- 
mandèrent que  les  livres  produits  sous  le  nom 
du  pape  \  igile  fussent  examinés  pour  qu'on 
pût  s'assurer  de  la  supposition;  mais  l'em- 
pereur remit  cet  examen  après  la  lecture  de 
tous  les  actes  deChalcédoine.  (Juand  on  l'eut 
finie,  ce  prince  demanda  au  concile  et  aux 
magistrats,  s'ils  voyaient  que  Macaire,  pa- 
triarche d'Antioche,  eût  prouvé,  comme  il  s'y 
était  engagé,  qu'il  n'y  a  en  Jésus- Christ 
(ju'une  volonté  et  une  opération.  Sur  leur 
réponse  négative,  Constantin  ordonna  que 
Macaire  et  ceux  de  son  parti  prouvassent, 
selon  leur  promesse,  leur  sentiment  par  les 
témoignages  des  Pères  approuvés.  Macaire 
et  les  siens  demandèrent  du  temps.  Cepen- 
dant George  do  Goristantinople  et  les  évo- 
ques dépendants  de  son  siège  prièrent  qu'on 
lût  les  lettres  du  pape  Agalhon  et  de  son 
concile  à  l'empereur.  Ce  qui  lut  renvoyé  à  la 
session  suivante. 

On  la  tint  le  lo  de  novembre.  Diogène, 
secrétaire  de  l'empereur,  avait  traduit  on 
gn  c  ces  deux  lettres.  Elles  furent  lues  l'une 
et  l'autre  :  et  comme  elles  sont  très-longues 
et  chargées  de  passages  des  Pères  et  de  l'Ecri- 
ture, on  employa  la  session  entière  à  en  en- 
tendre la  leciure.  Agathon  et  son  concile  y 
établissaient  clairement  la  doctrine  de  l'E- 
glise, touchant  les  deux  volontés  et  les  deux 
opérations  ;  ils  y  condamnaient  les  monolhé- 
lites,  et  approuvaient  ce  qui  s'était  fait  con- 
tre cette  nouvelle  hérésie  dans  le  premier 
concile  de  Lalran  (1). 

Dans  la  cinquième  session,  qui  ne  fut  tenue 
que  le7décembre,Macaircd'Anlioche  produi- 
sit deux  volumes  de  passages  tirés  des  écrits 
desPères  ,  etun  troisième  dans  la  session  sui- 
yanlc  qui  se  tint  deux  mois  après, c'est-à-dire, 
Icl2fôvrier 681. Après  qu'on  en  eut  faitia  lec- 
ture, et  que  Macaire  eut  déclaré  qu'il  n'avait 
point  d'autres  passages  à  produire  pour  la 
défense  de  sa  cause,  l'empereur  ordonna  que 
l'on  mîtàces  trois  volumes  le  sceau  des  juges, 
des  légats  de  Rome  et  de  l'Eglise  de  Constan- 
tinople.  Alors  les  députés  du  pape  dirent 
que  tous  les  passages  allégués  par  .Macaire 
ne  faisaient  rien  à  la  question  présente,  et 
qu'aucun  ne  prouvait  qu'il  n'y  eût  en  Jésus- 
Christ  qu'une  volonté  et  une  opération  ;  qu'il 
eu  avait  tronqué  la  plupart,  alin  de  pouvoir 
appliquer  à  l'incarnalion  ce  qui  devait  natu- 
rellement s'entendre  de  la  volonté  unique  des 
personnes  de  la  Trinité.  Ils  demandèrent  que 
l'on  produisît  les  livres  originaux  d'où  ces 
passages  avaient  été  tirés,  alin  qu'en  les  col- 

(t)  On  y  lit  de  plus  ces  paroles  remarquables,  que  l'E- 
glise Aposlolique  Romaine  ne  sVst  jamiiis  ocarlée  du  che- 
min de  la  vérité  pour  premlre  celui  de  l'erreur,  et  que 
l'autorité  du  chef  des  apôtres,  qui  y  préside,  a  toujours 
été  suivie  en  tout  avec  fidélité  par  l'Eglise  catholique  de 
J«!;u»-Christ  et  par  les  concileâ  généraux.  Aussi  le  pape 


lationnant,  on  en  fit  voir  la  falsification. 
Nous  avons  en  mains,  ajoutèrent-ils,  un  vo- 
luin(!  de  passages  des  Pères,  qui  prouvent 
nettement  les  deux  vohinlés  et  les  deux  opé- 
rations, et  plusieurs  passages  des  hérétiques 
qui  ont  enseigné,  comme  Macaire,  une  seulo 
■volonté  :  nous  demandons  que  la  leciure  en 
soit  f.iile.  Cola  se  fera  dans  la  prochaine  ses- 
sion, répondit  Constantin. 

Elle  lui  tenue  le  lendemain  13  de  février. 
On  y  produisit  le  volume  que  les  lég.its 
avaient  préscnlé  la  veille;  et  après  (|u'on  en 
eut  lu  les  passages,  l'empereur  demanda  aux 
légats  s'ils  en  avaient  encore  d'autres  à  pro- 
duire. Ils  répondirent  ((u'ils  se  contentaient 
de  ceux-ci,  pour  ne  point  l'ennuyer;  mais  ils 
suiiplièrenl  ce  prince  de  demander  aux  pa- 
triarches de  Gonstanlinoplc  et  d'.Vntioche 
s'ils  convenaient  de  ce  qui  était  porlé  dans 
les  deux  lettres  du  pape  Agalhon  et  de  son 
con(  ile.  George  et  Macaire  demandèrent 
qu'où  leur  délivrât  copie  de  ces  lettres,  pour 
qu'ils  pussent  en  vérifier  les  passages  avant 
de  faire  réponse.  Cela  leur  fut  accordé;  et, 
par  ordre  de  l'empereur,  on  scella  le  recueil 
des  passages  produits  par  les  légats, de  même 
qu'on  l'avait  fait  pour  ceux  qu'avait  allégués 
Macaire. 

Dans  la  huitième  session,  qui  est  datée  du 
7'  jour  de  mars,  Conslanlin  demanda  aux 
deux  patriarches  s'ils  convenaient  du  sens 
des  lettres  du  pape  .\gathon  et  de  son  concile. 
George,  patriarche  de  Constanlinople,  avoua 
qu'en  ayant  confronté  tous  les  passages,  il 
les  avait  trouvés  conformes  aux  originaux; 
qu'il  pensait  comme  le  pape  et  croyait  de 
même.  Théodore,  évêque  d'Èphèse,  confessa 
aussi  les  deux  volontés  et  les  deux  opéra- 
tions, conformément  aux  lettres  d'Agathon. 
Sysinnius  d'Héraclée  et  plusieurs  aulres 
évêques  n'opinèrent  pas  différemment.  Mais 
Théodore,  évêque  de  Méliline  en  .Vrménie, 
présenta  un  mémoire,  tant  en  son  nom  qu'en 
celui  de  trois  autres  évêques  et  de  quelques 
officiers  de  l'Eglise  de  Constanlinople,  par 
lequel  il  demandait  que  l'on  ne  condamnât 
ni  ceux  qui  avaient  enseigné  une  opération 
et  une  volonté,  ni  ceux  qui  avaient  reconnu 
deux  opérations  et  deux  volontés,  attendu 
que  les  conciles  généraux  n'avaient  rien 
prononcé  là-de>sus.  Son  mémoire  fut  désa- 
voué par  les  trois  évêques  au  nom  desquels 
il  l'avait  présenté;  cl  il  n'y  eut  que  l'abbé 
Etienne,  disciple  du  patriarche  d'Antioche, 
qui  ne  désavoua  point  ce  mémoire.  On  con- 
tinua à  recevoir  les  suffrages  des  évêques 
dépendants  de  Conslantinop!e;  et  George  de 
Camuliane  dit  qu'il  se  conformait  aux  lettres 
dn  pape  .\gathon,  et  qu'il  croyait,  comme 
lui,  deux  volontés  naturelles  et  deux  opéra- 
tions. Les  autres  évêques  s'écrièrent  qu'ils 
étaient  de  même  sentiment,  et  prononcèrent 
anathème  contre  ceux  qui  n'admettaient  en 

alBrmait-il,  dans  la  même  lettre  adressée  i>  l'empereur, 
qu'il  avait  iloiiné  cnuiinission  à  ses  légats  de  rapporter  sim- 
plement la  ir.idiiiDii  du  siège  apostolique,  telle  qu'elle 
avait  été  ét:il)lie  par  les  pontifes,  ses  prédécesseurs,  san» 
rien  y  :ijout(r  ni  dianger.  Ici  nulle  nicutiou  de  la  t'auU 
U'Hononus.  .  -    -. 


739 


DICTIONNAIRE 


Jésus-Clirist  qu'une  volonté  et  une  opéia- 
tiun.  A|.iùs  celle  déclaratiun  des  évêques  de 
la  dt'peiulMiice  de  Coiistaiitiiiople,  on  exigea 
(|ue  ceux  que  Théodore  de  Méliline  ;ivail 
nommés,  (^ouinie  étant  de  mérne  opinion  que 
lui,  <ii)niici'aieul  en  une  autre  session  leur 
confession  de  loi  par  écrit,  en  présence  des 
saints  Evauj^iles,  pour  effacer  le  soupçon 
qu'ils  avaient  occasionné  par  le  mémoire 
j)résenté  en  leur  nom,  quoiqu'ils  l'eussent 
désavoué  depuis.  Alors  George,  patriarche 
de  Conslanlinople,  s'approchant  de  l'empe- 
reur, le  pria  d'ordonner  que  l'on  mit  dans 
les  dipt)'((ues  le  nom  du  pape  Vitalien,  qui 
n'en  avait  été  ôté  par  ses  prédécesseurs  qu'à 
cause  du  retardement  des  légats  envoyés  de 
Rome.  Constantin  l'ordonna  ainsi;  puis,  à  la 
prièie  du  concile,  il  obligea  Macaire,  pa- 
triarche d'Antioche,  à  déclarer  sa  foi  sur  les 
deux  voloiilés.  Macaire  répondit  qu'il  ne  di- 
sait point  deux  volontés  ni  deux  opérations, 
mais  une  volonté  et  une  opération  Ihéandri- 
que.  Sur  cette  déclaration,  on  lui  ordonna 
de  se  lever  de  sa  place  pour  répondre;  et  en 
même  temps  cinq  évêques  de  la  dépendance 
d'Antioche  l'abandonnèrent,  déclarant  qu'ils 
recevaient  les  lettres  d'Agalhon  et  sa  doc- 
trine. Kusuitc  l'empereur,  ayant  fait  venir 
les  trois  volumes  produits  par  Macaire,  lui 
demanda  à  quel  dessein  il  avait  extrait  Us 
passages  contenus  dans  ces  volumes.  Ma- 
caire avoua  que  c'était  pour  prouver  la  vo- 
lonté unique  du  Père,  de  Nolre-Seigncur 
Jésus-Chri>t  et  du  Saint-Esprit.  Ce  prince 
l'ayant  pressé  de  s'expliquer  sur  l'incarna- 
tion, Macaire,  en  expliquant  sa  créance;  lit 
mention  d'une  profession  de  foi  qu'il  avait 
donnée  à  l'empereur.  On  en  fit  la  lecture,  et 
on  y  remarqua  qu'il  soutenait  en  termes  for- 
mels qu'il  n'y  a  eu  Jésus-Christ  qu'une  opé- 
ration ;  qu'il  y  condamnait  saint  Maxime 
comme  hérétique;  qu'il  y  comptait,  entre  les 
docteurs  dont  il  s'appuyait,  le  pape  Hono- 
rius,  avec  Sergius  et  Cyrus.  On  le  pressa  de 
s'expliquer  de  vive  voix  sur  les  deux  volon- 
tés. !1  répondit  qu'il  ne  dirait  point  deux  vo- 
lontés ni  deux  opérations,  quand  on  devrait 
lui  couper  tous  les  membres.  On  conféra  en- 
suite un  volume  de  saint  Athanase  avec  le 
premier  des  extraits  di-  Macaire,  et  il  se 
trouva  qu'il  avait  retranché  la  suite  du  pas- 
sage de  ce  Père,  qui  faisait  en  effet  contre 
Macaire.  On  en  conféra  un  si^cond,  qui  se 
trouva  aussi  tronqué  :  sur  quoi  le  concile,  le 
voyant  opiniâtre,  lui  dit  anatlième,  et  de- 
manda qu'il  fût  privé  de  l'épiscopat  et  dé- 
pouillé de  son  pallium.  On  le  lui  ôta  en  effet. 
Après  quoi,  comme  il  était  debout  au  milieu 
de  l'assemblée,  avec  Etienne,  son  disciple, 
l'abbé  Théophane  leur  demanda  si  Jésus- 
Christ  avait  une  volonté  humaine.  Ils  répon- 
dirent ([u'ils  ne  lui  en  connaissaient  point, 
et  s'autorisèrent  d'un  [lassage  de  saint  Atlia- 
liase,  qui  loutefois  ne  faisait  point  pour  eux, 
parce  (juc  ce  Père  n'exclut  de  Jésus-Christ 
que  les  volontés  charnelles  et  les  pensées 
humaines  et  voluptueuses,  qui  viennent  de 
la  suggestion  du  démon.  Théophane  les 
pressa  de  dire  si  Adam  avait  une  volonlé 


DES  CONCILES.  'HO 

nalurcllc.  Ils  ne  voulurent  ni  en  convenir  ni 
le  nier,  prévoyant  bien  la  conséquence  que 
l'on  tirerait  di'  leur  réponse.  C'est  pourquoi 
cet  abbé,  à  la  demande  du  concile,  apporta 
deux  passages,  !'nn  de  saint  Athanase^  l'au- 
tre de  saint  Augustin,  qui  diraient  nettement 
qu'Adam  avait  eu  une  volonté  naturelle  : 
d'où  les  évêques  de  l'/issemblée  inféièrent 
que  le  premier  Ad.im  ayant  eu  une  volonlé 
naturelle,  le  second  Ailam  devait  aussi  en 
avoir  en  une  dans  sa  nature  hamaine.  Le 
reste  du  temps  de  ia  huitième  session  fut  em- 
ployé ;\  vérifier  quel(]tu>s  autres  passages  du 
premici-  voiunie  de  Macaire  ,  un  de  saint 
AiJibroise,  un  des  livres  attribués  à  sailli  De- 
nis l'Aréopagito,  et  un  de  saint  .lean  Chry- 
sostonie;  mais  on  trouva  qu'il  les  avait  tous 
tronqués. 

Macaire  n'assista  point  à  la  neuvième  ses- 
sion, 'uii  fut  tenue  le  8  mars;  on  ne  voit 
même  personne  de  sa  part  dans  les  suivan- 
tes, jusqu'à  la  quatorzième.  On  admit  dans 
la  nouvièine  les  trois  évêques  qui  dans  la 
précédente  avaient  présenté  un  mémoire  par 
Théodore  de  .Méliline.  Ils  étaient  accompa- 
gnés de  Théodore  même  et  de  sept  clercs,  du 
nombre  desquels  était  Elienne,  disciple  de 
Macaire  d'Antioche.  On  continua  l'examen 
des  passages  allégués  par  ce  dernier  dans 
son  premier  volume,  et  on  trouva,  ou  (|u'il 
les  avait  tronqués,  ou  que  ceux  qu'il  n'avait 
point  altérés  prouvaient  clairement  deux  vo- 
lontés en  Jésus-Christ.  Basile  ,  évêque  da 
Gorlyne ,  le  fit  remarquer  à  l'empereur 
quand  on  vint  à  la  lecture  d'un  passage  de 
saint  Athanase  sur  ces  paroles  de  Jésus- 
Christ  :  Mon  Père,  s'il  est  possible,  que  ce  ca- 
lice s'éloigne  de  moi,  où  c<î  Père  dit  :  Jésus- 
Chrisl  montre  ici  deux  volontés  :  l'une  hu- 
maine, qui  est  de  la  chair,  et  l'autre  divine. 
Macaire,  convaincu  d'avoir  corrompu  la  doc- 
trine des  Pères,  fut  déclaré  déchu  de  toute 
dignité  et  fonction  sacerdotale.  11  fut  au 
contraire  décidé  que  Théodore  de  Mélitino 
et  les  trois  antres  évêques  qui  s'étaient  re- 
pentis et  avaient  confessé  la  foi  orthodoxe 
reprendraient  leurs  places,  à  la  charge  de 
donner  leur  confession  de  foi  par  écrit  à  la 
session  suivante.  Mais  Etienne,  disciple  de 
Macaire,  persévérant  dans  l'erreur  de  sott 
maître,  fui  chassé  de  l'assemblée.  On  ne  ju- 
gea pas  à  propos  de  vérifier  les  passages  des 
deux  autres  volumes  de  Macaire ,  parce 
qu'ils  no  faisaient  rien  à  la  question  pré- 
sente. 

Douze  évêques,  qui  n'avaient  pu  arriver  à 
Conslanlinople  pour  les  sessions  précédentes, 
s'y  rendirent  pour  la  dixième,  qui  fut  tenue 
le  18'  jour  de  mars.  On  la  commença  par  la 
lecture  des  passages  contenus  dans  le  re- 
cueil produit  par  les  députés  du  pape  Aga- 
Ihon  et  de  son  concile.  Le  premier  passage 
était  de  la  seconde  lettre  de  saint  Léon  à 
rcmperenr  de  même  nom  ;  on  le  confronta 
avec  l'original,  tiré  du  trésor  de  l'Eglise  de 
Conslantinople,  écrit  en  parchemin  et  cou- 
vert d'argent.  Le  second  étaii  de  saint  Am- 
broise,  dans  son  deuxième  livre  à  Gralien; 
il  fat  coUaiionné  avec  un  livi'c  en  papier* 


Wl  CON 

fort  nncion,  lire  de  la  bibliothèque  patriar- 
cale. Tous  les  auUes  passiigcs,  au  nombre! 
de  (renie-  lUMil",  lurent  coUalionnés  de  suite; 
et  trouvés  confornics  aux  livres  de  la  nièuie 
bibliothèque;  ils  tonlciiaicul  (ous  la  doc- 
trine de  deux  volonléi  et  de  deux  opérations 
en  Jésus-t^lirisl.  Ensuite  on  vérifia  (|uinze 
passages  ra|)portés  dans  le  inôoie  recueil  et 
tirés  des  écrits  de  six  hérétiques  qui  ne  re- 
connaissaient qu'une  seule  volonté  et  (|u'unc 
seule  opération  en  Jésus-Christ,  savoir  :  de 
Théinislius,  d'Anthinie,  de  Sévère,  de  l'aul, 
de  Théodose  et  de  Théodore.  Il  n'y  en  avait 
point  d'Apollinaire,  quoiqu'il  eût  aussi  en- 
seigné une  volonié  et  une  opération.  Les  lé- 
gats deniandèrcnl  donc  (jue  l'on  en  insérât 
aussi  un  passage  dans  leur  recueil  :  ce  qui 
leur  fut  accordé,  après  la  vérification  de  ce 
passage  sur  un  livre  en  papier  de  la  biblio- 
thèque patriarcale.  Ensuite  Théodore  de  Mc- 
litine  et  les  trois  autres  évéques,  avec  les 
six  clercs,  ijui  a\ai(;nt  été  regardés  comme 
suspects  dans  la  loi,  présentèrent  leurs  con- 
fessiofis  de  foi,  ainsi  qu'il  avait  été  ordonné 
dans  la  r.euvième  session,  et  firent  serment, 
sur  les  saints  Evangiles, de  croire  ce  qu'elles 
contenaient.  On  en  fit  la  lecture,  de  même 
que  de  celle  de  Pierre,  évéquc  de  Nieoniédie, 
(lui  fut  insérée  dans  les  actes.  On  n'y  inséra 
point  celles  des  quatre  évèi|ues  et  des  six 
clercs,  parce  qu'elles  étaient  conformes  à 
celle  de  Pierre  de  Nicomédie. 

La  onzième  session,  tc«ue  le  20°  jour  de 
mars  ,  fut  encore  plus  nombreuse  ([ue  la 
précédente  ,  par  l'arrivée  d'environ  trente 
évoques.  On  lut,  à  la  requête  des  députés  de 
l'Eglise  de  Jérusalem,  la  lettre  de  saint  So- 
phrone,  évéïiue  de  celte  ville,  à  Sergius  do 
Conslanlinople,  et  de  suite  le  libelle  présenté 
à  l'empereur  par  Macaire  d'Anlioche,  avec 
un  de  ses  discours  au  même  prince.  L'abbé 
Théophane  se  plaignit  de  ce  que  Macaire 
avait,  contre  les  lois  de  l'Eglise,  envoyé  ce 
discours  en  Sardaignc,  à  Home  et  en  d'autres 
lieux,  avant  ([u'il  eût  été  présenté  et  lu  dans 
le  sénat.  Sur  quoi  l'empereur  assura  qu'il 
n'en  avait  eu  aucune  connaissance.  On  vit, 
par  la  lecture  de  ce  discours,  qu'il  était  plein 
d  erreurs,  et  que  Macaire  y  soutenait  niani- 
festenient  l'unilé  de  volonté  et  d'opération  en 
Jésus-Christ.  On  lut  encore  d'autres  écrits 
(le  Macaire,  auxquels  Etienne,  sou  disciple, 
avait  eu  part;  mais  le  concile,  voyant  qu'ils 
ne  contenaient  qu'une  doctrine  contraire  à 
celle  des  Pères,  en  interrompit  la  lecture,  eu 
statuant  que  l'on  en  extrairait  quelques  pas- 
sages conformes  à  ceux  des  hérétiques  pro- 
duits par  les  légats,  et  qu'ils  seraient  insérés 
aux  actes,  pour  faire  la  comparaison  des 
uns  et  des  autres.  Sur  la  fin  de  cette  session, 
l'empereur  déclara  que,  les  affaires  de  l'Etat 
l'appelant  ailleurs,  il  avait  ordonné  aux  pa- 
trices  Constantin  et  Anastase,  et  aux  ex- 
consuls Polyeucte  et  Pierre,  de  se  trouver  au 
concile  de  sa  part.  Ainsi  il  n'assista  point 
eu  personne  aux  sessions  suivantes,  si  ce 
n'est  à  la  dernière,  c'est-à-dire,  à  la  dix- 
huitième. 

La  douzièaio   est  du  22  ruars.  Quoique 


CON 


742 


l'empereur  n'y  fût  point  présent,  son  siège  y 
était,  et  aux  deux  (Aies,  les  (jualre  magis- 
trats nommés  ci-dessus.  11  s'y  trouva  envi- 
ron (lualre-vingls  évèi|U(!s,  mais  personne 
de  la  part  de  l'Iigliseî  d'Anlioche,  parce  ([ue 
Macaire  était  regardé  eoniine  privé  de  sa  di- 
gnité. Ou  lut  le  recueil  de  i)ièces  (ju'il  avait 
donné  à  l'empereur,  et  ([ue  ce  pri  ice  avait 
(lit  reiiietlrc  au  concile.  Ce  recueil  conte- 
nait la  lettre  de  Sergius  à  Cyriis;  le.  préten- 
dus discours  de  Mcniias  à  Mgile,  et  de  Vigile 
à  Juslinieii  et  à  Théodora  ;  et  la  lettre  do 
Sergius  à  Uunorius,  avec  la  réponse  de  ce 
pape.  Toutes  ces  pièces  furent  vérifiées  sur 
les  registres  et  les  autres  originaux,  gardés 
dans  le  trésor  des  chartes  de  l'Kglise  de 
Conslantinopie  :  après  quoi  le  concile  dé- 
puta les  notaires  avec  trois  évéques,  à  Ma- 
caire, pour  lui  faire  reconnaître  ses  écrits. 
Les  ayant  pris,  ouverts  et  vérifiés,  il  les  re- 
connut pour  ses  ouvrages.  Ceux  (ju'on  avait 
députés  en  ayant  fait  leur  rapport,  les  ma- 
gistrats deinandèrenl,  de  la  part  de  l'empe- 
reur, si  l'on  pourrait  rétablir  Macaire  dans 
son  siège,  en  cas  qu'il  se  repentit.  Les  évo- 
ques, ayant  délibéré  sur  cela,  cl  repris  eu 
peu  de  mots  les  crimes  dont  Macaire  était 
convaincu  ,  répondirent  qu'il  n'était  point 
possible  de  le  reconnaître  jamais  pour  évo- 
que :  ils  prièrent  au  contraire  les  magislials 
d'obtenir  de  l'empereur  que  Macaire  fût 
banni  de  Conslanlinople  ,  avec  tous  ceux 
qui  pensaient  comme  lui.  Alors  les  évéques 
et  les  clercs  qui  dépendaient  du  siège  d'An- 
lioche, s'approchant  des  magistrats,  leur  de- 
mandèrent de  s'intéresser  auj)rès  de  l'empe- 
reur pour  leur  faire  donner  un  autre  arche- 
vêque à  la  place  de  Macaire,  afin  que  l'Eglise 
d'Anlioche  ne  demeurât  pas  veuve.  Les  ina- 
gislrats  promirent  tout  ce  qu'on  leur  avait 
demandé. 

Dans  la  treizième  session,  qui  est  du  28" 
jour  de  mars,  on  fil  de  nouveau  la  lecture 
des  lettres  de  Sergius  et  d'Honorius  ;  et  le 
concile,  les  ayant  trouvées  contraires  à  la 
doctrine  des  apolres,  des  conciles  et  des  Pè- 
res, et  conformes  ans.  sentiments  des  liéréli- 
ques,  les  rejeta  et  les  délesla,  comme  pro- 
pres à  corro.upre  les  âmes.  Il  dit  analhènie, 
non-seuleiiienl  à  Sergius,  à  Cyriis,  à  Pyr- 
rhus, à  Paul  et  à  Pierre,  tous  infectés  des 
erreurs  des  monolhélites,  mais  encore  à  Ho- 
norius,  disant  avoir  trouvé  dans  sa  lettre  à 
Sergius,  qu'il  suivait  en  tout  son  erreur  et 
qu'il  autorisait  sa  doctrine  impie.  A  l'égard 
de  la  lettre  de  Sophrone,  évoque  de  Jérusa- 
lem ,  le  concile,  après  l'avoir  examinée, 
trouva  qu'elle  était  conforme  à  la  doctrine 
orthodoxe  et  utile  à  l'Eglise  :  en  consé- 
quence de  quoi  II  ordonna  que  son  nom  fût 
Qiis  dans  les  diptyques.  Les  magistrats  de- 
mandèrent que  l'on  produisît  tous  les  écrits 
des  personnes  qui  venaient  d'être  condam- 
nées. Pendant  que  le  garde  des  chartes  se 
mettait  en  devoir  de  les  présenter,  les  nia- 
gisirals  dirent  qu'ayant  demandé,  de  la  part 
des  évéques  et  des  clercs  de  la  dépendance 
d  Aiilioche,  un  évéeiue  à  la  place  de  Macaire, 
Icuipercur  avait  ordonné  qu'ils  fissent  à  l'or* 


m 


mCTlO.i.iAIRE  DES  CONCILES. 


74* 


dinaire  nn  accret  d'élection,  qui  lui  serait 
comtiuini(]ué.  C'esi  ce  qui  s'exécuta  avant  la 
fin  (lu  concile,  cl  l'alilié  Théophane,  <\ai  avait 
léinoipné  tant  de  zèle  pour  la  iléfcnse  de  la 
foi  dans  la  8*^  session,  l'ut  ordonné  patriarche 
d'Anlioche.  Cependant  lo  garde  des  cliarles 
représenta  les  écrits  des  évêqucs  qui  venaient 
d'être  condamnés  :  et  on  lut  premièrement  la 
lettre  de  Cyrus  à  Sergius;  puis  celle  qu'il 
écrivit  au  même  Sergius  avec  les  neuf  arti- 
cles de  réunion,  dont  nous  avons  parlé  plus 
haut;  ensuite  plusieurs  passages  du  discours 
de  Théodore  de  Pharan  à  Sergius  ;  un  passage 
d'un  discours  de  Pyrrhus;  un  de  la  lettre  de 
Paul  de  Conslantinople  au  pape  Théodore  ;  et 
un  de  la  lettre  de  Pierre,  évéque  de  la  même 
ville,  au  pape  Vitalien.  Parla  lecture  de  tou- 
tes ces  pièces,  il  parut  clairement  (|ue  leurs 
auleurs  avaient  soulenu  une  opération  et  une 
volonté  en  Jésus-Christ.  C'est  pourquoi  le 
concile  décréta  qu'ils  seraient  ôlés  des  sacres 
diptyques,  frappés  d'anathéme,  et  leurs  écrits 
supprimés.  On  examina  après  cela  les  lettres 
synodi(iues  de  Thomas,  de  Jean  cl  de  Cons- 
tantin, successeur  de  Pierre  dans  le  siège 
de  Conslanliiiople  :  le  concile  n'y  ayant  rien 
trouvé  de  contraire  à  la  foi,  déclara  que  ces 
(rois  patriarches  seraient  mis  dans  les  dipty- 
ques, après  avoir  toutefois  exigé  le  serment 
du  gardedescharles,  qu'il  ne  connaissait  pcr» 
sonne  qui  leur  eût  donné  des  libelles  où  l'on 
soutînt  une  seule  volonté  et  une  seule  opé- 
ration en  Jésus-Christ.  11  n'est  rien  dit  dans 
celte  session  deThéodore,successeurde  Cons- 
tantin, peut-être  parce  qu'il  vivait  encore, 
et  qu'on  l'avait  l'ail  expliquer  lui-même.  Le 
garde  des  chartes  ayant  encore  apporté  di- 
verses pièces,  entre  autres  une  seconde  lettre 
du  papeHonorius  à  Sergius,  et  une  de  Pyr- 
rhus au  pape  Jean,  le  concile  jugea  qu'elles 
devaient  être  brûlées  sur-le-champ,  comme 
tendant  à  établir  l'impiété  du  monolhé- 
lisme. 

La  quatorzième  session,  tenue  le  5avril,  fut 
presque  entièrement  employée  à  examiner  les 
trois  écrits  dont  on  a  déjà  parlé  plus  d'une 
fois;  savoir  le  prétendu  discours  de  Mennas 
au  pape  ^  igile,  et  ceux  de  \  igilc  à  Juslinien 
et  à  Théodora,  insérés  dans  les  actes  du  '6' 
concile  général.  On  apporta  deux  exemplai- 
res des  a(  tes  de  ce  concile,  l'un  en  parchemin, 
cl  l'autre  en  papier  qui  était  l'original.  Ils  se 
trouvèrent  conformes  entre  eux;  mais  les 
évêques  en  ayant  examiné  soigneusement  la 
7'  session,  remarquèrent  ((u'on  y  avait  ajouté 
les  prétendus  discours  de  Mennas  et  de 
Vigile  ;  qu'ils  n'avaient  été  laits  ni  écrits 
dans  le  temps  du  5'=  concile,  mais  fabriqués 
nialicieusementdepuis  par  les  monothélites. 
Ayant  ensuite  conféré  les  mêmes  exemplai- 
res avec  plusieurs  autres  anciens,  et  un  de 
la  bibliothèque  patriarcale,  on  trouva  que 
celui-ci  ne  rapportait  ni  réi'ril  de  Mennas  à 
Vigile,  ni  les  discours  de  Vigile  à  Juslinien 
et  a  Théodora.  C'est  pourquoi  il  fut  arrêté 
que  les  exemplaires  où  ils  se  Irouvjiienl  se- 
raient rayés  olelVacés  aux  cndroils  lalsiliés,  et 
qu'on  dirait  anathèine  aux  faussaires.  Comme 
on  reconnut  par  diverses  iiiformalioiis  que 


c'était  le  moine  George  qui  avait  écrit  ces 
trois  pièces  de  sa  main,  on  le  fit  venir  au  mi- 
lieu de  l'assemblée,  et  il  avoua  qu'il  les  avait 
écrites  à  la  demande  d'Etienne,  disriple  de 
Macaire,  patriarche  d'.\ntioche.  Paul  de  Con- 
slantinople avait  fait  faire  la  même  addition 
à  un  exemplaire  latin  du  o""  concile,  par 
Constantin,  prêire  de  son  Fglise.  Constantin, 
interrogé  sur  ce  fait,  avoua  tiu'il  avait  trans- 
crit ces  discours  par  ordie  de  Paul,  avec  le 
diacre  Sergius,  sur  l'exemplaire  en  papier 
qui  passait  pour  l'original.  On  interrogea  lo 
diacre  Sergius,  qui  confirma  le  même  l'ail. 
Alors  le  concile  dit  analhème  au  discours  de 
Mennas  à  V^igile,  à  ceux  de  \  igile  à  Juslinien 
et  à  Théodora,  à  quiconque  les  avait  fabri- 
qués ou  écrits,  à  tous  ceux  qui  avaient 
falsifié  les  actes  du  5'=  concile,  enfin  à  ceux 
qui  ont  enseigné,  qui  enseignent  ou  ensei- 
gneront une  seule  volonté  et  une  seule  opé- 
ration en  Jésus-Christ.  Quelques  évêcfues  de 
Chypre  ayant  ensuite  demandé  la  lecture 
d'un  discours  de  saint  Anathase  sur  ces  pa- 
roles du  Sauveur  :  Mon  âme  est  troublée  main- 
tenant, on  en  fit  la  lecture,  et  l'on  y  trouva 
le  dogme  des  deux  volontés  clairement  établi. 

Les  fêles  de  l'âques  ayant  interrompu  pour 
quelque  temps  les  sessions  du  concile,  on 
ne  tint  la  la'  que  le  26  avril,  trois  semaines 
après  la  précédente.  Polychrone,  prêtre  et 
moine,  qui  était  accusé  de  soutenir  les  er- 
reurs de  Macaire,  fut  cité,  et  on  lui  ordonna 
de  déclarer  sa  foi.  Il  s'offrit  de  la  prouver  par 
les  œuvres,  en  ressuscitant  un  mort.  Les  ma- 
gistrats et  le  concile  réglèrent  de  concert 
que  l'épreuve  du  mort  se  ferait  en  public. 
Polychrone  mit  sur  le  mort  sa  confession  do 
foi,  où  il  ne  reconnaissait  qu'une  volonté  et 
une  opération  lhéandri(iue,  mais  quoiqu'il 
eût  parlé  pendant  plusieurs  heures  au  mort, 
celui-ci  ne  ressuscita  point.  C'est  pourquoi  le 
concile,  voyant  ce  prêtre  obstiné  dans  son 
erreur,  décida  qu'il  serait  dépouillé  de  tout 
rang  et  de  toute  l'onction  sacerdotale;  et  après 
qu'il  eut  été  dépo^é  de  celte  manière,  tous  les 
évêques  lui  dirent  anathèine. 

Il  y  eut  trois  mois  d'intervalle  entre  cette 
session  et  la  16'',  qui  ne  fut  tenue  que  le  9" 
jour  d'août.  Cet  intervalle  donna  lieu  à  plu- 
sieurs évêques  éloignés  de  Conslantinople  de 
se  rendre  au  concile.  Constantin  ,  prêtre  de 
l'église  d'Apamée,  métropole  de  la  seconde 
Syrie,  fut  admis  à  rendre  compte  de  sa  foi. 
11  dit  qu'il  reconnaissait  deux  natures,  sui- 
vant la  décision  du  concile  de  Chalcédoiiie,  et 
deux  propriétés;  mais  que  pour  les  opéra- 
tions, il  n'en  disputerait  point,  et  qu'il  ne 
reconnaissait  qu'une  volonté  de  la  personne 
du  Verbe.  On  lui  demanda  si  cetti;  unique 
volonté  appartenait  à  la  nature  divine  ou  bien 
à  la  nature  humaine.  «A  la  nature  divine  », 
rcpoudil-il.  Les  évêques  lui  demandèrent  sr 
la  nature  humaine  de  Jésus-Christ  n'avait  pas 
aussi  une  volonté.  Il  avoua  que  Jésus-Christ 
avait  eu  une  volonté  humaine  naturelle  de- 
puis sa  naissance  jusqu'à  la  croix;  mais  il 
soutint  que  depuis  sa  résurreclion  il  n'en 
avait  plus  ,  et  que  s'étant  alors  dépouillé 
de  sa  chair  mortelle  cl  de  toutes  les  faibles- 


ns 


CON 


CON 


T{0 


ses,  il  ayait  quille  sa  volonté  humaine  avec 
la  chair  cl  le  sang.  Il  ajouta  qu'il  avait  ap- 
pris celle  doctrine  île  Macaire  d'Anliocho.  Lu 
concile,  ni;  pouvant  lui  persuader  de  chan- 
ger de  scnlinient,  lui  dit  analhèine  et  à  ses 
dogmes,  el  le  fil  chasser  de  l'assemblée. 
George,  patriarche  de  Conslantinople,  et  avec 
lui  quelques  év<îq nés  desadépendance.diMiian- 
dèrent  qu'on  épargnai,  s'il  était  possible,  les 
noms  de  Sergius,  de  Pyrrhus  'le  Paul  el  de 
Pierre,  ses  prédécesseui  s,  cl  qu'ils  ne  fussent 
p.i  s  compris  dans  les  a  nalhèmes.  Mai  s  le  concile 
déclara  que  puisqu'ils  avaient  été  déclarés 
coupables,  el  rayés  des  diptyques  par  sen- 
tence, ils  devaient  aussi  être  nommément 
analhématisés.  George  ayant  déclaré  qu'il 
cédait  à  l'avis  du  plus  grand  nombre,  on  le- 
iiouvela  les  analhèmesdéjà  prononcés  contre 
Théodore  de  Pharan,  Cyrus,  Sergius,  Hono- 
rius,  Pyrrhus,  Paul,  Pierre,  Macaire,  et  tous 
les  hérétiques. 

On  ne  fit  autre  chose  dans  la  17=  session, 
qui  est  datée  du  11'^  jour  de  septembre,  quu 
de  convenir  de  la  définition  de  loi.  Elle  y  fut 
lue  par.\galhon,  lecteur  el  notairede George, 
patriarche  de  Constanlinople.  On  la  publia  de 
nouveau  dans  la  session  18%  tenue  le  IG  du 
même  mois.  L'empereur  y  assista  en  per- 
sonne avec  plus  de  160  évêques.  Dans  (x-ttc 
définition,  le  concile  déclare  qu'il  reçoit  les 
cinq  conciles  précédents;  qu'il  condamne  les 
auteurs  de  la  nouvelle  erreur,  savoir  Ihéo- 
ctore  de  Pharan,  Sergius,  Pyrrhus,  Paul  et 
Pierre  de  Constanlinople,  le  pape  Honorlus, 
Cyrus  d'Alexandrie,  Macaire  d'Anlioche, 
Etienne, son  disciple;  qu'il  approuve  les  deux 
lettres  du  pape  x\gathon  et  de  son  concile, 
comme  contenant  une  doctrine  conforme  à 
celle  du  concile  de  Chulcédoine,  de  saint  Léon 
et  de  saint  Cyrille.  Il  fil  lire  les  symboles  de 
Nicéeet  de  Conslantinople  :  el  dans  une  ex- 
plication du  mystère  de  l'incarnation,  il 
prouve  et  décide  qu'il  y  a  en  Jésus-Christ 
deux  volontés  naturelles  et  deux  opérations, 
que  ces  deux  volontés  ne  soni  point  contrai- 
res, que  la  volonlé  humaine  suit  la  volonté 
divine,  el  qu'elle  lui  est  entièrement  soumise. 
Il  défend  d'enseigner  une  autre  doctrine,  soit 
à  ceux  des  juifs  ou  des  gentils  qui  se  con- 
vertissent à  la  foi,  soit  à  ceux  qui  quittent 
l'hérésie  pour  embrasser  la  vérilé,  sous  peine 
de  déposition  pour  les  clercs,  et  d'anathèinc 
pour  les  laïques.  Les  trois  légats  du  pape 
souscrivirent  les  premiers;  après  eux  Geor- 
ge de  Conslantinople;  Pierre,  prêtre,  tenant 
la  place  du  patriarche  d'Alexandrie;  Théo- 
phane,  patriarche  d'Anlioche;  George,  pré- 
Ire,  représentant  l'évêque  de  Jérusalem  ;  puis 
tous  les  autres  évêques.  L'empereur  leur  de- 
manda si  la  définition  de  foi  avait  été  faite  et 
publiée  de  leur  consentement;  ils  répondi- 
rent par  des  acclamations  unanimes,  et  pro- 
noncèrent de  nouveau  des  analhèmes  contre 
tous  les  monoihéliles.  Après  quoi  on  lut  un 
discours  adressé  à  ce  pruice,  où  l'on  relevait 
son  zèle  pour  la  foi  el  sa  piélé;  ou  y  louait 
aussi  le  pape  Agathon,  ses  lettres  el  celles  de 
son  concile.  Ce  discours  fut  encore  souscrit 
des  légats  et  de  tous  les  évêques.  Us  prièrent 

DlGTIONNAIRB  DES  CoNCILES.  I. 


l'empereur  de  souscrire  lui-même  ladéfiniti'ju 
de  foi.  11  le  promit,  mais  il  ilemauda  aupara- 
vant que  le  coueili!  reçût  Ciloiiat,  archevêque 
d(!  (;,igliari  en  .'^ardaigne ,  (jui  s  élaii  ju^litié 
d'un  criuii'  d'Elat  dont  il  avait  été  accusé,  et 
<iu'il  lui  ftl  souscrire  cette  définition,  .\pres 
donc  que  Ciloual  et  Théodore,  évéqui;  d'Au- 
réliopolis,  eurent  souscrit,  l'empereur  sous* 
crivit  le  dernier. 

Il  ordonna,  à  la  requête  des  évêques,  (]iio 
l'on  dressai  cinc]  exemplaires  delà  définition 
de  foi,  un  pour  les  légats  du  pape,  deux  [tour 
les  patriarches  (ieConslanlino()le  et  d'Anlio- 
che, et  deux  pour  ceux  d'Alexandrie  et  de 
Jérusalem.  Les  évêques,  avant  de  se  séparer, 
écrivirent  une  lettre  synodale  au  pape  Aga- 
Ihon,  pour  lui  témoigner  que  puisqu'il  occu- 
pait le  premier  siège  de  l'Eglise  miiverselh', 
ils  se  reposaient  sur  lui  de  ce  ((ui  était  à  faire, 
comme  sur  la  pierre  ferme  de  la  foi,  eu 
acquiesçant  de  grand  cœur  aux  lettres  que 
sa  paternelle  béatitude  avait  écrili  s  au  très- 
pieux  empereur  louchant  la  vraie  foi,  et  dans 
lesquelles  ils  avaient  reconnu  le  langage 
plein  d'autorité  du  chef  suprême  des  apôlres  ; 
qu'ils  s'en  étaient  servis  eux-mêmes  jiour  rui- 
ner les  fondements  de  la  nouvelle  hérésie  ; 
et  qu'ils  avaient. conformément  à  ces  lettres, 
anathémalisé  Théodore,  Sergius  et  les  autres 
chefs  des  nionolhéliles,  el  même  Honoiiiis, 
dont  toutefois  le  pape  Agalhou  navail  rien 
dit.  Us  priaient  sa  paternelle  sainteté  de  met- 
Ire  le  sceau,  par  ses  vénérables  rescrits,  à 
leur  définition  de  foi.  Les  patriarches  de 
Constanlinople  et  d'Anlioche,  et  les  députés 
des  siégesd'Alexandrie  etde  Jérusalem,  sous- 
crivirent celte  lettre  avec  cinquante-deux  au- 
tres évêques,  au  nombre  desquels  se  trouve 
Citonal  de  Cagliari. 

L'empereur  donna  un  édit  pour  l'exécu- 
tion des  décrets  du  concile.  Il  y  condamne  les 
auteurs  du  monothélisme,  Théodore,  Cyrus, 
Sergius  et  Honorius ,  comme  fauteurs  de 
cette  hérésie;  il  y  explique  clairement  la  doc- 
trine de  l'Eglise  sur  les  deux  volontés  el  les 
deux  opérations,  el  défend  d'enseigner  une 
doctrine  contraire,  sous  peine  de  déposition 
pour  les  clercs,  de  privation  de  dignité  el  de 
confiscation  de  biens  pour  les  laïques,  et  de 
hannissement  pour  les  simples  particuliers. 
Macaire,  qui  avait  été  déposé  du  patriarcat 
d'Anlioche,  Elienne  sou  disciple,  Ana-tase  , 
Polyohroue  et  quelques  autres  présentèrent 
ensemble  une  requête  à  l'empereur,  par  la- 
quelle ils  demandaient  d'être  envoyés  au 
pape.  Ce  prince  leur  accorda  leur  demande, 
laissant  au  pape  le  jugement  de   leur  c  luse. 

Cependant  Agalhou  mourut  dans  le  moi* 
de  janvier  de  l'an  682,  et  il  eut  pour  succes- 
seur Léon  11  ,  qui  fut  ordonné  le  15  du 
mois  d'août,  ou  selon  d'autres  le  19  d'oc- 
tobre de  la  même  année,  le  saiiil-siége 
ayant  vaqué  plusieurs  mois.  Les  légats  n'é- 
taient point  encore  partis  de  Constanlino- 
ple, lorsqu'on  y  apprit  la  mort  du  pape  Aga- 
thon. A  leur  dépari  pour  Home,  où  ils  airi- 
vèrent  au  mois  de  juillet  682,  l'empereur  les 
chargea  de  deux  lettres,  l'une  au  pape,  l'au- 
tre à  tous  les  conciles  dépendanls  du  saiut- 

2^ 


747 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


748 


«iége,  cVst-à-dire,  aux  évêques  d'Occident 
qui  avniont  assisté  au  concile  de  Rome,  et 
qui  avaient  écrit  à  ce  prince  par  leurs  dépu- 
tés. La  lettre  au  pape  Léon  e»t  datée  du  mois 
de  décembre,  iiidiftiou  dixième,  el  celle  aux 
c\  éques  d'Occident  lut  écrite  en  même  temps. 
Si  cette  date  n'est  pas  fausse,  il  faudra  dire 
que  les  légats  ne  furent  point  porteurs  dt! 
ces  lettres,  ce  qui  serait  contraire  aux  lettres 
mêmes,  ou  qu'ils  n'arrivèrent  point  à  Ilome 
au  mois  de  juillil  précédent,  ce  qui  est  dé- 
truit par  la  lettre  du  pape  Léon  II  à  l'empe- 
reur. Le  P.  Lalibe  croitqu'au  lieu  du  mois 
de  décembre  dont  ces  lettres  sont  datées,  il 
faut  lire  airit,  et  qu'encore  que  le  pape 
Léon  11  ail  été  choisi  aussil^t  après  la  mort 
d'Agathon,  il  ne  fut  toutefois  ordonné  que 
plusieurs  mois  après,  soit  parce  qu'il  n'avait 
pas  reçu  la  conûrmation  de  son  élection  , 
soit  parce  qu'il  fut  longtemps  à  délibérer  s'il 
accepterait  ou  non  le  pontificat.  Baroniu» 
rejette  absolument  ces  deux  lettres  comme 
supposées,  de  même  que  la  réponse  ilu  pape 
Léon  à  l'empereur  ;  mais  elles  ont  trop  de 
rapport  avi  c  les  lettres  de  ce  pape  aux  évê- 
ques d'Espagne,  que  Baronius  ne  conteste 
pas.  Ce  prince  dit  au  pape  qu'il  avait  fait 
lire  publiquement  la  lettre  d'Agathon,  qu'elle 
avait  été  acceptée  de  tou.s  les  évêques,  comme 
si  saint  Pierre  eût  parlé,  et  que  Macaire 
d'Antioche  seul  avait  refusé  de  s'y  confor- 
mer. Il  dit  à  peu  près  la  même  chose  aux 
évêques  d'Occident.  La  réponse  du  pape  Léon 
à  l'empereur  porte,  qu'ayant  examiné  soi- 
gneusement les  actes  du  concile  de  Cons- 
tantinople,  il  les  avait  trouvés  conformes  à 
ce  que  les  légats  lui  en  avaient  rapporté,  et 
aux  décrets  des  cinq  conciles  précédents  ; 
qu'ainsi  il  confirmait  la  définition  de  ce 
6'  concile  et  anathématisait  tous  ceux  que 
ce  concile  avait  anathématisés ,  nommé- 
ment Honorius,  qui,  au  lieu  de  purifier  l'E- 
glise apostolique  par  la  doctrine  des  apôtres, 
ayail  pensé  renverser  lu  foi  par  une  trahi- 
son profane.  A  l'égard  de  ceux  que  l'empe- 
reur lui  avait  envoyés,  Anastase  dit  quele  pape 
Léon  en  admit  deux  à  la  communion  le  jour 
de  l'Epiphanie  683,  après  qu'ils  eurent  donné 
par  écrit  leur  profession  de  foi,  etanathéma- 
tisé  les  hérétiques.  Ces  deux  étaient  Anast.ise, 
prêtre,  et  Léonce,  diacre  de  l'Eglise  do  Cons- 
lantinople.  H  dit  île  .Macaire,  d'Etienne  ,  do 
Polychrone  et  d'Epiphane,  qui  avaient  aussi 
été  renvoyés  au  JHgement  du  pape,  qu'ils 
furent  enfermés  dans  divers  monastères, 
parce  qu'ils  n'avaient  point  voulu  abjurer 
leurs  erreurs.  D.  Ceill. 

Une  des  objections  les  plus  rebattues  con- 
tre l'infaillibilité  pontificale  est  assurément 
celle  qu'on  prétend  tirer  de  la  faute  d'Hoiio- 
rius  el  de  sa  condamnation  par  le  sixième 
concile  œcuménique.  Cependant  de  quoi 
s'agit-il  ?  D'une  faute  personnelle,  qui  était 
plutôt  une  erreur  dans  la  conduite,  qu'une 
erreur  dans  la  foi.  Les  lettres  qui  nous 
restent  de  ce  pape  démontrent  en  elTet  qu'il 
n'atlmetlail  pas  une  seule  volonté  en  Jésus- 
Christ  à  la  manière  des  nionothelites,  mais 

niqiuemenl  en  ce  sens  qu'il  ne  saurait  y 


avoir  dans  le  Fils  de  i)iea  déni  volontés 
contraires.  Comment  d'ailleurs  le  pape 
Agathon  aurait-il  pu  prescrire  à  ses  légats  , 
comme  il  l'écrivit  à  l'empereur,  de  s'en  tenir 
simplement  à  la  tr.idition  reçue  de  ses  pré- 
décesseurs ,  si  celte  tradition  avait  été  rom- 
pue par  Hiinorius  (|uelques  années  seule- 
ment avant  lui?  Aussi  Noël- Alexandre  , 
quoiiiue  partisan  des  opinions  gallicanes,  ne 
fail-il  pas  difficulté  de  reconnaître  ingénu- 
ment que  le  pape  Honorius  n'a  point  ensei- 
gné l'hérésie.  Baronius,  Pighi  et  quel(]ues 
autres  savants  ont  prétendu  que  les  actes 
du  sixième  concile  général  avaient  été  allé^ 
rés,  et  qu'un  faussaire  avait  substitué  le 
nom  d'un  pape  de  Rome  à  celui  d'un  évoque 
de  Constantinople  ;  mais  cette  opinion  est 
sujette  à  de  grandes  difficultés,  et  a  été 
abandonnée  par  Mansi  lui-même. 

CONSTANTINOPLE  (  Concile  de  ) ,  appelé 
Quini-Sexte,  ou  m  Trulto ,  Quini-Sextum, 
seu  Trullanum ,  l'an  692.  —  Ce  concile 
fut  convoqué  par  ordre  de  l'empereur 
Justinien  II,  qui  avait  succédé  à  Cons- 
tantin Pogoual,  son  père,  mort  en  68i. 
Deux  cent  onze  évêques  y  assistèrent ,  et 
s'assemblèrent  dans  le  dôme  du  palais,  nom- 
mé en  latin  Trullus,  le  .même  où  s'était  tenu 
le  6'  concile  général ,  environ  onze  ans 
auparavant.  Mais  le  nom  de  Trullus  ou  in 
Trulto  est  demeuré  au  concile  assemblé  sous 
Jnslinien  II;  il  est  aussi  aammé Qttini-Sexte, 
ou  Cinquième  et  Sixième,  pour  marquer  qu'il 
n'esl  qu'un  supplément  aux  deux  conciles 
précédents.  Les  Grecs  l'ont  regardé  comme  un 
concile  général  ;  mais  les  Latins  l'ont  rejeté, 
et  le  pape  Sergius  ne  voulut  jamais  y  sous- 
crire, quelque  instance  que  lui  en  fît  l'em- 
pereur Justinien.  En  effet  le  pape  n'avait  eu 
aucune  part  à  sa  convocation  ,  et  il  n'y  avait 
assisté  ni  en  personne  ni  par  ses  lé^'ats- 
qunique  l'évoque  de  Gortyne  en  Crète  et 
celui  de  Ravenne  s'y  soient  trouvés,  au  rap- 
port de  Balsamon,  pour  y  représenter  l'E- 
glise romaine.  On  y  fit  cent  deux  canons  qui 
ont  depuis  formé  un  corps  de  discipline  pour 
les  Eglises  d'Orient.  Les  évêques  y  protestent 
d'abord  qu'ils  reçoivent  tous  les  décrets  des 
six  premiers  conciles  généraux  ;  qu'ils  con- 
damnent les  erreurs  et  les  personnes  qui  ont 
été  condamnées,  et  iju'ils  veulent  conserver 
en  entier  la  foi  des  apôtres.  Ensuite  ils  font 
le  dénombrement  des  camms  auxquels  ils 
veulent  s'en  tenir  ,  savoir  les  quatre-vingt- 
cinq  attribués  aux  apôtres  (qui  ont  toujours 
été  regardés  comme  apocryphes  par  l'Eglise 
romaine  )  ,  ceux  de  Nicée  ,  d'Ancjre  ,  de 
Néocésarée,  de  Gangres,  d'Antioche,  de  Lao- 
dicéc  ,  de  Constantinople,  d'Ephèse  ,  de 
Chalcédoine,  de  Sardique,  de  Carlhage,  de 
Constantinople  sous  Nectaire,  d'Alexandrij 
sous  Théophile  ;  mais  ils  rejettent  les  c  )ns- 
titulions  apostoliques,  publiées  sous  le  nota 
de  saint  Clément,  comme  étant  altérées  j-ar 
les  hérétiques:  au  contraire,  ils  approuvent  les 
Epîlres  canoniques  de  saint  Denys  et  de  saint 
Pierre  d'Alexandrie,  de  saint  Grégoire  Thau- 
maturge, de  saint  Alhanase,  de  saint  Basile, 
de  saint  Grégoire  de  Nysse,  de  saint  Grégoire 


7i9 


CON 


de  Nazianzc,  de  saint  Amphiloquo,  dn  Timo- 
Ihée,  dfi  Tliôi)i)liil(>  ol  di>  s.iiiit  Cyrille  ;  dn 
Gcnnaiio,  i)aliiar(iio  do  Coiist  inlinople,  el  le 
règleiiiciil  lail  par  saint  Cyprien  et  son  con- 
cile pour  la  senle  Eglise  d'Afii(iue.  On  croit 
que  c'est  la  préface  du  concile  île  Carlhage  , 
où  ce  Père  dil  qu'aucun  ne  doit  prétendre 
être  évoque  des  évoques,  ni  ohliKcr  ses  col- 
lègues A  obéir  par  crainte  tyrannique. 

Le  3'  canon  porte  que  ceux  qui  ont  été 
mariés  jusqu'au  15  de  janvier  de  l'an  liOl, 
sans  avoir  voulu  rompre  leurs  mariages, 
seront  déposés;  mais  que  ceux  dont  les  ma- 
riages auront  été  rompus  avant  ce  temps 
conserveront  leur  rang,  sans  toutefois  pou- 
voir faire  aucunes  fonctions  de  leur  dignité; 
qu'à  l'avenir  il  sera  défendu  d'ordonner 
évéques,  prêtres  ou  diacres,  ou  en  quelques 
autres  degrés  du  clergé  que  ce  soil,  celui 
qui  aura  été  marié  deux  fois,  ou  qui  aura 
eu  une  concubine  après  son  baptême,  ou 
épousé  une  veuve,  une  femme  répudiée, 
unecourtisane,  une  esclave,  une  comédienne. 

Le  i°  prononce  la  peine  do  déposition  con- 
tre ceux  du  clergé  qui  auront  eu  commerce 
avec  une  vierge  consacrée  à  Dieu  ;  el  la 
peine  d'exconununication  contre  les  laïques 
tombés  dans  le  même  crime. 

Le  5*  renouvelle  les  anciens  canons  qui 
défendent  aux  clercs  d'avoir  avec  eux  des 
femmes  étrangères,  sous  peine  de  déposi- 
tion ;  ce  que  l'on  étend  aux  eunuques 
mêmes. 

Le  6*  défend,  sous  peine  de  déposition  , 
aux  sous-diacres,  aux  diacres  et  aux  prê- 
tres de  se  marier  :  si  quelqu'un  veut  s'enga- 
ger dans  le  mariage,  qu'il  le  fasse  avant  de 
recevoir  aucun  de  ces  ordres. 

Le  7'  défend  aux  diacres  de  s'asseoir  en 
présence  du  prêtre,  si  ce  n'est  qu'ils  repré- 
sentent la  personne  du  patriarche  ou  du  mé- 
tropolitain dans  une  auUe  ville. 

Le  8'  ordonne  de  tenir  le  concile  provin- 
cial une  fois  tous  li's  ans. 

Le  9"  défend  aux  clercs  de  tenir  cabaret  ; 
el  le  10»  menace  de  déposition  les  contreve- 
nants. 

Le  11'  défend,  sous  la  même  peine,  de 
prêter  à  usure,  do  manger  des  azymes  avec 
les  juifs,  et  d'avoir  avec  eux  ni  commerce  ni 
familiarité,  de  les  envoyer  chercher  dans  la 
maladie,  de  prendre  de  leurs  remèdes,  el  do 
se  baigner  avec  eux. 

Le  12"  défend  aux  évéques,  sous  peine  de 
déposition,  d'habiter  avec  leurs  femmes. 

Le  13'  déclare  que  ,  lorscjue  quelqu'un 
sera  trouvé  digne  d'être  ordonné  sous-dia- 
cre, diacre  ou  prêtre,  on  ne  lui  fera  point 
promettre,  dans  le  temps  de  son  ordination, 
de  s'abstenir  de  la  compagnie  de  sa  femme  , 
afin  de  ne  pas  déshonorer  le  mariage  insti- 
tué de  Dieu,  el  béni  par  sa  présence.  Les 
évéques  autorisent  ce  règlement  par  un  ca- 
non du  5'  concile  de  Carlhage  en  400,  qu'ils 
n'entendaient  pas,  puisqu'il  y  est  dil  en  ter- 
mes exprès  que  «  les  sous-diacres,  les  dia- 
cres, les  prêtres  et  les  évê  lues  s'abstien- 
dront de  leurs  femmes,  suivant  les  anciens 
statuts,  et  seront  comme  s'ils  n'en  avaient 


CON  1» 

pojnf.  »  Au  lieu  de  lire  (hns  ce  canon,  sui- 
vant les  anciens  statuts,  ils  lisaient,  suivant 
les  termes  prescrits;  ce  qui  leur-donna  lieu  de 
croire  que  le  concile  de  Carlhage  ne  défen- 
dait l'usage  du  mariage  aux  sous-diacres  , 
aux  diacres  et  aux  prêtres,  qu'en  certains 
temps,  c'est-à-dire  lorsqu'ils  s'approchaient 
des  autels,  et  aux  jours  de  jeûne  diislinés  k 
la  prière. 

L(;  li'  fixe  l'âge  de  la  prêtrise  à  trente 
ans,  du  diaconat  à  vingt-cinq,  selon  les  an- 
ciens canons. 

Le  15'  fixe  l'âge  du  sous-diaconat  à  vingt 
ans. 

Le  16'  rejette  le  statut  du  concile  de  Néo- 
césarée,  portant  qu'il  n'y  aurait  que  sept 
diacres  dans  quelque  Eglise  que  ce  fût  , 
même  des  plus  grandes  villes,  parce  qu'il 
n'est  pas  fait  mention  d'un  plus  grand  nom- 
bre de  diacres  dans  les  Actes  des  apôtres. 
Les  Pères  de  Gonstantinoplc  condamnent 
celte  explication,  et  prétendent  que  les  sept 
diacres  dont  il  est  parlé  dans  le  livre  des 
Actes  n'étaient  ministres  que  des  tables  com- 
munes, el  non  des  autels. 

Le  17°  porte  que  les  clercs  qui  quitteront 
leurs  Eglises  pour  passer  dans  d'autres  dio- 
cèses, sans  la  permission  de  leurs  évéques, 
ne  pourront  être  enregistrés  dans  le  catalo- 
gue d'une  autre  Eglise,  sans  lettres  dimisso- 
riales  de  leur  propre  évêqiie 

Le  18'  ordonne  aux  clercs,  qui  avaient 
été  obligés  do  quitter  leurs  Eglises,  d'y  re- 
tourner aussitôt  (ju'ils  en  auront  la   liborlé. 

Le  19'  veut  que  ceux  qui  ont  le  gouverne- 
ment des  églises,  expliquent  les  saintes  Ecri- 
tures au  clergé  et  aux  peuples ,  pour  les 
instruire  dans  la  piété  et  la  vraie  foi ,  tous 
les  jours  d'assemblée,  mais  principalement 
les  dimanches. 

Le  20'  dit  que  s'il  arrive  quelque  dis- 
pute sur  cette  matière ,  on  la  résoudra 
suivant  les  lumières  des  anciens  docteurs 
de  l'Eglise. 

21' .  «  Il  n'est  pas  permis  à  un  èvêque  de 
prêcher  publiquement  dans  une  ville  qui  n'est 
pas  de  son  diocèse.  » 

22^  «  Pennis  aux  clercs  déposés,  en  ca» 
qu'ils  fassent  pénitence  de  leurs  taules,  de 
porlir  les  cheveux  courts  comim'  les  autres 
clercs;  mais  s'ils  n'embrassent  l'élal  de  pé- 
niltnce  (jue  malgré  eux,  ils  porteront  ies 
cheveux  longs  comme  les  laïques.  >? 

23"^.  «  Ceux  qui  ont  donné  de  l'argent  poui 
ies  ordres,  el  ceux  i\\i\  l'ont  reçu,  seront  dé- 
posés. » 

2+'.  «  Défense  à  tous  les  ecclésiastiques  , 
sous  peine  d'être  traités  comme  siinonia- 
ques,  d'exiger  de  l'argent  ou  quelque  autre 
chose,  pour  donner  la  sainte  communion. 
On  leur  défend  aussi  d'assister  ou  de  pren- 
dre part  aux  courses  des  chevaux,  et  aux 
spectacles  des  farceurs.  » 

25'.  On  adjuge  les  paroisses  des  campa- 
gnes à  l'évêque  qui  les  gouverne  depuis 
30  ans,  en  permettant  toutefois,  avant  1  é- 
chéance  de  ce  terme,  à  celui  qui  veut  les 
revendiquer,  de  faire  preuve  dans  le  conciljj 


7?!»  DICTIONNAIRE 

«îc  la  province,  qu'iilles  n'appartiennent  pas 
à  l'évéqiie  qui  on  est  le  délerUeiir. 

2(i'.  «  Liî  piélre  qui,  par  ignorance,  se 
trouve  engagé  dans  un  mariage  iilicile,  ne 
scr.i  point  (léposé;  mais  il  ne  lui  sera  point 
prrmis  do  f.iiro  aucune  fonction  de  son  or- 
dre, on  sorti-  qu'il  ne  pourra  bénir  ni  en 
public  ni  en  particulier,  ni  donner  la  coin- 
ujuiiiiin.  » 

27'.  «  Défense  aux  clercs,  sous  |ieine  d'ê- 
tre séparés  pour  une  si'uiaine,  de  porter, 
soit  dans  la  ville,  soit  en  vojage,  d'aulros 
habits  (lue  ceux  de  leur  état.  «Les  clercs, 
eu  Orient,  étaient  donc  alors  distingués  di's 
laïques  par  leur  tonsure  et  par  leurs  ha- 
bits. 

28'.  «  La  grappe  do  raisin  qu'il  est  d'usage 
de  distribuer  avec  l'Eucharistie,  sera  bénite 
séparément,  comme  des  prémices,  et  l'on  en 
donnera  aussi  séparément  à  ceux  qui  en 
demanderont.  » 

29*.  «  Les  prêtres  célébreront  toujours  la 
messe  à  jeun,  niême  le  jeudi  saint,  quoi- 
que le  troisième  concile  de  Carlhage  ait  ex- 
cepté ce  jour  pour  des  raisons  qui  étaient 
bonnes  alors,  mais  qui  ne  subsistent  plus.  » 

oO'.  a  Si  les  prêtres  qui  sont  chez  les  bar- 
bares veulent  so  séparer  de  leurs  femmes, 
d'un  commun  consentomcnt,  comme  vou- 
lant s'élever  au-dessus  du  canon  des  apôtres, 
qui  défend  de  quitter  sa  femme,  sous  pré- 
texte de  religion  ,  il  ne  leur  sera  plus  permis 
de  demeurer  avec  elles,  en  quelque  manière 
que  ce  soit,  afin  de  montrer  par  là  qu'ils 
veulent  effectivement  accomplir  leur  pro- 
messe. » 

31».  «  Les  clercs  ne  pourront  ni  baptiser 
ni  célébrer  les  mvsières  dans  les  oratoires 
des  maisons  particulières,  sans  la  permission 
de  l'évéque  :  ceux  qui  feront  le  contraire 
seront  déposés.  » 

32*  et  33'.  Les  Arméniens  étaient  dans 
l'usage  de  consacrer  l'Eucharistie  sans  eau, 
et  (le  n'admettre  dans  le  clergé  que  ceux 
qui  étaient  de  la  race  sacerdotale  :  le  concile 
condamne  ces  usages,  et  déclare  que  dans 
le  choix  des  clercs  on  ne  doit  considérer  que 
le  mérite.  11  fait  encore  défense  aux  lecteurs 
de  lire  publiquement  dans  l'église,  s'ils  n'ont 
les  cheveux  cnupés,  et  n'ont  reçu  la  beué- 
dicllon  de  leur  pasteur. 

3i  .  «  Les  clercs  ou  les  moines  qui  au- 
ront conspiré  contre  leurs  évêques,  ou  con- 
tre leurs  confrères,  seront  privés  de  leur 
grade.  » 

35'.  «  A  la  mort  d'un  évéque,  le  métropo- 
litain ne  pourra  s'emparer  ni  de  ses  biens, 
ni  de  ceux  de  son  Eglise;  mais  ils  demeure- 
ront à  la  garde  des  clercs,  jusqu'à  l'élection 
d'un  autre  évéque.  Au  défaut  de  clercs,  le 
métropolitain  conservera  ces  biens  au  suc- 
cesseur. B 

36*.  On  renouvelle  les  règlements  des  con- 
ciles de  Constanlinople  et  de  Clialcédoine , 
qui  accordent  au  siège  de  Conslanlinople  les 
mêmes  privilèges  qu'au  siège  de  Koine,  et  la 
même  autoiilé  dans  les  affaires  ecclésiasti- 
ques, avec  le  second  rang;  le  3  à  Alexan- 
drie, le  !*'  à  Anlioche,  et  le  5*  à  Jérusalem. 


DES  COKCILES. 


r:2 


31'.  «  Les  évéques  qui  n'ont  pu  prendre 
possession  de  leurs  Eglises,  à  cause  des  in- 
cursions des  barbares,  conserveront  la  di- 
gnité et  le  rang  d'évéquos,  avec  pouvoir 
d'ordonner , des  clercs.»  Voilà  l'origine  des 
évé(iues  in  parlibus  infideliam. 

38*.  On  confirme  le  12=  canon  du  concile 
de  Chalcédoiue,  (|ui  ordonne  que  les  églises 
des  villes  bàlies  ou  renouvelées  par  la  puis- 
sance iin|)ériale,  suivront  la  disposition  des 
villes  de  l'empire. 

39*.  Jean,  métropolitain  de  l'île  de  Chy- 
pre, ayant  été  obligé  d'en  sortir  avec  son 
peuple,  parce  que  le  avait  été  prise  par  les 
barbares,  et  d'aller  s'établir  à  la  nouvelle 
Justinianople,  on  lui  conserve  le  gouver- 
nement des  Eglises  de  l'Hellespont,  avec  le 
droit  d'être  élu  par  les  évêques  de  la  pro- 
vince :  on  lui  soumet  aussi  l'évéque  do  Cy- 
zique,  qui  dépendait  de  l'Eglise  de  Justiuiâ- 
no|)le. 

iO^  «  On  peut  recevoir  un  moine  dès  l'âge 
de  10  ans,  quoique  saint  Basile  n'ait  peruiis 
de  les  recevoir  qu'à  l'àgo  de  17  ans.  » 

il'^  et  42''.  On  ne  permet  d'être  reclus  qu'à 
ceux  qui  ont  passé  3  ans  dans  un  monas- 
tère, et  on  défend  de  souffrir  dans  les  villes 
des  vagabonds  qui  prennent  le  nom  d'cr- 
miles,  et  portent  de  longs  cheveux  avec  des 
habits  noirs. 

4-3«.  «  Ou  peut  recevoir  toutes  sortes  de 
personnes,  même  les  plus  grands  pécheurs, 
dans  les  monastères,  parce  que  la  vie  mo- 
nastique est  un  éiat  de  pénitence.  » 

ii-e.  a  Un  moine,  convaincu  de  fornication, 
ou  de  s'être  marié,  subira  1«  peine  pres- 
crite par  les  canons  contre  les  fornica- 
teurs.  » 

i5".  «  11  ne  sera  pas  permis  de  parer  d'ha- 
bits précieux  et  de  pierreries  les  filles  qui 
prennent  l'habit  de  religieuses.  » 

't6».«(  Défense  aux  religieux  et  auxreligieu- 
ses  de  sortir  du  monastère  sans  la  permis- 
sion de  celui  ou  de  celle  qui  en  a  le  gouver- 
nement; et,  en  cas  de  permission,  d'en  sor- 
tir sins  être  accompagnés.  » 

i7^  «  Défense  aux  moines  de  coucher  dans 
des  monastères  de  filles,  et  aux  filles  de 
coucher  dans  des  monastères  d'hommes.  » 

48  .  «  Défense  de  convertir  en  des  usages 
profanes  les  monastères  consacrés  par  l'au- 
torile  de  l'évéque,  ou  de  les  donner  à  des 
séculiers.  » 

kd'.  «  La  femme  de  celui  qui  aura  été 
choisi  évéque,  et  qui  se  sera  séparée  de  lui 
d'un  commun  conseniemeni ,  avant  son  élec- 
ti  n,  sera  obligée  de  se  retirer,  après  l'ordi- 
nalicm  de  son  mari,  dans  un  monastère  éloi- 
gné (le  lui.  » 

50=.  «  Les  jeux  de  hasard  sont  défendu» 
aux  clercs,  sous  peine  de  déposition,  et 
aux  la'iques  ,  sous  peine  d'excouimunica- 
tioii.  » 

51«.  On  leur  défend,  sous  les  mêmes  pei- 
nes, d'assister  aux  spectacles  et  aux  com- 
bats centre  les  bêtes,  ou  de  faire  sur  le  théâ- 
tre les  personnages  de  farceurs  et  de  dan- 
seurs. 
52*.  «  Ordre  de  célébrer  tous  les  jours  en 


785 


(;oN 


CON 


7SA 


carême,  la  messe  de»  présanclifiés,  à  l'ex- 
cppiion  (les  sjinieilis,  des  dimanches  cl  du 
jour  (le  rAiinoiU'ialion.  » 

5.'!'.  «  DélVnsc  à  ceux  qui  ont  tenu  des  en- 
fants sur  les  l'onls  de  b.ipième  d'en  épouser 
la  tiière,  lorsqu'elli-  est  devenue  veuve.  » 

S'i*.  n  Défense  d'épouser  la  fille  de  son  on- 
cle; aux  pères  cl  aux  fils  d'épouser  la  uière 
et  la  file,  ou  bien  les  deux  sœurs;  ou  à 
deux  frères  d'épouser  les  deux  sœurs.  »  (]e 
canon  n'a  jamais  été  adopté  dans  l'Egliso 
latine. 

SS""  et  89'.  Le  concile  défend  de  jeûner  les 
samedis  de  carême,  excepté  le  samedi  sainl 
où  l'on  doit  jeûner  jusqu'à  minuit;  et  or- 
donne que  l'Eglise  ronuiiiie  changera  son 
usage  à  cet  égard.  Ci'  fut  une  des  raisons  pour 
lps(iuelli's  l'Eglise  romaine  rejeta  ('e  coiu  ile. 

5ii*.  «  Défense  (le  manger  des  œufs  et  du  fro- 
mage les  dimanches  et  les  samedis  de  carême.» 

57".  «  Défense  d'offrir  du  lait  et  du  miel  à 
l'autel.  » 

58'.  «  Défense  aux  laïques  de  s'adminis- 
trer à  eux-mêmes  l'Eucharistie  en  présence 
d'un  évêque,  d'un  prêtre  el  d'un  diacre.  » 

59'.  «  Défense  de  baptiser  dans  des  cha- 
pelles domesliques.  » 

60»  et  61*.  Ordre  de  charger  de  travaux 
rudes  ceux  qui  feignent  d'être  possédés,  et 
de  les  traitiT  comme  s'ils  l'étfiient  effective- 
ment ;  d'excomniunier,  pendant  six  an>,  les 
de>ins  et  ceux  qui  les  consultent;  les  me- 
neurs d'ours  ou  d'animaux  semblables, 
pour  amuser  ou  tromper  les  simples;  les 
diseurs  de  bonnes  aventures,  et  toutes  sor- 
tes de  chailiitans. 

62',  G3'.  G'i^'  et  05*.  Ordre  de  supprimer 
divers  jeux  indécents,  qui  se  f.iisaient  aux 
jours  des  calendes;  les  danses  publiques  des 
femmes ,  les  déguisements  d'hommes  en 
femmes,  ou  des  femmes  en  hommes;  l'usage 
des  masques  el  l'invocation  de  Bacciius  pen- 
d;int  les  vendanges;  de  brûler  les  faussi'S 
histoires  des  martyrs,  composées  par  les  en- 
nemis de  l'Eglise,  au  déshonneur  de  Dieu  et 
de  la  religion  ;  d'interdire  aux  liiïques  tous 
discours  ou  dis[iules  publiques  sur  la  reli- 
gion,  et  d'empêcher  (ju'on  allume  aux  nou- 
velles lunes  des  feux  devant  les  boutiques  ou 
les  maisons. 

66''  et  67*.  «  Les  fidèles  passeront  toute  la 
semaine  de  Pâques  en  fête  et  en  dévotion; 
s'occupant  d;ins  les  églises  à  chanter  des 
psaumes,  des  hymnes  el  des  cantiques  spiri- 
lu  Is,  el  à  la  lecture  des  divines  Ecritures, 
s.uis  qu'il  leur  soit  permis,  dans  tout  ce  temps, 
d'assister  ;iux  courses  des  chevaux,  ou  à 
queli|ues  autres  spectacles  publics.  » 

68".  «  Les  fidèles  ne  mangeront  le  sang 
d'aucun  animal,  sous  peine  aux  clercs  de 
déposition,  et  aux  laï(jues  d'excoinmunica- 
!ion.  »  Une  semblable  défense  n'exist(!  plus 
depuis  longtonips  dans  l'Eglise  latine,  et 
avait  cessé  d'être  en  vigueur  dans  l'Eglise 
d'Afrique  dès  le  temps  de  saint  Augustin. 

69».  «  Il  ne  sera  permis  à  personne  de  brû- 

(«)  Cell(>  opinion  du  concile  in  TriUlo  paraît  à  Noél- 
Aluxandre,  qui  éiail  dominicain,  coinini!  un  sait,  avoir  été 
eoatredile  par  Terlullien,  /.   de  Carne  Clir.  c.  i;  par 


1er,  de  déchirer  ou  do  vendre  aux  parfu- 
meurs et  gens  semblables,  les  livres  des 
Evjingilcs,  s'ils  ne  sont  devenus  enlièrenient 
inuilles  par  la  pourriture,  ou  pour  avoir  été 
mangés  des  vers.  » 

70' .  «  L'entrée  du  sanctuaire,  c'cst-à-diro 
de  l'enceinte  de  l'autel,  sera  interdite  à  tous 
les  la'iques,  à  l'exception  de  l'empereur,  qui 
pourra  y  entrer  pour  faire  son  offrande,  sui- 
vant l'usage  aniien.  » 

71"  et  72=.  «  Défense  aux  femmes  de  parler 
pendant  la  célébration  du  sainl  sacrifice  ;  à 
ceux  qui  étudient  les  lois  civiles  d'imiter  les 
mœurs  des  gentils,  de  paraître  sur  h;  théâ- 
tre, el  de  s'habiller  autrement  ({u  il  n'c-l  d'u- 
sage à  ceux  de  cette  inofession  ;  et  aux  ca- 
tholiques d'épouser  des  héiéliques,  sous 
peine  de  nullité  do  leurs  mariages.  »  Ce  ca- 
non, qui  déclare  nuls  les  mariages  des  catho- 
liques avec  le»  hérétiques,  est  contraire  à  la 
discipliiK!  de  l'Eglise  latine,  qui  se  contente 
de  les  défendre,  mais  sans  les  rompre  une 
fois  contractés;  à  moins  qu'on  ne  l'entende, 
comme  l'a  fait  Van-Espen,  des  hérétiques 
dont  le  baptême  serait  nul,  ou  qui  n'auraient 
pas  reçu  le  baptême. 

73".  bu  recommande  la  vénération  pour  le 
signe  salutaire  de  la  croix  ;  et,  ;ifin  de  lui  con- 
server l'honneur  qui  lui  est  dû,  on  détend  de 
la  marquer  sur  le  pavé,  de  peur  que  roii  ne 
foule  aux  pieds  le  trophée  de  notre  victoire. 
Ce  canon  a  é'é  imité  par  (jnelques  Eglises 
latines,  loi/.  Feumo,  15!]0 

7V«.  «  Défense  de  faire  les  agapes,  ou  lec 
festins  de  charité,  dans  les  églises.  » 

7o''.  «  On  n'y  chantera  rien  que  de  conve- 
nable, sans  confusion,  sans  effort,  avec  mo- 
destie et  attention.  » 

76*.  ((  On  ne  souffrira  dans  l'enceinte  des 
églises  ni  cabaret,  ni  boutique  de  marchands; 
Jésus  Christ  ayant  délendu  de  faire  de  la 
maison  de  son  Père  une  maisoi^  de  com- 
merce et  de  trafic.  » 

77*.  ((  Tout  chrétien  doit  éviter  de  se  bai- 
gner avec  des  femmes.  Les  laïques  coupables 
de  cette  faute  seront  excommuniés,  et  les 
clercs  déposés.  » 

78''.  «  Ceux  qui  désirent  d'être  baptisés, 
seront  instruits  des  principes  do  la  foi,  et 
présentés  à  l'évêque  ou  aux  prêtres  le  cin- 
quième jour  de  la  semaine.  » 

79"".  ((  Défense  de  donner  des  gâteaux  à 
Noël,  sous  prétexte  des  couches  de  l.i  s  linte 
N  ierge,  qui  en  effet  n'a  point  été  en  couches, 
ayant  enfanté  d'une  manière  non  cumuiune 
el  ineffable  (a).  » 

80''.  «  Les  clercs  qui  se  seront  absentés  do 
l'église  trois  dimanches  de  suite  sans  néces- 
site seront  déposés,  et  les  laïtiues  excom- 
muniés, r, 

81*.  ((  Défense,  sous  peine  d'anathème, 
d'ajouter  au  trisagion  ces  paroles  :  Qui  avez 
été  crucifié  pour  nous,  »  Cette  addiimn,  (lui 
avait  été  imaginée  par  Pierre  le  Foulon,  fa- 
vorisait l'erreur  des  p.ilripassiens. 

82".  On    veut  qu'à  l'avenir  on  peigne  Jc- 

saint  Jérôme,  /.  eontra   Helv  c.  9,  et  ep.  22  ad   £)«(., 
el  par  saint  Augustin,  l.  Quœst.  oclog.  Iruun,  q.  5t>. 


75" 


DICTlONNAiRK  DES  CONCILES. 


756 


sas-Christ  sous  la  forme  humaine,  comme 
plus  convciiablo  que  celle  d'un  agneau  que 
sailli  Je  iii  iiioiilrail  au  doigt,  sous  laquelle 
iléiail  rcprési'nlé  en  plusieurs  images.  Ceci 
est  df  pure  discipline,  et  l'usage  en  peut  va- 
rier selon  les  temps  et  les  lieux. 

83".  «  Défense  de  donner  l'Eucharistie  aux 
morls.  » 

Si'.  «  Ordre  de  baptiser  les  enfants  dont 
on  n'aura  pas  de  preuves  certaines  qu'ils 
l'aient  été.  » 

85'.  On  accorde  la  liberté  aux  esclaves  qui 
auront  éié  affranchis  par  leurs  maîtres,  eu 
présence  de  deiis  ou  trois  témoins. 

86".  On  cond.imne  à  la  peine  de  déposition, 
les  clercs  qui  feront  commerce  de  nourrir  et 
d'assembler  des  femmes  de  mauvaise  vie. 
Quant  aux  laïques  coupables  du  même  crime, 
ils  seront  excommuniés. 

ST'.  «  Si  une  femme  quitte  son  mari  pour  en 
prendre  un  autre,  elle  est  coupable  d'adul- 
tère, et  mérite  d'être  punie  selon  les  lois  de 
l'Eglise  ;  mais  son  mari  ne  sera  pas  pour 
cela  privé  delà  communion.  La  même  chose 
est  dite  du  mari  qui  quitte  sa  femme  pour  en 
prendre  une  autre,  lis  ne  seront  reçus  à  la 
communion  qu'après  sept  années  de  péni- 
tence, suivant  les  degrés  marqués  dans  le 
57"  canon  de  saint  Basile.  » 

88".  «  Défense  de  faire  entrer  quelque 
bcte  que  ce  soit  dans  une  église,  si  ce  n'est 
en  voyage,  par  une  nécessité  absolue  de 
nipilre  à  couvert  l'animal  qui  sert  au  voya- 
geur. » 

90^  On  renouvelle  la  défense  de  prier  à 
genoux  le  dimanche,  ce  qui  s'entend  depuis 
le  soir  du  samedi  jusqu'à  la  fin  des  offices 
du  dimanche. 

•Jl*.  «Ceux  ou  celles  qui  procurent  des 
avorlements  seront  soumis  à  la  peine  des 
homicides.  » 

92*.  «Ceux  qui,  sous  le  nom  de  mariage, 
cnlèveni  des  femmes, ou  qui  prêtent  leurs  se- 
cours aux  ravisseurs,  seront  déposés,  s'ils 
sont  clercs  ;  cl  excommuniés,  s'ils  sont  laï- 
ques. » 

93v  On  condamne  les  mariages  de  ceux 
ou  de  celles  qui  n'ont  pas  une  certitude  de  la 
mort  di'  leurs  maris  ou  de  leurs  femmes,  et 
on  ordonne  que,  si,  après  de  semblables  ma- 
riages, le  premier  mari  revient,  sa  femme  le 
reprendra. 

9'*".  «  Défense,  sous  peine  d'excommuni- 
cation, de  f;iire  les  mêmes  serments  que 
foiii  les  païens.  » 

9a*.  «  Les  hérétiques  dont  le  baptême  est 
jugé  bon  seront  reçus  dans  l'Eglise,  en  fai- 
sant par  écrit  l'abjuration  de  leurs  erreurs  ; 
et  on  leur  donnera  le  sceau  du  S^iint-Esprit, 
avec  l'onction  du  saint  chrême  au  front,  aux 
yeux,  au  nez,  à  la  bouche  et  aux  oreilles; 
mais  ceux  dont  le  baptême  n'est  pas  jugé 
valide,  comme  les  euiiomiens  ,  les  monta- 
nistes,  les  sabelliens,  les  paulianistes,  seront 
traités  comme  les  païens,  c'est-à-dire  qu'on 
les  fera  catéchuiuèues,  puis  on  les  bapti- 
sera. » 

90".  «Toute  vanité  étant  défendue  à  ceux 
qui  ont  promis  dans  le  baptême  d'imiter  la 


pureté  de  vie  de  Jésus-Christ,  on  leur  défend, 
sous  peine  d'exeommunicalion,  de  friser 
leurs  cheveux  avec  artifice,  de  peur  de  scan- 
daliser les  f.iibles.  » 

91'.  «  Défense  aux  maris  d'habiter  avec 
leurs  femmes  dans  l'enceinte  des  églises,  ou 
de  les  profaner  en  quelque  autre  manière 
que  ce  soit.  » 

98».  «  Défense  d'épouser  la  fiancée  d'un 
autre,  tamîis  qu'il  est  en  vie.  » 

99'.  «  Défense,  sous  peine  d'excommunica- 
tion, de  se  conformer  à  l'usage  des  Armé- 
niens (|ui  présentaient  aux  prêtres  des  vian- 
des cuites  dans  l'enceinte  des  églises,  à  la 
manière  des  juifs.  » 

100*.  «  Défense,  sous  la  même  peine,  dç 
faire  ds's  peintures  déshonnêles,  qui  ne  sont 
propre*  qu'à  corrompre  les  cœurs  et  à  exci- 
ter aux  voluptés  honteuses.  » 

101".  «  Ceux  qui  voudront  recevoir  l'Eu- 
charistie, la  recevront  dans  leurs  mains 
mises  en  forme  de  croix  l'une  sur  l'autre,  et 
non  pns  dans  un  vase  d'or,  ou  de  quelque 
antre  matière;  n'y  ayant  point  de  matière  si 
précieuse  que  le  corps  de  l'homme,  qui  esl 
le  temple  de  Jésus-Christ.  » 

102*.  On  recommande  à  ceux  qui  sont  éta- 
blis pour  lier  et  délier  les  péchés,  de  remplir 
leur  ministère  avec  prudence  et  sagesse,  de 
bien  considérer  la  maladie,  d'y  appliquer  les 
remèdes  convenables,  d'examiner  si  le  re- 
pentir est  sincère,  de  proportionner  la  péni- 
tence à  la  qualité  du  péché  et  aux  forces  du 
pénitent,  et  de  se  conformer  aux  règles  don- 
nées là -dessus  par  saint  Basile  dans  sa  let- 
tre à  Amphiloque.  Tels  sont  les  canons  du 
concile  in  TruUo.  L'empereur  y  souscrivit  le 
premier  avec  du  cinabre,  par  un  privilège 
attaché  à  sa  dignité.  On  laissa  vide  la  place 
où  le  pape  devait  souscrire;  puis  les  quatre 
patriarches  souscrivirent,  et  après  eux  tous 
les  évêques  du  concile.  Reg.  tom.  XVII; 
Lab.  tom.  \  I  ;  flard.  tom.  111. 

CONSTANTINOPLE  (Conciliabule  de),  l'an 
712.  Ce  faux  concile  ,  convoqué  par  l'empe- 
reur Philippique  en  faveur  du  monothélisme, 
eut  pour  résultat  la  déposition  de  l'archevê- 
que Cyrus,  qu'on  renferma  dans  un  monas- 
tère, en  mettant  à  sa  place  un  intrus  du  nom 
de  Jean  sur  le  siège  de  Couslanlinople.  Lib. 
Synod. 

CONSTANTINOPLE  (  Conciles  de  )  ,  l'an 
715.  Il  y  eut  deux  conciles  à  Const  intinople 
en  713.  Dans  le  premier,  qui  se  tint  au  mois 
d'août,  en  présence  du  prêtre  Michel  ,  apo- 
crisiaire  du  saiiit-siége ,  on  transféra  Ger- 
main, métropolitain  de  Cyziqae,  sur  le  siège 
de  Constantinople  ,  du  consentement  du 
clergé,  du  sénat  et  du  peuple.  Mansi,  tom.  I, 
col.  541. 

Le  deuxièuie  concile  se  tint  la  ménae  an- 
née, présidé  par  le  patiiarclie  Germain,  con- 
tre les  monolbélites,  et  en  faveur  du  sixième 
concile  général.  Par  où  l'on  voit  que  ce  con- 
cile se  trouve  mal  placé  à  l'iui  71V  dans  les 
coUeclion.s  ordinaires,  puisque  le  patriarche 
saint  Germain,  n'étant  monté  sur  le  siège  de 
Constantinople  qu'en  715,  n'a  pu  y  tenir  un 
concile  en  714. 


757 


CON 


CON 


758 


CONSTANTINOPLR  (Concile  de),  non  re- 
connu, l'an  TM.  Ce  fut  l'empereur  Léon  qui 
.issembla  ce  faux  conciU- ,  dans  lequel  il  fil 
un  décret  contre  les  imngps.  Il  voulut  enga- 
i^cr  saint  Germain  ,  patriarche  de  Constanti- 
nople,  à  le  souscrire  ;  et  sûr  son  refus  il  lo 
chassa  de  la  ville. 

CONSTANTINOPLE  (Conciliabule  de),  l'an 
75V.  Constantin  Copronyme,  héritier  de  l'im- 
piété paternelle,  assembla  co  faux  concile, 
qu'il  composa  de  deux  cent  trente-huit  évo- 
ques de  son  parti,  pour  faire  condamner  le 
culte  des  images.  Ce  fut  le  signal  d'une  vio- 
lente persécution  contre  les  catholiques ,  et 
particulièrement  contre  los  moines  ,  à  qui  il 
reprochait  d'honorer  les  images,  comme  le 
feraient  des  idolâtres.  11  remplit  les  monas- 
tères de  soldats  iconoclastes  ,  confia  à  des 
iconoclastes  le  gouvernement  des  provinces, 
et  fil  tout  ce  qu'il  put  pour  l'abolition  du 
culte  des  images. 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de),  l'an  786. 
Ce  fut  le  patriarche  Taraise  qni  assembla 
ce  concile  le  7  d'août,  en  faveur  des  saintes 
images  ;  mais  il  fui  dissous  par  la  violence 
des  iconoclastes  ,  malgré  la  protection  de 
l'empereur  Constantin  et  de  l'impératrice 
Irène.  Théophnne. 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de),  l'an  806. 
Le  patriarche  Nicépliore  tint  ce  coucile  avec 
environ  quinze  évéques.  On  y  admit  à  la 
communion  de  l'Egliso,  et  on  y  rétablit  le 
prêtre  Joseph,  économe  de  l'Eglise  do  Cons- 
tanlinople,  que  le  patriarche  Taraise  avait 
dégradé  pour  avoir  couronné  Théodore , 
concubine  de  l'empereur  Constantin  VII,  qui 
avait  répudié  sa  femme  légitime.  Saint  Théo- 
dore Sludite,  qui  condamnait  celle  condes- 
cendance 1^1  concib'  do  Conslantinoplc,  l'ap- 
pela adulleranliwn  synoclus  ;  ce  qui  l'a  l'ait 
rncllrc,  sans  assez  de  raison,  par  le  P.  Labbe, 
au  nombre  des  conciliabules ,  puisque  l'in- 
dulgence dont  le  concile  usa  envers  le  prêtre 
Joseph  élail  nécessaire  dans  les  circonstan- 
ces où  il  se  trouvait.  Ce  fut  aussi  dans  ce 
concile  qu'on  régla  les  cérémonies  pour  la 
consécration  d'un  archima'ndrite.  Mansi,  1. 1, 
col.  7i9. 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de),  Tan  809. 
Ce  fut  un  conciliabule,  tenu  au  mois  de  jan- 
vier par  le  patriarthe  Nieéphore  ,  assisté 
d'un  grand  nombre  d'évéqUcs.  On  y  déc'da 
que  le  mariage  de  l'enipereur  Constantin  VII 
avec  Théodale,  femme  de  chambre  de  l'im- 
pératrice Marie,  qu'il  avait  répudiée,  était 
valide  par  dispense  ;  et  l'on  y  excommunia 
saint  Plalon  ,  saint  Théodore  "Studitc  et  sou 
frère  Joseph,  archevêque  de  Tbessalonique, 
qui  regardaienlce  mariage  comme  un  adultère, 
et  qui  refusaient  de  communiquer  avecie  prê- 
tre Joseph,  pour  l'avoir  fait.  An.  des  Conc.  V. 

CONSTANTINOPLE  (Concile  .le),  l'an  810. 
Le  patriarche  Nieéphore  y  rendit  la  commu- 
nion au  prêtre  Joseph,  dont  il  a  été  parlé  à 
l'article  précédenl,  en  rerouuaissance  de  ce 
qu'il  avait  prévenu  l'effusion  du  sang,  en 
s'interposanl  comme  médiateur  entre  l'em- 
pereur Nieéphore  et  le  palrice  Turcus,  son 
compétiteur.  Lib.Synod. 


CONSTANTINOPLE  (Concile  do),  Pan  812. 

Ce  fut  l'empereur  Michel  Cui-opalale  qui  as- 
sembla ce  concile  le  1"  novembre,  pour  dé- 
libérer sur  les  offres  que  faisaient  les  Bulga- 
res de  lui  accordi;r  la  paix,  à  condition  de 
rendre  les  transfuges  de  leur  nation.  L'em- 
pereur et  le  patriarche  Nieéphore  furent 
d'avis  d'accorder  aux  Bulgares  ci;  qu'ils  de- 
mandaient ;  mais  saint  'Phéodore  Stndile  , 
avec  plusieurs  autres,  l'ut  d'un  avis  conlrair'-, 
et  ce  ilernier  prévalut.  7'///o/)/i(ine,  «dfin.SOii. 

CONSTANTINOPLE  Concile  de).  I'an8li. 
Saint  Nieéphore,  patriarche  de  Constanliuo- 
ple,  présida  à  ce  concile  vers  le»  fêtes  de 
Noël,  à  la  tête  de  cent  soixante  et  dix  ou  deux 
cent  soixante  et  dix  évêques.  On  y  condamna 
Antoine,  métropolitain  de  Silée  en  Pamphy- 
lie,  convaincu  de  l'hérésie  des  iconoclastes, 
et  l'on  y  confirma  la  foi  de  l'Eglise  sur  le 
culte  des  saintes  images.  Mansi  dit  que  le  P. 
Labbe  s'est  trompé  en  donnant  le  litre  do 
métropolitain  de  Silée  à  Antoine,  dont  il  s'a- 
git ici,  prétendant  qu'on  l'appelait  métro- 
politain de  Silée,  parce iiu'on  l'avait  liréd'uQ 
monastère  appelé  le  monasière  des  Métropo- 
litains, pour  le  faire  évéque  de  Silée.  Mais 
c'est  Mansi  qui  se  trompe  lui-même,  puis- 
qu'il est  certain  que  la  ville  de  Silée  fut  éri- 
gée en  niélropolc  dans  le  viir  siècle.  Y  oyez 
VOriens  Christian.,  t.  I,  p.  1017. 

Mansi  met  encore  trois  autres  conciles  de 
Constanlinople  en  celle  même  année  81t.  Il 
dit  aussi  que  saint  Nieéphore  y  en  assembla 
un,  donton  ne  sait  pas  lelemps, dans  lequel  on 
fit  plusieurs  canons  sur  la  discipline.  Rich. 

CONSTANTINOPLE  (Conciliabul- de),  l'an 
815.  Les  iconoelasles,  irrités  du  zèle  que  le 
saint  patriarche  Nieéphore  faisait  par.iîlre 
contre  leurs  erreurs,  le  déposèrent  dans  un 
conciliabule  qu'ils  tinrent  à  Conslanlinople 
au  mois  de  février  8î5,  par  l'ordre  d-  l'em- 
pereur Léon,  dit  l'Arménien,  qui  s'était  dé- 
claré contre  les  saintes  images,  la  2-  année 
de  son  règne.  Ils  en  linrenl  un  autre  au  mois 
d'avril  de  la  même  année  ,  pour  confirmer 
leurs  erreurs  et  pour  ordonner  qu'on  effare- 
rait toutes  les  peintures  des  églises  ,  qu'on 
briserait  les  vases  sacrés,  qu'on  déchirer, lit 
les  oruernenls,  etc.  Mansi,  t.  I,  col.  775. 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de),  l'an  H21. 
L'empereur  Michel  le  Bègue  s'étant  moniré 
assez  favorable  aux  catholiciues  dans  les 
commencements  de  son  règne,  voulut  qu'ils 
s'assemblassent  aVec  les  héréti()ues  pour 
délibérer  de  la  paix  entre  eux.  Les  catholi- 
ques s'étant  assemblés  en  particulier,  écrivi- 
rent une  lettre  synodale  à  l'empereur  pour 
lui  représenter  qu'il  ne  leur  était  plus  permis 
de  s'assembler  concîliairemenl  avec  les  hé- 
rétiques. Epist.S.  Theod.Stud.,  lib.  II,  cpist. 
86;  3fa»si,  tom.  I,  col.  8-21. 

CONSTANTINOÎ'LE  (Conciliabule  de),  ver» 
l'an  829.  L'empereur  Théophile  ,  ayant  suc- 
cédé à  son  père  Michel  le  Bègue,  fil  monter 
sur  le  trône  patriarcal  de  Constanlinople 
un  certain  Jean,  qui  se  mêlait  do  divination, 
et  ayant  assemblé  un  faux  concilo  ,  il  y  fît 
condamner  comme  idolàlrique  le  culte  deS' 
maintes  images.  Lib.  Synod. 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


7C0 


(.ONSTANTINOPLE  (Concile  de),  l'an  8i2. 
Melhodius  i",  patriarche  de  ConsUintinople  , 
liiil  ce  concile  à  la  (éle  des  évêques  ortho- 
doxes, sous  Ih  proleclion  de  l'empereur  Mi- 
chel III,  qui  n'avait  alors  que  six  ans,  et  de 
sa  mère  Théodora,  régente  de  l'empire.  Ce 
concile  confirma  le  deuxième  de  Nicée,  ana- 
thémaiisa  les  iconoclastes  ,  ratifia  la  déposi- 
tion de  Jean  Léconomonte,  et  approuva  l'or- 
dinalion  de  Mélliodius  ,  son  successeur,  sur 
le  siège  de  Constantinople.  Les  Grecs  célè- 
brent la  mémoire  de  ce  concile  sous  le  nom 
de  la  fêle  de  VOrlhodoxie  :  c'est  ainsi  qu'ils 
appellent  le  premier  dimanche  de  carême  , 
qui  fut  le  jour  de  la  tenue  du  concile.  R. 
XXI;  i.  Vil;  //.  IV 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de) ,  l'an  846. 
Le  patriarche  Mélhodius  1"  étant  mort  le  \h- 
juin  de  l'an  846,  l'impératrice  Théodora  fit 
assembler  un  concile  le  k  juillet  de  la  même 
année,  dans  lequel  saint  Ignace  fut  élu,  mal- 
gré lui,  successeur  de  Mélhodius.  Mélhodius 
syncell,  in  Elog.  S.  Jgnat.  palriarch.  Constun- 
lutop.  ;  Mansi. 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de),  l'an  847. 
Saint  Ignace  y  déposa  Grégoire  ,  évêque  de 
Syracuse  ,  pour  divers  crimes  bien  avérés. 
Mansi  prouve  que  c'est  la  véritable  époque 
de  ce  concile,  et  non  pas  l'an  854  ,  comme  le 
disent  tous  les  modernes. 

La  Sicile,  dont  Syracuse  est  la  capitale, 
était  censée  appartenir  au  patriarcat  de 
Constantinople,  depuis  qu'elle  avait  été  dé- 
tachée des  provinces  d'Occident  par  Léon 
risaurien.  Saint  Ignace  ayant  demandé  au 
s.iint-siége  de  ratifier  sa  sentence,  le  pape 
d'alors,  qui  était  Léon  l\  ,  voulut  auparavant 
entendre  la  partie  accusée  ;  mais  comme  il 
mourut  sur  ces  entrefaites  ,  Grégoire  profila 
(le  cette  conjoncture  pour  faire  déposer 
Ignace,  et  mettre  à  sa  place  le  trop  fameux 
t  holius,  qui  était  simple  laïque,  et  de  plus 
eunuque.  Mansi,  t.  I,  col.  929.  Le  pape  Be- 
noît III  ,  successeur  de  Léon  1\  ,  approuva 
cependant  la  déposition  de  Grégoire  de  Syra- 
cuse ;  c'est  ce  qu'attestent ,  et  le  pape  Nico- 
las 1",  dans  ses  lettres  6'  à  Pholius,  et  10'  au 
clergé  de  Constantinople,  et  Stylien,  évêque 
de  Néocésarée,  dans  sa  lettre  au  pape 
Etienne.  Ibid.. 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de),  l'an  858 
ou  8.^^9.  Ce  concile,  composé  des  évêques  de 
/a  province  de  Constantinople,  s'assembla 
dans  l'église  de  S.iinte-Irène  et  dura  quarante 
jours.  On  y  déposa  Photius,  qui  s'était  mis  en 
possession  du  siège  de  Constantinople  le  25 
décembre  de  l'an  857,  après  que  le  César  Bar- 
das en  eut  chassé  saint  Ignace  le  2.J  novcm- 
hie  de  la  même  année.  Mais  Pholius,  ayant 
assemblé  ses  partisans  dans  l'église  des  Apô- 
tres, pendant  la  tenue  du  concile  qui  le  dé- 
posait, entreprit  à  son  tour  de  déposer  saint 
Ignace,  le  déclarant  déchu  de  la  dignité  pa- 
triarcale, le  privant  de  la  communion  et 
l'analliématisant.  Le  P.  Pagi  met  ces  deux 
assenililées  en  859.7Vifefns,  in  Vila  S.  Jgnniii. 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de),  l'an  861. 
Ce  concile,  ou  plutôt  conciliabule,  s'assem- 
bla lo  ^Ào  mai ,  et  était  composé  de  trois  cent 


dix-huit  évêques,  y  compris  les  deux  légats 
du  pape.  Saint  Ignace  y  était  présent.  Le 
concile  le  déposa ,  malgré  son  appel  éner- 
gique au  pontife  romain,  et  confirma  l'élec- 
tion de  Photius  pour  le  siège  de  Constanti- 
nople. Il  fit  aussi,  pour  la  forme,  un  décret 
en  faveur  des  images,  et  dix-sept  canons  de 
discipline,  dont  la  plupart  regardenlies  moi- 
nes et  les  monastères. 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de),  l'an  867. 
Ce  fut  un  faux  concile,  forgé  par  Photius  , 
qui  en  fit  souscrire  les  prétendus  actes  par 
vingt  et  un  évêques,  et  ajouta  ensuite  envi- 
ron mille  fausses  souscriptions  aux  premiè- 
res. Il  porta  la  témérité  jusqu'à  excommu- 
nier et  déposer  le  pape  Nicolas,  écrivit  con- 
tre les  Latins  ,  et  attaqua  particulièrement 
le  Filioque  ajouté  au  symbole.  R.  XXII  ;  L. 
VIII. 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de),  l'an  8(>7 
L'empereur  Basile,  dit  le  Macédonien,  parce 
qu'il  était  né  dans  un  village  de  Macédoine, 
quoiqu'il  fût  originaire  d'Arménie,  chassa 
Photius  du  siège  de  Constantinople  dès  le 
lendemain  du  jour  de  son  élévation  à  l'em- 
pire, qui  était  le  24  septembre  867.  Il  rap- 
pela ensuite  saint  Ignace  ,  le  dimanche  23 
novembre;  et  Photius  fut  déposé  dans  un 
concile  tenu  peu  de  jours  après.  Pagi,  ad 
hune  ann. 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de),  huitième 
œcuménique,  l'an  869.  L'empereur  Basile 
ayant  envoyé  des  députés  au  pape  Adrien  11, 
pour  rendre  grâces  à  l'Eglise  romaine  d'a- 
voir éteint  le  schisme  de  Constantinople, 
Adrien  envoya  de  son  côté  trois  légats  à  Cons- 
tantinople ,  avec  ordre  d'y  assembler  uu 
concile  pour  régler  diverses  affaires  impor- 
tantes, mais  surtout  pour  mettre  la  dernière 
main  à  la  réunion.  Ces  légats  étaient  Donat, 
évêque  d'Ostie,  Etienne,  évêque  de  Népi,  et 
Marin,  un  des  sept  diacres  de  l'Eglise  ro- 
maine. Le  pape  les  chargea  de  deux  lettres, 
en  réponse  à  celles  qu'il  avait  reçues  de 
l'empereur  Basile  et  du  patriarche  Ignace. 
Les  légats,  étant  arrivés  à  Constantinople  le 
24  septembre,  indiquèrent  le  concile  au  5 
octobre,  dans  l'église  de  Sainte-Sophie.  On  y 
avait  exposé  la  vraie  croix  et  le  livre  des 
Evangiles.  Les  légats  tinrent  la  première 
place;  puis  Ignace,  patriarche  de  Constanti- 
nople; ensuite  les  députés  des  autres  pa- 
triarches d'Orient  :  celui  d'Alexandrie  n'y 
envoya  personne.  Douze  évêques  qui  avaient 
été  maltraités  pour  avoir  pris  la  défense  d'I- 
gnace y  prirent  séance  selon  leur  rang;  et 
onze  des  principaux  officiers  de  la  cour  y 
furent  présents  par  l'ordre  de  l'empereur.  11 
y  eut  dix  sessions. 

/"  session.  Dans  cette  session,  qui  se  tint 
le  5  octobre,  le  palrice  Bahanes  fit  lire  par  un 
secrétaire  le  discours  de  l'empereur  adressé 
au  concile.  On  lut  ensuite  les  lettres  du  pape 
à  l'empereur  et  au  patriarche  Ignace;  la  let- 
tre de  Théodose,  patriarche  de  Jérusalem, 
adressée  à  Ignace;  la  formule  de  réunion 
apportée  par  les  légats,  qui  était  la  même 
que  le  pape  Hormisdas  envoya,  en  519,  pour 
la  réunion  de  l'Eglise  de  Constantinople,  si 


Ibi 


CON 


CON 


762 


ce  nVst  qu'on  y  avait  cliangé  les  noms  des 
hérésies  et  des  personnes,  etc. 

y/'  session.  Klle  lut  tenue  le  27  octobre. 
On  y  reçut  d'abord  dix  évéques  qui  avaient 
prévariqué  sous  Pliotius.  Ils  entrèrent,  te- 
nant en  leurs  mains  un  libelle  de  confession 
de  la  fauie  quils  avaient  faite  contre  le  pa- 
IriarclK!  Ignace,  et  dont  la  leclure  fil  con- 
naître qu'ils  n'avaient  pris  le  parti  de  Pbo- 
lins  ((uc  par  la  crainte  des  supplices  qu'il 
faisait  souffrir  à  ceux  qui  lui  ét;iiciit  con- 
traires. Le  concile  les  reçut  après  qu'ils  eu- 
rent souscrit  la  formule  de  satisfaction  que 
les  légats  avaient  apportée  de  Kome,  et  ils 
prirent  séance  selon  leur  rang.  Le  concile 
reçut  à  la  même  condition  onze  prêtres,  neuf 
diacres  cl  sept  sous-diacres,  qui  avaient  été 
ordonnés  par  Mélhodiiis  ou  par  Ignace,  mais 
qui  s'étaient  depuis  rangés  du  côte  de  Plio- 
tius. On  leur  rendit  les  marques  de  leur  or- 
dre, puis  le  patriarche  Ignace  fit  lire  à  haute 
vo:x  les  pénitences  qu'il  leur  imposait. 

Ul'' session.  Dans  celle  session,  qui  se  tint 
le  onzième  jour  d'octobre,  quelques  évé- 
(|ues  ortionnés  par  Méthodius  et  par  Ignace 
n'ayant  point  voulu  souscrire  à  la  formule 
apportée  de  Rome,  on  ordonna  la  lecture  des 
lettres  de  l'empereur  B  isile,  et  du  pairiarcbe 
Ignace  au  pape  Nicolas,  et  la  réponse  du 
pape  Adrien  à  ce  patriarche. 

IV'  session.  Il  y  eut  au  commencement  de 
cette  session,  tenue  le  13  octobre,  quelque 
conteslalion  au  sujet  de  deux  évêques  or- 
donnés par  Mélhoiiius,  mais  qui  communi- 
quaient encore  avec  Pholius.  Ces  évêques, 
dont  l'un  se  nommait  Théophile  et  l'autre 
Zncharie ,  n'ayant  point  voulu  signer  une 
formule  qui  contenait  l'engagement  de  tenir 
et  de  défendre  la  foi  catholique,  et  de  suivre 
en  loul  le  jugement  de  l'Eglise  romaine,  fu- 
rent chassés  du  concile  où  on  les  avait  admis. 

Y'  session.  Pholius  fut  amené  malgré  lui 
à  celle  session,  qui  se  tint  le  19  octobre.  Les 
légats  lui  firent  diverses  questions  auxquidles 
il  ne  voulut  point  répondre,  non  plus  qu'à 
celles  que  lui  firent  les  députés  d'Orient  :  ce 
qui  fil  qu'on  lut  à  haute  voix  les  lettres  en- 
voyées à  son  sujet  par  l'Eglise  romaine,  lant 
à  l'empereur  Michel  qu'à  Pholius  lui-même. 
La  leclure  de  ces  lettres  achevée,  Elle,  dépuié 
lie  Théodose,  patriarche  de  Jérusalem,  dit, 
au  nom  des  aulns  députés  d'Orient,  que, 
depuis  sept  années  qu'il  faisait  les  fonctions 
de  syncelle  dans  l'Eglise  de  Jérusalem  ,  il 
pouvail  rendre  ce  témoignage,  que  l'Eglise  à 
laquelle  il  était  attaché  n'avait  point  accepté 
de  lettres  de  Pholius  ;  qu'elle  ne  lui  en  avait 
point  envoyé  non  plus,  cl  qu'il  en  était  de 
même  de  l'Eglise  d'Anlioche;  que  Pholius 
était  condamné,  dès  là  qu'il  n'avait  été  reçu 
p;ir  aucune  Eglise  patriarcale;  et  qu'il  ne 
i  était  pas  moins  pour  s'être  emparé  avec 
violence  du  siège  de  Conslantinople.  La  con- 
clusion du  discours  d'Elie  fut  que  Pholius 
devait  reconnaître  son  péché  et  s'en  repentir 
sincèrement  ,  sous  l'espérance  d'être  reçu 
dans  l'Eglise  comme  un  simple  fidèle.  L'avis 
du  concile,  conforme  à  celui  des  légats,  fut 
que,  sans  prononcer  un  nouveau  jugement 


contre  Photius,  on  pouvait  s'en  tenir  à  celui 
qui  avait  élé  rendu  par  le  pape  Nicolas  et 
confirmé  par  Adrien.  Photius,  pressé  par  le 
[lairice  Ualianes  de  se  justifier,  répondit  : 
«  Mes  jusiilicalions  ne  sont  point  en  ce 
monde;  si  elles  étaient  en  ce  monde,  vous  les 
verriez.  »  Cette  réponse  fit  croire  (ju'il  avait 
l'esprit  troublé,  cl  on  le  renvoya  en  lui  don- 
nant du  temps  pour  penier  à  son  saint. 

\  1''  session.  L'empereur  Basile  assista  à 
cette  session,  qui  se  tint  le  25  oelobre,  et 
ordonna  la  leclure  d'un  mémoire  des  légats 
du  pape,  où  ils  faisaient  en  abrégé  le  récit 
de  toute  l'aff  lire  (jui  avait  occasionné  le  con- 
cile, et  concluaient  que  toute  l'Eglise  étant 
d'avis  de  rejeter  Pholius,  il  était  inutile  d'é- 
couter ses  partisans.  On  ne  laissa  pas  de  les 
faire  entrer.  On  lut  en  leur  présence  les  let- 
tres du  pape  Nicolas  I"  à  l'empereur  Michel 
et  à  Photius;  ensuite  Elie,  syncelle  de  Jéru- 
salem, raconta  ce  qui  s'était  passé  dans  la 
déposition  d'Ignace  et  dans  l'ordination  de 
Pholius;  et,  s'autorisant  de  l'exemple  du  se- 
cond concile  de  Conslantinople,  sous  l'em- 
pereur Théodose,  où  Maximt-  le  Cynique  fut 
rejelé  avec  tous  ceux  qui  avaient  reçu  de  lui 
leur  ordination,  sans  qu'on  rejetât  ceux  qui 
l'avaient  ordonné  lui-même,  il  dit  qu'il  ne 
condamnait  point  les  évêques  qui  avaient 
assisté  à  l'ordination  de  Photius,  parce  qu'ils 
y  avaient  élé  contraints  par  l'empereur;  et 
qu'il  ne  condamnait  que  le  seul  Grégoire  de 
Syraruse,  son  ordinateur,  déposé  il  y  avait 
déjà  longtemps.  Son  discours  fui  suivi  de  la 
soumission  des  évêques  du  parti  de  Pholius, 
et  le  concile  leur  accorda  le  pardon. 

Il  n'en  fut  pas  de  même  des  évêques  or- 
donnés par  Photius.  Ils  contestèrent  l'auto- 
rité du  pape;  et,  pour  montrer  qu'on  n'y 
avait  pas  toujours  égard,  ils  citèrent  les 
exemples  de  Marcel  d'Anryre,  qui,  quoique 
reçu  par  le  pape  Jules  et  par  le  concile  de 
Sa'rdique,  était  à  présent  analhénialisé  com- 
me hérélique;  d'Apiarius,  qui,  justifié  par 
les  évêques  de  Rome,  fut  rejeté  par  le  concile 
d'Afrique.  Ils  soutinrent  qu'encore  que  Pho- 
lius eût  élé  tiré  d'entre  les  laïques,  ce  n'était 
pas  un  sujet  de  le  condamner;  que  Taraise, 
Nicéphore,  Nectaire  et  Ambroise  avaient  élé 
tirés  de  même  de  l'état  laïque,  pour  être  pro- 
mus à  l'épiscopal;  que  la  déposition  de  Gré- 
goire de  Syracuse  ne  rendait  pas  nulle  l'or- 
dination de  Photius;  que,  quoique  Pierre 
Monge  eût  élé  déposé  par  Prolonus,  on  no 
laissa  pas  de  l'élire  patriarche  d'Alexandrie 
après  Timothée,  et  qu'on  ne  condamna  au- 
cun de  ceux  qu'il  avail  ordonnés.  Ils  ajoutè- 
rent :  «  Si  donc  quelque  canon  nous  dépose, 
nous  acquiesçons,  et  non  autrement.  » 

Métrophane  de  Smyrne  répondit  qu'ayant 
demandé  pour  juge  le  pape  Nicolas,  ils  n'é- 
taient plus  recevables  à  se  plaindre  de  son 
jugement,  parce  qu'autrement  il  n'y  aurait 
jamais  de  jugement  certain,  personne  n'ap- 
prouvanl  le  jugement  qui  le  condamne;  qu'à 
l'égard  des  laïques  qu'ils  disaient  avoir  élé 
choisis  évêques,  leur  élection  étail  bien  dif- 
férente de  celle  de  Pholius;  que  Nei  taire 
avait  été  élu  et  ordonné  patriarche  de  Cous- 


7É3 


DICTIONNAIRE  DtS  CONCILES. 


764 


tantinople  par  on  concile  général  et  par  de» 
patriarches,  sans  que  l'empereur  fît  aucune 
Tiolence  aux  électeurs  ni  aux  ordinateurs, 
ni  que  l'on  chassât  de  ce  siège  quelqu'un  qui 
l'occupât;  qu'il  y  avait  eu  la  même  liberté 
dans  l'ordinaliou  de  saint  Anibroise;  que 
Taraise  fui  choisi  sur  le  léinoiguage  de  Paul, 
sou  prédécesseur,  et  du  conseulement  des 
évêques  catholiques,  sans  aucune  violence; 
que  Nicéphore  fui  oïduniié  libreinenl  par  les 
évêques  assemblés;  ((uau  contraire  Pholiu» 
avait  chassé  le  palriarche  Ignace  pour  usur- 
per sa  place;  que  les  évêques  qui  l'avaient 
ordonné  y  avaient  élé  forcés  par  l'autorité 
impériale,  et  qu'il  n'avait  été  reconnu  par 
aucune  dos  chaires  patriarcales  ;  que  si 
Marcel  d'Ancyre,  après  avoir  élé  reçu  de  l'E- 
glise romaine,  avait  étéanathémalisé  depuis, 
c'est  qu'il  était  retourné  à  l'hérésie  qu'il  avait 
anathémalisée  sous  le  pape  Jules;  que  le 
concile  d'Afrique,  loin  de  résister  au  décret 
du  pape  Zosinu-  touchant  Apiarius,  y  avait 
déféré,  se  contentant  de  borner  l'interdiction 
de  ce  prêtre  à  l'Eglise  de  Sicque,  où  il  avait 
causé  du  scandale;  que  si  l'on  n'avait  point 
déposé  les  évêques  ordonnés  par  Pierre 
Monge,  cela  ne  faisait  rien  à  l'affaire  pré- 
sente, les  canons  distinguant  les  hérétiques 
convertis  d'avec  ceux  qui  ont  été  ordonnés 
par  des  usurpateurs.  Zacharie,  l'un  des  évê- 
ques ordonnés  par  Photius,  et  qui  avait  fait 
les  objections,  voulut  répliquer  aux  réponses 
de  Metrophane,  mais  les  légats  lui  en  ôtè- 
renl  le  droit;  et  l'empereur  termina  lui-mê- 
me celte  session  par  un  discours  pathétique 
qu'il  adressa  aux  évêques  schismatiques  pour 
les  exhorter  à  se  soumettre,  en  donnant  sept 
jours,  tant  à  Mélrophane  qu'aux  autres  d'en- 
tre eux  ordonnés  par  Photius,  pour  prendre 
sur  ce  sujet  leur  dernière  résolution. 

VII'  session.  L'empereur  assista  encore  à 
cette  session,  qui  fut  lenue  le  29  octobre. 
Photius  y  parut  aussi,  et  refusa  de  donner 
son  libelle  d'abjuration.  Les  évêques  de  son 
piirti  en  firent  aut ml.  Ils  ne  voulurent  pas 
non  plus  rejeter  Pholius  et  les  actes  de  ses 
conciles,  anathématiser  Grégoire  de  Syra- 
cuse, se  soumettre  au  patriarche  Ignace,  et 
exécuter  les  décrets  de  l'Eglise  romaine.  On 
fil  la  lecture  de  la  dernière  monilion  à  Pho- 
tius et  à  ceux  de  son  parti  pour  les  engager, 
sous  peine  d'analhème,  à  se  soumettre  au 
jugement  du  concile;  et  l'on  prononça  con- 
tre eux  les  anathèmes  dont  on  les  avait 
menacés. 

VI II" session.  On  brûla  dans  celle  session, 
lenue  le  5  novembre,  un  plein  sac  de  pro- 
messes que  Photius  avait  exigées  du  clergé 
et  des  laïques  de  toutes  conditions;  les  livres 
qu'il  avait  fabriqués  contre  le  pape  Nicolas, 
et  les  actes  des  conciles  contre  le  patriarche 
Ignace,  puis  on  fit  entrer  ceux  qui  avaient 
assisté  au  concile  de  Pholius  contre  le  pape 
Nicolas,  ou  qui  avaient  donné  des  libelles 
contre  l'Eglise  romaine,  ou  qui  avaient 
paru  dans  ce  concile  en  qualité  de  légats;  et 
il  se  trouva  qu'après  les  avoir  interrogés, 
aucun  d'eux  n'avait  été  présent  à  ce  concile, 
ni  n'eu  conuaissail  les  actes,  qui,  par  ccl 


examen,  furent  convaincus  de  supposilion. 
La  découverte  de  cette  imposture  engagea 
les  légats  du  pape  à  demander  qu'on  fil  la 
lecture  du  dernier  canon  du  concile  de  La- 
tran  de  l'an  (349,  dressé  contre  les  faussaires. 
On  lut  aussi  le  décret  du  pape  Nicolas  lou- 
chant les  images,  rendu  au  concile  de  Rome 
on  86.'i.  Quelques  iconoclastes,  qu'on  fit  en- 
trer d.ins  le  concile,  abjurèi'enl  leur  erreur, 
cl  dirent  analhème  à  ses  chef'f,  nommément 
à  Théodore,  surnommé  Crilhin.  Ensnile  on 
fit  la  lecture,  au  nom  du  concile,  d'un  ana- 
lhème solennel  contre  les  iconoclastes,  con- 
tre leur  faux  concile  et  contre  leurs  chefs  ; 
et  on   répéta  les  anathèmes  contre  Pholius. 

IX'  session.  Le  député  de  Michel ,  palriar- 
che d'Alexandrie,  se  trouva  à  cetli'  cession, 
qui  ne  se  tint  que  le  12  février  870.  On  exa- 
mina ceux  qui  avaient  porté  un  faux  témoi- 
gnage contre  le  palriarche  Ignace;  et  on  leur 
imposa  une  pénilence.  Le  concile  en  imposa 
aussi  une  à  Marin,  à  Basile  et  à  George, 
écuyers  de  l'empereur  Michel,  qui,  par  déri- 
sion des  cérémonies  de  l'Eglise,  avaient  re- 
présenté les  saints  mystères  étant  révêtus 
d'habits  sacerdotaux.  On  fit  encore  compa- 
raître les  faux  légats  de  Photius,  afin  que 
ses  impostures  fussent  connues  de  Joseph, 
député  du  palriarche  d'Alexandrie,  qui  n'é- 
tait pas  présenl  lorsqu'ils  comparurent  dans 
la  huitième  session.  Ils  avouèrent  une  se- 
conde fois  qu'ils  avaient  élé  forcés  de  faire 
le  personnage  de  légats;  et  on  leur  fit  grâce, 
à  cause  de  la  violence  qu'ils  avaient  souf- 
ferte. 

X'  session.  L'empereur  Basile  ,  accompa- 
gné de  son  fils  Constantin  et  de  vingt  palri- 
ces,  fui  présent  à  celte  session,  qui  se  tint  le 
28  lévrier.  Les  ambassadeurs  de  Louis,  em- 
pereur d'Italie  et  de  France,  el  ceux  de  Mi- 
chel, roi  de  Bulgarie,  s'y  trouvèrent  aussi. 
Les  évêques  étaient  au  nombre  de  plus  de 
cent.  On  y  lut  les  vingt-sept  canons  sui- 
vants : 

I  el  2.  «  On  observera  les  canons,  tant 
des  conciles  généraux  que  particuliers,  et 
la  doctrine  transmise  par  les  saints  Pères, 
de  même  que  les  décrets  des  conciles  tenus 
par  les  papes  Nicolas  et  Adrien,  touchant 
le  rétablissement  d'Ignace  el  l'expulsion  de 
Photius.  V 

3.  «  On  honorera  et  on  adorera  l'image  de 
Notro-Seigneur,  les  livres  des  saints  Evan- 
giles, limage  de  la  croix,  celles  de  la  Mère 
de  Dieu  et  de  tous  les  saints;  mais  en  rap- 
portant le  culte  qu'on  leur  rend  aux  pro- 
totypes, c'est-à-dire  à  Jésus-Christ  el  à  ses 
saints.  » 

II  faut  se  souvenir  que  le  terme  d'adora- 
tion, usité  chez  les  Grecs,  ne  signifie  point 
ici  un  culte  de  latrie,  qui  n'est  dû  qu'à  Dieu 
seul,  mais  seulement  un  culte  de  respect  et 
de  vénération. 

!^.  «  Pholius  n'ayant  jamais  été  évéque, 
loules  les  ordinations  qu'il  a  faites  seront 
censées  nulles  ;  el  l'on  consacrera  de  nouveau 
les  églises  qu'il  a  consacrées.  » 

5.  «  On  renouvelle  les  anciens  canons  qai 
défendent  d'élever  à  l'épiscopat  quiconque 


7C5 


CON 


TON 


T66 


aura  pris  l'habit  clérical  ou  monastique  dans 
ce  dessein,  quand  nidme  on  l'aurait  fait  pas- 
ser par  tous  les  degrés  du  ministère.  M.iis, 
si  quelqu'un  s'est  fait  clore  ou  moine  par  de 
bons  motifs  et  sans  aucune  vue  d'ambilion 
ni  d'intérêt,  il  sera  uh  an  lecteur,  deux  ans 
sous-diacre,  trois  ans  diacre,  et  quatre  ans 
prêtre.  » 

Quoique  ce  temps  d'épreuves  fût  de  dix 
ans,  le  concile  permettait  néanmoins  d'abré- 
ger le  temps  prescrit  par  les  anciens  canons, 
selon  le  mérite  du  sujet  qu'on  voudrait  pro- 
mouvoir. 

6.  «  Anathème  à  Photius,  pour  avoir  sup- 
posé de  faux  légats  d'Orient  et  de  faux  actes 
contre  le  pape  Nicolas;  et  à  tous  ceux  qui  à 
l'avenir  useront  de  pareilles  supercheries.  » 

7.  «  Quoiqu'il  soil  bon  de  peindre  de 
saintes  images  et  d'enseigner  les  sciences 
divines  et  humaines  ,  il  est  bon  aussi  que 
cela  ne  se  fasse  que  par  des  personnes 
sages  :  c'est  pourquoi  le  concile  défend  à 
tous  ceux  (ju'il  a  excommuniés  de  peindre 
des  images  et  d'enseigner,  jusqu'à  ce  qu'ils 
se  convertissent.  » 

La  première  partie  de  ce  canon  est  contre 
Grégoire  de  Syracuse,  qui  était  peintre;  la 
seconde,  contre  Photius,  qui  avait  enseigné 
les  lettres. 

8.  «  Défense  à  tout  patriarche  d'exiger 
autre  chose  des  évêques,  à  leur  ordination, 
que  la  profession  de  foi  ordinaire.  » 

9.  «  On  déclare  nulles  toutes  les  promes- 
ses exigées  par  Photius  de  ceux  à  qui  il 
enseignait  les  lettres,  et  des  autres  qu'il  vou- 
lait s'attacher.  » 

10. «  Personne  ne  se  séparera  de  sonévêque 
quecelui-ci  n'ait  été  juridiquement  condamné; 
et  il  en  sera  de  même  de  l'évéque  à  l'égard  du 
métropolitain  ou  du  patriarche  ;  et  cela  sous 
peine  de  déposition  pour  les  clercs  et  les 
évêques,  et  d'excommunication  pour  les  moi- 
nes et  les  laïques.  » 

11.  «  Ânathèrae  à  quiconque  soutient  qu'il 
y  a  deux  âmes  dans  l'homme.  » 

Cette  erreur  est  attribuée  à  Photius,  dans 
les  vers  qui  se  lisent  à  la  un  de  la  neuvième 
session. 

12.  «  Il  est  défendu  d'ordonner  des  évêques 
par  l'autorité  et  le  commanileraent  du  prince, 
sous  peine  de  déposition  pour  ceux  qui  se- 
ront parvenus  à  l'épiscopat  par  celte  voie 
tyranniqne,  étant  évident  que  leur  ordina- 
tion ne  vient  point  de  la  volonté  de  Dieu, 
mais  des  désirs  de  la  chair.  » 

13.  «  Ou  fera  monter  les  clercs  de  la  grande 
église  d'un  degré  inférieur  au  supérieur,  pour 
récompense  de  leur  service,  s'ils  se  sont 
bien  comportés;  et  on  n'admettra  pas  dans 
le  clergé  ceux  qui  auront  gouverné  les  mai- 
sons ou  les  métairies  des  grands.  » 

14.  «  Ceux  qui  sont  élevés  à  l'épiscopat, 
ne  l'aviliront  point  en  s'éloignant  de  leurs 
églises  pour  aller  au-devant  des  gouverneurs; 
iien  moins  s'humiiieronl-ils  en  discendant 
de  cheval  et  en  se  prosternant  devant  eux; 
mais,  eu  rendant  aux  grands  les  honneurs 
aui  leur  ^onl  dus^  iU  conserveront  l'autorité 


nécessaire  pour  les  reprendre  dans  le  be- 
soin. » 

15.  «  Ils  ne  pourront  vendre  les  meubles 
ni  les  ornements  des  églises,  si  ce  n'est  pour 
les  causes  spécifiées  dans  les  canons,  ni  en 
vendre  les  terres,  ni  en  laisser  les  revenus  à 
baux  emphytéotiques  :  au  conlraiie  ils  se- 
ront obli^'és  d'améliorer  les  possessions  de 
l'église,  dont  les  revenus  servent  à  l'entre- 
tien des  ministres  et  au  soulagement  des 
pauvres.  » 

10.  «  Défense  aux  la'iqiies,  de  quelque 
condition  (]uils  soient,  de  relever  leurs  che- 
veux pour  imiter  les  clercs,  de  porter  de» 
habits  sacerdotaux,  et  de  contrefaire  les  cé- 
rémonies de  l'Eglise,  sous  peine  d  être  pri- 
vés des  sacrements.  Ordr<>  aux  patriarches  et 
à  leurs  suffragants  d'empêcher  ces  sortes 
d'impiétés,  sous  peine  de  dé|)osition,  en  cas 
de  tolérance  ou  de  négligence  de  leur  pari.  » 

Ce  canon  regarde  ceux  <|ui  avaient  contre- 
fait  les  cérémonies  de  l'Eglise,  par  ordre  de 
l'empereur  Michel.  La  pénitence  qu'on  leur 
impose  ici  est  d'être  trois  ans  séparés  de  la 
communion; un  an  pleurant  hors  de  l'église, 
un  an  debout  avec  les  catéchumènes,  la  troi- 
sième année  avec  les  fidèles. 

17.  •  Il  sera  au  pouvoir  des  patriarches  de 
convoquer  dans  le  besoin  des  conciles,  et  d'y 
appeler  tous  les  métropolit.iins  de  leur  res- 
sort, sans  (lue  ceux-ci  puissent  s'en  dispen- 
ser, sous  prétexte  (]uils  seraient  retenus  par 
quelque  prince,  lin  effet,  puisque  les  prin- 
ces de  la  terre  tiennent  des  assemblées  quand 
il  leur  plait,  ils  ne  peuvent  sans  impiété 
empêcher  les  patriarches  d'en  tenir,  ni  les 
évê(|nesd'y  assister,  pour  traiter  des  affaires 
de  l'Eglise.  » 

18.  «  Les  églises  et  ceux  qui  y  président 
jouiront  des  biens  cl  des  privilèges  dunl  ils 
sont  en  possession  depuis  trente  ans;  défense 
à  tout  laïque  de  les  en  priver,  sous  peine  d'a- 
nathème,  jusqu'à  restitution  desdits  biens  et 
privilèges.  » 

19.  «  11  est  aussi  défendu  aux  archevêques 
d'aller,  sous  prétexte  de  f  isite,  séjourner  sans 
nécessité  chez  leurs  suffragants  ,  cl  consu- 
mer les  revenus  des  églises  (jui  sont  de  leur 
juridiction.  » 

20.  «  Si  un  censitaire  craphytéoli(iue  né- 
glige, pendant  trois  ans,  de  payer  à  l'église  le 
cens  convenu,  l'évéque  se  pourvoira  devant 
les  juges  de  la  ville  ou  du  pays,  pour  faire 
rendre  la  terre  ou  la  possession  laissée  en 
emphyléose.  » 

21.  «  Les  cinq  patriarches  seront  honorés 
de  loui  le  monde,  même  des  plus  puissants 
seigneurs  :  on  n'entreprendra  i)as  de  les  dé- 
posséder de  leurs  sièges;  on  ne  fera  rien 
contre  l'honneur  qui  leur  est  dû,  mais  on  les 
traitera  avec  toute  sorte  de  respect,  nietiant 
avant  tous  les  autres  le  très-saint  pape  de  l'an- 
cienne Rome,  puis  le  patriarche  de  Coiislau- 
tinople,  ensuite!  les  patriarches  d'Alevandrie, 
d'Autioche  et  de  Jérusalem.  Personne  ne  se 
donnera  non  plus  la  licence  d'écrire  ou  do 
parler  contre  le  très-saint  pape  de  l'anciinne 
Rome,  sous  prétexte  de  quoique  prévarica- 
tion dont  il  se  serait  leudu  coupable,  comme 


767 


DICTIONNAIRE  DF.S  CONCILES. 


T68 


l'a  fait  dernièrement  Photius,  et  longtonips 
avant  lui  Dioscoro.  En  cas  loulefois  (lu'il  s'é- 
lève d.ins  un  loncile  général  (|iicliiue  liifli- 
culié  au  sujet  do  l'Eglise  romaiiie,  on  pro- 
posera la  question  avec  respect,  et  on  recevra 
la  décision  ou  l'on  donnera  son  avis,  sans 
loulefois  s'élever  avec  insolence  contre  les 
pontifes  souverains  de  l'ancienne  Rome.  » 

22.  «  Défense  aux  laïques  puissants  d'in- 
tervenir a  l'éleclion  ou  à  la  pr  imoiion  d'un 
patriarche,  d'un  métropolitain  ou  d'un  évêque 
quelconque,  de  peur  qu'il  n'en  résulte  des 
désordres  ou  des  déliais  fâcheux;  puisque 
d'ailleurs  les  puissances  temporelles  n'ont 
aucun  droit  en  ces  sortes  de  malicres,  et 
qu'elles  n'onl  rien  île  mieux  à  faire  que  d'at- 
lendre  en  silence  les  élections  qui  se  font  dans 
l'Eglise  conformément  aux  règles.  Que  si  un 
prince  séculier  ou  un  laïque,  de  quelque  di- 
gnité qu'il  suit,  ose  traverser  une  élection 
canonique  et  appuyée  par  le  consentement 
de  l'Eglise,  (lu'il  soit  analhème.  » 

23.  «  Il  n'est  jioint  permis  à  un  évêque  de 
prendre  à  titre  de  location  les  terres  d'une 
autre  église,  ni  d'y  établir  des  clercs,  sans  le 
consentement  de  l'évèque  diocésain.  » 

2'+.  «  Les  métropolitains  ne  pourront  faire 
venir  chez  eux  leurs  suCfragants,  pour  se 
décharger  sur  eux  de  leurs  fonctions  cpisco- 
pales,  en  se  livrant  eux-mêmes  aux  affaires 
temporelles  ;  mais  ils  leroiil  ce  qui  esl  de  leur 
charge,  sous  peine  d'être  punis  par  le  pa- 
triarche, ou  déposés  en  cas  de  récidive.  » 

2'j.  «  Le  concile  dépose,  sans  espérance  de 
reslilulion,  les  évêques,  les  prêtres,  les  dia- 
cres et  les  autres  clercs  ordonnés  par  Métho- 
dius  ou  par  Ignace,  qui  demeuraient  obstinés 
dans  le  parti  de  Photius. 

26.  On  autorise  un  clerc  déposé  ou  mal- 
traité par  sou  évêque  à  se  pourvoir  parappel 
di  vanl  le  métropolitain,  cl  l'évêque  lui-même 
qui  aurait  à  se  [daindrede  son  métropolitain 
à  en  appelerau  patriarche,  sans  que  jamais  le 
chef  d'une  simple  métropole  puisse  juger  un 
métropolitain  comme  lui,  ou  un  simple  évêque 
juger  son  confrère. 

27.  Défense  aux  évêques  de  se  servirdu  pa[- 
lium  ailleurs  que  dans  les  lieux  et  dans  les 
temps  marqués,  et  aux  moines  promus  à  l'é- 
piscopat  de  (luiltcr  l'habit  de  leur  profession. 

Après  la  lecture  de  ces  canons  ,  deux  mé- 
Iropolitaiiis  lurent,  en  même  temps,  unedé- 
Onition  de  foi ,  semblable  à  colle  de  Nicée, 
mais  beaucoup  plus  délaillée.  On  y  dit  ana- 
lhème à  Arius,  à  Macédonius,  à  Sabellius,  à 
Nestorius,  à  Eulychès.à  Dioscore.à  Origène, 
à  Théodore  de  Mopsuesle,  à  Uidyme,  à  Eva- 
gre,  à  Sergius,  à  Honorius,  à  Cyrus  d'Alexan- 
drie cl  aux  iconoclastes.  On  reçoit  ensuite 
les  sept  conciles  généraux  ,  et  on  y  joint  ce- 
lui-ci ,  comme  faisant  le  huitième;  puis  on 
confirme  la  sentence  portée  contre  Photius 
par  les  papes  Nicolas  et  Adrien.  Les  légats  de 
Rome  souscrivirent  les  premiers  comme  pré- 
sidents; le  patriarche  Ignace  souscrivit  im- 
médiatement après  eux,  puis  les  légats  d'O- 
rient; ensuite  remjiercur  Basile  et  les  deux 
princesses  fils, Constantin  et  Léon;  enfin  l'ar- 
chevêque d'Ephèso  et  les  autres  évêques  de 


suite  ,  au  nombre  de  cent  deux.  Anasiase  1b 
Bibliothécaire  remarque  qu'on  ne  doit  pas 
éire  surpris  d'un  si  petit  nombre,  parce  que 
Pholius  avait  déposé  la  plupart  des  évêques 
ordonnés  pur  ses  prédécesseurs,  et  en  avait 
mis  d'autres  à  leur  place,  qui  ne  furent  point 
reconnus  pour  évêques  dans  ce  concile.  Ceux 
qui  y  furent  admis  avaient  été  sacrés  par  les 
patriarches  précédents.  Il  est  dit  dans  la  vie 
du  patriarche  Ignace,  par  Nicolas,  que  les 
évêques  souscrivirent ,  non  avec  de  l'encre 
simple,  mais  après  avoir  Irempé  le  roseau 
dans  le  sang  du  Sauveur.  Le  pape  Théodore 
en  usa  de  même,  lorsqu'il  écrivit  la  déposi- 
tion de  Pyrrhus. 

Nous  avons  deux  lettres  synodales  au  nom 
du  concile  :  l'une  circulaire,  qui  contient  la 
relation  de  ce  qui  s'y  est  passé,  avec  ordre  à 
tous  les  enfants  de  l'Eglise  de  se  soumettre 
au  jugement  rendu  en  cet  te  assemblée;  l'autre, 
au  pape  Adrien  ,  où  les  évêques  font  l'éloge 
de  ses  légats,  dont  ils  disent  qu'ils  ont  suivi 
le  jugement.  Nous  n'avons  les  actes  entiers 
do  ce  huitième  concile  que  dans  une  tra- 
duction latine  que  le  bibliothécaire  Anas- 
iase, l'un  des  ambassadeurs  de  l'empereur 
Louis,  en  fit,  par  ordre  du  pape  Adrien,  sur 
une  copie  de  l'original  grec,  qu'il  avait  em-i 
portée  a  Rome  par  précaution,  col  original 
grec  des  actes  du  concile  ayant  été  pris  par 
les  Slaves  ,  entre  les  mains  desquels  les  lé- 
gats tombèrent  en  retournant  à  Rome.  Les 
actes  grecs  imprimés  à  la  suite  de  la  version 
d'Anastase,  n'en  sont  qu'un  abrégé,  où  l'on 
a  retranché  plusieurs  choses  de  l'original. 
Anasiase  mil  à  la  tête  de  sa  traduction  une 
longue  préface,  où  il  fait  l'histoire  du  schisme 
de  Photiuset  du  concilelenu  à  cette  occasion, 
de  la  conversion  des  Bulgares,  et  de  la  con- 
férence que  l'on  tint  à  leur  sujet,  trois  jours 
après  II  fin  du  concile,  pour  savoir  à  quelle 
Eglise  ils  seraient  soumis,  si  ce  serait  à  celle 
de  Rome  ou  à  celle  de  Conslantinople  :  ce 
qui  fut  décidé  par  les  députés  d'Orient  en  fa- 
veur de  l'Eglise  de  Conslantinople,  contre 
l'avis  des  légats  de  Rome.  Reg.  tom.  XXII; 
Lab.  tom.  VIII  ;  An.  ârs  Conc.  I. 

CONSTANTINOPLE  (concile de),  l'an  879. 
Le  patriarche  Ignace  étant  mort  le  23  d'oc- 
tobre 878,  Pholius  usurpa  de  nouveau  le 
siégedo  Conslantinople,  et  envoya  aussiiôt  à 
Rome  Théodore,  métropolitain  de  Patras, 
avec  une  letlro  au  pape  Jean  ^  111,  où  il  di- 
sait qu'on  lui  avait  fait  violence  pour  renirer 
dans  ce  siège.  Il  supposa  aussi  des  lettres  , 
tant  sous  le  nom  du  patriarche  Ignace  que 
d'autres  évêques,  où  le  pape  élail  prié  de  le 
recevoir;  et,  par  une  longue  trame  d'impos- 
tures et  de  fourberies,  il  vint  à  bout  de  faire 
tenir  un  concile  de  trois  cent  quatre-vingts 
évêques,  dont  il  régla  toutes  les  opérations 
selon  ses  vues. 

I"  session.  Pholius  présida  à  celte  session 
qui  se  tint  au  mois  de  novembre,  el  qui  se 
passa  en  compliments  de  la  part  des  légats 
du  pape  el  do  Photius. 

Il'  .icsdon.  On  tint  cette  session  le  17  de 
novembre,  non  dans  la  grande  salle  secrèle, 
comme  la  première  ,  mais  dans  la  grande 


7C0 


CON 


CON 


r70 


église  de  Constantinople.  Photius  y  présida, 
ayant  auprès  île  lui  les  trois  léi^als  du  pipe, 
Pierre  ,  prélre-e.irdin.il  ,  l'aiii  el  Ku-^ène  , 
évéqucs.  Pierre  ouvrit  la  session  par  un  dis- 
cours latin,  qui  l'ut  rendu  eu  grec  par  Léon, 
secrétaire  de  l'empereur  :  ensuite  on  lut  la 
lettre  du  p.ipe  à  l'empereur,  traduite  en  urcc, 
mais  différente  de  l'oriirinal  l;\tiii  en  beau- 
coup declioses. On  y  avait  supprimé  la  plainte 
que  faisait  le  pape  de  ce  (pic  Pliolius  avait 
repris  ses  fondions,  sans  consulter  le  sainl- 
sioge,  et  l'ordre  qu'il  lui  donnait  de  demander 
pardon  en  plein  concile.  On  lut,  après  cola, 
la  lettre  du  pape  à  Photius,  dont  on  avait  al- 
téré le  sens,  et  supprimé  plusieurs  circons- 
tances. Le  reste  de  la  ses'^ion  fut  employé  à 
lire  les  lettres  des  patriarches  et  des  évéques 
à  Photius  :  elles  étaient  loutes  à  sa  louange. 
III'  session.  Dans  celte  session,  qui  fui 
tenue  le  l'J  de  novembre,  on  lut  d'abord  la 
letire  du  pape  aux  évéques  dépendants  de 
Constantinople,  et  à  ceux  des  preoiières  Egli- 
ses, c'est-à-dire  de  Jérusalem,  d'Antiocheel 
d'Alexandrie.  On  lut  ensuite  la  letire  syno- 
(lique  de  Théodose,  patriarche  de  Jérusalem, 
adressée  à  l'empereur,  où  il  disait  anathème 
à  qui  ne  recevait  pas  Photius.  Le  concile  ré- 
péta l'anathème.  On  lui  l'instruction  des  lé- 
gats; et,  sur  le  dixième  article  concernanl 
l'abrogation  des  conciles  tenus  contre  Photius, 
le  concile  faisaul  allusion  au  concile  de  Cons- 
tantinople, en  869,  et  que  l'on  comp(e  pour 
le  huitième  général,  dit  :  «  Nous  disons  ana- 
thème à  (juiconque  ne  le  rejelle  pas.  » 

IV'  session.  2ï  décembre.  On  y  admit  le 
métropolitain  de  Martyropolis ,  ciiargé  des 
lettres  des  patriarches  d'Antioche  et  de  Jéru- 
salem, par  lesquelles  ils  déclaraient  (ju'ils 
n'avaient  eu  aucune  part  à  ce  qui  s'était  fait 
contre  Photius  ,  et  qui  furent  unanimenieiU 
approuvées  du  concile.  On  proposa  ensuite 
les  articles  qui  devaient  servir  de  fondement 
à  la  réunion  des  deux  Eglises ,  et  qui  étaient 
contenus  dans  la  lettre  du  pape  à  l'empereur. 
Le  premier  portail  que  le  patriarche  de  Cons- 
tantinople ne  ferait  plus,  à  1  avenir,  d'ordi- 
nation dans  la  Bulgarie  ,  et  n'y  enverrait 
point  le  pa//n«H.  Le  concile  se  tiorna  à  dire 
qu'on  demanderait  là-dessus  à  l'empereur  un 
règlement  conforme  aux  canons,  il  était  dil 
dans  le  second  article  ,  qu'on  ne  prendrait 
plus  personne  d'entre  les  laïques  pour  l'élever 
sur  le  siège  de  Constantinople.  Les  évéqu«es 
répondirent  que,  quoiqu'il  fût  à  souhaiter 
que  l'on  prît  les  évéques  dans  le  clergé,  tou- 
tefois ,  s'il  ne  s'en  trouvait  point  qui  lussent 
dignes  de  l'épiscopal,  il  valait  mieux  en  clioi- 
6ir  parmi  les  laïques.  Le  troisième  arlicle  or- 
donnait de  tirer  le  patriarche  de  Constanti- 
nople d'entre  les  prêtres  et  les  diocèses  de  la 
Diéme  Eglise.  Le  concile  répondit  qu'on  le  fe- 
irait,  s'il  s'en  trouvait  de  capables;  sinon 
qu'on  le  choisirait  dans  toute  l'Eglise.  Le 
quatrième  contenait  la  condamnaiion  des 
conciles  tenus  à  Rome  et  à  Constantinople 
contre  Photius.  Cet  arlicle  fui  reçu  avec  l'ap- 
plaudissement de  tout  le  concile,  de  méuie 
que  le  cinquième,  qui  portait  exconimunica- 
lioa  contre  tous  ceux  qui  ne  voulaient  pas 


reconnaître  Photius.  Le  légat  Pierre  dit  que  la 
paix  et  la  concorde  étant  rendues  à  l'Eglise  , 
il  lallait  célébrer  avec  le  patriarche  Photius  : 
c'était  l'heure  de  l'office,  cl  tous  y  assistèrent. 
>'•  session.  '26  janvier  880.  On  y  dit  ana- 
thème à  quicoiuiui!  n'admettrait  point  le  se- 
cond concile  de  Nirée  comme  le  seplième 
concile  général.  -Métropliane,  métropolitain 
deSmyine,  fut  sé()aré  de  la  communion  ec- 
clé5iasluiu(î ,  parce  qu'il  continuait  à  s'oppn- 
.ser  à  Photius.  Ou  fil  divers  règlements  (jui 
tendaient  à  affermir  l'aulorilé  de  Plioiiiis  : 
savoir,  (juc  tous  ceux  ((ue  le  pape  Jean  \  III 
avait  exeommuniés  seraiciil  censés  soumis 
à  la  même  censure  par  Pholius;  et  i|ue  tous 
ceux  que  Pholius  aurait  eiLcommuniés  ou 
déposés,  le  pape  Jean  les  regarderait  comme 
tels  ;  que  les  évéques  ()ui  avaient  quille  l'é- 
piscop  11  pour  se  faire  moines,  ne  pourraient 
plus  revenir  à  l'épiscopal,  parce  que  ,  se  ré- 
duire au  rang  des  moines  ,  c'est  se  mellre  au 
rang  des  péni  le  ni  s.  Tel  était  l'usage  des  Eglises 
d'Oiienl ,  où  l'on  élevait  quelquefois  des 
moines  à  l'épiscopal;  mais  où  l'on  ne  per- 
meltait  jamais  que  des  évéques.  devenus 
moines,  reprissent  leurs  premières  fonctions. 
Trois  cent  ijuatre-vingts  évéques  souscrivi- 
rent, après  les  légats  du  pape,  à  tout  ce  qui 
venait  d'élre  décidé  dans  le  concile;  et  ils 
exprimèrent,  dans  leurs  souscriptions,  l'ac- 
ceplalion  du  second  concile  de  Nicée  ,  sep 
tième   général,   et   son    décret   touchant  le 


saintes  images 


les 


VP  session.  L'empereurBasile  ,  qui  présida 
à  cette  session,  proposa  de  publier,  non  une 
nouvelle  profession  de  foi  ,  mais  celle  de 
Nicée  ,  déjà  approuvée  dans  les  autres  con- 
ciles. Le  but  de  celte  proposilion  était  de 
condamner  tacitement  l'addiiion  F(lioque,en 
publiant  une  profession  de  foi  où  celle  addi- 


(iisaii  que  le  concilo  embrassait  cette  défini- 
tion, avec  anatlièmo  à  lou  ;  ceux  qui  seraient 
assez  hardis  pour  composer  une  aulre  pro- 
fession de  foi,  ou  altérer  celle-ci  par  des  pa- 
roles éirangères,  des  addilions  ou  des  sous- 
traclions  :  tous  s'écrièrent  qu'ils  croyaient 
ainsi.  L'empereur  souscrivit  aux  actes  avec 
ses  trois  (ils.  Au  li'u  du  symbole  de  Nicée, 
Bévérégius  lisait,  dans  son  exemplaire,  celui 
de  ConstaiiliiiO|de,  de  l'an  381. 

y II'  session.  Celte  définition  de  foi  fut  lue 


,.„,..        ^^  .    ..,..-     .>^^..  ..  ■  i  ■  via     v*v     ■*.*•      lui,     tU\^ 

une  seconde  fois  dans  la  septième  session, 
qui  fut  tenue  dans  la  grande  église  le  13  de 
mars  ,  et  on  répéta  l'anathème  contre  qui- 
conque en  ôterail  ou  y  ajouterait.  Les  légals 
du  pape  renouvelèrent  l'anathème  contre  qui 
ne  reconnaissait  pas  Pholius  pour  patriarche. 
Le  concile  l'approuva  el  finil  par  les  accla- 
mations ordinaires.  On  a  mis  à  la  suite  des 
actes  du  concile  une  leilre  du  pape  Jean  à 
Pholius,  dans  laquelle  il  traite  de  Iransgres- 
seurs  de  la  parole  de  Dieu,  et  de  corrupteurs 
de  la  doctrine  de  Jésus-Christ,  des  apôtres  et 
des  Pères  ,  ceux  qui  avaient  ajoute  au  sym- 
bole la  particule  Ftlioque;  mais  le  cardinal 


Î7I 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


772 


Rfironins  a  rejeté  avec  raison  celle  lellre, 
comme  supposée  par  quelque  Grec,  el  peut- 
élre  p.ir  Photius  lui-même,  Irès-habile  en 
cel  arl.  Il  en  fabriqua  une  sous  le  nom  de 
Nicolas  l-^^'.àquiil  fais.iil  diie  qu'il  élahlissait 
avec  lui  ,  pour  l'avenir  .  une  communion  et 
une  aniilié  inviolable.  Il  composa  un  livre 
plein  de  faussetés  conire  l'Eglise  romaine  et 
contre  le  même  pape.  Il  trompa  l'e.npureur 
Basile  par  une  fausse  généalogie,  où  il  le 
faisait  descendre  de  ïiridate,  roi  d'Arménie; 
et  on  ne  peut  douter  qu'il  n'ait  eu  part  à  la 
falsiOcalion  des  lettres  du  pape  Jean,  pro- 
duites dans  leconcile.  Ceconcile  futcondimné 
et  rejeté  par  les  sueeesseuis  de  Jean  Vill , 
par  Marin  II ,  par  Adrien  111 ,  par  Elienne  V  , 
par  Formose  ;  et  il  a  été  regardé  depuis,  dans 
l'Eglise  catholique,  comni<!  un  conciliabule 
sans  autorité;  el  il  n'y  a  que  les  Grecs  sebi- 
smaliques  qui  le  tiennent  pour  le  luiitième 
concile  général  ,  en  le  mettant  à  la  place  de 
celui  qui  fut  tenu  l'an  809.  Reg.  loin.  XXH  ; 
Litb.  tum.  IX;  Hard.  loin.  \\. 

CONSTANTINOPLE  (Conciles  de),  l'an  893. 
Il  y  eut,  celle  année,  deux  conciles  à  Cons- 
tantinople.  Dans  le  premier  on  élut  un 
moine  nommé  Antoine  Cauléas,  recomman- 
dable  par  la  sainteté  de  ses  mœurs,  pour  oc- 
cuper le  siège  de  Constanlinople,  vacant  par 
la  mort  d'Etienne,  frère  de  l'empereur  Léon 
VI,  surnommé  le  Sage.  Le  second  de  ces  con- 
ciles eut  pour  but  l'extinction  du  schisme  de 
thotius.  Mansi,  t.  I,  col.  1079. 

CONSTANTINOPLE  (Conciles  de),  non  re- 
connus, l'an  901.  Léon,  surnommé  le  Sage, 
empereur  d'Orient,  avait  épousé  en  qua- 
trièmes noces  Zoé,  fille  de  Carbonopsias, 
après  la  mort  d'Eudocie,sa  troisième  feuime. 
Mais  comme  Basile,  pèie  de  Léon,  avait  dé- 
claré nulles  les  quatrièmes  noces,  et  que  Léon 
lui-même  avait  défendu  les  troisièmes  sous 
des  peines  sévères,  outre  les  peines  canoni- 
ques auxquelles  ces  sortes  de  mariages  sont 
assujetties  chez  les  Grecs,  Nicolas  le  Mysti- 
que tint  le  premier  concile  dont  il  s'agit  pour 
réprouver  te  mariage,  el  il  déposa  de  plus  le 
prêtre  Thomas,  qui  l'avait  célébré  avec  les 
cérémonies  ecclésiastiques.  Quant  à  l'empe- 
reur lui-même,  il  lui  interdit  l'entrée  de  l'é- 
glise ;  mais  celui-ci,  bien  loin  de  se  soumet- 
tre à  la  sentence  du  patriarche,  le  fil  déposer 
à  son  tour  dans  une  autre  assemblée  d'évô- 
ques,  el  le  condamna  à  l'exil,  en  lui  <lonnanl 
Eulhyraius  pour  successeur.  L'empereur  ce- 
pendant, étant  au  lit  de  la  mort  l'an  911,  rap- 
pela de  son  exil  l'ancien  patriarche,  qui 
continua  de  siéger  à  Constanlinople  jus- 
qu'au 15  mai  925. 

Le  seul  auteur  ancien  ,  qui  ait  fait  men- 
tion du  conciliabule  assemblé  pour  la  dépo- 
sition du  patriarche  Nicolas,  est  Eulychius, 
patriarche  d'Alexandrie,  qui  raconte  à  peu 
prèg  ainsi  le  fait  dans  ses  Annales:  «L'épouse 
de  l'empereur  Léon  étant  morte  sans  lui 
laisser  d'enf  ints,  il  voulut  en  épouser  une 
aulre;  mais  le  patriarche  Nicolas  le  lui  dé- 
fendit, en  lui  disant  :  il  ne  l'est  pas  permis 
de  le  marier,  car  lu  es  lecteur  el  consacré 
par  les  prières  des  prêtres  ;  si  lu  le  maries, 


tu  ne  pourras  plus  l'approcher  de  l'autel. 
L'empereur  écrivit  alors  aux  patriarches  de 
Rome,  d'xVIexandrie,  de  Jérusalem  et  d'An- 
tioche,  les  priant  de  se  rendre  auprès  de  lui 
pour  examiner  s'il  pouvait  ou  non  prendre 
une  épouse  ;  mais  ils  s'excusèrent  de  venir, 
et  envoyèrent  seulement  des  dép  lés  à  leur 
place.  Quelque'^  évêques,  s'étant  joints  aux 
députés,  examinèrent  l'affaire  de  l'empereur 
el  la  jugèrent  à  son  avantage.    Labb.  t.  IX. 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de),  non  re- 
connu, l'an  911.  C'est  le  concile  où  le  pa- 
triarche Nicolas  fut  rétabli  sur  son  siège. 
Piigi. 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de),  l'an  920. 
Ce  concile  fut  tenu  sous  le  pape  Jean  X  et 
l'empereur  Constantin  Porphyrogénète,  au 
mois  de  juillet,  par  les  légats  du  pape  cl  le 
patriarche  Nicolas.  On  y  lit  délense  de  con- 
Iracler  de  quatrièmes  noces,  et  l'on  accorda 
à  l'empereur  Léon,  mort  l'an  911,  la  rémis- 
sion de  la  faute  qu'il  avait  commise  à  cet 
égard.  Ainsi  la  paix  fut  rendue  à  l'Eglise  de 
Constanlinople,  (|ui  s'était  divisée  à  l'occa- 
sion des  quatrièmes  noces  de  l'empereur 
Léon.  Mansi,  t.  I,  col.  1108. 

CONSTANTINOPLE  (Conciliabule  de),  l'an 
94'i-,  où  Tryphon,  patriarche  de  celle  ville 
fut  traîtreusement  déposé,  el  Théophylaclc, 
fils  de  l'empereur,  intronisé  à  Sa  place. 
Labb.  MX. 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de),  l'an  963. 
Le  patriarche  Polyeucte  fut  le  président  de 
ce  concile,  qui  se  tint  vers  la  fin  de  septem- 
bre, el  qui  eut  pour  objet  d'examiner  la  vali- 
diié  du  mariage  de  l'empereur  Nicéphore 
Phocas  avec  Théophanon,  veuve  de  l'empe- 
reur Romain  II,  dit  le  Jeune.  Ce  mariage  lut 
déclaré  valide  par  le  concile,  conire  l'avis  du 
patriarche.  Edit.  Venet.\l. 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de),  l'an  969. 
L'empereur  Nicéphore  convoqua  celle  as- 
semblée, qui  fut  proprement  une  conférence 
ou  un  débat  entre  les  catholiques,  d'une 
part,  présidés  par  le  patriarche  Polyeucte, 
et  les  jacobiles,  de  l'autre,  qui  avaient  à  leur 
léte  Jean,  patriarche  jacobite  d'Anlioche. 
Celte  conférence  commença  dans  la  semaine 
sainte,  el  finit  le  mardi  après  l'octave  de  Pâ- 
ques. Nous  n'en  avons  d'autres  actes  que  la 
lettre  synodique  du  patriarche  Jean  à  Men- 
nas,  patriarche  (  opte  d'Alexandrie. ^ssem«/ii, 
Bibl.  Orient. l.U,  p.  V33;  Mansi,  t. ï,  col.  H^\). 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de),  l'an  975, 
ou  97't  selon  le  P.  Pagi.  Le  patriarche  Basile, 
ayant  été  calomnié  auprès  de  l'empereur, 
fut  déposé  dans  ce  concile,  el  Antoine  le 
Stuilile  mis  à  sa  place. 

CONSTANTINOPLE  (Conciles de), l'an  1027. 
Le  patriarche  Alexis  tint  deux  conciles  cette 
année  :  le  premier,  au  mois  de  janvier,  dans 
lequel  on  fil  plusieurs  règlements  sur  la 
discipline  ;  l(!  second,  au  mois  de  novembre, 
dans  lequel  on  condamna  l'abus  des  cha- 
rislicaires  ou  donataires  des  monasières,  qui 
consistait  à  en  vendre  ou  à  en  transférer  le 
domaine.  D.  Ceillier,  t.  XXUI. 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de),  l'an  1029. 
L'empereur  Romain  III,  dit  Argyre,  ayant 


7Ï5 


CON 


CON 


774 


rorn  une  acciisntion  contro  Jean  Abdon,  pa- 
Iriiirche  jacobilc;  (l'Anlioclie,  Ifi  fil  aniciii  r 
avec,  quatre  ('vâiiups  l'I  trois  tiioincs  à  Coii.-.- 
lanlinople,  où  ils  furent  coiidaimiés  par  un 
roiicilc  tlii  prélats  grecs.  Jcaii  Alxloii  mourut 
deux  ■iiis  après  cm  cxi].  Asucinani,  liibliotli. 
Orient,  t.  Il,  /m./.  I;jO;  Mami,  t.  1,  col.  12:)1. 

CONSTANTINOI'Lli  (Co.uiledc),  l'an  lOiii. 
Mirhel  Cérulaiie,  patriarche  do  Constanti- 
nople,  tint  ce  faux  concili;  au  mois  de  juin, 
cl  y  aiialhéinatisa  les  légats  du  papu  saint 
Léon  IX,  avec  l'écrit  ((u'ils  avaient  déposé 
sur  l'autel  de  la  grande  église  île  l'.OMSlanlI- 
nople  avant  leur  départ.  EdiC.  ['enct.  l.  XI. 

CONSTANTINOI'LK  (Conciledej.l'an  1060. 
Le  patriarche  Jean  Xipiiilln  asseinhla  ce 
concile,  contre  1rs  mariages  incesliieux. 
Mniisi ,  t.  Il,  Append.  p.  99. 

CONSTANTINOI'LE  iConciledcl.ran  1067. 
Le  mêaie  patriarche  tint  aussi  ce  concile, 
contre  ceux  qui,  après  s'être  liancés  à  une 
personne,  se  mariaient  à  une  autre.  Ibid. 
p.  106. 

CONSTANTINOPLE(Concilede), l'an  1099. 
Ce  concile  eut  pour  objet  de  recommander 
le  culte  des  images.  Conc.  t.  Xll. 

CONSTANTINOI'LE  (Concile  de),  l'an  1110. 
L'empereur  Aiesis  Comnène  fil  tenir  deux 
C0)iciles  celte  année  à  Conslanlinople,  dans 
les(inels  il  publia  une  constitution  sur  les 
élections  et  sur  les  devoirs  des  prélats,  et 
dans  lesquels  aussi  furent  condamnés  les 
bogomiles,  hérétiques  ainsi  nommés  de  Bog, 
qui,  en  langue  esclavone,  signifie  Dieu,  et 
Milani,  que  l'on  rend  par  ayez  pitié  de  nous. 
Ils  étaient  donc  nommés  bogomiles,  parce 
qu'ils  imploraient  la  miséricorde  de  Dieu, 
comme  qui  dirait,  solliciteurs  de  la  miséri- 
corde divine.  Ce  n'est  pas  en  cela  (ju'ils 
étaient  hérétiques ,  mais  en  ce  iju'ils  renou- 
velaient les  erreurs  des  messaliens,  disant 
qu'il  faut  toujours  prier;  (jue  la  seule  prière 
suffit  pour  le  salut;  que  le  travail  des  mains 
est  non-seulement  inutile,  mais  encore  mau- 
vais ;  méprisant  les  croix,  les  autels,  les 
églises,  les  reliques,  les  images  des  saints, 
la  sainte  \  iergc;  condamnant  le  mariage, 
l'usage  de  la  chair  et  des  œufs  ;  ne  recon- 
naissant la  Trinité  que  de  nom,  etc.  Ils  eu- 
rent pour  chef  un  médeèin  nommé  Basilique, 
que  l'empereur  Alexis  Comnène  fit  brûler  à 
Conslanlinople  pour  son  opiniâtreté  dans 
ses  erreurs.  Edit.  Venet.  t.  Xll;  Mansi,  t.  Il, 
col.  24.3, 

CONSTANTINOPLE  Concile  de  .l'an  lUO. 
Léon  Slypiote,  patriarche  de  Conslanlinople, 
assisté  de  onze  métropolitains  et  de  deux 
évéques,  avec  les  olliciers  de  l'empereur, 
tint  ce  concile,  où  l'on  condamna  les  écrits 
d<!  Constantin  Chrysomale,  comme  remplis 
des  erreurs  des  enlhousiasles  et  des  bogo- 
miles. 11  y  était  dit,  entre  autres  choses,  que 
c'est  adorer  Salan  que  de  rendre  honneur  à 
un  prince  ou  à  un  magistrat  ;  que  le  bap- 
tême conféré  aux  enfiinls  est  de  nul  efTel, 
parce  qu'ils  ne  peuvent  être  instruits  avant 
de  le  recevoir;  que  la  pénitence  est  inutile  à 
ceux  qui  n'ont  pas  été  régénérés;  que  ceux 
qui  ont  reçu  le  baptême,  et  sont  les  vrais 


chréliens,  ne  sont  plus  soumis  à  la  loi,  parce 
qu'i  s  sonl  arrivés  à  l.i  mesure  de  l'âge  de 
Jésus-Christ;  (|ue  tout  chrétien  a  deux 
drues,  l'un(î  impeccable,  l'autre  péche- 
resse ;  au  lieu  (lue  celui  qui  n'est  pas  encore 
chrétien  n'en  a  qu'une.  Allatiits,dr,  Consensu 
h'ccl.  Occid.  et  Orient,  l.  Il,  c.  11  ;  l'agi,  ad 
anu.  l^^<•,  n.  2;). 

CONSTANTINOPLE  (Conciles  de),  l'an  1  r*3. 
Il  S(!  tint  deux  conciles  cette  année  à  Cons- 
tantinople.  Le  premier,  le  20  août,  cinlre 
deux  prélendus  évéques,  dont  les  ordinations 
faites  par  le  seul  métropolitain  ,  furent  dé- 
clarées nulles  :  on  les  condamna  encore 
comme  étant  de  la  secte  des  bogomiles.  Le 
second  concile  fui  tenu  le  premier  odolire. 
Il  ordonna  que  le  moine  Niphon  serait  ren- 
fermé dans  un  monastère,  en  attendant  une 
plus  ample  infurmalion  de  C(!qui  le  regardait. 
Edil.  Venet.  t.  Xll. 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de)  l'an  IIU. 
Ce  concile  se  tint  le  22  février.  Le  moine 
Niphon  y  fut  condamné  pour  avoir  dil,  en- 
Ire  autres  choses,  anathème  au  Dieu  des 
Hébreux.  On  l'enferma  (ensuite,  cl  il  demeura 
dans  celte  retraite  forcée  pendant  tout  le  pa- 
triarcal de  Michel  Oxite. 

CONSTANTINOPLE  (Concilede),ran  1147. 
Ce  concile  se  tint  le  26  février.  On  y  déposa 
le  patriarche  Gôme,  à  cause  de  ses  liaisons 
avec  l'hérétique  Niphon.  Eilit.  Venet.  t.  XII. 
CONSTANTINOPLE  (Conférence  de) ,  l'an 
1153  ou  1154,  tenue  entre  Anselme,  évêque 
d'Avelberg  et  plusieurs  évéques  orientaux, 
sur  les  points  qui  séparent  l'Eglise  grecque 
de  l'Eglise  romaine.  Conc.  Germ.  t.  111 
p.  376.  Spicil.  D'Ach. 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de),  l'an  1155. 
Luc,  patriarche  de  Conslanlinople,  présida 
à  ce  concile,  assisté  de  plusieurs  métropoli- 
tains. \'oici  quel  en  fui  le  sujet  :  Un  diacre 
nommé  Basile,  chargé  du  ministère  de  la 
parole,  ayant  dit,  en  expliquant  l'Evangile, 
(lue  c'est  le  même  Fils  de  Dieu  qui  offre  à 
l'autel  c(  qui  est  la  victime,  et  qu'il  reçoit 
avec  le  Père  l'oldalion  qui  se  fait  sur  l'au- 
tel ;  qiiiliiues-uns  des  auditeurs  le  blâmè- 
rent, disant  que  le  sacrifice  ne  s'offrait  (pi'au 
Père  cl  au  Saint-Esprit,  et  non  pas  au  Fils, 
qui,  disaient-ils,  est  le  sacrificateur.  Ils  rai- 
sonnaienl  ainsi,  dans  la  crainte  d'admettre 
deux  peisonnes  en  Jésus-Christ  comme  fai- 
saient les  nesloriens,  c'est-à-dire  une  per- 
sonne qui  ferait  l'oblntion,  et  l'anlre  qui  la 
recevrait.  Le  concile  décida  que  l'oblation  se 
faisait  au  Fils,  comme  au  Père  et  au  Saint- 
Esiirit.  Allatius  a  rapporté  ce  décret  synodal 
dans  l'apologie  du  concile  d'Ephèse. 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de),ran  1156. 
Ce  concile  décida  que  celui  qui  lue  un  vo- 
leur pour  le  bien  de  la  société  ne  doit  élre 
puni  ni  par  la  loi  ecclésiastique,  ni  par  la 
loi  civile.  Mansi,  t.  II,  suppl. 

CONSTANTINOPLE(Concilede),r,inll66. 
L'empereur  Manuel  convoqua  ce  concile  au 
sujet  d'un  nommé  Démétriu,s,n.ilirde  Lampe, 
bourgade  en  Asie,  (|ui  soutenait  (|ue  Jésu$> 
Christ ,  et  comme  homme  et  comme  Dieu, 
est  en   tout  égal  à  son  Père.  Luc  Chrysu" 


77^ 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


778 


berge,  patriarche  de  Constanlinople,  assis-lé 
de  cint|uante-si\  ou  soixante  évoques,  pré- 
sida à  ce  concile,  qui  fit  neuf  canons.  Ils 
conlieunent  en  substance  que  ces  paroles 
de  Jésus-Christ  :  «  Mon  Père  est  plus  grand 
(|uc  ini)i,  "doivent,  suivant  les  inlerprélalions 
(les  s  linls  Pères,  s'ent(Midre  de  Ini  selon  son 
liuiiianité  par  laquelle  il  a  souffert  ;  (jue  le 
Verbe,  en  prenant  la  nature  humaine,  ne  l'a 
pas  changée  en  divinité,  mais  que  par  l'u- 
nion de  la  nature  humaine  avec  la  nature 
divine  celte  nature  participe  à  la  dignité 
divine;  en  sorte  qu'elle  est  l'objet  d'une 
seule  adoration  avec  le  Verbe  qui  l'a  prise, 
qu'elle  demeure  avec  toutes  ses  propriétés 
naturelles,  mais  enrichie  des  avantages  de  la 
divinité;  et  qu'en  conséquence  la  chair  du 
Seigneur,  élevée  par  l'union  hyposlalique  à 
la  souveraine  dignité,  sans  altération  ni 
confusion,  est  assise  dans  sa  personne  sur  le 
trône  à  la  droite  du  Père.  Le  concile  dit 
anallième  à  tous  ceux  qui  ne  recevaient  pas 
les  paroles  de  Jésus-Christ  :  «  Mon  Père  est 
plus  grand  que  moi  ,  »  comme  les  saints 
les  ont  expliquées,  et  dans  le  même  sens 
que  les  actes  du  quatrième  et  du  sixième 
concile  œcuménique  les  ont  fait  valoir.  Les 
canons  du  concile  furent  souscrits  par  l'ein- 
percur,  et  gravés  sur  des  pierres  que  l'on 
nul  dans  l'église  de  Sainte-Sophie,  à  gauche 
en  entranl  ;  ils  lurent  encore  insérés  dans  le 
syuoilique  que  les  Grrcs  lisenl  à  la  fête  de 
l'Orthodoxie  ou  du  rétablissetnent  des  ima- 
ges, qu'ils  célèbrent  le  premier  dimanche  de 
carême.  L.  Allalius.  lib.  de  Cunsensu  ulrius- 
quc  J'Jcclesiœ,  lib.  11,  cap.  li.num.  k.  Ri- 
chard, Anal,  des  Conr.  t.U. 

CONSTANTlNOPLE(Concilede),!'an  1166. 
Le  patriarche  Luc  Chrysoberge  et  trente 
métropolitains  tinrent  ce  concile  le  11  avril. 
On  y  condamna  l'abus  qui  tolérait  le  mariage 
du  sixième  au  septième  degré,  pourvu  qu'on 
u'eût  point  demandé  la  permission  de  le  con- 
tracter; c'est-à-dire,  qu'en  ce  cas  il  n'était 
pas  déclaré  nul,  mais  les  parties  étaient 
mises  en  pénitence,  parce  qu'on  supposait 
qu'elles  l'avaient  conlraclé  par  ignorance. 
Sous  ce  prétexte,  ceux  qui  voulaient  con- 
tracter ces  mariages,  se  gardaient  bien  d'en 
demander  la  permission  ,  qui  leur  aurait 
clé  refusée;  ils  les  contractaient  librement 
comme  permis.  Le  concile  déclara  ces  ma- 
riages nuls.  Jws  Gra'co-liom.  lib.  111;  Nomu- 
canon,  lit.  2-3;  D.  Ceillier,  Hist.  des  aul.  ec- 
cles.  tom.  XXI,  pay.lOi;  Richard,  Anal,  des 
conc,  l.  V. 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de),  l'an  1168. 
Les  Grecs  y  consommèrent  le  schisme,  en  se 
séparant  entièrement  de  l'Eglise  romaine. 
Ilard.  VII.  Ce  concile,  ou  plutôt  conciliabule, 
n'esl  peut-être  pas  différend  de  celui  que  le 
P.  Pagi  rapporte  à  l'an  1170. 

CONSTANTINOPLE  (Conciliabule  de),  l'an 
1170.  L(î  patriarche  Michel  Anchiale  tint  ce 
faux  concile,  et  y  fil  rejeter  les  propositions 
que  faisait  l'empereur  Comnène  pour  la  réu- 
nion des  lieux  Eglises.  Pa(ii,  ad  hune  ann. 

CONSTANTINOPLE  (Concilede),  l'an  1171. 


On  y  fit  cinq  canons  de  discipline.  Mansi, 
t.  11,  col.  661. 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de),  l'an  1186. 
Les  patriarches  de  Conslantinople,  île  Jéru- 
salem el  d'Anlioche  tinrent  ce  concile  avec 
vingt-trois  iDélropolilains,  en  présence  de 
l'empereur  Isaac  l'Ange.  Jean,  métropolit.'iin 
de  Cyziquc,  s'y  plaignit  de  ce  qu'on  avait 
violé  à  son  égard  les  canons  touchant  les 
élections,  en  ce  que  le  patriarche  de  Cons- 
tanlinople el  son  concile  avaient  élu,  sans 
l'appeler,  quoiqu'il  fût  dans  cette  ville,  cinq 
évêqiies  de  sa  province.  L'empereur,  ci  cette 
occasion,  donna  une  novelle  par  laquelle  il 
déclara  nulles  ces  élections,  et  ordonna  d'in- 
viter à  celles  qui  se  feraient  dorénavant  à 
Conslantinople,  tons  les  évéques  qui  s'y  ren- 
contreraient. Il  n'esl  donc  pas  vrai  que  dès 
le  IX'  siècle  l'Eglise  eût  abandonné  aux 
empereurs  les  élections ,  comme  l'avance 
M.  de  Marca.  Mansi,  tom.  l\,  col,  721  ;  l'Art 
de  vérifier  les  dates,  png.  216. 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de),  l'an  122-2. 
Germain  II,  patriarche  grec  <le  Constanli- 
nople, assembla  ce  concile,  pour  terminer 
les  différends  des  évéques  grecs  el  des  évo- 
ques latins  de  Chypre.  Mansi,  tom.  II. 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de),  l'an  1232. 
Germain  II,  patriarche  grec,  convoqua  ce 
concile  au  sujet  des  slauropéges  ou  croix, 
qu'il  faisait  planter  dans  les  endroits  où  l'on 
élet'ait  un  oratoire,  un  monastère,  une  église 
paroissiale.  On  y  décida  que  tous  ces  lieux, 
en  quelques  diocèses  qu'ils  pussent  se  trou- 
ver, relèveraient,  suivant  l'ancien  usage, 
immédiatement  du  patriarche,  dont  la  juii- 
diciioa  y  serait  exercée  par  son  exarque. 
Mansi.  t.  IL  col.  979. 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de),  l'an  1275. 
Ce  concile  se  tint  le  26  mai.  Jean  Veccus  y 
fui  élu  patriarche  de  Constanlinople,  et  or- 
donné le  dimanche  suivant  2  juin,  jour  de  la 
Pentecôte.  Ce  Jean  "Veccus  avait  beaucoup 
travaillé  avec  l'empereur  Michel  Paléologue 
pour  réunir  les  Grecs  elles  Latins. 

CONSTANTINOPLE  (Conciles  de),  ranl277. 
Le  patriarche  Veccus  tint  ces  deux  conciles, 
l'un  vers  le  mois  d'avriieU'autre  le  16  juillet. 
11  fit  dans  le  premier  une  profession  de  foi 
très-eatholique,  en  reconnaissant  les  sept 
sacrements,  et  tout  ce  que  croit  l'Eglise  ro- 
maine. Il  excommunia  dans  le  second  les 
schismatiqucs  qui  s'opposaient  à  la  réunion 
des  deux  Eglises.  Il  y  eut  aussi  la  même  année 
un  conciliabule  de  ces  schismaliques  à  Cons- 
tanlinople. Pachimer,  lib.  lU. 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de),  l'an  1280. 
Le  patriarche  Veccus,  assisté  de  huit  autres 
prélats,  tant  métropolitains  qu'évêques,  tint 
ce  concile  le  3  mai.  On  y  parla  d'un  passage 
de  saint  Grégoire  de  Nysse  où  il  est  dit  (jue 
le  Saint-Esprit  est  du  Père  et  du  Fils,  el  d'où 
l'on  avait  malicieusement  retranché  une  syl- 
labe, qui,  étant  ôtée,  changeait  le  sens  de  ce 
passage  si  favorable  à  la  réunion  de  l'Eglise. 
Ce  qui  fil  dire  au  patriarche  :  La  moindre 
altération  dans  les  écrits  des  Pères  porte  un 
préjudice  notable  àl'E(jlise;  et  c'est  à  nous, 
gui  leur  avons  succédé  dans  la  conduite  du 


777 


CON 


troupeau,  à  conserver  inviolablement  la  tra- 
dition qu'ils  noies  ont  hiissce.  La  syllabe  quo 
le  rél'érciulaiie  de  rK^^lisc  de  Conslaiiliiiople 
avait  ôtée  du  passaf;c  dt-  saiiil  Grégoin-  de 
Nysse  étail  la  parlicuic  ex,  qui  se  lit  dans 
l'homélie  de  ce  Père  sur  le  l'nler,  qui  f.oni- 
mciice  par  ces  mots  :  Cum  adduccrrC  mdiinus 
M'iyses,  etc.  Spirilus  vero  fonitus  et  ex  l'aire 
dicitur,  et  ex  Filio  esse  affiniKitur.  {Léo  Alla- 
lius,  lih.\\\.dcCinisensuEccles.Grœc.  et  Lut.; 
Lab.  XI:  y/(ir(/.  VllI.) 

CONSTANTINOI'LE (Conciliabule  de),  r.iu 
1283.  Les  grers  scliisinaliqucs  tinrent  ce  con- 
cile au  mois  de  janvier,  sous  le  patriarche 
Joseph,  et  y  condamnèrent  Jean  Vcccus, 
<]Uoiqu'il  eût  abdiqué  volontairement  le  pa- 
triarcat pour  se  retirer  <ians  un  monnsière. 
Peu  de  temps  après  ils  lefirent  exiler  par  l'em- 
liorciir  Androiiic,  Irès-altaché  au  schisme. 
Pachimer;  Miinsi,  ibid.  col.  111. 

CONSTANTINOPLE  (Conciliabule  de),  l'an 
128.'{  ou  i-28k.  Les  giccs  schis!  alicjues  lin- 
rcut  ce  conciliabule  W  lendemain  de  Pâques, 
cl  y  condamnèrent  tous  les  évèques,  latins 
et  grecs,  qui  avaient  eu  part  à  la  réunion 
des  deux  Eglises  dans  le  second  concile  gé- 
néral de  Lyon.  Mansi,  et  le  P.  Poussines,  qui 
met  ce  concile  en  128'i. 

CONSTANTINOPLE  (Conciliabule  de),  l'an 
1285.  Le  p/ilriarche  Jean  Vcccus  fut  amené 
dans  ce  concile,  et  persista  à  soutenir  que, 
selon  la  doctrine  des  Pères,  on  pouvait  dire 
que  le  Saint-Esprit  procède  du  Père  et  du 
Fils.  Hard.,  t.  VIIL 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de),  non  re- 
connu, l'an  1297.  Le  patriarche  Athanase, 
qui,  de  moine  du  mont  Gana,  avait  succédé  à 
Grégoire  de  Chypre  sur  le  siège  patriarcal  de 
Constaulinople,  s'y  comporta  si  mal,  qu'il  se 
rendit  odieux  à  tout  le  inonde,  et  fut  obligé 
de  s'en  retourner  à  son  monastère.  Trans- 
porté do  fureur,  il  lança  des  analhèmes  con- 
tre l'empereur  Andronic  le  A'ieux,  dans  un 
écrit  qu'il  cacha  dans  une  muraille  de  la 
grande  église.  Un  enfant  ayant  trouvé  par 
hasard  cet  écrit  quatre  ans  après,  on  le  porta 
au  patriarche  Cosme,  qui  le  communiqua  à 
l'empereur.  Ce  prince  troublé  fil  assembler 
un  concile  pour  décider  de  la  valeur  de  ces 
analhèmes.  Les  avis  étant  partagés,  on  con- 
sulta Athanase  lui-même,  qui  répondit  qu'il 
les  avait  écrits  dans  un  moment  de  colère,  et 
qu'il  consentait  à  ce  qu'on  les  regardât 
comme  nuls.  Pachimer.  lib.  111,  cap.  '2k; 
Mansi,  ibid.  col.  23(). 

Les  conciles  ou  conciliabules  de  Conlanli- 
nople  qui  suivent  jusqu'à  celui  do  l'an  1638 
présentent  fort  peu  d'intérêt,  et  nous  pour- 
rions même  les  supprimer,  comme  étant 
l'ouvrage  dune  Eglise  obstinée  dans  le 
schisme. 

CONSTANTINOPLE(C'-.ncilcde), l'an  1299. 
L'empereur  Aiidronic  le  Vieux  fil  assembler 
ce  concile,  pour  faire  casser  le  u)ariage  d'A- 
lexis, son  neveu,  prince  des  Lays,  avec  la 
fille  d'un  seigneur  ibérien,  et  lui  faire  épou- 
ser la  fille  de  Thumnus,  gouverneur  de  Ca- 
niclée,  et  favori  de  l'empereur.  Ce  prince  se 
fondait  sur  sa  dignité  impériale  et  sur  son 

UiCTIûNNAlBlJ    DKS    Co.NCILKS.    I. 


CON  77e 

office  de  tuteur  à  l'égard  d'Alexis,  qui  avait 
contracté  mariage  à  son  insu  et  sans  son 
consentement.  La  chose  ayant  été  liisculée, 
quil(|nes  évoques  étaient  d'avis  d'accorder  à 
l'empereur  ce  (ju'il  deiiiauduil;  mais  le  pa- 
triarche Jean  et  la  plupart  des  évèques  fu- 
rent d'un  avis  contraire;  et  ce  dernier  pré- 
valut. J'dcinmer.  lib.  IV,  cap.  8;  Mansi,  tom. 
lil,fo/.  2:).'). 

CONSTANTINOPLE  Concile  de  ,  l'anL'J'il. 
Le  patriarche  Jean  d'Apri  tint  ce  concile  le 
11  juin,  en  présence  de  l'empereur  Aiulronic. 
Le  moine  Barlaam  y  dénonça  la  doclrine  de 
Grégoire  Palamas,  qui  avait  passé  de  sou 
monastère  sur  le  siège  épiscopal  de  Thessa- 
lonique.  Il  soutenait  que  la  nature  divine 
était  distinguée  de  son  opération  ou  de  ses 
propriétés  et  de  ses  attributs,  et  (|ue  la  lu- 
mière qui  avait  environné  Jésus-Christ  sur 
la  montagne  du  Thabor  n'était  pas  une  lu- 
mière créée,  mais  une  lumière  divine,  éter- 
nelle, et  celle-là  dont  la  Divinité  est  revêtue. 
Le  concile  ou  plutôt  conciliabule  condamna 
Barlaam,  qui  soutenait  les  dogmes  opposés 
aux  erreurs  de  Palamas,  sans  néanmoins  ap- 
prouver formellement  les  erreurs  de  Pala- 
mas, en  faveur  duquel  l'empereur  Andronic 
harangua  si  fortement,  que  la  maladie  qu'il 
avait  alors  ayant  augmenté  par  cet  effort,  il 
en  mourut  quatre  jours  après,  liaynaldi,  ad 
hune  ann. 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de),  l'an  1345. 
Le  patriarche  Jean  d'Apri  convoqua  ce  con- 
cile contre  les  erreurs  des  palamiies.  Le  P. 
Lequien  et  Boivin,  in  notis  ud  Nicephorum 
Grefjoram. 

CONSTANTINOPLE  (Conciles  de),  l'aa 
13'*7.  Il  y  eut  cette  année  deux  conciles  à  Cons- 
taulinople. On  déposa  dans  le  premier  le  pa- 
triarche Jean  d'Apri,  pour  avoir  embrassé  la 
doctrine  de  Barlaam,  et  renoncé  à  celle  de 
Palamas.  Dans  le  second  on  approuva  aussi 
les  erreurs  de  Palamas.  Lambecius,  t.  \  I. 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de),  non  re- 
connu, l'an  1351.  Dans  ce  faux  concile,  tenu 
en  faveur  de  Grégoire  Palama»  et  contre 
Barlaam  et  Acyndinus,  Nicéphore  Grégoras 
défendit  avec  force  la  saine  doctrine  contre 
Palamas.  Nie.  Greg.  l.  XVUI,  c.  o. 

CONSTANTINOPLE  (Conciliabule  de),  l'an 
lioO.  Ce  faux  concile  fut  assemblé  par  les 
trois  patriarches  d'Alexandrie,  d'Antioche  et 
de  Jérusalem  contre  la  réunion  des  Grecs  et 
des  Latins  faite  à  Florence.  C'est  ainsi  qu'en 
parlent  tous  les  collecteurs  des  conciles,  qui 
tous  mettent  les  actes  de  ce  concile,  vrai  ou 
faux,  dans  leurs  éditions;  mais  il  est  sup- 
posé, comme  on  peut  le  voir  en  consultant 
Allatius,  de  Consensione,  col.  1381;  et  le  P. 
Lequien,  Oricns  Christ,  t.  I,  col.  311. 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de),  non  re- 
connu, l'an  loC'i.  Dans  cette  assemblée  d'é- 
vêques  orientaux,  Joseph  ,  le  métropolitain 
d'Andrinople,  qui  avait  été  élu  patriarche  de 
Constantinople,  fut  déposé  de  son  siège  pour 
crime  da  simonie,  et  l'on  porta  en  même  temps 
un  décret  synodal  contre  cette  plaie  du 
clergé.  Conc.  t.  XXI. 

Ct)NSTANTINOrLE  (Concile  de),  non  re- 

23 


779 


DICTIONNAIUK  DES  CONCILES. 


780 


connu,  l'an  1038.  Cyrille  de  Bérée,  patriarche 
de  Constantinople,  tint  ce  concile  contre  Cy- 
rillo  Lucar,  son  prédécesseur  dans  ce  siège.  . 
Ce  Cyrille  Lucar,  homme  intrigant  s'il  en  fut 
un,  avait  voyagé  en  Allemagne  pendant  sa 
jeunesse,  et  s'y  était  lié  avec  les  protestants, 
dont  il  porta  en  Grèce  l'esprit  et  la  doclrine. 
Etant  devenu  patriarche  de  Constanlinople, 
il  commença  aussilôt  à  enseigner  les  erreurs 
des  calvinistes,  et  publia  une  confession  de 
foi  conforme  à  leurs  dogmes,  qui  fût  im- 
primée à  Genève,  par  les  soins  de  l'ambas- 
sadeur de  Hollande.  C'est  cflle  confession 
qui  fait  l'objet  du  concile  dont  nous  parlons. 
Elle  y  fut  condamnée  et  anathématisée  avec 
son  auteur.  Parlliénius,  successeur  de  Cyrille 
de  Bérée  dans  le  patriarcat  de  Constanti- 
nople, assembla  en  cette  ville  un  autre  con- 
cile au  mois  de  mai  de  l'an  1613,  qui  confirma 
le  jugement  du  concile  précédent,  et  con- 
damna de  nouveau  les  articles  de  la  confes- 
sion de  CyrilleLucar.  Le  décret  de  ce  eomile, 
intitulé  Confession  orthodoxe,  fut  porté  en 
Moldavie  par  les  légats  du  patriarche  Par- 
Ihénius,  et  y  fut  confirmé  dans  un  concile 
célébré  celle  même  année  à  Gias  ou  Jassi, 
^ù  on  l'imprima.  Tous  les  Grecs  qui  ont  écrit 
''lepuis  ont  cilé  celle  confession  avec  éloge; 
^Ue  est  importante  en  ce  qu'elle  fait  connaître 
ïes  sentiments  de  l'Eglise  grecque  sur  les 
erreurs  des  protestants,  qu'elle  condamne. 

CONSTANTINOPLE  (Concile  de],  non  re- 
connu, l'an  1614.  Parlhénius,  métropolitain 
d'Andrinople,  ayant  obtenu  à  force  d'argent 
que  Cyrille  de  Bérée  fût  déposé  de  son  siégo 
de  Constanlinople,  assembla  à  son  tour  le 
concile  dont  il  s'agit, où  il  condamna  lui-même, 
comme  contraire  à  la  foi  de  l'Eglise  orien- 
tale, la  prétendue  confession  de  foi  publiée 
par  Cyrille  Lucar  en  faveur  des  calvinistes. 
Le  décret  de  ce  concile  fut  ensuite  porte  en 
Moldavie  par  les  légats  de  Parlhénius,  et  y 
fut  approuvé  dans  un  concile  qui  s'y  tint  de 
même.  Cône.  t.  XXI.  F.l'art.préc.  et  Jassi. 
CONSTANTINOPLE   (Concile  de),    non 
'   reconnu,  l'an  1672.    Denys,  patriarche  de 
Constanlinople  ,  tint  ce  concile   au  mois  de 
janvier,  dans  son  palais  patriarcal,  sur  le 
même  sujet  que  le  concile  de  Jérusalem  de 
la  même  année.  Le  résultat  en  fut  aussi  le 
môme.  On  y  condamna  les  erreurs  des  lu- 
thériens et  des  calvinistes,  comme  contraires 
à  la  croyance  uniforme  de  l'Eglise  orientale; 
et  la  décision  solennelle  du  concile  fut  mise 
entre  les  mains  de  l'ambassadeur  par  le  pa- 
triarche Denys,  pour  qu'elle  fût  envoyée  en 
France  et  placée  dans   la   bibliothèque  du 
roi,  comme  un  monumenl  authentique  de  la 
foi  de  l'Eglise  orientale.  Hard.  XII. 

C0NVER9AN0  (Synode  diocésain  de), 
Conversann,  le  27  décembre  1660.  L'évéque 
Joseph  Palermi  y  déclara  fêtes  d'obligation, 
d'après  la  constitution  d'Urbain  VIII,  tous 
les  dimanches  de  l'année, le  lundi  el  le  mardi 
de  Pâques,  la  Fête-Dieu,  la  Circoncision, 
l'Epiphanie,  la  Purification,  Saint-M  ilthi.is, 
Sainl-Josepl),  ''.Snnon(i;ili;>n,  Saint  Philiiip;! 
€t  Saint-Jacques,  riuv.:.;lion  de  la  sainte 
croiK,  la  Nativité  de  saint  Jean-BapUsle, 


\Saint-Pierre  et  Saint-Paul,  Saint-Jacques  le 
Majeur,  Sainte-Anne,  Saint-Dominique,  pa- 
tron du  royaume  de  Naples,  Saint-Laurent, 
l'Assomption,  Siinl-Barthélemy,  la  Nativité 
de  la  Vierge,  Saint-Janvier,  patron  du  royau- 
me, Saint-Matthieu,  Sainl-Côme  et  Saint- 
Damien  patrons  du  diocèse,  la  Dédicace  de 
Saint-Michel,  Saint-Simon  et  Sainl-Juile,  la 
Toussaint,  Saint-André,  Saint-Thomas,  Noël, 
Saint-Etienne,  Saint-Jean  l'Evangéiiste,  les 
Saints-Innocents,  Saint-Sylvestre,  en  tout 
33  fêles,  outre  tous  les  dimanches  de  l'an- 
née. Le  catalogue  des  fêles  publié  au  sy- 
node de  Saint-Pol  de  Léon,  l'an  1629  ou 
1030,  présente  des  diversités,  et  est  d'un 
quart  environ  plus  considérable  ;  il  fait 
mention  de  13  fêles  d'obligation  outre  les  52 
dimanches  de  l'année.  \oy.  Saint-Pol  dk 
Léon,  1629  et  1030.  Les  autres  statuts,  qui 
traiti'nt  la  plupart  de  l'administration  des 
sacrements,  n'  offrent  rien  que  ce  qu'on 
trouve  partout  ailleurs.  Prima  synod.  diœc, 
Romœ,  1001. 

CONVICINUM  {Conciliim), au  diocèse  de 
Senlis,  l'an  863.  Le  P.  Pagi  prouve  que  ce 
concile  est  le  même  que  celui  dit  de  Sois- 
sons  ,  qui  se  tint  an  sujet  de  l'évéque 
Rotharte,  déjà  condamné  en  861  au  concile 
de  Pitres.  Voy.  ces  mois. 

CONZA  (Synode  diocésain  de),  Compsana, 
le  19  octobre  1597.  L'archevêque  Scipion 
Gcsuald  y  publia  un  corps  de  statuts  pour 
son  diocèse.  Constitut.  et  décréta  diœc.  synod. 

CONZA  (Synode  diocésain  de),  le  8  sep- 
tembre 1047.  L'archevêque  Hercule  de  Rau- 
goni  y  publia  de  nouvelles  conslilulions  sy- 
nodales. Const.  et  decr. 

COPENHAGUE  (Concile  de),  Hafniense, 
l'an  112a.  Lucke,  archevêque  de  Lunden  en 
Danemark,  tint  ce  concile  avec  ses  sutTra- 
gants  el  quelques  autres  prélats,  abbés, 
doyens,  prévôts,  etc.,  le  21  janvier,  qui  était 
le  jeudi  après  la  fête  de  Saint-Canut,  martyr. 
On  y  fit  une  épître  synodale  pour  le  réta- 
blissement de  la  discipline  el  la  réformalion 
des  mœurs,  tant  des  ecclésiastiques  que  des 
séculiers ,  Irès-corrompus  par  les  guerres 
presque  continuelles  qu'ils  éprouvaient  dans 
ces  contrées.  On  y  défendit  le  luxe,  l'ivro- 
gnerie, les  cabarets,  les  armes,  les  concubi- 
nes ,  l'entrée  des  couvents  de  religieuses 
aux  ecclésiastiques;  on  y  excommunia  tous 
ceux  qui  troublaient  l'Eglise  ou  l'Etal;  on  y 
ordonna  que  les  religieux  ne  sortiraient 
point  sans  permission,  et  que  les  évêques 
n'ordonneraient  personne  d'un  autre  diocèse 
sans  l'agrémenl  de  ceux  auxquels  il  appar- 
tiendrait de  le  donner.  Lab.  XII;  Hard.  IX. 

COPRINUCENSI.i    (  Concilia  ).    Voyez 

CORDOUE  (Concile  de),  Cordubense,  l'an 
319.  Le  cardinal  d'Aguirre  croit  que  ce  con- 
cile, assemblé  et  présidé  par  le  grand  Osius, 
a  été  général  pour  toute  l'Espagne.  On  y  re- 
nouvela les  analhèmes  prononcés  par  le 
concile  de  S.ddique  contre  les  sectateurs 
d'Arius.  LU).  Synod. 

CORDOUE  (Concile  de),  Cordubense,  l'an 
832.  Ce  fut  un  faux  concile,  assemblé  par  les 


781  COU 

ordres  d'Abdérame,  roi  musulmnn.  Les  6v6- 
quos  qui  le  composèrent  y  firent  un  décret 
portant  défense  do  s'offrir  au  martyre,  et 
condamnation  du  culte  rendu  à  ceux  (jui  s'y 
offraient  d'eux-mêmes.  Saint  lùiloRe,  prêtre 
de  Cordoue,  et  qui  fut  martyrisé  l'an  .S'iO, 
parle  de  ce  faux  concile  et  le  combat  dans 
un  ouvrage  intitulé  Mcmorialc  snnctorum. 
Ibid.;  et  lîaron.,  ad  ann.  851  et  85». 

GOUDOUE  (  Synode  de  )  ,  juin  16'i2.  D. 
Francisco  de  Alarcon,  cvéïiue  de  Cordoue,  y 
publia  un  volume  de  constitutions  diocésai- 
nes, divisées  en  trois  livres  et  rangées  sous 
divers  titres.  Constilucioncs  synodales  dcl 
obhpndo  de  Cordoba,  Madrid,  i()()7. 

COUINTHIÎ  (Concile  de),  Corinthium  seu 
Ackiiicum,  l'an  196.  Ce  concile  décida  que  la 
Pâ(îue  devait  être  célébrée  le  dimanche  après 
le  quatorzième  jour  d<!  la  lune  de  mars.  Eus. 
Ilist.  eccL,  I.  V.  c.  2'?. 

CORINTHE  (Concilede),  l'an  Wl, convoqué 
par  Atticus,  archevêque  de  Constanlinople, 
qui  prétendait  avoir  des  droits  sur  llllyrie, 
au  préjudice  du  saint-siége.  Il  paraît  que  ce 
concile  n'eut  pas  lieu,  d'après  les  réclama- 
tions que  fit  à  temps  le  pape  Boniface. 

COK.MERY  (Concile  de  Saint-Paul  de),  en 
Touraine,  Connaricense,  l'an  IW,  sur  la  dis- 
cipline. Mnb.  Ann.  Bcned.,  t.  IV,  p.  lOS. 

CORNEILLE  (Concile  de  Saint-),  l'an  1085. 
Voy.  CoMPiÈGNE,  même  année. 

CORTONA  (Synode  diocésain  de),  CortO" 
nensis,  les  30  et  31  mai  1624.  L'évêque  Côme 
Mirierbeiti  publia  dans  ce  synode  trente- 
(jualre  chapitres  de  décrets  synodaux  sur  les 
sacrements,  les  jugements  ecclésiastiques,  la 
résidence,  etc.  Synodus  diœc.  Corlon.,  Flo- 
rentiœ,  1624. 

CORTONA  (Synode  diocésain  de),  le  17 
août  1634.  Laurent  Robbia,  évêquc  de  celle 
ville,  publia  dans  ce  synode  quarante-deux 
chapitres  de  décrets,  dont  plusieurs  ne  font 
que  renouveler  ceux  de  son  prédécesseuri 
Constitul.  synod.,  Arrelii,  1634. 

COSENCÉ  (Concile  de),  Consentinum,  l'an 
1579.  Foutin  de  l'elrignano,  archevêque  de 
Coscnce,  tint  ce  concile  le  10  mai  et  y  publia 
un  grand  nombre  de  statuts  analogues  à 
ceux  des  conciles  antérieurs.  Mansi,  t.  V. 

COULAINE  (Concile  de),  in  Villa  Colonia, 
l'an  843.  Le  roi  Charles  Jl,  dit  le  Chauve, 
étant  dans  la  quatrième  année  de  son  rè- 
gne, l'an  843,  se  trouva  à  ce  concile,  qui 
fut  tenu  ,  selon  quelques-uns ,  à  Coulaine 
en  Touraine,  sur  la  Vienne,  ou,  selon  lo 
P.  Sirmond,  à  Villa  Culonia,  près  de  la  ville 
du  Mans.  Ce  prince  y  publia  un  capitulairc, 
qui  fut  souscrit  de  lui,  de  tous  les  évêques 
cl  de  tous  les  seigneurs  présents.  Il  contient 
sis  arlicles,  précédés  d'une  préface,  où,  com- 
parant l'Eglise  à  un  vaisseau,  tantôt  agité 
de  la  tempête,  tantôt  dans  le  calme,  on  fait 
voir  qu'elle  a  besoin  du  secours  de  celui  qui 
la  gouverne,  c'est-à-dire  de  Jésus-Christ. 
Les  six  articles  du  capiiulaire  même  s'éten- 
dent sur  le  cultf  et  le  respect  que  l'on  doit  à 
Dieu,  sur  le  soin  qu'il  faut  prendre  des  égli- 
ses, sur  la  vénéraiion  due  aux  ministres  des 
autels  et  la  nécessité  de  les  maintenir  dans 


COU 


782 


leurs  privilèges  ou  de  leur  on  accorder,  sur 
les  devoirs  des  peuples  envers  leurs  rois  el 
(les  rois  envers  leurs  peuples.  Le  roi  défend 
à  qui  que  ce  soit,  el  sous  quelque  prétexte 
(|ue  ce  f)uisse  être,  de  lui  rien  proposer  con- 
tre l'équité  et  la  justice,  cl  ordonne  à  ceux 
qui  pourraient  en  être  informés  de  .''en  aver- 
tir, pour  n'être  point  surpris  ou  pour  remé- 
dier à  ce  qu'il  aurait  pu  faire  de  contraire. 

COUÏANCES  (Synode  de),  vers  l'an  1240. 
On  y  assigna  quinze  livres  tournois  pour 
traitement  lixe  à  chaciue  vicaire.  On  défendit 
aux  abbés  ou  aux  autres  d'exiger  un  serment 
des  clercs  qu'ils  présentaient  pour  les  béné- 
fiies.  L'évêque  inlinia  aux  abbés  et  aux 
prieurs  l'obligalion  de  se  confesser  à  lui- 
même,  ou  de  recevoir  de  lui  un  confesseur  , 
ainsi  que  le  pape,  dit-il,  l'avait  déjà  établi. 
Le  même  devoir  fut  imposé  à  tous  les  prê- 
tres. Bcssin,  Conc.  Norm. 

COUTANGES  (Autre  Synode  de),  tenu  au 
xni'  siècle.  On  peut  voir  dans  Bessin  les 
64  statuts  qui  furent  publiés  dans  ce  sy- 
node, et  qui  du  reste  ne  contiennent  guère 
que  ce  qu'on  trouve  dans  les  autres.  Ibid. 

COUTANCES  (Synode  de),  l'an  1294,  mardi 
après  la  Saint-Marc,  sous  Robert  de  Har- 
cour.  Défense  y  fut  faite  de  vendre  et  d'ache- 
ter dans  une  église,  d'y  manger,  danser  ou 
chanter,  même  sous  prétexte  de  confrérie. 
Un  autre  synode  fut  tenu  la  même  année,  le 
mardi  après  l'Exaltation  de  la  Croix. 

COUTANCES  (Synode  de),  l'an  1300,  le 
mardi  après  la  Quasimodo,  sous  le  même. 
L'évêque  y  porta  des  peines  sévères  contre  les 
prêtres  qui  célébreraient  des  mariages  clan- 
destins, el  contre  les  faussaires  et  les  forni- 
cateurs.  Ibid. 

COUTANCES  (Synode  de),  l'an  1372,  sous 
Sylvestre  de  la  Cervelle.  Divers  statuts  y  fu- 
rent publiés,  en  parliculier  pour  défendre 
aux  gens  d'Eglise  de  se  charger  des  intérêts 
temporels  des  laïiiues.  Ibid. 

COUTANCES  (Synode  de)  ,  en  automne 
1375,  sous  le  même.  Ce  prélat  y  fit  l'abrégé 
des  statuts  publiés  au  synode  précédent, 
auxquels  il  en  ajouta  quelques  nouveaux, 
et  en  particulier  celui  de  renouveler  au  com- 
mencement de  chaque  mois  les  linges  qui 
servent  à  la.utel.  Ibid. 

COUTANGES  (Synode  de),  l'an  1434,  sous 
Philibert  de  Montjoic.  Les  statuts  n'en  con- 
tiennent rien  de  remarquable.  Jbid. 

COUTANCES  (Synode  de),  l'an  1454,  sous 
Richard  Olivier  de  Longueil.  Ce  prélat  y  pro- 
nonça la  peine  d'excommunicalion  contre 
ceux  qui  attenteraient  à  la  juridiclion  ou  à 
la  liberté  des  ecclésiastiques.  Ibid. 

COUTANCES  (Synode  de),  l'an  1479,  sous 
Geoffroi  Hébert.  Défense  y  fut  faite  aux  prê- 
tres de  dire  la  messe  avant  matines  et  pri- 
mes, de  recevoir  la  confession  des  personnes 
avec  qui  ils  auraient  péché,  el  de  cohabiter 
avec  leurs  pénitentes  ;  ou  avec  les  mères 
d'enfants  qu'ils  auraient  baptisés  ,  ou  dont 
ils  seraient  parrains.  Ibid. 

COUTANCES  (Synode  de),  l'an  1481,  sous 
le  même.  Di;s  statuts  y  furent  publiés  contre 
les  blasphémateurs,  contre   les  prêtres  qui 


783 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


:u 


se  seraient  fait  ordonner  sans  Jcllres  dimis- 
soires,  ou  qui  exeiceraioiU  (luclque  lorn- 
meici-,  ou  (jui  seraient  toucubinaires.  Ibid. 

COUTANCES  (Synode  de),  l'an  14-87,  sous 
le  même.  L'évêque  y  fil  adopter  quelques 
règlements  liturgiques,  avec  le  calendrier 
des  fêtes  qui  devaient  être  célébrées  dans 
son  diocèse.  Ihid. 

COUTANCES(Synodede),  l'an  1306,  sousle 
même.  Il  y  fut  fait  défense  de  recevoir  aucune 
fondation  d'obit  pnur  les  jours  de  dimanche 
et  de  fêle  double.  Ibid. 

COUTANCES  (Synode  diocésain  de),  Con- 
staïuiensis,  le  21  avril  1G37,  sous  Léoiior  de 
Matignon.  Drs  statuts  y  turent  publiés  sur 
les  sacr^'uienls  et  sur  les  écoles. 

COUTANCES  Synode  diocésain  de),  le  19 
mai  1G76,  sous  Cbarles-François  de  Loménie 
de  Brienne.  Ce  prélat  y  renouvela  les  statuts 
portés  par  son  prédécesseur.  Stat.  eCRèylem., 
ù  Coitlnnccs.  1676. 

COVENTIU  (  Synode  de  ),  l'an  1237. 
Ak'xandre  de  Stavenby,  évéque  de  Coven- 
try,  y  publia  ses  constitutions  diocésaines. 
Williins,  t.  l. 

COYANÇA  (Concile  do),  Coyacense,  l'an 
1030.  Ferdinand  1",  surnommé  le  Grand,  roi 
de  Léon  et  de  Castille,  fit  assembler  en  lOoO 
ce  concile  à  Coyac  ou  Coyanca,  dans  le  dio- 
cèse d'Oviédo.  11  y  assista  lui-même  avec 
neuf  évciiucs,  la  reine  Samba,  son  épouse, 
plusieurs  abbés  et  les  grands  du  royaume. 
On  y  Ut  treize  canons. 

1  et  2.  On  ordonne  aux  évéques  de  résider 
en  leurs  Eglises,  pour  y  faire  exactement 
leurs  fonctions  avec  leurs  clercs;  aux  abbés 
et  aux  abbesses  de  faire  observer  dans  leurs 
monastères  la  règle  de  saint  Benoit  ,  d'être 
soumis  aux  évéques,  et  de  ne  recevoir  ni  re- 
ligieux ni  religieuses  d'un  autre  monastère 
sans  la  permission  de  l'abbé  ou  de  l'abbesse. 

3.  Dans  toutes  les  Eglises  où  les  clercs  qui 
les  desservent  seront  sous  la  juridiction  de 
l'évêque,  les  laïques  n'auront  aucun  pou- 
voir sur  ces  Eglises  ni  sur  ces  clercs.  On 
n'offrira  point  le  sacriticc  dans  un  calice  de 
bois  ni  d'argile.  Dans  la  célébration  des 
saints  mystères,  les  prélres  porteront  l'a- 
micl,  l'aube,  la  ceinture,  l'étole,  la  chasu- 
ble, le  manipule;  les  diacres,  l'amict,  l'aube, 
la  ceinture,  l'étole,  la  dalmatique,  le  mani- 
pule. L'autel  sera  entièrement  de  pierre  et 
consacré  par  l'évêque;  l'hostie,  île  pur  fro- 
ment; le  vin  et  l'eau,  nets;  et  l'autel,  cou- 
vert d'un  linge  propre,  sur  lequel  on  mettra 
un  corporal,  pour  y  poser  le  calice.  Défense 
aux  prêtres  et  aux  diacres  de  porter  des  ar- 
mes, des  habits  indécents  ou  de  différentes 
couleurs;  de  loger  avec  des  femmes  autres 
que  celles  qui  sont  tolérées  par  les  canons, 
ils  se  feront  raser  la  barbe  et  les  cheveux 
en  forme  de  couronne.  Les  clercs  seront 
chargés  de  l'instruction  de  la  jeunesse. 

k.  On  avertit  les  archidiacres  et  les  prê- 
tres d'inviter  à  la  pénitence  les  adultères,  les 
homicides  et  les  autres  pécheurs,  avi  c  me- 
nace de  séparer  de  l'Eglise  et  de  la  commu- 
nion les  impénitents. 

5.  AuxQuaire-Temps, lesarchidiacrcâ pré- 


senteront, pour  l'ordination,  des  clercs  qui 
sachent  parfaitement  tout  le  Psauiier,  les 
hymnes,  les  cantiques,  les  Epilres,  les  Evan- 
giles et  les  oraisons.  Les  prêtres  n'iiont 
point  aux  festins  des  noces,  sinon  pour  les 
bénir.  Les  clercs  et  les  laïques  invités  au  re- 
pas qui  se  donne  ajjrès  les  obsèques  man- 
geront tellement  le  pain  du  défunt,  qu'ils 
fassent  quelques  bonnes  œuvres  pour  le  re- 
pos de  son  àme,  comme  d'inviter  à  ce  repas 
les  pauvres  et  les  infirmes. 

6.  L'observation  du  dimanche  commen- 
cera aux  vêpres  du  samedi;  les  fidèles  assis- 
teront le  lendemain  à  la  messe  et  à  toutes 
les  lieures  ,  s'abstiendront  de  tonte  œuvre 
servile  et  do  toule  espèce  de  voyages,  si  ce 
n'est  pour  cause  de  prières,  de  visites  des 
malades,  de  sépultures  des  morts,  pour  le 
service  du  roi,  ou  pour  combattre  les  Sarra- 
sins. Un  chrétien  qui  demeurera  ou  mangera 
avec  un  juif  fera  pénitence  pendant  sept 
jours  :  s'il  ne  veut  pas  s'y  soumettre,  on  le 
privera  de  la  communion  pendant  un  an  si 
c'est  une  personne  de  condition,  ou  il  sera 
puni  de  cent  coups  de  verges  s'il  est  du 
commun, 

7.  Los  comtes  et  les  grands  gouverneront 
le  peuple  avec  justice,  et  ne  recevront  en  ju- 
gement que  le  témoignage  de  ceux  qui  ont 
vu  DU  entendu;  ils  puniront  sévèrement  les 
faux  témoins. 

8.  Dans  les  royaumes  de  Léon,  de  Galice, 
des  Asluries  et  de  Portugal,  la  justice  sera 
rendue  selon  les  lois  d'Alphonse;  et  en  Cas- 
tille, selon  celles  de  Sanche. 

9.  La  prescription  triennale  n'aura  point 
lieu  à  l'égard  des  églises,  suivant  les  canons 
et  les  lois  des  Goths. 

10.  Celui  qui  a  semé  des  terres  ou  cultivé 
une  vigne  en  recueillera  les  fruits  par  pro- 
vision, en  attendant  le  jugement  définitif  du 
procès  touchant  la  propriété  du  fonds;  alors, 
s'il  est  évincé,  il  rendra  les  fruits  au  pro- 
priétaire. 

11.  Tous  les  chrétiens  jeûneront  tous  les 
vendredis. 

12.  Défense  d'enlever  de  force  ceux  qui 
sont  réfugiés  dans  les  églises  ,  et  même  à 
trente  pas  de  l'église,  si  l'on  ne  promet  de 
ne  les  point  maltraiter. 

13.  Le;  sujets  seront  fideies  et  soumis  au 
roi  Ferdinand  ,  comme  ils  l'étaient  à  Al- 
phonse et  à  Sanche.  D'Aguirre,  Concit.  Hii~ 
pan.,  tom.  IV. 

CRACOVIE  (Concile  de),  Cracoviense,  l'an 
1189.  Le  cardinal  Jean  Malabrauca,  légat  du 
pape  Clément  111,  assembla  ce  concile  pour 
la  réforme  du  clergé,  auquel  il  imposa  les 
décimes  pour  le  recouvrement  do  la  terre 
sainte.  Lab.  X. 

CRÉCl  ou  CKESCI  (Concile  de),  Christia- 
ci.iiii,  dans  le  Pontliieu,  l'an  670.  S.iint  Léger, 
évoque  d'Aulun,  assista  à  ce  concile  :  el  c'e  =  t 
ce  ((ui  a  donné  occasion  a  quelques  cojjistes 
do  le  placer  à  Aulun.  Les  éditeurs  do  conci- 
les qui  les  ont  suivis  ont  (ait  une  autre  faute 
en  rapportant  ce  concile  à  l'an  670,  au  lieu 
de  l'an  676,  ([ue  D.  Mabillon  prouve  être  sa 
vraie  époque.  Le  même  savant  conjectura 


785 


cnv. 


CRE 


78C 


qu'iIso(inl;iCro!:ri,otnnnp.is;lAuliin.WJfa7>. 
Annal.,  l.  XVI,  el  Opcr.  posth.,  t.  I,  p-  'i'M). 
Richnrd.  \  oi/.  Ilist.  île  S.  Léger,  par  1).  Pilra. 
CREIXAN  (Concile  de),  Crcissaniim,  I  an 
1132.  Arnauld,  aiThové(iiie  ilo  Naiboniio  , 
tini  ce  concile  le  !>  dî-cembro.  On  y  élablit 
une  sauvegarde  à  Crcixan,  iloiil  les  évdqtics 
marquèrent  les  limites  par  des  croix  qu'il» 
y  firent  planter,  avec  anatbùine  contre  ceux 
"qui  donneraient  atteinte  à  cette  sauvegarde. 
D.  i'nistielle. 

CRÉMA  (Synode  diocésain  de).  le  lîj  fé- 
vrier 1590.  L'évéquc  Ja((iu<'S  Diédi  y  publia 
quelques  statuts,  dont  l'un  regarde  b-  droit 
calliédrati(iue,  qu'il  déclare  obligatoire,  d'a- 
près le  décret  du  concile  de  Bragnc  et  la 
constitution  du  |)ape  Honoré  111.  Constiliitio- 
nés,  Bergotni,  1590;  eœdem,  Brixiœ,  1C05  et 
10)09. 

CRÉMA  (Synode  diocésain  de),  les  3,  k  et  5 
janvier  IG.'JO.  L'évéque  Albert  Badocro  y  pu- 
blia quarante-cinq  cbapilres  de  statuts.  Sy- 
nodus  diœc.  S.  Cremensis  EccL,  Mediuluni, 
1670. 

CRÉiMIEU  (Concile  de),  près  de  Lyon, 
Slruminiacense,  l'an  835.  Ce  concile  se  tint 
au  mois  de  juin.  L'empereur  Louis  le  Débon- 
naire s'y  trouva  avec  ses  deux  fils  Louis  et 
Pépin.  L'empereur  y  demanda  que  l'on  pour- 
vût aux  sièges  de  Lyon  et  de  A'ienne,  vacants 
par  la  déposition  d'Agobard  et  de  Bernard, 
déposés  au  concile  de  ïbionville  :  mais  ces 
deux  prélats  étant  absents,  l'assemblée  ne 
voulut  rien  prononcer.  Payi,  ad  unn.  8;JtJ. 

CREMONE  (Concile  de),  Cremonense  ,  l'an 
1160. Ce  fut  un  conciliabule,  dans  lequel  l'em- 
pereur Frédéric  fit  confirmer  ,  le  dimanche 
a  vaut  l'Ascension,  ce  qu'il  avait  fait  pour  l'anti- 
pape Victor  dans  le  conciliabule  de  Pavie. 
Miinsi. 

CREMONE  (Concile  de),  l'an  1220.  Ce  con- 
cile fut  tenu  par  l'ordre  et  en  présence  de 
Frédéric  II,  dans  le  temps  de  la  Pentecôte.  On 
y  traita  de  l'extirpation  des  hérétiques  d'Ita- 
lie, de  l'affaire  de  la  terre  sainte  et  de  la 
réunion  des  villes  do  Lombardie  ,  la  plupart 
liguées  contre  ce  prince.  Lnbb.  t.  XI. 

CREMONE  (Synode  diocésain  de),  tenu  par 
l'évéqueRaynier,  xiii"  ou  xiv  siècle.  En  voici 
les  principaux  statuts  : 

Tous  les  archiprêtres,  prévôts  et  prélats  de 
nohe  diocèse  devront  se  rendre  à  jeun  au 
synode  qui  se  tiendra  tous  les  ans  le  deuxième 
jour  de  carême.  Ceux  qui  y  manqueront 
sans  donner  leurs  excuses  dans  l'espace  de 
huit  jours  seront  taxés  à  une  amende  de 
cinq  sols  impériaux. 

Nous  prescrivons  à  tous  les  prêtres  de 
s'abstenir  de  viande  tous  les  samedis  de  l'an- 
née ,  excepté  à  la  fèie  de  Noël  ,  ([uand  c)!e 
tombe  à  pareil  jour. 

Dans  les  lieux  oui!  est  défendu  aux  laïques 
de  sortir  de  nuit  sans  lumière  après  le  signal 
donné  par  le  son  de  la  cloche  ,  nous  enjoi- 
gnons aux  clercs  de  se  conformer  aussi  à  celle 
ilcfense,  à  moins  d'être  excuî^éspar  la  néces- 
vilé  de  porter  les  sacrements,  ou  |)ar  ([uebiue 
.'jutre  semblable. 
Nous  défendons  aux  clercs  de  porter  des 


armes  offensives  ou  défensives  ,  soit  de  jour. 
soil  de  nuit,  sauf  le  cas  de  nécessilé,  sous  le-; 
peines  imposées  aux  la'i'ques  eux-mêmes  pa)' 
la  commune  de  Crémone. 

Aucune  personne  ne  sera  reçue  dans  un 
couvent  en  qualité  de  religieuse  ou  d(!  sœur 
sans  noire  pirmission  spéciale.  Nous  statuons 
et  ordonnons  que  tous  les  prêtres  soient  con- 
fessés par  nous,  ou  (jue,  par  une  permission 
spéciale,  ils  demandent  et  obtiennent  de  nous 
des  confesseurs. 

Les  corporaux  ne  seront  ni  de  soie  ni  do 
broderies,  mais  de  simple  lin  :  ils  seront  pro- 
prement plies,  et  auront  quatre  plis  en  lon- 
gueur, et  trois  en  largeur. 

Nous  interdisons  à  tous  les  prêtres  de  notre 
ville  et  de  notre  diocèse  de  célébrer  avec  un 
calice  de  bois  ,  de  verre ,  de  plomb  ,  ou  de 
quelque  autre   matière  semblablement   vile. 

Nous  ordonnons  que  dans  toutes  les  égli- 
ses il  y  ait  devant  chaque  autel,  ou  au-dessus, 
une  image  ou  une  statue  ,  ou  du  moins  un 
écrit,  qui  fasse  connaître  au  nom  et  à  l'hon- 
neur de  quel  saint  l'autel  a  été  construit. 

Nous  défendons  aux  archiprêtres  et  à  tous 
recteurs  d'églises,  de  refuser  à  (]ui(iuece  soit, 
pour  cause  de  dettes  personnelles ,  l'entrée 
l'c  l'église  ou  l'usage  des  sacrements. 

Dans  chaque  église  de  notre  diocèse  on 
feramémoire,  à  vêpres  et  à  l'office  nocturne, 
de  saint  Himère  et  de  saint  Hommebon  (pa- 
trons diocésains),  et  du  patron  du  lieu. 

Aucun  prêtre  ne  pourra  perinettre  à  fon 
propre  fils  de  lui  servir  la  messe  à  l'autel. 

Tous  les  religieux  et  les  séculiers  chargés 
du  soin  des  âmes  se  conformeront  exacte- 
ment ,  quant  aux  livres  d'église  et  à  la  ma- 
nière d'administrer  les  sacrements  et  de  cé- 
lébrer les  offices  divins ,  aux  usages  suivis 
dans  notre  église  cathédrale. 

On  ne  se  servira  d'aucun  enfant  pour  pré- 
parer le  calice  et  l'hoslie  ,  avec  le  vin  du 
sacrifice. 

Les  curés ,  aussitôt  qu'ils  apprendront  la 
mort  de  queliiue  personne  de  leur  paroisse, 
absoudront  son  âme  avec  le  psaume  De  pro- 
fitndis,  le  Kyrie  Eleison,  le  Pater  Nosler,  le 
verset  A  porta  inferi,  et  l'oraison  convenable. 

Suit  une  longue  liste  de  cas  réservés  à 
l'évêque. 

CREMONE  (Synodes  diocésains  de).  Anto- 
nio Maria  Cavalli ,  protonotalre  apostolique 
et  vicaire  général  du  diocèse  ,  publia  le  l'"- 
juillet  1584. ,  par  l'ordre  du  cardinal  évêque 
de  Crémone,  un  recueil  de  décrels  provinciaux 
et  d'autres  règlements,  déjà  promulgués  dans 
divers  synodes  diocésains.  \  oici  ce  que  nous 
y  lisons  de  plus  remarquable. 

On  ne  renfermera  le  saint  sacrement  dans 
aucun  tabernacle,  même  de  bois,  qui  ne  soit 
auparavant  bénit.  Li  porte  de  ce  tabernacle 
ne  sera  pas  à  une  telle  hauteur  ,  qu'on  ne 
puisse  y  atteindre  à  moins  de  inonler  sur 
i'aulel,  ou  de  se  servir  d'une  banquette;  et  il 
devra  rester  sur  I'aulel  devant  le  labernaclo 
assez  d'espace,  pour  y  poser  la  pierre  satree, 
cl  y  élenilre  comiiiodémeut  le  corporal. 

i)n  ne  fera  aucun  acte  judiciaire  le  matin 
pendant  le  carême  ];  la^ïi  on  emploiera  ce 


787 


DICTIO.NNiVIRE  DES  CONCILES. 


78» 


temps  à  entendre  la  messe,  la  prédication  et 
les  autres  offices  divins. 

Ou  ne  fera  point  de  pèlerinages  en  état  de 
niendiaiit,  à  moins  d'en  avoir  fait  vœu. 

Il  y  aura  auprès  de  chaque  autel  un  clou 
Cxé  dans  le  mur  ,  où  l'on  pourra  suspendre 
la  barrette  du  célébrant,  pour  que  celui-ci 
ne  la  dépose  jamais  sur  l'autel  même. 

On  ne  fera  dans  les  églises  ou  ailleurs  au- 
cune représentation  de  la  vie,  de  la  passion 
ou  des  autres  aclionsdeNotre-Seigneur  Jésus- 
Christ,  ou  des  saints. 

On  ne  jouera  à  aucun  jeu  bruyant  devant 
les  portes  ou  les  galeries  des  églises  dans  le 
temps  dis  offices  divins,  sous  peine  d'interdit, 
que  les  curés  auront  soin  de  faire  exécuter 
contre  les  désobéissants. 

Les  curés  inlroduirontr  usage  de  la  prière  du 
soir,  pour  laquelle  ils  feront  sonner  la  cloche, 
en  apprenant  au  peuple  la  manière  de  faire 
cette  prière,  et  les  indulgences  qui  y  sont  at- 
tachées pour  toute  la  provincedo  Milan  par  le 
pape  Grégoire  XIII,  on  date  du2.'J  octobre  1572. 

Défense  aux  ecclésiastiques,  sous  peine 
d'amende,  de  tailler  les  arbres  placés  sur  le 
terrain  de  leurs  bénéfices. 

CREMONE  (Synode  diocésain  de), l'an  1599, 
sous  César  Speciano.  Ce  prélat  y  publia  nom- 
bre  de  décrets ,  puisés  la  plupart  dans  les 
conciles  de  Milan,  dans  les  bulles  des  der- 
niers papes,  dans  ses  propres  ordonnances 
ou  dans  celles  de  ses  prédécesseurs. 

CUESSY-SUR-SERKE  (Conciles  de).  Voy. 

QUEUCY. 

CREMSTER  (Synodes  de),  m  Cremsis.  V. 
Olmutz,  l'an  1318  et  1380. 

CRETE  (Concile  de),  Cretcnsc,  l'an  GG7. 
Crète,  qu'on  nomme  aujourd'hui  Candie,  que 
les  Turcs  enlevèrent  aux  Vénitiens  en  1C69,  est 
une  île  de  l'Europe  dans  la  mer  Méditerranée, 
S.  Paul  y  passa  en  allant  à  Rome,  et  y  laissa 
Tite  pour  évêque  des  chrétiens  qu'il  y  avait 
formés.  On  comptait  autrefois  cenlvilles  dans 
celle  île,  dontlaprincipalefulappeléeGortyne 
ouGoriyn.etqui  faisait  une  province  ecclésias- 
tique. Paul,  qui  en  était  métropolitain  enOG?, 
convoqua  un  concile  provincial  cette  même 
année,  y  cita  Jean,  évéque  de  Lappa,  pour  un 
sujet  qu'on  ignore,  et  le  fil  condamner.  Jean 
appela  au  saint-siége;  mais  Paul,  regardant 
son  appel  comme  une  révolte,  le  fit  empri- 
sonner. Jeans'étant  échappé  desa  prison,  alla 
à  Rome  trouver  le  pape  Vitalien  ,  qui  assem- 
bla un  concile  le  19  décembre  de  la  même  an- 
née,pourconnaître  de  cette  affaire.  Le  concile 
cassa  la  sentence  prononcée  contre  l'évéque 
Jean,  comme  contraireauxcanons;  elle  pape 
V^italien  en  écrivit  à  l'archevêque  de  Crète. 
Reg.  XV;  Mansi,  1. 1,  col.  501.  lUchard. 

CTESII'HON  (Concile  de)  en  Perse  ,  l'an 
420.  Jaballana  ,  métropolitain  de  Séleucie, 
tint  ce  concile  avec  ses  suffraganls. 

On  y  adopta  les  canons  faits  en  divers  con- 
ciles d-e  l'Eglise  romaine.  Assem.Bibl.  orient 
t.  111,  p.  374.  ;  Munsi,  suppl.  I.  1,  col.  307.     ■ 

CUCA  (Concile  de),  ou  CuxA,  l'an  1033;  V. 

'rKEMEAIGUES. 

CUENÇ.\  (Synodes  de),  années  1531,  1571, 
157'*,  1592,  1002  et  1020.  Dans  le  dernier  do 


ces  synodes,  D.  Henri  Pimenlel,  évêque  de 
Cuença,  publia  des  constitutions  divisées  en 
cinq  livres  ,  où  il  renouvela  la  plupart  de 
celles  des  synodes  précédents.  Constilncinnes 
sijnod.  Iieclias  enla  fxjnoclo  de  Cuença,  1020. 

CULM  (Synode  de)  ,C%ilmense,  l'an  1583. 
Pierre  Costka  de  Starenberg,(iui  tint  ce  synode 
diocésain  ,  y  renouvela  les  statuts  de  se» 
prédécesseurs,  en  s'appliquantà  les  confor- 
mer aux  décrets  du  concile  de  Trente,  qu'il 
promulgua  en  même  temps  pour  son  diocèse. 
Nous  allons  extraire  de  ces  statuts  ce  qu'ils 
contiennent  de  plus  remarquable. 

Défense  aux  clercs  engagés  dans  les  ordres 
sacrés  d'exercer  la  chirurgie  ;  de  recevoir 
des  bénéfices  de  la  main  des  la'iques  ;  de  se 
mêler  d'affaires  temporelles  ;  de  s'absenter 
plus  d'un  mois  de  leurs  églises  sans  la  per- 
mission de  l'évéque  ;  de  se  servir,  pour  leur 
office  même  particulier,  d'autres  bréviaires 
ou  d'autres  missels  que  du  bréviaire  et  du 
missel  romain;  d'exercer  aucune aciion  dans 
les  jugements  ou  dans  les  procès  criminels. 

Les  curés  qui  ne  sauraient  pas  la  langue 
d'une  partie  de  leurs  paroissiens  seraient 
tenus  de  leur  procurer  un  chapelain  qui  sût 
leur  langue  ,  et  qui  fût  en  même  temps  ap- 
prouvé par  l'évéque. 

Le  baptême  doit  s'administrer  aux  enfants, 
à  quelque  heure  qu'on  les  présente  pour  le 
recevoir.  Il  ne  doit  se  conférer  qu'en  face  de 
l'église  ,  et  dans  un  lieu  consacré  ,  à  moins 
d'une  pressante  nécessité  qui  oblige  à  le  don- 
ner au  foyer  domestique. 

Les  saintes  huiles  seront  distribuées  Ions 
les  ans  le  jeudi  saint  par  chacun  des  archi- 
prêtres  aux  prêtres  de  leur  juridiction,  qui 
les  recevront  de  leurs  mains  ,  ou  par  eux- 
mêmes  ,  ou  par  des  clercs  fidèles.  Le  saint 
chrême  sera  déposé  dans  un  lieu  propre  et 
décent,  et  de  là  porté  à  l'église  avec  cierges 
et  bannières  au  chant  de  tout  le  clergé. 

On  recommande  aux  curés  de  dire  la 
messe  au  moins  deux  fois  chaque  semaine, 
outre  les  dimanches  et  les  jours  de  fêles  ;  de 
renouveler  tous  les  quinze  jours  les  hosties 
consacrées. 

On  déclare  excommuniés  ceux  qui  ose- 
raient prétendre  que  la  simple  fornication 
peut  être  exempte  de  péché  mortel. 

Les  prêtres  ne  prendront  point  d'autres 
confesseurs  que  ceux  qui  auront  été  dési- 
gnés à  leur  choix  par  leur  archiprêtre,  ou 
par  l'évoque  ou  son  officiai.  Us  devront  se 
confesser  toutes  les  semaines,  ot  ne  point 
monter  à  l'autel  avec  la  conscience  d'un  pé- 
ché mortel,  sans  s'être  confessés  préalable- 
ment. 

Les  curés  avertiront  leurs  paroissiens  de 
ne  point  contracter  mariage,  sans  se  con- 
fesser avec  soin  et  sans  s'approcher  du 
sacrement  ôe  l'Eucharistie  trois  jours  au 
moins  avant  la  consommation  de  leur  ma- 
riage. 

Défense  aux  fidèles  de  chevaucher  dans  la 
campagne  avec  le  crucifix  dans  leurs  mains 
le  jour  de  Pâques  et  les  deux  jours  suivants  : 
on  ne  leur  permet  de  le  faire  que  le  diman- 
che de  Quasimodo,  et  seulement  après  dl- 


789 


DÂL 


DAL 


790 


ner,  en  évitant  d'entrer  dans  les  cabarets,  à 
cause  des  excès  qu'ils  pourraient  y  com- 
niellre,  ce  qui  serait  une  profanation  de  l'a- 
dorable sacrement  qu'ils  auraient  reçu  dans 
ces  jours. 

Les  ecclésiastiques  n'administreront  au- 
cun sacrement,  pas  môme  celui  de  la  péni- 
tence, sans  élrc  revélus  de  l'étole  comme  du 
surplis.  Conc.  Germ.,  t.  VII. 

CDLM  (Synode  de),  l'an  1605.  Laurent 
Gembicki,  évéque  de  Gulm,tint  ce  synode, 
où  il  renouvela  en  grande  partie  les  règlc- 
nienls  de  ses  prédécesseurs  par  rapport  aux 
chanoines,  aux  archiprélres ,  aux  curés, 
aux  clercs  en  général,  aux  provisions  des 
bénéfices,  aux  écoles  des  paroisses,  etc.  Il 
slatua  que  les  chanoines  s'assembleraient  en 
chapitre  au  moins  deux  fois  par  mois;  que 
les  maîtres  d'école  garderaient  au  curé  la 
soumission  qu'ils  lui  doivent ,  lors  même 
qu'ils  recevraient  leur  rétribution  du  ma- 
gistrat temporel;  que  l'on  poursuivrait  avec 
activilé  l'œuvre  commencée  par  ses  deux  pré- 
décesseurs immédiats,  pour  l'établissement 
d'un  séminaire.  Conc.  Germ.,  t.  VIII. 

CULM  (Synode  de),  l'an  IG'tl.  Dans  ce  sy- 
node, Gaspar  Dzialynski,  évéque  du  diocèse, 
confirma  plusieurs  paroisses  dans  l'usage 
d'avoir  deux  messes  dites  en  un  jour  par  le 
même  prélre,  les  jours  de  la  Circoncision, 
de  l'Epiphanie,  de  Pài]ues,  de  l'Ascension, 
de  la  Pentecôte,  de  la  Purification,  de  l'As- 
somption, de  la  Nativité  de  saint  Jean- 
Baptiste,  de  la  fête  de  Saint-Pierre  et  de  Saint- 


Paul,  de  la  Toussaint  et  de  la  Commémora- 
tion de  tous  les  fidèles  trépassés.  Les  prêtres 
éviteront  tout  soupçon  d'avarice  dans  la  pra- 
ti(iue  de  cet  usage,  »'t  ne  prendront  les  ablu- 
tions ((u'à  la  seconde  messe. 

Mettant  à  profit  les  pieuses  libéralités  du  * 
Jean  llucsborski ,  son  prédécesseur,  et  de 
Moricska,  ahbesse  d'un  couvent  de  Cului , 
révê(jue  promet  à  son  clergé  d'assurer  une 
maison  de  retraite  pour  les  clercs  âgés  cl 
pauvres.  Conc.  Germ.  t.  IX. 

CULM  (Synode  de),  l'an  1745.  Conc.  Germ. 
t.  X.  Voy.  PosEN,  n)éme  année. 

CULM  ("t  de  PoMESEN  (Synode  diocésain 
de),  les  16,  17  et  18  septembre,  i7W,  sous 
André  Stanislas  Kotzka.  Ce  prélat  {)ublia 
dans  ce  synode  43  chapitres  de  constitulions. 
Conc.  Germ.  X. 

CURIjE  (Synodus);  Voy.  Coike. 

CYPLRANUM  {Concilium);  V.  GÉPÉnA^o. 

CYPlilUM  seu  Cyprense  {Concilium)  ;  Voy. 

CHYrRE. 

CYU  (Synode  de),  Cyrensii,  l'an  478.  Jean, 
évêi|ne  de  Cyr,  tint  ce  synode,  où  il  anathé- 
nialisa  Pierre  le  Foulon ,  évéque  intrus  d'An- 
liocho.  Lib.  Synod. 

CYZIQUE  (Conciliabule  de),  Cyzicenum  , 
l'an  372,  tenu  par  les  ariens.  Ils  y  déclarè- 
rent le  Fils  semblable  en  substance  au  l'ère, 
au  lieu  de  confesser  (lu'il  lui  est  consubstan- 
llcl,  el  ils  vomiront  on  même  temps,  avec 
Eunomius,  ks  blasphèmes  de  cet  autre  hé- 
résiarque contre  le  Saint-Esprit.  S.  Bas.  ep. 
82,  ad  Patrophilum. 


D 


DALMATIE  (Concile  de),  DaMaticnm , 
l'an  1199.  Etienne,  grand  jupan  de  Servio, 
ayant  fait  des  démarches  auprès  d'Innocent 
I!l  poui'  réduire  ses  Etats  à  l'obéissance  de 
l'Eglise  romaine,  ce  pape  lui  envoya  pour 
cet  effet  deux  religieux  ,  nommés  Jean  et 
Simon ,  vn  qualité  de  légats.  Ils  tinrent  un 
concile  chez  Etienne,  avec  l'archevêque  de 
Dioclée  et  d'Antivari ,  qui  ne  faisaient  qu'une 
Eglise  depuis  la  réunion  qui  en  avait  été 
faite  par  Alexandre  II  en  1063,  riuchiprétre 
d'Albal^e  et  six  évéques,  qui  firent  les  douze 
canons  suivants. 

1.  On  déposera  pour  toujours  les  évéques 
qui  prennent  de  l'urgent  pour  l'ordination 
ou  pour  la  collation  des  bénéfices  ;  et  on 
mettra  au  rang  des  laïques  ceux  qui  ont  été 
ainsi  ordonnés. 

2.  On  n'ordonnera  ni  prêtres,  ni  diacres 
mariés,  qu'auparavant  leurs  femmes  n'aient 
fait  vœu  de  continence  entre  les  mains  de 
l'évêque;  et  si  quelqu'un  des  prêtres  ou  des 
diacres  se  marie  après  l'ordination,  s'il  ne 
renvoie  sa  femme  el  ne  fait  pénitence,  il 
sera  privé  de  son  office  et  de  son  bénéfice 
ecclésiastique.  L'ordination,  pour  les  ordres 
sacrés,  ne  se  fera  ([u'aux  (juatre-lemps  ;  le 
sous-diacre  fera  les  fonctions  de  son  ordre 
pendant  ni!  an,  avant  d'être  promu  au  dia- 
conat, et  ainsi  du  diacre  avant  d'être  élevé  à 
la  prêtrise. 


3.  Les  dîmes  et  les  oblations  des  fidèles, 
tant  pour  les  vivants  que  pour  les  morts, 
seront  divisées  en  quatre  parties  :  l'une  pour 
l'évêque,  l'autre  pour  le  besoin  des  églises, 
la  troisième  pour  les  pauvres,  et  la  quatrième 
pour  les  clercs. 

4.  11  est  défendu  ,  sous  peine  de  privation 
d'office  et  de  bénéfice,  à  tout  prêtre,  de  révé- 
ler ce  iiu'il  aura  ouï  dans  une  confession 
particulière. 

5.  Quiconque  aura  frappé  avec  violence 
un  évéque,  un  prêtre,  un  clerc,  un  religieux, 
encourra  l'excommunication ,  dont  il  ne 
pourra  être  absous  que  par  le  pape  ou  par 
son  légal,  après  une  satisfaction  convenable 
pour  celte  faute.  On  décerne  la  même  peine 
contre  celui  qui  traduira  un  clerc  deivanl  les 
tribunaux  séculiers,  pour  y  être  condamné 
à  l'épreuve  du  fer  chaud,  de  l'eau,  ou  pour 
y  subir  tout  autre  jugement. 

6.  On  défend  les  mariages  entre  parents 
jusqu'au  (juatrième  degré  inclusivement;  et 
l'on  ordonne  d'excommunier  ceux  qui,  en 
ayant  ainsi  contracté,  ne  veulent  pas  se  sé- 
parer. 

7.  On  ordonne  aux  clercs  de  se  raser  et  do 
porter  la  tonsure  cléricale. 

8  el  9.  Défense,  sous  peine  d'excommuni- 
cation ,  aux  laïques,  déjuger  les  clercs  et 
de  leur  conférer  les  Eglises.  'Ceux  qui  eu 
recevront  de  leurs  Miftiu-s  snliirunt  la  uiêu!9 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


792 


peine.  On  excommunie  aussi  ceux  qui  se 
sont  emp.iros  dos  biens  de  l'Eglise,  jusqu'à  ce 
qu'ils  aient  restitué,  et  ceux  qui  retiennent 
(les  Latins  en  esclavage. 

10.  La  même  peine  est  imposée  à  ceux  qui 
répudient  leurs  femmes  avant  le  jugement 
de  l'Eplise. 

11.  Défense  d'élever  aux  ordres  les  enfants 
des  prêtres  et  les  hâlards. 

12.  Défense  d'onlonner  quelqu'un  prêtre 
qu'il  n'ait  alleini,  l'âge  de  trente  ans.  Labb. 
f.  XI. 

Pour  les  aulres  conciles  tenus  en  Dalma- 
tie,  voy.  Hpalatro. 

DALONK  (Concile  de)  en  Limousin  ,  Da- 
lonense  ,  l'an  1114.  Mab.  Ann.  Bened.  l. 
LXII.  c.  78,  t.  V. 

DANiiMAU  s  (Concile  de),  /)nniCMm,  l'an 
1257.  On  y  fit  quatre  canons  contre  les  vio- 
lences que  les  seigneurs  faisaient  aux  évê- 
ques.  Ces  canons  furent  confirmés  par  le  pape 
Alexandre  IV",  le  3  octobre  de  celle  année. 
Lubb    XI. 

DANEMARK  (Concile  de),  l'an  1267. 
Gui,  eanlinal  et  légat  du  saint-siégc,  tint  ce 
concile  pour  rétablir  la  paix  qui  avait  été 
troublée  dans  ce  royaume,  à  l'occasiou  de 
Tcmprisounement  de  l'archevêcjue  de  Lun- 
den,  ce  qui  avait  fait  jeter  l'iiiieidil  sur  tout 
le  Danemark.  Mnnsi,  t   II,  col.  1247. 

DANUBE  (Concile  tenu  près  du),  ad  ripam 
Danubii,  l'an  7/i.l ,  par  saint  Bouiface  et  un 
légat  du  saint-siége. 

Le  concile  ordonna  que  l'affaire  du  clerc 
ou  du  laïque  qui  s'eearterait  incorrigi- 
blement de  la  loi  de  Dieu  ,  fût  portée  au 
pape. 

DENIS  (Assemblée  de  Saint-),  l'an  7G8. 
En  présence  de  celte  assemblée,  composée 
des  évêques  et  des  grands  de  son  royaume, 
le  roi  Pépin  partagea  ses  Etais  eiilrc  ses 
deux  fils,  Charles  (ou  Charlemagnc)  et  Car- 
loman.  Il  donna  l'Austrasie  au  premier,  la 
Bourgogne,  la  Provence,  l'Alsace  cl  l'Alle- 
magne au  second,  el  il  leur  partagea  égale- 
ment l'Aquitaine.  Les  évêques,  qui  ont  fondé 
le  royaume  de  France,  selon  un  mol  cé- 
lèbre, ne  devaient- ils  pas  aussi  assister 
et  comme  présider  à  son  partage?  Labb. 
VI. 

DENIS  (Concile  de  Saint-),  San-Diony- 
sianum,  l'an  832.  Ce  concile  s'assembla  le 
l"  février,  par  l'ordre  de  l'empereur  Louis 
le  Débonnaire,  sur  les  instances  de  l'abbô 
Hilduin,  qui  voulait  réformer  son  monas- 
tère. D.  Mabillon  a  donné  les  actes  de  ce 
concile  sur  l'original  en  parchemin,  mais 
si  mutilés,  que  la  meilleure  partie  en  est 
inintelligible.  On  les  trouve  aussi  dans  le 
tome  I  du  Supplément  aux  Conciles  du  P. 
Labbe,  par  Mansi. 

DENIS  (Concile  de  Smnt-),  l'an  83i.  Ce 
concile  se  tint  le  1"  mars,  qui  était  le  second 
dimanche  de  carême.  L'empereur  Louis  le  Dé- 
bonnaire y  fut  réconcilié  à  l'Eglise  par  le  mi- 
nistère des  évêques,  et  y  reçut  de  leurs  mains 
l'épée  qu'ils  lui  avaient  ôtée. 

DENIS  (Concile  de  Saint-),  l'an  9%.  Co 
çuucile  (ul  tenu  au  mois  de  mai,  touchant  les 


dîmes  qu'on  voulait  ôter  aux  moines  et  aux 
la'i(iue»  qui  les  possédaient. 

DENIS  (Assemblée  mixie  de  Saint-),  l'an 
1052  selon  Schram,  ou  105.3  selon  M.  de  Mas 
Latrie.  Les  moines  de  Saiut-Emmeran  de 
Ralisbonne  prétendaient  posséder  le  corps 
de  saint  Denis  l'Aréopagile ,  qui,  enlevé  de 
France,  si  l'on  en  eût  cru  un  diplôme  qu'ils 
avaient,  aurait  été  retrouvé  à  Ralisbonne  au 
bout  de  plusieurs  années.  Les  moines  ayant 
porté  en  pompe,  devant  l'empereur  Henri  et 
le  pape  saint  Léon  IX,  ce  qu'ils  croyaient 
être  les  reliques  de  saint  Denis,  les  dépu- 
tés du  roi  (le  France  demandèrent  et  ob- 
tinrent que  la  reconnaissance  des  yérita- 
bles  reliques  du  saint  fûl  faite  en  présence 
des  parties  intéressées.  C'est  ce  qui  donna 
lieu  à  la  présente  réunion  d'évêi|ues  et  de 
seigneurs,  dans  laquelle,  contrairement  à 
ce  que  disaient  les  moines  de  Katisbonne, 
furent  retrouvées  et  reconnues  d.ms  l'abbaye 
de  Saint-Denis  les  reliques  du  saint,  au  lieu 
où  elles  avaient  toujours  été.  M.  de  Mas  L. 

DERTUSANUM  [Concilium).  V.  Tobtose. 

DEVILLE  (Concile  de),  apud  Drvillam 
prope  Rotomagum,  l'an  1305,  mardi  après 
l'Ascension.  On  y  traita  des  affaires  de  tout 
le  clergé  (le  la  province.  C'est  tout  ce  qui 
nous  reste  de  ce  concile.  Fx  autographo  pro- 
leslut.  abbatis  Fiscan.  de  indcmnit. 

DIE  (Synode  de).  ('.  Sainte-Mabie  de  Die. 

DIAMPER  (Concile  de),  Diamperiense,  aux 
Indes  orientales,  sur  la  côte  de  Coroman- 
del,  près  de  la  ville  de  Saint- Thomas  ou  Mé- 
liapour,  l'an  1599.  L'archevêque  de  Goa  tint 
ce  concile  contre  les  nestoriens  et  les  autres 
héréliques.  On  y  excommunia  en  particulier 
le  patriarche  de  Babylone,  et  on  y  reconnut 
le  pape  pour  vicaire  de  Jésus-Christ  et  chef 
de  l'Eglise  universelle. 

DIGNE  (Synode  do),  Diniense,  l'an  1414, 
sous  l'évêque  Bei  trand.  On  en  ignore  le  ré- 
sultat. Gall.  Chr.,  t.  111,  col.  1127. 

DIJON  (Concile  de),  Divionense,  l'an  1020. 
L'histoire  des  évêques  d'Auxerre  dit  qu'il  se 
tint  cette  année  des  conciles  à  Dijon,  à 
Beau  ne  et  à  Lyon.  Lenglet  du  Fresnoy. 

DIJON  (Concile  de),  l'an  1077.  Hugues, 
évêque  de  Die  et  légat  du  saint-siége,  y  dé- 
posa des  clercs  simoniaqucs,  et  en  mit  d'au- 
tres à  leur  place.  Edtt.  Vcnet.,  t.  XH. 

DIJON  (Concile  de),  l'an  1116,  présidé  par 
Gui,  archevêque  de  Vienne  et  légat  du  saint- 
siége.  On  y  ordonna  aux  chanoines  réguliers 
de  Sainl-Elienne,  de  retourner  à  cette  église 
qu'ils  avaient  abandonnée  pour  aller  vivre 
dans  la  solitude.  Ce  concile  est  vraisembla- 
blement le  même  que  celui  dont  parle  la 
chronique  de  BonUeval,  sous  l'an  1117,  sans 
en  marquer  aucun  détail.  Ibid. 

DIJON  (Synode  de).  Yoy.  Saint-Etienne  de 
Dijon. 

DIJON  (Concile  de),  l'an  1199,  présidé  par 
le  légat  Pierre  de  Capoue.  On  y  traita  du 
mariage  du  roi  avec  Ingelburge.  Philippe 
Auguste,  craignant  les  censures,  en  appela 
au  pape,  et  le  légat  ne  décida  rien. 

DINGELFIND  (Concile  de),  Dingolvin- 
gense,  l'an  772.  Tassilon,  duc  de  Bavière,  Q\ 


703 


nio 


DIO 


794 


asscmMpr  ce.  roncilo,  1^2  orlobrc,  et  s'y 
trouva  en  personne  avec  six  6v<5qucs  cl  plu- 
sieurs seigneurs  laïques.  On  y  fil  quatorze 
décrels  concernanl  les  affaires  ecclésias- 
tiques el  civiles,  cl  l'on  y  accorda  divers 
droits  à  l'Eglise.  Reij.  X\  11;  Labb.  VI;  Hard. 
111. 

DINGELFIND  (Concile  de),  l'an  032.  On 
traita  dans  ce  concile  de  la  réforme  du 
clergé.  Cunc.  Germ.,  t.  II. 

DIOCLLE  {Conciliiitn),  l'an  1199.  Voy. 
DAi.MAriE,  même  année. 

DIOSPOLIS  (Concile  de),  Diospoîitnnum, 
l'an  415.  Le  20  décembre  de  celte  année 
i'p  évéques  s'assemblèrent  dans  cette  ville, 
siUiée  en  Palestine,  el  connue  dans  l'Hcriture 
sous  le  nom  de  Lydda.  Eulogc,  que  l'on  croit 
avoir  été  arcbevé(ine  de  Césarée,  est  nommé 
le  premier,  et  avant  .!eaii  de  Jérusalem,  ap- 
pareminenl  parce  qu'il  était  métropolitain  de 
la  Palestine.  Ce  fut  à  lui  qu'Eres  d  Arles  et 
Lazare  d'Aix  présentèrent  le  mémoire  des 
erreurs  qu'ils  avaient  trouvées  en  partie 
dans  les  écrits  de  Pelage,  el  en  partie  dans 
ceux  de  Célestius;  mais  ils  ne  purent  se  ren- 
dre au  concile  le  jour  marqué  ,  parce  que 
l'un  d'eux  était  tombé  dangereusement  ma- 
lade; Pelage  au  contraire  comparut  pour  se 
justifier  :  el  il  n'eut  pas  beaucoup  de  peine 
à  le  l'aire,  attendu  qu'il  n'y  avait  personne 
sur  les  lieux  pour  agir  contre  lui,  ni  pour 
découvrir  le  mauvais  sens  de  ses  écrits,  ou 
pour  l'obliger  à  s  expliquer,  el  pour  distin- 
guer ce  qu'il  y  avait  d'obscur  dans  sa  doc- 
trine; car  le  prêtre  Orose  n'y  élait  pas  non 
plus.  On  croit  que  cela  se  fit  par  quelque 
intrigue  secrète  de  Jean  de  Jérusalem,  qui 
aida  Pelage  à  prendre  si  bien  son  ten)ps, 
qu'il  n'eût  point  d'accusateurs  en  lêle.  Ce- 
lui-ci ,  voulant  se  donner  un  nom  dans  le 
concile,  se  vanta  d'être  uni  d'amitié  avec 
beaucoup  de  saints  évéques,  et  produisit 
plusieurs  lettres,  dont  quelques-unos  furent 
lues,  entre  autres  une  de  saint  Augustin, 
qui  lui  témoignait  en  effet  beaucoup  d'a- 
mitié, mais  l'exhortait  doucement  à  chan- 
ger de  doctrine  sur  la  nécessité  de  la 
grâce. 

On  ne  laissa  pas  de  lire  le  mémoire  où  les 
évéques  Eros  et  Lazare  avaient  noté  les 
erreurs  dont  ils  l'accusaient  ;  mais  comme 
les  évéques  du  concile  n'entendaient  pas  le 
latin,  ils  se  firent  expliquer  ce  mémoire  par 
un  interprèle.  Pelage  au  contraire,  qui  sa- 
vait le  grec,  répondit  en  cette  langue  à  toutes 
les  demandes  qui  lui  furent  faites.  On  lui 
objecta  d'abord  qu'il  avait  écrit  dans  un  de 
ses  livres  qu'on  ne  peut  être  sans  péché  ,  à 
moins  d'avoir  la  science  de  la  loi.  A  quoi  il 
répondit  qu'il  n'avait  pas  dit  que  celui  qui  a 
la  science  de  la  loi  ne  puisse  pécher;  mais 
qu'il  est  aidé  par  la  science  de  ta  loi  à  ne 
point  pécher.  Le  concile  dit  que  cette  doc- 
trine n'était  point  éloignée  de  celle  de  l'E- 
glise. On  dit  ensuite  (|ue  Pelage  avait  mit 
dans  le  même  livre  que  tous  étaient  conduits 
par  leur  propre  volonté.  «  Je  l'ai  dit  ,  répon- 
dit-il ,  à  cause  du  libre  arbitre  :  Dieu  aide  à 
choisir  le  bien ,  el  l'homme  qui  pèche  est  en 


faille,  parce  qu'il  a  le  libre  arbitre.  »  Cela 
ne.  parut  pas  non  plus  aux  évéïiues  éloi^jné 
de  la  doctrine  de  l'Iiglise.  Les  autres  chef» 
tl'acfusation  portaient  (|ue  Pelage  avait  écrit 
(|u'au  jour  du  jugement ,  on  n»;  pardonnerait 
point  aux  injustes  et  atix  pécheurs,  sans 
distinguer  ceux  (|ui  seront  sauvés  par  les 
mérites  de  Jésus-Christ  de  ceux  qui  seront 
condamnés  ;  que  le  mal  ne  venait  pas  même 
en  pensée  aux  justes  ;  (|ue  le  royaume  des 
cieux  élait  promis  même  dans  l'Ancien  Tes- 
tament ;  que  l'homme  pouvait,  s'il  voulait, 
être  .sans  peclié  ,  et  qu'écrivant  à  une  veuve, 
il  lui  avait  dit,  pour  montrer  comment  les 
saints  doivent  prier  :  «  Celui-là  prie  en  bonne 
(conscience  (jui  peut  dire  :  Vous  savez.  Sei- 
gneur, comhien  sont  pures  les  mains  que 
j'élcnds  vers  vous  ,  el  les  lèvres  avec  les- 
quelles je  vous  demande  miséricorde.  »  Pe- 
lage répondit  que  ce  qu'il  avait  dit  des  pé- 
cheurs était  conforme  à  l'Evangile,  où  nous 
lisons  que  les  pécheurs  iront  aux  supplices 
élernels,  et  les  justes  à  la  vie  éternelle; 
qu'il  n'avait  pas  dit  que  le  mal  ne  venait 
point  même  en  pensée  aux  justes,  mais  que 
le  chrétien  doit  s'appliquera  ne  point  penser 
de  mal  ;  cjue  l'on  pouvait  prouver  par  les 
Ecritures  (]ue  le  royaume  des  cieux  est  pro- 
mis même  dans  l'Ancien  Testament ,  puis- 
qu'on lit  dans  Daniel  (  \  II ,  18)  :  Les  saints 
recevront  le  royaume  duTrès-Haut  ;  qu'il  avait 
dit  que  l'homme  pouvait  être  sans  péché  , 
et  garder  les  commandements,  s'il  voulait, 
puisque  Dieu  lui  a  donné  ce  pouvoir  ;  qu'au 
reste  il  peut  être  sans  péché  par  son  propre 
travail  et  par  la  grike  de  Dieu,  sans  qu'après 
s'être  converti ,  il  ne  puisse  plus  pécher  à 
l'avenir  ;  que  les  autres  chefs  d'accusation 
étaient  supposés,  el  qu'il  n'y  avait  rien  da 
semblable  dans  ses  livres.  Le  concile  ap- 
prouva ses  réponses,  el  lui  ordonna  de  ré- 
pondre aussi  aux  articles  suivants.  11  s'y 
agissait  de  la  doctrine  de  Célestius,  son  dis- 
ciple, accusé  d'avoir  enseigné  qu'Adam  a  été 
fait  mortel  ;  que  son  péché  n'a  nui  (ju'à  lui 
seul;  que  la  loi  procurait  le  royaume  du 
ciel  comme  l'Evangile  ;  qu'avant  la  venue  de 
Jésus-Christ  il  y  a  eu  des  hommes  sans  pé- 
ché ;  que  les  enfants  nouvellement  nés  sont 
au  même  état  où  Adam  était  avant  son  péché; 
que  tout  le  genre  humain  ne  meurt  point  par 
le  péché  d'Adam  ,  el  ne  ressuscite  point  par 
la  résurrection  de  Jésus-Christ;  que  l'homme 
peut  être  sans  péché,  s'il  veut  ;  que  les  en- 
fants, sans  être  baptisés,  ont  la  vie  éternelle  ; 
que  si  les  riches  baptisés  ne  renoncent  à  tout, 
le  bien  qu'ils  semblent  faire  ne  leur  sert  de 
rien,  el  qu'ils  ne  peuvent  avoir  le  royaume 
de  Dieu.  Pelage  répondit  que  la  doctrine  de 
Célestius  ne  le  regardait  pas  ;  qu'à  l'égard  de 
ce  qu'on  lui  objectait  d'avoir  dit  qu'avant  la 
venue  du  Seigneur  il  y  a  eu  des  hommes 
sans  péché,  il  ne  faisait  point  difficulté  de 
dire  qu'en  ce  lemps-Ià  quelques-uns  ont 
vécu  saintement  et  justement ,  selon  que  les 
saintes  Ecritures  l'enseignent.  11  analhéma- 
tisa  toutes  les  autres  erreurs  qu'on  lui  avait 
(lit  être  de  Célestius,  et  ceux  qui  les  tenaient 
ou  qui  les  ayaient  jamais  tenues.  Sur  quoi  le 


795  DICTIONNAIRE 

«oncile  dit  :  «  Pelage,  ici  présent,  a  répondu 
bien  et  suffisamiDeiU  à  ces  articles,  anathé- 
niatisanl  ce  qui  n'était  point  de  lui. 

Comme  on    l'accusa  d'avoir  enseigné  que 
TEglise  est  ici -bas  sans  lâche  et  sans  ride, 
il  répondit  :  «  Je  l'ai  dit,  parce  que  l'Eglise 
e<t  purifiée  par  le  baptéuie,  et  que  le  Sei- 
gneur veut   qu'elle   demeure  ainsi.  »  Cette 
réponse  (ut  approuvée  du  concile.   Ensuite 
on  lui  objecta  quelques  propositions  de  Cé- 
leslius,  dont  le  sens  était  que  nous  faisons 
plus  qu'il  n'est  ordonné  par  la  loi  et  par  l'E- 
vangile ;  que  la  grâce  de  Dieu  et  son  secours 
ne  sont  pas  donnés  pour  chaque  aciion  parti- 
tulière,  mais  qu'ils   consistent  dans  le  libre 
arbitre  ou  dans  la  loi  et  la  doctrine;  que  la 
grâce  de  Dieu  est  donnée  selon  nos  mérites, 
parce  que,  s'il  la  donnait  aux  pécheurs,  il 
semblerait  être  injuste  :  d'où  il  suit  que  la 
grâce  même  dépend  de  notre  volonté,  pour 
en  être  digne  ou   indigne.   Sur  la  première 
proposilion,  il  dit  :  «  Nous  l'avons  avancée, 
suivant  c*  que  dit  saint  Paul  de  la  virginité  : 
Je  n'ai  point    de  précepte   du  Seigneur     » 
Quant  aux  autres,  il  ajouta  :  «  Si  ce  sont  là 
les  sentiments  de  Célestius,  c'est  à  ceux  qui 
le  disent  à  l'examiner.  Pour  moi ,  je  n'ai  ja- 
mais tenu  cette  doctrine  ,  et  j'anathématise 
celui  Iqui  la  tient.  »  Le  concile  fut  satisfait 
de  cette  réponse.  Mais  sur  celte  autie  pro- 
position  de  Célestius  :  Que  chaque  homme 
peut  avoir  toutes  les  vertus  et  les  grâces  , 
Pelage  répondit  :  «  Nous  n'ôtons  pas  la  di- 
versité des   grâces  ;  mais  nous  disons  que 
Dieu  donne  toutes  les  grâces  à  celui  qui  est 
digne  de  les  recevoir,  comme  il  les  donna  à 
saint  Paul.  »  Ensuite  il  désavoua  ces  autres 
propositions  de  Célestius  :  Que  l'on  ne  peut 
appeler  enfants  de  Dieu,  sinon  ceux  qui  sont 
absolument  sans  péché  ;   que  l'oubli  et  l'i- 
gnorance ne  sont  point  susceptibles  de  péché, 
parce  qu'ils  ne  sont  pas  volontaires,  mais 
nécessaires;  qu'il  n'y  a  point  de  libre   ar- 
bitre, s'il  a  besoin  du  secours  de  Dieu,  parce 
qu'il  dépend  de  la  volonté  de  chacun  de  faire 
ou  de  ne  pas  taire  ;  que  notre  victoire  ne 
vient  pas  du  secours  de  Dieu,  mais  du  libre 
arbitre;  que  le  pardon  n'est  pas  accordé  aux 
pénitents    suivant  la  grâce  et  la  miséricorde 
de  Dieu  ,  mais  selon  les  mérites  et  le  travail 
de   ceux  qui    par  la  pénitence   se   rendent 
dignes  de  miséricorde.  Il  ajouta  qu'il  croyait 
en  la  Irinité  d'une  seule  substance,  et  tout  le 
reste,  selon  la  doctrine  de  l'Eglise,  disant  : 
«  Anatlième  àquicon(iue  croit  autre  chose.  » 
Le  concile,  content  de  ses  déclarations  et  de 
ses  réponses,  le  reconnut  pour  être  dans  la 
communion  de  l'Eglise  catholique.  Mais  si 
Pelage  y  fut  absous,  parce  qu'il  sut  tromper 
les  évéques,  en  confessant  de  bouche  ce  qu'il 
condamnait  dans  le  cœur,  sa  doctrine  y  fut 
anathématisée  ,  au  point  qu'il  fut  contraint 
de  l'anathématiser  lui-même,  pour  éviter  sa 
condamnation.  Ce  qui  fait  dire  à  saint  Au- 
gustin, ((ui  a  toujours  jugé  favorablement  de 
ce  concile,  qu'on  y  avait  absous  un  homme  qui 
niait  l'hérésie,  mais  qu'un  n'y  avait  point  ab- 
sous l'hérésie;  ou  plutôt  que  Pelage  n'y  avait 
point  été  absous,  puisqu'il  tenait  la  doctrine 


DES  CO.NCILES. 


706 


qu'on  y  avait  condamnée;  mais  que  la  foi 

seulement  qu'il  y  avait  confessée  de  bouche 

'  y  avait  été  embrassée  comme  catholique.  Aug, 

de  Gestis  Pelag.  et  serm.  cont.  Pel.  D.  Ceill. 

DOL  (Concile  de),  en  Bretagne,  Dolense, 
l'an  i09't.  On  y  reconnut  les  exemptions  du 
monastère  de  Marmoutier. 

DOL  fConcile  de),  l'an  1128.  Balux.  Mi- 
scell.  t.  l. 

DONDÉE  (Concile  de) ,  général  pour  l'E- 
cosse, le  2'!  février  1308  (ou  1309  selon  no- 
tre manière  actuelle  de  compter).  Les  évé- 
ques y  firent  un  décret  pour  assurer  au 
prince  Robert,  petit-fils  de  Robert  de  Brus, 
les  droits  qu'il  prétendait  avoir  sur  la  cou- 
ronne d'Ecosse.  Wilkins,  t.  IL 

DOnOBERNL'NSJA  {Concilia).  Voyex 
Cantop.béry. 

DORT.MONT  (Concile  de),  Tremoniense, 
l'an  100.3.  Dortmont  ou  Trotmont  est  dans  la 
Westphalie.  Quatorze  évoques  s'y  assem- 
blèrent en  concile,  le  7  juillet,  en  présence 
du  roi  Henri  II  et  de  la  reine  Cunégonde. 
Le  roi  y  fit  de  grands  reproches  aux  prélats 
de  ce  qu'ils  toléraient  les  mariages  illicites 
et  d'autres  abus.  Les  canons  de  ce  concile 
sont  perdus  :  il  n'en  reste  qu'un  acte,  par  le- 
quel ces  évêques  s'engagent  à  certains  jeûnes 
et  autres  secours  spirituels  les  uns  pour  les 
autres  après  leur  mort.  Concil.  German. 
tom.  III;  Mansi,  lom.  I,  col.  1217.  Jiieh. 

DOUZI  (Concile  de),  Duziacense,  l'an  871. 
Ce  concile,  qui  fut  tenu  le  5  d'août  de  l'an 
871,  était  composéde  21  prélats,  13  évêques 
et  8  archevêques.  Hincmar  de  Reims  y  pré- 
sida, ei  le  roi  Charles  y  assista  en  personne. 
Ce  prince  présenta  un  mémoire  contenant 
ses  plaintes  conire  Hincmar  de  Laon.  L'ar- 
chevêque de  Reims  en  présenta  un  second. 
Le  roi  insistait  sur  ce  qu'Hincmar  de  Laon 
lui  avait  manqué  de  fidélité,  avait  excité  des 
révoltes,  s'était  emparé  par  voie  de  fait  des 
biens  de  ses  vassaux,  l'avail  calo.nnié  auprès 
du  pape,  et  lui  avait  résisté  à  main  armée. 
Les  plaintes  de  l'archevêque  roulaient,  pour 
la  plupart,  sur  le  mépris  de  ses  ordres  et  de 
son  autorité.  Hincmar  de  Laon  comparut  au 
concile,  et  y  fut  déposé,  malgré  son  appel  au 
saiut-siége;  et  Hincmar  de  Reims,  comme 
président  du  concile,  prononça  la  sentence 
en  ces  termes  :  «  Je  le  juge  privé  de  l'honneur 
et  de  la  dignité  épiscopale,  et  dépouillé  de 
toutes  fonctions  sacerdotales,  saufen  tout  le 
droit  de  notre  père  Adrien,  pape  de  la  pre- 
mière chaire  apostolique,  ainsi  que  l'ont  or- 
donné les  canons  de  Sardique.  »  Le  concile 
envoya  les  actes  de  la  procédure  contre 
Hincmar  de  Laon  au  pape  Adrien,  avec  une 
lettre  synodale  dans  laquelle  il  lui  demande 
la  confirmation  de  ce  qui  s'était  fait,  protes- 
tant qu'il  n'avait  eu  recours  à  la  déposition 
de  cet  évêque,  que  faute  de  moyens  de  le  ra- 
mener à  son  devoir.  Le  concile  prie  aussi  le 
pape,  pour  le  cas  où  il  lui  plairait  de  faire  ju- 
ger de  nouveau  cette  cause,  d'en  renvoyer 
le  jugement  sur  les  lit'ux,  et  qu'en  attendant 
Hincmar  de  Laon  demeure  privé  de  la  com- 
munion sacerdotale.  La  lettre  synodale  est 
du  6  septembre  871.   Attard  de  Nantes,  élu 


797  DUO 

archevêque  do  Tours,  fut  chôrgé  do  la  porter 
au  pape  avec  les  actes  du  concile.  Ils  sont 
divisés  en  cinq  parties.  Los  trois  proniièr.s 
contiennent  les  chefs  d'accusation  contre  l'é- 
vêque  do  Laon  ;  la  h',  la  procédure  faite 
contre  lui;  la  5',  la  lettre  synodale  du  concile, 
et  celle  qu'Hincinar  de  Hi'inis  écrivit  eu 
particulier  au  pape.  An.  des  Conc.  I. 

DOUZI  (Concile  de),  Dusiacense,  l'an  87i. 
Le  roi  Charles  convoqua  ce  concile,  où  se 
trouvèrent  des  évè(|ues  de  plusieurs  provin- 
ces. On  y  travailla  à  arrêter  le  cours  des 
mariages  incestueux  et  des  usurpations  des 
biens  île  l'Eglise.  Le  concile  fait  voir,  dans 
sa  lettre  synodale  adressée  aux  évêqucs 
d'Aquitaine,  qu'en  vain  ceux  (jui  contrac- 
taient des  mariages  dans  les  degrés  de  pa- 
rente défendus,  s'autorisaient  de  l'indulgence 
accordée  par  saint  l^régoire  aux  Anglais 
dans  les  coniniencements  de  leur  conversion, 
puisque  ce  saint  pape  avait  restreint  cette 
indulgence,  en  ajoutant  que  (juand  ils  se- 
raient affermis  dans  la  foi,  ils  observeraient 
la  parenté  jusqu'à  la  7'  génération  ;  au  lieu 
que,  dans  ces  commeucenicnls,  il  leur  avait 
permis  le  mariage  à  la  3*  et  à  la  4".  Le  con- 
cile rapporte  divers  décrets  contre  ces  con- 
jonctions illicites,  entre  autres  ceux  du  con- 
cile de  Rome  sous  le  pape  Grégoire  II,  ceux 
du  concile  d'Agde,  et  la  lettre  du  pape  Sirice 
à  Hiniérius,  évéque  de  Tairagone.  A  l'égard 
des  usurpateurs  des  biens  d'Eglise,  il  copia 
ce  qu'avaient  dit  contre  eux  les  évêques  du 
concile  de  Tousi,  en  800.  Ibid. 

DUBLIN  (Concile  de)  en  Irlande,  Duhli- 
nense,  l'an  1176.  Vivien,  légat  du  pape 
Alexandre  III  dans  l'Ecosse,  l'Irlande  et  les 
îles  adjacentes,  tint  ce  concile,  qui  conGruia 
les  droits  du  pape  et  du  roi  d'Angleterre  sur 
l'Irlande.  Anijl.  I. 

DUBLIN  (Concile  de),  l'an  1183.  L'objet  de 
ce  concile  fut  de  demander  des  secours  d'ar- 
gent pour  le  pape. 

DUBLIN  (Concile  de)  ou  d'Irlande,  l'au 
1186.  Jean,  archevêque  de  Dublin,  et  ses  suf- 
fragants  tinrent  ce  concile  le  23  mars  tou- 
ch.int  la  réforniation  du  clergé,  et  surtout 
contre  les  clercs  coiicubinaircs.i.  X;  //.VU. 

DUBLIN  (Synode  de),  l'an  1217.  L'arche- 
vêque, on  ne  sait  lequel,  y  publia  plusieurs 
statuts.  Il  défend  aux  prêtres  le  trafic  et 
l'entrée  dans  les  cabarets  ;  aux  religieux,  de 
s'immiscer  dans  l'exécution  des  testaments  ; 
il  tffiça  des  règles  pour  la  tenue  dos  synodes 
diocésains  ;  il  donne  aux  curés  toute  liberté 
de  disposer  par  testament  des  fruits  des  ter- 
res de  leurs  églises  pour  l'année  de  leur 
mort. 

DUBLIN  (Concile  de),  l'an  1318.  Alexan- 
dre Bickncr  ou  Bricknor,  archevêque  do 
Dublin,  tint  ce  concile  avec  ses  sulîragants. 
On  y  publia  les  statuts  suivants  : 

1.  On  excommuniera  ceux  qui  refusent  de 
payer  les  dîmes,  ou  qui  emprisonnent  ceux 
qui  les  recueillent  ;  et  les  lieux  où  l'on  com- 
met ces  attentats  seront  soumis  à  l'interdit. 

2.  Même  peine  d'excommunication  ma- 
jeure, encourue  ipso  fuctu,  conire  tous  ceux 
qui  violerout  les  asiles  des  églises  et  des  ci- 


DLB  708 

mctièrcs,  soit  en  coupant  les  vivres  à  ceux 
qui  s'y  retirent,  soit  eu  les  en  arrachant  pour 
les  mettre  à  mort. 

3.  Mêoie  peine  contre  les  violateurs  des 
immunités  ecclésiasli(iucs,  qui  s'emparent 
des  biens  d'Eglise  en  (|ucl(iue  manière  ((uo 
ce  puisse  être,  ou  qui  contribuent  à  leur  dé- 
prédation. 

4.  Même  peine  contre  les  religieux  qui 
engagent  les  personnes  à  se  faire  enterrer 
chez  eux,  ou  à  ne  point  changer  leur  sépul- 
ture, quand  ilsl'ontchoisic  dans  leuri  églises 
ou  leurs  monastères. 

5  etO.  La  conspiration,  le  parjure  et  l'ho- 
micide, soit  public,  soit  occulte,  sont  des  cas 
réservés  à  l'évêque. 

7.  On  privera  pour  3  ans  do  sou  bénéfice 
le  doyen,  l'archidiacre  ou  l'ofûcial,  qui  aura 
été  admis,  comme  procureur,  pour  gérer  les 
all'aires  d'un  ecclésiastique,  à  moins  (juc  ce- 
lui-ci, étant  présent  en  personne,  ne  lui  ait 
vraiment  donné  une  procuration  ad  hoc,  de- 
vant des  témoins  dignes  de  foi  qui  puissent 
l'attester. 

8.  Ou  ne  conférera  les  bénélices  qu'en 
plein  chapitre,  après  y  avoir  appelé  les  par- 
ties intéressées,  et  fait  faire  les  proclama- 
tions nécessaires  pour  constater  la  vacance 
du  bénéQce. 

9.  Les  clercs  bénéCciers  ou  constitués  dans 
les  ordres  sacrés  ne  seront  ni  baillis,  ni  séné- 
chaux des  la'i'ques,  sous  peine  d'être  punis 
par  leur  évêque. 

10.  Les  doyens  ruraux  ne  traiteront  point 
les  causes  matrimoniales. 

11.  On  restituera  à  l'église  matrice  ou  pa- 
roissiale les  oblations  fuites  aux  chapelles, 
lorsque  cela  sera  spécifié  dans  l'acte  qui  as- 
signe la  portion  du  curé  ou  du  vicaire. 

12.  Ceux  qui  empêchent  la  liberté  des  tes- 
taments sont  excommuniés  par  le  seul  fait. 

13.  Même  peine  contre  les  perturbateurs 
de  la  paix,  les  violateurs  des  immunités  ec- 
clésiastiques, les  intrus  dans  les  bénéGces. 

ik.  Les  clercs  porteront  la  tonsure  et  la 
couronne  cléricale. 

15.  Excommunication  contre  ceux  ()ui  em- 
pêchent l'exercice  de  la  juridiction  ecclésias- 
tique. 

16.  Même  peine,  encourue  ipso  facto,  con- 
tre tous  ceux  qui  forceront  un  ecclésiastique 
d'exercer  un  emploi  public  contraire  à  la 
décence  de  son  état,  ou  qui  le  rendrait  irré- 
gulier. 

17.  On  n'affermera  aucun  office  spirituel, 
et  on  ne  refusera  jamais  la  sépulture,  ni  les 
sacrements  de  l'Eglise,  sous  prétexte  que  ce- 
lui qui  en  a  besoin  est  débiteur  du  ministre 
qui  doit  les  donner. 

18.  Excommunication  contre  les  laïques 
qui  tiendront  les  plaids  dans  l'église  ou  lo 
cimetière,  ou  même  qui  y  mettront  des  al'û- 
ches  profanes. 

19.  On  n'admettra  aucun  chapelain,  étran- 
ger ou  non,  à  la  célébration  des  divins  of- 
fices, sans  ses  leltrc;  d'ordination. 

20.  Excommunication  majeure,  encourue 
ipso  fiiclo,  contre  ceux  (jui  accusent  lausse- 
iiieat  de  quelques  crimes   qui  uiériteut  U 


70» 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILKS. 


800 


mort,  ou  IVxil,  on  la  mutilation  dos  mem- 
bres, ou  rcxhérédalion,  ou  la  privalioti  de 
la  plus  grande  partie  des  biens. 

i\.  Ceux  qui  choisissent  les  doyens  ru- 
raux répondront  de  leurs  m;ilversalions. 

±2.  On  n'admettra  aucun  quêleur  à  prêcher 
sans  les  lettres  d'attache  de  l'ordinaire  du 
liru. 

23.  On  fera  la  fête  de  Saint-Patrice,  apôlre 
et  patron  de  l'Irlande,  sous  lerilo  d'une  fêle 
double,  et  l'on  en  fera  aussi  mémoire  solen- 
nelle une  fois  chaque  semaine  dans  une  fé- 
rié vacante,  hors  le  carême.  Anglic.  II  ; 
Mansi,  l.  II!,  col.  529. 

DUBLIN  (Concile  de),  l'an  1351.  Jean  de 
Sainl-Paiil,  arclievê()iie  de  Dublin,  linl  ce 
concile  avec  ses  suffraganis,  le  premier  mer- 
credi d'après  la  fête  de  Saint-Patrice,  qui  se 
célèbre  le  19  mars,  et  y  publia  les  statuts 
suivants  : 

1.  On  fera  la  fêle  de  la  Conception  comme 
colle  de  la  N.iiiviié  de  la  sainlc  \ieige. 

ii.  On  cbômi'ra  a  us  si  les  fêtes  de  Sainte-An  ne, 
de  la  Translation  de  saint  Thomas  de  Cantor- 
bèry,etd('Sainte-C;ilherine  vierge  el  martyre. 

3.  Les  violaleuis  du  séquestre  erclésiasli- 
qne  encourront  l'excommunication  majeure 
par  le  seul  fait. 

k.  Même  |)einc  contre  ceux  qui  contrac- 
tent ou  qui  bénissent  des  mariages  clandes- 
tins, el  contre  ceux  qui  portent  de  faux  (é- 
moignages  dans  les  causes  matrimoniales. 

5.  On  renouvelle  le  décret  du  concile  pré- 
cédent, tenu  par  l'archevêque  Alexandre,  en 
faveur  de  l'immunité  de  l'Eglise,  et  on  y 
ajoute  la  sentence  d'excommunication  ma- 
jeure contre  les  laïques  qui  se  battraient 
dans  les  lieux  jouissant  de  l'imnmnité,  ou 
qui  enlèveraient  ou  feraient  enlever  les  cho- 
ses déposées  dans  ces  mêmes  lieux. 

6.  On  s'abstiendra  des  œuvres  scrvilcs  le 
jour  du  vendredi  saint. 

7.  Ou  accorde  dix  jours  d'indulgences  à 
tous  les  fidèles  contrits  et  confessés,  qui  in- 
clineront la  tête  et  le  corps  autant  de  fois 
qu'ils  entendront  prononcer  le  saint  nom  de 
Jésus  dans  les  office*  publics  des  dimanches 
et  des  féli's  doubles. 

8.  Les  ministres  de  l'Eglise  feront  l'incli- 
nation au  Glorin  7*aO  i  de  l'offire  divin,  quand 
ils  le  réciteront  publiquement  dans  l'église. 

9.  On  publiera  trois  fois  l'année,  pendant 
la  grand'messe,  toutes  lesexcommunications 
majeures  renfermées  dans  nos  constitutions 
et  celles  de  notre  prédécesseur.  Celte  publi- 
cation se  fera  le  premier  dimanche  de  l'A- 
vent,  le  dimanche  de  la  Sepluagésime,  et  le 
[iremier  dimanche  avant  la  fêle  de  Sainl- 
l'ierri'-aux-Liens.  Elle  se  fera  aussi  au  son 
des  cloches,  el  les  cieiges  allumés.  Ibid. 

Si  Alexandre Bickirer,  prédécesseur  inmié- 
diat  de  Jean  de  Saint-Paul,  dans  l'archevêché 
de  Dublin,  est  mort  l'an  !3V9,  comme  le  di- 
sent (luelques  auteurs,  le  concile  qu'on 
dit  qu'il  linl  en  1.351,  doit  être  avancé  de 
Sans.  An.  des  Conc.  V. 

DUBLIN  (Concile  de),  l'an  1518.  Guillau- 
me de  Rokeby,  archevêque  de  Dublin,  tint 
ce  concile  avec  ses  suffraganis,  el  y  iU  quel- 


ques règlements  de  disciplme,  dont  le  Iroi- 
sième  porte  que  les  calices  d'étain  seront 
interdits  dans  le  délai  d'un  an,  et  qu'on  n'en 
consacrera  aucun  à  l'avenir,  si  ce  n'esl  que 
la  coupe  au  moins  soit  d'argent.  Anyl.  III; 
Hnrd.  X. 

DUISBOUBG  (Concile  de),  Duisburfjcnse, 
l'an  927.  Diiishourg  est  une  ville  d'Allema- 
gne dans  le  duché  de  Clèves,  sur  la  rivière  de 
Roël,  Le  concile  qui  s'y  tint  l'an  927,  ou  928, 
eu!  pour  objet  saint  Boniion,  évoque  de  Metz. 
Quelques  scélérats  lui  ayant  crevé  les  yeux, 
el  l'ayant  inis  hors  d'état  d'exercer  ses  fonc- 
tions, le  concile  les  punit  comme  ils  le  méri- 
laieiit,  en  les  frappant  d'excommunicalion  ; 
el  pour  saint  Bennoii,  il  renonça  à  son 
évéché,  moyennant  une  abbaye  qu'on  lui 
donna  pour  subsister.  Histoire  ecclésiastique 
d'Ail  envi  (pie. 

DUISBOURG  (Assemblée  générale  de),  l'an 
9kk.  Ruotberg,  archevêque  de  Trêves,  et 
Richard,  évéque  de  Tongres  ,  étant  accusés 
par  Conrad,  duc  de  Lorr.iine,  d'avoir  manqué 
à  la  fidélité  qu'ils  devaient  à  l'empereur 
Olhon,  se  justifièrent  devant  ce  prince,  dans 
une  assemblée  composée  des  prélals  el  des 
seigneurs  des  deux  nations.  Conc.  Genn. 
t.  II. 

DUNELMENSIA  (  Concilia).  T-Durham. 

DUNSTAPLK  (Concile  dej,  Dunstaplense, 
l'an  12i4..  Elieiiiie  Langlon,  archevô(iue  de 
Gantorbéry,  tint  ce  concile,  qui  appela  au 
pape  Innocent  lil  de  la  conduite  de  son  lé- 
gal, lequel,  pour  favoriser  le  roi  Jean,  rem- 
plissait les  Eglises  vacantes  de  sujets  peu 
propres  k  les  gouverner.  Angl.  I. 

DUREN  (Concile  île),  Dwicnse  .len  in  ViHa 
Ditriu,  l'an  748.  Dureii  est  une  ville  située  sur 
la  Roër,  autrefois  dans  le  duché  de  Juliers, 
aujourd'hui  dans  le  grand-duché  du  Bas-Rhin, 
Le  concile  dont  il  s'agit  fut  convoqué  par 
Pépin  pour  s'occuper  de  la  réparation  des 
églises  et  des  affaires  des  pauvres,  des  veu- 
ves et  des  orphelins,  à  qui  il  était  urgent  de 
rendre  justice. 

DURÈN  (Assemblée  de),  l'an  7C1.  Pépin 
traita  dans  ce  plaid  ou  synode  d'affaires  d'uli- 
lilé  publique  dont  on  ignore  le  détail. 

DUREN  (Synode  de),  l'an  77'i.  Cbarlema- 
gne  y  fit  donation  de  plusieurs  terres  à  Eul- 
raile,  abbé  de  Saint-Denis.  Conc.  Genn.  t.  I. 

DUUEN  (Synode  de),  l'an  775.  Charlema- 
gne  y  Jidjugea  le  monastère  de  Plaisir  à  l'ab- 
bé de  Sainl-Denis,  contre  l'évêque  de  Paris 
qui  lui  en  disputait  la  propriété.  Conc.  Germ. 
l.  I. 

DUREN  (Synode  de),  l'an  779.  Dans  ce 
synode,  composé  d'évêques,  d'abbés  et  de 
comtes,  on  dressa  24  canons  dont  voici  les 
principaux  : 

1.  Les  sulTragants  obéiront  à  leurs  métro- 
politains. 

2.  On  ordonnera  des  évêques  o\i  il  en 
manque. 

3.  Les  monastères  garderont  leurs  règles. 
Les  abbesses  ne  quitteront  jamais  leurs  mo- 
nastères ,  et  n'en  auront  pas  deux  à  gou- 
verner. 

k.  Les  évêques  jouiront  de  l'autorité  que 


801 


ECO 


ECO 


802 


les  canons  leur  accordcni  sur  le  clergé  de 
leurs  (liocèsos. 

5.  Ils  auront  droit  aussi  de  corriger  les 
incestueux  et  les  veuves  par  des  lois  sa- 
lutaires. 

(i.  i'ersonne  ne  recevra  cl  n'ordonnera  un 
clerc  d'un  autre  diocèse,  sans  l'agrémenl  de 
son  propre  évoque. 

7.  Chacun  payera  la  dîme,  cl  on  la  distri- 
buera scion  l'ordre  de  l'évéque.  C'est  la  pre- 
mière l'ois,  suivant  M.  Kckart  {Hist.  Fr. 
lih.  XX1^),  «lu'il  est  fait  mention  en  Alle- 
njai,Mie  de  la  dîme  proprement  dite  comme 
d'une  dette  envers  le  clergé. 

8.  1.  église  ne  servira  point  d'asile  aux 
homicides,  ni  à  tous  ceux  que  la  loi  con- 
damne à  mourir. 

9.  Les  juges  seront  tenus  de  représenter 
les  voleurs  aux  plaids  ou  assemblées  des 
comtes  ,   sous   peine  de   perdre   leur   place. 

H).  Tout   parjure    aura   la   main   coupée. 

11.  Les  juges  n'élargiront  point  pour  de 
l'argent  les  voleurs  emprisonnés. 

là.  Les  juges  ne  répondront  pas  des  vo- 
leurs qu'ils  auront  justement  condamnés  à 
mort  ;  mais  s'ils  y  condamnent  quelqu'un 
iujusleaient ,  ils  en  seront  punis  selon  les 
lois. 

13.  On  gardera  les  ordunnances  du  roi 
Pépin. 

14.  On  payera  exactement  la  iînie  et  tous 
lus  droits  qui  sont  dus  aux  églises. 


Les  antres  canons  ne  sont  que  des  règle- 
ments de  police.  Rc(j.  Wll  ;  Lubb.  \  1  ; 
Uard.  m. 

DIJHHAM  (Concile  de),  Dunelmense,  l'an 
l-22().  On  y  publia  un  grand  nombre  de  règle- 
menls  sur  la  discipline,  les  mêmes  que  ceux 
de  UichanI,  évé(iue  de  Sarum  ou  Salisbury. 
Miiiiai,  loin.  Il,  col.  871. 

DUHHAM  (Synode  de)  ,  l'an  125:')  ,  sous 
Gaulhier  de  Kirkliam,  évê(|ue  de  cette  ville. 
Ce  prélat  y  renouvela  les  constitutions  do 
Kieliard,  son  prédécesseur,  el  en  publia  lui- 
même  (le  nouvelles.  Labb.  XI. 

DUltHAM  (Synode  de),  l'an  127G.  Kolierl 
de  risle  ,  evéque  de  Uurham  ,  y  publia 
i|uel(|ues  règlements  touchant  les  dîmes. 
Labb.  XL 

DUKHAM  (Synode  de),  l'an  1312.  Richard 
de  Kellow,  evéque  de  Durham,  y  jiublia 
douze  conslitutions  :  la  première,  pour  or- 
donner aux  ecclésiastiques  d'instruire  le 
peuple  ;  la  seconde  ,  pour  défendre  aux  prê- 
tres de  célébrer  seuls  les  offices,  soit  de  la 
iiu't,  soit  du  jour;  la  troisième,  pour  recom- 
mander aux  ecclésiastiques  de  se  rendre  à 
chacun  des  deux  synodes  qui  devaient  se 
tenir  tous  les  ans  ;  la  (juatrième,  pour  rap- 
peler au  peuple  l'obligation  de  la  dîme  ;  la 
cinquième  elles  suivantes,  pour  recomman- 
der le  désintéressement  aux  archidiacres  , 
aux  ofûeiaux,  aux  doyens  ruraux  el  aux  au- 
tres ecclésiastiques  en  dignité.  WUkins,  1. 11. 


E 


EBORACENSIA  {Concilia).  Voy.  York.. 

ËBREItUNENSIA  {Concilia).  F. Embrun. 

ECOSSE  (Conciles  d') ,  Scolica  concilia, 
l'an  107G.  Mansi  rapporte  à  celte  année  quel- 
ques conciles  tenus  en  Ecosse  par  les  soins 
de  la  reine  Marguerite  ,  princesse  célèbre 
par  sa  sainteté,  arrière-petite-fille  d'Edmond 
Côte  (le  fer,  roi  d'Angleterre,  et  femme  de 
Malcolm  III ,  roi  d'Ecosse.  Ces  conciles  or- 
donnèrent que  l'on  commencerait  le  jeûne 
du  carême  le  mercredi  des  Cendres  ;  que  l'on 
sabstiendrait  des  œuvres  servilos  les  jours 
de  dimanches,  etc.  Mansi,  toin.  H,  col.  23. 

ECOSSE  (Concile  tenu  en),apud  Castellum 
l'aelluram,  l'an  1177,  parle  cardinal  Vivien, 
légal  du  saint-siège.  Un  évéqu(? ,  nommé 
Christian,  y  fui  suspendu  de  ses  fonctions 
pour  avoir  refusé  de  s'y  rendre  ;  mais  la 
chronique  ajoute  que  cette  sentence  ne  lui 
fil  pas  peur,  parce  qu'il  avait  pour  appui 
Roger,  archevêque  d'York,  dont  il  était  le 
suffraganl.  Labb.  X  ,  ex  Collection.  Anglic. 
t.   II. 

ECOSSE  (Concile  d'),  Scoticum,  l'an  1223. 
Le  pape  Honorius  III  indiqua  ce  concile 
provincial  d(î  toute  l'Ecosse  par  une  bulle 
daiée  du  IV  des  calendes  de  juin  ,  c'esl-à- 
dire  du  19  m.ii.  On  y  fil  (juatre-vingl-qualre 
canons,  qui  forment  les  statuts  généraux  de 
l'Eglise  d'Ecosse. 

1.  Les  évê(iues  ,  les  abbés  et  les  prieurs 
viendront  tous  les  uns  au  concile  de  la  pro- 


vince, sous  peine,  pour  ceux  qui  y  manque- 
ront .  d'être  punis  par  ce  concile  même,  qui 
se  tiendra  chaque  année  ,  au  jour  marqué 
par  le  conservateur  du  concile. 

2.  On  ordonne  que  les  évêques  choisiront 
un  d'entre  eux  pour  conservateur  du  con- 
cile, dont  l'office  sera  de  faire  observer  les 
statuts  du  dernier  concile  ,  et  de  punir  les 
réfractaires  par  les  censures  de  l'Eglise. 

3.  Tous  les  prélats,  grands  et  petits,  se- 
ront attachés  à  la  foi  catholique,  el  l'ensei- 
gneront à  leurs  inférieurs. 

4.  On  administrera  les  sacrements  selon 
la  forme  et  avec  les  paroles  prescrites  par 
l'Ecriture  el  les  Pères. 

5.  On  consacrera  les  églises,  et  on  aura 
soin  de  les  pourvoir  des  ornements  ,  des  li- 
vres et  des  vases  convenables. 

6.  On  ne  bâtira  ni  égli'-e  ni  oratoire  sans 
la  permission  de  l'évèqui^iiocésain,  laquelle 
sera  aussi  nécessaire  pour  faire  l'office  divin 
dans  les  églises  déjà  construites. 

7.  Les  évêques  s'informeront  ,  chacun 
dans  son  diocèse,  par  quelb;  autorité  les 
églises  ou  les  chapelles  qui  y  sont  aurout 
été  bâties  ,  et  interdiront  celles  qu'ils  ne 
trouveront  pas  en  règle. 

8.  On  ne  dira  point  de  messes  hors  de 
l'église  et  dans  des  endroits  particuliers  , 
sans  1.1  permission  de  l'évéque. 

9.  Chaque  paroisse  aura  son  curé  on  son 
vicaire  ,  homme  de  bonnes  mœurs  et  d'une 


DICTIONNAÎRE  DES  CONCILES. 


S04 


conduite  irréprochable,  pour  s'acquitter  des 
fondions  du  sainl  ministère. 

10.  On  donnera  aux  vicaires  de  quoi  se 
procurer  une  iioniiête  sul)sistancc. 

11.  Tous  les  ccciésiasliques  seront  ha- 
billés décoiiimenl  cl  modeslcment.  Leurs' 
h.ibils  ne  seront  point  trop  courts  ,  ni  rou- 
ges, ni  vcr(s,  ni  de  diverses  couleurs,  ni  ou- 
verts ,  mais  fermés.  Ils  porteront  aussi  une 
couronne  convenable. 

12.  Tout  intrus  dans  un  bénéfice  en  sera 
privé,  et  puni  »u  gré  de  l'ordinaire. 

13.  11  y  aura  dans  chaque  paroisse  une 
maison  près  de  l'église  qui  soit  propre  à 
recevoir  l'évéque  et  l'archidiacre. 

14.  On  n'imposera  point  de  nouveaux 
cens  sur  les  églises  ni  sur  les  vicaires. 

15.  Aucun  évoque  n'ordonnera  les  sujets 
d'un  autre  diocèse  ,  sans  la  permission  de 
l'évéque  de  ce  diocèse.  Les  clercs  inconnus 
ou  étrangers,  qui  se  mêleront  de  laire  quel- 
ques fonctions  pcclésiasiiques  dans  les  pa- 
roisses ou  les  chapelles,  sans  lettres  de  l'évé- 
que, de  l'olûcial  ou  de  l'archidiacre,  seront 
suspens  par  le  seul  fait. 

IG.  L'évéque  établira  des  confesseurs  sa- 
ges et  prudents  dans  les  doyennés,  pour  les 
vicaires  et  les  clercs  inférieurs  qui  ne  vou- 
dront pas  se  confesser  aux  doyens. 

17.  On  ne  donnera  jamais  les  églises  à 
ferme  aux  laïques  ;  et  quant  aux  ecclésias- 
tiques, on  ne  les  leur  donnera  pas  pour  plus 
de  cinq  ans. 

18.  Tous  les  clercs  ,  et  principalement 
ceux  qui  sont  dans  les  ordres  sacrés  ,  qui 
gardent  publiquement  des  concubines  dans 
leurs  maisons  ou  dans  celles  des  autres,  se- 
ront suspens  de  leur  office  et  de  leur  béné- 
flce,  s'ils  ne  les  congédient  dans  le  mois. 

19.  Les  curés,  non  plus  que  les  vicaires, 
ne  pourront  aliénerles  biens  de  leurs  églises. 

20.  Ils  ne  pourront  non  plus  accorder  à 
leurs  parents,  ou  à  tous  autres,  l'usage  per- 
pétuel des  dîmes  ou  des  autres  revenus  de 
leurs  églises. 

21.  Ils  ne  pourront  encore  avancer  la 
vente  ,  l'obligation  ou  l'aliénalion  quel- 
conque des  dîmes  ou  des  autres  revenus  de 
leurs  églises,  une  année  avant  qu'ils  soient 
échus. 

22.  Les  religieux  et  les  clercs  qui,  contre 
la  défense  du  droit  divin  et  humain,  se  mê- 
leront de  l'adminisîralion  des  affaires  sécu- 
lières des  laïques,  seront  privés  des  foac- 
lions  ccciésiasliques. 

2.3.  Les  béiiéficiers  n'achèteront  ni  mai- 
sons ni  autres  biens  pour  leurs  concubines, 
ni  pour  leurs  enfants,  et  ne  leur  laisseront 
rien  par  testament. 

2'i-.  Les  religieux  qui  ont  le  privilège  de 
faire  ouvrir  une  fois  les  églises  inlerdilcs  , 
pour  y  célébrer  l'office  divin,  n'y  admettront 
pas  les  excommuniés  déno;;cés.  Ils  ne  leur 
r.ccorderont  pas  non  plus  1 1  sépulture  ecclé- 
siastique. 

2.5.  Les  religieux  ne  pourront  point  être 
exécuteurs  lesi.imcntaires. 

20.  Les  églises  défendront  leurs  imuui- 
liilés  par  rapparl  au  droit  d'asile. 


27  et  28.  Les  clercs  ne  feront  aucune 
poursuite  pour  retirer  des  mains  de  la  jus- 
lice  ceux  d'entre  eux  qui  lui  auraient  été 
livrés  comme  voleurs,  homicides,  etc.,  sans 
l'ordre  de  l'évéque,  de  l'archidiacre  ou  da 
doyen.  L'Eglise  prendra  néanmoins  la  dé- 
fense de  ses  clercs  coupables  ,  jusqu'à  ce 
qu'elle  les  ait  dégradés,  selon  l'exigence  des 
cas. 

29.  Les  plaids  ne  se  tiendront  ni  les  di- 
manches, ni  les  fêtes  solennelles ,  ni  dans 
les  églises,  ni  dans  les  cimetières  ,  ni  dans 
tout  autre  endroit  consacré  à  Dieu. 

30.  On  co[iservera  les  libertés  ou  immu- 
nités des  églises  dans  toute  leur  vigueur. 

31.  L'Eglise  protégera  les  croisés,  tant 
qu'ils  ne  s'en  rendront  pas  indignes  par 
leurs  crimes. 

32  et  33.  On  ne  fera  point  de  capture  sur 
les  terres  de  l'Eglise  ;  et  les  clercs  qui  au- 
ront des  procès  entre  eux  ,  soit  réels  ,  soit 
personnels,  les  videront  devant  les  juges  ec- 
clésiastiques, et  non  pas  devant  les  laïques. 

3k-kî.  On  payera  les  dîmes  et  les  prémices 
de  tout  ce  qui  y  est  sujet,  selon  l'usage, 
comme  blé,  foin,  lin,  laine,  lait,  fromage  , 
œufs,  petits  des  animaux,  fruits  des  arbres, 
etc. 

,  4-3.  On  excommunie  les  avoués  des  églises 
et  tous  autres  Uiïques  qui  troublent  les  ec- 
clésiastiques et  les  empêchent  de  disposer 
libremeiit  de  leurs  dîmes. 

44,  45  el  4(5.  On  excommunie  les  voleurs 
de  dîmes  et  les  conspirateurs  contre  la  per- 
sonne des  évêques. 

47.  Les  clercs  désobéissants  à  leurs  archi- 
diacres ou  à  leurs  doyens  seront  suspens 
de  leurs  offices,  el  même  punis  plus  sévère- 
ment, selon  leur  contumace. 

48.  Les  quêteurs  ne  seront  admis  à  quêter 
qu'une  fois  l'année  dans  la  même  église. 

49.  On  excommunie  ceux  qui  renversent 
les  libertés  de  l'Eglise  el  leurs  fauleurs. 

50  et  51.  On  ordonne  d'excommunier 
quatre  fois  l'année  dans  toutes  les  églises, 
dans  les  quatre  dimanches  qui  suivent  im- 
médiatement les  Quatre-Temps,  les  sorciers, 
les  empoisonneurs  ,  les  incendiaires ,  les 
faussaires,  les  usuriers,  ceux  qui  brisent  les 
portes  des  églises  ,  ceux  qui  empêchent 
l'exécution  des  testaments  légitimes, ceux  qui 
troublent  la  paix  du  roi  ou  du  royaume,  etc. 

52.  Celui  qni  aura  été  excommunié  par  un 
évéquc  sera  dénoncé  excommunié  par  les 
autres,  et  on  publiera  l'interdit  dans  les 
terres  de  l'excommunié. 

53.  Si  un  évêque  pèche  avec  sa  011e  spi- 
rituelle, il  fera  pénitence  pendant  quinze 
ans;  si  c'est  un  prêtre,  sa  pénitence  durera 
douze  ans,  ella  fille  sera  enfermée  toute  sa 
vie  dans  un  monastère. 

5'i.  Défens;;  aux  supérieurs  ecclésiastiques 
de  lever  les  senlencrs  d'excommunication  , 
de  suspense  ou  d'interdit,  à  la  sollicitation 
d?s  laïques. 

55.  On  prononcera  distinctement  et  avec 
beaucoup  d'allenlion  les  paroles  de  la  forme 
du  baptême,  cl  les  prêtres  diront  souvent 
aux  pcu[)lcs  qu'ils  peuvent  el  qu'ils  doivent 


805 


ECO 


ECO 


000 


b.ipliscr  dans  le  cas  de  nécessite,  soil  en  la- 
lin,  soil  en  ;mglais.  Au  défaut  des  autres 
personnes  ,  les  pères  et  les  mères  baptise- 
ront leurs  propres  enfants  dans  le  cas  de 
nécessité,  sans  préjuilice  des  droits  du  ma- 
riage. Les  fonts  baplismaux,  le  saint  cliréine, 
les  saintes  huiles  vl  l'Eiiciiarislie  seront  gar- 
dés sous  la  clef.  Le  baptistère  sera  de  pierre 
ou  de  bois,  et  ne  servira  point  à  d'autres 
usages.  L'eau  qui  aura  servi  à  baptiser  un 
enfant  dans  la  maison  sera  jetée  au  feu  ou 
portée  au  baptistère  de  l'église;  et  le  vais- 
seau dans  leiniel  il  aura  été  ba[>tisé  sera 
brûlé  ou  servira  à  l'église.  Les  enfants  dont 
le  baptême  est  ilouleux  seront  ba|)ti,sés  sous 
cette  forme  :  Non  te  rebaplizo;  sed  si  non  es 
baptizntus ,  baptizo  le  in  nominc  Valris,  et 
Filii,  et  Spiritus  sancli.  Amen.  Les  enfants 
qui  auront  été  baptises  à  la  maison  seront 
portés  à  l'église,  pour  que  le  prêtre  supplée 
les  cérémonies  du  baptèiue.  Les  bandeaux 
des  enfants  baptisés  seront  employés  aux 
usages  de  l'église,  et  les  ornements  d'église 
ne  serviront  jamais  à  des  usages  pro- 
fanes. 

56.  Les  adultes  se  confesseront  avant  de 
recevoir  la  confirmation ,  et  l'on  avertira 
souvent  les  laïques  que  le  sacrement  de  con- 
firmation produit  la  même  affinité  spirituelle 
que  celui  du  baptême,  c'est-à-dire  l'affinité 
que  contractent  les  parrains  et  les  marraines 
avec  la  personne  confirmée  ,  et  avec  le  père 
et  la  mère  de  celte  personne.  Cette  espèce 
d'affinité  spirituelle  ne  subsiste  plus,  depuis 
qu'on  a  cessé  de  donner  des  parrains  et  des 
marraines  aux  enfants  que  l'on  confirme. 

57.  Le  confesseur  fera  une  grande  atten- 
tion à  l'état  des  personnes,  au  nombre,  à  la 
qualité  et  à  toutes  les  circonstances  des  pé- 
chés, pour  imposer  une  pénitence  convena- 
bk'.  Il  aura  les  yeux  modestement  baissés 
on  conft'ssant  les  pénitents,  et  les  écoutera 
avec  autant  de  patience  que  de  douceur  et 
de  charité  ,  les  interrogeant  à  propos  et  les 
engageant  à  s'accuser  eux-mêmes  de  tous 
leurs  péchés.  Ils  ne  demanderont  point  les 
noms  des  complices  de  ceux  qui  s'accusent , 
et  auront  un  soin  extrême  de  ne  révéler  en 
aucune  sorte  leurs  confessions. 

58.  Les  hosties  consacrées  seront  gardées 
dans  une  boîte  très-propre,  et  le  prêtre  les 
renouvellera  tous  les  dimanches,  en  les  con- 
sumant lui-même  aussitôt  après  qu'il  aura 
pris  le  corps  de  Notre -Seigneur,  et  avant 
qu'il  ait  pris  le  précieux  sang,  ou  bien  il  les 
donnera  à  consumer  à  quelque  personne  qui 
soit  en  état  de  grâce.  L'hostie  destinée  à  la 
consécration  sera  de  pur  froment,  entière  et 
ronde.  On  mê  era  un  peu  d'eau  au  vin  dans 
le  calice,  et  l'on  dira  les  offices  distinctement 
et  sans  précipitation. 

59.  Le  prêtre  n'approchera  point  de  sa 
bouche  riiostie  consacrée  en  donnant  la 
pai\,  et  ne  l'élèvera  point  avant  la  consé- 
cration. 

CO.  Le  prêtre  portera  le  saint  vialique  aux 
malades  dans  une  boîte  trè^-propre,  et  sera 
revêtu  de  l'étole  et  du  surplis,  étant  précédé 
de  quelque  lumière  cl  d'une  clochette,  pour 


exciter  la  dévotion  du  peuple.  Il  portera 
aussi  un  vase  d'argcMit  ou  d'étain  ,  dans  le- 
quel il  fera  l'ablution  de  ses  doigts  ,  (ju'il 
fera  prendre  au  malade  après  l'avoir  com- 
munié. 

(Jl.  Les  curés  avertiront  leurs  paroissiens 
qu'on  peut  donner  l'extréme-onclicn  aux 
malades  qui  sont  âgés  de  quatorze  ans;  que 
l'on  peut  aussi  réitérer  ce  sacrement  dans 
toutes  les  maladies  dangereuses  ;  et  qu'après 
l'avoir  reçu,  les  gens  mariés  qui  recouvrent 
la  santé  peuvent  licitement  se  rendre  le  de- 
voir conjugal  et  faire  toutes  les  choses  per- 
mises connue  auparavant. 

Tout  adulte  baptisé,  qui  a  l'usage  de  la 
raison  est  capable  du  sacrement  de  l'cx- 
trême-onction  ,  parce  qu'il  est  capable  de 
pécher,  et,  par  conséquent,  de  recevoir  le 
principal  effet  de  l'extrêinc-onetion  ,  qui 
consiste  dans  la  rémission  des  pécliés,  ou 
des  restes  des  péchés.  Il  n'est  donc  pas  éton- 
nant que  le  concile  décide  (ju'on  piut  admi- 
nistrer le  sacrement  de  l'exlréme-onclion 
aux  malades  âgés  de  quatorze  ans.  Quant 
aux  autres  avis  qu'il  donne  ,  ils  élaienl  né- 
cessaires pour  prévenir  ou  guérir  les  su- 
perstitions du  peuple,  qui  s'imaginait  qu'a- 
près avoir  reçu  rcxiréuie-onction  il  n'était 
plus  permis  ni  de  rendre  le  devoir  conjugal , 
ni  de  manger  de  la  chair,  ni  de  marcher  pieds 
nus,  etc. 

ti2.  Les  clercs  vivront  dans  la  continence 
et  la  sobriété,  .s'abstiendront  du  trafic  et  de 
l'entrée  des  cabarets,  porteront  la  couronne 
et  la  tonsure  conformes  à  leur  état ,  et  se 
comporteront  en  toutes  choses  avec  édifica- 
tion. Les  piètres  qui  feront  l'offica  d'avocats 
no  pourront  plaider  que  leurs  propres  causes 
ou  celles  des  pauvres,  devant  les  tribunaux 
séculiers.  Chaque  église  aura  un  calice  d'ar- 
gent et  tous  les  autres  vases,  linges,  orne- 
meuls,  livres  nécessaires.  Ou  fera  tous  les 
ans  un  nouveau  cierge  pascal,  et  la  cire  qui 
restera  de  l'ancien  ne  servira  qu'aux  usages 
de  l'église. 

03.  Le  curé  mourant  laissera  à  son  suc- 
cesseur les  ustensiles  de  sa  maison,  de  même 
que  les  livres  et  les  babits  d'églises. 

04.  On  ne  mettra  point  de  nouveaux  cens 
sur  les  églises,  et  on  n'augmentera  pas  les 
anciens. 

Go.  On  ne  pourra  se  marier  qu'en  présence 
du  curé  et  de  trois  ou  quatre  témoins  dignes 
de  foi,  appelés  pour  cela;  et  aucun  prêtre  ne 
célébrera  de  mariages  qu'après  trois  publi- 
cations de  bans,  faites  solennellement  dans 
l'église. 

G6.  On  conservera  aux  églises  leurs  droits 
d'asile. 

67.  On  ne  souffrira  ni  les  danses  ,  ni  les 
jeux  indécents,  ni  les  plaids  dans  les  églises 
ou  les  cimetières.  On  ne  souffrira  jtas  non 
plus  que  les  animaux  entrent  dans  les  ciuie- 
tièr.'s;  et,  pour  cela,  on  aura  soin  de  les  bien 
fermer  tout  autour. 

G8.  On  exe  luiaïuniera  quatre  fois  l'année, 
dans  tous  hs  diocèses  ,  les  sorciers,  les  in- 
cendiaires, etc. 

09.  On  payera  la  dimc  de  tout  ce  qui  se 


807 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


808 


renouvelle  chaque  année,    comme  grains, 
fruils,  elc. 

'ÏO.  On  dira  cinq  collectes  à  toutes  les  mes- 
ses, si  ce  n'est  aux.  fêles  doubles  el  supra. 

71  et  72.  Le  curé  engagera  les  malades  qui 
foui  des  testaments  à  se  souvenir  de  la  fa- 
bri(|ue  de  l'église  cathédrulo,  qui  donne  aux 
autres  les  enseignements  du  salut.  Les  lé- 
preux serontaussi  engagés, mais  sans  aucune 
violence,  à  faire  du  bien  à  leurs  paroisses. 

7.3.  Les  parjures,  dans  une  cause  malri- 
nionicile,  seront  envoyés  à  l'évêque  pour  re- 
cevoir la  pénitence  qu'ils  méritent. 

7'f.  On  ne  dansera  point  aux  obsèques  des 
morts. 

75.  11  n'y  aura  ni  jeux  ni  luttes  dans  les 
églises  ni  dans  les  cimetières. 

7<).  Défense  aux  prêtres  de  refuser  la  com- 
munion le  jour  de  Pâques  à  ceux  qui  ne  font 
pus  auparavant  d'olTrandes  à  l'autel. 

77.  On  excommuniera  les  seigneurs  qui 
empéilieroni  leurs  vassaux  d'acheter  les  dî- 
mes des  curés. 

78.  On  u'atTermera  les  biens  des  églises 
qu'avec  le  consentement  de  l'évêque  ou  de 
l'archidiacre;  et  il  y  aura  plusieurs  minutes 
du  bail  qu'on  aura  passé,  dont  l'une  restera 
chez  l'évêque  ou  l'archidiacre. 

79.  Ceux  qui  sont  nommés  à  des  cures 
prendront  le  plus  tôt  possible  tous  les  or- 
dres majeurs;  et  celui  qui  a  une  cure  la  des- 
servira par  lui-même,  à  moins  qu'il  n'y  ait 
un  vicaire  canoniquemcnt  institué.  Quant  à 
ceux  qui  par  dispense  ont  plusieurs  parois- 
ses,  ils  eu  desserviront  une  en  personne,  et 
metlrout  des  vicaires  perpétuels  dans  les 
autres. 

80.  On  défend  aux  laïques,  sous  peine 
d'excommunication, de  tenir  leurs  piaidsdans 
les  églises  ou  dans  les  cimetières.  On  leur 
défend  aussi,  sous  la  même  peine,  de  prendre 
place  dans  l'église  avec  le  clergé  proche  de 
l'autel,  excepté  le  roi  et  les  grands  du  royaume, 
auxquels  on  le  permet. 

81.  Défense,  sous  peine  d'excommunica- 
tion, d'admettre  les  concubines  des  clercs  à 
l'eau  bénite,  ou  au  baiser  de  paix,  ou  à 
quelque  communion  que  ce  puisse  être, dans 
l'église  avec  les  fidèles. 

82.  Personne  ne  contractera  mariage  sans 
qu'il  y  ait  des  témoins  dignes  de  foi,  et  sans 
«lu'on  ait  publié  les  bans  de  mariage  trois 
fois  solennellement  dans  l'une  et  l'autre  pa- 
roisse des  conlraclants,  s'ils  sont  de  différen- 
tes paroisses. 

83.  On  défend  de  faire  des  sortilèges  et  de 
donner  des  remèdes  aux  malades  quand  on 
ignore  l'art  de  la  médecine. 

8'i.  On  ne  recevra,  pour  régir  une  paroisse, 
aucun  prêlre  qui  ne  soit  résolu  d'y  denii  urcr 
au  moins  un  an  ;  et  ceux  qui  y  auront  été 
reçus  ne  pourront  la  quitter  sans  de  bonnes 
raisons  approuvées  de  l'aicbidiacre.  Anylic. 
tom.  1;  Mdtisi,  Supplem.  Concit.  loin.  H. 

ECOSSE  (Concile  d'i,  tenu  à  Perlh,  l'an 
1259.  Ce  concile  se  tint  en  présence  du  roi 
Alexandre:  on  y  dressa  des  statuts  provin- 
ciaux, (|ui  obtinrent  l'approbation  du  roi  it 
(les  grands  du  royaume,  et  qui  couliuuèrent 


d'avoir  force  de  loi  dans  les  siècles  suivants. 
Lnbb.  XI,  ex  Hist.  Scot.  Hectoris  Boethi, 
m.  Xlll. 

EDl.MBOURG  (Concile  d'),  Edimburgense, 
l'an  1177.  Vivien,  légat  du  saint-siége,  tint 
ce  concile  le  l''  août.  On  y  renouvela 
les  anciens  décrets,  et  l'on  en  ût  quelques 
nouveaux.  Ani/lic.  1. 

EDIMBOURG  (Concile  d'),  l'an  1239.  Le 
cardinal  Otton,  légat  du  saint-siége,  assem- 
bla ce  concile,  après  quelques  oppositions  de 
la  part  d'Alexandre  11,  roi  d'Ecosse,  et  y 
traita  des  affaires  de  ''Eglise.  Anj/.  î  ;  3Iansi, 
tom.  Il,  col.  lO.^l. 

EDIMBOURG  (Concile  d'),  l'an  15W.  Jean, 
archevêque  de  Saint-André  et  primat  de 
toute  l'Ecosse,  assembla  ce  concile,  (jui  fut 
provincial  :  il  y  renouvela  les  anciens  ca- 
nons relatifs  à  la  discipline  cléricale,  et 
prescrivit  l'observation  des  décrets  déjà  por- 
tés par  le  concile  de  Trente  concernant  la 
prédication  et  l'enseignement  de  l'Ecriture 
sainte.  Mansi,  l.V,  Suppl. 

EDIMBOURG  (Concile  provincial  d') ,  l'an 
1551.  On  y  enjoignit  à  tous  les  curés  de  faire 
à  tous  les  dimanches  et  à  toutes  les  fêtes  la 
lecture  du  catéchisme  récemment  imprimé, 
sans  se  permettre  d'y  rien  ajouter. 

EDIMBOURG  (Concile  d'),  l'an  1559.  Jean, 
archevêque  de  Saint-.Vndré,  primat  d'Ecosse 
et  légat-né  du  saint-siége,  convo()ua  ce  con- 
cile de  toute  l'Ecosse.  Il  se  tint  à  Edimbourg. 
On  y  reçut  le  décret  du  concile  de  Bâie  con- 
tre les  concubinaires  ,  et  l'on  y  fit  plusieurs 
règlements  de  discipline,  conformes  à  ceux 
d»s  conciles  précédents,  touchant  l'habit  et 
la  conduite  des  clercs,  la  célébration  de  l'of- 
fice et  du  sacrifice  de  la  messe,  ler^  répara- 
tions des  églises,  etc.  On  y  établit  aussi,  par 
divers  canons  dogmatiques,  la  doctrine  de 
l'Eglise  catholique  sur  les  points  contestés 
par  les  hérétiques  modernes,  comme  sur  la 
tradition,  la  vénération  et  l'invocation  des 
saints,  le  purgatoire,  elc.  Wilkins,  tom.  IV; 
Mansi,  tom.  V. 

EDUENSIA  {Concilia).  Voyez  Autun. 

EGARA  (Concile  d'),  Égarcnse,  l'an  G15. 
Egara  était  autrefois  une  ville  d'Espagne, 
dans  la  province  de  Catalogne,  qui  avait  un 
siège  épiscopal  dont  il  ne  reste  plus  de  vesti- 
ges, si  ce  n'est  une  ancienne  église,  qui  forme 
une  paroisse  nommée  Saint-Pierre  d'Egara. 
Celte  ville  était  située  à  quatre  lieues  de  Bar- 
celone, au  lieu  où  est  à  présent  Tarraca 
ou  Télrassa.  Ce  concile  d'Egara  se  tint  le  13 
janvier.  C'était  un  concile  national,  qui  con- 
firma les  décisions  de  celui  d'Hucsca  ,  tenu 
en  598,  touchant  le  célibat  des  prêires,  des 
diacres  cl  dos  sous-diacres.  On  voit  les  signa- 
tures de  plusieurs  évè(|iies  d'Egara  au  (dii- 
cile  de  Tolèile  de  l'an  589,  à  un  autre  de 
Barcelone  de  59:),  cl  à  sit  autres  de  Tolède, 
uni  sont  de  610,  033,  65o,  081,  688  et  09,?. 
Covbcra,  Cnlalaun.  illustr.  l.  1,  c.  1  ;  Lnlili.  V. 
EGENESHAM  (Concile  d'),  l'an  1186.  Ce 
concile  se  tint  au  mois  de  mai, en  présence  du 
roi  Henri  11,  pour  l'èleclion  de  plusieurs  évê- 
qiics  il  .ibhè-.  Mansi,  tom.  11. 

EGYPTE  ^Concile  d'j,  l'au  235  ou  euViroB. 


809  EGY 

fléraclns,  patriarche  d'Alexandrie,  assembla 
un  cmncile  au  sujet  d'un  cerl.iin  6v('(iiie, 
iionuuc  Amiuonius,  qui  avait  abandonne  la 
loi.  Lepatriaribe,  l'étant  allé  Irouver,  eut  le 
bonheur  de  le  ramener  à  la  vérité.  Lalib.  t.  I. 
fticn.  La  ville  de  cet  évéque,  où  le  coneile 
se  tint  (piulôt  qu'à  Alexandrie)  n'est  point 
nommée.  All. 

LCiYPTK  ^Concile  d'),  l'an  3G3,  ou  plutôt 
SC'i-  selon  Maiisi.  L'un  des  premiers  soins  de 
Jovien,  après  (ju'il  fut  parvenu  à  l'i'mpire, 
fut  de  faire  rendre  les  églises  à  ceux  qui 
faisaient  profession  de  la  foi  de  Nieée,  et  de 
rappeler  les  évéques  bannis  sous  Julien,  et 
principalement  saiut  Athanase.  Il  écrivit 
même  à  celui-ci  sur  son  rappel  une  lettre 
pU'iue  d'estime  et  de  respect  ;  et  par  une  se- 
conde; lettre,  qui  n'était  pas  moins  respec- 
tueuse que  la  première,  il  le  pria  de  lui  en- 
voyer par  écrit  une  instruction  exacte  sur  la 
doctrine  de  la  foi,  alors  embarra,<sée  par 
beaucoup  d'opinions  et  de  sectes  différentes, 
dans  le  désir  qu'il  avait  de  réunir  toute  la 
terre  dans  la  confession  d'une  même  foi  par 
l'assistance  du  Saint-Esprit,  ou  du  moins  de 
s'attacher  au  bon  parti  pour  l'appuyer  de 
son  autorité,  et  en  recevoir  de  l'appui  à  son 
tour. 

SaintxVthanase,  pour  satisfaire  àlademande 
de  l'empereur,  assembla   en  3C4,  non  pas  à 
Alexandrie,  comme  ou   le  croit  communé- 
ment, mais  quelque  part  ailleurs  en  Egypte, 
comme  l'a  prouvé  Mansi,  ou  peut-être  même 
à  Antioche,  suivant  le  sentiment  de  Valois, 
les  évêqucs  les  plus  recommandables  parleur 
piété  et  leur  doctrine,  tant  de  l'Egypte  que 
de  la  Théba'i'de  et  de  la  Libye;  et  écrivit  au 
nom  d'eux  tous  une  lettre  à  ce  prince,  où, 
après  avoir  loué  ses     pieuses   dispositions 
pour  la  foi  catholique,  et  remercié  Dieu  de 
lui   avoir   inspiré  de  si  saints  désirs,  il  dit 
qu'ils  n'ont  rien  trouvé  de  mieux  à  lui  pro- 
poser que  la  foi  de  Nicée.  Il  parle  des  persé- 
cutions qu'il  a  souffertes  de  la  pari  des  ariens, 
el  de  la  division  qu'ils  ont  causée  dans  l'E- 
glise; puis  il  ajoute:  La  véritable  foi  en  Noire- 
Seigneur  Jésus-Christ  peut  être  aisément  re- 
connue   de  tout  le  monde,    puisqu'elle   est 
clairement  exprimée  dans  les   divines  Ecri- 
tures, où  chacun  peut  la  lire:  c'est  dans  cette 
foi  que  les  saints  ont  été  consommés  par  le 
marty  ro,  et  qu'ay an tétédélivrés  de  leurs  corps, 
ils  se  reposent  maintenant  dans  le  Seigneur; 
et  elle  serait  demeurée  toujours  inviolable, 
si  la  malice  de  quelques  hérétiques  n'eût  été 
assez  téméraire  pour  l'altérer.  11  met  de  ce 
nombre  Arius,  dont  il  rapporte  les  erreurs 
et  la  condamnation  qui  en  fut   faite  à  Nicée; 
il  dit  que  l'on  y  dressa  par  écrit  la  confession 
■ic  foi  de  l'Eglise  catholique,   afin  qu'étael 
rendue  publliiue  par  tout  le  monde,  elle  ser- 
vît à  éteindre  l'hérésie  qu'Arius  venait  d'al- 
lumer; que  cette  formule  fut  reçuedans  toute 
l'Eglise  avec  une  parfaite  sincérité,   t  Mais, 
ajoulc-t-il,  parce   que  quelques   personnes, 
voulant  renouveler  l'hérésie  d'Arius,  ont  osé 
rejeter  cette  confession  de  foi,   el  que  d'au- 
tres (jui  feignent  de   la  recevoir    la  rejettent 
eu  effet,  par  de  mauvaises  explications  qu'ils 
Dictionnaire  des  Conciles.  I. 


ÈGY  810 

donnent  au  terme  de  consnhstantiel,  et  qu'ils 
prononcent  des  blasphèmes  eonire  lo  Saiiil- 
Espril,  en  disant  ((u'il  (st  cié.ittire  et  qu'il 
a  élé  f;iit  par  le  Fils  ,  nous  avons  cru  devoir 
vous  la  présenter,  afin  (]ue  votre  piéié  con- 
naisse avec  quelle  exactitude  elle  a  élé  com- 
posée, cl  combien  st;  trompent  ceux  qui  en- 
seignent une  doctrine  contraire.  Sachez  donc, 
empereur  très-chéri  de  Dieu,  (pu;  la  foi  éta- 
blie à  Nicée  est  la  même  qui  a  été  préchée  do 
tous  temps,  et  dont  toutes  les  Eglises  du 
monde  conviennent  :  celles  de  Hrelague,  des 
Gaules,  de  toute  l'Italie,  de  la  Campanie,  de 
Dalinalie,  de  Dacie,  de  Mysie,  de  M.icédoino 
et  de  toute  la  (Irèce  ;  toutes  celles  d'Afrique, 
de  Sardaigne,  di;  Chypre,  de  Crète,  de  Pam- 
phylie,  de  Lycie,  d'Isaurie  ;  celles  de  toute 
l'Egypte  et  de  la  Libye,  du  l'ont,  de  la  Cap- 
padoce  et  des  pays  voisins  ;  de  même  que  les 
Eglises  d'Orient ,  excepté  (luelques-unes  en 
très-petit  nombre  qui  suivent  les  erreurs 
d'Arius.  Nous  connaissons  par  tes  effets  l;i 
foi  de  toutes  ces  Eglises ,  et  nous  en  avons 
des  lettres  :  le  petit  nombre  de  ceux  qui  s'op- 
posent à  cette  foi  ne  peut  former  un  préjugé 
contre  le  monde  entier  qui  l'approuve.  »  U 
rapporte  tout  au  long  la  formule  de  Nicée, 
et  ajoute  :  «  Il  faut,  empereur  très-chéri  de 
Dieu,  que  tout  le  monde  demeure  ferme 
dans  celte  foi  comme  divine  et  apostolique, 
sans  y  rien  changer  par  des  raisonnements 
artificieux  et  des  disputes  inutiles  ,  comme 
ont  fait  les  ariens  qui  disent  que  le  Fils  est 
tiré  du  néant,  qu'il  a  élé  un  temps  où  il  n'é- 
tait pas,  qu'il  a  été  créé,  qu'il  a  élé  fait  et 
qu'il  est  sujet  au  cbangemenl. C'est  pour  cela 
que  le  concile  a  anathématisé  cette  hérésie, 
et  qu'il  a  expliqué  la  foi  :  car  il  ne  s'est  pas 
contenté  de  dire  simplement  que  le  Fils  est 
semblable  à  Dieu,  mais  il  a  écrit  qu'il  est 
consubstanliel:  ce  qui  appartient  proprement 
à  un  fiis  véritable  et  naturel,  né  d'un  père 
véritable  et  naturel.  Les  Pères  n'ont  pas  non 
plus  séparé  le  Saint-Esprit;  mais  ils  l'ont 
glorifié  avec  le  Père  et  le  Fils  dans  une  même 
foi  de  la  sainte  Trinité  ,  parce  qu'il  n'y  a 
qu'une  même  divinité  dans  les  trois  person- 
nes. ).' 

Saint  Grégoire  de  Nazianze  relève  beau- 
coup cette  lettre,  et  dit  que  saint  Athanase 
donna  en  celte  occasion  une  marque  écla- 
tante de  la  pureté  et  de  la  fermeté  de  sa  foi , 
en  confessant  par  écrit  la  Irinité  des  per- 
sonnes dans  l'unité  de  l'essence  divine.  II 
ajoute  que  ce  saint  évéque  fit  par  inspira- 
lion  divine,  pour  établir  la  divinité  du  Saint- 
Esprit,  ce  qu'on  avait  fait  à  Nicée  pour  celle 
du  Fils.  La  lettre  de  saint  Athanase  ou  du 
concile  qu'il  avait  convoejué  fut  bien  reçue 
de  Jovien  ,  el  elle  confirma  cet  empereur 
dans  la  foi  catholique.  Athanas.,  tom.  Il; 
Greijnr.  Nazian.,  orat.  21. 

EIjYPTE  (Conciliabule  d')  ,  Aiyyptiucum, 
tenu  l'an  5'78  par  Zanzale,  évéque  euty- 
chien.  On  y  déposa  Paul  Beth-Ucham,  pa- 
triarche, jacobite  d'Aiitioche,  parce  (ju'il  avait 
abjuré  l'hérésie  eulyehienue  à  Constanti- 
noplc,  quoitju'il  eût  depuis  révoiiué  son  ab' 
juration.  Asscin.  Bibiiot.  Orient.,  tuin.  111. 

26 


8i{ 

EICHSTETTENSIS{Synodus),o\isynoie 
^'Aichstaidt,  l'an  1700,  le  10  novemhro.  On  y 
'  publia  lie  sages  règlements  sur  la  discipline, 
cl  on  particulier  sur  les  écoles,  qui  avaient 
été  composés  par  les  ordres  de  Tévêque  Jean 
Martin ,  décédé  dans  les  premiers  mois  de 
celle  même  année.  Conc.  Germ.  X. 

ElCHSTETTENSlSiSynodus), Qusynode 
diocésain  d'Aichslœdt,  l'an  1713.  le  13  avril, 
sous  l'évcqiio  Jean-Antoine  de  Knebel,  qui  y 
publia  quelques  nouveaux  règlements  sur 
les  mœurs  et  la  disciplina  du  clergé.  Conc. 
Germ.  X. 

Pour  les  autres  synodes  de  ce  nom,  voyez 

AlCHST£DT. 

L'INGTHAMENSE  [ConcUium);  Voyez 
Emiam. 

ELIENSE  {ConcUium)  ;  Voy.  Elt. 

ELIBE  lUrANUM{ConcUium);r. EhviRE. 

ELNE  (Concile  d')  en  Roussillon,  Elibe- 
j-itamv.n  seu  llliberitanum,  l'an  300  ou  envi- 
ron. G  est  le  concile  si  connu  dans  l'histoire 
ecclésiaslique  sous  le  nom  de  concile  d'El- 
vire.  L'au  ur  de  l'Art  de  vérifier  les  dates  a 
essayé  de  démontrer  que  ce  concile  s'est 
réellement  tenu  à  Elne  en  Roussillon,  et  non 
à  Elvire  en  Espagne.  Quoi  qu'il  en  soit  de  ce 
point  de  critique,  nous  renvoyons  au  mot 
Elvire  tout  ce  que  nous  aurons  à  dire  sur 
ce  concile.  La  ville  d'Elne,  dont  il  va  être 


é;;alemeut 

V 


question 


sui- 


,. ^ dans   les   articles 

anls,  a  élé  le  siège  d'un  évéché  jusqu'à  l'an 
160V,  que  ce  siège  a  été  transféré  à  Perpi- 
gnan, sans  toutefois  que  le  titre  d'évéque 
d'Elne  eût  été  aboli. 

ELNE  (Concile  d'], l'an  944  ou  9W.  Voyez 

Fontaines. 

ELNE  (Concile  d')  en  Roussillon,  l'an  1027. 
On  y  traita  de  la  paix  et  de  quelques  points 
de  discipline.  On  y  ordonna  que  personne 
n'attaquerait  son  ennemi  depuis  neuf  heures 
du  samedi  jusqu'à  une  heure  du  lundi;  et 
qu'on  ferait  l'olTice  divin  pendant  trois  mois 
pour  les  excommuniés ,  afln  d'obtenir  de 
Dieu  leur  conversion.  Hard.  VL 

ELNE  (Synodes  d')  iVoy.  Tulujes,  l'an  1041 
et  104.7. 

ELNE  (Concile  d';,  Helenense,  l'an  1038, 
par  Guifred,  archevêque  de  Narbonne,  pour 
la  dédicace  de  l'église  d'Elne.  On  y  lut  une 
lettre  des  chanoines  d'Elne,  dans  laquelle  ils 
se  plaignaient  du  vicomte  de  Castelnau. 
Mas  L. 

ELNE  (Concile  d,'),  l'an  i06o.  Voy.  Tulc- 
jEs,  même  année. 

ELNE  (Synode  d'),  l'an  1114,  sur  le  diffé- 
rend qui  existait  entre  les  abbayes  de  Saint- 
Michel  de  Cuxac  et  d'Arias  en  Roussillon. 
Marlene,  lliess.  Anecd.  tom.  IV. 

ELNE  (Synode d'),  l'an  1333,  sous  l'évéque 
Guy.  Ce  prélat  y  publia  quatre  constitutions: 
la  première,  contre  ceux  qui  porteraient  de 
faux  témoignages  en  les  appuyant  de  ser- 
ments; la  seconde,  pour  modérer  la  peine 
d'excommunication  slatuée  depuis  long- 
temps contre  tous  les  clercs  qui  joueraient 
aux"  dés,  et  la  restreindre  aux  seuls  clercs 
engagés  dans  les  ordres  ou  pourvus  de  béné- 
fices; la  troisième,  pour  restreindre  aux  cu- 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES.  812 

rés  qui  n'auraient  pas  chez  enx  du  moins  le 
livre  des  Constitutions  synodales,  l'exc.  n- 
munication  prononcée  auparavant  contre 
tous  ceux  qui  viendraient  au  synode  sans 
l'apporter  avec  eux;  la  quatrième  enfln  con- 
tre l'abus  des  quêtes.  D'Aguirre,  t.  111. 

ELNE  (Synode  d'),  l'an  1337.  Le  même  pré- 
lat y  publia  six  constitutions  :  parla  pre- 
mière il  défend  aux  ecclésiastiques  de  se 
servir  d'ornements  qui  n'aient  pas  été  béni? 
et  consaciés  par  l'évéque;  par  la  seconde  il 
ordonne  la  restitution  des  offrandes  qui  au- 
raient été  faites  à  l'église,  et  qu'on  aurait 
détournées  à  son  profit  particulier;  par  la 
troisième  il  interdit  la  chasse  aux  clercs  et 
aux  moines;  par  la  quatrième  il  défend  aux 
laïquesde  toucher  à  des  ornements  d'église, 
et  d'avoir  enlre  leurs  mains  les  clefs  des  ar- 
moires qui  en  contiennent  ou  dans  lesquelles 
des  reliques  seraient  en  dépôt;  par  la  cin- 
quième il  recommande  la  réparation  des  lé- 
proseries; par  la  sixième  enfin  il  refuse  aux 
curés  et  autres  prêtres  bénéficiers  la  faculté 
de  s'absenter  de  leurs  bénéfices  plus  d'un 
mois  sans  la  permission  de  l'évéque.  Ibid. 

ELNE  (Synode  d'),  l'an  13o8,  sous  le  mê- 
me. Il  y  publia  un  nouveau  règlement  contre 
les  clercs  et  les  moines  qui  se  permettraient 
la  chasse,  et  un  autre  pour  rappeler  l'obli- 
gation de  se  rendre  au  synode.  Ibid. 

ELNE  (Synode  d'),  l'an  1339,  sous  le  mê- 
me, pour  étendre  aux  évêques  et  aux  abbés 
certaines  interdictions  portées  en  général 
contre  les  clercs.  Ibid. 

ELNE  (Synode  d'),  l'an  1340,  sous  le  même, 
pour  ordonner  de  célébrer  la  translation  du 
sainte  Eulalie  et  de  sainte  Julie,  marlyics, 
et  la  fête  de  la  Conception  ou  de  la  Sancliû- 
cation  de  la  sainte  Vierge. 

ELNE  (Synode  d'),  l'an  1380,  sous  l'évéque 
Raymond.  Il  y  publia  vingt-cinq  constitu- 
tions. Par  la  seconde  il  fait  une  obligation 
aux  clercs  bénéliciers  de  communier  trois 
fois  par  an;  par  la  cinquième  il  défend  les 
jeux  et  les  spectacles  publics  aux  clercs  en- 
gagés dans  les  ordres;  par  la  sixième  il  dé- 
cerne une  peine  contre  les  curés  qui  n'en- 
verraient pas,  pour  recevoir  le  saint  chrême, 
un  clerc  engagé  dans  les  ordres  sacrés  ;  la 
quatorzième  est  contre  les  clercs  banque- 
routiers; la  quinzième  contre  les  bénéficiers 
non  résidents;  les  deux  suivantes  conlre  les 
clercs  usuriers  ;  la  dix-neuvième  recom- 
mande des  prières  pour  la  lin  du  grand  schis- 
me; la  vingt-troisième  défend  de  faire  des 
œuvres  serviles  le  vendredi  saint  ;  et  la  vingt- 
quatrième  de  manger  de  la  viande  le  premier 
jour  des  Rogations.  Ibid. 

ELNE  (Synodes  d'),  en  1383 et  1383. Pierre, 
évêque  d'Elue,  y  publia  une  coustitutioi»  di 
pape  Grégoire  XI  contre  la  pluralité  des  Lc- 
néûces.  Ibid. 

ELNE  (autres  Synodes  dej.  y.  Perpignvn. 

ELVAS  (Synode  diocésain  d'),  le  2-  diman« 
che  de  mai  1633.  D.  Sébastien  de  Mattos  dÊ 
Noronha,  5'  évéque  d'Elvas,  publia  dans  co 
synode  un  corps  de  statuts,  qu'il  rangea  sou9 
quarante  et  un  litres.  Primeiras  conslit, 
synod.  de  Bispado  d'Elvas. 


813 


ELV 


ELV 


ELVIRTÎ  (Concile  d'j,   EUberilanum  seu 
lllibentnnum  ,  vers  l'an  30;{ ,  ou  30!)  selon 
Mansi.  En  plaçant,  dit  le  P.  Ricliani,  ce  con- 
cile à  l'an  303,  nous  suivons  le  savant  cardi- 
nal d'Aguirre,  à  qui  cette  époiiuc  a  paru  la 
plus  vraiseiublable,  sans  que  nous  préten- 
dions  condamner  les  sentiments  des  autres 
auteurs    catholiques  ;  car    nous   n'ignorons 
pas  qu'il  y  a  une  grande  diversité  d'opinions 
sur  le  temps,  sur   le  lieu  et  sur  le  sens  de 
quelques  canons  de  cet  important  concile. 
Comme  il  renferme  beaucoup  de  choses  con- 
traires aux  protestants,   ceux-ci,    pour  en 
éluder  la  force,  l'ont  reculé,  les  uns  jusque 
vers  l'an  700,  tels  sont  les  Centuriatcurs  de 
Magdebourg,  et  les  autres  jusqu'à  l'au  1200  : 
ce  sont  des  erreurs  si  grossières,  qu'elles  ne 
méritent  pas  d'être  réfutées.  Baronius,  Bi- 
nius,  les  l'P.  Labbe  et  Cossart,  le  nxttent 
à  l'an  303.  d'autres  à  l'an  300,  ou  301,  ou 
3l)'i,  ou  309.  Le  P.  Hardouin,  après  Onuplire 
{In  FasCis),   le  met  à  l'an  313.  Le  P.  Morin 
[Lib.  IX  de  Pmnilent.  cap.   19)   prétend  que 
le  concile  d'Elvire  a  été  leuu  après  le  ponti- 
Ocat  de   Zéphjrin,  et    avant   celui  dis  Cor- 
neille, c'est-à-dire,  depuis  l'an  219  jusqu'à 
l'an  250.  Sa  raison  est  q,ue  les  Pères  (iiElvine 
auraient  été  novatiens,  si    ee   concile  n'eût 
pas  été  Lenu  avant  le  miliou  du;  ru''  siècle, 
parce  qu'ils  refusèrent  la  communion  aux 
homicides  et  aux  idoiâlres,.  même  à  la  mort, 
de  uiéme  que   les   novatiens,   dont  l'hérésie 
prit  naissance  vers  le  milieu  du  iir  siècle. 
Mais  celte  raison  n'est  point  solido,   parce 
qu'il  y  a  une  très-grande  différence  entre  les 
novatiens  et  les  Pères  d'Elvire.  Les  novatiens 
prétendaient  que  l'Eglise  n'avait  le  pouvoir 
de   remettre   aucun    péché    mortel    commis 
après  le  baptême.  Les  Pères  d'Elvire  étaient 
persuadés  du  contraire,  et,  s'ils  refusaient 
la  communion,  à  la  mort,  aux  pécheur;;  cou- 
pables de  certains  crimes  alrocos,  ce  n'était 
que    par    attachement  à   la   sainle    rigueur 
d'une  discipline  salutaire,  et  pour  inspirer 
de  la  terreur  aux   autres;   ce  que  le  pape 
saint  Innocent  I"  excusa  en  eux. 

Nous  voyons  aussi  que  les  Pères  du  con- 
cile de  Sardique,  qui  l'ut  tenu  l'an  3W,  or- 
donnèrent, par  leur  premier  canon,  qu'on 
refubcrait  la  coinmunion,  même  à  la  mort, 
aux.  évêques  ambilieux  qui  passeraient  d'une 
Eglise  à  une  autre.  Dira-t-on  pour  cela  qu'ils 
étaient  novatiens?  Duguet,  dans  sa  Dis- 
sertation sur  le  temps  cl  le  lieu  où  s'est  tenu 
le  concile  d'Elvire,  dit  qu'il  faut  que  ce  con- 
cile ail  été  tenu  avant  l'an  302,  temps  au- 
quel commença  la  cruelle  persécution  do 
Dioclétien,  pendant  laquelle  il  n'éiait  pas 
possible  de  tenir  des  conciles.  Mais  on  lui 
répond  que  la  persécution  de  Dioclétien  ne 
fut  ouverte  en  Espagne  que  sur  la  fin  de  l'an 
203,  et  que  ce  fut  pour  prémunir  les  fidèles 
contre  cette  sanglante  persécution  qu'on 
assembla  un  concile  à  Elvire  au  commence- 
ment de  cette  année,  et  qu'on  y  fit  plusieurs 
canons  relatifs  à  la  circonstance  du  temps. 
Quant  au  lieu  de  la  tenue  de  ce  concile  , 
(oui  le  monde  convient  aujourd'hui  que  ce 
n'est  isas  l'Elvirc  de  la  Gaule  narbonnaise 


8U 


qu'on  appelait  plu»  souvent  Caucoliherù 
(\y\'hliberis,  et  qu'on  appelle  encore  aujour- 
d'hui Coliourr;  mais  l'Elvire  d'E-ipagnc,  si- 
tuée dans  la  Bélique,  c'est-à-dire  l'Andalou- 
sie, à  deux  ou  trois  lieues  de  Grenade,  où 
le  siège  épiscopal  d'Elvire,  qui  ne  subsiste 
plus,  a  été  transféré.  11  se  trouva  au  concile 
d'Elvire  des  évéqties  de  diverses  provinces, 
savoir,  de  la  Tarragonnaise,  de  la  Carthagi- 
noise, de  la  Lusitanic,  d<î  la  lîelique,  au 
nombre  de  dix-huit,  de  dix-neuf  ou  même 
de  quarante,  si  l'on  ajoute  foi  au  manuscrit 
de  M.  Pilhou.  Les  principaux  et  les  plus 
connus  sont  Félix  d'Acci  dans  la  Carthagi- 
noise, aujourd'hui  Cadix  en  Andalousie,  qui 
est  nommé  h;  premier;  Osius  de  Cordoue, 
Sabin  de  Séville,  Flavius  d'Elvire,  Libérius 
de  Mérida,  V  alère  de  Saragosse,  Décentius 
de  Léon,  Môlanihe  de  Tolède,  Vincent  d'Os- 
sone,  Quintien  d'Evora  ,  et  Patrice  de  Ma- 
laga.  'Vingt-six  prêtres  y  assistèrent ,  assis 
comme  les  évêques;  mais  les  diacres  s'y  te- 
naient debout,  et  tout  le  peuple  y  fut  pré^ 
.sent.  11  est  dit  dans  l'Histoire  du  concile  de 
Soissons  de  l'an  8.o3  que  les  lé-j^ats  du  saint 
siège  se  trouvèrent  au  concile  d'Elvire  ;  mais 
il  n'était  pas  encore  d'usage  qu'ils  assistas- 
sent à  des  conciles  provinciaux  ou  natio- 
naux. C'est  le  premier  concile  que  l'on  sache 
q'Ui  se  soit  tenu  en  Espagne.  On  y  dressa 
quatre-vingt-un  canons  touchant  la  disci- 
pline, dont  quelques-uns  sont  obscurs  et 
difficiles  à  entendre.  Nous  allons  les  rappor- 
ter suivant  l'édition  du  P.  Labbe,  tome  I. 
p.  969. 

Le  1"  prive  de  la  communion,  même 
a  l'arlicle  de  la  mort,  celui  qui,  après  avoir 
reçu  le  bapléme, vient,  étant  en  âge  de  rai- 
son, au  teaiple  des  idoles  pour  y  sacrifier, 
et  y  sacrifie  effectivement  ;  ce  qui  est  uiî 
crime  capital,  ou  principal ,  par  son  énor- 
mité. 

Pour  bien  entendre  ce  canon  et  plusieurs 
autres  du  même  concile  où  le  mol  de  com- 
munion est  employé,  il  faut  savoir  ce  que 
signifie  ce  mot. 

Le  mot  communion  avait  autrefois  diverses 
significations  ;  il  se  prenait  tantôt  pour  la  par- 
ticipation aux  prières  des  fidèles ,  tantôt 
pour  l'union  que  les  Eglises  entretenaient 
ensemble,  tantôt  pour  la  réception  de  la  di- 
vine eucharistie,  lanlôt  pour  la  réconcilia- 
tion à  l'Eglise,  et  tantôt  pour  la  réconciliation 
avec  Dieu,  ou  l'absolution  sacramentelle, 
qu'on  exprimait  par  les  termes  de  communia, 
sociclas,  consortium,  parce  que  l'effet  et  la 
fin  de  l'absolution  sacramentelle  sont  le  re- 
tour à  l'Eglise  et  la  société  avec  les  fidèles, 
dont  les  pénitents  étaient  privés.  C'est  dans 
ce  dernier  sens  que  ce  terme  est  pris  par 
saint  Cyprien  {Epist.  9,  pag.  19;  epist.  10, 
pag.  20;  epist.  il,  pag.-li);  par  saint  Am- 
broise  [Lib.  I  de  Pœnitcnt.,  cnp.  16,  n.  90); 
par  le  pape  saint  Innocent  1",  dans  sa  lellrè 
à  Décentius,  et  dans  celle  à  Exupère,  cvêque 
de  Toulouse;  et  enfin  par  les  auteurs  les 
plus  anciens  et  les  plus  habiles  criti(]ues  : 
or  c'est  dans  ce  même  sens  qu'on  doit  en- 
tendre ce  premier  canon  du  concile  d'Elvire, 


S<5 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


8i6 


ci  non  dans  1«  sens  de  la  communion  prise 
pour  la  réception  de  la  divine  eucharislic, 
p.ircc  qu'on  ne   trouve   nulle  part  (ju'en  ce 
temps-là  on  ;iil  refusé  i'enchaiislie  à  ceux  à 
qui  l'on  aceordait   l'absolulion   de  leurs  pé- 
chés. L'eucharistie  est   regardée   comme   le 
sceau   de    l'absolulion,    el   l'on    ne   séparait 
poini  l'une  de  l'autre.   On  voit  au  contraire 
par  saint  Cyprien,   par  le  pape  saint  Inno- 
cent 1",  et  par  beaucoup  d'autres,  qu'on  re- 
fusait quelquefois  l'absolution  aux  pécheurs, 
même  à  l'arlicle  de  la  mort,   et  que,  quoi- 
qu'on les  reçût  à   pénitence,    on  les  aban- 
donnait néanmoins  à  la  miséricorde  divine, 
sans  leur  donner  l'absolution.  C'était  un  frein 
pour    empêcher  les  chrétiens  de  céder  aux 
persuasions,  aux  menaces  ou  aux  tourments 
des  persécuteurs.  Dans  la  suite,  pour  éviter 
l'excès  des  novatiens,  on  accorda  aux  mori- 
bonds pénitents  l'absolution  et  la  communion 
tout  ensemble,  excepté  en  France,  où  l'usage 
de  refuser  l'absolution  aux  criminels  cou- 
damnés  à  mort  dura  jusqu'en  1391).  Le  sens 
du  premier  canon   du    concile    d'Elvire  est 
donc  qu'il  faut  refuser,  même  à  la  mort,  l'ab- 
solution   à   celui  qui,  après   son   baptême, 
sera    tombé    volontairement  dans   le  crime 
d'idolâtrie.  Cela  se  prouve  évidemment  par 
le  concile   même  d'Elvire  :  car,  1°  il  y  a  un 
grand  nombre  de  canons  de  ce  concile  où 
il  n'est  point  parlé  de  réconciliation,  ni  de 
paix  ,   ni   d'absolution  ,   mais  seulement  de 
communion;  ce  qui  est  une  marque  que  les 
évêques  entendaient   par   ce   mot   la   même 
chose  qae  par  les  autres.  2'  Souvent  un  mê- 
me canon  explique   l'équivoque  :  Quinquen- 
nium  a  comnmnione  placuit   abslineri,  dit  le 
Cl'  canon,  nisi  forte  dari  pacem  velucius  né- 
cessitas coei/erit  infirmitatis.  3"  Souvent  aussi 
les  Pères  du  concile  opposent  la  communion 
à  la  pénitence,  comme  dans  le  <ii'  canon,  où 
il  est  dit  que  «  le  pécheur,  après  avoir  ac- 
compli sa  pénitence,  recevra  la  communion,» 
c'est-à-dire   l'absolution,   sans    laquelle   on 
n'accordait  l'eucharistie  à  aucun  pénilent. 

Le  2'  canon  décerne  la  même  peine  contre 
les  flamines  qui,  après  s'être  convertis  à  la 
foi  el  avoir  reçu  le  baplême,  ont  derechef 
exercé  l'oflice  de  sacrificateurs,  en  offrant  ou 
en  faisant  offrir  des  sacriQces  aux  idoles, 
d'autant  plus,  disent  les  Pères,  qu'ils  ont  aug- 
menté ce  crime  par  des  homicides  ou  par  des 
adultères. 

Le  mot  de  (lamines,  selon  Vossius,  vient 
de  /la meum,  habillement  de  tête  ainsi  nommé 
parce  qu'il  était  de  couleur  de  feu.  On  appe- 
lait donc  flamines  une  sorte  de  sacrificateurs 
qui  porlaienl  sur  la  tête  ce  flameum,  et  qui 
différaient  des  autres  sacriûcaleurs,  appelés 
sacerdoles,  en  ce  que  les  premiers  étaient  les 
sacrificateurs  des  villes  de  province,  que  l'on 
appelait  mun/cf'pi'u;  el  les  seconds,  sacerdo- 
les, étaient  les  grands  sacrificateurs  de  toute 
une  province,  tels  que  cet  Arsacius  à  qui 
Julien  l'Apostat  donne  ce  titre  dans  une  let- 
tie  rapportée  par  Sozomène  (Lih.  V,  cap.  6;  : 
Arsacio  sacerdoti  Grœcio',  et  qu'il  était  com- 
me l'intendant  ou  le  supérieur  des  sacrifi- 
cateurs particuliers  de  chaque  ville    Celte 


sacriOcature,  tant  celle  qui  s'appelait  flami- 
nium  que  celle  que  l'on  appelait  sacerdotium, 
était  une  charge  fort  honorable  chez  les  Uo- 
mains  :  Flaunnii  honorem  et  sacerdotii,  dit 
Constantin.  Ces  sacrificateurs  étaient  char- 
gés des  dépenses  publiques,  et  surtout  des 
spectacles  et  des  jeux  qui  étaient  appelés 
?«Mjier«;  d'où  vient  qu'on  appelait  ces  sacri- 
ficateurs munerarii;  et  comme  ces  spectacles 
étaient  cruels  et  sanglants,  l'Eglise  tenait 
ceux  qui  les  donnaient  pour  coupables  de 
tous  les  homicides  qui  s'y  commettaient.  Les 
autres  jeux,  quoique  moins  cruels,  n'étaient 
pas  moins  dangereux.  Les  comédiens  y  fai- 
saient des  leçons  publiques  d'incontinence  et 
de  débauche,  en  représentant  et  en  louant 
les  crimes  de  leurs  dieux.  Ainsi,  comme  on 
apprenait  le  mal  en  le  voyant  représenter, 
celui  qui  procurait  au  peuple  ces  sortes  de 
représentations  était  regardé  par  l'Eglise 
comme  souillé  lui-même  et  coupable  d'adul- 
tère et  d'impureté.  C'est  à  quoi  ont  rapport 
ces  paroles  de  ce  2"  canon  :  Eo  quod  vel  tri- 
plicaverint  facinus  cohœrente  mœchia,  quoi- 
qu'on puisse  les  entendre  aussi  du  crime 
véritablement  commis.  Au  reste,  ceux  qui 
n'entendent  ce  canon  que  de  ceux  qui  avaient 
été  flamines  avant  d'être  chrétiens  se  trom- 
pent lourdement  :  il  doit  s'entendre  des  chré- 
tiens mêmes  qui,  après  leur  baptême,  étaient 
retournés  à  l'office  de  flamines,  soit  libre- 
ment, soit  par  force;  car,  quoiqu'il  fût  dé,- 
fendu  aux  chrétiens  d'exercer  cet  office,  il 
s'en  trouvait  néanmoins  qui  le  recherchaient 
par  ambition,  ou  qui  étaient  forcés  de  l'ac- 
cepter comme  une  charge  municipale. 

Le  3'  veut  qu'on  modère  cette  peine  à  l'é- 
gard de  ceux  qui  se  sont  contentés  de  donner 
des  spectacles  sans  avoir  sacrifié,  et  leur  ac- 
corde la  communion  à  l'article  de  la  mort, 
pourvu  qu'ils  aient  fait  une  pénitence  légi- 
time et  qu'ils  ne  soient  pas  tombés  depuis 
en  adultère. 

Le  texte  de  ce  canon  porte  :  Item  flamines 
qui  non  immolaverinl,  sed  munus  tantam  de- 
derinl.  Ce  terme  munus  signifie  spectacle, 
comme  on  vient  de  le  dire,  et  comme  on 
[lourrait  le  prouver  encore  par  divers  au- 
teurs, soit  profanes,  soit  ecclésiastiques,  qui 
s'en  sont  servis  dans  le  même  sens.  Qui  epu- 

lis gladiatorum   munerilius pecunias 

profandunt,  dit  Ciécron,  lib.  II  de  Officiis;  et 
saint  Ambroise  :  Munerilnis  gladiatoriis  pa- 
trimonium  dilapidant.  Ce  canon  doit  donc 
s'entendre  des  flamines  qui  donnaient  des 
spectacles  chez  les  pa'ïens,  et  il  est  surprenant 
que  Mendoza  l'ait  entendu  des  libellatiques, 
c'est-à-dire  de  ceux  qui  avaient  donné  de 
l'argent  pour  avoir  des  billets  portant  qu'ils 
avaient  sacrifié  aux  idoles,  quoiqu'ils  ne 
l'eussent  point  fait  en  effet. 

Il  est  des  auteurs  qui  entendent  ce  canon 
de  la  seule  pénitence  publique,  qui  ne  s'ac- 
cordait qu'une  fois,  et  non  pas  de  la  péni- 
tence secrète,  qui  s'accordait,  selon  eux,  au- 
tant de  fois  que  l'on  retombait  dans  le  péché. 
Mais  ce  sentiment  est  insoutenable  :  car,  1°  les 
anciens  ne  parlent  que  d'une  pénitence,  et 
cette  unité  de  pénitence  s'accorde  avec  cette 


817 


ELV 


FLV 


818 


Jislinrlion  de  pénKcnce  publiciuc  cl  secrète. 
2'  Il  est  contre  la  justici!  et  le  bon  sens  de 
punir  trè«-s6vèrein(Mil  une  première  l'aule 
I  après  le  liaplèine,  et  de  recevoir  avec  une 
'  indulgence  sans  bornes  des  pécheurs  coupa- 
bles de  mille  rechutes.  .'5°  Cette  conduite  au- 
rait dû  hâler  les  rechutes  ,  multiplier  les 
crimes,  ruiner  la  discipline  et  la  pénitence 
publique.  4°  Saint  Auguslin  ayant  demandé 
à  Macédonius  l'élargissement  de  quelques 
prisonniers  dont  les  crimes  méritaient  la 
mort,  cet  officier  lui  demanda  comment  un 
homme  de  bien  comme  lui,  et  de  saints  évè- 
ques  pouvaient  s'intéresser  si  fort  à  la  vie  et 
il  l'impunité  des  criminels,  souvent  endurcis 
et  impénitents,  eux  qui  savaient  que,  dans 
l'Eglise  dont  ils  étaient  les  ministres,  on  n'ac- 
cordait qu'une  fois  la  pénitence.  Saint  Au- 
gustin répond  qu'à  la  vérité  l'Eglise  n'ac- 
cordait qu'une  seule  fois  la  pénitence  aux 
pécheurs,  mais  que  Dieu  peut  leur  faire 
grâce;  qu'il  les  attend  encore  à  la  pénitence, 
puisqu'il  leur  conserve  la  vie  et  qu'il  ne  les 
fait  pas  mourir  :  or  ce  raisonnement  de  Ma- 
cédonius et  celte  réponse  de  saint  Augustin 
prouvent  invinciblement  qu'ils  ne  connais- 
saient point  deux  sortes  de  pénitence  et 
d'absolution  :  l'une  publique,  qu'on  ne  rece- 
vait qu'une  fois  ;  et  l'autre  secrète,  à  laquelle 
on  était  admis  autant  de  fois  que  l'on  tom- 
bait dans  le  péché.  Voyez  la  lettre  152  de 
saint  Augustin,  n.  2. 

Le  4'  veut  qu'on  admelte'les  flamines  au 
baptême  après  trois  ans  de  catéchuménat, 
pourvu  que,  pendant  tout  ce  temps-là,  ils  se 
soient  abstenus  de  sacrifier. 

Il  s'agit,  dans  ce  canon,  des  flamines  ca- 
téchumènes qui  n'avaient  fait  qu'accorder 
au  peuple  des  spectacles  dont  ils  n'avaient 
pu  se  dispenser  sans  quitter  leur  charge.  Le 
concile  proldnge  le  temps  de  leur  catéchu- 
ménat, car  il  n'était  que  de  deux  ans  pour 
les  autres,  comme  il  est  visible  par  le  't2°  ca- 
non du  même  concile. 

Le  5  impose  sept  ans  de  pénitence  à  une 
femme  qui  aura  frappé  sa  servante  de  telle 
sorte  qu'elle  en  meure  dans  trois  jours,  si 
c'a  été  son  dessein  de  la  tuer;  et  cinq  ans,  si 
elle  n'a  pas  eu  ce  dessein.  Mais  on  la  dé- 
charge, si  la  servante  meurt  plus  de  trois 
jours  après  qu'elle  aura  reçu  les  coups.  Si, 
pendant  le  temps  de  sa  pénitence,  celte  fem- 
me tombait  malade,  on  la  recevrait  à  la  com- 
munion. 

Le  G'  prive  de  l'absolution,  même  à  l'arti- 
cle de  la  mort,  celui  qui  en  fera  mourir  un 
autre  par  maléfice;  et  la  raison  qu'en  rend 
le  concile,  c'est  qu'on  ne  peut  commettre  ce 
crime  sans  idolâtrie,  le  maléfice  étant  une 
espèce  de  magie  où  l'on  invoque  la  puissance 
du  démon. 

Le  1'  décerne  la  même  peine  contre  un 
fidèle  qui,  après  avoir  été  mis  en  pénitence 
pour  adultère,  retombe  dans  la  fornication. 
Le  8'  contient  la  même  disposition  contre 
les  femmes  qui  quittent  sans  raison  leurs 
maris,   et  en  épousent  d'autres. 

Le  9'  déclare  qu'il  n'est  pas  permis  à  une 
feuuue  qui  a  quille  son  mari  pour  cause 


d'adultère,  d'en  épouser  un  autre,  et  quo, 
si  clic  le  fait,  elle  ne  doit  point  être  admisu 
à  la  communion  que  <'('lui  qu'elle  a  quitté 
ne  soit  mort,  à  moins  (luc  le  péril  de  la  ma- 
ladie n'oblige  de  la  lui  accorder. 

Le  10'  permet  de  baptiser  les  maris  qui 
ont  quille  leurs  fenimes,  et  les  femmes  (jui 
ont  (|ui(lé  leur  maris,  pendant  le  temps  de 
leur  catéchuménat,  quoiqu'a[)rès  avoir  quit- 
té leurs  femmes,  ou  leurs  maris,  ils  se  soient 
mariés  à  d'autres.  Mais  si  une  femme  fidèle 
épouse  un  homme  qui  a  (juilté  sa  femme 
sans  raison,  le  concile  ordonne  qu'on  lui  re- 
fusera la  comtnunion,  même  à  la  mort. 

Le  11'  porte  que  si  une  catéchumène  a 
épousé  un  mari  qui  a  (luitlé  sa  feiume  sans 
sujet,  on  différera  son  baptême  de  cinq  ans, 
à  moins  qu'il  ne  lui  survint  quelque  maladie 
dangereuse. 

On  voit  par  ce  canon  et  par  quelques  au- 
tres du  même  concile,  que  le  catéchuménat 
était  prolongé,  suivant  la  grièveté  des  crimes 
dont  étaient  coupables  ceux  qui  demandaient 
à  y  entrer.  On  doit  faire  une  grande  atten- 
tion àcette  ancienne  discipline,  donton  trouve 
ailleurs  des  vestiges. 

Le  12'  prive  de  la  communion,  même  à  la 
mort,  les  mères,  ou  tout  aulre  fidèle,  qui 
prostituent  leurs  filles. 

Le  IS';  ordonne  la  même  peine  contre  les 
vierges  qui,  après  s'être  consacrées  à  Dieu, 
auront  violé  leur  vœu  et  vécu  dans  le  liber- 
tinage, ne  comprenant  pas  le  bien  qu'elles  ont 
perdu.  Mais,  si  elles  n'étaient  tombées  qu'une 
seule  fois  par  séduction,  ou  par  fragilité,  et 
avaient  fait  pénitence  pendant  toute  leur  vie, 
le  concile  veul  qu'on  leur  donne  la  commu- 
nion à  la  fin. 

Il  paraît  par  ce  canon  que  la  coutume  de 
consacrer  à  Dieu  des  vierges  qui  faisaient 
vœu  de  virginité,  et  auxquelles  il  n'était  point 
permis  après  cela  de  se  marier,  était  déjà 
établie  dans  l'Eglise;  et  en  effet  l'étal  des  vier- 
ges est  de  la  première  antiquité  dans  l'Eglise, 
qui  a  toujours  regardé  le  violement  de  leur 
engagement  comme  un  grand  crime. 

Le  lï'  ordonne  que  les  filles  ((ui  n'auront 
pas  gardé  leur  virginité,  sans  l'avoir  vouée, 
seront  réconciliées  après  un  an  de  pénitence, 
si  elles  épousent  ceux  qui  les  ont  corrom- 
pues ;  mais  qu'elles  feront  pénitence  pendant 
cinq  ans,  si  elles  ont  connu  d'autres  hommes. 
La  raison  quo  donne  le  concile  pour  ne  met- 
tre qu'un  an  en  pénitence  les  filles  (]ui  ont 
perdu  leur  virginité  sans  l'avoir  vouée,  c'est 
qu'elles  n'ont  violé  que  les  noces;  c'est-à-dire 
qu'elles  ont  seulement  violé  l'intégrité  du 
mariage  chrétien,  hors  duquel  il  ne  leur  a 
pas  été  permis  d'avoir  commerce  avec  un 
iioir.ine. 

Ce  canon  est  conçu  en  d'antres  termes 
dans  les  éiiitions  du  Louvre,  ilu  P.  Labbe  el 
du  r.  Hardouin.  11  y  a  :  l'ost  anmiin  sine  pœ- 
vitenda  rcconciliari  dcbcbunt  ;  ce  qui  fait  un 
sens  bien  différent.  Mais  la  première  leçon 
est  préférable,  parce  qu'elle  est  fondée  sur 
l'autorité  d'un  anonyme  que  l'on  croit  avoir 
vécu  avant  le  ix'  siècle,  et  sur  celle  de  Haban 
Maur,  de  liurchard,  et  d'Ives    de  Chartres, 


819 


DICTIOiNNAlRE  DES  CONCILES. 


820 


qui  rnpporfont  tons  ce  canon  avec  ces  pa- 
roles :  J'ost  pœnilentiam  nnius  anni;  can.  14 
apwl  anonym.  auctorem  atiliq.  canonum  pœni- 
tenlial.  lib.  I ,  cap.  79,  p.  (i5;  l.  Il  Spicileg. 

Le  15'  défend  aux  fidèles  de  donner  leurs 
filles  en  mariage  à  des  païens,  quelque  grand 
nombre  de  filles  qu'il  y  ait  parmi  les  chré- 
liens,  de  peur  de  les  exposer  dans  la  fleur  de 
leur  âge  à  l'adullère  spirituel,  c'est-à-dire  à 
l'idolâtrie. 

Le  16°  fait  la  même  défense  à  l'égard  des 
hérétiques  qui  ne  veulent  pas  se  réunir  à 
l'Eglise  catholique,  des  juifs  et  des  schisma- 
tiques;  et  les  parents  qui  violent  celte  dé- 
fense sont  retranchés  de  la  communion  pen- 
dant cinq  ans. 

Ce  canon  est  ainsi  conçu  dans  les  collec- 
tions :  Sed  neque  judœis ,  neque  hœreticis; 
mais  il  faut  lire  schismalicis ,  selon  Ferdi- 
nand de  Mendoza,  ou  neque  ethnicis,  selon 
d'autres 

Le  17'  défend  de  donner  la  communion, 
même  à  la  mort,  à  ceux  qui  donnent  leurs 
filles  en  mariage  aux  prêtres  des  idoles. 

On  voit  par  ces  canons  combien  les  ma- 
riages des  filles  chrétiennes  avec  les  gentils, 
les  hérétiques,  les  juifs,  sont  contraires  à 
l'esprit  de  l'Eglisf. 

Le  18  porte  que  les  évêques,  les  prêtres 
et  les  diacres  ne  quiltiront  point  leurs  places, 
c'est-à-dire  leurs  églises,  pour  trafiquer,  et 
qu'ils  ne  voyageront  point  par  les  provinces 
l)Oiir  fréquenter  les  foires  et  les  marchés; 
qu'il  leur  sera  néanmoins  permis  d'envoyer 
leurs  fils,  leurs  afi'ranchis,  ou  quelque  autre 
personne,  pour  se  procurer  la  subsistance,  et 
même  de  trafiquer  dans  la  province. 

Le  19°  ordonne  que,  si  l'on  découvrequ'un 
évêque,  un  prêtre,  ou  un  diacre  ail  commis 
un  adultère  depuis  son  ordination,  on  lui  re- 
fuse la  communion,  même  à  la  mort. 

Le  20''  veut  qu'on  dégrade  et  qu'on  excom- 
munie les  clercs  convaincus  d'avoir  pris  des 
usures;  qu'on  chasse  de  l'église  un  la'ique 
coupable  du  même  péché,  s'il  refuse  de  se 
corriger;  mais  qu'on  lui  pardonne,  s'il  se 
corrige. 

Le  2r  ordonne  que  celui  qui,  étant  dans 
la  ville,  manquera  de  venir  à  l'église  par 
trois  dimanches,  soil  privé  autant  de  temps 
lie  la  communion,  afin  qu'il  paraisse  qu'on 
l'a  puni  pour  celle  négligence. 

Le  •22''  porte  que,  si  quelqu'un  passe  de 
l'Eglise  caihoiiquc  à  une  hérésie,  et  qu'il 
revienne,  il  fasse  dix  ans  de  pénitence,  et 
ensuite  reçoive  la  communion;  que  les  petits 
enfants  qui  auront  été  pervertis  seront  reçus 
sans  délai,  parce  qu'il  n'y  a  point  de  leur  faute. 

Le 23'  porto  qu'on  célébrera,  chaque  mois, 
excepté  dans  les  mois  de  juillet  cl  d'août  à 
cause  des  chaleurs,  les  jeûnes  appelés  super- 
positions, outre  les  deux  jours  déjeune  qu'on 
observait  toutes  les  semaines.  Ces  jeûnes  se 
nommaient  superpositions,  c'est-à-dire  des 
jeûnes  ajoutés,  ou  renforcés,  ou  doublés, 
parce  qu'on  les  passait  tout  enlitns  sans  man- 
ger. Ils  étaient  d'obligation  une  fois  le  mois; 
et  ce  jour,  en  Espagne,  était  fixé  au  samedi, 
comme  on  le  voit  par  le  26'  canon. 


Le  2h'  défend  d'ordonner  ceux  qui  ont  été 
baptisés  hors  de  leurs  provinces,  parce  qua 
leur  vie  n'est  point  assez  connue. 

Le  25*  est  conçu  en  ces  termes  :  Omnis  qui 
attulerit.  litterus  confessionis,  sublato  nomine 
confessons,  eo  qnocl  omnes  sub  liac  nominis 
gloria  passiin  concutiant  simpiices,  commu- 
nicatoriœ  ci  dandœ  svnt  litlnœ.  Mendoza, 
Garcias,  Baronius  et  le  P.  Sirmond  expli- 
quent ce  canon,  des  lettres  ou  des  billets  que 
les  fidèles  qui  avaient  confessé  le  nom  de 
.Tésus-Christ  dans  les  persécutions ,  et  que 
pour  celte  raison  on  nommait  confesseurs, 
donnaient  aux  pénitents,  afin  d'en  obtenir 
plus  facilement  l'absolution  de  leurs  péchés, 
à  la  recommandation  de  ces  confesseurs. 
Quelques  pénitents,  par  simplicité,  el  faute 
d'instruction,  se  reposaient  de  la  rémission 
de  leurs  péchés  sur  ces  sortes  de  billets,  sans 
même  les  présenter  aux  évêques.  C'est  cet 
abus  que  corrigent  les  Pères  d'Elvire  parce 
canon,  disent  ces  auteurs. 

M.  de  l'Aubespine  croit  qu'il  n'est  ici  ques- 
tion ni  des  pénitents,  ni  de  leur  réconcilia- 
tion, ni  des  billets  et  de  l'intercession  ou  do 
la  recommandation  des  confesseurs,  mais 
des  lettres  de  communion  qu'on  donnait  aur 
fidèles  qui  voyageaient,  et  que  quelques  per- 
sonnes commençaient  en  Espagne  à  deman- 
der aux  confesseurs,  pour  être  plus  considé- 
rées et  mieux  reçues  dans  les  lieux  où  elles 
devaient  aller,  quoique,  selon  l'ancienne 
coutume,  on  ne  dût  demander  ces  leltres 
qu'aux  évêques,  dont  le  23"  canon  rétablit 
l'autorité  à  cet  égard. 

D'antres  enfin  souliennentqu'il  s'agit,  dans 
ce  canon,  des  voyageurs  qui,  pour  extorquer 
des  aumônes  plus  abondantes,  faisaient  met- 
tre dans  les  lettres  de  communion  que  leurs 
évêques  leur  donnaient  selon  la  coutume, 
qu'ils  avaient  confessé  le  nom  de  Jésus-Christ 
dans  les  persécutions.  Ainsi,  afin  d'obvier  à 
l'abus  que  quelques-uns  faisaient  du  nom  de 
confesseur  pour  exercer  des  concussions  sur 
les  simples,  le  concile  ordonne  que  tous  ceux 
qui  iront  en  voyage  prendront  à  cet  effet  des 
letlres  de  communion  de  leurs  évêques,  et 
qu'on  n'y  marquera  pas  qu'ils  ont  confessé 
Jésus-Chrisl. 

Le  2()'  ordonne  d'observer  le  jeûne  double 
tous  les  samedis. 

Le  27-  dit  que  l'évêque ,  ou  tout  autre 
clerc,  pourra  avoir  chez  lui  sa  sœur  ou  sa 
fille,  pourvu  qu'elle  soil  vierge  et  consacrée 
à  Dieu,  mais  non  une  femme  étrangère. 

Ce  canon  n'a  pas  seulement  servi  de  mo- 
dèle aux  conciles  suivants,  louchant  la  dé- 
fense qu'ils  ont  faite  si  souvent  aux  ecclé- 
siastiques de  retenir  chez  eux  des  personnes 
du  sexe  ;  il  les  a  encore  surpassés  en  deux 
circonstances  importantes  ,  ne  permettant 
aux  erclésiastiques  d'avoir  chez  eux  que 
leurs  filles  ou  leurs  sœurs,  et  au  cas  seule- 
ment qu'elles  eussent  consacré  à  Dieu  leur 
virginité. 

Le  28  défend  aux  évêques  de  recevoir  des 
présents  de  ceux  qui  ne  sont  point  admis  à 
la  participation  do  l'eucharistie. 

Il  y  a  de  la  contestation  parmi  les  savant5 


821 


ELV 


ELV 


822 


sur  le  sons  de  ce  canon.  Les  uns  prétendent 
qu'il  doit  s'enicndre  des  oblations  que  los 
fidèles  .avaient  accoutumé  de  faire  après  que 
les  pénitents  et  les  catéchumènes  élaient 
sortis,  et  immédiatement  avant  la  célébra- 
tion des  saints  mystères  :  en  sorte  que  le 
canon  défend  à  l'évéque  de  recevoir  l'obla- 
tion  de  celui  qui  ne  communie  pas.  M.  do 
l'Aubespine  au  contraire,  dans  le  premier 
livre  du  ses  Observations,  soutient  que  ceux 
qui  entendent  ce  canon  dans  ce  sens  se 
trompent  fort,  parce  que,  dit-il,  ce  qui  res- 
tait des  oblations  qui  n'avaient  point  été 
consacrées  était  distribué  aux  ecclésiastiques 
cl  aux  pauvres,  et  qu'il  n'y  a  nulle  appa- 
rence qu'on  nourrît  les  uns  et  les  autres 
avec  des  pains  azymes,  tels  que  devaient 
être  ceux  qui  servaient  à  la  consécration  do 
l'eucharislie.  Mais  l'abbé  Duguet  ne  craint 
point  d'assurer  que  ce  savant  homme  se 
trompe  lui-même,  puisqu'il  est  certain  que 
l'on  consacrait  anciennement  le  corps  de  .lé- 
sus-Christ  du  pain  même  que  les  fidèles  of- 
fraient immédiatement  avant  la  célébration 
des  saints  mystères  :  c'est  ce  qu'attestent,  de 
la  manière  la  plus  claire  et  la  plus  précise, 
saint  Augustin,  Apol.  II,  paç/.  97;  saint  Irc- 
née,  Ub.  IV,  c.  18,  n,  1,  2,  4;  Terlullien,  de 
Exhort.  castit.  c.  11  ;  saint  Grégoire  do  Na- 
zianze,  Ornt.  XX,  tom.  I,  p.  351;  Théodorct, 
Ub.  IV  flislor.  ceci.,  c.  l6,  etc.  Les  restes  de 
ces  oblations  étaient  si  précieux  et  si  saints, 
seulement  par  la  destination  que  les  fidèles 
en  avaient  faite  à  l'autel  pour  devenir  le 
corps  de  Jésus-Christ,  qu'ils  ne  pouvaient 
être  mangés  que  par  les  ecclésiastiques  et 
les  fidèles  qui  pouvaient  communier. 

Le  29'  défend  de  réciter  à  l'autel,  dans  le 
temps  do  l'oblalion ,  le  nom  d'un  énergu- 
mène,  et  de  lui  permettre  de  servir  de  sa  main 
dans  l'église  pendant  les  saints  mystères. 

Le  concile  d'Elvire  n'établit  point  un  nou- 
vel usage  en  défendant  de  réciter  le  nom  des 
énergumènes  dans  le  sacrifice  et  en  leur  in- 
terdisant tout  service  dans  l'Eglise,  puisque 
le  70  canon  apostolique  les  traite  encore 
plus  rigoureusement  et  les  exclut  do  la 
prière  commune  des  fidèles  et  de  la  vue  des 
saints  mystères.  Ils  étaient  au  rang  des  calé- 
chunièncs  et  des  pénitents;  ils  assistaient, 
comme  eux,  à  la  lecture  des  saintes  Ecritu- 
res et  au  chant  des  psaumes,  et  on  les  faisait 
sortir  avec  eux.  Quelques  Eglises  néan- 
moins élaient  dans  une  pratique  différente, 
paisqu'elles  accordaient  la  communion  mê- 
me aux  énergumènes,  comme  il  paraît  par 
la  réponse  de  Timothée  d'Alexandrie,-  qui 
fut  interrogé  sur  cette  matière  [Concil.  tom. 
\\,pacj.  1791)  par  le  premier  concile  d'Orange, 
de  l'an  4Vl,eic. 

Le  30  ne  veut  pas  qu'on  ordonne  sous- 
diacres  ceux  qui  auront  commis  un  adultère 
dans  leur  jeunesse,  de  peur  que,  dans  la 
suite,  ils  ne  parviennent  subrepticement  à 
un  plus  haut  degré;  et  il  recommande  que 
l'on  dépose  ceux  qui  auront  été  ainsi  or- 
donnés. 

Le  31  porte  que  les  jeunes  gens  qui  , 
après  leur  baptême,  sont  tombés  dans  le  pé- 


ché d'impureté,  seront  reçus  ;1  la  communion 
après  qu'ils  auront  fait  pénitence  et  qu'ils  se 
seront  mariés. 

Le  32'  ordonne  que  celui  qui  est  tombé 
dans  une  faute  mortelle  ne  recevra  pas  la 
pénitence  du  prêtre,  mais  de  l'évêque;  néan- 
moins qu'en  cas  de  maladie  un  prêtre  ou 
un  diacre  lui  donnera  la  communion,  si  l'é- 
vêque l'a  ainsi  ordonné. 

Le  33'  canon  ordonne  généralement  aux 
évoques,  aux  prêtres,  aux  diacres  et  à  tous 
les  clercs  qui  sont  dans  le  ministère,  de 
s'abstenir  de  leurs  femmes,  sous  peine  d'être 
privés  de  l'honneur  de  la  cléricature.  Jusque- 
là  on  n'avait  point  vu  de  loi  générab;  qui 
obligeât  indistinctement  tous  les  clercs  à  la 
continence. 

Le  3V'  défend  d'allumer  des  cierges  en 
plein  jour  dans  les  cimetières,  parce  que,  dit 
ce  canon,  il  no  faut  pas  inquiéter  les  esprits 
des  saints;  et  retranche  de  la  communion  de 
l'Eglise  ceux  qui  ne  voudront  pas  s'abstenir 
de  cette  pratique. 

On  donne  trois  explications  de  ce  canon. 
La  première,  qui  est  de  Garcias  Loaisa, 
consi.ste  à  dire  que  le  concile  défend  d'allu- 
mer des  cierges  en  plein  jour  dans  les  cime- 
tières, pour  ne  pas  inquiéter  les  esprits  des 
saints,  c'est-à-dire  pour  ne  pas  troubler  le. 
repos  d'esprit  des  fidèles  qui  priaient  dans 
les  cimetières,  et  qui  y  étaient  troublés  par 
la  grande  quantité  de  luminaires  qu'on  y 
allumait  pendant  le  jour.  La  seconde  explica- 
tion est  celle  de  Baronius,  qui  par  les  esprits 
des  saints  entend  les  âmes  des  morts;  non 
que  l'on  puisse  les  inquiéter,  les  troubler 
d'une  manière  proprement  dite,  mais  d'une 
manière  métaphorique  seulement ,  en  ce 
qu'elles  n'ont  point  pour  agréables  certaines 
cérémonies  superstilienses  que  des  néophy- 
tes faisaient  sur  leurs  tombeaux,  selon  la 
coutume  et  à  l'imitation  des  païens,  qui, 
pour  honorer  leurs  morts,  allumaient  en 
plein  jour  un  grand  nombre  de  cierges  sur 
leurs  tombeaux,  comme  nous  l'apprend  Sué- 
tone, in  Tiber.  cap.  98,  ou  même  pour  les 
évoquer,  les  inquiéter,  les  solliciter,  ainsi 
que  Pline  s'exprime,  Ub.  XXVIII,  cap.  2. 
C'est  donc  l'usage  superstitieux  d'honorer 
ou  même  d'évoquer  les  âmes  des  fidèles  dé- 
funts, à  la  manière  des  païens,  qui  est  pros- 
crit par  ce  canon.  La  troisième  explication 
est  celle  de  M.  de  l'Aubespine,  qui  croit  que 
le  concile  défend  d'allumer  des  cierges  sur 
les  tombeaux  des  martyrs  bâtis  dans  les  ci- 
metières, de  peur  d'inquiéter  leurs  âmes,  que 
l'on  croyait  autrefois  demeurer  sous  leurs 
autels,  en  attendant  que  Dieu  vengeât  leur 
mort.  Que  si  Ion  dit  qu'il  n'est  pas  croyable 
que  les  Pères  d'Elvire  aient  pensé  que  les 
esprits  puissent  être  inquiétés  par  le  feu  et 
les  fumigations,  on  répond  que  celte  opinion 
était  fort  commune  autrefois,  et  que  le  con- 
cile d'Elvire  a  bien  pu  l'adopter,  puisqu'un 
concile  de  toute  l'Afrique,  de  la  Numidie  et 
de  la  Mauritanie,  a  bien  décidé  qu'il  fallait 
rebaptiser  les  hérétiques. 

Le  35  canon  défend  aux  femmes  de  passer 
les  nuits  dans  les  cimelières,  parce  que  sou- 


8â3 


DICTIONNAIUE  DES  CONCILES. 


824 


vent,  sous  prétexte  de  prier,  elles  commet- 
taient (les  crimes  en  secret. 

Le  ^6  est  conçu  en  ces  termes  :  «  Nous  ne 
voulons  point  que  l'on  mette  des  peintures 
d.ins  les  églises,  de  peur  que  l'objet  de  notre 
culte  et  de  nos  adorations  ne  soit  dépeint 
sur  li's  murs.  » 

Celte  défense  ne  doit  pas  s'entendre  des 
images  des  saints,  mais  seulement  de  celles 
de  Dieu,  que  le  concile  défend,  ne  voulant 
p;is  qu'on  limite  par  des  figures  la  forme  de 
Dieu,  qui  est  un  Etre  invisible  el  immatériel, 
et  que  l'on  donne  par  là  sujet  de  croire  aux 
gentils  et  aux  catéchunièncs  qu'on  les 
trompe  lorsqu'on  leur  annonce  un  Dieu  qui 
est  un  pur  esprit. 

Le  si'  permet  de  donner  le  baptême,  à 
l'arlicle  de  la  mort,  aux  cnergumènes  qui 
sont  catéchumènes,  et  ne  veut  pas  qu'on  les 
prive  de  la  communion  s'ils  sont  fidèles, 
pourvu  qu'ils  n'allument  pas  publiquement 
les  lampes  (dans  l'église);  et  s'ils  s'opiniâ- 
treiit  à  le  faire,  on  les  retranchera  de  la 
communion. 

Le  ;J8'  déclare  qu'un  Adèle  qui  n'est  ni 
pénitent  ni  bigame  peut  baptiser,  en  cas  de 
nécessilé,  un  catéchumène,  dans  un  voyage 
sur  mer  ou  lorsque  l'église  n'est  pas  proche, 
à  condition,  s'il  survit,  de  le  présenter  à  l'é- 
vèque,  pour  cire  perfectionné  par  l'imposi- 
tion des  mains,  c'est-à-dire  pour  recevoir  de 
lui  la  confirmation. 

Le  39'  veut  que,  si  les  gentils,  étant  tom- 
bés malades,  demandent  qu'on  leur  impose 
les  mains,  on  le  leur  accorde  et  on  les  fasse 
chréliens,  c'est-à-dire  catéchumènes,  pourvu 
néanmoins  que  leur  vie  ait  quelque  chose 
d'honnête. 

L'imposition  des  mains  dont  il  est  parlé 
dans  ce  canon  est  donc  celle  par  laquelle  on 
avait  coutume  de  mettre  les  païens  au  rang 
des  catéchumènes.  Le  canon  ne  dit  pas  qu'on 
leur  donnera  le  baptême,  parce  qu'il  ne  les 
suppose  pas  en  danger  de  mort,  et  que,  se- 
lon la  règle  ordinaire,  on  n'accordait  pas  le 
baptême  à  ceux  qui  n'avaient  point  passé 
par  tous  les  exercices  du  caléchuménat,  qui 
était  de  deux  ans  pour  ceux-là  mêmes  dont 
la  vie  était  bonne  el  innocente. 

M.  de  l'Aubespine  el  le  P.  Morin  préten- 
dent qu'il  faut  entendre  ce  canon  du  sacre- 
ment de  confirmation,  en  supposant  que  les 
gentils  dont  il  y  est  parlé  avaient  déjà  reçu 
le  baptême,  et  qu'il  faut  suppléer  le  mot  de 
perfectos  avant  fieri  Chrisiianos.  Mais  il  est 
inouï  qu'on  ait  appelé  gcntiles  ou  infidèles 
des  personnes  qui  avaient  reçu  le  baptême, 
et  plus  inouï  encore,  s'il  est  possible,  qu'on 
ait  douté  s'il  fallait  donner  la  confirmation  à 
j  ceux  qui  avaient  reçu  le  baptême,  puisque 
ces  deux  sacrements  se  donnaient  en  même 
temps. 

Le  W""  défend  aux  propriétaires  des  terres 
de  passer  en  compte  à  leurs  fermiers  ou  re- 
ceveurs ce  qu'ils  auront  donné  pour  les  ido- 
les, sous  peine  de  cinq  ans  d'excommunica- 
tion. 

Le  il"  exhorte  les  fidèles  à  ne  point  souf- 
frir d'idoles  dans  leurs  maisons,  autant  qu'il 


sera  possible,  et  que  s'ils  craignent  la  vio- 
lence de  leurs  esclaves,  en  leur  ôtant  leurs 
idoles,  ils  se  conservent  au  moins  purs  eux- 
mêmes  de  l'idolâtrie. 

Pour  entendre  ce  canon,  il  est  bon  de  re- 
marquer que  les  esclaves  étaient  alors  on 
grand  nombre,  la  plupart  idolâlres,  et  sou- 
tenus par  les  magistrats. 

Le  i2''  ordonne  que  ceux  qui  se  présen- 
tent pour  embrasser  la  foi,  s'ils  sont  de  bon- 
nes mœurs,  soient  admis  dans  deux  ans  à  la 
grâce  du  baptême,  si  la  maladie  ou  la  fer- 
veur de  leurs  prières  n'obligent  de  les  se- 
courir plus  tôt. 

Le  43'  veut  que  l'on  corrige  la  mauvaise 
coutume  que  l'on  avait,  en  quelques  en- 
droits de  l'Espagne,  de  célébrer  la  fête  de  la 
Pentecôte  le  quarantième  jour  après  Pâques, 
et  ordonne  que,  selon  l'autorité  des  Ecritu- 
res, on  fasse  cette  fête  le  cinquantième  jour, 
sous  peine  d'être  noté  comme  introduisant 
une  nouvelle  hérésie. 

C'était  assez  l'usage  anciennement  de 
traiter  d'hérésie  l'erreur  sur  ces  cérémonies 
principales,  comme  on  le  voit  par  saint  Epi- 
pbane,  Hœres.  50,  p.  419,  tom.  I;  par  Phi- 
lastre,  lib.  de  Uœres.  p.  708;  tom.  V  Biblioih. 
Patr.,  et  plusieurs  autres  qui  traitent  d'hé- 
rétiques les  quartodécimans  ,  c'est-à-dire 
ceux  qui  faisaient  la  pâque  le  quatorzième 
de  la  lune  avec  les  Juifs,  quoiqu'ils  n'erras- 
sent que  sur  un  point  de  discipline. 

Le  44"  veut  que  l'on  reçoive  sans  difficulté 
une  femme  qui  a  été  prostituée  publii|ue- 
menl  et  ensuite  mariée,  si  elle  veut  se  faire 
chrétienne. 

Le  45'  veut  que  l'on  donne  le  baptême  à 
un  catéchumène  quoiqu'il  ait  été  un  temps 
très-considérable  et,  comme  porte  le  canon, 
un  temps  infini  sans  venir  à  l'église,  c'est-à- 
dire  quoiqu'il  soit  retourné  à  l'idolâtrie  , 
pourvu  que  quelque  ecclésiastique  rende 
témoignage  qu'il  a  été  chrétien,  c'est-à-dire 
catéchumène,  ou  que  quelques  autres  per- 
sonnes l'assurent,  parce  qu'il  paraît  avoir 
péché  dans  le  vieil  homme. 

Ce  canon  est  inintelligible,  à  moins  qu'on 
ne  l'entende  d'un  catéchumène  qui  aurait 
totalement  abandonné  les  exercices  du  calé- 
chuménat pour  retourner  à  l'idolâtrie,  et 
qui,  surpris  par  une  maladie  dangereuse, 
aurait  demandé  le  baptême  et  ensuite  perdu 
l'usage  de  la  parole  avant  l'arrivée  du  prê- 
tre. Le  concile  veut  qu'on  lui  donne  le  bap- 
tême, en  ce  cas  de  nécessité,  sur  le  témoi- 
gnage d'un  ecclésiastique  ou  de  quelques 
simples  fidèles  qui  attestent  qu'il  a  été  caté- 
chumène autrefois.  Le  concile  use  d'indul- 
gence à  son  égard  en  tempérant  la  rigueur 
de  l'ancienne  discipline,  qui  défendait  d'ab- 
soudre, même  à  l'article  de  la  morl.les  chré- 
tiens apostats,  par  la  raison,  ajoute-t-il,  que 
ce  catéchumène  apostat  parait  avoir  péché 
dans  le  vieil  homme,  c'est-à-dire  en  Adam, 
d'un  pèche  d'ignorance,  et  comme  les  païens 
qui  n'ont  point  été  baptisés  :  péché,  par  con- 
séquent, beaucoup  plus  léger  que  celui  des 
fidèles  qui  retournaient  à  l'idolâtrie  après 
leur  baptême.  Le  nom  de  chrétien  se  don- 


825  ELV 

nait  aux  catéchumènes,  et  celui  de  fidèle 
aux  baptisés.  On  trouve  celte  distinclion 
dans  sailli  Augustin,  Tract,  'li  m  Jonn. 
cap.  9.  C'est  ainsi  que  M.  do  rAubospiiio  ex- 
pliiiue  ce  canon  dans  ses  Notes  sur  le  concile 
d'Elvire. 

Le  4t)'  porte  que  si  un  fidèle  devenu  apos- 
tat n'est  point  venu  à  l'église  pendant  un  long 
(euips,  et  qu'il  revienne  sans  être  tombé  dans 
l'idolâtrie,  il  recevra  la  communion  après 
dix  ans. 

Le  '*7*  porte  que  si  un  fidèle  qui,  ayant 
une  femme  légitime,  a  commis  plusieurs 
adultères  tombe  malade,  on  ira  le  trouver  à 
l'heure  de  la  mort;  et  s'il  promet  de  se  cor- 
riger, on  lui  donnera  la  communion;  mais 
que  si,  après  s'èlrc  guéri,  il  retombe  dans 
son  péché,  on  ne  la  lui  accordera  plus  ja- 
mais. 

Le  h8'  réforme  la  coutume  de  mettre  de 
l'argent  dans  les  fonis  en  recevant  le  bap- 
tême, de  crainte  que  l'évêque  ne  semble 
vendre  ce  qu'il  a  reçu  graluilcment;  et  veut 
que  les  clercs  et  l'évêque  s'abstiennent  doréna- 
vant de  laver  les  pieds  à  ceux  qui  reçoivent 
le  baptême;  car  on  les  leur  lavait  en  plu- 
sieurs endroits  de  l'Occident,  comme  à  Milan, 
et  dans  les  Gaules,  mais  non  pas  à  Rome. 
Ilest  vrai  qu'on  lit  dans  quelques  manuscrits, 
Neque  pedes  eoruinlavandisunt  a  sncerdotibus, 
sed  clericis;  mais  on  ne  doit  point  changer 
facilement  la  leçon  des  imprimés  ;  et  il  y  a 
tout  lieu  de  croire  que  l'Eglise  d'Espagne, 
très-attachée  aux  rites  do  celle  de  Rome  ,  a 
voulu,  parce  canon,  réformer  l'usage  de 
laver  les  pieds  aux  baptisés,  sur  la  coutume 
de  l'Eglise  de  Rome  ,  où  on  ne  les  leur  lavait 
pas.  En  Afri(iue,  ceux  qui  devaient  être  bap- 
tisés la  veille  de  Pâques  se  baignaient  le 
jour  du  jeudi  saint,  pour  éviter  l'indécence 
qu'il  y  aurait  eu  à  se  présenter  aux  fonts  sa- 
crés le  corps  couvert  de  la  crasse  qu'ils 
avaient  contractée  par  l'observation  du  ca- 
rême. Quanta  la  coutume  de  donner  quel- 
ques présents  à  celui  de  qui  l'on  recevait  le 
baptême,  elle  subsistait  encore  du  temps  de 
S.  Grégoire  de  Nazianze,qui  reniarquequ'on 
donnait  même  à  mangera  l'évêque,  et  à 
ceux  qui  l'avaient  assisté  dans  l'administra- 
tion du  baptême.  Gregor.  Nazians.  orat.  40, 
pay.  655,  tom.  I;  Ambros.  iib.  III  de  Sacram. 
eap.  1,  p.  36-2,  tom.  II;  Mabill.  in  Missalib. 
Goth.  et  Gall.  vet.  Aug.  epist.  5i  ad  Januar., 
cap.  7,  p.  i-n,  t.  IL 

Le  W'  défend  ,  sous  peine  d'être  retranché 
de  la  communion  de  l'Eglise,  aux  fidèlcsqui 
possèdent  des  terres  d'en  laisser  bénir  les 
fruits  par  les  juifs,  comme  s'ils  voulaient 
rendre  inutile  la  bénédiction  des  prêtres.  Ce 
canon  fait  voir  que  c'était  déjà  la  coutume 
dans  l'Eglise  de  bénir  les  fruits  de  la  cam- 
pagne. 

Le  50'  défend  aussi ,  sous  peine  d'excom- 
munication, aux  clercs  et  aux  fidèles  de 
manger  avec  les  juifs. 

Le  51'  défend  d'admetire  d.ms  le  clergé  les 
Sdèles,  de  quelque  hérésie  qu'ils  reviennent  ; 
et,  si  quelques-uns  ont  été  ordonnés,  il  veut 
qu'on  les  dépose. 


ELV 


SSG 


Le  52*  prononce  anathèmc  contre  crui 
qui  seront  trouvés  mettre  des  libelles  difl'a- 
nialoires  dans  l'église. 

I.e  liS"  vcutqu'uiie  personnccxcommuniée 
ne  |)uisse  être  reçue  que  par  révê(|ue  (]ui 
l'a  excommuniée,  et  défend  à  tous  les  autres 
de  la  recevoir  à  la  communion  ,  sans  le  con- 
seiilenient  de  son  évéque,  sous  peine  d'en 
rendre  compte  à  leurs  collègues,  au  péril 
d'être  déposés. 

Le  .S'i'  retranche,  pour  trois  ans,  de  la 
communion  les  parents  qui  l'aussent  la  foi 
des  fiançailles  ,  si  ce.  n'est  que  le  (iancé  ou  la 
fiancée  se  trouvent  en  faute  griève. 

Ce  canon  prouve  que  c'était  dès  lors  l'u- 
sage de  fiancer  avant  le  mariage,  et  que  ri'> 
glise  avait  droit  de  punir  ceux  qui ,  sans 
cause  légitime,  révoquaient  les  promesses 
de  mariage. 

Le  55'  veut  qu'on  reçoive  àla  communion, 
au  bout  do  deux  ans,  les  prêtres  des  faux 
dieux  qui  auront  seulement  porté  la  cou- 
ronne, sans  avoir  sacrifié  ni  contribué  aux 
frais  du  service  des  idoles. 

On  voit ,  par  Tertullien  ,  Iib.  de  Coronci 
mililis  cap.  10,  que  non  seulement  les  mi- 
nistres des  faux  dieux  portaient  des  cou- 
ronnes, mais  qu'on  en  mettait  encore  sur 
les  autels  et  sur  les  victimes. 

Le  5(')'  défend  l'entrée  de  l'église  aux 
duumvirs  pendant  l'année  de  leur  magistra- 
ture. 

Le  nom  de  duiimvir  était  commun  à  deux 
magistrats  qui  exerçaient  conjointement  la 
même  charge,  et  qui  étaient  à  peu  près  dans 
les  villes  de  province  ce  qu'étaient  les  con- 
suls à  Rome.  Les  Pères  du  concile  leur  in- 
terdisent l'entrée  de  l'église  durant  tout 
le  temps  de  leur  magistrature  ,  parce  qu'ils 
n'y  parvenaient  ordinairement  que  par  de 
lâches  bassesses;  qu'il  était  difficile  qu'ils 
n'y  commissent  bien  des  injustices,  en  sui- 
vant des  lois  ou  des  usages  contraires  àl'E- 
Tangile  ;  et  que  c'était  pour  eux  une  néces- 
sité presque  inévitable  de  donner  au  peuple 
des  spectacles,  cl  de  prendre  part  aux  céré- 
monies païennes. 

4  Le  57'  défend  aux  femmes,  sous  peine 
d'être  privées  de  la  communion  pendant 
trois  ans ,  de  prêter  leurs  babils  pour  l'orne- 
ment d'une  pompe  séculière,  c'est-à-dire 
païenne. 

Le  58'  ordonne  que  partout ,  et  principale- 
ment dans  le  lieu  où  la  première  chaire  de 
l'épiscopat  est  établie,  on  interrogera  ceux 
qui  apportent  des  lettres  do  communion  , 
pour  savoir  d'eux  si  tout  va  bien. 

Les  lettres  de  communion,  qu'on  appelait 
aussi  lettres  de  recommandation,  commcn- 
datitiœ  littcrœ,  étaient  déjà  établies  dans 
l'Eglise  au  temps  de  S.  Paul,  comme  il  pa- 
raît par  ces  paroles  du  chapitre  m  do  sa 
seconde  Epître  aux  Corinthiens  :  ISumquid 
egcniHS  ,  .^icut  quidam,  cummendatiliis  epislo- 
lis  ?  Elles  servaient  à  empêcher  de  recevoir 
des  imposteurs,  des  infidèles,  ou  des  chré- 
liens  errants  et  frappés  de  quelque  juste 
anathème,  à  la  participation  des  saints 
mystères,  à  la  table  commune,  et  aux  dou- 


827 


DICTIOMWAIRE  DES  CONCILES. 


828 


ceurs  tic  la  conversation.  Elles  servaient 
aussi  à  unir  cnlre  eux  les  pasteurs  le.s  plus 
^■loignés  ,  et  à  les  instruire  de  l'état  des 
Eglises  de  chaque  province. 

Le  59'  est  composé  de  deux  parties.  La 
pieniière  est  générale  pour  tous  les  cliré- 
liens  ,  soit  fidèles ,  soit  calécliimiènes  ,  et  or- 
donne que,  si  quelqu'un  d'entre  eux  est 
monté  au  Capitole  des  païens,  pour  y  voir 
sacrifier  ,  il  sera  réputé  aussi  coupable  d'i- 
dolàlrie  que  le  païen  qui  a  sacrifié ,  quoi- 
quelui-même  n'ait  pas  sacrifié.  La  seconde 
impose  dix  ans  de  pénitence  pour  celle  faute, 
si  c'est  un  fidèle  qui  y  soit  tombé;  après 
quoi,  l'on  veut  qu'il  soit  rétabli  dans  la 
communion. 

Le  60'  défend  de  mettre  au  nombre  des 
martyrs  ceux  qui  auront  élé  tués  en  brisant 
des  idoles. 

Ce  canon  doit  s'entendre  de  ceux  qui  bri- 
sent des  idoles  dans  les  lieux  dont  ils  ne  sont 
pas  les  maîtres,  ou  sans  être  aulorisés  par 
la  puissance  publique.  La  raison  qu'il  en 
donne  est  que  celle  espèce  de  violence  n'est 
point  autorisée  par  l'Evangile,  et  qu'on  ne 
lit  point  que  les  apôtres  aient  rien  fait  de 
semblable.  Ce  fut  en  suivant  l'esprit  de  te 
canon  que  Mcnsurius,  évoque  deCarlhage, 
ne  voulut  pas  qu'on  honorât  comme  martyrs 
ceux  qui ,  dans  la  persécution  de  Dioclélien, 
s'étaient  présentés  d'eux-mêmes  pour  décla- 
rer qu'ils  avaient  des  livres  saints,  et  avaient 
mieux  aimé  mourir  que  de  les  livrer.  Mais 
ce  canon  ne  regarde  pas  ceux  qui,  ayant 
déjà  été  pris  et  amenés  devant  le  juge,  ren- 
versaient et  biisaient  les  idoles  qu'on  leur 
voulaitfaire  adorer;  et  c'est  sans  fondement 
que  l'on  dit  que  sainte  Eulalie,  vierge 
martyrisée  en  Espagne  en  303  ou  .30V,  donna 
occasion  à  ce  règlement,  parce  qu'étant 
conduite  à  l'idole,  elle  lui  donna  un  coup  de 
pied,  et  cracha  sur  le  visage  du  juge,  au 
rapport  de  Prudence,  in  llymno  de  murlyrlo 
sanclœ  Eidaliœ  apud  Huinard.  Acta  martyr, 
sivc.  p.  4-53. 

Le  61'  veut  que  celui  qui  épouse  la  sœur 
do  sa  femme  defunle  soit  retranché  de  la 
communion  pour  cinq  ans  ,  à  moins  que  la 
néeessilé  de  la  maladie  n'oblige  de  la  lui 
accorder  plus  tôt.  On  voit  par  S.  Basile  que 
ces  sortes  de  mariages  avaient  toujours  été 
défendus  dans  l'Eglise  de  Césaréc.  {Epist. 
lt;0  ad  Diodor.  p.  2'i.1,  tom  Ml.) 

Le  G2'  veut  que,  si  un  cocher  du  cirque, 
lin  pantomime,  ou  un  comédien  ,  veulent  se 
convertir, ils  renoncent  premièrement  à  leur 
métier,  sans  espérance  d'y  retourner; qu'en- 
suilc  on  les  recevra;  et  que  si .  après  avoir 
élé  reçus ,  ils  contreviennent  à  cette  défense  , 
on  les' chasse  de  l'Eglise. 

Le  63°  porte  que,  si  une  femme  devenue 
grosse  d'adultère  fait  périr  son  fruit ,  on  lui 
refusera  la  communion ,  même  à  la  fin  ,  à 
cause  du  double  crime. 

Le  6'i<-  Iraite  avec  la  même  rigcurles  fem- 
mes qui  ont  vécu  dans  l'adultère  jusqu'à  la 
mort;  mais,  à  l'égard  de  celles  qui  quittent 
leurs  péchés  avant  de  tomber  malades  ,  il 


leur  accorde  la  commnnion  après  dix  ans  do 
pénitence. 

Le  6.'.' prive  de  la  communion,  même  à 
l'arliclede  la  mort ,  un  clerc  qui,  sachant 
que  sa  femme  est  tombée  en  adultère  ,  ne  la 
chasse  pas  aussitôt  de  chez  lui,  de  crainte 
qu'il  ne  semble  l'autoriser  en  la  tolérant. 

Le  06'  porte  que  celui  qui  aura  épousé  la 
fille  de  sa  femme,  ou,  selon  d'autres,  sa 
belle-fille,  ce  qui  est  un  inceste,  ne  recevra 
pas  la  rommunion,  même  à  la  fin. 

Le  67'  défend  aux  femmes,  soit  Gdèles, 
soit  catéchumènes,  d'avoir  à  leurs  gages  des 
comédiens  ou  joueurs  de  théâtre,  sous  peine 
d'être  retranchées  de  la  communion. 

Le  68'  porte  qu'une  catéchumène  qui 
aura  étouffé  son  fruit  conçu  d'adultère  re- 
cevra le  baptême  à  la  fin. 

Le  69'  ordonne  que  ceux  ou  celles  qui  ne 
sont  tombés  qu'une  seule  fois  dans  le  péché 
d'adullère  soient  imposés  à  cinq  ans  de  pé- 
nitence, à  moins  que  l'extrémilé  de  la  mala- 
die n'oblige  de  les  réconcilier  plus  tôt. 

Le  70'  déclare  que,  si  une  femme  commet 
un  adultère  du  consentement  de  son  mari  , 
celui-ci  doit  être  privé  de  la  communion, 
même  à  la  mort  ;  mais  s'il  la  répudie,  il  sera 
reçu  après  dix  ans  de  pénitence. 

Le  71'  prive  de  la  communion,  même  à  la 
mort,  ceux  qui  abusent  des  garçons. 

Le  72'  porte  que,  si  une  veuve  épouse 
celui  avec  qui  elle  aura  péché,  elle  sera  ad- 
mise à  la  communion  après  cinq  ans  de  pé- 
nitence ;  mais  si  elle  le  quille  pour  en 
épouser  un  autre,  elle  n'aura  pas  la  récon- 
ciliation, même  à  la  mort  ;  et,  si  celui  qu'elle 
épouse  est  fidèle,  il  sera  mis  en  pénitence 
pendant  dix  ans. 

Le  73'  porte  que,  si  un  fidèle,  s'étant  rendu 
dénonciateur,  a  fait  prostrire  ou  mcltre  à 
mort  quelqu'un,  il  ne  recevra  pas  la  commu- 
nion, même  à  la  mort  ;  mais  que,  si  la  cause 
est  plus  légère,  il  la  recevra  après  cinq  ans. 

Le  74'  veut  que  l'on  punisse  le  faux  té- 
moin à  proportion  de  la  grandeur  du  crime 
sur  lequel  il  a  été  rendu  un  faux  témoi- 
gnage ;  que,  si  le  crime  n'est  pas  digne  ds 
morl,  cl  s'il  prouve  que  c'a  été  avec  répu- 
gnance qu'il  a  rendu  témoignage,  et  qu'il 
est  demeuré  longtemps  sans  vouloir  rien 
dire,  on  ne  lui  imposera  que  deux  ans  de 
pénitence.  Mais  s'il  ne  prouve  pas,  en  pré- 
sence du  clergé,  qu'il  ait  élé  contraint  de 
rendre  ce  faux  témoignage,  il  fera  pénitence 
pendant  cinq  ans. 

Le  75'  prive  de  la  communion ,  même  à  la 
mort,  celui  qui  aura  accusé  de  faux  crimes 
un  évêque,  un  prêtre  ou  un  diacre. 

Le  76'  porte  que  si  un  diacre ,  coupable 
d'un  crime  de  mort,  s'est  laissé  ordonner,  il 
sera  mis  en  pénitence  pour  trois  ans,  si  c'est 
par  sa  propre  conlession  que  le  crime  est 
découvert,  et  cinq  ans,  si  c'est  parle  témoi- 
gnage d'un  autre  ;  après  quoi,  il  ne  sera 
reçu  qu'à  la  communion  laïque. 

Le  77  dit  que  si  un  diacre  qui  gouvernera 
un  peuple  baptise  quelques  caléchumènes 
sans  évêque  et  sans  prêtre,  l'évêque  doit  les 
perfectionner  par  sa  bénédiction  ,  c'est-à- 


829 


ELV 


FMIÎ 


850 


dire  les  confirmer.  S'ils  meurent  auparavant, 
chacun  scr  i  sauvé  selon  sa  foi. 

On  voit,  dans  ce  canon,  des  diacres  qui 
avaient  des  cures  ou  paroisses  à  gouverner  ; 
ce  qui  se  prouve  encore  par  la  lettre  du  con- 
cile de  Gnrtliapc,  adressée  au  prêtre  Félix  et 
au  peuple  de  Kéon  et  d'Astorga  ,  au  diacre 
Lélie  et  au  peuple  de  Mérida  ;  parle  premier 
canon  du  concile  d'Anliochc,  par  le  27°  du 
1\''  concile  de  Tolède,  et  par  le  7'  du  concile 
deTarragone,  en  o22.  Les  litres  ou  les  é;;;li- 
ses  des  cardinaux-diacres  nélaicnl  autre 
chose,  dans  leur  orifjine  ,  que  des  pnrois'^cs 
dont  le  gouvernement  leur  était  ainsi  confie  ; 
et  l'on  voit  des  marques  de  celte  ancienne 
cnulnmc  dans  le  iiU'  des  canons  apostoli- 
ques. Ce  canon  nous  apprend  aussi  qu'on 
croyait  que  le  bapléme  suffisait  pour  le  sa- 
lut, sans  qu'il  fût  absolument  nécessaire  ni 
d'être  «  perfectionnés  par  la  bénédiction  de 
l'évoque  ,  »  c'est-à-dire  par  la  confirnintion, 
<iuc  les  saints  Pères  appellent  perfection, 
parce  qu'elle  nous  l'ait  parfaits  cbrétiens,  en 
mettant  comme  la  dernière  main  à  la  grâce 
du  baptême;  ni  de  recevoir  l'eucharistie,  qui 
ne  s'accordait  qu'à  ceux  qui  étaient  confir- 
més. 

Le  78'  impose  une  pénitence  de  trois  ans 
à  un  homme  marié  qui  commet  un  adultère 
avec  une  juive  ou  une  païenne,  s'il  confesse 
lui-même  son  crime  ;  et  une  de  cinq  ans  . 
s'il  en  est  convaincu  par  le  rapport  d'aulrui, 

Le  79'  porte  que,  si  un  fidèk-  joue  do  l'ar- 
gent aux  dés,  il  sera  excommunié.  S'il  se 
corrige  il  pourra  être  réconcilié  après  un  an. 

Outre  les  dangers  ordinaires  aux  jeux  de 
hasard,  on  croit  qu'il  y  avait  quelque  espèce 
d'idolâtrie  mêlée  dans  celui  des  dés.Lesima- 
ges  des  dieux  des  gentils  leur  lenaient  lieu 
de  nombre,  et  on  invoquait  ces  faux  dieux 
pour  le  succès  du  coup  do  dés. 

Le  80'  défiMid  d'ordonner  les  affranchis 
dont  les  maîtres  ou  patrons  sont  dans  le 
siècle,  c'est-à-dire  païens,  parce  que  ces 
sortes  d'affranchis,  demeurant  toujours  dans 
une  espèce  de  servitude  à  l'égard  de  ceux 
qui  les  avaient  mis  en  libcrlé,  ils  étaient 
censés  irréguliers,  leurs  maîtres  étant  en  droit 
d'exiger  d'eux  des  services  indignes  de  la 
grandeur  et  de  la  sainteté  du  sacerdoce. 

Le  81'  défend  aux  femmes  fidèles  d'écrire 
à  des  laïques  en  leur  nom,  ni  d'en  recevoir 
des  lettres  inscrites  en  leur  nom  seul. 

M.  de  l'Aubespinc  entend  ce  canon  des 
lettres  de  rccommandaliououdccommunion , 
que  quelques-uns  extorquaient  des  femmes 
des  clercs,  pour  avoir  l'hospitalité  dans  leurs 
voyages.  C'est  cet  abus  que  le  concile  a  in- 
tention de  proscrire,  en  défendant  aux  fem- 
mes des  clercs  d'écrire  ou  de  recevoir  ces 
sortes  de  lettres. 

Tels  sont  les  canons  du  concile  d'Elvire  , 
les  plus  anciens  qui  soient  venus  jusqu'à  nous. 
Osius,qui  avait  contribué  à  les  dresser,  cila 
le  vingt  et  unième  dans  le  concile  de  Sar- 
dique,  en  3V/,  et  en  fit  le  fonilenient  de  l'o- 
bligation qu'on  y  imposa  aux  évéques  de  ré- 
sider dans  leurs  diocèses  ;  en  sorte  qu'ils  ne 
pussent  s'absenicr  de  leurs  églises  trois  di- 


manches de  suite  ,  hors  le  cas  d'une  néccs- 
silé  extraordinaire.  Comme  plusieurs  ca- 
nons du  concile  d'Elvire  sont  difficiles  :\  en- 
tendre, beaucoup  de  savants  se  sont  appli- 
qués à  les  éclaircir,  entre  autres  Hiiiius,  Ca- 
basstil,  M.  de  l'Aubespinc  et  le  cardinal 
d'Aguirre  ;  Duguet,  dans  le  premier  lomo 
de  ses  Conférences  ecclésias.iGarciasLoaisa 
et  dom  Feinand  deMcndoza,  seigneur  espa- 
gnol. Ce  ilernier  entreprit  aussi  la  défense 
de  ce  concile  contre  ceux  qui  lui  iinputaicnl 
des  erreurs  ;  cl  il  ailressa  son  ouvrage  au 
pape  Clément  VIII.  Il  fut  imprimé  en  KJ9i, 
in-fjlio  ,  à  Madrid  ,  et  réimprimé  à  Lyon  en 
t()G5,  in-folio,  avec  les  notes  de  (iarcias,  de 
l'Aubespine,  de  Coriolanus  cl  d'Emmanuel 
Gonzalez,  professeur  de  Salamanque,  qui 
prit  soin  de  celte  dernière  édition.  Celles  de 
Mendoza,  de  Hinius  et  de  l'Aubespine  se 
trouvent  dans  le  premier  tome  des  conciles 
du  P.  Labbc,  à  lasuitc  duconcilcd'Elvire.  Ou 
y  trouve  encore-  onze  autres  canons  attribués 
à  ce  concile,  mais  dont  quebjues-uns  sont 
du  concile  d'Arles,  comme  le  onzième  :  d'au- 
tres sont  de  conciles  plus  récents,  comme  le 
sixième,  lequel  ordonne  qu'une  femme  qui 
aura  tué  son  mari  pour  cause  de  fornica- 
tion se  retirera  dans  un  monastère  pour  y 
faire  pénitence. 

ELY  (Concile  d'),  l'an  1290.  Les  évéques 
de  toute  la  province  de  Cantorbéry  s'y  trou- 
vèrent pour  le  sacre  de  Guillaume,  évêque 
de  cette  ville.  On  s'y  occupa  aussi  du  main- 
tien de  la  paix  de  l'Eglise.  Wilkins,  t.  II. 

E.MBUUN  (Concile  d'),  Ehredunense,  l'an 
5S8.  Ou  ne  sait  pas  quel  fut  l'objel  de  ce 
concile.  Gall.  Chr.  t.  111,  col.  lOO.'i. 

EMBRUN  (Concile  d'),  l'an  li;j9.  Guil- 
laume de  Bénévent,  évêquo  d'Embrun,  ap- 
prouva dans  ce  synode  le  partage  de  biens 
fait  entre  l'évêque  do  Nice  et  son  chapitre. 
Gall.  Chr.  ' .  111,  col.  iOT.i. 

EMBRUN  (Synode  d'),  l'an  12/1.8,  par  l'évê- 
que Humberl.  Gntl.  Chr.  t.  111,  col.  1079. 

EMBRUN  (Couciled'J, l'an  i2;;0.Ony  délendit 
de  donner  la  tonsure  cléricale  à  quiconque  ne 
serait  pas  né  d'un  mariage  légitime;  et  l'on  y 
ordonna  des  prières  particulières  à  dire  pen- 
dant !a  messe  paroissiale  ou  convcniuelle, 
immédiatement  après  le  Pater,  pour  deman- 
der la  conversion  des  ravisseurs  des  biens  do 
l'Eglise.  Aussitôt  qu'on  avait  dit,  Sed  libéra 
nos  amalo,  le  prêtre  célébrant  commençait  : 
Deii.s,  in  mljutorium  mcum  inlcnde.  vie. Kyrie 
eleison,  cl  puis  trois  oraiMHis.  On  y  acconla 
aussi  40  jours  d'indulgence  à  tous  ceux  ijui  fe- 
raient tous  les  jours  quelque  prière  à  celte  in- 
tention. D.Miirlcne,  Thcs.iiuv.anccd.  IV, 209. 

EMBRUN  (Synode  de),  l'oj/.  Sainte-Marie 

d'EMBUUN. 

EMBRUN  (  Concile  d),  l'an  1583.  Gall.  Chr 
t.  111,  col.  1095. 

EMBRUN  (Concile  provincial  d'),  ouvert  le 
16  août  1727,  terminé  le  28  septembre  de  la 
même  année,  sous  Pierre  de  Guérin  de  Ten- 
cin,  archevêque  de  cette  ville. 

Le  concile  d'Embrun  est  un  événement  qui 
intéresse  si  cssenlicllemcnt  la  religion  par 
le  jugea'ynl  qu'il  a  porté  conlre  les  écrits 


831 


PICTIUNNAIIIE  DES  CONCILES. 


832 


et  contre  la  personne  d'un  cvêtine,  qu'on 
ne  peut  refuser  uiu'  relation  exacte  et  fidèle 
de  ce  qui  s'est  passé  dans  ce  concile. 

L'évèque  de  Senoz  était  parvenu  à  un  âge 
fort  avancé,  sans  que  sa  doctrine  eût  été 
soupçonnée.  Dès  sa  jeunesse  il  entra  dans 
la  congrégation  de  l'Oratoire,  où  ses  talents 
distingués  pour  la  chaire  lui  acquirent  une 
grande  réputation;  il  prêcha  à  la  cour  avec 
applaudissement,  et  l'on  ne  peut  pas  douter 
qu'il  ne  donnât  pour  lors  de  fortes  preuves 
de  son  opposition  aux  nouvelles  erreurs, 
puisqu'il  sut  gagner  l'estime  et  la  protection 
de  M.  de  Harl.iy,  archevêque  de  Paris,  et 
l'affection  du  P.  de  la  Cliaize,  confesseur  du 
roi.  Le  roi.  quoique  peu  favorableminl 
prévenu  sur  les  senlinienls  de  plusieurs  l'rè- 
tres  de  la  congrégation  de  l'Oratoire,  nomma 
le  P.  Saanen  à  l'évéché  de  Senez  en  1093. 
Soanen  ne  fil  aucune  difficulté  de  signer 
purement  et  simplement  le  formulaire  du 
pape  Alexandre  VU.  H  accepta  en  170o,  avec 
tous  les  prélats  de  l'assemblée  du  clergé,  la 
bulle  VmeoH!  Domini  Sabaolh,  qui  avait  été 
donnée  pour  condamner  le  système  du  silence 
respectueux,  auquel  les  auteurs  du  fameux 
cas  de  conscience  voulaient  réduire  toute  l'o- 
béissance due  aux  jugements  de  l'Eglise  à 
l'égard  des  faits  dogmatiques. 

Ce  fut  seulement  dans  l'assemblée  de  1713 
et  1714  que  l'évèque  de  Senez  se  sépara  du 
grand  nombre  des  évéïiues,  et  qu'il  com- 
mença à  se  prêter  aux  nouveautés,  auxquel- 
les depuis  il  s'est  livré  tout  entier,  comme  il 
a  paru  par  son  instruction  du  28  (1)  août 
1726.  Elle  renferme  tous  les  excès  où  les  ap- 
pelants se  sont  portés,  et  elle  a  formé  le  sujet 
du  jugement  prononcé  contre  lui. 

Ce  prélat  dans  cet  écrit  caractérise  de  la 
manière  la  plus  outrée  la  bulle  Unificnilus, 
et  l'acceptation  qui  en  a  été  faite  :  il  se  dé- 
clare ouvertement  contre  la  signature  du 
formulaire  établie  et  prescrite  par  l'autorité 
ecclésiastique,  et  dont  l'exécution  était  de 
plus  appuyée  par  la  puissance  royale.  Il 
traite  cette  signature  de  vexation  :  il  donne 
une  interprétation  évidemment  fausse  et  illu- 
soire à  la  bulle  Yineatn  Domini  Subaolh,  aux 
déclarations  du  roi  et  aux  avis  de  son  conseil  : 
il  soutient  que  la  bulle  Unifienilus  renverse 
le  dogme,  la  morale,  la  discipline  et  la  hiérar- 
chie de  l'Eglise  :  il  veut  que  cette  bulle  soit 
absolument  anéantie  :  il  canonise  le  livre 
des  Réflexions  morales  ;  il  en  conseille  la 
lecture  à  ses  diocésains,  qu'il  semble  pré- 
parer à  la  désobéissance,  en  leur  déclarant 
qu'en  cas  que  le  successeur  que  la  Provi- 
dence lui  destine  n'embrassât  pas  ses  senti- 
ments, il  ne  leur  serait  pas  permis  de  lui 
obéir. 

Celle  instruction  pastorale  étant  devenue 
publique,  l'archevêque  d'Embrun,  métropo- 
litain de  l'évèque  de  Senez,  crut  qu'il  ne  lui 
était  plus  permis  de  se  taire.  Il  porta  ses  re- 
montrances au  pied  du  trône;  elles  furent 
favorablement  écoulées,  et  dans  le  temps  que 

de  son  côté  le  métropolitain,  surlapennission 

(1)  M.  Picot,  (l.ms  SOS  Mémoires  pour  servir  à  l'Iiisloirc 
eecléiiaslique,  doime  le  21  aoûl  jioui-  date  de  celle  Iiulru- 


de  Su  Majesté,  convoqua  le  concile,  le  roi  fit 
expédier  aux  évêques  de  la  province  des  let- 
tres pour  se  trouver  au  concile  indiqué  ;  il  le 
fut  pour  le  16  du  mois  d'août  1727.  Sitôt  que 
la  nouvelle  en  fut  répandue,  elle  mit  tout  en 
mouvement  dans  le  parti  attaché  à  l'évèque. 
Boursier,  qui  en  était  l'âme, fitsur-le-champ, 
en  faveur  du  prélat  menacé,  un  mémoire  que 
vingt   avocats  de  Paris    eurent  la  complai- 
sance de  signer,  comme  si  cette  affaire   eût 
pu  les  regarder.  On  délibéra  si  M.  Soanen 
devait  aller  au   concile.   Les  uns  voulaient 
qu'il  s'en  abstînt;  mais  d'autres  jugèrent  que 
ce   serait   donner  un   air    défavorable  à  sa 
ciuse,  et  lui-même  fut  d'avis  de  s'y  rendre. 
L'ouverture  du  concile  se  fit  au  jour  indiqué. 
Il  était  composé  de  l'archevêque  d'Embrun, 
(les  évêques  de  Senez,  de  Vcnce,  de  Glandèves 
el  de  Grasse,  celui  de  Digne  n'ayant   pu  y 
aller  à  cause  de  la  maladie  dont  il  mourut 
peu  a|irès,  du  député  de  ce  prélat,  de  l'abbé 
de  Boscodon,  el  de  trente-trois  prêtres,  tant 
séculiers  que  réguliers.    Dans  cette  séance 
préparatoire  on   nomma   les  officiers  et  les 
théologiens  ,  après  toutefois  que  chacun  eut 
produit  ses  qualités  devant  un  commissaire, 
(jui  fut  chargé  de  les  examiner.  On  fit  un  dé- 
cret sur  la  manière  de  vivre  pendant  la  du- 
rée du  concile  :  on  régla  que  tous  les  jours, 
avant  la  congrégation  du  matin,  un  des  pré- 
lats dirait  la  messe,  que  l'on  jeûnerait  tous 
les  vendredis;  que  la  table  du  métropolitain, 
qui  était  commune  à   tous  les  membres  du 
concile,  serait  servie  avec  la  plus  grande  fru- 
galité :  ce  qui  fut  exactement  observé  jus- 
qu'à la  fin  du  concile. 

Le  lendemain,  17  août,  on  tint  la  première 
session  publique,  dans  laquelle  il  n'y  eut 
point  de  communion  générale.  On  ne  vou- 
lait pas  refuser  la  communion  à  l'évèque  de 
Senez;  mais  aussi,  comme  on  avait  de  la 
peine  à  se  résoudre  à  communier  avec  lui,  on 
laissa  chacun  libre  de  dire  la  messe  en  par- 
ticulier. 

Le  18  l'évèque  de  Senez  se  fit  suivre  à  la 
congrégation  générale  par  trois  hommes  de  son 
parti  :  l'un  était  son  aumônier,  qui  se  disait 
député  du  chapitre  de  Senez,  en  produisant 
une  procuration  qu'on  a  dite  depuis  n'être 
pas  fidèle;  il  présenta  les  deux  autres  en 
qualité  de  théologiens.  On  agita  l'article  du 
serment,  dont  on  n'étail  pas  convenu  dans  la 
première  congrégation,  à  cause  des  difficul- 
tés que  l'évèque  de  Senez  y  avait  opposées; 
quoique  le  serment  fût  d'usage,  et  qu'il  ne 
consistât  qu'a  promettre  de  ne  rien  révéler 
de  tout  ce  qui  pourrait  préjudicier  au  con- 
cile, ou  à  ceux  qui  le  composaient.  L'évèque 
de  Senez  s'obstinant  à  ne  vouloir  pas  prêter 
ce  serment,  les  autres  prélats  le  prêtèrent 
sans  l'exiger  de  lui. 

Les  évêques  n'ayant  rien  pu  gagner  sur 
l'esprit  de  l'évèque  réfractaire  dans  les  con- 
férences qu'ils  eurent  avec  lui  avant  l'ou- 
verture du  concile,  et  pendant  les  deux 
premiers  jours  qu'il  se  tint,  on  laissa  au 
promoteur,  qui  était  l'abbé  d'Hugues,  grand 

ciio'i  pastorale;  c'est  une  fantc  d'impression  démenlie  par 
luus  les  iiiémuii  fii  du  temiJS 


833 


EMB 


EMB 


83« 


vicaire  et  chanoine  d'Kmbrnn,  la  liberté  de 
dénoncer  l'inslruclioa  du  28  août  1720,  qui 
avait  paru  sous  le  nom  de  ce  prélat.  Le  dis- 
cours du  promoteur  fut  rempli  d'égards  et 
de  ménaKoments  pour  la  personne  de  l'évê- 
que,  qu'il  n'indiiiu'a  jamais  comme  l'auteur 
de  cctle  pièce,  se  contentant  de  dire  que, 
plus  l'estime  qu'on  avait  de  M.  de  Senez 
était  grande,  plus  les  erreurs  qui  s'autori- 
saient de  son  nom  étaient  dangereuses.  Il 
releva  principalement  dans  sa  dénonciation 
1,1  hardiesse  et  la  témérité  avec  laquelle  on 
traite  de  vexation  la  signature  pure  et  sim- 
ple du  formulaire,  on  déclame  sans  pudeur 
contre  la  bulle  Uniyenitus ,  et  on  donue  les 
plus  grands  éloges  au  livre  des  Itijlexions 
morales.  Et  le  promoteur  concluait  ensuite 
à  ce  que  le  concile  eût  à  condamner  un  pa- 
reil écrit,  et  l'évéque  de  Senez  à  le  désa- 
vouer. 

Alors  un  des  théologiens  présentés  par  ce 
prélat,  s'apcrcevant  ((u'il  était  interdit  et 
embarrassé,  voulut  prendre  la  parole;  mais 
l'archevêque,  président  du  concile,  l'inter- 
rompit en  lui  disant  que  ni  lui  ni  son  con- 
frère ne  pouvaient  être  admis,  jusqu'à  ce 
qu'ils  eussent  jusliGé  de  leur  état  et  dt;  leurs 
qualités;  qu'ils  étaient  tous  deux  infiniment 
suspects,  attendu  que  personne  ne  les  con- 
naissait dans  la  province;  que  l'on  ne  pou- 
vait même  douter  de  la  supposition  de  leurs 
noms,  puisque  M.  de  Senez,  qui  les  avait 
d'abord  produits  sous  un  nom,  avait  déclaré 
depuis  ignorer  comment  ils  se  nommaient,  et 
qu'en  dernier  lieu,  il  venait  de  les  présenter 
sous  des  noms  différents  de  ceux  qu'il  leur 
avait  donnés  d'abord.  C'étaient  en  effet  deux 
diacres  que  Boursier  avait  fait  partir  en  poste 
de  Paris,  pour  soutenir  l'accusé  contre  la 
crainte  des  censures.  On  a  su  depuis  leurs 
noms  ;  ils  s'appelaient  Bourrey  et  Boullenois. 

L'évéque  de  Senez  interpella  ensuite  le 
concile  de  faire  droit  sur  l'acte  qu'il  avait 
fait  signifier  le  11  du  même  mois,  et  se  relira. 
Cet  acte  lui  avait  été  envoyé  de  Paris  par 
Boursier,  et  il  l'avait  l'ait  recevoir  par  un 
notaire.  Il  y  protestait  contre  tout  ce  que  le 
concile  ferait  contre  lui,  prétendant  que 
celte  assemblée  était  incompétente  pour  le 
juger.  Il  fondait  principalement  sa  préten- 
tion sur  son  appel,  comme  si  un  acte  déclaré 
nul  et  schismatique  par  le  pape  et  les  évé- 
ques  pouvait  mettre  à  l'abri  ceux  qui  l'a- 
vaient souscrit.  Le  concile  jugea  qu'avant 
de  prononcer  sur  l'incompétence  du  tribunal, 
proposée  par  l'évêquede  Senez, il  fallaitpréa- 
lablement  savoir  s'il  avouait  et  reconnais- 
sait pour  son  ouvrage  l'instruction  pastorale 
qui  seule  avait  donné  lieu  à  la  dénonciation  ; 
parce  que,  s'il  la  désavouait,  l'acte  par  lequel 
il  récusait  le  concile  comme  incompétent 
pour  juger  de  ses  écrits,  tombait  de  lui-même 
et  que  le  jugement  en  devenait  inutile. 

On  pria  l'évéque  de  Senez  de  rentrer;  et 
le  président,  au  nom  du  concile,  l'interrogea 
juridiquenient  sur  ce  qui  venait  d'être  déli- 
béré. 11  répondit  affirmativement,  ajoutant 
qu'il  reconnaissait  l'instruction  pour  son 
ouvrage,  et  qu'il  était  résolu  à  la  soutenir; 


il  signa  la  réponse  à  son  interrogatoire,  après 
l'avoir  dictée  lui-même,  et  parapha  par  pre- 
mière et  dernière  page  l'exemplaire  de  l'ins- 
truction pastorale  (|ui  lui  lut  [)résenté. 

Cet  aveu  et  les  réponses  que  l'évéque  de 
Senez  n'hésita  point  d(!  donner  à  l'inlcrro- 
g.itoire,  et  qu'il  signa  sans  protestation, 
étaient  une  recomiaissanci!  bien  expresse  do 
la  compétence  du  tribunal  ;  cependant  ce 
prélat  ne  laissa  pas,  en  se  retirant,  de  de- 
mander une  seconde  fois  (|ue  le  concile  pro- 
nonçât sur  l'incompétence. 

L'affaire  fut  donc  mise  en  délibération,  et 
agitée  avec  tout»;  l'attention  qu'elle  pouvait 
mériter.  Une  foule  de  raisons  se  présentè- 
rent à  l'esprit  des  prélats  et  des  théologiens 
pour  débouter  notre  réfraclaire  de  sa  préten- 
tion :  son  appel  au  futur  concile  de  la  cons- 
titution Unigenitas,  renouvelé  par  l'acte 
dont  il  s'agissait,  était  nul  et  schismatique; 
ra|)pel  comme  d'abus  ne  pouvait  suspendre 
la  juridiction  du  concile,  ni  produire  d'autre 
elTet  que  celui  d'exciter  l'indignation  coniro 
un  évèque  qui  avait  eu  la  faiblesse  de  por- 
tera un  tribunal  séculier  la  connaissance  des 
matières  dogmatiques;  la  prétendue  indivi- 
sibilité d'une  cause  dans  laquelli'  plusieurs 
personnes  avaient  le  même  intérêt  que  lui, 
ne  pouvait  empêcher  le  concile  d'en  connaî- 
tre. Il  serait  superflu  de  rapporter  en  détail 
tout  ce  qui  fut  dit  en  cette  occasion:  on  ajoutera 
seulement  qu'il  fut  remarqué  que  Dioscore, 
évêque  d'Alrxandrie,  avait  proposé  une  indi- 
visibilité de  même  espèce,  pour  se  soustraire 
à  la  juridiction  du  concile  de  Chalcédoine. 

Gel  acte  d'incompétence  rejeté,  l'évéque  de 
Senez  produisit  un  nouvel  acte,  par  le([uel  il 
récusait  en  général  tous  les  juges  qui  com- 
posaient le  concile,  et  chacun  d'eux  en  par- 
ticulier. Ce  prélat  s'y  donne  pour  un  autre 
Chrysostome,  et  il  compare  ses  confrères  aux 
persécuteurs  de  ce  saint.  Son  cœur,  dit-il, 
souffre  infiniment  d'en  venir  à  une  si  dure 
extrémité  :  cependant,  quoiqu'il  eût  pu  se 
décharger  sur  un  huissier  de  la  signification 
d'un  acte  si  odieux,  comme  il  avait  fait  par 
rapport  à  l'acte  précédent,  il  parut  se  faire 
un  plaisir  d'en  faire  lui-même  la  lecture. 

On  fut  indigné  de  le  voir  adresser  la  parole 
à  son  métropolitain,  et  le  déclarer  incapable 
d'être  son  juge,  comme  étant  coupable  de 
confidence  et  de  simonie,  sans  apporter  d'au- 
tre preuve  de  ce  qu'il  avançait,  que  le  dire  et 
l'allégation  d'un  avocat  qui, à  l'occasion  d'un 
bénéfice  uni  par  une  bulle  à.  l'abbaye  de 
Vezelay,  s'était  avancé  jusqu'à  vouloir  jeter 
sur  la  personne  du  prélat,  pourvu  alors  de 
cette  abbaye,  quelque  soupçon  de  simonie  et 
de  confidence.  Soanen  alléguait  encore  un  ar- 
rêt du  parlement  de  Paris,  qui,  en  déboulant 
cet  abbé  de  l'union  du  bénéfice,  le  condam- 
nait à  l'amende,  peine  ordinaire  de  ceux  qui 
succombent  en  cause  d'appel. 

L'évéque  de  Senez  n'épargna  pas  ses  au- 
tres confrères.  Il  les  récusa  tous  jusqu'à  ré\é- 
que  de  Digne,  quoique  celui-ci  lût  absent,  et 
son  procureur  même,  quoiqu'il  n'eût  point 
de  voix.  Il  leur  reprochait  à  tous  des  pré- 
ventions contre  sa  personne,  et  des  indiscré- 


SS5 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES, 


856 


tions  sur  la  manière  de  s'expliquer  sur  sa 
doctrine. 

Kieii  <le  si  frivole  que  ces  allégalions  con- 
tre les  sulîraganls;  mais  rien  de  si  calom- 
nieux que  ce  qu'il  osa  avancer  contre  son 
mélropolilain;  aussi,  inlerpellé  de  se  sou- 
meltre  à  la  prouve,  n'eul-il  garde  de  s'y 
engager. 

M.  de  Tencin  mit  alors  sous  les  yeux  du 
concile  les  pièces  mêmes  du  procès  qu'il  avait 
eu  pour  ce  bciiéflce;  mais  l'évêque  qui  le  ré- 
cusait ne  voulut  point  enenlendrela  iecturc. 
Ou  lui  dit  en  vain  que,  s'il  ne  cherchait  (juc 
la  vérité,  il  devait  être  bien  aise  de  la  trou- 
ver :  il  se  retira. 

L'irrégularité  et  la  nullité  de  ces  récusa- 
tions sautaient  aux  yeux;  elles  n'avaient 
aucun  exemple  dans  les  siècles  passés.  On 
a  vu  quelquefois  récuser  un  évéquc  en  par- 
ticulier; mais  il  était  réservé  à  l'évêque  de 
Seiiez  de  fournir  aux  hérétiques  un  moyen 
aussi  nouveau  d'éluder  le  jugement  de  l'E- 
glise, en  récusant  tous  les  Pères  d'un  con- 
cile. Non-seulement  les  canons,  maisencore 
ks  lois  civiles  ne  permettent  pas  de  récuser 
un  tribunal  entier,  et  les  récusations  parti- 
culières ne  iieuvent  être  admises,  à  moins 
qu'elles  ne  soient  accompagnées  de  preuves. 

L'évêque  de  Senez  n'avait  apporté  aucune 
preuve,  et  ne  voulut  pas  même  s'engager  à 
en  donner  dans  la  suite.  Les  évêqucs  récusés 
désavouèrent  une  partie  des  faits  qu'on  leur 
reprochait;  et  les  faits  qu'ils  ne  nièrent  pas 
ne  pouvaient  fonder  une  récusation  légitime. 
Un  évêque  ne  perd  point  sa  qualité  de  juge 
pour  s'être  déclaré  contre  l'erreur  :  autre- 
ment on  feiait  un  crime  au  pasieur  de  sa 
vigilance;  et  le  devoir  de  voilier  à  la  conser- 
vation de  la  saine  doctrine,  tout  indispensa- 
ble qu'il  est,  rendrait  alors  le  pasteur  inutile 
au  troupeau  il). 

L'évêque  de  Senez  ne  venait  plus  au  con- 
cile; mais  le  zèle  du  métropolitain  et  des 
évéques  ne  se  ralentissait  pas.  Ils  redou- 
blaient leurs  exhortations  et  leurs  prières,  à 
mesure  qu'ils  le  reconnaissaient  plus  coupa- 
ble par  lexamen  de  la  pièce  dénoncée. 

Ou  aurait  pu  juger  dès  lors  :  l'affaire 
était  simple  et  la  décision  facile.  Le  concile 
crut  ce|)endant  que,  dans  une  .iffaire  qui  in- 
téressait la  religion  et  répiscopat,  on  ne  pou- 
vait user  de  trop  de  précaution  ni  de  trop  de 
sagesse.  On  se  détermina  à  faire  appel  aux 
évoques  des  provinces  voisines,  c'esl-à-dire 
à  ceux  du  Dauphiné  et  de  Provence,  et  des 
deux  métropoles  de  Lyon  et  de  Besançon,  qui 
étaient  les  plus  voisines  d'Embrun. 

Dès  le  8  septembre  ,  jour  auquel  il  y  eut 
communion  générale  à  la  messe  de  tous  les 
membres  du  concile,  on  put  compter  au  con- 
cile dix  évêques  de  plus,  savoir  :  les  évéques 
de  Gap,  de  Marseille,  de  Bellcy ,  de  Fréius, 
deSisteron,  d'Autun  ,  de  Viviers,  d'Api,  de 
Valence  et  de  Grenoble.  L'évêque  du  Nice  , 
que  le  p.ipe  avait  renvoyé  de  Kome  à  son 
métropolitain  pour  être  sacré  en  plein  con- 
cile, s'y  rendit  quelques  jours  après.  A  me- 

(U  M.  Picol  ajpulc  que  celle  séance  tinil  par  l'admission 
des  ihéolOgieus  qui.lurenl  préseolés.  Les  théologiens 


sure  que  les  prélats  arrivaient,  ils  se  faisaient 
un  devoir  de  visiter  l'évêque  de  Senez,  et  de 
lui  représenter  ce  que  la  religion  exigeait  de 
lui,  et  les  suites  fâcheuses  où  allait  l'exposer 
une  plus  longue  résistance  ;  mais  à  l'occasion 
du  Jl'  Deum,  chanté  le  7  septembre  pourl'heu- 
reux  accouchement  delà  reine,  il  élait  ar- 
rivé un  incident  que  l'évêque  de  Senez  fit 
naître,  et  dont  il  prit  prétexte  pour  former 
de  nouvelles  plaintes. 

Le  jour  indiqué  pour  cette  cérémonie, 
l'évêque  de  Senez  se  rendit  à  l'archevêché, 
où  il  s'entretint  familièrement  avec  tous  les 
prélats  qui  y  étaient  rassemblés.  Comme  il  vit 
qu'ils  sedisposaient  pour  alleràl'ég!ise,ilsor- 
tit  en  disant  à  son  métropolitain  qu'il  allait 
prendre  son  rochet  etsoncamail,  afin  de  l'y 
accompagner.  Quelques-uns  des  évoques  té- 
moignèrent de  la  répugnance  à  se  trouver 
avec  lui  à  celte  cérémonie;  et,  avant  qu'ils 
eussent  pris  leur  dernière  résolution,  l'évê- 
que de  Senez  rentra.  L'archevêque  lui  com- 
muniqua ce  qui  venait  de  se  passer,  cl  ;ijotita 
que,  s'il  lui  permettait  de  le  dire,  il  n  était 
pas  prudent,  après  s'être  absenté  depuis 
quinze  jours  du  concile,  de  se  présenter  à  la 
cérémonie  du  Te  Deum  sans  l'en  avoir  aver- 
ti, comme  il  aurait  pu  le  faire  dans  la  visite 
qu'il  avait  été  lui  rendre  le  malin.  «  Vous 
me  dites  donc  de  me  retirer?»  reprit  l'évêque 
de  Senez.  «  Non,  repartit  l'archevêque,  je  ne 
vous  dis  point  do  vous  retirer,  ni  de  rester; 
je  ne  fais  que  vous  exposer  la  répugnance 
que  m'ont  témoignée  quelques-uns  de  mcssei- 
gneurs  les  évoques.»  Alors  l'évêque  de  Senez 
se  retira  brusquement;  et  par  sa  retraite  il 
décida  lui-méuie  la  question  qu'il  avait  fait 
naître. 

On  notifia,  le  8  septembre,  à  l'évêque  do 
Senez  que  les  évêques  nouvellement  arrivés 
étaionl  joints  au  concile  pour  examiner  ses 
écrits.  Après  que  ces  prélats  eurent  pris 
connaissance,  tant  de  l'instruction  pastorale 
que  de  la  dénonciation  qui  en  élait  faite,  et 
des  procédures  qui  avaient  suivi, il  fut  arrêté 
qu'on  ferait  trois  citations  à  l'évêque  incri- 
miné. 

La  première  citation  fut  faite  le  10  septem- 
bre par  les  évêques  de  Yence  et  de  Sisleron; 
la  seconde  ,  le  11  du  même  mois  au  malin  , 
par  les  évêques  de  Belley  et  de  Grenoble,  et 
la  troisième,  le  même  jour  après  midi,  par  les 
évéques  d'Aulun  et  de  Viviers.  Toutes  les 
trois  furent  faites  par  les  évéques  qu'on  vient 
de  nommer  ,  accompagnés  du  secrétaire  et 
dos  deux  notaires  du  concile. 

11  ne  répondit  aux  doux  premières  cita- 
tions, non  plus  qu'à  la  notification  de  l'arri- 
vée dos  évoques,  qu'en  réitérant  ses  premiè- 
res protestations;  mais  après  la  troisième 
citation  il  reparut  au  concile,  et  demanda 
qu'on  laissât  entrer  avec  lui  deux  huissiers, 
qu'il  avait  pris  pour  témoins.  Une  demande 
si  irrégulière  et  si  contraire  au  respect  dii 
au  concile  ne  pouvait  qu'être  rejelée;  aussi 
le  prélat  qui  l'avait  faite  insista  peu  sur  cela, 
et   le  concile  se  portant  à  croire  qu'il  élait 

avuieiil  élé  uoiuiiiés  dès  la  séance  du  16. 


837  EMn 

venu  pour  obéir  aux  cilalions ,  le  président 
l'iiitiTrogea  sur  les  trois  poiiiU  dénoncés  de 
sou  iuslriiction  pastorale.  11  répoudil  (ju'ou 
allait  rculcndre;  et  l'on  vit  une  seconde 
l'ois  ee  prélat  lire  lui-même  un  acte  (ouvrage 
de  Boursii'rj  encore  plus  outré  que  son  in- 
struction pastorale,  et  dans  lequel,  après 
plusieurs  autres  excès,  il  répèle  ce  qu'il 
avait  dit  de  plus  violent  contre  la  signature 
du  l'orniulairc;  il  l'orme  un  appel  nouveau  et 
odieux  du  prétendu  violeniunt  de  la  paix  de 
(;iéiiient  IX  au  pape  et  au  futur  concile,  qu'il 
prieSa  Sainteté  de  convoquer  ;  et  ce  qui  n'est 
pas  îuoins  singulier,  cet  acte  était  signé  de 
î'cvéque  de  Moiilpelli(;r,  et  l'ut  signifié  tant 
en  son  nom  qu'en  celui  de  l'évéque  de  Scnez. 

L'arclievèque  président  lui  demanda  si  ce 
qu'il  venait  de  lire  était  la  réponse  qu'il  don- 
nait à  l'interrogatoire  qu'il  lui  avait  adressé 
au  nom  du  concile.  L'évéque  répondit  qu'il 
n'avait  point  d'.mtre  réponse  à  l'aire,  et  qu'il 
renouvelait  ses  protestations  d'incompé- 
tence ;  et  sur  ce  qu'il  avait  dit  dans  cet  écrit 
qu'aucune  des  cinq  propositions  n'était  dans 
le  livre  de  Janséiiius,  et  qu'il  y  avait  avancé 
que  plusieurs  évéques  étaient  unis  avec  lui 
dans  ce  nouvel  appel,  l'archevêque  reprit  : 
«  Mais  au  moins  vous  convenez  bien.  Mon- 
seigneur ,  que  la  première  proposition  est 
dans  Jansénius?  »  Il  en  convint.  «Ayez  la 
bonté,  ajouta  l'archevêque,  de  nous  appren- 
dre quels  sont  les  autres  évêque*  que  vous 
dites  unis  avec  vous  dans  celte  occasion.  » 
Il  avoua  que  celui  de  Montpellier  était  le 
seul.  «Vous  deviez  donc,  conclut  l'arche- 
vêque, changer  ces  deux  articles  dans  votre 
acte.  » 

L'évéque  de  Sencz  ne  s'en  tint  pas  là. 
Avant  que  la  journée  Giiît,  il  fit  signifier  un 
autie acte, dans  lequel,  réitérant  toujours  ses 
premiers  moyens  de  prétendue  incompé- 
tence, il  allégua  une  récusation  générale 
contre  tous  les  évéques  nouvellement  arri- 
vés: il  y  ajouta  des  récusations  particulières 
contre  la  plus  grande  partie  d'entre  eux,  et 
renouvela  contre  l'archevêque  celte  même 
récusation  ,  qu'il  avait  dit  plusieurs  fois  à 
lui-même  et  à  d'autres  vouloir  effacer  de  sou 
sang. 

Ces  dernières  récusations  n'étaient  pas 
plus  solides  que  les  premières  ;  on  résolut 
donc  de  passer  outre  ,  et  les  trois  citations 
qui  avaient  été  faites  n'ayant  pas  eu  l'effet 
(lu'on  devait  en  attendre,  le  concile  se  vit  obligé 
de  procéder  aux  uionilions  canoniques.  La 
première  fut  intimée  le  15  septembre,  parles 
évéques  d'Autun  et  de  Valence,  assistés  du 
secrétaire  et  des  deux  notaires  du  concile. 
La  seconde  se  fit  le  17  septembre  ^  par  les 
évéques  de  Sisterou  et  de  Glandèves,  assistes 
comme  les  premiers.  Enfin  la  troisième  rao- 
nition  fut  faite  le  18  du  même  mois  par  les 
évéques  de  Bolley  et  de  Grasse,  assistés  de 
la  même  manière.  Ces  prélats  redoublèrent, 
au  nom  du  concile  ,  leurs  prières  et  leurs 
instances  pour  engager  l'évéque  de  Senez  à 

(1)  M.  l'icol  liil  dans  ses  .V/éïioh'i-s  quo  los  actes  du  con- 
cile furent  ai)|)iouvés  des  seize  évôi|ues  qui  le  compo- 
esicut;  v-.m  l'évéque  do  Seuez,  qui  bisail  le  sciiièaie, 


EMI)  838 

se  réunir  à  ses  confrères  ;  mais  toute  sa  ré- 
ponse fut  qu'il  persistai!  dans  ses  mêmes, 
actes.  Il  fallut  donc  procéder  au  jugement. 
Ce  ne  fut  pas  sans  douleur  de  la  pari  du  con- 
cile; le  sacrifice  lui  coûta  cher,  mais  la  re- 
ligion l'exigeait:  et  toutes  les  ressou.'ces  de 
la  charité  étant  épuisées,  on  ne  pouvait  plus 
s'abstenir  de  prononcer.  Encore  le  concile  ne 
le  lit-il  |)as  selon  la  rigueur  des  canons  :  il  se 
contenta  de  faire  ce  qui  était  nécessaire  pour 
mettre  le  troupeau  à  l'abri  de  la  séduction, 
et  il  laissa  le  pasteur  en  étal  de  reprendre  sa 
place,  dès  (|n'il  voudrait  réparer  sa  faute  par 
une  soumission  sincère  à  l'Eglise  et  à  ses 
décisions. 

De  quinze  évéques  qui  composaient  le 
concile,  il  n'y  en  eut  que  treize  qui  concou- 
rurent au  jugement.  L'évé<iue  de  Nice  n'é- 
tait pas  encore  sacré,  et  celui  de  Marseille, 
quoiqu'il  se  crût  avec  raison  en  droit  déju- 
ger comme  les  autres  évéques,  qui  en  cela 
pensaient  de  même  que  lui,  s'en  abstint  [)ar 
une  extrême  délicatesse,  et  pour  ôter  à  l'é- 
véque de  Senez,  qui  l'avait  récusé  comme 
son  ennemi  personnel  ,  jusqu'au  moindre 
prétexte  de  se  plaindre.  L'évéque  de  Nice 
ayant  été  sacré,  lui  et  l'évéque  de  Marseille 
acquiescèrent  au  jugement ,  et  signèrent  les 
actes  du  concile  (l). 

Le  concile,  après  un  long  préambule  où  il 
expos.iit  tout  ce  ([u'il  avait  fait  pour  rame- 
ner l'évéque  de  Senez  à  de  meilleurs  senti- 
ments, porta  ,  en  date  du  20  septembre,  la 
sentence  suivante  : 

«  Tout  mûrement  considéré,  et  après  avoir 
invoqué  le  saint  nom  de  Dieu,  le  concile  a 
condamné  et  condamne  l'instruction  pasto- 
rale qui  a  pour  titre  :  Inatruclion  postorale, 
etc.,  comme  téméraire,  scandaleuse,  sédi- 
tieuse, injurieuse  à  l'Eglise,  aux  évéques  et 
à  l'autorité  royale,  schismatique,  pleined'un 
esprit  hérétique,  reu)plie  d'erreurs  et  fo- 
mentant des  hérésies;  principalement  en  ce 
qui  y  est  contenu  contre  la  signature  pure 
et  simple  du  formulaire  du  souverain  pontife 
Alexandre  ^  H,  laquelle  signature  y  est  qua- 
lifiée de  vexation;  en  ce  qui  y  est  fausse- 
ment et  injurieusement  avancé  contre  la 
constitution  Unigenitus ,  et  raccejitation  qui 
en  a  été  faite;  qu'elle  renverse  le  dogme,  la 
morale,  la  discipline  et  la  hiérarchie  de  l'E- 
glise ;  en  ce  que  ladite  instruction  permet  et 
recommande  la  lecture  du  livre  condamné 
des  Réflexions  morales  de  Quesnel,  comme 
très-propre  à  nourrir  la  piété  des  fidèles;  et 
encore  en  ce  que  le  révérendissime  seigneur 
évê([ue  de  Senez  y  anime  ceux  qui  après  sa 
mort  pourraient  être  inquiétés  au  sujet  de 
ce  que  dessus,  à  se  conduire  par  les  princi- 
pes de  ladite  instruction  pastorale....  Fait  le 
concile  très-oxpresscs  inhibitions  et  défenses 
à  tous  les  fidèles  de  l'un  et  de  l'autre  sexe, 
exempts  et  non  exempts,  du  diocèse  de  Se- 
nez et  de  cette  province  ecclésiastique,  d'en- 
seigner ou  suivre  la  perverse  doctrine  de  la- 
dite instruction  pastorale,  et  de  tous  autres 

n'a  jamais  doDiié  sou  apijcobatiua  au  couette  qui  le  con- 
daiuuait. 


839 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


840 


écrits  favorisant  ladite  instruction  ,  de  les 
imprimer,  vendre  ou  débiter,  et  de  les  lire. 
Et  enjoint  à  tous  ceux  qui  en  ont  des  exem- 
plaires imprimés  ou  manuscrits,  de  les  re- 
uiellre  au  greffe  de  l'officiaiité  de  leurs  dio- 
cèses,  le  tout  à  peine  d'excommunication  , 
encourue  par  le  seul  fait ,  réservée  à  l'ordi- 
naire. Ordonne  le  concile  que  le  révérendis- 
sime  seigneur  Jean  de  Soanen  ,  évoque  de 
Senez,  qui  a  avoué,  adopté  et  signé  ladite 
inslrnction  pastorale  ,  et  qui  nonobstant  les 
monitions  canoniques  à  lui  faites  de  rétrac- 
ter lesdils  excès,  y  a  opiniâtrement  persisté, 
soit  et  demeure  suspens  de  tout  pouvoir  et 
juridiction  épiscopale,  et  de  tout  exercice  de 
Tordre  tant  épiscopal  que  sacerdotal,  jus- 
qu'à ce  qu'il  ait  satisfait  par  due  rétractation 
et  condamnation  ,  tant  de  ladite  instruction 
pastorale  ,  que  de  tous  autres  écrits  qu'il 
pourrait  avoir  faits  pour  soutenir  ladite  ins- 
truction. Auquel  cas  de  rétractation,  le  con- 
cile donne  pouvoir  au  révérendissime  sei- 
gneur archevêque  d'Embrun,  son  métropoli- 
tain ,  et,  en  cas  de  vacance  du  siège  métro- 
politain ,  au  plus  ancien  suffragant  de  la 
province  ,  d'octroyer  au  révérendissime 
seigneur  Jean  de  Soanen,  évèque  de  Senez, 
l'absolution  à  ce  requise,  etc.  » 

Le  concile  publia  ensuite  un  grand  nombre 
de  décrets,  divisés  en  dix-sept  chapitres. 

Chap.  I".  —  On  rapporte  la  profession  de 
foi  prescrite  par  Pie  IV,  et  on  enjoint  de  la 
faire  publiquement. 

Chap.  II.  Des  Conslilutions  apostoliques. — 
«  Comme  la  foi  est  le  commencement  et  le 
fondement  du  salut  des  hommes,  et  que  sans 
elle  il  est  impossible  de  plaire  à  Dieu  ,  le 
premier  et  le  principal  devoir  de  la  vigilance 
pastorale  est  de  la  conserver  pure  et  sans 
tache. 

«C'est  pourquoi,  attendu  que  quelques- 
uns,  s'éloignant  de  la  simplicité  de  la  foi, 
rejettent  hautement  et  ouvertement ,  ou  tâ- 
chent au  moins  d'éluder  par  interprétations 
artificieuses  les  constitutions  apostoliques 
qui  ont  condamné  les  erreurs  renouvelées 
dans  ces  derniers  temps  ,  le  saint  concile  a 
jugé  devoir  publier  les  articles  suivants  , 
touchant  l'obéissance  qui  est  due  à  ces  mê- 
mes constitutions  du  saint-siége.  » 

1.  «  La  constitution  Unigenitus,  portant 
condainnalion  de  cent  une  propositions  de 
Quesnel,  qui  a  été  reçue  par  le  suffrage  de 
l'Eglise  universelle,  est  un  jugement  dogma- 
tique,définitif  et  irréformable  de  cette  Eglise 
dont  Jésus-Christ  a  dit  que  les  portes  de 
l'enfer  ne  prévaudront  point  contre  elle.  Si 
quelqu'un  donc  n'acquiesce  pas  de  cœur  et 
d'esprit  à  cette  constitution  ,  ou  ne  lui  rend 
pas  une  vraie  et  sincère  obéissance  ,  il  doit 
être  mis  au  nombre  de  ceux  qui  ont  fait 
naufrage  dans  la  foi.  Que  si  quelques-uns  , 
poussant  plus  loin  l'opiniâtreté,  à  l'exemple 
des  hérétiques  ,  osent  appeler  au  futur  con- 
cile général  du  susdit  jugement  dogmatique, 
qui  a  condamné  de  nouveau,  non  les  respec- 
tables sentiments  des  Pères,  ou  les  opinions 
permises  dos  écoles  catholiques  ,  comme  le 
publient    faussement  les   novateurs ,    mais 


principalement  les  erreurs  de  Bains  et  de 
Janséniusdejà  condamnées  depuislonglemps, 
qu'ils  sachent  (ju'un  semblable  appel  est  nul 
de  droit ,  scandaleux  ,  schismatique,  favori- 
sant des  erreurs  déjà  proscrites  ,  injurieux 
au  siège  apostolique  et  à  l'Eglise.  » 

2.  <c  Mais,  parce  que  quelques-uns  de  ceux 
qui  ont  causé  les  scandales  dont  nous  venons 
de  parler,  rejetant  le  formulaire  prescrit  par 
Alexandre  \  II ,  emploient  divers  artifices 
pour  en  éluder  la  force  ,  et  prétendent  que 
l'Eglise  n'exige  pas  qu'en  souscrivant  ledit 
formulaire  ,  on  atteste  avec  serment  que  le 
sens  hérétique  des  propositions  condamnées 
par  Innocent  X  est  contenu  dans  le  livre  de 
Cornélius  Jansénius  ;  nous  attachant  à  la 
constitution  d'Alexandre  VII  ,  déclarons  la 
susdite  explication  de  la  signature  du  for- 
mulaire, pernicieuse,  téméraire,  injurieuse  à 
l'Eglise  et  à  sa  pratique,  schismati(iue,  fa- 
vorisant même  les  hérétiques  elles  hérésies, 
et  comme  telle  nous  la  rejetons  et  la  con- 
damnons. » 

'.i.  «  Quant  à  ce  qui  regarde  ces  hommes 
inquiets  qui,  perdant  tout  respect  pour  le 
saint-siége,  osent,  au  très-grand  scandale 
de  toute  l'Eglise,  enseigner  que  pour  rendre 
aux  susdites  constitutions  apostoliques  l'o- 
béissance qui  leur  est  due  ,  il  n'est  pas  né- 
cessaire de  condamner  intérieurement  comme 
hérétique  le  sens  du  livre  de  Jansénius  con- 
damné dans  les  cinq  propositions,  mais  qu'il 
suffit  de  garder  sur  ce  point  un  silence  res- 
pectueux ,  comme  ils  l'appellent  ;  le  saint 
concile  déclare  que  cette  doctrine  doit  être 
en  horreur  à  tout  catholique  ,  qu'elle  est 
pleine  d'artifices  et  pernicieuse  ,  et  qu'elle 
favorise  les  parjures.  En  efl'et  cette  doctrine 
est  une  espèce  île  manteau  dont  on  se  sert 
pour  couvrir  l'erreur,  et  non  pour  la  répu- 
dier. Par  là,  au  lieu  d'obéir  à  l'Eglise,  on  se 
joue  de  son  autorité.  Enfin  par  là  on  four- 
nit aux  enfants  de  désobéissance  un  moyen 
assuré  de  fomenter  et  d'entretenir  l'hérésie 
par  le  silence.  Le  même  saint  concile,  con- 
formément à  la  constituiion  de  Clément  XI 
Vineam  Domini  Sabaoth,  déclare  que  par  ce 
silence  respectueux  on  ne  satisfait  point  à 
l'obéissance  qui  est  due  aux  susdites  consti- 
tutions apostoliques,  mais  que  tous  les  fidèles 
doivent  rejeter  non-seulement  de  bouche, 
mais  encore  d'esprit  et  de  cœur  ,  et  con- 
damner comme  hérétique  le  sens  naturel  du 
susdit  livre  de  Jansénius  condamné  dans  les 
cinq  susdites  propositions ,  et  que  si  quel- 
qu'un ose  enseigner  ou  dire  le  contraire,  de 
quelque  manière  que  ce  soit ,  il  encourt  dès 
lors  les  censures  cl  les  peines  portées  par  les 
susdites  constitutions.  » 

4.  «  Que  les  évêques  n'admettent  aux  or- 
dres sacrés  ,  et  n'approuvent  personne  pour 
confesser  et  pour  prêcher,  ou  pour  posséder 
des  bénéfices,  sans  avoir  auparavant  exigé 
leur  souscription  aux  constitutions  d'Inno- 
cent X  et  d'Alexandre  Vil,  et  sans  s'être 
bien  assurés  qu'ils  rendent  aux  constitutions 
de  Clément  XI  Vineam  Domini  Sabaoth  et 
Unigenitus  Dei  Filius  une  humble  et  sincère 
obéissance.  >> 


ut 


EMB 


EMB 


m 


5.  «  Enfin  ,  comme  les  novateurs  ne  ces- 
sent de  répandre  partout  d«>s  livres  empoi- 
sonnés el  séduisants,  pour  lâcher  de  surpren- 
dre la  foi  des  siin|)los,  et  pour  engager,  s'il 
était  possil)lo  ,  les  élus  même  dans  leurs  er- 
reurs, et  que  telle  esl  aujourd'hui  rinii]uité 
du  siècle,  (jug  la  coiidainiialion  des  mauvais 
livres  ne  sert  qu'à  exciter  davantage  la  cu- 
riosité et  l'envie  qu'on  a  de  les  lire  ;  pour 
arrélei  le  cours  d'un  mal  (lui  ne  s'est  déjà 
que  trop  répandu  et  pour  éloigner  le  trou- 
peau de  Jésus-Christ  des  pâturages  nuisihlcs, 
le  saint  concile,  conformément  aux  exemples 
que  lui  ont  donné  les  conciles  qui  l'ont  pré- 
cédé, déclare  excommuniés  tous  ceux  qui 
auront  osé  lire  .  copier  ou  retenir  chez  eux 
des  livres  ou  libelles  défendus,  et  surtout 
ceux  qui  dans  ces  derniers  temps  onlélé  pu- 
bliés contre  les  susdites  constitutions  apos- 
toliques, soit  manuscrits,  soit  imprimés; 
duquel  lien  d'excommunication  ils  no  pour- 
ront être  absous  et  déliés  que  par  une  per- 
mission spéciale  et  particulière,  excepté  le 
cas  de  l'article  de  la  mort.  » 

Chap.  111.  Des  Evéïjties. —  1.  «  Les  arche- 
vêques et  k'sévêquos  auront  soin  de  se  sou- 
venir qu'ils  ont  été  établis  pour  servir  de 
modèles  à  leur  troupeau,  et  lâcheront  en 
conséquence  de  se  distinguer  entre  tous  les 
auires  par  la  sainteté  de  leur  vie  et  la  pureté 
de  leur  doctrine.  » 

•2.  «  Ils  se  montreront  faciles  dans  leur 
abord,  indulgents  dans  les  réponses  qu'on 
attendra  de  leur  bouche,  patients  dans  les 
contrariétés,  miséricordieux  dans  leur  sévé- 
rité même,  empressés  à  donner  des  encoura- 
gements. » 

3.  «  Ils  veilleront  sur  les  mœurs  de  leurs 
doiiestiques,  de  crainte  que  les  désordres 
d'autrui  ne  tournent  à  leur  propre  honte.» 

4.  «  Ils  assisteront  aux  saints  offices  tous 
les  jours  de  fêtes  et  suriout  les  dimanches.  » 

5.  «  Ils  se  mettront  bien  dans  l'esprit  que 
leur  vocation  est  de  travailler  et  de  s'occuper 
pour  leur  Eglise.  Quoique  le  lieu  de  leur  ré- 
sidence soit  la  ville  épiscopale,  ils  ne  per- 
dront pas  de  vue  les  autres  parties  de  leur 
diocèse;  mais  présents  en  esprit  à  tout  leur 
troupeau,  ils  ne  négligeront  le  soin  d'aucun 
individu,  et  ils  étendront  également  à  tous 
leur  sollicitude  pastorale.  » 

6.  «  lis  visiteront  et  parcourront  chacun 
leur  diocèse  le  plus  fréquemment  qu'il  leur 
sera  possilde  ;  ils  conféreront  le  sacrement 
de  confirmation,  auquel  ils  n'admettront  per- 
sonne avant  l'âge  de  sept  ans.  » 

7.  «  Us  n'adiiiettronl  aux  s.iinls  ordres  quo 
ceux  (lui  auront  étudié  la  théologie  pendant 
un  temps  suffisant,  et  ne  laisseront  personne 
prendre  la  soutane  sans  y  être  autorisé, 
avant  de  s'être  enrôlé  par  la  tonsure  dans  la 
milice  sainte.  » 

8.  «  Aucun  n'accordera  de  visa  ni  île  bé- 
néfice à  des  sujets  refusés  par  leur  propre 
évéqueou  son  vicaire  général,  qu'autant  que 
le  lui  permettront  les  piescriptions  ecclésias- 
tiques, et  qu'il  v  sera  autorisé  par  la  place 
qu'il  occupe  dans  la  hiérarchie.  » 

9.  «  Personne  ne  relèvera  d'une  sentence 

DlCTIONNAIHK   DES    CONCILBS.    I. 


OU  d'une  censure  portée  par  un  archPTêq'nî 
OU  un  évêque,  que  cet  évêque  lui-même,  ou 
un  antre  qui  lui  soit  8U(iérieur,  et  à  qui  les 
canons  en  confèrent  le  droit.  » 

10.  «  Si  un  évé(|ue  vient  à  tomber  dange- 
rcuseinenl  malade,  il  sera  visilé  par  son  co:; 
frère  le  plus  voisin,  qui  le  consolera  et  lui 
prêtera  son  assistance;  s'il  vient  à  mourir, 
le  même  collègue  fera  faire  ses  funérailles 
avec  solennité.  » 

CnAP.  V.  Des  Chanoines.  —  1.  «  Tous  les 
chanoines  et  les  bénéfieiers  seront  exacts  à 
se  rendre  au  chœur  aux  ht-ures  prescrites  ; 
ils  y  réciteront  l'office  divin  avec  décence  et 
piété.  » 

2.  «  Ils  s'habitueront  à  se  IcTer  malin  pour 
prier  et  dire  les  psaumes  ,  et  la  moilicilé  do 
la  rétribution  ne  sera  pas  un  motif  pour  eux 
d'abandonner  aucune  partie  de  l'office  ;  mais 
persévérant  unanimement  dans  le  chant  des 
cantiques,  ils  réciteront  distinctement,  atlen- 
tivemenl  et  à  deux  chœurs,  les  heures  cano- 
niales. » 

3.  «  Qu'ils  sachent  bien  qu'ils  ne  remplis- 
sent pas  leur  devoir,  et  perdent  tout  droit  à 
une  rétribution,  s'ils  ne  mêlent  pas  leur  voix 
à  celles  des  autres,  et  si,  au  lieu  de  chanter 
avec  le  chœur,  ils  se  contentent  de  réciter 
l'office  à  voix  basse.  » 

4-.  «  On  pointera  les  absents  sans  leur 
faire  de  grâce,  et  on  leur  retiendra  leurs  ho- 
noraires à  proportion  des  absences  qu'ils 
auront  faites.  » 

5.  «  Us  ne  se  permettront  point  de  s'ab- 
senter de  leur  église  sans  congé,  et  sans  un 
motif  grave  que  les  canons  admetlent,  et  ils 
se  con^idéreront  comme  tenus  à  la  résidence 
personnelle  sous  les  peines  portées  par  le 
saint  concile  de  Trente.  » 

G.  «  Ou  ne  dira,  autant  que  possible,  au- 
cune messe  privée  pendant  la  messe  solen- 
nelle, le  chant  îles  matines  ou  des  autres 
heures,  et  le  sermon.  » 

7.  «  Les  chanoines  et  les  autres  prêlrcs  di- 
ront la  messe  lu  plus  souvent  possible,  et 
garderont  pour  la  dire  l'ordre  qui  leur  sera 
assigné.  Le  saint  concile  exhorte  les  simples 
clercs,  et  surtout  les  sous-diacres,  à  s'appro- 
cher souvent  de  la  sainte  table  à  la  messe  so- 
lennelle :  il  leur  en  fait  même  une  obligation 
aux  principales  solennités,  sous  peine  de 
privalion  de  leur  part  d'honoraires.  » 

8.  «  Lors(iue  quelqu'un  entrera  dans  un 
canonicat  ou  un  bénéfice  vacant,  le  saint 
concile  défend  de  rien  recevoir  de  lui  qui  ne 
soil  employé  à  de  pieux  usages.  » 

9.  «  Le  chapitre  général  sera  convoqué  au 
moins  deux  fois  chaque  année,  et  là,  on 
s'enquerra  avec  prudence  de  la  vie  de  cha- 
cun, et  l'on  fera  avec  beaucoup  de  douceur 
la  correction  fraternelle.  Les  chapitres  ordi- 
naires se  tiendront  une  fois  la  semaine  ,  au 
jour  et  aux  heures  d'usage,  et  on  s'y  occu- 
pera avec  soin  des  rentes  à  recueillir,  des 
biens  à  administrer  et  des  autres  affaires  oc 
currentes.  » 

CuiP.  V  Des  Curés.  — l.  «  Le  saint  concile 
enjoint  à  tous  ceux  (]ui  ont  charge  d'âmes 
de  nourrir  leurs  ouailles  du  pain  de  la  pa- 

27 


645  DICTIONNAIRE 

rôle,  de  leur  administrer  jes  sacrements  et 
de  leur  donner  le  bon  exemple.  » 

2.  «  Ils  enseigneront  au  peuple,  aa  moins 
tous  les  dimanches,  les  mystères  de  la  loi,  les 
préceptes  de  l'Evangile,  el  les  règles  des 
mœurs  ;  el  ils  n'omellronl  jamais  en  ces  jours 
la  formule  d'instruction  et  les  prières  mar- 
quées pour  être  dites  au  milieu  de  la  uiesse. 
Ils  feront  tous  les  dimanches,  et  pendant  le 
carême,  autant  que  possible,  deux  fois  la  se- 
maine, le  catéchisme  aux  enfants,  en  se  ser- 
vant de  celui  que  reconnaît  le  concile  pro- 
yincial,  ou  qui  est  approuvé  par  l'ordinaire.  » 

3.  «  Ils  ne  s'abstiendront  que  rarement  de 
dire  la  messe,  et  selon  leur  devoir,  ils  en  fe- 
ront tous  les  dimanches  l'application  à  leurs 
paroissiens.  » 

3.  «  Ils  ne  montreront  point  à  leurs  pa- 
roissiens une  familiarité  trop  grande;  ils  ne 
se  mêleront  point  sans  nécessité  d'affaires  sé- 
culières; ils  chercheront  à  apaiser  les  dis- 
cordes et  les  procès,  ils  ne  prendront  aucune 
part  aux  festins,  aux  jeux  de  hasard,  aux 
danses,  au  V  spectacles  et  aux  divertissements 
publics  ;  ils  garderont  la  modestie  dans  leur 
clieyeliire,  et  porteront  la  tonsure  ;  ils  seront 
toujours  vêtus  de  la  soutane  dans  le  lieu  de 
leur  résidence,  et  n'entreront  point  dans  les 
cabarets  pour  boire  et  manger,  sous  peine  de 
S:Uspense  encourue  par  le  seul  fait.  » 

5.  «  Ils  éviteront  la  conversation  et  la  so- 
ciété des  femmes  comme  fort  dangereuse  et 
souvent  suspecte  ;  et  n'auront  d'autres  fem- 
me» chez  eux,  sous  peine  de  suspense,  que 
celles  que  permettent  les  canons.  Leurs  ser- 
vantes seront  âgées  au  moins  de  cinquante 
ans,  et  ils  choisiront,  autant  que  possible, 
leurs  domestiques  parmi  les  hommes.  » 

6.  «  Qu'ils  prennent  garde  surtout  qu'au- 
cun enf.mt  ne  meure  par  leur  faute  sans  bap- 
tême, ni  aucun  adulte  sans  recevoir  les  sa- 
crements. » 

7.  «  Ils  garderont  avec  soin  trois  registres, 
l'un  de  baptêmes,  un  autre  de  mariages  et 
le  troisième  de  sépultures,  et  s'ils  viennent  à 
les  perdre,  ils  en  feront  la  recherche  au  plus 
tôt.  Si  quelqu'un  les  retenait  frauduleuse- 
ment, il  encourrait  la  peine  d'excommuni- 
cation. i> 

8.  «  Us  ne  s'absenteront  que  très-rarement 
de  leur  paroisse  ;  ne  seront  jamais  absents 
plus  de  !.ix  jours,  si  ce  n'est  pour  de  bonnes 
raisons  qui  soient  approuvées  de  l'évêque, 
et  après  s'être  substitué  un  autre  prêtre  avec 
sa  permission.» 

9.  «  Ils  auront  pour  bibliothèque,  et  étu- 
dieront avec  assiduité  l'ancien  et  le  nouveau 
TcNlament,  le  Concile  de  Trente,  le  Ciilé- 
chisine  de  ce  même  concile,  la  Somme  de 
saint  Thomas  et  les  Instructions  de  saint 
Charles  aux  confesseurs.» 

10.  «  Tous  les  mois,  excepté  en  hiver,  ils 
auront  des  conférences  avec  leurs  confrères 
voisins  sur  l'Ecriture  sainte  et  la  théologie 
morale.  Ils  se  conduiront  avec  sagesse  dans 
CCS  réunions,  comme  il  convient  à  des  minis- 
tres (le  Jésus-Christ,  et  feront  le  rapport  à 
l'évêque  des  matières  qu'ils  auront  traitées, 


DES  CONCILES. 


gl4 


pour  que  celui-ci  leur  envole  en  réponse  sa 
décision.» 

11.  «  Ce  saint  concile  impose  l'obligatlua 
aux  curés  et  à  leurs  coadjuleurs  de  faire  au 
moins  une  fois  en  deux  ans  une  retfaile  spi- 
rituelle dans  la  maison  qui  leur  sera  assignée 
par  l'évêque,  el  où  n'étant  occupés  que  de 
Dieu,  ils  puissent  recevoir  de  lui  la  loi  di- 
vine comme  Moïse,  el  l'esprit  de  zèle  comme 
Elle.» 

Chap.  VI.  De  la  Célébralion  de  la  messe.  — 
1.  «  Ou  ne  s'approchera  jamais  de  l'autel 
sans  soutane  pour  y  célébrer  la  messe  .  Si 
quoiqu'un  en  use  autrement,  et  qu'il  enfrei- 
gne trois  fois  cette  ordonnance,  nous  le  dé- 
clarons suspens  par  le  seul  fait  à  la  troisiè- 
me fois.  » 

2.  «  Personne  ne  montera  à  l'autel  sans 
s'y  être  préparé  ;  et  dans  la  célébration 
même  on  se  comportera  de  telle  manière 
que  l'air  tout  seul  du  visage,  le  maintien  du 
corps,  la  prononciation  grave  et  distincte  des 
paroles  respirent  la  modestie  el  la  sainteté  ; 
et  tant  pour  la  piété  du  prêtre  que  pour  l'é- 
dification des  fldeles,  on  ne  se  permettra  point 
de  s'en  aller  avant  d'avoir  achevé  son  action 
de  grâces.  Le  saint  concile  recommande 
dans  ce  but  qu'il  y  ait  dans  toutes  les  sacris- 
ties deux  tableaux  ,exposés,  l'un  desquels 
contienne  la  préparation  à  la  messe,  et  l'au- 
tre l'action  de  grâces.» 

3.  a  On  observera  avec  une  exacte  ponc- 
tualité toutes  les  rubriques  du  Missel.  On  ne 
prononcera  point  à  haute  voix  ce  qui  doit  se 
dire  à  basse  yoix  et  en  secret  ;  oii  n'em- 
ploiera point  d'autres  rites  que  ceux  qui 
sontreçus  parleconstant  usage  de  l'Eglise, ou 
approuvés  par  l'autorité  de  l'évêque.  Si  quel- 
qu'un omettait  ces  rites  de  propos  délibéré, 
ou  en  introduisait  de  nouveaux  ou  d'inusi- 
tés, le  saint  concile  le  déclare  suspens  par 
ce  seul  fait.» 

k.  «  On  n'admettra  aucunes  fondations  (da 
messes)  qu'elles  n'aienjt  été  reconnues  et 
approuvées  de  l'ordinaire;  admises  une  fois, 
on  les  remplira  religieuscinent,  ou  s'il  est 
impossible  de  le  faire,  à  cause  de  l'extrême 
modicité  des  revenus,' on  ne  se  permettra  de 
les  réduire  qu'avec  l'autorisatioa  de  l'é- 
vêque.» 

Chap.  VII.  De  V Administration  des  sacre- 
ments.—  «  1.  Les  curés  auront  soin  d'expli- 
,quer  souvent  la  vertu  des  sacrements  qu'ils 
auront  à  administrer,  et  exhorteront  les 
fidèles  à  les  recevoir  avec  piété  et  respect.» 

2.  a  Les  prêtres  prendront  bien  garde  do 
se  souiller  du  crime  de  sacrilège  en  adminis- 
trant des  sacrements  avec  quelque  péché 
mortel  sur  la  conscience  ,  ou  d'encourir  ,  en 
les  conférant,  quelque  soupçon  d'avarice.» 

3.  «  Le  curé,  pendant  qu'on  les  recevra, 
avertira  les  assistants  de  ne  pas  y  mê- 
ler des  entreliens  inutiles,  mais  de  se  con- 
duire avec  toute  la  modestie  et  le  respeci  qui 
conviennent.» 

h.  «  On  ne  se  servira,  poiir  administrer  les 
sacrements,  que  dii  rituel  romain  dans  toute 
la  province.  » 

Les  autres  chapitres,  jusqu'au  quinzième, 


M 


ENH 


TNII 


au 


(mitent  do  chacun  des  sacrements  en  parti- 
culier, el  oiilicnl  là-dessiis  dans  des  délails 
qu'il  pourrait  être  supi^rllu  de  reproiluirp. 
Les  trois  derniers  tracent  des  rùglcinciits  sur 
■les  indulfjcnccs,  les  reli(|ues  et  les  sépulluros. 
Le  concili'  d"Ernbrun  tint  sa  dernière  ses- 
sion le  2ÏH  scplenibre.  Deux  jours  auparavant 
il  avait  censuré  les  deux  ouvrages  du  P.  le 
Courrayer,  chanoine  el  bibliolliécaire  de 
Sainte-Geneviève,  qui  non-seulement  s'était 
fait  appelant,  mais  encore  avait  émis  des 
opinions  voisines  du  socinianisme  {Voy.  Pa- 
ris, l'an  1727). 

Les  actes  du  concile  d'Embrun  ayant  été 
souipis  à  l'approbation  du  saint-siége  ,  ^insi 
que  les  canons  le  prescrivaient,  le  pa|)e  be- 
noît Xlll  répondu  à  l'archevêque  d'Einbrun 
par  un  bref  sous  la  date  du  25  ocloljre  1727, 
dont  vvici  les  passages  les  plus  importants  : 
«  Oue  le  Seigneur  qui  vous  a  assisté,  et  qui 
a  cojiduit  vus  cpinprovinciaux,  pour  pepser  et 
décider  unanimeinent  ,  assiste  de  même  les 
autres  juélropplilai.ns  de  ce  florissant  royaume 
pour  vous  imiter  et  pivur  faire  revivre  l'an- 
cien usage  :  faisant  voir  par  là  à  toute  l'E- 
glise, uon-seulement  l'avantage  qu'on  retire 
d,e  CCS  assemblées  si  nécessaires  pour  la  dis- 
èipline,  mais  encore  la  facilité  qu'il  y  a  de 
les  tenir  et  de  les  terminer  :  f;iisant  voir  en- 
core que  les  synodes  provinciaux  ne  po^rtent 
point  de  trouble  aux  princes,  quand  ils  ne 
se  laissent  pas  surprendre  par  les  mauvais 
conseils  des  enneu)is  des  règles  ecclésiasti- 
ques. »  Jlelalion  de  ce  qui  s'est  passé  iluns  le 
concile  d'Embrun,  par  M.  de  Michel;  Mém. 
pour  serv.  à  iUist.  eccl.  ;  Conc.  t.  XXL 

EMERITANVM  (seu  Emeriten^e  conpi- 
lium]  ;  (  \  01/.  MÉRiDA. 
ENGILHELM  (Concile  d')  ;  Voy.  IngIlhejm. 
ENGOLISMENSIÀ  {Concilia);  Voy.  An- 

OOCLÊME. 

ENHAM  (Concile  d'),  Einglhamense,  l'an 
1009. 

Le  roi  jEthelrède  assembla  ce  concile  à  la 
prière  d'^EHeage  de  Ganlorbéry,  el  de  Wuls- 
tan  d'Yorck.  On  y  appela  les  évéques  et  les 
grands  seigneurs  du  royaume,  el  l'on  en  fit 
l'ouverture  le  jour  de  la  l'enleeôte.  Nous  en 
avons  trente-deux  canons  louchant  les  mœurg 
el  la  discipline  de  l'Eglise. 

1.  On  exhorte  les  clercs,  les  abbés,  les 
abbesses,  aussi  bien  oue  les  personnes  qu'ils 
ont  sous  leur  conduite,  à  vivre  suivant  leur 
profession  ;  el  l'on  enjoint  à  tous  les  chré- 
tiens de  faire  pénitence, 

2.  Défense  aux  ministres  de  Dieu  ,  surtout 
aux  prêtres,  de  se  marier,  sous  peine  d'être 
«Dumis  aux  charges  publnjucs  et  aux  tributs. 

3.  On  recommande  l'amour  de  Dieu  el 
l'éloignemeul  des  superstitions  pa'iennes. 

4.  Les  sorciers,  les  enchanteurs,  les  fem- 
mes débauchées,  les  parjures,  seront  bannis 
du  pays. 

5.  On  ordonne  de  réformer  les  lois  in- 
justes. 

6.  Aucun  chrétien  ne  sera  vendu  hors  de 
son  pays,  principalement  pour  le  service  d'un 

païen. 


7.  On  ne  punira  point  de  mort  unciir.étieu 
pour  une  faute  légère. 

8.  Les  chrétiens  ne  pourront  contracler 
mariage  jusqu'au  sixième  degré  de  conaau- 
gninité. 

9.  Ou  pourvoil  à  la  paix  et  à  la  liberté  de 
l'Eglise. 

10  et  11.  Chacun  payera  exactement  la  dî- 
me de  ses  fruits,  et  le  denier  de  saint  Pierre 
aux  jours  marqués. 

12,  L^  et  14-.  On  payera  aussi  trois  fois 
l'année  les  cens  pour  l'entretien  des  lumi- 
naires et  le  droit  de  sépulture  à  l'ouverture 
de  la  fosse,  et  s'il  arrive  que  le  corps  soit 
inhumé  hors  de  la  paroisse,  on  ne  laissera 
pas  de  payer  ce  qui  est  dii  à  l'Eglise  d'où  dé- 
pendait le  défunt  pendant  sa  vie. 

15,  10  et  17.  On  jeûnera  Ja  veille  Je  l'Às- 
somplion  de  la  Vierge  et  des  fêtes  des  Apô- 
tres, à  l'exception  de  celle  de  saint  Jacques 
el  de  saint  Philippe,  à  cause  qu'eHe  se  ren- 
contre dans  le,  temps  pascal  ;  les  jours  des 
Quatre-Teraps  ,  el  tous  les  vendredis  de  l'an- 
nce,  si  ce  n'est  qu'il  y  ail  une  tête  en  l'uu  do 
ces  ji>urs. 

18.  On  ne  plaidera  point,  on  ne  prêtera 
point  de  serment  en  justice,  el  l'on  ne  célé- 
brera point  les  noces  dans  les  fêtes  solennel- 
Uis,  dans  les  Quatre-Temps,  depuis  l'Avent 
jusqu'à  l'octave  de  l'Epiphanie,  et  depuis  la 
S<iptuagésime  jusqu'à  la  fin  de  la  quinzaine 
après  Pâques. 

19.  Les  veuves  ne  pourront  se  remarier 
qu'après  un  an  de  viduilé. 

20.  On  exhorte  les  chrétiens  à  s'approcher 
au  moins  trois  fois  l'année,  des  sacrements  dé 
pénitence  el  d'eucharistie. 

21.  On  défend  les  faux  poids,  les  fausses 
mesures,  les  faux  témoignages,  les  querelles, 
les  dissensions,  el  enfin  tous  les  péchés  ,  et 
l'on  veut  que  les  chrétiens  fassent  voir  la  ré- 
gularité de  leurs  mœurs  dans  leurs  paroles 
el  leurs  actions. 

22.  23,  24,  25  el  Sfi.  Ce  sont  divers  règle- 
ments louchant  la  police  du  royaume. 

27  et  28.  Ces  deux  canons  sont  contre  les 
homicides  d'eux-mêmes  ,  les  criminels  de 
lèse-majesté,  el  ceux  qui  corrompent  des 
vierges  ou  des  veuves. 

2!».  On  exhorte  à  travailler  à  l'augmenta- 
tion de  la  religion. 

30.  On  recommande  aux  ecclésiastiques  la 
chasteté  et  l'assiduité  à  la  prière  ;  et  l'on  ex- 
horte les  laïques  à  la  foi  en  Dieu,  à  l'obser- 
vation des  jeûnes,  à  la  sanctification  des  fêtes 
et  des  dimanches,  pendant  lesquels  on  ne 
tiendra  ni  foire,  ni  marché,  ni  assemblée  du 
peuple  ,  on  n'ira  point  à  la  chasse,  el  l'on  ne 
fera  aucune  œuvre  mondaine.  On  exhorte 
aussi  les  laïques  à  honorer  les  ministres  du 
Seigneur,  à  nourrir  les  pauvres,  à  consoler 
les  veuves  et  les  orphelins,  à  assister  les 
voyageurs  et  les  étrangers,  et  enfin  à  ne  point 
faire  aux  autres  ce  qu'ils  ne  voudraient  pas 
qu'on  leur  fit  à  eux-mêmes. 

31.  Ou  ordonne  de  convertir  en  usases 
pieux  les  amendes  portées  contre  ceux  qui 
ont  commis  quelques  crimes  contre  Dieu  oq 
contre  l'Eglise 


847 

32.  On  ordonne  que  l'on 
peines  selon  la  n.itiire  des  péchés  et  la  con- 
diij(i:i  ilc>i   personnes  ,    mais  que  les  pranils 
siroiil  punis  plus  sévèrenitMit  ijuc  les  auhos. 

Il  y  a  des  exemplaires  de  ce  (Oucile  où   il 
ne  se  liouve  «lue  vingl-hiiil  canons.  Anrjlic.  I. 

Ei'AONE   (Concile   il').  Epaonense,    l'an 
517.  On  ;i  beaucoup  dispule  sur  la  sitiialion 
du  lieu  d'Epaonc,  où  s'est  tenu  ce  concile,  et 
il  n  est  guère  de  point-  de  l'histoire  ecclésias- 
tique qui  aient  élé  plus  controversés.  Cho- 
riira  placé  le  lieu  de  ce  c  meile  à  Poiias,  dont 
on  connaît  à  peine  l'existence.  Une  ancienne 
inscriplion  trouvée  à  Yèiw,  diocèse  île  Beiley, 
et  qui  faisait  mention  de  la  déesse  Epaone,  a 
persuadé  à  plusicur>  savants,  et  entre  autres 
a  Fleury  ,  que  Ycne  était  le  lieu  du  concile. 
M.  Çty\\iù\(HUl-delacivdis.  m  France,  l.  III, 
p.  3V6),  le  place  à  léna  en  Savoie.  On  trouve 
dans  le  Journal  ecdcfiastique ,  février  1763, 
un  mémoire  de  l'évêque  de  Gap  sur  le,  méine 
sujet.  L'illustre  auteur  prouve  que  l'ancien 
Epaone,  où  s'est  tenu  le  concile  qui  en  porte 
le  nom,  est  le  lien  qu'on  nomme  aujourd'hui 
Albon,  paroisse  de  l'ancien  diocèse  de  Vienne, 
entre  celte  dernière  ville  et  celle  de  Romans, 
distant  de  l'une  el  de  l'autre  d'environ  cinq 
lieues,  el  peu  éloigné  du  Rhône.  La   terre 
d'Epaonc  dépendait  anciennement  de  (Eglise 
de  Vienne  ,  ce  qui  n'empêcha  pas  l'empereur 
Louis  le  Débonnaire  de  la  donner  eu  lief  au 
comte  Abbo,  par  un  diplôme  daté  d'Aix-la- 
Chapelle,  la  dix-huitième  année  de  son  rè- 
gne, qui  piul  être  l'année  831,  eu  Ciimptant 
son  ré"iie  depuis  son  association  à  l'Empire 
par  Clilirlemagne.  Une  autre  charte,  qui  lixe 
plus  précisément  la  situation  dEpnone,  se 
trouve  au  foliok-'o  du  Cnrlidaire  de  l'E jltse  de 
Vienne  :  c'est  une  donation    faite   à    celte 
église  par  Arlulfe,  el  sa  femme  Adoara,  des 
biens  qu'ils  avaient  dans  le  Viennois,  au  lieu 
appelé  Ancijron,  au  territoire  dlîpaone.  La 
date  de  cette  charte  est  du  17  décembre,  l'an 
2  de  la  destruction  «le  Vienne,  sous  le  lègne 
de  Charles  le   Chauve,  empermi-,  Ancymn 
était  encore  au  dernier  siècle  une  paroisse  du 
"V  iennois,  dépend.inle  dn  comié  d'Alboii,  et 
qui,  étant  alors  dans  le  lerritoiie  d'Epaone, 
démontre  (|u'Epaoiie  est  le  même   lieu  que 
l'on  nomme  aiijounl'hui  Albon.  On  ^0!l  que 
le  mot  Epaonensis,  qu'on  lit  dans  le  diplôme 
de  Louis  le  Débonnaire,  était  dé|à  corrompu, 
comme  tant  d'.iurcs,  sous  le  règne  de  Char- 
les le  Ch  inve,  puisqu'on  lit  d.ins  la  dernière 
charte,  Ebbnonensi.  Soit  donc  que,  par  une 
coiitinuiic  de  changements,  on  en  soit  venu 
à  faire  Albim,  du  mol  Ebb  lonrnsi,  soit  que 
le  comte  Abbo,  ou  Albo ,  ait  donné  son  nom 
à  la  lenc  qu'il  avait  reçue  in  fief  de  l'Eglise 
devienne,  il  paraît    constant   (]ue  l'ancien 
Epaone  est  le  lieu  connu  à  présent  sous  le 
nom  d'Albon,  et  duquel  dépend;iil  la  pari  isse 
d'Ancyron.  qui  est  le  signe  caracléiistique 
du  l'identité. 

Ce  fut  sous  le  consulat  d'Agapite,  et  le  10 
des  calendes  d'octobre,  c'esl-àdire  le  15  sep- 
tembre 517,  que  se  tint  le  concile  d'Epaone, 
la  première  année  du  règne  de  Sigismond  , 
que  saint    Avile,  évêque  de  Vienne,  avait 


DICTIO.WAJRE  DES  CONCILES. 

imposera   des     converti  à  la  foi  catholique 


818 


Il  se  Irouya  en 

ce  concile  vingt -cinq  évêqnes  ,  tous  du 
royaume  de  Bourgogne,  dont  le  premier  est 
saint  Avile,  qui  y  présida,  après  l'avoir  con- 
voqué, comme  on  le  voit  par  la  lettre  circu- 
laire qu'il  écrivit  à  tons  les  évoques  de  sa 
province,  pour  les  inviter  au  concile.  L'on  y 
fil  quarante  canons. 

Le  1"  ordonne  que  les  évêques  mandés 
par  leur  métropolitain,  pour  venir  ou  au 
concile,  ou  à  l'ordination  d'un  évéque,  ne 
pourront  s'en  dispenser  qu'en  cas  de  ma- 
ladie. 

Le  2'  et  le  3'"  défendent  d'élever  des  biga- 
mes à  la  prêtrise  ou  au  diaconat,  et  d'ad- 
mettre dans  le  clergé  ceux  qui  ont  fait  péni- 
tence publique. 

Le  4"  défend  aux  évêques,  aux  prêtres  et 
aux  diacres,  de  nourrir  des  chiens  ou  des 
oiseaux  pour  la  chasse,  sous  peine  de  trois 
mois  d'excommunication  pour  l'évêque,  de 
deux  mois  pour  le  prêtre,  et  d'un  mois  pour 
le  diacre. 

Le  5'  défend  aux  prêtres  d'un  diocèse  de 
desservir  une  paroisse  ou  une  chapelle  d'un 
autre  diocèse,  sans  la  permission  de  son  évê- 
que, à  moins  quel'évêque  de  qui  ces  prêtres 
dépendent  ne  les  ail  cédés  à  celui  dans  le 
diocèse  duquel  est  cette  église.  (Ce  canon  est 
une  preuve  de  l'ancienneté  de  la  discipline 
qui  oblige  les  prêtres  qui  veulent  travailler 
dans  un  autre  diocèse  de  prendre  un  exeat 
de  leur  évéque.) 

Le  6*  détend  de  recevoir  à  la  communion 
un  prêtre  ou  un  diacre  qui  voyage  sans 
avoir  des  lettres  de  son  évêque. 

Le  7'  déclare  nulles  les  ventes  des  biens  de 
l'église  faites  par  les  prêtres  qui  desservent 
les  paroisses. 

Le  8'  veut  qu'ils  dressent  des  actes  par 
écrit  des  choses  qu'ils  achètent,  ou  pour 
eux-nicmes,  ou  au  nom  de  l'Eglise.  La  môme 
chose  esl  ordonnée  aux  abbés  :  ils  ne  peu- 
vent rien  vendre  sans  la  permission  de  l'é- 
vêque ,  ni  même  affranchir  des  esclaves  qui 
ont  été  donnés  aux  moines. 

Le  !)  el  le  10*  défendent  aux  abbés  de 
gouverner  deux  monastères  et  d'en  établir 
de  nouveaux  à  l'insu  de  l'évêque. 

Le  11'  porte  que  les  clercs  peuvent  plaider 
devant  les  juge^  séculiers  pour  se  défendre, 
mais  non  pour  accuser,  si  ce  n'est  par  l'or- 
dre de  l'évêque. 

Le  i-2'  dclènd  à  l'évêque  de  vendre  quel- 
que chose  des  biens  de  l'église,  sans  l'agré- 
ment  du  métropolitain  ;  mais  il  lui  permet  de 
faire  des  échanges  utiles. 

Le  l.'i'  dit  qu'un  clerc  convaincu  de  faux 
témoignage  esl  tenu  pour  coupable  de  crime 
capital. 

Le  14',  qu'un  clerc,  qui  est  ordonné  évê- 
que dans  une  autre  église,  doit  rendre  à  lé- 
giise  (|u'il  quitte,  les  biens  ecclésiastiques 
dont  elle  l'avait  gratifié.  (Cela  prouve  que 
les  bénéfices  d'une  église  n'étaient  encore  pos- 
sédés que  par  ceux  qui  pouvaient  y  résider 
et  la  servir.) 

Le  15-  défend  aux  clercs  catholiques  de 
manger   avec  des    tlercs    hérétiques,  sous 


849 


EPA 


peine  d'un  an  d  excommunication  pour  les 
clercs  des  ordres  supérieurs  ,  cl  pour  coii\ 
des  ordres  inférieurs,  sous  peine  d'èlrc  cliâ- 
liés  cori)orellemenl.  11  défend  aussi  atix 
laïques  de  man|îer  avec  les  juifs  ,  et  aux 
clercs  de  manger  même  avec  ceux  qui  au- 
raient mangé  avec  les  juifs. 

Le  16'  permet  aux  prêtres  de  réconcilier 
par  le  saint  chrême  les  héiétiques  monranls : 
ceux  qui  sont  en  santé  doivent  s'adresser  à 
l'évéque. 

Le  17'  déclare  nuls  les  legs  qu'un  cvêque 
fait,  par  lesiamenl,  îles  biens  de  l'église,  à 
moins  qu'il  ne  la  dédommage  de  ses  biens 
propres. 

Le  18'  déclare  que  les  biens  de  l'église 
que  les  clercs  possèdent,  même  par  l'auto- 
rité du  prince,  ne  passeront  jamais  en  pro- 
priété, quelque  prescription  qu'il  puisse  y 
avoir. 

Le  19'  porie  que  si  un  abbé  trouvé  en 
faute  ou  en  fraude  ,  quoiqu'il  se  prétende 
innocent,  ne  veut  pas  recevoir  un  successeur 
de  la  part  de  sou  évéque,  l'affaire  sera  por- 
tée par-devant  le  mélrofiolitain. 

Le  20*  défend  aux  é\êques,  aux  prêtres  , 
aux  diacres,  et  à  tous  autres  clercs,  d'aller 
Voir  des  femmes  à  des  heures  indues  ,  ce 
qu'il  enlend  de  midi  et  du  soir  ;  ajoutant 
que  s'il  y  a  nécessité  de  les  aller  voir,  ils  le 
pourront,  accompagnés  d'autres  clercs. 

Le  21"  défend  de  consacrer  des  veuves  en 
qualité  de  diaconesses.  Ou  leur  donnera  seu- 
lement la  bénédiction  de  la  pénitence  ,  si 
elles  veulent  se  convertir,  c'est-à-dire,  me- 
ner une  vie  religieuse.  [  La  coutume  de 
consacrer  des  veuves  diaconesses,  en  Occi- 
dent, conmiença  à  s'abolir  après  ce  règle- 
ment du  concile  d'Epaone.  Quant  à  la  béné- 
diction de  la  pénitence,  dont  il  est  parlé  à 
la  lin  de  ce  canon,  il  ne  faut  pas  l'entendre 
do  celle  qu'on  donnait  aux  pén items  publics, 
lorsqu'on  les  réconciliait  à  l'Eglise,  mais  des 
prières  que  l'Eglise  faisait  lurscju'elle  rece- 
vait des  veuves  qui  se  consacraient  à  Dieu, 
en  promettant  la  conliiieiice  :  c'est  ainsi 
que  l'explique  le  second  concile  de  Tours.  ] 

Le  22'  ordonne  (ju'un  prêtre,  ou  un  dia- 
cre, coupable  d'un  crime  capital,  sera  déposé 
et  renfermé,  le  reste  du  ses  jours,  dans  un 
miinaslèreoù  on  lui  donnera  la  communion. 

Le  23*  excommunie  ceux  qui  abandon- 
nent la  pénitence  pour  mener  une  vie  t-é- 
culière,  à  moins  qu'ils  ne  reprennent  leur 
pénitence. 

Le  24'  permet  aux  laïques  d'accuser  les 
clercs,  quelque  élevés  qu'ils  soient  en  di- 
gnité, pourvu  que  ce  qu'ils  avancent  contre 
eux  soil  vrai. 

Le  23'  défend  de  mettre  des  reliques  dans 
les  oratoires  de  la  campagne,  s'il  n'y  a  des 
cliTcs  dans  le  voisinage  pour  y  venir  faire 
l'office,  et  rendre  honneur  à  ces  cendres 
précieuses  par  le  chant  des  psaumes.  Que 
8'il  n'y  en  a  pas  d'assez  proche,  l'on  n'en 
ordonnera  aucun  pour  ces  oratoires,  sans 
une  fondation  sul'Gsante  pour  leur  vêtement 
et  leur  nourriture. 

Le  2')*  défend  de  consacrer  avec  l'oncliou 


EPA  r.50 

iiu    chrême  d'autres   autels    que    ceux    do 
pierre. 

Le  27'.  «  Les  évéques  do  la  province  sui- 
vront le  rit  (le  la  métropole,  dans  la  célé- 
bralion  de  l'nffice  divin.» 

Le  i'8'.  «  S'il  arrive  qu'un  évéque  meure 
avant  d'avoir  ab-.i)us  une  personne  condam- 
née, le  successeur  pourra  l'absoudre,  en  cas 
qu'elle  se  soil  corrigée  de  sa  faute  et  qu'elle 
en  ait  fait  pénitence.  » 

Le  2'.)*  .ibrége  la  pénitence  prescrite  par  les 
anciens  canons  à  ceux  qui  sont  tombés  dans 
riiorésic  après  le  baptême.  On  la  réiluit  à 
deux  ans,  pend, ml  lesquels  ils  doivent  jeû- 
ner tous  les  trois  jours,  fréquenter  l'église  , 
s'y  tenir  à  la  place  des  pénitents,  et  sortir 
avec  les  catéchumènes. 

Le  30*  défend  de  recevoir  à  pénitence  ceux 
qui  auront  contracté  des  mariages  inces- 
tueux, s'ils  ne  se  séparent.  On  appelle  ainsi 
les  mariages  avec  la  belle-sœur,  la  belle- 
mèr(>,  la  belle-fille,  la  veuve  de  l'oncle  ,  la 
cousine  germaine,  ou  issue  de  germaine. 

Le  31'  renouvelle  la  pénitence  marquée 
dans  les  vingt-deuxième  et  vingt-troisième 
cancns  du  concile  d'.Ancyre,  contre  les  ho- 
micides qui  auront  évité  la  peine  portée  par 
les  lois. 

Le  32'.  «  La  veuve  d'un  prêtre, ou  d'un  dia- 
cre, ne  pourra  se  recnaiier.  Si  elle  le  fait, 
elle  scTa  cbas-ée  de  l'église,  de  même  que 
son  mari,  jusqu'à  ce  qu'ils  se  séparent.  » 

Le  33".  «  Les  églises  des  béréti(|ues  seront 
regardées  comme  impures  et  exécrables  ,  et 
on  ne  pourra  les  appllcjner  à  de  saints  usa- 
ges, n'étant  pas  possible  de  les  purifier;  mais 
on  pourra  reprendre  eelles  qu'ils  aurout 
ôtées  par  violence  aux  calholiciues.  » 

Ce  canon  est  contraire  an  dixième  du  pre- 
mier concile  d'Orléans,  qui  porte  ([u'il  faut 
consacrer  les  églises  des  hérétiques  ;  et  c'est 
l'usage  général  de  l'Eglise.» 

Le  34-'.  «  Le  maître  (|ui  aura  fait  mourir 
son  esclave  de  sa  propre  autorité  sera 
privé,  pendant  deux  ans,  de  la  commuiiiou 
de  1  Eglise.  » 

Le  3.5'.  «  Les  citoyens  distingués  par  leur 
naissance  célébreront  la  nuit  de  Pâc]ues  et 
celle  de  Noël  avec  leur  évéque,  en  quelque 
lieu  qu'il  se  trouve,  pour  recevoir  sa  béné- 
diction.  » 

Le3G'.  «  On  ne  doit  ôter  à  aucun  pécheur 
l'espérance  du  pardon,  s'il  fait  fcniteuce  et 
se  corrige.  Que  s'il  se  trouve  à  l'article  de 
la  mort,  on  doit  lui  remeitre  le  temps  de  la 
pénitence  prescrit  par  les  canons,  à  condi- 
lian  qu'il  la  fera,  s'il  revient  en  santé  après 
avoir  reçu  l'absolution  de  ses  péchés.» 

Le  ù7'.  «  11  n'est  jias  permis  (l'ordonner  un 
laïi|ue.  qu'il  n'ait  auparavant  donné  des 
mnr()iies  de  piété.» 

Le  38'.  «  Il  ne  l'est  pas  non  plus  d'accor- 
der l'entrée  des  monastères  de  lilles,  sinon 
aux  personnes  âgées  et  d'une  vertu  éprou- 
vée, lorsque  les  besoins  du  inonaNtère  le  de- 
mandent. Ceux  mêmes  qui  y  enlrenl  pour 
dire  la  messe  doivent  sortir  aussitôt  que  le 
service  est  fini.  Les  clercs,  et  les  jeunes 
moines  sueciulemeut,  n'y  entreront  puS,  si 


651 


D1CT10^NA1KE  DES  CONCILES. 


85» 


ce  n'est  qu'ils  y  aient  des  parentes.»  [  Ce  ca- 
non fait  voir  que  les  religieuses  n'avaient 
alors  que  des  cliapelles  dans  l'inlérieur  de 
leurs  riiJiisons.  ] 

Le  39'.  «  Si  un  esclave,  coupable  de  quelque 
trime  atroce,  se  réfugie  dans  l'église,  il  ne 
sera  exempt  que  des  peines  corporelles  ;  et 
J'en  n'obligera  pas  sou  maître  de  prêter  ser- 
ment de  ne  lui  point  imposer  de  Iravail 
exlr;  ordinaire,  ou  de  ue  lui  point  couper  les 
clieyetix  pour  le  faire  connaître.  » 

Le  iO'  déclare  que  les  évéques  qui  négli- 
geroul  de  veiller  a  l'observation  de  ces  ca- 
nons, seront  coupables,  et  devant  Dieu  et 
devant  leurs  eoiifrères. 

Après  les  souscriptions  des  deux  métropoli- 
tains, saint  Avitede  Vienne,  et  saint  Viveiitiole 
de  Lyon,  on  voit  celles  de  sain!  Sylvestre  de 
Châlons-sur-Saôoe,  de  saint  Apollinaire  de 
Valence,  frère  de  saint  Avile,  de  saint  Gré- 
goire de  Laiigres,  de  saint  Pragmace  d'Au- 
liin,  de  saint  Maxime  de  Genève,  de  saint 
Fioreni  d'Orange.  Ilist.  des  aut.  sacr.,  etc. 

El'ERNAY  (Concile  d*) ,  Sparnacense,  au- 
trefois dans  le  diocèse  de  Reims,  l'an  847  ou 
848.  On  y  présenta  au  roi  Charles  le  Chauve 
les  capilulaires  extraits  des  conciles  précé- 
dents, et  en  particulier  du  concile  de  Meaus 
de  l'an  8i5  ;  il  n'en  voulut  agréer,  d'après  les 
remontrances  des  seigneurs,  que  les  canons 
1.  3,  15,  20,  21,  22,  23,  24.  28,  37,  40,  43, 
47,  53.  56,  57,  62,  67,  68  et  72.  Voy.  Meaux, 
à  I  an  845. 

E  HÈSE  (Concile  d'),  Ephesinum,  l'an  196 
ou  197.  Voy.  Asie. 

El'HÈSE  (Concile  d') ,  l'an  245.  Vers  l'an 
245  ,  il  y  eut  un  (  oncile  à  Eplièse  ,  ou  eu 
quelque  autre,  endroit  de  l'Asie  proconsu- 
laire, contre  l'hérélique  Noël.  S.  Epiphan. 
hœres.  L\l\,  pug.  479,  edit.  Petav.;Baluzius, 
in  nova  Collect.  Hard.,  tom.  I. 

EPHÈSE  (Concile  d') ,  l'an  401.  Après  la 
mort  d'Antonin  [Vou.  Constantinople,  l'an 
40»)),  le  clergé  d'Ephèse  ,  avec  les  évéques 
d'Asie,  écrivit  à  saint  Chrysostou)e  ,  pour  le 
conjurer  de  venir  réformer  cette  Eglise,  af- 
fligée depuis  longtemps  par  les  ariens  et  par 
les  mauvais  catholiques,  et  empêcher  les  bri- 
gues de  ceux  qui  s'elTorçaient  par  argent  de 
s'emjjarer  du  siège  vacant. 

L'on  était  eneore  en  hiver  lorsque  ce  saint 
évéque  reçut  celte  lettre,  Antonio  étant  mort 
sur  la  Gn  de  l'an  400,  av;int  d'avoir  été  con- 
damné. Il  paraît  mén»e  que  saint  Chrysostomo 
se  trouvait  alors  incommodé.  Mais  rien  ne 
put  l'arrêter  ,  et  le  désir  de  remédier  aux 
maux  de  l'Eglise  d'Ephèse  le  fit  passer  par- 
dessus tous  ces  obstacles.  Il  partit  donc  de 
Const,inlin()ple  sur  la  fin  du  mois  de  janvier 
4e  l'an  401 ,  accompagné  de  trois  évéques  , 
l'aul,  Cyrin  et  Pall-ide,  que  l'on  croit  élre 
celui  d'Hélénople.  Saint  Chrysostome  fut  reçu 
à  Ephèse  comme  un  second  saint  .lean  l'E- 
vaugéliste.  Il  y  assembla  un  concile  des  évé- 
ques d'Asie,  de  Lydie  el  de  Carie,  dont  la 
plupart  vinrent  d'eux-mêmes,  attirés  par  la 
réputation  de  saint  Chrysostome,  qu'ils  sou- 
haitaieiil  extrêmement  de  voir  el  d'entendre, 
3urloi4l  ceus.  d«  Phry^ie. 


Comme  le  peuple  d'Ephèse  était  divisé  eu 
deux  partis  sui  deux  sujets,  saint  Chrysos- 
tome leur  en  proposa  un  troisième,  qui  était 
Héraclide,  son  diacre.  Il  fut  accepté,  et  or- 
donné par  le  saint  et  par  les  évéques  du 
concile,  qui  étaient  au  nombre  de  soixante- 
dix. 

Après  que  la  paix  eut  été  rendue  à  l'Eglise 
d'Ephèse  par  cette  ordination,  Eusèbe  de  Va- 
lenlinianople,  séparé  de  la  communion  dei 
l'Eglise  pour  avoir  abandonné  l'action  qu'il- 
avait  coHunencée  contre  Antonin  ,  vint  se 
présenter  au  concile,  demandant  à  être  réta- 
bli. Quelques  évéques  s'y  opposèrent,  disant 
que  c'était  un  calomniateur.  Il  offrit  de  four- 
nira l'instanl  les  témoins  nécessaires  contre 
les  évéques  simoniaques  ,  et  le  concile  trouva 
bon  d'examiner  la  chose.  On  fil  lire  d'abord' 
les  actes  de  ce  qui  s'était  passé  sur  cela  l'an- 
née précédente,  puis  on  entendit  les  témoins. 
Six  (le  ceux  qui  avaient  élc  ordonnés  pour  de 
l'argent  se  trouvèrent  chargés  par  les  té- 
moins. Us  voulurent  nier  leur  crime,  mais 
les  témoins  persistèrent,  et  le  leur  soutinrent 
si  fortement,  et  circonstaneièreni  tellement 
toutes  choses,  qu'ils  avouèrent  enfin  ce  qu'ils 
avaient  nié  d'abord,  s'excusant  sur  ce  qu'ils 
avaient  cru  qu'il  était  ordinaire  d'en  agir 
ainsi  ,  et  qu'ils  ne  s'étaient  engagés  dans  l'é- 
piscopal  que  pour  s'affranchir  des  grandeg 
dépenses  auxquelles  les  décurions  ou  con- 
seillers des  villes  étaient  obligés.  Ils  deman- 
dèrent d'être  maintenus,  s'il  était  possible, 
dans  le  ministère  de  l'Eglise;  sinon  qu'on 
leur  rendit  l'or  qu'ils  avaient  donné;  car 
quelques-uns  d'entre  eux  avaient  vendu  , 
pour  être  ordonnés  évéques  ,  jusqu'aux 
ameublements  de  leurs  femmes.  Saint  Chry- 
sostome dit  au  concile  :  «  J'espère  que  l'em- 
pereur,  à  ma  prière,  les  déchargera  des 
fonctions  curiales  ;  ordonnez  que  les  héritiers 
d'Antonin  leur  rendent  ce  qu'ils  oui  donné.» 
Cet  avis  fui  suivi,  et  le  concile  déposa  ces 
six  évê()ues  simoniaques  ,  leur  permettant 
seulement  de  communier  avec  les  ecclésias- 
tiquesdansle  sanctuaire.  Tous  acquiescèrent 
à  leur  déposition ,  et  on  mit  à  leur  place  d'au- 
tres évéques  recommandables  parleur  vie  et 
leur  science,  et  qui  avaient  toujours  gardé  la 
continence.  Les  ades  de  leur  déposition  fu- 
rent signés  des  soixante-dix  évéques  du  con- 
cile, et  ce  jugement  fut  applaudi  par  un  con- 
sentement général  des  peuples  de  toute  l'A- 
sie. PaUnd.  Dial.  de  YitaS.  Chry$.,  p.  W; 
Pholius ,  cod.  273. 

EPIIÈSE  (Concile  d'),  troisième  œcuméni- 
que, l'an  431.  Les  quatre  évéques  égyptiens 
chargés  de  porter  à  Nestorius  la  lettre  syno- 
dale du  concile  d'Alexandrie  (Voyez  ce  mol, 
ran430),  n'étaientpoint  encore  arrivés  à  Con- 
stantinople,  que  l'empereur  Théodose  avait 
déjà  ordonné  la  convocation  d'un  concile 
général ,  d'après  les  sollicitations  qui  lui  en 
étaient  faites,  tant  de  la  part  des  catholiques 
que  de  Nestorius  et  de  ses  partisans.  La  let- 
tre de  convocation,  que  nous  avons  encore  , 
est  datée  du  19'  jour  de  novembre.  Elle  ne 
porte  en  tête  que  le  nom  de  saint  Cyrille , 
comme  si  elle  avait  été  écrite  pour  l'ai  en 


S5& 


EPU 


EPH 


esi 


particulier;  mais  on  voit  que  c'était  une  let- 
tre circul.iirc  adressée  au  métropolitain  de 
chaque  province.  Elle  rst  au  nom  des  deux 
empereurs,  savoir  dt;  Tliéodose  et  de  N'alen- 
tinien,  suivant  la  forme  ordinaire  ;  et  ou  n'y 
voit  rien  qui  marque  que  le  pape  ait  pris 
une  part  directe  à  cette  convocation.  11  re- 
connaît au  contraire,  dans  sa  lettre  à  Théo- 
dose, que  le  concile  avait  été  assemblé  par 
les  ordres  de  ce  prince  ;  tout  le  concile  le  dit 
en  termes  formels,  et  les  légats  le  reconnais- 
sent aussi.  Du  reste ,  à  la  tète  des  catholi- 
ques qui  avaient  demandé  à  l'empereur  ta 
convocation  de  ce  concile  ,  on  doit  compter 
saint  Cyrille,  comme  l'atteste  Evagre,  /.  1,  c. 
3;  et  le  saint  patriarche  d'Alixandrie  avait 
été  chargé  par  le  pape  saint  Céleslin  de  toute 
l'affaire  relative  à  Nestorius.  Enfin  la  pré- 
sence des  légats  du  pape  au  concile  prouve 
assurément  que  si  la  convocation  qui  en  fut 
f.iile  ne  fut  pas  l'ouvrage  du  souverain  pon- 
tife, du  moins  elle  fut  loin  de  lui  déplaire  , 
et  qu'il  s'empressa  de  la  raliOer. 

Aussilôl  après  la  fête  de  Pâques,  qui,  en 
431  était  le  19  avril ,  les  évéques  se  pré- 
parèrent à  partir  pour  le  concile  qui  devait 
se  tenir  à  Ephèse  le  7  juin,  jour  de  la  Pente- 
côte. Le  pape  Célestin,  ne  jugeant  point  à 
propos  d'y  venir  lui-même,  y  envoya  troiJ 
légats,  Arcadius  et  Projectus,  évéques,  et 
Philippe,  prêtre  de  l'Eglise  romaine,  du  tilrft 
des  Apôtres,  pour  exécuter  ses  ordres.  Il  leur 
donna  un  mémoire  daté  du  8  mai  de  la  même 
année ,  avec  des  instructions  particulières 
qui  tendaient  surtout  à  maintenir  l'autorité 
du  siège  apostolique,  en  ne  prenant  point  do 
parti  dans  les  disputes,  mais  se  réservant 
d'être  les  juges  des  différents  sentiments  des 
autres.  Dans  le  mémoire  il  leur  recomman- 
dait de  s'unir  entièrement  à  saint  Cyrille, 
ponr  se  conduire  en  tout  par  ses  avis,  soit 
dans  le  concile,  soit  pour  savoir  ce  (ju'ils  au- 
raient à  faire  en  cas  qu'ils  trouvassent  le 
concile  uni  sans  avoir  pu  pacifier  les  trou- 
bles. Il  les  chargea  aussi  de  trois  lettres, 
l'une  du  7  mai  pour  saint  Cyrille  ;  une  autre 
du  8  du  même. mois,  pour  le  concile;  et  la 
troisième  du  15,  pour  l'empereur.  Sa  lettre 
au  concile  n'est  qa'une  exhortation  générale 
à  soutenir  avec  fermeté  la  défense  de  la  vé- 
rité. Le  pape  la  finit  en  disant  qu'il  envoyait 
•es  trois  légats  pour  être  préfents  au  con- 
cile, et  faire  exécuter  ce  qu'il  avait  déjà  or- 
donné l'année  précédente  pour  le  bien  de 
l'Eglise  universelle ,  ne  doutant  pas  que  le 
concile  n'y  donnât  son  consentement. 

Théodose  avait  appelé  à  Ephèse  les  évé- 
ques d'Afrique,  souhaitant  surtout  que  saint 
Augustin  fût  du  nombre.  Mais  ce  saint  était 
mort  quelques  mois  avant  que  la  lettre  de 
convocation  arrivât  en  Afrique.  Capréolus, 
alors  évêque  de  Carthage,  aurait  bien  voulu 
assembler  les  évéques  de  cette  province,  pour 
envoyer  au  concile  une  députation  solen- 
nelle ;  le  temps  se  trouva  trop  court  depuis 
la  réception  de  la  lettre  de  convocation  jus- 
qu'au terme  indiqué  pour  le  concile,  ce  qui 
fil  qu'il  ne  put  y  envoyer  que  Vésulas ,  sou 
diatrcy  avec  une  lettre  où,  après  s'être  ex- 


cusé de  ce  qu'il  ne  pouvait  pas  faire  davan- 
tage, il  reconnaissait  la  nécessité  de  rejeter 
toutes  les  nouvelles  doctrines  par  l'autorité 
des  anciennes,  et  priait  le  concile  de  ne  faire 
aucune  attention  à  la  demande  des  péla- 
giens  pour  un  nouvel  examen  de  leur  doc- 
trine. Capréolus  écrivit  à  l'empereur  sur  le 
même  sujet  et  sur  la  mort  de  saint  Augus- 
tin. Cette  députation  ne  fut  point  inutile  :  le 
concile  s'en  servit  pour  montrer  à  Théodose 
que  toute  l'Eglise  d'Afrique  consentait  à  tout 
ce  qui  s'était  passé  dans  l'affaire  de  Nesto- 
rius. 

Comme  il  était  un  des  plus  proches  d'E- 
phèse,  il  y  arriva  l'un  des  premiers ,  accom- 
pagné du  comte  Irénéc,  qui  l'avait  suivi ,  et 
du  comte  Candidien,  capitaine  des  gardes  de 
l'empereur,  qui  menait  des  troupes  avec  lui 
pour  prêter  main  forte  au  concile.  Saint  Cy- 
rille y  vint ,  au  contraire  ,  accompagné  de 
cinquante  évéques.  Juvéual  de  Jérusalem 
n'arriva  que  cinq  jours  après  la  Pentecôte, 
avec  les  évéques  de  la  Palestine.  Memnon  , 
évêque  d'Ephèse,  y  avait  appelé  environ  qua- 
rante évéques  d'Asie.  Il  y  en  vint  aussi  du 
Pont  et  de  la  Cappadoce,  et  de  l'Ile  de  Chy- 
pre. Rufus  de  Thessalonique,  n'ayant  pu  y 
venir  ,  parce  qu'il  était  malade,  y  envoya 
Flavien  de  Philippes,  pour  tenir  sa  pince  et 
son  rang.  Périgène,  métropolitain  de  Corin- 
the,  s'y  rendit  encore  avec  plusieurs  évéques 
de  sa  juridiction.  On  compte  dans  ce  concile 
près  de  deux  cents  évê(]ues  ,  dont  la  moitié 
étaient  des  métropolitains  si  habiles  et  si  sa- 
vants ,  qu'ils  pouvaient  presque  tous  parler 
et  écrire  sur  les  matières  de  la  foi.  Théodose 
voulut  qu'un  de  ses  officiers  assistât  de  sa 
part  au  concile,  afin  que  tout  s'y  passât  dans 
le  bon  ordre  et  la  tranquillité  ,  et  nomma  à 
cet  effet  le  comte  Candidien ,  le  même  qui 
avait  accompagné  Nestorius.  Ce  prince  ne 
prétendait  pas  néanmoins  que  cet  officier 
entrât  dans  l'examen  qui  devait  se  faire  sur 
les  dogmes,  sachant  que  cela  était  du  ressort 
des  évéques  seuls,  en  quoi  il  suivit  l'avis  de 
saint  Isidore  de  Péluse,  qui  lui  écrivit  sur  ce 
sujet.  Candidienétaitchargé  d'unelettre  pour 
le  concile,  qui  renfermait  les  causes  de  sa 
députation  :  l'empereur  y  avertissait  les  évé- 
ques que  si  l'on  formait  quelque  action  ou 
pour  de  l'argent  ou  pour  une  autre  affaira 
civile  ,  contre  quelqu'un  d'entre  eux  ,  il  ne 
voulait  pas  qu'elle  lut  Jugée  à  Ephèse  ,  soit 
par  les  magistrats,  soit  pir  le  Concile  ,  mais 
qu'elle  fût  renvoyée  à  Constantinople.  H  y 
défendait  encore  au  concile  de  s'arrêter  â 
l'examen  des  affaires  particulières  qui  n'au- 
raient point  de  rapport  à  celle  du  dogme  , 
jusqu'à  ce  que  celle-ci  eût  été  entièrement 
terminée.  Enfin  il  avait  donné  ordre  à  Can- 
didien d'empêcher  qu'aucun  évêque  ne  sortît 
d'Ephèse,  et  d'en  faire  sortir,  an  contraire, 
les  séculiers  et  les  moiues  qui  seraient  venu: 
d'autre  part. 

Jean  d'Antioche  et  les  autres  évéques  de 
l'Orient  se  firent  attendre  longtemps  ,  pré- 
tendant qu'il  leur  était  impossible  de  se  ren 
die  à  Ephèse  pour  le  jour  marciué,  qui  était 
le  7  juin.  Ou  itttcadit  aussi  les  évêque»  d'Ita- 


«S5 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


856 


lie  el  de  Sicile.  Pendant  ce  délai  les  évéques 
assemblés  à  Rplièse  exainiiuiienl  la  question 
de  riiic^irnalion,  el  si  l'on  devait  appeler  la 
SJiinle    \ierge  Mère  de   Dieu.   S;iinl   Cyrille 
s'occupait  aussi  à  extraire  des  livres  de  Ncs- 
torius  les  endroits  où  il  débilait  ses  erreurs. 
11  prononça  même  un  sermon  où  ,  relevant 
toutes  les  (jranileurs  de  la  sainte  vierge  Ma- 
rie, il  ré|  cte  à  clia(]ue  article  le  titre  de  Mère 
de  Dieu.  A(?.ce  de  Mélilino  travaillait  d'un 
autre  côlé  à  faire  quitierà  Nestorius  ses  niau- 
v.iis  senliiuents.  Celui-ci  parut   louché  des 
raisons  d'Acace,  qui  était  son   ami  particu- 
lier, et  témoigna  vouloir  suivre  son  conseil. 
Mais  dix  ou  douze  jnurs  après,  s'élanl  trouvé 
dans  un  cnireticu  où  Acace  soutenait  la  doc- 
trine de  l  Eglise,  il  entreprit  de  la  combattre  ; 
et   par  une  (luestion  captieuse,  il   lâcha  de 
l'obliger  à  dire,  ou  que  le  Fils  unique  du  Père 
ne  s'était  point  fait  homme,  ou  que  le  Père 
et  le  Sainl-Esprits 'étaient  incarnésaussi  bien 
que  lui.  Un  des  évéques  du  parti  de  Nestorius 
s'efforça  même  d'excuser  les  juifs,  soutenant 
que   le  crime   qu'ils  avaient  commis  n'était 
pas  l'ontre  Dieu,  mais  contre  un  homme.  Un 
autre  prit  la  parole  pour  dire  que  le  Fils  qui 
avait  souffert  la  mort  était  dilîérentdu  Verbe 
de  Dieu.  Acace,  ne  pouvant  souffrir  ce  blas- 
phème, quitta  la  compagnie   en  témoignant 
la  douleur  qu'il  ressentait  de  l'injure  l'aile  à 
sou  Créateur.  Le  même  jour,  qui  paraît  avoir 
été  le  19'  de  juin ,  Nestorius,  en  présence  de 
Théodote  d'Ancyre   et  de    plusieurs  autres 
évéques  qui  montraient  par  l'autorité  de  l'E- 
criture que  c'est  Dieu  même  qui  est  né  de 
la  sainte  Vierge  selon  la  chair,  proféra  cette 
parole  impie  :  «  Pour  moi,  je  ne  saurais  dire 
qu'un  enfant  de  deux  ou  trois  mois  soit  Dieu, 
ni  me  résoudre  à  adorer  un  enfant  nourri  de 
lait,  ni  à  donner  le  nom  de  Dieu  à  celui  qui 
s'est  enfui  en  Egypte.  »  Il  sortit  de  celte  as- 
semblée en  déclarant  qu'il  ne  voulait  plus  se 
trouver  avec  ceux  qui  soutenaient  les  seiili- 
nients  de  l'Eglise,  et  qu'il  se  lavait  les  mains 
de  l'impiété  où  il  prétendait  qu'ils  étaient; 
de  sorte  que  depuis  ce  temps-là  les  évéques 
qui  étaient  venus  au  concile  se  séparèrent  en 
deux,  Nestorius  et  saint  Cyrille  s'assemblant 
chacun  à  part,  avec  ceux  qui  étaient  de  leur 
sentiment,  ou  qui  paraissaient  en  être. 

Cependant  Jean  d'Anlioche  ,  n'étant  qu'à 
cinci  ou  six  journées  d'Ephèse,  le  fit  savoir 
au  concile  par  des  olfitiers  du  maître  des 
offices,  et  il  écrivit  à  saint  Cyrille  pour  lui 
témoigner  l'empressement  qu'il  avait  de  se 
rendre  auprès  de  lui.  Arrivèrent  peu  après 
deux  évéques  de  sa  suite,  tous  deux  métro- 
politains, Alexandre  d'Apamée  et  Alexandre 
de  Hiéraple.  Comme  les  évéques  du  concile 
se  plaignaicnl  du  retardement  île  Jean  d'An- 
lioche, ils  dirent  plusieurs  fois  :  Il  nous  a 
chargés  de  vous  dire  que  s'il  retarde,  on  ne 
remeite  pas  pour  cela  le  concile,  mais  (]ue 
l'on  fasse  ce  qu'il  faut  faire.  Saint  Cyrille  et 
la  plupart  des  évéques  se  déterminèrent  en 
effet  à  le  tenir,  voyant  qu'il  s'était  déia  passé 
plusieurs  jours  au  delà  du  terme  fixé  par 
l'empereur  ;  que  divers  évéques  et  ecclésias- 
Uiiues  tombaient  malades;  qu'il  y  enavait 


qui,  affaiblis  parl'âge  ou  manquant  d'argent, 
se  plaignaient  de  ce  qu'on  les  retenait  si 
longtemps  dans  un  pays  étranger;  que  tous 
s'arcordaient  à  dire  que  Jean  d'Anlioche  ne 
voulait  pas  se  trouver  au  concile,  et  qu'il 
ne  fallait  pas  l'atienilre.  Ils  en  fixèrent  donc 
l'ouverture  au  lundi  22  juin,  seize  jours 
depuis  la  PentecAle,  qui  était  le  jour  mar()ué 
pour  commencer  le  concile.  Nestorius  s'op- 
|)osa  à  celte  résolution  ,  et  soutint  avec  le 
comte  Candidieu  qu'il  fallait  attendre  les 
Orientaux  qui  élaicnt  proches,  et  les  évéques 
d'Italie  el  de  Sicile,  qu'on  disait  être  en  che- 
min. Le  comte  défendit  même  aux  évéques 
d'ouvrir  le  concile  avant  l'arrivée  de  ces  pré- 
lats ,  disant  que  l'ordre  de  l'empereur  por- 
tail que  les  règlements  du  concile  se  feraient 
par  un  consentement  commun.  Saint  Cyrille 
el  ceux  de  son  parti  étaient  déjà  assemblés 
dans  la  grande  église  dédiée  à  la  sainte 
Vierge,  lorsque  Candidieu  leur  signifia  de 
vive  voix  l'ordre  de  l'empereur.  Ils  deman- 
dèrent à  voir  la  lettre  de  ce  prince.  Le  comle, 
après  l'avoir  refusée,  sous  prétexte  que  tous 
ceux  qui  devaient  assister  au  concile  n'y 
étaient  pas,  leur  montra  la  lettre  qu'il  avait 
tenue  secrète  jusqu'alors.  On  la  lut  à  haute 
voix  ,  el  comme  Théodose  y  recommandait 
beaucoup  aux  évéques  l'esprit  de  paix  et 
l'union  dans  les  mêmes  sentiments,  Candi- 
dieu en  prit  occasion  de  les  prier  de  ne  point 
s'opposer  à  un  ordre  si  juste  et  si  raison- 
nable. 11  demanda  que  l'on  attendît  seule- 
ment encore  quatre  jours  que  les  autres 
évéques  fussent  arrivés  ,  pour  agir  lous  de 
concert.  Cette  prière,  quoique  réitérée  plu- 
sieurs fois,  ayant  été  sans  effet,  le  comle  se 
retira  en  colère,  et  dressa  sur-le-champ  une 
protestation  qu'il  fil  afficher  à  Ephèse  le 
uiême  jour,  el  en  envoya  copie  à  l'empereur. 
Celle  protestation  était  adressée  à  saint  Cy- 
rille et  aux  autres  évéques  assemblés  avec 
lui  dans  l'église  de  la  Sainte-Vierge.  Après 
que  Candidien  se  fut  retiré,  ils  commencèrent 
le  concile,  el  reconnaissant  Jésus -Christ 
comme  le  lémoin  et  le  véritable  chef  de  leur 
assemblée,  ils  posèrent  le  saint  Evangile  au 
milieu  d'eux  tous,  sur  un  trône  sacré  d'où  il 
semblait  leur  dire  :  Vous  êtes  les  juges  entre 
les  vérités  de  l'Evangile  el  les  paroles  impies 
de  Nestorius;  mais  soyez  des  juges  édairég. 
11  y  avait  des  notaires  pour  écrire  ce  que  di- 
saient les  évéques,  assis  des  deux  côtés. 

Cent  quatre-vingt-dix-huit  évéques  so 
trouvèrent  à  cette  première  session  ,  avec 
"Vésulas  ,  diacre  de  Carthage,  député  pour 
l'Afrique.  Memnon,  évéque  d'Ephèse,  ouvrit 
volontiers  la  grande  église,  appelée  Marie, 
pour  y  tenir  le  concile;  mais  Nestorius  lui 
ayant  demandé  l'église  de  Saint-Jean  pour 
tenir  son  assemblée  à  part,  il  la  lui  refusa, 
et  le  peuple,  extrêmement  zélé  pour  la  doc- 
trine catholique,  s'opposa  à  ce  qu'on  la  lui 
ouvrît.  Saint  Cyrille  tenait  le  premier  rang, 
comme  occupant  la  place  du  pape  saint  Cé- 
leslin  ;  ensuite  était  Juvénal  de  Jérusalem, 
Memnon  d'Ephèse,  Flavien  de  Philippes, 
qui  tenait  la  place  de  Rufus  de  Thessalo- 
nique ,  Théodote  d'Ancyre,  Firmus  de  Gé-rj 


CST 


EPH 


EPB 


858 


sarée  en  Cappadoce ,  Acace  de  Mélytine  en 
Arménin,  Iconiiis  de  Gortine  en  Crète,  Péri- 
gène  de  Corinihe,  lous  inélropolil  tins,  et  lei 
autres  évoques,  au  nombre  de  cent  quatre- 
vin(?l-dix-huit ,  selon  les  souscriptions  que 
nous  en  avons  dans  les  actes  de  la  première 
ses'^ion  du  concile.  Tous  étant  assis,  Pierre, 
ptélred'Alex.indrieet  primicierdes  notaires, 
dit  (pie  Neslorius  ay.ml  été  ordonné  évé(iua 
de  Const.intinoplc,  l'on  av.iit  quelques  jour» 
après  répandu  quelques-uns  de  ses  sermons, 
qui  avaient  excité  un  grand  lumulle  dan$ 
l'Kglise  ;  que  le  très-pieux  évéquc  d'Alexan- 
drie, Cyrille,  l'ayant  su  ,  lui  avait  écrit  une 
première  et  une  seconde  lettre,  pleines  de  con- 
seils el  d'avertissements,  nui  n'avaient  pro- 
duit aucun  effet;  que  le  ntéme  Cyrille,  ayant 
appris  que  Neslorius  avait  envoyé  à  Ronio 
des  lettres  cl  des  recueils  de  ses  sermons  , 
avait  écrit  de  son  côté  au  très-pieux  évéque 
de  Rome  ,  Céleslin  ,  qui,  sur  la  lecture  el 
l'examen  de  toutes  ces  pièces  ,  avait  donni 
une  décision  précise.  Pierre  présenta  au 
concile  tous  les  papiers  (jui  regardaient  cette 
affaire  ,  el  en  particulier  la  lettre  circulaire 
de  l'empereur,  adressée  à  lous  les  métropo- 
litains. Juvénal  de  Jérusalem  demanda  que 
cette  lettre  fùl  lue  et  mise  à  la  tète  des  acte» 
du  concile,  ce  qui  fui  fait.  Firmus  de  Cé- 
sarée  dil  ensuite  :  «  Que  le  Irès-sainl  Mem- 
non  ,  évéque  d'Ephèse  ,  nous  rende  témoi- 
gnage combien  il  s'esl  passé  de  jours  depuis 
notre  arrivée.  »  Memnon  répondit  que  depuis 
le  terme  marqué  dans  la  lettre  de  ce  prince, 
il  s'était  passé  seize  jours.  Après  quoi  saint 
Cyrille  détailla  les  raisons  que  nous  avons 
rapportées  ,  d'accélérer  l'ouverture  du  con- 
cile ,  el  il  s'autorisa  surtout  d'un  second 
ordre  de  l'empereur  ,  lu  par  le  comte  Candi- 
dien  ,  qui  portait  que  1  on  examinerait  et 
que  l'on  réglerait  la  matière  de  la  foi,  sans 
aucun  délai.  Théodote  d'Ancyre  parla  en- 
suite, et  dit  :  La  lecture  des  pièces  se  fera  en 
son  temps;  mais  il  est  maintenant  à  propos 
que  le  très-pieux  évéque  Neslorius  soil  pré- 
sent ,  afin  que  ce  qui  regarde  la  religion  soit 
réglé  d'un  commun  consentement.  Quatre 
évêques,  qu'on  avait  envoyés  la  veille  prier 
Neslorius  de  se  trouver  au  concile,  rappor- 
tèrent qu'il  leur  avait  dil  qu'il  viendrait  s'il 
le  jugeait  nécessaire  ;  sur  quoi  Flavien  , 
évéque  de  Pliilippes,  ayant  dit  que  pour 
suivre  l'ordre  des  canons,  il  fallait  encore 
l'avertir,  on  députa  trois  autres  évéques , 
auxquels  on  joignit  Epaphrodite,  lecteur  et 
notaire  d'Hellanique ,  évéque  de  Rhodes  ;  on 
les  chargea  d'une  monition  par  écrit,  où  il 
était  fait  mention  de  celle  du  jour  précédent. 
Neslorius  élail  dans  sa  maison  lorsque  les 
députés  y  vinrent ,  mais  ils  ne  purent  lui 
parler,  en  étant  empêchés  par  une  troupe 
de  soldais  armés  de  massues,  que  Candidien 
lui  avait  donnés.  Toutefois,  sur  leurs  ins- 
tances réitérées,  Neslorius  leur  ûl  dire  par 
le  liihun  Florenlius  que  ,  quand  tous  les 
évêques  seraient  assemblés,  il  se  trouverait 
avec  eux.  Le  concile,  informé  de  tout  ce  qui 
était  arrivé,  jugea  à  propos,  pour  ne  rien 
«mettre  de  la  procédure  ecclésiastique ,  de 


le  faire  citer  une  troisième  fois  par  (|ualrc 
autres  évéques  ,  avec  Anisius  ,  notaire  et 
lecteur  de  Firmus  de  Césarée.  La  monilion 
qu'on  leur  donna  par  écrit  était  conçue  en 
ces  termes  :  «  Par  celle  troisième  citation, 
le  très-saint  concile,  obéissant  aux  canons, 
appelle  votre  piéié  ,  vous  accordant  ce  délai 
avec  patience.  Daignez  donc  venir  au  moins 
à  présent  pour  vous  défendre  des  dugines 
liéréliques  que  l'on  vous  accuse  d'avoir 
proposés  publiquement  dans  l'Eglise,  et  sa- 
chez que  si  vous  ne  vous  [iréscntcz ,  le 
saint  concile  sera  obligé  de  prononcer  contre 
vous,  suivant  les  canons.  »  Ces  députés  fu- 
rent encore  plus  maltraités  que  n'avaient  été 
les  premiers.  Les  soldats  les  repoussèrent 
rudement,  sans  leur  permettre  de  se  mettre  à 
l'ombre  ,  el  leur  déclarèrent ,  après  les  avoir 
fait  attendre  longtemps,  qu'ils  avaient  ordre 
de  Neslorius  de  ne  laisser  entrer  personne  du 
concile.  Sur  ce  rapport,  qui  fut  cerlilié  par 
tous  les  députés,  Juvénal,  évéque  de  Jérusa- 
lem, dil  que  quoique  trois  monilions  fussent 
suffisantes,  suivant  les  lois  do  l'Eglise,  le  con- 
cile était  prêt  à  en  faire  une  quatrième  à 
Neslorius  ;  mais  que,  puisqu'il  avait  mis  au- 
tour de  sa  maison  une  troupe  de  soldats  qui 
en  défendaient  l'entrée,  il  était  clair  que  le 
reproche  de  sa  conscience  l'empêchait  de  ve- 
nir ;  qu'ainsi  il  ne  fallait  plus  songer  qu'à 
conserver  la  foi  el  à  suivre  lescanons.  On 
lut  donc  le  symbole  de  Nicée,  cl  ensuite  la 
seconde  lettre  que  saint  Cyrille  lui  avait 
écrite,  sur  laquelle  ce  Père  pria  lous  les  évé- 
ques présents  de  dire  leur  sentiment.  Juvé- 
nal el  les  autres  évêques  la  Irouvèreut  con- 
forme à  la  doctrine  de  Nicée.  Pallade  d'Ama- 
sée  demanda  (ju'on  liit  la  réponse  que  Neslo- 
rius y  avait  faite.  Juvénal  de  Jérusalem,  en 
ayant  entendu  la  lecture,  dit  que  cette  lettre 
ne  s'accordait  point  du  tout  avec  la  foi  de 
Nicée,  el  anaihématisa  ceux  qui  croyaient 
ainsi.  FlaviendePlîilippes  et(iuelques  autres 
opinèrent  aussi  en  particulier  ,  et  tous  se 
réunirent  à  condamner  la  lettre  de  Neslorius 
a  vec son  auleur,s'écrianl d'une  voix  un. mime  : 
«Que celui  qui  n'analhématise  pas  Neslorius 
soil  anathème.  »  Ils  demandèrent  après  cela, 
flu'on  fit  lecture  de  la  lettre  du  pape  saint 
Céleslin.  Le  prêtre  Pierre  en  lut  la  traduction 
grecque,  et  ajouta  :  «Noire  lrès-pieuxévê(iuo 
Cyrille  a  écriten  conformité  celte  lettre  ;  nous 
vous  la  lirons  si  vous  l'ordonnez.»  Flavien 
de  Pliilippes  demanda  qu'on  la  lût,  et  qu'elle 
fût  insérée  aux  actes,  comme  on  avait  lait  de 
celle  du  pape.  Celle  lettre  de  saint  Cyrille 
étaitcelle  qu'il  avait  écrite  au  nom  du  concile 
d'Egypte  à  Neslorius.  Théopeinple  et  Daniel 
firent  ensuite  rapport  au  concile  delà  manière 
dont  les  lettres  de  saint  Celesliu  el  de  saint 
Cyrille  avaient  élc  signifiées  à  Neslorius.  et 
pour  montrer  qu'il  persistait  opiniâtrement 
dans  ses  erreurs  ,  on  obligea Theodole  d'An- 
cyre el  Acace  de  Mélytine  à  raconter  l'entre- 
tien qu'ils  avaient  eu  trois  jours  auparavant 
avec  lui.  Ils  ne  le  firent  (]u'en  répandant  des 
larmes  ,  parce  qu'ils  aimaient  Neslorius  ; 
mais  comme  ils  aimaient  encore  davantage 
Jésus-Christ  et   sa  vérité  ,   ils  dirent  ca'il» 


8b3  DICTIONNAIRE  DES  CONCILES 

étaient  prêts  à  convaincre  leur  ami  des 
erreurs  et  des  blasphèmes  qu'ils  avaient 
entendu  sortir  de  sa  bouche.  Le  concile, 
av.inl  de  procéder  à  une  condamnation  plii.s 
l'ormellc  de  Nestorius,  crut,  suivant  l'avis  de 
Flavien  de  Philippes,  qu'il  était  à  propos  de 
lire  et  d'insérer  dans  les  actes  quelques  pas- 
sages des  Pères,  pour  faire  voir  quelle  avait 
été  leur  doctrine.  On  lut  donc  un  passage  du 
livre  de  saint  Pierre,  évêque  d'Alexandrie  et 
martyr,  touchant  la  Divinité  ;  un  de  saint 
Âihanase  contre  les  ariens,  et  un  de  sa  lettre 
à  Kpiclètc  ;  un  de  la  lettre  du  pape  saint 
Jules  à  Docimus  ;  un  de  la  lettre  du  pape 
saint  Félix  à  Maxime  et  au  clergé  d'Alexan- 
drie; deux  des  lettres  pascales  de  Théophile 
d'Alexandrie  ;  un  du  traité  de  l'Aumône  de 
saintCyprien  ;  deux  de  saint  Ambroise  tirés 
de  son  traité  de  1.»  Foi  ;  un  de  saint  Grégoire 
deNazianze  à  Clédonius,  où  sont  les  nnathè- 
mes;  un  de  saint  Basile;  un  de  saint  Grégoire 
de  Nysse  ;  deux  d'Allicns  de  Constanlinople, 
et  deux  de  saint  Amphiloque.  A  la  demanile 
de  Flavien,  ou  lut  vingt  arlicli'S  tirés  des  ho- 
mélies et  des  écrits  de  Nestorius,  et  le  prêtre 
Pierre  avait  en  main  plusieurs  autres  extraits 
semblables  ;  mais  les  évêques  ,  voyant  les 
blasphèmes  horribles  que  contenaient  les 
vingtpremicrs  arlicli  s,  ne  purent  souffrirque 
leurs  oreilles  tussent  souillées  par  le  récit 
d'un  plus  granil  nombre  de  blasphèmes,  et  or- 
donnèrent queces  articlesfussent  insérés  aux 
actes  pour  la  coniiamnalion  de  Nestorius. 
Ensuite  Pierre  d'Alexandrie  <iyant  présenté 
la  lettre  de  Capréolus,  évêque  de  Carlhage, 
elle  fut  lue  en  latin  et  en  grec.  Comme  il 
priait  les  évêques  du  concile  de  résister  cou- 
rageusement à  ceux  qui  voudraient  intro- 
duire dans  l'Eglise  de  nouvelles  doctrines,  et 
de  ne  point  permettre  que  l'on  remît  (-n  que- 
stion ce  (lui  avait  déjà  été  jugé,  ni  que  l'on 
donnât  atteinte  aux  décisions  du  siège  apo- 
stolique et  des  Pères,  tous  les  évêques  s'écriè- 
rent après  saint  Cyrille  :  «  Ces  paroles  sont 
les  nôtres  ,  voilà  ce  que  nous  disons  tous, 
voilà  ce  que  nous  souhaitons  tous.»  Sdinl 
Cyrille  demanda  que  la  lettre  de  Cipréolus 
lût  insérée  aux  actes.  Le  concile  prononça 
après  cela  la  sentence decondamnation  contre 
Nestorius  en  ces  termes  :  «  Nestorius  ayant 
«  entre  autres  choses  refusé  d'obéir  à  notre 
«  citation,  et  de  recevoir  les  évêques  envoyés 
«  de  notre  part,  nous  avon.-  élc  obliges  d'en- 
«  trer  dans  l'examen  de  ses  impiétés  ;  et 
«  l'ayant  convaincu,  tant  par  ses  Icllrcs  que 
«  par  ses  autres  écrits  ,  et  jjar  les  discours 
«  qu'il  a  tenus  depuis  peu  dans  cette  ville. 
-  prouvés  par  témoins ,  de  penser  et  d'ensei- 
..  gner  des  impiétés  ;  réduits  à  eelte  néces- 
.'  silé  par  les  canons  et  par  la  lettre  de  notre 
«  très-saint  père  et  collègue  Céleslin,  évêque 
«  de  l'Eglise  romaine  ,  après  avoir  souvent 
<i  répandu  des  larmes,  nous  en  sommes  venus 
<  à  cette  triste  sentence.  Notre-Seigneur 
«  Jésus-Christ  qu'il  a  blasphémé  ,  a  déclaré 
«  par  ce  saint  concile,  qu'il  est  privé  de  toute 
«  dignité  épiscopale  ,  et  retranché  de  toute 


8G0 

vingl-dix-huit,  souscrivirent  à  cette  sentence, 
les  uns,  comme  Acace  deMéliline  elParalius 
d'Andrapène,  se  qualiGant  évêques  parla 
miséricorde  de  Dieu  ;  d'autres,  comme  Enly- 
cliius  de  Théodosiople,  prenant  le  titre  d'évê- 
(lues  de  la  sainte,  catholique  et  apostolique 
Eglise  de  Dieu.  Il  y  en  eut  qui,  étant  incom- 
nmdcs,  souscrivirent  par  la  maind'un  [irétre. 
Ceux  qui  arrivèrent  au  toncile  après  le  2Î 
juin  souscrivirent  aussi  à  celte  sentence;  de 
sorte  que  Nestorius  fut  déposé  par  plus  de 
deux  cents  évêques.  Le  peuple  d'Ephèse,  qui 
s'était  assemblé  dès  le  grand  matin  pour 
attendre  la  décision  du  concile,  ayant  appris 
sur  le  soir  queNestorius  était  déposé,  jeta  de 
grands  cris  de  joie,  remerciant  le  concile  et 
louant  Dieu  d'avoir  fait  tomber  l'ennemi  de 
la  foi.  Au  sortir  de  l'église  il  alluma  quan~ 
tilé  de  flambeaux  pour  conduire  les  évêques 
jusqu'à  leurs  logis  ;  les  femmes  marchaient 
devant  eux  avec  des parfumsqu'elles  faisaient 
brûler.  On  alluma  beaucoup  de  lampes  dans 
la  ville,  et  on  vit  partout  des  marques  de  joie. 
Ainsi  finit  la  première  session  du  concile. 

Le  lendemain,  qui  était  le  23' de  juin, 
le  concile  fit  signifier  à  Nestorius  la  sen^ 
tence  de  sa  déposition  ,  qui  fut  ensuite 
affichée  publiquement  et  publiée  sur  toutes 
les  places  par  les  crieurs  de  la  ville.  Voici 
comment  elle  était  conçue  :  «  Le  saint  concile 
«  assemblé  par  la  grâce  de  Dieu  et  l'ordon- 
«  nancede  nostrès-pieuxempereurs,  àNeslo- 
«  rius,  nouveau  Judas  :  Sache  que  pour  tes 
«  dogmes  impies  et  ta  désobéissance  aux  ca- 
«  nous,  tu  as  été  déposé  par  le  saint  concile, 
«  suivant  les  lois  de  l'Eglise,  et  déclaré  ex- 
«  du  de  tous  degrés  ecclésiastiques,  le  vingt- 
ci  deuxième  jour  du  présent  mois  de  juin.» 
Le  concile  en  donna  aussitôt  avis  à  Encha- 
rius,  défenseur  de  l'Eglise  de  Conslantinople, 
aux  prêtres,  aux  économes  et  au  reste  du 
cUrgé,  leur  recommandant  de  conserver  avec 
soin  tout  ce  qui  appartenait  à  cette  Eglise, 
pour  en  rendre  compte  à  celui  qui  serait  élu 
évêque  de  Constantinôple  par  la  volonté  d  \ 
Dieu  et  la  permission  di's  très-pieux  empe- 
reurs. Dans  une  seconde  lettre  au  clergé  et 
an  peuple  de  Conslantinople,  le  concile  les 
exhortait  à  se  réjouir  de  ce  que  le  scandale 
étaitôté,  età  chasser  les  ministres  de  l'erreur. 
Cependant  le  comte  Candidien.  ayant  trouvé 
l'aifichedela  déposition  deNestorius,  envoya 
défendre  au  concile  de  rien  entreprendre  au 
préjudice  des  ordres  de  l'empereur.  En  même 
temps  il  fit  publier  un  édit  où  ,  après  s'être 
plaint  de  ce  qui  s'était  fait  contre  ses  pre- 
mières défenses  et  conire  les  ordres  de  ce 
prince  ,  il  déclarait  qu'on  n'aurait  aucun 
!a  sentence  contre  Nestorius.  Il  or- 


egard  a 


assemblée  ecclésiastique.  »  Tous  les  évê- 
ques présents  au  nombre  de  cent  qualre- 


donnail  aussi  qu'on  ne  fît  rien  de  nouveau, 
jusqu'à  l'arrivée  des  évêques  (jui  acconi 
pagnaient  Jean  d'Antioche.  Il  envoya  à  l'em- 
pereur l'affiche  de  la  condamnation  de  Nesto- 
rius, avec  une  relation  de  ce  qui  était  arrivé 
en  cette  occasion  ,  représentant  le  concile 
comme  une  assemblée  tumultueuse,  où  tout 
s'était  passé  contre  les  règles.  Nestorius  ne 
déguisa  pas  moins  les  choses  dans  la  relation 
qu'il  adressa  de  son  côté  à  l'empereur  ,  se 


86( 


EPH 


EPH 


862 


plaignant  des  menaces  et  des  mauvais  traite- 
ments <ïe  saint  Cyrille  et  deMemnon,  qu'il 
taxait  de  séditieux. Ensuite  il  conjuraitThéo- 
dose  d'ordonner  que  le  concile  se  tînt  dans 
les  règles,  et  qu'il  n'y  entrât  que  deux  évé- 
qucs  de  rhaquo  province,  avec  le  métropoli- 
tain, du  nomlirc  de  ceux  qui  étaient  instruits 
des  (\ueslions  dont  il  s'agissait,  ou  de  les  i  en- 
voyer tous  en  siireté  dans  leur  ville  episco- 
pale.  «Car,  ajoutait-il,  on  nous  menace 
même  de  nous  f;iire  perdre  la  vie.»  La  lettre 
de  Nestorius  était  souscrite  de  douze  évê- 
ques,  lui  compris.  Mais  la  plupart  de  ceux 
qui  le  favorisèrent  d'abord,  parce  qu'ils  Je 
croyaient  catholique,  l'abandonnèrent  quel- 
ques jours  après,  convaincus  de  l'impiété  de 
ses  dogmes.  C'est  ce  que  l'on  voit  dans  la 
lettre  du  concile  à  l'empereur  en  date  du 
1"^  juillet.  On  y  voit  encore  que  des  évê- 
<iues  se  plaignaient  de  ce  que  Candidien  les 
empêchait  de  faire  savoir  à  ce  prince  le  vé- 
ritable étal  des  choses  :  car  ils  avaient  eu 
soin  de  faire  mettre  en  état  les  actes  du  con- 
cile, qu'ils  avaient  adressés  à  Théodose  avec 
une  lettre  synodalesignée  delousles  évéques 
du  concile,  a  van  n'arrivée  de  Jeand'Antioche, 
c'est-à-dire  avant  le  '27  dcjuin.  Dans  lalettre 
synodale  ils  rendaient  raison  de  la  manière 
dont  ils  avaient  iirocédé  contre  Nestorius,  et 
pourquoi  ils  n'avaient  pas  attendu,  pour  le 
condamner,  que  le  Orientaux  fussent  arrivés. 
Ils  y  parlaient  du  pape  saint  (^élestin  en  ces 
termes:  «Nous  avons  loué  le  très-saint  évêquo 
«  (le  Rome  Célcslin,  qui  avait  déjà  condamné 
«  les  dogmes  hérétiques  deNestorius,  et  porté 
«  contre  lui  sa  sentence  avant  la  nôtre.  «  Ils 
finissaient  leur  leilre  en  priant  Théodosc 
d'ordonner  que  la  doctrine  de  Nestorius  fût 
bannie  des  Eglises;  que  ses  livres,  quehiue 
part  (ju'on  les  trouvât,  fussent  ji-lés  au  feu, 
et  que  si  quelqu'un  méprisait  ce  qui  avait  été 
ordonné,  il  encourût  l'indiynation  de  l'empe- 
reur. Cependant  divers  évéques  firent  des 
discours  sur  le  mystère  de  l'incArnation ,  où 
ils  ne  manquèrent  pas  de  s'élever  contre 
riiérésic  de  Nestorius.  Nous  avons  ceux  de 
saint  Cyrille  ,  de  Rhéginus,  évèejue  du  Con- 
slanlia,  et  de  Théodote  d'Aneyre.  Ce  dernier 
compara  la  nécessité  où  l'Kglise  s'était  trou- 
vée de  déposer  le  nouvel  hérésiarque,  à  celle 
d'un  chirurgien  qui  coupe  en  pleurant  un 
membre  pourri  pour  conserver  le  reste  du 
corps.  Pour  la  suite,  voy.  col.  suiv. 

Él'HÈSE  (  Conciliabule  d'),  l'an  431.  Le 
samedi  2"  juin,  Jean  d'Antiocbe  arriva 
à  Ephèse  avec  les  évéques  d'Orient  qui 
l'accompagnaient.  Us  étaient  en  tout  qua- 
torze, les  autres  étant  apparemment  de- 
meurés en  chemin,  puisque  Thcophane  en 
compte  vingt-sept.  Il  est  du  moins  cer- 
tain qu'André  de  Samosale.  qui  était  parti 
d'Anlioche  avec  Jean  ,  ne  vint  pas  à  Ephèse 
pour  cause  de  maladie.  Jean,  averti  sans 
doute  de  la  sentence  prononcée  contre  Nes- 
torius, tint  son  concile  à  l'heure  mê.ne  qu'il 
entra  dans  la  ville,  étant  encore  tout  couvert 
de  la  poussière  du  voyage,  et  avant  d'avoir 
ôté  son  manteau.  Il  le  tint  dans  l'hôtellerie 
ou  il  était  descendu  de  voilure,  et  commença 


par  procéder  contre  saint  Cyrille  et  Memnon 
d'Ephèse,  et  contre  tout  le  concile.  Le  cooite 
Candidien,   ((ui  était  allé  à  sa  rencontre,  fut 
de    l'assemblée.    Il  protesta  ((n'il   avait  fait 
tout  son  possible  pour  empêcher  les  évéques 
de  s'assembler  avant  la  venue  de  Jean  et  des 
Orientaux,  suivant  les  ordres  de  l'empereur, 
dont   il    fit    la    lecture,    et   que   les  évéques 
écoutèrent  d(îbout.   11  ajouta  que  la  procé- 
dure   contre    Nestorius    s'était   faite  contre 
toute  sorte  de  règles,  cl  qu'il  avait  fait  con- 
naître tout  cela  à  ses  maîtres.  Jean,  ayant  en- 
tendu son  rapport,  dit  que  le  concile  délibé- 
rerait sur  ce  qu'il  y  aurait  à  faire  «outre  de 
telles  entreprises,  après  quoi  Can<lidien  se 
retira.    Les    évéques    qui    étaient  à    Ephèse 
avant  l'arrivée  de  Jean,  et  qui  se  trouvaient 
dans  celte  assemblée,  composée  en  tout  de 
quarante-trois    évéques,   se   plaignirent  de 
Memnon,  comme  de  l'auteur  de  beaucoup 
de  violences  qu'ils  avaient  souffertes,  parti- 
culièrement de  ce  qu'il  leur  avait  fermé  les 
églises  des  martyrs  et  du  saint  apôtre  Jean, 
sans   leur  permettre   d'y  célébrer  même   la 
Pentecôte.  Us  se  plaignirent  encore  de  saint 
Cyrille, à  cause  de  ses  analliémalismes,  qu'ils 
disaient  remplis  d'erreurs,  ajoutant  que  ces 
deux  évéques  étaient  l'un  el  l'autre  les  chefs 
du  trouble  et  du  désordre  qui  régnaient  dans 
les  affaires  de  l'Eglise.   Sur  ces  accusations 
el   quelques  autres  aussi  peu    fondées,    ils 
conclurent  qu'il  fallait  prononcer  contre  Cy- 
rille et  Memnon  la  juste  condamnation  qu'ils 
méritaient.  Cet  avis  fut  suivi,  et  sans  autre 
forme  de  procès  le  concil(>  déclara   saint  Cy- 
rille   et  Memnon    déposés  de   leur  digniié, 
comme   auteurs  du   trouble    et   à  cause   du 
sens   hérétique  des  anatbématismes,  el  tous 
les  autres  évéques  du   mêuie  parti  séparés 
de  la  communion,  juscju'à  ce  qu'ils  eussent 
analhématisé  les  douze  anatbèmes,  et  qu'ils 
se  fussent  joints  aux  Orientaux  pour  exa- 
miner   ensemble    les    questions    qui    trou- 
blaient l'Eglise.  Les  quaranle-trois  évéques 
souscrivirent  cette  sentence ,  mais   elle   fut 
tenui'    secrète   pendant    un    certain    temps. 
Cette    procédure  finie,   Jean  d'Anlioche   se 
ressouvint  que  des  évéques  députes  île  la  part 
de  saint  Cyrille  et  des  autres  Pères  de  son 
parti    attendaient   depuis    plusieurs    heures 
pour  lui  parler.  Lorsqu'ils  lui  eurent  décla- 
ré ce  qu'ils  avaient  à   lui  dire,  il  les  aban- 
donna, sans   leur  faire  aucune  réponse,  au 
comte  Irénée,  aux  évéques  et  aux  clercs  de 
sa  suite  qui  les  chargèrent  decoups,  jusqu'à 
metire  leur  vie  en  danger. 

EPHÈSE  (Concile  d'),  suite.  Les  députés 
vinrent  aussitôt  en  faire  leur  rapport,  mon- 
trant les  marques  des  coups  qu'ils  avaient 
reçus,  el  on  dressa  des  actes  authentiques, 
et  en  présence  des  saints  Evangiles,  de  ces 
mauvais  traitements.  Nous  n'avons  plus  ces 
actes.  Les  Pères,  pour  ne  pas  laisser  impunis 
des  outrages  si  indignes  en  eux-mêmes  et  si 
injurieux  au  concile,  séparèrent  Jean  de 
leur  communion,  et  lui  notifièrent  cette  sen- 
tence, qui  fui  aussi  affichée  dans  une  rue. 
Us  ajjprirent  presque  en  même  temps  le  ju- 
gement que  Jeun  avait  reudu  contre  saint 


803 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


C«A 


Cyrille  et  Memnon  :  mais  bien  loin  d'y  dé- 
férer, ils  résolurent  de  rélclirer  le  lendemain 
le  s.iint  sacrifice,  ce  qu'ils  n'avaient  point 
encore  fait  jusqu'alors.  Jean,  informé  de 
leur  dessein,  pria,  l'après-midi  du  samedi,  le 
comte  Candidien  d'aller  leur  en  faire  dé- 
fense. Il  y  alla  en  effet  le  soir  du  mémo  jour, 
et  fit  ce  qu'il  put  pour  engiircr  les  deux 
évéques  déposés  par  Jean  à  ne  point  célé- 
brer, mais  à  attendre  les  ordres  que  l'empe- 
reur devait  envoyer  dans  peu.  Memnon  ré- 
pondit qu'il  n'ignorait  pas  que  Jean  et  son 
synode  l'avaient  déposé,  mais  qu'il  savait 
aussi  que  Jean,  loin  de  pouvoir  (]uelqiie 
chose  contre  le  concile  œcuméniqup, n'avait 
pas  même  de  pouvoir  sur  l'évéque  d'Epiièse, 
quand  il  ne  se  serait  agi  que  dr  lui  seul.  Le 
comte  revint  encore  le  dimanche  de  grand 
malin  faire  la  même  jjrière  à  saint  Cyrille  : 
elle  fut  inutile.  Les  évéques  s'en  allèrent  à 
l'église,  y  célébrèrent  le  saint  sacrifice,  et 
conlinuèrcnt  dans  la  suite  à  faire  la  même 
cliose,  les  uns  offrant  les  mystères,  et  les  au- 
tres y  participant ,  sans  avoir  égard  aux 
plaintes  qu'en  firent  depuis  les  Orientaux,  ni 
au  canon  d'Antioche  dont  on  s'était  autrefois 
ser\i  contre  saint  Chrysistome.  Le  lende- 
main Candidien  vinl  rendre  compte  de  sa 
commission  à  Jean  d'Antioche  et  aux  évo- 
ques qu'il  avait  avec  lui.  Ils  en  dressèrent  un 
acte,  pour  avoir  une  preuve  authentique 
que  les  évéques  du  coniile  avaient  connais- 
sance du  jugement  rendu  contre  eux,  sans 
se  melire  en  peine  d'y  déférer.  Le  comte  dé- 
clare dans  cet  acte  que,  pour  obvier  au 
schisme,  il  défend  aux  deux  partis  de  célé- 
brer le  sacrifice.  Ces  évéques,  voyant  bien 
que  leur  sentence  serait  sans  aucun  effet  à 
Éphèse,  écrivirent  plusieurs  lettres  à  l'empe- 
reur, aux  impératrices,  au  clergé,  au  sénat 
et  au  peuple  de  Constantinople,  pour  la  jus- 
tifier ;  ils  y  répétaient  en  diverses  manières 
les  calomnies  qu'ils  avaient  répandues  con- 
tre saint  Cyrille  et  SIemnon,  les  accusant  de 
s'être  servis  pour  exercer  leurs  violences, 
de  mariniers  égyptiens  et  de  paysans  asia- 
tiques, et  d'avoir  mis  des  érriteaux  aux  mai- 
sons de  ceux  qu'ils  voulaient  alta(]uer.  Jean 
d'Antioche  se  justifiait  en  particulier  de  ce 
qu'il  était  arrivé  si  tard,  prétendant  qu'il  lui 
avait  été  impossible  de  venir  plus  tôt.  Il  di- 
sait encore  (juc  saint  Cyrille  lui  avait  écrit 
deux  jours  avant  la  tenue  de  la  session  ,  que 
toiil  Je  concile  attendait  son  arrivée.  Les 
Orientaux  avaient  envoyé  avec  ces  lettres  la 
sentence  qu'ils  avaient  |)rononcée  contre 
saint  Cyrille  et  Memnon.  Uun  autre  côté  le 
comte  Candidien  avait  prévenu  l'empereur, 
ar  une  relation  infidèle,  de  ce  qui  s'était 
passé  dans  le  concile,  et  empêché  en  même 
temps  que  ce  prince  ne  vît  celle  que  les  évé- 
ques de  ce  concile  lui  avaient  envoyée.  Théo- 
dose, étant  donc  mal  informé,  se  persuada 
que  les  inimitiés  particulières  avaient  eu 
plus  de  part  à  la  déposition  de  Neslorius  que 
l'amour  do  la  foi  et  de  la  justice.  C'est  pour- 
quoi il  écrivit  au  concile  pour  témoigner  son 
niéconlentcment ,  et  déclarant  qu'il  ne  vou- 
lait pas  qu'où  eûl  aucua  égard  à  ce  qui  s'é- 


tait  fait  jusqu'alors,  il  ordonna  qu'aucun 

évê(]ne  ne  sortît  d'Ephèse  jusqu'à  ce  que  les 
dogmes  de  la  religion  fussent  examinés  par 
tout  le  concile.  Il  ajoutait  (|u'il  enverrait  un 
second  officier  en  celte  ville  pour  connaî- 
tre avec  Canilidicn  de  ce  qui  s'était  passé,  et 
pour  empêcher  qu'à  l'avenir  il  ne  s'y  fît  rien 
conire  le  bon  ordre.  Cette  lettre,  <iui  est 
daée  du  29  juin,  fut  apportée  parPallade, 
magistrirn,  c'est-à-dire  officier  du  maître 
des  offices, et  courrier  de  l'empereur.  Le  con- 
cile se  servit  de  la  même  voie  pour  répondre 
à  celle  lettre.  Leur  réponse  est  du  l" 
juillet,  Pallade  ayant  extrêmement  pressé  les 
évéques  de  la  donner.  Us  s'y  plaignent  de 
ce  que  Candidien  avait  prévenu  l'empereur 
avant  qu'il  pût  savoir  la  vérité  par  la  lec- 
ture des  actes  et  des  lettres  que  le  concile  lui 
envoyait;  qu'il  empêchait  encore  de  la  faire 
connaître;  (|ue  Jean  d'Antioche  n'était  arrivé 
que  vingt  jours  après  le  terme  fixé  par  le 
concile;  que  Neslorius  et  Jean  n'avaient  avec 
eux  qu'environ  trente-sept  évoques,  la  plu- 
part déposés  ou  qui  craignaient  de  l'être,  au 
lieu  que  ceux  qui  avaient  condamné  l'héré- 
tique Ncstoriiis  étaient  plus  de  deux  cents,  et 
qu'ils  l'av  lient  condamné  avec  le  consente- 
ment de  tout  l'Occident.  Ils  prient  Théodose 
de  rappeler  le  comt."  Candidien,  et  de  per- 
mettre que  cinq  évéques  l'aillent  informer 
de  la  vérité  des  choses  et  des  violences  du 
comte  Irénée.  Cette  lettre  ne  fut  signée  ciue 
de  peu  dévêques,  quoicju'en  présence  de 
tous,  parce  que  l'allade  ne  pouvait  attendre 
la  longueur  de  ces  souscriptions.  On  trouve, 
après  la  signature  des  évéques  du  concile, 
une  liste  de  trente-cinq  évéques  qualifies 
schismaliques,  les  seuls  qui  partageassent 
les  opinions  impies  de  Neslorius.  Ou  leur  fit 
part  de  la  lettre  de  i'empereur,  qu'ils  écou- 
tèrent avec  mille  bénédictions,  voyant  que 
ce  prince  cassait  tout  ce  que  le  coin  ile  avait 
fait.  Ils  lui  en  témoignèrent  leur  reconnais- 
sance par  une  lettre  dont  ils  chargèrent 
Pallade.  Elle  était  pleine  de  flatteries  pour 
Théodose  et  de  calomnies  contre  saint  Cy- 
rille et  contre  le  concile.  Ils  y  vantaient  aussi 
leur  zèle  pour  la  pureté  de  la  foi  ,  disant 
qu'ils  n'avaient  pu  souffrir  qu'on  renouvelât 
l'hérésie  d'Apollinaire  en  autorisant  les  ana- 
Ibémalismes  de  Cyrille,  et  ne  vantaient  pas 
moins  leur  attachement  pour  l'empereur, 
n'ayant  pas  permis,  disaient-ils,  qu'on  violât 
ouvertement  ses  ordres  en  entreprenant  sur 
le  siège  de  Constantinople,  avant  même 
que  l'un  eût  examiné  ce  qui  regardait  la 
foi.  Pour  affaiblir  l'argument  que  l'on 
tirait  conire  eux  de  leur  petit  nombre,  en 
comparaison  de  celui  de  leurs  adversaires, 
ils  faisaient  à  Théodose  la  même  demande 
que  Neslorius,  en  le  priant  d'ordonner 
que  chaque  métropolitain  ne  fiît  accom- 
l)agné  que  de  deux  évéques  de  sa  pro- 
vince. Ils  ajoutaient  que  la  plupart  des  évé- 
ques qui  étaient  venus  avec  Cyrille,  ou  qui 
dépendaient  de  Memnon, étaient  ou  béréli- 
ques  messaliens  ou  déposés  et  excommu- 
niés ;  enfin  que  c'élaitune  troupe d'iynoranis, 
propres  seulement  à  mettre  le  trouble  et  1^ 


J\C' 


EPH 


confusion.  Us  se  plaignaient  on  particulier 
vie  Mi'tnnon,  qui  leur  avait  fait  fernu-r  la 
Vorlo  de  l'église  do  Tapôtrc  saint  Jean,  et 
qui  los  avait  lait  mallrail.T  par  une  troupe 
do  valols.  «  C'est  pourquoi  nous  vous  prions, 
disaient-ils  on  linissanl  leur  lollro,  de  laire 
chasser  de  celte  ville  principalement  ce  y- 
ran,  que  nous  avons  dépose  et  qui  trouble 

tout.    »  ,        ,  .      !■ 

Cette  lettre  fut  suivie  de  leur  part  d  une 
entreprise  qui  eût  pu  avoir  de  fâcheuses  con- 
séquonces,  si  on  les  eût  laissés  les  maîtres  de 
i'exéculer.  Depuis   leur  sentence  dedeiiosi- 
tiou  contre  Meninon,  ils  ne  ressaient  de  sol- 
liciter le  sénat  et  los  personnes  les  plus  con- 
sidérables de  la  ville,  -inur  les  engagi'r  a  de- 
mander   un    nouvel   évéque.     L'arrivée    de 
Tallade  leur  parut  une  oireonstance  favora- 
ble, et  persuadés  que  la  lettre  de  l'empereur, 
qu'il  avait  apportée,  aurait  intimidé  tous  les 
esprits,  ils  s'en    allèrent  à  l'églisi-   de  saint 
Jean  l'Evangéliste,   accompagnés  de  quel- 
ques soldats,  comme  pour  rendre  grâces   a 
Dieu  de  cette  lettre,  et  prier  pour  la  prospé- 
rité de  ce  prince.  Mais  leur  véritable  dessein 
était  d'y  ordonner  un  évéque  à  la   place  de 
Meinnon.  La    nouvelle  s'en   répandit  et   mit 
tout  le  quartier  en  alarme  :  le  peuple,   qui 
était  zélé  pour  la  foi,  se  hâta  de  former  1  e- 
glise.    Us  en   approchèrent   avec   leurs  sol- 
dais ,  puis  voyant  qu'ils  ne  pouvaient  se  la 
faire  ouvrir,  ils  s'en  retournèrent  sans  dire 
un  mot  à  personne.  Leurs  partisans  à  Con- 
slanlinople  n'inquiétaient  pas  moins  les  ca- 
tholiques, empêchant  qu'on  n'y  apportai  au- 
cune nouvelle  de  la   pari  de  saint  Cyrille  et 
du  concile.  Mais  un  mendiant,  s'étani  charge 
d'une  lettre  ,  trouva  moyen  de  la  dérober  a 
la  connaissance  de  leurs  espions,  en  la  mel- 
tant  dans  une  canne  creuse  qui  lui  servait 
de  bâton.  Elle  était  écrite  d'Ephèie,  et  adres 
sée  aux  évéques  et   aux  moines  qui  étaient 
à  Constanlinople.   Quand  ils  l'eurent  reçue, 
les  moines,  ayant  à  leur  tête  leurs  abbes,  et 
même  saint  Dalniace,  qui  depuis  quarante- 
huit  ans  n'était  point  sorti   de   son  monas- 
tère, allèrent  au   palais,  accompagnés    d'un 
peuple    nombreux    qui   se    joignit   à    eux  ; 
on  fit  entrer    les  abbés  par  ordre  do  l'ein- 
pereur  ;    les  moines   et   le  peuple  restèrent 
à   la  porte,    continuant   de   chanter  à  plu- 
sieurs  chœurs,  comme    ils   avaient  l'ail   le 
long  du  chemin.  Les  abbés  montrèrent  à  ce 
prince   la    lellre  qu'ils  avaient  reçue  ;    illa 
lut  ,    et   saint  Dalmace    lui   ayant    raconté 
comment  les  choses  s'étaient  passées  dans 
la  procédure   contre   Nestoriiis,   il  demeura 
persuadé  des  raisons  du  concile  et  approuva 
tout  ce  qui  y  avait  été  fait.  11  remercia  Dieu 
L     de  lui  avoir  fait  connaître  la  vérité,   et  per- 
mit  aux  évéques  que  le  concile  lui  envoyait 
de  le  venir  irouTcr.  L'abbé  Daluiaco  lui  ayant 
représenté  que   ses  minisires  ne  leur  lais- 
saient point  la  liberté  de  sortir  d'Ephèse,  il 
fil  sur-le-champ   expédier  un  ordre  ,   après 
quoi  il  congédia  les  abbés.  Sortis  du  palais 
avec  une  réponse  si   favorable,   ils  allèrent, 
avec  ceux    qui   les  attendaient  à    la  porte, 
dans  l'église  de  Saint-Moce,  où  Dalmace  ra- 


rpii  OCf. 

conta  ce  qui  s'était  passé  dans  l'audience  de 
l'empereur,  et  lut  à  haute  voix  la  lettre  qu'on 
avait    reçue   d'Ephèse.   Tous    los   assistants 
prononcèrent  anathèmeconlioNestorius.  Les 
députés   du  concile  a|)portèrenl  avec  eux  les 
actes  de  sa  déi)Osilion  ,  et  comme  ils  arrivè- 
rent trois  jours   avant  le  comte  Iréiiée,  que 
les  Orientaux  avaient  envoyé  pour  agir  en 
leur  faveur,   ils   eurent  assez  de  tein[)s  pour 
persuader  tout  le  monde,  et  même,   les  plus 
grands  de  la  cour,  que  la  déposition  de  Nes- 
lorius  s'était  faite  avec  justice  et  on  obser- 
vant   toutes    los    formes    canoniques.    Mais 
l'arrivée  île  Jean,    syncelle  de  saint  Cyrille  , 
fit  changer  la  face  des  affaires.  Il  api)orlait. 
comme  l'on  croit,    la  nouvelle  de  la  sentence 
du  concile  contre  les  Orientaux,    et  la  lettre 
que  le  concile   écrivait  sur  ce  sujet  à  l'em- 
pereur.   Alors   presque   personne  ne  voulut 
pins  s'arrêter  à  ce  qui    venait  d'être  résolu 
louchant  la  condamnation  de  Neslorius.  Los 
uns  voulaient  qu'il  demeurât  condamné,  de 
même  que  saint  Cyrille   et  Memnoii  ;    d'au- 
tres, qu'on  annulât  tout  ce  qui  avait  été  fait 
par  les  deux  partis  ;  qu'on   fil  venir  a  Con- 
stantino|ile  les  principaux  évêi]ues,  et  qu'on 
y  examinât  tout  ce  (lui  regardait  la  foi  et  la 
manière  dont    les  choses  s'étaient   passées  à 
Eplièse  ;   d'aulros   enfin   lâchaient  d'obtenir 
un   ordre  de  l'empereur  pour  être  envoyés 
eux-mêmes  à  Ephèse,afiu  d'y  terminer  toutes 
choses  selon  qu'ils  le  jugeraient   à  propos. 
L'empereur,  dans  celle  diversité  de    senti- 
ments, prit  le  parti  de   confirm  r  la  déposi- 
tion d(;  Neslorius,  de  saint  Cyrille  et  do  Mein- 
non, cassa  tout  le  reste  de  ce  qui  avait  été 
fail  des  lieux  côtés,   el  envoya    à  Ephèse  le 
comte  Jean,  intendant  doses  largesses,  pour 
régler  loules  choses  après  avoir  demandé  le 
sentiment  des   évéques  sur  la  foi.  Ensuite  il 
écrivit  ce  qu'il  avait  fait  à  cet  égard  à  tous 
les  métropolitains.   Les  évéques   du  concile, 
voyant  que  ce  prince  avait  mêlé  leurs  noms 
dans  celle  lettre,  non-seulomeiil  avec  ceux 
des  schismaliques  du  parti  de  Jean  d'Anlio- 
che,    mais  encore  avec  les  célesliens  ou  pé- 
lagiens  déposés  depuis  longtemps,  s'en  plai- 
gnirent à  lui-niêine.  Les  Orientaux,  au  con- 
traire, se  vanièienl  que  Théodose  avait  con- 
firmé   ce   qu'ils   avaient  (ait  ,    et   comme    il 
avait   proloslé  dans    sa   lellre   qu'il    voulait 
deiÉieiirer  dans  la  foi  de  Nicée,  ils  en  inférè- 
rent que  ce  prince  voulait  que  tous  les  évé- 
ques signassent  le  symbole  de  ce  concile,  ou 
même    que  l'on   se  conlenlâl  de  cette  signa- 
ture, et  qu'on  rejetât  les  analhématismes  de 
saiul  Cyrille.    L'empereur   envoya  avec   sa 
lellre  celle  qu'Acace  de  Bérée   écrivait  pour 
exhorter  les  évéques  à  la  paix  et  à  l'union 
dans   les  principes  de  la  foi  véritable  et  ca- 
tholique. 

Pendant  que  les  choses  se  passaient  ainsi 
à  Constantinoplo,  les  légats  du  pape,  Ar- 
cadiiis,  Projoclus  et  Philippe,  que  les  lem- 
j)éles  el  divers  autres  accidents  avaient 
cm|iéchés  de  se  rendre  à  Ephèse  au  jour 
marqué ,  y  arrivèrent  le  10  juillet  de 
l'an  iSl.  On  tint,  ce  môme  jour,  la  seconde 
session  du  concile  dans  la  niaisou  épiscopals 


«67  DICTIONNAIRE 

de  Memnon.  Sain(  Cyrille  continua  d'y  pré- 
sider comme  tenant  la  place  du  pape.  Les 
légats  ayant  pris  séance  avec  les  autres  évê- 
<l  lies,  et  les  trois  députés  d'Occident,  Philippe 
parla  le  premier,  et  dit  :«  Nous  rondoiis 
grâces  à  l'adorable  Trinité  de  nous  avoir  fait 
venir  à  votre  sainte  assemblée.  Il  y  a  long- 
temps que  notre  père  Célesiin  a  porté  son 
jugement  sur  celle  affaire,  par  ses  lettres  au 
saint  évéque  Cyrille,  qui  vous  ont  été  mon- 
trées :  maintenant  il  vous  en  envoie  d'autres, 
que  nous  vous  représentons;  failes  les  lire 
et  insérer  aux  actes  ecclésiastiques.»  Les 
deux  autres  députés,  Arcadius  et  l'rojectus, 
demandèrent  la  même  chose.  Tous  les  trois 
parlaient  en  latin,  et  on  expliquait  ensuite 
en  grec  ce  qu'ils  avaient  dit  :  par  ordre  de 
saint  Cyrille,  Sirice,  notaire  de  TEglise  Ro- 
maine ,  lut  la  lettre  de  saint  Célesiin.  Conimo 
elle  était  en  latin,  les  évêques  demandèrent 
d'abord  qu'elle  fût  insérée  dans  les  actes  , 
puis  traduite  et  lue  en  grec.  Le  prêtre  Phi- 
lippe dit  :  On  a  satisfait  à  la  coutume,  qui 
esl  (le  lire  premièrement  en  latin  les  lettres 
du  siège  apostolique  :  mais  nous  avons  eu 
soin  de  faire  traduire  celle-ci  en  grec.  Les  lé- 
gats Arcadius  et  Projeclus  en  donnèrent 
pour  raison  que  plusieurs  évêques  n'enlen- 
daienl  pas  le  latin.  Pierre,  prêtre  d'Alexan- 
drie, lut  donc  la  traduction  grecque  de  la 
lettre  du  pape,  qui  commençait  ainsi: 
«L'assemblé»»  des  évêques  témoigne  la  pré- 
ci  sence  du  Saint-Esprit,  car  le  concile  est 
a  saint  par   la   vénération   qui  lui  est  due, 

0  comme  représentant  la  nombreuse  assem- 
«  hlée  des  apôtres.  Jamais  leur  Maître,  qu'ils 
«  avaient  <irdre  d'annoncer,  ne  les  a  aban- 
«  donnés.  C'était  lui-même  qui  enseignail  , 
«  lui  qui  leur  avait  dit  ce  qu'ils  devaient  en- 
«  seigner,  et  qui  avait  assuré  qu'on  l'écou- 
«  tait  en  ses  apôtres.  Cette  charge  d'ensi'i- 
«  gner  a  été  de  même  transmise  à  tous  les 
«  évêques  :  nous  y  sommes  tous  engagés 
«  par  un  droit  héréditaire,  nous  qui  annon- 
«  çons  à  leur  place  le  nom  du  Seigneur  en 
«  divers  pays  du  monde,  suivant  ce  qui  leur  a 
«  été  dit:  Allez  ,  inslruisez  toutes  les  nations. 
«  Vous  devez  remarquer,  mes  frères,  que 
«  nous  avons  reçu  un  ordre  général,  et  qu'il 
«  a  voulu  que  nous  l'exécutions  tous,  en 
«  nous  chargeant  tous  également  de  ce  de- 
«  voir.  Nous  devons  tous  entrer  dans  les 
«  travaux  de  ceux  à  qui  nous  avons  tous 
«  succède  en  dignité.  »  Le  pape  ne  pouvait 
marquer  plus  clairement  que  c'est  .lésus- 
Cbrist  même  qui  a  établi  les  évêques  pour 
docteurs  de  son  Eglise  en  la  personne  des 
apôtres,  et  qu'ils  doivent  concourir  tous 
ensemble  à  conserver  le  dépôt  de  la  doctrine 
apiisiolique.  Il  les  y  engage  par  la  considé- 
ration du  lieu  où  ils  étaient  assemblés,  où 
saint   Paul   et  saint   Jean   avaient  annoncé 

1  lîvangile,  et  où  Timothée  avait,  par  ordre 
<!e  son  maître,  exercé  les  fonctions  de  l'é- 
piscopai.  Il  les  assure,  sur  la  bonté  do  la 
'cause  qu'ils  défendaient,  (jue  les  troubles 
dont  l'Eglise  éliiil  agitée  seraient  suivis  di'  la 
paix,  et  les  exhorte  à  considérer  en  tout  la 
charité  seule,   si    fort   recommandée  par  le 


DES  CONCILES.  8f.8 

saint  apôtre  dont  ils  honoraient  les  répliques 
présentes.  Il  fait  connaître  à  la  fin  de  sa 
lettre  les  îioms  des  trois  légats,  qu'il  en- 
voyait, dit-il  ,  pour  faire  exécuter  ce  qu'il 
avait  ordonné  l'année  précédente  dans  le 
concile  de  Rome.  Cette  lettre  est  du  8 
mai  de  l'an  431.  Aussitôt  qu'on  en  eut 
fait  la  lecture,  tous  les  évêques  s'écrièrent 
que  ce  jugement  était  juste,  et  donnèrent 
à  Célestiii  de  grandes  louanges,  de  même 
qu'à  Cyrille,  disant  tous  d'une  voix  :  «  Un 
Célesiin,  un  Cyrille,  une  foi  du  concile,  une 
foi  de  toute  la  terre.  »Lesacrlamatioiis  finies, 
rèvêque  Projectus ,  l'un  des  trois  légats, 
dit  :  «Considérez  la  forme  de  la  lettre  du 
pape  :  il  ne  prétend  pas  vous  instruire 
comme  des  ignorants,  mais  vous  rappeler  ce 
que  vous  savez,  afin  que  vous  exécutiez  ce 
qu  il  a  jugé  il  y  a  longtemps.»  Firmus  de 
Cappadoce,  prenant  la  parole,  ajouta  :  «Le 
saint  tribunal  deCélestin  adéjà  réglé  l'affaire 
et  donné  sa  sentence  par  les  lettres  adres- 
sées à  Cyrille  d'Alexandrie  ,  à  Juvénal  de 
Jérusalem  ,  à  Rufus  de  Thessalonique  et  aux 
Eglises  de  Constantinople  ei  d'Anlioche.  En 
conséquence  et  en  exécution  de  celte  sen- 
tence, nous  avons  prononcé  contre  Nesto- 
xius  un  jugement  canonique,  après  que  je 
itirme  qui  lui  avait  été  donné  pour  se  cor- 
riger a  été  passé,  et  même  longtemps  après 
le  jour  prescrit  par  l'empereur  pour  l'assem- 
blée du  concile.  L'évêque  Arcadius  et  le 
prêtre  Philippe  demandèrent  qu'on  leur 
apprît  comment  les  choses  s'étaient  passées 
pendant  leur  absence,  afin  d'y  donner  Icvir 
consentement.  Sur  quoi  Théodote  d'Ancyre 
dit  :  «Dieu  a  montré  combien  la  seolence  du 
concile  est  juste  par  l'arrivée  des  iellres  du 
très-pieux  évéque  Célestin  et  par  votre  pré- 
sence. Mais  puisque  vous  souhaitez  de  sa- 
voir ce  qui  s'est  passé,  vous  vous  en  instrui- 
rez pleinement  par  les  actes  mêmes  de  la 
déposition  de  Nestorius.  Vous  y  verrez  le 
zèle  du  concile,  et  la  conformité  de  sa  foi 
avec  celle  que  Célestin  publie  à  haute  voix. 
Le  lendemain,  c'est-à-dire  le  11  juillet 
de  la  même  année  431,  le  concile  s'assem- 
bla encore  dans  la  maison  épiscopale  de 
Memnon. Les  légats,  qui, avant  de  s'y  rendre, 
avaient  pris  communication  des  actes  de  la 
déposition  de  Nestorius  ,  déclarèrent  que 
^'on  avait  en  tout  procédé  suivant  l'ordre 
des  canons.  Ils  démandèrent  toutefois  que 
ces  dictes  fussent  encore  lus  en  plein  concile. 
Memnon  d'Ephèse  l'ordonna,  et  Pierre  d'A- 
lexandrie lut  les  actes  de  la  première  ses- 
sion. Après  quoi  le  prêtre  Philippe  dit  : 
«Pei  sonne  ne  doute  que  saint  Pierre,  chef 
des  apôtres  ,  colonne  de  la  foi  et  fondement 
de  l'Eglise  catholique,  n'ait  reçu  de  Notre- 
Seigneur  Jésus-Christ  les  clefs  du  royaume 
et  la  puissance  de  lier  et  de  délier  les  péchés, 
et  que  jusqu'à  présent  il  ne  vive  e,t  n'exerce 
ce  jugement  dans  ses  successeurs.  Notre 
saint  pape  l'évéïiue  Célestin,  qui  tient  au- 
jourd'hui sa  place,  nous  a  envoyés  au  saint 
concile  pour  suppléer  à  son  absence.  Nos 
très-,(JBrétieiis  empereurs  ont  ordonué  la 
tenue  de   ce  concile,  pour  conserver  la  foi 


8G9 


EPH 


EPn 


870 


calholiquo   qu'ils  ont    reçue  de  leurs   an- 
célris.»  Philippe,  ayant  eiisuilc  repris  som- 
mairement  la   procédiiro  faite  contre  Neslo- 
rius,  ajouta  :  «Donc  la   seulence  prononcée 
conlre    lui   demeure   ferme,  suivant   le    ju- 
gement de    toutes    les    Eglises,  puisque    les 
évoques   d'Orient  et  d'Occident  ont   assisté 
au   concile,  par  eux  ou  par  leurs  députés; 
c'est  pourquoi  Neslorius  doit  savoir  qu'il  est 
relrauclic  île  la  communion  du  sacerdttce  de 
rKglise  catholique.  »  Arcadius    et  Projectus 
le  déclarèrent  aussi  ennemi  de  la  vérité,  cor- 
rupteur de  la  foi,  et  privé  de  la  dignité  épis- 
copale,  comme  de  la  communion  de  tous  les 
évêques  orthodoxes.  Saint  Cyrille,   voyant 
que  les  légats  avaient  approuvé  la  sentence 
du  concile  conlre  Nestorius,   demanda  que 
ce  qui  s'était  fait  ce  jour-là  et  le  précédent 
fût  ajouté  au  reste  des  actes  du  concile,  et 
pria   ces  légats   de   le    confirmer  par   leurs 
souscriptions,  ce  qu'ils  firent  dans  le  mo- 
ment.   Les    évéqucs    du    concile    écrivirent 
aussitôt  à  l'empereur   pour  lui   donner  avis 
de    l'arrivée  des  légats  et  du  consentement 
qu'ils  avaient  donné  même  par  écrit  à  la  dé- 
position de  Nestorius,  qui  par  là  devenait  le 
jugement  commun  de  toute  la  terre.  Ils  sup- 
pliaient ce  prince   de   leur  permettre  de  se 
retirer,  puisque  leur  assemblée  était  heureu- 
.semcnt  terminée;  ajoutant  qu'il  était  juste 
de  songer  à  donner  un  nouvel  évéque  à  l'E- 
glise de  Conslanlinople  et  de  les   laisser  à 
^'avenir  jouir  en  repos  de  la  confirmation  de 
la    foi.  Cette  lettre  était  souscrite  de  saint 
Cyrille  et  de  tous  les  autres  évéques  du  con- 
cile. Ils  étaient  plus  de  deux  cents  qui  avaient 
déposé  Nestorius;  mais  le  concile  ne  jugea 
pas  à  propos  de  les  faire  souscrire  tous  à  la 
lettre  qu'il  écrivit  au  clergé  et  au  peuple  de 
.Constantinppie  pour  leur  déclarer  la  déposi- 
liou  de  Nestorius,  et  les  exhorter  à  obtenir 
de  Dieu,  par  de  ferventes  prières,  un  pasteur 
.capable  de  gouverner  celte  Eglise,  du  bien 
de  laquelle  dépendait  celui  des  autres.  Ceux 
qui  souscrivirent  sont: Cyrille  d'Alexandrie, 
Philippe  légal  du  pape,  qui  se  qualifie  prêtre 
,de  l'Eglise  des  Apôtres,  Juvénal  de  Jérusa- 
lem, les  deux  légats  Arcadius  et  Projectus, 
Firmus  de  Césarée,  Flavien   de  Philippes, 
Memnpn  d'Ephèse,  Théodote  d'Ancyre,  Bé- 
rinien  de  Perge. 

Le  concile  ne  fait  aucune  plainte  dans  ces 
lettres,  de  la  sentence  que  Jean  d'Anlioche 
et  son  conciliabule  avaient  portée  contre 
saint  Cyrille  elMemnon;  ayant  cru  jusque- 
là  devoir  mépriser  une  procédure  si  dérai- 
sonnable, si  destiti^ée  de  formalités,  et  qui 
ne  leur  avait  pas  même  été  notifiée  juridi- 
quement. Mais  ayant  apprjs  que  cette  affaire 
fivait  été  portée  à  l'empereur,  saint  Cyrille 
et  Memnon  présentèrent  leur  requête  en 
plainte  contre  ,Iean  d'Anlioche.  Ce  fut  dans 
la  quatrième  session  qui  se  tint  cinq  jours 
après  la  précédente  dans  l'église  de  Sainte- 
Marie  ,  c'est-à-dire,  le  10  juillet.  Saint 
Cyrille,  qui  tenait  toujours  la  place  du 
pape,  y  est  nommé  le  premier,  puis  les  trois 
îégats,  ensuite  Juvénal,  Memnon  et  les  autres 
évéques,  au  nombre  de  plus  de  deux  cents. 


Comme  il  s'agissait  des  intérêts  de  saint 
Cyrilio,  ce  ne  fut  point  Pierre,  prélre  d',\- 
levanilrie,  qui  fit  les  loiuUions  de  promoteur, 
enais  Hésychius,  diacre  de  Jérusalem.  Ayant 
dit  qu'il  av;iit  en  maiii  la  requête  dont  nous 
avons  parlé,  Juvénal  de  .lérnsalem  ordonna 
d'en  faire  la  lecture  cl  de  l'insérer  aux  actes. 
Elle  port.iil  que  Jean  d'Anlioche,  en  haine 
de  la  déposition  de  Nestorius,  avait  déposé 
Cyrille  et  Memnon,  sans  (ju'il  eût  aucun 
pouvoir  de  les  juger,  ni  par  les  lois  de  l'E- 
glise, ni  par  l'ordre  de  l'empereur,  ni  de  rien 
entreprendre  de  semblable,  ()riiicipalement 
contre  un  plus  grand  siège.  Ellis  ajoutait 
qu'en  cas  même  (]u'il  eût  eu  ce  pouvoir,  il 
eiit  fallu  observer  les  canons,  avertir  les  ac- 
cusés, et  les  appeler  avec  le  reste  du  couiilo 
pour  se  défendre.  La  conclusion  élail  que 
puisque  Jean  se  trouvait  à  Ephèse  avec  ses 
complices,  ils  fussent  appelés  pour  rendre 
compte  de  leur  entreprise.  Acace  de  Mélitinc 
ne  croyait  point  qu'il  fûl  nécessaire  de  citer 
Jean  d'Anlioche,  disant  que  les  Orientaux, 
en  se  séparant  du  concile  el  en  se  joignant  à 
Nestorius,  s'étaient  rendus  incapables  de  rien 
entreprendre  contre  les  présidents  du  concile 
œcuménique;  il  opina  toutefois  avec  les  au- 
tres évêqvies  à  citer  Jean  d'Anlioche;  on  lui 
députa  donc  trois  évéques  pour  lui  deman- 
der raison  de  son  entreprise.  Us  trouvèrent 
la  maison  de  Jean  environnée  de  soldats  et 
d'autres  personnes  portant  des  armes  pour 
en  défendre  l'entrée,  de  manière  qu'ils  ne 
purent  voir  Jean  ni  lui  parler.  Les  députés 
en  ayant  fait  leur  rapport  au  concile,  Juvénal 
de  Jérusalem  fut  d'avis  qu'afiu  d'observer  les 
canons  il  fallait  y  envoyer  encore  des  évé- 
ques pour  le  citer  une  seconde  fois.tls  trou- 
yèrent  aussi  la  maison  de  Jean  entourée  de 
soldats  avec  les  épées  nues,  eliiuelques  ec- 
clésiastiques, qu'ils  prièrent  de  les  annoncer. 
La  réponse  que  Jean  leur  fit  élail  qu'il  n'en 
avait  point  à  faire  à  des  gens  déposés  et 
excommuniés.  Saint  Cyrille  et  Memnon  de- 
mandèrent que  la  procédure  de  Jean  fùi  dé- 
clarée nulle  et  qu'il  fût  cité  une  troisième 
fois.  Le  concile  la  déclara  nulle,  attendu 
que  Jean  n'avait  osé  venir  pour  la  soutenir, 
et  arrêta  que  l'on  ferait  un  rapport  à  l'em- 
pereur de  ce  qui  s'était  passé  ce  jour-là,  et 
que  Jean  serait  cité  une  troisième  fois. 

Jean  fit  cepL'udant  afficher  à  la  nmraillc  du 
théâtre  un  écrit  par  lequel  il  déclarait  pu- 
bliquement la  sentence  qu'il  avait  rendue 
avec  les  siens  conlre  saint  Cyrille  et  .Memnon, 
et  où  il  les  accusait  d'être  les  chefs  de  l'hérésie 
d'Apollinaire,  et  de  soutenir  celles  d'.\rius 
et  d'Eunomius.  11  y  déclarait  aussi  qu'il  avait 
informé  l'empereur  des  crimes  dont  les  évé- 
ques el  ies  autres  membres  du  concile  étaient 
coupables.  Les  Orientaux,  par  un  autre  acte 
adressé  aux  évéques  qu'ils  avaient  excom- 
muniés, les  blâm.iient  d'attendre  si  longtemps 
à  se  réparer  de  saint  Cyille  el  de  ,'\îeiiiuon, 
el  à  venir  se  faire  absoudre  de  leur  exconi- 
munication;  ajoutant  (jue  s'ils  tardaient 
davantage  ils  auraient  lieu  de  s'en  repentir 
lorsqu'il  ne  serait  plus  leu\ps.  Les  évé- 
ques  s'élant    do^^j;  ,ts,setn|)',és    le    17  juil- 


ft71 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


let  dans  l'église  de  Sainte-Marie,  saint 
Cyrille  leur  représenta  que  le  relus  que  f.ii- 
saient  les  Orientaux  de  venir  au  concile 
él.iil  une  preuve  qu'ils  ne  pouvaient  le  con- 
vaincre de  l'hérésie  dont  ils  l'accusiiienl.  Il 
protesta  qu'il  ne  tenait  et  n'avait  jamais  tenu 
les  erreurs  d'Apollinaire,  ni  d'Arius,  ni  d'Eu- 
iioniius;  mais  qu'il  avait  appris  dès  l'enfance 
les  sjiintcs  lettres,  et  qu'il  avait  été  nourri 
dans  la  société  des  Pères  orthodoxes.  Il  ana- 
théinatisa  Apollinaire,  Ariits,  Eunomius, 
Macédonius,  Sabellius,  Photin,  P.iul  de  Sa- 
mosate,  les  manichéens,  Nestorius  et  tous 
les  autres  hérétiques,  nommément  ceux  qui 
enseignaient  les  opinions  de  Célestius  et  de 
Pelage,  et  se  plaignit  fortement  de  l'afQihe 
injurieuse  que  Jean  d'Antioche  avait  faite 
contre  lui  et  contre  tout  le  concile.  Il  conclut 
qu'il  fût  cité  pour  la  troisième  fois,  afin  (ju'en 
cas  de  refus  de  sa  part  on  ne  fît  plus  de  dif- 
ficulté de  le  condamner  comme  calomnia- 
teur. Le  concile  députa  pour  cette  citation 
trois  évêques  avec  un  notaire  nommé  Muso- 
nius.et  leur  donna  un  écrit  conireJean  d'An- 
tioche, portant  dès  lors  interdiction  des  fonc- 
tions épiscopales,  et  que  si,  après  cette  troi- 
sième citation,  il  refusait  de  venir  au  concile, 
on  prononcerait  contre  lui  selon  les  canons. 
Les  députés  trouvèrent  au  devant  de  la  mai- 
son de  Jean  plusieurs  ecclésiastiques  qui 
voulurent  les  maltraiter;  mais  ils  en  furent 
empêchés  par  les  soldats  mêmes,  et  par  As- 
phale,  prêtre  de  l'Eglise  d'Antioche,  qui  fai- 
sait à  Conslanlinople  les  affaires  de  son 
clergé.  Jean,  averti  que  les  députés  du  con- 
cile le  demandaient,  envoya  son  archidiacre 
leur  présenter  un  papier  de  la  part  des  Orien- 
taux. Les  députés  refusèrent  de  s'en  char- 
ger, sur  quoi  l'archidiacre  refusa  aussi  de 
les  écouter.  Ils  se  retirèrent  donc,  en  signi- 
fiant à  Asphale  et  à  un  autre  prêtre  ce  qui 
était  porté  par  l'écrit  dont  le  concile  les 
avait  chargés.  Leur  conduite  fut  approuvée, 
et  le  concile,  rempli  d'une  juste  indignation 
contre  Jean  d'Antioche,  voulait  prononcer 
contre  lui  et  contre  les  Orientaux  la  niêine 
sentence  de  dé])osilion  qu'ils  avaient  rendue 
contre  saint  (Cyrille  et  Memnon;  mais  ils 
crurent  qu'il  valait  mieux  réserver  cela  au 
jugement  du  pape,  et  se  contenter  pour  le 
présent  d'une  punition  moins  sévère.  Ainsi 
il  déclara  qu'afin  qu'ils  ne  pussent  plus 
abuser  du  pouvoir  de  la  dignité  épiscopale, 
ils  demeureraient  retranchés  de  la  commu- 
nion ecclésiastique  jusqu'à  ce  qu'ils  recon- 
nussent et  confessassent  leur  faute,  ctqu'ils 
vinssent  rendre  raison  de  leur  conduite  au 
concile;  ajoutant  que  s'ils  tardaient  à  le 
faire  ils  attireraient  sur  eux  toute  la  sévé- 
rité des  canons.  Le  concile  désigna  par  leurs 
noms  tous  les  évêques  compris  dans  cette 
sentence.  Il  y  en  a  trente-cinq,  du  nombre 
desquels  est  Théodoret.  Il  déclara  en  même 
temps  que  la  procédure  irrégulière  des  Orien- 
taux contre  Cyrille  et  Memnon  était  absolu- 
ment nulle  et  insoutenable,  et  tous  les  Pères 
Cu  concile  communiquèrent  avec  eux  comme 
auparavant.  Cette  sentence  fut  signée  par 
Juvcnal  de  Jérusalem,  par  les  trois  légats 


87a 

du  pape  et  par  tous  les  antres  évéquos.  En- 
suite le  concile  écrivit  à  l'empereur  pour 
l'informer  de  cette  affaire,  lui  f.iire  voir  les 
défauts  de  la  procédure  des  Orientaux,  et 
pour  se  plaindre  de  ce  que  trente  évêques 
avaient  osé  se  soulever  contre  plus  de  deux 
cents,  et  former  un  second  concile  contre  sa 
volonté.  «Nous  avons  doue,  ajoule-t-il,  casse 
tout  ce  qui  avait  été  f.iil  contre  Cyrille  et 
Memnon,  et  excommunié  ces  rebelles,  jus- 
qu'à ce  (ju'ils  viennent  défendre  leur  procé- 
dure devant  le  concile.»  H  prie  ce  prince 
d'ordonner  que  ce  qui  a  été  décidé  par  le 
concile  universel  contre  Nestorius  pour 
rét.iblissenienl  de  la  loi,  demeure  d.ins 
sa  force.  Celle  lettre  fut  signée  de  Juvénal, 
des  légats  et  de  tous  les  évêques.  Le  concile 
rendit  aussi  compte  au  pape  Célestin  de  ce 
qui  s'était  fait  tant  contre  Nestorius  que  c()n- 
tre  Jean  d'Antioche,  disant  iju'ils  ont  réservé 
à  son  jugement  s'il  ne  fallait  point  liéposer 
ce  dernier.  Il  ajoutait  :  c  Quant  à  nos  frères 
Cyrille  et  Memnon  ,  nous  communiquons 
tous  avec  eux,  même  depuis  l'entreprise  de 
Jean  d'Antioche,  et  nous  célébrons  avec  eux 
la  liturgie  et  les  synaxes.  C  ir  si  nous  souf- 
frons que  tous  indifféremment  iiisullenl  aux 
plus  grands  sièges  et  prononcent  des  sen- 
tences contre  ceux  sur  qui  ils  n'ont  aucun 
pouvoir,  les  affaires  de  l'Eglise  tomberont 
dans  la  dernière  confusion.  »  Et  ensuite  : 
«  Après  qu'on  a  eu  lu  dans  le  concile  les 
actes  de  la  déposition  des  impies  pélagicns 
et  célesliens,  Célestius,  Pelage,  Julien,  l'er- 
side,  Florus  ,  Marcelliii  ,  Oronce  et  leurs 
complices,  nous  avons  établi  que  le  jugement 
porté  contre  eux  par  Votre  Sainteté  demeu- 
rerait ferme  :  nous  sommes  tous  du  même 
avis,  et  les  tenons  pour  déposés.  »  Le  con- 
cile joignit  à  cette  lettre  les  actes  de  tout  ce 
qui  s'éiait  passé,  avec  les  signatures  des  évê- 
ques. On  croit  qu'il  écrivit  aussi  en  Syrie  et 
dans  toutes  les  provinces,  pour  y  rendre 
publique  la  sentence  prononcée  contre  les 
Orientaux;  du  moins  avons-nous  un  décret 
du  concile  adressé  à  tous  les  évêques  et  fi- 
dèles de  l'Eglise  pour  leur  notifier  cette 
sentence.  Ce  décret  est  joint  aux  actes  de 
la  session  tenue  le  31  juillet,  qui  est  la 
septième;  mais  il  a  plus  de  rapport  à  la 
cinquième,  qui  est  du  17  juillet.  Il  produisit 
son  effet,  et  convainquit  plusieurs  personnes 
de  l'iitjustico  du  procédé  des  Orientaux.  La 
lettre  du  concile  au  pape  suint  Céh'stin  est 
suivie  d'un  discours  que  saint  Cyrille  pro- 
nonça en  présence  das  évêques.  Quoique 
Jean  d'Antioche  n'y  soit  pas  nommé,  il  est 
aisé  de  voir  que  c'est  lui  que  l'on  attaque 
partout,  et  saint  Cyrille  ne  le  fait  pas  sans 
aigreur.  Il  lui  reproche  entre  autres  choses 
d'avoir  pris  les  armes  contre  la  vérité  et 
contre  ceux  qui  en  prenaient  la  défense,  et 
de  s'être  rendu  le  fauteur  de  l'hérésie.  Les 
schismatiques  écrivirent  de  leur  côté  à  l'em- 
pereur pour  se  plaindre  de  ce  que  Cyrille 
et  Memnon,  déposés  par  eux  piur  cause 
d'hérésie,  s'étaient  fait  rétablir  dans  le  sa- 
cerdoce par  ceux  de  leur  parti,  excommu- 
niés et  interdits  comme  eux.  Us  demandaient 


875  EPIl 

à  ce  prince  permission  d'aller  ou  à  Constan- 
linoplp  ou  à  Nii'oinédio,  pour  fonvaincrc 
leurs  adversaires  d'impiété  et  d'injuslite  eu 
sa  présence;  d'ordomicr  au<si  (]ue  tout  le 
monde  souscrivît  à  la  loi  de  Nicée,  dont  ils 
joifjnaient  la  formule  à  leur  lettre.  Ils  écri- 
virent eu  même  temps  à  Anliocliiis,  préfet 
du  prétoire  et  ronsul;  à  Valère,  maître  des 
oflices,  et  à  Scliolasiique,  préfet  de  la  cham- 
bre, tous  trois  amis  de  Neslorius.  IN  s'y 
plaignaient  des  excès  de  Cyrille  et  de  Mem- 
uoM,  qui  sont,  disaient-ils,  au-dessus  de  la 
fureur  la  plus  barbare.  Ils  les  conjuraient, 
en  conséquence,  de  le-;  tirer  au  plus  vite 
d'Ephèse,  et  de  faire  en  sorte  que  leurs  let- 
tres fussent  lues  à  l'empereur.  Elles  étaient 
toutes  adressées  au  comte  Ircnée,  alors  à 
Conslantinople  :  et  ce  fut  de  lui  qu'ils  appri- 
rent ce  qui  s'y  était  passé  depuis  son  arrivée  ; 
en  particulier,  que  l'empereur  envoyait  à 
Ephèse  Jean,  comte  des  largesses,  avec  ordre 
de  régler  les  affaires^  suivant  les  connais- 
sances qu'il  en  prendrait  sur  les  lieux. 

11  était  encore  en  chemin ,  lorsque  le 
concile  tint  une  sixième  session  le  22 
juillet  de  l'an  '*31.  Saint  Cyrille  y  prési- 
dait comme  vicaire  du  pape,  et  les  lé- 
gats du  saint-siége  n'y  sont  nommés  qu'à  la 
fin,  après  tous  les  évéques.  Pierre,  prêtre 
d'Alexandrie  et  primicier  des  notaires,  dit 
que  le  saint  concile,  voulant  pourvoir  à  la 
foi  et  à  la  paix  des  Eglises,  proposait  une 
dénnition  qu'il  avait  en  main.  On  or- 
donna de  la  lire  et  de  l'insérer  aux  actes. 
On  y  voyait  d'abord  le  symbole  de  Ni- 
cée, avec  analhème  de  la  part  de  l'Eglise 
apostolique  contre  tous  ceux  qui  diraient 
qu'il  y  a  eu  un  temps  où  le  Fils  de  Dieu  n'é- 
tait point,  et  qu'il  est  fait  de  rien  ou  de 
quebjue  substance  créée.  Le  concile  ajou- 
tait :  «  C'est  la  sainte  foi  dont  tout  le  monde 
doit  convenir  ;  car  elle  sulfil  pour  l'utilité  de 
toute  l'Eglise  qui  est  sous  le  ciel.  Mais  parce 
que  quelques-uns  font  semblant  de  la  con- 
fesser, et  en  expliquent  le  sens  à  leur  fan- 
taisie, il  a  été  nécessaire  de  proposer  les 
sentiments  des  Pères  orthodoxes,  pour  mon- 
trer comment  ils  ont  entendu  et  prêché  celte 
foi,  et  comment  tous  ceux  dont  la  foi  est 
pure  doivent  l'entendre,  l'expliquer  et  la 
prêcher.  »  Le  prêtre  Pierre  dit  qu'il  avait  en 
main  le  livre  des  saints  Pères,  évéques  et 
niarlyrs,  dont  il  avait  extrait  quelques  arti- 
cles; savoir  de  saint  Pierre  d'Alexandrie,  de 
saint  Atlianase,  de  saint  Jules,  évéqiie  de 
Rome,  et  des  autres  anciens  qu'on  avait  cités 
à  la  première  session  pour  la  condamnation 
de  Nestorius.  Le  concile  en  ordonna  la  lec- 
ture, et  voulut  qu'ils  fussent  insérés  aux 
actes.  Ensuite  Charysius,  prêtre  et  économe 
de  l'Eglise  de  Philadelphie  en  Lydie,  repré- 
senta au  concile  que  quelques  hérétiques  de 
celte  province,  voulant  s'instruire  dans  la 
doctrine  de  l'Eglise  catholique,  étaient  tom- 
bés dans  de  plus  grandes  erreurs.  Car  deux 
prêtres  nomués  Antoine  et  Jacques ,  qui 
éiaient  venus  de  Constaniinople  en  Ljdie 
avec  des  lettres  de  recommandation  d'Atha- 
nase  et  de  Pholius  aussi  [/rêtre,  et  du  parti 
Dictionnaire  des  Conciles.  I. 


EPH 


«74 


de  Nestorius,  faisaient  signer  aux  rpiario- 
décimans  ,  ou  novatiens  (le  ce  pays-là,  (|ui 
voulaient  se  convertir,  une  prc^fcssion  de  foi 
nestorienne.  On  la  disait  de  Théodore  de 
Mopsueste.  Charysius  s'opposa  à  la  signaliir." 
de  cette  formule;  ce  ()iii  obligea  les  e\éques 
d<;  Lydie,  qui  regardaient  Antoine  et  Jac,|ues 
comme  c  itlioliipies,  de  le  déposer.  La  re- 
quête de  Charysius  avait  ilonc  deux  motifs  : 
le  premier,  d'élre  rétabli  dans  ■•es  fonctions, 
comme  ayant  été  déposé  injustement;  le  se- 
cond, la  condamnation  de  celte  fausse  expo- 
sition de  loi  (]u"on  faisait  signer  aux  nou- 
veaux convertis  de  Lydie.  Le  concib'  ne 
voulut  point  statuer  sur  le  premier  chef  de  la 
demande  de  ce  prêtre,  n'ayant  pas  apparem- 
ment de  preuves  qu'il  eût  été  déposé  injus- 
tement et  pour  la  défense  de  la  vraie  foi.  Sur 
le  second,  après  avoir  ordonné  la  lecture  de 
celte  profession  de  foi,  il  la  condamna,  mais 
sans  en  nommer  l'auteur,  soit  qu'il  ne  fût 
pas  bien  connu,  soit  à  cause  de  la  grande 
réputation  de  Théodore  de  Mopsueste,  et  dé- 
fendit, sous  peine  de  déposition  aux  évéques 
et  aux  clercs,  et  sous  peine  d'anathème  aux 
laïques,  de  proposer  ou  d'écrire  aucune  autre 
profession  de  foi  que  celle  de  Nicée.  Il  n'en 
excepta  ni  le  symbole  dos  apôtres,  ni  celui  de 
Conslantinople ,  peut-être  pour  fermer  la 
bouche  aux  Orientaux,  qui  semblaient,  par 
leur  attachement  affecté  à  la  formule  de  Ni- 
cée, reprocher  aux  Pères  du  concile  de  n'y 
en  avoir  pas  assez.  Nous  avons  la  profession 
de  foi  déférée  au  concile  :  elle  est  en  grec  et 
en  latin  dans  les  collections  ordinaires,  mais 
seulement  en  latin  dans  celle  de  Baluze,  de 
la  traduction  de  Marius  Mercalor.  Il  est  re- 
marqué dans  les  souscriptions,  qui  sont  au 
nombre  de  vingt ,  que  les  quartodécimans 
dont  elles  sont ,  s'adressèrent  à  l'évêque 
Théophane  pour  le  prier  de  les  recevoir  à  la 
sainte  Eglise  catholique;  qu'ils  anathémati- 
sèrent  tous  ceux  qui  ne  faisaient  pas  la  Pâ- 
que  comme  la  sainte  Eglise  catholique  et 
apostolique;  et  qu'ils  jurèrent  par  la  sainte 
Trinité  et  par  la  piété  et  la  victoire  des  em- 
pereurs Théodose  et  Valentiiiien ,  de  de- 
meurer fermes  dans  cette  pratique,  comme 
aussi  dans  la  croyance  des  dogmes  men- 
tionnés dans  la  profession  de  loi  qui  leur 
avait  été  présentée.  Il  y  en  eui  quelques-uns 
qui  souscrivirent  pour  eux  et  pour  toute 
leur  maison;  d'autres  déclarèrent  qu'ils  ne 
savaient  pas  écrire,  entre  autres  un  prêtre 
nommé  Patrice.  Le  concile,  après  la  con- 
damnation de  celte  fausse  profession  de  foi, 
ordonna  qu'on  relût  les  extraits  des  livres 
de  Nestorius  déjà  insérés  dans  les  actes  de 
la  première  session;  après  (juoi  tous  les  évé- 
ques souscrivirent,  saint  Cyrille  le  premier, 
ensuite  Arcadius  légat,  puis  aivénal  de  Jé- 
rusalem, et  les  autres  de  suite,  s.ins  garder 
le  même  rang  que  dans  les  souscriplion-,  pré- 
cédeutes,  qui  ne  sont  pas  même  uniformes. 
La  septième  session  ,  qui  fut  aussi  la 
dernière ,  est  marquée  le  lundi  31  août 
dans  les  actes;  maison  prétend  qu'il  faut 
lire  le  31  juillet,  parce  que  le  concile  no 
s'assembla  plus  depuis  l'arrivée  du  courte 

2a 


875 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


876 


Jean,  qui  était  à  Ephèse,  dans  les  cotn- 
mencemenls  du  mois  d'août.  Celle  session  se 
tint  dans  la  grande  église  de  la  Sainte-Vierge. 
Rliégiiius,  évêque  do  Gonslanlia  dans  l'île  de 
Chypre,  y  présenla  une  requête,  tant  en  son 
nom  qu'en  celui  de  deux  autres  évêques, 
Zenon  et  Evagre,  se  plaignant  de  ce  que  le 
clergé  d'Anlioche  entreprenait  contre  la  li- 
b(M-té  dont  ils  ctiiienl  en  possession,  l'évéque 
d'Antioclie  ni  quelque  autre  que  ce  fût 
n'ayant  jamais  eu  part  à  l'ordination  des 
évéques  de  cette  île.  11  paraissait  en  efîot 
que  les  trois  derniers  métropolitains  de  Con- 
st.iutia  avaient  été  établis  par  les  évêques  de 
Chypre.  Mais  après  la  mort  du  dernier,  qui 
se  nommait  Troïle,  Jean  d'Anlioche,  préten- 
dant que  i'îie  de  Chypre  dépendait  de  son 
patriarcat  ,  avait  obtenu  deux  lettres  de 
Denys,  duc  d'Orient  :  l'une  au  clergé  de  Con- 
slantia,  l'autre  à  Théodore,  gouverneur  de 
Cliypre.  Dans  la  première,  le  duc  disait  que, 
puisqu'on  allait  tenir  un  concile  à  Ephèse, 
on  l'on  réglerait  ce  qui  regardait  l'élection  de 
leur  évéq  ,  ils  ne  permissent  point  qu'on  en 
élûl  ni  qu'on  en  consacrât  aucun  jusqu'à  !a 
décision  du  concile  sur  ce  point;  ou  que,  s'il  y 
en  avait  un  d'établi  avant  la  réception  de  sa 
lettre,  il  eût  à  ^e  trouver  au  concile  indiqué 
à  Ephèse.  Dans  la  seconde,  il  ordonnait  à 
Théodore  d'employer  son  autorité  et  les  mi- 
lices qu'il  commandait  pour  arrêter  ceux 
qui  exciteraient  (luelque  tumulte.  Cette  lettre 
est  datée  d'Anlioche, le  21  mai  431.  Les  évéques 
de  Chypre  ne  laissèrent  pas  d'établir  un 
évêque  à  Constantia,  et  ce  fut  Rhéginus  sur 
qui  tomba  leur  choix.  11  vint  à  Ephèse  avec 
trois  autres  évêques  de  son  île  ,  sans  at- 
tendre les  Orientaux  ,  et  s'étant  joints  à  saint 
Cyrille, ils  condamnèrent  avec  lui  Nestorius, 
le  22  juin.  Sapricc,  évêque  de  Paphos,  l'un 
des  trois  qui  avaient  accompagné  Rhéginus, 
étant  mort  à  Ephèse,  celui-ci  et  les  dt^ux  au- 
tres s'adressèrent  au  concile  pour  lui  deman- 
der sa  protection  contre  les  violences  du 
clergé  d'Anlioche.  Le  concile,  après  avoir  lu 
leur  requête  et  les  lettres  du  duc  Denys,  de- 
manda qu'ils  expliquassent  nettement  le  su- 
jet de  ces  deux  lettres.  L'évéque  Zenon  dit 
qu'elles  avaient  été  obtenues  par  l'évéque  et 
le  clergé  d'Anlioche.  «  Que  voulait  l'évéque 
d'Antiothe?  »  dit  le  concile.  «  Il  prétend,  ré- 
pondit Evagre,  soumettre  notre  île  et  s'attri- 
buer le  droit  des  ordinations  contre  les  ca- 
nons et  la  coutume  établie?  »  Le  concile  dit  : 
«  N'a-t-on  jamais  vu  l'évéque  d'Anlioche 
ordonner  un  évêque  à  Constantia?  »  Zenon 
répondit:  «  Depuis  le  temps  des  apôtres  on 
ne  peut  pas  montrer  que  l'évéque  d'Anlioche, 
ni  aucun  autre,  y  soit  jamais  venu  ordonner  : 
ça  toujours  été  le  concile  de  ia  province  qui 
a  établi  un  métropolitain.  Troïle  ,  qui  vient 
de  mourir,  Sabin  ,  son  prédécesseur,  et  le 
vénérable  Epiphane,  qui  était  avant  eux,  ont 
élé  ordonnés  par  un  concile,  sans  que  l'é- 
véque d'Antiocho  ou  aucun  autre  ait  eu 
droit  d'ordonner  dans  l'île  de  Chypre.  »  Ce 
concile,  assuré  par  les  déclarations  que  ces 
évêques  avaient  faites  de  vive  voix  et  par 
écrit,  rendit  une  sentence  qui  portait  que,  si 


l'évéque  d'Anlioche  n'était  point  foulé  en 
coutume  pour  l'aire  des  ordinations  en  Cuy- 
pre ,  les  évéques  de  cette  lie  seraient  main- 
tonus  dans  la  possession  où  ils  étaient  d'é- 
lire leurs  évé(ines  suivant  les  canons;  que 
toutes  les  autres  provinces  jouiraient  pa- 
reillement des  libertés  qu'elles  auraient  ac- 
quises par  l'usage;  qu'aucun  évêque  n'en- 
treprendrait sur  une  province  qui  de  toute 
anti[;uilé  n'aurait  point  été  soumise  à  son 
église,  et  que  s'il  y  en  avait  qui  s'en  fussent 
assujetti  quelqu'une  par  violence,  il  serait 
obligé  de  la  restituer.  Le  concile  ne  jugea 
pas  à  propos  de  demander  que  Jean  d'An- 
lioche lût  entendu,  parce  que,  appelé  dans 
les  formes,  il  avait  refusé  de  comparaître. 
Peut-être  que  s'il  eût  élé  présent  les  évêques 
de  Chypre  n'eussent  pas  eu  une  sentence  si 
favorable.  Car  Alexandre  d'Anlioche  ayant 
prétendu  ,  en  415  j  que  les  évêques  de  cette 
île  ne  s'étaient  mis  en  possession  de  faire 
leurs  ordinations  que  pour  éviter  la  tyrannie 
des  ariens  qui  avaient  occupé  le  siège  épis- 
copal  d'Anlioche  pendant  trente  années,  le 
pape  Innocent  I",  faisant  droit  à  sa  requête, 
avait  ordonné  que  ces  évéques  revinssent  à 
l'observation  des  canons  de  Nicée,  c'est-à- 
dire  qu'ils  rentrassent  dans  la  dépendance 
de  l'église  d'Anlioche.  Toutefois,  Balsamon, 
depuis  patriarche  d'Anlioche,  reconnaît  que 
les  faits  allégués  par  Rhéginus  et  les  autres 
évêques  de  Chypre  étaient  véritables.  Pierre 
le  Foulon,  ayant  usurpé  le  siège  d'Anlioche, 
voulut,  sans  s'arrêler  au  décret  du  concile 
d'Ephèse,  se  soumettre  l'Eglise  de  Chypre. 
Mais  comme  l'on  trouva  dans  le  temps  même 
de  cette  contestation,  c'est-à-dire,  vers  l'an 
488,  le  corps  de  saint  Barnabe  auprès  de 
Constantia,  un  concile,  tenu  à  Constantino- 
ple,  et  l'empereur  Zenon  déclarèrent  que 
l'Eglise  de  Chypre,  étant  une  Eglise  aposto- 
lique, ne  dépendait  de  la  juridiction  d'aucun 
patriarche. 

Quelques-uns  rapportent  à  celle  dernière 
session  du  concile,  et  d'autres  à  celle  du  17 
juillet,  la  décision  de  l'affaire  d'Eustathe, 
évêque  d'Allalio  en  Paraphylie.  Quoique  or- 
donné canoniquement,  on  ne  laissa  pas  de 
former  quelques  accusations  contre  lui,  dont 
il  lui  eût  été  facile  de  se  justifier.  Mais  la 
crainte  des  affaires  et  le  peu  de  capacité  qu'il 
se  connaissait  pour  les  fonctions  de  l'épisco- 
pat  l'engagèrent  à  le  quitter  et  à  donner 
une  renonciation  par  écrit.  Sur  cela  le  cou 
cilede  la  province  mit  à  sa  place  Théodore 
Eustathe  ,  souhaitant  toutefois  de  conserver 
le  nom  et  les  honneurs  d'évêque,  se  présenta 
au  concile  d'Ephèse  pour  les  demander,  té- 
moignant au  surplus  n'avoir  aucun  désir  de 
rentrer  dans  le  siège  qu'il  avait  quitté.  Le 
concile,  après  s'être  informé  de  la  manièio 
dont  les  choses  s'étaient  passées  ,  et  si  les 
accusateurs  d'Eustathe  n'avaient  rien  prou  \  é 
contre  lui,  rendit. à  ce  vieillard  la  commu- 
nion dont  il  avait  élé  privé  à  cause  de  sa  re- 
nonciation, les  canons  ne  permettant  point  à 
un  évoque  d'abandonner  son  église.  Il  lui 
accorda  aussi  le  nom  et  le  rang  d'évêque.  à 
la  charge  néanmoins  qu'il  ne  ferait  ni  ordi- 


877 


EPIl 


ËPH 


878 


nation  ni  aucune  aulro  fonction  épiscopale 
de  sa  propre  aiilorilo.  Le  concile  fil  savoir 
niéiiic  à  celui  de  la  province  de  l'amphylio, 
à  qui  il  écrivit  sur  celte  alfalrc,  nue  s'il  vou- 
(ait  traiter  Kustalhe  encore  plus  cliarilable- 
mcnl,  il  pourrait  le  faire.  Le  concile  chargea 
aussi  les  évéqucs  «le  l'amphylii'  et  de  l.jcao- 
nic  de  tenir  la  main  à  l'ordonnance  du  con- 
cile de  Constanlinople,  sous  Sisinnius,  contre 
les  niessalicns,  héréli(|ucs  qui  élaient  dans 
leur  pays. Celle  ordonnance,  qui  fut  présentée 
par  les  évéques  Valérien  et  Anipliiloque  , 
portait  que  tous  ceux  qui  seraient  infectés 
ou  suspects  de  cette  hérésie  seraient  soin- 
itoés  de  l'analhémaliser  par  écrit;  (luc  les  ré- 
l'ractaires  seraient  déposés  el  cscornuiuniés, 
s'ils  étaient  clercs  ;  les  laïiiues  analhémalisés; 
et  qu'on  ne  perniettrail  pas  à  ceux  qui  en 
seraient  convaincus, d'avoir  des  monastères. 
L'évcque  Valérien  présenta  le  livre  de  ces 
hérétiques,  qu'ils  noininaicnt  ascéti(iues  :  il 
fut  anathénialisé,  comme  ayant  été  composé 
par  des  héréiiques,  el  le  concilt;  établit 
qu'on  en  userait  de  même  à  l'égard  des  au- 
tres livres  qui  seraient  infectés  de  leurs  er- 
reurs. Deux  autres  évéques  de  Thrace  , 
Euprébius  de  Byze  el  Cyrille  de  Celle,  re- 
présenlèrent  au  concile  que,  suivant  une 
ancienne  coutume  de  leur  province,  chaque 
évèque  avait  deux  ou  trois  évéchés;  que  l'é- 
vétjue  d'Héraclée  avait  Héraclée  etEpania; 
révê(iue  de  Byze  avait  Byze  et  Arcadiopolis; 
l'évéque  de  Celle  avait  Celle  et  Gallipoli  ;  que 
jamais  ces  villes  n'avaient  eu  d'évêque  par- 
ticulier, en  sorte  que  c'étaient  des  évéchés 
perpétuellement  unis.  Ils  ajoutèrent  que  Fri- 
tilas,  évêque  d'Héraclée,  ayant  quitté  le  con- 
cile pour  s'attacher  à  Nestorius,  ils  crai- 
gnaient que,  pour  se  ven|;er  d'eux,  il  ne 
prétendît  ordonner  des  évéques  dans  ces 
villes  où  il  n'y  en  avait  pas  eu  encore.  Le 
concile,  ayant  égard  à  leur  requête,  auloiisa 
la  coulume  particulière  de  leur  province,  et 
défendit,  tant  à  Fritilas  qu'à  ses  successeurs, 
de  rien  innover  au  préjudice  des  canons,  des 
lois  civiles  et  de  l'ancienne  coutume  qui  a 
force  de  loi.  Cela  n'empêcha  pas  quequelque 
temps  après  l'on  ne  mît  des  évéques  à  Galli- 
poli et  dans  les  autres  villes  qui  n'en  avaient 
point  lors  du  concile  d'Ephése.  Il  n'y  est  fait 
aucune  mention  de  la  tentative  de  Juvénal 
de  Jérusalem,  pour  s'atlribuer  la  primauté 
de  la  Palestine;  mais  saint  Léon  en  parle, 
ce  qui  fait  voir  que  nous  n'avons  pas  tous 
les  actes  de  ce  concile.  Celui  de  Nicée  avait 
maintenu  l'évéque  de  Jérusalem  dans  les  pro- 
rogatives d'honneur  dont  il  avait  joui  jus- 
qu'alors, qui  consistaient,  ce  semble,  dans  la 
préséance  sur  les  autres  évoques  de  la  pro- 
vince, mais  sans  préjudice  de  la  digniié  de 
métropolitain  qui  appartenait  à  l'évéque  de 
Césaréc  en  Palestine.  L'an  395  le  clergé  et 
le  peuple  de  Gaza  s'adressèrent  à  Jeun  de 
Césarée,  comme  à  leur  archi^vêque,  pour  lui 
demander  de  remplir  le  siège  de  leur  ville, 
qui  était  vacant  :  Jean  leur  nomma  el  consa- 
cra Porphyre,  alors  prêtre;  de  Jérusalem,  sans 
en  demander  même  la  permi^sion  à  l'évéque 
de  celle  ville.  Quoique  Jean  de  Jérusalem  lût 


présent  au  concile  de  Diosnolis,  en  415,  ce 
fut  néanmoins  Euloge  de  Césarée  qui  y  pré- 
sida. Mais  Juvénal  de  Jérusalem,  voulan 
s'établir  chef  de  la  Pilesline,  commença  \*>tii 
ordonner  des  évéques  dans  (luelques  villes  Ai 
celle  province,  comme  à  Parcrnhr.les  et  .î 
l'Iiéno.  Il  en  ordonna  même  dans  la  seconde 
Pliénici(!  et  dans  l'Arabie.  Ce  n'était  pas  as- 
sez, il  fallait  s'autoriser  d'un  décret  du  con- 
cile. Il  essaya  donc  d'y  prouver  ses  préten- 
tions, et  allégua,  pour  les  appuyer,  diverses 
pièces,  mais  toutes  fausses  et  supposées. 
Comme  l'évéque  de  Césarée,  sur  les  droits 
du(iuel  il  entreprenait,  n'était  point  présent 
au  concilis  saint  (Cyrille  s'opposa  au  dessein 
de  Juvénal  et  écrivit  même  à  Rome,  priant 
le  saint-siége  avec  instances  de  ne  pas  con- 
sentir à  une  entreprise  si  illégitime.  On  eut 
soin  à  Home  de  conserver  cette  lettre  dans 
les  archives.  Juvénal  ne  se  rebuta  point  de 
l'opposition  qu'il  trouvait  à  ses  desseins; 
mais  saint  Cyrille  ne  cessa  pas  non  plus  d'y 
former  des  obstacles,  et,  sans  se  séparer  de 
la  communion  de  Juvénal,  il  ne  voulut  ja- 
mais donner  dans  ses  sentiments.  H  reste 
à  marquer  les  canons  que  l'on  Ot  au  concile 
œcuménique  d'Ephèse. 

Ils  sont  au  nombre  de  six,  et  précédés 
d'une  lettre  synodale  adressée  à  toules  les 
Églises.  Le  concile  y  marque  les  noms  et  les 
sièges  de  tous  les  évéques  scbismatiques  du 
parti  de  Jean  d'Antioche,  qu'il  réduit  au  nom- 
bre de  trente-cinq,  ajoutant  qu'il  les  avait 
retranchés,  d'un  commun  consentement,  de 
toule  communion  ecclésiastique,  et  leur  avait 
interdit  toute  fonction  sacerdotale.  H  dé- 
clare ensuite,  el  c'est  le  premier  canon,  à 
ceux  qui  n'avaient  pu  assister  au  concile, 
ce  qui  avait  été  réglé  touchant  ces  schisma- 
tiques  ,  savoir,  que  tous  les  métropolitains 
qui  auront  quitté  le  concile  œcuménique, 
pour  s'attacher  au  conciliabule  schisma- 
lique,  ou  qui  seront  entrés  dans  les  senti- 
ments de  Célestius,  ne  pourront  rien  faire 
contre  les  évéques  de  la  province,  étant  ex- 
communiés et  interdits;  qu'au  contraire  ils 
seront  soumis  à  ces  mêmes  évêtiues  et  aux 
métropolitains  voisins,  qui  pourront  les  dé- 
poser tout  à  fait  de  l'épiscopat  ;  que  les  sim- 
ples évéques  (Can.  2j  (|ui  ont  embrassé  le 
schisme,  soit  d'abord,  soit  après  avoir  signé 
contre  Nestorius,  seront  absolument  retran- 
chés du  sacerdoce  et  déposésde l'épiscopat; 
(Can.  3)  que  les  clercs  qui  auront  été  in- 
terdits ou  déposés  par  Nestorius,  ou  par  ses 
partisans,  à  cause  qu'ils  tenaient  les  bons 
sentiments,  seront  rétablis ,  et  en  général 
[Can.  4),  que  les  clercs  qui  sont  unis  au  con- 
cile œcuménique  ne  seront  soumis  en  aucune 
manière  aux  évéques  schismatiques,  mais 
(Can.  5)  que  les  clercs  qui  embrasseront  le 
schisme  ou  les  erreurs  de  Nestorius  ou 
celles  de  Célestius,  seront  déposés  ;  (Can.  (5) 
que  tous  ceux  qui,  condamnés  pour  leurs 
fautes  par  le  concile  ou  par  leurs  évéques, 
auraient  été  rétablis  par  Nestorius  ou  ses 
adhérents,  peu  soigneux  d'observer  les  règle» 
canoniques,  demeureront  soumis  à  la  sen- 
tence prononcée  contre  eux;  que  quiconque 


C79 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


.".i 


mo 


voudra  s'opposer  en  quelque  manière  que 
ce  soit  A  l'e  q'ii  a  été  ordonné  p  r  le  saint 
concile  il'Eplièse  sera  déposé,  s'il  est  évè- 
que  COI  rierc,  ou  privé  de  la  coninuiiiinn,  si 
c'esl  on  laïque.  Ces  six  canons  lurent  sijrnés 
par  tous  les  é\êques.  Dans  quelques  édiiioiis 
on  en  trouve  un  septième  et  un  huitième, 
qui  ne  sont  autre  chose  (jue  la  défense  faile 
par  le  concile  de  rien  ajouler  à  la  formule  de 
Nirée.  et  le  décret  louchant  la  conservaiion 
des  droits  de  l'Eglise  de  Chypre.  Zoiiare  et 
Balsamon  ont  coionn'nlé  ces  huit  canons; 
ils  se  trouvent  en  même  nombre  dans  la  col- 
lection de  Juste!.  Mais  Deiiys  le  Petit  n'en 
rapporte  aucun  dans  le  Code  ancien  de 
l'Eglise  latine;  apparemment  parce  qu'ils 
ne  contiennent  rien  touchant  la  discipline 
publique  de  l'Eglise,  mais  seulement  cetiui 
regarde  l'affaire  particulière  de  Neslorius  et 
de  ses  fauteurs. 

Le  comte  Jean,  arrivé  à  Ephèse  vers  le 
commencement  du  mois  d'aoûl,  rendit  aussi- 
tôt sa  visite  aux  évc(iues  des  deux  partis; 
leur  division  l'empêchant  de  les  voir  en- 
semble, il  les  vit  séparément.  Il  leur  dit  aux 
uns  et  aux  autres  de  se  rendre  tous  le  len- 
demain à  son  logis,  et  fit  dire  la  même  chose 
aux  absents.  Neslorius  el  Jean  d'Antioche  s'y 
rendirent  de  grand  malin;  saint  Cyrille  y 
vint  ensuite  :  des  deux  i)arlis  il  n'y  eut  que 
Memnon  qui  n'y  vint  point,  retenu  par  quel- 
que incommudiié.  La  présence  de  Neslorius 
excita,  un  grand  tumulie  :  le  comte  Jean 
ayant  voulu  faire  lire  la  lettre  de  l'empe- 
reur, les  catholiques  déclarèrent  que  cela 
ne.se  pouvait  en  présence  de  cet  hérésiar- 
que qui  était  déposé,  ni  d'aucun  des  Orien- 
taux séparés  de  la  communion.  Les  Orien- 
taux, d«'  leur  côté,  voulaient  qu'on  fit  retirer 
saint  Cyrille.  Ainsi  il  s'éleva  entre  les  deux 
partis  une  contestation  (lui  dura  une  partie 
de  la  journée.  Le  comte  proposa  un  moyen 
d'apaiser  ia  dispute,  qui  était  de  faire  reti- 
rer saint  Cyrille  et  Neslorius,  disant  que  la 
lettre  do  Théudose  n'était  adressée  ni  a  l'un 
ni  à  l'autre.  Ce  moyen  réussit,  et  vers  le 
soir  du  même  jour  on  lut  la  lettre  de  l'em- 
pereur en  pré^eMce  de  tous  les  autres  évé- 
((ues.  Elle  était  adressée  au  pape  Célestin, 
à  Kufus  de  Tliessalonique  et  aux  autres 
évè(iues,  dont  il  y  en  avait  cinquante  et  un 
nommés,  sans  distinction  de  catholiques  ou 
de  scbismaliques  ;  mais  elle  ne  iiounuait  ni 
Neslorius,  ni  Cyrille,  ni  Memnon,  l'empereur 
les  regardant  tous  trois  comme  déposés  :  il 
disait  en  eff'l  dans  cette  lettre  qu'il  avait 
api>rouvé  ieor  déposition.  Les  (aiholiques 
n  en  écoulèrent  la  lecture  qu'avec  chagrin,  à 
cause  qu'elle  approuvait  la  prétendue  déposi- 
tion de  ces  deux  évêques;  mais  ellefulécoutée 
avec  joie  par  les  Orientaux.  Dans  la  crainte 
d'un  plu^  grand  luoiulle,  le  comte  Jean  fit 
ariéter  l.s  trois  évèiiues  déposés,  donna 
Neslorius  à  la  garde  du  c<imle  Candidien  , 
sainl  Cyrille  à  celle  du  comle  Jac(iues,  qui 
fit  aussi  garder  Memnon  par  des  soldats. 
Cela  fail  il  en  remlil  compte  à  l'empereur, 
l'assurant  ((u'il  y  avait  peu  d'espérance  de 
réunir  les  évêques,  taul ii  voyait  les  esprits 


aliénés  et  aigris  de  part  et  d'autre.  Mais  ii 
se  garda  bien  de  marquer  à  ce  prince  que  le 
parti  des  catholi(iues  était  de  plus  de  deux 
Cents  évêques,  el  (pie  l'autre»  n'élail  tout  au 
plus  (]ue  de  ciiu|uanle.  Ceux-là,  inécoiilents 
du  procédé  du  comle  Jean,  s'en  plaignirent 
à  l'empereur,  à  qui  ils  demandèrent  que  ce 
qui  avait  élé  l'ail  eoiilre  Neslorius  cl  ses  par- 
tisans demeurât  en  sa  force,  el  que  ce  que 
ceux-ci  avaient  f.iil  coiilic  sainl  Cyrille  et 
Memnon  fûl  déclaré  nul.  Ils  apprirent  peu 
après  que ,  sur  une  relation  infidèle  du  comte 
Jean,  on  délibérait  à  la  cour  d'envoyer  en 
exil  saint  Cyrille  el  Memnon,  comme  si  leur 
déposition  avait  été  apiirouvée  de  tout  le 
conc'ile.  Cela  les  obligea  d'écrire  une  se- 
conde lettre  à  l'empereur,  pour  lui  marquer 
que  ces  deux  évêques  n'avaient  point  été 
déposés  par  le  concile,  qui  estimait  au  con- 
traire leur  rèle  p'>ur  la  foi,  et  les  jugeait 
dignes  de  recevoir  de  grandes  louanges  de» 
hommes,  el  de  Jésus-Christ  la  couronne  de 
gloire.  «  Nous  n'avons,  ajoulaient-ils,  déposé 
que  l'hérétique  Neslorius.  »  Ils  marquaient 
ensuite  leur  douleur  de  ce  que,  par  sur- 
prise, on  avait  mêlé  leurs  noms  avec  ceux 
des  partisans  de  Jean  d'Antioche  et  des  ce— 
l<'sliens  ,  el  suppliaient  Théodose  de  leur 
rendre  les  saints  évêques  Cyrille  et  Memnon. 
Le  concile  écrivit  encore  aux  évêques  qui 
se  trouvaient  alors  à  Constanlinople,  aux 
prêtres  et  aux  diacres  de  la  même  ville,  pour 
leur  représenter  les  mauvais  Iraitements 
qu'on  leur  faisait  par  suite  des  faux  rapports, 
que  recevait  l'empereur.  Ils  disent  :«  Les. 
uns  oui  dit  que  nous  faisons  des  séditions,, 
les  autres  que  le  concile  œcuménique  a  dé- 
posé Cyrille  el  Memnon;  d'autres,  que  nous, 
sommes  entrés  en  conférence  amiable  avec 
les  scliisinatiques  ,  dont  Jean  d'Antioche  est 
le  chef.  Et  de  peur  que  la  vérité  ne  soit  con- 
nue, on  nous  enferme  cl  on  nous  maltraite. 
Dans  celle  extrémité,  nous  nous  pressons  de' 
vous  écrire,  comme  aux  vrais  enfants  du  con- 
cili'  œcuménique,  de  ne  pasabandonner  la  foi,, 
el  d;'  vous  prosterner  avec  larmes  devant 
l'empereur,  pour  l'instruire  de  tout  ;  car 
nous  n'avons  jamais  condamné  Cyrille  et 
Memnon  ;  nous  ne  pouvons  nous  séparer  de 
leur  communion  ,  el  nous  nous  estimons 
très-heureux  d'être  bannis  avec  eux.  Nous 
sommes  aussi  résolus  de  ne  poini  recevoir 
à  notre  communion  les  scliismaliques  jus- 
qu'à ce  qu'ils  aient  réparé  tous  leurs  excès  , 
et  d'abandonner  plutôt  nos  églises,  ce  qu'à 
Dieu  ne  plaise.  >>  Ils  joignirent  à  celle  lettre  un 
petit  mémoire  qui  élait ,  ce  semble,  pour 
saint  Dalmace,  où  ils  se  plaignaient  des 
grandes  chaleurs  el  du  mauvais  air  qui  les 
rendaient  malades  pour  la  plupart,  el  (|ui  en 
faisaient  mourir  quelqu'un  presque  chaque 
jour.  Ce  que  le  concile  dit  dans  sa  lellre  aux 
évc(|ues  qui  étaient  à  Constanlinople,  qii'ils 
n'avaient  pas  eu  apparemment  connaissance 
de  ce  (jiii  avait  été  envoyé  (luelque  temps 
auparavant  ,  peut  s'entendre  d'une  première 
lettre  adressée  aux  mêmes  évê(;ues,  mais  (jui 
est  perdue.  Sainl  Cyrille  écrivit  en  particulier 
au  clergé  etau  peuplade GonslantiuoDle.oour 


88t 


EPH 


EPIl 


883' 


leur  expliquer  l'état  des  affaires  du  concile, 
les  tonlalives  ilii  comlc  Jean  pour  (ibli(,M'r  le 
eODciie  à  (■ominuiii(iuer  avec  les  scliisiuati- 
ques,  la  ilivision  qui  s'éiail  ii)is(î  eniro  ceux- 
ci  au  sujet  d'une  profcssioii  de  foi,  où  les 
uns  voulaient  qu'on  appelai  la  sainte  \  ierge 
Mère  de  Jliea  el  de  l  Homme,  et  les  autr<'S 
qu'on  n'y  mît  point  ces  termes.  Il  écrivit 
aussi  à  Théopeniple,  à  Daniel  et  à  Polainon  , 
trt)is  évéi|U(S  (i'lîg)'p(<'  alors  à  Conslantino- 
ple,  où  ils  avaient,  ce  sen)l)le,  porté  les  pre- 
mières lettres  du  concile.  Il  leur  racontait 
ce  qui  s'éiail  passé  depuis  l'arrivée  du  comte 
Jean.  Ces  lettres  furent  portées  avec  celles 
du  concili',  |)ar  un  mcniliaiit  qui  les  avait 
cachées  d.ins  le  creux  de  son  bâton  ,  et  on 
l'ut  oblit;é  d'avoir  retours  à  cette  industrie , 
parce  que  les  partisans  de  Nestorius  à  Con- 
slantinople  avaient  des  gardes  sur  toutes  les 
avenues  de  cette  ville  pour  empêcher  que 
personne  n'y  entrât  ou  n'en  sortît  de  la  part 
du  concile.  Les  Orientaux  en  écrivirent  de 
leur  côté  à  l'empereur,  à  l'Eglise  d'Aaticche 
et  à  Acace  de  Bérée.  Dans  la  lettre  à  l'empe- 
reur ils  demandaient  que  l'on  s'en  tint  à  la 
foi  de  Nicée  ,  et  que  l'on  rejetât  les  douze 
anathémalismes  de  saint  Cyrille ,  comme 
pleins  d'erreur.  Ils  marquaient  dans  leur 
lettre  a  l'Eglise  d'Anlioche  ce  que  le  comte 
Jean  avait  fait  à  Ephèse  ;  l'approhation  que 
l'empereur  avait  donnée  à  la  condamnation 
de  Cyrille  et  de  Memnon  ,  et  comment  ils 
étaient  l'un  et  l'autre  gardés  étroilemenl. 
Ils  n'y  disaient  rien  de  Nestorius  ,  non  plus 
que  dans  la  lettre  qu'ils  écrivirent  à  Acace 
de  Bérée.  Mais  ils  s'y  plaignaient  de  ce  que 
leurs  adversaires  répandaient  partout  des 
lettres  pour  exciter  des  séditions  dans  les 
villes  et  les  provinces. 

Cependant  saint  Isidore  de  Pcluse,  prévenu 
contre  saint  Cyrille  par  diverses  lellres  ,  lui 
en  écrivit  une  où  il  le  priait  de  ne  porter 
pas  des  condamnations  violentes,  mais  d'exa- 
miner les  causes  avec  justice,  disant  que  plu- 
sieurs de  ceux  qui  s'étaient  assembles  à 
Ephèse  l'accusaient  de  venger  son  inimitié 
particulière,  plutôt  que  de  chercher  sincère- 
ment les  intérêts  de  Jésus-Chrivt.  Cette  pré- 
vention ne  l'empêcha  pas  d'écrire  à  l'ejnpe- 
reur,  pour  lui  représenier  que  sa  présence 
à  Ephèse  serait  d'une  grande  utilité,  parce 
que  les  jugements  qui  s'y  rendraient  se- 
raient sans  reproche.  «  Mais  si  vous  aban- 
donnez ,  lui  disait-il ,  les  suffrages  à  une 
passion  tumultueuse,  qui  garantira  le  concile 
des  railleries'/  Vous  y  ap|iorlerez  le  remède 
si  vous  ein|)èchez  vos  olficiers  de  dogma- 
tiser :  car  ils  sont  bien  éloignés  de  servir 
leur  prince  et  de  prendre  en  même  temps 
les  intérêts  de  Dieu.  Craignez  qu'ils  ne  las- 
sent périr  l'empire  par  leur  infiJélilé,  en  le 
faisant  heurter  contre  l'Eglise  ,  qui  est  la 
pierre  solide  el  inébranlable  suivant  la  pro- 
messe de  Dieu.  »  Le  clergé  de  Constantinople 
adressa  aussi  à  ce  prince  une  requête  ex- 
trêmement forte  et  généreuse,  où  ils  lui  di- 
saient :  «  Si  S Otre  Majesté  approuve  la  dé- 
position (le  Cyrille  et  de  Memnon,  faite  par 
les  scliisuiatiques ,  nous  sommes  prêts  à  nous 


exposer  tous,  avec  le  courage  qui  convient 
à  des  chrélicns  ,   aux   niêuies   périls  que  ces 
saints  personnages,  persuadés  que  c'est  leur 
rendre  la  juste  récompense!  de  ce  qu'ils  ont 
soulTert   pour  la   foi.    Nous   vous   sii[)plions 
donc  d'appuyer  le  jugement  de  ceux  ((ui  font 
le  plus  grand  nombre  ,  qui  ont  de  leur  côté 
l'aulorile  des  sièges,  et  qui,  a[)rès  avoir  exa- 
miné soigneusement  la    foi  orthodoxe  ,  ont 
élé  du  môme  avis  (|ue  le  sainl  homme  Cyrille. 
N'exposez  pas  toute  la  terre  à  une  contusion  ' 
générale,  sous  prétexte  de  procurer  la  fiaix 
et  d'empêcher   la    séparation    d'une    iietite' 
partie  de  l'Orient,  qui  ne  se  séparerait  pas 
si  elle  voulait  obéir  aux   canons.    Car  si   le' 
chef  du   concile   œcaméni(|ue  souffre   cette 
injure  ,  elle  s'élen<l  à  tous  ceux  qui  sont  de 
son  avis;  il  faudra  que  tous  les  évéques  du 
monde  soient  déposés   avec  ces  saints  per- 
sonnages ,  et  que  le   nom  d'orthodoxe  de- 
meure à  Arius  et  à  Eunomius.   Ne  souffrez 
donc  pas  que  l'Eglise  qui  vous  a  nourri  soit 
ainsi  déchirée,  ni  que  l'on  voie  des  martyrs 
de  votre  temps  ;  mais  imitez  la  piété  de  vos 
ancêtres  en    obéissant  au  concile  et  soute- 
nant ses  décrets  par  vos  ordonnances.  »  On 
ne  doute   point  que  saint  Dalmace   n'ait  eu 
pai  t  à  cette  requête  ,  et  on  y  rapporte  une 
lettre  que  le  concile  lui  écrivit  pour  le  re- 
mercier. Alypius,   curé  de  l'église  des  A|)ô- 
Ires  ,  eut  p.irl  aussi  à  une  action  si   géné- 
reuse. L'empereur,  touché  de  la  constance 
des  évéques  du  concile,  el  ému  par  la  géné- 
rosité que  le  clergé  de  Constantinople  venait 
de  faire  paraître  pour  la  défense  de  la  vérité, 
permit  aux  évéques  des  deux   partis  d'en- 
voyer des  députés  pour  venir  à  la  cour  l'in- 
struire de  vive  voix  de  la  vérilé  des  choses. 
Les  sept  évêiiues  qui  étaient  à  Constanti- 
nople  écrivirent    en    même    temps    à  ceux 
du  concile  pour  les  féliciter  des  souffrances 
qu'ils  enduiaient  pour  la  bonne  cause.   Le 
clergé  de  la   même   ville   lui  écrivit  encore 
pour  le   prier  d'ordonner   un   évêque   à   la 
place  de  Nestorius,  el  quoique  cette  lettre 
lût  signée  de  sainl  Dalmace,  il  crut  devoir 
eii.écrire  une  particulière,  où  il  félicitait  le 
concile  sur  sa  victoire  contre  l'hérésie.  La 
lettre  d'Alypius  ,   prêtre  de  l'église  A-s,  .\pô- 
tres,  élait  pour  saint  Cyrille  seul.  Il  y  disait: 
«  Le  diacre  Candidien  qui  vous  rendra  celte 
lettre    vous  dira    tout  ce  qui   se  passe  ici  ; 
avec  quelle  liberté  el  quelle  hardiesse  nou.s 
avons  parlé,  et  tout  ce  que  nous  a\ons  fait.» 
Le  concile,  ayant   v  eu  les  o.dreâ  de  l'em- 
pereur par  le  comte  Jean  ,  nomma   huit  dé- 
putes, savoir,  le   prêtre   Philippe,   légal  du 
pape,  el  sept  évéques;  Arcadius,  aussi  légat, 
Juvénal  de  Jérusalem,  Flavien  de  Philippes, 
Firinus  de  Césarée  en  Cipp.idoce,  riieodote 
d'Aïuyre,  Acace  de  Mélitiiie  ,  et  Evoptiu-  de 
Ptolemaïde.  Dans  l'instruclion  que   le  con- 
cile leur  donna,  il  leur  était  ilél'eiulu  de  com- 
muniquer avec  Jean  d'Anliocbe  et  ceux  de 
sou   parti  ;  mais  le   concile  ajoutait   que  si 
l'empereur   les  y  obligeait    ils   ne  promet- 
Iraient  de  le  faire  qu  à   condition  (juc    les 
Oiienlaux   souscriraieni  à  la  déposition  de 
Nestorius  ;  qu'ils  anathématiseraient  sa  doc- 


ii85 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES 


nu 


trine;  qu'ils  demanderaient  pardon  au  con- 
cile par  écrit  de  l'injure  qu'ils  avaient  faite 
à  ceux  qui  en  étaient  présidents  ,  et  qu'ils 
travailleraient  conjointcaipnt  avec  eux  dé- 
putés pour  faire  nictlre  en  lilierlé  les  saints 
archevêques  Cyrille  et  Memnon.  Le  concile 
leur  déclara  encore  que  s'ils  faisaient  plus 
ou  moins  que  ce  qui  était  porté  dans  celte 
instruction  ,  non-seulement  il  les  désavoue- 
rait, mais  qu'il  les  priverait  encore  de  sa 
communion.  Cet  acte  fut  signé  par  Béiinien, 
évéque  de  Perge,  et  par  tous  les  autres  évé- 
ques.  Il  est  ailressé  aux  députés  mêmes,  à 
la  télé  desquels  on  met  Je  prêtre  Philippe, 
comme  tenant  la  place  du  pape  saint  Cé- 
lestin.  Le  concile  leur  donna  aussi  des  mé- 
moires à  opposer  aux  prétentions  des  Orien- 
taux ,  et  une  lettre  de  créance  pour  l'empe- 
reur, où,  après  un  abrégé  de  tout  ce  qui 
s'était  passé  à  Ephèse,  ils  le  conjuraient  de 
mettre  eu  liberté  Cyrille  et  Memnon  ,  et  de 
leur  permettre  à  tous  de  retourner  à  leurs 
églises.  Les  députés  furent  encore  chargés 
sans  doute  de  la  réponse  du  concile  aux 
sept  évéques  et  à  saint  Dalmace.  Elles 
avaient  pour  objet  des  actions  de  grâces  de 
ce  qu'ils  avaient  fait  en  faveur  du  concile. 
On  lisait  dans  celle  qui  était  pour  saint  Dal- 
mace :  a  Nous  savons  qu'avant  que  Nestorius 
vînt  à  Conslantinople  ,  Dieu  vous  révéla  ce 
qu'il  avait  dans  le  cœur,  et  que  vous  disiez 
à  tous  ceux  qui  venaient  à  voire  cellule  : 
Prenez  garde  à  vous  ,  mes  frères  ,  il  est  ar- 
rivé en  celte  ville  une  méchante  bête,  qui 
nuira  à  beaucoup  de  gens  par  su  doctrine.  » 
Les  Orienlanx  députèrent  aussi  huit  des 
leurs,  Jean  d'Anlioche  ,  Jean  de  Damas  ,  Hi- 
méiius  de  Nicomédie  ,  Paul  d'Emèse  ,  Ma- 
caire  de  Laodieéf.' ,  Apringius  de  Chaicidc  , 
Théodoret  de  C^yr,  Helladius  de  Ptolémaïde. 
Ils  perlèrent  avec  eux  un  pouvoir  absnlu 
d'agir  et  de  parler  comme  ils  le  jugeraient 
à  propos  ,  soit  devant  lempereur,  soit  dans 
le  consistoire,  dans  le  sénat  ou  dans  un  con- 
cile, l(S  évéques  de  leur  parti  ayant  promis 
par  écrit  d'avouer  tout  ce  qu'ils  auraiint 
l'ait ,  et  de  souscrire  sans  difficulté  à  tout  ce 
qu'ils  leur  enverraient  à  signer.  Ils  n'excep- 
tèrent que  les  analhémalismes  de  saint 
Cyrilh",  qu'ils  leur  défendirent  de  recevoir. 
A  cet  acte  qu'Alexandre  d'Hiéiaple  signa  le 
premier  comme  demeurant  chef  du  parti  , 
les  Orientaux  joignirent  une  requête  à  l'em- 
pereur, où,  sans  parler  de  Nèsiorius  ni  des 
autres  déposés  ,  ils  conjuraient  ce  prince  de 
veiller  à  la  conservation  de  la  foi  ,  dont  ils 
le  faisaient  juge  ,  et  d'obliger  leurs  adver- 
saires à  en  traiter  par  écrit  en  sa  présence. 
Après  le  départ  de  tous  ces  députés,  l'empe- 
reur fit  donner  ordre  à  Nestorius  de  sortir 
d'Ephèse  ,  lui  permettant  d'aller  où  il  lui 
plairait,  hormis  à  Gonslantinople.  Nestorius, 
comprenant  que  cet  ordre  l'obligeait  de  se 
retirer  en  son  monastère  qui  était  celui  de 
Saint-Euprépius  près  d'Anlioche,  où  il  avait 
été  élevé  dans  sa  jeunesse,  prit  le  parti  de 
s'y  retirer.  Mais  avant  de  partir  il  pria  An- 
lii)chus,qui  lui  avait  signifié  l'ordre,  de  lui 
obtenir  de  ce  prince  des  lettres  publiques 


qui  condamnassent  lesaouze  anathématisuies 
deCyrille,  et  qui  pussent  élrelues  dans  toutes 
les  églises,  de  peur  que  lessimples  ne  fussent 
surpris  par  la  lecture  de  ces  analhémalismes. 
Les  députés  des  deuxpartis, arrivés  àChal- 
cédoine  sur  la  fin  du  mois  d'août ,  reçurent 
ordre  de  s'y  arrêler,  avec  défense  d'entrer 
à  Gonslantinople  ,  de  peur  d'y  exciter  quel- 
que sédition.  L'évê(|ue  de  Chalcédoine,  qui 
était  uni  aux  catholiques  ,  les  reçut  avec 
joie  et  leur  accorda  d'exercer  toutes  les  fonc- 
tions sacerdotales  dans  les  églises  de  la  ville. 
Il  n'en  usa  pas  de  même  envers  les  Orien- 
taux, qui,  à  Chalcédoine  comme  à  Ephèse, 
furent  privés  de  la  célébralion  el  de  la  par- 
ticipation des  saints  Diystèr<'s.  Ils  ne  lais- 
saient pas  de  s'assembler  pour  prier.  Quel- 
ques-uns même  faisaient  des  discours  à  ceux 
de  Conslanlinople  qui  venaient  pour  les  en- 
tendre :  car  Nestorius  avait  encore  des  par- 
tisans dans  celte  ville.  Le  bruit  de  son  exil 
affligea  beaucoup  Jean  d'Antioi  he  et  les 
autres  évéques  députés  avec  lui.  Ils  en  té- 
moignèrent leur  chagrin  à  ceux  de  leur  parti 
qui  étaient  restés  à  Ephèse  ,  par  une  lettre 
datée  du  k  septembre  ,  où  ils  leur  mar- 
quaient en  même  temps  que  ce  jour-là  ils 
attendaient  l'empereur.  Il  vint  en  effet,  et 
donna  audience  aux  deux  partis  dans  le  pa- 
lais de  Rufin.  Les  uns  et  les  autres  présen- 
tèrent leurs  pièces  :  on  les  lut ,  et  les  Orien- 
taux se  flaWèrenl  d'abord  d'avoir  vaincu 
leurs  adversaires.  Ils  accusèrent  Acace  de 
Méliline,  l'un  des  députés,  d'avoir  dit  en  une 
occasion  que  la  divinité  élaii  passible.  Mais 
cet  évéque  n'eut  pas  de  peine  à  se  justifier, 
moins  encore  de  répondre  à  ce  qu'objectaient 
les  Orientaux,  que  les  évéques  du  concile, 
ayant  célébré  après  avoir  été  excommuniés 
par  eux,  et  ayant  communiqué  avec  Cyrille 
depuis  qu'il  avait  clé  déposé,  s'étaient  par 
là  déposés  eux-mêmes  et  privés  de  l'épis- 
copat.  Ils  protestèrent  que  si  l'on  mellait 
un  nouvel  évéque  à  Gonslantinople,  et  qu'il 
fût  ordonné  par  ceux  du  concile  ,  ils  ne 
pourraient  regarder  celte  ordination  que 
comme  nulle  et  illégitime.  Les  catholiques 
supplièrent  l'empereur  de  faire  venir  saint 
Cyrille,  afin  qu'il  se  justifiât  lui-même;  mais 
les  Orientaux  ayant  demandé  que  l'on  com- 
mençât par  régler  la  foi,  ce  prince  ordonna 
que  chacun  des  deux  partis  fît  une  déclara- 
lion  de  sa  croyance  et  la  lui  mît  en  main. 
Les  Orientaux  dirent  qu'ils  n'en  avaient 
point  d'autre  à  donner  que  celle  de  Nicée  : 
l'empereur  paraissant  satisfait  de  cette  ré- 
ponse,  ils  renvoyèrent  à  Ephèse  la  copie  de 
l'exposition  de  foi  qu'ils  en  avaient  apportée, 
priant  leurs  partisans  de  leur  en  envoyer 
deux  nouvelles  copies  souscrites.  Ceux-ci  le 
firent  sans  difficulté  ,  et  écrivirent  en  même 
temps  à  l'empereur  pour  le  remercier  de 
l'accueil  favorable  qu'il  avait  fait  à  leurs 
députés  ,  et  le  conjurer  d'avoir  égard  au 
ton  qu'il  leur  faisait  en  confirmant  la  dépo- 
sition de  Nestorius  ,  puisque  c'était  ,  di- 
saient-ils, autoriser  les  douze  analhéma- 
lismes de  Cyrille.  Ils  envoyèrent  à  leurs 
députés  l'exposition  de  ces  anathématiSmes 


883 


BPH 


EPH 


886 


quo  saint  Cyrille  venait  de  faire  à  Ephèse, 
à  la  prière  du  concile.  On  ne  sait  point  ce 
qui  se  passa  à  Cliaicédoinc  après  la  première 
<nudicnce  que  Thèodose  donna  aux  deux 
partis  :  on  sait  seulement  qu'il  leur  en  donna 
jusqu'à  cinq  ,  et  que  les  Orientaux  y  parlè- 
rent toujours  contre  les  anathéniatismes  ; 
qu'ils  protestèrent  plusieurs  fois,  même  avec 
serment,  qu'ils  ne  communiqueraient  jamais 
avec  les  évéques  unis  à  saint  Cyrille,  jusqu'à 
ce  qu'ils  les  eussent  rejetas  ;  qu'à  l'égard  de 
saint  Cyrille  et  de  Memnon  ,  ils  ne  voulaient 
avoir  avce  eux  aucune  rcioncilialion  ,  les 
regardant  comme  chefs  d'une  hérésie  tout 
à  fait  impie.  Dans  une  des  audiences  ,  l'em- 
pereur ayant  trouvé  mauvais  que  les  Orien- 
taux tinssent  des  assemblées  ,  Théodoret 
répondit  qu'il  eût  été  bon  de  traiter  égale- 
ment lesdeux  partis, et  d'ordonner  à  l'évêque 
de  Chalcédoine  d'empêcher  que  ni  les  uns 
ni  les  autres  n'en  tinssent,  jusqu'à  ce  qu'ils 
fussent  d'accord.  Mais  ce  prince  lui  répliqua 
qu'il  ne  pouvait  pas  donner  un  tel  ordre  à 
un  évoque.  Sur  quoi  Théodoret  le  pria  de 
les  laisser  donc  aussi  faire,  et  qu'ils  auraient 
bientôt  une  église  et  des  assemblées  plus 
nombreuses  que  leurs  ailversaires  ;  et  com- 
me il  assurait  qu'on  n'offrait  point  hî  saint 
sacriOce  ,  et  qu'on  ne  lisait  point  l'Kcrilurc 
dans  leurs  assemblées,  Théodose  leur  per- 
mit de  les  continuer. 

Les  Orientaux  attendaient  une  sixième 
audience  lorsque  ce  prince  retourna  à  Con- 
stantinople,  les  laissant  à  Chalcédoine,  avec 
ordre  aux  députés  catholiques  de  venir  à 
Constantinople  pour  y  ordonner  un  évoque. 
Les  Orientaux  s'en  plaignirent  dans  une  re- 
quête où  ils  représentèrent  à  l'empereur 
que  si  les  partisans  de  l'hérésie  (c'est  ainsi 
qu'ils  nommaient  les  députés  catholiques] 
ordonnaient  un  évêque  à  Constantinople 
avant  que  les  contestations  sur  la  foi  fus- 
sent terminées,  il  y  aurait  nécessairement 
;an  schisme  dans  l'Eglise  qui  obligerait  co 
prince  à  des  violences  contraires  à  sa  modé- 
ration «  Car,  disaient-ils,  nous  et  toutes  les 
provinces  d'Orient  ,  de  Pont ,  d'Asie  ,  de 
ïhrace,  d'Illyric,  d'Italie,  ne  souffriront  ja- 
mais que  l'on  reçoive  les  dogmes  de  Cyrille. 
Ils  vous  ont  même ,  ajoutaient-ils,  envoyé 
un  livre  de  saint  Ambroise  contraire  à  celto 
doctrine.  »  Ils  écrivirent  en  même  temps  une 
grande  lettre  à  Rufus  de  Thessaloniquo , 
pour  lâcher  de  l'attirer  à  leur  parti,  en  le 
prévenant  contre  le  concile  ,  afin  qu'il 
n'ajoutât  pas  foi  à  la  relation  de  Flavien  de 
Philippes  ,  son  député  à  Ephèse.  Ils  prirent 
occasion,  pour  écrire  cette  lettre,  de  celle  que 
Rutus  avait  écrite  à  Julien,  évêque  de  Sardi- 
que,  pour  l'exhorter  à  défendre  le  symbole 
de  Nicée,  comme  suffisant  pour  faire  con- 
naître la  vérité  et  pour  convaincre  le  men- 
songe. Mais  Théodose  ,  sans  avoir  égard  à 
la  requête  des  Orientaux,  termina  toutes  les 
affaires  par  une  lettre  qu'il  écrivit  au  con- 
cile en  ces  termes  :  «  Comme  nous  préfé- 
rons la  paix  des  Eglises  à  toute  autre  affaire, 
nous  avons  essayé  de  vous  mettre  d'accord, 
HO«-seuleuicnt  par  nos  officiers,  mais  par 


nous-même.  Pais  donc  qu'il  n'a  pas  été  pos- 
sible de  vous  réunir,  et  que  vous  n'avez  pas 
même  vonlu  entrer  en  discours  sur  les  ma- 
tières contestées,  nous  avons  ordonné  qui.' 
les  évêques  d'Orient  s'i-n  retournent  chacun 
chez  eux  à  leurs  Eglises,  et  que  le  concile 
d'l<;phèse  soit  dissous  ;  que  Cyrille  aille  à 
Alexandrie,  et  que  Memnon  demeure  à 
Ephèse.  Au  reste  nous  vous  déclarons  que, 
tant  que  nous  vivrons,  nous  ne  pouvons 
condanmer  les  Orientaux  ,  puisiiu'on  ne  les 
a  convaincus  de  rien  devant  nous,  et  qu'on 
n'a  pas  même  voulu  entrer  en  dispute  avec 
eux.  Si  vous  cherchez  donc  la  paix  de  bonne 
foi,  faites-le-nous  savoir;  sinon,  songez  à 
vous  retirer  incessamment.  »  Le  commence- 
ment de  celte  lettre  manque.  Colelier  l'a  le 
premier  donnée  en  grec  et  en  latin  {Monum. 
t.  1,  p.  ki).  On  la  trouve  en  celle  dernière 
langue  dans  l'appendice  des  Conciles  de  Ba- 
luze.  Il  en  rap[iorle  une  autre  de  Théodose, 
adressée  aussi  au  concile  pour  le  faire  finir  ; 
mais  ce  prince,  en  y  permettant  aux  évêques 
de  s'en  retourner  a  leurs  églises,  exceptait 
de  ce  congé  Cyrille  seul  et  Memnon  .  qui 
ont  ,  disait-il  ,  été  autrefois  évéques  d'Ale- 
xandrie et  d'Ephèse,  et  qui  sont  déposés  de 
l'épiscopat.  Mais  il  y  a  apparence  que  celte 
lettre  ne  fut  pas  rendue  publique  ;  du  moins 
les  Orientaux  n'en  dirent-ils  rien  dans  leurs 
relations  écrites  de  Chalcédoine  ,  au  lieu 
qu'ils  y  reconnaissent  que  la  lettre  de  l'em- 
pereur, qui  rendait  saint  Cyrille  et  Memnon  à 
leurs  Eglises,  fut  celle  qui  fut  publiée  et  mise 
à  exécution.  On  rapporte  au  même  temps 
une  petite  lettre  de  Théodose  à  Acace  de 
Bérée,  où  il  prie  cet  évêque  de  demander  à 
Dieu  la  réunion  de  l'Eglise  catholique,  à  qui 
il  donne  le  nom  de  Romaine,  suivant  l'u- 
sage qui  commençait  à  s'établir,  parce  que 
c'était  la  foi  catholique  que  professaient  les 
empereurs  et  qui  dominait  dans  l'empire 
romain,  au  lieu  que  la  plupart  des  barbares 
étaient  infectés  de  l'arianisme.  Les  Orien- 
taux, qui  ne  s'attendaient  à  rien  moins  qu'à 
cet  ordre  de  l'empereur,  perilirent  toute  espé- 
rance de  voir  réussir  leur  dépulatiun.  Néan- 
moins, comme  ce  prince  paj'aissait  dans  sa 
lettre  être  encore  plus  satisfait  de  leur  con- 
duite que  de  celle  des  évêques  du  concile,  ils 
crurent  lui  pouvoir  présenter  une  troisième 
et  dernière  requête,  mais  plus  libre  que  les 
précédentes,  ils  s'y  plaignent  du  peu  d'égards 
que  l'on  avait  pour  eux  après  l'obéissance 
exacte  qu'ils  avaient  rendue  à  tout  ce  qui  leur 
avaitété  ordonné  de  la  part  de  ce  prince,  et  de 
ce  que  l'on  ruinait  la  foi  pour  introduire  dans 
l'Eglise  l'hérésied'Apollinairo  en  rétablissant 
Cyrille.  Ils  y  demandent  ce  qu'ils  avaient  déjà 
demandé  plusieurs  fois,  que  l'empereur  ne  per- 
mît point  ([ue  l'on  ajoutât  quoi  que  ce  fût  à  la 
foi  des  saints  Pères  assemblés  à  Nicée,  et 
ajoutent  :  «  Si  vous  ne  vous  rendez  pas  à  cette 
prière,  nous  secouerons  la  poussière  de  nos 
pieds,  et  nous  crierons  avec  saint  Paul: 
Nous  sommes  innocents  de  votre  sang.  »  En- 
suite ils  écrivirent  à  ceux  de  leur  parti  à 
Ephèse  que  ,  quoique  l'empereur  leur  eût 
accordé  jusqu'à  cinq  audiences,  ils  n'avaient 


8S7 


DICTIOMNAIUE  DES  CONCILES. 


888. 


pu  réussir  dnns  leurs  desseins  ;  que  leurs 
ailvers.iires  n'avaient  voulu  entrer  en  aucune 
façon  d;ins  la  discussion  des  analhéniatismes 
de  Cyrille,  ni  leurs  juges  les  y  obliger,  ni 
entendre  parler  de  Neslorius  ;  que  pour  eux 
ils  étaient  résolus  à  ne  recevoir  jamais  ni 
Cyrille  ni  ses  anathémalismes,  et  à  ne  point 
communiquer  avec  les  autres,  qu'aupara- 
vant ils  ne  rejetassent  tout  ce  qui  avait  été 
ajouté  au  symbole  de  Nicée.  Ils  se  plaignent 
de  la  tyrannie  des  Cyrilliens  ,  qui  ont,  di- 
sent-ils, gagné  tout  le  monde  par  séduction, 
par  (lallerie  et  par  présents  ;  en  sorte  que 
l'Eliyplien  (c'ostsaint  Cyrille)  etMeumon  de- 
meurent à  leurs  Eglises ,  tandis  que  cet 
lionjnie  innocent  (c'est  Nestorius)  est  renvoyé 
à  son  monastère.  Il  est  remarqué  au  bas  de 
la  lettre  dans  laquelle  Théodose  accordait  à 
saint  Cyrille  la  liberté  de  retournera  Alexan- 
drie, que  cet  évéque  y  était  déjà  retourné  : 
ce  qui  revient  au  reproche  (|ue  lui  Gt  Acace 
de  Bérée,  de  s'éire  enfui  d'Ephèse.  Mais  si 
cela  eût  été  vrai,  le  peuple  d'Alexandrie  au- 
rait-il reçu  son  évéque  avec  tant  de  joie  et 
de  inagniQieiice?  On  lit  dans  les  actes  du 
concile  de  Chalcédoine  que  l'on  rédigea  par 
cirit  ce  qui  avait  été  décidé  à  Ephèse  tou- 
chant la  Mère  de  Dieu,  et  que  les  évêqnes 
confirmèrent  par  leurs  snuseriptions  les  té- 
moignages rendus  à  la  divinité  et  à  l'huma- 
niié  de  Jésus-Christ,  voulant  que  leur  main 
confessât  de  même  que  leur  langue  l'union 
des  deux  natures  en  une  seule  personne. 
Nous  ne  li>ons  rien  de  semblable  dans  les 
artes  du  concile  d'Ephèse.  D'oii  l'on  doit  in- 
férer, ou  que  nous  ne  les  avons  pas  entiers, 
ou  que  ce  qu'en  dit  le  concile  de  Chalcédoine 
doit  s'enleiidre  de  l'approbation  que  celui 
d'Ephèse  donna  à  la  doctrine  de  sainlCyrille, 
et  de  lanathèiiie  qu'il  dit  à  celle  de  Nesto- 
rius.C'était  en  effet  reconnaître  que  la  sainle 
Vierge  est  mère  de  Dieu,  et  que  les  deux  na- 
liins  sont  unii's  en  une  seule  personne  dans 
.icsus-Chris.t.  I).  Ceill. 

Él'HÈSE  (Concile  d').  vers  l'an  hhk. 

D.uis  la  n  quête  de  Bassicn  à  l'empereur 
Marcien,  il  est  fait  mention  d'un  concile 
tenu  à  Ephèse,  dont  Bassien  nous  apprend 
lui-même  l'occasion  et  le  résultat.  Consacré 
dès  sa  jeunesse  au  service  des  pauvres,  il 
leur  avait  bâti  à  Ephèse  un  hôpital  de 
soisaiile-dix  lits,  où  il  recevait  les  malades 
cl  les  blessés.  Il  s'a(quit  par  ces  œuvres  de 
charité  une  si  grande  amitié  de  la  part  du 
peu|de,  que  Memnon  en  conçut  de  la  jalou- 
sie. Cet  évéque,  pour  se  défaire  de  lui,  réso- 
lut de  le  faire  évéque  d'Ev.izes  à  la  place 
dliulrope,  qui  avait  assisté  au  concile  d'E- 
phèse. Mais  quoiqu'il  tînt  Bassien  à  l'autel 
depuis  neuf  heures  jusqu'à  midi,  il  ne  put 
le  faire  consentir  à  son  ordination,  ni  l'obli- 
ger à  aller  à  Evazes  prendre  soin  de  l'Eglise 
pour  laquelle  il  l'avait  ordonné.  Memnon 
étant  mort,  Basile,  son  successeur,  assembla 
le  concile  de  sa  province  pour  délibérer  sur 
cette  aft'.iire  ,  et  sachant  comment  s'était  faite 
lordinatiou  de  Bassien  ,  il  le  déchargea  de 
l'Eglise  d'Evazes,  y  mil  un  autre  évéque,  et 
laissa  à  Bassien  les  honneurs  de  l'éplscopat. 


EPHÈSE  (Concile  ou  Brigandage  d'), 
l'an  iW.  L'empereur  Théodose  le  Jeune  con- 
voqua ce  concile  à  la  prière  de  Dioscore  , 
patriarche  d'Alexandrie,  qui  s'était  fait  ap- 
puyer dans  sa  demande  par  les  sollicitations 
d'Eudoxie  et  de  l'eunuque  Chrysaphe.  La 
lettre  de  convocation,  qui  est  du  30  mars  h-k'è, 
porte  que  l'exarque  ou  patriarche  prendra 
avec  lui  dix  métropolitains  de  sa  dépendance, 
et  dix  autres  évéques  pour  se  trouver  à 
Ephèse  le  premier  jour  d'août  prochain; 
qu'à  l'égard  de  Théodorel ,  il  ne  lui  sera  pas 
permis  d'y  venir,  jusqu'à  ce  que  le  concile 
assemblé  le  juge  à  propos.  L'empereur  or- 
donna aussi  à  l'abbé  Barsumas  de  se  rendre 
à  Ephèse  au  nom  de  tous  les  abbés  ou  ar- 
chimandrites de  l'Orient ,  pour  y  prendre 
séance  avec  les  évêqnes.  On  n'avait  point  en 
core  vu  d'abbé  prendre  le  rang  déjuge  dans 
un  concile  général;  mais  Barsumas  étant 
ami  d'Eutychès  et  de  Dioscore,  ils  lui  avaient 
procuré  cet  honneur  ,  pour  exclure  du  con- 
cile les  autres  abbés  dont  ils  n'avaient  rien 
à  espérer.  Saint  Léon  fut  aussi  invité  au  con- 
cile par  l'empereur,  qui,  selon  la  remarque 
de  ce  saint  pape  ,  respectait  trop  les  ordres 
de  Dieu  pour  entreprendre  une  chose  de  cette 
importance,  sans  y  faire  intervenir  l'autorité 
du  siège  apostolique;  mais  la  lettre  de  convo- 
cation n'étant  arrivée  à  Rome  que  Iel3  mai, 
à  peine  saint  Léon  eut-il  assez  de  temps  pour 
envoyer  des  légats  au  concile.  Il  choisit  pour 
cette  l'onction  Jules, évéque  de  Pouzzolesdans 
la  Campanie;  René  ,  prêtre  du  litre  de  saint 
Clément,  qui  mourut  en  chemin,  et  Hilaire, 
diacre,  avec  Dulcilius,  notaire,  qui  portaient 
tous  en  eux-mêmes  un  esprit  de  justice  pour 
faire  condamner  l'erreur,  el  de  douceur  pour 
faire  accorder  le  pardon  au  coupable,  s'il  s'eu 
rendait  digne.  Théodose  voulut  que  les  évé- 
ques qui  avaient  condamné  Eutyehès  au  con- 
cile de  Conslantinople  [Voy.  ce  mot)  assistas- 
sent encore  à  celui-ci,  mais  non  euqualitéde 
juges,  parce  qu'il  s'agissait  d'examiner  leur 
sentence.  Afin  d'empêcher  qu'il  arrivât  du 
tumulte,  il  envoya  à  Ephèse  Elpide  ,  comte 
du  consistoire,  c'est-à-dire  conseiller  d'état, 
el  Euloge,  tribun  et  notaire,  avec  pouvoir  de 
prendre  les  archers  du  proconsul  d'Asie,  et 
d'y  ajouter  des  milices  de  l'empire,  afin  que 
ces  deux  commissaires  fussent  en  état  d'exé- 
cuter les  ordres  qu'il  leur  donnerait.  Ci: 
prince  écrivit  au  concile  pour  marquer  que 
sou  intention  était  qu'on  n'y  traitât  d'aucune 
accusation  personnelle,  jusqu'à  ce  que  l'on 
eût  décidé  ce  qui  appartenait  à  la  foi,  et  qu'on 
chassât  des  Eglises  tous  ceux  qui  tenaient  ou 
favorisaient  l'erreur  de  Nestorius.  11  écrivit 
encore  à  Dioscore,  évéque  d'Alexandrie,  à 
qui  il  disait  que,  pour  suivre  l'ordre  des  ca- 
nons, il  lui  donnait  l'intendance  et  la  pri- 
mauté dans  toutes  les  affaires  qui  devaient  se 
traiter  dans  le  concile,  ne  doutant  pas  que 
les  saints  anhevêques  Juvénal  de  Jérusalem, 
Thalassius  de  Cesaiée  et  tous  les  zélés  catho- 
liques ne  fussent  d'accord  avec  lui.  Sa  lettre 
à  .luvénal  était  dans  les  mêmes  termes;  d'où 
vient  que  Dioscon;  prétendit  dans  la  suite  que 
Juvénal  et  Thalassius  avaient  été  établis  avec 


889 


EPIl 


EPn 


8'JO 


lui  les  chefs  da  concile,  fil  qu'ils  devaient  répon- 
dre, comme  lui,  de  toul  ce  qui  s'y  était  passé. 
Il  se  tint  le  premier  jour  d'août,  dans  le 
inéuie  lieu  où  s'était  tenu  le  premier  concile 
d'Ephèse,  c'est-à-dire  dans  l'église  que  l'on 
nommait  Marie.  Il  y  eut  environ  cent  Irenle 
ou  cent  Irenle-cinq  évéques  dis  provinces 
d  Egypte,  d'Orient,  d'Asie,  de  Pont  et  de 
Tlirace.  Le  coraniencement  des  acles  n'en 
met  que  cent  vingt-six  ;  mais  dans  la  dernière 
signature  il  s'y  en  trouve  treize  de  plus. 
Suivant  l'ordre  de  l'empereur  Théodosc  , 
Dioseore  d'Alexandrie  tint  la  première  place  ; 
elle  lui  était  due  d'ailleurs  par  la  dignité  de 
son  siège,  l'évêque  de  Home  élant  absent.  Il 
parait  par  Libérât  que  les  légals  du  pape  vou- 
lurent lui  disputer  la  présidence  du  concile; 
mais  on  le  fait  n'est  pas  vrai,  ou  les  légals  ne 
réussirent  point  dans  leur  préteniion,  quel- 
que juste  qu'elle  fût  d'ailleurs,  puisque  Jules 
de  Pouzzoles,  le  prenùer  des  légats  de  saint 
Léon,  n'est  nommé  qu'après  Dioseore;  on 
lit  ensuite  les  noms  de  Juvénal  de  Jérusalem, 
de  Domnus  dWnlioche  et  de  Flavien.  Après 
ces  cinq  patriarches,  dont  celui  de  Constan- 
tinople  ne  tient  que  la  cinquième  place  , 
comme  étant  le  plus  nouveau  ,  sont  nommés 
les  exarques  et  les  métropolitains,  ou  leurs 
vicaires  ,  savoir,  Etienne  d'Ephèse,  Thalas- 
sius  deCésarée  en  Cappadoce  Eusèbe  d'An- 
cyreen  Galalie,  Jean  deSébaste  en  Arménie, 
Cyrusd'Aphrodisiadeen Carie,  Erasistrate  de 
Côrinlhe  ,  Quinlillus  d'Héraclée  à  la  place 
d'A.nastase  do  Thessalonique ,  Mélèce  de 
Larysseen  Syrie,  qui  tenait  aussi  la  place  de 
Domnus  d'Apamée,  et  les  autres  qui  sont 
marqués  chacun  en  leur  rang  dans  les  actes. 
Suivent  les  prêtres,  députés  des  évéques  ab- 
sents,  cl  à  leur  tête  l'abbé  Barsumas,  puis 
le  diacre  Hilaire,  légat  du  pape,  avec  le  no- 
taire Dulcitius.  Quoique  Eusèbe  de  Doryléa 
fût  venu  à  Ephèse,  il  ne  fut  point  nommé 
entre  les  évéques  du  concile  ;  on  ne  voulut 
pas  même  lui  permellre  d'y  assister,  sous  pré- 
texte que  l'empereur  l'avait  défendu.  La  plu- 
part des  évéques  avaient  des  notaires  pour 
écrire  ce  qui  se  disait.  Dioseore  chassa  non- 
seulement  ceux  d'Etienne  d'Ephèse,  mais 
tous  les  autres,  à  la  réserve  des  siens, de  ceux 
de  Juvénal  et  d'Erasistrate,  dont  il  était  ap- 
paremment assuré.  Jean,  prêtre  et  primicier 
des  notaires  d'Alexandrie  ,  fil  les  fondions 
de  promoteur.  Il  proposa  en  peu  de  mots  les 
raisons  que  les  empereurs  avaient  eues  d'as- 
sembler le  concile ,  après  quoi  il  lut  la  lettre 
de  convocalion.  Les  légals  du  pape  dirent  que 
saint  Léon  en  avait  reçu  une  en  même  forme, 
et  qu'il  n'aurait  pas  manqué  de  se  trouver 
au  concile  s'il  y  en  avait  quelque  exemple; 
mais  vous  savez,  dit  le  diacre  Hilaire,  que  le 
pape  n'a  assisté  ni  au  concile  de  Nicée  ,  ni 
à  celui  d'Ephèse,  ni  à  aucun  autre  semblable; 
c'est  pourquoi  il  nous  a  envoyés  ici  pour  le 
représenter,  et  nous  a  chargés  de  lettres  pour 
vous,  que  nous  vous  prions  de  faire  lire.  Les 
légats  parlèrent  en  latin,  et  Florent,  évêque 
de  Lydes,  leur  servait  d'interprète.  Le  prêtre 
Jean,  au  lieu  de  faire  lire  la  lettre  de  saint 
Léon  au  concile ,  proposa  de  lire  celle  de 


l'cmpercnr  à  Dioseore  ;  on  la  lut  par  ordre 
de  Juvénal  de  Jérusalem;  (die  portail  que 
Barsumas  assislerail  au  concile.  Juvénal  dit 
qu'il  en  avait  reçu  une  pareille,  et  opina  pour 
que  la  volonté  de  l'empereur  fût  exécutée. 
Le  comte  Elpide  lut  ensuite  la  cotnmission 
de  l'empereur  pour  lui  el  pour  le  tribun  Eu- 
loge  ,  puis  la  lettre  de  ce  prince  au  concile, 
dans  laquelle  il  accusait  Flavien  d'avoir  ex- 
cité des  disputes  sur  la  foi  contre  Eulychès. 
Alors  Thalassius  de  Gésarée  proposa  de  com- 
mencer par  la  question  de  la  foi;  c'était  l'in- 
tention de  l'empereur,  et  Jules  de  Pouzzoles 
fut  aussi  de  cet  avis  :  'mais  Dioseore  fui  d'un 
sentiment  contraire.  Il  dit  que  la  foi  établie 
par  les  Pères  n'étant  pas  une  chose  que  l'on 
dût  meltre  eu  question,  le  concile  n'était  as- 
semblé que  pour  examiner  si  les  nouvelles 
opinions  étaient  conformes  aux  décisions  an- 
ciennes. c(  Voudriez-vous,ajouta-t-il,  changer 
la  foides Pères?  «Leconciledil  :«Siquel(iu'un 
la  change,  qu'il  soit  anathème.  Si  quelqu'un 
y  ajoute,  qu'ilsoil  anathème.  Gardons  la  loi  de 
nos  pères.  »  Le  but  de  Dioseore  était  de  faire 
examiner  l'affaire  d'Eulychès  avant  que  l'on 
traitât  de  la  foi.  Le  comte  Elpide,  donnant 
dans  ces  vues,  demanda  que  l'on  fît  entrer 
l'archimandrite  Eulychès.  A  quoi  Juvénal  de 
Jérusalem  et  tout  le  concile  consentit. 

Eulychès  prii  les  évéques  à  témoin  de  la 
foi  pour  laquelle  il  avait  combattu  avec  eux 
dans  le  premier  concile  d'Ephèse;  puis  il 
leur  présenta  un  libelle  de  sa  foi,  demandant 
qu'on  le  fît  lire.  Il  y  disait  qu'il  se  tenait 
heureux  de  voir  le  jour  auquel  la  vraie  foi 
recouvrait  sa  liberté,  ce  qui  lui  faisait  naî- 
tre l'espérance  de  quelque  soulagement  dans 
les  persécutions  qu'on  lui  faisait  soulTrir 
pour  n'avoir  point  d'autre  croyance  que  celle 
de  Nicée.  Il  en  rapportait  ensuite  le  symbole, 
avec  une  protestation  de  vivre  et  de  mourir 
suivant  cette  foi,  sans  en  ôter  et  sans  y  ajou- 
ter quoi  que  ce  fût,  conformément  à  ce  qui 
avait  été  ordonné  dans  le  précédent  concile 
d  Ephèse,  et  d'analhémaliser  Manès,  Valen- 
lin,  Apollinaire,  Neslorius  el  tous  les  autres 
hérétiques  jusqu'à  Simon  le  Magicien,  nom- 
mément ceux  qui  disaient  que  la  chair  de 
Jésus-Christ  est  descendue  du  ciel.  Diogéne 
de  Cyzique  et  Basile  de  Séleucie  lui  deman- 
dèrent comment  donc  il  croyait  que  Jésus- 
Christ  s'était  incarné  et  d'où  venait  sa  chair. 
Eulychès  ne  jugeant  pas  à  propos  de  leur 
répondre,  on  continua  la  leclure  de  sa  re- 
quête, où  il  rapportait  à  sa  façon  le  juge- 
ment rendu  contre  lui  à  Constantinople. 
«  \  ivant,  dit-il,  suivant  celle  foi,  j'ai  été 
accusé  par  Eusèbe  de  Dorylée,  qui  a  donné 
contre  moi  des  libelles  où  il  me  nommait 
hérétique,  sans  spécifier  aucune  hérésie,  afin 
qu'étant  surpris  el  troublé  dans  l'examen  de 
ma  cause,  il  m'échappât  de  dire  quelque 
nouveauté.  L'évêque  Flavien  m'ordonna  de 
comparaître,  lui  qui  était  presque  toujours 
avec  mon  accusateur,  croyant,  parce  que 
j'avais  coutume  de  ne  pas  sortir  du  monas- 
tère, que  je  ne  me  présenterais  point  et  qu'il 
me  déposerait  comme  par  défaut.  En  elTet, 
lorsque  je  venais  du  monastère  à  Constantin 


891 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


892 


nople,  le  silentiaire  Magmis,  quo  l'empereur 
m'avait  doiuic  pour  mn  sûrclc,  me  dit  quo 
ma  présence  était  à  l'avenir  inutile  et  que 
j'étais  déjà  coiiilamiié  avant  d'être  entendu. 
Sa  déposition  le  fait  voir.  Quand  je  me  pré- 
sentai à  l'assemblée,  on  refusa  de  recevoir 
et  de  faire  lire  ma  profession  de  foi ,  et  quand 
j'eus  déclaré  de  vive  voix  que  ma  croyance 
était  conforme  à  la  décision  de  Nicée  confir- 
mée à  Ephése,  on  voulut  m'y  faire  ajouter 
quelques  paroles.  Craignant  de  contrevenir 
à  rordonnuiice  du  premier  concile  d'Ephèse 
et  de  celui  de  Nicée,  je  demandai  (\ue  votre 
saint  concile  eu  fût  informé,  étant  prêt  à  me 
soumettre  à  ce  que  vous  approuveriez.  Com- 
me je  parlais  ainsi,  on  fit  lire  la  sentence 
de  déposition  que  Flavien  avait  dressée  con- 
tre moi  lnngleiiips  auparavant,  selon  ((u'il 
l'avait  voulu;  et  l'on  changea  plusieurs  cho- 
ses aux  actes,  comme  il  a  été  \érifié  depuis, 
à  m;i  requête,  par  ordre  de  l'empereur.  Car 
l'évêque  Flavien  n'a  eu  aucun  égard  à  mon 
appel  interjeté  vers  vous,  ni  aucun  respect 
pour  mes  clieveux  blancs  et  les  combats  que 
j'ai  soutenus  contre  les  hérétiques;  m.îis  il 
m'a  condamné  d'autorité  absolue.  Il  m'a  li- 
vré pour  être  mis  en  pièces,  comme  héréti- 
que, par  la  niultilude  amassée  exprès  dans 
la  cathédrale  et  sur  la  place,  si  la  Providence 
ne  m'avait  conservé.  Il  a  fait  lire  en  diverses 
églises  la  sentence  prononcée  contre  moi,  et 
a  fait  souscriCi^  les  monastères  :  ce  qui  ne 
s'est  jamais  fait,  comme  vous  savez,  pas 
même  contre  les  hérétiques.  H  l'a  envoyée 
en  Orient,  et  l'a  fait  souscrire  en  plusieurs 
endroits  par  les  évécjues  et  les  moines  qui 
n'avaient  [loint  été  juges,  quoiqu'il  eût  dû 
commencer  par  l'envoyer  aux  évêqucs  à  qui 
j'avais  appelé.  C'est  ce  qui  m'a  obligé  d'avoir 
recours  à  vous  et  à  l'empereur,  afin  que 
vous  soyez  juges  de  la  sentence  rendue  C(m- 
tre  moi.  »  Flavien,  qui  jusque-là  était  de- 
meuré dans  le  silence,  demanda  qu'on  lit 
entrer  Eusèbe  de  Dorylée,  accusateur  d'Eu- 
tychès.  Le  comte  Elpide  s'y  opposa,  disant 
que  raecusateur  avait  rempli  sa  fonction  et 
gagné  tout  ce  qu'il  pouvait  prétendre  en  fai- 
sant condamner  Eutychès;  c'était  mainte- 
nant au  juge  à  répondre  de  son  jugemeuS, 
comme  cela  se  pratiquait  dans  les  tribunaux 
séculiers.  Il  proposa  donc  de  continuer  la 
lecture  des  actes  de  la  cause  d'Eutychès ,  à 
quoi  Dioscore  et  les  autres  évêques  consen- 
tirent. Les  légats  du  pape  voulaient  qu'on 
lût  auparavant  les  lettres  de  saint  Léon,  qu'il 
n'avait  écrites,  disaient-ils,  qu'après  s'être 
fait  lire  des  actes  di)nt  on  demandait  la  lec- 
ture. Mais  Eutychès  dit  :  «  Les  envoyés  du 
très-saint  archevêque  de  Rome  Léon  me  sont 
devenus  suspects,  car  ils  logent  chez  l'évê- 
que Flavien,  ils  ont  dîné  chez  lui,  et  il  leur 
a  rendu  toutes  sortes  de  services.  Je  vous 
prie  donc  que  ce  qu'ils  pourraient  faire  con- 
tre moi  ne  me  porte  aucun  préjudice.  »  Dius- 
core  dit  qu'il  était  dans  l'ordre  de  liic  d'a- 
bord les  actes  du  concile  de  Constanlinople, 
qu'ensuite  on  lirait  les  lettres  du  très-pieux 
évêque  de  Kome  :  ce  qu'U  disait  pour  éluder 
la  lecture  de  ces  lettres,  qui  en  effet  ne  fu- 


rent point  lues  dans  ce  concile.  On  lut  donc 
les  actes  de  celui  de  Constanlinople.  Quaud 
on  eut  lu  les  deux  lettres  de  saint  Cyrille  où 
il  insiste  sur  la  distinction  des  deux  natures, 
Eustaihe  de  Béryte,  pour  empêcher  qu'on 
n'en  tirât  avantage  pour  saint  Flavien,  dit 
que  saint  Cyrille,  en  d'autres  lettres,  comme 
dans  celle  qui  est  à  Suceessus,  évêque  de 
Dioccsarée,  enseigne  qu'il  n'y  a  qu'une  na- 
ture du  Verbe  incarné.  On  ne  trouva  rien  à 
redire  à  ce  que  Flavien  avait  dit  pour  l'ex- 
position de  sa  foi,  mais  lorsqu'on  vint  à 
l'endroit  de  la  dernière  session  où  Eusèbe  de 
Doryiée  exigeait  d'Eutychès  qu'il  confessât 
deux  natures  et  que  Jésus-Christ  nous  est 
consubstantiel  selon  la  chair,  le  concile  s'é- 
cria :  «  Otez,  brûlez  Eusèbe;  qu'il  soit  brûlé 
vif;  qu'il  soit  mis  eu  deux;  comme  il  a  di- 
visé, qu'on  le  divise.  »  Dioscore,  ne  se  con- 
tentant pas  de  ces  cris,  demanda  qu'on  dît 
anathème  à  quiconque  dit  deux  natures  après 
l'incaination,  et  que  ceux  qui  ne  pourraient 
pas  faire  entendre  leurs  voix  levassent  les 
mains  pour  montrer  qu'ils  consentaient  à 
l'anathème  des  deux  natures  ;  et  aussitôt  cha- 
cun, levant  la  main,  dit  anathème  à  qui 
admet  deux  natures;  qu'on  chasse,  qu'on 
massacre,  qu'on  déchire  ceux  qui  veulent 
deux  natures.  On  lut  ensuite  la  déclaration 
(|u'Eutychès  avait  faite  de  sa  foi  en  présence 
de  saint  Flavien.  Elle  était  conçue  de  telle 
manière  qu'elle  n'exprimait  ni  {a  vérité  ni 
l'hérésie.  Néantnoins  Dioscore  et  tous  les 
autres  après  lui  déclarèrent  que  c'était  là 
leur  croyance,  et  qu'ils  rejetaient  la  foi 
de  l'impie  Eusèbe.  Ils  ajoutèrent  qu'ils  ne 
croyaient  qu'une  nature  avec  Eutychès. 
Après  qu'on  eut  Iules  aclesdu  concile  de  Cons- 
lantinople,on  lut  aussi  ceux  de  l'assemblée  du 
8  avril  kkk^,  où  l'on  avait  fait  la  révision  de 
ces  actes  et  l'information  faite  le  27  du  même 
mois  par-devant  Ariobinde,  maître  desofCces. 
Dioscore,  ayant  trouvé  le  moyen  d'abattre 
par  ces  cris  tumultueux  le  courage  des  évê- 
ques qui,  dans  la  crainte  d'être  cnndarnnés 
comme  Nestorius,  favorisèrent  l'hérésie  d'Eu- 
tychès, ne  songea  plus  qu'au  rétaMissement 
de  cet  hérésiarque.  Il  deuianda  aux  évêques 
de  quelle  façon  il  le  fallait  traiter.  Juvénal 
de  Jérusalem,  prenaiii  le  premier  la  parole, 
dit  qu'Eutychès  ayant  toujours  déclaré  qu'il 
suivait  l'exposition  de  foi  de  Nicée  et  ce 
qui  avait  été  fait  au  premier  concile  d'E- 
phèse, il  le  trouvait  orthodoxe,  digue  de 
gouverner  son  monastère  et  de  tenir  le  rang 
de  prêtre  dans  l'Eglise.  Le  concile  dit  :  «  Ce 
jugement  est  juste.  »  Domnus  d'Antioche  re- 
connut que,  sur  la  lettre  qui  lui  avait  été 
écrite  par  le  concile  de  Constanlinople  au 
sujet  d'Eutychès,  il  avait  souscrit  à  sa  con- 
d.uunatiou,  mais  qu'ayant  déclaré  dans  sa 
requête  qu'il  suivait  la  foi  de  Nicée  et  d'E- 
phèse, il  consentait  à  son  rétablissement, 
tant  dans  sa  dignité  de  prêtre  que  dans  la 
conduite  de  son  monastère.  Etienne  d'E- 
phèse, Thalassius  de  Césarée  et  tous  les  au- 
tres évêques  du  concile,  à  l'exception  des 
légats  du  pape,  opinèrent  comme  avaient  fait 
Juvénal  et  Domnus.  L'abbé  Barsumas,  vou- 


803 


Ecn 


EPH 


Wi 


lant,  comme  un  fils,  suivre  la  foi  de  ses  pères 
les  évêqucs  ,  témoigna  sa  joie  de  ce  qu'ils 
reconiiaissaienl  lous  la  pureté  de  la  loi  d'Ku- 
tycliès,  et  ce  consenteinent  unanime  lui  con- 
firmé par  le  suffrage  de  Dioscore,  qui  con- 
clut, commi'  les  autres,  à  ce  qu'Kutychès  fût 
conservé  dans  les  degrés  d'honneur  doul  il 
jouissait  avant  la  sentence  prononcé<!  contre 
lui  par  Flavien.  Après  (juoi  Jean,  priiiiieier 
des  notaires,  lut  une  rc(iu6te  présentée  par 
les  moines  d'Eutychès,  où  ils  exposaient  au 
concile  qu'ils  étaient  persécutés  injustement 
par  leur  propre  évêque  à  cause  de  l'amour 
qu'ils  avaient  pour  la  vérité,  et  privés  de- 
puis neuf  mois  de  la  participation  des  divins 
mystères,  en  observant  toutefois  le  reste  de 
la  vie  monastique;  ils  suppliaient  (ju'on  leur 
rendit  l'usage  des  sacrements,  et  concluaient 
en  demandant  que  Flavien  reçût  la  peine 
que  méritaient  ses  injustices.  Celte  requête, 
signée  de  plus  de  trente  moines,  fut  lue  dans 
le  concile,  sans  que  Dioscore  demandât  à 
Flavien  raison  de  sa  conduite  à  l'égard  de 
ces  moines ,  cl  sur  l'aveu  qu'ils  firent  de  sui- 
vre la  même  foi  que  les  conciles  de  Nicée  et 
d'Ephèse,  Juvénal  et  les  autres  évéques  les 
rétablirent  dans  la  communion  de  l'Eglise 
et  dans  les  fonctions  de  leurs  ordres  :  car  il 
y  avait  parmi  eux  un  prêtre,  dix  diacres  et 
trois  sous-diacres. 

Eutychès  et  ses  moines  étant  absous,  Dios- 
core proposa  de  faire  lire  ce  qui  avait  été  fait 
sur  la  loi  dans  le  premier  concile  d'Ephèse. 
Domnus  d'Antioche  parut  n'en  être  pas  d'a- 
vis, mais  les  autres  évéques  ayant  approuvé 
la  proposition,  on  lut  là  sixième  session  de 
ce  concile,  où  se  trouvent  le  symbole  de  Ni- 
cée, les  passages  des  Pères  sur  rincarnation, 
la  requête  de  Charisius,  la  confession  de  foi 
attribuée  à  Théodore  de  Mopsuesle,  et  les 
extraits  des  livres  de  Nostorius.  l.a  lecture 
de  toutes  ces  pièces  étant  achevée,  comme 
on  lisait  le  décret  du  premier  concile  d'E- 
phèse, qui  défend,  sous  peine  de  déposi- 
tion et  d'analbème,  di-  composer  ou  d'em- 
ployer aucune  autre  formule  de  foi  que  celle 
de  Nicée,  Onésiphore  d'Icône  dit  aux  évé- 
ques qui  étaient  assis  près  de  lui  :  «On  ne 
nous  lit  ceci  que  pour  déposer  Flavien.  » 
Epiphane  de  Perge  qui  l'entendit,  répondit  : 
«La  chose  pourrait  bien  arriver  à  l'égard 
d'Eusèbe  de  Dorylée,  mais  personne  ne  sera 
assez  fou  pour  aller  juscju'à  Flavien.»  Ce 
qu'avait  prévu  Onésiphore  arriva  dans  le 
moment.  Dioscore,  ayant  repris  en  peu  de 
paroles  la  défense  que  le  concile  d'Ephèse 
avait  faite  de  se  servir  d'autre  symbole  que 
de  celui  de  Nicée,  fit  entendre  que  k  sens  de 
ce  décret  était  qu'on  ne  devait  rien  dire,  ni 
penser,  ni  rien  discuter  que  dans  les  termes 
mêmes  de  ce  symbole;  sur  quoi  il  pria  tous 
les  évéques  de  donner  chacun  leur  avis  par 
écrit.  Thalassius  de  Césarée  dit  qu'il  détes- 
tait tous  ceux  qui  pensaient  contrairement  à 
ce  décret,  en  quoi  il  fut  suivi  de  tous  les  au- 
tres évéques.  Jules,  légat  du  pape,  déclara 
que  c'était  le  sentiment  du  siège  apostolique, 
et  le  diacre  Hilaire  ajouta  que  ce  décret 
était  conforme  aux  lettres  de  saint  Léon  adres- 


sées au  concile,  et  demanda  qu'on  en  fit  la 
lecture.  Dioscore,  sans  avoir  égard  à  sa  de- 
maudi',  conclut  (jue  puiscjue  Flavirn  et  Eu- 
sèbe  (le  Dorylée  avaient  contrevenu  à  la  dé- 
fense de  rien  dire  et  de  rien  rechercher  sur 
la  foi  hors  des  lermrs  ilu  symboU;  <le  Nicée, 
et  qu'en  violant  ci'lt(!  délViise  ils  avaient  t(uit 
renversé,  causé  du  scandale  dans  toutes  les 
Eglises,  ils  s'étaient  eux-mêmes  soumis  aux 
peines  ordonnées  par  les  Pères  du  premier 
concile.  «  C'est  pourquoi,  ajoute-t-il,  en  con- 
firmant leurs  décisions,  nous  avons  jugé  (jue 
les  susdits  Flavien  et  Eusèbe  seront  privés  de 
toute  dignité  sacerdotale  et  épiscopale.  »  11 
demanda  l'avis  des  évéques,  mais  en  les  aver- 
tissant que  l'empereur  serait  informé  de 
tout.  Flavien  dit:  «.le  vous  récuse,»  ou, 
selon  le  texte  latin,  «  J'appelle  de  votre  jjige- 
ment.»  Hilaire,  diacre,  l'un  des  légats,  dit  : 
«On  s'y  oppose.»  Quelques  évoques  se  levè- 
rent et  allèrent  se  jeter  aux  genoux  de  Dios- 
core pour  l'empêcher  de  déposer  Flavien. 
Basile  de  Séleucie  lui  représenta  que  c'était 
condamner  le  sentiment  de  toute  la  terre. 
Rien  ne  put  le  fléchir,  et  voyant  que  le  nom- 
bre des  opposants  à  la  condamnation  de 
Flavien  se  multipliait,  il  appela  à  son  secours 
les  comtes  Elpige  et  Euloge.  Aussitôt  ils  firent 
entrer  dans  le  lieu  de  l'assemblée  le  procon- 
sul avec  des  chaînes,  et  un  grand  nombre  de 
personnes  armées  de  bâtons  et  d'êpéis.  On 
ne  parlait  que  de  déposer  ou  d'exiler  ceux 
qui  refuseraient  d'obéir  à  Dioscore.  Il  se  leva 
lui-même  sur  son  trône  ,  et  faisant  signe  de 
la  main,  il  dit:  «Si  quelqu'un  ne  veut  pas 
signer,  c'est  à  moi  qu'il  a  affaire,  prenez-y 
garde.»  La  vue  des  soldats,  les  menaces  des 
moines  qui  environnaient  Barsumas,  et  des 
parabolnns  de  Dioscore,  la  crainte  de  la  dépo- 
sition ou  de  l'exil  intimidèrent  tellement  les 
évê(iues  qu'on  av.iit  retenus  jusqu'au  soir 
enfermés  dans  l'église  sans  leur  donner  de 
repos,  qu'ils  souscrivirent  à  la  déposition  de 
Flavien  et  d'Eusèbe,  sur  un  papier  blanc. 
Juvénal  de  Jérusalem  ;>ouscrivit  le  premier, 
ensiiite  Domnus  d'Antioche,  puis  Thalassius 
de  Césarée,  Eusèbe  d'Anryre,  Etienne  d'E- 
phèse et  tous  les  autres.  Barsumas  prononça 
aussi  comme  juge,  immédiatement  après  lés 
évêqucs,  et  avant  Longin,  Anthémius,  Aris- 
ton  et  Olympius,  prêtres,  qui  signèrent  pour 
Dorothée,  évêque  de  Néocésarée,  pour  Pa- 
trice, évêque  de  Thyanas,  pour  Eunomius, 
évêque  (le  Nicomédie,'et  pour  Caloger,  évêque 
de  Claudiopolis  dans  le  Pont.  Presque  toutes 
les  souscriptions  sont  conçues  eu  ces  termes: 
J'ai  jugé  etsouscril.  Il  n'y  e(it(iiie  les  légalsdu 
pape  qui  refusèrent  de  céder  à  la  violence  et 
à  1  injustice.  Dioscore  fil  tout  son  possible 
pour  engager  le  diacre  Hilaire  à  se  trouver  à 
une  seconde  séance  ,  dans  le  dessein  ou  de 
l'obliger  à  souscrire  comme  les  autres  à  la 
condamnalion  de  Flavien,  ou  de  le  retenir 
par  force  en  cas  qu'il  ne  voulût  point  se  ren- 
dre. Mais  Hilaire,  voyant  ([d'il  avait  tout  à 
craindre,  s  échappa  d'Ephèse,  ets'en  retourna 
à  Rome  par  des  chemins  détournes.  On  ne 
marque  pas  ce  que  devint  Jules,  évêque  de 
Pouzzoles.  Pour  ce  (lui  est  de  René,  le  troi^ 


895 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


8&6 


sième  légnt,  il  était  mort,  comme  nous  l'avons 
dit,   (Ml  v(Miant  au  coiipile.   Outre  Flavien  et 
Ku!.èhe  de  Dorylée,    ily  eut  eiicoro  d'autres 
cvôtjues  déposes  dans  ce  concile,  dont  les 
actes  qui  nxiis  restent  n'   font  point  mention, 
savoir,   Théodorel,    Ihas  d'Edesse,   Sabiiiien 
de  l'errlia,  et  Uoinniis  d'Antinrhe  pour  avoir 
rétracté  sa  snuseriptiou  Ibicée   à   la   déposi- 
tion  de   Flavien.    Kvagre   ajoute    Daniel   de 
Carrhes,  Irénée  île  'l'yr   et  Aquilin  de  Bihlos 
en  Pliénicie.  La  déposition  de  Domnus  ne  se 
fil  point  dans   la  mêaie  séance  ((ue  celle  de 
Flavien,  niais  Irois  jours  après.  Il  avait  écrit 
à  Uioscore  quelques  leltres  où  il  bUîinait  les 
anilliémalisuies  de  saint  Cyrille.  Celui-ci  en 
prit  ocrasioii  de  l'accuser  de  nestorianisiiie, 
et  leOt  condamner,  quoique  absent  et  malade. 
Tous  les  évéques  déposes  dans  ce  concile  lu- 
rent  rétablis   dans   celui    de  Chalcédoine,  à 
l'exception  de  Domnus  ,  soit  qu'il  n'ait   pas 
demandé   son   rétablissement,   soit   pour   le 
punir  de  la  lâi  lielé  qu'il  avait   fait  paraître 
en   souscrivant  à  la  condamnation  de  Fla- 
vien. Il  fut  mené  en  exil  avec  les  autres  que 
l'on  avaitdé  posés.  Maxime,  qui  fut  mis  en  sa 
place,  pria  le  concile  de  Chalcédoine  de  lui 
assigner  une  pension  sur  les  revenus  de  l'E- 
glise d'Anlioclie,  <-e  que  le  concile  laissa  à  la 
discrétion   de    Alaxime.    A   l'égard  de  saint 
Flavien,  il  mourut  quelques  jours  après  le 
concile,    à  Hypèpe   en  Lydie,  des   coups  do 
pieds  et  des  autres  mauvais  traitements  qu'il 
avait  reçus,  soit  de  Dioscore  lui-même,  soit 
de  Barsumas  et  de  ses  moines.  Sa  mémoire 
est  en  vénération  dans  l'Eglise. 

Nous  n'avons  de  ce  concile  que  ce  qui  s'y 
passa  le  premier  jour,  c'est-à-dire,  le  lundi  8 
août.  Ce  fut  sar.s  doute  Dioscore  qui  en  fit 
dresser  les  actis,  du  moins  fut-il  accusé  dans 
la  suite  d'y  avoir  mis  des  choses  qui  n'avaient 
point  élé  dites  dans  ce  concile.  On  peut  en- 
core lui  atlribuer  la  loi  de  Théodose,  où  ce 
prince  en  loue  les  décrets  ,  en  particulier  ce 
que  l'on  avail  fait  conire  Flavien,  Eusèbe  de 
Dorylée,  Domuus  et  Théodoret;  mais  Mar- 
cien  cassa  celle  loi  par  une  autre  datée  du  6 
juillet  452.  On  n'appela  même  dans  la  suite 
cette  assemblée  qu'un  brigandage  et  un 
détestable  conciliabule,  parce  que  Dioscore 
et  ceux  de  son  parti  s'y  comportèrent  plus 
en  brigands  qu'en  évoques;  qu'ils  osèrent 
altenler  aux  fondemcnls  de  la  foi,  en  con- 
damnant des  expressions  catholiques  et  néces- 
saires alors  conire  l'hérésie  d'Eulychès,  et 
qu'ils  condamnèrent  de  saints  évéques  sans 
les  avoir  entendus,  conire  l'usage  de  tous 
les  tribunaux,  même  civils,  dans  les  affaires 
de  la  moindre  importance.  D.  Ceitl. 

ÉPHÈSE  (Conciliabule  d'),  l'an  4.70  ou  477, 
tenu  par  les  lîutyehiens  :  ils  déposèrent  Acace 
de  Constantinople  et  d'autres  évê(iues  catho- 
liques; ils  rétablirent  au  eonlraire  Paul, 
évéïiue  de  leur  parti,  sur  le  siég!'  d'Ephèso, 
qu'ils  déclarèrent  indépendant  de  celui  de 
Constaiitinopli".  Celle  dernière  circonstance 
est  bonne  à  remarquer,  comme  une  preuve 
que  les  prétentions  des  évè(iucs  de  Constan- 
tinople    rencontraient    de   l'opposition     en 


Orient  aussi  bien  qu'à  Rome.  Evagr.  Hist. 
l.  III,  c.  5  et  G. 

EPIRE  (Concile  d') ,  l'an  516.  Jean,  ayant 
succédé  à  Alcyson  ,  sur  le  siège  de  Nicopo- 
lis,  assembla  ce  concile  en  qualité  de  mélro- 
poliiain  de  l'ancienne  province  d'Epire,  et  il 
envoya  sa  profession  de  foi  par  le  diacre  Ru- 
fin,  au  pape  Hormisdas.  témoignant  recevoir 
les  ([uaire  conciles  généraux  et  condamner 
toutes  les  hérésies.  Conc.t.  V,  col.  577. 

ERl  ORDIENSE  (Concilium)  ;  Voy.  Her- 

rORD. 

I:RFCRTH  (Concile  d'),  Erfordiense  seu 
Erphosphurdense,  l'an  932.  Le  roi  Henri  as- 
sembla ce  concile,  dans  la  Thuringe,  le  pre- 
mier jour  lie  juin  932.  Hildeberl,  archevêque 
de  Mayence,  et  Roger,  archevêque  de  Trêves, 
s'y  trouvèrent  avec  onze  autres  prélats,  du 
nombre  desquels  était  saint  Uldaric,  évéque 
d'Augsbourg.  On  y  fit  les  cinq  canons  qui 
suivent  : 

1.  «  On  solenniscra  les  fêtes  des  douze 
apôtres,  et  l'on  jeûnera  aux  vigiles  ancien- 
nement établies.  » 

2.  «  Ou  ne  tiendra  point  les  audiences,  ou 
assemblées  séculières,  les  dimanches,  les  fê- 
les ni  les  jours  de  jeûnes  :  les  juges  ne  pour- 
ront citer  personne  à  leurs  audiences  sept 
jours  avant  Noël ,  depuis  la  Quinquagésime 
jusqu'à  l'octave  de  Pâques,  et  sept  jours 
avant  la  Saint-Jean.  » 

Le  roi  Henri  aulorisa  celte  défense  en  fa- 
veur de  la  religion  chrétienne,  afin  que  les 
fidèles  eussent  plus  de  loisir  pour  fréquenter 
les  églises,  et  y  vaquer  à  la  prière  dans  ces 
temps  consacrés. 

3.  «  Défense  d'appeler  en  jugement  ou  de 
citer  en  aucune  manière  les  fidèles  qui  vont 
à  l'église,  qui  y  sont  ou  qui  en  reviennent.  » 

4.  «  Un  prétie  ou  un  diacre  qui  aura 
donné  lieu  à  quelque  mauvais  soupçon  dont 
l'évêque  aura  eu  connaissance,  s'accusera 
devant  lui  de  son  péché,  pour  en  recevoir  la 
correction,  ou  prouvera  son  innocence  par 
serment  et  par  le  témoignage  de  quelques- 
uns  de  ses  collègues.  » 

5.  On  défend  aux  particuliers  de  s'impo- 
ser des  jeûnes  sans  la  permission  de  l'évê- 
que diocésain  ou  de  son  grand  vicaire,  parce 
que  plusieurs  le  faisaient  plutôt  par  supersti- 
tion que  par  piélé. 

La  su|)erslition  dans  les  jeûnes  volontaires, 
que  l'on  s'imposait  à  soi-même,  consistait 
en  ce  que  plusieurs  chrétiens  étaient  per- 
suadés qu'en  s'iniposant  des  jeûnes,  ils  de- 
vinaient plus  aisément  l'avenir. 

ERFURTH  (Concile  d')  ,  l'an  1073.  L'em- 
pereur Henri  IV  y  fit  décider  et  régler  par  sa 
propre  autorité  la  répartition  des  dinies  de 
la  Thuringe  entre  l'archevêque  de  M.iyence 
et  les  abbés  d'Herfeld  et  de  Fulde  ;  il  défen- 
dit eu  même  temps  d'interjelcr  appel  au 
siège  de  Rome.  Binius  appelle  à  bon  droit 
celle  assemblée  un  conciliabule  plutôt  qu'un 
concile.  Coiic.  Gerin.  t.  III. 

EKFUUTH  (Concile  d'),  l'an  1074.  Sige- 
froi,  arclievéqiie  de  Mayence,  tint  ce  concile 
au  mois  d'oclobre.Ii  y  eut  beaiirouiide  liou- 
ble  dans  ce   concile,  parce  que   Sigefroi  y 


so: 


ETX 


EVR 


898 


voulut  (ou  feignit  de  vouloir)  soiimctlrc  les 
ecclésiasli(iu(!s  aux  docrcls  do  homo  sur  la 
continence,  et  qu'on  y  traita  aussi  du  partaj^e 
des  dîmes  de  Tluiriii(,'e  entre  le  roi  Henri  et 
Si^jcIVoi.  llnrlzcim.  ConcU.  Genn. 

KIIFUHTH  (Concile  d),  l'an  Ilil,  présidé 
par  Adelhert,  archevèciue  de  Mayeiu:e  et  lé- 
gal du  saint-siège.  On  y  réfjla,  d'accord  avec 
le  pré\At  de  Saint-Sévère,  la  piélieiidc  (ju'il 
aurait  à  distribuer  chacitie  jour  aux  cliaiiDi- 
iies  de  celle  collégiale.  Conc.  Genn.  t.   1\  . 

EKFURÏH  (Oincile  d') ,  l'an  IIV,).  Henri, 
archevêque  de  Mayencc,  tint  ce  concile  pour 
quel(]ues  affaires  ecclésiastiques.  Mansi  , 
t.  H,  col.  'i5l. 

ERFURÏH  (Concile  d),  l'an  1161.  Ce  con- 
cile, composé  de  sept,  tant  arclievé<iu('s 
qu'évéquts,  et  auquel  assistèrent  deux  ducs, 
tniis  comtes,  un  marquis  et  plusieurs  autres 
seigneurs,  décida  qu'on  aiderait  l'empereur 
dans  l'expédition  qu'il  avait  entreprise  con- 
tre les  Milanais,  en  même  lemjis  qu'on  y 
excommunia  le  peuplodcMayencepnuravoir 
tué  son  archevêque.  Conc.  Germ.  t.  III. 

EUFURTH  (Concile  d'),  l'an  \±rd.  Sigeiroi, 
archevêque  de  Maycnce,  tint  ce  concile  dans 
l'église  de  la  sainte  Vierge.  Il  y  fut  décidé 
.  que  toutes  les  fêtes  qui  auraient  des  Lau- 
des propres  ,  auraient  aussi  neuf  leçons. 
Mansi,  t.  II.  col.  919. 

ERFURTH  (Concile  d'),  l'an  1287.  Il  se 
trouva  à  ce  concile  un  légat  du  saint-siège, 
avec  les  archevêques  de  Àlayencc ,  de  Colo- 
gne et  de  Salzbourg,  et  vingt-huit  évéques. 
Ces  prélats  y  accordèrent  diverses  indul- 
gences pour  leurs  diocèses  respectifs.  Conc. 
Germ.     t.  X. 

ESPAGNE  (Concile  d'j,  vers  l'an  362.  Les 
évêques  réunis  y  décidèrent  que  l'on  rece- 
vrait tous  ceux  qui  reviendraient  de  l'aria- 
nisme,  pourvu  qu'ils  fissent  profession  de  la 
foi  de'Nicée,  et  qu'ils  anathématisassent 
nommément  la  doctrine  impie  d'Euzoius  et 
d'Eudoxe,  qui  niellait  le  Fils  de  Dieu  au  rang 
des  créatures.  Allumas,  ep.  ad.  Ruffin. 

ESPAGNE  (Concile  d)  ,  l'an  U7.  Voy. 
Galice  et  Tolède,  même  année.  Autre  con- 
cile d'Espagne,  l'an  164-  ou  465.  Voy.  Tar- 
KAGONE,  même  année. 

ESPAGNE  (Concile  d') ,  vers  l'an  793.  Ce 
concile  fut  tenu  par  les  évêques  d'Espagne  , 
on  ne  sait  en  quel  lieu,  peut-être  à  Tolède, 
l'an  793  ou  environ.  Les  évêques  espagnols 
qui  composaient  ce  concile  adoptèrent  l'er- 
reur d'Elipand  et  de  Félix  d'Urgel,  eu  tâ- 
chant de  l'a|>puyer  de  quelques  textes  cor- 
rompus des  saints  Pères.  Ils  écrivirent  à  ce 
sujet  une  lettre  synodale  aux  évèqui's  des 
Gaules,  et  une  autre  à  l'empereur  Charle- 
inagne,  ainsi  que  nous  l'apprenons  du  con- 
cile de  Francfort  de  l'an  794,  et  de  la  ré- 
ponse de  Charlemagne  aux  évêques  espa- 
gnols, qu'on  trouve  parmi  les  actes  de  ce 
concile.  Mansi,  t.  I,  col.  729. 

ESPAGNE  (Conciles  d'),  l'an  1068.  Voy. 
Leire  et  Barcelone,  même  année. 

ETAMPES  ou  Estampes  (Concile  d'),  Slam- 
pense,  l'an  1091.  Uicher,  archevêque  de  Sens, 
y  voulut  déposer  Ives  de  Chartres,  et  réta- 


blir Gcoffroi  dans  ce  siège  ;  mais  son  alli'ii- 
lat  resta  sans  sucrés,  vu  l'appel  que  l'évêquo 
légitime  de  (Chartres  inlcrjcla  au  souverain 
poiilile.  Lalih.  \  ;  Hard.  \  H. 

KTAMPKS  (Concile  d),  l'an  I0!)9.  L'uni- 
que monument  qui  nous  reste  de  ce;  concile, 
est-il  dit  dans  la  Colleelion  de  Lahbe  et  de 
Cnssarl,  est  une  lettre  où  les  évéques  de  la 
province  de  Sens  reprochent  à  l'évêiiue  de 
Troyes  de  n'y  élre  pas  venu,  et  le  menacent 
des  peines  canoniques  si  sous  trois  mois  il 
ne  se  présente  à  son  méiropolilain,  pour  lui 
rendre  raison  de  sa  conduite.  Lab.  \. 

ETAMPKS(Conciled'),N<«m/)ense,ran  ll.'iO. 

Le  roi  Louis  le  Gros  couvO(]ua  ce  concile 
vers  le  mois  d'avril  ,  pour  se  décider  eitlre 
lunociMit  et  Anaclet,  tous  deux  élus  papes. 
Saint  Bernard  y  fut  invité,  et  après  le  jeûne 
et  les  prières  ou  convint  d(^  s'en  ra()porter 
à  lui  pour  celle  iinportanle  décision.  Le  saint 
abbé,  ayant  mûrement  examiné  la  forme  de 
l'élection  des  deux  compétiteurs,  le  mérite 
des  électeurs  et  la  réputation  des  élus,  se 
décida  pour  Innocent,  qui  fut  aussilût  re- 
connu par  toute  l'assemblée.  Lab.  tome  X  ; 
Herd.  tome  \l. 

ETAMPES  (Concile  d'),  l'an  li'.7.  On  y  dé- 
termina la  croisade  que  cornmanda  Louis  le 
Jeune,  pour  Jérusalem.  Labb.  X;  [lard.  VII. 
.  ETAMPES  (Concile  d  ),  l'an  1247.  Gilon 
Cornu,  archevêque  de  Sens  ,  tint  ce  concile 
le  23  aoûl.  On  y  traita  des  affaires  ecclé- 
siastiques de  la  province  de  Sens,  suivant  la 
lettre  de  convocation,  (jui  est  le  seul  monu- 
ment qui  nous  reste  de  ce  concile.  Mansi  in 
liaipiidd.  :   l'Art  de  vérif.  les  dates. 

ÉVOKA  (Concile  provincial  d'),  en  Portu- 
gal, Jivorense ,  l'an  1365,  présidé  pir  l'ar- 
chevê(iue  Jean  Milo.  On  en  ignore  les  actes. 
B'Aguirrr,  t.  IV. 

EVrEUX  (Synode  diocésain  d'),  l'an  1576, 
sous  Claude  de  Saintes.  Ce  prélat  y  défendit 
à  tous  ses  prêtres  ,  sous  peine  de  suspense 
encourue  par  le  seul  fait,  et  de  suspicion  de 
schisme  et  d'hérésie,  de  baptiser,  même  sous 
condition,  ceux  qui  auraient  élé  déjà  bapti- 
sés par  des  calvinistes,  quoi(|ue  ceux-ci 
n'attachent  aux  baptêmes  qu'ils  confèrent 
aucune  vertu  d'effacer  les  péchés.  11  appuie 
celte  décision  sur  la  réponse  <iui  lui  avait  élé 
donnée,  (luelques  années  auparavant,  parle 
sailli  pape  Pie  \  ,  lorsqu'il  ne  taisait  encore 
qu'exercer  le  ministère  à  Paris.  Statutasyno- 
di  œslivtilis  diœc.  Ebroic. 

EVKEUX.  (Synode  d'),  l'an  16't4 ,  soos 
François  de  Péricard.  Dans  ce  synode  le  prélat 
publia  de  nouveau  les  statuts  et  règlements 
de  sou  diocèse,  revus  et  disposés  dans  un  nou- 
vel ordre.  Ces  statuts,  di.vtribués  en  dix-huit 
chapitres  ,  concernent  particulièrement  la 
résidence,  la  doctrine  chrétienne,  le  service 
divin,  les  processions,  les  église»,  les  cime- 
tières, les  fabriiiues,  les  confréries,  les  jours 
de  lêtes  et  les  sacrements.  Bessin  ,  Ccmc. 
Norm. 

E\REUX  (Synode  diocésain  d')  ,  le  29 
mai  1664.  Henri  de  Maupas  Dulour,  evêc|ue 
d'Evreux,  y  publia  un  corps  de  statuts,  dont 
voici  les  plus  remarquables  :   «  Nous  lole- 


899 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


900 


rons  pour  quelque  temps  que  les  ecclésiasti- 
quis  puisseiil  avoir  des  servantes  âgées  au 
moins  de  cinquante  ans,  exceptant  néan- 
moins les  prêtres  qui  demeurent  seuls  avec 
une  servante  et  qui  n'ont  point  d'autres 
personnes  avec  eux.  Nous  leur  défendons 
li'S  ménages  d'honitnes  et  de  femmes  dans 
leurs  presbytères  » 

«  I.,es  bénéficiers  se  souviendront  de  l'obli- 
gation indispensable  qu'ils  ont  de  donner 
l'aumône.  » 

«  Le  peu  de  soin  que  plusieurs  curés  ont 
de  leurs  miiisons  (ircsbytérales  nous  oblige 
de  leur  enjoindre  de  les  tenir  en  bon  état,  d'y 
tenir  tout  dans  une  honnête  propreté.  » 

«  Aucun  ne  s'ingérera  de  porter  la  calotte 
même  dè'4  le  commencement  de  la  sainte 
messe,  s'il  n'en  a  permission  par  écrit  et 
pour  quelque  nécessité  pressante.  » 

«  Nous  défendons  à  tous  curés  et  prêtres 
dft  rien  faire  ou  dire  qui  puisse  marquer 
qu'ils  sont  attachés  à  l'argent  lorsqu'ils  se 
feront  payer  de  leurs  droits.  » 


«  Il  ne  sera  jamais  permis  à  aucune  per- 
sonne d'avoir  quelques  sièges  proche  lies  au- 
tels. »  Stal.   d'L'vrcHX. 

EVKEUX  (autres  Synodes  d  ).  Voy.  Noa- 

MANOIK. 

KXCESTER  (Synode  d'),  l'an  i287.  Pierre 
Qiiivil,  évêque  de  celle  ville,  tint  ce  concile, 
011  pluiôt  ce  synode  le  16  .ivril;  car  quoi- 
qu'on le  iroiive  au  nombre  des  conciles  dans 
les  collections  ordinaires,  et  même  dans  \'Art 
de  vérifier  les  dates,  ce  ne  fut  qu'un  simple 
synode  dioeésainj  dans  lequel  Piene  Quivil, 
évêi|ue  d'Excester,  publia  des  sImIûIs  syno- 
daux en  cinquante-cinq  arlicles.  L'abbé 
Lenglct-Dufresnoy  a  fait  une  autre  faute 
dans  Ses  Tablettes  chronologiques,  eh  mettant 
ce  synode  à  Oxfort,  trompé  apparemment 
par  II  ressemblance  du  mot  lalin  Exonia, 
qu'il  a  pris  pour  Oxonia.  An.  desConc, 

EXOLIDUNENSE  {Concilium).  Yoy.  Is- 

SOCDUN. 

EXONIENSE  {Concilium).  V.  Kxcester. 
EYSTETT  ENSlA[Concil.].r .  .\\cmTkm:. 


FAENZÂ  (Concile  de) ,  Fauenn'num ,  l'an 
1002.  On  y  défendit  aux  abbés  de  monas- 
tères d'établir  des  prêtres  dans  des  paroisses 
sansl'avis  de  rcvêque.(^ra(ien,XVI,7.2,c.6. 

FAENZA(Synode  diocésainde),  l''at)ew<in'j, 
le  5  octobre  1369,  sous  Jean-Baptiste  Sighi- 
celli.  Ce  prélat  y  publia  un  fort  grand  nom- 
bre de  statuts  ,  qu'il  rangea  sous  dix-neuf 
litres,  li  défendit  aux  clercs  le  jeu  de  la 
grande  paume,  et  ne  leur  permit  la  petite 
paume  que  dans  les  appartements  privés, 
et  simplement  pour  l'entretien  de  la  santé. 
Il  délendit  aussi  de  rien  exiger  pour  cause  de 
sépulture,  d'enterrer  les  enfants  sans  faire 
accompagner  leurs  corps  de  la  croix  et  des 
cierges ,  et  ordonna  que  la  sépulture  des 
personnes  pauvres  se  fit  aux  frais  des  fabri- 
ques,ou  au  moyend'aumônes  recueilliesdans 
chaque  paroisse.  Conslitut.  synud.  Eccl. 
Favenlinœ,  Bononiœ  ,  i'ôlO. 

F.\ENZA  (Synode  diocésain  do),  le  15  oc- 
tobre 1(J13,  sous  le  cardinal  de  Valence, 
évêque  de  cette  ville.  Ce  prêtai  y  publia  des 
statuts  encore  plus  étendus  que  ceux  du  sy- 
node précédent,  sur  divers  points  de  la  dis'- 
cipline  ecclésia.stique.  Il  donna  pour  règle 
du  chant  d'église  que  les  paroles  y  fussent 
clairement  articulées,  au  lieu  d'être  étouf- 
fées sous  le  rhythme;  il  voulut  que  les  sons 
tirés  do  l'orgue  édifiassent  le  peuple  par  une 
modulation  grave  et  religieuse,  au  lieu  di 
faire  entendre  des  airs  profanes;  eiilin  ii 
défendit  en  général,  de  faire  usage  dans  les 
églises,  de  la  musique  profane.  Constilul. 
diœc.  synod.  Favenlinœ,  Favenliœ,  1613. 

FAENZA(Synode  diocésain  de],  le  11  juin 
162  1,  sous  Jules  Monterenli  ,  évoque  de 
cette  ville.  Ce  prélat,  en  renouvelant  les  sta- 
tuts de  ses  prédécesseurs,  et  en  particulier 
ceux  du  cardinal  de  Valence,  en  publia 
aussi  de  nouveaux.  Celui  qui  a  pour  titre  : 
lledoclrina  chrisliana ,  est  remarquable.  Il 


veut  que  dans  chaque  paroisse  le  curé 
fasse  une  liste  exacte  des  enfants  parvenus 
à  l'âge  de  six  ans,  et  que  tous  les  dimanches, 
avant  le  chant  des  litanies,  le  sous-maîlre 
de  l'école  en  fasse  régulièrement  l'appel. 
Constit.  diœc.  syn.  Favenlinœ, Favenliœ ,\\\^^. 

FAENZA  (Synode  diocésain  de),  juillet 
16W,  sous  le  cardinal  Charles  Rosselti, 
évêque  de  ceite  ville.  Le  cardinal  y  publia 
de  nouvelles  constitutions  ,  qu'il  rangea  sous 
douze  titres.  Plusieurs  ne  font  que  rappeler 
ou  étendre  les  statuts  précédents.  Le  titre 
sixième  est  tout  entier  relatif  à  la  discipline 
qu'exige  la  bonne  tenue  du  séminaire.  Const. 
primœ  syn.  diœc,  Favenliœ,  1676. 

FAENZA  (Synode  diocésain  de),  octobre 
16i9,  sous  le  même.  Le  principal  objet  des 
statuts  publiés  dans  ce  nouveau  synode  fut 
l'instruction  chrétienne   de  lenfancc.  Ihid. 

FAENZA  (Synode  diocésain  de),  le  pre- 
mier juin  1631,  sous  le  même  prélat.  Entre 
autres  statuts,  il  faut  y  remarquer  celui  qui 
prescrit  la  ponctuelle  exécution  des  der- 
nières volontés  des  mourants.  Ibid. 

FAENZA  (Synode  diocésain  de),  13  et  Î6 
octobre  163^<',  sous  le  même.  Le  zélé  cardi- 
nal y  renouvela  la  défense  qu'il  avait  faite  , 
par  un  statut  du  premier  de  ses  synodes,  à 
tous  les  bénéficiaires  à  charge  d'âmes ,  de 
s'absenter  plus  de  trois  jours  par  mois  do 
leur  bénéliee.  Ibid. 

FAENZA  (Synode  diocésain  de),  18  et  11) 
octobre  1657,  sous  le  même.  La  coulume 
s'était  établie  en  Italie  que,  dans  les  maria- 
ges et  au  moment  de  leur  célébration  à  l'é- 
glise, le  parrain  choisi  d'avance  pour  l'en- 
fant qui  naîtrait,  frappât  derrière  le  dos  l'é- 
poux dont  il  deviendrait  le  compère.  Cet 
acte,  souvent  exécuté  avec  un  grand  dé- 
ploiement de  forces  par  le  futur  parrain, 
provoquait  la  risée  de  toutes  les  personnes 
présentes.  Le  cardinal-évêque,  désespérant 


m 


FAR 


FER 


902 


(le  pouvoir  abolir  entièrement  ci't  abus,  se 
borne  à  rccominander  à  ces  parrains  pré- 
somptifs, sous  lies  peines  sévères,  de  se.  con- 
duire avec  ntodestie  et  respect  dans  l'acconi- 
plissetnciU  de  cet  ncU^.  Ibid. 

FAENZA  (Synode  diocésain  de),  le  13  et 
le  ik  mai  1660,  sous  le  même.  Le  prélat  y 
fait  un  strict  devoir  aux  curés  de  suppléer 
les  cérémonies  du  baptême  aux  euf.inls  on- 
doyés  au  foyer  paternel,  et  de  garder  avec 
soin  et  sous  clef,  les  registres  de  ba pleines 
de  confirmations,  de  sépultures  et  de  ma- 
riage*. Ifiid. 

FAENZA  (Synode  diocésain  de),  18  et  19 
octobre  16G3,  sous  le  même.  I.c  prélat  y  dé- 
fendit d'avoir  commerce  avec  les  juifs,  et 
d'exposer  dans  les  églises  des  images  qui 
n'auraient  pas  été  non-seulement  approu- 
vées, mais  encore  bénites  par  lui-même.  H 
fil  une  loi  à  tout  son  clergé  admis  aux  ordres 
sacrés,  d'assister  tous  les  mois  aux  conféren- 
ces dites  des  cas  de  conscience.  Ibid. 

FAENZA  (Synode  diocésain  de  ).  17  et  18 
mai  1668,  sous  bï  même.  Ordre  y  fut  donné  à 
tous  les  diocésains  de  dénoncer  les  héréti- 
ques qu'ils  connaîtraient,  quand  tnéine  ils  ne 
pourraient  prouver  leur  dénonciation,  i.e 
port  des  armes  y  fut  interdit  aux  clercs.  Ibid. 

FAENZA  (Synode  diocésain  de),  18,  19  et 
20  octobre  1674,  sous  le  même.  Dans  un  dis- 
cours plein  d'énergie,  le  zélé  cardinal  ex- 
horta son  clergé  à  réunir  ses  efforts  pour  dé- 
fendre l'Eglise  contre  toutes  les  atlaques  de 
l'hérésie  et  de  l'impiété.  Puis  il  publia  un 
corps  de  statuts  divisé  en  six  parties. 

Dans  la  première  il  impose  l'obligation  à 
tous  ses  prêtres  constitués  en  quelque  di- 
gnité ou  occupés  à  quelque  liiinistère  ,  de 
fiiire  la  profe>sion  de  foi  prescrite  par  Pie  IV. 
Il  défend  sous  peine  d'excommunication  à 
toutes  les  personnes  peu  instruites,  fussent- 
elles  du  clergé, etàtousieslaïques,  fussent-ils 
très-instruits,  d'entreprendre  des  controverses 
avec  les  hérétiques.  11  recommande  de  ne  pas 
choisir  pour  faire  les  sermons  le  temps  de  la 
nuit,  et  de  faire  en  sorte  que  les  femmes  y 
soient  séparées  des  hommes. 

La  seconde  partie  a  rapport  au  culte  de 
Dieu  et  à  celui  des  saints.  Défense  y  est 
faite  aux  pauvres  de  mendier  dans  les  égli- 
ses ;  à  tous  les  fidèles,  de  pratiquer  des 
danses,  des  spectacles  ou  des  jeux  auprès 
des  édifices  consacrés  à  Dieu.  Il  y  aura  ,  y  est- 
il  dit  aussi, une  lampe  allumée  devant  les  re- 
liques, là  où  l'onen  conserve  d'insignes, pour 
le  moins   aux  jours  de  fêles  solennelles. 

La  troisième  partie  traite  au  long  des  sa- 
crements; la  quatrième,  du  personnel  du 
clergé;  la  cinquième,  des  biens  et  des  droits 
ecclésiastiques,  et  la  sixième,  de  diverses 
questions  concernant,  soit  les  laïques,  soit 
les  clercs.  Mais  ce  détail  nous  entraînerait 
trop  loin.  Ibid. 

FARFEi\SIS  {Synodus) ,  S.  Mariœ  Far- 
fensis  et  S.  Satvuloris  Mnjoris,  nulliiis  diœ- 
cesis,  le  9  octobre  1628,  sons  le  cardinal 
Barberini,  abbé  commendataire.  Les  statuts 
publiés  dans  ce  synode  ont  pour  objet, 
comme  presque  tous  les  autres,  la  profes- 


sion de  foi  prescrite  par  Pic  IV,  l'instruction 
chrétienne,  la  Iccturi;  de  ri'xriture  sainte, 
les  eonl'ércmces  des  cas  de  conscience  (T. 
Florence,  I6.')6),  les  sacrements,  le  res- 
pect (ju'on  doit  porter  aux  saintes  huiles  ,  le 
saerificc  de  la  messe,  l'observation  des  fêtes, 
l'entretien  des  églises  ,  les  devoirs  d(!8  clercs 
l't  en  particulier  des  curés,  ceux  des  moines 
et  des  religieuses,  les  confréries  ,  les  hôpi- 
taux, les  legs  pieux,  les  sépultures,  les 
obligations  des  olïiciaux,  des  examinateurs, 
des  juges  et  des  témoins  synodaux.  Consiit. 
sijnod. 

FASKLENSE  {Concilium);  Y.  Huzellos. 

FÉCAMP  (Itéunion  épiscopale  de),  Fisca- 
nensis,  l'an  990,  pour  la  consécration  de 
l'église.  (Juatorzu  évéques  s'y  trouvèrent. 
Ex  chartul.  Fiacm. 

FÉGVMP  (Autre  réunion  épiscopale  de), 
l'an  100  >,  pour  établir  rexemi)tion  et  la  ju- 
ridiriion  de  l'abbaye  de  Fccamp.  Ibid. 

FÉGAMP  (Antre  réunion  d'évêques  à),  l'an 
1106,  pour  la  dédicace  de  l'église  nouvelle- 
ment rebâtie.  Ex  Orderico,  /.IL 

FÉLIK  (Conciliabule  de  St-),au  château  de 
Saint-Félix  de  (Caraman  in  Castro  Snncli 
Fc/(cji) ,  près  de  Castelnaudary  ,  en  Laura- 
giiais  ,  l'an  1167.  Ce  fut  un  conventiculo 
d'hérétiques  albigeois,  convo(|ué  par  Ni- 
(jninla,  leur  chef,  qui  prenait  le  titre  de 
p.ipe.  Un  grand  nombre  dlionmies  cl  de 
femmes  de  toutes  conditions  s'y  trouvèrent. 
I-es  députés  des  églises  albigeoises  de  Tou- 
louse ,  d'Alby ,  de  la  Vallée  d'Aure  et  de  Car- 
cassonne  s'y  rendirent.  On  y  nonmia  des 
évoques  pour  leurs  églises  de  Toulouse,  de 
Garcassonne  et  d'Alby,  qui  n'en  avaient  pas. 
Les  nouveaux  élus  reçurent  l'acte  de  confir- 
mation de  Niquinta  ,  et  une  espèce  d'inves- 
titure qu'ils  appelaient  Consolcnnenlum. 
Dans  la  même  assemblée  on  arrêta  les  li- 
mites de  leurs  évêchés  respectifs.  Le  P.  Bou- 
ges a  donné  la  charte  que  Niquinta  fit  dres- 
ser à  cette  occasion,  dans  les  preuves  de  son 
Histoire  de  Carcassonnc  [p.  li'*l]  ,  dont  ces 
détails  sont  extraits. 

FERENTINO  (Synode  diocésain  de),  le  17 
avril  1603.  L'évêque  Fabrice  Capano  y  pu- 
blia des  statuts,  divisés  en  21  chapitres , 
sur  l'office  divin,  l'observance  des  fêtes, 
l'administration  des  sacrements  et  l'honnê- 
teté de  la  vie  cléricale.  Dans  le  1"  chapitre, 
il  enjoint  à  tous  les  bénéficiers  à  charge 
d'âmes,  à  tous  les  chanoines  et  dignitaires, 
de  faire  entre  ses  mains  ou  celles  de  son 
grand  vicaire,  deux  mois  au  plus  tard  après 
leur  prise  de  possession,  profession  de  la  foi 
catholique,  selon  la  forme  du  concile  de 
Trente  et  de  la  bulle  de  Pie  IV. 

Chap.  2.  Il  défend  de  recevoir  plusieurs 
rétributions  pour  la  mérae  messe,  et  d'accep- 
ter les  fonctions  de  chapelain  dans  plusieurs 
églises,  pour  n'être  pas  obligé  de  dire  plu- 
sieurs messes  en  un  même  jour.  Il  veut  qu'a- 
vant de  dire  la  messe  ou  prenne  soin  de  la 
lire  dans  la  sacristie.  Ou  ne  fera  dans  l'é- 
glise aucune  recommandation  de  pauvres. 

G.  5.  On  ne  partira  de  l'église  où  l'on 
aura   entendu   la    messe    qu'après    la    bé- 


«105       ■  DICTIONNAIRE 

nédiction  sacerdotale.  Les  veuves  ne  sont 
point  excusées  par  la  perle  de  leurs  maris 
de  l'obligation  d'entendre  la  messe. 

C.  C.  Pendant  le  carême  on  ne  pourra 
vendre  qu'en  secret  de  la  viande,  des  œul's 
ou  du  laitage. 

C.  7.  On  observera  ponctuellement  tous 
les  rites  et  les  cérémonies  marqués  dans  le 
rituel  pour  l'administration  des  sacrements. 

C.  8.  On  ne  réitérera  point,  pas  même 
sous  condition  ,  le  baptême  des  enfants  qui 
auront  été  baptisés  à  la  maison,  du  moment 
où  l'on  se  sera  convaincu  qu'ils  l'auront  été 
avec  la  matière  et  dans  la  forme  voulues. 

C.  12.  On  ne  refusera  point  l'extrême- 
onclion  aux  frénétiques  auxquels  on  peut 
l'administrer  sans  danger  d'irrévérence, 
pourvu  qu'ils  ne  fussent  pas  en  péché  mor- 
tel au  moment  où  ils  sont  entrés  en  frénésie, 
ni  aux  enfants  après  l'âge  de  sept  ans. 

C.  13.Lechapilre  épiscopal  nesortira  point 
de  l'église  pou  raccompagner  un  corps  au  cime- 
tière, àmoinsqu'il  n'y  ail  au  moins  huit  cha- 
noines présents,  i/  sinodo  di  Feren(ino,i60'à. 

FÉHETRI  (Synode  diocésain  de), Ferefranr;, 
l'an  1592.  Jean  François  Sormani ,  évêque 
de  Féréiri,  publia  celte  année  Irs  décrets 
synodaux  de  son  diocèse.  On  y  trouve,  entre 
autres  statuts,  la  défense  faite  aux  prêtres 
de  dire  la  messe  à  moins  qu'il  n'y  ait  au 
moins  doux  personnes  à  y  assister,  et  celle 
d'envoyer  d'aulris  personnes  que  des  clercs 
engagés  dans  les  ordres  sacrés  recevoir  les 
saintes  huiles  des  mains  de  l'évêiiuc.  Décréta 
syvodalia  diœc.  Ferelranœ,  Aiimini,  159-2. 

FRRMO  (Concile  provincial  de),  Firina- 
num,  l'iin  1590.  Sigismund  Ziinettini,  premier 
archevêque  de  Fermn,  tint  ce  concile  pro- 
vincial avec  les  évêques  de  Macérata,  de 
Montalle  et  deSan-Severino,  ses  sullragints, 
et  y  publia  plusieurs  statuts  assez  sembla- 
bles par  leur  contenu  et  mêfiie  par  leur 
forme,  à  des  statuts  diocésains. 

1.  Tous  ceux  qui  seront  pnurvus  de  béné- 
flces  à  charge  d'âmes,  feront  dans  deux  mois 
la  profession  de  foi  prescrite  par  Pie  IV  ; 
et  il  en  sera  de  même  des  chanoines,  des 
docteurs  en  droit  canonique  ou  civil,  des 
professeurs  de  théologie  ou  de  philosophie, 
des  médecins  et  de  quicon(|ue  donnera  des 
leçons  de  belles-lettres  même  dans  les  mai- 
sons particulières. 

2.  Les  prédicateurs,  si  ce  sont  des  régu- 
liers, ne  prêcheront  dans  les  églises  de  leurs 
ordres  qu'après  avoir  été  examinés  et  ap- 
prouvés par  leurs  supérieurs,  et  avoir  obtenu 
d'eux  une  permission  de  prêcher,  donné'  par 
écrit,  qu'ils  montreront  aux  ordinaires,  en 
leur  demandant  leur  bénédiction;  dans  les 
égli^es  qui  ne  sont  pas  de  leurs  ordres,  ils 
ne  pourront  prêcher  de  même  qu'avec  la 
permission  et  la  bénédiction  de  l'ordinaire. 
Ils  rempliront  cet  ofûce  avec  dévotion,  an- 
nonceront la  parole  de  Dieu,  et  se  serviront 
de  l'interprétation  des  Pères  et  des  docteurs 
dans  l'explication  de  l'Ecriture  sainte;  ils 
s'abstiendront  des  questions  inutiles,  des  ré- 
cits fabuleux  et  de  la  citation  faite  sans  su- 
jet des  auteurs  profanes;  ils   réfuteront  au 


DES  CONCILES.  904 

besoin  les  hérésies  diverses  à  l'aide  de  la 
doctrine  catholique,  se  garderont  de  rappor- 
ter les  objections  des  hérétiques  devant  le 
peuple,  ne  parleront  en  mal  ni  des  évêques  et 
des  antres  prélats,  ni  des  magistrats  civils, 
ce  qu'ils  ne  pourraient  faire  sans  scandale, 
ne  nommeront  ni  ne  désigneront  personne 
dans  la  censure  qu'ils  feront  des  vices,  et  ne 
songeront  qu'à  inspirer  au  peuple  des  sen- 
timents de  paix  aul.mt  que  de  religion. 

Les  évêques  s'acquitteront  de  la  prédica- 
tion, dans  leur  cathédrale,  par  eux-mêmes 
ou  par  quelques  autres  s'ils  en  sont  légiti- 
mement empêchés;  dans  les  autres  églises, 
par  le  moyen  des  curés,  ou  si  ceux-ci  ne  le 
pouvaient,  par  d'autres  à  leurs  frais. 

3.  On  ne  pourra,  sans  encourir  les  censu- 
res conienues  dans  la  bulle  de  Pie  IV,  gar- 
der des  livres  écrits  en  quelque  langue  que 
ce  soit,  qui  contiendraient  des  erreurs  con- 
damnées par  le  sainl-siége. 

Les  ordinaires  visiteront  souvent  les  bi- 
bliothèques, et  obligeront  les  libraires  à  leur 
présenter  le  catalogue  de  leurs  livres  signé 
de  leur  main.  Aucun  livre  nouveau  ne  sera 
introduit  dans  une  ville  sans  avoir  été  pré- 
senté à  l'officier  public,  qui  ne  le  rendra 
qu'avec  la  permission  de  l'ordinaire. 

k.  Il  y  aura  dans  chaque  cathédrale,  et 
même  dans  toutes  les  grandes  églises  de 
chaque  diocèse,  un  lecteur  de  l'Erriture 
sainte,  qui  sera  au  moins  licencié  en  théolo- 
gie. La  même  chose  s'observera  dans  les  mo- 
nastères el  les  couvents  de  réguliers. 

3.  On  ne  gravera  ni  ne  peindra  sur  le  s  il 
ou  sur  le  carreau,  ni  même  sur  les  tom- 
beaux, des  images  de  la  croix,  de  la  sainte 
Aiergi!  ou  des  saints,  mais  seulement  à  des 
places  convenables  où  elles  puissent  exciter 
la  piélé  des  fidèles.  On  avertira  souvent  le 
peuple  qu'il  n'y  a  dans  ces  images  elles- 
mêmes  aucune  vertu,  et  que  l'honneur  qu'on 
leur  rend  ne  se  rapporte  qu'à  ce  qu'elles  re- 
présentent. On  n'en  exposera  point  d'cv- 
Ir.iordinaires  dans  les  églises  sans  la  permis- 
sion de  l'évéque.  On  n'admettra  de  nouveaux 
miracles  que  sur  l'examen  que  l'evêque  en 
aura  fait,  en  s'aidant  du  conseil  de  queUjues 
théologiens  pieux  et  instruits.  Ou  ne  fera 
nulle  part  la  représentation  de  la  Passion 
ou  des  autres  actions  de  Noire-Seigneur,  non 
plus  que  de  celle  des  saints  sans  la  permis- 
sion de  l'ordinaire.  On  gardera  avec  honneur 
dans  les  églises  les  reliques  des  sainls,  <|u'ou 
tiendra  renfermées  dans  des  châsses  garnies 
au  moins  de  soie,  el  dans  des  lieux  décents 
et  fermés  à  clef:  les  prêtres  ne  les  montre- 
ront au  peuple  qu'en  surplis  et  en  élole, 
avec  des  cierges  allumés. 

6.  Dans  chaque  église  paroissiale  on  aura 
soin  d'enseigner  aux  enfants,  au  moins  tous 
les  dimanches,  les  articles  de  la  foi  et  les 
préceptes  de  l'Église.  On  y  établira  des  as- 
sociations et  des  confréries  conformément 
aux  bulles  (le  Pie  V  et  de  Grégoire  XIII.  Les 
maîtres  d'école  expliqueront  de  même  aux 
enfants,  au  moins  une  fois  chaque  semaine, 
les  éléments  de  la  foi. 

7.  On  ne  vendra  ni  n'achètera  rien  sans  né- 


905 


FER 


cessité  dans  les  jours  spécialement  destinés 
auciillc  divin,  si  ce  n'est  les  choses  nécessai- 
res à  la  vie  ou  au  rétablissement  de  la  santé, 
et  cela  sous  les  peines  portées  dans  la  bulle  de 
Pie  V  Les  curés  avertiront  souvent  les  pa- 
roissiens d'employer  ces  jours  à  l'office  di- 
vin, à  de  saintes  lectures,  à  l'audition  de  la 
parole  de  Dieu,  de  fréquenter  leur  paroisse, 
et  de  se  rappeler  avec  dévotion  les  bienfaits 
de  Dieu.  On  célébrera  les  fêtes  patronales 
avec  premières  et  secondes  vêpres,  et  on 
aura  soin  d'y  inviter  les  magistrats  séculiers 
ainsi  que  les  autres  fidèles. 

8.  On  observera  religieusement  le  jeûne 
pendant  tout  le  carême,  les  dimanches  ex- 
ceptés, aux  quatre-temps  cl  aux  vigiles  in- 
diqués par  l'Eglise.  On  ne  fera  pas  consister 
ce  jeûne  dans  la  simple  abstinence  de  la 
nourriture,  mais  aussi  dans  l'éloignement 
des  vices  et  des  plaisirs  défendus,  dans  la 
prière  et  dans  l'aumône.  Les  évêques  défen- 
dront de  vendre  ostensiblement  de  la  viande 
pendant  le  carême,  même  pour  des  malades  ; 
et  ceux-là  seuls  pourront  en  vendre,  qui  y 
seront  autorisés,  dans  la  ville  par  les  vicai- 
res généraux,  et  ailleurs  par  les  vicaires  fo- 
rains Chacun  aura  soin  de  confesser  ses  pé- 
chés dès  les  premiers  jours  du  carême. 

9.  Chaque  église  cathédrale  fondera,  selon 
ses  facultés,  un  collège  oii  un  certain  nombre 
d'enfants  puissent  recevoir  l'instruction  con- 
venable. Les  évêques  s'aideront  du  conseil 
de  deux  de  leurs  chanoines,  recommandables 
par  leur  expérience,  pour  établir  dans  ces 
maisons  d'utiles  règlements,  et  y  feront  de 
rré(iuentes  visites  pour  en  assurer  l'observa- 
tion. 

10.  Les  clercs  porteront  la  tonsure  et  l'ha- 
bit de  leur  ordre,  se  tiendront  éloignés  des 
spectacles  et  des  jeux  défendus  ;  ne  porte- 
ront d'autres  instruments  tranchants  que  les 
couteaux  dont  on  se  sert  pour  prendre  la 
nourriture;  ne  se  couvriront  la  tête  ni  au 
chœur,  ni  ailleurs,  de  coiffures  qui  ressen- 
tent la  vanité  du  siècle;  ne  se  permettront 
ni  masque,  ni  déguisement  dans  leurs  ha- 
bits, el  ne  s'adonneront  qu'à  la  prière  et  nu 
jeûne,  en  même  temps  qu'à  l'édification  des 
peuples. 

11.  Ils  n'exerceront  point  l'office  de  gref- 
fier dans  les  cours  séculières,  ni  même  dans 
les  tribunaux  ecclésiastiques  pour  des  inté- 
rêts purement  temporels  ;  ne  feront  les  fonc- 
tions d'avocat  ou  de  procureur  que  dans  les 
cas  permis  par  le  droit,  et  ne  paraîtront 
comme  témoins  qu'avec  la  permission  de 
l'ordinaire,  mais  jamais  dans  les  causes  cri- 
minelles, où  pourrait  s'ensuivre  la  mort  ou 
la  mutilation.  Les  commerces  d'animaux, 
exercés  par  eux-mêmes  ou  par  contrat  de 
société,  leur  sont  interdits.  Us  n'auront  ni 
chez  eux,  ni  ailleurs,  des  concubines  ou  des 
femmes  suspectes;  autrement  ils  encourront 
les  peines  portées  par  les  canons  et  ordon- 
nées par  le  concile  de  Trente.  Us  ne  se  mê- 
leront point  d'affaires  séculières,  et  ne  so 
mettront  point  au  service  de  personnes  laï- 
ques. 

12.  On  ne  permettra   à   personne  de  se 

.  JDlCTIONNÀlKK   UEi    CONCILKS.    1. 


FER  006 

promener,  do  rire  ou  do  causer  dans  leu  6 
églises  ;  de  s'appuyer  contre  les  autels  ou  les  .' 
fonts  ba|)tismaux,  de  tourner  le  dos  an  s.iint- 
sacrcment,  ou  d'être  debout  penilant  l'éléva- 
tion. Il  y  aura  dans  chaciue  église  un  nom- 
bre de  confessionnaux  proportionné  à  celui 
des  confesseurs;  ils  seront  placés  en  (l(!s  lieux 
apparents,  et  on  y  affichera  la  bulle  In  cœnA 
Doinini,  avec  les  cas  réservés  à  l'évêqui!. 

Il  n'y  aura  point  aux  maisons  voisines  des 
fenêtres  par  où  les  laïques  puissent  observer 
ce  qui  se  passe  dans  l'église. 

Les  tombeaux  et  les  cercueils  seront  telle- 
ment fermés,  (]u'il  ne  s'en  échappe  aucune 
infection.  Les  cimetières  seront  interdits  aux 
animaux,  et  pour  cela  fermés  de  murs  ;  une 
croix  s'élèvera  au  milieu. 

Il  y  aura  à  l'entrée  de  l'église  un  bénitier 
de  marbre,  ou  du  moins  de  pierre,  avec  un 
aspersoir  convenable. 

Les  églises  de  campagne  seront  fermées 
en  tout  temps,  excepte  pendant  l'office  di- 
vin; on  ne  se  permettra  d'y  faire  aucun  dé- 
pôt. 

i'i.  L'évêque  assignera  aux  maisons  qui 
n'en  auraient  pas  de  certain,  le  curé  (ju'el- 
les  devront  reconnaître.  Chaque  curé  gar- 
dera la  résidence,  ou  ne  s'absentera  qu'a- 
vec la  permission  de  l'ordinaire,  mais  jamais 
pour  plus  de  deux  mois,  à  moins  de  graves 
motifs. 

Les  curés  n'administreront  pas  les  sacre- 
ments sans  en  expliquer  la  vertu,  et  instrui- 
ront leurs  peuples  en  célébrant  le  saint  sa- 
crifice. 

Ils  garderont  les  registres  des  baptêmes 
et  des  mariages,  et  transmettront  à  l'ordi- 
naire le  nom  de  ceux  qui  n'auront  pas  fait 
leurs  pâques. 

Us  n'attendront  pas  à  être  demandés  pour 
visiter  les  malades,  et  leur  adresser  de  pieu- 
ses exhortations.  Us  ne  souffriront  point 
qu'on  érige  de  nouvelles  églises  ou  chapel- 
les sans  l'autorisation  de  l'ordinaire.  Ils  ne 
se  feront  remplacer  par  personne  dans  leur 
charge  sans  y  être  de  même  autorisés,  et 
s'ils  viennent  à  quitter  leur  place,  ils  re- 
mettront à  leur  successeur  tous  les  livres, 
avec  l'inventaire  de  tous  les  biens  de  leur 
église. 

Suivent  les  règlements  qu'on  trouve  dans 
la  plupart  des  rituels  pour  l'administration 
des  sacrements,  et  d'autres  relatifs  au  gou- 
vernement des  communautés  religieuses. 

Le  pape  Sixte-Quint,  sous  lequel  ce  con- 
cile fut  tenu,  étant  mort  peu  de  temps  après, 
l'archevêque  en  soumit  les  décrets  à  l'appro- 
bation de  Grégoire  XIV,  son  successeur. 
Décréta  primi  conc.  provinc.  in  civil.  Fer- 
mann,  Firmi,  1592. 

FEllMO  (Synode  diocésain  de),  l'an  IC.^O, 
lo  el  IG  novembre,  sous  Jean-lJaptiste  Ri- 
nuccino,  qui  y  renouvela  les  statuts  précc- 
denls,  el  en  (il  quelques  nouveaux.  Il  pro- 
scrivit en  particulier  l'abus  d'entendre  des 
confessions,  même  aussi  courtes  que  possi- 
ble, sur  les  degrés  de  l'autel. 

FEKNES  (Synode  de),  Fernensis,  ineccl. 
S.  l'ctri  de  Solsker  Wexfordensis,  l'aa  12W. 

21* 


907 


DICTIONNAIKE 


î/évêiiue  y  fit  un  slatut  en  faveur  des  dîmes, 
(lisant  qu'il  fali.iil  les  considérer,  non  comme 
(le  simples  offrandes,  mais  comme  un  tribut 
imposé  de  droit  divin.  Il  en  fit  aussi  quehiucs 
auhcs  en  faveur  de  la  liberté  ccclésiasUquc. 
Willdni^,  loin.  I. 

FKUllAKE  (Concile  cncuméniquc  de),  l'an 
U38.  Ce  fut  le  pape  Eugène  IV  qui  convoqua 
ce  concile,  en  le  transférant  de  Bàle  par  sa 
bulle  du  1"  janvier  1138.  Le  bienheureux 
Nicolas  Albergali,  cardinal  de  Sainte-Croix, 
en  fit  l'ouverture  le  8  du  même  mois,  et  deux 
jours  après  il  tint  une  session  préliminaire, 
dans  laquelle  la  translation  du  concile  <à  Fer- 
rare  fut  proclamée,  et  le  concile  de  Bàle, 
avec  tout  ce  qu'il  avait  fait  depuis  la  Irans- 
lalion,  ou  qu'il  ferait  à  l'avenir,  fut  déclaré 
nul,  à  l'exception  de  ce  qui  pourrait  y  être 
traité  avec  les  Boliémiens,  penilant  un  mois 
encore,  toucliant  la  communion  sous  les 
deux  espèces.  Dans  lu  même  leu»ps  le  car- 
dinal .lulien  Césarini,  qui  avait  présidé  au 
concile  de  Bàle,  quitta  celte  ville  pour  se 
rendre  a  Forrare  avec  quatre  prélats  seule- 
ment du  concile,  qui  se  rendirent  à  l'appel 
d'Eugène  IV. 

Ce  pontife,  étant  de  son  côlé  parti  de  Bo- 
logne, où  il  était  en  ce  momciU,  fil  son  entrée 
solennelle  à  Ferrarc  le  27  janvier,  et  le  8  du 
mois  suivant  il  tint  une  congrégation  à  la- 
quelle se  trouvèrent  tous  les  cardinaux,  les 
évêques  et  ics  docteurs  présents  à  Ferrare. 
11  s'y  plaignit  des  prélats  de  Bâle,  et  déclara 
que,  quoiqu'il  se  crût  tort  innocent,  si  néan- 
moins il  se  trouvait,  ainsi  que  les  siens,  cou- 
pable Je  quelque  faute,  il  se  soumettait  vo- 
lontiers à  la  correction  des  Pères  ;  après  quoi 
il  les  exhorta  à  se  conduire  eux-mêmes  avec 
tant  de  régularité  qu'ils  servissent  à  tous 
de  modèle.  Le  plus  ancien  diS  cardinaux, 
Jourdain  des  Ursins,  le  remercia  au  nom  de 
ses  collègues,  et  lui  promit  leur  active  coopé- 
ration. Le  plus  ancien  des  archevêques,  qui 
était  celui  de  Ilavenne,  parla  de  même  au 
nom  de  tous  les  autres  prélats. 

Le  10  février,  dans  une  autre  congrégation 
générale,  en  présence  du  cardinal  Jourdain 
des  Ursins,  que  le  pape  avait  nommé  prési- 
dent du  concile,  on  arrêta  dans  (jucl  rang  et 
dans  quel  ordre  chacun  serait  assis.  11  se  tint 
encore  deux  autres  congrégalions  générales, 
pour  préparer  le  décret  de  la  seconde  ses- 
sion qui  eut  lieu  le  13  février.  Le  pape  y  pré- 
sida, ayant  avec  lui  soixante-douze  évêques. 
On  y  lut  Se  décret  par  lequel  le  pape,  après 
avoir  déduit  fort  au  long  tout  ce  qu'il  avait 
fait  pour  porter  à  la  paix  les  prélats  de  Bâle, 
prononçait,  avec  l'approbation  du  concile, 
la  nullité  de  tous  leurs  actes,  et  déclarait  tous 
ceux  qui  continueraient  cette  assemblée,  de 
quelque  dignité  qu'ils  fussent,  frappés  d'ex- 
communication et  sujets  aux  aulres  peines 
marquées  dans  la  bulle  de  translation;  or- 
^lonnant  à  tous  ceux  qui  étaient  à  Bâle  pour 
le  concile,  d'en  sortir  dans  trente  jours,  sous 
les  mêmes  peines,  et  aux  magistrats,  offi- 
ciers et  habitants  de  celte  ville  de  les  en 
chasser  après  ce  terme  expire,  sous  peine 
d'excommunication,  et  d'interdit  pour  le  l'cu- 


DE3  CONCILES.  90â 

pie,  défendant  enfin,  avec  de  semblables  me-' 
naces,  d'introduire  aucune  marchandise  ou 
auirc  chose  nécessaire  à  la  vie  dans  cette 
ville  de  Bâle,  si  ceux  qui  y  tenaient  concile 
persistaient  dans  leur  opiniâlrelé. 

Le  cardinal  de  Sainte- Croix,  après  avoir 
fait,  comme  nous  l'avons  dit,  l'ouverture  du 
concile,  s'était  rendu  à  Vcnisi;  pour  saluer 
delà  part  du  pape  l'empereur  de  Constanti- 
nople,  Jean  Paleologue,  à  son  débarquement. 
Ce  prince  débarqua  en  clîet  avec  sa  suite  le 
8  leu-ier,  (It  son  enirée  à  Venise  le  lende- 
main, et  le  'i-  mars  il  arriva  à  Ferrare.  Le 
patriarciie  de  Constanliiiople  n'entra  lui- 
même  à  Ferrare  que  trois  jours  après,  avec 
une  partie  des  métropolitains  et  des  évêques 
députés  au  concile.  Marc,  archevêque  d'E- 
phèse,  devait  y  porter  la  parole  en  leur  nom. 
Ils  étaient  au  nombre  de  vingt  et  un;  mais 
ils  s'étaient  associé  un  nombre  considérable 
d'archimandrites  et  d'antres  personnages  dis- 
tingués de  leur  clergé,  de  sorte  que  leur 
nombre  total  s'élevait  environ  à  sept  cents. 

On  convint  de  part  et  d'autre  de  tenir  la 
prei.ièic  séance  publique  le  9  avril,  qui, 
cette  année  H38,  tombait  le  mercredi  saiiil. 
On  s'assembla  d;ins  la  cathédrale  de  Siint- 
Georgcs,  suivant  l'ordre  qui  avait  élé  réglé. 
Devant  le  grand  autel,  sur  un  trône  magnifi- 
que, était  le  livre  des  Evangiles,  avei;  les 
clefs  do  saint  Pierre  et  de  saint  Paul,  (|u'on 
avait  ap|iOrlécs  de  Rome.  Au  côlé  droit  de 
l'autel  s'assit  le  pape,  sur  un  trône  plus  élevé 
que  les  autres  et  surmonté  d'un  dais.  Plus 
bas  était  le  trône  de  l'emp.MCur  d'Occident, 
maisvide.  \'is-à-vis,  du  côté  gauchede  l'aulel, 
quiétait  le  côlé  droitpourqiiientraitdansl'é- 
glise,  était  placé  L;  trône  de  l'emprreur  de 
Conslaiitinople;  plus  bas,  on  établit  le  siège 
du  patiiarche,  mais  sans  dais,  et  sins  autre 
ornement  qu'un  lapis  de  pourpre  qui  le  cou- 
vrait. Ensuite  étaient  disposés  le  long  de 
l'église,  de  part  et  d'autre,  des  sièges  pour 
tous  (eux  (jui  devaient  avuir  rang  au  concile. 
Du  côlé  des  Latins,  outre  les  cardinaux,  les 
archevôcjUcs  et  les  évêques,  qui  étaient  au 
nombre  d'environ  cent  :.oixaiite,  il  y  avait 
dis  abbés,  des  généraux  d'ordres,  des  doc- 
teurs et  une  fonio  d'ecclésiastiiiues.  On  y 
voyait  aussi  des  ducs,  des  marquis,  des  com- 
tes et  des  ambassadeuis  de  quelques  princes. 

Après  que  les  Latins  curent  chaulé  la  messe 
du  Saint-Esprit,  l'empereur  et  les  prélats 
grecs,  qui  av.  ient  de  leur  côlé  célébré  l'of- 
fice suivant  leur  rit,  arrivèrent  dans  l'é- 
glise, et  .s'y  rangèrent  à  la  gauche  de  l'autel, 
toute  l'assemblée  se  leva,  par  honneur,  lors- 
(jue  lesOiienlaux  paiurenl.  Le  jeune  Démé- 
Irius,  despote  de  la  Morée,  s'assit  sur  un  pe- 
lil  siège  aupiès  de  l'empereur,  son  frère.  On 
avail  préparé,  au-de.ssous  du  patri.irche  de 
Constanlinopie,  des  places  destinées  aux  vi- 
caires des  trois  auiies  patriarches  d'Orient 
qui  n'avaient  pu  se  rendre.  Isidore,  métro- 
poiilain  de  Kiow,  en  Russie,  vicaire  du  pa- 
iriaiche  d'Antioche  avec  Marc,  évéque  d'E- 
phcse,  ne  pul  occuper  pour  le  moment  le 
siège  qui  lui  était  destiné,  puisqu'il  n'arriva 
qu'an  mois  d'août  de  cotte  aunéi',  amenant 


009 


FER 


nvcc  lui  quelques  cvéquos  de  sa  nation.  A  la 
siiiie  de  ces  pii^lnls  fiireiiU  placés  les  autres 
rnélr(>|M>lilain-i  gri'cs,  et  après  ceux-ci  Icnrs 
su(Trai;aiits.  Vcn.aicnt  aussi  les  (iif;nii,iiies 
(le  riîglisc  de  Couslautinopie,  les  ahhés,  les 
prêtre-,  et  les  moines  du  mont  Allios.  Au  pied 
du  trône  do  Jean  I>al6ologue,  l'iirenl  assis  les 
anil);issad<'urs  di;  l'empereur  dt'  Tréhisonde; 
ceux  du  qrand-diic  de  Moscovie,  du  prince 
des  Ihérlens,  des  liospodars  de  Servie  et  de 
\  alacliie,  cl  les  principaux  ollicicrs  de  l'ein- 
pereur  lui-môm»;.  On  fit  asseoir  aux  deux 
(■(Mes  du  patriarche  ses  cinq  assistants  ou 
diacres  ,  (ju'on  appelait  slaurophorcs  ou 
porte-croix,  parce  (ju'ils  avaient  sur  leurs 
bonnets  des  croix  qui  les  distinguaient  des 
autres.  L'historien  grec  dit  qu'A  cette  pre- 
mière séance  il  se  trouvait  environ  deux 
cents  évéques,  ce  qui,  avec  les  cent  soixante 
du  côlé  des  Latins,  en  suppose  Irenle  ou  qua- 
rante de  celui  des  Grecs. 

Les  membres  du  concile  ne  se  réunirent 
ce  jour-là  (]ue  pour  proclamer  la  bulle  du 
pape,  qui  annonçait,  comme  on  en  était  con- 
venu, que,  du  consentement  exprès  de  l'em- 
pereur et  du  patriarche  de  Constaiilinople, 
et  de  tous  les  Pères  qui  se  trouvaient  à  Fer- 
rare,  le  concile  convoqué  pour  la  réunion 
des  deux  Eglises  était  ouvert  dans  celte  ■ville, 
et  qu'on  accordait  à  tous  ceux  qui  devaient 
y  assister  quatre  mois  pour  s'y  rendre  ou  y 
cn^oyer  leurs  représei»tants.  Celle  bulle  dé- 
clarait en  méine  temps  excommuniés  tous 
ceux  qui,  après  s'èlre  dispensés  de  délërer  à 
celle  in\itation,  reluseraient  de  se  soumellre 
aux  décrets  de  celle  sainte  asseiDblée.  Le 
patriarche  Joseph  de  Constantinople,  qui 
avait  plus  de  quatre-vingts  ans,  étant  malade, 
no  put  assister  à  la  séance,  mais  il  envoya 
ses  It'llres  d'adhésion. 

Comme  les  princes  d'Occident,  tous  alta- 
cliés  au  pape  Eugène  IV,  cherchaient  néan- 
moins à  lui  réconcilier  les  prélats  de  Bâie,  il 
vint  de  ce  côté  beaucoup  moins  d'évé(]ues 
qu'on  n'aurait  pu  en  atlendre.  Parmi  les  pré- 
lats français,  on  en  trouve  trois  dos  Eîats  du 
duc  de  Bourgogne,  quatre  de  ceux  du  duc 
d'Anjou,  comte  de  Provence  et  roi  de  Sicile, 
et  un  seul  de  la  province  de  Normandie,  sou- 
mise à  l'Angletcire.  Il  est  vrai  que  ce  der- 
nier, qui  était  l'évéque  de  Bayeux,  signa  au 
nom  de  larthevéque  do  Rouen  (ommc  au 
sien,  et  en  ceux  de  l'évéque  de-  Lisieux,  son 
collègue,  et  de  l'abbé  do  Saint-Michel. 

Depuis  cette  séance,  qui  ne  compte  pas 
encore  parmi  les  sessions  proprement  dites 
du  coiuile  cccuménique  de  Florence  com- 
mencé à  Ferrare,  jusqu'au  mois  d'octobre, 
on  se  lint  dans  une  espèce  d'inaction,  parce 
qu.-  les  Grecs  voulaient  allendre  la  lin  des 
démêles  du  pape  avec  le  concile  de  Bà!c.  On 
;gila  néanmoins  dans  (luehnies  conférences 
particulières,  qui  furent  tenues  dans  cet  in- 
tervalle, la  question  du  purgatoire;  et  les 
Grecs  ne  furent  pas  éloignes  de  s'accorder 
Sur  ce  point  avec  les  Latins.  Seulement  ils 
ne  convenaient  pas  (pie  ces  àn.ies  souffrent 
d'un  feu  proprcmc;;!  (lit  comme  ci'iui  de  l'en- 
fer, quoii|u'ils    admissent   ([u'elies    expient 


FER  ftiO 

leurs  péchés  par  la  tristesse  et  d'autres  pei- 
nes, surtout  par  la  privation  de  la  vue  de 
Dieu,  et  ([u'elies  peuveni  éire  soulagées  par 
le  saint  sacrifice  (lu'on  olîre  [)()ur  elles,  par 
les  aumônes  et  par  les  piiér(!s  de  l'Eglise.  On 
discuta  encore  sur  l'état  oùselrouvenl  lésâmes 
(les  saints  en  atlcndant  la  résurrection  géné- 
rale, et  sur  ce  que  (elle  dernièr(;  ajouterait 
à  leur  gloire  comme  au  supplice  des  ré- 
prouvés. 

Cependant  les  Grecs  s'ennuyèrent  d'atten- 
dre les  autres  prélats  latins,  p.irliciilière- 
ment  ceux  de  BâIe,  dont  aucun  ne  »inl  au 
teni|is  marqué.  De  plus,  la  pest(!  survint  à 
Ferrare,  et  Denys,  évèciue  de  Sardes,  vicaire 
du  palriarche  de  Jérusalem,  en  mourut.  lùi- 
fin  les  qualr(!  mois  lic  sursis  étant  écoulés, 
on  résolut  de  commencer  les  sessions  du 
concile,  et  la  première  se  tint  le  8  octobre  do 
la  même  année  l'iSS. 

1"  Session.  Elle  eut  lieu  non  dans  l'église 
cathédrale,  mais  dans  la  chapelle  du  palais 
où  logeait  le  pape,  parce  (luo  celui-ci  était 
malade.  Pour  porter  la  parole,  on  avait  choisi 
parmi  les  Grecs  trois  prélats,  savoir  :  Marc 
d'Ephèse,  Isidore  de  Kio-w  et  Bessarion  de 
Nicée,  à  qui  furent  adjoints  trois  prêtres  do 
marque;  et  parmi  les  Latins,  le  cardinal  Ju- 
lien, celui  de  Sainte-Croix,  l'archevêque  de 
llhodes,  l'évêiiue  de  Forli,  et  deux  moines, 
docteurs  en  théologie.  B  'ssarion  fit  en  grec 
une  harangue  qui  nous  a  été  conservéïî  tout 
enliêro.  Après  avoir  dépeint  la  joie  que  res- 
sentaient tous  les  fi;lèles  dans  l'espérance  de 
voir  bientôt  réunis  les  membres  divisés  de 
l'Eglise,  il  louait  beaucoup  le  [lapo,  l'empe- 
reur et  ie  patriarche  du  zèle  qu'ils  f.iisaient 
voir  pour  la  conclusion  de  la  paix,  et  les 
exhortait  à  persévérer  dans  les  mêmes  dis- 
positions, il  parla  jusqu'au  soir,  et  la  session 
fut  remise  au  samedi  suivant. 

U'  Session.  Dans  cette  session,  qui  fut  te- 
nue le  11  octobre,  André,  archevêque  de 
Rhodes,  traita  le  même  sujet  que  Bessarion, 
et  avec  une  égale  abondance  de  paroles,  de 
sorte  (]ue  son  discours  dura  aussi  jusqu'au 
soir.  Cepend;int  avant  de  se  séparer'on  exa- 
mina l'ordre  qu'on  observerait  dans  les  dis- 
cussions, les  matières  qu'on  y  traiterail,  la 
forme  qu'on  leur  donnerail  ;  et  l'on  coiuint 
de  faire  usage  de  la  forme  dialectique,  pour 
plus  de  brièveté  et  de  précision,  en  accor- 
dant aux  Grecs  l'initiative  pour  la  session 
prochaine. 

111'  Session.  Elle  se  tint  le  mardi  H  oc- 
tobre (1)  ;  et  Marc  d'Ephèse  ,  après  avoir 
recommandé  la  charité  que  l'on  devait  ;;ar- 
der  dius  les  discussions,  fil  entendre  qu'il 
s'attacherait  avant  le  re>te  à  traiter  do  iad- 
dilion  Filioquc  faite  au  symbole.  Aniré  de 
Rhodes  répondit,  de  la  part  des  Latins,  qu'il 
réclamait  en  sa  faveur  la  même  indulgence, 
et  que,  s'il  lui  échappait  quelque  expression 
dure,  on  devrait  l'imputer  plutôt  à  l'objet  de 
la  discussion  qu'aux  personnes  uiêmos.  Il  vou- 
lui  ensuile  traiter  do  l'addition  faite  au  syin- 
bi'l',  mais  l'évéque  d'Ephèse  l'arrêta,  en  lui 

(I)  51  r>ui:il)-ciiei  iJh  iepiembre;  c'est  uiie  erreur. 


MCTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


G'.l 

ilisant  qu'il  n'étail  pas  encore  temps  de  ré- 
poiulrc  sur  cet  article  ;  et,  après  avoir  iiisi- 
luié  que  riîglisc  romaine  avait  néglige  par 
le  passé  les  moyens  de  la  paix  qu'elle  sou- 
haitait à  présent,  il  dii  que  cette  paix  ne 
pouvait  se  faire  si  l'on  n'ôtait  entièrement 
les  principes  de  discorde.  H  finit  par  deman- 
der qu'avant  de  rien  faire  on  lût  les  défini- 
lions  des  conciles  précédents.  André  de  Rho- 
des répondit  à  son  discours,  qu'il  réduisit  à 
cinq  chefs.  «  .l'admire,  dit-il,  sur  le  second 
chef,  comment  vous  avez  oublié  la  sollici- 
tude que  l'Kglise  romaine  a  toujours  eue 
pour  lEi^lise  orientale.  Quant  à  ce  que  vous 
dites  (en  troisième  lieu), que  l'Eglise  romaine 
rappelle  aujourd'hui  la  paix  entre  elle  et 
vous,  cela  est  véritable  et  ne  saurait  être 
coflteslé.  »  En  répondant  au  cinquième  chef , 
André  de  Rhodes  répliqua  que  l'Evangile 
devait  encore  avoir  la  préférence  sur  les  dé- 
Cnilions  des  Pères. 

Lévéque  d'Ephèse  convint  de  nouveau 
de  la  charité  actuelle  de  l'Eglise  romaine; 
mais  il  ajouta  que  pour  cela  même  elle  de- 
vait ôter  la  cause  de  la  division,  qui  était , 
disait-il ,  l'addition  faite  au  symbole.  L'évé- 
quc  de  Rhodes  lui  fil  observer  à  son  tour 
que  cette  addition  n'était  pas  une  cause  de 
division ,  puisque  la  paix  avait  subsisté  long- 
temps et  s'était  rétablie  plusieurs  fois,  sans 
que  cette  addition  eût  été  supprimée.  Il  s'of- 
frit enfin  de  prouver  deux  choses  :  l'une,  que 
ce  n'étail  pas  une  addition;  l'aulre,  que 
si  c'en  était  une  ,  elle  était  jusle  et  néces- 
saire. .        ^„ 

IV'  Session.  La  quatrième  session,  lo  oc- 
tobre, se  passa  tout  entière  à  disputer  sur  la 
maniè're  de  procéder  :  on  remit  la  décision  à 
une  commission  de  six  membres. 

V'  Session,  \ii  octobre.  On  lut  les  défini- 
lions  des  conciles  de  iNicée,  d'Ephèse,  de 
Chalcédoine  et  d'autres,  et  les  Grecs  cher- 
chèrenl  à  en  conclure  que  ces  conciles 
.avaient  défendu  de  rien  ajouter  au  symbole. 
Le  cardinal  .lulien  répondit  à  l'orateur  des 
Grecs,  en  produisant  un  exemplaire  fort  an- 
cien des  actes  du  second  concile  de  Nicée  , 
où  se  trouvait  exprimée  la  procession  du 
Saint-Esprit,  telle  que  la  croit  l'Eglise    la- 

vi<^  Session,  20  octobre.  André  do  Rhodes 
fit  voir,  par  un  long  discours,  que  ce  que 
les  Grecs  prétendaient  être  une  addition  , 
n'était  ni  une  addition  ni  un  changement, 
mais  une  simple  explication  de  ce  qui  est 
contenu  dans  le  principe,  duquel  on  le  tire 
par  une  conséquence  nécessaire  :  ce  qu  il 
ijrouva  par  le  témoignage  des  Pères  grecs, 
et  entre  autres  de  saint  Chrysostome,  qui 
dit  que  le  Fils  possède  tout  ce  qu'a  le 
Père,  excepté  la  paternité,  conformément  a 
ces  paroles  du  Fils  de  Dieu  :  «Tout  ce  que 
mon  Père  a  est  à  moi   «  ,    . 

VIP  Session,  2a  octobre.  Le  memeevcque 
continua  à  parler  seul  sur  la  même  matière, 
et  répondit  aux  autorités  alléguées  par  Marc 
d'Ephèse.  Il  fit  voir  que,  lorsque  les  conciles 
<\éfendenl  de  présenter  à  ceux  qui  viennent 
au  christianisme  une  foi  différente  do  celle 


912 


qui  est  exprimée  dans  le  symbole,  ils  ne  dé- 
fendent pas  d'enseigner  plus  clairement  la 
même  foi  qui  y  est  renfermée;  et  que  le 
deuxième  concile  général,  appelé  de  Con- 
stantinople ,  avait  ajouté  au  symbole  de  Ni- 
cée beaucoup  de  paroles ,  et  cela  pour  ex- 
primer contre  de  nouveaux  hérétiques  des 
vérités  de  foi  qui  n'étaient  pas  marquées  si 
distinctement. 

VIII'  et  IX'  Sessions,  l"  et  4  novembre. 
Bessarion  de  Nicée  parla  pour  les  Grecs  ,  et 
insista  toujours  sur  ce  raisonnement,  qu'il 
n'était  point  défendu  d'expliquer  la  foi, 
mais  qu'il  était  défendu  d'insérer  des  expli- 
cations dans  le  symbole,  et  que  le  troi- 
sième concile  général  d'Ephèse  l'avait  dé- 
fendu. 

X'  Session,  8  novembre.  Le  cardinal  Ju- 
lien fit  des  observations  très-solides  sur  la 
défense  portée  par  le  concile  d'Ephèse,  et  dit 
qu'il  en  fallait  venir  à  un  point  plus  essen- 
tiel, c'csl-à-dire,  au  sentiment  des  Latins  sur 
la  procession  du  Saint-Esprit  ;  car  si  ce 
dogme  est  vrai,  dit-il ,  on  a  donc  pu  le  met- 
Ire  dans  le  symbole  pour  expliquer  un  my- 
stère que  l'on  a  voulu  combattre.  L'évéque 
de  Forli  vint  à  l'appui  de  ce  raisonnement , 
et  soutint  que  non-seulement  il  n'y  avait  au- 
cune loi  qui  défendît  d'ajouter  quelque  expli- 
cation au  symbole,  mais  même  qu'il  ne  pou- 
vait y  en  avoir  qui  fît  cette  défense  à  l'Eglise  ; 
que  cette  défense  ne  regardait  que  des  par- 
ticuliers qui  voudraient  faire  ces  additions 
sans  autorité. 

XI  Session,  11  novembre.  Le  même  évé- 
que  observa  que  ce  qui  avait  donné  lieu  aux 
Pères  du  concile  d'Ephèse  de  faire  celte  dé- 
fense, était  le  faux  symbole  dos  nesloriens , 
que  le  concile  avait  condamné  ;  que  ce  con- 
cile ne  défendait  pas  seulement  de  faire  des 
additions  au  symbole,  mais  encore  de  pro- 
poser de  nouvelles  expositions  de  foi,  et 
qu'ainsi ,  si  l'on  étendait  cette  défense  à 
l'Eglise  ou  au  concile,  ce  dernier  droit  de- 
vrait donc  être  refusé  à  l'Eglise  comme  le 
premier. 

XIP  Session,  15  novembre.  Cette  nouvelle 
session  se  passa  tout  entière,  de  la  part  de 
Marc  d'Ephèse,  à  incidenter  sur  l'affaire  de 
Charisius  (au  concile  général  d'Ephèse),  et 
d'autres  accessoires,  essayant  par  une  foule 
de  questions  captieuses  de  surprendre  le 
cardinal  Julien,  sans  pouvoir  y  réussir.  Au 
contraire,  le  cardinal  releva  une  contradic- 
tion flagrante  dans  la  réponse  des  Grecs. 
Ceux-ci  soutenaient  que  ,  d'après  le  concile 
d'Ephèse,  il  était  permis  à  tous  les  particu- 
liers d'exposer  leur  foi  en  tels  termes  qu'ils 
voudraient,  et  en  même  temps,  suivant  l'in- 
lerprélalion  qu'ils  donnaient  aux  paroles  de 
ce  concile,  ce  même  concile  refusait  ce  droit 
aux  évêques,  aux  clercs  et  aux  la'i(iucs, 
c'est-à-dire  à  tout  le  monde. 

XIIP  Session,  27  novembre.  Les  ambassa- 
deurs du  duc  de  Bourgogne,  à  la  tête  desquels 
étaient  quatre  évêques,  se  présenièrent  au 
concile,  rendirent  leurs  hommages  au  pape, 
firent  la  leclure  de  leurs  pouvoirs,  et  prirent 
pl.ice  parmi  les  Latins,  sans  témoigner  au- 


915 


FER 


MM 


cune  attention  pour  l'empereur  des  Grecs. 
Ce  prince,  irrite  d'une  coniiuile  dont  on  ne 
peut  en  effet  deviner  les  raisons,  menaça  de 
quilter  le  concile,  si  ces  envoyés  ne  ren- 
daient à  sa  dignilé  les  honneurs  qui  lui 
étaient  dus.  Le  patriarche  de  Conslanlino- 
ple,  prélat  extrêmement  doux  et  modéré, 
tempéra  ces  premiers  transports  d'indigna- 
tion. On  parla  aux  Bourguignons,  on  prit 
des  mesures  avec  eux,  et  il  fut  réglé  que  , 
dans  la  session  suivante,  ils  salueraient  l'em- 
j)ereur;  ce  qu'ils  exécutèrent  d'assez  mau- 
vaise prâce.  Paléologue  dissimula,  et  ce  pro- 
cédé n'eut  point  de  suites  fâcheuses. 

XIV'  Session,  h  décembre.  Marc  d'Ephèse, 
reprenant  ses  arguties,  dit  d'un  ton  dogma- 
li(iue  qu'on  avait  perdu  déjà  beaucoup  trop 
de  temps  à  faire  de  longs  discours,  qu'il  fal- 
lait désormais  tendre  à  la  brièveté,  et  don- 
ner les  plus  simples  réponses  aux  questions 
précises  qu'il  lui  restait  à  faire.  Le  cardinal 
Julien  lui  repartit  aussitôt  qu'à  chacune  de 
ses  paroles  il  en  opposerait  mille,  et  l'effet 
suivant  de  près  la  menace,  il  parla  avec  une 
telle  abondance  d'expressions,  qu'il  occupa 
tout  le  reste  de  la  séance ,  sans  laisser  à  son 
adversaire  le  temps  de  rien  lui  répliquer. 

XV"  Session,  8  décembre.  Marc  d'Ephèse 
crut  avoir  sa  revanche  en  faisant  un  long 
discours,  pour  prouver  qu'il  n'était  permis 
de  faire  au  symbole  aucune  addition  ;  et 
comme  on  lui  avait  objecté  le  concile  de 
Constantinople,  qui  avait  ajouté  au  symbole 
de  Nicée,  il  soutint  en  désespoir  de  cause  que 
celte  défense  n'existait  que  depuis  le  concile 
d'Ephèse.  Le  cardinal  Julien  lui  produisit 
alors  un  ancien  exemplaire  d'une  lettre  du 
pape  Libère  à  saint  Alhanase,  qu'il  venait 
de  recevoir  de  Vérone,  cl  dans  laquelle  on 
lisait  que  le  concile  de  Nicée  lui-même  avait 
défendu  de  rien  ajouter,  retrancher  ou  chan- 
ger au  symbole  ,  sous  peine  de  déposition 
contre  les  évéques  et  les  clercs,  et  d'ana- 
Ihème  contre  les  moines  et  les  laïques.  Ainsi 
la  prétention  de  Marc  d'Ephèse,  que  cette 
défense  ne  datait  que  du  troisième  concile 
général,  se  trouvait  ruinée  une  fois  de  plus. 
Celte  lettre  fit  une  grande  impression  sur 
Bessarion  de  Nicée. 

XVI'  Session,  10  janvier  1439.  La  peste 
s'étant  détla,rée  à  Ferrare,  le  pape  proposa 
aux  Grecs  de  transférer  le  concile  à  Flo- 
rence. L'empereur  et  le  patriarche  y  ayant 
consenti,  Eugène  I\  fit  lire  dans  le  concile 
la  bulle  de  translation,  et  six  jours  après  il 
partit  pour  Florence.  Le  patriarche  et  l'em- 
pereur s'y  rendirent  aussi  de  leur  côté,  et 
de  ce  moment  le  concile  fut  repris  à  Flo- 
rence. 

Comme  aucun  décret  ne  fut  publié  à  Fer- 
rare,  soit  sur  la  discipline,  soit  sur  la  foi, 
on  ne  peut  considérer  les  actes  de  ce  concile 
que  comme  les  préliminaires  de  celui  de 
Florence.  Au  fond  ,  ces  deux  conciles  n'en 
font  qu'un,  et  ne  sont  pas  môme  distingués 
•  'un  de  l'autre  dans  la  plupart  des  coUoc- 
tions.  Hist.  de  l'Ju/l.  gullic,  l.  XLVIll; 
Hist.  univ.  de  l'Eglise  calhol.,  l.  LXXXll. 
Voy.  Florence,  l'an  1439. 


914 
l'an 


FERRARE  (Synode  diocésain  (h 
l.'J'J:!,  Kl  avril.  L'évoque  Jean  Fonlana  y  re- 
cotnnianda,  enirc  autres  slatuls,  la  fé(e  insti- 
lué(^  en  mémoire  du  précieux  sang  de  Notre- 
Seigneur,  qui  avait  ruisselé  miraculeuse- 
ment à  la  fraction  d'une  hoslic,  le  28  mars 
1171,  dans  l'église  de  Sainle-Marie  du  Gué, 
et  y  avait  toujours  été  conservé  depuis.  J)e- 
crelii  in  si/nodo  Ferrnr.,  Ferruriœ,  l.'>'.)2. 

FLUKAUE  (Synode  diocésain  de),  l'an 
I.'IO'J.  Le  même  prélat  y  conlirma  les  anciens 
statuts,  et  en  publia  de  nouveaux.  Ue- 
creta    édita    in    syn.    Ferrar.  , 

FI':HUAUR  (Synode  diocésain  de),  l'an 
1C12.  Le  cardinal  Jean-Baptiste  Léni,  évêquo 
de  Ferrare  ,  y  publia  quelques  instructions 
sur  les  devoirs  des  prêtres.  Synod.  Ferr. 
Conslit. 

FERRARE  (Synode  didcésain  de)  ,  l'an 
16.37.  Le  cardinal  Laurent  Magalolli,  évê(|ue 
de  Ferrare,  y  publia  des  statuts  fort  détail- 
lés, et  divisés  en  quatre  parties,  sur  l'in- 
struction à  donner  au  peuple,  les  sacrements 
et  les  diverses  cérémonies  de  l'Eglise,  l'en- 
tretien des  églises  et  de  leurs  biens,  et  les 
devoirs  des  chanoines,  des  curés  et  des  au- 
tres ecclésiastiques  ;  enfin  sur  l'éducation 
des  enfants,  la  modestie  des  personnes  du 
sexe,  le  soin  des  hôpitaux  et  des  monts  de 
piélé  ;  les  règles  à  observer  par  rapport  aux 
Juifs,  l'extirpation  de  l'usure  et  la  répression 
des  usuriers.  Synod.  Ferrar.  constitut.  Fer- 
rar iœ,  1034. 

FIESOLI  (Synode  diocésain  de),  Fœsulana, 
le  9  juin  1648.  L'évéquo  Robert  Slrozza  y  pu- 
blia de  nombreux  décrets  rangés  sous  trenle- 
qualre  lilres  principaux.  Ce  sont  à  peu  près 
les  mêmes  règlements  que  ceux  des  autres 
synodes  de  la  même  époque  qui  furent  te- 
nus dans  celte  partie  de  l'Italie.  \  oir  à  la 
table  chronologique,  à  la  fin  de  cet  ouvrage. 
Décréta  édita  in  Synodo  Fœsulana,  Floren- 
tiœ,  16'i8. 

FIESOLI  (Synode  diocésain  de),  tenu  à 
Florence  dans  l'église  de  Sainte-Marie  par 
le  même  prélat,  le  14  mai  1(JG4.  11  y  intima 
de  nouveau  l'obligation  de  tenir  des  confé- 
rences, imposée  aux  prêtres  dans  un  synode 
précédent ,  tenu  en  1G.'J6.  Décréta  si/nodi 
diœc.  habitoe  Florentiœ  in  paroch.  eccl.  S. 
Mariœ  in  campo   Fœsul.  diœc.   1G64. 

FIMES  (Concile  de^ ,  apud  sanctam  Ma- 
cram,  l'an  881.  Ce  concile  fut  tenu  au  com- 
Hiencement  du  mois  d'avril  881,  dans  l'église 
de  sainle  Macre,  martyre,  au  diocèse  do 
Reims.  On  ne  sait  point  les  noms  des  évo- 
ques des  diverses  provinces  de  France  qui 
y  assistèrent,  parce  que  les  souscriptions  ne 
sont  pas  venues  jusqu'à  nous;  mais  on  ne> 
peut  douter  qu'Hincmar  n'y  ait  présidé, 
parce  qu'il  se  tenait  dans  son  diocèse,  et 
que  les  huit  articles  ou  canons  fort  diffus, 
que  l'on  y  fit,  présentent  son  style  et  la  lon- 
gueur de  ses  discours. 

I.  On  rapporte  le  beau  passage  du  pape 
Gelase  sur  la  dislinclion  des  deux  puissan- 
ces. «  L'autorité  sacrée  des  pontifes,  disent 


OiK 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILCS. 


les  évéques,  et  la  puissance  royale,  sont 
enliùiemcnl  dislinguces  ;  et  l'une  ne  doit 
rien  cnlreprentlre  sur  1  aulne.  La  dignité 
des  évêqu'es  est  d'autant  plus  grande,  que 
ce  sont  eux  qui  sacrent  les  rois,  et  que  les 
rois  ne  peuvent  sacrer  les  évéques.  Mais  la 
charge"  des  évoques  est  aussi  plus  grande  , 
puisqu'ils  rendront  compte  de  la  conduile 
des  rois,  qui,  de  leur  côlé,  sont  chargés  de 
veiller  à  la  défense  de  l'Eglise  et  à  celle  des 
évéques,  soit  par  l'autorité  des  lois,  soit  par 
la  force  des  armes.  Nous  lisons  dans  l'his- 
toire sainte  (pie  les  prêtres,  en  donnant 
l'ontlion  aux  rois,  et  eu  li'ur  mettant  la 
couronne  sur  la  I6(e,  devaient,  en  même 
temps,  leur  mettre  en  main  la  loi  du  Sei- 
gneur, afin  qu'ils  y  apprissent  à  se  gouver- 
ner, eux  et  leurs  sujets,  et  à  honorer  le  sa- 
cerdoce. » 

2.  Les  évéques,  ayant  relevé  la  dignité  de 
l'épisciipat  dans  le  premier  canon,  en  expo- 
sent les  devoirs  dans  celui-ci,  et  se  repro- 
chent à  eux-mêmes  leur  négligence  à  les 
remplir. 

3  et  h.  Ils  avertissent  ensuite  le  roi  de 
conserver  les  privilèges  des  églises,  d'en- 
voyer des  commissaires  pour  visiter  les  mo- 
nastères, tant  ceux  des  chanoines  que  ceux 
des  moines  et  des  religieuses,  de  leur  fournir 
le  nécessaire,  et  d'y  réformer  les  abus. 

5.  On  déclare  frappés  d'anathème  les  bri- 
gands et  les  usurpateurs  des  biens  de  l'E- 
glise ;  et  l'on  recommande  aux  évê(iues  d'ex  - 
pliquer  aux  peuples  que  l'anathème  est  une 
séparation  de  Jésus-Christ  et  de  son  corps 
mysli(iue,  qui  est  l'Eglise. 

6.  On  avertit  le  roi  et  ses  ministres  de  la 
manière  dont  ils  doivent  gouverner;  et  , 
pour  cela,  les  évéques  rappellent  plusieurs 
articles  des  Capitulaires  de  nos  rois,  dont 
l'exécution  leur  parait  la  plus  nécessaire. 

7.  On  traite  fort  au  long  de  la  néces- 
sité de  la  pénitence  et  de  la  correction  dos 
moeurs,  qui  en  doit  être  le  fruil. 

8.  Les  évêijues  adressent  la  parole  au  roi 
dans  ce  dernier  article.  Ils  lui  proposent 
l'exemple  de  Charlemagne,  qui,  quoique 
très-instruit  des  saintes  Écritures  et  des  lois 
ecclésiastiques  et  civiles,  tenait  toujours 
auprès  de  lui  trois  de  ses  plus  sages  con- 
seillers, et  mettait  au  chevet  de  son  lit  des 
tablettes  où  il  écrivait,  même  la  nuit,  toutes 
les  pensées  qui  lui  venaient  touchant  le 
bien  de  l'Elat  et  de  la  religion,  pour  les 
communiquer  à  son  conseil  ;  ils  recomman- 
dent à  ce  jeune  prince  de  ne  rien  faire  sans 
avoir  consulté  des  personnes  de  vertu  et 
d'expérience,  et  de  se  choisir  de  bons  con- 
seillers dans  le  clergé  et  parmi  les  seigneurs 
laïques,  qui  lui  apprennent  à  craindre  Dieu, 
à  honorer  l'Eglise  et  les  prélats,  et  à  gou- 
verner ses.  sujets,  selon  la  volonté  de  Dieu. 

Le  roi  Louis ,  après  la  mort  d'Odon, 
évéque  de  Beauvais,  avait  fait  élire  un  clerc 
de  son  palais,  nommé  Odncre  ou  Odoacre. 
Ou  présenta  le  décret  d'élection  au  concile 
de  Fîmes,  qui  n'y  eut  aucun  égard ,  jugeant 
Odoacre  indigne  de  l'épiscopat.  Les  évéques 
en  écrivirent  au  roi ,  qui  prit  le  parti  d'O- 


910 

doacre.  Hincmar  publia  contre  l'intrus  une 
sentence  d'exrommunication  avec  les  évéques 
de  sa  province,  et  empêcha  par  là  qu'il  ne 
fût  reconnu  pour  évoque  de  Beauvais.  On 
aurait  dû  mettre  celte  lettre  à  la  suite  de» 
Actes  du  concile  de  Fîmes;  mais  elle  ne  se 
trouve  que  dans  le  Recueil  des  œuvres 
d^Hincmar,  parce  qu'en  effet  ce  fut  lui  qui 
l'écrivit.  Il  y  combat  une  maxime  que  quel- 
ques-uns voulaient  établir;  savoir  que  les 
rois  sont  les  maîtres  des  biens  de  l'Eglise, 
et  qu'ils  peuvent  en  disposer  en  faveur  de 
qui  il  leur  plaît.  Il  fait  envisager  au  roi 
Louis  de  pareils  discours  comme  suggérés 
parle  malin  esprit,  et  montre  que,  suivant 
la  doctrine  des  saints,  les  biens  de  l'Eglise 
sont  offerts  et  consacrés  à  Dieu;  que  ce  sont 
les  vœux  des  fidèles,  le  prix  des  péchés  et  le 
patrimoine  des  pauvres;  que  celui  qui  en 
retient  une  partie,  est  digne  du  même  châti- 
ment qu'Anauie  et  Saphire;  que  les  empe- 
reurs Charles  et  Louis,  convaincus  de  cette 
vérité,  ont  défendu,  dans  leurs  Capitulaires, 
aux  rois  leurs  successeurs,  de  faire  aucune 
division,  ni  aliénation  des  biens  de  l'Eglise, 
et  ont  souvent  témoigné  être  plus  disposés  à 
les  augmenter  qu'à  les  diminuer.  Il  exhorte 
ce  jeune  prince  à  ne  point  se  dispenser  d'une 
obligation  que  ses  prédécesseurs  avaient  re- 
connue et  qu'ils  lui  avaient  transmise,  et 
l'assure  que  de  là  dépend  le  bonheur  de 
son  règne.  Lohb.  t.  IX.  An.  des  Conc.  J. 

FIMES  (Concile  de),  l'an  QiV  ou  935.  Ce 
coneile  eut  pour  but  de  réprimer  les  ravis- 
seurs des  biens  de  l'Eglise  et  ceux  qui  rui- 
naient les  lieux  saints.  Labb.  IX;  Hard.  VI. 
FINKELEY  (Concile  de),  Finchenhalense, 
dans  le  diocèse  de  Durham,  l'an  788.  Il  ne 
nous  reste  de  ce  concile  que  le  nom.  Wil- 
kins  conjecture  qu'on  s'y  occupa  de  réprimer 
les  incursions  des  Danois,  quoique,  dit-il,  la 
chose  eûtété  déjà  implicitement  défendue  par 
le  10-  canon  du  concile  de  Celchyte.  Angl.  I. 
FINKLEY  (Concile  de),  Finclialense,  vers 
l'ail  7'J9.  Echrinbal,  archevêque  d'York, 
présida  à  ce  concile,  qui  eut  pour  objet  de 
rétablir  l'ancienne  discipline,  principalement 
sur  l'observation  de  la  pàque.  Labb.  VII  ; 
Hard.  IV. 

FLA\IGNY(Synode  Ac\  Flaviniense,  l'an 
894.  Gerfroi,  moine  de  Flavigny,  s'y  purgea 
de  l'accusation  qui  lui  était  intentée  d'avoir 
empoisonné  Adalgaire,  évéque  d'Autun,  eu 
y  recevant  pubiit|ueoient  la  communion  en 
témoignage  de  son  innocence. 
FLEURY.  Voy.  Saint-Bëno1t-sur-Loire. 
FLORENCE  (Concile  de),  Flurentinum  , 
l'an  lO'iiJ.  Le  pape  \  icior  II  tint  ce  concile, 
en  présence  do  l'empereur  Henri  III,  vers  la 
Pentecôte.  On  y  corrigea  plusieurs  abus,  et 
on  y  renouvela  les  défenses  d'aliéner  les 
biens  de  l'Eglise.  Lubb.  IX  ;  Hard.  VI. 

FLORENCE  (Concile  de),  l'an  1106.  Le 
pape  Pascal  II  tint  ce  concile  dans  le  des- 
sein de  faire  revenir  Fluentius ,  évéque  de 
Florence,  de  la  fausse  opinion  qu'il  avait 
que  l'Antéchrist  était  né,  à  cause  des  cala- 
mités publiques  et  des  prodiges  arrivés  de 
son  temps.  On  disputa  beaucoup  avec  lui 


917  FLO 

diins  le  concile,  et  on  se  conlcn(a  de  le  r^- 
primantler  comme  un  arrogant  amateur  de 
la  noiiveaulc. 

FLORKNGK  (Concile  do),  l'an  \WJ.  Les 
cvé'iuts  de  Toscane  liment  ce  concile  au 
mois  de  (ëvrier.  On  y  confirma  le  décret 
rendu  par  la  république  de  Florence,  pour 
se  soustraire  à  l'ohédience  de  Grégoire  XII. 
L'Art,  d"  ver.  les  dulcs,  p.  2.H. 

FLORENCE  (Concile  œcuménique  de),  I'hu 
1V;J9.  Ce  concile,  à  proprement  parler,  ne 
fut  que  la  conliiiualion  de  celui  de  Fcrrare. 
On  fera  donc  bien  de  consuller,  pour  le  coai- 
inoncement,  l'.irlicle  Feurahe. 

La  preioière  session  se  tint  le  26  février. 
Le  patriarche  de  Coiistanlinople  n'ayant  pu 
s'y  Irouver,  parce  qu'il  était  malade,  le  car- 
dinal Julien  et  l'empereur  des  Grecs  furent 
les  seuls  qui  y  parlèrent,  et  qui  convinrent 
qu'il  fallait  chercher  quelque  expédient  pour 
se  réunir. 

Il'  et  m  Sessions,  2  et  5  mars.  On  y  agita 
la  malière  touchant  la  procession  du  Saint- 
Esprit.  Jean  de  Monténégro,  provincial  des 
dominicains,  et  théologien  des  Latins,  prouva 
par  l'Ecriture,  par  la  tradition  et  par  de  so- 
lides raisonnements  ,  que  le  Saint-Esprit 
procèile  du  Père  et  du  Fils  :  il  expliqua  ce 
qu'on  devait  eatendre  par  le  terme  de  pro- 
cession, et  dit  que  procéder  était  recevoir  son 
existence  d'un  autre.  Marc  d'Ephèse  étant 
convenu  de  cette  proposition,  Jean,  argu- 
mentant de  là,  dit  :  Celui  de  qui  le  Saint- 
Esprit  reçoit  l'être  dans  les  personnes  divi- 
nes, en  reçoit  aussi  la  procession.  Or,  l'Es- 
prit-Saint  reçoit  l'être  du  Fils;  donc  il  en 
reçoit  aussi  la  procession,  suivant  la  propre 
signification  de  ce  terme.  Mais  iMarc  ayant  nié 
que  le  Saint-Esprit  reçût  l'être  du  Fils,  Jean 
le  prou  va  par  plusieurs  arguments, et, en  parti- 
culier, par  quelques  textes  de  saint  Epi  [)hane; 
aux  passagesdcsainlBasilequeson  adversaire 
lui  opposait,  il  opposa  à  son  tour  les  mêmes 
passages,  tels  qu'ils  se  lisaient  dans  plu- 
sieurs exemplaires;  et  il  réfuta  si  pleinement 
toutes  les  objections  de  Marc,  qu'il  le  rédui- 
sit au  silence. 

IV'  Session,  1  mars.  Le  môme  théologien 
montra  dans  plusieurs  exemplaires  de  saint 
Basile,  qu'on  avait  apportés  exprès  de  Cons- 
tantinople,  que  ce  saint  docteur  dit  eu  ter- 
mes formels,  dans  le  livre  troisième  contre 
Eunomius,  que  le  Saint-Esprit  ne  procède 
pas  seulement  du  Père,  mais  aussi  du  Fils. 

V%  VI  et  V1I=  Sessions,  10,  li  et  17  mars. 
Ou  agita  ce  qui  regardait  l'autorité  et  les 
témoignages  de  saint  Basile. 

\  III'  et  l\'  Sessions,  21  et  2i  mars.  Jean 
y  parla  longtemps  avec  beaucoup  d'érudi- 
tion et  de  netteté.  Il  fit  voir  que,  de  tous  les 
Pères  grecs  qui  ont  parlé  d«!  la  procession 
du  Saint-Esprit,  plusieurs  ont  dit  en  termes 
formels  ou  équivalents,  qu'il  procède  du 
Père  et  du  Fils;    et  que  tous  ceux  qui  ont 

(1)  On  trouve  ici  condamnée  d'avance  l'erreur  de 
M.  F  Lamennais  {Esquisse  d'une  pUil),  reproduile  par 
M.  l'aljbé  Marel  dans  sa  Tliéodkée,  nui  consiste  à  admet- 
tre en  Dieu  tiois  principes,  au  lieu  d'un  seul  qu'a  loujoiir.s 
reconnu  l'Kglise  calliulinue.  Cette  inexactitude  de  doctrine 


FLO 


OIS 


dit  qu'il  procède  du  Père,  n'ont  jamais  exclu 
le  Fils.  Comme  .Marc  tlEphèsc  et  plusieurs 
autres  Grecs  avec  lui  inleraient  de  le'i 
croyance  des  Latins  que  ceux-ci  admol- 
taieul  deux  |)rincipes  au  lieu  d'un  seul,  le 
provincial  démontra  par  nombre  d'autorités , 
empruntées  des  Latins  eux-mêmes,  (jne  telle 
n'était  [lasleur  croyance, mais  qu'ils  avaient, 
au  cimlraire,  toujuurs  enseigné  (jue  le  l'ère 
et  le  Fils  sont  un  seul  et  même  principe  du 
Saint-Esprit.  En  outre,  il  expliqua  comment 
ou  peut  enlendre  C(  s  deux  préjiositions  per 
et  ex,  dont  on  se  sert  pour  mar(iuer  la  pro- 
cession du  Saint-Esprit;  et  il  donna  par 
écrit  le  précis  de  son  discours. 

Les  Grecs  furent  partagés  :  les  uns  étaient 
pour  l'union;  de  ce  nombre  étaient  l'emiic- 
reur  et  Bessarion  de  Nicée  :  les  autres  y 
étaient  opposés;  Marc  d'Ephèse  était  de  ces 
derniers.  On  entama  des  négociations  ;  on  exa- 
mina l'écritde  Jean.  Marc  le  taxait  d■hlV:é^ie  ; 
Bessarion,  au  contraire,  dit  hautement  <iu'il 
fallait  rendre  gloire  à  Dieu,  et  a  vouer  de  bonne 
foi  que  la  doctrine  des  Latins  était  la  mémo 
que  celle  des  anciens  Pères  de  l'Eglise  grec- 
que, et  qu'on  devait  expliquer  ceux  qui 
avaient  parlé  plus  obscurément,  par  les  au- 
tres qui  s'étaient  expliqués  avec  clarté,  il 
justifia  ensuite,  dans  un  long  discours  que 
nous  avons  dans  les  actes  du  concile,  le 
sentiment  des  Latins  sur  la  procession  du 
Saint-Esprit,  rél'ut  i  les  objections  des  Grecs, 
et  finit  en  exhortant  ses  confrères  à  l'union  : 
son  sentiment  fut  appuyé  par  c<'lui  de  George 
Scholarius,  un  des  théologiens  grecs. 

L'empereur  étant  convenu  avec  le  pape 
que  l'on  nommerait  de  part  et  d'autre  des 
))crsonnes  pour  donner  leur  avis  sur  les 
moyens  de  parvenir  à  l'union,  ou  proposa 
divers  avis,  dont  aucun  ne  fut  accepté  par 
les  deux  partis.  Après  plusieurs  négocia- 
tions, on  dressa,  sur  la  procession  du  Saint- 
Esprit,  une  profession  de  foi,  dans  laquelle  il 
est  dit:  «Nous,  Latins  et  Grecs,  confes- 
sons, etc.,  que  le  Saint-Esprit  est  éternelle- 
ment du  Père  et  du  Fils;  et  que  de  toiiltî 
éternité  il  procède  de  l'un  et  de  l'autr*-, 
comme  d'un  seul  principe  (1),  et  par  une 
seule  production  qu'on  appelle  spiration. 
Nous  déclarons  aussi  que  ce  que  disent 
les  saints  docteurs  et  les  Pères,  que  le 
Saint-Esprit  procède  du  Père  parle  Fils, 
doit  être  pris  en  ce  sens  que  le  Fils  est, 
comme  le  Père  et  conjointement  avec  lui,  le 
principe  du  Saint-Esprit.  Et  parce  (|ue 
tout  ce  (ju'a  le  !  ère,  il  le  comuumiiiue  à  son 
Fils,  excepté  la  paternité,  qui  le  distingue 
du  Fiis  et  du  Saint-Esprit,  aussi  est-ce  de 
sou  Père  ((uo  le  Fils  a  reçu  de  toute  éternité 
cette  vertu  productive  par  laquelle  le  Saint- 
Esiirit  procède  du  Fils  comme  du  P«"e.  » 

Cette  définition  fut  lue  ,  appri>uvée  et  si- 
gnée, le  8  juin,  des  uns  et  des  autres,  à  l'ex- 
ception de  Jlarc  d'Ephèse  qui  persévéra  dans 

on  (le  langage,  pour  nerieudire  de  pire,  a  été  victorieu- 
sement coiiibaltue  dans  les  .Innales  de  l'liilosoi)liie  ciné 
tienne,  année  1816,  après  avoir  été  signa'ée  |ionr  la  pre- 
iiiit;re  l'ois  dans  l'opuscule  inlituié  :  .lîf.  Lamemmis  refait 
pur  tui-:m'me,  i  ar  M.  l'abbé  Ad.  Cli.  Pollier. 


919 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


m 


son  obstination.  Ensuite  ils  se  donnèrent 
tous  ic  baiser  de  paix ,  en  signe  de  leur 
rtuiiion.  Colle  aflaire  étant  terminée  ,  on 
traita  la  question  du  pain  azyme,  et  les  Grecs 
coiivinrenl  (ju'on  pouvait  consacrer  avec 
celte  sorte  de  pain,  comme  avec  le  pain  levé. 
11  en  fut  de  même  sur  la  croyance  par  rap- 
port au  purgatoire  :  on  convint  que  les  âmes 
des  véritables  pénitents,  moris  dans  la  cha- 
rité de  Dieu  ,  avant  d'avoir  fait  de  dip;nes 
fruits  de  péuitencc,  sont  purifiées  après  leur 
mort  par  les  peines  du  purgatoire,  et  qu'elles 
sont  soulagées  de  ces  peines  par  les  suffra- 
ges des  fulcles  vivants,  comme  sont  le  sacri- 
fice de  la  messe  ,  les  aumônes  et  les  autres 
œuvres  de  piélé. 

Ou  conlcsla  longtemps  sur  la  primauté  du 
pape  ;  enfin  les  évoques  grecs  dressèrent  un 
projet  que  le  pape  et  les  cardinaux  agréè- 
rent ;  il  est  conçu  ainsi  :  «  Touchant  la  pri- 
mauté du  pape  ,  nous  avouons  qu'il  csl  le 
souverain  poiitile  et  le  vicaire  de  Jésus- 
Christ,  le  pasteur  et  le  docteur  de  tous  les 
chrétiens  ,  qui  gouverne  l'Eglise  de  Dieu  , 
sauf  les  privilèges  et  les  droits  des  patriar- 
ches d'Orient.  » 

Après  plusieurs  conférences  ,  le  décret 
d'union  fut  dressé  le  6  juillet,  eton  le  mit 
au  net,  en  grec  et  en  latin.  Le  pape  le  signa, 
cl,  après  lui,  les  cardinaux  au  nombre  de 
dix-huit  ;  deux  patriarches  latins  ,  celui  de 
Jérusalem  et  celui  de  Grade  ;  deux  évêques 
ambassadeurs  du  duc  de  Bourgogne  ;  huit 
archevêques  ,  quarante-sept  évèqucs  ,  à  la 
vérité  presque  tous  italiens;  quatre  géné- 
raux d'ordre  ;  quarante  cl  un  abbés.  Du  côté 
des  Grecs,  l'empereur  Jean  Paléologue  signa 
le  premier,  et,  après  lui,  les  vicaires  des  pa- 
triarches d'Alexandrie,  d'Antioche  et  de  Jé- 
rusalem. Celui  de  Conslantinople  était  mort 
yeu  auparavant.  Plusieurs  métropolitains 
signèrent  en  leurs  noms  cl  au  nom  d'un  au- 
tre absent. 

Ce  décret  porte  en  substance  :  1°  que  le 
Saint-Esprit  reçoit  de  toute  éternité  son 
élrc  du  Père  et  du  Fils  en  même  temps, 
et  qu'il  procède  de  l'un  el  de  l'autre  comme 
d'un  seul  principe  ;  2°  que  l'addition  faite 
au  symbole  de  ce  mot,  Filioqiie,  est  légi- 
time, comme  étant  devenue  une  explication 
nécessaire  du  dogme;  3' que  la  consécration 
de  l'Eucharistie  peut  également  se  faire  sur 
le  pain  fermenté  et  sur  le  pain  azyme,  et  que 
chaque  Eglise  doit  suivre  là-dessus  son  usage 
particulier;  4°  que  les  âmes  de  ceux  qui 
meurent  avant  d'avoir  satisfait  par  de  dignes 
fruits  de  pénitence,  quoiqu'en  état  de  grâce, 
sont  soumises  aux  peines  du  purgatoire,  et 
lieuvenl  être  soulagées  par  le  saint  sacrifice, 
par  les  prières  et  les  autres  bonnes  œuvres 
des  vivanis;  que  celles  qui  n'ont  rien  à  ex- 
pier, sont  aussitôt  admises  dans  le  ciel  au 
bonheur  de  voir  Dieu  ;  et  que  celles  qui 
sortent  de  ce  monde  avec  un  péché  mortel, 
ou  même  avec  le  seul  péché  originel,  des- 
cendent en  enfer,  pour  y  souffrir  des  peines 
diverses;  5' que  li?  Siiint-siége  apostolique 
et  le  pontife  romain  a  la  primauté  sur  tout 
l'univers,  qu'il  est   le  successeur  de  saint 


Pierre,  prince  des  apôtres,  et  le  vrai  vicaire 
de  Jésus-Christ,  qu'il  est  le  chef  de  l'Eglise 
entière  ,  le  père  el  le  docteur  de  tous  les 
chrétiens,  et  que  Notre-Seigneur  lui  a  remis 
dans  la  personne  de  saint  Pierre  le  plein 
pouvoir  de  paître,  de  régir  et  de  gouverner 
l'Eglise  universelle  ,  comme  le  prouvent  les 
actes  des  conciles  œcuméniques  et  les  sacrés 
canons.  Enfin  le  concile  assigne  au  patriar- 
che de  Conslantinople  le  second  rang  après 
le  pontife  romain  ;  le  troisième  au  patriarche 
d'Alexandrie  ;  le  quatrième  à  celui  d'Antio- 
che, el  le  cinquième  à  celui  de  .Jérusalem,  en 
conservant  à  chacun  ses  droits  et  ses  privilè- 
ges. Ce  décret  fut  publié  au  nom  du  pape,  et 
daté  de  la  neuvième  année  de  son  pontificat. 
Les  Grecs,  au  nombre  de  trente,  partirent  de 
Florence  le  26  août ,  el  ils  arrivèrent  à  Gou- 
stantinople  le  1"  février  ii-'iO. 

Cependant ,  après  leur  départ ,  le  pape 
continua  son  concile.  Ce  fut  dans  cette  pre- 
mière session,  qui  se  tint  le  'i-  septembre, 
que  les  Pères  de  Bâte,  qui  avaient  déposé  le 
pape  Eugène,  furent  traités  par  ce  pape 
d'hérétiques  et  de  schismatiques.  Dans  la 
deuxième ,  le  22  novembre,  il  fit  un  décret 
très-étendu  pour  réunir  les  Arméniens  à 
l'Eglise  romaine.  Outre  la  foi  de  la  Trinilé 
et  de  l'Incarnation  ,  expliquées  par  les  con- 
ciles généraux  qui  y  sont  indiqués, il  ooniient 
encore  la  forme  el  la  matière  de  chaque  sa- 
crement, exposées  un  peu  autrement  que  les 
Grecs  st  plusieurs  théologiens  ne  les  expli- 
quaient. Dans  la  troisième,  le  23  mars  144.1, 
il  déclare  Amédée  antipape,  hérétique, 
schismalique,  et  tous  ses  fauteurs  criminels 
de  lèse-majesté,  promettant  toutefois  le  par- 
don à  ceux  qui  se  reconnaîtraient  avant  cin- 
quante jours.  Dans  la  quatrième,  le  5  février 
1442  ,  on  fil  un  décret  de  réunion  avec  les 
jacobites  ;  il  fut  signé  par  le  pape  et  huit 
cardinaux.  L'abbé  André,  député  du  patriar- 
che Jean  ,  reçut  et  accepta  ce  décret  au  nom 
de  tous  les  jacobites  éthiopiens,  et  promit  de 
le  faire  exactement  observer.  Dans  la  cin- 
quième el  dernière,  le  26  avril  1442,  le  pape 
proposa  la  translation  du  concile  à  Rome; 
mais  on  n'y  tint  que  deux  séances.  On  y  fil  des 
décrets  touchant  la  réunion  des  Syriens,  des 
Chaldéensetdes  Maronites  à  l'Eglise  romaine. 

«  On  dispute,  dit  le  savant  P.  Berlliier,  si 
cette  assemblée  représentait  véritablement 
l'Eglise  universelle,  (]uand  les  Grecs  furent 
partis,  cl  en  particulier  <]uand  on  publia  le 
décret  célèbre  pour  l'union  des  Arméniens. 
C'est  en  France  plus  qu'ailleursqu'on  a  traité 
cette  question,  qui  entre  dans  la  controverse 
des  sacrements.  Or,  il  semble  que  le  départ 
des  Grecs  n'empêchait  pas  l'œcuinénicilô  du 
concile,  au  temps  de  la  réunion  des  Armé- 
niens, puisque,  durant  son  séjour  à  Florence, 
l'empereur  Jean  Paléologue  avec  son  conseil 
y  avait  donné  un  plein  consentement;  puis- 
qu'il y  avait  encore  alors  en  celle  ville  deux 
des  plus  célèbres  prélats  de  l'ËglJse  grecque, 
savoir,  Isidore  de  Russie  cl  Bessarion  de  Ni- 
cée  ,  qui  pouvaient  bien  être  censés  repré- 
senter les  suffrages  des  autres  évêques  d'O- 
rient; puisqu'au  concile  de  Trente  le  cardi- 


921 


FLO 


FLO 


022 


uni  du  Mont,  qui  en  était  un  des  présidents, 
assura  que  le  concile  de  Florence  avait  duré 
près  di'  trois  ans  emore  après  le  départ  des 
Grecs.  VA  ce  cardinal  apportant  cette  raison, 
afin    d'autoriser    les    délinitinns    contenues 
dans  les  décrets  donnés  |iour  les  jacobiles  et 
Ii'S    Arméniens,  montrait  sulfisanimcnt  par 
là  qu'il    regardait    le    concile  de   Florence, 
dans  sa  continuation   depuis   le    départ    des 
Grecs,  comme  un  concile  œcuménique.  Knfin 
le  pape  Eugène  et  tous  les  Pères  qui  étaient  à 
Florence  se  donnèrent  aux  Arméniens  comme 
formant  encore  l'assemblée  de  l'Fglisc  uni- 
verselle; le  décret  même  en   fait   foi  :  appa- 
remment qu'ils  ne  prétendirent  pas  tromper 
les  députés  de  cette  nation,  et  apparemment 
aussi  que  leur  autorité  peut  bien  l'emporter 
sur  celle   de  quelques   théologiens    français 
fort  modernes ,  qui  ont  voulu  douter  de  ce 

point 

«  Mais  il  y  a  un  autre  point  beaucoup  plus 
considérable  ,  sur  lequel  on  a  aussi  disputé 
en  France,  et  qui  regarde  le  fond  même,  l'é- 
tat et  l'essence  du  concile  de  Ferrare  et  de 
Florence,  pris  dans  son  tout ,  c'est-à-dire, 
durant  l'assemblée  des  Latins  cl  des  Grecs. 
Quelques-uns  ont  cru  que  ce  concile  n'avait 
jamais  été  véritablement  et  proprement  œcu- 
ménique. Tel  fut  autrefois  le  sentiment  du 
cardinal  de  Lorraine,  qui  s'en  expliqua  d'une 
manière  assez  vive,  au  temps  même  du  con- 
cile de  Trente.  «  Mais,  reprend  sur  cela  le  P. 
«Alexandre,  l'opinion  de  ce  grand  prélat 
«  n'oblige  pas  les  théologiens  français  de  re- 
«  trancher  le  concile  de  Florence  de  la  liste 
«  des  conciles  généraux;  car  jamais  l'Eglise 
«  gallicane  ne  s'est  récriée  contre  ce  concile, 
«  jamais  elle  n'a  mis  d'opposition  à  l'union 
«  des  Grecs  ni  à  la  définition  de  foi  publiée  à 
«  Florence,  au  contraire,  elle  a  toujours  l'ail 
«  profession  de  la  respecter.  A  la  vérité  les 
«  évoques  de  la  domination  du  roi  n'eurent 
«  pas  permission  d'aller  à  Ferrare  et  à  Fio- 
«  rence,  mais  ils  y  furent  présents  d'esprit  et 
«  de  volonté  ;  ils  entrèrent  dans  les  intérêts 
«  de  cette  union  tant  désirée  entre  les  deux 
«  Eglises....  sans  compter  que  plusieurs  pré- 
«  lats  de  l'Eglise  gallicane,  mais  établis  dans 
«  les  provinces  qui  n'étaient  pus  encore  réu- 
«  nies  à  la  Couronne,  assistèrent  en  personne 
«  à  ce  concile.  »  Le  même  auteur  prouve  en- 
suite très  au  long  que  l'assemblée  de  Flo- 
rence l'ut  générale  par  la  convocation,  la 
célébration,  la  représentation  de  l'Eglise  uni- 
verscllp,  en  un  mot,  dit-il,  par  l'autorité  :  et 
il  répond  ensuite  à  toutes  les  objections. 

«  Ce  sentiment  du  docteur  dominicain  est 
aussi  celui  de  M.  de  Marca,  de  M.  fiossuet, 
de  la  faculté  de  théologie  de  Paris,  et  de  tout 
le  clergé  de  France.  »  Jlist.  de  l'Eglise  gal- 
lic,  l.  XLVllL 

Si  l'on  fait  dépendre  l'œcuménicité  du  con- 
cile de  Florence  de  la  présence  de  ciueUiues 
prélats  grecs,  nous  ne  voyons  pas  pourquoi 
on  admettrait  comme  œcuméni(iue  le  concile 
de  Trente,  oîi  l'Eglise  d'Orient  n'a  pas  du 
tout  été  représentée.  Que  l'on  consente  enfin 
à  reconnaître  que  l'œcuménicité  des  conciles 
dépend  surtout  de  la  déclaration  du  saint- 


siége,  et  l'on  pourra  dire  que. que  chose  de 
mieux  que  de  dire  i7  semble,  sur  un  fait  i|ui 
paraîtra  alors  si  sim[)lc  et  si  à  l'abri  de  toute 
contestation. 

FLOUENCE  (Synode  de),  l'an  liinetlalS. 
Le  cardinal  .Iules  de  Médicis,  archevê(iuc  de 
Floicnce,  ot  depuis  pape  sous  le  nom  de 
Clément  ^'ll ,  tint  cette  assemblée  avec  un 
grand  nombre  de  docteurs  et  d'autres  ecclô- 
siasli(]ues  sages  et  prudents.  On  y  fit  beau- 
coup de  règlements  sur  la  discipline,  ((ui 
furent  coulirmés  par  le  pape  Léon  \.  Mais 
comme  cette  assemblée  ne  fut  [)roprcment 
ni  un  concile,  ni  un  synode  diocésain,  et  que 
d'ailleurs  ces  règlements  se  trouvent  confor- 
mes à  une  multitude  d'autres  conciles  et  sy- 
nodes, antérieurs  et  postérieurs  à  celui-ci, 
nous  nous  dispenserons  de  les  rapporter. 
Mansi,  t.  \  ,  col.  407. 

FLOUENCE  iConcile  de),  l'an  157.3.  An- 
toine Altovita,  archevêque  de  Florence,  liiit 
ce  concile  provincial  avec  ses  suffraganls.  Il 
y  eut  quatre  sessions  et  soixante-trois  ar- 
ticles, sous  le  nom  de  rubriques,  dont  la  plU" 
part  sont  partagés  eu  plusieurs  chapitres. 
Dans  le  1"'  article,  on  récite  le  symbole  de 
Nicée,  et  l'on  fait  profession  de  n'embrasser 
d'autres  interprétations  des  Ecritures,  que 
celles  que  la  tradition  de  l'Eglise  confirme  ; 
de  reconnaître  les  sept  sacrements  et  les  cé- 
rémonies prescrites  pour  leur  administra- 
tion; et  enfin  de  recevoir  tous  les  canons  et 
tous  les  décrets  du  concile  de  'l'rente. 

Le  2°  article  regarde  la  permission  re- 
quise pour  lire  les  livres  défendus,  et  la 
punition  de  ceux  qui  les  lisent  sans  cette  per- 
mission. Celte  permission  ne  peut  être  ac- 
cordée que  par  l'évéqiie  ou  par  l'inquisi- 
teur. 

Le  3'  traite  de  la  décence  avec  laquelle  on 
doit  traiter  les  reliques  des  saints.  Il  y  e<t 
défendu  de  les  tirer  hors  des  châsses  ou  des 
vaisseaux  qui  les  renferment,  sans  la  per- 
mission de  l'évêque,  et  toujours  pour  exci- 
ter la  dévotion  des  peuples,  jamais  par  un 
motif  de  cupidité. 

Le  k',  qui  regarde  les  images,  défend  tou- 
tes celles  qui  seraient  obscènes  ou  indécen- 
tes. Il  veut  qu'il  n'y  en  ait  aucune  sur  le 
pavé,  ni  en  des  lieux  vils  et  méprisables.  Il 
ordonne  qu'on  ail  grand  soin  d'enseigner 
au  peuple  qu'il  ne  doit  pas  mettre  sa  coa- 
fiance  dans  les  images,  comme  si  elles  ren- 
fermaient quelque  chose  de  divin,  mais  en 
Dieu  seul  ,  comiiie  auteur  de  toute  grâce, 
et  dans  les  saints,  comme  les  amis  de  Dieu 
elles  intercesseurs  des  hommes  auprès  de  lui. 

Le  5'  dél'eiul  à  tout  clerc  séculier  ou  régu- 
lier de  rL^présenter  la  passion  de  Notre-Sei- 
gneur,  ou  les  histoires  et  les  actions  des 
saints,  sans  une  permission  par  écrit  de  l'é- 
vêque. 

Le  (>'  ordonne  aux  évêqucs  de  ne  point 
approuver  les  nouveaux  miracles,  sans  le 
conseil  des  théologiens  cl  d'aulres  personnes 
pieuses  et  savantes. 

Le  7'  condamne  à  l'infamie,  aux  galères, 
à  la  prison  et  à  l'exil  les  magiciens,  devins, 
enchanteurs 


925 


Lo  8'  ordonne  que  les  juifs  ne  Irafiquoronl 
poiiil  les  jours  de  fêtes,  et  qu'ils  se  tiendront 
iiMifermés  ihcz  eux  les  trois  jours  qui  pré- 
cèdrnl  ei'lui  de  Pâques. 

Le  9'  défend  les  disputes  publiques  ou  se- 
crètes !-ur  les  nialières  de  foi,  et  veut  qu'on 
recherehe  les  hérétiques. 

Lp  10'  ordonne  rexéctiliou  de  la  bulle  de 
rie  \  eontre  les  blasphémateurs;  et  le  11', 
l'exncte  observation  (les  jours  de  ictes,  dont 
il  faut  bannir  les  comédies,  les  jeux  de  ba- 
teleurs, et  tout  ce  qui  leur  ressemble. 

Le  12'  défend  d<'  se  promener,  de  rire,  de 
badiner  et  de  trafiquer  dans  les  églises.  Il 
défend  aussi  d'y  faire  la  (juéle  pendant  la 
messe,  excepté  néanmoiris  les  quêteurs  pour 
les  pauvres  monastères,  ou  autres  lieux  pies, 
qui  pourront  quêter  après  la  communion 
du  prêtre,  et  avec  la  permission  de  l'é- 
vêque. 

Le  l.>  roule  sur  les  libertés  et  la  juridic- 
tion de  rE;;lise.  On  y  défend  aux  femmes 
publiques  d'avoir  leur  domicile  plus  près  des 
monastères  de  filles,  que  de  deux  cents  cou- 
dées, et  que  de  cent  plus  près  des  portes  ou 
de  l'enlrée  des  églises. 

Le  IV^  règle  les  réparations  et  les  unions 
des  églises;  et  te  13',  ce  qu'il  faut  faire  pen- 
dant la  vacance  du  siège  épiscopal. 

Le  16'  prescrit  les  règles  des  informations 
que  l'on  doit  faire,  quand  il  s'agit  de  choi- 
sir un  évêqne.  11  faut  s'informer  s'il  est  né 
d'un  légitime  mariage  et  de  parents  ca- 
tholiques; (iMclle  a  été  son  éducation,  et 
quelles  sont  ses  mœurs,  son  âge,  sa  con- 
duite, sa  modestie,  sa  prudence,  sa  sobriété, 
sa  continence,  sa  science,  toutes  ses  ver- 
tus, etc. 

Le  17',  qui  concerne  les  chanoines,  veut 
qu'ils  soient  savants,  vertueux,  assidus,  et 
modestes  aux  offices  divins,  en  y  chantant  de 
bouche,  d'cs[)rit  et  de  cœur,  eic. 

Le  i8«  renouvelle  les  canor.s  du  concile 
de  Tienle,  et  de  plusieurs  autres,  touchant 
la  célébration  du  sacrifice  de  la  messe,  et  les 
clercs  ctiangcrs. 

Le  19' ,  qui  regarde  la  prédication  ,  exhorte 
les  évêques,  par  les  entrailles  de  Nolre-Sci- 
gneur,  à  prêcher  eux-mêmes  de  tout  leur 
cœur;  et  quand  ils  ne  le  pourront  pas,  à  se 
choisir  des  hommes  capables  pour  le  faire  à 
leur  place.  Les  prédicateurs  expliqueront 
l'Ecriture  selon  la  tradition  de  l'Iîglise  et  des 
i'ères,  évitant  les  applications  et  les  histoires 
frivoles  et  apocryphes,  ainsi  que  la  vaine 
éloquence  et  un  vain  fracas  de  paroles,  qui 
n'ont  point  pour  objet  la  science  du  salut  et 
Jésus-Christ  crucifié. 

Le  ^20  règle  ce  (|ui  regarde  la  prébende 
Ihéologile,  comme  tant  d'autres  cunciles. 

Le  21'  règle  le  catéchisme  des  enfants  ; 
et  le  22"  les  séminaires,  où  les  évêques  ne 
doivent  admeitre  que  des  sujets  recomman- 
dables  pai'  leur  mœurs,  leur  religion,  leur 
modi'slie  e!  leur  bonne  volonté. 

Les  articles  suivants,  jusqu'au  27"  exclu- 
sivement, regardent  les  bénéfices  et  les  bé- 
iiélieiers,  envers  lesquels  ou  renouvelle  les 
lois  des  conciles  précédents. 


DICTIONiNAinE  DES  CONCILES.  924 

Le  27"  ordonne  aux  évéqnes  de  faire  la 
visite  de  leurs  diocèses  au  moins  tous  les 
deux  ans,  et  d'y  remédier  aux  abus. 

Le  28*^,  qui  concerne  les  sacrements  et 
leur  administration,  ordonne  aux  curés  d'in- 
struire leurs  paroissiens  en  langue  vul- 
gaire, sur  les  effets  et  la  vertu  de  ces  signes 
salutaires. 

Les  articles  suivants,  jusqu'au  33'^  exclu- 
sivement, roulent  sur  les  sacrements  en 
parliculier  :  le  baptême,  la  confirmation, 
etc.,  el  ré|)èlent  les  statuts  des  conciles  anté- 
rieurs sur  cette  matière. 

Le  37'=,  qui  est  intitulé  :  De  la  vie  et  (le 
l'honnêteté  des  clercs,  répète  aussi  les  statuts 
des  conciles  précédents  sur  la  vie  et  la  con- 
duite des  clercs. 

Le  3S<^  est  contre  les  adultères  ;  et  le  39« 
contre  les  usuriers. 

Le  'lO''  permet  les  contrais  à  cens,  suivant 
la  bulle  du  pape  Pie  V. 

Le  k\*  est  contre  la  simonie. 

Le  42%  sur  le  jeûne;  le  43",  sur  les  di- 
mes. 

Le  k'*',  sur  le  recouvrement  des  biens  de 


l'Eglise. 

Le  45*^,  sur  les  indulgences 
Le  'iC"^,  sur  les  processions. 

Le  47'",  sur  les  funérailles. 
Le  48',  sur  les  tombeaux  ,  dont  on  veut 
écarter  tous  les  ornements  militaires. 

Le  49«,  sur  les  soins  que  les  femmes  qui 
allaitent  doivent  apporter  pour  ne  pas  suffo- 
quer leurs  petits  enfants. 

Le  50%  sur  les  administrateurs  des  lieux 
pies. 

Le  SI',  sur  les  confréries  des  laïques. 

Le  52",  sur  la  clôture  des  religieuses , 
dont  on  exige  que  les  confesseurs  et  les 
chapelains  soient  avancés  en  âge  et  en 
vertus. 

Le  53'",  sur  les  médecins,  auxquels  on  dé- 
fend de  visiter  pour  la  3"  fois  un  malade  qui 
ne  s'est  point  confessé. 

Le  54'',  sur  les  leslamenls. 

Le  u5%  sur  la  compétence  des  tribunaux 
pour  juger  les  causes. 

Le  5G'%  sur  les  juges  délégués. 

Le  58%  sur  l'excommunication,  dont  on 
ne  doit  faire  usage  qu'avec  beaucoup  de  sa- 
gesse et  de  modération. 

Le  59",  sur  les  peines  que  l'évéque  doit 
imposer,  a\ec  prudence  et  circonspection,  à 
ceux  qui  transgressent  les  canons. 

Les  dO'"  et  (il'',  sur  les  canons  des  conciles, 
qu'il  faut  entendre  à  la  lettre,  el  selon  la 
propriété  des  termes. 

Le  62'%  sur  la  publication  des  bulles  des 
papes. 

Le  63"  et  dernier  article  a  pour  objet  la 
conclusion  du  concile.  Mansi,  tom.  V. 

FLOUENCE  (Synoile  diocésain  de),  le  11 
juillet  1589,  sous  le  cardinal  Alexandre  de 
Médicis,  archevêque  de  celte  ville,  dit  cardi- 
nal de  Florence,  depuis  pape  sous  le  nom  de 
Léon  Xi.  L'ouverture  de  ce  sjnoile  se  fit  par 
un  discours  que  prononça  un  frère  francis- 
cain ;  puis  on  lut  les  décrets  que  le  cardinal 
publia  avec  l'approbation  du  svnode.  sur  la 


925  FLU 

devoir  de  la  résidence,  les  sacrements  et  les 
.'Mitres  motièrcs  qui  f.ii«nicnl  l'objot  ordinaire 
de  ces  sorics  d'assemblées.  Dccveta  dicec. 
Flor.  fynodi,  Florenliœ,  1389. 

FLOHENCR  (Synode  diocés;iin  de),  l'i  et  l.S 
mai  1()I9.  L'arciievéqiic  Alexandre  de  Médi- 
cis  -^  publia  de  nouveaux  réf^lenimls  ran- 
gés sous  seize  titres.  Décréta  synodi  diœc. 
Florent.  1G19. 

FLORtîNCE  (Synode  diocésain  do),  In  18 
mai  1627.  Le  même  archevêque  y  fil  lecture 
de  plusieurs  réponses  de  la  congrégation  du 
Concile  ayant  pour  objet  (rexpli(|ner  les 
coiisiilutions  dos  papes  Grégoire  XV  et  Ur- 
bain \\\\,  au  sujet  de  la  réiliiclion  des  mes- 
ses et  des  privilèges  des  réguliers.  Décréta 
sijn.  diœc.  Flur.  1627. 

FLOKKNCE  (Synode  diocésain  de),  le  16 
juin  l(i37,  sous  Pierre  Nicolini.  Ce  prélat, 
entre  autres  statuts,  y  rappela,  par  un  édit 
particulier,  la  défense  de  faire  des  œuvres 
servik'S  les  jours  de  fêle  ;  il  défendit,  sous 
peine  d'interdit,  d'introduire  dans  une  église 
la  pratique  des  quarante  heures,  sans  son 
autorisation  ou  celle  de  son  grand  vicaire, 
déclarant  au  surplus  qu'il  serait  facile  à  l'ac- 
corder. Décréta  syn.  diœc.  Florent.  IG'il. 

Fl.OlîENCE  (Synode  diocésain  de),  le  17 
mai  16'i5.  Le  même  prélat  y  publia  des  sta- 
tuts forts  étendus,  qu'il  rangea  sous  ces  qua- 
tre titres  :  1.  de  rébus;  2.  de  locis  ;  3.  de  tem~ 
poribns  ;  '*.  de  personis.  C'est  dire  assez  que 
tous  les  points  delà  discipline  ecclcsiasiique 
s'y  trouvent  successivement  traités.  Décréta 
et  ucta  syn.  diœc.  Florent. 

FLORENCE  (Synode  diocésain  de),  le  4 
avril  1G56.  L'archevêque  François  Nerli  y 
publia  de  nouveaux  règlements  rangés  sous 
dix-huit  litres.  Au  titre  X,  il  ordonne  aux 
curés  de  tenir  des  conférences  au  moins  une 
fois  le  mois,où,nrn)U  de  se  lever  de  table,  les 
prêtres  rassemblés  discuteraient  deux  cas  de 
conscience  qu'aurait  proposés,  huit  jours  à 
l'avance,  le  curé  chez  qui  devrait  se  faire  la 
réunion.  A  ces  conférences,  appelées  pour 
cette  raison  les  conférences  des  cas  de  con- 
science, seraient  tenus  d'assister  tous  les  prê- 
tres et  tous  les  clercs  de  rendroil.  On  y  trai- 
terait en  même  temps  quelque  matière  de 
l'Ecriture  sainte  et  diverses  difficultés  con- 
cern.iiit  les  rubriques  du  bréviaire  et  du  mis- 
sel,  et  d'antres  cérémonies  de  l'Eglise.  Au 
titre  XI\^,  défense  est  faite  de  convertir  au 
profit  des  fabriques  les  legs  faits  aux  pau- 
vres. Constilut.  syn.  diœc.  Florent.  1656. 

FLORENCE  (Synode  tenu  à),  l'an  166i. 
l'o)/.  FiÉsoLi,  même  aimée. 

FLORIACENSE  [Concilium)  ;  Foy. Saint- 
Ben  oit-slr-Loire. 

FLOUR  (Synode  deSiiNX-j.avantl'an  1552, 
sous  Antoine  de  Levis,  qui  y  publia  des  sta- 
tuts sur  les  devoirs  de  la  vie  cléricale,  sur 
les  sacrements,  sur  les  excommunicatitms  et 
autres  peines  ecclésiastiques,  et  sur  l'obser- 
vation des  fêtes.  St  il.  Synod.  Luyduni,  [b'.i2. 

FLUVIANENSE  {Concilium), anno  1015. 
Convcntus  episcoporum  <ipud  S.  Michaelcm 
Fluviunensem  in  coinUatu  Emporit-ano,  pro 


FOR 


02  î 


contervntione  dictœ  rcclesiœ.  Carrunzii,  cd. 
Srhrain,  t,  W,  p.  674. 

FOIX  (Concile  de  !,Fl(.r^^n.'!^  l'an  12-21).  Le 
cardinal  de  Saint-Ange,  légat  du  pape  llono- 
rius  III,  dans  le  Languedoc,  y  donna  l'aliso- 
lution  (le  l'héré-ie  à  Rernard,  comte  de  Foix, 
qui  avait  suivi  le  [larli  des  albigeois  ,  et  i\ui 
feignit  pour  lors  de  si'  convertir. 

Fi)NTAlNE-(:OlIVERTE(Cnnrile  de),  .;/)„,< 
Fonteni  itprrtum,  l'an  911.  Yoy.  Nauhinmi, 
même  année. 

FONTANETO(Conc.de),rt/)Mr?Fo«<n«r;i,m, 
non  reconnu,  l'anl056.  Gui  de  V<'lare,  arrlie- 
vèqued<-  Milan,  tint  ce  concile  de  Fonlanelo 
dansledi(ieèsedeNovare,à  lalête  d'un  grand 
nombre  de  prélnlsel  île  i  lercs.On  y  exedtomii- 
nia  le  diacre  saint  Arialde, et  Land.ilfson  com- 
pagnon, qui  étaient  en  ce  temps-là  les  deux 
grands  ennemis  de  l'inronlinenee  et  de  la 
simonie  du  clergé.  Le  papi>  Etienne  I\  dé- 
clara cette  excointnunic,i:ion  nulle  ;  et  celte 
assemblée  ne  peut  être-  ronvidérée  que  comme 
un  vr.ii  conciliabule.  Edit.  Vend.  tom.  XII; 
Maiisi,  tom.  1,  col.  131,5. 

FONTENAI  (Concile  de),  l'.in  8V1.  Voy. 
Allemagne,  même  année. 

FORCHEIM  (Concile  di),  Forcheimense , 
l'an  8'JO.  Sunderholdc  ,  archevêque  de 
Mayence,  tint  ce  concile  au  mois  de  mai.  On 
y  confirma  la  foiuKition  du  monastère  d'He- 
resiem,  à  la  demande  de  Bison,  évêque  de 
Pailerborii.  WicbcrI,  évêque  de  NVerden,  y 
obtint  aussi  du  roi,  que  p'usieurs  de  ses 
biens  patrimoniaux  fussent  donnés  à  sa  mort 
à  l'église  de  Notre-Dame  de  Werden.  .Vprès 
quoi  1('  roi  Aruoul,  les  évêques  et  les  sei- 
giici)rsla'i(]ues  reconnurent  pour  successeurs 
de  Cl'  prii.ce  ses  deux  bâtards  Zwentibolde 
et  Ralidile,  au  défaut  d'héritiers  légitimes. 
Conc.  Germ.  t.  IL 

FORGHEIM  (Concile  de),  l'an  !103.  L'em- 
pereur Louis  IV  convoqu.i  ce  concile  pour 
venger  l'église  de  Wiirizbourg  des  dévasta- 
tions commises  par  Adelberl,  comie  de  R.iin- 
berg,  en  haine  île  Rodolphe,  évê(]uc  de  Wurz- 
bourg.  L'empereur,  de  l'avis  de  tous  les 
princes,  tant  ecclésiastiques  que  l.iïiiues, 
présents  au  concile,  décl.ira  Adelberl  déchu 
de  tous  ses  domaines,  et  indemnisa  l'église  de 
Wiirizbourg  par  des  concessions  de  terres 
et  d'autres  largesses.  Il  fit  de  même  de  riches 
donations  à  d  aulifs  églises,  cl  accorda  de 
magniliiiues  privilèges  aux  évêques  cl  aux 
abbés.   Iloffmon.   Ann.  Bamberq.  l.  I. 

FORCHEIM  ^Concile  de),  l'an  f(i77,  le  13 
mars.  Rodolphe,  duc  de  Souabe  ,  y  fut  ét.ihli 
roi  à  la  [dace  de  Henri,  le  lodu  même  mois. 
Mais  le  p.ipe  n'a|)pi'ouva  point  son  éleclioii. 

FORLI  (Ciiiicile  de),  Forolivicme,  tenu 
vers  le  couimencemenL  du  onzième  sièile 
par  Bonilaee,  archevêiiue  de  Ravenne.  On 
y  régla  qu'il  y  .lurait  des  di>triluilii)ns  quo- 
tidiennes et  une  table  commone  pour  les 
chanDincs  dans  toutes  les  églises  tathédr.i- 
les  et  collégiale-.  Anal,  des  conc,  t.  11.  p. 
335. 

FORLI  (Synode  diocésain  Aç],Forollvicn^ 
sis,  l'an  156'i-.  Antoine  GianoUi  de  Monla- 
gnana,  évêque  de  Forli,  publia,  le  28  déceai- 


9i7 


DICTIONNAir.E  DES  CONCILES. 


955 


bre  de  cette  année,  un  livre  de  coiisliluiions 
synodales  sur  les  devoirs  des  prclres  et  des 
aulics  clercs ,  des  religieux  des  drux  sexes, 
et  des  siiDples  lulèles,  avec  une  instruction 
pour  les  curés  sur  les  sacreuienis  Conslitn- 
tiuni  sinoitali  di  Forli,  in  Bolognu,  1565. 

FOHLI  (Sy node diocésain  de), ForoZtu/ensïs, 
l'an  IG.J9.  Jacques  Theodoli ,  archevêque  de 
Frioul,  publia  dans  ce  synode  soixante-deux 
chapitres  de  règlements.  Nous  ne  rapporte- 
rons ici  de  ces  règlements  que  ceux  qui  con- 
cerneul  les  cérémonies  de  l'Eglise,  les  orgues 
et  les  clochers. 

11  y  aura  attachés  à  l'église  cathédrale 
deux  maîtres  de  cérémonie,  dont  l'un  dépen- 
dra de  l'autre,  et  auxquels  tous  les  clercs  et 
les  prêtres  présents  au  chœur,  quelle  que 
soit  leur  dignité,  seront  tenus  d'obéir  en  ce 
qui  concerne  la  célébration  de  l'olfice  divin  , 
l'administration  des  sacrements,  les  cérémo- 
nies du  saint  sacrifice. 

Les  laïques  qui  aideront  au  chœur  ou  dans 
les  processions  en  qualité  de  chantres,  y  por- 
teront l'habit  clérical  et  le  surplis. 

Il  y  aura  un  maîire  de  musique  attaché  à 
la  cathédrale,  (jui  donnera  tous  les  jours, 
excepté  les  jours  de  lêle  ,  deux  leçons  de 
chant  à  tous  les  clercs  de  la  ville  rassem- 
blés. 

On  ne  jouera  sur  l'orgue  aucun  air  pro- 
fane. L'orgue  ne  cessera  pas  de  se  faire  en- 
tenJre  depuis  le  moment  où  l'archevêque 
entrera  dans  l'église  pour  la  messe  ou  les 
vêpres,  jusqu'à  ce  qu'il  soit  parvenu  sur  son 
trône. 

Chaque  église  paroissiale  aura  deux  clo- 
ches, dont  les  cordes  ne  pendront  point  en 
dehors,  mais  seront  suspendues  dans  l'inté- 
rieur du  clocher;  la  porte  de  ce  clocher  fer- 
mera à  clef. 

Pendant  la  grand'mosse,  au  moment  de 
l'élévation,  on  sonnera  une  cloche  à  la  ca- 
thédrale et  à  toutes  li's  églises  paroissiales, 
pouriiue  les  absents  eux-mêmes  se  rappel- 
lent la  passion  du  Sauveur,  et  fassent  un 
acte  d'adoration. 

On  sonnera  tous  les  jours  trois  fois  pour 
VAve  Maria,  savoir  :  le  matin  vers  l'aurore, 
puis  à  midi ,  et  le  soir  an  coucher  du  soleil  ; 
on  sonnera  de  plus  à  la  première  heure  de 
la  nuit,  pour  recommander  les  défunts  aux 
prières  des  vivants. 

On  ne  permettra  point  aux  laïques  de  se 
servir  des  cloches  des  églises  pour  des  cho- 
ses toutes  profanes,  comme  pour  convoquer 
le  peuple,  pour  annoncer  des  spectacles  ou 
des  danses  ;  les  curés  qui  toléreront  ces  abus 
seront  sévèrement  punis. 

On  n'annoncera  pas  plus  de  trois  jours  à 
l'avance,  par  le  son  des  cloches,  les  jours  de 
fête,  excepté  les  plus  solennelles  de  tontes, 
pour  lesquelles  on  pourra  sonner  huit  jours 
devant,  mais  j  im  lis  apiés  la  deuxième  lieure 
de  la  nuit.  ConsliliU.  et  dccrcta  synudalia, 
Furolivii,  \C)'VJ. 

VOnOlULlENSlA  {Cuncilia);  Voy.FRÉ- 
ans  et  FiiioLL. 

rOHOJULlENSIS  iSynodus),  entre  l'an 


439  et  oV9.  On  ne  sait  s'il  s'agit  d'un  synode 
tenu  à  Fréjus,  ou  d'un  synode  dn  Frioul,  et 
il  ne  nous  en  reste  qu'un  canon,  rapporté 
par  D.  Marièncet  qui  prescrit  d'éloigner  du 
clergé  quiconque  s'accuse  lui-même  d'un 
crime,  soit  réel,  soit  imaginaire.  Thés.  nov. 
anecd.  t.  I^'. 

FOSSO.MBRONE  (Synode  diocésain  de), 
F orosemp7-oniensis ,  le  23  septembre  1629. 
L'évêque  Benoît  Landi  y  publia  trente-deux 
chapitres  de  règlements  sur  les  sacrements 
et  les  cérémonies  de  l'Eglise,  la  police  des 
clochers,  l'usage  de  l'orgue,  les  monts  de 
piété,  les  femmes  de  mauvaise  vie,  etc. 
Décréta  synod.,  Urbini,  1629. 

FRANCE  (Conciles  tenus  en),  Gallicana 
concilia,  l'an  1002.  Il  se  tint  cette  année  en 
France,  mais  on  ne  sait  dans  quelles  villes, 
plusieurs  conciles  dans  lesquels  on  traiia  des 
jeunes  d'avant  la  Pentecôte,  du  chant  du  Te 
Deum  et  de  la  fêle  de  l'Annonciation.  Voy. 
Italiu,  vers  l'an  1000. 

FRANCE  (Conciles  tenus  en),  Gallicana 
varia,  l'an  103i.  Il  s'est  tenu  cette  année 
(Labbe  dit  en  10-31)  différents  conciles  en 
Aquitaine,  dans  la  province  d'Arles  et  dans 
celle  de  Lyon  ,  pour  le  rétablissement  de  la 
paix,  pour  la  foi ,  pour  porter  les  peuples  à 
reconnaître  la  bonté  de  Dieu,  et  les  détour^ 
ner  des  crimes  par  le  souvenir  des  maux 
passés.  Il  y  fut  aussi  réglé  qu'on  jeûnerait 
le  vendredi  et  qu'on  s'abstiendrait  de  viande 
le  samedi,  à  moins  de  grave  maladie,  ou  à 
moins  qu'une  grande  solennité  ne  tombât  un 
de  ces  jours. 

FRANCE  (Conciles  tenus  en),  l'an  1041.  Il 
se  tint  cette  année  plusieurs  conciles,  pre- 
mièrement en  Aquitaine,  et  successivement 
dans  le  reste  de  la  France,  où  l'on  établit  la 
Trêve  de  Dieu,  qui  ordonnait  <iue,  depuis  le 
mercredi  au  soir  jusqu'au  lundi  matin,  per- 
sonne ne  prendrait  rien  par  force,  ne  tirerait 
vengeance  d'aucune  injure,  ni  n'exigerait  de 
gages  d'une  caution.  On  avait  arrêté  que 
quiconque  y  contreviendrait  payerait  la 
composition  des  lois  comme  ayant  mérité  la 
mort,  ou  serait  excommunié  et  banni  du 
pays.  On  avait  déjà  fait  des  tentatives  pour 
établir  cette  convention;  mais  elle  ne  fut  bien 
accueillie  qu'en  1041. 

FRANCE  (Concile  tenu  en),  l'nn  1190,  sur 
les  frontières  de  la  France  et  de  l'Allemagne, 
entre  Vernon  et  les  Andelys.  Ce  fut  au  fond 
une  assemblée  d'évêques  et  de  grands  convo- 
qués par  le  cardinal  légat  Pierre  de  Capoue, 
pour  arrêter  la  paix  entre  le  roi  de  France 
et  le  comte  de  Flandre.  On  n'y  put  convenir 
que  d'une  suspension  d'armes. 

FRANCE  (Conciles  tenus  en),  l'an  13G5.  11 
dut  se  tenir  cette  année  en  France,  selon  la 
recommandation  qu'en  avait  faite  Urbain  V, 
plusieurs  conciles  pour  la  réforme  des 
mœurs  et  la  suppression  de  la  pluralité  des 
bénéfices. 

Pour  les  autres  conciles  et  assemblées  te- 
nus en  Fiance,  sans  qu'on  en  puisse  assi- 
gner le  lieu  pi  élis.  }  oy.  Gaules,  Bourges, 
I'aiws,  etc. 


\m 


FRA 


FUANCFOKT-SUIV-LK-MEIN  (Concile  de), 
Franco fordicnse,  l'an  7'J'i-.  Ce  conrilc  fut  ns- 
SPMiblé  au  coinmenccmi'nt  de  l'été  de  l'an 
7!)V,  par  ordre  de  l'empereur  Charlemagne, 
qui  y  manda  les  évoques  de  lonles  les  pro- 
vinces de  son  obéissance,  c'est-à-dire  de 
Fiance,  d'Italie,  d'Allemagne  et  d'AnKlclerre. 
Jls  s'y  trouvèrent  au  iu)ml)re  d'environ  trois 
cents.  L'empereur  y  assista  en  personne, 
avec  Thcophylarle  et  Etienne,  légals  du  pape 
Adrien  ,  et  de  là  vient  que  ce  concile  a  été 
longtemps  regardé  en  France  comme  un  con- 
cile général.  Il  s'y  trouva  aussi  plusieurs 
savants  personnages  des  ordres  inléricurs, 
du  nombre  di'squels  était  Alcuin.  On  y  con- 
damna l'hérésie  d'Flipanii  de  Tolétle,  et  de 
Félix  d'Urgel,  touchant  l'adoption  qu'ils  at- 
tribuaient au  Fils  de  Dieu;  et  l'on  y  fit  cin- 
quante-six canons. 

Le  1  "  condamne  l'erreur  d'Elipand,  arche- 
vêque de  Tolède,  et  de  Félix,  évéque  d'Ur- 
gel, qui  prétendaient  que  Jésus-Christ  n'est 
pas  Fils  naturel,  mais  seulement  Fils  adoptif 
de  Dii'u. 

Le  2'  rejette  la  doctrine  du  second  concile 
de  Nicée,  qu'il  appelle  Concile  de  Conslanli- 
nople,  touchant  le  culte  des  images,  et  qu'il 
suppose  attribuer  aux  images  le  même  culte 
d'adoration  et  île  servitude,  qui  n'est  dû  qu'à 
la  très-sainte  Trinité.  \  oici  les  termes  de  ce 
canon  :  «  On  a  demandé  ce  qu'il  fallait  penser 
d'un  nouveau  concile  tenu  par  les  Grecs  à 
Constanlinoplc,  dans  lequel  on  dit  anathème 
à  celui  qui  ne  rendrait  pas  aux  images  des 
saints  le  service  et  l'adoration  qu'on  rend  à 
la  divine  Trinité  :  c'est  ce  qu'ont  condamné 
unanimement  les  Pères  du  concile,  mépri- 
sant et  rejetant  en  toutes  manières  celte  ado- 
ration et  celle  servitude.  »  Il  est  évident  que 
les  Pères  de  Francfort  ne  condamnent  ceux 
de  Nicée,  louchant  le  culte  des  images,  que 
sur  une  fausse  supposition,  et  en  leur  attri- 
buant une  erreur  dont  ils  étaient  fort  éloi- 
gnés. La  plupart  des  évéqucs  français  n'en- 
tendaient point  le  grec,  et  ils  ne  jugèrent  des 
actes  du  concile  du  Nicée,  qu'ils  nomment  de 
('onstiinlinuple,  que  par  une  version  infidèle. 
Ils  y  lurent  l'avis  de  Constantin,  évéque  de 
Chypre,  exprimé  en  ces  termes  :  «  Je  reçois 
et  j'embrasse  avec  honneur  les  saintes  et  vé- 
nérables images,  selon  le  culte  et  l'adoration 
que  je  rends  à  la  consubslantielle  et  vivi- 
fiante Trinité.  »  Or  le  texte  dit  précisément 
le  contraire  :  «  J'embrasse  avec  lionneur  les 
saintes  et  vénérables  images,  et  je  défère 
l'adoration  de  latrie  à  la  seule  Trinité.  J'ex- 
communie ceux  qui  pensent  et  qui  parlent 
autrement.  »  On  voit  par  les  livres  Carolins 
que  ce  fut  cet  avis  de  Constantin  de  Chypre, 
lu  de  la  première  manière,  qui  indisposa  les 
évoques  de  France  contre  le  second  concile 
de  Nicée,  dans  la  fausse  croyance  que,  ne 
s'étant  pas  récrié  contre,  ill'avait  approuvé. 

Le  3'  porte  que  Tassillon,  duc  de  Bavière, 
que  l'on  avait  enfermé  dans  un  monastère, 
parut  au  milieu  du  concile,  demanda  pardon 
lies  fautes  qu'il  avait  commises,  tant  contre 
l'étal  des  Français  que  contre  les  rois  Pépin 
et  Charles,  cl  donna  sa  démission  pure  et 


FKA       .  830 

smiple  du  duché  de  Bavière.  Rn  consé(|nence, 
Charlemagne  lui  pardonna,  et  fil  expédier 
trois  copies  de  l'acte  qui  eu  fut  dressé. 

Le  k'  a  pour  but  d'obvier  aux  monopoles, 
et  de  procurer  le  soulagement  du  peuple, 
L'empereur,  de  l'avis  du  concile,  y  taxa  le 
prix  (les  vivres  :  savoir,  le  boisseau  d'avoine, 
à  un  denicM';  le  boisseau  d'orge,  à  deux  de- 
niers; le  boisseau  de  seigle,  à  trois  deniers; 
celui  (le  froment,  à  quatre,  et  le  pain  à  pro- 
portion :  défendant  à  lout  le  monde  de  vendre 
jamais  ces  denrées  plus  cher,  mémo  dans  les 
temps  de  disette. 

Le  a'  ordonne  de  recevoir  d.ins  le  com- 
merce les  nouveaux  deniers  fabriqués  par 
l'ordre  du  prince,  pourvu  (ju'ils  soient  de 
poids  et  d'argent  pur. 

Le  G'  enjoint  à  l'évéque  de  rendre  justice 
aux  abbés  et  aux  clercs  de  son  diocèse,  avec 
ses  officiers  qui  jugeront  avec  lui.  Que  si  l'on 
ne  veut  pas  s'en  tenir  à  son  jugement,  on  en 
pourra  appeler  au  métropolitain,  et  enfin  au 
prince. 

Le  7  défend  aux  évéqucs  de  demeurer 
hors  de  leurs  diocèses,  et  aux  prêtres  de 
quitter  leurs  églises. 

Le  8  termine  le  différend  qui  s'était  élevé 
entre  Ursion  de  Vienne,  el  Elifant  d'Arles, 
touchant  les  limites  de  leurs  métropoles;  et 
on  se  régla  sur  ce  qui  avait  déjà  été  décidé 
là-dessus  par  les  papes  Grégoire,  Zosime, 
Léon  et  Symmaquc,  dont  on  lut  les  lettres, 
à  savoir,  que  \  icnne  aurait  iiuatre  suffra- 
ganls,  et  Arles  neuf.  Les  évéques  de  Ta- 
renlaise,  d'Embrun  et  d'Aix  avaient  aussi 
des  prétentions  qui  furent  aussi  renvoyées 
au  jugement  du  pape. 

Le  9'  concerne  Pierre,  évéque  de  Verdun, 
accusé  d'être  entré  dans  une  conspiration 
contre  Cliarlemagne.  Il  fut  ordonné  qu'il  se 
purgerait  par  serment  avec  deux  ou  trois 
évéques,  ou  du  moins  avec  son  archcvê(iue 
qui  était  celui  de  Trêves.  Mais,  ne  trouvant 
personne  qui  voulût  jurer  avec  lui,  il  envoya 
un  homme  pour  éprouver  pour  lui  le  juge- 
ment de  Dieu,  ainsi  qu'on  parlait  alors,  en 
prolestant  de  son  innocence  devant  Dieu, 
sans  néanmoins  jurer  ni  sur  les  reliques,  ni 
sur  les  saints  Evangiles;  cl  il  pria  le  Seigneur 
de  secourir  son  homme,  en  témoignage  de 
son  iimocence.  L'homme  de  l'évêquc  sortit, 
sans  ordre  du  roi  ni  du  concile,  pour  éprou- 
ver lejiujemenl  de  Dieu,  el  revint  sain  el  sauf; 
ce  qui  porta  ce  prince  à  rendre  ses  bonnes 
grâces  à  l'évéque.  On  ne  sait  quel  élail  ce 
jugement  de  Dieu,  si  ce  fut  le  duel,  la  croix 
ou  le  fer  chaud;  mais  il  est  remarquable  que 
ni  le  roi,  ni  le  concile  ne  voulurent  l'auto- 
riser, et  que  cependant  ils  y  eurent  égard. 

Le  10'  ordonne  à  Magonard  ou  à  .Mainard, 
archevè(iue  de  Rouen,  de  déposer  Gerbold, 
qui  se  disait  évéque,  mais  qui  ne  pouvait 
produire  aucun  témoin  de  son  ordination,  et 
qui  avait  même  confessé  n'avoir  jamais  été 
ordonné  canoniquemeul  diacre  el  prêtre.  Il 
y  a  lieu  de  croire  que  ce  Gerbold  est  le  mémo 
que  Gerbold  (|ui  ,  ayant  renoncé  vers  ce 
temps  au  siège  d'Evreux,  obtint  de  Charle- 
magne l'abbajc  do  Fontcnelle,  el  la  charge 


551 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


d3!t 


«le  receveur  dos  impôts  dans  les  ports  de  mer. 

Le  11'  défend  aux  moines  de  se  mêler  d'af- 
faires séculières,  et  de  sortir  de  leurs  monas- 
lèfcs  pour  plaider,  si  ce  n'esl  aux  termes  de 
leur  règle. 

,  Le  i'2'  défend  de  se  faire  reclus  sans  le 
consentement  de  I  evêiiue  et  de  l'abbé,  qui 
régleront  eux-mêmes  la  manière  d'entrer 
dans  le  lieu  de  la  réclusion.  Ou  sait  que  l'é- 
véque  venait  lui-même  faire  la  cérémonie  de 
la  réclusion,  et  apposait  son  sceau  sur  la 
porte  du  reclus  :  quelquefois  même  on  la 
murait. 

Le  13*.  «  L'abbé  couchera  dans  le  dortoir 
avec  les  moines  ,  selon  la  règle  de  saint 
Benoît.  » 

Le  li*.  «  On  aura  soin  de  choisir  dans  les 
monastères  des  cellericrs  ou  des  procureurs 
qui  ne  soient  point  avares,  mais  tels  que  la 
règle  ie  demande.  » 

Le  îo'.  «  Dans  les  monastères  où  l'on  a  des 
corps  saints,  on  doit  avoir  un  oratoire  dans 
le  cloîlre,  pour  y  faire,  tous  les  jours,  un 
office  particulier.  » 

•    Le  10  .  «  Défense  aux  abbés   d'exiger  de 
l'argent  pour  l'entrée  en  religion.  » 

Le  17'.  «  (Juand  il  y  aura  ordre  du  roi  d'é- 
lire un  abbé,  ou  ne  le  fera  que  du  consente- 
ment de  l'cvêque  diocésain.  » 

Le  18'.  «  Quelques  fautes  que  les  moines 
aient  commises,  défense  aux  abbés  de   les 
mutiler,  ou  de  leur  faire  crever  les  yeux.  » 
'    Le  19'.  «  DéfensL'  aux  clercs  et  aux  moines 
d'aller  boire  dans  les  cabarets.  » 

L(^  20  .  «  L'êvêque  saura  les  canons,  et  ce 
qui  concerne  son  office.  » 

Le  21'.  «  On  observera  le  dimanche,  depuis 
le  soir  du  samedi,  jusqu'au  soir  du  lende- 
main. »  L'usage  était  en  ces  temps-là,  de 
cesser  le  travail  le  samedi  et  les  veilles  de 
fêles,  à  l'heure  de  none. 

Le  22'.  «  Défense  d'établir  des  évcqucs  dans 
les  villages  et  dans  les  bourgs.  » 

Le  23'.  «  Défense  de  recevoir  les  esclaves 
des  autres,  ou  de  les  ordonner  sans  le  con- 
sentement de  leur  maître.  » 

Le  2i*.  «  Les  clercs  et  les  moines  demeu- 
reront dans  leur  profession.  » 

Le  25'  recommande  à  tous  de  payer  la 
dîme,  et  attribue  à  la  négligence  de  la  payer 
la  famine  dont  le  royaume  avait  été  récem- 
ment aifligé. 

Le  20  .  ;<  Les  églises  doivent  être  réparées 
par  ceux  qui  en  possèdent  les  bénéfices.  » 

Le  27'.  «  Défense  aux  clercs  de  passer 
d'une  Eglise  à  une  autre,  sans  l'aveu  de  leur 
évêque.  » 

Le  28'.  «  On  n'ordonnera  personne  que 
pour  une  Eglise  particulière.  » 

Le  29  .  «  Chaque  évêque  aura  soin  d'in- 
struire son  [leuple,  et  particulièrement  ses 
clercs,  de  façon  (^u'il  s'y  en  trouve  toujours 
qui  méritml  d'être  élus  pour  les  charges 
canoniriues. 

Le  30'.  «  Si  un  clerc  plaide  contre  un  laï- 
que, l'êvêque  et  le  comte  jugeront  le  procès.  » 

Le  3Î'.  «  On  ne  fera  ni  conjuratioas  ni  ca- 
bales, et,  s'il  s'en  forme  quelqu'une,  on  aura 
toin  do  la  dissiper,  u 


Le  32«.  «  On  réglera  les  monastères  sui- 
vant les  canons.  » 

Le  33'".  «  On  enseignera  la  foi  de  l'Eglise 
catholique  louchant  la  sainte  Trinité  à  tous 
les  fidèles,  de  même  que  l'oraison  dominicale 
et  le  symbole.  » 

Le  oV''.  «  On  foulera  aux  pieds  l'avarice  cl 
la  convoiiise.  » 

Le  3o<'.  «  On  exercera  l'Iiospitalitc.  » 

Le  36  .  «  Les  personnes  notées  d'infamie, 
ne  pourront  être  accusateurs.  » 

Le  37'.  «On  iiura  soin  d'accorder  la  ré- 
conciliation aux  iiénilents,dans  les  cas  de  né- 
cessité. » 

Le  38'^.  «  Les  prêtres  rebelles  à  leurs  évê- 
ques  ne  couîmuniqueront  point  avec  les 
clercs  d(^  la  chap>'lle  du  roi.  » 

Le  39".  «  L'éiêque  jugera  les  prêtres  trou- 
vés en  délit;  que,  si  l'afl'aire  ne  peut  pas  être 
terminée  à  son  11  ibunal ,  on  la  portera  au 
concile,  po\ir  la  juger  définitivement.  » 

Le  iO°.  «  Les  évêques  et  les  prêtres  au- 
ront soin  de  l'aire  élever  les  filles  orphelines 
par  des  fournies  pieuses.  » 

Le  41'.  «  Défense  aux  évêques  d'être  ab- 
sents de  leurs  églises  plus  de  trois  semaines; 
et,  après  la  mort  d'un  évêque,  il  ne  pourra 
appartenir  à  ses  héritiers,  que  ce  qu'il  possé- 
dait avant  son  épiscopal ,  supposé  même 
qu'il  n'en  ait  pas  disposé  en  faveur  de  l'E- 
glise. » 

On  voit  par  ce  règlement,  comme  par  plu- 
sieurs autres,  combien  la  résidence  à  tou- 
jours été  jugée  nécessaire  aux  évêques,  et 
quel  soin  on  apportait  pour  que  les  épargnes 
faites  des  biens  de  l'Eglise,  ne  passassent 
point  aux  la'itiues;  c'est  au  profil  de  l'Eglise 
et  des  pauvres  qu'elles  doieent  tourner. 

Le  42''.  «  Défense  d'honorer  de  nouveaux 
saints,  ou  d'ériger  en  leur  honneur  des  cha- 
pelles,  excepté  ceux  que  l'anthenlicilé  des 
Acles  de  leur  martyre,  ou  la  sainteté  de  leur 
vie,  ont  fait  juger  dignes  d'être  révérés  dans 
l'Eglise.  » 

Le  43'.  «  On  détruira  les  arbres  et  les  bois 
consacrés  aux  divinités  pa'ïennes ,  comme 
l'ordonnent  les  canons.  » 

Le  44''.  «  Quand  on  aiura  choisi  des  arbi- 
tres, on  s'en  tiendra  à  leur  jugetnent.  » 

Le  45''.  «  On  ne  fera  point  prêter  serment 
aux  enfants,  comme  font  les  gontbadingiens, 
c'est-à-dire,  les  Bourguignons  qui  suivent  la 
loi  de  Gondebaud,  selon  laquelle  le  serment 
des  enf;iuls  était  admis  en  preuve.  » 

Le  40' .  a  Pour  ce  qui  concerne  les  vierges, 
savoir  à  quel  âge  on  peut  leur  donner  le 
voile,  et  à  quoi  on  doit  les  occuper  jusqu'à 
viugt-eiiKj  ans,  on  observera  ce  qui  est  mar- 
qué par  les  canons.  » 

Le  47''.  «  Les  évêques  s'informeront  de  la 
conduite  des  abbesses  qui  vivent  peu  régu- 
lièrement, et  ils  en  feront  leur  rapport  au 
roi,  afin  qu'on  les  dépose.  » 

Le  48".  «  Les  oblalions  qui  se  font  dans 
l'église,  seront  distribuées  par  ceux  auxquels 
l'êvêque  eu  aura  donné  la  commission,  et  non 
par  d'autres.  » 

Le  h9\  «  On  n'élèvera  personne  au  sacer- 
doce avant  l'âge  de  trente  ans.  » 


(>%3  FKA 

Le  50' .  «  Tous  doivcitl  se  donner  ïa  paix 
à  la  fin  (le  la  messe  solennelle.  » 

La  paix  se  donnait  encore  alors  par  le 
baiser;  mais  les  hommis  ne  la  donnaient 
point  aux  fenuncs,  qui  se  la  donnaient  entro 
elles. 

Le  ÎJl'".  «On  ne  récitera  pas  les  noms  avant 
l'olilaiion  ou  l'ofTertDire.  » 

Celle  versiim  paraîl  plus  lillérale  el  plus 
conforme  au  Icxte.iiui  porte  :  De  nonrccitan- 
dis  nominibus  antequant  oldutio  o/feratur. 
Cepi'ndaiil  il  est  des  auteurs  qui  prétendent 
qu'il  faut  traduire  ainsi  :  «Ou  ne  récitera  [las 
les  noms  (le  ceusqui  ont  fait  l'offrande, avant 
que  le  prêtre  ail  récité  les  prières  de  l'offer- 
toire.  »  Ils  se  fondent  sur  (juclques  uionu- 
ments  qui  paraissent  délerniiuerce  sens,  tels 
qu'un  décret  du  pape  Innocent  I",  qui  défend 
de  réciter  les  noms  do  ceux  qui  ont  fait  l'of- 
frande, avant  que  le  prêtre  ail  offert  à  Dieu 
ces  offrandes  par  ses  prières.  » 

Le  52«.  «  On  ne  doit  pas  croire  qu'on  ne 
puisse  prier  Dieu  qu'en  trois  langues,  parce 
que  Dieu  peut  être  adoré  en  toutes  sortes  de 
langues,  et  l'homme  exaucé,  s'il  demande 
des  choses  justes.  » 

Ce  canon  est  contre  certains  esprits  qui 
prétendaient  qu'on  ne  pouvait  prier  Dieu 
qu'en  trois  langues.  Le  concile  ne  nomme 
pointées  trois  langues;  mais  on  croil  que 
c'était  l'hébreu,  le  grec  et  le  latin,  qu'on  re- 
gardait comme  des  langues  plus  saintes  que 
les  autres,  tant  à  cause  du  texte  sacré  que 
du  titre  qui  fut  mis  sur  la  croix  de  Jésus- 
Christ, et  qui  était  écrit,  comme  chacun  sait, 
dans  ces  trois  langues. 

Le  53.  «  Il  n'est  permis,  ni  à  un  évéque, 
ni  à  nu  prêtre,  d'ignorer  les  saints  canons.» 

Le  Si*.  «  Les  églises  bâties  par  des  per- 
sonnes libres  peuvent  être  données  ou  ven- 
dues, mais  à  condition  seulement  que  l'église 
ne  sera  pas  détruite,  et  qu'on  y  fera  l'office 
tous  les  jours.  » 

Le  concile  permet  seulement  de  vendre 
l'édifice  matériel  de  l'église,  mais  à  condi- 
tion qu'il  ne  sera  ni  détruit,  ni  employé  à 
des  usages  profanes. 

Le  55^  «  Le  roi  expose  au  concile  qu'il  a 
permission  du  pape  Adrien  d'avoir  toujours 
à  sa  cour  l'archevêque  Engelram;  et  il  prie 
les  Pères  de  lui  permettre  d'avoir  de  même 
auprès  de  lui  l'évêque  Hildebolde,  \u  qu'il 
avait  obtenu  pour  lui  la  même  permission 
du  saint -siège,  'fout  le  concile  y  consentit 
pour  le  bien  des  Eglises.  » 

On  voit  par  ce  canon  combien  on  jugeait 
d'étroite  obligation  la  résidence  des  évêiiues, 
puisque  Charlemagne  se  crut  obligé  d'eu  ob- 
tenir, pour  son  archichapelain,  la  dispense 
du  pape,  el  de  la  faire  ratifier  dans  un  con- 
cile. Cet  archichapelain  était  Kngeirain,  évé- 
que de  Metz,  qui  est  ici  nommé  archevêque, 
à  cause  d'un  privilège  du  saint-siège  qui  lui 
accordait  ce  titre  avec  le  pallium,  de  même 
qu'à  Chrodegang  et  à  Drogon,  ses  prédéces- 
seurs. Quaul  à  Hildebolde,  il  était  évéque  de 
Cologne. 

Le  5C'.  «  Le  concile,  à  la  |>ricre  du  roi, 
reçoit  Alcuiu  dans  sa  compagnie,  el  eu  co:i!- 


fRA 


'Jôl 


munion  de  prières,  à  cause  de  son  érudi- 
tion dans  les  matières  ecclésiastiques.  » 
Labb.  MIL 

FRANCFORT  (Assemblée  d'évé'iues  el  de 
grands  à) ,  l'an  87.'{,  sous  la  présidence  de 
Louis,  roidc  Germanie.  Ony  célébra  l.i  saiiile 
messe  pour  obtenir  la  délivrance  de  Ch.irli  s 
le  (îros,  fils  du  roi,  qui  élaitenlré  ei\  fureur, 
el  (jue  l'on  croyait  posséilé  du  malin  e.spril, 
en  punition,  con)me  il  en  fil  l'aveu,  de  ro 
qu'il  s'était  révolté  contre  son  père.  Annitl. 
Fuld.;  Annal.  Francontin. 

FUANCFORT(Concile  de),  l'an  8;)2.  Onlut 
dans  ce  concile  une  lettre  du  pape  Formose 
adressée  à  l'archevênne  de  Hiimboiirg,  qu'il 
autorisait  à  réclamer  l'assistance  de  l'évéiiuc 
de  lîrême,  malgré  les  droits  (jue  prétendait 
avoir  sur  celui-ci  l'archevêque  de  Cologne 
connue  sur  son  suffragant,  jusqu'à  te  (ju'il 
pût  se  former  de  nouveaux  évèchés  qui  re-< 
connussent  la  ville  de  Hambourg  pour  leur 
métropole.  Cunc.  Germ.,  t.  IL 

FRANCFORT  (Concile  de),  l'an  952.  L'em- 
pereur Oihon,  de  l'avis  des  évéques.el  (bs 
autres  fidèles  présents  au  concile,  défemlit  le 
rapt  ou  l'oppression  des  vierges  el  des  veu- 
ves, sous  peine  de  déposition  pour  les  clercs, 
el  d'excommunication  pour  les  la'iques,  en 
ôlant  tonte  espérance  de  mariage  à  ceux  qui 
s'en  seraient  rendus  coupables.  Conc.  Germ., 
t.  IL 

FRANCFORT  (Concile  de),  l'an  1001.  Ce  con- 
cile fut  tenu  après  l'Assomplion,  au  sujet  de 
l'abbaye  de  Gandersheim.  On  y  convint  que 
ni  Viliigise  de  Mayence,  ni  Bernouard  d'Hil- 
desheim,  n'exerceraient  aucun  droit  sur  l'ab- 
baye de  Gandersheim,  jusfjn'à  l'orlave  de 
la  Pentecôte  de  l'année  suivante,  où  les  [iré- 
lats  s'assembleraient  à  Frislar.  L'Art  de  vé- 
rifier Us  dates,  p.  -201. 

FRANCFORT  [Concile  de),  l'an  1097.  \  illi- 
Çise ,  archevêque  de  Mayence,  tint  ce  concile 
a  la  tète  de  Irenle-six  évêques,  ijui  reçurent 
et  confirmèrent  la  bulle  de  l'ère  clion  de  l'é- 
vêché  de  Bamberg.  Mansi  prouve  bien,  par 
l'autorité  de  Dilmar,  de  Baronius,  des  Bol- 
landistes  et  de  l'auteur  anonyme  de  la  Vie 
de  S.  Henri,  qu'il  faut  reconnaître  deuy 
conciles  tenus  à  Francfort  pour  l'éreciion 
de  l'évéché  de  Bamberg,  l'on  en  10  6,  (t 
l'autre  eu  1007.  L'occasion  de  l'éricliou  de 
Baml'erg  en  ville  épisropale  fut  le  déir  i\:m 
témoigna  le  saint  empereur  Henri  II  d'ho- 
norer le  lieu  de  sa  naissance  el  de  ses  pre- 
mières années.  L'èvêqui'  de  '\Yirlzlioi:ra;, 
ayant  demandé  vainement  d'être  nomnié  a 
ce  nouveau  siège  en  gardant  l'ancien  avec 
le  litre  d'arche\êque ,  s'opposa,  mais  sans 
réussir  davantage ,  à  la  démarche  de  l'em- 
pereur. 

FRANCFORT  (Concile  dej,  l'an  1027.  On  y 
donna  la  tonsure  cléricale  à  Godoaid,  frère 
de  l'empereur  Coujadll,  surnommé  le  Sa- 
lique;  et  l'on  y  obligea  S  qiliie,  abbesse  de 
Gand  rslieim  ,  de  recevoir  ses  nonnes.  Labb. 
IX;  //.  \1;  Maim,  t.  I,  cul    1247. 

FRANCFORT  ^Concile  de),  l'an  11^7.  L'em- 
;  'leur  y  renouvela  les  anciens  privilèges  des 


5S5 

abbayes  de  Corbie  etd'Erfurlh.  Conc.Germ., 

t.  III. 

FRANCFORT  (Concile  de), l'an  1161. Con- 
rad ,  prince  palatin,  el  le  landgrave  Louis, 
avec  le  consenlenienl  des  évêques  de  la  pro- 
vince, el  de  l'arrhevêque  de  Trêves,  légat 
du  sainl-siégo,  présent  à  ce  concile,  élurent 
archevêque  de  Majence  Chrétien,  prévôt  de 
Merzbourg,  pour  l'opposer  à  Uudolphe. 
qu'avait  placé  sur  le  même  siège  le  peuple 
de  Mayence,  coupable  du  meurtre  de  son  der- 
nier archevêque.  Conc.  Germ.,  t.  lU.  Yoy. 
Ebfurth,  même  année. 

FRANCFORT  (Concilede),  anllO.i. L'empe- 
reur Henri  VI  y  fit  justice  des  tribunaux  sécu- 
liers qui  s'ingéraient  de  porter  contre  des  clercs 
des  sentences  de  mort,  avant  que  leurs  évê- 
ques les  eussent  dégradés.  Conc.  Germ.,  I.  III. 

FRANCFORT  (Concile  de),  non  reconnu, 
l'an  ia3i.  Ce  concile  ou  assemblée  mixte  se 
tint  le  2  février  par  l'ordre  et  en  présence  de 
l'empereur  Frédéric  II.  Elle  fut  composée  de 
princes,  d'évêqucs,  de  cisterciens,  de  domini- 
cains et  de  frères  mineurs.  On  y  rejeta  la  forme 
de  procéder  contre  les  hérétiques  employée 
par  Conrad  de  Marpourg.  Conc.  Germ.,  t.  III. 

FRANCFORT  (Concile  de),  l'an  1293.  On  y 
prononça  diverses  peines  contre  les  blasphé- 
mateurs', les  adultères,  les  fornicateurs  et  au- 
tres coupables  de  crimes.  Conc.  Germ.,  t.  IV. 

FRANCFORT  (Concile  de),  l'an  1V09.  Lan- 
dulfe,  cardinal-archevêque  de  Rari ,  tint  ce 
concile  vers  l'Epiphanie.  Il  était  député  par 
les  cardinaux  de  l'une  et  l'autre  obédience, 
résidants  à  Pise  ,  pour  inviter  les  prélats  et 
les  princes  d'Allemagne  au  concile  indiqué 
dans  cette  dernière  ville.  La  conclusion  du 
concile  de  Francfort  fut  qu'on  enverrait  des 
ambassadeurs  en  Italie  poursolliciterl'union. 
Lob.  XI  :  Hard.  VII. 

FRÉJUS  (Synode  de),  Forojuliensis  ,  que 
l'on  croit  avoir  été  tenu  entre  l'an  374  et  l'an 
W9.  On  n'en  a  pas  les  actes.  Marten.  Tlics. 
Anecclot.,  t.  IV;  Conc.  Gall. 

FRÉJUS  (Synode  diocésain  de),  le  29  dé- 
cembre 1778,  sous  Emmanuel-François  de 
Bausset-Roquefort.  Des  statuts  y  furent  pu- 
bliés pour  la  bonne  administration  des  sacre- 
ments, pour  le  règlement  des  écoles,  et  pour 
le  soin  des  églises.  Ord.  synod.  du  dioc.  de 
Frcjim,  l'aris,  1779. 

FltÉJUS  (autres  Synodes  de).  Toi/.  Sainte- 
Marie  DE  Fbéjus. 

FREYSINGEN  (Synode  de),  Frisingensis, 
l'an  705.  Aribon,  évéquedc  Freysingen,  ac- 
cepta dans  ce  synode  ,  qui  fui  diocésain,  la 
cessiiin  qui  lui  fut  foilcde  l'héritage  d'un  sei- 
gneur ,  nommé  Poapon,  pour  son  église  ca- 
thédrale. Conc.  Germ.,  t.  II. 

FHEYSINGEN  (Synode  de),  l'an  773.  Autre 
donalion  faite  parOnolfe,  qui  venait  de  per- 
dre l'un  de  ses  deux  flls,  et  qui  voulut  con- 
sacrer l'autre  au  service  des  autels.  Conc. 
Germ..  t.  II. 

FREYSINGEN  (Synode  de),  l'an  809.  Dona- 
lion faite  par  Engilperht  de  sa  terre  de  Mof- 
furl.  Conc.  Germ.,  t.  II. 

FREYSINGEN  (Synodede),  l'an  815.  Dona- 
lion du  comlo  de  Cundhart,  ratifiée  par  sa 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES,  OS(J 

veuve  en  plein  synode.  Conc.  Germ.,  t.  II, 

FREYSINGEN  (Synode de), l'an  817.  Accep- 
tation par  l'évêque  Hitlon  du  legs  que  le 
diacre  Eginhart  fait  à  sa  cathédrale  de  sa  terre 
d'Aliiiaiishausen.  Conc.  Germ.,  t.  II. 

FREYSINGEN  (Synodcsdc),  les  années  818 
et  819.  Autres  donations  acceptées  par  le 
tncine  évê(|ue.   Conc.  Germ.,  t.  II. 

FREYSINGEN  (Synode  de),  I'an820.  Le  prê- 
tre Allwart  y  restitua  à  la  cathédrale  de  Frey- 
singen une  église  dont  il  lui  avait  retiré  la 
propriété  après  lui  en  avoirdéjà  fait  donation. 
Conc.  Germ. ,  t.  II. 

FREYSINGEN  (Synode  do),  l'an  821.  Ac- 
ceptation d'une  autre  donation  faite  à  la  ca- 
thédrale par  le  prêtre  Hurtpald  et  son  neveu. 
Conc.  Germ..  t.  II. 

FREYSINGEN  (Synode  de),  l'an  822.  Do> 
nationsdéglisesfaitesàlacathédrale  de  Frey- 
singen par  les  prêtres  Oadalpald  et  Mini- 
gon. 

FREYSINGEN  (Synodede), l'an  827.  Accep- 
tation d'une  rente  faite  à  l'église  de  Frey- 
singen par  le  prêtre  Fritilon.  Conc.  Germ., 
t.  IL 

FREYSINGEN  (Synode  de) ,  l'an  828.  Do- 
nations faites  à  l'église  cathédrale  par  deux 
religieuses.  Conc.  Germ.,  t.  IL 

FREYSINGEN  (Synodede),  l'an 830.  Aulro 
donation  faite  par  le  prêtre  Imichon.  Conc. 
Germ.,  t.  IL 

FREYSINGEN  (Synode  de),  l'an  8V3.  Au- 
tres donations  faites  par  Baudri  à  la  cathé- 
drale de  Freysingen.  Conc.  Germ.,  t.  IL 

FREYSINGEN  (Synode  de),  l'an  SG».  Do- 
nation laite  par  le  prêtre  Marchon  à  l'égliso 
du  mont  Saint-Etienne,  en  vue  d'honorer  les 
reliques  de  saint  Alexandre,  pape  et  martyr, 
et  de  saint  Justin,  prêtre,  qu'on  y  conser- 
vait. Conc.  Germ.,  t.  IL 

FREYSINGEN  (Synode  de) ,  l'an  908.  Do- 
nation faite  de  plusieurs  biens  à  la  cathédrala 
de  Freysingen  par  le  chorévêque  Cuonon,  à 
condition  da  se  voir  assurer  pour  le  reste  de 
ses  jours  par  l'évêque  Dracholle  la  jouissance 
des  droits  dont  celui-ci  lui  faisait  part  actuel- 
lement. Conc.Germ.,  t.  IL 

FREYSINGEN  (Synode  de),  l'an  ll'tO.  L'é- 
vêque Otton  accorde  auxPrcmontrés  la  pré- 
vôté de  Schefflarn.  Conc.  Germ.,  t.  III. 

FREYSINGEN  (Synode  de),  l'an  1143.  Fon- 
dation du  monastère  de  Neucelle  de  l'ordre 
de  Prémontré.  Com.Germ.,  t.  III. 

FREYSINGEN  (Synode  de),  l'an  1170.  L'é- 
vêque Albert  assure  au  couvent  de  Sehefle- 
leren  le  droitde  lever  des  dîmes.  Conc.  Germ., 

t.  m. 

FREYSINGEN  (Synode  de),  l'an  11(10.  L  e- 
vêque  Ollon  II  donne  l'église  d'Allershauseu 
à  l'abbaye  de  Neucelle.  Conc.  Germ.,  t.  III. 

FREYSINGEN  (Synode  de),  l'an  12V8.  Per- 
chlold,  abbé  de  Tegernsée  ,  est  dépose  pour 
les  fautes  aont  il  est  trouvé  coupable.  Conc. 
Germ.,  t.  m.  „^„  ^ 

FREYSINGEN  (Synode  de),  l'an  14-38.  On 
y  lit  trente-six  règlements  pour  la  réforme 
des  mœurs.  Conc.  Germ.,  t.  \  . 

FREYSINGEN  (Concile  de),  l'an  lUO.  Ni- 
codème  de  Scala,  évêque  de  Freysingen,  Uni 


95Î  FRE 

ce  conciiC  avec  quelques  autres  prélats  ;  on 
y  fit  les  vingt-six  règlements  qui  suivent  :1 

1.  Dclense,  sous  poinedexiommunicalion, 
à  tous  supérieurs  ,  d'admctlre  à  l'adminis- 
Iration  des  sacrements,  ou  à  toute  autre 
fonction  ecclésiastique,  des  clercs  étrangers 
qui  n'auraient  point  de  lettres  testimoniales 
de  luur  évèque,  ou  de  son  grand  vicaire,  en 
bonne  et  due  forme. 

a.  Pour  ne  point  vexer  les  laïques  par  de 
vaines  citations,  nous  défondons  à  tout  juge 
d'église  de  citer  personne  à  son  tribunal,  si 
ce  n'est  qu'il  en  ait  le  droit  par  la  loi  ou  par 
la  coutume,  à  moins  qu'il  n'exprime  claire- 
ment la  cause  de  la  citation.  Quant  aux  ju- 
gements légaux  et  à  tous  les  commande- 
ments légilFmes  des  supérieurs  ecclésiasti- 
ques, on  les  observera,  sous  peine  d'excom- 
munication. 

3.  Défense,  sous  peine  d'excommunication, 
de  traduire  les  clercs  aux  tribunaux  sécu- 
liers. Même  peine  contre  les  clercs  et  les  laï- 
ques, qui  prennent  connaissance  des  causes 
de  mariages.  Le  même  statut  réserve  à  1  evê- 
que  ou  à  son  grand  vicaire  le  droit  de  sé- 
parerquelqu'un  des  autres  fidèles,  pour  cause 
de  lèpre  ,  après  un  examen  fait  par  les  mé- 
decins. 

4.  Puisque  les  clercs  doivent  accomplir  la 
volonté  de  Dieu,  et  briller  par  l'éclat  de  leur 
conduite,  nous  leur  ordonnons  à  tous  de  se 
comporter  en  tout  d'une  façon  honnête  et 
pieuse,  d'éviter  la  crapule  et  l'ivrognerie,  les 
ceintures  d'or  et  d'argent,  ou  de  toute  autre 
matière  trop  brillante,  les  habits  rouges  ou 
verts,  l'entrée  des  cabarets,  les  jeux  profanes, 
surtout  ceux  de  dés,  etc. 

3.  Les  clercs  n'auront  point  de  concubines, 
sous  les  peines  portées  par  le  concile  de  Bâie. 

6.  Les  prêtres  qui  ont  des  bénéfices  à  charge 
d'âmes  résideront  personnellement,  et  les 
chanoines  qui  manqueront,  huit  jours  de  suite, 
d'assister  à  l'office  ,  payeront  dix  livres  d'a- 
mende à  la  fabrique   de  leur  église.   . 

7.  Tous  les  bénéficiers  qui  ont  des  bénéfi- 
ces incompatibles  seront  obligés  de  faire 
voir  les  dispenses  sur  lesquelles  ils  se  fon- 
dent pour  les  posséder. 

8.  Si  l'on  reçoit  un  chanoine  pour  un  cano- 
nicat  vacant,  la  réception  sera  nulle  ipso  fa- 
cto, à  moins  qu'elle  no  soit  autorisée  par  une 
permission  spéciale  de  l'évéque. 

9.  On  n'aliénera  pas  les  biens  de  l'Eglise 
sans  les  permissions  requises ,  et  ceux  qui  le 
feront  seront  privés  de  l'administralion  de 
ces  sortes  de  biens. 

10.  Défense  à  tous  les  ecclésiastiques  de 
donner  la  sépulture  avec  les  prières  de  l'E- 
glise, sans  une  permission  spéciale  de  l'évé- 
que ou  de  son  grand  vicaire,  aux  criminels 
qui  sont  morts  à  la  potence,  à  ceux  qui  sont 
morts  dans  les  tournois  ou  autres  spectacles 
semblables,  à  ceux  qui  ne  se  sont  pas  con- 
fessés dans  l'année. 

11.  Les  prédicateurs  et  les  confesseurs  re- 
commanderont aux  peuples  de  payer  exacte- 
ment la  dîme  de  tous  les  fruils  de  la  terre. 

12.  Les  religieux  élaut  obligés  par  leur  état 
de  mener  une  vie  plus  irréprochable  et  plus 

DlCT(0.>MlKE   DES  CONCILBS.    I. 


FRE  9^8 

pure  que  les  autres,  les  abbés  et  autres  su- 
périeurs monastiques  veilleront  avec  grand 
soiiv  à  ce  que  leurs  inférieurs  observent  leurs 
règles  et  leurs  constitutions. 

l.'J.  Les  patrons  et  abbés  des  Eglises  se  con- 
tenteront, eux  et  leurs  dcscendanls ,  des 
droits  qui  leur  sont  attribués  par  leur  insti- 
tution primitive. 

i'i.  Les  ecclésiastiques  no  se  soumettront 
point  aux  exactions  des  laï(iues,  sans  la  per- 
mission do  l'évéque  :  ils  feront  de  même  à 
l'égard  des  doyens  ou  des  archidiacres  qui 
voudraient  lever  sur  eux  quelque  redevance. 

lo.  Tous  ceux  qui  gouvernent  les  parois- 
ses béniront  l'eau  et  le  sel,  et  feront  la  pro- 
cession tous  les  dimanches  avant  la  messe 
solennelle. 

10.  Personne  ne  dira  la  messe  sans  lumi- 
naire, et  on  n'élèvera  point  l'hoslic  avant  la 
consécration,  de  peur  que  le  peuple  n'adore 
une  hostie  non  consacrée  :  ce  qui  serait  une 
idolâtrie. 

17.  Les  prêtres  apprendront  aux  peuples 
que,  dans  le  cas  de  nécessité,  tous  les  fidèles 
de  l'un  et  l'autre  sexe  doivent  baptiser  les 
enfants  en  langue  vulgaire.  Les  prêtres  exa- 
mineront ensuite  si  ceux  ou  celles  qui  auront 
baptisé  dans  ce  cas  ont  observé  tout  ce  (|u'il 
fallait  pour  la  validité  du  baptême  ,  et  alors 
ils  ne  le  réitéreront  pas,  ils  ne  feront  que 
suppléer  les  onctions  de  la  poitrine  ,  des 
épaules  et  de  la  tête;  mais  si  l'on  a  omis 
quelque  chose  d'essentiel  et  de  nécessaire  à 
la  validité  du  baptême,  soit  dans  la  matière, 
soit  dans  la  forme,  les  prêtres  le  recommen- 
ceront. 

18.  L'eucharistie,  le  chrême  et  les  saintes 
huiles  seront  gardés  sous  clef,  et  tout  ce  qui 
sert  à  l'autel,  comme  nappes,  pâlies,  corpo- 
raus,  etc.,  sera  tenu  dans  la  plus  grande 
propreté.  On  renouvellera  tous  les  mois  les 
saintes  espèces. 

19.  Personne  n'assistera  aux  mariages 
clandestins ,  elles  curés  ne  manqueront  pas 
d'obliger  ceux  qui  les  ont  contractés  à  les 
faire  publier  en  face  de  l'église. 

20.  Aucun  prêtre  ne  refusera  quelque  sa- 
crement que  ce  soit,  sous  prétexte  qu'on  lai 
refuse  l'honoraire  accoutumé,  sauf  à  lui  à 
poursuivre  ses  droits  par-devant  le  juge  d'é- 
glise, après  qu'il  aura  administré  les  sacre- 
ments qu'on  lui  aura  deniandés. 

■IL  On  ne  souffrira  pas  que  les  juifs  prê- 
tent à  usure,  et  qu'ils  aient  des  chrétiens  à 
leur  service.  Nul  chrétien  ne  leur  louera  sa 
maison  pour  y  exercer  l'usure. 

22.  Les  chrétiens  ne  seront  pas  usuriers, 
et  ceux  qui  mourront  dans  ce  péché  no- 
toire seront  privés  de  la  terre  sainte. 

23.  On  observera  le  statut  du  légat  Guy, 
portant  que  celui  qui  blessera  énormément, 
empoisonnera  ou  tuera  un  clerc,  perdra  pour 
toujours  tout  ce  qu'il  tenait  de  l'église  à  titre 
de  lief,  de  cens,  ou  demphytéose. 

2\.  Défense,  sous  peine  d'excommunica- 
tion, à  tous  prêtres,  séculiers  ou  réguliers,' 
d'absoudre  des  cas  réservés  au  pape  ou  à 
l'évéque,  sans  la  permission  de  l'un  ou  de 
l'autre. 


959 


DICTIONNAIRE 


s      2o.  Défense   à  quiconque  a  juridiction  , 
;  d'excommunier   personne  ,    si  ce  n'est  par 
:    écrit  et  après  les  uionilions  canoniques. 
,       26.  Tous  les  supérieurs  de  communautés, 
séculières  ou  régulières ,  auront  ces  statuts, 
et  les  feront  lire  deux  fois  l'année  devant 
leurs  communautés ,  sous  peine  d'excommu- 
nication. Anal,  des  Conc,  t.  V. 

FREYSINGEN  (Synode  de),  l'anliU.Gas- 
par,  abbé  de  Tegernsee,  est  mandé  au  sy- 
node diocésain  en  vertu  de  la  sainte  obéis- 
sance. Conc.  Germ.,  t.  V. 

FREYSINGEN  (Synode  de),  l'an  IWo.  L'é- 
véque  Sixte  de  Tannborg  trace  aux  visiteurs 
des  monastères  et  aux  doyens  ruraux  des 
règles  pour  les  visites  à  faire  dans  le  dio- 
cèse. Conc.  Germ.,  t.  V. 

FREYSINGEN  (Synode  de),  l'an  1480.  Le 
même  évêquey  renouvelle  les  statuts  de  ses 
prédécesseurs.  Conc.  Germ.,  t.  V. 

FRIDËSLARIENSE  {Concilium);  Voy. 
Fritzlar. 

FRIOUL  (Concile de),  ForojiiHense,  l'an  791 
ou  796.  Paulin,  patriarche  d'Aquiiée,  tint  ce 
concile  avec  ses  suffragants,  à  Frioul,  ilans 
l'église  de  la  sainte  Vierge.  11  en  fil  l'ouverture 
par  un  long  discours  où  il  représenta  que, 
les  désordres  des  guerres  ne  lui  ayant  pas 
permis  depuis  longtemps  de  tenir  des  con- 
ciles ,  il  avait  s;iisi  le  moment  de  la  paix 
pour  en  assembler  un  où  l'on  pût  établir  la 
foi  et  la  défendre  contre  deux  nouvelles 
erreurs,  dont  l'une  soutenait  que  le  Saint- 
Esptit  ne  procède  que  du  Père  ,  et  non  pas 
du  Fils;  l'autre,  que  Jésus-Christ  n'est  Fils 
de  Dieu  que  par  adoption.  Il  établit  lui-même 
les  dogmes  de  la  foi,  en  expliquant  ce  que 
le  concile  de  Nicée  en  a  dit  dans  son  sym- 
bole. Il  s'arrête  principalement  à  l'article  du 
Saint-Esprit.  Le  concile  de  Nicée  ne  s'était 
pas  expliqué  clairement  sur  sa  divinité.  Ce- 
lui de  Constanlinople  le  ût  d'une  manière 
plus  expresse ,  en  disant  qu'on  devait  l'ado- 
rer avec  le  Père  cl  le  Fils.  El,  parce  que  ce 
dernier  concile  avait  dil  seulement  que  le 
Sjint-Esprit  procède  du  Père ,  et  que  quel- 
ques-uns en  prenaient  occasion  d'avancer 
qu'il  ne  procédait  pas  du  Fils,  on  a  depuis 
ajouté  au  symbole  que  le  Saint-Esprit  pro- 
cède du  Père  et  du  Fils.  Paulin  enseigne  que 
ces  sortes  d'explications  ou  d'additions  ne 
sont  pas  contraires  aux  défenses  failes  si 
souvent  dans  les  conciles,  de  composer  de 
nouvelles  professions  de  foi,  parce  que  ceux 
qui  ont  fait  ces  additions  n'avaient  pas  une 
doctrine  différente,  et  qu'ils  n'ont  eu  en  vue 
que  de  rendre  en  termes  plus  clairs  le  sens 
du  symbole  même  de  Nicée.  Après  cette  re- 
marque Paulin  montre  par  plusieurs  pas- 
sages de  rEiriture,(iue  le  Saint-Esprit  pro- 
cède du  Père  et  du  Fils,  parce  qu'autrement 
il  ne  serait  pas  consubstanliel  à  ces  deux 
personnes;  ce  qui  ne  se  peut  dire,  puisque 
le  Père  ,  le  Fils  et  le  Saint-Esprit  sont  un  en 
nature,  et  que  les  opérations  de  la  sainte 
Trinité  sont  indivisibles  et  inséparables.  En- 
suite ,  sans  nommer  Félix  et  Elipand  ,  qui 
divisaient  Jésus-Christ  en  deux,  l'un  natu- 
rel, l'autre  adoptif,  il  Ij?  léfule  par  tes  pa- 


DES  CONCILES,  940 

rôles  du  psaume,  qui  dit  du  Fils  de  Dieu 
fait  homme  :  Vous  êtes  lonjours  le  même,  et 
vos  (innées  ne  passeront  point.  Le  concile  fit 
quatorze  canons. 

Le  1"^  condamne  la  simonie  et  défend  de 
rien  prendre  pour  les  ordinations. 

Le  2'  dit  que  les  pasteurs  seront  par  l'ex- 
cellence de  leur  vie  le  modèle  de  leur  trou- 
peau ,  comme  ils  en  doivent  être  la  lumière 
par  leurs  instructions. 

Le  3«  porte  qu'ils  s'abstiendront  surtout  de 
l'excès  du  vin  ,  sous  peine  de  privation  de 
leur  degré  d'honneur,  en  cas  d'incorrigiliililé. 

Le  h-',  qu'ils  n'auront  avec  eux  d'autres 
femmes  que  celles  qui  sont  permises  par  le 
cinquième  canon  de  Nicée. 

Le  3',  qu'aucun  clerc  ne  se  mêlera  des  af- 
faires du  siècle. 

Le  6%  que  les  clercs  ne  se  mêleront  point 
non  plus  des  emplois  qui  sont  ordinairement 
exercés  par  les  gens  du  monde  ou  par  les 
princes  de  la  terre,  et  qu'au  lieu  de  s'occu- 
per de  la  chasse,  de  chansons  profanes, 
d'instruments  de  musique  et  d'autres  jeux 
semblables,  ils  mettront  leur  plaisir  à  lire 
les  saintes  Ecritures  et  à  chanter  des  hym- 
nes et  des  cantiques  spirituels. 

Le  7',  qu'aucun  évêque  ne  déposera  un 
prêtre,  un  diacre  ou  un  abbé,  sans  avoir 
auparavant  consulté  le  patriarche  d'A- 
quiiée. 

Le  8%  que  les  mariages  ne  se  feront  pas 
clandestinement,  ni  entre  parents;  qu'il  y 
aura  ,  entre  les  fiançailles  et  la  célébration 
du  mariage,  un  temps  suffisant  pour  avoir  le 
loisir  d'examiner  si  les  fiancés  no  sont  point 
parents;  que  ceux  qui  se  trouveront  mariés 
dans  les  degrés  défendus  seront  séparés  et 
mis  en  pénitence  ;  que,  si  cela  se  peut,  ils  de- 
meureront sans  se  remarier;  mais  que  s'ils 
veulent  avoir  des  enfants  ou  ne  peuvent 
vivre  dans  le  célibat ,  il  leur  sera  permis  de 
se  marier  à  d'autres.  Il  ne  se  fera  aucun  ma- 
riage, que  le  curé  du  lieu  n'en  ait  connais- 
sance. 

Le  9",  qu'on  ne  contractera  pas  de  mariage 
avant  l'âge  de  puberté,  et  qu'il  n'y  aura  pas 
entre  les  contractants  une  trop  grande  dis- 
proportion d'âge  ,  pour  éviter  les  occasions 
d'adultère. 

Le  10%  que  celui  qui  se  sépare  de  sa 
femme  pour  cause  de  fornication  ne  peut 
se  remarier  tant  qu'elle  est  vivante,  parce 
que  Jésus-Christ,  en  permettant  à  un  honmie 
de  renvoyer  sa  femme  ,  ne  lui  a  pas  permis 
d'en  épouser  une  autre,  ainsi  que  le  remar- 
que saint  Jérôme.  A  l'égard  de  la  femme 
coupable,  elle  ne  peut  se  remarier  ,  mêaie 
après  la  mort  de  son  mari. 

Le  11*,  que  les  fiiles  ou  les  veuves  de  quel- 
que condition  que  ce  soit,  qui  ont  une  fois 
pris  l'habit  noir,  en  signe  de  continence, 
doivent  en  garder  le  vœu  ,  quoiqu'elles 
n'aient  point  éié  consacrées  par  l'évéque. 
Que  si  elles  se  marient  en  secret,  ou  vivent 
dans  le  désordre,  elles  seront  punies  selon  la 
rigueur  des  lois,  séj)aiées  de  ceux  qu'elles 
auront  épousés,  et  mises  en  pénitence  pour 
le  reste  de  leur  vie.  Permis  toutefois  à  l'évè- 


041 


CAL 


que  d'user  d'indiilgenco  envers  elles  ,  eu 
égard  à  la  ferveur  de  leur  pénitence.  Mais  à 
l'arlicle  de  la  mort  on  leur  accordera  le 
viatique.  Le  concile  ajoute  (lu'aucune  no 
pourra  prendre  Tliabit  de  religieuse  à  i'insu 
de  l'évcque.  il  par.iît  par  ce  canon  (]ue  la 
coutuuK!  ancienne  d'Aquilée  et  des  provinces 
voisines  était  que  les  personnes  consacrées 
à  Dieu  s'iiabillussent  de  noir. 

Le  12'.  Défense  à  qui  que  ce  soit  d'entrer 
dans  les  monastères  d-;  filles,  sans  la  per- 
mission de  l'évêque  diocésain  ,  qui  n'y  en- 
trera lui-niôme  qu'accompagné  de  prêtres  ou 
de  ses  clercs.  Les  abbesses  ni  les  religieu- 
ses ne  sortiront  point ,  sous  prétexte  d'aller 
à  Konie  ou  en  d'aulres  lieux  vénérables, 
pour  raison  de  pèlerinage.  Celles  qui  feront 
le  contraire  subiront  la  peine  portée  par  les 
lois  canoniques,  seront  soumises  ou  à  l'ana- 
llième  ou  à  l'excommunication,  ou  privées 
de  leur  degré  d'honneur  ,  suivant  la  gran- 
deur de  lafaule.  Ces  peines  regardent  égale- 
ment ceux  qui  entrent  dans  les  monastères 
de  religieuses  sans  l'agréaient  de  l'évêque. 

Le  13°.  On  commencera  l'observation  du 
dimanche  au  soir  du  samedi,  c'est-à-dire  à 
l'heure  où  l'on  sonne  les  vêpres;  mais  on  ne 
chônier.i  pas  pour  cela  le  samedi,  comme 
faisaient  encore  quelques  paysans.  Les  au- 
tres fêtes,  annoncées  par  les  évéqucs  ou  les 
pasteurs,  seront  aussi  observées.  On  les 
pas!<cra  dans  la  prière  et  dans  l'exercice  des 
bonnes  œuvres ,  et  les  gens  mariés  garderont 
la  conlinence  en  ces  jours. 

Le  14'  recommande  le  p.iyeraent  des  dîmes 
et  des  prémices,  qu'il  aulorise  par  quelques 
passages  de  l'Ancien  Testaii:ent.  Rich. 

FlllSAG  (Concile  de],  Frisaccnse,'Vai\  1160. 
Saint  Evrard,  archevêque  de  Sallzbourg,  lint 


GâL 


m 


ce  concile,  qui  décida  que  refuser  à  Jésus- 
Christ  l'IIomme-Dieu,  uni  hyposla(i(|uement 
au  \  erbe,  la  (oute-puissance  et  tous  les  at- 
tributs de  la  diviniié,  c'était  renouveler  les 
erreurs  de  Paul  de  Samosate,  de  Nestorius  et 
de  l'Iiotin.  Il  est  bon  d'observer  avec  liansi-  ;' 
gius,  Gennnniœ  sacr.  t.  II,  p.  2(io,  (|ue  quoi-  V 
que  celte  .issemblée  soit  nommée  Cupitiiliim,  ^ 
selon  le  style  de  ce  lemps-là,  elle  n'en  est 
pas  moins  un  vvni  concile,   puisqu'elle  fui 
composée    de    plusieurs    évêques  ,     abbés, 
doyens,  chanoines,  etc.  Mansi,  l.  II,  col.  529. 
VlilSlNGENSIA  (Concilia);  Voy.  Frev- 

SINGEN. 

^  FUITZLAU  (Concile  de),  Friteslaiiense , 
l'an  1020.  Un  clerc,  coupable  de  fornication, 
n'éehappe  que  par  une  sorte  de  miracle  à  la 
peine  d'élre  dégradé  par  son  évêque.  Conc. 
Germ.,  t.  IIL 

_  FRITZLAR  (Concile  de),  Frilcslariense , 
l'an  1118.  Conon,  évêque  de  l'rénesie  et  lé- 
gal du  sainl-sicge,  tint  ce  concile  à  Fritz- 
lar,  ville  d'Allemagne,  dans  le  bas  landgra- 
viat  de  Hesse,  sur  la  rivière  de  Wiper,  Le 
légal,  assisté  d'un  grand  nombre  d'évêques, 
d'abbés,  de  clercs  et  de  moines,  y  conOnna 
la  sentence  d'excommunication  portée  contre 
l'empereur  Henri  V.  liefj.  XXVII;  Lab.  X; 
Jlcird.  VII  ;  Mansi,  t.  II,  col.  327. 

FRITZLAR  (Concile  de],  l'an  I24G.  Sige- 
froi,  archevêque  de  iMayencc,  tint  ce  concile 
le  30  mai.  On  y  fil  qu.ilorze  canons  concer- 
nant le  clergé.  Conc.  Germ.,  t.  III. 

FUSSEL  (Concile  de),  F«.s-.çc/f/!^e,  l'an  llO'i.. 
Ce  concile  deFussel,  on  Espagne,  l'ut  assem- 
blé pour  régler  les  limites  des  diocèses  de 
lîurgos  etd'Osma.  On  y  traita  aussi  quelques 
autres  poinis.  Hard.  VII. 

FUXIENSE  [Concilium];  Voy.  Fois. 


G 


GABALITANUM  [Concilium);  Voy.  Gû- 

VAUDAN, 

GALATIE  (Concile  de),  l'an  458.  Ilard., 
t.  M,  /).  703. 

GALL  (Concile  de  Saint-),  In  Sancti  Gnlli 
cœnnbio,  l'an  9C8.  Il  s'y  trouva  cinq  évêques, 
savoir  :  les  évêques  de  Wui  Izbourg,  de  Spire, 
de  Worins,  de  Metz  et  de  Constance,  sous  la 
présidence  de  Henri,  arehevêque  de  Trêves, 
prélat  visiteur,  avec  trois  abbés  de  monastè- 
res, nommés  aussi  visiteurs  par  les  deux 
princes  Olhon,  [>èrc  et  fils.  CeKe  assemblée 
s  occupa  de  la  réforme  du  monaslère;  elle 
eul  pour  résullal  d'y  rétablir  la  vie  de  com- 
munauté qui  avait  disparu,  chacun  à  l'exem- 
ple de  l'abbé  y  ayant  la  liberlé  de  se  traiter 
à  sa  façon,  et  de  rappeler  les  moines  à  l'exacte 
observation  de  la  règle  de  saint  Benoîl.  Conc. 
Germ.,  t.  II. 

GALICE  (Concile  de),  en  Espagne,  l'an 
447  ou  'i-ïS.  Saint  Toribius,  évêque d'Aslorga, 
linl  ce  concile  par  ordre  du  pape  saint  Léon. 
Les  actes  en  sont  perdus,  et  l'on  ignore  en 
quel  lieu  de  la  Galice  il  fui  assemblé  :  tout 


ce  que  l'on  en  sait,  c'est  qu'il  condamna  les 
erreurs  et  les  livres  des  priscillianistes , 
comme  nous  l'apprend  Dom  Jean  de  Ferre- 
ras, dans  le  H''  volume  de  son  Histoire  géné- 
rale d'Espagne. 

GALLICAN  A  (Concilia);  Voy.  Gaules 
GALLIPOLI  (Synode  diocésain  de),  l'an 
1C61,  sous  Jean  Montoya  de  Cardona.  Ce 
prélat  y  publia  un  corps  de  statuts  sous  vingt- 
cinq  titres  principaux.  Le  vingtième  surtout, 
qui  est  des  sépultures  et  des  fMiérailles ,  est 
remarquable. 

«C'est  au  clergé,  y  est-il  dit  en  avant-pro- 
pos, qu'apparlient  le  soin  de  procurer  la  sé- 
pulture ecclésiastique  aux  corps  des  frièlcs, 
qui,  pendant  qu'ils  vivaient,  étaient  les  tem- 
ples du  Saint-Esprit.  Nous  ordonnons  en' 
conséquence  que  tous  observent  avec  exac- 
titude tout  ce  qu'on  trouvera  contenu  dans 
les  décrets  suivants  : 

«  On  ne  forcera  ni  n'engagera  personne 
a  choisir  sa  propre  église  pour  lieu  de  sépul- 
ture, ou  à  revenir  sur  un  choix  qui  aurait  élê 
déjà  fait  à  ce  sujet  ;  car  ce  choix-là  doit  être 


gi5  '  DICTIOLSNAIUE  DES  CONCILES 

voloiit.iiie,  comme  l'a  déclaré  la  sainte  con- 
grégation  des   Rites.  On    se  contentera    en 


OU 


conséquence  de  demander  aux  mourants  en 
quelle  église  ils  désirent  être  enterrés,  sans 
désigner  aucune   église.   On  ne  refusera   à 
personne  la  sépulture  pour  défaut  de  paye- 
ment quelconque.  On  ne  demandera  ou  n'exi- 
gera rien  à  titre  de  dette  pour  des  sépultures 
ou  des  anniversaires;  mais  on  se  contentera 
d'observer  les  coutumes  louables  et  pieuses. 
Cependant,  si  l'on  a  quelque  motif  probable 
de  craindre  des  difficultés  pour  le  rembour- 
sement, on  pourra,  pour  les  prévenir,  de- 
mander ce  que  de  raison  avant  de  commen- 
cer la  cérémonie.  Ceux-là  seuls  auront  droit 
aux  rétributions   qui  assisteront  aux  funé- 
railles ;  si  quelqu'un  manque  de  s'y  trouver, 
sans  en  être  empêché  par  la  maladie  ou  par 
quelque  autre  cause  légitime,  sa  portion  sera 
partagée  entre  ceux  qui  y  auront  assisté.  On 
s'yprésentiraensurplis  et  bonnet  carré  ;   on 
reviendra  de  même  proccssionnellement,  et 
précédé  de  la  croix.  On  évitera  les  longs  cir- 
cuits pour  porter  les  corps  au  cimetière.  Les 
corps  des  prêtres  et  des  autres  clercs  décédés 
seront  portés  par  des  prêtres  ou  des  clercs 
de  leurs   ordres    respectifs.  Si  c'étaient  des 
clercs  engagés  dans  les  ordres  sacrés,  on  les 
ensevelira,  non-seulement  avec  leurs  habtis 
ordinaires,   mais  de  plus  avec  l'aube  et  les 
autres  ornements  avec  lesquels  ils  avaient 
droit  de  montera  l'autel.  C'est  un  abus  d'en- 
terrer  les    femmes   avec   des    vêtements    de 
prix,  qu'il  serait  beaucoup  mieux  d'employer 
à  de  pieux  usages.  C'est  un  sacrilège  d'enle- 
ver aux    morts   leurs  dernières  dépouilles, 
soit  avant  leur  inhumation,  soit  après  que 
leurs  corps  ont  été  conflés  à  la  terre.  On  ne 
fera  l'élogr  d'aucun  défunt,  à  la  cérémonie 
de  ses  funérailles,  sans  la  permission  de  l'é- 
vcquo.  Si/nod.  diœc.  GalUpol.,  Neapoli,  1GG2. 
GANU  (Synode  de),  Gundavensis,  l'an  1571. 
Corneille  Jansen,   jiremier  évoque  de  Gand, 
tint  ce  synode  diocésain,  dans  lequel  il  re- 
nouvela   les  décrets   du  concile  de  Malincs 
aiu'-i   que  ceux   du  concile  de  Trente,  sur 
tous  les  sacrements  en  général,  et  sur  cha- 
cun en  particulier.  Il  fit  défense  aux  confes- 
seurs   qui  auraient  péché  avec  leurs  péni- 
Icnlesde  les  écouter  jamais  en  confession  ;   il 
déclara  nul  aussi  le  vœu  que  ferait  un  péni- 
tent ou  une  pénitente  à  son  confesseur  de  ne 
point  aller  à  d'autres  confesseurs  qu'à  lui. 
Conc.  Gcrm.,  t.  \  11. 

GAND  (Synode  de),  l'an  1613.  Henri  Fran- 
çois Van  der  Burch ,  évêque  de  Gand,  pro- 
î'iiulgua  dans  ce  synode  les  dèercts  du  concile 
provincial  de  Malinesde  l'an  1G07,  et  renou- 
vela les  statuts  du  premier  synode  tenu  par 
son  prédécesseur.  Il  défendit  aux  réguliers 
qui  auraient  par  privilège  le  droit  de  censure 
sur  les  livres  composés  par  des  religieux  de 
leur  ordre,  détendre  leur  pouvoir  au  delà 
de  ses  justes  limites,  et  à  tous,  tant  séculiers 
que  réguliers,  de  s'attribuer  ce  même  droit 
de  censure  sans  autre  titre  qu'un  degré  ob- 
tenu dans  une  université.  Il  ôta  la  défense 
de  célébrer  la  messe  avant  d'avoir  dit  mati- 
nes el  prime.  Il  permit  l'usage  de  la  viande 


pour  tous  les  samedis  depuis  Noël  jusqu'à 
la  Chandeleur,  et  pour  tous  les  autres  same- 
dis de  l'année  qui  ne  seraient  pas  des  jours 
de  jeûne,  l'usage  de  la  graisse  et  du  jus  des 
viandes,  mais  non  celui  des  entrailles  ou  des 
extrémités  des  animaux.  Il  prescrivit  l'absti- 
nence de  tout   laitage  pour  le  mercredi  des 
Cendres,  le  vendredi   des  Quatre-Temps  en 
carême  et   le  vendredi  saint,  et  il  en  toléra 
l'usage  pendant  tout  le  reste  du  carême,  à  con- 
diiioii  toutefois  de  faire  à  l'église  paroissiale 
l'offrande  d'un  slufl'er,  ou  de  réciter  tous  les 
jours  trois Prtfer  et  IroisAre. Conc.  Germ.,«.  IX. 
GAND    (Synode   de)  ,   l'an    1650.    Antoine 
Triest,  évêque  de  Gand,  tint  ce  synode,  dans 
lequel  il  ordonna,  entre   autres  statuts,  que 
dans  les  monastères  les  clefs  du  tabernacle 
où  est  le  saint  sacrement  fussent  gardées  par 
le  supérieur,  sans  pouvoir  être  confiées  à 
quelqu'un  qui  ne  serait  pas  dans  les  ordres 
sacrés,  ni  être  laissées  en  dépôt,  soit  sur  le 
haut  de  l'autel,  soit  dans  la  sacristie;  que, 
dans  les   temps  de  récolles  ou  dans  les  cas 
de  nécessité,  les  doyens  cl  les  curés  eussent 
le  droit  de  permettre  de  travailler  le  diman- 
che et  les  jours  de  fêle,  en    ne  commençant 
toutefois  qu'après  midi.  Conc.  Gerin.,  t.  IX. 
GANDERSHEIM  (Concile  de),  Gandershei^ 
mense,  l'an  995.  Il  y  fut  décidé  que  le  monas- 
tère de  Gandersheim  dépendait  de  la  juridic- 
tion immédiate  de  lévéque  d'Hildesheim,  et 
non  de   l'archevêque  de  Mayence.  L'empe- 
reur Othon  m  y  confirma  aussi  les  privilèges 
de  la  nouvelle  Corbie.  Coiic.  Germ.,  t.  II. 

GANUERSHEIM(Synodede),l'anlOOO,con. 
voqué  par  Willigise, archevêque  de  Mayence. 
mais  auquel  s'opposa  le  représentant  de 
Bernwiird,  évêque  d'Hildesheim. 

GANDISAPOR  (Concile  de);  Votj.  Lapet. 
GANGRES  (Concile  de),  Ganyrense,  vers 
l'an  36i.  L'époque  du  concile  de  Gangrcs 
n'est  pas  moins  incertaine  que  celle  du  con- 
cile de  Laodicéc.  Dans  l'ancien  code  univer- 
sel de  l'Eglise  romaine,  et  dans  plusieurs  au- 
tres collections,  il  est  placé  après  le  concile 
deNicée  et  avantcelui  d'Antioche de  l'an 34-1. 
Socrate,  le  plus  ancien  auteur  qui  ait  parlé 
du  concile  de  Gangres,  le  met  après  celui  de 
Constantiuople,  en  o60.  D'autres  le  reculent 
jusqu'aprè.';  la  mort  de  saint  Basile,  arrivée 
en  3'i9;  d'autres  le  mettent  après  l'an  362, 
fondés  sur  ce  qu'Eusèbe,  que  l'on  croit  être 
celui  de  Césarée  en  Cappadoce,  se  trouve 
avoir  souscrit  le  premier  à  ce  concile,  dans 
toutes  les  éditions  grecques  et  lalines  :  or 
Eusèbc  gouverna  l'Eglise  de  Césarée  depuis 
l'an  362  jusqu'à  l'an  371.  Quoi  qu'il  en  soit, 
ce  concile  fut  tenu  contre  un  certain  Eu- 
stathe,  et  contre  ses  disciples  nommés  Eu- 
stnlhiens,  qui  enseignaient  diverses  erreurs. 
Mais  quel  était  cet  Eustathe?  Etait-ce  Eu- 
stathe,  évêque  de  Sébaste  en  Arménie,  ou 
quelque  autre?  Socrate  et  Sozomènc  disent 
que  c'était  Eustathe  de  Sébaste.  Baronius 
soutient  le  contraire,  parce  que  ni  saint  Ba- 
sile ni  les  autres  auteurs  qui  ont  souvent 
parlé  d'Eustathe  de  Sébaste,  ne  lui  ont  repro- 
ché les  erreurs  de  celui  qui  fut  condamné 
duis  le  concile  de  Gangres,  métropole  de  la 


94n 


GAN 


6AN 


9iG 


Paphlngonic.  Quinze  cvéquos  y  assislt^rcnl, 
et  y  liront  vingt  c.inons  qui  ont  toujours  ôlé 
en  grande  vénération  chez  les  Grecs  et  les 
Latins.  11  est  vrai  ((u'il  n'y  en  a  que  dix-neiil' 
dans  le  code  de  l'Kglise  romaine,  et  (lu'il 
s'en  trouve  vinfjt  cl  nn  dans  Halsainon,  Zo- 
nare,  et  les  autres  nouvelles  collections; 
mais  cela  vient  de  ce  que  le  qualricmc  canon 
est  omis  dans  le  code  de  l'Eglise  romaine,  et 
que  les  nouveaux  collecteurs,  qui  ont  compté 
vingt  et  un  canons,  ont  pris  pour  un  canon 
particulier  l'appendice  de  tous  les  canons. 
Baronius  a  cru  qu'Osius  de  Cordoue  avait 
présidé,  comme  légat  du  pape  Sylvestre,  à  ce 
concile;  mais  le  nom  d'Osius  manque  dans 
tous  les  exemplaires  grecs  et  dans  la  plupart 
des  exemplaires  latins. 

Le  1"  canon  prononce  anathèmc  contre 
quiconque  blâme  le  mariage ,  en  disant 
qu'une  femme  virant  avec  son  mari  ne  peut 
être  sauvée. 

Gralien  (Dist.  30,  can.  12)  a  restreint  ce 
canon  au  mariage  des  prêtres,  en  ajoutant 
qu'il  a  été  porté  contre  les  manichéens;  mais 
les  collecteurs  romains  retendent  à  toutes 
sortes  de  mariages,  et  disent  qu'il  n'a  point 
é(é  fait  contre  les  manichéens,  mais  contre 
un  certain  Euslalhe  qui  avait  répandu  cette 
erreur  avec  plusieurs  antres  dans  l'Arménie. 

Le  2'  frappe  aussi  d'anathème  ceux  qui  di- 
sent qu'il  n'est  pas  permis  de  manger  de  la 
chair,  quand  même  on  s'abstiendrait  du 
sang,  des  viandes  étouffées  et  immolées. 

On  voit  par  ce  canon  que  le  précepte  de 
s'abstenir  du  sang  et  des  viandes  étouffées 
et  immolées  était  encore  en  vigueur  du 
temps  du  concile  de  Gangres. 

Le  3'  prononce  encore  anathème  contre 
ceux  qui  enseignent  aux  esclaves  à  quitter 
leurs  maîtres  el  à  se  retirer  du  service,  sous 
prétexte  de  piété. 

Le  h'  anathématise  ceux  qui  se  séparent 
d'un  prêtre  qui  a  élé  marié,  et  ne  veulent 
pas  participer  à  l'oblation  qu'il  a  célébrée. 

Isidore,  Hervet,  Balsamon,  Zonare,  Ari- 
stène,  el  la  plupart  des  collecteurs  latins,  en- 
tendent ce  canon  d'un  prêtre  qui,  s'étanl  ma- 
rié lorsqu'il  était  laïque,  et  ayant  élé  ensuite 
promu  au  sacerdoce,  a  retenu  sa  femme, 
même  pour  en  user;  ce  qui  était  permis  chez 
les  Grecs.  C'est  pour  cela  que  ce  canon  a  été 
omis  dans  le  code  de  l'Eglise  romaine,  parce 
qu'étant  contraire  à  la  discipline  des  Latins, 
on  acraint  qu'elle  n'enreçiit  quelque  atteinte. 

Le  5'  et  le  6'  analhémalisent  ceux  qui  mé- 
prisent la  maison  de  Dieu  et  les  assemblées 
qui  s'y  font,  et  en  tiennent  de  particulières, 
pour  y  faire  les  fonctions  ecclésiastiques 
sans  la  présence  d'un  prêtre  et  le  consente- 
ment de  l'évêque. 

Le  7'  et  le  8"  contiennent  les  mémos  ana- 
thèmes  contre  ceux  qui  prennent  à  leur  pro- 
fit les  oblations  laites  à  l'Eglise,  ou  en  dis- 
posent sans  le  consentement  de  l'évêque  et 
de  ceux  qu'il  en  a  chargés. 

Le  9'  el  le  10'.  «  Anathème  à  ceux  qui  em- 
brassent la  virginité  ou  la  continence,  non 
pour  la  beauté  de  la  vertu,  mais  par  horreur 


pour  le  mariage,  ou  qui  insultent  aux  gens 
mariés,  en  se  préléranl  à  eux.  » 

Le  concile  ne  condanmc  pas  les  vierges 
qui  se  préfèrent  aux  gens  mariés,  comme  s'il 
voulait  égaler  l'état  du  mariage  à  celui  (le  la 
virginité;  mais,  en  reconnaissant  l'excellence 
de  la  virginité  par-dessus  le  mariage,  il  con- 
damne les  vierges,  telles  que  les  Eustalhien- 
ncs,  les  Marcionites  el  les  Encraliles,  qui 
blâmaient  le  mariage  comme  un  mal  horri- 
ble, el  regardaient  les  gens  mariés  comme 
exclus  des  récompenses  de  l'autre  vie. 

Le  ll^  «  Anallièmc  à  ceux  qui  méprisent 
les  agapes,  ou  repas  de  charité  qui  se  font 
en  l'honneur  de  Dieu,  et  ne  veulent  point  y 
participer.  » 

Le  Fils  de  Dieu  ayant  recommandé  (en 
saint  Luc,  c.  XIV)  à  ceux  qui  feraient  un  f<s- 
tin  d'y  convier  les  pauvres,  cette  parole  lut 
cause  que  les  premiers  fidèles  établirent  les 
agapes,  ou  repas  de  charité.  Ces  repas  se 
faisaient  dans  l'église,  après  le  sacrifice  eu- 
charistique, dont  ils  étaient  comme  la  con- 
clusion. On  y  admettait  les  pauvres  comme 
les  riches;  mais  l'intempérance  s'y  étant 
glissée  dans  la  suite,  on  fut  oblige  de  les 
abolir. 

Le  12'".  «  Anathème  à  ceux  qui,  sous  pré- 
texte de  vie  ascétique,  portent  un  habit  sin- 
gulier et  condamnent  ceux  qui  portent  des 
habits  ordinaires.  » 

L'esprit  de  ce  canon  est  de  condamner 
ceux  qui  affectent  de  se  distinguer  en  por- 
tant des  habits  singuliers,  comme  si  la  sain- 
teté consistait  dans  ces  sortes  d'habits,  et 
qui  méprisent  ceux  qui  portent  des  babils 
ordinaires.  Il  ne  condamne  donc  point  l'ha- 
bit monaslique,  quoique  singulier  et  diffé- 
rent de  celui  des  laïques,  puisque  les  moi- 
nes ne  font  pas  consister  la  sainteté  dans 
leur  habit,  el  qu'ils  ne  condamnent  point 
les  laïques  qui  s'habillenldifféremment.  Ajou- 
tons que  si  l'habit  des  moines  est  aujour- 
d'hui si  différent  de  celui  des  laïques,  c'est 
parce  que  les  laïques  ont  changé  à  cel  égard, 
et  que  les  moines  n'ont  point  changé.  Leurs 
fondateurs  prenaient  ordinairement  l'habit 
que  les  pauvres  portaient  de  leur  temps.  Les 
laïques  ayant  changé,  dans  la  suite ,  tant 
pour  la  forme  que  pour  la  qualité  de  leurs 
habits,  et  les  moines  n'ayant  point  voulu 
adopter  ces  changements,  il  a  fallu  qu'ils 
fussent  habillés  différemment  des  laï(iues. 

Le  13'.  «  Anathème  aux  femmes  qui  s'ha- 
billent eu  hommes,  même  sous  prétexte  de 
garder  plus  facilement  la  continence.  » 

Le  14'.  «  Anathème  aux  fen)mes  qui  aban- 
donnent leurs  maris,  par  aversion  pour  le 
mariage.  » 

Le  15%  <i  Anathème  aux  parents  qui  aban- 
donnent leurs  enfants,  sons  prétexte  de  vie 
ascéliiiue,  sans  prendre  soin  de  leur  nourri- 
ture ou  de  leur  conversion.  » 

Le  16'.  «  Anathème  aux  enfants  qui  , 
sous  le  même  prétexte  de  piété,  quittent 
leurs  parents,  sans  leur  rendre  l'honneur 
qu'ils  leur  doivent.  » 

Le  17'.  a  Anathème  aux  femmes  qui,  par 
un  semblable  motif,  se  coupent  les  cheveux 


947 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


9i8 


que  Dieu  leur  a  donnés  comme  un  mémorial 
de  l'obéissnnce  qu'elles  doivent  à  leurs  ma- 
ris, et  abolissent  par  là  !e  précepte  de  cette 
obéissance.  » 

Le  18'.  «  Analhème  à  ceux  qui  jeûnent  le 
dimancbc,  par  un  esprit  de  singularité,  de 
contumace ,  ou  de  mépris  pour  ce  saint 
jour.  -) 

Le  10\  «  Anathèmo  à  ceux  qui  méprisent 
les  jeûnes  ordinaires  de  l'Eglise.  » 

Le  20%  «  Anatlièine  à  ceux  qui  blâment 
les  mémoires  des  martyrs,  les  assemblées 
qui  s'y  font,  les  offices  qu'on  y  célèbre.  » 

Le  21'.  «  Nous  ordonnons  ceci,  non  pour 
retrancher  de  l'Eglise  ceux  qui  veulent 
s'exercer  à  la  piolé,  selon  les  Ecritures,  mais 
ceux  à  qui  ces  exercices  sont  une  occasion 
de  s'élever  avec  arrogance  au-dessus  de  la 
vie  plus  «impie,  et  d'introduire  des  nouveau- 
tés contre  l'Ecriture  cl  les  canons.  Nous  ad- 
mirons donc  la  virginité,  nous  approuvons 
la  conlinence  et  la  séparation  du  monde, 
pourvu  que  l'humilité  et  la  modestie  '.es  ac- 
compagnent; mais  nous  honorons  le  ma- 
riage, et  nous  no  méprisons  pas  les  riches- 
ses accompagnées  de  justice  et  de  libéralité. 
Nous  louons  la  simplicité  des  habits  qui 
sont  pour  le  seul  besoin  du  corps,  et  nous 
n'y  approuvons  ni  la  mollesse  ni  la  curio- 
sité. Nous  honorons  les  maisons  de  Dieu  et 
les  assemblées  qui  s'y  font,  sans  toutefois 
renfermer  la  piété  dans  les  murailles.  Nous 
louons  aussi  les  grandes  libéralités  que  les 
frères  font  aux  pauvres,  par  le  ministère  de 
l'Eglise.  En  un  mot,  nous  souhaitons  que 
l'on  y  pratique  tout  ce  que  nous  avons  ap- 
pris par  les  divines  Ecritures  et  par  les  tra- 
ditions apostoliques.  » 

Les  savants  remarquent  que  les  Pères  du 
concile  disent  ceci,  non  par  manière  de  ca- 
non, mais  en  forme  d'appendice  ou  d'épilo- 
gue, pour  l'intelligence  des  canons  qui  pré- 
cèiient,  de  peur  qu'on  ne  leur  donnât  quel- 
que mauvais  sens,  contre  leur  intention.  On 
|ieut  remarquer  aussi,  dans  cet  appendice, 
que  ie-  Pères  de  Gangres  reconnaissent  pour 
la  règle  des  mœurs,  non-seulement  les  divi- 
nes Ecritures ,  mais  encore  les  traditions 
apostoliques.  Reç/.  tnm.  III;  Lab.  tom.W; 
Haril.  loin.  I;  D.  Ceillier,  Hist.  des  Aut.  sa- 
crés el  eccL,  lom.  IV,  pa<j.  734  el  suiv. 

GAP  (Synodes  de),  années  l.'33.3  et  1534.  II 
nous  reste  pour  monuments  de  ces  synodes 
deux  discours  latins  qu'y  prononça  Olivier 
Tessier,  chanoine  de  celte  église.  Oliverii 
Texloris  synodales  orationes  ,  Lugduni  , 
1534. 

GAP  (Synode  diocésain  de),  tenu  à  la 
Baulme-lez-Sisteron,  l'an  1588,  par  messire 
Pierre  Paparin  de  Chaumonl ,  évêque  et 
seigneur  de  Gap.  Ce  prélat  publia  dans  ce 
synode  un  recueil  d'ordonnances  sous  le  ti- 
tre A' Instruction  des  curés,  où  il  s'attache 
particulièrement  à  prémunir  son  clergé , 
ainsi  (juc  le  peuple  de  son  diocèse,  contre 
les  erreurs  des  calvinistes.  Celte  instruction 
est  précédée  de  distiques  latins  et  d'un  son- 


net d'un  poêle  lyonnais,   que  nous  allons 
rapporter  pour  amuser  le  lecteur  : 

Vous  qui  avez  été  choisis  pour  gouverner 
Le  troupeau  du  grand  Dieu  en  sou  Eglise  sainte, 
Oui  te  devez  nourrir  ei  garantir  de  crainte, 
El  par  ]p  bon  cliemin  sflreineul  le  mener, 

(,)(ci  aussi  le  devez  si  liieu  i  ndociriner, 
Ou'il  ait  en  son  es|irit  ta  toi  de  Dieu  empreinte  , 
Et,  rejetant  bien  loin  toute  doctrine  teinte. 
En  la  sincère  foi  purement  l'ensfiguer,  ~ 

Venez  voir  ce  discours,  dû  la  charge  parfaite 
D'un  bon  iiasteur  se  lit  naïvement  pnrtraile, 
Et  suivez-la  toujours  eti  vos  laits  et  vos  dils. 
Si  vous  faites  ainsi,  vous  vendez  \os  églisps 
En  leur  premier  tionneur  inconliuenl  remises, 
Et  enfin  parviendrez  au  port  de  paradis. 

GAP  (autres  Synodes  de).  Voy.  Vapin- 

CENSES. 

GAULES  (Conc.  des),  an  197.  F.  Lyon,  même 
année.  Autre  concile  tenu  dans  les  Gaules  vers 
le  même  temps,  où  Monlanfutcondamné,  etc. 

GAULES  (Concile  tenu  dans  les),  Gallica- 
niim,  l'an  353.  Saint  Hilaire,  évêque  de  Poi- 
tiers, fit  assembler  plusieurs  conciles  dans 
les  Gaules  pour  défendre  la  foi  contre  les 
ariens.  Dans  celui  qui  fut  tenu  peu  de  temps 
après  celui  de  Milan,  sans  qu'on  sache  en 
quelle  ville  des  Gaules,  saint  Hilaire  et  les 
autres  évêques  catholiiiues  qui  y  assistè- 
rent, se  séparèrent  de  la  communion  de  Sa- 
turnin ,  de  Valens  et  d'Ursacc,  C'est  de  ce 
concile  que  saint  Hilaire  veut  parler  dans  son 
Livre  contre  Constance,  que  l'on  croit  être  le 
même  ouvrage  que  sa  lettre  écrite,  l'an  360, 
aux  évéques  d'Orient,  comme  le  tient  le  P. 
Jérôme  Duprat,  prêtre  de  l'oratoire  de  Vé- 
rone, dans  le  1"  tome  de  son  édition  des 
OEuvres  de  Sulpice  Sévère,  publiée  à  Vérone 
en  1741,  m-4°.  Mansi,  Suppl.  tom.  l,  col. 
219. 

GAULES  (Concile  des),  vers  l'an  362.  Les 
évéques  réunis  y  décidèrent  qu'on  recevrait 
tons  ceux  qui  reviendraient  de  l'arianisme, 
pourvu  qu'ils  fissent  profession  de  la  foi  de 
Nicée,  et  qu'ils  analhéraatisassent  nommé- 
ment la  doctrine  impie  d'Euzoius  et  d'Eu- 
doxe,  qui  mettaient  le  Fils  de  Dieu  au  rang 
des  créatures.  Athanas.,  ep.  ad  Ruffin. 

GAULES  (Concile  tenu  dans  les),  l'an  371. 
La  foi  de  la  sainte  Trinité  fut  confirmée  dans 
ce  concile,  et  les  Pères  se  plaignirent  au 
poiitife  romain  contre  ceux  qui  refusaient 
d'y  croire. 

GAULES  (Concile  des),  l'an  376,  à  ce  qua 
l'on  conjecture.  On  y  reçut  une  loi  de  l'em- 
pereur (jratien,  qui  autorisait  l'appel  du  ju- 
gement de  l'ordinaire  au  concile  do  la  pro- 
vince, et  dans  certains  cas,  do  ce  concile 
même  à  celui  de  tout  le  diocèse  (ou  district) 
du  préfet  ou  du  vicaire.  Fabricius  place  ce 
concile  à  l'an  368. 

GAULES  (Concile  tenu  dans  les),  vers 
l'an  429.  Ce  qu'on  dit  sur  le  temps  et  le 
lieu  où  ce  concile  fut  assemblé  n'est  fondé 
que  sur  de  faibles  conjectures.  Le  motif  de  la 
convocation  de  ce  concile  fut  la  députation 
que  les  catholiques  d'Angleterre  firent  aux 
évéques  des  Gaules  pour  leur  demander  du 
secours  contre  l'hérésie  de  Pelage,  qui  in- 


949 


GAU 


GAZ 


950 


fcd.iil  la  Brclap;no  ,  aujourd'hui  l'Angln- 
Ici Tc.  On  cioil  donc  (lu'il  so  lint  là-dessus  un 
cf.r.îilc  d.ins  les  Gaules,  où  saint  Geini.iiii 
d'Anxrrre  et  saint  Loup  de  Trojes  furent 
priés  d'aller  prendre  la  défense  de  la  foi  or- 
Uiodoxe  sur  la  grâce  de  Jésus-Christ.  J.c 
pape  saint  Célestiii  appuya  cette  mission,  et 
les  deux  aprtires  gaulois  partirent  pour  la 
Brelasne.  )'oi/ez  V^erlam-Casteu. 

GAULES  (Concile  tenu  dans  les),  l'an  Wp. 
'  Voi/.  Besançon,  même  année. 

GAULLS  (Concile  des),  l'an  431 .  Qiiaranle- 
(jiialre  évèques  assistèrent  à  ce  concile  ,  et 
approuvèrent  la  lettre  du  pape  saint  Léon  à 
s.iinl  Flavicn,  patriarche  d'Antioche,  contre 
Eulychès  :  lellre  qui  est  un  des  plus  beaux 
monuments  de  l'antiquité.  Mansi  place  ce 
conrile  à  la  fln  de  l'année  IpSI,  et  M.  de  ïil- 
lemonl  suppose,  avec  assez  de  fondement , 
qu'il  se  tint  à  Arles,  quoiqu'on  ne  le  sache 
point  au  juste.  La  raison  qu'il  en  donne 
est  que  ce  fut  Ravenne  d'Arles  qui  présida 
à  ce  concile,  et  auquel  saint  Léon  écrivit 
pour  le  prier  de  l'aire  en  sorte  que  les  évè- 
ques des  Gaules  approuvassent  sa  lettre  à 
Flavien  ;  d'où  il  est  assez  naturel  do  con- 
clure que  Ravenne  assembla  jes  évêques 
des  Gaules  dans  sa  ville  même  archiépisco- 
pale. Ingenuus  d'Embrun  poita  la  lettre  du 
concile  à  saint  Léon.  Tillemonl,  loin.  XV, 
pag.  C27  el  628. 

GAULES  (Concile  tenu  dans  les),  l'an  51G. 
Un  arien,  n'ayant  pu  répondre  aux  objections 
de  saint  Rémi,  se  convertit  dans  ce  concile  à 
la  foi  catholique.  5«n)i.  Conc.  ant.  Gall.  l.l, 
p.  19.). 

GAULES  (Concile  tenu  dans  les),  l'an  538, 
peu  après  celui  d'Orléans.  Les  évêques  y 
obligèrent  saint  Aubin,  évêque  d'Angers,  à 
lever  rexcommunication  dont  il  avait  frappé 
des  personnes  coupables  d'inceste  ;  mais 
au  moment  de  recevoir  les  eulogies  en  signe 
de  communion  ,  l'une  de  ces  personnes  ex- 
pira subitement,  par  un  jugement  secret  de 
Dieu.  Breviar.  Andeg. 

GAULES  (Concile  tenu  dans  les),  l'an  581. 
Ce  concile  fut  ouvert  à  Lyon,  et  terminé 
dans  le  palais  de  Contran,  à  Lyon  ou  à  Châ- 
lons-sur-Saônc.  On  ignore  pour  quelles  cau- 
ses il  fut  convoqué  ;  on  sait  seulement  qu'il 
s'éleva  contre  les  négligents. 

GAULES  (Concile  tenu  dans  les),  en  un 
lieu  incertain,  mais  en  Normandie,  l'an  587 
ou  588.  Ce  concile  s'occupa  de  plusieurs  cri- 
mes, entre  autres  du  meurtre  de  Prétextât, 
archevêque  de  Rouen. 

GAULES  (Concile  tenu  dans  les),  l'an  590. 
Toi/.  Gévaudan,  même  année. 

GAULES  (Concile  tenu  dans  les),  l'an  G15 
ou  618.  ]  oij.  BoNNEuiL  ou  Paris,  même 
année. 

GAULES  (Concile  tenu  dans  les),  l'an  G78. 
Ce  concile,  ou  plolôl  conciliabule  ,  fut  as- 
semblé en  078,  dans  un  palais,  qu'on  ne  dé- 
signe pas,  du  roi  Thierri,  au  sujet  de  saint 
Léger,  évêque  d'Autun.  Le  saint  prélat  y 
fut  amené  par  les  ordres  du  roi  Thierri  et 


d'Ebroïn ,  maire  du  palais.  On  l'y  pressa 
d'avouer  qu'il  était  coupable  do  la  mort  du 
roi  (]hil(iéric  II,  et  mal^'ré  les  protestations 
qu'il  lit  de  son  innncence,  on  lui  déchiia  sa 
tiiiii(|tie  du  haut  jiisiiu'en  bas,  ce  qui  était 
une  cérémonie  de  déiiosilion,  puis  on  le  livra 
à  CJirodolK  rt  ou  Robert,  comte  du  palais  , 
avec  ordre  de  le  faire  mourir  :  ce  <iui  fut 
exécuté  dans  le  pays  d'Artois,  le  2  ou  •'!  oc- 
tobre. Dans  la  même  assemblée  on  con- 
damna aussi  à  mort  Diddon,  évêque  de  Cliâ- 
lons-sur  Saône,  et  avant  l'exécution  on  lui 
rasa  la  tête,  ce  qui  était  un  signe  de  dégra- 
dalion.  I).  Rivet,  Ilist.  littér.  de  la  France, 

t.  m. 

GAULES  (Concile  tenu  dans  les),  l'an  079. 
Ce  concile,  qui  fut  assemblé  vers  le  com- 
mencement do  l'année,  eut  pour  objet  la 
condamnation  du  monothélismc.  On  ignore 
le  lieu  où  il  fut  tenu,  el  tout  ce  que  l'on  en  con- 
naît nous  vient  des  souscriptions  du  concile 
tenu  à  Rome  la  même  année.  On  voit  par 
ces  souscriptions  que  Félix  ,  archevêque 
d'Arles,  Diendonné,  évêque  de  Toul,  el  Tau- 
rin, diacre  de  Toulon,  furent  députés  à  Rome 
par  le  concile  des  Gaules  dont  il  s'agit  ici. 
Req.Wl;Labb.  Yl;llard.  lll. 

GAULES  (Concile  tenu  dans  les),  l'an  088, 
dans  le  palais  du  roi  Thierri.  Les  reliques  de 
saint  Léger,  évêque  d'Autun,  furent  adju- 
gées par  ce  concile  à  Ansoald,  évêque  de 
Poitiers,  son  parent.  Lahb.  VI;  Hurd.  II. 

GAULES  (Concile  tenu  dans  les),  l'an  796. 
Il  y  a  toute  apparence  que  ce  concile  fut 
tenu  à  Tours,  par  les  ordres  de  Charlemagne, 
pour  la  discussion  de  la  cause  de  Joseph, 
évêque  du  Mans,  accusé  d'avoir  traité  son 
clergé  d'une  façon  cruelleet  barbare.  Josejiff, 
se  voyant  sur  le  point  d'être  condamné,  s'en- 
fuit secrèlemenl,  déguisé  en  habit  de  soldat. 
Le  concile  le  déposa,  et  le  fit  mettre  entre 
les  mains  de  rarchcvêque  de  Tours  son  pa- 
rent, qui  l'enferma  dans  une  cellule  à  Can- 
des,  où  il  fit  pénitence.  Mabill.  Anal,  in-fol. 
p.  292  ;  niansi,  t.  I,  col.  739. 

GAULES  (Concile   tenu  dans  les),   après 
l'an  800.  On  s'y  occupa  de  la  manière  dont    .; 
pourraient  se  purger  les  prêlres  accusés.  \ 

GAULES  (Concile  tenu  dans  les),  l'an  800.  •. 
On  s'y  occupa  de  l'affaire  d'Ingeltrude,  fem- 
me du  comte  Boson,  qui  l'avait  quittée.  Ce 
concile  paraît  avoir  été  présidé  par  Hinc- 
mar,  archevêque  de  Reims,  et  par  consé- 
quent avoir  été  tenu  dans  sa  province.  Labb. 
\\\l,  ex  ep.  Hincmari. 

GAULES  (Concile  tenu  dans  les),  lieu  in- 
certain ,  l'an  808.  L'empereur  Charles  le 
Chauve  ayant  nommé  à  quelques  évêthés  de 
ses  Etats,  le  clergé  réclama  la  liberté  des 
élections.  La  chose  ayant  été  portée  au 
saint-siége,  le  pape  Adrien  II  se  déclara  pour 
l'empereur ,  et  écrivit  deux  lettres  à  ce 
sujet.  Les  Pères  de  ce  concile  y  répondirent. 
Lahb.  VIII. 

Pour  les  autres  conciles  tenus  dans  les 
Gaules,  sans  qu'on  en  paisse  assigner  le  lieu 
précis,  l'oy.  France  et  Paris. 

GAZA  (Concile  de),  l'an  oM  ou  5i2.  Ce 
concile  fut  tenu ,  d'après  l'ordro  do  l'etn- 


951 


DICTIONNAIRE  DLS  C0;\C1LES. 


9.^2 


pcreur  Justinien  1"  ,  par  Pelage,  diacre  et 
apocrisiairc  do  l'Eglise  romaine;  fiuplircm, 
patriarche  d'Aiitioche  ;  Pierre,  patriarche  de 
Jérusalem,  et  Hjpas,  cvêque  d'Ephèsc.  On 
y  déposa  Paul,  patriarche  d'Alexandrie,  ac- 
cusé d'homicide.  L'empereur  Justinien  lui 
ayant  donné  commission  d'apaiser  les  dis- 
putes qui  s'élaicnl  élevées  dans  l'Eglise 
d'Alexandrie,  il  arriva  qu'un  diacre,  qu'il 
avait  mis  sous  la  garde  de  l'augustal  Rlio- 
don,  fut  tué  secrètement.  On  se  persuada 
que  c'était  d'après  l'ordre  qu'en  aurait  donné 
le  patriarche,  et  il  eut  beau  nier  le  fait,  on 
le  déposa  dans  ce  concile  de  Gaza.  Bibl. 
Orient,  t.  I  :  Mcinsi  ,  suppl.  1. 1,  col.  kiS. 

GEISLAR  (Concile  de),  Geitzletense,  l'an 
102"  ou  10^8.  Vot/.  Mayence  ,  même  année. 

GENAS  ENSÈ  {Conciiium);  Voy.  Genève. 

GÊNES  (Concile  de),  Genucnse,  l'an  1216. 
Otton,  archevêque  de  Gênes,  tint  ce  concile, 
le  8  avril  et  les  deux  jours  suivants.  On  y 
publia  les  décrets  du  concile  de  Latran. 
Muiiai,  loin.  II,  col.  865. 

GÊNES  (Concile  de),  l'an  1292.  Jacques  de 
"\'oragine,  archevêque  de  Gênes,  tint  ce  con- 
cile avec  quelques-uns  de  ses  suffragants, 
plusieurs  abbés,  prévôts,  archiprêtres  et  au- 
tres ecclésiastiques  en  grand  nombre.  On  y 
fit  quelques  statuts  utiles,  et  on  leva  le  doute 
que  quelques-uns  avaient  sur  la  vérité  des 
reliques  de  saint  Syre,  premier  archevêque 
de  Gênes,  qui  étaient  placées  sous  l'autel  de 
l'église  de  saint  Laurent.  On  en  fit  donc  la 
reconnaissance  avec  toutes  les  solennités  re- 
quises, et  elles  furent  ainsi  de  nouveau  con- 
statées./nco^ws  de  Voraginc,  in  chronic.  Ja- 
nvensi.  rerum  Ilalic.  loju.Wjpag.  '6'3;Mansi, 
toiii.  111,  col.  2.35. 

GÊNES  (Concile  provincial  de),  l'an  1574-, 
présidé  par  l'archevêque  Cyprien  Pailavicini, 
assisté  (le  sept  évéïiues  ses  suffragants.  Ce 
concile  eut  principalement  pour  objet  l'exé- 
cution des  décrets  du  con(  ile  de  Trente.  On  y 
lit  avec  solennité  la  profes.'-ion  de  loi  pres- 
crite par  le  pape  Pie  IV  ;  puis  on  Gt  un  dé- 
cret pour  que  tous  ,  prêtres  et  fidèles,  eus- 
sent à  faire,  dans  les  trois  mois,  la  même 
profession  do  foi.  On  y  indiqua  les  précau- 
tions à  prendre  à  l'égard  des  hérétiques  et 
des  livres  défendus  ;  on  recommanda  d'abo- 
lir en  tous  lieux  les  pratiques  superstitieuses, 
les  enchantements  et  les  sortilèges  ;  on  porta 
son  attention  sur  les  maîtres  d'école  ;  on 
donna  des  règles  fort  détaillées  pour  l'admi- 
iiislralion  des  sacrements  ;  on  fit  un  devoir 
d'observer  spécialement  les  décrets  du  con- 
cile de  Trente,  concernant  les  reliques  et  les 
images  des  saints;  on  ordonna  le  silence 
dans  les  églises  ;  on  défendit,  par  respect 
pour  l'église  cathédrale,  de  sonner  les  clo- 
ches le  jeudi  saint  dans  les  églises  et  les 
chapelles  de  la  ville  et  du  diocèse,  après 
l'église  cathédrale  elle-même  ;  on  traça  les 
devoirs  des  évêques,  des  clercs  et  des  re- 
ligieux des  deux  sexes  ;  on  rappela  les  dé- 
crets du  concile  de  Trente  relatifs  à  la  pré- 
sidence ;  on  régla  les  processions,  et  l'on 
y  défendit  sévèrement  les  représentations  de 
sujets,  même  religieux,  à  cause  des  distrac- 


tions, ou  même  des  tentations  qu'elles  pou- 
vaient occasionner;  on  exhorta  les  confré- 
ries où  c'était  un  usage  de  se  donner  la 
discipline  en  marchant  processionnellement, 
à  ne  le  faire  ni  par  montre  ni  par  esprit 
d'intérêt,  et  on  leur  défendit  les  offices  de  la 
"Vierge  en  langue  vulgaire  ;  on  proscrivit  le 
concubinage  parmi  les  laïques,  le  crime  de 
l'usure  ;  enfin  on  donna  à  chaque  évêque 
le  droit  d'interpréter  ces  divers  décrets,  sauf 
le  droit  souverain  et  la  suprême  autorité  de 
l'Eglise  romaine.  Ces  statuts  provinciaux 
furent  confirmés  par  le  saint-siége,  sous  la 
date  du  9  octobre  1374. 

GÊNES  (Synode  diocésain  de),  le  1"  sep- 
tembre 1588,  sous  le  cardinal  Saoli,  admi- 
nistrateur du  diocèse  à  perpétuité.  Le  cardi- 
nal y  fit  quelques  statuts  contre  les  super- 
stitions et  le  concubinage.  Sinoclo  diocesano 
di  Genoia,  in  Roma,  1605. 

GÊNES  (Synode  diocésain  de),  l'an  160'p, 
sous  Horace  Spinola,  archevêque  de  cette 
ville.  Ce  prélat  y  traça  les  devoirs  qu'avaient 
à  remplir  les  curés,  particulièrement  dans 
l'administration  des  sacrements.  Prima  diœc. 
synod.  Genucnsis,  Romœ,  1603. 

GÊNES  (Synode  diocésain  de),  le  21  avril 
1642,  sous  le  cardinal  Etienne  Doria,  arche- 
vêque de  Gênes.  Le  cardinal  y  prescrivit  aux 
curés,  entre  autres  statuts,  de  ne  point  pu- 
blier de  nouveaux  miracles,  quelque  avérés 
qu'ils  leur  parussent,  et  de  ne  point  recevoir 
d'offrandes  à  cette  occasion,  sans  y  être  préa- 
lablement autorisés  par  lui  ou  ses  grands 
vicaires.  Synod.  diœc.  Januensi^,  Romw. 

GENES  (Concilede Saint-),  ad S.Genp.sium, 
l'an  1079.  Ce  concile  fut  tenu  à  Saint-G  nés, 
dans  le  territoire  de  la  ville  de  Lucques  en 
Italie,  au  sujet  des  chanoines  de  la  cathédrale 
de  celte  ville,  qui  refusaient  de  mener  la  vie 
commune  que  le  pape  saint  Léon  I.X.  leur 
avait  ordonnée.  Ces  chanoines  s'éiant  donc 
révoltés  contre  saint  Anselme,  leur  évêque, 
et  contre  les  décrets  d'un  concile  tenu  à  Uome 
quelque  temps  auparavant,  ils  furent  excom- 
muniés dans  ce  concile.  Mansi,  l.W,  col.  33. 

GENÈVE  (Synode  de),  l'an  773.  Il  est  fait 
mention  de  ce  synode  dans  la  collection  de 
Labbe  :  tout  ce  qu'on  y  rapporte  de  ce  sy- 
node ou  de  cette  assemblée,  c'est  que  Charle- 
magne  y  partagea  son  armée  en  deux  trou- 
pes pour  pénétrer  en  Italie,  et  marcher  au 
secours  du  souverain  pontife.  Libb.  \  I. 

GENÈv  l"!  (autres  Synodesde).  Y oy.  Saimte- 
Marie  de  Genève. 

GENTILLY  (Concile  de),  Gentiliacense , 
l'an  766.  (jcntilly,  Gentiliacnm,  village  à  une 
lieue  de  Paris,  sur  la  rivière  de  Bièvre,  était 
le  séjour  de  nos  rois  de  la  première  et  de  la 
seconde  race.  On  y  célébra  un  concile  sous 
le  règne  de  Pépin,  non  l'an  767,  comme  le 
portent  les  collections  ordinaires,  mais  l'an 
766,  le  jour  même  de  Noël,  comme  il  paraît 
par  Eginhart,  dans  ses  Annaleg  des  Fran- 
çais, a  l'an  767.  Il  s'y  trouva  six  légats  du 
saint-siége,  six  palrices,  ambassadeurs  de 
Constantin  Copronyme,  avec  plusieurs  évê- 
ques de  Grèce  ,  le  roi  Pépin  accompagné  des 
grands  de  son  royaume  et  de  la  plupart  des 


fiC" 


GER 


GER 


m 


(■vôqucs  (los  Gaules  et  de  rAllcmapc.  Les 
deux  points  primipaus  que  l'on  .iKil.'i  <i:ins 
ce  concile  lurenl  la  procession  (!n  Saint- 
Esprit  et  le  culte  des  inia^u's  ;  mais  on  ne 
sait  point  ce  (jui  y  fut  décidé. 

GKHMANICIENSE  [ConcUium);  Voij. 
Geumigny. 

GKRMANIK  (Concile  de),  Germanicnm , 
l'an  358.  L'existence  de  ce  concile  peut  s'in- 
férer de  ce  qu'a  dit  saint  Hilaire,  évcM)ue  de 
Poitiers,  dans  son  livre  dca  Synodes,  écrit  de 
la  l'hrygie  où  il  était  exilé  pour  la  foi;  ré- 
pondant aux  évêques  de  Germanie,  de  Bel- 
gique et  des  Gaules,  il  leur  enseigne  que  le 
mot  de  Consubstanlicl  doit  ^Ire  conservé,  et 
il  montre  sur  ce  point  l'accord  des  évéqucs 
orientaux. 

GERMANIE  (Concile  de),  l'an  7V2.  Votj. 
Allemagne. 

GERMANIE  (Concile  de),  l'an  7VV.  Dans 
ce  concile,  présidé  par  saint  Boniface,  légat 
du  saint-siége ,  on  dressa  un  capilulaire 
composé  de  vingt-huit  articles,  dont  plu- 
sieurs, il  est  vrai,  sont  plutôt  relatifs  à  la  so- 
ciété civile,  telle  que  nous  la  comprenons 
aujourd'hui,  mais  qui,  dans  l'esprit  de  l'é- 
poque, n'en  réglaient  pas  moins  des  intérêts 
religieux. 

Le  1"  autorise  à  garder  comme  un  des 
siens  l'enfant  exposé  qu'on  aura  recueilli, 
si,  après  dix  jours  de  recherche,  on  ne  peut 
parvenir  à  découvrir  sou  père  ou  sa  mère. 

Le  2'  recommande  de  praliqiier  des  jeû- 
nes et  des  oblalions  pendant  trente  jours 
pour  les  morts,  et  défend  d'enterrer  ceux-ci 
les  uns  sur  les  autres,  ou  de  laisser  leurs 
ossemenis  à  découvert. 

Le  3*  défend  d'interdire  aux  femmes  nou- 
vellement accouchées  l'entrée  de  l'église. 

Le  k'  autorise  les  archidiacres  à  raser  la 
(été  à  des  clercs  qui  nourrissent  leur  cheve- 
lure. 

Le  5«  exclut  de  la  communion  les  prêtres 
qui  quittent  leurs  églises,  ou  leurs  litres, 
comme  on  disait  alors,  sans  la  permission 
de  leur  évéque. 

Le  6'  interdit  aux  laïques  le  sanctuaire 
des  églises  pendant  la  messe  et  les  vigiles. 

Le  1'  défend  aux  juges  et  aux  officiers  pu- 
blics, sous  peine  d'excommunication,  d'im- 
poser des  corvées  ou  des  charges  aux  serfs 
des  églises,  des  évoques  et  des  clercs. 

Le  8-  excommunie  de  même  ceux  qui,  en 
demandant  aux  rois  les  biens  appartenant  à 
l'Eglise,  ravissent  le  bien  des  pauvres. 

Le  9'  ordonne  de  n'adresser  ses  prières 
qu'au  Père,  suivant  ces  paroles  :  Si  vous  fai- 
tes une  demande  à  mon  Père  en  mon  tiom. 

Le  10'  prescrit  aux  prêtres  et  aux  diacres 
établis  dans  les  paroisses,  de  faire  à  leur 
évêque  la  profession  de  leur  foi. 

Le  11'  fait  aux  prêtres  un  devoir  de  jus- 
tice de  léguer  aux  églises  les  biens  qu'ils 
auraient  acquis  depuis  leur  ordination. 

Le  12''  recommande  aux  évoques  de  veiller 
à  ce  que  leurs  archidiacres  n'entretiennent 
pas  les  abus  par  esprit  de  cupidité. 

Le  13'  condamne  au  bannissement  les  per- 


sonnes coupables  d'avoir  compose  ou  chanté 
des  chansons  diffamatoires. 

Le  ]k'  in(li(|ue  la  forme  des  serments 
qu'on  devait  faire  à  l'église  et  sur  les  reli- 
ques des  saints. 

Le  21'  défend  de  présenter  de  la  nourri- 
ture .lux  meurtriers  et  aux  autres  coupables 
de  crimes  qui  méritent  la  mort,  qui  se  se- 
raient réfugiés  dans  une  église. 

Le  23''  impose  de  fortes  amendes  à  ceux 
qui  travailleraient  le  dimanche. 

Le  2V''  ordonne  de  punir  comme  voleur 
lui-même  celui  (jui  aurait  recelé  un  voleur, 
et  qui  se  serait  parjuré  à  son  occasion. 

Les  autres  articles  présentent  peu  (["inté- 
rêt, oii  ne  coulienneiit  que  des  disposilions 
judiciaires.  Conc.  Genn.,  t.  l. 

GEUMANIE  (Concile  de),  l'an  759,  lieu 
incertain.  Guariu  et  Ruilhard,  employés  du 
fisc,  parvinrent  à  faire  condamner  à  la  prison, 
connue  coupable  de  désordre  de  mœurs, 
Olhmar,  abbé  de  Sainl-Cîall,  dont  tout  le 
crime  était  de  s'être  plaint,  et  de  vouloir  en- 
core se  plaindre  de  leurs  exactions.  La  ville 
de  Constance  est  marquée  pour  le  lieu  de  ce 
concile  dans  la  collection  des  Conciles  d'Al- 
lemagne. Voij.  Constance,  même  année. 

GERMANIE  (Concile  de),  lieu  incertain, 
l'an  851).  Il  fut  (|ueslion  dans  ce  concile  de 
réunir  le  diocèse  de  Brème  avec  celui  de 
Hambourg.  Remberl.  in  Vila  S.  Aiigarii. 

GERMANIE  (Concile  de),  lieu  incerlain, 
l'an  880.  Adalgaire,  nujiue  de  la  nouvelle 
Corbie,  fut  donné  pour  coadjuleur  dans  ce 
concile  à  saint  Rimberl,  archevêque  de 
Hambourg,  sur  la  deniamle  que  celui-ci  en 
avait  faite  à  Louis  II,  roi  de  Germanie,  à 
cause  de  sa  vieillesse  et  de  ses  infirmités. 
L'abbé  et  les  moines  de  la  nouvelle  Corbie 
donnèrent  leiir  consentement  à  la  promo- 
tion de  leur  confrère.  Adalgaire  fut  en 
niéiùe  temps  nommé  houmie  du  roi  et  mem- 
bre de  sou  conseil. 

GERMANIE  (Concile  de),  à  Augsbourg  ou 
Osbor,  l'an  10G2.  Ce  concile  fut  tenu  par 
saint  Annon,  archevêque  de  Cologne,  à  la 
prière  de  saint  Pierre  Damieu,  pour  juger  en- 
tre le  pape  Alexandre  H  et  l'antipape  Cada- 
loiis,  que  favorisait  la  cour  d'Allemagne.  Ce 
concile  prononça  en  faveur  du  premier,  et  son 
élection  fut  délinitivement  recuinue  au  con- 
cile deMantoue  qui  se  tint  l'an  106't.  F.  Osbor. 

GERMANIE  (Concile  de),  l'an  1225.  Ce 
concile,  que  Bzovius,  dans  si's  Annules,  pré- 
tend avoir  été  tenu  à  Cologne,  mais  sans 
prouver  son  assertion,  fut  présidé  par  Con- 
rad, cardinal-évêque  de  Porto  et  légat  du 
saint-siège  :  on  y  fit  quatorze  canons. 

1,2  et  3.  On  recommande  la  continence 
aux  clercs,  et  on  leur  défend  le  concubinage 
s.ius  peine  de  privation  de  leurs  offices  et 
bénéfices,  et  d'excommunication  iiiêm(>,  s'ils 
s'obstinent,  après  ce  premier  châtiment,  à 
garder  encore  leurs  concubines. 

h-.  Défense  aux  juges  ecclésiastiques  d'ex- 
communier ((ni  que  ce  soit,  sans  avoir  fait 
précéder  leur  sentence  de  moiiilions  cano- 
niques qu'ils  puissent  prouver  par  témuins, 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


9-6 


p;i 


cl  s'ils  manquent  à  ce  devoir,  on  leur  inler- 
dil  pendiinl  un  mois  l'eulrée  de  l'éj,'lise.  ^ 

5.  Défense  aux  clercs,  sous  peine  d'cx- 
cominiinicalion  ,  de  léguer  les  revenus  de 
leurs  liéiiéiices  à  leurs  concubines,  ou  aux 
enfants  nés  de  leur  concubinage. 

G.  On  déclare  inhaitiles  à  jamais  posséder 
des  bénéfices  ecclésiasliiiucs  les  clercs  cou- 
)les  de  mépris  des  censures  de  l'Eglise. 

7.  Les  clercs  qui  auront  célébré  en  pré- 
sence de  quelque  excommunié  seront  ex- 
communiés eux-mêmes. 

8.  Défense  aux  chanoines  d'une  cathé- 
drale de  communiquer  avec  leur  propre 
évêque.si  celui-ci  communique  lui-même 
sciemment  avec  des  excommuniés. 

Les  canons  9,  10  et  11  sont  contre  lessimo- 
niaques,  les  patrons  qui  les  présentent,  les 
évèques  ou  les  archidiacres  qui  les  instituent. 

12.  Ordre  de  confier  le  gouvernement  des 
paroisses  non  à  des  prêtres  mercenaires, 
mais  à  des  curés,  ou  du  moins  à  des  vicaires 
perpétuels. 

Le  13'  canon  est  contre  les  clercs  ou  les 
laïques  qui  auraient  des  commerces  sacrilè- 
ges avec  des  religieuses,  et  contre  les  reli- 
gieuses elles-mêmes  capables  de  tels  crimes. 

Le  Ik  ordonne  la  publication  de  ces  divers 
sl.ituts.  Conc.  Gerin.,  t.  111. 

Pour  les  autres  conciles  tenus  en  Germa- 
nie dont  on  ignore  les  lieux  précis,  Voy. 
Allemagne. 

GEUMIGNY  (Concile  de),  dans  le  territoire 
d'Orléans,  Genniniacense,  l'an  8V2,  sur  les 
besoins  de  l'Eglise  et  de  l'Etat.  Gall.  Christ., 

1. 1\ ,  col.  o;ji. 

GEKMIGNY  (Concile  de),  dans  l'Orléanais, 
Germiniciense,  l'an  S'ùi.  On  traita  dans  ce 
concile  de  plusieurs  alTaires  imporl^intes  de 
l'Eglise,  et  particulièrement  de  la  réforma- 
tion do  l'ordre  monastique.  D.  Mab.  sœc.  iv 
Bencd.,  t.  IL 

GERUNDENSIA  [Concili't)  ;  T'oj/.Girone. 

GEVAUDAN  (Concile  du),  Gabaiitanum, 
l'an  590.  Ce  concile  fui  tenu  dans  un  lieu  du 
Gévaiidan,  à  peu  près  où  est  aujourd'hui  la 
ville  de  Marvejols,  au  sujet  de  ïélradie, 
é|)ouse  d'Eulalius,  comte  du  pays  d'Auver- 
gne. Cette  femme  ayant  quitté  son  mari  pour 
s'attacher  au  comte  Didier,  le  concile  la  con- 
damna à  rendre,  sur  ses  propres  biens,  au 
comte  Eulalius  quatre  fois  autant  ((u'elle 
avait  emporté  de  sa  maison.  11  attacha  aussi 
la  note  de  bâiardise  aux  enfants  que  Tétra- 
die  avait  eus  du  comte;  Didier,  û.  Vaisselle, 
t.  I;  l'Art  de  ver.  les  dates. 

GlAS  (Concile  de),  ou  Jassi,  l'an  lGi2.  Le 
mé:ropolitaiLi  de  Kiovie,  assisté  de  trois  évé- 
ques  de  ce  palatinat,  et  des  prêtres  de  la 
communion  grecque,  tint  ce  concile  de  Gias, 
ou  .lassi,  ou  Yaci,  ville  de  .Moldavie  sur  la 
rivière  de  Prulli,  à  vingt-cini]  ou  trente 
lieues  de  la  frontière  de  Pologne.  On  y  sous- 
crivit aux  décrets  de  Parihenius,  p.itriarclie 
ûi  Gonslaiilinoplo,  contre  les  erreurs  des 
calvinistes  sur  rEuchari>lie,  enseignées  par 
Cyrille  Lucar.  Perpétuité  de  la  foi,  t.  I 
et  IV. 


GILLES  (Concile  de  Saint-),  en  Langue- 
doc, l'an  lO'ri.  Vingt-deux  évêques  tinrent 
ce  concile  le  l"  septembre,  et  y  firent 
trois  canons  :  ils  y  confirmèrent  aussi  la 
Trêve  de  Dieu.  Gall.  Chr.,  t.  W,  col.  3k; 
I).  Vnissetle. 

GILLES  (Concile  de  Saint-),  l'an  lO.oO,  ou 
105(3  selon  Labboet  Scliram.  Ce  concile,  qui 
fut  tenu  l'an  1050,  et  non  pas  l'an  1050, 
comme  le  (irouvent  les  auteurs  du  nouveau 
Gallin  Chrisliana  contre  le  P.  Labbe,  eut  pour 
objet  l'établissement  de  la  Trêve  de  Dieu. 
Gall.  Chr..  t.  I,  fo/.  Soi. 

GILLES  (Concile  de  Saint-),  l'an  1209. 
Le  légal  Milon  tint  ce  concile  le  18  juin,  et  y 
donna  enfin  l'absolution  au  comte  de  Tou- 
louse, après  avoir  exigé  de  lui  un  nouveau 
serment  de  réparer  tous  les  maux  qu'il  avait 
causés.  I).   Vaissette,  t.  III. 

GILLES  (Concile  de  Saint-),  l'an  1210.  Le 
comte  de  Toulouse,  poursuivi  de  nouveau 
pour  n'avoir  [las  rempli  ses  engagements, 
demanda  à  se  justifier  du  crime  d'iiérésie, 
et  du  meurtre  du  légat  Pierre  de  Caslelnau; 
ce  qui  lui  fut  refusé.  Jbid. 

GIKGENTi  (Synode  diocésain  de),  Agri- 
(jenlina,  le  3  octobre  1030.  Ce  synode,  tenu 
par  l'èvêquc  diocésain  François  Tzahina,  eut 
quatre  sessions  ou  séances.  Défense  y  fut 
faite  d'exposer  de  nouvelles  images  de  saints 
dans  les  églises  sans  la  permission  de  l'évê- 
que,  et  de  charger  les  autels  d'un  trop  grand 
nombre  de  ces  images;  de  parler  en  chaire 
de  miracles  nouveaux  qui  n'auraient  pas  été 
vérifiés  au  préalable  par  l'autorité  ecclésias- 
tique. Ordre  de  porter  à  l'église  le  bonnet 
clérical  pendant  les  offices  et  dans  les  pro- 
cessions, sous  peine  d'amende.  On  ne  gar- 
dera d'hosties  consacrées  que  dans  les  égli- 
ses paroissiales,  et  on  aura  soin  de  les  re- 
nouveler tous  les  huit  jours.  Défense  d'user 
d'autres  cérémonies  ou  d'autres  prières,  dans 
la  célébration  des  messes,  que  de  celles  qui 
se  trouvent  indiquées  dans  le  nouveau  Mis- 
sel publié  par  Clément  Vlll.  On  s'abstiendra 
dans  les  visites  diocésaines  des  festins  des 
laïques;  on  ne  se  rendra  point  à  charge  aux 
paroisses  par  une  suite  trop  nombreuse.  Dé- 
fense aux  femmes,  sous  peine  du  fouet,  ou,  si 
elles  sont  nobles,  sous  peine  d'cxcomnuini- 
calion,  de  faire  l'office  de  pleureuses  aux  en- 
terrements. Autres  peines  contre  les  concu- 
binaires  et  les  sodomites,  les  usuriers  et  les 
blasphémateurs.  Constitua  diœc.  synod., 
Panormi,  1632. 

GIRGENTl  (Synode  diocésain  de),  l'an 
Kîoo.  L'évêque  Ferdinand  Sanchez  de  Cuella 
y  publia  des  constitutions  synodales,  qu'il 
divisa  en  cinq  parties,  sur  la  foi,  les  sacre- 
ments, les  fonctions  de  maître  d'école,  les 
emplois  ecclésiastiques,  les  couvents  de  re- 
ligieuses, les  hôpitaux  et  les  séminaires,  etc. 
Constit.  diœc.  synod.,  Panormi,  1055. 

GlUONE  (Concile  de),  Gerundense,  l'an  ."in. 
Ce  concile  se  tint  le  18  de  juin  517,  et  fut 
composé  du  métropolitain  dcTarragone,  qui 
y  présida,  et  de  six  évêques  de  la  même  pro- 
vince. On  y  fit  dix  canons 


057 


cm 


cm 


958 


Lo  i"  ordonne  quo.  dans  la  célcbralion 
de  la  incïsc  et  de  l'office  divin,  toute  la  pro- 
vince suive  le  ril  de  la  niciropolc  ; 

Le  2%  que  l'on  lasse,  chaque  année,  deux 
litanies  ou  roffatioiis,  de  trois  jours  chacu- 
ne, avec  abstinence  de  chair  et  de  vin  :  la 
première,  dans  la  sem.iine  d'après  la  Pente- 
côte, depuis  le  jeudi  jusqu'au  samedi  inclu- 
sivement; 

Le  3%  que  la  seconde  litanie  se  fasse  le 
premier  jour  de  novembre,  à  condition  que, 
si  c'est  un  jour  de  dimanche,  on  renverra 
cette  litanie  au  jeudi  suivant,  pour  finir  le 
samedi  ; 

Le  k'  que  le  baptême  solennel  ne  s'admi- 
nistre qu'à  Pâques  et  à  la  Pentecôte  ,  et  que 
dans  les  autres  fêtes  de  rannce  on  baptise 
seulement  les  malades  auxquels  il  n'est  pas 
permis  de  refuser  le  baptême,  en  quelque 
temps  que  ce  soit; 

Le  5%  que  les  enfants  étant  ordinairement 
malades  lorsqu'ils  viennent  au  monde,  on 
les  baptise  aussitôt,  particulièrement  s'ils 
sont  réellement  malades  et  que  l'un  remar- 
que qu'ils  ne  demandent  pas  à  teler; 

Le  6%  que  les  clercs  qui  ont  été  ordonnés 
étant  mariés,  à  commencer  par  les  évêques 
jusqu'aux  sous-diacres,  habitent  séparés  de 
leurs  femmes,  ou  qu'ils  aient  avec  eux,  s'ils 
ne  logent  pas  à  part,  un  de  leurs  confrères 
pour  être  témoin  de  leur  vie  ; 

Le  7',  que  les  clercs  (|ui  ont  été  ordonnés 
dans  l(>  célibat  n'aient  point  de  femmes  pour 
conduire  leur  ménage,  si  ce  n'est  leur  mère 
ou  leur  sœur; 

Le  8",  que  l'on  n'admette  point  dans  le 
clergé  les  la'iques  qui,  après  la  mort  de  leur 
femme,  auront  eu  un  commerce  charnel 
avec  une  autre  ; 

Le  9%  que  l'on  puisse  admettre  dans  le 
clergé  une  personne  qui,  étant  tombée  ma- 
lade, a  demandé  et  reçu  la  bénédiction  de  la 
pénitence,  appelée  viatique,  et  qui  se  donne 
par  la  communion,  pourvu  ([u'élant  revenue 
en  sanlê  elle  n'ait  pas  été  soumise  à  la  pé- 
nitence publique,  ni  convaincue  de  crimes 
qui  y  sont  soumis; 

Le  10",  que  l'évêque  ou  le  prêtre  pro- 
nonce tous  les  jours  l'oraison  dominicale 
après  matines  et  vêpres.  Iticli. 

GIllONE  (Concile  de)  ,  l'an  1019.  Pierre, 
évê(]ue  de  Girone,  appU3é  du  suffrage  de 
plusieurs  évêques  préseuls  dans  sa  ville,  éla- 
blil  dans  sa  cathédrale  la  vie  canoniale. 

GIRONE  (Concile  de),  l'an  KWS,  pour  la 
dédicace  de  l'église  de  Girone,  en  piésence 
de  l'archevêque  de  Narbonne,  métropolitain 
de  la  province,  des  évêques  de  Carcassonne, 
du  Vie  d'Ausone  ,  d'Urj^el,  de  Couserans,  de 
Barcelone,  d'Elue,  de  Maguelone. 

GIRONE  (Concile  de),  l'an  lO'tl.  Ce  con- 
cile, tenu  de  l'autorité  du  pape  et  présidé 
par  le  cardinal  Hugues  le  Blanc,  approuva 
la  Trêve  de  Dieu,  et  la  confirma  en  frappant 
d'excommunication  ceux  qui  la  violeraient. 
Beaucoup  d'évèques,  d'abbés  et  de  seigneurs 
lurent  présents  à  ce  concile.  Script,  rer. 
Franc.  XL 

GIRONE  (Concile  de),  l'an  1068.  Le  car- 


dinal Hugues  le  Blanc,  légat  du  sainl-siége, 
tint  ce  concile,  et  y  confirma,  (lar  l'autorité 
du  pape  .\lexandre  H,  la  l'rêvc  de  Dieu,  sous 
peine  d'excommunication  contre  les  coulre- 
veiianls.  I)'A(jmrre,  t.  IV. 

GlIlONE  (Concile  de),  l'an  1078.  On  y  fit 
trei/c  canons,  dont  le  cin(|uième  fait  déleiiso 
de  donner  à  des  enfants  d'ecclésiasli(|U(s  des 
bénéfices  possédés  autrefois  par  leurs  pères; 
el  le  sixième  enjoint  de  consacrer  de  nou- 
veau,  comme  n'étant  point  véritablement 
consacrées,  les  églises  qui  l'auraient  été  à 
prix  d'argent  ou  par  un  prélat  simoniaquc  : 
on  y  déclare  pareillement  nulles  les  ordina- 
tions simoiiiaques  ou  faites  par  un  prélat 
coupable  de  simonie. 

GIRONE  (Concile  de),  l'an  1097.  L'arche- 
vêque de  Tarragone,  assisié  de  trois  évêques, 
tint  ce  concile  le  13  décembre.  On  y  prit  des 
mesures  pour  maintenir  les  libertés  ecclé- 
siastiques. Lal)b.  X;  llard.  VI. 

GIRONE  (Concile  de),  l'an  1U3.  Ce  con- 
cile, présidé  par  Gui,  cardinal-diacre  et  légat 
du  saint-siège,  eut  pour  objet  l'institution 
d'une  nouvelle  milice  contre  les  Sarrasins, 
pour  la  défense  de  l'Eglise  d'Occident.  D'A- 
guirre,  t.  V,  p.  57. 

GIRONE  (Assemblée  d'évèques  à),  l'an 
1197.  Pierre,  roi  d'Aragon,  y  publia  une 
conslilulion  contre  les  hérétiques.  D'Aguirre, 
MIL 

GIRONE  (Synodes  de),  années  1-257,  12(10, 
1261,12G7ell27'i.Nousavonslesstaluts  syno- 
daux de  Girone,  publiés  dans  ces  années  par 
l'évêque  Pierre.  «  Les  prêtres  el  les  clercs  qui 
ont  charge  d'âmes,  y  est-il  dit,  doivent  être 
attentifs  à  trois  choses  :  à  l'église  dont  ils  ont 
le  soin,  à  eux-mêmes,  el  au  peuple  qui  leur 
est  confié.  Pour  l'église,  ils  doivent  (  onsidé- 
rer  sept  articles  :  que  le  corps  du  Seigneur 
soit  gardé  sous  clef  honorablement  et  honnê- 
tement sur  l'autel,  dans  un  lieu  éminent; 
que  le  saint  chrême  soit  également  placé 
sous  clef;  (|ue,  près  de  l'autel,  il  y  ait  une  pis- 
cine de  la  hauteur  du  genou  et  plus,  qui  soit 
toujours  couverte  ;  que  les  corporaux,  les 
pâlies  et  autres  linges  d'aulel,  ainsi  (|ue  les 
vêlements  sacerdotaux,  soient  tenus  piopres  ; 
que  (le  même  les  fouis  soient  pro|)res  el  cou- 
verts, el  qu'on  n'y  mette  rien  que  l'eau  el  le 
saint  chrême,  quand  ou  baptise  les  ciil'aols. 
Il  faut  pareillement  (cuir  propres  les  nmr-^  el 
le  pavé  de  l'église,  el  ne  garder  dans  l'église 
que  des  choses  qui  servent  à  l'églisr,  exrcplo 
dans  les  temps  de  guerre,  où  l'on  peui  y 
placer  certaines  choses  pour  lesquelles  on 
aurait  à  craindre  des  incursions  de  l'iniieim. 
Enfin,  ou  doit  placer  les  livres  eu  ordre  daiis 
un  endroit  particulier,  el  veiller  à  ce  (pi'ils 
ne  se  dclériorent  pas  ou  ne  se  perdent  p;ii- 
négligence.  «  Les  autres  points  sont  dévelop- 
pés avec  le  même  détail.  Mansi,  t.  XXlll, 
col.  927  et  scq. 

GIRONE  (Synodes  diocésains  de),  années 
905,  1260,  1;î3'i.,  13:i6,  iS.yl,  1339,  13'+3,  13Vt, 
1316,    13 '.8,    1354,    1355,   i:)()8,   i;?81,    138i 
1V89,    1500,  l.';02,    1.5!I3,    1512,    1515,    1517 
1318,    l.'i.'t.'i,   15'.3,    I5.j8,    1569,   1578,   1582, 
1593,  1600,  1601,  1603,  1604,  1605.  Des  sta- 


959 


tiK.TlONNA!;-.!.  HES  CONCILES. 


960 


luis  dp  chacun  de  ces  synodes  se  Inunont 
rapportés  dans  les  ciiin  livres  de  Conslitu- 
tiuns  synoddles  de  Girone,  pulillés  p.ir  Anval 
de  Cuaçi),  évêque  de  celle  ville.  On  y  voil 
que  icpiiquc  des  synodes  avait  primilive- 
inenl  éié  fixée,  pour  ce  diocèse,  au  mercredi 
d'après  li  Sainl-Luc,  mais  qu'elle  le  lui  plus 
lard  au  mercredi  d'après  le  dimanche  inAlbis, 
en  1337,  par  l'èvcque  Arnaud  de  Monlrond. 
Constil.  si/nod.  Genmd.,  Barcinonœ,  IGOii. 

GISORS  (Concile de), Giso/7('nn//m,  anlI88, 
assemblée  d  évê()ues  el  de  grands  de  France 
el  d'Angleterre,  où  les  ileux  rois  Philippe  Au- 
guste elRicliard  Cœur  de  Lion  prirenlla  crois. 

GiSSONE  (Assemlilée  d'cvê()ues  à),  l'an 
1099,  pour  la  dédicace  de  celte  église,  située 
au  diorèse  d'Urgel.  D'Aguirre,  t.  III. 

GIUVENAZZO  (Synode  diocésain  de),  Ju- 
venacensis,  l'an  10)9,  sons  Chailes  Maranla. 
Les  statuts  qui  y  lurent  faits  sont  à  peu  près 
les  mêmes  que  ci'ux  des  autres  synodes  tenus 
dans  le  même  pays  el  à  la  môme  époque. 
C'est  pourquoi  nous  nous  dispensons  de  les 
rapporter.  Diœc.  Si/nod.  Juvenacc7isis  Const. 

GLANDÈVE  (Synode  de).  Voi/.  Sainte- 
Marie  DE  Glandève. 

GLATZ  (Synode  de),  en  Bohême,  aujour- 
d'hui au  roi  de  Prusse,  l'an  1559.  Christophe 
Ncœlius,  archidiacre  du  comté  de  Glalz,  as- 
sisté de  Jérôme  Hanoski,  doyen  dans  le  même 
comté,  llnt  ce  .'ynode,  vu  l'on  déclara  piolii- 
bés  les  ouvrages  de  Luther,  de  Zwingle, 
d'illyrique,  de  Calvin,  etc.  On  y  dér^ndit 
aux  confesseurs  d'absoudre  plusieurs  per- 
sonnes à  la  fois.  On  y  recommanda  d'invo- 
quer les  saints,  non  comme  les  auteurs 
de  notre  rédemption,  mais  comme  nos  inter- 
cesseurs auprès  de  Dieu.  On  y  prescrivit  aux 
doyens  de  visiter  au  umins  une  fois  chaque 
année  les  paroisses  de  leurs  doyennés.  Ou  y 
exhorta  les  clercs  à  ne  poinl  conlracler  de 
délies,  ou  à  se  libérer  do  celles  (lu'ils  auraient 
conlrailces.  On  y  fit  une  obligation  aux 
clercs  d'avoir  chacun  un  exemplaire  catho- 
lique de  la  Bible,  el  de  s'appliquer  à  l'étude 
des  livres  saints  el  des  Pères  de  l'Eglise.  On 
y  enjoignit  aux  curés  de  l'aire  souvent  la  vi- 
site des  écoles  el  de  prendre  connaissance 
de  l'instruction  donnée  aux  écoliers.  On  y 
défendit  aux  simples  chapelains  d'exercer 
dans  leurs  chapelles  des  fonctions  curiales, 
telles  que  de  célébrer  des  fiançailles  ou  de 
bénir  des  femmes  après  leurs  couches.  Conc. 
Genn.,  l.W. 

GLOCESTER  (Concile  de),  Gloceslrense, 
l'an  10.'5,  ou  1087  selon  Richard.  Lanfrane, 
archevêque  de  Cantorbéry,  tint  ce  concile, 
qui  dura  treize  jours,  dans  l'octave  de  Noël. 
On  y  promut  Maurice  à  l'évêché  de  Lunden, 
Guillaume  à  celui  de  Nordfobk,  el  Rolbear 
à  Celui  de  Chesler.  Les  trois  élus  étaient,  à 
cette  époque,  chapelains  du  roi.  }yilkins, 
t.  I. 

GLOCESTER  (Concile  de),  l'an  1122.  Ce 
concile  eut  pour  objet  l'éleelion  d'un  arche- 
vêque d(\  Cantorbéry.  On  y  dérogea,  pour  la 
première  fois,  à  la  coulume  de  le  choisir 
parmi  les  moines;  coutume  (jui  s'étail  tou- 
jours observée  jus(iue-là,  depuis  saint  Au- 


gustin, l'apôlre  de  l'Angleterre.  Wilkins, 
t.  I,  p.  40i;  Mnnsi,  t.  H,  col.  3'r9. 

GLOCESTER  (Concile  de),  l'an  1190.  Guil- 
laumi',  légat  du  pape,  tint  ce  concile,  dont 
on  ignore  les  actes.  Angl.  I. 

GLOCESTUE  Concile  de),  l'an  1.378.  Simon 
de  Sudbury,  archevêque  de  Cantorbéry,  qui 
tint  ce  concile,  y  régla  pour  toute  sa  province 
le  tarif  des  annuels  pour  les  défunts.  C'est 
peut-être  le  premier  exemple  que  l'on  puisse 
citer  de  ces  sortes  de  règlements  dans  toute 
l'histoire  ecclésiastique.  Labb.  XL 

GNESNE  (Concile  de),  en  Pologne,  Gnes- 
nense,  l'an  999.  L'empereur  Olhon  IV  y  con- 
firma l'élection,  faite  en  965,  de  sepl  é\éques 
dans  le  paysdesSlaves,c'esl-à-dire,  la  Bohême 
et  une  partie  cie  la  Pologne.  Mansi,  qui  met 
ce  concile  en  l'an  1000,  ajoute  que  Gnesne 
y  fut  érigée  en  archevêché. 

GNESNE  (Concile  de),  l'an  1210.  On  y 
excommunia  l'évêque  et  le  doyen  de  l'église 
de  Posnanie.  Mansi,  t.  Il,  col.  813. 

GNESNE  (Conciles  de  la  province  de),  vers 
l'an  1510,  et  autres  conciles  de  celte  pro- 
vince, tenus  dans  le  courant  de  ce  siècle  el 
des  suivants.  Voy.  Peterkau  ou  Pétrikovic, 
LOVICTZ,  Vausovie. 

GOAR  (Concile  de  Saint),  l'an  768,  pour  la 
dédicace  de  la  nouvelle  basilique  du  monastère 
de  Saint-Goar,  et  la  translation  des  reliques 
de  ce  saint  dans  celle  église.  Sainl-Goar  est 
aujourd'hui  une  ville  du  grand-duché  du 
Bas-Rhin;  elle  est  située  sur  le  Rhin,  et  ap- 
partenait, avant  les  derniers  événements,  au 
prince  de  Hesse-Rolhenbourg.  Conc.  Germ., 
t.  I. 

GONTHERH  CASTRE  NSI  A  {Concilia)', 

Voi/.  CnATEADGONTIEn. 

GOSEKENSE  [Concilium);  Voy.  Gozek. 

GOSLAR  (Concile  de),  Goslariense,  l'an 
1009.  Goslar  est  une  grande  el  belle  ville, 
qui  appartient  aujourd'hui  au  royaume  de 
Hanovre  et  à  l'évêché  d'Hildesheim.  Dans  le 
concile  qui  s'y  tint  l'an  1009,  el  oîi  était  pré- 
sent l'empereur  saint  Henri  II,  on  nomma 
un  successeur  à  l'évêque  de  Paderborn  qui 
venait  de  mourir.  Conc.  Germ.,  t.  III. 

GOSLAR  (Concile  de),  l'an  1018.  Ce  con- 
cile fut  tenu  pendant  le  carême.  On  y  sépara 
deux  époux,  pour  cause  de  parenté,  el  l'on 
y  décida  que  les  enfants  d'un  serf  qui  aurait 
épousé  une  femme  libre,  seraient  sujets  à 
la  servitude  ainsi  que  leur  mère.  Ed.  Yen., 
t.  XI;  Conc.  Germ.,  t.  111. 

GOSLAR  (Synode  de),  l'an  1051.  On  y  con- 
damna plusieurs  hérétiques  manichéens,  qui 
faisaient  un  crime  aux  catholiques  de  man- 
ger de  la  chair  des  animaux.  L'empereur 
Henri  III  les  fit  attacher  au  gibet.  Conc. 
Germ.,  t.  III. 

GOSLAR  (Assemblée  de),  l'an  1115.  Théo- 
déric,  cardinal- prêtre  de  la  sainte  Eglise 
romaine,  présida  à  celte  assemblée,  compo- 
sée en  grande  partie  des  principaux  seigneurs 
de  la  Saxe.  On  y  arrêta  qu'on  mettrait  de 
nouveaux  èvêques  à  la  place  de  ceux  qui 
avaient  éié  établis  par  l'empereur  Henri  V. 
Conc.  Germ.,  l.  V. 

GOSLAR  (Assemblée  de),  l'an  1209.  A  celle 


UGI 


r.RA 


GRA 


9«2 


.Mssembléc, convoquée  parrcmpciiMir  Oilion, 
élciicnt  présents  deux  cirdiiwiux,  trois  .irclie- 
véques  et  neurévéques.  L'empereur  Henri  y 
fut  associé  aux  prières  des  moines  de  l'ordro 
de  Citcaux.  Conc.  Germ.,  t.  111. 

GOZEK  (Assemblée  d'évéques  à),  l'an 
105^.  Dans  celle  assemblée,  Albert,  arche- 
vêque de  Hrênie,  fonda  le  monastère  de  Go- 
zck,  qu'il  do(a  di;  sou  patrimoine  et  de  celui 
de  ses  frères,  tlozek  est  silué  enlre  Naum- 
bourg  et  Weisseiil'els.  Conc.  Gcrin.,  t.  111. 

GKADO   (Concile  de),  l'an   57'J.  La  ville 
d'Aquilée  ayant  clé  ruinée  par  les  Lombards, 
Paulin,  qui  en   était  alors  évoque,  sou'î  le 
pontifical  du  pape  Benoît  1",  élu  l'an  .STi, 
s'enfuit  à  Grado,  et  emporta  avec  lui  les  tré- 
sors de  son  église.  Probin,  qui  lui  succéda, 
étant  mort  dans  l'année,  Èlic,  qui  prit  sa 
place,  voyant  qu'il  ne  pouvait  retourner  à 
Aquilée,  obtint  du  pape  Pelage  11   que  sou 
siège  fût  transféré  à  perpétuité  à  Grado,  ville 
du  Frioul,  dans  une  île  de  la  mer  Adriatique 
du  n)éme  nom.  Le  pape  assembla    pour  ce 
sujet  un  concile  à  Grado,  le  3  novembre  579, 
et  nomma  pour  y  présider  à  sa  place,  le  prê- 
tre Laurent.   On  y  lut  les  lettres  de   Pelage, 
portant  qu'il  consentait   à  ce  que   le   siège 
d'Aquilée  fût  transféré  à  Grado,  et  que  cette 
ville  devînt,  par  cette  translation,  la  métro- 
pole de  tout  le  pays  de  \'euise  et  de  l'istrie; 
espérant  par  là  que  les  évéqucs  d'istrie,  sé- 
parés depuis  longtemps  de  l'Eglise  romaine 
pour  l'affaire  des  trois  chapilrcs,  se  réuni- 
raient au  saint-siége.  Mais  tout  le  contraire 
arriva,  tous  les  évéques  de  l'assemblée  ayant 
protesté  contre  le  cinquième  concile  général, 
pour  conserver,  disaient-ils,  au   concile  de 
Chalcédoine  toute  son  autorité.  C'est  le  précis 
de   l'histoire  du  patriarcat  de  Grado  ,  que 
l'on  Irouve  au  V'  loia.  de  lltalia  sacra,  pag. 
1079.   Mais  Mansi,   d'après   la   Dissertation 
du  P.  de  llubcis  (de  Uossi),  sur  le  schisme 
d'Aquilée,  prouve   que  ce  concile  de   Grado 
est  supposé,  1°  parce  que  les  actes  varient 
considérablement  dans  les  divers  manuscrits 
où  on  les  trouve  ;  2°  parce  qu'il  n'était  guère 
possible  que  dix-huit  évéques  se  fussent  as- 
semblés à  Grado  dans  des  temps  aussi  ora- 
geux ;  3"  parce  que  le  pape  Pelage  IL  élu  en 
578,  dans  la  lettre  qu'on  supijose  qu'il  donna 
au  ()rélre  Laurent  pour  les  Pères  du  prétendu 
concile,  assure  que  la  diflicullé  des   temps 
l'avait  empêché  d'écrire  jusqu'alors;  ce  qui 
démontre  la  fausseté  des  actes  du  concile,  qui 
portent  qu'il  avait  déjà  écrit  à   Elie,  pour 
l'établissement  de  la  uiélropolc  de  Grado; 
4"  parce  qu'aucun  des  anciens  ne  fait  men- 
lion  de  ce  concile,  ni  de  l'éreclion  de  Grado 
en  métropole,  pas   même  le  pape  Pelage  II 
dans  ses  lettres  à  Elie;  o'  parce  (lue  l'affaire 
de  la  translation  du  siège  d  Aiiuilée  à  Grado 
ayant  été  mise  en  délibération  dans  le  con- 
cile de  Manloue  de  l'an  827,  les  habitants  de 
Grado  ne  purent  produire  en  leur  faveur  que 
des  titres  sans  aucune  signature,  parmi  les- 
quels on  trouva  les  aclcs  du  prétendu  concile 
de  (jrado,  dont  ou  n'avait  point  oui    parier 
jusqu'alors.   Le   /'.   de  Habcis ,   DisserC.   de 


scliisinate  A'/uileicnsi ,   Venet.  1732;  Mansi, 
Suppl.,  tnm.  I.  Anal,  des  Conc,  t.  \. 

tîHADO  (Concile  provincial  de),  l'an  129G. 
On  y  lit  |)losieurs  décrets  concernant  la  dis- 
cipline, l'office  divin,  et  la  réforme  du  clergé. 
Cunc.  t.  XIV. 

GKADO  (Concile  de),  l'an  1330.  On  y  ac- 
corda des  indulgences  pour  les  fidèles  ()ui 
contriliueraienl  à  la  bâtisse  de  l'église  de 
Saint-.Iean  dans  le  diocèse  de  Concordia. 
Mansi,  I.IU,  col.'iSl. 

GUAN  (Goncilede),  Strigoniensc,  l'an  lll'i.. 
Ce  concile  fut  tenu  vers  liï  mois  de  janvier, 
par  Laurent,  archevê(iue  de  Grau  ou  Sirigo- 
iiie  ,  ville  archiépiscopale  de  la  basse  Hon- 
grie. On  y  fit  les  soixanle-cinq  canons  sui- 
vants. 

Le  premier  veut  qu'on  supplie  le  roi  de 
faire  terminercanoniiiuement  les  alîaires  des 
clercs  et  des  églises. 

Le  second,  qu'on  explique  chaque  dimanche 
répîlreeU'évaiigiledans  les  grandes  églises; 
et  dans  les  petites  ,  le  symbole  et  l'oraison 
dominicale. 

Le  troisième,  que  dans  les  grandes  églises 
il  y  ait  de»  clercs  de  tous  les  ordres,  et  qu'ils 
y  exercenl  leur  office. 

Le(iualiième,quetoulle  peuple  s'approche 
des  sacremenls  de  pénitence  et  d'eucharistie 
à  Pâiiucs  et  à  Noël,  et  les  clercs  dans  toutes 
les  grandes  fêles. 

Le  cinquième,  queles  chanoines  dansleurs 
cloîtres  ,  et  les  chapelains  dans  leurs  assem- 
blées, ne  parlent  que  la  langue  des  person- 
nes lettrées. 

Le  sixième,  qu'on  n'ordonne  aucun  prêtre 
ignorant,  et  que  ceux  qui  le  sont  s'instruisent, 
ou  soii'ut  dépiises. 

Le  septième  défend  toute  pratique  païenne, 
sous  peine  de  quarante  jours  de  pénitence 
pour  les  personnes  âgées,  et  sepl  jours  pour 
les  jeunes  gens. 

Le  huiiièine  prescrit  la  même  peine  contre 
ceux  qui  ne  sanctifient  pas  les  fêtes. 

Le  neuvième  inlerdit  la  sépulture  ecclé- 
siasliiiue  à  ceux  qui  persévèrent  dans  le 
crime  après  avoir  été  excommuniés,  en  con- 
séquence de  leur  négligence  à  accomplir  la 
pénitence  enjointe. 

L(!  dixième  veut  qu'on  punisse  de  mémo 
celui  (|ui  ,  pendant  une  maladie  dangereuse, 
n'aura  point  fait  appeler  le  prêtre,  et  iiueles 
parents  ou  l'épouse  du  défunt  soient  mis  en 
pénitence  pour  quarante  jours ,  cl  que,  s'il  n'a 
point  de  parents  ,  on  impose  celle  pénitence 
à  son  fermier  et  à  deux  anciens  du  village. 

Le  onzième  défend  d'élever  à  l'épiscopal  un 
homme  marié,  sans  le  consentement  de  sou 
épouse. 

Le  douzième  permet  à  un  évéquc  d'user  à 
sa  volonté  de  la  quatrième  partie  de  ses 
acquisilions  ,  pourvu  qu'il  ail  employé  les 
trois  autres  pour  l'utilité  de  son  église. 

Le  treizième  applique  à  l'église  desévêques 
morts  sans  avoir  pris  d'elle  le  soin  conve- 
nable ,  la  moitié  de  leurs  biens  ,  et  veut  que 
leurs  monastères  passent  sous  la  juridicliou 
de  leurs  successeurs. 


965  DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 

Le  quatorzième  condamne  ceux  qui  ont 
dissipé  le  bien  des  églises  auxquelles  ils  pré- 
sidaient ,  à  restituer  le  double  ;  el  s'ils  ne  le 
peuveiii  ,  à  être  déposés  jusqu'à  un  jusle 
amendement. 

Le  quinzième  défend  aux  évéques  el  aux 
prélres (l'avoir  des  esclaves  chez  eux. 

Le  seizième  ordonne  que  chaque  église  soit 
proch"  du  lieu  de  sa  juridiclion. 

Le  dix-seplième  défend  de  consacrer  une 
égli«e  qui  n'est  point  dotée. 

Le  dix-liuilième,  d'ordonner  un  clerc  sans 
titre. 

Le  dix -neuvième  ,  de  recevoir  un  clerc 
étranger  sans  lettre  de  recommandation. 

Le  vingtième  veut  qu'un  évéque  n'envoie 
pas  un  député  sans  lettres  munies  de  son 
sceau. 

Le  vingt  cl  unième,  que  les  clercs  étrangers 
produisent  de  légitimes  léinoignagos. 

Le  vingt-deuxième,  que  même  un  évêquc 
ne  puisse  célébrer  contre  la  volonté  du  supé- 
rieur local. 

Le  vingt-troisième  ,  qu'un  clerc  ordonné 
avec  litre  ne  puisse  être  privé  de  cet  honneur 
que  pour  cause  de  crime  ,  et  ne  puisse  lui- 
même  se  retirer  que  pour  un  degré  supérieur, 
et  du  consentement  de  son  évoque. 

Le  vingt-quatrième  ,  qu'il  soit  libre  à  un 
clerc  opprimé  d'appeler  au  synode  épiscopal. 

Le  vingt-cinquième,  qu'un  clerc,  de  quel- 
que rang  qu'il  soit,  perde  sa  cause,  ou  fasse 
pénitence,  si,  au  mépris  du  jugement  ecclé- 
siastique ,  il  s'est  pourvu  en  cour  séculière. 

Le  vingt-sixième,  qu'on  garde  l'uniformité 
des  ofQces  et  des  jeûnes. 

Le  vingt-septième,  que  l'évéque  juge  de  la 
nourriture  et  de  la  conduite  des  chanoines 
selon  leurs  règles. 

Le  vingt-huitième,  que  les  enfants  de  ceux 
qui  ont  embrassé  volontairement  la  vie  cano- 
niale, ne  puissent  prétendre  à  leurs  biens  que 
de  leur  consentement. 

Le  vingt-neuvième,  que  les  enfants  de  ceux 
qui  se  sont  attachés  au  service  de  quelque 
église  soient  mis  au  nombre  des  libres. 

Le  trentième  ,  qu'on  n'ordonne  aucun 
esclave  qui  n'ait  obtenu  sa  liberté. 

Le  trenteet  unième  permet  aux  prêtres  ma- 
riés ;ivunt  leur  ordination  de  demeurer  avec 
leurs  femmes,  pour  prévenir  les  suites  de  leur 
fragilité,  pourvu  cependant  qu'ils  en  usent 
avec  une  grande  modération. 

Le  trente-deuxième  défend  aux  diacres  et 
aux  prêtres  de  se  marier  après  leur  ordi- 
n.'ilion. 

Le  trente-troisième  ,  aux  femmes  des  évé- 
ques d'h.ibitcr  même  une  maison  apparte- 
nant à  ceux-ci. 

L(!  [rente-quatrième  veut  quel'évériue  qui 
aura  frappé  quelqu'un  d'excommunication 
signifie  celte  sentence  au  roi  el  aux  autres 
événucs. 

Le  trente-cinquième  défend  de  dire  ou 
d'enlendie  la  messe  ailleurs  que  dans  l'église, 
excepté  au  roi,  auxévéques,  comtes  et  abbés, 
qui  peuvent  avoir  une  tente  ou  autre  chOie 
semblable,  destinée  uniquement  au  culte  di- 
vin, el  cela  seulement  dans  leurs  voyages. 


06^ 

Le  trente-sixième  veut  que  les  abbés  ,  de 
concert  avec  l'évéque,  ne  laissent  dans  chaque 
monastère  qu'autant  de  moines  que  les  facul- 
tés de  celui-ci  en  peuvent  nourrir,  et  que  tous 
ces  moines  soient  très-instruits  de  la  règle  de 
saint  Benoît. 

Le  trente-septième,  que  les  abbés  sortent 
rarement  et  pour  peu  de  temps  de  leurs  mo- 
nastères, et  toujours  l'évéque  averti. 

Le  trente- huitiètne  interdit  aux  abbés  les 
ornements  épiscopaux,  le  pouvoir  de  prêcher, 
de  confesser  ,  de  baptiser  ,  ainsi  que  de  faire 
plus  d'aumônes  à  leurs  parents  qu'à  d'autres 
pauvres  ;  enfin  les  condamne  à  être  déposés 
s'ils  dissipent  les  biens  du  monastère  ,  ainsi 
qu'à  la  reslilulion  de  ces  biens. 

Le  Irente-neuvièmedéfendd'élever  les  moi- 
nes aux  ordres. 

Le  quarantième  veut  que  celui  qui  se  revêt 
d'un  habit  de  moine  entre  dans  un  mona- 
stère, ou  quitte  cet  habit,  ou  se  soumette  à  la 
pénitence. 

Le  quarante  el  unième  défend  toute  conven- 
tion au  sujet  de  la  messe ,  el  le  suivant,  toute 
vente  de  choses  appartenant  à  l'Eglise. 

Le  quarante-troisième  ne  veul  pas  qu'on 
reçoive  d'honoraires  pour  le  baptême  ou  la 
sépulture.  11  en  est  de  même  dans  le  suivant, 
au  sujet  des  fêtes. 

Le  quarante-cinquième  veut  qu'on  puisse 
exercer  le  jugement  appelé  du  fer  pendant  le 
carême  ,  comme  en  d'autres  tem|is  ,  excepté 
s'il  devait  y  avoir  effusion  de  sang. 

Le  quarante-sixième  défend  de  rien  lire  ni 
chauler  dans  l'église  que  ce  qui  a  été  réglé 
dans  le  synode. 

Le  quarante-septième  veut  qu'un  prêtre  qui 
aperçoit  dans  les  repas  canoniques  quelque 
ecclésiastique  buvant  excessivement,  le  re- 
prenne de  celle  faute  ,  et  qu'il  se  relire  ,  s'il 
n'en  est  pas  écoulé,  pour  le  déférer  à  l'archi- 
diacre, qui  doit  lui  imposer  sept  jours  de  pé- 
nitence, et  que  si  ce  prêtre  ne  se  retire  point 
en  pareils  cas,  il  soit  déclaré  suspens  et  sou- 
mis à  une  pénitence  de  quarante  jours.  Le 
suivant  prononce  déposition  contre  les  prê- 
tres (pii  s'enivrent. 

Le  quarante-neuvième  soumet  à  la  péni- 
tence de  quarante  jours  les  nobles  qui  exci- 
tent à  s'enivrer  ou  s'enivrent  eux-mêmes,  y 
étant  excités,  et  à  l'excommunication  pour  la 
récidive. 

Le  cinquantième  veut  que  les  évéques  aient 
dans  chaque  ville  deux  maisons  ,  dans  les- 
quelles ils  enferment  les  pénitents. 

Le  cinciuantcet  unième,  que  ceux  qui  usent 
de  maléfice  soient  punis  selon  les  canons. 

Le  cinquanle-deuxième  ,  que  l'accus.ilcur 
manquant  en  preuve  subisse  la  peine  de  l'ac- 
cusé. 

Le  cinquante-troisième  veut  qu'une  femme 
qui  quille  son  mari  lui  soit  rendue  la  pre- 
mière el  la  seconde  fois  ,  et  qu'à  la  troisième 
elle  soit  mise  en  pénitence,  sans  espoir  de  re- 
tour avec  son  mari ,  si  elle  est  noble  ;  que  si 
elle  est  du  peuple,  elle  soit  faite  esclave,  s ms 
espérance  de  liberté.  Ce  canon  veut  eiico-e 
qu'un  époux  (jui ,  sans  y  cire  oliligé,  traduit 
comme  adultère  son  épouse,  suit  snumis  à  la 


96S 


GRA 


péiiKcncc  ,  s'il  est  noble  ;  et  que  celui  qui  ne 
'  voudra  ou  ne  pourra  payer  l'amende  soit  eu 
ce  cas  fait  esclave.  On  ordonne  les  niéines 
peines  cDiilrc  celui  qui  enlève  la  l'cinine  d'un 
autre  malgré  elle,  ainsi  que  rontre  celui  qui 
abandonne  son  éponsi-  par  haine.  On  permet 
même  à  celle  dernière  d'épouser  qui  elle 
voudra. 

Le  cinquante-quatrième  veut  qu'on  dé[)OSC 
un  clerc  qui  épouse  une  seconde  femme  ,  ou 
une  veuve,  ou  une  femme  répudiée. 

Le  cinquante-cinquiènie  semble  pcrinettrc 
aux  prêtres  bigames  d'exercer  leurs  Colle- 
tions ,  si  leurs  femmes  consentent  à  s'en  sé- 
parer. 

Le  cinquante-sixième  veut  qu'on  dépose  un 
piclre  concubinaire. 

Le  cinquante-septième  ,  que  les  chanoines 
soient  parfailemenl  instruits  de  leurs  règles. 
Le  suivant,  (ju'un  clerc  convaincu  de  vol  soit 
déposé  et  privé  de  ses  biens,  et  que,  s'il  n'a 
rien,  il  soit  vendu. 

Le  cinquante-neuvièiiie  défend  aux  clercs 
de  tenir  taverne  et  d'exercer  l'usure,  et  veut 
que  ceux  qui  boivent  dans  ces  tavernes,  sans 
une  vraie  nécessité,  soient  déposés,  s'ils  sont 
clercs,  et  récusables  en  témoignage,  s'ils  sont 
laïi|ues. 

Le  soixantième  ne  veut  pas  que  les  clercs 
servent  de  témoins,  si  ce  n'est  dans  les  tesla- 
menls  ,  ou  en  ce  qui  regarde  les  sacrements, 
ou  en  jugement. 

Le  soixante  et  unième  défend  aux  juifs 
d'avoir  des  serviteurs  chrétiens ,  de  quelque 
espèe(^que  ce  soit. 

Le  soixante-deuxième  ne  veut  pas  qu'on 
exige  la  dîme  des  biens  ecclésiastiques,  ex- 
cepté de  la  quatrième  partie  de  ceux  d'une 
paroisse. 

Le  soixante-troisième  veui  que  les  archi- 
diacres aient  chez  eux  un  abrégé  des  canons. 
Le  suivant  ordonne  que  les  prêtres  aient  leur 
maison  près  de  l'église,  et  règle  ce  que  les 
maîtres  des  églises  doivent  retirer  des  biens 
de  ceux  qui  les  servent.  Le  dernier  enfin  veut 
que  les  clercs  qui  refuseront  de  venir  an  sy- 
node de  l'évèque  soient  réduits  à  la  condition 
laïque.  lUih. 

GRAN  (Concile  de),  l'an  129'k  LoJomère, 
archevêque  de  Slrigonie,  tint  ce  concile  pro- 
vincial avec  ses  siiffragants,  sous  le  règne 
d'André  111,  roi  de  Hongrie.  ICtirnne,  pro- 
vincial des  ermites  de  Saiol-Paul,  y  obtint 
que  le  monastère  de  Saint-Ladislas  de  Kebet, 
qu'il  avait  lait  bâtir,  ne  serait  soumis  qu'à 
la  juridiction  de  l'archevêque  de  Slrigonie. 
Munsi,  loin.  III,  ex  Annal,  eremiiarum  sancCi 
Pauli. 

GRAN  (Concile  de),  l'an  1382.  Démélrins, 
archevêiiue  de  Gran  ou  de  Slrigonie,  établit 
dans  ce  concile  le  droit  d'appeler  à  son  con- 
cile provincial  le  clergé  des  antres  diocèses 
de  Hongrie.  M(in.-:i,  t.  111. 

GRASSL'  (Concile  de!  en  Provence,  apiid 

Grnssain,  l'an  llilO,  par  Himoré  du  Laurent, 

arelievê(|ue  d'iîmbrun,  pour  1  >   réformatiou 

des  mœurs  et  de  la  discipline,  dall.  Cftr.  t.  Ul. 

GRASSE  (antres  Svnodes  dc\  Voi/.  \'em:k. 

GRATELEAN   (Concile  île/ eu   G.-.lch  i , 


GRE  B0« 

Grnlelcfinum,  l'an  028.  Le  roi  Klhclstan,  suc- 
cesseur d'Edouard  ,  assembla  ce  concile 
d'Angleterre,  où,  de  l'avis  de  l'archevêque 
Ulfhelme,  des  autres  cvêques  d(?  son  royau- 
nn\  cl  de  ses  ministres,  il  fit  diverses  lois, 
tant  pour  la  polieo  civile  que  pour  le  gou- 
vernement ecclésiastique. 

1.  Le  prince  ordonne  que  tiuiles  les  lerre<, 
«n'unie  de  son  domaine,  payeront  la  dtmc  ;  (|Uc 
ceux  ((ui  tiennent  des  fermes  donneront  de 
(]uoi  nourrir  et  vêtir  certain  nomliic  de  pau- 
vres, et  que  l'on  mettra  en  liberté  un  esclavo 
chaque  mois. 

3.  Il  veut  qu'on  punisse  de  mort  les  sor- 
cières on  magiciennes  convaincues  d'avoir 
attenté  à  la  vie  de  quelqu'un,  ou  de  grosses 
amendes  si  la  preuve  n'est  pas  complète; 
mais  il  leur  permet  de  se  justifier,  si  elles  le 
demandent,  par  les  épreuves  usilées  alors, 
qui  étaient  celles  du  feu  et  de  l'eau. 

4  et  5.  Celui  qui  se  souniellail  à  l'une  ou 
à  l'autre  de  ces  épreuves  venait,  trois  jours 
avant  de  l'entreprendre,  troaver  le  piêlre, 
de  qui  il  recevait  la  bénédiction  onlinaiie. 
Pendant  les  trois  jours  suivanls  il  ne  man- 
geait (jue  du  pain,  du  sel  eu  des  légumes,  et 
ne  buvait  que  de  l'eau.  Chaque  jour  il  assi- 
stait à  la  messe  et  f.iisait  son  offrande.  Au 
moment  de  l'épreuve  il  recevMil  l'encharis- 
lie  et  jurait  qu'il  était  innocent  du  ciinie 
dont  on  l'accusait.  Si  celait  l'épreuve  de 
l'eau  glacée,  on  l'enfonçait,  avec  une  corde 
d'une  aune  et  demie  de  longueur,  aii-ilesso;is 
de  la  superficie  de  l'eau;  si  c'était  celle  du 
fer  chaud,  on  l'enveloppait  dans  sa  main  et 
on  l'y  laissait  trois  jours;  si  c'était  l'épreuvo 
de  l'eau  chaude ,  on  altcMidall  qu'elle  lût 
bouillante;  et  alors  on  lui  enfonçait  la  main 
ou  même  le  bras  dans  celte  eau,  en  atia- 
chant  à  sa  main  une  pierre.  Dans  ces  trois 
épreuves,  l'accusateur,  de  mémo  que  l'ac- 
cusé, était  obligé  de  jeûner  trois  jours,  et 
d'attester  par  serment  la  vérité  de  son  accu- 
sation. Ils  faisaient  venir  chacun  douze  lé- 
moins  ,  qui  prêtaient  serment  avec  eux. 
Wilkins,  An(jlic.  1.  Anal,  des  Conc,  l.  Y. 

GRÈCE  (Concile  tenu  en),  l'an  192.  iVunsi, 
t.  I,  p.  TOij. 

GRÈCE  (Conciliabule  tenu  en),  l'an  "Si, 
contre  le  culte  des  images.  Anal,  des  conc, 
t.V,p.li. 

GRÈCE  (Concile  de],  l'an  1220.  Ce  concile, 
qui  se  tint  dans  un  lieu  qui;  nous  ne  con- 
naissons pas,  fut  présidé  par  le  palriarc/ie 
Manuel,  et  l'on  y  fit  quelques  lègleuicnls  de 
discipline.  Mansi,  t.  II,  col.  877.  -, 

GRENOBLE  (Synodes  de),  Gruti inopolila-  ' 
nœ.  Le  célèbre  cardinal  le  C  imiis,  évêque  ei 
prince  de  Grenoble,  publia  en  1081  et  lOllO 
un  livre  d'Ordonnances  sijnodalcs,  qui  sont 
un  recueil,  fait  avec  choix,  des  statuts  portés 
dans  tous  les  synodes  précédents,  ou,  comme 
il  s'exprime  lui-même,  «  l'exécution,  ou, 
pour  mieux  dire,  des  adoucissements  des  rè- 
gles (lue  l'esprit  de  Dieu  a  formées  dans  les 
ani'iens  et  nouveaux  conciles.  »  N,)us  no 
pouvons,  sans  sortir  des  bornes  qui  nous 
sont  prescrites,  entrer  dans  l'analyse,  même 
la  plus  succincte,  de  co  savant  ouvrage; 


967 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


%8 


nous  nous  bornons  à  le  recommander  ;'i  la 
nicditation  de  tons  les  ecclésiasliques.  Il  csl 
divisé  en  six  titres  principaux,  dont  le  pre- 
mier csl  de  la  foi  catliolique;  le  second,  des 
ccclésiasiiqucs  cl  bénéfieiers  ;  le  (roisiènie, 
des  curés  et  de  leurs  ollicos;  le  quatrième, 
des  lieux  sainis  et  des  choses  sacrées;  le 
cinquième,  du  service  et  ciille  divins  ;  et  le 
sixièiie  et  dernier,  des  sacrements.  Ordonn. 
synod.  du  dinc.  de  Grenoble,  Paris,  1690. 

GRONINGUE  (Concile  de),  Graonense,  l'an 
1022.  Godard  y  lut  nommé,  par  l'empereur, 
évéque  d'Hildesheim,  et  consacré  par  l'ar- 
chevêque de  Mayence,  (jui  mit  pour  coiuii- 
tion  qu'il  n'exercerait  aucune  juridiction 
sur  Gaiidersheim;  mais  cette  condition  fut 
repous<ée  par  l'empereur. Co/iC.tfer/n.,  t.  III. 

GUASTALLA  (Concile  de),  Guastallense. 
l'an  1106.  Le  pape  Pascal  II  tint  ce  concile 
le  -li  octobre,  avec  plusieurs  évoques,  tant 
de  deçà  que  de  delà  les  monts;  beaucoup  de 
clercs'  et  de  laïques;  les  ambassadeurs  de 
Henri  ,  roi  d'Allemagne ,  et  la  princesse 
Malhilde  en  personne.  Il  y  fut  décidé  que  la 
province  d'Emilie  ne  sérail  plus  soumise  à 
l'Eglise  de  Ravenne.  On  lui  divers  passages 
des  écrits  de  sainl  Augustin,  de  saint  Léon, 
cl  le  troisième  canon  du  concile  de  Car- 
Ihage,  louchant  la  réconciliation  de  ceux 
qui  avaienl  été  ordonnés  hors  de  l'Eglise  ca- 


tholique ,  et  l'on  en  forma  un  décret  qui 
porte  (jue  ceux  du  royaume  teutonique  qui 
ont  été  ordonnés  dans  le  schisme  seront  ad- 
mis à  rentrer  dans  leurs  fonctions,  pourvu 
qu'ils  ne  soient  ni  usurpateurs,  ni  simonia- 
ques,  ni  coupables  d'autres  crimes,  et  qu'ils 
aient  au  conlrain;  de  la  probilé  et  du  savoir. 
Par  un  second  décret,  on  défendit  aux  laï- 
ques de  donner  les  investitures.  Le  troisième 
fait  défense  aux  abbés,  aux  archiprêires,  et 
généralement  à  tous  les  prévôts  d'une  Eglise, 
d'en  vendre,  d'en  aliéner  les  biens,  de  les 
échanger,  de  les  louer  ou  de  les  laisser  on 
fiefs,  sans  le  consentement  de  la  communauté 
ou  de  l'évêque  diocésain,  sous  peine  de  pri-  * 
valion  de  leurs  ordres. 

GUA  TERFORDIENSE  [Concilium]  ;  Voy. 
Waterford. 

GUDSTADT  (Synode  diocésain  de),  Gud- 
stadieiue,  tenu  l'an  162'i  par  Jean  Alberli, 
r>rince  de  Pologne  el  de  Suède,  et  évêque  de 
Warmie.  Les  statuts  de  ce  synode  ne  sont 
point  parvenus  jusqu'à  nous.  Conc.  Germ., 
MX. 

GUI  DON  IS  [Concilium  in  Valle);  Voy. 
Laval. 

GUlMINGTON  (Concile  de),  dans  le  Nort- 
himpton,  en  Anglelerre,  l'an  1188,  pour  la 
croisade. 


HALBERSTADT  (Synode  d')  ,  Halbersta- 
diense,  l'an  912.  Henri,  surnommé  l'Oiseleur, 
ayant  pris  en  mariage  Halheburge,  fille  du 
comte  Ervin,  qui  s'était  faite  religieuse  après 
avoir  perdu  un  premier  mari,  Sigismoml, 
évêqued'Halbersladt,cita  le  prince  sacrilégeà 
comparaître  à  son  synode,  et  puis  l'excommu- 
nia: il  difl'éra  néanmoins  l'exécution  de  sa  sen- 
tence, par  déférence  pour  l'empereur  Conrad. 
Quoique  Henri  eiit  déjà  un  fils  d'Hathcburge, 
il  fut  obligé  de  la  congédier,  en  confessant  le 
critne  qu'il  avait  comoiis  de  l'épouser  mal- 
gré ses  vœux  ;  et,  poussé  par  le  désir  de  met- 
Irn  sur  le  trône  après  lui  des  enfants  légiti- 
mes ,  il  se  remaria  en  toutes  règles  avec 
Malhilde,  princesse  qui  comptiil  Wilikind 
au  nou'ibre  de  ses  ancêtres.  Conc.  Geriii., 
t.  IL 

HALBlîllSTADT  (Synode  d' J  ,  l'an  991, 
tenu  pour  la  dédicace  de  la  cathédrale  con- 
sacrée sous  l'invocation  de  saint  Etienne, 
preM)ier  martyr.  L'évêque  du  lieu  fut  le  pré- 
lat consécrateur,  quoique  sou  métropolitain 
s'y  trouvât  aussi;  et  douze  évoques  l'assistè- 
ri  ni,  pour  figurer  les  douze  apôtres.  On  fit 
l'autel  de  douze  pierres,  dans  le  même  des- 
siin  .  cl  l'on  y  mit  des  reliques  de  saint 
Etienne  cl  de  plusieurs  autres  sainis,  mais 
principalement  des  parcelles  de  la  vraie 
croix  et  d'autres  recueillies  à  la  crèche  et 
au  tombeau  de  Notre-Seigneur.  Outre  le 
maître  autel  ,  qui  lui  dédie  à  la  sainte  Tri- 
nité et  au  principal  patron,  les  divers  évé- 
([ucs  présents  à  la  cérémonie  s'çoipl9Jf^reut 


à  consacrer  huit  autels  latéraux.  Au  reste, 
ce  ne  fut  là  qu'une  réédificalion  de  la  cathé- 
drale d'Halberstadl,  ou  de  nouvelles  propor- 
tions données  à  une  église  déjà  ancienne. 
Chron.  flalberst.  edenie  Lcibnitio,  t.  II  Scri- 
ptor.  Brunsvic. 

HALBIÎRSTAD'r  (Synode  d'),  l'an  1120. 
L'évêque  Reinhard  publia  dans  ce  synode  le  i 
diplôme  de  fondation  du  monastère  de  Sainl-  } 
Laurent  de  Schrening,  et  confirma  au  mo- 
nastère de  Chaldenbruncn  la  propriété  des 
biens  dont  il  avait  été  doté  par  le  comte 
Wichmann.  Conc.  Germ.,  t.  111. 

HALBERSTADT  (Synode  d') ,  l'an  1121, 
pour  le  même  objet  que  le  précédent.  Ibid. 

HALBERSTADT  (Synode  d';,l'an  1137. 
L'évêque  Rodolphe  y  confirma  les  donations 
(ailes  au  monastère  de  Schœning  par  son 
prédécessi'ur.  Ibid. 

HALBKRSTADT  (Synode  d'),  l'an  llil.Le 
même  évéque  confirma  dans  ce  synode  un 
échange  de  biens  l'ail  entre  le  monastère  de 
Schœning  el  celui  de  Thrubic.  Cunc.  Germ-, 
t.  IV. 

HALBERSTADT  (Synode  d') ,  l'an  1147. 
L'évê(iue  y  confirma  la  l'oadation  de  l'abbaye 
de  Ludesbourg,  de  l'ordre  de  Saint-Benoît. 
Conc.  Germ.,  t.  111. 

HALBERSTADT  (Synode  d'),  l'an  llaO. 
Confirmation  d'aulres  donations  semblables, 

HALlîlLRSTADT  (Synode  d).  l'an  115'i. 
Adjudication  d'une   terre  faite  à  l'église  de 

tilHÂLBIiUSTAOT  (Synode  d'),  l'an  1157, 


D69  IIAL 

sous  Odeiric,  pour  confirmer  diverses  dona- 
tions faites  au  couvenl  de  Schœning.  Conc. 
Germ.,  t.  X. 

HALBKUSÏADT  (Synode  d'),  l'an  1178. 
Donation  en  faveur  des  chanoines  d'Haniers- 
lere. 

HALBERSTADT  (Synode  d') ,  le  11  juin 
1179.  L'évéque  Odclric  y  confirma  les  biens 
et  les  privilèges  de  l'église  de  Kaldenborn. 
Conc.  Germ..  t.  \. 

HALBERSTADT  (Synode  d') .  l'an  118;j. 
Autre  concession  faite  à  un  monastère. 

HALBERSTADT  (Synode  d),  lan  118i, 
sous  l'évéque  Théodoric  de  Crosick ,  en 
faveur  de  l'église  de  Kaldenborn.  Conc. 
Germ.,  t.  X. 

HALBERSTADT  (Synode  d'),  l'an  1186. 
Fondation  du  chanoine  de  Saint-Thomas  de 
l'ordre  de  Préiiiontré. 

HALBERSTADT  (Synode  d'),  1189.  L'évé- 
que Théodoric  confirme  des  donations  faites 
à  l'églisp  de  Kald'nhorn. 

HALBERSTADT  (Synode  d')  ,  l'an  1200. 
Pacification  d'un  différend  au  sujet  d'un  ar- 
chidiaconé. 

HALBERSTADT  (Synode  d')  ,  l'an  1205. 
L'évéque  Conrad  approuve  une  exemption 
en  faveur  d'un  monastère. 

HALBERSTADT  (Synode  d'),  l'an  1206, 
sous  le  même  et  pour  de  semblables  sujets. 

HALBERSTADT  (Synode  d'),  l'an   1208. 
Approbation  d'un  arrangememenl  pris  entre 
les  chanoines  de  Notre-Dame  d'Haiberstadt 
.  et  les  chevaliers  du  Temple. 

HALBERSTADT  (Synode  d'),  l'an  1219. 
Frédéric,  évéque  d'Haiberstadt,  accepte  l'ad- 
vocatie  de  l'église  de  Kaldenborn,  qu'il  s'é- 
tait fait  céder  pour  la  remettre  avec  désin- 
léressemenl  au  prévôt  et  aux  religieux  de 
cette  église. 

HALBERSTADT  (Synode  d'),  l'an  1224..  Le 
même  é»éque  accepte  la  donation  d'une 
église  faite  par  Louis,  comte  de  Thuringe. 
Conc.  Germ.,  t.  III. 

HALBERSTADT  (Synode  d'),  l'an  12i6. 
L'évéquey  promulgua  undécrel  du  concile  de 
Mayeiice  portant  la  peine  d'excommunica- 
tion contre  quiconque  empêcherait  quel- 
qu'un de  ses  diocésains  de  choisir  un  mo- 
nastère pour  le  lieu  de  sa  sépulture.  Conc. 
Germ..  t.  X. 

HALBERSTADT  (Synode  d') ,  l'an  1282. 
L'évéque  >"olrad  y  accorda  quarante  ji)urs 
d'indulgence  à  tous  ceux  qui  voudraient  ai- 
der à  la  construction  de  l'église  de  Siinl- 
Etienne  d'Hemesladt.  Conc.  Germ.,  t.  X. 

HALBERSTADT  (Synode  d'),  l'an  1296.  Il 
y  fut  décidé  par  l'évéque  Wolrade  qu'un 
homme  ne  pouvait  doter  son  épouse  de  ses 
biens  liéréditaires  sans  le  consentement  des 
héritiers  nnlurels. 

HALBERSTADT  (Synode  d'),  l'an  1328. 
L'évéque  Albert  y  décida,  de  l'avis  de  tout 
son  clergé,  que  la  consécration  d'un  autel 
devait  être  faite  aux  frais  de  celui  qui  l'avait 
conslruil  et  doté.  Conc.  Germ.,  t.  IV. 

HALBERSTADT  (Synode  d'),  l'an  1W8. 
Henri  de  Warberg,évéiiue  d'Haiberstadt,  re- 
nouvela dans  ce  synode  plusieurs  statuts  an- 

UlCTlONNAlKE    1>£S   CONGILBS.    I. 


HAV  970 

riens  pour  la  réforme  de  son  clergé.  Conc 
Germ.,  t.  IV. 

HALBERSTADT  (Synode  d') ,  l'an    1V19 
en    faveur  d'un    monastère.   Conc.  Germ.' 
t.  V. 

HALL  (Concile  de),  Ilollensc,  l'an  1115 
Dans  ce,  concile  provincial  de  toute  la  Ba- 
vière, Conrad,  archevêque  de  Sallzbourg, 
termina  le  différent  élevé  entre!  deux  abbés 
au  sujet  d'une  religieuse,  que  chacun  d'eux 
prétendait  appartenir  à  son  monastère. 
Conc.  Gi.rm.,  t.  III. 

HALL  (Concile  de),  llallensc,  l'an  1146 
Coniad, archevêque  de  Saltzbourg, approuva 
diins  ce  concile  la  fondation  de  Seccuvie. 
Cunc.  Germ.  t.  III. 

HALL  ;Concile  de)  de  Magdebourg,  IlaU.œ 
Mdgdcburgicœ,  l'an  117.").  On  ne  doit  pa? 
confondre  la  ville  de  Hall  de  la  province  de 
Magdebourg  avec  Hall  de  Souabe,  dont  il 
s'agissait  dans  les  conciles  précédents.  Dans 
celui-ci,  Wicman,  archevêque  de  Magde- 
bourg, défendit  les  tournois,  à  cause  des 
meurtres  qui  s'y  commettaient  fréquemment, 
sous  peine  d'excommunication  et  de  refus 
de  la  sépulture  ecclésiastique.  Mansi,  t.  Il, 
Supjil. 

H.4LL  (Concile  de),  Hallœ  Magdcburgicœ. 
l'an  1320.  i'oy.  Magdebouug,  mémo  année. 
_  HAMBOURG  (Concile  de),  Hamburgense, 
l'an  831.  C'est  à  ce  concile  même  que  la  ville 
de  Hambourg  fut  érigée  en  archevêché,  et 
que  saint  Anschaire  en  fut  établi  premier 
archevêque. 

HAPIINIENSE  [Concilium),  en  Dane- 
mark, l'an  li25.  Voy.  Copenhague. 

HAPFELD  (Concile  de);  Voy.  Herfeld. 

HARISTALLENSIS  iConventus),['anT79. 
Voy.  HÉiusTAL. 

HARLEM  (Synode  de),  Harlemenae,  l'an 
1364.  Nicolas  de  Nieulant,  évéque  de  Harlem, 
tint  ce  synode  diocésain,  où  il  fit  plusieurs 
sages  règlements  pour  la  conduite  de  son 
diocèse  et  la  reforme  de  son  clergé.  Il  or- 
donna en  particulier  que  le  synode  diocésain 
se  rassemblât  deux  fois  chaque  année,  et 
que  tous  les  curés  se  fissent  un  devoir  de  s'y 
rendre  ;  que  personne  ne  se  présentât  pour  le 
sous-diaconat  avant  l'âgede  dix-huit  ans  ;  que 
les  prêtres  ne  dissent  point  la  messe  avant  d'a- 
voir récité  matines  ,  laudes  et  prime  ;  i;u'il  y 
eûljour  et  nuit  dans  chaque  église  une  lampe 
ou  un  cierge  allumé  devant  le  saint  sacre- 
ment, et  qu'on  refusât  la  sépulture  ecclésias- 
tique à  ceux  qui  sans  raison  auraient  omis  de 
recevoir  l'extrênie-onction  dans  leur  der- 
nière maladie.  Conc.  Germ.,  t.  \l\. 

HABLEM  (Synode  de),  l'an  1.571,  tenu  par 
révê(iue  Godefioi  de  Merle,  pour  la  publica- 
tion cl  l'exécution  des  décrets  du  concile  de 
Tiente.  Tous  les  prêtres  invilés  à  ce  synode 
reçurent  l'ordre  de  se  procurer  chacun  un 
exemplaire  de  ces  décrets,  sous  peine  d  avoir 
à  payer  deux  florins  pour  amende.  Conc. 
Germ.,  f.  VII. 

HAVELBERll  (Synode  de),  Havelbergcnse, 
l'an  1511.  Dans  ce  synode  diocésain,  .'ean  de 
Scblaberudorff,  évêiiuc  du  lieu,  prescrivit  à 

31 


971 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


9/2 


ses  clercs  l'usage  du  bréviaire  qu'il  venait 
de  faire  corriger.  Conc.  Germ.  t.  VI. 
HEDFELDENSE  {Concilium);  Vey.EKR- 

FBLD. 

HEDUENSIA  (Concilia).  Voy;  Adtdn. 

HE  DUE  NSI  S  iSynodus),  ou  Synode  d'Au- 
tun ,  l'an  1468,  sous  Jean  Rollin,  qui  y  pu- 
blia soixante-deux  slaluls.  Voy.  Thés.  nov. 
anecd.,  t.  IV,  p.  503. 

HEILIGENSTADT  (Assemblée  de) ,  Heili- 
genstadense,  l'an  1093.  Dans  celle  assemblée, 
Ruolhard,  archevêque.  deMayence,  conOrma 
la  fondation  d'un  monastère  situé  sur  la  cam- 
pagne de  Bursfeld.  Conc.  Germ.,  t.  III. 

HELENENSIA  {Concilia)  ;  Voy.  Elne. 

HERBIPOLENSIA    (Concilia);     Voy. 

WlRTZBOURG. 

HERFELD  {Concile  d'), /fed/^eWense,  l'an 
680.  Ce  concile  fut  tenu  le  17  septembre, 
dans  la  campagne  de  Hapfeld,  ou  Herfeld  , 
ou  Hetfeld,  par  Théodore,  archevêque  de 
Cantorbéry,  contre  les  monothélites.  Il  y  en 
n  qui  mettent  ce  concile  en  679;  mais  le 
P.  Pagi  0  prouvé  qu'il  se  tint  en  680.  Anglic. 
I.  }  oy.  Hetfeld. 

HERFORD  (Concile  d')  en  Angleterre, 
Erfordiense,  l'an  G73.  Ce  concile  fut  tenu, 
le  24.  septembre  673,  par  Théodore  de  Can- 
torbéry, qui  y  présida,  et  par  quatre  autres 
évoques.  Apres  les  avoir  exhortés  à  mainte- 
nir entre  eux  la  charité  et  l'union,  Théo- 
dore leur  demanda,  l'un  après  l'autre,  selun 
leur  rang,  s'ils  consentaient  d'observer  C9 
qui  avait  été  ordonné  canoniquement  par 
les  anciens;  tous  ayant  répondu  qu'ils  le 
voulaient  ainsi,  Théodore  produisit  le  livre 
des  canons,  et  leur  fit  voir  des  articles  qu'il 
avait  marqués,  sachant  que  c'était  le»  plus 
nécessaires  pour  eux,  et  les  pria  do  vouloir 
bien  les  recevoir  et  s'y  conformer.  Voici  ce 
qu'ils  contiennent  en  substance. 

1.  «  Nous  observerons  tous  la  pâque  le 
dimanche  après  le  quatorzième  de  la  lune  du 
premier  du  mois.  » 

2.  «  Chaque  évêque,  content  de  la  portion 
de  peuple  confiée  à  ses  soins,  n'entreprendra 
point  sur  le  diocèse  d'un  autre.  » 

3.  a  Les  évêques  n'inquiéteront  en  rien 
les  monastères  consacrés  à  Dieu,  et  ne  leur 
ôteronl  rien  de  leurs  biens  par  violence.  » 

4.  «  Les  moines  ne  passeront  poiul  d'un 
monastère  à  un  autre,    sans   congé  de  leur 

,  abbé,  à  qui  ils  seront  tenus  de  rendre  l'obéis- 
sance qu'ils  lui  ont  promise  dans  le  temps 
de  leur  conversion.  » 

5.  «  Les  clercs  ne  quitteront  pas  non  plus 
leur  propre  évêque,  et  ils  ne  srronl  reçus 
nulle  part,  sans  lettre  de  recommandation  de 
sa  part.  Si.  s'étant  établis  ailleurs,  ils  re- 
fusent de  retourner,  ils  seront  excommuniés 
avec  celui  qui  les  aura  reçus.  » 

G.  «  Les  évêques  et  les  clercs  étrangers  se 
contenteront  de  ce  qui  leur  sera  offert  par 
ceux  qui  exerceront  envers  eux  le  devoir  de 
l'hospitalité;  et  ils  n'entreprendront  de  faire 
aucune  fonction  sacerdotale,  sans  la  permis- 
HÎon  de  l'évè.iue  diucésain.  » 

7.  «  N'étant  pas  possible,  pour  diverses 
raisons,  de  tenir  chaque  année  deux  con- 


ciles, on  en  tiendra  un  le   premier  jour 
d'août,  au  lieu  nommé  Cloveshoe. 

8.  «  Les  évêques  n'entreprendront  point 
les  uns  sur  les  autres  par  un  mouvement 
d'ambition  ,  mais  ils  garderont  entre  eux  le 
rang  de  leur  ordination.  » 

9.  «  Le  nombre  des  évêques  sera  aug- 
menté à  mesure  que  celui  des  fidèles  gros- 
sira. » 

10.  a  Personne  ne  contractera  que  des  ma- 
riages légitimes,  et  ne  pourra  quitter  sa 
propre  femme  que  pour  cause  de  fornica- 
tion :  en  ce  cas,  celui  qui  aura  renvoyé  sa 
femme  légitime  ne  doit  pas  en  épouser  une 
autre,  sil  veut  être  véritablement  chrétien  ; 
mais  il  doit  garder  le  célibat,  ou  se  réconci- 
lier avec  sa  femme.  »  Ce  fut  Théodore  de 
Cantorbéry  qui  dressa  lui-même  les  actes  de 
ce  concile,  et  qui  les  dicta  au  moine  Titil- 
lus.  Anglic.  i.   Anal,  des  Conc. 

HERFORD  (Synode  d') ,  l'an  1137.  L'abbé 
do  Castaillons  y  prit  l'engagement  de  payer 
une  redevance  annuelle  à  l'église  de  Leo- 
nienstri.  An'jlic.  1. 

HERFORD  (Synode  diocésain  d'J,  l'an  1519. 
Wilktns,  t.  m. 

HERISTAL  (Assemblée  d'),  l'an  779.  L'em- 
pereur Charlemagne  y  publia  des  capitules 
dont  une  partie  se  rapporte  au  bon  gouver- 
nement de  l'Eglise.  C'est  le  premier  des  ca- 
pitulaires  de  Charlemagne.  iV-  Alexand.  Hist 
eccl.  sœc.  octav.,  c.  7,  art.  8. 

HERODFORDENSE  [Concilium);  Voy. 
Hebford. 

HETFELD  (Concile  d'),  l'an  680.  Benoît 
Biscop  retournant  de  Rome  en  Angleterre,  le 
pape  lui  donna  pour  l'accompagner  Jean, 
chantre  de  l'église  de  Saint-Pierre  et  abbé 
de  Saint-Martin  de  Rome,  avec  ordre  de  s'in- 
former exactement  de  la  foi  des  Eglises  de  ce 
pays-là.  et  d'en  faire  son  rapport  à  son  re- 
tour à  Rome.  L'abbé  lean  emporta  avec  lui 
les  actes  du  premier  concile  de  Latran,  et 
assista  à  un  concile  que  Théodore  de  Can- 
torbéry tint  le  dix-septième  de  septembre  de 
l'an  680  à  Hetfeld.  Les  évêques  y  déclarèrent 
qu'ils  recevaient  les  cinq  conciles  géné- 
raux, et  celui  du  pape  Martin,  c'est-à-dire 
de  Latran,  contre  les  monothélites;  qu'ils 
analhématisaienl  ceux  qui  avaient  été  ana- 
thématisés  dans  ces  conciles,  et  recevaient 
ceux  qui  y  avaient  été  reçus.  Théodore  fit 
donner  à  l'abbé  Jean  un  exemplaire  des  ac- 
tes du  concile  d'Helfeld  poUr  le  porter  à 
Rome.  Lui  de  son  côté  permit  de  tirer  copie 
des  actes  du  concile  de  Latran.  La  profes- 
sion de  foi  du  concile  d'Helfeld  dit,  en  par- 
lant du  Saint-Esprit,  qu'il  précède  du  Père 
et  du  Fils.  Dans  tous  les  autres  articles,  elle 
s'accorde  de  même  avec  la  doctrine  de  l'E- 
glise romaine.  Voy.  plus  haut  Herfeld. 

HIBERNENSES  [Canones).  D.  Marlène 
a  publié  sous  ce  titre  des  canons  de  plu- 
sieurs synodes  d'Irlande,  dont  il  laisse  igno- 
rer les  dates  el  presque  les  noms.  Nous  nous 
bornons  ici  à  y  renvoyer  le  lecteur.  Tltes. 
nov.  anerdot.,  l.  IV. 

IUREHNIENSIA  {Concilia)-,  Y.  Irlande. 

HIERACENSIS  (Synode  diocésain  de). 


97S 


HIL 


Ecclesîœ,  l'an  1593,  le  11  mai,  tenu  par  Vin- 
cent Buiiardi,  évéquo  de  celte  ville,  d'après 
le  conseil  cl  l'asseiilinioulde  son  ciiapilre  et 
de  tout  son  cierpé.  Ce  prélat  publia  dans  ce 
synode  des  règU'uienls  assez  élcndus  sur  les 
sacrements,  l'ordre  à  garder  dans  les  églises 
et  les  sacristies,  le  devoir  de  ne  soiukt  les 
cloches  que  pour  des  usages  pieux,  l'enlre- 
(ien  du  séminaire,  les  oblalions  des  divers 
ordres  du  clergé,  les  confréries,  les  liôpi- 
tauv,  el  pour  la  répression  du  blasphètne  et 
du  concubinage.  Synod.  prima  Hieracensis, 
Jlomœ,  1598. 

^  HlliKAPLES  (Concile  d'),  Hierapolitense, 

l'an  173,  contre  Monlan,  les  monlaiiistes    et 

Théodole    le   Corroyeur.   Baluz.  ex  Euseb.; 

Fahric.  ex  Synod.  vet. 

HIliROSÔLYMlTANA   (Concilia);   Voy. 

JÉRUSALEM. 

HJLUKSHEIM  (Synode  d'),  HUdesheimense, 
l'an  lOJC.  Godard,  évéque  d  Hildesheini,  y 
jugea  l'affaire  d'un  prélre  qui  excilait  le 
murnuire  de  loul  le  reste  du  clergé.  Ce  mau- 
vais prêtre,  qui  croyait  avoir  réussi  à  trom- 
per son  saint  évéque  par  un  nouveau  men- 
songe, fut  frappé  de  mort  subite  le  lende- 
main du  jour  où  il  venait  d'être  acquitté. 
Conc.  Gcrin.  t.  III. 

HiLDESHEIM  (Synode  d'),  l'an  1131.  L'é- 
vêque  Bernard  confirma  dans  ce  synode  la 
fondation  d'un  couvent  à  Richenberg  de 
chanoines  de  l'ordre  de  Saint-Augustin. 

HILDESHEIM  (Synode  d'j ,  l'an  1132.  Ce 
synode  fut  tenu  à  l'occasion  de  la  canonisa- 
tion de  saint  Godard,  évéque  d'Hildesheim, 
publiée  l'année  précédente  dans  le  concile 
de  Reims  par  le  pape  en  personne.  On  éleva 
de  terre,  pour  ce  sujet,  le  corps  du  saint  avec 
les  cérémonies  accoutumées. 

HILDESHEIM  (Synode  d'J,  l'an  1146.  Dans 
ce  synode,  l'évêque  Bernard  dota  de  beau- 
coup de  revenus  le  monastère  de  Saint-Go- 
dard. Conc.  Germ.  t.  111. 

HILDESHEIM  (Synode  d'),  l'an  1147.  Le 
même  évéque  enrichit  de  nouveaux  revenus 
le  couvent  de  Saini-Barthélemy,  composé  de 
chanoines  réguliers,  qu'avaient  commencé  à 
foncier  ses  prédécesseurs.  Conc.  Germ.  t.  III 
HILDESHEIM  (.Synode  d'),  l'an  1149.  L'é- 
vêque Bernard  y  lança  l'excommuuicatioa 
contre  les  usurpateurs  des  biens  du  monas- 
tère de  Lamspring.  Conc.  Germ.  t.  III. 

HILDESHEIM  (Synode  d'),  l'an  1178.  Ce 
synode  eut  encore  pour  objet  d'assurer  au 
monastère  de  Larnspring  la  possession  de  ses 
revenus.  Conc.  Germ.  t.  III. 

HILDESHEIM  (Synode  d'),  l'an  1191.  Ber- 
non,  évéque  d'Hildesheim,  confirme  au  mo- 
nastère de  Stederbourg  la  possession  de  ses 
biens.  Conc.  Germ.  t.  III. 

HILDESHEIM  (Synode  d'),  l'an  1193.  On 
élève  solennellement  de  terre  le  corps  de 
saint  Bernard,  évéque  d'Hildesheim,  qui  ve- 
nait d'être  canonisé  à  Rome.  Conc.  Germ., 

HILDESHEIM  (Synode  d')  ,  l'an  1224. 
Henri  Minm  k,  moine  de  l'ordre  des  Cîteaux 
et  prévôt  d'un  couvent  de  Cistercieunes  àGos- 
lar,  fut  dégradé  solennellement  comme  cou- 


HIP 


97« 


pabic  d'hérésie,  par  Conrad,  évéque  do 
l'orloet  légat  du  saint-siége,  qui  présida  à 
ce  synode.  Les  erreurs  de  cet  hérétique  con- 
sistaient à  soutenir  que  le  Saint-Esprit  était 
le  père  de  Notre-Seigneur  ;  que  la  sainte 
Vierge  reconnaissait  dans  le  ciel  une  autre 
créature  plus  grande  qu'elle,  et  que  le  dia- 
ble voulait  rentrer  en  grâce  avec  Dieu.  II 
condamnait  en  outre  le  mariage.  Conc.  Germ. 

HILDESHEIM  (Synode  d'),  l'an  12.30.  L'é- 
vêque G(mrad  donne  au  couvent  de  Saint- 
Godard  des  dîines  qui  lui  avaient  été  rési- 
gnées. Co>ic.  Germ.,  t.  III. 

HILDESHEIM  (Synode  d'),  l'an  12.')9.  La 
fondation  et  la  dotation  dii  monastère  de 
Bakenrode,  de  l'ordre  de  Citeaux,  déjà  faites 
par  l'évêque  Jean,  furent  confirmées  dans 
ce  synode.  Conc.  Germ.,  l.  III. 

HILDESHEIM  (Synode  d'),  l'an  1539.  Va- 
lenlin  de  Teutleben,   évéque  d'Hildesheim 
qui  tint  ce  synode  diocésain,   y   renouvela' 
sous  quarante-quatre  titres  principaux,  les 
statuts  des  conciles  provinciaux  de  Mayence 
Cuiic.  G'Tm.,  t.  VI.  Voy.  Matekce. 

HILDESHEIM  (Synode  d'),  l'an  1652.  Maxi- 
milien-Henri,  duc  de  Bavière,  archevêque  de 
Cologne  et  évéque  d'Hildesheim,  tint  ce  sy- 
node diocésain,  dans  lequel  il  fit  un  recueil 
des  décrets  des  conciles  précédents  sur  la 
discipline  qu'il  confirma.  Co?ic.  Ger/n.  t  IX 
HIPPOLYTE  (Synode  de  Saim-),  l'an  1284.' 
T  Oiy.  Passao. 

HIPPONE  (Concile  général  d'Afrique  à), 
1  an  393.  Aurèle,  l'un  des  évéques  qui  avaient 
assisté  au  concile  de  Carthage  sous  Géné- 
thaelius  en  390,  lui  ayant  succédé  quelque 
temps  après  dans  le  gouvernement  de  cette 
Eglise,  s'appliqua   entièrement  à  faire  re- 
fleurir dans  toutes  celles  d'Afrique  l'ancienne 
discipline,    et  à    réformer  les  abus  qui    s'y 
étaient  glissés.  Il  y  en  avait  un  considérable 
dans  les  festins  que  l'on  faisait  en  l'honneur 
des  martyrs,  non-seulement  au  jour  de  leurs 
fêles,  mais  encore  tous  les  jours,  et   même 
dans  les  églises.  Cet  abus  était  particulier  à 
l'Afrique  ,  et  il  y  avait  jeté  de  si  profondes 
racines,  que  saint  Augustin,  écrivant  à  Au- 
rèle pour  l'engager  à  le  détruire  ,  lui  disait 
qu'il  ne  pourrait  en   venir  à   bout  que  par 
l'autorilé  d'un  concile.  Aurèle  suivit  ce  con- 
seil, et  assembla  à  Hippone  un  concile  géné- 
ral de  toute  l'Afrique,  auquel  il   présida  ;  et 
c'est  le   premier   de  ceux   que   l'on  connaît 
avoir  été  tenus  pendant  qu'il  fut  évéque  de 
Carthage.  H  se  tint  dans  la  salle  du  conseil 
de  l'église  de  la  Paix  ,  appelée  par  saint  Au- 
gustin la  grande  Basilique,  sous  le  consulat 
de  l'empereur  Théodose  et  d'Abundantius 
c'est-à-dire  l'an  393,  le  8  octobre.  11  y  vint 
des    évéques    de    toutes    les  provinces  d'A- 
frique :  ce  qui  lui  a   fait  donner  le   nom  de 
concile  plénier.  Ceux   que  l'on  connaît  sont 
Aurèle  de  Carthage  ,  .Mégale  de  Calame  (  ou 
Chelme),    Cccilien,    Théodore  et   Honorât, 
évéques  dans  la  Mauritanie  de  Slèfe,  et  Epi- 
goiie  de  Bulle  royale  dans  la  proconsulaire; 
sans  doute  que  \  alère,  évéque  d'Hippone,  y 
était  aussi.  ' 


975 


DICTIONNAIRE  DES  COACILKS. 


97C 


Sainl  Augustin,  alors  prêtre  de  cette  Egli- 
se, fut  obligé  parles  évéques  mêmes  du  con- 
cile de  faire  un  discours  en  présence  de 
l'assemblée  sur  la  foi  et  le  symbole  :  et  c'est 
de  ce  discours  qu'il  composa  depuis ,  à  la 
prière  de  ses  amis  ,  le  livre  que  nous  avons 
parmi  ses  œuvres  ,  intitulé  de  la  Foi  et  du 
Symbole.  Il  avait  été  jusque-là  inouï  en 
Afrique  qu'un  prêtre  parlât  en  public  devant 
des  évêques;  '-t  saint  Augustin  fut  le  pre- 
mier à  qui  ce  privilège  fut  accorde.  Deux  ans 
auparavant  l'évéque  A'alère  lui  avait  déjà 
donné  le  pouvoir  d'expliquer  1  Evangile  en 
sa  présence;  mais  il  ne  l'avait  fait  que  par 
nécessité,  et  parce  qu'étant  Grec  de  naissance, 
il  n'avait  pas  assez  d'usage  de  la  langue  la- 
tine pour  donner  à  son  peuple  les  instruc- 
tions convenables. 

Le  concile  d'Hippone  fit  plusieurs  canons 
de  discipline,  dont  quelques-uns  sont  rappe- 
lés dans  les  conciles  postérieurs  ;  les  autres 
ne  sont  pas  venus  jusqu'à  nous.  On  voit  dans 
un  concile  de  Garthage  tenu  dans  le  vi" 
siècle  sous  Boniface,  évéque  de  celte  ville, 
que  l'Eglise  de  Stèfe  ayant  fait  la  Pâque  hors 
de  son  jour  la  même  année  que  le  concile 
d'Hippone  fut  assemblé,  Gécilien  et  Honorât, 
pour  remédier  à  cet  inconvénient  qui  arrivait 
assez  souvent,  demandèrent  qu'afin  que  tout 
1.;  monde  fit  la  l'âque  en  un  même  jour  on 
réglât  que  l'évéque  de  Carlh;ige  manderait 
tous  les  ans  aux  primais  de  chaque  province, 
en  quel  jour  il  faudrait  l'aire  cette  fête  l'an- 
née suivante;  qu'Aurèle  ayant  voulu  savoir 
si  c'était  le  sentiment  de  tous  les  évêques,  ils 
l'en  assurèrent,  et  que  l'on  en  dressa  un  ca- 
non par  lequel  il  est  statué  que  toutes  les 
provinces  d'Afrique  auront  soii!  d'apprendre 
de  l'Eglise  de  (Zarthage  en  quel  jour  il  fallait 
faire  la  l'âciue.  Ce  canon  fut  renouvelé  dans 
le  troisième  concile  de  Garthage  eu  397.  E|)i- 
gone,èvêque  de  Bulle  royale,  qui  y  était  pré- 
sent, demanda  qu'on  ne  touchât  point  à  ce 
canon  ,  mais  qu'on  y  ajoutât  seulement  que 
le  jour  de  la  Pâque  serait  déclaré  dans  le 
concile  général  d'Afrique  qui  devait  se  tenir 
tous  les  ans  ;  Aurèle  promit  de  le  faire  même 
par  écrit. 

Cet  usage  de  tenir  chaque  année  un  con- 
cile général  d'Afrique  fut  établi  dans  le  con- 
cile d'Hippone;  et  il  y  fut  réglé  qu'on  s'as- 
semblerait tantôt  à  Garthage,  tantôt  dans  une 
autre  province.  Le  troisième  concile  de  Gar- 
thage, en  ^97,  rapporte  ce  canon,  et  y  ajoute 
que  chaque  province  qui  avait  un  primat 
enverrait  à  ce  concile  trois  députés,  honnis 
la  Tripolilaine  ,  qui  ayant  peu  d'évêques  , 
n'en  enverrait  qu'un.  Aurèle ,  qui  avait 
promis  de  faire  observer  ce  canon,  l'observa 
en  elTct,  indiquant  des  conciles  tantôt  en 
Numidie,  tantôt  dans  la  Byzacène,  mais  pour 
l'ordinaire  à  Garthage.  On  compte  qu'il  as- 
sembla au  moins  vingt  conciles;  mais  les 
actis  n'en  sont  pas  tous  venus  jusqu'à  nous. 
Le  jour  de  ces  conciles  fut  fixé  dans  celui 
d'Hippone  au  2.'}'  d'août,  comme  on  le  lit 
dans  la  collection  africaine.  Il  semble  aussi 
par  cette  collection  qu'Aurèle  s'était  engagé 
dans  le   concile    d'Hippone  à  visiter  tous 


les  ans  quelqu'une  des  provinces  d'Afrique, 
excepté  la  Mauritanie,  la  Tripolilaine  et  les 
Arzuges,  qui,  outre  qu'elles  étaient  éloi- 
gnées de  Garthage,  se  trouvaient  mêlées 
parmi  les  barbares. 

C'est  au  concile  d'Hippone  que  la  province 
de  Stèfe  doit  son  origine.  Jus<iue-là  elle 
avait  reconnu  le  primat  de  Numiilii',el  elle  se 
trouvait  à  son  concile.  Mais  Gécilien  el  Ho- 
norai, évêques  de  cette  province  ,  demandè- 
rent au  concile  d'Hippone.  au  nom  de  tous 
leurs  confrères  ,  qu'elle  pût  avoir  un  primai 
particulier,  promellant  que  quand  leur  pri- 
mat serait  mort,  celui  qui  lui  succéib'rait 
enverrailses  mémoires  à  lEglise  de  Garthage 
afin  d'être  fait  primat  par  elle.  Aurèle  ne 
trouva  point  de  difficulté  à  leur  accorder  ce 
qu'ils  demandaient,  mais  il  voulut  aupara- 
vant avoir  le  sentiment  du  concile.  Epigonius 
dit  qu'il  fallait  consulter  les  évêques  de  Nu- 
midie,et  avoir  leur  consentement.  Mégale 
de  Galame,  loin  de  s'y  opposer,  approuva  la 
proposition  :  el  elle  fut  déclarée  juste  par 
tous  les  évêques,  qui  opinèrent  qu'il  était 
bon  que  chaque  province  eût  son  primat ,  à 
condition  que  tous  ces  primats  répondraient 
à  l'Eglisede  Garthage  en  tout  ce  qui  serait  do 
l'utilité  publique.  Le  concile  en  dressa  un 
canon  où  il  prit  soin  de  remarquer  que  l'on 
avait  accordé  le  droit  de  primatie  à  la  pro- 
vince de  Stèfe,  du  consentement  du  primai 
d"  Numidie,  dont  on  démembrait  le  pays,  et 
avec  l'agrément  de  tous  les  autres  primats. 
Ce  canon  eut  son  effet  aussitôt  après,  et  nous 
avons  vu  Honorai  et  Urbain  assister  au  con- 
cile de  Carlhage  en  397,  en  qualité  de  dépu- 
tés de  la  province  de  Stèfe;  el  Nicélius  as- 
sistera de  même  à  celui  de  Milève  en  402, 
comme  primat  de  lu  même  province.  Les  au- 
tres règlements  faits  dans  le  concile  d'Hip- 
pone ne  furent  pas  observés  si  exactement  , 
comme  on  le  voit  par  la  lettre  de  Musonius 
du  13  août  397,  où  il  dit  que  les  saintes  or- 
donnances faites  autrefois  dans  le  concile 
d'Hippone  pour  la  réformation  de  la  disci- 
pline étant  violées  par  la  témérité  et  l'inso- 
lencf  de  quelques-uns,  sous  prétexte  qu'elles 
n'étaient  pas  connues  ,  il  avait  été  obligé, 
avec  les  évêques  assemblés  avec  lui  au  con- 
cile, de  donner  un  abrégé  de  ces  ordonnan- 
ces, afin  qu'elles  fussent  publiées  par  toute 
la  Byzacène,  dont  il  était  primat.  Elles  furent 
aussi  lues  et  approuvées  dans  le  troisième 
concile  de  Carlhage  en  397,  et  c'est  apparem- 
ment ce  qui  les  a  fait  quelquefois  citer  sous 
le  nom  de  ce  concile ,  dont  elles  font  même 
partie. 

Elles  sont  au  nombre  de  quarante  et  une , 
plus  abrégées  dans  quelques  éditions,  el  plus 
étendues  dans  d'autres.  Mais  on  doute  que 
nous  les  ayons  telles  que  Musonius  les  pré- 
senta au  concile  de  Carlhage.  Les  raisons 
que  l'on  a  d'en  douter  sont  que  dans  ces  M 
ordonnances  on  n'en  trouve  aucune  de  cel- 
les que  le  diacre  Ferrand  cite  du  concile 
d'Hippone,  ni  aucune  de  celles  que  les  autres 
conciles  d'Afrique  en  rapportent ,  excepté  la 
première,  qui  regarde  la  célébration  de  la  fête 
de  Pâques,  et  la  sixième  et  la  huitième  tou- 


977 


HIP 


HIP 


9T8 


chaut  la  tenue  des  conciles  fixée  à  chaque 
année.  On  trouve  aussi  à  la  télé  de  ces  rè- 
glements le  symbole  de  Nicée,  au  lieu  de  ce- 
lui des  Apôtres,  que  s.iint  Augustin  expliqua 
en  présence  des  évéqucs  du  conrilo  d'Ilip- 
poni>.  F.IIes  sont  suivies  d'un  décret  louchant 
la  réunion  dos  donatisles,  qui  était  une  af- 
faire  de  trop  grande  iiiiporlance  pour  être 
réglée  dans  un  concile  particulier  de  la  Byza- 
céne;  à  quoi  il  faut  ajouter  que  Musoiiius  et 
les  évéques  de  son  concile,  qu'on  suppose 
avoir  ajouté  ce  décret  à  ceux  du  concile 
d'Ilippone,  ne  demandent  pas  (ju'il  soit  con- 
firmé par  un  concile  général  d'Afrique  , 
comme  ils  auraient  dû  le  faire,  mais  parles 
églises  d'outre-mer.  Kiilin  il  y  a  plusieurs 
fautes  dans  la  lettre  qu'il  écrivit  pour  la  pu- 
blication de  l'abrégé  diï  ces  k\  canons  du 
concile  d'Hippone.  L'adresse  est  d'Aurèle  , 
dcMusonius  et  des  autres  évéques  à  tous  leurs 
confrères  des  diverses  provinces  de  Nuinidie, 
des  deux  M.iuiilanies,  de  la  Tripolitaine,  et 
de  la  Proconsulaire.  Il  n'y  est  rien  dit  de  la 
Byzacènedont  Musonius  était  primai, et  qu'il 
n'aurait  pas  sans  doute  oubliée,  puisque  la 
lettre  était  de  sa  main.  Il  y  est  dit  que  cette 
lettre  fut  écrite  dans  un  concile  de  Cartbage, 
au  lieu  qu'on  devrait  lire  de  la  Byzacène.  Car 
il  n'est  pas  à  présumer  qu'en  l'année  397,  où 
l'on  tint  deux  conciles  à  Carlhage  ,  l'un  le 
2G  juin,  l'autre  le  28  août  ,  il  s'en  soit  tenu 
un  troi-ième  entre  les  deux.  Enfin  celte  let- 
tre, comme  les  actes  du  concile,  est  datée  du 
pontificat  du  pape  Sirice,  ce  qui  n'était  pas 
d'usage  alors.  Toutes  ces  difficultés ,  aux- 
quelles on  ne  peut  rien  répondre  de  bien 
raisonnable,  rendent  l'abrégé  de  ces  41  ca- 
nons, tel  que  nous  l'avons  ,  fort  suspect  ,  et 
elles  donnent  tout  lieu  de  croire  qu'il  est  dif- 
férent de  l'abrégé  des  canons  du  concile 
d'Hippone,  fait  par  celui  de  la  Byzacène. 

Voici  ce  qu'ils  contiennent  :  {Can.  1)  Que 
pour  empêcher  qu'on  ne  se  trompe  dans  le 
jour  de  la  célébration  de  la  Pâque,  toutes  les 
provinces  d'Afrique  auront  soin  de  l'appren- 
dre de  l'Eglise  de  Cartilage  ;  (Can.  2)  que  les 
leclcurs,  en  commençant  à  lire,  ne  salueront 
point  le  peuple,  ce  droit  étant  réservé  aux 
évê(iues,  qui  en  Afiique  avaient  coutume  de 
saluer  le  peuple  au  nom  du  Seigneur  en 
coiiimençanl  leurs  discours  ;  (Ca«.  .3)  que 
l'on  n'élèvera  de  la  cléricalure  à  un  degré 
supérieur  que  ceux  qui  seront  instruits  dans 
les  sciences  ;  [Can.  h)  que  l'on  ne  donnera 
poitit  les  sacrements  aux  caléchumènes  ; 
(Can.  5)  que  l'on  ne  donnera  point  l'eu- 
charistie aux  morts  ,  soit  parce  qu'ils  ne 
peuvf  nlla  recevoir  ni  la  manger,  soil,  comme 
le  dit  un  autre  concile,  de  crainte  qu'on  ne 
s'imaginât  qu'on  les  pouvait  aussi  baptiser; 
(Can.  6)  que  l'on  tiendra  chaque  année  un 
concile;  [Can-l]  que  si  un  évêque  est  accusé, 
le  jugement  de  son  affaire  sera  dévolu  à  son 
primai  ;  [Can.  8)  qu'un  évéque  accusé  qui 
ne  se  présentera  pas  au  concile  qui  se  doit 
tenir  tous  les  ans  se  déclarera  lui-même 
coupable  ;  (Cn)i.  9  et  10)  que  le  jugement 
d'un  prêtre  accuse  se  rendra  par  cinq  évé- 
ques, celui  d'un   diacre  par  deux  évéques, 


Le  11'  elle  12*  canon  ne  font  aucun  sens. 
Il  est  dit  dans  les  suivants;  [Can.  13i  que 
le»  enfants  des  ecclésiastiques  ne  feront 
poinlreprésenterdesspectaclcs  ;  [Can.  l'i)quo 
les  enfants  des  évéques  ne  se  marieront  point 
avecdes  hérétiques  ;  (Can.  15)  (|ue  les  évéciues 
et  les  clercs  n'émanciperont  point  trop  tôt 
leurs  enfants,  et  ne  donneront  rien  de  leurs 
biens  à  ceux(;ui  sont  hors  de  l'Eglise;  (Can. 
Iti,  17,  18)  qu'il  ne  sera  pas  permis  à  un 
évê(iue,  à  un  prêtre  ni  à  un  diacre  de  pren- 
dre des  recettes,  ni  aux  clercs  en  général 
d'avoir  chez  eux  des  femmes  étrangères  ;  le 
19'  canon  porte  simplement  de  yradibus 
sacris  ;  le  20"  de  lectoribus  ,  sans  s'ex- 
pliquer davantage  ;  le  21*  défend  de  re- 
tenir un  clerc  d'une  autre  Eglise;  le  22° 
ne  veut  pas  que  l'on  ordonne  un  clerc 
avant  que  l'on  ne  se  soit  assuié  de  lui  par 
l'examen  qu'on  en  aura  fait  ;  le  23'  dé- 
fend de  mettre  dans  les  prières  les  noms 
du  Père  et  du  Fils  l'un  pour  l'autre; 
dans  le  24'  il  est  défendu  aux  clercs  de 
rien  recevoir  au  delà  de  ce  qu'ils  ont  prêté, 
et  dans  le  25'  de  n'offrir  à  l'autel  pour 
le  sacrifice  que  le  pain  et  le  vin  mêlé 
d'eau  ;  le  26'  défend  indistinctement  à 
tous  les  clercs,  même  aux  évéques ,  d'aller 
seuls  chez  les  veuves  et  les  vierges  ;  le 
27''  défend  de  donner  à  l'évêque  du  premier 
siège  la  qualité  de  prince  des  prêtres. 
(Can.  28)  Il  n'est  pas  permis  aux  clercs 
de  boire  ni  de  manger  dans  les  cabarets; 
(Can.  29)  aux  évéques  de  passer  la  mer,  ap- 
paremment sans  la  permission  du  primai; 
(6'an.  30)  aux  ministres  des  autels  de  célé- 
brer les  sainls  mystères  autrement  qu'à  jeun  ; 
(Can.  31)  à  l'évêque  et  à  tout  ecclésiastique 
de  manger  dans  les  églises;  (Can.  32)  aux 
prêtres  de  réconcilier  des  pénitents  sans  con- 
sulter l'évêque.  (Can.  33)  Il  est  statué  que 
les  vierges,  apparemment  orphelines  ,  seront 
mises  sous  laconduite  de  quelque  femme  sage 
et  vertueuse;  (Can.  34)  que  l'on  donnera  le 
baptême  aux  malades;  (Can.  35)  que  l'on  ac- 
cordera la  réconciliation  à  ceux  qui  se  con- 
vertiront; le  36'  déclare  que  la  consé- 
cration du  chrême  n'appartient  pas  aux 
prêtres  ;  le  37-,  que  les  clercs  ne  doivent 
point  demeurer  dans  une  ville  étrangère. 
On  voit  par  l'abrégé  du  38''  canon  qu'il 
contenait  une  déclaration  des  Ecritures  (|ue 
l'on  devait  recevoir  comme  canoniques  et 
lire  seules  dans  l'église,  et  de  celles  (ju'on 
ne  devait  pas  y  lire,  parce  qu'elles  n'avaient 
pas  la  même  autorité.  Le  39*  porte  (ju'un 
évêque  doit  être  ordonné  au  moins  par  trois 
éièques.  Le  40'  ordonne  (ie  conférer  le  bap- 
tême à  ceux  qui  n'ont  aucun  témoignage 
qu'ils  l'aient  reçu;  et  lu  41',  qu'on  reçoive 
les  donatisles  comme  laïques.  A  la  suiUî  de 
ce  dernier  canon  on  en  \oit  un  autre  qui  y 
esl  contraire,  et  ne  peut  par  conséquent  être 
attribué  au  même  concile.  11  est  conçu  en 
ces  termes  :  «  Dans  les  conciles  précédents 
il  a  été  ordonné  que  nous  ne  recevrions 
aucun  donalisle  en  son  rang  du  clergé,  m.iis 
au  nombre  des  laïques,  en  vue  du  salul 
qu'il  ne  faut  refusera  personne  ;  loulefoisj 


970 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


oso 


à  cause  du  besoin  des  clercs,  qni  est  tel  dans 
l'Eglise  d'Afrique,  que  quelques  lieux  sont 
entièrement  abandonnés,  il  a  été  résolu 
que  l'on  exceptera  de  rette  règle  ceux 
dont  on  sera  assuré  qu'ils  n'auront  point 
rebaplisé ,  ou  qui  ■voudront  passer  avec 
leurs  peuples  à  la  communion  do  l'Eglise  ca- 
tholique. Car  il  ne  faut  pas  douter  que  le  bien 
de  la  paix  et  le  sacrifice  de  la  cliariié  n'efface 
le  mal  qu'ils  ont  fait  en  rebaptisant,  enlraî- 
nés  par  l'autorité  de  leurs  ancêlres.  Mais 
cette  résolution  ne  sera  confirmée  qu'après 
qu'on  aura  consulté  l'Eglise  d'outre-nier 
(c'est-à-dire  le  saint-siége). 

Outre  les  1",  6",  et  8"  canons  de  cet  abrégé, 
qui  sont  cités  dans  les  conciles  postérieurs 
sous  le  nom  de  celui  d'Hippone,  on  peut 
lui  attribuer  encore  le  31',  qui  défend  aux 
ecclésiastiques  de  manger  dans  les  églises. 
Car  ce  règlement  a  rapport  à  la  lettre  que 
saint  Augustin  écrivit  à  Aurèle  pour  l'en- 
gager à  réformer, par  l'autorité  d'un  concile, 
les  abus  qui  se  commettaient  en  Afrique 
dans  les  festins  que  l'on  faisait  en  l'honneur 
des  martyrs  dans  les  églises  mêmes.  Fer- 
rand ,  diacre  de  l'Eglise  de  Garthage ,  le 
plus  ancien  des  collecteurs  de  canons  parmi 
les  Latins,  puisqu'il  écrivait  sous  le  règne 
de  l'empereur  Justinien  ,  rapporte  encore 
d'autres  canons  du  concile  d'Hippone,  dont 
on  ne  peut  douter  qu'ils  n'appartiennent, 
soit  à  ce  concile  tenu  en  393,  soit  à  un  autre 
d'Hippone  tenu  quelques  années  après.  Le 
l"^,  qu'il  cite  comme  le  3'  d'Hippone,  porto  : 
Que  si  un  évéque  a  été  excommunié  par 
un  synode,  il  doit  s'abstenir  de  la  co<n- 
uiunion  ;  qu'autrement  il  n'aura  aucune 
espérance  d'y  être  rétabli.  Le  2*,  qu'il  dit 
être  le  5'  d'Hippone,  défend  aux  évêquos 
et  aux  prêtres  de  transporter  autre  part 
les  choses  du  lieu  dont  ils  ont  le  soin  qu'a- 
près en  avoir  rendu  raison.  Ferrand  ajoute 
comme  une  suite  de  ce  5=  canon,  que  si 
l'accusateur  craint  quelque  violence  du 
peuple  dans  le  lieu  d'où  est  l'accusé,  il  en 
pourra  choisir  quelque  autre  peu  éloigné, 
où  il  pourra  faire  venir  les  témoins  et 
poursuivre  son  action.  Le  3',  qui,  selon 
Ferrand,  est  le  8"  d'Hippone,  déclare  que 
les  évêques  pourront  laisser  à  qui  ils  vou- 
dront ce  qu'on  leur  aura  donné,  mais  qu'ils 
seront  contraints  de  rendre  à  l'Eglise  tout 
ce  qu'ils  auront  acquis  en  leur  nom,  comme 
l'ayant  acquis  du  bien  de  l'Eglise.  Le  4-% 
que  le  même  Ferrand  rapporte  comme  le 
9*  d'Hippone,  porte  que  l'evèciue  de  l'Eglise 
matrice ,  c'est-à-dire  le  métropolitain ,  ne 
doit  point  usurper  ce  qui  a  été  donné  aux 
autres  églises  de  son  diocèse,  c'est-à-dire 
de  sa  province;  que  les  évoques  ne  vendront 
rien  des  biens  de  leur  Eglise  sans  l'avis 
du  primat  ;  que  les  prêtres  ne  vendront 
rien  non  plus  à  l'insu  de  leur  évéque.  Voilà 
tout  ce  que  Ferrand  nous  a  conservé  des 
statuts  faits  dans  le  concile  d'Hippone,  le 
premier  que  l'on  connaisse  avoir  été  as9<'m- 
blé  de  toute  l'Afrique,  sous  le  pontificat 
d'Aurèle.  D.  Ccillier. 

HIPl'ONE  (Concile  d'),  l'an  393.  Les  pères 


bénédictins  ont  prouvé,  Sdni  la  Vie  qn'ila 
ont  donnée  de  saint  Augustin,  à  la  suite  de 
ses  œuvres,  que  c'est  à  la  fin  de  cette  année 
395  que  saint  Augustin  fut  ordonné  évéque, 
dans  le  concile  dont  il  s'agit,  du  vivant  de 
Valère,  son  prédécesseur;  ce  qui  était  contre 
la  règle  établie  p  ir  le  concile  de  Nicée;  mais 
saint  Augustin  ignorait  celte  règle  à  r.etle 
époque,  et  d'ailleurs  ce  ne  fut  que  malgré  lui 
qu'il  consenljt  à  son  ordination. 

HIPPONE  (Concile  d' ) ,  vers  l'an  418. 
M.  Roisselet  de  Sauclières  rapporte  à  un  con- 
cile d'Hippone  tenu  à  celte  époque  les  qua-  ^ 
tre  canons  cités  par  le  diacre  Ferrand,  et 
que  nous  avons  rapportés  nons-niénies  un 
peu  plus  haut  au  concile  d  Hippone  tenu 
l'an  393.  Ici, comme  souvent  ailleurs,  M.  Roisi 
selet  n'a  fait  que  suivre  le  P.  Richard  [Anal, 
des  conc,  t.  I,  p. 392), et  il  l'a  suivi,  pouvons- 
nous  ajouter ,  jusque  dans  ses  égarements; 
car,  ainsi  que  son  guide,  il  ne  s'est  pas  rap- 
pelé qu'il  avait  rapporté  lui-même  (pag.  97) 
CCS  canons  nu  concile  d'Hippone  de  l'an  393. 
Au  reste  le  P.  Richard  lui-même  n'avait  en- 
cure  fait  que  copier  D.  Ceillier,  premier  au- 
teur,à  ce  qu'il  paraît,  de  tout  ce  mal  entendu; 
à  moins  qu'on  ne  veuille  que  ces  canons,  pu- 
bliés pour  la  première  fois  en  393,  aient  été 
renouvelés  dans  un  concile  postérieur,  ce 
qu'il  eût  été  bon  d'expliquer. 

HIPPONE  (Concile  d'  ),  l'an  422.  Saint  Au- 
gustin, après  avoir  f.iil  ériger  en  évêché  la 
ville  de  Fussale,  située  à  l'extrémité  de  son 
diocèse,  et  presque  entièrement  peuplée  de 
donatistes  convertis,  fil  venir  le  primai  de 
Numidio  pour  y  ordonner  un  évéque;  mais 
le  prêtre  qu'il  avait  choisi  refusant  tout  à 
coup  d'accepter  l'épiscopal ,  le  saint  évéque 
d'Hippone  présenta  le  lecteur  Antoine  ,  élevé 
dès  l'enfance  parmi  les  clercs.  A  peine  élabli 
dans  ce  siège,  Antoine  s'attira  la  haine  du 
peuple  par  ses  violences  et  ses  exiictions. 
Des  plaintes  furent  portées  contre  lui,  cl  le 
concile  d'Hippone  le  condamna  à  resliluer 
les  sommes  qu'il  avait  extorquées ,  et  le  priva 
du  gouvernement  de  son  Eglise,  sans  toute- 
fois le  déposer  de  l'épiscopat. 

Antoine  se  soumit  d'abord  à  ce  jugement  ; 
mais  ayant  ensuite  surpris  une  lettre  de  re- 
commandation au  primat  de  Numidie,  il  se 
pourvut  devant  le  saint-siége,  déguisa  les 
faits  et  prétendit  que  les  évêqnes  du  concile 
d'Hippone,  ne  l'.iyanl  pas  déposé  de  l'épis- 
copat, n'avaient  pus  pu  légitimement  lui  in- 
terdire l'administralion  de  son  diocèse.  Le 
pape  saint  Bonifîice  le  renvoya  en  Afrique 
avec  des  lettres  portant  qu'il  devait  être  ré- 
tabli, s'il  avait  fidèlement  exposé  la  vérité. 
Comme  Antoine,  se  prévalant  de  cette  déci- 
sion, menaçait  de  recourir  à  l'autorité  sécu- 
lière, saint  Augustin  écrivit  au  pape  pour  le 
prier  d'empêcher  un  tel  scandale. 

On  voit  par  celle  lettre  que  non-seulc- 
rnent  le  droit  d'appel  au  saint-siége  était  res- 
pecté par  le  saint  docteur,  mais  encore  qu'il 
était  consacré  en  Afrique  par  une  pratique 
constante.  Saint  Augusliu  y  déclare  en  eflet 
qu'il  pourrait  citer  un  grand  nombre  de  ju- 


081 


IBE 


gcments  analogues  confirmés  par  le  siégo 
apostolique;  tl  sans  parler,  dil-il,  de  ceux 
qui  remoiilonl  à  des  temps  éfoignés,  poiir 
s'en  tenir  aux  plus  récents,  il  nomme  trois 
évoques  dont  un  se  trouvait  précisément 
dans  le  cas  d'Antoine  de  Fiissnlo  ,  et  dont  le 
souverain  ponlife  avait  confirmé  la  condam- 
n.'ilion. 

Saint  Augustin  ne  dit  pas  un  mol  dans 
celle  leltre  qui  tende  h  blâmer  lo  droit  d'ap- 
pel en  lui-même;  il  se  borne  à  faire  voir  que 
la  senlence  a  élé  légitimement  rendue,  et 
supplie  le  pape  de  la  maintenir  et  d'empêcher 
la  réinlégralion  d'Antoine,  se  fondant  sur 
l'indignité  decolévêque,  sur  l'aversion  du 
peuple,  et  surla  protondedouleurqu'il  éprou- 
verait de  voir  périr  à  la  fois  les  brebis  et  lo 
pasteur  qu'il  leur  avait  donné. 

La  réponse  du  pape  à  celte  lettre  n'est  pas 
venuejusqu'à  nous;  mais  il  estcertain  qu'An- 
toine ne  fut  pas  rétabli,  et  que  saint  Augustin 
gouvernait  encore  l'Eglise  de  Fussale  vers  la 
fin  (le  sa  vie. 

HIPPONE  (Synode  d'),  le  26  septembre  de 
l'an  426.  —  Saint  Augustin,  se  voyant  acca- 
blé par  les  années  et  par  ses  travaux,  voulut 
se  donner  un  successeur.  A  cet  effet  il  avertit 
le  peuple  d'Hippone  de  s'assembler  dans  l'é- 
glise de  la  Paix,  où  se  remlirenl  aussi  deux 
évéïiues  et  sept  prêtres.  Là,  au  milieu  d'un 
grand  concours  de  fidèles,  il  proposa  pour 
Bonsucccsseur  leprélreHéraciius;  mais  pour 
ne  point  contrevenir  aux  canons  de  Nicée, 
ainsi  qu'il  l'avait  fait  lui-même  par  igno- 
rance en  recevant  l'ordination  épiscopale, 
du  vivant  de  Valère,  son  prédécesseur,  il  ne 
voulut  pas,  tandis  qu'il  vivrait,  qu'Héraciius 
fût  consacré;  mais  il  se  déchargea  sur  lui 
des  soins  ordinaires  de  l'administration.  Et 
tout  le  peuple  approuva  ce  choix  avec  de 
grandes  acclamations. 


IBE  «8^ 

mSPALENSIA  {Concilia)  ;  Voy.  SéviLLB. 

HfSPANlCA  {Concilia);  Voy.  Espaanb. 

IIOCIIENAU  (Concile  d'),  in  Hochenmee, 
l'an  1 178.  Conrad,  archevêque  de  Sallzbourg, 
tint  ce  concile  le  premier  février  avec  ses 
cinq  suffragants.  Tout  le  concile  renonça  à 
l'obédience  de  l'antipape  Calliste,  pour  em- 
brasser celle  d'Alexandre  IH.  Conc.  Germ., 
t.  III;  edil.  Vcnet.  t.  XIII. 

nOUnUSANA  {Concilia);  Voy.  Hildes- 

HEIM. 

HOLTZEKIRICH  (Assemblée  d'évêques  à), 
en  ïiii\\èrc,  Holtsekirichanum,  l'an 906.  L'em- 
pereur Louis  III  y  renouvela  le  privilège 
qu'avait  l'Eglise  de  Frisingue  d'élire  elle- 
même  son  évéque.  Conc  Germ.  t.  II. 

HONGRIE  (Concile  national  de),  l'an  1821. 
Voy.  Presboubg. 

HUESCA  (Concile  de),  Oscen.v(!,  l'an  598. 
Huesca,  appelée  anciennement  Sa(i(rnia,Osca, 
Ji/Zeriyedim,  est  une  ville  épiscopale  d'Espagne, 
dans  la  province  de  Tarragone,  sous  la  mé- 
tropole de  Saragosse.  On  y  tint  un  concile 
lan  598,  qui  fit  deux  canons,  dont  l'un  or- 
donne le  célibat  aux  prêtres,  aux  diacres, 
aux  sous-diacres;  et  l'antre,  de  tenir  des  sy- 
nodes tous  les  ans. 

HUESCA  (Concile  de),  l'an  1303.  On  y  lut 
un  privilège  accordé  autrefois  dans  le  con- 
cile de  Jacca  de  l'an  1063,  et  un  autre  privi- 
lège du  fils  du  même  prince,  pour  la  répara- 
tion del'église  d'Huesca,quiavail  élé  dclruitc 
par  les  barbares.  D'Aguirre,  t.  V. 

HUZILLOS  (Concile  de),  Faselense,  l'au 
1083.  Ce  concile  de  Huzillos,  près  de  Pa- 
lenlia  en  Espagne,  fut  tenu  par  Richard, 
abbé  de  Saint-Victor  de  Marseille,  et  légat 
d'Urbain  II.  On  y  marqua  les  limites  des  dio- 
cèses de  Burgos  et  d'Osma.  Pagi. 


IBÉRIE  (Cencile  d'),  on  pour  mieux  dire, 
des  Aghovans  (1),  vers  l'an  380.  M.  Eugène 
Bore  nous  a'- révélé  le  fait  de  ce  concile,  en 
même  temps  qu'il  nous  a  appris  à  connaître 
le  peuple  chez  lequel  il  a  été  célébré,  dans 
un  curieux  article  sur  l'histoire  des  Agho- 
vans, publié  dernièrement  dans  le  recueil 
intitulé  :  L'Université  catholique,  2'  série,  I. 
II,  p.  137  él  suiv.  Nous  n'allons  faire  que 
copier  le  récit  de  notre  illustre  compa- 
triote. 

«  Le  roi  Vatchagan  ,  après  avoir  consolidé 
dans  ses  Etats  l'établissement  de  la  religion 
chrétienne,  songea  à  régler  les  rapports  des 
classes  de  cette  nouvelle  société.  On  le  voit 
assembler  un  concile  qu'il  préside,  et  rati- 
fier des  règlements  qui  jettent  une  certaine 
lucnière  sur  les  moeurs  du  pays  au  iv  siècle. 
Les  hommes  libres  ou  nobles  de  l'Arlsallh  y 
assistaient  mêlés  au  clergé. 

(1)  Cet  article  est  venu  trop  lard  à  notre  connaissance, 
pour  pouvoir  être  rangé  à  sa  vraie  place,  qui  serait  à  la 
lettre  A.  Le  pavs  des  Aghovans  est  situé,  selon  M.  Eu- 


«l''Les  prêtres  de  chaque  commune  y  vien- 
dront trois  fois  l'année  rendre  leurs  homma- 
ges à  l'évêque,  pour  apprendre  de  lui  la 
discipline,  et  selon  l'usage,  ils  lui  offriront 
une  fois  un  présent. 

2"  «  Au  moment  de  l'ordination,  le  prêtre 
donnera  à  l'évêque  4  écus ,  et  le  diacre 
2,  à  moins  qu'il  ne  soit  de  la  classe  des 
hommes  libres;  dans  ce  cas,  ce  sera  3 
écus.  Est-il  de  la  famille  royale,  son  tribut 
spirituel  sera  un  cheval  sellé  et  harnaché. 
S'il  ne  fait  pas  ce  présent  pendant  sa  vie, 
ceux  de  sa  famille  devront  le  faire  après  sa 
mort. 

«  S- Yoici  comment  la  commune  contribuera 
à  l'entretien  du  prêtre  :  Les  riches  fourni- 
ront quatre  mesures  de  blé,  six  d'orge  et 
seize  de  millet  ou  de  cumin;  les  pauvres,  la 
moilié  d'un  pain  et  autant  de  vin  qu'ils  le 
pourront.  Mais  qu'il  ne  soit   rien  pris  de 

gène  Bore,  entre  le  Koiir  (  l'ancinn  C>Tns  ),  la  mer  Cas- 
pienne, et  la  partie  du  Caucase  qui  foriiic  lafroulièrc  de 
la  Géoriiie. 


985 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


984 


celui  qui  n'a  pas  de  vigne.  Quiconque  donne 
davanlnge  aura  plus  de  mérites,  selon  la  pa- 
role de  saint  Paul  :  «  Celui  qui  sème  abon- 
«  dammenl  récoltera  avec  abondance.  »  Le 
propriétaire  de  troupeaux  donnera  une  bre- 
■.)is,  trois  toisons  el  un  fromage: 

«  'i*  Que  le  noble,  le  paysan  ou  tout  autre, 
Tie  refuse  pas  cbaque  année  la  célébration 
d'une  messe  pour  les  mûris,  afin  qu'ils  par- 
ticipent en  quoique  sorte  au  bénéfice  de 
leurs  travaux.  On  donnera  pour  le  père  de 
famille  défunt  un  cbeval  à  l'Eglise,  s'il  en 
avait,  ou  bien  un  bœuf. 

«  3°  Si  dans  un  couvent  il  y  a  beaucoup  de 
religieux  prêtres  et  peu  de  fidèles  aux  alen- 
tours, et  (lu'ailleurs  les  fidèles  dépendants 
d'un  monastère  soient  nombreux,  et  le  nombre 
des  prêtres  restreint,  le  couvent  bien  pourvu 
lui  en  fournira. 

«  6°  Celui  qui  sera  convaincu  d'avoir  usé  de 
violence  contre  un  prêtre,  un  religieux,  ou 
toute  autre  personne  habitant  un  monas- 
tère, sera  flétri  publiquement  et  exclu  de 
l'Eglise. 

«  7°  Le  chrétien  coupable  de  meurtre  sera 
conduit  devant  l'évéquo  et  jugé  d'après  les 
lois. 

«  8°  Le  prêtre  placé  à  la  tête  d'une  grande 
communauté  ne  doit  pas  prendre  la  charge 
d'un  autre,  ni  étendre  au  delà  de  ses  forces 
sa  juridiction  spirituelle. 

«  9°  Qu'un  homme  ne  prenne  point  une  se- 
conde femme,  el  jamais  l'épouse  de  son  frère. 

«  10°  Celui  qui  quitte  sa  femme  sans  raison, 
el  qui  en  prend  une  sans  se  marier;  celui 
qui  lue  injuslemcnt  un  homme  ou  qui  com- 
met un  viol,  seront  amenés  liés  et  garrottés 
devant  le  palais  du  roi,  et  punis  du  dernier 
supplice. 

«  11°  Ceux  qui  vont  à  la  porte  d'un  maître 
de  maison  pleurer  sans  sujet,  comme  s'il 
était  mort,  ou  lui  donner  un  charivari,  se- 
ront conduits  liés  au  palais,  et  leurs  enfants 
ne  pourront  le  pleurer  à  sa  mort. 

«  il  Celui  qui  mange  un  animal  mort,  qui 
rompt  le  jeûne  du  grand  carême,  qui  se  livre 
à  des  œuvres  serviles  le  dimanche,  et  ne  va 
pas  à  l'église,  sera  condamné  devant  toute  la 
communauté. 

«  13  Celui  qui  mange  de  la  viande  le  mer- 
creili  ou  le  vendredi  jeûnera  une  semaine; 
mais,  si  un  prêtre  vient  certifier  qu'il  est 
faussement  accusé  de  ce  lait,  le  chef  de  la 
communauté  lui  (1)  prendra  un  bœuf  el  le 
donnera  au  prêtre. 

«  14*  Si  un  laïque  accuse  un  prêtre  ou  un 
diacre,  et  que  ceux-ci  confessent  la  faute, 
l'évêque  les  reprendra,  et  ils  feront  péni- 
tence dans  la  soliiude.  Mais,  s'ils  le  nient  > 
et  que  la  vérité  ait  été  néanmoins  connue  par 
une  autre  voie,  on  leur  appliquera  la  peine 
voulue  par  la  loi,  et  ils  seront  chassés  de  la 
commune.  Que  si  la  faute  n'était  pas  réelle, 
l'accusateur  fera  dire  une  messe  par  lo 
prêtre. 

1)  Lui,  c'osl-à-Jire  sans  doute  à  l'accusateur,  dcman- 
lleroiis-hcius  a  .M.  Huré. 
ii\  «l'eul-iMret'aiit-il  lire  Gnbfln,  ville  du  canton  deTzork, 


«  15°  Si  dans  un  monastère  les  membres 
accusent  avec  raison  un  prêtre,  il  sera 
amené  devant  l'autel,  puis  on  l'en  fera  des- 
cendre publiquement,  et  il  sera  chassé.  Si 
les  écoliers  par  \ engeance  le  dénoncent,  et 
que  la  conimunaiilé  connût  leur  dissenti- 
ment, sans  le  déclarer,  le  prêtre  célébrera 
la  messe  et  analliémalisera  la  communauté. 
Dans  le  cas  où  les  écoliers  conviendraient 
de  leur  calomnie,  ils  ne  seraient  pas  ex- 
pulsés, mais  à  la  première  faute  qu'ils 
commettraient,  on  les  jugerait  d'après  les 
lois. 

«  16°  Les  évêques  et  les  prêtres  peuvent 
porter  plainte  devant  le  roi  contre  les  hom- 
mes libres  qui  bâtiraient  dans  la  commune 
deux  ou  trois  églises  paroissiales.  Les  nobles 
comparaîtront  alors  devant  le  roi  et  l'évê- 
que; et,  s'ils  consentent  à  laisser  ces  églises 
aux  hommes  libres,  ceux-ci  donneront  du 
moins  à  l'église  paroissiale  les  rentes  el  les 
fruits. 

«  17'  Les  hommes  libres  qui  prélèvent  la 
dîme  en  donneront  une  moitié  à  l'ancienne 
église,  cl  l'autre  à  leurs  propres  fonda- 
tions. 

«  18°  Le  dimanche,  le  maître  et  le  serviteur 
(esclave  ou  serf)  assisteront  aux  prières  et 
à  la  messe  de  l'église  paroissiale.  Les  étran- 
gers donneront  à  l'église  leur  offrande  spi- 
rituelle. 

«  19°  Les  hommes  libres,  quelles  que  soient 
leurs  richesses,  ne  pourront,  sans  l'évêque, 
ni  changer,  ni  rcnvuyer  un  prêtre.  Les  prê- 
tres expulsés  par  l'homme  libre  ou  par  la 
commune,  ne  doivent  pas  quitter  leur  poste 
bans  l'ordre  de  l'évêque. 

«  20°  L'homme  libre  qui  élève  un  autel 
dans  l'église,  qui  y  dépose  des  reliques  ou  y 
fonde  une  messe,  devra  avoir  la  permission 
de  l'évêque,  quelle  que  soit  son  autorité. 
S'il  a  agi  de  la  sorte,  avec  permission,  il 
sera  béni,  sinon  il  est  mis  hors  de  l'église  et 
condamné  à  une  amende  payable  à  l'évêque. 
Mais,  l'aujcnde  canonique  payée,  il  aura 
part  aux  bénédictions. 

«  Au  concile,  siégeaient  Choupaghig,  ar- 
chevêque de  Bardaat  ou  Bardar;  Manassé, 
évêque  de  Gabagz  (2);  Hounan,  évêque  de 
Haciiou  ;  les  chorévêques  Ananie,  Saag, 
Thomas,  aumônier  du  palais.  Parmi  les 
noms  des  hommes  libres  présents  aussi  à 
celte  assemblée,  nous  remarquons  Milira- 
reg,  chiliarque,  et  Askabed,  prévôt  de  la 
nation,  etc.  Extrait  de  l'ouvrage  de  Moyse 
Galkantoxini.  » 

ICONE  (Concile  d' ),  Iconiense,  vers  l'an 
235  (255  selon  Ma  nsi,  ou  256  selon  N.Alexan- 
dre.) Ce  concile  cul  pour  objet  le  baptême 
des  hérétiques,  et  particulièrement  celui  des 
montanistes  ou  cataphryges.  Les  évêques 
rassemblés  à  Icône,  de  la  Galatie,de  la  Cilicie 
et  des  provinces  voisines,  décidèrent  unani- 
mement que  le  baptême  conféré  par  ces  hé- 
rétiques était  nul,  et  qu'il  fallait  le  réitérer, 

dans   la  province  de  Siounic.  Voy.   Géographie  me.  de 
l'Arménie,  \i.  293.  Venise,  18i2.  »  Noie  Ue  M.  Bore, 


985 


ICO 


ILL 


086 


aussi  bien  quft  loiirs  ordinations  et  les  autres 
sacrements  qu'ils  pouvaient  avoir  la  préten- 
tion do  conlérer.  Celle  déiision  ayanl  été 
portée  à  la  connaissance  du  saint-siéjçe,  le 
pa|ie  refusa  de  recevoir  les  dé(iutés  du  con- 
clu, en  réprouva  1(!S  .icles,  et  menaça  de 
rexcomrnuiiicalion  les  évèiiucs  qui  y  avaient 
pris  p:irl.  iV.  Alex.  Ilist.  eccl.  t.  IV. 

ICONi-:  (Concile  d'),  l'an  ;t77  ou  378.  Saint 
^mpllilol|ue,  évêque  d'Icône,  recul  une 
lellie  de  plusieurs  évêqties  de  la  secte 
des  macédoniens,  qui  lui  demandaient  d'une 
voix  unanime  à  être  reçus  dans  sa  com- 
munion, dans  celle  de  saint  Basile  cl  des 
autres  catholiques.  Mais,  avant  d'arriver 
à  cette  réunion,  ils  désiraient  savoir  pour 
qu  1  molil,  le  concile  de  Nicée  n'ayant  rien 
décidé  lourhanl  la  divinité  et  la  consushtan- 
tialilé  du  Saint-Esprit,  on  voulait  les  obli- 
ger à  les  confesser.  Ces  évéques  avaient  la 
réputation  d'être  très-zélés  pour  le  bien  de 
l'Église  et  Irès-fermes  dans  la  foi,  la  plupart 
même  avaient  été  persécutés  pour  le  nom  do 
Jésus-ChrisI;  ils s'étaientlaisse entraînerdans 
le  parti  des  macédoniens,  sans  avoir  toutelois 
communiqué  avec  les  ariens  proprement  dits. 
Soit  que  saint  Amphiloque  tînt  alors  un  con- 
cile, soit  qu'il  eût  assemblé  les  évéques  de 
sa  province  pour  répondre  à  la  lelire  des 
macédoniens,  celle  qu'il  leur  écrivit  fut  ré- 
digée dans  ce  concile  d'Icône.  Elle  contenait 
en  substance  que,  si  les  Pères  du  concile  de 
Nicée  avaient  peu  parlé  du  Sainl-Esprit,  c'est 
qu'ils  n'avaient  eu  en  vue  que  délouffer 
l'hérésie  d'Arius  à  sa  naissance,  et  qu'alors 
il  ne  s'agissait  que  de  la  divinité  du  Verbe, 
et  non  de  celle  du  Saint-Esprit  ;  que  toutefois 
leur  symbole  exprimait  assez  clairement 
leur  croyance  louchant  la  divinité  du  Sainl- 
Esprit,  puisqu'il  y  est  dit  que  l'on  doit  croire 
au  Sainl-Esprit,  comme  au  Père  el  au  Fils, 
et  qu'on  n'y  établit  pas  deux  natures  diffé- 
rentes dans  la  Trinité.  Saint  Amphiloque 
ajoute  que  Jésus-Christ,  en  ordonnant  de 
baptiser  au  nom  du  Saint-Esprit ,  aussi  bien 
qu'au  nom  du  Père  et  du  Fils,  nous  a  obligés 
par  là  à  le  reconnaître  comme  Dieu,  de  même 
que  les  deux  autres  personnes;  que  ce  pré- 
cepte, fait  aux  apôtres,  condamne  en  même 
temps  l'hérésie  de  Sahellius  el  celles  d'Arius 
et  de  Macédonius,  puisqu'il  élalilit  un  seul 
Dieu  el  une  seule  nalure  en  trois  personnes 
ou  hyposlases;  qu'il  n'y  a  point  de  milieu 
entre  Dieu  et  la  créature,  el  qu'il  ne  nous 
est  point  permis  de  mettre  le  Saint-Esprit  au 
rang  des  créatures,  puisque  dans  l'Eglise  de 
Jésus-Christ  on  baptise  en  son  nom.  11  con- 
clut sa  lettre  en  exhortant  ces  évéques,  qu'il 
traite  du  reste  avec  beaucoup  de  respect  et 
d'amitié,  à  joindre  le  Saint-Esprit  au  Père  el 
au  Fils  dans  la  glorilicalion  par  laquelle  on 
terminait  dès  lors  les  psaumes,  les  prières 
elles  sermons,  et  il  proteste  que  ceux  qui 
blasphèment  contre  le  S;iinl-Espril  tombent 
dans  un  péché  irrémissible,  et  méritent  la 
même  condamnation  que  les  ariens. 

Cette  lettre  nous  apprend  que  saint  Basile 
fut  invité  à  se  trouver  à  ce  Concile,  mais 
qu'il  ne  put  y  venir,  parce  qu'il  était  malade; 


elle  nous  apprend  aussi  qu'on  y  lut  son  li- 
vre du  Saint-Esprit  (ju'il  avait  envoyé  à  saint 
Amphiloque,  Noul.int  obtenir  son  approba- 
tion avant  de  le  rendre  public. 

ILEHDEISSIA  (Concilin);  Voy.  Lérida. 

ll.LEKAS  (Concile  d'),  Jllcsrnniim  ,  l'an 
l.'ny.  Ce  concile  fut  présidé  par  Pierre  Teno. 
rio,  archevêque  de  'l'olédiî,  cl  leiiu  eu  pré~ 
scnce  (lu  roi  dom  Henri.  Il  paraît  (jue  le 
concile,  qui  avait  à  se  prononcer  mire  le 
pape  Urbain  et  son  cotn|iétiteur  Holicrt  de 
(_ienève,  donna  la  préférence  au  premier. 

ILLIIŒIUTANUM  {Concilium};  Voyez 
Elvirk. 

ILLYIUE  (Concile  d'),  lllyiicum,  l'an  36.5 
ou  .'i(j8  selon  le  P.  Lnbbè ,  307  selon  N. 
Alexandre,  ou  372  selon  Mansi ,  ou  37.'i  selon 
I).  Ceillier.  Tliéoilorel  nous  apprend  que  ce 
concile  fut  assemblé  par  ordre  de  l'empereur 
Valenliuien,  et  qu'il  en  autorisa  les  décrets. 
C'est  ce  qui  a  fait  croire  à  D.  Cellier,  que  «e 
concile  fut  lenu  l'an  375,  dont  \'alentinien 
passa  tout  l'été  et  l'automne  dans  l'Illyrie. 
Mais  d'un  autre  côlé  ,  le  nom  de  l'empereur 
Valens  se  lisant  à  côté  de  celui  de  son  frère 
en  tête  de  ledit  qui  en  appuya  les  décisions, 
on  est  plutôt  porté  à  fixer  ce  concile  à  une 
époque  antérieure,  et  dans  un  temps  où  cet 
empereur  néiail  pas  aussi  hostile  à  la  foi  de 
Nicée.  Les  motifs  de  la  convocation  du  con- 
cile furent  de  terminer  les  contestations  qui 
duraient  encore  en  Asie  et  en  Phrygie  tou- 
chant la  doctrine  ,  et  de  remédier  à  certains 
abus  qui  se  commettaient  en  ces  provinces  , 
dans  le  choix  des  évéques  et  des  ministres 
inférieurs.  Les  disputes  roulaient  principale- 
menl  sur  la  nalure  du  Saint-Esprit,  que  l'on 
séparait  de  celle  du  Père  el  du  Fils  ;  ce  qui 
marque  que  ces  provinces  étaient  infectées  de 
l'hérésie  de  Macédonius.  Les  évéques,  assem- 
blés en  grand  nombre,  déclarèrent,  après  un 
examen  fort  long  et  fort  exact,  qu'ils  profes- 
saient, louchant  la  consubstantialilé  des  trois 
personnes  divines  et  l'incarnation  du  Verbe, 
ce  que  l'on  en  avait  enseigné  dans  les  con- 
ciles précédents,  tenus  à  Nicée,  à  Rome  el 
dans  les  Gaules,  c'est-à-dire  qu'ils  croyaient 
une  seule  et  même  substance  du  Père  ,  du 
Fils  et  du  Saint-Esprit,  en  trois  personnes  , 
ou  en  trois  hypostases  parfaites  ,  et  que  Jé- 
sus-Christ est  un  Dieu  portant  la  chair,  el 
non  un  homme  portant  la  divinité.  Ils  ana- 
thémalisèrent  ceux  qui  soutenaient  que  le 
Fils  était  en  puissance  dans  le  Père  ,  avant 
d'être  actuellement  engendré,  ce  qui  conve- 
nait à  toutes  les  créatures  ,  et  quiconque 
participerait  à  la  communion  de  ceux  qui  ne 
confessaient  pas  la  consubstantialilé  des  trois 
personnes.  Ils  envoyèrent  ce  décret  aux 
Eglises,  aux  cvéqucs  de  l'Asie  et  de  la  Phry- 
gie, avec  une  lettre  écrite  au  nom  de  tout  le 
concile,  et  un  aulrc  décret  louchant  les  ordi- 
nations des  évê(iues,  des  prêtres  et  des  dia- 
cres, statuant  qu'ils  seraient  tirés  d'entre  les 
magistrats  de  probité  reconnue,  ou  du  corps 
du  clergé,  et  non  de  celui  des  officiers  de 
ville  ou  d'épée.  L'empereur  \'alentinien  ac- 
compagna le  décret  et  la  lettre  du  concile 
d'un  rescrit,  publié  tant  en  son  nom  qu'en 


987 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


988 


eeini  de  Valens,  et  adressé  aux  mêmes  évê- 
qiii'S  d'Asie  et  de  Phrygie,  portant  ordre  de 
publier  partout  la  foi  de  la  Trinité  consub- 
sl.inlielle.  11  est  à  remarquer  que  le  nom  tihy- 
poslase  est  employé  comme  synonyme  de  ce- 
lui de  personne,  dans  la  lettre  synodale  du 
concile  ;  re  dont  on  trouve  peu  d'exemples 
dans  li's  écrits  des  Occidentaux. 

li.LYRlE  (Concile  d') ,  l'an  iI5.  Ce  concile 
fut  tenu  au  sujet  de  Périgène,  prêtre  de  Co- 
rinllii' ,  (jui  avait  été  ordonné  évêque  de  Fa- 
tras, ville  épiscopjile  de  la  province  de  ïhes- 
salie,  au  dlo<ése  de  l'Illyrie  orientale  ,  par 
l'évèque  de  Cotinihc,  qui  était  Alexandre,  à 
qui  saint  Jean  Clirysostome  écrivit  de  son 
esil  une  lettre  qui  est  la  1G4«  entre  celles  de 
ce  Père.  Les  hahitanls  de  Fatras  n'ayant  pas 
voulu  recevoir  Périgène  pour  évêque,  on  as- 
sembla un  concile  en  Illyrie  ,  qui  écrivit  à 
Rome  pour  rendre  témoignage  de  la  piété  et 
de  la  lionne  conduite  de  Périgène.  Rome  ne 
put  vaincre  l'obstinaiion  des  opposants  ,  et 
cette  affaire  traîna  en  longueur.  Mais  Alexan- 
dre, évêque  de  Coiiiilhc  ,  qui  avait  ordonné 
Périgène,  étant  mort  d;ins  ces  entrefaites,  les 
Corinthiens  doniandèrcnt  I  érigène  pour  leur 
évêque,  cl  l'obtinrent  du  pape  Boniface  l", 
qui  approuva  la  Iranslalion  de  Périgène  à 
l'Eglise  de  Corintlie.  TiUemont,  t.  \ll,  pag. 
399  et  49). 

ILLYIUE  (Concile  d') ,  l'an  516.  Jean,  évê- 
que de  Nieopolis  ,  ville  capitale  et  métropole 
de  l'ancienne  Epire  ,  assisté  de  sept  autres 
évêqnes,  tint  ce  concile,  qui  eut  pour  but  de 
se  déclarer  contre  les  eulychiens  et  pour  la 
communion  du  pape  Horinisdas.  Baiuze. 

ILLYUIE  (Concile  d'),  l'an  330.  Les  évê- 
ques  d'Illyrie,  défenseurs  des  trois  chapitres, 
se  prononcèrent  hautement  dans  ce  concile 
lontre  ie  Judicutum  du  pape  \'igile,  et  con- 
damnèrent Bénénatus,  évêque  de  la  première 
Justinienne,  qui  s'était  déclaré  contre  les 
trois  chapitres. 

IMOLA  (Synode  diocésain  d') ,  le  22  août 
1584,  sous  Alexandre  Musolli.  Les  statuts 
publiés  dans  ce  synode  ont  suriout  pour  ob- 
jet la  légitime  administration  des  sacrements. 
Décréta  primœ  synod.  diœc.  Jmolœ,  1659. 

IMOLA  (Synode  diocésain  d') ,  Iniolensis  , 
les  12  et  !.■}  avril  1622,  sous  Ferdinand  Mil- 
lini.  Ce  prélat,  après  y  avoir  confirmé  cl  re- 
nouvelé les  décrets  du  dernier  concile  pro- 
vincial (leRaveniie  et  les  constitutions  syno- 
dales de  ses  prédécesseurs, y  publia  quel(|ues 
nouveaux  règlements,  dont  voici  les  plus  re- 
marquables. 

«Les  curés  enverront  chaque  année  à  l'é- 
vèque les  noms  de  ceux  qui,  ayant  atteint 
leur  seizième  année,  ignoreraient  encore  l'O- 
raison dominicale,  le  Symbole  de  la  foi  ,  les 
préceptes  du  Décalogue  et  les  sacrements. 

«  Le  chanoine  théologal  expliquera  l'Ecri- 
ture sainte  au  moins  une  fois  par  mois,  et  les 
cas  de  conscience  toutes  les  semaines,  et  tous 
les  prêtres,  les  diacres  et  les  sous-diacres  de 
la  ville  épiscopale  se  rendront  exactement  à 
ces  conférences. 

«  Nous  défendons,  sous  les  peines  portées 
contre  les  simoniaqnes  par  les  saints  canons. 


de  rien  recevoir,  soit  directement,  soit  indi- 
rectement, pour  des  sacrements  qu'on  aurait 
administrés.  On  n'y  emploiera  pas  d'autres 
formes  que  les  formes  prescrites  par  le  Rituel 
romain,  publié  par  l'ordre  de  Paul  V.  On  ne 
présentera  ni  plat  ni  bourse  pour  recevoir 
des  aumônes  dans  l'adminislrallun  de  l'eu- 
charistie. 

«  Personne  ne  portera  l'habit  clérical,  qu'il 
n'en  ait  auparavant  obtenu  la  permission  de 
l'évêquc. 

«  On  se  fera  un  devoir  de  porter  le  bonnet 
clérical  au  chœur,  aux  processions,  aux  en- 
terrements et  aux  réunions  ecclésiastiques. 

«  On  ensevelira  les  curés  décédés  avec  l'a- 
mict,  l'aube  et  la  ceinture,  aux  frais  de  leurs 
héritiers  ,  à  moins  qu'ils  n'y  aient  pourvu 
eux-mêmes  de  leur  vivant  en  déclarant  leurs 
dernières  volontés.  Tous  les  curés  du  même 
district  auront  à  dire  sous  (|uinze  jours  trois 
messes  pour  le  repos  de  l'âme  de  leur  con- 
frère défunt. 

«  Les  laïques  n'entreront  sous  aucun  pré- 
texte dans  la  sacristie  de  l'église  cathédrale, 
depuis  l'heure  de  prime  jusqu'à  la  dernière 
messe.  Ils  ne  se  mêleront  point  dans  le 
chœur  avec  les  clercs,  à  moins  qu'ils  ne  soient 
chantres.  » 

A  la  (in  de  ces  règlements  se  trouve  un 
catalogue  des  évêques  d'imola.  En  tête  de  ces 
évêques  figure  saint  Project,  ordonné  évêque 
dlinola  par  saint  Léon  le  Grand,  l'an  450. 
Le  dernier,  qui  n'a  pu  être  inscrit  sur  ce  ca- 
talogue, non  plus  que  son  prédécesseur  Bar- 
nabe Chiaramonti ,  est  le  pape  actuel  Fie  IX, 
dont  l'histoire  dira  ce  que  saint  Pierre  Cliry- 
sologue  a  dit  du  premier  de  tous,  (|ue  du  sein 
de  sa  mère  charnelle  il  est  entré  dans  le  sein 
de  sa  mère  spirituelle  pour  y  demeurer  jus- 
qu'à la  un.  Décréta  synod.  diœc.  Jmolensis, 
Faventiœ,  1622. 

IMOLA  (  Synode  diocésain  d'  ),  l'an  1628  , 
sous  le  même.  Il  y  fut  ordonné  aux  curés  de 
placer  dans  les  endroits  trop  éloignés  de  leurs 
paroisses  des  personnes  capables  d'instruire 
les  enfants  qui  ne  pourraient  se  rendre  à  l'é- 
glise. Décréta  prim.  synod.  diœces.,  Imolœ  , 
1659. 

IMOLA  (Synode  diocésain  d') ,  l'an  1638  , 
sous  le  même.  Ce  prélat  y  presrrivit  entre 
autres  règlements  l'exacte  sanctification  des 
jours  de  fête.  Ibid. 

IMOLA  (Synode  diocésain  d') ,  les  29  et  30 
avril  1C59,  sous  Jean-Etienne  Donghi,  car- 
dinal-évêque  d'imola.  Ce  prélat  y  renouvela 
les  décrets  de  ses  prédécesseurs,  et  en  fit 
<\uc\ques\\o\iyeaax.  Décréta  primœ  syn.  diœc, 
Jmolœ,  1659. 

INGELHEIM  (Concile  d'),  Ingelheimense  , 
l'an  788.  Ingelheim  est  un  bourg  d'Allema- 
gne situé  sur  le  Rhin,  entre  Maycnce  et  Bin- 
gen.  Il  s'y  est  tenu  plusieurs  conciles,  à  com- 
mencer par  celui-ci,  qui  fut  une  assemblée 
mixte.  Tassilon  ,  duc  de  Bavière,  ayant  été 
convaincu  de  perfidie  envers  Charlemagne, 
on  le  condamna  à  entrer  dans  un  monastère. 
Lahh.  VII:  Hartz.  I. 

INGELHEIM  (Concile  d'),  l'an  811,  contre 


989 


ING 


IRL 


990 


les  nsnrpatpnrs  dos  bions  do  l'Eglise.   Reg. 
XXI  :  Lahh.  VII;  llnrtl.  IV. 

INGRLHKIM  (Concilo  d) ,  l'an  826.  D.ins 
ce  concile,  qui  était  pliitAI  ,A  pro[)rem(Mit 
parler,  une  a':.s('mblée(r(^v<»(iiies  cl  de  frrand<, 
Hériold,  roi  de  Dani'mark,  fut  baptisé  avec 
sa  famille.  On  reçnl  aussi  les  députés  du  pape 
Eua;ène  envoyés  auprès  de  l'empereur  ,  et 
l'on  dreiisa  sept  capilulos  en  faveur  de  l'E- 
glise, et  contre  les  brigandafçes  qui  s'eser- 
çaienl  dans  le  royaume.  Conc.  Gerin.  t.  H. 

INGEUII-:iM  (l^onciled"),  l'an  8'.().  Ehbon, 
archevêque  de  Ueims,  avait  été  déposé,  l'an 
8.'i,'>,  au  concile  de  Thiouville  ,  et  s'était  ré- 
fugié en  Italie,  où  il  était  resté  jusqu'à  la 
mort  de  Louis  le  Débonnaire.  A  celle  épo- 
que il  quitta  son  asile,  et  Boson ,  abbé  de 
Saiiit-Benoît-sur-Loire,  l'introduisit  auprès 
de  l'empereur  l.othaire ,  qui  résidait  pour 
lors  à  Ingclheim.  Ce  fut  là  ,  et  dans  le  palais 
même  de  l'empereur,  que  vingt  évéques  ras- 
semblés en  concile  rétablirent  Ebbon  dans  sa 
dignité.  L'archevêque  réintégré  alla  ensuite 
reprendre  possession  de  son  siège,  qu'il  oc- 
cupa eticore  l'espace  d'une  année,  et  dans 
cet  intervalle  il  fil  quelques  ordinations,  qui 
devinrent  plus  tard  le  sujel  d'une  viv»  con- 
troverse. Le  roi  Charles  le  Ch.iuve  ayant 
repris  le  dessus  et  menaçant  la  ville  de 
Reims,  Ebbon  fut  réduit  à  s'enfuir  de  nouveau 
et  à  chercher  un  asile  auprès  de  l'empereur. 
Conc.  t.W. 

INGELHEIM  (Concile  d'),  l'an  9i8.  Ce 
concile  se  tint  sous  le  pontilicat  de  Marin  II, 
le  7  de  juin.  Les  deux  rois,  Louis  et  Oihon, 
y  assistèrent  avec  cinq  archevêques  ,  vmgt- 
six  évéques,  tant  de  Gaule  (lue  de  Germanie 
et  grand  nombre  d'abbés,  de  chanoines  et  de 
moines.  Les  archevêques  étaient  ceux  de 
Trêves,  de  Mayence,  de  Cologne,  de  Reims  et 
de  Hambourg.  Marin,  légat  du  saint-siége, 
y  présida,  et  l'on  y  fit  dix  canons. 

11  est  dit  dans  le  l*'  que  Hugues,  comte 
dePariSjSera  excommunié  pour  avoiratlaqué 
les  états  du  roi  Louis,  s'il  ne  se  soumet  à  la 
décision  d'un  concile. 

Dans  le  2"  on  déclare  Artaud  canonique- 
mcnt  rétabli  dans  l'archevêché  de  Reims  , 
Hugues  excommunié  pourl'avoir  usurpé ,  ses 
ordinateurs  et  ceux  qu'il  a  ordonnés  pri- 
vés de  la  communion,  s'ils  ne  viennent  faire 
satisfaction  au  concile  indiqué  à  Trêves  pour 
le  6  de  septembre. 

Le  'i'  menace  encore  d'excommunication 
le  comte  de  Paris,  pour  avoir  chassé  de  son 
siège  Raoul,  évêque  de  Laon,  dont  tout  le 
crime  consistait  dans  sa  fidélité  au  roi 
Louis. 

Dans  le  h'  et  le  5'  on  défend  aux  patrons 
des  églises  d'y  mettre  des  prêtres  ou  d'en 
ôler,  sans  la  permission  de  l'évêque,  et  en 
général  anx  laïques  de  vexer  les  prêtres. 

Par  le  6*  et  le  !•  il  est  ordonné  de  fêler  la 
semaine  de  Pâques  tout  entière,  et  le  lundi  , 
le  mardi  et  le  mercredi  de  la  Pentecôte, 
comme  le  dimanche,  de  jeûner  la  gr;inili>  li- 
tanie ou  le  jour  de  Saint-Marc,  aussi  bit  n 
que  les  Rogations  avant  l'xVscension. 
8*  et  9".  Défense  aux  laïques  de  se  rien  at- 


tribuer des  oWatlons  des  fidèles,  ni  des  dîmes 
qui  sont  destinées  à  nourrir  ceux  qui  servent 
à  l'autel  ;  et,  au  cas  que  les  la'ïques  s'en 
soient  emparés  ,  le  jugement  àe  la  cause 
n'apparliendra  pas  aux  juges  séculiers,  mais 
au  concile. 

10'.  On  défend  les  mariages  incestueux. 
INGELHEIM  (Concile  d'),ran  9:i8.  Ce  con- 
cile fut  tenu  aux  fêtes  de  Pà(iues,  sous 
la  présidence  de  Guillaume,  archevêque  da 
Ma  y  ence.  On  y  substitua  Frédéric  deChicmgan 
à  Hérold  ,  archevêque  de  Sallzbourg,  que 
Henri,  frère  de  l'empereur  Othon,  avait  privé 
de  la  vue  pour  avoir  appuyé  la  révolte  du 
prince  Lintidf  contre  son  père.  Ce  concile 
est  rfipporté  à  l'an  008,  par  Alzreiter,  Annal. 
Boicœ  gentis,  p.  i,l.  XIV,  n°.  28,  cité  aussi 
dans  les  conciles  de  Germanie.  Concil.  Germ. 
tom.  II. 

INtîELHEIM  (Concile  d')',  l'an  972.  Saint 
Udalric,  évêque  d'Augsbourg,  y  demanda  la 
permission  de  remettre  son  évéché  à  sou  ne- 
veu, et  de  se  retirer  dans  un  nsonastère  ;  le 
concile  la  lui  refusa. 

INGELHEIM  (Concile  d'),  l'an  979  ou  980. 
Ce  concile  fut  tenu  en  présence  de  l'empe- 
reur Otbon  II.  On  y  fit  plusieurs  règlements 
de  discipline  qui  ne  sont  pas  venus  jusqu'à 
nous.  On  y  confirma  la  réunion  des  abbayes 
de  Matmédi  et  de  Stavelo  sous  un  même  abbé. 
Après  que  toutes  les  affaires  du  concile  eu- 
rent été  terminées,  Egbert,  archevêque  de 
Trêves  ,  fit  part  de  la  découverte  qu'il  avait 
faite  du  corps  de  saint  Celsc,  l'un  de  ses  pré- 
décesseurs, mort,  à  ce  que  l'on  croit,  l'an 
l'i-.'î.  Hnrlhzeim,  Conc.  Germ.  t.  Il;  Mansi, 
Snppl.  t.  I,  col.  1185. 
INSVLANUM  {Concilium);  Voy.  Lille. 
IRLANDE  (Conciles  tenus  en',  Hihernica 
seu  Hiberniensia  concilia ,  vers  l'an  450  ou 
466. 

On  nous  a  donné  sous  le  nom  de  saint  Pa- 
trice deux  conciles,  dont  on  conserve  un 
exemplaire  manuscrit  très-ancien  dans  la 
bibliothèquedes  bénédiclins  deCambridge,  et 
dont  le  premier  paraît  en  effet  avoir  été 
tenu  en  Irlande,  dans  le  temps  que  ce  saint 
en  était  évêque  ;  car  on  voit  qu'il  fut  assem- 
blé hors  de  l'empire  romain,  dans  le  voisi- 
nage des  Bretons  ,  en  un  temps  et  dans  un 
pays  où  le  paganisme  n'était  pas  encore  en- 
tièrement détruit.  Tout  cela  convient  à  saint 
Patrice  ,  qui  trouva  l'Irlande  remplie  de 
païens  lorscjn'il  y  alla  prêcher  l'Evangile. 
La  défense  qui  y  est  faite  de  recevoir  les  au- 
mônes des  excommuniés,  est  encore  con- 
forme à  ce  que  saint  Patrice  fil  à  l'égard  de 
Corotic  et  de  ses  gens,  dont  il  défendit  de 
recevoir  les  aumônes,  jusqu'à  ce  qu'ils  eus- 
sent satisfait  à  Dieu  par  une  sincère  péni- 
tence ,  et  rendu  la  liberté  à  ceux  qu'ils 
avaient  emmenés  captifs.  Il  faut  ajouter  que 
la  plupart  des  canons  de  ce  concile  sont  ci- 
tés sons  le  nom  de  saint  Patrice  par  Arbc- 
diic ,  écrivain  du  vui'  siècle.  Il  est  vrai 
(lue  le  23'  canon  traite  de  coutume  an- 
ciiMine  un  usage  qu'on  ne  voit  pas  avoir 
été  bien  établi  dans  les  autres  églises , 
même    au   v   siècle  :  c'était   de    réserver 


"9\ 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


992 


à  l'évéque,  ou  pour  ses  besoins  ou  pour 
ceux  des  pauvres,  ce  que  les  fidèles  offraient 
pendant  le  temps  qu'il  séjournait  dans  les 
différentes  églises  de  son  diocèse.  On  ne  voit 
pas  bien  non  plus  comment  dans  une  Eglisa 
naissante  on  se  serait  relâché  jusqu'à  nor- 
donnir  qu'un  an  de  pénitence  pour  un 
homicide,  pour  un  fornicaleur  et  pour  ceux 
qui  consultaient  les  aruspices  ;  et  six  mois 
pour  un  voleur,  ainsi  qu'on  le  lit  dans  les 
14-  et  li'  canons.  Cela  fait  naître  un  doule 
s'ils  sont  tous  de  saint  Patrice,  ou  s'il  n'y  en 
a  pas  quelqui'S-uiis  des  conciles  postérieurs. 
Pcul-êlre  aussi  donne-l-il  le  nom  d'ancien  à 
l'usage  qu'il  avait  d'abord  élabli  en  Irlande, 
et  qu'il  n'avait  pas  jugé  à  propos  d'observer 
la  rigueur  des  anciens  canons  dans  ceux 
qu'il  fil  dans  ce  concile. 

Ils  sont  au  nombre  de  trente-quatre,  dont 
la  plupart  règlent  la  conduite  des  clercs.  Il 
semble  par  le  ^'  qu'on  leur  permellait  de 
quéler  pour  leurs  propres  besoins ,  ni.iis 
qu'ils  ne  devaient  demander  qu'à  proportion 
de  leur  indigence.  Aussi  le  5'  ordonne  que, 
s'il  leur  resie  quelque  chose,  ils  le  mettront 
sur  l'autel  de  l'évéque,  qui  le  donne  ra  à  un 
autre  pauvre.  Il  est  ordonné  dans  le  6°  que 
les  clercs  qui  ne  seront  pas  vêtus  d'une  ma- 
nière modesie,  et  qui  n'auront  pas  les  che- 
veux courts  comme  les  Romains,  soient  sé- 
parés de  l'église.  La  même  peine  est  or- 
donnée contre  les  femmes  des  poriiers  el  des 
aulres  clercs  inférieurs  qui  paraîtront  sans 
être  voilées.  Le  7'  veut  que  tous  les  clercs, 
à  la  réserve  de  ceux  qui  seront  esclaves, 
assistent  à  l'office  du  soir  et  du  malin.  11 
est  dit  dans  le  8'  que  si  un  clerc  s'est  rendu 
caution  de  quel(]ue  somme  que  ce  soit  pour 
un  païen,  et  que  ce  païen,  ayant  de  quoi 
payer  ,  cache  son  bien  pour  ne  pas  acquit- 
ter lui-même  sa  dette,  le  clerc  donnera  la 
somme  dont  il  a  répondu  ;  et  que  si  pour 
s'en  dispenser  il  s'engage  à  un  duel  avec  ce 
païen,  il  sera  exclu   de  l'Eglise. 

Le  9*  défend  toute  fréquentation  suspecte 
entre  les  moines  et  les  vierges  ,  ne  voulant 
pas  (lu'ils  séjournent  ensemble  dans  une 
même  hôtellerie,  ni  qu'ils  courrent  les  cam- 
pagnes dans  un  même  chariot. 

Le  10  est  contre  les  clercs  négligents  à 
s'acquitter  de  l'office  divin,  et  contre  ceux 
qui  portaient  les  cheveux  longs.  On  les 
exclut  de  l'Eglise,  s'ils  ne  se  corrigent. 

Le  11'  punit  d'excommunication  celui  qui 
reçoit  un  clerc  excommunié. 

Le  12'  défend  de  recevoir  l'aumône  d'un 
chrétien  excommunié.  La  même  chose  est 
ordonnée  dans  le  13  ,  à  l'égard  des  païens 
qui  voudraient  offrir  quelque  chose  à  l'é- 
glise. 

Le  14-*  ordonne  une  année  de  pénitence 
pour  les  crimes  d'homicide,  de  fornication, 
et  autant  pour  ceux  qui  consultent  les  arus- 
pices. 

Le  i^'  ordonne  six  mois  de  pénitence  pour 
Un  voleur,  dont  il  devait  jeûner  vingt  jours, 
ei)  ne  man{i<-ant  que  du  pain. 


Le  16"  veut  qu'on  anathématise  un  cbré 
tien  qui  croit  être  sorcier  ou  qui  affecte  de 
l'être,  et  défend  de  le  recevoir  dans  l'église  , 
jusqu'à  ce  qu'il  ait  fait  pénitence. 

Le  17*  excommunie  les  vierges  qui  se  sout 
mariées  après  avoir  fait  à  Dieu  vœu  de 
virginité  ;  mais  il  leur  accorde  la  pénitence, 
à  condition  qu'elles  se  sépareront  de  leur 
adultère  ,  et  qu'à  l'avenir  elles  ne  demeure- 
ront plus  avec  lui  dans  une  même  maison, 
ou  une  même  métairie. 

Le  18'  refuse  l'entrée  de  l'église,  même  la 
nuit  de  Pâques,  à  un  excommunié,  jusqu'à 
ce  qu'il  soit  admis  à  la  pénitence. 

Le  19'  et  le  22'  déclarent  excommuniée  une 
femme  qui  quitte  son  mari  pour  en  épouser 
un  autre  ;  et  un  père  même,  s'il  a  consenti  à 
cet  adultère. 

Le  20'  prive  de  la  communion  le  chrétien 
qui  refuse  de  payer  ce  qu'il  doit,  jusqu'à  ce 
qu'il  ait  satisfait. 

Le  21*  porte  que,  si  un  chrétien,  ayant  un 
procès  contre  un  autre  chrétien,  l'appelle 
devant  les  juges  civils,  au  lieu  de  remettre 
l'examen  de  sa  cause  à  l'Eglise,  il  sera  sé- 
paré (le  la  communion. 

Le  23'  porte  que,  si  un  prêtre  bâtit  une 
église  ,  il  ne  pourra  y  offrir  le  sacrifice 
qu'après  avoir  appelé  l'évéque  pour  la  con- 
sacrer. 

Le  2k'  défend  à  un  étranger,  qui  vient  s'é- 
tablir en  un  lieu,  de  baptiser,  d'offrir  ,  do 
consacrer  el  même  de  bâtir  une  église,  avec 
la  permission  d'un  prince  païen,  sans  avoir 
auparavant  reçu  celle  de  l'évéque. 

Le  25'  nous  apprend  que  l'évéque  allait 
passer  quelijue  temps  en  chaque  église  :  c'est 
pourquoi  il  ordonne  que  ce  que  les  fidèles 
auront  donné  durant  ce  temps-là  appar- 
tiendra ,  suivant  l'usage  ancien  ,  à  l'évéque, 
ou  pour  ses  propres  besoins,  ou  pour  ceux 
des  pauvres  ,  selon  qu'il  le  jugera  à  propos. 

Le  26'  ajoute  que,  si  un  clerc  se  les 
approprie,  il  sera  séparé  de  l'Eglise,  comme 
amateur  d'un  gain  sordide. 

Le  27'  défend  à  un  clerc,  sous  peine  d'élre 
privé  de  la  communion  ,  de  faire  aucune 
fonction  dans  le  lieu  où  il  vient  s'établir,  s'il 
n'en  a  auparavant  obtenu  la  permission  de 
l'évéque. 

Le  28«  déclare  que  les  clercs  qui  seront 
séparés  de  la  communion  prieront  chez  eux 
en  particulier,  el  non  avec  d'autres,  et  qu'ils 
ne  pourront  ni  offrir  ni  consacrer,jusqu'à  ce 
qu'ils  aient  satisfait  par  la  pénitence. 

Le  29'  ordonne  un  jeûne  de  quarante 
jours  pour  tous  ceux  qui  demanderoni  le 
baptême,  et  ne  veut  pas  qu'on  le  leur  admi- 
nistre avant  ce  temps. 

Le  ;}()'  permet  à  un  évêque  d'offrir  le  sa- 
crifice le  jour  du  dimanche,  lorsqu'en  ce 
jour  il  se  trouvera  hors  de  son  diocèse  ;  mais 
il  lui  défend  de  faire  aucune  ordination  sans 
la  permission  du  diocésain. 

Le  SI'  veut  qu'on  regarde  comme  homi- 
cide et  comme  excommunié  un  clerc  qui  en 
emploie  un  autre  pour  tuer  son  ennemi. 

Le  32'  ordonne  que  si  un  ecclésiastique 
veut  racheter  clés  captifs,  il  le  fera  avec  soij 


995 


IRL 


propre  argent ,  et  ne  les  enlèvera  pas  pour 
les  l'aire  échapper  ;  ce  qui  faisait  passer  h's 
clercs  pour  des  voleurs,  et  désiiouorail  l'E- 
glise. 

Le  .ia-  défend  à  ceux  qui  viendront  de  la 
Grande-Brelafçne  de  s'habituer  dans  le  pays, 
cl  d'exercer  leurs  fonctions,  sans  uue  lettre 
de  leur  évêque. 

Lt;  '3k''  porte  que,  si  un  diacre  quitte  son 
abbé  pour  s'en  aller  à  une  autre  paroisse, 
il  n'y  pourra  servir  à  l'autel;  mais  (juc  son 
cure  ou  son  abbé  (car  il  parait  que  c'était 
la  même  chose)  l'obligera  de  revenir  à  son 
église.  On  ordonne  le  même  traitement  pour 
un  moine  sorti  de  son  monastère  sans  la 
permission  de  son  abbé.  Les  canons  de  ce 
concile  sont  adressés  aux  prêtres,  aux  dia- 
cres ei  à  tout  le  clergé.  Ils  iw  portent  en 
télé  que  les  noms  de  saint  Patrice  et  de 
deux  autres  évéques,  l'un  aoiumé  Auxilius, 
et  l'autre  Jeserninus. 

Le  second  concile  que  l'on  attribue  à  saint 
Patrice  ne  porte  en  léte  ni  son  nom  ni  celui 
d'aucun  évêque.  11  y  a  même  un  canon  dont 
le  prescrit  est  contraire  à  la  conduite  que  ce 
saint  gardait  envers  les  ûUes  qui  voulaient 
consacrer  à  Dieu  leur  virginité.  11  les  rece- 
vait malgré  leurs  parents;  au  lieu  que  le 
canon  qui  est  le  27'  demande  le  consente- 
nuMit  du  père  pour  recevoir  une  vierge. 
Jaccjues  'Warrée  rapporte  aussi  neuf  canons 
tirés  des  Opuscules  de  saint  Patrice,  dont  le 
5'  porle  que  le  mari  d'une  femme  adultère 
n'en  pourra  épouser  une  autre  du  vivant  de 
la  première.  Ce  qui  contredit  formellement 
le  '26'  et  le  28'  canons  du  deuxième  concile 
attribué  à  saint  Patrice.  On  ne  peut  donc  rien 
décider  sur  le  lieu,  ni  sur  le  temps  de  ce 
concile;  mais  on  ne  peut  douter  qu'il  ne 
soit  très-ancien,  puisque  les  pa'iens  étaient 
encore  très-communs  dans  le  pays,  comme 
il  paraît  dans  le  2'  canon.  11  y  en  a  trente  et 
un  en  tout.  La  plupart  paraissent  être  des 
réponses  sur  diverses  difficultés  que  l'on 
avait  proposées  aux  évéques  assemblés  eu 
concile. 

Le  l"  défend  toute  communication  avec 
les  pécheurs,  c'est-à-dire  apparemment  avec 
ceux  qui  étaient  excommuniés  pour  leurs 
crimes. 

Le  2'  dit  que  l'on  doit  se  contenter,  dans 
la  nécessité,  de  recevoir  des  pa'ïens  la  nour- 
riture et  le  vêtement;  comme  la  mèche  de 
la  lampe  ne  prend  de  l'huile  qu'autant  qu'il 
en  est  besoin  pour  l'entretenir. 

Le  3°  dit  que  l'abbé  doit  examiner  soigneu- 
sement à  qui  il  donne  le  pouvoir  de  lier  et 
de  délier.  Il  préfère  une  pénitence  moins 
longue ,  mais  accompagnée  des  marques 
d'un  sincère  repentir,  à  une  plus  longue, 
mais  plus  tiède  et  plus  languissante. 

Le  4*  porle  que  l'on  ne  doit  point  donner 
de  malédiciion  à  un  excommunié,  mais  l'é- 
loigner de  la  communion,  de  la  table,  de  la 
messe  et  du  baiser  de  paix,  et  l'éviter,  après 
une  correction,  si  c'est  un  hérétique. 

Le  ^'  propose  l'exemple  de  .Uidas,  qui  fut 
coudamué  après  avoir  été  admis  à  la  table 


IRL  994 

du  Sauveur,  et  celui  du  bon  larron,  reçu 
dans  le  paradis  après  le  supplice  de  la  croix, 
pour  montrer  (|iie  l'on  ne  doit  j  ger  de  per- 
sonne, avant  le  jour  du  jugement. 

Le  7'  défend  de  rebaptiser  ceux  qui  ont 
reçu  le  symbole,  de  qui  que  ce  soit  (|u'ils 
l'aient  reçu,  de  même  que  la  semenci;  n'est 
point  souillée  par  l'impureté  de  celui  (jui 
sème.  Mais  il  déclare  que  ce  n'est  point  les 
rétablir  que  di;  leur  donner  ce  sacrement, 
quand  ils  n'ont  point  reçu  ce  symbole;  ((u'à 
l'égard  des  apostats,  il  faut  les  recevoir  par 
l'imposition  des  mains.  Ce  canon  rappelle  les 
anciennes  ordonnances  de  l'Kglise  sur  ce 
sujet. 

Le  8*  observe  que  l'Eglise  n'est  point  éta- 
blie pour  défendre  les  coupables,  mais  qu'il 
est  bon  de  persuader  aux  magistrats  de  se 
contenter  de  faire  mourir  par  l'épée  de  la 
pénitence  ceux  qui  se  réfugient  dans  le  sein 
de  l'Eglise. 

Le  9*,  en  laissant  espérer  le  pardon  aux 
ministres  de  l'Eglise  qui  sont  tombés  dans 
quelque  péché  canonique,  leur  ôte  toute  es- 
pérance de  faire  à  l'avenir  les  fonctions  de 
leur  ministère;  mais  il  consent  à  ce  qu'ils  en 
conservent  le  titre.  Le  texte  des  autres  ca- 
nons est  si  corrompu  par  la  négligence  des 
copistes,  qu'on  a  peine  à  en  prendre  le  sens. 

Le  11»  regarde  comme  essenliel  à  la  péni- 
tence, de  cesser  d'aimer  le  péché. 

Le  12*  déclare  que  ceux  qui,  pendant  leur 
vie,  ne  se  sont  pas  rendus  dignes  de  parti- 
ciper au  sacrifice  n'y  pourront  trouver  du 
secours  après  leur  mort. 

Le  ih'  dit  que  les  novatiens  s'abstenaient 
pendant  toute  l'année,  mais  que  les  chrétiens 
ne  jeûnaient  qu'eu  certains  temps. 

Le  15'  dit  qu'on  doit,  à  l'exemple  du  Sau- 
veur, instruire  le  peuple  auquel  on  est  en- 
voyé; mais  le  quitter,  si  on  lui  devient  inu- 
tile, étant  permis,  en  ce  cas,  de  se  taire  et 
de  se  cacher.  Au  contraire,  si  l'on  peut  faire 
du  fruit,  il  faut  se  montrer  et  instruire  le 
peuple,  qneli]ue  danger  qu'il  y  ail. 

Le  l(i*  déclare  nulles  les  ordinations  des 
évéques  qui  ne  sont  pas  faites  conformé- 
ment à  ce  que  l'Apôtre  prescrit  sur  ce  sujet. 

Le  17'  ordonne  que  les  moines  vivront 
dans  la  solitude,  sans  richesses  temporelles, 
sous  la  puissance  de  l'évêque  ou  de  l'abbé, 
et  qu'ils  éviteront  en  toutes  choses  ce  qui 
est  au  delà  du  nécessaire,  étant  appelés  à 
souffrir  le  froid,  la  nudité,  la  faim,  la  soif,  les 
veilles,  les  jetines.  11  semble  fixer  l'âge  de 
la  profession  à  vingt  ans,  afin  qu'on  s'en- 
gage à  une  vie  parfaite  en  un  âge  parlait.  11 
y  a  dans  le  texte  :  A  viginli  nnnis  débet  unus- 
quisque  constringi;  mais  Wilkins  croit  qu'il 
faut  lire  a  virginis  annis. 

Le  18'  établit  la  différence  des  degrés  de 
mérite  dans  les  clercs,  dans  les  moines, 
dans  les  vierges,  dans  les  veuves,  dans  les 
laïques  fidèles. 

Le  19'  prescrit  huit  jours  pour  le  catéchu- 
mcnat,  au  bout  desquels  les  catéchumènes 
doivent  recevoir  le  baptême,  aux  soleunilés 
de  Pâques,  de  la  Pentecôte  et  de  l'Epiphanie. 

Le  22'  dit  que  celui-là  ne  peut  être  re- 


995 


DICTIONNAIRE  DES  COiSCILES. 


998 


gardé  comme  fidèle  qui  ne  communie  pas  la 
nuit  de  Pâques. 

Le  23«  par.iît  défendre  le  serment  par  tout 
autre  nom  que  celui  de  Dieu. 

Le  25'  défend  d'épouser  la  femme  de  son 
frère;  la  raison  qu'il  en  donne,  c'est  que 
celte  femme  n'ayant  été  qu'une  seule  cliuir 
avec  son  mari,  elle  est  la  sœur  du  frère  de 
ce  mari. 

Le  26°  et  le  28°  semblent  permettre  un  se- 
cond mariage  aux  personnes  séparées  pour 
cause  d'adultère,  et  regarder  le  premier  ma- 
riage dissous  par  ce  crime,  comme  il  l'est 
par  la  mort.  Lab.  loin.  III;  Wilkins,  Concil. 
Angl.  tom.  1.  Hist.  des  mit.  suer. 

IHLANDE  (  Concile  tenu  en  )  ,  l'an  793. 
Nous  ne  connaissons  ce  concile  que  par 
une  citation  qu'en  fait  l'abbé  Diiguet,  dans 
sa  trente-septième  Dissertation  qui  a  pour 
objet  le  1"  et  le  2'  canon  du  concile  d'Amyre. 
Après  avoir  démontré  que  l'usiige  n'était 
pas  d'admettre  les  ecclésiastiques  à  la  péni- 
tence publique,  il  ajoute  :  «  Un  concile  d'Hi- 
beriiie,  tenu  l'an  795,  au  commencement  du 
pontificat  de  Léon  111,  en  lire  une  rai>on  du 
scandale  que  causerait  parmi  le  peuple  la 
vue  d'un  prêtre  en  pénitence  :  Sacco  indulus, 
dit-il,  huino  adliœreat,  die  ac  noete  jugiter 
omnipolentis  Dei  misericordiam  implorel; 
tamen  in  pubiicum  non  procédât,  ne  grex  fi- 
delis  in  eo  scandalum  patialur  :  nec  enim 
débet  sacerdos  publiée  pœuilerôySicut  laieus.  » 
Confér.  eecL,  t.  II,  p.  79. 

IKLANDE  (Concile  d'),  l'an  1097.  Il  nous 
reste  de  ce  concile  une  lettre  écrite  au  nom 
du  roi  Murcbcrrach,  du  clergé  et  du  peuple 
de  celle  île,  à  saint  Anselme,  archevêque  de 
Canlorbéry,  pour  l'engager  à  ériger  l'Iïglise 
de  Walerford  en  évéché.  Labb.  X  ;  Angl.  I. 

IUL\NDE  (Concile  d'),  l'an  1152.  Voy. 
Mellifont. 

IRLANDE  (Concile  d'),  l'an  1186.  Voy. 
Dublin. 

ISCUIA  (Synode  diocésain  d'),  Isclanensis, 
les  13,  Ik  et  15  avril  1599,  sous  Inigo  de 
Avalos.  Les  règlements  qui  y  furent  faits 
avaient  pour  objet  les  sacrements  el  quel- 
ques autres  parties  de  la  discipline  ecclé- 
siastique. Décréta  et  comtil.  synod.  diœces. 
Ischian.,  Romce,  1599, 

ISLE  (Concile  d').  Voy.  Liujs. 

ISSOUDUN  (Concile  d').  près  de  Bourges, 
Exolidutiense,  l'un  1081.  Ce  concile  se  tint  le 
18  mai,  sous  la  présidence  des  légats  Hugues 
de  Die  et  An^é  d'Oléron.  On  y  excommunia 
les  clercs  d'Issoudun,  pour  n'avoir  pas  reçu 
processionnellemenl  le  second  de  ces  deux 
légats.  Labb.  X. 

ISTRIE  (Conciliabale  d'),  l'an  591.  Ce  fu- 
rent les  évêques  schismatiques  et  amis  des 
trois  chapitres  qui  tinrent  ce  faux  concile, 
et  qui  écrivirent  à  l'empereur  Maurice  pour 
le  prier  de  faire  cesser  les  poursuites  du 
pape  saint  Grégoire  contre  le  patriarche 
Sévère,  assurant  qu'il  irait  lui-même  plaider 
sa  cause  à  Constantinople,  dès  que  i'éial  des 
aîîaues  d'ilalie  le  permellrail.  Mansi  lait 
voir  que  le  P.  Pagi  se  trompe  en  coulon- 
daut  ce  concile  avec  celui  do  Marano,  tenu 


l'année  précédente;  puisque  celni  de  Ma- 
rano  précède  le  concile  de  Rome,  tenu  au 
mois  de  décembre  de  l'an  590,  el  que  celui 
d'islrie,  dont  il  s'.agit  ici,  se  tint  après  celui 
de  Rome,  et  en  conséquence  de  la  citat-iun 
de  Sévère  par  le  pape  saint  Grégoire.  Mansi, 
Suppl.  1. 1,  col.  i57. 

ITALIE  (Concile  d'),  l'an  235,  ou  251  selon 
Mansi.  On  place  à  peu  près  à  celle  époque 
un  concile  tenu  en  Italie,  sous  le  pape  Cor- 
neille, d.ins  la  cause  de  Novalien.  Reg.  t.  I. 

ITALIE  (Concile  d').  Italicum,  l'an  381. 
Saint  Ambroise  fut  le  président  de<'e  concile, 
qui  pourrait  bien  avoir  été  tenu  dans  la  ville 
de  Milan  n)éme,  donl  il  était  évêque.  Les 
Pères  do  ce  concile  se  laissèrent  surprendre 
par  li's  artifices  de  Maxime  le  Cyni(|ue, 
chassé  du  siège  de  Constantinople,  qu'il  avait 
usurpé  du  temps  de  saint  Grégoire  de  Na- 
zianze.  Ce  saint  docteur  ayant  quille  le  siège 
patriarcal  de  celle  ville,  et  Nectaire  lui 
ayant  succédé,  Maxime  vint  se  présenter  à 
ce  concile,  qui  le  reconnut  pour  légitime 
patriarche  de  Constantinople  ,  et  regarda 
Nectaire  comme  intrus.  Les  Pères  du  concile 
condamnèrent  aussi  les  apullinaristes,  et 
écrivirent  deux  lettres  à  l'empereur  Théo- 
dose le  Grand.  Edit.  Venet.  tom.  II. 

ITALIE  (Concile  d'),  l'an  405,  Ce  fut  le  pape 
Innocent  1*^  qui  convoqua  ce  concile,  peut- 
être  à  Rome,  et  qui  y  présida.  Les  évêciues 
d'Italie  qui  s'y  trouvèrent  écrivirent  à  Hono- 
rius,  empereur  d'Occident,  pour  le  prier  de 
demander  à  son  frère  Arcade,  empereur 
d'Orient,  d'assembler  nn  concile  à  Thessa- 
lonique,  dans  la  cause  de  saint  Jean  Chry- 
sostome,  exilé  pour  la  seconde  fois.  Uono- 
rius  écrivit  en  effet  à  son  frère,  selon  les 
vœux  du  concile;  et  sa  lettre  lui  fut  porlée 
par  cinq  évêques,  deux  prêtres  et  un  diacre 
de  l'Eglise  romaine.  C'est  ce  que  nous  ap- 
prend Pallade,  dans  son  Dialogue  de  la  vie 
de  saint  Jean  Chrysostome.  Mansi,  Suppl.  c. 
283. 

ITALIE  (Concile  d'),  l'an  883.  Le  pape 
Adrien  III  tint  ce  concile,  et  y  confirma  par 
une  bulle  la  fondation  du  monastère  de  Saint- 
Sixte  de  Plaisance,  nouvellement  construit 
par  Engilberge,  épouse  de  l'empereur  Louis 
11.  Mansi,  t.  I,  col.  1011. 

ITALIE  (Concile  d'),  l'an  886.  An  sujet 
des  biens  de  l'église  de  Saint-MarliudeTours. 
Martene,   in    Thés.   t.  IV. 

ITALIE  (Concile  d'),  vers  l'an  1000.  On 
assembla  dans  ces  temps  divers  conciles, 
dont  nous  ne  savons  que  ce  qui  en  est  rap- 
porté par  Glaber  Rodulfe,  moine  de  Saint- 
Germain  d'Auxerre,  qui  écrivait  dans  le 
xr  siècle.  Il  y  fut  défendu  aux  évêques 
d'ordonner  des  jeûnes  entre  l'Ascension  et  la 
Pentecôte,  excepté  la  veille  de  celle  dernière 
fêle  ;  mais  on  |iermil  les  jeûnes  de  dévotion. 
Ou  y  ûl  quelques  plaintes  contre  les  moines 
de  ce  qu'ils  chantaient  le  Te  Deuin  les  di- 
manches d'Avent  et  de  Carême,  contre  l'usage 
de  l'Eglise  romaine;  et  sur  ce  qu'ils  répon- 
dirent, qu'ils  suivaient  en  cela  la  règle  de 
saint  Benoit,  approuvée  par  le  pape  saint 


91)7 


JER 


Grégoire,  on  les  laissa  dans  leur  usage.  Gla- 
bcr,  l.  III,  e.  3.  p.  27. 

ITAUI-:  (Concile  d') ,  l'.in  10  !8.  Ce  conrile, 
qui  fut  |)oul-élre  leiiu  à  Rome,  eut  pour  olijel 
le  ilériK»  6  d'Aribcrt,  anlicvéqne  de  Milan, 
avec  l'empereur  Conrad  le  Salniue.  Ce  prélat 
ajiint  élé  accusé  de  révolte  dans  rassemblée 
de  Saloue,  répondit  insolemment,   loin   de 


JER 


998 


tâcher  de  satisfaire  l'empcrnur,  qui  pour  cette 
raison  le  fit  mettre  sous  l.i  (r.inle  du  palri.ir- 
clie  d'Aquilée.  Le  pii[)e  Benoît  IX  assembla 
doue  un  concile  à  ce  sujet  l'an  lO.'JS,  et  y 
déposa  Arilierl,  après  l'avoir  ex<'ominunie. 
L  Annaliste  saxon,  ad  hune  ann.  Mansi,  lom. 
1,  cal.  liiGS. 


lACCA  (Concile  de), /«ccetanwm,  l'an  1060 
ou  10(53.  Kamire,  roi  d'Araijon,  assista  à  ce 
concile, lenudansses  Elats.On  y  fit  plusieurs 
règlements  de  discipline,  et  l'on  y  abolit  le  rit 
gothique,  pour  suivre  le  romain. On  y  transféra 
aussi  dans  celle  ville  le  siéfçe  épiscopal,  pour 
tout  le  temps  que  la  ville  d'Huesca,  où  jus- 
qu'alois avait  rési<lérévéque du (lio<èse, serait 
occupée  par  les  Maures.  Labb.  t.  IX. 

JASSI  (Concile  de),  l'an  li;'i-2.    To(/.  Gias. 

JACQUES  (Concile  de  Saint-)  de  Compos- 
telle,  l'an  9^8.  Dans  ce  concile,  composé  de 
huit  évêques,  l'abbé  Césaire  fut  élu  arche- 
vêque de  Tarragone;  mais  sur  l'opposition 
que  formèrent  l'archevêque  de  N;irbonne  et 
les  évéques  d'Espagne,  ses  suffragaiils,  le 
prélat  élu  fit  appel  au  sainl-siége.  D'Aguitre, 
t.  III. 

JAUMES  (Concile  des  Saints-), l'an  859. Ce 
concile  fut  tenu  dans  l'abbaye  des  S  linl^-Ju- 
meaux,  vulgairement  Saiiit-Jeame  ou  Sainls- 
Jaumes,  près  de  Langres,  en  présence  du 
roi  Charles  le  Jeune,  fils  de  l'empereur  Lo- 
thaire.  Remy,  archevéquedeLyon,elAgilmar 
de  Vienne,  y  présidèrent,  assisté»  d'ELbel 
de  Grenoble  et  de  plusieurs  autres  évê(iues. 
On  y  Gl  seize  canons,  dont  les  six  premiers 
sont  les  mêmes  que  les  six  de  'Valence  sur 
la  prédestination,  si  ce  n'est  que  dans  le 
quatrième  il  n'est  rien  dit  des  quatre  articles 
du  Quercy.  Les  canons  de  ce  concile  furent 
renouvelés  dans  celui  de  'l'oul  ou  de  Savo- 
nières,  doiH  ils  font  partie  dans  la  Colleclion 
générale  des  conciles. 

SAINT  JEAN  DE  LA  PEGNA  (Concile  de). 
y  oyez  Pegna. 

JÉRUSALEM  (1"  Concile  de),  Hierotoly- 
mitanum,  l'an  33  de  Jésus-Christ.  «Pendant 
ces  jours-là,  Pierre  se  leva  au  milieu  des 
frères,  qui  étaient  tous  ensemble  environ 
cent  vingl,  et  il  leur  dit:  «Mes  frères,  il  faut 
que  ce  que  le  Saint-Esprit  a  prédit  dans  l'E- 
criture, par  la  bouche  de  David,  louchant 
Judas,  qui  a  été  le  conducteur  de  ceux  qui 
ont  pris  Jésus,  soit  accompli.  11  nous  était 
associé,  et  il  avait  été  appelé  aux  fonctions 
du  même  ministère.  Mais  il  a  acquis  un 
champ  du  prix  de  son  péché;  et  s'étant  pen- 
du, il  a  crevé  par  le  milieu  du  ventre;  et 
toutes  ses  entrailles  se  sont  répandues.  Ce 
qui  a  élé  si  connu  des  habitants  de  Jérusa- 
lem, que  ce  champ  a  élé  nommé  en  leur 
langue  Haceldama,  c'esl-à-dire  le  champ  du 
sang.  Car  II  est  écrit  dans  le  livre  des  Psau- 
mes :  Quêteur  demeitrc  devienne  déserte  :  qu'il 
n'y  ait  i)ersonne  qui  l'habite,  et  qu'un  autre 
prenne  sa  place  dans  l'épiscopat.  Il  faut  donc 


qu'entre  roux  qui  ont  été  en  noire  compa- 
gnie pendant  que  le  Seigneur  Jésus  a  vécu 
parmi  nous,  à  commencer  depuis  le  bapiéme 
de  Jean,  jusqu'au  jour  où  il  a  été  enlevé  du 
milieu  do  nous,  on  en  choisisse  un  (]ui  soit 
avec  nous  témoin  de  sa  résurreclion.»  Alors 
ils  en  présentèrent  deux:Jose[ih  aiipelé  Uar- 
sabas,  surnommé  lo.  Juste,  et  Matlhi.is.  Lise 
mettant  en  prières,  ils  dirent  :  «Seigneur, 
vous  qui  connaissez  les  cœurs  de  lous  les 
hommes,  montrez-nous  lequel  de  ces  deux 
vous  avez  choisi  pour  remplir  ce  ministère 
et  l'apostolat  dont  Judas  est  déchu  par  son 
crime,  pour  s'en  aller  en  son  lieu.»  Alors 
ils  les  tirèrent  au  sort,  et  le  sort  tomba  sur 
Matthias  ;  et  il  fut  associe  aux  onze  apôtres.» 
Tel  est  le  récit  que  fait  saint  Luc  (Act. 
Apost.  cl)  de  ce  premier  concile  tenu  par 
les  apôlres.  Saint  Pierre  y  préside  :  il  parla 
le  premier,  comme  celui  que  l'aff  lire  regar- 
dait principalement,  et  qui  avait  reçu  de  Jé- 
sus-Christ la  garde  de  tout  le  troupeau. 
Cependant,  comme  le  remarque  saint  Cliry- 
sostome,  il  permet  à  la  multitude  de  faire  le 
choix  elle-même,  afin  de  lui  rendre  plus  vé- 
nérables ceux  qu'elle  choisirait,  et  de  se 
mettre  lui-même  à  l'abri  de  la  critique.  Les 
suffrages  de  l'assemblée  se  trouvant  partagés 
entre  deux  sujets,  également  dignes  de  cet 
honneur,  il  n'y  a  plus  que  le  sort,  dirigé 
par  la  main  de  Dieu,  qui  décide  de  la  préfé- 
rence à  donner  à  l'un  sur  l'autre.  C'est  donc 
à  tort,  comme  le  croit  Cabassut,  que  le 
Vén.Bèdea  taxé  d'irrégularité  la  marche  sui- 
vie en  celle  circonstance  par  h>s  premiers 
chrétiens  :  aucune  loi  naturelle  ni  positive 
ne  s'oppose  à  ce  que  le  sort  décide,  même 
pour  les  plus  saintes  fonctions,  entre  deux 
sujets  également  dignes  de  les  remplir. 

L'histoire  de  ce  premier  concile  de  Jérusa- 
lem fait  voir  en  même  temps  qu'il  faut  re- 
monter jusqu'à  celte  époque  pour  trouver 
l'origine  de  l'usage  de  procéderaux  élections, 
en  fait  de  dignités  ecclésiasliques,  par  les 
suffrages  réunis  du  clergé  et  du  peuple.  Le 
terme  grec,  o-uyy.arEi/iriyio-O»,  rendu  dans  la 
Vulgate  par  onmcmeratus  est  {v.  26),  indique 
clairement  que  c'est  par  la  communauté  des 
suffrages  de  l'assemblée  que  saint  Matthias 
prit  rang  parmi  les  apôtres.  Act.  Apost.  1  ; 
L'ibb.  I  ;  Cabass.  Notit.  Conc;  S.  Chrys.  in 
Act.  Apnsi. 

.lÉRUSALEM  (2'  Concile  de),  l'an  33.  «En 
ce  temps-là,  le  nombre  des  disciples  se  mul- 
tililiant,  il  s'éleva  un  n\urmure  des  Juifs 
grecs  contre  les  Juifs  hébreux,  de  eo  que 
leurs  veuves  étaient  tuéprisées  dans  la  dis- 


999 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


1000 


pensation  de  ce  qui  se  donnait  chaque  jour. 
C'est  pourquoi  les  douze  ayant  assemblé 
tous  les  disciples,  leur  dirent  :  «Il  n'est  pas 
juste  que  nous  quittions  la  parole  de  Dieu, 
pour  avoir  soin  des  tables.  Choisissez  donc, 
6  nos  frères,  sept  hninmes  d'entre  vous, 
d'une  probité  reconnue,  pleins  de  l'Esprit- 
Saint  et  de  sagesse,  à  qui  nous  puissions 
confier  cet  emploi.  Et  pour  nous,  nous  nous 
appliquerons  entièrement  à  la  prière  et  à  la 
dispensation  de  la  parole.  »  Ce  discours  plut 
à  loute  l'assemblée,  et  ils  élurent  Elienne, 
homme  plein  de  foi  et  du  Saint-Esprit,  Phi- 
lippe, Procore,  Nicanor, Timon,  Parménas  et 
Nicolas,  prosélyte  d'Anlioche.  Ils  les  |iréson- 
lèrent  aux  apôtres,  qui,  après  avoir  fait  des 
prières,  leur  imposèrent  les  mains.» 

Ainsi  furent  ordonnés  les  premiers  diacres, 
au  nombre  de  sept, conformément  à  la  divine 
hiérarcliie,  où  sept  anges  nous  sont  repré- 
sentés comme  continuellement  présents  de- 
vant le  trône  de  Dieu.  Les  diacres  élus  en 
celle  circonstance  paraissent  par  leurs  noms 
avoir  été  tous  grecs,  sans  doute  pour  faire 
droit  aux  murmures  qui  pouvnienl  être  fon- 
dés en  justice.  Mais,  outre  le  choix  que  l'as- 
semblée avait  fait  d'eux,  il  leur  fallait  l'ins- 
titution et  l'imposition  des  mains  des  apôtres, 
et  cette  circonstance  essentielle  n'ist  pas 
omise  non  plus  par  l'historien  sacré. Quoique 
le  besoin  de  pourvoir  au  service  des  tables 
ait  servi  d'occasion  à  l'établissement,  là  ce- 
pendant ne  se  bornait  pas  l'objet  de  leur  mi- 
nistère. La  solennité  même  de  leur  institution, 
avec  l'imposition  des  mains,  démontre  que 
le  but  en  était  plus  relevé.  Ils  étaient  surtout 
chargés  de  servir  les  apôtres  dans  les  mys- 
tères qu'ils  célébraient,  et  de  distribuer  la 
communion  aux  fidèles.  Les  prédications 
d'Etienne,  le  premier  d'entre  eux,  le  bapiciiie 
de  l'eunuque  éthiopien  par  le  diacre  Phi- 
lippe, et  d'autres  faits  de  ce  genre,  déinoii- 
Irent  que  dès  lors  les  fonctions  de  diacre 
étaient  autant  des  offices  de  religion  que  des 
emplois  lie  charité.  Ibid. 

JÉRUSALEM  mrConc.de),  Hierosolymita- 
num,  l'an  49,  50  ou  51  de  Jésus-Christ.  Pen- 
dant le  séjour  que  saint  Paul  et  saint  Barnabe 
firent  à  Anlioche,  après  avoir  visité  les  Egli- 
ses où  ils  avaient  annoncé  l'Evangile,  quel- 
ques-uns des  frères  venus  de  Judée  y  exci- 
tèrent un  trouble  considérable,  disant  que 
l'on  ne  pouvait  être  sauvé  sans  la  circonci- 
sion et  l'observation  de  la  loi  de  Moïse. 
L'hérétique  Cérinlhe  était  le  chef  de  celte 
sédition.  S.iint  Paul  et  saint  Barnabe  s'élevè- 
rent fortement  contre  eux,  soutenant  que 
Jésus-Christ  était  venu  affranchir  les  siens 
de  cette  servitude,  et  que  sa  grâce  ne  servi- 
rail  de  rien  à  ceux  qui  regarderaient  la  cir- 
concision connue  nécessaire.  Dans  cette  dif- 
ficulté on  résolut  qu'ils  iraient  à  Jérusalem 
avec  quelques-uns  des  frères  consulter  les 
apôlres  el  les  prêtres  sur  cette  question.  Us 
prirent  Tile  avec  eux,  et  traversèrent  la  Phé- 
nicie  el  la  Samarie,  où  ils  donnèrent  beau- 
coup de  joie  à  tous  les  frères,  en  leur  racon- 
tant la  conversion  des  gentils.  Etant  arrivés 
à  Jérusalem ,  ils  furent  bien  reçus  par  les 


apôlres,  les  prêtres  et  toute  l'Eglise;  mais 
ils  y  trouvèrent  les  mêmes  troubles  qui  agi- 
taient l'Eglise  d'Antioche;  car  quelques  chré- 
tiens qui  avaient  été  de  la  secte  des  pliari- 
siens  soutenaient  qu'il  fallait  circoncire  les 
gentils,  el  leur  ordonner  de  garder  la  loi  de 
Moïse.  Nous  mettons  ce  second  voyage  de 
saint  Paul  à  Jérusalem  en  l'an  50  ou  51, 
fondé  sur  ce  qu'il  dit  lui-même  dans  l'EpIlre 
aux  Galates,  que  trois  ans  après  sa  conver- 
sion, arrivée  l'an  3k  de  Jésus-Christ,  il  vint 
à  Jérusalem  pour  visiter  saint  Pierre,  el  que 
quatorze  ans  après  il  revint  en  cette  ville 
par  révélation  divine. 

Ce  fut  donc  l'an  50  ou  51,  dit  D.  Ceillier, 
que  les  apôtres  s'assemblèrent  pour  exa- 
miner la  matière  qui  causait  du  trouble  entre 
les  fidèles  des  Eglises  de  Jérusalem  et  d'An- 
lioclic.Dans  ce  premier  concile  de  l'Eglise  il 
y  avait  cinq  apôtres,  saint  Pierre,  leur  chef, 
saint  Jean,  saint  Jacques,  saint  Paul  el  saint 
Barnabe.  Il  y  avait  aussi  d'autres  frères,  et 
il  semble  même  que  toute  l'Eglise  de  Jéru- 
salem y  fut  appelée.  Après  qu'ils  eurent 
beaucoup  conféré  ensemble  sur  la  difficulté 
proposée,  saint  Pierre  se  leva  et  leur  dit  : 
Mes  frères,  vous  savez  que  depuis  longtemps 
Dieu  m'a  choisi  d'entre  nous  pour  faire  en- 
tendre par  ma  bouche  l'Evangile  aux  gentils 
et  le  leur  faire  embrasser  :  et  Dieu,  qui  connaît 
les  cœurs,  a  rendu  témoignage  à  leur  foi,  leur 
donnant  le  Saint-Esprit  comme  à  nous,  sans 
distinction. Pourquoi  donc  tentez-vous  Dieu, 
imposant  aux  disciples  un  joug  que  ni  nos 
pères  ni  nous  n'avons  pu  porter?  Mais  nous 
espérons  être  sauvés  par  la  grâce  de  Nuire- 
Seigneur  Jésus-Christ,  aussi  bien  qu'eux. 
Toute  la  multitude  étant  demeurée  en  silence 
après  le  discours  de  saint  Pierre,  sainl  Paul 
et  saint  Barnabe  racontèrent  les  miracles  et 
les  prodiges  qiie  Dieu  avait  faits  par  eux 
chez  les  gentils.  Saint  Jacques  prit  ensuite 
la  parole,  et  confirma  par  le  témoignage  des 
prophètes  tout  ce  que  saint  Pierre  avait  dit 
de  la  vocation  des  gentils;  et  jugea  que  l'on 
ne  devait  point  inquiéter  ceux  d'entre  eux 
qui  se  convertissaient  à  Dieu,  mais  leur 
écrire  seulement  qu'ils  s'abstinssent  de  ce 
qui  avait  été  offert  aux  idoles,  de  la  l'orni- 
cation,  des  chairs  étouffées  el  du  sang;  afin 
de  leur  apprendre  à  honorer  la  loi,  el  que 
ces  observations  communes  à  la  Synagogue 
el  à  l'Eglise  servissent  comme  de  lien  pour 
unir  ensemble  les  deux  peuples,  les  Juifs  et 
les  gentils.  Saint  Jacques  ne  dit  rien  des 
Juifs,  n'étant  pas  nécessaire  de  leur  faire  la 
même  défense  qu'aux  gentils,  parce  qu'il 
les  supposait  assez  instruits  par  la  loi  de 
Moïse,  qu'on  lisait  chaque  jour  de  sabbat 
dans  les  synagogues. 

L'avis  de  sainl  Pierre  et  de  saint  Jacques 
fui  suivi,  et  il  fut  résolu  par  les  a|)ôtres  et 
les  prêtres  avec  loul(!  l'Eglise,  d'envoyer 
à  Anlioche,  avec  Paul  et  Barnabe,  deux  hom- 
mes choisis  el  des  principaux  d'entre  les 
frères,  Judas,  surnommé  Barsabas,  et  Silas, 
qu'ils  chargèrenl  de  la  lettre  du  concile 
adressée  auv  gentils  converlis  de  la  ville  d'An- 
lioche el  des  provinces  de  Syrie  el  de  Cilicie. 


1001 


JER 


JER 


1004 


Elle  était  conçnc  on  ces  termos  :  Les  apàtres, 
les  prêtres  ci  les  frères,  aux  frères  d'entre  les 
gentils  qui  sont  à  Antioclie,  en  Sijrie  et  en  Ci- 
licic  ;  salut.  Sur  ce  que  nous  avons  appris 
que  quelques-uns  sortis  d'entre  tious  vous  ont 
dit,  sans  que  nous  leur  en  eussions  donne'  la 
charqe,  des  choses  qui  vous  ont  troublés,  et 
qui  tendaient  à  la  ruine  de  vos  âmes,  nous 
avons  résolit,  étant  assemblés,  de  choisir  quel- 
ques personnes  et  vous  les  envoyer  avec  nos 
très-chers  Barnabe  et  Paul  ,  qui  ont  exposé 
leur  vie  pour  le  nom  de  Noire-Seigneur  Jésus- 
Christ.  Nous  vous  avons  donc  envoyé  Judas 
et  Silas,  qui  vous  diront  aussi  de  bouche  la 
même  chose.  C'est  qu'il  a  semblé  bon  au  Saint- 
Esprit  et  à  nous  de  ne  vous  imposer  d'autres 
charges  que  celles-ci,  qui  sont  nécessaires,  de 
vous  abstenir  des  viandes  immolées  aux  ido- 
les, du  sang,  des  bêtes  suffoquées,  et  de  la  forni- 
cation. Vous  ferez  bien  de  vous  en  garder. 
Adieu. 

La  défense  que  le  concile  fait  aux  gentils 
de  manger  des  viandes  immolées  aux  idoles 
peut  s'entendre  en  deux  manières  :  la  pre- 
mière, de  n'en  point  manger  dans  le  lieu 
même  où  on  les  offrait,  parce  que  c'était 
être  participant  des  sacriGces  dos  démons 
que  de  manger  à  leur  table;  la  seconde,  de 
n'en  point  manger  dans  les  repas  ordinaires, 
lorsqu'il  y  a  diinger  que  l'on  no  soit  aux  fai- 
bles une  occasion  de  chute  et  de  scandale. 
Mais  il  est  permis,  selon  saint  Paul,  d'en 
manger  chez  un  ami  infidèle  qui  en  fait  ser- 
vir sans  avertir  de  quelle  nature  elles  sont, 
ou  lorsqu'on  en  achète  au  marché  sans  sa- 
voir qu'elles  aient  été  immolées;  cl  on  ne 
doit  pas  même  s'en  enquérir  :  ce  qui  fait  voir 
que  les  apôtres,  en  détendant  aux  gentils 
convertis  de  manger  des  viandes  offertes 
aux  idoles,  ne  prétendaient  pas  qu'elles  fus- 
sent mauvaises  par  elles-mêmes,  ou  qu'elles 
eussent  reçu  quelque  mauvaise  impression 
par  l'oblation  qui  en  avait  été  faiie  aux  dé- 
mons. Mais  la  fornication  fut  défendue  sans 
réserve  par  le  concile,  et  il  était  nécessaire 
d'en  avenir  les  gentils,  parce  que  la  plupart 
d'entre  eux  la  comptaient  pour  rien.  La  re- 
ligion des  païens  ne  les  éloignait  d'aucune 
espèce  de  débauche  :  les  lois  civiles  ne  dé- 
fendaient que  l'adultère;  mais  elles  permet- 
taient d'entretenir  des  concubines  et  tolé- 
raient les  femmes  abandonnées  au  public  : 
de  plus,  chacun  pouvait  user  comme  il  lui 
plaisait  de  ses  esclaves.  Quant  à  la  défense 
de  manger  du  sang,  et  par  conséquent  de  la 
chair  des  animaux  étouffés,  elle  venait  de 
plus  haut  que  de  la  loi  de  Moïse,  puisqu'elle 
avait  été  faite  à  Noé  au  sortir  de  l'arche  : 
ainsi  elle  semblait  regarder  toutes  les  na- 
tions. Il  est  donc  à  croire  que  les  apôtres 
voulurent  laisser  d'abord  celte  seule  obser- 
vance légale,  assez  facile,  pour  réunir  les 
gentils  avec  les  Israélites,  et  les  faire  souve- 
nir de  l'archo  de  Noé,  figure  de  l'Eglise  qui 
rassemble  toutes  les  nations.  A  quoi  il  faut 
ajouter  que  l'on  croyait  que  les  faux  dieux, 
c'est-à-dire  les  démons,  se  repaissaient  du 
sang  des  victimes  :  c'est  la  raison  que  rend 
Origène  de  la  défense  de  manger  du  sang  et 
Dictionnaire  des  Conciles.  I. 


des  viandes  étouffées,  observée  scrupuleuse- 
ment jusqu'à  son  temps;  elle  le  fut  encore 
longtemps  depuis  dans  l'Eglise,  comme  on  le 
voit  par  le  concile  de  Gatigres,  les  Novelles 
de  l'eiiificreur  Léon,  le  concile  d'Orléans,  ce- 
lui de  Constanliiiople  appelé  in  Trullo;  la 
lettre  du  pape  Zacharie  à  saint  IJoniface.  ar- 
chevêque de  Mayence,  le  concile  de  Wor- 
mes  sous  Louis  le  Débonnaire,  et  par  le  té- 
moignage du  cardinal  Humberl,  (|ui,  répon- 
dant aux  calomnies  des  Grecs,  dit  que  de  sou 
temps,  c'est-à-dire  dans  le  xr  siècle,  on  im- 
posait une  rude  pénitence  à  ceux  qui  man- 
geaient dos  viandes  étoulTées  ou  du  sang 
sans  nécessité.  Pierre,  patriarche  d'Alexan- 
drie, justifie  aussi  l'Eglise  latine  sur  le  re- 
proche que  lui  faisaient  les  Grecs  d'avoir 
contrevenu  en  ce  point  à  la  défense  des  apô- 
tres. Et  une  des  choses  que  saint  Othon, 
évêque  de  Bamberg,  dans  le  xii*  siècle,  pres- 
crivit aux  Poméraniens  ,  qu'il  venait  do 
convertir,  fut  qu'ils  s'abstiendraient  de  man- 
ger du  sang  et  des  animaux  suffoqués.  On 
ne  s'en  abstint  pas  si  longtemps  en  Afrique, 
et  saint  Augustin  remar(]ue  qu'on  y  tournait 
même  en  ridicule  certaines  personnes  timo- 
rées qui  faisaient  difficulté  d'en  manger. 

Tel  fut  le  iii'^  concile  de  Jérusalem,  qui  ser- 
vit depuis  de  modèle  à  tous  les  autres  assem- 
blés pour  des  faits  de  dogme  ou  de  discipline. 

Une  grande  contestation,  dit  M.  Kohrba- 
cher,  s'élève  sur  la  doctrine  à  Antioche.  Aus- 
sitôt elle  est  portée  au  lieu  où  était  Pierre, 
le  prince  des  apôtres,  avec  quel(iues-uns  de 
ses  collègues.  Ils  s'assemblent  avec  les  pré- 
Ires  ou  anciens.  Quels  étaient  ces  anciens 
ou  prêtres?  Saint  Luc  nous  l'a  fait  connaître 
précédemment,  lorsqu'il  a  dit  que  saint  Paul 
en  ordonnait  dans  chaque  église  par  l'impo- 
sition des  mains,  accompagnée  de  prières 
et  de  jeûnes.  On  voit  que  c'étaient  des  pre- 
miers pasteurs  légitimement  ordonnés.  Sui- 
vant le  sentiment  le  plus  commun  et  le  plus 
ancien,  chacun  desapôtres,  et  par  conséquent 
leur  chef  aussi  et  surtout,  avait  ledon  d'infail- 
libilité. Mais  il  convenait  de  donner  l'exemple 
aux  conciles  futurs.  L'on  commença  donc  par 
l'examen,  et  parla  discussion,  qui  fut  très- 
grande.  Pierre  parle,  et  tout  le  monde  se  tait. 
Pierre  pose  pour  fondement  la  révélation  qui 
lui  a  été  faite  sur  la  vocation  des  gentils,  i'aul 
et  Barnabe  racontent  les  suites  merveilleuses 
de  cette  vocation.  Jacques,  évêque  de  Jéru- 
salem, partant  de  la  sentence  de  Pierre,  la 
montre  appuyée  sur  les  prophètes,  et  en  pro- 
pose une  application  pratique,  qui  devait  fa- 
ciliter la  réunion  des  deux  peuples -en  un. 
Le  décret  du  concile  est  le  décret  du  Saint- 
Esprit  et  de  l'Eglise;  il  est  envoyé  aux  autres 
Eglises  particulières,  non  plus  pour  y  être 
examiné,  mais  pour  y  être  exécuté.  [Voy. 
aussi  le  Mémorial  catholique,  janvier  18'tG.) 

JÉRUSALEM  (iv'Concileousynodede),  l'an 
56.  Dans  ce  nouveau  synode,  saint  Jacques, 
évêque  de  Jérusalem,  qui  y  présida,  et  les  an- 
ciens avec  lui,  engagèrent  saint  Paul ,  pour 
apaiser  les  chrétiens  judaïsants,  à  pratiquer 
lui-même  les  purifications  judaïques,  et  à 
ensevelir  ainsi  la  Synagogue  avec  honneur; 

32 


1005  DICTIONNAIRE 

ce  que  l'apôtre  des  gentils  vonlut  bien  faire  par 
condi'scentlance.   Ad.  apost.  XXI;  Litbb.  I. 

JÉRUSALEM  (  Concile  provincial  de  )  , 
l'an  197.  Voy.  Palestine,  même  année. 

JÉRUSALEM  iConcilial)ule  de),  commencé 
le  13  septembre  de  l'an  335.  —  Les  évoques 
du  concile  de  Tyr  se  rendirent  à  Jérusalem, 
sur  l'ordre  de  l'empereur,  pour  la  dédicace 
de  l'église  du  Saint-Sépulcre.  Ils  y  trouvèrent, 
à  leur  arrivée,  un  grand  nombre  d'autres 
prélats  que  Constantin  avait  fait  venir  de 
toutes  les  provinces  de  l'Orient,  pour  rendre 
la  cérémonie  plus  augusle.  Comme  la  plu- 
part de  ces  évêques  tenaient  au  parti  des 
ariens,  ceux-ci  jugèrent  l'occasion  favorable 
pour  assembler  un  nouveau  concile,  et  com- 
pléter leur  ouvrage  par  le  rétablissement 
d'Arius.  Cet  hérésiarque,  bien  qu'il  cûi  élé 
rappelé  de  son  exil,  était  toujours  sous  le 
poids  de  l'excommunication  prononcée  con- 
tre lui  par  l'évêque  d'Alexandrie  et  par  le 
concile  de  Nicée.  Mais  lorsqu'il  vit  ses  par- 
tisans en  crédit  et  leur  influence  devenue 
toule-puissante,  il  yinl  à  Conslanlinople  avec 
le  diacre  Euzoiiis,  et  présenla  à  l'empereur 
une  confession  de  foi  équivoque,  conçue  en 
ces  tcrtnes  :  «A  Ci>nstanlin,  notre  niaîlre 
très-pieux  et  Irès-chéri  d(!  Dieu,  Arius  et 
Euzoius.  Suivant  vos  ordres,  seij;neur,  nous 
exposons  notre  foi,  et  nous  déclarons  par 
écrit  devant  Dieu  que  nous  et  ceux  qui  sont 
avec  nous  croyons  en  uu  seul  Dieu,  Père 
tout-puissant,  et  en  Noire-Seigneur  Jésus- 
Christ,  son  Fils,  produit  de  lui  avant  tous  les 
siècles,  d  un  Verbe  par  qui  lou  ta  été  fait  au  ciel 
et  sur  la  terre,  qui  est  descendu,  s'est  incarné, 
a  souffert,  est  ressuscité  et  monté  aux  cieux, 
et  doit  encore  venir  juger  les  vivant»  et  les 
morls;  et  au  Sainl-Espril.  Nous  croyons  la 
résurrection  de  la  chair,  la  vie  éieruelle,  le 
royaume  des  cieux,  et  en  une  seule  Eglise 
catholique  de  Dieu,  étendue  d'une  extrémité 
à  l'autre.  C'est  la  foi  que  nous  avons  prise 
dans  les  saints  Evangiles,  où  le  Seigneur  dit 
à  ses  disciples  :  Allez,  instruisez  les  nations, 
et  baptisez-les  atinum  du  Père,  et  du  Fils,  et 
du  Saint-Esprit,  i^i  nous  ne  croyons  pas  uinsi 
et  ne  recevons  pas  véritablement  le  Père,  et 
le  Fils,  et  leSainl-Espril, comme loute  l'Eglise 
catholique,  et  comme  l'enseignent  les  Ecri- 
tures, que  nous  suivons  en  loutes  choses, 
Dieu  est  notre  juge  maintenant  et  au  juge- 
ment dernier.  C'est  pourquoi  nous  vous  sup- 
plions, très-pieux  empereur,  puisiiue  nous 
sommes  enfants  «le  l'Eglise,  et  que  nous  te- 
nons la  foi  de  l'Eglise  et  des  sainles  Ecri- 
tures, de  nous  faire  réunir  à  l'Eglise,  notre 
mère,  en  tranchant  toutes  les  questions  et 
les  paroles  superflues,  afin  qu'étant  en  paix 
avec  l'Eglise  nous  puissions  tous  ensemble 
faire  les  prières  accoutumées  pour  la  pros- 
périté de  votre  empire  et  de  votre  famille.  » 
Constantin  se  montra  satisfait  de  celte  profes- 
sion de  foi,  quoiqu'elle  ne  renfermât  pas  le 
terme  de  consubstanliel  ni  aucun  autre  équi- 
valent qui  fût  propre  à  exclure  les  interpréta- 
tions impies,  dont  cet  hérésiarque  s'élait 
servi  pour  cacher  ses  erreurs  sous  les  ex- 
pressions mêmes  de  l'Ecriture;  et  croyant 


DES  CONCILES.  1004 

qu'Arius  était  revenn  sinc^remet  à  la  foi  ca- 
tholique, il  le  renvoya  devant  les  évêques 
réunis  à  Jérusalem  |)0ur  Li  dédicace,  avec 
une  lettre  oii  il  priait  ces  préials  de  l'exa- 
miner, et  de  juger  en  sa  faveur  s'il  leur  pa- 
raissait orthodoxe. 

Les  évêques  ariens,  ravis  de  trouver  cette 
occasion  qu'ils  cherchaient  depuis  lonlemps, 
s'eiripressèrent  de  recevoir  Arius  à  la  c<un- 
munion  de  l'Eglise  avec  le  diacre  Euzoius  et 
tous  ceux  de  son  parti,  et  ils  écrivirent  à 
l'Eglise  d'Alexandrie  et  à  toutes  les  Eglises 
du  monde  pour  leur  donner  connaissance  de 
ce  jugement.  Leur  leilre  synodale  était  con- 
çue eu  ces  termes  :  «  Nous  avons  été  comblés 
de  joie  par  les  lettres  que  l'empereur  nous  a 
écrites  pour  nous  exhorler  à  bannir  de 
l'Eglise  de  Dieu  l'envie  qui  avait  divisé  de- 
puis si  longtemps  les  membres  de  Jésus- 
Christ,  et  de  recevoir  avec  charilé  ceux  du 
parli  d'Arius.  L'empereur  rend  témoignage 
à  la  purelé  de  leur  loi,  dont  il  est  informé, 
non-seulement  par  divers  rapports,  mais  en- 
core par  leur  propre  confession  qu'il  nous  a 
envoyée  avec  ses  lettres,  et  que  nous  avons 
tous  reconnue  pour  orthodoxe  et  ecclésias- 
tique. Nous  croyons  (jue  celle  réconciliation 
vous  remplira  de  joie,  lorsque  vous  recevrez 
vos  frères,  vos  pères,  vos  propres  entrailles; 
car  il  ne  s'agit  pas  seulement  des  prêtres  du 
parti  d'Arius,  mais  de  toute  la  nmltitude  qui 
s'était  séparée  de  vous  à  leui  occasion.  Et 
puisque  vous  ne  pouvez  douter  qu'ils  n'aient 
élé  reçus  par  ce  saint  concile,  recevez-les 
avec  uu  esprit  de  paix;  d'autant  plus  que 
leur  confession  de  foi  montre  claireuienl 
qu'ils  conservent  la  tradition  et  la  doctrine 
aposloli(|ues  universellement  reçues  par  lou- 
tes les  Eglises  du  monde.  » 

Outre  la  lettre  synodale,  les  évêques  as- 
semblés en  écrivirent  une  particulière  à  l'E- 
glise d'.\lexandrie,  pour  lui  apprendre  la  dé- 
position d'Aihanase,  son  patriarche. 

Les  evéques  du  prétendu  concile  de  Jé- 
rusalem songèrent  ensuite  à  déposer  Marcel 
d'Ani:yre,  métropolitain  de  Galaticqui  avait 
refusé  de  souscrire  à  la  cond.imnaiion  de 
saint  Athanase,  prononcée  par  les  évêques 
réunis  à  Tyr,  et  d'assister  à  leur  conci- 
liabule de  Jérusalem,  pour  ne  point  prendre 
part  à  l.i  réception  d'Arius.  Mais,  après  l'a- 
voir cité  à  comparaître  devant  eux,  ils  fu- 
rent ob  igés  de  se  séparer  sur  les  ordres  de 
Constantin,  pour  aller  lui  rendre  compte  à 
Constantiuople  du  jugement  qu'ils  avaient 
prononcé  contre  saint  Athanase. 

JÉRUSALEM  (Concile  de),  l'an  349,  ou  35o 
selon  Noël  Alexandre,  ou  346  selon  Mansi. 
Sailli  Athanase,  ayant  eu  pcrmi^sion  de  re- 
venir à  Alexanilrie  par  suite  des  démarches 
que  l'empereur  Constant  fit  en  sa  faveur  au- 
près de  son  frère  Constance,  passa  par  Jéru- 
salem, et  persuada  à  Maxime,  qui  en  était 
évêque,  d'assembler  le  concile  de  sa  pro- 
vince. Les  évêques,  réunis  au  nombre  de 
seize,  tant  de  la  P.ilestiue  que  de  la  Syrie, 
reconnurent  l'innocence  de  saint  Alliauase, 
et  lui  rendirent  la  coiuuiunion  ecclésiasti- 
que et  sa  première  dignité.  Le  concile  écri- 


lOOS 


JER 


JKR 


1000 


vit  au  peuple  d'Alexandrie  et  aux  évé((ues 
de  Syrie  et  d'l''j;Yple,  pour  les  iiifiniiier  de 
ce  ((ui  avait  éié  riésolu  au  suji'l  d'Alliau;ise. 
Nous  n'avons  plus  que  la  IcKre  au  peuple 
d'Alcxandrio,  qui  csl  en  môme  temps  pour 
lestiilèles  d'EgypIe  eldc  Libye.  Ellee.>.t  pleine 
de  témoignages  de  joie  et  de  reconnaissance 
envers  Dieu,  pour  le  retour  inespéré  de  saint 
Athanase,  avecqui  losévé(iuesdéclareiit  qu'ils 
sont  en  communion  :  ils  invitent  les  fidèles  à 
prier  pour  la  prospérité  des  Irôs-pieux  em- 
pereurs qui  lui  ont  rendu  justice,  et  l'ont 
rappcléà  son  siège  d'une  manière  fort  hono- 
rable.Cette  lettre  se  termine  par  les  souscrip- 
tions des  seize  évéques.  Sozom.  III,  c.  22. 

JÉIUJSALIÎM  (Conciliabule  et  concile  de) , 
l'an  350.  Ce  conciliabule,  dont  f.iil  mention 
le  P.  Labbe,  d'après  le  sijnodicon  qu'il  r;ip- 
port(>,  aur.iit  eu  pour  objet  de  déposer  saint 
Maxime,  et  tie  mettre  à  sa  place  saint  Cyrille, 
que  les  ariens  auraient  cru  de  leur  parti. 
RI.  Rohrbiicher  dit  au  contraire  :  «Saint 
Maxime  étant  mort,  le  prêtre  Cyrille  lui  suc- 
céda vers  la  (in  de  l'année  350.  »  D.  Ceillier 
avait  ditencore  mieux  :  «  Saint  Maxime  étant 
mort,  ou  oyanl  éié  déposé  par  leseusébiens 
l'an  350,  saint  Cyrille  lut  élu  canoniquement 
pour  lui  succéder  par  les  évéques  de  la  pro- 
vince. C'est  le  témoignage  que  rendent  à 
son  élection  les  l'ères  du  second  concile  de 
Conslanlinople,  dans  leur  lettre  au  pape 
Damase  et  aux  autres  évéques  d'Occident;  et 
ce  témoignage  sulflt  pour  faire  tomber  toutes 
les  calomnies  que  les  ennemis  de  saint  Cy- 
rille invenlèrent  depuis  pour  rendre  son 
élection  suspecte.  »  11  est  d'ailleurs  absolu- 
ment invraisemblable  que  saiul  Cyrille,  déjà 
connu  pour  ses  Catéchèses,  ait  pu  p  'Sserdans 
l'esprit  des  ariens  pour  favoriser  leur  secie. 

JÉRUSALEM  (Concile  de),  l'an  339.  Ce 
concile  fut  tenu  par  l'évéque  Jean  II,  le 
même  qui  prit  la  défense  d'Oiigène,  et  qui 
eut  à  son  sujet  de  grandes  contestations 
avec  saint  Epiphane  et  saint  Jé;ôme.  Ou 
trouve  la  lettre  synodique  de  l'évéque  Jean 
dans  saint  Jérôme,  epist.  !)3  di!  l'édition  de 
Vérone.  On  y  voit  aussi  que  ce  concile  de 
Jérusalem  approuva  la  lettre  synodiiiiic  que 
Théophile,  èvéque  d'Alexandrie,  dressa  dans 
le  concile  tenu  la  même  année  en  cette  vil:e. 

JEKUS.\LEM  (Synoile  Ae),Uierosolijmila- 
num,  l'an  4.15.  Jean  ,  evêque  de  Jérusalem, 
présida  à  ce  concile,  ou  pour  mieux  dire  à 
ce  synode,  et  il  paraît  même  qu'il  ne  s'y 
trouva  point  d'autre  évéque  que  lui.  Entre 
les  prêtres  dont  celte  assemblée  l'ut  com|io- 
sée,  on  connaît  Orose,  Avite,  Vital  et  Pas- 
sérius.  Le  prèire  Orose,  que  saint  Augustin 
avait  envoyé  à  saint  Jérôme,  ayant  raconté 
ce  qui  s'était  passé  en  Afrique,  louclianl  les 
hérésies  de  Pelage  et  de  Célestius,  on  fit  en- 
Irei-  Pelage,  qu'Orose  accus. i  en  ces  teruies  : 
«  Pelage  m'a  dit  qu'il  enseignait  que  l'homme 
peut  èire  sans  péché  el  garder  facilement 
les  coinmandi'meuls  de  j.îiv;u,  s'il  veut.  »  Pe- 
lage dil  :  «  Je  ne  puis  mer  que  je  ne  l'aie 
dit  el  que  je  ne  le  dise.  »  Orose  ajouta  : 
«  C'est  ce  que  le  concile  d'Afrique  a  délesté 
dans  Célestius;  ce  que  l'évéque  Augustin  a 


rejeté  avec  horreur,  comme  vous  venez  de 
reiilendre  ;  ce  qu'il  condanme  encore  pré- 
senl<Miient  dans  la  réponse  qu'il  fait  aux 
écrits  d(!  Pelage;  ce  que  U\  bienheureux  Jé- 
rôme, si  célèbre  par  ses  victoires  sur  les 
hérétiques,  a  aussi  condamné  depuis  peu 
dans  sa  lettre  à  Ctésiphon,  el  ce  qu'il  réfute 
encore  maintenant  dans  les  dialogues  qu'il 
compose.  »  L'èvé<iue  Jean,  sans  rien  enten- 
dre de  tout  cela,  vouliit  obliger  Orose  et 
ceux  qui  étaient  contre  Pelage  à  se  déclarer 
ses  accusateurs  et  à  le  poursuivre  devant 
lui,  comme  évêqne  de  Jérusalem;  mais  tous 
répondirent  plusieurs  fois  :  «  Nous  ne  som- 
mes point  les  parties  de  Pelage;  nous  vous 
déclarons  seulement  ce  que  ceux  qui  .sont 
nos  frères  el  nos  pères  ont  jugé  el  ordonné 
sur  celle  hérésie  qu'un  laïque  répand  par- 
tout, de  peur  que  sans  que  vous  le  sachiez 
il  ne  trouble  les  églises,  et  particulièrement 
la  vôtre,  sous  la  protection  de  laquelle  nous 
sommes  présentement.  Comme  Jean  insistait 
toujours  pour  qu'ils  se  déclarassent  les  ac- 
cusateurs de  Pelage,  ils  conlinuèrenl  de  ré- 
pondre qu'ils  étaient  enfants  de  l'Eglise,  el 
non  pas  docteurs  des  docteurs,  ni  juges  dei 
juges;  qu'ils  ne  pouvaient  que  suivre  ceux 
qui  étaient  en  vénération  dans  toule  l'Eglise, 
el  condamner  ce  qu'ils  avaient  condamné 
comme  mauvais. 

On  disputa  longtemps,  et  Jean  voulut 
taxer  Orose  de  dire  que  Dieu  avait  fait  la 
nature  <les  hommes  mauvaise.  Ensuite, 
comme  on  accusait  Pelage  d'enseigner  que 
l'homme  peut,  s'il  le  veut,  êlre  sans  péché, 
l'évéque  Jean  l'ayant  interrogé  sur  ce  point , 
il  répondit  :  «  Je  n'ai  pas  dit  que  l'homme 
est  impeccable  par  sa  nature;  mais  j'ai  dit 
que  celui  qui  voudra  travailler  pour  ne 
point  pécher  a  reçu  ce  pouvoir  de  Dieu,  b 
Alors  quelques-uns  murmurèrent  de  cette 
réponse,  et  dirent  que  Pelage  prétendait  que 
l'on  pouvait  être  parfait  sans  la  grâce  de 
Dieu.  L'évéque  Jean  les  reprit,  et  dit  :  «  l'A- 
pôtre même  lemoig.ie  qu'il  travaille  beau- 
coup, non  selon  sa  force,  mais  selon  la 
grâce  lie  Dieu.  »  Comme  les  assistants  con- 
tinuaient à  murmurer.  Pelage  dit  lui-même  : 
«C'est  ce  que  je  crois  aussi  :  anathème  à 
quiconque  dit  que,  sans  le  secours  de  Dieu, 
l'homme  peut  avancer  dans  toutes  sortes  de 
vertus.  »  Jean,  ne  pénétrant  pas  les  dégui- 
sements de  Pelage,  dil  alors  :  «  S'il  disait  que 
riiomme  eût  ce  pouvoir  sans  le  secours  de 
Dieu  ,  il  serait  condamnable.  Vous  autres, 
que  dites-vous?  Niez-vous  le  secours  de 
Dieu?»  Orose  répondit  :  «  Anathème  à  celui 
qui  nie  le  secours  de  Dieu.  Pour  moi  je  ne  le 
nie  pas,  et  c'est  au  contraire  pour  cela  que 
je  condamne  les  hérétiques.  »  Comme  Orose 
parlait  en  latin,  et  l'évéque  Jean  en  grec, 
ils  ne  s'entendaient  que  par  un  interprète 
qui  souvent  rendait  les  choses  eu  des  sens 
tout  différents,  comme  il  en  fut  plus  d'une 
fois  convaincu.  Orose,  voyant  donc  que  cet 
interprèle  brouillait  tout ,  et  que  l'évéque 
Jean  était  si  peu  favorable,  s'écria  :  «  L'hé- 
rétique est  Latin,  nous  sommes  Laliiu  :  il 
faut  renvoyer  à  des  juges  latins  cette  hé- 


1007 


DlCTlONNAïaK  DES  CONCILES. 


lOOS 


résie,  qui  est  plus  connue  chez^les  Latins. 
L'évéque  Jean  veut  s"ins;érer  à  juger  sans 
accusaleurs,  étant  lui-même  suspect.»  Oiose 
fut  soutenu  par  quelques-uns  de  l'assein- 
hlée,  qui  protestèrent  qu'on  ne  pouvait  pas 
élre  tout  à  la  fois  avmal  et  juge.  Ainsi,  après 
diverses  contestations,  Jean  conclut,  sui- 
vant la  demande  d'Oroje,  que  l'on  enverrait 
des  députés  et  des  lettres  au  pape  limocenl, 
et  que  tous  sui\raient  ce  qu'il  aurait  dé- 
cidé. Cependant  il  imposa  silence  à  Pelage, 
défendant  en  même  temps  à  ses  adversaires 
de  lui  insulter,  comme  s'il  eût  été  convaincu 
d'iiéresie.  Tous  consentirent  à  cet  accord  , 
rendirent  solennellement  grâces  à  Dieu,  se 
donnèrent  mutuellement  la  paix,  et  pour  la 
confirmer  firent  ensemble  l'oraison  avant 
de  se  séparer.  D.  Ceill. 

JERUSALE.M  (Concile  de),  l'an  i53.  Ce 
concile  fut  tenu  par  les  é\éques  des  trois 
Palestines,  et  présidé  par  Juvénal,  évéque 
de  Jérusalem.  Ce  prélat  assi>la  au  concile  de 
Chalcèdoine  en  451,  dont  il  ohlinl  les  droits 
patriarcaux  pour  son  Eglise.  Mais  pendant 
son  absence  un  moine,  nommé  Theodose, 
2élé  partisan  de  l'hérésiarque  Eutjchès,  s'em- 
para du  siège  de  Jérusalem,  et  le  garda  en 
brigand  pendant  vingt  mois.  L'empereur 
Warcien  rétablit  Juvenal ,  qui  assembla  ce 
concile  pour  la  con^erva^on  de  la  foi.  Iré- 
«ée  de  Césarée,  Paul  de  P.ii.ile  et  plusieurs 
autres  s'y  trouvèrent  :  ils  écrivirent  une 
lettre  synodique  aux  prêtres,  aux  abbés  el 
à  tous  les  moines  de  la  Palestine,  pour  dé- 
truire les  calomnies  que  Théodose  avait  ré- 
pandues contre  le  concile  de  Clialcédoine. 
Oricns  Christ.,  tom.  Il,  pag.  liii;  Tille- 
motit .  tom.  XV,  png.  Too. 

JERUSALE.M  ^Concile  de),  1  an  ol8.  Ce 
concile  fut  composé  de  trente-trois  évéques 
des  (rois  Pak'Slines,  et  (eau  le  ii  aoùi.  On  y 
condamna  les  sévériens  et  les  eulyehiens  ; 
on  y  recul  le  concile  de  Chalcèdoine:  et  tout 
ce  qui  avait  été  fait  par  le  concile  de  Cons- 
lanlimqile,  du  15  juillet  de  la  même  année, 
y  fut  confirmé.  Labb.  W . 

JERUSALE.M  (Concile  de),  l'an  336.  Men- 
nas  de  Constantinopic  ayant  envoyé  les  ac- 
tes de  son  concile  à  Pierre,  évéque  de  Jéru- 
salem, celui-ci  assembla  un  concile  le  19 
septembre  de  la  même  année,  et  l'on  y  con- 
firma lout  ce  qui  avait  été  fait  dans  le  con- 
cile de  Constautinople.  Voî/.Constantinûple, 
l'an  5.'?6. 

JÉRUSALEM  (Concile  de),  l'an  533.  On  y 
reçut  le  cinquième  concile  général,  tenu  à 
Coiisianlinople  cette  même  année  contre  les 
erreurs  d'OrIgène  et  les  trois  chapitres.  Il 
n'y  eut  qu'.VIesandre,  évéque  d'Abyle,  qui 
refusa  de  le  recevoir,  et  qui ,  pour  ce  sujet, 
fut  déposé  de  l'épiscopat.  Labb.  \ . 

JÉRUSALEM  Concile  de),  l'an  03i.  Il  élait 
composé  des  évéques  de  Palesline,  présidés 
par  le  patriarche  saint  Sophrone.  Ce  fut  de 
ce  concile  que  ce  saint  prélat,  zélé  défenseur 
de  la  foi  catholique  contre  le  monoihèlisme, 
écrivit  sa  belle  lettre  synodale,  pour  don- 
ner avis  de  son  élection  au  patriarcat.  Il 
prouve  dans   celle  letlre  les  deux  volontés 


et  les  deux  opéralioas  en  Jésus-Christ.  Oriens 
Christ.,  I.  XI. 

JERUSALE.M  (Concile  de),  l'an  726.  Dans 
ce  concile,  Théodore,  évéque  de  Jérusalem, 
ordonna  l'inscription  dans  les  diptyques  des 
six  conciles  généraux,  qu'il  reconnut,  en 
même  temps  qu'il  comlainna  l'hérésie  nais- 
sante des  icimoelasles.  L(i^)6.  VI,  ex  lib.synod. 
JÉRUSALEM  (Concile  de),  l'an  879.  Ce 
concile  fut  tenu  pour  ;ipprouver  le  rélablis- 
sement  de  Photius  sur  le  siège  de  Constanli- 
nople.  y 01/.  Antioche,  même  année. 

JÉRUS.4LE.M  (Concile  de),  l'an  1093.  On 
y  établit  p  iiriarche  de  celle  ville  Théodeberl, 
arche\êque  de  Pise  et  légat  du  sainl-siége, 
à  la  place  de  l'usurpateur  Ariioul. 

JÉRUSALEM  (Concile  de),  l'an  1107.  Gi- 
belin, arclie\éque  d'Arles,  ayant  été  envoyé 
par  le  paie  Pascal  II,  pour  juger  Ebreiuare, 
qu'on  avait  élu  patriarche  de  Jérusalem  du 
vivant  de  Daibert  ou  Uaimbert,  à  qui  il  de- 
vait succéder,  ce  légat  assembla  pour  ce  su- 
jet le  concile  dont  il  s'agit;  Ehremare  y  fui, 
il  e*t  vrai,  déposé  ,  mais  il  fut  aussitôt  après 
transfère  au  siège  de  Cèsarée,  par  égard 
pour  sa  bonne  foi  et  sa  simplicité.  Daimbert 
étant  mort  sur  ces  entrefaites,  en  revenant 
de  Rome  où  il  avait  été  porter  ses  plaintes, 
le  concile  réélut  Gibelin  pour  le  remplacer 
sur  le  siège  dï'  Jérusalem.  Labb.  X. 

JÉRUS.^LE.M  Concile  de,,  fan  1111,  con- 
tre les  invesiitures  et  l'empereur  Henri. 
Libb.  X;  Hard.  VIII. 

JÉRUSALEM  (Concile  de),  l'an  1112.  On 
y  accommoda  un  différend  qui  s'était  élevé 
entre  fevêque  de  Nazareth  el  l'abbé  du 
.Mont-Thibor,  touchant  les  droits  de  leurs 
Eglises.  Mdiisi.  t.  XI,  col.  275. 

JERUSALE.M  (Concile  de),  l'an  1136.  Sur 
les  Arméniens.  L'ibb.  X;  Hnrd.  \  II. 

JÉRUSALEM  (Concile  de),  l'an  11+3.  Le 
légat  Alberic  tint  ce  concile  aux  fêtes  de 
Pà(iues.  Le  patriarche  des  Arméniens  y  as- 
sista, et  promit  de  corriger  les  articles  de 
croyance  dans  Ies(iuels  il  différait  do  l'Eglise 
roniiine.  Hnrd.  VII. 

JÉRUSiLEM  (Concile  de),  l'an  1672.  Do- 
sithe,',  pa;riarche  de  Jérusalem  ,  convoqua 
ce  concile  par  une  lettre  circulaire  cju'il 
adressa  à  tous  les  évéi]ues  et  à  tous  les 
chrétiens  cilholiques.  Il  explique  dans  celle 
lettre  le  motif  de  la  convocation  du  concile  , 
savoir,  la  nécessité  de  confondre  les  calom- 
nies des  calvinistes  de  Franco,  qui  ne  rougis- 
sent point  d'attribuer  leurs  erreurs  à  l'Eglise 
d'Orient.  Il  rejette  ensuite  la  confession  de 
Cyrille  Lucar,  et  déclare  que  ce  n'est  nulle- 
ment celle  de  l'Eglise  orientale.  Il  atteste 
au  contraire  qu'elle  a  toujours  condamné  les 
articles  contenus  dans  cette  confession  hé- 
rétique; que  Cyrille  Lucar  les  a  condamnés 
lui-même  de  vive  vois  avec  exécration,  et 
qu'il  a  été  excommunié  par  deux  conciles 
très-nombreux,  pour  avoir  refusé  de  les 
condamner  aussi  par  écrit.  Il  rapporte  di- 
vers lauibeaux  des  sermons  et  des  homélies 
que  Cyrille  Lucar  prêchait  au  peuple  de 
Consla"ntinople ,  lorsqu'il  en  était  patriar- 
che, pour  prouver  qu'il  ne  favorisait  en  au~ 


1009 


KÂR 


KAR 


<oio 


cunp  sorte  les  erreurs  des  luthériens  et  des 
calvinistes,  comme  ceux-ci  voudraient  le 
persuader.  D'où  il  conclul  que  ces  extraits 
étant  (liamélralement  opposés  aux  erreurs 
de  Luther  et  de  Calvin,  ce  ne  peut  être  que 
par  l'cITet  d'une  noire  calomnie  (ju'on  les 
altrihue  à  Cyrille  Faiear.  Mais,  en  suppo- 
sant (]ue  la  confession  qui  porte  son  nom 
est  vraiment  son  ouvra};(%  Dosiihée  snulient 
et  prouve  que  les  Orientaux  ii'ei!  ont  aucune 
connaissance,  soit  parce  qu'aucun  évêque 
ni  clerc  inférieur  n'y  a  souscrit,  soit  parce 
qu'on  ne  trouve  rien  de  cela  dans  les  regis- 
tres et  archives  de  la  t;rande  Eglise  de  Con- 
stantinople,  où  l'on  Iranscrit  tout  ce  qui  a 
passé  par  les  assctnhlées  synodales  du  pa- 
triarche et  de  son  clergé,  touchant  la  foi, 
les  mœurs,  ou  la  discipline  et  le  gouverne- 
ment de  l'Eglise;  comme  l'on  y  a  transcrit 
de  fait  ce  que  le  patriarche  .lérémie  piihlia 
contre  les  luthériens,  et  qui  fut  signé  |)ar 
Théodose  Zugomolas,  ecclésiasiique  très- 
connu  et  grand  rhéteur,  quoique  Jérémie 
n'eût  point  assemblé  de  concile  à  ce  sujet, 
et  qu'il  eût  seulement  écrit  de  son  propre 
mouvement.  Puis  donc  que  Cyrille  Lucar  n'a 
point  pris  la  luême  précaution,  ni  observé 
les  mêmes  formalités,  il  est  plus  clair  que 
le  s<deil  que  la  confession  de  foi  qu'on  lui 
attribue  est  absolument  supposée,  ou  (jue  si 
elle  est  vraiment  de  lui,  elle  ne  présente  que 
ses  sentiments  particuliers,  et  nullement 
ceux  de  l'Eglise  orientale. 

Le  patriarche  Dosiihée  parcourt  ensuite 
tous  les  articles  hétérodoxes  de  la  confession 
de  Cyrille  Lucar,  attribués  à  l'Eglise  orien- 
tale, et  fait  voirqu'elle  pcnsetout  le  contraire. 

Premièrement,  dit-il,  celte  Eglise  n'a  ja- 
mais confondu  l'épiscopal  avec  le  sacerdoce, 
et  elle  a  toujours  reconnu  une  différence 
réelle  entre  les  divers  degrés  du  sacerdoce. 

2°  Elle  admet  les  sept  sacrements,  les 
saintes  images,  le  vénérable  signe  de  la 
croix,  le  culte  des  reliques  des  saints,  les 
prières  pour  les  morts  ,  etc.  Le  patriarche 
Dosiihée  finit  par  exposer  la  foi  de  l'Eglise 
orientale,  en  18  chapitres  entièrement  confor- 
mes à  la  loi  de  l'Eglise  romaine.  Hard.  XIL 

JONQUIERES  (Concile  de) ,  de  Junchaus  , 
l'an  894.  Jonquières,  ou  Juucaire,  uuJani- 
caire,ou  Junières,  Juncarla,  Junicaria,  Ja- 
niaria,  est  une  place  du  diocèse  de  Monlpel- 
lier.  D.  Mabiilon  nous  apprend  qu'il  s'y  est 
tenu  un  concile  en  894.  D.  Mab.  Ann.  S. 
Bened.  /.  IV,  p.  531.  Rich. 

JONQUIEKES  /Concile  de),  l'an  909.  Ce 


concile  se  tint  le  3  mai,  et  le  comte  Sunia- 
rius  y  fut  absous  des  censures  (|u'ils  avait 
encourues.   lulit.  Venet.,  t.  XI. 

JOUARKE  (Concile  de), ./o/rense,  l'an  1133 
Jouarre,  (|ui  était  autrefois  une  maison 
royale,  devint  une  abbaye  de  filles  de  l'ordre 
de  Saint-Renott,  depuis  le  milieu  du  vu*  siè- 
cle juscju'à  répo()ue  de  la  lù'svoliition  ;  aujour- 
d'hui c'est  un  hospice  de  femmes  incurables, 
gouverné  par  des  sœurs  de  saint  Vincent  de 
l'aul.  (liidefroi,cvêquede  Chartres  et  légat  du 
saint-siége,  y  liiit  le  concile  dont  il  s'agit  ici, 
au  sujet  ilu  meurtre  commis  en  la  personne  de 
Thomas,  prieu  r  de  l'a  bbay  elle  Sa  int-\ictur, qui 
avaitéle  tué  par  le  neveu  deThéobald,  aichidia- 
credel'aris.euhaineduzèleaveclequelcesaint 
chanoine  s'opposait  aux  exactions  (jue  l'ar- 
chidiacre exerçait  envers  les  prèlri  s.  Lrt66.X. 

JUDICIEN'SE  {Conciliuii)).  WmSïk.  Voy. 
TuioNviLLK,  même  année. 

JULlOBONLNSi:  [Concilium).  Voij.  Lil- 

I.EB()NNi£. 

JUMIÉGES  (Synode  de^.  Voy.  Normandie. 
JUNCHERIIS    {Concilium    celchrutum); 

Voi/.    JONQUIÈKES. 

JUNQUI;;  (ConciL-  de,  en  Afrique,  l'an  323. 
C'est  la  vérilalile  époque  de  ce  concile,  (ju'il 
faut  substituer  à  celle  de  l'an  o2'*,  comme  le 
prouve  l'illustre  Mansi  par  la  lettre  de  Bo- 
niface,  évêque  de  Carthage,  à  Libéral,  diacre 
de  la  même  Eglise,  et  aux  autres  qui  se 
trouvaient  au  concile  de  Junque.  Le  jour  de 
Pâques  de  l'année  524  est  annoncé  dans  cette 
lettre  pour  le  7  avril.  Cette  letire  ,  ([ui  an- 
nonçait le  jour  de  Pâques  au  concile  de  Jun- 
que pour  l'année  .324,  élaitdonc  de  l'année 
précédente  52;i.  Mansi.,  Suppl.  t.  I,  co/.405. 

Saint  Fulgence  se  trouva  à  ce  concile  ea 
sa  qualité  d  évêque  de  Ruspe.  Un  évêque, 
nommé  Quod-Vnll-Deus ,  lui  disputa  la  pré- 
séance; mais  tout  le  concile  jugea  en  faveur 
du  saint  évêque  de  Ruspe,  à  cause  de  l'an- 
cienneté lie  son  ordination.  Nous  n'avons  de 
ce  concile  que  la  lettre  synodale,  qui  porte 
le  nom  de  Libéral,  primai  de  la  Byzacène.  Il 
y  exhorle  Boniface  de  Carthage,  à  qui  elle 
est  adressée,  à  maintenir  en  vigueur  les 
saints  canons  et  à  ne  pas  permellre  qu'on  y 
déroge.  Le  diacre  Ferrand  cite  un  canon  déco 
concile,  qui  défend  à  un  évê  lue  d'étendre  sa 
juridiction  sur  le  peuple  d'un  autre  dio- 
cèse. 

JUSTENSISiConrenlus) ,  l'an  802.  Il  est 
fait  iiienlion  de  cette  assemblée  dans  Balu^o 
et  dans  la  collection  des  Conciles  de  Germa- 
nie. \'oy.  Aix-la-Chapelle,  l'an  837 


K 


KALENSE  {Concilium);  Voy.  Chelles. 

KARLEL  (Concile  de),  en  Ecosse  ,  Karleo- 
lense,  l'an  1138. 

Albéric,  évêque  d'Oslie  et  légat  du  saint- 
siège  en  Angleterre  et  en  Ecosse,  tint  ce 
concile  pour  rol'oniier  les  abus  qui  s'étaient 
glissés  dans  les  Eglises  d'Ecosse.  Anglic.  I  , 
p.  418;.y(>)!!.i.  (.  II,  col.  429 


KARROFENSIA[Conc.);yoy.  Chahruux. 

KKI.MKLEK  (Concile  de),  Kelmoelluccuse, 
l'an  1211.  Kelmelek  est  aujourd'hui  un  lieu 
obscur,  qui  était  autrefois  dans  l'archevêché 
de  Casiiel  en  Irlande.  Nous  savons,  par  la 
lettre  193  du  pape  Innocent  111, qu'il  y  eut  uu 
concile  dans  ce  lieu  eu  1211  ,  ou  peut-être 
1210,  louchant  l'élection  el  l'ordination  de 


ion 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


lois 


l'évéque  de  Kmœley  (Fmahcensem),  ville  au- 
jourd'hui ruinée. 

KENÏERBURY  (Synode  générale  de),  ou 
Canlorbéry  ,  l'an  756.  Cullibert,  archevêque 
de  Canlorbéry,  y  décida,  do  l'avis  de  tous  ses 
prêtres  et  abbés,  qu'on  ferait  dorénavant  la 
fête  de  saint  Boniface  et  de  ses  compagnoas, 
martyrs.  Ex  Maqdehurg.  Cent.  VIII. 

KENTEKBDRY  (Concile  de),  l'an  793,  tenu 
par  l'archevêque  Athélard  ,  assisié  di'  douze 
évéques  et  de  vingt-trois  abbés.  On  y  défen- 
dit de  confier  à  des  laïques  l'inieudauce  des 
biens  d'Eglise.  Ex.  Citron.  Saxon. 

KENTERBURY  (Synode  de),  l'an  1209. 
Etienne  Langlon,  archevêque  de  Canlorbé- 
ry,y  défendit  certains  pots  de  vin  donnés  sous 
ombre  d'intentions  pieuses  :  il  régla  qu'à  la 
mort  de  chaque  père  de  famille  ses  héritiers 
donneraient  à  l'Église,  à  titre  de  droit  mor- 
tuaire, le  meilleur  de  ses  animaux  après  le 
premier ,  comme  indemnilé  des  dîmes  dont 
cette  Eglise  aurait  été  frusiréc  II  permit  aux 
prêtres  de  dire  deux  messes  en  un 'jour,  à 
Noël  et  à  Pâques,  et  pour  les  défunts  dont  les 
corps  seraient  présents  et  devraient  être  en- 
terrés dans  leur  propre  église.  WUkins,  t.  II. 

KENTERBURY  (Concile  provincial  de), le 
3  février  1318.  Il  y  fut  question  de  subsides 
que  le  roi  demandait  au  clergé  pour  soutenir 
la  guerre  contre  les  Ecossais.  Wilkins,  l.  II. 

KENTERBURY  (Conciles  provinciaux  de  ), 
tenus  à  Lon.lres  en  1321,  1322  ,  1321)  et  1332. 
Yoy.  Londres,  mêmes  années. 

KENTERBURY  (Concile  provincial  de^, 
l'an  13.7,  cité  par  'Wilkins,  /.  II. 

KENTERBURY  (Assemblée  du  clergé  de  la 
province  de),  le  lundi  après  la  Saint-Martin 
1335.  Wilkins,  l.  III. 

KENTERBURY  (Concile  provincial  de  ) , 
tenu  à  Londres  ,  l'an  1302.  Yoy.  Londres  , 
tnéme  année. 

KENTERBURY  (Synode  diocésain  de),  l'an 
1308,  pour  certains  subsides  à  accorder  au 
roi.  Wilk.  MIL 

KENTERBUUY  (Conciles  provinciaux  de) , 
tenus  à  Londres ,  en  1309, 1371,  1373,  1.374  , 
1370,  1377,  1379  et  1380.  Yoy.  Londres, 
mêmes  années.  Ibid. 

KENTERBURY  (Conciles  provinciaux  de). 
Yoy.  NoRTHAMPTON,  l'an  1381  ;  Oxford,  l'an 


1382  ;  Londres  ,  l'an  1383  ;  Salisburt  ,  l'an 
l-'^8'i.  ;  Londres. annéesl;!8i, 1.386, 1387, i:?88, 
1391,  i:{92, 13!)'!.,  131)9, 1403,  1403,14.06. 1409, 
141i, 14.12,  1413,  1414.,  1415.  1410,1421, 
1428,  14.  J9,  1430,  14']2  .  1433,  1434,  1435, 
1436  ,  \kn  ,  14:?9  ,  1442,  1444  ,  1440  ,  1447, 
1449,  1452,  100.  etc. 

KENTERBUKY  (Synode  diocésain  de),  l'an 
1404.  Ce  synode  eut  aussi  pour  sujet  de  sa 
tenue  un  subside  que  demandait  le  roi  ;  il  lui 
fut  accordé  six  deniers  pour  livre,  et  le  même 
ordre  fut  transmis  à  l'évéque  de  Londres. 
Yilkins,  t.  m. 

KENTKRBURY  (Assemblée  provinciale  do), 
l'an  1471. On  y  accorda  une  décimeau  mi.  Ibid. 

KENTERBURY  (Assemblées  provinciales 
de),  années  1472,1473, 1474, 1478,  1483, 1484, 
1483,  1491,  1493,  1498  et  1511.  Ce  sont  en- 
core des  décimes  ((ue  demanda  le  roi,  et  qui 
lui  furent  accordées  à  chaque  fois  par  le 
clergé.  Ihid. 

KENTERBURY (  Assemblée  provincialede), 
l'an  1312,  au  sujet  des  tesLiments  :  on  y  posa 
pour  principe  que  l'approbation  des  testa- 
ments appartenait  au  for  erclcsiaslique,/6(d. 

KIERCY  (Concile  de).  Yoy.  Quiercï. 

KINCSBURY  fConcile  de),  Kingsburicnse, 
l'an  831.  Ce  concile  fut  tenu,  la  sixième  férié 
de  la  semaine  de  Pâques,  parCéolnat,  aiclie- 
vêquedeCantorbéry.en  présence  deBertulfe, 
roi  desMerciens,el  des  grands  de  son  royau- 
me. Le  prince  y  confirma  à  Siw.ird,  ablié  de 
Croyland  ,  et  à  ses  religieux  ,  tant  présents 
que  futurs  ,  les  biens  et  les  privilèges  qu'il 
leur  avait  accordés  dans  le  concile  précé- 
denl  .  tenu  à  Beningdon. 

KINGSIOWN  (Concile  de),  en  Angleterre, 
Kin!/sloniense,\'iin  8';8.  Celnolli  ,arclievê(|ue 
de  Canlorbéry ,  présida  à  ce  concile  ;  le  roi 
Ecgbeitli,  et  son  fils  Etiielvull, y  assisièrent 
avec  les  grands  et  les  .autres  6vêi)ues  d'An- 
gleterre. On  y  recommanda  aux  iimines  l'ob- 
servance de  leurs  règles  ,  et  l'on  y  confirma 
la  donation  d'une  terre  qui  avait  éiè  laite  à 
l'Eglise  de  Canlorbéry  par  le  roi  Baldiède. 
R.  XXI  ;L.  VU;  H.  IV  iAnglic.  I. 

KYRTLINGTON  (Concile  ûe) ,  Kijrtlingto- 
niense,  l'an  977.  S.iint  Dunstau  ,  arclievôi|ue 
de  Canlorbéry  ,  y  présida  ,  et  le  roi  Ed.  u  ird 
y  fut  présent. On  en  ignore  le  sujet.  Anylic.l. 


LAGNY  (Concile  de) ,  Latiniacense ,  l'an 
1142.  Ce  concile  fut  tenu  par  le  légat  Yves  , 
sur  les  différends  d'Alvise  ,  évêque  d'Arras  , 
avec  les  moines  de  Marcliicnne  ,  aux(iuels 
Alvise  prétendait  donner  un  abbé.  Les  moi- 
nes gagnèrent  leur  cause  ,  contre  l'avis  de 
saint  Bernard,  qui  avait  pris  la  défense  de 
l'évéque,  tandis  que  le  pape  Innocent  II  s'é- 
tait déclaré  pour  les  moines.  Labb.  X. 

LAMBÈSE  (  Concile  de  )  ,  Lambesilanum  , 
Ters  l'an  240.  Yoy.  Afrique,  même  époque. 

LAMBE'l'H  (Concile  d<'),  Lwnbelhcnse,  l'an 
ilOD.  Saint  Anselme,  archevêque  de  Cantor- 
béi  y  ,  tint  ce  concile  ,  au  sujet  du  mariage 
que  le  roi  Henri  l"  voulait  conlracler  avec 
M  iiliild".  fille  (le  M  ;'eolnj ,  roi  d'Ecosse.  On 


détournait  le  prince  de  cette  alliance  ,  sous 
prélexte  que  Mathilde  ,  élevée  dès  son  en- 
lance  dans  un  monastère,  y  avait  élé  offerte, 
disail-on,  à  Dieu  par  ses  parents. Ce  fut  pour 
éelaircir  ce  fait  qu'on  assembla  le  concile  de 
Lambeth.  M.ithilde,  y  ayant  comparu,  pro- 
testa cl  s'offrit  à  prouver  par  témoins  qu'elle 
n'avait  jamais  élé  engagée  à  la  vie  religieuse, 
ni  par  son  choix,  ni  par  le  vœu  de  ses  pa- 
rents ,  bien  qu'elle  eût  porté  le  voile  des  re- 
ligieuses avec  les(|uelles  elle  vivait.  En  con- 
séquence de  celte  prolestalion,  après  on  mûr 
examen  de  la  chose,  lont  le  concile  ilécida 
pour  le  mariage,  qui  fut  célébré  par  .saint 
Anselme  lui-méine.  Wilkins,  toin.  I,  p.  373. 
LAMBETH  (Concile  de),  l'an  1208.  Elienne 


1013 


LAM 


LAM 


mi 


Langton,  archevêque  de  Cantorbéry,  tint  ce 
concile,  qui  fui  provincial,  et  y  publia  trois 
conslitulions. 

La  1"  rèjîle  certains  droits  de  dline  attri- 
bués à  rK;;lise  d'après  la  coulutnc  d'alors. 

La  "i*  (léfeiul,  sous  des  peines  arbitraires, 
de  se  rassembler  plus  de  dix  dans  une  tnai- 
soii  pour  y  boire,  même  sous  certains  pré- 
textes pieux. 

La  3''  fait  défense  de  dire  plus  d'une  messe 
dans  un  jour,  si  ce  n'est  à  Noël  et  a  Pîiciues, 
et  eu  cas  d'enlerrenienl.  Ou  reconnaît  en 
n)éme  temps  d'autres  causes  canoui(|ues  de 
le  faiie,  telles  ijue  des  liançailles  à  célébrer, 
le  concours  du  peuple  à  des  fé'es  de  neuf 
leçons,  ou  en  carême,  ou  aux  Qualre-Tenips, 
et  la  nécessilé  de  remplacer  un  eonfiére  ab- 
sent piMir  (le  lé^jilimes  motifs.  Lahb.  XL 

LAMBLTH  (Concile  de),  Lambelliense,  l'an 
126L  Bonilaee,  atclievêiine  de  Cantorbéry, 
tint  ce  concile  de  sa  province,  au  comiucn- 
ceinent  du  mois  de  mai,  et  y  fil  plusieurs  sta- 
tuts sur  les  imuiunilés,  les  privilèges  et  les 
libertés  de  l'Eglise  anglicane.  Il  y  en  a  aussi 
quelques-uns  sur  les  intrus,  les  cxeominu- 
niés,  les  jugements  elles  officiers  ecelésias- 
ti(iues,sur  les  clercs  que  les  l.iïques  fout  em- 
poisonuer,  sur  les  faux  délateurs  ,  sur  les 
serments  de  répondre  aux  évéques,  lors- 
qu'ils interrogent  sur  les  crimes  de  leurs 
diocésains,  sui'  les  asiles  des  églises,  sur  les 
leslamenls,  la  confession,  la  péniieuce.la 
tonsure  et  la  couronne  des  clercs.  Angl.,  1. 1. 

LAAIBETH  (Concile  de) ,  l'an  1281.  D.ms 
ce  concile,  qui  fut  provincial,  l'archevéïiue 
de  Cantorbéry  renouvela  les  eonslilulious 
publiées  successivement  dans  des  conciles 
prccédenIsparOtbon  et  Otlobon,  légats  du 
saint-siége  eu  Angleterre. 

LAMDETH'  (Concile  de) ,  l'an  1281.  Jean 
Peckam,  archevêque  de  Cantorbéry,  tint  ce 
concile  le  10  octobre.  On  y  ordonna  d'a- 
bord l'exécution  des  règleuienls  faits  dans 
le  ilernier  concile  de  Lyon,  celles  des  consti- 
tuti(ms  d'Oltobon  et  des  canons  du  concile 
de  Lambi'th,  tenu  sous  l'arehevéciue  Boni- 
face,  après  quoi  l'on  publia  les  27  capi- 
tules o,u,  statuts  suivants  : 

1.  Les  prêlres  se  confesseront  au  moins 
une  fois  la  semaine,  avant  de  célébrer.  On 
giirdera  le  corps  de  Noire-Seigneur  dans  une 
très-belle  bolle  couverte  eu  dedans  d'un 
linge  propre,  et  on  le  renouvellera  tous  les 
dimancbcs.  On  sonnera  les  cloches  à  l'éléva- 
tion, afin  que  ceux  qui  ne  peuvent  assister 
tous  les  jours  à  la  messe  se  mettent  à  ge- 
noux, quelque  part  qu'ils  soieni,  à  la  maison 
ou  aux  champs,  et  gagnent  ainsi  les  indul- 
gences accordées  par  les  évéques. 

2.  Les  prêlres  acquitleroul  fidèlement  ou 
feront  acquitter  les  messes  ((u'ils  auront  re- 
çues, sans  croire  qu'ils  puissent  satisfaire 
par  nue  messe  à  plusieurs  auxquels  ils  au- 
raient promis  de  dire  la  messe  entière  pour 
chacun  d'eux. 

3.  On  défend  de  rebaptiser  ceux  qui  ont 
été  lripii>.és  avec  la  forme  prescrile,  quoique 
par  des  laïques,  vl  on  oidonue  de  rebaptiser 


sous  condition  cgutl  dont  le  baptême  est 
douteux. 

'j-.  On  n'admettra  personne  à  la  commu- 
nion, s'il  n'est  confirnaé,  excepté  le  danger 
de  mort. 

■"i.  On  ne  donnera  point  un  ordre  sacré  en 
niôfoe  temps  avec  les  quatre  mineurs. 

6.  On  ne  donnera  point  l'absolution  aux 
pécheurs  obstinés,  ni  aux  clercs  qui  ont  plu- 
sieurs beiiéficesqu'ilsne  veulent  |>olntquitter. 

7.  Les  prêlres  qui  confessent  sans  l'appro- 
baiion  positive,  ou  au  moins  présumée  de 
l'ordinaire,  sous  prélexle  (ju'ils  ont  des  pri- 
vilèges du  siège  apostolique  qui  les  y  auto- 
rise, encourr'oni  l'excomumnication,  a  moins 
que  leur  privilège  ne  porte  expressément 
qu'ils  sont  exempts  de  la  juridiction  do  l'é- 
vêiiue  et  du  métropolitain,  quant  au  pouvoir 
de  confesser. 

8.  On  imposera  une  pénitence  publique 
pour  les  crimes  publics  et  scandaleux,  sui- 
vant que  les  canons  le  prescrivent. 

i).  Il  y  aura  dans  chaque  doyenné  un  con- 
fesseur général  pour  les  clercs. 

10.  Tous  les  curés  expliqueront,  quatre 
fois  l'année,  à  leurs  paroissiens,  par  eux- 
mêmes  ou  par  d'autres,  les  quatorze  articles 
de  la  loi,  les  dix  commandements  du décalogue, 
les  préceptes  évangéliques,  les  sept  œuvres 
de  miséricorde,  les  sept  péchés  capitaux,  les 
sept  vertus  principales  elles  sept  sacrements. 

11.  On  exercera  l'hospitalité  envers  les 
pauvres  et  les  prédicateurs  en  particulier. 

12.  On  ne  citera  personne  eu  jugement, 
sans  lui  donner  connaissance  de  la  cilalion 
et  le  temps  de  comparaître  au  jour  et  au  lieu 
marqués. 

13.  Défense  aux  doyens,  aux  archidiacres 
et  aux  officiaux  de  sceller  de  leur  sceau  au- 
cun acle  de  (luiconque  se  dirait  constitué 
procureur  d'un  absent. 

14.  On  condamne  les  manœuvres  odieuses 
des  clercsqui,poursupplanterles  possesseurs 
légitimes  des  bénéfices,  s'y  faisaient  présen- 
ter par  les  patrons,  et  en  dépouillaient  ainsi 
ces  légitimes  possesseurs. 

15.  On  renouvelle  le  canon  du  concile 
d'Oxford,  qui  défend  de  donner  les  églises  à 
ferme,  si  ce  n'est  pour  des  causes  nécessai- 
res, au  jugement  de  l'évêque  ,  et  cela  non  à 
des  laïques,  mais  à  des  clercs  d'une  sainte 
vie,  eu  assignant  aux  pauvres,  sur  le  bail 
d'affermage,  la  portion  qui  leur  appariieei, 
et  qui  leur  sera  distribuée  par  quatre  habi- 
tants de  la  paroisse,  choisis  à  cet  effi  i. 

16.  Toutes  les  maisons  des  chanoine»  ré- 
guliers seront  appelées  au  chapitre  liénéral. 

17.  Ceux  qui  corrompent  des  religieuses 
encourent  l'excommunication  réservée-  à 
l'évêque,  si  ce  n'est  à  l'article  de  la  morl. 

18.  Les  religieuses  ne  soitironl  jamais 
seules,  et,  quoicjue  accompagnées,  elL  s  ne 
pourront  rester  plus  de  trois  jours  chez  leuis 
parents  ou  autres  pour  se  récréer ,  ni  plus 
de  six  pour  affaires,  à  moins  que  l'évèqud 
nejuge  qu'un  plus  long  séjour  est  nécessaire. 

19.  Les  religieux  et  les  religi(>us(  s  (j'.ii 
auront  passé  leur  année  de  noviciat  dans  y-ii 
monastère  en  scruul  censés  proies,   et  liai- 


lOlf 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES 


lOIC 


tés  comme  des  apostats,  s'ils  relouinenl  dans 
le  monde. 

20.  On  obligera  les  moines  apostats  de 
rentrer  d;ms  leur  ordre  ou  d'en  embrasser 
un  plus  doux. 

21.  Les  religieux  ne  pourront  être  exécu- 
teurs de  teslaments. 

ii2.  Les  clercs  qui  s'habilleront  à  la  ma- 
nière des  séculiers  seront  d'abord  privés  de 
l'église,  et  ensuite  de  leurs  bénéflces,  s'ils 
sont  incorrigibles. 

23.  Les  évéques  ne  donneront  point  aux 
enfants  des  clercs  les  bénéflces  qui  ont  été 
possédés  par  leurs  pères,  à  moins  qu'ils  n'y 
soient  autorisés  par  dispense  du  siège  apos- 
tolique. 

24.  Quand  un  évéque  reçoit  un  clerc  pour 
une  église,  il  doit  exprimer  dans  ses  lettres 
l'ordre  dont  ce  clerc  est  revêtu,  et  à  quel  ti- 
tre on  l'admet  à  ce  bénéfice. 

2o.  Ceux  qui  ont  plusieurs  bénéBces  à 
charges  d'âmes  seront  obligés  de  les  remet- 
tre dans  six  mois  entre  les  mains  de  l'évêque, 
sous  les  peines  canoniques. 

2(j.  On  ne  recevra  personne  avocat,  à 
moins  qu'il  n'ait  étudié  pendant  trois  ans  le 
droit  canon  et  civil. 

27.  Tous  les  prêtres  séculiers  el  réguliers 
diront  une  messe  pour  leur  évéque  décédé. 
Lab.  XI;  Hard.  VIII;  Anglic.  I. 

LAMBliTH  (Concile  de),  Lambcthense,  l'an 
1330.  Simon  Mépham,  archevêque  de  Can- 
torbéry,  tint  ce  concile,  et  y  publia  les  dix 
capitules  suivants. 

1.  Les  linges  et  les  ornements  de  l'autel 
seront  propres  et  entiers.  Les  personnes  dé- 
putées par  les  canons  auront  soin  de  les  la- 
ver souvent.  Les  prêtres  prononceront  les 
paroles  du  canon  avec  une  très-grande  dévo- 
tion, en  évitant  néanmoins  d'ennuyer  les 
assistants  par  une  lenteur  excessive.  Les 
curés  ne  diront  point  la  messe  avant  d'avoir 
récité  l'office  du  matin,  c'est-à-dire  prime  et 
tierce  du  jour.  Aucun  clerc  ne  servira  à  l'au- 
tel pendant  la  grand'messe,  qu'il  ne  soit  revêtu 
d'un  surplis,  et  on  ne  dira  point  de  niesse 
sans  qu'il  y  ait  au  moins  un  cierge  allumé. 

2.  Le  confesseur  imposera  aux  pénitents 
une  pénitence  plus  ou  moins  grande,  eu 
égard  aux  circonstances  de  l'état  des  person- 
nes, de  la  nature  des  péchés,  du  lemps  el  du 
lieu  où  ils  auront  été  commis,  de  l'habitude 
plus  ou  moins  longue,  de  la  dévotion  et  de  la 
ferveur  des  pénitents  :  circonstances  qu'il 
pèsera  avec  toute  l'attention  possible,  avant 
d'imposer  la  pénitence.  Il  n'entendra  les  con- 
fessions, surtout  celles  des  femmes,  que 
dans  un  lieu  de  l'église  où  il  soit  vu  de  tout 
le  monde  ,  hors  le  cas  de  nécessité.  Un  curé 
ne  confessera  pas  le  paroissien  d'une  autre 
paroisse,  sans  la  permission  de  son  curé  ou 
celle  de  l'évêque.  Il  n'imposera  point  de  pé- 
nitences qui  puissent  rendre  suspect  le  mari  à 
la  femme,  ou  la  femme  au  mari.  II  obligera  à 
restituer  quand  il  le  faut,  et  aura  soin  de 
consulter  son  évéque,  ou  d'autres  personnes 
éclairées,  dans  les  cas  douteux.  Il  ne  s'infor- 
mera pas  du  nom  des  complices  de  ses  péni- 
tents. 


3.  Les  prêtres  qui  seront  tombés  dans 
quelque  péché  mortel  ne  célébreront  point 
sans  s'être  confessés  ;  car  c'est  une  erreur  de 
croire  avec  (luelques-uns  que  les  péchés 
mortels  sont  en'a(é<  par  la  confession  géné- 
rale qu'on  en  fait.  Le  prêtre  qui  révélera  les 
confessions  par  colère,  par  haine  ou  autre- 
ment, et  même  par  la  crainte  de  la  mort, 
sera  dégradé  pour  toujours  et  sans  espérance 
de  retour.  Les  archidiacres  établiront  deux 
prêtres  dans  chaque  doyenné  pour  entendre 
les  confessions  des  autres  prêtres  de  ce 
doyenné. 

h.  On  portera  l'extrême-onction  avec  bien 
de  la  dévotion  aux  malades  ,  el  on  avertira 
les  fidèles  qu'ils  sont  capables  de  la  recevoir 
dès  l'âge  de  quatorze  ans.  On  gardera  sous 
clef  les  saintes  huiles  et  le  chrême. 

5.  On  célébrera  les  mariages  avec  un 
grand  respect,  en  face  de  l'Eglise,  durant  le 
jour,  et  l'on  publiera  les  bans  trois  diman- 
ches auparavant,  ou  trois  fêles  éloignées  les 
unes  des  autres.  Les  prêtres  publieront  sou- 
vent dans  l'église  que  les  laïques  sont  obli- 
gés, sous  peine  d'excommunication,  de  ne  se 
marier  que  dans  un  lieu  patent,  en  présence 
des  prêtres  et  des  peu  pies  convoqués  pour  cela. 

6.  Personne  ne  se  présentera  et  ne  sera  ad- 
mis aux  ordres  sans  avoir  subi  l'examen  ca- 
nonique ,  et  sans  être  exempt  de  tout  empê- 
chement qui  l'en  exclue.  Aucun  abbé  ou 
prieur  ne  fera  ordonner  ses  moines  ou  ses 
chanoines  par  d'autres  évêques,  sans  lettres 
dimissoires  de  l'évêque  diocésain. 

7.  Les  laïques  ne  pourront  vendre  ni  en- 
gager les  livres,  ou  les  vases  ,  ou  les  orne- 
ments sacrés,  ni  aliéner  ou  inféoder  les  biens 
de  l'église,  sans  une  évidente  utilité  jointe  à 
la  permission  de  l'ordinaire. 

8.  Défense  aux  ecclésiastiques  de  bâtir 
des  maisons  à  leurs  parents  sur  un  fief  laï- 
que, et  d'affermer  leurs  bénéfices  aux  laï- 
ques. 

9.  On  ne  renfermera  ni  reclus  ni  recluses 
sans  la  permission  de  l'ordinaire. 

10.  On  excommuniera,  trois  ou  quatre  fois 
l'année,  les  parjures,  les  sorciers,  les  incen- 
diaires, les  usuriers,  etc.  Anal,  des  Conc. 

LAMBETH  (Concile  de),  l'an  1361.  Dans 
ce  concile,  qui  fut  provincial,  Simon,  ar- 
chevêque de  Cantorbéry,  ordonna  que  les 
clercs  qui  seraient  incarcérés  pour  leurs 
désordres  par  leur  supérieur  ecclésiasti- 
que, fussent  obligés  à  jeûner  dans  la  prison 
et  à  y  subir  un  traitement  sévère.  Conc. 
t.  X\  . 

LAMBETH  (Concile  de) ,  l'an  1362.  Dan» 
ce  concile  de  la  province  de  Cantorbéry, 
l'archevêque  Simon  fixa  six  marcs  d'argent 
pour  traitement  annuel  d'un  prêtre  béné- 
ficier à  charge  d'âmes,  et  cinq  marcs  seule- 
ment pour  celui  qui  n'aurait  qu'un  bénéfice 
simple.  Ibid. 

LAMBETH  (Assemblée  d'évéques  à),  l'an 
l'i46.  L'objet  de  cette  convocation  fut  un 
subside  que  le  pape  Eugène  IV  demandait  à 
1 '.Vngliterrc  ,  et  l'envoi  que  le  même  pape 
avait  fuit  au  roi  d'une  rose  d'or.  Le  roi  re- 
mercia le  pape  de  son  envoi ,  et  laissa  aus 


1017  LAN 

prélatsàdélibérprsurladcmnnile.Conc.f.XV. 

LAMBKTH  (Concile  de),  l'an  1457.  On  y 
déposa  l'évéquede  Ches'.er,  comme  coiip.ible 
d'erreur  dans  la  foi.  Herpfeld,  IJist.  Wiclef. 
c.  fi. 

LAMPSAQUE  (Concile  de),  Lampsacenum  , 
l'an  .'iCV.  Dans  ce  concile,  qui  dura  doux 
mois,  on  annula  lout  ce  qu'Eudoxe  et  Acace 
avaient  fait  à  Constanlinoiile  ,  et  l'on  con- 
firma au  contraire  les  décrets  du  concile  de 
Séli'ucie.  L'empereur  Valens,  ayant  eu  con- 
naissance du  résultat  de  ce  concile,  cassa 
tout  ce  qui  y  avait  été  fait,  condamna  au 
bannissement  tous  les  évéques  qui  y  avaient 
pris  part,  et  mit  les  partisans  d'Eudoxe  en 
possession  de  toutes  les  églises.  Lih.  sijnoil. 

LANCISKI  (Concile  ou  assemblée  de), 
Lanciense,  l'an  1188,  pour  la  croisade. 

LANCISKI  (Concile  provincial  tenu  à), 
l'an  1197,  par  le  cardinal  Pierre  de  Capoue, 
légat  du  saint-siége.  Il  y  fut  ordonné  aux 
prêtres  de  congédier  en  Pologne  leurs  con- 
cubines, et  aux  laïques  de  contracter  leurs 
mariages  en  face  de  l'Eglise.  Lubh.  X. 

LANCISKI  (Concile  de),  l'an  12'.6.  Foul- 
ques, archevêque  de  Gnesne,  confirma  dans 
ce  concile,  qui  parait  avoir  été  rassemblé  de 
toute  sa  province ,  la  sentence  d'excom- 
munication portée  par  l'évêque  de  Cracovie 
contre  Conrad  ,  duc  de  Mazovie,  pour  avoir 
pillé  et  incendié  trois  maisons  épiscopales 
avec  leurs  dépendances.  Labb.  XI. 

LANCISKI  (Concile  de),  l'an  1257,  contre 
Boleslas,  duc  de  Silésie,  qui  tenait  prisonnier 
Thomas,  évêque  de  Breslau. 

LANCISKI  (Concile  de),  l'an  1285.  L'ar- 
chevêque de  Gnesne  tint  ce  concile  avec 
quatre  évéques  le  6  janvier,  et  y  excommu- 
nia Henri  IV,  duc  de  Silésie,  pour  s'être  saisi 
de  tons  les  biens  de  l'évêque  de  Breslau,  et 
de  toutes  les  dîmes  du  clergé.  Lnbb.  XI. 

LANCISKI  (Concile  de),  présidé  par  Mat- 
thias Drzeviki  ,  archevêque  de  Gnesne  ,  l'an 
1522.  Ce  concile  releva  un  singulier  abus, 
qui  était  de  voir  des  évêques  obliger  des 
clercs  à  comparaître  devant  des  magistrats 
séculiers  pour  des  causes  spirituelles  ,  au 
lieu  de  leur  permettre  de  s'adresser  aux  of- 
ficiaux. 

LANCISKI  (Concile  de),  présidé  par  Jean 
Laski,  archevêque  de  Gnesne,  l'an  1523.  Ce 
concile  décréta  qu'à  l'avenir  les  ordinaires 
des  lieux  défendraient  aux  juges  séculiers  , 
sous  peine  d'excommunication  et  d'interdit, 
de  procéder  comme  par  voie  de  représailles, 
contre  des  clercs  qui  auraient  les  premiers 
cité  leurs  parties  devant  des  juges  ecclé- 
siastiques. 

LANCISKI  (Concile  de),  assemblé  de  la 
(irovince  de  Gnesne,  sous  le  même,  l'an  15-27. 
Le  concile  décida  qu'on  nommerait  des  in- 
quisiteurs dans  chaque  diocèse  pour  s'op- 
poser au  progrès  de  l'hérésie  de  Luther;  que 
les  archidiacres  ne  pourraient  s'allribuer  le 
droit  de  décerner  des  peines,  mais  seulement 
celui  d'inspecter  et  de  rendre  compte  à 
l'évêque  lie  leur  inspection. 

LANCISKI  (Concile  dt-;  ,  sous  M.illhias 
Urzeviki,  l'au  1537.  On  y  fit  une  obligation 


LAN 


1018 


à  tous  les  prêtres  d'avoir  chacun  un  exem- 
plaire dfs  statuts  de  la  province. 

LANCISKI  Concile  de),  sons  Nicolas  Dier- 
zgow,  l'an  15Vi.  Ce  roiuile  fit  défense,  tant 
aux  clercs  ((u'anx  séculiers  ,  de  disputer  à 
table  lies  choses  de  religion. 

LANCISKI  (Concile  de),  sous  le  même, 
l'an  15'i7.  On  y  prit  des  mesures  sévères 
pour  rexainen  des  ordinands. 

LANCISKI  (Concile  provincial  de)  ,  l'an 
1556,  sous  le  même.  On  y  ordonna  de  n'élire 
que  des  réguliers  aux  abbayes  et  aux  pré- 
voies régulières  ,  et  on  recommanda  l'éludo 
dans  les  monastères  ou  les  maisons  reli- 
gieuses. Ib'd. 

LANDAFF  (Synode  de),  l'an  512.  Theliaus 
y  fut  élu  évé(|ue  de  cette  ville.  Wilkins,  qui 
fait  mention  de  ce  synode  ,  dit  seulement 
qu'il  fut  tenu  dans  la  Grande-Bretagne. 

LANDAFF  (Synode  de),  l'an  597.  Oudocée, 
troisième  évêque  de  Landaff,  tint  cette  année 
trois  synodes.  Dans  le  premier,  il  excom- 
munia Mouric,  roi  de  Glamorgan,  pour  avoir 
traîtreusement  tué  son  rival.  Dans  le  second, 
qui  fut  assemblé  au  Puy  de  Carbanval ,  il 
donna  l'absolution  au  roi  Morcant,  qui  avait 
tué  son  oncle,  au  mépris  de  ses  serments,  et 
commua  en  œuvres  salisfacloires,  et  parti- 
culièrement en  pieuses  libéralités,  la  peine 
encourue  par  ce  prince  ,  qui  autrement  etît 
été  obligé  de  renoncer  à  l'administration  de 
son  Etal  et  de  passer  en  pèlerinages  le  reste 
de  ses  jours.  Dans  le  troisième,  l'évêque  ex- 
communia le  prince  Guidner!,  qui  avait  tué 
son  frère  pour  s'assurer  la  royauté.  Le  P. 
Richard,  nous  ne  savons  pourquoi,  a  rap- 
porté ces  trois  synodes,  qu'il  appelle  con- 
ciles, à  l'an  .5(50.  Anglic.  1. 

LANDAFF  (Concile  de),  en  Angleterre, 
l'an  887.  On  connaît  sept  conciles  tenus  à 
Landaff ,  mais  il  n'est  point  aisé  d'en  fixer 
les  années,  à  cause  de  l'obscurité  qui  règne 
dans  la  chronologie  des  évêques  et  des  rois 
qui  les  ont  assemblés.  H  ne  s'y  passa  d'ail- 
leurs rien  de  bien  important.  Les  actes  ne 
parlent  que  d'excommunications  portées 
contre  des  parjures  ,  des  homicides  ,  des  in- 
cestueux ,  et  des  usurpateurs  des  biens  de 
l'Eglise.  On  y  remarque  l'usage  de  jurer  sur 
l'autel  par  le  Saint  des  saints  ,  lorsqu'on 
voulait  assurer  une  vérité  qui  n'était  pas 
connue,  et  ne  pouvait  être  prouvée  que  par 
serment.  Anglic,  t.  I. 

LANDAFF  (Concile  de)  ,  l'an  9i.3.  Le  roi 
Nougui  y  restitua  à  l'évêque  Pâtre  tout  ce 
qu'il  avait  enlevé  à  son  église  de  Landaff,  et 
lui  donna  de   plus   une  de  ses  terres.  Pagi. 

LANDAFF  (Synode  de),  l'an  9oo.  Un  dia- 
cre, nommé  lli,  ayant  tué  un  paysan  qui 
l'avait  blessé  au  doigt,  s'était  enfui  dans  une 
église.  Six  personnes  de  la  maison  du  roi 
Nougui  l'y  poursuivirent  et  le  massacrèrent 
au  pied  de  l'autel.  L'évêque  de  Landaff, 
nommé  Pâtre,  ayant  assemblé  son  clergé,  le 
roi  Nougui  se  trouva  à  cette  assemblée,  et 
consenlit  au  jugement  qui  fui  porté  contre 
les  coupables  ,  et  qui  les  condamnait  à  être 
l'iifermés  pendant  six  mois  dans  des  prisons, 
et  à  donner  tous  leurs  biens  à  l'église  qu'ils 


E2k 


t019 


DICTIONNAIHE  DES  CONCILES. 


lOâO. 


avaient  sooiltée  par  le  meurtre  du  diacre. 
Palrr  fut  le  seul  évéque  qui  souscrivit  à  ce 
jugement,  avec  un  prclre  et  uu  diacre;  d'où 
H  parjitl  (]ue  celte  assemblée  n'est  pas  un 
coïKile,  (juoiqu'elle  en  porte  le  nom,  d'après 
les  rnlleclioiis  oïdinaires.  Ant/l.  l. 

LANDAFF  (Concile  de),  l'an  ÎISS.  Arfmail, 
roi  de  KenI,  avait  tué  son  frère  Klised  ;  c'est 
pourcjuoi  il  lui  i  xcommunié  daus  le  concile 
dont  ii  s'agit;  mais  il  obtint  bieniôl  sa  grâce 
eu  se  soumeltant  à  la  péiiiience  qu'on  lui 
imposa,  el  il  fil  «iuel(|oes  largesses  à  l'égiise 
eo  expialiiin  de  son  crime.  Conc.  t.  XI. 

LANDAFF  (Concile  de),  l'an  lOl'i,  Mouric, 
roi  de  Guaiatinoricant,  fut  excommunié  d;iiis 
ce  concile  pour  avoir  violé  l'asile  de  Saint- 
Dubriie.  Conc.  t.  XI. 

LANDAFF  (Concile  de)  ,  l'an  10o9.  On 
trouve  ce  concile  placé  à  l'an  1056  dans  les 
coUcclions  ordinaires  cl  dans  VArl  de  vérifier 
les  dates.  On  cile  XViIkins  dans  ce  dernier 
ouvrage,  et  l'on  y  dit  que  la  famille  royale 
fut  excommuniée  ,  pour  une  insulle  faite  à 
l'évéque  de  Landaff.  11  y  a  Irois  fautes  dans 
tout  cela.  1°  Le  concile  dont  il  s'agit,  fut 
tenu  l'an  1059,  et  non  l'an  1053;  2°  la  fa- 
mille royale  y  fut  excommuniée  pour  avoir 
insulté  le  médecin  Berlluit,  neveu  de  l'évê 
que,  et  non  pas  l'évéque  lui-même;  S^Wil- 
kins  met  ce  concile  en  105!),  el  blâme  Spel- 
man  de  l'avoir  mis  en  iOoii.  Wilkins  ,  (.  1 , 
par/.  314. 

LANGEIS  (Concile  de),  en  Anjou,  aujour- 
d'hui dans  le  diocèse  de  Tours,  Langesiense, 
l'an  1271.  On  y  fit  quatre  canons,  dont  le 
premier  défend  de  recevoir  eu  argent  les 
droils  de  visite. 

LANGEIS  (Concile  de),  l'an  1278.  Jean  do 
Monlsonau  ,  archevêque  de  Tours,  tint  ce 
concile  avec  ses  suffragants,  et  y  fil  les  seize 
statuts  suivants. 

1.  Les  prélats  ne  pourront  exiger  le  droit 
de  procuration,  lorsqu'ils  ne  visiteront  point 
les  églises  ;  et,  lors  même  qu'ils  les  visi- 
teront, ils  n'exigeront  point  ces  droits  en 
argent  ,  mais  en  victuailles  modérées  ,  à 
moins  que  l'usage  ancien  ne  soit  de  le  don- 
ner en  argent,  ou  que  le  prêtai  ne  puisse 
coucher  honnêtement  dans  le  lieu  qu'il 
visite. 

2.  On  renouvelle  les  canons  du  concile  de 
Château-Gonthier  de  l'an  1231,  et  de  celui 
de  Tours  de  l'an  1239  ,  qui  défendent  aux 
archidiacres,  archiprêtrcs  et  doyens  d'avoir 
des  officiaux  hors  des  villes. 

3.  Ou  ordonne  aux  évêques  d'empêcher  les 
mariages  clandestins. 

h.  On  défend  aux  prêtres  d'avoir  avec  eux 
les  enfants  nés  de  leurs  concubines  ,  el  de 
leur  rien  léguer. 

5.  Défense  aux  exécuteurs  testamentaires 
et  à  leurs  procureurs  d'acheter  aucun  des 
biens  contenus  dans  le  testament,  sous  peine 
de  nullité  du  contrat  ,  et  de  la  revliliition  du 
double  du  prix  de  la  chose  achetée  aux  héri- 
tiers du  leslateur. 

6.  Ceux  qui  sont  demeurés  un  an  dans  les 
Hens  de  l'excommunicalioii  ,  au  méiris  des 
clefs  de  1  Eglise  ,  seront  incapables  de  rece- 


voir aucun  legs,  et  ne  pourront  être  absous 
qu'en  subissant  une  péuiteoce  grave  et  pu- 
bii(|ue. 

7.  Ceux  qui  abusent  des  lettres  apostoli- 
ques seront  S(iiimis  aux  censures  de  l'Eglise. 

8.  On  ne  pourra  dvnner  les  cures  à  ferme 
sans  l'exprès  consentement  de  l'évéque  dio- 
césain. 

9.  On  n'excommuniera  point  généralement 
tous  Ceux  qui  commuiii(|uent  avec  des  ex- 
ctimmuiiiés  ,  à  moins  que  l'éiêijue  ne  le  juge 
à  propos  pour  de  grandes  rais^nis. 

10.  Ceux  qu^  oni  des  droils  celles  d'un  autre 
affirmeiont,  avant  d'intenter  ;iciion,  que  cette 
cession  n'est  p^iint  fiauduleuse. 

11.  Ou  n'f  nverra  dans  les  prieurés  aucun 
moine  qui  ne  soil  âgé  de  dix-huit  ans  au 
moins. 

12.  Ou  ne  recevra  pas  plus  de  religieux  ou 
de  leligieuses  que  les  monastères  n'en,  peu- 
vent nouriir. 

13.  Les  supérieurs  ne  laisseront  jamais  un 
moine  seul  dans  un  prieuré. 

IV.  On  ne  dépouillera  pas  les  prieurés  va* 
cants. 

la.  Lorsqu'on  recevra  des  avoca's,  on  leur 
fera  piéler  sermeul  qu'ils  ne  se  chargeront 
point  de  méchantes  causes, etqu'ils  défendrout 
leurs  (lienls  de  tout  leur  pouvoir.  On  n'eu 
adniellra  piiinl  daus  les  tribunaux  ecclésiasti- 
ques, (|u'ils  n'aient  au  moins éludjé  trois  ans 
eu  droii  canon  et  civil  ,  ou  qu'ils  ne  soient 
ejii'rcés  à-  plaider. 

16.  On  fera  jurer  aux  officiaux  et  autres 
dignitaires  ecclésiastiques,  qu'ils  ne  recevront 
poiut  de  présenis  ,  el  q^j'ils  readsonl  b,Qune 
justice.  Ldbli.  XL 

LANGEIS  (autre  Synode  de).  Foy^  Saihtk- 
Marib  de  Langeis. 

L.\INGRES  (Concile  de),  I(»^(>ne«.se,  l'an 
830.  Albéric,  évéque  de  Langres,  fil  confir- 
mer dans  ce  concile  les  donaiions  qu'il  avait 
faites  au  monastère  de  Saint-Pierre  de  Bèze. 
LANGRES   (Concile  de),   l'an  859.    Voy. 

SiAlNTS-.'AUMES. 

LANGUES  (Synode  de),  l'an  1017.  Dans  ce 
synode,  le  monastère  de  Saint  Bénigne  de 
Friicttiariense  fut  affranchi  de  la  juridiction 
de  l'ordinaire.  Mansi,  t.  1.  Suppl.  Schrain. 

LANGRES  (Concile  de),  lan  1080,  contre 
les  investitures  des  biens  ecclésiastiques  par 
les  séculiers.  Labh.  X;  Hard.  VI. 

LANGRES  (Concile  de),  l'an  1116.  Gui,  ar- 
chevêque de  Vienne,  tint  ce  concil  •  le  8  juin, 
en  pleine  campagne  entre  Luz  et  l'il-Cliàlel,  au 
diocèse  de  Langres,  aujourd'hui  de  Dijon,  à 
une  lieue  de  Bèze.  Ou  y  traita  plusieurs  aiïai- 
res  pirticulières,  donl  le  détail  n'est  pas  venu 
iusq  u'à  nous.  L'An  de  vérifier  les  dates,  p.  212. 

L.ANGRKS  (Synode  diocésain  de),  l'an 
lit)4,  sous  le  cardinal  Louis  de  Bar,  admi- 
nistrateur à  perpétuité  de  l'église  de  Lan-- 
gres.Ce  prince  de  l'Eglise  est  le  premier  qui 
ait  recueilli  les  statuts  du  diocèse  donl  il 
avait  l'administration.  Il  les  pulilia  eu  les 
rangeant  sous  divers  litres  ,  donl  le  premier 
concerne  la  manière  de  se  rendre  au  synode. 
1  «  Les  prêtres  qui  doivent  assister  aa 
synode  visiteront   les   infirmes  de  leur  pa- 


1021  FAN 

roisse avant  de  se  melire  en  roule,  et  feront 
à  leur  égard  ce  que  demandera  l'inlérél  de 
leurs  â'iit's.  » 

2.  «  Dans  leur  voyage  ils  feront  choix  d'hô- 
tellerios  qui  u'ai(Mil  rien  de  suspect ,  et  se 
conduiront  en  tout  dune  façon  exemplaire.» 

3.  «  t>elni  qui,  appelé  au  synod,',  se  trou- 
vera empêché  de  s'y  rendre,  devra  présenler 
ses  excuses,  soit  à  l'archidiacre,  soit  au  sy- 
node lui-même,  p-;|r  un  chapelain  ou  par  un 
clerc.  S'il  néglige  de  le  faire,  il  sera  excom- 
111  unie  par  ce  seul  fait.  » 

4.  «  La  3'férloaprès  le  dimanche  Miseri- 
cordia  Domini  (on  du  Bon-l'asleur),  après 
Iheure  de  n)idl  ,  les  doyens  cl  les  curés  de- 
vront se  présenler  à  leurs  archidiacres.  » 

5.  La  k'  l'érie  après  le  même  dimanche  (ou 
le  mercredi  du  Bon-Pasteur),  dès  le  matin  , 
aussitôt  que  la  cloche  aura  donné  le  signal  , 
les  abbés,  revêtus  de  leurs  aubes,  de  l'etole, 
du  manipule  et  de  chapes  de  soie  avec  le 
bâlon  pastoral,  et  même  avec  la  mitre  blan- 
che sans  filets  d'or,  s'ils  ont  droit  de  la  porter; 
les  archidiacres,  avec  leurs  chapes  de  soie; 
les  doyens,  avec  leurs  aubes,  leurs  étolcs  et 
leurs  manipules  ;  les  curés  et  les  autres  avec 
leurs  surplis,  tous  étant  à  jeun,  se  rendront 
à  la  messe  synodale,  el  de  là  au  synode.  » 

().  «  Pendant  la  messe,  tous  ceux  qui  se- 
ront pour  faire  partie  du  synode  l'enten- 
dront avec  dévotion  :  ils  ne  se  promèneront 
point  ni  ne  causeront  dans  l'église,  mais  ils 
entreront  au  chœur,  autant  qu'ils  pourront 
y  trouver  place,  ou  niême  se  tiendront  de- 
bout autour  de  l'autel.  Ceux  qui  ne  pour- 
ront entrer  se  tiendront  en  face  des  cha- 
pelles de  saint  Jean-Baptiste,  de  saint  Ives  et 
de  tous  les  Saints.  » 

7.  «  Aucun  des  membres  du  synode  ne  s'en 
ira  avant  la  fin,  à  moins  qu'il  ne  se  trouve 
obligé  d'en  d "mander  la  permission  à  l'é- 
vêque,  et  qu'il  ne  l'obtienne  de  lui.  » 

Suivent  les  statuts  particuliers,  qui  concer- 
nent principalement  l'administration  des  sa- 
crements, l'observation  des  fêtes,  dont  on 
spécifie  le  nombre,  la  discipline  cléricale  et 
miinastique,  les  églises  et  les  cimetières,  les 
excommunications  et  les  interdits,  les  béné- 
fices et  autres  revenus  ecclésiastiques,  les 
testaments  et  les  sépultures,  l'exécution  des 
lettres  épiscopales  et  le  maintien  de  la  juri- 
diction spirituelle. 

LANGRES  (Synode  diocésain  de),  l'an  1421, 
sons  Charles  de  Poitiers,  évêijue  de  cette 
église.  Ce  prélat  y  renouvela  les  statuts  précé- 
dents,el  défendit  en  particulier  d'admettre  plus 
d'un  parrain  el  d'une  marraine  au  baptême 
d'un  enfant  ;  il  enjoignit  à  tous  les  doyens 
de  recevoir  ou  d'envoyer  prendre  les  saintes 
huiles  chaque  année  ,  le  premier  samedi 
après  Pâques,  et  aux  curés,  de  les  recevoir 
de  leurs  mains  la  semaine  d'après;  de  lui 
adresser,  le  mercredi  des  Cendres,  à  lui- 
même  ou  à  son  pénitencier,  les  parents  dont 
les  enfants  auraient  éié  étouffés,  ou  hiin  au- 
raient péii  par  l'efl'et  de  leur  négligence, 
pour  qu'ils  reçussent  la  pénitence  solen- 
nelle, sans  pouvoir  être  admis  à  la  commu- 
nion ni  être  absous  de  cette   faute  par  les 


LAN 


102Î 


curés,  à  moins  de  péril  de  niorL  Suivent 
beaucoup  d'autres  statuts,  quQ  nous  «ojUKtH'S 
obligé  de  supprimer. 

LANGRES  (  Synodes  iliocésains  de  ),  sous 
Philippe  de  Vienne,  l'an  tVVl  el  H.i^.  Dans 
l'un  de  ces  synudes  il  fut  réglé  ((u'aucune 
fête  ne  serait  célébrée  pendant  toute  la  duiée 
de  l'iiclave  du  S  lint-Sacremeul,  à  moins  que 
ce  ne  lût  la  fête  de  saint  Jean-Baplisie  dans 
une  parnisse  qui  aurait  ce  saint  pour  patron; 
car  alor>  elle  se  célébrera  Je  dimamhe  dans 
l'octave.  Quant  A  la  fêle  de  saint  Pierre  et  de 
saint  Paul,  si  elle  est  patronale  de  .uebiue 
église,  elle  se  célébrera  le  jour  même  où  elle 
piiurra  tomber,  sans  qu'on  attende  pour  la 
célébrer  an  diiuanchc  suivant. 

LANGRES  (Synodes  diocésains  de),  en  1V55, 
1456,  i'iS'J,  14(;0,  UCV  el  tW9,sous  révê(iuc 
Gui  Bernard.  Il  y  fit  des  statuts  particulière- 
ment contre  le  concubinage  ,  et  contre  cer- 
taines pratiques  au  moyen  desquelles  on 
prétendait  ressusciter  instantanément  des 
enfants  morts-nés,  à  qui,  sous  ce  prétexte, 
on  donnait  le  baptême  et  ensuite  la  sépulture 
ecclésiastique.  Dans  celui  de  l'an  1459  il 
établit  l'obligation  pour  tout  son  diocèse,  el 
Spécialement  pour  tous  les  curés,  de  se  con- 
former pour  les  offices  au  calendrier  qu'il  Ht 
en  même  temps  distribuer  h  tous  les  doyens 
par  son  secrétaire  ou  par  son  promoteur 
général. 

LANGRES(Synode  diocésain  de),  l'an  1491 , 
sous  Jean  d'Amboise.  Des  statuts  y  furent 
faits  contre  les  maléfices,  les  horoscopes  et 
d'autres  vaines  observances. 

LANGRES  (Synode  diocésain  de),  l'an  1537, 
sous  le  cardinal  Claude  de  Givry,  évéque  de 
celle  ville.  L'émiuenlissiuie  prélat  confirma 
le»  statuts  de  ses  prédécesseurs,  et  en  fit  quel- 
ques nouveaux  (ju'il  fit  imprimer  avec  les 
premiers.  C<s  nouveaux  statuts  regardent 
spécialement  la  vie  des  clercs. 

LANGRES  (Synode  de),  l'an  1616.  sous 
Sébastien  Zamet.  Enjoint  la  résidence  à  tous 
les  prêtres  ayant  charge  d'âmes.  Défense  de 
prêcher  dans  le  dioièse  durant  l'Avent,  le 
carême  et  l'octave  du  S  lint-Sacremeiit  sans 
commandement  spécial  de  l'évèque  ,  sous 
peine  d'excommunication  tant  contre  b' pré- 
dicateur que  contre  le  curé  qui  permettrait 
de  prêcher  dans  son  église. 

Obligation  à  tous  les  curés  d'assembler  le 
peuple  les  jours  de  dimanche  au  son  de  la 
cloche  pour  lui  expli(iuer  la  doctrine  chré- 
tienne, lui  enseigner  le  catéchisme  et  le  lui 
faire  apprendre  par  cœur. 

Aucune  coiilrérie  ne  sera  inslituée  sans 
la  permission  de  l'évèque;  celles  qui  sont 
établies  ne  pourront  continuer  sans  une 
nouvelle  autorisation  de  l'évèque,  sans  qu'il 
en  ait  approuvé  et  corrigé  au  besoin  les 
règlements. 

Défense  à  tous  prêtres  et  ecclésiastiques 
de  tenir  eu  leurs  maisons  ou  fiéiiuenter  ail- 
leui>  aucune  l'emine  ou  fille  scandaleu-c  ou 
suspecte,  ou  qui  ait  eu  autrefois  mauvaise 
ré()ulalion. 

On  recommande  aux  curés  un  soin  par- 
ticulier de   faire  pieusement  el  saintement 


1023 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


mi 


garder  et  observer  les  fêtes ,  en  éloignnnt 
l'ivrognerie,  les  danses  désordonnées 'et  au- 
tres débauches  et  abus. 

On  léduil  le  nombredes  fêtes  commandées. 
On  fait  un  nouveau  calendrier  de  celles  qui 
sont  lais.sées  à  la  dévolion  des  fidèles. 

On  prochime  et  développe  le  décret  du 
saini  concile  de  Trente  contre  les  mariages 
clandestins. 

Enfin  ,  on  réduit  à  dix-sept  articles  les  cas 
réservés  à  l'évêque. 

L ANCRES  (Synode  de),  l'an  1C21,  sous  le 
même.  Les  statuts  publiés  dans  ce  synode 
reg.irdent  particulièrement  leculte  divin,  l'en- 
tretien des  églises  et  celui  des  cimelières.  Or- 
dre y  fut  donné  à  tous  les  curés  de  renouveler 
de  quinze  jours  en  quinze  jours  les  hosties 
consacrées,  d'entretenir  au  devant  de  chaque 
tabernacle  où  reposait  le  saint  sacrement 
une  lampe  bien  nette  continuellement  nWu- 
vnke ,  mesme  durant  lanuict;  d'avoir  soin 
que  les  cimetières  fussent  constamment  fer- 
més, etc. 

LANGUES  (Synode  de),  l'an  1622,  sous  le 
même. 

1.  On  confirme  les  statuts  de  161G. 

2.  On  recommande  à  tous  les  curés  un 
soin  particulier  du  très-saint  sacrement. 

3.  On  reconmiandeaux  prêtres  une  grande 
préparation  avant  le  saint  sajcriflce,  ainsi 
que  l'action  de  grâces  après. 

4.  On  ordonne  aux  ecclésiastiques  la  mo- 
destie extérieure,  la  soutane,  la  tonsure,  la 
fuite  des  cabarets.  On  leur  défend  le  trafic. 

5.  On  exhorte  les  prêtres  ,  et  notamment 
les  curés,  à  fi/guer  diligemment  à  l'étude  et 
à  la  lecture  des  bons  livres,  à  consulter 
et  conférer-  avec  les  plus  doctes  pour  ac- 
quérir une  plus  parfaite  connaissance  des 
cas  de  conscience  et  des  autres  points  qui 
concernent  l'office  de  pasteurs. 

6.  L'art,  o  concerne  la  propreté  des  autels 
et  des  ornements  ;  et  l'art.  7,  l<1  décence  des 
vases  et  des  linges  sacrés.  L'art.  8,  concer- 
nant les  saintes  images,  ordonne  d'ôter  des 
églises  celles  qui  seraient  difformes,  tron- 
quées, rompues,  vermoulues.  L'art.  9  or- 
donne que  les  cimetières  soient  fermés  et 
tenus  avec  le  respect  dAaux  corps  des  fidèles 
qui  doivent  ressusciter  un  jour. 

10.  On  ordonne  aux  procureurs,  l'abri- 
ciens  et  marguilliers  des  paroisses  de  tenir 
leurs  comptes  en  bon  état,  de  les  présenter 
aux  archidiacres  dans  leurs  visites,  et  d'em- 
ployer dignement  et  dûment  les  deniers  de 
l'église. 

Le  11'  donne  des  règles  sur  le  chant  et  la 
psalmodie,  et  ordonne  d'observer  soigneu- 
sement les  rubriques  et  les  cérémonies. 

Le  12  fixe  l'heure  de  la  messe  de  paroisse 
et  des  vêpres. 

Le  13'  ordonne  de  sonner  partout  VAnge- 
lus  trois  fois  chaque  jour,  et  recommande 
aux  fidèles  la  pieuse  pratique  de  réciter  celte 
prière. 

Le  14-'  enjoint  à  tous  les  curés  de  faire 
souvent  le  catéchisme,  et  de  bien  veiller  sur 
les  iiiallres  d'école.  On  défend  à  ceux-ci 
d'euscigner,  si,  deux  mois  après  la  publica- 


lion  des  présents  statuts,  ils    n'ont  reçu  par 
écrit  l'approbation  de  l'évêque. 

15.  On  commande  aux  curés  et  vicaires 
de  bien  tenir  les  registres  de  baptême  , 
et  de  n'admettre  qu'un  seul  parrain  avec 
une  seule  marraine,  l'un  et  l'autre  âgés  de 
dix  ans  pour  le  moins. 

16.  On  rappelle  ce  qui  a  été  statué  en  161G 
touchant  la  malièredu  mariage,  et  on  ordonne 
de  publier  au  prône  le  décret  du  saint  con- 
cile de  Trente  touchant  les  mariages  clan- 
destins. 

Le  17*  regarde  ceux  qui  se  préparent  aux 
ordres  sacrés.  Pour  les  ordres  mineurs  on 
se  contente  que  les  ordinands  entendent  la 
langue  latine,  el  qu'ils  apportent  une  attes- 
tation authentique  de  bonne  vie  et  mœurs 
signée  de  leur  curé.  Pour  le  sous-diaconat, 
le  diaconat  et  la  prêtrise,  on  exige  la  publi- 
cation des  bans  un  mois  auparavant;  on 
veut  en  outre  que  le  curé  prenne  toutes  in- 
formations, et  que  son  certificat  soit  envoyé 
clos  et  cacheté. 

18.  On  déclare  qu'en  1616  on  n  a  voulu 
abolir  l'observation  d'aucune  fêle  ,  mais 
seulement  ôter  pour  quelques-unes  le  pré- 
cepte, et  les  laisser  à  dévotion. 

LANGRES  (Synode  de),  l'an  1628,  sous  le 
même  prélat. 

1"  La  fornication  d'un  prêtre  est  mise  au 
nombredes  cas  réservés. 

Le  2"  art.  défend  aux  ecclésiastiques  de 
boire  dans  les  cabarets  du  lieu  de  leur  rési- 
dence. 

Le  3'  ordonne  de  faire  le  catéchisme  tous 
les  dimanches,  soit  à  la  suite  du  prône,  soit 
à  midi  ,  soit  immédiatement  avant  ou  après 
les  vêpres ,  lorsque  les  paroissiens  sont 
réunis  à  l'église  ,  lesquels  sont  invités  à  s'y 
trouver,  ou  du  moins  à  y  envoyer  leurs  en- 
fants. 

Le  k'  ordonne  aux  prêtres  de  prendre  un 
soin  tout  particulier  en  ce  qui  concerne  l'ad- 
ministration des  sacrements,  les  paroles  for- 
melles ,  les  cérémonies  ;  aux  archidiacres 
d'y  tenir  la  main.  Au  synode,  les  prêtres  se- 
ront examinés  sur  ce  point. 

Le  5*  ordonne  que  les  curés  et  vicaires 
assistent  en  chaque  doyen  né  à  la  messe  qui  se 
dit  avant  la  dislribuiion  des  saintes  huiles 

Le  6'  ordonne  de  faire  clore  tous  les  ci- 
metières. Défense  d'y  enterrer  s'ils  ne  sont 
clos. 

7*  Ordre  aux  archiacres  et  doyens  ruraux 
de  faire  leurs  visites  et  d'en  dresser  procès- 
verbal. 

8'  On  enjoint  aux  archidiacres  et  doyens 
ruraux,  et  autres  à  qui  il  appartiendra  ,  de 
remettre,  la  veille  de  l'assemblée  synodale, 
un  mémoire  contenant  les  plaintes  motivées 
qui  pourraient  être  portées  contre  les  ecclé- 
siastiques. 

Le  9'  regarde  les  mariages  clandestins , 
desquels  toute  personne  qui  en  a  connais- 
sance est  tenue  de  donner  avis  à  l'évêque. 

10<^  Obligation  aux  curés,  vicaires  et  au- 
tres ecclésiastiques  de  lire  les  statuts  syno- 
daux. 


1025 


LAN 


LAN 


1050 


LANGRES  (Synode  de),  l'an  1056,  sous 
Louis  Barbier  do  la  Rivière. 

l.On  enjoint  de  l'aire  baptiser  les  enfants 
avec  les  solennités  de  i'Kglise,  aussitôt  après 
leur  naissance.  Défense  d'ondoyer  ,  sous 
peine  d'excommunication  ipso  facto,  si  ce 
n'est  avec  la  permission  de  l'évèque  ,  ou 
dans  le  cas  de  nécessité. 

2.  Défense  d'exposer  le  saint  sacrement 
sans  permission.  Les  saintes  bostics  seront 
renouvelées  tous  les  buit  jours. 

3.  On  exhorte  à  porter  le  saint  viatique 
sous  un  dais ,  el  également  à  placer  un  dais 
dans  les  églises,  au-dessus  du  tabernacle. 

k.  Pour  la  tonsure  on  exige  l'âge  de  douze 
ans,  qu'on  sache  lire  el  écrire,  el  le  caté- 
chisme. On  fera  publier  les  bans  même  pour 
les  ordres  mineurs  Avant  de  recevoir  les 
ordres  sacrés,  on  sera  tenu  de  faire  les  exer- 
cices spirituels  prndanl  quinze  jours  ;  on  ne 
dispensera  des  interstices  les  ordinands  que 
pour  des  causes  très-considérables. 

L'art,  b'  esl  relatif  aux  mariages.  On  de- 
mande les  plus  grandes  précautions  pour  les 
mariages  des  étrangers.  On  déclare  qu'on 
ne  donnera  dispense  de  bans  que  pour  des 
causes  graves  el  imporlanles.  On  publiera 
au  prône,  deux  fois  l'année,  le  décret  du 
concile  de  Trente,  contre  les  mariages  clan- 
destins. 

6.  Les  curés  el  vicaires  tiendront  un  re- 
gistre exact  des  baptêmes,  mariages,  sépul- 
tures el  confirmations. 

7.  Défense  de  sonner  pour  les  morts,  et 
de  creuser  la  sépulture  en  terre  sainte,  sans 
la  permission  des  curés  ou  de  leurs  vicaires. 

b.  On  respectera  les  fêles  de  commande- 
ment. Escon)munication  ipso  facto  contre 
les  seigneurs  ou  officiers  qui  forceraient  les 
habitants  de  travailler  pour  des  corvées  ou 
aulreuient.  Pour  les  cas  d'urgente  nécessité, 
les  curés  ou  les  vicaires  le  permettront  eux- 
mêmes.  Les  cabarets  seront  fermés  pendant 
la  messe  paroissiale  ,  le»  vêpres  el  le  caté- 
chisme. 

9.  On  recommande  la  décence  des  habits 
el  la  propreté  des  églises.  Les  curés  pren- 
dront les  saintes  huiles  des  doyens,  el  n'en- 
verront point  de  personnes  séculières  pour 
les  recevoir. 

10.  Défense  d'enseigner  la  doctrine  con- 
damnée par  le  saint-siége  el  par  b-s  arche- 
vêques el  évêques  de  ce  royaume.  Obligation 
aux  curés  el  vicaires  de  faire  le  catéchisme 
chaque  dimanche,  sous  peine  d'amende. 

Le  11  enjoint  de  publier  au  prône  l'or- 
donnance du  roi  contre  le  blasphème. 

12.  On  publiera  également  au  prône,  pen- 
dant trois  dimanches  consécutifs,  la  dé- 
claration du  roi  et  l'ordonnance  épiscopale 
de  Mgr  Zamet  contre  le  duel. 

LANUKKS  (Synode  de),  l'an  1G37.  Un 
des  statuts  de  ce  synode  défend  de  dire 
des  messes  sèches.  Un  autre ,  qui  esl  le  der- 
nier, recommande  le  respect  pour  les  cime- 
tières .  4.   1       . 

LANGRES  (  Synode  de).  L'an  1679  ,  sous 
Louis  Marie  Armand  de  Simianes  de  Gordes. 
D'abord  le  prélat  publia  un  excellent  rituel, 


presque  tout  romain  ,  el  (|ui  fut  en  usage 
dans  le  diocèse  jus(|u'eii  1HV2,  époque  où  il 
fut  remplacé  par  un  antre  rituel  entièrement 
ruinain  ,  publié  par  Mgr  l'arisis. 

l'^n  outre  ,  li^  prélat  donne  bon  nombre 
d'ordonnances  synodales,  toutes  de  la  même 
daie  : 

1°  sur  la  résidence  des  curés  ;  2°  sur  le  bi- 
nage ;  'i"  sur  la  sanc'lification  des  fêtes  de 
dévotion;  k"  sur  la  rénovation  des  pouvoirs 
des  prêtres  ;  !i°  sur  les  ermites  ;  G"  sur  la 
messe  de  paroisse;  7°  contre  le  jeu  el  les  ca- 
barets ,  relativement  aux  ecclésiastiques  ; 
8°  sur  l'administration  des  sacrements  pen- 
dant la  nuit  ;  9°  sur  les  expositions  du  très- 
saint  sacrement  ;  10°  sur  l'âge  des  servantes 
des  prêtres  :  on  exige  qu'elles  aient  cin- 
quante ans  au  moins;  11°  relativement  aux 
vicaires,  qui  ne  peuvent  ni  quitter  leur  poste 
ni  être  renvoyés  sans  l'évèque;  12°  défense 
expresse  aux  curés  el  aux  vicaires  de  mar- 
chander leur  rétribution  ,  sous  peine  d'être 
punis  comme  simoniaques;  13"  défense  aux 
prêtres  étrangers  de  célébrer  dans  le  diocèse, 
sans  la  permission  de  l'évèque  ;  l''i-°  chaque 
prêtre  dira  une  messe  pour  le  repos  des 
confrères  défunts  ;  15*  sur  les  secours  à  ren- 
dre aux  vieux  curés  et  à  ceux  qui  loinbe- 
raienl  dans  quelque  désordre  ;  16*  les  ecclé- 
siastiques doivent  assister  aux  offices  de  leurs 
paroisses  ;  17°  c'esl  au  curé  à  administrer  le 
saint  viatique  ;  18'  respect  pour  les  reliques 
des  saints  ;  19°  obligation  de  faire  sa  confes- 
sion annuelle  :  on  fera  connaître  à  l'évèque 
ceux  qui  manqueraient  à  celte  obligation  , 
afin  qu'il  soit  procédé  contre  eux  suivant  la 
rigueur  des  saints  canons;  20°  aucun  prêtre 
n'administrera  la  sainte  eucharistie  pendant 
la  quinzaine  de  Pâques,  sans  le  consentement 
des  curés;  21°  pour  prêcher,  il  faut  être 
diacre  ,  et  avoir  une  permission  de  l'évèque 
par  écrit  ;  22°,  23°,  24.°  et  25°,  touchant  le 
lieu  où  il  faut  publier  les  bans  de  mariages, 
le  consentement  des  tuteurs  ,  quand  il  s'agit 
de  mineurs  ,  les  lettres  de  Recedo  el  les  dis- 
penses de  bans;  2.'°  défense  d'annoncer  au 
prône  des  choses  profanes  ;  28"  sur  les  pro- 
cessions de  confréries  ;  30'.  Article  relatif  aux 
fabriciens  et  marguilliers.  31°.  Défense  aux 
curés  de  laisser  faire  des  quêtes  dans  la  pa- 
roisse sans  la  permission  de  l'évèque.  33°.  La 
cérémonie  des  relevailles  doit  être  faite  dans 
la  paroisse.  34°.  ()n  recommande  aux  curés 
le  soin  des  malades.  35*.  Recommandations 
relatives  à  ceux  qui  aspirent  aux  ordres 
sacrés.  36°.  Chaque  curé  doit  conserver  les 
présentes  ordonnances,  pour  les  représenter 
au  besoin  aux  archidiacres,  el  les  publier  au 
prône  deux  fois  par  an. 

LANGRES  (Synode  de),  l'an  1094,  sous  le 
même  prélat ,  (jui  .y  renouvela  la  défense 
faile  aux  ecclésiastiques  de  chasser  avec  des 
fusils. 

LANGRES  i  Synode  de)  ,  l'an  1725,  sous 
Pierre  de  Pardaillon  de  Gondrin  d'Anlin.  Ce 
prélat  y  fil  «  irès-expresse  défense  à  tous 
curés  el  autres  prêtres  de  loger  avec  eux 
aucune  fille  ou  femme  qui  ne  soient  dans  le 
degré  permis  par  les  saints  canons,  d'avoir 


^7 


DICTIONNAIRE  DCS  CONCILES. 


4023 


des  servnriftes  dont  la  régularité  et  la  bonne 
coniiiiiti'  nn  soient  connues,  et  qui  n'aient 
Và^f  de  cinquante  ans.  » 

On  peut  dire  peul-êlre  que  les  synodes 
diocésains  proprement  dits  avaient  ces^é 
avec  la  fin  du  siècle  précédent.  Mgr  d'An- 
tin  et  iMgr  de  Montmorin  ,  le  premier  en 
t"25  et  \T3'A ,  et  le  second  en  1741 ,  ont 
publié  des  règlements  dans  l'assemblée 
générale  de  leurs  doyens,  lesquels  pro- 
clamaient ces  mêmes  ordonnances  dans 
les  diverses  réunions  à  l'occasion  de  la  dis- 
tribution des  sainles  huiles.  C'est,  au  reste, 
à  peu  près  ce  qui  se  fait  aduellement  dans 
He  diocèse  de  Langres.  Ces  règli-menls  étaient 
pobliés  sous  la  forme  de  statuts  synodaux  , 
à  la  différence  des  autres  mesures  disci- 
iplinaires  ,  prescrites  par  quelques  mande- 
menls  ou  ordotinaïues  particulières. 

LANGUES  (Synode  do),  l'an  1733,  sous 
le  même  prélat.  1,2,3.  Obligation  de  por- 
ter le  costume  rcclésiasiique.  4.  Défense  aux 
■ecclésiastiques  de  manger  ou  boire  dans 
les  cabarets  de  leur  résidence.  5.  Sur  l'ad- 
ministration des  fabriques.  6.  Recevoir  les 
-saintes  huiles  des  doyens.  7.  Obligation  de 
tenir  les  conférences  ecclésiastiques  ,  d'en 
observer  les  règlements  et  d'y  assister.  9  et 
10.  Touchant  les  billets  de  confession  et  le 
lieu  de  la  communion  pascale.  11.  Obligation 
de  suivre  le  calendrier  du  nouveau  bréviaire. 
12,  13  et  14.  Obligation  de  sanctifier  le  di- 
manche ,  et  dispenses  relatives  au  travail. 
15.  Respect  pour  l.s  églises.  16.  Défense 
d'exposer  le  saint  sacrement  sans  permis- 
sion. 17.  Défense  d'admettre  les  prêtres  in- 
connus à  célébrer,  à  moins  qu'ils  n'aient  la 
^jermisision  de  l'évéque  par  écrit.  18.  Règles 
pour  la  sonnerie  du  jour  de  la  Toussaint. 
19.  Défense  d'enlerrer  dans  les  cimetières 
non  clos;  20.  de  s'y  promener,  d'y  vendre, 
d'y  étendre  de  la  toile.  21.  Les  curés  ne  lais- 
seront faire  Av  quêtes  dans  leurs  paroisses 
qu  à  ceu's  qui  seront  autorisés  de  révéque. 
22,  23  et  2i.  Concernant  les  quêtes  pour  les 
religieux  mendiants,  les  ermites,  les  incen- 
diés. 25.  Déf.nse  aux  maîtres  d'école  de  re- 
cevoir des  petite*  fiiles,  si  ce  n'est  en  temps 
différent  ou  lieu  séparé  des  garçons.  26.  Dé- 
fense aux  pères  et  mères,  nKiîtres  et  maî- 
tresses, sous  peine  de  refus  de  sacrements  , 
d'eii-voyer  à  l.i  garde  des  troupeaux,  pendant 
la  nuit ,  des  filles  ensemble  avec  les  garçons. 
27.  Défense,  sous  la  mêine  peme ,  aux  hom- 
mes de  se  trouver  dans  les  lieux  où  s'as- 
semblent les  femmes  pendant  la  nuiX,  et  sous 
la  même  peine  aux  femmes  de  les  recevoir. 
2€.  Hègi.-meiil  des  honoraires  et  rétributions 
pijiir  b's  tonctions  du  saint  ministère. 

1. ANCRES  (  Synode  de  )  .  l'.m  1741  ,  sous 
Gilbert  de  Montmorin  de  Sainl-Hérem.  Ce 
synoile  est  partagé  en  diflérents  chipitres  ou 
li'lres. 

Le  premier  est  sur  la  discipline  et  le  gou- 
vernement du  diocèse  en  général. 

On  y  établit  la  distinction  des  deux  puis- 
sances. On  enjoint  à  tous  le^  ecclésiastiques 
de  rendre  à  leurs  supérieurs  dans  l'ordre 
biérarchique   l'obéissance  canonique ,  leur 


défendant,  sons  les  peines  de  droit,  de  so 
soustraire  à  leur  anloiiic  légitime.  S'il  sur- 
vient quelque  difféieiid  concernant  le  gou- 
vernement ecclésiastique,  surtout  entre  les 
gens  d'Eglise  ,  ils  éviteront  les  procès,  et 
s'en  rapporteront  au  jugement  du  bureau 
établi  par  l'evêque  pour  le  gouvernement  du 
diocèse.  Défense  expresse  ,  conformément 
aux  anciens  canons,  de  rien  fiire  changer 
ou  retrancher  dans  la  polire  intérieure  des 
églises,  d'élablir  aucune  fêie  nouvelle,  d'é- 
rigi'r  aucune  confrérie ,  d'introduire  aucuns 
nouveaux  rites  ou  cérémonies,  de  publier 
aucunes  nouvelles  indulgences  ou  aucuns 
nouveaux  miracles  ,  d'exposer  aucune  nou- 
velle relique,  sans  l'auiorité  de  l'évéque. 

Le  deuxième  titre  a  pour  objet  la  foi. 

Obligation  d'enseigner  les  vérités  de  la  foi, 
et  de  les  défendre  contre  les  efforts  des  héré- 
tiques. Les  ecclésiastiques  doivent  conserver 
la  pureté  de  la  foi ,  éviter  les  lectures  cu- 
rieuses et  dangereuses,  et  celle  en  particu- 
lier des  livres  défendus;  rendre  à  tons  les 
jugements  de  l'Eglise  et  aux  constitutions 
apostoliques  l'obéissance  extérieure  et  inlé- 
Heure  d'esprit  et  de  cœur  qui  leur  est  due  ; 
veiller  avec  tout  le  soin  possible  à  ce  qu'il 
ne  se  glisse  parmi  les  fidèles  aucune  nou- 
veauté dans  la  foi ,  et  qu'ils  ne  gardent  ou  ne 
lisent  aucun  livre  défendu  ;  donner  à  l'é- 
véque une  liste  exacte  des  livres  répandus 
dans  les  écoles  ;  instruire  les  fidèles  du  res- 
pect et  de  l'obéissance  qu'ils  doivent  à  notre 
saint  père  le  pape  et  au  corps  des  évêques, 
et  de  la  nécessité  de  se  tenir  inviolablement 
attachés  au  siège  de  Rome  ;  faire  exactement 
le  catéchisme,  et  défense,  suus  les  peines 
de  droit  ,  de  se  servir  d'autres  catécl'.ismes  , 
soit  manuscrits,  soit  imprimés,  que  de  ceux 
dont  l'évéque  a  autorisé  l'usage. 

Letroisième  titre  a  pour  objet  la  vie  et  les 
mœurs  des  ecclésiastiques. 

On  renouvelle  les  règles  canoniques  sur 
l'a  résidence  et  sur  l'âge  des  domestiques,  fixé 
à  quarante-cinq  ans,  et  sur  l'habit  ecclé- 
siastique. 

Le  quatrième  litre  a  pour  objet  les  sa- 
crements. 

On  trace  des  règles  sur  l'adminislration  de 
chacun  en  particulier,  tant  en  ce  qui  con- 
cerne les  curés  et  vicaires,  qu'en  ce  qui  re- 
garde les  fidèles  eux-mêmes. 

LAISGRES  (Synode  de  )  ,  l'an  1783  ,  sous 
César  Guillaume  de  la  Luzerne. 

On  établit  chaque  année, dansle  séminaire, 
une  retraite  ecclésiastique,  à  laquelle  on 
invile  tous  les  (cclésiastiques  du  diocèse. 
Les  vicaires  subiront  un  examen  chaque 
année.  Les  curés,  vicaires  et  autres  desser- 
vants instruiront  leurs  peuples  chaque  di- 
maiic!;e,  et  autant  qu'ils  le  pourront,  chaque 
jour  de  fêle  ,  par  un  prône  et  par  un  caté- 
chisme. Oa  dressera  en  chaque  paroisse  un 
état  des  fondations.  Oa  révoque  toutes  le» 
permissions  antérieures,  relatives  aux  bé- 
nédictions du  saint  s.icremeni  et  aux  prières 
publiques  et  extraordinaires  :  pour  tout 
cela  ,  il  faudra  désormais  une  nouvelle  per- 
mfssion  de  l'évéque.  On  règle  ce  qui  con- 


1059 


LAN 


LAN 


1030 


cerne  le  bin.ij^e.  Les  sagos-fommes  n'exer- 
ctTOiil  pas  leurs  loiictions  avant  de  s'être 
préscniéi'S  au  ciné,  et  d'en  avuir  reçu  l'ap- 
prubalion  nécessaire. 

Ce  synode  ne  se  passa  pas  sans  lumullo. 
Les  idées  presl)yiériennes,qni  ûrent  explosion 
quelques  années  plus  lard,  fermenlaienl  dc|à 
dans  liien  des  tôles,  el  le  prélat  gallican  leur 
Imprima  lui-même  une  nouvelle  aclivilé,  en 
accordant  voix  déliliérativc  à  ses  prèlrcs 
contre  tous  les  principes  calliidiqucs  comme 
contre  tous  les  anciens  usages.  Les  plus 
brouillons  du  sjiioile  l'nrent  enlin  obligés  tie 
faire  réparation  à  leur  évèqu(\  La  plupart 
des  ordonnances  publiées  par  Mgr  de  la 
Luzerne  ,  dans  snn  synode  de  17^.!,  el  dont 
nous  venons  de  donner  un  court  aperçu  ,  se 
trouvent  dans  sou  lliUiel,au  moins  quunl  à 
leurs  dispositions. 

LANGUES  (Synodes  de)  ,  années  18.V1  et 
18'i'2 ,  sous  Mgr  l'icrre-Louis  Parlais,  lui 
prenant  posi^ession  d'un  diocèse  composé  de 
parties  détachées  d'autres  anciens,  cl  comme 
de  pièces  en  quelque  sorte  disparates, 
Mgr  Parisis  a  compris  qu'il  importait 
avant  tout  de  rétablir  l'unité  ,  depuis  long- 
temps altérée  plus  ou  moins  par  l'intinie  di- 
versité des  rites  el  des  usages.  C'est  dans  ce 
but  que,  sans  intérêt  de  parti,  sans  motif 
humain  qfii  pût  influer  sur  sa  conduite,  le 
prélat ,  animé  de  l'esprit  île  Dieu  ,  a  d  .ibord 
apporté  remède  au  désordre  anti-lilurgique, 
en  imposant  avec  sa  douce  autorité  à  tous 
Ses  prêtres,  comme  aux  autres  clercs  de  son 
fiiocèse ,  engagés  dans  les  ordres  sacrés,  la 
récitation  du  bréviaire  romain.  Convaincu 
•en  mêfflie  temps  que  de  telles  réformes  de- 
vaient s'opérer  par  la  persuasion  beaucoup 
plus  que  par  la  contrainte  ,  Mgr  Parisis  n'a 
pas  trouvé  de  moyen  plus  efGcace  de  se  con- 
cilier les  suffrages  de  son  clergé,  que  de 
l'appeler  lui-même  à  prendre  part ,  autant 
que  le  permetlraient  les  lormcs  c.mouiqurs  , 
•et  surtout  les  circonstances,  aux  règlements 
-que  lui  seul  avait  le  droit  d'établir  et  de  sanc- 
tionner. Mgr  l'évêque  de  Langres  a  donc  , 
sans  faste  et  sans  Ivruil ,  rétabli  les  synodes 
'tels  à  peu  près  qu'ils  se  tcnaienl  dans  le  der- 
nier siècle,  c'est-à-dire  qu'il  n'y  a  convoqué 
jusqu'ici  ,  avec  les  chanoines  el  les  digni- 
taires ,  que  les  curés  de  canton  ;  et  ceux-ci , 
'en  qualité  de  doyens  ou  ct»m  i,e  en  tenant  la 
place  ,  GOtn:nunii;uent  à  tous  les  prêtres  de 
leurs  cantons  respectifs  ,  réunis  en  coiilê- 
Tence,  les  résolutions  prises  au  synode,  ou 
les  satuts  qui  y  ont  été  portés. 

C'est  unw  chose  liienrenvarquable,  et  où  il 
'est  bien  difOcile  de  ne  pas  voir  le  doigt  de 
la  Providence  ,  que  Mgr  Parisis  ,  avant 
iiiêiive  d'avoir  coosullé  le  dispositif  des 
anciens  synodes  de  son  diocèse,  ail  choisi , 
pour  l'époque  de  ceux  qu'il  tiendrait,  préci- 
sément le  jour  où  depuis  plus  de  quatre  siè- 
cles du  moins,  c'est-à-dire  depuis  l'an  IkQl 
qu'il  clé  célébré  le  premier  synode  de  Lan  - 
grès  donl  il  nous  reste  quelques  traces,  les 
évéques  de  Langres  ont  couslamment  tenu 
les  synodes  annuels  de  leur  diocèse.  N'est-il 
pas  permis  de  reconnciîlre  la  volonté  de  Dieu 


dans  une  détermination  si  henrensement 
inspirée  ? 

Le  mercredi  <lonc  après  le  dimanche  Mise- 
riconlia  Domini  on  du  Bon-Pasteur ,  le  clergé 
du  diocèse  de  Langres  s'est  trouvé  réuni,  sr/n5 
le. savoir,  à  la  cathédrale  en  1841,  comme  l'a- 
vait fait  de  temps  immémorial  ce  même  clergé, 
ou  le  clergédépendant  de  la  mémecathédrale. 
Tous  les  piètres  convoqués  sont  entrés  avec 
ordre,  comme  dans  les  processions  solen- 
nelles; e(,  après  la  messe  dite,  Mgr  l'évê- 
que a  fait  donner  lecture  des  statuts  an- 
ciens qii  il  avait  <à  rappeler,  des  moilifica- 
lions  qu'il  voulait  y  faire,  et  des  nouveaux 
statuts  (|u'il  allait  publier  ;  puis,  après  avoir 
accordé  à  chacun  la  faculté  de  proposer  ses 
dil'lieuliés  ou  de  faire  part  de  ses  réflexions, 
il  a  definitiveinenl  publié  ses  statuts,  en  leur 
donnant  force  de  loi,  par  sa  propre  au- 
torité. Mgr  de  Lair;res  n'a  fait  au  reste 
que  se  conformer  de  point  en  point  aux 
insirnclions  du  pontilicil,  expliquée-^  par  Be- 
noii  XIV  dans  son  savant  ouvrage  De  Synodo 
cliœcesana. 

Dans  les  synodes  de  18Vt  et  de  1842, 
Mgr  de  Langres  a  renouvelé,  sauf  de  lé- 
gères modifications ,  les  statuts  dé  140'*  et 
de  li.'iS,  sur  la  manière  de  se  rendre  el  d'as- 
sister au  synode,  et  quelques  autres  de  ces 
mêmes  années,  comme  aussi  de  l'année  15.37, 
sur  l'administration  des  sacrements  ,  et  il  a 
déclaré,  par  un  statut  particulier,  le  rituel 
romain,  aussi  bien  (jucle  bréviaire  romain, 
obligatoire  pour  tous  les  prêtres  de  son  dio- 
cèse. Statuta  syiiodatia,  Langres,  'imprime- 
rie de  Luirent  fils. 

LANGUES  (Synode  de),  l'an  ISiS.  Dans 
ce  synode ,  Mgr  Parisis  a  pnblié  le  ca- 
lendrier ecclésiastique  de  son  diocèse  com- 
biné avec  le  romain  ,  après  avoir  renouvelé 
des  sialuts  analogues  des  années  140'i.,l'i.21, 
1452  el  1459.  Le  prélat  a  rappelé  de  la  même 
manière  d'autres  statuts  de  1404,  de  1421,  de 
1610  et  de  1741,  sur  l'observation  des  di- 
manches et  des  fêtes  et  l'uniformité  à  garder 
dans  la  discipline,  et  il  a  publié  à  son  tour 
le  statut  suivant  :«  Quoi(jue,  de;iuis  la  fin 
du  dernier  siècle,  le  malheur  des  temps  nous 
ait  ôlé  le  moyen  de  faire  respecter  aux  peu- 
ples l'exécution  des  lois  de  l'Église  en  ce  qui 
concerne  la  sanctification  des  jours  du  Sei- 
gneur, et  notamment  la  cessation  de  travaux 
serviles  pendant  ces  s  linls  jours,  que  li-  sou- 
verain maître  s'est  spécialement  réservés  ; 
persuadé  cependant  qu'il  n'appartieTil  pas 
aux  puissances  humaines  de  nous  ôler  l'au- 
torilé  qui  nous  a  été  donnée  par  le  divin  Lé- 
gislateur, nous  inaiivlcnons  et  confirmons 
tout  ce  qui  a  été  prescrit  et  réglé  par  nos 
vénérables  prédécesseurs ,  louchant  celle 
condition  fondamentale  de  la  société  chré- 
tienne... Et  si  noire  présent  statut  reste  in- 
efficace pour  plusieurs,  satis  que  nous  puis- 
sions lever  le  scanlale,  inàts  proleslons  de- 
vant Dieu  et  devant  les  hommes  contre  l'état 
d'impuissance  où  nous  sommes  réduits,  et, 
tout  en  nous  souniellanl  à  un  <irdre  de  cho- 
ses qu'on  ne  saurait  ;is^cz  déplorer,  nous 
renvo,yons  aux  dépositaires  du   pouvoir  pu- 


«03i 


V.l\.\ 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


133* 


blic  la  responsabilité  de  la  profanation  des 
ioms  de  diinanch.'S  et  fêtes,  nous  conlen- 
lai.t  .le  rappeler  les  peuples  à  leurs  devoirs 
par  l'autorité  de  la  parole  sainte,  et  de  ge- 
iiiir  continuellement  en  la  présence  de  Dieu 
du  mal  auquel  il  ne  nous  est  pas  donné  de 
porter  un  remède  assez  efficace;  attendant 
toujours  de  l'infinie  miséricorde  du  Seigneur 
que  la  France  redevienne,  dans  ses  lois 
comme  dans  ses  mœurs,  le  royaume  très- 
chrétien.»  . 

L'illustre  prélat  a  porté  aussi  dans  ce 
même  synode  de  nouveaux  statuts  sur 
l'entretien  des  cimetières,  et  sur  le  respect 
dû  aux  églises  et  à  la  sainte  eucharistie  ,  en 
s'appuyant  toujours  sur  la  tradition,  et  après 
avoir  rappelé,  en  les  confirmant,  autant  que 
le  lui  permettaient  les  circonstances  ac- 
tuelles ,  les  ordonnances  rendues  sur  les 
mêmes  matières  par  ses  vénérables  prédé- 
cesseurs. Ibid. 

LANGUES  (Synode  de),  l  an  181'+.  Dans 
le  synode  de  cette  année,  Mgr  l'évêque 
de  Langres  a  renouvelé ,  en  les  adoucis- 
sant nuekiue  peu  ,  b'S  statuts  portés  en  UOi, 
1537,  1G16,  1622.  Iti79,  1691,  1725,  m.i  et 
1711,  sur  la  vie  cléricale  et  le  costume  ecclé- 
siastique, défendant  à  tous  ses  clercs  l'us.ige 
des  pantalons  et  des  chapeaux  ronds,  à  moins 
d'une  permission  toute  spéciale,  et  ne  leur 
permetlanl  d'avoir  des  servantes,  qu'autant 
que  celles-ci  auraient  atteint  la  quarantième 
année  de  leur  âge.  y&(rf. 

LANGRES  (Synode  de),  lan  1815.  Dans  ce 
synode,  après  quelques  corrections  ap- 
portées au  calendrier  publié  en  18V3  , 
Mgr  de  Langres  a  rappelé  les  statuls  de 
l'an  1101  concernant  les  excommunications, 
en  les  accompagnant  de  remarques  fort 
utiles;  puis  il  a  publié  les  siens  propres  sur 
la  même  matière,  déclarant  avec  précision 
quelles  sont  les  causes  d'excommunication 
et  de  suspense  encore  en  vigueur  dans  son 
diocèse.  Le  savant  prélat  fait  observer  avec 
beaucoup  de  justesse  que  la  bulle  de  Mar- 
tin V,  Adevilanda  scnnda/«,  n'autorise  nulle- 
ment les  excommuniés,  même  non  dénoncés, 
àse  mêler  à  la  société  des  ûdèles,elqu'ilsn'ea 
sont  pas  moins  coupables  et  criminels,  lors- 
qu'ils se  le  permettent.  Ibid. 

LANGRES  (Synode  de)  ,  l'an  1816.  Dans 
ce  dernier  synode,  Mgr  Parisis,  brûlant 
d'un  saint  amour  pour  la  majesté  de  l'olfice 
divin,  a  premièrement  rappelé  un  statut  de 
l'an  1622,  sur  la  manière  dont  doit  s'exécu- 
ter le  chant  d'église  ;  après  quoi,  comme  par 
manière  de  développement,  il  a  publié  ses 
propres  statuts,  qu'il   a   rangés   sous  deux 

titres.  ,    .,      ... 

Le  l'S  du  C/wnï,  consiste  en  huit  articles, 

que  voici  :  ,         •     , 

Art.  l'^   «  Nous   recommandons  instam- 
ment à  tous  nos  chers  coopérateurs,  char- 
és  du  gouvernement  immédiat  des  paroisses 
'e  notre  diocèse,  de  veiller  à  la  pieuse  et 

(1)  Si  donc,  dans  quelques  paroisses,  on  avait  le  désir 
demeure  en  musique  quelques  paroies  de  1  olfice  divin, 
ce  ne  pourrait  êlre,  pour  la  sainte  messe,  que  telles  de 
l'InlroU,  du  Graduel,  de  YOfferlotre  et  de  la  Communion , 


convenable  exécution  du  chant  de  l'EgliM 
pendant  les  saints  offices.» 

Art.  2.  u  Désirant  que  tous  les  fidèles  pré- 
sents à  nos  saintes  cérémonies  mêlent  leurs 
voix,  autant  qu'il  leur  est  possible,  aux 
chants  de  l'Eglise,  nous  voulons  que,  surtout 
pour  les  parties  de  l'office  auxquelles  tous 
peuvent  le  plus  facilement  prendre  part ,  le 
plain-chant  soit  seul  exécuté  (1).  » 

Art.  3.  «  Pour  faciliter  l'ensemble  et  la 
beauté  du  chant  de  l'assemblée  chrétienne, 
nous  recommandons,  d'une  part,  aux  chan- 
tres, de  le  soutenir  sur  un  ton  convenable 
au  plus  grand  nombre  de  voix  ;  de  l'autre , 
aux  fidèles,  de  suivre  avec  modestie  el  doci- 
lité ceux  qui  ont  charge  de  les  diriger.  » 

Art.  1.  Ou  aura  soin  de  conserver  toujours 
au  plain-chant  sa  religieuse  et  d(Jt.uce  gra- 
vité, de  sorte  qu'il  ne  présente  rien  de  dissi- 
pant ni  de  mondain,  el  qu'il  soit  toujours 
l'expression  de  l'adoration  et  de  la  prière.» 

Art.  5.  «  L'orgue  et  le  serpent  sont  les 
deux  seuls  instruments  dont  nous  autorisons 
l'usage  dans  les  saints  offices.  Nous  défen- 
dons que  l'on  s'y  serve  habituellement  d'au- 
cun autre,  à  moins  d'une  autorisation  spé- 
ciale de  notre  part.» 

Art.  6.  «  Nous  recommandons  instamment 
aux  organistes  de  notre  diocèse,  par  l'auto- 
rité des  saints  canons  de  l'Eglise,  de  ne  jouer 
aucune  musique  profane,  el  surtout  de  ne 
rappeler  dans  leur  jeu  aucun  souvenir  in- 
digne du  lieu.  Nous  conjurons  messieurs 
les  curés  de  veiller  à  celle  recommandation 
expresse,  qui  touche  à  l'honneur  du  culte 
divin.» 

Art.  7.  «  Nous  voulons  que  les  serpents  se 
bornent  à  l'exécution  pure  et  simple,  note 
par  note  ,  du  plain-chant ,  attendu  qu'ils  ne 
sont  admis  dans  l'église  que  pour  suppléer  a 
la  faiblesse  et  à  l'incertitude  des  voix.» 

Art.  8.  «  Dans  le  cas  où  des  musiciens,  soit 
militaires,  soit  civils,  s'offriraient  à  jouer 
pendant  quelque  office  de  l'Eglise  ,  M.  le 
curé  pourra,  s'il  le  juge  convenable,  accueil- 
lir leur  bonne  volonté;  mais  il  y  mettra 
toujours  ces  trois  conditions  :  1°  Que  celte 
musique  ne  s'exécutera  qu'après  le  chant  ou 
au  moins  la  psalmodie  des  paroles  liturgi- 
ques; 2°  que,  pendant  la  sainte  messe,  la 
musique  ne  retardera  jamais  l'action  du  prê- 
tre à  l'autel;  3°  que  les  morceaux  à  jouer 
seront  d'avance  approuvés  par  M.  le  curé , 
soit  qu'il  les  voie  lui-même,  soit  qu  il  en 
rende  juge  une  personne  méritant  sur  cela 
sa  confiance.»  . 

Le  litre  2%  des  Chantres,  contient  huit  au- 
tres articles,  dont  nous  ne  rapporterons 
que  le  premier,  comme  le  plus  important. 
Art.  9.  «  Voulant  donner  aux  chantres  ti- 
tulaires des  paroisses  de  notre  diocèse  une 
marque  de  la  haute  estime  dont  nous  sommes 
pénétré  pour  les  fonctions  qu'ils  remplissent 
dans  le  lieu  saint,  nous  nous  réservons  le 
droit  de  confirmer  leur  nomination.»  Ibid. 


nnur  les  vêores.  quelques  antiennes;  et  pour  le  salut, 
quelques  passagèsliturgiquesanalogues  à  la  circonstance.» 
Ibid. 


Î0S5  LAO 

LANCiTTEDOC  (Synode  diocésain  de)  ou 
d'Allii  (1).  29  avril  17r.2,  sous  Léopold 
Ciiarlcs  (le  ClKiisi'ul.  Di>  nombreux  statuts  y 
furent  publiés  sur  les  dilTérenls  devnir>  de  la 
vie  ecclésiastique  et  religieuse,  ('l  il  y  fut 
ordonné,  suus  peine  de  suspense,  à  tous  les 
ecilési.istiques  d'assister  rcgulièremenl  aux 
conféreiu'os, 

LAODICÉE  (Concile  de),  Lnodicense,  vers 
l'an  .'  Gk  Ce  concile  est  célèbre  dans  l'anti- 
quité, et  ses  canons  ont  toujours  eu  beau- 
CDup  d'autorité.  Il  se  tint  à  Laodicée,  métro- 
pole de  la  Phryjçie,  province  de  l'Asie  Mi- 
neure. On  ne  sail  ni  quel  en  l'ut  le  président, 
ni  combien  d'évôques  y  assistèrent,  ni  eu 
quel  temps  il  fut  tenu.  Baronius  et  Laijignc 
(Biiiius)  croient  que  ce  lui  en  ^14,  avant  le 
premier  concile  de  Nicée;  d'autres,  sous  le 
pape  Libère,  qui  ne  commença  de  gouver- 
ner l'Eglise  qu'en  3a2;  d'antres,  en  3()0; 
d'autres,  en  370.  On  croit  eonimunénienl  que 
ce  concile  se  tint  l'an  36't.  C'est  l'aniice  que 
Jusiel  a  mise  cà  la  marge  de  ce  concile  dans 
le  Code  de  l'Eglise  universelle.  Nous  avons 
soix.inte  canons  de  ce  concile.  Si  Denys  le 
Petit  n'en  compte  que  cinquanle-neul',  c'est 
parce  qu'il  omel  le  dernier,  ([ui  conlient  le 
catalogue  des  livres  canoniques. 

Le  premier  canon  admet  à  la  communion, 
mais  par  indulgence,  et  après  quehjue  peu 
de  temps  de  pénitence,  employé  en  jeûnes  et 
en  prières,  ceux  qui  oui  contracié  de  se- 
condes noces  librement  et  légilimeiueiit,  sans 
faire  de  mariage  clandesliii ,  c'est-à-dire, 
comme  l'expliquent  Balsamon  ,  Zonare  et 
Arisiène,  sans  avoir  eu  «lucun  mauvais  com- 
merce secret  ensemble  avant  de  se  marier, 
puisi]ue,  dans  ce  cas,  il  aurait  fallu  les  pu- 
nir de  plus  comme  coiicubinaires. 

Justel,  d'après  Jacques  Leschassier,  dans 
un  petit  ouvrage  imprimé  à  Paris,  en  KiOl, 
sous  le  titre  li'Ol/servalian  de  la  biijninie,  a 
prélcndu  (|ue  ce  canon,  de  même  que  le  hui- 
tième de  Nicée,  le  dix-neuviéme  d'Ancyre  et 
le  huitième  de  Néocésarée,  devaiint  s'enten- 
dre d'une  espèce  particulière  de  bigamie  peu 
connue,  si-lou  la(|u<dle  un  mari  répudiait  sa 
femme,  et  en  épousait  une  autre  du  vivant 
de  la  première.  Cette  espèce  de  bigamie,  di- 
sent ces  auteurs,  quoique  réprouvée  par  les 
lois  di'  l'Eglise,  était  permise  par  celles  des 
empereurs  ;  el  c'est  de  celte  sorte  de  biga- 
gie,  selon  eux,  que  l'on  doit  entendre  les 
canons  susdits.  Mais  cette  opinion  n'esi  point 
fondée,  puisqu'il  s'agit,  dans  ces  canons,  de 
secondes  noces  légitimes,  approuvées  de  l'E- 
glise ,  laites  selon  les  règles  ccclési.isiiques, 
et  que  l'Kglise  punissait  comme  adultère,  par 
une  longue  et  sévère  péiiilence,  celui  qui 
répudiait  sa  femme,  et  en  épousait  une  autre 
du  vivant  de  la  première.  [Vuyez  Guillaume 
Bevérégius.dans  ses  notes  sur  ce  canon.) 

Le  deuxième  canon  admet  pareillement  à 
la  communion,  eu  vue  de  la  miséricorde  de 
Dieu,  les  pécheurs  qui  ont  persévéïé  dans 
la  prière  el  dans   les    exercices  de  la  péui- 

(I)  Cel  arlicle,  doril  la  place  naliirelle  serait  plulôl  à  ta 
leUre  A,a.ail  élé  omis  dans  la  rapidilode  l,i  rédacLioii. 

DlCTIONNAIUE   DES    CONCILUS.    l. 


LAO 


1031 


tence,  et  montré  une  parfaile  conversion  -, 
mais  il  veut  (lu'auparavant  on  leur  prescriv(; 
un  tem|)S  pour  faire  pénitence,  proporlioiiné 
A  liur  faille. 

M.  (le  l'Aubespine  ,  dans  ses  notes  sur  ce 
canon,  remarque  que  l'on  doutait  si  l'on  de- 
vait accorder  la  péiiilence  à  ceux  i|iii  élai<  ni 
coupables  de  divers  crimes,  puis(|u'oii  irii|i0- 
sait  alors  triMite  ans  de  pénitence  à  celui  (|ui 
n'en  avait  commis  qu'un  seul.  Les  l'èies 
opinèrenl  cependant  qu'il  fallait  admettre  à 
la  péniience,  en  vue  de  la  miséricorde  du 
Dieu,  les  pécheurs  qui  la  demanderaient  avare 
un  humble  aveu  de  leurs  crimes.  Le  mémo 
auteur  observe  que,  parles  mois  /n  oratione 
confi'ssiunis ,  employés  dans  ce  canon,  il  f.iul 
enlendre,  non  lii  conffsaion  sacrumenlelle, 
mais  l'aveu  général  (jue  les  pécheurs  fai- 
saient de  leurs  crimes,  en  se  prosternant 
aux  pieds  des  li.lèles,  pour  être  admis  à  la 
pénitence,  et  que,  par  le  mot  de  cmimiunio 
il  ne  faut  pas  entendre  non  [ilus  la  commu- 
nion eucharistique,  mais  la  communion  des 
lidèles,  c'i'St-à-dire  la  communion  avec,  eux, 
qui  élait  censée  accordée  aux  excommuniés, 
des  (]ii'i.s  éiaienl  .idmis  à  la  pénitence. 

Le  troisième  déf  nd  de  promouvoir  an  sa- 
cerdoce les  néophytes,  ou  nouveaux  bapti- 
sés. 

Le  quatrième  (2)  défend  de  faire  les  ordi- 
nations en  prési'iice  di  s  auditeurs  ou  écou- 
tanl-i,  c'isl-à-ilircde  ceux  (jui  n'étaient  admis 
dans  l'Eglise  qu'aux  instructions,  et  non  aux 
prières. 

Le  cinquième  défend  aux  clercs  de  prêter 
à  usure,  notamment  de  prendre  la  moitié  du 
principal,  outre  le  sort  principal. 

Le  sixième  ne  vcul  point  (ju'on  permette 
aux  hérétiques  obstinés  d'entrer  dans  l'é- 
glise. 

Le  septième  regarde  en  particulier  les  no- 
valiens  ou  les  (|uarlodécimans  qui  se  conver- 
tissent. 11  est  ordonné  qu'ils  ne  seront  point 
reçus,  à  moins  d'analbematiser  timles  les  hé- 
résies, spécialement  la  leur,  et  (|u'alors  ceux 
1)11 'ils  nom  me  ni  //(/è/ps,  ayant  appris  le  symbole 
de  la  foi,  et  reçu  i'onclion  du  saint  chrême, 
partii  iperont  aux  saints  mystères.  Le  nom 
des  phoiiniens  se  trouve  ajouté  dans  ce  ca- 
non à  celui  des  novaiiens  dans  quelques 
exemplaires  grecs,  dans  la  version  de  De- 
nys le  Petit,  dans  Balsamon,  Zonaie  et  Ari- 
siène, et  ilans  l'ancien  Code  de  l'Eglise  ro- 
maine de  Vendelslin,  imprimé  à  Paris  en 
160'J;  mais  il  n'en  est  rien  dit  dans  celui  que 
l'on  a  imprimé  en  la  même  ville  en  1G75, 
avec  les  œuvres  de  saint  Léon,  ni  dans  la 
Ver-ion  d'Isidore,  ni  dans  la  colleciioii  .ibre 
gée  de  Ferraïul,  diacre,  ni  d.iiis  une  ancienno 
Colleciion  manuscrite  de  la  bibliotluniue  de 
Sainl-Germain-des-Prés,  [que  l'on  dit  avoir 
plus  de  mille  ans.  Il  paraît  en  elîet  peu 
croyable  que  les  Pères  de  Laodicée  aient 
ordonné  liue  les  photiniens,  qui  enseignaient 
les  mêmes  erreurs  que  les  paulianisles  sur 
la  'l'riuité,  et  qui  par  conséquent  devaient 
comme  eux  être  baptisés  avant  d'èlre  reçus 

(2)  Ce  caiioii,  qui  esi  le  quatrième  chei  les  Lalius,  est  I* 
ciuquièmu  chez  les  Oiecs. 

33 


4035 


ilans  l'Eîîlise,  y  seraient  admis  par  la  seule 
ondion  du  saint  chrême. 

Le  8"  rejplle  le  b;ip!cmc  des  cataphryges, 
ou  moiitanislrs,  et  onloiine  que,  quoiqu'ils 
soient  au  rang  des  clercs,  ou  qu'ils  aient 
p;nfni  eux  le  litre  de  très-grands,  ils  seront 
néanmoins  instruits  soigneusement  et  bap- 
tisés par  les  prélres  et  les  évéques  de 
l'Eglise. 

Les  inontanisles  ne  reronnaissaicnt  point 
la  ilivinitédu  Saint-Esprit,  et  ne  baptisaient 
pas  par  conséiiuent  au  nom  de  la  sainte 
Tnnilé.  C'i'sl  pour  relaque  le  concile  ordoiîne 
de  les  rebaptiser.  Ceux  auxquels  ces  héréli- 
qiies  donnaient  le  litre  de  très-  grands 
étaie!:t,  silon  Zonare,  ceux  qui  jouissaient 
parmi  euxd'une  grande  réputation  de  savoir, 
et  qui  y  tenaient  comme  le  premier  rang  de 
docliurs.  D'autres  croient  que  les  très-grands 
chez  les  montanistes  étaient  les  patriarches; 
car  ils  avaient  des  patriarches,  qu'il  regar- 
daient comme  les  premiers  de  leur  hiérar- 
chie, et  des  cénons,  qui  étaient  les  seconds. 
Les  évéques  chez  eux  n'occupaient  que  la 
troisième  place. 

Le  9'  défend  aux  fidèles  d'aller  aux  cime- 
tières ou  aux  églises  des  hérétiques  pour  y 
prier  avec  eux  et  y  demander  la  guérisou  à 
leurs  prélenilus  martyrs,  et  veut  que;  ceux  qui 
le  lonl  soient  excommuniés  et  ne  soient 
reçus  qu'après  avoir  lait  pénitence. 

Ce  canon  prouve,  1"  que  dès  les  premiers 
siècles  il  y  avait  des  lieux  particuliers  des- 
tinés pour  la  sépulture  des  chrétiens  qu'on 
appelait  cimetières;  2°  qu'on  bâtissait  des 
é^ilises  ou  des  chapelles  en  mémoire  des 
martyrs  dans  les  lieux  de  leur  sépulture  ; 
3°  que  l'on  honorait  et  que  l'on  invoquait 
ces  martyrs,  puisque  les  fidèles  allaient  à 
leurs  églises  pour  les  invoquer  et  obtenir  la 
guérisou  par  leur  intercession. 

Le  10"  défend  aux  fidèles  de  marier  indif- 
féremment leurs  enfants  à  des  hérétiques. 
Il  était  donc  permis  de  contracter  ces  sortes 
de  mariages  en  certains  cas  ;  et  le  canon 
trente  et  unième  le  permet  expressément,  lors- 
que ceux  avec  qui  on  les  contractait  pro- 
mettaient de  se  faire  catholiques. 

Le  11'  défend  d'établir  dans  l'église  les 
femmes  que  l'on  nommait  anciennes,  ou  pré- 
sidenles  :  c'est  le  sens  de  ce  canon  suivant  le 
texte  grec,  interprété  par  Zonare  et  Balsa- 
mun.  On  y  défend  de  donner  aux  femmes 
aucune  présideneo  ou  autorité  dans  les 
assemblées  des  fidèles  à  l'église.  Ainsi  Gra- 
tien  et  Isidore  se  sont  éloignés  du  sens  de  ce 
canon  et  du  texte  grec,  en  l'expliquant  de 
la  défense  d'ordonner  des  prétresses  dans 
l'église.  Quod  non  oporteat  eus  quœ  diciinlur 
presbylerœ  vel  présidentes  in  ecclesiis  or- 
dinari.  Saint  Epiphane  [Ilœres.  79,  n.  k  ) 
témoigne  que  le  rang  des  diaconesses  est  le 
plus  haut  où  lesfemmes  aient  été  élevées  dans 
l'église;  qu'il  n'y  a  jamais  eu  de  prêtresses 
et  qu'elles  ne  peuvent  avoir  part  au  sa- 
cerdoce. 

Le  12'  ordonne  que  ce  sera  par  le  juge- 
ment du  métropolitain  et  de  ses   comprovin 
ciaux  (jue  les  évéques  seront  étabi 


DICTIONNAIRK  DES  CONCILES.  1056 

de  longues  épreuves  de  leur  foi  et  de  leurs 
mœurs. 

Le  13°  ne  veut  pas  que  le  peuple  élise  tu- 
multueusement ceux  que  l'on  doit  promou- 
voir au  sacerdoce. 

Isidore e t  Gra t ien, suivis  par  D.Ceillier, etc., 
prétendent  que  ce  canon  exclut  totalement 
le  peuple  des  élections  de  ceux  qui  doivent 
être  promus  au  sacerdoce;  mais  le  mot  grec 
qu'on  a  traduit  par  ttirbis  signifie  propre- 
ment tumulte,  et  donne  à  entendre  que  les 
Pères  du  concile  défendent  seulement  d'avoir 
égard  aux  élections  tumultueuses  du  peuple, 
qui  ont  l'air  de  sédition,  sans  lui  ôter  le  droit 
de  sulïrage,  dont  il  a  encore  joui  depuis, 
comme  on  le  voit  par  saint  Grégoire  de  Na- 
zianze  {Ep.  ad  Cœsariens.),  par  le  concile 
deChalcédoine,  Act.  XI,  et  les  novellesde  Jus- 
tinien,  123%  c.  l,ct  137.  c.  2. 

Le  \k'  abolit  l'usage  d'envoyer,  à  la  fêle 
de  Pâques,  la  sainte  eucharistie  à  d'autres 
paroisses  comme  eulogie,  c'est-à-dire,  comme 
le  pain  bénit  que  l'on  envoyait  en  signe  de 
communion. 

Le  15'  veut  qu'il  n'y  ait  que  les  chantres 
inscrits  dans  le  canon  ou  le  catalogue  de  l'é- 
glise, à  qui  il  appartienne  de  monter  sur 
i'ambon  ou  jubé,  et  d'y  chanter  sur  le  livre. 
C'est  le  sens  de  ce  canon,  lequel  par  consé- 
quent ne  défend  pas  au  peuple  de  chauler 
dans  l'église,  puisqu'il  est  certain  que  c'était 
la  coutume  chez  les  Grecs  qu'il  y  chantât, 
comme  le  prouvent  saint  Basile,  Epist.  ad 
Neocœsarienses,  et  saint  Jean  ChrysoSitome  , 
dans  sa  première  homélie  sur  ces  paroles 
d'Isaïe,  Vidi  Dominum. 

Le  16"  ordcmne  de  lire  l'Evangile,  avec  les 
autres  Ecritures,  le  jour  du  samedi. 

Les  Grecs  célèbrent  le  samedi  de  même 
que  le  dimanche  quant  à  l'office  divin  , 
mais  non  quant  à  la  cessation  des  œuvres 
serviles:  c'est  pour  cela  que  le  concile  or- 
donne de  lire  l'Evangile  le  samedi  comme 
le  dimanche.  C'est  là  l'origine  de  la  disci- 
pline d'aujourd'hui  ,  selon  laquelle  on  lit 
l'Evangile  à  l'office  divin  les  jours  de  diman- 
ches et  de  certaines  fêtes  plus  considérables, 
mais  non  les  jours  de  férié  ou  de  fêtes  moins 
considérables. 

Le  17'  défend  de  réciter  plusieurs  psau- 
mes de  suite,  et  veut  qu'on  récite  une  leçon 
entre  chaque  psaume. 

Le  18'  défend  d'anticiper  le  temps  mar- 
qué pour  dire  l'olHce  que  l'on  a  coutume 
de  réciter  les  jours  de  jeûne,  en  sorte  qu'on 
le  finisse  Êeulcment  à  none  ou  à  vêpres, 
selon  la  différence  des  jeûnes,  dont  les  uns 
se  terminaient  à  none,  et  les  autres  à  vêpres. 
Le  19'  ordonne  qu'après  le  sermon  de  l'é- 
véque  ou  fera  séparément  les  prières  d  s 
catéchumènes;  que,  quand  ceux-ci  sero.t 
sortis,  on  fera  celles  des  pénitents,  et  qu'en- 
fin, après  que  ces  derniers  auront  reçu 
l'imposition  des  mains  et  qu'ils  se  seront 
relirés,  ou  fera  la  prière  des  fidèles  à  trois 
reprises;  que  premièrement  ou  priera  en 
silence,  et  que  les  secondes  et  troisièmes 
prières  se  prononceront  à  haute  voix,  et 
qu'ensuite  on  donnera  la  paix;  que,  quand 


après 


1037  LAO 

les  pr<^trps  l'auront  (lomu'c  à  l'évêque  ,  les 
laïques  se  la  tloiuicroiit  ;  qu'après  cela  ou 
consommera  l'oblalion  et  qu'on  ne  laissera 
approrhcr  de  l'aulel,  pour  communier,  que 
ceux  (|ui  sont  du  ilcr};é. 

Le  20°  défend  aox  diacres  de  s'asseoir  en 
présence  d'un  prêtre  sans  son  ordre;  et  il 
ordonne  pareillement  que  les  sous-diacres 
et  tous  les  clercs  porteront  le  même  honneur 
aux  diacres. 

On  peut  remarquer  dans  ce  canon  une 
hiérarchie  composée  des  prêtres,  des  diacres 
et  des  clercs  inférieurs,  avec  une  certaine  su- 
bordinr'ilion  entre  eux. 

Le  21'  défend  aux  sous-diacres  de  prendre 
place  p.irmi  les  diacres,  et  de  toucher  les 
vases  sacrés.  Celait  la  coutume  chez  les 
Grecs  que  le  diacre  portât  avec  pompe  dans 
les  vases  sacrés  à  l'autel  les  oblations  du 
peuple,  qui  devaient  être  consacrées  par  le 
prêtre  à  la  messe  ;  et  c'est  de  cette  fonction 
des  diacres  que  doit  s'entendre  ce  canon.  Il 
ne  renferme  donc  pas  une  défense  générale 
et  absolue  de  toucher  les  vases  sacrés,  par 
rapport  aux  sous-diac  res,  puisqu'il  leur  lut 
toujours  permis  de  les  toucher,  ronmie  ie 
prouve  le  P.  Morin  {Part,  m,  exercit.  12, 
c.  3  )  :  on  leur  défend  seulement  d'usurper 
Tes  fonctions  des  diacres,  en  portant  solen- 
nellement les  oblalions  du  peuple  dans  les 
vases  sacrés  à  l'autel;  ce  qui  était  du  mi- 
nistère des  diacres  selon  le  rit  grec,  et  ce 
qui  s'appelait  chez  eux  le  grand  Inlroll  de 
la  messe. 

Le  22"  défend  aussi  aux  sous-dincres  de 
porter  ['oraiium,  ou  l'étole,  et  de  quitter  un 
moment  les  portes  de  l'église. 

Le  23'  fait  la  même  défense  aux  lecteurs 
et  aux  chantres. 

Le  24"  interdit  l'entrée  du  cabaret  à  tous 
ceux  qui  sont  dans  le  clergé,  et  aux  per- 
sonnes mêmes  qui  se  proposent  de  vivre  dans 
la  continence. 

Le  23'  défrnd  aux  sous-diacres  de  donner 
le  pain  et  de  bénir  le  calice,  c'est-à-dire  de 
faire  les  fonctions  des  diacres,  qui  présen- 
taient à  révêque  ou  au  prêtre  célébrant 
le  pain  et  le  vin  pour  la  consécration,  et  qui, 
après  la  consécration,  distribuaient  l'un  et 
l'autre  au  peuple. 

Le  26'-  dit  qu'il  ne  faut  pas  que  ceux  qui 
n'ont  point  été  ordonnés  par  l'évêque  se 
mêieui  d'exorciser  dans  l'église  ni  dans  les 
maisons. 

Le  mol  ordinatus,  qu'on  lit  dans  Denys  le 
Petit,  ne  se  trouve  ni  dans  le  texte  grec,  ni 
dans  la  traduction  d'Isidore.  On  y  lit  seule- 
ment le  terme  de  promolxis  ou  pruvectus  ;  ce 
qui  est  plus  conforme  à  la  discipline  des 
Grecs,  qui  ne  mettent  point  l'exorcisme  au 
rang  des  ordres,  mais  des  simples  ministè- 
res que  l'évêque  commettait  à  ceux  qu'il 
jugeait  à  propos,  comme  le  prouve  le  P. 
Morin,  de  SS.  Ordinal,  part,  m,  exercit. 
14,  cap.  2. 

Le  27*  défend  aux  clercs  et  aux  laïques, 
invités  aux  festins  qu'on  nomme  agapes, 
d'emporter  leurs  parts  chez  eux. 

Le  28'  défend  de  faire  les  agapes  dan-  l'é- 


L\0  i038 

glise,  d'y  manger  et  d'y  dresser  des  tables. 

Le  29  défend  aux  chreliens  de  judaïser  en 
chômant  le  samedi;  mais  ils  doivent  travail- 
ler ce  jour- là  et  chômer  le  dimanche  ea 
chrétiens. 

Le  30-  défend  à  tous  les  chrétiens  de  se 
baigner  avec  les  femmes,  d'autant  que  cela 
est  même  condamné  parmi  les  païens. 

Le  31'  défend  aux  p.irenis  de  donner  leurs 
enfants  en  mariage  à  des  héréliqucs.  à  moins 
qu'ils  ne  promettent  de  se  faire  catholiques. 

Le  32"  défend  de  re<:evoir  les  eulogies  de 
la  main  des  hérétiques,  parce  que  ce  sont 
plutôt  des  maiédutious  que  des  béuédiclions. 

Le  33  défend  de  prier  avec  les  hérétiques 
ou  les  schismaliques. 

Le  34"  prononce  auathème contre  ceux  qui 
qiiitlent  ks  martyrs  de  Jésus-Christ,  pour 
aller  honorer  les  faux  martyrs  des  héréti- 
ques. 

Le  35'  est  conçu  en  ces  termes  :  «  11  ne 
faut  pas  que  les  chrétiens  quiiteiii  l'Kglise  de 
Dieu,  pour  aller  invoquer  des  anges  el  faire 
des  assemblées  défendues.  Si  donc  on  trouve 
quelqu'un  atta(  hé  à  cette  idolâtrie  cachée 
qu'il  soit  anaihéme,  pnrce  qu'il  a  laissé  No^ 
tç-e-beigneur  Jésu--Christ,  Fils  de  Dieu,  pour 
s  abaniloiiner  à  l'idolâtrie. 

Ce  canon  donne  juM,u'à  deux  fois  le  nom 
dtdulâirie   au    culte  des   anges   qu'il   con- 
damne,  et  suppose   visiblement  une  espèce 
d  apostasie  dans  ceux  chez  qui   il  était  en 
usage.  Il  n'y  est  donc  point  qiieslion  du  culte 
religieux  que  l'on  rendauxangesd.iiis  l'Eglise 
caiholique,  où  on  les  invoque  sans  abandon- 
ner Jésus-Chri>i,  et  où,  ils  sont  honorés,  non 
comme  des  divinités,  mais  comme  no^  inter- 
cesseurs auprès  de  Dieu.  Théodoret  (In  cap. 
2  et   3  ad   Coloss.),   qui    écrivait  environ 
soixante  ans  après  le  concile  de  Laodicee, 
dit  que  ceux  qui  sont  condamnés  dans  ce  ca- 
non  élaient  ceriains  hérétiques  judaïsauts, 
répandus  en  Phrygio  et  en  Pi,idie,  qui  vou- 
laient que  l'on  adorât  les  anges,  comme  ceux 
par  ((ui  la  loi  avait  été  donnée.  Le  culte  su- 
perslilieiix  et  idglàlrique  qu'ils  rendaient  à 
ces  es|.rits   célestes   leur  Dt  donner  le  nom 
d'anrjéliques;  et  c'est  ce  culte  tout  seul  qui 
est  condamne  dans  ce  canon.  Au  reste,  nous 
ne  devons  pas  passer  sous  silence  qu'Isidore, 
Merlin,  Crabbe,  et  même  le  Code  des  canons' 
de   l'Eglise  romaine,  lisent  angulos  au   lieu 
aangelos;  en   sorte  que,  suivant  celle  leçon, 
la  défense  portée  par  le  canon  tombe  sur  les 
assemblées  secrètes  qui  se  font  pour  cause 
d'idolâtrie. 

Le  36"  défend  aux  prêtres  et  aux  clercs 
dêtre  magiciens,  enchanteurs,  mathémati- 
ciens ou  astrologues,  de  l'ai  e  des  ligatures 
ou  phylacières,  et  commande  de  chasser  de 
l'Eglise  ceux  qui  en  font  usage. 

Les  phylacières  dont  il  est  parlé  dans  ce 
canon  sont  les  amulettes,  c'est-à-dire  de  pré- 
tendus remèdes  accompagnés  d'enchante- 
ments pour  guérir  ou  prévenir  les  maladies 
Le  37'  défend  de  recevoir  des  juifs  ou  des 
hérétiques  les  présents  qu'ils  envoyaient  à 
leurs  fêtes,  ni  de  les  célébrer  avec  eux. 
Le  38*  défend  de  recevoir  les  pains  sans 


<É03è 


levain  que  les  juifs   donnent  pendant  leur 

Le  39*  défend  de  célébrer  les  fêtes  des  gen- 
tils  .-IVCC  (MIX. 

),(•  kO'  porte  que  1rs  évéques  appelés  nu 
coiuile  s'y  rendroiit,  à  mi>iiis  qu'ils  ni'  soient 
ni.il.idi'S,  ou  pour  inslruire  les  autres,  ou 
pour  s'insiruire  tMix-inéiiies  de  ce  qui  <'sl  né- 
cessaire pour  i;i  réi'orm  il;ou  de  leur  Itg'iisc. 
Le  ki'  el  le  ki'  défeiulenl  aux  clercs  do 
voyngrr  s;ms  lettres  canoniques  et  sans  or- 
dre de  l'évèque. 

Le  i'I"  défend  nus  sous-diacres  de  quitter 
un  moment  les  portes  de  l'église,  sous  pré- 
texte de  prier. 

Les  iiilerprèles  grecs  averlissent  que  le 
canon  ne  défend  pas  aux  sous-diacres  de  ré- 
ciierdes  prièressecrètes  el  particulières, mais 
uniquement  les  prières  publiques,  que  les 
prélres  recitaient  sur  le  peuple  pendant  la 
messe,  parce  ()u'ils  ne  pouvaient  le  faire  sans 
usurper  le  minislère  des  prélres. 

Le  U'  défend  aux  femmes  d'entrer  dans 
le  sanctuaire. 

Cette  «lélensc  a  élé  souvent  renouvelée 
dans  l'Eglise  latine  aussi  bien  que  dans  l'K- 
glise  grecque;  el  c'est  à  tort  que  Balsamon 
leprocbe  aux  Lalins  que  les  femmes  eliez 
eux  s'approchent  de  r;iutel  sans  pudeur  et 
à  leur  gré.  tre^t  un  abus  criant  que  l'Eglise 
condaniao  et  que  les  pasteurs  sont  leuus 
d  empêcher.  Il  fmt  porter  le  même  jugem.'ut 
de  la  mauvaise  coutume  où  sont  (iuel(|uos 
béguines  et  religieuses  de  servir  la  messe 
aux  prêtres. 

Le  ha-  défend  d'admettre,  pour  être  bapti- 
sés à  Pâques,  ceux  qui  ne  se  présenteront 
qu'après  la  seconde  semaine  de  carène. 

Le  4G°  ordonne  que  les  caléchuuiénes  qui 
doivent  êlre  b.iptiNés  apprendront  la  croyance 
des  fidèles  et  en  rendront  compte  le  juudi  a 
l'éNêque  ou  aux  prêtres. 

Les  coll'Cleurs  des  canons,  (els  qu'Isidore, 
Deiiys  le  Petit  el  Gratien,  entendent  ce  CMion 
de  la  récitation  du  symbole  que  les  calécliu- 
mènes  faisaient  devant  l'évèque  ou  le-  pré- 
lres, le  jeudi  de  la  semaine  sainte;  mais  Zo- 
narè  cl  B  ilsamon  remirqu-nt  qu'il  s'agit 
dans  ce  canon  de  l'examen  que  les  cutéthu- 
mèues  subissaient  ie  jeudi  de  chique  se- 
maine, devant  l'évèque,  ou  les  prêtres,  afin 
qu'ils  pussent  juge.--  de  leurs  progrès;  ce  qiii 
est  plus  conlorme  au  texte  grec,  oii  on  lit 
seulement  :  Quinla  hebdominhe  fcrin;  au  lieu 
que  les  auteurs  cités  ajoutent  :  llebdomadœ 
majoris  ou  novifsimœ. 

Le  47"  veut  que  ceux  qui  ont  élé  baptisés 
étant  malades  soient  instruits  quand  ils  sont 
revenus  en  santé,  aTin  qu'ils  connaissent  la 
grandeur  du  don  qu'ils  ont  reçu. 

Le  kS'  dit  qu'il  faut  que  les  baptisés,  après 
le  baplôme,  soient  oints  du  chrême  céleste, 
c'esl-à-dire  confirmés,  suivant  la  discipline 
de  ce  temps-là,  où  l'on  donnait  le  sacrement 
de  la  confirmation  immédiatement  après  ce- 
lui du  baptême. 

Le  49  dit  qu'il  ne  faut  offrir  pendant  le 
carême  le  pain,  c'est-à-dire  l'eucharislie,  que 
le  bumedi  el  le  dimanche. 


DICTIONNAIftE  DES  CONCILES.  «OM 

Le  30'  défend  de  rompre  le  jeûne  dès  le 
jeudi  de  la  dernière  semaine  de  carême,  et 
ordonne  qu'on  jeijnera  le  carême  entier  en 
xéropiKujics,  c'e^l-à-dire  en  ne  mangeant  que 
des  léffiinies  >e(S. 

Le  51  dit  qu'il  ne  faut  pas  célébrer  les  fê- 
les des  martyrs  en  carême,  à  l'exception  des 
samedi-  el  des  dimamhes. 

Li-  52'  défend  de  faire  en  carême,  ni  noces, 
ni  fêtes  de  naissances. 

Le  5'3"  défend  aux  chrétiens  de  danser 
quand  ils  assistent  aux  noces,  el  leur  permet 
seulement  d'y  prendre  modestement  leur  re- 
pas, comme  il  convient  à  des  chrétiens. 

Le  Si'  défend  aux  ecc'ésiastiques  d'assister 
aux  spect  icles  qui  se  font  pendant  les  noces 
et  les  festins,  et  veut  qu'ils  sortent  avant 
l'entrée  de-  danseurs. 

Le  55  défend  aux  clercs  et  même  aux  laï- 
ques de  faire  des  festins  au  cabaret  ,  en 
payant  chacun  leur  écot. 

Le  56*  défend  aux  prêtres  d'entrer  dans  le 
sanctuaire  avant  l'évèque,  à  moins  que  celui- 
ci  ne  soit  malade  ou  absent. 

C'étail  la  coutume  autrefois  que  tons  les 
prêtres  assistassent  l'évèque  lorsqu'il  disait 
la  messe;  et  c'est  à  cette  occasion  ([ne  le  con- 
cile ordonne  à  ces  prêtres  assislan  s  de  ne 
point  précéder  l'évèque,  mais  de  raccompa- 
gner par  honneur  lorsqu'il  va  au  sanctuaire. 
Nos  églises  caihédrales  conservent  des  tra- 
ces de  celle  ancienne  discipline,  en  ce  que 
les  chanoines  vont  au-devant  de  ré\ê(iue  et 
le  conduisent  à  l'église,  les  jours  qu'il  doit 
officier. 

Le  o7*  conlientla  défense  d'établir  des  évo- 
ques dans  les  bourgs  et  les  villages,  mais  y 
permet  seulement  des  visiteurs,  el  veut  que 
ceux  qui  y  sont  déjà  établis  ne  fas»ent  rien 
sans  l'ordre  de  l'évèque  de  la  Tille,  non  plus 
que  1rs  prêtres. 

Le  58'  fait  défense  aux  évêques  et  aux  prê- 
tres d'oll'rir  le  sacrifice  dans  leurs  maisons. 

Le  59  porte  qu'on  ne  doit  point  lire  d  ins 
l'église  de  canii(iues  ou  de  psaumes  parii  u- 
liers,  ni  lire  d'autres  livres  que  les  Ecritures 
canoniques  de  l'Ancien  et  du  Nouveau  Tes- 
tament; et  afin  que  l'on  sache  quelles  sont 
ces  Ecritures  canoniques,  le  concile  en  fait 
le  denombreim  ni  dans  le  soixautième  canon. 
C'e-t  le  (iremier  canon  des  livres  de  l'Ancien 
et  du  Nouveau  Testament,  que  l'on  sache 
avoir  clé  fait  dans  un  concile.  11  est  le  même 
que  celui  du  concile  de  Trente,  excepté  que, 
dans  le  catalogue  des  livres  de  l'Ancien  Tes- 
lament,  il  omet  Judith,  Tolde,  la  Sagesse, 
l'Ecclésiastique  el  les  Machabées,  et  dans  le 
Nouveau,  seulemeni  l'Apocalypse.  On  ne  lit 
à  la  suite  de  ces  (-anons  aucune  souscriplion 
d'évéi|ues;  ce  qui  lail  que  nous  ne  connais- 
sons point  ceux  (|ui  assistèrent  à  ce  concile  : 
nous  sa  vous  seulement  que  l'Epîire  des  canons 
du  pape  Adrien,  au  sixième  tome  des  Conci- 
les, marque  que  vingt-deux  évêques  souscri- 
virent à  ceux  de  Laodicée.  Anal,  des  Cunc 

LAON  (Concile  de  i'abb.iye  de  S  lint-Vin- 
cenl  de),  Laiidunense,  l'an  9i8.  Hugues,  comte 
de  P.iris,  y  fui  cite  pour  venir  reudre  compte 


«041  LAT 

dos  ni.'Mix  qn'il  avait  f.iit  souffrir  au  roi  Louis 
d'Outrcaicr  cl  aux  ^îvèiiucs. 

l-AON  (Synode  (!•),  I'.mi  iKi.f,  rHé  par  D. 
BouiiU'I.  lienun  Giill.  sciipl.  t.  VIII. 

LAON  (Concile  <le).  l'ail  HW.  Ce  l'ut  plukM 
une  asseuiblec  d  évèciues  et  de;  seigneurs, 
Ci)nv(i(|ués  par  Louis  le  Jeune  [xuir  iloliliérer 
sur  li's  picpiiTalils  i\q  la  croisade.  Ou  ren- 
voya l'alTaire  à  l'asscnihlce  suivanli',  qui  se 
tiul  à  Chartres.  M.  de  Mus  Lnlric 

LAON  (Concile  de),  l'an  12;i3.  Ce  concile 
ji'esl  que  la  suile  de  celui  de  Noyon,  Icnu  eu 
<-ctleai6!Me  année  (Voij.o^  mol).  Les  evcqiies, 
<iyani  vérifié  à  Beauvais  les  l'.iils  dont  l'cvè- 
quede  celle  ville  avail  à  se  plaindre,  cliar- 
},'ércnt  trois  d'enire  eux  de  reiuonlrer  liuni- 
blemetit  au  roi  qu'ils  le  suppliaient,  le 
re(|né'-aicnt  et  l'avertissaient,  par  l'aulorilé 
du  concile,  de  ne  pas  refuser  à  I  é>é(iue  plai- 
gnanl  la  sali>.f,iclioii(|u'il  demandait  loucliaul 
les  differeiils  griefs  qui  le  menaient  dans  la 
nrc  ssilé  (le  réclamer  sa  justice.  Ces  griefs 
élaienl  détaillés  et  spécifies,  ei  l'acle  qu'ils 
en  présenlaienl,  aulorisé  de  leur  sceau,  de- 
vait passer  pour  une  première  monilioii.  Llle 
esl  datée  de  Poissy,  le  dimanche  de  la  Pas- 
sion 1232,  c'est-à-dire  le  iJO  mars  12:i3,  puis- 
qu'à  Cl  lie  époque  ou  coumiençail  l'année  à 
Pâques.  Le  roi.  sans  paraître  offensé  de  la 
démarche  des  évéques,  soutint  la  sienne  et 
laissa  les  choses  sur  le  pied  où  il  les  avait 
réglées.  Celte  conduite  produisit,  comme  il  y 
a  lieu  de  le  conjecturer,  d'autres  coMférenc<'S 
entre  les  évê(iues  de  la  province,  qui  furent 
suivies  de  deux  nouvelles  dépulations  au  roi, 
qu'on  regarda  comme  une  seconde  et  une 
troisième  moiiilion  juridique.  I  our  la  suite, 
voji.  Saint-Quentin,  l'.in  1233. 

LAON    (Synode  de).   \ oij.  Sainte-Marie 

DE   LaON. 

LAPIiT(Conciliabulede),ouBelh-Lapot,oa 
Gandisapor,  Lapetliense,  l'.in  4.;)o.  L'évéaue 
iiestorien  Bar>umas  confirma  dans  ce  concile 
1  heresie  et  les  décrets  rendus  précédemment 
^"i  Vd  J'4,"  '"'"■'■'g«'  '^'-'^  jirélrese!  des  moines. 

LAKlhish.  tConcile  de),  Lirùsœum,  l'an.'iùO 
ou  Ddl.  Proclus  de  Larisse  ctaul  mort,  les 

evéquesdeThossalies'assemblèrenIdansceite 
ville  pour  l'éleclion  d'un  métropolitain.  Le 
peuple  et  le  clergé  désignèrent  Liienné,  (|ui 
lut  ordonne  méiropoli.ain  de  Larisse.  à  la 
grande  salislaction  des  clercs  cl  des  fidèles 

LASCUltlËNSlS  (Synod.).  Voy.  Sainte- 
Marie  »E  L. 

i^iluJi^n^^''^  iCoxciUam).  Y.  Lagny. 

LA  J  OPLL  ^Gonc.  de)  <.n  Egypie.Z  /foy^o/Z/a- 
num.  I  an3i7ou  environ.Geconcile  fulcouipo- 
sed  evequeselde moines, devant les.|U(ls saint 
l  acome  rendu  c  .niplc  des  dons  i  xlraordinai- 
resqu  il  avait  reçus  de  Dieu.  £■(/«.  YmeiA  \\ 

LATliAN  (Concile  de),  Latmanmse,  l'an 
Jl.i.   >  oy.  KojiE,  même  année. 


LAT 


loa 


LATUAN  (Concilede)    LdUranense,  anG'.O. 

Le  pape  Iheodore  étant  mort  le  qualor- 
ïieme  de  mai  6i9  ,  on  élut,  pour  lui  succé- 
der Martin  qui  avait  été  légal  à  Constanti- 
nople.  Sa  première  attention  après  son 
iiilronisatio»   fut    d'assembler    un   concile 


pour  remédier  aux  troubles  de  l'Eglise.  Il 
.se  tint  dans  léglise  du  Sauveur  nommée 
Cousl.inlinienne,  au  palais  de  Latran.  Ctnt 
cinq  évéqiies  y  assisièrent,  le  pape  compris, 
et  parmi  eux  Eiienne,  évdqiie  de  f)ore,  le 
premier  di'S  suffragants  de  Jérusalem,  que 
saint  Sophrone,  évéque  de  relie  ville,  avait 
envoyé  à  Rome  quel(]iies  années  aufiaravant. 
Les  autres  évèqnes  du  concile  élaienl  d'Ililie. 
L  archevêque  de  H  i  venue  n'avsisl;!  point  nu 
concile,  unis  il  députa  Maur,  évèque  de  i;e- 
sène,  ville  de  la  Itomagne  ,  et  un  prêtre 
noiiinié  l)eusde<lit.  Il  fut  achevé  en  ciii(|  ac- 
tions, ou  sessions,  nommées  serrrtariœ 
dans  le  style  du  temps,  soil  à  cause  du  lieu, 
ou  parce  qu'il  n'y  assistait  que  les  person- 
nes iiéc(  ssaircs. 

1-a     première   session   fut   tenue   le  cin- 
quième jour   d'octobre   Gk*.).  'Ihéophylacte, 
premier  des    notaires   de  l'Kglivc  roin.iinc  , 
ayant  prié  le  pape  d'expliquer  le  motif  de  la 
convocation  du  concile,  le  pape  .\Lirtiii  dit 
qui!  c'él  al  pour  s'opposer  aux  n^uvelies  er- 
reurs publiées  parCyrus.  évèque  d'Alexan- 
drie,  Sergius  de  Constaiilinople ,  ei  p,ir  sea 
successeurs   Pyrrhus   et   Paul;  qu'il    y  avait 
environ    dix-luiil    ans   que  Cyrus   avait  fait 
publier   neuf   articles,  où,  coiiformémenl  à 
I  heresie  des  acéphales,  il   enseignait  qu'eu 
Jesus-Christ  il  n'y   a  qu'une  opération  de  la 
divinité  et  de    l'humanité,  avec  analhème  à 
qui  ne    penserait    pas   ainsi  ;    que   Sergius 
avait    approuvé   celle    doctrine     dans    une 
lettre  adressée  à  Cyrus,  et  tiue  depuis  il  l'a- 
vail  confirmée  en  puh!iant   ^ous    ie   nom   do 
)  empereur  Héracliiis  une  exposition  de  foi, 
dans  laquelle  il  soutenait,  à  l'imitation  de 
1  impie  Apollinaire,   qu'il    n'y  a    en   Jé~us- 
Chrisl  qu'une  seule    opération  ,   et  consé- 
quemmenl    qu'une  seule  volonté;  que  ci  tte 
doctrine  était  directement  opposée  à   celles 
des  l'ères,    nommément  de  saint   Basile,  de 
saint  Cyrille  et  de  saint  Léon,  qui  enseignent 
que    les  deux    n  itiires   en   Jésus-Christ  ont 
chacune  leur  opération   différento.  Le  pape 
ajouta  que  Sergius  non  content  d'avoir  fait 
alficher  l'ecihèse  aux    portes   de  l'église  de 
Conslantinople,  l'avait  faiicncoro  approuver 
par  écrit  par  quelques    évèques   qu'il  avait 
surpris;  que  Pyrrhus,  son  successeur,  eu  sé- 
duisit  plusieurs  autres  par   menaces  ou  par 
caresses  ,  et  les  fit  souscrire  .à  cette  impiété- 
que   confus  de  cette  démarche  il  était  venu  à 
Rome  se  rétracter;  mais  qu'étant  ensuite  re- 
tourné comme  un  chien  à  son  vomissement, 
il  avait  subi  la  peine  due  à  son  crime  par  une 
déposition  caiioi;i(|uc  :  que  Paul  son  succes- 
seur ayant    combattu  d- même  que  Pyrrhus 
la  saine  doctrine,  avail  reçu  la  même  peine- 
qu'à  l'exemple  de  Sergius  il  avait  par  sur-^ 
prise  engagé  l'empereur  Constant  à  publier 
un  type  qui  dèlruis;,it   la  foi    catholique,  eu 
delendantdediresoil  une,  soil  deux  volontés 
comme  si  Jè-us  Christ  était  sans  volonté   II' 
reprocha   à  Paul  d'avoir  fait  enlever  l'autel 
consacré  dans  l'église  de  sainte  Placidie    et 
empêché  les  apocrisiaires  de  lEglise  romaine 
dy  (illiir  les  saints   mystères  et  d'y  recevoir 
les  sacrements, eld'avoir persécuté  plubieurs 


i(M5 


DICTIO!S>(AlliE  DES  CONCILES. 


1044 


évéques,  défenseurs  de  la  foi  orthodoxe,  qui 
en  avaient  porté  leurs  plaintes  au  saint- 
sicge  ,  qui,  de  son  côic,  n'avait  omis  aucun 
des  moyens  nécessaires  pour  réprimer  ces 
nouveautés  et  rétablir  la  saine  doc^lriue,  en 
écrivant  aux  évéques  de  Constanliiioplo,  en 
leur  faisant  parler  par  des  légats  envoyés 
exprès.  Tout  cela  ayant  élé  inutile,  conti- 
nue le  pa|)e,  j'ai  cru  devoir  vous  assembler, 
aOn  que  tous  i  nsemble  nous  examinions  en 
la  présence  de  Dieu  ce  qui  concerne  ces  per- 
sonnes et  leurs  erreurs. 

Après  que  le  pape  Martin  eut  parlé  ainsi, 
les  déptties  de  l'evéque  de  Raveiine  présen- 
tèrent une  lettre  de  sa  part  :  elle  était  adres- 
sée au  pape  Martin,  pontife  universel.  Il  s'y 
excusait  de  n'être  point  venu  au  concile  tant 
sur  les  incuiiions  des  barbares,  c'est-à-dire 
des  Slaves,  que  sur  l'absence  de  lexarque; 
déclarant  au  surplus  qu'il  avait  uiw.  même 
foi  avec  le  saint-siége  ,  qu'il  condamnait 
î'eclhèse,  et  reconnaissait  en  .lésus-Cbrisl 
deux  opérations  et  deux  volontés.  Maxime 
d'Aquilce  dit  qu'il  pensait  de  ménie,  et  de- 
manda que,  pour  éviter  la  confusion,  ou  se 
conte  ntàt  qu'une  ou  deux  personnes  accu- 
sassent les  coupables,  savoir  Cyrus  ,  Ser- 
gius,  Pyrrbus  et  Paul,  dont  les  écrits  sul'fi- 
saieut  pour  les  convaincre.  Deusdedil,  évê- 
qne  de  Cagliari,  fut  de  même  avis  :  et  tous 
les  évéques  ayant  témoigné  que  c'était  aussi 
leur  seulimeut,  on  Gnit  la  première  ses- 
iion. 

La  seconde  se  tint  trois  jours  après  ,  c'est- 
à-dire  le  huitièuie  d'octobre.  Le  pape  ayant 
arrêté  que  la  dénonciation  contre  lesaccnsés 
serait  proposée  par  bs  parties  intéressée-  , 
ou  par  le  primicier  et  Us  notaires  de  l'E- 
glise romaine,  Etienne,  évêquc  de  Dore,  pré- 
senta une  requête  adressée  au  concile    '•"•■' 


dans 


laquelle  il  exposait  que  Sopbrone,  patriar- 
che de  Jérusalem,  s'était  opposé  aux  erreurs 
publiées  par  Cyrus,  Sergius,  Pyrrhus  et 
Paul  ;  qu'il  avait  fait  un  écrit  pour  les  réfu- 
ter, et  qu'avant  de  mourir  il  lui  avait  fait 
promettre  sur  le  Calvaire  ,  d'aller  à  Rome 
pour  solliciter  la  con'amnalion  île  la  nou- 
velle hérésie;  qu'il  avait  exécuté  l'ordre  de 
Sophrone  ;  que  déjà  il  avait  demandé  au  pape 
Théodore  de  la  condamner,  et  qu'il  réitérait 
sa  demande  au  concile.  Sa  requête,  qui  était 
datée  du  sixième  d'octobre  ,  fut  insérée  aux 
actes.  On  fil  ensuite  entrer  plusieurs  abbés , 
prêtres  et  moines  grecs,  qui  demandèrent  la 
condamnation  non-seulement  des  dogmes  , 
mais  des  personnes  ,  disant  que  telle  était  la 
loi  de  l'Eglise  ,  quand  il  y  avait  une  accusa- 
tion par  écrit  et  personnelle.  Ils  demandè- 
rent aussi  que  l'on  analhématisât  le  Type, 
et  que  l'on  confirmât  la  doctrine  calholuiue, 
et  que  pour  leur  consolation  l'on  fît  traduire 
en  grec  avec  toute  l'exactitude  possible  les 
décisions  du  concile.  Leur  requête  était  sous- 
crite de  cinq  abbés  et  de  trente-deux  moines, 
parmi  lesquels  il  v  eu  avait  qui  élaiml  prê- 
tres ,  dautr.:s  diacres.  Elle  contenait  une  ac- 
cusation formelle  contre  Cyrus,  Scrgius  , 
Pyrrhus  et  Paul,  et  une  profession  de  foi 
orthodoxe   sur   les  deux  opérations   et   les 


deux  volontés.  Il  fut  décidé  qu'elle  serait 
insérée  aux  actes.  Après  quoi  le  primicier 
Théophylacte  ayant  représenté  qu'il  y  avait 
dans  les  archives  de  1  Eglise  romaine  plu- 
sieurs requêtes  données  au  saint-siége  con- 
tre Cyrus,  Sergins.  Pyrrhus  et  Paul ,  le  pape 
en  ordonna  la  lecture  ,  et  en  premier  lieu  de 
celle  de  Sergins,  archevêque  de  Chypre,  pré- 
sentée au  pape  Théodore  eu6i.3;  puis  des 
plaintes  portées  au  inênie  pape  en  616  par 
les  évê(iucs  d'Afrique.  On  inséra  toutes  ces 
pièces  aux  actes.  Ensuite  le  pape  Martin, 
trouvant  qu'il  y  en  avait  assez  de  produites 
contre  les  personnes  des  accusés  ,  arrêta 
que  l'on  examinerait  canoniquement  les 
écrits  de  chacun. 

Cela  se  fit  dans  la  troisième  session  ,  que 
l'on  tint  le  dix-septième  d'octobre.  On  com- 
mença par  ceux  de  Théodore,  évêque  de  Pha- 
ran  ,  comme  ayant  été  le  premier  auleur  de 
celte  nouvelle  hérésie.  Par  la  lecture  que  l'on 
fit  de  plusieurs  passages  tirés  de  ses  divers 
écrits  ,   il  fut  prouvé  clairemetit  qu'il  ne  re- 
connaissait qu'une  seule  o]éralion  en  Jésus- 
Chril,  dont  le  Verbe  divin  était  la  source, 
et  l'humanité  seulement  l'organe  et  l'instru- 
ment. Le  pape  réfuta  celle  erreur  en  lui  op- 
posant  l'autorité   des  Pères  dont  il  rapporte 
les  passages,  savoir  de  s.iinl  Cyrille,  de  saiiit 
Grégoire    de  Nazianzi',  de  saint   Denys,dc 
saini  Basile  et  du  concile  de  Chalcédoine.  Eh- 
suite  on  lut  les  neuf  articles  de  Cyrus  d'A- 
K'xandrie,   et   on  s'arrêia    au  septième   qui 
porte  auaihème   à   quiconque  ne   reconnaît 
pas   en   Jésus-Christ    une    seule  opération 
théandriquc,    selon  saint    Denys.  Sergius  dr 
Constanlinople,  dont  on  lut  aussi   la  lettre, 
alléguait  de  même  l'autorité  de  saint  Denys, 
pour  établir  l'unité   d'opération   en  Jésus- 
Chrisl.  Cela  dunna  occasion  à  Sergius,  évo- 
que de  Tempse,  de  demander  qu'on  fit  lec- 
ture du  passage  de  saint  Denys,  évê'iue  d'A- 
thènes, cité  par  Cyrus  comme   étant  tiré  de 
la  lettre  à  Gains;  on  le  lut  en  ces  termes  :  Il 
n'a  fait  ni  les  actions  divines  en  Dieu ,  ni  les 
humaines  en  homme,  mais  il  nous  a  fait  voir 
une  nouvelle  espèce   d'opération  d'un  Dieu 
incarné  ,  que  l'on  peut  nommer  IhéandriqUe. 
Aucun  d.'S  évéques  qui  étaient  présents   ne 
doutant  que  la  lettre  à  Gains  ne  lût  de  saint 
Denys  l'Aréopagite,  le  pape   Martin  en  ex- 
pliqua les  p.^roles.  Il  commença   par  mon- 
trer que  Cyrusavail,  à  l'exèmpledes  anciens 
hérétiques,  abusé  des  passages  des  Pères  en 
les  falsifiant,    que  CyrUs  au    lieu  de  dire, 
comme  saint  Denys,  wne  «o«re//e  opération, 
avait  mis  dans  son  septième  article.  u»e  opé- 
ration théandrique;  et  que  Sergius  avait  sup- 
primé le  terme  ihécndrique;  en  disant  seule- 
ment  une  opération.  Ensuite  il  fil  lire  cinq 
passages  de  Thèmistius,  hérétique  sévcnen, 
où  il   disait  qu'il    n'y  avait  en  Jésus-Christ 
qu'une   opér.ition ,  et  que  c'était    pour  cela 
que   saint  Denys    l'avait  nommée  theandri- 
que.  Le  pape  en  inféra  quf  Cyrus  et  Sergius 
étaient    diciples   de   Thèmistius ,  puisqu  ils 
pensaicnl  et  parlaient  de  même  que  c^  t  hé- 
rétique. Puis  venant  à  l'explication  des  pa- 
roles de  saint  Denys,  il  prouva  par  divers 


lOiS 


LAT 


raisnniunienls  que  le  terme  de  Ihéandrique 
reiiferini'  nécessairement  deux  opérations  , 
cl  que  ce  l'ère  ne  s'en  est  servi  que  pour 
mar(|uer  l'union  des  deux  opér.ilions , 
connue  des  deux  natures  en  une  seule  per- 
sonne; qu'ainsi  il  a  dit  sagement  que  Jésus- 
Olirist  nefaisaitui  les  aciiunsdivines  en  Dieu, 
ni  les  iiumaines  en  homme;  parce  que  le 
propre  de  riititou  personnelle  des  doux  na- 
tures était  do  faire  humainement  les  actions 
divines,  cl  divinement  les  actions  humaines. 
Jésus-Chris!  faisait  des  miracles  par  sa  chair 
animée  d'une  Ame  raisonnable  et  unie  à  lui 
personnellement  ;  et  par  sa  vertu  toute  puis- 
sante, il  se  soumettait  volontairemonl  aux 
souffrances  qui  nous  ont  procuré  la  Tie. 

Cette  explication  fut  approuvée  de  Deus- 
dedit,  évêque  de  Cagliari  ,  qui  ajouta  que 
Pyrrhus  avait  reconnu  lui-même  la  falsifi- 
cation du  texte  de  saint  Denys  par  Cyrus. 
Il  est  vrai,  dit  Pyrrhus,  dans  sa  réjionse  à 
Sophrone,  que  Cyrus  a  mis  une  au  lieu  de 
nouvelle  ;  mais  il  la  f.;it  sans  malice,  croyant 
qu'on  ne  pouvait  donner  un  autre  sons  au 
mot  de  nouvelle.  Le  même  évéque  demanda 
la  lecture  de  l'ecthèse  d'Héraclius.  On  la 
lut,  et  de  suite  les  extraits  des  deux  conciles 
tenus  à  Constantinople  par  Sorgius  et  par 
Pyrrhus,  et  la  lettre  de  Cyrus  à  Sorgius.  Il 
était  dit  dans  cette  lettre  que  l'ecthèse  avait 
été  envoyée  au  pape  Séverin.  Sur  quoi  le 
pape  Martin  dit  :  Ils  ont  été  trompés  dans 
leur  espérance  :  leur  ecthèse  n'a  jamais  été 
approuvée  ni  reçue  par  le  saint-siége.  Il  l'a 
condamnée  et  analhématisée. 

Dans  la  quatrième  session,  qui  fut  tenue 
le  dix-ncuviéme  d'octobre,  le  pape,  après 
avoir  fait  une  récapitulation  des  écrits  que 
Cyrus,  Sergius  et  Pyrrhus  avaien»  composés 
contre  la  foi  orthodoxe,  releva  les  contra- 
dictions dans  lesquelles  ils  étaient  tombés 
en  soutenant  d'un  côté  qu'il  n'y  avait  dans 
Jésus-Christ  qu'une  seule  opération,  en  ac- 
ceptant de  l'autre  l'ecihèso  d'Héraclius,  qui 
défend  de  dire  soit  une,  soit  deox  opéra- 
tions; montra  la  nullité  de  leurs  procédures 
contre  les  défenseurs  de  la  vérité,  qu'ils 
avaient  condamnés  sans  faire  comparaître  ni 
accusateur  ni  accusé,  el  proposa  la  hclure 
des  décrets  des  cinq  conciles  œcuméni(iues. 
Mais  Benoît,  évéque  d'Aïace,  et  tous  1rs  évé- 
ques  représentèrent  qu'il  fallait  encore 
discuter  ce  qui  regardait  Paul  de  Constan- 
tinople, qui  ne  s'était  pas  moins  déclaré 
pour  1  hérésie  que  ses  prédécesseurs,  par  les 
persécutions  qu'il  avait  faites  aux  catholi- 
ques. On  lut  donc  sa  lettre  au  pape  Théo- 
dore, et  le  Type,  dont  on  savait  qu'il  était 
auteur.  Paul  disait,  dans  sa  lettre  à  Théo- 
dore, qu'il  ne  reconnaissait  qu'une  volonté 
en  Jesus-Chiist,  de  peur  d'attribuer  à  sa 
personne  une  contrariété  do  volontés;  (]u'au 
reste  il  ne  prétendait  ni  effacer  ni  confon- 
dre les  deux  natures,  ni  en  établir  une  au 
préjudice  de  l'autre;  qu'il  confessait  que  sa 
chair,  animée  d'une  âme  raisonnable  et  enri- 
chie des  dons  divins  par  l'élroilo  union, 
avait  une  volonté  divine  et  inséparable  de 
celle  du  Verbe,  qui  la  conduisait  et  la  mou- 


LAT 


iHf 


vait  absolument  :  en  sorte  que  la  chair  ne 
faisait  aucun  mouvement  naturel  que  par 
l'ordre  du  Verbe.  Il  ajoutait  que  saint  Cy- 
rille, Sergii's  et  Ilonorius  a\ant  expli(|né 
celte  doctrine ,  il  s'en  tenait  à  ce  qu'ils 
avaient  enseigné.  Deusdedil,  évé(iue  do  Ca- 
gliari," dit  que  ci'tte  lettre  confirmait  les  ac- 
cusations formées  contre  Paul;  el  qu'au 
lieu  (le  profiter  des  avertissemi'uts  que  le 
saint-siége  lui  avait  donnés,  il  avait  ap- 
prouvé l'edhése  jusqu'à  eu  insérer  les  pa- 
roles dans  ses  propres  écrits.  A  l'égard  du 
Ty|)e,  le  concile  prit  en  bonne  part  le  motif 
qui  l'avait  fait  dicter, qui  était  de  faire  cesstr 
les  disputes  sur  la  foi  ;  mais  parce  qu'on  y 
menaçait  également  d'anathème  el  do  peines 
corporelles  ceux  qui  confessaient  la  vérité, 
comme  ceux  qui  soutenaient  l'erreur,  on 
trouva  que  cette  manière  de  procéder  était 
contraire  aux  règles  do  l'Eglise,  qui  no  con- 
damne au  silence  que  ce  qui  est  opposé  à  sa 
doctrine.  Ensuite  on  fit  lire  les  symboles  de 
Nicée  et  de  Constantinople  et  la  définition  de 
foi  des  conciles  d'Ephèse,  ou  les  douze  ana- 
Ihèmes  do  saint  Cyrille,  celle  do  Ghalcédoine, 
et  les  quatorze  anathèmes  du  second  do  Cons- 
tantinople, cinquième  général.  Sur  quoi, 
Maxime,  évéque  d'Aquilée,  dit  que  la  ca- 
lomnie des  hérétiques  contre  ces  cinq  conci- 
les était  évidente;  puisque,  au  lieu  d'avoir 
enseigné  les  mémos  erreurs  qu'eux,  ces  con- 
ciles les  avaient  au  contraire  coudamnées 
par  avance. 

Pour  achever  de  convaincre  les  nouveaux 
hérétiques,  il  restait  de  produire  k«s  écrits 
d{  s  Pères  grecs  et  latins,  qui  ont  ousoigné 
qu'il  y  a  en  Jésus-Christ  deux  volontés  et 
deux  opérations,  et  les  livres  des  hérétioucs 
qui,  avant  la  naissance  du  monothélis'me, 
ont  soutenu  qu'il  n'y  a  en  Jésus- Christ 
qu'une  seule  volonté  et  une  seule  opération. 
C'est  à  quoi  le  concile  s'occupa  dans  la  cin- 
quième et  dernière  session,  qui  se  tint  le 
trente  et  unième  d'octobre.  Mais,  avant  de 
procéder  à  la  lecture  des  nassages  des 
Pères,  Léonce,  évéque  de  Naples,  demanda 
qu'on  relût  l'-ndroit  du  cinquième  con- 
cile, qui  établissait  leur  autorité.  Il  est 
conçu  en  ces  termes  :  Outre  les  quatre  con- 
crles,  nous  suivons  en  tout  les  saints  Pères 
et  docteurs  de  l'Eglise,  Athanaso,  Hilaire, 
Basile,  Grégoire  de  Nysse,  Ambroise,  Au- 
giislin.  Théophilo,  Jean  de  Constantinople, 
Cyrille,  Léon  et  Proclus,  qui  ont  onsi  igné 
dans  l'Eglise  sans  reproche  jusqu'à  la  fin. 
Le  premier  des  Pères  dont  ou  rapporta  des 
passages,  fut  saint  Ambroise,  puis  saint  Au- 
gustin, saint  Grégoire  de  Nysse,  saint  Cy- 
rille,  saint  Basile,  saint  Grégoire  do  Na- 
zianze  et  saint  Amphiloquo,  Il  fut  démontré 
par  toutes  ces  autorités  que  la  volonté  du 
Fils  de  Dieu  est  la  même  que  celle  du  Père; 
et  de  l'unité  de  volonté  et  d'opération  on 
conclut  l'unité  de  nature.  Puis  on  allégua 
d'autres  passages,  pour  montrer  qu'outre  la 
volonté  divine  Jésus-Christ  avait  une  vo- 
lonté hutuaine  :  ils  étaient  tirés  des  écrits  de 
saint  Hippolyte  ,  de  saint  Léon,  de  saint 
Alhanase,  de  saint  Chrysostome,  do  Théo- 


1047 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES.' 


1048 


Jihile  d'Alexandrie,  de  Sévérien  de  Gabale, 
de  .«niiit  Deiiys  l'Aréopagilo  ,  de  saint 
Epiiiciii  (rAniioche  et  de  plusieurs  autros 
jiiiciciis  Pères.  Le  coni  ile  ay:int  déclaré 
qu'il  s'en  Icnail  à  la  doctrine  de  ces  Pères, 
<]ui  avaient  non-seulement  reconnu,  mais 
encore  prouvé  par  divers  rai^oiinemcnls 
qu"il  y  avail  en  Jésus-Chrisl  deux  volonlés 
et  dinx  opération-;,  onloim:!  I;i  leclure  des 
passives  d(  s  éci  iv.iins  liéiéli()Ui  s  qui  ,iv  aient 
cnsei;^iié  une  opération  av.inl  Cyrus,  Si'r- 
gius  et  leurs  jidliérenls.  On  lut  d'aboid  nn 
endroit  (i'un  discours  sur  la  pàque,  par  Lu- 
cius,  évêque  d'Alexandrie  pour  les  jiiiens, 
puis  d'autres  passages  d'Apollinaire,  de  Po- 
îémon,  son  disciple,  de  Sévère,  de  Tiiéniis- 
lius,  de  Colliiclius  ,  de  Théodore  de  Mop- 
sucsle,  de  Nestorius,  de  Julien  d'Halicar- 
nasse  el  de  (iuel(iues  autres  qui  ont  enseigné 
qu'il  n'y  av.iit  en  Jésus-Christ  qu'une  opé- 
ration el  qu'une  volonté. 

Le  pape  Martin  lU  observer  au  concile  que 
les  niunolhélites  étaient  plus  coupaldes  que 
tous  ces  anciens  liéréti(iues  ,  en  ce  qu'ils 
voulaient  persuader  aux  simples  qu'ils  sui- 
vaient hi  docirine  des  Pères,  au  lieu  que  les 
autres  héréliques  avaieni  fait  profession  de 
les  roinliallre.  Les  monoilié'ites  objectaient 
qu'en  aduieltant  deux  voloutés,  on  les  sup- 
posait contraires.  Maxime  d'Aquilée,  pour 
répondre  à  cette  objection,  fil  voir  que  Jé- 
sus-Christ étant  Dieu  parfait  et  homme  par- 
fait, il  devait  vouloir  et  agir  comme  Dieu  et 
comme  homme;  cl  qu'étant  sans  péehé,  il  n'y 
avait  pas  en  lui,  connue  en  nous,  deux  vo- 
lontés contraires.  Deusdeilit  ajouta  que  Jé- 
sus-Christ ayant  agi  comme  Dieu  et  comme 
honuiie,  c'était  à  tort  que  les  monothéliles 
rapportaient  toutes  ses  actions  et  ses  volon- 
tés à  la  nature  divine.  Enfin  le  pape  Martin 
montra  par  deux  passages,  l'un  de  saint  Cy- 
rille, l'autre  de  saint  Grégoire  de  Nazianzo, 
que  Jésus-Christ  ayant  pris  la  nature  hu- 
maine tout  entière,  il  avait  pris  consé- 
quemment  la  volonté,  qui  est  essentielle  à 
l'âme  raisonnable. 

L'erreur  »les  monolhélites  examinée  à  fond, 
le  concile  rendit  son  jugement  en  vingt  ca- 
nons, qui  élablissenl   la   foi  de   l'iiglise   sur 
les  mystères  de  la  Trinité  et  de  l'inciimation. 
On  y  condamne  tous  ceux  qui  ne  confessent 
pas    que  les   trois  personnes   de  la   Trinité 
sont  d'une    même  nature   (Cnn.    l);que   le 
Verbe  s'est  fait  homme  iCaii   2);  que  Marie, 
toujours  vierge,  est  véritablement  Mère  de 
Dieu  {C(in.  3  )  -,  que  Jésus-Christ  est  consubs- 
lantielaDieu  selon  la  divinité,  et  consubstan- 
tiel  a  l'homme  et  à  sa  mère  scion  l'humanilé 
{Cati.   k);  que   c'est  proprement   et    vérita- 
blement   une    nature    du  Verbe    de    Dieu, 
Verbe  incarné  (C«n.  5);  que  les  deux  natures 
subsistent  en  Jésus  Christ,  distinctes,  mais 
unies    substantiellement    sans   confusion    et 
indivisiblement  {Can.  6)  :  en  sorte  qu'il   n'y 
a  qu'un  et  même  Seigneur  et  Dieu,  Jésus- 
Christ  (Can. 7);  qu'en    lui  les  deux  natures 
cooservent  leur  différence  et  leurs  propiiélés 
saiTS  aucune  diminuticm  {Can.  8,  9j  ;  qu'il  y 
a  en  Jésus-Christ    deux   volonlés  et  deux 


opérations,  la  divine  et  l'humaine  unies  indi- 
visiblement {Can.  10,  11),  Jésus-Chrislayant 
par  chacune  des   deux   natures  opéré  noire 
salul  {Can.  12,  13,  ik.  15).  En  conséquence 
le  concile  dit  analhème  aux  hérétiques  (lui 
ne  reconnaissent   en   Jé-us- Christ    qu'une 
volonté  et  qu'une  opération  :  ceux  qui  rejet- 
tent les  deux  volonlés ,  qui    ne  veulent  dire 
ni    une   ni  deux   volontés  :    qui  expliquent 
l'opération    théandiique,  d'une  seule  opéra- 
lion,  contrairement  au  sentimeul  des  Pères, 
<|ui  en  reconnaissent  deux,  la  divine  et  l'hu- 
maine :    (jui  soutiennent    {Con.iG)  que   les 
t\cn%  volonlés  induisent  de  la  contrariéic  et 
de  la  division  en  Jésus-Christ,  et  qui  en  con- 
séquence  n'aliribuent   pas  à  la  même   per- 
soime  de  Noire- Seigneur  tout  ce  qui  en  est 
dit  dans  les   écrits   des  évangélistes   et   dc3 
apôtres.    Le  concile  condamne  encore  ceux 
qui  ne  reçoivent  pas   tout  ce  qui   a  été  en- 
seigné et  transmis  à  l'Eglise  calholi(jue  par 
lessainls  Pères  el  par  les  cinq  conciles  œcu- 
méniques, jusqu'à  la  moindre  syllabe;  ceux 
qui  nanathématisent  pas  lous  les  hérétiques 
(jui  ont  combatiu  les  mystères  de  la  Trinilé 
el  de  ITncarnation,  savoir,  Sabcllius,  Arius, 
Macédonius,  Apollinaire,  Eulychès,   Nesio- 
rins,  Paul  de  Samosale,  Origéne,   Didyine, 
Evagre,el  antres   rejelés  et  condamnés  par 
l'Eglise;  de  même  que  Théodore  de  Pharan, 
Cyrus    d'Alexai.drie,  Sergius   de  Conslanti- 
nople,  Pyrrhus  et  Paul  ses  successeurs,  avec 
tons  leurs  écrits  ;  ceux  qui  reçoivent  l'ectlièse 
d'Héraclius  et    le  type  de  Constantin  ;  qui- 
conque tient  pour   légitimes  les   procédures 
faites  par  eux  contre  les  catholiques;  ceux 
qui  enseignentque  la  doctrine  des  héréliques 
est  celle   des  Pères  et  des  conciles,  ou  qui 
font  de  nouvelles  professions  de  foi,  ou   for- 
ment de  nouvelles  questions,  pour  séduire 
les  simples.  Le  pape  Martin  souscrivit  le  pre- 
mier à  celte  déGnilion,   exprimant  dans    sa 
souscription  la  condamnation  de  Théodore  et 
de  Cyrus,  de  Sergius,  de  Pyrrhus,  de  Paul  et 
de  tous  leurs  écrits.  Les  autres  évêques  sous- 
crivirent sans  nommer  les  personnes  que  le 
concile  avait  condamnées  ;  mais  Jean,  évêque 
de  Milan,  Jnslin  de  Cagliari  et  Malliodore  de 
Dorlone,  ((ui  n'avaient  point   assisté  au  con- 
cile, exprimèrent  dans  leurs  souscriptions  la 
condamnation  de  ces  cinq  évêques,   de  l'ec- 
tlièse, du  type  et  de  tous  leurs  écrits. 

Les  actes  du  concile  ayant  été  aussitôt 
traduits  de  latin  en  grec,  le  pape  les  envoya 
de  tous  côiés  en  Occident  et  en  Orient,  avec 
une  lettre  circulaire  adressée  à  lous  les  fidè- 
les, évêques,  prêires,  diacres,  abbés,  moines 
el  à  toute  l'Eglise,  pour  les  mettre  au  fait  de 
l'erreur  des  monothéliles,  de  la  nécessité 
qu'il  y  avail  eu  d'assembler  le  concile,  el  de 
ce  qui  s'y  élait  passé;  et  pour  les  exhortera 
ne  p(Mnt  écouter  les  novateurs.  Celte  lettre 
est  tant  en  son  nom  qu'en  celui  du  concile. 
I).  Crill.,  llist.  des  auteurs  ecclésiastiiptes. 

LAIRAN  (Concile  de),  l'an  823.  Voyez 
Rome,  même  année. 

LATKAN   (Concile  de),  l'an   8Gi.   Voyex 
Rome,  même  année. 
LAXUAN  (Concile  de),  de  l'an  900  à  l'aa 


1049 


L.\T 


LAT 


<050 


903.  Le  papfi  Bcnoîl  IV  linl  co  concile  au 
mois  d'août.  Apriine,  évéqiift  de  r.,iiigrcs,  s'y 
prési'iil.i  pour  dem.indcr  d'ôlrc  rôlaljli  d;iiis 
son  siéjje,  d'où  il  avait  été  chassé  par  une 
faction  :  si  demande  lui  l'ut  accordée.  EUit. 
Venet.  l.W. 

l,A'Hl\N  (Concile  de),  l'an  1102.  Voyez 
Rome,  inénie  année. 

LATUAN  (Concile  de),  l'an  1105.  Voyez 
RoiMK,  inèinc  année. 

LA  IRAN  (Concile  de),  l'an  illO.  Le  pape 
Pascal  11  linl  ce  concile  le  7  mars.  Il  y  rendit 
les  décrets  contre  les  inveslilures  et  les  ca- 
nons (\\n  délVnilenl  aux  laïques  de  disposer 
des  hiens  de  l'K^lise. 

LATRAN  (Concile  de),  l'an  1111.  Le  pape 
Pascal  11  tint  c  concile  le  12  lévrier,  en  pré- 
sence du  roi  Henri  V ,  qui  avait  consenti  à 
céder  les  investitures  au  clergé,  à  condilion 
que  le  clergé  lui  rendrait  les  ressaies,  c'esl-à- 
ilire,  les  fiefs  qu'il  tenait  du  royaume.  Ce 
C()ncil(!  fut  donc  assemblé  pour  la  ralilica- 
lion  solennelle  de  ce  traité  ;  mais  lorsqu'on 
élait  sur  le  point  de  le  conclure,  il  arriva  du 
trouble,  rassemblée  fol  rompue,  on  courut 
aux  armes;  et  le  pape  fut  emmené  prisonnier 
par  Henri,  qui  lui  fil  signer  le  12  avril  un 
autre  traité,  par  lequel  ce  f)rince  laissa  au 
clergé  les  régales  et  reprit  les  inveslilures. 
Miinsi.  Suppl.  tom.]l,rol.  261  ;  Anal.  desConc. 

LATRAN  (Concile  de),  l'an  1112.  Le  même 
pontife  tint  ce  concile  le  18  mars  et  les  cinq 
jours  suivants,  à  la  télé  d'environ  cent  évê- 
ques,  et  y  révo(]ua  le  privilège  des  inveslilu- 
res. Gérard  11.  dil  de  Blaye,  évêqued'Angou- 
léine  ,  très- célèbre  dans  sou  temps,  fut 
chargé  par  le  concile  de  dresser  l'acte  de  ce 
jugement,  et  de  le  signifier  au  roi  Henri; 
comnilssion  Irès-délicalc.  mais  ilonl  Gérard 
s'acquiUa  à  la  salisfaclion  du  prince,  qui  lui 
Gl  inênie  de  grands  présents.  Les  actes  de  ce 
concile  sont  datés  du  lundi  28  mars,  dans 
lédilion  du  P.  Labbe  ;  mais  il  faut  y  subs- 
tituer le  18,  comme  porle  l'cililion  de  Mnnsi, 
puisque  le  2S  mars  ne  tombait  pas  un  lundi. 
li.  XXVI  ;  L.  X  ;  Jï.  VU;  Mansi,  H,  eut.  271  ; 
Anul.  des  conc. 

LATRAN  (Concile  de),  l'an  Ulfi.  Le  pape 
Pascal  11  assembla  ce  concile  le  6  mars,  il  y 
avait  convoqué  lesévéques,  les  abbés  et  les 
seigneurs  de  divers  royaumes  et  de  diverses 
provinces;  ce  qui  a  fait  donner  à  ce  concile  le 
tilre  de  général.  Le  pape  y  raconta  de  quelle 
manière  il  avait  été  violenlédaus  la  concession 
des  inveslilures  faite  au  roi  Henri.  11  convint 
de  sa  faute,  condamna  sous  un  analhème 
perpétuel  l'écrit  qu'il  en  avait  fait,  et  pria 
tous  les  assistants  de  le  condamner  aussi. 
Tout  le  concile,  qui  était  très  -  nombreux, 
s'écria:  Ainsi  soit -il.  Brunon,  évéque  de 
Ségni,  dil  ensuite  :  n  Rendons  grâces  à  Dieu 
de  ce  que  le  pape,  notre  chef  et  notre  maîlre, 
témoigne  tant  de  regret  d'avoir  accordé  un 
pri>  ilége  qui  contient  une  hérésie.»  «Qu'ap- 
pelez-vous hérésie'?»  reprit  avec  chaleur 
Jean,  évéque  de  VuHurne.  «Oui ,  hérésie,  » 
répliqua  Rrunon.  «Apprenez,  lui  repartit 
.lean,  que  l'héiésie  suppose  une  volonté  libre 
de  la  part  de  celui  qui  en  est  l'auteur,  et  que 


le  privilège  accordé  par  le  pape  nV st  dû  qu'à 
la  force  et  à  la  contrainte.»  L'empereur  ne 
fut  point  excommunié  dans  ce  concile;  mais 
le  pape  approuva  ce  que  ses  légats  avaient 
fait  dans  leurs  conciles,  où  ce  prince  l'avait 
été  plusieurs  fois.  11  renouvela  la  défense, 
faite  [)ar  saint  Grégoire  \  II  sous  peine  d'à— 
natlièine,  de  donner  ou  de  recevoir  les  in- 
veslilures, et  termina  quelques  contestations 
parijculières.  L'une  de  ces  conteslalions  élait 
relative  au  siège  de  Milan,  d'où  avait  été 
chassé  Grossolan,  qui;  le  penide  de  cette 
ville  ne  pouvait  supporter.  On  jugea  à  propos 
d'abandonner  cel  évéque  à  sa  deslinéc,  et 
(le  confirmera  sa  place,  dans  l'évéché  de 
IMilan,  .lordan,  son  compétiteur.  Une  autre 
difficulté  regardait  l'église,  ou  |)lutot  deux 
églises  rivales,  de  Besançon,  qui  prétendaient 
l'une  et  l'autre  être  l'église  calliédrale.  Lo 
concile  prononça  en  faveur  de  l'église  de 
Saint  -  Etienne ,  par  préférence  à  celle  de 
Saint-Jean.  Dans  ce  même  concile,  l'once, 
abbé  de  Cluny,  qui  s'arrogeait  le  titre  d'abbé 
des  abhés,  fut  réfuté  par  Jean,  chancelier  de 
l'Lglise  romaine,  qui  lui  prouva  que  ce  titre 
n'appartenait  qu'à  l'abbé  du  Mont-Cassin. 

LATRAN  (Concile  œcuménique  de),  l'an 
112.'}.  Ce  concile,  qui  est  le  neuvième  géné- 
ral, fut  assemblé  par  le  pape  Calliste  II,  ((ui 
y  invita  tous  les  archevêques  et  tous  les  évo- 
ques des  provinces  d'Occident.  Ils  s'y  rendi- 
rent au  nombre  de  plus  de  trois  cents;  et  il 
y  eut  aussi  plus  de  six  cents  abbés.  On  y  fit 
yingl-iieux  canons,  dont  la  plupart  ne  iont 
que  renouveler  les  anciens  contre  la  simo- 
nie, le  concubinage  des  clercs  et  l'infraction 
de  la  trérc  (le  Dieu.  Voici  ce  que  les  autres 
renferment  de  particulier. 

G.  On  déclare  nulles  toutes  les  ordinations 
faites  par  l'hérésiarque  Bourdin ,  depuis  sa 
cimdamuation  par  l'Eslise  romaine,  et  celles 
qui  ont  été  faites  par  Tes  évêques  qu'il  a  or- 
donnés eu  suite  de  son  schisme. 

8.  On  prononce  analhème  contre  les  usur- 
pateurs des  biens  de  l'Eglise  romaine,  nom- 
mément contre  ceux  (jui  s'empareront  de 
la  ville  de  Béué^enl,  ou  la  retiendront  par 
violence. 

11.  L'Eglise  romaine  prend  sous  sa  pro- 
tei'tion  les  familles  et  les  biens  de  ceux  qui 
vont  à  Jérusalem  secourir  les  chrétiens  con- 
tre les  infidèles,  leur  accorde  la  rémission 
de  leurs  péchés,  et  ordonne  sous  peine  d'ex- 
communication à  ceux  qui  après  s'étie  croi- 
sés avaient  quitté  la  croix,  de  la  reprendre 
dans  l'année. 

14.  Défense  aux  laïques,  sous  peine  d'ana- 
Ihème,  d'enlever  les  offrandes  des  autels  de 
Saint-Pierre,  du  Sauveur,  de  Sainte-Marie 
de  la  Rotonde  et  des  autres  églises  ou  des 
croix,  et  de  fortifier  les  églises  comme  des 
châteaux,  pour  les  réduire  en  servitude. 

lo.  Ou  séparera  de  la  communion  ou  société 
des  fidèles  les  fabricaleurs  de  fausse  mon- 
naie, et  ceux  qui  en  débiteront. 

16.  Si  quoiqu'un  ose  prendre,  dépouiller 
ou  vexer  par  de  nouveaux  péages  ceux  qui 
vont  à  Rome  ou  à  d'autres  lieux  de  dévotion, 
il  sera  privé  de  la  communion  chrétieune, 


1051  DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 

jusqu'à  ce  qu'il  ait  satisfait  pour  sa  faute. 

17.  Défense  anx  abbés  et  aux  moines  de 
donner  des  pénitences  publiques,  di-  visiter 
les  malades,  de  faire  les  onclion-i  et  de  clian- 
ler  des  messes  publiques.  Ils  recevront  des 
évèques  diocésains  les  saintes  bulles  ,  la 
consécration  des  autels  et  l'ordination  des 
clercs. 

18.  Les  curés  seront  établis  par  les  évè- 
ques, auxquels  ils  rendront  compte  de  leur 
coniluile. 

22.  On  déclare  nulles  les  aliénations  des 
biens  de  l'Eglise,  de  même  que  les  ordinations 
faites pardesévéques  intrus,  ousimoni.iques, 
ou  qui  n'ont  pas  été  élus  canoniqueinent. 

Il  ne  nous  reste  des  autres  actes  du  con- 
cile général  de  Latran,  que  ce  qu'on  en  lit 
dans  le  quatrième  livre  de  la  Cbronique  du 
Monl-Gassiii;  savoir,  que  quelques  évê(|ues 
s'élant  plaints  des  exemptions  des  moines 
et  en  particulier  de  celles  du  monastère  du 
Mont-Cassin,  ceux-ci  furent  maintenus  dans 
leurs  privilèges.  Itcy.  tome  XXVII;  Lab. 
tome  X  ;  Hard.  tome  VI  ;  Annl.  des  Conc. 

LATHAN  (Concile  de),  x'  général ,  l'an 
li:J9.  Le  pape  Innocent  II,  devenu  paisible 
possesseur  du  saint-siège,  assembla  ce  con- 
cile le  8  avril  pour  l'entière  réunion  de  l'E- 
glise ,  après  le  schisme  qui  l'avait  divisée.  11 
s'y  trouva  environ  mille  prélats,  tant  pa- 
triarclies  qu'arcbevéques  et  évêiines  ,  qui  y 
étaient  venus  de  toutes  les  parties  du  monde 
chrétien.  On  peut  réduire  à  quatre  articles 
tout  ce  qui  se  passa  dans  ce  coin  ile.  En  pre- 
mier lieu,  on  cassa  tout  ce  que  Pierre  de 
Léon  ,  ou  l'antipape  Anac'.et,  avait  fait;  et 
l'on  déclara  nulles  toutes  ses  ordinations,  de 
même  que  celles  de  Girard,  évêque  d'An- 
goulême  ,  fauteur  du  si  hisme  :  c'est  le  sujet 
du  trentièmecanon.  Secondement,  on  excom- 
munia Koger  II,  comte  de  Sicile,  pour  avoir 
reçu  le  titre  de  roi  de  l'antipape  Anaclet,  et 
avoir  pris  son  parti.  En  troisième  lieu,  l'on 
condamna  les  erreurs  de  Pierre  de  Bruis  et 
d'Arnaud  de  Bre^ce.  C'est  contre  eux  que  fut 
fait  le  vingt-tîoisième  canon,  qui  est  le  môme, 
mol  pour  mot,  quo  le  troisième  du  concile  de 
Toulouse,  en  1119,  contre  les  nouveaux  ma- 
nichéens. Le  quatrième  article  regarde  les 
relàcben)ents  introduits  dans  les  mœurs  et 
dans  la  discipline  ecclésiastique  à  l'occasion 
du  schisme.  Pour  y  remédier ,  le  concile  fit 
vingt-huit  canons,  outre  les  deux  dont  on 
vient  déparier,  qui  sont  contre  les  hérétiques 
et  les  schismatiques.  Les  autres  sont  à  peu 
près  les  mêmes  que  ceux  du  concile  de  Reims 
eu  ILJl,  et  du  concile  de  Clermo.  t  eu  1130; 
mais  on  les  cite  ordinairement  sous  le  nom  du 
concile  de  Lalran  ,  pour  leur  donner  plus 
d'autorité. 

Le  1"  et  le  2'  privent  de  leurs  dignités  et 
de  leurs  bénéfices  ceux  qui  ont  été  ordonnés 
par  simonie,  et  ceux  qui  ont  acheté  ou  vendu 
quelque  bénéfice. 

Le  k'^  ordonne  aux  évêques  ,  et  générale- 
ment à  tous  les  ecclésiastiques,  de  ne  scan- 
daliser personne  par  la  couleur,  la  forme, 
ou  la  superfluité  de  leurs  habits,  mais  de  se 
vêtir  d'uue  manière  modeste  et  régulière.  Il 


*05î 

ajoute  que  ceux  qui  n'observeront  pas  cetta 
règl<^',  seront  privés  de  leurs  bénéfices,  s'ils 
ne  se  corrigent  pus,  après  que  leur  évéque 
les  en  aura  avertis. 

Le  7"  défend  d'entendre  les  messes  des 
prêtres  mariés  ou  concubinaires.  Il  déclare 
nuls  les  mariages  des  prêtres,  des  chanoi- 
nes réguliers,  des  moines,  et  ordonne  qu'on 
mette  en  pénitence  ceux  qui  les  auront  con- 
tractés. 

Le  9'  fait  défense  aux  chanoines  régulier» 
et  aux  moines  d'apprendre  le  droit  civil  et  la 
médecine  pour  gagner  du  bien  dans  cet  exer- 
cice, suivant  même  la  défense  des  lois  civiles; 
et  il  veut  qu'on  excommunie  les  évêques , 
les  abbés  et  les  prieurs  qui  donnent  permis- 
sion à  leurs  inférieurs  d'exercer  ces  fonc" 
lions. 

Le  10'  ordonne  aux  la'iques  qui  ont  des 
dîmes  ou  des  églises,  de  les  rendre  aux  évê- 
ques, sous  peine  d'excommunication ,  soit 
qu'ils  les  aient  reçues  des  évêques,  soit  que 
les  princes  les  leur  aient  accordées,  ou  qu'ils 
les  tiennent  de  quelques  autres  personnes. Le 
même  canon  défend  de  donner  des  archidiaco- 
nés  ou  des  doyen  nés  à  d'autres  qu'à  des  prêtres 
ou  à  desdiacres  ;  déclare  queccux  quien  sont 
pourvus,  sans  être  dans  ces  ordres,  en  seront 
privés,  s'ils  refusent  de  se  faire  ordonner  ; 
fait  défense  de  les  donner  à  des  jeunes  gens 
qui  ne  sont  point  dans  les  ordres,  ou  de 
donner  des  églises  à  loyer  à  des  prêtres. 

Le  \U'  défend  les  combats  militaires  qui 
se  faisaient  dans  les  foires,  et  ordonne  que 
les  gladiateurs  qui  seront  blessés  dans  ces 
combats  seront  privés  de  la  sépulture  ec- 
clésiastique, quoiqu'on  ne  doive  pas  leur  re- 
fuser la  pénitence  et  le  viatique. 

Le  22'  ordonne  aux  prêtres  de  ne  pas  soufi 
frir  que  les  laïques  se  trompent  en  faisant 
de  fausses  pénitences  ,  et  fait  remarquer 
qu'une  pénitence  est  fausse,  quand  on  ne  se 
corrige  pas  ou  que  l'on  demeure  dans  l'oc- 
casion prochaine  du  péché,  en  retenant  une 
charge  ou  un  office  qu'on  ne  peut  exercer 
sans  péché,  ou  qu'on  ne  fait  pas  de  satis- 
faction à  celui  que  l'on  a  offensé,  ou  qu'où 
ne  patdonne  pas  à  celui  qui  nous  a  offensé, 
ou  enfin  quand  on  fait  une  guerre  injuste. 
Le  26'  défend  ,  sous  peine  d'anathème  ,  à 
certaines  prétendues  religieuses  de  continuer 
leur  genre  de  vie.  C'étaient  des  femmes  qui, 
sans  observer  ni  la  règle  de  Saint-Ba'^ile,  ni 
celles  de  Saint-Benoît  ou  de  Saint-Augustin, 
voulaient  passer  pour  religieuses  et  de- 
meuraient dans  des  maisons  particulières, 
où,  sous  prétexte  d'hospitalité,  elles  re- 
cevaient des  personnes  de  mauvaise  répu- 
tation. 

Le  27'-  défend  aux  religieuses  d'aller  chan- 
ter dans  un  même  chœur  avec  des  chanoines 
ou  avec  des  moines. 

Le  28"  porte  qu'on  ne  laissera  point  une 
Eglise  vacante  plus  de  trois  n)ois  après  la 
mort  de  lévêque,  et  défend  aux  chanoines, 
sous  peine  d'anathème,  d'exclure  les  per- 
sonnes de  piété  de  l'élection  des  évêques,  en 
déclarant  nulle  l'élection  qu'ils  pourraient 
l'aire  sans  les  y  avoir  appelées. 


!05S  LAI 

Le  concile  entend,  par  ces  personnes  de 
pi^l(^,  les  clianoiiics  rôgulinrs  et  les  moines 
qu'on  invitait  ordinairement  aux  élections 
des  évé(iues.  Anal,  des  Conc,  (■  H- 

LATllAN  (Concile  de),  l'an  1167.  Le  pape 
Alexamlre  III  tint  ce  concile  avant  le  mois 
d'avril,  et  y  cxcommnnia  de  nouveau  l'em- 
pereur Frédéric,  en  déliant  ses  sujelsdu  sor- 
nicnl  de  fidélité,  lieg.  XXVll  ;  Lab.  X; 
Hard.  VIL 

LATRAN  (Concile  général  de),  xr  cpcm- 
lïiénique,  l'an  1179.  Le  pape  Alexandre  III, 
s'étant  réconcilié  avec  l'empereur  Frédéric, 
convoqua  ce  xr  concile  général  pour  trois 
raisons  importantes  :1a  première,  de  détruire 
les  restes  du  schisme;  la  seconde,  de  con- 
damner l'hérésie  des  Vaudois;  la  Iroisiènie, 
de  rétablir  la  discipline  ecclésiastique,  qui 
avait  beaucoup  souffert  pendant  un  si  long 
schisme.  Il  s'y  trouva  en  tout ,  tant  de  l'O- 
rient que  de  l'Occident,  trois  cent  deux  évo- 
ques avec  un  nombre  proportionné  d'abbés 
et  d'autres  prélats.  11  y  avait  dans  ce  nombre 
dix-neuf  évêques  d'Espagne,  six  d'Irlande, 
un  d'Ecosse,  sept  d'Angleterre,  cinquante- 
neuf  de  France,  dix-sept  d'Allemagne,  dont 
trois  de  la  province  de  MagJebourg  et  un  de 
celle  de  Brème,  un  évéque  de  Danemark, 
un  de  Hongrie,  et  huit  des  diocèses  latins 
d'Orient,  parmi  lesquels  le  plus  illustre  était 
Guillaume,  archevêque  de  Tyr.  Les  évêques 
d'Irlande  avaient  à  leur  tête  saint  Laurent, 
archevêque  de  Dublin.  Dans  le  concile  même 
le  pape  sacra  deux  évêques  anglais  et  deux 
écossais .  dont  l'un  était  venu  à  Rome  avec 
un  seul  cheval  ,  l'autre  à  pied  avec  un  seul 
compagnon.  Il  s'y  trouva  aussi  un  évêque 
irlandais,  qui  n'avait  d'aullc  revenu  que  le 
lait  de  trois  vaches,  et  quand  elles  man- 
quaient de  lait,  ses  diocésains  lui  en  four- 
nissaient trois  autres.  Parmi  les  prélats  de 
France  on  distinguait  Guillaume ,  arche- 
vêque de  Reims,  beau-frère  du  roi,  et  Henri, 
abbé;  le  pape  les  fit  tous  deux  cardinaux: 
Guillaume,  de  Sainte-Sabine  ,  et  Henri,  car- 
dinal-évêquc  d'Albane. 

Le  concile  eut  trois  sessions  :  la  première, 
le  a  mars;  la  seconde,  le  H,  et  la  troi- 
sième, le  19  du  même  mois.  On  s'occupa, 
dans  ces  trois  sessions,  à  régler  les  choses 
qui  en  avaient  occasionné  la  convocation; 
et  ce  fut  la  matière  de  vingt-sept  canons. 
La  chronique  de  Gervais  n'en  compte  que 
vingt-six;  mais  c'est  que  de  deux  elle  n'en 
fait  qu'un. 

1.  Si,  dans  l'élection  d'un  pape  ,  les  cardi- 
naux ne  se  trouvent  pas  d'un  sentiment  una- 
nime ,  on  reconnaîtra  pour  pape  celui  (|ui 
aura  les  deux  tiers  des  voix;  et  si  celui  qui 
n'en  a  obtenu  que  le  tiers  ou  au-dessous 
prend  le  nom  de  pape,  il  sera  privé  de  tout 
ordre  et  excommunié  ,  de  même  que  ceux 
qui  le  reconnaîtront  pour  pape. 

C'est  ici  le  premier  canon  qui  déroge  à  la 
forme  ordinaire  des  élections,  selon  laquclio 
celui  qui  avait  été  choisi  par  la  plus  grande 
et  1,1  plus  saine  partie  des  électeurs  était 
véritiiblement  élu 


LAT 


iOol 


2.  Le  concile  déclare  nulles  les  ordinations 
faites  par  les  antipapes  Octarien,  Guy  de 
Crème  et  Jean  de  Sirume  ,  et  veut  que  ceux 
(]ui  ont  reçu  d'eux  des  dignités  ecclésiasti- 
ques ou  des  bénéfices,  en  soient  privés. 

3.  Aucun  ne  sera  élu  évêque,  qu'il  n'ait 
trente  ans  accomplis,  qu'il  ne  soit  né  en  lé- 
gitime mariage  ,  et  recommandable  par  ses 
mœurs  et  sa  doctrine.  AussilAl  que  son  élec- 
tion aura  été  confirmée  et  qu'il  aura  l'ad- 
ministration des  biens  de  l'Eglise,  les  béné- 
fices (ju'il  possédait  pourront  être  librement 
conférés  par  celui  à  qui  la  collation  en  ap- 
partient. A  l'égard  des  dignités  inférieures, 
comme  doyenné  ,  arcliidiaconé  et  autres  bé- 
néfices à  charge  d'âmes,  personne  ne  pourra 
en  être  pourvu  ,  qu'il  n'ait  atteint  l'âge  de 
vingt-cinq  ans;  et  il  en  sera  privé  si,  dans 
le  temps  martiué  par  les  canons,  il  n'est 
promu  aux  ordres  convenables  ;  savoir,  le 
diaconat  pour  les  archidiacres,  et  la  prêtrise 
pour  les  autres.  Les  clercs  qui  auront  fait  une 
élection  contre  celle  règle  seront  privés  du 
droit  d'élire,  et  suspens  de  leurs  bénéfices 
pour  trois  ans  :  l'évéïiue  qui  y  aura  consenti 
perdra  le  droit  de  conférer  ces  dignités. 

k.  Le  concile  ordonne  que  les  archevêques, 
dans  leurs  visites,  auront  tout  au  plus  qua- 
rante ou  cinquante  chevaux;  les  cardinaux, 
vingt-cinq  ;  les  évêques,  vingt  ou  trente  ;  les 
archidiacres,  sept  ;  les  doyens  et  leurs  infé- 
rieurs, deux;  qu'ils  ne  mèneront  point  de 
chiens  ni  d'oiseaux  pour  la  chasse  ,  et  se 
contenteront  pour  leur  table  d'être  servis 
suffisamment  et  modestement.  Il  leur  défend 
aussi  d'imposer  ni  tailles  ni  exactions  sur 
leui' clergé;  mais  il  leur  permet  de  lui  de- 
mander en  cas  de  besoin  un  secours  cha- 
ritable. 

Ce  règlement  fut  fait  à  l'occasion  des  dé- 
penses énormes  que  plusieurs  évêques  fai- 
saient dans  leurs  visites ,  ce  qui  obligeait 
souvent  leurs  inféi  leurs  de  vendre  jus(iu'aux 
ornements  de  l'Eglise  pour  y  subvenir.  Au 
reste,  ce  grand  train  de  chevaux  n'est  qu'une 
simple  tolérance  de  la  part  du  concile;  et, 
s'il  en  tolère  un  plus  grand  nombre  dans  les 
archevêques  et  les  évêques  que  dans  les  car- 
dinaux, c'est  que  la  dignité  de  cardinal  n'é- 
tait [las  encore  ce  qu'elle  a  été  depuis. 

5.  Si  un  évéque  ordonne  un  prêtre  ou  un 
diacre,  sans  lui  assigner  un  titre  certain  dont 
il  puisse  subsister  ,  il  lui  donnera  de  quoi 
vivre  jusqu'à  ce  qu'il  lui  assigne  un  revend 
ecclésiastique,  à  moins  que  le  clore  ne 
puisse  vivre  de  son  patrimoii;e.  C'est  le  pre- 
mier canon  qui  parle  de  patrimoine  ou  de 
titre  palrimonial,  comme  ou  a  «lit  depuis,  au 
lieu  de  titre  ecclésiastique. 

6.  Les  évêques  et  les  archidiacres  ne  pro- 
nonceront point  (le  sentences  de  suspeiisé 
ou  d'excommunication  sans  trois  monitions 
canoniques  préalables,  si  ce  n'est  pour  les 
fautes  qui  de  leur  nature  emportent  excom- 
munication :  et  les  inférieurs  n'appelleront 
pas  sans  griefs  ni  avant  l'entrée  en  la  «tuse. 
Si  l'appelant  ne  vient  poursuivre  son  aitpel, 
il  sera  condamné  aux  dépens  envers l'inlimé 
qui  se  sera  présenté.  Il  est  défendu  en  par- 


405S 


DICTIONNAIRK  DES  CONCILES. 


1056 


ticulier  aux  moines  et  aux  autres  roligioux 
d'y|i|)eler  des  corrrclions  de  disciplino  im- 
posées par  leur  supérieurs  ou  leurs  tliapi- 
Ires. 

7.  Défense  de  rien  exiger  pour  l'introni- 
salion  des  évêques  ou  des  abiiés,  pour  l'ins- 
lallatiou  des  aulrcs  ecc!ésinsti(|ues  ou  la 
prise  de  possession  des  curés,  jiour  les  sé- 
piiUures,  les  mariages  cl  les  antres  sacre- 
ments, en  sorte  qu'on  les  refuse  à  ceux  «[ui 
n'ont  pas  de  quoi  donner.  Ou  défend  aussi 
aux  évèques  et  aux  abbés  d'imposer  aux 
églises  de  nouveaux  cens,  ou  de  s'approprier 
une  partie  de  leurs  revenus,  sous  peine  de 
cassation  des  actes  qu'ils  auront  faits  à  cet 
égard. 

8.  Défense  de  conférer  ou  de  proneltre  les 
bénéfices  avant  qu'ils  vaquent,  pour  ne  pas 
donner  lieu  de  souhailerla  mort  du  liliilaire. 
Les  bénéfices  vacants  seront  conférés  dans 
six  mois;  autrement,  le  chapitre  suppléera 
à  la  négligence  de  révêijne,  iévêque  à  celle 
du  chapitre,  et  le  niélropolilain  à  celle  de 
l'un  el  de  l'autre. 

9.  Sur  les  plaintes  formées  par  les  évè- 
ques que  les  nouveaux  ordres  militaires 
des  templiers  et  des  hospitaliers  recevaient 
des  églises  de  la  main  des  laïques;  (]ue  duis 
les  leurs  ils  instituaient  el  destituaient  des 
prêtres  à  l'insu  des  évêques;  qu'ils  admet- 
taient aux  sacrements  les  excommuniés  el 
les  interdits,  et  leur  donnaient  la  sépulture; 
qu'ils  abusaient  de  la  permission  donnée  à 
leurs  frères  envoyés  pour  quéier,  de  f.iire 
ouvrir,  une  fois  l'an,  les  églises  interdites, 
el  d'y  faire  célébrer  l'ciflice  divin,  d'où  plu- 
sieurs de  ces  quêteurs  prenaient  occasion 
d'aller  eux-mêmes  aux  lieux  interdits,  el  de 
s'associer  des  confrères  en  plusieurs  de  ces 
lieux,  à  qui  ils  communiquaient  leurs  pri- 
vilèges; le  concile  condamne  tous  ces  abus, 
non-seulement  à  l'égard  des  ordres  militai- 
res, mais  de  tous  les  autres  religieux. 

10.  Les  moines,  ou  tous  autres  religieux, 
ne  seront  point  reçus  pour  de  l'argent,  sous 
peine  au  supérieur  de  privation  de  sa  charge, 
el  au  particulier  ,  de  n'être  jamais  promu 
aux  ordres  sacrés.  On  ne  permettra  pas  à  un 
religieux  d'avoir  du  pécule,  si  ce  n'est  pour 
l'exercice  de  son  obédience.  (]elui  qui  sera 
trouvé  avoir  un  pécule  sera  excommunié  et 
privé  de  la  sépulture  commune,  et  on  ne  fera 
point  d'oblalion  pour  lui.  L'abbé  trouvé 
négligent  sur  ce  point  sera  déposé.  On  ne 
donnera  point  pour  de  l'argent  les  prieurés 
ou  les  obédiences;  el  on  ne  ihangera  point 
les  prieuis  i  onventuels,  sinon  pour  des  cau- 
ses graves,  ou  pour  les  élever  à  un  plus  haut 
rang. 

11.  Les  clercs  constitués  dans  les  ordres 
sacrés,  qui  ont  chez  eux  des  femmes  notées 
d'inconlinence ,  les  chasseront  et  vivront 
chastement,  sous  peine  de  privation  de  leur 
bénéfice  ecclésiastique  etde  leur  office. Même 
peine  pour  le  clerc  uni,  sans  une  cause  ma- 
nifeste el  nécessaire,  fréquentera  les  monas- 
tères des  filles,  après  la  défense  de  l'évéque. 
Un  laïque  coupable  d'un  crime  contre  na- 
ture sera  excommunié  et  chassé  de  l'assem- 


blée des  fidèles.  Si  c'est  un  clerc,  il  sera  oa 
chassé  du  clergé,  ou  enfermé  dans  un  mo- 
nastère pour  y  faire  pénitence. 

12.  Défensi'  à  tous  les  clercs  sans  excep- 
tion de  se  charger  d'affaires  temporelles  , 
comme  d'inleudance  de  terres,  de  juridic- 
tion séculière,  ou  de  la  fonctien  d'avocat  de- 
vant les  juges  laïques. 

i'-i  et  14.  Défense  aux  ecclésiasliqiies  de 
posséder  plusieurs  bénéfices,  el  aux  laïi|ues 
d'instituer  ou  de  destituer  des  clercs  dans  les 
églises,  sans  l'aulorilé  de  l'évéque,  ou  d'ob- 
liger les  ecclésiasliques  à  comparaître  en 
jugement  (levant  eux.  Le  concile  défend  ces 
choses  aux  laïques  sous  peine  d'êlre  privés 
de  la  communion  des  fidèles.  11  prive  aussi 
de  la  sépulture  ecclésiastique  ceux  des  laï- 
ques qui  transfèrent  à  d'autres  laf(iues  les 
dîmes  qu'ils  possèdent  au  péril  de  leurs 
âmes.  C'est  sur  ce  fondement  que  l'on  con- 
servait aux  laïques  jusqu'à  l'époque  de  la 
révolution  les  dîmes  dont  on  jugeait  (|u'ils 
étaient  eu  possession  dès  le  teuips  de  ce  con- 
cile, el  que  l'on  uonimail  di'ites  inféodées. 

1.5.  Les  biens  que  les  clercs  ont  acqiu's 
parle  service  de  l'Eglise  lui  demeureront 
après  leur  mort,  soit  qu'ils  en  aient  disposé 
par  testament  ou  non.  Défense  d'établir  à 
certain  prix  des  doyens  pour  exercer  leur 
juridiction,  sous  peine  de  privation  d'offices 
aux  doyens,  el,  à  l'évéque,  sous  peine  de 
privation  du  pouvoir  de  conférer  l'office  de 
doyen. 

16.  Dans  la  disposition  des  affaires  com- 
munes, on  suivra  toujours  la  conclusion  de 
la  plus  grande  et  de  la  plus  saine  partie  du 
chapitre,  nonobstant  tout  serment  et  cou- 
tume contraire;  si  ce  n'est  que  l'autre  partie 
l>ropose  quelque  chose  qu'elle  fasse  voir  être 
raisonnable. 

17.  Lorsqu'il  y  a  plusieurs  patrons  pour 
présenter  à  un  bénéfice,  et  qu'ils  s'accordent 
tous  dans  leur  présentation,  celui-là  aura  le 
bénéfice,  qui  sera  présenté  par  tous  ;  sinon 
celui-là  sera  i)référé,  qui  aura  la  pluralité 
des  suffrages;  autrement ,  l'évéque  y  pour- 
voira ;  comme  aussi,  en  cas  de  question  pour 
le  droit  de  patronage,  qui  ne  soil  pas  ter- 
minée dans  trois  mois. 

18.  L'Eglise  élanl  obligée ,  comme  une 
bonne  mère,  de  pourvoir  aux  besoins  cor- 
porels el  spirituels  des  pauvres,  le  concile 
ordonne  qu'il  y  aura,  pour  l'inslruction  des 
pauvres  clercs,  en  chaque  église  catbé<lrale, 
un  maître  à  qui  l'on  assignera  un  bénéfice 
suffisant,  et  qui  enseignera  gratuilemenl; 
que  l'on  rétablira  les  écoles  dans  les  autres 
églises  et  dans  les  monastères,  où  il  y  a  eu 
autrefois  quelque  fonds  destiné  à  cet  effet; 
qu'on  n'exigera  rien  pour  la  permission 
d'enseigner,  et  qu'on  ne  la  refusera  pas  à 
celui  qui  en  sera  capable,  parce  que  ce  se- 
rait empêcher  l'utilité  de  l'Eglise. 

10.  Défense,  sous  peine  d'analhème,  aux 
recteurs,  consuls  ou  autres  magistrats  des 
villes,  d'obliger  les  églises  à  aucune  charge 
publique,  soil  pour  fournir  aux  fortifications 
ou  expéditions  de  guerre,  soit  autrement;  et 
dedimuiuerla  juridiclion  (lemporeJJe)  des 


mi 


LAT 


LAT 


10S8 


évéqucs  Cl  (]os  nulres  prélats  sur  leurs  «ujols. 
On  periiiol  iié.ininoiiis  au  clorjjé  d'accorder 
qucl()(i(;  stilisidc  voloiilairo,  pour  siihvcnir 
aux  liéicssilés  pul)liinics,  (lu.iiid  les  faculles 
des  laïnucs  n'y  suKisent  pas. 

20.  Ou  (lélcnd,  SDus  peine  do  privaliou  do 
la  sépulture  eccléslasliquc,  les  (ouruuis  ou 
foires,  auxquels  se  Irouvaieut  des  soldais 
qui,|>e>ur  uionire  de  leur  l'orée  el  de  leur 
bravoure,  se  bailaicut  avec  d'autres,  au  péril 
de  leur  âme  et  de  leur  corps. 

21.  Ou  ordonne  d'observer  la  trêve  de 
Dieu,  qui  consistait  à  n'altaquer  personne 
depuis  le  coucher  du  soleil  le  mercredi  |us- 
qu'au  lever  du  soleil  le  lundi,  depuis  l'Avent 
jusqu'à  l'oclave  de  l'Kpiphanie  ,  et  de[)uis  la 
Sepluagésiine  jusciu'à  l'octave  de  Pâques  : 
Je  tout  sous  peme  d'exconiniunicaiiou. 

22.  Défense  d'inquiéler,  de  luallraiter  les 
moines,  les  clercs,  les  pèlerins,  les  niar- 
cliands,  les  paysans  allant  en  voyage,  ou 
occupés  à  l'agriculluie,  les  animaux  em- 
ployés au  labourage.  On  défend  aussi  d'éla- 
Llir  de  nouveaux  péages  ou  d'autres  exac- 
tions sans  l'autorité  des  souverains.  C'est 
que  chaque  petit  seigneur  s'en  donnait  l'au- 
loriié. 

23  Partout  où  les  lépreux  seront  en  assez 
grand  nombre,  vivant  en  commun,  pour 
avoir  une  église,  un  cimetière  et  un  prêtre 
particulier,  ou  ne  fera  aucuni;  difficulié  do 
le  leur  permettre;  et  ils  seront  exempts  de 
donner  la  diine  des  fruits  de  leurs  jardins  et 
des  bestiaux  qu'ils  nourrissent. 

2r.  IJéfenseaux  chréliens,  sous  peine  d'ex- 
communication, de  porter  aux  Sarrasins  des 
armes,  du  fer  ou  du  bois  pour  la  construction 
des  galères  ;  comme  aussi  d'être  patrons  ou 
pilotes  sur  leurs  bâtimenis.  On  excommu- 
niera aussi  ceux  ((ui  prendront  ou  dépouil- 
leront les  chrétiens  allant  sur  mer  pour  le 
commerce  ou  pour  d'autres  causes  légitimes, 
ou  qui  pilleront  ceux  qui  ont  fait  naufrage, 
s'ils  ne  restituent. 

23.  On  renouvelle  l'excommunication  si 
souvent  prononcée  contre  les  usuriers,  avec 
défense  de  recevoir  les  oITrandes  des  usuriers 
nianifesles,  de  les  admettre  à  la  communion 
et  de  leur  donner  li  sépulture;  renvoyant 
au  jugement  de  l'évéque  le  prêtre  qui  aura 
contrevenu  à  ce  décret. 

2d.  On  défend  aux  juifs  et  aux  Sirrasins 
d'avoir  chez  eux  des  esicaves  chrétiens  sous 
quelque  prétexte  que  ce  soit.  On  permet 
néanmoins  de  recevoir  en  témoignage  les 
chrétiens  contre  les  juifs,  et  les  juifs  contre 
les  chrétiens.  On  ordonne  de  conserver  les 
biens  aux  juifs  convertis,  ayec  défense, 
sons  peine  d'excommunication  ,  aux  sei- 
gneurs et  aux  magistrats  de  leur  en  rien 
ôler. 

27.  Quoique  l'Eglise,  suivant  que  le  dit 
saint  Léon,  rejette  les  exécutions  sanglâmes, 
elle  ne  laisse  pas  d'être  aidée  par  les  lois 
des  princes  chrétiens,  eu  ce  que  la  crainte 
du  supplice  corporel  fait  (jnelquefois  recourir 
au  remède  spirituel;  c'est  pour(]ui>i  nous 
auathémalisons  les  hérétiques  nommés  ci- 
thares, palarins  ou  i)ubli<;(nns,  Us  cMi(jcois 


et  autres  qui  enseignent  publiquement  lenrr 
erreurs,  et  ceux  qui  leur  donnent  protection 
ou  retraite,  défendant ,  en  cas  ()u'ils  vien- 
nent à  mourir  dans  leur  péché,  de  faire  des 
olil  liions  pour  eux  ,  et  de  leur  donner  la 
sépulture  entre  les  chrétiens.  Le  concile 
ordonne  de  dénoncer  exconuiiuniés,  dans  les 
églises,  les  jours  de  dimanches  et  de  fêtes, 
les  brabançons  ,  les  colleraux  ,  etc.  ,  qui 
portaient  la  désolation  partout.  Il  permet 
même  de  prendre  les  armes  contre  eux,  et 
reçoit  ceux  (|ui  les  attaqueront  sous  la  pro- 
tection de  l'Eglise,  comme  ceux  qui  visitent 
le  saint  sépulcre.  Ces  colteraux  ou  roturiers 
étaient  des  troupes  ramassées  dont  les  sei- 
gneurs se  servaient  pour  leurs  guerres  par- 
ticulières, et  qui  vivaient  sans  discipline  et 
sans  religion.  Labb.  X;  Annl.  des  conc. 

L.VTRAN  (iv  Concile  de),  etc.  xii*  géné- 
ral, l'an  1213.  Le  pipe  Innocent  III  convo- 
qua ce  concile,  qui  est  le  quatrième  de 
Latran,  et  le  douzième  général,  par  une 
bulle  datée  du  19  avril  121.'{,  qu'il  envoya  par 
lou'e  la  chrétienlé.  Les  motifs  de  la  convo- 
cation du  concile  furent  le  recouvrement  de 
la  terr<<  sainte,  la  réformatiou  des  mœurs  de 
l'Eglise  universelle,  l'(!Xlinction  des  guerres 
et  des  hérésies,  l'aflermissement  de  la  foi  et 
le  réiablissemeiil  de  la  paix.  Il  s'y  trouva 
quatre  cent  douze  évêques,  en  y  comprenant 
le  patriarche  de  Constantinopli-  et  celui  de 
Jérusalem,  soixante  et  onze  primats  ou  mé- 
tropolitains; plus  de  huit  cent<,  tant  abbés 
que  prieurs,  et  un  grand  nombre  do  députés 
pour  les  absents.  La  foule  était  si  grande, 
que  l'archevêque  d'Ainalfi  fut  étouffé  par  le 
peuple  suus  le  vestibule  de  l'église.  Frédéric, 
roi  de  Sicile,  élu  empereur,  Henri,  empereur 
de  Coustautinople,  les  rois  de  France,  d'An- 
gleterre, de  Hongrie,  de  Jérusalem,  de  Chy- 
pre, d'Aragon,  et  plusieurs  autres  princes, 
y  avaient  leurs  ambassadeurs.  Le  concile 
s'assembla  dans  l'église  patriarcale  de  La- 
tran, le  jour  de  Sainl-.Martin,  11  novembre 
1215.  Le  pape  en  Dt  l'ouverture  par  un  dis- 
cours (|ui  avait  pour  sujet  ces  paroles  de  Jé- 
sus-Christ :  «  J'ai  désiré  avec  ardeur  de 
manger  cette  Pâquc  avec  vous.  »  Après  ce 
discours  et  un  autre  qui  n'est  qu'une  exhor- 
tation morale,  il  présenta  au  coiuile,  tout 
dressés,  et  y  lit  lire  soixante-dix  décrets  ou 
canons  qui  commencent  par  l'exposition  de 
la  foi  catholique. 

1.  Cette  exposition  ou  formule  de  foi  est, 
qu'il  n'y  a  qu'un  seul  Dieu  en  trois  person- 
nes, le  Père,  le  Fils  et  le  Saint-Esprit  ;  mais 
une  seule  essence,  une  substance  et  une 
nature  très-simple  ;  (|ue  le  Père  ne  reçoit 
l'être  de  personne  ,  que  le  Fils  reçoit  son 
entité  du  Père  seul,  et  que  le  Saint-Esprit 
reçoit  la  sienne  à  la  fois  des  deux  premiers, 
sans  coinmenciinent,  tiiujours,  et  sans  fin  ; 
que  le  Père  engendre;  que  le  Fils  est  engen- 
dré ;  tiue  le  Saint-Esprit  procède;  qu'ils  sont 
consuiistanti.ls  et  égaux  en  tout  ;  également 
puissants,  égalemenl  éternels  ;  tous  les  trois 
un  seul  principe  de  toutes  choses,  créateur 
des  choses  invisibles  et  visibles,  des  spiri- 
tuelles et  des  corpori'lles;  (jui,  par  sa  verd) 


i059 


DICTIONNAIKE  DES  CONCILES. 


iom 


touto-puissante,  a,  dès  le  commencement  du 
lemps.  fait  de  rien  l'une  et  l'autre  créature 
spirituelle  et  corporelle,  et  les  démons  mô- 
mes, qu'il  avait  créés  bons  et  qui  se  sont 
faits  mauvais;  que  c'est  p;ir  la  suggestion  du 
di.iblc  que  riioiuiiic  a  péché. 

Cette  sainte  Trinilé,  indivisible  selon  son 
essence  commune,  et  disliiiguée  selon  ses 
propriétés  personmllcs,  a  donné  au  genre 
humain  la  doctrine  salutaire,  par  le  mi- 
nistère de  Miiïse,  des  prophètes  et  de  ses 
autres  serviteurs,  suivant  la  disposition  des 
temps;  et  enfin  le  Fils  unique  de  Dieu,  Jé- 
sus-Christ, incarné  par  la  vertu  commune 
de  toute  la  Trinité,  et  conçu  de  Marie,  tou- 
jours vierge,  et  par  la  coopération  du  Saint- 
Esprit,  qui  s'est  fait  homme  véritable,  coio- 
posé  d'une  âme  raisonnable  et  d'un  corps 
humain,  une  personne  en  deux  natures, 
nous  a  montré  plus  clairement  le  chemin  de 
la  vie.  Immortel  et  impassible  selon  la  divi- 
nité, il  s'est  fait  passible  et  mortel  selon  l'hu- 
manité. Il  a  même  souffert  sur  le  bois  de  la 
icroix  pour  le  salut  du  genre  humain.  Il  est 
mort  descendu  aux  enfers,  ressuscité  d'en- 
tre les  morts,  et  monté  au  ciel;  mais  il  est 
descendu  en  âme,  et  ressuscité  en  corps,  et 
est  monté  au  ciel  en  l'un  et  en  l'autre.  Il 
viendra  à  la  fin  des  siècles  juger  les  vivants 
et  les  morts,  tant  les  réprouvés  que  les  élus, 
qui  ressusciteront  tous  avec  leurs  propres 
corps,  afin  de  recevoir,  selon  leurs  mérites 
bons  ou  mauvais  :  les  réprouvés,  la  peine 
éternelle  avec  le  diable;  les  élus,  la  gloire 
éternelle  avec  Jésus-Christ. 

Il  n'y  a  qu'une  seule  Eglise  universelle  des 
fidèles,  hors  de  laquelle  nul  n'est  absolu- 
ment sauvé,  et  dans  laquelle  Jésus-Christ 
est  le  prêtre  et  la  victime,  dont  le  corps  et 
le  sang  sont  véritablement  dans  le  sacre- 
ment de  l'autel  sous  les  espèces  du  pain  et 
du  vin;  le  pain  étant  transsubslanlié  aa  corps 
de  Jésus-Christ,  et  le  vin  en  ^on  sang,  par 
la  puissance  divine  ;  afin  que,  pour  rendre 
le  mystère  de  l'unité  parfait,  nous  recevions 
du  sien  ce  qu'il  a  reçu  du  nôtre.  Personne 
ne  peut  consacrer  ce  mystère  que  le  prêtre 
ordonné  légitimement,  selon  la  puissance 
des  clelsde  l'Eglise,  que  Jésus-Christ  a  don- 
née aux  apôtres  et  à  leurs  successeurs. 
Quant  au  sacrement  du  baptême,  qui  est 
consacré  par  l'invocation  sur  l'eau  de  la  Tri- 
nilé individuelle,  savoir,  du  Père,  du  Fils  et 
du  Sainl-Espril,  il  procure  le  salut  tant  aux 
enfants  qu'aux  adultes,  quand  il  leur  est 
administré  suivant  la  forme  de  l'Eglise,  quel 
qu'en  soit  le  ministre.  Si,  après  l'avoir  reçu, 
quelqu'un  tombe  dans  le  péché,  il  peut  re- 
couvrer son  innocence  par  une  vraie  péni- 
tence. xNon-seulemenl  les  vierges  qui  vivent 
dans  la  continence,  mais  aussi  les  person- 
nes mariées  qui  plaisent  à  Dieu  par  une  foi 
pure  et  par  leurs  bonnes  œuvres,  méritent 
di'  parvenir  à  la  vie  éternelle. 

Le  terme  de  transsubstantiation  employé 
daiiS  ce  canon  est  remarquable.  Le  qua- 
trième concile  (le  Latran  le  consacra  pour 
signifier  le  changement  du  pain  et  du  vin  au 
corps  et  au  sang  de  Jésus-Christ,  comiiu'  h; 


premier  concile  de  Nicée  avait  consacré  Ip 
terme  de  consubstantiel,  pour  exprimer  la 
parfaite  égalité  ilu  Fils  avec  le  Père;  et 
l'Eglise  s'est  toujours  servie  depuis  de  ces 
deux  termes  dans  le  même  sens  et  pour  les 
mêmes  fins. 

2.  Le  concile  condamne  le  traité  de  l'abbé 
Joachim  conire  Pierre  Lombard,  sur  la  Tri- 
nité, où  il  l'appelle  hérétique  cl  insensé,  pour 
avoir  dit,  dans  son  premier  livre  des  Sen- 
tences, qu'une  chose  souveraine  est  Pèrq, 
Fils  et  Saint-Esprit,  et  qu'elle  n'engendre, 
ni  n'est  engendrée,  ni  ne  procède.  L'abbé 
Joachim  préiendail  qu'il  suivait  de  celle 
doctrine,  qu'il  y  avait  une  qualernité  en 
Dieu,  savoir  les  trois  personnes  de  la  Tri- 
nité et  leur  espèce  commune  ;  et  soutenait 
que  l'union  des  personnes  n'est  pas  propre 
et  réelle,  mais  seulement  similitudinaire, 
comme  celle  des  croyants,  dont  il  est  dit  aux 
Acîes  (les  apôtres,  qu'ils  n'avaient  qu'un 
cœur  et  qu'une  âme  ;  et  comme  dit  Jésus- 
Christ  dans  saint  Jean,  en  parlant  des  fidèlfss 
à  son  Père:  ((  Je  veux  qu'ils  soient  un  comme 
nous.  »  Pour  nous,  dit  le  pape,  nous  croyons, 
avec  l'approbation  du  saint  concile,  et  nous 
confessons  qu'il  y  a  une  chose  souveraine, 
qui  est  le  Père,  le  Fils  et  le  Saint-Espril, 
sans  qu'il  y  ait  de  qualernité  en  Dieu,  parce 
que  chacune  de  ces  personnes  est  cette 
cliose,  c'est-à-dire  la  substance,  l'essence  ou 
la  nature  divine,  qui  seule  est  le  principe 
de  tout.  Le  concile  déclare  donc  hérétiques 
tous  ceux  qui  défendiaicnl  ou  approuve- 
raient la  doctrine  d^'.  l'abbé  Joachim  sur  cet 
article.  Il  condanme  aussi  la  doctrine  d'A- 
mauri,  qui  soutenait  que  chaque  chrétien 
est  obligé,  sous  peine  de  privation  du  salut, 
de  croire  qu'il  est  membre  vivant  de  Jésus- 
Christ. 

3.  Le  concile  prononce  anathème  conire 
toutes  les  hérésies  contraires  à  l'exposition 
de  foi  précédente  ;  et  ordonne  que  les  héré- 
tiques, après  avoir  été  <îondamnés,  seront 
livrés  aux  puissances  séculières.  Il  ajoute 
que  l'on  avertira  ces  puissances,  et  qu'on  les 
contraindra,  même  par  censures,  de  prêter 
serment  en  public,  qu'elles  chasseront  de 
leurs  terres  tous  les  héréliques  no(és  par 
l'Eglise  ;  que,  si  les  »eigneurs  temporels  né- 
gligent de  le  faire,  ils  seront  excommuniés 
par  le  métropolitain  et  les  évêques  de  la  pro- 
vince ;  que,  s'ils  ne  satisfont  pas  dans  l'an, 
l'on  en  donnera  avis  au  pape,  qui  déclarera 
leurs  vassaux  absous  du  serment  de  fidélilé, 
et  exposera  leurs  terres  à  la  conquête  des 
catholiques,  pour  les  posséder  paisiblement, 
après  en  avoir  chassé  les  héréliques  et  y 
conserver  la  pureté  de  la  foi,  sauf  le  droit  du 
seigneur  principal  ;  pourvu  que  lui-même 
ne  mette  aucun  obstacle  à  l'exécution  de 
cette  ordonnance. 

Ceux  qui,  en  lisant  ce  canon,  seraient 
tentés  de  croire  que  l'Kglise  entreprend  ici 
sur  la  puissance  séculière,  pourront  si-  désa- 
buser, en  observant  (dit  le  P.  Richard)  ijoe 
les  ambassadeurs  des  principaux  souverains 
de  la  chréiienlé  étaient  présents  au  concile 


!OUt 


LAT 


LAT 


1062 


de  Lalran,  et  consentaient  à  ses  décrets  au 
nom  (le  Irurs  niaîln's. 

Mais  la  (locslion  est  de  savoir  si  ce  con- 
senlement  élait  iieccssairi"  à  l'Eglise  do  la 
part  lies  piinecs,  ou  s'ils  n'claicnl  pas  con- 
scieiicicusfinenl  oliligés  de  le  lui  doimcr. 
«  CcHe  concession  (  de<  princes  liile  à 
l'Eglise)  peu  vrai^emlilablc  a  besoin  de 
preuves,  dit  le  cardinal  Lilla  [Lettre  8),  et  il 
n'y  en  a  pas  la  moindre  liace  dans  les  actes 
du  eoni'iic.  » 

«  L'idée  d'un  royaume  de  Dieu  réalisé  ou 
devant  èlre  réalisé  sur  la  terre  élait  dans 
ces  siècles,  ilil  le  savant  M.  Hiirter,  encore 
alors  proleslanl  (Hisl.  du  pape  Innocent  111 , 
l.  XX),  i'inspiraiion  vivace  et  viviQante  de 
la  papauté;  in»[)iralion  plus  ou  moins  acti- 
vement exécutée,  mais  jamais  complélenient 
assoupie.  C'est  par  cette  idée  que  le  cliel' de 
l'Eglise  se  considère  comme  le  représentant 
visible  du  Dieu  invisible.  La  doctrine  de  la 
foi,  telle  (ju'elle  a  été  établie  par  l'Eglise,  en 
sa  (jualité  d'organe  du  Sainl-Espril,  était  à 
ses  yeux  une  révélation  de  la  volonté  divine 
obligatoire  pour  tous,  un  précepte  de  vie 
donné  sans  dislinclion  à  tous  les  liommcs 
par  le  souverain  suprême  du  ciel  et  de  la 
terre.  Toute  déviation  de  ce  précepte  élait 
regardée  comme  une  opposition  à  celle  vo- 
lonté ;  et  vouloir  la  maîtriser,  c'était  un 
crime  impardonnable  :  c'est  pourquoi  toute 
erreur  reconnue  et  maintenue  apparaissait 
comme  une  résistance  impie  de  l'homme 
contre  Dieu,  de  l'être  morkl  contre  l'éter- 
nel, du  serviteur  contre  le  maître,  de  la 
créature  contre  le  créateur.  Si  la  punition 
frappe  celui  qui  désobéit  à  l'ordre  temporel, 
elle  doit  frapper  plus  sérieusement  encore 
celui  qui,  par  une  déviation  connue  ou  obs- 
tinée de  la  foi,  s'oppose  à  la  volonté  de 
Dieu  :  car  la  révolte  contre  le  souverain 
éternel  est  plus  coupable  que  celle  contre  le 
souverain  temporel.  » 

k.  On  exhorte  les  Grecs  à  se  réunir  el  à  se 
conformer  à  l'Eglise  romaine,  afin  qu'il  n'y 
ait  qu'un  pasteur  et  qu'un  trouper.u;  et  l'on 
défend  aux  Grecs,  sous  peitie  d'excommuni- 
cation et  de  déjjosition,  de  laver  les  aulels 
où  les  prêtres  latins  avaient  célébré,  cl  de 
rebapliser  ceux  qu'ils  avaient  baptisés  ; 
c'est  que  plusieurs  Grecs  poussaient  l'aver- 
sion contre  les  Latins  jusnu'à  laver  les  au- 
tels où  les  prêtres  latins  avaient  célébré,  el 
rebapliser  ceux  qu'ils  avaient  baptisés. 

5.  Le  concile  règle  l'ordre  el  les  préroga- 
tives des  quatre  patriarches  d'Orient,  met- 
tant après  l'Eglise  romaine,  qui  a  la  princi- 
pauté sur  toutes  les  autres,  comme  mère  de 
tous  les  fidèles,  celui  de  Gonstanliiiople,  puis 
ceux  d'Alexandrie,  d'Anlioche  el  de  Jéra- 
salem. 

6.  On  renouvelle  les  anciens  décrets  tou- 
chant la  tenue  des  conciles  provinciaux 
chaque  année,  pour  la  rélorme  des  mœurs, 
principalement  du  clergé;  et  afin  (ju'on  y 
puisse  réussir,  il  est  ordonné  qu'on  e.ablira 
en  chaque  diocèse  des  personnes  capables 
qui,  pendant  toute  l'année,  s'informeront 
eKactemenl  des  choses  dignes  de  reforme, 


pour  en  faire  leur  rapport  au  concile  sui- 
vant. 

7.  Les  évêques  veilleront  A  la  réforme  dei 
mœurs  de  leurs  diocésains  et  corrigeront  les 
abus  qu'ils  trouveront  parmi  eux,  et  surtout 
liarmi  les  clercs. 

8.  On  règle  la  manière  de  procéder  pour  la 
puiiilion  des  crimes  :  le  prélat,  sur  la  diffa- 
mation publique  de  celui  contre  lequel  il 
veut  informer,  lui  exposera  les  articles  qui 
doivent  faire  l'objit  de  ses  inrormalinns  , 
afin  qu'il  ait  la  faculté  de  se  déléndre,  et  lui 
déclarera  non-seulement  les  dépositions, 
mais  les  noms  des  témoins,  et  recevra  ses 
exceptions  el  ses  défenses  légitimes. 

1).  Les  évêques  des  diocèses  d'Orient  où  il 
y  a  un  mélange  de  chrétiens  dont  la  langue 
et  les  rites  sont  différents  établiront  des 
hommes  capables  pour  célébrer  à  chaque 
nation  l'office  divin,  lui  administrer  les  sa- 
crements, et  l'instruire  chacune  selon  son 
rit  et  en  sa  langue,  sans  néanmoins  qu'il 
puisse  y  avoir  deux  évêques  dans  un  dio- 
cèse, mais  seulement  un  vicaire  catholique, 
soumis  entièrement  à  l'évéque,  pour  ceux 
qiii  sont  d'un  autre  rit. 

10.  Les  évêques  choisiront  des  personnes 
éclairées  pour  prêcher,  (oufesser,  imposer 
de-i  pénitences  et  faire  tout  ce  qui  convient 
au  saint  des  âmes. 

11.  On  renouvelle  l'ordonnance  du  concile 
de  Latran  de  l'an  1179,  sous  Alexandie  111, 
portant  que  dans  les  églises  cathédrales  et 
collégiales  il  y  aura  un  maître  pour  ensei- 
gner gratis  la  grammaire  et  les  autres  scien- 
ces aux  clercs  de  ces  églises  et  aux  autres 
écoliers  pauvres.  A  l'égard  des  églises  mé- 
tropolitaines, elles  auront,  outre  ce  maître 
de  grammaire,  un  théologal  ou  théologien, 
pour  enseigner  aux  prêtres  et  aux  autres 
ecclésiastiques  l'Ecriture  sainte  et  ce  qui  re- 
garde le  soin  des  âmes.  Ce  théologal  ne  sera 
pas  néanmoins  chanoine,  non  plus  que  le 
maître  de  grammaire;  mais  on  leur  donnera 
à  l'un  el  à  l'autre  le  revenu  d'un  bénéfice. 

12.  Les  abbés  et  les  prieurs  tiendront 
leurs  chapitres  généraux  tous  les  trois  ans, 
pour  y  traiter  de  la  réforme  et  de  l'obser- 
vance régulière,  sans  préjudice  du  droit  des 
évêques. 

1).  Défense  à  qui  que  ce  soif  d'inventer 
de  nouveaux  ordres  religieux.  Ceux  qui 
voudront  entrer  en  religion  embrasseront 
un  d(  s  ordres  approuvés.  Une  même  per- 
sonne n'aura  pas  des  places  de  moine  en 
plusieurs  monastères,  ni  plusieurs  abbayes 
en  même  temps. 

li,  15  et  16.  Un  clerc  convaincu  d'inconti- 
nence sera  puni  suivant  I  i  rigueur  des  ca- 
nons, et  plus  grièvement  encore  celui  ([ui 
demeure  dans  un  pays  où  il  est  de  coutume 
que  les  clercs  se  marient.  Ils  vivront  aussi 
selon  les  règles  de  la  tempérance;  cl  celui 
qui  S'  ra  sujet  à  l'ivrognerie,  s'il  ne  se  cor- 
rige élant  a\erti  par  son  evêqiie,  sera  sus- 
pens de  son  bénéfice  ou  de  son  office.  Ils 
n'iront  point  à  la  chasse  et  n'auront  point 
d'oiseaux  pour  ce  sujet.  Ils  s'abstiendront 
des  trafics  séculiers,  des  spectacles,  des  jeux 


DICTlONNAmE  DES  CONCILES. 


1UU5 

(le  hasarJ,  et  n'entreront  pas  dans  les  caba- 
rets, si  ce  n'est  en  voyage.  Us  porteront  une 
toiisiiic  ou  une  couronne  convenables  à  leur 
él^it;  auront  des  iiibits  ierinés,  qui  ne  soient 
ni  trop  longs  ni  Irop  couris,  et  Siius  parures; 
porteront  à  l'église  des  iliapes  sans  man- 
ches, sans  agrafes,  et  sans  rubans  d'or  ni 
d'argent.  Us  ne  porleront  point  de  bagnes,  à 
rexce|)tioii  de  ceux  à  ()ui  leur  dignité  iloiine 
droit  d'en  porter.  Les  évéques  porieront , 
dans  l'église  et  au  dehors,  des  surplis  de 
toile;  leurs  manteaux  seront  attachés,  ou 
sur  la  poitrine  avec  des  agrales,  ou  derrière 
le  cou. 

17.  On  menace  de  suspense  les  clercs  qui 
passeraient  une  parlie  de  la  nuit  dans  des  fes- 
tins ou  des  enireliens  profanes,  dormiraient 
jusqu'au  jour  et  réciteraient  les  matines  avec 
précipitation,  entendraient  rarement  la  messe 
et  la  célébreraient  plus  rarement  encore.  On 
les  exhorte  à  célébrer  assidûment  et  avec 
dévotion  i'oflice  du  jour  et  de  la  nuit. 

18.  Défense  aux  clercs  de  dicter  ou  de  pro- 
noncer une  sentence  de  mort,  ni  do  rien  faire 
qui  ait  rapport  au  dernier  supplice;  d'eser- 
cer  aucune  partie  de  la  chirurgie  où  il  faille 
employer  le  fer  ou  le  feu;  de  donner  la  bé- 
nédiction pour  l'épreuve  de  l'eau  chaude  ou 
froide,  ou  du  fer  chaud. 

19.  On  défend  de  porter  des  meubles  dans 
les  églises  hors  le  cas  de  nécessité,  comme 
dans  les  incursions  dos  ennemis;  et  l'on  or- 
donne de  tenir  propres  les  vases  sacrés,  les 
ornements  et  les  linges  destinés  au  saint  mi- 
nistère. 

20.  Le  saint  chrême  et  l'eucharistie  seront 
enfermés  sous  la  clef  dans  toutes  les  églises  ; 
et  ceux  qui  auront  manqué  de  diligence  à 
cet  égard  seront  suspens  pendant  trois  mois 
de  leur  office. 

21.  Tous  les  ûJèles  parvenus  à  l'âge  de 
discrétion  confesseront  tous  leurs  péchés  au 
moins  une  fuis  l'an  à  leur  propre  prêtre;  ils 
accompliront  la  pénitence  qui  leur  sera  im- 
posée et  recevront  le  sacrement  de  l'eucha- 
ristie avec  respect  au  moins  à  Pâques,  si  ce 
n'est  qu'ils  croient  s'en  devoir  abstenir  pour 
une  cause  raisonnable,  et  de  l'avis  de  leur 
propre  prêtre,  pendant  quelque  temps.  C'US 
qui  ne  s'acquitteront  pas  de  ce  devoir  seront 
condamnés  à  être  privés,  de  leur  vivant,  de 
l'entrée  de  l'église,  et  de  la  sépulture  ecclé- 
siastique après  leur  mort;  et  ce  statut  sera 
publié  souvent  dans  léglise,  afin  que  per- 
sonne n'en  prétende  cause  d'ignorance.  Le 
c.inoii  ajoute  que  si  (luelqu'un  veut,  pour 
une  juste  cause,  confesser  ses  péchés  à  un 
prêtre  étranger,  c'est-à-dire  ou  à  un  curé 
voisin,  ou  à  tout  autre  prêtre  approuvé,  il 
en  demandera  et  en  obtiendra  la  permission 
de  son  propre  prêtre,  parce  qu  autrement 
cet  étranger  ne  pourrait  le  lier  ni  le  délier; 
qu'au  reste  le  prêtre  à  qui  ils  confessent 
leurs  péchés  doit  être  discret  et  prudent; 
panser,  comme  un  bon  médecin,  les  blessu- 
res des  lualailes,  y  mettre  de  l'huile  et  du 
vin.  en  s'mformanl  ex.ctoinent  du  pécheur 
cl  des  circo.istaiK  es  du  pèche,  pour  savoir 
quel  conseil  il  doit  lui  donner  et  de  quels  re- 


I0«4 


mèdes  il  doit  se  servir  pour  le  guérir.  Le 
confesseur  doit  aussi  prendre  garde  de  ne 
pas  découvrir,  par  quelque  parole  ou  par 
quohiue  signe,  les  péchés  de  ceux  (jui  se 
confessent;  et  celui  qui  se  trouvera  coupable 
en  ce  point  sera  déjosé  et  enfermé  dans  un 
monastère,  pour  y  faire  pénitence  le  reste 
de  ses  jours. 

On  peut  reniar(|uer  quatre  choses  sur  ce 
canon  :  la  première,  qu'il  fut  fait  à  l'occa- 
sion des  albigeois  et  des  vaudois,  qui  mé- 
prisaient la  pénitence  et  prélendaient  rece- 
voir la  rémission  de  leurs  péchés  sans  con- 
fession ni  satisfaction,  par  la  seule  imposi- 
tion des  mains  de  l'un  de  ceux  qu'ils  appe- 
laient prévois  ,  évéques  ou  diacres  ;  la 
seconde,  que  le  concile  ne  détermine  que  le 
temps  de  la  communion,  qu'il  fixe  à  Pâques, 
et  non  celui  de  la  confession,  parce  qu'alors 
on  devait  la  faire  au  commencement  du  ca- 
rême; la  troisième,  que  par  le  propre  prêtre 
auijuel  on  doit  faire  sa  confession  annuelle 
il  faut  entendre  le  curé  de  la  paroisse  où 
l'on  demeure,  sauf  les  droits  de  l'évéïiue  cl 
du  souverain  pontife;  la  (lualrièrae  enfin, 
que  (;uoique  par  le  propre  prêtre  on  doive 
entendre  le  curé,  on  peut  néanmoins  satis- 
faire à  ce  canon  en  se  confessant  à  tout  au- 
tre prêtre  approuvé  par  l'évêque  diocésain, 
lorsque  telle  est  son  intention.  \'oici  donc 
quel  est  l'usage  de  la  France  touchant  le 
ministre  de  la  confession  annuelle.  Il  y  a  des 
Eglises  où  les  évéques  entendent  que  tous 
les  confesseurs  approuvés  indéfiniment  pour- 
ront confesser,  même  pour  la  confession  (]ui 
est  de  précepte,  sans  la  permission  des  cu- 
rés; et  dans  ces  Eglises,  la  conlession  an- 
nuelle faite  à  tout  prêtre  approuvé  est 
bonne.  11  y  en  a  d'autres  où,  le  dimanche 
des  Hameaux,  le  curé,  publiant  au  prône  le 
canon  Omnis  utriusque  sexas,  donne  la  per- 
mission générale  à  tous  ses  paroissiens  de 
se  confesser  à  tout  prêtre  approuvé;  et  cette 
permission  générale  sulfit  pour  (|ue  chacun 
puisse  se  confesser  licitement  à  tout  prêtre 
approuvé.  Enfin  il  y  a  dos  Eglises  où  la  pra- 
tique constante  est  de  demander  et  d'obienir 
la  permission  des  curés;  et  dans  ces  Eglises 
les  confessions  faites  à  d'autres  prêtres 
qu'aux  propres  curés,  sans  celte  formalilé, 
peuvent  être  illicites;  mais  elles  sont  tou- 
jours valides  si  les  prêtres  étrangers  à  qui 
l'on  s'adresse  sont  approuvés  par  l'évêque 
diocésain  :  ainsi  l'a  décidé,  en  Hjj5,  l'assem- 
blée du  clergé  de  France,  avec  l'assentiment 
de  tous  les  évéques  du  royaume. 

22.  Lorsqu'un  malade  fera  venir  les  mé- 
decins, ils  l'avertiront,  avant  de  lui  rien  or- 
donner pour  le  rétaldissemenl  de  sa  santé, 
de  pourvoir  au  salut  de  son  âme;  et  les  mé- 
decins qui  y  auront  man(|ué  seront  privés 
de  l'entrée  de  l'église  jusqu  à  une  satisfac- 
tion Convenable.  S'ils  lui  conse;ll<'n!,  pour  la 
sanié  de  son  corps,  des  choses  qui  puissent 
nuire  au  salut  de  sou  âme,  ils  seront  excom- 
munies. 

2.J.  On  ne  laissera  point  vaquer  plus  de 
Iro.s  mois  un  évêclié  ou  une  abbaye;  autre- 
ment  Ceux  qui   avaient  droit   d'élire  en  se- 


106S 


LAT 


LAT 


1000 


ront  privés  pour  cette  fois,  et  il  sera  dévolu 
au  supérieur  auquel  il  apparticnl  do  pour- 
voir a  la  vacance,  lequel  sera  tenu  de  la 
remplir  dans  les  trois  mois,  en  prenant, 
pour  cet  effet,  le  conseil  de  sou  chapilro  et 
(les  personnes  prudentes. 

24.  L'élection  doit  se  faire  en  présence  de 
tous  ceux  qui  doivent  et  peuvent  comtnodé- 
inent  y  assister.  lîllepcuit  se  faire  en  trois  ma- 
nières, par  scrutin  ,  par  compromis,  ou  par 
inspiration.  En  la  première,  les  vacants  choi- 
sissent trois  d'entre  eux  pour  recueillir  se- 
crètement les  suffrages  de  chacun  en  parti- 
culier, les  rédiger  par  écrit ,  et  les  comparer 
ensemble,  aûn  que  celui  qui  a  pour  lui  les 
suffrages  du  plus  grand  nombre  des  vacants, 
soit  élu.  La  seconde  manière  consiste  à  don- 
ner le  pouvoir  d'élire  ,  au  nom  de  tous  ,  à 
quelques  personnes  capables;  la  troisième, 
à  s'accorder  tous  ensemble  ,  comme  par  in- 
spiration divine,  pour  nommer  un  même  su- 
jet. Toute  autre  forme  d'élection  est  déclarée 
nulle.  Personne  ne  peut  donner  son  suffrage 
par  procureur,  à  moins  qu'il  ne  soit  absent 
pour  empêchement  légitime,  et  aussitôt  que 
l'élection  est  faite,  on  la  doit  publier  solen- 
nellement. 

25.  Si  l'élection  se  fait  par  l'autorité  de  la 
puissance  séculière,  elle  sera  nulle  de  plein 
droit  :  l'élu  qui  y  aura  consenti  n'en  tirera 
aucun  avantage  et  deviendra  incapable  d'ê- 
tre élu  :  les  élus  seront  suspendus  pendant 
trois  ans  de  tout  office  et  bénéfice  ,  et  privés 
pour  celte  fois  du  pouvoir  d'élire. 

26.  Celui  à  qui  il  appartient  de  conOrmcr 
l'élection  doit  auparavant  en  examiner  soi- 
gneusement la  forme,  ainsi  que  les  qualités 
do  l'élu,  ses  mœurs,  sa  science  et  son  âge. 
S'il  confirme  l'élection  d'un  sujet  qui  n'a  pas 
les  qualités  requises  ou  dont  l'éleclion  n'est 
pas  dans  les  règles,  il  perd  le  droit  de  con- 
firmer le  premier  successeur ,  et  l'élu  sera 
privé  de  la  jouissance  de  son  bénéfice.  Les 
prélats  soumis  immédiatement  au  saiul-siége 
se  présenteront  au  pape  en  personne  pour 
faire  confirmer  leur  élection. 

27.  Les  évêques  ne  conféreront  les  digni- 
tés ecclésiastiques  ou  les  ordres  sacrés  qu'à 
des  personnes  capables,  et  auront  soin  d'in- 
struire ,  soit  par  eux-mêmes,  soit  par  d  au- 
tres, ceux  qu'ils  voudront  ordonner  prêtres, 
tant  sur  les  divins  offices,  que  sur  l'adminis- 
Iration  des  sacrements,  puisqu'il  vaut  mieux 
que  l'Eglise  ail  peu  de  bons  ministres  ,  sur- 
tout des  prêtres,  que  plusieurs  mauvais. 

28.  Celui  qui  aura  demandé  et  obtenu  la 
permission  de  quitter  son  bénéfice  sera  tenu 
et  même  contraint  de  le  quitter,  attendu 
qu'il  n'a  pris  cette  résolution  que  pour  l'uti- 
lité de  son  église  ou  pour  ses  inlérêls 
propres. 

29.  Une  même  personne  ne  pourra  possé- 
der deux  bénéfices  à  charge  d'âmes,  et  celui 
qui  en  recevra  un  second  de  n)éine  nature 
sera  privé  du  premier;  que  s'il  veut  le  rete- 
nir, il  sera  aussi  dépouillé  du  second.  Le 
collateur  du  premier  bénéfice  le  conlérera 
aussitôt  qu'un  clerc  en  aura  un  second.  Si  le 
collateur  diffère  trois  mois  de  donner  le  pre- 

DlCTlOItNAIRK   DES   CONCILES.    I. 


mier,  il  sera  dévolu  au  supérieur.  La  mémo 
chose  s'observera  à  l'égard  des  personnal^  et 
des  dignités  en  une  même  église,  quoi(|u'elle» 
n'aient  pas  charge  d'àmes.  Le  saint-siége 
pourra  néanmoins  dispenser  de  cette  règ'g 
les  personnes  dislinguées  par  leur  grau.ie 
naissance  ou  par  leur  science. 

.'tO.  Ceux  qui  conféreront  des  bénéfices  à 
des  personnes  incapables  de  les  posséder, 
après  une  première  et  seconde  monition, 
seront  suspens  du  droit  de  conférer,  et  ne 
pourront  être  relevés  de  cette  suspense  que 
par  le  pape  ou  le  patriarche.  On  s'informera 
soigneusement  dans  le  concile  provincial  an- 
nuel des  fautes  commises  à  cet  égard,  et  l'on 
y  aura  soin  de  substituer  des  personnes  sages 
et  discrètes,  pour  suppléer  au  défaut  de  celui 
que  le  concile  aura  suspendu  de  son  droit  de 
collation. 

;il.  Les  enfants  des  chanoines,  surtout  ies 
bâtards,  ne  pourront  posséder  des  canonicals 
dans  les  mêmes  églises  oii  ces  chanoines  sont 
établis. 

32.  On  a.çsignera  au  curé  une  portion  con- 
grue. Il  desservira  sa  paroisse  par  lui-même, 
et  non  par  un  vicaire,  à  moins  que  sa  cure 
ne  soit  annexée  à  une  prébende  ou  à  une 
dignité  qui  l'oblige  à  servir  dans  une  plus 
grande  église;  en  ce  cas,  il  aura  un  vicaire 
perpétuel  qui  recevra  une  portion  congrue 
sur  les  revenus  de  la  cure. 

Ce  canon  lut  fait  contre  les  collateurs  qui 
s'attribuaient  presque  tout  le  revenu  des 
cures,  et  en  laissaient  si  peu  aux  titulaires, 
qu'elles  n'étaient  desservies  que  par  des  ignu- 
r;ints. 

33  et  3k.  Il  est  défendu  aux  évéques  ,  à 
leurs  archidiacres  et  à  leurs  légats  ,  de  rien 
prendre  pour  frais  de  visite,  que  quand  ils 
la  font  en  personne,  et  de  chercher  dans 
leur  visite  plutôt  leur  profil  que  ce  qui  re- 
garde Jésus-Christ  et  la  réf'ormalion  des 
mœurs,  qui  en  doit  être  le  principal  objet. 

33.  Défense  d'appeler  avant  la  sentence. 
La  cause  d'appel  doit  être  proposée  au  juge, 
et  être  telle,  (|u'élanl  prouvée,  elle  soit  ré- 
putée légitime.  Si  le  juge  supérieur  ne  trouve 
pas  l'appel  raisonnable  ,  il  doit  renvoyer 
l'appelant  au  juge  inférieur,  et  le  condamner 
aux  dépens  ;  le  tout,  sans  préjudice  des 
constitutions  qui  ordonnent  que  les  causes 
majeures  seront  portées  au  saint-siége. 

3tj.  Si  le  juge  révoque  une  sentence  com- 
minatoire ou  interlocutoire  prononcée  par 
lui,  cette  révocation  ne  lui  ôte  pas  le  pou- 
voir de  continuer  l'instruction  du  procès, 
quand  même  on  aurait  appelé  de  celte  sen- 
tence, pourvu  qu'il  n'y  ait  point  de  causes 
légitimes  de  la  suspecter. 

37.  On  défend  de  se  pourvoir  en  cour  de 
Rome  pour  obtenir  des  lettres,  afin  d'appeler 
une  partie  en  jugement  à  deux  journées  au 
delà  de  son  diocèse,  de  peur  que  le  défen- 
deur fatigué  n'.ibandonne  son  droit. 

38.  Les  juges  auront  un  olficier  public 
qui  écrira  tous  les  acl<'s  du  procès,  dont  on 
donnera  copie  aux  pailles,  et  dont  le  juge 
retiendra  les  mimit es  ou  originaux  ;  afin 
que,  s'il  arrive  queJque  difficullé  sur  la  pro 

S'* 


i0«7 


cédure  du  juge,  elle  paisse  être  levée  par  le 
vu  des  pièces. 

39.  Le  possesseur  d'un  bien  qu'il  a  acquis 
de  celui  qu'il  sait  l'avoir  usurpé  doit  le  res- 
tituer au  possesseur  légitime. 

40.  La  possession  d'un  an  sera  comptée 
)lu  jour  qu'elle  est  adjugée  par  sentence , 
quoique  celui  au  profit  duquel  elle  est  ren- 
due, n'ait  pu,  par  la  malice  de  son  adver- 
saire, se  mettre  en  possession  de  la  chose 
ou  qu'il  en  ait  été  dépossédé  par  lui. 

11.  La  prescription  doit  être  de  bonne  foi, 
autrement  elle  ne  doit  pas  avoir  lieu  ;  et  il 
est  nécessaire  que  celui  qui  se  sert  de  pres- 
cription n'ait  su  en  aucun  te-mps  que  ce 
qu'il  relient  ne  lui  appartient  pas. 

12.  Les  ecclésiastiques  ne  pouvant  souffrir 
que  les  laïques  étendent  leur  juridiction  sur 
eux,  ils  ne  doivent  pas  non  plus  étendre  la 
leur  sur  les  laïques. 

13.  Défense  aux  laïques  d'exiger  des  ser- 
ments de  fidélité  des  ecclésiastiques  qui  ne 
possèdent  aucun  bien  temporel  qui  relève 
des  laïque i. 

11.  Défense  d'observer  les  constitutions 
des  puissances  laïques  faites  au  préjudice 
de^  droits  de  l'Kglise,  soit  pour  l'alienalion 
des  fiefs,  soit  pour  l'usurpation  de  la  juri- 
diction ecclésiaslique,  soit  pour  tout  autre 
bieu  annexé  au  spirituel,  si  ce  n'est  que  ces 
cunsliiutions  aient  été  portées  du  consente- 
ment de  l'autorité  ecclésiastique. 

15.  Si  les  patrons  ou  vidâmes  avoues  des 
éslisi^s  négligent  d'y  pourvoir  quand  elles 
sSnl  vacantes ,  ou  disposent  du  revenu  des 
bénéfices  ,  ou  attentent  à  la  vie  des  pielals  , 
ils  seront  privés  de  leur  droit  de  patronage 
et  d'advocation,  même  leurs  héritiers  jus- 
qu'à la  quatrième  génération,  et  ne  pourront 
être  admis  dans  aucun  collège  de  clercs,  ni 
dans  des  maisons  religieuses. 

16.  Les  officiers  des  villes  ne  pourront 
exiger  des  tailles  ni  d'autres  taxes  des  ec- 
clésiastiques, sous  peine  d'excommunica- 
tion ;  mais  les  évéques  sont  autorisés  a  en- 
gager les  ecclésiastiques  à  donner  des  se- 
coiirs  dans  le  besoin,  après  en  avoir  pris 
conseil  du  pape. 

17.  On  ne  prononcera  la  sentence  d  ex- 
communication contre  personne,  qu'après  la 
monilion  convenable  faite  en  présence  de 
témoins  :  quiconque  fera  le  contraire  sera 
privé  de  l'entrée  de  l'église  pendant  un  mois. 
L'excommunication  doit  être  fondée  sur  une 
cause  publique  cl  raisonnable.  Celui  qui  se 
prétendra  excommunié  injustement  portera 
sa  plainle  au  juge  supérieur,  qui  le  renverra 
au  premier  juge  pour  êire  absous  ou  lin 
donnera  lui-même  l'absolution,  après  avoir 
pris  ses  sûretés.  Mais  si  l'excommunié  ne  se 
trouve  pas  bien  fondé  dans  sa  plainte  ,  il 
sera  condamné  aux  dommages  et  intérêts 
envers  le  premier  juge,  et  à  telle  autre  peine 
que  le  juge  supérieur  estimera. 

18.  On  peut  récuser  un  juge  suspect,  en 
alléguant  les  raisons  de  suspicion  par  devant 
des  arbitres  convenus.  S'il  les  trouve  raison- 
nables, le  juge  récusé  enverra  le  procès  a  un 
autre  juge,  ou  au  juge  supérieur. 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES.  *068 

19.  On  défend  d'excommunier  ou  d'ab- 
soudre par  intérêt.  Si  l'injustice  de  l'excom- 
munication est  prouvée,  le  juge  sera  con- 
damné à  restituer  au  double  l'amende  pécu- 
niaire qu'il  aura  perçue. 

30.  Le  concile  révoque  la  défense  de  con- 
tracter mariage  dans  le  second  et  le  troi- 
sième genre  d'affinité,  et  restreint  les  degrés 
dans  lesquels  il  est  défendu  de  contracter 
mariage  au  quatrième  degré  de  consangui- 
nité et  d'affinité  inclusivement. 

Pour  bien  entendre  ce  canon,  il  faut  faire 
les  observations  suivantes  : 

l"  La  consanguinité  ou  parenté  naturelle 
est  la  liaison  que  la  nature  a  mise  entre 
deux  personnes  qui  descendent  l'une  de 
l'autre,  comme  entre  le  père  et  ses  enfants 
qui  descendent  de  lui;  ou  d'une  souche  com- 
mune, comme  entre  les  frères  et  les  sœurs, 
qui  descendent  d'une  souche  qui  leur  est 
commune,  savoir  de  leur  commun  père. 

2°  L'affinité  proprement  dite  est  le  rap- 
port qu'il  y  a  entre  l'un  des  conjoints  par 
mariage,  et  les  parents  de  l'autre  conjoint. 
Ainsi  tous  les  parents  du  mari  sont  les  affins 
de  la  femme,  et  tous  les  parents  de  la  femme 
sont  les  affins  du  mari. 

3°  Avant  le  quatrième  concile  de  Latran  , 
on  distinguait  trois  genres  d'affinité  :  le  pre- 
mier était  l'affinité  qui  est  entre  l'un  des 
conjoints  par  mariage,  et  les  parents  de 
l'autre  conjoint,  laquelle  affinité  est  l'affi- 
nité proprement  dite,  la  seule  qui  fût  con- 
nue par  les  lois  romaines  et  dans  les  pre- 


miers siècles  de  l'Eglise. 

Le  second  genre  d'affinité  était  l'affinité 
que  les  canonistes  avaient  imaginée  entre 
l'un  des  conjoints  par  mariage,  et  les  affins 
de  l'autre  conjoint. 

Le  troisième  genre  d'affinité  était  celui  que 
ces  mômes  canonistes  avaient  imaginé  entre 
l'un  des  conjoints  par  mariage,  et  les  affins 
du  second  genre  de  l'autre  conjoint.  Par 
exemple,  la  femme  de  mon  frère  tient,  par 
alfinité  ,  lieu  de  sœur  aux  autres  frères  et 
sœurs  de  mon  frère  et  à  moi  :  celte  affinité 
est  l'affinité  du  premier  genre,  l'alfinité  pro- 
prement dite.  Si  cette  belle-sœur,  après  la 
mort  de  mon  frère,  vient  à  se  remarier,  il  se 
contracte  une  affinité  entre  son  second  mari 
et  moi  et  mes  frères  et  sœurs,  par  laquelle 
il  nous  tient  lieu  de  beau-frère  :  cette  alfi- 
nité n'est  pas  celle  du  premier  genre,  parce 
que  nous  ne  sommes  pas  les  parents  de  la 
femme  de  notre  frère  qui  est  mort  ;  nous 
soQimes  seulement  ses  affins,  ses  beaux- 
frères  et  ses  belles-sœurs.  Si  ensuile,  après 
la  mort  de  notre  belle-sœur,  son  second  mari 
vient  à  se  remarier,  il  se  contractera  un 
troisième  genre  d'affinité,  par  laquelle  sa 
seconde  femme  nous  tiendra  lieu  de  belle- 
sœur,  parce  que  nous  sommes  aflins  du  se- 
cond genre  d'affinité  avec  son  mari. 

Ces  affinités  du  second  et  du  Iroisièuie 
genre  formaient,  avant  le  concile  de  Latran, 
un  empêchement  dirimanl  de  mariage,  de 
même  et  dans  les  mêmes  degrés  que  1  affinité 
du  premier  genre.  •     ,    ,  i 

1"  Avant  ce  même  concile  de  Latran,  la 


1069 


LAT 


défense  de  contracter  mariage  s'étendait  jus- 
qu'au septième  degré  île  parenté  et  d'affinité. 
Il  y  eut  inétno  des  conciles  ,  tels  que  celui 
d'Agde  en  50G,  et  celui  de  Tolède  en  531,  qui 
défendirent  les  mariages  d'une  manière  ab- 
solue et  illimitée  cniro  parents  et  allias. 

Ces  divers  genres  d'aftinité,  et  c<'s  degrés 
de  parenté  et  d'afûnité,  si  multipliés  et  si 
étendus,  qui  formaient  un  empêchement  di- 
rimant  au  mariage,  mettant  souvent  en  pé- 
ril le  salut  des  contractants,  le  quatrième 
concile  de  Lalran,  pour  obvier  à  ces  incon- 
vénients, retrancha  le  second  et  le  troisième 
genre  d'affinité,  et  restreignit  au  quatrième 
degré  de  parenté  et  d'affinité  proprement  dite 
la  défense  de  contracter  mariage  entre  pa- 
rents et  alfins. 

51.  Le  concile  condamne  les  mariages 
clandestins,  et  ordonne,  à  cet  effet,  que  les 
mariages,  avant  d'être  contractés,  seront  an- 
noncés publiquement  par  les  prêtres  dans  les 
églises,  avec  un  terme  suffisant,  dans  lequel 
on  puisse  jiroposer  les  empêchements  légiti- 
mes ;  que  ceux  qui  auront  contracté  un  ma- 
riage clandestin,  même  en  un  degré  permis, 
seront  mis  en  pénitence,  et  que  le  prêlre  qui 
y  aura  assisté  sera  suspens  pour  trois  ans. 

52.  Le  concile  abolit  l'ancien  usage  de 
prouver  la  parenté,  relativement  à  l'empêche- 
ment de  mariage,  par  des  témoins  qui  ne  dé- 
posent que  ce  qu'ils  ont  ouï  dire,  et  veut 
qu'on  ne  reçoive  plus  en  cette  matière  que 
des  témoins  oculaires. 

53.  Défense  d'affermer  ses  terres  aux  cul- 
tivateurs qui  ne  payent  point  de  dîmes. 

Il  y  avait  en  certaines  provinces  un  mé- 
lange de  peuples,  dont  les  uns,  suivant  leurs 
coutumes,  ne  payaient  point  de  dîmes ,  tandis 
que  les  autres  en  payaient.  Il  arrivait  de  là 
que  ceux  qui  payaient  les  dîmes  affermaient 
leur  terres  à  ceux  qui  ne  h  s  payaient  pas, 
afin  de  tirer  davantage  de  leurs  fermiers,  à 
raisondu  non-payement  de  la  dîme.  C'est  cet 
abus  que  le  concile  détend  sous  peine  des 
■censures  ecclésiastiques. 

54.  cl  55.  On  déclare  que  la  dîme  est  due 
de  droit  divin  à  l'Eglise  (1)  ;  q.u'elle  doit  se 
prendre  sur  toute  la  récolle,  avant  qu'on  en 
ait  rien  levé  pour  les  cens  et  les  tributs;  que 
les  terres  acquises  aux  moines  de  Cîleaux  , 
ou  à  d'autres,  depuis  la  tenue  de  ce  concile  ,' 
doivent  payer  la  dîme,  soit  qu'ils  cultivent 
ces  terres  par  eux-mêmes  ou  par  des  étran- 
gers. 

56.  Défense  aux  clercs  séculiers  et  régu- 
liers de  louer  leurs  héritages,  ou  de  les  don- 
ner a  titre  de  fief,  à  condition  que  la  dîme 
leur  en  sera  payée,  et  que  ceux  à  qui  ils  les 
donnent  se  feront  enterrer  chez  eux. 

5T.  Le  privilège  accordé  aux  confrères  de 
quelques  ordres  d'être  toujours  inhumés  en 
terre  sainte,  pourvu  qu'ils  ne  fussent  pas 
nommément  excommunies  ou  interdits,  est 
restreint  aux  confrères  oblats  et  qui  avaient 

(1)  Sur  la  question  du  droit  divin  de  la  dline   ecclés 
voij.  Siuirez,  (te  leciibm,i.  IX,  r.  11,  n.  1.  De  Imc  restiiis 
du-twi,  csl  Tr.  Il  (le  HeLig,  1. 1,  c.  10,  uH  nsteiulimus,  iUiid 
prœcLj.:  :;n  legis  veleiis,  qua  parte  fioailmmi  crai  Rcilicei 
quoua  çuoiam  deciimrum,  cessasse  quoad  obliguiiumm 


LAT 


1070 


pris  l'habit  de  l'ordre,  ou  à  ceux  qui  avaient   / 
donné  tous  leurs  biens  aux  monastères, en  se 
resservant  l'usufruit. 

58.  On  restreint  aussi  à  une  seule  éirliso 
du  heu  le  privilège  que  les  réguliers  avaient 
oblcnu  pour  ceux  de  leurs  confrères  qu'ils 
envoyaient  quêter,  de  faire  ouvrir  les  portes 
de  I  église,  et  d'y  célébrer  les  offices  divins 
mais  en  refusant  l'entrée  de  cette  église  aux 
excommuniés.  Les  évêqui's  auront  de  même 
le  pouvoir  do  célébrer  les  olfices  divins  à 
VOIX  basse,  les  portes  fermées  et  sans  son  de 
cloclies,  dans  les  églises  même  interdites  par 
un  interdit  général,  à  moins  que  ceux  de  ces 
églises  n'aient  donné  occasion  à  l'interdit  et 
a  condition  que  les  interdits  et  les  excommu- 
nies n  y  assisteront  pas. 

59  et  GO.  Il  est  défendu  A  un  religieux  de 
se  rendre  caution  pour  quelqu'un,  et  d'em- 
prunter une  somme  d'argent  sans  la  permis- 
sion de  son  abbé  et  de  la  plus  grande  partie 
du  chapitre,  et  aux  abbés  d'entreprendre 
sur  les  droits  des  évêques,  en  prenant  con- 
naissance des  causes  de  mariages,  en  impo- 
sant des  pénitences  publiques,  en  accordant 
des  indulgences  ou  en  faisant  d'autres  fonc- 
tions épiscopales,  à  moins  qu'ils  n'en  aient 
obtenu  un  privilège,  ou  qu'ils  ne  soient  fon- 
des sur  quelque  autre  raison  légitime. 

61.  Défense  aux  réguliers  de  recevoir  des 
églises  ou  des  dîme.<  des  mains  des  laïques 
sans  le  consentement  de  l'évéque.  ils  présen-' 
feront  aux  évêiiues  des  prêtres  pour  desservir 
les  églises  qui  ne  dépendent  pas  d'eux  de 
plein  droit ,  et  ils  no  pourront  retirer  de  ces 
églises  les  prêtres  institués  par  l'évéque,  sans 
sa  permission. 

02.  Défense  de  montrer  hors  de  leurs 
chasses  les  anciennes  reliques,  et  de  rendre 
a  celles  que  l'on  trouve  de  nouveau  aucune 
vénération  publique,  sans  rapprot.aiion  du 
pape.  On  ne  recevra  point  les  quêteurs,  à 
mmns  qu  ils  ne  soient  munis  des  lettres  du 
pape,  ou  de  l'évéque  diocésain.  Les  évêques 
ne  pourront  accorder  qu'un  an  d'indulgence 
dans  la  dédicace  d'une  église,  et  seulement 
quarante  jours  pour  l'anniversaire. 

Ce  canon  condamne  deux  abus  fort  com- 
muns autrefois.  Le  premier  était  do  tirer  les 
■  reliques  des  saints  hors  de  leurs  châsses  pour 
les  montrer  a  tout  le  monde  et  les  exposer  en 
vente.  Le  second  abus  consistait  dans  l'indis- 
crétion de  plusieurs  prélats  qui  accordaient 
trop  facilement  des  indulgences  ;  ce  qui 
tournait  au  mépris  des  clefs  de  l'Eglise,  et  à 
I  allaihlissemenl  de  la  discipline  dans  l'admi- 
nistration du  sacrement  de  pénitence. 

63.  Défense  de  rien  prendre  pour  le  sacre 
des  évêques,  la  bénédiction  des  abbés  et  l'or- 
dination des  clercs. 

6i.  On  ordonne  de  chasser  dorénavant  des 
monastères  les  religieux  et  religieuses  qui 
donneront  ou  qui  exigeront  quelque  chose 
pour  1  entrée  en  religion,  et  de  les  renfermer 

smm,  relklwn  veto  esse  quasi  exemptai,  ad  eums  instar 
Ecclem  vomi  «m,  .■„,  legem  slaiuere;  hoc  emmprMH- 
lumnoa  est,  al'i  nuHmn  penculmn  sca,\dali  mYaliKii- 
gntjiculwms  mmma.  '^^ 


1071 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


1072 


dans  d'autres  monastères  plus  réguliers  , 
pour  y  faire  pénitence  toute  leur  vie.  A  l'é- 
garil  lie  oeux  nu  île  celles  qui  auront  été  re- 
çus pour  de  l'argent  avant  ce  iléirct,  on  les 
Iraiislerera  dans  un  autre  couvent  du  même 
ordre,  ou  bien  on  les  recevra  de  nouveau 
dans  le  même  couvent,  où  ils  n'auront  d'au- 
tre rang  que  celui  de  leur  seconde  réception. 

65.  Défense  aux  prélats  d'interdire  une 
église  après  la  mort  du  curé  pour  se  faire 
payer  une  somme  d'argent,  et  d'exiger  des 
présents  d'un  militaire  ou  d'un  clerc,  pour 
leur  permettre  l'entrée  en  religion,  et  de 
choisir  leur  sépulture  dans  une  maison  reli- 
gieuse. 

Il  y  avait  des  évéques  qui,  à  la  mort  des 
curés,  mettaient  leurs  églises  en  interdit,  et 
ne  permettaient  pas  qu'on  leur  donnât  des 
successeurs,  jusqu'à  ce  qu'on  leur  eût  payé 
une  certaine  somme.  Ce  sont  ces  exactions 
el  les  autres  qu'on  vient  de  rapporter,  (]ue  le 
concile  condamne  sous  peine  de  restitution 
du  double. 

66.  On  défend  aux  curés  d'exiger  de  l'ar- 
gent pour  les  sépultures,  les  mariages  el  les 
autres  fonctions  de  leur  ministère;  maison 
maintient  les  louables  coutumes  de  donner 
aux  églises,  et  l'on  ordonne  aux  évéques  de 
s'opposer  aux  maximes  répandues  par  les 
vaudois  et  les  albigeois,  qui  détournaient  les 
fidèles  de  donner  aux  églises  et  au  clergé. 

07.  On  défend  aux  juifs  les  usures  exces- 
sives envers  les  chrétiens,  et  on  leur  ordonne 
de  payer  la  dîme  et  les  aulres  oblations  pour 
les  maisons  ou  les  héritages  qu'ils  ont  ache- 
tés des  chrétiens. 

68.  Les  juifs  des  deux  sexes  porteront 
quelque  marque  sur  leurs  habits  qui  les  dis- 
tinguera des  chrétiens. 

69.  Défense  de  donner  des  charges  publi- 
ques aux  juifs  et  aux  païens. 

70.  Les  juifs  convertis  à  la  foi  chrétienne, 
et  baptisés  volontairement,  renonceront  ab- 
solument aux  rites  anciens  des  juifs,  afin  de 
ne  pas  faire  un  mélange  du  christianisme 
avec  le  judaïsme,  qui  ne  serait  propre  qu'à 
ternir  la  beauté  de  la  religion  chrétienne. 

«  Mais  le  but  essentiel  de  la  convocation 
du  concile,  dit  M.  Hurter,  était  les  disposi- 
tions à  prendre  pour  une  ('roisade  générale. 
Innocent ,  brillant  du  désir  d'arracher  la 
terre  sainte  des  mains  des  impies,  ordonna, 
avec  l'assentiment  du  concile,  et  d'après  le 
conseil  d'hommes  pleins  d'expérience  et  sa- 
ehant  apprécier  les  circonslances  ,  le  temps 
et  le  lieu,  que  les  croisés  qui  voulaient  s'ein- 
iiarquer  ,  se  trouvassent  le  !'■■  juin  de  l'an- 
née suivante  à  Brindes  et  à  Messine,  lieux  de 
rasscuibleuient.  Il  voulait  se  rendre  dans 
l'une  de  ces  villes,  et  avec  l'aide;  de  Dieu, 
avancer  par  ses  conseils  et  ses  actes  l'orga- 
nisation de  l'armée,  el  accorder  aux  pèlerins 
la  bénédiction  aposloliijue.  Ceux  qui  préfé- 
raient faire  la  roule  par  terre  partiraient  à 
la  même  époque  ;  un  légal  devait  les  accom- 
pagner. Il  prescrivit  à  tous  les  prélats,  aux 
prêtres  et  aux  autres  clercs  qui  suivraient 
l'année,  de  persévérer  dans  la  prière  et  dans 
l'insli  uction  par  la  prédication  et  par  l'exem- 


ple, afin  que  tous  marchent  dans  la  crainte 
et  pour  l'honneur  de  Dieu,  et  qu'aucun  n'of- 
fense ni  |iar  actions  ni  par  paroles  la  m.ijesté 
de  l'Eternel.  Quiconque  péchera  devra  se 
relever  en  faisant  une  pénitence  sincère. 
C'est  avec  l'humililé  des  cœurs,  la  modestie 
dans  les  vêtements,  la  modération  dans  le 
boire  et  dans  le  manger;  c'est  en  évitant 
toute  querelle  et  toute  rancune,  qu'ils  doi- 
vent employer  les  armes  spirituelles  et  cor- 
porelles contre  les  ennemis  delà  foi  ,  et  avec 
d'autant  plus  de  hardiesse  qu'ils  ont  moins 
de  confiance  dans  leurs  propres  forces  et 
espèrent  davantage  dans  la  grâce  du  Sei- 
gneur. 

«  Afin  de  ne  rien  négliger  dans  celte  œu- 
vre de  Jésus-Christ,  nous  ordonnons  à  tous 
les  patriarches,  archevêques,  évéques,  abbés 
el  pasteurs  des  âmes  ,  de  prêcher  sérieuse- 
ment la  parole  de  la  croix  à  ceux  qui  sont 
confiés  à  leurs  soins,  el  de  conjurer  au  nom 
du  Père,  du  Fils  et  du  Saint-Esprit,  seul  et 
unique  Dieu  vrai  et  éternel,  les  rois,  les 
ducs,  les  princes,  les  margraves,  les  comtes, 
les  barons  et  aulres  nobles,  les  bourgeoisies 
des  villes,  bourgs  et  villages,  afin  que  ceux 
qui  ne  peuvent  pas  partir  eux-snêmes  équi- 
pent un  nombre  convenable  de  guerriers  et 
leur  fournissent  tout  ce  qui  leur  esl  nécos- 
saire  pemianl  trois  ans  ;  le  tout  pour  le  par- 
don de  leurs  péchés.  Tous  ceux  qui  donne- 
ront des  vaisseaux,  ou  qui  en  feront  con- 
struire dans  ce  but,  participeront  à  ce  pardon. 
S'il  y  en  avait  quelques-uns  qui,  par  ingra- 
titude envers  le  Seigneur  notre  Dieu,  vou- 
lussent se  refuser  à  toute  contribution,  on 
doit  leur  annoncer,  au  nom  du  siège  aposto- 
lique, qu'ils  auront  à  en  rendre  compte  un 
jour  devant  le  tribunal  du  Juge  sévère  ;  cet 
avertissement  leur  servira  à  rélléchir  d'avance 
avei;  quelle  conscience,  avec  quelle  con- 
fiance ils  pourront  se  soutenir  devant  Jésus- 
Christ, leFils  unique  de  Dieu,  entre  les  mains 
duquel  le  Père  a  remis  tout  pouvoir,  s'ils  se 
refusent  au  service  du  Crucifié,  par  la  grâce 
duquel  ils  vivent,  par  les  bienfaits  duquel 
ils  sont  conservés,  par  le  sang  duquel  ils 
sont  rachetés.  Dans  toutes  les  églises,  les 
fidèles  doivent  du  moins  s'élever,  en  unis- 
sant leurs  prières,  vers  le  Seigneur  des  ar- 
mées, pour  la  prospériié  des  combattants, 
pour  le  succès  de  la  grande  œuvre.  » 

«  Afin  qu'on  ne  dise  pas  :  11  parle  bien 
mais  il  ne  fait  rien.  Innocent  promit  d'exé- 
cuter autant  d'éi  onomies  qu'il  lui  serait 
possible,  en  restreignant  ses  besoins  ;  de 
donner  pour  le  commencement  trente  mille 
livres,  un  vaisseau  pour  les  croisés  de  la 
ville  de  Rome  et  de  sa  banlieue  ,  trois  mille 
marcs  d'argent  comme  reliquat  des  contribu- 
tions antérieures  perçues  dans  ce  but.  Toul 
le  clergé  devait  mettre  à  la  disposition  des 
percepteurs  nommés  ad  hoc  le  vingtième  de 
leurs  revenus  pendant  trois  années,  et  les 
cardinaux  le  dixième  ;  le  tout  sous  peine 
d'excommunication  contre  ceux  ijui  ne  pro- 
céderaient pas  fidèlement. 

<(  (Jm  assura  à  ceux  qui  partaient  l'affran- 
chissement  des   taxes,   des  charges  et  des 


1073 


LAT 


LAT 


loi 


impôts,  cl  la  protpclion  de  saint  Piorro,  do 
tous  les  prélats  et  de  l'Eglise,  pour  leurs 
pcrsDiiiios  et  leurs  biens  :  on  nomma  des  tu- 
teurs pour  prendre  soin  de  leurs  biens  jus- 
(lu'à  leur  retour  ou  jusqu'à  la  nouvelle 
certaine  de  leur  mort.  Les  créanciers  de- 
vaient leur  faire  remise  des  intérêts  de  leurs 
créances,  et  en  même  temps  les  décharger 
du  serment  qu'ils  auraient  prêté  à  ce  sujet  ; 
si  les  créanciers  étaient  parvenus  à  se  l'aire 
payer  les  intérêts  par  des  moyens  de  coac- 
tion,  ils  auraient  à  les  resliluer;  les  Juils 
devaient  être  forcés  par  le  pouvoir  tempo- 
rel. Les  tuteurs  avaient  à  veiller  aussi  à  ce 
que  les  absents  ne  fussent  pas  accablés  jiar 
l'usure,  à  cause  des  dettes  non  payées,  et 
que  les  Juifs  rendissent  compte  du  montant 
des  gages  qu'ils  avaient  reçus.  On  menaça 
de  peines  sévères  les  prélats  qui  néglige- 
raient d'ailler  de  leurs  conseils  et  par  leurs 
actions  les  croisés  ou  leurs  familles. 

«  L'excommunication  fui  prononcée  con- 
tre ceux  qui  prêtaient  assistance  aux  pira- 
tes, qui  empêchaient  les  arrivages  à  la  terre 
sainle  ou  qui  pillaient  les  allants  et  venants; 
on  défendit  d'acheter  ou  de  vendre  à  de 
pareilles  gens,  et  on  imposa  comme  devoir 
aux  autorilés  îles  villes  de  leur  enjoindre  de 
cesser  un  trafic  aussi  honteux.  La  malé- 
diction et  la  damnation  furent  renouvelées 
contre  tous  ceux  qui  amèneraient  des  pro- 
visions il'uu  genre  quelconque  aux  Sarra- 
sins, qui  enireraient  à  leur  solde  comme 
pilotes ,  prendraient  du  service  militaire 
chez  eux  ,  ou  leur  donneraient  assistance 
d'une  manière  quelconque,  au  détriment  de 
la  terre  sainte;  tous  devaient  perdre  leurs 
biens  et  devenir  les  esclaves  de  quiconque 
parviendrait  à  s'en  emparer.  (Jette  or- 
donnance devait  être  lue  les  dimanches  et 
jours  de  fêtes  dans  toutes  les  villes  mariti- 
mes, et  l'entrée  de  l'église  refusée  à  tous 
ceux  qui  y  contreviendraient,  à  moins  (ju'ils 
n'employassent  tout  le  gain  acquis  de  celle 
manière  pour  le  bien  de  la  terre  sainle.  On 
interdit  à  tous  les  chrétiens,  pendant  quatre 
ans,  tout  commerce  avec  les  Sarrasins  d'O- 
rient. Et  quoique  déjà  quelques  conciles 
antérieurs  eussent  défendu  les  tournois,  on 
renouvela  l'ordre  que  tous  les  tournois,  eus- 
sent à  cesseï'  complètement  pendant  trois 
années,  sous  peine  d'excommunication, 
commeélant  principalement  nuisibles  à  cette 
grande  affaire.  Enfin,  on  ordonna  la  paix 
entre  tous  les  princes  et  les  peuples  chré- 
tiens pour  la  durée  de  quatre  années,  et  les 
prélats  furent  chargés  de  réconcilier  ceux 
qui  étaient  en  guerre;  l'excommunicalion 
et  l'interdit,  et  au  besoin  l'emploi  des  forces 
du  pouvoir  temporel  seraient  mis  en  usage 
contre  ceux  qui  ne  voudraient  pas  s'y  prê- 
ter. 

«  En  terminant.  Innocent  promet  encore 
une  fois,  par  la  miséricorde  de  Dieu  tout 
puissant,  et  en  verlu  de  la  plénitude  des 
pouvoirs  des  bienheureux  apôtres  Pierre  et 
Paul ,  et  du  pouvoir  de  lier  et  de  délier,  à 
lui  confié  par  Dieu,  à  tous  ceux  qui  parti- 

(1)  M.  Hurler,  iiisl.  (/u  pape  Inmceni  III. 


ront  ou  qui  enverront  des  soMats,  ou  ((ui 
contribueront  par  les  préparalils,  le  pardon 
de  leurs  [)échés  après  les  avoir  confessés  et 
avoir  fait  pénitence;  et  en  outre  la  joie  et  la 
felieilé  éternelle.  Le  IV  décembre,  la  bulle 
eoneernant  la  croisade  fut  publiée  au  palais 
de  Lalran. 

«  Le  concile  traita  encore  plusieurs  af- 
faires tant  ecclésiastiques  que  temporelles. 
Ce  qui  avail  déjà  été  demandé  par  le  concile 
de  Chalcédoiiie,  savoir,  que  le  patriarche 
de  Constanlinople  prît  rang  après  le  pape  el 
avant  les  autres  patriarches,  fut  érigé  ici  en 
loi  de  l'Eglise.  Mais  l'évéïiiie  <riléracléc  et  le 
curé  de  Saint-P.iul  de  ConstantinopU;  se  dis- 
putaient toujours  la  dignité  de  (laliiarche  de 
cette  dernière  ville;  chacun  d'i'U\  avail  ob- 
tenu une  éli  ction.  Le  pape  déclara  les  deux 
élections  non  valables,  et  d'après  le  conseil 
des  cardinaux  présenls  au  concile,  il  éleva  au 
siège  patriarcal  de  Conslantinople  un  prê- 
tre toscan,  nommé  Gervasius;  ceci  fut  re- 
gardé comme  une  preuve  pleine  el  entière 
de  la  soumission  de  l'Eglise  d'Orient.  Mais 
il  faut  observer  que  tous  les  élus  étaient  des 
occidentaux  ,  et  que  l'Eglise  grecque  ne 
voulut  pas  reconnaître  ce  patriari  he  comme 
légitime.  Ce.  fut  probablement  pour  lâch<?r 
de  se  concilier  plus  facilement  cette  Eglise, 
que  le  concile  ordonna  aux  prélats  dans  les 
diocèses  desquels  se  trouvaient  (luchiues  fi- 
dèles de  diverses  langues,  que  la  doctrine 
fût  prêchée  dans  ces  langues,  mais  le  ser- 
vice divin  célébré  en  latin. 

«  L'arclievêquedeTolèdeporla  plainte  avec 
une  grande  liberté  contre  les  archevénues 
d'Espagne  qui  ne  voulaient  pas  reconnaître 
sa  piimatie;  el  quoiqu'il  n'ait  rien  été  décidé 
à  cet  égard,  il  ac(|uit  néanmoins  beaucoup 
de  droits  pour  son  Eglise. 

«  Les  chanoines  de  Cologne  furent  char- 
gés d'élire  un  autre  chef  à  la  place  de  l'ar- 
chevêque qui  n'avait  jamais  pu  obtenir  la 
confirmation  pontificale. 

«  Comme  les  villes  de  plusieurs  sièges 
épiscopaux  de  l'île  de  Chypre  étaient  en 
ruine,  ces  sièges  furent  réiluiis  à  quatre  de 
quatorze  qu'ils  étaient  ;  mais  on  recom- 
manda en  même  temps  l'institulion  d'évê- 
ques  latins  au  lieu  des  êvêques  grecs. 

«  L'évéehé  de  Chiemsée,  fondé  par  le  zélé 
archevêque  de  Saltzbourg ,  fut  confirmé. 
L'appel  interjeté  par  quelques  chanoines  de 
l?âle  contre  la  validité  de  l'élection  de  leur 
évêijuc!  Waliierich,  fut  décidé  par  la  dé- 
position de  celui-ci  (1). 

«L'ordre  de  porte-croix  fut  établi  et  doté 
de  plusieurs  concessions  de  grâces.  lùi  ou- 
tre, des  différends  furent  arrangés,  des  ré- 
clamations de  propriétés  entre  des  ordres 
religieux  examinées  et  accommodées,  des 
questions  soumises  au  concile  résolues.  Une 
proposition  tendant  à  ce  que  toutes  les  églises 
de  la  terre  payassent  un  impôt  à  la  cour  ro- 
maine ne  fut  pas  même  appuyée  par  le  siège 
apostolique. 

«  Le  clergé  français  accusa  énergique- 
ment  le  cardinal  légat  Robert  Gourçon.  Cet 


"^'5  DICTIONNAiRE 

Anglais,  lié  arec  Innocent  depuis  leur  sé- 
jour à  l'université  de  Paris ,  se  distingua 
par  sa  science,  par  sa  foi  solide  et  ortho- 
doxe, par  sa  grande  activité  et  par  son  ap- 
titude pour  toutes  les  affaires;  personne  ne 
pouvait  non  blâmer  dans  sa  conduite,  mais 
une  Gorlé  impérieuse  et  sa  cupidité  lui  alié- 
nèrent ci'ux  qui,  en  leur  qualité  de  subor- 
donnés, avaient  des  rapports  avec  lui.  Ro- 
bert avait  été  élevé  au  cardinalat  une  année 
avant  qu'Innocenl  l'eût  nommé  son  légat  en 
France,  principaleniiiit  pour  agir  eu  faveur 
des  croisades,  rétablir  la  paix  dans  le  midi 
de  ce  pays,  ordonner  et  corriger  dans  lE- 
glise  ce  qui  avait  besoin  de  l'être.  ]|  dirigea 
avani  tout  son  attention  sur  ce  dernier  ob- 
jet, en  déleruiinant  un  concile  tenu  à  Paris 
{Voy.  Paris,  l'an  1212)  à  porter  des  lois  sé- 
vères contre  les  usuriers;  ce  qui  se  liait  en 
même  temps  au  but  le  plus  essentiel  do  sa 
mission,  parce  que  le  fardeau  des  gr.inds 
iniérêls  qui  pesait  sur  plusieurs  barons, 
rendait  inexécutable  la  résolution  qu'ils 
avaient  prise  de  consacrer  leurs  armes  à  la 
terre  sninte.  Il  parait  qu'il  fut  moins 
exempt  de  reproches  dans  la  querelle  inté- 
rieure qui  divisait  depuis  plusieurs  années 
es  grandmontains,  querelle  qu'il  compliqua 
loin  de  l'accommoder,  et  il  reçut  à  cet  égard 
de  doux  reproches  de  la  part  d'Innocent.  Sa 
conduite  au  couvent  de  Saint-Martial  peut 
encore  moins  se  justifier;  d'abord  il  confirma 
dans  ses  fonctions,  pour  60  livres  tournois, 
l'abbé  devenu  incapable;  et  peu  de  temps 
après  il  se  servit  des  pouvoirs  étendus  qu'il 
possédait  sur  l'I-glis.'  de  France  pour  élèvera 
la  dignité  d'abbé,  malgré  une  vive  opposition, 
un  moine  intrus  de  ce  même  couvent.  L'au- 
torité et  l'aclivilé  avec  Ipsquelies  il  parcourut 
la  France  en  tous  sens,  la  vivacité  avec  la- 
quelle il  sut  faire  comprendre  à  l'afflueuce 
de  ses  auditeurs  leur  devoir  d'assister  la 
terre  sainte,  obtenaient  le  succès  le  plus 
surprenant;  des  hommes  et  de  l'argent  fo- 
rent fournis  en  quantité;  mais  le  légat,  dit- 
on,  s'appropria  une  partie  de  l'argent.  Ce 
ne  fut  pas  seulement  par  cette  cupidité, 
mais  bien  plus  encore  par  ses  manières  im- 
périeuses, par  sa  fierté,  par  ses  ordres  sé- 
vères, qu'il  révolta  tout  le  monde  contre 
lui,  au  point  même  que  lors  de  son  vojage 
avec  l'année  catholique  dans  le  midi  de  la 
France,  Cahors  lui  ferma  ses  portes.  Il  n'i- 
gnorait pas  celle  disposition  des  esprits,  et 
craignait  peut-être  qu'on  ne  portât  plainte 
non-seulement  auprès  du  pape,  mais  auprès 
du  concile  qui  allait  s'assembler.  Afin  de 
détourner  ces  accusations,  il  convoqua  le 
clergé  à  Bourges,  au  mois  de  septembre. 
Malgré  l'autoriie  dont  Robert  était  revêtu, 
malgré  le  respect  que  les  prélats  français 
avaient  pour  le  siège  apostolique,  celte'as- 
semblée,  si  réellement  elle  a  eu  lieu,  n'eut 
d'.iutre  résultat  que  de  décider  les  é^êqurs 
à  interjeter  appel  contre  lui  à  Rome.  Au 
concile  de  Lalran,  ils  produisirent  une  sé- 
né de  griefs  contre  Robert  ;  et  l'amitié  seule 
d  Innocent,  qui  engagea  toute  l'autorité  du 
chef  de  l'Eglise  auprès  des  prélats,  afin  de 


DES  CONCILES. 


1076 


les  déterminer  à  retirer  leur  plainte,  arracha 
Robert  à  une  aussi  fausse  position. 

«Le  mariage  de  Burkardd'Avesnes  fut  en- 
suite déclaré  non  valable.  La  bienveillance 
de  Philippe  l'aîné  de  Flandre  avait  envoyé 
Burkard  à  Paris,  dans  ses  années  d'adoles- 
cence, pour  l'y  faire  instruire,  et  l'avait  doté 
de  quelques  bénéfices,  quoiqu'il  n'eût  au- 
cune inclination  pour  la  carrière  de  l'Eglise. 
Burkard,  de  retour  en  Flandre,  cacha  son 
état  ecclésiasliqne,'et  se  distingua  dans  tous 
les  jeux  et  dans  les  fêtes  chevaleresques,  ce 
qui  lui  concilia  la  bienveillance  particulière 
de  Richard  d'Angleterre  qui  l'arma  chevalier. 
31  joignait  à  une  belle  taille  un  grand  cou- 
rage, un  coup  d'œil  pénétrant  pour  les  affai- 
res, et  des  manières  polies,  de  sorte  que 
Baudoin,  avant  rie  partir  pour  la  croisade, 
l'associa  à  son  frère  Philippe  pour  l'adminis- 
tration du  pays  etla surveillancesurses  filles. 

«A  peine  Jeanne  était  elle  mariée  avec 
Ferdinand  de  Portugal,  que  beaucoup  de 
prétendants  s<-  présentèrent  aussi  pour  Mar- 
guerite; ei  Mathilde,  s«  grand'mère,  encou- 
r.igea  Burkard  à  se  mettre  sur  les  rangs. 
Celle  union  parut  convenable  à  la  noblesse 
du  pays  et  à  Philippe,  oncle  de  Marguerite. 
Le  mariage  fut  donc  conclu,  et  consolidé  par 
la  naissance  de  deux  fils.  Bientôt  on  répandit 
le  bruit  que  le  mariage  n'était  pas  valable, 
parce  que  Burkard  était  dans  les  ordres.  La 
chose  lut  éclaircie,  et  le  pape  en  fut  instruit. 
Celui-ci  qu;ilifia  ce  mariage  d'infâme  abomi- 
nation, et  écrivit  à  l'évêque  d'Arras  :  «  Ce 
prétendu  mariage  est  en  soi  nul  et  non  va- 
lable ;  établissez  une  enquête  minutieuse, et 
réfléchissez  que  vous  aurez  un  jour  à  ren- 
dre compte  de  la  manière  dont  vous  aurez 
veillé  sur  le  troupeau  cjui  vous  a  été  confié.» 
Burkard  prit  la  icsolntion  d'aller  à  Rome 
pour  voir  s'il  ne  pourrait  obtenir  des  dis- 
penses en  témoignant  du  repentir  et  en  fai- 
sant pénitence.  Innocent  s'y  refusa  ;  on  lui 
promit  seulement  son  pardon,  s'il  allait  en 
pèlerinage  à  .lérusalem  et  au  mont  Sinaï,  s'il 
y  demeurait  une  année  e!  rendait  Marguerite 
à  ses  parents.  Burkard  remplit  ces  conditions 
et  revint  ensuite  chez  lui  avec  la  ferme  vo- 
lonté de  satisfaire  à  la  dernière  condition. 
Mais  ,  à  la  vue  de  Marguerite  et  de  ses  en- 
fants, le  cœur  lui  manqua  :  «  Et  dût-on  m'é- 
corcher  tout  vif,  et  me  couper  les  membres 
les  uns  après  les  autres,  je  ne  pourrais  pas  me 
séparer  de  vous,  »  s'écria-t-il.  Marguerite  ne 
comprit  pas  ces  paroles,  car  le  motif  de  l'éloi- 
gnement  de  Burkard  lui  était  resté  inconnu. 

«  La  vieille  Mathilde  et  Jeanne  réclamè- 
rent avec  persévérance  Marguerite,  me- 
nacèrent, et  comme  elles  ne  purent  obtenir 
aucun  résultat,  elles  s'adressèrent  au  con- 
cile. Le  concile  déclara  qu'il  n'avait  pu  y 
avoir  aucun  mariage  entre  Burkard  et  Mar- 
guerite ;  que  Burkard  devait  être  déclaré  ex- 
communié pour  son  crime,  tous  les  diman- 
ches et  jours  de  fêles,  avec  les  cierges  allu- 
més, jusqu'à  ce  qu'il  eût  remis  Marguerite 
à  ses  parents,  et  qu'il  fût  rentré  avec  huoii- 
liié  dans  l'état  qu'il  avait  abandonné  avec  ud 
téméraire  mépris  de  Dieu.  Innocent  chargea. 


1077 


LAT 


LAT 


1078 


peu  de  ti'iiips  iiprès,  l'archcvôquc  de  Reims 
de  l'exéculiiin  do  la  scnlence.  Quatre  ans 
plus  tard,  IJurkard  ot  sos  frères  soulovèrenl 
contre  Jeanne  une  lulle  dans  laquelle  Bur- 
kard  tomba  au  pouvoir  de  celle-ci,  fut  jeté 
en  prison,  et  mourut  sans  doute  en  capti- 
vilé. 

«  En  léte  des  affaires  qui  concornaient  les 
relations  temporelles,  se  trouvait  celle  de 
l'empire.  Ollion,  à  cette  époque,  n'était  pas 
éloigné  de  se  réconcilier  avec  l'Eglise;  le 
malheur  l'avait  rendu  plus  souple  et  plus 
accommodant.  Un  député  de  Milan  parla  au 
nom  des  Milanais  en  sa  faveur,  et  le  comte 
de  Monferrat  en  faveur  de  Frédéric.  Celui-ci 
déclara  qu'on  ne  devait  pas  écouter  les  Mi- 
lanais, parce  qu'Otlioii  avait  violé  son  ser- 
ment envers  l'Eglise  romaine,  et  n'avait  pas 
rendu  lepayspourl'occupalionduquel  il  avait 
été  excommunié;  dans  ce  moment  même 
il  soutenait  un  évêque  excommunié  et  te- 
nait un  autre  évêque  en  prison;  il  avait 
donné  au  roi  Frédéric  le  sobriquet  de  roi  des 
prêtres,  détruit  un  couvent  de  tVmmes  et  l'a- 
vait changé  en  forteresse;  d'ailleurs  les  Mi- 
lanais, en  qualité  de  ses  partisans,  et  parce 
que  leur  ville  était  pleine  de  pataréens, 
étaient  sous  le  coup  de  l'excommunication. 
Les  partis  commençant  à  s'échauffer,  à  écla- 
ter en  insultes.  Innocent  se  leva  de  son 
trône  et  quitta  lui-même  l'église  avec  les  au- 
tres ecclésiastiques.  L'élection  de  Frédéric  à 
la  dignité  de  roi  des  Romains  fut  ensuite  ap- 
prouvée par  le  concile. 

«  Les  événements  d'Angleterre  occupèrent 
également  le  concile.  Quelques  mandataires 
prirent  le  parti  des  barons.  Mais  on  leur  ré- 
pondit que  ceux-ci  étant  excommuniés  ne 
pouvaient  être  entendus.  Innocent,  prévenu 
par  les  rapports  du  roi  et  des  légats  qui  in- 
clinaient pour  Jean,  ne  vit  pas  que  les  ef- 
forts des  barons  tendaient  à  rétablir  les  an- 
ciens droits  et  à  limiter  l'autorité  royale  ;  il 
ne  vit  que  le  fait  de  la  révolte,  sans  consi- 
dérer que  les  barons  avaient  été  insensible- 
ment entraînés  par  les  violences  et  les  per- 
Gdics  du  roi.  Innocent,  en  sa  qualité  de 
suzerain,  se  crut  obligé  de  répondre  du  vas- 
sal opprimé;  et  c'est  ainsi  que  l'excommu- 
nication prononcée  contre  les  barons  fut 
confirmée,  avec  extension  contre  tous  ceux 
qui  leur  porteraient  secours,  quoique  plu- 
sieurs pères  présents  fussent  d'un  avis  con- 
traire. Louis  de  France  fut  aussi  déclaré 
excommunié,  à  haute  voix  et  nominative- 
ment, à  cause  des  armements  qu'il  faisait 
contre  Jean.  L'archevêque  de  Cantorbéry  vit 
bien  qu'il  ne  jouissait  plus  auprès  du  pape 
de  son  ancienne  faveur,  et  parla  peu  dans  le 
concile.  Il  ne  put  échapper  à  la  destitution 
qu'avec  peine  et  uniquement  en  promettant 
de  ne  pas  retourner  en  Angleterre  avant  la 
fin  des  troubles. 

«Les  comtes  de  Toulouse  ,  père  et  Gis, 
accompagnés  des  comtes  de  Foix  et  de  Com- 
minges,  compnrurenl  devant  le  concile.  Lors- 
qu'ils entrèrent  dans  l'assemblée,  ils  se  jetè- 
rent aux  geuoux  du  pape.  Innocent  leur  ayant 
dit  avec  bouté  de  se  lever,  ils  formulèrent  des 


plaintes  graves  contre  Simon  de  MoniforI 
qui',  malgré  leur  soumission  sans  condition 
aux  légats,  les  avait  dépouillés  de  leurs  prin- 
cipautés. Les  comtes  de  Foix  et  de  Commin- 
ges  ajoutèrent  les  mêmes  accusations.  Elles 
durent  faire  une  profonde  impression  sur  le 
pape  et  le  convaincre  que  les  traités  conclus 
avaient  été  violés.  Un  des  cardinaux  et  l'abhé 
de  Saint-Tibcri  parlèrent  avec  chaleur  en 
faveur  des  comtes  ;  l'évêqne  Foulques  de 
Toulouse  se  prononça  avec  d'autant  plus  de 
violence,  maismoinsconire  les  deux  Raymond 
que  contre  le  comte  de  Foix.  Le  pape  écouta 
toutes  ces  récriminations  avecattention,  ainsi 
que  les  plaintes  de  plusieurs  barons  contre 
Simon  ,  principalement  pour  avoir  abrégé  la 
vie  du  vicomte  de  Béziers  qui ,  disaient-ils, 
n'avait  jamais  été  un  protecteur  des  héréti- 
ques, et  avoir  ravagé  son  pays  ;  ils  ajoutaient 
que  le  légal  et  Simon  n'avaient  pas  agi  con- 
formément à  leur  position  ,  mais  comme  des 
brigands  et  des  assassins. 

«  Les  prélats  français  cherchèrent  à  prou- 
ver qu'en  réintégrant  les  comtes  ,  l'Eglise 
courait  les  plus  grands  dangers.  Innocent 
se  fit  présenter  les  pièces  qui  étaient  dans 
les  archives,  et  déclara  :  «Puisque  les  com- 
tes et  leurs  compagnons  avaient  promis  en 
tout  temps  soumission  à  l'Eglise  ,  on  ne 
peut  pas  les  dépouiller  sans  injustice  de 
leurs  principautés.»  Plusieurs  prélats  mur- 
murèrent hautement  en  entendant  cette  dé- 
claration ;  la  bonté  et  la  droiture  du  pape  ne 
plaisait  nullement  à  leur  haine.  Alors  se  leva 
le  chantre  de  la  cathédrale  de  Lyon,  ecclésia- 
stique plein  de  mérite,  et  il  dit  :  «  Oui,  Saint- 
Père  ,  le  comte  Raymond  a  livré  sans  hésiter 
ses  forteresses  à  votre  légat  ;  il  a  été  un  des 
premiers  à  prendre  la  croix  ;  il  a  combattu 
lors  du  siège  de  Carcassonne  pour  l'Eglise 
contre  son  propreneveule vicomte  deBeziers. 
Avec  tout  cela  ,  il  a  prouvé  son  obéissance 
envers  vous.  Si  vous  ne  lui  rendez  pas  ses 
principautés,  la  honte  en  retombera  sur  vous 
et  sur  toute  l'Eglise.  Personne  ne  croira  plus 
à  votre  parole.  Et  vous,  monsieur  l'évêque 
de  Toulouse,  vous  n'aimez  ni  le  prince,  ni 
votre  peuple.  Vous  avez  allumédans  Toulouse 
un  incendie  que  personne  ne  peut  éteindre. 
Déjà  dix  mille  hommes  ont  été  tués  par  votre 
faute  ;  doit-il  encore  en  périr  davantage  ? 
Vous  déi  onsidérez  le  siège  apostolique  I  Est- 
il  juste,  Saint-Père,  que  tant  d'hommes  soient 
sacrifiés  à  la  haine  d'un  seul  ?» 

«  De  telles  paroles  fortifièrent  le  pape  dans 
son  opinion.  Il  protesta  que  le  comte  et  ses 
alliés  avaient  toujours  été  obéissants  ,  qu'il 
était  innocent  de  tout  ce  qui  s'était  passé, 
qu'il  n'avait  commandé  rien  de  semblable  et 
qu'il  n'en  avait  eu  aucune  connaissance. 
L'archevêque  deNarbonne  se  prononça  aussi, 
dit-on,  en  faveur  des  comtes,  mais  moins  par 
bienveillance  pour  eux  que  par  acharnement 
contre  Simon  de  Montfort ,  à  cause  de  ses 
différends  avec  lui  au  sujet  du  duché.  C'est 
pourquoi  il  accusa  les  légats  et  l'évêque 
Foulques  de  cruelles  violences.  L'évêque 
d'Agde  au  contraire  prit  la  parole  en  faveur 
de  Simon  :  «  Il  a  consacré  tous  ses  services 


1979 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


1080 


à  l'Ejîlise,  il  s'est  soumis  à  toutes  les  peines 
et  faligues,  jour  et  nuit,  pour  elle.  »  Inno- 
cetil  déclara  do  nouveau  :  «  Qu'il  était  obligé 
d'avouer  <iu'il  avail  souvent  reçu  diverses 
plaintes  contre  le  coinle  et  cionlre  les  lé- 
f;als.  En  .supposant  même  que  le  comte  de 
Toulouse  fût  coupable,  son  fils  ne  doit  pas 
êtie  puni  pour  cela.  »  L;i  plupjjrt  des  pré- 
lals  du  midi  de  la  France  cherchèrenl  à  sau- 
ver l'œuvre  de  leurs  passions  ,  et  déclarè- 
renl  :  «  Que  si  on  voul;iil  reprendre  à  Simon 
di;  Mond'ort  le  pays  qu'il  avait  conquis,  ils 
se  ligueraient  tous  pour  le  lui  conserver.  » 
L'é^êque  espagnol  d'Osma  exposa  le  droit  du 
jeune  comte  qui  trouveiait  certainement  un 
appui  près  des  rois  de  France  et  d'Angle- 
terre, et  auprès  de  plusieurs  barons.  Le  pape 
lui  répondit  :  «  N'ajez  aucune  inquiétude  du 
jeune  comte;  si  le  comte  de  Montfort  garde 
la  possession  de  son  pays,  je  lui  en  donne- 
rai un  autre;  pourvu  qu'il  reste  Qdèle  à 
Dieu  et  à  l'Eglise  ,  cela  ne  lui  manquera 
pas.  »  Il  parait  que  l'opiniâtreté  des  évo- 
ques français  entraîna  la  plus  grande  par- 
tie de  l'assemblée.  Elle  déclara  à  peu  près 
unanimement  le  vieux  comte  de  Toulouse 
déchu  de  tout  droit  de  souveraineté  et  ne  lui 
assigna  que  quatre  cents  marcs  pour  son 
entretien,  tant  qu'il  ne  montrerait  aucune 
résistance.  Sa  femme  pouvait  librement 
jouir  de  son  douaire  ;  mais  elle  devait  gou- 
verner ses  principautés  selon  l'ordre  de  l'E- 
glise, pour  le  maintien  de  la  paix  et  de  la  foi. 

«  Tout  le  pays  conquis  jusqu'alors  devait 
échoir  au  comte  de  Montfort,  à  la  réserve  de 
ce  que  possédaient  les  églises  ,  les  hommes 
et  les  femmes  reconnus  catholiques.  Ce  (|ui 
n'était  pas  encore  conquis  devait  être  placé 
sous  l'administration  de  personnages  capa- 
bles, afin  de  doter  le  jeune  comte,  lorsqu'il 
aurait  atteint  sa  majorité,  soit  de  la  totalité 
de  ces  biens,  soit  d'une  partie,  selon  son  mé- 
rite. Le  comte  de  Foix  ,  au  contraire,  resta 
sous  la  protection  des  lois  apostoliques,  et  le 
successeur  d'Innocent  lui  rendit  l'année  sui- 
vante son  château.  On  pril  vraisemblable- 
ment les  mêmes  dispositions  à  l'égard  du 
comte  de  Comminges.  » 

Le  concile  se  sépara  le  jour  de  la  Saint- 
André,  après  avoir  duré  dix-nsuf  jours  seu- 
lement. Le  pape  avait  dressé  lui-môme  les 
soixante-dix  décrets  qui  y  furent  lus  ;  mais 
ils  n'en  sont  pas  moins  des  décrets  de  l'Eglise 
Universelle.  Aussi  ont-ils  servi  de  fondement 
à  la  discipline  qui  s'est  observée  depuis,  c'est- 
à-dire  depuis  le  commencement  du  treizième 
siècle,  et  sont  fort  célèbres  chez  lescanonistes. 
Les  deux  premiers  en  particulier  forment  à 
'eux  seuls  le  titre  1"  des  Décrétâtes.  Labb. 
XI;  Anal,  des  conc;  Hist.univ.  de  VEçjl.cath. 

LATRAN  (V'  Concile  général  de),  ouvert 
le  .3  mai  1312,  et  terminé  le  16  mars  1517.  Dès 
que  la  publication  du  concile  de  Pise  eut  été 
faite  par  les  cardinaux  rebelles  {voy.  Pise,  l'an 
1511),  le  pape  .iules  11  se  hâta  d'y  opposer  un 
concile  plus  nombreux.  11  l'indiqua  par  une 
bulle  du  18  juillet  1511 ,  pour  le  19  avril  de 


l'année  suivante,  dans  l'église  de  Saint-Jean 
de  Latran.  La  bulle  était  en  même  temps  une 
pièce  contradictoire  et  polémique.  Il  y  réfutait 
en  détail  les  prétextes  qui  avaient  fait  naître 
l'enlreprisedes  cardinaux  séparés  de  sa  cour. 
Jules  prétendait  que  la  conduite  ,  qu'il  avait 
tenue  avant  son  pontificat,  était  un  gage  de 
ses  désirs  sincères  pour  la  célébrationdu  con- 
cile ;  que  depuis  son  exaltation  il  avait  tou- 
jours cherché  les  occasions  de  l'assembler  ; 
que  dans  cette  vue  il  s'était  appliqué  à  paci- 
fier les  princes  chrétiens  ;  que  les  guerres 
survenues  contre  son  gré  n'avaient  pour  but 
que  le  rétablissement  de  l'autorité  du  saint- 
siégedans  les  terres  de  l'Eglise.  11  reprochait 
ensuite  aux  cardinaux  rebelles  l'irrégulariLé 
de  leur  conduite,  l'indécence  qu'il  y  avail  de 
convoquer  l'Eglise  universelle  indépendam- 
ment de  celui  qui  en  était  le  chef.  Il  leur  re- 
montrait que  l'espace  de  trois  mois,  qu'ils 
avaient  marqué  à  tous  les  évoques  pour  se 
rendre  à  Pise  ,  était  un  temps  trop  court ,  et 
que  cette  ville  n'avait  aucun  des  avantages 
qui  sont  nécessaires  pour  une  assemblée  de 
cette  importance.  Enfin  il  défendait  à  toutes 
personnes  de  compter  pour  quelque  chose 
l'acte  des  cardinaux.  11  déclarait  interdits  tous 
les  lieux  où  ils  oseraient  s'assembler.  La  bulle 
était  terminée  par  la  signature  de  vingt  et  un 
cardinaux. 

Quelques  jours  après  ,  Jules  II  porta  un 
autre  décret,  pour  inviter  les  cardinaux  fu- 
gitifs à  rentrer  dans  le  devoir.  Le  pardon  leur 
était  offert,  s'ils  obéissaient  à  celle  monilion 
dans  le  terme  de  cinquante  jours,  et  ils  étaient 
menacés  de  toutes  les  peines  spirituelles  et 
temporelles  ,  s'ils  persistaient  dans  leur  ré- 
volte. 

Les  cardinaux  ,  au  lieu  de  se  soumettre, 
ayant  opposé  un  manifeste  à  cette  bulle  ;  le 
pape,  dans  un  grand  consistoire  du  'ih-  octo- 
bre, les  déclara  tous  déchus  de  leurs  dignités  ; 
et  la  bataille  deUavenne,  gagnée  par  les  Fran- 
çais le  11  avril  1512,  ne  lui  ayant  pas  permis 
d'ouvrir  le  concile  au  jour  indiqué  ,  il  en  fit 
l'ouverture  le  3  mai ,  dans  l'église  de  Latran, 
avecseize  cardinauxet  quatre-vingt-trois  pré- 
lats portant  la  mitre. 

1"  Session.  On  tint  ensuite  la  première 
session  le  10  mai  ,  ou  le  même  jour  de  la  se- 
maine suivante.  Le  pape  y  était  en  personne, 
avec  quinze  cardinaux,  et  soixante-dix-neut 
tant  archevêques  qu'évêques.  On  y  voyait 
aussi  deux  abbés  et  quatre  chefs  d'ordres, 
l'ambassadeur  du  roi  et  de  la  reine  d'Espagne, 
et  ceux  des  républiques  de  ^  enise  et  de  Flo- 
rence. La  messe  du  Saint-Esprit  fut  célébrée 
par  le  cardinal-évêque  de  Porto,  et  le  sermon 
prêché  par  Bernard,  archevêque  de  Spalatro. 

Cette  première  session  fut  employée  à  lire 
la  bulle  de  convocation,  et  à  déclarer  les  mo- 
tifs qui  avaient  fait  assembler  ce  concile  : 
c'était  l'extinction  du  schisme  ,  la  réforme  à 
établir  dans  l'Eglise,  la  paix  entre  les  princes 
chrétiens  ,  et  la  guerre  contre  les  Turcs.  On 
lut  aussi  le  canon  du  onzième  concile  de  To- 
lède (1)  sur  la  modestie  et  l'union  qui  doivent 


(1)  Le  P.  Richard  dit  ic  omièine  canon  du  concile  de      Tolède;  c'est  un  non-sens  et  une  erreur  tout  il  la  fois.  i« 


i08l  LAT 

régner  dans  CCS  sortes  d'assemblées,  et  l'on 

nomma  les  officiers  du  concile. 

Il'  Session,  17  mai.  Le  pape  présida  à  la 
deuxième  session  ,  comme  à  la  première.  Il 
s'y  trouva  de  plus  huit  archevêques  ou  cvé- 
(Jues.  Il  n'y  fut  question  ,  en  quelqu(î  sorte, 
(|uc  du  concile  de  l'ise.  Le  {,'éncr;il  des  domi- 
nicains, Thomas  Cajélan,  harangua  vivement 
contre  cette  assemhlée  ,  el  le  pape,  de  l'avis 
des  Pères,  la  déclara  nulle  et  illégitime.  .\[)rès 
ce  discours,  Bailhasar  Tuar<l ,  secrétaire  du 
pape  ,  moula  sur  Tambon  et  lut  un  acte  de 
confédération  entre  le  roi  d'Angleterre  et  le 
souverain  Pontife. 

111''  Session,  3  décembre.  La  troisième  ses- 
sion se  fit  avec  beaucoup  d'appareil  ;  ou  y 
reçut  l'évéque  de  Gurck,  Mallbieu  Lang,  qui 
était  venu  reconnaître  le  concile  au  nom  de 
l'empereur.  .Vlexis  ,  évéque  de  Melfi,  prêcha 
sur  l'unité  de  l'Eglise,  dont  il  montra  la  source 
en  Dieu  même.  Le  pape  renouvela  la  bulle 
qui  annulait  tout  ce  qui  s'était  passé  à  Pise 
et  ensuite  à  Milan  de  la  part  des  cardinaux 
et  des  autres  prélats  rebelles,  el  qui  mettait  le 
royaume  de  France  en  intcrdil.  Les  députés 
des  évéques  absents  de  Pologne  ,  de  Hongrie, 
de  Danemark,  d'Espagne,  d'Italie  et  d'antres 
nations,  jurèrent  sur  l'âme  de  ceux  (jui  les 
envoyaient,  que  ceux-ci  étaient  légilimemunt 
empêchés  de  se  rendre  au  concile.  Le  pape 
entendit  leurs  raisons  et  admit  leurs  ex- 
cuses. 

IV'  Session  ,  10  décembre.  La  quatrième 
session  eut  lieu  huit  jours  après  ,  le  10  dé- 
cembre de  la  même  année  1.^12.  Avec  le  pape, 
qui  présidait,  il  s'y  trouva  cinq  cardinaux- 
évéques,  dix  cardinaux-prêtres  ,  dont  deux 
français,  quatre  cardinaux-diacres,  quatre- 
vingt-dix-sept  archevêques  ou  évéques,  qua- 
tre abbés  et  quatre  généraux  d'ordres  :  parmi 
les  ambassadeurs,  étaient  ceux  de  la  Suisse. 

Après  le  discours,  prononcé  par  Christophe 
Marcel,  noble  Vénitien  et  notaire  apostolique, 
on  lut  la  procuration  de  I  ambassadeur  de 
Venise  :  puis  ,  on  attaqua  vivement  la  prag- 
matique sanction  de  Charles  VII.  Ce  décret, 
toujours  si  mal  vu  à  Rome,  avait  été  confirmé 
par  le  roi  Louis  XII ,  aussitôt  après  son  avè- 
nement à  la  couronne  ;  et  jusqu'en  1512, 
plusieurs  arrêts  du  parlement  en  avaient 
maintenu  l'autorité  ;  ce  qui  n'empêchait  pas 
qu'on  n'y  dérogeât  de  temps  en  temps,  surtout 
quand  la  cour  de  France  était  en  bonne  in- 
telligence avec  celle  de  Rome  ;  mais  enfin  la 
pragmatique  passait  toujours  en  loi  dans  le 
royaume.  Jules  II ,  devenu  le  conquérant  ou 
le  vengeur  de  presque  toute  l'Ilalie,  crut  qu'il 
était  temps  de  rétablir  pleinement  son  auto- 
rité par  rapport  aux  bénéfices  et  au  gouver- 
nement ecclésiastique.  11  fit  lire  ,  dans  cette 
quatrième  session  du  concile,  les  lettres  don- 
nées autrefois  par  Louis  XI  pour  supprimer 
la  pragmatique.  Après  quoi  un  avocat  con- 
sistorial  fil  un  long  discours  contre  elle,  et 
en  requit  ladestruclion  totale.  Un  promoteur 

canon  dont  il  s'agit  est  le  premier  du  onzième  concile  ■  et 
il  n'y  a  point  de  concile  de  Tolède  qui  s'appelle  simp'le- 


LAT  1082 

du  concile  demanda  que  les  fauteurs  de  la 
pragmatique  ,  (jucls  qu'ils  fussent  ,  rois  ou 
autres  ,  fussent  cités  à  comparaître  devant  lo 
concile,  dans  le  délai  de  soixante  jours,  pour 
faire  entendre  les  raisons  qu'ils  auraient  do 
soutenir  ce  décret  ,  si  contraire  à  l'autorité 
du  saint-siége.  La  retiuéle  fut  adiriise  [)ar  le 
pape  et  par  tous  les  Pères  du  concile,  et  l'on 
décerna  que  l'aclc  d(!  uioiiition  serait  affiché 
à  Milan,  à  Asti  et  à  Pavie,  parce  qu'il  n'était 
pas  sûr  de  le  publier  en  France. 

Les  désastres  de  la  guerre  avaient  cepen- 
dant inspiré  bien  de  la  modestie  à  tous  les 
ordres  de  cel  Etal,  sans  en  excepter  le  roi  et 
toute  la  famille  royale.  Le  cardinal  Philippe 
de  Luxembourg  ,  qui  s'était  réconcilié  avec 
le  pape  ,  lui  écrivit  d'un  style  très-soumis,  lo 
priant  de  donner  la  paix  à  Louis  XII,  qui  re- 
jetait tous  les  malheurs  passés  sur  les  gens 
de  son  conseil.  Le  duc  de  Valois,  héritier  pré- 
somplif  de  la  couronne  ,  joignait  ses  sollici- 
talionsà  celles  du  monarque,  et  la  reine  Anne 
de  Bretagne  demandait  avec  larmes  la  mémo 
grâce.  11  est  vrai  qu'elle  n'avait  jamais  pris 
part  elle-même  au  schisme  ,  non  plus  que  la 
Bretagne,  son  Etat  héréditaire. 

Ces  soumissions  portaient  la  gloire  de  Ju- 
les Il  à  son  plus  haut  période  ,  lorsqu'il  fut 
attaqué  d'une  fièvre  lente,  qui  le  conduisit  au 
tombeau.  Il  sentit  bien  que  sa  fin  était  proche, 
ce  qui  ne  l'empêcha  pas  de  pourvoira  lacon- 
tinuation  du  concile.  Il  nomma  le  cardinal 
d'Ostie  pour  présider  à  la  cinquième  session, 
et  il  recommanda  d'y  publier  la  seconde  mo- 
nilion  touchant  la  pragmatique,  afin  que  cette 
affaire  ne  traînât  point  en  longeur.  Tout  cela 
se  fit  à  point  nommé. 

y '  Session.  Cette  session  fut  tenue  lelG  fé- 
vrier 1513,  et  l'on  ydécerna  de  la  part  du  papo 
et  du  concile,  des  peines  très-sévères,  à  l'effet 
d'empêcher  la  simoniedans  le  futur  conclave. 
Cent  trente-cinq  prélats,  ou  cent  trente-cinq 
mitres,  comme  parlent  les  actes,  assistèrent 
à  cette  session,  et  ce  fut  la  dernière  du  vivant 
de  Jules  IL  Elle  se  termina  par  la  lecture  d'une 
lettre  du  pape  malade  ,  où  il  rappelait  les 
deux  affaires  remises  à  des  commissions  spé- 
ciales ,1a  réforme  détaillée  de  la  cour  romaine, 
puis  la  discussion  et  le  jugement  à  intervenir 
sur  la  pragmatique  sanction  de  France.  Et 
pour  que  cette  dernière  affaire  se  traitât  avec 
toute  la  maturité  convenable,  il  voulut  qu'on 
citât  de  nouveau  les  fauteurs  de  la  pragma- 
tique à  comparaître  devant  le  pape  et  le  con- 
cile ,  afin  d'y  produire  les  raisons  qu'ils  pré- 
tendaient avoirde  la  soutenir.  Tous  les  Pères, 
sans  exception,  approuvèrent  la  proposition 
du  pape. 

On  lut  encore  dans  celte  session  les  lettres 
d'un  grand  nombre  d'évêques  absents  ,  qui 
exposaient  les  motifs  de  leur  absence  ,  et 
nommaient  des  procureurs  pour  t.nir  leurs 
places.  La  sixième  session  fut  indiquée  pour 
le  11  avril. 

y l' Session,  21  avril.  Le  pape  Jules  11  étant 
ment  ou  par  eicellence,  le  concile  de  ïolèJe. 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


1085 

mort  le  21  février,  ou  cinq  jours  (1)  après  la 
cinquième  session,  Léon  X,  qui  lui  succéda, 
n'cul  rien  de  plus  pressé  que  de  citer  les  Fran- 
çais àconipar;iître  à  In  session  sniv;in!e,  ren- 
voyée au  27avril.  Elle  se  tint  en  effet  ce  jour- 
là  :  on  y  compla  vinst-deux  cardinaux  et 
quatre-vingt-dix  prélats  niilrés  ,  avec  une 
foule  de  princes,  denobles  et  d'acnbassadeurs. 
Le  discours  fut  prononcé  par  Simon,  évêqne 
de  Modrusse  en  Croatie  ,  et  son  discours  eut 
pour  sujet  les  ravages  des  Turcs,  et  la  néces- 
sité pour  les  chrétiens  de  se  réunir  contre 
ces  infidèles.  Puis  l'ambassadeur  de  Florence 
présenta  ses  lettres  au  nom  de  sa  république, 
el  on  les  lui  à  haute  voix.  Le  procureur  du 
concile,  faisant  ses  fonctions  à  la  rigueur,  i-e- 
quit  ensuite  que  les  procédures  commencées 
contre  les  Français  fussent  terminées  par 
l'abolition  totale  de  la  pragmatique.  Mais  on 
ne  lui  répondit  point  ;  on  se  contenta  ,  dans 
i'inlervalle  de  la  sixième  et  de  la  septième 
session,  d'établir  trois  commissions,  dont  une 
était  chargée  d'examiner  la  pragmatique,  une 
autre  de  rappeler  la  paix  entre  les  princes 
chrétiens  ,  et  l'autre  enfin  de  proposer  les 
moyens  d'une  réforme  générale,  el  jusque 
dans  la  cour  romaine  (2). 

VII  Session,  17  juin.  Le  pape  Léon  X  y 
présida;  il  s'y  trouva  vingt-deux  cardinaux, 
avec  quatre-vingt-six  archevêques  el  évê- 
ques,  les  ambassadeurs  de  l'empereur  Maxi- 
milien,  des  rois  d'Espagne,  d'Angleterre,  de 
Pologne,  des  ducs  de  Savoie,  de  Milan,  de 
Ferrare,  de  Manloue,  des  républiques  de  Ve- 
nise el  de  Florence.  Le  discours  fut  prononcé 
par  Baltbasar  del  Rio,  cl  eut  pour  objet, 
comme  celui  de  la  session  précédente,  la  dé- 
fense de  la  chrélienté  contre  les  Turcs.  Le 
secrétaire  du  concile  lut  ensuite  les  lettres 
par  lesquelles  Sigismond,  roi  de  Pologne, 
Maximilien  Sforce,  duc  de  Milan,  François, 
marquis  de  Manloue,  Stanislas  et  .lean,  ducs 
deMazovie  et  de  Russie,  accréditaient  leurs 
ambassadeurs  auprès  du  concile  général. 
Puis,  ce  qui  dut  causer  surtout  une  grande 
joie  à  tous  les  Pères,  le  njônie  secrétaire  lut 
les  leltresde  deux  cardinaux  du  conciliabule 
de  Pise,  Bernardin  de  Carvajal  el  Frédéric  de 
Sainl-Séverin,  qui  renonçaient  au  schisme, 
condamnaient  tous  les  actes  de  leur  preleiuiu 
concile,  approuvaient  au  contraire  ceux  du 
concile  général  de  Latran  ,  promettaient 
obéissance  au  pape  Léon,  el  reconnaissaient 
que  le  pape  Jules  et  le  concile  général  les 
avaient  justement  retranchés  du  nombre  des 
cardinaux. 

Enfin,  Pompée  Colonne,  évêqne  de  Riéli, 
lut  une  bulle  du  pape,  qui  citait  les  Français 
à  comparaître  à  la  première  session  après  le 
1"  novembre  prochain,  pour  produire  leurs 
défense  en  faveur  de  la  pragmatique  sanc- 

(1)  Le  P.  Richard  dit  six  jours  après  cette  session,  et 
Duiiin  dit  le  'ih  février.  Ils  se  trompera  l'un  et  l'aiilre. 

(2)  C'est  ce  que  nous  lisons  dans  i7/(s(.  ccc/i's.  du  P. 
Alexandre.  M.  Hotirbacher  a  commis  ici  une  inexactitude, 
en  attribuant  k  la  troisième  commission,  ce  iiui  3[i|>artc- 
nait  il  11  rélbrmalion  de»  mœurs,  el  tout  il  la  fois,  aux 
noyensii'aliiilir  la  pragmatique  sanction. 

(5)  M.  KohrliacUer  dit  le  18  décembre,  elle  P.  Richard  le 


1084 

tion  :  il  fixait  également  l'époque  où  la  com- 
mission nommée  pour  la  réformation  de  la 
cour  romaine  devait  présenter  son  travail,  et 
proposait  les  moyens  à  prendre  pour  rame- 
ner la  paix  entre  les  princes  chrétiens.  La 
bulle  fut  approuvée  de  tous  les  Pères,  si  ce 
n'est  que  l'évêque  de  Trani  trouva  trop  long 
le  terme  donné  pour  l'abolition  de  la  prag- 
matique, et  pour  la  réformalion  de  la  cour 
romaine.  La  session  suivante  fui  indiquée  au 
22  novembre. 

VIII"  Session,  19  décembre  (3).  La  session, 
ayant  été  prorogée,  ne  se  tint  (lue  près  d'un 
mois  plus  tard.  Il  s'y  trouya,  sous  la  prési- 
dence du  pape,  cent  vingt-cinq  Pères,  dont 
vingt-trois  cardinaux,  quatre-vingt-treize 
archevêques  et  évêques,  cinq  abbés  et  cinq 
généraux  d'ordres,  avec  les  ambassadeurs  de 
l'empereur  Maximilien,  des  rois  de  France, 
d'Espagne  et  de  Pologne,  du  marquis  de 
Brandebourg  et  d'autres  princes. 

Le  discours  fut  prononcé  par  Jean-Baptisto 
de  Garges,  chevalier  de  Saint-Jean  de  Jéru- 
salem, ou  de  Rhodes,  qui  parla  sur  la  milice 
chrétienne.  Ensuite  les  ambassadeurs  de 
Louis  XII  présentèrent;  1"  l'acte  par  lequel 
le  roi  leur  maître  adhérait  au  présent  concile 
de  Latran,  et  renonçait  au  concile  de  Pise, 
qu'il  traitait  avec  raison  de  conciliabule.  On 
lut  cet  acte,  qui  portait  entre  autres  choses 
que,  quoique  le  roi  eût  cru  avoir  de  bonnes 
raisons  de  convoquer  et  de  soutenir  le  conci- 
liabule de  Pise,  comme  il  avait  su  néanmoini 
que  le  pape  Léon  X  ne  l'approuvait  pas,  et 
comme  ce  pape  lui  avait  écrit  d'y  renoncer 
lui-même,  et  de  se  soumettre  à  l'autre  assem- 
blé à  Rome  ;  attendu  que  ,  le  pape  Jules 
étant  mort,  tout  sujet  de  haine  avait  cessé, 
et  que  l'empereur  et  les  cardinaux  avaient 
renoncé  audit  conciliabule,  il  y  renonçait 
lui-même,  et  promettait  de  faire  cesser  dans 
un  mois  celte  assemblée,  qui  avait  été  trans- 
férée à  Lyon. 

2°  II  y  eut  dans  cette  même  session  des 
plaintes  contre  le  parlement  de  Provence, 
sur  ce  qu'il  empêchait  dans  son  district  l'exé- . 
culion  des  mandats  apostoliques,  apparem- 
ment ceux  qui  regardaient  la  provision  des 
bénéfices.  Le  promoteur  du  concile  fil  des 
instances  pour  qu'on  procédât  contre  les 
magistrats  de  cette  cour  par  la  voie  des  cen- 
sures. Le  concile  ne  publia  encore  à  cet 
égard  qu'une  munition,  portant  ordre  à  ce 
parlement  de  se  sisler  à  Rome  dans  l'espace 
de  trois  mois;  ce  qui  n'arriva  pourtant  point 
au  temps  marqué  :  il  se  passa  même  près 
d'une  année,  avant  qu'on  répondit  à  la  cita- 
tion. Le  roi  ne  vit  point  non  plus  la  fin  du 
procès  concernant  la  pragmatique,  et  ce  fut 
François  l"  qui  mit  la  dernière  main  à  cette 
importante  affaire. 

17:  mais  le  14  des  calendes  de  janvier,  marqué  dans  les 
actes  du  concile,  signitie  le  19,  el  non  le  18  ou  le  17  du 
mois,  d'après  notre  manière  de  compter.  Le  P.  Labbe,  et 
après  lui  Noël  Alexandre,  disent  que  ce  jour  fut  un  lundi; 
mais  Pâques  tonibant  le2lmars  cette  année-là, d'aprèsles 
auteurs  de  l'Art  (te  vcrifier  les  dates,  ce  ne  pourrait  être 
<iu'un  jeudi,  si  c'était  réelleinenl  le  14  de»  calendes  de 
janvier. 


1085 


LAT 


LAT 


iUUG 


3'  On  lut  un  »lé«ret  contre  quelques  philo- 
sophes qui  prétendaient  que  l'âme  raisonna- 
ble est  mortelle,  cl  qu'il  n'y  en  a  qu'umî 
seule  dans  tous  les  hoiiiiiu-s,  contre  ci^  (luc 
dit  Jé<us-Chrisl  dans  riîvangilo,  qu'on  ne 
peut  tuer  l'âme,  et  que  celui  qui  hait  son 
âme  en  ce  monde,  la  conserve  pour  la  vie 
éternelle  ;  el  contre  ce  qui  a  élé  décidé  par  le 
pape  Cléincnt  V,  dans  le  concile  de  Vienne, 
que  l'âme  est  vraiment  par  elle-même  et  es- 
sentiellement la  forme  du  corps  humain  ; 
qu'elle  est  immortelle,  et  multipliée  suivant 
le  nombre  des  corps  dans  lesquels  elle  est 
infuse. 

4°  On  ordonna  que  tous  ceux  qui  seraient 
dans  les  ordres  sacrés,  après  le  temps  qu'ils 
ont  employé  à  la  grammaire  et  à  la  dialccîi- 
que,  passassent  encore  cinq  ans  d'étude  en 
philosophie,  sans  s'appliquer  à  la  théologie 
et  au  droit  canon. 

3  On  publia  trois  balles.  La  première 
adressée  aux  princes  chrétiens ,  pour  les 
exhorter  à  la  paix  et  à  l'union,  et  àtourner 
leurs  armes  contre  les  infidèles.  La  deuxième 
aux  Bohémiens,  contenant  un  sauf-coiidiiit 
pour  les  engager  à  venir  au  concile.  La  troi- 
sième pour  la  réformation  des  officiers  de  la 
cour  de  Rome,  touchant  les  exactions  quils 
commettaient  pour  les  provisions  des  bénéfi- 
ces et  autres  expéditions,  au  delà  de  ce  qui 
leur  était  dû. 

IX'  Session,  5  mai  1514.  Outre  le  pape 
Léon  X  ,  qui  présidait ,  on  y  compta  cent 
quarante-trois  prélats,  dont  vingt-cinq  car- 
dinaux, cent  douze  archevêques  ou  évèques, 
avec  les  ambassadeurs  de  l'empeieur,  des 
rois  de  Fr.ince,  d'Angleterre,  de  Pologne  et 
de  Poriugal,  du  marquis  de  Brandebourg, 
des  répnbliqui^s  de  Vei'.ise  et  de  Florence, 
ainsi  que  d'autres  princes.  Parmi  les  prélats 
français,  nous  remarquons  l'évêque  d'Agen, 
Léonard,  rardinal-piêlre  du  titre  de  Sainte- 
Suziinnc;  Claude,  cvêque  de  Marseille,  am- 
bassadeur du  roi  de  France;  Orland,  arche- 
vêque d'Avignon  ;  Denys,  évéque  de  Toulon  ; 
Fr.inçois,  évêque  de  Nantes.  Le  discours  fut 
prononcé  par  Antoine  Pucci ,  clerc  de  la 
chambre  apostolique,  et  roula  sur  la  réfor- 
maliou.  Après  ce  discours  et  les  prières  ac- 
coutumées, les  ambassadeurs  du  roi  de  Por- 
tugal vinrent  baiser  les  pieds  du  pape,  et  lui 
présentèrent  la  procuration  de  leur  maître 
pour  assister  au  concile  en  son  nom. 

Cela  fait,  le  promoteur  du  concile,  Marius 
de  Pcruschi,  représenta  que  tous  les  délais 
accordés  à  la  nation  française  et  à  tous  les 
partisans  d^'  la  pragmatique  sanction  étaient 
expirés,  sans  que  personne  de  leur  part  se 
fût  mis  en  devoir  de  comparaître  pour  défen- 
dre cette  pragmatique  ;  qu'ainsi  il  était  temps 
de  déclarer  la  contumace  el  de  porter  le  clé- 
crs'  d'abolition.  Sur  quoi  l'amba-sadeiir  de 
France,  Claude  de  Seyssel,  évêque  de  M  .r- 
seille,  montra  par  un  acte  en  bonne  forme 
que  les  évêques  de  Châlons-sur-Saôue,  de  Li- 
sieux,  d'Angoulême,  d'Amiens  el  de  Laon, 
accompagnés  de  quatre  docteurs  et  munis  de 
pleins  pouvoirs  au  nom  des  prélats  qui 
avaient  formé  l'assemblée  de  Pise,  s'étaient 


mis  en  chemin  pour  venir  A  Rome  ;  mais  que, 
arrivés  au  passage  des  .\lpe.s,  ils  n'avaient 
pu  obtenir  de  saufs-conduits  de  Maximilien 
Sforce,  qui  se  disait  (lui-,  de  Milan,  ni  d'Ocla- 
vien  Frégose,  (|iii  prenait  la  (|ualile  de  doge 
d(!  Gênes.  Ne  pouvant  donc  <:ontinuer  leur 
voyage,  ils  avaient  pris  acte  de  refus,  el  l'a- 
v;iienl  envoyé  à  Rome  ,  en  informant  en 
mêmi^  temps  le  pape  qu'ils  renonçaient  à 
l'assemblée  de  Pise,  el  se  soumett.iient  au 
concile  tli'.  Lai i an:  qu'ils  priai,  ni  Sa  Sainteté 
de  lei:r  pardonner  tout  le  passé,  et  de  rece- 
voir comme  une  parlie  de  leur  pénitence  le 
séjour  forcé  qu'ils  f.iisaicnl  dans  l'abbaye 
d'Ouiches,  près  du  Pas  de  Suze,  jusqu'à  ce 
(]u'ils  pussent  obtenir  leurs  passeports. 

L'ambassadeur  de  Maximiliiu  Sfore,  pré- 
sent au  concile,  protesta  que  son  maître 
n'avait  point  voulu  empêcher  les  évêques 
français  de  se  remire  à  Rome,  mais  seule- 
ment prendre  le  temps  de  délibérer  à  leur 
sujet.  Cependant,  comme  il  était  indubitable 
que  la  liberté  leur  avait  élé  ôlée,  le  pipe  leva 
les  censuies  qu'ils  pouvaient  avoir  encou- 
rues, avec  la  clause  toutefois  qu'ils  y  retom- 
beraient, s'ils  ne  se  rendaient  pas  pour  la 
prochaine  session.  Il  y  fit  publier  en  même 
temps  une  bulle  contenant  des  ordres  très- 
précis  pour  laisser  passer  tous  ceux  qui 
voudraient  prendre  [lart  au  concile. 

En  attendant  que  les  cinq  évêques  dont  on 
vient  de  parler  pussent  arriver  à  Rome,  d'au- 
tres prélats  (le  l'Eglise  gallicane  se  réconci- 
lièrent en  particulier  avec  le  pape  Léon  X, 
el  demandèrent  aussi  l'absolution  des  censu- 
res. Tels  furent  Jean  Ferrier,  nrchevêque 
d'Arles,  et  François  de  Kohan,  évêque  d'An- 
gers et  archevêque  de  Lyon.  Le  cardinal 
Briçonnet  Gt  de  même  sa  paix,  et  mourut 
peu  de  temps  après  à  Narbonne,  après  avoir 
été  rétabli  parle  pape  dins  toules  ses  digni- 
tés. Enfin,  pour  consommer  toules  les  ré- 
conciliations de  la  France  avec  le  saint- 
siége,  Louis  de  Forbin,  ambassadenr  du 
roi,  chargé  de  la  procuration  du  parlement 
d'Aix,  mit  aux  pieds  du  pape  la  réiract.ition 
de  celle  cour,  pour  tout  ce  qu'elle  avait  pu 
faire  d'opposé  aux  décrets  du  saint-siége. 

A  la  fin  de  cette  neuvième  session,  l'ar- 
chevêque de  Naples  lut  un  ample  décret  lou- 
chant la  réformalion  de  la  cour  romaine,  qui 
contient  beaucoup  de  règlements  de  disci- 
pline.    - 

1^  On  ne  choisira,  conformément  au  dé- 
cret d'Alexandre  III,  porté  au 3'  concile  de 
Latran,  que  des  personnes  d'un  âge  mûr,  de 
niœors  graves  el  d'une  science  éprouvée 
pour  occuper  les  prélalures  dans  les  églises 
et  les  monastères.  On  n'en  admelira  à  litre 
de  commendalaires  el  d'administrateurs,  (|ue 
dans  des  cas  très-rares,  pour  satisfaire  au 
besoin  d'une  église  ou  pour  récompenser  un 
mérite  éminenl.  Aucun  iu>  sera  nommé  évé- 
que avant  l'âge  de  vinl-sepl  ans,  ni  abbé 
avant  l'âge  de  vingt-deux  :  il  serait  même  à 
désirer  que  les  uns  et  les  autres  n'en  eussent 
pas  moins  de  trente.  Le  cardinal  chargé  de 
faire  le  rapport  de  l'élection,  de  la  deiiiande 
ou  de  la  provision  de  l'église  ou  du  monas- 


10S7 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


1088 


lèrc,  commencer;)  par  en  donner  connais- 
s;ince  .lu  plus  ancien  cardinal  do  chacun  dos 
trois  ordres;  ceux-ci  à  leur  leur  nolificriuit 
le  niênic  avis  aux  autres  cardinaux  de  leurs 
ordres  respeclifs,  el  s'il  y  a  des  opposants,  on 
entendra  leurs  raisons  avec  le  rapport  des 
témoins  ,  ou  d'autres  personnes  nommées 
d'office,  en  plein  consistoire,  sans  qu'il  soit 
nécessaire  ;iu  sujet  qu'il  s'agira  de  promou- 
voir, qu'il  ail  auparavant  l'ait  visite  à  !a  plus 
grande  partie  des  cardinaux.  Celui-ci  cepen- 
dant, s'il  vi(  ni  à  êlre  promu,  sera  obligé  de 
s'acquitter  au  plus  tôt  de  celle  visite,  pour  se 
conformer  à  un  usage  ancien  el  à  une  cou- 
tume louable,  qui  doit-être  conservée  invio- 
lablement. 

2°  Aucuu  évéque  ou  abbé  ne  pourra 
être  privé  de  sa  dignité  ,  quelque  notoire 
que  puisse  être  le  crime  dont  il  est  ac- 
cusé, el  quelque  considérable  que  puisse 
êlre  aussi  la  personne  qui  l'accuse,  sans  qu'il 
ail  eu  auparavant  la  liberté  et  les  moyens  de 
se  défendre,  et  sans  que  les  parties  aient  été 
Soigneusement  entendues,  et  la  cause  pleine- 
ment informée.  Aucun  prélat  ne  pourra  non 
plus  être  transféré  malgré  soi,  si  ce  n'est 
pour  des  causes  justes  et  nécessaires,  sui- 
vant la  foru)e  et  le  décret  du  concile  de  Con- 
stance. 

3°  Les  commendes  étant  très-préjudicia- 
bles aux  monastères ,  tant  pour  le  temporel 
que  pour  le  spirituel,  les  abbayes  ne  pour- 
ront, après  la  mort  de  leurs  abbés,  être  don- 
nées en  coniniende  que  pour  la  conservation 
de  l'autorité  du  siège  apostolique;  et  celles 
qui  sont  présentement  en  commende  cesse- 
ront d'y  être  après  la  mort  des  commenda- 
taires,  ou  n'y  seront  mises  de  nouveau  que 
pour  des  cardinaux  ou  d'autres  personnes  de 
qualité  et  de  mérite.  Les  commendataires 
qui  ont  une  mensc  séparée  de  celle  des  moi- 
nes céderont  le  quart  de  b^ur  mensc  pour  lo 
soutien  de  la  fabrique,  l'achat  des  ornements 
et  le  soulagement  des  pauvres,  selon  les  be- 
soins occurrenls  ;  et  ceux  dont  la  mcnse  est 
conuiiunc,  abandonneront  au  monastère  le 
tiers  de  tous  les  fruits ,  déduction  faite  de 
toutes  autres  charges,  pour  faire  face  aux 
mêmes  besoins,  ou  pour  aider  à  la  subsis- 
tance des  moines. 

k°  Les  cures  et  les  dignités  dont  le  revenu 
ne  s'élève  pas  à  deux  cents  ducats  d'or  de  la 
chambre  apostolique,  les  hôpitaux,  les  lé- 
proseries et  autres  maisons  de  refuge  desti- 
nées aux  pauvres,  quelle  qu'en  soil  la  valeur, 
ne  seront  point  données  en  commende  à  des 
cardinaux,  à  moins  qu'elles  ne  .soient  pas 
autrement  vacantes  que  par  la  morl  de  leurs 
familiers  :  dans  ce  dernier  cas,  elles  pour- 
ront leur  êlre  données  en  commende,  mais  à 
condition  que,  dans  un  délai  de  six  mois,  ils 
devront  les  céder  à  de  semblables  personnes 
de  leur  choix. 

5'  11  ne  sera  fait  aucun  démembrement, 
ni  aucune  union,  d'églises  ou  de  monastè- 
res, ou  d'ordres  militaires  quelconques,  que 
pour  des  causes  raisonnables  ou  dans  des  cas 


permis  par  le  droit.  Aucune  dispense  ne  sera 
accordée  pour  possédera  la  fois  plus  de  deux 
bénéfices  incompatibles,  si  ce  n'est  à  des 
personnes  qualifiées,  d'après  le  droit  com- 
mun, ou  par  des  motifs  pressants.  Ceux  qui 
piissèdent  à  vie  plus  de  quatre  cures,  ou  vi- 
caireries  perpétuelles,  ou  principales  digni- 
tés, même  en  commende  ou  à  titre  d'union, 
seront  tenus  de  se  réduire  avant  deux  ans  au 
nombre  de  quatre,  et  de  remettre  le  reste 
entre  les  mains  de  l'ordinaire,  afin  qu'il  y 
pourvoie  par  des  nominations  de  son  propre 
choix,  m.ilgré  toules  réserves  quelconques. 
Ceux  qui  laisseront  passer  ce  terme  de  deux 
ans  sans  faire  les  résignations  auxquelles  ils 
sont  obligés,  seront  censés  renoncer  à  tous 
leurs  bénéfices,  et  de  plus,  passibles  des  pei- 
nes portées  par  le  pape  Jean  XXII  dans 
l'cxtrav.  Exsecrabilis. 

Le  pape  trace  ensuite  le  règlement  des 
cardinaux,  dont  voici  l'abrégé,  donné  par 
M.  Audin  :  «  Il  veut  que  la  demeure  du  car- 
dinal soit  comme  un  port,  un  hospice  ouvert 
à  tous  les  gens  de  bien,  à  tous  les  hommes 
doctes,  à  tous  les  nobles  indigents,  à  toute 
personne  de  bonne  vie. 

«  La  table  du  prélat  doit  être  simple,  fru- 
gale, modeste;  dans  sa  maison  ne  régneront 
ni  le  iuxc  ni  l'avarice;  ses  domestiques  se- 
rontpeu  nombreux;  il  aura  toujours  l'œil  levé 
sur  eux  ;  il  punira  leurs  dérèglements,  il  ré- 
compensera leur  bonne  conduite. 

«  S'il  a  des  prêtres  à  son  service,  ces  prêtres 
seront  traités  comme  des  hôtes  honorables. 

«  Vient-on  frapper  à  sa  porte,  il  regardera 
le  client,  et  refusera,  s'il  vient  solliciter  des 
places  et  des  honneurs,  d'être  son  avocat  à 
la  cour;  s'il  demande  justice,  au  contraire, 
il  intercédera  pour  lui.  Il  faut  qu'il  soit  tou- 
jours prêt  à  plaider  la  cause  du  pauvre  et 
de  l'orphelin. 

«  S'il  a  des  parents  dans  le  besoin,  la  jus- 
tice exige  qu'il  vienne  à  leur  secours,  mais 
jamais  aux  dépens  de  l'Eglise. 

«L'évêque  doit  résider  dans  son  diocèse, 
et,  s'il  en  a  commis  l'administration  tempo- 
raire à  des  hommes  d'une  conduite  éprou- 
vée, le  visiter  au  moins  une  fois  chaque 
année,  afin  d'étudier  les  besoins  de  son  Eglise 
et  les  mœurs  de  son  clergé. 

a.  En  mourant  il  n'oubliera  jamais  que  sa 
fille  bién-aimée,  l'Eglise  qu'il  administrait, 
a  droit  aux  témoignages  de  sa  reconnaissance. 

«  Pas  de  vaine  pompe  à  son  enterrement . 
le  bien  qu'il  laisse  appartient  aux  pauvres; 
ses  héritiers  (J)  ne  pourront  dépenser  au 
delà  de  quinze  cents  florins  pour  la  céré- 
monie funèbre.  » 

Il  faut  lire  chaque  ligne  de  ce  décret 
pontifical  sur  le  cardinalat,  pour  voir  avec 
quel  soin  Léon  X  descend  jusqu'aux  moindres 
détails  qui  louchent  à  la  vie  intime  des  pré- 
lats dans  leurs  palais,  avec  leurs  domesti- 
ques, avec  leurs  parents,  avec  leurs  clients, 
à  l'église,  dans  leur  diocèse,  à  table  même. 

«  Ainsi  donc  ce  n'était  pas  une  réforme  qui 
n'atteignît  que  le   pauvre  prêtre  dans  son 


(I)  Le  texte  du  décret  porte  expressément,  la  liériiiert  du  cardinal. 


<0S9 


LAT 


LAT 


lono 


église  que  demandait  le  concile,  mais  une 
reforme  qui  s'6teiuiU  jusqu'au  prêtre  tni  robe 
louge  ou  violette  :  «  Le  champ  du  Seigneur, 
disail-il  en  1314,  a  besoin  d'6lre  remué  de 
fonil  en  comble,  pour  |)orler  de  nouveaux 
IVuils. 

«  11  faut  l'entendre  joignant  sa  voix  à  celle 
de  l'Allemagne  et  de  la  France,  et  confessant 
que  chaque  jour  des  plaintes  arrivent  de 
toutes  les  parties  du  monde  chrétien  sur  les 
extorsions  de  la  chancellerie  romaine  :  Hut- 
ten  est  plus  amer,  mais  non  pas  plus  expli- 
cite. Ce  que  le  pape  demande  en  ce  jour,  ce 
qu'il  demande  bien  haut,  afin  qu'on  l'entende 
au  delà  des  Alpes,  des  Pyrénées,  par  delà 
les  mers,  c'est  que  désormais  le  fisc  s'amende, 
qu'il  cesse  de  pressurer  ceux  qui  ont  recours 
à  lui,  qu'il  redevienne  ee  qu'il  était  dans  li'S 
premiers  temps  de  l'Eglise. 

«Mais,  pour  arriver  à  cette  pureté  des 
temps  anciens,  il  faut  (]ue  le  néophyte  qu'on 
destine  aux  autels  reçoive  une  éducation 
chrétienne,  chaste  et  religieuse. 

«  A  Florence,  à  Uonio  et  dans  toute  l'Ita- 
lie, on  croyait,  à  la  renaissance,  avoir  assez 
fait  pour  la  culture  de  l'intelligence, (luand  on 
avait  appris  à  un  écolier  à  lire  Virgile  ou 
ïhéocrite,  à  connaître  les  dieux  d'Ovide,  à 
traduire  les  songes  de  Platon.  Léon  X  ne 
veut  pas  que  l'âme  se  contente  désormais  de 
celte  nourriture  toute  sensuelle.  11  faut 
qu'elle  sache  qu'elle  a  été  créée  de  Dieu  pour 
l'aimer  et  le  servir;  qu'elle  pratique  la  loi 
du  Christ,  qu'elle  chante  à  l'église  nos  saints 
hymnes,  qu'elle  psalmodie  à  vêpres  nos  psau- 
mes du  prophèle-roi ,  que  chaque  soir  elle 
lise  les  laits  et  gestes  de  ces  héros  chrétiens 
que  l'Eglise  inscrivit  parmi  ses  docteurs,  ses 
martyrs  et  ses  anachorètes.  11  veut  que  l'en- 
fant sache  par  cœur  le  décalogue,  les  arti- 
cles du  symbole,  son  catéchisme  enfin;  et 
que,  sons  la  conduite  de  leurs  maîtres  ,  les 
élèves,  laïques  ou  clercs,  entendent  la  messe, 
les  vêpres,  le  sermon,  et  emploient  le  di- 
manche et  les  jours  de  fêle  à  célébrer  le  Sei- 
gneur (l).x> 

Dans  le  décret  qui  vient  à  la  suite,  et  qui 
a  pour  titre,  Reformationes  curiœ  et  aliorum, 
les  blasphémateurs,  les  concubinaires  et  les 
simoniaqucssonl  condamnés  à  différentes  pei- 
nes. Un  clerc  ou  un  prêtre  qui  blasphème 
contre  J.-C.  ou  contre  la  sainte  Vierge,  sera 
privé  du  revenu  de  son  bénéfice  pendant  un 
an,  si  c'est  la  première  fois  ;  pour  la  seconde, 
il  perdra  son  bénéfice  même,  ou,  s'il  en  pos- 
sède plusieurs,  celui  que  l'ordinaire  aimera 
le  mieux  lui  ôter;  pour  la  troisième,  il  sera 
dépouillé  de  toutes  ses  dignités  comme  de 
tous  ses  bénéfices,  et  rendu  inhabile  à  y  ren- 
trer jamais.  Un  laïque  blasphémateur,  s'il 
est  noble,  est  condamné  à  vingt-cinq  ducats 
d'amende  pour  une  première  f(jis,  au  double 
en  cas  qu'il  retombe,  et  à  la  perte  de  sa  no- 
blesse s'il  récidive  encore.  Mais  s'il  est  rolu- 

(1)  Hisl.  de  Léon  X,  pnr  M.  An. lin,  S'  éililion. 

[-2)  (outra ,vs  <lili(jcnli  inqnhh.one  itbique  cl  iiulicla  cu- 
riii  {Roimwi)  mn.ii:iie  pyucediiliii  perjutttces  i,ci- nos  dcon- 
laiii/w,  M.  Koliiljjdicr  a  traduit:  Il  (le  décrcl)  orilouue 


rier,  il  sera  jeté  en  prison,  attaché  an  pilori 
à  la  deuxième  récidive  ,  et  envoyé  aux  galè- 
res ou  retenu  en  prison  à  (lerpétuilé  s'il 
commet  plus  de  trois  fois  le  même  crime.  \a: 
blasphème  contre  les  autres  saints  sera  traité 
avec  un  peu  plus  d'indulgence,  à  la  discré- 
tion du  juge  qui  aura  égard  à  l'état  des 
lu'rsonnes. 

Les  juges  séculiers  qui  négligeront  de  pu- 
nir les  gens  convaincus  de  blas|)hèrae,  seront 
soumis  aux  mêmes  peines,  comme  complices 
des  mêmes  crimes. 

Tout  bénéficier  ((ui,  six  mois  depuis  qu'il 
a  obtenu  son  bénéfice,  et  sans  empêchement 
légitime,  n'a  pas  récité  l'cnicc;  divin,  sera 
privé  des  fruits  de  son  bénéfice  à  proportion 
du  temps  qu'il  aura  été  sans  le  dire,  et  ces 
fruits  seront  employés  à  l'entretien  de  la  fa- 
brique du  bénéfice  ou  au  soulagement  des 
pauvres. 

Le  même  décret  défend  aux  princes  sécu- 
liers, fussent-ils  empereurs,  rois  ou  reines, 
républiques  ou  potentats,  de  sé(|uestrcr  ou 
de  saisir,  ou  de  détenir,  sous  quelque  prétexte 
que  ce  soit,  les  biens  ecclésiastiques  sans  la 
permission  du  pape.  Il  renouvelle  les  lois 
touchant  l'exemption  des  personnes  et  des 
biens  ecclésiastiques,  et  la  défense  d'imposer 
les  clercs.  Enfin  il  ordonne  de  procéder  (2] 
contre  les  hérétiques,  les  .luifs  et  les  relaps, 
refusant  tout  espoir  de  pardon  à  ces  derniers. 

L'arche\êquedeNaples  lut  ensuite  la  bulle 
d'indiclion  pour  la  prochaine  session,  qui 
fut  fixée  au  premier  décembre.  Puis  il  de- 
manda à  Sa  Sainteté  et  aux  Pères  assem- 
blés si  les  cho6.es  contenues  dans  la  céilule, 
ou  dans  les  bulles  qu'il  venait  de  lire,  plai- 
saient à  leurs  Paternités.  Sept  seulement 
firent  de  légères  observations  sur  certains 
détails;  et  le  pape,  pour  les  satisfaire,  leur 
dit  qu'on  y  changerait  quelques  mots,  mais 
qu'on  en  laisserait  subsister  le  sens. 

X=  Session.  La  dixième  session,  marquée 
d'abord  pour  le  1"  décembre,  et  puis  ren- 
voyée au  23  mars,  ne  se  tint  effectivement 
que  le  k  mai  1515.  Il  s'y  trouva,  avec  le  pape, 
vingt-trois  cardinaux  et  un  grand  nombre 
d'archevêques,  d'évèques,  d'abbés  et  de  doc- 
teurs. L'archevêque  de  Palras  en  Achaïe, 
excellent  latiiiisle,  fil  un  discours  sur  l'im- 
portance d'une  expédition  contre  les  Turcs, 
et  la  négligence  impardonnable  des  princes 
chrétiens  à  cet  égard.  Sou  invocation  à  la 
saillie  \  ierge  était  en  vers.  Après  les  prières 
et  le  chant  de  l'Evangile,  les  ambassadeurs 
du  duc  de  Savoie  présentèrent  leurs  lettres 
de  créance  pour  as^^ister  au  concile  à  la 
place  de  leur  maître,  et  baisèrent  les  pieds 
du  pape.  On  lut  ensuite  quatre  décrois,  dont 
le  premier  concerne  les  monls-de-piété. 

«  An  moyen  âge,  dit  encore  ici  .M.  Audin,  l'I- 
talie clait  en  proie  à  la  rapacité  des  Juifs, 
qui  prétiiieiU  à  d'énormes  intérêts  ,  et  en 
plein  soleil  faisaient  le  métier  que  certains 

qu'il  sera  (irocédé  par  les  iiiquisilions  contre  les  héréli 
qucs,  elc.  »  Il  n'est  pas  diUout  fait  iiK'iUioii  dans  ledécrc  i. 
(•(.uiine  on  peut  ie  voir  ici,  de  ce  qui  s'appelle  pioprcuieiil 
l'iuquisiliuu. 


lOM 


DICTIO.NNAIUE  DES  CONCILES. 


1092 


hommes  d*armes  en  Allemagne  pratiquaient 
à  l'entrée  d'une  forêt,  lorsque  la  nuit  était 
venue. 

«  Un  pauvre  moine  récollet,  nommé  Bar- 
nabe, sentit  son  cœur  ému  à  la  vue  de  ces 
populations  pressurét-s  par  les  Israélites,  et 
il  résolut  de  venir  au  secours  de  ses  frères. 
H  aïonte  donc  en  chaire,  à  Pérousc,  vers  le 
milieu  du  quinzième  siècle,  et...  propose  de 
faire  dans  la  ville  une  quéle  générale  dont 
le  produit  serait  employé  à  fonder  une  ban- 
que qui  viendrait  en  aide  aux  indigents. 
Sans  doute  que  Dieu  mit  ce  jour-là  dans  la 
vois  du  moine  quelque  chose  d'entraiiianl; 
car  il  était  à  peine  descendu  de  chaire,  que 
la  ville  répondait  à  l'appel  de  l'oraleur... 
On  donna  à  cette  banque  le  nom  de  mont- 
do-piété,  c'est-à-dire  de  masse,  parce  que 
les  fonds  de  la  banque  ne  consistaient  pas 
toujours  en  argent,  mais  souvent  en  grains, 
en  épiccs,  en  denrées  de  diverses  sortes. 

«  La  chaire  chrétienne  ne  cessait  d'exciter 
le  zèledes  populations  en  faveurdes  monts... 
Un  récollet,  du  nom  de  Bernardin  Thomi- 
tano,  né  à  Fcllre,  en  Î4-33,  se  distingua  sur- 
tout par  ses  succès.  Le  peuple  le  suivait  eu 
foule,  et  écoutait  dans  le  ravissement  ses 
imprécations  contre  dos  hommes  qu'il  appe- 
lait des  vendeurs  de  larmes...  Il  est  vrai  que 
ces  usuriers  étaient  sans  pitié  pour  les  chré- 
tiens. A  Parme,  ils  tenaient  ving-deux  bu- 
reaux où  ils  prêtaient  à  20  pour  cent;  le 
succès  de  la  parole  du  moine  s'explique  donc 
facilement.  En  passant  à  Padoue,  Bernardin 
de  Feltre  renversa  toutes  ces  maisons  de 
pré!,  entretenues  à  l'aide  des  larmes  du 
peuple,  et  ia  ville  vit  bientôt  s'élever,  grâce 
a  la  pitié  de  quelques  hommes  riches,  une 
banque  où  le  pauvre  put  venir  emprunter, 
sur  nanlisscmenl,  au  taux  de  2  pour  cent. 

«  Un  moine  se  présenta  pour  renverser 
l'œuvre  de  Bernardin...;  il  appartenait  à  cet 
ordre  des  dominicains  qui,  suivant  l'expres- 
sion de  Mélanchthon,  s'était  volontairement 
emprisonné  dans  la  discipline  de  la  primitive 
Eglise.  Cajelan...  ne  cherchait  pas,  comme 
on  le  pense  bien,  à  venir  en  aide  aux  usu- 
riers; c'est  l'usure  au  contraire  qu'il  pour- 
suivait dans  l'institution  des  monts-de-piélé. 
Rigide  thomiste,  il  désapprouvait  le  prêt  à 
inlcrél,  quelque  forme  qu'il  revêtît,  et  accu- 
sait formellement  lés  fondateurs  de  ces  ban- 
ques de  désobéissance  aux  commandements 
de  Dieu  et  de  l'Eglise.  Au  fond,  les  deux 
moines  piaillaient  la  même  cause,  celle  du 
pauvre  :  l'un  en  attaquant  comuie  nsurairc, 
l'autre  en  défendant  comme  charitable  la 
banque  populaire.  La  querelle  dura  long- 
temps. Les  ordres  s'en  mêlèrent  :  celui  de 
Saint-Dominique  se  distingua  par  sa  polé- 
mi(iue  toute  Ihéologique  ;  celui  des  c;ipucins 
ou  des  frères-mineurs,  par  une  notion  plus 
prolonde  des  bi^soins  de  la  société... 

«  La  papauté  résolut  de  terminer  des  dis- 
putes qui  troublaient  la  paix  des  conscien- 
ces... Léon  X  voulait  la  paix;  le  concile  de 
Latran  s'occupa  donc,  à  la  demande  du  pape, 

(1)  \\.A\id\n,  Hisl.de  Léon  X. 


des  monts-de-piété.  Les  Pères,  auxquels  la 
question  avait  été  déférée,  étaient  connus 
par  leur  savoir  et  leur  charité.  L'examen  fut 
lent,  |)alicnl  et  profond  :  les  livres  nombreux 
des  adversaires  et  des  apologistes  de  tes  mai- 
sons de  prêt  furent  éludiés  et  comparés,  et 
quand  il  ne  resta  plus  aucune  objection  sé- 
rieuse à  résoudre,  l'autorité  parla. 

«  Léon  X,  après  une  brève  exposition  de 
la  dispule,  reconnaît  qu'un  vif  amour  de  la 
justice,  un  zèle  éclairé  pour  la  vérité,  une 
charité  ardente  envers  le  prochain,  ont  animé 
ceux   qui   soutenaient  ou   combattaient    les 
monis-de-piété;   mais   il   déclare    qu'il    est 
temps,  dans  l'intérêt  de  la  religion,  de  mettre 
fin  à  des  débals  (|ui  comprometlenl   la   paix 
du  monde  chrélien  (1).  »  11  définit  en  consé- 
quence, avec  l'approbation  du  «aint  concile, 
que  les  monls-de-piété,  établis  en  diverses 
villes,  et  confirmés  par  l'aulorilé  du  sainl- 
siége,  et  où  l'on  reçoit  à  titre  d'indemnité 
une  somme  modérée  avec  le  capital,  sans 
que  les  monts  eux-mêmes  en  profitent,  ne 
présentent  point  d'apparence  de  mal,  ni  d'a- 
morce au  péché,  ni  rien  qui   les  fasse  im- 
prouver, mais   qu'un   tel   prêt   est  au  con- 
traire méritoire   et  digne  de   louange,   qu'il 
n'est  nullement  usuraire,  et  qu'il  est  permis 
de  les  faire  valoir  devant  le  peuple  comme 
charitables  et  enrichis  d'indulgences  concé- 
dées par  le  saint-siége;  qu'on   pourra  dans 
la  suite  en  ériger  d'autres  semblables  avec 
l'approbation  du  siège  apostolique;  que  ce 
serait  cependant,  ajoute  le  décret,  une  œuvre 
beaucoup  plus    parfaite   et    beaucoup  plus 
sainte,  si  l'on  établissait  des  monts-de-piélé 
purement  gratuits,  c'est-à-dire  si  leurs  fon- 
dateurs  y   attachaient  en   même  temps  des 
revenus,  pour  payer  en  tout  ou  en  partie  les 
gages  des  gens  de  service  qu'où  y  emploie. 
Il   finit  en   déclarant  excommuniés  par  le 
fait  même,    tous  ceux   qui  oseraient  à  l'a- 
venir disputer  de  vive  voix  ou  par  écrit  contre 
les  termes  de  cette  définition. 

Dans  le  second  décret,  qui  concerne  Ici 
exemptions  ecclésiastiques  et  l'afifermisse- 
menl  de  l'autorité  épiscopale,  le  pape  dé- 
clare que  les  chapitres  exempts  ne  pourront 
se  prévaloir  de  leur  exemption  pour  vivre 
d'une  manière  peu  régulière  et  éviter  la  cor- 
rection des  supérieurs.  Ceux  à  qui  le  saint- 
siége  en  a  commis  le  soin  puniront  les  cou- 
pables; s'ils  négligent  de  le  faire,  ils  seront 
avertis  de  leur  devoir  par  les  ordinaires  ;  et 
si,  après  avoir  été  avertis,  ils  refusent  de 
punir  ceux  qui  sont  en  faute,  les  ordinaires 
pourront,  dans  ce  cas,  instruire  le  procès  et 
l'envoyer  au  saint-siége.  On  permet  aux 
évêques  diocésains  de  visiter  une  fois  l'année 
les  monastères  de  filles  soumis  immédiale- 
ment  au  saint-siége,  suivant  la  constitution 
publiée  au  concile  de  Vienne.  On  déclare 
nulles  à  l'avenir  les  exemptions  qui  seront 
données  sans  juste  cause  et  sans  l'appel  préa- 
lable des  personnes  intéressées;  on  accorde 
cependant  le  droit  d'exemption  aux  proto- 
notaires  et  aux  commensaux  des  cardinaux. 


109S 


LAT 


LàT 


mi 


Ou  ordonne  que  les  causes  concernanl  les 
bénéfices  qui  no  seront  pas  réservés  et  dont 
le  revenu  n'excède  pas  vingt-quatre  ducats, 
soient  jugées  par  les  ordinaires  en  |)reiniùre 
instance,  et  qu'on  ne  puisse  appeler  de  leur 
jugement  avant  qu'il  y  ail  une  sentence 
définiiive,  si  ce  n'est  ijuc  i'inlerloeutoire  con- 
tienne un  grief  que  cette  senleiice  ne  puisse 
réparer.  Que  si  l'un  des  plaideurs  redoute  le 
crédit  de  son  adversaire,  ou  s'il  a  (juelque 
raison  particulière  dont  il  puisse  l'aire  une 
demi-preuve  autre  que  le  serment,  les  causes 
seront  portées,  même  en  première  instance, 
à  la  cour  de  Rome.  On  l'ait  défense  aux 
princes  de  molester  les  ecclésiasticiues,  de 
s'emparer  des  biens  d'église,  d'obliger  les 
bénéliciers  à  les  leur  vendre  ou  à  les  leur 
céder  à  bail  emphytéotique.  Enlin  on  enjoini 
aux.  mélropolilains  de  tenir  tous  les  trois 
ans  des  conciles  provinciaux,  et  aux  évoques 
d'assembler  leurs  synodes,  sous  les  peines 
portées  par  tes  canons, 

Le  troisième  décret  a  pour  objet  l'impres- 
sion des  livres;  nous  allons  le  rapporter  eu 
entier,  en  empruntant  encore  ici  la  plume 
de  M.  Audiu. 

«Parmi  les  sollicitudes  qui  nous  pressent, 
une  des  plus  vives  et  des  plus  conslanles  est 
de  pouvoir  ramener  dans  la  voie  de  la  vérité 
ceux  (jui  en  sont  éloignés,  et  de  les  gagner  à 
Dieu,  avec  le  secours  de  sa  grâce.  C'esl  là, 
sans  contredit,  l'objet  de  nos  plus  sincères 
désirs,  de  nos  affections  les  plus  tendres,  de 
notre  vigilance  la  plus  empressée. 

«  Or  nous  avons  appris,  par  des  plaintes 
élevées  de  toutes  parts,  que  l'art  de  l'impri- 
merie, dont  l'invention  s'est  perfectionnée 
de  nos  jours,  grâce  à  la  faveur  divine,  quoi- 
que très-propre,  par  le  grand  nombre  de 
livres  qu'il  met,  sans  beaucoup  de  frais,  à  la 
disposition  de  tout  le  monde,  à  exercer  les 
esprits  duus  les  lettres  et  les  sciences,  et  à 
former  des  érudits  dans  toutes  sortes  de  lan- 
gues, dont  nous  aimons  à  voir  la  sainte 
Eglise  romaine  abonder,  parce  qu'ils  sont 
capables  de  convertir  les  infidèles,  de  les 
instruire  et  de  les  réunir  par  la  doctrine 
chrétienne  à  l'assemblée  des  fidèles,  deven;iit 
pourtant  une  source  d'abus  par  la  téméraire 
entreprise  des  maîtres  de  cet  art;  que,  dans 
toutes  les  parties  du  monde,  ces  maîtres  ne 
craignent  pas  d'imprimer  traduits  en  latin, 
du  grec,  de  l'hébreu,  de  l'arabe,  du  cbal- 
déen,  ou  nouvellement  composés  en  latin  et 
en  langue  vulgaire,  des  livres  contenant  des 
erreurs  mémo  dans  la  foi,  des  dogmes  per- 
nicieux et  contraires  à  la  religion  chrétien- 
ne, des  attaques  contre  la  réputation  des 
personnes  même  les  plus  élevées  en  dignité, 
et  que  la  lecture  de  tels  livres,  loin  d'édifier, 
enfantait  les  plus  grands  égarements  dans  la 
foi  et  les  mœurs,  faisait  naître  une  foule  de 
scandales  et  menaçait  le  monde  de  plus 
grands  encore. 

«  C'est  pourquoi,  afin  qu'un  art  si  heureu- 
sement inventé  pour  la  gloire  de  Dieu,  l'ac- 
croissement de  la  foi  et  la  propagation  des 
sciences  utiles,  ne  soit  pas  perverti  en  un 
usage  contraire  et  ne  devienne  pas  un  obs- 


tacle au  salut  pour  les  (idèles  du  Christ, 
nous  avons  jugé  qu'il  fallait  tourner  notre 
sollicitude  du  c6lé  do  l'impression  des  li^•res, 
pour  (]u'à  l'avenir  les  épines  ne  croissent 
pas  avec  le  lion  grain,  et  que  le  poison  ne 
Menue  pas  m',  mêler  au  remède.  Voulant 
donc  pourvoir  aux  moyens  les  plus  propres, 
avec  l'approlialion  de  ce  saint  concile,  pour 
que  l'art  île  rini|irirncrie  prospère  avec  d'au- 
tant plus  d(!  biinhetir  (|u'on  apportera  dans 
la  suite  plus  de  vigilance  et  qu'on  prendra 
plus  de  précautions  ;  nous  statuons  et  or- 
donnons que,  dans  la  suite  et  dans  les  temps 
futurs,  personne  n'ose  imprimer  ou  faire 
imprimer  un  livre  quelconque  dans  notre 
ville,  dans  i|iielqne  cité  ou  diocèse  que  ce 
soit,  qu'il  n'ait  été  examiné  avec  soin,  ap- 
prouvé et  signé  à  Home,  par  notre  vicaire 
(^l  le  miiilre  du  sacré  palais,  et  dans  les  dio- 
cèses par  révé<iue  ou  tout  autre  délégué  par 
lui,  et  ayant  la  science  compétente  des  ma- 
tières traitées  dans  l'ouvrage,  sous  peine 
d'excommunication.  » 

Enfin  il  y  eut  un  quatrième  décret,  tou- 
chant le  dernier  terme  donné  aux  Français 
pour  qu'ils  produisissent  les  raisons  qu'ils 
avaient  de  s'opposer  à  l'abolition  de  la 
pragmatique  sanction.  On  décerna  contre 
eux  une  citation  péremploire  et  finale,  pour 
que  tous  les  évêques,  abbés  et  ecclésiasti- 
ques que  cela  regardait  eussent,  à  compa- 
raître' avant  le  1"  octobre  :  passé  ce  terme, 
il  serait  procédé  à  un  jugement  définitif,  et 
les  personnes  en  défaut  condamnées  par 
contumace  dans  la  session  la  plus  prochaine. 
Ce  décret  ayant  été  lu,  le  soigneur  de  For- 
bin,  un  des  ambassadeurs  de  France,  repré- 
senta humblement  au  pape  que  les  prélats 
du  royaume  avaient  été  empêchés  de  se  ren- 
dre au  concile  par  les  ennemis  de  leur  pa- 
trie ,  à  qui  les  censures  portées  dans  la 
bulle /rt  cœna  Domini  n'avaient  pas  fait  peur. 
Le  pape  répondit  à  l'ambassadeur  qu'ils  pou- 
vaient venir  par  Gênes,  qu'il  leur  avait  mé- 
nagé pour  ce  trajet  des  sauf-conduils ,  et 
(juil  leur  en  procurerait  d'antres,  s'il  le  fal- 
lait, plus  sûrs  encore,  et  qu'ainsi  sa  décision 
demeurerait  invariable. 

XI''  Session.  La  onzième  session  ne  se 
tint  que  le  19  décembre  1516.  Le  pape  Léon  X 
y  présida.  Coinmy  il  y  avait  beaucoup  d'af- 
faires à  traiter,  on  ne  dit  qu'une  messe  basse, 
sans  discours.  Les  députés  de  Pierre,  pa- 
triarche des  MaponilBS  du  mont  Liban,  fu- 
rent ensuite  admis  à  prêter  en  son  nom 
obéissance  au  souverain  pontife.  La  lettre 
du  patriarche  fut  lue  à  haute  voix,  en  arabe 
par  l'un  des  députés,  et  en  latin  par  André, 
si'crolaire  ilu  concile.  Elle  contenait  une 
profes.sion  de  foi,  où  il  reconnaissait  avec  sa 
nation  que  le  Saint-Esprit  procède  du  Père 
et  du  Fils  comme  d'un  unique  principe  et  par 
une  inspiration  aussi  uni(|ue;  ((u'il  y  a  un 
purgatoire;  qu'il  faut  se  confesser  de  ses  pé- 
chés au  moins  une  fois  l'an  à  son  propre 
pasteur,  et  recevoir  l'eucharistie  au  temps 
de  Pâques.  Le  patriarche  remercie  le  Saint- 
Père  de  ce  qu'il  a  bien  voulu  lui  envoyer 
Jean-François    de   Polenza ,    frère -mineur, 


ms 


DICTIONNAIRK  DES  CONCILES. 


]096 


pour  lui  enseigner  certains  points  de  la  foi 
catholique  cl  l'instruire  des  cérémonies  que 
les  Miironiles  oniclt;iient  d'observer.  Il  lé- 
nioiiine  ((ue  ce  reli};i('iix  s'est  di^jnement  ac- 
qiiillé  de  sa  commission,  et  qu'il  le  renvoie 
a  V ce  ses  propres  députés  pourjurer  obéissance 
et  fidolilé  au  sainl-siége,  tant  en  son  nom, 
qu'or,  celui  de  son  clergé  et  du  peuple  ma- 
ronite, et  pour  témoigner  de  l'oppression 
dans  laquelle  ils  gémissent  sous  le  pouvoir 
des  infi(lèles.  Cette  lettre  était  datée  du  14  lé- 
vrier lolo,  et  du  monastère  de  Sainte-Mario 
de  Camibin  au  mont  Liban. 

Ensuite  Jean,  évèque  de  Reval,  ambassa- 
deur du  marquis  de  Brandebourg,  lut  un  dé- 
cret du  pape  concernant  les  règles  que  doi- 
vent suivre  les  prédicateurs  en  annonçant  la 
parole  de  Dieu.  «Chargé  par  le  Seigneur  lui- 
même  d'avoir  les  yeux  ouverts  sur  tout  le 
troupeau,  nous  devons  veiller  à  ce  que  l'olfice 
important  de  la  prédication  soit  exercé  selon 
le  modèle  que  notre  Rédempteur  nous  a  pré- 
senté le  premier,  et  que  les  douze  apôtres, 
dont  nous  sommes  les  successeurs,  ont  suivi 
après  lui.  Queliiues  prédicateurs  cependant, 
ne  faisant  pas  attention  qu'ils  remplissent  la 
fonction  de  Jésus-Christ  même,  celle  des 
apôtres  et  des  saints  docteurs,  et  qu'ils  no 
doivent  rien  dire  aux  peuples  que  d'utile 
pour  l'exlirpalion  des  vices,  l'acquisition 
des  vertus  et  le  salut  des  âmes ,  flattent  les 
oreilles  par  des  paroles  vaincs,  corrompent 
le  sens  des  saintes  Ecritures,  en  donnent  des 
interprétations  téméraires,  représentent  de 
grands  malheurs  comme  prochains,  sans 
avoir  pour  l'assurer  aucune  raison  solide,  et 
ce  qui  est  plus  intolérable  encore,  donnent 
leurs  pronostics  pour  des  inspirations  de 
l'Espril-Saint,  leurs  visions  pour  des  clartés 
célestes.  En  conséquence  avec  l'approbation 
du  saint  concile,  nous  statuons  et  ordonnons 
qu'à  l'avenir  aucun  clerc  séculier  ou  régu- 
lier ne  soit  admis  aux  fonctions  de  prédica- 
teur, quelque  privilège  qu'il  prétende  avoir, 
qu'il  n'ait  été  auparavant  examiné  sur  ses 
mœurs,  son  âge,  sa  doctrine,  sa  prudence 
et  sa  probilé;  qu'on  ne  prouve  qu'il  nièno 
une  vie  exemplaire,  et  qu'il  n'ait  l'approba- 
tion de  ses  supérieurs  en  bonne  forme  cl 
par  écrit. 

«  Cependant,  connue  l'Apôlre  nous  recom- 
mande de  ne  pas  éteindre  l'esprit,  on  obser- 
vera désormais  la  règle  suivante.  Les  révé- 
lations et  les  inspirations  particulières,  avant 
d'élre  rendues  publiiiues  ou  prêchées  au 
peuple,  sont  réservées  à  l'examen  du  siège 
apostolique.  Si  la  chose  ne  peut  attendre  si 
longtemps  ,  on  les  déférera  à  l'ordinaire  du 
lieu,  qui ,  après  les  avoir  examinées  avec  le 
conseil  de  trois  ou  quatre  personnages  gra- 
ves, pourra  sous  sa  responsabilité  en  per- 
mettre la  publication.  Les  contrevenants  , 
outre  les  autres  peines,  encourront  l'excom- 
munication, dont  ils  ne  pourront  être  relevés 
que  par  le  pontife  romain.  »  Ce  décret,  ayant 
été  lu  dans  le  concile,  fut  approuvé  de  tous 
les  Pères. 

Cela  fait,  Maxime,  évêque  d'Iserni,  monta 
sur  l'ambou,  et  lut  le  concordat  de  Léon  X 


avec  François  I".  Dans  une  cédule  prélimi- 
naire,  le  pape   rappelle    que   ce  concordat 
ayant  été  passé  et  réglé  par  lui,  avec  le  con- 
seil de  SCS  cardinaux,  avait  par  cela  seul  une 
pleine  et  entière  validité  ;  et  que  s'il  y  revient 
encore   pour  l'approuver  de    nouveau  et  y 
joindre  l'approbation  du  saint  concile  ,  c'est 
afin  de  lui  donner  plus  de  stabilité  ,  et  pour 
(lue   les   rois   et  leurs  sujets  puissent  jouir 
avec  plus  de  sécurité  des  privilèges  qui  y  sont 
conlenus.  Le  but  de  cet  acte  ,  substitué  à  la 
])ragmalique  sanction  ,  est  de  resserrer  l'u- 
nité catholique,  et  de  faire  que  l'Eglise  ne  se 
serve  que  des  canons  publiés  par  le  ponlife 
romain   et  les  conciles  généraux.    Pour  le 
concordat  lui-même,  en  voici  le  préambule. 
«  La   primitive  Eglise  fondée   par  Jésus - 
Christ  sur  la  pierre  angulaire,  élevée  par  la 
force  de  la  parole  apostolique,  consacrée  et 
cimentée  par  le  sang   des  martyrs,  n'a  pas 
plutôt  commencé  avec  l'aide  du  Seigneur  à 
s'étendre    dans   l'univers  ,    que  considérant 
avec  attention  quel  fardeau  elle  avait  à  sou- 
tenir, quel  immense  troupeau  elle  avait  à  sa 
charge,  elle  a  par  une  inspiration  divine  in- 
stitué les  paroisses,  divisé  les  diocèses,  créé 
des  évêques  ,    préposé  des   métropolitains  , 
afin  que  tous  obéissent  dans  le  Seigneur  à  la 
même  volonté,  comme  des  membres  à  leur 
chef,  et  que,  comme  des  ruissaux  découlant 
d'une  source  intarissable,  qui  est  l'Eglise  ro- 
maine, ils  portassent   la  fertilité  dans  tous 
les  coins    du  champ  du  Seigneur.  Ue  même 
donc  (jue  les  autres   pontifes  romains  ,  nos 
prédécesseurs  ,  ont  apporté  de  leur  temps 
tous   leurs   soins  pour  que  cette  Eglise  fût 
unie  et  conservée  sans   ride   et  sans   tache 
dans    cette   sainte   union;    nous    aussi,   au 
temps  où  nous  sommes  et  durant  ce  concile, 
nous  devons  faire  et  procurer  ce  qui  pourra 
servir  à  l'union  et  à  la  conservation  de  cette 
même  Eglise.  C'est  pourquoi  nous  cherchons 
à  ôter  et  à  faire  disparaître  toutes  les  épines 
qui  empêchent  cette  union,  ou  qui  nuisent  à 
Ict  multiplication  de  la  divine  semence.  » 

Ici  la  bulle  rappelle  tout  ce  qui  a  été  fait 
par  les  papes  Pie  II,  Sixte  I\  ,  Innocent  VIII, 
Alexandre  VI  et  Jules  II  enfin,  pour  l'abro- 
gation de  la  pragmatique  sanction  ;  puis  elle 
donne  le  détail  des  dispositions  du  concor- 
dat qui  doit  en  prendre  la  place. 

Le  1"  article  est  entièrement  contraire  à 
la  pragmatique  :  celle-ci  avait  rétabli  le 
droit  des  élections  ;  au  lieu  que  le  concordat 
porte  que  les  chapitres  des  églises  cathédra- 
les de  France  ne  feront  plus  à  l'avenir  l'é- 
lection de  leurs  prélats,  lorsque  le  siège  sera 
vacant  ;  mais  que  le  roi  nommera  au  pape, 
dans  l'espace  de  six  mois,  à  compter  du  jour 
de  la  vacance  du  siège,  un  docteur  ou  licen- 
cié en  théologie  âgé  au  moins  de  vingl-sepi 
ans,  et  (lue  le  pape  le  pourvoira  de  l'église 
vacante.  Que  si  le  roi  ne  nomme  pas  une 
personne  capable,  il  en  nommera  une  autre 
trois  mois  après  avoir  été  averti,  à  compter 
du  jour  de  son  refus  ;  à  défaut  de  quoi  le 
pape  y  pourvoira. 

±  Par  ce  traité,  le  pape  se  réserve  la  no- 
mination des  évêchés  vacants  in  curia  (c'est- 


1097 


—      •*         -h* 


LAT 


à-dire  dps  bénéficiors  qui  nicuront  en  cour 
do  Rome)  sans  allciidrc  la  noniiiiation  du 
roi. 

Le  2'  arllclc  porlo  rabrofçalion  de  toutes 
les  grâces  expeclatives,  et  li's  réserve  pour 
les  liénéfices  qui  vaqueront. 

Le  3'  étahlil  le  droit  des  gradués,  e(  porlo 
que  les  collaleiirs  seront  tenus  de  donner  la 
troisième  parliedc  leurs  bénéfices  aux  "ra- 
d(iés,<>u  plutôt,  qu'ils  nommeront  des  gra- 
dués aux  liénéfices  qui  viendront  ,i  vaquer 
dans  quatre  mois  de  l'année  :  c'est-à-dire,  en 
janvier  et  juillet,  à  ceux  qui  auront  insinué 
leurs  lettres  de  grade  et  le  temps  de  leurs 
études,  ce  qu'on  appelle  les  mois  de  rigueur; 
en  avril  et  octobre,  aux  gradués  seuiemint 
nommés,  c'est-à-dire,  qui  n'auront  pas  fait 
insinuer  leurs  grades,  ce  qu'on  appelle  mois 
(le  faveur.  Le  temps  d'études  nécessaire  est 
fixé  à  dix  ans  pour  les  docteurs,  licenciés  ou 
bacbeliers  en  théologie  ;  à  sept  ans  pour  les 
docteurs  et  licenciés  en  droit  canonique  ou 
civil,  et  en  médecine,  et  à  cinq  ans  pour  les 
maîtres  et  licenciés  ès-arls  ;  à  six  ans  pour 
les  bacheliers  simples  en  théologie,  à  cinq 
ans  pour  les  bacheliers  en  droit  canonique 
ou  civil,  et,  s'ils  sont  nobles,  à  trois  ans 
seulement. 

Il  est  dit  qu'ils  seront  tenus  de  notifier 
leurs  lettres  de  grade  et  de  nomination  une 
fois  avant  la  vacance  du  bénéfice  ,  par  des 
lettres  de  l'université  où  ils  auront  étudié,  et 
les  nobles  tenus  de  justifier  de  leur  noblesse, 
et  tous  les  gradués  de  donner,  tous  les  ans 
en  carême,  copie  de  leurs  lettres  de  grade  , 
de  nomination,  d'attestation  d'éludés,  aux 
collaleurs  ou  patrons  ecclésiastiques  ,  et 
d'msinuer  leurs  noms  et  leurs  surnoms,  et 
en  cas  qu'ils  aient  omis  de  le  faire  une  an- 
née, ils  ne  pourront  requérir  dans  cette  an- 
née-là, en  vertu  de  leurs  grades,  le  bénéfice 
vacant.  Que  si  aucun  gradué  n'a  insinué  ,  la 
collation  sera  libre  au  collateur,  pourvu  que 
le  bénéfice  ne  vaque  pas  entre  la  première 
insinuation  et  le  carême. 

Les  collaleurs  ,  dans  les  mois  de  faveur, 
pourront  choisir  ceux  qu'ils  voudront  entre 
les  gradués  nommés,  mais  dans  les  deux 
mois  de  rigueur  ils  seront  obligés  de  le 
donner  au  plus  ancien  nommé,  et  en  cas 
de  concurrence  les  docteurs  seront  préférés 
aux  licenciés,  les  licenciés  aux  bacheliers,  à 
1  exception  des  bacheliers  formés  en  théolo- 
gie, qui  seront  préférés  aux  licenciés  en 
droit  ou  en  médecine,  et  les  bacheliers  en 
droit  aux  maîtres  ès-arts. 

On  appelait  bacheliers  formés  ceux  qui 
n  avaient  point  pris  leurs  degrés  avant  le 
temps,  mais  selon  la  forme  des  statuts  et 
après  dix  ans  délude. 

Dans  la  concurrence  de  plusieurs  docteurs 
ou  licenciés,  la  théologie  passera  la  pre- 
mière; ensuite  le  droit  canonique,  le  droit 
civil  et  la  médecine,  et  en  cas  de  concur- 
rence égale  l'ordinaire  pourra  gratifier 
celui  quil  voudra.  Il  faut  encore  que  les 
gradués  expriment,  dans  leurs  lettres  de  no- 
nnnalion,  les  bénéfices  qu'ils  possèdent  déjà 
cl  leur  valeur;  que,  s'ils  en  ont  de  la  valeur 

DiCTIONNAIBB  DB«  CONCILES.  l. 


LAT 


1099 


do  deux  cents  florins  de  revenu,  on  qui  d  - 
mandent  résidence,  ils  ne  pourront  obtenir 
d'autres  bénéfices  en  vertu  île  leurs  grades. 
Au  reste,  les  bénéfices  réguliers  seront  lou-^ 
jours  donnés  aux  réj.Milicrs  ,  et  les  séculiers 
aux  séculiers,  sans  que  le  pape  en  pui^^e 
dispenser.  Les  résignations  et  p.Trmilalions 
seront  libres  dans  les  mois  des  (.'r,ldué^.  Les 
cures  (les  villes  seront  données  à  des  gradués. 
Knfiii,  on  défend  aux  universilés  de  donner 
des  li^ltresde  nomination  à  d'anires  qu'à  ceux 
qui  auront  fail  le  temps  prescrit  des  éludes. 
La  dilTerence  du  concordat  et  de  la  pra"- 
malique  sandion,  dit  le  P.  Richard,  est  (|ue 
celle-ci  obligeait  tous  les  collaleurs  et  pa- 
trons ecclésiastiques  à  tenir  des  rôles  exacis 
de  lous  les  bénéfices  qui  étaient  à  leur  dis- 
position, afin  d'en  conférer  de  trois  l'un  aux 
gradués,  à  tour  de  rôle;  au  lieu  que  le  cou 
cordât,  en  conservant  ce  droit,  a  seulement 
ôte  ce  tour  de  rôle,  et  a  affecté  aux  gradués 
les  bénéfices  qui  vaqueraient  pendant  les 
quatre  mois  de  l'année  marqués  ci-dessus, 
et  ce  droit  a  subsisté  jusqu'à  l'époque  de  la 
révolution. 

Le  i  article  déclare  que  le  pape  pourra 
pourvoira  un  bénéfice,  quand  le  collateur 
en  aura  dix  à  conférer,  et  à  deux  quand  il 
en  aura  cinquante,  pourvu  que  ce  ne  soit 
pas  deux  prébendes  de  la  même  église  ,  et 
que  dans  cette  collation  le  pape  aura  le 
droit  de  prévenir  les  collaleurs  ordinaires 
La  juste  valeur  du  bénéfice  doit  être  cxpri-^ 
méc  dans  les  provisions;  autrement  la  grâce 
serait  nulle. 

Le  5'  concerne  les  causes  et  les  appella- 
tions :  il  est  conforme  à  la  pragmatique.  Il  y 
est  dit  que  les  causes  doivent  être  lerminées 
sur  les  lieux  par  les  juges  à  qui  il  appartient 
de  droit,  par  coutume  ou  par  privilège,  de 
connaître,  à  l'exceplion  des  causes  majeures 
qui  sont  exprimées  dans  le  droit,  avec  dé- 
fense d'appeler  au  dernier  juge,  omisso  mé- 
dia, ni  d'interjeter  appel  avant  la  sentence 
delinitive,  si  ce  n'est  que  le  grief  de  la  sen- 
tence interlocutoire  ne  se  pût  réparer  au 
définitif. 

Les  cinq  articles  suivants  sont  en  tout 
semblables  à  ceux  delà  pragmatiiiue;  savoir 
le  b%  des  possesseurs  paisibles;  le  7'  des 
concubinaires;  le  8',  du  commerce  avec  les 
excommuniés,  qu'on  n'est  pas  obligé  d'éviter 
en  certains  cas;  le  9',  des  intcrdiis;  le  10- 
regarde  le  décret  de  sublalione  Clemenlinœ 
Lillens.  Quant  aux  deux  arlicles  de  la  pra»-- 
maliqueconci'rnant  les  annales  et  le  nombre 
des  cardinaux,  le  concordat  n'en  fait  aucune 
mention. 

Léon  \  crut  devoir  ensuite  détruire  la 
pragmatique  par  une  bulle  expresse;  celte 
bulle  est  ainsi  conçue  : 

«  Léon,  évêque,  serviteur  des  serviteurs  do 
Dieu,  pour  la  perpétuelle  mémoire,  avec 
l'approbation  du  saint  concile. 

«  Le  pasieur éternel,  qui  jamais  n'abandon- 
nera son  troupeau,  ;>  tellement  aimé  l'obéis- 
sance ,  suivant  le  témoignage   de   l'Apôtre 
que,  pour  expier  la  désobeisance  de  notre' 
premier  père,  il  s'est  humilié,  en  se  reudau» 

35 


t009 


niCTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


noo 


obéissant  jusqu'à  la  mort.  Et  pr^s  fie  qui'Ker 
le  monde  pour  rotourncr  au  Pèro,  il  a  iusli- 
lué  pour  ses  llrulPiianls  Pierro  et  ses  succes- 
seurs, auxquels,  d'après  le  livre  des  Unis,  il 
est  tellement  nécessaire  d'ol)éir,  que  i]u\  ne 
leur  obéit  pas  doit  mourir  de  mort.  El, 
comme  il  est  dit  ailleurs  :  (^elui-ià  ne  peut 
élre  dans  rRglis<',  qui  abau'Ioniie  la  cliaire 
du  pontife  romain  ;  car,  selon  saint  Augustin 
et  saint  Grégoire ,  l'obéissance  seule  est  la 
mère  et  la  gardienne  de  toutes  les  vertus  : 
seule  elle  possède  le  mérite  de  la  foi  ;  sans 
elle,  on  est  convaincu  d  être  infidèle,  parût-on 
fi(!èle  au  dehors. 

«C'est  pourquoi  ce  que  les  pontifes  romains, 
nos  prédécesseurs,  ont  entrepris,  princi|)ale- 
menl  dans  les  saints  conciles,  pour  le  main- 
lien  de  cette  obéissance,  ainsi  que  pour  la 
défense  de  l'autorilé  et  de  la  liberté  ecclé- 
siastique et  du  saint-siége,  nous  devons  em- 
ployer tous  nos  soins  à  le  continuer  et  à  le 
mener  à  bonne  fin  ,  et  à  délivrer  les  âmes 
simples  ,  dont  nous  aurons  aussi  à  rendre 
compte  s  'Meu,  des  pièges  qui  leur  sont  ten- 
dus par  le  prince  des  ténèbres.  Or,  notre 
prédécesseur,  d'heureuse  méinoire,  le  pape 
Jules  II ,  ayant  assemblé  pour  des  causes 
très-légitimes  le  saint  concile  de  Latran,  du 
consentement  de  ses  frères  les  cardinaux,  au 
nombre  desquels  nous  étions,  et  considérant 
avec  le  conc  ile  que  la  corruption  accomplie 
à  Bourges,  au  royaume  de  France,  qu'ils  ap- 
pellent pragmatique  sanction  ,  était  encore 
maintenue  ,  au  grand  péril  et  scandale  des 
âmes  ,  au  détriment  et  au  mépris  de  la 
dignité  du  siège  apostolique,  il  choisit,  avec 
l'approbation  du  même  concile ,  un  certain 
non)bre  de  cardinaux  et  de  prélats  pour 
l'examiner.  Et  quoiqu'elle  parût  notoirement 
nulle  par  beaucoup  d'endroits,  qu'elle  entre- 
tint un  schisme  manifeste  dans  l'Eglise  ,  et 
qu'on  pût,  sans  aucune  citation  préalable,  la 
déclarer  nulle  et  invalide  de  soi  ;  néanmoins, 
pour  plus  grande  précaution,  notre  prédé- 
cesseur voulu!  citer  auparavant  les  prélats 
français,  les  chapitres  des  églises  et  des  mo- 
nastères ,  les  parlements  et  autres  laïques 
qui  en  prenaient  la  défense  on  en  faisaient 
usage  :  les  monitoires  furent  affichés  le  plus 
près  qu'il  lut  possible  de  leur  contrée,  ;iux 
portes  des  églises  de  Milan,  d'Asli  et  de  Pa- 
vie  ;  mais  cette  affaire  n'ayant  pu  être  teiini- 
née  du  vivant  de  notre  prédécesseur,  qui 
mourut  sur  ces  entrefaites,  nous  avons  cru 
devoir  la  reprendre,  et  citer  par  différentes 
monitions  les  parties  intéressées,  et  prolon- 
ger le  terme  en  différentes  sessions  ,  aussi 
loin  qu'il  nous  a  été  possible,  sans  qu'aucun 
ait  comparu  pour  alléguer  les  raisons  qui 
leur  sont  favorables. 

a  C  est  pourquoi ,  considérant  que  cette 
pragmatique  sanction  ou  plutôt  cette  cor- 
ruption sortie  de  Bourges  a  été  dressée  dans 
un  temps  de  schismi'  par  des  gens  sans  pou- 
voir; qu'elle  n'est  nullement  conforme  aux 
autres  parties  de  la  république  chrétienne  et 
de  la  sainte  Eglise  de  Dieu;  que  déjà  elle  a 
été  révoquée,  cassée  et  abolie  par  le  roi 
très-chrétien  Louis  XI;  qu'elle  viole  et  di- 


minue l'autorité,  la  liberté  et  la  digi;ité  du 
siège  apdsiolique  et  du  pontife  romain,  cic,  n 
nous  jugeons  n(!  pouvoir  en  différer  davau- 
t.ige  l'annulaliou  totale,  sans  exposer  notre 
salut  éternel  et  celui  des  Pères  de  ce  concile. 
Et  comnu>  notre  prédécesseur  Léon  !"■,  de 
qui  nous  suivons  les  traces  autant  que  nous 
pouvons  ,  fit  révoquer  dans  le  concile  de 
Chalcédoinc  ce  qui  avait  été  fait  téméraire- 
ment à  Ephèse  contre  la  justice  et  la  foi  ca- 
tholique, d(^  même  nous  ne  croyons  pouvoir 
nous  abstenir  de  révoquer  une  sanction 
aussi  coupable  sans  blesser  notre  con- 
science et  notre  honneur,  ainsi  que  celui  de 
l'Eglise. 

«  Et  nous  ne  devons  pas  nous  arrêter  à  ce 
que  ladite  sanction  a  été  dressée  dans  le  con- 
cile (le  Bâie  et  acceptée  dans  l'assemblée  de 
Bourges;  car  c'est  après  la  translation  du 
concile  de  Bâic  par  Eugène  W  que  ces  cho- 
ses ont  été  faites  par  le  conciliabule  ou  plu- 
tôt le  convenlicule  de  Bàle,  qui  ne  méritait 
plus  l(>  nom  de  concile,  et  ainsi  elles  n'ont 
pu  avoir  aucune  force. 

'(D'ailleurs,  que  le  pontife  romain,  comme 
ayant  autorité  sur  tous  les  conciles,  ait  plein 
droit  et  puissance  de  les  indiquer,  transférer 
et  dissoudre,  cela  se  prouve  manifestement, 
non-seulement  par  le  témoignage  de  l'Ecri- 
ture sainte,  les  paroles  des  saints  Pères  et 
des  autres  pontifes  romains,  nos  prédéces- 
seurs, ainsi  que  les  décrets  des  saints  ca- 
nons, mais  encore  par  la  confession  des  con- 
ciles mômes.  » 

A  cet  endroit  de  son  histoire,  ditM.  Rohrba- 
cher,  le  continuateur  janséniste  de  Fleury 
fait  cette  observation  bénévole  :  «  Le  pape 
eût  été  bien  embarrassé  de  produire  ces  au- 
torités :  aussi  n'était-ce  pas  ce  qu'il  cher- 
chait; il  ne  voulait  qu'éblouir  et  l'emporter.  » 
Mais  le  conlinujileur  de  Fleury  a  pu  lire 
dans  Fleury  même  plusieurs  de  ces  autorités. 
Ainsi,  livre  XII,  numéro  10,  à  l'occasion 
d'un  concile  particulier  tenu  à  Aulioche  l'an 
3il,  Socrate,  historien  giec,  ancien  auteur 
contemporain,  le  taxe  d'irrégularité  en  ca 
que  personne  n'intervint  à  ce  concile  au 
nom  du  pape  Jules;  il  en  donne  pour  raison 
qu'il  y  avait  un  canon  qui  défendait  aux  Egli- 
ses de  rien  ordonner  sans  le  consentement  de 
l'evéqitede  Rome.  L'historien  grec  Sozomène, 
saint  Théodore  Studite  et  d'autres  Giecs  di- 
seiU  la  même  chose.  Ce  n'est  pas  tout.  Qu^ind 
le  continuateur  nous  dit  avec  tant  d'assu- 
rance :  «  Le  pape  eût  été  bien  embarrassé  de 
produire  ces  autorités,  »  c'est  une  escobar- 
derii'  janséniste  dont  un  honnête  homme  ne 
se  douterait  guère.  Car  ces  autorités  qu'il 
défie  le  pap(!  de  produire,  le  pape  les  produit 
dans  un  lop.g  alinéa,  mais  que  le  continu  i- 
teur  janséniste  a  la  prudence  de  supprimer, 
pour  mettre  eu  place  un  perfide  mensonge. 
Voici  eu  quels  termes  le  pape  produit  clS 
autorités  : 

«  Il  nous  a  semblé  bon  d'en  rapporter 
quelques-unes,  et  de  passer  sous  silence  les 
autres,  comme  étant  connues  d(>  tout  le 
monde.  Le  concile  d'Alexandrie,  sous  saint 
Athanase,  d'après  ce  que  nous  lisons,  éci  ivit 


1101 


LAT 


nu  pape  Félix  :  Que  le  concile  de  Nic6e  avait 
slalué   qu'où  ne    devait  point   r6lél)rer   de 
coucile   sans   l'autorité  du   pontife  romain. 
Nous  n'in;norons  pas  non  plus  que  le  mémo 
saint  Léon  transféra  le  second  concile  d'K- 
phèse  àChalcédoine;  que  le  p.ipc  Martin  V 
donna  à  ceux  qui  présidaient  en  son  nom  au 
concile  de  Sienne  le  pouvoir  de  le  transférer, 
s.ins   mentionner  aucunement  le  consente- 
ment  du   concile;    que   le    premier    concile 
d'Ephèse  a  lémoigné  le  plus  prand  respect  à 
notre   prédécesseur   le   pape  Célestiii,  celui 
de  Clialcédoine  à  Léon,   le   sixième  à  Aga- 
thon,  le  septième  à  Adrien,  le  huillème  à  Ni- 
colas et  à  Adrien  11,  et  qu'ils  ont  respeclueu- 
sement  et  humblement  obéi  aux  instiluîions 
de  ces  mêmes  ponliles,  publiées  dans  leurs 
assemblées.  Ces!  pourquoi  le  pape  Damaso 
et   les   autres   évéques   assemblés    à    Home, 
écrivant  aux  évéques   illyriens   louchant  le 
concile  de  Rimini,  attestent  que   le  nombre 
des  évéques  qui  s'étaient  trouvés  à  Kimini 
ne  pouvait  faire  aucun  préjudice,  par  la  rai- 
son que  le  pontife  romain,  dont  il  faut  avant 
(ont  considérer  le  décret,  n'y  a  point  donné 
de  consentement  :  on  voit   que   saint   Léon, 
écrivant  aux  évéques  de  Sicile,  était  du  mémo 
senliiiienl.  Ensuite  les  Pères  de  ces  anciens 
conciles  ,    pour    la   corroboration    de    leurs 
actes,  avaient  coutume  d'en  demander  hum- 
blement la  souscription  et   l'approbation  au 
pontife  romain,  comme  on  b;  voit  par  les 
actes  de  ceux  de  Nicée,  d'Ephèse,  de  Chalcé- 
doine,  du  sixième  à  Constuntinople,  du  sep- 
tième à  Nicée,  et  du  concile  romain  sous 
Symmaque,  ainsi  que  dans  le  livre  d'Aimar 
sur  les  conciles.  Enfin,  tout  dernièrement, 
les   Pères  de  Constance   ont  fait  la   même 
chose.  Si  ceux  qui  composaient  l'assemblée 
de  Baie  et  celle  de  Bourges  avaient  voulu 
suivre  celte  louable  coutume,  nous  serions 
certainement  quittes  de  cet  embarras.  » 

On  voit  maintenants!  le  pape  était  embar- 
rassé de  produire  des  autorités,  et  des  auto- 
rités décisives  et  qui  tombent  d'aplomb  sur 
les  assemblées  téméraires  de  Bâie  et  de 
Bourges. 

«Liésirant  doncfinir  cette  affaire, conclut  le 
pape,  de  notre  science  certaine  et  par  la 
plénitude  de  notre  puissance  et  autorité 
apostolique,  avec  l'approbation  du  saint  con- 
cile, nous  déclarons  que  la  pragmatique 
sanction,  ou  plutôt  corruption,  n'a  eu  ni  n'a 
aucune  force.  En  outre,  pour  plus  grande 
sûreté  et  précaution,  nous  la  révoquons,  la 
cassons,  l'abrogeons,  l'annulons,  la  condam- 
nons, avec  tout  ce  qui  s'est  fait  en  sa  faveur. 
Et  comme  il  est  nécessaire  au  salut  que  tout 
Adèle  soit  soumis  au  pontife  romain,  suivant 
la  doctrine  de  l'Ecriture  et  des  saints  Pères, 
et  la  constitution  du  pape  Boniface  VIll,  qui 
commence  par  ces  mots  :  Unam  sanctam, 
nous  renouvelons  cette  constitution  avec 
l'approbation  du  présent  concile,  sans  pré- 
judice toutefois  de  celle  de  Clément  V  qui 
commence  par  M  émit;  défendant,  en  vertu 
de  la  sainte  obéissance  et  sous  les  peines  et 
censures  marquées  plus  bas,  à  tous  les  fidè- 
les, laïques  et  clercs,  etc.,  d'user  à  l'avenir 


LAT 


IH^2 


de  celte  pragmatique,  ni  même  de  la  conser- 
ver, sous  peine  d'excommunication  majeure 
et  lie  privalion  de  tous  bénéfices  et  fiefs  ec- 
clésiastiques. » 

Celle  bulle  ayant  été  lue,  tous  les  Pères 
du  concile  y  donnèrent  leur  approbation,  à 
l'exreptiou  d'un  seul,  l'évêque  de  Tonone 
qui  n'agréait  pas  la  révocation  de  ce  qui  s'é- 
tait fail  à  Bàle  et  à  Bourges. 

On  lut  ensuite  une  autre  bulle  louchant 
les  privilèges  des  religieux.  Le  papi;  y  or- 
donui'  que  les  ordinaires  aient  droit  de  visi- 
ter les  églises  paroissiales  qui  appartiennent 
a  des  réguliers,  et  de  célébrer  la  messe  dans 
les  églis.'S  des  monastères.  Les  réguliers  se- 
ront obligés  de  venir  aux  processions  solen- 
nelles quand  ils  y  seront  mandés,  pourvu 
que  leurs  maisons  ne  soient  pas  éloignées 
de  plus  d'un  mille  des  faubourgs  do  la  ville. 
Les  supérieurs  des  religieux  sont  tenus  de 
présenter  aux  évéques  ou  à, leurs  grands 
vicaires  les  frères  qu'ils  veulent  employer  à 
entendre  les  confessions  et  à  la  prédication- 
les  ordinaires  ont  droit  de  les  examiner  sur 
leur  doctrine  et  sur  la  pratique  des  sacre- 
ments; ceux  qui  se  seront  confessés  à  ces 
religieux  approuvés  de  l'ordinaire,  ou  refu- 
sés sans  raison,  seront  censés  avoir  satisfait 
au  canon  Vtriusque  sexus,  quant  à  la  con- 
fession   seulement;   ces   religieux   pourront 

entendre  lesconfessions  des  étrangers,  mais  ils 
ne  pourront  absoudre  les  ia'iques  ou  les 
clercs  séculiers  des  sentences  ab  homine,  ni 
administrer  les  sacrements  de  reucharistiè  et 
de  l'exlrême-onction  aux  malades,  à  moins 
qu'on  ne  l.-s  leur  ait  refusés  sans  jusie  cause 
et  que  ce  refus  soit  prouvé  par  témoins  où 
par  une  réquisition  faite  devant  un  notaire- 
ils  pourront  les  administrer  à  leurs  domesti- 
ques, pourvu  qu'ils  soient  actuellement  n 
leur  service. 

Le  pape  entre  ensuite  dans  un  plus  grand 
détail  de  ce  qui  regarde  les  mêmes  religieux 
Il  veut,  par  exemple,  que  les  (railés  qu'ils 
auront  laits  pour  un  temps  avec  les  prélats 
et  les  curés,  subsistent,  s'ils  n'ont  été  révo- 
ques par  le  chapitre  général  ou  provincial - 
qu'ils  ne  puissent  entrer  avec  la  croix  dans 
les  églises  des  curés,  pour  y  prendre  le  corps 
de-ccux  qui  ont  choisi  chez  eux  leur  sépul- 
ture, si  ce  n'est  du  consentement  du  curé, 
ou  s'ils  ne  sont  en  possession  actuelle  de  ce 
droit.  11  ordonne  que  ceux  qui  doivent  être 
promus  aux  ordres  soient  examinés  par  les 
évéques  ou  leurs  grands  vicaires;  qu'ils  ne 
puissent  faire  consacrer  leurs  églises  que 
par  l'évêque  diocé>ain,  à  moins  que  celui-ci 
ne  l'ait  refusé,  après  avoir  été  prié  et  requis 
par  trois  fois  ;  qu'ils  ne  puissent  sonner  leurs 
cloches  le  samedi  saint  qu'après  celles  des 
églises  cathédrales;  qu'ils  refusent  l'absolu- 
tion à  ceux  qui  ne  veulent  pas  payer  les  dî- 
mes, et  qu'ils  ne  puissent  absoudre  les  excom- 
muniés qui  veulent  entrer  dans  leur  ordre 
quand  il  s'agira  de  l'intérêt  d'un  tiers;  que 
les  frères  ou  sœurs  du  tiers-ordre  aient  le 
droit  de  choisir  leur  sépulture  dans  les  égli- 
ses des  religieux  mendiants,  mais  qu'ils^ue 
puissent  V   recevoir  l'eucharistie  à  Pâ.jueç, 


■HÔ5 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


MO» 


ni  recevoir  d'eux  rèxtrême-onction  et  les 
autres  saciemei.ls.  à  IVxcoplion  de  cpUii  de 
la  niMiii.Mirc.  La  iHillc  fiiiil  |>;ir  locommaiuler 
au^  religieux  une  res;  ei  lucuso  déférence 
pour  li's  évê.iups,  et  aux  évêques  une  palcr- 
nelle  bieuvcill^ince  pour  les  religie  i\. 

La  Icclurc  eu  ayant  éié  tnile,  les  Percs  du 
coueile  y  d -nuèienl  leur  approbation  pure 
et  simple,  à  IVxcrp'iou  <ie  liuit  ou  iii'ul  (lui 
y  mirent  qneLiu  S  réserves,  ou  <iui  firent 
qu.'l((uis  observations  de  délai).  O.i  lui  .'u- 
suile  Us  procurations  de  plusieurs  prélats 
absents,  eulre  aulres,  des  éxêques  de  Grasse, 
de  Lubeik.d'U  r<'Clit,  d.-  la  Concepiion  dans 
nie  de  la  Petite-Espagne,  de  Havellierg,  et 
des  archevêques  de  Maj-debourg,  de  Mayeiiee 
cl  de  CoMipostelle.  Kufm,  la  session  suivante 
et  dernére,  indiquée  d'abord  au  2  mars 
1517,  l'ut  prorogée  au  lO  du  même  mois. 

Dès  le  13  se  tint  une  congrégalioii.  où 
assistèrent  les  cardinaux,  arclicvéïiues,  évè- 
flues  et  autres.  Lt  parc<'  que,  dans  une  con- 
grégation parlicu;ièrc,  il  y  avait  eu  quebiue 
difféiend  entre  Lévéque  de  Syracuse,  ambas- 
sadeur du  roi  d'Espagne,  et  le  palnaichc 
d'\qni:ée,  au  sujet  de  la  préséance,  il  lut 
résolu  (jue  ces  deux  prélats  n'aui aient  point 
de  places  marquées,  et  se  mettraient  où  bon 
leur  semblerait  eu  entrant  dans  la  chapelle. 
Ensui'e  on  parla  des  matières  qui  devaient 
être  agitées  d.ins  la  dernière  session.  Sur  la 
propo-ition  qu'on  fil  de  confirmer  et  mê  iio 
détendre  la  bulle  Pauline  contre  ceux  qui 
s'empareraient  des  biens  de  l'Eglise,  les  car- 
dinaux furent  d'avis  de  laisser  laiiile  bulle 
dans  l'état  où  elle  était,  et  de  n'eu  point  par- 
ler. Sur  l'imposilioii  des  décimes  destinés  à 
la  guerre  contre  les  Turcs,  un  évêque  opina 
pour  qu'on  n'exigeât  point  les  décimes  avant 
que  la  guerre  tùl  déclarée  ;  mais  cet  avis 
ne  fut  point  goûté. 

XII'   Session.    Le   16    mars   1517  on    tint 
la   douzième   et  dernière    session.    Avec   le 
pape  Léon  X,  il  s'y  trouva  cent-dix  prélats, 
parmi  lesquels  nous   remarquons  les  arehe- 
véques  de  Durazzo,  dAnlibari,  de  Spalatro, 
de  IMonembasie  en  Illyric;    l'archevèciue  de 
Colocz  et   l'évéque  de  Bu^le  eu  Hongrie;  l'é- 
vêque  de  Kev.il.  ambassadeur  du  margrave 
de  Brandebourg;  l'archevêque  de  Vienne,  les 
évêques  de  Digne  et  de  Grasse  eu  France  ; 
révê(iue  de  Lausanne  en  Suisse,  les  évêques 
de  Salaman(iue  et  de  Saragosse  en  Espagne. 
La  messe  fnl  chantée  soleniielleineut  par  le 
cardinal  «le  Sainte-Croix,  qui  avait  été  un 
des   priuciiiaux   auteurs   du   conciliabule  de 
Pise.  L'évéïiue  d'iserni  prêcha  sur  l  origine, 
l'autoriié  et  la  dignité  des  conciles,  et  parla 
aussi  du  zèli-  qui  devait  animer  les  princes 
pour  délivrer  la   Grèee  de  l'oppression  des 
Turcs.   Le   cardiual-diacre  de  Sainte-Marie 
chanta  l'évangile  ,  et  après  les  prières  aecou- 
lumées  un  secrétaire  du  concile  monta  dans 
la  tribune  et  lui  à  haute  vois  une  lettre  de 
l'empereur  Maximilien,  datée  de  Malines  en 
Brabant,  le  dernier  jour  de  février.  t>e  prince 
y  témoignait  sa  douleur  de  voir  l'Eglise  af- 
fligée par  les  Turcs   et  les  progrès  de  leurs 
armes,  et  promettait  u'enlrer  ilaus  les  vues 


du  pape  et  des  Pères  du  concile  pour  leur 
faire  la  guerre.  Il  y  parlait  aussi  de  la  vic- 
toire de  Selim  sur  h  s  Perses,  et  conjurait  le 
pape  d'employer  ses  soins  pour  ne  pas  laisser 
triompher  davantage  cet  ennemi  de  la  reli- 
gion ehrétienne. 

On  proposa  ensuite  la  bulle  qui  renouve- 
lait les  délenses  de  piller  les  maisons  des 
cardinaux  (luand  ils  sont  élus  papes;  et  sur 
quelques  eniiroits  qui  ne  furent  pas  approu- 
vés de  tous,  on  la  rectifia  et  on  en  fit  lecture. 
Celte  bulle  renouvelle  les  constitutions  d'Ho- 
norius  111  et  de  Boniface  MU  sur  le  même 

sujet. 

Enfin  on  publia  une  dernière  bulle  ou  le 
pape  rappelle  l'historique  du  cinquième  con- 
cile  général  de    Latran.    Les   affaires    pour 
lesquelles  il  avait  été  assemblé  se  trouvaient 
heureusement  teroiinées.  La  paix  était  réta- 
blie entre  les  princes  chrétiens,  la  réforma- 
tion des  mœurs  et  de  la  cour  romaine  était 
réglée,  It^  schisme  et  le  conciliabule  de  Pise 
étaient  abolis,  aussi  bien  que  la  pragmatique 
sanction    de    France.    Pour   consommer    le 
tout,  Léon  X,  avec  l'approbation  du  concile 
général,  confirme  par  la  présente  bulle  tout 
ce  qui  avait  été  fait  et  arrêté  dans  les   onze 
sessions    préeédentes,  et    déclare   que   rien 
n'empêchait  plus  de  terminer  le  présent  con- 
cile général.  La  même  bulle  ordonnait  aussi 
une  imposition  des  déeimes,  et  exhortait  tous 
les  béuéûciers  à  permettre  qu'on   les  levât 
.sur  leurs  bénéfices  afin  de  les  empli>yer  à  la 
guerre  contre  les  Turc^.  Plusieurs  Pères  di- 
rent qu'il  y  avait  encore  plusieurs  choses  à 
régler,  et   qu'il  ne   fallait  pas  finir  sitôt  le 
coueile;  mais  la  pluralité  des  voix  l'emporta. 
Le   cardinal   de   Saint-Eustache   dit  à    voix 
haute  et  intelligible  :  Messeigneurs,  allez  en 
pnix!  Les  chantres  de  la  chapelle  du   pape 
répondirent  sur  le  même  Ion  :  Rendons  grâ- 
ces à  Dieu!  On  chanta  aussitôt  !e  Te  Deuin, 
après  quoi  le  pape  monta  sur  sa  mule  et  re- 
tourna au   palais  apostolique,   accompagné 
des    cardinaux,    patriarches,    archevêques, 
évê«iues,  ambassadeurs  et  autres  grands  sei- 
gneurs. Ainsi  finit  le  cinquième  concile  œcu- 
ménique de  Latran,  qui  avait  duré  près  de 
cinq  ans. 

Malgré  l'opposition  de  quelques  théolo- 
giens français,  on  ne  peut  pas,  d'après  les 
principes  que  nous  avons  exposés  à  l'article 
du  concile  de  Florence,  contester  davantage 
au  cinquième  concile  de  Latran  sa  qiialité 
d  œcuméniiiue.  Rien  ne  lui  manque  à  cet 
égard,  ni  du  côté  de  sa  convocation,  ni  du 
côté  de  sa  tenue,  ni  du  cô'é  de  la  confirma- 
tion qui  en  a  été  faite.  La  France  elle-même, 
qui  l'avait  d'abord  récusé,  a  fini  par  s'y  sou- 
mettre, et  le  concordat  de  François  1  ',  en  la 
récoiu  iliant  au  sainl-siége,  a  subsisté,  pies, 
que  jusqu'à  nos  jours,  comme  un  monument 
authentique  de  sa  soumission.  Labb.  XIV; 
Berthier,  IJisl.  de  lEgl.  galL;  M.  Rohr- 
bncher,  Utsl.  univ.  de  L'Egl.  calh.;  Anal,  des 

LAUDENSES  (Sgnodi);  Voy.  Lodi. 
LAUnUNENSlA  {CuncUio)  ;  \  oy.  Laon. 
LAUFFEN   {  Concile   de  ),    l'an   1129.  Ce 


H05  LAU 

-jonciio  fut  tPiiu  lo  1"  «loût  par  Conrad, 
iirclievéquo  de  Sallzlimirfî  et  doux  aiilrcs 
prél.ils,  qui  ri-habililèrciit  la  méuioire  d'iil- 
Iciihard  ou  Rllcuf;ard,  cvcMiuode  Fri'jsinf;eii, 
iriori  (iiKiuaule-ilcux  ans  auparavant,  soup- 
CDuiié  tuai  à  propos  d'Iiérésie.  Maiiai,  t.  II, 
iol.  380. 

LAUFFEN  (Concile  de  ),  l'an  1195.  Adal- 
beri  11.  arclievëiiue  de  Sallzbouri;,  y  coiilir- 
iiia  li'S  dr<iils  et  It'S  privilèges  dis  couvciils 
d'Adnionl  cl  de  Hall,  el  oliligea  Pil^riiii,  abl)é 
de  Saint-Pierre,  à  iési;;ner  son  ahbaje. 

LAUnEACtNSES  (Synodi),  au  diocèse 
de  Passau,  eu  \)~iii  el  985.  Ou  recouuul  à  ['é- 
yè<\\ii'  de  Passau.  dans  ces  deux  synodes,  le 
droit  de  lever  la  dîme  soi-  (oui  le  pays  siiué 
■entre  la  rivière  Anesus  el  le  mont  Coinacjène. 
Nous  ignorons  (|ucls  noms  allemands  répon- 
dent aujourd'hui  à  ces  nonjs  anciens.  Cône. 
Germ.,  t.  11.  Laureacuui,  dit  l'auteur  du  lonie 
I  '  des  Conciles  de  Germanie,  était  une  ville 
située  non  loin  du  confluent  du  Danube  et  do 
l'Anasus  ;  ce  fui,  depuis  le  v' siècle  jusqu'au 
is»,  la  métropole  du  Noriquo  et  de  la  Pauno- 
nie.  On  faisait  remouler  l'origine  de  cette 
Eglise  jusqu'à  saint  Marc,  disciple  des  apô- 
tres, et  l'on  honorait,  roinino  en  ayant  été 
arehevéque,  saint  Maximilien,  martyr  au  m' 
sièele.  Cette  ville  ayant  été  détruite  ,  le  siège 
épisciqîal  (ut  transféré  à  Passau. 

LAUUIACENSE  [Conciliam),  l'an  843. 
Toi/.  LouiÉ. 

LAUSANNE  (Concile  de),  l'an  14i9.  Amé- 
dée  de  Sivoie,  eonuu  dans  son  obédience 
sons  le  nom  de  Félix  V,  ayant  renoncé  au 
pontificat  le  9  avril,  les  évéques  du  conci- 
liabule de  Bâle  s'assemblèrent  pour  la  der- 
nière fois  a  Lausanne,  comme  tenant  encore 
le  concile  général,  et  ils  ratifièrent  pur  deux 
décrets  sa  renonciation,  avec  toutes  les  clau- 
ses et  condiiionsdonton  était  convenu  avei'  le 
pape  Nicolas  V,  qui  avait  succédé  à  Eugène  IV. 
Le  pape  de  son  rôle  déclara,  par  une  bulle  da- 
tée de  Spolète  le  ISjuin,  que  Dieuayant  r  eudu 
la  paiv  à  son  Eglise  par  les  soins  des  ambas- 
sadeurs des  rois  de  France,  d'.'^nglelerre  et 
de  Sicile,  et  du  daufihin,  son  vénérable  et 
li'ès-eher  frère  Amédée,  premier  cardinal  de 
l'Eglise  romaine,  évêque  de  Sabine,  et  légat 
du  saint-siège  en  quelques  provinces,  qu'on 
appelait  Félix  dans  son  obédience,  renonce 
au  droii  qu'il  prétendait  avoir  au  souverain 
pontificat;  que  ceux  i)ui  avaient  été  asse.n- 
blés  à  Bâle,  el  ensuite  à  Lausanne,  sous  le 
Doiu  ûi' concile  ijénériil,  avaient  ordonné  et 
publié  qu'il  tall  lit  oiiéir  à  Nicolas,  comme  à 
l'unique  et  iuilulilabie  pontife  ,  et  (|u'ils 
avaient  enfin  dissous  ladite  aisembléede  Bâle. 
Désirant  donc,  continue  le  pape,  autant  ipie 
Dieu  nous  en  dimne  le  pouvoir,  procurer  la 
paix  à  tous  les  fidè.es,  nous  approuvons,  rati- 
fions et  confirmons,  pour  le  liieuet  l'union  de 
l'Eglise,  de  noire  pleine  puissance  apostoli- 
que et  du  conseil  et  consentement  de  nos  frères 
les  cardinaux,  les  éleclious,  conlirmations 
et  provisions  de  bénéfices  ,  quelles  (]u'elles 
soi.  ut,  f  liles  an\  personnes  et  aux  lieux  (jui 
obéissaient  à  Félix,  et  à  ceux  qui  ét;iient 
assemblés  à  liàlu  cl  à  Lausauue,  comme  aussi 


LAV 


nos 


tout  ce  que  les  ordinaires  on  fait  par  leur 
autorité. 

Par  une  seconde  bulle,  le  pape  Nicolas  ré- 
tablit tontes  les  [)ersonnes,  de  (luebjue  état 
«lu'elles  fussent,  qui  av.ii'ul  été  privées  de 
leurs  bénéfices  et  juridielions  |iar  le  pape 
Eugène,  pour  avoir  suivi  Félix  el  le  concile 
de  Bâle.  Enfin,  dans  une  Iroisièuie,  il  déclare 
nul  tout  ce  ()ui  avait  été  dit  ou  écrit  contre 
le  même  Félix,  les  Pères  de  Bâle  et  leurs 
adhérents,  voulant  que  le  tout  soil  efl'acé  des 
registres  d'Eugène,  et  qu'il  n'en  S'iit  plus 
fait  aiHune  nienlion.  Ainsi  Unit  entièrement 
le  schisme,  ctNirolas  y  l'ut  reconnu  de  tous 
pour  le  seul  pape  légitime.  Anal,  (les  conc. 

L.W'AL  (  Concile  île  ),  apnd  Vallein  Guidu- 
nis,  l'an  liOl  ou  1-208.  Ce  concile  fut  tenu  par 
les  évéques  de  la  provinci- de  Tours,  à  la  télé 
desquels  était  leur  archevêque  deolTroi  du 
Lude.  On  y  fit  quelques  canons  de  disci- 
pline, dont  l'un  j)orlait  que  l'on  garderait 
dans  les  archives  un  catalogue  îles  biens  do 
l'Eglise.  Mansi,  tom,  11,  col.  791  ;  Anal,  des 
conc. 

LAVAL  (  Concile  de  ),  l'an  1242.  Juhel  de 
Mayenne,  arcbevéïjiie  de  Tours,  et  ses  suf- 
fraganls,  tinrent  ce  concile,  cl  y  firent  ou 
y  renouvelèrent  les  neuf  statuts  suivants. 

1.  Les  religieux  garderont  les  constitu- 
tions et  les  observances  régulières  de  leurs 
ordres  respectifs. 

2.  Les  abbés  auront  soin  de  tenir  les 
prieurés  en  bon  état. 

3.  Us  ne  changeront  les  prieurs  que 
quand  ces  changements  seront  nécessaires  ou 
utiles,  el  jamais  par  haine  ou  i)ar  cupidilé. 

4.  Les  archidiacres  ne  pourront  coiinailre 
des  causes  de  mariage  ou  de  simonie,  ou 
d'autres  crimes  qui  vonl  à  la  dégradation  , 
à  la  privation  du  bénéfice  el  à  la  déposition, 
sans  un  pouvoir  spécial  de  l'evéïiue.  lis  ne 
pourront  non  plus  avoir  d'ol'ficiaux,  excepté 
l'archidiacre  de  la  ville,  qui  a  coutume  d'en 
avoir,  mais  dans  la  ville  seulemenl,  el  non 
ailleurs 

5.  Ou  renouvelle  les  canons  des  conciles 
de  Milève  et  de  Chalcédoine,  qui  défendent 
aux  clercs  séculiers  et  réguliers  de  plaider 
devant  les  tribunaux  laïques. 

6.  On  dira  l'office  à  voix  basse  et  les 
portes  fermées  dans  les  églises  interdites, 
après  qu'on  en  aura  l'ait  sorlir  les  excommu- 
niés et  les  interdits 

7.  Ou  ne  donnera  point  d'argent  aux  reli- 
gieux pour  leur  ves  iaire,  à  cause  de  leur 
vœu  de  pauvreté,  mais  seulement  au  procu- 
reur de  la  maison,  qui  achètera  à  chacun  les 
habits  convenables. 

8.  Si  un  laï(]ue  resle  excommunié  l'espace 
d'une  année,  tous  les  lieux  où  il  demeurera 
seront  interdits. 

9.  Ceux  qui  sont  fortement  soupçonnés 
d'avoir  fait  tort  aux  églises  ou  aux  ecciésias- 
tiiiues,  se  purgeroiil  canoniquement ,  et  se- 
ront punis  comme  coupiÉhIes  s'ils  succombent 
dans  ceite  épreuve.  Lnbb.  M  ;  Anal,  des  conc. 

L.W.VUK  (  Concile  di;  ),  Vnurense,  en  Lau- 
guedjc,  l'an  IIGS.  Ce  concile  se  trouva  coui— 
posé  des  évoques  et   des  métropolitains  dft 


1107 


DlCTlONNAinE  DES  CONCILES. 


il08 


irois  provinces.  On  n'en  connaît  pas  l'objet. 
Gall.  Christ.,  t.  \,  col.  1229. 

LAYAUR  (Concile  de),  l'an  1213,  par  l'ar- 
chevêque de  Narbonne,  légat  de  pape,  sur 
les  demandes  du  roi  d'Aragon,  tendant  à 
faire  rendre  aux  comtes  de  Toulouse,  de 
Fois  et  de  Comminges,  les  terres  ((u'on  leur 
avait  ôtées.  La  ré|ioiise  du  concile  ne  fut 
favorable  ni  aux  uns  ni  aux  autres,  parce 
que  le  comte  de  Toulouse  avait  souvent 
violé  ses  serments.  Hurler  ,  Hist.  du  pape 
Innocent  III,  l  XVIII. 

LAVAUR  (  Concile  de  )  l'an  1368.  Pierre 
delà  Jusie,  archevêque  de  Narbonne,  ayant 
demandé  permission  au  pape  Urbain  V  de  se 
joindre  aux  prélats  des  provinces  de  Tou- 
louse et  d'Auch,  pour  former  tous  ensem- 
ble une  espèce  de  concile  nalion;il  de  tout  le 
Languedoc,  l'indiqua  dans  la  cathédrale  de 
Lavaur,  pour  le  17  niai  1368.  L'ouv«  rlure 
s'en  fll  donc  ce  jour-là,  et  il  dura  jusqu'au 
13  juin.  Fleury  s'est  mépris,  en  disant  qu'il 
fui  terminé  le  3  juin,  et  Dupin,  en  avançant 
qu'il  fut  tenu  le  3  juin.  Pierre  de  la  Jngie, 
archevêque  de  Narbonne,  Gauffrid  de  \  ayro- 
les,  archevêfiue  de  Toulouse,  et  Arnaud  Au- 
bert ,  archevêque  d'Auch.  en  furent  les 
présidents  :  les  deux  premiers  en  personne, 
et  le  troisième  représenté  par  Philippe,  nblié 
de  Sorrége,  son  vicaire  général,  qui,  en  cette 
qualité,  précéda  tous  les  évêques.  On  y  fit 
cent  trente-trois  canons  ou  statuts  de  dis- 
cipline. 

Le  premier  renferme  une  instruction  divi- 
sée en  trois  parties,  dont  la  première  traite 
des  articles  de  la  loi  et  des  sept  sacrements; 
la  seconde,  des  vertus  et  des  vices;  la  troi- 
sième, des  commandements  de  Dieu.  Sur  les 
points  de  la  foi,  le  concile  déclare  (\u'ils 
sont  contenus  dans  ie  symbole  des  apôtres; 
il  en  fait  une  explication  nette  et  succincte; 
il  avertit  que  ,  depuis  Jésus-Christ  ,  tous 
sont  obligés  d'avoir  une  foi  explicite  de  la 
Trinité  et  de  l'incarnation. 

Sur  les  sept  sacrements  il  s'explique  avec 
tant  de  précision  qu'on  prendrait  le  peu 
qu'il  en  dit  pour  un  abrégé  du  concile  de 
■Trenle.  Il  enseigne  que  Jesus-ChrisI  les  a 
tous  institués  immédiatement  ;  que  deux 
néanmoins,  savoir  la  conûrmalion  et  l'ex- 
trême -  onciion  ,  ont  été  promulgués  par 
les  apôtres;  que  la  matière,  la  forme  et 
le  ministre  sont  de  la  substance  de  chaqn(! 
sacrement;  qu'il  y  a  des  sacrements  néces- 
saires, ou  en  réalité,  ou  du  moins  en  désir; 
qu'il  y  en  a  trois,  le  baptême,  la  confirmation 
et  l'ordre,  qui  ne  se  réitèrent  point;  qu'on 
ne  doit  jamais  recevoir  ni  administrer  un 
sacrement  en  péché  mortel;  qu'il  est  néces- 
saire de  confesser  de  bouche  les  péchés  qu'on 
déteste  de  cœur;  que  les  confesseurs  ne  doi- 
vent taxer  de  péché  mortel  que  ce  qui  est 
exprimé  comme  tel  par  l'Ecriture  ou  parles 
saints.  Sur  les  vertus  et  les  vices,  le  concile 
est  plus  étendu.  On  trouve  là  tout  C(î  qui 
concerne  les  vertus  théologales  et  morales, 
les  dons  et  les  fruits  du  Saint-Esprit,  les  sept 
demandes  du  Pater,  les  sept  béatitudes,  les 
(SUvreK  de  luiséiicorde,  les  scpl  péchés  ca- 


pitaux, et  les  vertus  qui  leur  sont  opposées. 

Knfin,  sur  les  commandements  de  Dieu,  il 
distingue  les  trois  premiers  qui  regardent 
Dieu,  et  les  sept  autres  qui  touchent  le  pro- 
chain; il  fait  voir  en  abrégé  l'objet  et  l'éten- 
due de  chacun  .  et  il  remarque  que  les  deux 
derniers,  qui  détendent  jusqu'aux  désirs  illi- 
cites, sont  très-distingués  de  ceux  qui  con- 
damnent les  actions. 

Les  huit  articles  suivants  sont  des  ordon- 
nances pour  la  tenue  et  le  bon  ordre  des 
conciles  provinciaux  et  des  synodes  diocé- 
sains. On  enjoint  aux  évêques  et  aux  abbés 
d'y  assister,  ou  d'y  envoyer  quelqu'un  en 
leur  place. 

Le  14-°  défend,  sous  peine  d'excommuni- 
cation, aux  gentilshommes  de  faire  des  li- 
gues ou  associations  sous  le  nom  de  confré- 
ries :  c'était  l'occasion  de  bien  des  désordres. 
Ces  prétendus  confrères,  unis  par  serment, 
habillés  d'une  manière  uniformeel  soumis  à  un 
chef,  troublaient  l'ordre  public,  opprimaient 
les  innocents,  et  pillaient  les  ecclésiastiques. 

I^es  quatre  suivants  renouvellent  les  ca- 
nons du  concile  d'Auch,  de  l'an  1300,  tou- 
chant ceux  qui  empêchent  d'élire  aux  béné- 
fices, ou  qui  troublent  les  possesseurs  paisi- 
bles, ou  qui  s'en  emparent,  ou  qui  possèdent 
des  bénéfices  incompatibles. 

le  lO"  porte  que  les  ordinaires  supplée- 
ront à  la  négligence  de  leurs  inférieurs  dans 
l'acquisition  et  la  conservation  des  droits 
de  leurs  bénéfices. 

Le  20*  défend  d'admettre  aux  ordres  ceux 
qui  ne  savent  pas  parier  latin. 

Le  22'  défend  d'admettre  aux  offices  di- 
vins des  prêtres  étrangers  qui  n'ont  point 
de  lettres  de  leurs  évêques. 

Le  23"  défend  d'ériger  des  autels  sans  la 
permission  de  l'ordinaire. 

Le  2't'  ordonne  d'arrêter  les  vagabonds 
qui  se  disent  apôtres  et  religieux. 

Le  2o*  défend  aux  archidiacres  de  con- 
naître des  causes  de  mariage  sans  la  per- 
mission de  l'ordinaire. 

Le  26"  el  le  27«  recommandent  aux  évê- 
ques d'examiner  les  causes  gratis,  de  ne 
commettre  les  causes  matrimoniales  qu'à  des 
gens  instruits  des  canons,  et  de  ne  les  faire 
traiter  que  dans  les  lieux  les  plus  considérables 
de  leurs  diocèses,  afin  qu'on  puisse  prendre 
conseil  de  ce  qu'il  y  a  de  plus  éclairé  dans 
ces  matières. 

Les  canons  suivants  sont  tirés  des  con- 
ciles de  Marsiac  et  d'Avignon  de  l'an  1.326. 

Le  3i)«  veut  que  les  juges  séculiers  s'abs- 
tiennent des  causes  personnelles  des  clercs; 
qu'ils  ne  décident  point  si  une  censure  est 
juste  ou  si  elle  ne  l'est  pas;  en  un  mot,  qu'ils 
ne  se  mêlent  point  des  affaires  spirituelles 
ou  ecclési;;sliques,  ni  de  celles  que  le  droit 
on  une  ancienne  coutume  adjuge  au  tribunal 
de  l'Eglise. 

Le  k&'  ordonne  aux  chanoines  des  église» 
cathédrales  et  collégiales  de  porter  des  chaj 
pes  noires  au  chœur  et  dans  les  processions 
depuis  la  Toussaint  jusqu'à  Pâques. 

Le  53'  et  le  55*  règlent  qu'après  la  mort 
d'un  évéque  ou  d'un  autre  prélat  ou  uou»- 


iiu9 


L,AV 


LEO 


iilO 


niera  deux  administrateurs  pour  les  biens 
ecclésiastiques  du  défunt;  qu'ils  en  feront, 
dans  l'espace  de  dix  jours,  un  inventaire 
exact,  et  qu'ils  rendront  compte  de  tout  au 
succcssi'ur. 

Le  (il""  dit  que  chaque  archevêque  et  évê- 
«luc  de  ces  trois  provinces  doit  donner,  pon- 
dant sa  vie,  à  son  église  cathédrale  une  cha- 
pelle complète  d'une  étolTc  précieuse,  ou  bien 
tenl  florins  d'or.  «  On  dit  que  cette  ordon- 
nante subsiste  encore  dans  tout  le  Langue- 
doc. »  {Le  P.  Rich.) 

Le  Go"et  le  G6°  traitent  du  droit  qu'ont  les  pa- 
roisses à  l'honoraire  des  obsèques  faites  dans 
d'autres  églises  ou  cimetières.  Il  est  dit  c^ue 
l'on  observera  la  décrétale  de  Boniface  Vlll 
qui  règle  que  les  religieux  chez  qui  les 
étrangers  se  font  enterrer,  donneront  aux 
curés  la  qualrième   partie  de  l'honoraire. 

Le  78'  défend  aux  curés  nonunés  de  faire 
aucune  fonction  sans  avoir  pris  auparavant 
leur  institution  de  l'évéque  diocésain;  et 
cela ,  ajoute  le  concile,  nonobstant  toute 
coutume  contraire,  qui  est  plulôl  un  abus. 

Le  82*  défend  à  un  prêtre  de  célébrer  la 
messe  avec  son  fils  bâtard.  (C'est  apparem- 
ment de  le  prendre  pour  répondre  à  la  messe.) 
11  défend  aussi  de  vendre,  engager,  on  don- 
ner à  faire  aux  juifs  les  ornements  d'église. 
.  Le  83*  enjoint  aux  curés,  quand  ils  célè- 
brent dans  ieurs  églises,  de  se  faire  servir  la 
uiesse  au  moins  par  un  clerc  en  surplis. 

Le  8i'  recommande  aux  paroissiens  d'en- 
tendre la  messe  dans  leurs  paroisses,  les 
jours  de  dimanche  et  do  fête.  S'ils  y  manquent 
deux  dimanches  de  suite,  et  sans  une  cause 
légiliriie,  le  curé  les  menacera  de  l'excommu- 
ïiicalion. 

Le  89'  défend,  sous  peine  d'excommuni- 
cation et  de  malédiction  éternelle,  de  man- 
ger de  la  viande  les  jours  de  jeiiiie,  et 
surtout  pendant  le  carême,  à  moins  (|ue 
la  nécessité  n'y  oblige.  Même  peine  pour 
les  confesseurs  réguliers  non  exempts,  cl 
pour  les  séculiers  qui  permettront,  hors  de 
la  nécessité,  l'usage  de  la  viande  aux  jours 
défendus. 

Le  110»  excommunie  ceux  qui  sortent  du 
diocèse  pour  se  marier  sans  la  permission 
de  leurs  curés. 

Le  111=  règle  que  tous  les  chapitres  où  il  y 
a  dix  chanoines  en  enverront  deux  de  leurs 
corps  aux  universités,  pour  y  étudier  en 
théologie  et  en  droit  canon,  et  que  ces  ab- 
sents ne  perdront  du  revenu  de  leurs  béné- 
Gces  que  les  distributions  manuelles. 

Les  113',  114-'  et  ii'6'  défendent  aux  fem- 
mes chrétiennes  de  nourrir  les  enfants  des 
juifs;  aux  chrétiens  en  général  de  prendre 
des  juifs  pour  médecins  ou  pour  chirur- 
giens, hors  le  cas  d'une  grande  nécessité; 
euQn  d'assister  aux  mariages  et  aux  funé- 
railles des  juifs. 

Le  126"  avertit  les  évêques  de  commettre 
sous  eux  des  confesseurs  qui  aient  le  pou- 
voir d'absoudre  des  cas  réservés. 

Le  127'  donne  indulgence  de  trente  jours 
à  ceux  qui  réciieronl  le  matiu,  à  genoux  et  au 


son  de  la  cloche,  cinq  fois  le  Pater  noster  et 
sept  fois  l'/lt-e,  Maria. 

Le  128'  confirme  tous  l 's  slalnis  faits  dans 
les  conciles  de  ces  trois  provinces. 

Tous  les  autres  articles  que  nous  omet- 
tons, sont  ou  moins  considérables,  ou  ré|)é- 
tés  des  conciles  d'Avignon,  de  Marsiac,  de 
Nougarot  et  de  Béziers.  La  plupart  ont  pour 
obiel  la  juridiction  ecclésiastique,  l'inimn- 
iiitédos  clercs,  l'administration  des  biens  des 
églises  vacantes,  les  dîmes,  les  vexations  que 
l'Eglise  souffrait  de  la  part  des  laïques,  su- 
jets ordinaires  do  l'atleniion  des  évêques  et 
d"  leurs  censures.  La  cathédrale  de  Layaur, 
où  l'on  venait  de  célébrer  le  concile,  était  en 
fort  mauvais  état;  elle  menaçait  ruine;  elle 
manquait  des  ornements  et  des  choses  les 
plus  nécessaires.  Les  Pères,  avant  de  se  sé- 
parer, animèrent  sur  cela  le  zèle  et  la  piété 
des  fidèles,  et,  pour  presser  la  bonne  œuvre, 
ils  accordèrent  quarante  jours  d'indulgence 
à  ceux  qui,  étant  contrits  et  confessés,  con- 
tiibueraient  à  la  réparation  ou  à  la  décora- 
tion de  cette  église.  Enfin  toutes  les  ordon- 
nances portées  dans  le  concile  furent  ratifiées 
par  les  évêques,  et  publiées  avec  celte 
clause  :  «Sauf  les  corrections,  retranche- 
ments ou  additions  que  le  pape  jugerait  à 
|)roi)os  d'y  faire.  »  lîey.  t.  XXIX;  Lab.  t.  XI; 
Hard.  t.  Vlll;  Anal,  des  conc. 

LAVING  (Synodede),  l'anli-li;  Foy.  Augs- 
BODRG  ;  même  année. 

LECHLEN  (Concile  de)en  Irlande,  l'an  G30. 
On  y  convint  de  célébrer  dorénavant  la  lêle 
de  Pâques  le  même  jour  que  le  faisait  lEglise 
universelle.  Angtic.  l. 

LEGIONENSIA  {Concilia);  Voy.  Léon. 

LEIUIA  (Synode  diocésain  de),  le  23  octo- 
bre IGOl.  D.  Pedro  de  Caslilho,  évêque  de 
Leiria,  publia  dans  ce  synode  un  corps  de 
constitutions,  qu'il  rangea  sous  trenle-neuf 
litres.  Constituciones  synodaes  do  bispado  de 
Leiria,  Coimhra,  1601. 

LEMOVICENSIA  {Concilia);  Voy.  Li- 
moges. 

LÉNIA  (Concile  de)  en  Irlande,  Leniense, 
l'an  630.  Les  évêques  qui  composaient  ce 
concile  ou  conciliabule  décidèrent  que  l'on 
continuerait  à  célébrer  la  Pâque  comme  par 
le  passé,  c'est-à-dire  le  quatorzième  jour  de 
la  lune  de  mars,  quelque  jour  de  la  semaine 
qu'elle  tombât, el  soit  que  ce  lût  un  dimanche 
ou  non.  C'est  pour  cela  que  les  Irlandais 
passèrent  tous  en  général  pour  quartodéci- 
mans,  nom  affecté  à  tous  ceux  qui  préten- 
daient qu'on  devait  célébrer  la  Pâqne  U-  qua- 
torzième jour  de  la  lune  de  mars,  en  quelque 
jour  de  la  semaine  qu'elle  arrivât.  Ed.  Venet. 
t.  VI,  Anal,  des  conc. 

LEODIENSES  {Synodi);  Voy.  Liège. 

LÉON  (Concile  de),  Legionense,  l'an  1012. 
Alphonse  V,  roi  de  Léon,  fit  tenir  ce  concile 
en  sa  présence,  et  en  présence  aussi  de  la 
reine  Géloïle,  son  épouse,  daus  l'église  do  la 
Sainte-Vierge,  le  23  juillet.  Les  évêques  qui 
s'y  trouvèrent  firent  les  sept  canons  sui- 
vants. 

1.  Dans  les  conciles  qui  se  tiendront  daus 


UH 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


IllQ 


la  suite    on  commencera  toujours  par  les 
affaires  ecclésiastiques. 

2.  L'Eglise  jouira  en  pais  de  ce  qui  lui 
aura  été  donné  par  testament,  et  s'il  y  a 
quelque  dilGcuUé,  elle  sera  jugée  par  le 
concile. 

3.  Les  abbés,  les  abbesses ,  les  moines  et 
les  religieuses,  seront  soumis  à  la  juridiclion 
de  revenue  diocésain. 

4.  Défense  à  qui  que  ce  soit  de  s'emparer 
des  biens  de  l'Eglise. 

5.  Les  officiers  du  roi  poursuivront  en 
justice  ceux.  (|iii  auront  tué  un  homme  ap- 
partenant à  l'Eglise. 

6.  Après  qu'on  aura  examiné  les  affaires 
ecclésiastiques,  on  procédera  à  l'examen  des 
affaires  du  royaume. 

7.  Si  quelqu'un  achète  la  succession  d'un 
serf  appartenant  à  l'Eglise,  il  la  perdra,  aussi 
bien  que  l'argent  qu'il  aura  donné. 

Il  y  a  plusieurs  autres  décrets  do  ce  con- 
cile, mais  qui  appartiennent  plutôt  au  gou- 
vernement civil  qu'à  l'ecclésiasliquc  lieg. 
f.XXV;  Lab.  MX;  Jlard.  t.\l,iild'Aguirre, 
Condl.  Ilisp.  l.  \\ . 

LÉON  (Concile  de),  l'an  1091.  On  y  ordon- 
na que  les  olfices  cfclésiasii(iues  de  l'Eglise 
seraient  célébrés  en  Espagne  suivant  la  règle 
de  saint  Isidore,  et  qu'à  l'avenir  les  écrivains 
se  serviraient  de  l'écriture  gauloise  au  lieu 
(io  la  gothique,  dans  tous  les  actes  ecclésias- 
tiques. Lub.  X;  Ilard.  \!I. 

LÉON  (Concile  de),  l'an  1114^.  Bernard, 
archevêque  de  Tolède,  tint  ce  concile  le  18 
octobre,  avec  tous  les  prélats  des  Asiuries, 
de  Léon  et  de  Galice.  (Test  ce  que  dit  Ferrera, 
qui  ajoute  qu'on  y  ût  dix  canons  sur  la  dis- 
cipline. Mais  le  cardinal  d'Aguirn;  n'en  rap- 
porte aucun  ,  e(  se  conienie  de  dire  que 
Bernard,  archevêque  de  Tolède,  inili<|ua  un 
concile  à  Léon,  vers  l'an  1114-,  et  qu'il 
écrivit  une  lettre  d'invitation  à  Didace,  évo- 
que «le  Composlelle.  D'Agitirrc,  t.  V  Con- 
cil.  Uispun.,  piiij.  29. 

LÉON  (Concile  de),  l'an  1135.  Ce  concile 
s'assembla  le  jour  de  la  Pentecôte;  le  roi  Al- 
phonse VII  y  lut  couronné  empereur  par  les 
Espagnols,  et  y  fil  plusieurs  lois  utiles  à  la  re- 
ligion aulanl  qu'à  son  royaume. Conc.  t.  XII. 

LÉON  (Synodes  diocésains  de),  années 
1580,  1582,  1583  et  autres.  Des  constitutions 
furent  publiées  à  la  suite  de  ces  divers  syno- 
des par  Francisco  Trugillo,  évêquede  Léon. 
Constiluciones  del  obispado  de  Léon,  en  Alca- 
la  de  llenares.  1591. 

LÉON  (Synodes  diocésains  de  Saint-Pol 
de),  années  lt)29  et  16o0,  sous  l'évéque  Re- 
né de  Hieux.  Ce  prélat  y  déclara  fêtes  d'obli- 
galion  pour  son  diocèse,  parmi  les  fêles  mo- 
biles, le  dimanche  de  Pâques  et  les  deux 
jours  suivants,  l'Ascension,  la  Pentecôte  et 
les  deux  jours  suivants,  la  Fête-Dieu;  parmi 
les  autres  de  l'année,  la  Circoncision,  l'Ejii- 
phanie,  S.  Fabien  et  S.  Sébastien,  la  Chan- 
deleur,S.  Matthias,  S.  Pol  de  Léon  au  12  mars, 
rAnnoiiciation,  S.  Marc,  S.  Philippe  et  S.  Jac- 
ques, S.  Barnabe,  la  Nativité  de  S.  Jean- 
Biptiste,  S.  Pierre  et  S.  Paul,  la  Visitation, 
tfe  Madeleine,  S.  Jacques   le  Majeur,  Sle 


Anne,  S.  Laurent,  l'Assomption,  S.  Barthé- 
lémy, la  Nativité  de  la  Vierge,  l'Exaltation  da 
la  Sle  Croix,  S.  Matthieu,  S.  Michel,  S.  Pol  de 
Léon  au  10  oclobre,  S.  Lui-,  S.  Simon  et 
S.  Jude,  Il  Toussaint,  la  Commémoration  des 
fidèles  trépassés,  S.  Marlin,  la  Présentation, 
Ste  Catherine,  S.  André,  la  Conception,  S. 
"Thomas,  Noël,  S.  Etienne,  S.  Jean  l'Evangé- 
lisleet  les  saints  Innocents;  fêtes  simplement 
de  dévotion  ,  vingt-trois  autres.  Constilu- 
clones  Sijnod.  Rph.  de  Rieux  ,  Paris,  1G30, 
Bibl.  roij.,  B.  1511. 

LEON  iSynode  de  Saint-Pol  de),  l'an  1706. 
L'évéque  Jean-Louis  de  Bourdonnaye  pu- 
blia en  1706  un  corps  de  statuts  synodaux. 
Bibl.  d-  ta  Fr.,  t.  I. 

LEON  (autres  synodes  de  Saint-Pol  de). 
Foî/.  Saint-Pol. 

LÉON  AUD-LE-NOBLAT /Concile  deSAiNT-), 
NobiUacum,  l'an  12J0.  S  mon  de  Beaulieu, ar- 
chevêque de  Bourges,  tint  ce  concile.  On  y  ar- 
rêta quêtons  les  clercs, séculiers  ou  réguliers, 
don neraienl  pendant  cinq  ans  la  centième  par- 
tie de  leurs  revenus  rcc!é^iasli(^ues  au  profit 
de  la  paroisse,  et  cela  sous  peine  d'excommuni- 
cation. il/H)7m.  y/tes.  jioi'.oTif  ci.,  ^  n  ,p. 211. 

LEOPOLD  (Conc. de), Lotîc/ense,  l'an  loSli. 
Louis  Lippoman,  évêque  de  Vérone  et  légat 
apostolique  en  Pologne,  convoqua  ce  concile, 
qui  eut  pour  objet  principal  1,1  conservation  de 
la  foi  parmi  les  Polonais.  Mansi,  l.V,  col.  G97. 

LEOWARDIENSlS[Synodus)  ;  Voy.  Leu- 

TVARDE. 

LEPTES  (Concile  de),  Leplense,  l'an  386. 
Il  y  avait  en  Afrique  deux  villes  épiscopales 
qui  portaient  le  nom  de  Lepies;  c'est  dans 
l'une  ou  l'autre  de  ces  deux  villes  que  s'est 
tenu  le  concile  de  Leptes  dont  il  s'agit  ici, 
dans  leiiuel  on  publia  les  canons  envoyés 
aux  évêques  d'Afrique  par  le  pape  saint  Si— 
rice.  C'est  donc  mal  à  propos  que  la  publica- 
tion de  ces  canons  est  atlribuée  au  concile 
de  Zelle,  dans  l'Abrégé  des  canons  donné  par 
le  diacre  Ferrand,  puisque  Strabon  nous 
apprend,  dans  le  XIII'  livre  de  sa  Géo- 
graphie, que  la  ville  de  Zelle  était  ruinée 
lonj-'iemps  avant  l'an  386. 

LÉRIDA  (Concile  de), //errfense.  l'an  524.. 
Ce  concile  lut  tenu  le  8  août  524-  ou  54-6, 
selon  le  cardinal  d'Aguirre,  la  quinzième 
année  du  règne  de  Théodoric  en  Esp.igne. 
Les  évêques  ,  au  nombre  de  huit  suivant  le 
P.  Richard,  ou  plutôt  de  neuf,  co/nme  le 
prouvent  les  actes,  firent  les  seize  canons 
suivants. 

Le  1  "■  ordonne  que  ceux  qui  servent  à  l'au- 
tel, qui  distribuent  le  sang  de  Jésus-Christ  , 
ou  qui  louchent  les  vases  sacrés  ,  s'abstien- 
nent de  répandre  le  sang  humain ,  sous 
quelque  prétexte  que  ce  soit,  quand  même 
ce  serait  sous  celui  de  défendre  une  ville  as- 
siégée, et  veut  que  ceux  ()ui  feront  le  contraire 
soient  privés  pendant  deux  ans  de  la  commu- 
nion et  des  fonctions  de  leur  ministère;  qu'ils 
expient  leur  faute  par  des  veilles,  des  jeiines, 
des  prières,  cl  ((u'après  même  qu'ils  auront 
satisfait  et  qu'on  les  aura  rétablis,  on  ne  leur 
accorde  pas  d'ôlre  promus  à  des  ordres  supé- 
rieurs. Que  s'ils  s'acquittent  négligemiueut 


1115 


LER 


LËK 


llli 


(le  leur  pcnilence,  il  sera  au  pouvoir  de  l'é- 
vêiiue  de  la   leur  proloiii;cr. 

Lfî  2'  prescrit  sept  ans  de  pénilencc  à  ceux 
ou  à  celles  qui  foiil  [jérir,  en  (|U('I(|U(^  ma- 
nière que  cesoil,  les  enfants  conçus  ou  nés 
d'un  adultère;  défendant  de  leur  donner  la 
communion  avant  ce  terme.  Il  ajoute  (|ue  les 
coupables ,  après  le  terme  de  sept  ans  expi- 
rés ,  cuntiiiucront  de  faire  péiiilenc'e  le  reste 
d(!  leur  vie,  et  que  ,  s'ils  sont  clercs  ,  après 
être  rentrés  dans  la  communion,  ils  ne  servi- 
ront plus  ,  mais  qu'ils  pourront  seulement 
assister  au  chœur  ,  avec  les  chantres;  ()u'à 
l'égard  des  empoisonneurs  ,  ils  ne  recevront 
la  communion  qu'à  la  lin  de  leur  vie  ,  s'ils 
ont  pleuré  continuellcmeul  leur  faute  de- 
puis qu'ils  l'ont  commise. 

Le  3'  renouvelle  les  canons  des  conciles 
d'Agde  et  d'Orléans  louchant  les  moines,  en 
y  ajoutant  que  l'évéque  aura  le  pouvoir  ,  du 
consentement  de  l'abbé  el  pour  l'utilité  de 
l'Église, d'ordonner  clercs  ceux  (lu'il  en  trou- 
vera capables  ;  mais  ce  canon  lui  défend  de 
loucher  aux  donations  faites  aux  monastè- 
res, en  voulant  toutefois  ((ue ,  si  quelque 
la'ique  désire  faire  consacrer  une  église 
qu'il  aurait  bâtie,  il  ne  le  puisse,  sous  le 
litre  de  monastère,  dans  le  dessein  d'empê- 
cher qu'elle  ne  soit  en  la  disposition  de  l'é- 
véque, à  moins  que  cette  église  ne  soit  pour 
une  coiiimuiiaulé  de  moines. 

Le  h'  dit  que  les  incestueux  seront  ex- 
communiés jusqu'à  ce  qu'ils  se  séparent  , 
en  sorte  qu'aucun  chrétien  ne  pourra  manger 
avec  eux,  mais  qu'ils  seront  admis  à  la  messe 
des  catéchumènes. 

Le  5'  porte  que,  si  un  des  ministres  de 
l'autel  tombe  par  fragilité  dans  un  péché  de 
la  chair,  el  qu'il  donne,  avec  la  grâce  de 
Dieu,  des  marques  d'une  sincère  pénitenci;  , 
il  sera  au  pouvoir  de  l'évcque  de  le  rétablir 
bientôt  ,  ou  de  le  laisser  pins  longtemps 
séparé  de  l'Eglise,  suivant  qu'il  le  trouvera 
exact  ou  paresseux  à  faire  péiiiience  de  son 
crime,  à  condition  néanmoins  ([u'en  le  réta- 
blissant il  lui  ôte  toute  espérance  d'élre 
promu  à  des  grades  supérieurs  ;  que  si  ce 
clerc  retombe,  il  sera  privé  de  son  office  et 
ne  recevra  la  communion  qu'à  la  mort. 

Le  6'  ordonne  que  celui  qui  a  violé  une 
veuve  ou  une  religieuse  soit  excommunié, 
et  que  la  religieuse  le  soit  aussi  ,  si  elle  ne 
se  sépare  d'avec  lui.  Si  elle  retourne  à  son 
devoir,  elle  sera  mise  en  pénitence  publique, 
et  la  sentence  d'excommunication  tiendra 
jusqu'à  ce  qu'elle  ait  satisfait. 

Le  7'  sépare,  pour  un  au  ,  de  la  commu- 
nion du  corps  et  du  sang  de  Noire-Sei- 
gneur, celui  quia  fait  serment  de  ne  jamais 
se  réconcilier  avec  celui  avec  qui  il  plaide, 
et  lui  conseille  d'effacer  plutôt  son  péché 
par  des  aumônes,  des  pleurs  et  des  jeûnes. 

Le  8'  défend  à  tout  clerc  de  tirer  son  es- 
clave ou  son  disciple  de  l'église  où  il  s'est 
réfugié,  pour  le  fouetter,  et  cela  sous  peine 
dêlre  exclu  de  l'église,  jusqu'à  une  salis- 
faction  convenable. 

l..e  9*  veul  que  ceux  qui  ont  été  rebaptisés 
Jans  l'hérésie ,  sans  y  avoir  élé  contraints 


par  les  tourments,  subissent  la  pénitence 
marquée  dans  les  canons  de  Nicée,  c'i'sl-à- 
dire  (in'ils  soient  sept  ans  en  prières  parmi 
les  caléihumènes  ,  el  deux  ans  parmi  les  ca- 
lholi(|iies  ;  (lu'ensuile  ,  par  la  clémence  el  la 
bonté  de  l'évéïiue  ,  ils  parlicipont  à  l'obla- 
lion  et  à  l'eucharislie  avec  1(îs  (idèles. 

Ce  canon  veut  parler  du  onzième  canon  du 
concile  d(!  Nicée,  qui  enjoint  douze  ans  de 
pénitence  à  ceux  qui  ont  élé  rel)a|)lis(''s  dans 
l'hérésie.  Il  l'aul  donc  que  les  Pères  du  coii- 
cil(!  de  Léiida  se  soient  trompés,  en  ne  leur 
imposant  ((ue  sept  ans  de  pénitence  confor- 
mément aux  canons  de  Nicée,  ou  qu'il  y  ait 
une  faute  dans  les  exemplaires  dont  on  s'<'st 
servi  pour  les  collections  où  se  trouve  lo 
nombre  sept.  Et  en  effet  le  docte  Mansi, 
dans  le  1"  tome  de  son  Supplément  aux 
Conciles  duP.  Labbe,  page  iO(i,  observe  que, 
selon  une  très-ancienne  collection  de  Luc- 
ques  ,  qui  renferme  l'abrégé  des  canons  du 
concile  de  Lérida,  le  neuvième  enjoint  douze 
ans  d(!  pénitence  à  ceux  qui  ont  été  rebapti- 
sés dans  l'hérésie. 

Le  10'  ordonne  qu'on  fasse  faire  une  plus 
longue  pénitence  à  ceux  qui  ,  ayanl  commis 
quelque  faute,  ne  se  sont  pas  retirés  de  l'é- 
glise quand  leur  évêque  le  leur  a  com- 
mandé. 

Le  11=  charge  l'évéque  de  punir,  selon  la 
qualité  des  personnes,  les  clercs  qui  eu  se- 
ront venus  aux  mains. 

Le  12'  ne  veut  point  qu'on  touche  aux  or- 
dinations qui  avaient  été  faites  contre  les 
anciens  canons  ,  et  se  contente  de  défendre 
qu'on  élève  à  des  ordres  supérieurs  ceux  qui 
auraient  été  ainsi  ordonnés  ;  mais  il  déclare 
que  ceux  qui  à  l'avenir  auront  élé  ordonnés 
contre  les  canons,  seront  déposés,  avec  dé- 
fense à  ceux  qui  auront  lait  de  semblables 
ordinations  d'en  faire  aucune  dans  la  suite. 

Le  13' veut  qu'on  rejette  les  oblations  des 
catholiques  convaincus  d'avoir  donné  leurs 
enfants  à  rebaptiser  à  des  héréli(]ues. 

Le  iï'  défend  aux  fidèles  de  manger  avec 
ceux  qui  se  sont  fait  rebaptiser. 

Le  15'  ordonne  l'exécution  des  anciens 
canons  touchant  la  familiarité  des  clercs 
avec  des  femmes  étrangères  ,  en  ajoutant 
que  ceux  qui  y  contreviendront  seront  pri- 
vés de  leurs  bénéfices,  après  la  première  et 
la  seconde  monition. 

Le  16'  prononce  analhème  contre  les  clercs 
qui  enlèvent  les  biens  et  les  effets  de  l'évé- 
que après  sa  mort ,  comme  coupables 
de  sacrilège,  et  veut  qu'on  ne  leur  accorde 
qu'avec  peine  la  communion  étrangère. 

H  paraît  qu'il  y  a  de  la  contradiction  dans 
ce  canon  ,  en  ce  qu'il  accorde  la  conimunion 
étrangère  à  des  clercs  soumis  à  ranatlième, 
et  par  conséquent  à  l'excommuniealioii , 
comme  coupables  d'un  vol  sacrilège.  S'ils  sont 
excommuniés  ,  comment  peiii-un  leur  accor- 
der la  communion  étrangère?  Pour  lever 
celle  npparenl'!  contradiciiou  ,  il  faut  ob- 
server que  le  mot  analhème  ,  employé  dans 
ce  canon,  ne  doit  pas  être  pris  dans  une  si- 
gnification étroite  ,  pour  l'excommunica-- 
tion  majeure  propreuieul  dile,   mais   pyur 


tllS  DICTIONNAIRE 

toute  sorte  de  peine  canonique  en  générai  ; 
car  les  clorcs  qui  étaient  réduits  à  la  coin- 
miinion  étrangère,  ou  des  étrangers,  n'é- 
taii'Dl  pas  propreinonl  excommuniés  :  ils 
étaient  seulement  mis  au  rang  des  clercs 
étrangers  ,  qui  voyageaient  sans  avoir  des 
lettres  formées  de  leurs  évêijues  ,  et  que  l'on 
admettait  à  la  participation  de  l'eucharistie 
quand  ils  faisaient  voir  qu'ils  étaient  catholi- 
ques ,  quoiqu'oti  ne  leur  permit  pas  de  faire 
les  fonctions  de  leur  ordre.  Le  canon  ac- 
corde donc  la  conuiiunion,  mais  non  pas  les 
fondions  de  leur  ordre,  aux  clercs  dont  il 
s'agit  ,  après  qu'ils  auront  fait  pénitence  et 
satisfait  pour  leur  péché  ;  cl  parce  qu'on 
distingue  trois  sortes  de  communion ,  savoir , 
la  communion  sacerdotale  que  le  prélre  se 
donnait  à  lui-même,  la  communion  ecclé- 
siastique, que  les  prêtres  et  les  clercs  rece- 
vaient dans  le  sanctuaire  de  la  main  d'un 
évêque  ou  d'un  prêtre  ,  et  enfin  la  commu- 
nion laïque,  que  les  simplc'i  fiilèles  rerc- 
vaient  de  la  main  de  l'archidiacre  hors  du 
sanctuaire,  on  peut  entendre  ce  canon  de 
la  communion  laïque,  avec  d'autant  plus  de 
fondement ,  que  la  communion  étrangère  se 
prend  quelquefois,  dans  les  conciles  et  dans 
les  auteurs  ecclésiastiques,  pour  la  commu- 
nion laïque  :  l'eregrina,  quœ  alias  dicilur 
laïca  ,dit  la  Glose  ,  in  cap.  Cleiic.  13,  (juœst. 
2, cl  distinct.  50,  cap.  Coniwmaces. Burchard, 
Ives  de  Chartres  et  Surius  citent  quelques  au- 
tres canons  du  concile  deLérida.de  même  que 
le  cardinal  d'Aguirre,  qui  en  a  fait  les  sept 
ou  huit   canons  supplémentaires  que  voici  : 

17.  Les  noces  sont  défendues  depuis  la 
Septuagésime  jusqu'après  l'octive  de  Pâques, 
pendant  les  trois  semaines  qui  précédent  la 
fête  de  saint  .Îeaii-Baptisle,  et  depuis  l'Avent 
jusqu'après  l'Epiphanie.  Ceux  ([ui  se  seront 
mariés  dans  ces  temps-là  seront  sépares. 

18.  Celui  qui  aura  osé  frapper  son  propre 
frère  sera  diiment  puni. 

19.  Si  un  prêtre  vient  à  perdre  sa  réputa- 
tion auprès  du  peuple  commis  à  ses  soins, 
sans  que  son  évêque  puisse  la  lui  rendre  au 
moyen  de  témoignages  favorables,  il  sera 
suspendu  de  son  office,  jusqu'à  ce  qu'il  ait 
satisfait  convenahlemeni,  de  crainte  que  la 
société  des  fidèles  ne  soit  scandalisée  à  son 
occasicm.  Or  la  satisfaction  ne  sera  conve- 
nable, de  sa  part,  que  lorsqu'il  aura  con- 
vaincu de  son  innocence  et  pleinement  ras- 
suré à  son  sujet  ceux  (jui  le  croyaient  cou- 
jiable.  C'est  âiusi  ,  comme  on  nous  l'a  en- 
seigné, que  l'ont  réglé  nos  pères.  Mais  que, 
suivant  les  canons  ou  la  volonté  de  l'évêque, 
le  prêtre  accusé  s'adjoigne  sept  de  ses  col- 
lègues, et  qu'il  jure  sur  l'Evangile  posé  de- 
vant lui,  que  la  sainte  Trinité  et  le  Christ 
Fils  de  Dieu,  qui  l'a  créé  et  lui  a  enseigné 
ce  que  contient  l'Evangile,  et  les  quatre 
saints  évangélistes  qui  l'ont  composé  l'aient 
en  aide,  comme  il  n'a  point  fait  l'action  qui 
lui  est  imputée.  Ainsi  purgé  de  l'accusation, 
il  pourra  dans  la  suite  exercer  son  ministère 
en  toute  assurance.  C'est  de  cette  manière 
que,  selon  le  rapport  de  quelques  Pères 
aucicDs,  le  pape  saint  Léoa  fit  satisfaction, 


DES  CONCILES. 


1116 


dans  la  basilique  de  Saint-Pierre,  en  pré- 
sence de  l'empereur  Charles,  du  clergé  et  du 
peuple  ;  et  cet  auguste  prince,  bienlôt  après, 
vengea  dignement  le  saint  pape  de  ses  ca- 
lomniateurs. 

•20.  ^  oiri  donc  ce  qu'il  nous  a  semblé 
devoir  régler  touchant  ceux  qui ,  au  mé- 
pris des  saints  canons,  se  sont  souillés  de 
quelque  crime  capital  et  en  font  l'aveu.  Il 
faut ,  croyons-nous  ,  faire  la  distinction  de 
ceux  qui  auraient  été  surpris  publiquement 
dans  le  parjure,  le  vol,  la  fornication  ou 
d'autres  crimes  semblables,  et  (jui  doivent 
être  dégradés  de  leur  rang,  selon  que  le 
prescrivent  les  saints  canons.  Car  de  tels 
scandales  détournent  les  hommes  du  service 
de  Dieu,  comme  nous  le  lisons  du  péché  des 
deux  fils  d'Héli  ;  et  ils  confirment  dans  le  mal 
ceux  dont  les  dispositions  sont  déjà  per- 
verses. Mais  quant  à  ceux  qui  font  l'aveu 
de  péchés  secrets,  qui  ont  eu  Dieu  seul  pour 
témoin  ,  au  prêtre  qui  sera  chargé  de  leur 
enjoindre  une  pénitence,  s'ils  sont  vraiment 
repentants  et  (lu'ils  s'appliquent  à  se  puri- 
fier par  des  jeûnes,  des  aumônes,  des  veilles 
et  des  prières  accompagnées  de  larmes,  ils 
pourront  être  maintenus  dans  le  poste  qu'ils 
occupent,  et  on  les  invitera  à  espérer  leur 
pardon  de  la  miséricorde  de  Dieu,  qui  veut 
que  tons  les  hommes  soient  sauvés  ou  par- 
viennent à  la  connaissance  de  la  vérité,  et 
qui  ne  veut  pas  la  mort  du  pécheur,  mais  sa 
conversion  et  sa  vie. 

21.  Tout  différend  pour  affaire  d'église 
sera  terminé,  d'après  la  loi  divine,  parla 
déposition  de  deux  ou  trois  témoins. 

22.  Si  un  clerc,  tombé  malade,  est  rendu 
boiteux  par  une  opération  qui  aurait  eu 
pour  fin  de  le  guérir,  il  n'en  pourra  pas 
moins  être  promu  aux  saints  ordres. 

23.  Tout  prêtre  qui  n'aura  pas  à  sa  dispo- 
sition une  fontaine  en  pierre,  devra  se  pro- 
curer un  vaisseau  convenable,  qui  ne  serve 
que  pour  les  baptêmes,  et  qui  ne  soit  point 
porté  hors  de  l'église.  On  aura  de  même  , 
pour  laver  les  corporaux  et  les  pales  de  l'au- 
tel, des  vaisseaux  particuliers  et  employés  à 
ce  seul  usage. 

2'i.  Si  la  veuve  d'un  évêque,  d'un  prêtre 
ou  d'un  diacre  vient  à  se  remarier,  on  lui  re- 
fusera la  communion  à  la  mort. 

25.  Les  chrétiens  ne  doivent  point  danser 
aux  noces,  ni  s'y  livrer  à  des  jeux  bruyants, 
mais  se  contenter,  comme  il  convient,  d'un 
modeste  repas. 

11  est  évident  que  plusieurs  de  ces  canons 
sont  d'une  époque  bien  postérieure  au  con- 
cile dont  il  s'agit.  Le  19'  fait  allusion  à  un 
fait  de  l'an  800  ou  environ. 

LÉRIDA  (Concile  de),  l'an  1229.  Jean,  car- 
dinal-légat et  évêque  de  Sabine,  tint  ce  con- 
cile le  :i9  mars.  On  y  fit  plusieurs  règlements 
de  discipline  ecclésiastique,  spécialement 
touchant  la  conduite  des  clercs,  et  un  règle- 
ment particulier  pour  la  bonne  adminisira- 
tion  de  l'Eglise  de  Barcelone.  Baliiz.  l.  IV, 
Marcœ Hisp.  d'Aguirre,  edit.  Venet.  f.  XIll; 

AyKIi,  des  COKl/C • 

LÉRIDA  (Coucile  de),  l'an  1237.  On  y  don- 


1117 


LES 


Lie 


1118 


na  commis'^lon  aux  relipioux  do  Saint-Fran- 
çois pl  (1(î  Sainl-Doniinii|ui'  de  rcclierr lier  les 
liérétiqnes.  D.  Vaissette,  Uisl.  du  Langue- 
doc, t.  III,  p.  k\± 

LÉRIDA  (Concile  de),  l'an  ISifi.  Pione 
Ail)alatius  célébra  ce  concile  on  présence  des 
grands  du  royaume.  On  y  réconcilia  .lac- 
qiii's  1",  roi  d'Aragon,  qui  avait  été  cxcom- 
niunié  par  le  pape  Innocent  IV,  pour  avoir 
fait  couper  la  langue  à  Bérengcr,  évéque  de 
Girone,  qu'il  soupçonnait  d'avoir  révélé  sa 
confession. 

LÉRIDA  (Concile  de),  l'an  1257.  Jacques, 
roi  d'Aragon,  convoqua  ce  conrile  pour  le  't 
avril,  et  y  confirma  solennellement  les  droits 
et  les  privilèges  de  tous  les  évéques  et  des  au- 
tres prélals  de  son  royaunie.  D'Aijuirre,  t.  V. 

LÊI5IDA  (Synodes  ilioeésains  de).  Les  sta- 
tuts publiésdans  les  synodisdeLérida  des  an- 
nées antérieures  à  l'an  1691  ont  «ié  recueillis 
par  Michel  Jérôme  de  Molina,  évèqUe  de  cette 
ville,  mais  sans  que  les  dates  on  soient  mar- 
quées. C'o?!sn7i«^  si/nodal.  Ilerdemes,  Î6!)l. 

LESCAR  (Synode  de),  Lnscuriensis ,  l'an 
1S52.  L'évéque  Jacques  de  Foix  y  publia  ses 
conslitulions.  Bibl.  delà  Tr.,  l.  1. 

LESCURE  (Synode  de).  Yoy.  Sainte-Marie 

TE  LeSCCRE. 

LESTINE  (Concile  de),  Liptinense,  l'an 
74.3.  En  exécution  du  premier  canon  du  con- 
cile tenu  en  Allemagne  l'année  précédente, 
le  roi  Carloman  en  assembla  un  autre,  le 
1"  mars  743,  à  Liptines,  maison  royale,  au- 
jourd'hui Losline  en  Cambrésis,  antiuel 
saint  Buniface  de  Mayence  présida.  Hinc- 
niar,  archevêque  de  Reims,  fait  mention  de 
ce  concile  dans  sa  lettre  XXXVII  à  Rodol- 
phe de  Bourges.  On  y  fit  quatre  canons. 

Le  1^"'  n'est  qu'une  confirmation  du  concile 

firécéilent,  avec  promesse,  de  la  part  de  tous 
es  évéques  et  du  clergé,  de  vivre  conformé- 
ment aux  anciens  décrets  ccclési.isliques. 
Les  abbes  et  les  moines  s'engagèrent  aussi, 
de  même  que  les  religieuses,  à  observer  la 
règle  de  saint  Benoît. 

Le  2'  porte  que  le  prince,  à  cause  des  guer- 
res présentes,  prendra  pour  un  lenips  une 
partie  des  biens  de  l'Eglise, à  litre  de  précaire 
ot  de  cens,  pour  aider  à  l'entretien  de  ses 
troupes,  à  la  charge  de  payer  tous  les  ans  à 
l'Eglise  ou  aux  monastères  un  sou  valant 
douze  deniers,  ou  trois  francs  soixante-dix 
centimes  de  notre  monnaie  actuelle  (1)  pour 
chaque  famille  Mém.  de  l'acad.  des  inscr.  et 
belles-lelCr.,  Disserl.  sur  le  denier  de  Cluirle- 
magne);  et  (|iie,  lorsque  celui  à  qui  la  terre 
de  l'Eglise  aura  été  donnée  viendra  à  mou- 
rir, elle  retournera  à  l'Eglise;  que  toutefois 
elle  pourra  être  donnée  de  nouveau,  au  même 
titre  de  précaire,  si  cela  est  nécessaire  pour 
le  bien  de  l'Eglise  et  que  le  prince  l'ordonne. 
l^Iai»  le  canon  suppose  que  les  églises  ot  les 
mon.istères  dont  le  prince  prendra  les  biens 
à  tilre  de  précaire  ne  soulTriront  point  de  la 
permission  que  le  concile  lui  accorde,  et  il 
veut  que  si  l'église  est  pauvre  on  lui  rende 


son  revenu  tout  entier.  Ce  précaire  était  don» 
une  espèce  de  fief  arcordé  à  un  homme  de 
guerre  pour  faire  le  service,  et  seulement  à 
vie,  cormiie  ils  élnionl  tous  alors. 

Le  3'  ordonne  aux  évéques  d'empêcher  et 
de  punir  les  adultères,  les  incestes  et  les  ma- 
riages illiiites.  Il  défend  encoie  de  vendre 
aux  païens  des  esclaves  chréliens. 

Le  4*  renouvelle  la  défense  des  supersti- 
tions païennes,  sous  peine  de  quinze  sous 
d'amende. 

On  lit  à  la  suite  de  ces  canons  une  formule 
d'abjuration  en  langue  tudesque,  et  un  mé- 
moire des  superstitions  les  plus  répandues 
alors,  avec  une  insiruclion  sur  les  mariages 
illicites  et  sur  la  défense  de  célébrer  le  sabbat. 
La  plus  remarquable  de  ces  superstitions  est 
que  les  peuples  se  faisaient  des  saints  de 
tous  les  morts  :  d'où  vient  apparemment  l'o- 
rigine de  la  facilité  que  l'on  avait  eue  en  ces 
temps-là  à  honorer  d'un  culte  public  plu- 
sieurs saints  douteux. 

Il  y  en  a  qui  mettent  un  deuxième  concile 
à  Liptines  en  736;  mais  le  P.  Pagi,  dans  sa 
CriCiqae,  ad  nnn.  7'i.),  12,  !•'(,  f.iil  voir  qu'il 
ne  s'est  tenu  on  effet  qu'un  seul  concile  à 
Liptines,  qu'il  place  à  l'an  745.  Il  se  fonde 
sur  la  neuvième  lettre  du  pape  saint  Zaciia- 
rie  à  saint  Bonifiée.  Anal,  des  conc. 

LEUTEVIŒSE  [Concilium);   Voy.  Lo- 

DÈVE. 

LEUWARDE  (Synode  de),  Leowardiensis, 
l'an  1570.  Ce  synode  fut  présidé  par  Cunerus 
Pétri  (le  Brouwersliaven,  le  premier  qui  prit 
possession  du  siège  épiscopal  de  Leuwarde, 
récemment  fonilé  par  le  pape  Paul  IV^  Le 
nouvel  évêque  publia  dans  ce  synode,  assem- 
blé de  tout  son  diocèse,  vingt-quatre  statuts 
de  discipline  conformes  aux  décrets  du  con- 
cile de  Trente,  mais  qui  du  reste  ne  renferment 
rien  de  bien  remarquable  que  le  zèle  du  prélat 
qui  les  intima  à  son  clergé.  Conc.  Germ.^t.WW. 

LhXOriENSE  {Concilium).  Voy,  Lisiedx. 

LEYRA  (Concile  dej  en  Navarre,  l'an  1022. 
Le  roi  l).  Synche  y  confirma  les  privilèges  du 
monastère  de  Leyra.  Conc.  t.  XI. 

LIBAN  (Concile  du  mont),  l'an  1596.  Geor- 
ges Pierre,  [iatri<irche  d'Antiochc,  tint  ce 
concile  au  mois  de  septembre,  avec  plusieurs 
abbés  et  autres  prêtres,  en  présence  du  père 
Jérôme  iJandini,  jésuite,  noiicedu  pape  Clé- 
ment VIII.  On  y  condamna  les  erreurs  que 
quelques-uns  attribuaient  aux  Maronites  du 
mont  Liban,  comme  de  n'admettre  qu'un-'  na- 
tiir,',  une  volonté,  une  opération  en  Jésus- 
Christ  ;  de  dire  que  le  Sainl-Ksprit  ne  procède 
que  du  Père,  etc.  ;  et  l'on  y  fit  vingt  et  un  ca- 
nons de  discipline  sur  le  baptême,  la  confirma- 
tion, les  cas  réservés,  le  missel  romain  qu'on 
adopta,  les  vases  sacrés,  et  ou  ordonna  qu'ils 
fussent  d'argent,  ou  du  moins  d'airuin  ou  d'é- 
tain,  et  jamais  de  bois.  Mansi,  An.  des  Conc. 

LIB.\N  (Synode  du).  Voy.  Sainte-Marib 
UES  Mauonites. 

LIBMTZ  (Synode  de),  l'an  1187.  Adelberl, 
archevêque  de  Salzbourg,  tint  ce  synode  dio- 


(1)  Selon  M.  Diipuy,  dans  sa  Dissertation  sur  K'  licnipr 
M  Charleuiagae  ^iléll^.  Ue  l'acad.  des  imcr.  l.  XX\  iJJ, 


SuppUmeiU)  ;  mais  cela  doit  l'aire  davantage  aujourd'hnt 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


{119 

césain,  dans  lequel  il  6t  ou  confirma  plu- 
sieurs doiiiilioiis  au  monaslère  d'Admont,  et 
lermina  à  l'avanlane  de  ces  moines  le  diffé- 
nnd  qui  s'clail  cle\6  entre  eux.  et  le  curé  de 
Libiiilz-  Conc.  Grrm.,  t.  III. 

LICHTFIKLI)  Synode  capilulaire  de),  l'an 
1428,  sous  William  Hevwarlli,  évéquc  de 
Coveiilri  et  de  LieliKieKl.  L'evéque,  cuire  au- 
tres staluls,  réduisit  au\  lèles  de  la  Trinité, 
du  Sainl-Sacreinenl,  de  saint  Jean-H;i[>lisle, 
des  apôlres  saint  Pierre  et  s.iint  l'anl,  de 
saint  Thomas  de  Canlorbéry  et  de  l'Assonip- 
lioM,  les  jours  d'été  où  l'on  chanterait  mati- 
nes solennellement  après  comp'ies,  à  cause 
di's  ahus  qui  résultaient  de  celle  coutume. 
Wilhins,  (.  III. 

LICHTl'IELD  (Synode  capilulaire  de),  l'an 
14-5i,  sous  Reginald  Buller,  pour  prévenir  et 
fé|irimer  les  couleslalions  entre  chanuines. 
Ibid. 

LIÈGE  (Synode  de).  Lcodiensis,  l'an  710. 
S  liiit  Hubert  tint  ce  synode  l'année  qui  suivit 
immédiatement  la  translation  du  sie^e  épis- 
copal  à  Liège  de  Maèstricht,  où  il  avait  été 
d'abord  établi,  et  il  y  porta  les  statuts  sui- 
yanls  : 

1.  Les  paroles  qui  constituenl  la  forme  du 
sacrement  de  baptême  sonl  celles-ci  :  Je  te 
baptise  au  nom  du  Père,  et  du  Fils,  et  du 
Saint-Espril.  Ainsi  soil-il. 

2.  Nous  voulons  que  les  enfants  âgés  de 
sept  ans  et  au-dessus  soienl  présentés  à  l'é- 
véque,  qui  les  confirmera,  et  (juc  les  adulfes 
fassent  auparavant  la  confession  de  leurs 
péchés. 

3.  Comme  c'est  au  propre  prêtre  à  admi- 
nistrer les  autres  sacrements  de  l'Eglise, 
c'est  à  lui  aussi  qu'on  doit,  au  moins  une 
fois  chaque  année,  faire  la  confession  de  ses 
péchés. 

k.  Le  devoir  du  propre  prêtre  est  d'expli- 
quer, tous  les  dimanches,  les  commande- 
ments de  Dieu  et  les  autres  vérités  nécessai- 
res aux  âmes  qui  lui  sont  confié. 's,  et  qu'il  a 
à  nourrir  tous  les  ans  du  corps  de  Notre- 
Seigneur. 

5.  S'il  ne  s'acquitte  que  négligemment  de 
ce  devoir,  qu'il  sache  qu'il  en  recevra  le  châ- 
limenl  de  son  Uieu,  qui  s'est  offert  lui-même 
en  sacrifice  pour  les  siens  avec  un  ardent 
amour. 

6.  Que  le  prêtre  donne  l'exemple  de  toute 
sorte  de  bonnes  œuvres  et  qu'il  exerce  sa  vi- 
gilance sur  son  troupeau,  de  peur  que  l'hom- 
me ennemi  ne  sème  l'ivraie  dans  le  champ 
lin  Seigneur. 

7.  (Jue  les  églises  soienl  tenues  propres  et 
que  les  autels  en  soient  décemment  ornés, 
puisque  Dieu  y  habile  non-seulement  en  es- 
prit, mais  encore  dans  l'humanité  qu'il  a 
prise. 

8.  Qu'il  ne  se  rencontre  rien  dans  les  égli- 
ses qiTi  puisse  détourner  de  la  prière  ou  amu- 
ser la  curiosité;  mais  que  tout  y  contribue  à 
enflanimer  le  cœur  du  fidèle  qui  s'y  rend 
pour  adorer  el  pour  prier. 

0.  Que  la  miséricorde  de  Dieu  soil  offerte 
aux  infirmes,  mais  sans  préjudice  des  droits 
de  sa  justice  :  le  Christ  est  veau  pour  nous 


11-20 


racheter  et  nous  faire  entrer  dans  son  royau- 
me, à  condition  que  nous  le  voudrons  uous- 
niêiiies. 

10.  Que  personne  ne  doute  que  Dieu  ne  soit 
rendu  propice  aux  défunts  par  le  sacriCce 
journalier  de  la  messe,  par  les  prières,  les 
obtalions  et  les  jeûnes,  que  nous  recomman- 
dons de  mettre  en  pratique,  afin  que  leurs 
âmes  jouissent  plus  tôt  du  salut  éternel,  que 
le  Christ  nous  fasse  la  grâce  de  nous  accor- 
der. Ainsi  soit-il.  P.  lioberli,  in  nolis  ad  vi- 
t'iin  S.  Uuberti,  p.  IGli;  Conc.  Germ.,  lom.  I, 
Schram.  Malgré  cette  triple  autorité,  qui  aq 
fond  se  réduit  à  la  première,  nous  trouvons 
le  slylc  de  cette  pièce  trop  moderne,  pour  na 
pas  douier  de  son  authenticité. 

LIÈGE  (Synode  de),  l'an  920.  L'abhé  Gé- 
rard, après  avoir  restauré  le  monastère  de 
Brunn,  y  avait  placé  solennellement  les  re- 
li(|nes  de  saint  Eugène,  évêque  el  martyr; 
uKiis  Etienne,  évê()ue  de  Liège,  cédant  aux 
suggestions  de  quelques  mauvais  clercs,  im- 
prouva l'action  de  l'abbé,  el,  quoiqu'il  eût 
précédemment  recommandé  le  culte  de  ces 
reliques,  il  forma  le  dessein  de  l'abolir.  Un 
mal  cruel  d'entrailles  força  bientôt  le  prélat 
persécuteur  à  recourir  à  l'intercession  du 
saint  martyr,  et  se  trouvant  miraculeuse- 
ment guéri,  il  convoqua  ce  synode,  dans  le- 
quel il  ordonna  qu'on  célébrerait  toujours  à 
l'avenir  la  fête  anniversaire  du  martyre  de 
saint  Eugène.  Conc.  Germ.,  t.  II. 

LIÈGE  (Synode  de),  l'an  9G8.  Ce  synode 
eut  p(iur  olijet  de  donner  au  couvent  de 
Lauresheim  l'église  d'Empèle,  nouvellement 
rebâiie  par  Othon  le  Grand.  Ibid. 

LIÈGE  (Synode  de),  vers  l'an  980.  Sur  la 
demande  de  Womer,  abbé  du  monastère  de 
Gand,  on  résolut  dans  ce  synode  d'envoyer 
à  cet  abbé  la  relation  des  miracles  de  saint 
Landoald,  écrite  |)ar  H.iriger,  avec  l'autori- 
sation de  l'évéque  Nolgcr.  Jbid. 

LIÈGE  (Synode  de),  l'an  1055.  Dans  ce  sy- 
node, on  élut  un  certain  Théodoric  abbé  du 
couvenl  de  Saint-Hubert. 

LIÈGE  (Synode  de),  l'an  1074..  Théodoric, 
abbé  de  Saint-Hubert,  ayant  été  accusé  d'a- 
voir brigué  à  Rome  de  nouvelles  exemp- 
tions, se  purgea  dans  ce  synode  de  l'accu- 
sation qui  lui  élait  intentée,  en  représen- 
tant avec  modestie  qu'il  u'éiait  allé  à  Rome 
que  par  dévotion  et  avec  l'agrément  de  l'é- 
vêque,  el  iiu'il  n'avait  deu)andé  el  obtenu  du 
pape  que  la  confirmation  des  donations  (ailes 
par  le  duc  Godefroi,  ou  par  les  évêques  de 
Rheims  et  de  Laon,  à  l'église  de  Saint-Hu- 
bert. Conc.  Germ.,  t.  III. 

LIÈGE  (Synode  de),  l'an  1124,  en  faveur 
de  l'éjjlise  des  Saints-Apôlres  au  Mont-Cor- 
neille. 

LIÈGE  (Concile  de),  l'an  1131.  Ce  concile 
se  tint  le  22  mars.  L'empereur  Lothaire  II 
y  assista  avec  la  reine  Richilde,  son  épouse, 
et  un  grand  nombre  d'évéques.  Le  pape  In- 
nocent II,  qui  avait  été  obligé  de  quitter 
l'Italie,  el  de  se  réfugier  en  France,  à  cause 
que  le  parti  de  l'antipape  Anaclei  était  plus 
fort  (jne  le  sien  à  Rome,  se  rendit  au  con- 
cile de  Liège,  où  l'empereur  el  tous  les  uiem-» 


4l2t 


LIK 


LIE 


Hï'l 


bres  do  l'assemblée  lo  reçurent  avec  beau- 
coup d'honneur.  Ollion,  évéque  d'IIalber- 
stat,  déposé  trois  ans  auparavant  dans  le 
t'()iicil(>  (lo  M.iyfiicc,  lui  rel.ilili  dans  celui-ci. 
Lui,.   \;  flanl.  Ml;  llarlzdm,  III. 

I.IÉC.I':  (Synode  de],  l'an  ll'i^'i.  Adelbe- 
roii,  cvèiiuo  du  Liégi-,  ralifia  dans  ce  synode 
l'adonlioii  l'aile  par  le  cierge  de  l'église 
d'Aine  de  la  l'ègle  canoniale  de  saint  Au- 
guslin.    Conc.  (icrin.,  !.  III. 

LlftOIi  (Concile  de),  l'an  ll;)l.  Hermann, 
prévôt  de  l'église  de  S  lint-Gércon  à  C  do- 
gue, fut  élu  évéqne  d'UUechl  dans  co  con- 
cile, auquel  fut  présent  l'empereur  Conrad. 
ibid. 

LIÈGE  (Synode  de),  l'an  11H8.  Henri,  évé- 
que  d'Albane  et  légat  du  saint-siége,  présida 
à  ce  synode,  et  s'expli(iua  avec  laiil  de  vé- 
liémence  contre  la  simtinie  el  les  aulrcs  dés- 
ordres des  clercs,  ijne  tous  à  la  fois  ils  se 
démirent  de  leurs  bénéfices,  en  laissant  le 
légal  maître  de  les  dislribuer  à  qui  il  lui 
plairait.  L'évé(]ue  llaoul  ,  en  particulier  , 
quitta  son  èvéclié,  prit  la  croix,  et  partit  en 
expédition  pour  la  terre  sainte,  à  la  suilc  de 
Frédéric  Barbcrousse.  Jhid. 

LlEGIi  (Synode  de),  l'an  11S6,  sous  l'évê- 
que  Albert  ,  pour  conltrîner  à  1  abbé  de 
Bonnc-Espéraiice,  de  l'ordre  des  Préinon- 
trés,  le  droit  de  patronage  sur  l'église  de 
Chaumont.  Conc.  Gcrm.,  t.  X,  p.  719. 

LIÈGE  (Concile  di'),  l'an  1220.  Le  légat 
Conrad  assembla  ce  concile  au  mois  de  fé- 
yrier.  On  y  déposa  Thierry,  évéquede  Muns- 
ter, et  Brunon,  événue  d'Osnabru:,,  frères  de 
Frédéric,  comte  d'Isembourg,  comme  com- 
plices du  meurtre  de  saint  Engelberl,  arcli  •- 
véque  de  Cologne,  que  ce  comte  avait  lait 
assassiner  le  7  novembre  de  l'année  précé- 
dente, à  cause  que  le  saint  prélat  l'avait  me- 
nacé de  le  destituer  de  sa  charge  d'avoué  de 
l'abbaye  d'Essende,  s'il  ne  cessait  de  la  pil- 
ler. Conc.  Gerin.,  l.  III. 

LIÈGE  (Synode  de),  l'an  1231.  Le  légat 
Othon,  qui  tint  ce  synode  avec  l'évêi]ue,  y 
voulut  rétablir  l'égalité  des  bénélices  ,  quel 
que  fût  le  rang  de  chaque  bénéiicier.  Les 
clercs  se  révoltèrent,  et  révé(iue  et  le  légat 
furent  réduits  à  prendre  la  fuite.  Le  lé^jal, 
en  se  retirant,  mil  la  ville  de  Liège  en  in- 
terdit, ne  permeltanl  que  le  bapléaie  à  ad- 
ministrer aux  enfants.  Fisen,  Hist.  Leod.; 
Foulon,  Hist,  Leod.;  Conc.  Geriii.,  t.  111. 

LIÈGE  (Synode  de),  l'an  1273.  Ce  synode 
fut  assemblé  par  le  cardma!  Hugues,  légat 
du  sainl-siége,  qui  y  publia  divers  règle- 
ments faits  dès  l'an  1230  par  le  cardinal 
Pierre,  autre  légat.  Henri  Gelder,  évéquede 
Liège,  ayant  été  mandé  au  concile  de  Lyon, 
y  fut  déposé,  l'année  suivanle  ,  3  juillet, 
par  le  pape  Grégoire  X,  après  vingt-sept  an- 
nées d'épiscopat.  Conc.   G:rm.,   t.  111. 

LIÈGE  (Synode  de),  l'an  1287.  Jean  de 
t  Flandre,  évéque  de  Liège,  pulilia  dans  ce 
synode  ,  sous  trente-quatre  litres  jn-inci- 
paux,  les  statuts  synodaux  do  sou  diocèse. 
A  oici  ce  que  ces  statuts  contiennent  de  plus 
remarquable  : 

i.  Les  prélres  tenus  d'assister  au  synode 


s'y  présenteront  à  jeun  et  avec  déTotioi', 
les  doyens  en  aube  cl  en  étole,  et  les  au- 
tres en  sur()lis. 

II.  Il  y  aura  près  des  fonts  baptismaux 
uiKi  piscine  où  se  laveront  les  mains  les 
personnes  (|ui  auront  tenu  l'enlant  baptisé. 

.Si  un  enfant  a  été  ondoyé  à  la  maison 
avant  d'avoir  été  apporté  à  l'église,  le  prê- 
tre qui  se  sera  assuré  de  la  validité  de  l'oii- 
doiement  se  contentera  de  l'air(!  sur  l'enfant 
ondoyé  les  cérémonies  presciiles  après  hî 
baptême.  Alais  s'il  doute  seuletnent  que  tout 
s'y  soit  fait  selon  les  règles,  il  baptisera  l'en- 
fant sous  celle  forme  :  N ■  si  ta  es  boptizatiis, 
eijo  le  non  baptizo  ;  sed  si  tu  non  es  bnptiza- 
tus,  etjo  te.  b.iplizo  in  nomine  Patris,  et  Ftlii, 
et  Spiritiis  Sancti. 

Si  la  télé  de  l'enfant,  ou  quelque  autre 
menibre  principal,  paraît  hors  du  sein  de' 
sa  mère,  el  qu'on  craigne  la  mort  prochaine 
de  cet  enfant,  la  premièn;  personne  qui  se 
trouvera  présente  versera  l'eau  du  bap- 
tême et  prononcera  les  paroles  sur  la  tête  <!U 
sur  le  membre  (jui  paraîtra  à  l'extérieur. 
Mais  si  reniant  survit,  on  le  rebaptisera  sous 
conililion.  (D'après  la  théologie  moderne,  le 
bapléme  est  certalnemenl  valide,  dès  là  (|ue 
l'eau  a  été  versée  sur  la  tête  ou  sur  la  poi- 
trine de  l'enfint  >.orti  à  moitié  du  sein  de  sa 
inèiei.  Si  cerlum  sii  quod  purturiens  moi  tua 
faenc,  Icneatnr  os  ejus  nperlum,  et  aun  mnijna 
cautcla  utérus  ejus  operialur,ut  infans  vivus, 
si  jjossit,  educalur  et  baptizetur. 

III.  On  admelira  à  recevoir  la  confirma- 
tion les  enfants  âgés  de  sept  ans  el  au-des- 
sus. Chacun  d'eux  se  présentera  avec  une 
bandelette  de  toile  large  de  trois  doigls  el 
longue  de  deux  pieds  el  demi,  qu'il  gardera 
sur  son  l'ronl,  l'espace  de  trois  jours;  après 
quoi  il  reviendra  à  l'église,  où  un  prêtre  lui 
lavera  le  front  el  brûlera  la  baiuleleltc,  dont 
la  cendre  sera  jetée  dans  la  piscine,  ainsi 
que  l'eau  qui  auia  servi  à  laver. 

On  n'admeltr;!  à  la  tonsure  et  aux  ordres 
que  ceux  qui  auront  été  confirmés. 

IV.  On  ne  confessera,  ni  avant  le  lever  du 
soleil,  ni  après  son  coucher,  et  Ion  n'en- 
tendra les  confessions  qu'en  surplis  et  avec 
l'élole.  Les  femmes  qui  voudront  se  confes- 
ser ne  se  présenteront  jamais  seules,  mais 
toujours  honnêtement  accompagnées. 

L'absolution  des  péchés  les  plus  énormes 
esl  réservée  à  révê(iue,  qui  pourra  se  nom- 
mer des  délégués,  mais  sans  que  ceux-ci 
puissent  en  subdéléguer  d'autres. 

Ceux  qui  auront  des  restitutions  à  faire, 
mais  à  qui  il  sera  impossible  de  les  faire, 
soil  aux  personnes  mêmes,  soit  à  leurs  hé- 
ritiers, en  appliqueront  le  montant  à  l'église 
calhédrale,  sans  pouvoir  le  faire  à  une  au- 
tre église,  ou  le  verser  en  aumônes,  à  moins 
d'une  permission  toute  spéciale. 

Les  prêtres  s'interdiront  de  célébrer  eux- 
mêmes  les  messes  qu'ils  auront  enjoint  lie 
faire  célébrer  à  leurs  pénitents,  el  ils  iw  con- 
niveront  point  avec  leurs  collègues  pour  le 
même  objet. 

I;s  averiironl  leurs  paroissiens,  parvenus 
à  l'âge  de  quatorze  ans,  de  se  confesser,  ch.i- 


1123 


que  année,  avant  le  dimanche  des  Rameaux  • 
el  ceux  d'entre  ces  derniers  qui  auront  né- 
glige ce  devoir  seront  obligés  de  jeûner  et 
de  s'abstenir  de  viande  pendant  toute  l'oc- 
tave de  Pâques. 

On  aura  soin  d'avertir  le  peuple  que  cha- 
cun est  obligé  d'oliserver  les  jeûnes  prescrits 
pari  hglisc,  lors  même  qu'on  ne  se  sentirait 
coiiimblc  d'aucun  péché  mortel. 

S'il  est  besoin  d'imposer  à  quelqu'un  la 
pénitence  publique  pour  un  crime  énorme  et 
scandaleux,  on  le  renverra  à  l'évéque,  qui 
le  mettra  hors  de  l'église  le  jour  des  Gen- 
dres, et  le  réconciliera  le  jour  de  la  Cène. 

Les  prêtres  se  confesseront  à  leurs  doyens 
de  leurs  péchés  mortels,  au  moins  une  fois 
chaque  année,  et  le  dojen  déférera  à  l'évé- 
que  ou  à  son  officiai  les  noms  de  ceux  qui 
n  auront  pas  rempli  ce  devoir. 

Aucun  prêtre  ne  dira  la  messe  avant  ma 
tines  et  prime,  ni  sans  avoir  pris  aupara- 
vant quelque  sommeil.  (Aujourd'hui  tout 
prêtre  peut  dire  la  messe  avant  d'avoir  ré- 
cité prime,  et  sans  avoir  dormi  auparavant, 
comme  dans  la  nuit  Je  Noël.) 

^  .  Le  manipule  (lu  prêtre  qui  dit  la  messe 
doit  avoir  deux  pieds  de  long  au-dessous  du 
bras,  et  l'étole  descendre  au  moins  jusqu'à 
la  bordure  de  l'aube.  L'auiel  où  se  dit  la 
messe  doit  être  orné,  pour  le  moins,  de 
deui  nappes  bénites. 

Il  y  aura  attache  au  missel  un  manuterge 
ou  un  linge,  dont  les  prêtres  pourront  se 
servir  pour  s'essuyer  le  nez,  la  bouche  et  le 
vis.ige.  11  y  aura  deux  rideaux  constamment 
suspendus  aux  deux  côlés  de  l'autel,  et  un 
troisième  suspendu  également  au  milieu  et 
au-dessus  de  l'autel,  pour  le  garantir  de  ce 
qui  pourrait  tomber. 

L(!s  prêtres  et  les  clercs  ne  porteront  point 
de  surplis  sans  manches  et  ouverts  sous  les 
aisselles. 

Le  vin  du  sacrifice  sera  du  vin  rouge,  au- 
tant qu'on  pourra  commodément  s'en  pro- 
curer. 

Si  le  prêtre  célébrant  s'aperçoit,  à  la  com- 
munion, que  l'on  n'a  pas  mis  autre  chose 
que  de  l'eau  pure  dans  le  calice,  il  ne  réiié- 
rera  point  la  consécration  du  précieux  sang. 
(Cette  prescription  du  synode  est  rejetée 
aujourd'hui  de  tous  les  théologiens.) 

\  I.  On  ne  conférera  le  titre  de  vicaire 
qu'iiutant  que  le  vicariat  sera  perpétuel,  et 
la  place  inamovible. 

}  111.  On  ]ircsentera  d'abord  à  l'église  pa- 
roissiale les  corps  des  personnes  décédées 
qui  de  leur  vivant  auront  désigné  ailleurs 
leur  sépulture. 

Tous  les  prêtres  feront,  chaque  année,  un 
service  particulier  j.our  leurs  confrères  décé- 
dés dans  le  courant  de  la  même  année,  et  les 
fidèles  qui  voudront  y  assister  gagneront  dix 
jours  d'indulgence. 

\  ingt  jours  d'indulgence  pour  ceux  qui 
porteront  à  l'église  et  au  cimetière  les  corps 
des  decédés  ou  qui  assisteront  à  leur  sépul- 
ture. ' 

Sont  frappés  de  nullité  tous  actes  de  l'au- 
lonlc  séculière  célébrés  dans  une  église,  ou 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


un 


sous  sa  galerie,  ou  sur  le  cimetière  qui  lui 

appartient. 

L\.  On  publiera  à  la  messe,  après  l'évan- 
gile, pendant  trois  jours  de  fête  qui  ne  se 
suivront  pas  immédialement,  les  bans  des 
personnes  qui  voudront  contracter  ma- 
riage. 

X.  Les  prêtres  ne  pourront  avoir  avec 
eux  dans  leurs  maisons  d'autres  femmes  que 
leurs  sœurs,  leurs  tantes,  leurs  cousines 
germaines,  ou  d'autres  personnes  âgées  d'au 
moins  soixante  ans. 

Il  est  défendu  aux  femmes  de  servir  à 
l'autel. 

Les  marguilliers  seront  des  ecclésiasti- 
ques, autant  qu'on  pourra  s'en  procurer  de 
tels 

XI.  Les  fêles  de  neuf  leçons,  qui  tombe- 
ront un  jour  de  dimanche  en  Carême  ou  en 
A  vent,  seront  remises  au  lendemain.  Si  l'An- 
nnncialion  vient  à  tomber  le  jour  des  Ra- 
meaux, ou  dans  la  semaine  sainte,  ou  dans 
l'un  (les  trois  premiers  jours  de  l'octave  de 
Pâques,  on  en  fera  la  fête  par  anticipation, 
le  samedi  d'avant  le  dimanche  des  Rameaux. 

Il  est  commandé  à  tous  les  prêtres,  sous' 
peine  de  suspense  et  d'excommnnicalion,  de 
s'abstenir  de  viande  les  deux  jours  qui  pré- 
cèdent les  Cendres. 

^  On    jeûnera  les  jours  de   vigiles  ,   et  on 
s  abstiendra  de  laitage  ces  jours-là. 

XXVI.  Les  plus  simples  prêtres  peuvent 
absoudre  toute  espèce  d'excommuniés  à  l'ar- 
ticle de  la  mort. 

Les  autres  statuts  sont  la  plupart  relatifs 
aux  dîmes,  aux  excommunictions,  aux  tes- 
tamenls,  etc.  Quelques-uns  de  ces  derniers 
furent  modifiés  trois  ans  après,  c'est-à-dire 
en  l'iilO,  par  le  même  évêque  qui  les  avait 
portés.  Conc.  Germ.,  t.  III. 

LIECE  (  Synodes  capiiulaires  de),  an- 
nées 133i),  1337  et  1352.  On  y  fit  des  statuts 
que  U.  Marlèiie  a  recueillis  dans  le  tome 
Vlll  de  son  ouvrage  Veterum  scriptorum  et 
monumentorum  ampliss.  collect. 

LlÉGIi  (Synode  do),  l'an  14.2'i.  Jean  de 
Heinsberg,  évêque  de  Liège,  publia  des  sta- 
tuts concernant  les  notaires  et  les  procu- 
reurs, en  même  temps  qu'il  renouvela  les 
statuts  précédents.  Conc.  Germ.,  t.  V. 

LIEGE  (Synode  de),  l'an  IkkG.  Le  même 
évêque  publia  dans  ce  nouveau  synode  di- 
vers statuts  pour  la  réforme  de  sa  cour  e'  île 
son  clergé. 

LIÈGE  (Synode  de),  l'an  154.fi.  George 
d'Autriche,  évêque  de  Liège,  qui  tint  ce  sy- 
node, y  fit  des  statuts,  qu'il  divisa  en  dix- 
huit  chapitres,  pour  la  réforme  de  son  clerj^é 
et  de  son  diocèse.  Dans  le  seizième  il  est 
fait  défense  aux  cabarcliers  de  vendre,  si 
ce  n'est  aux  voyageurs  et  aux  infirmes,  les 
jours  de  dimanche  et  de  fêle,  avant  la  fin 
de  la  dernière  messe.  Conc.  Germ.,  t.  VI. 

LIEGE  (Synode  de),  l'an  1585.  Ce  synode 
fut  présidé  par  Jean-François  Bonhomme, 
évêque  de  Verceil,  nonce  apostolique  et  lé- 
gal a  latere,  Lrnest  deBivière  étant  évê(iue 
de  cette  ville,  eu  même  temps  que  de  Frisin- 
gue  et  d'Hildesheim,  et  archevêque  de  Co- 


J125 


Lir, 


LIL 


aie, 


logno.  Divers  statuts  y  furent  publiés.  Conc. 
Genn.,  t.  VIII. 

LIÉr.E  (SyiiO(l(>  (le),  l'an  1618.  Ferdinand, 
duc  de  Bavière,  arclu'véque  de  Col()};ne  et 
évèque  de  Liégi',  tint  ee  synode.  11  or- 
donna, entre  autres  statuts,  de  ne  repré- 
senter aucune  coniéilie  ou  [liéce  dt;  théâtre, 
à  moins  qu'elle  ne  fût  approuvée  du  vicaire 
de  l'évêiiuc;  qu'on  réduisît  à  de  justes  bor- 
nes la  pompe  des  cérémonies  funèbres,  et 
que  r<ifflce  ne  s'en  fît  jamais,  pour  qui  que 
ce  fût,  par  un  évêque  ou  par  un  abbé.  Il 
permit  de  compenser  jiar  cinc]  Pnter  et  cinq 
Ave,  diis  en  l'honneur  des  (■in(]  plaies  de 
Noire  -  Seigneur  ,  l'abstinence  de  viande 
prescrite  aux  prêtres  pour  les  deux  jours 
avant  les  Cendres,  et  celle  de  laitage  impo- 
sée même  aux  simples  fidèles  pour  tout  le 
carême  et  les  vigiles  de  fêtes.  Conc.  Gcrm., 
t.  IX. 

LIETZGO  (Assemblée  de)  au  delà  de  l'iil- 
be,  LiescadiisConvcntus,  l'an  1017.  Dans  celle 
assemblée,  à  laquelle  furent  présents  quatre 
archevêques  et  ilix  évêques  ,  l'empereur 
Henri  II  fit  donation  d'une  terre  à  un  nou- 
veau couvent  de  Bénédictins  du  diocèse  de 
Paderborn.  Conc.  Geim.,  t.  111. 

LILLE  (Concile  de)  en  Provence,  près  de 
Vaucluse,  Jnsulanum ,  l'an  1251.  Jean  de 
Baux  ou  Baiissan,  archevêque  d'Arles,  tint 
ce  concile,  dans  lequel  il  renouvela  les  ca- 
nons du  concile  d'Arles  [Voy.  ce  mot)  de  l'an 
123i,  et  les  expliqua  avec  plus  d'étendue  en 
treize  chapitres,  dont  le  dernier  regarde  les 
mariages  clandestins. 

LILLE  (Concile  de) ,  l'an  1288.  Rostaing, 
archevêque  d'Arles,  et  les  évêques  de  sa 
province  assemblés  à  Lille  ou  l'isle,  dressè- 
rent dix-huit  canons. 

Les  treize  premiers  sont  tirés  des  conciles 
précédents  de  la  province  ,  touchant  l'abso- 
lution des  excommuniés,  les  legs  pieux,  les 
vicaires  perpétuels,  les  ravisseurs  des  biens 
de  l'Eglise  ou  les  oppresseurs  de  ses  li- 
bertés, etc. 

Le  14'  excommunie  ceux  qui  vendent  du 
poison  ou  des  drogues  pour  faire  mourir 
quelqu'un  ou  pour  faire  avorter,  de  même 
que  ceux  qui  donnent  aide  ou  conseil  à  ces 
empoisonneurs,  ou  qui  ne  les  font  pas  con- 
naître aux  ordinaires. 

Le  15"  défend  de  transporter  le  blé  avant 
que  la  dîme  soit  levée. 

Le  IG'  défend  aux  seigneurs  temporels  d'o- 
bliger les  églises  à  payer  le  ban  pour  leur 
clergé,  leurs  serviteurs  ou  leurs  animaux. 

Le  ban  était  une  amende  pécuniaire  que 
l'on  faisait  payer  pour  avoir  éié  trouvé  dans 
quelque  contra\ enlion  à  la  loi  civile  du 
piiuce  ou  du  seigneur :fi(i»m(«m,  pœna  et  mul- 
eta pecnniaria,  quu  quis  banni  seu  legis  infia~ 
ctor  punitur. 

Le  17'  établit  (|u'on  ne  donnera  rien  aux 
enfants  baptisés  qu'un  habit  blanc. 

11  s'était  glissé  un  abus  par  rapport  au 
baplêm(î  des  entants.  Les  parrains  qui  les  te- 
naient sur  les  fonts  étaient  obligés,  suivant 
cet  abus,  de  leur  faire  des  présents  considé- 
lubles,  à  eux  et  à  leur  luèi.  ,   ;     :    '  arrivait 


que  la  difficulté  de  trouver  des  parrain.,  était 
cause  que  bieu  des  enfants  mouraient  sans 
baptême.  C'est  cet  abus  que  le  concile  con- 
danmc  ici  ,  en  statuant  que  les  parrains  ne 
donneront  (]u'un  habit  bi.inc  aux  enfants 
qu'ils  tiendront  sur  les  fonts  de  baptême. 

L(î  18'  ordonne  l'observation  (les  statuts 
des  conciles  précédents. L«/^. ,  <o»n.  XI  ;  flarcL, 
tom.  VIII. 

LILLIiBONNE  (Concile  de)  en  Normandie, 
Julioboitense,  l'an  lOGU.  Ce  concile  fut  tenu 
avant  l'expédition  de  tluillaume  le  Bâtard 
en  Angleierre.  liessin. 

LILLEBDNNE  (Concile  de),  l'an  1080. 
Guillaume,  roi  d'Angleterre  et  duc  de  Nor- 
mandie, fit  assembler  ce  concile,  auquel  il 
assista  avec  les  comtes  et  les  autres  seigneurs 
du  pays.  Guillaume,  archevêque;  de  Rouen, 
y  présida.  Il  s'y  trouva  plusieurs  évêques  et 
plusieurs  abbés,  et  on  fit  ()uarante-six  ca- 
nons, rapportés  dans  les  Conciles  de  Nor- 
mandie, de  Bessin  :  les  collections  ordinaires 
n'en  mettent  que  treize. 

1.  Les  évê(iues  et  les  seigneurs  mainlien- 
dront  la  trêve  de  Dieu,  en  employant  les 
censures  et  les  autres  peines  contre  les  pré- 
varicateurs. 

2.  Ils  feront  exécuter  les  canons  à  l'égard 
de  feux  qui  ont  épousé  leurs  parentes 

'3.  Tous  ceux  qui  sont  engagés  dans  les  or- 
dres, les  chanoines  et  les  doyens,  n'auront 
aucune  femme  avec  eux. 

i.  11  est  défendu  aux  laïques  de  rien  pren- 
dre des  églises,  des  dimes  et  des  sépultures  , 
ni  d'exiger  d'un  prêtre  des  services  qui  le 
détournent  de  son  ministère. 

o.  On  défend  pareillement  aux  évêques  et 
à  li'urs  ministres  d'obliger  les  prêtres  à 
d'autres  redevances  qu'à  celles  qui  leur  sont 
dues  justement,  et  de  les  condamner  à  des 
amendes  pécuniaires  à  cause  des  femmes 
étrangères  qu'ils  ont  chez  eux. 

Le  concile  condamne  ici  un  abus  énorme, 
mais  trop  ordinaire  dans  les  prélats  de  ce 
temps -là,  qui  soiilîraient  que  les  curés 
eussent  des  concubines,  pourvu  qu'ils  leur 
payassent  une  certaine  somme  d'argent,  par 
forme  d  amende. 

6.  Les  archidiacres  visiteront  ,  une  fois 
l'année  ,  les  vêlements,  les  calices  et  les  li- 
vres des  curés  de  leur  dépendance  :  l'évêque 
désignera  trois  endroits  seulement  dans  cha- 
que archidiaconné,  où  les  curés  voisins  se- 
ront appelés  pour  montrer  ces  objets  aux 
archidiacres. 

7.  Lorsque  l'archidiacre  fera  ces  sortes  de 
visites,  les  prêtres  qu'il  visitera  seront  tenus 
de  le  nourrir,  lui  cinquième,  iiendant  trois 
jours. 

8.  Si  un  prêtre  a  connnis  quelque  dégât 
dans  les  bois  du  roi  ou  de  ses  barons  ,  f  e  ne 
sera  point  à  l'évêque  à  conn  lître  de  ce  délit. 

Il  y  a  dans  le  texte  forisfuciu  :rn  fecerit, 
terme  familier  aux  auteurs  de  ce  siècle,  et 
(|ui,  dans  leurs  écrits,  signifie  crime  ,  délit, 
transgression,  injure,  et  dont  les  Franç^iis 
ont  lait  forfaicture.  Forisfnctura  ou  /'i/- 
faclura  se  prend  aussi  pour  taxe  et  pour  la 
peine  ou  l'f/mencfe  imposée  pour  quel  ne  délit. 


4127 


niCTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


1128 


C'est  on  ce  sens  que  ce  (erme  est  pris  dans 
les  lois  de  sainl  Edouard  ,  roi  d'Angleterre  : 
Juflidn  [hoc  est  jnsliliarius)  facial  dennrium 
sancli  Pétri  reddere,  et  forisfacturum  episcopi 
et  régis. 

9.  Une  fois  chaque  année  ,  vers  la  Pente- 
côlo,  les  curés  viendront  en  procession  à 
l'église  calliédrale,  où  ils  ofl'rironl  de  quoi 
cnlielenir  le  luminaire. 

Il  y  a  dans  le  lexle  cerœ  denerata,  ou  dena- 
rinta  ,  ou  denariatio,  ou  denarata.  Ce  terme 
signifie  le  prix  d'une  chose  estimée  un  de- 
nier, comme  le  dit  le  P.  Sirmoiid  dans  ses 
notes  sur  l'édil  des  Pistes;  ainsi  cera;  dene- 
rutn  signifie  ici  une  ofl'rande  de  cire  de  la 
valeur  d'un  denier,  et  de  là  l'origine  de 
l'espèce  de  tribut,  dit  caihédralique,  qu'on 
payait  aux  églises  cathédrales. 

10.  Les  laïques  n'Inslilueront  et  ne  des- 
lilueront  aucun  curé,  sans  l'agrément  de 
l'évêque. 

11.  Les  évêques  auront  sur  les  cimetières 
des  villes,  bourgs  ,  villages  ou  châteaux,  les 
mêmes  droils  qu'ils  avaient  du  temps  du 
comte  Robert  et  du  roi  Guillaume. 

Les  cimetières  onl  toujours  été  respectés 
dans  la  religion  chrétienne,  et  on  leur  accor- 
dait autrelois  les  mêmes  pri\iléges  qu'aux 
églises,  parce  qu'on  y  faisait  les  mêmes 
exercices.  Les  fidèles  s'asscmblairnt  pour 
prier  et  pour  célébrer  les  saints  myslères. 
Les  évêques  y  tenaient  des  conciles  ,  et  l'un 
y  enterrait  les  corps  des  fidèles  et  des  mar- 
tyrs. On  n'y  devait  donc  rien  l'aire  de  pro- 
fane,  et  la  juridiction  devait  en  appartenir 
aux  évêques. 

M.  Quant  aux  cimetières  qui  sont  sur  les 
frontières  du  pays  ,  si  quelqu'un  y  demeure 
pendant  la  guerre  et  qu'il  se  relire  ensuite 
dans  le  parvis  de  l'église,  l'évêque  n'aura 
sur  lui  d'autres  droils  que  ceux  qu'il  y  avait 
avant  qu'il  se  tût  réfugié  dans  le  parvis. 

Il  y  a  dans  le  texte,  in  cimrleriis  quœ  in 
marchis  siinl.  Marcha,  en  français,  est  la 
même  chose  que  frontière;  d'où  vient  que 
nous  disons  la  Marche  de  Limoges,  la  Mar- 
che d' A  ncône,  laMarche(leBrandebourg,elc., 
pour  marquer  la  province  qui  termine  cer- 
tains Ktals.  C'est  pour  cela  que  marcha  ou 
jHarc/te  dérive  du  mot  allemand /«ar/f,  qui  si- 
gnifie borne,  terme;  ou  du  mot  j/ifr/.en,  dit 
Vossius  ,  qui  signifie  marquer,  parce  que  les 
pierres  qui  servaient  de  bornes  étaient  des- 
tinées à  marquer. 

13.  I^es  églises  des  bourgs  ou  villages  au- 
ront autani  de  cimetières  (ju'elles  en  avaient 
du  temps  du  comte  Uobert ,  et  les  évêques  y 
auront  les  même  droits. 

14.  Si  l'on  bâtit  de  nouvelles  églises,  elles 
auront  des  cimetières  proportionnés  au  nom- 
bre des  habitants  du  lieu. 

15.  Si  l'on  donne  une  église  à  des  moines, 
le  prêtre  qui  la  desservait  n'en  soufl'rira 
aucun  préjudice  :  il  en  tirera,  pendant  sa  vie  , 
ce  qu'il  en  tir;iit  avant  cette  donation  ;  mais, 
après  sa  mort,  l'abbé  aura  droil  de  présen- 
ter à  l'évêque  un  prêtre  capable,  à  qui  ii 
fournira,  des  biens  de  l'église,  de  quoi  s'en- 
tretenir décemment,  et  faire  son  service.  Si 


l'ahhé  lui  refuse  sa  subsistance,  il  y  sera  con- 
traint par  l'évêque. 

Le  seizième  canon  et  les  suivants,  jusqu'au 
trente- sixième  inclusivement,  règlent  les 
amendes  que  l'on  payera  aux  évêques,  quand 
on  aura  commis  quelques  délits  soumis  à 
leur  juridiction. 

Les  dix  autres  canons  traitent  de  divers 
points  de  la  juridiction  ecelésiaslique,  et 
soumettent  au  tribunal  des  évêques  tout  ce 
qui  lui  était  soumis  sous  le  roi  Guillaume 
et  le  romte  Robert.  Dessin,  in  Concil.  Nor- 
mnnn. 

LIMA  (Concile  de),  Limense,  l'an  1552.  Les 
canons  de  ce  concile  ont  été  abrogés  par  le 
concile  subséquent  de  l'an  1583,  comme  dé- 
pourvus d'une  autorité  légitime,  et  défec- 
tueux en  eux-mêmes.  Conc.  Lim.  celebr.  an. 
1583,  Act.  2. 

LIMA  (Conçue  provincial  de),  l'an  1567. 
Voy.  l'art,  suivant. 

LIMA  (Concile  provincial  de),  ouvert  le 
jour  de  rAss(miplion  de  l'an  1582,  et  terminé 
le  jour  de  la  Saint-Luc  de  l'an  1583. 

Ce  concile  eut  cinq  sessions,  et  fut  pré- 
sidé par  saint  Toribe,  archevêque  de  Liuia  , 
assisté  des  évêques  d'Impériale  ou  de  la  Con- 
ception, de  Cusco,  de  S.m-Iago  et  de  la 
Piata,  auxquels  se  joignit  l'évêque  du  ïucu- 
mau  à  la  deuxième  session.  L'évêque  de 
Cusco  mourut  dans  l'intervalle  de  la  troi- 
sième session  à  la  quatrième,  et  les  évêques 
de  Saii-Iago  et  de  la  Conception  ,  obligés  de 
s'en  reiourner  de  bonne  heure  au  Chili,  à 
cause  (le  l'approche  de  l'hiver,  ne  purent 
assister  à  la  clôture  du  concile. 

Dans  la  1"  session  ,  les  évêques  présents 
firent  leur  profession  de  foi  dans  la  forme 
prescrite  par  Pie  IV. 

Dans  la  2%  on  dressa  quarante -quatre 
chapitres  de  décrets,  dont  voici  les  plus  re- 
marquables. 

1  cl  2.  On  déclara  de  nulle  valeur  les  dé- 
crets du  concile  tenu  en  1552;  on  confirma 
en  même  temps  ceux  du  concile  de  l'an  1567, 
en  tout  ce  qui  n'était  pas  contraire  aux  dis- 
positions qu'on  arrêterait  dans  celui-ci. 

3.  On  ordonna  la  composition  d'un  caté- 
chisme en  langue  du  pays. 

4.  On  définit  d'un  manière  succincte  les 
points  de  toi  que  les  Indiens  convertis  étaient 
tenus  de  savoir. 

5  et  6.  Ou  recommanda  aux  curés  l'in- 
struction des  plus  grossiers,  eu  leur  défen- 
dant d'exiger  d'eux  qu'ils  apprissent  le  sym- 
bole et  l'oraison  dominicale  autrement  que 
dans  leur  langue  maternelle. 

7.  Ou  fil  défense  aux  clercs  d'accompa- 
gner les  armées  dans  leurs  expéditions  con- 
tre les  Indiens,  même  en  qualité  d'aumô- 
niers, à  moins  d'une  permission  toute  spé- 
ciale de  leur  évêque. 

8.  On  déclara  nuls  les  mariages  entre 
frère  et  sœur,  contractés  par  les  Indiens 
même  avant  leur  conversion,  et  on  ordonna 
de  les  séparer. 

9.  Pour  prévenir  les  difficultés  qui  pour- 
raient s'élever  à  l'occasion  de  rempêchement 
d'affinité  spirituelle,  on  fit  une  règle  de  choi- 


1129 


tîM 


LlM 


1130 


sir  dans  chaque  paroisse  d'Indiens  un  unique 
parrain  qui  répondrait  pour  lous  les  bap- 
tisés. 

10.  On  autorisa  les  Indiens  convertis  à 
éprouver  pendant  six  mois  les  dis[)osilions 
de  leurs  épouses  ou  de  leurs  époux  resiés 
infidèles,  et  après  cette  épreuve  à  rompre 
leurs  mariages  et  à  passer  à  d'autres,  s'il  y 
avait  danger  pour  eux  dans  la  cohabita- 
tion. 

13  et  38.  On  fit  défense  expresse  de  rien 
recevoir  des  Indiens  dans  l'aduiinistration 
dis  sacrements. 

15.  On  recommanda  de  leur  donner  de 
temps  à  autre  des  confesseurs  extraordi- 
naires. 

1().  On  condamna  la  légèreté  avec  laquelle 
certains  confesseurs  donnaient  l'absolution 
sur  une  confi'ssion  superficielle. 

18.  On  défendit  aux  prêtres  de  faire  eux- 
mêmes  leur  confession  étant  revêtus  des  ha- 
bits sacrés. 

22.  On  recommanda  d'accorder  la  commu- 
nion aux  malheureux  condamnés  à  mort , 
la  veille  de  leur  supplice. 

23.  On  régla  l'ordre  des  processions,  et  on 
établit  que  les  hommes  y  iraient  les  pre- 
miers, et  les  femmes  par  derrière. 

2V.  On  fil  défense  de  dire  la  messe  dans  les 
maisons  particulières. 

28  et  29.  On  recommanda  la  visite  des 
malades  et  l'assislance  des  mourants. 

30,  31  et  32.  On  dispensa  de  l'obligation 
de  présenter  un  titre  patrimonial  les  aspi- 
rants aux  saints  ordres,  et  l'on  défendit  aux 
évêques  et  à  leurs  officiers  de  rien  recevoir, 
aussi  bien  que  de  rien  exiger  à  l'occasion  des 
ordinations. 

36.  On  défendit  aux  maîtres  d'empêcher 
leurs  esclaves  de  contracter  mariage,  ou  de 
les  séparer  de  leur  moitié  pour  toujours  ou 
pour  quelque  espace  de  temps  :  «  Car,  ajoute 
excellemment  le  concile  ,  la  loi  humaine  de 
la  servitude  ne  doit  pas  prévaloir  sur  la  loi 
naturelle  du  mariage.» 

39.  On  fit  défense  aux  curés  d'usurper, 
BOUS  quelque  prétexte  que  ce  fût,  les  biens 
des  défunts. 

41.  Un  curé  démissionnaire  attendra,  pour 
quitter  sa  paroisse,  l'arrivée  de  son  succes- 
»eur. 

42.  On  prescrivit  l'exécution  de  ce  qui 
avait  déjà  été  ordonné  dans  le  concile  pré- 
cédent, de  renfermer  dans  un  même  local 
lous  les  prêtres  d'idoles  et  les  autres  impo- 
steurs, et  de  mettre  ainsi  le  peuple  indien  à 
l'abri  de  leur  charlalanisme. 

43.  On  recommanda  aux  curés  d'ériger  des 
écoles  pour  les  jeunes  Indiens,  mais  de  se 
garder  d'employer  ces  enfants,  sous  un  tel 
prétexte,  aux  travaux  propres  aux  esclaves. 

44.  On  prit  des  mesures  pour  l'établisse- 
ment d'un  séminaire. 

Dans  la  troisième  session,  on  publia  encore 
un  égal  nombre  de  décrets.  Les  trente  et  un 
premiers  rappellent  quelques  devoirs  des 
évêques  ,  des  curés  et  des  autres  clercs  ;  les 
cinq  suivants,  ceux  des  religieuses,  et  le 
reste  les  personnes  laïques. 

DlGTIOISNÀIRB  SES  CoNCILRS     T. 


3.  «  Les  évêques  et  les  curés  doivent  so 
considérer  comme  h-s  protecteurs  naturels 
(k's  Indiens,  et  se  souvenir  <]u'ils  sont  leurs 
pasteurs,  pastores  non  percussorcs.  » 

4,  .)  et  21.  Défense  à  eux  de  trafiquer  ou 
de  prendre  des  dîmes  à  ferme. 

11.  On  établira  un  curé  pour  toute  popula- 
tion qui  s'élèvera  au  moins  à  deux  cents 
âmes  ,  et  qui  n'ira  pas  au-delà  de  quatra 
cents. 

12.  On  donnera  de  même  des  curés  parti- 
culiers aux  ouvriers  des  mines  et  des  fabri- 
ques. 

24.  «  Défense  sous  peine  de  péché  mortel 
aux  prêtres  qui  doivent  célébrer,  de  fumer 
du  tabac,  ou  même  do  le  priser.  » 

33.  «  Si  les  revenus  d'un  couvent ,  cm  les 
aumônes  qui  le  font  subsister,  suffisent  pour 
les  besoins  des  religieuses  et  l'entretien  do 
leur  église,  on  ne  devra  rien  stipuler  iiour 
leur  dot,  à  moins  que  l'on  ait  à  augmenter 
leur  nombre.  » 

30.  «  Les  personnes  nées  du  mélange  des 
deux  races  (l'indienne  et  l'espagnole)  ne 
seront  point  astreintes  sous  ce  prétexte  à 
fournir  une  dot  plus  forte  que  les  autres.  » 

42.  «  Défense  aux  curés  ,  sous  peino 
d'excommunication,  de  recevoir  les  gouver- 
neurs et  autres  chefs  séculiers  des  popula- 
tions indiennes,  en  allant  au-devant  avec  un 
cérémonial  ecclésiastique ,  et  en  particulier 
avec  la  croix.  » 

La  4°  session  contient  23  chapitres  Les 
premiers  tracent  les  règles  à  suivre  dans  la 
visite  des  paroisses  ou  des  docliines  in- 
diennes. 

7  et  8.  Le  concile  observe  que  les  peines 
purement  spirituelles  étaient  insuffisantes 
pour  ce  peuple  grossier  et  barbare,  et  que 
c'était  une  nécessité  d'avoir  aussi  recours  , 
avec  réserve  toutefois,  aux  peines  corpo- 
relles. 

18.  «  Les  curés  ne  laisseront  point  leurs 
paroisses  pour  prendre  part  aux  solennités 
des  villes,  quand  même  il  s'agirait  du  ven- 
dredi saint  ou  de  la  fêle  du  saint  sacre- 
ment. » 

Enfin,  dans  la  cinquième  session,  on  fit  six 
chapitres  de  décrets  qui  présentent  le  som- 
maire des  décisions  prises  au  concile  précé- 
dent. On  y  indique,  c.  4,  quelques  moyens 
de  civiliser  le  peuple  indien,  et  on  recom- 
mande, c.  4,  l'usage  des  instruments  de  mu- 
sique dans  la  célébration  des  divins  offices. 
Conc.  Liin.  celebr.,  an.  1583,  Madrili,  1591 

LIM.V  (ler  Syn.  diocésain  de),  le  10  mars 
1582,  sous  saint  Alphonse  Toribio.  Le  saint 
prélat  y  publia  29  chapitres  de  statuts,  tous 
recommandables  par  la  sévérité  de  disci- 
pline qui  y  respire.  Ces  statuts  ont  pour 
objet  le  devoir  de  la  résidence  pour  les  prêtras 
chargés  du  soin  des  âmes,  l'habit  clérical, 
l'éloignement  des  jeux  et  le  désintéresse- 
ment recommandé  à  tous  les  clercs,  la  dé- 
fense pour  eux  de  fréquenter  les  femmes  ou 
de  paraître  en  public  et  de  voyager  avec 
elles,  la  régularité  de  l'office  divin,  le  soin 
des  pauvres  ,  le  respect  dû  aux  églises  cl 
même  aux  sacristies,  l'instruction  des  eii- 

30 


!i51 


niGTlONNAlRE  DES  CONCILES. 


^m 


fanls  de  chœur,  les  besoins  spirituels  des 
esclaves,  le  commerce  des  nègres  défendu 
nux  clercs,  les  derniers  sacrements  à  con- 
(érer  aux  Indiens,  etc.  Lima  limala  cond- 
uis-, Roiiiœ,  1G73. 

LIMA  (il'  Synode  diocésain  de),  sous  saint 
Toribe  ,  le  8  février  1384-.  11  y  fut  publié 
11  chapitres  de  nouveaux  statuts  sur  Tallen- 
Jion  drs  curés  à  tenir  noie  des  confessions 
des  Indiens,  sur  leur  devoir  de  célébrer  la 
sainte  messe  pour  leurs  paroissiens  tous  les 
jours  de  dimanche  et  de  fête,  sans  recevoir 
ces  iinr';-l;'i  (le  pitcncc  OU  de  réiribulion, 
sur  l'obligation  imposée  aux  sacristains  <ie 
sonner  la  cloche  à  midi ,  sur  le  devoir 
prescrit  aux  curés  de  dénoncer  les  pécheurs 
publics,  sur  le  tableau  ou  le  calendrier  des 
léles  à  garder  dans  chaque  église,  clc.  Ibid. 

LIMA  (ni"  Synode  diocésain  de),  sous  saint 
Toribe,  le  17  juillet  lo85.  Le  zélé  prélat  y 
publia  77  chapitres  de  statuts  ,  par  lesquels 
il  défendit  aux  prêtres  chargés  des  Indiens 
d'avoir  des  femmes  pour  servantes,  déjouer 
aux  cartes,  et  leur  recommanda  les  proces- 
sions au  temps  des  grandes  et  des  petites 
litanies,  le  renouvellement  des  saintes  es- 
pèces,  la  propreté  des  fonts  baptismaux,  la 
défense  d'user  de  chandelles  de  suif  a  l'office 
divin,  et  celle  d'entreprendre  des  voyages 
les  jours  de  dimanche  et  de  fête,  le  respect 
des  limites  des  paroisses  dans  les  enterre- 
ments, les  baptêmes  et  les  mariages,  l'érec- 
tion d'hôpitaux  pour  les  Indiens,  l'instruc- 
tion chrétienne  de  la  jeunesse,  le  retranche- 
ment du  superflu  des  équipages  pour  les 
curés ,  les  devoirs  des  visiteurs  et  dos  exa- 
minateurs pour  les  bénéfices  ,  l'inhibition 
faite  aux  juges  séculiers  de  connaître  des 
causes  d'idolâtrie  ,  la  sobriété  ordonnée  aux 
Indiens,  l'union  recommandée  aux  ecclé- 
siastiques, les  tournois  interdits  aux  jours 
de  félc  et  la  défense  faite  aux  clercs  d'y 
assiter  en  quelque  temps  que  ce  fût,  l'obli- 
gation de  refuser  la  sépulture  ccclésiasti(]ue 
aux  suicidés,  la  répression  du  concubinage 
et  des  autres  désordres  parmi  le  peuple  in- 
digène, etc.  ]l)id. 

LIMA  (ly  Synode  diocésain  de),  sous  saint 
Toribe,  le  7  septembre  1586.  Il  y  fut  dressé 
30  chapitres  de  statuts.  On  y  recommande  le 
soin  des  registres  de  mariages,  de  baptêmes 
et  de  confirmations,  le  renouvellement  an- 
nuel des  saintes  huiles ,  la  vigilance  aux 
curés  pour  que  tous  les  Indiens  assistent  à 
la  messe ,  observent  les  jeûnes  et  soient 
instruits  dans  leur  langue  maternelle,  et 
quelques  autres  sujets  traités  déjà  la  plupart 
dans  les  synodes  précédents.  Ibid. 

LIMA  (V  Synode  diocésain  de),  sous  saint 
Toribe  ,  le  20  septembre  1588.  Trente  statuts 
nouveaux,  qui  y  furent  publiés,  ont  pour 
objet  l'impérieux  devoir  de  la  résidence  , 
l'inilépendance  des  ecclésiastiques  à  l'égard 
des  tribunaux  séculiers,  la  nécessité  d'in- 
struire les  peuples  des  sacrements  qu'on  leur 
confère  ,  la  réserve  que  doivent  garder  les 
visiteurs  à  l'égard  des  maisons  de  religieuses, 
le  désintéressement  dont  ils  doivent  faire 
preuve  dans  leurs  visites,  les  prières  qu'on 


faisait  crier  tous  (es  soirs  par  des  enfants  au 
son  de  la  cloche  pour  les  âmes  du  purga- 
toire, etc.  Ibid. 

LIMA  (vi*  Synode  diocésain  de),  sous  saint 
Toribe,  le  1 1  octobre  1590.  Quatorze  nouveaux 
statuts  y  furent  publiés  sur  In  modestie  des 
équipages  des  clercs  ,  sur  le  parfait  désin- 
téressement à  garder  dans  la  distribution  des 
saintes  huiles ,  sur  la  défense  faite  aux  In- 
diens (les  deux  sexes  de  se  livrer  à  des  tra- 
vaux ou  de  parL-iger  leurs  corvées  dans  le 
lieu  saint,  etc.  Ibid. 

LIMA  (ir  Concile  provincial  de),  sous 
saint  Toribe,  l'an  1391.  11  n'y  eut  pas  d'au- 
tres prélats  présents  à  ce  concile  que  l'é- 
véque  de  Cusco  avec  saint  Toribe  qui  y  pré- 
sida. Il  nous  reste  vingt  chapitres  de  décrets, 
parmi  lesquels  le  quatrième  est  assurément 
le  plus  remarquable;  on  y  défend  à  la  puis- 
sance laïqui^  conformément  aux  prescrip- 
tions du  concile  de  Trente  {Sess.  21,  de  Re- 
form.),  de  s'arroger  le  droit  d'assigner  le 
salaire  que  doivent  recevoir  les  recteurs  de 
paroisses.  Lima  lim.,  p.  132. 

LIMA  (vir  Synode  diocésain  de),  sous  saint 
Toribe,  le  31  octobre  1592.  Dans  ce  synode, 
l'infatigable  prélat  publia  trente  nouveaux 
statuts  par  lesquels  il  permit  aux  curés  char- 
gés à  la  fois  de  deux  paroisses  éloignées 
l'une  de  l'autre  ,  de  dire  une  messe  dans 
chacune  le  même  jour,  et  imposa  quelques 
autres  règlements  de  discipline.  Ibid. 

LIMA  (viii'  Synode  diocésain  de),  sous  saint 
Toribe,  le  2'^  novembre  1594.  Quarante-huit 
nouveaux  statuts  furent  publiés  dans  ce  sy- 
node. Le  saint  archevêque  y  recommando 
aux  curés  de  visiter  fréquemment  leurs 
paroissiens,  de  les  instruire,  surlout  les 
enfants  ,  de  se  faire  aider  au  besoin  par 
d'autres  prêtres  ,  do  payer  exactement  aux 
Indiens  les  choses  qu'ils  leur  achètent,  de  se 
rendre  familière  la  langue  du  peuple  in- 
digène, de  donner  eux-mêmes  le  pain  bénit 
tous  les  dimanches,  de  n'obliger  en  aucune 
manière  ,  pas  même  indirectement,  les  In- 
diens à  leur  faire  des  offrandes, de  ne  nourrir 
de  bétail  que  pour  leur  propre  subsistance, 
de  renvoyer  à  l'archevêque  les  paroissiens 
tombés  dans  quelque  cas  réservés,  de  tenir 
registre  de  ceux  à  qui  ils  auront  aclministré 
les  derniers  sacrements;  il  ordonne  aux 
prêtres  et  aux  clercs  d'apprendre  et  d'obser- 
ver les  règles  du  chant  ecclésiastique,  etc. 
Ibid. 

LIMA  (Synodes  diocésains  de),  sous  s  liiit 
Toribe,  années  159(5,  i.598  et  IGO;).  Ces  sy- 
nodes ,  quoique  réellement  célébrés,  n'ont 
pas  laissé  do  traces  qu«  nous  puissions 
recuoillir.  Ibid. 

LIMA  (iir  Concile  provincial  de),  sous 
saint  Toribe,  ouvert  le  11  avril  de  l'an  ICOl, 
et  terminé  le  18  de  ce  même  mois.  Le  saini  ar- 
chevê(iue,  assisté  de  l'évêque  de  Quito  et  de 
celui  de  Panama,  y  publia  en  deux  sessions 
plusieurs  décrets  qui  ont  pour  objet  la  con- 
firmation de  ceux  du  premier  concile  pro- 
vincial ,  tenu  l'an  1583,  et  l'exécution  des 
décrets  du  concile  de  Trente.  Ibid. 

LIMA  (ix°  Synode  diocésain  de],  sous  saint 


1155 


LIM 


Toribe,  le Ifi  juillet  1002.  Dans  quarante-neuf 
chapitres  (1(!  nouveaux  statuts ,  le  sainl  ar- 
chevêque fit  défense  d'user  de  fiction  dans 
les  offrandes  usilées  aux  services  funèbres  , 
d'»)l)li(;er  les  Indiens  à  rapporter  leurs  con- 
fessions ou  do  gêner  leur  conscience  en 
quoi  que  ce  fût, de  suspendre  dans  les  églises 
des  tableaux  profanes,  de  lever  des  impôts 
sur  la  mendicité,  d'user,  la  veille  et  le  jour 
de  la  Saint-Jean,  do  certaines  pratiques 
dangereuses  pour  les  mœurs  ,  de  fumer  ou 
niênie  de  priser  du  tabac  les  jours  où  l'on 
communie,  avant  qu'on  ait  communié  ;  de 
présenter,  sous  aucun  prétexte ,  le  calice 
aux  laïques;  il  défendit  aux  curés  d'inOiger 
aux  Indiens  dos  châtiments  corporels  ,  de 
Ccicheter  leurs  lettres  avec  des  formules 
d'iiosties,  de  céder  leurs  dîmes  à  ferme,  etc. 
Jbid. 

LIMA  (x*  Synode  diocésain  de) ,  sous  saint 
Toribe,  le  31  juillet  1604.  Dans  ce  synode, 
le  dernier  dont  nous  ayons  des  actes,  le  vé- 
nérable et  sainl  archevêque  publia  quarante- 
trois  statuts  nouveaux,  ijui  ont  particulière- 
ment pour  objet  la  décence  du  culte  divin. 
Ibid. 

LIMEUICK  (Concile  de  la  province  de 
Cashel,  tenu  à),  le  1"  lundi  du  mois  d'août 
1453.  Ce  concile  publia  cent  vingt  et  un 
statuts. 

1.  Les  ordinaires  des  lieux  veilleront  à 
ce  que  les  dimanches  et  les  fêles  soient  exac- 
tement observés. 

2.  Les  ministres  des  églises  réciteront  avec 
ordre  les  heures  canoniales  dans  leurs  égli- 
ses tous  les  jours  de  dimanche  et  de  fête, 
sous  peine  d'amende;  et  les  peuples  s'abs- 
tiendront ces  jours-là  de  toute  œuvre  ser- 
vile,  sous  peine  d'excommunication. 

3.  Chaque  paroisse  se  fournira  d'un  Mis- 
sel, d'un  calice  d'argent  ou  d'or,  et  des  orne- 
ments nécessaires  pour  le  service  divin.  Dé- 
fense à  des  personnes  de  sexe  différent, 
fussenl-clles  mariées,  de  coucher  ensemble 
dans  une  église,  sous  peine  de  péché  mortel. 

4.  Il  y  aura  dans  chaque  église  trois  ima- 
ges au  moins,  savoir  :  celles  de  la  Vierge,  de 
la  Croix  et  du  patron  du  lieu. 

5.  Le  cimetière  sera  proprement  entre- 
tenu et  muré  aux  frais  des  paroissiens. 

0.  On  dénoncera  publiiiuement  excommu- 
niés, tous  les  dimanches  et  les  jours  de  fêle, 
les  incestueux,  les  personnes  mariées  clan- 
destinement, ceux  qui  dépouillent  les  héri- 
tiers de  leur  légiliaie  ou  qui  empiètent  sur  le 
terrain  d'aulrui,  les  usuriers,  les  faux  mon- 
nayeurs  les  usurpateurs  des  biens  ecclé- 
siastiques, et  tous  ceux  que  le  siège  aposto- 
lique ordonne  d'excommunier,  ainsi  que 
leurs  fauteurs. 

7.  Les  seigneurs  temporels  et  les  antres 
séculiers  ne  pourront  pas  demander  l'hospi- 
talité pour  plus  d'un  jour  dans  les  manoirs 
des  évêques  ou  des  clercs. 

8.  Tous  les  émoluments  provenant  de 
chapelles  bâties  dans  les  limites  d'une  pa- 
roisse devront  retourner  à  l'église  parois- 
siale. 

Q.  Les   ecclésiastiques  et  tous  ceux  qui 


LiM  HZli 

dépendent  d'eux  et  qui  vivent  sur  leurs 
terres  sont  exempts  de  tous  droils  sécu- 
liers. 

10.  Aucun  la'ique  ne  pourra  prendre  de 
gages  de  la  main  d'un  clerc  avant  jugement, 
sous  peine  d'excommunication. 

11.  Aucun  clerc  ne  pourra  dire  cité  à 
comparaître  devant  un  juge  séculier  pour 
une  cause  même  criminelle  ou  civile. 

1-2.  On  ne  permettra  point  à  des  quêteurs 
de  circuler  dans  la  province  sans  lettres  de 
recommandation  des  évêques. 

13.  On  n'admettra  aucun  mendiant  à 
quêter  aux  jours  de  fête,  que  les  ecclésias- 
tiques à  qui  il  est  dû  desoblations  ne  soient 
auparavant  satisfaits. 

14.  Les  frères  mendiants  céderont  à  l'é- 
glise du  lieu  le  quart  de  tout  ce  qui  leur  aura 
clé  donné  par  testament,  ou  à  l'occasion  de 
funérailles. 

13.  On  rappelle  aux  bénéficiers  le  devoir 
de  la  résidence,  et  celui  de  dire  la  messe  par 
eux-mêmes  trois  fois  la  semaine,  sous  peine 
de  privation  de  leurs  bénéfices. 

10.  Les  ordinaires  pourront  exiger  que 
les  revenus  des  églises  laissées  en  ruines 
par  les  bénéliciers  soient  appliqués  à  leur 
réparation. 

17.  Défense  aux  gens  d'église  d'affermer 
leurs  terres  sans  l'aveu  de  l'ordinaire. 

Les  statuts  18  et  19  déclarent  usuraire  le 
prêt  qu'on  ferait  d'une  certaine  quantité  de 
froment,  à  condition  d'en  être  remboursé 
par  une  quantité  égale  à  une  époque  où  il 
serait  devenu  plus  cher. 

20.  Les  clercs  sont  obligés  de  porter  la 
tonsure  sous  peine  d'excommunication. 

21.  Tous  les  curés  et  vicaires  auront  dans 
leurs  églises  une  copie  des  présentes  consti- 
tutions et  des  autres  qu'on  publiera  tous  les 
ans,  et  ils  les  expli(iueront  quatre  fois  l'an- 
née à  leurs  paroissiens. 

22.  Aucun  chapelain  ne  sera  admis  sans 
certificat  de  sa  promotion. 

23.  Personne  ne  célébrera  ou  ne  servira 
à  l'autel  au  nom  de  prélats  ou  de  curés  no- 
toirement fornicateurs.  [ 

24.  Tous  les  prêtres  nouvellement  ordon- 
nés prendront  à  l'évêché  un  certificat  de  leur 
ordination. 

25.  Une  portion  canonique  des  biens  lais- 
sés par  quelqu'un  en  mourant,  soit  à  sa 
femme,  soit  à  tous  autres,  est  due  à  l'église  de 
la  paroisse. 

26.  Les  vicaires  et  les  chapelains  qui  ad- 
mellenl  à  leurs  offices  des  violateurs  des 
exemptions  ecclésiasti(]ues  ,  sont  privés  de 
leurs  bénéfices  par  le  fait  même.  Les  slalui.s 
suivants  sont  peu  remarquables,  excepté 
peut-être  ceux  que  nous  allons  rapporter. 

33.  Le  concile  défend  aux  maîtres  d  école 
de  recevoir  des  nobles  ou  d'autres  dont  il  n'y 
a  point  à  espérer  qu'ils  fassent  des  progrès 
dans  l'Eglise  de  Dieu. 

00.  Les  ordinaires  pourront  obliger  les 
laïques  à  observer  la  paix  et  la  trêve. 

63.  Les  dîmes  du  lait  cl  du  fromage  uo 


Ii35 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


1136 


devront  pas  se  payer  à  la  fois,  cl  l'église  aura 
l'oplion  de  l'iiii  ou  de  raulre. 

71.  Lrs  clercs  ne  prendront  point  en  pen- 
sion des  cnf.iuts  de  nobles,  sans  y  être  au- 
torisés par  l'ordinaire. 

86.  Dans  les  villes  et  les  autres  lieux  où 
l'office  est  chnnlé,  on  n'adinctlra  aux  préla- 
lures  que  dos  chnnires,  à  moins  de  dispense 
du  sninl-siés^.  Wilkins,  t.  111. 

LIMKRICK  (  Concile  provincial  tenu  à  )  , 
l'an  I.Jll.  On  y  publia  soixante-dix-sepl 
slaluls,  dont  il  ne  nous  reste  que  les  litres. 
Le  concilo  fit  de  nouvelles  réclamations  en 
faveur  des  privilèges  des  églises,  et  au  sujet 
de  ccriuines  exactions  dont  on  avait  à  se 
plaindre.  Ibid. 

LIMOGES  (Concile  de),  Lemovicense,  l'an 
8i8.  Charles  le  Chauve  se  trouva  présent  à 
ce  concile.  Les  chanoines  de  Saint-Martial 
demandèrent  instamment  qu'on  établît  la 
renie  parmi  eux;  ce  qui  leur  fut  accordé. 
Labb.  VU. 

LIMOGES  (Conciles  de),  l'an  1028  et  1031. 
Odolric,  abbé  de  Saint-Martial  de  Limoges, 
ayant  fait  faire  la  dédicace  de  l'église  de 
Saint-Sauveur  en  1028,  les  évéques  qui  y 
assistèrent  tinrent  à  la  suite  de  la  cérémo- 
nie un  concile  où  ils  agitèrent  la  question 
de  l'apostolat  de  saint  Martial.  Mais  cette 
question,  qui  avait  déjà  été  traitée  à  Paris, 
dans  une  conférence  qui  se  tint  au  palais  du 
roi  Robert,  fut  discutée  une  troisième  fois 
dans  un  autre  concile  qui  se  tint  à  Limoges, 
en  1031.  L'abbé  Odolric  y  assista  avec  dix 
évêtiues,  y  compris  Aimon,  archevêque  de 
Bourges,  président  de  l'assemblée.  On  pro- 
duisit les  preuves  de  l'apostolat  de  saint 
Martial.  La  première  était  tirée  d'une  his- 
toire de  sa  vie,  composée  sous  le  nom  d'Au- 
rélien,  sou  disciple,  qui  est  reconnue  aujour- 
d'hui pour  apocryphe.  Les  autres  se  rédui- 
saient à  montrer  que  son  nom,  tant  chez  les 
Latins  que  chez  les  Grecs,  se  trouvait  dans 
les  litanies  entre  les  apôtres  ;  qu'il  était 
aussi  qualifié  apôtre  dans  tous  les  livres  ; 
enfin,  que  telle  éiail  l'ancienne  tradition  du 
pays.  "Toutes  ces  preuves  firent  tant  d'im- 
pression sur  le  roi  Robert,  ()ui  était  présent, 
comme  sur  tous  les  évoques  du  concile,  que 
l'apostolat  de  saint  Martial  y  fut  reconnu 
uiiaiiinieinent.  On  lut  ensuite  les  canons  du 
concile  de  Bourges,  tenu  quinze  jours  aupara- 
vant; ils  lurent  acceptés,  à  la  reserve  du  se- 
cond, par  lequel  il  était  ordonnéde  renouve- 
ler l'eucharistie  tous  les  dimanches.  Ou  dit 
qu'il  suffisait  de  le  faire  douze  fois  l'année, 
et  aux  principales  fêles  ;  mais  on  laissa 
aux  monastères  la  faculté  de  la  renouveler 
plus  souvent.  Sur  la  plainte  des  moines  de 
Beaulieu,  qu'ils  avaient  pour  abbé  un  clerc 
séculier,  qui  avait  succédé  à  son  oncle  par 
l'aulorité  des  seigneurs  du  pays,  Jourdain, 
évcquc  de  Limoges,  fut  chargé  de  leur  don- 
ner un  abbé  selon  la  règle;  et  l'abbé  sécu- 
lier se  démit  volontairement,  priant  les  évé- 
ques de  corriger  cet  abus.  Ils  décidèrent 
qu'un  moine  pouvait  quitter  un  monastère 
relâché,  pour  passer  à  un  plus  régulier; 
que  l'on  ne  toucherait  point  à  un  privilège 


dont  jouissait  le  monastère  de  saint  Martial, 
d'y  administrer  le  baptême  à  Pâques  et  à  la 
Pentecôte,  et  d'affranchir  des  serfs,  à  la 
charge  que  ceux  qui  y  auraient  été  baptisés,, 
se  présenteraient  le  jour  même  devant  l'évé- 
que  à  la  cathédrale  ,  pour  recevoir  la  confir- 
mation; qu'un  clerc  ou  un  moine  ayant  l'or- 
dre de  lecteur,  pourrait  prêcher  dans  toutes 
les  églises  ;  qu'un  homicide  volontaire,  se 
fût-il  fait  moine,  ne  pourrait  être  promu 
aux  ordres,  puisque,  selon  la  réponse  du 
pape  à  l'abbé  OJilon,  un  tel  homme  ne  de- 
vait pas  même  offrir  entre  les  mains  des  prê- 
tres, ni  recevoir  la  communion  ,  si  ce  n'était 
à  la  mort  ;  enfin,  que  personne  ne  devait  rece- 
voir du  pape  la  pénilence  et  l'absolution 
sans  l'agrément  de  son  évêque,  parce  qu'il 
arrivait  souvent  que  l'on  surprenait  la  reli- 
gion des  papes.  Les  chevaliers  du  diocèse 
ayant  refusé  de  promettre  la  paix  par  ser- 
ment, ils  furent  excommuniés;  et,  pendant 
que  l'on  prononçait  contre  eux  la  sentence 
d'excommunication  ,  les  évêques  jetèrent  à 
terre  les  cierges  qu'ils  tenaient  allumés,  et 
les  éteignirent.  On  convint  que,  si  les  sei- 
gneurs du  Limousin  continuaient  à  s'oppo- 
ser à  la  paix,  l'évêque  jetterait  une  excom- 
munication générale  sur  tout  le  diocèse,  dont 
la  suite  serait  qu'on  n'accorderait  la  sépul- 
ture qu'aux  clercs,  aux  pauvres  mendiants, 
aux  passants,  aux  enfants  de  deux  ans  et 
au-dessous;  que  l'office  divin  se  ferait  er  se- 
cret dans  toutes  les  églises;  que  les  messes 
se  diraient  les  portes  fermées;  que  les  au- 
tels ne  seraient  revêtus  que  lors  de  la  célé- 
bration des  saints  mystères;  que  l'on  ne 
contracterait  point  de  mariage  ;  qu'on  n'u- 
serait d'aulrenourriturequede celle  qui  était 
permise  en  carême;  que,  vers  l'heure  de 
tierce,  on  sonnerait  toutes  les  cloches  dans 
toutes  les  églises,  et  qu'alors  tout  le  monde 
prierait  pour  la  paix,  le  visage  prosterné. 
On  déclara  toutefois  que  l'on  donnerait, 
pendant  le  temps  que  durerait  cette  excom- 
munication, le  baptême  à  ceux  qui  le  deman* 
deraient,  et  la  pénitence  et  le  viatique  à  la 
mort.  11  manque  quelque  chose  à  la  fin  des 
actes  du  concile  de  Limoges  de  l'an  1031  :  le 
reste,  qui  fait  la  plus  grande  partie,  se 
trouve  dans  la  collection  des  Conciles,  de 
l'an  16'4-4-,  au  Louvre,  dans  celles  du  P.  Labba 
et  du  P.  Hardouin.  Anal,  des  conc.  II. 

LIMOGES  (Concile  de),  l'an  1052.  Yclérius 
y  fut  élu  évêque  de  Limoges  par  le  clergé 
et  par  le  peuple,  et  ordonné  par  le  métropo- 
litain et  ses  suffragants.  M.  de  Mus  L. 

LIMOGES  (Concile  de),  l'an  1095.  Le  papa 
Urbain  II  tint  ce  concile  le  23  décembre.  On 
y  traita  de  la  croisade  contre  les  Sarrasins  ; 
et  Huinbaud  de  Sainte-Sévère,  évêque  de  Li- 
moges, y  fut  déposé,  parce  que  son  élection 
n'avait  pas  été  canonique,  attendu  qu'Ademar, 
abbé  de  Saint-Martial,  qui  jouissait  du  droi» 
d'y  assister,  n'y  avait  point  été  appelé.  Anal, 

(les  COflCt  V. 

LIMOGES  (Concile  de),  l'an  1182.  Le  car- 
dinal légat  Henri  assembla  ce  concile  le  troi- 
sième dimanche  de  carême.  H  fut  composé 
des  deux  provinces  de  Bourges  et  de  Bor» 


4157 


LIS 


I,IS 


11Ô8 


deaux,  et  eut  pour  objet  la  discipline  de  l'E- 
glise. D.   ^'ni>lsettc,  t.  ]II. 

LIMOGRS  (Syiioiic  de),  le  'S  mai  l.ïlO,  sous 
Phili[)i)e  (ic  .Moutnioreiici.  Ce  prélal  y  jiubiia 
des  slaluls  sur  les  divers  puiiils  de  ja  disci- 
pline ecciésia>lique.  Bibl.  roy.,  B.  1505,  sans 
tiire  (Vouvraqe. 

LIMOGES  (  Slaluls  synodaux  de  ),  publiés 
par  l'évéquo  Rcgiiauld  de  la  Porte,  et  cités 
par  Baluze.  Lrlong,  Bilil.  de  la  l'r.  l.  l. 

LIMOGES  (Synodes  de):  Statuta  si/nodalia 
(Jenuo  revisa  el  ndaMcla  per  Juanncm  de  Lan- 
geac.  1533.  Bibl.  de  la  Fr.,  1. 1. 

LIMOGES  (Synode  de),  l'an  1619.  Des  sta- 
tuts y  furent  publics  par  l'évéque  Rayinoml  de 
la  M.irtonie  {Uibl.  de  la  Fr.,  t.  I).  Les  mômes 
slaluls  ont  paru  de  nouveau  en  1620,  revus 
par  Françoisde  Lafayelle,  aussi  évéquede  Li- 
moges. ,S;ri«.  et  régi,  da  dioc.de  Limoiies,Wl^. 

LIMOGES(Synodede),ran  1683.  Desordon- 
nances synodales  furent  publiéis  en  celte  an- 
née par  l'évêque  Louis  de  Lascaris  d'Urfé. 

LIMOGES  [Synode  de),  l'an  1703.  Fran- 
çois de  Carbonël  de  Canisy  y  publia  ses  Or- 
donnances st/nodales.  Ibid. 

LIMOGES  (aulres  Synodes  de).  F.  Sainte- 
Marie  DE  Limoges. 

LINCOLN  (Synode  de),  l'an  1212.  Wilkins 
a  rapporté  sous  celle  date,  dans  sa  grande 
coUeclion  ,  ies  constitutions  de  l'Eglise  de 
Lincoln.  Auf/l.  I 

LINCOPING  (Concile  de),  l'an  11 V8.  Linco- 
ping  ou  Londkooping.  Linijacopia,C)ii  Linco- 
pia,  est  une  ville  de  Suède,  avec  évêché  suffra- 
gantd'Upsal.  Nicolas  Anglicus,  légal  du  pape 
Eugène  111,  y  célébra  ce  concilepour  l'érection 
de  l'évéchédeLunden  en  archevêché.  La66.X. 

LINGONENSIA  [Concilia).  Y.  Langres. 

LIPPE  (  Assemblée  d'évéques  et  de  sei- 
gneurs près  de  la),  de  Lipsladl  ou  de  Pader- 
born,  LIppiense  vel  Paderbornense,  l'an  780. 
Voy.  Paderborn,  même  année. 

LIPPE  (Assemblée  mixte  près  de  la),  ou  à 
Cologne,  Lippiense  vel  Coloniense,  l'an  782. 
Yoy.  Paderborn,  même  année. 

LISBONNE  (Synode  de),  Ulysaiponensis.  Il 
y  fui  défendu  de  rien  vendre  les  jours  de  fête 
pendant  la  cclébralion  des  messes.  Ben.  XIV, 
de  Syn.  diœc.  L  XI,  c.  III,  n.  2. 

LISBONNE  (Synode  diocésain  de),  30  mai 
1640  ,  sous  D.  Uodrigue  da  Cunha.  Ce  prélat 
y  publia  cinq  livres  de  Couslitulions  syno- 
d.iles.  Conslituiçones  synodales  do  arce- 
bispado  de  Lisboa,  1656. 

LISIEUX  (Concile  de),  l'an  1055.  Hermen- 
froi  ,  évêque  de  Siun  en  Valois,  légal  du 
pape,  présida  à  ce  concile.  On  y  accusa  Man- 
ger, archevêque  de  Rouen,  d'avoir  dépouillé 
son  église,  et  d'en  avoir  dissipé  les  biens  par 
sa  prodigalité  ;  de  vivre  dans  l'inconlinence, 
et  de  manquir  de  respect  pour  le  saint- 
siége.  En  conséquence  de  ces  accusations 
bien  prouvées,  Mauger  fut  déposé,  de  l'avis 
unanime  de  tous  les  évcques,  et  Maurille 
mis  à  sa  place. 

(l)  l.englet  du  Fresnoy  veut  que  ce  soit  nu  concile  tenu 
eu  13'2l  sous  lingues  (J'Harcourl  ;  nciis  revêtue  il'alors  ne 
i'aijpelail  pas  Hugues,  il  s'a|ipel,ill  Gui  de  Haicourt,  cl  de 


LISIEUX  (Assemblée  de),  l'an  llOli.  Co 
concile  fui  convoqué  pour  la  mi-oclobre, 
par  les  ordres  de  Henri  I",  roi  d'Angleterre. 
Ce  lui  une  assemblée  mixte,  où  il  y  avai| 
plus  dc!  seigneurs  laniues  que  de  prélats' 
d'où  vient  que  les  règlements  qui  y  furent 
dressés  regardenlpluslecivilque  l'ccclésiasli- 
que.  Bcssin. 

LISIEUX  (Concile  de),  l'an  1107,  men- 
tionné par  Ordcric,  /.  IL  Voy.  aussi  Access, 
ad  Sif/cbertiim. 

LISIEUX  (Assemblée  de) ,  l'an  1119.  Voi/. 
Or  dé  rie  ,  /.  Il,  ;>.  851. 

LISIEUX  (Synode  diocésain  de),  l'an  1321. 
Eu  celle  année.  Gui  (1)  de  Harcourt,  évêque 
do  Lisieux  ,  publia  cent  quarante-sept  sla- 
luls, sous  le  titre  de  Prœcepla  synodalia ,i\Qn\ 
les  quatre-vingt-neuf  premiers  ne  font  guère 
que  répéter  plusieurs  de  ceux  qu'avait  pu- 
bliés à  Rouen,  en  l2V5,lecardinal-arch<'vêiiuc 
Pierre  de  Coluiie  ;  les  suivants,  jus(iu'au 
cent  trentième,  sont  extraits  des  instructions 
donnée's  aux  doyens  du  diocèse  de  Rouen, 
tant  en  1245  qu'en  1275,  el  le  reste  n'est 
encore  qu'une  compil;ilion  de  statuts  qui 
apparliennenl  proprement  au  cardinal  Pierre 
de  Colmie.  Nous  allons  rapporter  ici  le  (leu 
qui  soit  propre  au  diocèse  de  Lisieux,  el  (]ua 
l'évêque  Gui  de  Harcourt  ne  fit  guère  que 
renouveler  d'anciens  statuts  [lubliés,  vers  la 
On  du  treizième  siècle,  par  son  prédécesseur 
Guillaume  d'Asnières. 

Prœc.  2.  Ordre  à  tous  les  prêtres  ayant 
charge  d'âmes  de  se  rendre  au  synode,  sous 
peine  de  miic  en  séquestre  de  toutes  leurs 
dînu's  et  de  tous  les  fruits  de  leurs  béné- 
fices. 

Pr.  h.  On  n'admettra  que  deux  parrains 
et  une  marraine  pour  un  garçon  à  baptiser, 
et  un  parrain  seulement  avec  deux  marrai- 
nes pour  une  fille. 

Pr.  15.  On  ne  dira  point  la  messe ,  mémo 
sous  prétexte  de  nécessité ,  avant  d'avoir 
récité  matines  et  prime,  et  après  la  messe 
on  ne  sortira  point  de  l'église  qu'on  n'ait  ré- 
cité aussi  l'office  des  défunts,  à  moins  d'une 
nécessité  réelle  qui  serve  d'excuse.  Le  prêtre 
qui  dira  la  messe  sans  clerc  sera  puni  sé- 
vèrement. 

Post  aS"""  P.  On  n'admettra  personne  à 
prêter  serment  sur  les  saints  Evangiles,  c'est- 
à-dire,  à  plaider,  depuis  la  Seplu.igesiine 
jusqu'aux  octaves  de  Pâques,  ni  dans  les 
jours  de  quairc-lemps  ou  de  litanies  majeu- 
res, ni  les  dimanches,  ni  peiul.int  les  roga- 
tions, à  moins  que  ce  ne  soit  pour  cause 
d'accommodeuienl. 

Post  SO"'".  On  excommuniera  le  déten- 
teur d'un  bien  appartenant  à  une  église,  et 
l'on  interdira  le  lieu  où  sera  détenue  lii  chose, 
si  ce  lieu  est  du  domaine  du  ilélentenr. 

Posl  5'^""'.  Si  quel()u'un  vient  à  mourir 
sans  avoir  fait  de  tesiamcnl,  le  prêtre  qui  eu 
aura  connaissance,  en  avertira  sur-le-champ, 

plus,  seul  avec  ses  prêlres,  il  n'a  pas  pu  tenir  iid  concile 
La  môme  erreur  a  été  répétée  par  M.  de  Mas  Latrie. 


U59 


DICTlOiNNAmE  DES  CONCILES. 


1140 


sous  peine  de  suspense ,  l'évêque  ou  l'of- 
ficinl. 

Post  GS""».  Les  prêtres  défendront ,  sous 
peine  d'excommunication,  de  manger  de  la 
■viande  les  jours  même  de  dimanciie  en  ca- 
rêinp.  Bessin.  Conc.  Rotom.  prov. 

LISIEUX  (Synode  di>) ,  l'an  1418,  sous 
Thomas  Basin.  Quarante-sept  nouveaux 
statuts  y  furent  publiés,  en  particulier  sur  le 
devoir  de  la  résidence,  sur  les  règles  à  ob- 
server par  rapport  au  mariage,  sur  l'office 
des  prédicateurs,  et  pour  la  répression  de 
quelques  abus,  tant  dans  le  peuple  que 
l^arnii  le  clergé.  Bessin  rapporte  mal  à  pro- 
pos ce  synode  à  l'an  1452,  dans  la  table  qu'il 
a  donnée  des  synodes  de  Lisieux,  puis- 
que, dans  les  statuts  mêmes,  la  date  en  est 
portée  à  l'an  1448.  Conc.  Norm.,  P.  II, 
p.  481. 

LiSlEUX  (Synode  diocésain  de),  l'an  1510, 
tenu  par  Jean  le  Veneur,  cardinal  évêque  et 
romle  de  Lisieux,  et  grand  aumônier  de 
France.  Ce  prélat  y  publia  des  statuts  rela- 
tifs à  la  tenue  des  synodes,  à  l'admiiiistra- 
tiou  des  sacrements,  à  la  célébration  des 
fêtes,  à  la  vie  cléricale,  au  gouvernement  des 
paroisses,  aux  confréries  et  aux  quêtes,  aux 
oratoires  particuliers,  à  la  conservation  des 
biens  ecclésiastiques,  aux  sépultures  et  aux 
testaments  ,  aux  excommunications  ,  aux 
processions,  etc.  Les  devoirs  des  prêtres  y 
sont  tracés  avec  précision  dans  le  tableau 
suivant  qu'il  convient  de  mettre  sous  les 
jeux  du  lecteur  : 

Bornes  sacerdos  débet  esse  :  Alienus  a  pecca- 
tis  ;  Scgregatus  a  populis  ;  Rector  ,  non 
raplor  ;  Spcculalor,  non  spicxdalor  ;  Dispen- 
sator,  non  dissipalor  ;  Plus  judicio  ;  Justus 
consiiio  ;  Dévolus  in  choro  ;  stabilis  in  ecrle- 
sia  ;  Sobrins  in  convivio  ;  Prudens  in  lœlitia  ; 
Purus  in  conscientia  ;  Pudicus  in  verbis  ; 
V erax  in  sermone  ;  Assidims  in  oratione  ; 
Humilis  in  congregalione  ;  Dives  in  virtuti- 
hus  ;  Miles  in  bonis  actibus  ;  Sapiens  in  lo- 
Jiiela;  S  courus  in  prœdiculione. 

LISIEUX  (Synode  de),  l'an  1650,  sous 
Léonor  de  Matignon.  Ce  prélat  y  publia  une 
ordonnance  sur  les  articles  suivants  :  Du  bap- 
tême ;  de  la  confession  annuelle  ;  de  l'eucha- 
ristie ;  de  l'exposition  et  procession  du  saint 
sacrement;  de  la  communion  pascale;  du 
saint  viatlfiue;  du  mariage  et  de  ses  forma- 
lités ;  des  bans  ;  des  lîançailles  ;  des  ordi- 
nai'.ds  ;  des  ecclésiastiques  ;  des  prêtres  ;des 
prédicateurs  ;  des  conlessetirs  et  des  cas  ré- 
servés ;  des  vicaires  ;  des  curés  ;  des  doyens 
ruraux  ;  de  la  distribuiion  des  saintes  hui- 
les ;  des  églises  et  cimelières  ;  du  service  di- 
vin et  des  processions  ;  de  la  profanation  des 
dimanches  et  des  fêtes  ;  du  synode  ;  des  ca- 
lendes ;  des  conférences  ;  des  charités  et  con- 
fréries; des  petites  écoles.  Nous  n'allons 
rapporter  que  quelques-uns  de  ces  der- 
niers. 

Du  synode,  l.  Le  synode  gênerai  de  nôtre 
diocèse  se  tiendra  tous  les  ans  (si  nous  n'en 
disposons  autremeut)  en  nôtre  ville  f  pisco- 
paie  le  mardi  de  devant  la  fête  de  la  Pente- 
côte ,  oii  tous  nos  doyens,  curez,  et  autres  per- 


sonnes ecclésiastiques  à  ce  obligez  de  droit, 
se  trouveront,  sans  exception  d'aucun,  soUs 
peine  d'amende  arbitraire....  IV.  Le  premier 
mardi  d'octobre  se  tiendra  un  autre  synode 
pariiculier  dans  nôtre  palais  episcopal,  où 
tous  les  doyens  de  nôtre  diocèse  se  ren- 
dront  

«  Des  Calendes.  II.  Tous  les  curez,  vicaires 
et  autres  ecclésiastiques ,  seront  obligez  de 
se  liouver  aux  calendes  de  leur  doyenné  en 
soutane,  surplis  et  bonnet  quarré  ;  et  d'as- 
sister à  la  procession,  et  à  la  grande  messe 
qui  sera  chantée  et  célébrée  avec  diacre, 
soûdiacre,  et  autres  officiers  ordinaires...  I\'. 
Après  la  messe,  et  le  diner  qui  sera  fort  fru- 
gal, et  où  l'on  fera  la  lecture  ;  les  curez  nous 
rendront  compte,  ou  à  nos  députés,  de  l'état 
de  leurs  paroisses,  des  contraventions  à 
nos  ordonnances,  des  affaires  considérables 
el  importantes  qui  seront  arrivées  pendant 
le  cours  de  l'année,  et  de  la  conduite  de  ceu3ç 
qui  aspirent  à  la  tonsure  et  aux  ordres  sa- 
crez. 

«  Des  Conférences.  III.  Les  directeurs  do 
chaque  conférence  nous  envoyèrent  tous  les 
mois  ,  ou  à  nos  grands-vicaires,  le  résultat 
de  ce  qui  y  aura  été  traité,  avec  les  noms  de 
ceux  qui  s'y  seront  trouvez,  et  de  ceux  qui 
y  auront  manqué. 

«  Des  petites  Ecoles.  I.  Comme  il  est  im- 
portant de  ne  pas  commettre  toute  sorte  de 
personnes  pour  l'instruction  desenfans,  nous 
défendons  à  tous  laïques  de  s'ingérer  à  tenir 
les  petites  écoles,  sans  nôtre  permission,  et 
après  avoir  reçu  nôtre  approbation  par  écrit, 
ou  celle  de  nos  vicaires  généraux.  III.  Nous 
voulons  que  dans  les  petites  écoles  ,  on  en- 
seigne aux  enfans ,  non-seulement  à  lire  et 
à  écrire,  mais  aussi  les  principaux  mystères 
de  nôtre  foi  :  l'Oraison  dominicale,  la  Salu- 
tation angelique,  le  Symbole  des  apôtres, 
les  Gommandemens  de  Dieu  et  de  l'Église, 
la  manière  de  se  bien  confesser  et  commu- 
nier, d'assister  à  la  sainte  messe,  et  de  la 
bien  servir,  le  respect  dans  les  églises  ,  l'o- 
béissance à  leurs  parens,  et  tout  ce  qui  est 
du  devoir  d'un  bon  chrétien.  Bessin. 

LISIEDX  (autres  Synodes  de).  Voy.  Nor- 
mandie, 

LIVONIE  (Concile  de),  Livoniense,  l'an 
1611.  Vol/.  KicA,  même  année. 

LODÈVE  (Concile de),  Leuiei'en^e,  l'an  1325, 
par  l'archevêque  fiernard  de  la  Guionie.  Gal^ 
lia  Christ.,  t.  VI,  p.  554. 

LODI  (Concialiabule  de),  Laudense,  l'an 
1161.  Ce  faux  concile  commença  le  19  juin  , 
et  linit  le  23  juillet.  L'électionde  l'antipape 
A'ictor  y  fut  confirmée  en  présence  de  l'empe- 
reur Frédéric.  Labb.  X. 

LODI  (Synode  diocésain  de),  Laudensis,  les 
28,  29  et  30  mars  1689,  sous  Barthélemi  Me- 
natti.  Les  statuts  publiés  dans  ce  synode  sont 
suivis  d'un  grand  nombre  de  pièces  contenant 
des  décisions  des  congrégations  romaines  ou 
du  saint  siège  sur  les  (|ueslioMS  agitées  à  celte 
époque. .S'ynod.  diœe.Luud.sexta.  Landœ,  IGdO. 
LOGUONO  (Synode  de),  l'an  155!.  Bernard 
de  Juco,  évêque  de  Calahorra  et  de  la  Cal- 
çada  ,  y  publia  ses  constitutions,  divisées  eu 


Ilil  LOM 

cinq  livres.  Constituçiones  si/nod.  dd  ohis- 
pado  de  Cidnhorni,  Léon,  lS'i5. 

LOIHR  (Concile  di')  en  Anjou,  Liariacense, 
l'an  8V3.  Ce  concile,  dont  on  ignore  à  vrai 
dire  le  lieu  précis,  que  ce  soil  l.oiré  i)rèsde 
Candé,  comme  le  prétend  M.  de  Mas  Latrie, 
ou  Lorris  ou  Lauriac,  comme  le  soutiennent 
b.iimon  cl  Kichard.  ou  dans  le  diocèse  d'Or- 
léans, comme  le  dit  le  P.  Le  Long,  ou  Lire 
près  de  Champtoceaiix,  ou  Louerre  ,  enfin, 
prés  de  Genncs,  ad  Liiicrim,  comme  le  don- 
nent à  conjecturer  les  statuts  synodaux  d'An- 
pers,  se  tint  au  mois  d'octobn-  8'i3,  et  l'on  y 
lit  quatre  canons,  avec  anathèmo  contre  ceux 
qui  ne  les  observeraient  pas. 

Le  l"  est  contre  les  Iransgrcsseurs  publics 
de  la  loi  de  Dieu,  et  contre  ceux  qui,  convain- 
cus de  crimes  devant  les  tribunaux  ccclésias- 
li(iues,  refuseraient  d'en  subir  le  jugement. 

Le  2%  contre  ceux  qui  attenteront  à  la  di- 
gnité royale,  et  n'en  feront  point  une  satis- 
faction convenable. 

Le  3%  contre  ceux  qui  refuseront  d'obéir 
à  la  puissance  royale  qui,  selon  l'Apôtre, 
est  établie  de  Dieu. 

Le  4%  contre  ceux  qui  oseront  violer  ce 
que  le  concile  a  établi  pour  le  maintien  de  la 
tranquillité  de  l'Eglise  ,  de  la  vigueur  sacer- 
dotale et  de  la  digniié  royale. 

Comme  on  le  voit,  ces  canons,  qui  furent 
reproduits  deux  ans  après  au  concile  de 
Meaux,  aussi  bien  que  ceux  du  concile  de 
Coulaines  ,  sont  assez  semblables  ,  pour  le 
fond,  à  ces  derniers.  L'opinion  du  P.  Sirniond 
est  que  l'occasion  du  concile  de  Loire  fut  la 
révolte  de  Lantbert,  comte  deNantes.  Travers 
[Hist.  de  Nantes)  prétend  avoir  trouvé  deux 
autres  canons  appartenant  à  ce  concile,  qui 
condaninent  très-fortement  ceux  qui  préten- 
daient connaître  la  durée  d'un  règne,  et  qui 
devait  être  le  successeur  du  prince  régnant. 
LOMBEllS  (Concile  de),  l'an  1176,  qu'il  ne 
faut  pas  confondre  avec  Lombez,  ancienne 
ville  épiscopale,  est  une  petite  ville  située  a 
deux  lieues  d'Aibi.  On  met  ordinairement  ce 
concile,  qui  s'y  tint,  à  l'an  1176,  quoiqu'on 
lise  dans  qn(>lqucs  manuscrits  qu'il  fut  tenu 
l'an  1165.  L'hérésie  des  Vaudois,  qui  se  fai- 
saient appeler  bons  hommes,  y  donna  occa- 
sion, et  les  plus  savants  de  ces  hérésiques  y 
assistèrent  avec  cinq  juges  de  la  dispute, 
choisis  des  deux  partis  :  savoir  Gaucelin  , 
évéque  de  Lodève;  Roger,  abbé  de  Castres; 
Pierre,  abbé  d'Ardurelle;  Ernaud,  prêtre  de 
Narbonne,  et  l'abbé  de  Gandille.  Pons  d'Ar- 
sac, archevêque  de  Narbonne, les  évêquesde 
Nîmes,  de  Toulouse,  d'Agde,  et  plusieurs  ab- 
bés et  autres  personnes  de  distincli(in,  assis- 
tèrent au  concile,  entre  autres,  Trincavel, 
vicomte  deUeziers;  Constance,  comtesse  de 
Toulouse;  Sicard,  vicomte  de  Laulreck. 

Gaucelin,  évéque  de  Lodève,  chargé  de  la 
part  de  Giraw,  évéque  d'Aibi,  d'interrogir 
ces  hérétiques,  leur  demanda  s'ils  recevaient 
tout  l'ancien  Testament  ;  ils  répondirent 
qu'ils  ne  recevaient  que  le  nouveau,  lis  di- 
rent, sur  l'eucharistie,  que  tout  homme  de 
bien,  tant  clerc  que  laïque,  la  consacrail; 
sur  le  mariage,  qu'il  est  accordé  à  cause  de 


l.ON 


lli2 


la  luxure  et  de  la  fornicalion;  sur  la  p;  ni- 
Iciice,  qu'il  suffisait  aux  malades  de  se  con- 
fesser à  qui   ils  voudraient;    sur    la    satis- 
faction par  les  jeiines,  les  macérations  et  les 
aumAiies,  que  saint  .laccjues  ne  parlait  que 
de  la  confession  ;  qu'ils  ne  voulaient  pas  être 
meilleurs  que  cet  apôtre,  ni  rien  ajouter  du 
leur  comme  faisaient  les  évé(iues.    Ils  dirent 
ensuite  qu'on  ne  doit  faire  aucun  serment  ; 
que  ceux  (]ui  n'ont  pas  les  qualités  (jue  saint 
Paul  exige  dans  les  évoques  et  les  prêtres, 
ne  sont  ni  évêques    ni    prêtres,    quoi(iu'ils 
aient  été  ordonnés,   mais  des  loups   r.ivis- 
saiits,  des  liy[)0crites  et  des  séducteurs,  à  qui 
l'on  ne  doit  pas  obéir.  On  les  réfuta  par  l'au- 
torité de   l'Ècrituro  sainte,  cl  on  les  con- 
dauma  comme  héréliiiucs.  Se  voyant  condam- 
nés,   ils  présentèrent  une  profession   de  foi 
qui  était  catholique  ;  mais,  quelque  instance, 
qu'on  leur  fit  de  jurer  que  telle  était   leur 
croyance,  ils  ne  le  voulurent  point,  disant 
que  l'Evangile  et  les  Epîtres  leur  défendaient 
de  jurer.  L'évêque  de  Lodève  prononça  do 
nouveau  qu'ils  étaient  hérétiques,  en  cela 
même  qu'ils  niaient  que  le  serment  fût  per- 
mis ;  et  leur  prouva  le  contraire  par  saint 
Paul,  qui  prend  souvent  Dieu  à  témoin  dans 
ses  Epîtres.  Ces  hérétiques  furent  depuis  nom- 
més Albigeois,  à  cause  qu'ils  s'étaient  beau- 
coup répand  us  dans  le  diocèse  d'Aibi.  Leur  hé- 
résie tena  il  de  celle  des  manichéens,  puisqu'ils 
rejetaient  l'ancien  Testament  et  condamnaient 
le  mariage;  ce  que  faisaient  aussi  les  mani- 
chéens. Req.  t.  XXVII ;  Lab.  t.  X  ;  Hard.  t.  VI. 
LOMBEZ  (Synode  de),  Lumbariensis ,  l'an 
15.'!V.  Henri,  suivant  le  P.  Lelong,  ou  plutôt 
Bernard  d'Ornezan,  évéque  de  Lombez,  pu- 
.blia  dans  ce  synode  des  statuts,  où  il  entre 
dans  un  détail  fort  minutieux  sur  les  sacre- 
ments, la  vie  des  clercs,  les  testaments  et  les 
sépultures,  les  fêtes  d'obligation  et  autres, 
les  excommunications  et  les  moyens  de  ré- 
pression à  employer  contre  les  concubinaircs 
publics.  Bibl.  de  la  Fr.,  l.  I. 

LOMBEZ  (Synode  de),  en  1627,  ou  Ordon- 
nances synodales  de  Bernard  d'Afûs.  Ibid. 

LONDUES  (Concile  de),  Londinense,  l'an 
605  ou  environ.  Saint  Augustin,  premier  ar- 
chevêque de  Canlorbéry,  présida  à  ce  con- 
cile. On  y  déclara  nuls  les  mariages  con- 
tractés dans  le  troisième  degré  de  parenté 
ou  avec  des  filles  consacrées  à  Dieu  par  le 
vœu  de  virginité.  Angl.  I. 

LONDUES  (Conciles  de),  l'an  712  ou  71V. 
L'un  de  ces  deux  conciles  eut  pour  objet  le 
culte  des  images;  et  l'autre,  le  rétablisse- 
ment de  la  paix. 

LONDUES  (Concile  de),  l'an  833.  Wilh- 
glaph,  roi  des  Merciens,  fit  assembler  ce 
concile,  où  il  assista  en  personne,  pour  y 
donner  des  marques  de  libéralité  à  l'abbaya 
de  Croyiand,  et  lui  accorder  d'ivers  privilè- 
ges. Angl.  1. 

LONDRES  (Concile  de),  l'an  %'i-.  Le  roi 
Edmond  convoqua  ce  concile  pour  le  temps 
de  Pâques.  Ce  lut  une  assemblée  mixte  des 
évêques  et  des  grands  de  son  royaume.  On 
y  fil  les  règlements  qui  suivent  : 


MS 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


^u^ 


l-Les  personnes  consacrées  à  Dieu  garde- 
ront la  cliaslelé  convenable  à  leur  élat  , 
sous  peine  de  perdre  leurs  biens  temporels. 

2°  On  payera  les  dîmes  sous  peine  d'excom- 
munication. 

3»  Si  un  serviteur  du  roi  a  commis  un  ho- 
mifido,  il  ne  se  présentera  devant  lui  qu'après 
avoir  fait  pénitence  de  son  crime,  au  jugc- 
nicnl  derévèque  et  de  son  confesseur. 

i"  Celui  qui  aura  eu  un  méchant  commerce 
avec  une  vierge  consacrée  à  Dieu  fera  pé- 
nilencc  comme  pour  un  homicide,  et  un 
adultère  de  même. 

5°  L'évéquefera  les  réparations  deséglises 
à  ses  dépens. 

6°  Les  parjures  et  les  enchanteurs  seront 
éternellement  rejetés  de  Dieu,  s'ils  ne  font 
pénitence.  R.  XXV  ;  L.  IX  ;  II.  VI  ;  Anrjl.  I. 

LONDRES  (Concile  de),  l'an  91.8.  Ce  con- 
cile fut  convoqué  par  le  roi  Edred  pour  le  8 
septembre,  et  composé  des  prélats  et  des 
grands  de  toute  l'Angleterre  qui  eurent  à  y 
traiter  des  affaires  du  royaume.  Tout  étant 
terminé,  le  roi  donna  l'abbaye  de  Croyland 
à  Turquelt'l,  son  chancelier,  qui  avait  re- 
fusé deux  évéchés.  Angl.  I. 

LONDRES  (Concile  de),  l'an  971,  présidé 
par  saint  Dunslan,  archevêque  de  Canlor- 
béry.  Edgar,  roi  d'Angleterre,  y  confirma  les 
privilèges  dont  jouissait  dès  cette  époque 
le  monastère  de  Glaston,  en  se  réservant 
toutefois,  à  lui  et  à  ses  successeurs,  la 
droit  de  remettre  la  crosse  entre  les  mains 
de  l'abbé  que  les  moines  auraient  élu.  Conc. 
t.  XI. 

LONDRES  (Concile  de),  l'an  1066.  Voy. 
Westminster,  même  année. 

LONDRES  (Concile  de),  l'an  1070.  Agéle- 
ric,  cvêque  de  Susses,  et  plusieurs  abbés, 
furent  déposés  dans  ce  concile. 

LONDRES  (Concile  de),  l'an  1075.  Ce  con- 
cile,  qui  passe  pour  national,  fut  assemblé 
par  les  soins  de  Lanfranc,  archevêque  de 
Cantorbéry.  Thomas,  archevêque  d'York,  y 
assista,  et  il  y  eut  de  plus  onze  évêques 
d'Angleterre,  avec  l'évêque  de  Coulances, 
qui  y  fut  admis  lui-même  à  cause  des  gran- 
des terres  qu'il  possédait  en  Angleterre  ;  il 
s'y  trouva  aussi  plusieurs  abbés.  On  tra- 
vailla, dans  ce  concile,  au  rétablissement  de 
la  discipline,  et  l'on  fit  à  ce  sujet  quelques 
règlements. 

1.  Comme  on  ne  se  souvenait  pas  du  rang 
que  devaient  tenir  les  évêques,  à  cause  de 
l'interruption  des  conciles,  il  fut  réglé  que 
chacun  serait  assis  suivant  le  temps  de  son 
ordination;  mais  on  en  usa  autrement  en- 
vers ceux  qui  firent  preuve  de  leurs  privi- 
lèges. 

a.  On  statua  que  tous  les  moines  vivraient 
selon  la  règle  de  saint  Benoît;  qu'ils  au- 
raient soin  d'enseigner  la  jeunesse,  et  qu'ils 
ne  posséderaient  rien  en  propre. 

3.  On  décida  que  trois  évèchés,  qui  étaient 
dans  des  bourgs  ou  des  villages,  seraient 
transférés  dans  des  villes. 

4.  On  renouvela  les  anciens  canons  qui 
défendaient  de  recevoir  un  clerc  d'un  autre 


cvêque  sans  lettre  de  recommandation  de  sa 
part,  et  les  mariages  entre  parents  dan»  les 
degrés  prohibés.  On  y  ordonna  aussi  le  céli- 
bat pour  les  prêtres,  et  l'on  y  défendit  la  si- 
monie, les  sortilèges,  les  superstitions,  telles, 
entre  antres,  que  celle  de  suspendre  en  cer- 
tains lieux  des  os  d'animaux  sous  prétexte 
de  préserver  les  autres  de  contagion.  On  dé- 
fendit encore  aux  clercs  de  prendre  part  à  un 
jugement  tendant  à  la  mort  ou  à  la  mutila- 
tion des  membres.  Angl.  I. 

LONDRES  (Concile  de),  l'an  1078.  Lan- 
franc, archevêque  de  Cantorbéry,  présida 
à  ce  concile.  On  y  décida  que  quelques  siè- 
ges épiscopaux,  qui  étaient  dans  des  bourgs 
et  des  bourgades,  seraient  transférés  dans 
des  villes  ;  ce  qui  procura  aux  villes  de  Balh, 
de  Lincoln,  d'Excesler,  de  Chester  et  de  Chi- 
chester,  la  dignité  de!  villes  épiscopales.  Ou 
y  déposa  aussi  saint  Wulslan,  évêque  de 
Worchester,  sous  prétexte  qu'il  était  igno- 
rant, mais  en  effet,  à  ce  que  l'on  disait, 
parce  que  le  roi  Guillaume  voulait  qu'on 
mît  un  Normand  à  sa  place  :  ce  qui  n'eut  pas 
lieu,  si  l'on  en  croit  Polydore  Virgile,  qui 
rapporte,  pag.  158  du  ix°  livre  de  son  His- 
toire, que  saint  Wulstan,  contraint  de  dé- 
pouiller les  habits  pontificaux,  se  tourna 
vers  le  roi  et  lui  parla  en  ces  termes  :  «  Un 
roi  meilleur  que  vous  me  les  a  donnés,  et  je 
les  lui  rendrai.  »  Le  saint  évêque  courut  en 
même  temps  au  tombeau  du  roi  saint 
Edouard,  qui  l'avait  élevé  à  l'épiscopat,  y 
déposa  ses  habits  pontificaux,  et  enfonça  si 
avant  sa  crosse  dans  la  pierre  du  sépulcre, 
qu'il  fut  impossible  de  l'en  retirer  :  ce  qui  fit 
que  le  roi  Guillaume  et  l'archevêque  Lan- 
franc obligèrent  saint  Wulstan ,  par  les 
plus  vives  instances,  à  reprendre  son  siège 
et  ses  ornements  pontificaux.  Wilkins,  t.l, 
p.  367. 

LONDRES  (Conciles  de),  l'an  1C>85.  Deux 
conciles  furent  tenus  cette  année  à  Londres 
par  l'archevêque  Lanfranc,  dans  le  but  de 
réformer  ou  de  régler  la  discipline.  Wii- 
kins,  t.  I,  p.  369. 

LONDRES  (Concile  de),  l'an  1102.  Ce  con- 
cile fut  tenu,  par  la  permission  de  Henri  I", 
roi  d'Angleterre,  sous  le  pontifical  du  pape 
Pascal  II  :  saint  Anselme,  archevêque  de 
Cantorbéry,  et  primat  du  royaume,  y  pré- 
sida. L'archevêque  d'York  y  assista,  do 
même  qu'un  grand  nombre  d'évêques,  d'ab- 
bés et  de  grands  seigneurs  d'Angleterre. 
Nous  en  avons  les  trente  canons  qui  suivent  : 

1.  On  condamne  la  simonie,  et  l'on  dé- 
pose quelques  abbés  qui  s'en  trouvent  cou- 
pables. 

2.  On  défend  aux  évêques  d'exercer  les 
fonctions  de  magistrats  civils.  On  leur  or- 
donne de  porter  des  habits  conformes  à  leur 
élat,  et  d'avoir  toujours  avec  eux  des  per- 
sonnes d'une  vie  irréprochable,  pour  être 
témoins  de  leurs  actions. 

3.  Défense  de  donner  des  archidiaconats  à 
fermi'. 

i.  Défense  de  faire  des  archidiacres  qui  no 
soient  point  diacres. 


lus 


LON 


LON 


il4G 


5.  Défense  aux  archidiacres,  pr<!trcs,  dia- 
cres, chanoines,  d'épouser  <ies  femmes,  on  de 
retenir  celles  qu'ils  ont  déjà.  Quant  aux 
sous-diacres,  ils  seront  obligés  de  renvoyer 
les  femmes  qu'ils  auront  prises,  après  avoir 
fait  profession  de  chasteté. 

6.  Défense  aux  prêtres  de  célébrer  la  messe 
tant  qu'ils  garderont  leurs  femmes,  et  aux 
laïques  d'entendre  la  messe  de  ces  prêtres 
inconliiients. 

7.  On  n'admettra  personne  au  sous-diaco- 
nat, s'il  no  promet  solennellement  de  garder 
la  continence. 

8.  f.cs  fils  des  prêtres  n'hériteront  pas  des 
églises  de  leurs  pères. 

9.  Les  clercs  ne  seront  pas  procureurs 
dans  des  affaires  civiles,  ni  juges  dans  des 
causes  criminelles. 

10.  Les  prêtres  n'iront  pas  boire  aux  ca- 
barets. 

11.  Les  habits  des  clercs  seront  tout  d'une 
même  couleur;  et  leurs  souliers,  simples  et 
modestes. 

12.  Les  moines  et  les  clercs  apostats  se- 
ront obligés  de  reprendre  leur  état,  sous 
peine  d'excommunication. 

13.  Les  clercs  porteront  des  couronnes. 

14.  Les  dîmes  ne  seront  payées  qu'aux 
églises. 

..   15.  On  n'achètera  ni  églises  ni  bénéfices. 

1(5.  On  ne  fera  point  bùlir  de  nouvelles 
chapelles  sans  le  consentement  de  l'évêque. 

17.  On  ne  consacrera  point  une  église 
avant  qu'on  ait  pourvu  au  nécessaire,  tant 
de  l'église  que  du  prêtre  qui  doit  la  des- 
servir. 

18.  Les  abbés  ne  porteront  point  d'armes. 
Ils  mangeront  et  coucheront  dans  le  réfec- 
toire et  le  dortoir  communs,  avec  leurs  moi- 
nes, hors  le  cas  de  nécessité. 

Les  premiers  mots  latins  de  ce  canon,  qui 
est  le  dix-septième  dans  les  collections  de 
France,  et  le  dix-huitième  dans  celles  d'An- 
gleterre, sont  :  Ne  abbutcs  fuciant  milites, 
que  quelques-uns  rendent  ainsi  :  «  Les  ab- 
bés ne  feront  point  de  chevaliers,  »  c'est-à- 
dire  qu'ils  ne  leur  donneront  point  la  béné- 
diction solennelle  comme  les  évêqucs. 

19.  Les  moines  n'imposeront  la  pénitence 
qu'à  ceux  qui  sont  sous  la  juridiction  de 
l'abbé,  avec  sa  permission  seulement. 

30.  Les  moines  ne  seront  pas  parrains,  ni 
les  religieuses  marraines. 

21.  Les  moinfis  ne  tiendront  point  de  mé- 
tairies à  ferme. 

22.  Les  moines  ne  recevront  point  d'églises, 
à  moins  (jue  l'évêque  ne  les  leur  donne;  et 
quant  à  celles  qu'ils  auront  reçues  de  lui, 
ils  ne  les  dépouilleront  pas  de  leurs  revenus 
au  point  qu'elles  manquent  du  nécessaire, 
elles  et  les  prêtres  qui  les  desservent.  ^ 

23.  Les  promesses  de  mariage  que  deux 
personnes  se  seront  faites  en  cachette  et  sans 
témoins  deviendront  nulles  si  l'une  ou  l'au- 
tre de  ces  personnes  vient  à  les  nier. 

24.  On  fera  couper  les  cheveux  à  tous  les 
hommes  de  façon  qu'une  partie  des  oreilles 
paraisse,  et  que  les  yeux  soient  découverts. 


Ce  canon  fut  fait  à  l'occasion  des  jeunes  gens 
du  monde,  qui  laissaient  croître  leurs  che- 
veux coniiiie  les  femmes,  qui  avaient  sans 
cesse  le  peigne  à  la  main  pour  les  peigner,  et 
qui  niarehaienldans  les  rues  avec  ties  postures 
cITéminées.  En  général,  on  regardait  alors 
comme  un  Inxe  efféminé  dans  les  laïques,  de 
porter  les  cheveux  longs.  Saint  Anselme  mar- 
<|ue  dans  une  lettre,  qu'il  était  défendu  à  ceux 
qui  portaient  leurs  cheveux  longs  d'entrer  (la  II  s 
les  églises.  Serlon,  évêque  de  Séez,  étant  allé 
trouver  à  Carantan  Henri,  roi  d'Angleterre, 
fut  scandalisé  de  voir  la  plupart  des  sei- 
gneurs anglais  porter  de  longs  cheveux 
comme  des  femmes.  ]l  fit  un  sermon  pathé- 
tique contre  ce  luxe,  et,  tirant,  en  finissant, 
une  paire  de  ciseaux  de  sa  manche,  il  alla 
couper  les  cheveux  au  roi  et  ensuite  aux 
courtisans.  Godefroi ,  évêque  d'Amiens  ,  se 
trouvant  l'an  1109  à  Sainl-Omer  avec  Ro- 
bert, comte  de  Flandre,  y  chanta  la  messe 
de  minuit,  et  ne  voulut  pas  recevoir  les 
offrandes  de  ceux  qui  portaient  des  cheveux 
longs.  Mais  les  courtisans,  ne  voulant  pas 
se  priver  de  la  bénédiction  d'un  si  saint  évê- 
que, se  mirent  sur-le-champ  à  couper  leurs 
cheveux. 

23.  Les  parents  ne  se  marieront  point  en- 
semble jusqu'à  la  septième  génération.  Ceux 
qui  seront  ainsi  mariés  se  sépareront,  et 
ceux  qui  en  auront  connaissance  sans  en 
avertir  seront  censés  coupables  du  même 
crime. 

20.  Les  corps  des  défunts  ne  seront  point 
enterrés  hors  de  leurs  paroisses,  afin  que 
leurs  curés  ne  perdent  point  leurs  justes  ho- 
noraires. 

27.  Défense  de  rendre  aucun  honneur  ou 
culte  religieux  aux  corps  des  morts,  aux 
fontaines  et  aux  autres  choses  semblables, 
sans  la  permission  de  l'évêque. 

28.  On  défend  la  mauvaise  coutume  de  ce 
temps-là,  de  faire  trafic  des  hommes,  en  les 
vendant  comme  des  bêtes. 

2i).  On  défend,  sous  peine  d'analhème  et 
sous  d'autres  peines  rigoureuses,  le  crime 
de  Sodome,  et  l'on  en  réserve  l'absolution  à 
l'évêque. 

30.  On  publiera  celte  sentence  tous  les 
dimanches  par  toute  l'Angleterre.  Itcg.  t. 
XX;  Lnb.  t.  X;  Uard.  t.  M;  Anglic.  t  L 
Anal,  des  conc. 

LONDRES  (Concile  de),  l'an  1103.  Il  y 
eut  un  grand  débat  dans  ce  concile  entre 
le  roi  Henri  et  saint  Anselme,  au  sujet 
des  investitures  des  églises  données  par  co 
prince.  Le  prélat  n'ayant  pas  voulu  les  re- 
connaître, le  roi  commanda  arbitrairement 
à  l'arrhevêque  d'York  de  consacrer  les  évê- 
qucs qu'il  avait  investis.  Anglic.  I,  p.  384,, 

LONDRES  (Concile  de),  l'an  1107,  Ce 
Concile,  qui  est  appelé  général,  se  tint 
en  présence  cl  dans  le  palais  même  du  roi 
Henri  l''.  Ce  prince  y  renonça  au  préiendu 
droit  d'imeslilure  par  l'anneau  et  la  crosse, 
et  y  fit  reiiiitlir  les  églises  vacantes.  Saint 
Anselme,  qui  se  trouvait  à  ce  concile,  se 
hàla  de  mander  ces   bonnes   nouvelles  au 


11^7  '  DICTIONNAIRE 

pape  Pascal  II.  R.  XXVI;  LX;  B.  VII; 

"lONDÙES  (Concile  de),  l'an  1108.  Saint 
Anselme,  archevêque  tie  Canlorbéry ,  lint 
ce  concile  le  -2V  mai,  aux  fêtes  de  la  Penle- 
côle,  el  y  fil  dix  rèt'lemenls  contre  l'inconli- 
neiico  des  clercs.  Lub  X. 

LONDRES  (Concile  de),  l'an  110.1.  Ce  Con- 
cile l'ut  tenu  en  présencs  du  roi  Henri,  pour 
la  coiisécraliou  de  Thomas,  archevêque 
d'York,  qui  loulefois  ne  fut  sacré  qu'après 
avoir  reconnu  la  primalie  de  l'Eglise  de 
Canlorbéry ,  et  promis  l'obéissance  a  tous 
les  archevêques  présents  et  à  venir  de  celle 
métropole.  Jbid. 

LONDRES   (Concile  de),  l'an  1123.  Jean 
de  Crème  ,  prêtre-cardinal  du  litre  de  saint 
Chrysogoiie,  envoyé  en  Angleterre,  avec  la 
qualité  de   légat,  par  les  papes  Calliste  II  et 
Houorius  II,  convoqua    ce   concile   suus     e 
règne  de   Henri  i",  roi   d'Angleterre,  et  le 
pontificat  d'Honorius   11,  qui   avait  ete  élu 
pape    vers   le   milieu  de    décembre   de   1  an 
1124..  Le  légal  fit  l'ouverture  du  concile  le  9 
septembre  à  Wcslminsler,  assisté  dos  ar- 
chevêques   de    Canlorbéry    et    d'York,   de 
vingt  évêques,  d'environ  quarante   abbés  et 
d'une  multitude  de  clercs.  Selon  la  chronique 
de  Saxe,  le  concile  dura  trente  jours  entiers, 
pendant  lesquels  on  travailla  à  la  réforma- 
tion  des   mœurs  et  de  la  discipline  :  on  fil  a 
ce  sujet  dix-sept  canons,  qui  sont  à  peu  près 
les  mêmes  que  l'on  avait   publiés    dans   les 
conciles  tenus  sous  saint  Anselme.  Ils  com- 
battent particulièrement  la  simonie,  l'incon- 
tinence  des  clercs,  les  ordinations  sans  litre, 
la  pluralité  des  bénéfices,  les  mariages  entre 
parents  jusqu'à  la  septième  génération;  mais 
le   concile  déclara  que  les  maris  qui  vou- 
draient  se    séparer  de   leurs    femmes   sous 
prétexte  de  consanguinité  ne  seraient  pas 
admis  à  en  donner  la    preuve   par  témoins. 
Il  y  est  défendu  de  s'approprier  un  bénéfice 
par  voie  d'hérédité,  et  de  se  donner  un  suc- 
cesseur. Le  concile  décerna  aussi    la   peine 
de  privation   de  bénéfices  contre  les  bénéfi- 
ciers  qui  refuseraient  de  se   faire   promou- 
voir aux  ordres,  afin  de  vivre  en  plus  grande 
liberté. 

LONDRES  (concile  de) ,  l'an  1127.  Guil- 
laume de  Corbeil,  archevêque  de  Canlorbéry 
et  lé"-at  du  salnl-sié^'e,  présida  à  ce  concile, 
qui  SX  lint  à  Westminster,  le  13  mai  et  les 
deux  jours  suivants.  Les  évêques  d'Angle- 
terre et  d'Ecosse  s'y  trouvèrent  avec  un 
grand  nombre  d'abbés  et  de  personnes  pieuses; 
ce  qui  lait  qu'on  le  regarde  comme  un  con- 
cile national.  On  y  fit  douze  canons. 

Les  trois  premiers  condamnent  la  simonie, 
et  défendent  de  rien  exiger  pour  la  collation 
des  bénéfices,  pour  les  ordres,  pour  la  ré- 
ception lies  moines,  des  chanoines  et  des  re- 
ligieuses. ,,    , 

V.  On  ne  donnera    les  doyennes  qu  a  (les 

prêtres,  cl  les  archidiaconés  qu'à  des  diacres. 

5.  On  défend  aux  ecclésiastiques  qui  sont 

dans  les   ordres  sacrés ,  et  aux   chanoines, 

d'avoir  des  femmes  chez  eux,  et  l'on  prive 


DES  CONCILES.  Hi8 

de  leurs  bénéfices  et  des  foncliorts  de  leurs 
ordres  ceux  qui  ont  des  concubines. 

6.  On  charge  les  archidiacres  de  veiller 
sur  ces  désordres  et  de  lâcher  d'en  délivrer 
l'Eglise. 

7. On  ordonneque  les  concubines  des  prêtres 
et  des  chanoines  soient  expulsées  des  pa- 
roisses, et  que  celles  qui  sont  retombées  dans 
le  crime  soient  mises  en  pénitence  et  ven- 
dues. 

8.  Défense  de  posséder  deux  prieurés  à  la 
fois. 

9.  Défense  aux  clercs  d'être  procureurs 
ou  receveurs  de  fermes  ou  de  maisons  de 
campagne. 

10.  Ordre  de  payer  exactement  la  dlme. 

11.  Défense  de  donner  ou  de  recevoir  des 
dimes  ou  di  s  bénéfices  ecclésiastiques  sans  le 
consentement  de  l'évêque. 

12.  Les  abbesses  et  les  religieuses  doivent 
porter  des  habits  simples.  An(//ic.  I. 

LONDRES  (Concile  de),  l'an  1129.  Ce  con- 
cile fut  convoqué  par  les  ordres  du  roi  Henri  l'J, 
et  dura  depuis  le  premier  lundi  du  mois 
d'août  jus(]u'au  vendredi.  Il  y  fut  ordonné 
que  tous  les  prêtres  concubinaires  quitte- 
raient leurs  concubines.  Mais  le  roi  s'élant 
approprié  le  droit  de  faire  exécuter  cette  or- 
donnance et  de  punir  les  coupables,  il  en 
tira  des  sommes  considérables,  et  ne  remédia 
à  rien.  Wilkins,  iom.  I,  p.  111. 

LONDRES ( Assemblée  lenUeà), l'an  1132. On 
y  jugea  un  différend  qui  s'était  élevé  entre  l'é- 
vêque de  Saint-David  et  celui  de  Landaff  au 
sujet  des  limites  de  leurs  d\Qccie.s. Ex.  Annal. 
Waverl. 

LONDRES  (Concile  (ie),  l'an  ll36.  Voyez 
Westminstek,  même  année. 

LONDRES  (Concile  légatinde),  l'an  1138. 
Albéric,  évêque  d'Ostie  et  légal  du  saint- 
siége,  tint  ce  concile  dans  l'église  de  Saint- 
Paul.  Sur  son  ordre,  Henri,  évêque  de  Win- 
chester, conféra  le  diaconat  à  Richard  de 
Beaumeis,  et  le  même  jour,  Thibauld,  abbé 
du  Bec,  fut  élu  par  les  prélats  archevêque  de 
Canlorbéry  ,  en  présence  de  Jérémie,  prieur 
de  celte  église.  Bientôt,  après  avoir  reçu  la 
consécration  épiscopale,  il  partit  pour  Rome 
avec  le  légal,  et  le  pape  lui  donna  le  pallium. 
Mattlt.  Paris.  Selon  Wilkins,  ce  concile  n'est 
pas  autre  que  le  suivant,  et  à  l'exception 
des  ordinations,  qui  se  firent  effectivement 
à  Saint-Paul  de  Londres,  tout  se  passa  a 
Westminster. 

LONDRES  (autre  concile  de),  l'an  1138. 
Voy.  Westminster. 

LONDRES  (Concile  légatin  de),  l'an  lUi, 
tenu  par  l'évêque  de  Winchester,  legat  du 
sainl-siége.  Sur  la  plainte  que  présenta  le 
roi  Etienne,  sorti  tout  récemment  de  capti- 
vité le  concile  excommunia,  conformemenl 
aux'instruclions  du  pape  Innocent,  ceux  qui 
avaient  pris  ce  prince  en  trahison,  hx  An- 
nal. Waverl. 

LONDRES  (Concile  de),  l'nn  11V2  ou  1143, 
Matthieu  Paris   met   ce  concile  à  l'an  11»-, 


UM 


LON 


LON 


H50 


elRoper  de  Hovcdcn  à  l'an  1H3.  Il  fui  lonu 
à  la  mi-car^nie  par  Henri,  évêque  de  Wiii- 
cliosler  et  légat  di!  saint- sii'fîo  ,  en  pré- 
sence du  roi  Kticnnc,  contre  ceux  qni  nial- 
Irailaieiit  les  clercs.   Willdns,  t.  I,  /*.  'tlO. 

LONDUKS  (Concile  de),  l'an  lirjl.Thi- 
baud,  archevêque  de  Cantorbéry,  tint  ce  con- 
cile à  la  nii-carénie  ,  en  présence  du  roi 
Etienne,  de  son  fils  Eustachc  et  des  grands 
du  royaume.  11  fut  principalement  question 
dans  ce  concile  des  appellations  à  Home,  et 
on  y  appela  trois  fois  pour  diverses  affaires. 
Henri  de  Hungsington,  historien  anglais, dit, 
à  ce  que  rapporte  ici  le  P.  Richard,  qu'au- 
paravant ces  sortes  d'appels  n'élnient  pas  en 
usage,  el  que  Henri,  (|ui  fut  évéquc  de  Win- 
chestre,  depuis  l'an  1129  jusqu'à  l'an  1171, 
fut  le  premier  qui  les  fit  valoir  dans  le  t<'mps 
qu'il  était  légal  du  saint-siége.  Cet  historien 
ignorait  apparemment  l'histoire  de  saint  An- 
selme, el  la  réponse  qu'il  fit  au  roi  qui  lui 
alléguait  l'usage  de  l'Anglelerre  :  «  \(ius  di- 
«  tes  qu'il  est  contre  voire  coutume  que  j'aille 
«  consulter  le  vicaire  de  saint  Pierre  pour  le 
«  salut  de  hinn  âme  et  le  gouvernement  de 
«  mon  lîglise;  el  moi  je  déclare  que  cette  coii- 
«  tume  répugne  à  Uieu  et  à  la  justice,  et  que 
«  tout  serviteur  de  Dieu  doit  la  mépriser.  » 
S- Anselme, par  M.  de  Mon(alembert,Y\,p.8-2. 
L'éditeur  de  Venise  a  publié,  d'après  Baluze, 
huit  canons  de  ce  concile  du  Londres  sur  la 
discipline.  Anglic.  l. 

LONDRES  (Concile  de),  l'an  H5i.  Ce  con- 
cile fut  tenu  pendant  le  carêtne,  en  présence 
du  roi  Henri  H.  On  y  fit  revivre  les  ancien- 
nes coutumes  énoncées  dans  la  charte  de 
saint  Edouard  ,  el  les  privilèges  du  clergé. 
Labb.  X 

LONDRES  (Concile  de)  ou  de  Westminster, 
l'an  1162.  Ce  concile  se  tint  le  26  mai,  veille 
de  la  Pentecôte.  Le  roi  Henri  il  y  assista,  et 
Thomas  Rec(inet,  chancelier  du  royaume,  y 
fut  élu  d'une  voix  unanime  archevéïiue  de 
Canlorl)éry,  non  par  tous  les  évèques  d'An- 
gleterre ,  coiiini','  le  dit  Baronius  ,  mais  par 
tous  les  suffragants  de  l'Eglise  de  Cantorbéry, 
selon  l'nsage.  Ce  concile  ne  fut  donc  pas  un 
concilenationalon  général  de  tout  le  royaume 
d'Angleterre,  mais  un  concile  provincial  seu- 
lement. Anglic.  i,  p.  k3ï.  Richard,  t.  V. 

LONDRES  (Assemblée  générale  d'evêqucs, 
d'abliés,  de  comtes  et  de  hâtons,  etc.,  tenue 
à),  l'an  U'iO,  d'après  l'ordre  du  roi  Henri  IL 
Ce  prince  y  fit  sacrer  roi  son  fils  Henri  par 
Roger,  archevêque  d'York,  au  mépris  du 
droit  attaché  au  siège  de  C.inlorbéry.  Les 
évèques  présents  eurent  la  faiblesse  de  se 
faire  les  complices  de  cette  iniquité.  Ex 
Chron.  Gervas. 

LONDRES  (Concile  de),  l'an  1173.  Ce  con- 
cile se  tint  le  6  juillet.  Richard  ,  prieur  du 
monasière  de  Sainl-Augnstin,  y  fui  élu  ar- 
chevêque de  Cantorbéry.  On  y  lui  ensuite  la 
bulle  du  pape  Alexandre  III,  qui  canonisiiit 
saint  Thomas,  archevêque  de  Cantorbéry. 
Wilkins  croit  qu'il  faul  attribuera  ce  concile 
vingl-sept  règlements  ou  canons  de  discipline 
qu'il  rapporte,  cl  qui  sont  pris  des  anciens 


conciles,  de  môme  que  ceur  da  concile  do 
Londres  de  l'an  1 17'î. 

LONDlU'iS  (Concile  de),  Londinense,  l'an 
1 17'J.  Richard,  archevêiiue  de  Cantorbéry, 
tint  ce  concile  au  mois  de  mai,  le  ilimanchc 
avant  l'Ascension, dans  l'églisi-dcSiiiit-l'ierre 
de  Wcslminsler.  Les  évèques  sulTragants  de 
Cantorbéry  et  les  abbés  de  ce  diocèse  s'y  trou- 
vèrent avec  le  roi  Henri  II  el  son  fils.  On  y 
publia,  du  consentement  du  nu  et  des  sei- 
gneurs, les  dix-neuf  canons  suivants  : 

1.  Les  »lercs,  engagés  dans  les  ordres  sa- 
crés, qui  ont  une  concubiiu;  qu'ils  ne  veu- 
lent pas  chasser  ,  après  en  avoir  été  avertis 
trois  fois  par  leurs  évèques,  seront  privés  de 
tout  office  el  de  lout  bénéfice  ecclésiastique. 

2.  Défense  aux  clercs,  sous  (/eine  de  dépo- 
sition,d'entrer  dans  les  cabarets  pour  y  boire 
et  y  manger,  à  moins  qu'ils  ne  soient  eu 
voyage. 

3.  Défense  à  ceux  qui  sont  dans  les  ordres 
sacrés,  sous  peine  de  privation  de  leur  ordre, 
de  leur  office  et  de  leur  place,  de  rendre  des 
jugements  en  des  causes  où  il  s'agit  de  mu- 
tilation de  membres,  ou  d'en  couper  eux- 
mêmes,  et  aux  prêtres,  sous  peine  d'ana- 
Ibème,  d'exercer  la  charge  de  vicomte  Ou  da 
prévôt  séculier. 

L'Eglise  était  obligée  de  faire  ces  défenses, 
parce  que  l'ignorance  des  laïques  était  cause 
que  l'on  donnait  à  des  clercs  les  charges  de 
judicatiire. 

4.  L'archidiacre  obligera  les'^'ercs  iiui  onl 
des  cheveux  longs  à  se  les  (ouper,  et  les 
clercs  seront  chaussés  modestement  ,  sous 
peine  d'ex communica lion. 

5.  On  déclare  nulles  les  ordinations  do 
clercs  faites  par  un  évêque  étrange!-,  sans  le 
consiMitement  de  l'évêque  diocésain,  el  l'on 
suspend  les  évèques  qui  ont  fait  ces  ordina- 
tions. 

6.  Défense,  sous  peine  d'anathème,  île  ju- 
ger des  procès  criminels  dans  les  églises  ou 
dans  les  cimetières. 

7.  Défense  de  rien  exiger  pour  l'adminis- 
tration des  sacrements  et  pour  le  droit  de 
sépullure. 

8.  Les  évèques  qui  prennent  de  l'argent 
pour  l'entrée  en  religion  ou  en  canonicat 
sont  excommuniés. 

y.  Défense  do  donner  des  églises  à  quel- 
qu'un sous  prétexte  de  le  doter,  el  de  rien 
exiger  pour  la  présentation  à  un  bènélice. 

10.  Défense  aux  ecclésiasli(|ues  et  aux 
moines  d'exercer  le  métier  de  marchands  ou 
de  tenir  des  métairies  à  ferme,  et  aux  laï- 
ques d'affermer  des  bénéfices. 

1 1 .  Défense  aux  clercs ,  sous  peine  de  dé- 
position, de  porter  des  armes. 

12.  Les  vicaires  qui  veulent  avoir  des  bé- 
néfices des  titulaires ,  contre  la  promesse 
qu'ils  leur  onl  faite,  ne  seront  plus  admis  à 
faire  leurs  fondions  dans  le  même  diocèse. 

13.  On  payera  exactement  la  dîme  de  tou- 
tes choses,  et  cela  sous  peine  d'excommu- 
nication. 

li.  Le  cleic  qui  perdra  son  procCs  sera 
condaiiuié  aux  dépens  envers  sa  partie,  et 


1151 


DICTIONNAIRR   DES  CONCILES. 


1152 


s'il  110  peut  les  pnyer,  il  sera  puni  selon  que 
l'évèqui'  le  jugera  à  propos. 
•  15.  Le  nombre  des  préfaces,  qui  doivent 
être  dites  à  la  messe  selon  les  jours,  sera  fixé 
à  dix,  et  il  ne  sera  point  permis  d'y  en  ajou- 
ter de  nouvelles. 

16.  Définse  de  donner  l'eucharistie  (rcni- 
péo  dans  le  vin,  sous  prétexte  de  rendre  la 
communion  plus  complète. 

17.  Défense  de  consacrer  l'eucharistie  au- 
trement que  dans  un  calice  d'or  ou  d'argent, 
et  aux  évéques  d'en  bénir  qui  soient  d'élain. 

18.  Aucun  fidèle,  de  quelque  condition 
qu'il  soit ,  ne  se  mariera  clandestinement; 
mais  on  le  fera  publiquement,  avec  la  béné- 
diction du  prôlre  ;  et  le  prêtre  qui  aura  célé- 
bré un  maiiage  en  secret  sera  suspens  de 
Son  office  pour  trois  ans. 

19.  Défense  de  marier  les  enfants  qui  n'ont 
pas  l'fige  nubile  selon  les  lois  et  les  canons, 
si  ce  n'est  qu'  on  soit  obligé  de  tolérer  ces 
sortes  de  mariages  pour  quelque  grande  né- 
cessilé,  comme  pour  le  bien  de  la  paix. 
Anyl.  I,  Anal,  des  conc.  II. 

LONDRES  (Concile  de),  l'an  1185.  Ce  con- 
cile eut  le  même  objet  que  celui  de  l'aris  de 
la  même  année  (l'oî/.  ce  mot).  Les  deux  rois 
de  France  et  d'Angleterre,  qui  s'étaient  con- 
sultés là-dessus,  convinrent  d'aider  et  de  se- 
courir les  lieux  saints  en  hommes  cl  en  ar- 
gent. Bitronius  et  Pacjiin  liunc  cinn. 

LONDRES  (Concile  de),  l'an  111)1,  convo- 
qué par  l'évéque  de  Londres,  en  sa  qualité 
de  doyen  des  évoques  de  toute  la  province, 
pour  l'élection  d'un  nouvel  archevéïiue  de 
Canlorbéry.  Rien  n'y  fut  terminé,  et  le  con- 
cile fut  transféré  à  Canlorbéry  ,  où,  dans 
Cet  inlcrvalle,  les  moines  avaient  fait  vio- 
lence à  l'évéque  de  Batli  pour  le  placer  sur 
le  siège  archiépiscopal.  Ex  Radulpho  de 
Diceto. 

LONDRES  (Concile  de),  l'an  1200.  Hubert, 
archevêque  de  Canlorbéry,  assembla  ce  con- 
cile général  de  la  nation  dans  l'église  de 
Weslmiiislcr,  et  y  publia  quatorze  canons, 
les  mêmes  pour  la  plupart  que  ceux  du  con- 
ciledeLalran,  tenu  souslepapeAlexandrc  III, 
en  117'.).  Voici  ceux  qui  en  diffèrent  : 

1.  On  ordonne  aux  prêtres  de  réciter  les 
paroles  du  canon  de  la  messe  distinctement, 
ni  trop  vile,  ni  trop  lentement,  et  d'observer 
la  même  règle  dans  la  récitation  des  offices 
divins. 

2.  Défense  aux  prêtres  de  célébrer  deux 
fois  la  messe  en  un  même  jour,  sinon  en  cas 
de  nécessité;  alors  le  prêtre  ne  fera  point 
l'ablution  du  calice  et  réservera  celle  des 
doigts  pour  la  prendre  après  la  seconde 
messe,  si  ce  n'est  qu'il  y  ait  un  diacre  ou 
quelque  autre  ministre  qui  soit  en  état  de 
prendre  celte  ablution  à  la  première  messe. 
Le  même  canon  ordonne  de  porter  l'eucha- 
ristie aux  malades  dans  une  boîte  propre  et 
couverte  d'un  linge,  en  faisant  précéder  la 
croix  et  la  lumière,  à  moins  que  le  malade 
ne  soil  trop  éloigné.  Il  veut  aussi  ([ue  l'on  re- 
nouvelle riiO'ilic  chaque  dimanche;  que  l'on 
observe  avec  soinde  ne  pas  donner  une  hostie 
non  consacrée,  au  lieu  d'une  consacrée;  que 


l'on  ne  porte  pas  en  secret  l'eucharistie  à 
celui  (]ui  ne  la  demande  pas,  mais  qu'on  la 
donne  publiquement  à  celui  qui  la  demande 
avec  instance,  si  ce  n'est  que  son  crime  soit 
public. 

3.  On  administrera  le  baptême  et  la  conflr- 
malion  à  ceux  dont  on  doule  qu'ils  aient  été 
baptisés  ou  confirmés,  parce  qu'on  n'est  pas 
censé  réitérer  un  sacrement  qunnil  on  n'a 
point  de  preuve  qu'il  ait  été  conféré  ;  c'est 
pourquoi  on  doit  baptiser  les  enfants  expo- 
sés, quand  on  doute  s'ils  l'ont  été,  soil  qu'on 
trouve  avec  eux  du  sel  ou  non.  Quand  un 
enfant  a  été  baptisé  par  un  laïque  dans  le 
cas  de  nécessité,  le  prêtre  doit  suppléer  les 
cérémonies  et  les  prières  qui  suivent  l'im- 
mersion, et  non  celles  qui  la  précèdent. 

4.  Les  prêtres,  dans  l'administration  de  la 
pénitence,  auront  égard  à  toutes  les  circon- 
stances du  péché  et  à  la  douleur  du  pénitent, 
et  n'imposeront  point  de  pénitence  à  une 
femme  qui  puisse  la  rendre  suspecte  à  son 
mari  de  quelque  crime  caché.  Ils  useront  de 
la  même  précaution  à  l'égard  du  mari,  et  ils 
prendront  garde  eux-mêmes  de  ne  point 
s'approcher  de  l'autel  qu'ils  ne  se  soient 
confessés  des  fautes  dans  lesquelles  ils  se- 
ront tombés,  et  de  ne  point  imposer  des  mes- 
ses pour  pénitence  à  ceux  qui  ne  sont  pas 
prêtres. 

9.  Défense  de  diminuer  la  dlme,  sous  pré- 
texte des  frais  de  la  moisson.  Les  prêtres  aU' 
ront  pouvoir  d'excommunier  avant  l'au- 
tomne ceux  qui  fraudent  la  dîme,  et  de  les 
absoudre  suivant  la  forme  de  l'Eglise  ;  mais 
ceux  qui  retiendront  les  dîmes  après  avoir 
été  avertis  trois  fois  seront  soumis  à  l'ana- 
thème:  quant  aux  dîmes  des  terres  novales, 
elles  ne  seront  payées  qu'aux  églises  parois- 
siales. 

11.  Il  est  détendu  à  un  homme  de  contrac- 
ter mariage  avec  les  parentes  de  sa  première 
femme,  et  à  une  femme  avec  les  parents  de 
son  premier  mari,  et  au  baptisé  de  se  ma- 
rier avec  la  fille  do  celui  qui  l'aura  baptisé 
ou  tenu  sur  les  fonts  de  baptême.  Avant 
qu'un  mariage  puisse  être  contracté,  on  l'an- 
noncera trois  fois  publiquement  dans  l'église, 
et  on  le  célébrera  de  même  dans  l'église,  le 
prêtre  présent  ;  autrement  le  mariage  ne  sera 
pas  admis,  à  moins  d'un  ordre  spécial  de 
l'évéque.  Aucun  des  conjoints  ne  pourra  en- 
treprendre un  long  pèlerinage,  à  moins  que 
les  deux  parties  n'aient  déclaré  publique- 
ment leur  consentement  mutuel. 

13.  Lorsqu'il  y  aura  en  un  endroit  des  lé- 
preux,  on  leur  permettra  de  se  bâtir  une 
église  ou  une  chapelle,  avec  un  cimetière,  et 
d'avoir  un  prêtre  à  leur  service.  Anglic.  t.  I, 
Amd.  des  conc.  t.  II. 

LONDRES  (Conciles  de)  et  d'Oxford,  l'an 
1207.  Le  roi  Jean,  de  retour  de  son  voyage 
d'oulre-mcr,  convoqua  ces  deux  conciles 
pour  obliger  tous  les  bénéficiers  du  royaume 
d'Anglelerre  à  lui  donner  une  certaine  somme 
sur  les  revenus  de  leurs  bénéfices;  mais 
ceux-ci  ayant  représenté  que   c'était  une 


!1S3 


LON 


LON 


«154 


chose  inouïe  dans  l'Eglise  anglicane,  le  roi 
se  rendit  à  leurs  renionlranccs.  Atk/I.  I. 

LONDRES  (Gonc'le  de),  l'an  1210.  Le  roi 
.Toan  convoqua  ce  concile  ou  parlement,  et  y 
extorqua  des  sommes  très  -  considérables 
des  prélats  et  des  moines  de  son  royaume. 
Angtic.  l. 

LONDRES  (Concile  de),  l'an  1213.  Etienne 
de  Langion ,  archevêque  de  Cantorbéry, 
tint  ce  concile  le  25  août.  On  y  permit  au 
clergé  de  réciter  publiquement  l'ofûce  divin 
à  voix  basse,  rn  attendant  que  le  pape  eût 
confirmé  l'absolution  du  roi  Jean.  Il  y  eut 
deux  autres  conciles  en  Angleterre  la  même 
année  et  sur  le  même  sujet,  l'un  à  West- 
minsler,  et  l'aulrea  Ueading  ou  Ueding. 

LONDRES  (Concile  de),  lan  121i.  Nicolas, 
é>êque  de  ïusculnm,  et  légat  du  pape,  tint 
le  29  juin  ce  concile,  où  le  roi  Jean  fut  ab- 
sous et  rétabli.  On  y  leva  aussi  l'interdit 
dont  l'Angleterre  élait  frappée  depuis  six 
ans,  trois  mois  et  quatorze  jours. 

LONDRES  (Conciles  de)  et  de  Westminster, 
l'an  1226.  11  est  douteux  s'il  faut  distinguer 
ces  deux  conciles,  ou  s'ils  n'en  font  qu  un. 
Quoi  qu'il  en  soit,  le  roi  Henri  111  y  accorda 
les  libertés  de  l'Eglise  et  du  royaume.  Ang 1. 1. 

LONDRES  (Concile  de),  l'an  1232.  L'évé- 
que  de  Londres,  assisté  de  dix  autres  pré- 
lats, tint  ce  concile,  où,  sur  les  plaiales  du 
pape  Grégoire  IX,  on  excommunia  les  au- 
teurs des  mauvais  traitements  faits  aux 
clercs  romains  qui  possédaient  des  bénéfices 
en  Angleterre.  Edil.  Venet.,  t.  XIII. 

LONDRES  (Concile  de),  l'an  1237.  Henri  III, 
roi  d'Anglelerre ,  ayant  appelé  dans  son 
royaume  le  cardinal  Olhon,  légat  du  sainl- 
siége,  ce  cardinal  indiqua  un  concile  à  Lon- 
dres pour  le  lendemain  du  jour  de  l'octave  de 
Saint-Martin.  Les  archevêques  de  Cantorbéry 
et  d'York  y  assistèrent  et  y  firent  des  pro- 
leslalions  pour  la  conservation  de  leurs 
droits.  Le  légat  ouvrit  le  concile  par  un  dis- 
cours adressé  aux  prélats  sur  la  prudence 
et  la  sagesse  que  doivent  avoir  les  ecclé- 
siasliques.et  y  Ql  lire  Irenteet  un  règlements 
de  discipline,  dont  voici  la  substance  : 

1.  La  dédicace  des  églises  tirant  son  origine 
de  l'ancien  Testament,  et  ayant  été  observée 
dans  le  nouveau  par  les  saints  Pères ,  on  doit 
la  pratiquer  avec  d'autant  plus  de  dignité  et 
de  soin,  qu'on  n'offrait  alors  que  des  sacrifi- 
ces d'animaux  morts,  au  lieu  que  l'on  offre 
ici  sur  l'autel,  par  les  mains  du  prêtre,  une 
hostie  vivante  et  véritable,  savoir  le  Fils  uni- 
que de  Dieu.  C'est  pourquoi  les  Pères  ont 
ordonné  avec  raison  que  l'on  ne  célèbre  un 
office  si  relevé  que  dans  des  lieux  consacrés, 
à  moins  qu'il  n'y  ail  quelque  nécessité  d'en 
user  autrement.  Toutes  les  églises  cathédra- 
les, conventuelles  et  paroissiales,  qui  sont 
entièrement  bâties,  seront  donc  consacrées 
dans  deux  ans,  par  les  évêqucs  diocésains  ou 
par  leur  autorité;  et  celles  qu'on  bâtira  à 
l'avenir  seront  consacrées  dans  le  même 
laps  de  temps.  La  célébration  do  la  messe 
sera  interdite  dans  les  églises  qui  n'auront 
point  été  consacrées  deux  ans  après  qu'elles 
auront  été  bâties.  Les  abbés  et  les  curés  u'a- 


batlronl  point  les  anciennes  églises  consa- 
crées,sous  prétexte  d'en  faire  de  plus  belles, 
sans  le  consentement  de  l'évêque  du  diocési', 
qui  ne  le  donnera  (ju'à  pro(i()s,  et  ([ui,  (juand 
il  l'aura  donné,  fera  en  sorte  que  les  églises 
neuves  soient  bâties  promptcment. 

2.  Il  y  a  sept  sacrements,  le  haplôme,  la 
confirmation,  la  pénitence, l'eucharislii-,  l'cx- 
tiême-oi\clion,  le  mariage  et  l'ordre.  On  les 
administrera  avec  une  grande  pureté  d'ânie, 
et  gratuitement.  Les  sujets  qu'on  doit  or- 
donner prêtres  seront  examinés  spécialement 
sur  cette  matière,  et  les  archidiacres  auront 
soin  d'en  instruire  les  prêtres  dans  leurs  vi- 
sites et  leurs  assemblées. 

3.  Le  ba[)tême  solennel  ne  se  doit  adminis- 
trer que  le  samedi  saint  et  la  veille  de  la  Pen« 
tecôte. 

k.  Les  prêtres  qui  exigeront  de  l'argent 
pour  donner  l'absolution  ou  les  autres  sa- 
crements seront  suspens  de  leur  office  et 
privés  de  leur  bénéfice. 

5.  Les  évêques  auront  soin  de  nommer, 
dans  cha(iue  doyenné,  des  confesseurs  pour 
les  clercs  qui  ont  honte  de  se  confesser  aux 
doyens,  et  d'établir  dans  les  cathédrales  un 
pénitencier  général. 

6.  On  examinera  ceux  qui  doivent  être 
ordonnés,  avec  beaucoup  de  soin  ;  et  l'on 
tiendra  un  registre  de  ceux  qui  seront  ap- 
prouvés, afin  que  les  autres  ne  puissent  sa 
mêler  avec  eux. 

7.  8  et  9.  On  n'affermera  point  les  bénéfi- 
ces, ni  principalement  les  dignités.  Si  l'on 
donne  quelques  églises  à  ferme,  ce  ne  sera 
jamais  aux  laïques,  ni  pour  plus  de  cinq  ans 
aux  ecclésiastiques  eux-mêraos. 

10.  Les  vicaires  seront  prêtres  et  obligés 
de  résider  en  personne  dans  les  églises  qu'on 
leur  a  données  à  desservir. 

11.  On  ne  donnera  point  légèrement  les 
bénéfices  des  absents, sur  des  bruits  que  quel- 
ques-uns feraient  courir  de  leur  mort;  mais 
on  attendra  qu'on  en  soit  bien  assuré:  au- 
trement, l'évêque  sera  obligé  de  réparer  le 
dommage  qu'il  aura  causé  à  la  personne  dé- 
pouillée par  lui  de  son  bénéfice  ;  et  l'intrus, 
outre  la  restitution  des  fruits  qu'il  aura  per- 
çus, sera  privé  ipso  facCo  de  son  office  et  do 
son  bénéfice. 

12.  On  ne  partagera  point  un  bénéfice  en 
plusieurs;  et  l'on  réunira  en  un  ceux  qui  au- 
ront été  partagés,  à  moins  que  le  partage  ne 
soit  ai\cien. 

13.  On  exécutera  les  canons  des  conciles 
touchant   la    résidence    et   contre   ceux  qui  ' 
possèdent   plusieurs  bénéfices  sans  une  dis- 
pense spéciale  du  siège  apostolique. 

14.  On  observera  les  canons  du  quatrième 
concile  de  Latrau,  louohant  la  manière  dont 
les  clercs  doivent  être  habillés  ;  et  les  évê- 
ques, ainsi  que  leurs  clercs  commensaux, 
seront  les  premiers  à  donner  l'exemple  aux 
autres. 

15.  Les  clercs  qui  ont  contracté  des  maria- 
ges clandestins  seront  privés  ipso  facto  de 
leurs  bénéfices,  et  leurs  enfants  seront  inha- 
biles à  en  posséder  et  à  être  promus  aux 


il  SB 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


H86 


ordres,  sans  une  dispense  canonique  fondée 
sur  leur  mérite  personnel. 

16.  Les  clercs  concubinaires  seront  sus- 
pens (ie  leur  office,  et  s'ils  ne  quittent  leurs 
ronciibines  dans  un  mois  ,   ils  seront  privés 

1  de  leurs  bénéfices. 

17.  I.,es  enf.inls  des  clercs  ne  pourront  pos- 
séder les  bénéfices  de  leurs  pères,  et  l'on  dé- 
posera ceux  d'entre  eus  qui  en  possèdent. 

18.  Ceux  qui  protègent  ou  retirent  les 
voleurs  seront  excommuniés,  s'ils  continuent 
leur  pratique,  après  un  triple  avertissement. 

19.  Les  moines  bénédictins  s'abstiendront 
de  l'usage  delà  viande, selon  la  règle  de  saint 
Benoît,  excepté  ceux  qui  sont  faibles  ou  in- 
firmes, qui  en  useront  à  l'infirmerie.  Les 
novices  seront  tenus  de  faire  profession  au 
bout  de  l'année  de  leur  noviciat,  et  il  en  sera 
de  même  des  cbanoines  réguliers,  suivant  la 
constitution  du  pape  Houorius  III. 

20.  Les  archidiacres  feront  exactement  la 
visite  des  églises  de  leur  district,  examinant 
si  tout  est  décent  dans  les  vases  et  les  orne- 
ments de  l'église  ;  s'informant  de  la  manière 
dont  on  fait  l'office  du  jour  et  de  la  nuit; 
corrigeant  tout  ce  qui  mérite  d'être  corrigé  , 
soil  pour  ie  temporel,  soit  pour  le  spirituel. 
Ils  ne  se  rendront  point  à  charge  aux  églises 
par  des  dépenses  superflues,  et  ne  prendront 
(jue  des  droits  modiques  pour  leurs  visites. 
Ils  se  garderont  bleu  de  recevoir  quoi  que  ce 
soil  pour  ne  point  visiter  et  ne,  point  ;junir, 
ou  de  coiniiiiiiuir  iujubtciueiit  [lour  e.viur— 
sjuer  do  l'.iigeiil. 

21.  Les  juges  d'église  n'empêcheront  pas 
les  parties  de  s'accorder  à  l'amiable, et  n'exi- 
geront rien  d'elles. 

22.  Li's  archevêques  et  les  évoques  trou- 
vent leurs  devoirs  exprimés  dans  le  nom 
iiiêmr  de  leur  dignité,  qui  signifie  surveillant 
et  surinlendant.  Il  faut  donc  qu'ils  veillent 
sur  leur  troupeau,  dont  ils  doivent  être  le 
modèle  et  l'exemple  ;  résider  dans  leurs  égli- 
ses cathédrales,  y  célébrer  la  messe,  au  moins 
aux  fêles  principales,  aux  jours  de  diman- 
che, de  carême  et  d'avent;  visiter  leurs  dio- 
cèses pour  corriger  les  abus;  rél'ormer  les 
mœurs,  consacrer  les  églises,  répandre  la 
semence  de  la  parole  de  vie,  et  se  faire  lire, 
du  moins  deux  fois  l'an,  la  profession  qu'ils 
ont  faite  à  leur  sacre. 

Le  terme  employé  dans  ce  canon  et  dans 
beaucoup  d'autres,  pour  exprimer  la  rési- 
dence des  évêques,  est  remarquable.  Ces  ca- 
nons (lisent  que  les  évêques  doivent  résider 
ou  demeurer  dans  leurs  églises  cathédrales, 
c'est-à-dire,  dans  une  petite  maison  ou  petit 
hospice  attenant  à  l'église  cathédrale;  en 
sorte  que,  selon  l'esprit  de  ces  canons,  un 
évéque  n'est  pas  censé  résider  dans  son  dio- 
cèse, qui  demeure  un  temps  notable  dans 
quelque  maison  de  campagne  de  son  diocèse 
luéiue,  tel  que  serait  l'espace  de  deux  ou  trois 
mois,  et  beaucoup  moins  encore.  Le  cin- 
quième concile  de  Carihage,  qui  est  de  l'an 
401,  défend  aux  évoques  de  faire  leur  rési- 
dence dans  toute  autre  église  que  leur  cathé- 
drale, qui  est  leur  propre  épouse.  Le  concile 
du  TrulK'>  eu  692,  prononce  une  sentence  do 


déposition  contre  les  évêqaes  qui  s'absente- 
ront trois  dimanches  consécutifs  de  leur  ca- 
thédrale. Celui  de  Francfort,  en  791,  ordonne 
la  même  chose,  et  limite  l'absence  de  i'évê- 
que  à  trois  semaines  tout  au  plus.  Le  troi- 
sième concile  de  Lyon  eu  583,  déclare  que 
demeurer  dans  son  diocèse  n'est  pas  propre- 
ment résider,  à  moins  qu'on  ne  soil  dans  la 
ville  oii  le  siège  épiscopalest  établi.  Le  con- 
cile de  Francfort,  sousCharlemagne,  défendit 
aux  évêques  de  demeurer  plus  de  trois  se- 
maines, chaque  année,  dans  leur  maison  do 
campagne.  Enfin,  la  congrégation  établie 
par  les  pajies  pour  résoudre  les  difficultés 
qu'on  iiourrait  former  sur  les  décrets  du 
concile  de  Trente  ayant  été  consultée  sur  ce 
sujet,  répondit  que  les  évêques  ne  satisfont 
pas  à  leur  devoir,  en  résidant  dans  leur  dio- 
cèse, s'ils  ne  résident  aussi  dans  leur  église, 
excepté  lorsque  le  devoir  même  de  leur 
charge  les  appelle  dans  les  autres  lieux  de 
leur  diocèse;  que  cependant,  ils  n'encourent 
point  les  peines  des  non-résidants,  c'est-à- 
dire  qu'ils  ne  sont  point  obligés  à  la  restitu- 
tion des  revenus  de  leur  bénéfice.  Apud 
Faç/nan.  in  lib.  ill  Décret.  §  1,  pag.  6(j. 

23.  On  nommera  des  juges  habiles,  parti- 
culièrement pour  les  causes  de  mariage;  et 
les  abbés,  archidiacres  el  doyens  qui  sont  en 
possession  d'en  connaître  ne  donneront  de 
sentence  définitive  qu'après  avoir  consulté 
l'évcque  du  diocèse. 

Les  huit  autres  règlements  concernent  di- 
verses formalités  de  justice  et  les  conditions 
dent  les  actes  doivent  être  revêtus  pour  qu'ils 
soient  authentiques.  Anglic.  tom.  I. 

LONDRES  (Concile  de),  l'an  1238.  Olton, 
légal  du  saint-siège,  convoqua  ce  concile  de 
toute  l'Angleterre,  pour  y  recevoir  satisfac- 
tion de  l'insulte  que  lui  avaient  faite  les 
écoliers  di;  l'université  d'Oxford.  Ceux-ci  lui 
ayant  demandé  leur  pardon  avec  beaucoup 
d'humilité,  lu  légal  leva  l'interdit  qu'il  avait 
jeté  sur  cette  université, ctla  rétablit  dans  les 
exercices  qu'il  avait  suspendus.  Labb.  XI. 

LONDRES{Concile  de), l'an  1239.  Le  mémo 
légat  tint  l'e  concile,  et  sur  le  même  objet 
que  le  concile  d'Edimbourg  [Yoy.  ce  mol)  de 
la  même  année. 

LONDRES  (Concile  de),  l'an  1214-.  Ce  con- 
cile fut  tenu  le  22  février.  On  y  accorda  un 
subside  au  roi,  et  on  éluda  celui  que  le  pape 
demandait.  Anglic.  I. 

LONDRES  (Concile  de),  l'an  1246.  On  s'y 
opposa  à  la  demande  que  le  pape  faisait  du 
tiers  des  revenus  du  clergé  d'Angl'-lerre.  Ihid. 

LONDRES  (Concile  de),  l'an  1252.  Le  roi 
y  demanda  un  secours  d'argent,  qui  lui  fut 
refusé  alors,  et  qu'on  lui  accorda  l'année 
suivante.  Ibid. 

LONDRES  (Concile  de),  l'an  1255.  Rustaud, 
nonce  du  pape  Alexandre  IV  en  Angle 
lerre,  convoqua  ce  concile,  qui  se  tint  le 
13  janvier,  jour  de  la  fêle  de  saint  Hilaire 
de  Poitiers.  On  y  voulut  exiger  des  prélats 
des  sommes  exorbitantes  pour  le  pap'  et 
pour  le  roi  Henri  III.  Mais  le  concile  s'op- 
posa vigoureusement  à  ces  injustes  exactions, 
dit  le  p.  Richard,  d'après  Wilkins.  Il  or- 


1157 


LON 


LON 


mi 


donna  donc,  sous  peine  d'anathèmc,  l'obscr- 
V.ilioii  (le  la  grande  cliaile  de  sainl  Ktloiianl, 
el  répoiidil  aux  nuiuvaiscs  raisons  de  Kus- 
lanil,  que  le  pape  avait  droil  sur  les  biens  de 
l'Eglise,  comme  prolecleur  pour  lesdél'endre, 
el  luiilemcnl  comme  propriél.iire,  pour  s'en 
altribiier  le  domaine  et  la  jouissance. 

LONDRES  (Concile  de),  lan  1-2j".  Boni- 
face,  archevêque  de  Cantorbéry,  convo(|ua 
ce  concile  pour  y  délibérer  sur  les  moyens 
!le  rendre  l.i  liln-rlé  à  ll'^glise  il'Anglelerre, 
opprimée,  dit  Richard,  par  les  exaciions  du 
pape  et  du  roi.  l^e  concilia  se  tint  le  2-2  août, 
et  l'on  Y  dressa  einquanle  articles,  cont'oiines 
à  ceux,  pour  lesquels  saint  Tliumas  de  Gan- 
lorlM'iy  avait  combattu. 

LONDRIiS  (Concile  de),  l'an  12G1.  Ce  con- 
cile (ut  tenu  le  16  mai,  et  composé  de  tous 
les  évéques,  abbés,  prieurs,  archidiacres  et 
autres  ordinaires  des  églises.  On  y  fit  quel- 
ques nouveaux  règlements  sur  l'état  de  lE- 
glise  d'Angleterre,  et  on  envoya  des  députés 
à  Rome,  pour  assister  au  concile  indiqué  par 
le  pape  Alexandre  IV'  au  commencement  de 
juillet,  afin  d'y  prendre  les  mesures  conve- 
nables contre  les  Tartares. 

LONDRES  (Concile  de),  l'an  1263.  Voyez 
Westminster,  même  année. 

LONDRES  (Concile  de),  Londincnse ,  l'an 
1268.  Otlobon,  cardinal,  légat  du  sainl-siége 
en  Angleterre,  tint  ce  concile  le  23  avril  1268, 
el  y  publia  cinquante-quatre  canons  pour  le 
rétablissement   de   la  discipline  de  l'Eglise. 

1.  On  ne  conférera  le  baptême  solennel 
qu'à  Pâques  et  à  la  Pentecôte,  et  les  curés 
et  les  vicaires  apprendront  la  forme  du  bap- 
tême à  leurs  paroissiens ,  dans  la  langue  du 
pays. 

2.  Défense  de  rien  exiger  pour  l'adminis- 
tralion  des  sacrements. 

3.  II  y  aura  obligation,  sous  peine  de  sus- 
pense, de  faire  consacrer  les  églises  dans  l'an- 
née, et  l'évéque  les  consacrera  gratuitement. 

4.  Les  clercs  qui  porteront  des  armes  se- 
ront excommuniés  et  privés  de  leur  béné- 
fice, s'ils  ne  se  corrigent,  et  ne  font  satisfac- 
tion dans  le  temps  que  i'évêque  leur  pres- 
crira. 

5.  Les  clercs  porteront  des  habits  qui  leur 
descendront  au  moins  jusqu'au-dessous  de 
la  mi-jambe.  Ils  auront  la  couronne  large  et 
les  cheveux  coupés  de  façon  que  les  oreilles 
soient  à  découvert.  Ils  ne' porteront  point  de 
coiffures  qui  leur  couvrent  toute  la  léle,  si 
ce  n'est  en  voyage  {infulas,  quas.vulyo  coifus 
vocuiU,  dit  le  texte). 

C.  Les  clercs  ne  feront  point  l'office  d'a- 
vocats auprès  des  tribunaux  séculiers,  si  ce 
n'est  dans  les  cas  permis  par  le  droit,  ils 
ne  seront  point  non  plus  juges  ni  assesseur^ 
m  causa  sanguinis. 

7.  Les  clercs  n'exerceront  point  la  justice 
séculière. 

8.  On  renouvelle  la  constitution  faite  dans 
le  concile  de  Londres  de  l'an  1237  par  Olhon, 
légal  du  sainl-siége,  qui  suspend  de  leur 
office  el  bénéfice  les  clercs  concubinaires 
qui  dans  un  mois  u'aurunt  pas  chassé  leurs 
coacubiaes. 


9.  On  ne  recevra  personne  pour  être  vi- 
caire, à  moinscju'il  nesuil  prélre.ou  au  moins 
qu'il  ne  doive  être  oïd'inné  diacre  aux  pre- 
miers quatre-tenips,  et  ((u'il  ne  lasse  sa  ré- 
sidence dans  le  lieu  de  sa  vicaiierie,  après 
avoir  (initié  tous  les  antres  bénéfices  à  charge 
d'âmes  qu'il  [xiurrail  avoir.  (Juant  aux  vi- 
caires déjà  élablis  sans  élre  prèlrcs,  ils  pren- 
dront la  préirise  dans  l'année. 

10.  Les  intrus  seront  suspens  de  tout  office 
et  bénéfice,  et  obligés  de  satisfaire  pour  les 
dominagc's  qu'ils  auront  causés  aux  titulaires 
di'S  liéiiéfices  dont  ils  se  seront  emparés. 

U.  L'iiistiluliun  dans  un  bénéfice  sefu 
nulle  et  invalide,  à  moins  qu'il  ne  conste  p;(r. 
des  preuves  authentiques  (jue  le  lilulairc 
est  mort,  ou  qu'il  a  lésigné  son  bénéfire,  ou 
enfin  rjn'il  y  a  renoncé  en  quelque  autre 
manière. 

12.  On  ne  partagera  point  ua  bénéfice  en 
plusieurs  ,  et  l'on  ne  chargera  pas  les  béné- 
iices  de  nouvelles  pensions. 

13.  On  excommunie  ceux  qui  violent  les 
asiles  des    églises. 

IV.  On  enjoint  aux  évéques  de  punir  ceux 
qui  empêchent  la  célébration  des   mariages'. 

15.  On  défend  à  l'ordinaire  à  qui  l'on  pré- 
sente un  testament,  de  l'approuver,  qu'au- 
paravant il  n'ait  obligé  l'exécuteur  testamen- 
taire à  renoncer  au  droit  qu'il  pourrait  avoir 
de  plaider  dans  sa  juridiction. 

16.  Les  follaleurs  ne  pourront  retenir  les 
fruits  des  bénéfices  vacants ,  s  ils  n'en  ont  le 
droit  acquis  par  un  titre  ou  par  une  ancienne 
coutume. 

17.  Les  chapelains  des  chapelles  accordée! 
sans  préjudice  des  droits  des  églises  parois- 
siales seront  tenus  de  donner  aux  curés  les 
offrandes  qui  se  font  dans  ces  chapelles. 

18.  Les  bénéficiers  auront  soin  d'entre- 
tenir et  de  réparer  les  bâtiments  de  leurs  bé- 
néfices, et  s'ils  ne  le  font,  les  évéques  la 
feront  faire  aux  dépens  de  ces  bénéficiers  né- 
gligents. 

19.  Les  archidiacres  et  les  autres  prélats 
qui  ont  droil  de  visite  n'exigeront  le  droit 
de  procuration  qu'en  cas  de  visite  actuelle  , 
suivant  le  quatrième  concile  général  de  La- 
tran  sur  ce  sujet. 

20.  Les  archidiacres  et  autres  prélats  qui 
conmiueront  la  peine  canonique  ,  imposée 
pour  les  péchés  ,  en  une  amende  pécuniaire, 
ou  qui  prendront  de  l'argent  pour  remellre 
les  peines  qui  sont  dues  aux  péchés  ,  seront 
contraints  par  l'évéque  d'employer  en  œu- 
vres pies  le  double  de  ce  qu'ils  auront  reçu. 

21.  Défense  de  donner  à  ferme  les  dignités, 
bénéfices  ou  offices  ecclésiastiques. 

22.  On  déclare  les  évéques  obligés  à  la 
résidence  par  les  lois  divines  et  ecclésiasti- 
ques. 

23.  Défense  aux  évéques  de  donner  une 
église  de  leur  diocèse  à  un  autre  évêque 
on  à  un  monastère  ,  si  ce  n'est  par  charité 
ou  pour  soulager  une  église  très-pauyre. 

24.  Les  biens  de  ceux  qui  meurent  sans 
avoir  fait  de  testaments  seroul  employés  à 
de  pieux  usages. 


1159 


DICTIOiNNAlRE  DES  CONCILES. 


1160 


Les  quatre  canons  suivants  règlent  les  for- 
tnaliiés  judiciaires. 

29.  Quandondonnera  l'absolution  des  cen- 
sures, on  la  fera  publier. 

30.  On  défend  d'avoir  sans  dispense  plu- 
sieurs bénéfices  à  charge  d'âmes. 

31  et  32.  On  défend  l'usage  des  commendes, 
à  moins  d'une  grande  nécessité;  et  l'on  dé- 
clare nulles  les  collations  des  bénéfices  faites 
à  des  personnes  qui  en  ont  déjà  qui  obligent 
à  résidence. 

33.  Pour  empêcher  la  collusion  dans  les 
résignations  des  bénéfices,  on  ne  rendra  point 
un  bénéfice  à  celui  qui  l'a  résigné. 

3ï.  Ondéclarenullestoulesles  conventions 
faites  pour  les  collations  des  bénéfices  et  les 
pensions  nouvellement  imposées. 

35.  Défense  de  tenir  des  marchés  ou  de 
faire  d'autres  trafics  dans  les  églises. 

3G.  On  ordonne  des  processions  et  des 
prières  solennelles  pour  la  paix  du  royaume 
et  do  la  terre  sainte. 

37.  On  ordonne  de/aire  lire  ces  statuts  tous 
les  ans  dans  Us  conciles  provinciaux. 

38  et  39.  Les  religieux  et  les  religieuses  fe- 
ront profession  aussitôt  après  que  l'année 
de  leur  probation  sera  écoulée. 

40.  On  lira  deux  fois  l'an  ,  dans  chaque 
monastère,  les  constitutions  des  papes  tou- 
chant les  religieux;  et  les  maîtres  des  no- 
vices auront  soin  de  les  instruire  de  la  règle 
qu'ils  veulent  embrasser. 

41.  Les  supérieurs  des  monastères  feront 
Geux  fois  l'année  d'exactes  recherches  parmi 
leurs  religieux,  pour  découvrir  et  punir  les 
propriétaires. 

42.  Ceux  qui  sont  préposés  pour  fournir 
aux  religieux  les  habits  et  les  autres  choses 
nécessaires,  ne  les  leur  donneront  point  en 
argent,  sous  peine  d'être  privés  de  leur  ol- 
Dce,  et  d'être  punis  en  outre  à  la  volonté  du 
supérieur. 

43.  Les  moines,  non  plus  que  les  cha- 
noines réguliers,  ne  demeureront  point  seuls 
dans  leurs  églises  ou  manoirs,  et  si  les 
églises  sont  si  pauvres  qu'elles  ne  suffisent 
pas  à  l'entretien  de  deux  moines  ou  chanoi- 
nes, on  les  fera  desservir  par  des  prêtres  sé- 
culiers. 

44.  On  ne  donnera  à  ferme  à  un  moine, 
ni  manoir,  ni  maison  de  campagne,  ni  église, 
ni  possession  quelconque. 

43.  L'usage  de  la  viande  étant  défendu  aux 
moines  noirs  par  la  règle  de  saint  Benoîl  et  par 
le  chapitre  général,  si  ce  n'est  en  certains 
cas  et  en  certains  lieux,  les  supérieurs  et  les 
évêques  puniront  les  délinquants  en  ce  point. 

40.  Il  n'y  aura  aucune  distinction  parmi 
les  moines  et  les  chanoines  réguliers,  ni  pour 
les  meubles  du  dortoir,  ni  pour  les  ustensiles 
du  réfectoire. 

47.  Quand  l'abbé  voudra  donner  à  manger 
dans  sa  chambre  à  quelques  moines,  il  fau- 
dra qu'il  reste  toujours  au  moins  les  deux 
liers  de  la  communauié  au  réfectoire. 

48.  Le  supérieur  visitera  souvent  les  ma- 
lades ,  et  fera  en  sorte  que  les  infirmiers  en 
aient  un  grand  soin. 

49.  Défense  à  tout  abbé,   prieur,   recteur 


d'églises  ou  d'hôpitaux  de  vendre  à  qui  que 
ce  soit  le  droit  d'exiger  chaque  jour ,  ou  à 
certains  temps  marqués,  une  certaine  somme 
pour  subvenir  à  ses  besoins,  ce  qui  obère  les 
monastères,  églises  et  hôpitaux.  11  y  a  dans 
le  texte  :  Inhibemus,  ne  itnquam  personis  ali- 
quibiis  libcraliuncs  vcndaiiiar.  Le  mot  de  li~ 
beratio  se  prend  aussi  pour  merces,  solarium, 
vutuntas,  sententia,  consilium,  securitas,  eau- 
tio.  Voyez  le  Glossaire  de  du  Gange. 

50.  On  gardera  les  anciens  usnges  par  rap- 
port au  nombre  des  moines  qui  doivent  étra 
dans  chaque  monastère. 

51.  Les  supérieurs  des  monastères  rendront 
leurs  comptes  généraux  en  tout  ou  en  partie, 
au  moins  une  fois  l'année,  en  présence  de  la 
communauté.  ^ 

52.  Aucun  religieux  ne  trafiquera,  sous 
peine  de  privation  de  son  office. 

53.  Les  religieuses  ne  parleront  jamais 
seules  aux  personnes  séculières,  et  ces  per- 
sonnes n'entreront  point  dans  les  lieux  ré- 
guliers des  monastères,  hors  les  cas  de  né- 
cessité- 

54.  Les  moines  se  confesseront  et  célébre- 
ront souvent. 

LONDRES  (Concile  de),  l'an  1272.  On 
ignore  ce  qui  se  passa  dans  ce  concile.  Wil' 
kins,  t.  U. 

LONDRES  (Concile  de),  l'an  1278,  pour 
envoyer  un  député  à  Rome,  touchant  les  af- 
faires de  l'Eglise  d'Angleterre.  Mansi,  t.  II, 
col.  47. 

LONDRES  (Concile  de),  l'an  1279,  pour 
donner  un  subside  au  roi  Edouard.  An- 
glic.  l. 

LONDRES  (Concile  de),  l'an  1280.  Ce  con- 
cile se  trouve  mentionné  dans  Wilkins.  An- 
glic.  IL 

LONDRES  (Concile  de),  l'an  1282.  Jean 
Peckam,  archevêque  de  Cantorbéry,  tint  ce 
concile  le  1"  mars,  pour  la  délivrance  d'A- 
maury  de  Montfort,  chapelain  du  pape  Mar- 
tin IV,  arrêté  par  les  Anglais  comme  il  me- 
nait sa  sœur,  femme  du  prince  de  Galles ,  à 
son  époux.  Anglic.  IL 

LONDRES  (Concile  provincial  de  Cantor- 
béry, tenu  à),  l'an  1283.  Les  évêques  s'y 
plaignirent  de  ce  que  le  roi  avait  fait  enle- 
ver des  trésors  des  églises  les  secours  desti- 
né>  pour  la  délivrance  de  la  terre  sainte. 
Wilkins.  t.  IL 

LONDRES  (Concile  de),  l'an  1286.  Jean 
Peckam,  archevêque  de  Cantorbéry,  tint  ce 
concile  avec  trois  évêques  et  plusieurs  doc- 
teurs, le  30  avril.  On  y  condamna  comme 
hérétiques  les  propositions  suivantes  : 
1  1.  Le  corps  mort  de  Jésus-Christ  n'a  eu 
aucune  forme  substantielle,  ni  la  même  qu'il 
avait  pendant  sa  vie. 

2.  La  mort  de  Jésus-Christ  a  introduit 
dans  sa  personne  une  nouvelle  forme  sub- 
stantielle, une  nouvelle  espèce  ou  nature, 
en  sorle  que  le  Fils  de  Dieu  n'a  point  seule- 
ment eu  l'espèce  ou  la  nature  humaine,  mais 
encore  une  autre  qu'on  ne  nomme  pas. 

3.  Si  l'on  eût  consacré  pendant  les  trois 
jours  que  le  corps  de  Jésus-Christ  resta  dans 
le  tombeau,  la  transsubstantiation  du  paiu 


1161 


I,ON 


f-ON 


1162 


se  serait  faite  dans  celte  forme  ou  nature 
introduite  de  nouveau  par  sa  mort. 

4.  Après  la  résurrection  de  Jésus-Christ , 
tout  le  pain  se  change  dans  loul  le  corps 
vivant  de  Jésus-Christ,  en  sorte  que  la  ma- 
tière du  pain  se  change  dans  la  matière  du 
corps  de  Jésus-Christ,  et  la  forme  du  pain 
dans  la  forme  du  corps,  c'est-à-dire,  dans 
l'âme  intellectuelle,  en  tant  qu'elle  eslla 
forme  du  corps. 

5.  L'identité  numérique  du  corps  mort  de 
Jésus-Christ  avec  son  corps  vivant,  n'était 
fondée  que  sur  l'idontilé  de  la  matière  et  des 
dimensions  inlerminées,  et  leurs  rapports 
avec  l'âme  intellectuelle. 

6.  Le  corps  mort  d'un  saint  ou  de  tout 
autre  homme  n'est  pas,  numériquement  par- 
lant, le  même  que  son  corps  vivant,  si  ce 
n'est  secundum  quid,  savoir,  à  raison  de  la 
matière  qui  leur  est  commune. 

7.  Quand  on  veut  enseigner  cette  doc- 
trine, on  n'est  point  obligé  de  croire  à  l'au- 
torité du  pape,  pas  plus  qu'à  celle  de  Gré- 
goire, d'Augustin  et  d'autres  semblables; 
mais  seulement  à  l'autorité  de  la  Bible  ou  de 
la  raison. 

8.  Il  n'y  a  qu'une  forme  dans  l'homme , 
savoir,  l'âme  raisonnable.  Anglic.  l;Anal. 

des  COTlCt     V« 

LONDRES  (Concile  de),  l'an  1287.  Ce  con- 
cile fut  tenu  par  les  prélats  et  le  clergé  de 
l'Eglise  de  Canlorbéry.  On  n'eu  a  point  les 
actes.  Anglic.  I. 

LONDRES  (Concile  de),  l'an  1291.  Ce  con- 
cile obligea  tous  les  juifs  à  sortir  de  l'Angle- 
terre avec  leurs  biens.  On  y  résolut  aussi 
de  donner  un  subside  au  roi  Edouard,  dé- 
terminé à  aller  en  personne  à  la  terre  sainte. 
Ibid. 

LONDRES  (Conciles  de),  l'an  1297.  Ro- 
bert, archevêque  do  Canlorbéry,  et  ses  suf- 
fraganls,  commencèrent  le  premier  de  ces 
deux  conciles  le  14  janvier.  Il  dura  huit 
jours,  pendant  lesquels  on  traita  de  la  de- 
mande que  le  roi  Edouard  faisait  d'un  sub- 
side, sans  qu'on  pût  s'accorder.  Le  même 
archevêque  tint  ensuite  un  second  concile, 
le  26  mars  de  la  même  année,  avec  quel- 
ques-uns de  ses  suffragants,  à  Saint-Paul  de 
Londres.  Doux  avocats  et  deux  religieux  de 
l'ordre  des  frères  prêcheurs  s'efforcèrent  de 
prouver  par  bien  des  raisons  que  le  clergé 
pouvait  donner  des  subsides  au  roi  en  lemps 
de  guerre,  malgré  la  défense  du  sainl-siége. 
Anglic.  1;  Mansi,  III. 

LONDRES  (Concile  de),  l'an  1305.  Ce  con- 
cile fut  convoqué  par  Edouard,  rot  d'Angle- 
terre ,  et  composé  de  plusieurs  évêques, 
abbés  cl  barons  d'Angleterre  et  d'Ecosse. 
Il  dura  vingt  jours,  à  commencer  du  15  sep- 
tembre, et  eut  pour  objet  le  rétablissement 
de  la  paix  entre  ces  deux  royaumes.  An- 
glic. I. 

LONDRES  (Concile  de),  l'an  1309.  Robert 
de  Winchelsey  ,  archevêque  de  Canlorbéry  , 
tint  ce  concile  avec  ses  sufïragants,  dans 
l'église  de  Saint-Paul,  le  lundi  d'ajjrès  la  fête 
de  saint  Edmond  ,  roi  cl  martyr.  On  y  lut 
deux  bulles  du  pape  Clément  V  pour  la  con- 

Dictionnaire  des  Concilks.  1. 


vocation  d'un  concile  général  à  Vienne  eu 
Dauphiné,  au  sujet  de  l'affaire  des  templiers. 

AlK/lic.    II. 

LONDRES  (Concile  de),  Tan  l'Ml.  Ce  con- 
cile  cul  pour  objet  la  cause  des  templiers. 
Anqlic.  11. 

LONDRES  (Conciles  de),  l'an  1312.  Il  y  eut 
deux  conciles  It^nus  à  Londres  en  1312;  le 
premier  par  Roberi  de  Winchelsey,  arche- 
vêque de  Canlorbéry  ,  et  le  second  par  les 
deux  Arnauld,  légats  du  sainl-siége,  le  pre- 
mier cardinal  et  l'autre  évéque  de  Poitiers. 
Ces  deux  conciles  eurent  pour  objet  les  af- 
faires de  l'Eglise  et  du  royaume  d'Angleterre. 
Anglic.  Il;  Mansi,  III. 

LONDRES  (Concile  de),  l'an  1321.  Gautier 
Raynaud,  archevêque  de  Gaiilorbcry,  tint 
ce  concile  au  mois  de  décembre  avec  ses 
suffragants.  On  n'en  a  point  les  actes  ,  non 
plus  que  ceux  du  concile  de  Perth ,  qui  sa 
tint  la  même  année.  Jbid. 

LONDRES  (Conciles  de  la  province  do 
Canlorbéry  tenus  à  ) ,  en  1322, 1326  et  1332. 
Il  est  fait  menlion  de  ces  conciles  dans  la 
colleclion  de  Wilkins,  t.  IL  C'est  à  peu  près 
tout  ce  qu'on  en  peut  dire. 

LONDRES  (Concile  de),  l'an  1329.  Simon 
Maphata,  archevêque  de  Canlorbéry,  tint  ca 
concile  avec  ses  suffragants,  au  mois  de  fé- 
vrier de  l'an  1328,  selon  le  style  anglais,  qui 
était  alors  de  commencer  l'année  au  23  mars. 
On  y  fit  les  neuf  statuts  suivants  : 

1.  On  s'abstiendra  des  œuvres  serviles  la 
jour  du  vendredi  saint;  mais  les  riches  pour- 
ront néanmoins  faire  cultiver  ce  jour-lq 
les  terres  des  pauvres,  par  esprit  de  cha- 
rité. 

2.  On  fêlera  la  Conception  de  la  sainlo 
Vierge  dans  toute  la  province  de  Canlor- 
béry. 

3.  Les  violateurs  des  immunités  ecclésias- 
tiques seront  excommuniés. 

k.  Même  peine  contre  ceux  qui  mettent 
obstacle  aux  testaments  des  personnes  de 
condition  servile. 

5.  On  n'exigera  rien  pour  l'insinuation 
des  testaments  des  pauvres,  dont  les  biens 
n'excéderont  pas  cent  sous  slerlings. 

6.  On  pourra  appeler  avant  une  sentence 
définitive,  nonobstant  le  statut  d'un  concile 
d'Oxford,  qui  défend  ces  sortes  d'appels. 

7.  Ceux  qui  empêchent  les  oblalions  or- 
dinaires des  fidèles,  ou  les  dîmes  ,  ou  qui 
s'en  approprient  une  partie,  seront  excom- 
muniés. 

8.  On  ne  fera  point  de  mariages  sans  pu- 
blication de  bans. 

9.  L'ordinaire  aura  soin  de  régler  ce  qui 
regarde  les  réparations  des  bénéfices.  Angl. 
11;  Annl.  des  conc.  V;  Uard.  VIII. 

LONDRES  (Conciles  de),  l'an  1342.  Jean 
Slretford  ,  archevêque  de  Canlorbéry,  tint 
deux  conciles  consécutifs  à  Londres,  l'un  le 
10  octobre  1342,  et  l'autre  le  premier  mer- 
credi d'après  la  fêle  de  saint  Edouard.  Il  pu- 
blia douze  capitules  dans  le  premier  de  ces 
conciles,  et  dix-sept  dans  le  second. 
Capitules  du  i"  concile. 

1.  Défense,  sous  peine  de  suspense,  de 

37 


H63 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


1104 


dire  la  messe  dans  les  oratoires  ou  chapelles 
domestiques  sans  la  permission  de  l'ordi- 
naire. 

2.  Les  évêques  auront  soin  de  stipendier 
leurs  officiers  et  leurs  domestiques,  pour  les 
empêcher  de  faire  des  exactions  sur  ceux 
qui  ont  besoin  de  lettres  scellées,  tant  pour 
les  bénéfices  que  pour  les  ordres.  Les  clercs 
bénéficiers  qui  auront  pris  plus  de  douze 
deniers  pour  l'expédilion  des  lettres  qui  con- 
cernent la  provision  des  bénéOces,  ou  plus 
de  six  deniers  pour  les  lettres  d'ordination  , 
restitueront  le  double  de  ce  qu'ils  auront 
reçu,  sous  peine  d'être  privés  de  leur  office 
et  do  leur  bénélice.  Si  ce  sont  des  clercs  bé- 
néficiers ou  de  simples  laïques  qui  aient 
fait  ces  exactions,  ils  seront  privés  de  l'en- 
trée de  l'église  jusqu'à  ce  qu'ils  aient  restitué 
au  double. 

3.  Les  archidiacres  seront  tenus  d'installer, 
par  l'ordre  de  lévêque,  ceux  qui  seront 
promus  aux  bénéfices,  on  ne  prenant  qu'une 
somme  modérée;  savoir,  quarante  deniers 
si  c'est  l'archidiacre  qui  installe,  et  onze 
seulement  si  c'est  un  de  ses  officiaux. 

4.  Les  religieux  qui  ont  des  béitéfices,  fe- 
ront, chaque  année,  des  aumônes  réglées  par 
l'ordinaire  aux  pauvres  des  paroisses  de  ces 
bénéûces. 

5.  Les  religieux  et  autres  qui  ont  des  biens 
dans  une  paroisse,  conlribueronl  aux  répa- 
rations de  l'église  et  à  la  clôture  du  cime- 
tière, soit  qu'ils  demeurent  dans  la  paroisse 
ou  non. 

6.  7,  8  et  9.  On  règle  les  frais  pour  l'insi- 
nuation des  testaments  et  des  comptes,  la 
visite  des  archidiacres,  les  assemblées  des 
évoques  et  des  autres  ordinaires,  l'envoi  des 
huissiers  ou  appariteurs. 

10.  Les  archidiacres  et  leurs  ofQciaux  qui 
recevront  deux  fois  de  l'argent,  par  forme  de 
commutation  de  peines,  pour  des  péchés  pu- 
blics de  rechute,  seront  obligés  de  restituer 
à  la  cathédrale  le  double  de  la  somme  qu'ils 
auront  reçue,  sous  peine  d'élre  suspens  de 
leur  office. 

11.  Ceux  qui  seront  accusés  de  quelque 
crime  se  purgeront  dans  le  doyenné  où  ils 
demeurent,  et  non  dans  les  autres.  Les  ar- 
chidiacres qui  exigeront  plus  d'un  denier  des 
prêtres  qu'ils  admettront  à  célébrer  la  messe 
pour  la  première  fois  dans  les  lieux  de  leur 
juridiction,  seront  suspens  et  privés  de  l'en- 
trée de  l'église. 

12.  Ceux  qui  se  font  donner  directement 
ou  indirectement  des  bénéfices  qui  ne  sont 
pas  vacants,  encourent  l'excommunicatioa 
majeure  ipso  fado,  et  sont  inhabiles  pour 
toujours  à  les  posséder. 

Capitules  du  w  concile. 

1.  On  dénoncera  excommuniés,  le  premier 
dimanche  de  carême,  le  jour  de  la  fêle  du  Suint- 
Sacrement,  et  les  autres  jours  de  fêtes  solen- 
nelles, les  conspira  tours  et  les  rebelles,  les  per- 
turbateurs de  I  Eglise  et  tous  les  mafaileurs. 

2.  Les  clercs  bénéficiers  ou  conslitués  dans 
les  ordres  sacrés,  qui  porteront  des  cheveux 
longs,  des  habits  courts,  des  ceintures  pré- 


cieuses et  des  anneaux  aux  doigts ,  seront 
suspens  de  leur  office  ,  s'ils  ne  se  corrigent 
six  mois  après  qu'ils  auront  été  averlis. 

3.  Défense  de  donner  les  bénéûces  à  ferme 
aux  laï(|ues. 

4.  Ceux  qui  empêchent  de  payer  les  dîmes, 
ou  de  faire  des  offrandes  aux  églises,  enconr- 
ronl  l'excommunication  majeure  réservée  à 
l'évêque,  si  ce  n'est  dans  le  cas  de  niort. 

5.  6,  7  et  8.  Même  peine  contre  ceux  qui 
ne  payent  point  la  dîme  des  bois  taillis,  qui 
volent  les  offrandes  faites  à  l'Eglise,  qui  em- 
pêchent de  faire  des  testaments  ou  de  les 
exécuter. 

9.  Même  peine  contre  les  malades  qui 
donnent  ou  qui  aliènent  frauduleusement 
leurs  biens,  et  cunlre  leurs  complices. 

10.  Même  peine  contre  ceux  qui  veilleront 
les  morts,  à  cause  des  abus  qui  accompa- 
gnent ces  veilles  nociurnes,  excepté  néan- 
moins les  parents  et  les  amis  des  défunts  qui 
Tondront  réciter  dévotement  des  psaumes 
pour  eux. 

11  et  12.  Même  peine  contre  ceux  qui 
Conlraclent  des  mariages  clandestins  ou  qui 
y  assisleni  ;  et  contre  ceux  qui  empêchent 
les  juges  d'église  de  faire  leurs  fonctions. 

1-5.  On  ne  pourra  metiroon  liberté  les  ex- 
communiés qui  ont  éié  emprisonnés,  sans 
l'agrément  de  l'ordinaire  ;  et,  si  ou  le  fait, 
on  les  excommuniera  de  nouveau. 

14.  Ceux  qui  couperont  les  herbes  ou  les 
arbres  qui  croissent  dans  les  cimetières,  sang 
la  permission  des  curés,  encourront  l'excom- 
munication majeure. 

15.  Même  peine  contre  ceux  qui  violeront 
les  séquestres  qui  auront  été  mis  sur  certains 
biens  d'église  par  les  évêques  ou  leurs 
grands  vicaires. 

11).  Même  peine  contre  ceux  qui  obtien- 
nent malicieusement  des  brevets  du  roi  pour 
transporter  ceux  avec  lesquels  ils  ont  des 
affaires  litigieuses  dans  d'autres  comtés  que 
ceux  où  ils  demeurent. 

17.  Les  évêques  feront  publier  et  observer 
ces  constitutions.  Jhid, 

LONDRES  Concile  de) ,  l'an  1350.  Simon 
Islip,  archevêque  de  Cantorbéry,  tint  ce  con- 
cile, qui  dura  depuis  le  16  mai  jusqu'au  24 
du  même  mois.  On  y  accorda  pouf  un  an  les 
décimes  du  clergé  an  roi  Edouard  ,  qui  les 
demandait  pour  six  ans.  Witkins,  t.  ML 

LONDRES  (Concile  de  la  province  de  Can- 
torbéry convoqué  à),  l'an  1357,  le  niercr<'di 
après  le  dimanche  Misericordia  Doinini  ou 
du  Bon-Pasteur,  touchant  les  atîaires  de 
l'Eglise  et  de  l'Eiat.  Witkins,  t.  III. 

LONDRES  (Concile  de  la  province  de  Can- 
torbéry tenu  à),  l'an  1359.  Le  clergé  y  pro- 
mit son  appui  au  roi,  dans  les  guerres  que 
celui-ci  aurait  à  soutenir.  Le  roi,  (lui  se 
trouvait  présent,  se  plaignit  au  concile  de 
l'cvêiiue  d'Ely,  à  qui  il  refusa  de  pardoimer, 
malgré  les  excuses  du  prélat  et  les  -.upplica- 
tioiis  de  lous  ses  confrères.  Wilkins,  t.  111. 

LONDRES  (Concile  de  la  province  do 
Cantorbéry  tenu  à),  le  2  décembre  13G3.  C'est 
tout  ce  que  nous  savons  de  ce  concile.  Wil- 
kins, t.  III. 


tics 


LON 


LON 


il06 


LONDRES  (Concile  de  la  province  de  Can- 

torbéry  Iciui  it),  l'an  l.']fi9.  I!  y  fut  (jiioslioti 
de  (li'cimcs  que  lo  roi  di'tii.iiid.iil  au  clergé' 
pour  les  Ix'soins  de  son   royaume.  Ihid. 

LONDHKS  (  Concile  de  l.i  province  de 
Canlorhéry  Icnu  à),  l'an  1371.  Le  prince  de 
(î.illes  y  conlrai;;iiit  le  clergé  à  lui  fuiirnir 
un  snbsidc  de  ciM(|nanl(^  mille  livres.  Ihid. 

LONDKliS  (Concile  de  la  province  do 
Canlorliéiy  tenu  à),  l'an  i;n.'),  [)our  satis- 
faire le  roi. qui  réchimait  des  ;irrérai^es  qu'il 
rcst;iil  ;iu  clergé  à  lui  acquitter.  Ibid. 

LONDHKS  (Concile  île  la  province  de 
Canlorbéry  tenu  a^),  l'an  L'i7V.  Il  y  fol  encore 
(jueslion  de  nouveaux  subsides  qno  deman- 
dai! le  roi.  Le  clergé  courtisan  répondil  qu'il 
y  consentirait  ,  pourvu  qu'il  ne  fût  plus 
oblige  de  satisfaire  aux  demandes  que  le 
pape  pourrait  aussi  lui  laire  dans  ce  genre. 
On  négdcia  pour  ce  sujet  auprès  du  souve- 
r.iin  pontife.  Ibid. 

LONDKKS  (Concile  de  la  province  de 
Cantorbéry  tenu  à),  l'an  L'JTG.  On  y  écoula 
une  réclamation  de  l'évèque  de  Norwich  au 
Bujet  d'un  testament.  Ibid.  Voy.  Cantor- 
BÉRY,  même  année. 

LONDRES  (  Deux  conciles  de  la  province 
de  Canlorbéry  tenus  à),  l'an  1377,  pour  ua 
subside  de  trois  (/ro«,et  un  autre  dedeux  dé- 
cimes qu'on  accorda  au  roi.  Ibid. 

LONDRLS  (Concile  de  la  province  de  Can- 
lorbéry tenu  à)  ,  l'an  1379.  Ce  synode  fut 
convoqué  pour  deux  moiifs  ;  le  premier,  de 
remédier  aux  atteintes  portées  à  la  juridic- 
lion  et  à  la  liberté  de  l'Eglise  d'Angleterre  ; 
le  second,  de  subvenir  aux  besoins  du  roi  et 
du  royaume.  De  ces  deux  sujets,  il  n'y  eut 
que  le  second  de  traité,  et  il  le  fut  libéralo- 
nienl.  Ibid. 

LONDRES  (Concile  de  la  province  de 
Caiitorbéri  tenu  à),  l'an  1380.  Même  objet  et 
mémo  résultat  que  pour  le  précédent.  Ibid. 

LONDRES  (Concile  de),  l'an  1382.  Guil- 
laume de  Courlenai,  archevêque  de  Cantor- 
béry,  tint  ce  concile  qui  fut  composé  de  huit 
évoques  et  de  plusieurs  docteurs  et  bache- 
liers en  théologie  et  en  drojl.  Ou  y  condamna 
vingt-quatre  propositions  de  Wiclcf  et  de  ses 
disciples  ;  savoir,  dix  comme  héréti(iues,  et 
quatorze  comme  erronées  et  contraires  à  la 
déOnition  de  l'Eglise. 

Les  propositions  hérétiques  sont  :  la  pre- 
mière, que  la  substince  du  pain  malériol  et 
du  vin  demeure. dans  le  sacrement  de  l'autel 
après  la  consécration  ;  la  seconde,  (|ue  les 
accidents  ne  demeurent  point  sans  sujet  dans 
ce  sacrement  ;  la  troisième,  que  Jésus-Christ 
n'y  est  point  identiquement,  vraiment  et 
réelb  nient  selon  sa  propre  présence  corpo- 
relle ;  la  quatrième,  qu'un  évéque  ou  un 
prêtre  qui  est  en  péché  mortel,  n'ordonne 
point,  ne  consacre  point,  ne  baptise  point  ; 
la  cinquièiiic,  que,  quand  un  liomnie  est  con- 
trit comme  il  faut,  la  confession  extérieure 
est  inutile  ;  la  sixième ,  qu'il  n'y  a  point  de 
fonde. lient  dans  l'Evangile  que  Jésus-Christ 
ait  établi  la  messe;  la  septième,  que  Dieu 
est  obligé  d'obéir  au  diable;  ta  huitième,  que 
si  le  pape  est  un  réprouvé  et  ua  aiéchant 


homme,  et  par  conséquent  membre  du 
diable,  il  n'a  point  de  pouvoir  sur  les  fidèles, 
si  ce  n'est  peut-être  de  la  part  de  l'empereur  ; 
la  neuvième,  que  l'on  ne  doit  point  recon- 
naître de  pape  depuis  Urbain  VI,  et  qu'il 
faut  vivre  comme  les  Grecs,  suivant  ses 
propres  lois  ;  la  dixième,  qu'il  est  contre 
l'Ecriture  sainte  que  le«  ecclésiastiques  aient 
des  biens  temporels. 

Les  propositions  erronées  sont  :  la  pre- 
mière, (]u'un  prélat  ne  doit  excommunier 
personne,  qu'il  ne  sache  que  Dieu  l'a  excom- 
munié ;  la  seconde,  que  celui  qui  excommu- 
nie aui rement,  est  un  hcréliqueet  un  excom- 
munié; la  troisième,  qu'un  prélat  qui  excom- 
muaie  un  clerc  qui  a  appelé  au  roi  ou  à  son 
conseil,  trahit  le  roi  et  le  royaume  ;  la  qua- 
trième,que  ceux  qui  s'abstiennent  de  prêcher 
ou  d'entendre  la  parole  de  Dieu. à  cause  de  l'ex- 
communication des  hommes,  sont  des  excom- 
muniés et  seront  Irailés  comme  des  traîtres 
au  jirgement  de  Dieu  ;  la  cinquième,  qu'un 
prêtre  ou  un  diacre  a  droit  de  prêcher  la  pa- 
role de  Dieu  sans  l'autorité  du  saint-siéga 
ou  de  l'évèque  ;  la  sixième,  que  ceux  qui 
sont  en  péché  mortel  ne  sont  plus  évêques 
ni  prêtais,  ni  même  seigneurs  temporels  ;  la 
septième  ,  que  les  seigneurs  temporels  peu- 
vent ôler  l<>s  biens  temporels  aux  ecclésias- 
tiques qui  sont  dans  l'habitude  du  péché,  e' 
que  les  particuliers  peuvent  corriger  leurs 
supérieurs  quand  ils  pèchent;  la  huitième, 
que  les  dîmes  sont  de  pures  aumônes  ,  que 
les  paroissiens  peuvent  les  retenir  à  cause 
des  péchés  de  leurs  pasteurs,  et  ne  les  don- 
ner que  quand  il  leur  plaît  ;  la  neuvième, 
que  les  prières  particulières  appliquées  à 
une  personne  par  des  ecclésiastiques  ou  des 
religieux,  ne  servent  pas  plus  à  cette  per. 
sonne  que  les  prières  générales  ;  la  dixième, 
que  ceux  qui  entrent  dans  une  religion  par- 
ticulière, se  rendent  plus  incapables  d'obser- 
ver les  commandements  de  Dieu  ;  la  onzième, 
que  les  saints  qui  ont  institué  des  religieux, 
soil  reniés,  soit  mendiants,  ont  péché  en 
faisant  cette  insiilution  ;  la  douzième,  que  les 
religieux  qui  vivent  dans  des  maisons  parti- 
culières, ne  sont  poinl  de  la  religion  chré- 
tienne ;  la  treizième  ,  que  les  religieux  sont 
obligés  de  chercher  leur  vie  par  le  travail  da 
leurs  mains,  et  non  pas  en  mendiant;  la 
quatorzième,  que  ceux  qui  donnent  l'au- 
mône aux  religieux  qui  prêchent,  et  ceux 
qui  les  reçoivent,  sont  excommuniés.  Ibid. 

LONDRES  (Concile  de  la  province  de 
Canlorbéry  tenu  à),  l'an  1383,  sur  la  demande 
que  faisait  le  pape  d'un  subside.  On  y  ré- 
pondit par  un  subside  accordé  au  roi.  Ibid. 

LONDRES  (Conciles  de  la  province  de 
Canlorbéry  tenus  à),  en  1.385,  138G,  1387: 
1.388  ,  1392  et  139'k  Nouveaux  subsides  ac- 
cordés au  roi.  Ibid. 

LONDRES  (Concile  de),  l'an  1391.  Guil- 
laume de  Courtenai,  archevêque  de  Canlor- 
béry, assisté  de  ses  suiïraganls,  tint  ce  con- 
cile le  -28  avril,  au  château  de  Croydon.  On  y 
renouvela  une  constitution  de  Robert  du 
W'inchelsey,  pré<lécesseur  de  Guillaume, 
pour  réprimer  las  entreprises  des  chapelains 


HC7 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


1168 


et  autres  prôtros  stipendiés  sur  les  droits  des 
curés.  Labb.  XI. 

LONDRES  (Concile  de),  l'an  1397.  Thomas 
Arundel,  archevêque  de  Cantorbéry,  tint  ce 
concile  le  19  février,  avec  ses  suffraganls,  et 
y  condamna  les  dix-huit  articles  suivants  des 
erreurs  de  Wicicf,  tirés  do  soi»  Trialogue. 

1"  ARTICLE.  Manel  panis  substanlia  post 
tjus  consecrationem  in  attari,  et  non  desinit 
esse  panis. 

II.  SiciU  Joannes  fuit  figurative  Elias,  et 
non  personniiter  ,  sic  panis  figurative  est 
Corpus  Christi,  et  absque  oinni  ambiguitate 
hœc  est  figurativa  loculio,  Hoc  est  Corpus 
meum  :  sicul  illa  in  verbis  Chrisli  :  Joannes 
ipse  est  Elias. 

III.  In  capite,  ego  Berengarius,  curia  Ro- 
mana  determinavit  quod  sacramenlum  eucha- 
ristiœ  est  natiiraliter  verus  panis,  loquendo 
conformiter  ut  prius  de  pane  maleriali  albo  et 
rotundo. 

IV.  Definientes  parvulos  fidelium  sine  bap- 
tismo  sacramenlali  decedenles  non  fore  sal- 
vandos,  in  hoc  sunt  prœsumptuosi  et  stolidi. 

V.  CoUatio  sacramenti  confirmationis  tion 
est  episcopis  reservala. 

VI.  Tempore  Pauli  sufficiebant  Ecclesiœ 
duo  ordines  clericorum,  sacerdos  et  diuconus, 
nec  fuit  tempore  apostolorum  dislinctio  pnpœ, 
patriarcharum  ,  episcoporum  :  sed  sufficit 
quod  sint  presbyteri  et  diaconi  secundum  fidem 
Scriplurœ,  quia  superbia  cœsarea  alios  gradus 
adinvenit. 

VII.  Antiqni  qui  ex  cupidilate  rerum  tem- 
poralium  ,  vd  spe  mutuorum  juvaminum  ,  aut 
ex  causa  excusandœ  libidinis ,  licet  de  proie 
desperent ,  copulantur  ad  invicem  ,  non  vere 
tnatrimonialiter  copulantur. 

^'III.  Causœ  divorlii  ratione  consanguini- 
talis  tel  affinilatis  sunt  infundabiiiter  huma- 
nitus  ordinatœ. 

IX.  Hœc  verba  :  Accipiam  te  in  uxorem  , 
eligibiliora  sunt  pro  [contractu  malrimunii , 
quam  hœc  verba  :  Accipio  te  in  uxorem  ;  et 
quod  contrahendo  cuin  una  per  hœc  verba  de 
futur 0 ,  aceipiam  te  in  uxorem,  et  post  cum 
alla  per  hœc  verba  de  prœsenti ,  accipio  le  in 
uxorem ,  non  debenl  fruslrari  verba  prima 
propter  verba  secundaria  de  prœsenti. 

X.  Isti  duodecim  sunt  procuratores  Anli- 
ehristi  ac  discipuli  Antichristi ,  papa,  cardi- 
nales, patriarchœ  ,  archiprœsules  ,  episcopi , 
archidiaconi ,  officiales  el  decani ,  monachi  et 
canonici  bifurcati ,  pseudofratres  inlroducli 
jam  tdtimo,  et  quœstores. 

XI.  Numerorum  X\  III  el  Ezechielis  \LIV 
prœcipitur  simpliciter  négative,  quod  nec  sa- 
cerdoles  Aaronilœ  nec  levilœ  hnbeant  partem 
hœredilatis  cum  uliis  iribubus,  sed  quod  pure 
vivant  de  decimis  el  oblationibus. 

XII.  Non  est  major  hœreticus  vel  Anti- 
christus,  quam  clcricus  qui  docet  quod  licilum 
est  sacerdolibus  et  levitis  legis  graliœ  dotari 
cum  possessionibus  temporalibus  ;  et  si  aliqui 
ex  prœvaricalione  in  lege  Dei  sunt  hœrelici , 
apostatœ  vel  blasphemi ,  sunt  illi  clerici  qui 
hœc  docent. 

XIII.  Dion  solum  domiiii  temporales  pos- 
tunt  auftrre  bona  fortunœ  ab  ecclesia  habi- 


tualiter  delinquente  ;  non  solum  eis  hoc  licet, 
sed  debenl  hoc  fucere  sub  pœna  damnatiunit 
œlernœ. 

XIV.  Si  corporalis  unctio  foret  sacramen- 
lum ,  ut  modo  fingitur ,  Christus  et  ejus  apo- 
stoli  ipsius  promidgatinnem  non  lacuissent. 

W.  Quicumque  est  humilior  Ecclesiœ  ser- 
vitnr  et  in  amore  Christi  quoad  suam  Eccle- 
siam  amnbilior,  ille  tam  in  Ecclesia  mililanle 
major,  el  proximus  Christi  vicarius  est. 

X.\'I.  Ad  verum  dominium  sœculare  requi- 
riiur  justitia  dominantis  sic  ,  quod  nullus  in 
peccato  morlali  est  dominas  altcujus  rei. 

XVII.  Omnia  quœ  evenient  absolule ,  ne- 
cessario  evenient. 

XVIII.  Quidqnid  papa  vel  cardinales  sui 
sciunl  ex  sacra  Scriplara  deducere  clare,  illud 
dumlaxat  est  credendum  ,  vel  ad  sua  tnonita 
fnciendum  :  el  quidquid  ultra  prœsumpserint, 
sic  tanquam  hœreiicum  contemnendum.  Angl. 
III  ;  Anal,  des  conc.  II. 

LONDRES  (Concile  de)  ,  l'an  1.398.  On  or- 
donna dans  ce  concile  la  célébration  de  plu- 
sieurs féli's ,  savoir  :  des  saints  David  , 
Céadde  ,  Wénéfride  el  Thomas ,  martyr. 
Mansi ,  Suppl.  ,  t.  III. 

LONDRES  (Concile  de  la  province  de  Can- 
torbéry, tenu  à),  l'an  1.399.  Ici  le  roi  ne 
demanda  au  concile  sur-le-champ  que  des 
prières  pour  lui  et  son  royaume,  que  le 
concile  vota  avec  gratitude  ;  puis  il  adressa 
au  roi  une  supplique  en  soixante-trois  ar- 
ticles ,  pour  la  réforme  de  divers  abus.  Ibid. 
Voy.  Cantorbéry,  même  année. 

LONDRES  (Concile  de),  l'an  1401.  Thomas 
d'Arundel,  archevêque  de  Cantorbéry,  tint 
ce  concile  de  Londres,  depuis  le  26  janvier 
jusqu'au  8  mars  de  l'année  1401  ,  suivant  le 
style  d'Angleterre.  Il  eut  pour  objet  principal 
de  faire  des  informations  sur  plusieurs  er- 
reurs et  hérésies,  soutenues  par  plusieurs  , 
tant  prêtres  que  clercs  inférieurs  et  laïques  : 
il  s'agissait  des  erreurs  des  wicléfiles ,  que 
le  concile  condamna  ,  ainsi  que  ceux  qui  les 
soutenaient.  Wilkins,  Conc.  Angl.,  tom.  III  ; 
Mansi,  Suppl.  ,  lom.  III. 

LONDRES  (Concile  de)  ,  l'an  1402.  Dans 
ce  concile  ,  le  clergé  consentit ,  sur  la  de- 
mande du  comte  de  Sommerset  et  du  lord 
trésorier,  députés  par  le  roi,  à  s'imposer 
pour  ce  prince  ,  que  ses  guerres  contre  les 
séditions  avaient  épuisé.  Mais  en  même 
temps  le  clergé  obtint  du  roi  la  reconnais- 
sance de  l'ancien  privilège  dont  il  jouissait , 
d'être  exempt  de  comparaître  devant  les  tri- 
bunaux du  roi,  et  de  n'être  point  obligé  de 
subvenir  de  ses  deniers  aux  dépenses  parti- 
culières du  prince.  Ilarpsfeld  ,  Hist.  Eccl. 
Avyiic.  Conc.  ,  t.  XV. 

LONDRES  (  Conciles  de  la  province  de 
Cantorbéry,  tenus  à),  l'an  1403,  1403  et 
1400.  Nouveaux  subsides  accordés  au  roi. 
Jbid. 

LONDRES  (Concile  de),  l'an  1404.  On 
statua  dans  ce  concile,  qu'à  la  mort  d'un 
évêque  anglais,  on  célébrerait  un  service 
pour  le  repos  de  son  âme  dans  chacune  des 
églises  cathédrales  de  l'Angleterre.  Ibid. 

LONDRES  (Concile  de) ,  l'an  1408.  Fran- 


1169 


LON 


LON 


1170 


\'ois  Hugution  ,  archevêque  de  Bordeaux  et 
cardinal,  convoqua  ce  concile  pour  le  23 
juillet.  Il  y  ongagea  le  clergé  d'Angleterre, 
d'Kcosse  el  d'Irlande  à  quitter  l'obédience 
de  Grégoire  XII  ,  pour  se  joindre  aux  car- 
dinaux qui  avaient  convoqué  le  concile  de 
Piso.  Avglic.  III. 

LONDÙKS  (  Conciles  de  la  province  de 
Gantorliéry,  tenus  à),  l'an  li09.  Dans  le  pre- 
mier de  CCS  doux  conciles,  Thomas  Arundel, 
archevêque  de  Cautorbéry,  publia  douze 
constitutions. 

Par  les  quatre  premières,  il  défend  de  prê- 
cher, sans  y  être  autorisé  par  l'ordinaire,  el 
il  enjoint  aux  prédicateurs  de  conl'ormer 
leurs  insiruclioiis  aux  besoins  de  ceux  qui 
les  écoulent;  défense  à  eux  de  disputer  létné- 
raiieincnt  sur  le  sacrement  de  l'autel  comme 
sur  le  reste.  P.ir  la  5%  il  défend  aux  maîtres 
de  belles-lettres  ou  de  grammaire  d'enlre- 
premlre  d'instruire  leurs  écoliers  sur  les  sa- 
crements, ne  leur  permettant  que  de  leur 
expliquer  la  lettre  de  la  sainte  Ecriture.  Il 
défend,  par  la  6',  de  lire  les  ouvrages  de 
Wiclef,  et  par  la  1" ,  de  traduire  l'Ecriture 
en  langue  vulgaire;  par  la  8',  de  soutenir 
des  propositions  contraires  aux  bonnes 
mœurs  ;  par  la  9' ,  de  disputer  sur  les  articles 
définis  par  l'Eglise,  à  moins  que  ce  ne  soit 
pour  en  avoir  une  plus  exacte  intelligence  ; 
par  la  10%  il  ne  vent  pas  qu'aucun  chapelain 
dise  la  messe  dans  la  province  de  Cantor- 
béry  sans  lettres  testimoniales  ;  par  la  11', 
il  prescrit  aux  principaux  de  l'université 
d'Oxford  de  faire  tous  les  mois  l'examen  des 
principes  soutenus  par  les  étudiants.  Par  les 
deux  dernières,  il  décerne  des  peines  contre 
les  infracteurs  des  constilntions  qu'on  vient 
de  lire. 

Dans  le  second  de  ces  conciles  ,  on  exigea 
la  rétractation  de  plusieurs  personnes  accu- 
Bées  d'hérésie.  Ibid. 

LONDRES  (Concile  de  la  province  de  Can- 
lorbéry,  tenu  à  ) ,  l'an  1411.  Le  concile  s'ex- 
cusa d'accorder  au  roi  de  nouveaux  sub- 
sides, et  lui  adressa  une  supplique  en  treize 
articles,  pour  obienir  quelques  exemptions 
avec  la  répression  de  divers  abus.  Le  concile 
s'éleva  en  particulier  contre  les  opinions 
nouvelles  qui  commençaient  à  s'accréditer 
dans  l'université  d'Oxford.  Jbid. 

LONDRES  (Concile  de  la  province  de  Cau- 
torbéry, tenu  à),  l'an  l'tl2,  contre  les  lol- 
iards.  Ibid. 

LONDRES  (Concile  de) ,  l'an  1413.  Thomas 
Walsingan  ,  archevêque  de  Cantorbéry,  as- 
sembla ce  concile  dans  l'église  de  Saint-Paul 
de  Londres,  pour  proi:cd(  r  à  la  condamna- 
tion d'un  certain  Jean  Oldéaslell ,  protecteur 
des  hérétiques  appelés  lollards  ,  qui  s'é- 
laienl  réunis  aux  wicléCtcs,  el  qui  prépa- 
rèrent le  schisme  de  Henri  VIII.  Angl.  III. 

LONDIIES  (Concile  de  la  province  de  Can- 
torbéry, tenu  à)  ,  l'an  lil4.  Ou  y  accorda 
deux  décimes  au  roi ,  et  l'on  s'imposa  un 
autre  subside  pour  les  représentants  du 
clergé  d'Angleterre,  députés  au  concile  de 
Constance.  Ibid. 

LONDRES  [Concile  de  la  province  de  Can- 


torbéry, tenu  à  ) ,  l'an  1415.  Nouveau  subside 
accordé  au  roi.  Ibid. 

LONDRES  (  Deux  conciles  de  la  province 
de  Cantorbéry,  tenus  à),  l'an  HIG.  Nou- 
veaux subsides  accordés  au  roi.  Dans  le  se- 
cond de  ces  deux  conciles,  on  renvoya  au 
tribunal  de  l'inquisition  un  prêtre  accusé  de 
plusieurs  crimes.  Ibid. 

LONDRES  (  Concile  de  )  ,  l'an  \kVÎ.  Ce 
concile  fui  tenu  le  26  novembre,  dans  l'église 
de  Saint-Paul  de  Londres.  On  y  accorda  deux 
décimes  au  roi.  Ibid. 

LONDHKS  Concile  de  )  ,  l'an  1419.  Ce 
concile  fut  tenu  le  30  octobre,  dans  l'église 
de  Saint-Paul  de  Londres.  Il  eut  pour  objet 
de  donner  un  subside  au  roi  ,  de  payer  ce 
qu'on  devait  aux  ecclésiastiques  envoyés  au 
concile  de  Constance,  de  réformer  les  mœurs 
du  clergé,  et  de  condamner  un  sorcier  et 
deux  hérétiques.  Ces  derniers  abjurèrent 
leurs  erreurs. 

LONDRES  (  Concile  provincial ,  tenu  à  )  , 
l'an  l'r21.  Entre  autres  statuts,  on  y  défendit 
aux  évêques  el  à  leurs  officiers  de  rien  rece- 
voir à  l'occasion  des  ordinations.  Ibid. 

LONDRES  (Concile  provincial,  tenu  à), 
l'an  1422.  Un  certain  Guillaume  Webb,  cou- 
pable d'avoir  célébré  sans  être  prêtre  ,  fut 
condamné  dans  ce  concile  à  la  peine  du  fouet. 
On  exigea  aussi  la  rétractation  d'un  chape~ 
lain,  nommé  Guillaume  White,  convaincu  de 
donner  dans  les  erreurs  des  lollards.  Ibid. 

LONDRES  (  Concile  provincial ,  tenu  à  ) , 
l'an  1428.  Ce  concile  ,  présidé  par  l'arche- 
vêque de  Cantorbéry,  assisté  des  évêques  de 
Londres  ,  d'Ely,  de  Lincoln  ,  ilExcesler,  de 
Rochester ,  de  Balh  el  de  NorTfich  ,  sans 
compter  les  prêtres  el  un  nombreux  clergé, 
se  tint  à  deux  reprises  différentes  :  la  pre- 
mière, depuis  le  9  juillet  jusqu'au  21,  et  la 
seconde,  depuis  le  12  novembre  jusqu'au  7 
décembre.  On  y  fit  comparaître  deux  laïques, 
une  femme  et  trois  prêtres,  accusés  de  sou- 
tenir les  erreurs  des  lollards.  Tous  firent  ab- 
juration ,  à  l'exception  de  Raoul  Mungyn, 
chapelain  ,  dont  on  ne  put  vaincre  l'obstina- 
tion ,  et  qui  fut  condamné  à  la  prison  per- 
pétuelle ,  comme  coupable  d'avoir  dit  qu'il 
n'était  pas  permis  de  faire  la  guerre  aus 
hérétiques  de  Bohême  ;  que  tous  les  biens 
étaient  communs  ,  el  qu'il  n'élail  permis  ^ 
personne  de  s'attribuer  quelque  chose  en 
propre.  Le  concile  délibéra  aussi  sur  les 
subsides  dem  indés  par  le  roi  ,  pour  les  be- 
soins de  l'Etat  ,  et  par  le  pape ,  pour  U 
guerre  de  Bohême.  On  accorda  au  roi  pre- 
mièrement la  moitié  d'une  décime,  au  pape, 
ou  n'accorda  ri<ii  ;  mais  on  remit  à  délibérer 
sur  cette  affaire  au  19  octobre  suivant.  Ibid. 

LONDRES  (Concile  provincial,  tenu  à), 
l'an  1429.  On  accorda  au  roi  une  décime  el 
demie;  au  pape,  il  paraît  bien  qu'on  refusa 
tout.  Ibid. 

LONDRES  (Concile  provincial,  tenu  à), 
l'ail  1430  ,  19  février.  Un  certain  Thomas 
Bagley,  vicaire  au  pays  d'Essex  ,  fut  dégradé 
dans  ce  concile  el  livré  au  bras  séculier,  pour 
son  attachement  opiniâtre  aux  erreurs  de 
Wiclef.  L'archevêque  de  Ctinlorbéry  y  publia 


1171 


DICTlOiNNAlRE  DES  CONCILES. 


1172 


en  outre  une  constitution  portant  défense  de 
faire  usage  dans  les  marchés  d'un  certain 
poids  nommé  lé  (nincell  weiijht,  en  s'appuyant 
de  ces  paroles  de  l'Ecriture  :  Statera  d«losa 
abominatio  est  apud  Deum.  Le  roiiciie  finit, 
comme  d'ordinaire,  par  le  vole  d'une  décime 
au  roi.  Ibid. 

LONIJRES  (Concile  pror.  tenu  à),  l'an 
14-32.  Les  prélats  courtisans  volèrent  une 
demi-décime  pour  le  roi,  et  deux  deniers  par 
livre  pour  le  voyage  des  ambassadeurs  de  la 
province  deCanlorbéry  au  concile  de  Bâie, 
continué  en  dépit  du  souverin  pontife.  Ibid. 

LONDRES  (Concile  prov.  tenu  à),  l'an 
1433.  On  revint  dans  ce  synode  sur  l'af- 
faire du  concile  de  BâIe,  et,  sur  la  proposi- 
tion de  Pierre  Beverley,  professeur  de  théo- 
logie, on  finit  par  convenir  qu'il  fallait  obéir 
au  pape  par  rapport  à  la  dissolution  qu'il 
avait  prononcée  de  ce  concile  ;  que  du  reste, 
s'il  plaisait  au  pape  de  révoquer  sa  sentence 
à  ce  sujet,  il  serait  à  propos  de  demander  au 
Doncile  de  recueillir  les  suffrages  par  nations, 
et  non  par  individus.  Il  fut  encore  question 
de  quelques  hérétiques.  La  conclusion  der- 
nière fut  qu'on  payerait  au  roi  les  trois 
quarts  d'une  décime,  malgré  les  charges  sans 
nombre  dont  on  se  plaignait  d'être  obéré. 
Ibid. 

LONDRES  (Concile  prov.  tenu  à),  l'an 
1434..  Les  prélats  décidèrent  qu'on  publie- 
rait dans  toutes  les  églises,  trois  fois  chaque 
année,  une  série  détaillée  d'excummunica- 
lions  contre  les  erreurs  et  les  abus  qui 
uvaieni  cours  à  cette  époque.  Ibid. 

LONDRES    (Concile   prov.  tenu  à),  l'an 

1435.  On  y  accorda  au  roi  une  décime  et  de- 
mie. Ibid. 

LONDRES   (Concile  prnv.   tenu   à),  l'an 

1436.  mentionné  par  Wilkins,  t.  IH. 
LONDRES  (Concile    prov.  tenu   à)  ,  l'an 

1437.  On  y  accorda  une  décime  au  roi. 
LONDRES  (Concile  prov.  tenu  à),    le  28 

nvril  1438  et  les  jours  suivants.  Voy.  Can- 
toKBÉBY,  même  année. 

LONDRES  (Concile  prov.  tenu  à),  le  21 
novembre  1439.  On  y  régla  que  les  réclama- 
tions des  vicaires  qui  se  plaindraient  de 
leurs  curés  au  sujet  de  leur  traitement  se- 
raient admises  in  forma  paupcrum.  Ibid. 

LONDRES  (Concile  prov.  tenu  à),  l'an 
1412.  On  y  accorda  une  décime  au  roi. 
Ibid. 

LONDRES  (Concile  prov.  tenu  à),  le  19 
octobre  1444.  L'archevêque  dcCantorbéry  y 
publia  une  constitution  pour  que  la  fête  de 
la  Translation  de  saint  Edouard  se  célébrât 
à  l'avenir  sous  le  rit  double  dans  toute  la  pro- 
vince. Ibid. 

LONDRES  (Conciles  prov.  tenus  à),  le  22 
juin  1446,  le  1"  juillet  1447  et  le  14  novem- 
bre 1449.  On  y  accorda  de  nouvelles  déci- 
mes au  roi.  Ibid. 

LONDRES  (Concile  prov.  tenu  à),  le  7  fé- 
vrier 1452.  On  s'y  occupa  d'un  démêlé  élevé 
entre  les  curés  et  leurs  paroissiens,  au  sujet 
de  certaines  oblalions  que  ceux-ci  relu- 
saient.  Ibid. 

LONDRES   (Concile  prov.    tenu  à),  le  6 


mai  1460.  Les  prélats  y  convinrent  de  de- 
mander au  roi  son  agrément  pour  neuf  sta- 
tuts, dont  les  premiers  prescrivaient  aux  visi- 
teurs de  se  contenter  pour  leurs  droits  de  vi- 
site de  la  taxe  fixée  par  le  droit  ou  parla  cou- 
tume; le  5*  restreignait  les  pouvoirs  de  l'ar- 
chidiacre de  Westtninster  aux  limites  mêmes 
de  son  archidiaconé;  le  8'  interdisait  aux  évê- 
ques  d'accorder  des  dispenses  pour  plus  d'un 
ban  de  mariage,  et  le  9'  recommandait  aux 
prêtres  l'habit  et  la  modestie  de  leur  état.  Le 
cmcile  finit  par  voler  une  décime  au  roi. 
Ibid. 

LONDRES  (Concile  prov.  tenu  à),  l'an 
14li2.  On  y  recommanda  de  faire  mémoire, 
dans  les  offices,  de  saint  Thomas,  de  saint 
Frideswide  et  de  saint  Etheirède. 

LONDRES  (  Concile  prov.  tenu  à  ),  l'an 
1463.  Ce  concile,  qui  se  tint  le  6  juillet  dans 
l'Eglise  de  Saint-Paul  de  Londres,  comme 
tous  les  précédents  ,  défendit ,  sous  peine 
d'excommunication,  aux  officiers  de  la  jus- 
tice séculière  d'arrêter  personne  dans  l'é- 
glise, et  condamna  les  investitures.  Wilkins, 
III,  Anal,  des  cunc.  V. 

LONDRES  (  Concile  prov.  tenu  à  ) ,  l'an 
1468.  Le  clergé  y  accorda  une  décime  au  roi. 
Wilkins,  t.  111. 

LONDRES  (  Synode  prov.  tenu  à  ),  l'an 
147.3.  Ou  s'y  occupa  de  quelques  réclama- 
tions que  le  clergé  du  second  ordre  adres- 
sait aux  prélats  contre  la  rigueur  de  cer- 
taines lois  et  quelques  empiétements,  ou 
d'autres  abus  dont  il  croyait  avoir  à  se 
plaindre.  Ibid. 

LONDRES  (Assemblée  prov.  tenue  à), 
l'an  1481.  On  y  accorda  une  décime  au 
roi,  et  l'on  profita  de  cette  occasion  pour 
demander  la  répression  des  abus  et  des  di- 
vers empiétements  de  la  justice  séculière 
contre  la  liberté  et  la  juridiction  de  l'Eglise. 
On  renvoya  à  l'année  suivante,  et  puis  en 
core  à  une  autre  année,  la  demande  que  fai- 
siit  le  pape  d'uu  subside  pour  la  défense  de 
l'île  de  Rhodes  contre  les  infidèles.  Ibid. 

LONDRES  (Concile  prov.  tenu  à),  l'an 
1486.  Jean  Marlon,  archevêque  de  Cantor- 
béry  et  légat  du  saint-siége,  tint  ce  concile, 
où  il  fit  une  loi  à  chaque  évéque  de  faire  la 
service  et  de  dire  sis  messes,  par  lui-mêmo 
ou  par  un  autre,  pour  le  repos  de  l'âme  de 
chacun  de  ses  confrères  dont  il  viendrait  à 
apprendre  la  mort.  Labb,  XIII. 

LONDRES  (Assemblée  prov.  tenue  à),  l'an 
1488.  Le  prieur  des  chevaliers  de  Saint-Jean 
de  Jérusalem  s'y  défendit  de  l'accusaliou 
qu'on  intentait  à  ses  religieux  d'absoudre 
des  gens  excommuniés  et  de  célébrer  des 
mariages  sans  y  être  autorisés  par  les  ordi- 
naires des  lieux.  On  conclut  en  accordant 
des  décimes  au  roi  et  quehiues  subsides  à 
l'archevêque  de  Cantorbéry.  Ibid. 

LONDRES  (Assemblée  prov.  tenue  à),  l'an 
1501.  Le  pape  Alexandre  VI  ayant  imposé 
au  clergé  d'Angleterre  un  subside  d'une  dé- 
cime pour  la  défense  de  la  fui  contre  les 
Turcs,  le  roi  s'opposa  à  ce  que  cette  levée  se 
fU  au  nom  du  souverain  pontife  ;  mais  il  fil, 
en  son  propre  nom,  assembler  le  clergé  du 


1175 


LON 


LUB 


4174 


cette  province,  qui  lui  vola  pour  la  même 
fin  une  somme  ilc  douze  mille  livres  à  per- 
cevoir par  tonne  de  décime  sur  tous  les  biens 
ccclésiasli()iies.  Ibid. 

LONDKKS  (assemblée  prov.  tenue  à),  l'an 
1503   Jbid. 

LONUHKS  (  Assemblée  prov.  tenue  à  ), 
l'an  151i,  On  y  accorda  deux  définies  aii  roi, 
pour  la  délensc  du  royaume  et  de  l'Eglise 
d'Auj^lilerre.  Ibid. 

I,(  )NI)IŒS  (Assemblée  prov.  tenue  à),  l'an 
1515.  I. 'archevêque  William  s'y  plaignit  du 
peu  d'exactitude  apporté  par  (|uelques-uns 
de  ses  sntîraganis  et  des  membres  du  clergé 
à  obéir  à  l'appil  qu'il  leur  avait  fait  de  se 
rendre  au  synode.  Ibid. 

LONDllKS  (  Assemblée  prov.  tenue  à  )  , 
l'an  15i3.  On  y  accorda  un  subside  au  roi. 
Ibid. 

LONDRES  (Assemblée  prov.  tenue  à),  l'an 
15;i4.  ^(ins  terminons  ce  fa-^lidieux  détail  des 
complaisances  politiques  dn  clergé  d'.Angle- 
terre,  en  passant  plusieurs  de  ses  ignobles 
assemblées,  par  le  récit  de  sa  séparation  dé- 
fînilive  d'avec  l'Eglise  romaine  ;  nous  em- 
pruntons ce  récit  à  John  Lingard. 

«  1°  La  soumission  (I)  que,  durant  l'année 
dernièi'e,  on  avait  obtenue  des  craintes  du 
clergé  fut  établie  en  forme  de  statut,  dans  le 
préanibu  e  duquel  on  omit  adroitement  une 
clause  qui  semblait  borner  sa  durée  au  règuî; 
actael.  En  cet  état  on  le  présenta  aux  deux 
chambres:  il  reçut  la  sanction  royale,  et  fit 
partie  des  lois  fondamentales  du  royauihe; 
mais  on  y  avait  ajouté  la  clause  bien  plus 
importante  «que  tous  les  canons  et  ordonnan- 
ces déjà  existants  et  qui  ne  seraient  p.is 
contraires  aux  statuts  et  aux  coutumes  du 
royaume,  ou  aux  prérogatives  de  la  cou- 
ronne, seraient  exécutés  et  auraient  force 
de  loi  jusqu'à  ce  qu'il  parût  convenable  de 
les  reviser  et  adapter  à  la  teneur  et  à  l'elTet 
dudit  acte.  »  11  suffisait  à  Henri  VIII  de  pos- 
séder le  droit  de  modifier  à  son  gré  les  lois 
ec<lésiastiques  :  il  ne  jugea  jamais  conve- 
nable d'exercer  ce  pouvoir;  et  la  conséquence 
en  est,  qu'en  vertu  de  cette  cl.iuse  addition- 
nelle, les  cours  spirituelles  ont  existé  jus- 
qu'à l'époque  présente.  2°  Les  articles  du 
dernier  siatut,  qui  prohibait  les  appels  à 
Home  dans  certains  cas,  furent  étendus  à 
tous  les  cas  possibles:  et,  au  lieu  de  celle  fa- 
culté que  l'on  abolissait,  les  [daideurs  durent 
porter  leur  appel  de  la  cour  de  l'archevêque 
à  la  chancellerie  du  roi,  qui  nommait  des 
commissaires,  dont  l'autorité  terminait  défi- 
nitivement la  procédure.  Ce  tribunal  acci- 
dentel porta  le  nom  de  cour  des  délégués. 
3°  Ou  ajouta  au  statut  qui  défendait  le  paye- 
ment des  annales,  et  qui  avait  été  ratifié  par 
lettres  patentes  du  roi,  que  l'on  ne  présente- 
rait plus  la  nomination  des  évêques  à  la  con- 
firmation du  pape,  et  que  les  bulles  n'eu  se- 
raient plus  impélrées  en  sa  cour;  mais  que, 
lors  de  la  vaeanced'un  siège,  le  roi  accorderait 
au  doyen  et  au  chapitre ,  ou  au  prieur  et  aux 

(t)  l.'aile  par  li^iviel  le  cliTije  avail  recrmim  le  roi  pour 
t  clief  .suiiéiiu'  lie  l'ICylisi!  il'Aiigl^'li'rr  •,  ^i!(/(i/i(  (juc  le 
permet  lu  Ividu  Cliihl.  a  Avec  des  clauses  éijuivoiiues  ou 


moines,  la  permission  d'élire  la  personnedont 
le  nom  serait  mentionné  dans  ses  lettres  mis- 
sives :  qu'ils  d(îvr,iient  procéder  à  l'élection 
dans  le  cours  de  douze  jours,  sous  peine  de 
perdre  leur  droit  (|ui,daus  ce  cas  serait  dé- 
volu à  1.1  couronne;  (]ue  le  prélat  nommé  ou 
élu  jurerait  d'abord  fidélité  au  roi  ;  après  quoi 
le  nionaniue  signifierait  1  élection  à  l'archc- 
vé;ue;  ou  s'il  n'y  avait  pas  d'archevé(|ue,  à 
quatre  évéques,  les  requérant  de  confirmer 
l'éleciion,  de  consacrer  l'élu  et  d<'  lui  don- 
ner l'invesliture,  afin  qu'il  pût  solliciter  son 
temporel  des  mains  du  roi.  fair(!  personnel- 
lement serment  à  son  altesse  royale,  et  non 
à  aucun  autre,  et  recevoir  des  mains  du  roi 
toutes  les  possessions  et  avantages  spirituels 
et  temporels  de  son  évêché.  4"  On  arrêta 
aussi  que,  puisque  le  clergé  avait  reconnu 
le  roi  comme  chef  suprême  de  l'Iîglise  d'An- 
gleterre, toute  espèce  de  payement  fait  à  la 
chambre  apostolique,  et  toute  licence,  dis- 
pense et  donation  obtenues,  selon  l'usage, 
de  la  cour  de  Rome,  cesseraient  à  l'instant  ; 
que  désormais  toutes  les  grâces  el  indulgen- 
ces dépendraient  de  l'archevêque  de  Cantor- 
béry;  el  que  si  quelque  personne  se  trouvait 
lésée  par  le  refus  de  l'archevêque,  elle  pou- 
vait, en  s'adressant  par  écrit  à  la  chancelle- 
rie, forcer  le  prélat  à  déduire  les  motifs  de 
son  refus.  Ainsi,  par  ces  règlements,  et  du- 
rant une  très-courle  session,  le  pape  perdit 
toute  sa  puissance  en  Angleterre  ;  el  cela,  à 
l'époque  iiii  la  sentence  portée  à  Rome,  non- 
seuleinent  n'était  pas  connue  de  Henri,  mais 
probablement  n'en  était  pas  même  soupçon- 
née. »  Hist.  d'Angleterre,  t.  M. 

Et  voilà  comme  se  font  les  schismes  et  se 
fabriquent  les  Eglises  nationales  1 

LORE  (Concile  de),  Lore  est,  suivant  Sal- 
mou  {Traité  de  l'élude  des  conc),  le  nom  de 
la  ville  appelée  anciennement  Laureacum,  et 
qui  était  la  métropole  de  la  province  Nori- 
que.  y 01/.  LAUuEiciiM. 

LORETO  (Synode  diocésain  de),  Laure- 
Inna,  le  8  janvier  1(J26,  sous  le  cardinal 
Homa,  évé(]ue  de  ce  lieu.  Les  statuts  de  ce 
synode  sont  divisés  en  trois  parties  :  la  pre- 
mière traite  des  choses,  c'est-à-dire,  de  la  foi 
et  des  sacrements  ;  la  seconde,  des  personnes 
ou  des  ecclésiastiques;  la  troisième,  des  usa- 
ges particuliers  à  l'église  cathédrale.  Diœces. 
synod.  Laurelana,  Maceratœ,  1()26. 

LORRIS  (Concile  de).  C'est  ainsi  que  Sal- 
mon  {Traité  de  l'étude  des  conc.)  traduit  le 
mot  Lauriacum,  qui  est  le  lieu  où  se  tint  un 
concile  en  8Ï3.  Y uy.  Loire. 

LODDUN  (Concile  de),  du  diocèse  de  Poi- 
tiers, Laudunense,  l'an  1109.  11  ne  reste  do 
ce  concile  (lue  deux  décrets  de  peu  d'impor- 
tance pour  les  moines  de  Tornus  et  ceux  do 
Majoris  Monnsterii;  ces  derniers  mots  dési- 
gnent peut-être  Marmoutier.  Mansi,  /.II, 
col.-2ï\. 

l.O'vltyrZ  (Concile  de);   Voy.  Léopold. 

LURECK  (Synode  de),  Lubecense ,  l'an 
1342.  Jean  de  Àluhl,  évéque  de  Lubetk,  tint 

satisfait  toujours  les  eonscieuces  l'.iibl.s,   .îoiu  le  yranj 
point  est  de  coucitier  l'iulérêtavec  le  devoir. 


1175 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


1176 


ce  synode  diocésain,  où  il  fit  un  statut  con- 
tre les  usurpateurs  des  droits  et  des  biens  du 
clergé.  Conc.  Germ.,  t.  IV. 

LUBECK  (Synode  de),  l'an  H20.  Jean 
Schèle,  évé(iue  de  Lubeck,  tint  ce  synode  et 
y  renouvela  divers  statuts  empruntés  des 
conciles.  Conc.  Germ.,  t.  V. 

LUBRIiNSES  (Synodi);  Yoy.  Massa, 
LUCCENSE  [Concilium);  Voy.  Lucqdes. 
LUCENSIA  {Concilia);  Voy.  Lugo. 
LUÇON  (  Synode  de  ),  l'an  1565.  L'évêque 
Jcan-Baplisle  Tiercelin  publia  en  celle  jinnée 
ses  Sancliones  et  canones  synodales.  Bibl.  de 
la  Fr.  t.  I. 

LUÇON  (  Synode  de  ),  l'an  1629,  ou  or- 
donnances synodales  publiées  en  celle  année 
par  Emery  de  Br;igelongne.  Ibid. 

LUÇON  (  Synode  de  ),  l'an  1671,  ou  ordon- 
nances de  Nicolas  Colbert.  Ibid. 

Le  même  donna  de  nouvelles  ordonnan- 
ces rn  167'*.  Ibid. 

ï.e  mémo  évêque  publia  des  Statuts  syno- 
daux en  1681.  Ibid. 

LCÇON  (Syn. diocésain  de),  le  IV  juin  1684, 
sous  Henri  de  B.irillin,  cvéque  de  ce  diocèse. 
Ce  pré'al  y  renouvela  les  ordonnances  pré- 
cédemment publiées  dans  plusieurs  synodes. 
Ordonn.  synod.  du  dioc.  deLuçon;  Paris,  1685. 
LUÇON  (Synodes  de),  en  1685  et  169.Î.  L'é- 
vêque Henri  de  Barillon  y  publia  des  Ordon- 
nances synodales.  Ibid. 

LUÇON  (Synode  de),  en  1721.  Des  ordon- 
nances synodales  furent  publiées  celte  année 
par  l'évêque  Jean-François  de  Lescure.  Ihid. 
LUÇON  (autres  Synodes  de).  Voy.  Sainte- 
Marie  DE  LuçoN. 

LUCQUES  ^  Concile  de),  Luccense,  l'an 
1062.  Le  pape  Alexandre  II  tint  ce  concile, 
le  12  décembre.  On  y  anaihémalisa  l'anti- 
pape Cadaloiis,  et  l'on  y  reconnut  l'inno- 
cence d'EiiKe,  abbesse  de  Sainte-Jusline  de 
Lucques,  faussement  accusée  de  crimes  par 
trois  de  ses  religieuses.  Le  docte  Mansi  s'é- 
lonnc  que  les  éditeurs  des  conciles  ne  fas- 
sent aucune  mention  de  celui-ci,  depuis  que 
Florenlinlus  en  a  publié  les  actes,  dans  les 
Gestes  de  la  comtesse  Malhilde,  in  Appendic, 
pag.  127.  Mansi,  t.  I,  col.  1.'Î67. 

LUGLUNENSIA  (Concilia)  ;  Voy.  Lyon. 
LUGO  (Concile  de),  l'an  562  selon  Fleury, 
d'après  la  conjecture  de  Loaysa,  ou  569  se- 
lon d'Aguirre.  Ce  concile  fut  assemblé  par 
les  soins  de  Théodomir,  roi  suève,  zélé  pro- 
tecteur de  la  religion  catholique,  et  eul  pour 
objet  et  pour  elTet  tout  <à  la  fois  l'érection 
de  la  ville  de  Lugo  en  seconde  métropole  de 
la  Galice,  après  Brague,  et  la  délimitation 
de  tous  les  diocèses  de  la  province,  qui  por- 
taient à  celte  époque  le  nom  de  paroisses. 
Saint  Martin  de  Dume,  depuis  archevêque 
de  Bragi'e,  se  trouva  à  ce  concile,  et  pré- 
senta aux  Pères  assemblés  l'abrégé  qu'il 
avait  composé  lui-même  des  canons  des  an- 
ciens conciles  d'Orient.  C'est  tout  ce  que 
nous  savons  de  ce  concile,  dont  les  actes  du 
reste  sont  perdus.  La  ville  de  Lugo  conserva 
le  rang  de  métropole,  jusqu'à  l'occupation 
du  pays  par  les  Golhs. 

Le  P.  Labbe  {t.  V,  p,  902)  conjecture,  da- 


près  ce  qu'on  peut  lire  dans  Ambroise  Mo- 
rales (/.  II,  c.  26),  qu'il  y  eut  un  second  con- 
cile de  Lugo  tenu  en  572.  Le  cardinal  d'A- 
guirre n'admet  que  le  premier,  et  prétend  que 
le  roi  Ariamir,  sous  lequel  le  second  concile 
aurait  été  tenu,  est  le  même  prince  que 
Théodomir,  mort  en  570.  Conc.  Hisp.,  t.  II. 

LUGO  (Concile  de),  l'an  572.  Nitigius, 
évêque  de  Lugo,  présida  ce  concile  où  se 
trouvèrent  des  envoyés  du  saint-siége. 

Le  roi  Ariamir  y  fit  confirmer  la  division 
des  diocèses  faite  par  le  premier  concile 
lenu  dans  celle  ville.  Les  actes  en  sont  per- 
dus. On  présenta  dans  ce  concile  une  collec- 
tion des  anciens  canons  faite  par  saint  Mar- 
tin de  Brague  en  8'*  canons.  Ibid. 

LUGO  (Synode  diocésain  de),  Lucensis, 
l'an  1571,  sous  Alexandre  Guidiccioni.  En- 
Ire  autres  statuts  qui  y  furent  publiés,  l'o- 
bligation y  fui  imposée  aux  prédicateurs  de 
se  présenter  à  l'évêque  après  leur  mission 
remplie,  pour  lui  rendre  compte  de  Icuri 
succès  et  des  réformes  qu'ils  jugeraient  uti- 
les. Lucensis  Eccl.  constit.  synod.,  1571. 

LUGO  (Synodes  diocésains  de).  Alexandre 
Guidiccioni,  évêque  de  Lugo,  publia  en  1571 
les  constitutions  synodales  de  son  diocèse, 
qu'il  rangea  sous  douze  titres,  et  qui  pré- 
sentent le  résumé  de  tous  les  statuts  portés 
dans  les  synodes  antérieurs.  Eccl.  Lucensis 
constilut.,  1580. 

LUGO  (Synode  diocésain  de),  l'an  1625, 
25,  26  et  27  novembre,  sous  Alexandre  Gui- 
diccioni. L'évêque  publia  de  nouveaux  règle- 
ments sur  les  matières  qui  faisaient  l'objet 
le  plus  ordinaire  de  ces  sortes  d'assemblées. 
Ibid. 

LUMBARIENSES  (Synodi);  Voy.  Lom- 

BERS. 

LUNE  (Synode  de),  Lunensis.  Voy.  Sar- 
ZANA,  l'an  1568. 

LUNE  (Synode  diocésain  de),  le  12  sep- 
tembre 1582,  sous  Jean-Baptiste  Bracelli, 
évêque  de  Lune  et  de  Sarzana.  Entre  autres 
statuts,  l'évêque  y  défendit  aux  clercs  de  se 
faire  cautions  pour  des  la'i'ques,  et  de  rece- 
voir chez  eux,  en  qualité  de  domestiques, 
des  gens  mariés,  à  moins  d'une  permission 
expresse  de  l'aulorilé  diocésaine.  Constit. 
editœ  et  prom. 

LUNE  (Synodes  diocésains  de),  années 
1591,1595  et  1616,  sous  Jean-Baptiste  Sal- 
vagi ,  évêque  de  Lune  et  de  Sarzana.  Nous 
ne  nous  arrêtons  pas  à  en  rapporter  les  dé- 
crets qui  nous  ciilraîneraient  dans  de  trop 
longs  détails,  sans  grand  profit  pour  les  lec- 
teurs. Constit.  Lun.  Sarzanensis  diœcesis; 
Lucœ,  1619. 

LUNE  (Synode  diocésain  de),  4  et  6  mai 
16i2,  sous  l'évêque  Prosper  Spinola.  Ce  pré- 
lat y  publia  un  volume  de  constitutions; 
nous  y  remarquons  en  particulier  un  chapi- 
tre sur  les  maîtres  d'école.  Synodus  diœc. 
Lun.  Sarzan.;  Massœ,  1642. 

LUNE  (Synode  diocésain  de),  8.  9  et  10 
avril  167V,  sous  Jean-Baptiste  Spinola.  L'é- 
vêque y  publia  des  coiislilutions  sur  le  plan 
des  précédentes,  qu'elles    no  font  guère  que 


1177  LYO 

rcnoiivolfir.  Synodus  diœc.  Lan.  Snrzan.; 
Mnssw,  Huï. 

LUPI'IENSIA  [Concilia), sm  npud  Luppiœ 
fontes.  Vol/.  LippF.  ou  Lipstadt. 

WSIT'ANUM  {Concilium)  ;  Voy.  Porto- 

GàL. 

LUX  (Concile  près  de),  l'an  HIC.  Voy. 
Langres,  méine  année. 

LYON  (Concile  de)  ou  des  Gaules,  Lugdu- 
nense  ,  vers  l'an  177.  La  paix  dont  l'Kglise 
jouit  après  la  victoire  obtenue  par  Marc-Au- 
rèle  sur  les  Onades  par  les  prières  des  chré- 
tiens ,  fut  bientôt  troublée  par  les  soulève- 
ments des  peuples  ,  qui  rallumèrent  la  per- 
sécution en  plusieurs  provinces, cl  la  rendirent 
plus  violente  qu'elle  n'avait  été  auparavant. 
Mais  elle  ne  fut  nulle  part  plus  saiiRlaïUe 
que  dans  les  Gaules  ,  et  surtout  dans  les 
Eglises  de  Lyon  et  de  Vienne.  Eusèbe  nous 
en  a  transmis  l'histoire  ,  qu"il  avait  tirée  des 
monuments  publics,  c'est-à-dire,  d>s  actes 
des  martyrs  ,  écrits  par  ceux-là  mêmes  qui 
avaient  été  les  témoins,  el ,  ce  semble,  les 
compagnons  de  leurs  souffrances.  Ils  sont  en 
forme  de  lettre  circulaire ,  adressée  aux 
chrétiens  d'Asie  et  de  Phrygie.  L'esprit ,  l'é- 
loquence et  la  piété  qui  régnent  dans  cette 
lettre  ont  fait  croire  aux  plus  habiles  que 
saint  Irénée  en  était  l'auteur.  Mais  qui  que 
ce  soit  qui  l'ail  écrite, on  ne  peut  trop  en  ad- 
mirer la  beauté,  ni  en  faire  trop  d'estime. 
«  Le  bienheureux  esprit  des  martyrs  ,  dil  Du 
Bosquet  [Hist.Eccl.J.  II,  c.  18),  est  encore 
vivant  dans  les  paroles  dont  elle  est  compo- 
sée, toutes  mortes  qu'elles  sont.  Le  sang  ré- 
pandu pour  Jésus-Christ  y  est  encore  tout 
brillant.  »  Outre  le  détail  des  souffrances 
des  martyrs  de  Lyon  ,  celte  lettre  contenait 
encore  des  instructions  importantes  et  le 
jugement  des  fidèles  des  Gaules  touchant 
l'affaire  des  montanisles;  ce  qui  peut  la  faire 
considérer  comme  une  lettre  synodale.  Tout 
ce  que  nous  savons, par  le  témoignage  d'Eu- 
sèbe  ,  de  ce  jugement  des  fidèles  des  Gaules 
au  sujet  des  montanisles,  c'est  qu'il  ne  c<m- 
tenait  rien  que  de  pieux  et  d'orthodoxe. 
Hisl.  gén.  des  aiit.  sacr.  et  eccl. ,  t.  II. 

LYON  (Concile  de),  vers  l'an  197  ,  au  su- 
jet de  la  Pâque.  SainlIrénée,évêquedeLyon, 
y  présida  ,  et  c'est  apparemment  lui  qui  fut 
l'aulenr  de  la  lettre  synodale  qui  y  fut  dres- 
sée. On  s'accorda  à  soutenir,  conformément 
à  la  décision  du  pape  Victor,  qu'on  devait 
célébrer  la  Pâque  le  dimanche.  Hist.  gén. 
des  ont.  sacr.,  t.  111. 

LYON  (Concile  de),  l'an  19S  ou  199.  M.  De 
la  Lande  fait  mention  d'un  concile  tenu  à 
Lyon  ,  en  198  ou  199  ,  contre  les  erreurs  de 
^"alenlin  ,  et  donne  un  fragment  latin  de  la 
lettre  de  ce  syno'lc  ,  que  Baluzc  a  trouvé  di- 
gne d'entrer  dans  sa  collection  ,  où  il  est  en 
grec  et  en  latin,  selon  deux  interprétations  , 
savoir  :  celle  de  RuGn  et  celle  de  Valois.  De 
la  Lande  ,  Supplem.  Concil.  anliq.  Galliœ  a 
Jacobo  Sirmondo  edit.  p.  12. 

LYON  (Concile  de),  l'an  '*61.  Ce  concile  fit 
un  décret  sur  la  chasteté  des  prêtres  ;  c'est 
tout  ce  que  les  écrivains  en  rapportent.  De  la 
Lande,  Suppl.  Conc,  ant.  Gall, 


LYO 


H78 


LYON  (Concile  de),  l'an  W."). On  condamna 
dans  ce  concile  les  erreurs  du  prédestinia- 
nisme:  c'est  tout  ce  qu'on  en  sait  par  la  pré- 
face du  traité  de  Fauste  sur  la  grâce  el  le 
libre  arbitre.  Labb.  IV.  Voy.  Arles  ,  même 
année. 

LYON  (  Concile  de),  l'an  490.  La  rétracta- 
tion du  prêtre  Lucide  ,  qui  y  renonçait  à  ses 
erreurs  ,  dénoncées  au  concile  d'Arles  ,  y  fui 
lue  et  approuvée. 

LYON  (  Conférence  de  ) ,  avec  les  ariens  , 
vers  l'an  .'lOO.  Dieu,  par  une  providence  par- 
ticulière sur  son  Eglisi-,  ayant  inspiré  ,  pour 
le  saint  de  toute  la  nation  des  Français,  à  l'é- 
véque  saint  Rémi ,  de  détruire  partout  les 
aulels  des  idoles  ,  il  lui  accorda  en  même 
temps  1(!  don  des  miracles  pour  étendre  la 
foi  avec  plus  de  facilité.  Les  fréquentes  con- 
versions que  Dieu  opéra  par  son  ministère 
excitèrent  plusieurs  évêques  à  s'assembler 
pour  travailler  à  la  réunion  des  ariens.  Le 
roi  Gondebaud  ne  s'opposa  point  à  leur  des- 
sein. Néanmoins  ,  afin  qu'il  n'y  parût  point 
d'affectation  ,  et  que  l'on  crût  au  contraire 
que  cela  était  arrivé  par  occasion  ,  Etienne, 
évêque  de  Lyon,  écrivit  à  plusieurs  pour  les 
invitera  la  fête  de  Saint-Just,  qui  était  pro- 
che, et  où  il  se  faisait  ordinairement  un  grand 
concours  de  peuple  à  cause  des  miracles  qui 
s'opéraient  au  tombeau  du  martyr.  Entre 
autres  évêques  qui  se  rendirent  à  celle  céré- 
Tnoiiie,  les  actes  marquent  Avite  de  Vienne, 
son  frère  Apollinaire  ,  évêque  de  Valence, 
el  Conius  d'Arles.  Tous  ceux  qui  s'y  trouvé^ 
renl  étaient  catholiques  el  d'une  vie  exem- 
[ilaire.  Ils  allèrent  ensemble  saluer  le  roi 
Gondebaud  qui  faisait  sa  résidence  à  Savi- 
gny.  Les  évêques  ariens  qui  s'y  rencontrè- 
rent, auraient  bien  souhaité  de  les  empêcher 
d'avoir  audience  ;  mais  leurs  efforts  furent 
inutiles,  et  avec  le  secours  de  Dieu ,  le  roi  la 
leur  accorda.  Après  avoir  salué  ce  prince, 
saint  Avile,  quoiqu'il  ne  fijt  ni  le  plus  an- 
cien ni  le  premier  en  dignité  ,  mais  ,  par  un 
effet  de  la  déférence  des  autres  évêques  , 
porta  la  parole,  et  demanda  au  roi  la  confé- 
rence pour  la  paix  ,  disant  que  lui  et  les 
autres  évêques  catholiques  qui  l'accom- 
pagnaient étaient  prêts  à  montrer  claire- 
ment qu'ils  n'avaient  d'autre  foi  que  celle 
de  l'Evangile  el  des  apôtres  ;  qu'au  con- 
traire celle  des  ariens  n'était  pas  selon 
Dieu  el  l'Eglise.  Il  ajouta  qu'il  y  avait 
sur  les  lieux  des  évêques  de  celle  secte  in- 
struits dans  toutes  les  sciences,  el  demanda 
qu'il  lui  plût  de  leur  ordonner  d'acepter  la 
conférence.  Le  roi  répondit  :  «  Si  votre  foi 
est  véritable,  pourquoi  vos  évêques  n'empô- 
chent-ils  pas  le  roi  des  Français  de  me  faire 
la  guerre  el  de  se  joindre  à  mes  ennemis 
pour  me  détruire?  La  vraie  foi  n'est  point  où 
on  est  avide  du  bien  d'autrui,  et  où  on  est 
altéré  du  sang  des  peuples  :  qu'il  montre  sa 
foi  par  ses  œuvres.  Seigneur,  répondit  saint 
Avite,  dont  le  visage  el  le  langage  avaient 
quelque  chose  d'angélique,  nous  ne  savons 
pas  quels  sont  les  motifs  du  roi  des  Français 
pour  faire  ce  que  vous  dites  qu'il  fait  ;  mais 
l'Ecriture   nous   apprend  que  souvent   les 


H79 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


1180 


royaumes  sont  renversés  pour  le  mépris  de 
la  religion,  et  que  c'est  la  vraie  cause  pour 
lai)ueile  Dieu   suscite  de  toute  part  dos  en- 
nemis à  ceux  qui  se  déclarent  ronire  Dieu. 
Revenez  aven  votre  peuple  à  la  loi  de  Dieu, 
et  il  établira  la  paix  dans  vos  étals  :  si  vous 
l'avez  avec  lui  ,  vous   l'aurez  avec  tout   le 
monde  ,  et  vos  ennemis  ne   pourront   pré- 
valoir sur  vous.   F.sl-ce  donc  ,   répli(|ua  le 
roi,  que  je  ne  professe   pas  In   loi  de  Dieu  ? 
Parce  que  je  r.e  veux  pas  reconnaître  Irois 
dieux  ,  vous  dites  que  je  m'éloigne  de  la  loi 
du  Seigneur.  Je  n'ai  pas  lu  dans  l'Ecriiuie 
qu'il  y  ail  plusieurs  dieux,  mais  un   seul. 
A  Dieu  ne  plaise,  dit  saint  A  vile,  que  nous 
adorions  plusieurs  dieux  :  il  n'y  en  a  qu'un, 
mais  ce  Dieu,  un  en  essenee ,  subsiste  en 
trois  personnes  :  le  Fils  et  le   Saint-Esprit 
De  sont  pas  d'autres  dieux  que  le  Père,  mais 
Un  seul  Dieu,  dont  la  première  personne  est 
le  Père,  la  secDiule  le  Fils,  et  la  troisième  le 
Saint-Esprit  :  la  substance  du  Père  n'est  pas 
autre  que  celle  du  Fils,  et  celle  du  Saint- 
Espiit  n'est   pas  autre  que  celle  du  Père  et 
du  Fils.  Le  même  Dieu  qui  a  parlé  autrefois 
par  les  prophèli  s   nous    a    parlé  nouvelle- 
ment dans  son  Fils,  et  il  nous  parle  lous  les 
jours  dans   le  ï"'aint-Esprit.  Quoiriu'il  nous 
ait  parlé  autrefois   par  les  prophètes,  dans 
les  derniers  temps  par  son  Fils  ,  et  niaiutc- 
uant  par  le  Saint-Esprit ,  c'est  un  seul  et 
même   Dieu  qui   parle  ,  mais    il   est  appelé 
ainsi   pour  la  distinciioti  des   personnes  qui 
sont   en    (  ffel    coctenielles   et    consubslan- 
tielles.  Voilà  ce  que  nous  professons  et  ce 
que  nous  sommes  prêts   à  prouver.  »  Saint 
Avite,  voyant  que  le  roi  l'écoutail   paisible- 
ment, continua   son  diseours  ,  et  dit  :  «  Si 
vous  vouliez  ,  seigneur,  connaître   par  vos 
lumières  le  solide  de  notre  foi ,  i'  vous  en 
reviendrait  un  grand  bien,  à  vous  et  à  votre 
peuple  :  la   gloire  céleste   ne  vous  manque- 
rait point,  la  paix  et  l'abondance  se  rép.in- 
draient  dans  vos  Etats.  Mais  les  vôtres  s'élant 
déclarés  ennemis  de  Jésus-Chiis!  ,  ils  atti- 
rent sur  vous  la  colère  de  Dieu  :  ce  qui,  ainsi 
que  nous   l'espérons,  cessera  d'arriver,   si 
vous  voulez   nous  écouler  et  commander  à 
vos  évêques  de  conlérer  publiquement  avec 
nous  sur  les  matières  de  la  foi  qui  nous  sé- 
parent, n  Ayant  ainsi  parlé  ,  il  se  jeta   aux 
pieds  du  roi,  et  les  enibrassant ,  il  pleurait 
amèrement.  Tous  les  évéques  se  prosternè- 
rent avec  lui.  Le  roi,  sensiblement  ému,  se 
baissa  pour  les  relever,  et  leur  dit  amicale- 
ment qu'il  leur  ferait  réponse;  ce  qu'il  fil  en 
effet. 

Dès  le  lendemain  ,  étant  retourné  à  Lyon 
par  l<i  Saône,  il  envoya  chercher  Etienne  et 
Avite,  et  leur  dit  :  '»  uns  avez  ce  que  vous 
demandez  ;  mes  évéques  sont  prêts  à  vous 
montrer  que  personne  ne  peut  être  co- 
éternel  et  consubstanliel  à  Dieu.  Mais  je  ne 
veux  pas  que  ce  soil  devant  tout  le  peuple, 
de  peur  (ju'il  n'y  ail  du  lumulie  :  ce  sera  t!e- 
vanl  mes  sénateurs  et  les  autres  que  j(;  choi- 
sirai ,  comme  de  votre  côté  vous  choisirez 
qui  il  vous  plaira  des  vôtres,  pourvu  que  l'C 
ne  soil  pas  en  grand   nombre  :  et  la  confé- 


rence se  fera  demain  en  ce  lieu.  Les  évêques, 
après  avoir  salué  le  roi  ,  se  retirèrent  pour 
faire  savoir  ses  intentions  aux  autres  évo- 
ques. C'était  la  veille  de  la  soIennilédeSaint- 
Jusl.   Quoiqu'ils  eussent   fort    souhailé   re- 
mettre la  conférenre  au  lendemain  de  la  fête, 
ils    ne   voulurent    pas   différer   pour  un    si 
grand  bien.  Seulement   ils  résolurent,   d'un 
consentement   unanime  ,  de  passer  la   nuit 
auprès  du  tombeau  du   saini,   pour  oblenir 
de  Dieu  ,  par  ses  prières,  ce  qu'ils  souhai- 
taient. Il  arriva  que  pendant  cette  nuit  on 
lut  à  l'oifice  quatre   leçons,  suivant   l'usage 
du  temps  :  deux  de  l'Ancien  Testament,  dont 
l'une  était  tirée  de  l'Exode,  et  l'autre  du  pro- 
phète Isaïe  {Exod.Vll,  /.sa. VI)  jdeux  du  Nou- 
veau, savoir  de  l'Evangile  selon  saint  Mat- 
thieu [Mdtth.  Xi),  et  de  l'Epître  aux  Romains 
[Rom.  11)  ;  et  que  dans    les  quatre  leçons   il 
se   trouva   des    passages    qui    parlaii'nt  de 
l'endurcissement  des   cœurs.  Les  évéques  , 
qui  le  remarquèrent ,  crurent  que  Dieu  leur 
montrait  l'endurcissement  du  cœur  du  roi. 
C'est  pourquoi  ils  passèrent  la  nuit  dans  la 
tristesse  el  dans  les  larmes;  mais  ils  n'aban-. 
donnèrent  pas  pour  cela  la  résolution  où  ils 
étaient  de  défendre  la  vérité  de  notre  reli- 
gion contre  les  ariens.  Au   temps  que  le  roi 
avait  marqué,  tous  les  évéques  assemblés  se 
rendirent  au  palais,  accompagnés  de   plu- 
sieurs prêtres  ,   de  plusieurs  diacres  el  do 
quelques  la'iques  catholiques  ,  entre  autres 
de  Placide  et  de  Lucain,  deux  des  principaux 
officiers  des  troupes  du  roi.  Les  ariens  vin- 
rent aussi  avec  ceux  de  leur  secte,  el  après 
qu'ils  se  furent  assis  ,  le  roi    présent,   saint 
Avite  parla  pour  les  catholiques,  et  Boni- 
face  pour  les  ariens.   Saint  Avite   proposa 
noire  foi  en  l'appuyanl  des  témoignages  de 
la  saint<'  Ecriture  avec  autant  d'éloquence 
que  Cicéron  ;  el  le   Seigneur  donnait  de  la 
grâce  à  lout  ce  qu'il  disait.  Les  ariens  l'en- 
tendant parler,  en  furent  consternés,  et  Bo-. 
niface,  qui  l'avait  écoulé  assez  paisiblement, 
ne  put  jamais  rien    répondre   aux   raisons 
que  ce  saint  évêque  avait  apportées  :  quand 
son  tour  vint  de  parler,  il  proposa  des  ques- 
tions difficiles  ,    par  lesquelles  il  paraissait 
n'avoir  d'autre   intention  que  de  fatiguer  le 
roi.  Saint  Avite  pressa  beaucoup  Boniface  de 
répondre;  mais  celui-ci   n'en  fil  rien,  et  ne 
trouvant  pas  moyen  de  défendre  sa  cause,  il 
se  répandi!  en  injures,  traitant  les  catholi- 
ques d'enchanteurs   et  d'adorateurs  de  plu- 
sieurs dieux.  Le  roi,  voyant  Boniface  réduit 
à  ne   pouvoir  dire  autre  chose  et  sa  secla 
couverte  de  confusion,  se  leva  de  son  siège, 
et  dit  que  Boniface  répondrait  le  lendemain. 
Tous  les  évéques  se  retirèrent;  el  comme  il 
fais.iit  encore  jour,  ils  allèrent  avec  les  an- 
tres évêques  catholiques  à  l'église  deSaint- 
Just,  louer  le  Seigneur  el  lui  rendre  grâces 
de  la  victoire  qu'il  leur  avait  donnée  sur  ses 
ennemis. 

Le  lendemain  les  évêquesrclournèrcnt  à  la 
cour  avec  lous  ceux  qui  les  avaient  accompa- 
gnés le  jour  précédent.  Us  trouvèrent  en  en- 
tr;int  Arédius,  homme  illustre  et  habile,  qui, 
ijiioique  catholique  de  profession,  favorisait 


1181 


LYO 


LYO 


tira 


les  ariens,  pour  faire  sa  cour  au  roi,  qui 
lui  lémoigiiait  hcjiucDup  île  coiifiaiice.il  vou- 
lut leur  |n'rsu;iilcr  (!.•  s'en  rciournrr,  liis.iul 
que  ces  ilispiiles  n'jiboulissaieiil  <iu'à  aigrir 
les  csiirits  de  l.i  iiuiltiiuilc,  el  qu'il  n'en  pou- 
vaii  résutlir  aucun  .ivauUigc.  Eliemie,  6*6- 
que  lie  Lyon,  qui  connaissait  le  caractère 
d'Arediu»,  lui  répondit  <|ue  rien  n'élail  plus 
propre  a  réunir  les  esprits  dans  uiur  sainte 
amitié,  que  de  connaître  de  (|uel  côté  se  ren- 
contre la  vériié,  parce  qu'étant  aimable  par- 
tout où  elle  se  trouve,  elle  rend  aimables 
ceux  qui  la  suivent.  Il  ajouta  qu'ils  étaient 
tous  venus  par  ordre  du  roi  ;  après  quoi 
Arédius  n'osa  |dus  résister.  Us  entrèrent 
donc,  et  aussitôt  que  le  roi  les  aperçut,  il  se 
leva  pour  aller  au-devant  d'eux;  et  se  te- 
nant entre  lîtienne  et  Avite,  il  leur  parla 
encore  contre  le  roi  des  Français,  disant 
que  ce  prince  sollicitait  contre  lui  son  frère 
Godégisile  ,  qui  régnait  alors  sur  uue 
partie  de  la  Bourgogne,  et  liiisait  sa  rési- 
dence à  Genève.  C'était  au  contraire  Godé- 
gisile qui  avait  sollicité  Clovis  de  faire  la 
guerre  à  Gondebaud;  ce  que  celui-ci  ne  sa- 
vait pas.  Les  évêques  lui  répondirent  qu'il 
n'y  avait  pas  de  meilleur  moyen  de  faire 
la  paix  que  de  s'accorder  sur  la  foi,  el  lui 
offiircnt  leur  n,édiation  pour  traiter  de  la 
paix,  s'il  l'avait  pour  agréable.  Après  quoi , 
chacun  prit  sa  place  dans  le  même  ordre 
que  le  jour  précédent.  Saint  Avite,  pour  ré- 
pondre aux  reproches  de  Bonil'ace,  fit  voir 
si  clairement  que  les  catholiques  n'adoraient 
point  plusieurs  dieux,  qu'il  se  fit  admirer 
même  des  ariens.  Boniface  ne  lui  répondit 
que  par  des  injures,  comme  il  l'avait  l'ait  la 
veille,  et  s'enroua  tellement  à  force  de  crier, 
qu'il  ne  pouvait  plus  parler.  Le  roi,  le  voyant 
en  cet  état,  attendit  assez  longtemps  el  se 
leva  ensuite,  montrant  sur  sou  visage  son 
indignation  contre  Boniface.  Alors  saint 
Avite  pria  ce  prince  d'ordonner  aux  ariens 
de  répondre  à  ses  propositions,  afin  qu'il 
pût  connaître  la  foi  qu'il  devait  suivre  ; 
mais  le  roi  et  les  ariens  qui  étaient  avec 
lui  n'ayant  rien  répondu,  le  saint  évéque 
ajouta,  en  s'adressant  toujours  au  roi  :  Si 
les  vôtres  ne  peuvent  nous  répandre,  qui 
empêche  que  nous  ne  convenions  tous  d'une 
Diéuie  foi  ?  Comme  ils  en  uiurmuraieiit,  saint 
Avite  dit,  plein  de  confiance  dans  le  Sei- 
gneur :  Si  nos  raisons  ne  peuvent  les  con- 
vaincre, je  ne  doute  point  que  Dieu  ne  con- 
firme notre  foi  par  un  miracle.  Ordonnez 
que  nous  allions  tous  au  tombeau  de  saint 
Juste,  que  nous  l'interrogions  sur  notre  foi , 
et  Boniface  sur  la  sienne  :  Dieu  prononcera 
ce  qu'il  approuve  par  la  bouche  de  son  ser- 
viteur. Le  roi  étonné  semblait  y  consentir; 
mais  les  ariens  se  récrièrent  et  dirent  que 
pour  faire  connaître  leur  foi  ils  ne  voulaient 
pas  faire  comme  Saùl,  qui  s'était  attiré  la 
malédiction  en  ayant  recours  à  des  enchan- 
tements et  à  des  voies  illicites;  qu'ils  se  con- 
tentaient d'avoir  l'Ecriture,  plus  forte  (jue 
tous  les  prestiges.  Ils  répétèrent  la  mèuie 
chose  plusieurs  fois  avec  de  grands  cris.  Le 
loi,   qui   s'était  déjà  levé,  prcnaut  par  la 


main  Etienne  et  Avite,  les  mena  jusqu'à  sa 
chambre,  les  embrassa  et  leur  dit  de  prier 
pour  lui.  Les  deux  évéques  connurent  aisé- 
ment la  perplexilé  el  les  embarras  du  roi; 
mais  parce  (juc  Dieu  le  Père  ne  l'avait  point 
altiié,  il  ne  put  encore  alors  venir  au  Fils, 
afin  que  celte  vérité  fût  accomplie  :  Qu'il  n« 
dépend  point  de  celui  qui  teul,  ni  de  celui 
qui  court,  mais  de  IHeu  qui  fait  miséricorde 
(Rom.  IX,  1<>).  Depuis  ce  jour  plusieurs  ariens 
se  convertirent  el  furent  baptisés  quelques 
jours  après.  Ce  fut  de  cette  manière  que 
Dieu  fit  éclater  la  vérité  de  noire  foi  en  pré- 
sence de  tout  le  monde,  par  l'intercession  de 
saint  Just.  Quant  au  roi  Gondebaud,  après 
qu'il  eut  terminé  la  guerre  contre  Clovis,  il 
demanda  à  saint  Avite  de  lui  donner  en  se- 
cret l'onclion  du  saint  chrême,  confessant 
que  le  Fils  de  Dieu  et  le  Saint-Esprit  sont 
égaux  au  Père;  mais  le  saint  évéque  lui 
ayant  représenté  qu'il  devait,  suivant  le  pré- 
cepte du  Seigneur,  le  confesser  devant  les 
hommes,  il  n'eut  jamais  le  courage  de  faire 
publiiiuement  profession  de  la  foi  catho- 
lique. D.  Ceill. 

LYON  (Concile  de),  l'an  516.  On  ne  con- 
naît ce  concile  que  par  une  lettre  de  saint 
Avit  de  Vienne.  11  dit  seulement  qu'il  y  as- 
sista. 

LYON  (Concile  dit  I"  de),  l'an  517.  Dix 
évêques  de  ceux  qui  avaient  assisté  au  con- 
cile d'Epaone  en  tinrent  un  autre  à  Lyon,  la 
même  année  517,  ou  l'année  suivante,  avec 
Viveuliolus  ,  archevêque  de  cette  ville  ,  au 
sujet  d'Etienne  ,  préfet  du  fisc  du  roi  Sigis- 
mund.  Ce  seigneur  avait  épousé  Palladic,  sa 
parente,  ou,  comme  le  marque  la  Vie  de 
saint  Apollinaire  ,  la  sœur  de  sa  première 
femme.  Ils  en  furent  convaincus  l'un  et  l'au- 
tre ;  et  il  fut  convenu,  dans  le  premier  canon 
du  concile,  que  tous  les  évêques  qui  avaient 
prononcé  leur  condamnation  la  maintien- 
draienl,  et  qu'ils  en  useraient  de  même  con- 
tre tous  ceux  qui  seraient  coupables  du  même 
crime.  Les  évêiiues  ajoutèrent ,  dans  le  se- 
cond canon  ,  que  si  quelqu'un  d'entre  eux 
venait  à  être  persécute  pour  ce  sujet,  tous 
les  autres  prendraient  part  à  ses  soulTranccs, 
et  le  soulageraient  des  pertes  qu'il  aurait 
souffertes.  Ils  ajoutèrent  encore  ,  dans  le 
troibièiiie  canon,  que  si  le  roi  ,  irrité  de  la 
sentence  rendue  contre  Etienne  et  Palladie, 
continuait  à  s'abstenir  de  la  communion  des 
évê(|ues  qui  l'avaieul  portée,  et  a  ne  plus  se 
trouver  avec  eux  à  l'église,  ils  se  retireraient 
dans  des  monastères,  d'où  aucun  ne  surtirait, 
que  la  paix  ne  lût  rendue  à  tous  les  autres.  Ils 
déclarèrent,  dans  le  quatrième  canon  ,  que 
personne  n'aurait  la  téiuériié  d'usurper  l'é- 
glise d'un  autre,  ou  d'y  faire  lulfice  en  son 
absence, ou  quelque  autre  aclt  de  juridiction 
([ue  ce  fût,  sous  peine  d'être  privé  de  la  com- 
munion de  ses  frères.  Us  renouvelèrent  dans 
le  cinquième  canon  la  défense  d'aspirer  au 
siège  d  un  évéque  vivant,  et  déclarèrent  ex- 
comiiiuuies  pour  toujours  ceux  qui  se  so 
raient  fait  ordonner  à  leur  place,  de  même 
-  (]ue  ceux  qui  auraient  jtris  part  à  ces  sortes 
d'ordinations.    Il  semble,  [lar  le  sixième  et 


H  85 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


1184 


dernier  canon  de  ce  concile,  qne  le  roi  avait 
enfin  reconnu  l'équilé  du  jugement  rendu 
contre  les  deux  coupables,  puisque  les  évoques 
y  disent  qu'en  suivant  l'avis  de  ce  prince 
ils  avaient  accordé  à  Etienne  et  à  l'ailadie  la 
permission  d'assisler  aux  prières  de  l'Kglise, 
jusqu'à  l'oraison  du  peuple  après  l'Evangile, 
c'est-à-dire,  jusqu'à  VOrate  ,  fratres.  Lab. 
t.  IV;  Hnrd.  t.  Il;  Anal,  des  Conc.  t.  I. 

LYON  (Concile  dit  2"  de],  l'an  oljd  ou  567. 
Ce  concile  fut  tenu  par  l'ordre  de  Contran  , 
pour  juger  des  accusations  intentées  contre 
Saloiiius  d'Embrun  et  Sagittaire  de  Gap,  frè- 
res l'un  de  l'autre,  qui  furent  tous  deux  dé- 
posés de  l'cpiscopat  dans  ce  concile.  Il  élait 
composé  de  huit  évéques  présents,  et  des  dé- 
putés de  six  autres  absents.  Saint  Philippe  de 
Vienne  ,  qui  y  souscrivit  le  premier  ,  saint 
Nicet  ou  Nizier  de  Lyon,  s.iiiit  Agricole  de 
Châlons-sur-Saône  et  saint  Syagrius  d'Au- 
tun,  sont  les  plus  remarquables.  On  y  fit  les 
six  canons  suivants  : 

1".  «  Les  différends  des  évéques  d'une  même 
province  seront  terminés  par  le  métropoli- 
tain de  cette  province,  ou  par  les  deux  mé- 
tropolitains, si  les  contendants  sont  de  deux 
différentes  provinces.  » 

2'^.  «Pour  remédier  aux  mauvaises  chicanes 
pnr  lesquelles  on  privait  l'Eglise  des  legs 
pieux  qui  lui  étaient  faits  par  testament,  le 
concile  ordonne,  sous  peine  d'excommunica- 
tion ,  que  quand  même  il  manquerait  à  la 
donation  ou  au  testament  de  qui  que  ce  soit 
quelqu'une  des  formalités  requises  par  les 
lois,  on  ne  laisse  pas  d'exécuter  la  volonté 
du  testateur  qui  les  aurait  omises  par  néces- 
sité ou  par  simplicité.  » 

3'.  «  Ceux  qui  retiennent  injustement  dans 
l'esclavage  des  personnes  libres  sont  excom- 
muniés. » 

k'.  a  Conformément  aux  décrets  des  anciens 
Pères,  celui  qui  aura  été  excommunié  pour 
crime  par  son  évéque  ne  pourra  être  reçu 
à  la  communion  de  qui  que  ce  soit,  à  moins 
qu'il  n'ait  été  rétabli  par  celui-là  même  qui 
l'avait  retranché  de  la  communion  de  l'E- 
glise. » 

5' .  «  Un  évéque  ne  pourra  ôter  aux  clercs 
ce  que  les  évéques,  ses  prédécesseurs  ,  leur 
auront  donné  de  leurs  biens  de  patrimoine 
en  propriété,  ou  des  biens  de  l'Eglise  à  usu- 
fruit; et,  si  ces  clercs  font  des  fautes,  il 
faudra  les  punir  autrement  qu'en  leur  ôtant 
ces  biens.  » 

Il  paraît  par  ce  canon  que  les  bénéfices  ne 
sont  plus  amovibles  à  la  volonté  de  l'evêque, 
excepté  ceux  qu'il  aurait  donnés  lui-même, 
comme  il  avait  déjà  été  réglé  par  le  dix- 
septième  canon  du  troisième  concile  d'Or- 
léans. 

6'.  «  Les  jours  qui  précèdent  le  premier 
dimanche  de  novembre  ,  on  fera  dans  toutes 
les  églises  et  dans  toutes  les  paroisses  des 
prières  et  des  processions  ,  comme  avant 
l'Ascension  ;  »  c'est-à-dire  que  le  concile  éta- 
blit ici  de  secondes  rogations  à  la  fin  d'octo- 
bre ou  aux  premiers  jours  de  novembre. 
Labb.  V;  Anal,  des  conc,  t.  1. 

LYON  [Concile  dcj,  l'an  570.  On  s'occupa 


dans  ce  concile  de  la  paix  et  de  ta  conserva 
tion  de  l'Eglise. 

LYON  (Concile  de),  l'an  575.  Plusieurs 
grands  du  royaume  assistèrent  à  ce  concile, 
où  le  frère  de  saint  Grégoire  de  Tours,  accusé 
d'homicide  par  ses  ennemis,  se  justifia  par 
son  propre  serment. 

LYON  (Concile  de),  l'an  581  ou  583  selon 
les  uns,  ou  586  selon  d'autres.  Ce  concile, 
qui  est  compté  ordinairement  pour  le  troi- 
sième de  Lyon  ,  fut  tenu  au  mois  de  mai  de 
la  vingt-deuxième  année  du  roi  Contran  , 
c'est-à-dire,  l'an  583.  L'évéque  de  celte  ville 
y  présida,  assisté  de  sept  autres  évéques  et 
de  douze  députés  de.»  évéques  absents.  Ce 
concile  fit  six  canons. 

Le  l'''  défend  aux  clercs  d'avoir  chez  eux 
des  femmes  étrangères,  et  à  ceux  qui  ont  été 
ordonnés  étant  mariés  ,  de  demeurer  dans 
une  même  maison  avec  leurs  femmes. 

Le  i'  marque  les  précautions  dont  les  évé- 
ques doivent  se  servir  dans  les  lettres  de  re- 
commandation qu'ils  donnent  aux  captifs, 
savoir ,  d'y  mettre  la  date  et  le  prix  de  la 
rançon. 

Le  3*  prive  de  la  communion  les  religieuses 
qui  sortent  de  leurs  monastères,  jusqu'à  ce 
qu'elles  y  soient  retournées. 

Le  k^  renouvelle  les  anciens  décrets  contre 
les  mariages  incestueux. 

Le  5«^  défend  aux  évéques  de  célébrer  hors 
de  leurs  églises  les  fêtes  de  Noël  ou  de  Pâ- 
ques ,  si  ce  n'est  en  cas  de  maladie  ,  ou  à 
moins  qu'ils  ne  soient  absents  par  un  ordre 
du  roi. 

Le  6'  dit  que  les  lépreux  d'une  cité  et  du 
territoire  qui  en  dépend  seront  nourris  et 
entretenus  aux  dépens  de  l'Eglise  de  cette 
cité ,  par  les  soins  de  l'évéque,  afin  de  ne  pai 
être  réduits  à  exercer  le  vagabondage  dans 
les  autres  villes. 

LYON  (Concile  de) ,  l'an  SU.  Ce  concile 
nomma  Agobard  archevêque  de  Lyon,  à  la 
place  de  Leidrade,  qui  s'était  retiré  dans  un 
monastère  à  Soissons. 

LYON  (Concile  de),  l'an  829.  C'est  un  des 
quatre  conciles  qui  furent  tenus  par  l'ordre 
de  l'empereur  Louis  le  Débonnaire.  Il  ne 
nous  en  reste  qu'une  lettre  synodique  d'A- 
gobard,  archevêque  de  Lyon,  de  Bernard, 
archevêque  de  Vienne,  et  d  Eaof  ou  Fove  , 
évéque  de  Châlons-sur-Saône,  à  l'empereur, 
pour  se  plaindre  de  la  protection  que  ses 
officiers  accordaient  aux  juifs,  et  des  incon- 
vénients qui  en  résultaient  pour  les  chré- 
tiens.   Mnnsi,  Stippl-,  t.  I. 

LYON  (Concile  de),  l'an  8V8.  L'archevê- 
que Amolon  convoqua  ce  concile  au  sujet 
d'un  certain  prêtre,  nommé  Godelcaire , 
qu'Usuard,  abbé  et  archidiacre,  avait  fait  ar- 
rêter. L'usage  conservé  à  Clermont  presque 
jusqu'à  nos  jours,  d'appeler  l'archidiacre  du 
nom  d'abbé  ,  était  un  exemple  remarquable 
et  comme  un  souvenir  historique  de  ces  an- 
ciens abbés  et  archidiacres.  Au  reste,  il  n'e»t 
pas  certain  que  ce  concile  se  soit  tenu  à 
Lyon;  il  ne  nous  en  resie  qu'une  légère  no- 
tice dans  les  lettres  de  Loup  de  Ferrières;  et 
ce  n'est  que  par  conjecture  qu'on  le  trouva 


1185 


LYO 


LYO 


1180 


placé  à  Lyon  dnns  les  recueils  ordinaires 
di's  conciles.  Lfi6/^  \  11. 

LYON  (Concile  de).  IJU»  !)l-2,  où  fui  r.ilifiée 
Une  donation  faileùrabbayo  dcSainl-Eliennc 
de  Dijon. 

LYON  (Concile  de),  l'iin  1020.  «  L'iiistoire 
des  évoques  d'Auxerrc  di(  qu'il  se  lint  celle 
année  des  conciles  à  Dijon,  à  Beaune  el  à 
Lyon.  Lmglet  du  Fresnoy. 

LYON  (Conciles  de  la  province  de),  l'an 
103'i..    Voy.  France,  môme  .innée. 

LYON  (Concile  de!,  l'an  lOoo.  Hildebrand, 
légal  du  sainl-siégp  el  depuis  pape  sous  le 
nom  de  Grégoire  Vil,  linl  ce  concile  conlre 
les  simoniaques.  Le  bienheureux  Pierre  de 
Dainien  rapporle  que  le  sainl  c;irdinal  força 
par  un  miracle  un  évéque  sinioniaque,  pré- 
sent au  concile,  à  faire  la  confession  de  son 
crime,  en  lui  ordonnanl  de  dire  à  haule  voix 
le  Gloria  Patri  :  l'évêque,  arrivé  à  ces  mots, 
et  Spiritui  Sancto  ,  ne  put  acbever.  Conc. 
t.  XII  ;  Anal,  des  conc,  t.  V. 

LYON  (Concile  de),  l'an  1077.  Voy.  Ahse. 

LYON  (Concile  de),  l'an  1080,  conlre  Ma- 
nassès,  intrus  dans  Icglise  de  Ueiins.  Ce  fut 
Hugues,  évéciue  de  Dié  el  légal  du  sainl-siége, 
qui  confirma  la  sentence  portée  dans  ce  con- 
cile, el  qui  déposa  Maiiassès. 

LYON  (Concile  de),  l'an  1091  Le  G(dlia 
Christiana,  t.  IV,  p.  107  et  888,  lait  mention 
de  deux  conciles  leiius  à  Lyon,  l'un  en  celle 
année,  et  l'autre  l'année  suivante  1099.  Soit 
que  l'on  doive  distinguer  ces  deux  conciles, 
soit  qu'il  faille  les  confondre  en  un  seul  ,  il 
parait  fort  probable  qu'il  faut  entendre  de 
l'un  d'eux,  ou  du  seul  véritable  ,  ce  texte  du 
savant  Mansi ,  tom.  II,  col.  17.'i  :  Concilium 
incerti  luci  in  Gallia.  In  causa  Rahodi  Novio- 
vtensis  episcopi,  de  simonla  accusati.  Ab  llu- 
gune  Lngdunensi  A.  S.  L.  circa  annum  1099 
celehralum. 

LYON  (Concile  de),  l'an  1126.  Pierre,  dia- 
cre et  légat  du  pape  Uonorius  11,  assembla 
ce  concile,  où,  de  concert  avec  un  grand 
nombre  d'évéques  de  France,  il  excommunia 
Ponce,  ancien  abbé  de  Cluny,  qui  avait  élé 
déposé  par  le  pape  Caliiste  II,  et  qui  était 
rentré  depuis  à  main  armée  dans  son  abbaye. 
Mansi,  tom.  Il,  col.  377. 

LYON  (1"  Concile  général  de),  l'an  124.0. 
En  se  rendant  en  France,  ce  n'était  pas  seu- 
lement un  abri  conlre  Frédéric  que  le  pape 
Innocent  IV  avait  désiré  trouver  dans  le 
royaume  de  saint  Louis ,  c'était  aussi  un  lieu 
commode  pour  la  célébration  d'un  concile, 
selon  les  vues  qu'avait  eues  Grégoire  l.V 
quand  il  l'avait  convoqué  à  Rome  et  indi- 
qué à  la  fêle  de  Pâques  de  l'année  12i0. 
Innocent  IV  suivit  son  projet,  résolu  de 
l'exécuter  à  Lyon  le  plus  promplement  et  le 
plus  solennellement  qu'il  pourrait. 

Nous  avons  quelques-unes  de  ses  letlies 
écrites  à  ce  sujet  au  mois  de  janvier  12'po, 
et  adressées,  l'une  à  l'archevêque  de  Sens 
pour  lui  et  ses  sulîraganis,  l'aulre  au  cha- 
pitre de  la  même  église,  une  troisième;  au 
roi  saint  Louis,  et  quelques  autres  à  des 
cardinaux.  Dans  toutes  ces  lettres,  le  pape 
représentait  l'Eglise  animée  de  la  sagesse  et 


de  la  puissance  do  son  divin  fondateur, 
comme  singulièrement  destinée  à  f.iire  ré- 
gner la  justice  dans  le  monde,  et  par  la  jus- 
tice, à  étoulîer  parmi  les  hotnmes  lei  divi- 
sions et  les  guerres  (\u\  les  empêchent  de 
jouir  d'une  sainle  tranquillilé.  Sur  ces  prin- 
cipes, iiénétré  des  obligations  attachées  au 
minisière  ilonl  la  Providence  l'avait  charge, 
il  cherchait,  disail-il,  dans  le  conseil  et  le 
secours  des  fidèles,  les  moyens  de  dissiper 
celte  horrible  tempête  qui  mett.iit  l'Eglise  et 
la  religion  en  péril.  Mais  sans  toucher  bien 
pariiculièreinent  le  détail  des  maux  qui  de- 
m.'indaieiil  du  remède,  il  proposait  en  gé- 
néral ce  (ju'il  fallait  tenler  pour  repousser 
les  infidèles  et  pour  concilier  les  différents 
irilérêls  qui  le  tenaient  lui,  vicaire  de  Jésus- 
Christ,  el  l'empereur  Frédéric,  dans  une  di- 
vision si  funeste.  C'était  là  principalement  le 
double  motif  qui  l'engageait  à  convoquer  en 
une  assemblée  ce  que  l'Eglise  et  le  monde 
chrétien  avaient  de  plus  éminent.  «  Sachez, 
poursuivait-il,  que  nous  y  avons  cité  l'em- 
pereur, afin  qu'il  y  comparaisse  et  que  par 
lui-même  ou  par  ceux  qu'il  enverra  en  sa 
place,  il  nous  réponde,  el  nous  satisfasse  à 
nous  et  aux  autres  qui  ont  par  rapport  q 
lui  quelques  sujets  de  mécontentement  à  allé- 
guer. »  Le  temps  indiqué  pour  l'ouvertura 
élait  la  fête  de  saint  Jean-Baptiste. 

L'empereur  fil  si  peu  de  cas  de  l'indication 
du  concile,  qu'étant  le  maître  en  Italie,  il 
continua  d'envahir  à  son  ordinaire  tout  ce 
qui  excitait  sa  convoitise.  Comme  en  cela 
quelques  parents  du  pape  ne  furent  pas  plus 
épargnés  que  les  autres  ecclésiastiques,  on 
ne  manqua  pas  d'appeler  vengeance  le  pro- 
cédé d'Innocent. 

Le  temps  du  concile  étant  arrivé,  il  se 
trouva,  en  fait  de  prélats,  avec  le  pape  et  les 
cardinaux  ,  les  deux  patriarches  latins  de 
Conslanlinople  et  d'Antioche,  le  patriarche 
d'Aquilée  et  environ  cent  quarante  arche- 
vêques ou  évêques  d'Italie,  de  France,  d'Es- 
pagne el  des  îles  Britanniques.  On  en  aurait 
inutilement  attendu  d'autres  des  Eglises  de 
Grèce  et  de  Syrie,  ou  de  celles  de  Hongrie  et 
du  Nord,  dans  l'état  de  désolation  où  elles 
étaient.  11  n'y  parut  de  toutes  ces  contrées 
que  l'évêque  de  Béryte  en  Palestine,  échappé 
aux  ravages  des  Corasmins.  Après  les  évê- 
ques,  on  y  compta  beaucoup  d'abbés ,  de 
supérieurs  conventuels,  et  les  généraux  des 
deux  ordres  de  saint  Dominique  cl  de  saint 
François.  On  y  vit  aussi  des  princes  sécu- 
liers, ou  de  leurs  députés  :  Baudouin,  empe- 
reur de  Conslanlinople;  Bérenger,  comte  de 
Provence;  Baimond,  comte  de  Toulouse;  les 
ambassadeurs  de  l'empereur  Frédéric,  ceux 
du  roi  de  France  el  ceux  du  roi  d'.\ngleierre. 

Frédéric  ,  depuis  la  convocation  ,  avait 
marqué  plus  d'indifférence  pour  le  concile 
que  d'inquiétude  et  de  soin  à  empocher  qu'il 
ne  s'y  passât  rien  conlre  lui.  Toulefois,  ne 
pouvant  se  dissimuler  combien  il  avait  à  se 
reprocher  de  fails  qui  le  menaient  dans 
une  nécessité  évidente  de  s'y  ménager  des 
suffrages,  il  envoya  quelques  seigneurs  ou 
ministres  de  sa  cour,  chargés  de  procura- 


1187  DICTIONNAIRE 

lions  de  sa  pnrt,  et  entre  autres  Thadée  de 
Suessa,  chof  (lu  conseil  impérial,  homme  in- 
telligenl  et  éloquent,  à  qui  l'on  donne  la 
qualité  de  chevalier  docteur  dans  l'élude 
des  lois. 

Thadée  de  Suessa  sentit  d'abord  combien 
il  ser.iit  dangereux  de  laisser  les  Pèrrs  du 
concile  s'affermir  dans  les  impressions  désa- 
vant.igeuses  qu'ils  avaient  conçues  de  son 
niatlrc.  A  peine  le  pape  eut-il  assemblé  pour 
la  première  fois  les  prélats  dans  une  confé- 
rence préliminaire,  le  lundi  26  juin,  que  l'a- 
droit ministre  éblouit  tout  le  monde  par  la 
magnificence  de  ses  offres.  Il  ne  tint  pas  à 
lui  que,  sur  l'assurance  qu'il  donna  de  la 
bonne  volonté  de  Frédéric,  il  ne  fît  déjà 
goûter  la  douceur  de  voir  par  son  moyen  la 
Gièce  schismatique  réunie  ou  soumise  aux 
Latins,  les  Corasmins  chassés  de  la  Pales- 
tine, les  Sarrasins  domptés,  les  Tarlares 
dissipés;  et  ce  qui  était  le  plus  difficile  à 
persuader,  lui-même,  revenu  de  ses  préten- 
tions contre  l'Eglise  romaine,  réparer  tous 
les  dommages  et  satisfaire  à  toutes  les  in- 
jures dont  elle  se  plaignait.  Le  pape  admira 
la  hardiesse  de  l'orateur,  et  ne  lui  répondit 
que  par  une  exclamation  :  «  Oh  1  les  belles  et 
grandes  promesses  I  s"écria-t-il.  Mais  ce  ne 
sont  malheureusement  que  celles  qu'on  m'a 
déjà  faites,  et  dont  je  n'attends  pas  plus  d'ef- 
fets à  l'avenir.  11  est  manifeste  que  l'empe- 
reur n'y  revient  aujourd'hui  que  pour  dé- 
tourner la  cognée  qui  est  déjà  à  la  racine 
de  l'arbre,  et  pour  se  jouer  du  concile  quand 
il  ne  le  craindra  plus.  Je  ne  lui  demande  que 
d'observer  la  paix  aux  mêmes  conditions 
qu'il  vient  de  la  jurer  sur  le  salut  de  son 
âme;  qu'il  les  remplisse,  et  je  suis  content. 
Dois-je  me  livrer  à  son  inconstance  et  courir 
encore  le  risque  d'une  nouvelle  infidélité? 
Que  j'accepte  à  1  heure  qu'il  est  la  parole 
qu'il  me  donne,  qui  en  aurai- je  pour  cau- 
tion, et  en  état  de  le  contraindre,  s'il  la 
vicie?  »  «  Les  rois  de  France  et  d'Aiigli'terre,» 
répondit  Thadée  sans  hésiter.  «  Nous  n'en 
Vtiuluns  point,  répliqua  le  pape,  de  peur 
qu'en  cas  que  l'empereur  vînt  à  manquer 
de  parole,  comme  il  l'a  fait  jusqu'à  présent, 
nous  ne  soyons  obligés  de  nous  rejeter  sur 
ses  g  irants;  ce  qui  serait  susciter  à  l'Eglise 
trois  ennemis  pour  un,  et  les  plus  redouta- 
bles parmi  les  princes.  » 

Do  quelques  pouvoirs  que  Thadée  fût  re- 
vêtu pour  le  ciincile,  il  n'en  avait  point  pour 
le  traité  juré  à  Home  l'aimée  dernière,  qui 
était  celui  auquel  le  pape  rappelait  l'empe- 
reur; et  il  [irit  le  parti  du  silenee. 

I"  Session.  Le  concile  ne  fut  solennelle- 
ment ouvert  que  le  mercredi  28  juin,  et  ce 
fut  dans  l'église  cathédrale  de  Saint-Jean.  Le 
pape,  qui  présidaii,  prit  pour  texte  de  sou 
sermon  ces  paroles  de  Uavid  :  Vous  avez 
proportionné  la  grandeur  de  vos  consolations 
à  In  mullitade  de  mes  doulitirs;  ou,  selon 
Matlhieu  Paris,  celles-ci  île  Jcrèmic  :  0  ro/r* 
tous,  qui  passez  par  le  chemin,  considérez  et 
voyez  s'il  y  a  une  douleur  comme  la  mienne. 
Il  faisait  l'application  des  douleurs  de  Jésus- 
Christ  et  des  cinq  plaies  qu'il  reçut  sur  la 


DES  CONCILES.  U88 

croix,  aux  différentes  plaies  qui  affligeaient 
riîgliso,  savoir  :  le  progrès  des  béiésii's, 
l'arrogance  des  Sarrasins,  le  schisme  des 
Grecs,  la  cruauté  des  Tartares  et  la  persé- 
cution de  Frédéric. 

Si  le  dernier  mal  n'était  pas  le  plus  grand 
qu'il  eût  à  déplorer,  il  croyait  du  moins  le 
concile  plus  en  état  d'y  remédier  qu'à  tous 
les  antres.  Il  en  fit  donc  son  objet  capital; 
touché,  en  parlant  di?  celte  malheureuse  af- 
faire, jus(|u'à  verser  des  torrents  de  larmes, 
et  à  entrecouper  son  discours  de  sanglots. 

L'empereur  avait  dans  Thadée  de  Suessa 
un  ministre  actif  et  intrépide,  qui  ne  put 
écouter  longtemps  les  chefs  d'accusation 
qu'alléguait  le  pape  sans  se  récrier  et  en- 
trer en  justification.  On  reconnut  là  combien 
le  pape  s'était  assuré  de  tous  les  faits  qu'il 
avait  produits.  Car  il  souffrait  patiemment 
Thadée,  non-seulement  le  contredire  et  tâ- 
cher de  le  réfuter,  mais  l'entreprendre  per^ 
sonnellement,  lui  opposer  ses  propres  let^ 
très,  subtiliser  même  et  chicaner  avec  lui, 
ce  que  le  respect  et  la  bonne  foi  toute  seule 
ne  permettaient  pas.  Thadée  avait  beau  ap^ 
puyer  sur  les  récriminations  :  il  en  sentait 
la  faiblesse,  dit  encore  Matthieu  Paris;  les 
lettres  du  pape,  rapprochées  de  celles  de 
l'empereur,  n'en  niellaient  ce  prince  que 
plus  évidemuMînt  dans  son  tort.  Car  la  com-i 
paraison  ne  présentait  de  sa  part  que  des 
promesses  absolues,  et  de  conditionnelles  de 
la  part,  du  pape.  Ainsi,  les  conditions  n'é- 
tant point  remplies  par  l'empereur,  le  pape 
demeurait  toujours  libre,  et  l'empereur  tou- 
jours obligé  de  satisfaire  à  sa  parole.  Il  parut 
notoirement  convaincu  de  l'avoir  enfreinld 
autant  de  fois  qu'il  l'avait  donnée  sans  la 
dégager,  c'est-à-dire,  autant  de  fois  que,  pai 
ses  lettres  ou  par  ses  agents,  il  en  était  venu 
à  quelque  traité  d'accommodement. 

Thadée,  homrne  d'esprit  et  de  ressources, 
tout  battu  qu'il  était  ,  n'en  répondit  pas 
moins  par  des  détours,  et  s'épuisait  en  sub- 
lerluges  pour  la  justification  de  son  maître. 
Il  n'alléguait  que  des  lueurs  sans  apparence, 
continue  l'annaliste  anglais.  Il  ne  le  tira  pas 
plus  heureusement  de  l'accusation  d'hérésie, 
ou  plutôt  il  coula  légèrement  sur  cet  article, 
content  de  faire  observer  que  ni  lui  ni  per- 
sonne n'en  pouvait  parler  avec  une  connais- 
sance surfilante,  excepté  l'empereur  même; 
puisque  les  griefs  dont  le  pape  le  chargeait  à 
ce  sujet  éiaieiU  purement  intérieurs.  «  Du 
moins,  ajouta-t-il,  l'empereur  ne  tolère  point 
d'usuriers.  »  Ce  qui  fut  pris  pour  un  mot 
malignement  lancé  contre  les  officiers  du 
pape,  mais  qui  n'était  bon  qu'à  delouiner 
les  esprits  de  ce  côté-là,  et  n'aboutissait  A 
rien  pour  le  fond  de  l'affaire  en  question. 

Les  reproches  qui  concernaient  les  liai- 
sons do  Frédéric  avec  le  Soudan  de  Baby- 
loiie,  tes  grâces  qu'il  accordait  aux  Sarra- 
sins établis  en  Sicile,  et  les  mauvais  bruits 
auxquels  les  femmes  de  celte  nation  qui 
étaient  à  la  cour  donnaient  lieu,  ne  furent 
pas  moins  re|)ousscs  de  sou  apologiste  que 
celui  des  promesses  faussées. 

Lorsque  Thudée  crut  en  avoir  assez  dit 


«89 


LYO 


LTO 


H90 


pour  amorlirla  première  indipfnalinn  du  pape, 
et  IVnipéclier  cl'enlr.iSiicr  loul  à  coup  l'as- 
semblée, il  cliaiigea  (le  Ion.  La  haiKeur  ne  lui 
convenait  plus  dans  la  situation  où  il  aper- 
cevait les  évêijues,  et  même  les  laïi|ucs.  Il 
prit  un  air  humble  et  radouri;  il  demanda 
quelques  jours  d<î  délai,  alin  d'informer  l'em- 
pereur de  ce  qu'il  avait  sous  les  yeux,  et  de 
i'engaijer  par  les  représentations  les  plus 
fortes,  ou  à  venir  en  personne  au  concile 
qui  l'allendait,  ou  à  lui  envoyer  une  procu- 
ration plus  étendue,  qui  pût  lui  servir  au 
besoin.  «  Dieu  me  préserve  d'accepter  votre 
proposition,  répli(iua  le  pape;  je  sais  de(|uoi 
l'empereur  est  capable,  cl  ee  qu'il  m'en  a 
coûté  pour  échapper  à  ses  emliùches.  On  ue 
peut  trouver  mauvais  que  je  les  redoute  en- 
core :  s'il  se  rendait  ici,  j'en  sortirais.  Mon 
courage  ne  va  point  jusqu'à  désirer  de 
mourir  martyr,  ou  à  braver  les  rigueurs 
d'une  prison.  » 

Le  p  ipe,  en  pressant  le  plus  qu'il  pouvait 
la  condamnation  de  l'empereur,  croyait  dé- 
couvrir dans  l'assemblée  des  intentions  si 
conformes  aux  siennes,  qu'il  ne  temporisait 
qu'avec  peine.  Il  se  prêta  néanmoins  aux 
instances  des  ambassadeurs  de  France  et 
d'Angleterre,  qui  secondèrent  la  prière  du 
ministre  impérial,  et  ilcons-ntit  à  lui  ac- 
corder environ  deux  semaines  de  délai  à 
leur  sollicitation. 

Cependant  l'empereur  vint  à  Vérone  avec 
son  flis  Conrad  et  quelques  seigneurs  alle- 
mands, et  y  tint  une  dièie  où  se  trouvèrent 
les  seigneurs  de  son  parti;  puis,  feignant  de 
vouloir  se  rendre  au  concile,  il  s'avança 
jusqu'à  Turin.  Mais  quand  il  eut  appris  ce 
qui  s'était  passé  à  Lyon,  il  dit  avec  beau- 
coup de  chagrin  :  «  Le  (lape  uie  mojitre  clai- 
rement qu'il  ne  cherche  qu'à  me  couvrir 
de  confusion.  Outré  de  ce  que  j'ai  fait  em- 
prisonner les  Génois,  ses  parents,  il  excite 
aujourd'hui  tout  ce  fracas  contre  moi.  Mais 
je  suis  empereur,  et  la  majesté  de  l'empire 
souffrirait  trop  de  ma  soumission,  si  je  me 
rat)aissais  jusqu'à  subir  les  jugements  d'un 
concile,  surtout  lorsque  ce  concile  m'est 
contraire.» 

Il  s'en  tint  à  ce  raisonnement,  pour  s'au- 
toriser à  ne  pas  venir  plus  avant;  et  ce  fut 
toute  sa  réponse  à  l'invitation  de  Tliadee  de 
Suessa.  Il  dédaigna  même  di;  lui  envoyer 
de  nouveaux  pouvoirs.  On  ne  put  l'y  ré- 
soudre, quoique  en  même  temps  il  fil  partir 
trois  nouveaux  agents  :  l'évêque  de  Fles- 
singue,  le  grand-maître  de  l'ordre  Teuto- 
nique,  et  le  célèbre  Pierre  des  Vignes,  le 
plus  employé  et  le  plus  accrédité  de  ceux 
qui  avaient  la  qualité  de  ses  secrétaires. 
De  quelque  commission  qu'il  les  tût  char- 
gés, ils  ne  firent  rien  de  particulier  pour  lui 
dans  le  concile.  Selon  les  apparences,  ils  ne 
prétendirent  arriver  qu'après  la  troisième 
session,  qui  devait  être  la  session  décisive,  et 
qui,  par  égard  pour  Frédéric,  était  dilîéiée 
jusqu'au  17  juillet. 

(I)  QupIIi's  que  soient  ici  les  Intentions  de  Matliieu  Pa- 
lis, ce  nom  de  ligue  n'est  pas  le  mut  [irupre.  Il  n'y  avait 
paï>  lijs'ue,  mais  simulement  accord  entre  les  Pères  de  ce 


11°  Session.  La  seconde  session ,  qui  se 
tint  le  5  du  môme  mois,  et  les  conférences 
particulières  dans  les  intervalles,  furciil  ex- 
|)osées  à  de  rudes  allercati(ms,  surtout  i|uand 
les  Pères  eurent  appris  la  détermination  de 
l'empereur,  et  le  mépris  qu'il  témoignait  du 
concilia.  Tous  le  traitèrent  de  contumace  et 
de  rebelle  à  l'autorité  de  l'I'^glise;  et  il  f.il- 
lail,  suivant  l'expression  de  l'historien,  (lue 
les  quatre  parties  d.;  la  terre  fussent  li- 
guées (1)  contre  lui  pour  multiplier  les  ac- 
cusateurs. L'accusation  qu'on  y  poursuivait 
unauimi'ment  avec  le  plus  de  cliileur  regar- 
dait les  cruautés  exercées  (lar  son  ordre 
contre  les  prélats  (]ui  allaient  à  Home  sous 
le  ponlilic.it  di'  Grégoire  IX.  Tliadée  de 
Suessa  reprit  quelque  temps  sa  première  in- 
lré|)idilé  à  le  défendre,  par  la  facilité  qu'il 
eut  de  se  jeter  à  l'écart  sur  plusieurs  prélats 
dont  Frédéric,  avait  réellement  à  se  plain- 
dre; mais  pour  embarrasser  l'ambassadc^ur 
à  son  tour,  on  n'eut  pas  besoin  d'examiner 
bien  profondément  la  manière  dont  Frédéric 
avait  sévi  généralement  contre  tous  les  évo- 
ques appelés  à  Rome  par  h;  feu  pape.  Thadée 
passa  condamnation  sur  cet  article,  et  le 
p.ipe,  proGlant  de  son  av.intage,  dit  adte- 
mciil  pour  la  première  fois  (ju'il  y  avait  là 
bien  des  titres  qui  demandaient  la  déposi- 
tion. Ce  mot  frappa  les  ambassadeurs  an- 
glais, (|ue  l'alûnilé  contractée  entre  Frédé- 
ric et  le  roi  d'Aiigletere  rendait  plus  attentifs. 
Ils  se  récrièrent;  mais  désespérant  d'arrêter 
le  coup,  et  cuntiaints  d'abandonner  Frédéric 
à  son  malheur,  ils  se  bornèrent  à  intercéder 
pour  le  prince  Conrad,  sou  flls,  aGn  qu'il 
ne  lût  point  enveloppé  dans  la  même  sen- 
tence. 

IIP  Session,  17  juillet.  Thadée  de  Suessa, 
plus  alarmé  que  personne  de  ces  disposi- 
tions, n'en  l'ut  cependant  point  encore  dé- 
concerté, il  parut  dans  la  troisième  session 
prêt  à  faire  face  à  toutes  les  attaques,  et  à 
vendre  au  moins  chèrement  sa  défaite.  Il 
regardait  l'appel  comme  un  dernier  retran- 
chement juridique.  Mais  à  qui  appeler  d'un 
concile  général  qu'on  ne  distinguait  point 
du  corps  même  de  l'Eglise'?  Comme  i!  s'en 
fallait  bien  que  celui-ci  fût  aussi  rempli 
qu'il  pouvait  être,  Thaiice  formula  son  apjiel 
à  un  concile  plus  général.  A  celte  fin  de  noii- 
recevoir,  le  pape  répondit  que  le  concile 
tel  qu'il  élait  n'exigeait  rien  de  plus  pour 
avoir  la  prérogative  d'une  généralité  com- 
plète, et  qu'il  l'avait  sulflsamment  par  l'as- 
sistance des  patriarches,  des  archevêques, 
des  évêques,  des  princes  ,  dis  seigneurs  et 
des  agents  de  plusieurs  grands  princes,  tous 
réunis  de  divers  pays  du  monde  chrétien. 
«  Ce  n'a  pas  été  sans  qu'il  leur  en  coûte, 
ajoute-t-il,  qu'ils  ont  attendu  de  votre  maî- 
tre un  acte  de  soumission  ;  et  ils  l'ont  attendu 
vainement.  Ceux  qui  sont  absents  ont  man- 
qué de  s'y  joindre  par  tîes  obstacles  (]u'on 
ne  saurait  imputer  (ju'a  .-■es  .irtilices.  Serait- 
il  juste  d'en  taire  uu  motif  de  différer  la  sen- 

coucile  œcuméoique,  assemblé  des  quatre  parties  de  la 
terre. 


1191 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


1192 


tence  de  déposition  qu'il  mérile,  et  de  per- 
mettre qu'il  recueille  de  sa  fraude  même  le 
fruit  qu'il  veut  en  retirer?» 

Le  pape,  faisant  trêve  à  cette  discussion, 
voulut  d'abord  satisfaire  la  dévotion  par- 
ticulière que  lui  et  les  autres  cardinaux 
avaient  eue  pour  la  sainte  Vierge  au  temps 
du  conclave  qui  l'avait  élevé  sur  le  siège 
pontifical  après  Célestin  IV.  Les  cardinaux, 
vexés  par  trédéric  et  embarrassés  dans  les 
chicanes  qu'il  leur  suscitait,  avaient  eu  re- 
cours à  la  Mère  de  Dieu,  dont  on  célébrait 
déjà  la  nativité  dans  l'Eglise  depuis  plusieurs 
siècles.  Ils  avaient  fait  vœu  de  s'employer 
tous  à  augmenter  la  solennité  de  cetle  féto, 
aussitôt  qu'ils  auraient  un  pape.  L'objet  du 
vœu  était  l'établissement  d'une  octave  qu'In- 
nocent même,  selon  quelques-uns,  accorda 
l'année  même  de  son.éleclion,  en  1243,  mais 
que  nous  ne  trouvons  cependant  publique- 
ment décernée  par  un  acte  de  son  autorité 
que  deux  ans  après,  à  ce  premier  concile 
général  de  Lyon,  et  avec  l'approbation  du 
concile. 

Il  ajouta  quelques  autres  règlements  tou- 
chant les  contestations  et  les  formalités  ju- 
diciaires. Désespérant  de  retrancher  les 
principes  de  cupidité  qui  entretenaient  le 
désordre  dans  l'aduiinislration  de  la  justice, 
le  concile  ne  crut  pas  au-dessous  de  lui  d'en 
corriger  les  procédures,  et  de  les  ramener 
par  ses  statuts  à  la  régularité.  C'est  l'objet 
des  douze  premiers  articles,  nommés  insti- 
tutions ou  capitules.  Les  cinq  derniers  offrent 
des  sujets  plus  intéressants. 

Le  13',  intitulé  Des  usures,  traite  beau- 
coup moins  des  usures  mêmes  que  des  det- 
tes imprudemment  contractées  par  les  égli- 
ses, et  du  danger  où  elles  les  jetaient  pour 
le  temporel.  «  Il  se  fait,  y  est-il  dit,  entre 
les  bénéficiers  une  succession  de  gens  qui 
s'obèrent  par  leur  facilité  à  charger  leurs 
bénéfices.  Evêque,  abbé  ou  autre  titulaire, 
chacun  se  pique  par  vaine  gloire  de  laisser 
un  monument  qu'il  puisse  regarder  comme 
propre  et  personnel  dans  les  lieux  de  sa 
dépendance.  »  On  donne  là-dessus  des  re- 
mèdes pour  le  passé,  et  des  préservatifs 
pour  l'avenir;  ce  qui  forme  un  statut  fort 
étendu. 

La  présence  au  concile  de  Baudouin,  em- 
pereur de  Conslantinople,  rendait  encore 
plus  sensible  la  peinture  qu'on  y  avait  faite 
du  dernier  malheur  qui  le  menaçait.  On 
imagina  un  moyen  de  le  secourir  abondam- 
ment, sans  que  l'Eglise  employât  des  levées 
qui  la  grevassent  dans  le  service  nécessaire 
ou  dans  les  rétributions  légitimement  dues 
à  ceux  qui  la  servaient.  C'est  le  H'-  règle- 
ment. On  destina  pour  cet  objet  la  moitié, 
pendant  trois  années,  du  revenu  des  béné- 
fices où  les  titulaires  ne  résidaient  point; 
mais  on  fit  mention  en  même  temps  des  ex- 
ceptions fondées  eu  raison  sur  plusieurs 
sortes  d'excuses,  telles  que  les  emplois  qui 
allaient  notoirement  à  l'ulilité  des  diocèses, 
les  études  cl  les  places  qui  dispensaient  de 
droit  de  la  résidence.  Si  pourtant  les  béné- 
Cciers  dispensés  de  droit  jouissaient  d'un 


revenu  qui  excédât  cent  marcs,  ils  étaient 
obligés  d'en  donner  le  tiers;  et  l'on  dénon- 
çait excommunié  quiconque  userait  de 
fraude  pour  se  décharger.  Le  pape  montrait 
d'autant  plus  de  zèle  en  imposant  cette  obli- 
gation, qu'il  s'imposait  à  lui-même  et  aux 
cardinaux  de  payer,  lui  et  eux,  la  dixième 
partie  de  leurs  revenus. 

Il  tint  la  même  conduite  à  l'égard  de  la 
terre  sainte  :  c'est  l'objet  du  15'  et  du  17* 
article.  Le  concMe  de  Lyon  décerna  de  la 
secourir  par  une  croisade;  mais  le  pape  ne 
se  contenta  pas  de  renouveler  les  princi- 
paux règlements  qui  avaient  été  dressés  pour 
les  croisades  précédentes;  lui  et  sa  cour  se 
condamnèrent  à  un  second  dixième,  pendant 
que  le  concile  se  bornait  au  vingtième  pour 
tous  les  ecclésiastiques. 

Quelque  terreur  qu'inspirassent  les  Tarta- 
res,  leur  manière  de  faire  la  guerre  ne  per- 
mettait pas  de  prendre  contre  eux  aucune 
mesure  fixe,  pour  s'opposer  régulièrement 
à  leurs  incursions.  Le  concile,  dans  le  Iti' 
règlement,  ne  décerna  donc,  par  rapport  à 
eux,  que  d'observer  leurs  mouvements  au- 
tant qu'il  serait  possible,  et  de  n'épargner, 
pour  les  arrêter,  ni  les  travaux  de  mains, 
ni  tout  ce  qu'on  prévoirait  de  plus  propro 
à  conjurer  en  partie  cet  épouvantable  fléau, 
si  l'on  ne  pouvait  se  proposer  l'universalité 
des  moyens  nécessaires  pour  s'en  délivrer 
tout  à  fait. 

Après  ces  délibérations  et  ces  conclusions, 
le  pape  avait  conçu  un  projet  bien  avantageux 
à  l'Eglise  de  Rome,  s'il  avait  pu  le  consom- 
mer :  c'était  de  répandre  dans  l'assemblée 
des  copies  de  tous  les  privilèges  que  les  em- 
pereurs et  les  autres  souverains  lui  avaient 
jamais  accordés.  11  les  avait  fait  mettre  sous 
la  forme  la  plus  exacte,  afin,  disait-il, 
qu'elles  tinssent  lieu  des  originaux  mêmes. 
Mais,  quoi  qu'il  en  fût  de  leur  autorité  comme 
de  leur  authenticité,  lies  ambassadeurs  an- 
glais eu  prirent  occasion  de  revenir,  au  nom 
de  la  nation  ,  contre  les  libéralités  de  leurs 
rois  ,  et  tombèrent  en  particulier,  avec  beau 
coup  de  chaleur  ,  sur  ce  qu'ils  appelaient  les 
contributions  immenses  qui  étaient  fournies 
par  le  royaume  à  titre  de  gratifications  et 
de  subsides.  Ils  ne  visaient,  selon  quelques- 
uns  ,  qu'à  occuper  la  session  ,  pour  écarter 
le  jugemeutde  Frédéric.  Mais  on  connaissait 
peu  le  pape  ,  si  l'on  prétendait  l'amuser.  Il  j 
prêta  patienmient  l'oreille  aux  plaintes  et  I 
aux  invectives  des  Anglais!;  puis ,  sans  se 
montrer  ni  aigri ,  ni  touché  de  leurs  récla- 
mations ,  il  leur  laissa  même  le  loisir  de  lire 
un  mémoire  très-diffus  ,  qui  traitait  de  la 
collation  des  bénéfices  d'Angleterre  en  fa- 
veur des  Italiens  ,  et  répondit  simplement 
que  cela  méritait  d'être  examiné. 

Tout  le  monde  demeura  dans  le  silence. 
Le  pape,  on  de  lui-même,  ou  excité  par  une 
parole  que  dit  Thadée  de  Suessa,  toujours 
alerte  à  remplir  les  vides,  recommença, 
avec  un  air  de  tranquillité  qu'il  ne  quitlai' 
point  ,  à  porter  le  discours  sur  Frédéric.  V 
exposa  combien  il  l'avait  toujours  aimé, 
quels  ménagements   il  avait  eus  pour  lui , 


H93 


LTO 


LYO 


1194 


quel  respect  il  lui  av.ait  toujours  témoigné 
dans  le  cours  de  leurs  divisions ,  jusque-là 
que,  depuis  le  coiuriicncetiient  du  concile, 
plusieurs  avaienl  doiilé  s'il  pourrait  eiifiu  se 
résoudre  à  prononcer  contre  lui;  qu'il  s'y 
était  eepeiidanl  délerininé  à  l'exlréinilé  par 
les  considéralioiis  les  plus  puissantes,  el  à 
la  suite  des  réflexions  les  plus  atienli  veinent 
balancées.  Ces  considérations  cl  ces  ré- 
flexions ,  avec  le  détail  des  engagements 
jurés  par  l'empereur  et  notoirement  violés, 
servent  en  effet  de  dispositif  au  corps  de  la 
sentence.  H  résultait,  selon  l'énoncé  ,  que  ce 
prince  avait  parliculièrement  mérité  les 
peines  de  l'Eglise  les  plus  rigoureuses  par 
quatre  sortes  de  crimes  ,  le  parjure,  le  sacri- 
lège ,  l'hérésie,  et  le  défaut  de  fidélité  au 
saint-siége,  en  qualité  de  feudataire.  Mais 
on  doit  remarquer  que  ,  pour  l'hérésie  ,  le 
pape  insistait  moins  sur  des  allégués  qui  en 
fussent  une  démonstration  formelle,  que 
sur  des  indices,  des  probabilités  el  des  pré- 
somptions. Conséquemment  à  ces  griefs, 
Innocent  concluait  qu'après  en  avoir  soi- 
gneusement délibéré  avec  les  cardinaux  et 
le  sacré  concile,  eu  qualité  de  vicaire  de 
Jésus-Christ  sur  la  terre  ,  el  en  vertu  du 
pouvoir  de  lier  et  de  délier  qu'il  avait  reçu 
dans  la  personne  de  saint  Pierre  ,  il  décla- 
rait le  dit  prince  rendu  par  ses  péchés  indi- 
gne du  royaume  et  de  l'empire  ,  rejelé  de 
Dieu,  et  déchu  de  tout  honneur  et  de  toute 
dignité.  Il  déchargeait  pour  toujours  ses  su- 
jets du  serment  de  fidélité,  et  il  soumellait 
au  lieu  de  l'excommunication,  encourue 
par  le  seul  fait,  quiconque  à  l'avenir  lui 
obéirait,  et  lui  donnerait  conseil  ou  secours; 
sous  quelque  sorte  de  litre,  ou  sous  quel- 
que couleur  de  dépendance  que  ce  fût.  Pour 
ce  qui  était  du  fait  d'élire  un  autre  empe- 
reur, il  le  laissait  avec  unepleine  liberté  à 
ceux  qui  en  avaienl  le  droit,  et  se  réservait 
à  lui-même  el  aux  cardinaux  celui  de  pour- 
voir au  royaume  de  Sicile.  L'acte  est  signé  du 
jour  de  la  troisième  session,  xvi  kal.  Au- 
guati,  ou   17  juillet. 

Thadée  de  Sucssa  avait  tout  tenté  ,  en  zélé 
ministre  de  Frédéric  ,  pour  parer  ce  coup. 
Gautier  d'Ocra,  son  collègue,  el  tous  les 
gens  de  leur  suite  tombèrent  dans  le  plus 
grand  accablement,  comme  s'ils  eussent  vu 
la  foudre  éclater  sur  leur  maître.  Malgré 
leur  dévouement  aux  intérêts  de  l'empereur, 
un  sentiment  de  religion  ne  leur  permit  pas 
de  le  voir  chargé  d'analhèmes  ,  avec  l'appa- 
reil qui  accompagnait  celle  solennité ,  sans 
se  frapper  la  poitrine  et  jeter  des  cris  lamen- 
tables, dans  l'horreur  qu'ils  conçurent  à  ce 
spectacle.  Ce  fut  pour  eux  ,  disent  les  histo- 
riens, une  image  du  jugement  mêmedeUicu 
à  la  fin  des  siècles  ;  cl  "Thadée  l'avait  si  pré- 
sent, qu'il  s'écria  lout  consterné,  suivant  le 
mot  que  l'on  récite  à  l'office  des  morts: 
Dies  irœ,  dies  illa;  Le  voiei  ce  Jour  de  cour- 
roux ,  de  calamité  el  de  misère.  Ensuite,  ne 
pouvant  plus  soutenir  la  vue  du  pontife  et 
de  tous  les  prélats  du  concile  qui  répétaient 


l'analhème  le  cierge  on  main ,  et  d'une  voix 
terrible  (a),  Thadée  et  ses  collègues  d'am- 
bassade se  retirèrent,  avec  la  douleur  de 
n'avoir  pu  conjurer  l'orngc  qui  nuMiaçait 
leur  inaiire  ilcjiuis  si  loiigtiMiips. 

Ainsi  finit  le  premier  concile  général  de 
Lyon,  dont  les  actes  ne  nous  préscnlcni  rien 
de  plus  frappant  que  la  sentei  ce  de  déposi- 
tion portée  contre  l'empereur  Frédéric  II. 

«  On  voit,  dit  fort  à  propos  M.  Rohrbaclier, 
que  les  ambassadeurs  mêmes  île  Fiédéiic  re- 
conuaissaienl  à  l'Iîglise  le  pouvoir  de  l(Mlé- 
poser,  puisqu'ilsn'appelèreul  (|u'à  un  concile 
plus  général  ;  (|ue  ce  fut  contre  le  gré  d'un 
grand  nombre  de  prélats  qu'ils  obtiiiieiil  un 
délai  de  douze  jours  ;  que  lous  les  Pères  lul- 
minèrent  la  déposition  avec  le  pape.»  Noua 
supprimons  les  développements  donnés  par 
l'historien  à  celle  proposition,  et  qu'on  peut 
voir  dans  son  ouvrage  même  :  la  vérité  du 
fait  que  soutient  notre  nouveau  controver- 
sisle  contre  Bossuet,  y  est  démontrée  de  la 
manière  la  plus  évidente.  Hisl.  unir,  di 
l'E<iL  cath.,  liv.  LXXlll;  llùt.  de  l'Eal. 
Gall.,  liv.  XXXll  ;   Labb.  XI. 

LYON  (IL  Concile  général  de)  ,  IV'  œcu- 
ménique, l'an  iHk.  Le  second  concile  gé- 
néral de  Lyon  est  la  plus  nombreuse  as- 
seinblée  qui  ait  été  vue  dans  l'Eglise.  Il  s'y 
trouva  ,  dit  un  auteur,  quinze  cent  soixante- 
dix  personnes  titrées,  ^lont  il  y  avait  cinq 
cents  ou  même  plus  qui  étaient  évêques,  et 
les  autres  alibés  ou  prélats  intérieurs,  sans 
compter  les  cardinaux  ,  deux  patriarches 
latins,  un  roi  (c'était  Jacques  d'Aragon)  ,  et 
les  députés  de  quantité  de  têtes  couronnées, 
entre  antres  ceux  de  Michel  Paléologue,  qui 
vinrent  après  le  commciicemenl  du  concile, 
ei  ceux  de  Philippe  ,  roi  de  France.  Deux 
docteurs  de  l'Eglise  y  élair>nl  invites,  Thomas 
d'Aquin  et  Bon.i venture.  Celui-ci  accompagna 
le  pape  dans  le  voyage,  après  sa  promotion 
au  cardinalat;  pour  saint  Thomas,  il  mourut 
en  route,  à  Fossa-Nuova  ,  monastère  de  cis- 
terciens, dans  la  terre  de  Labour,  où  la  ma- 
ladie l'avait  forcé  de  s'arrêter. 

I"  Session.  Après  trois  jours  de  jeûne,  le 
lundi  des  Rogations ,  7  du  mois  de  mai,  le 
concile  s'ouvrit  à  Lyon  ,  d.ins  l'église  de 
Saint-Jean.  Dès  la  première  session  ,  l'as- 
semblée, toute  nombreuse  qu'elle  était,  s'é- 
lanl  formée  sans  tumulte  el  sans  distinction 
de  rang  pour  les  évoques  ,  les  prélats  infé- 
rieurs el  les  députés,  le  pape  Grégoire  X, 
ayant  à  côté  de  lui  le  roi  d'Aragon  ,  fit  les 
prières  et  les  cérémonies  accoulumées  ;  après 
quoi  ,  il  exposa  trois  motifs  qui  l'avaient 
porté  à  convo()uer  ce  grand  concile.  Le  pro- 
mi(r  était  d'envoyer  des  secours  aux  chré- 
tiens de  la  terre  sainte;  le  second,  de  réunir 
l'Eglise  grecque  à  l'Eglise  romaine,  et  le 
troisième,  de  réfoimerles  moeurs  et  la  dis- 
cipline, el  de  fixer  un  terme  pour  les  élec- 
tions de  papes  ,  dont  le  délai  était  toujours 
funeste  :  c'est  (lu'il  venait  d'eu  cire  le  témoin 
et  l'exemple.  Il  finit  eu  indiquant  la  seconde 


(a)  In  dicttm  Fridericum,quijam  imperator  non  esl  nominandus,  Urribiliter  fulgurarunt,  dH  Matthieu  Pans. 

DlCTlONNÀlKK   DBS    CODiClLUS.    I.  38 


!195 


DICTIONNAIRE  DE?  CONCILES. 


H96 


session  aa  lundi  suivant ,  ou  14  (o)  du  même 
mois.  D.ins  cet  intervalle  qui  s'écoula  entre 
les  tini)'^,  il  maïuia  à  part  les  archevêques 
(le  toutes  les  provinces  ,  chacun  avec  un 
évêque  et  un  ahîté  ,  et  il  leur  demanda  et 
obliiil  d'eux  une  décime,  à  prendre  pendant 
six  aiinéi's  consécutives  sur  tous  les  revenus 
erclé<iasliqnes,  pour  la  défense  de  la  terre 
sainic.ll  reçut  en  même  temps  (b)  (Ips  IcUres 
qui  lui  annonçaient  comme  prochaine  l'ar- 
rivée des  Grecs.  Il  les  Gl  lire  aux  prélats  as- 
semblés, après  un  discours  de  saint  Bona- 
venlure  sur  ce  sujet. 

Il'*  Session.  La  seconde  session  ,  qui  se 
tint  le  18,  ou  quatre  jours  après  le  jour  mar- 
qué, lut  liiiMi  moins  nombreuse  que  la  pre- 
mière. On  n'introduisit  dans  l'assemblée  ni 
les  députés  des  chapitres  ,  ni  les  abbés  non 
roilrés,  ni  Ips  prieurs;  il  y  fut  question  de 
publier  quelques  constitutions  touchant  la 
foi. 

III'  Session.  Cette  nouvelle  session  se  tint 
le  7  juin  ;  elle  s'ouvrit  par  un  sermon  de 
Pierre  de  T'rantaise  ,  alors  cardinal-évêqiie 
d"0>lie,  el  licpuis  p.ipe  sous  le  nom  d'Inno- 
cent V.  Après  le  discours,  le  pape  fit  pro- 
mulguer douze  constitutions  ,  sur  les  élec- 
tions et  les  provisions  aux  bénéfices,  l'âge  et 
la  résidence  des  pourvus,  l'iinniunité  des 
églises ,  les  vacances  en  régale,  el  d'autres 
articles  qui  concernent  la  discipline  et  les 
mœurs.  On  régia  enfin  qu'on  attendrait  l'ar- 
rivée des  Grecs  pour  la  session  suivante. 

Ils  arrivèrent  le  24.  juin  en  assez  bon  nom- 
bre. La  dépulation  était  composée  di;  per- 
sonnes d'autoiiié  :  savoir  de  deux  prêtais, 
Germain  qui  avait  été  patriarche  de  Constan- 
tinople,  el  Théophane,  métropolitain  de  Ni- 
cée;  de  plusieurs  sénateurs,  entre  autres  de 
Georges  Acropolite,  grand  logothèle  el  his- 
toriographe de  l'empire,  de  Panarète,  grand 
officier  de  l'empereur  ,  de  l'inlerprèle  de  Bé- 
rée,  et  d'une  suite  considérable  ,  malgré  le 
naufrage  de  l'une  des  deux  galères,  dont 
tout  l'équipage,  hnrs  un  seul  liomtne,  av;iit 
péri.  Tout  ce  qu'il  y  avait  de  j)lus  distingué 
dans  le  concile  alla  ou  envoya  au  dev.int  des 
ambassadeurs  grecs.  Ils  furent  conduits  avec 
honneur  jusqu'au  palais  du  pape,  qui  les 
reçut  debuut,  environné  de  Ions  les  cardi- 
naux et  de  plusieurs  évêqucs.  Après  le  bai- 
ser de  paix,  ils  présentèrent  les  lettres  de 
l'empereur,  scellées  du  sceau  d'or,  et  celles 
des  prélats,  au  nombre  de  trente-huit,  qui 
avaient  consenti  à  la  réunion.  Ils  dirent  au 
pape  qu'ils  venaient  rendre  à  l'Eglise  ro- 
maine l'obéissance  ijui  lui  est  due,  professer 
la  foi  qu'elle  professe,  et  reconnaître  les 
trois  points  qui  faisaient  le  plus  de  difficulté 
parmi  les  évèques  grecs;  savoir,  la  primauté 
du  pape,  l'énoncé  de  son  nom  dans  les  priè- 
res, ut  les  appels  au  sainl-sicge.  Tous  ces 
points  étaient  détaillés  dans  la  lettre  de  l'em- 
pereur Michel,  qui,  en  reconnaissant  que  le 
Saint-Esprit  procède   du   Père  et  du  Fils , 

(a)  Les  historiens  de  J'Bfliise  (yan/cfl/ie  disent  ici  'lue  la 
lecondê  session  fui  incli(iuèf' Mil  18  mai  ;  c'est  qu'ils  oui 
contididu  le  jour  auquel  elle  fut  iniliqu(''e  ,ivec  celui  Olletle 
>elii)l  effe'liveraejit.Voy.  ru(flî,  (.  XIV,  p.  .';02 


priait  pourtant  le  pape  de  condescendre  à 
l'infirmité  de  plusieurs  Grecs,  en  permettant 
qu'on  récitât  le  Symbole  dans  leurs  églis,  s 
comme  avant  le  schisme  dont  on  faisait  l'ab- 
juration ,  el  qu'on  y  conservât  les  rites  non 
contraires  à  la  foi  romaine  el  aux  décrets  des 
conciles  généraux.  La  lettre  était  inscrite  en 
cette  forme  :  «  Au  très-saint  et  heureux, 
premier  et  souverain  pontife  du  siège  apo- 
stolique, pape  universel,  Père  comnuin  do 
tous  les  chrétiens.  Père  vénérable  de  notre 
empire,  le  seigneur  Grégoire  ;  Michel,  fidèle 
empereur  en  .lésus-Chrisl ,  el  modérateur  de 
ses  peuples,  Ange  Comnène  Paléologue  ,  fils 
spiiilni'l  de  voue  S.iiuleté.  » 

Le  jour  de  la  l'éle  des  apôtres  saint  Pierre 
el  saint  Paul,  29  juin,  le  pape  célébra  solen- 
nellement la  messe  dans  la  grande  église,  en 
présence  des  Grecs  et  de  tout  le  concile.  On 
lut  l'Kpîire  en  latin  et  en  grec,  ainsi  que 
l'Evangile  ;  après  quoi  saint  Bonavenluro 
ayant  prêché,  on  entonna  el  chanta  le  Sym- 
bole,d'abord  en  latin, avecl'addilion  F(/îog«e. 
Le  patriarche  Germain  le  chanta  ensuite  en 
grec,  avec  les  archevêques  grecs  de  Calabre 
el  deux  religieux,  l'un  dominicain  et  l'autre 
franciscain,  qui  savaient  la  langue.  Tous  ré- 
pétèrent trois  fois  l'article  relatif  an  Saint- 
Esprit,  en  exprimant  sa  procession  des  deux 
autres  personnes.  Le  Symbole  fini,  les  am- 
bassadeurs et  les  autres  Grecs  chantèrent 
dans  leur  langue  en  l'honneur  du  pape,  et 
se  tinrent  debout  près  de  l'autel  jusqu'à  la 
fin  rie  la  messe.  Celle  fétc  fut  pour  l'Eglise 
un  triomphe  qui  méritait  d'être  de  plus  lon- 
gue durée. 

Le  pape,  en  indiquant  le  concile,  avait 
donné  ordre  aux  évêques  de  préparer  et  d'en- 
vojer  des  mémoires  sur  les  abus  qu'ils  trou- 
veraient à  réformer  dans  les  diocèses.  Il  en 
vint  de  différents  pays,  qui  marquaient  trop 
le  déplorable  étal  de  l'Eglise,  surtout  en  Al- 
lemagne elà  Liège.  On  avait  fait  des  plain- 
tes terribles,  el  malheureusement  trop  bien 
fondées,  sur  les  scandales  que  causait  Henri 
de  Gueidre,  évêque  de  Liège,  accusé  de  simo- 
nie el  d'incontinence  publique  avec  des  per- 
sonnes consacrées  à  Dieu,  dont  il  avait  des 
enfants  qu'il  mariait  aux  dépens  de  son  évè- 
ché.  Ce  sont  les  reproches  de  Grégoire,  (lui 
l'exhorta  à  la  pénitence,  el  le  fit  contparaître 
au  concile.  Il  y  avait  pins  de  preuves  qu'il 
n'en  f;illail  pour  le  déposer  juridiquement. 
Le  pape  lui  donna  le  choix  de  renoncer  lui- 
même  à  l'évêché,  ou  d'attendre  la  sentence 
de  déposition.  Henri  crut  que  sa  soumission 
gagnerait  le  pape  en  sa  faveur.  11  lui  rendit 
son  anneau  que  Grégoire  garda,  en  le  con- 
traignant ainsi  de  se  déposer  lui-même,  pour 
faire  place  à  un  plus  digne  pasteur. 

IV'  Session.  La  quatrième  session,  qui  se 
tint  le  6  de  juillet,  roule  principalement  sur 
la  réunion  des  Grecs  au  saint-siége.  On  y  lut 
trois  lettres  grecques  traduites  en  latin;  sa- 
voir une  lettre  de  l'empereur  Michel ,  une 

(6)  M.  Rolirbaclicr  s'est  riii^pris  à  s<in  tour,  en  plaçant 
l'an  liée  lie  ri'S  tetlres  après  la  seconde  session  :  c'est 
après  la  première  et  avaul  la  secoiide  qu'il  devait  dire. 
Coleii,  tibi  supra. 


1I9T 


LTO 


I.YO 


4in8 


autre  do  son  fils  a!né  Andronic,  et  colle  des 
prcl.its  grecs.  La  première  roiilennil  l;i  pro- 
fession (le  foi  envoyée  à  Michel  par  le  pape 
Cléiueitl  IV,  se;il  .ins  aiipanivaiil.  l'uis  l'eiii- 
pereur  disait  :  «  Ncxis  leeoniiaissons  celle 
Coi  pour  vraie-,  railioiiqtie  et  orllioiloxe; 
nous  la  eonfessoiis  di-  nvur  et  de  bom  he,  et 
nous  pronieiloits  de  la  j^ir'ler  invioi.il)le- 
nienl.»  La  leeiiirc  des  (rois  lettres  Hiin\  finie, 
George  Acropolite,  grand  logollièle,  c'est-à- 
dire  grand  chancelier,  représentant  l'e  npe- 
reur,  prononça  en  son  nom  le  serinent  en 
ces  termes  :  «  J'abjore  ie  scliisme  pour  mon 
maître  et  pour  nmi;  je  crois  de  eieur,  et  je 
professe  de  bouche  la  foi  catholique,  ortho- 
doxe et  romaine  qu'on  vient  de  lire  :  je  pro- 
mets de  la  suivre  toujours, sans  m'en  écarter 
j;,niais.  Je  reconnais  la  primauté  de  llîglise 
de  l$ome  et  l'obéissance  qui  lui  estdu';  je 
conliroie  le  tout  par  mon  serment,  sur  l'âme 
de  mon  seigneur  et  ia  mienne.  »  On  chaula 
aussitôt  le  J'e.  Deum  et  le  Symbole  en  latin. 
Geruiain,  ancien  patriarche  de  Conslanlino- 
ple,  et  Théophane,  métropoliiain  do  Nu'ée, 
le  chantèrent  ensuite  en  grec  ,  et  répétè- 
rent deux  fois  l'article  du  Saint- Kspril 
procédanl  du  Père  el  ilu  Fils.  Le  pape  fit  lire 
la  lettre  du  kan  des  Tarlares,  qui  avait  en- 
voyé seize  ambassadeurs  au  concile,  pour 
faire  un  traité  d'alliance  avec  les  chrétiens 
contre  les  musulmans,  et  indiqua  la  session 
suivante  au  lundi  9  juillet. 

V'  Session.  La  cini|uième  session,  qu'on 
avait  dilTerée  au  IG  de  juillet,  fui  précédée 
du  bapiôuic  solennel  de  l'un  des  ambassa- 
deurs du  kan  des  Tarlares,  qui  s'était  con- 
verti avec  deux  autres.  On  y  lut  quatorze 
constitutions,  doiLt  nous  dimnerons  bientôt 
le  précis. ainsi  que  des  autres  qui  furent  faites 
dans  le  concile.  Après  la  lecture,  le  pape  or- 
donna à  tous  les  prêtres  du  inonde  chrétien 
de  célébrer  une  messe  pour  le  repos  de  l'ûme 
du  frère  Bonaveniure,  qui  était  mort  la 
veille  de  celte  session,  15  juillet,  e!  (pii  avait 
été  enterré  le  mcuie  jour  dans  l'église  des 
cordeiiers  de  Lyon.  Le  pape  indii|ua  ensuite 
la  sixième  et  dernière  session  au  17  juil- 
let. 

VI"  5fiSSîon.  Le  pape  commença  par  faire 
lire  deux  constitutions,  l'une  qui  restreint  le 
nom breexcessifdes  religions  non  approuvées, 
l'autre  qui  coumience  par  cum  sacrosanctri, 
el  qui  n'est  point  dans  le  recueil.  Ensuite, 
rappelant  les  trois  motifs  qui  i'avaieul  porlé 
à  tenir  le  concile,  il  raconta  ce  nment  l'af- 
faire de  la  terre  sainte  et  celle  du  schisnie 
des  Grecs  étaient  finies  avec  succès,  el  il  en- 
tama la  troisième,  savoir  la  réforme  des 
mœurs.  Il  finit  en  proinettanl  de  suppléer  à 
ce  qu'on  n'avait  pu  Irailerdans  le  concile,  el 
en  faisant  les  prières  accoutumées.  Telh;  fui 
la  conclusion  du  concile  :  en  voici  les  <lé- 
crels  au  nombre  de  trente  el  un,  (jui  furent 
publies  ie  1"  novembre  l'2~!i,  et  qui  ont  été 
insérés  dans  le  texte  des  Déciélales. 

Le  1"  est  sous  le  litie  :  Vc  la  Trinité  et  de 
la  fui  cfl(/io/iV/ue;  on  y  déclare  que  le  Saint- 
Espril  procède  du  Père  el  du  Fils,  comme 
d'un  seul  principe  et  par  une  seule  spira- 


tion  ;  et  l'on  y  condamne  cenx  (\ui  nient  que 
le  Saint- Ksprit  procède  du  Père  et  du  Fil», 
et  ceux  qui  osenl  avancer  qu'il  procède  du 
l'èrc^  et  du  Fils  comme  de  deux  prim  ii'C». 

Les  décrets  suivants  .  jusqu'iiu  quinzième, 
sont  sous  le  titre  :  De  l'élection  fl  du  pouvoir 
de  l'élu. 

Le  second  est  la  constilnlion  m<*me  du  pape 
Grégoire  X,  louchant  l'eleeliou  des  papes, 
conçue  en  ces  termes  :  «  Les  rar<l;iiaux  (lui 
se  irouveront  dansla  villeoù  lepa[ii- oiourra, 
altemlroiit  durant  huit  jours  seulement  les 
absents.  Kux  arrivés  on  non  ,  les  présents 
s'assembleront  dans  le  palais  du  pontife, 
n'ayant  cliaciin  pour  les  servir  qu'un  clerc 
ou  un  laïi)iie.  et  tout  au  plus  deux,  dans  le 
cas  d'une  évidente  nécessité.  Ils  habileront 
Ions  en  commun  d  uis  la  inêuic  salle,  sans 
séparation  de  murs  ni  d'autre  espèce,  ex- 
cepté pour  la  garderobe.  L'appartement  sera 
tellement  fermé  qu'on  ne  puisse  ni  entrer 
ni  sortir.  Nul  ne  pourra  voiries  cardinaux, 
ni  leur  parler  ensecnU.  Les  personnes  qu'on 
appellerait,  ne  seront  admises  que  pour  l'af» 
faire  de  l'élection  et  du  consentement  de  tous. 
Défense  d'envoyer  des  courriers  ou  des  let- 
tres à  tous  ou  à  quelqu'un  d'eux,  sous  peine 
d'excommunication  aux  contrevenants.  Oq 
ne  laissera  au  conclave  qu'une  simple  ou- 
verture, pour  y  faire  passer  sans  y  entrer 
soi-même  les  aliments  nécessaires.  Si,  au 
boni  de  trois  jours  après  l'entrée  au  conclave, 
l'Eglise  n'est  pas  pourvue  d'un  pasteur,  on 
ne  servira  qu'un  mets  les  cinq  [ours  suivants 
tant  le  malin  que  le  soir,  aux  cardinaux  ^ 
au  delà  de  ce  terme  ,  rien  autre  chose  que 
du  pain,  du  vin  et  de  l'eau,  jusqu'à  l'éleclioa 
faite.  Durant  le  conclave,  les  cardinaux  ne 
recevront  rien  de  la  chambre  apostolique  ; 
ils  ne  Iraileront  d'aucune  autre  affaire  sans 
un  besoin  très-pressant.  Si  un  cardinal,  pré- 
sent dans  la  ville,  n'entre  pas  aussitôt,  ou 
sort  sans  raison  ou  maladie  réelle  ,  on  pro- 
cédera sans  lui  à  l'éleciion  ,  el  il  ne  pourra 
plus  prendre  place  au  conclave.  On  ne 
sera  pas  obligé  d'attendre  son  suffrage, 
quand  même  ia  cause  de  sa  sortie  aurait  été 
bien  l'ondée.  Cependant  le  malade  guéri,  et 
les  al;seuls  qui  arriveront  lard,  pourront 
être  reçus  avant  l'élection,  et  prendre  part 
à  l'all'aire  au  poinl  où  ils  la  Irouveront.  »  Du 
reste,  le  pape  conjure  les  cardinaux  par  lout 
ce  qu'il  y  a  de  plus  saint,  et  sous  peine  de 
la  vengeance  divine  ,  de  procéder  à  ci'tte 
grande  action  sans  intérêt,  dans  l'unique 
vue  de  l'avantage  de  l'Eglise.  Il  casse  d'a- 
vance les  conventions  elles  serments  qui  au- 
raient précédé  enire  eux.  Enfin,  il  ordonnt^ 
à  tous  les  prélats  supérieurs  el  inférieurs 
d'indiquer  des  prières  publiques  dai>s  lout  le 
monde  chrétien  ,  pour  Iheureux  succès  de 
l'élection  ,  dès  que  l'on  saura  le  trépas  du 
souverain  pontife. 

Le  3'  décret  corrige  les  abus  des  opposants 
à  la  collation  des  bénéfices.  Ils  doivent  ex- 
primer dans  un  acte  public,  ou  par  serment, 
devant  les  personnes  d'autorité,  tous  leurs 
motifs  d'opposition  ou  d'appel  ,  sans  qu'ils 
puissent  en  proposer  d'antres  dans  la  suitej 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


1)99 

à  moins  de  faire  serment  qu'il  s'agil  de  nou- 
velles roiiiiiiiss;ince>i  qu'ils  sont  eu  étal  de 
prouver,  et  qu'ils  ju^enl  sulfisaiiles. 

Le  h'  délVud  ;iiix  élus  de  s'inj^érer  dans 
r.idniinistralioii  de  la  digiiilé  «  cclesia>li(iue, 
soiis  quelque  couleur  (|iie  ce  puisse  être  , 
soil  à  lilr>  d'éeononiut  ou  autre,  avant  l'élec- 
tion cniilinnée. 

Le  5"  olilige  les  éli'ctfurs  à  faire  pari  de 
leur  elioix.  à  l'élu  sans  dé. ai ,  et  celui-ci  à 
donner  son  consenienienl  dans  un  mois,  el  à 
demander  sa  confirmation  dans  trois,  sous 
peine  de  nullilé. 

Le  G'  déclare  que  ceux  qui  donnent  leur 
suffrage  à  une  personne  indigne  ne  doivent 
pas  élrc  privés  du  pouvoir  d'élire  ,  suivi 
d'une  életlion,  quoique  leur  aclion  soil  très- 
criminelle. 

Le  7'  porte  que  celui  qui  a  donné  son  suf- 
frage à  une  personne  ou  consenli  à  son  él  c- 
lioii  n'esl  pas  recevable  à  s'y  opposer  dans 
la  suile,  s'il  ne  découvre  en  celle  personne 
quelque  vice  ou  quelque  défaut  qui  éUiil  au- 
paravant caché. 

8'.  Quand  il  y  a  les  deux  tiers  des  suffrages 
pour  une  personne,  l'autre  tiers  n'est  pas  re- 
cevable à  rien  opposer  contre  les  électeurs 
et  contre  l'élu. 

9'.  Quoique  le  pape  Alexandre  IV  ait  avec 
raison  mis  les  causes  des  élections  des  évo- 
ques au  nombre  des  causes  majeures,  s'il 
arrive  néanmoins  que  l'on  app  die  hors  du 
jugement  pour  une  cause  manifeslemenl  fri- 
vole ,  ces  sorl(S  d'appellations  ne  seront 
point  portées  au  sainl-siége;  mais  il  fiul, 
pour  que  la  cause  y  soil  portée  imuiediate- 
ment,  que  l'appellation  soit  l'ondée  sur  un 
niolif  probable  et  (lui  se  trouverait  légitime 
s'il  était  appelé  en  preuve.  Au  reste,  il  est 
permis  aux.  parties  de  se  dé-isler  de  cet  ap- 
pel, pourvu  qu'il  n'y  ait  point  de  fourberie 
dans  ce  désisiemenl;  car  si  les  juges  à  qui  il 
appartiendrait  d'en  connaître  Irouvent  (juil 
y  en  ail,  ils  doivent  enjoindre  aux  partii's  de 
se  présenter  au  sainl-siége  dans  un  temps 
compétent. 

10'.  Si  l'on  oppose  à  une  personne  qu'elle 
esl  incapable  à  cause  de  sou  ignurance,  on 

la  soumettra  à  un  exa u;  el  si,  par  l'évé- 

nemenl,  elle  se  trouve  capable,  on  n'éeou- 
lera  plus  aucune  des  raisons  de  son  adver- 
saire. 

ll^  «  Quiconque  maltraitera  les  clrcleurs 
parce  qu'ils  n'auront  pas  voulu  donner  leur 
suflrage  à  ceux  ((ui  leur  étaient  recomman- 
dés sera  excommunié  ipso  fado.  » 

12«.  Môme  anathème  contre  ceux  qui  veu- 
Irnt  usurper  de  nouveau  les  régales,  la 
garde  el  le  titre  d'avoué  ou  de  défenseur  des 
églises  et  des  n)on.islères,  ou  qui  favorisent 
ceux  qui  le  font.  A  1  égard  de  ceux  qui  onl 
ces  droits,  ou  par  le  lilre  de  la  fondation  ou 
par  une  ancienne  coutume,  ils  n'en  abuse- 
ront, ni  par  eux-mêmes,  ni  par  leurs  olfi- 
eiers,  soil  en  exigeant  pendant  la  vacance 
des  biens  de  l'église  qui  ne  feraient  pas  par- 
lie  des  fruits  ou  des  revenus,  suit  en  souf- 
frant que  les  biens  des  églises  soient  dissi- 


Ï200 


pés.  Ils  doivent  donc  les  conserver  en  bon 
état. 

Ce  décret  est  remirquable  en  ce  qu  il  fa- 
vorise le  droit  de  regale.  Grégoire  X  s'était 
déjà  déelaré  pour  l'usage  des  rois  de  Fiance 
en  ce  point,  par  deux  b.el's  de  l'an  1-271.  Le 
premier,  daté  du  11  juillet,  coiifirme  les  pro- 
visions que  sailli  Louis  avait  données  à  Gi- 
rard de  Kampillou  pour  l'archidiaconé  de 
Sens,  quoique  Clément  IV  en  eût  pourvu  un 
autre.  Le  second  bref,  daté  du  2.3  de  décem- 
bre, regarde  l'cleclion  de  Gui  des  Prés,  qui 
de  chanoine  de  Noyon  en  devint  évêque,  la 
première  année  du  pontifical  de  Grégoire. 

13*  et  li'.  On  observera  le  canon  du  papo 
Alexandre  111  sur  la  science,  les  mœurs  el 
l'âg.'  que  doivent  avoir  ceux  à  qui  l'on  con- 
fie le  soin  des  églises  paroissiales.  Ls  auront 
vingt-cinq  ans  el  se  feront  prêtres  dans  l'an- 
née depuis  la  nomination,  sans  quoi  la  col- 
lation sera  nulle.  Qu  inl  à  la  résidence,  elle 
esl  d'obligation  :  l'évê  lue  peut  en  dispenser 
quelque  temps,  pour  cause  juste  el  raisonna- 
ble. Les  commeiules  des  cures,  pour  des  su- 
jets qui  n'ont  ni  l'âge  requis,  m  la  prêtrise, 
ne  pourront  être  que  scinestriellcs  :  autre- 
ment elles  seront  nulles  de  droil. 

Le  15  décret  est  sous  le  titre  de  :  Temps  des 
ordinnlions  et  de  la  (lucdité  de  ceux  qui  sont 
à  ordonner.  On  y  suspend  de  la  collation  des 
ordres,  pour  un  an,  les  évoques  qui  ordon- 
neront un  clerc  d'un  autre  diocèse. 

Le  IG'  est  sous  le  lilre  :  Des  bigames.  On 
y  déclare  les  bigames  déchus  des  privilèges 
de  la  cléricalure  et  sujets  au  for  séculier, 
nonobstant  tout  usage  contraire.  Défense  à 
CUV,  sous  anaihéme,  de  porter  la  tonsure  et 
les  habits  de  clercs. 

Les  17'  et  18-  sont  sous  le  tilre  :  De  l'office 
des  Juges  ordinaires. 

17'.  Si  les  chapitres  veulent  interrompre 
l'office  divin  ,  ('omme  quelques  églises  pré- 
tendent avoir  ce  droil ,  ils  doivent  en  spéci- 
fier les  mollis  dans  un  acte  public  qu'on  si- 
gnifiera aux  parties  contre  qui  on  se  croira 
•niiorisé  à  entreprendre  cette  interruption. 
Mais  aussi  ,  au  def  lul  de  celte  condition  ,  ou 
en  cas  ijue  les  raisons  ne  soient  pas  trouvées 
c.inoiii()ues,  ils  reslilueronl  les  revenus  per- 
çus durant  l'interruption  ;  leurs  honoraires 
retourneront  à  l'Eglise  ,  et  ils  seront  tenus 
des  dommages  el  saiisfadions  à  l'égard  île  la 
partie.  Ce  sera  le  contraire,  si  les  niotils  de 
la  cessation  d'office  sont  jugés  cauouiques. 
Du  reste,  nous  réprouvons  el  défendons  dé- 
sormais ,  sous  peine  d'une  senlence  si  dure 
qu'elle  soil  capable  d'inspirer  de  la  terreur 
aux  coupable-.  ,  l'abus  énorme  el  l'horrible 
impiéléqui,  pour  aggraver  la  cessation  d'of- 
fice, font  que  Ion  jette  à  terre  les  croix  et 
les  images  de  la  bienheureuse  Vierge  el  des 
saints,  sous  les  épines  el  les  orties. 

18'.  Ceux  qui  auront  plusieurs  bénéfices, 
soil  dignités,  soit  autres  à  charges  d'âmes  , 
seront  obligés  de  produire  ,  dans  un  temps 
marqué,  leurs  dispenses  aux  ordinaires,  afin 
qu'ils  examinent  si  elles  sont  canoniques  ; 
faute  de  quoi,  la  possession  étant  illicite,  les 
collateurs  pourront   disposer   des  bénéfices 


1201 


LYO 


LYO 


120J 


en  fnvcurdes  siijols  capnblcs.  Si  la  disponso 
p.'irail  douteuse,  on  aura  ri  cours  au  saiiil- 
siégr.  Il  l'jiut  ((uc  la  (iispcMisc  soit  évideni- 
nieiil  fondée  cl  su('(isaiiti'. 

19'.  Pour  ai)réger  les  ienlcurs  alTecîées  des 
procédures,  on  renouvelle,  avec  quelque 
changement,  les  règlements  anciens  au  sujet 
des  avocais  et  procureurs  ecelésiasiiques. 
Tous  jureront  sur  l'Evangile  de  ne  délendre 
que  lies  causes  qu'ils  croiront  de  lionne  loi 
justes  cl  raisonnai hics.  Ce  serment  se  renou- 
vellera lous  les  ans.  On  piivc  de  sa  cliarge 
quiconque  ret'usi'ra  de  le  l'aire.  Eux  et  les 
conseillers  qui  seraient  favnr.ililis  à  une  in- 
justice, n'auront  point  d'ah'Oluiion  (ju'ils 
n'aieiil  rendu  au  double  le-  honoraires.  Ou 
les  fixe  ,  pour  les  plus  grand  s  causes,  à 
vingt  livres  tournois,  au  plus,  pour  les  avo- 
cats ,  et  à  douze  pour  les  procureurs.  Ce  dé- 
cret esl  sous  !e  litre  :  De  lu  posliilution. 

20'.  Toute  ab'iolution  de  censures  extor- 
quée par  la  force  ou  la  crainte  sera  nu. le  ; 
cl  celui  qui  l'aura  reçue  par  ces  moyens 
sera  soumis  à  une  nouvelle  excommunica- 
tion. Ce  décret  est  sous  le  lilrc  :  De  ce  qui  se 
fait  par  force  ou  par  crainte. 

2i*.0n  modère  la  Cléineniinedes  bénéfices 
vacants  in  citi((i,donl  la  collation  a[)p,irlient 
au  pupe,<  n  lais^anl  la  liberté  aux  ordinaires 
de  les  conférer  dans  le  mois. 

22*.  Sous  le  l  Ire  (|u'//  ne  f  tut  pas  aliéner  ce 
qui  apparliiitt  à  lEylisf,  on  dclend  anx  pré- 
lats de  trailer  avc  c  les  la'i.^ues  ,  pour  leur 
soucnettre  les  biens  et  les  droits  des  églises  , 
sans  le  consentement  du  cliapiire  et  ia  |ier- 
niission  du  saini-siége;  autremen'.,  les  con- 
trats seront  nuls  ,  les  prélats  suspens ,  et  les 
la'i'ques  excommuniés. 

23'.  Siius  le  liire,  qu'(/  faut  queles  maisons 
reliyifuses  sohnl  soumises  à  l'écêque,  on  ilé- 
fend  d'inventer  aucun  ordre  nouveau  ,  ou 
d'en  prendre  l'habil.On  supprime  lous  les 
ordres  mcnJi  mis,  institué,  depuis  le  concile 
général  de  Latran.sous  Innocent  II!  ,  en 
liI5  ,  et  non  confirmés  par  le  sainl  siège. 
Quant  a  c»ux  (jui  ont  été  confiimé^,  on  leur 
défend  de  recevoir  de  nouveaux  proies  , 
d'acquérir  des  maisons,  ou  d  en  aliéner  au- 
cune, sans  la  permission  spéciale  du  saint- 
siége,  à  (jui  l'on  réserve  ces  maisons  pour  le 
Secours  de  la  terre  sainte,  ou  des  pauvres, 
ou  pour  d'autres  bonnes  œuvres;  le  toul, 
sous  peine  d'exi  onimunicition.  Défense  aux 
mêmes  ordres  de  prêcher  ,  de  confesser  , 
d'enlerrer  les  étrangers.  A  l'égard  des  fié- 
res  prêcheurs  et  des  frères  mineurs,  donl 
l'approbation  est  eonstaiée  par  l'avantage 
évident  qu'en  retire  l'Eglise,  nous  n'enten- 
dons pas  que  celte  conslilution  s'étende  jus- 
qu'à eux  ,  (lisent  les  Pères  du  concile.  Per- 
mission générale  aux  religieux  sur  qui  s'é- 
tend la  constitulion  de  passer  dans  les  antres 
rel  gions  approuvées;  mais  non  de  transférer 
tout  un  ordie  dans  un  autre  ,  ou  tout  un 
couvent  dans  un  autre  couvenl.  Les  frères 
de  la  Pénitence  de  Jésus-Christ,  ou  sacbeis  , 
furent  les  premiers  compris  entre  les  ordres 
mendiants  suppriuiés. 
1    2+*.  Sous  le  lilre  :  Dts  cens  et  procurations, 


on  confirme  la  conslilution  d'Innocent  IV, 
(jui  défend  à  toul  pré  al  d'exiger  et  de  rece- 
voir de  l'argent  pour  procuration  ou  droit  do 
gîte  dans  les  visites,  ou  des  présents  à  ce  ti- 
li(>.  Elle  ajoute  la  peine  de  reslilulion  au 
double,  avec  privalion  d'entrée  dans  l'église 
pour  les  prélats  supérieurs;  et  pour  les  in- 
lérieurs,  suspende  d'olfice  et  de  bénéficia  jus- 
qu'à la  salislaetion  au  douMe,  enlièri;  et 
complèle,  (|uand  môme  les  personnes  losécs 
en  dispenseraient. 

25'.  Sous  le  lilre  :  De  l'immunité  des  églises, 
on  défend  tout  ce  qui  peut  blesser  le  respect 
d.ins  les  églises  et  troubler  le  service  divin, 
assentbiées,  foires  aux  environs,  plaidoiries, 
clameurs,  etc. 

'11'.  Sous  le  litre  :  Des  usures,  on  renouvelle 
la  conslituliim  du  concile  de  Latran  contre 
l'usure.  On  défend  de  louer  des  maisons 
ou  d'en  permettre  rusag<^  aux  usuriers  pu- 
blics; de  leur  donner  l'absolulion  et  la  sé- 
pulture, à  moins  qu'ils  n'aient  restitué  au- 
tant qu'il  esl  possible. 

28'.  Sous  le  litre  :  Des  injures  et  des  domma^ 
ges,  on  condamiu-  plus  que  jamais  le  préiendu 
driiil  de  représailles  et  la  permission  d'en 
user  en  général,  surtout  à  l'égard  des  ecclé- 
siasli()ues,  sur  lesquels  on  aiuiait  à  élendre 
ces  usages  proscrits. 

2.)',  30'  et  31'.  Sous  le  litre  :  Delà  sentencs 
d'excommunication,  pour  lever  toute  ambi- 
gu'ilé  sur  les  statuts  d'Iinux^ent  IV  touchant 
les  complices  des  excommuniés,  on  veut  que, 
dans  les  trois  monitions  que  l'on  fera  da 
suite,  en  gardant  les  inlervalies  de  quel(|ues 
jours,  le  nom  des  personnes  que  l'on  préti  nd 
excommunier  soit  exprimé.  On  décbire  (|ue 
le  bénéfice  de  l'absolution  ad  cautclain  n'a 
point  lieu  dans  les  interdits  généraux,  com- 
me dans  les  interdits  portés  sur  des  villes 
enlières.  Enfin  Ion  excommunie  de  pl.iQ 
droit  quiconciue  permettrait  de  tuer,  de  pren- 
dre ou  de  molesier  un  juge  ecclésiastique 
pour  avoir  porté  des  censures  contre  les  rois, 
le's  princes  et  les  grands.  Req.  lom.  XXVllI; 
Lab.  lom.  XI;  Hurd.  tom.  VIII;  Marlenne, 
Collecl.  tom.  VII. 

LYON  (Prétendu  concile  de),  l'an  1297.  Le 
P.  Cossarl  prouve  {Sacror.  Concil.  t.  XI,  col. 
Ii25j  ((ue  c'est  à  lort  «lue  quebjues  auteurs 
oui  avancé  qu'il  se  tint  celle  année  un  con- 
cile à  Lyon,  puisque  Boniface  \  III  qui  l'au- 
rait présidé  ne  vint  jamais  en  France. 

LYON  (Concile  dej,  l'an  UW.  Ce  concile 
fut  composé  de  plusieurs  archevêques,  et  le 
préambule  annonce  des  vues  générales  pour 
le  gouvernement  de  l'Eglise  gallicane;  ce 
qui  dénote  une  espèce  de  concile  national. 
Ou  y  fil  dix-huil  statuts  dont  voici  lu  sub- 
stance : 

Les  blasphémateurs  seront  punis  très- 
sévèrement,  et  on  implorera  même  contre 
eux,  au  besoin,  le  secours  du  bras  séculier. 
On  n'ordonnera  que  le  nombre  de  clercs  né- 
cessaire pour  le  service  de  l'Eglise.  Ceux  des 
ordres  inférieurs  ne  laisseront  pas  d'éire 
examinés  sur  les  matières  qui  leur  convien- 
nent. On  s'informera  de  la  conduite  de  lous 
ceux  qui  se  présentent  pour  être  ordonués. 


1203 


DldlONNAlKE  DES  CONCILES. 


1301 


Oa  exigera  un  titre  pour  les  ordres  sarrés. 
On  ex;miinora  avec  soin  ceux  qui  se  tiouvo- 
ront  Moinmés  pour  po-^^der  des  cures.  On 
recomuMiide  aux  ecc^é'iastiqncs  la  niodcslie 
dans  leur  exicrieur;  ils  porlcroiit  la  sou- 
Jane,  la  ton>.iire,  et  jauitis  ils  n'admini^lre- 
roiit  les  sacrements  sans  surplis  :  les  uni- 
versités veilleront  aussi  à  la  modestie  des 
étudiants.  On  gardera  exarlement  les  canons 
par  rapport  aux  élections,  aux  clercs  concu- 
biiiaires,  el  à  la  clôture  des  religieuses.  On 
n'exigera  rien  pour  la  bénédidiou  des  vases 
sacrés  el  des  ornemenls  d'ég!ise.  On  ne  pren- 
dra, pour  la  consécration  et  la  réconciliation 
des  églises  el  des  cimetières,  que  ce  qui  est 
marqué  dans  le  droit.  On  défend  les  mariages 
clandestins,  l'abus  des  indulgences,  les  pré- 
dication? et  les  confessions  l'.iites  sans  l'ap- 
probatiiin  des  ordinaires.  Enfin  on  ordonne 
de  publier  et  d'observer  ponctuellement  les 
décrets  dfs  conciles  de  Constance  el  de  Bâle. 
Bift.  de  VEyI.  Gallic. 

LYON  (Synode  de),  l'an  1466.  Nous  faisons 
mention  de  ce  synode  à  l'occasion  du  Syno- 
dicon  de  l'Eglise  de  Lyon,  qui  fut  publié  en 
cette  année.  Bibt-  ftist.  de  la  France,  t.  \. 

LYON  (Conciliabuli"  de),  l'an  1511.  C'est  le 
même  tjue  celui  de  Pise,  transtéré  premiè- 


rement à  Milan,  et  puis  enGn  à  Lyon.  Gall. 
Chr.,  t   111,  col.  3G8. 

LYON  (Concile  de),  l'an  1.328.  François  de 
Roban, archevèiiu(;d(  Lyon, couvoquace con- 
cile pour  le  :ii  mars,  li  l'ut  préside  par  l'évéque 
de  Mâcon,  vicaire  général  de  l'arclievcMiui'.  et 
eut  le  uiciiie  objet  (juc  le  cnneilo  de  Bourges 
de  la  méiue  nnné.'.  ''  oy.  Bourges,  l'an  1528. 

LYON  (Synode  de),  l'an  loGO.  Il  y  fut  pu- 
blié des  ïlaluis  synodaux.  Bibl.  de  la  Fr.  t.  l. 

LYON  (Synode  de),  le  iê  ocobre  1577. 
Pierre  dlîpiuic,  arcbevêque  de  Lyon,  y  pu- 
blia les  stululs  et  ordcmnances  de  son  Eglise. 
Par  ces  statuts  il  est  ordonné  de  célébrer  tous 
les  ans  deux  synodes  :  le  premier,  le  mer- 
credi de  la  seconde  s^-maine  après  Pâques,  et 
le  sei  oiid  le  jour  de  la  fête  de  saint  Luc.  Sui  - 
vent  des  statuts  particuliers  sur  le  resp'-cl  dû 
aux  églises,  sur  les  sacrements,  les  excom- 
municaiions,  etc.  Le  prélat  publia  en  même 
leuips  un  Formulaire  pour  faire  le  prône,  et 
un  Catéchisme  abréyé  de  la  discipline  ecclé- 
siaslii/tie.  Slul.  et  Ôrdonn.  synod.,  1578. 

LYON  (Synodes  de),  en  iS'Sl,  1594,  lOli  et 
1705.  Les  statuts  jinbliés  en  chacun  de  ces  sy- 
nodes ont  été  imprUtiés.  a ibl.hisl.de  la  Fr.  l.l. 

LYON  (autres  Synodes  dej.  Voy.  Saint- 
Jean  DE  LïON. 


M 


MACÉDOINE  (Concile  de),  vers  l'an  362. 
Les  évêtiui's  de  la  province  réunis  y  décidè- 
rent que  l'on  recevrait  tous  ceux  qui  revien- 
draieii!  de  l'arianisme,  pourvu  qu'ils  fissent 
profession  de  la  foi  de  Nicée,  el  iju'ils  ana- 
théiiiatisasseiit  noniinéineiil  la  doctrine  im- 
pie d'Euzo'i'us  et  dEL.doxe,  qui  mettaient  le 
Fils  de  Dieu  au  rang  des  créatures.  Rtif/in. 
/.Le.  29. 

MACLKAT.\  (Synode  diocésain  de),  l'an 
1651.  L'évêijue  l'apirius  de  Silvestris  y  pu- 
blia des  constitutions  qu'il  divisa  en  quatre 
livres  :  le  premier,  du  culte  de  Di  o  el  des 
saints;  le  second,  des  personnes  d'église;  le 
troisième,  des  lieux  pieux,  et  le  (iu,arième, 
du  soindrsâines..S(y/(o(/.(/(Oîc.il/«(;f'«^,  11.31. 

SL^ClîKATA  (Sjnode  diocésain  de),  l'an 
1663,  sous  François  Cini,  évêque  de  Mace- 
rata  et  de  Toleiiiino.  L'évéque  y  recueillit 
les  statuts  de  ses  piédécesseurs  ,  qu'il  rédi- 
gea dans  un  nouvel  ordre  :  ces  st.iluls  oiit 
pour  objet  le  cierge  en  génér.il,  les  chanoi- 
nes, les  cuiés,  les  religieuses  et  les  lieux 
pieux.  Con<:tilul.  editie  Maceratw.  3603. 

MACON  (1  '  Conci.e  de),  i'aa  58î  ou  582 
selon  le  P.  Richard,  ou  57'J.  Le  roi  Gontnin 
fit  assembler  ce  concile  la  vingt  el  unièioc 
année  de  son  règne,  cl  la  cinquièioe  du  pon- 
tifical de  Pelage.  Il  s'y  trouva  vingt  et  un 
évêques,  parmi  lesquels  on  compte  saint 
Prisque  de  Lyon,  qui  est  honoré  comme  saint 
au  mois  de  juin,  comme  le  prouïciit  d'an- 
ciens manuscri's  cités  par  le  P.  Lecoinle; 
saint  Evanee  de  Vienne,  saint  Arlème  de 
Sens ,  saint  Remadius  ou  Reini  de  Bour- 
ges, saint  Siagrius  d'Autuii,  saint  Aunaire 
d'Auxerrc,  saint  Agi  ii  oie  ou  saint  Arigle  de 


Nevers,  saint  Flavius  de  Châlons-sur-Saône» 
el  Hiconius  de  Maurienne,  qui  parait  avoir 
éié  le  premier  de  ce  siège  érigé  sous  le  règne 
de  Contran.  On  ignore  quelle  fut  l'occasion 
de  ce  concile.  Les  évéqucs  disent  dans  la 
préface,  qu'étant  assemblés  pour  des  affaires 
publiques,  et  pour  les  nécessités  des  pau- 
vres, ils  ont  plutôt  songé  à  renouveler  les 
anciens  canons,  qu'à  eu  faire  de  nouveaux. 
Voici  ceux  qu'ils  publièrent. 

1  '.  «  Les  évoques,  les  prêtres  et  les  diacres 
liourroiit  demeurer,  en  cas  de  nécessité, 
avec  leur  a'i'iule,  leur  mère,  leurs  sœurs, 
leurs  nièces,  mais  jamais  avec  des  femmes 
étrangères.  » 

2".  «  Aucun  évêque,  ni  aucun  prêtre,  dia- 
cre, clerc  ou  laïijue,  ne  demeurera  d  ms  les 
monastères  de  filles,  et  ne  leur  pariera  en 
particulier,  s'il  n'est  d'um;  vertu  ou  d'un  âge 
qui  le  mette  à  l'abri  des  mauvais  soupçons. 
Il  ne  sera  permis  à  personne  d'entrer  ailleurs 
que  dans  le  parloir  ou  l'oratoire,  excepte  aux 
ouvrieis  nécessaires  pour  les  réparations. 
Mais,  sous  quelque  prétexte  que  ce  soit,  on 
ne  permettra  jamais  aux  Juifs  de  parler  en 
particulier  à  une  religieuse.  » 

La  plupart  des  religieuses  gardaient  dès 
lors  la  clôture,  mais  leurs  parloirs  n'etaienl 
pas  encore  grillés.  C'est  la  raison  pour  la- 
quelle on  prenait  lanl  de  précautions  pour 
enij  écher  les  visites  suspectes. 

3'.  «  Défense  aux  évoques  de  laisser  en- 
trer dans  leurs  chambres  aucune  femme,  si 
ce  n'est  en  présence  de  deux  prêtres  ou  de 
deux  diacres.  » 

k'.  «  Défense  de  retenir  les  offrandes  que 


î2o:. 


MAC 


MAC 


iaor> 


les  fidèles  délunls  ont  faites  à  l'Eglise,  sous 
peine  d'excoininunicaiion.  » 

5'.  «  Défiiiseanx  <  leics  de  porterdes  saies, 
des  habits,  des  cliaussiiies,  ou  (tes  urines, 
cuninie  les  laï(iues,  sous  peine  d'être  enl'er- 
»nés  trente  jours,  pendant  lesquels  ils  jeûne- 
ront au  pain  et  à  l'eau.  » 

6\  «  Deleuse  à  l'archevôque  de  célébrer 
l'office  divin  sans  !e  pallium.  » 

Le  P.   Leciiinle  croit  (|ue  ce  canon  est  de 
quelque  concile  postérieur  à  celui-ci,  parce 
que  le  ternie  ^Wirchevéque  n'était  pas  encore 
en  usage  en  France,  pour  signifier  un  mé- 
tropolitain. Ola  se   prouve  par  ce   concile 
même  de  Mâcon,  puisque  les  sis  métropoli- 
tains qui  y  ont  souscrit,  ne  l'ont  fait  que  sous 
le  nom  ti'évéqucs.  De  plus,  on  ne  voild.ins 
aucun  concile  du  vi"  siècle  que  des  métro- 
politains aient  pris  le  lilre  d'archevêiiues,  ni 
qu'aucun  écrivain  les  ait  nommés  ainsi.  En- 
fin, dans  ce  même  temps,  l'us.ige  du  p  illium 
était   accordé  aux   seuls   évéques   d'Arles, 
comme   il   paraît   par  lis  lettres  des   papes 
Vigile  et  Pelage.  Il  est   vrai  qu'on  trouve  le 
terme  d'archevêque  dau^  le  testament  de  saint 
Césaire  d'Arles,  niort  en   5'i-2;  mais,   outre 
que  c'est  un  acte  particulier,    il   pouvait  y 
uvoir  des  raisons  spéciales  de  donner  celle 
qualité  aux  évoques  d'Arles,  comme  vicnres 
du  saint-siége.  Au  reste,  on  restreignit  dans 
la  suite  l'usage  du  paliium  aux  jours  les  plus 
solennels. 

7'.  «  Défense,  sous  peine  d'excommunica- 
lion,  aux  juges  laïques  de  faire  emprisonner 
des  clercs,  si  ce  n'est  pour  causes  criminelles, 
comme  l'hiimicide,  le  larcin  et  le  maléfice.  » 
(On  voit  ici  re\ce;jlion  de  ce  qu'on  nomme 
les  cas  priviléyiës.) 

8'.  «  Défense  aux  clercs  d'accuser  un  au- 
tre clerc  à  un  tribunal  laïque,  sous  peine  de 
Crente-neuf  coups  de  fou<'t  pour  les  clercs  d 's 
ordres  inférieurs,  et  d'un  mois  de  prison 
pour  ceux  qui  sont  dans  les  ordres  supé- 
rieurs. » 

9'.  «  Depuis  la  Saint-Martin  jusqu'à  Noël, 
on  jeûnera  le  lundi,  le  mercredi  et  le  ven- 
dredi :  on  célébrera  ces  jours-là  les  messes 
selon  l'ordre  qui  s'observe  en  carême  ;  et  l'on 
fera  lire  alors  les  canons,  afin  que  personne 
n'en  prétexte  cause  d'ignorance.  » 

Ce  canon  ne  regarde  que  les  clercs  ,  qui 
étaient  obligés  à  garder  plus  de  jours  de 
jeûne  que  les  laïques,  comme  on  le  voit  par 
la  discipline  observée  alors  en  France. 

10*.  a  Ordre  aux  clercs  d'obéir  à  leur  évê- 
que,  et  de  célébrer  les  fêtes  avec  lui.  » 

11°.  «  On  dégradera  pour  toujours  ceux 
qui,  étant  dans  les  ordres  sacrés,  seront  con- 
vaincus d'avoir  eu  commerce  avec  leurs 
femmes.  » 

12".  «  Les  filles  qui  se  marient  après  s'ê- 
tre consacrées  à  Dieu,  et  ceux  qui  les  épou- 
sent, sont  <'Xcommuniés.  Que;  s'ils  se  sépa- 
rent pour  faire  pénitence  ,  révê(iue  du  lieu 
les  privera  de  la  communion  autant  de  temps 
qu'il  le  jugera  à  propos  ;  en  sorte  cependant, 
qu'en  cas  de  maladie  ou  de  danger,  on  ne 
leur  refuse  pas  le  viatique.  » 

13°  et  l'i-".  «  Défense  aux  juifs  d'exercer 


aucune  charge  de  juges  parmi  les  chrétiens  ; 
d'être  receveurs  des  impôts  ,  ou  de  sortir  de 
leurs  maisons,  depuis  le  jour  de  la  <'èiie  , 
jusqu'à  la  première  pàque,  suivant  l'ordon- 
nance ilu  roi  Childeberl,  d'heureuse  mémoi- 
re. »  (Le  3"  concile  d'Orléans  avait  fait  la 
même  défense,  ei  Cbildebert  I"  .ivail  appuyé 
de  son  autorité  ce  règlement.)  On  ordonne 
aussi  ai'xjtiil's  de  porter  respect  au  clergé, 
avec  défense  d(!  s'asseoir  en  [irésence  des 
époques,  sans  en  avoir  reçu  l'ordre. 

l.e  mot   Ictonarii ,   qui  se  trouve  dans  le 
texte  du  concile,  et  qu'on  a  traduits  par  re- 
ceveurs des  impôts,  signifie  tous  ceux  (|ul  sont 
chargés  de  lever  les  droits  sur  les  denrées  , 
surtout   dans  les   ports  de  mer;  mais   il  se 
prend  aussi  quelquefois  pour  ceux  à  qui  ces 
droits    appartiennent.   Il  est  employé  en  ce 
sens  dans  un  ancien  cartulaire  français  de 
l'abbaye  de  Corbie,  cité  par  M.  du  Gange.  En 
voici  les  termes  :  «  Tous  les  toulins  des  ilen- 
rées  c'on  vent  et  acale  à  Corbie,  est  siens  [à 
l'abbé];  car  il  est  touloyers  de  ladite  ville.  » 
l.'i    et   l(j«.  On   défend  aux    chrétiens   de 
manger  avec  les  juifs,   et  aux  juifs   d'avoir 
des  esclaves  chrétiens.  On  permet  de  rai  hetcr 
d'un  juif  l'esclave  chrétien  pour  douze  sous. 
17'^^  et   18.  On  excommunie    ceux  qui  se 
parjurent,  ou  qui  subornent  de  faux  témoins, 
et  ceux  qui  intentent  des  accusations  caiom- 
Dieuses  contre  des  personnes  innocentes. 

19''.  Ce  canon  regarde  une  religieuse  nom- 
mée Agnès,  qui,  s'étant  échappée  de  son  mo- 
nastère, et  y  ayant  été  ramenée,  voulait  donner 
à  des  personnes  puissantes  une  partie  lii'  son 
bien,  pour  l'en  faire  sortir.  On  la  déclare  ex- 
conmiuniée,  elle  et  toutes  celles  qui  feront  de 
semblables  donalions,  et  ceux  qui  les  rece- 
vront à  cette  condilion.  Anal,  fins  Conc,  t.  \. 
MACON  (II*  concile  de),  l'an  585.  Ce  concile 
fut  assemblé  le  2H  d'octobre  585,  par  les  or- 
dres du  roi  Contran.  Saint  Prisque  de  Lyon 
y  présida.  11  ne  se  qualifie  qu'évéque  de  Lyon 
dans  les  souscriptions  ;  mais  dans  la  Préface, 
à  la  Icle  des  canons,  il  est  appelé  patriarche, 
tilre  qui  l'ut  longtemps  réservé  dans  l'Occi-  ■ 
dent  à  l'évêque  de  Home,  mais  qui  fut  di)n:ié 
dans  la  suite  aux  métropolitains  des  gr.uids 
sièges,  comme  à  celui  de  Lyon  et  à  celui  de 
Bourges.  Grégoire  de  Tours  nomme pa^ri»/- 
che  saint  Nizier,  prédécesseur  de  Prisque;  et 
saint  Géri  de  Cahors  donne  la  même  qualité 
à  saint  Sulpice  de  Bourges.  Qaaranle-six 
évêques  assistèrent  à  ce  concile,  et  vingt  dé- 
iiutes  d'autres  évêiiues.  Parmi  les  évêques 
présents,  il  y  en  avait  trois  qui  étaient  sans 
Siège.  Fleuri,  t.  Vil,  pag.  629  el  630,  s'est 
donc  trompé,  en  disant  qu'il  ne  s'y  trouva 
quiî  quarante-trois  évéques,  et  quinze  dé- 
putés. Le  concile  commença,  selon  les  inten» 
lions  du  roi,  par  instruire  le  procès  dos  évé- 
ques qui  avaient  suivi  le  parti  deGondebaud, 
son  ennemi.  On  déposa  Faustien  ,  qui  avait 
été  ordonné  évêquc  d'Acqs,  à  la  nominalioa 
de  cet  usorpaleui';  et  l'on  condamna  Ber- 
tram  do  Bordeaux,  Oreste  de  Bazas,  et  Pal- 
lade  de  Saintes,  qui  l'avaient  ordonné,  à  le 
nourrir  le  reste  de  sa  vie.  Le  concile  fit  en- 
suite vingt  cauous,  qui  entrent  duusuu  détail 


1207 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


i2u8 


fort  instructif  sur  divers  points  de  discipline. 

i".  On  recommande  particulièrement  l'ob- 
servance du  dimanche,  qu'on  doit  passer,  dit 
le  concile,  à  célébrer  les  louanges  de  Dieu 
et  à  prier  dans  l'église.  On  défend  de  plaider 
ce  jour-là,  et  d'altcler  des  bœufs.  On  marque 
iiiême  des  punilions  pour  ceux  qui  violeront 
la  sainteté  de  ce  jour.  Si  c'est  un  avocat ,  il 
sera  chassé  pour  toujours  du  barre:iu  ;  si 
c'est  un  paysan  ou  un  esclave,  il  sera  con- 
damne à  la  bastonnade  ;  si  c'est  un  clerc  ou 
un  moine,  il  sera  «'Xcommunié  six  mois.  Le 
concile  ajoute  :  «  Passons  au--si  en  saintes 
Teilles  la  nuit  qui  précède  le  dimanche,  et 
ne  d'irmou'i  pas  celle  nuit,  comme  ceux  <jui 
ne  sont  chrélrens  que  de  nom.» 

On  voit  par  là  que  les  fidèles  célébraient 
encore  dans  l'éiilise,  la  nuit  du  samedi  au 
dimanche,  et  qu'il  n'y  avait  que  les  mauvais 
chrétiens  (|ui  s'en  dispensassent. 

2*.  «  La  l'été  de  Pà(iues  sera  céiébrée  avec 
beaucoup  de  solennité,  six  jours  entiers, 
pendant  lesquels  on  ne  fera  aucune  œuvre 
servile  ;  mais  on  s'occupera  à  louer  le  Sei- 
gneur le  soir,  le  matin  et  à  midi.  » 

Il  y  avait  donc,  en  ce  temps-là,  six  jours 
de  fcle  à  Pâques.  Plusieurs  conciles  du  neu- 
vième siècle,  comme  celui  de  Mayence  et 
celui  de  Meaux,  marquent  huit  jours  do  fête 
à  Pâques  ;  et  lel  élail  l'usage  de  l'Eglise 
grecque  ,  comme  on  le  voit  par  le  concile  de 
Conslantinople  dit  de  Trulle  ou  m  Trullo. 

3'.  n  On  ne  baptisera  les  enfants  qu'à  Pâ- 
ques, hors  le  cas  de  néeessilé;  et  les  parents 
les  présenteront  à  l'église  au  commence- 
ment du  carême,  afin  qu'ayant  reçu  l'inipo- 
silion  des  mains  et  les  onctions  saintes,  à 
certains  jours  ,  ils  puissent  être  baptisés  le 
jour  de  la  fête,  et  parvenir,  s'ils  vivent,  à 
l'honneur  du  sacerdoce.  » 

11  y  a  di'ux  choses  dignes  de  remarque 
dans  ce  canon  :  la  première,  c'est  qu'on  y 
abolit  la  coutume  qui  s'était  introduite  en 
France  de  baptiser  à  la  Pentecôte,  à  Nocl,  à 
la  Saint-Jean,  et  même  aux  fêles  des  mar- 
tyrs ;  la  seconde  est  que  c'était  une  espèce 
d'irrégulariiéqui  empêchait  d'être  admis  aux 
ordres,  que  d'avoir  été  ba|itisé  dans  un  autre 
temps  (jne  celui  do  Pâques.  Le  concile,  par 
ce  règlement ,  fait  donc  allusion  aux  anciens 
canons  oui  excluaient  du  sacerdoce  ceux 
qui  avaient  reçu  le  baptême  hors  des  jours 
solennels  destinés  à  l'administration  de  ce 
sacrement ,  de  même  que  ceux  qui  l'avaient 
reçu  étant  malades,  dans  leur  lit  :  on  appe- 
lait ceux-ci  clinici  ,  cliniques  ,  du  mol  grec 
qui  signifie  lit. 

k".  «  One  tous  hommes  et  femmes  fassent, 
les  jours  de  dimanche,  une  offrande  de  pain 
et  de  vin  à  l'autel  ,  sous  peine  d'excommu- 
nication pour  ceux  qui  mépriseront  ces  or- 
donnances du  concile. 

5".  Ordre  de  payer  les  dîmes,  sous  peine 
d'excommunication,  selon  l'ancienne  cou- 
tume, afin  que  les  prêtres,  employant  ces 
dîmes  au  soulagement  des  pauvres  et  au 
rachat  des  captifs,  rendent  efficaces  les  priè- 
res (]u'ils  font  pour  la  paix  et  pour  le  salut 
du  peuple. 


"  6'.  On  renouvelle  le  décret  suivant  d'un 
concile  d'Afrique  :  «  Qu'on  ne  célèbre  la 
messe  qu'à  jeun  ,  excepté  le  jour  de  la  cène 
du  Seigni'ur.  »  On  veut  même  que  les  en- 
fants à  (|ui  l'on  donne,  trempées  dans  du  vin, 
les  particules  qui  restent  du  sacrifice,  soient 
à  jeun  ;  et,  pour  les  leur  donner,  on  doit  les 
amener  à  l'église  les  mercredis  et  les  ven- 
dredis. 

L'exception  du  jour  do  la  cène  ,  par  rap- 
port à  la  célébration  de  la  messe  à  jeun,  est 
remarquable,  et  montre  que,  ce  jour-là,  on 
célébrait  la  messe  après  le  repas  du  soir, 
P')ur  mieux  se  conformer  à  la  première  in- 
stitution du  sacrement.  L'ancien  usage  de 
donner  à  consommer  aux  enfants  les  parti- 
cules de  l'eucharistie  qui  restaient  après  la 
communion  des  fidèles  mérite  aussi  atten- 
tion. 

1'.  On  ordonne  que  les  causes  de  ceux  qui 
ont  été  affranchis  dans  l'église  ne  seront 
plus  jugées  que  par  l'évêque,  qui  pourra 
cependant  appeler  à  sou  audience  le  juge 
ordinaire  ou  quelque  autre  laïque. 

8'.  «  Délense  à  qui  que  ce  soit  d'enlever  de 
force  ceux  qui  ^se  sont  rcl'ugiés  dans  les 
églises.  Ou  veut  néanmoins  que,  s'ils  sont 
convaincus  de  faute  en  présente  de  ré\êque, 
il  permelt(^  leur  enlèvement,  sans  violer  la 
sainteté  de  l'église.» 

9*.  Si  un  laïque  a  quelque  plainte  contre 
un  é\ê{(ue,  il  s'adressera  au  métropolitain 
qui,  parties  ouïes,  jugera  seul,  ou  avec  un 
ou  deux  é\éques,  ou  en  plein  concile,  sui- 
vant l'importance  de  l'affaire.  Ceux  (]ui  vio- 
leront 00  décret  demeureront  excommuniés 
jusqu'au  concile  général,  c'est-à-dire  natio- 
nal, ou  assemblé  do  tout  le  royaume. 

10  .  «  Les  prêtres,  les  diacres  et  les  sous- 
diacres  ne  pourront  non  plus  être  jugés  que 
par  l'évêque.  » 

11'.  «  On  recommande  l'hospitalité  à  tous, 
et  particulièrement  aux  évêques,  qui  doivent 
la  prêcher  aux  autres,  et  par  conséquent 
leur  en  donner  l'exemple.  » 

12''.  «  Défense  aux  juges  laïques,  sous  peine 
d'excommunication,  de  juger  les  causes  des 
veuves  et  des  orphelins,  sinon  en  présence 
de  l'évêque  ou  de  sou  archidiacre,  ou  de 
quelque  prêtre  de  son  clergé.  » 

Le  motif  de  ce  règlement  est,  que  l'Eglise 
prenait  sous  sa  protection  tous  ceux  qui 
étaient  sans  appui,  et  les  regardait  comme  ses 
pupilles. 

13'.  «  Comme  la  maison  de  l'évêque  est 
particulièrement  destinée  pour  exercer  l'hos- 
pitalilé,  sans  distinction  de  personnes,  on 
n'y  nourrira  pas  de  chiens,  de  peur  que 
ceux  qui  y  viennent  chercher  le  secours  de 
leurs  misères  n'en  soient  mordus.  On  défend 
aussi,  pour  la  même  raison  d'y  nourrir  des 
oiseaux  de  proie;  et  l'on  ajoute  que  la  maison 
épiscopale  doit  être  gardée,  non  par  des  ani- 
maux qui  aboient  et  qui  mordent,  mais  par 
les  bonnes  œuvres  et  le  chant  des  hymnes 
sacrés.  » 

Ce  règlement  singulier  montre  à  quel  point 
les  évêques  avaient  à  cœur  que  l'entrée  de 
leurs  maisons  fût  toujours  libre  aux  pauvres 


«209 


MAC 


MAO 


i-210 


rt  aux  élranpors,  qui  venaient  y  chercher 
l'aumôno  ou  l'hospit.ililé. 

ik'.  Ou  rxconiinunip  les  seigneurs  et  les 
coutlis.ins  qui  s'emparent  par  force  des 
Liens  (les  particuliers,  ou  qui  les  obtiennent 
du  prince  par  flillerie. 

15''.  On  ràfjle  de  la  manière  suivante  les 
honneurs  que  les  laïques  devaient  rendre  aux 
ecclésiasiiqui's:  «  0"''nd  un  iaï(iue  rencontre 
en  chemin  un  clerc  qui  est  d.ins  les  ordres 
sacrés,  il  doil  s'incliner  dcvani  lui  |)ar  une 
profonde  révérence.  Si  le  clerc  et  le  hiïqiic 
sont  à  cheval,  le  laïque  le  saluera  liunible- 
menl,  en  se  rfécouvr.inl  la  tête.  Mais  si  le 
clerc  esta  pied,  et  le  laïque  à  cheval,  celui-ci 
mettra  pied  à  terre,  pour  rendre  les  honneurs 
dus  au  clerc  qu'il  rencontre.  » 

16'.  «  La  femme  d'un  sous-diacre  ,  d'un 
acolyte  ou  d'un  exorciste,  ne  pourra  se  re- 
marier. » 

Le  concile  étend  ici  aux  femmes  des  clercs 
dequel(|ues  ordres  inférieurs  la  défense  (jui 
avait  déjà  été  faite  plusieurs  fois  aux  fem- 
mes des  clercs  des  ordres  supérieurs. 

17'.  «  Défense  d'enterrer  les  morts  sur  des 
corps  qui  ne  sont  pas  encore  consommés,  ou 
de  les  enterrer  d.ms  les  sépulcres  d'autrui, 
sans  la  permission  de  ceux  à  qui  ces  sépul- 
cres appartiennent.  » 

18'.  On  déclare  que  l'Eglise  catholique  a 
en  horreur  les  alliances  incestueuses  ,  et 
qu'elle  punira  des  plus  grièves  peines  ceux 
à  qui  la  passion  fait  mépriser  les  degrés  de 
leur  parenté,  pour  se  vautrer  dans  l'ordure, 
comme  des  animaux  immtxides. 

19'.  «  Défense  aux  clercs  d'assister  au  ju- 
gement et  à  l'exécution  des  criminels.  » 

20".  «  Ordre  de  tenir  le  concile  national  tous 
les  trois  ans,  sur  l'indication  de  l'évéque  de 
Lyon  et  avec  l'agrément  du  roi,  en  un  lieu 
commode,  auquel  les  évéques  seront  tenus 
d'assister.  » 

Le  roi  Contran  confirma  ces  vingt  canons 
par  une  ordonnance  datée  du  10  novembre 
de  l'an  58b,  où  il  exhorta  les  évéques  à  dis- 
tribuer eux-mêmes  à  leurs  peuples,  et  non 
par  d'autres,  le  pain  de  la  parole  de  Dieu. 
Lahb.  V. 

MAÇON  (Concile  de),  l'an  624.  Quoique  les 
collections  des  conciles  mettent  celui-ci  en 
627,  on  ne  peut  le  placer  plus  loin  qu'en  624.. 
Mansi  apporte  même  d'assez  bonnes  con- 
jectures pour  penser  qu'il  s'est  tenu  entre  l'an 
616  et  l'an  62ï-,  et  vraisemblablement  l'an 
618  ou  620.  Quoi  qu'il  en  soit,  ce  concile  con- 
firma la  règle  de  saint  Colomban,  et  la  dé- 
fendit contre  les  calomnies  d'Agrestin,  moine 
de  Luxeuil,  qui  donnèrent  lieu  à  sa  tenue. 
MdtiH,  t.  I,  col.  4-73. 

MAtiON  (Concile  de),  l'an  906,  ou  réunion 
d'évê(iues  qui  rendirent  un  jugement  dans 
Une  cause  des  chanoines  de  Saint-N  incenl  de 
Maçon,  et  des  moines  de  Saint -Oyant. 
Lab.  IX. 

MAÇON  (IV"  Concile  de),  l'an  1133.  Il  fut 
présuié  parOJon,  légal  du  saint-siége.  On  y 
confirma  plusieurs  droits  de  l'abbaye  de 
jChiny.  liittiel  du  dioc.  d'Aiitun,  1833. 

MAGON  (Concile  de),  l'an  1286.  On  y  Ot . 


des  règlements  do  discipline.  L'archevêque 
de  Lyon  et  l'évêque  d'Autiin  y  signèrent  un 
acte  portant  que,  selon  la  coutume,  à  la 
mort  de  l'un  d'i'ux,  l'autre  prélat  adminis- 
trerait son  diocèsi!  pcnilant  la  vacance,  tant 
au  temporel  ((u'au  spirituel.  Mas  L. 

MACKAM  (  Concilium  apud  Sanctam  ). 
Vol/.  Fîmes. 

MADRID  (Concile  de),  Matrilense ,  l'an 
l'i7  !.  Le  cardinal  Borgia  ,  légat  du  pape 
Sixte  IV,  tint  ce  coiu  ile,  avec  plusieurs  pré- 
lats ,  au  commencement  de  l'année.  Il  eut 
pour  objet  principal  de  trouver  un  remède 
à  l'ignorance  des  ecclésiastiques  ,  parvenue 
au  point  qu'il  y  en  avait  peu  qui  sussent  le 
latin.  Le  concile  décida  qu'on  obtiendrait  du 
pape  qu'il  y  aurait  dans  chaque  cathédrale 
deux  canonicals  affectés,  l'un  à  un  chanoine 
qui  enseignerait  la  théologie,  et  l'aulre  à  un 
chanoine  qui  cnseigneraille  droit.  D'Aguirre, 

t.  y. 

MAKSTRICHT  (Concile  de)  ,  Trajec{ense, 
dans  le  royaume  d'Austrasie  ou  de  la  France 
orientale  ,  l'an  719.  Saint  "NVillibrod  et  saint 
Swilbberl  présidèrent  ce  synode,  qui  envoya 
Winfried  (saint  Boniface),  et  plusieursautres 
missionnaires,  prêcher  l'Evangile  aux  Ger- 
mains. Mus  L. 

MAGALONENSIA  {Concilia).    Voy.  Ma- 

GUELONE. 

MAGDEBOURG  (Concile  de)  ,  Magdebur- 
gense,  ran970.  L'Eglise  deMagilebourg  ayant 
été  érigée  en  archevêché  l'an  977  ,  par  un 
accord  passé  enire  le  pape  et  l'emiiereur, 
celui-ci  nomma  pour  premier  archevêque  saint 
Adelbert ,  et  le  pape  confirma  son  élection. 
Le  concile  dont  il  s'agit  eut  donc  pour  objet 
l'ialroiiisation  du  nouvel  archevêque.  Deux 
légats  du  saint-siége  ,  dont  l'un  est  qualifié 
A'évê(]ue  bibliolhéc(nre,e\.  l'autre  de  cardinal, 
y  présidèrent,  et  furent  assistés  de  l'é- 
vêque d'HalbersIadt.  Les  évéques  et  les 
seigneurs  présents  applaudirent,  en  élevant 
leurs  mains  en  même  temps  que  leurs  voix, 
à  l'élection  d'Adeibert ,  qui  ,  faisant  aussitôt 
acte  de  sa  nouvelle  dignité  ,  ordonna  trois 
sujets  premiers  évéques  de  Mersebourg, 
de  Meissen  et  de  Cize  (peut-être  Zeil).  Les 
évêchés  d'Havelberg  et  de  Brandebourg 
furent  détachés  en  même  temps  de  la  pro- 
vince de  Mayence  ,  pour  faire  partie  à  l'a- 
venir de  la  nouvelle  province.  Conc.  Germ. 
MI. 

MAGDEBOURG  (Concile de),  l'an  999.  Ek- 
kard, seigneurdeThuringe,  étant  obligé  d'ac- 
compagner l'empereur  Olhon  111  en  Italie, 
avait  confié  aux  soins  deMatliil(le,abbesse  de 
Quedlimbourg  ,  safille  Luitgarde,  qu'il  avait 
cependant  promise  en  mariage  au  comte  Wé- 
rinhaire.  Celui-ci  ,  emporté  par  l'impatience 
de  ses  désirs,  envahit  à  main  armée  le  mo- 
nastère ,  et  enleva  sa  fiancée  ,  avec  laquelle 
il  alla  ensuite  se  renfermer  à  Walbeck.  L'ab- 
besse  leva  une  petite  troupe,  et  voulut  a  son 
tour  s'emparer  du  château  ;  mais  ce  fut  en 
vain.  Elle  fui  donc  réduite  à  porter  sa  plainte 
au  concile  de  la  province,  et  le  comleWerin- 
haire  de  son  côté  fut  forcé  d'y  comparaître, 
nu-picds  et  on  état  de  suppliant  :  il  demanda 


iSil 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


421% 


son  pardon,  qu'il  obtint.  Lnitgardc,  qui  élail 
aussi  présente  ,  manifcsla  la  voloiilé  de  ne 
point  se  séparer  de  son  époiiv.  L';ii)hesse 
cependant  fil  rentrermilgré  l'ile  'a  princesse 
au  monaslère  ,  non  dans  l'inlenlion  de  l'y 
garder,  m  lis  pour  nicltro  à  l'épreuve  les 
senlirnenls  du  comte. 

Dans  le  même  concile,  l'archevêque  Gisler 
força,  de  concert  avec  l'abbé,  un  moine  dé- 
froqué de  la  nouvelle  Corbie  à  reprendie 
l'habit  tnonasiiqnc  ;  mais  ce  dernier  parvint 
peu  de  temps  après  à  se  faire  relever  de  ses 
vœux,  en  suivant  l'exemple  d'un  de  ses  con- 
frères ,  qui  s'était  fait  absoudre  à  Rome  de- 
vant l'empereur. 

Une  religieuse  de  haute  naissance  ,  cou- 
pable d'avoir  violé  son  vœu  de  chasteté,  ob- 
tint aussi  le  pardon  de  son  erime  ,  et  devint 
abl)esse  d'un  monastère  à  Magilcbourg.  jl/a- 
bill.  Ann.  Benrd.;  Munsi,  Sappl.  Conc.  l.  I. 
MAGDEBUURG  Synodedej,ranl007,leiui 
pendant  le  carême  dans  la  ville  de  Halle 
par  1'  irchevê(iue  Henri,  qai  nionrnl  le  lundi 
de  Pâques  de  la  même  année.  C'est  tout  ce 
que  nous  savons  de  ce  synode.  C/iro/i.  Magd. 
t.  H  Script.  Grrm. 

MAGDEBOURG  (Concile  de),  l'an  1110. 
L'archevêque  de  Magdebourg  et  ses  suffra- 
gants  présents  à  ce  concile,  invitèrent  les  évé- 
ques  et  les  seigneurs  de  la  Saxe,  de  la  France 
orientale  ,  de  la  Lorraine  et  de  la  Flandre, 
à  les  secourir  contre  les  pa'iens  Daces  ou 
Danois,  qui  portaient  le  ravage  dans  tout  le 
pays  ,  immolant  les  habitants  à  leur  idole. 
Marlene  et  Durand,  CoUect.  ampl.  Monum. 
t.  I 

MAGDEBOURG  (Concile  de)  ,  l'an  11i26. 
Dans  ce  concile,  F)édon,  fils  du  comte  Thié- 
riion,  fui  condamné  à  reprendre  son  épouse 
Berthe  qu'il  avait  répudiée.  T.  W  Script. 
Germ. 

MAGDEBOURG  (Concile  de),  l'an  1136.  On 
y  confirma  la  fondation  du  moivdslàvn  Gratin 
Dei,  de  l'ordre  de  Prémoiilré,  avec  ses  biens 
et  ses  privilèges.  Conc.  Germ.  t.  IL 

MAGDEBOURG  (Concile  de) ,  l'an  1139. 
L'archevêque  Conrad  y  confirma  l'érection 
d'un  autre  monaslère  dit  Ammenuloveiuc. 
Leukfeldt  Antiq.  Bursfeld. 

MAGDEBOURG  (Concilede  la  province  de), 
l'an  1157.  Ce  concile,  qui  se  tint  dans  quel- 
que lien  du  la  province  de  Magdebourg  que 
nous  ne  connaissons  plus  aujourd'hui,  eut 
pour  objet  le  différend  qui  régnait  entre  l'évé- 
qued'Osnabruck  et  l'abbédw  Corbie,  touchant 
quelques  dimes  que  l'abbé  prétendait  lui 
avoir  été  enlevées  par  l'évéque.  L'abbé  en 
appela  au  pape  Urbain  IV'  ,  comme  l'atteste 
la  lettre  synodique  de  'Wicman  ,  archevénue 
de  Magdebourg,  à  ce  pape.  Mansi,  Suppl. 
t.  H,  col.  50). 

MAGUEBOURG  (Concile  de),  l'an  1162.  On 
y  confirma  d.s  donations  faites  au  monastère 
de  Nienbourg.  Conc.  Germ.  l.  111. 
_  MAGDEBOURG  (Concile  de  la  provincede), 
l'an  1173.  i  y;/.  Halle,  môme  année. 

MAGDEBOURG  (Concile  de),  l'an  1225 , 
tenu  par  Conrad,  évéque  de  Porto  et  légat  du 
saint-siége,  assisté  de  l'archevêque  de  Magde- 


bourg et  de  deux  autres  évêques,  pour  ter- 
miner   le  difl'érend  élevé  enlre  l'abbesse  de 
Qucdlimbourg  el  ses  vas^aus,  parmi  lesiiuels 
Tailleur  de  la  chronique  complu  des  prélats 
Ketneriis  Anliquit.  Quediiinburg. 

MAGDEBOUItG  iGoneile  de),  l'an  1266. 
Dans  ce  concile,  présidé  par  le  cardinal  Gui, 
légat  du  sainl-siége,  il  y  eut  vingt- trois  sla- 
tuls  portés  contre  ceux  qui  envahissaient  les 
biens  ou  qui  attentaient  à  la  personne  des 
ecclésiastiques.  Conc.  Germ.  i.  III. 

MAGDEBOURG  (Concile  de),  l'an  1313. 
Burebard  Lappc  de  Serapelaw, archevêque  de 
Magdebourg,  tint  ce  concile  le  7  mars.  On  y 
fit  neuf  statuts  sur  la  discipline,  et  principa- 
lement pour  la  liberté  ecclésiastique.  Par  lo 
troisième  de  ces  statuts,  on  déclare  inhabiles 
à  posséder  des  bénéfices  ecclésiastiques  , 
jusqu'à  la  quatrième  génération,  les  descen- 
dants de  ceux,  qui  auraient  pris  ou  détenu 
captif  un  archevêque  ou  un  évéque.  Le 
septième  interdit  les  cabarets  aux  clercs  et 
aux  moines,  et  leur  pnscrit  la  tonsure.  Le 
hiiilième  recommande  aux  aldermanns  (c'est 
ainsi  qu'en  Allemagne  on  appelait  alors  les 
maiguilliers  )  de  rendre  compte  de  leur 
gestion  deux  lois  par  an  .à  leurs  curés.  .^'c/ia«- 
nat,  ex  cod.  ms.  Eccl.  Moyunt. 

MAGDEBOURG  (Concile  de),  l'an  1320. 
L'archevê;jue  Burcliard  tint  ce  nouveau  con- 
cile toujours  en  faveur  de  la  liberté  ecclé- 
siastique. Il  prononça  la  peine  d'excommu- 
nication conirc  ceux  qui  oseraient  rendre 
dépendanle  d'un  autre  que  de  l'archevêque 
la  ville  de  Magdebourg.  Il  assura  aux  curés 
ou  aux  recteurs  des  églises,  le  droit  exclusif 
de  fiire  sonner  les  cloches.  Ibid. 

MAGDEBOURG  (Concile  de),  l'an  1322.  Ce 
concile  ,  tenu  par  le  même  archevêque  , 
neul  pas  d'autre  objet  que  les  deux  piécé- 
di^nts.  Burebard  occupa  le  siège  de  Magde- 
bourg depuis  l'an  1303  jusqu'en  1325  ;  il  fut 
en  guerre  l'espace  de  neuf  ans  avec  sa  ville 
métropolitaine  ;  el,  deux  l'ois  fait  prisonnier 
[)ar  ses  diocésains,  il  finit  par  êire  assommé 
dans  sa  seconde  prison.  Eu  punition  de  ce 
crime,  la  viile  fut  mi^e  au  ban  par  le  pape 
Jean  XXII,  et  les  meurtriers  n'obtinrent  leur 
absolution  que  plus  de  dix-huit  ans  après. 
Ibid. 

MAGDEBOURG  (Concile  de),  l'an  ISii. 
Olhun  de  Hesse,  archevêque  de  Magdebourg, 
tint  ce  concile  le  13  juin,  pour  la  défense 
des  immunilés  ecclésiastiques.  Conc.  Germ. 
IV. 

MAGDEBOURG  (Concile  de),  l'an  1362. 
Dans  ce  concile,  Théodoric  ,  arclievêijue  de 
Magiiebourg,  ordonna  des  messes  et  lies  prières 
pour  la  paix  el  conirc  la  peste.  Meibonias  , 
/.H.  Script.  Girm. 

MAGDEBOURG  (Concile  de)  ,  l'an  1.370. 
Albert  de  Luxembourg,  archevêque  de  Magde- 
bourg, tint  ce  concile,  qui  renouvela  les  an- 
ciens statuts  de  la  province,  el  surtout  ceux 
de  l'archevêque  Burchard.  Conc.  Germ.  t. 
IV. 

MAGDEBOURG  (Concile  de)  ,  l'an  1403. 
Albert,  archevêque  de  Magdebourg,  renou- 
vela dans  ce  concile  les  statuts  des  conci- 


1213  MAI 

les  précédents  ;  il  fil  un  même  corps  de  tous 
Cfs  divers  statuts,  et  permit  de  considérer 
comme  atiolis  ceux  qu'il  ,s"al)slinl  de  rap- 
peler dans  son  décret.  Conc.  Germ.  t.  V. 

RIAGDEBOUUG  {Concile  de),  l'an  l'i52.  Le 
car.liual  Cusa  ,  el  Frédéric  de  Briclinglien  , 
ar.hevèquc  de  Magdchoiirg,  avec  deux  sul- 
fragaiils,  tinrent  ce  concile  ie  jour  de  la 
Pentecôte.  Le  légat  y  publia  quchiues  sta- 
luls,  et  nomma  deux  commissaires  pour  la 
réforme  des  chanoines  réguliers.  Conc. 
Gcnn.  C.  V. 

MAGDLBOURG  (Synode  diocésain  de), 
l'an  1466.  Les  actes  en  sont  perdus.  Conc. 
Germ.  t.  V. 

MAGDEBOURG  (Concile  provincial  de), 
l'an  li89.  Albert,  archevêiiuo  de  Alagde- 
bourg,  tint  ce  concile  dans  lequ(d  il  renou- 
vela ou  relorma  les  statuts  de  ses  prédéces- 
seurs. 11  ordonna  qu'il  y  eût  dans  chaque 
évcché  une  prison  pour  les  clercs  coupables 
de  fautes  graves.  Conc.  t.  XIX. 

MAGDliBOURG  (Synode  de),  l'an  1503. 
Ernest,  duc  de  Saxe  et  archevêque  de  Magde- 
bourg,  tint  ce  synode  diocésain.  11  confirma 
de  nouveau  les  statuts  renouvelés  par  Jean  , 
l'un  de  ses  prédécesseurs.  Ibid.  t.  VI. 

MAGDUNEISSE  Concilinm.  Voy.  Mehun. 

MAGUFELL)  (Concile  de),  MaijhfcUltase  , 
l'an  1332.  On  y  publia  une  constitution  de 
Si  m  ou,  archevêque  de  Canlorhery,  sur  la  célé- 
bration des  fêlesdessaints.  Anql.W:  Labh.Xl. 

IMAGHFELD(Gonc.de),ani'3i;2.Mêmeobjet 
que  le  précédent.  S'eul-élre  aussi  est-ce  le  même 
concile  rattaché  à  deux  époques  dilTérentes. 

MAGLIANO  (Synode  de).  Yotj.  Sainte- 
Mahie  de  MiGi.iàNO. 

MAGUKLONE  (Concile  de),  l'an  894.  Sir- 
iiwnd,  i.  111. 

MAGUELONE  (Concile  de),  Magalonense  , 
l'an    909.    Voy.    ^onquiùres,   même    année. 

MAGUELOiNE  (Concile  de),  vers  l'an  1220, 
par  l'évêque  Bernard  de  Mèse.  Maguelone 
était  le  siège  épiscopal  transféré  à  M.'..l- 
pellier,  l'an  153o,  par  le  pape  Paul  111.  Gatl. 
Christ.  VI,  763. 

MAINE  (Concile  tenu  dans  le),  aimd  Ceno- 
manos,  l'an  5i7  :  assemblée  dévé(iucs,~  o(i 
est  confirmée  la  charte  par  laquelle  un  cer- 
tain Haregarius  ,  sa  femme  Truda  et  sa  fille 
Tenestina  donnent  tous  leurs  biens,  pour  le 
temps  où  ils  ne  seront  plus,  afin  qu'avec 
leur  prodiiiton  construise  un  monastère.  M. 
de  Mas  Latrie,  Chronot.  Iiist. 

MAILLEZAIS  (Synode  diorésain  de),  le 
12  septembre  1628,  sous  Henry  Ut  scoubleau. 
Ce  prélat  y  publia  des  Ordonnances  et  décrets 
synodaux  pour  son  diocèse.  À  la  suite  de 
ces  ordonnances  se  trouve  un  formulaire 
de  prône,  où  nous  remarquons  que  Uiru  et 
la  sainte  Vierge  sont  tutoyés,  dans  la  Iraduc- 
lion  française  de  l'oraison  dominic.ile  et  delà 
salulalion  angéiique.  0/(/o?iu.e<  décr.  synod. 
du  dioc.  de  Maillerais  ,  Fonlenay-lc-Comte, 
1623. 

MAIXENT  (Concile  de  Saint-)  en  Poitou, 
l'an  1075.  Ce  concile  ,  qui  fut  tenu  dans  le 
nionaslère  de  Saint  Maixeut ,  apud  cwno- 
biuin  sancli  Maxentii,   eut  pour  objet   la 


MAL 


18U 


dissolution  d'un  mariage  incestueux.  Man«\ 
t.  Il,  col.  Xlll. 

MALAGA  (Synode  diocésain  de),  21  no- 
vembre 1671,  sous  1).  Alonso  de  Santo  Tho- 
mas. Cinq  livres  de  conslilutions  y  furent 
publiés  sur  le  modèle  des  synod. 'S  tenus 
à  celle  époque  dans  loule  l'Eglise  latine. 
CoHstitKÇ.  synodales  del  obispada  de  Malaya, 
en  Scvilln,  Ù)7'i-. 

iMALAY-LE-HOl  (Concile  do),  Mansola- 
censc,  l'an  ()o7.  Emmon.arclievêque  de  Sens, 
tint  ce  concile  de  Malay-le-Roi,  sur  la  rivière 
de  N'anne,  à  une  lieue  de  Sens.  On  y  fit  quid- 
ques  règlements  sur  la  discipline.  La  date 
de  ce  concile  porte  :  Actum  Mansolaco,  in 
carte  dnminira,  anno  tertio  domini  noslri 
Chlotarii.  Mabillon,  Act.  SS.  Bened.  sœc.  III, 
part.  H,  n.  614;  L'art  de  vérifier  les  dates, 
p.  187. 

MALINES  (Concile  de),  l'an  1570.  Ce  con- 
cile coinmença  le  11  juin  1570,  el  finit  le 
î'i  juillet  de  la  même  année,  Michel  Rilho- 
vius,évéque  d'Ypres,  comme  le  jjIus  ani:ien 
évê(iu'!  de  la  provinei',  y  présida  au  nom 
d'Anloine  Pi'rrenol,  archevêque  deMiliues, 
appelé  ordinairement  le  cardinal  de  Gran- 
velles.  On  commença  par  recevoir  le  concile 
de  Trente,  promettre  obéissance  au  pape, 
etconilaiiiner  toutes  les  hérésies,  notamment 
celles  que  le  concile  de  Trente  avait  anallié- 
malisées;  el  l'on  fit  ensuite  divers  règle- 
meiils,  compris  sous  différents  titres.  Le  pre- 
mier, qui  regarde  les  sacrements,  contient 
neuf  chapitres. 

J.  On  ne  recevra  point  de  sages-ferames, 
ou  accoucheuses,  sans  un  certificat  du  curé 
du  lieu  de  leur  domicile,  qui  atteste  leur 
calhoiicité.  Elles  feront  serment  de  déclarer 
tous  11  s  samedis  de  chaque  semaine  à  leur 
cure  les  noms  et  surnoms  des  femmes  ([u'el- 
les  auront  accouchées,  ei  le  nombre  de  leurs 
enfants  ;  el  les  curés  seront  obligés  de  le 
fairesavoirà  l'évêque  dansla  quinzaine,  jivec 
les  noms  et  surnoms  des  mères  qui  n'auront 
pas  lait  baptiser  leurs  enfants,  sous  peine 
de  suspense. 

2.  Ou  fera  baptiser,  dans  dix  jours,  tous 
les  enfants  qui  ne  le  seront  pas,  el  instruire 
ceux  qui  srront  capables  de  l'être. 

3.  11  n'y  aura  ([u'un  parrain  el  une  mar- 
raine tout  au  plus,  pour  tenir  un  enfant  sur 
les  fonts  b.iptismaux. 

4.  Les  femmes  \iendront  à  l'église  après 
leurs  couches,  pour  remercier  Dieu  el  y  en- 
tendre la  messe. 

5.  Les  curés  tiendront  registre  de  toutes 
les  personnes  dont  ils  auront  enleridu  les 
confessions  pendant  le  carême.  Les  religieux 
feront  écriie  dans  ce  même  registre  les 
noms  de  celles  qu'ils  auront  confessées  ;  et 
les  curés  n'admetlroiil  aux  sacrements, 
même  à  celui  du  mariage,  ainsi  qu'à  la  sé- 
pulture ,  que  ceux  dont  les  noms  seiont 
inscrits  dans  ce  regislre. 

0.  Aucun  confesseur  n'absoudra,  hors  le 
cas  de  nécessité,  des  cas  réservés  à  l'évêque; 
et  les  évéques  feront  revivre  l'usage  de  la 
pénitence  publique,  pour  les  pêches  pu- 
blics. 


1215 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


1216 


7.  Ou  ne  portera  le  saint  sarrement  en 
procission  que  très-rarement  cl  dans  les 
lucessilés  publique?,  de  peur  que  Tusiige 
irop  fréi]ueMt  lic  ces  sortes  de  processions 
ne  diminue  le  respect  qui  est  dû  à  cet  au- 
guste sacrement. 

8  et  9.  Les  curés  seront  en  élole  et  en  sur- 
plis loules  les  fois  qu'ils  porteront  le  saint 
viatique  ou  l'extréme-onclion. 

Le  second  tiire,  qui  concerne  les  ordi- 
nalions  coniient  cin(]  chapitres  fort  courts , 
qui  ne  renleniirnl  que  les  conditions  ordi- 
naires pour  l'admission  aux  ordres  ;  savoir, 
le  lémoignaire  d'étude,  de  vie  et  mœurs, 
l'exanun  préalable,  le  bénéflce  ou  le  pa- 
trimoine de  celui  qui  aspire  aux  ordres  sa- 
crés. 

Le  troisième  litre  renferme,  en  sept  cha- 
pitres, ce  qui  a  rapport  aux  Oançailles  et 
au  mariage. 

1.  Les  curés  avertiront  souvent  leurs  pa- 
roissiens que  le  concile  de  Trente  a  déclaré 
nuls  les  mariages  claiuleslins. 

2.  Ils  refuseront  de  marier  ceux  ou  celles 
qu'ils  sauront  élre  forcés  à  enibrasser  cet 
état,  sous  peine  de  suspense  de  leurs  olfices 
et  bénéfices. 

3.  'i  et  5.  Si  ceux  qui  veulent  contracter 
les  liauçailles  et  le  mariage  sont  de  diffé- 
rentes paroisses,  le  curé  où  les  fiançailles 
auront  éié  contractées  en  donnera  le  certi- 
ficat à  celui  de  l'aulre  parois-e  où  le  ma- 
riage doit  se  faire;  el  tous  les  deux  publie- 
ront les  bans  comme  de  couiume;  et  le  tout 
se  fera  avec  la  parlicipati.m  des  deux  dojens 
des  conlradanis ,  s'ils  sont  de  différents 
doyennés,  el  des  deux  évêques,  s'ils  sont  de 
diliérenls  évécliés. 

6.  Les  curés  ne  marieront  point  les  étran- 
gers, ni  les  inconnus,  ni  les  vagabonds,  sans 
la  permission,  par  écrit,  de  leur  évéque. 

7.  (}uand  on  conlractera  m<iriage  ,  avec 
permission  de  l'évéquo,  dans  les  temps 
prohibés,  il  n'y  aura  point  de  festin  de  no- 
ces. 

Le  quatrième  litre  traite  de  l'office  et  du 
culte  divin  ,  en  dix-sept  chapitres. 

1.  Ceux  qui  sont  obligés  au  chœur,  diront 
l'office  divin  aux  heures  marquées,  posé- 
ment, enlièrement,  dislinclement  ,  dévote- 
ment el  avec  un  grand  respect,  en  faisant 
néanmoins  la  différence  des  jours  solennels 
d'avec  les  antres. 

■2.  L"é\éque  réglera  les  distributions  ma- 
nuelles, de  façon  que  celles  qui  srront  at- 
tachées aux  matines,  à  la  grand'messe  el 
aux  vêpres,  excèdent  noiablement  celle  des 
petites- heures ,  sans  néanmoins  que  ces 
dernières   soient   si    minces    qu'on    les    né- 

3  et  h.  On  ne  guignera  les  disiribulions  que 
quand  on  sera  à  malines  et  à  toutes  les  au- 
tres heures  avant  la  fin  du  iircniier  psaume, 
cl  à  la  messe  av.int  la  première  collecte,  et 
qu'on  y  restera  jusqu'à  la  lin;  nonobstant 
lonl  statut  contraire,  qui  n'aura  lieu  que 
dans  les  cas  permis  par  le  droit,  comme 
lorsqu'on  s'absente  pour  les  affaires  de  l'é- 
glise ou  à  raison  d'infirmité,  etc. 


5.  Les  archidiacres,  les  pénitenciers,  et 
tous  ceux  en  général  qui  remplissent  les  »le- 
voirs  allachés  à  leurs  dignités  ou  à  leurs 
préliendes,  ou  que  l'cvéque  emploie  ulile- 
menl,  sont  censés  occupés  pour  les  affaires 
de  l'église  on  du  chapitre,  et  doivent  jouir  des 
distributions  comme  s'ils  étaient  présents  au 
chœur  en  personne. 

ti.  Il  en  sera  de  même  de  ceux  qui  diront 
la  messe  pendant  l'oifiie.  pourvu  (ju'ils  se 
rendent  au  chœur  peu  de  temps  après  avoir 
fini  le  sacrifice. 

7.  Les  éïèques  retrancheront  des  légen- 
des, el  géiiéralemenl  de  toutes  les  parties 
des  offices,  tout  ce  qui  pourrait  offenser  les 
oreilles  pieuses,  el  qui  méritera  d'être  cor- 
rigé. 

8.  On  privera  des  distributions,  et,  en  cas 
de  récidive,  on  punira  plus  sévèrement  ceux 
qui  liront  des  choses  profanes,  ou  qui  dor- 
miront, ou  qui  causeront  pendant  la  messe 
ou  l'office. 

9.  On  s'abstiendra  de  toute  insulte  envers 
ceux  qui  viendront  lard  au  chœur. 

10.  Les  chantres,  organistes  et  sonneurs 
qui  chanleroiil  ou  toucheront  des  airs  las- 
cifs, payeront  une  amende  de  dis  sluyvers, 
(lecnn  sluferorum ,  c'esl-à-dire,  de  dix  sols 
d'or;  et,  en  cas  de  récidive,  ils  seront  mis  en 
[irison  et  encore  autrement  punis,  à  la  vo- 
lonté de  l'évêque. 

11.  On  ne  souffrira  dans  l'église  ni  festin, 
ni  trafic,  ni  proclamalions  de  choses  civiles 
el  prolanes. 

1-i.  Les  cabarets  ne  seront  ouverts  que 
pour  les  voyageurs,  pendant  l'office  divin  et 
le  sermon;  et  il  n'y  aura  ni  jeu  ni  danse 
pendant  le  même  temps. 

13.  .Vuciin  prêtre  séculier  ou  régulier  ne 
dira  la  messe  dans  les  maisons  parlieulières, 
mais  seulement  dans  les  églises  ou  les  ora- 
toires designés  par  l'évêque. 

li  el  13.  Les  évêques  interdiront  l'usage 
des  autels  portatifs,  de  même  que  l'usage  de 
biner. 

16.  On  se  conformera  à  la  bulle  de  Pie  \, 
dans  la  récitation  des  heures  canoniales. 

17.  L'évêque, aidé  de  deux  chanoines,  l'un 
à  son  choix  et  l'autre  au  chois  du  ch.ipitre, 
réformera  et  établira  en  fait  de  stiluts  et  de 
cérémonies,  tout  ce  qu'il  jugera  convenir  à 
la  piété,  à  la  beauté  de  l'église  et  à  l'édifica- 
tion du  peuple. 

Le  cinquième  titre  emploie  cinq  chapitres 
à  faire  le  <lénombremcnl  des  fêtes  qui  s'oh- 
servi'nt  dans  la  province  de.M.ilines,  el  à 
interdire  ces  jours-là  toute  œu>re  servile, 
ainsi  que  les  foires  el  les  marchés. 

Le  sixième  litre  n'a  que  deux  chapitres.  On 
fait  dans  le  premier  rénuméraiion  des  jeûnes 
quiobligenl  dans  la  province  de  Malines;  et 
l'on  dit  dans  le  second,  que  l'on  fera  absti- 
nence, pendant  tout  le  jour,  à  la  lête  de 
saint  Marc  el  aux  Rogations,  et  que  l'on  y 
jeûnera  an  moins  jusqu'à  dîner. 

Le  septième  litre  offre  les  trois  chapitres 
suivants  sur  les  images. 

1.  On  ôiera  des  temples  et  des  autres 
saints  lieux  les  images,  les  sculptures  el  les 


Î5I7 


MAL 


MAN 


121R 


tapisseries  qui  reprôsontcnt  les  fables  des 
païens,  comme  salyrcs,  faunes,  sirènes, 
Ihf  rnies  et  nyniplies  :  on  en  fera  de  mètiic  des 
figures  lascives,  obsrènes  ou  superslilietises. 

2  On  neniploicra  rien  de  semblable  pour 
orner  le  saini  sacrement  ni  les  reliques. 

3.  On  ôlcra  aussi  des  maisons  el  des  jar- 
Jins  des  ecclésiasli(iues  toutes  les  images  el 
slaïues  semb'ables. 

Dans  le  huiliùme  titre, qui  est  des  indulgen- 
ces, le  concile  avertit  les  (idt'Mes  de  ne  point 
;ij()ul('r  foi  à  certains  petits  livres  qui  se  ven- 
dent dans  les  places  el  les  marchés,  méaie  avec 
privilège  ,  qui  promettent  des  iudu'gences 
exorbitantes  pour  des  causes  légères  ou  su- 
perstitieuses, surtout  lorsqu'elles  promettent 
un  cfl'el  certain,  corrine  de  ne  ponvuir  être 
blessé  de  coups  d'épée  ou  do  fusil,  de  ne  pou- 
voir périr  dans  l'eau  ni  par  la  peste  ,  d'être 
délivré  certainement  du  purgatoire.  Il  f.iut 
porter  le  même  jugement  des  indulgences 
qu'(in  dit  être  atlaeliees  à  un  certain  nombre 
de  messes  el  de  prières. 

Dans  le  neuvième  lilresurles  superstitions, 
il  est  dit  qu'une  pratique  est  superslilieuse, 
lorsqu'on  lui  attribue  quelque  effet  qui  n'est 
fondé  ni  sur  les  causes  naturelles,  ni  sur  la 
parole  de  Dieu  ou  la  docl)ine  de  l'iiglise. 

Ledixième titre, qui  a  pour  objel lésé vcques 
et  leurs  devoirs,  renouvelle,  en  quatre  cha- 
pitres les  décrets  du  concile  de  Trente  sur 
ces  objets. 

Le  onzième  litre,  qui  concerne  les  sceaux  des 
évêques,  renouvelle  aussi  les  statuts  du 
concile  de  Trente  et  de  plusieurs  autres,  sur 
la  nécessité  d'expédier  gratuitement  toutes 
les  grâces  qu'ils  accordent,  saut  les  louables 
coutumes  qui  permettent  à  leurs  officiers  de 
recevoir  un  modique  salaire  pour  leurs 
peines. 

Le  douzième  litre,  touchant  les  ministres  de 
l'Eglise  et  leur  résidence,  renouvelle  aussi 
les  statuts  du  concile  de  Trente  sur  cette  ma- 
tière, en  neuf  chapitres. 

Le  treizième  titre,  touchant  les  doyens  de 
chiéiieuté,  les  curés  el  leurs  devoirs,  fait 
quebiues  adililions  aux  règlements  du  con- 
cile de  Trente  sur  le  même  objel,  el  contient 
douze  chapitres. 

Le  quatorzième  titre  en  fait  autant  en  cinq 
chapitres,  louchant  la  vie  et  riionnêteté  des 
clercs;  elle  (luinzième,  en  trois  chapitres, 
touchant  la  coricciion  des  clercs. 

Le  seizième,  (]ui  contient  trois  chapitres 
sur  les  écoles  quotidiennes,  et  le  dix-septième 
qui  en  contient  neuf  sur  les  écoles  domini- 
cales, ne  l'ont  que  répéler  les  règlements 
des  conciles  précédents,  sur  les  instructions 
qu'on  doil  donner  aux  enfants  tous  les  jours 
dans  les  écoles  oïdinaires ,  et  tous  les  di- 
manches dans  les  écoles  établies  ces  jours-là. 
Même  répétition,  en  deux  chapitres,  dans  le 
dix-huitième  titre,  touchant  les  séminaires; 
cl  en  quatre  chapitres,  dans  le  dix-neuvième, 
touchant  les  unions;  el  en  sept  cha|iilres, 
dyns  le  vingtième,  touchant  le  louage  el  la 
conservation  des  biens  ecclésia,->li(|ues. 

Le  vingt-unième  titre,  composé  de  onze 
chapitres,  renouvelle  les  décrels  du  concile 


de  Trente,  touchant  les  réguliers  et  les  re- 
ligieuses, et  en  ordonne  l'exécution. 

Les  deux  chapitres  du  vingt- deuxième 
titre,  sur  les  lettres  a()ostoliques  el  les  juges 
délégués,  sont  employés  à  noinmer  ces  juges 
délégués  aux(iuels  ont  doil  présenter  les  dis- 
penses obtenues  du  s.iinl-siége  pour  posséder 
di's  bénélices  incornp;itih!es. 

l.e  vingl-troisièmelitre  interdit  l'usure  aux 
tuteuis  et  aux  curateurs  des  pupilles,  aussi 
bien  qu'aux  autres. 

J>e  vingt-iiuattiènie  titre,  louchant  les  visi- 
tes, ne  fait  (jue  renouveler  en  deux  chapi- 
tres les  règlements  du  concile  de  Trente 
sur  cel  objel. 

MALINLS  (Concile  de),  l'an  1607.  Malhias, 
archevêque  de  .Malines,  tint  ce  concile  avec 
six  de  ses  sufl'raganis.  Il  contient  plusieurs 
règlements  de  discipline  renfermés  en  vingt- 
six  titres  ,  el  semblables  à  ceux  des  conci- 
les précédents.  Le  chapitre  sepl  du  titre  cinq 
du  sacrement  de  pénitence  déclare  nulle, 
comme  étant  déraisonnable  et  indiscièle, 
quoiijuc  confirmée  par  serment,  la  promesse 
de  ne  se  confesser  qu'à  tel  conl'esseur.  Le 
second  chapitre  du  quatorzième  titre  défend 
de  tolérer,  soil  dans  les  églises,  soit  dans  les 
processions,  des  images  de  saints  arran- 
gées el  parées  d'une  manière  mondaine.  Le 
second  chapitre  du  vingtième  litre  veut  qu'on 
oblige  les  parents  des  pauvres  à  envoyer 
leurs  enfants  au  catéchi'-me  par  la  sous- 
traction des  aumônes ,  et  les  autres  par  d'au- 
tres peines. 

MALO  (Synode  de  Saint-),  Mncloviensis, 
l'an  13.'iO.  Des  statuts  furent  publiés  cette 
année,  par  Pierre  Benoît,  évêque  de  Saint- 
Malo.  Plusieurs  en  sont  rapportés  dans  les 
Stiituts  synodaux  pour  le  diocèse  de  Saint- 
Mata,  puliliés  l'an  1620. 

MALO  (  Synode  de  Saint-)  ,  l'an  1565. 
L'évéque  Pierre  de  Monil'ort  y  publia  des 
statuts  pour  son  diocèse.  Bibl.  hist.  de  la 
France,  t.  I. 

.MALO  (Synode  de  Saint-),  l'an  1619,  sons 
Guillaume  le  (iduverneur,  qui  y  publia  de 
nouveaux  statuts.  Bibiiolli.  Itist.  de  ta  France, 
t.  I. 

MALO  (Synode  de  Saint-),  l'an  1620,  sous 
Guill.iume  le  Gouverneur.  Ce  prélat  y  pu- 
blia les  statuts  dont  nous  rapportons  ici  le 
titre.  Stut.  Synod.,  à  Saint-Malo,  1620. 

MALTL  (Synode  diocésain  de  ,  les  22  ,  23 
et  24  avril  l70.'i,  sous  David  Cocco  Palme- 
rius.  Ce  prélat  y  publia  de  nombreux  et 
sages  règlements  :  il  recommanda  les  con- 
férences (le  cas  de  conscience,  l'œuvre  du 
séminaire  qu'il  avait  érigé  ,  et  l'instruction 
chrétienne  de  l'enfance.  Synudus  Melilensis, 
Romœ.  1700. 

MANS  (  Concile  du)  l'an  1188.  Ce  fut  une 
assemblée  mixte  qui  eut  pour  objet  la  troi- 
sième croisade.  Henri  II,  roi  d'Angleterre,  y 
régla  que  chacun  donnerait,  pendant  C(  Ite 
année,  la  dîme  de  ses  revenus  et  de  ses  ui,'U- 
bles  pour  le  secours  de  la  terre  sainte. 

MANS  (  Concile  du  )  l'au  1511.  Gall.  Christ. 
i.  VI,  co/.  24!), 

MANS   (  Synode  iu]  ,  octobre  1539.  Ce 


1219 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


synode  fut  tenu  par  René  du  Bellay,  évêque 
du  M;ins. 

MANS  (aulri's  Synodes  du).  Voy.  Saint- 
Julien  nu  Mans. 

MAISSOLACENSE  {Conciliwn).  Voy. 
Malay-le-Roi. 

MANTK(Concile(ic),pièsileVi('nn('.  nDau- 
phiné,  il/dîiifj/eHsc.anXTO.Boson.ilucd.'Lom- 
bardic.  assembla  recoiicile  pour  se  Cairodfcla- 
rcr  roi  en  Provence.  Il  s'y  trouva  dix-sept  évê- 
qiies  et  six  archevêques,  avec  les  grands  si^i- 
gneurs  du  roy.iiiine  d'Arles,  qui  tous  élurent 
Boson  roi  de  Provence,  le  15  octobre  879.  Ot- 
trani  de  Vienne  souscrivit  le  pi  emier  au  décri  t 
d'cleclion,  ensuite  AurélieTide  Lyon.  Les  évê- 
qucs  et  les  seii^ueurs  disent  dans  ce  concile  que, 
mauquant  de  protecteur  depuis  la  mort  de 
Louis  le  Bèpue,  ils  ont  choisi  Boson  pour  leur 
roi.conimelcplus  capablede  lesdéfendre.  par 
l'autorité  qu'il  a  eue  sous  les  rois  précédents, 
et  par  raffedion  du  pape  Jean  VIll,  qui  l'avait 
adopté  pour  son  fils.  Le  décret  est  suivi  d'une 
lettre  au  nouveau  roi,  pnur  lui  demander  son 
conscntenient  à  l'élfclion,  à  laquelle  on  sup- 
pose (pi'il  s'était  opposé, et  pour  lui  marquiT  les 
coiidiiions  de  son  élection;  savoir,  de  prenilre 
la  défense  de  rLgIisec.illiolique,  deieiulrela 
justice  à  tous  ses  sujets,  el  de  remplir  les  autres 
devoirs  de  la  royauté.  Les  actes  de  ce  concile 
avaient  été  publiés  par  Guillaume  Paradin, 
dans  les  Annales  de  Buurrjogne,  imprimées  A 
Lyon  en  l.itG,  avant  ijue  les  Pères  Sirmond 
etLahbe les  insérassent  dans  leurs  collections. 

MANTES  (Concile  de),  an  diocèse  de  Char- 
tres, apiid  Mcduntiim,  l'an  800,  Ou  s'y  occupa 
de  discipline.  Colhrtio  lieijia. 

MANTOUE  (Conciles  de),  Mantuana,  l'an 
827.  Le  pren)ier  <le  ces  comiles,  composé  de 
soixante-douze  évéques,  eul  pour  but  de  ter- 
miner le  différend  des  patriarches  d'Aquilée 
et  de  Grado,  par  rapport  à  la  juridiction  sur 
les  évéchés  d  Istrie.  Ce  droit  fut  aiijugé  au 
patriarche  d'A(iuiîée,  qui  reprit  son  ancienne 
juridiction  sur  l'Istrie  ;  mais  l'évcque  de 
Grado,  avec  son  clergé,  ayant  refusé  ;le  s'en 
tenir  à  cette  première  déi  ision,  l'affaire  fut 
disculée  de  nouveau  dans  un  second  concile 
tenu  à  Mantoue  la  même  année,  el  le  dr;iit 
du  patriarche  d'Aquilée  n'en  lut  que  mieux 
établi.  /.'.  XXI;  /.Ml;  //.  IV  ;  Munsi,  lum.  I, 
col.  83,'J. 

MANTOUE  (  Concile  de  ),  l'an  105:3.  Le 
saint  pape  Léon  IX  tint  ce  concile  dans  la 
Quinquagésime,  pour  la  rérornic  des  abus  et 
la  manutention  de  la  discipline.  Mais  les 
évéques  dyscoles  rendirent  inutiles  les  in- 
tentions du  zélé  pontife,  en  excitant  un  trou- 
ble qui  fit  rompre  le  concile.  Labh.  IX. 

MANTOUE  (  Concile  de),  l'au  10G4,  conire 
l'anti-pape  Cadaloûs.  Reg.  XX'»'  ;  LaOb.  IX  ; 
Hard.  VI. 

MANTOUE  (Concile  de),  l'an  1067.  Ce 
conciie  fut  convoqué  par  le  pape  Alexandre 
II,  qi;i  s'y  purj^ea  par  sermeiU  du  crime  de 
simonie  dont  il  était  accusé,  et  prouva  si  bien 
la  validité  de  son  élection,  (|u'il  se  réconci- 
lia le>  évéques  de  Lombardie,  qui  lui  avaient 
été  opposés;  et  ((ue  son  compétiteur,  l'aiiti •■ 
jvipe  C^idaloùs,  lut  abandonné  et  condamné 


tout  d'une  voix,  comme  simoniaque.  Pacji, 
à  l'an  lOtlV,  n°  1.  Le  docte  Mansi  met  ce  con- 
cile en  1072. 

MANTOUE  (Congrès  de),  l'an  li50.  Le 
pape  i'ie  II  convoqua  lui-même  cette  assem- 
blée en  y  invitant  tous  les  princes  chrétiens, 
dans  la  vue  de  les  réunir  contre  les  infi- 
dèles. Quoique  ri.nverlure  en  eût  été  fixée 
au  1  "■juin,  on  n'y  traita  puldi(iuemenl  les 
aPi'aires  qu'au  mois  de  sepleml>re,  parce 
qu'on  attendait  les  ambassadeurs  des  |irinces. 
Ils  arrivèrent  enfin  de  toutes  les  parlii's  de 
la  chrétienté;  et  on  y  vit  en  parliculiir  de 
la  part  du  roi  Charles  \l\,  l'archevêque  de 
Tours,  l'évêque  de  Paris,  un  docteur  de 
l'université  et  le  bailli  de  Uouen;  de  la  part 
du  duc  de  Bourgogne  ,  le  duc  de  (élèves  son 
neveu  ,  l'évêque  d'Arras  et  le  seigneur  Jean 
de  Croy  ;  delà  part  de  René,  roi  de  Sicile 
et  comte  de  Provence,  l'évêque  de  Marseille, 
et  le  commandant  des  troupes  du  prince  ; 
de  la  part  du  duc  de  Bretagne,  l'évêque 
de  Sainl-Malo  et  plusieurs  gentilshommes 
du  pays.  Il  s'y  trouvait  aussi  des  ambas- 
sadeurs de  l'empereur  d'Allemagne  et  do 
celui  de  Constanlinople;  des  rois  d'Espa- 
gne et  de  Hongrie,  du  duc  de  Savoie,  de  la 
république  de  Gênes  et  de  Venise;  des  dé- 
putés de  Chypre,  de  Rhodes,  de  Lesbos, 
d'Albanie,  d'Èpire,  de  Bosnie,  d'Ulyrie  et  de 
quelques  provinces  d'Asie;  un  grand  nom- 
bre d'évêques  et  de  seigneurs  d'Itaiie,  outre 
les  cardinaux;  en  sorte  que  cttte  assemblée, 
déjà  toute  chrétienne  par  son  ob|et,  était 
encore  plus  ecclésiastique  que  laïiiue  par 
sa  composition.  Aussi  une  partie  des  su|ets 
qui  s'y  traitèrent  furent-ils  des  matières  (cclé- 
siastiques.Le  pa[ie  s'y  éleva  surtout  avec  une 
grande  force  contre  laPragmati(|ue-Saiictii>n. 
«C'était,  selon  lui,  une  tache  qui  défigurait  l'ii- 
glisede  France;  un  décret,  qu'aucun  concile 
général  n'avait  porté,  qù'aueu  p.'pe  n'avait 
reçu  ;  un  principe  de  confusion  dans  la  hié- 
r.ircbie  ecclésiastique,  puisqu'on  voyait  que 
depuis  ce  temps-là  les  laïques  étaient  deve- 
nus m.iîires  el  juges  du  clergé;  <iuu  la  puis- 
sance du  glaive  spiiituel  ne  s'exerçait  plus 
que  sous  le  bon  plaisir  lie  l'autonlé  sécu- 
lière; el  que  le  pontife  romain,  malgré  la 
plénitude  de  juridiction  attachée  à  sa  dignité, 
n'avait  plus  de  pouvoir  en  France  qu'autant 
qu'il  plaisait  au  parlement  de  lui  en  lais< 
ser.  » 

Les  négociations  se  soutinrent  quelque 
temps  avec  les  ambassadeurs  des  princes 
par  r.apporl  à  l'expédition  proposée  contre 
les  infidèles.  On  dressa  une  liste  de  toutes  les 
troupes  qu'ils  promettaient  de  faire  mar- 
cher contre  eux.  Le  pape  déclara  l'em- 
pereur Frédéric  III  chef  de  l'entreprise.  Il  iin^ 
posa  le  trentième  sur  tous  les  biens  séculiers 
d'Ualie.  Il  protégea  de  tout  son  pouvoir  un 
ordre  militaire,  institué  sous  le  titre  de 
Compaijnie  de  Jésus,  dont  la  destination 
était  (le  combattre  les  Turcs.  En  un  mol,  il 
ne  lui  échappa  aucun  des  moyens  qu'il  crut 
favorable  à  celle  entreprise  ;  et  toutefois, 
rien  ne  réussit,  parce  que  les  aiiimosilés 
des  princes  chrétiens  les  uns  contre  les  au- 


4221 


MAR 


MAR 


1222 


trps  i'emporlt^rent  Imijours  sur  le  fèlc  vrai 
on  faux  (lonl  ils  se  (lifiiiaicnt  (lès  qu'on  leur 
parlait  tic  repousser  les  eiiiuMiiis  do  la  roli- 
tiion. 

Le  papi'.  avant  son  dôpart  (!o  Mantouc,  pii- 
lili.i,  (le  l'avis  de  si's  cardinaux,  des  ('■v*''iiiics 
ei  iIps  aiih-i's  prélats  de  l'assi-mblop.  une  bulle 
iMidalpdu  \S'\au\'\or.ikGO.nist.del'l<:fil.(iall. 

MANTOUli  (Synode  docévaiii  de),  (in  de 
novi  nihrclGVS,  sous  Fr.  Massai"  \  ilos.  Il  y  fut 
piililicdp noinhioux  slaluls rangés  sous  douze 
lilrcs.  On  y  traile  siicrcssivenn'nt  de  la  foi, 
de  l'office  divin,  des  difforenis  ordres,  des  sa- 
crements, des  églises  el  autres  lieux  pieux, 
des  béntficiers,  des  prédicateurs,  des  coii- 
fiéries,  des  conlércuces,  des  entcrreuieuts, 
des  religieuses  et  des  précauiions  à  preudre 
par  rapport  aux.  juifs.  Constil.  et  Décr., 
Veroncr. 

MARANO  (Concile  iU^],Mar(inmse,  l'an  590. 
Marano  ou  Mariaiu)  était  autrefois  une  ville 
épiscopale,  sous  la  it^élropole  d'Aquilée, 
dans  ristrie  ou  le  Frioul  véiiilieu.  On  y 
tint  celle  année  un  concile  composé  de  dix 
évoques,  au(iuel  Sévère,  patriarche  de  Gra- 
de, présenta  un  acte  par  lequel  il  désavouait 
la  signature  (]u'il  avait  donnée.  jln.rfesConc. 

MARAZÈNE  (Concile  do),  Marazancnse, 
en  Afrique,  vers  l'an  418.  Baluze  nous  a 
conservé  trois  canons  de  ce  concile. 

MARCIAG  (Concile  de),  Marciacense,  l'an 
1335.  Guillaume  de  Flavacourt,  archevêque 
d'Auch,  tint  un  concile  des  évêques  de  sa 
provinc<'  dans  un  lieu  de  son  diocèse  appelé 
Mar<  iac  (a),  le  8  décembre  de  l'an  1320,  dans 
lequel  il  publia  cinquante-six  constitutions. 

La  I"  porte  que  les  évê(iues  ne  pourvoi- 
ront de  bénéfices  que  les  personnes  de  la 
vie  et  des  mœurs  desquelles  ils  seront  as- 
surés. 

La  2*  et  la  3%  que  les  clercs  étrangers  à 
un  diocèse  n'y  seront  reçus  que  sur  des 
lettres  qu'ils  présenteront  de  leurs  propres 
évéques,  et  que  ceux  qui  les  souffriront 
administrer  les  sacrements  sans  celte  assu- 
rance, seront  excommuniés. 

La  4'  interdit  aux  archidiacres  la  connais- 
sance des  affaires  niatrimoni.iles. 

La  o'  renouvelle  Us  constitutions  du 
pape  Benoît  X  el  du  cardinal  Simon,  tou- 
chant  les  juges  délégués. 

Ces  constitutions  sont  les  mômes  que  le 
deuxième  cl  le  troisième  canon  du  concile 
de  Bourges  de  l'an  1270.  Le  P.  Richard  a 
mal  traduit  cet  endroit,  qu'il  paraît  ne  pas 
avoir  compris. 

La  6'  défend  aux  religieux  et  aux  autres 
clercs  de  troubler  les  ordinaires  dans  l'exer- 
cice de  leur  juridiction. 

MARCIAC  (Concile  de),  l'an  1329.  Ce  con- 
cile fut  célébré  par  l'archevêque  d'Auch, 
Guillaume  de  Flavacourt  et  ses  suffragants, 
le  jour  de  Saint-Nicolas  d'hiver.  On  y  pro- 
i  cdu  contre  les  assassins  de  lévêque  d'Aire, 
nommé  Auosance,  (jui  avait  élé  tué  deux 
ans  auparavant.  Le  litre  de  ce  concile,  qui 


(a)  Selon  le  V.  Lo  Long,  {Bihiiolli.  Iiisl.  de  la  France, 
1  ),  Marciac  u'élait  pas  un  autre  liou  (jic  ta  ville  nue 


dura  six  jours,  porte  la  date  de  l'an  L32ii; 
mais  les  actes  portent  celle  de  13.30. 

MARIANA  (Synode  diocésain  de),  le  15 
mai  ICi.'iT,  sous  Charles  Fabrice  .Jiisliniani. 
Ce  prélat  y  publia  cinquante-cinq  chapitres 
do  décrets.  Consiitttzioni  et  decreti  sinodali, 
Livorno,  1005. 

MARIE  (CoïK-ilede  Sainte-).  Voy.  Andhe4 
cl  .Mdni-Sai.vte-Marii:. 

MARLLBKRG  (Concile  de),  apud  Mark' 
bertjiiDi,  l'an  1182.  Gaufrid,  evêquc  de  Lin- 
coln, el  fils  du  roi  d'Angleterre,  Henri  II,  y 
renonça  librement  à  son  évéché,  en  pré- 
sence du  roi  son  père  et  des  évéques. 

MARLY  (Concile  de)  Murlacense,  l'an  677. 
Les  juleurs  ne  s'accordent  pas  sur  le  lieu 
de  la  tenue  de  ce  concile.  1).  Mabillon  croil 
que  c'est  Marlay,  au  diocèse  de  Toul.  Sui- 
vant l'opinion  du  I'.  Pagi,  ce  serait  plutôt 
Marly,  près  de  Paris.  Les  évéques  de  Neus- 
trie  et  de  Bourgogne,  assemblés  par  ordre 
el  en  présence  du  roi  Thierry,  y  déposèrent 
Clira  mlin,  qui  s'était  emparé  d'-l'évêr  hé  d' Fm- 
brun.el  lui  déchirèrent  ses  ha bils  pour  marque 
desa  dégradation.  Kd.  Venet.,  l.  VII:  Mniisi. 

MARNE  (Concile  tenu  près  de  la),  dans  leilio- 
cèse  (le  ^Ac:\v,\.adMat)onam  (liivium,  l'an  902. 
Ce  concile  futconvf)(îuéà  l'occasion  d'  \rtaiid, 
archevêque  de  Reims,  (]ui  avait  été  déposé, 
l'an  941,  aux  faux  coiicih>  de  Soissons.  Plu- 
sieurs évéques  pensaient  qu'il  fallait  donner 
le  siège  de  Heim-  à  Hugu(  s,  fils  du  comte  de 
Vermandois:  d'autres  avaient  une  opinion 
contraire:  ils  consultèrent  la  pape,  et,  sur 
son  avis,  tou>  élurent  et  consacièrentOdalric. 

MARONITiiS  Synodes  des).  Voy.  Sainte- 
Marie  DK  Maronites. 

MARPOURG  (Concile  de),  Marptiryense, 
l'an  1236,  pour  la  translation  du  corps  de 
sainte  Elisabeth  de  Hongrie,  canoni^ée  celte 
même  année  à  Pérouse  par  le  pape  Gré- 
goire IX,  cinq  ans  seuleniinl  après  son  dé- 
cès. Jac.  Montnn.  npud  Scrarium,  MoQunt. 
Jicium  l.  V. 

MAlîSEILf.E  (Concile  de),  Massiliense , 
l'an  1103,  si^r  les  privilèges  de  l'abbaye  de 
Cuiny.  Mfirlen.  Tlies.,  t.  IV. 

MARSEILLE  (Concile  d(),  l'an  lO'iO.  Les 
évoques  de  la  pr<ivince  y  souscriviient  au 
privilège  accordé  par  le  pape  Benoît  IX  à 
l'abbaye  do  Saint-Victor  île  Slarseille  ]\ot. 
Ecd.  Din.,  p.  134. 

MARSEILLE  (Synode  de),  l'an  l"fi3,  par 
l'évêque  Guillaume  Sudre.  Gall.  Christ., 
t.  VI,  col.  92. 

MAHSKILLE  (Synode  de),  le  8  mai  1047, 
sous  Etienne  de  Pugel,  qui  y  publia  des  sta- 
tuts ;  Bibl.  hi^tor.  de  la  France,  t.  I. 

MARSEILLE  (Synode  de),  lan  lti73,  sous 
Toussaint  de  Forliin  de  Janson,  qui  y  pu- 
blia do--  Ordovnnnces.  Ibiii, 

MARSEILLE  Synode  de),  le  IS  avril  1712, 
sous  François  Xavier  de  Beisunce,  qui  y  pu- 
blia ses  ytdtuts  si/nodiiux.  Ihid. 

MARSI  (Concili'de),^/,jr.'î/c/(;»  ,  l'an  1148 
M.irsi  est  une  ville  d'Italie,  sous  la    mélro~ 

nous  appelons  aujourd'hui  Moat-de-Marsan. 


1223 

polede  Chiéti,  et  capitale  des  Marscs,  an- 
cien peuple  dllalie,  qui  habitait  aux  envi- 
rons du  lac  Fucinus,  aujourd'hui  Celano. 
Le  coiicile  qui  se  tint  en  celte  ville  l'an 
1148,  termina  le  différend  agile  entre  l'évê- 
quc  (le  Marsi  et  les  chanoines  de  Suint-Jean, 
qui  prétendaient  que  l'évêque  devait  bénir 
pour  eux  en  particulier  une  fiole  d'huile,  ce 
qui  Irur  fui  refusé.  Mansi,  l.  II,  col.  467. 

MAUSI  (Synode  diocésain  de), les  27  et  28 
septembre  1643,  sous  Joseph  Ciantes.  Il  y  fut 
publié  Irente-trois  chapitres  de  décrets.  Le 
vin|^l-neuvième,de  errse(/"i«s.  a  G*é  particu- 
lièrement notre  attention. 

«  Aux  (  nlerrt'menls,les  clercs  s'avanceront 
deux  à  d;'ux,  et  ne  seront  occupés  qu'à  chan- 
ter des  psaumes  pour  l'âme  du  défunt. 

«  Par  rapport  aux  pauvres  ,  les  curés  se 
conduiront  de  manière  à  éviter  tout  soupçon 
d'avarice. 

«On  n^enterrera  pas  les  prêtres  avec  des 
habits  sacrés,  à  moins  ()ue  leurs  proches  ou 
leuis  héritiers  n'en  rendent  du  pareils  à  l'é- 
glise ,  autrement  on  ne  les  ensevelira  que 
dans  des  vêtements  de  vil  prix. 

«  On  enterrera  les  enfants  morts  dans  un 
terrain  séparé;  on  sonnera  à  leur  sépulture 
au  moins  de  petites  cloches,  en  signe  de  joie  ; 
on  répandra  des  fleurs  et  on  refilera  des 
psaumes  joyeux,  car  nous  croyons  que  leurs 
âmes  sont  admises  au  séjour  des  bienheu- 
reux.» CuiislUut.  et  (lecreia  edila  in  diœc. 
synodo  civitutis  Marsici,  Romœ ,  Wik. 

MAUSI  (Synode  diocésain  de),  les  5,  6  et 
7  juin  lfi7.i  ,  sous  Diego  Petra.  Ce  prélat  y 
publia  de  nouveaux  décrets,  plus  développés 
que  les  précédents,  et  qu'il  rangea  sous  vingt- 
huit  titres.  Cunslitut.  synod.  Marsicanœ, 
Romœ,  11J73. 


MAUSIAC  (Concile  de).  Voy.  Marciac. 

MAKVE,!OLS  (Concile  de),  l'an  390  ;  Voy. 
Gévaudan. 

MAHZAlLLE(Concilede)JJar5o/!f77.se,ran 
973.  Ce  concile  de  Marz.iille,  au  diocèse  de 
Parme,  aujounlhui  du  duché  de  Moilène,  fut 
convoquéparHoneslus,arclicvêque(leUavcn- 
ne.La  date  et  l'objet  de  ce  concile  varientduns 
les  différentes  éditions  qui  en  oiil  élé  iionnécs. 
Celle  deUubeus  ou  Kossi,  qui  en  a  rapportéles 
actes  dans  son  Hisloiredel'Eijlisc  deliuvcnne, 
les  d;  te  de  la  première  année  du  pape  15e- 
roît  ^'I,  de  la  sixième  de  l'crupcreur  Othon  II, 
du  9  septembre  et  de  lindiilionll.  L'édition  de 
Sillingarili, qui  les  a  repinduils  dans  son  Cat<i- 
luijue  des  évi'(jues  de  Modène,  leur  donne  pour 
noi es  c 11 ronoiogiques  l'an  de  l'Incarnation  973, 
cl  premier  du  pontificat  de  Benoît  VI,  hui  ièiiie 
de  l'eriipire  d'Otlmn,  troisième  de  l'épiscopat 
d'Hiuicslus.  métropolitain  de  Uavenne.  A  l'é- 
gard de  i'objel  de  celle  assemblée,  c'est,  suivant 
i'éilitinn  de  Sillingardi,  une  conteslaticm  d'A- 
dellieil,évêquedcBologne,avecUl)ert,évéque 
de  Parme,  louchant  certains  dom.iines  (|ue  ce 
dernier  posscilaii,et  quel'aulre  revendiijuait, 
comme  appartenants  à  son  église.  Dans  l'édi- 
tion de  Rossi,  ce  sont  des  nobles  qui  redeman- 
dent à  revéque  de  Parme  des  terres  de  leurs 
maisons,  dont  Oihon  le  Grand  l'avait  investi. 
Sur  cette  différence  deleçons,  leP.Labbed'un 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES.  1224 

concile  en  fait  deux,  l'un  doMarzaille,  et  l'autre 
de  Modène.  L'art  de  vérifier  les  dates,  paij.  200. 
MASSA  (Synode  diocésain  de),  sous  Vin- 
cent Casali,  les  10  cl  11  avril  158G.  Des  con- 
slilulions  y  furent  publiées  sur  les  matières 
de  discipline  les  plus  ordinaires,  et  en  parti- 
culier sur  les  sacrements.  Constit,  ac  dé- 
créta si/nodalia,  ftononiœ,  158G. 

MASSA  (Syn.dioc.de),Lj(6rm.«is,  l'an  1G27, 
sousMaiiriceCentiiii,évéquedccelle  ville:  il  y 
fut  fait  défense  aux  médecins  devisiterles  ma- 
lades trois  jours  après  leur  première  visite, sans 
y  être  autorisés  par  \es  curés. Conslitut .  et  dé- 
créta prim.dicpcsi/ni>diinLubr.,Neapoli,iQl'l. 
MASSJLIENSIA  (Concilia).  T. Marseille. 
M  \TlSCONENSIA  (Concilia).  \  .  Macon. 
MATlUTLNSt:  [Concilium).  1.  Madrid. 
MAZARA  fSyn.dioc.  de), an  104.1,  sous  Jean 
Doini;iiq  lie  Spinola.  Ce  prélat  divisa  en  cinq  li- 
vres lesconstitutions  qu'il  y  donna  à  son  c\i'r- 
^fi.  Mazi'rier.sisEccl.synodus,Panormis,mki. 
MAUllICli;   (Synode  de  Saint-)  d'Angers, 
l'an  1423.  sous  l'évêque  Hardouin,  qui  y  pu- 
blia dix-neuf  statuts. 

!l  défend  parles  trois  premiers,  sous  peine 
d'excoinnmnication  et  d'amende,  de  jurer  té- 
mérairement par  le  nom  de  Dieu,  ou  par  sa 
tête,  ou  par  son  sang,  ou  par  ses  plaies,  ses 
pieds  ,  ses  mains  et  ses  yeux,  et  de  dire  des 
blasphèmes  de  ses  saints,  ou  de  prononcer  à 
toute  occasion  le  nom  du  diable. 

Par  le  4"  il  défend  les  sortilèges  et  les  en- 
ch  iiilemcnls  sous  d^s  peines  semblables,  el 
même  sous  celle  de  la  prison. 

Dans  les  six  qui  viennent  après,  il  recom- 
mande l'observation  des  fêtes,  interdit  les  inar- 
cliés,  les  danses  et  les  jeux  dissolus,  el  les  dé- 
fend pour  ces  jours-la  sous  peine  d'excommu- 
nicalion;  prescrit  le  si  eiue,  la  modestie  et 


le  respect  «lans  les  église»;  défend  aux  laï- 
ques, et  surtout  aux  femmes,  de  s'approcher 
de  l'autel,  el  lance  rexconimunicalion,  avec 
peine  d'amende,  conire  ceux  qui  refuseruieut 
la  paix  qu'on  leur  offi irait. 

Le  11'  statut  prescrit  la  résidence  aux  ec- 
clésiastiques. 

Le  12'  a  pour  objet  de  leur  recommander 
la  modestie  des  habillements,  aussi  bien 
qu'aux  religieux. 

Le  13%  d'interdire  les  chants  profanes  dans 
les  églises  et  les  cimelières. 

Le  14"  et  le  suivant,  de  garder  chez  soi  des 
femmes  suspecies,  ou  de  louer  des  maisons 
à  des  filles  publiques. 

Le  16'  défend  à  toute  espèce  de  personnes, 
sous  peine  dexconuuunicalion,  rimiiiiulestie 
et  le  luxe,  ou  les  supCrfluitès  dans  les  habits. 

Le  17'  proscrit  les  jeux  de  hasard. 

Le  18°  a  pour  objet  de  réprimer  l'usure  (  tf  s 
désordres  descabarels  ;  et  le  19'  ou  le  dernier, 
de  recommander  aux  curés  el  aux  procureui  s 
de  fabriijue  l'observation  de  ces  diverses  o;- 
àouiMUMvs.  Martene,  Thés.  nov.  anecd..  t.  IV. 

MAURITANIE  (Concile  de),  l'an  646,  conlie 
les  monothèlites.  T.  Afhique,  même  année. 

MAX  EN  riU  M  (Concilium  ad  Sanctum), 
Pan  1075.  ioy.  Saint-Maixenï. 

MAYLNCK  (Conseil  d  évéques  et  de  grands 
tenu  à),  Moguntiœ,  l'an  636.  L'objet  de  celle 


1225 


MAY 


MAY 


I2:a 


assemblée  ,  convoquée  par  le  roi  D.igohert , 
fui  de  faire  doiialion  do  la  ville  cl  du  lerii- 
(oire  de  Laudcinliourg  à  la  b;isili(iue  de 
Sailli-Pierre  de  Worms.  Schannat  ,  Ilist. 
eccl.  Wormatiensis. 

MAYliNCK  ( Concile  de  )  ,  l'an  7o2  ou  "53. 
Saint  Boiiiface  ,  voulant  s'adonner  loul  en- 
tier â  la  conversion  des  infidèles,  assembla  ce 
concile,  où  il  se  démit  de  son  siège. 

MAYENCE  (Concile  de),  l'an  81.i.  Ce  con- 
cile fut  assemblé  le  8  ou  le  9  juin  de  l'an  813, 
dans  ie  cloître  de  l'église  de  S.iint-Alb.in, 
marlyr.  Il  s'y  trouva  trente  évé(iucs  ,  vingt- 
cinq  abbés  et  plusieurs  laïques  ,  coinles  et 
juges.  Les  présidents  de  l'assemblée  fuient 
Hildebold  de  Cologne  ,  qui  prend  le  litre 
d'archevêque  du  sacré  palais  ,  parce  ([u'il 
était  archichapelain  ;  Riculfe,  archevéïiue  de 
Mayence;  Arnon,  archevéïiue  de  Sailzhourg, 
et  Bernairc,  évoque  de  Worms.  Pour  régler 
plus  aisément  toute  les  affaires,  on  divisa 
l'assemblée  en  trois  bandes.  Danslapremière 
étaient  les  évéques  avec  quelques  secrétai- 
res; et  ils  lurent  ensemble  le  s.iint  Evangile, 
les  Epîtres  et  les  Actes  des  Apôtres,  les  ca- 
nons, plusieurs  ouvrages  des  Pères,  et  entre 
autres  le  Pastoral  de  saint  Grégoire,  cherchant 
parla  les  moyens  de  rétablir  dans  le  clergé 
et  parmi  le  peuple  la  pureté  de  la  foi  et  celle 
des  mœurs.  Dans  la  seconde  bande  étaient 
les  abbés  avec  les  moines  d'une  vertu  éprou- 
vée, lisant  larègle  de  saint  Benoît,  etlrailant 
entre  eux  de  la  manière  de  remettre  en  vi- 
gueur la  discipline  monastique.  Enfin  dans  la 
troisième  étaient  les  comtes  et  les  juges  ,  qui 
discutaient  ensemble  les  lois  civiles,  exami- 
nant et  terminant  les  causes  de  tous  ceux 
qui  venaient  s'adresser  à  eux. 

Le  concile  fil  cinquante-six  canons  ,  qui 
sont  la  plupart  des  réponses  aux  questions 
proposées  par  l'empereur. 

Les  trois  premiers  traitent  de  la  fui  ,  de 
l'espérance  et  de  la  charité. 

k'.  «On  observera  l'ordre  romain  dans  l'ad- 
mini^lratiundu  baplême,  et  selon  le  décret  du 
pape  Léon  :  on  ne  le  coAl'érera  qu'à  Pâciues 
et  à  la  Peiitetôle,  quoiqu'on  puisse  baptiser 
en  tout  leiiips  ceux  (jui  sont  en  danger.» 

5'.  «  Les  ehiéiieiib  conserveront  entre  eux 
la  paix  et  l'union.  » 

G'.  «Si  les  évéques  trouvent  des  enfants  qui 
aient  été  frustrés  de  la  succession  de  leurs 
parents,  à  raison  des  legs  pieux  que  ceux-ci 
auraient  faits  par  suggestion  ou  autrement, 
ils  y  remédieront  autant  qu'il  sera  en  eux, 
et  ils  auront  recoursau  prince,  pour  ce  qu'ils 
ne  pourront  corriger.» 

7'.  «On  ne  pnurra  acheter  les  biens  des 
pauvres  ou  des  personnes  moins  puissantes, 
que  dans  une  assemblée  publique,  afin  d'évi- 
ter toute  vexation.» 

8".  «Les  la'îques  doivent obéiraux évéques 
en  ce  qui  regarde  le  gouvernement  des  Egli- 
ses ,  la  défense  des  veuves  et  des  orphelins  ; 
èl  les  évéques  doivent  soutenir  les  comtes 
dans  l'administration  de  la  justice.» 

9'.  «Les  clercs  chanoines  vivront  selon  les 
canons,  et  obéiront  à  leurs  supérieurs,  man- 
geront ensemble  et  coucheront  dans  le  mémo 

DlCrrONNAIKE    DUS  COMCILBS.    l. 


dortoir.  Ceux  qui  reçoivent  des  rétributions 
(les  biens  de  l'Eglise  ,  c'est-à-dire  ceux  (|ui 
ont  des  bénénces,  ne  seront  pas  dispensés  de 
la  règle.  Tous  demeureront  dans  leurcloître; 
ils  s'assembleront  tous  les  jours,  dès  le  ma- 
tin ,  pour  écouler  la  lecture  et  ce  (|ui  leur 
sera  commandé:  on  lira  pendant  leur  repas  ; 
cl  ils  rendront  l'obéissance  à  leurs  maîtres, 
selon   les  canons.  » 

«10'.  «Les  clercs  s'abstiendront  des  plai- 
sirs du  siècle,  et  n'assisteront  ni  aux  specta- 
cles ,  ni  aux  festins  indécents.  Ils  éviteront 
l'usiireet  toutgain  ^ordide,  ainsi  (]ue  l'amour 
de  l'argent ,  les  affaires  séculières,  les  hon- 
neurs, l'envie,  la  haine  et  la  médisance.  Ils 
ne  recevront  point  de  présents  pour  les  sa- 
cre m  en  Is. et  seront  modestes  dans  lears  habits, 
dans  leur  démarche  ,  dans  leurs  discours. 
Ils  garderont  une  inviolable  chasteté,  évite- 
ront les  visites  des  femmes,  et  s'appliiiueront 
infatigablement  à  l'élude,  à  la  psalmodie,  au 
chant  et  à  l'instruction.» 

11'.  «Les  abbés  vivront  avec  leurs  moines 
selon  la  règle  de  S.  Benoît ,  ainsi  qu'ils  l'ont 
promis  dans  le  concile,  et  autant  ([ue  la  fra- 
gilité humaine  le  permettra.  Les  monastères 
seront  gouvernés  par  des  doyens,  parce  que 
les  prévôts  s'arrogent  trop  d'autorité.» 

12'.  «Défense  aux  moines  de  se  trouver 
aux  plaids,  c'est-à-dire  à  l'audience  des  juges 
la'îques;  l'abbé  même  ne  pourra  s'y  rendre 
qu'avec  la  permission  de  l'évéque.  Il  est  pa- 
reillement défendu  aux  moines  de  sortir  de 
leurs  cloîtres,  de  boire  et  d;  manger  hors  du 
monastère,  sans  la  permission  île  l'ablié.» 

13^  «Les  abbesses  et  les  religieuses  qui 
ont  fait  profession  selon  la  règle  île  S.Benoît, 
observeront  cette  règle.  Lcsautres  garderont 
celle  des  chanoines ,  et  ne  sortiront  pris  de 
leurs  monastères  sans  la  permission  de  l'évé- 
que. Il  y  avait  donc  dès  lors  des  religieuses 
ch.'inoincsses,  particulièrement  dans  la  Ger- 
m.inie  et  la  Belgique,  où,  en  effet,  plusieurs 
collégiales  de  chanoinesses  su!)sislaieiit  en- 
core à  l'époque  de  la  révolution  française.» 

14''.  «  Défense  aux  clercs  et  aux  moines 
d'être  fermiers  ou  procureurs  des  affaires 
séculières;  d'aimer  les  jeux;  de  chasser  avec 
d'ïs  chiens  ou  des  oiseaux;  de  porter  des  ha- 
bits peu  convenables  à  leur  état;  d'avoir  de 
faux  poids  et  de  fausses  mesures,  et  d'entre- 
prendre des  [)ro l'ès  injusles.  » 

1d'',  ItJ'',  17'  et  18".  «  On  recommnnde  le 
zèle  de  la  perfection  c!  la  fuite  des  voluptés, 
des  afi'airis  séculières  et  des  faux  prophètes.  » 

19'.  «  On  ne  r<cevra  dans  les  monastères 
de  chanoines  ,  de  moines  et  de  religieu- 
ses, iiu'autant  de  sujets  qu'ils  en  pourront 
nourrir.  » 

:20'^.  «  Les  envoyés  du  prince  auront  soin 
d'examiner,  de  concert  avec  les  évéques  dio- 
césain», si  les  monasières  de  chanoines,  de 
moines  et  de  filles,  son.t  bien  situés  et  ont 
dans  leur  enceinli;  tout  ce  (jui  peut  être 
nécessaire  à  ceux  et  à  celles  qui  y  demeu- 
rent; en  sorte  iju'ils  n'aient  pas  besoin  de 
sortir  pour  le  chercher  ailleurs.  » 

2i°.  «  L'évéque  doit  savoir  combien  chaque 
abbé  a  de  chanoines  dans  son  monastère  : 

39 


an  DICTIONNAIRE 

s'ils  veulent  se  faire  moines,  l'évêque  et 
l'ablié  leur  feront  observer  la  rèjjle  mo- 
nastique; sinon,  qu'ils  vivent  enlièiement 
comme  il  convient  à  des  ch  Mioines.  » 

2i'.  «  Les  clercs  acéphales  ou  vagabonds, 
c'est-à-dire,  qui  ne  sont  ni  allachés  au  ser- 
vice du  roi,  ni  soumis  aux  évcqoes  ou  aux 
abbés,  seront  mis  en  prison  par  l'évêque;  et 
s'ils  refusent  d'obéir,  ils  seront  excommu- 
niés juskju'au  jugrmi'nt  de  l'arclievéque. 
Que  si  l'arcliy  véqne  ne  veut  pas  les  corriger, 
ils  seront  resserrés  plus  étroitement,  jus(iu'à 
ce  que  le  concile  ou  l'empereur  en  ordon- 
nent. » 

23'.  «  Ceux  qui  ont  été  tonsurés  comme 
chanoines ,  ou  comme  moines ,  sans  leur 
consentement  ,  den)eurcronl  dans  le  clergé 
ou  parmi  les  moines.  Mais  on  défend  de  ton- 
surer  dans  la  suite  quelqu'un  qui  n'ait  pas 
l'âge  légitime,  cl  sans  son  consentement  ou 
celui  de  son  maître.  »  Ou  obligeait  alors  do 
demeurer  dans  le  clergé  et  dans  les  monas- 
tères ceux  mêmes  qu'on  y  avait  engagés  sans 
leur  consentement. 

2i'.  «  On  obi^ervera  ce  qui  est  marqué  dans 
les  saints  canons  louchant  les  clercs  qui  vont 
trouver  l'empereur.  » 

25*.  «Quoique  l'évêque  soit  absent  ou  ma- 
lade, ou  qu'il  ne  puisse  prêcher  pour  quel- 
que autre  raison  ,  on  ne  doit  point  manquer 
de  faire  la  prédication  aux  peuples  ,  les  di- 
manches el  les  fêles.  » 

Ce  règlement  prouve  qu'il  était  encore 
rare  alors  que  d'autres  que  des  évêques  prê- 
chassent. 

2G'.  «  Les  prêtres  pourront  dire  la  messe 
dans  les  monastères  de  filles  en  temps  con- 
venable ,  et  rolourneronl  ensuite  à  leurs 
églises.  » 

27'.  «  Les  prêtres  tiendront  le  saint  chrême 
enfermé  et  n'en  donneront  à  personne,  sous 
prétexte  de  reniède  ou  de  maléûce,  sur  peine 
de  déposition.  » 

28'.  «  Les  prêtres  doivent  toujours  porter 
Yorurium  (l'ctole),  comme  la  marque  distin- 
ctive  de  leur  dignité.  » 

29*.  «  Les  la'ùiues  ne  chasseront  point  les 
prêtresdeleurs églises,  cl  nelesy  metlronlpas 
non  plus,  sans  le  consentemeiil  de  l'évêque.» 

30'.  «  Les  laïques  n'exigeront  point  de 
présents  des  prêtres  qu'ils  présenlcroul  pour 
desservir  une  église.  » 

31'.  «  Chaque  évê(iue  dans  son  diocèse 
s'informera  exaclemenl  des  clercs  qui  y  de- 
meureront ;  el  s'il  en  trouve  de  fugitifs,  il 
les  renverra  à  leurs  évêquis.  » 

32'.  «  Les  litanies  chez  les  Grecs  signi- 
fient la  même  chose  que  les  Rogations  chez 
les  Lalins.  Mais  il  y  a  cette  dilîérencc  entre 
les  exomologèses  elles  litanies,  que  les  exo- 
mologèses  se  font  pour  la  seule  confissiou 
des  péchés,  et  les  litanies  pour  demaiuler  à 
Dieu  quelque  grâce  que  ce  soit.  On  désigne 
néanmoins  Ls  unes  et  les  autres  par  le  même 
terme.  » 

33'.  «  On  fera  pendant  trois  jours  les  pro- 
cessions de  la  grande  litanie  ;  el  on  n'y  mar- 
chera pas  à  cheval,  ni  avec  des  habits  pié- 
cioux,  mais  pieds  nus  et  sous  la  cendre  el  le 


DES  CONCILES.  i:i'i 

cilice.  Ce  sont  les  Rogations  qu'on  nouuue 
ici  la  grande  litanie.  » 

3ï'  el  35'.  «  On  observera  le  jeûne  des 
Qu.itre-Temps ,  la  première  semaine  de 
mars,  la  seconde  de  juin,  la  troisième  de 
septembre  ,  et  la  semaine  de  décembre  qui 
est  avant  la  vigile  de  Noël.  Cilui  qui  mépri- 
sera les  autres  jeûnes  qui  seront  indi(iués  , 
sera  excommunié,  ainsi  qu'il  est  ordonné 
dans  le  concile  de  Gangres.  » 

30.  «  \'oici  les  féti'S  qu'on  doit  chômer: 
Pâques  et  toute  la  semaine,  l'Ascension,  la 
Prnltcôte  comme  Pâques,  Saint-Pierre  et 
Saiiil-P,,ul,la  Nativité  de  sainlJean-Rapliste, 
l'Assomption  do  sainte  Marie,  la  dédicace  de 
Sai  nt-Micliel,  Sain  t-Hemi,  Saint-Martin,  Saint- 
André,  à  Noël  quatre  jours,  l'octave  du  Sei- 
gneur, c'esl-à-dire  la  Ciiconcision,  l'Epi- 
phanie, la  Purifiialion  ,  les  fêles  des  saints 
dont  on  a  des  reliques  dans  la  paroisse, 
aussi  bien  que  la  dédicace  de  l'église.  » 

11  est  remarquable  de  ne  trouver  en- 
core dans  celle  liste  que  deux  fêtes  de  la 
Vierge,  (]ue  deux  dapôîres,  el  d'y  voir  celle 
de  saint  Rémi  marquée  entre  la  Saint-Michel 
et  la  Saint-Maitin.  Ce  qui  prouv<'  que  dès 
lors  la  translation  di-  ce  sainl  évêque  au 
mois  d'octobre  était  plus  célèbre  que  le  jour 
de  sa  iiiorl  (jui  est  en  janvier. 

37'.  «  Défense  de  tenir  des  marchés  el  des 
plaids  les  jours  de  dimanche,  ou  d'y  condam- 
ner quelqu'un  à  la  mort  ou  à  quelque 
peine.  » 

38'.  «  Dieu  ayant  ordonné  le  payement  de 
la  dîme,  on  ne  négligera  pas  de  la  lui  payer. t 

o'J*.  «  Que  personne  n'ait  l'audace  d'arra- 
cher de  l'église  un  criminel  qui  s'y  réfugie, 
ni  de  le  (ondamner  à  la  mort  ou  ci  quelque 
autre  peine.  Il  réparera  néanmoins  le  mal 
qu'il  aura  fait.  » 

40  .  «  Dél'ease  de  tenir  les  plaids  à  l'église 
ni  dans  les   maisons  qui  y   sont  jointes,  ni 
dans  les  parvis.  » 

kl'.  «  Défense  de  donner  des  biens  des 
anciennes  églises  aux  oratoires  noiaelle- 
menl  construits.  » 

42'.  «  Tous  ceux  qui  ont  des  bénéfices  ec- 
clésiastiques doivent  contribuer  aux  répa- 
rations de  l'église,  el  lui  payer  la  dlnie  et  les 
autres  redevances.  » 

43'.  «  Un  prêtre  ne  peut  chanter  seul  la 
messe  ;  car  comment  pourrait-il  dire  ,  le 
Seigtteur  est  avec  vous  ;  e'iccez  vos  cœur.s  en 
haut,  el  d'autres  ilioses  semblaliles,  s'il  n'y  a 
personne  que  lui  à  la  messe  ?  » 

!i'a'.  «  On  avertira  souvent  le  peuple  de 
faire  l'uniande  el  de  recevoir  la  paix,  parce 
que  rolTrande  est  un  remède  pour  les  âmes, 
el  la  paix  ([ue  l'on  reçoit  marque  l'unanimité 
el  la  concorde.  » 

43  .  «  Les  prêtres  avertiront  les  fidèles 
d'apprendiC  le  symbole  el  l'ora  son  domim 
cale  :  ils  imposeiont  des  jeûnes  ou  d'aiiiri» 
pénitences  à  ceux  qui  les  négligeioiil  ;  à  cet 
ell'et,  les  parents  enverront  leurs  enfants  aux 
écoles,  soit  des  monasièies,  soit  des  piêtri  s, 
pour  apprendre  leur  croyance  et  l'enseigner 
aux   antres  duis  la  m  lison  :  ceux  qui   ui 


1229 


MAY 


maV 


l'i  0 


pourront  l'apprendre  autrement,  l'apprcn- 
droiil  en  lan^iK;  viilguirc.  » 

'»G'.  «  Tour  délruiic  le  vice  d'ivrogiierio, 
qui  esl  la  soiirci-  do  tous  les  autres,  ou  ex- 
cotniiuiiiifra  li'S  ivrognes.  » 

■'i7'.  «  Ordre!  aux  parrains  d'instruire  leurs 
filleuls  d<  s  <crités  de  la  religion  calliolique.» 

48'.  «  DcCense  de  chauler  des  chansons 
déshonuélc^,  surtout  dius  les  églises.  » 

41»'.  «  Déh'nse  aux  ehrcs  d'avoir  chez  eux 
d'autres  femmes  que  celles  qui  sont  permises 
dans  les  canons.  » 

50'.  «  Les  é^êiiues,  les  abhés  et  les  autres 
ecclcsiasliiiues ,  choisiront  pour  vidâmes, 
prévois,  avo'iés  ou  doiensems,  des  hommes 
verluenx,  fiilèles,  jusies,  doux,désinleressés, 
non  sujets  au  mensonge  et  au  parjure,  et  ils 
les  deslilui'rcnt  au  cas  qu'ils  s'acquillcnt 
mal  de  leurs  njuctions.  » 

51".  «  Défense  de  transférer  les  corjis  des 
saints  d'un  lieu  à  un  aulre,  sans  l'avis  du 
prince  et  des  évéques,  et  sans  la  permission 
du  ciincile.  » 

52'.  «  Défense  d'enterrer  les  morts  dans 
les  églises,  si  ce  ii'e4  un  évéquc,  un  abbé, 
un  (irétre  ou  les  laïques  fidèles.  » 

5'j".  «  Ordre  aux  cvéïjues  de  rechercher 
avec  soin  les  incestueux,  et  de  les  chasser  de 
l'église  ,  jusqu'à  ce  qu'ils  soient  venus  à 
résipiscence.  » 

5'i'.  «  Défense  de  se  marier  au  quatrième 
degré  de  parenté  :  on  séparera  ceux  qui 
l'aur-int  fait  après  ce  décret.  » 

55°.  «  Personne  ne  lèvera  des  fonts  du 
baplôme  son  fils  ou  sa  fille,  et  ne  pourra 
épouser  s.i  filleule  ni  sa  commère,  non  plus 
<iue  celle  donl  ii  anriiit  présenté  le  fils  ou  la 
fille  à  la  confirnialion.  » 

5)5'.  «  Celui  qui  aura  commis  le  péché  de 
la  chair  avec  sa  filleule,  ou  e,ui  aura  épousé 
les  lieux  sœurs,  ne  puurra  à  l'avrnir  se  ma- 
rier :  la  mcine  pi  im-  est  ordonnée  conire  une 
femme  qui  aura  épousé  les  deux  frères  ou  qui 
aura  énon:o  le  père  pl  le  fils,  »  An.  des  Conc. 

MAYENCli  (Condic  de),  l'an  829.  Dans 
ras.-cnibiéc  tenue  à  Aix-la-Chapelle  sur  la 
fin  de  8i8,  l'empereur  Louis  le  Débonnaire 
avait  ordonné  qu'il  se  tiendrait  quatre  con- 
ciles l'année  suivante,  l'un  à  Majrncc,  et  les 
trois  autres  à  l'aiis,  à  Ljon  cl  à  'l'oulouse. 
Ces  quatre  conciles  se  tinrent  en  elTi  l  dans 
l'année^  imliquée  ;  mais  nous  n'avons  les  actes 
que  de  Celui  de  l'aris  :  nous  sa\ou>  seule- 
ment qu'Olgaiie  ,  archevêque  de  ALiyenc, 
assisté  de  vingl-Irois  autres  évéques,  présida 
à  <elui-ci  ;  et  que  Goliiescalc  ,  moine  de 
Fulile,  y  comparut  a\ec  Ua lian,  sou  abbé, 
pour  deii!  inder  d'èirc  renvoyé  libre  des  eii- 
gageuients  de  la  vie  monaslii]ue  ,  attendu 
ijuil  avait  été  offert  à  la  religion  par  ses  pa- 
rents dans  son  enfance,  sans  le  saioir  ni  le 
vouloir.  Les  prélats,  après  avoir  entendu  les 
moyens  d"o|)posiiion  de  Uiban,  déclarèrent 
les  engagements  de  tîolhescale  indissolubles, 
et  lui  permirent  seulement  de  passer  ilu  mo- 
nastère de  Fulde  à  celui  d'Orbais  ou  llebais. 
au  diocèse  de  Soissons.  Harlz.  l'oncU.  Girm. 
tom.  Ii  ;  L'Art  de  véi  ifier  les  dutef,  piu/.  192. 

MAYENCE  (Concile  dej  ,  l'an  8'i7   Vers  le 


oommcnremont  d'octobre  de  l'an  8'i7  ,  Ilba- 
ban,  archevèi|ui!  île  ALiyence,  assembla  ua 
coiicili!  par  l'ordre  de  Iviuis ,  roi  de  Bavière 
puur  travailler  à  la  réformation  de  la  disci- 
pline de  l'iiglise,  et  trouver  quidijucs  moyens 
d'empêcher  l'usirpalion  des  biens  ecclésias- 
tiques. Il  s'y  trouva  douz'  évéques  s  îiffraganls 
de  jM  lyence,  des  chorévèques,  des  abbes,  des 
prêtres  et  d'autres  clercs,  l'our  attirer  la 
grâce  de  Dieu  sur  eux-mêmes,  ils  jeûnèrent 
trois  jours,  faisant  des  processions;  et,  après 
être  convenus  qu'en  chaque  diocèse  on  di- 
rait pour  le  roi,  la  reine  et  leurs  enfants, 
trois  mille  cinq  cents  messes  et  dix-sept 
cents  psautiers,  ils  s'assemblèrent  dans  le 
monastère  de  S  :int-.\lban,  lieu  ordinaire  des 
conciles.  La  diversité  des  matières  qu'ils 
avaient  à  traiter  les  engagea  à  se  diviser  en 
deux  bandes  ;  l'une  des  évêqnes,  appliqués 
avec  leurs  secrétaires  à  lire  l'Ecriture  sainte, 
les  canons  el  les  écrits  des  Pères  ;  l'autre  des 
abbés,  avec  des  moines  choisis,  qui  lisaient 
la  règle  de  saint  Benoît,  et  examinaient  de 
(]uelle  manière  on  pourrait  eu  ré<ablir  l'ob- 
servance. Ces  conférences  produisirent  les 
trente  el  un  canons  suivants. 

1.  «  La  foi  est  le  fondement  de  tous  les 
biens.  Mais  ,  quoiqu'on  ne  puisse  plaire  à 
Dieu  sans  la  foi,  cuuime  dit  saint  Paul,  la  foi 
a  besoin  des  œuvres,  sans  lesquelles  elle  esl 
morte.  C'est  surtout  aux  évoques  de  travail- 
ler à  conserver  la  punie  de  la  foi.  » 

2.  «  Les  évéques  doivent  lire  et  entendre 
les  canons  qui  sont  reçus,  et  prêcher  souvent 
au  peuple  les  vérités  propres  à  maintenir  la 
pureté  de  la  fui  cl  des  mœurs.  Ainsi,  chaque 
évéque  doit  avoir  des  homélies  sur  le  Para- 
dis, sur  l'Enfer,  sur  la  résurrection  future, 
et  sur  les  œuvres  par  lesquelles  on  peut  se 
rendre  digne  et  indigne  de  la  vie  éternelle  : 
il  doit  les  traduire  en  langue  romaine  rusti- 
que, ou  en  Uidi'sque,  afin  qu'elles  soient 
entendues  de  tous  leurs  auditeurs.  »  ComiiiC 
plusieurs  évéques  el  plusieurs  prêtres  de  ce 
siècle  n'étaient  pas  assez  habiles  pour  com- 
poser des  sermons,  on  voulait  que  du  moins 
ils  ensseut  des  homélies  des  saints  Pères, 
Iraduili  s  en  langue  vulgaire,  pour  les  lire  au 
peuple  et  lui  donner  par-là  l'instruction  né- 
cessaire. 

3.  «  On  doit  administrer  ,  dans  toutes  les 
paroisses,  le  baptême  selon  l'ordre  romain, 
c'est  à-dire,  faire  1,  s  scrutins  prescrits  avant 
le  baptême;  ne  baptiser  san;  nécessité  qu'à 
Pâques  et  à  la  Pi  nlecôle  ;  fain-  iaire  les  re- 
nonciations au  deinoii,  à  sesieuvres  et  à  ses 
pompes.  »  Les  pompes  du  démon,  dit  le  con- 
cile, sont  le  f  iste,  la  sufierb;-,  la  vaine  gloire; 
el  ses  œuvres  sont  l'adultère,  la  fornicalion, 
l'ivrognerie,  etc. 

4.  «  Il  est  bien  nécessaire  que  la  pais  rè- 
gne parmi  le  peuple  chrétien  ;  piiisiiue  nous 
n'avons  tous  ([u'un  Père  qui  esl  dans  le  ciel, 
et  qu'une  mère  qui  est  l'Eglise.  On  recom- 
mande eu  particulier  aux  évéques  et  aux 
comtes,  c"est-à  dire  aux  juges,  de  s'accorder 
cuire  eux  el  de  se  soutenir  léciproquument 
dans  l'exercice  de  leurs  charges ,  en  ce  qoi 
concerne  le  service  de  Dieu.  » 


1231 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


1252 


5.  On  excommunie  ceux  qui  formeraient 
îles  conjnrnlioiis  conlrc  le  roi,  contre  les 
minisires  il'Elat  ,  cl  contre  les  puissances 
ecclésiastiques. 

0.  «  Puisque  le  roi  a  été  établi  de  Dieu  le 
défenseur  et  le  gardien  des  biens  de  l'iiglise, 
il  doit  les  défendre,  comme  il  défend  son  pro- 
pre domaine.» 

7.  «  Les  évêqnes  auront  le  pouvoir  de 
gouverner  et  de  dispensrr  ces  biens,  selon 
les  canons;  et  lorsqu'ils  auront  besoin,  pour 
les  fonctions  de  leur  ministère,  de  celui  des 
laïques  ,  ceux-ci  leur  obéiront.  » 

8.  «  Les  clercs  qui  lors  de  leur  ordinalion 
ne  possédaient  rien  ,  et  qui  pendant  leur 
épiscopat  ,  ou  depuis  qu'ils  sont  dans  le 
clerfîé  ,  ont  acbelé  des  lenes  ou  d";iutres 
fonds  en  leur  nom,  les  laisseront  à  l'Eglise  ; 
mais  ils  pourront  disposer  des  biens  qui  leur 
auront  été  donnés  ou  qu'ils  auront  eus  par 
sucfessi(m  de  leurs  parents.  » 

9.  On  renouvelle  le  canon  du  concile 
d'Afrique  touchant  l'affranchissement  des 
esclaves. 

10.  «  La  dîme  ayant  été  ordonnée  de  Dieu, 
se  payera  exactement  ;  l'évèque  en  fera  , 
comme  drs  oblatiims  des  Cdèles  el  di'S  reve- 
nus de  l'église,  quatre  paris  :  une  pour  lui, 
une  pour  les  clercs,  la  troisième  pour  les 
pauvres  ,  la  quatrième  pour  la  fabrique  de 
l'église.  )) 

il.  «  On  ne  dépouillera  pas  les  anciennes 
églises  lie  leurs  terres  et  de  leurs  dîmes  , 
pour  les  donner  à  de  nouveaux  oraloires  , 
sans  le  consentement  de  l'évêquc  et  de  son 
concile.  » 

12.  «  Défense,  sous  peine  de  déposilion, 
à  un  prèlre  d'acheter  une  église,  ou  de  don- 
ner de  r.irgenl  pour  en  chasser  le  prêtre  qui 
la  possède  légiliniemenl,  et  se  l'approprier; 
et  aux  clercs  el  aux  laïques,  de  donner  une 
église  à  un  prèlre  sans  la  permission  et 
l'agrément  de  l'évèciue.  » 

13.  «  Chaque  évêque  aura  grand  soin  que 
les  chanoines  et  les  moines  vivent  régulière- 
ment ;  (lu'ils  aient  horreur  des  péchés  do  la 
chair,  et  ne  se  mêlent  pas  des  aff  lires  sécu- 
lières; qu'ils  ne  se  trouvent  point  aux  au- 
diences du  barreau,  si  ce  n'est  pour  y  défen- 
dre la  V(  uve  et  l'orphelin  ;  (lu'ils  n'aiment 
pas  les  jeux  de  hasard,  les  parures  peu  con- 
vinaliles  à  leur  él.it,  la  bonne;  chère,  le  vin, 
la  chasse  avec  des  chiens  ou  des  oiseaux  :  etc. 
Nous  leur  interdisons  toutes  ces  choses.  Ils 
doivent  avoir  des  pauvres  à  leur  table  ,  ety 
faire  une  lecture  sainte.  » 

l'i..  a  Les  moines  n'auront  rien  en  propre; 
et  ils  ne  pourront  posséJer  d'égises  parois- 
siales, (|u'avec  le  onsenlement  de  l'évèque. 
Ils  rendront  compte  ci  l'évêquc  des  titres  ou 
des  églises,  dans  lesquelles  il  les  aura  éta- 
blis ;  et  ils  viendront  au  synode  qu'il  indi- 
quera. »  On  voit  ici  que  les  moines  pou- 
vaient être  curés  en  titre,  avec  l'agrémenl  de 
révè<iue. 

15.  «  Il  est  marqué  dans  les  décrets  du 
pape  Grégoiie  :  Si  un  clerc  laisse  cruîlrc  ses 
ch-cve lia-, (ju  il  soil  amilhèine.  C'est  pourquoi 
BOUS  ordonnons  qu'on    punisse   ces  clercs 


et  qu  on  les  oblige  de  reprendre  leur  premier 
état,  qu'ils  paraissaient  avoir  abandonné.  » 

16.  «  Une  abbesse  qui  a  son  nmna>.ière 
dans  la  ville  ne  sortira  pas  de  son  cloître 
sans  la  permission  de  l'évèque  ou  de  son  vi- 
caire ,  à  moins  qu'elle  n'ait  un  ordre  de  la 
cour;  et  quand  elle  sortira,  elle  veillera  sur 
la  conduite  des  religieuses  qui  l'accompa- 
gneront. Elle  aura  soin  que  la  règle  s'ob- 
serve dans  son  monastère  ;  que  les  religieu- 
ses y  chantent  tontes  les  heures  île  l'office 
divin,  et  couchent  toutes  dans  le  même  dor- 
toir, excepté  les  malades.  » 

17  et  18.  «  Les  évêques  ,  les  abbés,  les 
comtes  et  leurs  officiers,  ne  pourront  désor- 
mais acheter  les  biens  des  pauvres  ,  si  ce 
n'est  dans  une  assemblée  publique,  et  en 
présence  de  témoins  ;  afin  (|ue  les  pauvres 
ne  soient  pas  opprimés,  et  (]u'on  ne  les  oblige 
pas  de  vendre  malgré  eux  leurs  biens  ;  de 
peur  qu'étant  réduits  à  l'indigence  ,  ils  ne 
s'adonnent  nu  brigandage.  » 

19.  «  On  doit  reprendre  les  juges  qui  se 
laissent  corrompre  par  des  présents.  » 

20.  «  Les  parricides  demeureront  en  un 
lieu  particulier,  pour  y  faire  une  .■■évère  pé- 
nitence ;  ils  ne  pimrront  plus  porter  les 
armes,  ni  se  remarier.  >' 

Il  était  passé  en  usage  de  condamner  les 
parriciiies  à  vivre  errants  et  chargés  do 
cercles  de  fer,  parmi  le  monde  ;  d'où  il  arri- 
vait qu'ils  se  livraient  à  plusieurs  désordres. 
C'est  cet  usage  que  révoque  le  concile. 

21.  22  et  23.  On  renouvelle  les  canons 
des  conciles  d'Ancyre,  d'Elvire,  d'Agdt»,  de 
Lérida,  touchant  les  fornicateurs,  les  homi- 
cides et  auires  pécheurs. 

2V.  «  Celui  qui  aura  tué  un  prêtre  fera 
douze  ans  de  pénitence.  S'il  nie  le  fait  et 
qu'il  soit  de  condition  libre,  il  se  purgera 
par  serment ,  en  jurant  avec  douze  per- 
sonnes. S'il  est  esclave  ,  il  se  purgera  en 
marchant  sur  douze  socs  de  charrue  rougis 
au  feu.  » 

On  sait  qu'il  y  avait  deux  manières  de  se 
justifier  par  le  fer  chaud  ;  la  première  était 
de  porter  dans  ses  mains  nues  un  fer  rougi 
au  feu;  el  la  seconde,  de  marcher  pieds  nus 
sur  des  socs  de  charrue,  aussi  rougis  au  feu. 

25.  «  On  soumet  à  la  même  peine  ceux  qui 
tueraient  des  prêtres,  quoique  dégradés,  qui 
iraient  par  pénitence  en  divers  pèlerina- 
ges. » 

26.  «  Les  prélres  doivent  entendre  la  con- 
fession des  malades  qui  sont  en  danger  de 
mort.  Il  faut  ensuite  leur  faire  connai  re  la 
pénitence  qu'ils  auraient  méritée,  mais  ne  la 
leur  pas  imposer  et  se  contenter  de  les  ex- 
horter à  la  faire  ,  s'ils  reviennent  en  santé. 
A|)rès  quoi  ,  pour  ne  leur  point  ferniiT  la 
porte  de  la  miséricorde  ,  il  faut  leur  donner 
l'exirême-onction  et  le  viatique  ,  selon  les 
décrets  d(>s  saints  Pèns.  » 

27.  >«  Ceux  qui  seront  condamnés  à  mort 
pour  leurs  crimes  pourront  recevoir  la  com- 
munion ,  s'ils  sont  vraiment  pénitents  ,  et 
qu'ils  aient  confessé  leurs  péchés  à  Dieu; 
ils  ne  seront  privés  ni  de  la  sépulture,  ni 
des  prières  de  l'Eglise    après  leur  mort,  ni 


4253  MAT 

de  l'obliilion  du  snlnt  sacrifico.  »  On  no  por- 
mcllail  p.is  toujours  .'iiix  criminels  condam- 
nés à  morl  (le  se  confesser  aux  prélres  : 
c'est  |MMil  èlre  la  raison  pour  quoi  on  ne 
parle  ici  (luc  de  ceux  (|ui  s'éiaieni  conl'cssés 
à  Uiiu,  <lil  le  p^re  l.oiigucval,  au  loinc  V  de 
son  IlisUiirc  (le  riùjlise  Golticanc,  p;ig.  5'i9. 
Mais,  si  cela  e>t,  il  faudra  dire  qu'on  accor- 
dait la  communion  aux  criminels  mêmes  qui 
ne  s'élaient  point  confessés  aux  prélres  ;  ce 
qui  nous  scmbltî  faire  une  difficullc  que 
i'Iiislorien  n'a  point  touchée. 

28.  «  Les  incestueux  incorrigibles  seront 
chassés  de  l'Esjlise,  jusqu'à  ce  qu'ils  revien- 
nent à  pénitence  ;  s'ils  persévèrent  dans 
leurs  désordres ,  après  les  monitions  des 
prélres,  on  emploiera  la  force  de  la  puis- 
sance séculière  pour  les  réprimer.  » 

29.  «  Si  un  homme  qui  a  épousé  une 
Veuve,  pèche  avec  sa  belle-fille,  ou  se  marie 
avec  les  deux  sœurs,  ou  avec  la  femme  de 
son  frère,  avec  sa  cousine  ,  sa  lante  ou  sa 
bru,  il  doit  être  séparé  ;  et,  pour  pénitence, 
il  ne  pourra  jamais  se  marier.  » 

30.  On  défend  de  se  marier,  dans  la  suite, 
au  quatrième  degré  de  parenté. 

31.  «  Il  faut  proportionner  les  pénitences 
aux  péchés  ,  et  ne  pas  en  imposer  de  lé- 
gères pour  des  péchés  griefs.  Il  faut  aussi 
faire  le  discernement  des  pécheurs  qui  doi- 
vent faire  la  pénitence  publique  ou  secrète, 
selon  que  leurs  péchés  ont  été  publics  ou 
cachés.  » 

Lesévéques  envoyèrenllousces  règlements 
à  Louis  de  Bavière,  en  le  priant  d'emp'oyer 
son  autorité  pour  les  faire  observer.  Ils  y  joi- 
gnirent une  lettresyDodale,oiàilsse  plaignent, 
entre  autres  choses,  du  peu  de  respect  que 
l'on  avait  pour  les  lieux  saints.  A7i.clesConc. 

M.WliNCE  (Concile  de),  l'an  848.  Les  An- 
nales de  Fulde  mettent  au  mois  d'octobre 
de  celte  année  un  autre  concile  tenu  à 
Mayence,  à  l'occasion  de  la  doctrine  de  (lo- 
thescalc.  qui  fut  condamnée  dans  ce  concile. 
On  y  résolut  de  renvoyer  ce  moine  à  Hinc- 
niar,  arrlietéque  de  Reims ,  dans  le  diocèse 
duquel  il  avait  reçu  l'ordre  de  la  prê'rise. 
Rhahan  envoya  en  même  temps  une  lettre 
synodale  à  Hincmar.  où  il  e7;pose  ce  que  dit 
Gothescaic  <iue  la  piédestination  de  Dieu  est 
pour  le  mal  comme  pour  le  bien,  et  (lu'il  y 
a  des  hommes  en  ce  monde  qui ,  à  cause  de 
ci'tte  prédestination  qui  les  contraint  daller 
à  la  mort,  ne  peuvent  se  corriger  de  leurs 
erreurs  et  de  leurs  péchés  ,  comme  si  Dieu 
les  avaii  faits  incorrigibles  dès  le  commen- 
cemenl.  Jbid. 

.MAVENCli  (Concile  de),  l'an  852.  Raban 
Maui,  ardievêque  de  Mayence  ,  présida  à  ce 
concile,  où  l'on  fit  quelques  règlements  de 
disripliiic.  Le  sivant  IMansi  croit  qu'on  y 
présenta  aussi  deux  éilitsde  Louis  1"  (1),  roi 
(le  Germanie,  dont  l'un  regarde  les  règles 
(le  la  dépense  de  l'evôiue  dans  lu  visite  des 
monastères  de  la  nouvelle  Corhie  et  d'Héri- 
f>rt;  et  l'autre  concerne  l'éleclion  d'un  abbé 
(l  d'un  prolecteur  temporel   pour  un    autre 


M.\Y 


i'-'  4 


monastère  d'Allemagne.  Mansi ,  Supi)l  t  l , 
col.  i)2n. 

MAYENCE  (Concile  de),  l'an  857.  Ce  con- 
cile fut  présidé  par  Charles  ,  fils  de  Pépin  ,roi 
d'A(iuitaine,qni  se  fil  rnoin"  bénédictin,  et  ((uu 
l'empereur  l.ouis  le  Germani(iue  plaça  sur  le 
siège  de  Mayence.  On  traita  dans  ce  concile 
de  plusieurs  matières  de  droit  ecclésiastique, 
dont  le  détail  n'est  pas  venu  jusqu'à  nous. 
Labb.  Mil. 

MAYENCE  (Concile  de),  vers  l'an  Sf^O. 
Charles,  archevêque  de  Mayence,  et  huit 
autres  évêques,  tinrent  ce  concile  au  sujet 
du  mariage  d'Abbon  ,  contracté  avec  une  pa- 
rente au  quatrième  degré.  Ce  mariag(!  fut 
déclaré  nul,  malgré  les  instances  de  Grimold, 
abbé  séculier  de  Saiiil-Gal,  qui  produisit, 
pour  l'étayer,  une  bulle  du  saiiil-siége, 
mais  fausse  et  supposée,  comme  l'attesta  le 
pape  Nicolas  dans  sa  réponse  au  concile. 
Conc.  Germ.  t.  H. 

MAYENCE  (Concile  de),ran888.  Arnoul, 
roi  de  Germanie,  convoqua  ce  concile  la 
première  année  de  son  règne.  Les  archevê- 
ques de  Mayence  ,  de  Cologne  et  de  Trêves 
s'y  trouvèrent  avec  leurs  sutîraganls.  On  y 
fit  vingt-six  canons,  précédés  d'une  préface, 
où  se  trouve  une  triste  peinture  des  calami- 
tés de  l'Eglise  :  les  temples  détruits  ,  les  au- 
tels renversés  et  foulés  aux  pieds ,  les  orne- 
ments sacrés  dissipés  ou  consumés  par  les 
flammes  ;  les  évêques  et  les  autres  ministres 
des  autels  mis  à  morl  par  le  fer  ou  par  le  feu; 
les  moines  et  les  religieuses  dispersés  ,  sans 
secours  et  sans  pasteurs;  les  pauvres  oppri- 
més; les  pillages,  les  rapines,  les  meuilres, 
le  pays  réduit  en  solitude  :  c'est  tout  ce  que 
l'on  voyait  dans  ces  temps  malheureux.  Les 
évêques,  dans  ces  tristes  circonstauees,  s'ef- 
forcèrent de  remettre  en  vigueur  les  anciens 
canons. 

1.  On  ordonne  de  faire  dans  toutes  les 
églises  des  prières  continuelles  pour  le  roi 
Arnoul,  pour  la  reine  et  pour  toute  la  familla 
royale. 

2  et  3.  On  représente  au  roi  les  devoirs  de 
la  royauté,  et  on  lui  fait  connaître  qu'il  est 
olîTigé  de  rendre  la  justice  aux  grands  et  aux 
petits. 

k.  On  déclare  que  ceux  qui  fonderont  îles 
églises  laissei'ont  à  l'évêque  la  <lispiisilion 
du  bien  dont  ils  les  doteront,  suivant  le  ca- 
non 29  du  troisième  concile  de  Tolède. 

5.  On  ordonne  de  déposer  un  prêtre  qui  a 
obtenu  une  église  par  simonie  ,  et  l'on  dé- 
fend de  meMre  des  prêtres  dans  les  églises 
sans  la  permission  de  l'évêque. 

6.  «  Ou  punira ,  comme  homicides  des 
pauvres,  ceux  qui  relieudronl  les  biens  des 
églises  ,  des  monastères  ou  des  hôpitaux.  » 

7.  «  On  chassera  de  l'église  ceux  i]ni  font 
quelque  injure  aux  clercs  ,  jusqu'à  ce  qu'ils 
aient  lait  une  satisfaction  proportionnée.  » 

8.  On  déclare  excommuniés  di's  scélérats 
(]ui,  s'étaiit  saisis  d'un  piètre  veiiéialile,  lui 
avaient  coupé  le  nez,  ruàé  les   cheveux    et 


(1)  Uu  pluiOl  Louis  II  ;  car  c'est  de  Louis  le  Geruiauiqua  qu'il  en  queslioo. 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


1255 

donné  (ant  rtf  coups  qu'il  était  resté  à  demi- 
inorl  sur  la  ()Iacc. 

9.  n  On  lie  célcltrrra  pniiit  la  messe  on 
tout  lii'ii ,  ninis  seiileineiil  dans  ceux  qui  sont 
conjurés  par  revenue,  el  dans  les  autres 
où  il  le  permcllra.  Qnanl  aux  endroits  où 
les  égiisis  ontéié  hrûlées  p;!r  les  Normands, 
on  pourra  célébrer  dans  des  chapelles ,  jus- 
qu'à ce  que  ces  églises  soient  rétablies.  Pour 
ce  qui  <  si  des  vojages,  si  l'on  ne  trouve 
point  d'église,  on  pourra  célébrer  dans  un 
champ  ou  sous  une  tente,  pourvu  que  l'on 
ait  une  l;;ble  d'autel  consacrée  et  les  autres 
choses  nécessaires  pour  la  célébration.  » 

10.  «  Les  clercs  n'auront  absolument  au- 
cune l'einnie  logée  chez  eux,  pas  même  leurs 
propres  sœurs.  » 

Les  aïK-iius  canons  avaient  permis  aux 
clercs  de  loger  chez  eux  leurs  plus  proches 
parenti'S  :  mi  l(>ur  défend  ici  d'en  loger  au- 
cune,  à  cause  des  scandales  qui  en  avaient 
résulté. 

1 1 .  On  décerne  l'excommunication ,  la  pri- 
son ou  l'exil  contre  ceux  qui  s'emparent  des 
biens  de  l'Eglise. 

12.  «Un  é\équo  ne  sera  condamné  que 
sur  la  déposition  de  soixante-douze  témuios 
sans  reproche  ;  un  prêtre  ,  sur  la  déposition 
de  quarante-di'ox  ;  un  diacre,  sur  la  déposi- 
lion  de  vingt-six  ;  et  ainsi  des  ministres  infé- 
rieurs ,  à  proporlion.  » 

13.  «  On  ne  privera  pas  les  anciennes 
égli-es  de  leurs  dîmes  ou  de  leurs  autres 
revenus,  pour  en  fonder  de  nouveaux  ora- 
toires. » 

l?i.  et  13.  «  Les  évéques  n'entreprendront 
rien  sur  les  paroisses  d'un  aulre  diocèse, 
sans  le  coiisenteinenl  de  l'ordinaire.  » 

16.  La  pénilence  de  celui  qui  aura  lue  un 
prélre  est  prescrite  en  celte  manière  :  «  H 
ne  mangera  point  de  chair  el  ne  boira  (loiul 
de  vin  toute  sa  vie  11  jeûnera  loiis  ies  jcmrs 
jus(^u'^lu  soir,  excepté  les  dimanches  el  les 
fêtes.  Il  ne  [)orlera  point  les  armes,  el  fera 
tous  SCS  voy.iges  à  pied.  L'entrée  de  l'église 
lui  sera  interdite  pendant  cinq  ans  ;  el,  du- 
rant la  messe  et  les  autre-  olfiees,  il  demeu- 
rera à  la  porte  ,  priant  Dieu  de  l'absiuidre 
d'un  fii  grand  crime.  Les  sept  années  suivan- 
tes, il  l'iitrera  dans  l'église  ,  sans  y  recevoir 
la  communion  ,  el  prendra  place  parmi  les 
audiieurs.  Après  douze  ans  de  pénii(  nce,  ou 
lui  aecordera  la  communion;  el  alors  il  ne 
fera  plus  sa  péniteiici;  que  iroi',  fois  la  se- 
maine. » 

17.  Ordre,  sous  peine  d'excommunication, 
de  payer  la  dime. 

18.  On  soumit  à  l'analhème  un  nommé 
AltinaïDuis  qui  ,  après  avoir  élé  séparé,  par 
autorité  de  l'Eglise,  de  sa  commère  spiri- 
tuelle, qu'il  avait  épousée  contre  les  lègles, 
l'a» ail  reprise  pour  sa  femme. 

19.  On  renouvelle  les  am  iens  canons  con- 
tre les  prêtres  impudiques. 

'iO.  On  comlamne  ceux  qui  ,  par  leur 
adresse,  se  font  donner  des  biens  de  l'Eglise 
à  litre  de  précaire. 

21.  .(  Défeiis-  de  tenir  des  assemblées  sé- 
culières dans  le.  églises  ou  dans  IlS  parvis, 


4236 


qui  sont  aussi  du  nombre  des  lienx  saints.» 

22.  On  blâme  ceux  qui  fraudent  une  par- 
tie de  la  dîme,  ou  qui  empêchent  leurs  servi- 
teurs de  la  payer. 

23.  On  déclare  que  loules  les  causes  ec- 
clésiastiques doivent  être  jugées  par  l'évê- 
que,  ou  selon  la  déposition  des  témoins  ,  ou 
par  le  serment  de  l'accusé;  el  qu'on  ne  re- 
cevra point  de  lémoins ,  qu'ils  ne  soient  ilgés 
de  quatorze  ans  ,  selon  qu'il  est  ordonné  par 
les  conciles  d'Afrique. 

2i.  On  recommande  la  paix  entre  les  évé- 
ques et  les  commissaires  du  roi  ,  et  on  les 
exhorte  à  s'aider  mutuellement  les  uns  les 
autres. 

25.  On  ordonne  à  ceux  qui  ont  des  mo- 
nastères en  bénéfices,  de  quelque  nature 
qu'ils  soient,  d'y  mettre  des  supérieurs  qui 
puissent  faire  leur  devoir  et  gouverner 
comme  il  faut  ceux  qui  sont  soumis  à  leur 
conduite.  On  ordonne  aussi  qu'ils  soient 
fidèles  à  se  rendre  au  synode  quand  l'évêque 
les  y  appellera. 

26.  On  défend  de  voiler  sitôt  les  veuves, 
el  l'on  veut  qu'on  leur  laisse  la  pleine  liberté 
de  se  remarier  ou  d'embrasser  le  célibat. 
On  renouvelle  aussi  le  canon  du  concile 
d'Elvire  à  l'égard  des  vierges  consacrées  à 
Dieu,  qui  violent  leur  virginité. .4;(.(/(s6'onc. 

MAYKNCE  (  Conciles  de  )  ,  l'an  969  ou 
environ.  Il  y  eut  vers  ce  temps  deux  conciles, 
ou  du  moins  deux  assemblées  épiscopales 
qui  paraissent  avoir  eu  lieu  à  Mayeuce  , 
puisque  l'archevêque  de  Mayence  ,  Halton  , 
souscrivit  le  premier  dans  les  actes  qui  nous 
en  reslenl.  L'objet  de  ces  deux  assemblées, 
tenues  à  dix-huit  mois  d'intervalle  l'une  de 
l'antre, lut  la  reconnaissance  de  l'érection  du 
siège  de  Magdebourg  en  archevêché,  confor- 
mément aux  ordres  du  pape  Jean  VIII  et  de 
l'empereui  Olhon  I,  el  le  consentement  que 
donna  l'archevêiiue  de  Mayence  à  ce  que  les 
deux  sièges  d'Havellierg  el  de  Brandebourg 
fussent  ôlés  de  sa  province  pour  êtie  donnés 
comme  snffraganls  à  la  nouvelle.  Voy. 
Magdebourg,  a  l'an  070.  Leuckfeld  in  Anti- 
quit.    llulrerstad.;  Brower  in  Annal.  Trevir. 

MAYENCE  (Coniile  de),  l'an  1011.  Le 
saint  roi  H  nri  II  ,  et  Tlii'  rri  de  Luxem- 
bourg, évêi|ue  de  Metz  el  hèie  de  l'impéra- 
irite  sainti'  Cunégonde  ,  assistèrent  à  ce 
concile  avec  le  duc  Henri,  aulre  frère  de  la 
même  impératrice.  Les  deux  frères  de  la 
princesse  ne  furent  pas  contents  de  ce  qui  se 
passa  dans  le  concile,  qui  les  condamna 
comme  rebelles,  pour  avoir  lefusé  d'ac- 
quiescer a  la  foiid.ilion  de  l'église  de  Baui- 
berg  l'aile  par  l'empereur,  des  biens  que 
l'impérairiee  leur  sœur  lui  avait  apportés  eu 
dot;  el  ils  s'en  reli  urnèrenl  en  colère,  après 
jivoir  neaiimoi  s  fait  la  paix  pour  un  temps. 
Cesl  tout  (c  que  l'annalisle  saxon  nous 
apprend  de  ce  concile.  M«>isi ,  tom.  I,  col 
122.Î.  Cdlmet ,  Hial    Luthiiring,  t.  1. 

MAYENCE  iConcile  de),  l'an  1023.  Aribon 
de  Miijeiiee  liiil  ce  concile  n  ilional  aux 
fêles  de  la  Peiuecôle,  el  y  corrigea  plusieurs 
désordres.  Il  tâcha  .lussi,  mais  inutilement, 
de  séparer  Oihon     comte    de  Humerstein, 


1257 


MAY 


M\Y 


1  5^ 


d'avec  Irmcngnrdo. ,  avec  laquelle  il  n'élail 
pns  légiliniemenl  uni.  Maiisi  préti'nd  qiicco 
cnnrilc  fui  Icnii  l'a»  1021,  et  que  l'arclie- 
véiinc  qui  y  |>rési(la  éiail  lîrkanibaiild,  pré- 
d('('('s>ii'iir  li'Aiibiiii.   Mdvsi,   t.  l  ,  col.  1241. 

M.WK.NCK  (Coiicili'  ilo),  ou  tenu  prùs  do 
IMayi'iici',  en  un  lieu  nnuiiué  en  laliu  Geitz- 
letenac,  l'an  102-t. 

M.WI'NCE  ^Concile  de) ,  l'an  1029.    Vo]]. 

PoELDU. 

MAYKNCE  (Concile  de),  l'an  lOSi.   Vo\j. 

TlllBUR. 

WaYKNCE  (Concile  de)  ,  l'an  tO'.O.  Le 
pape  sainl  Lci'n  IX,  arrivé  à  M.ijence  , 
assembla  ce  concile  qu'il  avait  indiqué  dans 
celui  de  Ucinm. 

Adam  de  Brème  donne  à  ce  concile  de 
Maj'cni'e  le  nom  de  concile  général,  parce 
qu'il  fui  rassemblé  de  toute  l'Allemagne. 
Il  y  vint  près  de  quarante  tant  archevêques 
qu'év6(jnes.  L'emijercur  Henri  l'honora  de 
sa  présence,  accompagné  des  grands  sei- 
gneurs de  l'empire.  Ce  prince  s'y  réconcilia, 
parla  médiation  du  pape,  avec  Godet'roi  , 
duc  de  Lorraine.  La  simonie  et  l'incontinence 
des  clercs  furent  conilamnées,  et  l'on  y  fit 
quelques  autres  règlenv  n(s  pour  l'utilité  de 
l'Eglise,  qu'on  ne  lil  ni  dans  les  écrivains  du 
temps  ni  dans   les  collections  des   conciles. 

Les  abbés  de  Fulde  se  sont  loujours  préva- 
lus de  quelijues  paroles  des  actes  de  ce 
concile  pour  prétendre  avoir  une  juridiciion 
quasi-épiscopa.e  sur  le  clergé  et  le  peuple 
dépendants  de  leur  monastère  ;  mais  le  pape 
Benoît  XIV  a  démontré  par  de  savantes 
recherches  que  leurs  prélenlions  étaient 
sans  fondemenl.  Ballar.  t.  I  et  IL 

MAYIÏNCK  (Concile  de),  l'an  1051.11  s'y 
trouva  quarante-di'ux  évê(|ues,  et  le  pape  et 
l'enipeceu»- y  présidèrent,  dii  l'analyste  saxon. 
Sibicon,  évéque  de  Spire,  accusé  d'adullère, 
fui  obligé  de  se  ju^lilier  par  l'épreuve  de 
l'Eucharislic  :  dans  l'épreuve  sa  bouche  fut 
frappée  de  paralysie  et  resta  torse.  Le 
concile  di'Iendil  pour  loujours  les  mariages 
illicites  (tis  préires.  Script,  rcr.   Franc.   XL 

MAYENCE  (Concile  de),  l'an  lO.Jo.  Ge- 
behard  ,  évêque  d'.Vicbstœdt,  fut  élu  pape 
dans  ce  concile  tenu  au  mois  de  mars,  et 
prit  le  nom  de  Victor  IL  Ce  fut  le  sous- 
diacre  Hildebrand  (  depuis  saint  Gré- 
goire VII  ),  (lui  ayant  élé  député  vers  l'em- 
pereur Henri  lII,  après  la  mort  de  Léon  IS. 
pour  avoir  un  pape,  demanda  révé(iue 
d'Aicb>ta>dl,  au  nom  du  peuple  romain. 

MAYENCIi.CoMcilede),  l'an  1069.  Le  bien- 
heiuens  Pierre  Damien,  cardinal,  évêque 
tl  0>lie  et  légal  du  saint-siége,  (int  ce  con- 
<i.e  au  mois  d'octobre.  Il  y  fit  défense,  de  la 
p.irt  (lu  p.pe  Alexandre  11 ,  au  roi  Henri  IV 
de  répudier  Beribe  sa  femme,  comme  il  avait 
luvie  de  le  faire.  Hard.  loni.  IV. 

MAYEx.f.  (Loi, Cl, e  aej,  l'an  1701.  Ce  con- 
cile (ommeiiça  le  15  aoûl  ei  dura  Irois  ou 
quaire  jour>.  au  sujet  de  Charles,  évéi]iie  de 
(^onsuince,  accu>è  e  simonie  el  de  sacriié"e, 
t'omme  le  clergé  de  Constance  ne  voulait 
po.nt  de  lui  pour  é\é.iue,  il  remit,  après  bien 
des  cantestations,  l'anneau  et  le  bâton  pas- 


toral entre  les  mains  du  roi,  en  disant  (|ue, 
selon  les  décrets  du  pape  Céleslin,  il  ne  vou- 
lait point  élre  éiêque  de  ceux  qui  ne  vou- 
laient poinl  de  lui.  li.  XXV;  L.  W;  II.  VI. 

MAYENCIi  Concile  de),  r;inl075.Ce  con- 
cile fut  tenu  au  mois  d'octobre.  On  y  publia 
le  décret  de  saint  Grégoire  VII  contre  les 
clercs  coiicubiiiaires.  Lalih.  X. 

MAYENCE(Concili  ibulede),ran  1080.  Les 
partisans  du  roi  de  G.  rmanie  y  condamnè- 
rent le  pape  sainl  Grégoire  \  Il  avec  tous  ses 
adhérents,  et  confirmèrent  l'éleclion  de  l'an- 
tipape rinibert,qui  avait  élé  failc  le  jeudi 
25  juin,  dans  un  autre  conciliabule  tenu  à 
Brixen  dans  le  Tyrol.  Guibert  était  éNèque 
de  Uavenne,  iiuaiul  il  fut  élu  pape  par  ces 
scbismatiiiues  :  il  prit  le  faux  nom  de  Clé- 
ment m.  Conc.  Gcrin.,  t.  IIL 

MAYENCE  (Conciliabule  de),  l'an  1085.  Ce 
faux  concile  lut  tenu  le  29  d'avril  par  les 
schismaliques,  en  présence  de  l'empereur 
Henri  et  des  légats  de  l'antipape  Guibert.  On 
reconnut  cet  intrus  pour  le  vrai  pape,  et  l'on 
y  confirma  la  dé()Osilion  de  Grégoire ,  eu 
l'excommuniant  lui  et  tous  ses  adiiérents. 
L.\;  H.Vl;  Harlzdm,  II. 

MAYENCE  (Conciliabule  de),  l'an  1086, 
sous  la  présidence  des  légats  de  l'antipape 
Guibert.  Ou  y  confirma  plusieurs  décrets 
touchant  l'étal  de  l'I'^glise.  L'empereur  Henri 
y  élablil  Wratislas  roi  de  Bohême  et  de  Polo- 
gne, et  ordonna  à  Egilbert,  archevêque  de 
Trêves,  de  le  sacrer  et  de  le  couronner  roi 
dans  la  ville  de  Prague.  7l/i;n.si,  t.  Il,  col.  69. 

.MAYENCE  (Assemblée  ecclésia-tiquc  de), 
l'an  1090,  composée  de  l'archevêque  qui  la 
présida,  d'abbés  de  monastères,  et  de  digni- 
taires du  clergé  de  Mayence,  avec  plusieurs 
la'iques,  pour  confirmer  la  fondation  du  mo- 
nastère de  Kambe  g.  Conc.  Germ.,  t.  IV. 

MAYENCE  (Concile  de),  l'an  109'tou  1093. 
Ce  concile  fut  composé  de  tous  les  évéques 
d'Allemagne,  avec  les  princes  de  l'empire. 
Ou  n'en  sait  pas  l'objet.  L'Art  de  vérifier  (es 
ddirs. 

MAYENCE  (Concile,  ou  plutôt  diète  de), 
l'an  1103.  Cette  assemblée  fut  tenue  le  jour 
de  Noël,  par  le  roi  Henri  V,  les  légats  du 
pape,  un  grand  nombre  d'évêques  et  cin- 
quante-deux seigneurs  la'iqucs.  On  y  renou- 
vela les  anatiièmes  prononcés  contre  l'em- 
pereur Henri  IV,  l'anlipafie  Guibert  et  leurs 
adhérents.  L'empereur  H  nri,  renfermé  pri- 
sonnier dans  le  château  de  Benghem,  selon 
l'annalistesaxon,  ou  à  Ingelheim,  selon  d'au- 
tres, envoie  demander  à  la  diète  la  permis- 
sion de  s'y  rendre.  On  ne  lui  f.iil  point  de 
réponse,  et  l'on  transfère  la  dièle  le  29  dé- 
cembre à  Ingelheim  ,  où  l'emiiereur  fut 
amené,  et  ne  put  recevoir  l'absoluiioii  des 
légats.  On  le  reconduisit  donc  à  Bingbem, 
d'où  on  le  força  à  envoyer  les  ornements 
royaux  à  son  fils,  qui  en  fut  revélu  solen- 
nellement à  .Mayence  le  jour  de  l'Epipha- 
nie 1106,  à  compier  le  commencement  de 
l'année  du  jour  de  Noël,  par  Uuthard,  arche- 
vêque de  M  ivenee. 

MAYENCE  (Synode  de),  l'an  1122,  auquel 
prirent  part,  outre  l'archevêque  de  Mayenc« 


iiZ9 


DICTIONNAIRE 


%  «elui  de  Trêves,  l'évêque  do  Bamberg  et  un 
!  grand  nombro  de  notables  tant  ecclésiasU- 
(jups  que  laïques.  L"arfhevêiine  de  Mayence 
■y  confirma  ,1a  crgsion  de  réalise  paroissiale 
de  Geiislieiin,  failc  par  l'alihé  Biirchard,  qui 
en  av.iil  le  (louvernemont ,  en  faveur  d'un 
Dioinp  dp  son  abbave.  Conc.  Germ..  I.  II. 

MAYENCE  (Concile  dp),  l'an  1124.  Il  est 
fait  lupuiioii  de  ce  conciip  dans  1p  code  épis- 
lohiirp  d  Udalric  de  Baniberg.  Conc.  Germ.  X. 

MAYENCE  (Concibs  de),  l'an  1127  et  1128. 
On  psaniiua  dans  ces  deux  concibs  l'accusa- 
tiiin  dp  simonie  inlenlée  contre  Ollon,  évo- 
que d  Halbersladt,  que  l'on  déposa.  Conc. 
Germ.  III. 

MAYENCE  (Synode  de),  l'an  1130.  Adel- 
bcrt,  archevêque  do  Mayence ,  y  excommu- 
nia (icbchard.  qui,  ayant  été  déposé  du  siège 
épiscopal  de  Wilzbourg  pour  ses  désordres, 
et  en  particulier  pour  le  crime  de  simonie, 
avait  usurpé  de  nouveau  ce  siège.  L'arche- 
vêque justifia  sa  conduite,  au  nom  du  synode 
entier,  dans  une  lettre  qu'il  écrivit  au  pape 
Innocent  II,  trop  prévenu  en  faveur  de  Ge- 
bebard.  Conc.  Germ.,  t.  III. 

MAYENCE  (Concile  de),  l'an  1131.  Bru- 
non,  évêiiuc  de  Strasbourg,  accusé  d'être 
intrus  dans  ce  siège,  remit  sa  dignité  entre 
les  mains  de  Matihieu,  légat  du  pape.  Labb.  X. 

MAYENCE  (Concile  de),  l'""  HW.  Ce  con- 
cile ,  présidé  par  Henri  ,  archevêque  de 
Mayence,  accorda  à  l'amiable  les  moines  de 
Saint-Pierre  d  Eifurt  et  ceux  de  Disenberg 
qui  se  disputaient  quelques  terres.  Mansi, 
t.  II,  col.  W-l. 

MAYENCE  (Concile  provincial  de),  l'an 
1149.  Voti-  Erfuuth,  même  année. 

MAYENCE  (Synoile  de),  l'an  1150.  L'ar- 
chevêque Henri  y  confirma  la  donation  de  la 
prévôté  de  Nenbourg,  faite  par  Gnnther, 
cvê(iMe  di' Spire,  au  monastère  de  Limbourg. 

MAYliNCE  (Concile  provincial  de),  l'an 
1153  ou  il3V.  L'iirchevèqiie  Arnould,  as-isté 
d'évéquRS,  (fabbés  et  de  prévôts  dé|ieiidants 
de  sa  juiidictioii,  prononça  d.riis  ce  concile  la 
peine  de  défiosilion  contre  plusieurs  clercs 
convaincus  il'êire  entrés  dins  leurs  bénéfices 
par  des  voies  siinoniaques,  et  mit  à  leurs 
places  d'antres  piètres  que  leur  piété  et  leur 
science  toutes  seules  rendaient  recomman- 
dables.  Conc.  Girrn.,  t.  X. 

MaYEM.E  (Concile  de),  l'an  1159.  Arnold, 
arehevéi;ue  de  .M  lyence,  tint  ce  concile  après 
le  1'"  octi)l)i(!.  Il  lut  interrompu  par  la  ré- 
volte des  citoyens,  qui  tuèrent  leur  arche- 
vêque d;ins  1p  moii.istpro  de  Saint-Jac(]ues, 
le  -Ik  juin  de  l'année  suivante.  Conc.  Germ., 
t.  III. 

MAYENCE  (Concile  de),  l'an  1171.  On  y 
excommunia  un  certain  moine,  nommé  Ar- 
nold, (|ni  ayant  passé  d'un  monastère  dans 
Un  autre,  prétendait  disposer,  comme  de  sa 
propriété,  d'un  bien  (jU  il  avait  donné  à  son 
entrée  en  religion.  Cunc.  Germ.,  t.  III. 

MAYENCE  (Concile  de),  l'an  1177,  sous 
Christian  de  Bûche.  Albert,  fils  du  roi  de  Bo- 
lièuH!,  y  résigna  rarcbe\êché  de  Sallzbourg 
en  faveur  de  Conrad  qui  lui  succéda,  et  tint 
ce  siège  pendant  sept  ans.  Conc.  Germ.,  t.  X. 


DES  CONCILES.  1-240 

MAYENCE  (Assemblée  mixte  tenue  à) , 
l'an  1188.  C'est  Mansi  qui  'nous  a  révélé 
l'existence  de  cette  assemblée,  où  l'empereur 
Frédciic  prit  la  croix  de  la  main  de  Henri, 
évêque  d'Albano  et  légat  du  saint-siège, 
comme  les  rois  de  France  et  d'Angleterre  l'a- 
vaient reçue  à  l'assemblée  de  Gisors,  de  la 
main  du  même  prélat.  Mansi,  t.  Il,  col.  739. 

MAYENCE  (Synode  de),  l'an  lllll.  Con- 
r;id,  archevêque  de  Mayence,  tint  ce  synode, 
dans  lequel  il  confirma  la  fondation  de  la 
prévôté  de  ConradsdorlT,  de  l'ordre  de  Pré- 
montré, faite  par  Hartmann  de  Budingeu. 
Conc.  Germ.,  t.  III. 

MAYENCE  (Synode  de),  l'an  1196.  Conrad, 
archevêque  de  Mayence,  y  autorisa  ses  dio- 
césains cà  l'aire  donation  de  leurs  terres  de 
franc-alleu  au  monastère  d'Owelsbourg  de 
l'ordre  de  Cîteaux.  Conc.  Germ.,  t.  III. 

MAYENCE  (Concile  de),  l'an  1223.  Le  pape 
Honorius  111  envoya,  l'an  1224,  légat  en  Al- 
lemagne le  cardinal  Conrad,  évêque  de  Porlu, 
qui  avait  été  autrefois  moine  et  abbé  de 
Cîteaux ,  pour  travailler  à  la  réforme  des 
mœurs.  Ce  légat  tint  un  concile  à  Mayence 
le  9  décembre  de  l'an  1225,  où  il  fit  des  con- 
stitutions générales  pour  toute  l'Allemagne; 
d'où  vient  qu'on  l'a  appelé  concile  d'Allema- 
gne, Concilium  Germunicum,  ou  Concilium 
in  Âllcmunnia,  sans  marquer  le  lieu  où  il  a 
été  tenu.  On  sait  néanmoins,  par  la  vie  de 
saint  Engelbcrt,  archevêque  de  Cologne  et 
martyr,  que  ce  concile  a  été  tenu  à  Mayence  , 
puisqu'on  y  lit  expressément  que  le  corps  de 
ce  saint  martyr  récemment  mis  à  mort  fut 
porté  à  Mayence,  ubi  dominns  Conraclus, 
Portuensis  episcopus  et  legatus ,  in  advcntii 
Domini  concilium  celebrovit.  Lib.  11,  cap.  13, 
apud  Snriiim,  lom.  \l.  Pourquoi  donc  plu- 
sieurs auteurs  croient-ils  que  ce  concile  a  été 
tenu  à  Cologne?  Pourquoi  l'édition  royale 
des  conciles  le  nomme-l-elle  Concile  de  Co- 
logne? C'est  peut-être  parce  qu'il  lient  le 
premier  rang  dans  le  Recueil  des  statuts  de 
l'Eglise  de  Cologne.  Quoi  qu'il  en  soit,  ce 
concile  fit  les  quatorze  constitutions  qui  sui- 
vent. 

Les  trois  premières  condamnent  aux  pei- 
nes canoniciues  les  clercs  qui  ont  dos  concu- 
bines. 

La  4*  défend  aux  juges  ecclésiastiques  do 
lancer  aucune  sentence  d'excommunication, 
qu'elle  ne  soit  précédée  de  monilions  cano- 
niques. 

La  5'  déclare  nuls  les  legs  des  biens  d'é- 
glise faits  [)ar  des  clercs  à  leurs  enfants  natu- 
rels ou  à  leurs  concubines. 

La  G*'  ordonne  que  les  clercs,  qui, étant  ex- 
communiés ou  suspens  par  leurs  prélats, 
continiiiMit  à  faire  leurs  fonctions,  seront  dé- 
posés de  leurs  offlies  et  bénéfices,  sans  espé- 
rance de  restitution. 

La  7'  déclare  excommuniés  ceu^  qui  celé' 
breiont  les  saints  mystères  devant  des  excom- 
muniés dénoncés. 

La  8'  porte  que  les  évéques  dénonceranl 
aux  évéques  voisins  ceux  qu'ils  auront  ex- 
communiés, afin  qu'ils  les  évitent  et  les  fas- 
sent  éviler;    et  déclare   que   si  quelqu'ua 


124! 


MAY 


MAT 


1242 


d'eux  communique  sciemment  avoc  ceux 
que  SOS  confrères  auront  excommunies,  les 
chanoines  de  sa  caliiétirale  se  sépareront  de. 
sa  eomninnion,  tant  qu'il  différera  d'obéir  à 
ce  rè(;leuieiit. 

La  !)•  analhéniatise  les  patrons  qui,  en 
donnant  les  hénéfiees  (\a\  sont  à  leur  pré- 
bonlalion,  ritieinlroiit  une  partie  des  dîmes 
(lu  (les  revenus  eeelésiasti()ues. 

La  10'  ordonne  que  ceux  qui  seront  pour- 
vus des  liéiiéliees  en  patronage  à  eetle  con- 
(lilion,  perdront  leurs  olfices  et  bénéfice^, 
!-,ins  pouvoir  y  revenir,  à  nudns  qu'ils  n'aient 
une  dispense  du  siège  apostoliciue. 

La  11'  défend,  sous  peine  de  privation  du 
ilioil  d'institution  et  de  colla  ion,  aux  évo- 
ques et  aux  areliidiacres  d'admettre  aucun 
de  ceux  qui  leur  sont  présentés  par  des  pa- 
trons, pour  des  bénéfices  à  charge  d'âmes, 
sans  leur  faire  prêter  serment  qu'ils  n'ont 
point  commis  de  simonie. 

La  12'  défend  de  uictlrc  dans  les  églises, 
pour  les  desservir,  des  prêtres  à  loyer;  et, 
dans  celles  où  il  doit  y  avoir  des  vicaires,  il 
est  ordonné  qu'ils  seront  perpétuels  et  qu'on 
leurassigi  era  sur  les  biens  de  l'église  un  re- 
venu sulfisant  pour  payer  les  droits  de  l'é- 
vêquc  cl  de  l'archidiacre,  cl  pourleur  honnête 
entretien. 

La  V.i"  suspend  de  son  office,  si  c'est  un 
clerc,  ou  de  la  communion,  si  c'est  un  laïque, 
quiconque  sollicitera  au  crime  des  vierges 
consacrées  à  Dieu  ;  et  pour  ceux  qui  auront 
commis  le  crime  avec  elles,  ou  les  déclare 
excommuniés  ipso  fado.  Quant  aux  reli- 
gieuses ou  chanoinesses  coupables,  elles  se- 
ront inhabiles  à  tout  office,  et  tiendront  lo 
dernier  rang  dans  le  niouasière. 

La  l'i-'^  ordonne ,  en  vertu  de  la  sainte 
ol)éissance,  et  sous  peine  d'excommunica- 
tion, aux  archevêques,  évêques,  archidia- 
cres et  doyens  ,  de  publier  tous  les  ans  ces 
constitutions  dans  leurs  conciles,  et  de  les 
faire  observer,  eu  punissant  les  transgres- 
seurs.  On  ordonne  la  même  chose  aux  ab- 
bés et  aux  autres  supérieurs  de  monastères. 
Jieg.  t.  XXVIII;  Lab.  t.  XI;  Hard.  t.  VIL 

M.WENCE  (Synode  de),  l'an  1-227.  Il  y  fut 
décidé  qu'un  laïque  ne  pourrait  posséder, 
par  droit  héréditaire,  des  biens  d'église, 
quand  même  il  en  aurait  l'advocatie.  Conc. 
Germ.,  t.  IV. 

MAYENCli:  (Concile  de),  l'an  1233.  Ce  con- 
cile fui  assemblé  par  l'ordre  du  pape  Gré- 
goire IX  et  par  les  soins  de  Conrad,  évêquc 
de  Marbourg  ,  contre  une  secte  de  mani- 
chéens ou  albigeois,  nommés  sladiugs,  de  la 
ville  de  Stade  en  Allemagne.  Plusieurs  de 
ces  hérétiques  abjurèrent  leurs  erreurs  ; 
mais  ceux  qui  y  persistèrent  s'étant  mis  en 
embuscade  pour  attendre  Conrad  à  son  re- 
tour du  concile,  le  massacrèrent  cruellement 
avec  un  religieux  de  l'ordre  de  Saint-Fran- 
çois, nommé  Gérard,  qui  l'accompagnait. 
Anal,  des  Conc,  t.  IL 

MAYLNCE  (Concile  de),  l'an  1239.  Sige- 
froi  d'Epstoiu  ,  archevêque  de  Mayence,  tint 
ce  concile  en  présence  du  roi  Conrad,  fils  de 
l'emp&reur  Frédéric  II.  On  y  prit  des  me- 


sures  pour   réprimer  les  hérétiques.  Conc. 
Germ.,  t.  III. 

MAYENCE  (Concile  de),  l'an  12'i:!.  La  pré- 
séance y  fut  assurée  à  l'évêque  d'Aichsla-lt 
sur  les  autres  évê.|ues  de  la  province.  Ou 
profila  en  même  temps  de  l'occasion  de  ce 
concile  provincial,  ou  de  la  présence  des  évê- 
ques réunis,  pour  faire  la  dédicace  de  l'église 
nidjoris  Monasteriiiiv  Mayence.  Conc.  Germ., 
t.  \\\  el  IV. 

MAYENCE  (Concile  de),  l'an  1251',.  Gérard, 
arclicvéciue  d(!  Mayence,  publia  ,  à  la  suite 
de  ce  coueile  ,  une  lettre  synoili(iue  portant 
la  peine  d'interdit  local  dans  toute  l'elendue 
des  arcliidi.icones  où  un  laïi|ue  tiendrait  eu 
captivité,  ou  aurait  l'ait  captif  un  prélat,  un 
religieux  ou  un  clerc  engagé  dans  les  ordres 
sacrés,  en  même  temps  que  ce  laïque  serait 
soumis  à  l'excommunication.  Conc.  Germ., 
MIL 

MAYENCE  (Concile  de),  l'an  1259.  On  con- 
firma dans  ce  concile  ,  qui  fui  provin- 
cial, les  dispositions  de  la  lellre  syuodique 
de  l'an  125(J  ;  ou  prescrivit  la  iiublication  des 
bans  de  mariage  par  trois  dimanches  ou 
jours  de  fêles  distants  les  uns  des  autres;  on 
défendit,  sous  peine  d'excommunication,  de 
s'emparer  des  biens  d'un  évêcjue  décédé  ou 
de  ceux  de  son  Eglise,  pendant  la  vacance 
du  siège;  on  prit  des  mesures  énergiques 
pour  arrêter  le  vagabondage  des  clercs  ;  on 
prononça  la  peine  de  la  prison  canonique 
contre  ceux  d'entre  eux  qui  iraient  à  la 
guerre  .  ou  qui  négligeraient  leur  tonsure  et 
prendraient  l'habit  séculier  ;  on  fit  une  loi 
aux  religieux  qui  auraient  des  églises  sous 
leur  dépendance,  de  les  faire  desservir  par 
des  prêtres  séculiers  ;  on  recommanda  aux 
religieux  de  porter  l'habit  distinctif  de  leur 
ordre,  aux  religieuses  de  ne  pas  se  choisir 
de  confesseurs  particuliers  sans  la  permis- 
sion de  leurs  propres  supérieurs,  aux  abbés 
cl  aux  abbesses  de  recevoir  avec  indulgence 
les  moines  défroqués  el  les  religieuses  fugi- 
tives qui  demanderaient  à  rentrer  dans  leurs 
monastères;  on  défendit  aux  juifs  de  pren- 
dre des  chrétiens  à  leurs  gages,  ou  d'exer- 
cer aucune  dignité,  et  l'on  prononça  la  peine 
d'interdit  local  contre  les  princes  ou  les  sei- 
gneurs qui  le  souffriraient  dans  l'étendue  de 
leur  territoire  ;  on  prescrivit  aux  gens  de 
cette  nation  de  porter  une  marque  qui  servît 
à  les  distinguer  des  chrétiens,  el  l'on  con- 
damna à  payer  un  marc  d'argent,  par  forme 
d'amende,  ceux  d'entie  eux  qui  se  montre- 
raient sur  les  places,  aux  portes  ou  aux  fe- 
nêtres de  leurs  maisons  le  jour  du  vendredi 
saint.  Conc.  Germ.,  t.  IV. 

MAYENCE  (Concile  de),  l'an  1261.  Ce 
concile  fui  assemblé  [lar  l'ordre  du  pape 
Alexandre  IV,  pour  prendre  les  moyens  de 
s'op|)oser  aux  "Tarlares.  On  y  fil  aussi  cin- 
quante-quatre règlcmeuls  de  discipline,  lou- 
chant le  service  divin  et  la  réformaliou  du 
clergé,  conformes  la  plupart  à  tant  d'autres 
règlements  qui  ont  été  faits  dans  divers  con- 
ciles sur  le  même  sujet.  On  défeiulit  en  par- 
ticulier,  par  le  statut  XV,  d'ériger  plus  do 

trois    autels   dans   chaque   église  ;   par  le 


4243 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


au 


XXXI"",  on  fit  une  obligation  à  toute  In  pro- 
vim  e  (le  solcniiiscr  l.i  l'èie  de  la  Conversion 
de  s.iint  P<T(i1  ;  par  le  XXXI\'',  on  enjoignit 
jiiix  événues  d';ivoir  une  prison  auprès  de 
leur  cathédrale  pour  les  eirrcs  cl  les  rimiiies 
iiiCorngil)li's  ;  par  le  XLll',  on  défendu  d'in- 
stiiuci-  d'aulres  vicaires  <|ue  des  vicaires  per- 
pétuels et  pourvus  d'honoraires  suHîsanls 
pour  les  susienler  ;  par  le  L11I%  on  régla 
(|u'il  3  aurail  un  liôpilal  dans  chaque  mo- 
nasière,  où  seraient  .idinis  les  prêtres  décrépits 
et  les  vieillards  intirmes.  Coiic.  Germ.  l.  l\l. 

MAYENXE  (S)iiiide  diocésain  de),  l'an 
1301.  (îer.ird  d'Epslein  ,  archevêque  de 
Mayenee,  y  puldia  sept  statuts.  Par  le  pre- 
mier, il  orJonna  que  les  préliendes  fussent 
distribuées  aux  chanoines  par  portions  éga- 
les ;  il  défi'iidil  par  le  second  d'élire  des  cha- 
noines pour  des  places  non  encore  vacantes; 
par  le  troisième,  il  prosciivit  les  associa- 
lions  il  égales  que  certains  clercs,  moines 
ou  chanoines  forniaienl  entre  eux  ,  décla- 
rant de  nulle  valeur  les  engagemenls  qu'ils 
prenaient  ainsi,  même  sous  la  foi  du  ser- 
ment ;  par  le  quatrième,  il  fit  défense  d'enga- 
gerà  des  juifs  des  calices,  des  croix,  des 
livres  ou  des  habits  sacerdotaux  ;  il  leva  par 
le  cinquième  statut  la  sentence  d'excommu- 
nication qu'il  avait  portée  l'année  précé- 
dente contre  Albert,  roi  des  Kuniains,  aussi 
bien  que  contre  les  complices  cl  les  fauteurs 
de  ce  prince.  Conc.  Gcrin.,  t.  IV. 

MAYENCK  (Concile  de),  l'an  1310.  Pierre 
Aichspjiller,  archevêque  de  Mayence,  tint  ce 
concile  le  12  et  le  13  mai.  On  y  fit  un  alirégé 
des  conciles  précédents,  et  on  y  traita,  par 
ordre  du  pape  Clément  V,  de  l'affaire  des 
templiers.  Vingteliin  deccschevaliers  se  pré- 
sentèrent d'eux-mêmes  au  concile  pour  y 
protester  de  leur  innocence,  et  se  déclarer 
appelants  au  pape  futur  des  procédures 
qu'on  faisait  contre  eux.  On  les  renvoya 
sans  leur  faire  aucun  mal.  /?e^.  XXVIIl; 
Laljb.  XI;   Ilard.  VIII. 

AJAYENCE  (Synode  de),  l'an  1316.  Pierre, 
archevêque  de  Mayence,  tint,  le  5  de  mars, 
ce  synode  diocésain  ,  dans  lequel  il  publia 
2k  constitutions  pour  les  maisons  monasti- 
ques. Conc.  Germ.,  t.  IV. 

MAYENCE  (Concile  provincial  de),  l'an 
1317.  M  ittliias,  archevêque  de  Mayence  , 
assisté  de  ses  suffraganls  et  d'un  grand  nom- 
bre d'ahbés,  de  prélats  et  d'autres  prêtres  , 
porta  dans  ce  concile  divers  règlements  pour 
la  réforme  du  clergé  ;  mais  sa  mort  étant 
Burvenue,  ces  règlements  n'eurent  presque 
aucun  effet.  Trithem.  Cliron.  Ilirsaug. 

M  .YENCE  (Synode  diocésainde),  l'an  1318. 
Pierre  d'Aichspalt,  archevêque  de  Mayence, 
piihlia  dans  l'e  synode  dix  statuts  à  la 
suite  desquels  il  recommanda  aux  curés  de 
faire  bon  accueil  aux  religieux  mendiants, 
et  surtout  de  ne  pas  les  traverser  dans  les 
entreprises  qu'ils  formaient  pour  le  salut  des 
âmes.  Conc.  Germ.,  t.  IV. 

MAYENCE  (Synode  diocésain  de),  l'an  1322. 
Malihiis.archcvêiiue  de  Mayence  puhlia  d'Er- 
lui  t  une  lettre  synodale  portant  promulgation 
tics  lettres  patentes  du  pape  JeanXXlIcoulre 


les  erreurs  de  Jean  dePouilIy,  docteur  deParis. 
Ces  erreurs,  mentionnées  dans  le  manifeste, 
consistaient  à  soutenir  1*  que  ceux  qui  se 
confess.iieni  à  des  prêtres  munis  de  pouvoirs 
généraux  pour  entendre  les  confessions  , 
étaient  ot)lii;és  de  se  conlesser  de  nouveau  à 
leurs  propres  prêtres; 2°  que,  depuis  la  publi- 
cation du  décret  Omnis  ulriusque  sexus,  ni 
le  pape ,  ni  Dieu  lui-même  ne  pouvait 
dispenser  un  paroissien  de  l'obligation  de  se 
confesser  à  sou  curé;  3°  (jue  ni  le  pape,  ni 
Dieu  lui-même  ne  pouvait  donner  un  pou- 
voir général  d'entendre  les  confessions,  qui 
dispensât  les  personnes  confessées  de  se  con- 
fesser en  outre  à  leur  curé.  Conc.  Germ., 
t. IV. 

MAYENCE  (Concile  do),  l'an  1387.  Conrad 
de  Winspourg  ,  archevêque  de  Mayence  , 
tint  ce  concile ,  qui  condamna  trente-six 
Vauilois,  que  la  justice  séculière  fit  brûler 
vifs.  Ciinc.  Germ.  t.  IV. 

MAYENCE  (Concile  de),  l'an  1423.  Con- 
rad III ,  comte  du  Rhin ,  archevêque  de 
Mayence  ,  publia  dans  ce  concile  17  statuts, 
qui  ne  contiennent  de  particulier  que  l'ordre 
de  sonner  tous  les  soirs  la  cloche  par  trois 
coups,  en  mémoire  de  la  compassion  de  la 
sainte  Vierge,  avec  quarante  jours  d'indul- 
gence pour  ceux  qui  diraient  alors  trois  Ave 
Maria.  Conc.  Germ.,  t.  V. 

MAYENCE  (Concile  de),  l'an  U39.  Ce  con- 
cile fut  composé  d'un  cardinal,  des  arche- 
vêques de  Trêves,  de  Cologne  et  de  Mayence, 
des  ambassadeurs  de  l'empereur  Albert,  etc. 
On  y  reçut  les  décrets  du  concile  de  Bâie,  à 
l'exception  de  ceux  qui  étaient  contre  le 
pape  Eugène.  L'assemblée  de  Bourges  de 
l'an  14'iO  garda  la  même  conduite. 

MAYENCE  (Concile  de),  l'an  1451.  Thierry 
d'Erhacb,  archevêque  de  Mayence,  assembla 
ce  concile  et  y  présida.  On  y  reçut  1°  les  dé- 
crets du  concile  de  Bâie  sur  la  tenue  des 
synodes  provinciaux  et  diocésains  ;  2°  les 
statuts  du  même  concile  contre  les  clercs 
concubinaires;  3"  le  décret  du  même  concile 
sur  les  inlerilils  lo'caux;  4 "la  bulIcdeNico.as  V 
contre  ceux  qui  maltraitaient  les  ecclésias- 
tiques. Puis  on  y  adopta  quatre  décrets  du 
même  concile  de  Bâle  ,  dont  le  second  iie- 
feiid  l'exposition  du  saint  sacrement  d.ins 
les  églises  des  monastères  ,  sous  quelqie 
prétexte  que  ce  soit,  hors  le  teoijis  de  l'oc- 
tave de  la  Fête-Dieu.  Conc.  Germ.,  t    V. 

MAYENCE  (Concile  provincial  de),  icnu 
à  AschalTembourg,  l'an  H53.  I  oij.  Aschaf- 
FEMBouRG,  iiiênie  année. 

MAYENCE  (Synode  diocésain  de),  l'an 
1W9.  L'archeiêviue  Berthoid  d  Henneberg  y 
présida.  Sfra/îus",  Rer.  Mogunl.  L.  \  . 

MAYENCE  (Synode  diocésain  de),  tenu  l'an 
1.^27  par  l'archevêque  Frédéric  de  B  anc- 
Champ.  Conc.  Germ.,  t.  VI. 

MAYENCE  (Concile  provincial  de),  l'an 
1349.  Ce  concile  fut  convoqué  par  Sébas- 
tien, archevêque  de  Mayence,  pour  le  (i  de 
mai  de  l'an  154).  L'évéque  d'Aichstœdly as- 
sista en  personne,  et  les  autres  evèqu 's  de 
la  province  de  .Mayence,  par  députés.  On  y 
dressa  quarante-sept  articles  de  règlements 


mr,                           M\Y  MAT                             19*5 

sur  1.1  dorlrinr»,  et  cinqiinntr-six  sur  la  «lis-  l'imposition  des  in.iins,  a  été  donné,  piosinc 

ciplinr  cl  sur  les  iiKBurs  (les  ecrlésiasli(|ucs  du  hMiips  îles  apôtres,  par  l'onction,  figiiro  di; 

cl  des  lidèies,  iliviscscn  deux  parties.  l'iincllon  inlérieurc.  On  y  explique  ce  i|u'on 

Le  pri'niiei- .irlK  11'  de  la  première  (larlio  doit  croire  sur  les  trois  p'irties  de  la  Péni- 
expli(|no  l.i  foi  de  1  lî^li^e  touchant  la  Trinilé,  lence,  et  on  y  pre>crit  la  forme  de  r.ibsolii- 
<]ui  consiste  à  croii'e  un  seul  Uieo  en  troi:>  tion  (elle  (lo'elle  esl  en  usa^e.  On  défend  ans 
personnes,  selon  l'IÙM'ilure  cl  la  tradition  du  religieux  incodijinti;  d  ■  (confesser,  s'ils  nu 
symbole  des  apoires  ,  de  celui  de  Nieée  et  sont  approuvés  par  l'autorité  de  ritrdiiiaire. 
de  celui  de  saini  Atlianase.  On  ilépeint,  d.ins  On  retranche  les  c  is  réservés,  à  l'exceiilion 
les  articles  suivants,  les  alirii)Uts  de  Dieu  ;  tie  riiooiicide,  de  riiéré>ie  et  de  l'excoinoiu- 
sa  puissance,  par  laquelle  il  a  créé,  il  cou-  nicalion.  Oa  défend  aux  religieux  de  dunncr 
serve  et  gouverne  lonles  choses  ;  sa  jusiice,  la  conuounion  .lux  laïques,  sans  le  ron>en- 
sa  niiséricorde,  sa  libér.ilité  ;  le  libre  arbitre,  temeut  du  curé,  et  aux  curés  de  l'adminis- 
la  malice,  la  chute  de  l'homme  et  sa  rédemp-  trer  à  ceux  qui  ne  sont  pas  du  nombre  de 
tion  par  Jé>us-(>hrisl.  On  y  décile  que  les  leurs  paroissiens.  On  condamne  à  une  (irisou 
hommes  sont  devenus  coupables  et  sujets  à  perpéluelle  dans  un  monastère  li's  prêtres 
la  damnaliun  par  le  péché  du  premier  hum-  qui  révéleraient  les  confessions.  On  avertit 
me,  et  tellement  enclins  au  mal,  qu'ils  ne  les  confesseurs  d'imposer  des  peines  pro- 
peuvent rien  f.iire,  rien  désirer,  ni  rien  con-  porlionnécs  et  qui  aient  rapport  aux  péchés; 
naître  pour  leur  salut  parles  forces  du  libre  comme  des  aumônes  aux  avares  cl  desjeû- 
arbitre,  qui  sont  faiblrS  et  languissantes  ,  nés  aux  incontinents,  afin  que  leurs  vices 
s'ils  ne  sont  aidés  de  la  grâce  de  D:eu  ;  qu'ils  soient  guéris  par  la  pratique  des  vertus  con- 
sont  délivrés  de  cette  maladie  du  péché,  ori-  traires.  On  décide,  sur  l'Eucharistie,  que  la 
ginel  par  la  rédemption  de  Jésus-Christ,  et  substance  du  corps  et  du  sang  do  Jésus- 
iustifiés  par  ses  mérites  et  par  sa  grâce  :  que  Christ  esl  sous  les  espèces  du  pain  et  du  vin  : 
le  commencement  de  celte  justification  doit  que  Jésus-Christ  ne  pouvant  être  divisé,  ni 
être  attribué  ci  la  grâce  excitante,  qui  pré-  son  sang  séparé  de  son  corps,  il  est  tout  en- 
vient leurs  mérites  ;  cl  qu'en  consentant  et  lier  sous  chaque  espèci;  :  qu'ainsi,  il  esl  aussi 
coopérant  à  cette  grâce,  ils  se  disposent  à  la  utile  de  le  prendre  sous  une  espèce  que  souî 
justilication,  qui  se  fait  quand  ils  reçoivent  les  deux,  et  qu'il  faut  suivre  là-dessus  l'u- 
du  Saiiit-Kspril  la  foi,  la  charité  et  l'espé-  sage  de  l'Eglise.  Le  concile  défend  aux  nii- 
rance  ;  dons  qui,  étant  permanents  eu  eux,  nisires  de  donner  l'Eucharistie  à  ceux  qui 
non-seulement  les  l'ont  répuler  ou  appeler  ne  sont  |)oiiit  à  jeun,  si  ci;  n'est  en  cas  de 
justes,  mais  les  rendent  etTeclivemenl  tels  :  maladie.  11  expliiiue  les  effets  de  l'onclion  des 
que  celte  charilé  qui  jusIiQ^  n'est  pas  oisive  malades  en  ces  termes  :  «  Celte  onclioo,  ap- 
et  inutile,  mais  qu'elle  doit  être  accompagnée  pliquée  avec  la  prière  de  la  foi,  donne  à 
de  bonnes  œuvres,  dont  la  grâce  esl  la  so.rce  ceux  qui  la  reçoivent  du  soulagement  et  do 
et  le  principe,  el  que  par  la  même  grâce  1.  s  la  gaieté  :  elle  clTace  les  péchés  légers,  et  elle 
commandements  leur  deviennent  possibles;  purifie  des  restes  des  grands  péchés,  i»  Sur 
en  sorte  qu'ils  ne  les  accomplissent  pas  scu-  l'Ordination,  Il  est  dit  qu'elle  est  donnée  par 
lement  par  la  crainte  des  peines,  mais  de  l'imposition  des  malus,  (]ni  est  le  signe  visi- 
bon  cœur  et  de  bonne  volonté.  ble  par  leiiuel  la  grâce  et  le  pouvoir  de  faire 

La  doctrine  des  sacrements  commence  au  les  fonctions  sont  conférés,  et  que  les  bons 
onzième  article  et  finit  .lu  Irenle-neuvième.  el  les  mécli;iiils  ministres  reçoivent  égale- 
On  y  décide  que  les  sacrements  ne  sont  pas  ment  ce  qui  regarde  le  pouvoir.  Sur  le  Ma- 
de  simples  cérémonies,  mais  des  signes  effi-  riage,  le  concile  décide  que  les  mariages  des 
caces  de  la  grâce,  qu'ils  confèrent  par  l'opé-  enfants  de  f;imilles,  contractés  sans  le  con- 
ration  divine  à  ceux  qui  les  reçoivent  dans  senleinent  de  leurs  parents,  ne  doivent  pas 
une  bonne  disposition  :  que  le  baptême  re-  être  déclarés  nuls.  Il  ordonne  que  les  maria- 
nict  tous  les  péchés,  en  sorte  qu'il  ne  reste  ges  se  feront  dans  l'égllso  avec  les  cérémo- 
rien  dans  le  baptisé  qui  puisse  l'empêcher  nies  ordinaires  et  après  la  publication  do 
d'entrer  dans  le  ciel;  et  que  la  concupis-  trois  buis. 

cence,  qui  nous  esl  laissée  pour  le  combat,  Les  articles  trenic-neuvième  etquaranliè- 

n'est  pas  un  péché,  mais  qu'elle  esl   appelée  me  approuvent  l'usage  des  anciennes   céré- 

ainsi  parce  que  le  péché  en  est  la  cause,   el  munies  de  l'Eglise. 

qu'elle  porte  au    péché;  que  le  baptême  esl  Le    quarante  et   unième   el   le   quaranle- 

nécessaire  el  efficace  pour  la  rémission  du  deuxième  sont  sur  les  im.iges  :  le  concile   en 

péché  el  pour  le  salut,  et  ne  peut  se  réitérer;  approuve   l'usaga;  mais  il  veut  qu'on  ;iver- 

qu'il  doit  être  administré  avec  les  exorcismes  tiss.'  le  peuple  (|u'on  ne  les  expose  point  pour 

et  les  cérémonies  ordinaires;  qu'on  doit  se  être  adorées  ou   honorées,  mais    pour  faire 

servir  d'eau  bénite  et  faire  les  onctions    des  souvenir  de  ce  qu'on  doit   adorer  ou   hono- 

sainles  huiles;  que,  dans  le  sacrement  de  la  rer.  linaijiiifs  non  ad  id  proponi,  ul    aduie^ 

confirmation,  nous  recevons  le  Saint-Esprit  mus  el    calamiis  eas,  sed  ut  711Ù/  adorare  nul 

qui  nous  a  purifiés  dans  le  baptême,  avec  de  colère,  aut  cjuarum  reruin  utiliter   mrw  nissé 

nouveaux  dons  de  grâce,  afin  d'être  fortifies  debeainus,  per  imagines  reccrdemur.  Il  défend 

contre  les  attaques  du  démon,    plus  éclairés  les  images  qui  ne   seraient    point    modestes, 

pour  comprendre  les  mystères,  et  plus    fer-  et  ne  veut  pas  qu'on  sonlïie  qu'il  se  fasse  des 

mes  à  confesser  Jésus-Christ  :  que  ce  sacre-  concours  à  certaines  images, 

meut,  qui  se  conférait  dans   le  principe  par  11  approuve,  dans  les  articles  suivants ,  la 


4217 


DIOriONNAllΠ DES  CONCILES. 


1243 


vénéralion  des  reliques,  les  pèlerinages  et 
le  culle  lies  saints,  la  prière  pour  les  morts, 
les  lois  lies  ji'ùiH's  (H  (les  absliiipiices,  mais 
en  blâmaiil  ce  tiu'il  y  aurait  de  supcrstilieux 
011  ircxc(>!^sif  dans  ces  praiiiiues. 

Plusieurs  ties  (  inquaulo-six  articles  sur  la 
discipline  vl  les  mœurs,  renlVrniés  dans  la 
seioiide  partie,  sont  tirés  d'un  synode  d:; 
Mayence  de  l'an  1ô48.  Ou  y  rccomuiande 
parliiuliènmcnt  l'atu  nlion  rt  le  respect  au 
saint  saci  ifice  du  la  mcsso.  On  y  règle  que 
les  fêles  de  saiuls  qui  arrivent  le  diniauchi! 
seront  transférées  au  jour  suivant  ou  précé- 
dent, à  l'exception  des  léles  de  la  Vierge  , 
des  apôlres  et  des  autres  grandes  solennités. 
On  veut  que  l'on  traite  doucement  les  moines 
apostats  (jui  reviendront  à  leur  monastère. 
On  défend  aux  religieuses  de  sortir  de  leurs 
couvents.  On  l'ait  divers  règleuieuts  pour 
pourvoir  à  la  subsistance  des  curés,  et  pour 
empêcher  la  simonie.  On  inlerdii  la  prédica- 
tion et  l'administration  des  sacrements  dans 
les  chapelles  des  châteaux.  On  donne  ordre 
de  prendre  garde  à  ce  que  les  maîtres  d'é- 
cole soient  bons  catholiiiucs ,  et  que  les  livres 
suspects  d'hérésie  et  sans  nom  soient  suppri- 
més et  confisqués.  On  ordonne  que  l'on  ne 
prononcera  d'cxcoinmunication  ,  qu'après 
desmonilions  canoniques  ;  et  l'on  renouvelle 
les  règlements  du  concile  de  Bâle  touchant  le 
commerce  avec  les  excommuniés  qui  ne  sont 
pas  dénoncés.  Anal,  des  Conc. 

MAYOKQUIi;  (Synode  diocésain  de)  ,  Ma- 
joricensis  ,  l'an  IGiti.  Jean  de  Santander, 
évéque  de  ^Mayorque,  y  publia  les  statuts  de 
son  diocèse,  divisés  eu  cinq  liires.  Synodus 
diœc.  M<no7-icciisis  cvlebr.  aiin.  1G3G. 

MKAUX  (Concile  de),  Metdense,  l'an  845. 
Le  roi  Charles  fit  tenir  ce  concile  dans  l'é- 
glise de  Meaux,  le  17  juin  SV5.  Les  mèlropu- 
lilains,  \  énilon  de  Sens,  Ilincmar  de  Reims, 
et  Uodolpbe  de  Bourges,  y  asï^islèrenl  avec 
leurs  sulTrag.ints ,  et  y  firent  quatre-vingts 
canons,  y  compiis  ceux  des  conciles  tenus 
quelque  temps  auparavant  à  Tliionville,  à 
Loire,  à  Coulaine  et  à  Beauvaif.  Ceux  de 
'\erneuil  n'entnnt  point  dans  cette  collec- 
tion, parce  qu'ils  n'étaient  pas  encore  par- 
venus à  la  connaissance  du  roi  et  du  peuple  : 
ce  qui  paraît  surprenant,  puisque  ce  concile 
avait  été  assemblé  par  le  roi  Charles.  Voici 
les  canons  qui  sont  propres  au  concile  de 
Jleaux. 

25.  «  11  faut  que  la  maison  de  l'évéque  soit 
si  bien  réglée,  que  les  clercs  et  les  hôtes,  qu'on 
Y  recevra,  n'y  jiuissent  rien  remarquer  dont 
ils  ne  soient  édifiés.» 

26  et  27.  «  11  faut  déclarer  au  roi  que  , 
quand  il  passe  par  une  ville,  il  doit  loger  à 
l'évccbé,  mais  n'y  pas  faire  loger  des  femmes 
avic  lui,  n'y  pas  séjourner  longtemps,  et 
I  mpccher  le  pillage.» 

Il  arrivait  souvent  que  les  rois,  obligés  de 
voyager,  ou  pour  leurs  propres  intérêts,  ou 
pour  ceux  de  l'Etat,  logeaient  dans  les  mai- 
sons épiscopales  ,  y  faisaient  loger  de  fem- 
mes et  des  personnes  mariées,  et  y  séjour- 
naient longtemps  :  leurs  passages  dans  les 
villes  étaient  aussi  des  occasions  de  pillage  à 


ceux  do  leur  suite.  Les  évêques  du  concila 
font  sur  cela  des  remontrances  au  roi,  eu 
lui  représentant  que  les  canons  défendent 
aux  femmes  d'entrer  dans  les  maisons  des 
clercs  <'t,  à  plus  forte  raison,  dans  celles 
des  évéques. 

28.  Le  roi  est  supplié  de  laisser  aux  évê- 
ques plus  de  liberté  de  vaquer  à  leurs  fonc- 
tions, qu'ils  n'en  ont  eu  par  le  passé,  surtout 
durant  le  Carême  et  l'Avent. 

29.  «  Il  faut  corriger  la  négligence  de 
qui'l()ues  évêques  ((ui  ont  la  mauvaise  cou- 
tume de  visiter  rarement  leurs  diocèses,  ou 
de  ne  les  visiter  jamais  par  eux-mêmes.» 

30.  On  renouvelle  les  anciennes  lois  tou- 
chant la  translation  des  évêques. 

31.  «  Les  évêques  doivent  rendre  à  leurs 
métropolitains  le  respect  qui  leur  est  dû, 
selon  les  canons.» 

32.  «  11  faut  que  les  princes  permettent  aux 
évêques  de  tenir  des  conciles  dans  chaque 
province,  du  moins  une  fois  ou  deux  chaque 
année.» 

33.  «  L'évêqne,  qui,  sans  une  cause  rai- 
sonnable, manquera  de  se  trouver  au  con- 
cile, sera  suspendu  de  ses  fonctions.» 

3k.  «  Dans  l'interprétation  des  saintes  Ecri- 
tures, soit  par  écrit  ou  de  vive  voix,  il  s» 'est 
pas  permis  de  s'écarler  du  sentiment  commun 
des  saints  Pères;  et  il  faut  réprimer  la  pré- 
somption de  quehiues  moines  qui,  pour  se 
faire  connaître,  débitent  des  nouveautés.» 

35.  «  Chaque  évéque  lâch<'ra  d';>voir  au- 
près de  lui  un  homme  habile  et  de  bonnes 
mœurs,  pour  instruire  les  prêtres  chaigés 
du  soin  des  peuples,  dans  toute  la  pureté  de 
la  foi  et  l'observation  des  commiinilemenls 
de  Dieu.» 

36.  On  recommande  à  ci's  prêtres,  c'est-à- 
dire  aux  curés,  de  ne  sortir  que  rarement 
de  leurs  églises  ,  afin  d'être  toujours  en  étal 
d'offrir  les  saints  mystères  et  de  les  dispen- 
ser aux  peuples. 

37  et  38.  «  Défense  aux  clercs ,  sous  peine 
de  déposition  ,  de  porter  les  armes  ;  et  aux 
évêques  de  prêter  serment  sur  les  choses 
saintes.» 

Les  évêques  et  les  prêtres  ne  juraient  pas 
sur  les  choses  saintes,  c'est-à-dire  sur  la 
croix  et  les  reliques  ,  ce  qu'on  appelait  ju- 
r  are  super  sacra;  mais  ils  juraient  seuleuient 
en  présence  des  choses  saintes,  inspectis  sa- 
cris.  C'est  pourquoi  ils  n'étaient  pas  obligés 
de  lever  la  main  en  jurant,  comme  faisaient 
les  laïques  ,  pour  toucher  la  croix  et  les  re-- 
liques  qui  étaient  sur  l'autel. 

39.  On  condamne  les  parjures. 

Comme  l'usage  de  jurer  sur  les  choses 
saintes  était  commun  alors  ,  il  arrivait  sou- 
vent que  l'on  se  parjurait,  et  que,  dans  les 
lieux  où  les  malades  recouvraient  la  santé, 
et  les  possédés  leur  délivrance,  les  parjures 
se  trouvaient  tout  à  coup  saisis  du  malin  es- 
prit. 

40,  41  et  42.  11  est  ordonné  de  faire  trois 
remontrances  au  roi  :  la  première,  au  sujet 
d.  s  liôiùiaux  qui  étaient  réduits  à  rien,  prin- 
cipalement de  ceux  ([ue  quelques  Hibernois 
avaient  fondés  en  France  pour  les  persoaues 


1549 


MEk 


ME\ 


«230 


(Ip  leur  nnlion;  la  socondo,  pour  iVngagprà 
iél;iblir  los  innn.tslèrcs  qui,  dopiiis  (|u'ils 
av.iipiil  élo  donnés  en  piopiioié  à  di's  |),iili- 
fuliers  ,  élaicni  déclins  di-  l'obsTivaiicc  ;  la 
ti'oisièiiic,  pour  oldciiir  <l(^  lui  iiu'il  envoyai 
dos  coniniissaircs  dans  les  provinces,  pour 
(aire  rendre  à  l'Ej^lise  les  biens  (pToii  lui 
avait  enlevés. 

\3.  «  Il  f.iul  dél'endre,  par  la  vertu  du  sang 
de  Jésus-Christ ,  aux  seiffneur<  l;iï(]ues  et  à 
tous  ceux  (|ui  ont  droit  di'  siilTraf^e  d.ins  les 
éleclions,  de  consentir  jamais  à  l'oidinalion 
d'un  simonia(|ue.  (]ar,  dit  s.iint  (îrégoire, 
ceux  qui  vendent  et  ceux  ((ui  achélent  les 
dignités  de  l'Kglise  niériienl  la  niénie  peine.» 

44.  «  On  doit  empêcher  les  cborévéques 
de  faire  le  saint  chrême  ,  de  donner  le  Saint- 
Esprit,  de  consacrer  des  églises,  de  confé- 
rer les  ordres,  si  ce  n'est  jusqu'au  sous- 
diacunal  :  encore  ne  doivent  ils  le  faire  que 
par  l'ordre  do  révê(|ue  et,  dans  les  lieux 
marqués  par  les  canons.  Mais  ils  pourront 
vaquer,  dans  l'élendiie  du  diocèse,  à  l'impo- 
sition de  la  pénitence  et  à  la  réconciliation 
des  pécheurs.» 

45  et  46.  «  Les  évéques  n'exigeront  rien 
pour  le  saint  chiême,  pas  môme  un  denier. 
11  est  cependant  convenable  que  les  prêtres 
fassent  quelque  présent  à  leur  évêque,  en 
certains  temps  de  l'année.  Défense  de  faire 
le  saint  chrême  un  autre  jour  que  le  jeudi 
saint. s 

47.  «  Tandis  qu'un  évêque  vit  encore, 
personne,  sons  prétexte  de  l'agrément  du 
clergé  et  du  peuple,  ou  d'un  ordre  de  (luel- 
que  puissance  laïque,  ne  pourra  établir  un 
économe  pour  administrer  les  biens  de  celte 
église.  Si  l'évêque  est  si  infirme  qu'il  ne 
puisse  vaquer  à  ses  fondions,  ce  sera  au 
niélropôlitain  d'y  pourvoir,  avec  le  consen- 
tement de  cet  évêque.» 

48.  «  Hors  le  cas  de  maladie,  les  prêtres 
ne  baptiseront  personne  que  dans  les  églises 
où  il  y  a  des  fonis  baptismaux,  et  que  dans 
les  temps  marqués.» 

49.  «  Défense  aux  la'iques ,  sous  peine 
d'excommunication,  d'occuper  les  prêtres  de 
leurs  églises  à  la  répio  des  fermes  de  la 
campagne,  ou  à  des  négoces  séculiers  et  indé- 
cents.» 

50,51.  «  Les  clercs  qui  passent  dans  un 
autre  diocèse  n'y  seront  pas  reçus  sans 
lettres  formées.  On  ne  leur  permettra  pas 
même  de  servir  à  l'autel;  et  ils  ne  seront  pas 
promus  à  d'autres  ordres,  s'ils  ne  montrent 
des  lettres  canoniques  de  leur  évêque.» 

52.  «  Si  quelques  seigneurs  présentent  des 
clercs  pour  l'ordination  sans  lettres  canoni- 
ques, l'évêque  les  renverra  dans  leurs  dio- 
cèsi!S,  pour  y  être  ordonnés.  Les  sujets  des 
diverses  paroisses  d'un  diocèse  qui  deman- 
dent d'être  ordonnés  absolument,  c'esl-à-dirc 
sans  être  attachés  à  une  église,  seront  reje- 
lés;  et  ceux  qui  demanderont  d'être  ordon- 
nés pour  un  litre,  c'est-à-dire  pour  une 
église,  ne  le  seront  qu'après  qu'ils  auront 
passé  un  an  au  moins  dans  un  clergé  réglé 
ou  dans  la   ville  épiscopale,   afin  que  l'on 


puisse  s'assurer  de  leur  doctrine  et  de  leurs 
mœurs.» 

5;5.  «  Les  chanoines,  soit  dans  la  ville,  soit 
dans  le  mon.isièie,  olisi  rveroni  la  vie  com- 
mune, su  vaut  la  eoiisiitiiiioii  de  l'eiiipereur 
Louis,  fuite  à  Aix  -la -CiMpelle.» 

5'i.  «  Les  titres  cardinnix  ,  qui  sont  dans 
les  villes  et  les  faubourgs,  c'est-à  dire  les 
paroisses,  seront  enlièremenl  à  la  dicpositiou 
de  l'cvêque.» 

53.  «  L'usure  est  défendue  à  tous  les  chré- 
tiens.» 

5G.  «  I,es  évêqurs  ne  priveront  |)ersonne 
de  la  communion  ecelé'-iaslique,  (|ue  pour 
un  crime  certain  et  manilcsle;  et  ne  pro- 
nonceront l'anaihème  que  du  consentement 
du  niélropôlitain  et  île  ses  coni|)rovinciaux. 
Car  c'est  une  peine  qu'on  ne  doit  imposer 
que  pour  de  grands  crimes  qu'on  n'espère 
point  pouvoir  corriger  .lutrement.  » 

57.  «  Les  moines  n'iront  p.is  à  la  cnur  sans 
la  permission  de  l'évêque  diocésain,  (|ui  doit 
aussi  avoir  soin  qu'ils  ne  demeurent  pas 
longtemps  dans  des  maisons  de  cimpagne, 
sous  prétexte  qu'ils  ont  pour  cela  des  obé- 
diences. » 

58.  «  Le  roi  ne  recevra  pas  à  son  service 
des  clercs  chanoines  sans  le  consentement 
de  leur  évêque.  » 

59.  «  On  ne  pourra  chasser  un  moine  de 
son  monastère  sans  la  parlicip.-ition  de  l'e- 
vê(iue  ou  de  son  vicaire,  (lui  réglera  la  ma- 
nière de  vie  du  moine  expulsé,  aDii  qu'il  ne 
se  perde  pas  entièrement.  » 

Il  s'agit,  dans  ce  règlement,  des  moines 
incorrigibles.  C'était  encore  l'usage,  en  ce 
tenipv-là,  de  les  dépouiller  de  l'habit  reli- 
gieux et  de  les  chasser  du  monastère. 

GO.  «  On  soumet  à  la  pénitence  canonique 
ceux  qui  brisent  les  portes  des  monastères, 
des  églises  et  des  autres  lieux  saints;  et  qui 
en  emportent  ou  les  dépôts,  ou  toute  autre 
chose,  ou  qui  llé.^bonorent  les  prêtres  et  au- 
tres clercs,  ou  les  maltraitent.  » 

62.  «  La  peine  d'excommunication  est  or- 
donnée contre  ceux  qui  s'emparent  des  biens 
de  l'église,  jusqu'à  ce  qu'ils  les  restituent; 
et  contre  ceux  (lui  refusent  de  payer  à  l'é- 
glise, à  cause  des  héril^iges  qu'ils  tiennent 
d'elle,  les  tributs  et  les  dîmes  pour  fournir 
aux  réparations  des  bâtiments  et  à  l'entre- 
tien des  clercs.  » 

La  dimo  élait  due  selon  le  droit  commun; 
et  la   renie,  ou  neuvième  partie  des  fruits, 
comme  rente  seigneuriale  ou  redevance  pour 
les  terres  que  l'église  avait  cédées  à  (jnel 
qu'un. 

63.  Selon  les  canons  et  la  constitution  de 
l'empereur  Louis,  personne  ne  pourra  con- 
traindre les  prêtres  de  payer  quelque  cens 
poui'  les  ilîmes  et  les  oblations  des  fidèles,  ni 
pour  ce  qui  aura  été  donné  à  l'église  pour 
le  lieu  de  la  sépulture. 

64.  Ci,  61),  1)7,  68,  69  et  70.  «  Les  ravis- 
seurs, les  adullèies  et  les  corrupteurs  de  re- 
ligieuses seront  punis  suivant  la  rigueur  des 
canons.  A  l'égard  de  celles  qui,  sous  le  voila 
de  la  religion,  aflectent  de  paraître  vivre  en 
religieuses,  quoiqu'elles  vivent  dans  les  dé- 


laôi 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


tT^l 


lices  et  dans  la  débauche,  l'évéque,  aidé,  s'il 
est  lie^oin.  du  la  puissance  royale,  It's  obli- 
pera  de  vivre  en  ccrl.iiiis  lieux  où  ellos  aient 
d("i  personnes  de  piété  lémoins  tic  Irur  con- 
duite. Que,  s'il  n'a  point  de  preuves  évidentes 
de  leurs  mauvaises  mœurs,  mais  seulement 
des  soupçons,  il  les  roulraindra  de  hc  justi- 
fier selon  les  lois  et  les  a\ erlira  de  vivre  plus 
religieusement  à  l'avenir.  Un  homme  qui  a 
commis  un  adultère  avec  une  femiiie,  et  qui 
l'épouse  ensuite  après  la  mort  de  son  mari, 
doit  être  mis  en  pénitence;  s'ils  oui  procuré 
la  mort  du  mari,  ou  s'ils  sont  parents,  ils 
demeureront  toute  leur  vie  en  pénitence, 
sans  espérance  de  se  marier  à  d'autres.  » 

71.  «  Le  roi  donnera  des  lettres  munies  de 
son  sceau  à  chaque  évéqiie,  en  verlu  des- 
quelles les  officiers  publics  seront  obligés  d'j 
lui  prêter  secours  ()onr  l't'xercice  de  son  mi- 
nistère, lorsqu'il  en  sera  besoin.  » 

72.  «  On  n'enterrera  personne  dans  les 
églises  comme  par  droit  héréditaire,  mais 
ceux-là  seuleni  'lit  que  l'évéque  ou  le  curé 
en  jugeront  dignes  par  la  sainlelé  de  leur 
vie.  On  ne  l'ouillera  point  dans  les  tombeaux 
pour  en  tirer  les  ossements  des  morts,  et  l'on 
n'exigera  rien  pour  la  sépulture;  mais  si  les 
parents  ou  les  héiiliers  oiïrent  quelque  chose 
en  aumôme,  on  pourra  le  recevoir,  sans  tou- 
tefois le  demander.  » 

73.  «  Les  lois  des  conciles  et  des  princes 
chrétiens  contre  les  juifs  seront  observées, 
nommément  celles  de  Constantin,  de  Théo- 
dose,  de  Childebcrt.  »  Ces  lois  sont  rappor- 
tées à  la  suite  de  ce  canon,  avec  plusieurs 
décrets  des  Pères  et  des  conciles  sur  le  même 
sujet.  Les  évéques,  à  ce  sujet,  en  citjint  le 
troisième  concile  d'Orlé.ins,  disent  que  saint 
Loup  de  Trojes  y  présida  :  c'était  saint  Loup 
de  Lyon. 

74.  On  exhorte  les  personnes  puissantes  à 
empêcher  le  concubinage  dans  leurs  mai- 
sous,  et  à  autoriser  leurs  chapelains  pour 
instruire  et  corriger  leurs  domesliiiues. 

75.  «  11  serait  à  souhaiter,  dit  le  concile, 
que  le  roi  ne  donnât  pas  à  des  laïques  les 
chapelles  de  ses  maisons  royales;  mais  si, 
pour  certaines  raisons,  on  ne  peut  pas  re- 
trancher cet  abus,  il  faut  du  moins  empêcher 
que  ces  laïques  ne  perçoivent  les  diuies  et 
ne  les  emploient  à  nourrir  leurs  chiens  et 
leurs  concubines.  » 

7G.  On  prit!  le  roi  de  défendre  aux  comtes 
et  aux  autres  juges  de  tenir  leurs  audiences 
depuis  le  mercredi  des  cendres,  commence- 
nienl  du  Caiécne,  auquel  on  impose  les  mains 
à  tous  les  pénitents,  pour  vaquer,  le  reste 
de  ce  saint  temps,  aux.  exercices  de  la  péni- 
tence et  aux  offices  divins. 

77.  «  On  chômera  pendant  huit  jours  la 
solennité  de  l'àques,  et  l'on  s'abstiendra  pen- 
dant ce  temps-là  non  seulement  des  œuvres 
servîtes,  mais  encore  de  la  chasse  et  du  com- 
merce :  le  tout  sous  peine  d'excommunica- 
tion. » 

78  et  79.  «  Il  est  ordonné  d'observer  tous 
les  capiîulaires  ecclésiastiques  de  Gharlema- 
gne  et  de  Louis  le  Débonnaire,  et  tous  les 
règlements  du  présent  concile,  sous  peine 


de  déposition  pour  les  clercs  el  de  bannis- 
sement pour  les  laïques.  » 

80.  Lis  évéques,  qui  ne  parlaient  ainsi  que 
dans  la  suppo>>ition  que  le  roi  confirmorriit 
leurs  rcgleraenls,  le  prièrent  en  effet  do  le 
faire;  mais  les  principaux  seigneurs,  voyant 
qu'en  les  recevant  ils  seraient  obligés  dd 
quiller  les  alibayes  el  les  antres  biens  d'é- 
glise dont  ilb  jouissaient,  (iient  tant  auprès 
de  ce  prince,  qu'il  refusa  de  confirmer  les 
canons  qui  les  regardaient,  et  qu'il  n'ap- 
prouva que  ceux  qui  ne  les  intéressaient 
point.  Le  P.  Longueval  s'est  donc  Irompô 
{llùt.  lie  riîçjl.  Giill.,  t.  y,  p.  519),  en  disant 
absolument  el  sans  aucune  distinction  que 
le  roi  Charles  signa  ces  lèglements  el  promit 
de  les  faire  observer.  Ils  furent  confirmés 
dans  un  concile  (|ui  se  tint  à  P. iris  le  14-  fé- 
vrier de  l'an  84t5;  mais  ils  n'en  furent  pas 
mieux  observés.  Le  roi  Ch.irles  ayant  con- 
voqué un  parlement  ou  une  assemblée  géné- 
rale à  Eperiiai,  diocèse  de  ll.ims,  l'an  846  ou 
847,  les  seigneurs  laïques  y  firent  un  choix 
des  canons  qui  pe  les  regardaient  pas  ou  qui 
les  intéressaient  peu,  envoyèrent  cette  liste 
aux  évêiiues,  et  leur  déclarèrent  que  le  roi 
cl  eux  ne  voulaient  observer  que  ces  canons, 
qui  sont  au  nombre  de  dix-neuf.  Anal,  des 
Conc,  t.  11. 

Mlî.iUX  (Concile  de),  où  assistèrent  treize 
évéques,  rau9(j2.  Voij.  Maune. 

JlEAUX  (Concile  de),  l'an  iOfâ.On  lit  dans 
les  recueils  ordinaires  des  conciles  qu'il  y  en 
eut  un  à  Meaux  l'an  lOSO,  où  Arnoul  fui  or- 
donné é\éiiue  de  Soissuns,  el  un  autre  l'au 
1032 ,  où  Robert  fut  ordonné  évêque  de 
jMcaux;  mais  le  savant  Mansi  prouve  que 
de  ces  drux  conciles  il  n'i  n  faut  taire  qu'un, 
qui  se  tint  l'an  1082,  puiscjue  les  auriens  écri- 
vains ne  font  nienliou  (jue  d'un  concile  qui 
ait  élé  tenu  àMeaux  dans  ces  temps-là.  On 
doit  ajouter  aux  ai  tes  do  ce  concile  deMeaux 
la  charte  par  laquelle  le  comte  (juarin  donne 
l'église  de  Sainto-Margiierite  à  l'abbaye  de 
CliMiy.  Mansi,  t.  Il,  cal.  53. 

MÈAUX  (Con:ilo  de),  l'an  1204.  Ce  concile 
futconvoijuc  par  l'ablié  Cosemaire,  légat  du 
saiut-siége,  dans  l'intention  de  réconcilier 
les  rois  de Franceet  d'Angleterre,  qui  étaient 
divisés  au  sujet  du  cumlé  de  Poitiers,  que 
Jean,  roi  d'Angleterre  ,  disait  lui  avoir  été 
nsiiri  é  par  Philippe-Auguste  ,  roi  de  France. 
Labb.  XI. 

SIEAUX  (Concile  de),  l'an  1229.  Ce  fut  une 
assemblée  d'évêques  et  de  grands  ouverte  à 
Bissege,  transférée  à  Meaux  el  terminée  à 
Paris,  llaymond,  comle  de  Toulouse,  y  fil  sa 
paix  avec  l  Eglise  et  avec  saint  Louis,  par  un 
traité  signé  à  Paris  au  mois  d'avril,  avant 
Pâques,  qui  cette  ani!C<'  était  le  15  avril. 
Les  auteurs  du  Gdllia  Christuma  mettent  ce 
concile  en  1228,  suivant  l'ancien  style. 

MEAUX  (Concile  de),  l'an  1240.  Jacques 
de  PalesUine,  cardinal  légat,  tint  ce  concile, 
où  l'on  traita  de  la  contumace  de  l'empereur 
Frédérii-. 

MEAUX  (Synode  de),  l'an  1246.  Nous 
trou  vous  dans  \v.  Nouveau  Trésor  d'ancedoUs 
du  P.  Marlèi.c  des  statuts  publiés  par  Odon, 


1255  ME\ 

évéque  ilo  Frascnli  et  légat  du  saint-siéqe, 
pour  l'Ru'liso  (le  Mt-aux,  >oiis  la  flalc  du  ik 
lies  cali'uiU's  de  mars  liV5,  rannéc  com- 
mi-nçiiil  à  i'âiiiii'S  diiiis  ces  IciiipN  lA.  Ci'S 
slalii'ls,  an  tiomlirc  di>  six.  sont  suivis  des 
Slalnls  synodaux  de  l'iîglisi-  de  Mcaux,  au 
iioriibre  de  cciil  dix-scpl,  l'iais  sans  dale, 
cl  qui  ('oivcul  avoir  été  portés  par  un  évê>|iie 
de  re  siège  donl  le  nom  av.iil  pour  initiale  la 
lettre  J.  Il  est  ni^iniué  dans  le  premier  île 
ces  derniers  statuts  (jue  le  synode  avait  eou- 
lume  de  se  tenir  tous  les  ans.  le  jeudi  de  la 
troisième  semaine  de  seplcmbre. 

Le  5  défend  de  ri^n  exiger  pour  le  bap- 
tême, et  permet  seuleminl  île  receroir  ce 
que  rliacun  voudra  bien  «dTrir. 

Le  6  reeomin  inde  de  ne  jamais  omettre 
de  (iemaïub'r  à  la  personne  laïque  qui  aurait 
conféré  le  bapiénie  dans  un  cas  di-  nécessité, 
ce  qu'elle  a  fait  et  ce  qu'i  lie  a  dit,  et  de  dé- 
clarer ce  bapléme  valide,  si  l'on  trouve  (|ue 
les  règles  prescrites  dans  le  Rituel  romain 
ont  été  observées,  sinon, de  baptiser  reniant 
sous  cette  condition  :  5i  /i«  non  es  bapliza- 
tus. 

Le  9'  rappelle  aux  laïques  l'obligation  de 
fléchir  les  genoux  devant  le  saint  sacrement, 
toutes  les  lois  qu'il  passe  devant  eux,  et  de 
l'accompagner,  s'ils  le  peuvent,  jusqu'à  la 
maison  de  la  personne  inCrnic. 

Le  13'  fait  mention  des  cas  réservés  au 
souverain  pontife. 

Le  IV'  défend  d'absoudre  le  pénitent  qui 
n'est  pas  résolu  à  s'abstenir  de  tout  péché 
mortel. 

Le  16'-  JTitime  l'obligation  de  restituer  avant 
toute  aulie  espèce  de  bonni'S  œuvres. 

Le  18"  défend  de  demander  en  confession  les 
noms  des  complices. 

Le  20  prescrit  le  secret  de  la  confession, 
sous  peine  de  dégradation  pour  celui  qui 
l'aurait  révélé  directement  ou  indirecte- 
ment. 

Le  22'  menace  d'excommunication  ceux 
qui,  dans  le  mariage,  auraient  recours  au 
sortilège. 

Le  -13'  ordonne  de  consulter  l'évêque  ou 
son  officiai,  dans  tous  les  doutes  relatifs  aux 
mariages. 

Le  2îp'  prescrit  le  même  désintéressement 
pour  l'cxtrême-onclion  que  pour  le  baptême. 

Le  27*  défend  de  différer  une  sépulture 
par  motif  d'intérêt,  et  permet  seulement  de 
recevoir  après  l'enterrement  ce  qui  aura  été 
donné  en  aumône. 

Le  29°  n'autorise  l'opération  césarienne 
que  pour  le  cas  oii  la  mort  de  la  femme  au- 
rait été  constatée  d'avance. 

32'.  Les  peuples  seront  exhortés  à  dire 
l'Oraison  dominicale,  la  Salutation  angclique, 
et  le  Credo  in  Ueum. 

33'.  Les  femmes  ne  feront  point  de  vœux 
sans  l'agrément  de  leurs  maris  et  le  conseil 
des  prêtres. 

S'i.'.  Aucun  prêtre  ou  chapelain  n'aura  de 
femme  chez  soi,  si  elle  n'est  sa  mère  ou  sa 
sœur,  ou  qu'elle  n'ait  au  moins  soixante 
ans,  et  qu'elle  ne  soit  pas  suspecte. 

35".  On  défend  aux   clercs  les  jeux,  les 


MEA 


1?.54 


sperlacles  et  les  danses, ainsi  que  l'enlréc  des 
cabarets. 

36'.  Les  clercs  et  les  réguliers  ne  recevront 
nuciine  illuie  (|ue  p.ir  la  main  iJe  I  évèi|ue  ou 
des  évêqucs. 

•17°.  Aucun  clerc  ne  se  f'ra  caution  auprès 
d'un  juif  ou  d'un  usurier,  ni  ne  donnera  en 
gage  des  orncin   nl>  ou  des  livies  d'égiise. 

3S' .  On  ne  recevra  pour  pi  élicaleiirs  que 
ceux  que  l'évéïiue  aura  envujésou  bien  au- 
torisés. 

k3'.  Les  prêtres  renouvelleront  l'eucha- 
ristie  tiiules  les  semaines. 

Le  48'  recommande  de  sonner  la  grosse 
cloche  an  moinciil  de  l'Elévation. 

Le  Vi)' conseille  de  sv.  servir  de  vin  ronge  do 
préiéicucc  au  blanc,  pour  le  saint  sacri- 
fice. 

Le  50' défend  aux  prêtres  de  garder  dan» 
leurs  maisons  leurs  i  nl'inls  illégilimes,  et  d'y 
avoir  di'S  échecs,  des  cartes  ou  des  des. 

Le  52'  déclare  nui  de  diidt  le  legs  qu'un 
prêtre  ferait  à  d'autres  qu'à  l'Eglise  ell '- 
même  d'tin  immiMible  qu'il  aurait  acquis 
avec  des  biens  d  liglise. 

Le  5'i'  défend,  sous  peine  d'excomniunica- 
lion,  les  mariages  secrels. 

Le  30'  défend  les  danses  dans  les  églises, 
dans  les  cimetières  et  dans  les  processions. 

Le  o7"=  interdit  aux  buuchi'rs  de  se  servir 
de  juifs  pour  laver  leurs  viandes. 

Le  58'  défend  de  donner  aux  enfants  des 
hosties  non  consacrées,  aux  piêlres  de  cé- 
lébrer sans  chaussure  et  de  porter  des 
armes. 

Le  tjl*  ordonne,  sous  peine  d'excommu- 
nication, à  ceux  qui  auraient  pris  la  crois 
d'acquitter  leur  vœu. 

Le  G4-'  procrit  la  confession  avant  le  ma- 
riage. 

Le  CT*"  fait  un  devoir  à  tous  les  diocésains 
de  visiter  chaque  année  i'églisc  de  Meiux. 

Le  69'  recommande  de  prier  principale- 
ment pour  le  roi. 

Le  '70'  défend  aux  prêlres  de  rien  exiger 
pour  les  cerliûcals  que  leur  demandent  les 
personnes  qui  doivent  se  marier. 

Le  71^^  déclare  excommuniés  les  clercs  con- 
cublnaires  ou  qui  refusent  de  congéiiier  des 
femmes  suspectes. 

Le  73'  défend,  sous  peine  d'excommunica- 
tion de  faire  des  marchés  les  jours  de  di- 
manche. 

Ik'.  Les  prêtres  n'imposeront  plus  de 
pénitences  publiques,  à  moins  d'ordres  supé- 
rieurs. 

75'.  Même  règle  à  observer  par  rapport 
aux  excommunications  générales. 

Le  76'  def  nd  aux  clercs,  sons  peine  d'ex- 
conimunicatiou,  l'usure  et  le  négoc  '. 

77'.  Les  diacres  n'entendront  point  les  con- 
fessions, si  ce  n'est  dans  uneexliéme  néces- 
sité. Car  ils  n'ont  pas  les  clefs,  et  ils  ne  peu- 
vent pas  absoudre. 

78'.  Chaque  doyen  recommandera  les  prê- 
tres morts  de  son  doyenné  aux  autres  prêlres, 
et  chacun  fera  un  strvice  pour  l'àme  da 
sou  confière. 

83'.  Les   fruits   de  la  récolte  d'aoïîl  de 


iâss 


DICTlONNAir.E  DES  COiNClLLS. 


12.>0 


chaque  année  appartiendront  au  curé  vivant 
dans  la  paroisse  au  temps  de  Pàijui's.  S'il 
meurt  avant  Pâques,  sans  avoir  de  sucres- 
seiir  à  l'époque  du  mercredi  saint,  les  fruits 
seront  dévolus  à  l'évéque  ou  à  rarcliidiacrc. 

9!)'.  Les  prêtres  et  les  laïques  qui  se 
prosterneront  à  terre  au  récit  de  la  passion 
du  Sauveur,  et  à  ces  mois  Emisit  spir-ilum, 
gagneront  dix  jours  d'indulgences. 

Le  104.  marque  les  limites  de  la  juridiction 
des  archidiacres. 

Le  llo'  elle  suivant  prescrivent  les  fêtes  à 
observer. 

Le  117'  ou  le  dernier,  contient  l'énuméra- 
lion  des  cas  réservés  à  l'évéque.  Thés.  nov. 
anecd.,  t.  IV,  ex  ms.  cod.  mon.  Meld.  S.  Fa- 
ronis. 

MIÎAUX.  (Synode  de),  l'an  1V93.  Il  est  fait 
mention  dans  la  Bihliothèque  historique  de  la 
France  du  P.  Lelong,  (.  I,  de  statuts  syno- 
daux publiés  en  cette  année  pour  ce  dio- 
cèse. 

MKAUX  (Synode  de)  l'an  loOl,  sous  Louis 
Pinelle  qui  y  publia  de  nouveaux  statuts. 
Biblutthè/jne  hist.  de  la  France,  t.  1. 

MEAUX  (Concile  de),  l'an  152:J;  contre 
Luther.  Spond. 

MEAUX  (Synode  de),  l'an  ISoi,  sous  Do- 
minique S.'guier,  qui  y  publia  de  nouveaux 
statuts.  Bibl.  hist.  de  la  France,  t.  1. 

MEAUX  (Synode  de),  l'an  1G34-,  sous  Do- 
miniiiue  Séguicr.  Des  statuts  y  furent  pu- 
bliés avec  un  règlement  proposé  aux  ecclé- 
siastiques. Stat.  fijnod.  pour  le  diocèse  de 
Meaux,  Paris,   ICo'i. 

MEAUX  (Synode  de),  l'an  1675,  sous  Do- 
minique de  Ligny.  Les  statuts  synodaux  que 
publia  ce  prélat,  sont  cités  par  le  P.  Lelong. 
Bibl.  hist.  de  la  France,  l.  l, 

MEAUX  (Synode  de)  ,  l'an  1G91,  au  mois 
desepieuibre,  sous  Jacques-BénigneBossuel. 
L'illustre  prélat  publia  dans  ce  synode  de 
nouveaux  statuts.  Bibl.  hist.  de  la  France, 
t.l. 

Le  même  ouvrage  fait  mention  du  Synn- 
dicon  de  l'Eglise  de  Meaux,  qui  se  trouve,  y 
csl-il  dit,  dans  V  Histoire  de  l'Eylise  de  M  eaux, 
par  Toussaint  duPlessis.  Il  nous  a  été  im- 
possible de  nous  procurer  cet  ouvrage. 

MEAUX  (Syntxlc  de  ,  l'an  172'i-.  Le  cardi- 
nal de  Bissy,  e\éque  de  Meaux,  publia  dans 
ce  synode  une  Compilation  d'Ordonnances 
de  ses  prédécesseurs.  Bibl.  hist.  de  la  France, 
t.l. 

MECIILINIENSIA  {Concilia).  Voy.  Ma- 

LINES. 

MFDIOL.iNENSIA  [Concilia].  Voy.  Mi- 
lan. 

MEDUNTENSE  [Concilium).  Voy.  Man- 
tes. 

MEHUN-SUR-LOIRE  (Concile  de), Mrt^rfit- 
nense,  l'an  b^l.  Ce  concile  fut  assemblé  au 
sujet  de  l'élection  de  l'abbé  de  Saint-Pierrc- 
le-Vif  de  Sens.  On  y  Cl  défense,  sur  la  de- 
mande de  Waultier,  alors  archevêque  de 
Sens,  d'ordonner  un  autre  abbé  de  Sainl- 
Pierre-le-A  if,  que  celui  qui  serait  nommé 
par  les  moines.  Bouquet,  t.  IX. 

MEiSSEN   (  Synode  de  ) ,    Misnensis,   l'au 


1231.  Henri,  évéque  deMeissen,  y  conQrma 
l'abbé  et  le  couvent  de  Buch  dans  la  posses- 
sion de  cerl.iines  terres,  sur  lesquelles  les 
deux  frères  Voicmar  et  Henri  de  Buch  pré- 
tendaient avoir  des  dr'ili.Conc.  Gertii.,  t.X. 

MEISSEN  (Synode  diocésain  de),  tenu  par 
l'évéque  Rodolphe  de  Plauvenitz,  l'an  1413. 
L'évéque  y  publia  quinze  articles  de  règle- 
ments, avec  quelques  autres  supplémen- 
taires, relatifs  à  la  conduite  des  clercs  et  au 
bon  ordre  des  maisons  religieuses.  Conc, 
Germ.,  t.  V. 

MEISSEN  (Synode  diocésain  de),  tenu  par 
l'évéque  Jean  de  Salhausen,  l'an  1504..  Dans  ^ 
ce  synode,  qui  contient  en  général  la  conOr-  \ 
mation  ou  une  promulgation  nouvelle  des 
statuts  précédents  ainsi  que  des  constitu- 
tions des  empereurs  Frédéric  H,  Charles  IV 
et  Sigismond  en  faveur  des  immunités  ecclé- 
siasti(|uis  ,  l'évéque  ordonna  plus  particu- 
lièrement à  tous  les  curés  qui  auraient  dans 
rétenilue  de  leur  paroisse  des  personnes  de 
race  sclavonne  dont  ils  ignoreraient  l'idiome, 
de  leur  procurer,  sous  peine  de  privation  de 
leur  bénéfice,  des  vicaires  ou  des  chapelains 
capables  de  les  instruire  dans  leiu-  propre 
langue;  d'ajouter  à  la  dernière  collecte  de 
chaiiue  messe  l'oraison  Et  famulos  liios,[)Oav 
le  pa|)e,  l'empereur  et  l'évéque  du  diocèse; 
de  rappeler, au  moins  une  fois  clia()ue  année 
à  leurs  paroissiens,  les  indulgences  accordées 
par  les  papes  Urbain  IV  et  Martin  V  pour  lo 
j(uir  et  l'octave  de  la  Fête-Dieu;  de  ne  pas 
souffrir  qu'on  fît  paître  dans  les  cimetières 
des  chevaux  ou  d'autre  bétail;  de  ne  point 
interdire  d'eux-mêmes  les  sacrements  aux 
femmes  qui  auraient  fait  de  fausses  couches, 
maisde  les  renvoyer  au  jugement  de  l'évéque 
quand  ils  seraient  certains  (lu'eiies  seraient 
coupables  ,  et  à  l'examen  de  l'archiprêlre 
dans  tous  les  cas  douteux  ;  de  laisser  chaeun 
libre  de  choisir  le  lieu  de  sa  sépulture,  même 
dans  un  terrain  profane;  de  ne  point  ad- 
mettre de  paroissiens  étrangers  aux  offices 
de  leurs  églises  les  jours  de  dimanches  et 
de  fêles,  à  moins  de  quelques  raisons  légi- 
times. 

L'évéque  statua  de  plus  que  les  offrandes 
faites  dans  les  églises  et  les  chapilles  dépen- 
dantes d'une  p.iroisse  ,  aux  jours  de  fêtes 
patronales,  ainsi  ((ue  celles  déposées  sur  les 
divers  autels  eu  quebiuo  jour  de  l'année  que 
ce  fût,  appartiendraient  de  droit  au  curé  de 
la  paroisse;  que  celles  qui  pourraient  être 
déposées  au  pied  des  crucifix  le  vendredi 
saint,  le  saaîedi  saint  et  dans  la  nuit  do 
Pâques,  seraient  partagées  par  égale  moi- 
tié entre  le  curé  et  la  fabrique;  que  les 
marguillicrs  ,  ou  altermanns  ,  en  seraient 
choisis  qu'avec  l'agrément  du  curé,  et  qu'ils 
seraient  obligés  de  lui  rendre  compte  de  leurs 
recettes  au  moins  une  fois  chaque  année, et 
même  autant  de  fois  qu'il  jugerait  à  propos 
de  le  leur  demander.  Conc.  Germ.  t.  VI. 

MELUENSIA  [Concilia).  Voy.    Meaux. 

MELFI  (Concile  de),  Melphilanum,  l'aa 
105t).  Ce  concile  fut  tenu  à  Melfi ,  ville  épis- 
copale  de  la  Pouille,  et  non  pas  à  Amalfi, 
dans  k'  royaume  de  Naples,  comme  l'a  cru 


12S7 


MEI, 


MEL 


125a 


Nocl-Alcxandrc,  et  après  lui  le  P.  Richard. 
Le  pape  Nicolas  y  présida  pI  prononça  la 
déposition  de  l'évéque  de  Trani,  canoiiiqiic- 
mcnl  convaincu  de  crimes.  Il  est  vraisem- 
blable, dit  le  I*.  Alexandre,  que  ce  fut  dans 
ce  concile  que  le  pape  donna  aux  Normands 
l'absolution  de  toutes  les  censures  qu'ils 
avaient  encourues,  moyennant  la  restitution 
qu'ils  lui  firent  des  terres  du  sainl-siége  dont 
ils  s'claient  emparés. 

MlîLFl  (Concile  de),  ou  de  Melphe  dans 
la  Touille,  Mctphitanum,  l'an  1080.  Le  pape 
Urbain  II  flt  célébrer  ce  concile  où  le  duc 
Roger  se  trouva  avec  tous  les  évéques  et 
les  comtes  de  la  Pouille,  de  la  Calabre,  de 
toutes  les  autres  provinces.  L'on  y  fit  les 
seize  canons  suivants  : 

1.  On  ordonne  de  déposer  les  évéques ,  les 
prêtres  et  généralement  tous  ceux  qui  ont 
conféré  ou  reçu  des  dignités  ecclésiastiques 
par  simonie,  en  donnant  ou  en  acceptant  de 
Targent.  On  distingue  aussi  et  l'on  con- 
damne toutes  les  espèces  de  simonie  qui 
peuvent  se  commettre  non -seulement  en 
donnant  ou  en  recevant  de  l'argent,  mais 
encore  en  promettant,  en  priant,  en  rendant 
quelque  service,  dans  l'intention  d'obtenir 
une  dignité  ecclésiastique. 

2.  On  ne  recevra  personne  aux  ordres 
sacrés,  s'il  ne  garde  le  célibat,  suivant  les 
règlements  des  saints  canons. 

3.  Défense  de  recevoir  aux  ordres  sacrés 
ceux  qui  n'auront  pas  mené  une  vie  chaste, 
ou  qui  seront  bigames. 

i.  Défense  d'ordonner  un  sous -diacre 
avant  l'âge  de  quatorze  ou  quinze  ans,  un 
diacre  avant  vingt-cinq,  et  un  prêtre  avant 
trente. 

5.  Défense  aux  la'i'ques  de  donner  des 
dimes  ou  une  église,  ou  toute  autre  chose 
de  celles  qui  dépendent  de  la  juridiction  de 
l'Eglise  aux  monastères  ou  aux  chanoines. 
Bans  le  consentement  de  l'évéque  ou  du 
pape. 

6.  Même  défense  aux  abbés. 

7.  Défense  aux  abbés  d'exiger  de  l'argent 
de  ceux  qui  se  font  moines. 

8.  Défense,  sous  peine  de  déposition ,  aux 
clercs  et  aux  moines  de  recevoir  les  insti- 
tutions des  mains  des  laïques,  pour  quelque 
dignité  ecclésiastique  que  ce  puisse  être. 
t  9.  On  abolit  l'usage  des  prêtres  et  des 
ecclésiastiques  acéphales  ,  qui  étaient  au 
service  des  grands  seigneurs  et  des  dames 
de  qualité,  au  déshonneur  de  leur  caractère. 

10.  Défense  aux  évéques  et  aux  primats 
de  retenir  dans  leurs  diocèses  des  moines 
vagabonds  qui  n'ont  point  de  lettres  de  leurs 
abbés. 

11.  Défense  aux  évéques  d'admettre  à  la 
cléricature  des  oclaves  ou  des  personnes 
attachées  à  la  cour  par  leurs  olûces,  et  qui 
ont  des  comptes  à  rendre. 

12.  Les  sous -diacres  qui  sont  mariés  se- 
ront privés  des  fonctions  de  leur  ordre  et  de 
leurs  bénéfices. 

13.  Les  clercs  éviteront  le  luxe  et  ne 
s'habilleront  point  à  la  façon  des  gens  du 
monde. 

Dictionnaire  des  Conciles.  I. 


r».  Les  fils  des  prêtres  seront  exclus  du 
ministôie  des  saints  autels,  à  moins  <iu'ils 
n'aient  été  élevés  parmi  les  moines  ou  les 
chanoines. 

1.5.  Défense  de  recevoir  ceux  qui  ont  été 
excotnmuniés  par  leur  évêque. 

1().  On  avertit  les  évéques  et  les  prêtres  de 
veiller  sur  les  pénitents,  alin  (]u'ils  ne  fas- 
sent pas  de  fausses  pénitences,  comme  il 
arrive  lorsqu'on  ne  se  repcnt  pas  de  tous 
les  péchés  sans  aueune  exception,  ou  que 
l'on  demeure  dans  les  occasions  prochaines 
de  les  commettre,  ou  que  l'on  conserve  de 
la  haine  dans  le  cœur  contre  quelqu'un,  ou 
que  l'on  refuse  de  pardonner.  Labb.  \. 

MliLFI  (Concile  de),  dans  la  Pouille,  l'an 
1100.  Le  pape  Pascal  II  tint  ce  concile  au 
mois  d'octobre,  et  y  excommunia  la  ville  de 
Bénévent,  pour  s'être  soustraite  à  l'obéis- 
sance (lu  sainl-siége,  sans  que  les  historiens 
nous  en  disent  le  sujet.  Le  même  pape  donna 
deux  autres  bulles  ilans  le  même  concile  : 
l'une  en  faveur  de  l'Eglise  de  Mayence,  ville 
épiscopale  de  Sicile,  adressée  à  Etienne, 
évêque  de  cette  ville;  l'autre  adressée  à 
Oderic,  abbé  du  Mont-Cassin.  Mansi,  t.  Il , 
col.  179. 

MELFI  (Concile  de),  l'an  1137.  Ce  concile 
fut  tenu  en  un  lieu  nommé  Lago-Pésole , 
près  de  Melfi.  L'empereur  Lolhaire  assisié  de 
plusieurs  évéques  y  réconcilia  l'abbé  et 
les  moines  du  Mont-Cassin  avec  le  pape 
Innocent  II,  qui  se  rendit  aux  instances  de 
l'empereur.  Les  moines  firent  un  serment 
par  lequel  ils  renonçaient  au  schisme  et  à 
l'antipape  Pierre  de  Léon,  et  promettaient 
obéissanceau  pape  Innocent  et  à  ses  succes- 
seurs. Il  y  eut  cinq  sessions  à  ce  concile,  qui 
commença  le  18  juillet. 

MELFi  (Concile  de),  l'an  1284..  Gérard, 
évêque  de  Sabine  et  légat  du  pape  Martin  IV 
dans  le  royaume  de  Sicile,  présida  Ce  concile 
qui  se  tint  le  28  mars,  et  qui  fit  les  neuf 
canons  suivants  : 

1.  Tous  les  Grecs  qui  demeurent  dans  la 
Sicile  ajouteront  au  symbole  le  mot  Fi- 
lioque. 

2.  Les  oppresseurs  des  églises  et  des  ecclé- 
siastiques sont  excommuniés  ipso  facto. 

3.  On  condamne  les  latins  de  naissance 
qui  se  marient  étant  dans  les  ordres  mi- 
neurs, et  se  font  ensuite  élever  aux  ordres 
supérieurs  sans  renoncer  au  mariage  et 
sans  obliger  leur  femmes  à  faire  vœu  per- 
pétuel de  chasteté  ,  disant  qu'ils  veulent 
observer  le  rite  des  Grecs.  Ceux  qui  se  feront 
ainsi  ordonner  seront  privés  pour  toujours 
de  leur  office  et  bénéfice,  et  les  évéques  (jui 
les  auront  ordonnés  seront  suspens  |)our 
un  an  de  la  collation  des  ordres  qu'ils  leur 
auront  conférés. 

k.  Défense,  sous  peine  de  suspense,  aux 
évéques  et  aux  autres  prélats  de  gager  des 
prêtres  grecs,  pour  faire  l'office  divin  et 
administrer  les  sacrements  dans  les  églises 
des  Latins. 

5.  Les  clercs  concubinaires  et  leurs  con- 
cubines seront  excommuniés. 

6.  On  nommera  des   procureurs  chargés 

40 


1259 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


1260 


de  rendre    compte   des    biens  de  quelque 
prélat  que  ce  soit, lorsqu'il  viendra  à  mourir. 

7.  Aucun  bônéûcier  séculier  ou  régulier 
ne  pourra  louer  les  biens  de  son  béuéûce 
pour  plus  de  cinq  ans. 

8.  Ceux  qui  dépouillent  les  églises  de 
leurs  biens,  ou  qui  les  engagent  à  des  laïques 
à  vie  ou  pour  longtemps,  à  condition  que 
ces  laïques-fermiers  leur  paieront  un  cens 
annuel,  seront  excommuniés. 

9.  On  observera  ces  constitutions ,  et  les 
évéques  les  feront  lire  tous  les  ans  dans 
leurs  synodes.  Martenne,  vel.  monum.  t.Vll, 
pag.  283;  Mansi,  t.  Ill,  col.  123. 

MELFI  (Synode  de),  novembre  1024,  sous 
Lazare  CaraGni  de  Crémone.  Des  statuts  y 
furent  publiés  sur  les  divers  points  de  la 
discipline  ecclésiastique.  Conslit.  editœ  » 
Romœ ,   Ô24-. 

MELFI  (Synode  de),  l'an  1635,  sous 
Dioudonné  Scalea.  Ce  prélat ,  entre  autres 
règlements  qu'il  publia  dans  ce  synode,  de 
l'avis  de  son  chapitre  et  de  sou  clergé  , 
prescrivit  aux  prêtres  du  rile  grec  de  son 
diocèse  de  se  conformer  aux  constitutions 
des  papes  Clément  Ylll  et  Innocent  Vlll  sur 
la  discipline  à  observer  dans  leurs  églises. 
Melphiensis  ne  Rapollensis  eccl.  synod.  consti- 
tuliones,  Veneliis,  1638. 

MELITINL  (Concile  de),  dans  la  petite  Ar- 
ménie, vers  ian  358.  11  paraît  que  ce  concile 
se  tint  quelque  temps  avant  le  conciliabule 
de  Gonstantinople  où  tant  d'évêques  furent 
déposés ,  puisqu'au  rapport  de  Sozomène  , 
Elpidius  et  Satales  furent  déposés  par  les 
évéques  arious  de  Constantinople,  pour  avoir 
violé  les  décrets  du  concile  de  Méliline  en 
rétablissant  un  pr.étre  nommé  Eusèbe.  Le 
même  historien  nous  apprend  qu'Ëusialhe 
de  Sébaste  fut  aussi  déposé  pour  avoir  con- 
trev.enu  aux  décrets  de  ce  concile.  Saint  Cy- 
rille de  Jérusalem  y  assista.  On  ne  sait  rien 
des  autres  évéques  qui  s'y  trouvèrent,  ni  des 
décrets  qui  y  furent  portés.  Il  y  a  seulement 
apparence  qu'on  n'y  traita  que  des  matières 
de  discipline. 

MELLIFONT  (Concile  de),  l'an  1152.  Mel- 
lifont,  Mellifuns,  est  un  niona>>tère  de  l'ordre 
de  Cîleaux  en  Irlande.  Le  cardinal  Paperon, 
et  Chrétien,  évéque  de  Lismore  et  légat  pour 
toute  l'Irlande,  tinrent  ce  concile  après  le 
mois  de  septembre,  en  présence  des  rois, 
ducs,  évéques,  abbés  et  grands  d'Irlande.  On 
y  établit  quatre  archevêchés,  savoir  :  les  ar- 
chevêchés d'Armach,  de  Dublin,  de  Cashel 
et  de  Thouam.  L'abbé  Lenglet  se  trompe  en 
appelant  ce  concile  de  Milforl  et  en  ledistin-» 
guant  de  celui  où  furent  érigés  ces  quatre 
archevêchés,  qu'il  suppose  avoir  été  tenu  en 
1151.  Anytic.  1,  pag.  452;  Lenglet,  Tablettes 
chronolog.,  pnq.  iâO. 

MELÔDUNENSJA  {Cmcilia).  Voy.  Me- 

LCN. 

MELPHE  (Conciles  de).  Voy.  Melfi. 

M  ELP  HIT  AN  A  {Concilia  altuulra).  Voy. 
Amalfi  et  Melfi.  Amalfi  est  aujourd'hui 
encore  un  ar(hpvéché  de  la  principauté 
eitérieure;  Melti  un  évêché  de  la  Basilicate, 
dans  le  royaume  de  Naples. 


MELUN  (Concile  de),  Metoâunensi,  l'an 
1216. 

MELtIN  (Concile  de),  l'an  122o.  Le  roî 
Louis  VIII  et  les  évéques  assemblés  d;inS  ce 
concile,  le  8  novembre,  y  traitèrent  de  là 
juridiction  eeclésiasiique,  mais  sans  y  riett 
terminer.  Mansi,  t.  II. 

MKLUN  (Concile  de),  l'ah  1532,  coMMJ 
Raymond,  comte  de  'foulouse.  Mas.  t. 

MELUiN  (Concile  de  la  province  dé  Sens, 
tenu  à),  l'an  1300.  Etienne  Bécatd,  archevê- 
que de  Sens,  et  ses  sultragants  â'àssefiiblè- 
renl  à  Mclun  au  mois  de  janvier  de  l'an  1300, 
et  y  pnhiièrent,  quoiijue  sous  un  titre  uni- 
que, six  statuts  ou  règlements  de  discipline 
conformes  aux  décréiales  des  papes  et  àtix 
constitutions  de  leurs  légats.  • 

Le  1"  ordonne  que,  selon  la  décrélâlè  de 
Bonifiire  Vlll,  de  Rescriplis  (in  Sext.  î)e- 
cret.),  on  ne  eommettè  l'exécution  des  lellreS 
apostoliques  qu'à  des  personnes  constituées 
en  dignité,  on  qui  auront  des  personnals,  ou 
qui  seront  chanoines  de  cathédrales;  et  que 
ces  personnes  mêmes  ne  s'acquittent  de  leur 
commission  que  dans  des  villes  ou  autres 
lieux  insignes  où  l'on  puisse  commodément 
trouver  d'habiles  gens. 

Le  2',  qui  est  tiré  des  Déorétales,  C.  Cum 
injure,  lit.  de  Of/icio  et  Polest.  deleg.,  porte 
qu'on  n'est  point  tenu  d'exécuter  leis  lettres 
apostoliques  qui  ordonnent  de  citer  ou  d'ex- 
communier, à  moins  qu'on  ne  soit  assuré 
qu'elles  sont  véritables. 

Le  3',  pris  du  concile  de  Bourges  de  l'an 
1276,  excommunie  ceux  qui  empêchent  ou 
qui  troublent  l'exercice  de  la  juridiction 
ecclésiastique. 

Le  4'^,  emprunté  de  la  constitution  de  Bo- 
nifiice  Vlll,  Cum  conlumacia  (in  Sexto,  lit, 
de  JJœret.},  condamne  comme  hérétique  ce- 
lui qui  n'a  point  comparu  lorsqu'on  l'a  cité 
comme  suspect  d'hérésie,  et  qui  est  demeuré 
un  an  entier  dans  l'excommunication  sans 
se  faire  absoudre. 

Le  5%  qui  n'est  encore  que  la  constitution 
du  même  pape,  Ï!piscoporum  et  aliorum  (lit. 
de  Privil.),  prive  de  l'entrée  de  l'église,  jus- 
qu'à ce  qu'ils  aient  satisfait,  t^nl  les  régu- 
liers que  liîs  séculiers  qui  accordent  les  sa- 
crements ou  la  sépulture  à  ceux  qui  sont 
notoirement  excommuniés  ou  interdits. 

Le  G"  renouvelle  la  constitution  de  Simon, 
légat  du  saiut-siége,  portée  dans  le  concije 
de  Bourges  coulre  ceux  qui  empêchent  l'exé- 
cution des  jugements  ecclésiastiques. 

MELON  (Assemblée  de),  l'an  1S48.  BalUze, 
Miscell.  t.  VIL 

MELUN  (Assemblée  de),  l'an  ISfO.  Cùh- 
stit.  Convent.  Melodun. 

MEMPHIS  (Concile  de),  l'an  1582.  Ce  con- 
cile de  Memphis  en  Egypte  fut  assemblé  au 
mois  de  décembre,  par  l'ordre  du  pape  Gré- 
goire XIII.  Il  y  eut  trois  sessions.  Le  patriar- 
che d'Alexandrie  se  trouva  à  la  seconde.  Le 
concile  eut  pour  objet  l'extinction  des  héré- 
sies de  Nestorius  et  de  Dioscore,  et  la  réu- 
nion des  Coplites  à  l'Eglise  romaine.  Reg. 
XXXVl;  LabI).  XV;  Hard.  Kl. 

MENDE  (Synode  diocésain  de),  l'au  1634- 


liéf  MER 

Il  y  fut  publié  des  statuts  dont  fait  montioii 
le  V.  Li'  Long,  dans  sa  Bibliothèque  Itistoiii/ue 
de  1(1  France,  t.  ]. 

MKNUE  (Sjiiodo  diooésain  de),  l'an  17:?8. 
Des  slatuls  y  furent  publiés  par  fiabricl  Flo- 
rent de  Cboiseul-IJcaupré,  évéque  do  celle 
Villf.  BiliL  liist.  de  la  France,  t.  I. 

MERCAIUM  {Concilium  apud).  Voyez 
Neuf-mauché. 

MliHClK  (Concile  de),  l'an  70o.  Ce  concilo 
fut  tenu  sous  le  roi  Iiia,  pour  diviser  le 
royaume  de  Rlereie,  ou  des  Anglais  occiden- 
taux, en  deux  diocèses.  Il  est  parlé  de  ce 
concile  dans  la  Vie  de  s.iint  Adelme  par  Fa- 
bricius  Tuscus  cl  Guillaume  de  Malmesbury. 
Il  se  lint,  en  708,  un  autre  concile  sous  le 
même  roi,  dans  un  lieu  de  son  royaume  que 
nous  ne  connaissons  plus,  à  l'occasion  d'un 
besoin  imprévu  de  ses  Etals. 

MIÎHCIK  (Assemblée  de),  l'an  811.   Voy. 

WlMCHEIXOMBE. 

ftlÉlllDA  (Concile  de),  Emerilense,  l'an 
666.  Ce  concile,  composé  de  douze  évoques 
de  la  province  de  Lusiianie  ou  de  Porlugal, 
se  tint  par  les  ordres  du  roi  Ueceswinlhe,  le 
6  novembre  de  celte  année,  el  fit  vingt-trois 
canons. 

Le  1"  n'est  autre  cliose  que  le  symbole  de 
Constanlinople,  avec  l'addition  Fitioque,  qui 
marque  que  le  Saint-Esprit  procède  du  Fils 
aussi  bien  que  du  Père.  Les  évêqucs  décla- 
rent qu'ils  professent  de  cœur  el  de  bouche  la 
doctrine  renfermée  dans  ce  symbole. 

Le  2°  ordonne,  sous  peine  d'excommuni- 
cation ,  de  dire  vêpres  tous  les  jours  de  fêle 
dans  les  églises  de  Lusitanie,  cotimiii  on  le 
pralique  ailleurs,  après  qu'on  aura  apparié 
la  lumière, c'est-à-dire  après  lecoui'herdu  so- 
leil, et  avant  de  chanter  le  son  ou  le  psaume 
fenite,  ex  l  te  mus,  ainsi  nommé,  parce  qu'oa 
le  chantait  d'une  manière  éclatante. 

On  voil  par  ce  canon,  de  même  que  par 
le  neuvième  ihapilre  du  premier  concilo 
de  Tolède,  que  celait  la  coutume  ancienne- 
menl  de  dire  vêpres  à  la  lumière  des  flam- 
beaux ou  des  cierges,  le  soir  et  après  le  soleil 
couché.  Saint  Basile  nous  apprend,  au  cha- 
pitre XXIX  de  son  livre  du  Saint-Esprit, 
qu'on  présentait  la  lumière  en  disant  :  Laii- 
demus  Putrem,  et  Filiuin,  etSancluin  Spiri- 
tum. 

Le  3'  porte  que,  quand  le  roi  ira  à  l'armée, 
on  offrira  tous  les  jours  le  saint  sacrifice 
pour  lui  el  les  siens,  jusqu'à  son  retour. 

La  coutume  de  prier  pour  les  rois  a  tou- 
jours été  en  vigueur  dans  l'Eglise  chrétienne, 
comme  il  parait  par  le  chapitre  II  de  la  pre- 
mière Epître  de  saint  Paul  à  Timolhée,  par 
Je  chapitre  12  du  livre  \  III  des  Constitutions 
apostoliques,  par  le  livre  IV  d'Arnobe  contre 
les  gentils,  etc. 

Le  'i"  ordonne  que  les  évêques,  après  leur 
sacre,  pi om  lient  par  éirit  à  leur  métropo- 
litain de  vivre  chastement,  sobrement  et 
avec  équiié- 

Le  5'  porte  que  l'évéque  qui,  pour  cause 
d'infirmité,  ou  poar  être  employé  par  le  roi, 
ne  pourra  venir  en  personne  au  concile  in- 
diqué par  le  métropolitain  ou  par  le  prince. 


MER 


126Î 


y  enverra,  non  un  diacre,  mais  son  archi- 
prélre,  ou  du  moins  un  prêtre  qui  puisse 
être  a.ssis  derrière  les  évêqnes,  et  répondre 
pour  celui  de  qui  il  est  député. 

On  voit  par  ce  canon  qu(!  les  députés  des 
évêques  absents  étaient  assis,  dans  les  con- 
ciles, derrière  les  évêques.  C'est  pour  cela 
qu'on  leur  défend  d'y  envoyer  des  diacres  k 
leur  pl.ice,  parce  que  le  chapitre  iO  du  con- 
cil<'  de  Nicée  défend  aux  diacres  de  s'asseoir 
dans  l'assemblée  des  prêtres.  Cependant  cette 
défense  ne  fut  point  généralement  observée, 
puisqu'on  voit  des  diacres  députés  par  leurs 
évêques  à  différents  conciles,  tels  que  lierre 
au  cinquième  concile  de  Tolède;  Wamba  aa 
sixième;  Cément,  Ambroise  el  Aquila  au 
septième,  etc.;  on  vit  même  des  archidiacres 
présider  à  des  assemblées  d'arcbiprélres. 

Le  C''  déclare  que  les  évêques  suffragants 
mandés  par  le  inétropoliiain  pour  venir  cé- 
lébrer avec  lui  les  fêtes  de  Noël  et  de  Pâques, 
seront  obligés  de  s'y  rendre,  sous  peine  d'ex- 
communication, hors  le  cas  de  maladie  ou 
du  mauvais  temps;  et  cela,  pour  le  respect 
qui  est  dû  à  la  métropole. 

Le  treizième  concile  de  Tolède  assigne 
d'autres  causes  de  ce  règlement,  savoir: 
des  affiires  particulières  à  terminer,  des 
plaintes  contre  les  suffraganls  à  vider,  des 
évê(iues  à  consacrer. 

Le  7«  porte  que  l'évéque  qui  ne  se  trouyera 
point  au  concile  qu'on  doit  tenir  tous  les  ans, 
selon  les  anciens  canons,  sera  enfermé  pen- 
dant un  temps,  pour  faire  pénitence,  dans 
un  lieu  que  le  concile  aura  choisi;  et  que 
pendant  ce  temps,  le  métropolitain  prendra* 
soin  de  sa  maison,  de  ses  meubles  et  de  tout 
ce  qui  lui  appjirtient  (ce  qu'il  exprime  par 
le  mot  cella),  afin  qu'à  son  retour  il  rentre 
en  possession  de  tout. 

Le  8'  veut  que  l'évéque  veille  avec  soin  à 
la  conservation  des  droits  de  son  diocèse; 
que  la  possession  de  trente  ans  serve  de  ti- 
tre. Et  parce  qu'il  était  survenu  un  différend 
entre  Selva,  évêque  d'Ingidan,  et  Juste,  évé- 
que  de  Salamanque,  il  fut  ordonné  que  l'on 
enverrait  des  commissaires  pour  régler  ce 
différend,  attendu  qu'il  n'y  avait  pas  encore 
trente  ans  que  Juste  possédait  le  terrain  que 
Selva  répétait  comme  étant  de  son  diocèse. 

Le  9*  défend  à  celui  qui  est  commis  de  la 
part  de  l'évéque  pour  la  distribution  du  saint 
chrême,  de  rien  exiger  de  ceux  à  qui  il  le 
distribue,  et  aux  prêtres  de  rien  exiger  non 
plus  pour  le  baptême;  néanmoins  il  leur 
permet  de  recevoir  ce  qui  leur  sera  offert 
gratuitement. 

Le  10'  porte  que  chaque  évêque  aura  dans 
la  cathédrale  un  archiprélre,  un  archidiacre 
et  un  prioiicier,  en  latin  priinicerius  on  pri- 
miclerus,  comme  porte  le  texte,  qui  sont  les 
trois  chefs  du  clergé;  qu'ils  seront  soumis  à 
leur  évêque  et  qu'ils  n'entreprendront  rien 
au-ilessus  de  leur  pouvoir,  le  tout  sous  peina 
d'excommunication. 

Le  11"  ordonne  que  les  abbés,  les  curés  et 
les  diacres  soient  soumis  à  leur  évêque  com- 
me ils  le  doivent;  qu'ils  le  reçoivent  quand 
il  fera  la   visite  dans  leur  église,  et  qu'ils 


1263 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


1264 


n'entreprennent    aucune    affaire    séculière 
sans  son  eonsenlemcni. 

Le  12'  permet  à  l'évéque  de  tirer  des  pa- 
roisses des  prêtres  et  des  diacres  ,  pour  les 
mettre  dans  son  église  cathédrale,  sans  qu'ils 
cessent  pour  cela  d'avoir  inspedion  sur  les 
églises  d'où  ils  seront  tirés,  ni  d'en  recevoir 
le  revenu  ,  à  la  charge  par  eux  d'y  mettre  , 
avec  le  choix  de  l'évèque  ,  des  prêtres  pour 
y  servir  à  leur  place,  à  qui  ils  donneront  des 
pensions.  On  aperçoit  aisément  dans  ce  ca- 
non l'origine  des  chanoines  curés  primitifs. 
Les  évêques  qui  ne  trouvaient  point  assez 
de  curés  dans  leurs  ville  episcopale  pour 
faire  l'ofOcc  de  leur  cathédrale,  y  appe- 
laient des  curés  de  campagne  et  même  des 
moines  ;  cela  se  pratiquait  jusque  dans  la 
basilique  de  Saint-Pierre  de  Rome  ,  où  l'on 
faisait  venir  des  moines  de  quatre  monas- 
tères de  cette  ville,  pour  y  chanter  l'office 
divin.  Mais,  parce  que  ces  curés  de  campagne 
ne  quittaient  qu'à  regret  leurs  paroisses  pour 
les  cathédrales  ,  dont  les  bénéfices,  nommés 
canonicats,  étaient  alors  très-modiques,  on 
voulut  que  ces  curés  de  campagne  eussent 
les  mêmes  honneurs  que  ceux  des  villes  déjà 
attachés  aux  églises  calhédralrs,  et  on  leur 
permit  de  plus  de  retenir  une  pension  sur 
les  cures  qu'ils  abandonnaient,  ou  d'y  établir 
des  vicaires  auxquels  ils  donneraient  une 
portion  congrue.  11  serait  difficile  d'accorder 
ce  canon  avec  le  dixième  du  concile  de  Chal- 
cédoine,  qui  défend  la  pluralité  des  titres  ou 
des  bénéfices  ;  mais ,  comme  il  fallait  établir 
des  chapitres  de  chanoines  pour  desservir 
les  cathédrales,  et  que  l'église  n'avait  d'au- 
tres biens  que  ceux  qui  avaient  été  donnés 
aux  paroisses  ,  il  n'y  avait  pas  d'autre  voie 
pour  l'aire  ces  établissements  :  et  de  là  vrai- 
semblablement sont  venus  les  droits  qu'ont 
eus  depuis  la  plupart  des  cathédrales  sur  les 
paroisses  tant  des  villes  que  des  campagnes, 
soit  par  rapport  aux  revenus  qu'elles  en  ti- 
raient ,  soit  par  rapport  à  la  qualité  et  aux 
prérogatives  de  curés  primitifs. 

Le  13"  permet  à  l'évèque  de  donner  des 
biens  de  l'église  aux  clercs  exacts  à  leur 
devoir,  avec  la  faculté  de  les  en  priver,  s'ils 
en  abusent  ou  deviennent  négligents. 

Le  ik"  est  un  règlement  de  partage  des 
oblations  faites  à  l'église,  les  jouis  de  fêles, 
pendant  la  messe.  Tout  le  clergé  ayant  part 
au  travail  commun  du  service  divin,  chacun 
doit  en  recevoir  une  rélribution  propor- 
tionnée au  rang  qu'il  tient  dans  l'église.  11  se 
fera  donc  trois  paris  de  ces  oblations  :  la 
première,  pour  l'évèque  ;  la  seconde,  pour 
les  prêtres  et  les  diacres  ;  la  troisième,  pour 
les  sous-diacres  et  les  clercs  inférieurs. 

L'usage  des  oblations  faites  à  l'église  par 
les  fidèles  les  jours  de  dimanches  et  de  fêles 
est  de  la  première  antiquité.  Il  en  est  fait 
mention  dans  les  canons  apostoliques.  Tcr- 
(ullien  en  parle  dans  le  chapitre  XX.XIX  de 
son  .Apologétique,  et  saint  Cyprien  dans  son 
livre  de  Opère  et  Eleemosyn.  Ces  oblations 
consistaient  en  pain,  vin,  argent,  et  se  fai- 
saient après  l'offertoire;  d'où  vient  qu'elles 
s'appelaient  offrandes.  Celles  dont  il  est  parlé 


dans  ce  canon  ,  étaient  des  offrandes  en 
argent.  C'était  une  espèce  de  monnaie  sur 
laquelle  on  gravait  ordinairement  ou  le  nom, 
ou  l'image  de  Noire-Seigneur.  Il  y  en  avait 
néanmoins  qui  ne  portaient  ni  nom  ,  ni 
figure.  Les  petites  hosties  qu'on  donnait  aux 
fidèles  pour  la  communion  portaient  la 
forme  de  ces  pièces  de  monnaie,  qui  étaient 
pour  l'ordinaire  d'un  denier.  Les  fidèlrs  ,  en 
recevant  la  sainte  hostie,  avaient  donc  cou- 
tume de  donner  un  de  ces  deniers  ,  et  de  là 
est  venu  l'usage  superstitieux  ,  en  quelques 
endroits,  de  mettre  le  corps  de  Jésus-Christ 
dans  la  bouche  des  morts,  comme  le  prix 
que  l'on  payait  pour  le  passage  de  l'âme 
d'ici-bas  au  ciel. 

Le  15*  défend  aux  évéques  et  aux  prêtres 
de  maltraiter  les  serviteurs  de  l'église  par  la 
mutilation,  et  ordonne  que,  s'ils  sont  cou- 
pables de  quelque  crime  ,  on  les  livre  aux 
juges  séculiers;  de  façon  néanmoins  que  les 
évêques  modèrent  la  peine  à  laquelle  ils 
seront  condamnés,  et  qu'ils  ne  souffrent  pas 
qu'on  les  tonde  avec  ignominie. 

Les  ecclésiastiques  de  même  que  les  laï- 
ques avaient  droit  de  punir  leurs  serviteurs  , 
même  par  la  mutilation.  C'est  ce  droit  que 
le  concile  ôte  ici  aux  clercs.  11  leur  permet 
néanmoins  d'appeler  les  juges  séculiers  pour 
punir  leurs  esclaves,  mais  à  condition  qu'ils 
ne  les  condamneront  pas  à  êlre  tondus  ; 
parce  que  ,  être  obligé  de  se  faire  raser  la 
lêle  par  sentence  du  juge,  était  une  peine  si 
houleuse  et  si  infâme  chez  les  Golhs  d'Es- 
pagne, qu'on  regardait  la  mort  comme  un 
moindre  supplice,  au  rapport  de  Luc  de  Thuy. 

Le  IG"  détend  aux  évêques  de  prendre  au 
delà  du  tiers  du  revenu  des  paroisses  ; 
encore  veut-il  qu'il  soit  employé  aux  répa- 
rations ;  et  que  si  les  prêtres  auxquels  ils 
auront  confié  ce  revenu  pour  faire  les  répa- 
rations de  leurs  églises  le  détournent  ail- 
leurs ,  ils  en  soient  fortement  repris  par 
l'évèque  et  contraints  d'employer  à  leur 
destination  les  sommes  d'argent  qu'ils  ont 
reçues. 

Le  17'  ordonne  des  peines  corporelles 
contre  ceux  qui  parlent  mal  de  leur  évêque 
après  sa  mort,  disant  qu'ayant  été  en  hon- 
neur pend.int  sa  vie,  on  doit  après  sa  mort 
ménager  sa  réputation.  La  peine  ,  pour  un 
prêtre  coupable  de  délraction,  est  d'être  mis 
en  pénitence  pendant  trois  mois  ;  si  c'est  un 
diacre,  cinc]  mois;  un  sous-diacre,  neuf  mois. 
Les  autres  personnes  de  moindre  condition 
seront  frappées  de  cinquante  coups  de  ver- 
ges, par  orilre  de  l'évèque  ;  et  les  laïques 
nourris  aux  dépens  de  l'église,  excommuniés 
pendant  six  mois. 

Le  18°  permet  aux  curés  de  se  choisir  des 
clercs  parmi  les  serfs  de  leur  église ,  à  la 
charge  de  les  entretenir  selon  leurs  re- 
venus. 

Le  19"  déclare  que  le  prêtre  qui  aura  plu- 
sieurs églises  à  desservir,  offrira  le  sacrifice 
tous  les  dimanches  en  chacune  de  ces  églises, 
et  récitera  les  noms  de  ceux  qui  les  ont 
bâties  ,  ou  qui  y  ont  fait  des  donations  ,  soit 
qu'ils  soient  vivants  ou  morts. 


1 


1265  MER 

Il  y  a  trois  choses  dignes  de  remarque  dans 
ce  canon.  La  première  est  que  l'on  com- 
mettait autrefois  à  un  seul  prêtre  la  desserte 
do  plusieurs  églises,  soit  parce  que  chacune 
de  ces  églises  n'avait  pas  le  mojen  d'enlre- 
leiiir  le  sien  ,  soit  à  cause  de  la  disette  de 
prêtres.  La  seconde  est  qu'un  prêtre  pou- 
vait, en  cas  do  nécessité,  célébrer  plusieurs 
messes  en  un  même  jour.  La  troisième  enfin 
est  la  coutume  de  réciter  les  noms  des  fon- 
dateurs ou  lies  bienfaiteurs  des  églises  , 
durant  le  sacrifice  de  la  messe  ;  coutume 
très-ancienne  ,  connue  le  prouvent  la  pre- 
mière lettre  du  pape  saint  innocent  1"  à 
l'évêque  Décentius,  ainsi  que  la  cent  Ironte- 
septième  de  saint  Augustin,  el  celle  du  pape 
Gélase  à  l'empereur  Anaslase;  coutume,  qui, 
par  d'insensibles  progrès  ,  est  parvenue  au 
poinl  où  nous  la  voyons  aujourd'hui,  que 
l'on  reçoit  un  honoraire  en  argent  ,  pour 
appliquer  plus  spécialement  la  messe  à  ceux 
qui  le  donnent.  On  commença  donc  d'abord 
à  dire  la  messe,  sans  y  faire  d'autre  mention 
que  de  tous  les  fidèles  en  général  ;  ensuite 
on  y  fit  mention  particulière  de  ceux  qui 
donnaient  quelque  chose  de  plus  que  les 
offrandes  ordinaires;  enfin  ceux  qui  donnè- 
rent une  aumône  suffisante  pour  la  nour- 
riture du  prêtre  en  un  jour  prétendirent 
que  sa  messe  devait  leur  appartenir  en  en- 
tier et  en  propre  ,  quoiqu'ils  n'eussent  droit 
qu'à  la  partie  du  fruit  de  la  messe  qui  ré- 
pond à  leur  aumône. 

Le  20'  contient  divers  règlements  sur  la 
manière  d'affranchir  les  esclaves  de  l'Eglise. 

Le  21-  défend  à  un  évéque  de  casser  les 
donations  de  son  prédécesseur,  quand  il  se 
trouve  que  l'église  à  laquelle  il  présidait  a 
plus  profilé  de  son  bien  ,  qu'il  n'en  a  donné 
par  testament  à  ses  amis  ,  à  ses  serviteurs 
ou  à  d'autres  personnes. 

Le  22'  confirme  tous  ces  décrets,  et  en 
ordonne  l'exécution  ,  sous  peine  d'excom- 
munication. 

Le  23'  contient  des  actions  de  grâces  de  la 
part  du  concile  au  roi  Receswinthe,  et  des 
vœux  pour  sa  prospérité.  Reg.  Tom.  XV  ; 
Lab.  Tom.  AI;  Harii.  tom.  111;  et  d'Aguirre, 
Concil.  Higfxtn.  tom.  IV. 

MERSEBOUKG  (Concile  de),  Merscbur- 
gense,  l'an  1028.  Dans  ce  concile,  où  se 
trouvèrent  réunis  un  certain  nombre  d'évê- 
ques,  Aribon,  archevêque  de  Magdebourg, 
mit  fin  au  différend  qui  s'était  élevé  entre  lui 
et  saint  Godard  ,  évéque  d'Hildesheim,  en 
avouant  humblement  qu'il  s'était  trompé  lui- 
même  dans  ce  qui  en  a\ait  fait  le  sujet.  Annal. 
Sax.  Eckharti,  t.  1;  Lcibnilz  in  Vila  S.  Go- 
deliardi,  1. 1  ;  Serar.  in  Mogunt.  ad  ann.  1029. 

MEKSEBOURG  (Synode  de),  l'an  1182. 
L'évêquc  Everhard  y  ratifia  la  vente  faite 
par  les  chanoines  de  son  église  de  certains 
fonds  (le  terre  au  prévôt  de  l'église  de  Kal- 
denborn.  Conc.  Genn.  t.  X. 

MERTON  (Concile  dej,  Merlonense,  l'an 
1238.  Boniface,  archevêque  de  Cantorbéry, 
tint  ce  concile  le  G  juin,  pour  la  défense  des 
libertés  de  l'Eglise  anglicane  contre  la  cim- 
cession  que  le  roi  Henri  111  avait  faite  d'uno 


MET 


i26« 


décime  au  pape  Alexandre  IV,  et  contre  les 
lettres  du  même  prince ,  qui  obligeaient 
tous  les  prélats  du  royaume  à  se  présenter 
devant  les  juges  séculiers,  pour  y  répondre 
sur  des  choses  qui  n'appartenaient  visible- 
ment qu'au  for  ecclésiastique.  Anglic.  I. 
RicuAnn. 

MERTON  (Concile  de),  l'an  l.'JOO.  Robert 
Wiiiclielsey,  archevêque  de  Cantorbéry,  tint 
ce  concile,  dans  lequel  il  publia  des  consti- 
tutions sur  les  dîmes,  les  legs  que  les  mou- 
rants devaient  faire  à  leur  paroisse,  les 
ornements  d'église  et  les  ustensiles  dont  les 
sacristies  devaient  être  pourvues.  Wilkins 
met  ce  concile  en  1305.  Labb.  XI  ;  Hard.  VIII  ; 
Anglic.  I. 

MÉSOl'OTAMIE  (Concile  de),  vers  l'an 
197,  sur  la  pâque.  Fabricius,  in  snnod.  veteri. 
t.X\. 

MÉSOPOTAMIE  (  Concile  de  ) ,  vers  l'an 
275.  Archélaùs,  évoque  de  Charres ,  et  Dio- 
dore,  prêtre,  y  disputèrent  contre  Manès  et 
le  prêtre  Diodoriade  :  ces  deux  hérésiar- 
ques furent  pleinement  réfutés,  et  leurs  per- 
sonnes retranchées  de  l'Eglise.  Mansi,  t.  I. 

MÉSOPOTAMIE  (Concile  de),  l'an  1G12. 
Elle,  patriarche  de  Babylone,  assembla  ce 
concile,  pour  recevoir  la  profession  de  foi 
du  pape  Paul  V. 

MESSINE  (Synode  de),  Messnnensis,  le  -20 
avril  1C81,  sous  Joseph  Cigala,  archevêque 
de  cette  ville.  Ce  synode  eut  trois  séances, 
où  l'on  traita  successivement  delà  foi,  de» 
sacrements ,  du  droit  d'asile  assuré  aux 
églises,  de  l'immunité  cléricale,  des  commu- 
nautés et  du  séminaire,  des  offices  ecclé- 
siastiques et  de  l'extirpation  de  l'usure  et 
du  concubinage.  Synodus  Messanœ. 

METZ  (Concile  de),  Metense,  l'an  550.  On 
y  procéda  à  l'élection  d'un  successeur  de 
saint  Gai  sur  le  siège  de  Clermont.  Greg. 
Turon. 

METZ  (Concile  ou  Assemblée  épiscopale 
de),  l'an  590.  Gilles,  archevêque  de  Reims,  y 
fut  déposé  et  exilé  à  Strasbourg,  comme 
coupable  du  crime  de  lèse-majesté.  Chro- 
dieldo  et  Basine,  filles,  l'une  du  roi  Chari- 
berl,  et  l'autre  du  roi  Chilpéric,  toutes  deux 
religieuses  du  monastère  de  Sainte-Rade- 
gonde  de  Poitiers,  et  excommuniées  l'année 
précédente  pour  s'être  révoltées  contre  leur 
abbcsse,  furent  réconciliées  à  l'Eglise  dans 
cette  même  assemblée.  Basine  rentra  dans 
son  couvent,  et  Chrodielde  fut  envoyée  dans 
une  terre  que  le  roi  lui  donna.  Conc. 
Genn.,  t.  X. 

METZ  (Concile  de),  l'an  75(5.  Il  est  dit  dans 
le  titre  de  ce  concile,  qu'il  fut  assemblé  après 
celui  de  Verneuil,  sous  le  règne  de  Pépin  : 
l'année  n'en  est  pas  marquée.  Baluze  croit 
que  ce  fut  la  cinquième  de  ce  prince,  qui 
revient  à  l'an  736  de  l'ère  commune.  Le  P. 
Labbe  met  ce  concile  trois  ans  plus  tôt,  c'est- 
à-dire  en  753.  Il  y  a  aussi  de  la  variété  dans 
le  nombre  des  canons.  Il  y  en  a  dix  dans  l'é- 
dition des  capitulaires  ,  et  seulement  huit 
dans  la  collection  des  conciles.  Ils  sont  partie 
civils,  et  partie  ecclésiastiques,  comme  ceux 
do  quelques  autres  conciles,  parce  que  le^ 


i2€7  niCTIONNAIRE 

assemblées  où  on  les  dressait  étaient  com- 
posées des  évéques  el  des  seigneurs  laïques. 

1.  On  condamne  à  de  grosses  amendes  pé- 
cnniaires  ou  à  la  prison  les  hommes  libres 
qui  commettent  des  incestes  ,  même  avec 
leurs  commères  et  avec  leurs  marraines  du 
baptême  ou  de  la  conflrmation;  ce  qui  mar- 
que qu'il  y  avait  des  parrains  et  des  mar- 
raines pour  la  confirmation.  Les  esclaves  et 
les  affranchis  coupables  de  ce  crime  sont 
condamnés  au  fouet  ou  à  la  prison;  et  si 
leur  maître  souffre  qu'ils  retombent,  il 
paiera  au  roi  soixante  sous  d'amende.  Si 
rhoœme  libre  ne  se  corrige  do  ce  désordre, 

'  .on  défend  sous  la  même  peine  de  le  recevoir 
chez  soi  ou  de  lui  donner  à  manger. 

2.  «  Les  ecclésiastiques  des  ordres  supé- 
'  rieurs,  coupables  du  même  crime  d'inceste, 

•  seront  déposés;  les  autres  seront  fustigés 
ou  emprisonnés.  » 

'      3.  «  L'archidiacre    de    l'évêque    avertira 

,  avec  le  comte  les  prêtres  et  les   clercs  de  se 

■  trouver  au  concile.  Si  quelque  prêtre  refuse 

d'y  venir,  le  comte  lui  fera  payer,  ou  à  son 

défenseur,  soixante  sous  d'amehiie,  au  profit 

de  la  chapelle  du  roi  ;  et  l'évêque  fora  juger, 

selon   les   canons,  le  prêtre  ou   le  clerc  ré- 

fractaire.  Si  quelqu'un  accuse  un  prêtre  ou 

'  nn  clerc,  ou  quelque  incestueux,  le   comte 

fera  comparaître  la  personne  accusée  devant 

le  roi,  avec  un  envoyé  de  l'évêque  ;  et  le  roi 

"punira  le  coupable  pour  la  correction  des 

autres.  » 

4.  «  Défense  d'exiger  aucun  tribut  pour 
les  vivres,  non  plus  que  pour  le  passage  des 
chariots  vides,  des  chevaux  de  charge  ou 
des  pèlerins  qui  vont  à  Rome  ou  ailleurs. 

•  Défense  d'arrêter  ces  derniers  au  passage 
des  ponts,  des  écluses,  des  bacs,  ou  de  les 
inquiéter  sur  leur  petit  bagage;  et,  si  quel- 
qu'un leur  fait  quelque  insulte  à  ce  sujet,  il 
paiera  soixante  sous  d'amende,  dont  la 
moitié  sera  adjugée  au  pèlerin,  et  l'autre 
moitié  à  la  chapelle  du  roi.  » 

5.  «  Touchant  la  monnaie,  qu'il  n'y  ait  pas 
plus  de  vingt-deux  sous  dans  une  livre;  et 
que,  de  ces  vingt-deux  sous,  le  monétaire  on 
ait  un  pour  lui,  et  rende  le  reste  à  son  sei- 
gneur. » 

On  peut  juger  par  ce  règlement  ce  qu'un 
;  sou  devait  valoir,  puisque  d'une  livre  pesant 
d'argent,  c'est-à-dire  de  deux  marcs,  on  ne 
faisait  que  vingt-deux  sous  :  on  n'en  faisait 
'  même  que  vingt  sous  autrefois  ;  et  c'est  la 
raison  pourquoi  on  a  nommé  une  livre  la 
somme  de  vingt  sous.  Le  marc  a  toujours  été 
estimé  une  demi-livrie;  mais  il  a  varié  selon 
le  différent  poids  de  la  livre.  11  y  avait  en 
France  quatre  différents  marcs  qui  étaient 
particulièrement  en  usage  :  celui  de  Troyes, 
dont  on  se  servait  dans  les  foires  de  Cham- 
pagne; celui  de  Limoges,  celui  de  La  Ro- 
chelle, et  celui  de  Tours  qui  devint  le  plus 
commun  :  c'est  d'où  nous  est  venue  la  livre 
tournois.  On  voit  aussi  par  ce  règlomcnt 
que  certains  seigneurs  avaient  droit  dès  lors 
de  faire  battre  monnaie. 

6.  «  On  ordonne  de  conserver  les  privi- 
lèges à  ceux  qni  en  ont.  » 


DES  CONCILES. 


1268 


7.  «  On  recommande  à  tous  les  juges,  tant 
laïques  qu'ecclésiastiques,  de  rendre  exacle- 
ment  la  justice,  avec  défense  aux  parties, 
sous  peine  de  punition  corporelle,  de  venir 
la  demander  nu  roi  en  première  insianre,  et 
avant  d'avoir  été  jugées  par  le  comte  et  ses 
assesseurs.  ;> 

Les  assesseurs  du  comte  sont  ici  nommés 
Rachemburgii.  On  appel. lit  ainsi  d'un  nom 
tudcsque  les  magistrats  subalternes  qui  ju- 
geaient avec  le  comte.  Dans  les  capitulaires 
de  Charlomagne,  ils  sont  nommés  Scabini, 
d'où  le  nom  d'échevins  nous  a  été  conservé. 

8.  On  défend  p^ireillemont  aux  ecclésiasti- 
ques et  sous  la  même  peine,  de  venir  à  la 
cour  se  plaindre  du  jugement  de  leur  sei- 
gneur ou  supérieur,  à  moins  que  le  seigneur 
n'envoie  nn  député  de  sa  part.  An.  des  Conc. 

METZ  (Concile  de),  l'an  833.  Louis  se 
plaignit  dans  ce  concile  d'Eljbon,  archevêque 
de  Reims,  qui  l'avait  excommunié. 

Ëbbon  se  choisit,  parmi  les  évoques,  des 
juges  selon  les  canons  africains.  \ oy.  Bour- 
ges, l'an  8'i0  et  842;  Paris,  l'an  8V6;  Sois- 
sons,  l'an  853  ;  Thionville,  l'an  835  ;  Troyes, 
l'an  8:i7. 

METZ  (Concile  de),  l'an  857.  Ce  concile 
se  tint  le  28  mai,  et  eut  pour  but  de  procurer 
la  paix  de  Charles  le  Chauve  et  de  Lothaire, 
son  neveu  ,  avec  Louis  le  Germanique. 
Labb.  VIII. 

METZ  (Concile  de),  l'an  863.  Ce  fut  un 
conciliabule,  dans  lequel  on  approuva  le 
mariage  de  Lothaire  avec  Valdrade,  sa  con- 
cubine, en  présence  dos  légats,  qui  n'exécu- 
tèrent point  les  ordres  du  pape.  Reg.  XXIll; 
Labb.  WW,  Hard.  V. 

METZ  (Concile  de),  l'an  869.  Ce  concile  se 
tint  le  9  septembre.  Charles  le  Chauve  y  fut 
couronné  roi  de  Lorraine,  après  la  mort  de 
Lothaire,  son  neveu.  Comme  Thentgaud,  ar- 
chevêque de  Trêves,  avait  été  déposé  et  que 
son  siège  avait  été  vacant,  Hincmar  de  Reims 
présida  à  ce  concile,  composé  des  suffragants 
de  Trêves,  el  y  lut,  à  la  prière  dos  prélats, 
quatre  capitules  louchant  le  droit  qu'avaient 
les  archevêiiuos  de  Roims  do  gouverner  la 
province  ds  Trêves  pendant  la  vacance  du 
siège  métropolitain.  Au  sacre  de  Charlos  le 
Chauve,  en  sa  nouvelle  qualité  de  roi  de 
Lorraine,  l'archevêque  de  Reims  lui  fit  l'onc- 
tion du  saint  chrême  sur  le  front;  les  autres 
évêqiies  lui  mirent  la  couronne  ol  lui  don- 
nèrent la  palme  et  le  sceptre.  D.  Rouquet, 
t.  VIL 

METZ  (Concile  de),  l'an  e88.  Ce  concile 
fut  tenu  dans  l'église  de  Saint-Arnoul,  située 
alors  dans  un  des  faubourgs  do  Metz.  Ratbcul, 
archevêquedeTrèves,  y  présida, accompagné 
de  Robert,  évêque  de  Metz,  des  évéques  do 
Tout  el  de  Verdun,  ses  suffragants,  de  l'abbé 
Etienne  et  do  plusieurs  prêtres.  Il  s'y  trouva 
aussi  des  comtes  et  d'autres  personnes  no- 
bles, recommandables  par  leur  piété.  On  y 
fit  les  treize  canons  suivants  : 

1.  «On  implorera  le  secours  de  Dieu  contre 
le  pillage  des  Normands;  on  travaillera  à 
rétablir  la  piété  ol  la  discipline,  et  l'on  se 
servira  de  la    rigueur  des  canons ,  contre 


\ 


1209 


MET 


MET 


J-270 


cou^  qqj  ne  voudront  pas  obéir  aux  lois  de 
l'Eplise.  » 

2.  «  Défense  à  lout  seigneur  laïque  de 
prendre  aucune  portion  des  dîmes  de  son 
é^'is'".  c'est-à-dire  de  celle  dont  il  est  patron. 
C'est  au  prêtre  qui  la  dessert  à  les  tirer,  tant 
pour  sa  subsist.ince  que  pour  le  luminaire, 
leolretien  de  l'église  et  des  bâtiinenls,  la 
fourniUire  des  ornements  et  toutes  les  cho- 
ses nécessaires  nu  sacré  tninislère.  » 

3.  «  Un  prêtre  ne  pourra  avoir  deux  égli- 
ses, si  ce  n'est  une  chapelle  qui  dépende  an- 
cieiinenicnt  de  sa  paroisse,  ou  quelque  église 
adjacente  et  unie  à  rette  paroisse;  car  c'est 
beaucoup,  s'il  peut  en  gouverner  une  avec 
fruit  ;  et  il  ne  doit  point  se  (  harger  des  âmes 
dans  la  vue  de  son  intérêt  ten>poret.  » 

4.  0  On  n'exigera  point  de  cens  de  terres 
données  à  l'Eglise  pour  la  sépulture  des  fidè- 
les, ni  d'argent  pour  la  sépulture  même.  » 

5.  «  Les  prêtres  ne  logeront  aucune  fem- 
me,  pas  même  leur  mère  ni  leurs  sœurs.  » 

C.  «  Ils  montreront  à  leur  évê(iue,  dans 
le  prochain  synode,  leurs  livres  et  leurs  ha- 
bits sacerdotaux  ;  conserveront  le  saint 
chrénie  sous  la  clef;  ne  porteront  point 
d'armes  ni  d'habits  laïques  :  les  laïques  ne 
porteront  point  non  plus  d'habits  sacerdo- 
taux. Ou  n'admettra  point  di  ux  parrains 
dans  le  baptême,  mais  un  seul  qui  sache  les 
renonciations  »jue  l'on  y  lait,  et  la  profession 
de  la  foi  catholique.  » 

7.  Sur  'a  requête  en  plainte  contre  les 
Juifs,  présentée  par  Gontbert,  primicier  de 
l'église  de  Metz,  il  fut  défendu  aux  chrétiens 
de  manger  avec  eux  et  de  recevoir  d'eux 
ce  qui  peut  être  bu  ou  mangé. 

8.  Il  fut  aussi  défendu  aux  prêtres  de  dire 
Ja  niesse  dans  des  lieux  non  consacrés,  et 
ordonné  de  consacrer  de  nouveau  les  églises 
qui  n'avaient  été  cQpsacrées  que  par  des 
chorévê(iues. 

9.  Deux  religieuses,  convaincues  de  crimes, 
avaient  été  chassées  du  monastère  de  Saint- 
Piçrre,  sans  qu'on  leur  eut  laissé  le  voile  : 
le  concile  ordonna  qu'on  leur  rendrait  le 
voile  et  qu'on  les  peltrait  en  prison  dans  le 
pionasière,  où  elles  auraient  pour  nourriture 
un  peu  de  pain  et  d'eau,  et  beaucoup  d'in- 
structions, jusqu'à  ce  qu'elles  eussent  satis- 
fait. On  ordonne  encore  la  prison  à  un  diacre 
convaincu  de  sacrilège;  et  un  lui  interdit  le 
saint  ministère. 

10.  On  cxcomnmnie  des  gens  qui  avaient 
mutilé  un  curé,  qui  voulait  obliger  leur  pa- 
rente de  retourner  avec  soij  mari  qu'elle 
avait  quitté- 

il.  On  excommunie  aussi  les  pillards  qui 
ravageaient  la  province,  et  deux  particuliers 
qui  avaient  contracté  des  mariages  illégi- 
times. 

a.  On  renouvelle  les  défenses  de  commu- 
niquer avec  les  excommuniés,  en  exceptant 
néanmoins  leurs  serfs,  leurs  affranchis  et 
jpurs  vassaux. 

13.  On  prescrit  un  jeûne  de  trois  jours, 
avec  des  prières  pour  le  roi  Ariioul,  pour  la 
paix  et  pour  la  conversion  des  pécheurs.  liich. 

IVIKTZ    (Si'npdc   de),    l'an  970.    L'évêque 


Thierry  y  porta  un  statut  pour  que  les  dî- 
mes fussent  retirées  des  mains  des  laïques, 
et  rendues  aux  ecclésiastiques.  Sigebert. 
upud  Lribitilz,  t.  I  script,  rer.  Brunswic. 

MK'IZ  (Synode  de),  l'an  ll'il.  L'évêque 
Etienne  cita  à  comparaître  devant  ce  synode 
Thierry ,  Hastericnsemabhatem,  accusé  de  di- 
lapider les  biens  de  son  monastère.  Martene, 
Vet.  Script,  t.  XXII. 

ME  rz  (Synodes  de),  années  1588  et  1604. 
Voi/.  plus  bas,  à  l'an  1690. 

METZ  (Synode  de),  l'an  1610.  Le  cardinal 
de  Givry,  évêque  de  Metz,  tint  ce  synode,  à 
la  suite  du(|uel  il  publia  un  corps  de  statuts 
divisés  en  trente-trois  litres,  et  dont  voici 
les  plus  remarquables. 

«  Les  curés  défendront  à  leurs  paroissiens 
de  s'abstenir  des  œuvres  serviles  le  samedi 
soir,  par  un  esprit  de  superstition,  en  cer- 
tains temps  de  l'année. 

«  On  n'admettra  sous  aucun  prétexte  des 
personnes  hérétiques  à  visiter  un  catholique 
dans  sa  maladie. 

«  On  fera  les  onctions  du  baptême,  non 
avec  le  pouce  trempé  dans  l'huile  sainte, 
mais  avec  un  stylet  ou  une  spatule  d'étaia 
ou  d'argent,  dont  chaque  vase  aux  saintes 
huiles  sera  pourvu.  »  L'usage  recommandé 
ici  par  le  cardinal  évêque  a  été  improuvô 
depuis  par  le  pape  Benoît  XIV.  (De  synod. 
dicec.  l.  Xlll,  c.  XIX),  et  est  d'ailleurs  con- 
traire au  Rituel  romain. 

«  On  renouvellera  au  moins  tous  les  mois 
les  saintes  espèces;  et  les  nouvelles  une  fois 
consacrées,  le  prêtre  consommera  respec- 
tueusement les  anciennes. 

«  Tous  les  prêtres  se  confesseront  au 
moins  une  fois  le  mois,  et  seront  obliges  d'en 
fournir  la  preuve  testimoniale  à  l'archiprô- 
tre,  si  celui-ci  vient  à  |a  leur  demander. 

«  Nous  exhortons  tous  les  chanoines,  les 
curés  et  les  clercs,  et  les  réguliers  de  tous 
les  divers  ordres,  à  adopter  l'office  romain 
dans  leurs  églises,  à  l'exemplç  de  notre  église 
cathédrale. 

«  Les  prêtres  ne  feront  point  asseoir  leurs 
servantes  à  la  même  table  avec  eux-mêmes. 
Ils  ne  recevront  point  à  leur  logis  des  reli- 
gieuses, de  quelque  ordre  qu'elles  puissent 
être.  Ils  ne  garderont  point  en  service  chez 
eux  des  personnes  du  sexe  que  leur  âge  ou 
leur  beauté  rende  suspectes  ;  mais  celles 
qu'ils  voudront  prendre  a  leurs  gagesdevront 
avoir  au  moins  cinquante  ans  et  être  au- 
dessus  de  tout  soupçon. 

«  Les  clercs  n'exerceront  ni  la  médecine, 
pi  la  chirurgie,  ni  l'office  de  notaires. 

«  On  n'érigera  aucune  confrérie  sans 
l'autorisation  du  sainl-siége  ou  la  nôtre. 

«  Les  meuniers  ne  feront  aller  leurs  mou- 
lins les  jours  de  dimanches  et  de  fêles  que 
dans  un  cas  de  nécessité,  et  jamais  pendant 
la  messe  paroissiale. 

«  On  annoncera  lous  les  dimanches  dans 
ch.ique  église  les  anniversaires  et  les  autres 
services  (|iii  se  célébreront  dans  le  courant 
de  la  semaine. 

«  11  se  tieiulra  tous  les  ans  un  chapitre 
ryral,  auquel  personne  u§  ntanquera  |îe  su 


1271 


DfCTlONNAIRE  DES  CONCILES. 


4SM 


rendre  à  moins  d'une  excuse  légitime  et 
admise  par  l'archiprètre.  Chacun  y  présen- 
tera ses  difficultés  par  écrit  ;  et  rarchiprêlre 
iKius  transineltra  celles  qui  auront  le  plus 
d'importance.  On  s'assiéra  à  l'église  chacun 
à  sa  place,  re\êlu  du  surplis  avec  le  bonnet 
carré  et  la  tonsure  cléricale.  On  en  sortira 
comme  ou  y  sera  entré,  c'est-à-dire  deux  à 
deux,  l'archiprêlre  marchant  le  dernier  et 
perlant  seul  l'ctole. 

«  On  se  mettra  à  table  avec  l'archiprêlre, 
et  on  se  lèvera  avec  lui  :  on  ne  boira  point 
à  l'envi  l'un  de  l'autre,  et  Ton  ne  troublera 
point  le  lecteur  ou  ses  confrères  par  des  pa- 
roles hors  de  saison. 

«  A  la  messe,  tous  chanteront  posément, 
à  la  suite  des  chantres  ;  personne  ne  se 
pressera  plus  qu'il  ne  convient  ;  on  gardera 
pour  la  célébration  des  messes  l'ordre  que 
l'archiprêlre  aura  marqué  sur  un  écrit,  qui 
sera  affiché  dans  un  lieu  apparent  de  l'é- 
glise. »  Conc.  Germ.  t.  VIII. 

METZ  (Synodes  de),  années  1588,  160i, 
16:;9,  1033,  1666,  1671,  1679  et  1699.  Les 
statuts  de  ces  divers  synodes  furent  recueillis 
dans  le  livre  que  publia  Henri-Charles  du 
Cambout  de  Coislin,  évêque  de  Mclz,  à  l'oc- 
casion du  dernier  de  tous,  qu'il  tint  lui- 
même  le  1"  juillet  1699.  Ce  recueil  est  inti- 
tulé :  Codex  seleclorum  canunum  ecclesiœ 
Mclensis,  Métis,  1699. 

MEUN  (Concile  de).  Foy.  Mkhun. 

MEXIQUE  (Concile  de),  l'an  1585.  Pierre 
Moya  de  Conlreras,  archevêque  de  Mexique 
ou  Mexico,  ville  capitale  de  la  Nouvelle-Es- 
pagiic,  tint  ce  concile  avec  ses  suffragants, 
et  y  fit  un  très-grand  nombre  de  règlements 
pour  l'usage  des  Indiens  convertis  à  la  foi. 
Ces  règlements  sont  renfermés  en  cinq  livres, 
divisés  par  différents  titn's,  cl  tirés  presque 
lous,  tant  du  concile  de  Trente,  que  de  plu- 
sieurs autres  conciles  et  de  plusieurs  sy- 
nodes, surtout  de  l'Espagne,  de  l'Italie  et  de 
la  France  :  tels  sont  entre  autres  les  conciles 
de  Tolède,  de  Grenade,  de  Valladolid,  de 
Séville,  de  Burgos,  de  Latran,de  Bologne, 
de  Milan,  d'Orange,  de  Reims,  d'Orléans, 
d'Auxerre,  etc.  Voy.  ces  mots. 

MILAN  (Concile  de),  Mediolanense,  l'an 
3'*k.  Les  Eusébiens,  comme  s'ils  se  fussent 
repentis  de  ce  qu'ils  avaient  fait  jusqu'alors, 
s'assemblèrent  à  Antioche  el  y  dressèrent 
une  niiuvelle  formule  de  foi,  qui,  à  cause  de 
sa  longueur,  fut  nommée  Mncrostiche,  ou  à 
longues  lignes.  On  y  fail  profession  de  croire 
que  Jésus-Christ  est  Dieu  dé  Dieu,  et  qu'il 
est  semblable  en  toutes  choses  à  son  Père; 
mais  on  n'y  parle  jamais  de  substance  ni  de 
consubslanlialilé.  Les  Eusébiens  envoyèrent 
cette  formule  en  Italie,  par  des  députes  ([ui 
trouvèrent  les  évêques  d'Occident  assemblés 
en  concile  à  Milan.  L'empereur  Constant  et 
saint  Alhanase  y  étaient.  Les  Occidentaux 
refusèrent  de  souscrire  à  cette  nouvelle  for- 
mule. C'est  tout  ce  que  l'on  sait  de  ce  con- 
cile de  Milan,  qui  fui  tenu  eu  ^kG  selon  les 
auteurs  de  VArt  de  vérifier  les  dates,  eu  34-5 
ou  3'f()  >elon  Richard,  el  en  3't'*  selon  Mansi. 

MILAN  (Concile  de),  l'an  3W.  Ce  concile 


fut  tenu  contre  Photin,  évêque  de  Sirraium, 
qui  renouvelait  les  erreurs  de  Sabellius  et  de 
Paul  de  Samosate.  Il  niait  la  Irinité  des  per- 
sonnes en  Dieu ,  n'en  admettant  qu'une 
seule,  savoir  le  Père  qui  aurait  bien  son 
Verbe,  ou  sa  raison  éternelle,  mais  comme 
nous  avons  la  nôtre,  sans  subsistance  di- 
stincte et  personnelle  :  d'où  vient  que,  seloa 
lui,  Dieu  n'aurait  point  de  fiks,  et  que  Jésus- 
Christ  serait  un  pur  homme,  qui  n'aurait 
pas  pris  ailleurs  son  commencement  que 
dans  le  sein  de  Marie.  Il  niait  de  même  que 
le  Saint-Esprit  subsistât  personnellement. 
Le  concile  de  Milan  déclara  Photin  hérétique, 
el  le  retrancha  de  la  communion  de  l'Eglise. 
Reg.  t.  III;  Lahb.  t.  II;  Hnrd.  t.  I. 

MILAN  (Concile  de),  l'an  349.  Ce  concile 
fut  tenu  contre  Photin,  qui  avait  été  déjà 
condamné  à  Milan,  mais  qui  ne  s'élail  point 
soumis.  Le  concile  fut  nombreux,  composé 
(les  évêques  de  beaucoup  de  provinces  d'Oc- 
cident, et  des  députés  de  l'Église  romaine. 
Ursace  et  Valens,  grands  ennemis  de  saint 
Athanase,  s'y  rétractèrent  el  y  présentèrent 
un  écrit  où  ils  disaient  analhème  à  Arius  et 
à  ses  sectateurs.  Quant  à  l'affaire  princi- 
pale, qui  était  de  déposer  Photin,  elle  fut 
rompue  par  la  mort  de  l'empereur  Constant. 
Saint  Hilaire  ne  dit  poinl  que  ce  concile  se 
soit  tenu  à  Milan  ;  maison  n'en  peut  douter, 
puisqu'on  le  lit  expressément  dans  une  lettre 
adressée  à  Conslantius,  de  la  part  des  or- 
thodoxes qui  étaient  au  concile  de  Rimini. 
11  est  des  auteurs  qui  mettent  ce  ooncili!  en 
347,  el  d'autres  eu  346.  T.  IL  Concil.  Lab. 
pag.  797. 

MILAN  (Concile  de),  l'an  355.  Ce  concile 
fut  assemblé  à  la  prière  du  pape  Libère  et 
par  l'ordre  de  l'empereur  Conslantius.  Il  s'y 
Irouva  très-peu  d'évêques  d'Orient  ;  mais  il  y 
en  eut  plus  de  trois  cents  d'Occident.  Luci- 
fer, Pancrace  et  Hilaire  y  assistèrent  en 
qualité  de  légats  du  pape.  Les  Ariens,  qùoi- 
qu'en  plus  petit  nombre  que  les  catholiques, 
dominèrent  dans  ce  concile,  par  l'aulorilé  de 
l'empereur  Constance  qui  s'y  trouva  en  per- 
sonne, el  qui  voulut  obliger  les  évêques  à 
signer  un  édit,  en  forme  de  lettre,  rempli  du 
venin  de  l'hérésie  arienne,  et  en  même  temps 
la  condamnation  de  saint  Athanase.  La  plu- 
part des  évêques,  ne  pénétrant  point  dans 
les  mauvais  desseins  des  Ariens, se  laissèrent 
tromper  par  leurs  artifices  ;  et  ceux  qui  ne 
voulurent  point  souscrire  à  la  condamnation 
de  saint  Alhanase  furent  exilés  par  l'ordre 
de  Constance.  Telle  fut  la  fin  du  concile  de 
Milan,  qui  ne  mérite  pas  moins  le  nom  de 
brigandage  que  celui  d'Ephèse.  Reg.  t.  III; 
Lab.  t.  II  ;  Hard.  t.  I;  Biduze. 

MILAN  (Concile  de),  l'an  380.  Saint  Am- 
broise  tint  ce  concile  avec  les  évêques  de  sa 
province.  On  y  reconnut  l'innocence  de  la 
vierge  Indicia,  qu'on  avait  accusée  de  s'être 
laissé  corrompre.  Edit.  Yenet.  t.  II. 

MILAN  (  Concile  de  ) ,  l'an  390.  Jovinien  , 
se  voyant  condamné  à  Rome  ,  s'en  alla  à 
Milan  trouver  l'empereur  Théodose  ,  qui  le 
recul  très-mal,  lui  el  ses  disciples.  On  les 
chassa  de  la    ville;  et  les  évêques  qui   s'y 


1273 


MIL 


MIL 


1274 


trouvèrent,  s'étant  assemblés  en  concile  avec 
saint  Anibroise.los  condaninèrenl  conforiné- 
mcnt  au  ju<;emont  rendu  conln!  oux  par  le 
pape,  à  qui  ils  en  écrivironl.  On  croit  (|ue  ce 
fui  dans  ce  coni'ile  de  Milan  ,  ou  dans  (|url- 
que  autre  qui  s'y  tint  vers  le  mois  d'avril  de 
la  m<''ni('  année  3!tl)  ,  que  les  évéques  des 
Gaules  firent  ronlirnicr  la  sentence  (ju'ils 
avaient  renilue  ,  l'année  précédente,  contre 
les  lliiaciens.  Jietj.  ,  t.  111;  Labb.  ,  t.  H; 
Uiird.,  t.  l. 

MILAN  ((Concile  de),  l'an'iSl.  Après  qu'A- 
bundius,évéqu('  dcCônie,  et  Senator,  prêtre 
de  Mil.in  ,  l'un  et  l'autre  léj^ats  du  pape  ,  lui 
eurent  rendu  compte  du  succès  de  leur  léga- 
tion {Voy.  CdiNSTANTiNopLE,  l'an  'toO)  ,  il  les 
cbargea  ,  lorsqu'ils  s'en  retournèrent  dans 
leurs  églises  ,  d'une  lettre  pour  Kusèbe  , 
évéque  de  Milan  ,  par  laquelle  il  le  priait 
d'assembler  les  évéques  dépendants  de  sa 
métropole  ,  et  de  l'aire  lire  en  leur  présence 
sa  lettre  à  Flavien  ,  afin  qu'ils  y  donnassent 
leur  approbation  et  qu'ils  anathémalisassent 
les  hérésies  qui  attaquaient  le  mystère  de 
l'Incarnation.  Eusèbe  fit  ce  que  saint  Léon 
lui  demandait;  et,  ayant  assemblé  les  évé- 
ques, au  nombre  de  vingt,  dans  sa  ville  épi- 
scopale,  comme  on  le  conjecture  ,  il  fil  lire 
ilans  l'assemblée  la  lettre  de  saint  Léun  qui 
lui  était  adressée  à  lui-méa)e,et  ensuite  celle 
de  ce  même  pape  à  Flavien  :  elles  furent 
unanimement  approuvées,  comme  conformes 
à  la  doctrine  de  l'Evangile  et  des  Pères.  Les 
évéques  anathématisèrent  ensuite  tous  ceux 
qui  suivaient  une  doctrine  impie  sur  l'Incar- 
nation. La  lettre  synodale  qu'ils  écrivirent 
à  saint  Léon  se  trouve  parmi  celles  de  ce 
Père.  F.lle  ne  porte  en  tête  que  le  nom  d'Eu- 
sèbe;  mais  tous  les  évéques  y  souscrivirent. 
Labb.  ll\  iHard.  I. 

MILAN  (  Concile  de) ,  l'an  679.  Ce  concile 
fut  assemblé  contre  les  Monolbélites,  vers  le 
commencement  de  l'année,  par  l'archevêque 
Mansuetus  ,  sous  le  pontificat  du  pape  Aga- 
thon  et  le  règne  de  l'empereur  Constantin 
Pogonat.  Le  prêtre  Damien,  qui  s'y  trouva  , 
et  qui  fut  dans  la  suite  évêque  de  Pavie  , 
composa  la  lettre  synodale  que  le  concile 
adressa  à  l'empereur,  où  les  deux  volontés 
et  les  deux  opérations  en  Jésus-Christ  sont 
bien  expliquées  et  bien  défendues.  Muratori, 
Annal,  d'il.,  t.  IV  ;  Reg.,^\l;  Labb.Yl; 
Bord. m. 

MILAN  (Concile  de  ) ,  l'an  860.  Ce  concile 
fut  tenu  par  l'ordre  du  pape  Nicolas  I ,  au 
sujet  d'ingeltrude  ,  femme  du  comte  Boson  , 
qui  avait  quitté  son  mari  pour  s'altacherà 
un  adultère.  Le  concile  l'excommunia,  et  le 
pape  confirma  celte  sentence.  Nicol.  ep.  58  , 
ad  episc.  regni.  Liid.;  Mansi,t.  I,  col.  983. 

MILAN  (Concile  de) ,  l'an  969.  On  y  opéra 
l'union  de  l'Eglise  d'Alba  en  un  seul  siège 
épiscopal  avec  celle  d'Asti.  Conc.  ,  t.  XI. 

MILAN  (Concile  de),  l'an  lOOS).  Mansi 
prétend  qu'il  y  eut  cette  année  un  concile  à 
Milan  ,  où  il  dit  qu'Arnoul,  archevêque  de 
Milan,  déposa  et  excommunia  Oldoric,  placé 
sur  le  siège  épiscopal  d'Asti  parle  roi  Henri 
II ,  qui  en  avait  chassé  le  légitime  évéque, 


fauteur  d'Ardouin ,  marquis  d'Ivrée,  qui 
s'était  fait  couronner  roi  d'Italie  le  l.'J  février 
1002.  Mais  cela  ne  peut  s'accorder  ,  dit  lo 
père  Richard,  ni  avec  l'histoire  du  roi  Henri 
H,  (|ui  ne  passa  en  Italie,  pour  la  seconde  fois, 
qu'en  1013  ;  ni  avec  Uglielli  ,  qui  ne  place 
Oldericou  .Mderic,  AIrie,  Aleric,  sur  le  siège 
d'Asti  qu'en  \01ï.  D'ailleurs,  il  est  plus  que 
probable  ,  ajoute  le  père  Richard  ,  que  cet 
Olderic.que  Mansi  suppose  avoir  été  placé 
sur  le  siège  d'Asti  par  le  roi  Henri  II  ,  était 
lui-iném('  zélé  partisan  d'Ardouin  ,  puisqu'il 
était  son  neveu  ,  comme  l'assure  Ughelli , 
liai,  sacra  ,  t.  I\'.  Puisque  c'est  pour  la  se- 
conde fois  que  l'empereur  saint  llcnri  passa 
en  Italie  l'an  1013  ,  il  y  avait  donc  déjà  fait 
une  première  expédition  ;  et  (|uant  à  celle- 
ci,  les  auteurs  de  VArt  de  vérifier  les  dates 
en  marquent  l'époque  à  l'an  lOIJi  ou  1005. 
Rien  n'empêche  que  ce  ne  soit  alors  que 
l'empereur  ait  nommé  Oldcric  pour  le  siège 
d'Asti. Quant  à  l'autre  difficulté  soulevée  par 
le  père  Richard,  on  peut  y  répondre  que  l'Ol- 
deric,  partisan  de  saint  Henri  II  ,  n'était  pas 
le  même  que  l'Alric,  neveu  d'Ardouin.  Voy. 
l'article  suivant,  qui  pré^enle  une  autre  ver- 
sion du  même  concile. 

MILAN  (Concile  de),  l'an  1015.  Arnoul,  ar- 
chevêque de  Milan,  tint  ce  concile  contre  Al  rie, 
oncle  d'Ardouin,  roi  d'Italie,  que  ce  prince 
avait  nommé  évêque  d'Asti,  et  que  le  pape 
Benoit  Mil  avait  ensuite  sacré.  Arnoul,  zélé 
partisan  de  l'empereur  Henri  H,  et  par  con- 
séquent ennemi  d'Ardouin,  son  compétiteur, 
fit  anathématiser  AIric,  comme  un  intrus, 
malgré  l'approbation  du  pape,  pour  être 
monté  sur  le  siège  d'Asti  sans  le  consente- 
ment de  son  métropolitain.  Richard. 

MILAN  (Concile  de),  l'an  1103.  Le  prêtre 
Liprand  y  accusa  de  simonie  Pierre  Grosso- 
lan,  archevêque  de  Milan,  et  offrit  de  prouver 
son  accusation  par  le  feu,  ce  que  les  évéques 
du  concile  refusèrent;  mais,  pressé  quelque 
temps  après  par  Gro^selan  de  sortir  du  pays 
ou  de  faire  l'épreuve,  il  passa  entre  deux 
bûchers  allumés,  sans  en  être  endomm.igé 
dans  ses  habits.  Il  reçut  cependant  une  bles- 
sureà  la  main,  etune  autre  au  pied,  qui  rendi- 
rent l'épreuve  suspecte,  et  qui  n'empêchèrent 
pas  que  Grosselan  ne  prit  le  parti  de  se  retirer. 
On  trouve  ce  concile  pl.icé  à  l'an  1101 
dans  les  collections  ordinaires,  mais  mal; 
puisque,  selon  Ughelli,  Grosselan  ne  passa 
du  siège  de  Savonne  à  celui  de  Milan  que 
vers  la  fin  de  l'année  1102.  Ed.  Venet.  \H. 

MILAN  (Concile  de),  l'an  1117.  Jourdain, 
archevêque  de  Milan,  tint  ce  concile  vers  la 
fin  de  février,  dans  une  prairie  nommée  le 
Broglio.  On  y  éleva  deux  théâtres,  sur  l'un 
desquels  étaient  les  évéques,  les  abbés  et  les 
autres  prélats  inféridirs;  sur  l'autre  étaient 
les  consuls  avec  les  jurisconsultes,  et  autour 
des  uns  et  des  autres  une  grande  multitude 
de  clercs,  de  vierges  et  de  laïques.  On  ne  sait 
rien  de  l'objet  de  ce  concile,  sinon  qu'il  fut 
assemblé  pour  la  réforme  des  mœurs.  Pagi. 

MILAN  iConciledo),  l'an  1133.  Robaud, 
évéque  d'Alba,  y  fut  placé  sur  le  siège  do 
Milan.  Mansi,  t.  Il,  col.  429, 


1S7S 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


i%16 


MILAN  (Concile  de),  l'an  1287.  Olton,  ar- 
che» é()U('  d(^  iMiUni,  présida  à  ce  concile  pro- 
•viiici.il,  qui  se  tint  le  12  septembre,  dans  l'é- 
glise de  Sain  le-Tliècle,  et  «lui  fut  composé  d'un 
grand  nombre  d'évêques, d'abbés  et  d'autres 
ecclcsiasliqucs  de  la  province.  On  y  ordonna 
l'oliservalion  des  conslilulions  des  papes  et 
des  lois  de  l'emperrur  Frédéric  II, contre  les 
hérétiques.  On  y  défendit  aux  moines  et  aux 
religieuses  de  jouer  aux  jeux  de  hasard  et 
d'assister  aux  enterrements:  à  tous  les  clercs 
d'aller  à  la  chasse,  et  de  soutenir  des  procès 
devant  des  juges  laïques.  On  y  déclara  ex- 
coinuiuniées  par  le  seul  fait  les  puissances 
temporelles  qui  feraient  ou  favoriseraient 
quelque  entreprise  contre  la  religion  ou 
contre  la  litierlé  ecclésiastique.  On  y  soumit 
à  la  peine  de  l'excommunication  les  ecclé- 
siasliqui's  qui  exigeraient  un  intérêt  pour  un 
dépôt  confié. On  y  régla  que  le  tiers  des  legs 
faits  à  l'église  du  lieu  de  la  sépulture  ,  ainsi 
que  le  tiers  des  offrandes  faites  à  l'occasion 
ie  la  sépulture  même,  appartiendrait  de 
droit  à  l'église  paroissiale.  Reg.  XXVIH  ; 
labh.  Xl;Hiird.  VIII. 

MILAN  (Goni  ile  de),  l'an  1291.  Olton  Vis- 
conli  ,  archevêque  de  Milan  ,  tint  ce  concile 
avec  ses  suffragants ,  le  27  novembre  ,  pour 
le  rei'ouvrement  de  la  terre  sainte,  qui  avait 
été  entièrement  perdue  |>ar  la  prise  d'Acre, 
le  18  nKii  de  la  même  année.  Labb.  XI. 

MILAN  (Concile  provincial  de)  ,  l'an  1311. 
Les  décrets  de  ce  concile,  tenu  à  Bergame,  et 
auquel  présida  Gaston, archevêque  de  Milan, 
sont  au  nombre  de  trente-quatre  ;  ils  furent 
publiés  sous  le  nom  de  rubriques  ,  et  com- 
mencent par  ces  mois  :  In  nomine  Domini, 
amen.  Radio  sacrœ  scripturœ  militanlis  Ec- 
clesiœ  illustrissimus  illnslrator  ad  Timntkeum 
discipulum  suuin  scribit ,  Prœdica  verhum. 
Suivent  les  statuts,  autrement  dit,  les  rubri- 
ques. 

La  1"  concerne  la  citation  des  hérétiques 
9u  tribunal  de  chaque  évêque  ou  de  son  offi- 
ciai. 

La  2°  prescrit  aux  clercs  un  habit  décent 
et  l'éloigiiement  des  emplois  séculiers. 

La  -i'  leur  interdit  le  port  des  armes  ,  la 
fréquentation  des  jeux  et  l'abus  de  leur  ca- 
ractère, dont  ils  prélondraii-nt  se  servir  pour 
envahir  lis  biens  des  particuliers. 

La  k'  leur  défend  d'aci  epter  la  tutelle  ou 
la  curatelle  de  (|uel()ue  laïque, oh  de  se  lais- 
ser traduire  devant  di'S  tribunaux  -éculiers. 

La  5  regarde  la  célébration  del'ol'ficedivin. 

La  6*  défend  aux  clercs  de  garder  avec 
eux  des  femmes  antres  que  des  parentes,  ou 
que  des  femmes  suspectes,  qui  ne  soient  pas 
des  concubines  et  des  enranis  illégitimes. 

La 7'  décrit  les  qualités  que  doivent  avoir 
ceux  qui  sont  pour  être  promus  aux  dignités 
et  aux  fondions  ecclésiastiques. 

La  8'  fait  défense  délire  un  chanoine  pour 
un  canonical  non  encore  vacant. 

Lait'  prescrit  l'in^litulion  canonique  pour 
les  bénéfices,  quels  qu'ils  soient. 

La  10'  est  relative  aux  interdits  locaux 
pi'ononcés  pour  refus  de  paiement  de  taxes 
ou  de  dîmes. 


La  11°  contient  des  oeines  contre  les  usur- 
pateurs des  biens  ecclésiastiques. 

La  12'  ordonne  la  dépositioti  de  ceux  qui 
conspireraient  contre  leur  évêque. 

La  13*  prescrit  le  serment  à  ceux  qui  nient 
receler,  soit  un  clerc,  soit  quelque  bien  d'é- 
glise. 

La  14'  impose  robligation  à  tous  les  évé- 
ques  de  la  province  de  dénoncer  dans  leurs 
diocèses  respectifs  les  personnes  excommu- 
niées par  quelqu'un  de  leurs  collègues  ,  et 
prononcent  des  peines  contre  ceux  qui  fe- 
raient des  menaces  au  prélat  excommuniça- 
teur  ou  au  dénonciateur  de  l'excommunié. 

La  15'  est  contre  ceux  qui  demeurent  dans 
l'excomiQuiiicationsans  chercher  à  $'en  faire 
relever. 

La  16'  interdit  aux  ecclésiastiques  l'emploi 
ou  le  port  des  armes,  et  prévient  les  insultes 
dont  l'archevêque  ou  son  vicaire  général 
serait  l'objet. 

La  17' contient  la  sage  défense  de  procéder 
aux  élections  en  présence  des  laïques. 

La  18'  défend  de  citer  des  clercs  devant  des 
juges  séculiers. 

La  19'  fait  le  détail  des  excommunications 
encourues  par  le  seul  fait. 

La  20'  est  pour  le  maintien  des  droits  et 
des  juridictions  de  l'archevêque  et  des  évê- 
ques. 

La  21^  proscrit  les  appels  illégaux  et  les 
citations  clandestines. 

La  22*  concerne  les  réguliers  ,  invités  à 
s'assembler  plus  régulièrement  en  chapitre. 

La  23*  renvoie  à  la  disposition  du  prélat 
diocésain  les  biens  injustement  acquis  dont 
on  ignorait  le  légitime  maître. 

La  24*  l'ail  une  loi  d'exiger  une  caution  des 
usuriers  pour  la  reslitqtion  de  leurs  usures- 
La  23*  oblige   à   donner  aux    pauvres    le 
produit  des  usures  ,  quand  on  ne  sait  à  qui 
pouvoir  les  restituer. 

La  2<J'  recommande  aux  prêtres  de  veiller 
à  l'exécution  des  legs  pieux. 

La  27'  revendique  aux  évêques  le  droit 
d'examiner  les  ordonnances  des  séculiers  qui 
pourraient  léser  les  droits  des  clercs. 

La  28-  invite  les  fidèles  ,  et  particulière- 
ment les  prêtres,  à  aider  de  leurs  oioyens  les 
évèques  réduits  à  l'exil, 

La  29'  fait  l'énumériijlion  dp^  çjas  réservés 
aux  évéques. 

Nous  supprimons  les  autres  ,  pour  arriver 
à  la  dernière  ,  qui  déclare  détestable  la  pré- 
lention  qu'ont  certains  sécMliers, d'empêcher 
la  puissance  ecclésiastique  de  notifier  ou  de 
fiiire  exécuter  ses  décrets.  Synod.  Cremon. 
fccundn  sub  Cœsare  Speciano.  t'oy,  Bergame. 

MILAN  (Goncil(!  de  Pise  et  de  ,  l'an  loll. 
]'oi/.  PisE,  même  année. 

MILAN  (Premier  concile  de),  sous  saint 
Charles  Borromée  ,  l'an  150a.  Saint  Charles 
Borromée,  cardinal  de  Sainte-Praxède,  pi  ar- 
du vêqup  de  Milan,  tint  ce  coijcile  ^U  mois 
de  septembre.  Onze  évéïiues  y  .jssistèrenl,  et 
cinq  envoyènnl  leurs  procureurs.  Le  saint 
cardinal  en  fil  l'ouverture  p:ir  un  discours, 
dans  lequel  il  montra  la  nécessité  des  conci- 
le;:, jivovinciaux-  On  y  .icpej).t3  d'.al^ord  les 


1277  MIL 

décrets  du  concilo  de  Trente,  et  l'on  en  fit 
d'autres  (jui  sont  divi^iés  en  trois  parlK's  ;  la 
prcmièro  coniicnl  tru\  qui  coiicerneul  la  loi 
ei  1rs  moyens  de  la  conserver;  la  seconde, 
ceux  qui  regirdenl  l'adininistralion  "''s  sa- 
creinenls  ,  ei  la  lroisii>:iie,  fcux  qui  louclicnl 
les  liôpilaux  el  les  monastères. 

PREMIÈRE    PARTIE. 

De  la  foi  catholique. 

Les  évêques  feront  (lublier  la  constilulion 
de  Pie  IV,  qui  onlonne  que  l'on  fera  faire 
une  profession  de  foi  à  tous  ceux  qui  as|)i- 
rent  aux.  cures,  aux  canouicals,  aux  grades 
d.s  universités  à  l'oflice  d'enseigner  les  let- 
tres ,  miîme  la  grammaire  et  les  arts  libé- 
raux, quand  ce  serait  graluilemenl.  On  les 
examinera  aussi  sur  leurs  mœurs. 

fie  ceux  qui  abusent  de  l'Ecriture  sainte. 

Lesévêques  puniront  sévèrement  ceux  qui 
emploient  les  paroles  de  l'Ecriture  sainte 
pour  rire,  pour  llatler,  pour  insulter,  ou  qui 
les  font  servir  à  l'impiété,  à  la  superstition, 
à  quelque  usage  profane  que  ce  puisse  être. 
Des  maîtres  d'école. 

Ils  seront  recommandables  par  leur  capa- 
cité, de  même  que  par  la  pureté  de  leurs 
mœurs,  et  ne  liront  à  leurs  écoliers  que  des 
livres  permis  et  propres  à  leur  former 
l'esprit  et  le  cœur,  selon  les  maximes  de  la 
religion. 

Du  catéchisme  que  le  curé  doit  faire. 

Les  curés  appelleront  les  enfants  à  l'église 
an  son  de  la  cloche,  tous  les  jours  de  dicnan- 
ches  et  de  fêtes,  pour  leur  apprendre  le  ca- 
téchisme :  ils  leur  apprendront  aussi  à  obéir 
à  Dieu  et  à  leurs  parents. 

De  la  prébende  théologale. 

Les  évêques  feront  exécuter  le  chapitre 
premier  du  décret  de  la  cinquième  session 
du  concile  de  Trente,  touchant  la  prébende 
théologale. 

De  la  prédication  de  la  parole  de  Dieu. 

La  prédication  de  la  parole  de  Dieu  élant 
le  devoir  principal  des  évêques  qui  ont  suc- 
cédé aux  apôtres,  ils  doivent  s'y  appliquer 
de  tout  leur  pouvoir,  et  faire  prêcher  des 
hommes  capables  à  leur  |ilace,  quand  ils  ont 
des  empêchements  légitimes  qui  les  en  dis- 
pensent. Dans  toutes  les  églises  qui  ont 
charge  d'âmes,  il  y  aura  sermon  les  diman- 
ches, les  fêtes  solennelles  ,  l'avent  et  le  ca- 
rême. Les  prédicateurs  ne  s'appliqueront  pas 
à  faire  parade  de  doctrine  et  d'éloquence;  ils 
s'attacheront  plutôt  à  expliquer  d'une  ma- 
nière claire  l'Evangile,  le  Symbole,  l'Orai- 
son dominicale,  la  S  ilutation  angélique  ,  les 
Commandements  de  Dieu,  le-;  sacrements  el 
les  cérémonies  de  l'iigiise.  Ils  s'élèveront, 
avec  autant  de  zèle  que  de  charité,  contre  les 
vices  auxquels  les  peuples  sont  le  plus  en- 
clins ,  et  ciinire  les  mauvaises  coutumes, 
mais  sans  nommer  ni  désigner  personne.  Ils 
ne  s'élèveront  contre  aucun  genre  de  vie  reçu 
dans  rËglise,  ni  contre  les  évêques.  ni  con- 


MIL 


ÎÏ78 


tre  les  magistrats.  Ils  engageront  les  peu- 
ples à  obéir  sans  murmurer  à  leurs  supé- 
rieurs, lors  même  ([u'ils  sont  difficiles  et  fâ- 
chriix  ,  el  à  prier  pour  tous  le»  hon)mes,  spé- 
cialement pour  les  souverains. 

Ils  exciteront  les  peuples  à  la  douleur  de 
leurs  péchés,  à  la  vertu,  A  la  piété,  leur  en- 
seignant quels  sont  les  devoirs  propres  de 
chaque  état,  ceux  des  pères,  des  enfants,  des 
é|.oux,  des  épouses,  des  maîtres,  des  servi- 
teurs, des  laïque,s,  des  clercs,  des  magistrats, 
des  personnes  privées,  clc.  Ils  leur  appren- 
dront à  garder  les  commandements  de  Dieu 
et  de  l'iîglise,  et  la  manière  de  les  garder;  à 
observer  les  préceptes  et  à  embrasser  les 
consi  ils,  en  s'efforçanl  de  faire  des  progrès 
continuels  dans  la  perfection, 

lis  leur  enseigneront  de  quelle  manière  il 
faut  se  servir  des  biens  de  l'âme  et  du  corps, 
de  la  prospérité  cl  de  l'adversité,  comme  do 
moyens  pour  acquérir  le  ciel.  Mais  ils  pren- 
dront surtout  bien  garde  de  ne  pas  déiruiro 
par  leur  conduite  ce  qu'ils  établissent  par 
leurs  discours. 

Ils  ne  publieront  point  d'indulgences,  et  ils 
ne  recommanderont  aucun  pauvre  au  peu- 
ple, sans  la  permission  par  écrit  de  l'évêque. 
On  ne  recueillera  point  les  aumônes  à  l'é- 
glise pendant  le  sermon,  qui  ne  se  fera  ja- 
mais la  nuit.  Il  n'y  aura  ni  messe,  ni  office 
dans  l'église,  tandis  qu'on  y  prêchera  ;  et  les 
évêques  qui  ne  pourront  prêcher  eux-mêmis 
assistei-ont  au  moins  à  la  prédication,  autant 
qu'il  leur  sera  possible.  Les  chanoines  de  la 
cathédrale  et  les  autres  ecclésiastiques  de  la 
ville  se  rendront  aussi  assidus  aux  sermons, 
les  fêles  solennelles,  l'avent  et  le  carême, 
afin  d'y  attirer  le  peuple  par  leur  exemple. 
Les  évêques  feront  en  sorle  que  les  hommes 
et  les  fenmies  aient  des  places  séparées  les 
unes  des  autres,  pour  entendre  le  sermon. 

De  ce  qu'il  faut  observer  dans  la  gravure  des 
saintes  images. 
Le  saint  concile  de  Trente  ayant  défendu 
de  placer  de  nouvellfs  images  dans  quelque 
lieu  que  ce  soit,  même  exempt,  sans  la  per- 
mission des  évêques,  et  leur  ayant  recom- 
mandé de  n'en  permettre  aucune  de  fausse  , 
de  profane,  d'indécente,  ils  auront  soin  de 
probibir  toutes  celles  qui  présenteraient 
quelque  chose  de  coulraire  à  la  vérité  des 
Kcrilures  s  lintes,  de  la  tradition  et  <le  l'His- 
toire de  l'Eglise.  Ils  feront  venir  tous  les 
peintres  et  les  sculpteurs  de  leurs  diocèse<  , 
pour  leur  intimer  leurs  ordres  sur  ce  point  ; 
et  ils  puniront  les  transgres>.eurs  avec  ceux 
qui  les  auront  employés.  Les  curés  a\erti- 
ront  les  évêques  de  ce  qui  pourra  souffrir 
quelque  difficulté  dans  les  images  de  leurs 
paroisses. 

Des  représentations  saintes. 

La  méchanceté  des  hommes  étant  cause 
que  l'on  ne  peut  représenter  la  passion  de 
Notre-Seignenr,  ni  les  combats  des  martyrs 
el  les  actions  des  antres  saints,  -.ans  les  ex- 
poser aux  moqueries  et  aux  mépris  de  plu- 
sieurs, on  s'abstiendra  dorénavant  du  ces 
sortes  de  représeulalious. 


1279 


DICTIONNAIRE   DES  CONCILES. 


1280 


De  la  vénération  des  saintes  reliques. 

On  gardera  religieusement  les  reliques  des 
saints  dans  des  lieux  honnêtes  el  des  vases 
propres.  On  les  fera  voir  au  peuple  avec  des 
cierges  allumés,  sans  les  tirer  de  ces  vases 
et  sans  rien  exiger  pour  cela. 

Des  lifts  magiques,  sortiléfjes  et  divinations. 
Les  évêqucs  puniront  sévèrement  et  lian- 
nirout  de  la  société  des  fidèles  tous  les  magi- 
ciens, sorciers  ,  devins.  Ils  puniront  aussi 
tous  ceux  qui  les  consultent,  qui  les  aident, 
qui  les  prolégenl,  qui  les  croient  ou  qui  ob- 
servent les  (emps,  les  jours  et  les  moments  , 
la  voix  des  quadrupèdes,  le  chant  ou  le  vol 
des  oiseaux,  pour  entreprendre  un  voyage 
ou  une  affaire. 

Du  blasphème. 

Un  clerc  qui  blasphème  publiquement  sera 
privé,  pour  la  première  fois,  d'une  année  des 
fruits  de  tous  ses  bénéfices  ;  s'il  tombe  une 
seconde  fois,  il  sera  privé  de  son  bénéfice, 
s'il  n'en  a  qu'un;  et,  s'il  en  a  plusieurs  ,  il 
géra  privé  de  celui  que  l'ordinaire  jugera  à 
propos  :  s'il  blasphème  une  troisième  fois,  il 
perdra  toutes  ses  dignités  et  tous  ses  béné- 
fices, et  sera  inhabile  à  en  posséder  dans  la 
suite.  Le  laïque  blasphémateur  sera  con- 
damné à  une  amende  pécuniaire,  la  première 
et  la  seconde  fois;  et  à  une  pénitence  publi- 
que, s'il  tombe  une  troisième  fois. 

De  l'observation  des  jours  de  fête. 

Les  jours  de  fêtes  ayant  été  institués  pour 
célébrer  les  louanges  de  Dieu  et  des  saints, 
les  évéques  sont  obligés  d'apporter  tous 
leurs  soins  pour  les  faire  observer  sainte- 
ment. Ils  empêcheront  donc  de  travailler 
servilement  ces  jours-là,  de  vendre  ou  d'a- 
cbeler  des  choses  non  nécessaires  pour  vivre 
ce  jour-là,  ou  pour  soulager  les  malades. 
On  n'ouvrira  les  boutiques,  ni  en  tout,  ni  en 
partie.  Il  n'y  aura  ni  foires,  ni  masques  ,  ni 
combats  à  cheval ,  ni  spectacles,  ni  danses 
dans  les  villes,  les  faubourgs  ou  les  villages. 
On  apprendra  au  peuple  qu'il  doit  passer 
ces  saints  jours  à  assister  aux  oifices  divins, 
à  écouter  la  parole  de  Dieu  ,  à  prier  el  à  se 
rappeler  les  bienfaits  de  Dieu. 

DEUXIÈME   PARTIE. 

De  V administration  des  sacrements  engénéral. 

Puisque  les  sacrements  doivent  se  donner 
non-seulement  sans  simonie  ,  mais  encore 
sans  le  moindre  soupçon  d'avarice,  tous  ceux 
qui  sont  chargés  de  leur  administration 
prendront  bien  garde  de  rien  exiger  pour 
celle  fonriion,  ni  même  de  rien  demander 
par  paroles  ou  par  signes  ,  directement  ou 
indirecleuicnl.  Les  évéques  seront  atlenlifs  à 
faire  observir  les  rites  el  les  cérémonies  de 
l'Eglise  romaine  dans  l'administration  des 
sacrements  qui  se  fera  dans  leur  cathédra- 
le. Les  recteurs  des  églises  inférieures  en 
feront  de  même;  et  les  prêtres  seront  tou- 
jours revêtus  du  surplis  et  de  l'étole,  quand 
ils  administreront  quelque  sacrement,  ils  en 
expli(iuerout  aussi  la  vertu  el  l'usage,  d'une 
manière  qui  soit  à  la  portée  des  assistants. 


Les  curés  exhorteront  souvent  leurs  parois- 
siens à  fréquenter  les  sacrements  de  la  péni- 
tence el  de  l'eucharistie,  surtout  à  Noël,  à  la 
Pentecôte  et  aux  autres  solennités.  Ils  visi- 
teront les  malades  sans  être  appelés  ,  pour 
les  engager  à  recevoir  les  sacrements. 

De  l'administration  du  baptême. 

On  ne  baptisera  personne  à  la  maison  ; 
mais  ceux  qui  seront  chargés  des  enfants 
nouveau -nés,  les  feront  porter  à  l'église 
avant  le  neuvième  jour,  pour  y  recevoir  le 
baptême,  et  cela  sous  peine  d'excommunica- 
tion. 11  sera  pourtant  permis  de  les  baptiser 
à  la  maison  lorsqu'ils  seront  en  danger,  à 
condition  que  ,  le  danger  étant  expiré  ,  on 
les  portera  à  l'église,  afin  qu'on  fasse  sur 
eux  les  cérémoniesdu  baptême  qui  auront  été 
omises.  On  leur  choisira  des  parrains  capa- 
bles de  leur  l'aire  de  salutaires  leçons  tou- 
chant la  foi  el  les  mœurs,  au  défaut  de  leurs 
parents.  Les  évéques  aboliront,  par  leurs 
châtiments,  la  détestable  coutume  de  mettre 
les  enfants  baptisés  sur  l'autel,  pour  les  faire 
racheter  par  les  compères.  Les  compères  et 
les  commères  ne  donneront  rien  aux  enfants, 
ni  à  leurs  parents,  au  moment  du  baptême. 
Tout  le  clergé  de  la  cathédrale  assistera  à  la 
consécration  du  chrême.  Les  curés  empêche- 
ront les  laïques  de  le  toucher  dans  la  céré- 
monie du  baptême.  Ils  ne  souffriront  pas  non 
plu  s  que  l'on  conserve  les  petits  linges  avec  les- 
quels on  a  essuyé  l'onction  du  saint  chrême, 
pour  les  donner  à  toucher.  Chaque  paroisse 
aura  ses  fonts  baptismaux  ,  où  l'on  conser- 
vera soigneusement,  pendant  toute  l'année, 
l'eau  bénite  destinée  au  baptême.  Tous  les 
curés  auront  un  registre  où  ils  écriront  les 
noms  el  les  surnoms  des  baptisés,  de  leurs 
pères  el  de  leurs  mères,  de  leurs  parrains  et 
de  leurs  marraines,  avec  le  jour  de  la  nais- 
sance du  baptême  des  enfants.  Ils  y  feront 
aussi  mention  de  la  légitimité  de  leur  nais- 
sance, et  ils  donneront  tous  les  ans  une  co- 
pie de  ce  registre  à  l'évêque.  Ils  avertiront 
les  femmes  accouchées  de  se  rendre  à  l'église 
aussitôt  après  leurs  (ouches,  pour  remercier 
Dieu  el  recevoir  la  bénédiction  du  curé. 
De  l'administration  du  sacrement  de  confir- 
mation. 

On  ne  donnera  la  confirmation  qu'aux  en- 
fants âgés  de  sept  ans;  et  les  curés  annon- 
ceront dans  l'église  le  jour  où  on  l'admi- 
nistrera. Ils  expliqueront  la  vertu  de  ce 
sacrement  à  ceux  qui  doivent  le  recevoir,  et 
tiendront  registre  des  enfants  confirmés,  de 
même  que  des  baptisés. 

Du  sacrement  de  l'eucharistie. 

Les  curés  porteront  par  écrit  à  l'évêque, 
six  jours  après  l'octave  de  Pâques,  les  noms 
de  ceux  qui  n'auront  point  satisfait  à  leur 
devoir  pascal.  L'évêque  punira  par  des  cen- 
sures et  par  d'autres  peines  ces  négligents, 
excepté  ceux  qui  auront  différé  leur  pâque 
pour  de  justes  causes  et  de  l'avis  du  curé 
On  ne  recevra  point  à  la  communion,  sans 
des  preuves  certaines  de  conversion,  lescon- 
cubinaires,  les  usuriers  et  les  autres  pécheur» 


1281 


MIL 


MIL 


1982 


publics,  qui  seront  retombés  après  y  avoir 
élé  admis  une  première  fois.  On  donnera  la 
communion  aux  hommes  et  aux  femmes  s6- 
parémenl,  dans  les  grandes  églises  où  on 
pourra  le  faire  commodément.  Les  curés 
examineront  et  instruiront  quelques  jours 
auparavant  les  enfants  qui  doivent  faire  leur 
première  communion.  La  réserve  de  la  sainte 
eucharistie  sera  au  maître-autel,  autant  que 
faire  se  pourra  ;  et  il  y  aura  toujours  une 
lampe  ardente  en  sa  présence.  On  portera  la 
sainte  eucharistie  aux  malades  avec  une  ex- 
trême révérence.  On  en  avertira  le  peuple 
par  le  son  des  cloches  ;  et  on  portera,  s'il 
est  possible,  la  sainte  eucharistie  sous  un 
dais,  avec  des  cierges  allumés  et  une  son- 
nette. Il  y  aura  toujours  deux  hosties  dans  le 
ciboire  destiné  à  ce  saint  usage,  de  peur  que 
le  peuple  n'adore,  au  retour  du  prêtre,  un 
vase  vide. 

De  la  célébration  de  la  messe. 

L'évêque  s'appliquera  à  connaître  tous  les 
prêtres  qui  doivent  dire  la  messe  dans  son 
diocèse,  et  les  obligera  de  satisfaire  à  leur 
devoir.  On  n'admettra  aucun  prêtre,  séculier 
ou  régulier,  à  dire  la  messe  dans  les  oratoi- 
res ou  chapelles  domestiques,  à  moins  qu'il 
n'ait  reçu  de  l'évêque  une  permission  par 
écrit,  qui  sera  renouveiéi'  tous  les  six  mois. 
L'évêque  ne  permettra  de  dire  la  messe  aux 
prêtres  d'un  autre  diocèse,  que  quand  ils  au- 
ront des  lettres  d'attestation  ou  des  dimis- 
soires  de  leur  propre  évêque.  On  ne  dira 
point  de  messe  avant  l'aurore,  ni  après  midi, 
si  ce  n'est  dans  les  cas  permis  par  le  droit. 
Les  évêques  ne  permettront  pas,  sans  de 
fortes  raisons,  que  l'on  bâtisse  des  chapelles 
domestiques,  ou  que  l'on  en  fasse  usage  pour 
la  célébration  de  la  messe.  Ou  ne  placera 
point  les  chapelles  domestiques  dans  les  en- 
droits de  la  maison  où  la  famille  se  trouve 
le  plus  souvent,  mais  dans  un  lieu  décent  et 
séparé  des  chambres,  des  salles  à  manger  et 
du  vestibule.  On  ne  les  fera  point  si  petites, 
que  ceux  qui  entendent  la  messe  soient  obli- 
gés de  se  tenir  à  la  porte,  ou  à  la  fenêtre,  ou 
dans  une  chambre  ordinaire.  Les  ornements 
et  les  vases  d'autel,  surtout  les  corporaux  et 
les  purificatoires,  seront  nets  et  propres.  On 
dira  la  messe  de  Beata  tous  les  samedis  non 
empêchés.  On  ne  pourra  dire  que  cinq  col- 
lectes tout  au  plus  à  la  messe,  si  ce  n'est 
dans  les  églises  qui  auraient  un  usage  con- 
traire. Les  évêques  retrancheront  les  festins, 
les  jeux,  les  danses  et  généralement  tous  les 
abus  qui  se  sont  glissés  lorsqu'un  prêtre  dit 
sa  première  messe.  On  observera  à  la  messe 
les  cérémonies  de  l'Eglise  romaine.  Les  prê- 
tres célébrants  éviteront  tout  mouvement 
messéant  de  la  tête,  de  la  bouche  et  du  reste 
du  corps.  Ils  ne  prononceront  les  paroles  de 
la  messe  ni  trop  vite,  ni  trop  lentement.  Us 
les  liront  dans  le  Missel,  et  ne  les  réciteront 
ou  ne  les  chanteront  point  par  cœur.  Us  ne 
diront  point  la  messe  lu  tête  couverte.  Ils  se 
confesseront  au  moins  toutes  les  semaines, 
vaqueront  à  la  prière  à  des  prie-dieu  dressés 
dans  la  sacristie,  et  prépareront  la  messe 


dans  le  Missel,  avant  de  la  dire.  Us  ne  parle- 
ront à  personne,  et  n'écouleront  personne, 
quand  ils  seront  revêtus  des  ornements  sa- 
crés, et  ne  mettront  sur  l'autel  ni  chapeau, 
ni  bonnet,  ni  calotte,  ni  gants,  ni  mouchoir, 
ni  rien  de  semblable.  Ils  ne  s'arrêteront 
point,  étant  à  l'autel,  pour  attendre  qui  que 
ce  soit;  et  ils  ne  répéteront  point  non  plus 
le  commencement  de  la  messe.  Les  cui  es  n'a- 
vanceront et  ne  reculeront  en  laveur  de  per- 
sonne la  messe  paroissiale;  mais  ils  la  diront 
à  l'heure  la  plus  commode  pour  le  peuple. 
Les  prêtres  célébrants  ne  manqueront  pas 
de  faire  leur  action  de  grâces  après  la  messe. 
Ils  ne  laisseront  éteindre  les  cierges  qu'dprès 
le  dernier  évangile,  et  ils  auront,  pour  les 
servir  à  l'autel,  un  clerc  en  surplis  et  en  ha- 
bit long,  autant  qu'il  sera  possible.  Le  prêtre 
ne  commencera  point  la  messe  que  les  cier- 
ges ne  soient  allumés,  et  que  tout  ne  soit 
prêt  à  l'autel.  Les  veuves  qui  fout  le  deuil 
de  leurs  maris  nouvellement  morts  ne  se- 
ront pas  plus  d'un  mois  sans  entendre  la 
messe  [Voyez  plus  loin,  S''  concile  de  Milan, 
§  1).  Les  curés  exhorteront  souvent  leurs 
paroissiens  à  entendre  la  messe  et  le  sermon 
dans  leurs  paroisses,  avec  un  habit  décent, 
la  lête  découverte  et  quelque  peu  loin  de  l'au- 
tel, et  à  n'en  sortir  qu'après  le  dernier  évan- 
gile. 

De  l'administration  du  sacrement  de  péni~- 
tence. 
On  observera  les  constitutions  du  pape  In- 
nocent 111  qui  ordonnent  aux  fidèles  de  se 
confesser,  au  moins  une  fois  l'an,  à  leur  pro- 
pre curé;  et  aux  médecins,  d'avertir  leurs 
malades  de  se  confesser  aussi,  sous  peine  de 
les  abandonner,  s'ils  n'ont  satisfait  à  ce  de- 
voir dans  quatre  jours  au  plus  lard.  Aucun 
prêtre  non  curé  ne  pourra  confesser  sans 
être  approuvé,  par  écrit,  de  l'évêque.  Tous 
les  confesseurs  auront  aussi  par  écrit  les 
cas  réservés  au  pape  et  aux  évêques.  Ils  ne 
confesseront  point  de  femmes  avant  le  lever 
ni  après  le  coucher  du  soleil,  hors  le  cas  de 
nécessité.  Us  n'en  confesseront  point  non 
plus  qu'en  public  et  dans  un  confessionnal. 
Les  confesseurs  aideront  les  pénilenls  à  se 
confesser,  quand  il  sera  nécessaire  ;  et  ne 
leur  donneront  point  l'absolution  ,  qu'ils 
n'aient  fait  les  restitutions  ou  réparations 
qu'ils  doivent  faire,  lorsqu'ils  auront  man- 
qué une  seule  lois  de  parole,  après  l'avoir 
promis.  Les  confesseurs  sauront  les  canons 
pénitentiaux,  et  auront  soin  d'avertir  les  pé- 
nitents de  la  pénitence  qu'ils  prescrivent 
pour  chaque  péché,  afin  que  l'indulgence 
dont  l'Eglise  use  envers  eux  les  porte  à  s'é- 
loigner davantage  du  péché. 

Du  jeûne. 

On  s'abstiendra  de  chair,  d'œufs,  de  lait  , 
de  fromage  et  de  beurre  durant  tout  le  ca- 
rême. Ou  jeûnera  les  trois  jours  des  lloga- 
lions,  suivant  l'ancien  usage  de  l'Eglise  de 
Milan.  On  commencera  le  jeûne  quadragé- 
simal  dès  le  mercredi  après  la  Quinquagésime 
dans  toute  la  province,  excepté  à  Milan  et 
dans  les  endroits  du  diocèse  où  l'on  suit  le 


1283 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


1284 


rîlè  ambrosion.  Ceux  qui  jeûnent  prendront 
bien  garde  de  se  livrer  nus  autres  dcMiees, 
tandis  qu'ils  s'abstiennent  des  aliments  dé- 
fendus; ils  s'adonneront,  au  contraire,  à 
toutes  sortes  de  bonnes  œuvres,  telles  que  la 
prière,  l'aumône,  etc. 

De  V administration  de  V extrême-onction. 

Le  curé  administrera  le  sacrement  de  l'ex- 
tréme-onction  au  malade,  tandis  qu'il  aura 
enciire  les  sens  libres;  et  le  consolera,  en 
l'exlioriant  à  tourner  toutes  ses  pensées  vers 
le  bonheur  qui  l'attend  dans  le  ciel,  sans  se 
laisser  abattre  par  la  crainte  de  la  mort. 

De  l'administration  du  sacrement  de  l'ordre. 
On  observera  inviolablétnent  le  décret  du 
concile  de  Trente  qui  détend  à  l'évéque  et  à 
ses  officiers  de  rien  recevoir  pour  l'ordina- 
tion, quand  mênie  il  s'agirait  d'une  chose 
offerte  par  pure  libéralité.  L'archidiacre  de 
la  cathédrale  aura  un  livre  où  il  écrira  les 
noms  de  tous  ceux  qui  ont  quelque  ordre 
dans  le  diocèse. 

Dès  se'rninaires  des  clercs. 

Léà  évoques  élabiiront  des  séminaires,  en 
leur  incorporant  des  bénéfices  simples  et  des 
prestinionies,  c'est-à-dire  de  ces  espèces  de 
bénéfices  qui  n'ont  aucune  charge  à  acquit- 
ter, selon  leur  première  institution,  et  qui 
sont  seulement  fondés  pour  fournir  de  quoi 
vivre  à  de  pauvres  étudiants  ou  à  ceux  qui 
combattent  contre  les  infidèles  ou  les  hé- 
rétiques. 

De  là  collation  des  bénéfices. 

Défense  à  ceux  qui  ont  droit  de  pourvoir 
aux  bénéfices,  en  quelqui>  manière  que  ce 
soit,  de  rien  recevoir  des  pourvus,  quelque 
gratuii  que  pût  être  le  présent  qu'ils  vou- 
draient leur  faire.  On  ne  donnera  point  non 
pins  de  bénéfice  à  condition  que  celui  à  qui 
on  le  donne,  le  cédera  dans  la  suite  à  un  au- 
tre, ni  en  se  réservant  une  partie  des  fruits 
dn  bénéfice,  sous  quelque  pieux  prétexte 
que  ce  puisse  être.  Celui  qui  aura  donné  un 
bénéfice  de  cette  manière  sera  privé  du  droit 
d'élire,  de  nommer  ou  de  présenter  dans  la 
suite;  et  celui  qui  l'aura  re(;u,  n'y  aura  au- 
cun droit  :  il  sera  obligé  à  la  restitution  des 
fruits,  s'il  en  a  perçu.  Les  évêques  feront 
publier,  deux  fois  par  an,  la  bulle  de  Pie  IV 
contre  les  simoniaques,  dans  les  principales 
villes  de  leur  diocèse;  et  on  ne  pourra, 
sans  leur  consentement,  pactiser,  ni  transi- 
ger en  matière  bénéficiale  ,  sous  préteste 
même  de  se  rédimer  de  quelque  vexation. 
Tous  ceux  «lui  auront'  coopéré  en  quelque 
manière  que  ce  suit  à  la  simonie,  subiront 
les  iiiénies  peines  que  les  simoniaques.  Les 
évêques  et  les  autres  collatcurs  des  bénéfi- 
ces assigneront  un  salaire  à  leurs  officiers  , 
de  peur  que  ceux  qui  n'en  auraient  puinl , 
ne  se  proposassent  principalement  les  béné- 
fices eccle^iastiques  comme  le  prix  de  leurs 
peines.  Ceux  qui  emploieront  des  prièi'cs 
ambitieuses,  par  eux-mêmes  ou  par  d'autres, 
pour  obtenir  un  bénéfice  vacant,  n'en  pour- 
ront avoir  aucun  pendant   deux  ans,  non 


plus  que  ceux  qui  demanderont  nn  bénéfice 
qui  ne  vaque  poiîit  encore. 

De  la  déclaration   à  publier  poiir  l'exameri 
des  curés. 

Quand  une  cure  sera  vacante,  l'évéque  fera 
afficher  aux  portes  de  la  cathédrale  et  de 
l'éj^lise  vacante  une  déclaration  pour  inviter 
ceux  qui  voudront  se  faire  examiner  ou  en 
nommer  d'autres  propres  à  subir  l'examen  , 
à  l'effet  d'obtenir  la  cure  vacante. 
De  l'examen  et  de  l'enquête  qu'on  doit  fàifè 
de  Ceux  qui  sont  destinés  à  l'épiscopat. 

L'évéque  du  lieu  où  celui  qu'on  veut  éle- 
ver à  l'épiscopat  aura  fait  sou  séjour  le  plus 
ordinaire,  s'informera  de  cinq  témoins  doc- 
tes, éprouvésetau-dessus  de  tonte  exception, 
s'il  a  bonne  réputation;  s'il  n'est  point  soup- 
çonné d'hérésie  ou  de  schisme;  s'il  lit,  ou  s'il 
a  des  livres  hérétiques;  s'il  a  demeuié 
avec  des  hérétiques,  ou  s'il  les  a  favorisés  ; 
s'il  se  confesse,  s'il  communie  et  s'il  entend 
la  messe  aux  temps  ordonnés  par  l'Eglise  ; 
s'il  a  les  ordres  sacrés,  et  depuis  quand  ;  s'il 
est  criminel  ou  noté  de  vice  ou  d'infamie;  s'il 
n'a  pas  des  inimitiés  capitales  contre  quel- 
qu'un ;  s'il  n'a  point  d'enfants  illégitimes, 
combien  et  de  quel  âge;  s'il  gouverne  chré- 
tiennement sa  maison;  s'il  n'est  point  bigame, 
excommunié,  suspens,  apostat;  s'il  n'a  point 
été  pénitent  public,  insensé,  obsédé  ou  pos- 
sédé par  le  passé.  On  s'informera  aussi  de 
deux  ou  trois  témoins,  s'il  est  né  d'Un  légiti- 
me mariage;  s'il  est  fils  ou  neveu  d'un  héré- 
tique; s'il  est  âgé  de  trente  ans  accomplis  ; 
s'il  est  docteur  ou  licencié  en  théologie  ou 
en  droit  canonique  ;  s'il  a  quelque  vice  ou 
quelque  difformité  notable  de  corps  ;  s'il 
tombe  du  mal  caduc.  Quant  à  la  doctrine,  on 
prendra  trois  hommes  savantsdans  la  Ihéolo-' 
gii-  et  trois  dans  le  droit  canonique,  et  ou  lui 
demandera  en  quoi  diffèrent  Icssacremenlsda 
l'ancienne  loi  de  ceux  de  la  nouvelle;  le  nom. 
bre  et  les  noms  de  ces  derniers;  leur  matière, 
leur  forme,  leur  ministre,  l'office  du  prêtre 
et  celui  de  tous  les  auires  clercs  inférieurs; 
les  commandements  de  Dieu  et  les  conseils 
évangéliqucs  :  on  lui  donnera  aussi  à  inter- 
préter un  endroit  de  l'Ancien  Testament,  el 
un  autre  du  nouveau  ;  enfin  on  l'interro- 
gera sur  le  droit  canon. 

De  la  vie  et   des  devoirs  des  évêques  et  des 
clercs. 

Les  évêques  et  les  clercs  n'offriront  rien 
dans  leur  conduite  qui  ne  respire  la  simpli- 
cité, la  chasteté,  l'inlégrilé  des  mceurs,  la 
modestie,  la  l'rugalilé,  la  douceur,  l'humilité 
et  enfin  toutes  les  vertus  si  nécessaires  à 
ceux  (lui  sont  la  lumière  des  autres,  et  qui 
doivent  les  guider  dans  le  chemin  du  salut, 
beaucoup  plus  encore  par  l'exemple  de  leur 
piélé  que  par  l'éclat  de  leur  science. 

De  la  fréquente  ablation  du  divin  sacrifice. 

Les  évêques  et  tous  les  prêtres  sans  excep- 
tion diront  la  messe  tous  les  jours  de  di- 
manches et  de  fêtes,  s'ils  n'en  sont  légitime- 
ment empêchés.  Pour  les  curés,  ils  la  diront 
au  moins  trois  fois  par  semaine.  Les  diacre» 


1285  MIL 

et  les  sous-Jiacres  cnmmnnicfont  deux  fois 

le  mois,  el  les  clercs  inférieurs  une  fois.       > 

Du  soin  des  évéques  pour  le  soutien  de  leur 

dignité. 

Les  évéqnes  ne  se  tiendront  point   debout 

en  présenre  des  princes  «lui  seront  assis  :  ils 

ne  leur  donneront  point  la  paix  ni  le   Missel 

à    baiser   pendant   la  messe.   Ils    puniront  , 

selon  les  canons,  les  clercs  qui  oseront    les 

insulter,  eux  ou  les  autres  supérieurs. 

De  l'habillement  de  l'évêque. 

L'étêque  ne  cherchera  pointa  se  concilier 
du  crédit  et  de  l'aulorilé  par  le  laslueux  ap- 
pareil des  ornements  profanes,  mais  par  l'é- 
clat de  sa  foi  et  de  sa  bonne  vie  :  d'où  vient 
qu'il  ne  portera  ni  soie,  ni  fourrures  précieu- 
ses. 11  n'usera  point  de  parluins  et  se  con- 
tentera de  son  anneau  épiscopal.  La  housse 
de  sa  mule  ou  de  son  cheval  sera  de  cuir 
ou  de  laine  seulement,  et  non  de  soie  ou  de 
velours.  Il  ne  se  servira  ni  de  selle,  ni  d'é- 
perons, ni  de  mors  dorés.  11  portera  le  ro- 
chel  dans  l'église  et  en  public.  Il  ne  sortira 
point  de  sa  chambre,  el  n'y  laissera  entrer 
aucun  étranger  avant  qu'il  soit  revêtu  d'un 
habit  long  attaché  au  col,  et  d'une  mosetle  ; 
et  il  ne  quittera  point  cet  habit  avant  la  nuit, 
ou  s'il  le  quitte  plus  tôt,  ce  ne  sera  qu'après 
avoir  congédié  tout  le  monde.  11  n'aura 
même  en  son  particulier  que  des  habits 
convenables  à  la  modestie  el  à  la  gravité 
d'un  évêque. 

Des  meubles  de  Vévêqut. 

Il  n'aura  aucun  meuble  d'or  el  d'argent  , 
excepté  les  petites  cuillers  à  bouche,  qui 
pourront  être  d'argent.  Il  n'aura  rien  non 
plus  qui  soit  doré  ou  argenté,  rien  qui  soit 
de  soie,  ou  brodé,  ou  peint  de  diverses  cou- 
leurs, ou  enOn  travaillé  avec  art.  Il  n'aura 
ni  tapisseries,  ni  tapis,  si  ce  n'est  de  cuir  ou 
de  quelque  étoffe  fort  Simple;  il  ne  pourra 
faire  lapisser  de  cette  manière  que  deux 
cliambres  seulement,  l'une  pour  sa  santé  , 
et  l'autre  pour  les  étrangers  qui  viennent  à 
l'évêché.  Il  ne  nourrira  que  les  chevaux  tjui 
lui  seront  nécessaires,  et  retranchera  lous 
les  ornements  superOus  de  ses  édiQces,  en 
même  temps  qu'il  les  prodiguera  dans  les 
temples  du  Seigneur. 

De  la  tablé  de  l'évêque. 

L'évêque  bénira  la  table  avant  de  s'y  as- 
seoir, et  y  observera  la  tempérance  et  la  fru- 
galité convenables  :  il  n'y  aura  qu'un  bouilli, 
outre  la  soupe,  un  plat  de  laitage  et  deux 
de  fruits.  Il  pourra  y  ajouter  deux  ou  trois 
mets  tout  au  plus,  en  faveur  des  étrangers. 
On  n'y  verra  ni  confitures,  ni  gâteaux,  ni 
vins  exquis  et  recherchés,  rien  de  ce  qui  se 
fait  avec  le  sucre,  et  qui  ne  sert  qu'à  llalter 
le  goût.  On  y  lira  l'Ecriture  sainte,  et  l'on 
en  bannira  les  parasites,  les  railleurs,  les 
bouffons  et  les  médisants.  On  finira  la  table 
par  l'action  de  grâces,  comme  on  l'a  com- 
mencée par  la  bénédiction. 

De  la  famille  de  l'évêque. 

L'évêque  n'aura  que  lès  domestiques  qui 


MIL 


ISM 


lui  seront  nécessaires  et  utiles  à  l'église.  Ces 
domestiques  seront  clercs,  autant  que  faire 
se  pourra,  et  porteront  l'habit  ecclésiastique. 
Il  y  en  aura  parmi  eux  au  moins  deux,  s'il 
est  possible,  qui  seront  dans  les  ordres  sa- 
crés, pour  être  témoins  et  imitateurs  de  la 
bonne  conduite  de  l'évêque.  Il  y  aura  aussi  un 
ccclésiasiique  préfiosé  pour  veiller  à  l'inslruc- 
tioii  et  au  salut  de  toute  la  famille.  Auciin  di-s 
familiers  de  l'évétjue  ne  portera  d'armes,  si 
ce  n'est  <!n  voyage  ou  pour  quelque  raison 
nécessaire,  au  jugement  de  I  é^êque.  Ils  no 
porteront  ni  soie,  ni  or,  ni  argent  sur  leurs 
habits,  (jui  seront  de  couleur  noire  ou  brune 
seulement. 

Des  heures  canoniales. 

Les  bénéficiers  qui  manqueront  de  dire 
l'office  divin,  six  mois  après  (ju'ils  auront 
joui  de  leur  bénéfice ,  seront  obligés  de 
donner  à  la  fabrique  ou  aux  pauvres  les 
fruits  qu'ils  auront  perçus. 
Des  principaux  livres  que  les  clercs  doivtnl 
tiré. 

Ces  livres  sont  la  Bible ,  le  Catéchisme 
romain,  le  Concile  de  Trente, les  Statuts  des 
conciles  provinciaux  et  des  synodes,  le  Ca- 
lendrier des  jours  de  fêtes  que  les  évéques 
doivent  faire  imprimer  tous  les  ans  dans 
leurs  diocèses.  Les  curés  auront  de  plus  un 
Homiliaire  du  choix  de  l'évêque,  la  Somma 
Antonine  ou  quelque  autre  choisie  aussi  par 
l'évêque,  le  Pastoral  de  saint  Grégoire  et  la 
traité  du  Sacerdoce  de  saint  Jean  Ghyso- 
slume. 

De  l'habit  et  de  la  vie  des  clercs. 

Tous  les  clercs  porteront  la  tonsure  coni 
vcnable  à  leur  ordre,  et  l'habit  noir  qui 
sera  de  laine  seulement.  Ils  ne  porteront 
ni  manchettes,  ni  bracelets ,  ni  colliers,  ni 
anneau,  si  leur  dignité  ne  l'exige,  ni  man- 
teau, si  ce  ftest  en  temps  de  pluie.  Ils  pour- 
ront porter  en  voyage  un  habit  plus  court 
que  leur  habit  ordinaire,  qui  doit  descendre 
jusqu'aux  talons.  Ils  observeront,  propor- 
tion gardée  el  encore  aVeC  pltis  de  modéra- 
tion, tout  ce  qui  a  été  dit  de  la  table,  de  l'a- 
meublement el  de  la  maison  de  l'évêque. 

Des  maisons  cl-érieales. 

Les  chanoines,  non  plus  que  lt»S  autres 
ecclésiastiques,  ne  demeureront  point  avec 
des  femmes,  même  parentes  ou  alliées,  sott 
dans  les  propres  maisons  de  chanoines  ou 
ecclésiastiques,  soit  dans  des  maisons  étran- 
gères, à  moins  que  l'évêque  n'en  dispose 
aulremenl  dans  une  urgente  nécessité,  lis 
ne  loueront  point  non  plus  aux  laïques,  ni 
en  tout,  ni  en  partie  les  maisons  qu'ils  habi- 
tent ou  qu'ils  doivent  habiter.  Les  cha- 
noines des  cathédrales  et  des  collégiales  de- 
meureront dans  les  maisons  canoniales.  Au- 
cun clerc  ne  sortira  de  sa  maison  après  la 
première  heure  de  la  nuit,  sans  lumière  el 
sans  un  juste  sujet. 

Des  armes,  desjeujc,  des  spectacles   et  autres 
choses  semblables. 

Les  armes  des  clercs  sont  les  prières  el 


1287 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


i28g 


les  larmes  :  c'est  pourquoi  nous  leur  défen- 
dons toutes  sortes  d'armes  offensives  et  dé- 
fensives, si  ce  n'est  quand  ils  voyagent  dans 
des    lieux    dangereux.    Ils    ne   marcheront 
point  masqués  ni   déguisés,   n'iront  ni  aux 
danses,  ni  à  la  chasse,  et  ils  ne  regarderont 
même  pas  danser  les  autres  ;  ils  n'assiste- 
ront ni   à  la  comédie,  ni  aux  tournois,  ni  à 
aucun  spectacle  profane.  Ils  ne  joueront   ni 
aux  dés,  ni  aux  osselets,  ni  à  la  paume,   ni 
enfin  à  aucun  jeu  de  hasard;  et  ne  regarde- 
ront même  pas  ceux  qui  jouent  à  ces  sortes 
de  jeux.  Us  ne  se  trouveront  point  aux  fes- 
tins  tant  soit  peu  indécents,  et  n'exciieront 
personne  à   boire.  Ils  n'iront  point  aux  ca- 
barels,  si  ce  n'est  en  voyage  ;  et  alors  même 
ils  ne  mangeront  point  avec  les  personnes  du 
sexe. 

Des  affaires  séculières. 

Les  clercs  constitués  dans  les  ordres  sa- 
crés, non  plus  que  les  bénéficiers,  ne  seront 
ni  avocats,  ni  procureurs,  ni  tabellions,  si 
ce  n'est  pour  défendre  leur  propre  cause  ou 
celle  de  leur  église,  de  leurs  proches,  des 
personnes  misérables;  et  cela,  avec  la  per- 
mission par  écrit  de  l'évéque.  Ils  ne  seront 
ni  médecins,  ni  marchands,  ni  fermiers,  ni 
tuteurs  ou  curateurs,  ni  cautions,  ni  hommes 
d'affaires  ou  domestiques  des  grands,  même 
des  princes;  ils  pourront  néanmoins  possé- 
der quelque  charge  ou  quelque  office  chez 
eux,  avec  la  permission  de  l'évéque,  pourvu 
qu'il  n'y  ait  rien  en  cela  qui  ne  sympathise 
avec  la  dignité  du  sacerdoce;  ils  pourront 
aussi  se  procurer  le  nécessaire  eu  s'exer- 
çant  à  quelque  art  honnête. 

De  la  résidence. 
Les  évêques  garderont  la  résidence,  selon 
qu'il  est  ordonné  par  le  concile  de  Trente, 
sous  peine  de  la  privation  des  fruits  de 
leur  bénéfice  durant  tout  le  temps  de  leur 
absence,  lesquels  seront  appliqués  à  la  fa- 
brique de  l'église  ou  aux  pauvres.  Les  curés 
non  résidants  subiront  la  même  peine,  de 
même  que  tous  les  autres  bénéficiers  qui 
sont  tenus  à  la  résidence,  quoiqu'ils  ne  soient 
pas  curés. 

De  la  diligence  que  l'évéque  doit  apporter 
pour  connatlre  l'état  de  chaque  paroisse. 
Les  évêques,  ne  pouvant  pas  tout  voir  de 
leurs  yeux,  désigneront,  dans  chaque  pa- 
roisse, des  hommes  éprouvés  pour  leur  faire 
rapport  de  tout  ce  qu'ils  remarqueront  qui 
a  besoin  de  parvenir  à  leur  connaissance. 
Chaque  curé  aura  de  plus  un  livre  où  il 
écrira  les  noms  et  surnoms  de  tous  ses  pa- 
roissiens cl  de  toutes  ses  paroissiennes,  leur 
âge,  leur  état,  leurs  besoins,  et  dont  il  fera 
rapport  à  l'évéque  :  celui-ci  assemblera 
quatre  fois  l'année,  aux  Qualre-Temps,  lous 
les  curés  de  sa  ville  épiscopule,  pour  savoir 
d'eux  l'état  de  leurs  paroisses. 

Des  vicaires  forains. 

L'évéque  choisira  quelques    prêtres    d'un 

mérite  reconnu,  auxquels  il  donnera  le  titre 

de  vicaires  forains  et  un  certain   cautou   de 

son  diocèse  à  visiter.  Ces  vicaires  assemble- 


ront tous  les  mois  les  curés  de  leur  canton, 
tantôt  dans  une  paroisse  et  tantôt  dans  une 
autre,  pour  conférer  avec  eux  sur  les  de- 
voirs d'un  bon  pasteur,  la  conduite  des  âmes 
et  les  difficultés  qui  se  rencontrent  dans 
leurs  paroisses.  Us  s'informeront  surtout  de 
la  vie  et  des  mœurs  des  prêtres;  de  la  ma- 
nière dont  ils  s'acquittent  de  leur  devoir; 
s'ils  ne  négligent  pas  le  service  divin  ;  s'ils 
ont  les  livres  qu'ils  doivent  avoir;  s'ils  ob- 
servent les  statuts  synodaux,  etc. 
De  la  visite. 

Les  évêques  s'acquitteront  de  la  visite  de 
leur  diocèse,  comme  de   leur  principal  de- 
voir,  en  se  souvenant  qu'elle  a  été  établie 
pour  le  salut  de  leurs  troupeaux,  et   qu'ils 
doivent  la  f;iire  dans  le  dessein  de  maintenir 
ou  de  rétablir  la  foi,  les  mœurs  et  la  disci- 
pline.   Ils  exhorteront  tout  le  monde  à   la 
vertu  et  à  la  paix,  donneront  la   confirma- 
tion, s'informeront  de  la  conduite  de  chacun, 
régleront    tout  ce  qui   sera  nécessaire  pour 
les  réparations,  la  propreté  et  les  ornements 
des   églises,    consacreront   les   autels   qu'il 
y  aura  à  consacrer,  réconcilieront  les  cime- 
tières  qui  en   auront  besoin,   et    feront  en 
sorte  qu'il  ne  manque  rien  de  tout  ce   qu'il 
faut  pour  le  service  divin,  comme  livres,  cali- 
ces,palèaes,  corporaux,habillementsdu  prê- 
tre et  de  ses  minisires,  etc.  Us  examineront 
aussi  avec  beaucoup  de  soin   si   les  curés 
remplissent  fidèlement  toutes  les   fondions 
de  leur  ministère;   s'ils  administrent  les  sa- 
crements  comme  ils   le  doivent;   s'ils  con- 
servent la  divine  eucharistie,  le  chrême  et 
toutes  les  chosessaintes  avec  toute  ladécence 
et  toute  la  propreté  qu'elles  méritent  ;   s'ils 
prêchenl  et  s'ils  font  le  catéchisme  ;  s'il  n'y  a 
point   d'hérétiques  ou  de  pécheurs  publics 
dans  leurs   paroisses  ;   si   l'on    exécute   les 
legs    pieux;   si   les   hôpitaux  sont  bien  ad- 
ministrés et  bien  réglés  ;  si  les  maUres  d'é- 
cole  s'acquittent    comme    il    faut   de  leurs 
devoirs,  et  s'ils  ne  lisent  que  de  bons  livres^ 
à  leurs  écoliers,  etc. 

Du  for  judiciaire  de  l'évéque. 
Les  évêques  fixeront  une  taxe  pour  le 
travail  de  leurs  notaires,  scribes  ou  secré- 
taires, dans  tous  les  genres  de  causes  du  l'or 
judiciaire,  eu  égard  aux  circonstances  des 
lieux,  des  choses  et  des  personnes. 

Les  avocats  ne  seront  point  admis  à  plai- 
der dans  le  for  épiscopal,  à  moins  qu'ils 
n'aient  prêté  serment  qu'ils  ne  se  chargeront 
d'aucune  cause  injuste. 

Les  évêques  régleront  aussi  la  taxe  des 
geôliers  et  de  tous  ceux  qui  gardent  les  pri- 
sons. Us  choisiront  des  personnes  de  pro- 
bilé  pour  visiter  les  prisons  toutes  les  se- 
maines et  leur  rapporter  fiilèlenient  ce  qui 
s'y  passe,  et  la  manière  dont  on  y  traite  les 
prisonniers.  Us  nommeront  aussi  des  per- 
sonnes pour  plaider  gratuitement  les  causes 
des  pauvres. 
Des  ministres  de  l'Eglise  et  des  offices  divins. 

Tous  les  ministres  de  l'Eglise  s'acquitte- 
ront  de    leurs  offices  par  eux-mêmes,  et 


i 


1289 


MIL 


MIL 


1290 


cfiiix  qui  y  manqueront,  seront  privés  des 
dislribulioiis  quotidiennes  •  on  excepte  les 
cas  d'infiriniié.  de  nécessité  ou  d'utililc  ma- 
iil leste  de  riîglisc. 

De  l'office  de  celui  qui  préside  au  chœur,  etc. 
Celui  qui  préside  au  cliœur  dans  les  caliié- 
dr.iles  et  dans  les  collégiales,  apportera  tous 
ses  soins  pour  que  Tolfice  divin  s'y  fasse  se- 
lon les  lois  générales,  la  religion  cl  les  usa- 
ges parlicufiers  de  ces  églises.  Ceux  qui  y 
possèdent  des  dignités  ou  des  pcrsonnals,  se 
distingueront  spécialement  par  leur  pielé  et 
leur  assiduité  aux  offices  divins.  Les  chanoi- 
nes ne  liendronl  pas  cliapitre  pendant  ces 
offices,  non  plus  (juc  les  jours  de  fêtes,  hors 
les  c.is  de  nécessité.  Le  maître  des  cérémo- 
nies annoncera  l'office  qu'il  faudra  dire  tous 
les  jours  de  la  semaine,  et  avertira  tous  les 
minisires  de  l'église  des  fonctions  (jn'ils  y 
doivent  faire,  dans  une  table  qu'il  affichera 
à  la  sacristie. 

De  l'office  du  sacristain. 

Le  sacristain  aura  la  garde  des  vases  sa- 
crés, des  ornements  et  du  trésor  de  l'église, 
qu'il  conservera  très-proprement.  Il  prépa- 
rera le  vin ,  les  hosties,  les  cierges ,  et  géné- 
ralement tout  ce  qui  est  nécessaire  à  la  célé- 
bration des  offices  divins.  Il  renouvellera  ou 
fera  renouveler  l'eau  bénite  toutes  les  se- 
maines, ou  plus  souvent  s'il  en  est  besoin. 
Il  sonnera  ou  fera  sonner  exactement  la 
messe  et  les  heures  de  l'office.  Il  aura  trois 
tables  dans  la  sacristie  :  l'une  qui  contiendra 
toutes  les  charges  de  la  sacristie;  l'autre, 
toutes  les  obligations  des  chanoines,  des  cha- 
pelains et  des  autres,  relativement  à  la  des- 
serte de  son  église;  et  la  troisième,  qui  sera 
celle  du  maître  du  chœur  ou  des  cérémonies. 
Il  ne  souffrira  point  que  les  laï(]U(  s  s'airè- 
lenl  dans  la  sacristie,  ni  qu'on  y  tienne  des 
discours  vains  et  profanes. 

De  l'office  du  mansionaire. 
Les  mansionaires,qui  sont  comme  les  co- 
lonnes du  chœur,  s'approcheront  du  lutrin 
quand  il  faudra  chanier  les  antiennes,  les 
réfions,  elc.  ;  ils  indiqueront  aux  chanoines 
et  autres  clercs  ce  qu'ils  doivent  chanter  ou 
réciter.  Us  prépareront  les  livres,  et  cher- 
cheront les  messes,  les  psaumes,  les  antien- 
nes, etc. 

De  l'office  dupiqueur. 

Le  piqueur,  préposé  par  le  chapitre,  fera 
serment  de  s'acquitter  fidèlement  de  son  of- 
fice, et  uiarquera  exactement  ceux  qui  man- 
queront au  chœur,  ou  qui  ne  s'y  comporte- 
ront pas  comme  il  convient.  S'il  fait  tort  à 
quelqu'un,  en  le  tuarquant  mal  à  propos,  ou 
s'il  omet  de  marquer  ceux  qui  doivent  l'être, 
il  restituera  également  du  sien.  Il  ne  man- 
quera à  aucun  office  pendant  tout  le  temps 
qu'il  sera  en  fonction,  et  présentera  sou  livre 
au  chapitre  tous  les  mois,  et  toutes  les  fois 
qu'il  le  demandera. 

De  l'office  du  trésorier. 

Le  trésorier  du  chapitre  partagera  équila- 
bltment  les  distributions  quotidiennes,  sous 

PiCXIONNilRC    DES    CoNClLES.    1. 


peine  de  restitution  ;  s'il  les  accorde  aux 
absents  marqués  dans  le  livre  du  piqueur,  il 
donnera  autant  du  sien  à  l'église,  et  perdra 
en  outre  les  distributions  d'un  mois. 

De  l'office  des  gardes  des  églises. 
Les  gardes  des  églises  avertiront  tous  ceux 
qui  pèchent  contre  le  respect  qui  leur  est  dû, 
clercs  et  laïques  ;  et,  s'ils  no  se  corrigent 
pas,  ils  les  dénonceront  à  celui  qui  préside 
au  chœur,  ou  à  l'évéque.  Us  seront  attentifs 
à  bannir  de  l'église  toutes  sortes  d'indécen- 
ces, et  surtout  à  empêcher  qu'elles  ne  soient 
volées. 

Des  fondions  des  ordres  mineurs. 

Les  évéques  rétabliront  les  fonctions  dos 
ordres  mineurs,  selon  l'ordonnance  du  con- 
cile do  Trente  :  il  y  aura  donc  des  portiers 
pour  ouvrir  et  fermer  les  portes  de  l'église, 
enchâsser  les  4;xcommuniés  ,  les  vendeurs, 
les  acheteurs,  les  mendiants  ,  les  chiens,  et 
généralement  tous  ci  r,x  et  toutes  celles  qui 
les  profanent.  Il  y  aura  aussi  des  lecteurs  , 
pour  lire  les  prophéties  à  la  messe  et  les  le- 
çons à  matines;  des  exorcistes, pour  imposer 
les  mains  aux  énergumènes;  et  des  acolytes, 
pour  servir  le  sous-diacre  et  le  diacre  à  l'au- 
tel. 

De  ce  qui  concerne  les  offices  divins  en  gé- 
néral. 

Les  évéques  prendront  garde  à  ce  qu'on 
ne  lise  rien  d'apocryphe  dans  les  offices  di- 
vins. Les  églises  subalternes  se  régleront 
toutes  sur  la  cathédrale,  pour  ce  qui  regarde 
la  manière  de  dire  l'office  :  elles  ne  sonneront 
pas  pour  y  appeler  le  peupla  avant  la  ca- 
thédrale ou  tuutc  autre  église  matrice.  On 
récitera  toutes  les  heures  canoniales  ,  et 
celles  de  la  sainte  Vierge,  dans  le  chœur.  Les 
laïques  n'y  entreront  point  durant  l'office  , 
ou  du  moins  ils  y  seront  séparés  des  clercs. 
Personne  ne  servira  au  chœur  ou  à  l'église 
sans  être  revêtu  d'un  surplis.  Les  évétjues 
ne  souffriront  pas  qu'il  y  ait  des  charlatans 
ou  des  marchands  forains  dans  les  marchés, 
ou  sur  les  places  des  églises,  pendant  l'office 
di^in. 

De  la  musique  et  des  chantres. 

On  bannira  de  l'église  tous  les  chants  pfTé- 
minés,  profanes,  lascifs;  et  l'on  n'y  en  souf- 
frira que  de  graves, qui  soient  propres  à  ex- 
citer la  dévotion.  Les  chantres  seront  des 
clercs,  autant  qu'il  sera  possible,  et  ils  por- 
teront l'habit  clérical  et  le  surplis  au  chœur. 
De  tous  les  instruments  du  musique  ,  on 
n'adme.tra  que  les  orgues  toutes  seules  dans 
les  églises. 

Du  temps  et  de  ta  manière  dont  il  faut  s'as- 
seiitOlcr  pour  les  offices  divins. 
On  annoncera,  par  le  son  de  la  cloche,  les 
offices  du  jour  et  de  la  nuit;  et  aussitôt,  on 
se  disposera  à  s'y  rendre  dans  l'intervalle 
des  deux  coups, qui  sera  assez  long  pour  que 
tous  ceux  (jui  doivent  y  assister,  puissent  y 
arriver  avant  le  commencement  des  offices. 
(Juand  on  fait  l'office  de  la  sainte  Vierge  ,' 
ceux  (]ui  ne  seront  point  à  matines  avant  la 
fin  du  capitule,  seront  tenus  pour  absents 


1291 


.1,  comme  (els,  privés 
tli»  inalincs.  Il  en  sna 
qui  n'arriveront  point 
Iis.nuinc   Venile 


fie  la  distribution 
de  iiiônie  de  ceux 
avant  la  fin  du 
ersnltcmuf!  ,  lorsqu'on  fera 
ijuelquc  autre  office,  ainsi  que  de  ceux  qui 
n'arriveront  point  avant  la  fin  du  premier 
psaume  des  petites  heures;  et  enfin  de  ceux 
qui  n'arriveront  pas  avant  la  fin  du  dernier 
Hyric  eleison.  Les  ciianoines  coininenicront 
par  s'incliner  devant  l'autel,  en  entrant  dans 
le  chœur  :  arrivés  à  leur  place,  ils  se  met- 
tront à  genoux,  et  réciteront  tout  bas  l'O- 
raison dominicale. 

De  la  manière  de  se  comporter  dans  le  chœur. 

Tous  chanteront  et  réciteront  l'office  divin 
d'une  manière  distincte  et  afficlive  ,  sans 
précipitation  ,  et  en  observant  de  s'asseoir, 
ou  de  se  Irver,  de  se  découvrir,  de  fiéchir  les 
genoux,  d'incliner  la  tête  aux  temps  mar- 
qués. Ils  éviteront  avec  soin  de  dormir  dans 
le  chœur,  ou  d'y  rire,  d'y  causer,  de  s'y  pro- 
mener, d'y  lire  des  lettres  ou  des  livres,  d'y 
réciter  leur  office  en  particulier,  et  den  sor- 
tir avant  la  fin  de  l'office  :  alors,  ils  en  sor- 
tiront comme  ils  y  sont  entrés,  en  se  met- 
tant à  genoux,  et  en  récitant  tout  bas 
l'Oraison  dominicale. 

Des  matines  et  des  primes. 

On  dira  les  matines  à  minuit,  ou  au  moins 
à  une  telle  heure  qu'elles  puissent  élre 
achevées  vers  le  lever  du  soleil.  On  ne  les 
dira  point  le  soir,  si  ce  n'est  pendant  l'oclavc 
du  saint  sacrcnienl,  et  quelques  antres  jours 
permis  par  l'Eglise  romaine.  On  les  dira 
toujours  dans  le  chœur,  à  moins  que  le  grand 
froid  ou  quelque  autre  raison  n'oblige  de  le» 
dire  dans  la  sacristie,  ou  dans  quelque  autre 
place  décente  de  l'église,  avec  la  permission 
de  l'évoque.  On  dira  prime  au  lever,  ou  un 
peu  après  le  lever  du  soleil. 

De  la  messe  solennelle. 

L'évéque  chantera  la  messe  solennelle  à 
Pâques  <:t  aux  autres  fêles  principales  de 
l'année.  Le  chanoine  helidomadaire  la  chan- 
tera les  dimanches  et  les  fêles  doubles,  et 
même  tous  les  jours  de  la  semaine,  si  c'est 
l'usage;  sinon,  ce  sera  un  autre  prêtre  dé- 
gigné  pour  cela.  Les  évêques  assisteront  le 
plus  qu'ils  pourront  à  la  grand'messe  el  aux 
offices  ;  et  ils  n'y  manqueront  pas  les  diman- 
ches, tout  l'avenl  el  tout  le  carême,  sans  de 
bonnes  raisons. 

Des  églises,  et  du  respect  qu'on  doit  leur 
porter. 

Les  évêques  feront  réparer  ou  transférer 
ailleurs  les  églises,  chapelles  ou  oratoires 
(jui  tomberont  en  ruines  ;  et  ils  ne  souffriront 
pas,  sans  une  cause  légitime  ,  qu'on  en  em- 
ploie les  matériaux  à  des  édifices  profanes, 
parce  qu'on  ne  doit  pas  transporter  à  des 
usages  humains  ce  qui  a  été  consacré  à  Dieu, 
i'ersonne  n'aura  la  témérité  de  se  promener 
dans  l'église,  d'y  causer,  d'y  badiner,  d'y 
parler  d'affaires,  de  s'y  tenir  sur  le  seuil  ou 
devant  la  porte,  d'y  tourner  le  dos  au  saint 
sacrement,  d'y  être  debout  à  l'élévation  de  la 


DlCTlONNAmE  DES  CONCILES.  1292 

sainte  hostie,  ou  de  troubler  les  offices  divins 
en  quelque  manière  que  ce  puisse  être.  On 
n'exposera  rien  en  vente  dans  les  cimetières 
ni  aux  portes  des  églises.  On  n'y  mènera  ni 
chiens,  ni  oiseaux  de  chasse  ;  on  n'y  portera 
ni  hache,  ni  fusil,  ni  pistolet  ;  les  pauvres 
n'y  di  manderont  pas  l'aumône.  On  en  fer- 
mera les  porles  à  l'entrée  di^  la  nuit;  et  l'on 
n'y  souffrira  depuis  ce  temps-là  aucun  laï(iue, 
excepté  la  veille  de  Noël.  On  ne  prêtera  les 
meubles  de  l'église  pour  quelque  usage  que 
ce  puisse  être.  On  ne  sonnera  point  les 
cloches  pour  convoquer  le  peuple  aux  sup- 
plices des  criminels. 

Des  processions  et  des  supplications. 
Les  processions  générales  partiront  de 
l'église  principale,  et  y  reviendront  à  la  fin. 
Li's  ecciôsiastiquos  y  seront  en  habit  d'église. 
L'évêque  pourra  y  appeler  les  réguliers  , 
même  exempts.  Des  clercs,  en  habit  long  et 
en  surplis,  y  porteront  la  croix.  Les  hommes 
y  m.'.rcheront  séparés  des  femmes.  On  n'y 
représentera  aucun  specla'  le  ,  et  l'on  n'y 
vendra  ni  boisson,  ni  aliment. 

Des  funérailles  de  l'évêque. 

Lorsqu'un  évêque  sera  mort  ou  près 
de  mourir,  les  trois  premiers  chanoiiiea 
de  son  chapitre  avertiront  l'évêque  le  plus 
voisin,  qui  viendra  pour  l'enterrer  avec  lo 
clergé  séculier  et  régulier  du  défunt.  11  n'y 
aura  pas  plus  de  vingt  cierges  à  son  enterre- 
ment; et  l'on  fera  tous  les  ans  son  anniver- 
saire, pendant  la  vie  de  son  successeur  im- 
médiat, aux  frais  communs  de  cet  évéque 
successeur  et  du  chapitre. 

Des  funérailles  et  des  obsèques. 
On  n'enterrera  ni  avant  le  lever,  ni  aprèl 
le  coucher  du  soleil,  et  l'on  n'apportera 
point  les  corps  morts  à  l'église  pendant  la 
grand'messe.  Le  luminaire  de  l'enlcrrement 
appartient  à  la  sacristie  de  l'église  où  le 
mort  est  enterré.  Les  pauvres  seront  en- 
terrés aux  dépens  de  l'église.  On  évitera  tout 
ce  qui  peut  avoir  quelque  apparence  d'ava- 
rice ou  de  sitnonie  dans  les  obsèques  el  anni- 
versaires; mais  l'évêque  aura  soin  de  faire 
observer  les  pieuses  coutumes. 
Des  sépultures. 

Les  évêques  feront  ôler  des  églises  Ions 
ces  superbes  mausolées  que  \'oi\  y  voit 
fastueusemeiit  chargés  d'armes,  d'étendards, 
di!  trophées,  qui  lont  qu'elles  ressemblent 
plutôt  à  d('s  champs  de  batailles  qu'à  des 
temples  du  Seigneur.  S'ils  permettent  d'en- 
terrer queUju  lois  dans  les  églises  ,  ce  ne 
sera  que  dans  des  tombeaux  qui  ne  seront 
pas  plus  élevés  que  le  risto  du  pavé  de  l'é- 
glise. 
De  ta  conservation,  de  l'administration  et  de 

la  dispens  ,tio7i  des  biens  et  des  droits  de 

l'Eyiise. 

Les  évêques,   les   chapitres,  et  générale- 
ment tous   les   supérieurs    des   églises,    des 
hôpitaux  el  d'autres  lieux  pieux,  iiuronl  un« 
invent. lire   i!c   tons   leurs    biens-imubles   et 
iiijiiiiub'.cs ,    Iroits,   cens   annuels,  levenus 


1S9S 


MIL 


MIL 


129« 


quelconques ,  et  des  noms  de  leurs  débiCeurs. 
Les  évoques  auront  un  exemplaire  de  lous 
ces  inventaires,  et  les  porteront  avec  eux 
dans  leurs  visites,  pour  le  confronter  avec 
ceux  des  supérieurs  locaux,  et  empêcher 
qu'il  ne  soit  fait  aucun  tort  aux  églises. 

Les  bénéliciers,  et  surtout  les  évêqucs,  se 
feront  un  plaisir  d'exercer  l'hospitalité ,  et 
d'emplojer  leurs  biens  selon  l'esprit  dos 
canons,  ou  à  orner  et  à  réparer  les  églises, 
ou  à  nourrir  les  pauvres  et  les  ministres  dos 
autels;  nullement  à  enrichir  leurs  parents, 
ni  à  satisfaire  leurs  propres  passions. 

Du  sacrement  de  mariage. 

On  observera  les  décrets  du  concile  de 
Trente  touchant  le  mariage,  et  les  curés 
écriront  dans  un  registre  les  noms  des  per- 
sonnes qu'ils  auront  mariées,  et  des  témoins 
qui  auront  assisté  à  leurs  mariages.  Les 
proclamations  des  bans  se  feront  au  milieu 
de  la  grand'  messe  des  jours  de  fêtes  qui 
précéderont  le  mariage.  Les  curés  ne  don- 
neront jamais  la  bénédiction  nuptiale  sans 
dire  la  messe,  à  laquelle  les  deux  époux 
assisteront.  On  abolira  la  méchante  coutume 
de  boire  et  de  rompre  le  verre  à  la  messe 
des  mariages. 

Les  femmes  de  mauvaise  vie,  et  de  ceux  qui 
corrompent  les  jeunes  gens  en  leur  en  four- 
nissant. 

On  exhorte  les  princes  et  les  magistrats  à 
chasser  lous  ces  infâmes  corrupteurs,  à  dé- 
fendre à  ces  sortes  de  femmes  l'usage  des 
pierres  précieuses,  de  l'or,  de  l'argent,  de  la 
soie;  à  les  confiner  dans  des  endroits  écartés 
où  elles  demeurent  toutes  ensemble,  et  d'où 
elles  ne  puissent  sortir  pour  plus  d'un  jour, 
et  de  les  distinguer  des  bonncles  femmes 
par  quelque  marque  extérieure  qui  les  fasse 
connaître.  On  prie  aussi  les  princes  et  (es 
magistrats  de  chasser  de  leurs  terres  les 
charlatans,  les  bateleurs,  les  bouffons,  les 
comédiens,  et  de  punir  sévèrement  ciux  qui 
jouent  publiquement  aux  jeux  de  hasard  ,  et 
les  spectateurs  de  ces  sortes  de  jeux.  On  prie 
encore  les  princes  et  les  magistrats  de  ren- 
fermer dans  de  certaines  bornes  les  dépenses 
en  fait  d'habits,  de  repas,  de  chevaux,  de 
domestiques,  et  d'empêcher  l'usure. 

TROISIÈME  PARTIE. 

.  De  l'administration  des  lieux  pieux. 

Ceux  qui  possèdenlen  commende,  cuàquel- 
que  autre  titre  que  ce  soit,  des  hôpitaux  ou 
d'autres  lieux  pies  fondés  à  l'usage  des  pè- 
lerins, des  infirmes,  des  vieillards  ou  des 
pauvres,  auront  soin  d'en  entretenir  et  d'en 
réparer  les  maisons  et  les  édifices;  de  re- 
couvrer ce  qui  a  été  injustemejil  aliéné  ou 
perdu,  et  d'en  acquitter  toutes  les  ch;irges. 

Les  fruits  affeciés  aux  pauvres  ne  seront 
distribués  qu'aux  vrais  pauvres;  et  l'on 
avertira  ceux  qui  feignent  des  maladies  de 
travailler  pour  gagner  leur  vie.  On  no  quê- 
tera pour  les  hôpitaux  ou  les  autres  lieux 
pies,  que  quand  on  y  exercera  effectivement 
i'hospitulilé  et  le.')  œuvres  de  piété.  11  faudra 


de  plus  la  permission  do  l'évôquc  pour  ces 
sortes  de  quêtes  ,  et  que  l'hôpital ,  pour  le- 
quel on  les  fera,  soit  situé  dans  le  diocèse  où 
les  permeltra  l'évoque. 

Des  religieuses. 
Le  nombre  des  religieuses  sera  propor- 
tionné aux  revenus  du  monastère;  et  ceux 
qui  ne  pourront  pas  entretenir  douze  reli- 
gieuses professes  seront  unis  à  d'autres,  ou 
supprimés  après  la  mort  des  religieuses. 
Nulle  religieuse  no  briguera  les  charges, 
directement  ni  indirectement,  sons  peine 
d'être  privée  de  la  charge  ou  de  l'office  qu'elle 
aura  obtenu  par  ses  brigues,  ainsi  que  des 
autres  qu'elle  pourrait  avoir,  et  de  s'accuser 
de  son  ambilion  dans  le  chapitre,  trois  ven- 
dredis de  suite,  en  baisant  la  terre  et  en  se 
prosternant  aux  pieds  des  autres  religieuses  : 
celles  qui  auront  favorisé  l'ambitieuse  su- 
biront la  même  peine.  Les  religieuses  ne  choi- 
siront pour  les  charges,  que  celles  qu'elles 
en  jugeront  les  plus  dignes  cl  les  plus  ca- 
pables devant  Dieu,  et  sans  aucune  affection 
humaine.  S'il  y  a  plusieurs  sœurs  dans  uu 
même  monaslèie,  et  que  l'une  d'elles  ait  été 
élue  supérieure,  les  autres  ne  pourront  élro 
ni  vicaires,  ni  discrètes,  ni  portières,  ni 
secrétaires ,  ni  cellerières.  La  supérieure 
apportera  tous  ses  soins,  comme  la  mère 
commune  de  toutes  ses  religieuses,  pour 
leur  procurer  tout  ce  qui  pourra  contribuer 
au  salut  de  leur  âme  et  à  la  santé  de  leur 
corps.  Elle  s'appliquera  spécialement  à  les 
exciter  à  la  perfection  de  la  vie  qu'elles  ont 
embrassée,  à  la  paix,  à  la  concorde,  à  la 
charité  ,  au  silence ,  à  l'exaclitude  dans  l'ac- 
complissement des  devoirs  de  leurs  charges 
ou  de  leurs  emplois. 

Des  filles  qui  se  présentent  pour  être  reli- 
gieuses. 
Aussitôt  qu'une  fille  demandera  l'habit  de 
religion,  la  supérieure  du  monastère  où  elle 
se  présentera  avertira  ses  parents  ou  ceux 
qui  en  sonl  chargés,  de  l'excominunicatien 
prononcée  par  le  concile  de  Trente,  contra 
ceux  qui  forcent  leurs  propres  filles  ou  des 
filles  étrangères  à  se  faire  religieuses.  La 
postulante  ne  sera  reçue  par  la  communauté 
qu'avec  la  permission  par  écrit  de  l'évêquc, 
à  la  suite  de  l'examen  qu'il  aura  fait  de  sa 
vocation,  par  lui-même  ou  par  un  délégué. 
La  réception  des  filles  à  la  prise  d'habit,  ou 
à  la  profession,  se  fera  par  scrutins,  à  la 
pluralilé  des  deux  tiers  des  suffrages.  Cello 
qui  aura  élé  reçue  prendra  aussitôt  un  ba- 
bil noir  ou  brun;  mais  on  ne  lui  donnera 
celui  de  la  religion  qu'après  six  mois  d'é- 
preuve. 

Des  novices  qu'on  doit  recevoir  à  la  profes- 
sion. 
La  supérieure  du  monastère  avertira  l'é- 
vêque  ,  trente  jours  avant  la  profession  de 
ses  novices,  afin  qu'il  les  examine  ,  ou  qu'il 
les  fasse  examiner  de  nouveau  >>ur  leur  vo- 
cation, et  qu'il  leur  représente  l'importance 
et  les  obligations  des  engagements  qu'elles 
veulent  contracter.  On  n'eu  recevra  painl  à 


i:r> 


WCTIONNAIRE  DliS  CONCILES, 
lire 


1296 


la  profession  qui  ne  sachont  lire  el  dire 
l'olfico  divin  coiniiie  il  faut.  On  no  fcrn  point 
de  leslin  dans  ie  nionaslère  le  jour  de  la  pro- 
fession des  novices. 

Des  offices  divins  ,  des  prières  el  des  lectures 
des  religieuses. 
Les  religieuses  élanl  obligées  par  leur  état 
de  louer  Dieu,  et  do  le  prier  assidûment  pour 
lous  les  hommes,  se  trouveront  exactement 
au  chœur  le  jour  el  la  nuit,  pour  y  chanter 
et  réciter  l'olGce  divin  dans  un  esprit  de 
recueillement,  do  ferveur  et  d'amour:  elles 
n'en  sortiront  qu'à  la  fin  de  l'office,  lorsque 
la  supérieure  fera  le  signe  pour  se  retirer. 
Les  jours  de  fêles,  elles  passeront  le  temps 
qui  leur  restera  après  l'office  divin,  à  faire 
en  commun  ou  en  particulier  des  lectures 
sainics  el  pieuses,  qui  puissent  les  animer  à 
la  verlu  et  à  la  plus  haute  perfection. 

De  la  vie  commune  et  de  la  propriété. 

Toutes  les  religieuses  mèneront  la  vie 
commune,  quant  au  boire,  au  manger,  au 
dormir,  et  n'auront  rien  en  propre  ni  de 
superflu  ,  comme  l'exige  le  voeu  de  pauvreté. 
La  supérieure  distribuera  à  chacune  d'elles 
le  nécessaire,  avec  autant  de  prudence  que 
de  bonté,  sur  les  biens  communs  du  monas- 
tère, sans  acception  de  personne,  et  en  ayant 
égard  aux  seuls  besoins.  Les  présents  qu'on 
fera  aux  religieuses  seront  portés  à  la  su- 
périeure, qui  en  disposera  selon  sa  volonté, 
et  qui  fera,  trois  fois  lan,  avec  les  discrètes, 
la  visite  des  cellules,  pour  en  ôler  loul  ce 
qu'elle  y  trouvera  de  contraire  au  vœu  de 
pauvreté. 

De  la  clôture. 

Les  religieuses  ne  sauraient  apporlertrop 
de  soin  à  la  garde  du  trésor  pour  lequel  elles 
ont  quitté  leurs  parcnis  et  leurs  biens  :  c'est 
pourquoi  les  évéques  feront  en  sorte  qu'il  y 
ail  à  chaque  pclile  fenêtre  des  parloirs  deux 
grilles  de  ter,  distantes  l'une  de  l'aulre  au 
moins  d'un  palme,  c'est- à-dire  de  huit 
pouces  ou  environ.  Les  barreaux  des  grilles 
ne  seront  éloignés  que  d'un  pouce  entre  eux  ; 
ils  seront  si  forts,  qu'on  ne  pourra  ni  les 
plier,  ni  les  rompre.  11  y  aura  une  lame  de 
fer  atlachée  à  la  dernière  grille  ,  du  côlé  des 
religieuses,  el  percée  parde  pelils  trous,  afin 
qu'on  puisse  entendre  parler.  Gotlc  lame  sera 
couverte  d'un  nouveau  drap  noir  allaché  à 
une  petite  table  de  bois  en  forme  de  fenèlre 
qui  puisse  s'ouvrir,  quand  il  faudra  parler. 
On  pourra  faire  dans  cette  lame  une  petite 
fenêtre  carrée,  de  neuf  pouces  seulement, 
dont  la  supérieure  tiendra  la  clef,  et  qu'on 
n'ouvrira  que  quand  il  faudra  parler  à  l'é- 
vêque  ou  aux  supérieurs  de  l'ordre,  ou  aux 
proches  parenls  des  religieuses,  ou  quand  il 
faudra  passer  quelque  acte,  ou  entendre  le 
sermon.  Les  portes  des  parloirs  seront  tou- 
jours fermées  en  dehors  et  en  dedans;  et 
elles  seront  ouvertes,  quand  il  y  aura  quel- 
qu'un aux  parloirs,  de  façon  que  l'on  puisse 
voir  ceux  (jui  y  sont.  On  bouchera  toutes 
les  fenêtres  et  toutes  les  grilles  qui  donnent 
sur  l'église,  excepté  la  fenêtre  du  tour,  et  la 


petite  fenêtre  de  la  communion,  et  celle  par 
laquelle  on  voit  la  sainte  hostie  à  l'élévation 
de  la  messe.  Cette  fenêtre  sera  toujours  cou- 
verte d'un  linge,  hors  le  temps  de  l'éléva- 
tion, et  construite  de  façon  que  le  prêtre  ne 
puisse  voir  les  religieuses.  Elles  ne  pourront 
sortir  du  monastère,  sans  la  permission  do 
l'évéque,  qui  ne  l'accordera  (jue  pour  des 
raisons  très-importantes,  et  dans  l'extrême 
nécessité. 

Tous  ceux  et  toutes  celles  qui  entreront 
dans  les  monastères  de  filles  sans  la  permis- 
sion de  l'évêiiue,  outre  qu'ils  encourront 
l'excommunication  portée  par  le  concile  do 
Trente,  seront  eneoie  sévèrement  punis.  Les 
ouvriers  et  les  ouvrières  (jui  ont  permission 
d'entrer  dans  les  monastères,  pour  y  faire 
des  travaux  dont  les  religieuses  sont  inca- 
pables, n'y  coucheront  pas  néanmoins.  Les 
religieuses  ne  parleront  à  aucun  externe, 
qu'il  n'ait  la  permission,  par  écrit,  du  su- 
périeur du  monastère,  laquelle  sera  présen- 
tée à  la  supérieure  par  les  tourières.  Les 
religieuses  n'iront  point  au  parloir  les  jours 
de  communion,  ni  les  jours  de  dimanches  ou 
de  fêtes  de  préceetc,  ni  la  veille  de  ces  sor- 
tes de  fêtes,  ni  pendant  l'avent  el  le  carême, 
ni  enfin  durant  l'office  divin ,  en  aucun 
temps,  hors  le  cas  de  nécessité.  Elles  auront 
soin  de  retrancher  tous  les  longs  discours 
non  nécessaires.  Elles  ne  s'habilleront  ja- 
mais en  Iiomnies  ou  en  femmes,  el  même 
par  pure  récréation.  Elles  n'écriront  el  ne 
recevront  point  de  lettres  à  l'insu  de  la  su- 
périeure. L'évéque  el  la  supérieure  du  mo- 
nastère ne  sont  point  compris  dans  ce  règle- 
ment. 

Des  pensionnaires. 

On  ne  recevra  point  de  pensionnaires  pour 
être  élevées  dans  les  monastères,  sans  la 
permission  de  l'évéque  et  du  siipérieur  ré- 
gulier, si  le  monastère  lui  est  soumis.  On  no 
pourra  point  en  recevoir  au-dessous  de  dix 
ans,  ni  au-dessus  de  quinze.  Elles  porteront 
toutes  des  liabits  noirs,  ou  bruns,  ou  blancs. 
Elles  n'auront  ni  soie,  ni  pendants  d'oreilles, 
ni  colliers,  ni  aucun  ornement  mondain. 
Elles  demeureront  dans  un  quartier  séparé 
dos  religieuses,  et  n'auront  point  de  commu- 
nication avec  elles.  Elles  ne  parleront  aux 
externes  qu'avec  les  mêmes  précautions  que 
les  religieuses.  Les  pensionnaires  qui  vou- 
dront se  faire  religieuses  seront  renvoyées 
chez  leurs  parents,  oîi  elles  resteront  pen- 
dant un  mois,  pour  le  moins,  avant  qu'elles 
soient  examinées  par  l'évéque,  afin  qu'elles 
aient  une  entière  liberté  de  penser  à  ce 
qu'elles  veulent  faire. 

Des  prédicateurs,  des  confesseurs,   des  visi' 
teurs  et  des  chapelains  des  religieuses. 

Les  supérieurs  des  monastères  nomme- 
ront des  prédicateurs  sages  el  savants  pour 
prêcher  les  religieuses  au  parloir  ou  à  l'é- 
glise, el  les  instruire  de  tout  ce  qu'il  leur 
importe  de  savoir  pour  leur  salut.  On  leur 
donnera  aussi  des  confesseurs  capables  el 
[lieux,  qui  les  écouleront,  au  moins  une  fois 
le  mois,  dans  le  tribunal  de  la  pénitence.  On 


1297 


MIL 


MIL 


1-298 


les  changera  (ous  les  deux  ou  (rois  ans.  Ils 
n'entreront  d.uis  le  monastère  que  pour  ad- 
ministrer les  sacrements  aux  malades  ;  et 
alors  ils  seront  toujours  accomp.ignés  diî 
deux  ou  trois  anciennes  religieuses,  qui 
sonneront  une  clochette  pour  avertir  les  au- 
tres de  s'éloigner.  Les  confesseurs  et  les  vi- 
siteurs réguliers  des  religieuses  ne  pour- 
ront demeurer  ou  manger  dans  leurs  mona- 
stères en  dehors,  que  quand  ils  n'auront 
point  de  couvents  de  leur  ordre  dans  les 
lieux  où  sont  situés  les  monastères  des  re- 
ligieuses. Les  religieux  qui  auront  des 
s  urs  re'igieuses  ne  pourront  leur  parler 
qu'une  fois  l'an  ,  et  cela  avec  la  permission 
(les  supérieurs,  et  en  présence  des  religieu- 
ses préposées  pour  accompagner  les  sœurs 
au  parloir.  Les  compagnons  de  ces  religieux 
ne  pourront  parler  eux-mêmes  aux  reli- 
gieuses. Toutes  les  sœurs  seront  tenues  de 
se  confesser  au  confesseur  extraordinaire 
qu'on  leur  donnera  pendant  l'année. 

Les  chapelains  des  religieuses  seront  des 
prêtres  de  bonnes  œuvres  approuvés  par 
qui  de  droit.  Ils  ne  parleront  qu'à  la  sacris- 
taine  par  le  tour  de  l'église,  pour  lui  deman- 
der en  peu  de  mots  les  choses  nécessaires  au 
saint  sacrifice.  Les  religieuses  n'auront  ni 
musique,  ni  chant  figuré  dans  leurs  églises, 
les  jours  des  grandes  fêles  ,1îon  plus  que  les 
autres.  On  ne  prendra  pour  le  service  des 
monastères  que  des  gens  âgés  et  de  bonnes 
mœurs.  Une  religieuse  lira  tous  les  jours  , 
à  toutes  les  autres  religieuses  du  monastère, 
un  chapitre  de  la  règle  ou  des  constitu- 
tions. 

Des  juifs. 

Les  juifs  porteront  toujours  un  chapeau 
ou  un  bonnet  jaune,  et  les  juives  un  mor- 
ceau de  drap  de  la  même  couleur,  afin  qu'on 
les  connaisse,  et  qu'on  les  empêche,  autant 
qu'il  sera  possible,  de  corrompre  les  mœurs 
des  chrétiens  et  de  friponner  leurs  biens. 
Les  chrétiens  ne  mangeront  ni  chez  eux,  ni 
avec  eux,  et  ne  se  trouveront  point  à  leurs 
synagogues,  non  plus  qu'à  leurs  jeux  ou  à 
leurs  danses.  Us  ne  les  prendront  pas  pour 
médecins;  ils  ne  leur  loueront  pas  les  terres 
de  l'Eglise,  et  ils  ne  leur  en  vendront  ou  en- 
gageront ni  les  ornements,  ni  les  vases,  ni 
rien  de  ce  qui  est  à  son  usage. 
Des  peines. 

Les  peines  pécuniaires,  imposées  aux 
clercs  délinquants,  ue 'tourneront  point  au 
profit  de  l'évêque  :  il  en  donnera  le  tiers  au 
délateur,  et  le  reste  sera  employé  en  œu- 
Tres  pies.  Bich. 

MILAN  (II' Concile  de),  l'an  1569.  Saint 
Charles  tint  ce  concile  le  24  d'avril,  et  y  Ot 
divers  règlements  ou  décrets  compris  sous 
trois  titres.  Le  premier  litre,  qui  a  pour  ob- 
jet la  défense  de  la  foi,  l'administration  des 
sacrements  ,  et  Icb  autres  devoirs  des  pas- 
teurs, contient  vingt-neuf  décrets.  Le  se- 
cond titre,  qui  regarde  la  messe,  l'office  di- 
vin, l'église  et  les  ecclésiastiques,  en  con- 
tient trente-six;  et  le  troisième  litre,  qui 
roule  sur  les  biens  et  les  droits  des  églises 


et  des  lieux  pieux,  en  renferme  vingt-deux, 
qui  sont  suivis  de  trois  chapitres  louchant 
les  religieuses.  Ces  décrets  renouvellent 
lous  ceux  du  premier  concile  de  Milan,  cl  y 
font  quelciues  additions  :  voici  les  plus  re- 
marquables. 11  est  dit  dans  le  sixième  dé- 
cret (lu  second  titre,  qu'on  sonnera  la  grosse 
cloche  à  l'élévation  de  l'hostie  de  la  messe 
conventuelle  et  de  la  paroissiale,  afin  que 
ceux  qui  ne  peuvent  assister  à  la  messe, 
étant  avertis,  s'unissent  au  saint  sacrifice.  Il 
est  dit  dans  le  dixième,  qu'on  sonnera  de 
même  la  grosse  cloche  dans  toutes  les  égli- 
ses, lous  les  vendredis  de  chaque  semaine, 
un  peu  avant  l'heure  de  none,  pour  avertir 
les  fidèles  de  penser  à  la  passion  de  Noire- 
Seigneur,  et  de  réciter  trois  fois  l'Oraison 
dominicale  et  la  Salutation  angélique,  afin 
de  gagner  l'indulgence  de  quarante  jours, 
attachée  à  cette  pratique.  Le  onzième  porte 
que  les  ecclésiastiques  réciteront  les  heures, 
soit  en  public,  soit  en  particulier,  aux 
temps  marqués  dans  le  Bréviaire  romain,  à 
moins  que  la  coutume  de  l'église  qu'ils  des- 
servent n'y  soit  contraire.  Le  vingt-deuxiè- 
me ordonne  aux  évêques  d'empêcher  les 
laïques  de  bâtir  des  maisons  contiguës  à. 
l'église,  et  de  faire  boucher  les  fenêtres  par 
lesquelles  on  peut  voir  ce  qui  s'y  fait.  Le 
vingt-quatrième  défend  aux  filles  de  quêter 
dans  l'église  ;  et  le  vingt-  cinquième  ordonne 
à  l'évêque  de  visiter  son  séminaire  lous  les 
trois  mois,  accompagné,  s'il  le  veut,  de  quel- 
ques hommes  pieux  et  savants,  pour  s'in- 
former de  la  capacité  des  maîtres,  et  du  pro- 
grès des  jeunes  ecclésiastiques.  Ibid. 

MILAN  (111'  Concile  de),  l'an  1573.  Saint 
Charles  tint  ce  concile  à  la  fin  d'avril,  et  y 
dressa  divers  règlements  contenus  sous  les 
vingt  et  un  litres  suivants. 

I.  Du  culte  des  jours  de  fêtes. 
On  ne  lèvera  point  la  taille  ou  les  contri- 
butions les  saints  jours  de  fêles.  On  n'y  ven- 
dra ni  livres,  ni  images.  Tous  les  fidèles 
assisteront  à  la  messe,  sans  en  excepter  les 
filles  nubiles  ni  les  veuves,  quoiqu'on  eût 
permis  à  ces  dernières  dans  le  premier  con- 
cile de  Milan,  de  s'en  absenter  pendant  un 
mois  immédiatement  après  la  morl  de  leurs 
maris.  On  sanctifiera  les  lêtes  en  assistant 
au  sermon,  aux  vêpres  ;  en  faisant  de  bon- 
nes lectures;  en  visitant  les  malades;  en 
consolant  les  affligés,  et  en  s'exerçant  à 
toutes  sortes  d'œuvres  de  piété. 

II.  Des  écoles  de  la  doctrine  chrétienne. 

L'évêque  fera  très-souvent  visiter  les  éco. 
les  par  des  personnes  éprouvées,  qui  puis- 
sent lui  faire  un  rapport  fidèle  de  ce  qui  s'y 
passe,  et  de  la  manière  dont  on  y  enseigne  la 
doctrine  chrétienne. 

111.  Des  prédicateurs. 
Les  prédicateurs,  de  mêmeVjue  les  évê- 
ques et  les  curés,  expliquerî^Haux  fidèles 
les  raisons  des  mystères  qui  sT^èbrenl  du- 
ranl  le  cours  de  l'année,  et  t^J^^  des  céré- 
monies, des  processions,  des  juîïïlés,  afin  de 
les  aider  à  tirer  le  fruit  qu'ils  n'en  pour- 


Jî^9  DICTIONNAIRE 

r.iionl  lirrr  pans  le  secours  de  ces  instruc- 
(ioii-i.  fis  rn  feront  autant  par  rapport  aux 
jeûnes  de  l'Eglise  à  l'Avcnt  et  à  la  Scptuagé- 
siine. 

IV.  Du  zèle  pour  la  défense  de  la  foi. 

On  n'admellra  pour  enseigner  les  lettres 
et  les  arts  libéraux,  qiiR  des  personnes  qui 
apporleronl  de  bons  témoignages  de  leurs 
mœurs  et  de  leur  catholicité,  et  qui  feront 
leur  profession  de  foi.  Ceux  qui  sont  prépo- 
sés à  l'instruction  de  la  jeunesse  ne  se  servi- 
ront point  d'autres  livres  que  de  ceux  que 
l'évéque  leur  aura  prescrits;  et  il  ne  souf- 
frira point  qu'on  débile  de  ces  petits  livres 
de  prières  qu'il  n'aurait  point  approuvés. 
V.  Des  sacramentaux  et  des  sacrements  en 
général. 

Les  évoques  feront  ériger  beaucoup  do 
croix  dans  leurs  diocèses,  et  en  particulier 
dnns  les  carrefours,  pour  exciter  le  peuple 
à  remercier  Dieu  du  bienfait  de  la  rédemption 
opérée  par  le  mystère  de  la  croix,  et  à  mar- 
cher à  la  gloire  sur  les  traces  d'un  Dieu 
crucifié  pour  nous.  Le  prêtre  fera  tous  les 
dimanches  la  bénédiction  et  l'aspersion  de 
l'eau  bénite  avant  de  commencer  la  messe 
paroissiale.  Le  prêtre  n'ira  point  relever 
dans  leurs  maisons  les  femmes  nouvelle- 
ment  accouchées  ;  et,  lorsqu'elles  viendront 
à  l'église  pour  se  faire  relever,  il  ne  leur 
donnera  point  de  pain  bénit  en  forme  d'hos- 
tie. On  gardera  le  saini  chrême  et  l'huile  des 
catéchumènes  dans  l'église,  cl  non  ailleurs. 
On  en  fera  de  même  à  l'égard  de  l'huile  des 
infirmes,  si  ce  n'est  que  l'évéque  permette 
à  quelques  curés  de  la  garder  dans  leurs 
maisons  ,  à  cause  de  leur  éloignement  do 
l'église.  Le  curé  avertira  souvent  ses  parois- 
siens de  quitter  leurs  armes  pour  recevoir 
les  sacrements,  et  quand  ils  font  l'office  de 
parrains. 

V'L  Du  baptême  des  enfants  exposés. 
On  baptisera    sous  condition  les  enfanis 
exposés  ,  quand  même  ils  porteraient  attaché 
au  cou  un  billet  qui  attesterait  qu'ils  seraient 
déjà  baptisés. 

VII.  De  la  sainte  eucharistie. 
Les  curés  et  les  prédicateurs  exhorteront 
Irès-souvont  le  peuple  à  communier  fré- 
quemment comme  il  faut.  Ils  ne  porteront 
point  la  sainte  eucharistie  pourapiiser  les 
orages  ou  les  tempêtes  ;  ils  pourront  seule- 
ment ouvrir  le  tabernacle  ,  et  réciter  en  sa 
présence  les  litanies  et  les  autres  prières  des- 
tinées pour  ces  calamités. 

\  111.  Du  sacrement  de  pénitence. 

Les  confesseurs  qui  ont  la  permission 
d'absoudre  des  péchés  réservés,  ainsi  que 
des  censures,  ne  peuvent  pas  pour  cela  dis- 
penser de  l'irrégularité  ,  à  moins  qu'ils  n'en 
aient  reçu  le  pouvoir  spécial.  Les  confesseurs 
qui  ordonnerontdes  aumônes  pour  pénitence, 
ne  se  chargeront  pas  même  de  les  distribuer 
aux  pauvres  ou  aux  lieux  pies  ,  loin  de  se 
les  appliquer  à  eux-mêmes.  Les  curés  parle- 
ront souvent  contre  les  péchés  les  plus  ordi- 


Diîs  roNni.F.s.  i?ioo 

nalres  de  leurs  paroissiens,  et  les  exhorte- 
ront à  les  fuir  et  à  les  délester. 

IX.  Du  sacrement  de  Vextrême-onction. 

Le  curé  expliquera  la  vertu  et  les  avanta- 
ges de  ce  sacrement  toutes  les  fois  qu'il 
l'administrera  ,  et  ne  fera  point  difficulté  do 
Tadministrer  aux  malades  qui  ont  perdu 
l'usage  des  sens,  pourvu  qu'ils  soient  encore 
vivants,  et  qu'ils  aient  donné,  pendant  leur 
état  de  santé,  des  marques  de  religion  qui 
donnent  lieu  de  présumer  qu'ils  demande- 
raient ce  sacrement  s'ils  en  avaient  la  faculté. 

X.  Du  sacrement  de  l'ordre  et  des  clercs. 

Les  clercs  qui  prennent  quelque  ordre  sa- 
cré hors  les  temps  marqués  pour  l'ordina- 
tion, ou  avant  l'âge  requis,  ou  sans  dimis- 
soire  de  leur  évêque,  sont  suspens  ipso  facto 
de  l'exercice  de  ces  ordres;  et  s'ils  les  exer- 
cent durant  la  suspense,  ils  encourent  l'ir- 
régularité. Quiconque  n'est  point  tonsuré 
ne  pourra  porter  l'habit  clérical  sans  la 
permission  par  écrit  de  l'évéque.  Les  prêtres 
feront  respecter  le  sacerdoce  par  la  sainteté 
de  leurs  mœurs. 

XI.  Du  sacrifice  de  la  messe. 
Quand  une  église  cathédrale  ou  collégiale 
aura  une  messedes  morts  à  dire,  elle  n'omet- 
tra pas  pour  cela  la  messe  du  jour  ;  ainsi, 
elle  en  dira  deux.  Les  curés  avertiront  sou- 
vent leurs  paroissiens  de  s'excitera  la  dou- 
leur de  leurs  péchés  qu.ind  ils  entendent 
sonner  la  messe,  afin  qu'ils  retirent  un  plus 
grand  fruit  de  ce  sacrifice  propitiatoire.  Les 
fidèles  enlendront  la  messe  à  genoux,  et  se 
lèveront  à  l'Evangile.  On  ne  souffrira  point 
que  les  femmes  se  tiennent  près  de  l'autel  où 
l'on  dit  la  mesSe. 

XII.  Des  offices  divins. 

On  fera  l'office  divin  comme  le  maître  du 
chœur  l'aura  réglé.  Tous  les  clercs  d'une 
église  y  communieront  le  jeudi-saint.  On 
chantera  dans  tontes  les  paroisses ,  vers  le 
soir,  l'antienne  Salve  Regina,  ou  une  autre 
selon  le  temps,  tous  les  samedis  et  toutes  les 
fêles  de  la  sainte  >  ierge.  Les  prêtres  feront 
tous  les  ans  l'anniversairede  leurordination, 
et  l'on  célébrera  aussi  par  le  sacrifice  de  la 
messe,  par  l'office  divin,  par  quelques  déco- 
rations, l'anniversaire  delà  dédicace  de  cha- 
que église. 

XllI.  Des  curés. 

Le  curé  nouvellement  nommé  fera  ser- 
ment entre  les  mains  de  l'évéque  de  lui  obéir, 
ainsi  qu'à  ses  successeurs  et  au  saint-siége, 
de  résider  dans  sa  cure  selon  l'esprit  du  con- 
cile de  Trente,  d'en  défendre  les  droits,  et  de 
n'en  point  aliéner  les  biens  sans  une  auto- 
rité légitime.  Il  instruira  souvent  ses  pa- 
roissiens delà  manière  de  sanctifier  les  fêles 
el  de  gagner  les  indulgences.  Il  récitera  .lu  ■ 
moins,  d'une  voix  claire  et  distincte,  l'office 
de  vêpres  les  dimanches  cl  fêtes  ,  lorsqu'il 
ne  pourra  les  chanter  faute  de  secours. 
Anssitôl  qu'il  apprendra  la  mort  dequehiu'un 
de  ses  paroissiens,  il  dira  un  De  profindis 
pour  le  repos  de  son  âme  ,  et  fera  sonner  la 


Î30! 


MIL 


MIL 


1302 


cloche  (le  môme  qu'à  VAngclus,  pour  en 
averlir  le  peuple,  el  l'engager  à  prier  pour 
le  défunt. 

XIV.  Du  chapitre  canonial. 
L'évêque  assislcra  tous  les  mois  ,  ou  au 
moins  souvent  dans  l'année,  au  chapitre  lic 
ses  chanoines  .  pour  fomenter  le  culte  di- 
vin, enlrelenir  la  paix  entre  les  chanoines, 
corriger  les  abus  el  faire  observer  les  lois. 
Les  chanoines  assisteront  à  tous  les  chapi- 
tres ordinaires  el  extraordinaires,  sous 
peine  d'une  amende  que  délerniinera  le  chef 
du  chapitie.  Il  y  aura  deux  chanoines  nom- 
més par  le  chapitre  pour  garder  ses  archives. 

XV.  De  la  décoration  des  églises,  et  du  res- 
pect qui  leur  est  dû. 
On  ne  bâtira  et  l'on  ne  meublera  aucune 
église  que  sdon  la  forme  prescrite  par  les 
canons.  Les  évèques  feront  tout  ce  qui  dc- 
Ijcndra  d'eux  pour  obliger  les  femmes  à  ne 
paraître  en  public,  et  surtout  aux  proces- 
sions ei  à  l'église,  qu'avec  un  voile  sur  la 
tête. 

XVi.  De  ce  qui  appartient  à  la  défense  des 
biens  de  l'Eglise. 

'  L'évêque  constituera  un  procureur  et  un 
avocat  pour  recouvrer  les  biens  el  les  droits 
des  églises ,  dont  les  recteurs  el  les  adminis- 
trateurs sont  ou  inhabiles  el  impuissants  ,  ou 
lâches  et  négligents  en  ce  point.  Il  aura  soin 
aussi  de  fiiire  en  sorte  que  les  héritiers  d'un 
curé  défunt  laissent  gratuitement  à  son  suc- 
cesseur tous  les  biens  qui  appartiennent  à  ce 
bénéfice  ,  et  de  procurer  l'exécution  des  legs 
pieux. 

X^'II.  Du  sacrement  de  mariage, 

La  sainteté  de  ce  sacrement  exige  de 
grandes  dispositions  d'âme  de  la  part  de  ceux 
qui  sont  destinés  à  le  recevoir;  et  les  curés 
doivent  souvent  instruire  leurs  peuples  sur 
cette  matière.  On  célébrera  les  mariages 
dans  la  matinée  seulement,  et  jamais  l'après- 
midi,  à  moins  que  l'évêque  ne  le  permette. 
Les  gens  mariés  formeront  leurs  enfants  cl 
leurs  domestiques  à  la  crainte  de  Dieu  et  à  la 
pratique  fidèle  de  tous  les  devoirs  de  la  piété 
chrétienne,  soit  en  les  instruisant  et  en  les 
exhortant  eux-mêmes  ,  soit  en  les  envoyant 
aux  écoles,  mais  surtout  en  leur  donnant 
dans  leur  conduite  des  exemples  continuels 
de  toutes  les  vertus. 

XYIII.  Du  for  épiscopal. 

^  L'évêque  prescrira  des  lois  conformes  à 
l'usage  de  son  diocèse,  pour  les  divers  gen- 
res de  causes  ,  à  tous  ses  ministres  ou  offi- 
ciers, comme  avocats,  procureurs,  notaires, 
etc.  Il  réglera  aussi  le  salaire  qui  leur  seia 
dû  pour  leur  travail  ,  dans  tous  les  genres  de 
causes,  el  ils  ne  recevront  rien  de  plus  de 
leurs  clients,  ne  fût-ce  que  des  présents  de 
choses  potables  ou  de  comestibles.  L'évêque 
étant  le  père  commun  des  veuves,  des  pu- 
pilles et  des  pauvres  ,  conslilucra  un  avocat 
clerc  ou  laïque  ,  pour  les  défendre  el  plaider 
-leurs  causes. 


XIX.  Des  confréries. 
L'évêque  établira  dans  son  diocèse  quel- 
ques confréries  d'hommes  recoinmandables 
par  la  gravité  de  leurs  nueurs  ,  pour  faire  la 
correclion  fraternelle  envers  les  autres,  et 
il  leur  prescrira  des  régies,  de  l'avis  de  quel- 
ques théologiens  approuvés  ,  pour  s'acquit- 
ter de  ce  devoir. 

XX.  Des  religieuses. 

L'évêque  fera  observer  la  bulle  de  Gré- 
goire Xlll  louchant  les  religieuses  ,  même 
dans  les  monastères  soumis  aux  religieux. 
Les  confesseurs  des  religieuses ,  soit  sécu- 
liers, soit  réguliers  ,  ne  pourront  rerevoir 
d'elles  ni  en  général  ,  ni  en  particulier,  ni 
même  de  la  supérieure,  au  nom  du  monas- 
tère ,  le  moindre  présent,  au-dessus  de  ce 
<iu'il  faut  pour  leur  entrelien. 

XXI.  De  ce  gui  concerne  ces  décrets  et   les 
autres  en  général. 

Les  évêques  feront  en  sorte  que  les  cha- 
noines ,  les  curés  ,  el  généralement  tous  les 
clercs,  lisent  souvent  les  décretsdes  conciles 
provinciaux  el  diocésains.  Quant  aux  laï- 
ques,, on  mettra  en  abrégé  et  en  langue  vul- 
gaire les  parties  des  décrets  qui  les  concer- 
nent :  les  curés  les  leur  expliqueront.  76iV/. 

MILAN  (IV-  Concile  de),  l'an  1576.  Saint 
Charles  tint  ce  concile  le  10  mai ,  avec  les 
évêques  de  sa  province  et  celui  de  Fama- 
gousle,  ville  de  l'île  de  Chypre  ,  visiteni* 
apostolique. Ony  fit  plusieurs  décrets  divisés 
en  trois  parties.  La  première  en  contient 
vingt-six  sur  la  foi  et  sur  plusieurs  autres 
points  de  doctrine.  La  seconde,  qui  traite 
des  sacrements  el  de  ce  qui  y  a  du  rapport, 
renferme  quinze  décrets.  La  lroisiè:iie  re- 
garde les  évêques  et  les  autres  ministres  de 
l'Eglise  :  elle  contient  quatorze  décrets. 

PREMIÈRE    PARTIE. 

I.  De  la  profession  de  foi. 

Les  évêques  feront  exécuter  la  bulle  do 
Pie  IV,  touchant  la  profession  de  foi  qu'il 
faut  exiger  de  certaines  personnes  ,  parmi 
lesquelles  on  doit  compter  tous  ceux  qui 
enseignent  l'arithmétique,  la  musique  ou 
quelque  autre  art  libéral  que  ce  soit. 
IL  Des  retiques,  des  miracles  et  des  images. 

Les  évêques  feront  reconnaître  et  vérifier 
les  reliques  des  saints  par  des  prêtres  pieux 
el  savants.  On  n'en  conservera  point  dans 
des  maisons  particulières,  mais  on  les  pla- 
cera toutes  dans  un  lieu  de  l'église  exposé  à 
la  vue  ,  cl  bien  fermé.  Les  laïques  ne  les 
loucheront  point,  de  quelque  condition 
(lu'ils  soient.  Les  évêques  observeront  la 
forme  prescrite  par  le  concile  de  Trente 
pour  recevoir  et  approuver  et  de  nouveaux 
miracles,  et  de  nouvelles  reliques.  On  ne 
peindra  point  d'images  des  saints  sur  le 
pavé  ni  dans  aucun  lieu  sale  et  mal  propre; 
cl  l'on  n'y  fera  non  plus  aucune  figure  repré- 
sentant nos  sacrés  mystères.  Les  peintres  et 
les  sculpteurs  qui  oseront  faire  des  images 
ou  des  statues  déshonnétes  ,  seront  punis  sé- 
vèrement el  privés  de  l'enlrée  de  l'église. 


1S05  ..  .  DlCTlOiNiNAlllE 

On  bénira  les  croix  et  les  images  de  saints. 
On  ne  fera  point  servir  à  des  usages  profanes 
celles  qu'on  ne  pourra  renouveler,  mais  on 
les  brûlera  ,  et  on  placera  les  cendres  sous  le 
pavé  de  l'églisi'.  Les  évéques  auront  soin 
d'instruire  le  peuple  par  eux-mêmes,  et  par 
les  autres  prêtres  ,  delà  doctrine  de  l'Eglise 
touchant  l'invocation  des  saints  et  le  culte 
de  leurs  images  et  de  leurs  reliques. 

III.  D«g  indulgences. 
L'évéque  fora  en  sorte  que  les  curés  et  les 
prédicateurs  instruisent  les  peuples  de  la 
vertu,  désavantages  et  des  conditions  des 
indulgences.  11  aura  dans  ses  archives  un 
livre  où  seront  écrites  toutes  celles  qui  sont 
en  usage  dans  son  diocèse,  soit  chez  les  ré- 
guliers et  les  autres  exempts  ,  soit  ailleurs. 
Les  églises  auront  aussi  un  livre  ou  regis- 
tre de  toutes  les  indulgenees  qui  leur  seront 
propres,  (lui  sera  gardé  dans  leurs  archives 
ou  à  la  sacristie. 

IV.  Des  superstitions. 

Les  curés  apporteront  au  synode ,  par 
écrit  ,  toutes  les  su|)erstilions  qu'ils  auront 
remarquées  dans  leurs  paroisses,  et  les  con- 
fesseurs s'appliqueront  à  en  détourner  les 
fidèles. 

V.  Des  Quatre-Temps. 

Les  curés  feront  un  discours  à  leurs  pa- 
roissiens sur  les  Quatre-Temps,  le  dimanche 
précédent,  afin  de  1  ;  e^'gager  à  redoubler 
leurs  prières,  leurs  ji-uiies  ,  leurs  aumônes  , 
leur  assiduité  aux  offices  divins  en  ces  saints 
jours  ,  selon  l'esprit  de  «'Eglise  qui  les  a  ins- 
liiués  pour  demander  à  Dieu  de  saints  mi- 
nistres des  autels  par  l'ordination,  et  pour 
le  remercier  des  bienfaits  reçus  à  chaque  sai- 
son de  l'année. 

VI.  De  la  formule  pour  annoncer  le  jeûne  des 
Quatre-Temps. 

Elle  consiste  à  annoncer  au  peuple  qu'on 
jeûnera  le  mercredi ,  le  vendredi  et  le  sa- 
medi, en  l'exhortant  à  s'a|)pliqupr  aux  bon- 
nes oeuvres  avec  un  renouvellement  de  fer- 
veur. 

VII.  Des  fériés  destinées  au  jeûne. 

Pendant  le  carême  et  les  autres  jours  de 
jeûne  ,  on  ne  fera  rien  de  ce  qui  a  rapport 
au  for  contentieux ,  dans  le  tempsde  la  messe 
et  du  sermon. 

> m.  De  saint  Ambroise. 

On  fera  la  fêle  de  saint  Ambroise  comme 
les  autres  de  précepte  dans  tout  le  diocèse  de 
Milan,  dont  il  est  le  père  et  le  patron. 

ÏX.  De  la  convocation  des  ecclésiastiques  pour 
la  célébration  des  fêtes. 

Les  curés  ne  pourront  appeler  plus  de 
quatre  ou  de  six  prêtres  pour  les  aider  à  cé- 
lébrer leurs  fêtes  qui  sont  de  précepte  dans 
tout  le  diocèse  ,  à  moins  que  la  fondation 
n'en  exige  un  plus  grand  nombre;  cl,  quand 
les  prêtres  qu'ils  inviteront,  seront  curés 
eux-mêmes  ,  ceux-ci  ne  pourront  quitter 
leurs  paroisses  ,  sans  y  laisser  un  prêtre 
potjr  les  suppléer. 


DES  CONCILES. 


1504 


X.  Des  pèlerinages. 
Les  clercs  n'entreprendront  aucun  pèleri- 
nage sans  la  permission  ,  les  lettres  d'attes- 
tation et  la  bénciliclion  de  l'évéque.  Les  laï- 
ques prendront  la  bénédiction  de  leurs  curés 
et  des  lettres  canoniques  de  l'évéque.  Les  uns 
et  les  autres  éviteront  dans  le  chemin  tout 
ce  qui  peut  nuire  à  la  dévotion  ,  comme  les 
mauvaises  compagnies  ,  les  chansons  pro- 
fanes ,  les  discours  frivoles,  et  s'applique- 
ront ,  au  contraire,  à  tout  ce  qui  peut  la  fa- 
voriser, comme  les  prières,  le  chant  des 
psaumes  et  des  hymmes,  les  entretiens  do 
piété,  etc. 

XI.  De  l'honneur  qu'on  doit  rendre  aux 
églises. 

On  ne  bâtira  point  de  nouvelles  églises 
sans  la  permission  de  l'évéque,  et  l'on  n'en 
bâtira  que  dans  des  lieux  honnêtes  et  décents. 
Il  y  aura  toujours  un  crucifix  sous  la  princi- 
pale arcade  ;  les  fenêtres  en  seront  treillis- 
sées.  Le  bénitier  sera  en  dedans,  et  non  eu 
dehors  de  l'église.  Les  lampes  seront  vis-à- 
vis,  et  non  pas  à  côté  de  l'auiel.  On  aura  soin 
de  les  nettoyer  souvent  pour  qu'elles  soient 
toujours  propres  et  très-luisantes. 

X!I.  Des  chapelles  el  des  autels. 

On  "ne  construira  ni  chapelle,  ni  autel  dans 
une  église,  sans  l'agrément  de  l'évéque.  Les 
autels  ne  seront  point  trop  près  de  la  chaire, 
lie  l'orgue  ou  de  la  porte,  ni  inhérents  aux 
piliers  de  l'église,  ni  vis-à-vis  du  grand  au- 
tel. Tous  les  autels  seront  fermés  tout  autour 
par  une  balustrade  de  bois,  de  pierre  ou  de 
fer,  au-dedans  de  laquelle  il  ne  sera  point 
permis  aux  liiïi]ues  d'entrer.  On  fournira  les 
chapelles  et  les  autels  de  toutes  les  choses 
nécessaires  au  service  de  Dieu. 

XIII.  Des  sépulcres. 

I!  ne  sera  point  permis  à  personne  d'avoir 
un  sépulcre  dans  l'église,  sans  une  permis- 
sion par  écrit  de  l'évéque.  Les  sépulcres  ou 
tombeaux  ne  seront  point  placés  dans  le 
chœur,  ni  dans  la  principale  chapelle,  ni 
proche  des  autels. 

XIV.  Des  cimetières. 

Les  cimetières  seront  fermés  do  murs  ou 
de  haies,  en  sorte  que  les  animaux  n'y  puis- 
sent entrer.  11  y  aura  toujours  au  milieu  une 
croix  fixe. 

XV.  Des  cloches. 

Les  paroisses  auront  au  moins  deux  clo- 
ches, s'il  est  possible,  et  les  églises  non  pa- 
roissiales ou  les  oratoires  n'en  auront  qu'une 
petite.  On  n'y  gravera  rien  de  profane,  mais 
la  croix  seulement  et  quelque  autre  sainte 
image.  On  ne  les  placera  point  dans  le  clo- 
cher qu'elles  n'aient  été  bénites  par  l'évéque. 

XVI.  De  l'ornement  et  de  la  propreté  des 
lieux  saints. 

On  couvrira  les  autels  de  trois  nappes 
blanches  et  d'une  toile  cirée.  II  y  aura  à 
chaque  autel  une  tablette  des  secrètes.  Pour 
orner  le  tombeau  du  Seigneur  le  jeudi-saint, 
on  u'emploiera  rien  de  ce  (^ui  aura  servi  aux 


4505 


MIL 


MIL 


4500 


usages  profanes  et  ordinaires  de  la  vie, 
comme  couvertures  et  rideaux  de  lit,  pavil- 
lons, tapisseries,  etc.  ;  il  en  sera  de  inênic 
des  habillements  des  images.  On  tiendra 
très-proprement  les  autels  et  les  images,  les 
murailles,  et  enfin  toutes  les  partie's  des 
églises.  On  arrachera  de  leurs  murs  les 
vignes,  les  lierre^,  les  ronces,  et  générale- 
ment toutes  les  plantes  qui  s'y  attachent  en 
dehors.  On  ne  souffrira  dans  les  cimetières, 
ni  vignes,  ni  arbres  fruitiers  ou  autres,  ni 
arbustes,  ni  ronces,  ni  foin  ou  herbe  qu'on 
donne  aux  animaux,  ni  amas  de  bois,  de 
pierres,  de  ciment;  rien  (jui  soit  contraire  à 
la  sainteté  et  la  propreté  de  ces  lieux  res- 
pectables. 

XVII.  Qu'il  ne  faut  pas  faire  servir  les  lieux 

saints  à  des  usages  profanes. 

On  n'affichera  point  aux  portes  ni  aux 
murailles  des  églises,  des  oraloires  ou  des 
cimetières,  les  billets  qui  annoncent  des 
maisons,  des  terres  ou  d'autres  choses  sem- 
blables, à  louer  ou  à  vendre.  On  ne  chargera 
point  de  bois  ni  de  paille  les  toits  des  églises, 
des  chapelles  et  des  oratoires  où  l'on  dit 
quelquefois  la  messe.  Il  n'y  aura  pas  do 
chambre  au-dessus  pour  y  demeurer,  y  cou- 
cher ou  y  faire  quelque  chose  de  profane. 
On  ne  mettra  dans  les  églises,  ni  dans  les 
oratoires,  ni  même  dans  les  cimetières,  au- 
cune espèce  de  grains,  de  fruits,  de  légumes, 
non  plus  qu'aucun  instrument  propre  aux 
ouvrages  de  la  campagne.  On  ne  foulera  et 
on  ne  vannera  point  non  plus  le  blé  dans  les 
cimetières;  on  n'y  étendra  ni  fruits,  ni 
grains,  ni  toiles  ou  linges  pour  les  faire  sé- 
cher. Il  ne  sera  point  permis  d'y  filer,  d'y 
coudre,  d'y  faire  aucun  ouvrage  profane,  ni 
d'y  passer  avec  des  fardeaux  comme  dans  un 
chemin  public. 

XVIII.  De  la  manière  de  se  comporter  dans 

les  lieux  saints. 

Il  y  aura  toujours  un  clerc  dans  les  égli- 
ses pour  empêcher  qu'on  n'y  fasse  rien  qui 
soit  indigne  de  ces  lieux  sacrés.  Les  hommes 
y  seront  séparés  des  femmes,  et  ils  y  entre- 
ront et  en  sortiront,  quand  cela  pourra  se 
faire,  par  des  portes  différentes.  On  en  ban- 
nira, ainsi  que  des  environs,  tout  ce  qui 
pourrait  faire  du  bruit,  ou  causer  du  scan- 
dale. 

XIX.  De  la  consécration  des  églises  et  des 
autels,  et  de  la  bénédiction  des  autres 
choses. 

On  consacrera  toutes  les  églises  parois- 
siales, et  tous  les  maîtres-autels  de  ces  égli- 
ses. Les  paroissiens  jeûneront  la  veille,  et 
fêteront  le  jour  de  la  consécration  de  leur 
église  paroissiale.  On  rétablira  l'ancien 
usage  de  bénir  les  maisons  nouvellement 
bâties,  et  celles  qui  sont  vexées  par  les  dé- 
mons. 

XX.  De  la  manière  de  profaner  les  églises  et 

les  autels. 

Quand  une  église  sera  condamnée  par  qui 
de  droit  à  élrc  profaiiéo,  on  en  transportera, 


quelques  jours  avant  la  profanation,  les  re- 
li(|(ics  et  les  corps  (les  saints  qui  s'y  trouve- 
ront, de  même  que  les  saintes  images  ;  ensuite 
le  piéireà  qui  l'évèque  aura  commis  la  pro- 
fanation de  cette  église,  s'approchant  de 
r.intel,  y  récitera  l'Oraison  dominicale,  la 
Salutalion  angélique,  avec  l'oraison  du  pa- 
tron de  l'autel,  et  en  ôtera  la  pierre  sacrée, 
ou  la  lavera,  et  en  jettera  l'eau  dans  le 
sacraire.  Les  ouvriers  démoliront  ensuite 
l'autel;  et  le  lendemain, on  fera  l'exhumation 
des  corps  morts. 

XXI.  De  la  sacristie. 

11  y  aura  dans  les  sacristies  autant  d'ar- 
moires qu'il  en  faudra  pour  tenir  propre- 
ment tout  ce  qui  est  du  service  de  l'église.  Il 
y  aura  aussi,  autant  qu'il  sera  possible,  de 
petits  oratoires  séparés,  pour  que  les  prêtres 
y  puissent  prier  avec  plus  de  recueillement, 
avant  et  après  la  messe.  On  y  gardera  le  si- 
lence, et  on  n'y  laissera  point  entrer  les 
laïques  sans  nécessité.  Les  recteurs  des 
églises  no  se  serviront  point,  et  ne  souffri- 
ront pas  que  les  autres  se  serveni,  pour  les 
usages  domestiques,  des  meubles  de  leurs 
sacristies,  tels  que  des  rideaux,  des  tapis,  des 
tapisseries,  etc. 

XXII. 

Les  églises  qui  ont  des  livres  et  des  ma- 
nuscrits, feront  construire  des  bibliothèques 
dans  la  maison  de  l'évêquo,  ou  dans  les  mai- 
sons canoniales,  ou  enfin  dans  quelques  au- 
tres qui  appartiennent  à  ces  églises.  On  y 
arrangera  les  livres  avec  ordre,  et  on  les 
conservera  avec  soin.  L'évèque  visitera  da 
temps  en  temps  ces  bibliothèques,  et  fera  en 
sorte  de  les  augmenter  pour  l'utilité  du 
clergé. 

XXIII.  Des  oratoires  situés  dans  les  che-> 
mins. 

Il  n'y  aura  point  d'autel  dans  les  oratoires 
où  l'on  ne  dit  point  la  messe.  On  les  placera 
sur  les  chemins  publics,  et  non  dans  les 
champs,  afin  que  les  passants  s'y  arrêtent 
pour  prier.  On  ne  peindra  point  d'images 
sur  les  murailles  extérieures  des  oraloires, 
pour  ne  pas  les  exposer  à  la  profanation. 

XXIV.  De  la  prière. 

On  sonnera  la  cloche  de  l'église  pour  aver- 
tir le  peuple  de  faire  la  prière  du  soir,  et 
celle  prière  se  fera  dans  l'église  même,  sur- 
tout les  jours  de  fête,  autant  qu'il  sera  pos- 
sible; sinon  elle  se  fera  à  la  maison,  de 
même  que  la  prière  du  malin,  lorsqu'elle  ne 
pourra  se  faire  dans  l'église,  non  plus  (juo 
celle  du  soir.  On  sonnera  les  cloches  dans 
les  orages  et  les  tempêtes  ,  tant  pour  les 
apaiser  par  la  vertu  de  la  bénédiction  divine 
altachée  aux  cloches,  que  pour  implorer  la 
secours  de  la  miséricorde  de  Dieu,  par  des 
prières  que  les  fidèles  feront  dans  l'église, 
s'ils  le  peuvent  commodémenl,  ou  partout 
ailleurs. 

XXV.  Delà  prédication  de  la  parole  de  Dieu, 
Les  pasteurs  du  premier  et  du  second  or- 
dre s'appliqueront  spécialement  à  instruira 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


I3OT 

les  peuples  des  devoirs  propres  à  chaque 
élal,  tels  que  ceux  des  pères,  des  enfants, 
dos  maris,  des  épousPs,des  maîtres,  des  ser- 
viteurs, etc.  Le  sermon  se  fera  surtout  pen- 
dant la  me.sse  et  après  févangile. 
XXVI.  Des  écoles  de  la  doctrine  chrétienne. 

Lorsqu'on  ne  pourra  se  rendre  aux  ins- 
tructions (le  la  diictrine  chrétienne,  établies 
dans  les  églises  paroissiales,  soit  à  cause  de 
la  dislance  des  lieux,  soit  pour  quelque  autre 
raison,  on  en  établira  dans  les  chapelles, 
dans  les  oratoires,  ou  dans  quelque  autre 
lieu  honnête  cl  commode  pour  ceux  qui  doi- 
vent y  assister. 

SECONDE  PARTIE. 

Ves  sacrements  et  de  ce  qui  y  a  rapport. 
I.  Des  sacrements  en  général. 

Aussitôt  que  le  curé  aura  reçu  les  saintes 
huiles  nouvelles,  il  brûJera  les  anciennes 
dans  la  lampe  qui  est  allumée  devant  le  saint 
sacrement;  et  il  brûlera  ensuite  la  mèche  de 
celle  lampe,  tout  entière,  dans  le  sacraire. 
Lorsque  les  saintes  huiles  commenceront  à 
manquer,  on  en  fera  couler  d'autres  non 
consacrées,  goutic  à  goutte,  dans  le  vase  qui 
les  renferme,  mais  en  moindre  quantité  que 
les  premières.  Aucun  prêtre  ne  pourra  exor- 
ciser les  énergumèncs  sans  une  permission 
par  écrit  de  l'évéque. 
II.  Des  choses  qui  ont  rapport  au  baptéwe. 

Les  baptistères  seront  placés  à  la  gauche 
de  l'entrée  de  l'église,  et  fermés  par  des 
grilles  ou  des  balustrades.  Si  un  curé  recon- 
iiatt  que  l'enfant  qu'on  lui  présente  pour 
être  baptisé,  n'est  pas  de  sa  paroisse,  il  le 
renverra  à  son  propre  ruré,  si  ce  n'est  qu'il 
y  ail  du  danger.  Tous  les  prêtres  qui  bapti- 
sent, observeront  exactement  tous  les  rites 
prescrits  pour  le  baptême.  Ils  empêcheront 
de  donner  des  noms  déshonnétes,ou  ridicules, 
ou  païens,  aux  enfants. 
III.  Des  choses  qui  ont  rapport  au  sacrement 
(le  confirmation. 

Tous  ceux  qui  sont  chargés  du  soin  des 
âmes,  feront  en  sorte  que  ceux  qui  sont 
à  leur  charge  reçoivent  le  sacrement  de 
confirmation  après  s'être  confessés  et  avoir 
jeûné,  supposé  que  ce  sacrement  se  donne 
dans  ia  matinée. 

IV.  Des  choses  qui  appartiennent  au  très- 
saint  sacrement  de  l'eucharistie. 

Le  tabernacle  où  l'on  conserve  la  sainte 
eucharistie  sera  revêtu  d'une  étoffe  de  soie 
en  dedans  ,  et  couvert  d'un  pavillon  en 
dehors.  Les  curés  et  les  prédicateurs  exhor- 
teront les  fidèles  à  s'approcher  souvent  de  la 
sainte  eucharistie,  en  leur  faisant  sentir 
néanmoins  le  crime  et  le  danger  des  com- 
munions indignes.  Afin  qu'on  puisse  garder 
les  canons  qui  ordonnent  aux  curés  de  ren- 
dre compt.'  de  ceux  qui  auront  communié  à 
Pà(iues,  on  ne  donnera  point  la  communion 
pendant  la  quinzaine,  dans  les  cathédrales 
même  ,  si  ce  n'est  à  ceux  qui  en  auront 
obtenu  la  permission  par  écrit  deleurévé- 
yue  ou  de  leur  curé.  Les  curés  porteront 


1508 


volontiers  la  sainte  eucharistie  aux  malades 
qui  ne  peuvent  venir  à  l'église  et  qui  souhai- 
tent de  communier  ,  quoiqu'ils  soient  sans 
danger.  On  ne  portera  point  de  reliques  à 
la  procession  solennelle  du  saint  sacrement. 
Les  curés  exhorteront  les  peuples  à  se  pré- 
parer à  la  fètc  du  saint  sacrement  par  la 
confession,  le  jeûne,  les  aumônes,  les  prières, 
et  à  communier  un  jour  de  l'octave. 

V.  De  ce  qui  a  rapport  au  sacrement  de  pé- 

nitence. 

L'évêquc,  dans  ses  visites  et  dans  sa  ville 
épiscopnle,  fera  venir  de  temps  en  temps  tous 
les  confesseurs  ensemble  ou  séparément  , 
pour  leur  faire  sentir  l'importance  et  les 
dangers  de  leur  ministère  ,  et  leur  montrer 
avec  quelles  précautions  ils  doivent  se  com- 
porter dans  le  tribunal  delà  pénitence,  spé- 
cialement envers  les  pécheurs  qui  ont  des 
cas  réservés  ,  ou  qui  sont  dans  l'habitude 
du  péché,  ou  qui  sont  tenus  à  la  restitution. 
Il  leur  fera  voir  aussi  l'obligation  où  ils  sont 
d'imposer  des  pénitences  salutaires,  et  do 
travailler  non-seulemenl  à  empêcher  que  les 
pénitents  ne  retombent  dans  leurs  péchés, 
mais  encore  à  leur  faire  pratiquer  les  vertus 
et  les  devoirs  de  leurs  différents  états. 

VI.  De  ce  qui  a  rapport  à  l'extrême- onction  et 

aux  devoirs  envers  les  mourants. 

Le  curé  donnera  rextrême-onctiou  aux 
adultes  dangereusement  malades  ,  et  aux 
vieillards  décrépits,  qui  peuvent  mourir  tous 
les  jours,  quoiqu'ils  ne  soient  pas  malades, 
mais  ncrn  aux  enfants  qui  n'ont  pas  l'usage 
de  rjiison,  ni  aux  femmes  qui  sont  en  travail 
d'enfant  ,  ni  à  ceux  qui  partent  pour  la 
guerre,  on  pour  s'embarquer,  ou  pour  voya- 
ger, ni  enfin  aux  criminels  condamnés  à 
mort.  Le  prêtre  portera  le  vase  des  sainlei 
huiles,  attaché  à  son  cou  par  un  cordon  de 
soie,  et  enfermé  dans  un  petit  sac  de  mémo 
matière.  Si  le  malade  qu'il  doit  administrer 
n'a  point  perdu  l'usage  des  sens,  il  l'exhortera 
par  un  pciil  discours  plein  de  force  et  de 
douceur,  à  ne  soupirer  qu'après  le  ciel,  et  à 
mettre  sa  confiance  dans  la  divine  miséri- 
corde :  il  lui  fera  dire  aussi  les  prières  mar- 
quées pour  la  recommandation  de  l'âme,  s'il 
le  pcul,  ou  les  fera  dire  par  quelque  aulre 
personne. 

VIL  De  ce  qui  a  rapport  au  sacrement  de 
l'ordre. 

Les  évêques  et  les  curés  n'oublieront  rien 
pour  instruire  les  jeunes  clercs  de  leurs 
devoirs,  et  veilleront,  avec  tout  le  soin  pos- 
sible, sur  leurs  mœurs  et  sur  leurs  études. 
Les  évêques  n'ordonneront  que  ceux  qui 
seront  munis  de  bons  témoignages  touchant 
la  doctrine  et  les  mœurs,  et  qui  n'auront 
aucun  empêchement  qui  les  exclue  de  l'ordi* 
nation. 

VIII.  Des  empêchements  qui  excluent  de 
l'ordination. 

Ces  empêchements  sont  le  défaut  d'âge  ou 
de  confirmation,  l'ignorance,  le  crime,  la 
pénitence  publique  ,  l'état  de  néophyte  , 
l'habitude  de  l'ivrognerie  et  de  la  gourraan- 


1309 


MIL 


MIL 


1:^10 


disp,  l'impureté, le  parjure,  l'usure  publique, 
riiifainic,  l'obligation  où  l'on  est  de  rendre 
des  coinples  ,  la  servitude, lesvicesducorps  , 
une  difformité  notable,  la  naissance  illégi- 
time, la  bigamie,  l'irrégularité,  la  suspense, 
l'interdit,  l'excommunication,  la  folie,  le 
mal  caduc,  la  possession  du  démon,  le  défaut 
d'examen  et  d'approbation. 

IX.  De  la  collation  et  de  la  provision  des 

bénéfices. 

On  observera  les  canons  du  concile  de 
Trente  sur  cette  matière  ,  et  les  cvéqucs 
rejetteront  irrémissiblement  tous  les  sujets 
qu'ils  ne  jugeront  pas  propres  aux  bénéfices 
auxquels  ils  seront  nommés  ou  présentés, 
après  les  avoir  sérieusement  examinés  sur 
la  doctrine,  les  mœurs,  le  clinnt,  et  enfin 
toutes  les  qualités  que  demandent  d'eux  les 
bénéfices  pour  lesquels  ils  sont  présentés, 
quelles  que  soient  la  dignité  ou  la  condition 
des  patrons  qui  les  présentent. 
X.  De  ce  qui  appartient  an  très-saint  sacrifice 
de  la  messe  et  aux  offices  divins. 

L'évéque  averiira  souvent  ses  diocésains, 
de  vive  voix  et  par  écrit ,  de  l'obligation  où 
ils  sont  de  fréquenter  leurs  paroisses,  sur- 
tout les  jours  de  dimanches  et  de  fêtes.  Les 
prêtres  qui  sont  chargés  ,  par  quelque  legs 
ou  quelques  fondations,  de  dire  un  certain 
nombre  de  messes  à  un  certain  autel,  diront 
des  messes  par  eux-mêmes,  et  à  l'autel  mar- 
qué par  le  legs  ou  la  fondation,  à  moins  que 
l'évéque  ne  leur  permette,  pour  de  bonnes 
raisons,  de  faire  acquitter  ces  messes  par 
d'autres  prêtres,  ou  à  d'autres  autels.  C'est  à 
l'évéque  à  régler  l'heure  de  la  messe,  selon 
les  circonstances  des  lieux,  dos  temps  et  des 
personnes.  On  dira  la  messe  suivant  les  ru- 
briques du  Missel,  sans  addition,  sans  re- 
tranchement, sans  aucun  changement.  Les 
évêques  qui  chantent  la  grand'mcssc  dans 
leurs  cathédrales,  à  certains  jours  de  fêles 
soleimelles,  doivent  aussi  officiera  matines 
et  à  vêpres  CCS  jours-là.  On  observera  exacte- 
ment tout  ce  qui  est  prescrit  dans  le  ponti-» 
fical  et  dans  le  livre  des  cérémonies,  lou- 
chant la  manière  do  faire  les  offices  divins. 
Les  clercs  qui  man(iuent  à  l'office  de  la  sainte 
Vierge,  dans  les  églises  où  l'usage  est  de  le 
dire  au  chœur,  seront  privés  des  distribu- 
tions, de  même  que  s'ils  manquaient  au 
grand  office. 

XL  Des  processions. 

L'évéque  préposera  des  personnes  conve- 
nables pour  conduire  et  diriger  les  proces- 
sions. Ceux  qui  ne  chanteront  point  ;ivec  les 
autres  réciteront  tout  bas  dos  hymnes  et 
d'autres  prières  analogues  à  la  cérémonie. 
Les  clercs  séculiers  cl  réguliers  y  marche- 
ront deux  à  deux,  et  ne  soufl'rironl  point  de 
laïques  mêlés  avec  eux.  il  n'y  aura  aucun 
instrument  de  musique  dans  les  processions  ; 
et  les  évêques  feront  ce  <iiii  ilépondra  d'eux 
pour  empêcher  les  fidèles  de  les  regarder 
passer  de  leurs  fonêlres  ou  de  quelque 
endroit  élevé,  au  lieu  de  les  suivre  dévote- 
ment, comme  il  convient  de  le  faire. 


Xll.  Des  funérailles  et  des  obsèques. 

Tous  ceux  qui  ser(«i(  invités  à  un  onlrr- 
rement  s'y  trouveront  à  l'heure  indiquée  ;  et 
les  ecclésiastiques,  qui  ne  s'y  trouveront 
point  en  personne,  n'auront  aucune  part 
aux  émoluments  ,  sous  prétexte  qu'ils  y 
auraient  envoyé  quelque  autre  ecclésiasti- 
que A  leur  place.  On  conduira  le  cadavre 
à  l'église  parle  chemin  le  plus  court  et  le 
plus  droit.  On  n'emploiera  point  pour  les 
représentations  des  tombeaux  ce  qui  sort  à 
l'autol.  Les  clercs,  ni  aucun  de  ceux  qui  tra- 
vaillent auxenterrements,  ne  prendront  point 
de  gages  pour  s'assurer  de  leur  salaire  ou 
honoraire. 

XIII.  Des  distributions. 

Celui  qui  dira  la  messe  pendant  qu'il  doit 
être  au  chœur,  ne  gagnera  pas  la  distribu- 
tion attachée  à  la  partie  de  l'office  à  laquelle 
il  aura  manqué  en  disant  la  messe.  Ceux  qui 
sont  chargés  de  partager  les  distributions 
n'en  feront  part  à  qui  que  ce  soit,  qu'au 
temps  marqué  pour  ce  partage. 

XIV.  De   ce  qui  a  rapport  aux  chapitres 
des  cathédrales  et  des  collégiales. 

Quand  il  y  aura  quelque  affaire  d'impor- 
tance à  traiter  dans  les  chapitres  des  caihé- 
drales  ou  des  collégiales,  on  se  contentera 
de  la  proposer  dans  une  première  assemblée, 
et  l'on  en  remettra  la  décision  à  une  seconde 
assemblée.  Si  la  chose  presse  et  qu'on  ne 
puisse  pas  la  différer  jusqu'à  une  seconde 
assemblée,  on  la  communiquera  aux  cha- 
noines trois  jours  avant  l'assemblée  du 
chapitre,  s'il  est  possible,  afin  qu'ils  aient  le 
temps  d'y  penser. 

XV.  Des  curés,  de  leurs  droits  et  de  leurs 

devoirs. 
Les  curés  s'acquitteront  par  eux-mêmes 
des  devoirs  et  des  fonctions  de  leur  minis- 
tère, à  moins  qu'ils  n'en  soient  empêchés  par 
de  justes  raisons.  L'ïrfêque  punira  sévère- 
ment les  curés  qui  ne  résideront  point  exacte- 
ment dans  leurs  paroisses,  sous  quelque  pré- 
texte que  ce  soit,  pour  instruire  leurs  pa- 
roissiens, leur  dire  la  messe,  leur  administrer 
les  sacrements,  apaiser  leurs  querelles,  et 
les  réconcilier  les  uns  avec  les  autres.  Les 
curés  n'ouvriront  point  d'écoles,  ni  n'en  tien- 
dront chez  eux  ou  ailleurs,  à  moins  que  l'é- 
véque ne  le  leur  permette  par  écrit,  à  raison 
de  leur  indigence  ;  ils  ne  prendront  point  de 
pensionnaires,  sous  prétexte  de  s'occuper  de 
leurinstruction,  moyennantun  prixconvcnu. 
(Ce  décret,  applicable  à  la  province  de 
Milan  du  temps  de  saint  Charles ,  où  toutes 
les  écoles,  en  général,  étaient  catholiques  et 
sous  la  dépendance  des  curés,  ne  l'est  plus 
de  nos  jours  et  dans  notre  pays,  où  l'aulorilé 
civile  s'est  attribué  le  droit  à  peu  près  exclu- 
sif de  diriger  l'enseignement.) 

TROISIÈME   PARTIE. 

L  Des  évêques. 

Les  évêques  donneront  à  leurs  peuples  dos 
exemples  continuels  de  toutes  les  vertus.  Ils 
seront  assidus  à  l'oraison,  et  ne  manqueronl 


1511 


DICTIONNAIRE  DF.S  CONCILES. 


131i 


point  à  1.1  prière  commune,  qui  se  doit  faire 
le  soir  pour  louli'  leur  maison.  Ils  diront 
souvent  1.1  mcsso  à  l'énlisi',  p.irlicuiièreincnt 
les  diniandics  cl  les  lèles  :  ils  y  assisteront 
;iu  moins,  (lu.iiid  ils  ne  pourront  i.i  dire,  et 
ne  feront  poinl  allendrc  leur  aumônier  à 
l'autel.  Ils  réiiteroiil  dévolcmenl  leur  ofiice 
aux  heures  lonveuahles,  cl  niême  à  l'église, 
au  moins  les  dim;inclics  et  les  fèies,  s'ils  le 
peuvent,  el  s'appliqueront  à  l'étude  (\u\  con- 
\icnt  à  leur  él;'t.  Ils  écouleront  a\ec  bonté 
tous  ceux  qui  s'adresseront  à  eus,  el  lâche- 
ront de  les  contenter.  Ils  aimeront  la  compa- 
gnie des  honmies  pieux  el  savants,  et  fniioiit 
les  festins  des  gens  «lu  monde  ;  leur  h.ihit 
sera  sioiple,  el  leur  lahie  toujours  .issaison- 
née  de  quelque  bonne  lecture.  On  ne  verra 
rien  de  prol'.ine,  rien  de  recherché,  rien  de 
superllu  dans  leur  maison  ;  toute  leur  fa- 
mille sera  bien  réglée,  exempl.iire,  édifiante  ; 
et,  peu  contents  des  aumônes  ordin.iircs 
qu'ils  feront  par  les  m.iins  de  leurs  aumô- 
niers, ils  mettront  leur  plaisir  à  en  faire  de 
leurs  propres  mains  le  plus  qu'ils  pour- 
ront. 

II.  De  la  vie  et  de  l'honnêteté  des  clercs. 

Ils  seront  moJeslcs  dans  leurs  habits  et 
dans  toutes  leurs  démarches.  Ils  fuiront  les 
festins  et  les  compagnies  du  monde,  em- 
plojant  à  l'élude  le  temps  qui  leur  resler.i, 
après  avoir  satisfait  aux  fondions  de  leur 
ministère,  ils  rechercheront  l'entretien  dos 
ecclésiastiques  capables  de  les  instruire  et  de 
les  édifier.  Il-s  n'auront  aucun  livre  «jui  puisse 
Liinl  soit  peu  corrompre  leurs  mœurs  ou  re- 
froidir IcLir  charité,  tels  que  les  romans,  les 
comédies,  clc.  Ils  ne  se  croiront  pas  dispen- 
sés du  bréviaire  pour  une  fièvre  ou  quelque 
autre  maladie  légère. 

III.  De  la  visite. 

Les  évêques  éviteront  de  loger  chez  les 
la'ùiues  dans  le  cours  de  leurs  visites;  et, 
lorsqu  ils  ne  pourront  l'éviler,  ils  feront  en 
sorte  qu'on  les  traite  de  la  manière  la  plus 
simple  et  la  plus  frugale.  Ils  s'appliijueront 
à  réformer  les  mœurs  du  clergé  cl  du  peu- 
ple, à  rétablir  l.i  di>ci|dine,  à  réprimer  tous 
les  abus,  et  le  luxe  en  particulier,  tant  des 
hommes  que  des  femmes,  en  faisant  voir  que 
rien  n'est  plus  contraire  à  l'esprit  du  chris- 
tianisme, cl  que  c'cit  une  suurco  toujours 
Bubsistaiite  de  mille  sortes  de  maux.  Ils  lais- 
seront des  instructions  pastorales  qui  con- 
tiendront des  règles  de  conduite  el  des  avis 
propres  à  tous  les  états,  et  qui  seront  lues  en 
tout  temps  au  peuple  assemblé  dans  les  égli- 
ses, par  le  curé. 

I\'.  Du  concile  provincial. 

On  tiendra  le  concile  provincial  Ions  les 
trois  ans,  selon  l'ordonnance  du  concile  de 
Trente;  et  les  évoques  qui  le  composeront, 
emploieront  tout  ce  qu'ils  ont  de  lumières  et 
de  zèle  pour  procurer  la  gloire  de  Dieu,  et  le 
salul  des  peuples  confiés  à  leurs  soins. 

A'.  Un  synode  diocésain. 
l.'éTÔque  tiendra  tous  les  ans  le  synode  de 


son  diocèse,  dans  lequel  on  publiera  les  dé- 
crets du  dernier  concile  provincial. 

VI.  Des  té  moins  synodaux. 
Le  concile  provincial  choisira  deux  té- 
moins synodaux  de  chaque  diocèse  de  la  pro- 
vince; et  l'évêque  en  choisira  sept,  ou  même 
davantage  d.ins  son  synode.  Ces  témoins  sy- 
nodaux seront  des  ecclésiastiques  respecta- 
bles par  leur  âge,  leurs  mœurs,  leur  pru- 
dence, leur  zèle  pour  la  pratique  de  toutes 
les  vertus.  Ces  léuioins  prêteront  serment  de 
rapporter  au  métropolitain  ou  à  l'évêque, 
sans  qu'aucune  considération  humaine  soit 
capable  de  les  arrêter,  tout  ce  qu'ils  sauront 
être  contre  les  intérêts  de  Dieu  et  de  la  reli- 
gion. 

VIL  Des  monilions. 

Les  évêques  observeront  l'usage  établi  par 
les  saints  Pères,  de  donner,  dans  leurs  sy- 
nodes, des  avis  propres  à  exciter  le  zèle  de 
ceux  qui  les  composent,  et  en  général  de 
tous  les  ecclésiastiques,  pour  l'accomplisse- 
nicnt  de  leurs  devoirs  :  ils  les  avertiront 
donc  d'avoir  toujours  dans  l'esprit  l'excel- 
lence de  leur  vocation  ;  de  mener  sur  la  terra 
une  vie  tout  angélique  et  toute  sainte,  qui 
puisse  donner  aux  autres  l'exemple  de  toutes 
les  vertus  :  de  la  charité,  de  l'humililé,  de  la 
douceur,  de  lu  patience,  de  la  justice,  de  la 
tempérance,  de  tous  les  devoirs  de  la  piété 
chrétienne. 

VI II.  Dit  for  épiscopal  et  ecclésiastique. 

On  n'accordera  des  monitoires  qu'à  ceux 
qui  auront  présenté  requête  à  l'évêque  pour 
les  obtenir,  à  la  demande  de  la  partie  civile; 
et  l'on  n'en  accordera  point  pour  des  choses 
criminelles  ou  infamantes,  ni  pour  celles 
qui  ne  sont  pas  entièrement  cachées,  ni  pour 
celles  qui  seraient  perdues  depuis  si  long- 
temps, qu'il  n'y  ait  pas  d'apparence  qu'on 
s'en  souvienne.  Les  chanceliers  et  les  not.ii- 
res  du  for  épiscopal  auront  des  livres  où  ils 
écriront  tous  les  procès,  et  le  salaire  (ju'ils 
auront  reçu  pour  toutes  les  causes  civiles  ou 
criminelles  qu'ils  auront  traitées. 

IX.  Des  choses  cpti  appartiennent  au  nta- 
riaije. 

Les  curés  sauront  les  eonslilulions  (]ue 
les  papes  out  données  pour  l'explication  de» 
empêchements  de  mariages,  établis  p.ir  le 
concile  de  Trente.  Les  êvê.ines  aboliront 
toutes  les  indécences  que  les  mauvaises  co^i- 
tumes  ont  introduites  dans  la  céléliraii  n 
des  mariages,  et  en  particulier  les  charivaris 
qui  se  font  dans  les  secondes  noces. 

X.  De  ce  qui  concerne  les  réuuliers. 

On  observera  le  décret  du  concile  d(i 
Trente,  qui  porte  qu'il  y  aura  d.ins  les  cou- 
vents de  religieux  un  interprète  de  l'Ecriture 
suinte.  On  observera  aussi  les  constitutions 
de  Pie  Y  el  de  Grégoire  XIII,  qui  défendent 
aux  femmes  d'entrer  dans  les  cloîlri's  cl  les 
autres  lieux  réguliersdes  couventsd'hommes. 
XL  Des  reliyieusps. 

Les  moauslères  des  religieuses  n'auront 


1313 


MIL 


MIL 


15(4 


que  deux  portes  en  dehors  :  l'une  pour  les 
voilures,  cl  l'aulrc  pour  les  personnes  cl  les 
usages  ordinaires.  Il  y  aura  loujours  lieuK 
religieuses  porlières  à  celle-ci.  Il  n'y  aura 
que  qualre  lours  dans  les  monaslères  :  le 
premier,  à  la  porte  ordinaire;  le  second,  au 
parloir;  le  troisième,  à  l'église  i)our  passer 
les  ornements  de  l'autel  ;  cl  le  quatrième 
dans  le  lieu  destiné  au  confessional.  Les  re- 
ligieuses seront  loujours  voilées  quand  elles 
pourront  être  aperçues  du  dehors,  ne  fùl-cc 
que  par  le  prédicateur  ou  le  supérieur.  Celles 
qui  accompagnent  le  médecin  ou  le  supé- 
rieur, lorsqu'ils  entrent  dans  le  monastère,  le 
seront  aussi.  Les  religieuses  ne  vendront  ni 
fruits,  ni  fleurs,  ni  pâtes  Elles  ne  feront  au- 
cun présent  :  elles  ne  feront  pas  même  l'au- 
mône, ni  à  la  porte,  ni  autour  du  monasière  ; 
mais  elles  donneront  de  l'argent,  du  blé  ou 
d'autres  choses  semblables,  a  quelques  per- 
sonnes de  piété,  pour  qu'elles  les  dislri- 
buenl  elles-mêmes  aux  pauvres,  ailleurs 
qu'aux  portes  du  monasière.  Les  religieuses 
3ie  se  mêleront  point  des  affaires  séculières. 

XII.  Des  choses  qui  regardent  les  lieux  pies. 

Les  administrateurs  des  hôpitaux  cl  des 
autres  lieux  pies  se  souviendront  qu'ils  sont 
chargés  du  soin  des  pauvres,  des  veuves, 
des  orphelins  et  des  autres  personnes  misé- 
rables, et  qu'ils  doivent  se  livrer  tout  entiers 
à  leurs  besoins,  comme  devant  en  rendre 
compte  à  Jésus-Christ,  qui  est  caché  dans 
la  personne  du  pauvre.  Les  administrateurs 
des  hôpitaux  des  enfants  trouvés  ne  donne- 
ront point  aux  nourrices  plus  d'enfants 
qu'elles  n'en  pourront  allaiter,  pour  ne 
point  faire  mourir  ces  enfants  de  faim  par 
leur  faute.  L'évêque  veillera  à  ce  qu'on  ob- 
serve exactement  les  lois  de  la  fondation  des 
diverses  maisons  pies,  en  sorte  qu'on  y  re- 
çoive tous  ceux  qu'on  y  doit  recevoir  selon 
ces  lois,  et  qu'on  n'y  admello  aucun  de  ceux 
qui  en  sont  exclus. 

XIII.  De  la  formule  pour  annoncer  la  col- 
lecte des  aumônes. 

Celle  formule  consiste  à  annoncer  aux  fi- 
dèles d'une  paroisse  qu'un  Ici  jour  on  re- 
cueillera leurs  aumônes,  et  à  les  exhorter  à 
se  rendre  à  l'église  ce  jour-là,  el  à  y  donner 
de  bon  cœur  tout  ce  qu'ils  pourront  selon 
leurs  facultés,  pour  nourrir  Jésus-Christ 
dans  la  personne  des  pauvres.  On  veut  que 
les  curés  tiennent  registre  des  mendiants  va- 
gabonds qui  se  trouveront  dans  leurs  pa- 
roisses, et  qu'ils  y  écrivent  les  noms  et  le 
lieu  de  la  naissance  de  ces  mendiants  ;  quelle 
vie  ils  mènent  relalivement  aux  exercices  de 
religion,  s'ils  savent  leur  catéchisme  ,  s'ils 
entendent  la  messe  les  jours  de  dimanches  et 
de  fêles,  et  s'ils  se  confessent  el  communient 
pendant  l'année.  Ils  les  obligeront  d'assister 
au  catéchisme  de  la  paroisse  les  jours  de 
dimanches  el  de  fêtes. 

XIV.  De  ce  qui  concerne  ces  décrets. 

Ceux  qui  transgresseront  ces  décrets  su- 
biront les  peines  qui  y  sont  perlées  conlro 


les  Iransgresseurs;  et  chaque  évéquo  les  fera 
publier  dans  son  prochain  synode.  Ihid. 

MILAN  (V''  concile  de).  Van  1579.  Saint 
Charles  tint  ce  concile,  le  7  mai ,  avec  les 
évèques  de  sa  province.  Il  est  aussi  divisé 
en  trois  parties.  La  première  traite  des 
choses  qui  regardent  la  foi,  el  contient  onze 
chapitres;  la  seconde  décrit  fort  au  long  en 
trente  chapitres  le  soin,  la  diligence,  la  cha- 
rité, les  remèdes,  les  précautions  et  les  au- 
tres choses  (ju'il  faut  pratiquer  en  temps  de 
peste  ;  la  troisième  renferme  en  vingt  cha- 
pitres C!^  qui  a  rapport  au  sacrement  de 
l'ordre.  Voici  ce  qui  nous  a  paru  le  plus 
remarquable  dans  ces  chapitres.  Il  est  dit 
dans  le  troisième  do  la  première  partie, 
qu'il  faudra  une  permission,  par  écrit,  de 
l'évêque,  soit  pour  vendre,  soit  pour  acheter 
de  la  viande  ou  toute  autre  espèce  de  nour- 
riture non  permise,  pendant  le  carême.  Il 
est  dit,  dans  le  sixième  chapitre  de  la  même 
partie,  que  le  prêtre  qui  sera  chargé  de  bé- 
nir une  maison ,  en  fera  ôter  tout  ce  qui  est 
indigne  d'une  famille  chrétienne,  el  brûler 
tous  les  mauvais  livres.  Le  neuvième  cha- 
pitre de  la  môme  partie  porte  que  le  prêtre 
donnera  la  communion  aux  fidèles  à  la 
messe,  aussitôt  après  qu'il  aura  pris  le  pré- 
cieux sang;  qu'il  pourra  la  donner  aussi 
hors  du  temps  de  la  messe;  que,  quand  il  la 
donnera  immédiatement  après  la  messe,  il 
ôlera  sa  chasuble  el  son  manipule;  el  que, 
quand  il  la  donnera  dans  un  autre  temps, 
il  sera  revêtu  d'un  surplis  et  d'une  élole;  et 
que,  pour  l'évêque,  il  sera  revêtu  d'un  plu- 
vial ;  que,  selon  une  très-ancienne  coutume, 
au  rapport  de  saint  Ambroise,  ceux  qui  doi- 
vent communier  répondront  Amen,  après 
que  le  prêtre  aura  dit  :  Corpus  Domini  nos- 
tri  Jesu  Christi,  etc.;  que  c'est  une  pieuse 
coutume  élablie  en  divers  lieux,  de  ne  pas 
faire  mourir  les  criminels  le  jour  même 
qu'ils  ont  comuîunié  en  forme  de  viatique. 
Il  est  dit  dans  la  seconde  partie,  que  les 
évoques,  loin  de  fuir  en  temps  de  peste, 
mellront  tout  en  œuvre  pour  procurer  à 
leurs  ouailles  tous  les  secours  spirituels  et 
temporels  qui  pourront  dépendre  d'eux  ;  ils 
indiqueront  des  jeûnes,  des  prières,  des  pro- 
cessions publiques  où  l'on  marchera  sous  le 
sac  et  le  ciliée,  la  tête  il  les  pieds  nus;  ils 
exhorteront  les  peuples  à  se  confesser,  et  à 
communier,  après  avoir  renoncé  sincère- 
ment à  tous  les  péchés  qui  les  rendraient 
indignes  d'un  si  grand  bienfait  ;  ils  donne- 
ront le  sacrement  de  confirmation  ;  ils  ap- 
pelleront, pour  aider  les  curés,  tous  les  con- 
fesseurs el  les  prédicateurs  de  bonne  volonté 
qu'ils  pourront  trouver,  el  se  concerteront 
avec  les  magistrats  pour  faire  en  sorte  qu'il 
ne  manque  rien  aux  malades,  ni  du  côté  des 
aliments,  ni  du  côté  des  remèdes  el  de  tous 
les  secours  possibles  dans  leurs  divers  be- 
soins. Mais,  quoique  les  évoques  el  les  cu- 
res doivent  être  loujours  prêts  à  donncp 
leur  vie  pour  leurs  ouailles,  ils  ne  lais-eronf 
pas  de  prendre  toutes  les  précautions  con- 
venables, en  exerçant  leur  ministère  envers 
les    pcsliférûs.   Ils   pourront   les  confesser 


ISIS 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


i5i6 


d'un  lieu  un  peu  éloigné  de  leur  lit ,  ou 
mémo  les  faire  venir,  s'il  csl  possible,  à  la 
fei.élic,  ou  à  la  porte,  ou  dans  le  vestibule, 
ou  ilaiis  la  cour;  cl  ils  useruut  de  la  iiiéine 
précaution  pour  les  communier.  Ils  pour- 
ront aussi  porter  des  babils  qui  ne  leur 
\iendront  que  jusr,u'aux  genoux,  el  se  ser- 
vir des  remèdes  approuvés  par  les  médecins 
contre  la  peste.  Le  prélre  qui  doniu'ra  l'ex- 
trêine-oiiclioii  ou  les  autres  sacrenieiils  aux. 
peslilérés  s'ubslicndra ,  penduul  queUjues 
jours,  du  coiiiiiicne  de  ceux  qui  se  porlenl 
bien,  pour  ne  pas  les  effrayer.  L'évéque  fera 
dresser  des  croix  el  des  auleis  dans  les  car- 
refours, où  les  prêires  (jui  y  diront  la  messe 
seront  censés  satisfaire  à  leur  devoir,  de 
méiiie  (|ue  s'ils  la  disaient  à  l'égiisc.  On  ne 
nieltra  point  sur  une  même  voilure  les  morts 
el  les  vivants,  ni  ceux  i|ui  sont  vraiment 
attaqués  de  la  peste  avec  ceux  (jui  n'en  sont 
que  soupçonnés.  Aussitôt  (jne  le  piélre  qui 
a  soin  des  peslilérés  apprendra  qu'uni-  per- 
sonne est  attaquée  de  la  peste,  il  ira  la  visi- 
lei',  el  lui  administrera  sans  délai  le  sacre- 
ment de  pénitence,  le  viatique  et  l'exli  ême- 
onction,  parce  que  les  peslilérés  meurent 
souvent  tout  à  coup,  lorsqu'on  y  pense  le 
moins,  cl  qu'il  y  a  du  danger  dans  le  moin- 
dre délai.  On  voit,  dans  la  troisième  partie, 
le  zèle  que  les  évéques  doivent  faire  paraître 
dans  l'etaliiissimenl  dfs  séminaires,  l'exa- 
men de  ceux  qui  doivent  y  entrer,  l'applica- 
lion  à  faire  en  sorte  que  les  clercs  mènent 
une  vie  conforme  à  la  sainteté  de  leur  état, 
et  qu'ils  s'acquiltenl  des  olflces  divins,  et  de 
toutes  les  fonctions  de  leur  ministère,  avec 
une  édifiante  piété.  lOid. 

MILAN  (  VJ-  Concile  de),  l'an  1582.  Saint 
Charles  tint  ce  sixième  concile  le  10  mai. 
Les  statuts  en  sont  renfermés  en  trente  et 
un  cliapitres,  semblables  à  ceux  des  conciles 
précédents,  et  se  rapportent  de  n:ême  au  ré- 
tablissement de  la  discipline  ecclésiastique. 
Saint  Cliarles  avait  encore  indiqué  un  sep- 
tième concile  pour  l'an  1585;  mais  sa  mort, 
arrivée  au  mois  de  novembre  de  l'an  lo8V, 
l'empêcha  de  le  tenir.  Les  six  qu'il  a  tenus 
duraient  chacun  trois  semaines  pour  l'or- 
dinaire, à  cause  du  grand  nombre  de  règiC- 
meiils  qu'il  y  faisait,  eonjoinlemcnt  avec  les 
autres  évéques  ses  suflragauts.  Ibicl. 

MILAN  (7'  Synode  provincial  de),  l'un 
1609,  sous  le  cardinal  Frédéric  Burromée. 
Les  longs  développements  donnés  aux  sy- 
nodes ou  aux  conciles  précédents  nous  dis- 
pensent de  nous  arrêter  beaucoup  à  celui-ci, 
où  d'ailleurs  les  statuts  portés  par  saint  Char- 
les Borroméi'  furent  en  grande  partie  renou- 
velés par  son  neveu.  Ce  concile  provincial 
obtint,  ainsi  que  les  autres,  la  confirmalioi} 
du  saint-siège.  Conslilut.  el  décréta  condila 
inprov.  synudo  Med.,  11)23. 

MILAN  (22'  Synode  diocésain  de),  sous  le 
cardinal  Frédéric  Borroinée.  Quelques  rè- 
glements y  lurent  publiés  concernant  les 
funérailles.  Décréta  in  synodo  diœc.  Med.  22, 
1621). 

MILAN  (30'  Synode  diocésain  de),  le  15 
mai  1622,  sous  le  même.  On  y  régla  les  de- 


voirs réciproques  des  doyens  à  l'éigard  des 
curés,  et  de  ceux-ci  à  l'égard  dos  doyens. 
Instiliilio  deccmurum,  1C36. 

MILAN  (31*  Synode  diocésain  de),  l'an 
16i7,  sous  le  même.  Ce  prélat,  héritier  du 
zèle  de  son  oncle,  s'appliqua  particulière- 
ment dans  ce  synode  à  donner  des  règles 
pour  combattre  avec  succès  les  vices  domi- 
nants, et  pour  empêcher  les  progrès  des  hé- 
résies. Syiiodus  diœc,  Med.  31 ,  1G29. 

MILAN  (32'  Synode  dio(ésaiu  de),  l'an 
1630,  sous  le  cardinal  César  Monti.  Ce  prélat 
n'y  fit  guère  que  renouveler  les  statuts  du  sy-> 
node  précédent. ^i/norfi(s  diœc.  Med.  32, 1036. 

MILAN  (33"  Synode  diocésain  di'),  l'an 
iQkO,  sous  le  même  qui  y  publia  vingl-six 
décrets.  Décréta  condila  in  syn.  àiw;.  Med. 
33.  lOil. 

MILAN  (S't'  Synode  diocésain  de)  l'an 
1650,  sous  le  même,  qui  y  publia  dix  chapi- 
tres de  nouveaux  règlements.  Syriodus  diœc. 
Med.  34.  1C50. 

MILAN  (35  Synode  diocésain  de),  l'an 
1658,  sous  Alphonse  Litta.  Ce  prélat  y  pu- 
blia soixante  nouveaux  décrets,  et  renou- 
vela les  règlements  tracés  dans  le  onzième 
synode  diocésain  pour  l'exécution  des  dé- 
crets, tant  des  synodes  du  diocèse,  que  de 
ceux  de  la  province.  Synod.  diœc. Med.  35. 

MILAN  (30'  Synode  diocésain  de),  l'an 
1670,  sous  le  même,  qui  y  publia  soixante- 
cinq  nouveaux  décrds.  Le  10'  contient  la 
défense  de  représenter  dans  les  églises  les 
armoiries  de  familles  nobles.  Synodus  diœc. 
Med.  36. 

MILUOllF  (Concile  de),  Mildorfwnum, 
l'an  liW.  Philippe,  archevêque  de  Sallz- 
bourg,  et  trois  autres  evêques,  linrenl  ce 
concile  dans  le  commencement  de  l'année. 
On  y  voulut  contraindre  Otlon,  duc  de  Ba- 
vière, à  se  déclarer  contre  l'empereur  Fré- 
déric II,  et  pour  Guillaume  de  Hollande  son 
compétiteur.  Edit.  Yenel.  t.  XIV;  Concil. 
Gerin.  loin.  Ili. 

MILÈVIi  (I"  Concile  de),  Milerilamim, 
l'an  'i02.  Sous  le  cinquième  consulat  des  em- 
pereurs Arcade  el  Honorius,  c'est  à-dire  l'.iu 
402,  le  27  août,  il  se  tint  à  Miléve,  en  Nu- 
midie,  un  concile  général  de  toute  l'Afrique. 
Aurèle  de  Cartbage  y  présida,  et  l'on  y  Ut 
quelques  canons. 

Le  1"  csl  une  confirmation  de  ce  qui  s'é- 
tait toujours  observé  en  Afrique,  que  lo 
rang  des  évéques  fût  réglé  par  l'anliquilc  de 
la  promotion  ;  en  sorte  que  les  plus  jeunes 
déférassent  l'honneur  à  leurs  anciens.  On 
excepta  toutefois  de  cette  règle  les  primats 
de  Numitlie  et  de  Mauritanie,  qui  pourraient, 
quoique  plus  jeunes,  avoir  la  préséance  au- 
dessus  des  autres. 

Le  2'  porie  que  tous  ceux  qui  seront  or- 
donnés prendront  une  lettre  écrite  ou  signée 
de  la  main  de  leur  ordinateur,  où  le  jour  et 
l'année  de  leur  ordination  seront  marqués. 

Le  3'  ordonne  que  l'on  gardera  la  matri- 
cule, ou  la  liste,  des  évéques  de  la  Numidie, 
tant  dans  la  ville  du  premiersiégc,c'esl-à-diro 
du  primat,  que  dans  celle  de  Gonstantine, 
métropole  civile  de  cette  province. 


ÎS17 


MIN 


MON 


1513 


Le  k'  regarde  Quodvtiltdeus,  évéquo  de 
Centurie  en  Numidic,  accusé  par  une  per- 
sonne présente  nu  concile.  Il  y  est  ordonne 
ijue  cet  évêijiic  demeurera  séparé  de  la  coni- 
niunion  de  ses  confrères,  jusqu'à  ce  que  son 
procès  soit  terminé. 

Le  5'  déclare  que  quiconque  aura  fait  une 
seule  fois  rolTicc  de  lecteur  dans  une  éj^iisc 
ne  pourra  être  retenu  pour  clerc  dans  uue 
autre. 

fi.  Maximin,  évêquc  do  Bagaïa  ou  do  Va- 
gine,  ayant  quitté  le  schisme  des  donatisles 
pour  se  réunir  à  l'Eglise  catholique,  offrit 
volontairement  de  se  démettre  de  lépiscopat, 
afin  do  ne  point  troubler  la  paix  de  l'Eglise. 
Le  concile  accepta  sa  démission,  et  déciéta 
que  l'on  écrirait  à  Maximin  pour  l'engager 
à  so  retiier,  et  à  son  peuple,  pour  qu'il  pro- 
cédât à  l'éleclion  d'un  autre  évé(iue.  Le  clioix 
tomha  sur  Caslorius,  frère  de  Maximin,  qui 
avait  aussi  quitté  le  schisme  des  donatisles. 

Les  canons  de  ce  concile  ne  sont  pas  rap- 
portés uniformément  dans  toutes  les  col- 
lections. Rei/.  IV;  Lnbb.  H  Hard.  I. 

MILÈVE  (II  Concile  de),  l'an  MO.  Ce  con- 
cile, le  second  qui  fut  assemblé  dans  cette 
ville,  était  composé  de  soixante  et  un  évo- 
ques de  la  province  de  Numidio.  Ils  écrivi- 
rent au  pape  Innocent,  pour  lui  demander  la 
condamnation  des  erreurs  de  Pelage,  et  joi- 
gnirent à  leur  lettre  le  livre  de  cet  hérésiar- 
que envoyé  à  saint  Augustin  par  Timalius 
et  Jacques,  avec  la  réponse  que  ce  saint  doc- 
leur  y  avait  faite.  Saint  Augustin  envoya 
aussi  au  pape  une  lettre  qu'il  écrivait  à  Pe- 
lage, pour  répondre  à  cequ'illuiavaitadressé 
touchant  le  concile  de  Diospolis.  Nous  ne  la- 
vons  plus.  Quflques-uus  rapportent  à  Cf  con- 
cile de  Miiève  les  vingt-sept  canons  qui  se 
Irouveni  sons  sou  nom  dans  les  collections 
ordinaires.  Mais,  si  l'on  excepte  le  23",  qui 
ne  se  lit  point  ailleurs,  les  autres  sont,  ou 
lin  premier  de  Mllève,  ou  du  concile  de  Car- 
lliage  de  l'an  418,  ou  de  quelques  autres  : 
encore  ce  vingt-troisième  canon  s'obsorvait- 
il  en  Afrique  longtemps  avant  l'an  416.  Il 
porte  que  si  quelqu'un,  quittant  les  héréti- 
ques, c'est-à-dire  les  donalistes,  confesse 
qu'il  a  clé  mis  par  eux  en  pénitence,  l'évê- 
que  catholique  s'informera  avec  soin  du  su- 
jet pour  lequel  il  y  aura  été  mis,  afin  qu'a- 
près s'en  être  bien  assuré,  il  règle  couibien 
il  doit  demeurer  en  cet  état,  et  (juand  il  fau- 
dra le  réconcilier.  Le  vingt-sixième  est  cité, 
sous  le  nom  du  concile  de  Milève,  par  le  se- 
cond concile  de  Tours;  mais,  dans  la  collec- 
tion africaine,  il  est  attribué  au  concile  de 
Cartilage  du  1"  mai  V18. 

MINDEN  (Synode  de),  Mindensis ,  l'an 
1279.  Volquin,  évoque  de  Minden,  qui  tint 
ce  synode,  y  porta  la  défense  de  nommer  un 
eecicsiastique  en  place  d'un  autre  pour  suc- 
cesseur du  vivant  du  premier.  Lunig.  Spicil. 
h'ccl. 

MINDEN  (Synode  de),  l'an  1299.  Il  ne  nous 
reste  de  ce  synode  que  la  confirmation  (|ui 
eu  fut  faite  par  Wiehbold,  archevêque  de 
Cologne,  métropolitain  de  la  province.  Dans 
ce  synode,  Ludolf,  évéque  de  Minden,  avait 


porté  un  statut  contre  les  usurpateurs  des 
Liens  ecclésiasti(ines.  Ibid. 

MINDEN  (Synode  de),  l'an  1302.  Dans  ce 
nouveau  synode,  l'évoque  Ludolf  déclara  ex- 
communiés ipso  facto  ceux  qui,  quinze  jours 
après  eu  avoir  élé  avertis,  négligeraient  en- 
core do  payer  des  rentes  dues  à  l'Eglise.  Ibid. 
MINDEN  (Syn.  de),  l'an  l.'iOS.Codefroi.  évê- 
que  (le  Minden,  publia  dans  ce  synode  divers 
statuts  contre  la  pluralité  des  bénéfices,  lo 
concubinage  des  clercs  et  l'usurpation  des 
biens  et  dos  privilèges  ecclésiasliques.  Jbid. 
MINDEN  (Synode  do),  l'an  1686  ;  Voy. 
Sainte-Marie  ue  Minden. 

MINlATO  (Synode  de  San-),  Sancti  minia- 
lis,  le  1"  septembre  1(^38  sous  Alexandre  de 
S'rozzi.  Ce  prélat  y  publia  cinquante-cinq 
ch.ipilres  de  règlements,  dont  quebiues-uns 
sont  dirigés  contre  les  sorciers  et  los  devins, 
et  contre  los  blasphémateurs.  Le  reste  regarde 
l'administration  des  sacroments,  la  discipline 
du  clergé  ot  les  règles  du  for  ecclésiastique. 
Conflit,  synodales,  !■' lorentiœ .  Ut38. 
MlSNliNSES  (Synodi);  Vo}/.  Meissen. 
MODENE  (Concile  de).  l'anOT.'l  Ce  concile 
eut  pour  objet  la  pacification  d'un  différond 
survenu  pour  quelque  affaire  d'intérêt  entre 
deux  hommes  de  marque,  frères  l'un  de 
l'autre,  nommés  Pierre  et  Ltmhort.  Labb. 

MODENEJSynode  de),  Mulinensis,  k  sep- 
tembre 1565,  sous  Jean,  évoque  de  Porto, 
dit  cardinal  Moron,  ailmiiiistraleur  perpétuel 
du  diocèse  du  Modène.  Ce  synode  ciil<|u;!lre 
sessions  ou  séances ,  et  le  cardinal  y  publia 
de  nombreux  règlements  sur  les  divers  oUices 
des  chanoines  ,  sur  les  sacroments  ,  sur  la 
résidence  des  curés  ,  et  sur  les  principales 
obligations  des  seigneurs  et  en  général  de 
tous  les  laïques.  Constit.  in  si/nod.  Mutin.. 
1565. 

MODENE  (Synode  de)  ,  l'an  1G47 ,  sous 
Robert  Fonlana.  évéque  de  cette  ville.  Ce 
prélat  y  publia  de  nombreux  décrets  ,  qu'il 
divisa  en  quatre  parties  :  la  première  Irailc 
de  la  foi  cl  des  vices  qui  y  sont  opposés  ;  la 
seconde  ,  des  sacrements  ;  la  troisième,  du 
culledivin;ella  quatiième,  de  l'étal  clérical. 
Synodus  diœc.  Matinensis. 

MOGUNTINA  [Concilia);  Fo;/. Matence. 

MOISSAC  (Concile  de),  Moyssiacense ,  au 

diocèse  de  Caliors,  l'an  1063,  pour  la  dédicace 

de  l'église  do  l'abbaye  de  Moyssac.  Mas  L. 

MOLDAVIE    (Concile   de),    Moldaviense, 

l'an  1642.  Voy.  Gias. 

MONASTERIENSES  [Synodi).  Voy. 
Munster. 

MONDONEDO  (Synode  diocésain  de),  l'an 
1617,  sous  Isidore  Caxa  de  la  Xara.  Ce  prélat 
y  publia  un  grand  nombre  de  constitutions, 
rangées  sous  cinquante  litres difTerenis. Con- 
slituçioncs  synodales  del  obispado  de  Mon- 
doncdo,  en  Madrid,  1618. 

MONS  (Concile  de  la  province  de  Cambrai, 
tenu  à),  Montibus  Hunnonia,  l'an  1586.  Jeaiî 
François  Bonhomme  ,  évéque  de  Verceil  et 
légat  a  latere.  Uni  ce  concile,  de  concerlavec 
Louis  de  Berîay  mont,  archevêque  de  Cambrai. 
On  y  fil  des  décrets  rangés  sous  vingt-quatre 
titres,  dont  voici  les  plus  remarquables. 


43i9 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES, 


1520 


Jitrol".  De  la  profession  de  foi.  1.  Tout 
professeur  ,  toiil  distributeur  de  livres  ,  et 
quiconque  passe  d'un  p;iys  dans  un  autre, 
doivent  faire  leur  profession  de  foi  dans  la 
forme  prescrite  par  le  souverain  poiilife 
Pie  IV,  avant  d'être  admisn  la  rommunion, 
s'ils  ne  produisent  en  leur  faveur  un  cerli- 
Ocat  du  curé  du  lieu  qu'ils  viennent  de  quit- 
ter. 2  el  3.  Les  personnes  élues,  tant  dans  les 
villes,  que  dans  les  campagnes,  pour  remplir 
des  charges  ou  des  fonctions  publiques, 
doivent  cniettrc  la  même  profession  île  foi, 
et  ne  doivent  être  admises  que  sur  un  té- 
moignage de  leur  pasieur  qui  dépose  eu 
faveur  de  leur  catholicisme,  k.  On  ne  per- 
mettra point  indistinctement  à  tout  le  monde 
d'avoirrEcrituresaintelraduiledanslalaiigue 
maternelle.  5et(j.  On  aura  soin  des  reliques, 
et  les  prédicaleurs  en  recommanderont  le 
culte.  7.  Le  concile  défend,  sous  peine  d'ex- 
communication, les  pratiques  superstitieuses, 
le  commerce  avec  le  démon  et  l'astrologie 
judiciaire.  8.  Il  renouvelle  la  constilulion  de 
LéonX  portée  dans  le  concile  de  Latran  contre 
les  blasphcmalcurs. 

Titre  11.  De  l'inslniction  et  de  l'annonce 
de  la  parole  de  Dieu.  1.  Les  prédicaleurs  ne 
rapiiorieront  point  indiscrètement  devant  le 
peuple  les  opinions  des  hérétiques.  2.  Us  ne 
déclameront  point  contre  d'aulrcs  prédica- 
teurs du  même  ordre,  ou  d'un  autre.  3.  Us 
n'annonceront  pointde  nouvelles  indulgences 
sans  un  ordre  derévèque;  ils  ne  recomman- 
deront personne  du  haut  de  la  chaire,  sans 
la  même  condition  ,  à  la  charité  des  fidèles. 
4.  Us  ne  détruiront  pas  par  leur  conduite 
l'effet  de  leurs  discours,  b.  Ceux  qui  man- 
queront en  ce  point ,  fussent-ils  exempts, 
seront  punis  par  les  évêques  selon  ce  que 
prescrit  le  concile  de  Trente,  sess.  5",  c.  2. 
6.  Les  doyens  dénonceront  à  l'évêque  les 
curés  qui  négligeront  l'inblruclion  de  l(!urs 
paroissiens  ,  ou  qui  ne  donneront  pas  bon 
exemple.  7.  Défense  dédire  des  messes  pen- 
dant le  sermon  ,  ou  de  demander  l'aumône, 
ou  de  commencer  l'office  du  cliœur  landis 
que  le  prédicateur  est  en  chaire.  8.  Les  clercs 
et  les  chanoines  ne  se  dispenseront  point 
facilement  d'assister  au  sermon.  9.  Lorsque 
l'évêque  doit  prêcher  dans  une  église,  toute 
autre  prédication  est  interdite  dans  son  en- 
ceinte. 10.  Les  prédicateurs  d'une  môme  ville 
doivent  se  réunir  de  fuis  à  autre  ,  et  se  con- 
certer ensemble  sur  les  matières  à  traiter  et 
les  abus  à  réformer. 

Titre  111.  De  l'office  divin.  1.  Les  églises 
parois>iales,  comme  toutes  celles  auxquelles 
est  attaché  un  bénéfice,  suivront  dans  l'office 
divin  le  rite  de  l'église  cathédrale.  2.  Les 
histoires  des  saints  seront  atlerapérées  à 
l'usage  de  Rome.  3.  Les  prédicateurs  obser- 
veront le  même  usage  daris  l'explication  de 
l'évangile  et  de  l'épllre.  k.  Tout  ce  qui  sert 
à  la  messe  doit  être  tenu  propre.  5.  On  ne 
dira  la  messe  que  dans  des  églises.  G.  On  ne 
pourra  en  dire  qu'une  par  jour.  7.  La  messe 
est  interdite  à  tout  prêtre  qui,  la  veille,  aura 
scandalisé  le  peupleendonnant  dans  l'ivresse 
ou  dans  (luehiuc  autre  excès. 


Titre  IV. Des  fêtes  et  des  jeûnes.  1.  Défense 
de  sortir  des  villes  ,  pour  faire  l'exercice 
militaire,  pendant  le  temps  de  la  messe,  du 
sermon  et  des  vêpres.  2.  On  ne  permettra 
point  ,  à  moins  d'un  besoin  urgent  ,  aux 
voituriers,  aux  bateliers,  aux  meuniers, 
aux  brasseurs  de  bière  ,  aux  bouchers  et 
aux  boulangers  ,  de  travailler  les  jours  de 
fêtes. 

Titre  V.  De  l'adminislralion  des  sacre- 
ments. Dans  les  paroisses  où  il  y  a  beaucoup 
de  campagne  ,  les  curés  placeront  des  cha- 
pelains |)our  pouvoir  administrer  pendant  la 
nuit.  1.  En  temps  de  peste,  comme  les  parois- 
siens pourraient  avoir  peur  d'appro(her  de 
leur  cuié,  si  celui-ci  communiquait  avec  les 
pestiférés,  on  établira  aux  frais  de  l'Etat,  ou 
au  moyen  d'offramies  lolontaires,  des  cha- 
pelains dont  la  l'onction  sera  d'administrer 
les  sacrements  aux  seules  personnes  attein- 
tes de  la  peste. 

Titre  VIII.  Du  sacrement  de  la  pénitence. 
Les  curés  ,  aussi  bien  que  les  autres  confes- 
seurs ,  n'obligeront  personne  à  se  confesser 
toujours  à  eux-mêmes,  sans  aller  à  d'autres  ; 
ils  n'exigerontpointde  leurs  fiilesspiriluelles, 
ni  ne  leur  permettront  de  faire  des  vœux  da 
chasteté  sans  l'avis  de  l'évêque,  et  ils  s'abs- 
tiendront de  toute  familiarité  avec  elles. 

Titre  XL  Du  sacrement  de  mariarje.  «En 
vertu  du  décret  du  concile  de  Trente  ,  les 
mariages  contractés  dans  un  pays  hérétique 
pardes  personnes  sorties  d'un  autre  [lay s  oùcQ 
concile  a  été  publié,  sont  absolument  nuls,  à 
moins  qu'ils  n'aient  été  célébrés  en  présence 
d'un  prélie  muni  de  pouvoirs  particuliers;  et 
dans  ce  cas  là  même,  si  l'on  ne  peut  engager, 
après  leur  retour  à  l'Eglise ,  les  personnes 
mariées  ainsi  à  ratifier  leurs  mariages,  et  à 
les  célébrer  de  nouveau  in  facic  Ecclesiœ, 
on  leur  permeitra  de  passera  d'autres  noces, 
du  vivant  même  de  la  partie  qu'ils  auraient 
épousée  contre  les  canons.  » 

Cette  décision  donne  dans  l'excès,  et  ne 
saurait  être  suivie.  Si  le  prêtre  pris  pour 
témoin  du  mariage  coutracié  en  pays  héré- 
tique avait  des  pouvoirs  particuliers  pour 
remplir  cet  office  ,  le  mariage  a  été  dès  lors 
contracté  validement  ,  et  on  ne  peut  plus 
qu'exhorter  les  époux  à  recevoir  la  béné- 
diction nuptiale  dont  la  cérémonie  aurait 
été  omise,  el  non  les  y  forcer  sous  peine  de 
nullité. 

Titre  XII.  De  V extrême-onction.  Ce  sacre- 
ment no  doit  pas  être  donné  deux  lois  dans 
unemémcmaladie,  quelque  longue  qu'en  soit 
la  durée  ;  mais  il  peut  être  réitéré  en  cas 
d'une  maladie  différente.  S'il  manque  un  des 
membres  où  doit  se  faire  l'onction,  on  la  fera 
sur  une  partie  voisine.  Les  prêtres  la  rece- 
vront sur  le  dessus  de  leurs  mains. 

Les  autres  canons  de  ce  concile  ne  con- 
liennent  rien  de  bien  particulier.  Le  roi 
d'Espagne,  l'hilippe  II,  appuya  le  concile  de 
son  autorité,  el  en  prescrivit  l'exéculion. 

MQNSPEUENSiA[CuncUia).  I  oi/.Mont- 

PELLIliK. 

MONT.U.TO  (Synode  diocésain  de),  les  0, 
7  el  8  septembre  1070  ,  sous  Ascagne  Paga- 


4321 


MON 


MON 


1322 


iiclli.  Ce  synode  eut  cinq  séances  ,  et  de 
«ombreux  statuts  y  t'urfMit  publiés  pour  la 
répression  des  vices  el  la  rélormc.  do  la  dis- 
cipline ecclésiastique  et  religieuse.  Cunstit. 
synod.,  Maccratœ,  1676. 

MONT-GASSIN  (Conciles  du),  Cassinensia. 
Vcy.  (jassin. 

MONTEFIASCONK  (Synode  diocésain  de), 
Monlisfalisci  et  Corneti  ,  l'an  lo'Jl  ,  sous 
Jérôme  Bentivoglio.  Ce  prélat  y  publia  des 
règlements  sur  les  devoirs  des  curés  ,  des 
maîtres  d'école, des  médecins, des  chanoines, 
sur  les  sacrements  et  sur  les  autres  points 
de  la  discipline  ecclésiastique.  Conslil.  cditœ 
in  syn.  dicec.  Monlisfalisci.  Rontœ ,  1591. 

MONTEFIASCONE  (Synode  diocésain  de), 
Montisflasconis  et  CorneCi ,  les  20,  21  et  22 
octobre  1622  ,  sous  la  présidence  du  vicaire 
généra!  de  l'évoque.  Celui-ci,  qui  était  Louis 
Zacchia,  en  publia  les  décrets,  au  nombre  de 
soixuuie-dvux.Conslitutiones  editœ  in  synod. 
diœc.  Monlisftdisci.  t  iterbii,  1623. 

MONTEFIASCONE  (Synode  diocésain  de), 
les  16  ,  17  et  18  juin  1710  ,  sous  Sébaslien- 
Pompilius  Bonavenlure.  Ce  prélat  y  publia 
trois  livres  de  décrets  :  le  premier,  sur  la  foi 
et  le  service  divin  ;  le  second,  sur  les  sacre- 
ments ;  et  le  troisième,  sur  les  autres  points 
de  la  discipline  ecclésiastique  et  religieuse. 
Synodus  diœc.  Monte falisco,  1714. 

MONTÉ  LIMAR  (Synode  Ae),Montis  Limarii 
sea  Montiliense,  tenu  l'an  1205  par  Arnaud  , 
abbé  de  Cîteaux  et  légat  du  sainl-siége,  cl 
douze  autres  abbés  du  même  ordre.  Doiii 
Diègue,  évêque  d'Osma,  s'y  trouva  aussi  pré- 
sent avec  saint  Dominique. 

MONTÉLIMAR  (Concile  de),  l'an  1209.  Le 
légat  Milon  tint  ce  concile  dans  les  premiers 
jours  de  juin  ,  et  y  cita  Raymond,  comte  de 
Toulouse  ,  avec  ses  fauteurs,  au  concile  de 
"N'aiencc.  D.  Vaisselle,  t.  III. 

MONTÉLIMAR(Concilede),  l'an  1248,  plus 
connu  sous  le  nom  de  concile  de  Valence. 
Yoy.  ce  mol. 

MONTEM  REGALEM  [Concilia  apud)  ; 
Yoy.  Montréal. 

MONTEM  VIRGINIS  {Concilium  apud)  ; 

Voy.  MuNT-A  lERGE. 

MONTISPESSULANA  {Concilia)  ;  Yoy. 
Montpellier. 

MONT-LIBAN  (Concile  du)  ;  Yoy.  Liban. 

MONT-LUÇON  (Synode  de),  Monlucio- 
nensis  scu  apud  Montent  Lucium ,  en  Bour- 
bonnais, l'an  1226,  par  l'évêque  Jean  de 
Sully.  Gall.  Christ,  t.  II,  col.  71. 

MONT-LUÇON  (Concile  de),  aptid  Monlem 
Lucium,  l'an  1266,  par  Jean  de  Sully,  ar- 
chevêque de  Bourges.  Gall.  Chr.,  ibid. 

MONTPELLIER  (Concilede),^fon*/)eiie»ue, 
l'ail  U-'ii.  On  y  adjugea  l'église  de  Bessan, dans 
le  diocèse  d'Agde,  au  monastère  de  Saint- 
Tibéri.  Mnnsi,  t.  II.  Yoy.  UzÈs,  l'an  1139. 

MONTPELLIER  (Concile  de),  l'an  1162.  Le 
pape  Alexandre  III,  à  la  lélede  dix  évéquos, 
tint  ce  concile  le  17  mai,  jour  de  l'Ascension. 
On  y  réitéra  l'excommuiiicalion  contre  l'an- 
tipape Victor  et  ses  complices.  Le  pape  y 
donna  aussi  une  bulle  adressée  à  Guillaume, 
abbé  du  monastère  de  Vézelai,  et  à  ses  rcli- 

DlCTIONNAIRE  DES  CONCILES.  I. 


pieux,  par  laquelle  il  exempte  leur  monas- 
tère de  la  juridiction  de  celui  de  Cluiiy. 
Labb.  X  ;  llard.  VII;  Mansi,  t.  Il,  col.  îj.",7. 

MONTPELLIER  fCo.icile  de),  l'an  1195. 
Michel,  légat  du  saint-siége,  y  présida.  On 
y  rétablit  la  paix  dans  la  province  de  Nni- 
bonne  ;  on  y  excommunia  les  hérétiques, 
les  pirates,  tous  ceux  qui  prêtaient  du  se- 
cours aux  Sarrasins.  On  y  Gt  aussi  plusieurs 
règlements,  dont  l'un  était  en  faveur  de  ceux 
qui  marcheraient  eu  Espagne  contre  les  in- 
fidèles. Labb.  X. 

MONTPELLIER  (Concile  de),  l'an  1207. 
Le  P.  Lelong  [Bibl.  hist.  de  la  France,  t.  1) 
ne  fait  mention  de  ce  prétendu  concile  que 
pour  dire  que  c'est  un  concile  ima{,nnairc. 

MONTPELLIER  (Assemblée  de),  l'an  1211. 
Hist.  qénérale  du  Languedoc,  t.  111,  n.  16. 

MONTPELLIER  (Concile  de  ,  l'an  1214., 
sur  la  discipline.  Bnluze,  Conc.   Gall.  Nnrb. 

MONTPELLIER  (Concile  dr),  l'an  1215. 
Le  cardinal  Robert  de  Conrçon,  étant  à 
Reims  le  7  décembre  1214,  convoqua  ce  con- 
cile, auquel  il  appela  les  archevêques  de 
Bourges,  de  Narbonne,  d'Aucli  el  de  Bor- 
deaux, avec  les  évêques,  les  abbés  et  les  ar- 
chidiacres de  ces  provinces.  Il  n'y  présida 
pas  néanmoins  :  ce  l'ut  le  cardinal  Pierre  de 
Bénévent,  comme  légal  dans  la  province.  Il 
en  fit  l'ouverture  le  8  de  janvier  1215,  et  l'on 
y  dressa  quarante-six  canons  pour  la  réfor- 
mation de  la  discipline  ecclésiastique,  la  dé- 
nonciation des  hérétiques  et  de  leurs  fau- 
teurs, etc. 

Les  sept  premiers  concernent  les  évéques 
et  les  autres  clercs,  à  qui  le  concile  prescrit 
une  forme  d'habit  comme  de  conduite  irré- 
préhensible. On  y  recommande  aux  évêques 
la  soutane  longue  et  le  rochet,  soit  lorsqu'ils 
sortiront  à  pied  de  chez  eux,  soil  lorsfju'ils 
donneront  audience  dans  leurs  maisons.  On 
y  interdit  aux  chanoines  et  aux  autres  béné- 
ficiers  les  mors  de  cheval  et  les  éperons 
dorés,  les  étoffes  d'une  couleur  trop  vive, 
comme  le  rouge  et  le  vert,  les  robes  ouver- 
tes ou  à  manches  pendantes,  l'anneau,  et 
quelques  autres  ornements  qui  ressentaient 
apparemment  la  mollesse  et  le  fastedu  siècle. 
On  y  ordonne  la  tonsure  en  manière  de  cou- 
ronne. On  y  veut  généralement,  dans  tous 
ceux  qui  servent  à  l'église,  beaucoup  de 
discrétion,  surtout  à  l'égard  du  sexe;  un  re- 
noncement absolu  à  toute  sorte  d'usure  et 
de  négoce,  un  extérieur  composé  ;  el,  s'ils 
vont  quelquefois  à  la  chasse,  ce  qui  doit  êlrc 
rare,  on  leur  défend  d'avoir  avec  eux  des 
oiseaux  de  proie,  ou  d'en  porter  à  la  main. 

8.  Défense  de  recevoir  des  laïques  pour 
chanoines  ou  confrères,  et  de  leur  donner  la 
prébende  ou  distribution  canoniale  du  pain 
eidu  vin  ;  ces  sortes  de  confraternités  étant 
préjudiciables  aux  églises. 

9.  On  suspend  d'office  et  de  bénéfice 
quicomiue,  après  l'intimation  des  canons 
précédents,  aurait  différé  plus  de  quinze 
jours  à  s'y  conformer. 

10.  On  prive  du  droit  d'entrer  dans  l'é- 
glise les  prélats  mêmes  qui  auraient  passé 
huit  jours  sans  exécuter  cette  sentence. 

12 


4ÏS5 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


1324 


Les  canons  11  et  12  sont  pour  ne  placer 
que  des  sujets  dignes  et  compétents  dans  les 
bénéflces  et  dans  les  paroisses  ;  et  pour  ne 
les  y  placer  que  par  une  nomination  tout  à 
fail  gratuite. 

Les  dix-neuf  canons  qui  suivent  tendent 
au  rétablissement  de  la  discipline  chez  les 
réguliers.  Le  concile  leur  applique  en  partie 
ce  qu'il  avait  exigé  des  ecclésiasliques  sécu- 
liers pour  la  décence  de  l'état.  11  ne  souffre 
point  qu'on  ait  rien  en  propre  dans  les  mo- 
nastères, même  avec  la  permission  de  l'abbé 
ou  du  prieur,  pit(s(/it'i7s  ne  peuvent  pas,  dit- 
il,  la  donner.  Il  enjoint  que,  tous  les  dimau- 
clies  on  y  excommunie  les  propriétaires 
en  plein  chapitre.  On  n'y  autorisera  ni  pacte 
ni  convention  pour  la  réception  d'un  cha- 
noine régulier  ou  d'un  moine.  Les  moines  et 
Us  chanoines  réguliers  ne  feront  point  la 
fonction  d'avocat  en  d'autres  causes  qu'en 
celles  qui  les  louchent,  si  ce  n'est  dans  des 
cas  très-urgents ,  lorsqu'ils  eu  recevront 
ordre  de  l'évêque  qui  serait  leur  supérieur, 
ou  de  leur  -l^bé,  ou  du  prieur  de  la  maison  : 
hors  de  là,  ils  seront  réputés  excommuniés 
et  infâmes  par  le  juge  et  par  leur  partie,  et 
traités  comme  absolument  inhabiles  à  un 
pareil  ministère.  Ce  qui  restera  des  tables, 
après  le  repas,  dans  les  couvents,  sera  re- 
cueilli et  distribué  aux  pauvres,  à  la  volonté 
du  supérieur.  Les  chanoines  réguliers  por- 
teront de  grandes  couronnes,  et  les  moines 
de  très-grandes;  en  sorte  que,  pour  ceux-ci, 
le  cercle  des  cheveux  ail  la  largeur  de  deux 
ou  de  trois  doigts.  Leur  chaussure  sera  haute 
et  fermée.  Ils  ne  passeront  pas  légèrement 
d'une  église  à  une  autre,  et  chacun  d'eux 
n'aura  qu'une  église  et  une  demeure  Gxe. 
Les  chanoines  réguliers  ne  paraîtront  ja- 
mais s'ans  surplis.  Ils  ne  pourront  rien  tenir 
d'une  église  à  tilre  de  prébende,  non  plus 
que  les  moines.  Les  uns  et  les  autres  ne 
peuvent  admettre  à  la  profession  religieuse, 
ni  à  l'administration  des  sacrements,  ni  in- 
humer chez  eux,  sous  peine  d'anathème,  des 
gens  reconnus  pour  usuriers ,  pour  excom- 
muniés, ou  nonmiément  interdits;  et  s'ils 
osent  le  faire,  ils  seront  condamnés  aux 
dommages  que  les  autres  églises  en  pour- 
raient souffrir,  sauf  cependant  les  privilèges 
du  sainl-siége. Quand  les  prieurés  fourniront 
sufOsamment  à  la  subsistance  de  trois  reli- 
gieux, on  en  formera  une  communauté  : 
quand  ils  n'y  fourniront  pas,  on  fera  une 
union  de  plusieurs  prieurés. 

Le  3'2'  canon  et  les  onze  suivants  renou- 
vellent et  confirment  tout  ce  qui  avait  été 
réglé  en  différents  temps  pour  la  sûreté  pu- 
blique, et  plus  récemment  pour  le  maintien 
de  la  paix  entre  seigneur  et  seigneur,  et  les 
communes  du  pays.  On  y  décerne  les  plus 
sévères  peines  contre  ceux  qui  la  violent; 
on  exhorte  à  les  poursuivre  avec  toute  la 
puissance  des  deux  glaives. 

Le  43  réprime  la  liberté  des  nouvelles 
impositions  ou  nouveaux  péages. 

Le  kk'  charge  les    barons   et   autres  qui 

Xonl  droit  de  péaga,  du  soin   des   chemins, 
pour  en  bannir  les  pillages  et  les  vols. 


Le  45"  proscrit  les  associations  et  les  con- 
fréries qui  s'établissent  sans  la  permission 
du  seigneur  du  lieu  ou  de  l'évêque. 

Le  46°  veut  que  dans  chaque  paroisse 
on  établisse  un  prêtre  et  deux  ou  trois  laï- 
ques, gens  de  bien,  pour  déférer  les  héréti- 
ques qu'ils  découvriront.  Labb.  XL 

MONTPELLIER  (Conciles  de),  l'an  1224. 
11  se  tint  cette  année  deux  conciles  ou  con- 
férences à  Montpellier,  au  sujet  de  Raymond, 
comte  de  Toulouse  :  le  premier,  le  2  juin  ;  le 
second,  le  21  août.  Le  comte  y  promit  de 
garder  la  foi  catholique,  de  purger  ses  terres 
d'hérétiques,  de  restituer  à  l'Eglise  ses 
droits,  à  condition  qu'Amauri  de  Monifort 
se  désisterait  de  ses  prétentions  sur  ses  ter- 
res ;  mais  Amauri,  qui  se  prétendait  comte 
de  Toulouse,  en  vertu  de  la  donation  du 
pape  Innocent  III  et  de  celle  du  roi  faite  à  son 
père,  ayant  écrit  aux  Pères  du  concile  que 
comme  il  espérait  soumettre  les  Albigeois, 
ils  ne  devaient  point  composer  avec  Ray- 
mond, le  concile  en  conséquence  rejeta  les 
offres  de  ce  dernier.  Voy.  BouRaES,ran  1225. 

MONTPELLIER  (Concile  de),  l'an  1258. 
Jacques,  archevêque  de  Narbonne,  et  ses 
suffragants  tinrent  ce  concile,  et  y  publiè- 
rent huit  canons. 

1.  On  excommunie  ceux  qui  violent  les 
droits  et  les  libertés  des  églises  et  des  person- 
nes ecclésiastiques. 

2.  On  défend  aux  évêques  de  donner  la 
tonsure  à  ceux  qui  ne  sont  pas  de  leur  dio- 
cèse, et  on  leur  ordonne  de  ne  la  conférer 
qu'à  des  sujets  âgés  de  vingt  ans,  qui  la  de- 
mandent dans  un  esprit  de  dévotion,  qui  aient 
dessein  de  servir  l'Eglise,  et  quelque  tein- 
ture de  la  science  cléricale. 

3.  Les  clercs  qui  ne  vivent  pas  cléricale- 
ment  et  qui  font  quelque  négoce  perdent 
leurs  immunités  et  privilèges. 

4.  Ceux  qui  se  disent  délégués  ou  subdé- 
légués du  sainl-siége  justifieront  de  leur 
commission  avant  que  d'en  faire  usage. 

5.  Les  juifs  ne  pourront  exiger  d'usures. 

6.  Les  évêques  ne  pourront  donner  de  let- 
tres aux  quêteurs  pour  les  autoriser  dans 
leurs  quêtes,  à  moins  que  ces  quêteurs  n'en 
aient  obtenu  du  métropolitain. 

7.  On  enjoint  aux  évêques  de  faire  obser- 
ver ces  règlements,  et  de  les  publier  dans 
leurs  synodes. 

8.  On  ordonne  que  le  décret  fait  contre 
ceux  qui  s'emparent  des  biens  des  églises, 
soit  publié    tous  les  dimanches  au  prône. 

Ce  que  ce  concile  a  de  plus  singulier,  c'est 
qu'il  autorise  les  ordinaires  des  lieux  à  im- 
plorer le  secours  du  sénéchal  de  Beaucaire, 
pour  se  saisir  des  clercs  coupables  de  rapt, 
de  meurtre,  d'incendie,  d'infraction  nocturne, 
de  ravage  des  campagnes,  s'ils  sont  surpris 
en  flagrant  délit;  à  condition  toutefois  de 
les  remettre  aux  supérieurs  ecclésiasliques, 
pour  que  ceux-ci  les  punissent.  Annl.  des 
conc,  t.  Il  ;  Hist.  de  l'Egl.  GalL;  l.  XXXIII. 

MONTPELLIER  (Assemblée  de  toute  l'E- 
glise de  France  à),  l'an  1303.  Gall.  Chr.^ 
t.  VI,  col.  596-604. 


1325 


MON 


MOV 


132e 


MONTPELLIER  (Synod..-  c1i>) ,  l'an  1725, 
sous  CliarUs-.loMchiiii  Culbeil,  qui  y  piihlia 
des  staluls  (jour  sou  diocèse.  Bibl.  Iiint.  de  lu 
France,  t.  l. 

MONTl  ELLIEU  (Concile  de),  l'an  13.}9  : 
sur  la  (lisriidine.  Gall.  Chr.,  t.  VI,  col.  78'i-. 

MONTREAL  (Coiiléreiicc  de),  au  diocèse 
de  Garcassonne,  l'an  l'207,  cuire  dom  Diè- 
gue,  évêque  d'Osma ,  saint  Dominique,  le 
légat  l'ierre  de  Casleinau  ,  et  les  divers 
chefs  des  hérétiques  albigeois.  On  ne  put 
rien  y  décider.  Cette  conférence  de  Montréal 
est  peul-élre  la  même  assemblée  que  le  sy- 
node dont  parle  Labbe,  et  qui  fut  tenu  dans 
un  lieu  incertain  de  la  province  de  Nar- 
bonne.  Chronique  de  Guillaume  de  Puy-Lau- 
rens,  ch.  !). 

MONTRÉAL  (Syn.  diocésain  de),  en  Sicile, 
Montisregulis,  le  15  septembre  1592,  sous 
Antoine  Castruci.  Ce  prélat  y  publia  des  cons- 
titutions divisées  en  quatre  parties,  sur  l'office 
divin,  k's  sacrements  et  les  devoirs  récipro- 
ques des  laïques  et  du  clergé.  Décréta  varia 
synodolia. 

MONTRÉAL  (  Synode  diocésain  de  ),  le 
12  septembre  1622,  sous  Jérôme  de  Veniero, 
archevêque  de  cette  ville.  Ce  prélat  y  publia 
des  règlements  divisés  en  cinq  parties,  sur 
la  foi,  sur  les  sacrements,  sur  le  culte  divin, 
sur  la  discipline  ecclésiastique  et  sur  le  for 
conlentieux  de  la  cour  archiépiscopale.  Sy- 
nodtis  diœc,  1623. 

MONTRÉAL  (Synode  diocésain  de),  l'an 
1638 ,  sous  le  cardinal  Côme  de  Torres  , 
archevêque  de  celle  ville.  De  nouveaux 
décreisy  lurent  publiés  sur  la  foi  et  la  doc- 
trine chrélienne,  sur  les  sacrements,  sur 
les  exorcismcs  ,  sur  les  indulgences  ,  les 
processions,  les  funérailles,  les  legs  pieux, 
les  exemptions  des  églises,  la  récitation  des 
heures  canoniques,  la  vie  des  clercs,  les 
devoirs  des  curés  et  des  vicaires  forains  et 
les  règles  à  observer  à  l'égard  des  Albanais 
du  rit  grec  établis  dans  ce  diocèse.  Décréta 
synod.,  16;i8. 

■  MONTRÉAL  (Synode  diocésain  de),  l'an 
1652,  sous  François  Peretli,  dit  cardinal 
Montalle,  archevêque  de  cette  ville.  Ce  sy- 
node eut  cinq  séances,  dont  la  troisième  eut 
pour  objet  les  règles  concernant  les  reli- 
gieux et  les  religieuses.  Les  autres  eurent  à 
peu  près  les  mêmes  objets  que  les  sy- 
nodes précédents.  Synodus  emin.  card.  Mon- 
tai to,  1653. 

MONT-SAINTÉ-MARIE  (Concile  du),  apud 
Montem  Sanctœ  Mariœ,  l'an  972.  Adalbéron 
archevêque  de  Rrims  ,  tint  ce  concile  au 
mois  de  mai,  au  Monl-Sainte-Marie  de  Tar- 
denois,  diocèse  de  Soissons.  On  y  fit  la 
leclure  de  la  bulle  de  Jean  XIII,  pour  l'in- 
troduction des  moines  dans  l'abbaye  de  Mou- 
zon.  Mabillon,  Annal.,  t.  III, p.  622. 

MONT-SAINTE-MARIE  (Concile  du),  l'an 
973.  «  Labbe,  dit  M.  de  Mas  Latrie,  ne  porte 
pas  ce  concile,  que  l'Art  de  vérifier  les  dates 
dit  s'être  tenu  au  mois  de  décembre  973.  » 
Peut-êlre  ce  concile  esi-il  au  fond  le  même 
que  celui  de  972,  mentionné  par  L.ibbe.  Au 
reste  le  savant  auteur  de  l'Art  de  v  cri  lier , 


les  dates  n'a  parlé  ni  île  l'un  ni  de  l'autre,  au 
moins  dans  s;i  première  édition,  la  seule  que 
nous  .lyons  sons  les  yeux.  Voyez  l'Art  de 
vérifier  Ici  dates,  édition  de  1750. 

WONT-MERUE  (Synode  diocésain  du), 
monasterii  HJontis  Virf/inis,  juin  1593,  sons 
Dccius  Rogeri,  abbé  de  ce  nionastèr»-  nullius 
f/i'cBce.siA-.  On  y  traita  des  mêmes  objets  que 
dans  les  synodes  épiscopaux. ConsiiMtiiones, 
Neapoli ,  1;)9.'). 

MC^NT-VIERGE  (Synode  diocésain  de), 
l'an  1647,  sous  Urbain  de  Martin  de  Paterne, 
abbé  général  de  la  congrégation  du  Mont- 
A'ierge.De  nouveaux  règlements  y  furent  pu- 
bliés, pi  us  étend  us  que  les  précédents.  Consî/f. 
synod.  diœc.  Monlis  Virginis,  Neapoli. 

MOPSUESTE  (Concile  de),  l'an  .550.  Ce 
concile  fut  assemblé  par  l'ordre  de  l'empe- 
reur Justinien,  à  l'occasion  des  troubles 
excilés  par  l'affaire  des  trois  Chapitres,  et 
contre  la  mémoire  de  Théodore,  évêque  de 
cette  ville,  qui  avait  été  le  maître  de  Nesto- 
rius.  On  y  fit  voir  que  le  nom  de  Théodore 
de  Mopsuesle  n'était  pas  dans  les  diptyques, 
et  l'on  en  rendit  témoignage  au  pape  \  igile 
et  à  l'empereur.  Labb.  V;  Hard.  II. 

MORET  (Concile  iie),apud  Murittum,  l'an 
850.  Ce  concile  fut  tenu  dans  un  lieu  du 
diocèse  de  Sens,  appelé  Moret.  On  ignore  ce 
qui  s'y  passa,  et  on  ne  le  connaît  que  par 
le  fragment  d'une  lettre  que  les  préUits  en 
écrivirent  à  Enchenrad  .  évêque  de  Paris. 
h' Art  de  vérifier  les  dates,  p.  194.  t  oyez  pour 
la  statistique  de  ce  lieu  l'article  suivant. 

MORET  (Concile  de),  ou  Muret,  vers  l'an 
115't.  Moret  ou  Muret,  en  lalin  Moretiim, 
Muretum  ou  Murittum,  était  un  bourg  du 
Câlinais  sur  le  Loing,  avec  titre  de  comté, 
dans  le  diocèse  de  Sens.  Le  savant  Mansi 
fait  mention  d'un  concile  célébré,  partie  en 
un  lieu  incertain,  et  partie  à  Meret,  en 
faveur  des  moines  de  Vézelai  contre  le. 
comte  de  Nevers,  environ  l'an  llo4.  Il  s'a- 
gissait dans  ce  concile  de  mettre  les  moines 
de  Vézelai  à  l'abri  des  violences  des  habi- 
tants de  ce  lieu  favorisés  par  le  comte.  On  y 
écouta  les  plaintes  des  moines  et  les  répli- 
ques de  leurs  adversaires  ;  ceux-ci  furent 
condamnés,  et  le  comte  obligé,  selon  l'ordre 
du  roi  Louis  VII,  présent  à  ce  concile,  à 
faire  arrêter  les  coupables.  Mansi ,  t.  Il, 
co/.  491. 

MOlilNENSIS  (Synodus),  l'an  839.  Voy. 

TÉROCANNE. 

MOUZON  (Concile  de),  Mosomense,  l'an 
948.  Mouzon  est  une  ville  de  France  et 
de  l'ancienne  Champagne,  au  diocèse  de 
Reims.  Il  s'y  est  tenu  trois  conciles,  dont  lo 
premier  fut  célébré  le  13  janvier  948,  dans 
l'église  de  Saint-Pierre, au  faubourg.  Robert, 
archevêque  de  Trêves,  y  présida, comme  il 
avait  aussi  présidé  l'année  précédenle  à  celui 
de  ^  erdun.  On  y  décida  qu'Artaud  conserve- 
rait la  communion  ecclésiastique  et  la  pos- 
session du  siège  de  Reims,  et  quc^  Hugues 
serait  privé  de  l'une  et  de  l'autre  justiu'à  ce  , 
qu'il  vînt  se  justifier  devant  le  concile  gé- 
néral ,  qui  était  indiqué  au  premier  jour 
d'août. 


1337  DICTIONNAIRE 

MODZON  (Concile  de) ,  l'an  993.  Léon, 
légat  du  pape  Jean  XVI,  tint  ce  concile  le 
2  juin  avec  (jualre  cvéques.  On  ordonna  à 
Gerberl,  arclievèiiiie  de  Ueims,  cl  depuis 
pjipesous  le  nom  de  Sylvestre  II,  de  s'absle- 
nir  de  rol'lici-  divin  jusqu'au  concile  indiqué 
pour  le  mois  do  juillet  dans  celte  ville.  Mais 
te  concile  de  lleiuis  ne  s'clant  pas  tenu  si- 
tôt, Gerbert  demeura  archevêque  de  Reims, 
et  Arnoul  |ji  isonnieràOrléans  pendanlloute 
la  vie  de  Hntjues  Capet.  Gerhert  néanmoins 
se  soumit  à  la  décision  du  concile  de  Mou- 
zon  en  s'absleiiant  de  dire  la  messe,  d'après 
la  représentation  que  lui  fit  l'archevêque  de 
Trêves;  et  le  concile  de  lleinis  tenu  en 
cette  même  année  993,  rendit  à  Arnoul  ses 
droits  au  siège  dont  il  avait  été  dépossédé 
en  991.  Ce  qu'on  reprochait  principaleinenl 
à  Gerbert,  c'était  d'avoir  été  substitué  à  son 
rival  sur  le  siège  de  Ueims  sans  l'autorisa- 
tion du  souverain  pontife.  Voyez  Reims  , 
l'an  991  et  993. 

MOUZON  (Concile  de),  l'an  118G  ou  1187. 
•Folmar  archevêque  de  Trêves,  cardinal  et 
légat  du  saint-siège,  tint  ce  concile  le  pre- 
mier dimanche  de  carême  avec  les  évêques 
de  sa  province,  excepté  ceux  de  Toul  et  de 
Metz  ,  dont  il  excommunia  le  premier  et 
déposa  l'autre.  Il  prononça  aussi  contre 
plusieurs  clercs  des  sentences  de  suspense 
d'office  cl  de  bénéfice ,  ce  qui  lui  attira 
l'indignation  de  l'empereur.  Le  pape  Gré- 
goire \'1I1,  ayant  su  tout  ce  qui  s'était  passé 
dans  ce  concile,  lui  en  témoigna  son  nié- 
conlentetnent ,  lui  défendit  de  faire  usage 
des  censures  à  l'avenir  sans  l'avis  exprès 
du  saint-siége,  cl  l'exhorta  par  un  bref  à 
réparer  sa  façon  d'agir  ,  peu  digne  de  la 
modération  d'un  bon  évéque.  Munsi ,  t.  Il , 
col.  719. 
MOYSSIACENSIS  (Conventus)-,   Voyez 

MOISSAC. 

MUNSTER  (Synode  de),  31  onasteriensis , 
dans  la  province  de  Cologne,  l'an  1279.  Ever- 
hard  de  Diesl,  évêque  de  Munster,  tint  ce 
synode,  dans  lequel  il  publia  vingt-trois 
statuts  pour  la  réforme  de  son  clergé. 

Dans  le  3%  il  fait  une  loi  à  tous  les  clercs 
obligés  à  l'office  divin  de  réciter  lous  les 
jours  l'office  de  la  sainte  A'ierge,  outre  celui 
du  jour  même. 

Dans  le  4  ,  il  permet  à  ses  prêtres  de  dire 
deux  messes,  l'une  du  jour,  et  l'aulre  pour 
un  défunt,  si  le  corps  est  présent;  et  il  leur 
défend  de  dire  la  messe  sans  avoir  aupara- 
vant récilé  l'office  de  prime. 

Dans  le  12%  il  accorde  cinq  jours  d'indul- 
gence aux  fidèles  qui  accompagnent  le  sainl 
sacrement,  quand  on  le  porte  aux  malades. 

Dans  le  13%  il  recommande  de  renouveler 
les  saintes  espèces  lous  les  quinze  jours. 

Dans  le  18%  il  défend  de  porter  un  corps  à 
enterrer  dans  le  cimelière  d'une  paroisse 
étrangère,  sans  la  permission  du  propre 
curé;  ut  si  celui-ci  la  refuse,  on  présentera 
le  corps  à  l'église  paroissiale,  où  la  messe 
sera  dite  pour  le  défunt;  et,  le  curé  enfin 
satisfait,  on  portera  le  corps  au  lieu  où  le 
détunl  aura  choisi  sa  sépiillure. 


DES  CONCILES. 


1528 


Les  autres  statuts  n'offrent  rien  de  parti- 
culier. 

MUNSTER  (Synode  de),  l'an  1306.  L'évê- 
que  Olhon  y  fit,  entre  autres,  défense  de 
posséder  plusieurs  bénéfices  à  la  fois. 

MUNSTER  (Synode  de),  l'an  1310.  Dans  ce 
synode,  l'évêque  Louis  déclara  exempte  de 
la  juridiction  séculière  toute  personne  qui  se 
trouverait  avoir  sa  demeure  sur  un  terrain 
appartenant  à  l'Eglise. Sc/(a«eMi«,f.  II  AniKil, 
Padrrb. 

MUNSTER  (Synode  de),  l'an  1317,  sous 
Louis  de  Hesse,  pour  recommander  la  régu- 
larité à  son  clergé.  Conc.  Germ.,  t.  IV. 

MUNSTER  (Synode  de),  l'an  1318.  L'évê- 
que Louis  y  fil  un  statut  en  particulier  pour 
recommander  aux  titulaires  d'accorder  aux 
vicaires  à  qui  ils  laissaient  l'administralion 
de  leurs  églises,  une  portion  de  revenus  suf- 
fisante pour  leur  subsistance.  Ibid. 

MUNSTER  (Synode  de),  l'an  1370.  L'évê- 
que Florent  y  fit  un  statut  pour  recomman- 
der la  confession  annuelle,  soutenant  en 
même  temps  que  les  frères  mendiants  n'a- 
vaient pas  des  pouvoirs  plus  étendus  pour 
entendre  les  confessions  que  les  curés;  un 
autre  pour  défendre  aux  personnes  d'un  lieu 
interdit  d'aller  entendre  la  messe  dans  d'au- 
tres lieux  non  interdits;  un  troisième  enfin 
pour  déclarer  que  l'interdit  porté  contre  l'é- 
glise principale  d'un  lieu  frappait  à  la  fois 
les  autres  églises  ou  chapelles  qui  en  dépen- 
daient. 

MUNSTER  (Synode  de),  l'an  1393.  L'évê- 
que Otton  de  Hoya  dressa  six  statuts  dans 
ce  synode,  tant  pour  confirmer  les  ordon- 
nances de  ses  prédécesseurs,  que  pour  sou- 
tenir l'indépendance  de  sa  juridiclion.  Il 
défendit  en  particulier  d'avoir  égard  aux 
rescrils  de  l'archevêque  de  Cologne,  son 
métropolitain  ,  prétendant  que  cela  serait 
contraire  au  droit  établi  par  le  pape  Inno- 
cent IV.  Conc.  Germ.,  t.  \\. 

MUNSTER  (Synode  de),  l'an  1652.  L'évê- 
que Christophe-Bernard  de  Galen  y  permit, 
entre  autres  statuts,  les  processions  faites 
avec  le  sainl  sacrement  autour  des  cimetières 
aux  quatre  principales  fêles  de  chaque  an- 
née, le  jour  de  la  Fêle-Dieu  et  à  son  octave, 
et  aux  processions  les  plus  solennelles  des 
villes  et  des  paroisses.  11  défendit  les  canti- 
ques en  langue  vulgaire,  si  ce  n'est  au  mo- 
ment des  catéchismes  et  dans  les  écoles,  et  à 
l'élévation  aussi  bien  qu'à  la  communion  de 
la  messe  dans  les  petits  endroits.  Conc. 
Germ.,  t.  IX. 

MUNSTER  (Synode  de),  l'an  1655.  Le  même 
évêque  publia  dans  ce  synode  un  corps  entier 
de  statuts  compris  sous  dix-huit  litres.  Sous 
le  1  %  il  prescrit  de  n'admettre  à  la  fonclioa 
de  maîtres  ou  de  maîtresses  d'écoles  que  des 
personnes  catholiques,  qui  ne  mettent  aussi 
entre  les  mains  de  leurs  élèves  que  des  livres 
catholiques,  et  de  leurdonnerane  rélributioa 
assez  forte  pour  les  mettre  en  étal  d'instruire 
gratuilemenl  les  enfants  pauvres.  Sous  le  2% 
il  recommande  de  ne  laisser  entre  }es  mains 
d'aucun  laïque,  el  surtout  d'aucune  femme, 
les  clefs  des  tabernacles,  des  fonts  baptis- 


132!)  MUN 

maux  et  des  saintes  huiles.  Sous  le  S',  il 
réprouve  les  difficultés  qu'opposaient  cer- 
tains curés  à  baptiser  les  enfants  illégitimes, 
sous  prétexte  que  leurs  droits,  appelés  droits 
d'élole,  s'en  trouvaient  lésés.  Sous  le  titre  G", 
il  recommande  de  tenir  une  lampe  allumée 
jour  et  nuit  devant  le  saint  sacrement,  et 
d'introduire  cet  usage  là  où  il  n'est  pas  ob- 
servé. Le  reste  des  statuts  n'offre  rien  de 
particulier.  Conc.  Germ.,  t.  IX. 

MUNSTER  (Synode  diocésain  de),  l'an 
1639.  L'évéque  Christophe  de  Galen  y  publia 
un  statut  relatif  à  la  résid'mce  des  curés. 
Jbid. 

MUNSTER  (Synode  de  printemps  de),  l'an 
1C65,  sous  le  même.  Ce  prélat  y  recommanda 
la  résidence  ,  l'exactitude  à  acquitter  les 
fondations  de  messes,  l'entretien  de  son  sé- 
minaire, les  catéchismes  et  les  écoles.  Conc. 
Germ.,  t.  X. 

MUNSTER  (Synode  de  printemps  de),  l'an 
166G,  sous  le  même.  Le  zélé  prélat  y  interdit 
à  ses  prêtres  la  fréquentation  des  femmes, 
la  crapule  et  l'ivrognerie,  l'entrée  des  caba- 
rets, les  jeux  de  dés,  les  cabales,  soit  entre 
eux,  soit  contre  leurs  supérieurs;  il  leur 
prescrivit  la  tonsure  et  l'habit  clérical , 
l'exacte  observation  des  cérémonies  de  la 
messe,  le  soin  de  leur  propre  testament  et  de 
ceux  de  leurs  paroissiens;  il  leur  imposa 
l'obligation  d'ajouter  à  la  postcommunion  de 
toutes  les  messes,  tant  publiques  que  privées, 
excepté  celles  pour  les  défunts,  l'oraison 
pour  le  pape,  pour  l'empereur  et  pour  lui- 
même.  Ibid. 

MUNSTER  (Synode  de  carême  de),  l'an 
1667,  sous  le  même.  Le  prélat  y  enjoignit  à 
tous  ses  curés  de  faire  et  de  lui  présenter  la 
liste  de  tous  leurs  paroissiens,  et  de  lui  mar- 
quer le  nombre  de  ceux  qui  auraient  com- 
munié à  Pâques,  ou  qui,  appartenant  à  quel- 
que secte,  se  seraient  convertis.  Jbid. 

MUNSTER  (Synode  d'automne   de),  l'an 

1667,  sous  la  présidence  du  prévôt,  du  doyen 
et  du  trésorier  de  celle  Eglise,  des  chanoines 
et  du  vicaire  général,  et  au  nom  du  même 
prélat,  qui,  dans  une  lettre  pastorale,  y  re- 
nouvela les  statuts  précédents.  Jbid. 

MUNSTER   (Synode    de   carême  de),  l'an 

1668,  sous  les  mêmes  délégués.  Dans  une 
lettre  pastorale,  le  prélat,  encore  absent,  re- 
commanda à  son  clergé  l'office  du  chœur, 
et  défendit  d'admettre  à  la  célébration  du 
mariage  les  personnes  qui  ne  seraient  pas 
instruites  des  vérités  de  foi  dont  la  con- 
naissance est  nécessaire,  soit  de  moyen,  soit 
de  précepte.  Jbid. 

MUNSTER  (Synoded'automncde),l'anl668, 
sous  la  présidence  des  mêmes  délégués.  Le 
même  prélat,  dans  sa  nouvelle  lettre  pasto- 
rale, recommanda  à  ses  prêtres  la  propreté 
des  vases  et  des  linges  sacrés,  et  fit  défense 
aux  femmes  d'approcher  des  autels;  il  fit  une 
obligation  à  tous  ses  prêtres  d'avoir  chacun 
un  missel,  un  bréviaire  et  un  martyrologe,  et 
un  clerc  pour  lui  répondre  à  l'autel  et  chan- 
ter les  psaumes  avec  lui;  il  défendit  aux 
femmes  de  chanter  ou  de  danser  daas  les 
églises.  Jbid. 


MUN 


153.) 


MUNSTER  (Synode  de  printemps  do),  l'an 
16t)9,  sous  les  mêmes  délégués.  On  y  renou- 
vela en  partie,  par  ordre  du  même  prélat, 
les  statuts  du  synode  de  printemps  de  l'aa 
1666.  Ibid. 

MUNSTER  (Synode  d'automne  de),  l'an 
1669,  sous  les  mêmes  délégués.  On  y  prescri- 
vit l'observation  de  la  bulle  Inscruiabili  Dei 
providenlia  du  pape  Grégoire  XV,  concer- 
nant les  réguliers  cl  les  confesseurs.  Jbid. 

MUNSTER   (Synode  do    carême   de),   l'an 

1671,  sous  les  délégués  et  par  l'ordre  du  mô- 
me prélat,  qui,  dans  une  courte  lettre  pasto- 
rale, recommanda  de  nouveau  à  ses  prêtres 
la  tonsure  et  l'habit  ecclésiastique.  Jbid. 

MUNSTER  (Synode  d'automne  de),  même 
année  et  sous  à  peu  près  les  mêmes  prési- 
dents. Dans  sa  lettre  pastorale,  le  prélat,  tou- 
jours absent,  rappela  l'obligation  pour  les 
parents  de  tenir  leurs  enfants  éloignés  des 
sociétés  suspectes,  et  recommanda  aux  curés 
d'écarter  les  charlatans  de  leurs  paroisses. 
Jbid. 

MUNSTER  (Synode   de   carême   de),   l'an 

1672,  par  l'ordre  du  même  prélat  absent  et 
sous  les  mêmes  délégués.  La  lettre  pastorale 
du  prélat  y  eut  pour  objet  de  recommander 
aux  prêtres  d'éviter  le  luxe  et  de  porter  les 
cheveux  courts.  Jbid. 

MUNSTER  (Synode  d'aiilomne  de),  même  année,  mê- 
mes présidents,  et  exbortalion  semblable.  Ihicl. 

MUNSTIiR  (Synode  d'automne  de),  l'an  li)74,  sous  le 
même  jirélal,  qui  y  recommanda  particulièrement  îl  ses 
prêtres  d'instruire  les  peuples  des  vérités  de  la  foi.  Ibid. 

MUNS'l'ER  (Synode  de  printemps  de),  l'an  167S,  sous  le 
même,  qui  y  publia  29  statuts,  dont  l'objet  est  de  recom- 
mander aux  prêtres  la  décence  dans  la  célébration  de 
l'oflice  divin,  la  visite  assidue  des  écoles,  et  l'enseigne- 
ment du  catéchi.snie  dans  les  villages  de  leurs  paroisses 
trop  éloignés  de  leurs  églises.  Ibid. 

MUNSl'ER  (Synode  d'automne  de),  même  année,  sous 
le  même.  11  n'y  lut  publié  aucun  nouveau  règlement,  si  ce 
n'est  que  le  clergé  y  fut  exhorté  à  s'acquitter  du  devoir  de 
la  prière  pour  éloigner  de  la  patrie  les  maux  qui  la  mena- 
çaient. Ibid. 

MUNSTER  (Synode  de  printemps  de),  l'an  1676.  La 
même  firéUt  ordonna  à  ses  délégués  d'inculquer  aux  prê- 
tres l'obligation  d'instruire  la  jeunesse  avec  soin.  Ibid. 

MUNS'TER  (Synodes  d'automne  de),  même  aunée,  et  de 
printemis  1677.  On  n'y  statua  rien  de  nouveau.  Ibid. 

MUNSTER  (.Synode  d'automne  de),  l'an  1677.  On  y  ré- 
péta .>)  peu  près  les  mêmes  exhortations  que  dans  les  syno- 
des précédenis.  Ibid. 

MUNSTER  (Synode  de  printemps  de),  l'an  1678.  La 
lettre  pastorale  du  prélat  eut  cette  année  pour  objet  d'en- 
gager son  clergé  à  préparer,  par  des  instructions  assidues, 
les  enfants  qui  devaient  faire  leur  première  communion, 
et  de  défendre  l'exposition  fréquente  du  saint  sacrement. 
Ibid. 

MUNSTER  (Synode  d'automne  de),  même  année,  sous 
Ferdinand  de  Furstemberg,  évêque  de  cette  ville,  qui  y 
présida  p.ir  ses  délégués.  Ibid. 

MUNSTER  (Synode  d'automne  de), l'an  1680, p.ar  l'ordre 
du  même  et  sous  ses  délégués.  On  y  publia  un  édit  épisco- 
pal,  aux  termes  duquel  cliaque  clerc  devait  prêter  ser- 
ment avant  d'entrer  dans  un  bénéfice  ou  de  recevoir  quel- 
que ordre  sacré,  de  porter  constamment  l'habit  ecclé- 
bÙLSlique.  Ibid. 

MUNSTE-R  (Synode  d'automne  de),  l'an  1682.  Le  même 
prélat  y  fit  publier  la  défense  pour  tous  les  clercs  de  se 
couvrir  au  chœur  de  manteaux  de  couleur,  même  noire, 
par-dessus  leurs  surplis  de  lin.  Nous  omettons  ici  les  syno- 
des de  l'an  1681,  et  celui  de  priutenqis  de  1682,  qui  u'of- 
frent  rien  de  particulier.  Ibid. 

MUNSTER  (Synode  d'automne  de),  l'an  1688,  sous  Fré- 
déric Christian  "de  Plettenbcrg,  évêque  de  cette  ville.  Ce 
prélat  y  enjoignit  à  tous  ses  prêtres  d'observer  la  défens» 
portée  par  l'archevêque  de  Damas,  nonce  du  saint-siége, 
el  de  la  part  du  souverain  (lonlife,  de  porter  des  per- 
ruques à  l'aulel,  daus  la  célébration  du  saint  sacrifice.  Ib. 


1351 


DICTIONNAIRE  DES  CONCILES. 


1S32 


MUNSTER  (Synode  de  printemps  de),  l'an  1689,  sous  le 
même,  sur  la  déi^ence  à  ohserver  dans  la  célébralion  de 
ï'olIiL-e  divin.  Ibiil. 

MUNSTER  (Synode  d'automne  de),  l'an  1601,  sous  le 
même,  qui  y  publia  un  règlement  concernant  la  manière 
di;  souni'r  les  cloelies.  IbiU. 

MUNSTER  (Synode  de  printemps  de),  l'an  1693,  sous  le 
même,  qui  y  lit  nu  règlement  pour  se  réserver  i»  lui-même 
le  droit  d'inslituer  et  de  changer  les  chapelains  dans  tou- 
tes les  paroisses  de  son  dioiÔMe.  Ibid. 

MUNSTER  (Synode  de  printemps  de),  l'an  1694,  sous  le 
même  prélat,  qui  y  rappela  b  ses  prêtres  l'obligatiou  de 
gard'T  le  costume  clérical,  tbiil. 

MUNSTER  (Synode  d'automne  de),  même  année.  Le 
même  prélat  s'v  éleva  avec  force  contre  l'encès  du  luxe  et 
des  dépenses  déployés  aux  enterrements  Ibid. 

MUNSTER  (Svnùde  d'automne  de),  l'an  1702,  sous  le 
même,  qui  y  renouvela  la  défense  laite  aux  ecclésialiques 
de  se  [ironjener  ou  de  causer  dans  les  églises  pendant  les 
offices  Ibid. 

MUNSTER  (Synode  de  printemps  de),  l'an  1703.  Le 
même  prélat  y  défendit  de  marier  des  militaires,  sans  que 
leurs  bans  eussent  été  publiés,  tant  dans  la  paroisse  oii  se 
trouvait  actuellement  leur  domicile,  que  dans  les  autres 
de  droit.  Ibid. 

MUNSTER  (Synode  d'automne  de),  l'an  1707,  sous 
François-Ariiould  de  MetternicU,  évêque  de  celte  ville,  qui 
y  renouvela  la  défense  pour  les  clercs  de  boire  ou  déjouer 
dans  les  cabarets.  Ibid. 

MUNSTER  (Synode  de  printemps  de),  l'an  1708.  Le 
même  prélat  y  publia  les  défenses  de  baptiser  après  le 
milieu  uu  jour,  et  d'assister  à  des  mariages  ailleurs  qu'a 
l'église  ;  d'admettre  à  dire  la  messe  des  prêtres  étCangers 
qui  ne  seraient  pas  munis  de  lettres  testimoniales;  de  cé- 
lébrer le  -saint  sacrilii'e  dans  des  maisons  particulières,  ,i 
moins  d'une  autorisation  spéciale  ;  de  faire  dans  un  même 
jour  deux  ou  plusieurs  pubiicaiioiis  de  bans,  et  de  laisser 
ignorer  à  l'évêque  les  testaments  contenant  des  legs 
pieux.  Ibid. 

MUNSTER  (Synode  d'automne  de),  même  année  et  sous 
le  même  prélat,  contre  les  mariages clandesiius.  Ibid. 

MUNSTER  (Synode  de  printemps  de),  l'an  1711,  sous 
le  même.  Les  curés  et  les  chapelains  y  lurent  autorises 
indistinctement  h  entendre  les  coufesjions  de  tout  prêtre 
séculier,  même  hors  de  leurs  districts.  L'obliyation  lut 
imposée  ausbi  à  tous  lis  prêtres  chargés  du  soin  des  âmes, 
et  particulièrement  à  tous  les  directeurs  de  religieuses, 
de  signer  le  formulaire  d'Alexandre  VII  contre  les  cinq 
propositions  de  Janséuius,  et  dans  le  sens  de  la  bulle  Vi- 
lieum  Domini  Sabaotli,  de  Clément  S.I.  Ibid. 

MUNSTER  (Synode  de  printemps  de),  l'an  1712,  sons 
le  même.  Défenses  de  différer  plus  de  huit  jours  le  baptême 
des  enfanis  nouveau-nés  ;  de  dire  la  messe  avec  des  che- 
veux potiches  ;  d'admettre  à  la  prise  d'Iiabit  ou  à  la  pro- 
fession religieuse,  sans  l'avis  de  ré\6que  ou  de  son  vicaire 
général;  et  ordre  ii  tous  les  prêtres  île  garder  runiformite 
dans  les  cérémonies  de  l'I.glise.  Ibid. 

MUNSTER  (Svnode  d'automne  de),  l'an  1712,  sous  le 
même.  Ce  prélat  v  renouvela  (.lusieui-bblatiusdes  synodes 
précédents,  et  notammenl  le  statut  relatif  au  lormuluire 
d'Alexandre  Vil.  Il  autorisa  tout  sou  clergé  a  adopter  le 
missel,  le  bréviaire  et  les  autres  li\res  du  ru  romain, 
tant  iians  les  offices  publies  et  solennels  que  dans  l'ulhce 
privé.  Ibid. 

MUNSTER  (Synode  d'automne  de),  l'an  1714,  sous  le 
même.  Ce  prélat  y  publia  un  bref  de  Clément  XI  sur  la  né- 
cessité de  porter  l'habit  clérical.  Ibid. 

MUNSTER  (Svnode  de  printemps  de),  l'an  1616.  Le 
même  prélat  y  re"tira  les  pouvons  accordés  précédemment 
à  ses.  prêtres  d'absoudre  des  cas  réservés.  Ibid. 

MUNSTER  (Synode  d'automne  de),  l'an  1718.  Défense 
y  fut  faite  par  le  même  prélat  de  choisir  pour  les  enterre- 
ments, à  moins  de  nécessité,  les  jours  de  dimanches  et  de 
fêles.  Ibid.  ,  ^    „      ,_.,, 

MUNSTER  (Synode  de  printemps  de),  l'an  17-21,  sous 
Clément-Auguste  de  Bavière.  Ce  prélat  y  rappela  aux 
archidiacres  l'obligation  de  lui  rendre  compte  de  leurs 
visites  annuelles,  et  ht  un  statut  contre  les  abus  de  la  men- 
dicité. Ibid.  ^  .     . 

MUNSTER  (Synode  d'automne  de),  même  année.  Le 
même  prélat  y  renouvela  plusieurs  statuts  des  synodes 
précédents.  Ibid.  „      ,_,.   . 

MUNSTER  (Synode  de  printemps  de),  1  an  1722.  Le 
même  prélat  y  lit  un  statut  contre  les  interprètes  de  son- 
ges, les  charlatans  et  autres  imposteurs.  Ibid. 

MUNSTEH  (Synode  d'automne  de),  l'an  1723.  Le-mème 
prélaly  prescrivit  ii  ses  curés  d'appeler  il  leur  aide  des 


prêtres  séculiers,  de  préférence  aux  réguliers.  Ibid. 

MUNSTER  (Synode  d'automne  de),  l'an  1726,  sous  le 
même,  contre  les  dépenses  excessives  qui  se  faisaient  aux 
enterrements,  et  euntre  les  festins  donnés  Si  l'occasion  de 
professions  religieuses.  Ibid. 

MUNSTER  (Synode  d'automne  de),  l'an  1727.  Le  même 
prélat  y  intima  il  son  clergé  l'obligation  d'insérer  dans  les 
litanies  et  dans  les  (irières  de  la  recommandatiou  de  l'àme, 
le  nom  de  saint  Joseph  ij  la  suite  de  celui  de  salut  Jean- 
Baptiste,  conformément  ii  ce  qu'avait  ordonné  à  ce  sujet 
le  pape  Benoît  XIII. /()irf. 

MUNSTER  (Synode  d'automne  de),  l'an  1730,  sous  le 
même  :  obligation  à  tous  les  curés  de  tenir  exactement 
les  registres  de  baptêmes,  de  mariages  et  de  sépultures. 
Ibid. 

MUNSTER  (Synode  de  printemps  de),  l'an  1732.  La 
même  évêque  y  délendit  aux  curés  d'exiger  un  doubla 
droit  pour  les  enterrements  qui  se  taisaient  le  soir  après 
le  coucher  du  soleil,  avec  autorisation  de  sa  part  et  pour 
de  justes  motifs.  Ibid. 

MUNSTER  (Synode  d'automne  de),  même  année.  Clé- 
ment-Auguste y  renouvela  plusieurs  statuts  précédents, 
entre  autres  le  dernier  dont  il  vient  d'être  lait  mention,  et 
la  défense  aussi  pour  les  curés  de  réclamer  un  double 
droit  dans  le  cas  où  de  futurs  époux  auraient  obtenu  dis- 
pense de  leurs  bans.  Ibid. 

M  UNS  I  EU  (Synode  d'automne  de),  l'an  173b.  Le  même 
évêque  y  promulgua,  pour  les  diocèses  qui  lui  étaient  sou- 
mi.s,  la  faculté  de  réciter  l'otfice  du  saint  sacrement  sous 
le  rit  seini-double  tous  les  jeudis  de  l'année  où  il  ne  tom- 
berait ni  fête  de  même  degré,  ni  vigile,  ni  office  des  temps 
de  l'Avenl  on  du  Carême.  Il  proscrivit  eu  même  tem|is  la 
lecture  de  plusieurs  mauvais  livres  qui  avaient  cours  dans 
le  pays  il  celte  époque.  Ibid. 

MUNSTER  (Synode  de  printemps  de),  l'an  1740.  Clé- 
ment-Au,:;uste  y  Ht  défense  aux  médecins  de  visiter  les 
malades  plus  d'une  fuis,  si  ceux-ci  refusaient  de  demander 
les  sacri'ments.  Ibid. 

MUNSTER  (Synode  de  printemps  de),  l'an  1741.  La 
même  prélat  y  renouvela  les  tèglemenls  de  ses  prédéces- 
seurs par  r.ipportii  l'instruction  chrétienne  de  la  jeunesse. 
Ibid. 

MUNSTER  (Synode  d'automne  de),  même  année.  Clé- 
ment-Auguste y  recommanda  a  ses  prêtres  l'usage  de  la 
retraite  annuelle,  rappela  le  devoir  imposé  à  toutes  le» 
supérieures  de  religieuses  de  procurer  il  celles-ci  des 
confeïsi  urs  extraordinaires.  Ibid. 

MUNSTliR  (Synode  d'automne  de),  l'an  1744.  Le  même 
évêque  y  débiidit  il  ses  diocésains  de  mettre  leurs  enfanis 
au  service  de  gens  ijui  ne  seraient  pas  catholiques.  Ibid. 

MUNSTER  (Syijoile  d'automne  de),  l'an  1743  (Elément- 
Auguste  y  recommanda  à  ses  diocésains  la  préparation  ué- 
Cessaire  au  sacrement  de  l'Eucharistie.  Ibid. 

MUNSTER  (Synode  d'automne  de),  l'an  1747.  Le  même 
prélat  y  recommanda  l'attention  aux  règles  qui  iiiléressent 
la  légitimité  des  mariages;  il  y  renouvela  aussi  les  dé- 
fenses d'accorder  aux  indignes  la  sépulture  ecclésiastique. 
Ibid. 

MUNSTER  (Synode  d'automne  de),  l'an  1748,  sous  le 
môme.  Délense  de  passer  au  cabaret  le  temps  de  la  messe 
et  de  l'ullice  divin;  défense  aux  curés  de  placer  de  l'ar- 
gent qui  leur  aurait  été  contié  dans  de  pieuses  intentions. 
Ibid. 

MUNSTER  (Synode  de  printemps  de),  l'an  1749,  sous 
le  même.  Le  prélat  y  interdit  la  lecture  de  plusieurs  mau- 
vais livres.  Ibid. 

MUNSTER  (Synode  d'automne  de), même  année. Règle- 
ment relatif  11  la  sainteté  du  mariage.  Ibid. 

MUNSTER  (Synode  d'automne  de),  l'an  1750.  L'instruc- 
tion chréliemie  des  enfants  y  fut  recommandée  aux  prê- 
tres par  le  même  prélat.  Ibid. 

MUNS  1ER  (Synode  d'automne  de),  l'an  1752.  Clément- 
Auguste  y  recommanda  ii  ses  prêtres  la  visite  des  malades. 

MUNSTER  (Synode  d'automne  de),  l'an  17S5,  sous  le 
même  prélat.  Ordonnance  qui  défend  les  mariages  mixtes. 

MUNSTER  (Synode  d'automne  de),  l'an  1754,  sous  le 
même,  contre  les  sorciers  et  les  devins.  Ibid. 

MUNSTER  (Synode  de  printemps  de),  l'an  1737,  sous 
le  même,  contre  ceux  qui  passaient  dans  la  débauche  les 
dimanches  et  les  fêtes-  Ibid, 

MURET  (Conciles  de)  en  CV^iiais,  MwiUwmm.  Voya 

MORET.  ,,  ., 

MUREl'  (Concile  de)  eu  Languedoc,  Miivellammi,  i  an 
1213,  touchant  les  moyens  d'apaiser  don  Pèdre,  rot 
d'Aragon.  Labb.  XI;  Uard.  VII. 


•ilEMIE-R  VOLUME. 

THcCA 


La  Bibliothèque 
Université  d'Ottawa 
Echéance 


HÀK  1 


lUlI^ 


uc 


The  Library 
University  of  Ottawa 
Date  Due 


13  9  00  3    J^0\2  8^9J3b 
Bl         31  «PIS  V13         ie«»6 

PELTIER,  HDOLPHE  CHPRl 

DICTIONWfllRE  UNIVERSEL 


r 


CE    BL       0031 
.M5    V013    1846 
CG2       PELTIER, 
/!tCC#    1318552 


ACC    CICTICNNAI